03/01/2015

QUAND "ELLE" FAIT DE LA POLITIQUE

1. Triste fin et début d'année..jpg

 

Triste fin et début d’année : des centaines de passagers pris au piège d’un  ferry en feu entre la Grèce et l’Italie. Dix morts, mais on craint qu’il n’y en ait davantage.

Le Norman Atlantic, juste après l’incendie

 

2. Coiffure à l'Indépendance ou le triomphe de la liberté.jpg

Quand « Elle » fait de la politique

ou

La mode nazie branchée chic

 

Ce n’est pas la première fois qu’Elle se fait prendre la main dans le sac à promouvoir des choses étranges. Déjà, en janvier 2012, la rédaction avait dû s’excuser pour un article raciste envers les noirs, qui avait choqué jusqu’aux États-Unis (c’est dire).

Quand on fait dans l’accessoire d’hyper-luxe, on n’a pas toujours le temps de se tenir au courant de l’évolution des populations lambda en matière de respect de leurs sentiments, de leur dignité ou autres fariboles.

Bref, emportées par leur enthousiasme pour l’héroïque résistance des Ukrainiens à l’agression impérialiste de l’abominable Poutine, deux des « journalistes » du canard qui fit pendant quarante ans la gloire de Marcelle Segal (courrier du cœur, bande de nuls !) se sont mises en quête de quelques Ukrainiennes blondes – et si possible « glamour » – à interviewer et à photographier.

Et zut, alors ! Voilà qu’elles sont tombées sur des nazies déclarées, explicites, armées, Uzzi sous le bras, salut Sieg Heil et le toutim.

C’était le 14 novembre. Une fois encore, la réaction scandalisée vint des États-Unis (surprenant, non ?). Si bien que l’ancien fleuron d’Hélène Gordon-Lazareff dut se fendre, une fois de plus, d’un communiqué – non pas d’excuses, il ne faut rien exagérer – mais de surprise peinée. Comment ? Quoi ? Est-ce possible qu’on nous ait fait ça, à nous ?

 

« La rédaction de Elle ainsi que les deux journalistes ayant réalisé le reportage ont été choqués d'apprendre, a posteriori, le véritable profil idéologique de cette jeune femme, et condamnent bien entendu toute idéologie prônant la xénophobie, l'antisémitisme ou l'apologie du nazisme ».

 

Mais, hélas, les deux pro-nazies BCBG avaient attiré l’attention sur elles. Le Huffington Post en français, Russia Insider en anglais, viennent d’en faire leurs choux gras. Et gageons que ce n’est pas fini.

 

Corps du délit

L’article, glamoureusement illustré, tient sur cinq pages. Que vous ne découvrirez que si vous vous en farcissez d’abord 150 de pubs pour milliardaires atteintes de shoppingite compulsive aiguë.

 

(à feuilleter)

 

Donc, entre la p. 151 et la page 156, vous découvrez six jeunes femmes présentées sous des couleurs séduisantes.

Vous avez d’abord Vita, du bataillon « Aidar », que voilà :

 

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Bataillon « Aidar »

 

Ensuite, viennent trois sœurs, Vassilissa, Ludmilla et Masina, dont il est dit qu’elles sont membres du bataillon d’extrême-droite « Donbass » (et dont seules, les deux premières ont été photographiées). Il y a aussi Sveta, qui fait partie d’un bataillon non-identifié. Et Nadejda, qui est dite artiste graphiste, sans autre description.

La sixième femme est Vira Savtchenko, sœur de la tristement célèbre pilote d’hélicoptère Nadejda Savtchenko, qui a combattu comme mercenaire en Irak, puis pour le compte de Kiev et qui est actuellement emprisonnée en Russie, dans l’attente de son procès au criminel, pour avoir causé la mort de deux journalistes russes près de Lougansk.

Sans rire, Elle présente les groupes paramilitaires fascistes d’Ukraine comme d’héroïques forces d’auto-défense contre l’envahisseur russe. Lorsqu’il est apparu sans doute possible qu’une de ses « héroïnes » était une néo-nazie virulente, répandue dans les médias sociaux en photos et en déclarations sans équivoque sur ses convictions nazies, le magazine n’a pu faire autrement que de se fendre du communiqué ci-dessus. « Cette jeune femme »...

 5. ELLE - 2.jpg    

Un blog français – « Quand ça fait houille ! » – a consacré un article très détaillé et très illustré à la jeune femme en question, qui est la Sveta de l’article (celle qu’on voit ci-dessus, ci-contre et ci-dessous), article qui nous apprend qu’elle « a 19 ans, est secrétaire et volontaire dans un groupe d’auto-défense ». À ne surtout pas rater, importante vidéo incluse, c’est ici :

http://quandcafaithouille.blogspot.ca/2014/12/elle-plebiscite-une-neo-nazi.html

Elle se garde bien de préciser laquelle de ses glamoureuses jeunes femmes est la néo-nazie en question. Étant donné que l’article en soi ne tarit pas d’éloges sur les bataillons « Aidar » et « Donbass », sa rétractation du bout des dents pue la fausseté à plein nez et n’avait donc pas lieu d’être, sauf à joindre l’insulte à l’outrage.

6. ELLE - 3.jpg

À quoi servent des machins comme Elle ? À vous bourrer le crâne, bonnes gens, à vous vendre leur propagande du nazisme avec votre argent de contribuables, car ces gentils merdias sont lourdement subventionnés (et de diverses manières) par l’État, comme le rappelle Le Monde Diplomatique dans son numéro du 19 décembre. Et quand vous les achetez au numéro, vous financez avec largesse une pub de luxe déjà payée par leurs annonceurs, dont la camelote ne vous concerne ni de près ni de loin, puisque jamais vous n’aurez les moyens de vous l’offrir. Impeccable.

Subventions à la presse ? C’est ici. Elle, c’est le n°30.

Tableau des montants totaux d'aides pour les 200 titres de presse les plus aidés.pdf 

 

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Personnalités de l’année

(Généralement des hommes…)

?

Personnalité de l’Année 2014

Par Georges Stanechy – À contre-courant7 décembre 2014

Sans hésitation.

Le président de la Russie Vladimir Poutine, personnalité exceptionnelle, a marqué de son influence l’année 2014.

Considérable par son rôle positif, constructif, pour son propre pays et pour la paix dans le monde.

Poursuivant depuis plusieurs années le redressement économique, diplomatique et militaire de la Russie. Tenant invariablement un discours de paix et de prospérité partagée avec tous les autres pays, dans un monde multipolaire.

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Source : http://stanechy.over-blog.com/2014/12/personnalite-de-l-annee-2014.html

 

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Incidemment :

(Cotes de popularité de Poutine et d’Obama)

 

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On peut y ajouter ceci, que nous venons de recevoir :

 

Le patriote russe et les saltimbanques français : leçon de Vladimir Poutine à Marine Le Pen, Zemmour, etc.

par Sayed 7asan

 

Dans cet extrait de son adresse à l’Assemblée Fédérale daté du 4 décembre 2014, Vladimir Poutine condamne, indirectement, l’idéologie du Front français dit « National » et sa stratégie d’isolation et de « bouc émissaire » à l’encontre des immigrés en général et de l’Islam en particulier. En patriote authentique, Vladimir Poutine, défenseur de la souveraineté nationale, de la diversité de la Russie et du monde et des valeurs traditionnelles, qu’il considère comme une véritable richesse, s’inscrit radicalement contre la vision sclérosée de stigmatisation, de xénophobie et de haine du Front National, notamment portée en France par la hyène Marine Le Pen, le faquin Aymeric Chauprade et le charlatan encrassé d’inculture et de malhonnêteté intellectuelle Eric Zemmour. Le Président russe prône, au contraire, une politique d’ouverture, de coopération et d’intégration nationale (cf. le miracle en Tchétchénie), régionale (cf. l’Union Eurasienne) et mondiale (cf. les BRICS, etc.). 

S’il s’inscrivait dans une démarche authentique d’unité et de revivification de l’esprit national, le Front National considèrerait la présence en France de millions de Français d'origine étrangère non seulement comme un fait sur lequel il n’est pas envisageable de revenir (les prétentions d’interdiction rétroactive de la double nationalité, exclusivement à destination des pays d’Afrique, de déchéance de la nationalité ou de « déportation », avouée ou à demi-mot, sont tout simplement anticonstitutionnelles), mais bien comme une chance pour la France : non seulement de renouer avec des valeurs traditionnelles aujourd’hui bafouées (notamment chrétiennes), et donc avec une véritable identité nationale dont ces populations sont pleinement constitutives, mais également comme une opportunité géopolitique qui saurait exploiter les liens (historiques, géographiques, économiques, etc.) entre la France, les binationaux et leur pays d’origine. 

 

 

Transcription de cette vidéo : Le patriote russe et les saltimbanques français: leçon de Vladimir Poutine à Marine Le Pen, Zemmour, etc.

 

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 « L’Homme de l’année 2014 » du Saker : le soldat russe et le volontaire de Novorossia

 

C’est à cette période de l’année que les médias dominants s’engagent stupidement, une nouvelle fois, dans leur exercice de nomination de l’ « Homme de l’année », et que je propose moi-même mes propres nominations en guise de petit signe de défiance lancé à la propagande impériale. L’année dernière, j’ai décidé que le titre d’ « homme de l’année » décerné par le Saker devait revenir au soldat syrien, sans lequel ni la Russie, ni l’Iran, ni le Hezbollah n’auraient pu sauver la Syrie de l’agression de l’Axe OTAN-Wahhabisme. J’avais également proposé Vladimir Poutine comme finaliste, et Sayed Hasan Nasrallah avait été honoré par une « mention spéciale ». Rétrospectivement, je dirais que c’étaient là de très bonnes nominations, et j’espère que cette année encore, je vais faire les bons choix. Je me lance.


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Source : http://sayed7asan.blogspot.be/2014/12/lhomme-de-lannee-2014-le-soldat-russe.html

 

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Même si on est d’accord avec ces Messieurs, on a le nôtre. Et surtout, on s’est d’abord demandé « et les femmes ? ». Le Times de Londres, qui n’a pas froid aux yeux, a élu Angela Merkel (les autres Anglais ont voté pour Nigel Farage. Pas comme femme, et seulement comme « Anglais » de l’année.).

Il nous eût été difficile d’élire « la mégère de l’Apocalypse » de l’année, tant elles sont nombreuses. Heureusement, il y a, ici et là, et même dans beaucoup d’endroits, des femmes pour sauver l’honneur du sexe. À commencer par les mères palestiniennes, individuellement et en bloc, et tant d’autres, dans les multiples guerres en cours.

Puisqu’il fallait choisir une personnalité, nous avons élu ex-aequo - à notre unanimité et pas que pour cette année :

 

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Arundhati Roy

(Si, depuis que vous nous lisez, vous ne savez pas qui elle est, voyez Wikipedia et surtout lisez ses livres !)

 

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le Dr. Aafia Siddiqi

(Qui a commis le double crime inexpiable de naître pakistanaise et d’être très savante. Qui a été torturée, qui a vu torturer ses enfants sous ses yeux et qui, si elle ne sort pas bientôt de sa géhenne US, ne connaîtra les survivants que lorsqu’ils seront vieux… ou jamais.)

 

Enfin, notre homme de l’année à nous est :

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le Dr. Christophe Oberlin.

Si vous ne le connaissez pas, voyez là : http://www.silviacattori.net/spip.php?article5767 ,

là : http://www.legrandsoir.info/gaza-se-prepare-a-la-guerre.html ,

et là : https://cercledesvolontaires.wordpress.com/2012/06/20/christophe-oberlin-nouvelle-victime-du-lobby-sioniste-de-france/ .

 

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Cela crève les yeux, hélas, le terrorisme tous azimuts et les guerres qui prolifèrent ne respectent plus la trêve des confiseurs.

Heureusement, les cerveaux intrépides – toutes religions et philosophies confondues - font de même et ne s’arrêtent de cogiter ni pour Saint Nicolas, ni pour le Père Noël, ni pour les feux d’artifice, oh, la belle bleue, ah la belle rouge !

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Jean-Michel Vernochet, ancien journaliste au Figaro Magazine et professeur à l’École supérieure de journalisme (ESJ-Paris) est ici interviewé par le Réseau Voltaire. Son livre Les Égarés. Le wahhabisme est-il un contre-Islam, a paru aux éditions Sigest en septembre 2013.Il est aussi l’auteur de, entre autres : Europe, chronique d’une mort annoncée (Éditions de l’Infini, 2009), et de : Ukraine, l’engrenage (Sigest, 2014).

 

Le wahhabisme est-il musulman ?

Jean-Michel Vernochet

Dans Les Égarés. Le wahhabisme est-il un contre Islam ?, Jean-Michel Vernochet montre que ce courant s’est affirmé comme le seul islam authentique et a condamné comme hérétique l’Islam traditionnel, tel qu’il a existé durant les onze siècles précédents. Son point de vue historique et théologal réfute donc l’idée répandue, depuis le subventionnement de l’expansion wahhabite par l’Arabie saoudite, selon laquelle le wahhabisme serait une forme extrême de l’islam traditionnel. Son étude intervient, alors que des points de vue similaires se répandent dans le monde arabe en réaction aux exactions des Frères musulmans, d’al-Qaïda et de l’Émirat islamique. Il répond ici à nos questions.

Réseau Voltaire International | Damas (Syrie) | 24 décembre 2014  

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Réseau Voltaire : Le wahhabisme se diffuse aujourd’hui largement au sein de l’islam sunnite en Europe. Pourtant, selon vous, il n’est ni sunnite, ni même musulman au sens traditionnel de ce terme. Expliquez-nous ce paradoxe.

Jean-Michel Vernochet : Si l’on se donne la peine d’aller consulter les innombrables docteurs de l’islam dont les travaux sont accessibles sur la Toile, on s’aperçoit que le wahhabisme [1], l’idéologie des égorgeurs du Daech, constitue une véritable rupture épistémologique par rapport à la tradition islamique classique, mais aussi par rapport à ce qu’il convient de nommer l’islam populaire. Ayant évoqué personnellement, de vive voix, cette question avec l’érudit militant Sheikh Imran Hossein, celui-ci s’est montré en plein accord avec cette définition de la doctrine wahhabite. Nous sommes convenus qu’il s’agit bien d’une hérésie schismatique que les savants musulmans, mais aussi les intellectuels laïques arabes, désignent sous le terme de dajjâl, dont la traduction la plus exacte serait l’antéchrist [2] !

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Source : http://www.voltairenet.org/article186228.html

 

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Il n’est bruit, dans Landerneau, que du pavé dans la mare vaticane qu’aurait lancé S.S. François Ier en critiquant la Curie (c’est-à-dire son gouvernement) et en demandant aux monseigneurs qui la composent de faire leur examen de conscience une fois n’est pas coutume. Aussitôt, les ouailles alarmées de s’écrier : « Mais il va se faire descendre ! », le souvenir de Jean-Paul Ier n’étant pas tout à fait effacé dans les mémoires.

14. figmag01.jpgLe mieux, pour avoir une petite idée de ce dont il retourne, est de savoir ce que le pape a bien pu raconter pour se gagner d’un coup la couverture du Figaro Magazine avec un titre pareil. Et de se rappeler, quand on l’aura lu, que le très bref pape d’avant « l’autre » n’avait pas dit aux membres de sa Curie qu’ils ne se conduisaient pas bien, qu’il faudrait qu’ils se corrigent, qu’ils fassent leur autocritique et tout et tout, comme chez les soviets. Il avait dit : « Je vais faire faire un audit » et beaucoup trop clairement laissé entendre qu’il comptait mettre de l’ordre dans les écuries financières d’Augias, lesquelles étaient alors aux mains d’un monseigneur venu de Chicago, du Banco Ambrosiano, de la loge P2 et de tutti quanti, c’est-à-dire de l’Empire. C’est que le pauvre n’avait pas eu la chance de voir à l’œuvre Vladimir Poutine et semble avoir ignoré, dans sa candeur, que ces choses-là, il faut les faire d’abord et en parler ensuite, jamais l’inverse. On suppose que, trente-six ans plus tard, Jorge Bergoglio a eu le temps de se mettre à jour.

 

La Curie romaine et le Corps du Christ

par Pape François

 

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Chers Frères,

Au terme de l’Avent, nous nous retrouvons pour les traditionnelles salutations. Dans quelques jours, nous aurons la joie de célébrer la Nativité du Seigneur ; l’événement de Dieu qui se fait homme pour sauver les hommes ; la manifestation de l’amour de Dieu qui ne se limite pas à nous donner quelque chose ou à nous envoyer un certain message ou quelques messagers, mais nous fait le don de lui-même; le mystère de Dieu qui prend sur lui notre condition humaine et nos péchés pour nous révéler sa Vie divine, son immense grâce et son pardon gratuit. C’est le rendez-vous avec Dieu qui naît dans la pauvreté de la grotte de Bethléem pour nous enseigner la puissance de l’humilité. En effet, Noël est aussi la fête de la lumière qui n’est pas accueillie par les « élus », mais par les personnes les plus pauvres et les plus simples qui attendaient le salut du Seigneur.

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Source : http://www.voltairenet.org/article186310.html

 

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Source : http://www.legrandsoir.info/un-jour-peut-etre.html

 

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« Sous nos yeux »

Les négociations secrètes de Washington avec La Havane et Téhéran

par Thierry Meyssan

L’annonce du rétablissement des relations diplomatiques de Washington avec La Havane préfigure celui des relations avec Téhéran. Les États-Unis n’ont pas abandonné leur ambition impérialiste et ces deux États n’ont pas renoncé à leur idéal révolutionnaire. Cependant, pragmatique, Washington reconnaît que Cuba et l’Iran ne seront pas vaincus par l’isolement diplomatique et la guerre économique. Il se prépare à un autre type d’affrontement.

Réseau Voltaire International | Damas (Syrie) | 22 décembre 2014 

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17. Raùl Ahmadinejad.jpg

L’annonce simultanée par Barack Obama et Raúl Castro du rétablissement des relations diplomatiques entre les États-Unis et Cuba a beaucoup surpris en Europe. Comme à l’habitude, Washington négociait en secret avec son adversaire, tout en imposant à l’Union européenne des sanctions qu’il s’empressera de lever le premier, à son avantage.

Depuis deux ans, le président Obama tente d’apaiser les conflits qui opposent son Empire aux États qui lui résistent : Cuba en Amérique latine, l’Iran au « Moyen-Orient élargi ». En effet, force est de constater que les sanctions unilatérales —véritables actes de guerre économique — prises par Washington et étendues par lui à ses alliés, ne fonctionnent pas. Cuba, comme la République islamique d’Iran, ont considérablement souffert, mais n’ont pas cessé de résister.

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Source : http ://www.voltairenet.org/article186242.html

 

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Et pendant qu’on y est, à quoi bon lésiner :

L’incroyable plan de « paix » US pour la Syrie

par Thierry Meyssan

Le peuple syrien a gagné deux guerres successives en quatre ans. Pourtant, il ne parvient pas à connaître la paix. Non seulement à Washington, les « faucons libéraux » font tout ce qui est en leur pouvoir pour faire durer la crise, mais ils ont imaginé un plan pour préparer une troisième guerre. Thierry Meyssan révèle ici la manière dont ils entendent utiliser à leur profit la conférence de paix, prévue à Moscou fin janvier 2015.

Réseau Voltaire International | Damas (Syrie) | 29 décembre 2014

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Ancien commandant des Forces de l’Otan en Afghanistan, le général John R. Allen complota avec le général David Petraeus pour saboter le plan de paix en Syrie lors de la conférence de Genève 1. Le président Barack Obama le fit placer sous surveillance et parvint à empêcher sa nomination à la tête de l’Otan. Cependant, il réussit à se maintenir en fonctions malgré les charges retenues contre lui (tandis que Petraeus fut contraint de démissionner de la direction de la CIA). Devenu commandant de la Coalition militaire anti-Daesh, il soutient les manigances que le général Petraeus dirige depuis le Kohlberg Kravis Roberts Global Institute. Il est administrateur du Center for a New American Security (CNAS), le think tank des « faucons libéraux ».

Lorsqu’en 2001, le président George W. Bush décida de placer la Syrie dans sa liste de cibles à détruire, il poursuivait trois objectifs :

- briser « l’Axe de la Résistance » et favoriser l’expansion israélienne ;

- faire main basse sur les gigantesques réserves de gaz ;

- remodeler le « Moyen-Orient élargi ».

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Source : http://www.voltairenet.org/article186317.html

 

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19. banniere-7-du-quebec-v2.jpg

 

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Oui, c’est vrai qu’il nous l’avait dit.

Robert Bibeau, qui a consacré tout son mois de décembre à étudier la crise économique (enfin venue) de l’impérialisme à la lumière de la théorie marxiste, nous le rappelle. Vu l’abondance de matière, il l’a fait en trois articles, que nous réunissons ici.

 

La crise économique de l’impérialisme d’après la théorie marxiste

par Robert Bibeau

Nous avons produit ce document d’analyse économique de la crise systémique du capitalisme d’après les préceptes de Lénine et de Rosa Luxemburg, suite au débat que nous avons mené avec quelques économistes français (1).

 

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I.

Le capitalisme du début du XXe siècle et le capitalisme monopoliste (impérialiste) du début du XXIe siècle sont presque identiques. Le capitalisme moderne répond aux mêmes stimuli économiques; vise le même objectif de reproduction élargie du capital (C); utilise les mêmes vecteurs de valorisation de la plus-value (pl); et d’accumulation du profit qu’à l’époque de Karl Marx (Das Capital); la financiarisation globalisée et mondialisée en moins (2). Ces derniers développements correspondant à ce que Lénine et Rosa Luxemburg ont caractérisé comme l’étape impérialiste du développement capitaliste suprême, ultime et décadent (3). Nous présenterons dans la suite de cet article les concepts modernes de financiarisation, globalisation, mondialisation et inter-nationalisation de l’économie d’après la théorie marxiste de l’économie politique.

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Source : http://www.les7duquebec.com/7-au-front/la-crise-economique-de-limperialisme-dapres-la-theorie-marxiste/ 

 

22. Bi beau II.jpg

II.

La semaine dernière, nous avons publié la première partie de ce triptyque présentant l’analyse marxiste de la crise économique de l’impérialisme en déclin. Après avoir présenté les concepts de capitalisme et d’impérialisme, voyons maintenant six lois qui définissent la nature du capitalisme monopoliste d’État, d’après la théorie marxiste d’économie politique.   

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Source : http://www.les7duquebec.com/7-au-front/la-crise-economique-de-limperialisme-dapres-marx-2/

           

23. LEGRANDSOIR.jpg

III.

La semaine dernière, nous avons publié la seconde partie de cette trilogie présentant l’analyse marxiste de la crise économique systémique de l’impérialisme. Nous avons présenté les concepts de capitalisme et d’impérialisme et examiné quelques équations qui définissent le capitalisme monopoliste d’État d’après la théorie marxiste de l’économie politique. Cette semaine nous examinons les questions de la dette souveraine, du crédit à la consommation et de l’industrie militaire, trois aspects de l’économie politique impérialiste qui n’avaient pas atteint un développement aussi important du temps de Marx.

Lire la suite…

Source : http://www.les7duquebec.com/7-au-front/la-crise-economique-de-limperialisme-dapres-la-theorie-marxiste-3/

 

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Marx, on ne sait pas, mais Lénine, comme Richelieu, aimait les chats.

 

Notre chat de l’année

 

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Le rouquin – on ne sait pas son nom - qui, dans la nuit du 10 décembre avait cambriolé une poissonnerie de Vladivostok et mangé et/ou bousillé pour 1.000 $ de poisson (caviar ?), court toujours. Ni la police ni les services secrets ne sont arrivés à mettre la main dessus.

Bravo l’artiste !

(Image : caméras de surveillance)

 

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Arundhati ROY

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Le Dieu des Petits Riens

·  Poche: 438 pages

·  Editeur : Gallimard (21 janvier 2000)

·  Collection : Folio

 

 

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Le coût de la vie

·  Broché: 163 pages

·  Editeur : Gallimard (25 novembre 1999)

·  Collection : Arcades

 

 

 

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L’écrivain-militant

·  Broché: 400 pages

·  Editeur : Folio (16 octobre 2003)

·  Collection : Folio Documents

 

 

 

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La démocratie : notes de campagne

·  Broché: 352 pages

·  Editeur : Gallimard (2 février 2011)

·  Collection : Hors série Littérature

 

 

Christophe OBERLIN

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Survivre à Gaza

·  Editeur : Koutoubia (12 février 2009)

·  197 pages

 

 

 

 

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Chroniques de Gaza (2001-2011)

·  Editeur : Demi-Lune (7 avril 2011)

·  Collection : Résistances

·  224 pages

 

 

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La Vallée des Fleurs

·  Editeur : Erick Bonnier (20 juin 2013)

·  Collection : Encre d’Orient

·  202 pages

 

 

 

Jean-Michel VERNOCHET

 

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L’Islam révolutionnaire

·  Auteur : Ilich Ramirez Sanchez (Carlos) – Sous la direction de : Jean-Michel Vernochet

·  Editeur : Éditions du Rocher (26 juin 2003)

·  Collection : Documents

·  253 pages

 

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Manifeste pour une Europe des Peuples - (Dix-sept auteurs appellent à la refondation du projet européen)

·  Editeur : Éditions du Rouvre (1 mai 2007)

·  350 pages

 

 

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Europe : chronique d’une mort annoncée

·  Editeur : Les éditions de l'Infini (30 avril 2009)

·  238 pages

 

 

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Les Égarés – Le wahhabisme est-il un contre Islam ?

·  Editeur : Sigest (6 septembre 2013)

·  Collection : Vie politique

·  172 pages

 

 

 

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Ukraine : l'Engrenage - chroniques 2004/2014

·  Editeur : Sigest (24 mai 2014)

·  Collection : Vie politique

·  176 pages

 

 

 

Thierry MEYSSAN

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L’énigme Pasqua

·  Broché: 98 pages

·  Editeur : Editions Golias (16 janvier 2000)

·  Collection : Les dossiers de Golias

 

 

 

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L’Effroyable imposture

·  Editeur : Carnot  (8 mars 2002)

·  240 pages

 

4e de Couverture - Après des études de sciences politiques, Thierry Meyssan a animé une association internationale de défense des libertés individuelles, puis s'est orienté vers le journalisme d'investigation. Son parcours l'a conduit aussi bien à devenir expert pour les droits de l'homme auprès de la Conférence sur la Sécurité et la Coopération en Europe (CSCE) que rédacteur en chef du mensuel Maintenant. Il préside le Réseau Voltaire et édite une lettre d'intelligence politique.

Observateur attentif de l'actualité internationale, Thierry Meyssan a été intrigué par les anomalies des premières photographies de l'attentat contre le Pentagone, puis par la confusion et les contradictions des déclarations officielles, y compris pour le World Trade Center. Il a alors mené une enquête qui l'a conduit de surprise en surprise, plus étonnantes et terrifiantes les unes que les autres.

Ce livre se fonde exclusivement sur des documents de la Maison Blanche et du département de la Défense, ainsi que sur les déclarations des dirigeants civils et militaires américains à la presse internationale. Toutes les informations qu'il relate sont référencées et donc vérifiables par le lecteur.

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Le Pentagate

·  Editeur : Carnot (15 septembre 2003)

·  Collection : Documents

·   192 Pages

 

 

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L’Effroyable imposture – suivi de – Le Pentagate

·  Editeur : Editions Demi-Lune. Nouvelle édition réactualisée et annotée (20 mai 2007)

·  Collection : Résistances

·  336 pages

 

 

Bibliographie complète de Thierry Meyssan :

  • La Protection des homosexuels dans le droit européen de Collectif, Projet Ornicar éd. (Paris): (1 volume), 211 p., 1993
  • L'Intégration des transsexuels de collectif, Projet Ornicar éd. (Paris) : (2 volumes), 1993
  • Charles Millon, le porte-glaive de collectif, Golias (Lyon), 95p., 16 septembre 1998
  • L'Énigme Pasqua, Golias (Lyon), 98 p., 29 janvier 2000
  • Terrorisme en soutane : Jean-Paul II contre l'IVG par le Réseau Voltaire pour la liberté d'expression, L'Esprit frappeur (Paris), 2000
  • L'Effroyable Imposture, Carnot (Paris), 2002
  • Le Pentagate, Carnot (Paris), 2002
  • Os Senhores da Guerra, Frenesi (Lisbonne), 2002
  • Préface (avec Jean Ziegler) du Cartel Bush, Timéli (Genève), 2004
  • Préface (avec José Saramago) de El Neron del siglo XXI, Apostrofe (Madrid), 2004
  • L'Effroyable Imposture 1 et Le Pentagate, nouvelle édition annotée, éditions Demi-Lune, 2007
  •  Resistere alla menzogna in Zero, Perché la versione ufficiale sull'11/9 è un falso (avec Giulietto Chiesa), Piemme (Milan), 2007
  • L'Effroyable Imposture 2. Manipulations et désinformation, éditions Alphée-Jean-Paul Bertrand (Paris), 2007

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N.B.  La matière était si abondante, en ce tout début d’année, que nous avons coupé notre post en deux, et réservé la moitié excédentaire pour dans quelques jours. Le temps de vous laisser digérer tout ceci d’abord.

 

Mis en ligne le 3 janvier 2015

 

 

 

 

 

00:45 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (1) |  Facebook |

28/12/2014

NOS VOEUX...

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Sandra est un animal « timide » qui « essayait désespérément de se cacher du public dans son enclos », d'après la BBC (en anglais). Cette femelle orang-outan de 29 ans a été reconnue « personne non humaine » par un tribunal de Buenos Aires (Argentine), dimanche 21 décembre. Sa captivité dans un zoo de la capitale argentine est donc jugée illégale et l'animal doit être libéré, puis transféré vers un sanctuaire de grands singes, au Brésil, où il jouira d'une plus grande liberté.

Pour obtenir gain de cause, l'Association des fonctionnaires et des avocats pour les droits des animaux (Afada) a plaidé que l'orang-outan avait des capacités cognitives suffisantes pour être traité comme une personne « au sens philosophique et non biologique du terme ». « "La décision de dimanche ouvre la voie non seulement à la libération d'autres grands singes, s'est enthousiasmé l'avocat de l'Afada, Paul Buonpadre, dans La Nacion, mais également pour tous les êtres sensibles. »

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http://lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.skynetblogs.be/archive/2012/01/index.html

 

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Mis en ligne le 28 décembre 2014

 

 

 

 

 

 

 

20:37 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

26/12/2014

L'ENVERS DU RÊVE - 3e Partie

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L’ENVERS DU RÊVE

(3e partie)

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Noël ! Noël ! Paix aux hommes de bonne volonté !

Mais armez-vous quand même, c’est plus sûr.

 

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On avait prévu autre chose. L’Amérique d’avant 1940, les vagues d'immigration, les luttes sociales, les quotas de réfugiés, etc… Tant pis.

Si on revient sur la torture, ce n’est pas pour le plaisir, mais parce que le Rapport du Sénat a donné la gueule de bois aux Américains, qui étaient sans doute les seuls à l’ignorer ou à se voiler la face pour ne pas la voir. Elle est pourtant directement liée à l’essence de leur pays, et à ce qu’ils appellent leur « exceptionnalisme ».

Et le Rapport (mensuel) Anti-Empire de William Blum, qui en parle aujourd’hui, est toujours, en soi, un événement. L’Histoire écrite au présent, à garder précieusement pour les générations futures.

 

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Exceptionnalisme américain et torture américaine.

William BLUM – Le Grand Soir 22 décembre 2014

En 1964, l’armée brésilienne, par un coup d’état de conception américaine, renversa un gouvernement libéral (pas plus à gauche que ça) et gouverna avec une poigne de fer pendant les 21 années qui ont suivi. En 1979, le régime militaire adopta une loi d’amnistie bloquant toute poursuite de ses membres pour torture et d’autres crimes. L’amnistie tient toujours. (1)

C’est ainsi qu’ils règlent ce genre de problème, dans ce que l’on appelle le tiers monde. Mais dans le premier monde, de telles subtilités juridiques sont inutiles. Aux États-Unis, les militaires tortionnaires et leurs parrains politiques sont amnistiés automatiquement, simplement pour être américains, uniquement pour leur appartenance au « Club des Gentils ».

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Voilà maintenant, avec la publication du rapport du Comité du renseignement du Sénat sur la torture de la CIA, de nouvelles révélations encore plus déprimantes sur la politique étrangère américaine. Mais est-ce que les Américains et le monde ont encore besoin d’un rappel que les Etats-Unis sont un pays tortionnaire de premier plan ? Oui. Le message ne saurait être trop répété parce que l’endoctrinement du peuple américain et des Americonophiles partout dans le monde est si profond qu’il faut des chocs réitérés au système de le déloger. Personne ne réussit à laver les cerveaux mieux que les bons vieux Yankees inventeurs de la publicité et des relations publiques. Et il y a toujours une nouvelle génération qui arrive avec des bannières étoilées plein les yeux.

Lire la suite…

Source : http ://www.legrandsoir.info/exceptionnalisme-americ...

*

William Blum parle de Tiers Monde. L’Europe en fait désormais partie.

La preuve.

La dictature de l'empire américain « Young Leaders » - Comment secouer ce joug ?

 

Manuel de Diéguez –20 décembre 2014

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1 - L'horloge de la mort
2 - Les flatteurs des puissants
3 - La corruption de la classe dirigeante de la France
4 - Les nouveaux «  jeunes chefs »
5 - Que de ruse et de candeur mêlées !
6 - Le mode de recrutement et son extension à l'Europe
7 - Un cas paradigmatique, M. Alain Juppé
8 - Le double jeu des agents d'influence
9 - Une démocratie militaire
10 - Attrape-nigauds, simulacres, contrefaçons et tutti quanti
11 - La sotériologie démocratique
12 - Les ensorcelés
13 - Pour une métazoologie de la géopolitique
Post-scriptum

 

1 - L'horloge de la mort

Il est des heures où le fleuve du temps semble ralentir sa coulée, tellement la légèreté des jours paraît prendre le pas sur le train plus pesant de l'histoire. Alors le ralentissement des horloges paraît donner de l'éclat à un monde immobile. Mais la fixité soudaine des écrans donne également le signal du basculement d'une civilisation dans le vide. Il en est ainsi de l'Europe au souffle coupé : son vol dans un ciel déserté souligne l'effacement du continent de la pensée.

Jamais encore les nations du Vieux Monde n'avaient quitté l'arène de leur propre histoire, jamais encore la patrie de la raison, jamais encore le coin de terre qui a servi de berceau aux mathématiques et à la musique, à la philosophie et à la géométrie, à l'histoire et à la politique raisonnées n'avaient déclaré une guerre des ventres à un membre glorieux de la famille, tellement la géographie imposait un voisinage naturel des têtes et des cœurs.

Mais les circonstances de cette dislocation des âmes et des cervelles éclairent l'évènement en retour et le placent dans la lumière de nos retrouvailles avec le tragique grec : c’est sur l’ordre d’un tyran étranger que Paris, Rome, Madrid, Berlin ont tenté d’affamer la patrie de Tolstoï et de Dostoïevski, c’est une Europe vassalisée qui n’a mis un terme à sa trahison d’elle-même qu’en raison du tarissement brutal de ses profits commerciaux avec sa victime, c’est une Europe opprimée par un mythe de la Liberté dont son délivreur de 1945 brandit trompeusement le drapeau sur sa tête, c’est une Europe domestiquée par un empire en expansion messianique qui a jugulé une civilisation de la lucidité et de la mesure. Quelle honte que ce ne soient pas sa tête et son cœur qui aient contraint l’Europe à battre en retraite, mais seulement l’amaigrissement de son gousset. Le temps de l’histoire s’accélère dans les siècles de la volonté et du courage, il traîne la patte quand la lâcheté et la honte retardent l’horloge de la mort.

Lire la suite…

Source : http://www.dieguez-philosophe.com/

 

*

« Et en Belgique ? » nous sommes-nous dit, en cherchant une liste équivalente à celle de M. de Diéguez. Mais nous n’avons pas trouvé lesquels de nos ministres, magistrats et journaleux furent des YOUNG LEADERS avant de s’abattre sur le pays (tous ? Elio ? Laurette ? Bart ? les autres ?)

En revanche, les « 40 UNDER 40 » sont des Young European LEADERS. (« L’Europe ! L’Europe ! L’Europe ! »)

Et là, nous avons déniché cinq « Belges », qu’en d’autres temps on eût qualifiés de kollabos, et fusillés ou tondues, mais ne soyons pas rabat-joie, surtout en ces temps de réveillons, ce serait de si mauvais goût.

On vous conseille, d’ici la Fête des Rois, de visiter ce petit portail qui ne manquera pas de susciter des vocations chez les jeunes loups aux dents longues et à la conscience élastique. On les y voit tous, les heureux élus, avec CV et médaillons à leurs couleurs nationales qui ne veulent plus rien dire mais qui font joli.

Voici donc les nôtres, par ordre d’ancienneté (promotions 2012, 2013, 2014). On vous résume leurs cartes de visite naturellement rédigées en anglais. N’oubliez pas que tous ces gens-là ont moins de 40 ans.

Emily Hoyos

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Emily est présidente du Parlement Wallon, poste qu’elle occupe depuis 2009. Elle fait partie des Verts belges. Très tôt dans sa carrière, elle a été élue présidente de la Fédération des étudiants francophones (courroie de transmission favorite des Yankees, les étudiants ! Voir les révolutions colorées.). En sortant de l’école elle est devenue secrétaire politique ( ?) d’un Ministre de l’Enfance, etc. En 2009 elle a été élue représentante au Parlement Wallon et, six semaines plus tard, en est devenue la présidente. Rapide, non, comme carrière ? Mais n’oubliez pas que ce sont des élites.

Jan Goossens

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Jan est directeur artistique du KVS, le Théâtre Royal Flamand à Bruxelles, depuis 2001. Il est l’initiateur d’un programme d’échanges culturels entre la Belgique, le Congo et le Monde arabe (Gaza, Afghanistan, Irak, Libye, Syrie, tout ça). Il est « fellow » de la Fondation Eisenhower,  ce qui ne mange pas de pain. Jan a aussi écrit plusieurs livres et articles sur des sujets tels que la culture, les médias, le futur de la Belgique et de l’Europe. Que demande le peuple ?

Zakia Khattabi

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Zakia est la présidente du groupe des Verts au Sénat. Elle est sénatrice auprès du Parlement ( ?) pour la Communauté Française (oui, ils s’appellent comme ça, car on ne peut pas à la fois faire des carrières politiques-éclair et maîtriser sa langue). Elle est membre des partis PRB et PCF (alors, là ! On croyait qu’elle était chez les Verts… on donne notre langue au chat. Pour ceux que cela amuse, les voilà tous, dans les trois idiomes officiels : http://www.ecoles.cfwb.be/argattidegamond/Bo%EEte%20%E0%2... )

On vous passe ses occupations de moindre importance. Elle est membre fondatrice de l’AWSA  (Arab Women's Solidarity Association-Belgium, qui n’a pas de titre dans aucune des trois langues nationales, ni d’ailleurs en arabe, mais c’est tellement pratique l’anglais – ah, qu’elles ont de la chance les femmes arabes !) et membre du Conseil des Femmes Françaises de Belgique (toujours pour « francophones » bien sûr… mais ce n’est pas elle qui a haussé l’ignorance crasse au rang des beaux-arts belges).

Leendert de Voogd

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Leendert est donc un flamand et on vous donne ses titres en anglais, puisque c’est ça qu’il aime : « Global Head of the Political and Social Practice of TNS, one of the world’s largest market research companies ». Avant cela, il avait été aussi « Joint Managing Director of TNS Opinion, a co-ordination centre for multi-country studies based in Brussels » (Ah, « opinion » ! Ah, « multi-country studies ! Ah, « based in Brussels !). Et là, on se lance dans le résumé : au cours des 15 dernières années, il a assumé la coordination des enquêtes sociales à grande échelle dans tous les pays du monde pour un nombre important d’institutions internationales telles que la Commission Européenne, la Banque Centrale Européenne, le Parlement Européen et le FMI, car à quoi bon lésiner. Il a étudié les sciences politiques à la KUL (aile flamande de l’Université catholique de Louvain) et à Sciences Po (Paris).

Wouter Verschelden

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Wouter, autre flamand, est journaliste. Il a fondé Newsmonkey.be « a social media tailor-made news website », bref, un des innombrables merdias alignés, mais, attention, « partiellement financé par du crowd-funding ». Il est l’auteur d’un documentaire et d’un livre sur le « news business » (maintenant on ne dit plus journalisme, car, en effet, ce n’en est plus), qui s’appelle Stop The Presses : the Golden Age of Journalism starts now. On ne sait pas s’il l’a traduit dans sa langue maternelle, mais ce serait basé sur son expérience de deux ans comme rédac-chef du De Morgen. Il se passionne tellement pour la politique et l’intérieur du Système qu’il a co-écrit une série pour la télévision belge, on ne sait pas laquelle (il y en a trois). Il est diplômé de la Columbia School of Journalism, de New York, et détient aussi deux autres diplômes en business d’une université de Gand et d’une autre en Bretagne Occidentale (si, si, ça existe, c’est à Brest).

Bref, tous les champs sont couverts et à quoi peut encore bien servir la NSA après cela ? Pour faire bonne mesure, n'oublions pas que tout Belge a une carte d'identité rédigée dans deux langues : la sienne et l'anglais.

Ne ratez pas non plus l’onglet « Nos partenaires ». Cela va des institutionnels (Fabius) aux NGOs (Soros) en passant par toutes sortes de gens très bien, vous verrez.

C’est là : http://40under40.eu/

 

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Pour faire suite aux leçons de français de Manuel de Dieguez (quelle chance ils ont ces deux-là, Valls et Hollande) :

Et parce que, nous non plus, on ne supporte pas « Beijing » en supposé français, ni auteure, ni écrivaine, ni les gens qui prennent des passés simples pour des imparfaits et lycée de Versailles, ni… ni… !

 

Z’avez pas vu mon Beijinois ?

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Bernard GENSANE

Jacques Drillon est linguiste, stylisticien, musicien, écrivain. Un homme de culture au sens parfait du terme. Il a publié récemment un texte aussi savoureux qu’argumenté : “ Non, défendre la langue Française n’est pas réac.

J’ai adoré. En particulier, ce passage : « La soif d’anglais, c’est le syndrome du crocodile, cousu sur les polos des banlieusards ou les chemisettes des bourgeois, et qui signifie seulement : vêtement cher. En être ou ne pas en être, là est la question. Voyez la hâte piteuse avec laquelle nous avons dit Beijing pour Pékin. Comme nous aimons perdre ! Comme nous aimons notre servitude ! Quelle fierté nous tirons de notre propre abaissement ! Comme elle était heureuse, Christine Ockrent, de pouvoir interroger en anglais Shimon Peres, qui parle parfaitement le français ! Quelle impatience dans l’humiliation !  »

Lire la suite…

Source : http://www.legrandsoir.info/z-avez-pas-vu-mon-beijinois.html 


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Chine

Connaissez-vous les douze étapes suivies par les USA pour changer un régime ? Les Chinois, eux, les ont parfaitement assimilées et ont réalisé une vidéo pour tout bien vous expliquer. Elle se trouve dans cet article… sous-titrée en anglais, car personne en France… (air connu).

 

La Chine face à la tactique américaine du changement de régime

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Même si elle a un nom sympa, la récente révolution à Hong Kong suit assez bien le schéma standard de changement de régime et de déstabilisations politiques formatées par les USA. Et les Chinois n’ont pas besoin de sous-titres !

Désormais, nous savons que la Russie connaît bien les méthodes des changements de régime, dont l’empire du Chaos use et abuse afin de maintenir sa suprématie. C’était apparu très clairement dans l’allocution de Poutine au Club Valdaï :

« De fait, depuis un bout de temps, nos collègues (les USA) ont tenté de gérer les dynamiques politiques, en utilisant les conflits régionaux et en concevant des “révolutions de couleur” correspondant à leurs intérêts, mais… le génie aux trois vœux s’est échappé de la bouteille. Il semble que les pères de la théorie du “chaos sous contrôle” ne savent plus eux-mêmes qu’en faire ; c’est une complète débandade dans leurs rangs. »

Lire la suite…

Source : http://reseauinternational.net/la-chine-face-la-tactique-americaine-du-changement-de-regime/

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France

Stakhanovistes de la servilité, des « young » et des vieux leaders, qui n’en  finissent pas de ne savoir que faire pour complaire à leurs maîtres, continuent à débaptiser avec enthousiasme les endroits de leur pays qui déplaisent aux néo-cons de l’étranger, empressés, anxieux de s’aligner sur ce qui fait gerber – s’ils savaient combien ! - les gens normaux du cœur de l’Empire.

Toute honte bue. L’absolu du minable, de l’abject, du sordide. Ni Balzac ni Daumier ne se seraient permis, pour la vraisemblance, quoique les restaurations nauséabondes n’aient pas manqué au siècle avant-dernier.

 

Villejuif : Le parvis Georges Marchais débaptisé

La nouvelle majorité UMP-écologiste de Villejuif a décidé de débaptiser la place Georges Marchais. Elle portera désormais le nom de Georges Mathé, un célèbre cancérologue de l'hôpital Paul-Brousse décédé en 2010.

 

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Georges Marchais et Louis Aragon, au début des années 70

On peut n’avoir jamais été communiste ni spécialement fan de Marchais, qu’on n’a connu que de très loin, et trouver profondément méprisables ces coups de pieds aux morts pour se faire bien voir des chefs de meutes.

En robespierristes chevronnés blanchis sous le crachat, nous devrions être blasés et maintes fois vaccinés. Eh bien, on ne s’y  fait pas. Comme on n’a jamais pu avaler, à l’inverse, l’Esplanade Ben Gourion, parce qu’il y a des limites à tout et qu’on n’aime pas que les gens qui ont du sang sur les mains jusqu’aux épaules s’affichent dans les endroits où on vit. Quant au Parvis Notre-Dame devenu Place Jean-Paul II, on a beau être mécréants, on n’est pas près de l’avaler non plus. Vous vous rendez compte ? La Sainte Vierge virée pour faire place à un McCain en soutane ?

Cela dit, ce débaptême, c’est une espèce d’honneur, une sorte de consécration post mortem pour Marchais, qui se retrouve ainsi en compagnie de tout ce que la France a compté de plus honorable. Que sa veuve et ses camarades voient les choses ainsi : nous sommes en guerre, et pendant les guerres, l’occupant impose sa loi, fait mettre les panneaux indicateurs dans sa langue, exige que l’on fasse sauter les statues des héros – blancs et noirs - qui les ont vaincus dans la guerre d’avant parce que l’un d’eux doit passer devant et décrète terroristes ceux qui lui résistent. L’histoire est décidément un éternel recommencement.

Bref rappel pour ceux qui n’étaient pas nés

Georges Marchais fut un homme politique français, communiste, secrétaire général du PCF de 1972 à sa mort en 1997. Élu député de la 1re circonscription du Val-de-Marne en 1973, puis de la 11e (Arcueil-Cachan-Villejuif) à partir du redécoupage électoral de 1986, il sera régulièrement réélu à chaque scrutin jusqu'en 1997.

En 2013, la ville de Villejuif, dont il avait donc été le dévoué député pendant 24 ans, donne son nom à un parvis.  Mais en mars 2014, la municipalité, qui avait été un fief communiste pendant près d’un  siècle, passe à une coalition qui va de l’UMP aux Verts. Aussitôt, des mesures sont prises pour débaptiser triomphalement le Parvis Georges Marchais. Le « ventre » a parlé.

Quant au cancérologue à qui on n’a pas demandé son avis, le voilà acoquiné, post mortem lui aussi, avec des êtres qu’il n’eût peut-être pas touché sans gants de son vivant. (On ne le connaît pas, mais dans un pays qui est depuis les années soixante la proie de promoteurs jamais rassasiés ni complexés, on peut supposer que les endroits sans nom ne doivent pas manquer, même aux alentours des hôpitaux en voie de fermeture.)

Liens :

http://www.humanite.fr/villejuif-debaptise-le-parvis-georges-marchais-560797

http://france3-regions.francetvinfo.fr/paris-ile-de-franc...

http://malakoffantilberalunitaire.over-blog.org/2014/12/villejuif-debaptise-le-parvis-georges-marchais.html

Dernière minute :

La famille Mathé remercie et décline.

Dans un communiqué, la fille du médecin gaulliste, Catherine Gaston-Mathé, a d’abord remercié la municipalité d’avoir pensé à honorer la mémoire de son père, « précurseur de la cancérologie moderne, pionnier de la greffe de moelle, de l’immunothérapie et de la chimiothérapie des années 1950 aux années 1980, à Villejuif ». Avant de rappeler sa coopération « active » avec Georges Marchais, député de cette circonscription pendant 24 ans. Pour la famille, un seul souhait : « qu’une solution soit trouvée pour honorer les deux Georges et rassembler ainsi toutes les sensibilités françaises ».

Gifle morale amplement méritée.

 

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Belgique

On a raté la sortie d’un film :

 

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http ://mich-silence-on-tourne.skynetblogs.be/archive/2014/12/01/iranien-sortie-belge-8337528.html

 

Et celle de Van Rompuy :

http ://www.lesoir.be/723077/article/actualite/fil-info/fil-info-monde/2014-12-02/presse-britannique-denonce-prime-depart-van-rompuy?utm_source=outbrain&utm_medium=widget&utm_campaign=obclick&obref=obinsource

 

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Paraguay

Si la devise de feu John Cowper POWYS était « Endurer ou s’échapper », et si on peut être sûrs que les Russes vont appliquer celle qui fut depuis des siècles, la leur « Endurer et se battre », un (ex)-Américain, a choisi, pour sa part, de s’échapper, et même de brûler ses vaisseaux sans espoir de retour.

Comment renoncer à votre citoyenneté US et devenir apatride

Par Jeff Berwick – I.C.H.Décembre 2014

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Glen Lee Roberts

J’ai eu récemment le plaisir de parler avec Glen Roberts, qui se décrit comme techno-geek [« crack ou bidouilleur en informatique »], blogueur et auteur de Comment renoncer à votre citoyenneté US en deux étapes faciles. Le livre a été écrit pour couper court aux objections et décrire quelles exigences doivent être remplies et en quoi consiste la procédure d’abandon de la citoyenneté, pour lequel il semble qu’il y ait une forte demande depuis quelque temps. Glen a renoncé à sa nationalité US après avoir vécu dans divers pays d’Amérique Centrale et du Sud pendant plus de dix ans, et il réside actuellement, en apatride, au Paraguay.

Son histoire est une des plus intéressantes qu’il nous ait été donné d’entendre, dans la lutte sans fin pour échapper à l’Amérike. Voici quelle a été notre conversation.

The Dollar Vigilante (TDV) – Pouvez-vous nous parler un peu de vous-même, de vos antécédents, et nous apprendre comment vous avez fini par atterrir au Paraguay ?

Glen Roberts (GR) – Je suis né en 1962 et j’ai vécu dans le Mid-West des États-Unis jusqu’à la fin de 2002. Je travaillais dans le secteur de la programmation d’ordinateurs, tout en publiant un journal alternatif qui s’appelait Full Disclosure [« Divulgation totale »]. Un mémo secret du FBI - dont j’ai reçu une copie censurée en 1988 en vertu sur la Loi de Liberté de l’Information - le décrivait ainsi : « Full Disclosure professe être un journal alternatif ayant pour vocation d’attirer l’attention sur les abus d’autorité, et qui fournit des informations sur les droits des citoyens, afin que ses lecteurs soient intelligemment préparés à affronter les intrusions du gouvernement dans leurs vies. Une des principales préoccupations de Full Disclosure est l’incidence de la technlogie sur la vie privée. »

TDVWaw ! Ils en étaient déjà là en 1988 ! Je suis sûr que notre dossier chez eux emplit plusieurs disques durs.

GR – Je pense que la question sous-jacente, ici, est que le FBI est à la fois une agence d’enquêtes criminelles et un service de renseignements. Je pense qu’à l’évidence, leur mandat en matière d’espionnage, indépendamment de toutes les activités légales auxquelles ils s’adonnent, comprend aussi la tâche d’enquêter et d’engranger un maximum d’informations sur les citoyens US qui veulent exercer les droits que leur garantit la Constitution. Ces informations, bien sûr, sont alors disponibles pour tous les besoins politiques qui peuvent survenir un jour ou l’autre. Je crois aussi qu’à cause de leur rôle apparent de service de mise en application des lois, une grande partie de leurs activités d’espionnage prennent l’apparence de cette mise en application, donc se déroulent à la vue de tous, sans préoccuper personne.

TDV – Quelle agence du gouvernement US n’est pas une agence « de renseignement » aujourd’hui ! Mais, je vous en prie, continuez.

GR – En 2002, je suis allé plusieurs fois en vacances au Costa Rica, en y restant chaque fois un peu plus longtemps. Je n’avais cependant aucun projet de déménagement. Au début de 2003, je suis rentré aux États-Unis, et, en retournant la fois suivante au Costa Rica, mon idée était de faire plus ou moins régulièrement ces allers-retours, mais j’ai trouvé la vie plus enrichissante en dehors des USA, et je n’y suis plus retourné depuis.

Le Costa Rica n’était pas, en définitive, l’endroit qui me convenait le mieux et j’ai alors passé cinq ans et demi en Uruguay. Il y a presque quatre ans, j’ai déménagé au Paraguay et trouvé que c’était l’endroit où je me sentais le plus à mon aise.

TDV – Nous trouvons aussi que l’Amérique Latine est un des endroits où il est le plus agréable de vivre. Quand, comment et pourquoi avez-vous renoncé à votre citoyenneté US ?

GR – J’ai formellement renoncé à ma citoyenneté US le 21 juin 2013. La cérémonie de renoncement s’est déroulée au consulat d’Asuncion ce jour-là. J’avais auparavant rencontré le consul US, et il m’avait lu un document en 12 points sur les conséquences de la renonciation. La cérémonie en elle-même est très rapide. J’ai fait une vidéo Youtube où je l’ai rejouée, et la partie essentielle de la cérémonie prend à peu près 90 secondes.

Cette brièveté, cependant, ne doit pas en diminuer la signification. Je crois qu’elle est réellement profonde, non seulement sur le plan légal, mais également sur le plan spirituel. Quand je me remémore les choses, je dirais que, métaphoriquement, j’étais un aigle attaché à un mât et que ma renonciation m’a libéré de mes entraves. Je suis entré dans l’ambassade des États-Unis ce jour-là comme un pauvre humain avec le poids des États-Unis et de tout ce qu’ils font sur mes épaules, et j’en suis sorti comme un aigle, prêt à explorer de nouvelles altitudes.

TDV – Un aigle… jolie métaphore !

GR – J’avais fait des recherches sur le sujet de la renonciation de nationalité un certain nombre de fois au cours des années, alors que je vivais encore aux États-Unis, mais ça n’avait jamais fait tilt. Je pense que cela venait en partie de ce que je n’avais pas d’autre passeport et qu’en partie j’étais toujours « américain ».

Au cours des 11 ans que j’ai passés en dehors des États-Unis, j’ai changé de manière significative. Une grande partie des craintes et de la colère que j’avais quotidiennement ressenties s’était évanouie. J’étais en meilleure santé, plus content de vivre, plus en paix avec moi-même. À mesure que je me déconnectais de la culture américaine et que je me voyais de moins en moins « américain », cette marque avait fini par devenir un fardeau.

Sans parler du sentiment d’avoir vécu à l’intérieur d’un mensonge quand j’y exerçais mes activités d’éditeur de Full Disclosure, je veux parler du mensonge qu’on m’avait enseigné quand j’étais enfant, que je vivais dans un « pays libre », alors que, dès que je voulais exercer mes libertés, je me retrouvais humilié et méprisé, si pas même harcelé et menacé.

Le fardeau quotidien d’être un Américain fait que chacun déambule avec un gros nuage noir au-dessus de la tête. Les gens semblent culturellement programmés pour être dans un état permanent de mécontentement, et les choix qu’ils font, les solutions qu’ils trouvent et les occasions qui leur sont offertes ne font que les conduire à davantage de désillusion.

TDV – Beaucoup de gens croient que, pour pouvoir renoncer à votre nationalité, vous avez dû devenir citoyen d’un autre pays. Ce n’est visiblement pas le cas. Cela a-t-il été évoqué au cours du processus de renonciation ?

GR – Il y a beaucoup de conceptions erronées quant aux critères et au processus de la renonciation. Beaucoup de gens qui ne sont pas passés par là croient aussi qu’il s’agit d’une démarche hostile.

D’abord, pour s’assurer qu’il n’est pas nécessaire d’adopter la nationalité d’un autre pays, il suffit de lire le Guide fourni par le Département d’État, qui s’appelle Manuel en Affaires Étrangères (FAM) et qui indique la procédure à suivre et les conditions à remplir à l’égard du consulat US. Ce guide explique très clairement qu’il n’est pas nécessaire d’adopter une autre nationalité pour renoncer à sa citoyenneté US. Il indique seulement que la personne doit être informée des conséquences de sa renonciation, et, si elle veut persévérer, quelle marche elle doit suivre.

Dans mon livre, j’ai inséré une copie complète de la partie « renonciation » du FAM, ainsi qu’une copie de tous les formulaires que j’ai dû remplir et signer, mes réponses y comprises. On peut y voir exactement quelles informations on doit fournir : pas beaucoup ni de très détaillées.

On peut y voir aussi les 12 points qui vous sont lus sur les conséquences. Un de ces points concerne l’état d’apatridie. Dans mon cas, le consul US et moi avons eu une brève discussion sur le sujet, et il m’a remis, en plus, copie d’une page du FAM qui n’est pas, généralement, accessible au public.

À aucun moment, le Consul n’a exprimé d’opinion ni de préoccupation personnelle quant à ma décision de renoncer ou de devenir apatride. Je dirais même que ma décision n’a eu aucune incidence sur les renseignements qu’on m’a demandé de fournir.

Une autre idée fausse très répandue est qu’il faut « payer les formulaires ». Les formulaires sont gratuits et les honoraires administratifs (2.350 $ US, soit une augmentation de 400% récemment instituée) ne sont perçus que juste avant la cérémonie de renonciation.

TDV – Pouvez-vous voyager en dehors du Paraguay sans avoir aucun passeport ?

GR – C’est là une question à laquelle je ne suis pas prêt à répondre directement. Je préfère partager mes expériences réelles et ne pas spéculer sur les possibilités. Il existe un traité des Nations Unies, qui date de 1954. Son titre est « Convention relative au statut des personnes apatrides ».

L'article 28 de ce traité y répond en partie : « Documents de voyage. Les États Contractants fourniront aux personnes apatrides séjournant légalement sur leur territoire les documents nécessaires à tout voyage en dehors de leur territoire, à moins que des raisons évidentes de sécurité nationale ou d’ordre public n’exigent d’y déroger, et les dispositions relatives au Programme de cette Convention s’appliqueront aux dits documents ». Le programme décrit alors le document essentiel, et, à toutes fins pratiques, il ressemble à un passeport et fonctionne comme un  passeport. La couverture, cependant, parle de document relatif à la Convention de 1954 et exclut toute relation avec la nationalité du détenteur : « Ce document est établi dans le seul but de délivrer au détenteur un document de voyage qui puisse tenir lieu de passeport national. Il est établi sans préjudice de la nationalité du détenteur et ne peut en tenir lieu. »

Le Paraguay a signé ce traité le 2 juillet 2014 (voir ici une liste des pays qui ont cosigné ce traité) et a donc l’obligation de me fournir ce document de voyage. J’ai rencontré récemment les gens du Département des Droits de l’Homme du Paraguay, et ils sont conscients de leurs obligations eu égard à cette Convention. Ils m’ont également expliqué – et je comprends bien – que non seulement je suis leur premier apatride, mais qu’ils doivent aussi, parce qu’ils n’ont que depuis peu adopté ce traité, développer un processus, en établir les formulaires et tout ce qui est nécessaire à sa mise en œuvre.

TDV – C’est un des problèmes qu’on rencontre dans beaucoup de pays « sous-développés », un manque complet de taille de gouvernement, de la capacité ou de l’expérience qu’il faut pour mettre au point beaucoup de ces choses. Mais, je vous en prie, continuez.

GR – Ils ont accepté ma demande d’être reconnu comme apatride. Ils travaillent aussi avec moi pour m’aider à mettre à jour mes documents d’immigration, pour qu’ils reflètent ce statut. Auparavant, j’avais sollicité et obtenu un statut de résident permanent.

J’ai décidé d’attendre que le Paraguay me reconnaisse comme apatride et non comme américain avant d’essayer d’utiliser ma Cédule paraguayenne pour voyager internationalement. Je crois que, lorsqu’ils auront créé une structure en fonction du traité, je recevrai un document de voyage.

Quand j’ai renoncé à ma nationalité US, je l’ai fait en me rendant bien compte qu’il pourrait m’être difficile de voyager à l’étranger pendant un certain temps, voire toujours.

TDV – C’est une façon unique d’envisager les choses. La plupart des gens auraient demandé un droit de résidence paraguayenne (et, donc, d’abord une Cédule) et un passeport paraguayen, avant de renoncer. Il semble que vous ayez totalement inversé la procédure. Nous ne voulons pas jouer les trouillards négatifs, mais nous sommes prêts à parier que ce ne sera pas in parcours facile. Nous serons vraiment curieux de le suivre et nos lecteurs aussi. Quels autres droits vous offre la Convention de 1954 ?

GR – Je pense, après avoir jeté un coup d’œil d’ensemble au traité, qu’on peut le décrire en disant qu’il garantit que la personne apatride sera traitée à l’égal de tout autre résident légitime ; que les apatrides ne pourront pas faire l’objet de discrimination sous prétexte qu’ils n’ont pas de nationalité. Cependant, il fait une réserve qui peut présenter un intérêt particulier aux yeux de ceux qui veulent échanger leur nationalité US contre une autre.

L’article 32, en effet, prévoit : « Naturalisations. Les États Contractants devront, autant que possible faciliter l’assimilation et la naturalisation aux personnes apatrides. Ils feront, en particulier, tous leurs efforts pour accélérer les procédures de naturalisation et réduiront autant qu’il sera possible les charges et coûts de ces procédures ».

Mais il ne fait aucune obligation à un pays signataire d’accorder la naturalisation. Il demande seulement que le processus en soit facilité. Dépendant du pays en cause, il se peut qu’il soit plus facile d’en obtenir la nationalité si on devient d’abord apatride. Le risque, évidemment, est que, selon le Département d’État US, renoncer à sa citoyenneté est le moyen le plus sûr de la perdre, et que « cette action est finale et irrévocable ».

TDV – Quels ont été, pour vous, les aspects positifs et négatifs du renoncement à votre citoyenneté US ?

GR – Quoique la plupart des gens soulèvent la question de la faculté de voyager internationalement, je ne la considère pas comme particulièrement négative. J’ai passé des décennies de ma vie sans voyager internationalement. Donc, que ce soit pour un an, pour deux ou plus, avant que je sois libre de voyager internationalement si j’en ai envie, je suis content de la vie que je mène ici au Paraguay.

Un autre aspect négatif, évidemment, est d’avoir à remplir pendant un an la paperasserie plus compliquée de l’IRS (Internal Revenue Service ou « Impôt sur le Revenu ») relative à l’année de renonciation, mais je trouve que c’est plus que compensé par le fait d’être ensuite définitivement libéré de cette obligation.

(Note du Rédacteur en Chef : Pour ceux qui envisagent de renoncer à la citoyenneté US, qui possèdent des biens substantiels et qui pourraient se voir réclamer une « taxe de sortie » anormalement élevée par le gouvernement US, TDV Wealth Management a des solutions pour rendre la procédure pour ainsi dire moins « taxante » .)

À l’époque où j’ai renoncé, j’ai pensé que, peut-être, certains de mes vieux amis aux USA m’« attaqueraient » comme antipatriote, idiot, etc. Eh bien, j’ai été surpris de ne provoquer aucune réaction de ce genre, ni de la part de mes amis, ni de la part d’étrangers. Bien sûr, tout le monde n’a pas été d’accord avec ma décision, mais tout le monde semble la soutenir.

TDV – Nous n’en sommes pas tellement surpris. Il y a une masse de gens, aux États-Unis, qui se rendent compte que les USA ne sont pas « le pays des libres » du tout, et beaucoup vous envient si vous arrivez à vous en tirer.

GR – J’y inclurais, jusqu’à un certain point, le personnel de l’Ambassade des États-Unis lors de mon renoncement. Je ne puis décrire leur attitude à mon égard que comme professionnelle et, dans certains cas, amicale. Tout autre chose que ce que je lis souvent dans des articles, des blogs, des commentaires de gens qui ne sont pas, personnellement, passés par là.

Pour ce qui est des aspects positifs, ce fut, en tout état de cause, un processus de mort et de renaissance. J’ai enfin pu jeter par-dessus bord les absurdités du passé et recommencer à neuf. Je ne sens plus sur moi le fardeau de l’étiquette « américain ».

TDV – À vous entendre, on vous prendrait pour un anarchiste. L’êtes-vous ?

GR – Je ne tiens pas à m’appliquer cette étiquette-là ni aucune autre. Même l’étiquette « apatride » empêche les gens de me voir comme l’individu que je suis et les pousse à m’assimiler à d’autres qui peuvent refléter ou non ma personnalité.

Quand j’ai porté mon Certificat de Renonciation de Nationalité chez un traducteur, il a jeté un coup d’œil au document, puis nous avons parlé d’autres choses. Il m’a demandé si j’étais libertaire. Je lui ai répondu que je n’aimais pas étiqueter les gens, mais que le mot était plus approprié que « démocrate » ou « républicain ». Alors, il est revenu au document et a observé « ça a l’air vraiment important ». Je lui ai dit que oui, et j’ai suggéré qu’il le lise.

Nous avons alors eu une assez longue conversation sur le sujet. Aux USA, il avait étudié à l’université et il était donc assez au courant de la politique et de la culture du pays. Comme nous arrivions au bout de notre conversation, il me dit : « Excusez-moi d’avoir demandé si vous étiez libertaire. Je vois que vous êtes un terrien ».

Je crois que l’impression que crée le mot « anarchiste » est celle d’une société en état de chaos permanent. Je pense aussi que, si vous regardez autour de vous, ou, plus particulièrement, si vous lisez les journaux ou regardez les nouvelles à la télévision, vous ne pouvez qu’en conclure que nous vivons à présent dans un état de chaos permanent !

Je crois que notre culture de la citoyenneté, surtout basée sur la naissance et la géographie, crée un système qui dépend intrinsèquement de la peur et du conflit. S’il n’y avait pas cet état permanent de peur et de conflit, il n’y aurait aucune raison pour que nos « leaders » existent.

TDV – Ou pour des leaders quels qu’ils soient. Hum, continuez s’il vous plaît.

GR – Et pourtant, dès les premiers moments de notre vie, nous sommes verrouillés là-dedans, et on nous apprend qu’à cause de notre citoyenneté, nous sommes tenus, attachés, soumis à  nos leaders. C’est évidemment à l’opposé de ce qu’on nous enseigne à propos de notre libre-arbitre et de notre liberté. Nous sommes émotionnellement si emberlificotés dans nos engagements patriotiques que nous cessons de voir la réalité ou que, si nous la voyons, ne sommes pas en mesure d’évaluer la différence.

Ma question est comment pouvons-nous passer de ce genre de système à un autre où nous puissions vivre dans le respect mutuel des uns et des autres. Non que nous vivrions dans une situation de chaos sans lois, mais plutôt où la loi serait là pour protéger tout le monde, et non pour assurer, contre tous, le pouvoir politique de « leaders ».

TDV – Nous aimons votre façon de voir les choses, et nous sommes d’accord ! Une grande partie de ce que nous écrivons ici, à TDV, a pour objectif d’opérer une transition vers un nouveau et meilleur système. Un a-système en fait. Évidemment, les gouvernements (et leur bras armé, les médias dominants) ont usé et abusé du mot « anarchie », pour faire croire  que l’existence, dans un tel régime, serait terrible. Elle le serait, au moins pendant un temps, pour lesdits gouvernements et leurs créatures, puisqu’il leur faudrait réellement se mettre en quête d’un vrai boulot productif.

Soit dit en passant, TDV a un vaste réseau de même sensibilité que vous de par le monde, et nous en avons même un certain nombre au Paraguay. Je vais faire en sorte que vous puissiez entrer en contact avec ce réseau. (Note du rédacteur en chef : vous pouvez avoir accès aux groupes TDV en souscrivant à The Dollar Vigilante.)

Avez-vous un commentaire final à faire ou y a-t-il des choses que vous voudriez que nos lecteurs sachent ?

GR Pour ce qui concerne la renonciation, sachez juste que c’est une procédure toute simple. Pour quelle raison elle l’est n’a pas d’importance. C’est une question qui ne se trouve pas sur les formulaires. Il n’y a nul besoin de vous mettre martel en têteà propos de FACTA  [« Fair and Accurate Credit Transactions Act », loi de G.W. Bush sur les transactions par cartes de crédit]  ou d’aucune des autres mauvaises actions des États-Unis. Vous pouvez êtres sûrs et certains que le personnel des ambassades est parfaitement au courant des conséquences de FACTA et de toutes les autres activités malfaisantes dans le pays. Leur boulot consiste à s’occuper de vos paperasses, pas de s’intéresser à ces choses. Votre renonciation est une affirmation suffisamment politique, et dès qu’elle est avérée, vous êtes libérés de tout le drame et de toute l’insanité de ce pays. Il n’est pas nécessaire de faire de votre sortie définitive une manifestation d’hostilité. Vous n’avez qu’à passer la porte et entrer dans votre nouvelle vie.

La décision est importante, que vous ayez ou non une seconde nationalité. Comme je l’ai dit tout à l’heure, ceci est « final et irrévocable ». Vous ne pouvez pas retourner le mois suivant dire que vous avez changé d’avis et récupérer votre citoyenneté.

Dans mon livre, je n’aborde la question de l’apatridie que dans la mesure (aucune) où elle affecterait la procédure de renonciation. J‘aborderai cette question quand j’aurai une expérience suffisante pour en faire un compte-rendu valable.

Le premier endroit où étudier cette question est la Convention de 1954 et la liste des pays qui l’ont signée.

Je pense aussi que, comme quand vous vous expatriez, le point le plus important est l’endroit où vous vous rendez, pas celui d’où vous venez. J’ai vu beaucoup d’expats qui, bien que physiquement éloignés des États-Unis, semblaient en être restés, émotionnellement, au même point qu’avant. Il y a beaucoup de grandes expériences nouvelles qui n’attendent que vous et elles sont beaucoup plus enrichissantes et satisfaisantes que de rester pris au piège des drames émotionnels US. Bien entendu, si vous êtes un expat, vous avez toujours la possibilité de simplement retourner.

Il sera toujours très difficile, pour un ex-Américain, de retourner vivre aux États-Unis, et dans certains cas, il peut même s’avérer très difficile d’y aller ne fût-ce qu’en visite. J’ai fait mon choix après être resté en dehors des USA pendant onze ans. Récemment, j’ai entendu parler d’un autre Américain qui a, lui aussi, renoncé à sa nationalité après avoir, lui aussi, vécu onze ans hors du pays.

TDV – Oui, nous avons entendu plusieurs récits, à propos du degré de facilité à retourner aux USA en visite, une fois que vous avez renoncé à votre nationalité. Comme tout ce qui a un rapport avec le gouvernement, c’est une zone assez grise, et tout dépend principalement de quel nouveau passeport vous disposez et de s’il vous faut un visa ou non. Si vous en avez besoin, votre chance d’obtenir un visa touristique pour pouvoir entrer aux États-Unis est dans la main d’un bureaucrate qui peut être de bonne ou de mauvaise humeur ce jour-là.

Quoi qu’il en soit, tout ceci est absolument fascinant, et nous nous tiendrons au courant de la suite en ce qui vous concerne. Merci, et s’il vous plaît, restons en contact.

GR – Merci.

CONCLUSION

Il n’y a pas beaucoup de cas d’Américains qui ont renoncé à leur nationalité sans en avoir d’abord acquis une autre. Un des seuls cas que nous connaissions est celui de Jeff Knaebel, un Américain qui a brûlé son passeport en Inde, et lui-même peu de temps après. Glen semble avoir choisi une trajectoire beaucoup plus plaisante et décidé de vivre heureux au Paraguay. Il a écrit un livre consacré à son expérience Comment renoncer à votre citoyenneté US en deux étapes faciles (vous pouvez acheter ce livre ici).

Glen est incontestablement un pionnier en la matière, mais nous tenons à vous mettre en garde si vous voulez suivre ses traces. S’aventurer en terrain inconnu peut s’avérer inconfortable… Mais, si vous envisagez d’acquérir une seconde nationalité et/ou de renoncer à la vôtre, nous vous conseillons de consulter le livre de Glen et de contacter TDV-Passeports, où l’on pourra vous donner quelques tuyaux sur les options qui s’offrent à vous.

Espérons qu’un jour viendra où aucune carte d’esclave (passeport) ne sera plus nécessaire pour voyager ou pour vivre librement. D’ici là, les gens comme Glen sont d’éclatant précurseurs, qui ouvrent des voies nouvelles.

Tous nos souhaits l’accompagnent !

 

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Jeff Berwick est le fondateur de The Dollar Vigilante. Il est le directeur de TDV Media & Services et le présentateur du populaire podcast en video Anarchast. Jeff intervient dans beaucoup de conférences un peu partout dans le monde, sur les sujets de la liberté, des investissements et de l’or, y compris, bien entendu, dans la sienne, Anarchapulco. Il apparaît fréquemment dans les médias, y compris CNBC, CNN et FOX Business.

 

url de cet article : http://lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.skynetblogs.be/archive/2014/12/26/l-envers-du-reve-3e-partie-8353403.html   (traduction c.l.)

Source :http://www.informationclearinghouse.info/article40469.htm

 

Glen Lee Roberts, plutôt bien accueilli par deux naturels de son nouveau pays

Son site :

http://about.glr.com/

 

*

11 . Logo Brussels Trubunal.gif

 

TORTURE – Responsabilité légale : OUI – Impunité : NON

par Hans Christof von Sponeck  et Denis Halliday  - 13 .12. 2014

 

12. Hans & Denis art.png

 

Cette pétition est lancée par deux anciens Secrétaires Généraux adjoints de l’ONU et Coordinateurs humanitaires de l’ONU pour l’Irak : Hans von Sponeck et Denis Halliday.

S’il vous plaît, faites-la circuler dans votre réseau d’amis

 

 Vous pouvez signer cette pétition ici

Pour en savoir plus :

http ://www.brussellstribunal.org/article_view.asp&n...

 

*

Il est (presque) sauvé le divin enfant !

13. israel-shot-palestinian-child11.si.jpg

 

al-Issawiya (Jérusalem Est) - mercredi 24 décembre 2014

La police israélienne a tiré une balle « en caoutchouc », quasiment à bout portant, au visage d’un petit Palestinien de 5 ans qui descendait de l’autobus, à son retour de l’école. L’enfant n’avait ni arme, ni téléphone portable, ni pierre. Un cartable ? Juste sous l’œil. Fracture du crâne.

Si on ne peut plus s’amuser à Noël !

On ne vous traduit pas l’article de Haaretz. Voyez les images.

 

http://rt.com/news/217559-israel-shot-palestinian-child/

 

Et Benjamin Netanyahou n’est pas content du « rapprochement » USA-Cuba. Allons, bon !...

Pourquoi ?

*

14. Livres- Books.jpg

 

En anglais

 

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Glen Lee ROBERTS

How to Renounce your US Citizenship in Two Easy Steps

Earthling – September 2014

170 pages

 

 

 

16. Total Uruguay.jpg

 

 

Glen Lee ROBERTS

Total Uruguay : Expat eBook

Kindle – 353 KB

Édition imprimée : 169 pages

 

 

 

À lire ou à relire en français

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Howard Zinn

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Howard ZINN

Une histoire populaire des États-Unis

De 1492 à nos jours

Agone - 2002

812 pages

 

 

 

Titre original : A People’s History of the United-States : 1492-Present (Harper Collins, 1999). Traduit de l’anglais par Frédéric Cotton.

Cette histoire des États-Unis présente le point de vue de ceux dont les manuels d’histoire parlent habituellement peu. L’auteur confronte avec minutie la version officielle et héroïque (de Christophe Colomb à George Walker Bush) aux témoignages des acteurs les plus modestes. Les Indiens, les esclaves en fuite, les soldats déserteurs, les jeunes ouvrières du textile, les syndicalistes, les GI du Vietnam, les activistes des années 1980-1990, tous, jusqu’aux victimes contemporaines de la politique intérieure et étrangère américaine, viennent ainsi battre en brèche la conception unanimiste de l’histoire officielle.

Une histoire populaire des États-Unis a reçu le prix des « Amis du Monde diplomatique » en 2003.

Auteur de « Une histoire populaire des États-Unis » et d’une vingtaine d’ouvrages consacrés à l’incidence des mouvements populaires sur la société américaine, Howard Zinn (1922–2010) a été tour à tour docker, bombardier, cantonnier et manutentionnaire avant d’enseigner à la Boston University. Militant de la première heure pour les droits civiques et contre la guerre du Vietnam, il a conçu son métier d’historien comme indissociable d’un engagement dans les luttes sociales.

Lien :http://fr.wikipedia.org/wiki/Howard_Zinn

Howard ZINN à Là-Bas si j’y suis

Interview du 14 septembre 2004, par Daniel Mermet et Giv Anquetil :

http://la-bas.org/howard-zinn-1

Howard Zinn - Une histoire populaire américaine (le film)

Par Olivier Azam et Daniel Mermet :

http://pierrebourdieuunhommage.blogspot.be/2011/12/howard...

 

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Jack London

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Jack LONDON

Le peuple de l’abîme

10/18 – 1984

Hors collection

 

 

 

 

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Republié sous le titre :

Le Peuple d’en bas

Phebus (Libretto) 1999

256 pages

 

 

 

Non, ce n’est pas l’Amérique, c’est l’Angleterre… matrice de l’Empire.

En 1902, London accepte la proposition d’un éditeur new-yorkais qui l’envoie comme reporter en Europe. Lui a une autre idée derrière la tête : se déguiser en clochard pour aller explorer les quartiers interdits de Londres – la face cachée, soigneusement cachée, du plus puissant empire de la terre. Nippé de hardes, méconnaissable, il s’immerge dans les bas-fonds de l’East End et mène plusieurs semaines durant la vie d’un sans-logis, nourri de soupe, dans les jours fastes, par l’Armée du Salut, marchant toute la nuit d’un trou d’ombre à l’autre, car il est interdit de dormir dans les lieux publics… Le livre qu’il en rapporte (1903) est terrifiant. Ce n’est certes pas la première fois qu’un écrivain évoque la misère crasse de la capitale du monde, l’exploitation des enfants, la mendicité et la crapulerie organisées, la prostitution au rabais, le tord-boyaux des assommoirs qui vous tue comme à bout portant… Jamais pourtant avant lui on n’avait donné cela à toucher du doigt – et le lecteur d’aujourd’hui, le souffle coupé, peine à imaginer que toute cette horreur est à moins d’un siècle de nous. Voyant ses compagnons de rue se baisser sans cesse, London découvre que c’est ainsi qu’ils se nourrissent : de miettes, de pépins de fruits, de trognons de chou noirs de suie échappés au balai de l’éboueur. Quant à ceux qui ont un chez soi où l’on s’entasse à douze dans une chambre sans fenêtre, leur sort n’est pas forcément plus enviable (hallucinant épisode de cette famille logée dans une pièce unique et qui trimballe plusieurs jours durant un enfant mort du lit à la table et de la table au lit, selon les heures, en attendant de pouvoir trouver l’argent des obsèques)… L’auteur est un militant, certes, mais d’abord un homme qui a vécu, qui sait que les idées générales et généreuses ne valent rien au regard de la crudité des faits. Il se borne à dire ce qu’il voit, sans pathos inutile : observateur impitoyable – et raconteur hors pair. Sa marche d’un cercle à l’autre de l’enfer est ponctuée de portraits fouillés avec rage, sordides ou touchants, inoubliables.

 

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Jack LONDON

Le Talon de fer

Traduit par Louis Postif

Préfaces de Raymond Jean et de Leon Trotski

Phebus (Libretto) 2003

320 pages

 

 

Trotski considérait Le Talon de fer (1908) comme le seul roman politique réussi de la littérature. Un roman d’anticipation politique, pour être précis : qui prévoyait une guerre mondiale mettant aux prises l’Allemagne et les États-Unis, une révolution d’Octobre (mais à Chicago)… et l’avènement d’une dictature d’un genre nouveau (disons fasciste)… pour les trois siècles à venir !

C’est le grand roman « politique » de London. Un genre qui ferait bâiller d’ennui – ou de commisération (l’utopie presque toujours étant prétexte au pénible étalage des fadaises que l’on sait) – si London ne s’y lançait avec le culot qu’on lui connaît. Son pari : imaginer une politique-fiction qui anticipe à peine sur la réalité historique. Le livre paraît en 1908 (l’heure de sa plus grande gloire) et évoque – pour tout à l’heure – une menace de guerre entre les États-Unis et l’Allemagne, alors les deux puissances montantes du capitalisme conquérant… Guerre qui ne sera stoppée (en 1912 !) que par la grève générale des travailleurs des deux pays. La Commune est proclamée à Chicago le 27 octobre 1917 (ah! ce pressentiment des dates !), mais cette révolution d’Octobre devra elle-même céder devant l’avènement d’une moderne dictature… dont il nous est dit qu’elle perdurera pendant trois siècles ! Ce chant de révolte soulevé par un âcre pessimisme (c’est sa force) est à la fois un brûlot lancé contre les tiédeurs du socialisme « réformiste », un appel au soulèvement armé – et l’anticipation de tous les fascismes, de tous les totalitarismes à venir. Lisant en 1937 ce classique de la pensée insurrectionnelle, Trotski devait faire justice du « défaitisme » dont on a parfois accusé London (son pessimisme – un mot que conteste au reste Trotski – n’était que lucide: une vertu qui ne se pardonne pas) : « Dès 1907, London avait prévu le régime fasciste comme l’inévitable résultat de la défaite de la révolution prolétarienne. Nous ne pouvons que nous incliner devant la puissante intuition de l’artiste révolutionnaire. »

 

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Jack LONDON

Révolution – suivi de – Guerre des classes

Phebus (Libretto) 2008

368 pages

 

 

 

Ces deux recueils inédits, parus en volumes aux États-Unis, le premier en 1910, le second en 1905, étaient restés jusque ici dispersés en France. L’essentiel de l’idéal révolutionnaire de London s’exprime dans ces 21 articles, que ce soit sous la forme d’hommages à Gorki et à Kipling, d’un récit d’anticipation décrivant la naissance d’un monde utopique (« Goliath »), d’une parabole sur les méfaits de la propriété (« Les Pavots d’or »), ou de plusieurs textes critiquant de manière virulente la loi du profit et prônant l’avènement d’une société égalitaire et réconciliée, en Amérique comme dans le monde entier (« Révolution », « Le Clochard », « Pour une nouvelle loi du développement »). Rien de froid ni de dogmatique ici, et les analyses de l’auteur, qui datent pourtant d’un siècle, paraissent plus actuelles que jamais: celle du « rétrécissement de la planète » évoque irrésistiblement l’actuelle mondialisation, et l’idéalisme lucide qu’il manifeste en célébrant la fraternité et la solidarité ne peut laisser personne indifférent.

 

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Jack LONDON

Quiconque nourrit un homme est son maître

traduction de Moea Durieux, préface de Jean-Marie Dallet

Les éditions du Sonneur – 2009

43 pages

 

 

On connaît le Jack London aventurier du grand Nord, marin des mers du Sud, chercheur d’or, vagabond du rail. On connaît aussi le London chantre de la nature sauvage, militant politique, défenseur des déshérités. Mais on ignore souvent le London polémiste qui, prenant ici prétexte de la condition de l’écrivain obligé de prostituer son talent pour vivre, fustige une société où l’argent est roi.

La Petite Collection - Les Éditions du Sonneur ont décidé de créer La Petite Collection pour que puissent exister des textes trop courts pour être publiés dans un grand format mais trop grands pour ne pas être édités. Notre mot d’ordre reste le même depuis la création de notre maison : publier des textes inédits et des textes oubliés ou méconnus dignes de vivre ou de revivre, d’être découverts ou retrouvés. Grâce à cette nouvelle collection, nous pouvons ajouter aujourd’hui : quelle que soit leur longueur.

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Il aurait eu aujourd’hui 123 ans

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Henry MILLER

Le cauchemar climatisé

Gallimard – Folio- 1988

 

 

En 1940, la guerre oblige l'expatrié Henry Miller, qui vit en France, à regagner les États-Unis. Il se lance alors dans un grand périple, pour tenter de renouer connaissance avec son pays. De sa déception profonde est né Le cauchemar climatisé, publié en 1945. Faubourgs industriels, folies hollywoodiennes, Sud qui perd son charme, contaminé par l'esprit technocratique du Nord... Restent quelques phares, des artistes, dont Miller trace des portraits enthousiastes, comme, par exemple, celui du compositeur Edgar Varèse.

 

 

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Mis en ligne le 26 décembre 2014.

23:10 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

19/12/2014

L'ENVERS DU RÊVE - 2me Partie

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L’ENVERS DU « RÊVE »

(2me partie)

Et Dorian Gray n’en finit pas de regarder son portrait sans comprendre…

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Machinations…

Le nouvel « arc d’instabilité » en Europe

par Pepe Escobar – RTtraduit par tlaxcala – 10 décembre 2014

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Le Conseil européen des relations étrangères (ECFR), un groupe de réflexion, et la Fondation Friedrich-Ebert (liée au SPD, le Parti social-démocrate) de Berlin, en arrivent plus ou moins à la même conclusion. Si l’impasse dangereuse persiste entre l’Union européenne et la Russie à propos de l’Ukraine, l’Union européenne pourrait être confrontée, d’ici 2030, à une militarisation en Europe de l’Est, à une nouvelle course aux armements avec l’Otan comme protagoniste et à une zone d’instabilité semi-permanente s’étendant de la mer Baltique aux Balkans et à la mer Noire.

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« Bravo ! Maintenant abats le taureau ! Ça va sûrement atteindre l'ours. »
Auto-sanctions, parMarkusSzy, Autriche

 Mais ce que ces deux groupes de réflexion ne disent (et ne diront) pas, contrairement à moi et à d’autres analystes indépendants, c’est que l’Empire du Chaos [1] et son bras armé (l’Otan) s’emploient justement à créer un nouvel arc d’instabilité en Europe allant de la mer Baltique à la mer Noire, afin d’empêcher une intégration eurasiatique plus étroite.

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Source : http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=14135

 

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« Ils » ont essayé de se farcir Dilma selon une de leurs recettes éprouvées et se sont plantés. Récit en deux épisodes par Luis Nassif

 

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Brésil : Le coup d’état sans « impeachment » ou les révolutions de couleur ne réussissent pas toujours. – Partie 1.

 

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(Cour Suprême)

Par Luis Nassif

La procédure de destitution (Impeachment) requiert l’approbation des 2/3 du Congrès. Mais la non-approbation des comptes de campagne empêche le vainqueur des élections d’assumer la présidence. La décision appartient au pouvoir judiciaire. C’est ce qu’on appelle le coup d’État Paraguayen.

Le coup d’état sans «impeachment» a déjà été mis sur les rails par le ministre du STF (Supremo Tribunal Federal - Cour suprême) et président du TSE (Tribunal Superior Eleitoral - Cour Suprême Électorale) Antonio Dias Toffoli, en collusion avec son collègue Gilmar Mendes. Nous en verrons la conclusion dans quelques semaines.
Les étapes du coup d’état sont les suivantes:

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Source : http://lebresilentraduction.tumblr.com/post/103185656087/le-coup-detat-sans-impeachment-mode-

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Brésil : le coup d’état sans « impeachment», mode d’emploi – suite et fin.

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Par Lulu

C’est raté,

après la mystérieuse rencontre de l’un des propriétaires de la TV Globo avec la présidente Dilma, qui eut pour résultat significatif un ton (un tout petit peu) moins acerbe au Jornal Nacional (JT du soir), et l’énorme répercussion de l’article du journaliste indépendant Luis Nassif (1) sur la possibilité d’un golpe préparé par le président du TSE (Cour Suprême Électorale) qui avait (par un miraculeux tirage au sort, défiant toutes les lois de la probabilité) attribué l’analyse des comptes de campagne de la présidente à l’un de ses plus féroces ennemis, Gilmar Mendes (et sans doute pour d’autres raisons) …

… les comptes de campagne de la présidente récemment élue ont été… approuvés (et le spectre d’une procédure «d’impeachment» s’est éloigné).

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Source : http://lebresilentraduction.tumblr.com/post/104987755042/bresil-le-coup-detat-sans-impeachment-mode

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Luis Nassif est un journaliste brésilien né en 1950.

Voir son blog on line : OJORNAL DE TODOS OS BRASIS.


 

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La Zone d’Exclusion Aérienne en Syrie : une tentative de sauver Al-Qaeda


par Tony Cartalucci

I.C.H – N.E.O.– 14 décembre 2014

 

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On a dit que les frappes aériennes récentes de l’aviation israélienne sur la Syrie font partie d’un plan régional des États-Unis, de l’Arabie Saoudite, de la Turquie et d’Israël pour établir une « No-Fly-Zone » (Zone d’Exclusion Aérienne ou ZEA) au-dessus de la Syrie, exactement comme l’OTAN l’a fait en Libye en 2011, avec comme résultat effectif de livrer la nation entière à Al Qaeda et, maintenant, aux terroristes de l’« État Islamique ». DEBKA Files a suggéré, dans son article  « Les frappes aériennes d’Israël ont anéanti le matériel russe destiné à contrecarrer la No-Fly-Zone au-dessus de la Syrie » que :

Des sources militaires US de haut rang ont révélé, lundi 8 décembre, que les frappes aériennes d’Israël près de Damas des jours précédents ont anéanti le matériel russe qui venait d’arriver, y compris les missiles qui avaient été envoyés en hâte pour aider la Syrie et le Hezbollah à faire échouer un plan US d’établissement d’une Zone d’Exclusion Aérienne sur la Syrie du Nord.

Quelle que soit la véracité de ce rapport, des tentatives pour justifier et imposer une ZEA au-dessus de la Syrie ont été un objectif affiché des décideurs politiques occidentaux depuis 2011, où un stratagème identique a été utilisé, sous le prétexte d’ « interventions humanitaires » en Libye.

 

Une No-Fly-Zone pour protéger les terroristes, et non pas les « civils » ni des « rebelles »

Les décideurs politiques financés par les entreprises mondialistes de l’Institut des Entreprises Américaines (IEA) ont publié en 2013 un article intitulé « Jack Keane et Danielle Pletka : Comment arrêter les massacres d’Assad », où ils affirmaient que :

La Syrie n’est pas la Libye. Les troupes de Bachar al-Assad sont bien armées et ses forces sur le terrain mènent des campagnes victorieuses contre les forces rebelles partout dans le pays.

Mais, éliminer la capacité d’Assad à utiliser sa force aérienne et faire ainsi pencher la balance en faveur des rebelles anti-Assad – comme les USA et leurs alliés l’ont fait pour aider les combattants qui ont fini par renverser Muammar Kadhafi – est non seulement réalisable mais souhaitable.

Cependant, en Libye, la ZEA « humanitaire » de l’OTAN a très clairement été mise en œuvre non pour protéger des civils innocents mais pour fournir une couverture aérienne à des mercenaires terroristes armés et dirigés par l’OTAN elle-même. Ces terroristes sont aujourd’hui reconnus pour être Al Qaeda et le soi-disant « État Islamique » (ISIS). Il est donc clair que « les massacres d’Assad » étaient en réalité une guerre de défense contre les rangs dépravés d’Al Qaeda, qui vont de son Front Al Nusra à l’ISIS.

Depuis le début du conflit syrien en 2011, le Département d’État US lui-même a révélé que le Front Al Nusra d’Al Qaeda n’avait pas seulement été impliqué dans les premiers combats, mais avait déjà, bien avant cela, manifesté sa présence dans tout le pays, en se livrant à des centaines d’attaques dans la plupart des villes syriennes. Dans un rapport officiel du Département d’État désignant Al Nusra comme organisation terroriste étrangère et comme un faux-nom d’Al Qaeda en Irak, il était dit que :

Depuis novembre 2011, le Front Al Nusra a revendiqué près de 600 attaques – allant de plus de 40 attentats-suicides à des petites opérations à l’explosif ou à l’armement léger – dans les centres urbains principaux, dont Damas, Alep, Hamah, Dara, Homs, Idlib et Dayr al-Zawr. Au cours de ces attaques, de très nombreux Syriens innocents ont été tués.

La présence généralisée d’Al Qaeda, si tôt dans le conflit, est due au fait que les USA, Israël et l’Arabie Saoudite conspirent ouvertement, depuis au moins 2007, pour utiliser une organisation terroriste chargée de mener à leur place, par procuration en somme, une guerre contre l’Iran et ses alliés, y compris la Syrie et le Hezbollah au Liban.

La guerre de Damas n’est donc en rien une guerre contre son propre peuple ni contre des « rebelles démocrates », mais au contraire une guerre de défense contre un front lourdement armé de militants sectaires soutenus par l’étranger, dans le but d’envahir et d’occuper la Syrie après avoir renversé son gouvernement.

Ce front terroriste, suscité par l’étranger avec l’aide inestimable des médias occidentaux, n’arrive même pas à se cacher derrière la façade évanescente d’une « rébellion ».

Un exemple précis illustre bien cette réalité – le fait qu’il n’y a jamais eu de « rebelles modérés », mais le fait aussi que l’intervention occidentale, prétendant se fonder sur une assistance à des « rebelles  modérés » inexistants et à des «civils », est une conspiration criminelle qui n’a d’autre but que de manigancer un changement de régime et d’imposer la volonté de l’Occident à la nation, c’est-à-dire au peuple syrien :

Le mois dernier, il a été révélé que des terroristes, dépeints par l’Ouest comme des « rebelles modérés » et adoubés par les États-Unis avant d’être dotés d’un armement lourd incluant des missiles anti-tanks, ont officiellement fusionné avec Al Qaeda. L’International Business Times déclarait dans son article intitulé « Syrie les djihadistes d’Al Nusra capturent des missiles anti-tanks US “TOW” aux rebelles modérés » :

On craint que l’armement fourni par les USA aux rebelles modérés syriens soit tombé aux mains de militants djihadistes affiliés à Al Qaeda, après des affrontements entre groupes rivaux.

Des combattants islamiques de Jabal al-Nusra ont pris le contrôle de larges bandes de territoire, à Jabal al-Zawiya, dans la province d’Idlib, ce week-end, mettant en déroute les groupes du Front Révolutionnaire Syrien (FRS), soutenu par les États-Unis et Harakat Hazm.

Washington comptait sur le FRS pour contrer les militants islamiques d’ISIS sur le terrain, en complément de ses frappes aériennes.

Un groupe rebelle soutenu dans le passé par les États-Unis a condamné mardi les frappes aériennes. Harakat Hazm, un groupe rebelle qui avait reçu une cargaison d’armes US anti-tanks au printemps, a dit des attaques aériennes qu’elles étaient « une attaque contre la souveraineté nationale » et déclaré que les attaques dirigées par l’étranger ne font que renforcer le régime d’Assad. Cette déclaration provient d’un document émanant prétendument de ce groupe, qui a circulé sur Internet, où il avait été posté, en « traduction anglaise », sur un compte Twitter appelé Moniteur du conflit syrien. Plusieurs experts de la Syrie, y compris Charles Lister, du Centre Brooking de Doha, croient que le document est authentique.

En dépit des efforts faits pour prétendre que Harakat Hazm aurait été « battu » par Al Qaeda, on sait que ce groupe avait déjà, ouvertement, prêté allégeance à Al Qaeda plus d’un mois auparavant. En septembre, le Daily Beast rapportait, dans son article « Les comploteurs d’Al Qaeda en Syrie “déconnectés” dit un espion US » que Harakat Hazm condamnait les frappes aériennes US sur ISIS et Al Nusra. Le Daily Beast écrivait (c’est moi qui souligne) :

Avant la déclaration officielle, des signes montraient que Harakat Hazm s’engageait, en Syrie, dans des alliances qui pourraient être incompatibles avec son rôle de partenaire des USA. Au début de septembre, un  porte-parole officiel de Harakat Hazm a dit à un reporter du Los Angeles Times : « En Syrie, on nous a catalogués comme laïcistes, et nous avons craint qu’Al Nusra ne se mette à nous combattre. Mais Nusra ne nous a pas combattus. En fait, nous nous battons à leurs côtés. Nous aimons Nusra. »

 

Les États-Unis, l’OTAN et Israël sont la force aérienne de l’« État Islamique »

Ayant ceci présent à l’esprit, les alliés de la Syrie doivent prendre toutes les mesures qui s’imposent pour qu’une Zone d’Exclusion Aérienne ne soit pas seulement politiquement irréalisable, mais pour qu’elle soit aussi tactiquement et stratégiquement irréalisable.

Un échec en Syrie ouvrira les vannes à des flots accrus de terrorisme, autrement dit à une vaste guerre par procuration à l’Iran, puis à la Russie, et ensuite à la Chine.

Le monde ne peut pas se permettre d’accepter la prééminence continue d’un pouvoir hégémonique prêt à user de telles tactiques pour atteindre son objectif, en soi odieux et intolérable, de conquête mondiale. Tout comme en Libye, où des extrémistes sectaires génocidaires agissant en sous-traitants régionaux d’Al Qaeda (en ce compris le Groupe de Combat Islamique Libyen et Al Qaeda au Maghreb), et se battant maintenant ouvertement sous la bannière de l’ISIS, ont été propulsés au pouvoir par l’OTAN, de même, cette fois encore, le plan de l’OTAN est d’installer partout des extrémistes en Syrie et de les y mettre au pouvoir. Le but poursuivi n’est pas seulement la destruction totale de la Syrie, mais l’utilisation de la Syrie comme tremplin pour porter la guerre en Iran, contre le Hezbollah au Liban, puis pour diriger ensuite ces forces mercenaires de l’OTAN vers le nord-est, c’est-à-dire vers la Russie et, finalement, vers la Chine.

Dans ce but, les USA et l’OTAN – principalement la Turquie – aussi bien qu’Israël, ont tout au long de ce conflit syrien fourni des armes, de l’assistance et même une couverture aérienne à Al Qaeda, dans leur volonté de renverser violemment le gouvernement syrien. Comme ils l’avaient fait en Libye, ils ont dissimulé le rôle d’Al Qaeda sous la fable des « rebelles modérés » et des « manifestants pacifiques » soucieux de « démocratie ». Tandis que la façade s’écroule, un récit de plus en plus embrouillé et incohérent est propagé pour tenter d’expliquer comment l’Occident a injecté des milliards de dollars d’aide militaire dans la région, avec pour résultat qu’Al Qaeda, et non les pseudo-rebelles modérés, surnage comme force combattante dominante.

La seule explication, et le plan ourdi dès le départ, c’est que les USA, l’OTAN, Israël et leurs autres alliés ont intentionnellement construit et déployé les différentes factions d’Al Qaeda dans la région, pour qu’elles y mènent, à leur place, une atroce et coûteuse guerre par procuration.

La « Zone d’Exclusion Aérienne » que l’Occident essaie de vendre au monde n’est qu’un camouflage rhétorique pour pouvoir fournir une couverture aérienne aux assassins d’Al Qaeda, tout en interdisant à la seule force militaire de la région qui combatte effectivement Al Qaeda, c’est-à-dire l’Armée Syrienne, d’expulser ce fléau de ses frontières, afin de pouvoir rétablir l’ordre dans le pays, et, partant, dans la région.

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Tony Cartalucci est, rappelons-le, un écrivain, journaliste et chercheur en géopolitique US qui vit en Thaïlande (Bangkok) et qui collabore principalement au magazine New Eastern Outlook, NEO.

Son blog : http://landdestroyer.blogspot.be/

Son adresse e-mail : cartalucci@gmail.com

url de cet article :  http://lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.skynetblogs.be/archive/2014/12/19/l-envers-du-reve-2me-partie-8349101.html (traduction c.l.)

Source : http://www.informationclearinghouse.info/article40466.htm

 

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Tortures…

 

Le rapport du Congrès sur la torture confirme qu’al-Qaïda n’est pas impliqué dans les attentats du 11-Septembre

par Thierry Meyssan

Les extraits rendus publics du rapport de la Commission sénatoriale sur le programme secret de torture de la CIA font apparaître une vaste organisation criminelle. Thierry Meyssan a lu pour vous les 525 pages de ce document. Il y a trouvé la preuve de ce qu’il avance depuis des années.

Réseau Voltaire – Damas (Syrie) – 15 décembre 2014

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Dianne Feinstein, présidente de la Commission sénatoriale du Renseignement, a rendu public, le 9 décembre 2014, un extrait de son rapport classifié sur le programme secret de torture par la CIA [1].

Présentation du rapport

La partie déclassifiée ne correspond qu’à un douzième du rapport initial.

Le rapport lui-même ne porte pas sur le vaste système d’enlèvement et de séquestration que l’US Navy a mis en place durant les mandats du président George W. Bush ; un programme qui a conduit à enlever partout dans le monde et à séquestrer plus de 80 000 personnes sur 17 bateaux à fond plat stationnés en eaux internationales (ces navires sont : USS Bataan, USS Peleliu, USS Ashland, USNS Stockham, USNS Watson, USNS Watkins, USNS Sister, USNS Charlton, USNS Pomeroy, USNS Red Cloud, USNS Soderman, USNS Dahl, MV PFC William B Baugh, MV Alex Bonnyman, MV Franklin J Phillips, MV Louis J Huage Jr, MV James Anderson Jr.). Il se contente d’étudier 119 cas de cobayes humains soumis à des expérimentations psychologiques à Guantánamo et dans une cinquantaine de prisons secrètes, de 2002 à fin 2009, soit un an après l’élection de Barack Obama.

Lire la suite…

Source : http://www.voltairenet.org/article186182.html

 

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Les « deux côtés » ont tort : la torture a marché, puisqu’elle a permis de fabriquer les mensonges qu’il fallait pour imposer la guerre.

(Voir la Note de bas de page 857 du Rapport)

par Sam Husseini – I.C.H. –12 décembre 2014

Rien ne raffermit l’establishment comme un débat qui a l’air d’opposer deux de ses ailes, qui ont l’une et l’autre « tout faux ». Et non seulement tout faux, mais à qui leur fourvoiement permet de dissimuler leurs iniquités communes, tout en ayant l’air de s’empoigner et de pointer des doigts accusateurs, pour susciter l’illusion qu’il y a débat et qu’il y a choix.

Tel est bien le cas avec le « débat » qui fait rage sur la question de savoir si la torture « a marché », depuis qu’a été rendu public le Rapport de la Commission du Sénat sur le Renseignement, relatif au « Programme de détention et d’interrogatoire » de la CIA.

D’une part, nous avons, entre autres, Dianne Feinstein : « La découverte importante, c’est que la torture ne marche pas et ne devrait pas être utilisée par notre pays » (déclaration à PBS)

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Dans la même veine, un gros titre du Hill nous dit : « McCain : Je sais, par expérience personnelle, que la torture ne marche pas ».

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D’autre part, nous avons six ex-directeurs et sous-directeurs de la CIA qui prétendent que : « le programme d’interrogatoires » (…) « a sauvé des milliers de vies » (en permettant la capture de membres d’Al Qaeda). Pour ce qui est de ces résultats, le rapport de la Commission sur le Renseignement étale ses cartes : « KSM (Khalid Sheik Mohammed) nous a conduits à Riduan Isnamuddin, alias Hambali, allié du chef d’Al Qaeda pour l’Asie orientale et responsable des attentats à la bombe de Bali, Indonésie, en 2002, dans lesquels plus de 200 personnes avaient trouvé la mort ». Mais il cite aussi des e-mails internes de la CIA : « Pour être francs, nous sommes tombés sur Hambali par hasard ».

Cela ne veut pas dire, cependant, que Feinstein et McCain ont raison, et ce n’est pas la fin de l’histoire. La vérité, c’est que la torture a marché, mais pas de la façon dont ses avocats le prétendent. Elle a marché pour produire des justifications à la politique voulue par l’establishment, comme la guerre à l’Irak. C’est, en fait, tacitement admis par le rapport, ou, pour mieux dire, enseveli dans le rapport. La note de bas de page 857 du rapport concerne Ibn al Cheikh al Libi, qui fut capturé en Afghanistan peu après l’invasion US et qui y fut interrogé par le FBI. Il leur dit tout ce qu’il savait, mais ensuite, la CIA le livra au brutal régime de Moubarak, en Égypte, pour qu’il y soit torturé en sous-traitance. Extrait de la note de bas de page :

« Ibn al-Cheik al-Libi a avoué, alors qu’il était dans une prison [censuré : “égyptienne”] que l’Irak soutenait Al Qaeda et lui fournissait des armes chimiques et biologiques. Une partie de ce renseignement a été fourni par le Secrétaire d’État Powell, lors de son intervention aux Nations Unies, et a servi de justification pour envahir l’Irak en 2003. Ibn al-Cheik al-Libi s’est rétracté dès qu’il a été remis à la CIA, le [censuré] février 2003, disant qu’il avait été torturé par [censuré, vraisemblablement “les Égyptiens”] et ne leur avait dit cela que parce qu’il avait supposé que c’était ce qu’ils voulaient entendre. Pour plus de détails, voir le Volume III. »

Mais, bien sûr, le Volume III n’a pas été rendu public.

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Si bien que, lorsque le chef de la CIA John Brennan nous dit à présent qu’on « ne sait pas » si la torture a permis d’obtenir des informations qui aient réellement sauvé des vies, il est en revanche prouvé que la torture a permis de fabriquer des informations, lesquelles ont permis de déclencher une guerre et de détruire des quantités de vies.

Al-Libi n’a pas été le seul à subir des tortures pour permettre de fabriquer de quoi déclencher une guerre. Beaucoup de témoins ont rapporté que les interrogateurs de la CIA ont fait subir le supplice de l’eau (waterboarding) de façon répétée à deux détenus, prétendus chefs d’Al Qaeda – Abou Zubaydah, au moins 83 fois et Khalid Cheik Mohammed, 183 fois –, mais peu ont donné le moment exact et le contexte : ils ont été ainsi torturés en août 2002 et en mars 2003 - respectivement au commencement et à la fin du coup de collier donné par l’administration Bush pour obtenir le feu vert à l’invasion de l’Irak.

Cela a été plus ou moins reconnu par l’autre rapport sénatorial, celui de la Commission des Forces Armées de 2008. Il citait le major Paul Burney, qui travaillait comme psychiatre à la prison de Guantanamo Bay :

« La plupart du temps, nous avions essentiellement pour tâche d’obtenir l’aveu d’un lien entre Al Qaeda et l’Irak et nous n’y arrivions pas. Plus les gens se sentaient frustrés de ce que nous ne soyons pas capables de leur fournir ce lien, plus les pressions augmentaient pour que nous recourions à des mesures susceptibles d’obtenir des résultats immédiats ».

Le chef des Éléments de Contrôle des Interrogatoires de Guantanamo, David Becker, a dit à la Commission des Armées qu’on avait fait pression sur lui pour qu’il utilise des techniques plus agressives, lui disant même à un certain moment que : « le bureau du Sous-secrétaire à la Défense Paul Wolfowitz avait téléphoné pour faire part de sa préoccupation quant à l’insuffisance des résultats d’interrogatoires à Guantanamo »

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McClatchy a rapporté que le sénateur Carl Levin, président de la Commission des Forces Armées avait dit à l’époque : « Il me semble évident que l’Administration se donnait beaucoup de mal pour essayer de trouver un lien (entre Al Qaeda et l’Irak)… Ils ont fabriqué des liens là où il n’y en avait pas. » Mais aujourd’hui, Levin est plus boutonné, se contentant de remarquer, à propos de la divulgation du présent rapport, que les fausses informations mènent à « des chasses au dahu qui font perdre un temps fou », ce qui est vraiment le moins qu’on puisse dire, quand on pense aux horreurs qui ont résulté de la guerre d’Irak.

Ainsi, contrairement aux allégations selon lesquelles la torture aurait aidé à sauver des vies, la torture a aidé à fabriquer les mensonges qui ont servi de prétexte à la guerre et coûté des milliers de vies US et des centaines de milliers de vies irakiennes ; elle a aidé à plonger toute la région dans une violence effarante et introduit Al Qaeda en Irak, ce qui a conduit à l’ascension d’ISIS et à d’autres guerres non moins sanglantes. Comme Arianna Huffington l’a constaté : « Un cercle parfait. La torture a permis de commencer la guerre d’Irak, qui, à son tour, a fourni davantage de gens à torturer, et ainsi de suite… Bonne fête des Droits Humains ! »

Cette découverte ne constitue pas le choc de l’année, quand on sait qui mène la danse à Washington : Feinstein et McCain ont tous les deux voté l’autorisation de la guerre d’Irak en 2002, comme l’ont fait à peu près tous ceux qui s’occupent de politique étrangère au sommet de l’Administration Obama : le Vice-président Joe Bidden, les chefs du Pentagone Bill Gates et Chuck Hagel, et les Secrétaires d’État Hillary Clinton et John Kerry.

Certains ont fait grand cas de ce que les vidéos des tortures aient été détruites, et on en a généralement déduit qu’elles l’avaient été à cause de la violence choquante des tortures infligées. Mais il y a une autre possibilité : Elles ont été détruites à cause des questions qu’elles révélaient avoir été posées. Les bourreaux demandaient-ils « Est-ce qu’une attaque terroriste va se produire ? » ou ordonnaient-ils « Dis-nous que l’Irak et Al Qaeda travaillent ensemble ! » ? Les preuves par vidéo qui répondraient à cette question ont été détruites, et personne n’a même pensé à suggérer qu’elles aient pu l’être pour cette raison-là.

L’exploitation d’informations fausses a été bien assimilée à l’intérieur du gouvernement. Voici un mémo de 2002 du Joint Personnel Recovery Agency de l’Armée à l’avocat du Pentagone. Il démystifie le scénario « bombe à retardement » et reconnaît que les fausses informations obtenues sous la torture peuvent être utiles :

« Le besoin d’obtenir des informations aussi rapidement que possible, d’une source qui ne coopère pas, c’est-à-dire à temps pour prévenir par exemple une attaque terroriste imminente susceptible de coûter des vies, a été avancé comme argument impératif pour utiliser la torture… L’erreur inhérente à cette façon de penser vient de la conviction que, par la torture, celui qui interroge peut obtenir de l’interrogé des informations exactes et fiables. L’histoire et l’observation du comportement humain réfutent cette supposition. »

Le document conclut :

« L’application d’une coercition physique ou psychologique extrême [torture] produit des déficits opérationnels, et notamment le risque d’obtenir des renseignements sujets à caution. Cela ne veut pas dire que la manipulation de l’environnement du sujet, pour tenter de l’ébranler et d’induire des réactions émotionnelles, ne soit pas efficace. Au contraire, la manipulation systématique de l’environnement du sujet aura pour résultat probable que le sujet pourra être exploité, soit pour obtenir de lui des renseignements soit pour d’autres préoccupations stratégiques nationales. » [PDF]

Ainsi donc, le résultat de la torture peut aboutir à l’« exploitation » du sujet, pour répondre à des préoccupations diverses de propagande ou de stratégie. Ce mémo devrait être archi-connu mais ne l’est pas, en grande partie parce que les deux reporters du Washington post, Peter Finn et Joby Warrick, qui ont écrit là-dessus en 2009, se sont débrouillés pour en sauter le passage le plus significatif dans leur article, comme l’a fort justement fait remarquer Jeff Kaye, un psychologue engagé dans le mouvement contre la torture.

Une journaliste-reporter a attiré l’attention sur les questions qui se posent en ces domaines. C’est Marcy Wheeler, qui a écrit, lors de la divulgation du présent rapport : « Le débat auquel nous n’avons pas eu droit à propos de la torture : celui sur son exploitation », article dans lequel elle dit :

« Au nombre des choses, en vue desquelles l’exploitation a été utilisée - ces choses-là mêmes pour lesquelles nous avons inversé le processus de notre programme de torture – il faut compter le recrutement d’agents doubles et la production de propagande. »

Son reportage soulève également la question de savoir comment la torture a été utilisée pour promouvoir tout un tas de buts politiques inavoués, qui font de nous une véritable torturocratie. Le directeur de la CIA, John Brennan, a reconnu avoir utilisé des informations obtenues sous la torture pour faire peur à [la juge FISA] Colleen Kollar-Kotelly et lui faire ainsi approuver la rafle Internet de 2004.

(Révélation : Wheeler a une chronique régulière dans ExposeFacts.org, un projet de l’Institut pour la Vérité Publique, où je travaille.)

Beaucoup de présumés critiques, s’exprimant sur la torture, se sont tus, intentionnellement ou non, sur son rapport avec le déclenchement de guerres et autres finalités du même ordre. Teju Cole fait observer à ce propos, dans une interview au New York Times du 10 décembre :

« Les fabrications du journal et son soutien à la guerre d’Irak sont la honte d’une génération et ne devront pas être oubliés trop vite. Elles devront nous hanter longtemps. »

Mais ses commentaires à propos du rapport sur la torture trahissent un manque total de compréhension des liens directs entre la torture et l’invasion de l’Irak, l’attribuant aux très humaines émotions de la soif de vengeance et non au  machiavélisme d’une real-politik belliciste :

« Prenons la torture pour ce qu’elle est. C’est une punition, une vengeance, c’est l’espèce de violence que vous déchaînez sur un ennemi ou un passant, parce que votre rage a besoin d’un exutoire. Cela a vraiment très peu à voir avec l’obtention de renseignements. Elle répand le chagrin et, quoi qu’elle ait l’intention de faire, elle cause beaucoup plus que ce qu’elle voulait causer. Elle détruit également celui qui l’inflige. La rage n’est pas une arme de précision. »

Mais la rage du public en général – provoquée et attisée dans une large mesure par les médias dominants – peu, certes, avoir été utile pour faire accepter la torture dans l’immédiat après-11 Septembre, mais ce n’est pas là ce qui fait les décisions aux États-Unis. Ce qui est décidé résulte des machinations d’une petite minorité, d’une « élite », qui agit en fonction de ses seuls intérêts, comme le montre l’utilisation qui a été faite de la torture. Les contorsions pour dissimuler de quelle manière on en est arrivés à la guerre sont devenues si complexes, que des critiques comme Teju Cole s’y sont laissé engluer.

Des chercheurs travaillant pour Human Rights Watch ont fait quelque bon travail en récoltant des renseignements sur le cas al-Libi, mais Ken Roth, le chef du groupe, ne semble pas en avoir appris les leçons, lorsqu’il écrit que la CIA « a oublié sa propre conclusion de 1989, que les interrogatoires inhumains étaient “contre-productifs”et fournissaient des informations fausses », se référant à un article récent du New York Times : « Le Rapport montre une CIA détraquée qui a échoué dans sa tâche ». Mais il n’est pas question que la CIA ait oublié quoi que ce soit – puisque le régime de torture est précisément calculé pour obtenir des renseignements faux mais utiles, dans le but de justifier des fins politiques hideuses. Prétendre qu’elle a échoué dans sa tâche revient à dissimuler la vérité sur le programme des tortures, tout en se vantant abusivement de dire la vérité, comme tout le monde est en train de le faire.

Et on peut soutenir que la torture permet encore bien d’autres falsifications aux fauteurs de guerres, comme, par exemple, de la présenter uniquement comme une source de dépenses à charge de la société dans son ensemble. Elle est profitable à certains : très utile pour étouffer la contestation et ainsi contrôler la société. Elle a été ainsi particulièrement efficace pour réduire au silence la communauté arabo-musulmane US, au moment où les États-Unis se préparaient à passer la surmultipliée pour envahir l’Afghanistan.

Le récent rapport met en évidence un mémo de la CIA relayant des instructions de la Maison Blanche, qui semble avoir voulu cacher le programme de celui qui était alors le Secrétaire d’État Colin Powell. Powell était capable de « faire tout foirer s’il était interrogé sur ce qui se passait » disait l’e-mail. Mais, quand j’ai interrogé Powell sur les liens entre la torture et la guerre, il s’est remarquablement mis sur la défensive. Son ex-Chef de cabinet, Larry Wilkerson, a écrit en 2009 que « la priorité des priorités, pour l’Administration Bush, n’était pas de prévenir une autre attaque terroriste éventuelle contre les États-Unis, mais de découvrir un fusil encore fumant reliant l’Irak à Al Qaeda ». Peu de temps après qu’il eût écrit cela, j’ai demandé à Colin Powell, lors d’une « rencontre avec la presse », alors qu'il quittait les studios de CBS à DC :

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Colin Powell et, dans son dos, George Tenet

Sam Husseini – Général, pouvez-vous me parler du cas al-Libi et du lien entre la torture et l’obtention de renseignements par la torture pour la guerre ?

Colin Powell – Je n’ai pas de détails sur le cas al-Libi.

S.H. – Pouvez-vous me dire quand vous avez appris qu’une partie des preuves que vous avez produites à l’ONU provenaient de la torture ? Quand avez-vous appris cela ?

C.P. – Je ne sais pas cela. Je ne sais pas de quelles informations vous parlez. Je ne peux donc pas répondre.

S.H. – Votre Chef de cabinet, Larry Wilkerson, a écrit là-dessus.

C.P. – Et alors ? [inaudible].

S.H. – C’est pourquoi on peut penser que vous saviez.

C.P. – Les informations que j’ai présentées à l’ONU étaient approuvées par la CIA. Chaque mot provenait de la CIA, qui était derrière toutes ces informations. Je ne sache pas qu’aucun d’entre eux ait cru qu’il y avait un lien avec la torture. Un  tas de spéculations, venant de gens qui n’ont jamais assisté à ces rencontres, mais je ne suis pas au courant de tout cela.

Mes questions, bien entendu, se fondaient sur des déclarations faites par Wilkerson, qui se trouvait dans la pièce. Il nous faut croire que Powell a attendu que la CIA l’appelle et lui dise expressément qu’on s’était servi de la torture pour arracher une partie des informations dont il s’est servi ! Voir mon article « Comment Colin Powell a montré que la torture marchait » et la vidéo.

Ce problème de la torture fournissant des informations utiles quoique fausses n’était pas imprévisible. Le professeur As’ad Abou Khalil est déclaré dans une émission d’information de l’Institut pour la Vérité Publique, où je travaille, le jour après la fameuse déclaration de Powell à l’ONU :

« Les médias arabes rapportent que l’histoire Zakawi a été fournie par l’espionnage jordanien, qui a un lourd bilan de tortures et de falsifications à son actif. »

De fait, l’utilité de la torture pourrait aussi expliquer davantage encore les liens qu’entretient le gouvernement des États-Unis avec les régimes les plus brutaux. Une partie de ce qu’en retirent les États-Unis est leur capacité à torturer et à tuer. Comme le professeur Lisa Hajjar l’a fait remarquer, c’est le « bourreau en chef » égyptien Omar Suleiman, qui a obtenu d’al-Libi qu’il parle d’un lien entre l’Irak et Al Qaeda, les bourreaux de Guantanamo n’y ayant apparemment pas réussi. Bob Woodward cite l’ex-patron de la CIA George Tenet :

« Nous avons créé les services de renseignements jordaniens, et maintenant ils sont à nous ». 

Évidemment, il arrive que de tels régimes tombent en défaveur, car il y a peu d’honneur entre voleurs. Al-Libi, avait en fin de compte, été livré à Muammar Khadafi, à une époque où – à la grande surprise de certains, sans doute – le gouvernement des États-Unis se montrait plutôt cordial envers le feu dictateur. En 2009, un journal que dirigeait un des fils de Kadhafi publia qu’al-Libi s’était suicidé dans sa cellule. Juan Cole écrivit à l’époque :

« La meilleure réfutation de l’insistance avec laquelle Dick Cheney prétendait que la torture était nécessaire et utile pour faire face aux menaces d’Al Qaeda vient juste de mourir dans une prison libyenne. »

Oui. Mais seulement si nous insistons pour oublier son histoire et la preuve que la torture et les « renseignements » nécessaires  aux  guerres sont soudés par la hanche.

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 Osama (Sam) Husseini est directeur de communications à l’Institut pour la Vérité Publique. Il a aussi fondé VotePact.org, qui encourage les Démocrates et les Républicains écoeurés à s’unir.

Son site web est : http ://husseini.posthaven.com/

Il est sur Twitter : https ://twitter.com/samhusseini  

 

 url de cet article  :  http://lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.skynetblogs.be/archive/2014/12/19/l-envers-du-reve-2me-partie-8349101.html     (traduction c.l.)

Source : http://www.informationclearinghouse.info/article40451.htm

 

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16. -Sabrina-Harmon + cadavre d'un irakien mort.jpg

La soldate US Sabrina Harmon s’amusant  du cadavre d’un Irakien torturé à mort.

 

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Si votre estomac est bien accroché :

 

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Dante n’avait rien vu !

Les tortures d’al-Libi

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Entre sa capture en Afghanistan (décembre 2001) et sa mort en Libye (mai 2009), cet homme a été torturé un nombre incalculable de fois, dans au moins huit pays et en mer. Pour lui faire dire des choses qu’il ne savait pas. Des choses qui n’existaient pas.

Torturé en Afghanistan, par le FBI, puis, par la CIA à Kandahar, à Bagram, sur le porte-hélicoptère d’assaut USS Bataan, en Égypte, sans doute en Pologne et en Roumanie, puis, après révélation des camps polonais, en Mauritanie, au Maroc, en Jordanie, à nouveau en Afghanistan (dans trois prisons différentes de la CIA) et enfin, en Libye.

Lire ici :

http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=7953&lg=fr

 

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Et loin des USA ?

 

On vient de célébrer en grandes pompes le Centenaire de la Première guerre mondiale.

 

Mais si on parlait un peu de la Deuxième ?

Nous vous invitons à réviser votre histoire, ou plutôt à l’apprendre, car… notre tête à couper qu’à l’école, on vous a surtout appris que Napoléon était un grand homme.

Des Russes de Novorossia vous parlent ici de ce qui a conduit à la guerre, et ce qu’il en fut du fameux « pacte de non-agression » signé en 1939 par MM. Molotov et von Ribbentrop. Gageons que leur récit vous surprendra. À moins que vous n'ayez été attentifs à ce que racontait là-dessus Henri Guillemin…

Courage, c’est plein de noms russes que vous ne connaissez pas. Mieux vaut vous habituer, vous n’avez pas fini d’en voir et d’en entendre.

 

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25 août 2014

L'Europe n'a, une fois de plus, rien retenu de l'Histoire

On se croirait revenu dans les années 35 ... Une récapitulation historique de ce qui a déclenché la 2e guerre mondiale et la tendance actuelle d'ignorer les mises en garde de la Russie quant au danger de laisser faire le régime fasciste de Kiev

Falsificateurs de l’histoire sur un air nouveau

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Les raisons de ce qui vient de se passer en Ukraine martyre, il y en a plus qu’assez. Certaines d’entre elles sont immédiates, d’autres, au contraire, sont de nature très profonde. Mais, certes, une de ces raisons est devenue un événement très remarquable qui a eu lieu  pile il y a cinq ans : le 23 août 2009,  lorsque le Parlement européen a voté à la majorité l’instauration de la nouvelle « fête » européenne – la « Journée de commémoration des victimes du stalinisme et du nazisme », en la faisant coïncider à bon escient avec la proclamation du 70e anniversaire du célèbre « Pacte de non agression » germano-soviétique, mieux connu sous l’appellation de « Pacte Molotov-Ribbentrop ».

En d’autres termes, toute « l’élite » européenne pourrie et puante non seulement a mis sur le même pied l’Union soviétiquequi a sauvé le monde de la peste brune du fascisme, et l’Allemagne nazie, a conféré la même responsabilité dans le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale aux deux terribles tyrans  Joseph Staline et Adolf Hitler - qui ont dirigé les régimes les plus inhumains de l’histoire de l’humanité.

Lire la suite…

Source : http://bendeko.blogspot.fr/p/leurope-na-finalement-rien-compris.html

 

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Ne ratez pas non plus la suite :

 

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Et pour récompenser ceux qui seront arrivés jusqu’ici : visite chez les chats pétersbourgeois de Vladimir Roumiantsev.

http://lizotchka-russie.over-blog.com/page/14

 

22. vladimir-roumiantsev-petersbourg-12.jpg

 

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Chine. 

23. CHINE-N°1-ETATS-UNIS-SUR-LE-DECLIN-prophe´tie-de-Charles-de-Gaulle.jpg

La dernière phrase peut faire rire… ceux qui ne savent pas que la France est peut-être le seul pays au monde où un homme d’État a écrit un jour à un autre « je désire joindre mon patrimoine à celui de la Nation ». Qui n’a pas été le seul à lui offrir son héritage. Et qui a même fait plus, puisqu’il lui a donné sa tête.

Non, ce n’était pas risible.

En 1964.

 

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Mis en ligne le 17 décembre 2014

 

 

 

 

15:37 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

13/12/2014

L'ENVERS DU RÊVE - 1ère Partie

1. Mayflower in Plymouth Harbor William Halsall 1882.jpg

 

L’ENVERS DU « RÊVE »

(1ère partie)

Deux meurtres presque consécutifs viennent de mettre, aux USA le feu aux poudres et nul ne sait comment cela va finir.

Le premier est celui, en octobre dernier, du jeune Michael Brown, adolescent noir tué de six balles dans le dos, alors qu’il avait les mains en l’air, par un policier blanc. L’autre est celui d’un autre jeune noir, Eric Garner, également non armé, étouffé à mort, à New York, par un autre policier blanc, à proximité de passants qui l’ont entendu gémir « je ne peux pas respirer » avant de mourir sous leurs yeux.

De nombreuses manifestations se sont déroulées, d’abord pacifiquement, d’un bout de l’Amérique à l’autre, dans un cas les mains en l’air comme Brown, dans l’autre, en brandissant des pancartes « Je ne peux pas respirer », pour protester contre les meurtres.

Dans les deux cas, le Grand Jury, garant des libertés publiques, a relaxé les coupables sans examen. Dès lors, les manifestations sont devenues de plus en plus violentes et sont de plus en plus violemment réprimées. Comme si on n’avait attendu que cela…

Sur les meurtres Brown/Garner et sur un État de terreur officielle empirant

par Harvey Wasserman – ICH6 décembre 2014

 

Quand ils sont venus pour les socialistes, je n’ai rien dit, parce que je n’étais pas socialiste.

Quand ils sont venus pour les syndicalistes, je n’ai rien dit, parce que je n’étais pas syndicaliste.

Quand ils sont venus pour les juifs, je n’ai rien dit, parce que je n’étais pas juif.

Alors, ils sont venus pour moi, mais il ne restait plus personne pour dire quelque chose.

Le pasteur Martin Niemöller, à propos de l’Allemagne nazie.

2. US MANIF.jpg

Ils sont d’abord venus pour les gens de couleur.

Les forces de police américaines servent de plus en plus d’armée privée aux grands groupes d’entreprises, hors d’atteinte des lois. Mais on détourne l’attention de notre nation vers l’explication raciale. Et des millions d’Américains blancs vivent dans l’illusion que ce qu’on a fait à Mike Brown et à Eric Garner ne peut pas leur arriver. Ces meurtres même pas poursuivis de jeunes hommes afro-américains vont bien au-delà des préjugés de race. Ils sont la carte de visite d’un État orwellien :

Les fondateurs des États-Unis avaient instauré des Grands Jurys pour protéger les citoyens de poursuites frivoles. Mais l’État-Entreprise d’aujourd’hui a déformé le système pour protéger une police assassine de tout examen public en la mettant au-dessus des lois.

Le message est clair et définitif : la police américaine peut tuer des citoyens américains sans la moindre cause et sans avoir à affronter un procès public. (Steven Rosenfeld en expose les détails sur Alternet)

On prend actuellement la couleur de la peau pour point de mire. Heureusement, les Américains, d’un bout à l’autre des États-Unis, se sont levés pour protester, exigeant une vraie justice et la fin du racisme.

Mais la question qui va bien au-delà, c’est qu’un appareil policier répand maintenant la terreur tous azimuts, au service d’un État-Entreprises qui a muté au point d’échapper au moindre contrôle public. Nous vivons sous l’agression permanente d’une cynique guerre de 40 ans « contre la drogue », utilisée pour priver, de droit de vote et des droits les plus élémentaires, des millions d’Américains, et cela sans le moindre recours.

Au nom de cette guerre contre la drogue, et au nom de celle contre la terreur, la police confisque (vole), au hasard, des milliards en espèces aux citoyens de toutes les races, en violation directe de la Déclaration des Droits et de tout sens d’un système légal. Les départements de police se servent de ces vols à main armée officiellement autorisés pour financer leur équipement en armement de guerre lourd, qui leur est vendu comme « surplus » par l’Armée fédérale.

Les citoyens de couleur, les jeunes, les pauvres et les gens âgés sont systématiquement dépouillés de leur droit de vote par un Jim Crow électronique moderne, et la domination d’un système unipartite d’entreprises est assurée par l’utilisation de machines à voter privées, faciles à trafiquer.

La NSA et d’autres agences officielles nous espionnent sans retenue.

Notre capacité de communiquer par le moyen d’un Internet neutre subit aussi des assauts. Pendant ce temps-là, un rapper de San Diego, sans le moindre casier judiciaire, est accusé de multiples « crimes », sur base des paroles de ses chansons. Et alors que la colère croît contre l’«élite » milliardaire américaine, nous pouvons nous attendre à une escalade dans la guerre à notre liberté de parole par la contre-révolution.

Que les victimes de ces derniers assassinats policiers soient des jeunes gens de couleur est tragique. Sans compter qu’ils offrent aux médias alignés le parfait écran derrière lequel camoufler les racines véritables du mal.

Tout au long de notre histoire, la race a servi de façade létale à toutes sortes de répressions. C’est le poison plein de haine parfaitement calculé pour nous diviser et nous égarer.

La maladie n’est que trop réelle. Mais le cancer en phase terminale auquel nous sommes confrontés aujourd’hui est l’ascension d’un État-Entreprises tout-puissant et la main de fer dans laquelle il tient une armée privée violente, qui n’a pas à répondre de ses actes et qui a la permission de tuer – quelle que soit la race ou la cause – en sachant que la règle, jadis sacrée, d’un procès public en cas de méfait, ne s’applique pas à elle. Si les attaques sur Internet réussissent, nous en entendrons en outre de moins en moins parler.

Nous sommes donc tous dans la peau de Michael Brown et d’Eric Garner. Ceux qui se croient plus ou moins à l’abri du danger en vertu de leur race ou de leur classe n’ont tout simplement rien vu et rien compris.

Si nous ne nous soulevons pas pour obtenir une véritable justice et nos droits les plus fondamentaux, nous ne sommes qu’à un flic de distance d’être aussi morts que la dernière victime en date de la violence officielle. À n’importe quel moment, sans raison et sans recours.

Traduction c.l. pour Les Grosses Orchades

Source http://www.informationclearinghouse.info/article40398.htm

 

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Harvey Wasserman en visite chez Pete et Toshi Seeger.

Harvey Wasserman, né le 31 décembre 1945, est un écrivain et journaliste américain. Il milite au sein du mouvement anti-nucléaire, pour les énergies renouvelables, contre le fracking et pour les droits démocratiques réels. Il est conseiller de Greenpeace pour les USA, rédacteur en chef de Columbus Free Press et l’auteur d’une douzaine de livresnon traduits en français.

Ses sites : http://solartopia.org/  et  http://freepress.org/

Son adresse e-mail :  solartopia@me.com

Vous pouvez lui souhaiter un bon 69e anniversaire si vous voulez. C’est dans trois semaines.

*

THANKSGIVING, « Action de grâces » est une des principales fêtes nord-américaines. Comme souvent, peu d’Américains savent ce qu’ils célèbrent au juste, le quatrième jeudi de novembre de tous les ans. On a raté celui de 2014 ; on est en avance pour celui de 2015. 

À la fin du mois dernier, S. Brian Willson a pris sa plume (ou son clavier) pour donner un petit cours d’histoire à ses compatriotes.

 

Génocide et LE MYTHE DE THANKSGIVING

S. Brian Willson – thepeoplesvoice - 28 novembre 2014.

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Guerre éclairée et chrétienne au 19e siècle – Massacre de femmes et d’enfants indiens dans l’Idaho, Frank Leslie’s Illustrated, Août 1868

 

Définition et mise en pratique de notre « Civilisation ».

Tandis que nous nous préparons à célébrer une fois de plus ce que les « Américains » US appellent Thanksgiving [« Action de grâces »], accordons-nous un moment de réflexion. Reconnaissons que les récits du premier Thanksgiving sont mythologiques, et que cette fête est en réalité la grotesque célébration de notre arrogant ethnocentrisme, bâti sur le génocide.

Les indigènes américains des Caraïbes ont accueilli leurs envahisseurs de 1492, avec une chaude hospitalité. Ils étaient tellement innocents que le Génois Christophe Colomb a écrit, dans son livre de bord : « Ils nous ont vendu de bonne grâce tout ce qu’ils possédaient… Ils ne portent pas d’armes… Ils feraient d’excellents domestiques… On pourrait aisément en faire des chrétiens… Avec cinquante hommes, on pourrait les soumettre et leur faire faire tout ce que l’on voudrait. » Cette rencontre venait de déclencher plus de 500 ans de pillage de l’hémisphère occidental, qui allait s’étendre ensuite au reste de la planète. Et qui dure encore !

 

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Christophe Colomb donne des indigènes à manger à ses chiens.

 

L’historien Hans Köning en conclut que ce qui caractérise l’Occident, c’est sa persistance, sa capacité à ne s’arrêter à rien. L’historien des cultures Lewis Mumford a déclaré « Là où est allé l’homme occidental, l’esclavage, le vol de terres, le non-droit, le saccage des cultures et l’extermination pure et simple des bêtes sauvages et des hommes paisibles ont marché sur ses pas. »

Sautons 129 ans : nous sommes en 1621, année du premier Thanksgiving supposé. L’événement n’est pas très documenté. Apparemment, une fête de trois jours, mais les Indiens qui y ont survécu ne croient pas au mythe. Les indigènes, alors, mouraient déjà comme des mouches, grâce aux maladies apportées par les Européens. La tribu des Pequot, dans ce qui est aujourd’hui le Connecticut, comptait, selon les comptes-rendus de l’époque, 8.000 âmes, quand les Pèlerins arrivèrent sur leur territoire, mais les maladies d’importation en avaient déjà tué 1.500 en 1637, quand eut lieu le premier Thanksgiging officiellement proclamé. Lors de cette fête, les Blancs de la Nouvelle Angleterre célébrèrent leur massacre des Pequots, dans la vallée du Connecticut où la rivière Mystic se jette dans la mer.

 

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[ Mystic (la rivière et le village) vient du pequot « missi-tuk », qui nomme ainsi une large rivière dont les eaux font des vagues, à cause des marées ou du vent. NdGO. ]

 

Les Indiens étaient en train d’y célébrer, par des danses, leur fête annuelle du printemps, celle du blé en herbe. Ce devait être la dernière de leur histoire.

 

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Massacre de la Mystique : l’assaut sur le village fortifié des indiens Pequot. Gravure de 1638. Source : Nation Mashantucket - http://en.wikipedia.org/wiki/Mystic_massacre

 

William Bradford, ex-gouverneur de Plymouth et un des chroniqueurs de la supposée fête de 1621, était sur place lors de l’indescriptible massacre de 1637. Il l’a décrit comme suit dans son Histoire de la Plantation Plymouth (ca 1647) : « Ceux qui échappèrent au feu furent massacrés à l’épée, certains taillés en pièces, d’autres transpercés à la rapière, de sorte qu’ils furent rapidement expédiés et que peu s’échappèrent. Ce fut un spectacle effrayant que de les voir ainsi rôtir dans le feu… Horrible en était l’odeur, la puanteur… mais la victoire leur parut un doux sacrifice, et ils en rendirent grâce à l’œuvre de Dieu, qui leur avait été si merveilleusement favorable, en permettant que leurs ennemis tombent, ainsi encerclés, dans leurs mains, et en leur assurant une victoire aussi rapide. »

Les autres Blancs pensaient de même. «Ce jour sera désormais un jour d’action de grâces pour marquer la victoire sur les Pequots», disait la proclamation du gouverneur du Massachusets, John Winthrop. Le jour du Thanksgiving authentique et proclamé était né. Très peu de Pequots survécurent.

 

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Le commandant anglais John Mason a déclaré que l’attaque contre les Pequots était l’acte d’un Dieu qui « s’est moqué de Ses ennemis et des ennemis de Son peuple en faisant (des Pequots) une fournaise ardente… Ainsi, le Seigneur a-t-Il jugé les païens, en emplissant (la Mystic) de leurs corps morts». Les guerriers Narangansett et Mohicans qui accompagnaient les Anglais furent horrifiés par ces actes et par « la manière dont les Anglais combattent… parce qu’elle est trop furieuse et qu’il y a trop de morts». Ces Narangansett retournèrent chez eux et ne participèrent plus à la guerre. Mes remerciements à http://forquignon.com/ pour les images.

 

La plupart des historiens pensent qu’à peu près 700 Pequots furent massacrés à la Mystic. Beaucoup des prisonniers furent exécutés, et les femmes et les enfants qui survécurent furent vendus en esclavage dans les Indes occidentales. Les Pequots prisonniers qui ne furent  pas tués furent répartis entre les tribus alliées aux Anglais. On considéra le peuple Pequot comme éteint.

Mais l’épitaphe était prématurée. Il en survécut juste assez pour qu’aujourd’hui des Pequots soient propriétaires du Casino et Hôtels Foxwood à Ledyard, dans le Connecticut, d’une superficie supérieure à celle du Pentagone, où le jeu leur rapporte des milliards.

[Une loi fédérale de 1988 donnant le droit aux réserves indiennes d'ouvrir des casinos a révolutionné la vie des Indiens… et celle des Yankees adonnés au jeu. NdGO.] 

En avançant encore de 158 ans, nous découvrons une impitoyable campagne, menée au centre de New York en 1779, pendant notre « noble » Guerre Révolutionnaire. Le Congrès Continental était furieux de ce que la majorité des Indiens Iroquois (ceux qui ont inventé la Philosophie de la Septième génération) prenaient le parti des Anglais contre les colonialistes, qui s’établissaient à grande vitesse sur leurs terres. La capitale en pleine expansion de la nation Seneca était Kanadesaga, à la tête du Lac Seneca, dans la région des lacs Finger. Pendant l’été de 1779, le Congrès Continental donna ordre au commandant général de son armée de régler le problème indien. George Washington obtempéra. Il donna ordre au général John Sullivan de tout dévaster… que le pays… soit détruit… que les Iroquois du centre de New York soient réduits par la terreur ; le général Sullivan affirma que « les Indiens verraient qu’il y a assez de méchanceté dans nos cœurs pour détruire tout ce qui contribue à leur subsistance ». Washington déclara : « Notre sécurité future dépendra de leur incapacité à nous nuire et de la terreur que leur inspirera la sévérité du châtiment qu’ils recevront.» (Richard Drinnon, Facing West. The Metaphysics of Indian Hating  & Empire Building, New York, Schocken Books, 1990, pp. 331-332). Le général Sullivan avait été sélectionné par George Washington  pour s’occuper des tribus qui avaient pris le parti des Anglais pendant la Guerre révolutionnaire. Ceci incluait les tribus Mohawks, les Cayugas, les Onondagas et les Senecas. Cela fut appelé la Campagne Sullivan, et le général Sullivan ne fit preuve d’aucune miséricorde, détruisant au moins 40 villages,  dont il incendia les récoltes et les habitations. Cette destructions provoqua l’exode de plus de 5.000 Iroquois, dont beaucoup périrent de faim et de froid pendant les mois d’hiver.

 

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Le général Sullivan avait été sélectionné par George Washington  pour s’occuper des tribus qui avaient pris le parti des Anglais pendant la Guerre révolutionnaire. Ceci incluait les tribus Mohawks, les Cayugas, les Onondagas et les Senecas. Cela fut appelé la Campagne Sullivan, et le général Sullivan ne fit preuve d’aucune miséricorde, détruisant au moins 40 villages,  dont il incendia les récoltes et les habitations. Cette destructions provoqua l’exode de plus de 5.000 Iroquois, dont beaucoup périrent de faim et de froid pendant les mois d’hiver.

 

La « victoire » culmina le 7 septembre 1779. La destruction de Kanadesaga et de 40 autres villes [towns] Senecas fut l’œuvre d’une armée de 4.500 hommes, soit presque un tiers des forces totales de l’Armée Continentale. Seule campagne de cette année-là, ce fut une des campagnes de la terre brûlée les plus sauvages de l’Histoire. Tous les vergers et les champs de blé furent détruits, tous les bâtiments furent pillés puis brûlés. Beaucoup des Senecas en fuite furent scalpés puis massacrés. « Après la bataille… les guerriers Indiens… furent scalpés ; le lieutenant William Barton s’amusa même à écorcher deux Indiens à partir des hanches pour en faire deux paires de jambières, une pour lui et une pour son major. » (Morris Bishop, The End of the Iroquois, American Heritage, Octobre 1969, p.78.)

Sautons 162 ans, pour arriver en 1941, année de ma naissance à Kanadesaga, rebaptisée Genève [Geneva] par nos ancêtres européens. Gamin, j’ai collectionné avec délices des centaines de pointes de flèches Senecas que je conservais amoureusement dans une boîte, rangée bien à l’abri dans ma chambre. Un chapitre, dans mon livre d’histoire de cinquième, nous apprenait que « Les Iroquois étaient les Indiens maîtres de l’état, mais qu’à cause de leurs attaques destructrices sur les colonies des frontières, George Washington avait décidé d’envoyer une armée pour écraser les Indiens… ». Les six Nations ne se remirent jamais de ce coup. Les Européens en avant et au sommet, toutes !

La Nouvelle République fut fondée en 1789, sa Convention constitutionnelle de 1787 ayant été adoptée dans le plus grand secret, sans jamais avoir été soumise à un vote populaire. Le troisième président US, Thomas Jefferson (de 1801 à 1809) a décrit sa vision d’un « empire de liberté » d’entreprises commerciales et de territoires en expansion. Et, sans aucune autorisation constitutionnelle, il doubla rapidement la surface du jeune pays en achetant la vaste Louisiane à Napoléon Bonaparte pour 15 millions de dollars.

En 1807, il préconisa une guerre préventive. « Si les Anglais ne nous donnent pas ce que nous exigeons, nous prendrons le Canada, qui souhaite entrer dans l’Union, et quand, avec le Canada, nous aurons les Florides,  nous n’aurons plus de difficultés avec nos voisins, et c’est la seule façon de les éviter. (William Appleman Williams, The Contours of American History, Cleveland, The World Publishing Company, 1961. P. 192.) D’autres parlèrent ouvertement d’expansion en Amérique hispanique et au Canada, pour la prospérité des planteurs et des marchands, par l’ouverture de nouveaux marchés, disant que les « sages fermiers » patriotes et vertueux, auteurs de la Constitution, étaient « trop avisés pour avoir restreint les pouvoirs du Congrès à la guerre défensive » (ibid. p.194).

Vingt-et-une missions furent construites entre San Diego et Sonoma, sur les terres les plus fertiles, par les esclaves des missionnaires catholiques. Les soldats, aidés par des frères capturèrent des Chumaches et les attachèrent aux missions, sous l’autorité des frères, qui ne leur donnèrent que de quoi se nourrir et se couvrir. Beaucoup souffraient de malnutrition, et il y avait plus de décès que de naissances.

 

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Vingt-et-une missions furent construites entre San Diego et Sonoma, sur les terres les plus fertiles, par les esclaves des missionnaires catholiques. Les soldats, aidés par des frères capturèrent des Chumaches et les attachèrent aux missions, sous l’autorité des frères, qui ne leur donnèrent que de quoi se nourrir et se couvrir. Beaucoup souffraient de malnutrition, et il y avait plus de décès que de naissances.

 

Après avoir déménagé dans le comté de Humboldt, en Californie du Sud, au début des années 2000, j’en ai également étudié l’histoire avec soin. La ruée vers l’or de 1849 y a provoqué un afflux massif de mineurs et de colons blancs, qui a conduit à la quasi extinction des Indiens de Californie vers 1865-70. Entre 1853 et 1861, il y a eu au moins quatorze guerres contre les Indiens de Californie, à coups de campagnes paramilitaires, qui se sont poursuivies jusque tard dans les années 1860. La population, qui avait été estimée à ± 700.000 personnes était tombée à 100.000 en 1849, en partie à cause de l’esclavage dans les missions catholiques, commencé en 1769. Entre 1849 et 1860, la population a décru de 65% pour arriver à 35.000 personnes, par suite des massacres systématiques. (Russell Thornton, American Indian Holocaust and Survival : A Population History since 1492, Norman University of Oklahoma Press, 1987. p. 109). On peut trouver une liste des atrocités commises contre les Indiens en Californie, y compris un  grand nombre dans ce qui est aujourd’hui le comté de Humboldt, dans Sherburne F. Cook, The Conflict between the California Indian and White Civilization (Berkeley University of California Press, 1976.)

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Famille d’Indiens Wiyot

 

De 1857 à 1860, l’auteur-poète Bret Harte a écrit pour le Northern Californian et le Humboldt Time. Bret a été au courant du massacre de 188 Indiens Wiyot, sur l’Île Indienne, dans la baie de Humboldt, près d’Eureka, le 25 février 1860, massacre auquel ne survécut qu’un seul enfant Wiyot. Dans l’histoire qu'il a rapportée, sous le titre « Massacre aveugle d’Indiens. Une boucherie de femmes et d‘enfants », on trouve ceci : « Les petits enfants et les vieilles femmes ont été tués sans pitié, à l’arme blanche, et leurs têtes éclatées à coups de haches. Quand les corps ont été débarqués à Union (aujourd’hui Arcata), jamais un spectacle aussi scandaleux et révoltant n’a frappé les yeux d’un chrétien civilisé. Des vieilles femmes, toutes ridées et décrépites, baignant dans leur sang, leur cervelle sortie et mélangée à leurs longs cheveux gris. Des enfants d’à peine un empan de long, leurs visages lardés de coups de haches et leurs corps laissant voir des blessures atroces » (Northen Californian, vol.2, n° 9 – 29 février 1960 – p.1.). Harte dut s’enfuir pour échapper aux Blancs qui voulaient le lyncher.

En Californie comme ailleurs, des hordes de colons blancs de la frontière, de spéculateurs, d’arpenteurs et de toutes sortes d’opportunistes, établissaient des colonies permanentes au fur et à mesure de leur progression vers l’ouest, depuis leur départ des colonies atlantiques, surtout après la fin de la Guerre de Sept ans, en 1763. Des milliers de meurtres d’indigènes furent fièrement revendiqués par colons, investisseurs et spéculateurs, engagés dans des activités équivalentes à celles des escadrons de la mort paramilitaires d’aujourd’hui, opérant en  dehors des canaux « officiels », c’est-à-dire agissant en parallèle ou en-dehors des juridictions des troupes fédérales.

Lorsque l’Empire s’étendit au-delà de la « Destinée Manifeste du Continent », les Philippines furent une des premières victimes de la guerre US. L’ordre infâme donné, en 1901, par le général Jacob H. Smith « Tuez tout ce qui a plus de dix ans ! » servit de titre à l’image publiée par le New York Journal, le 5 mai 1902. La « Vieille Gloire », drapée autour d’un bouclier américain, était surmontée d’un vautour en guise d’aigle, et la légende, sous l’image, disait  « Criminels parce que nés dix ans avant que nous prenions les Philippines ». Le général Smith avait ordonné « Je ne veux pas de prisonniers. Je veux que vous tuiez et que vous brûliez. Plus vous tuerez et plus vous brûlerez, plus vous me plairez ! Je veux que vous fassiez de Samar un désert absolu.» On a évalué le nombre des victimes de ce massacre entre 2.000 et 50.000…

 

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Lorsque l’Empire s’étendit au-delà de la « Destinée Manifeste du Continent », les Philippines furent une des premières victimes de la guerre US. L’ordre infâme donné, en 1901, par le général Jacob H. Smith « Tuez tout ce qui a plus de dix ans ! » servit de titre à l’image publiée par le New York Journal, le 5 mai 1902. La « Vieille Gloire », drapée autour d’un bouclier américain, était surmontée d’un vautour en guise d’aigle, et la légende, sous l’image, disait  « Criminels pour être nés dix ans avant que nous prenions les Philippines ». Le général Smith avait ordonné « Je ne veux pas de prisonniers. Je veux que vous tuiez et que vous brûliez. Plus vous tuerez et plus vous brûlerez, plus vous me plairez ! Je veux que vous fassiez de Samar un désert absolu.» On a évalué le nombre des victimes de ce massacre entre 2.000 et 50.000…

 

La guerre préventive sous forme de terrorisme à l’encontre de populations civiles ordonné »e par le gouvernement et menée par une armée de jeunes mâles ou des forces paramilitaires est une particularité à 100% américaine. Cette politique s’est manifestée de tout temps dans l’histoire des États-Unis, rationalisée par notre conviction d’être un peuple « exceptionnel ». Nous sommes dans le déni le plus total de nos origines arrogantes, racistes et génocidaires. Des valeurs plus rédemptrices se sont parfois manifestées, telles que la désobéissance civile et des vagues de manifestations politiquement progressistes. Mais les structures politiques et économiques restent oligarchiques avec intransigeance. En termes simples, nous restons une société impérialiste de ploutocrates mâles, soutenue par des masses obéissantes de consommateurs et de travailleurs.

En mettant à nu les secrets de notre société (une oligarchie vouée à l’exploitation égoïste) et en nous rendant compte que ces secrets ont servi de masque à notre mythe social (une démocratie vouée à la justice et à l’égalité) nous pouvons aider à catalyser une révolution des consciences. En reconnaissant qu’obéir à notre système nous tue et tue la capacité de la planète à nous héberger, est un premier pas vers le déclenchement des forces nécessaire, pour nous permettre de nous diriger rapidement vers une société basée sur l’entraide, dans laquelle des communautés durables puissent être construites et nourries au niveau local.

Il nous reste encore à nous colleter avec l’holocauste d’origine, qui continue à servir de définition et de pratique à notre « civilisation ». Embrasser ce fantôme pourrait provoquer un changement soudain et radical, en nous libérant de la nécessité de dépenser inconsciemment d’incroyables sommes d’énergie pour cacher notre honte. Partager le chagrin de ce que nous avons fait aux autres et à nous-mêmes pourrait nous apporter un soulagement infini.

-###-

https://www.popularresistance.org/genocide-and-the-thanks...

Source : http://www.thepeoplesvoice.org/TPV3/Voices.php/2014/11/28...

Traduction c.l. pour Les Grosses Orchades

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S. Brian Wilson

Exceptionnellement, nous traduisons l’essentiel de sa fiche Wikipedia, qui n’existe pas en français.

S. Brian Willson, né le 4 juillet 1941, est un vétéran de la guerre du Vietnam, un militant pour la paix et un avocat.

Il a servi dans l’US Air Force de 1966 à 1970 à 1970, y compris plusieurs mois comme agent de sécurité au combat. Après cela, il est devenu membre de Vétérans du Vietnam contre la guerre et de Vétérans pour la Paix. Après avoir terminé ses études de droit à l’Université Américaine de Washington D.C., il s’est inscrit au barreau du district de Columbia. Willson a été consultant pénal, défenseur des droits des prisonniers, producteur laitier, collaborateur législatif, évaluateur cadastral et inspecteur des bâtiments, défenseur des vétérans et petit homme d’affaire (PME).

En sa qualité d’avocat et d’écrivain, il a étudié la politique US dans près de deux douzaines de pays. Depuis 1986, il a observé cette politique sur le terrain dans de nombreux pays dont le Nicaragua, le Salvador, le Honduras, Panama, le Brésil, l’Argentine, le Mexique, la Colombie, l’Équateur, Cuba, Haïti, l’Irak, Israël (et les Territoires palestiniens), le Japon et les deux Corées, celle du Nord et celle du Sud. Il a étudié la politique dont il dit qu’elle viole la Constitution US et les lois internationales, qui interdisent les guerres d’agression et les crimes de guerre. Willson a aussi travaillé comme éducateur, et, militant, il a enseigné les dangers de cette politique. Il a participé à de longues grèves de la faim, à des actions non-violentes de désobéissance civile et à des refus de payer l’impôt, tout en vivant avec une simplicité volontaire.

Assistant sénatorial

Il a été assistant aux droits des prisonniers pour le sénateur du Massachusets Jack Backman et a fait partie du groupe de travail pour les vétérans sans abri ou victimes de l’agent orange du gouverneur du Masachusets Michael Dukakis, et il a travaillé avec le Lt.gouverneur du Massachusets John Kerry, sur les problèmes liés à l’agent orange et les autres questions concernant les vétérans, se portant ensuite volontaire pour soutenir la première campagne sénatoriale de Kerry en 1984. Après la victoire de Kerry, Willson a été fait membre de son comité consultatif sur les problèmes des vétérans.

Manifestation de Concord et blessures

Le 1er septembre 1987, alors qu’il militait contre l’embarquement d’armes US vers l’Amérique Centrale, dans le cadre de la guerre des Contras, Willson et d’autres membres de Vétérans pour la Paix ont bloqué les rails dans la gare des Chantiers Navals d’Armement de Californie, à Concord. Le train qu’ils voulaient bloquer ne s’est pas arrêté et a roulé sur eux. Willson y a perdu les deux jambes jusqu’à hauteur des genoux et a subi en outre une sévère fracture du crâne, avec perte du lobe frontal droit. Plus tard, il devait découvrir qu’il avait été, depuis plus d’un an, mis, par le FBI, sur une liste de suspects de « terrorisme intérieur » , à la requête du groupe de travail anti-terroriste du président Reagan, et que les mécaniciens du train avaient reçu, ce jour-là, l’ordre de ne pas s’arrêter.

En 1989, un concert au bénéfice de Wilsson a été donné à San Francisco, auquel a participé Joan Baez. Les artistes sont allés jouer aussi, plus tard, pour les manifestants qui tenaient une veille de 24 heures devant  les barbelés qui entourant la base. La police a tout filmé, artistes et manifestants, du haut d’un mirador situé dans la base.

Pendant des années ensuite, des militants contre la guerre devaient tenir, régulièrement, des veilles de 24 heures autour du dépôt d’armes, d’où furent néanmoins embarquées, chaque année, de 60.000 à 120.000 tonnes de munitions, à destination des forces US à l’étranger et des armées vassales. (Information donnée par un porte-parole de la Marine.)

Wilsson attaqua en justice la Marine US et les responsables locaux, qui avaient été dûment et longtemps à l’avance prévenus de la volonté des manifestants de bloquer les rails, insistant sur le fait que les mécaniciens avaient eu largement le temps d’arrêter le train s’ils l’avaient voulu, ce qui fut confirmé plus tard par le rapport officiel de la Marine. L’équipe des mécaniciens déposa une plainte contre Wilsson, lui réclamant des dommages et intérêts pour leur avoir causé, par son action, « humiliation, détresse mentale et stress ». Leur plainte fut rejetée par le Juge Robert Peckham, qui estima que Wilsson n’avait pas eu l’intention de leur causer quoi que ce soit, puisqu’il avait cru que le train s’arrêterait.

Wilsson accepta plus tard un règlement de l’affaire intentée au gouvernement et à l’équipe des mécaniciens contre une somme de 920.000 $. Il marche avec des prothèses.

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Organisations

Wilsson a concouru à créer le VEP (Projet pour l’Éducation des Vétérans) au Massachusetts ; le VVPEN ( Réseau d’Éducation des Vétérans du Vietnam pour la Paix) en Nouvelle Angleterre ; la NFVFP (Fédération Nationale des Vétérans pour la Paix) en 1986, à Washington D.C. ; le VFFL (Veterans Fast For Life) une grève de la faim « pour la vie », d’ex-militaires, sur les marches du Capitole, qui dura 47 jours - du 1er septembre au 17 octobre  1986 – et qui eut pour résultat de faire mettre les quatre jeûneurs sur une liste de « terroristes de l’intérieur » à surveiller ;  les VPAT (Équipes d’Action de Vétérans pour la Paix) en 1987, qui ont entraîné et envoyé des équipes en mission d’observation au Nicaragua et au Salvador, action qui a duré trois ans ; les actions « Nuremberg » à Concord, CA, en 1987 ; l’Institut pour la Pratique de la Non-Violence, en 1988, à San Francisco, et la Grève de la Faim du Peuple pour la Justice et la Paix dans les Amériques, qui a duré 42 jours, à nouveau sur les marches du Capitole, en 1992. Wilsson a été un des tout premiers membres de Vétérans pour la Paix.

Écrits et films

Pendant qu’il travaillait pour le sénateur du Massachusetts Jack Backman, il a enquêté pendant plus d’un an sur les brutalités à la prison d’État de Walpole, concluant dans son rapport final que la vie à Walpole était « Un exercice en torture ».

Son premier livre, autobiographique, On Third World Legs (« Sur des jambes du Tiers-Monde ») a été publié en 1992. Il est producteur exécutif de Santa Cruz Film Foundation, qui travaille en ce moment sur un documentaire consacré à l’histoire de l’intervention US en  Corée, qui a conduit en droite ligne à la Guerre de Corée et qu’il considère comme « un  des crimes internationaux du XXe siècles toujours non résolus ». 

En 2011 a été publié son livre Blood on the Tracks (« Du sang sur les rails »)

Vie privée

Willson vit actuellement à Portland, dans l’Oregon

Depuis plusieurs années, avec sa compagne Becky Luening, il s’adonne à la permaculture. Ils utilisent l’énergie solaire pour les besoins de leur maison et pour leurs transports. Becky a été l’organisatrice et la coordinatrice de la Ligue Internationale des Femmes pour la Paix et la Liberté, branche de Humboldt.

Dans la ville qu’il habite, Willson est membre d’une communauté locale appelée Post Oil Action Group (« Groupe d’Action pour l’Après Pétrole ») et d’une Commission pour la Paix. Il se définit comme pacifiste. Il est Docteur en Droit et a reçu deux titres honorifiques (LL.D et Ph.D).

Son site : http://www.brianwillson.com/

        

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S. Brian Willson

Blood on the Tracks : The Life And Times of S. Brian Willson
Préface de Daniel Ellsberg

PM Press – Juillet 2011

536 pages

non traduit en français

 

 

*

Pendant qu’on y est :

On sait peu que des vaincus de la Révolution de 1848 en France ont émigré aux États-Unis et se sont faits chercheurs d’or


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Michel Le Bris

Quand la Californie était française

Le Pré aux Clercs, 1999.

429 pages

 

 

 

 

*

Turc Stream (suite)

 

Notre traduction de l’article de Nébojsa Malic « Alimentations coupées » se trouve à sa place (sous M. Bachar al-Assad) dans notre post du 4 décembre.

Les questions qu’y soulève l’auteur ne sont pas frivoles, une des plus importantes à nos yeux étant : les principales victimes du deal du siècle seront-elles slaves et innocentes ?

Que les Russes aient dû, poussés par la force des choses et l’imbécilité des guignols UE, se tourner vers la Turquie et donner ainsi, à un pays dangereux, le ballon d’oxygène dont il avait besoin pour persévérer, est un de ces impondérables qu’on n’évite pas toujours en géopolitique. Cela relève de la tectonique des plaques, et on sait bien que lorsqu’elles bougent, il y a danger de tremblements de terre. Alors, les petits pays en général et les Balkans en particulier se retrouvent, hélas, presque toujours sur l’échelle du trop fameux Richter ou, si on préfère, entre l’enclume et le marteau.

Les Grecs, déjà une des nations les plus éprouvées d’Europe – et depuis 1945 ! -, les Hongrois, qui ont fait preuve à eux seuls de plus de fermeté que toute l’UE mise ensemble, la population bulgare trahie par ses élus, mais surtout les Serbes, déjà victimes d’une guerre meurtrière*, vont-ils faire les frais de l’opération ? Il y a malheureusement de fortes chances pour que la dictature turque (appelons les choses par leur nom) sorte renforcée de l’affaire, au détriment de ses nationaux persécutés d’abord, des Kurdes et des Slaves ensuite, avec peut-être, dans le cas de ces derniers, quelque chose qui ressemblerait à une reconquête ottomane, moins les cimeterres et les chevaux.

On peut sérieusement le craindre. La Russie voudra-t-elle et pourra-t-elle compenser le tort ainsi fait à ses peuples frères ? Laisser sombrer la Serbie, après l’avoir laissé détruire sans intervenir (au temps d’Eltsine il est vrai) serait encore plus désespérant qu’injuste.

Quant à l’association de malfaiteurs appelée Union européenne, elle n’a pas encore commencé à payer pour s’être aussi honteusement associée au démembrement sauvage de la Yougoslavie, mais patience… Némésis endormie met quelquefois du temps à se réveiller. Elle finit toujours par le faire.

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_________________  

* La proportion des enfants qui naissent monstrueusement mal formés est en train de rattraper, dans l’ex-Yougoslavie, celle de l’Irak.

*

De Russie…

Cela va sans dire, mais mieux encore en le disant :

Terrorisme : Moscou soutient militairement Damas et Bagdad

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PARIS, 15 septembre - RIA Novosti/La Voix de la Russie.

La Russie apporte une assistance militaire à la Syrie, à l'Irak et à d'autres pays de la région pour les aider à lutter contre la menace terroriste, a déclaré lundi à Paris le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

« Nous avons parlé de notre contribution au soutien du gouvernement irakien, qui vise à diversifier ses possibilités de combattre les terroristes et d'assurer la sécurité de l'État. Nous apportons à l'Irak une assistance, y compris militaire, en vue d'accroître la sécurité dans le pays. Nous agissons de la même façon dans le cas de la Syrie et d'autres pays de la région », a fait savoir M. Lavrov en marge de la conférence internationale sur la situation en Irak, tenue dans la capitale française.

Source : http ://french.ruvr.ru/news/2014_09_15/Terrorisme-Mo...

*

Allez, ce n’est pas tous les jours qu’on peut voir un son-et-lumière sur l’Ermitage.

http://rt.com/news/212255-hermitage-museum-anniversary-250/

En regardant bien, vous verrez même passer, prêté par les Anglais, le très fameux marbre représentant le dieu-fleuve Ilissos, volé aux Grecs par lord Elgin, et que ceux-ci réclament en vain depuis une bonne centaine d’années.

*

Moscou sous la neige

(C’et tout frais)

Diaporama

http://french.ruvr.ru/2014_12_11/photo-Moscou-sous-la-nei...

 

*

D’Ukraine

Un espion russe arrêté à Kiev

 

Source : http://www.sayed7asan.blogspot.fr

 

*

D’Allemagne…

Nous venons de recevoir ceci. Qui date de 2012. Bonne occasion de voir si c’est toujours d’actualité. Le Dr. Matthias Rath est « une personnalité controversée », s’il faut en croire Wikipedia, et nous ne pensons pas comme lui que tous nos malheurs soient dûs au seul cartel chimico-pharmaceutique, qui n’est tout au plus qu’une des têtes de l’hydre, même si c’est une des plus grosses. Ce n’est pas une raison pour rester sourd à ce qu’il nous dit. À vous de voir ce que vous en pensez.


Appel du Dr Rath

 

*

Mais on peut aussi parler de ses malheurs avec humour :

La transition énergétique allemande vue par la télévision ZDF (avril 2014)

Vidéo :

http://revue-progressistes.org/2014/12/04/quand-la-zdf-ridiculise-le-modele-energetique-allemand/

 

*

Bouquet final

 

C’était le 28 août dernier, à Dresde. Angela Merkel était venue tenir un meeting pour soutenir son parti.

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On ne peut pas dire qu’elle fut la bienvenue : « Fauteuse de guerre ! » - « Yankee go home ! » - « Pas de guerre avec la Russie ! –  « Liberté ! » - « Justice sociale ! » - « Obama, ton Prix Nobel à Poutine ! ». Pour les cris, les huées et les sifflets,  la traduction nous paraît superflue.

 


Source : http://www.lesobservateurs.ch/2014/08/30/manifestations-p...

 

*

De France…

On pique des choses à Maria Poumier

L’intelligence étant est la seule chose qui s’use si on ne s’en sert pas…

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« La mort est naturelle et le grand Pan est mort »

par Le Poitevin – 28 novembre 2014

« Seulement voilà, la conjoncture ne leur est, pour l’instant, pas favorable. Pour des raisons que tout le monde ignore, 2014 est, jusque-là, une annus horribilis. À la fin août, le « retard » atteint dix-huit mille morts . « Et notre activité est directement impactée… » Ces propos sont tirés d’un article paru en première page du journal local 7 à Poitiers daté du 27 octobre 2014. L’article « La mort au tournant » fait le point sur le marché du funéraire ; un domaine qui n’échappe pas plus que les autres, à la privatisation et au business sauvage. Les exploitants de la filière auraient tort de se priver; les affaires s’y révèlent florissantes: « Le secteur pèse 3457 entreprises, 25 000 salariés et 2,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires ». L’article nous apprend cependant que l’activité connaît elle aussi la crise: « On le ressent sur le choix des fleurs, des couronnes… Les gens font attention. ». Pour remédier au manque à gagner engendré par cette crise, les professionnels démultiplient les services (entretien de sépultures, avec publicité à l’entrée des cimetières…), « l’hyper personnalisation » des monuments et s’efforcent de « tisser une vraie relation de confiance avec les familles ». Nous voilà rassurés ! Qui n’a jamais rêvé de tisser une authentique relation d’amitié facturée 3000€ avec le fossoyeur du coin, employé par un multimillionnaire de la famille Leclerc, dans les circonstances du décès d’un être cher ? On croit rêver …

Lire la suite…

Source : http://www.plumenclume.net/articles.php?pg=art1647

 

*

Les sexes et la plume, par La voix du Citoyen

 

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LES SEXES ET LA PLUME

Manuel de littératures transgenres,

pour classes de Seconde et de Première.

Ouvrage Préfacé par Madame Vallaud-Belkacem,

Ministre du Droit des Femmes.

-2014

I. Biographies

Comme l’a dit Madame Vallaud Belkacem, Ministre du Droit des Femmes, l’«orientation sexuelle» d’un écrivain explique «son génie». Dès lors, toute biographie littéraire doit s’appuyer sur une connaissance précise de la vie sexuelle des auteurs dans le but d’éclairer l’œuvre de ceux-ci. Bien évidemment, les informations qui suivent peuvent être utilisées, avec le discernement qui convient, en explication de textes comme en dissertation.

Lire l’extrait…

(Et, croyez-nous, ce n’est pas triste.)

 

Source : http://www.plumenclume.net/articles.php?pg=art1650

 

*

Pendant ce temps, à l’autre bout du monde…

 

Les manifestations se multiplient, à Port-au-Prince, pour réclamer diverses choses,  à commencer par le départ du Président.

Haïti : les manifestants demandent l’aide de Poutine

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Les participants à une manifestation antigouvernementale à Port-au-Prince, en Haïti, ont appelé vendredi le président russe Vladimir Poutine à les protéger, rapportent les médias internationaux.

La chaîne de télévision britannique BBC a diffusé des images de manifestants portant des portraits de M. Poutine et des pancartes avec les mots : « Vladimir Poutine, aide-nous ! ».

Les manifestants ont protesté contre la misère, le chômage et l’exclusion sociale en Haïti, réclamé la libération de tous les manifestants et « prisonniers politiques » incarcérés depuis fin octobre. Ils ont exigé le départ du président Michel Martelly et du premier ministre Laurent Lamothe et accusé les États-Unis de soutenir les autorités haïtiennes. La manifestation a dégénéré en affrontements avec la police.

Il s’agit de la troisième action de protestation organisée à Port-au-Prince en un mois.

Source : http ://fr.ria.ru/world/20141206/203167142.html

Et s’ils commençaient par demander aux cinq pays des BRICS – et pourquoi pas à l’UNASUR ! - d’exiger de l’ONU, voire d’organiser, le retour du Président Aristide ? (Et à M. Lavrov de le soutenir militairement…)

 

*

De Chine…

Le saviez-vous ? La Chine a un prix de la Paix, pas Nobel pour un sou, qui s’appelle « Prix Confucius ».

 

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Ils viennent de le donner à Fidel Castro.

 

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Bravo ! À lui et à eux.

*

 

Notre bateau du jour :

Arrivée du Mayflower au port de Plymouth,

par William Halsall, 1882.

 

 

Mis en ligne le 12 décembre 2014.

 

 

 

 

 

00:38 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

06/12/2014

C'EST AUJOURD'HUI LA FÊTE DE SAINT-NICOLAS

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C’est aujourd’hui la fête de Saint Nicolas, patron des écoliers…

(Pour ceux qui ont gardé leur âme d’enfant. Passez votre chemin les autres !)

 

Petit rappel de son histoire, et de pourquoi il l’est devenu :

          

 

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Ils étaient trois petits enfants
Qui s'en allaient glaner aux champs.

Tant sont allés, tant sont venus,
Que sur le soir se sont perdus;
S'en sont allés chez le boucher :
« Boucher, voudrais-tu nous loger ? »

Ils étaient trois petits enfants
Qui s'en allaient glaner aux champs.

 

« Allez-vous en les garnements,
Nous avons trop d'emp
êchements. »
Mais sa femm’ qu'était derriér’ lui
Bien vite elle le gourmandit.

 

Ils étaient trois petits enfants
Qui s'en allaient glaner aux champs.

 

« Pour sûr, dit-ell’, qu'ils ont d’l’argent.
Nous en serons riches d'autant !
Entrez, entrez, mes beaux enfants,
Y a d'la place assurémment ! »


Ils étaient trois petits enfants
Qui s'en allaient glaner aux champs.

Ils n'étaient pas sitôt entrés,
Que le boucher les a tués !
Les a coupés en p’tits morceaux,
Mis au saloir comme pourceaux.

Ils étaient trois petits enfants
Qui s'en allaient glaner aux champs.


Saint Nicolas, au bout d’sept ans,
Vint à passer dedans ce champs.
Alla frapper chez le boucher :
« Boucher, voudrais-tu me loger ? »


Ils étaient trois petits enfants
Qui s'en allaient glaner aux champs.


« Entrez, entrez, Saint Nicolas,
Y a d'la place, y n’en manque pas ! »
Il n'était pas sit
ôt entré,
Qu'il a demandé à souper.


Ils étaient trois petits enfants
Qui s'en allaient glaner aux champs.


« Voulez-vous un morceau d’ jambon ?
Je n'en veux point, il n'est point bon...
Voulez-vous mieux un’ tranche de veau ?
Tu ris de moi, il n'est point beau ! »


Ils étaient trois petits enfants
Qui s'en allaient glaner aux champs
.


« Du p’tit salé je veux avoir,
Qu’y a sept ans qu'est au saloir. »
Quand le boucher entendit
ça,
Hors de sa porte il s'enfuya.


Ils étaient trois petits enfants
Qui s'en allaient glaner aux champs
.


« Boucher, boucher, ne t’enfuis pas
Repens-toi, Dieu t’pardonnera. »
Saint Nicolas alla s’asseoir
Dessus le bord de ce saloir.


Ils étaient trois petits enfants
Qui s'en allaient glaner aux champs.


« Petits enfants qui dormez là,
Je suis le grand Saint Nicolas ! »
Et le saint étendit trois doigts...
Les p’tits se lèvent tous les trois !


Ils étaient trois petits enfants
Qui s'en allaient glaner aux champs.


Le premier dit : « J'ai bien dormi ! »
Le second dit : « Et moi aussi ! »
A ajouté le plus petit :
« Je croyais
être en Paradis ! »


Ils étaient trois petits enfants
Qui s'en allaient glaner aux champs.

 

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Pour les pédants…

Le culte de Saint Nicolas serait passé de la Grèce, en Occident.

Le culte de saint Nicolas, d’abord spécial aux Grecs, passa en Occident à l’époque des Croisades. Sur la fin du XIe siècle, les gens de Bari en Sicile feignirent de posséder son corps, premièrement enseveli au mont Sion près de Myre, et dont ils alléguaient une prétendue translation. De Bari, en 1098, un croisé lorrain, seigneur de Varangeville, rapporta chez lui une phalange d’un doigt du corps saint : la relique, déposée dans une chapelle qui devint le sanctuaire de Saint-Nicolas-de-Port, attira un grand concours de pèlerins, et c’est ainsi que le culte du saint se propagea en France, dans les Pays-Bas et dans l’Allemagne.

 

Pour les grandes personnes (catholiques et orthodoxes),

Saint Nicolas, né à Patara, en Asie Mineure, à la fin du IIIe siècle de notre ère, fut archevêque de Myre, en Lycie. C’est là :

 

3. Lycie Carte.png
Il est le patron des écoliers et de la ville de Nancy ; le protecteur des bateliers, des pêcheurs, des marins et mariniers, déchireurs de bateaux et débardeurs, des voyageurs et des pèlerins, des brasseurs, tonneliers, ciriers, etc., et des mal jugés. C’est dire s’il a du travail.

La légende des enfants au saloir

est née de vieux manuscrits datant des XIIe et XIIIe siècle qui relataient un miracle qui aurait concerné non pas des écoliers mais trois clercs qui voyageaient pour leurs études et qui, surpris par la nuit, demandèrent l'hospitalité à un couple de vieillards, contre la promesse que Dieu leur accorderait la naissance d'un fils. La suite est la même : ils sont tués, découpés en morceaux et mis dans un saloir...

Saint Nicolas patron des écoliers.

Depuis le XIIe siècle, Saint Nicolas, en grand costume d’archevêque, avec sa mitre, sa crosse de pasteur et tout, va de maison en maison dans la nuit du 5 au 6 décembre. Les enfants qui ont été sages reçoivent des cadeaux et des friandises, et les méchants reçoivent des coups de martinet, administrés par le compagnon de Saint Nicolas, qu’on appelle par endroits Père Fouettard, dans ces coins-ci Hans Krouft, en Allemagne Knecht Ruprecht, et qui, partout, a la peau noire, qu’il soit habillé en moine à capuchon ou déguisé en page. Saint Nicolas transporte toujours ses cadeaux dans une hotte, et la hotte est coltinée par son petit âne.

4. St. nicolas et l'âne en tournée.JPG

Le 5 décembre au soir, avant d’aller dormir, les enfants déposent, sur l’appui extérieur d’une fenêtre, leur lettre annuelle au saint (liste des cadeaux qu’ils souhaitent et confession des méfaits commis dans l’année) avec un morceau de pain et de l’eau qui seront bénis par le saint, et une carotte pour son âne.

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On vous parle là des traditions de l’Allemagne, des Ardennes (allemande, belge et française), des Flandres (belge et française), de la Hollande, de la Lorraine, de la Picardie et de l’Alsace. Ailleurs, on ne sait pas, mais, à Istanboul, c’est sûr qu’il y en a aussi, car son bateau (ou un que ses fidèles turcs lui ont offert), est même suspendu dans l’exonarthex de l’église patriarcale de Galata (à moins qu’on se trompe de quartier).

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Non contents de lui écrire, les enfants lui chantent (en chœur pour être sûrs qu’il entende) :

 

 

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Fait-divers

 

7. Tout va bien, Excellence !.JPG

- Merci, mon ami.

- Ne prenez pas froid, surtout, en faisant votre tournée.

- Ne craignez rien, j’ai l’habitude… Si vous saviez depuis combien de temps… Ils disent que j’ai été archevêque de Myre, mais s’ils savaient… J’ai commencé bien longtemps avant que le christianisme existe…

- Sans charre ?

- Oui, oui. Avant de m’appeler Nicolas, ils m’avaient appelé Zeus Lycaon, figurez-vous, et j’étais dieu alors… C’étaient des gens du pays des loups … la Lycie…  et des éleveurs de moutons, en plus. Pour eux, j’étais tantôt loup, tantôt bélier. Et ils me priaient sous mes deux aspects. Parfois amalgamés en un seul… Vous auriez-vu les statues qu’ils m’élevaient…

- Ah, bah ?

- Oh, oui, et ils m’offraient des sacrifices… en imitant ma façon de tuer leurs moutons quand j’avais faim… et pour être plus sûrs de m’être agréables, ils sont allés jusqu’à m’offrir leurs enfants. Car ils étaient encore un peu cannibales en ce temps-là. Oui, mon cher, j’ai mangé les petits enfants avant de les ressusciter. Mais, attention : aux grandes occasions seulement ! Je me rappelle, il y en a même eu un qui me les a offerts en pâtés, mais c’étaient ceux de son frère. Il s’appelait Tyeste. Il y en a toujours qui trichent…

- Vous me faites marcher ?

- Non, non, pas du tout. C’est que j’étais aussi, figurez-vous, le dieu des morts et des richesses. Pour eux et pour d’autres. Les Grecs m’ont appelé Hermès Trois Fois Grand. Je transportais pour eux les âmes de leurs morts vers l’Autre Monde, celui qui est sous la terre, et j’en ramenais les âmes de leurs enfants encore à naître… Mon assistant noir, c’est moi aussi, évidemment. Et je suis sûr que vous ne savez pas pourquoi je me déplace avec un âne ?

- Ça non, en effet.

- Eh bien, c’est qu’avant d’être tous ces gens-là,  j’avais été un dieu-âne, et que c’est sous cette forme que j’avais, il y a de nombreux milliers d’années, commencé à transporter les âmes, du moins en étaient-ils sûrs. Vous savez pourquoi ?

- Non…

- Parce que les ânes mangent du foin et que le foin les fait péter.

- Et alors ?

- Les pets sont des vents, et pour eux, les vents étaient des âmes. Voilà.

- ………..

- Je vous fais rire ? Croyez-moi, ce n’était pas si drôle… Car la dernière nuit de l’année – celle d’avant ma fête – ils pensaient que l’Autre Monde s’ouvrait et que les âmes des morts essayaient de revenir parmi nous. Or, ils n’aimaient pas ça du tout. Alors, ils me promenaient en grande pompe, pour m’honorer certes, mais en me soufflant dans le derrière avec un instrument qu’ils avaient inventé et qu’ils appelaient souffle-à-cul, pour empêcher les âmes de leurs défunts de sortir si je pétais. Oui, mon cher. Si vous croyez que c’était drôle d’être dieu dans ces temps-là.

- Et ainsi, de loup-bélier, vous êtes devenu âne ?

- Non, âne c’était avant. Et après aussi, mais ailleurs.

- C’est compliqué.

- Humain. Après, ils m’ont vu en homme.

- En archevêque de Myre.

- Oh, non, pas encore. Ils ont voyagé, n’est-ce pas. Migré, si vous voulez. Généralement vers l’Ouest. Certains d’entre eux se sont mis à m’appeler Hell König, et on ne le disait pas trop, mais j’avais la peau noire, parce que mon royaume, Hell - pour vous l’Enfer – était sous la terre. J’étais le plus riche des dieux, en sujets d’abord, car il y avait déjà infiniment plus de morts que de vivants, et en toutes les matières précieuses qui s’y trouvaient, dont j’étais le dispensateur. M’ont-ils prié pour devenir riches ! Vous n’avez pas idée…

- J’imagine.

- En ma qualité de Hell König, j’étais censé faire la chasse aux âmes de ceux qui mouraient, et ils m’entendaient disaient-ils, passer dans le ciel avec ma chevauchée sauvage et ma meute de chiens à oreilles rouges… On nous appelait Mesnie Hellequin. En France. En Italie, avant de devenir Arlequin, je fus connu sous le nom de Phersu. C’est quelqu’un, chez les Étrusques – vous les appelez Toscans aujourd’hui – qui était vêtu d’un vêtement fait de petits losanges multicolores, allez sa voir pourquoi… Remarquez qu’ils venaient, eux aussi, d’Asie Mineure, ces Étrusques. Et ne manquaient pas d’imagination non plus pour s’inventer des dieux ou en inventer aux autres, mais là, je parle trop. Toujours est-il qu’ils se sont mis dans la tête que les âmes de leurs défunts avaient besoin de sang pour voyager, se désaltérer en route, que sais-je. Ils ont organisé, en leur honneur, des jeux funèbres. En l’honneur des riches, s’entend. Et plus leur mort était riche, plus il lui fallait de sang pour partir. Le jeu consistait à faire s’affronter un dogue mangeur d’hommes et un homme armé d’un bâton, la tête entièrement recouverte d’un sac de cuir, c’est-à-dire aveuglé. Et c’est moi, dans mon habit de presque Arlequin, qui devais présider à l’affaire, en les tenant tous les deux en laisse, l’homme et le chien, et en veillant à ce qu’aucun des deux ne puisse prendre l’avantage, car il fallait que le sang des deux coule entièrement pour que le mort soit rassasié.

- Horrible.

- Oh, pas plus qu’Abou Ghraib, mais pas gai, c'est vrai. Comment je suis devenu Arlequin, seul l’esprit des humains… Cela dit, je ne suis pas fâché de m’être un jour retrouvé dans la Commedia dell’Arte. Avec Colombine… Cependant, quand vous verrez Arlequin représenté dans son célèbre costume, avec une hotte sur le dos, vous saurez que c’est ce qu’il a conservé de moi, transporteur et résurrecteur. Ce ne sont pas des petits enfants qu’il y a dans sa hotte, ni d’ailleurs dans les baquets du saloir, ce sont des âmes mortes ou pas encore nées, en forme de petits humains.

- Ce n’est pas pour dire, mais ils vous en ont fait voir !

- Oh, vous ne savez pas tout. Vous ne saurez jamais tout. Ils m’ont même transformé en colonne des fois. Les Ukrainiens, tiens, les Allemands et les Polonais. Ils m’ont sculpté sur les quatre côtés, en chasseur des âmes, avec un chien à mes pieds. J’étais leur dieu de la médecine, en plus des morts, et, chez eux, j’avais des tas de noms, qui se terminaient tous en vit.

- Le… ?

- Oui. Alors, vous comprendrez que plus rien ne m’étonne. Même qu’un imposteur veuille prendre ma place.

- Au fait, heu… Excellence… que doit-on faire de lui ?

- Ma foi… Écoutez… Un jour, au Ciel, Herr Otto von Bismarck m’a dit « Dieu a une Providence particulière pour les fous, les ivrognes et les États-Unis d’Amérique ». Il avait l’air de savoir de quoi il parlait… Ne pourriez-vous le mettre dans un avion pour l’Amérique ? Ils paraît qu'ils ont des églises, là-bas, qu’ils appellent « Grandes Surfaces ». Il pourrait y opérer sans que Dieu s’en formalise, puisque ce sont ses protégés… Il sera peut-être mon dernier avatar. Quel soulagement ce serait pour moi…

- Vendu ! Et… euh… Grand Saint, est-ce que… est-ce qu’on peut vous poser une question ?

- Posez, mon ami.

- C’est comment, le Paradis ?

- Plein de gens devenus inoffensifs. Hue, Cadichon !

 

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Brève

 

À propos des protégés de la Providence spéciale…

 

Il paraît qu’un jeu US débile, appelé «Assassin's Creed» ou quelque chose d’approchant, a pris pour thème la Révolution Française. Starring : Robespierre, of course.

Pourquoi ? Ils n’ont pas assez d’assassins chez eux ? Ils veulent une liste ?

Suffit de demander (les morts et les en activités mélangés ou séparés ?).

 

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Digne de la hotte de saint Nicolas

 

Ceux qui connaissent l’exceptionnelle Fanchon Daemers savent avec quel art consommé elle enchaîne, à du médiéval a capella, toutes sortes de musiciens raffinés de plusieurs époques. Qui ne l’a pas vue et entendue chanter les chansons d’UBU accompagnée en chœur par un parterre de pataphysiciens – car ils en savent toutes les paroles - n’a rien vu. Vous aurez compris que nous sommes des inconditionnels de la dame.

 

Depuis 1974 et le mythique « Pour en finir avec le travail », un vinyle produit par Jacques Le Glou qui nous avait offert un inoubliable recueil de « chansons du prolétariat révolutionnaire », on eut beau attendre un cd qui soit de la même trempe mais, à l’instar de sœur Anne, on ne vit rien venir pendant huit lustres. Réjouissons-nous, notre patience est aujourd’hui récompensée grâce à « Contre la résignation » dont nous gratifie l’inimitable Fanchon Daemers, pasionaria de la révolte. Une paire de chansons (La Makhnovstchina et La vie s’écoule) figurent d’ailleurs sur les deux disques. Rien n’est innocent dans cet album assez sublime, dans lequel Jules Jouy « le poète chourineur », Sébastien Faure (à l’initiative duquel on doit l’Encyclopédie anarchiste) ou Zo d’Axa, le splendide individualiste libertaire, voisinent avec Georges Moustaki et sa déclaration d’amour à la « révolution permanente » ou Raoul Vaneigem qui signe ici une Rengaine des résignés inédite qui fait grandement du bien par où elle passe. Je ne pourrais trop vous conseiller d’acquérir cette merveille et de l’écouter en boucle, peu d’enregistrements contemporains me semblant à ce point « nécessaires ». Tout au long de ces douze titres, les ailes rouges et noires de la sédition se déploient avec superbe, les insurrections du passé s’avérant éclairantes pour nous conforter dans la détermination d’être, et plus que jamais, résistants et subversifs. Pour se libérer mentalement de toutes les « pourritures » qui nous oppriment et prétendraient nous museler, à défaut de passer radicalement à l’acte… « Brûlez repaires de curés, nids de marchands, de policiers. Au vent qui sème la tempête, se récoltent les jours de fête. (…) Plus de dirigeants, plus d’État pour profiter de nos combats. »

André Stas, R.

 

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Nouveau disque (autoproduit) de Fanchon DAEMERS !

 

CONTRE LA RÉSIGNATION

CHANTS D'AMOUR ET DE RÉVOLTE

 

Avant-propos de Raoul VANEIGEM dans le livret : 

« PARFOIS TOUT COMMENCE PAR DES CHANSONS »

 

Prix 20 € (frais de port non inclus)

 

Pour commander :

chantlibre.asbl@gmail.com

Tel : 00 32 (0) 479 329 600

 

Saint-Nicolas est l’occasion rêvée de faire intelligemment plaisir à vous-mêmes et aux vôtres ! À vos Phynances, messeigneurs !

 

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Mis en ligne le 6 décembre 2014.

Demain : retour chez les humains offensifs.

 

 

 

 

 

23:41 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

01/12/2014

TAPROBANA A VEU LAPPIA

1. Basmalah-in-Boat-Shape-600x450.jpg

 

« Icelle moyenant, par la rétention des flotz aërez, sont les grosses orchades, les amples thalamèges, les fors guallions, les naufs chiliandres et myriandres de leurs stations enlevées et poussées à l’arbitre de leurs gouverneurs.

Icelle moyenant, sont les Nations, que Nature sembloit tenir absconces, imperméables et incongneues, à nous venues, nous à elles : chose que ne feroient les oyseaulx, quelque légièreté de pennaige qu’ils ayent et quelque liberté de nager en l’aër que leurs soit baillée par Nature. Taprobana a veu Lappia, Java a veu les mons Riphée ; Phebol voyra Thélème ; les Islandoys et Engronelands boyront Euphrates. Par elle Boréas a veu le manoir de Auster ; Eurus a visité Zéphire. De mode que les Intelligences célestes, les Dieux tant marins que terrestres en ont esté tous effrayez, voyans par l’usaige de cestuy benedict Pantagruelion les peuples arctiques en plein aspect des antarcticques, franchir la mer Athlanticque, passer les deux Tropicques, volter soubs la zone torride, mesurer tout le Zodiacque, s’esbattre soubs l’Æquinoxial, avoir l’un et l’aultre pôle en veue à fleur de leur orizon. » 

RABELAIS, TIERS LIVRE, Chapitre 51.

 

 

Prenant au mot S.S. François I et Vladimir Vladimirovitch,

soyons multipolaires et transversaux

 

*

Essayons de connaître ceux avec qui nous allons passer les siècles à venir s’il en reste, et donnons aujourd’hui la parole à un représentant de l’Islam (chi’ite) et à un juif israélien redevenu russe et converti à l’orthodoxie byzantine.



De Karbala à l’État Islamique

A propos du plus grand pèlerinage au monde, qui a lieu actuellement, et des raisons pour lesquelles vous n’en avez jamais entendu parler

Par Sayed Mahdi al-Modarresi

Traduction : http://www.sayed7asan.blogspot.fr

 

Ce n’est pas le Hajj musulman, ou la Kumbh Mela indou. Désigné comme le « Arbaeen » [le quarantième jour], c’est le plus grand rassemblement au monde et vous n’en avez probablement jamais entendu parler ! Non seulement cette congrégation dépasse-t-elle le nombre de visiteurs à la Mecque (par un facteur de cinq, en fait), mais elle est encore plus importante que la Kumbh Mela, puisque cette dernière n’est commémorée que tous les trois ans. En bref, Arbaeen éclipse tous les autres rallyes de la planète, atteignant les vingt millions de participants l’an dernier. Cela représente une proportion impressionnante de 60% de toute la population d’Irak, et leur nombre est en augmentation année après année.

 

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Procession des pèlerins en direction de Karbala

Surtout, Arbaeen est unique parce qu’il se déroule contre un arrière-fond de scènes géopolitiques chaotiques et dangereuses. Daech – alias « État islamique » – considère les chiites comme des ennemis mortels, si bien que rien n’exaspère le groupe terroriste plus que la vue des pèlerins chiites rassemblés pour leur plus grande démonstration de foi.

Il y a une autre particularité de Arbaeen. Bien que ce soit un exercice spirituel typiquement chiite, des sunnites, et même des chrétiens, des Yézidis, des Zoroastriens et des Sabéens prennent part à la fois au pèlerinage et au service des dévots. Cela est remarquable compte tenu de la nature exclusive des rituels religieux, et cela ne peut signifier qu’une chose : les peuples, indépendamment de leur couleur ou de leur croyance, considèrent Hussein comme un symbole universel de la liberté et de la compassion, sans frontières et méta-religieux.

La raison pour laquelle vous n’en ayez jamais entendu parler est probablement liée au fait que la presse s’intéresse plus aux tabloïds négatifs, sanglants et sensationnalistes qu’aux récits positifs et inspirants, surtout lorsqu’il s’agit de l’Islam. Si quelques centaines de manifestants opposés à l’immigration défilent dans les rues de Londres, ils feront les gros titres. Un même niveau de temps d’antenne est accordé à une marche en faveur de la démocratie à Hong Kong ou à un rassemblement anti-Poutine en Russie. Mais un rassemblement de vingt millions de personnes, s’élevant en défi manifeste contre la terreur et l’injustice, ne parvient pas même à apparaître sur le bandeau défilant au bas des chaînes d’informations télévisées ! Un embargo médiatique non officiel est imposé sur cet événement gigantesque, bien que cette histoire possède tous les éléments critiques d’un reportage à succès : les chiffres effarants, la signification politique, le message révolutionnaire, le contexte tendu, ainsi que l’originalité. Mais quand une telle histoire parvient à franchir la hache éditoriale des grands médias, elle crée une onde de choc et touche toutes les catégories de populations.

Parmi les innombrables personnes inspirées par cet événement, il y a un jeune homme australien que j’ai rencontré il y a plusieurs années, et qui s’était converti à l’Islam. Évidemment, personne ne prend à la légère une telle décision qui change notre vie, et en réponse à ma demande, il m’a informé que tout avait commencé en 2003. Un soir, alors qu’il regardait les informations, son attention a été attirée par des scènes de millions de personnes affluant vers une ville sainte appelée Karbala, et entonnant le nom d’un homme dont il n’avait jamais entendu parler : « Hussein ». Pour la première fois depuis des décennies, dans un événement télévisé à l’échelle mondiale, le monde a pu avoir un aperçu de la ferveur religieuse auparavant interdite en Irak.

Une fois le régime baas sunnite renversé, les téléspectateurs occidentaux étaient impatients de voir comment les Irakiens allaient répondre à une nouvelle ère libérée de la persécution dictatoriale. La « République de la peur » s’était écroulée et le génie s’était échappé de la bouteille de façon irréversible. Ce jeune homme se souvient de s’être alors demandé : « Où se trouve Karbala, et pourquoi tout le monde va dans cette direction ? Qui est donc ce Hussein qui pousse ainsi les gens à défier tous les obstacles et les probabilités [d’attentat] et à sortir pour pleurer sa mort quatorze siècles après qu’elle soit survenue ? »

Ce qu’il vit dans ce reportage de 60 secondes lui parut tout particulièrement émouvant car les images étaient telles qu’il n’en avait jamais vues. Un sentiment fervent de communauté transformait les pèlerins humains en limaille de fer, s’essaimant en une masse de plus en plus compacte à mesure qu’ils se rapprochaient de ce qui pourrait être décrit comme le champ magnétique irrésistible de Hussein. « Si vous voulez voir une religion vivante, qui respire, pleine de ferveur et de vitalité, venez à Karbala » conclut-il.

 

 

Comment un homme qui a été tué il y a 1334 ans pourrait-il être si vivant et avoir une présence si palpable aujourd’hui, au point de pousser des millions de personnes à soutenir sa cause, et à considérer son sort comme le leur ? Les gens sont peu susceptibles de se laisser entraîner dans un différend (surtout s’il a eu lieu dans des temps anciens), à moins d’avoir un intérêt personnel dans l’affaire. Mais d’un autre côté, si vous avez le sentiment qu’une personne s’est engagée dans un combat pour votre droit à la liberté, votre droit à être traité avec justice et votre droit à une vie digne, vous pourrez considérer que vous avez un intérêt direct dans sa cause, et ressentir de l’empathie avec elle au point où la conversion à ses croyances ne serait pas une possibilité très lointaine.

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Procession des pèlerins devant le mausolée de l'Imam Hussein à Karbala

 

La tragédie ultime

Hussein, le petit-fils du prophète Mohamed, est vénéré par les musulmans comme le « Prince des Martyrs ». Il a été tué à Karbala en un jour qui a été désigné comme ‘Achoura – le dixième jour du mois islamique de Muharram – car il refusait de prêter serment d’allégeance au calife corrompu et tyrannique, Yazid.

Avec sa famille et ses compagnons [72 personnes], il fut encerclé dans le désert par une armée de 30 000 hommes, assiégé jusqu’à ce qu’il manque cruellement de nourriture et d’eau, puis décapité de la manière la plus macabre, un récit épique et captivant rapporté sur les chaires chaque année depuis le jour où il a été tué. Leurs corps ont été mutilés. Dans les mots de l’historien anglais Edward Gibbon, « [Même] dans une époque et un climat lointains, la scène tragique de la mort de Hussein réveillera la sympathie du lecteur le plus froid. »

Les musulmans chiites ont depuis ce jour pleuré la mort de Hussein, en particulier durant le jour de ‘Achoura, puis, 40 jours plus tard, durant le Arbaeen. Quarante jours est la durée habituelle du deuil dans beaucoup de traditions musulmanes. Cette année, Arbaeen tombe le vendredi 12 Décembre [2014].

 

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Ce tableau magnifique est une fresque des derniers instants de la tragédie de Karbala, à la mort des derniers combattants. On y voit le deuil des rescapées de la famille de Hussein, après le massacre et la décapitation de tous leurs proches (dont des enfants et un nouveau-né, et l'Imam Hussein lui-même, atrocement mutilé) et juste avant leur captivité et leur marche forcée à Damas. Seules les femmes ont été épargnées, dont Zaynab, la sœur de Hussein, ainsi que le fils de Hussein, l’Imam Ali « Zayn al Abidine » (qui était gravement malade), le 4e Imam du chi’isme. Tous deux prononceront des discours fameux face au tyran Yazid, à Damas. Pour rappel, l'intervention du Hezbollah en Syrie avait initialement été cantonnée à la protection du mausolée de Zaynab à Damas, que les terroristes de l'État Islamique menaçaient de détruire, ce qui aurait pu entraîner une guerre sectaire sunnites-chiites.

 

Longue marche

J’ai voyagé à Karbala, mon propre foyer ancestral, afin de pouvoir découvrir par moi-même pourquoi cette ville est si enivrante. Ce que j’ai vu m’a prouvé que même l’angle le plus large de l’objectif de la meilleure caméra reste trop étroit pour capturer l’esprit de ce rassemblement tumultueux, mais paisible.

Une avalanche d’hommes, de femmes et d’enfants, mais plus visiblement de femmes voilées de noir, remplit l’œil d’un bout de l’horizon à l’autre. Les foules étaient tellement énormes qu’elles causaient un encombrement sur des centaines de kilomètres.

Les 500 kilomètres de distance entre la ville portuaire méridionale de Bassora et Karbala constituent déjà un long voyage en voiture, mais c’est un périple incroyablement difficile à pied. Il faut deux semaines complètes aux pèlerins pour réaliser ce parcours. Des gens de tous les groupes d’âge crapahutent sous le soleil brûlant pendant la journée, et dans un froid glacial durant la nuit. Ils voyagent à travers un terrain accidenté, sur des routes inégales, à travers des bastions terroristes et des marais dangereux, et sans même l’équipement de voyage ou les commodités les plus élémentaires, les pèlerins emportant peu de choses à part leur amour ardent pour « le Maître » Hussein. Drapeaux et bannières leur rappellent, à eux et au monde entier, l’objet de leur voyage :

Ô mon âme, tu es sans valeur après Hussein.

Ma vie et ma mort sont une seule et même chose,
S’ils me prennent pour un fou, peu importe !

Ce message reprend des vers récités par Abbas, le demi-frère de Hussein et son fidèle lieutenant – également tué durant la bataille de Karbala* en l’an 680 de notre ère –, alors qu’il essayait d’aller chercher de l’eau pour ses neveux et nièces qui souffraient terriblement de la soif. Les conditions de sécurité actuelles étant dans l’état catastrophique qui fait de l’Irak le premier titre des informations dans le monde, personne ne doute que cette affirmation est authentique dans toutes les significations.

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Un « mawkeb » sur le chemin de la procession (ici, servant du thé aux pèlerins)


Déjeuner gratuit… et même dîner et petit déjeuner !

Une des parties du pèlerinage qui laissera chaque visiteur perplexe est la vue de milliers de tentes avec des cuisines de fortune mises en place par les villageois qui avoisinent le parcours des pèlerins. Les tentes (appelées « mawkeb ») sont des lieux où les pèlerins reçoivent pratiquement tout ce dont ils ont besoin. Repas chauds, espaces pour se reposer, appels internationaux gratuits pour rassurer des parents anxieux, couches pour bébés, etc., pratiquement tous les équipements dont peuvent avoir besoin les pèlerins sont fournis gratuitement. De fait, les pèlerins n’ont pas besoin de transporter quoi que ce soit sur ce parcours de 500 kilomètres, sauf les vêtements qu’ils portent.

Plus intrigante est la façon dont les pèlerins sont invités à manger et à boire. Les personnes qui organisent les « mawkeb » interceptent les pèlerins sur leur chemin et les prient instamment d’accepter leurs offres, qui incluent souvent une suite complète de services dignes de rois : on vous propose d’abord un massage des pieds, puis on vous offre un délicieux repas chaud, et vous êtes invités à vous reposer tandis que vos vêtements sont lavés et repassés, puis vous sont restitués après votre sieste. Tout cela gratuitement, bien entendu.

À titre de comparaison, considérez ceci : à la suite du tremblement de terre en Haïti, et avec la sympathie et le soutien du monde entier, le Programme alimentaire mondial des Nations Unies a annoncé la livraison d’un demi-million de repas au plus haut degré de ses efforts de secours. L’armée des États-Unis a lancé l’opération Réponse unifiée, réunissant les ressources massives de divers organismes fédéraux et annonçant que dans les cinq mois suivants la catastrophe humanitaire, 4,9 millions de repas avaient été livrés aux Haïtiens. Maintenant, comparez cela avec plus de 50 millions de repas par jour pendant Arbaeen, ce qui équivaut à environ 700 millions de repas pour la durée du pèlerinage, le tout financé non pas par l’Organisation des Nations Unies ou des organisations caritatives internationales, mais par des travailleurs et des agriculteurs pauvres qui se serrent la ceinture pour pouvoir nourrir les pèlerins et peuvent économiser durant toute l’année afin que les besoins des visiteurs soient satisfaits. Tout, y compris la sécurité, est assuré principalement par des volontaires, dont les combattants ont un œil sur Daech et un autre sur la protection du parcours des pèlerins. « Pour savoir ce que l’Islam enseigne, dit un organisateur de mawkeb, ne regardez pas les actions de quelques centaines de terroristes barbares, mais les sacrifices altruistes dont font preuve des millions de pèlerins pour Arbaeen. »

De fait, Arbaeen devrait être répertorié dans le Livre Guinness des records dans plusieurs catégories : le plus grand rassemblement annuel, la plus longue table à manger en continu, le plus grand nombre de personnes nourries gratuitement, le plus grand groupe de bénévoles participant à un seul événement, le tout sous la menace imminente des attentats-suicides.

 

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Un « mawkeb » sur le chemin de la procession (ici, servant de la nourriture aux pèlerins)

Dévotion inégalée

Le seul fait de contempler ces multitudes est à couper le souffle. Ce qui rend cette scène plus spectaculaire encore est que tandis que les conditions de sécurité se détériorent, de plus en plus de personnes sont prêtes à défier les menaces terroristes et à participer à cette marche en guise de protestation. Ainsi, le pèlerinage n’est pas un simple exercice religieux, mais une affirmation courageuse de résistance. Des vidéos mises en ligne montrent des kamikazes se faire exploser au milieu des pèlerins, avec pour seule conséquence des foules qui se font toujours plus nombreuses, et chantent à l’unisson :

S’ils nous coupent les jambes et les mains,
Nous ramperons jusques aux terres saintes !

Les horribles attentats à la bombe qui se produisent toute l’année, en ciblant principalement des pèlerins chiites et en prenant d’innombrables vies, illustrent les dangers auxquels sont confrontés les chiites vivant en Irak, et l’insécurité qui continue de gangréner le pays. Pourtant, la menace imminente de mort ne semble pas dissuader les gens – jeunes et vieux, Irakiens et étrangers – d’entreprendre le voyage dangereux vers la ville sainte.

Il n’est pas facile pour un étranger de comprendre ce qui inspire les pèlerins. On voit des femmes transportant des enfants dans leurs bras, des vieillards en fauteuil roulant, des gens sur des béquilles, et des personnes âgées aveugles tenant des bâtons de marche. J’ai rencontré un père qui avait parcouru tout le chemin depuis Bassora avec son garçon handicapé. Cet enfant de 12 ans avait une paralysie cérébrale et ne pouvait pas marcher sans aide. Ainsi, durant une partie de la marche, le père avait placé les pieds du garçon sur les siens et marchait avec lui en le tenant par les aisselles. C’est le genre d’histoire à partir desquelles des films oscarisés sont réalisés, mais il semble que Hollywood soit plus intéressé par les héros de comics que par ceux de la vie réelle dont les super-pouvoirs sont le courage et le dévouement.

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Un fidèle handicapé sur le chemin du pèlerinage

 

Le Dôme d’or de Hussein

Les visiteurs du sanctuaire de Hussein et de son frère Abbas ne sont pas motivées par la seule émotion. Ils pleurent au souvenir de sa mort atroce, et, ce faisant, réaffirment leur engagement en faveur de ses idéaux.

La première chose que les pèlerins font après avoir atteint son sanctuaire est de réciter la Ziyara, un texte sacré qui rappelle le statut de Hussein. Ils commencent cette récitation en appelant Hussein l’ « héritier » d’Adam, de Noé, d’Abraham, de Moïse et de Jésus. Il y a quelque chose de profond dans cette proclamation. Elle montre que le message de Hussein, un message de vérité, de justice et d’amour pour l’opprimé, est considéré comme une extension inséparable de tous les prophètes divinement nommés.

Les gens ne vont pas à Karbala pour s’émerveiller devant le paysage de la ville – luxuriant de palmiers-dattiers –, pour admirer la beauté architecturale du mausolée, pour faire des achats, se divertir, ou visiter des sites historiques anciens. Ils y vont pour pleurer. Pour faire leur deuil et ressentir l’aura angélique de Hussein. Ils entrent dans le sanctuaire sacré en pleurant et en se lamentant sur le plus grand acte de sacrifice de l’histoire.

 

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Fidèles autour du tombeau de l'Imam Hussein, à l'intérieur du mausolée


C’est comme si chaque individu avait établi une relation personnelle avec cet homme qu’il n’a jamais vu. Ils lui parlent et l’appellent par son nom ; ils saisissent les cloisons de son tombeau ; ils embrassent le sol conduisant au sanctuaire ; ils touchent ses murs et ses portes de la même manière qu’on touche le visage d’un ami perdu depuis longtemps. C’est une vision pittoresque aux proportions épiques. Ce qui motive ces gens est quelque chose qui nécessite une compréhension de la nature et du statut de l’Imam Hussein et de la relation spirituelle que ceux qui ont appris à le connaître ont développée avec sa légende vivante.

Si le monde comprenait Hussein, son message et son sacrifice, il commencerait à comprendre les racines anciennes de Daech [l’Etat Islamique] et son credo de mort et de destruction. C’est il y a des siècles, à Karbala, que l’humanité a assisté à la genèse de monstruosités insensées, incarnées dans les assassins de Hussein. Ce fut le combat des ténèbres les plus obscures contre la lumière brillante et absolue, de l’exhibition de vice contre l’archétype de vertu, ce qui explique la puissance du spectre de Hussein aujourd’hui. Sa présence est primordialement tissée dans toutes les facettes de la vie des pèlerins. Sa légende encourage, inspire, et se fait le champion du changement pour un monde meilleur, et aucune black-out médiatique ne pourra éteindre sa lumière.

« Qui est donc ce Hussein ? » Pour des centaines de millions de ses partisans, une question si profonde, qui peut inciter les gens à renoncer à leur religion pour une autre, ne peut recevoir de réponse qu’après un pèlerinage à pied au sanctuaire de Hussein.

 

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Le « Dôme d'or », mausolée de l'Imam Hussein

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* Il y a eu, en fait, deux batailles de Karbala : celle de 680, que commémorent les Chiites, au cours de laquelle l’imam Hussein, petit-fils du Prophète, a trouvé la mort, et celle de 2003, qui a opposé les forces de la « Coalition » (USA & C°) aux forces de défense irakiennes (principalement composées de Fedayin), qui s’est déroulée du 31 mars au 6 avril et a précédé la prise de Bagdad. [NdGO].

Voir également :

Discours de Sayed Hassan Nasrallah durant la cérémonie commémorant le 40e jour après ‘Ashura (03/01/2013)

On peut consulter (en anglais) : Histoire de la tragédie de Karbala

Et : Une « latmiya », commémoration type du martyre de Hussein chez les chi'ites (persan)

 

*

 

Hassan Nasrallah : L'État Islamique est la plus grande distorsion de l'Islam dans l'Histoire (VOSTFR)


Voir également :

Discours de Sayed Hassan Nasrallah durant la cérémonie commémorant le 40e jour après ‘Ashura (03/01/2013)

 

*

Vous souvenez-vous de l’article d’Israël Shamir, intitulé « Août 14 », que nous vous avions signalé le 3 septembre ?  (C’est ici tout à la fin. )

Eh bien, il y avait une suite et nous l’avons ratée ! Il n’est jamais trop tard pour bien faire. D’ailleurs, le propre des articles de Shamir, c’est qu’ils vieillissent comme le bon vin, peu importe quand on les boit. Le voici donc :

 

Août 14 – (Deuxième partie)

par Israël Adam Shamir – Septembre 2014

 

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« La Syrie et l’Ukraine sont deux champs de bataille en perspective...»

 

Les raisons du cessez-le-feu

La phase aigüe de la crise ukrainienne est passée à partir de la signature du cessez-le-feu de Minsk. On ne saurait prédire combien de temps il va être effectif, et s’il va évoluer vers une paix stable; mais déjà cette pause offre une occasion de revenir sur les politiques et stratégies des deux côtés. La première partie de cet essai traitait de la crise ukrainienne jusqu’à l’incident du Boeing. J’écrivais que les résultats obtenus par les rebelles étaient bien ternes et je concluais que « sans engagement russe franc, un mouvement séparatiste en Novorussie était voué à l’échec. »

Après la catastrophe aérienne, les Russes ont fait de la paix en Ukraine leur priorité. Paradoxalement, ceci exigeait un engagement plus grand de la part des Russes. Depuis le début, le Département d’État a eu beau prétendre le contraire, Poutine ne voulait pas la guerre en Ukraine, et encore moins contre l’Ukraine. Il aurait préféré que l‘Ukraine reste neutre et amicale. L’intervention n’était pas prévue au menu, de son point de vue, lorsque les US ont entrepris d’attaquer la Russie par le biais de l’Ukraine, ou du moins, de renforcer leur emprise sur l’Europe en utilisant l’épouvantail russe. Et Poutine a continué à traîner des pieds, en espérant que les choses s’arrangeraient d’elles-mêmes.

Mais il avait mal fait son calcul. Il n’avait pas compté avec les ardeurs belliqueuses de Porochenko, sur la disposition du nouveau gouverneur de Kiev pour infliger de grands carnages aux civils et pour y sacrifier sa propre armée. C’était la surprise, après la transition pacifique qui avait eu lieu en Crimée, car Poutine avait des raisons d’espérer que Kiev écouterait les revendications du Donbass. Poutine ne pouvait pas abandonner le Donbass en flammes et oublier toute l’affaire.
Un million de réfugiés sont déjà passés d’Ukraine en Russie; la poursuite de la guerre de Kiev au Donbass aurait pu provoquer un afflux de réfugiés de l’ordre de cinq millions, trop pour que la Russie puisse les absorber.

Poutine était prêt à négocier avec Porochenko et à s’entendre sur des bases pacifiques; mais Porochenko a refusé. Le soutien aux rebelles du Donbass, de basse intensité, ne suffisait pas pour changer les règles du jeu et pour forcer Porochenko à négocier. Cela exigeait une victoire limitée, au prix d’un relatif engagement russe.
Mais cet engagement a suffi pour modifier rapidement la situation. Devant sa défaite dans la ville portuaire de Marioupol, Kiev a accepté les propositions de Poutine. L’engagement pouvait-il aller jusqu’à l’invasion ? Je n’ai pas accès aux secrets d’État, mais je vais partager avec vous ce que j’ai entendu dire, vu et compris.
Premièrement, comparons la Russie au Vietnam d’il y a cinquante ans.

• Le Vietnam était divisé entre le Sud et le Nord, par l’œuvre de l’Occident, de même que l’URSS a été divisée entre Ukraine et Russie par l’Occident.

• Le Nord Vietnam est devenu indépendant, tout comme la Russie.

• Le Sud Vietnam est resté sous occupation, et l’Ukraine est restée sous occupation occidentale.

• Les habitants du Sud Vietnam se sont dressés contre leur gouvernement mis en place par les USA, et le Vietnam du Nord a soutenu leur lutte.

• Les USA ont présenté la guerre comme une « agression par le Nord Vietnam », mais le Nord et le Sud ne constituaient pas deux États indépendants; il s’agissait d’un seul État, artificiellement scindé par l’Occident.

• De la même façon, les USA présentent maintenant la guerre en Ukraine en termes d’« intervention russe » mais ni la Russie ni l’Ukraine ne constituent deux pays pleinement indépendants; ce sont plutôt deux moitiés d’un seul pays, au regard des Russes comme des Ukrainiens. De leur point de vue, les habitants de l’Ukraine se sont soulevés contre le gouvernement mis en place par les USA, et la Russie indépendante a été forcée de soutenir leur combat.

• Les gens de ma génération se souviennent que les USA ont tué des millions de Vietnamiens, ont bombardé leurs villes et saccagé leur terre sous la bannière de la « résistance à l’agression du Nord Vietnam », mais cela s’est terminé par la réunification du Vietnam. Porochenko est le Ngo Dinh diem de l’Ukraine, Poutine est un improbable Ho Chi Minh de la Russie.

L’engagement russe a consisté tout d’abord à équiper et à entraîner des forces de Novorussie de la même façon que les USA ont entraîné les rebelles syriens en Jordanie, et ensuite il a été permis à certains officiers russes de quitter leur poste pour rejoindre les forces rebelles sur la base du volontariat. Les unités rebelles, entraînées et équipées par la Russie, renforcées par quelques officiers russes, n’étaient pas capables de faire autant de dégâts qu’une armée régulière; leur enthousiasme remplaçait le manque de savoir-faire. Le régime de Kiev a estimé l’ensemble de la présence militaire russe en Ukraine à un millier de personnes; quantité négligeable en comparaison des 50.000 hommes de troupe ukrainiens et des 30.000 rebelles en armes, mais ce sont eux qui ont fait la différence. Encore plus important : le commandement stratégique et le renseignement, fournis par des stratèges à la retraite de l’État-major russe.

Des gens présents sur le terrain m’ont dit que le chef militaire en Novorussie, le colonel Strelkov (dont j’ai parlé dans la première partie de cet article) n’avait pas d’expérience du commandement dans des opérations à grande échelle, et que malgré son courage personnel il n’a pas pu mener à la victoire une force de 30.000 hommes. Apparemment, on lui a demandé de laisser le commandement à des professionnels plus expérimentés. Ce sont eux qui ont rapidement amélioré la situation en stabilisant le lien entre la Russie et l’enclave tenue par les rebelles. L’armée de Kiev a été chassée des villes de Donetsk et de Lougansk.

Une force rebelle supplémentaire a franchi la vieille frontière entre Russie et Ukraine, s’enfonçant loin au sud de Donetsk et tout près de Marioupol, importante ville portuaire sur la mer d’Azov. La vitesse éclair de l’attaque de Marioupol a modifié l’équilibre sur le terrain. Après cela les rebelles ont pu avancer vers Melitopol, et viser même Kakhovka, site de batailles féroces lors de la guerre civile en 1919. S’ils devaient prendre Kakhova, ils pourraient parfaitement sécuriser toute la Novorussie ou même reprendre Kiev. Ces développements ont prouvé à Porochenko qu’il avait besoin d’un cessez-le-feu. Il a accepté la formule de Minsk et l’armistice s’est mis en place. Les rebelles étaient outrés par l’armistice, parce qu’ils ont eu l’impression qu’on leur volait la victoire, mais ils ont été convaincus par les Russes qu’il valait mieux préserver le Donbass.

 

Les sanctions

Pour le principal antagoniste de la Russie, les USA, le cessez-le-feu était un recul mineur. Washington aurait préféré que les Russes de Russie et d’Ukraine s’entretuent, mais il fallait tenir compte de la faiblesse des forces de Kiev. En 1991, lors de l’implosion de l’URSS, l’Ukraine avait hérité d’une armée bien mieux équipée et plus forte que celle de la Russie, mais vingt ans de détournements en ont fait un organe affaibli. Lorsque l’armée de Kiev aura été vitaminée par les mercenaires occidentaux et par les soldats de l’Otan, la guerre pourra toujours se rallumer, à moins qu’un règlement politique intervienne d’ici là.

Pendant ce temps-là, les USA ont appliqué plusieurs mesures de guerre économique contre la Russie. Le terme de sanctions nous égare. Des sanctions, à proprement parler, ce sont des actes d’une autorité légitime envers ses sujets; ainsi les sanctions du Conseil de Sécurité. Mais les mesures des USA et de l’UE contre la Russie ne sont que des actes de guerre contre la Russie, menés par le biais économique

Certaines « sanctions » visaient les plus puissants des Russes de l’entourage de Poutine. L’idée était d’amener ces hommes puissants à comploter et à se débarrasser du ce président populaire. Ce cercle de personnalités sanctionnées a ensuite été élargi jusqu’à inclure de nombreux parlementaires et hommes d’affaires, tandis que les Russes ordinaires prenaient les sanctions à la légère, se réjouissant même des désagréments qu’elles causent aux richards de ce pays. Poutine a plaisanté, soulignant que les interdictions de voyager, contre des législateurs au sommet, leur laisseraient plus de temps pour s’occuper de leurs administrés.

D’autres sanctions visaient l’économie russe : les banques, le crédit ont été touchés; les alliés des USA se sont vu interdire de transférer leur technologie de pointe vers la Russie. Les Russes sont habitués à ce traitement : en fait, à l’époque soviétique, cela s’appelait le CoCom (le comité de coordination pour le contrôle multilatéral des exportations), un embargo sur l’approvisionnement en technologie de pointe pour les pays socialistes. C’était un obstacle puissant à leur développement; si d’autres pays pouvaient acheter de la technologie de pointe ailleurs, par exemple au Japon, les Russes et les Chinois devaient la détourner ou la réinventer. Le CoCom est l’une des raisons pour lesquelles les soviétiques ont pris du retard, après la Deuxième Guerre mondiale, en comparaison des années 1930, quand les soviétiques pouvaient acquérir la technologie la plus pointue de l’époque, ce qu’ils n’ont pas manqué de faire. Apparemment, Obama a ressuscité le CoCom; et c’est là la menace la plus sérieuse contre la Russie jusqu’à maintenant.

Tout cela aura un effet puissant, de différentes manières, non seulement quant aux bénéfices pour la Russie mais aussi au niveau de leur façon de penser. Après 1991, la Russie a bradé plusieurs de ses propres industries, en particulier en matière d’aviation, et s’est mise à acheter des Boeings ou des Airbus. Maintenant, il va falloir qu’ils fabriquent leurs propres avions. La Russie est pleinement intégrée au système bancaire occidental et a placé des milliards en titres US. La Russie a utilisé ses bénéfices pétroliers pour acheter du fromage de Hollande, des pommes polonaises, du vin italien, tout en négligeant sa propre production d’aliments. Sous les sanctions occidentales, les Russes vont probablement renoncer à bien des actions de coopération internationale, et commencer ou recommencer à développer leurs propres industries et agriculture. Cela coûtera cher, les projets sociaux en souffriront. La prospérité des dix dernières années pourrait bien s’évanouir

La Russie a appliqué des contre-sanctions et l’a fait avec modération. Elle a cessé d’importer des aliments des pays qui la sanctionnent, ce qui fait pression sur les producteurs agricoles européens. Cette mesure pourrait avoir du poids en Europe. En France, pour la première fois, cela peut amener Mme Le Pen, du Front national, à l’Élysée, dans la mesure où les deux partis officiels sont également liés aux USA. La Finlande, la Slovaquie, la Grèce vont soupeser la possibilité de quitter l’UE aussi. En Russie, la classe pro-occidentale, toute clinquante et caquetante, a été absolument scandalisée de la disparition des huîtres et du parmesan; les prix alimentaires ont grimpé partout, mais graduellement.


Les sanctions après le cessez-le-feu

Les Russes ont été sidérés par la réponse occidentale, qui a consisté à élargir encore les sanctions, malgré le cessez-le-feu en Ukraine. Apparemment, ils pensaient et espéraient que la coexistence amicale antérieure avec les USA allait reprendre dès qu’ils lâcheraient le fardeau de la Novorussie. Les élites au pouvoir en Russie étaient prêtes à accepter leurs lourdes pertes stratégiques en Ukraine et à vivre avec. Mais c’était compter sans les USA. Parce que Washington exigeait encore plus de sanctions.

Lentement, ce qui qui transpire, c’est que pour l’administration US, la crise ukrainienne ne constituait guère qu’une explication plausible et un prétexte pour attaquer la Russie. Pour se trouver à couvert, Obama a ouvert le Second Front contre la Russie au Moyen Orient; ostensiblement, contre la chimère du Califat, mais en fait avec un tout autre objectif.

L’ISIS (ou ISIL, IS, Daish ou Califat) est un projet de néo-colonisation de la Syrie et de l’Irak. La technique nous est familière : les Anglo-américains créent un démon, le nourrissent jusqu’à ce qu’il atteigne son plein épanouissement, puis le détruisent et s’emparent du territoire. Ils avaient créé Hitler, ils l’ont soutenu, pour ensuite le démoniser et l’ont fait démolir par l’intermédiaire des Russes*. L’Allemagne reste un pays occupé jusqu’à aujourd’hui. Al-Qaida a été créé dans les années 1980 pour combattre les Russes en Afghanistan, puis a été utilisé pour créer le casus belli en 2001. Et l’Afghanistan est toujours occupé. L’ISIS a été mis en place pour combattre les Russes en Syrie, et maintenant, ils s’en servent pour bombarder l’Irak et la Syrie. Au final, les USA vont contrôler et occuper tout le Croissant Fertile, avec Israël comme pièce maîtresse. Certaines personnes tournées vers la religion pourront y voir l’accomplissement de la prophétie du Grand Israël du Nil jusqu’à l’Euphrate.

Les Russes, comme les gens du Moyen Orient, ne croient pas à l’histoire officielle du sauvetage d’un monde menacé par l’ISIS. Ils se rappellent que, tout récemment encore, l’ISIS était censé être une force modérée qui se battait en Syrie pour la démocratie, contre un tyran sanguinaire. Ils pensent que les USA utilisent leur joujou monstrueux pour briser l’Irak, créer un Kurdistan « indépendant », bombarder la Syrie, chasser Bachar al Assad du pouvoir et dérouler un nouvel oléoduc depuis le Qatar via le Kurdistan et la Syrie, jusqu’en Turquie et en Europe, rejetant la Russie hors du marché du gaz européen, de façon à assurer la chute des revenus russes et la fin des liaisons dangereuses entre Européens et Russes.

Les Russes n’aiment pas plus les extrémistes islamiques takfiristes que quiconque, de sorte qu’ils ont été surpris que dans l’esprit des mandarins US, il y ait une connexion entre ISIS et Russie. Robert Whitcomb, éditorialiste du Wall Street Journal dit dans un essai intitulé « Quelques vœux pieux à propos de Poutine et de l’État islamique » que tous deux sont en quelque sorte semblables dans leur pure perversité. « Nous pourrions sourire devant ces fresques de la Renaissance où de petits diables s’agitent. Nous ne voulons pas admettre qu’il y ait du diabolique dans notre univers. Mais si on regarde du côté de l’État islamique et du régime de Poutine, on réalise qu’en 1500 ces gens-là mijotaient déjà quelque chose » (vous ne serez pas étonnés d’apprendre que Whitcomb déteste l’Islam et adore Israël, n’est-ce-pas ?)

Anne-Marie Slaughter, ancien membre du Département d’État et professeur à Princeton, a appelé à l’intervention en Syrie pour donner aux Russes une leçon : « La solution à la crise en Ukraine se trouve en partie en Syrie. C’est la reculade d’Obama sur la question du lancement de missiles sur la Syrie, en août de l’année dernière, qui a donné des ailes à Poutine pour annexer la Crimée. Il est temps de réorienter les calculs de Poutine, et la Syrie est le lieu indiqué pour cela. Une frappe US contre le gouvernement syrien, maintenant, modifierait la dynamique tout entière. Après la frappe US, France, et Grande Bretagne demanderaient au Conseil de Sécurité un accord rétrospectif pour la décision prise, comme ils l’avaient fait pour le l’intervention de l’Otan au Kosovo en 1999. Et, ce qui est aussi important, les tirs US en Syrie résonneront puissamment en Russie »**.

En Russie, il y a quelques voix pour appeler au soutien des frappes US en Syrie. D’importants politiciens et parlementaires proposent de refaire le coup de 2001, quand les Russes ont soutenu la guerre US contre le terrorisme, malgré des conséquences fâcheuses. (Rappel : depuis 2001, l’Afghanistan est occupé par les USA et le trafic de drogues en direction de la Russie et de l’Europe s’est trouvé multiplié par vingt). En fait, il y a beaucoup de politiciens pro-occidentaux au pouvoir en Russie, et particulièrement dans les médias russes. Jadis, l’Occident avait la liberté d’expression, tandis que la Russie soviétique parlait d’une seule voix. Maintenant, les choses se sont inversées : la Russie jouit du pluralisme des points de vue et de la liberté d’expression, tandis qu’à l’Ouest, les points de vue alternatifs n’existent que dans les marges du discours public.

Pourquoi les USA veulent-ils tellement soumettre la Russie, alors que la Russie n’a pas d’ambitions disproportionnées et qu’elle est généralement accommodante face aux exigences US ? Les USA, c’est quelque chose de spécial, car ces héritiers de l’empire britannique guidés par l’esprit juif sont le seul pays qui ait jamais été mu par le désir unique, ruineux et pesant de commander l’ensemble de la planète Terre. Ils envisagent toute force indépendante dans l’univers comme un défi intolérable. Ils pensent que la Russie, avec ses armes nucléaires et sa population éduquée, peut devenir trop forte et désobéissante. La Russie est un mauvais exemple pour l’Europe, le Japon, la Chine, l’Inde aussi, car ces pays pourraient basculer vers l’indépendance. La Russie, avec son pétrole et son gaz, peut miner le statut du dollar en tant que monnaie internationale. Les armes russes pourraient protéger l’Iran et la Syrie de l’agressivité américaine.

Pour toutes ces raisons, une guerre entre les USA et ses relais contre la Russie semble très probable. La Syrie et l’Ukraine sont deux champs de bataille en perspective, où l’affrontement des volontés précède la bataille d’acier. La guerre peut être conventionnelle ou nucléaire, régionale ou à l’échelle mondiale. L’enjeu, c’est la domination globale des USA sur tous les plans. Nombreux sont les Russes qui préfèreront une guerre à ce projet sinistre.

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* Nous pensons qu’ils ne l’ont démonisé que lorsqu’il a été irrémédiablement battu par l’Union Soviétique, afin de pouvoir intervenir sur le terrain et arrêter la marche de l’Armée Rouge, à laquelle rien ne se serait opposé jusqu’au mur de l’Atlantique. La preuve en est que Winston Churchill a voulu attaquer l’URSS aussitôt le Reich vaincu. [NdGO]

** Il a bonne mine, Raimondo, avec ses « trois mégères de l’Apocalypse ». Elles sont au moins douze. ! [ NdGO]

Les passages soulignés le sont par nous.

Traduction: Maria Poumier - http://www.plumenclume.net/

Contact: adam@israelshamir.net

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AlQalam – 2004 – 416 pages

Préface de Silvia Cattori

 

Pour plus d’informations :

http://www.israelshamir.net/French/Fr12.htm

http://www.israelshamir.net/French/Fr14.htm

 

 

 

 

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Booksurge – éd. illustrée – 2008

493 pages

 

 

 

 

 

 

 

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Addendum

Encore un qu’on avait sauté. Sans rapport avec religions ou philosophies. Il s’agit de technologie. Mais de technologie chez les ayatollahs…

Vous vous souvenez du drone US supersophistiqué descendu et capturé intact par les Iraniens ? Suite de l’histoire :

 

Ingénierie Aéronautique Iranienne : L’Exploit !

par Georges Stanechy – À contre-courant

18 novembre 2014

[ N.B. : Texte publié le 15 novembre 2014, sur le Blog : Iran : Analyses et Perspectives ]

« D’un point de vue du secret, c’est comme si on avait fait tomber une Ferrari dans une culture technologique du char à bœuf »… Métaphore méprisante de Richard Aboulafia, analyste au Teal Group (expertise en aéronautique et spatial),(1).

Emblématique de  l'arrogance indécrottable des responsables US et de leurs « experts militaires ». Face à la magistrale opération de contrôle, le 4 décembre 2011, par la Division « Guerre Electronique » des forces armées Iraniennes de leur drone le plus sophitiqué : le RQ-170 Sentinel.

L’appareil avait pénétré l’espace aérien Iranien, se croyant indétectable pour l’avoir effectué précédemment à plusieurs reprises, sur une profondeur de 225 km au nord-est du pays. Survolant Kāshmar, capitale de la province de Razavi Khorasan, à 926 km de Téhéran.

Nuance de taille : la « Ferrari » n'est pas tombée du ciel...

Les Iraniens s'en sont emparés !...

 

13. Drone Iran.JPG

Lire la suite…

 

Source : http://stanechy.over-blog.com/2014/11/ingenierie-aeronautique-iranienne-l-exploit.html

 

 

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Le pape a parlé d’esclaves en Europe ?

Le Home Office confirme : 13.000 en Angleterre

(Les brèves de RT sont en  anglais)

14. UK modern slavery.jpg

L’an dernier, on les avait estimés à 2744, dont 600 enfants. Mais on était loin de compte. Cette année, le chiffre a quadruplé.

Sources : Forces de police et œuvres charitables.

http://rt.com/uk/209939-uk-modern-slavery-statistics/

 

15. marriage-scandal.si.jpg

Une Slovaque de 20 ans, enceinte, vendue par un simulacre de mariage. La police de Manchester arrête dix hommes et deux femmes.

http://rt.com/uk/205123-trafficking-abortion-marriage-scandal/

 

16. human-trafficking-uk-report2.si.jpg

Marqués comme du bétail – Le rapport fait état de « hordes » de victimes, y compris des enfants, vendues au Royaume Uni.

http://rt.com/uk/191864-human-trafficking-uk-report/

 

00. doctor.si.jpg

Vingt-deux ans de prison à un médecin de Cambridge, pour avoir abusé sexuellement de 18 de ses petits patients atteints de cancer. 

http://rt.com/uk/210399-pedophile-doctor-jailed-abuse/

 

 

Pourtant Dutroux-prédateur-isolé, est derrière les barreaux.

 

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Dernière minute :

Thierry Meyssan sur le limogeage de Chuck Hagel

« ... En premier lieu, il a coupé bien des passerelles entre les Forces US et Tsahal. Puis, il a procédé à de colossales coupes budgétaires, sauf dans le domaine nucléaire. Durant son mandat, il n’a cessé d’être attaqué par les pro-Israéliens, les néo-conservateurs et les organisations gays (financées par les précédents)... »

Obama a-t-il encore une politique militaire ?

http://www.voltairenet.org/article186084.html

 

 

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Mis en ligne le 1er décembre 2014.

 

 

 

 

17:48 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

28/11/2014

DES NOUVELLES DE LA FIN DU MONDE

1. Titanic-Cameron.JPG

Des nouvelles de la fin du monde

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« Ils combattront la Russie jusqu’au dernier Ukrainien »

Le Saker

Projet Ukraine bouclé

Par Babeuf79 – Slavyangrad.org24 novembre 2014

 

2. Project 1.jpg

 

Poutine a quitté le sommet du G20 sans attendre la fin du programme. Il est certain que le Président de Russie avait le droit de dormir à son arrivée à Moscou, surtout si « du travail l’attendait lundi ».

Il est possible que Poutine soit incapable de dormir dans un avion, qui met huit heures à atteindre notre Extrême-Orient, et encore huit heures de là à Moscou. Il est difficilement croyable que l’avion du dirigeant d’une super-puissance ne soit pas équipé d’une chambre à coucher : ce genre d’option se trouve dans n’importe quel jet d’affaires modèle courant. Pour les gens qui passent une grande partie de leur vie en l’air (souvent pendant des heures d’affilée) et qui traversent des fuseaux horaires, ce genre d’équipement n’est pas un luxe mais une nécessité. Et il est impossible de supposer que le Ministère des Affaires étrangères et le Chef du protocole ne l’aient pas informé à l’avance du programme total et détaillé du Sommet.

Par conséquent, Poutine savait très bien quand le Sommet devait se terminer. Dans des occasions de ce genre, on reste jusqu’à la fin. Il n’est pas admissible que les hôtes préparent, planifient, et coordonnent l’événement et que les invités s’en aillent simplement quand ils en ont envie. Et cela, d’autant qu’événements culturels et dîners sont également utilisés pour servir aux négociations.

Ceci revient à dire que le Président russe a délibérément et ostensiblement quitté le Sommet, sans même se donner la peine de donner une explication polie de ses actes. On aurait, après tout, pu dire qu’il était malade, mais le désir de dormir après seize heures de vol était une explication insultante pour les Australiens, et l’insulte a été délibérée.

Qu’est-ce qui a causé cette réaction de Vladimir Vladimirovitch ? Même si le Premier ministre australien n’avait pas passé la semaine entière à annoncer son intention de réclamer agressivement des comptes à Poutine à propos de l’avion malaisien ; même si le service de presse du Premier ministre canadien n’avait pas fait « fuiter » en direction des médias sa « redoutable » exigence de retrait russe de l’Ukraine ; même si les médias russes, juste à temps pour le Sommet, n’avaient pas miraculeusement « trouvé » une photo d’un fighter jet mitraillant l’avion en vol, même alors, il était évident que le principal sujet des négociations entre le Président russe et les dirigeants occidentaux devait être la crise ukrainienne. En fait, la seule chose qui présente un intérêt pour la Russie dans cette affaire, c’est la position des États-Unis. Le reste des Occidentaux ne respire et ne bouge que de la façon définie par Washington.

Si on considère l’accumulation d’énergie sociale explosive, dans une Union Européenne en voie de déstabilisation rapide, celle-ci ne durera plus très longtemps, bien qu’elle soit encore là pour l’instant. Puisque les USA ne donnent à l’Ukraine ni de l’argent ni des armes, ne lui permettant même pas d’essayer de stabiliser la situation dans le pays en laissant se concentrer le pouvoir dans une seule main (premièrement, ils n’ont pas permis que Yatseniouk soit élu président ; puis Porochenko n’a pas pu avoir la majorité à la RADA, donc aucune possibilité de pouvoir nommer son candidat Premier ministre), il est clair, depuis des mois, qu’ils ont fait une croix sur l’Ukraine. C’est-à-dire qu’il serait dès lors logique de discuter avec Washington de la situation « post-Ukraine », en même temps que du problème de financer mutuellement le redressement économique du pays et le désarmement des bandes nazies.

Que peut offrir la Russie ? Poutine laisse toujours à un adversaire la possibilité de sauver la face. Par conséquent, les propositions russes devaient s’aligner sur les thèses de Poutine de février-mars. L’Ukraine devrait être préservée en tant qu’état mais réorganisée sur une base fédérale (ou confédérale). L’Occident et la Russie devraient conjointement garantir sa totale neutralité. Les droits de la population russe du pays devraient être respectés, notamment par un amendement de la Constitution garantissant officiellement le bilinguisme.

 

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Le problème de la Crimée sera résolu en rétablissant un état ukrainien qui en est déjà séparé. La Russie et l’Occident partageraient le fardeau de restaurer l’économie ukrainienne, y compris par l’annulation d’anciennes mauvaises dettes, d’ouvrir leurs marchés aux produits de l’Ukraine tout en réduisant les prix de ses importations les plus critiques, ceux de l’énergie y compris, et en lui garantissant une assistance financière sous forme de prêts soit directs soit à tarifs très réduits.

Il est clair que ce ne serait là qu’un moyen soft de réintégrer l’Ukraine dans la sphère d’influence russe, mais les USA et l’UE sauveraient la face en pouvant mettre l’accent sur le fait qu’ils auraient « sauvé » l’état ukrainien d’une perte de souveraineté, en même temps que « confirmé » le statut de neutralité de l’Ukraine.

Puisque Poutine a ostensiblement quitté le Sommet avant la fin, on peut dire avec certitude que les USA ont rejeté toute forme de compromis sur l’Ukraine. Conséquence : dans les jours qui viennent, une semaine au plus, commencera une guerre totale sur tout le territoire de l’état en voie de disparition. Cette guerre se déroulera sous deux formes.

Ce n’est pas pour rien que la Milice, pendant les mois de trêve, n’a pas cessé de chercher (et a trouvé) des véhicules lourdement blindés dans les steppe du Donetsk, a recruté et entraîné des milliers de volontaires, y compris des gens possédant le savoir spécifique et les compétences nécessaires à l’utilisation effective de la technologie moderne. Tous les témoins oculaires confirment que la densité des troupes dans les DPR/LPR (Républiques Populaires du Donetsk et de Lougansk) doit se lire « hors échelle » et que ces troupes sont concentrées sous forme de quelques groupes en formation d’offensive très prononcée. Et ces troupes ont été chouchoutées : elles n’ont pas été envoyées au front. Ceci est la première forme que prendra la guerre : effondrement du front, suivi d’une occupation graduelle du territoire, pas seulement de la Novorossia mais de la totalité de l’Ukraine. Ce sera un processus lent, qui dépendra de l’empressement (de l’état de préparation, aussi) de la Milice et des régions.

La seconde forme devrait amener les régions Centrale et Occidentale au degré d’empressement/préparation souhaité (la Novorossia est déjà prête). Cela, c’est une guerre civile entre autorités ukrainiennes (Yatseniouk contre Porochenko, Kolomoïsky contre tous, les nazis contre les oligarques, l’Armée contre la Garde Nationale, les groupes d’« auto-défense » paysans contre les expropriateurs de denrées alimentaires, les « détachements d’approvisionnement », etc.) C’est le conflit le plus terrible, capable de décimer rapidement la population ukrainienne dans la proportion de vingt-cinq à trente pour cent et de pousser les survivants à accepter n’importe quoi, juste pour que l’horreur s’arrête.

C’est cette horreur que Poutine a essayé d’éviter en offrant à l’Occident la préservation (inutile à la Russie) de l’Ukraine, à condition qu’elle soit fédérale et neutre. C’est cette horreur que les USA, délibérément, provoquent. En fait, ils ne la provoquent pas, ils l’ont provoquée : le coup d’état et la guerre civile sont devenus inévitables en Ukraine deux mois avant les élections parlementaires, lorsqu’il a été évident que Turchinov, Yatseniouk et Avakov n’allaient pas aller aux urnes avec Porochenko, mais contre lui. Les États-Unis attendent depuis longtemps que les dirigeants de Kiev et leurs hommes de main nazis commencent à s’entretuer.

Le studieux Yatseniouk, l’obéissant Avakov et Turchinov, définitivement privés de toute pertinence, sont prêts à appuyer sur la gâchette. Mais le second étage de leurs hommes de main a toujours peur. L’Armée soutient toujours Porochenko. Pour dire les choses modérément, elle n’éprouve pas de sentiments amicaux pour les bataillons de volontaires nazis. L’effondrement du front qui, après l’échec des négociations d’Australie est devenu inévitable, élimine ce point d’appui. De plus, Porochenko, étant leur commandant suprême à tous, perdra de sa crédibilité auprès des agences sociales (NGO) et sécuritaires (mercenaires).

Les USA obtiennent ce qu’ils veulent : une guerre civile sanglante à grande échelle en Ukraine, avec la liquidation de ce qui reste de l’économie et de l’état, plus l’effondrement de tous les services communaux et sociaux. [Comme en Yougoslavie. NdT] Le territoire entier sera, en l’espace de quelques jours, replongé dans l’Âge de pierre.

Les USA espèrent qu’ayant finalement formé le « peuple ukrainien », ils auront, par là, réussi à séparer définitivement l’Ukraine de la Russie. En outre, ils savent que la restauration de conditions de vie normales pour les survivants devra être assumée par la Russie et l’UE, ce qui devrait bloquer les ressources de Moscou et de Bruxelles, créant ainsi un avantage compétitif pour Washington.

Ces calculs sont aussi faux que le fut la tentative de février-mars de faire de l’Ukraine un formidable bélier nazi anti-russe. La plupart des gens censés former un  « peuple ukrainien » périront passivement ou iront s’abîmer sur les différents fronts de la guerre civile. Quant à ces « leaders de l’opinion publique », ceux qui ont façonné par leurs discours la russophobie en Ukraine au cours des vingt dernières années, les plus chanceux réussiront à émigrer à l’Ouest et passeront tranquillement le reste de leurs jours dans l’obscurité ; la majorité mourra d’autant plus facilement que les USA  n’ont nul besoin de laisser derrière eux des témoins de leurs crimes. Même la partie des gens qui commencent leur matinée en crachant en direction de Moscou et en se prosternant devant l’Occident, après un bref mais efficace bain  de sang organisé par les politiciens pro-Occidentaux à coups de slogans pro-Occidentaux, et surtout une fois que l’Occident se sera dissocié du sort de l’Ukraine (ce qui sera bientôt évident aux yeux des plus euphoriques pro-Maidan eux-mêmes), elle haïra l’Occident pour sa trahison (des articles et des blogs allant dans ce sens, écrits par les moins aveugles des partisans de l’intégration à l’UE, commencent déjà à faire leur apparition dans les mass media ukrainiens).

 

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Le reste de la population ukrainienne rencontrera les troupes (novorossiennes ou russes) comme les Allemands ont rencontré l’Armée Rouge en  1945 : en faisant la queue devant les cuisines de campagne, et en absorbant la nouvelle idéologie avec leur bouillie. N’oublions pas qu’un état totalitaire a été fabriqué de toutes pièces en Ukraine et que la propagande totalitaire a une grande particularité : les gens commencent à aimer ce qu’ils exécraient la veille, aussitôt qu'est déplacé le centre des préoccupations.

Permettez-moi de rappeler que l’Ukraine a été la république la plus loyale de l’URSS, plus loyale même que la RSFSR (République Socialiste Fédérative Soviétique de Russie) et que, d’un seul coup, après la déclaration d’indépendance, la grande majorité des membres du PCUS (y compris Koutchma, Kravchuk et Iouchtchenko) sont soudain devenus des « patriotes ukrainiens » et presque des combattants anti-communistes clandestins. L’attitude de la population a changé tout aussi vite. Les « constructeurs conséquents du communisme » d’hier sont devenus les transporteurs non moins conscients des idées de l’ukrainisation : Russes, Juifs, et même Tadjiks sont devenus des Ukrainiens plus purs et plus durs que les Ukrainiens de souche.

Par ailleurs, l’idée de retenir ne fût-ce qu’une souveraineté formelle a complètement disparu. Il n’y aucune logique de principe à partager des territoires entre les membres environnants de l’Union Européenne (Pologne, Roumanie, Hongrie). Donner la Galicie banderiste à la Pologne ne pourrait tout au plus servir que de subtile vengeance. Mais ce serait dommage de perdre ce territoire, alors que les banderistes peuvent être, de toute façon, éjectés vers la Pologne.

Espérons, pour des raisons objectives, que la Milice avancera lentement vers l’Ouest, de façon à ce que quiconque le souhaite ait le temps de s’enfuir en Europe et d’entrer ainsi dans l’U.E. à titre personnel.

En règle générale, plus la période de liquidation sera brève, plus de vies pourront être sauvées, mais que la facture en cadavres, qui dépasse déjà les trente mille, doive s’élever à des centaines de mille, c’est déjà inévitable. Aussi inévitable que deux à trois millions d’émigrants vers l’Europe. Et ceci, dans le meilleur des cas. Dans le pire des cas, l’Ukraine pourra perdre jusqu’à un quart de sa population d’avant cette guerre (et toutes les pertes ne se feront pas par émigration).

Eh, oui. Tout devra se payer. L’immaturité, la stupidité les cookies de Nuland, les enveloppes des ambassades US, les subventions, les voyages payés, les années de mensonges, l’inaptitude des élites politiques et l’incapacité du peuple à se donner une élite différente : le paiement se fera en sang. Parce que les USA l’ont décidé. Projet Ukraine bouclé.

 

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Traduction (angl.) d’Alexander Fedotov  pour Slavyansk.org

Traduction (fr.) de c.l. pour Les Grosses Orchades.

Source : http://slavyangrad.org/2014/11/24/project-ukraine-complete/

 

0. La grand-mère de Nuland offre des biscuits au Premier Maidan américain.jpg

La grand-mère de Nuland offrant des biscuits au premier Maidan de l’histoire américaine.

 

*

Ils en veulent plus. Il traînait les pieds. Chuck Hagel viré.

Par Stephen Lendman – The Peoples Voice25 novembre 2014

 

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Lundi, le Stars & Stripes, sous contrôle du Pentagone, annonçait que le Secrétaire d’État à la Défense, Chuck Hagel, démissionnait « sous diverses pressions ». Langage codé pour dire sacqué.

« Après d’éprouvantes élections de mi-mandat. Au milieu des critiques croissantes contre la politique d’Obama en matière de Sécurité et d’Affaires étrangères ».

Les faucons veulent plus de guerres qu’ils n’en ont déjà. Et une intensification de la belligérence dans celles en cours. En février 2013, Hagel avait succédé à Leon Panetta.

L’ex- Directeur de la CIA d’Obama et Chef de la Maison Blanche de Clinton [Panetta] voit venir « une guerre de trente ans ». Au-delà des théâtres d’opération actuels.

« Obama s’est trompé » dit-il. Il s’est « perdu en route ». « En ne maintenant pas davantage de troupes en Irak, une force résiduelle capable de contenir l’opposition intérieure ».

« En rejetant l’avis de ses principaux conseillers. » (À commencer par lui-même.) « En échouant à armer suffisamment et assez tôt les forces anti-Assad. D’armes plus lourdes. »

« En n’agissant pas contre (selon les Gros Mensonges) les armes chimiques d’Assad. »

Panetta n’est pas allé tout à fait jusqu’à réclamer l’envoi d’urgence de troupes en Syrie, mais presque. Il a mis lourdement en doute la crédibilité de Washington.

Surtout avec Obama aux manettes… Exige sa détermination d’« aller jusqu’au bout »  quoi qu’il arrive.

Il doit « sauter dans l’arène et en découdre les deux années qui viennent ».

Comme d’autres officiels passés et présents de Washington, Panetta croit que les priorités impériales US sont ce qui compte le plus. Que la fin  justifie les moyens. Que la force prime le droit. Sans égards pour le mal fait aux autres. Peu importent les conséquences. Hagel, apparemment, n’était pas assez über-faucon.

Reste à voir qui va le remplacer. Des sources de l’Administration ont révélé que son renvoi a été décidé « après des semaines de discussions ».

Selon le New York Times, il « luttait souvent pour articuler un point de vue clair » et « était largement perçu comme… passif ».

Sceptique sur la guerre d’Irak d’Obama. Placé à ce poste pour « gérer la fin des combats en Afghanistan et les restrictions de budget du Pentagone, à cette époque  de séquestrations budgétaires ».

Mal à l’aise sur le renforcement de la guerre ? Peut-être bien. Un haut fonctionnaire anonyme de l’Administration a dit que « les deux ans qui viennent exigeront un autre genre de point de vue ».

Langage codé pour « plus de guerre ». En Irak et en Syrie. Peut-être en Iran. Peut-être aussi avec la Russie sur l’Ukraine. En équipant le gouvernement-polichinelle de ce pays d’armement lourd. Secrètement et ouvertement.

En violant les accords de Genève et de Minsk. En risquant un embrasement total de la région. Peut-être une guerre planétaire, si on ne les arrête pas à temps.

Ont-ils viré Hagel pour pouvoir poursuivre l’impensable ? Qui acceptera de s’engager à satisfaire ces exigences ? D’après le Times, les remplaçants éventuels pourraient être :

(Nous sautons la liste des candidats, dont une femme. Ceux qui s’intéressent de près à ces choses les trouveront dans l’article d’origine).

Le Times dit que « Hagel s’est donné du mal pendant des années pour s’intégrer au cercle des proches d’Obama » et « a été considéré comme n’y arrivant pas ».

« Après une lutte éprouvante avec d’ex-collègues du Sénat »… « Dans une tentative apparente de répondre à des questions tranchées »

« A largement joué le rôle de n°2 auprès du général Martin Dempsey. Des critiques disent qu’il n’a pas réussi à inspirer confiance aux commandants du Pentagone. »

Il aurait eu aussi « une propension à commettre des gaffes, comme d’appeler les combattants de l’État Islamique “une menace pas seulement pour les États-Unis mais pour tout le monde civilisé” ».

Les combattre est pour lui « une question humanitaire de grande conséquence pour le monde entier ». Il aurait même dit : « Et je pense que les grandes puissances comprennent qu’elles ont une responsabilité dans cette région ».

En octobre, Hagel a écrit une lettre critique à la Conseillère en Sécurité Nationale Suzan Rice. Sur la politique syrienne de l’Administration.

Avertissant qu’elle était en danger, « en danger de détérioration », pour avoir failli à marquer clairement ses intentions envers Assad.

Hagel est resté bouche cousue sur ses commentaires. Il s’est contenté de dire :

« Nous devons au Président et nous devons au Conseil National de Sécurité nos meilleurs avis. Et il faut qu’ils soient honnêtes et il faut qu’ils soient directs. »

« Les combats en Syrie peuvent se poursuivre pendant des années et des années. À quelles fins ? »  Il a même ajouté : « Il est de notre intérêt de ne pas avoir un Moyen-Orient instable ». Les menaces actuelles doivent être gérées, d’après lui, en se concentrant « sur des stratégies et des objectifs à plus long terme ».

Hagel était « exactement le Secrétaire à la Défense qu’Obama souhaitait », commente le Times. « Quelqu’un qui n’allait pas écrire un livre contre l’Administration quand il quitterait son poste ».

Il « a passé son temps à exécuter tout ce que voulait Obama , y compris en réduisant les effectifs des forces US en Afghanistan, en faisant la IIIe guerre d’Irak et en bombardant la Syrie ».

Ses assistants révèlent qu’il avait compté servir jusqu’à la fin du second mandat d’Obama. La question qui se pose est de savoir quel programme va suivre son successeur.

Hagel a centré ses efforts sur la politique Asie-Pacifique de l’Administration. Sur les plans de réduction des effectifs militaires. Il s’est opposé aux guerres d’Irak et d’Afghanistan.

En tant que sénateur, il s’est opposé à l’endiguement de l’Iran. A dit que les sanctions étaient inefficaces.

En même temps, il disait que sa « priorité majeure » était de planifier d’éventuelles actions militaires contre l’Iran. Qu’il était prêt à faire « ce qu’il fallait » pour l’empêcher de se doter d’armes nucléaires.

Fin août 2002, il a attaqué le Secrétaire d’État de l’époque, Colin Powell, en demandant :

« Qu’est-ce qui se passe, ici ? Vous, les gars, vous dites que vous ne partez pas en guerre. Vous partez en guerre ! Vous allez devoir occuper l’Irak pendant des années. »

« Pourquoi donc avons-nous envahi l’Irak ? » a-t-il un jour demandé. « Je crois que cela a été le triomphe de ce qu’on appelle l’idéologie néo-conservatrice, autant que l’arrogance et l’incompétence de l’administration Bush, qui ont embarqué l’Amérique dans cette guerre de choix. »

« Cette idéologie présentait la vision myope d’un Moyen-Orient démocratique, où serait injectée une large force américaine permanente, pour en garantir le réalignement. »

« Ils croyaient qu’en prenant la mesure relativement facile de renverser Saddam, ils pourraient commencer à réaliser leur vision, grâce au pouvoir militaire inégalé de l’Amérique, établissant ainsi la prééminence de l’Amérique au Moyen Orient et apportant leur soutien à la défense d’Israël. »

« Ils ont évidemment réussi à convaincre un président à l’expérience très limitée en matière de Sécurité et d’Affaires étrangères, sur qui a pesé le lourd fardeau de conduire la nation, dans la foulée de la plus mortelle attaque terroriste qui ait jamais frappé le sol américain. »

« Il est choquant de voir combien peu le Congrès et les médias se sont opposés à l’Administration Bush. »

Il était en faveur de relations avec l’Iran et la Syrie. « Que leurs peuples décident de leur avenir. »

Les responsables politiques « ont perdu leur objectif de vue en Afghanistan » a-t-il encore dit. « Ils y ont excessivement déployé la présence militaire américaine. »

Il a voté non quand il s’est agi de désigner comme terroristes les Gardes de la Révolution iranienne… Il a dit que l’Irak, sous Saddam, ne développait pas d’armes nucléaires, ni chimiques, ni biologique… Qu’il n’avait aucun lien avec Al Qaeda. Qu’il développait des missiles, « mais pas pour atteindre les États-Unis »…

Il s’est opposé à l’escalade militaire en Irak. Il pensait qu’on lui avait confié la mission de mettre un terme aux guerres en cours, pas de les envenimer. Ni d’en déclencher de nouvelles. Peut-être est-ce ce qui explique le mieux son limogeage.

Obama, quant à lui, continue à poursuivre des guerres directes et des guerres par procuration. Après s’être déclaré d’accord (avec ses alliés et avec Kaboul) pour que soit mis un terme à notre mission de combat en Afghanistan, il a autorisé les affaires à continuer comme de coutume. Au moins jusqu’à la fin de 2015. Vraisemblablement jusqu’à la fin de son second mandat. Peut-être pour les treize ans à venir. Sous les présidents qui lui succéderont.

La guerre la plus longue de l’Amérique a bien l’air d’être sa guerre pour toujours. D’autres conflits régionaux n’en finissent plus de faire rage. Peut-être Hagel ne voulait-il rien de tout cela.

(…)  Reste à savoir qui va le remplacer. (…) Quel programme sera suivi. Si la rhétorique sera suivie d’effet.

Il y a de très fortes chances pour qu’on aille vers plus de guerres, et non pas moins.

En un moment où la plupart des Américains veulent qu’elles finissent. Que ce soit avec Obama aux commandes ou avec quiconque lui succédera.

La guerre permanente est, depuis très longtemps, la politique des États-Unis, et aucune fin des conflits ne paraît imminente.

Traduction c.l. pour Les Grosses Orchades

Source : http://www.thepeoplesvoice.org/TPV3/Voices.php/2014/11/25...

 

[ Résumons le morse de Lendman : Chuck Hagel avait été nommé pour gérer le retrait US d’Irak et d’Afghanistan, et pour faire passer une drastique diminution des budgets du Pentagone. Les faucons ont gagné les récentes élections. Ils veulent plus d’argent, plus de guerres et pour plus longtemps. On va voir ce qu’on va voir. Des mouches à deux culs ? Beaucoup de sang en tout cas. En Ukraine. Et ailleurs. Attendons Meyssan, mais c’est tout vu. NdGO.]

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Diplomé de Harvard et de Wharton, Stephen Lendman est un écrivain et un animateur de radio qui vit à Chicago.

En 2011, le Club Mexicain de la Presse lui a décerné le prix de  « Meilleur journaliste d’investigation international ». La cérémonie de remise de ce prix a été diffusée dans toute l’Amérique Latine. Ses livres : How Wall Street Fleeces America (2011) et Banker Occupation (2013) sont publiés en Chine, mais ne le sont pas dans les pays francophones.

On peut le joindre à cette adresse : lendmanstephen@sbcglobal.net.

Et visiter son blog : sjlendman.blogspot.com.

Son dernier livre, dont il est à la fois le rédacteur et un des 22 contributeurs :

8. flashpoint_in_ukraine_corrected-291x443.jpg 

 

 

Flashpoint in Ukraine – How the US Drive for Hegemony Risks World War III

22 Geopolitical Analysts Counter the Fraudulent Western Narrative on Ukraine
AND WHY IT MATTERS SO MUCH

Clarity Press 2014 - Edited by Stephen Lendman

Pour plus d’informations : http://www.claritypress.com/LendmanIII.html

 

 

On peut aussi, si on est anglophone et en Amérique, écouter ses entretiens avec des invités de marque, sur le programme  « Progressive Radio News Hour » du Réseau Progressive Network. Cette émission est diffusée trois fois par semaine, en direct le dimanche à 13 heures, et deux pré-enregistrements.

 

*

Cependant…

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- Quoi, une révolution colorée ? Ici ? Chez nous ?

- Non, Sire, une guerre civile.

  

« Justice bafouée ! »

La décision du Grand Jury de ne pas poursuivre le policier qui a tué l’adolescent noir Mike Brown de six balles dans le dos déclenche des émeutes dans des douzaines de villes des États-Unis

 

Certaines des plus violentes à New York (impliquant autant de blancs que de noirs désormais)

 

à Ferguson

A l’aéroport de Ferguson : Bombes au poivre

On vous fait grâce des autres.

Et, bien entendu, en prévision de ce genre de développements, la moindre des villes des États-Unis a doté sa police d’équipements militaires lourds.

 

The New York Times :

US War Gear Flows to Police Departments

(C’est en anglais, mais il y a des images)

http://www.nytimes.com/2014/06/09/us/war-gear-flows-to-police-departments.html

10. WAR GEAR.jpg

Pour agrémenter l’horreur qui vient, comme en Ukraine en somme :

11. Anonymous - KKK infiltrate Ferguson cop support groups.jpg

Le KKK infiltre les groupes de soutien au policier assassin (Anonymous)

Et :

12. Missouri KKK- We will use lethal force against Ferguson protesters.jpg

Le KKK du Missouri : « Nous utiliserons la « force létale » contre les manifestants de Ferguson ».

 

Que de la joie en perspective.

 

*

« …et de finir par confondre la réalité de la démocratie avec un nouveau nominalisme politique. »

 

Le pape François à Strasbourg

 

Donc, le pape François a fait une visite-éclair à Strasbourg. Non pas à Strasbourg (France) mais à Strasbourg (siège du Parlement européen). Le temps d’y prononcer deux discours. Raison pour laquelle il n’a pas été accueilli par son homologue chef d’État (le Président), mais par Ségolène Royal et Harlem Désir pour la France et par Martin Schulz pour l’Europe.

13. Le Pape et Ségolène.jpg

Allez, pour une fois, on va piquer ses images au Parisien.

Diapo :

http://www.leparisien.fr/pape-vatican/en-images-visite-ex...

 

L’Europe étant ce qu’elle est et les merdias ce qu’ils sont, il nous a fallu aller sur le site du Vatican pour savoir ce qu’il était venu dire au juste.

 

 VISITE DU SAINT-PÈRE
AU PARLEMENT EUROPÉEN ET AU CONSEIL DE L'EUROPE

DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS
AU PARLEMENT EUROPÉEN

Strasbourg
Mardi 25 novembre 2014

Multimédia

  

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Vice-présidents,
Honorables Députés Européens,
Personnes qui travaillent à des titres divers dans cet hémicycle,
Chers amis,

Je vous remercie pour l’invitation à prendre la parole devant cette institution fondamentale de la vie de l’Union Européenne, et pour l’opportunité qui m’est offerte de m’adresser, à travers vous, à plus de cinq cents millions de citoyens des 28 pays membres que vous représentez. Je désire exprimer une gratitude particulière à vous, Monsieur le Président du Parlement, pour les paroles cordiales de bienvenue que vous m’avez adressées, au nom de tous les membres de l’Assemblée.

Ma visite a lieu plus d’un quart de siècle après celle accomplie par le Pape Jean Paul II. Beaucoup de choses ont changé depuis lors, en Europe et dans le monde entier. Les blocs opposés qui divisaient alors le continent en deux n’existent plus, et le désir que « l’Europe, se donnant souverainement des institutions libres, puisse un jour se déployer aux dimensions que lui ont données la géographie et plus encore l’histoire »[1], se réalise lentement.

À côté d’une Union Européenne plus grande, il y a aussi un monde plus complexe, et en fort mouvement. Un monde toujours plus interconnecté et globalisé, et donc de moins en moins « eurocentrique ». À une Union plus étendue, plus influente, semble cependant s’adjoindre l’image d’une Europe un peu vieillie et comprimée, qui tend à se sentir moins protagoniste dans un contexte qui la regarde souvent avec distance, méfiance, et parfois avec suspicion.

En m’adressant à vous aujourd’hui, à partir de ma vocation de pasteur, je désire adresser à tous les citoyens européens un message d’espérance et d’encouragement.

Lire la suite…

Source : http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/speeches/2014/n...

 

*

Pour qui sait lire entre les lignes, François I n’accuse personne mais suivez son regard. Il rappelle avec la plus grande urbanité quelques vérités élémentaires, dont plus grand monde ne se soucie (en Europe notamment). Et tire la sonnette d’alarme sur quelques dérives que les athées ne déplorent pas moins que les croyants, de quelque religion qu’ils soient, tant il est évident que les Léviathans responsables s’appellent, depuis toujours et sous toutes les latitudes, « Volonté de puissance » et « Rapacité ».

A-t-il été entendu ?  Ooouuuhhh…

Sera-t-il écouté ?  Ooooouuuuuhhhhh…

Cela dit : « …et des enfants tués avant de naître » :

Si, déjà, on s’abstenait de les tuer quand ils sont nés, soit tout de suite, soit après que leur mère et leur père les aient élevés, parfois jusqu’à l’âge adulte, au prix de mille soins… Si, déjà, « on » assurait aux mères pauvres que le fruit potentiel de leurs entrailles aura une petite chance de subsister et d’accomplir un destin qui ne soit pas de la quintessence d’enfer… Si, déjà, on apprenait aux géniteurs (futurs patriarches) qu’imposer la vie est un crime quand on n’est pas en mesure de l’assurer, et que l’abstention peut être un moindre mal auquel, peut-être, ils ne pensent pas assez…En amont, plutôt qu’en aval…

La visite du pontife n’a pas plu à tout le monde. À commencer par des catholiques déçus, qui ont trouvé anormal qu’il visite Strasbourg et snobe sa cathédrale. D’autres – pas les mêmes sûrement – ont trouvé à redire à une visite qu’ils qualifient de « politique » et de « pas religieuse ». (Faut-il dire que c’est parce qu’elle est politique, justement, qu’elle nous intéresse ?). D’autres encore, ou plutôt « une autre » a marqué sa désapprobation en se précipitant, la veille, à moitié nue, sur l’autel de la cathédrale non visitée, pour y brandir un drapeau européen (beurk) et y afficher, super pectus, des slogans chers à MM. Soros, CIA, NED & C°, aussi subtils que d’habitude.

Le phénomène des petites prostituées que leurs clients envoient officier dans la rue (à l’ULB ou à l’église) plutôt qu’au bordel ne serait, depuis, longtemps, plus qu’un souvenir vague (qui se souvient des Pussy Riots, condamnées en Russie et achevées par une grâce présidentielle ?), si les badauds imbéciles, sur les talons des merdias, ne se précipitaient, langue pendante et téléphones brandis pour se payer des selfies, et nous disons bien des selfie, car ce qu’ils photographient, c’est eux-mêmes. Détournez-vous de leurs simagrées, passez sans les voir, et le phénomène, qui ne sera plus payant pour leurs clients, cessera aussitôt, ces gens n’ayant pas pour habitude de dépenser de l’argent qui ne sert à rien. C’est pourquoi vous ne la verrez pas ici.

Reste M. Mélenchon, et sans doute quelques autres, qui, au nom de la laïcité… Que ne l’ont-ils invoquée quand SS Jean-Paul II jouait les femen pour le compte des mêmes clients et jetait sur les routes de sa sacrosainte Europe, qui n’a été f….. de rien empêcher, des centaines de milliers d’enfants, de jeunes femmes et de jeunes gens de l’ex-URSS et des pays de l’Est, enlevés, drogués, battus, torturés et prostitués, voire barbaque à snuff movies ? On ne les a guère entendus, alors, les champions de la laïcité.

Faut-il que ce soit nous, obscurs et sans-grades qui lui expliquions, à Jean-Luc Mélenchon, ce que c’est qu’un homme d’État ? Qu’un homme - comme Vladimir Poutine, tiens, pourquoi pas – qui, dans les premières années de son premier mandat, s’est baladé partout une croix en sautoir. Parce qu’il était croyant ? Possible, nous n’en savons rien, et cela le regarde, mais surtout parce qu’il avait un besoin urgent et absolu de l’Église orthodoxe pour l’aider à recimenter la nation qu’« on » avait voulu – et presque réussi - à désagréger. Faut-il que nous lui expliquions pourquoi, Président, il ne la porte plus aujourd’hui, pas plus que ne le ferait n’importe quel homme d’État conséquent, qui se voudrait le président d’une nation de chrétiens, de musulmans, de juifs et de sans dieu, le président de tous ?

Croit-il, M. Mélenchon, qu’il peut empêcher l’atomisation planifiée de l’Europe sans l’aide du pape ? Sans le soutien de Hassan Nasrallah (pourtant pas européen) et d’un certain nombre de rabbins hassidiques ? Il se prend pour Popeye ou quoi ? Il rêve ? Ou c’est juste de la démagogie ?

Enfin, laïcité mise à part et Mélenchon n’y est pour rien, que Jean XXIII et Jean-Paul II aient été béatifiés ensemble, nous paraît une insulte carabinée à la mémoire du premier. Mais qui sommes-nous, mécréants, pour donner notre avis sur ces choses ?

 

*

Dernière minute :

Nos plates excuses au Réseau Voltaire, qui a mis en ligne le texte intégral des deux discours. Voici celui au Conseil de l’Europe :

Discours du pape François au Conseil de l’Europe

par Pape François

Réseau Voltaire International | Strasbourg (France) | 25 novembre 2014 

 

14. Pape Conseil Europe.jpg

Monsieur le Secrétaire Général,
Madame la Présidente,
Excellences,
Mesdames et Messieurs,

Je suis heureux de pouvoir prendre la parole en cette Assemblée qui voit réunie une représentation significative de l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe, les Représentants des pays membres, les Juges de la Cour Européenne des Droits de l’Homme, et aussi les diverses Institutions qui composent le Conseil de l’Europe. De fait, presque toute l’Europe est présente en cette enceinte, avec ses peuples, ses langues, ses expressions culturelles et religieuses, qui constituent la richesse de ce continent. Je suis particulièrement reconnaissant à Monsieur le Secrétaire général du Conseil de l’Europe, Monsieur Thorbjørn Jagland, pour la courtoise invitation et pour les aimables paroles de bienvenue qu’il m’a adressées. Je salue Madame Anne Brasseur, Présidente de l’Assemblée parlementaire, ainsi que les représentants des diverses institutions qui composent le Conseil de l’Europe. Je vous remercie tous de tout cœur pour l’engagement que vous prodiguez et pour la contribution que vous offrez à la paix en Europe, par la promotion de la démocratie, des droits humains et de l’État de droit.

Lire la suite…

Source : http://www.voltairenet.org/article186047.html

*

Oups !

(Sous réserve de confirmation)

[Mistral] L’Inde annule un contrat de 20 milliards si Hollande ne livre pas…

Lire ici :

Source : http://lesmoutonsenrages.fr/2014/11/26/mistral-linde-annu...

 

*

Et, vite, avant que le ciel nous tombe sur la tête, pourquoi n’irions-nous pas nous éclater en boîte ?

 


Excuses hypocrites aux anthropocentristes.

 

*

 

Mis en ligne par Cassandre, le 28 novembre 2014

Ne craignez pas qu’on vous en balance autant tous les deux jours. On va se calmer, rassurez-vous.

 

 

 

 

15:33 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

25/11/2014

DEUX ANNIVERSAIRES

1. bateau-en-marbre-palais-dété-pékin-Chine.jpg

Deux anniversaires !

Un en France,  l’autre en Chine.

Non, on ne vous parlera pas du mur de Berlin – les meilleures choses ont une fin.

2. lautrec crosseyed.jpg

Ce 24 novembre, il aurait eu 150 ans

 

Toulouse Lautrec, Jean Jaurès, Thierry Carcenac, Christine Bouttin : cherchez l’intrus et l’intruse.

 

 

3. Toulouse Lautrec.jpgUne maladie des os, la pycnodysostose, l’empêcha de dépasser la taille de 1,52 m. Il marchait difficilement sans canne. L’absence de fermeture de sa fontanelle l’obligeait à toujours porter un chapeau rigide. Sa barbe dissimulait sa mandibule fuyante. Il bavait et zézayait. Sa bouche était lippue et son nez protubérant.

Et c’était un grand !

Pour commémorer le 150 ème anniversaire de la naissance (24 novembre 1864) de cet illustre tarnais, Thierry Carcenac, président PS du Conseil général du Tarn, aurait (conditionnel) eu ce mot : « Mourir d’alcoolisme et de syphilis, à près de 37 ans, c’est une chose, mais c’est quand même relativement stupide et bête ».

Christine Bouttin aurait déclaré : « Je me demande comment le pape a pu autoriser le mariage de ses parents alors qu’ils étaient cousins germains ».

Heureusement, cette Mère la vertu ignore qu’il passa sa vie dans des lieux de perdition où il se livrait à l’acte de chair en dehors des sacrements du mariage.

Quant aux médias, ils évoqueront la célèbre affiche à l’écharpe rouge sans signaler qu’Aristide Bruant, ainsi peint, était un olibrius « ennemi de la féodalité capitaliste », des « fils-à-papa, des fainéants, des incapables ».

Théophraste R. (Tarnais de cœur, jauressien d’esprit, votutilophobe).

Source :
http://www.legrandsoir.info/toulouse-lautrec-jean-jaures-...

Commentaires

24/11/2014 à 10:15 par Fald

Et surtout, ne dites pas à Christine Boutin ce qui lui a valu son surnom de « la cafetière »...

24/11/2014 à 12:48 legrandsoir

Ces dames l’appelaient aussi : « Scout » (toujours prêt).

 

0. chat clignant des yeux.gif


On aurait dû vous en parler le 4 juin…

…de l’anniversaire de Tian’Anmen

Vos merdias préférés l’ont sûrement fait, mais comme on ne les lit pas… En revanche, on lit COMAGUER, qui nous a envoyé quelques considérations et révélations bien intéressantes. Les voilà quasiment telles qu’on les a reçues.

 

0. LOGO COMAGUER.jpg

Les deux événements les plus importants de l’année 1989

Les actuelles célébrations de la chute du mur de Berlin tentent de faire passer cette  chute à fort contenu symbolique  comme l’évènement majeur de l’année 1989. Il s’agit d’une célébration typiquement « occidentale » à visée anticommuniste. La chute de ce mur là fait oublier d’autres murs toujours existants contre  lesquels les médias occidentaux ne mènent pas campagne et pour cause : ces murs sont presque tous des constructions  de puissances capitalistes ou d’alliés de pays capitalistes  dominants : mur séparant les Etats unis du Mexique, mur séparant la République de Chypre du territoire envahi en 1974 par la Turquie, mur  israélien incarcérant la population palestinienne, mur enfermant  les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla sur le sol africain, mur marocain emprisonnant le Sahara Occidental  et d’autres. Mais la chute du mur de Berlin qui ouvrait la voie à la réunification de l’Allemagne et annonçait la disparition de l’URSS a, pour le camp de la guerre froide, une valeur symbolique d’avant-goût de triomphe par effondrement de l’adversaire.

En vérité un autre évènement d’aussi grande importance n’a pas été un succès pour l’Occident capitaliste qui a du le réduire à la critique de l’autre adversaire, en l’occurrence la République populaire de Chine, mais sans avoir atteint l’objectif ultime à savoir le renversement du régime communiste. La critique a été baptisée « TIAN AN MEN » et l’image bien connue qui l’accompagne est un stéréotype très présent dans la fabrication de l’opinion occidentale. Stéréotype d’ailleurs ambivalent puisque ce face à face d’un jeune homme sans armes face à un char d’assaut ne se termine pas comme il s’est trop de fois terminé en Palestine : sur la vidéo qui a fait le tour du monde le char ne tire pas et il n’a effectivement pas tiré.

 

7. tien an men 89 xx.jpg

 

L’immense esplanade qui fait face à la Cité interdite en plein cœur de Pékin a constitué au printemps 1989 le centre symbolique et médiatique d’une tentative de coup d’Etat. L’image qui en a été fabriquée par la propagande occidentale est celle d’un face à face tragique entre des démocrates chinois sincères et aux mains nues et un appareil d’Etat incorrigible et brutal.

Image évidemment réductrice et que la lecture d’un ouvrage permet de dépasser. Les éditions du Félin ont publié voici dix ans sous le titre « LES ARCHIVES DE TIAN AN MEN » la traduction française d’un livre publié en 2001 aux Etats-Unis, en anglais et en chinois, sous le titre « TIAN AN MEN PAPERS ». Livre à la fois étrange et exceptionnel.

Un dissident chinois, ZHANG LIANG, le publie avec deux intellectuels étatsuniens PERRY LINK et ANDREW J. NATHAN, bon connaisseurs de la Chine, parlant et lisant le chinois des documents qu’ils commentent. Il s’agit de  transcriptions de comptes-rendus internes des débats tenus au plus haut niveau de l’appareil d’Etat et du PC chinois. L’événement est d’importance : une « fuite » magistrale, sans précédent, de textes dans lesquels s’expriment sans fard les plus hauts dirigeants chinois, membres du Bureau permanent du Comité Central, soit 7 personnes et quelques anciens de poids dont Deng Xiao Ping, la plus fine pointe de l’appareil de gouvernement chinois. Il y aurait donc eu dans ces cercles les mieux protégés de la RPC une « taupe ». S’agit-il de faux ?  Sont-ils victimes d’une opération d’intoxication ? Une  lecture  scrupuleuse des textes, qui leur fait bien reconnaitre le vocabulaire des dirigeants chinois, leur style, leurs références, les conduit à les considérer comme authentiques et c’est forts de cette conviction assumée qu’ils décident de les traduire en anglais et de les faire publier. Les traducteurs et adaptateurs français, eux-mêmes professeurs de chinois, prennent le soin de repartir des documents originaux en chinois, pour éviter toute déformation liée à une double traduction. Ils ne sont pas des thuriféraires du régime chinois, mais ils  partagent la même conviction sur l’authenticité des documents.

Les Archives de Tiananmen  paraissent donc en français en 2004, quinze ans après les faits, et il ne semble pas qu’elles aient été un grand succès de librairie. L’image d’Épinal officielle suffisait.

Leur lecture, dix ans plus tard, est très enrichissante. Que ce soit dans les commentaires des auteurs sur les évènements perceptibles par des témoins avisés ou dans les documents émanant des instances officielles, tout confirme que ce qui s’est passé entre avril et juin 1989 ne s’est pas passé que sur la grande place de Pékin mais dans toute la République populaire et qu’il s’est agi en réalité de la première des « révolutions de couleur »* qui seront de mise par la suite en Yougoslavie et dans l’ex-espace soviétique. Ce que le livre met en lumière est que le débat sur la nature du mouvement qui se déroule sous nos yeux de lecteurs est finalement tranché en faveur de ceux, Deng Xiao Ping en tête, qui ont bien compris qu’il s’agissait d’une tentative de renversement du régime, largement soutenue par l’Occident. L’extrait qui suit en témoigne.

Nous sommes le 2 Juin 1989, l’occupation de la place Tien an Men dure depuis Avril, le régime a pris toutes les dispositions nécessaires pour la faire cesser et elles sont d’importance : proclamation de la loi martiale, sélection et formation politique et tactique des unités militaires qui vont être engagées dans la reprise en mains de Pékin et de la place, limogeage du secrétaire général du Parti Zhao Ziyang, en poste depuis deux ans après avoir été premier ministre, qui a tenté de maintenir le dialogue avec les occupants de la place et leurs représentants, et à qui il sera reproché sa faiblesse idéologique. Dans l’extrait joint, Deng Xiao Ping y fait allusion sans  le nommer.

Zhao Ziyang avait en effet, comme premier ministre, de 1985 à 1987, accordé tous ses soins à la réforme économique, en négligeant ses incidences politiques, et s’il avait été désigné en 1987 secrétaire général du Parti Communiste, c’était une sorte de mise à l’épreuve pour remettre la politique au poste de commande, selon l’expression consacrée. Sa prise de position en faveur des positions des étudiants, sans prendre en compte la dimension internationale stratégique de la crise, a été clairement perçue, par les dirigeants qui s’expriment dans le texte qui suit, comme une sorte de Gorbatchévisme, analysé par la majorité des dirigeants du PCC comme un abandon volontaire du socialisme, ce que la suite des évènements a amplement confirmé :,chute du mur de Berlin, départ des troupes soviétiques   des pays du Comecon en échange d’une promesse étatsunienne verbale jamais tenue de ne pas élargir l’OTAN, et dissolution autoritaire et anti constitutionnelle de l’URSS en 1991. Zhao Ziyang a été limogé, remplacé à chaud et dans l’urgence au poste de Secrétaire général du Parti Communiste par Jiang Zemin et assigné à résidence jusqu’à sa mort en 2005.

___________________  

* Tian’Anmen n’a pas été « la première des révolutions de couleur ». Avant elle, il y avait eu Mai 68 en France. Et, avant la France, il y avait eu Budapest. On peut, à l’inverse, difficilement prendre l’invasion-démembrement de la Yougoslavie pour une révolution de couleur… (C'est juste pour chicaner. NdGO).

 

*

Les Archives de Tiananmen

p. 482 et suivantes

(En bleu les commentaires des auteurs, en noir les documents officiels)

 

2 JUIN

Les Anciens du Parti décident de nettoyer la Place.

Dans la matinée du 2 juin, les Anciens du Parti Deng Xiaoping, Li Xiannian, Peng Zhen, Yang Shangkun, Bo Yibo et Wang Zhen tinrent une réunion avec le Comité permanent du Bureau politique qui n'était alors plus composé que de Li Peng, Qiao Shi et Yao Yilin. La réunion, dont le thème était : «Comment mettre au plus vite un terme aux troubles et rétablir l'ordre dans la capitale ? », conduisit à la décision de faire évacuer la Place.

Li Peng ouvrit la réunion en faisant un rapport sur l'évolution du mouvement où il cita et paraphrasa les rapports du comité du Parti de Pékin et du ministère de la Sécurité d'État, dont des extraits figurent ci-dessus. Après que Li eut terminé son rapport, les Anciens exprimèrent leur colère contre les ennemis étrangers et chinois qui manipulaient les étudiants, ainsi que leur conviction qu'il n'existait plus d'autre choix que de faire évacuer la Place par la force. Toutefois, la plupart des Anciens espéraient que cela pourrait être fait sans causer de morts, et Deng Xiaoping répéta avec insistance que rien ne devait contrecarrer l'élan des réformes et de l'ouverture. Après que les Anciens eurent fini de parler, les membres du Comité permanent du Bureau politique passèrent à l'action : Li Peng proposa formellement le nettoyage de la Place, Qiao Shi et Yao Yilin votèrent pour cette décision. Deng conclut la réunion en ordonnant à Yang Shangkun de transmettre la décision à la Commission militaire centrale pour exécution.

Extraits de : Secrétariat du Bureau des affaires générales du Comité central du Parti, «Minutes de l'importante réunion du 2 juin », document fourni par le bureau de Deng Xiaoping au Secrétariat du Bureau des affaires générales du Comité central du Parti pour ses archives.

Li Peng : Hier, le comité du Parti de Pékin et le ministère de la Sécurité d'État ont remis des rapports au Bureau politique. Ces deux rapports prouvent amplement qu'après la déclaration de la loi martiale, la principale stratégie de ceux qui ont organisé et planifié les troubles a été d'occuper la Place pour en faire un centre de commandement en vue de la confrontation finale avec le Parti et le gouvernement. La Place est devenue le « centre du mouvement étudiant et même de la nation tout entière ». Quelles que soient les décisions que prendra le gouvernement, les réactions sur la Place s'annoncent fortes. L'enquête a révélé que, après la déclaration de la loi martiale, la mise en place d'une brigade de Brave-la-mort pour bloquer les troupes de la loi martiale, la réunion et la coordination de brigands et autres vagabonds pour attaquer le Bureau de la Sécurité publique de Pékin, la tenue de conférences de presse, le recrutement de la brigade des Tigres volants pour prendre des contacts aux quatre coins de la ville, tout cela a été planifié et dirigé depuis la place Tiananmen. En même temps, les éléments réactionnaires ont continué à faire de la Place un centre de fabrication de rumeurs et d'opinions contre-révolutionnaires. Des organisations illégales comme la FAE et la FAO ont installé sur la Place des haut-parleurs qui diffusent presque vingt-quatre heures sur vingt-quatre des messages attaquant les dirigeants du Parti et du gouvernement, incitant à renverser le gouvernement, et ne cessent de rediffuser les rapports biaisés hostiles à la Chine et au Parti, de la Voix de l'Amérique et des médias hongkongais et taïwanais.

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Déjà en anglais, comme partout ensuite…

 

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(Finalement, ils ne sont pas très subtils, les fabricants de révolutions US)

 

Ces éléments réactionnaires sont convaincus que, s'ils ne quittent pas la Place, le gouvernement finira bien par avoir recours à la répression. Ils tentent de provoquer un conflit et une effusion de sang sur la Place et clament que « le sang réveillera la conscience du peuple et conduira à la division et à la chute du gouvernement ». Il y a deux jours, ces éléments réactionnaires ont ouvertement érigé une statue de je ne sais quelle «déesse» devant le Monument aux héros du peuple. Aujourd'hui, ils se préparent à lancer une nouvelle grève de la faim à Tiananmen. En un mot, la très sacrée et solennelle place Tiananmen a été transformée par ces éléments contre-­révolutionnaires en un centre de commandement de première ligne pour attiser les troubles, un centre de propagande national de fabrication d'opinions contre-révolutionnaires, un lieu de rassemblement des forces hostiles chinoises et étrangères et une base contre-révolutionnaire destinée à lancer de furieuses attaques contre le Parti et le gouvernement.

 

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Le monument aux héros du peuple (sans la « déesse »).

 

À présent, un certain nombre d'organisations illégales se sont révélées au grand jour : la Fédération autonome des étudiants, la Fédération autonome des ouvriers, le Quartier général de la grève de la faim, l'Association des intellectuels de Pékin, la Conférence unie des organisations patriotiques de la capitale pour le soutien à la Constitution, l'Association autonome des résidents de Pékin, etc. Ils ont créé des équipes spéciales pour façonner l'opinion publique, préparé la publication de journaux clandestins, entrepris des activités clandestines pour renverser le gouvernement. Ils ont aussi formé un groupe de fanatiques qui, en secret, ont collectivement prêté serment et essaient de fomenter une mutinerie au sein des troupes de la loi martiale. Leur arrogance est sans bornes.

De nombreux documents prouvent que des forces, des organisations et des individus hostiles, en Chine comme à l'étranger, interviennent directement ou indirectement en fournissant aux fauteurs de troubles un large soutien moral et une aide matérielle. La VOA (note comaguer : Voix de l’Amérique,  radio propagandiste du gouvernement des États-Unis) (à Budapest, c’était Radio Free Europe, NdGO) diffuse chaque jour trois programmes totalisant plus de dix heures d'antenne, qui s'emploient à créer des rumeurs et à attiser les troubles. Des journaux et des radios occidentaux, hongkongais et taïwanais multiplient les rapports biaisés. Après le début des troubles, des employés de l'ambassade des États-Unis en Chine, dont certains sont des agents de la CIA, ont commencé à réunir sans vergogne des renseignements. Presque tous les jours, et surtout la nuit, ils se rendent à Tiananmen ou dans des établissements d'enseignement supérieur comme l'université de Pékin ou l'École normale supérieure de Pékin où ils rencontrent les chefs de la F.A.E. (Fédération autonome des étudiants) et leur donnent des conseils. L'Alliance chinoise pour la démocratie, qui est directement impliquée dans ces troubles, est un instrument utilisé par les États-Unis contre la Chine. Ce rebut de notre nation, qui est situé à New York, a collaboré avec la Chinese Benevolent Association proche du KMT  (note comaguer : Kuo Min Tang ou Guo Min Tang, parti nationaliste anticommuniste soutenu par les États-Unis, au pouvoir à Taiwan) pour mettre sur pied un prétendu Comité de soutien au mouvement démocratique chinois, qui a également donné de l'argent aux dirigeants de la FAE.

Dès le début des troubles, les agences de renseignements de Taïwan ainsi que d'autres forces hostiles installées à l'étranger se sont précipitées pour envoyer des agents déguisés en visiteurs, en touristes, en hommes d'affaires, etc. Ils ont tenté d'intervenir directement afin d'étendre le prétendu mouvement démocratique à un « mouvement contre le communisme et la tyrannie» à l'échelle nationale. Ils ont également donné l'ordre à leurs agents secrets de suivre de près l'évolution des événements et de réunir toutes sortes d'informations. Nous possédons des preuves attestant que des agents du KMT venus de Taïwan ont participé aux troubles à Pékin, à Shanghai, au Fujian et ailleurs. Nous avons déjà débusqué et arrêté certains d'entre eux et nous en poursuivons d'autres. Le KMT de Taïwan a fourni toutes sortes de fonds et a créé une Fondation de soutien au mouvement démocratique sur le continent. Hong Kong a également réuni près de trente millions de dollars de Hong Kong et apparemment aurait déjà commencé à transférer ces fonds en Chine. Ces organisations réactionnaires ont non seulement fourni d'importantes sommes d'argent liquide mais également toutes sortes d'équipements modernes ayant été utilisés pendant les troubles, comme des jumelles super-puissantes, des talkies-walkies et des tentes. Il est de plus en plus clair que ces troubles sont le résultat de la collusion entre des forces réactionnaires, à l'étranger et en Chine, et que leur objectif est de renverser le Parti communiste et de subvertir le système socialiste.

Wang Zhen : Nom de Dieu ! Les salopards ! Pour qui se prennent-ils pour oser piétiner pendant si longtemps un lieu sacré comme Tiananmen ? Ils cherchent la mort ou quoi ? Camarade Xiaoping, nous devons immédiatement envoyer les troupes pour qu'elles s'emparent de ces contre-révolutionnaires. Qu'attend l'Armée populaire de libération ? Qu'attendent les soldats de la loi martiale ? On ne va pas les nourrir à ne rien faire ! Qu'ils cessent de manger et aillent s'emparer des contre-révolutionnaires ! Si nous ne le faisons pas, nous en garderons des regrets éternels ! Si nous ne le faisons pas, le peuple se rebellera ! Quiconque veut renverser le Parti communiste mérite de mourir sans sépulture!

Li Xiannian : Le rapport que vient de nous faire le camarade Li Peng montre de manière tout à fait claire que le capitalisme occidental espère effectivement voir la Chine plonger dans le chaos. Et pas seulement la Chine, mais aussi l'URSS et tous les pays socialistes de l'Europe de l'Est. Les États-Unis, l'Angleterre, la France, le Japon et d'autres pays occidentaux ne laissent rien au hasard lorsqu'il s'agit de promouvoir l'évolution pacifique des pays socialistes. Ils ont inventé une nouvelle expression: «combattre (dans) une guerre mondiale qui ne produit pas de fumée». Nous devons faire preuve de vigilance. Le but ultime du capitalisme est de remporter la victoire contre le socialisme. Dans le passé, tous leurs plans - recours aux armes, à la bombe A ou à la bombe H - ont échoué. Maintenant ils essaient le truc de Dulles. (1)

(1)C'est-à-dire «l'évolution pacifique », cf. p. 297, n. 19.

« John Foster Dulles, secrétaire d’état américain de 1953 à 1959 est connu en Chine pour sa politique visant à promouvoir « l’évolution pacifique dans les pays socialistes »

Pour ce qui est des autres pays, nous ne pouvons rien faire, mais pour ce qui est de la Chine, nous devons nous en occuper. La Chine ne peut pas ne pas être socialiste. Sans le socialisme, le peuple chinois pourrait-il se redresser pour parler avec dignité ? Sans la direction du Parti communiste, sans le socialisme, sans la réforme et l'ouverture, la Chine d'aujourd'hui existerait-elle ? Notre République populaire a été édifiée avec le sang de plus de vingt millions de martyrs révolutionnaires. Les succès de la construction du socialisme ont exigé des décennies de lutte acharnée, tout particulièrement en ce qui concerne la dernière décennie de réforme et d'ouverture. Nous ne pouvons accepter que tout cela soit détruit du jour au lendemain par les troubles. Le peuple ne le permettra jamais. Si nous laissons libre cours aux troubles et ouvrons notre porte au capitalisme, il n'y aura plus aucun espoir pour la Chine. La nature de ces troubles est extrêmement claire : au fond, il s'agit de la mort de notre Parti et de notre État.

Deng Xiaoping : Le camarade Xiannian a raison. Les causes de cet incident s'expliquent aussi par le contexte international. Le monde occidental, et en particulier les États-Unis, a mis en branle toute sa machine de propagande pour attiser les troubles et a grandement encouragé et aidé les prétendus démocrates ou opposants chinois, qui ne sont en réalité que la lie de notre nation. Telles sont les racines du grand désordre auquel nous devons faire face aujourd'hui. En attisant les troubles dans d'autres pays, l'Occident mène en réalité une politique de force. II s'agit de l'hégémonisme pour contrôler ces pays qui échappaient autrefois à son contrôle et les inclure dans sa sphère d'influence. Une fois que nous avons compris ce point, il est plus facile de se rendre compte de la véritable nature du problème et de tirer des leçons de l'expérience. Ces troubles ont été une dure leçon : la souveraineté et la sécurité de l'État doivent toujours rester notre priorité, cela nous le comprenons mieux que par le passé. Certains pays occidentaux s'emparent de la question des droits de l'homme ou disent que le système socialiste est irrationnel et illégal. En fait, ils en veulent à notre souveraineté. Ces pays occidentaux, qui mènent une politique de force, n'ont absolument aucune qualité pour parler de droits de l'homme ! Combien de personnes dans le monde ont-ils privées des droits de l'homme ? De combien de Chinois ont-ils violé les droits de l'homme depuis qu'ils ont pour la première fois envahi la Chine, lors de la guerre de l'Opium !

Bo Yibo : Les pays capitalistes occidentaux ont fait de l'évolution pacifique dans les pays socialistes leur stratégie à long terme. Ils ne sont pas les Nations Unies et pourtant ils veulent réaliser des choses que même les Nations Unies ne peuvent faire, comme intervenir dans la politique intérieure des autres pays, imposer des sanctions pour un oui ou pour un non ou encore lancer des invasions armées. Ils se prennent pour le pouvoir suprême et pour les gendarmes du monde. Au nom de quoi se mêlent-ils des affaires intérieures de la Chine ? Qui leur a conféré ce droit ? Nous n'accepterons jamais quelque action que ce soit en violation des principes régissant les relations internationales ! Et nous ne nous soumettrons jamais à aucune pression : c'était vrai dans le passé, ça l'est dans le présent et ça le restera dans le futur !

Peng Zhen : Plus d'un mois de troubles nous a fait mieux comprendre l'importance de la stabilité. La stabilité est la question cruciale si la Chine veut se débarrasser de la pauvreté et mettre en œuvre les Quatre modernisations. Les camarades Xiaoping, Xiannian, Chen Yun l'ont répété plus d'une fois et bien avant que ne survienne cet incident : la Chine ne pourra rien accomplir sans un environnement stable. Notre décision de proclamer la loi martiale était absolument nécessaire. Les camarades Xiaoping, Xiannian, Chen Yun et moi-même estimons qu'à partir de maintenant, si cela se révèle nécessaire, nous prendrons des mesures décisives pour anéantir immédiatement tout signe annonciateur de troubles dès son apparition. Nous devons étouffer les problèmes dans l'œuf, nous prémunir contre toute intervention étrangère et défendre la souveraineté de l'État.

Deng Xiaoping : Les deux conditions indispensables à la réalisation de nos objectifs de développement sont une situation interne stable et un environnement international pacifique. Nous n'avons que faire de ce que les autres disent de nous. La seule chose qui nous importe est de bénéficier d'un environnement favorable à notre développement. Aussi longtemps que l'histoire atteste la supériorité du régime socialiste chinois, c'est suffisant. Le système social des autres pays socialistes, nous n'y pouvons rien. Imaginons un peu ce qui se passerait si la Chine plongeait dans le chaos. Si cela se passait maintenant, ce serait bien pire que la Révolution culturelle. À l'époque, on pouvait encore compter sur le prestige de l'ancienne génération de dirigeants comme le président Mao ou le premier ministre Zhou. Nous avons parlé d'une «guerre civile généralisée », mais en réalité il n'y a pas eu de combat à grande échelle, il n'y a pas eu de véritable guerre civile. Aujourd'hui, c'est différent. Si les troubles se poursuivent, il arrivera un moment où le Parti et le pouvoir de l'État ne serviront plus à rien ; qu'une faction contrôle une partie de l'armée, qu'une autre en contrôle une autre, alors on arrivera à une situation de guerre civile. Si des prétendus combattants de la démocratie venaient à prendre le pouvoir, ils finiraient par se battre entre eux. Dès que la guerre civile éclaterait, des flots de sang se mettraient à couler et alors qu'en serait-il des «droits de l'homme» ? Dès que la guerre civile éclaterait, des pouvoirs locaux se mettraient en place, la production s'effondrerait, les voies de communication seraient coupées, des flots de réfugiés se comptant non pas en millions ou en dizaines de millions mais en centaines de millions fuiraient la Chine. La première à être touchée par ce flot serait l'Asie-Pacifique, qui est aujour­d'hui la région la plus prometteuse du monde. Ce serait une catastrophe d'envergure internationale. C'est pourquoi la Chine ne peut pas se laisser sombrer dans le chaos, il s'agit d'être responsable envers soi-même mais aussi envers le monde entier et toute l'humanité.

Pour ce qui est des erreurs, nous en avons effectivement commis. Il y a deux ans, j'avais dit que notre plus grande erreur concernait l'éducation. Nous n'avons pas assez éduqué nos enfants et nos étudiants. Il y a beaucoup de travail idéologique que nous n'avons pas fait, il y a beaucoup de choses que nous n'avons pas expliquées clairement. Que certaines personnes, comme Zhao Ziyang, se soient rangées du côté de ceux qui organisent les troubles et les aient soutenus, nous ne pouvons que nous en prendre à nous-­mêmes. Nous devons mener une réflexion avec sang-froid, nous tourner vers le passé tout en fixant l'avenir et tirer des leçons de l'expérience pour résoudre avec sérieux les problèmes auxquels nous sommes confrontés. En faisant cela, nous pourrons faire d'un malheur un événement positif et tirer profit de cet incident. La majorité des gens va se ressaisir et la pensée des étudiants s'éclaircira aussi. Aussi, une fois les troubles apaisés, nous devrons travailler dur pour rattraper tous les cours qui ont été manqués en matière d'éducation, et cela ne sera vraiment pas facile. Il faudra non pas un ou deux mois, mais bien des années de cours de rattrapage pour que les personnes qui ont participé aux manifestations et à la grève de la faim changent d'avis. Nous ne pouvons blâmer les personnes qui ont participé à la grève de la faim, aux manifestations, aux pétitions. Nous devons poursuivre uniquement ceux qui ont eu de mauvaises intentions ou qui ont dirigé des actes criminels. Envers les étudiants, y compris ceux qui ont participé à la grève de la faim, nous devons recourir à l'éducation. Ce principe est intangible. Nous devons libérer les étudiants de leurs craintes. Nous devons pardonner aux étudiants qui ont participé aux manifestations et aux pétitions, et ne pas les tenir pour responsables. Nous n'infligerons des châtiments nécessaires et adaptés qu'à la petite minorité d'individus ambitieux qui ont tenté de renverser le gouvernement de la République populaire de Chine. Nous ne pouvons tolérer les troubles. Si à l'avenir nous sommes à nouveau confrontés à des troubles, nous proclamerons encore la loi martiale. Cette décision ne portera atteinte à personne ni à aucun pays, c'est une affaire intérieure chinoise. Notre objectif est de maintenir la stabilité, c'est le seul moyen de pouvoir nous consacrer à l'édification. Notre logique est simple: avec une population si nombreuse et des ressources si maigres, la Chine ne pourra rien accomplir sans un environnement politique de stabilité et d'unité et un ordre social stable. La stabilité l'emporte sur tout.

 

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La Place Tian’Anmen aujourd’hui

 

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Un des deux panneaux lumineux que l’on voit (photo ci-dessus) tout au fond de l’immense place, qui diffusent, de jour comme de nuit, l’hymne national et des messages tels que celui-ci :

« Il faut suivre la voie du Marxisme et du Léninisme, les pensées de Mao Zedong, la théorie de Deng Xiaoping et les idées des 3 représentations pour mener à bien le concept de développement scientifique »

 

A la lumière de ce qu’est aujourd’hui la Chine, vingt cinq ans plus tard, on ne peut qu’admirer la clairvoyance des dirigeants chinois qui font bloc autour de DENG XIAO PING. Après TIAN AN MEN la Chine se retrouve, fin 1991, seule puissance socialiste, le camp socialiste se réduisant alors à trois pays : Cuba, la Corée du Nord et la Chine. Celle-ci va continuer sa marche vers un développement économique rapide et planifié, qui passe par la poursuite de  l’ouverture maitrisée au capital et à la technologie étrangère initiée au début des années 80, et qui prend la forme, dans les années 90, de la marche vers l’entrée dans l’OMC. Pari audacieux, puisqu’il s’agissait de retourner au profit de la Chine la stratégie capitaliste occidentale visant à imposer, grâce à la suppression de toute barrière commerciale, les produits des firmes transnationales de souche occidentale sur tous les marchés de la planète. La Chine populaire, bien préparée à ce choc frontal, a renversé la situation et ce sont les produits fabriqués en Chine qui ont envahi les marchés occidentaux. Sans la stabilité et sans une direction politique forte, ce qui est tout l’héritage de DENG XIAO PING,  la Chine n’aurait jamais pu y parvenir.

Face à des événements d’une telle portée historique la publication des TIAN AN MEN PAPERS est un détail. Aussi quand les préfaciers français observent que cette publication en anglais et en chinois n’a guère ému les dirigeants chinois, qu’aucune poursuite n’a jamais été entreprise contre quiconque pour cette fuite magistrale, la question de la « taupe » se trouve posée dans des termes très différents. Car ce que démontre le livre,  c’est que la direction chinoise exprime qu’elle a bien vu la tentative de coup d’État orchestré  de l’extérieur, qu’elle a surmonté l’obstacle  avec succès, qu’elle a symboliquement réintégré Hong-Kong et Macao dans la République selon le calendrier prévu, et qu’elle entre dans l’OMC en position de force. Nul besoin d’une « taupe » pour faire savoir à l’adversaire que sa manœuvre a été connue, comprise, et magistralement déjouée. La diffusion, par le truchement d’un prête-nom, des documents secrets, a été le fait de ceux qui les détenaient légalement.

Les chiens capitalistes aboient, la caravane chinoise passe !

 

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Nous reproduisons ci-après un de nos bulletins publié en Juillet 2011 et qui abordait déjà la question de TIAN AN MEN, sans référence aux « ARCHIVES DE TIAN AN MEN », mais où se retrouvent nombre de données de ce livre. Il y a donc concordance entre les documents WIKILEAKS mentionnés ici et les documents secrets mis malicieusement en circulation, après la bataille, par le gouvernement chinois.

Le « massacre » de Tienanmen était un mythe !

L’hebdomadaire People’s World a publié récemment sous ce titre un article qui met à mal la version occidentale du « massacre » de la place Tien An Men.

People’s World est l’organe du parti politique étatsunien WORKER’S WORLD. Celui-ci est issu d’une scission avec le SWP (Socialist Worker’s Party) intervenue en 1956, dont l’origine est la divergence d’appréciation sur la Révolution chinoise. Depuis cette date le WORKER’S WORLD PARTY peut être considéré, même si toute classification de ce genre est simplificatrice, comme un parti marxiste-léniniste prochinois.

Qu’il publie un article documenté sur le pseudo massacre de la place TIEN AN MEN n’est donc pas surprenant. Mais l’intérêt de cet article est qu’il s’appuie sur des sources occidentales, évélées par WIKILEAKS. La traduction qui suit a été faite par COMAGUER à partir du texte anglais originel.

Un autre article publié récemment par le JAPAN TIMES confirme que des combats de rue ont eu lieu hors la place, qu’il y a eu des pertes des deux côtés, que des soldats ont été brûlés vifs dans leur véhicule et confirme également que les 3000 étudiants restant sur la place le 4 Juin au matin en sont sortis sains et saufs.

Le document le plus synthétique sur ces manipulations médiatiques a été réalisé en 1998 par l’école  de journalisme de l’Université Columbia de New-York (voir le résumé en anglais sur www.alternativeinsight.com/Tiananmen.html) qui explique bien que le « massacre » était un faux et que ce qui s’est passé hors la place était un début de soulèvement populaire contre le régime, qu’il fallait à tout prix passer sous silence.

Pour éclairer cet aspect le plus caché des événements l’article de PEOPLE’S WORLD insiste sur les espoirs entretenus à l’époque par Washington, de réaliser en Chine la même opération qu’en URSS, c’est-à-dire faire tomber le Parti Communiste et l’économie planifiée et livrer la Chine aux appétits capitalistes étrangers.

L’accueil de Gorbatchev à Beijing (17 Mai 1989) par le gouvernement chinois, alors que les manifestations étaient commencées depuis Avril, pouvait en effet être considéré comme le résultat de la victoire au sein des organes dirigeants chinois d’un courant s’inspirant de la Glasnost et de la Perestroïka soviétiques, politique dont on sait qu’elle était le préalable, un préalable conscient pour des dirigeants comme Eltsine, à la disparition de l’URSS et de toute référence au socialisme.

Cette politique était perçue et encouragée par l’Occident comme facteur de destruction de l’URSS, mais considérée par une autre fraction du Parti Communiste Chinois comme le point d’arrivée d’un processus d’abandon du socialisme, initié dès 1956 en URSS et fermement critiqué dès l’origine par le PCC, Mao en tête, fraction qui fut très certainement à l’origine des manifestations qui perturbèrent gravement la visite de Gorbatchev. La répression du mouvement va donc marquer la défaite de la ligne « gorbatchévienne » au sein du PCC, confirmer le poids politique de l’armée et ouvrir la voie à la politique d’ouverture et de développement économique préconisée par Den Xiaoping et conduite fermement par le PCC depuis lors.

Ainsi l’année 1989 est-elle une année charnière, au cours de laquelle se met en place une nouvelle situation globale. L’Occident va y voir, avec la chute du mur de Berlin et la dissolution du bloc soviétique, une avancée triomphale voire définitive du capitalisme sans frontières, et il va écrire l’épisode Tien An men pour faire croire que la chute du régime communiste chinois est proche.

En réalité il sait que le PCC a résisté, que l’attaque conduite par l’URSS finissante a échoué, et que le pays le plus peuplé du monde, ayant préservé son indépendance stratégique, va continuer sa marche en avant.

La résistance du PCC à la manœuvre occidentalo-gorbatchévienne n’est en aucune manière une surprise. Elle est très directement issue de l’application de la théorie du PCC des trois mondes, qui, dès l’époque Brejnev, regroupait dans le premier monde les deux impérialismes : l’occidental et le social-impérialisme soviétique, et, donc, les considérait l’un et l’autre comme des adversaires des pays moins développés, à commencer par la Chine Populaire. L’équipe dirigeante chinoise de l’époque avec, à sa tête, jusqu’aux événements de Tien An Men, Zhao Ziyang, était elle-même bien consciente de cette réalité puisqu’elle avait posé comme condition à un rétablissement des relations amicales avec l’URSS l’évacuation des troupes soviétiques d’Afghanistan et de Mongolie.

Il ne reste alors à l’Occident qu’à mettre en scène le dispositif classique de harcèlement psycho-politique droitdelhommiste pour embarrasser cette Chine communiste, qui vient à nouveau de lui échapper : la fiction du « massacre » des étudiants de Tien An Men en constitue le socle.

• A ce propos il ne faut jamais oublier qu’un des organes clés du système politique chinois, et probablement le plus influent est la Commission Militaire Centrale, dont la direction a été assurée successivement par Mao Zedong et Deng Xiaoping, et qui l’est aujourd’hui par Hu Jintao.

 

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Le « massacre » de Tienanmen était un mythe

Publié par PEOPLE’S WORLD le 29 juin 2011

Auteur : Deirdre Grisworld

Combien de fois ne nous a-t-on pas dit que les États-Unis sont une société « ouverte » et que les médias sont « libres » ?

Habituellement, de telles proclamations sont faites en critiquant d’autres pays qui ne sont pas « ouverts », surtout les pays qui ne suivent pas le programme de Washington.

Si vous habitez aux États-Unis et dépendez des médias commerciaux soi-disant « libres » et « ouverts » pour votre information, vous devriez sans aucun doute croire que le gouvernement chinois a massacré « des centaines, voire des milliers » d’étudiants sur la place Tiananmen le 4 juin 1989. Cette phrase a été répétée des dizaines de milliers de fois par les médias de ce pays.

Mais c’est un mythe. En outre, le gouvernement américain sait que c’est un mythe. Et tous les grands médias le savent aussi. Mais ils refusent de corriger le récit, en raison de l’hostilité fondamentale de la classe dirigeante impérialiste U.S. envers la Chine.

Sur quoi basons-nous cette affirmation ? Sur plusieurs sources. La plus récente est une diffusion, par Wikileaks, de câbles envoyés de l’ambassade des États-Unis à Pékin au département d’État, en juin 1989, quelques jours après les événements en Chine.

Vient en second lieu une déclaration, en novembre 1989, du chef du bureau de Beijing du New York Times, déclaration qui n’a plus jamais été évoquée par ce journal.

Vient en troisième lieu le rapport du gouvernement chinois lui-même sur les évènements, qui est corroboré par les deux premiers. Un seul grand journal occidental a publié les câbles Wikileaks. C’est le Telegraph de Londres, le 4 juin de cette année, 22 ans exactement après que le gouvernement chinois ait retiré les troupes de Pékin. Deux câbles en date du 7 juillet 1989 — plus d’un mois après les combats — ont rapporté ce qui suit :

« Un diplomate chilien fournit un témoignage oculaire sur les soldats entrant sur la place Tienanmen : il a regardé les militaires entrer sur la place et n’a observé aucune tir massif d’armes sur la foule, bien que des tirs sporadiques aient été entendus. Il a dit que la plupart des troupes qui sont entrées sur la place étaient effectivement armées, mais seulement avec des engins anti-émeute — matraques et bâtons en bois ; ils étaient appuyés par des soldats armés. » [NDT : en langage militaire des soldats « en appui » ne sont appelés à intervenir que si ceux chargés de l’opération principale rencontrent des difficultés inattendues]

Un autre câble rapporte : « un diplomate chilien fournit un témoignage oculaire des soldats entrant sur la place Tienanmen : bien que les coups de feu aient pu être entendus, il a dit qu’en dehors de quelques coups donnés aux d’étudiants, il n’y a eu aucun tir de masse dans la foule des étudiants sur la place ».

Il faut se rappeler que le Chili était à l’époque dirigé par le général Augusto Pinochet, arrivé au pouvoir par un coup d’État de droite violent, antisocialiste, appuyé par les États-Unis et que des milliers d’hommes de gauche, y compris le président Salvador Allende, avaient été tués. Le « diplomate chilien » mentionné n’était pas un ami de la Chine. Pas un seul journal U.S., pas une station de télévision ou de radio US n’a signalé ou commenté ces câbles révélés par Wikileaks, ni l’article du Telegraph à leur sujet. C’est comme s’ils étaient été tombés dans un gouffre sans fond. Est-ce parce que les médias, ici, ne croient pas que le rapport soit crédible ? Pas vraiment. Ils connaissaient déjà la vérité en 1989. Le New York Times sait que c’est crédible. Leur propre chef du bureau de Beijing à l’époque, Nicholas Kristof, l’a confirmé dans un vaste article intitulé (traduction COMAGUER) « Mise à jour sur la Chine : Comment les durs ont gagné » publié dans le Sunday Times Magazine le 12 novembre 1989, cinq mois après le supposé massacre dans le square.

À la fin de cet article long, qui était censé donner un éclairage sur un débat au sein de la direction du Parti communiste chinois, Kristof a catégoriquement déclaré : « Sur la base de mes observations dans les rues, ni le compte-rendu officiel, ni la plupart des versions étrangères ne sont très exacts. Par exemple, Il n’y a eu aucun massacre sur la place Tienanmen, bien qu’il y ait eu plein de meurtres ailleurs. »

Même si l’article de Kristof est une critique sévère de la Chine, son affirmation qu’il n’y avait « aucun massacre à Tienanmen » a immédiatement suscité des hurlements de protestation des détracteurs de la Chine aux États-Unis, comme cela est apparu dans le courrier des lecteurs du Times.

Y a-t-il eu des combats à Pékin ? Absolument. Mais il n’y a eu aucun massacre d’étudiants non armés sur la place. C’est une invention de l’Occident, destinée à diaboliser le gouvernement chinois et à gagner la sympathie du public pour une contre-révolution.

Le virage vers une économie de marché sous Deng Xiaoping avait suscité l’opposition de nombreux travailleurs. Il y avait aussi un élément contre-révolutionnaire essayant de tirer profit des griefs populaires contre la restauration complète du capitalisme.

Les impérialistes espéraient que les luttes à Pékin feraient tomber le Parti communiste chinois et détruiraient l’économie planifiée — comme ce qui devait arriver deux ans plus tard en Union soviétique. Ils voulaient « ouvrir » la Chine, pas à la vérité, mais au pillage des biens du peuple par les banques et les entreprises impérialistes.

Après beaucoup de débats au sommet, l’armée a été appelée et le soulèvement écrasé. La Chine n’a pas été détruite comme l’Union soviétique ; son économie n’a pas implosé, pas plus que le niveau de vie n’a diminué. Bien au contraire. Les salaires et les conditions sociales ont été améliorés alors qu’ailleurs les travailleurs sont condamnés à la régression par une grave crise économique capitaliste.

En dépit de profondes concessions au capitalisme, étranger et national, la Chine continue d’avoir une économie planifiée, basée sur une solide infrastructure appartenant à l’État.

 

Source :

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http://comager.over-blog.com

Bulletin n° 279- semaine 47 – 2014

Qui émet aussi, de Marseille, sur Radio Galère 88.4 FM

http://www.radiogalere.org/

 

 

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Post Scriptum

Sous nos latitudes,

Il semble que l’offensve des gens de biens contre Étienne Chouard se poursuive. C’est encore Raphaël Berland qui sonne le tocsin. Si Chouard doutait de constituer un danger pour le désordre établi, voilà qui devrait le rassurer.

Mathieu Dejean, des Inrockuptibles, calomnie à son tour Étienne Chouard et les Gentils Virus

 

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Quand je vous disais que les grandes manœuvres avaient commencé… Après Adrien Sénécat de l’Express, c’est donc au tour de Mathieu Dejean de diffamer Etienne Chouard en mode « service commandé », cette fois pour les Inrocks. L’auteur a choisi de mettre l’accent sur les Gentils Virus, ce collectif informel de citoyens très intéressés par les idées d’Etienne Chouard et d’autres : une Constitution écrite par et pour le peuple, donc écrite par des Citoyens Constituants désignés de manière originale (par tirage au sort par exemple).

Lire la suite…

Source : http://www.cercledesvolontaires.fr/2014/11/24/mathieu-dej...

 

*

Nous ne vous disons rien de la campagne parallèle qui salue la naissance d’un nouveau parti politique avec l’élégance et le panache qui sont désormais de règle, parce que trop c’est trop et qu’on sait les cibles capables de rendre les coups. Mais c’est peut-être le moment de relire Oscar Wilde et de méditer ce qu’il écrivait de la presse de son pays (avant 1900 !)*. Elle n’a pas cessé, depuis, de descendre sous les caniveaux, et il semble que les nôtres mettent les bouchées doubles pour la rejoindre. Nous disons « les nôtres » parce que la – euh – presse belge voudrait bien ne pas être en reste, même si elle se prend encore un peu les pieds dans ses « au loup ! au loup ! ». On compte sur elle pour faire bientôt des progrès. Voir ici.)

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* Oscar Wilde, L’Âme de l’homme sous le socialisme, Fayard, 2013.


 

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C’est ici qu’on aurait dû vous parler du plus grand roman chinois de ces dernières années et un des plus grands du monde. Trop important pour qu’on le fasse à la va-vite : partie remise, mais comptez sur nous !

 

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 Eric Zemmour

Le suicide français

Albin Michel – 1er octobre 2014 – 544 pages

 

 

 

Nous sommes des dinosaures : nous n’avons pas la télévision, nous ne lisons pas Le Figaro, nous ne savions même pas qui était Eric Zemmour…

Alors que son livre a récemment fait l’actualité  – ça n’arrive plus si souvent – nous ne vous en avons rien dit et pour cause. Battons notre coulpe : nous ne l’avons pas (encore) lu. Heureusement qu’il y a Maria Poumier… entre la plume et l’enclume.

Car non seulement elle l’a lu, elle, mais elle en a publié des extraits, que nous lui fauchons sans vergogne. Peut-être, si nous en avions pris le temps, en aurions-nous trouvé d’autres à vous recommander ou à critiquer. Voici les siens, avec les carabiniers.

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Eric Zemmour : Le suicide français

(Extraits brûlants)

p. 451-456

[Chapitre plein de subtilités. Il déstabilisera judicieusement les juifs comme les antisémites. Après cela, le culte à Jeanne d'Arc va devenir franchement subversif, et c'est très bien ! Merci Eric Zemmour, et un cierge à sainte Jeanne d'Arc dans chaque église, elle a bien travaillé en l'inspirant...]

 

***

 

7 Octobre 1987
Au revoir les enfants

p. 448

Une salle de classe. Des enfants en blouse grise. Desbons pères. Un pensionnat catholique en janvier 1944. Soudain la Gestapo fait irruption et embarque trois enfants juifs et leur maître, le père Jean, résistant ; déportés à Auschwitz et Mathausen, ils ne reviendront jamais.

On a aujourd’hui l’impression d’une scène banalisée à force de l’avoir vue, revue, jusqu’à entamer une partie de sa puissance émotionnelle. En cette année 1987, le public se presse (trois millions d’entrées) et s’émeut sans compter. Il n’a pas l’habitude. Les innombrables films sur la Seconde Guerre mondiale ont depuis les années 1950 évoqué les affrontements militaires, les personnalités de Churchill, de Gaulle, Roosevelt, Staline, la guerre civile entre résistants et collabos, l’ignominie de la Gestapo. Les Juifs sont un élément du décor, un personnage secondaire d’une tragédie homérique ; leur persécution n’est nullement ignorée ou dissimulée, mais satellisée. Un détail, diront certains.

Un des rares films de l’époque sur les camps deconcentration, l’italien Kapo de 1960, ne traitait que des prisonniers de droit commun et des politiques, et choisit de mettre l’accent sur une prisonnière abjecte qui collaborait avec ses bourreaux, avant de se sacrifier pour se racheter.

En 1975, avec Le Sac de billes, tiré du roman de Joffo1, on met pour la première fois en scène un enfant juif, qui est le narrateur ; il fuit, se cache, s’échappe ; il tombe amoureux pour la première fois ; échange son étoile jaune contre un sac de billes. Comme un roman d’apprentissage pendant une période particulière. Dans Au revoir les enfants, le narrateur est l’enfant non juif, Julien ; sa culpabilité écrase le film ; elle est exacerbée par l’auteur ; c’est tout le peuple français qui est sommé de se sentir responsable et coupable. Dans une interview accordée à un journal de cinéma, le metteur en scène Louis Malle, qui revendique pourtant une œuvre autobiographique, ne le cache pas : « L’idée [est] que ce qui s’est passé était profondément injuste, que ça n’aurait pas dû se passer, et qu’après tout on était tous responsables. J’ai un peu chargé Julien. En particulier il a l’impression que c’est lui qui donne Bonnet [son copain juif…] quand il se tourne vers lui dans la classe ; ça, je l’ai probablement rajouté. Mais c’est ma mémoire aussi, parce que, dans ma mémoire, je suis un peu responsable de la mort de Bonnet… ».

Dans le film, les enfants juifs et leur professeur sont dénoncés par Joseph, un pauvre type handicapé, homme à tout faire de l’école et souffre-douleur des écoliers, qui commet son forfait parce qu’il a été renvoyé pour marché noir. Encore une trouvaille de Louis Malle ! Une autre scène montre en revanche Julien, sa mère, son frère et Bonnet dans un restaurant huppé de la ville : la milice débarque brutalement pour expulser un notable juif ; de nombreux clients attablés protestent avec véhémence et c’est un couple de riches aviateurs… allemands qui chasse les miliciens.

Depuis la fin de la guerre, communistes et gaullistes avaient exalté le peuple en armes (cheminots, ouvriers, etc.) et dénoncé de conserve une bourgeoisie affairiste et collaboratrice. De Gaulle avait lancé aux patrons qu’il recevait à la Libération une flèche courroucée : « Messieurs, je n’ai pas vu beaucoup d’entre vous à Londres. » Le film sonne comme une revanche de classe. Bientôt, le peuple français sera enseveli sous l’accusation de Collaboration. Et on laissera entendre que les seuls résistants furent des étrangers au nom imprononçable : la fameuse « Affiche rouge » du groupe Manouchian…

En cette année 1987, on se croirait revenu en 1944. En mai, a eu lieu le procès de Klaus Barbie, chef de la Gestapo de Lyon et tortionnaire de Jean Moulin, pour «crime contre l’humanité ». Mais la leçon d’Histoire promise a tourné court ; son brillant et sulfureux avocat, Jacques Vergès, avait juré qu’il livrerait les noms des résistants qui avaient « donné » Jean Moulin ; il resta coi, se contentant selon son habitude de dénoncer les crimes coloniaux de l’armée française.

Cette même année, le film Shoah de Claude Lanzmann fut diffusé pour la première fois à la télévision.

Et en septembre 1987, Jean-Marie Le Pen était invité à RTL et interrogé sur les chambres à gaz. Curieusement, il acceptait de répondre. L’échange fut vif :


JMLP : Je suis passionné par l’histoire de la deuxième guerre mondiale. Je me pose un certainnombre de questions. Je ne dis pas que les chambres à gaz n’ont pas existé. Je n’ai pu moi-même en voir. Je n’ai pas étudié spécialement la question. Mais je crois que c’est un point de détail de l’histoire de la deuxième guerre mondiale.

PAUL-JACQUES TRUFFAUT : Six millions de morts, c’est un point de détail ?
JMLP : Six millions de morts ? Comment ?

PJT : Six millions de Juifs morts pendant la Seconde Guerre mondiale, vous considérez que c’est un point de détail ?

JMLP : La question qui a été posée est de savoir comment ces gens ont été tués ou non.

PJT : Ce n’est pas un point de détail.

JMLP : Si, c’est un point de détail de la guerre ! Voulez-vous me dire que c’est une vérité révélée à laquelle tout le monde doit croire, que c’est une obligation morale ? Je dis qu’il y a des historiens qui débattent de ces questions.

Dans les jours qui suivirent, le tourbillon médiatique orchestré ébranla jusqu’à certains cadres du Front national ; la laborieuse explication donnée par Le Pen – «à destination de ses coreligionnaires juifs qu’il avait pu blesser » – n’empêcha pas le député européen Olivier d’Ormesson de démissionner et d’abandonner le parti. Jean-Marie Le Pen sera accusé d’antisémitisme. En 1991, il sera condamné par la justice pour « banalisation du crime contre l’humanité » et « consentement à l’horrible ». Le Pen traînera ce « détail » tout le reste de sa carrière politique ; il ne sera jamais lavé de l’accusation d’« antisémitisme ».

Contrairement à ce qu’on a beaucoup écrit, cette « pétainisation » de Le Pen n’était pas inéluctable. Les maurrassiens avaient beaucoup évolué depuis la fin de la guerre ; l’héritier le plus brillant du vieux maître, Pierre Boutang, avait pris position contre l’antisémitisme et en faveur d’Israël lors de la guerre des Six Jours. Le Pen lui-même, en souvenir de la guerre d’Algérie, fut alors favorable aux sionistes contre les anciens alliés égyptiens du FLN. Quelque temps avant le « détail », Olivier d’Ormesson avait préparé un voyage de Le Pen en Israël. Tout fut détruit par cette émission.

Peu importent les pensées et arrière-pensées de Jean-Marie Le Pen, son amour ou sa détestation des Juifs, ses rapports à tout le moins ambigus entre admiration et aversion, dans la tradition d’un antisémitisme « vieille France ». Politiquement, il tente alors maladroitement de contenir la montée en puissance d’un « lobby juif », comme dira quelques années plus tard le président Mitterrand à un autre d’Ormesson qui, selon Mitterrand et Le Pen, se sert de la Shoah d’hier pour affermir son pouvoir d’aujourd’hui. Cette conjonction d’opinions choquera et isolera les deux hommes au sein de la classe politique et médiatique. Et ce n’est pas un hasard. Le Pen et Mitterrand sont de la même génération ; ils appartiennent tous deux à cette tradition française qui remonte à Richelieu et rejette « tout État dans l’État ». On peut ajouter pour Le Pen un clin d’oeil de boutiquier partisan – qu’aurait compris Mitterrand, un autre ancien de la IVe ! – envoyé à certains des membres de son parti qui considèrent que l’unique projecteur mis sur les crimes des nazis permet d’occulter les crimes communistes. On peut aussi y ajouter une part de bêtise : il prétend qu’il n’a pu voir de chambres à gaz pour douter de leur existence ; mais il n’a jamais vu Jeanne d’Arc et lui célèbre pourtant un culte chaque année au 1er mai !

Mais Jean-Marie Le Pen est avant tout coupable dans cette histoire d’anachronisme. Il n’a pas tort quand il rappelle que Winston Churchill ne parle pas de l’extermination des Juifs dans ses Mémoires de guerre ; il aurait pu ajouter que le général de Gaulle ne l’évoquait pas non plus.

Pour ce dernier, la Seconde Guerre mondiale n’était que la suite de celle de 1914-1918, avec le même enjeu : la domination de l’Europe. L’homme du 18 Juin parle d’une nouvelle « guerre de Trente Ans » afin que les victoires et les défaites de notre pays, ses héros et ses traîtres, s’équilibrent et soient confondus dans l’Histoire de France ; que l’effondrement de mai 1940 soit englouti dans les mémoires par la gloire de 1918 et la renaissance inespérée de 1944.

Dans cette architecture grandiose, l’extermination des Juifs n’est ni négligée ni méprisée ; mais si elle est davantage qu’un « détail », elle n’occupe pas le cœur stratégique de la guerre. La Shoah a changé la face des Juifs et de l’humanité ; mais elle n’a en rien modifié l’issue du conflit mondial. Les Allemands auraient perdu même s’ils n’avaient pas massacré les Juifs ; les Alliés n’ont pas levé le petit doigt pour les sauver.

Cette conception traditionnelle de la guerre et de l’Histoire est devenue, en 1987, inaudible. C’est le fameux « retour du refoulé » tant évoqué dans tous les médias et tous les livres, après le silence gêné des années d’aprèsguerre. Dans la culture collective – ou plutôt l’inculture collective, car ceci est lié à cela – Au revoir les enfants signe le moment où tout bascule : l’histoire de la Seconde Guerre mondiale se réduit peu à peu à l’extermination des Juifs, tandis que cette « Shoah » ainsi rebaptisée et sacralisée, devenue élément central voire exclusif d’une guerre dont on ne connaît plus rien d’autre, se résume à son tour au meurtre des enfants juifs. Quelques années plus tôt, Jean-Jacques Goldmann avait déjà composé une très jolie chanson, intitulée « Comme toi », sur une petite Juive polonaise :

 

Elle s’appelait Sarah, elle n’avait pas huit ans.
Sa vie, c’était douceur, rêves et nuages blancs.
Mais d’autres gens en avaient décidé autrement.
Elle avait les yeux clairs et elle avait ton âge.
C’était une petite fille sans histoires et très sage.
Mais elle n’est pas née comme toi, ici et maintenant
2.

Bientôt, les historiens prendront la suite des artistes ; ils rationaliseront l’émotion collective. Ils rejetteront le découpage chronologique du général de Gaulle ; ils feront de la Seconde Guerre mondiale un moment paroxystique de l’affrontement entre le Bien et le Mal ; et de la « Shoah » le coeur de cette métaphysique apocalyptique ; on conduira les enfants à Auschwitz comme on les
emmenait après 1914-1918 à Verdun ; dans certaines classes de banlieue, des enfants de l’immigration arabe et africaine refuseront avec véhémence que leur soit enseignée cette partie du programme au nom de la « souffrance des enfants palestiniens ». Enfants contre enfants, souffrance contre souffrance ; une Histoire contre l’autre. Au revoir les enfants…

________________________________

1. Jean-Claude Lattès, 1973.

2.         Jean-Jacques Goldman, « Comme toi », dans l’album Minoritaire, 1982.

 

***

Autres sujets : De Gaulle

p. 29

[…] De Gaulle choisit donc le progrès économique et social contre la grandeur impériale et la profondeur géostratégique ; la croissance contre la perspective caressée par un Debré d’une France de cent millions d’âmes ; les douceurs de la société de consommation à l’américaine contre les rigueurs d’une guérilla interminable – alors que, contrairement à l’Indochine, l’armée française avait gagné la bataille d’Alger. Il privilégia la jouissance hédoniste pour enterrer l’héroïsme chevaleresque ; le matérialisme consumériste à rebours d’une vision sacrificielle de l’existence, que lui avait rappelée l’armée, au nom de la geste gaullienne de 1940 : il y a des valeurs suprêmes au-dessus de tout. À l’opposé de tout ce qu’il était, au nom de ce qu’il pensait être l’intérêt supérieur de la France.


***


Les femmes

p. 37

[…] L’aspiration mimétique des féministes de la bourgeoisie française (Simone de Beauvoir) à se parer des plumes de paon de la lutte des classes en associant le mari au patron fit le reste.



***

1er juillet1972

La loi Pleven : la fin de la liberté d’expression en France

p. 88

[…] La loi du 1er juillet 1972 s’inscrit dans le cadre de la grande loi du 29 juillet1881 sur la liberté de la presse. Elle paraît modestement ajouter de nouveaux délits à ceux qu’énumérait déjà le Code pénal ; mais la loi Pleven est à sa grande sœur de 1881, ce que le cheval de Troie fut aux adversaires des Grecs : une offrande funeste.

p.89

[…] En dépit de la pureté de ses intentions, la loi Pleven est une régression. Elle introduit la subjectivité là où régnait l’objectivité ; elle condamne l’intention et non les faits ; elle donne au juge le droit et le devoir de sonder les cœurs et les âmes ; de faire l’archéologie des pensées et des arrière-pensées. Elle contraint le magistrat à transgresser ce principe général du droit fort protecteur selon lequel «la loi pénale est d’interprétation strictement restrictive ». Le droit à la diffamation prévoyait une exception de vérité ; désormais, non seulement la vérité ne rend plus libre, mais elle peut conduire en prison.

 

*** 

16 novembre 1972

Comme ils disent et ne devront plus dire

p. 100

[…] Au fil des années, le lobby homosexuel s’organise et s’enrichit. Dans la stratégie de victimisation de ses porte-drapeaux les plus achanrnés, il ira jusqu’à réécrire l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, s’inventant des persécutions de la part de Vichy, qui aurait envoyé des homosexuels dans les camps de concentration.Le gay veut être un juif comme les autres.

p. 102-103

[…] La rencontre entre l’homosexualité et le capitalisme est le non-dit des années 1970. Entre un mouvement gay qui arbore un drapeau arc-en-ciel et un capitalisme qui découvre les joies et les profits de l’internationalisme, il y a un commun mépris des frontières et des limites. Entre la fascination homosexuelle pour l’éphèbe et une société capitaliste qui promet la jeunesse éternelle, l’entente est parfaite. Le rejet haineux du père est sans doute le point commun fondamental entre une homosexualité narcissique qui transgresse sexuellement la loi du père et un capitalisme qui détruit toutes les limites et les contraintes érigées par le nom du père autour de la cellule familiale, pour mieux enchaîner les femmes et les enfants – et les hommes transformés à la fois en enfants et en femmes – à sa machine consumériste.

L’alliance improbable entre l’extrême gauche libertaire et le marché se fera à travers la geste homosexuelle et au nom de la « transformation des mentalités ».

Dominants dans la mode, les médias et l’univers artistique, de nombreux homosexuels, plus ou moins militants, imposent leur vision de l’homme-objet à une société patriarcale qui a inventé la femme-objet pour protéger son désir sexuel. En 1971, Yves Saint Laurent fait scandale en posant nu pour la publicité de son parfum « Pour homme ».

Le lobby gay gagnera au fil des années en visibilité. Il mènera victorieusement la bataille sémantique ; Aznavour avait contribué à la substitution de pédéraste par homo, moins insultant ; mais homo, encore trop « discriminant », sera lui-même remplacé par gay, plus flatteur : « Good As You ». La revendication d’égalité est ici une manifestation éclatante de puissance. Les maîtres imposent toujours leurs mots. Le lobby gay aux États-Unis est aujourd’hui financé par les plus grands capitalistes américains, Bill Gates et Steve Ballmer, Google, Facebook, eBay, ou un magnat des hedge funds comme Peter Singer. En France, Pierre Bergé, le patron d’Yves Saint Laurent, créera le journal Têtu dans les années 1970 avant de financer dans les années 1980 SOS Racisme. Le mélange sexuel et ethnique – le « métissage » – deviendra la religion d’une société qui se veut sans tabou, et ne supporte plus les limites de la différenciation des peuples comme des sexes. Cette babélisation généralisée est encouragée par un capitalisme qui y voit une source de profits.

[Oh, et de pouvoir aussi, par destruction de la psyché humaine… NdGO, Pardon, Maria, on sait que vous n’aimez pas les NdE.]

Source : http://www.plumenclume.net/articles.php?pg=art1638

 

17. Yabiss_evolussion-407f2-04e70.jpg

 

 

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Mis en ligne le 25 novembre 2014

 

 

 

 

 

21:14 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

23/11/2014

LISTES – VOTES – TIRAGES AU SORT ET COETERA

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LISTES – VOTES – TIRAGES AU SORT ET COETERA

 

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Vers un Nouvel Ordre Mondial ? Mais, il est déjà là !

Bryan MacDonald – Russia Today –1er novembre 2014

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Bryan MacDonald est journaliste, écrivain, homme de radio-télévision et enseignant (de nos jours, il n’en faut pas moins pour gagner sa vie). Il a écrit jusqu’ici pour l’Irish Independant et pour le Daily Mail. En Irlande, on le voit fréquemment sur RTE (la Radio-Télévision Irlandaise) et Newstalk, et, internationalement, sur RT.

Ceci est déjà vieux – 1er novembre – mais on n’est pas aux pièces, n’est-ce pas.

 

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 Poutine a exprimé le souhait d’un « nouvel ordre du monde » capable d’assurer la stabilité de la planète. Il trouve que les États-Unis abusent de leur rôle de leader mondial. Ce qui n’a pas été suffisamment signalé nulle part, c’est que les piliers de « l’ancien régime » s’écroulent depuis des années.

Tout était pourtant si simple. Le monde était partagé en deux camps – l’Occident et le reste. Et « l’Ouest » était vraiment « the best ». Il y a 20 ans, six des économies les plus puissantes faisaient partie du camp pro-Washington.

Le leader – les USA eux-mêmes – était si loin  en tête, que son Produit Intérieur Brut (PIB) était quatre fois plus grand que celui de la Chine et valait neuf fois celui de la Russie.

Le pays le plus peuplé du monde – l’Inde – avait presque le même revenu que la comparativement minuscule Italie et que le Royaume Uni. L’idée que cet ordre de choses allait changer aussi dramatiquement en à peine deux décennies aurait fait rire n’importe qui.

Aux yeux des Occidentaux, la Chine et l’Inde étaient des pays arriérés, et il leur faudrait un siècle au bas mot pour devenir des rivales potentielles. La Russie, elle, était perçue comme un cas désespéré, un pays à genoux, en proie au chaos. De telles notions, dans les années 90 étaient parfaitement justifiées.

L’économie mondiale dans les années 1990 et aujourd’hui.

Tableau des dix économies mondiales les plus importantes, ajustées selon la Parité en Pouvoir d’Achat (PPA).

 

1995 ( en milliards d’US$)                  2015 (Prévisions du FMI)

1.     USA                7.664               1.     Chine              19.230

2.     Japon              2.880               2.     USA                18.287

3.     Chine              1.838               3.     Inde                   7.883

4.     Allemagne      1.804               4.     Japon                4.917

5.     France             1.236               5.     Allemagne        3.742

6.     Italie               1.178               6.     Russie               3.643

7.     Royaume-Uni 1.161               7.     Brésil                3.173

8.     Inde                1.105               8.     Indonésie           2.744

9.     Brésil              1.031               9.     France               2.659

10.   Russie                955               10.   Royaume-Uni   2.547

 

Le soleil couchant US

Maintenant, c’est l’Occident qui fait les frais de la plaisanterie. Le Fonds Monétaire International (FMI) estime que, dès 2015, les quatre plus puissantes économies du monde seront des membres du club connu par son acronyme, BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), et la Chine sera tête de file à la place des USA. C’est même probablement déjà le cas, les chiffres, en économie, ayant tendance à traîner derrière les faits.

L’Italie, homme malade de l’Europe, ne fait plus partie des dix du peloton de tête, et le Royaume-Uni, lanterne rouge, peine à s’y accrocher. Londres prétend toujours au titre de place financière centrale. Les seuls qui le croient encore sont les petits Anglais (« the little Englanders »). Le Royaume Uni est devenu la Julie Andrews de la géopolitique : une étoile en voie d’extinction, qui fut jadis brillante. La France est impuissante, se traînant de crise en infortune et d’infortune en crise.

 

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Le Président US Barak Obama et la Chancelière allemande Angela Merkel

 

Il est trop tôt pour mettre les États-Unis au rebut. L’Empire ne va pas disparaître d’un jour à l’autre, mais son soleil est déjà bien bas dans le ciel. C’est moins la faute des États-Unis que celle de la déchéance croissante de ses alliés traditionnels.

Les deux seuls qui tiennent encore debout sont l’Allemagne et le Japon, aucun des deux n’étant cependant des acteurs militaires sérieux. La Grande Bretagne et la France ont longtemps été le fer de lance des aventures martiales. En réalité, l’Allemagne n’est pas un partenaire follement enthousiaste, parce qu’une large frange de la classe politique de Berlin est extrêmement sceptique à l’égard du pouvoir US. Pour une partie très significative de l’intelligentsia allemande, c’est Moscou le partenaire naturel, pas les États-Unis.

La montée en puissance des BRICS et d’autres économies émergentes joue un rôle majeur dans la consommation mondiale, dans le commerce mondial et dans les investissements mondiaux. D’ici 2020, le FMI estime que la Russie aura dépassé l’Allemagne et que l’Inde aura surclassé le Japon. Il prévoit également une dégringolade de l’importance mondiale des USA, de 23,7% en 2000 à 16% en 2020. En 1960, les USA représentaient 38,7% de l’économie mondiale.  À l’opposé, en 1987, la Chine ne représentait que 1,6%, mais à la fin de cette décennie, elle pourra en revendiquer 20%. C’est un changement de donne sans précédent en un laps de temps aussi court.

 

Importance de la stabilité

Le discours de Poutine à Valdai n’a pas été un coup donné au pif ni à l’aveuglette, mais une évaluation très nuancée de ce qu’est actuellement l’équilibre du monde et de ce vers quoi on se dirige dans les années qui viennent.

 

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Le Président russe Vladimir Poutine, pendant la rencontre plénière finale de la 11e session du Club de Discussion International de Valdai, à Sotchi

 

Plutôt que de se préoccuper des questions soulevées par Poutine, les médias occidentaux ont préféré shooter dans l’homme et se désintéresser de la balle. Les éditoriaux ont qualifié son discours de « diatribe » et décrété que Poutine s’en est surtout pris à la politique étrangère des États-Unis, jugée par lui anti-russe. Ils sont passés en masse à côté de la question réelle.

Le souci principal de Poutine, c’est la stabilité et sa prévisibilité, c’est-à-dire l’exacte antithèse du libéralisme occidental moderne. En fait, la position de Poutine est plus proche de celle qu’ont eue, dans le passé, des formations comme la CDU de Konrad Adenauer en Allemagne et les Tories de Harold MacMillan en Angleterre, conservateurs européens classiques s’il en fut.

Poutine est souvent très mal entendu en Occident. Ses déclarations publiques, destinées à une audience intérieure plutôt qu’internationale (? NdT) sont perçues comme agressives, voire chauvines. Mais les observateurs feraient bien de se rappeler qu’il est un maître de judo, dont les mouvements sont calculés pour déstabiliser l’adversaire. Si on le lit entre les lignes, Vladimir Poutine cherche le mariage, pas l’isolement.

Le Président russe considère son pays comme faisant partie d’une nouvelle alternative internationale, en union étroite avec les autres nations du BRICS, pour mettre un frein  aux agressions US là où c’est possible. Poutine voit cela comme un chemin vers la stabilité. Adenauer et MacMillan l’auraient parfaitement compris. Mais les dirigeants européens actuels et les Nord-Américains ne le comprennent pas. Enivrés par la domination dont ils ont joui ces vingt dernières années, l’idée que l’ordre mondial est en train de changer à toute allure n’a pas encore fait tilt dans leurs têtes.

La réaction  des États-Unis à cette nouvelle réalité constituera une question de vie ou de mort. Presque à la manière d’un dessin animé, Washington se cramponne désespérément à sa NSA, à ses gouvernements-fantômes, à son Quatrième Pouvoir pathétique à force de nullité, à sa puissance militaire dilapidée et à son terrifiant chauvinisme rampant. Son infantilisme a besoin d’un « méchant ». En une dizaine d’années ce traître de mélodrame est passé de Ben Laden, de Saddam Hussein et des « Frites de la Liberté » à la russophobie. Si la classe dirigeante américaine ne change pas de comportement, la transition vers un monde multipolaire pourrait bien ne pas se passer en douceur. C’est une crainte sérieuse, et elle est fondée.

Traduction c.l. pour Les Grosses Orchades

Source : http://rt.com/op-edge/201563-time-new-world-order/

 

[ On n’a pas l’habitude, ici, de corriger les gens qu’on publie, mais, quand Bryan MacDonald assimile Vladimir Poutine à Harold MacMillan, il oublie que ce dernier a gouverné un empire colonial, et même un des pires qui soient, ce qui n’est pas, jusqu’à présent, le cas de Poutine et que rien, dans son parcours ne laisse présager. ]

 

*

Pour détendre l’atmosphère :

 

Couverture de Nesweek, version polonaise.

 

6. Newsweek en Polonais.jpg

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Les Moscovites fâchés ne font pas dans la dentelle

 

7. Garage Moscou.JPG

 

Douze voitures de luxe incendiées dans un garage : six Rolls Royce toutes neuves, deux Bentleys, deux Mercedes, une Ferrari et une Porsche Panamera, d’une valeur totale de 3.3 millions de dollars US.

Détail : elles appartenaient toutes à un seul  propriétaire.

Les pompiers sont arrivés vite mais trop tard quand même.

Ce sont les assureurs qui vont être contents.

 

Diapo

http://rt.com/in-motion/207679-luxuly-cars-fire-moscow/

 

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Reconnaissance de la Palestine…

 

8. colons.jpg

 

Quand le dernier Palestinien aura expiré, noyé dans son sang, on pourra enfin s’arrêter de voter et partir à la pêche. On aura sa conscience pour soi. En attendant, voici la liste des pays qui ont reconnu l’État palestinien (à qui ça fait une belle jambe), avec les dates correspondantes. Pourquoi les premiers ont attendu 1988 (quarante ans !) pour le faire est un des mystères de l’Histoire qui bat celui du Masque de Fer.

La liste des pays qui ont reconnu l'État Palestinien

Diversity TV Belgium -19 novembre 2014

Lire ici…

Source : http://observatoire.skynetblogs.be/archive/2014/11/19/rec...

 

8 bis. Veto.JPG

 

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Il y a quelques jours, c’était Rosa Llorens qui s’y collait ici-même. Aujourd’hui, c’est Patrick Rödel, qui revient sur le sujet, à propos de la réédition d’un livre d’Henri Guillemin sur Jean-Jacques Rousseau.

 

Ne pas se tromper d'ennemis, à propos d'articles inédits d'Henri Guillemin sur Rousseau

Par Patrick Rödel – Médiapart –18 novembre 2014

 

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                                  Les éditions Utovie continuent de republier les oeuvres de Henri Guillemin que ses éditeurs avaient abandonnées - ils doivent s'en mordre les doigts ! - et de publier aussi quelques inédits. C'est ainsi que viennent de sortir trois articles, passionnants, sur Rousseau que Guillemin avait donnés en 1936/37 à la revue dominicaine La Vie intellectuelle. Nous en devons l'édition à Patrick Berthier, le spécialiste du travail de Guillemin, qui ajoute une préface éclairante à ce Jean-Jacques Rousseau ou « la méprise extraordinaire ». Ces articles sont le prélude aux deux ouvrages que Guillemin consacrera à Rousseau : Un homme, deux ombres et « Cette affaire infernale » (également chez Utovie). La thèse défendue par Guillemin est que le divorce accompli entre Rousseau et les Encyclopédistes vient de ce que celui qu'on pensait pouvoir manipuler facilement et embrigader dans le combat mené contre le christianisme, après avoir, pendant un moment, semblé obéir, affirme deux positions qui vont le vouer à la détestation de ses anciens amis : d'abord, une critique radicale de l'idéologie bourgeoise dont les Encyclopédistes sont les tenants (il comprend très bien que les bourgeois n'ont d'autre but que de détenir le pouvoir afin de donner à leurs affaires toute l'ampleur souhaitable, ce sont des propriétaires pour qui le peuple ne peut servir que de force de travail ou d'appoint dans les combats qu'ils mènent contre la féodalité) et ensuite l'affirmation de sa foi, « une foi qui lui reste,écourtée, mais brûlante, cette confiance non plus, certes, en une Église à laquelle il ne peut plus croire, mais du moins, de toute son âme, en Dieu ». Pour cette raison, on le fit passer pour un ennemi du genre humain, on le fit passer pour fou - et il faillit bien le devenir -, on colporta sur lui toute sorte de légendes dont Guillemin entreprendra de le débarrasser.

                                 Guillemin a toujours soutenu que l'anticléricalisme, auquel il pouvait lui-même apporter des arguments, et l'antichristianisme, qu'il ne partageait évidemment pas, servaient à détourner le peuple des vrais combats qu'il aurait eu à mener. Dans ses conférences sur Les deux révolutions françaises (Utovie, 2014), il montre que les attaques contre la religion sont une manière d'éviter que l'on s'attaque aux banquiers et aux spéculations que va entraîner pour le plus grand profit des bourgeois voltairiens la confiscation des biens du clergé (Danton est ici emblématique). Il voit, non sans raison, l'alliance entre les Girondins et ce centre d'affairistes qu'est le palais de Philippe Egalité aboutir à sauver l'essentiel : la propriété, la banque et le commerce. Et le cynisme absolu de Talleyrand et consorts, lors de la promulgation de la Constitution civile du clergé, qui vise à séparer le peuple de ceux qui sont ses alliés naturels, les petits curés de campagne.

                                L'idée-force de Guillemin est qu'il ne faut pas se tromper d'ennemis et qu'il conviendrait de concentrer ses énergies sur ce qui est absolument primordial et déterminant : la domination des puissances d'argent. Le reste, ce que l'on appelle maintenant les questions sociétales, pour importantes qu'elles soient passent au second plan. On éviterait ainsi des anachronismes pénibles qui consistent à torpiller tel ou tel penseur, homme politique ou expérience politique au prétexte qu'ils n'ont pas pris en compte dans leurs revendications le problème des femmes ou celui des homosexuels etc. On éviterait bien des discussions absolument stériles, bien des oukases, bien des mouvements purement rhétoriques d'indignation de la part de gens qui restent confortablement installés devant leur écran mais qui se souviennent avoir, dans une autre vie, dans un autre siècle, lutté pour la liberté. Mourir pour la prise de la Bastille, ce symbole vide de l'absolutisme, n'était peut-être pas utile - il y avait plus urgent à faire, qui fut remis à plus tard et c'était malheureusement trop tard - ce qu'ont tenté de faire Robespierre et la Montagne mais Thermidor déjà était en route.

                               Sur ce point aussi, Étienne Chouard se révèle un disciple conséquent de Guillemin.

Source : http://blogs.mediapart.fr/blog/patrick-rodel/181114/ne-pa...

 

 11. couv-Rousseau méprise.jpg

 

 

Henri GUILLEMIN

Jean-Jacques Rousseau ou « la méprise extraordinaire »

Edition établie par Patrick Berthier

Bats - Utovie – Octobre 2014 – 104 pages

 

 

 

 

12. Couv-Rousseau-Un-hommedeux ombres.jpg

 

 

 

Henri GUILLEMIN

Un homme, deux ombres : Jean-Jacques Rousseau, Sophie, Julie.

Bats – Utovie – 2003

330 pages

 

 

 

 

 

13. Couv-Rousseau-Cette-affaire infernale.jpg

 

 

 

Henri GUILLEMIN

« Cette affaire infernale » - L’affaire J.-J. Rousseau- David Hume, 1776

Bats – Utovie – 2003

358 pages

 

 

 

 

14. Deux rév. Marat.jpeg

 

 

Henri GUILLEMIN

1789-1792 / 1792-1794 : Les deux révolutions françaises 

Bats – Utovie – 2013

280 pages

 

 

 

 

Et pendant qu’on y est :

15. Napoléon.jpeg

 

 

 

Henri GUILLEMIN

Napoléon : légende et vérité

Bats - Utovie – 2005

160 pages

 

 

 

 

(Réédition du Napoléon tel quel de 1969, des éditions Trévise)

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Mais puisque Patrick Rödel parle d’Étienne Chouard, allons-y nous aussi,  c’est le moment :

 

Article diffamatoire d’Adrien Sénécat, de L’Express, à l’encontre d’Étienne Chouard…

Raphaël Berland – Cercle des Volontaires – 18 novembre 2014

 

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Si vous ne pouvez pas attaquer le-message(.org), alors attaquez le messager ! Décidément, la manipulation, le mensonge, la calomnie et les coups bas sont des pratiques bien répandues dans les rédactions des médias « main-stream ». Loin de moi le « tous pourris », mais force est de reconnaître qu’Albert Londres ne se reconnaîtrait pas dans les us et coutumes actuels de la profession. En l’occurrence, la cible de ma tribune est Adrien Sénécat, non pas pour sa personne, mais pour son article publié par l’Express intitulé « Le discours trouble d’Étienne Chouard contre les “1% qui se gavent” », et dans lequel il tente de salir Étienne Chouard (cliquez ici pour lire cet article).

Il n’est pas le premier. Depuis la rentrée, c’est d’abord Jacques Attali, sur le plateau de Frédéric Taddéï, qui s’y est collé, sans grand succès. Puis vint le tour de Clément Sénéchal, d’abord tout seul sur son blog, puis en groupe et publié par Libération. Hier, c’est un journaliste plutôt inconnu, Adrien Sénécat, qui a été appelé (ou qui a peut-être eu l’idée tout seul) pour faire le sale boulot de calomnie et d’amalgame contre la personne de M. Chouard.

Je rêverais d’un débat entre Étienne Chouard (ou tout autre citoyen ouvert à l’introduction d’une dose de Tirage au Sort dans notre système dit Démocratique) et une personne comme Clément Sénéchal ou Adrien Sénécat. Malheureusement, les calomniateurs de salon sont bizarrement les moins courageux, les moins républicains et démocrates lorsqu’il s’agit de débattre en public, face caméra, et à armes égales.

Donc, en quoi Adrien Sénécat serait-il un menteur et un calomniateur ? Je vous fais grâce de l’exégèse complète de son article, je vous laisse vous faire votre propre avis (revoici le lien pour lire l’article que j’incrimine). J’attire simplement votre attention sur ce paragraphe :

18. Adrien-Senecat.jpg

Adrien Sénécat, jeune journaliste

Lire la suite…

Source : http://www.cercledesvolontaires.fr/2014/11/18/article-dif...

 

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Diantre, cher Raphaël, pourquoi voulez-vous que Chouard débatte avec des canards - et non des oisons - dont on ne voudrait pas pour torche-culs, alors qu’il a fait le tour de la question avec Florence Gauthier et sans doute ailleurs ?! Ceux qui ont fait choix d’œuvrer dans les merdias en adoptent les déhanchements. Quoi de plus normal, mais qui s’en soucie ? Leurs clients ? Eh bien, ils reçoivent ce qu’ils méritent, c’est parfait.

Cela dit, qui a raison, qui a tort, avec cette idée de refondation par tirage au sort ? À nos lecteurs d’en juger s’ils ne l’ont déjà fait.

 

 

 

Ils peuvent aussi s’en informer davantage ici :

http://www.le-message.org/?lang=fr

 

Mais malgré toute la sympathie qu’on a pour le messager, il est bien difficile de croire à la concrétisation de quelque chose par cette voie. Chouard est, comme vous dites, « trop gentil ». Il oublie que nous vivons entourés de squales et on ne donne pas quinze jours à son tirage au sort, avant que les squales ne le détournent à leur profit, comme ils ont fait pour celui de la conscription. En outre, si ses citoyens sont nuls, tireurs ou tirés, aucun tirage au sort ne les rendra différents et sa refondation sera sans lendemain.

À notre avis, soit dit surtout sans vouloir donner de leçons à quiconque, la seule refondation possible (et malheureusement, nous n’avons jamais été aussi loin de pouvoir même l’envisager, que ce soit en France ou ailleurs) passe par la voie longue et ardue de Robespierre : une éducation politique du peuple en profondeur (il vaut mieux qu’Ét.Chouard ne compte pas sur l’Éducation Nationale) et l’émancipation intérieure préalable de tous, individu par individu. Sortir d’enfance et grandir, ou la mort.

Et il ne faut pas nous dire que c’est impossible, puisqu’un pays, sous nos yeux, l’a fait. Ce pays, c’est Cuba. Non que les Cubains aient agi tout à fait délibérément – même si Fidel Castro a eu de fameux principes et s’y est tenu mordicus – mais parce que « la force des choses » les a contraints de prendre ce chemin difficile à l’exclusion de tous les autres, bref leur a fait découvrir que le bonheur était « une idée neuve », pas du tout celle qu’on s’en faisait, qu’on s’en fait plus que jamais en Europe. Le terrible embargo qui les enferme aussi sadiquement qu’une vierge de Nuremberg a été, en même temps, un don miraculeux des dieux s’ils existent. Il leur a interdit de se fourvoyer comme tout le monde.

Certes nous sommes mal partis, nous n’avons jamais été aussi bas, aussi politiquement incultes, pires qu’analphabètes, aussi invertébrés et moralement à la baille. Mais puisqu’il n’est d’éducation véritable que par l’exemple et que Cuba existe, il n’y a qu’à aller regarder les Cubains sous le nez et faire pareil, ce n’est pas sorcier. Qu’est-ce qu’ils font les autres (les Latinos en tout cas) ?

Le seul problème à résoudre est de transformer ça :

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en ça :

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Tous volontaires. Une chance sur deux de rentrer vivants. Leur conception du bonheur.

La vôtre ?

On est en désaccord avec Chouard sur autre chose encore : nous ne prenons pas Alain Soral pour un « homme de gauche », même si nous ne sous-estimons pas le travail qu’il fait. Les seuls hommes de gauche véritables sont ceux qui n’ont pas été autorisés à s’asseoir ailleurs qu’à la gauche du roi, parce que s’asseoir à sa droite était un honneur dont on les jugeait indignes, et pas au même niveau non plus, le plus loin possible, en haut des gradins, sur « La Montagne » en somme. Ces « Montagnards du côté gauche » sont presque tous morts, en trois jours, place de la Concorde. Il n’y a plus jamais eu, depuis, de classe politique de gauche, ni en France ni ailleurs en Europe, quoi que des théories d’apparatchiks de toutes les nuances de la politicaillerie aient essayé de faire croire à leurs dupes. Oui, il y a eu des individus qui ont mérité de s’appeler ainsi à titre personnel, surtout au XIXe siècle – les Louise Michel, les Vallès, Varlin, Blanqui, Delescluze et autres, qui ont presque tous mal fini aussi et qui n’ont été suivis, par ceux qui s’en réclament après coup, qu’en paroles verbales, rarement en actes.

On nous parle de « réconciliation ». Chic ! Mais avec qui ? Le Pen et l’OAS mais pas les sans-culottes, c’est ça ?

« Si Dieudonné est lié à la fois à Alain Soral et, d’une certaine manière, à moi, je ne le suis pas à Soral, dont j’apprécie le travail de réconciliation mais dont je dénonce la critique contre-révolutionnaire de 1789. »

(C’est là : http://www.voltairenet.org/article181952.html )

Il nous a ôté les mots de la bouche, Meyssan.

Et ajoutons quelque chose : quiconque a traversé, même de loin, la guerre d’Algérie, n’oubliera et ne pardonnera jamais, et n’a pas à le faire.

Des fois, on rêve : peut-être qu’un jour Soral tombera de son cheval, verra la lumière, s’écriera « Flûte, j’ai merdé ! », cessera de tenir les manteaux à ceux qui lapident saint Étienne, et se mettra à essayer de comprendre en quoi a consisté la Révolution Française (celle de 93, pendant qu’il y sera, car lésiner ne sert à rien).

On ne dit pas ça pour faire joli ou de l’esbroufe : la Révolution Française en général (une des deux de Guillemin) et Robespierre en particulier, sont des pierres de touche. Quiconque en parle se définit : on sait ce qu’il (ou elle) a dans le ventre et à quoi il sert.

 

 

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« - Les boules à oiseaux, ils y touchent pas.

-  Faudra les envoyer en Afrique, qu’ils comprennent ce que c’est la faim, les oiseaux ! »

 

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Jean-Marie Gourio

Le Grand Café des brèves de comptoir

Robert Laffont – 2013

925 pages

 

 

 

 

 

Pas une seule méchanceté sur près de 1.000 pages !  (Une forme de racisme enfantin et une fixation sur « les pédés qui se marient » ne sont pas de la vraie méchanceté.)  Il note les brèves de la France qu’il aime, Gourio. Les autres, il évite. Il a raison.

 

Pour les fauchés :

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Il vient de sortir en Poche

 

 

 

 

 

Et, en plus, il fait des émules

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Collectif OuBreCPo

Ouvroir de Brèves de Comptoir Potentielles

Cactus Inébranlable Éditions – Juin 2014.

72 pages

 

 

 

 

 

 

 Oui, l’OULIPO s’y est mis !

À partir d’un seul bistrot (bruxellois), imprimé à La Louvière (Belgique), pour un éditeur de Roubaix (France).

Les Oulipiens n’en font jamais d’autres.

 

Et pourquoi diable n’iriez-vous pas faire un tour sur leur site :

http://cactusinebranlableeditions.e-monsite.com/

 

*

 

 

 

Mis en ligne le 23 novembre 2014.

 

 

 

 

15:40 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |