28/08/2014

TOGETHER

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Together

 

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Une seule guerre – de plus de cent ans – sur tous les continents.

Le réalisateur syrien Joseph Al-Ahmad a produit ce clip pour rappeler qu’il n’y a qu’une seule et unique guerre au Venezuela, au Donbass et au Levant, perpétrée par un seul et unique ennemi : l’impérialisme anglo-saxon.

 

 

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La stratégie russe face à l’impérialisme anglo-saxon

Le début du basculement du monde

par Thierry Meyssan

L’agression des Anglo-Saxons contre la Russie prend la forme d’une guerre financière et économique. Cependant Moscou se prépare aux hostilités armées en développant l’autarcie de son agriculture et en multipliant ses alliances. Pour Thierry Meyssan, après la création du califat au Levant, Washington devrait abattre une nouvelle carte en septembre à Saint-Petersbourg. La capacité de la Russie à préserver sa stabilité intérieure déterminera alors la suite des événements. 

 

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L’Organisation de coopération de Shanghai représentera, à partir de son élargissement probable en septembre 2014, 40 % de la population mondiale

 

L’offensive menée par les Anglos-Saxons (États-Unis, Royaume-Uni et Israël) pour dominer le monde se poursuit sur deux lignes simultanées : à la fois la création du « Moyen-Orient élargi » (Greater Middle East) en attaquant simultanément l’Irak, la Syrie, le Liban et la Palestine, et la séparation de la Russie de l’Union européenne à travers la crise qu’ils ont organisée en Ukraine.

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 Source : http://www.voltairenet.org/article185021.html

 

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focus

John McCain, le chef d’orchestre du «printemps arabe », et le Calife

par Thierry Meyssan

Chacun a remarqué la contradiction de ceux qui qualifiaient récemment l’Émirat islamique de « combattants de la liberté » en Syrie et s’indignent aujourd’hui de ses exactions en Irak. Mais si ce discours est incohérent en soi, il est parfaitement logique au plan stratégique : les mêmes individus devaient être présentés comme des alliés hier et doivent l’être comme des ennemis aujourd’hui, même s’ils sont toujours aux ordres de Washington. Thierry Meyssan révèle les dessous de la politique US à travers le cas particulier du sénateur John McCain, chef d’orchestre du « printemps arabe » et interlocuteur de longue date du Calife Ibrahim.

 

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Barack Obama et John McCain sont-ils des adversaires politiques comme ils le prétendent ou collaborent-ils ensemble à la stratégie impérialiste de leur pays ?

 

John McCain est connu comme le chef de file des républicains, candidat malheureux à la présidence états-unienne, en 2008. Ce n’est, nous le verrons, que la partie de sa biographie réelle, celle qui lui sert de couverture pour conduire des actions secrètes au nom de son gouvernement.

Lorsque j’étais en Libye durant l’attaque « occidentale », j’ai pu consulter un rapport des services de renseignement extérieur. On pouvait y lire que l’Otan a organisé, le 4 février 2011 au Caire, une réunion pour lancer le « printemps arabe » en Libye et en Syrie. Selon ce document, elle était présidée par John McCain. Le rapport détaillait la liste des participants libyens, dont la délégation était conduite par le numéro 2 du gouvernement de l’époque, Mahmoud Jibril, ayant brusquement changé de bord à l’entrée de cette réunion pour devenir le chef de l’opposition en exil. Je me souviens que, parmi les délégués français présents, le rapport citait Bernard-Henry Lévy, bien qu’officiellement celui-ci n’ait jamais exercé de fonction au sein du gouvernement français. Bien d’autres personnalités participaient à ce symposium, dont une forte délégation de Syriens vivant à l’étranger.

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 Source :  http://www.voltairenet.org/article185073.html

 

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ISIS : Made in Washington, Riyadh et Tel Aviv

Il y a eu plus d’un Dr. Frankenstein à fabriquer ce monstre.

par Justin RAIMONDO – Antiwar.com – I.C.H.

26 août 2014

On est en train de nous vendre l’État Islamique en Irak et en Syrie (ISIS) comme la toute nouvelle menace pour la patrie américaine. Les hystériques en pleine crise de nerfs désignent Chicago comme leur prochain lieu d’attaque et tout le monde nous dit – du Président jusqu’au dernier des porte-coton – que si nous ne les attaquons pas – c. à d. si nous ne retournons pas en Irak (et même si nous n’allons pas jusqu’en Syrie) pour les en déraciner – ils ne tarderont pas à prendre pied sur les rives américaines.

Comment ce scénario est-il supposé se dérouler ? Eh bien, voyez-vous, ce monstre qui a décapité James Foley avait un accent britannique, et des rapports font état de pas qu’un peu d’Anglais (et d’Américains) en route vers la Syrie pour y combattre au nom d’ISIS. Si bien que ces djihadistes « internationalistes » pourraient tout à fait prendre un avion pour rentrer chez eux, en Grande Bretagne et aux USA, où un nouveau 9/11 ne tarderait pas à se produire.

 

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Made in Hollywood

 

Mettons de côté la déclaration du FBI, selon laquelle les Américains à l’étranger peuvent courir quelque danger indéterminé, mais que l’ISIS ne représente pas une « menace crédible » pour le continent nord-américain. Si nous prenons au sérieux la propagande de guerre « ISIS nous menace sur notre sol », nous devons alors croire que les services répressifs occidentaux, avec tous les outils dont ils disposent – y compris la surveillance à peu près totale de toutes les communications téléphoniques et via Internet – n’ont aucune idée de quels personnages douteux ont voyagé vers la Syrie en passant par, mettons, New York et Londres, et sont impuissants à empêcher leur retour.

En bref, il nous faut encore envahir un pays (ou deux) de plus parce que nos précautions sécuritaires post 9/11 sont pratiquement inexistantes, en dépit des milliards sans nombre dépensés à les élaborer.

Ça peut-il réellement être vrai ?

Si nous prenons un peu de recul vis-à-vis de l’hystérie générée par la décapitation du journaliste US James Foley, il est clair que ce nouveau croquemitaine est la création des États-Unis et de leurs alliés dans la région.

 

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Les Myrmidons (fourmis) « nés de la terre ».

 

ISIS n’a pas juste jailli de la terre comme quelque version islamique des Myrmidons de la fable : il leur a fallu de l’argent, des armes, de la logistique, une infrastructure de propagande et des contacts internationaux pour atteindre le niveau relativement élevé d’organisation et de létalité qu’ils ont atteint en si peu de temps. Qui leur a fourni ces atouts ?

Ce n’est pas un secret : L’Arabie saoudite, le Qatar et les autres états du Golfe riches en  pétrole les ont patronnés et financés d’un bout à l’autre. Le prince Bandar ben Sultan, jusqu’à très récemment chef de l’espionnage du royaume des Saoud - et toujours chef de son Conseil National de Sécurité – a été un de leurs plus importants commanditaires. Le Qatar et les états du Golfe ont également été très généreux dans leur soutien aux djihadistes syriens, qui étaient trop « radicaux » pour que les États-Unis les soutiennent ouvertement. Quoique des pressions de Washington – qui ne se sont exercées que très récemment – les aient paraît-il obligés à mettre fin à ces aides, ISIS est maintenant un fait accompli, et qui peut prétendre que les aides se sont évaporées et ne continuent pas tout simplement à être acheminées par des voies souterraines ?

Si la responsabilité de Washington dans le succès d’ISIS est moins directe, elle n’en est pas moins accablante.

Les USA ont été de facto les alliés des groupes qui ont fini par fusionner pour former l’ISIS, à partir du moment où le président Obama a déclaré (que) Bachar el-Assad de Syrie « doit partir » et que Washington a commencé à financer les groupes rebelles syriens dont la composition et les dirigeants n’ont cessé de fluctuer. En finançant l’Armée Syrienne Libre (ASL) - nos islamistes syriens « approuvés » - cette administration a travaillé activement à défaire les seules forces capables d’extirper ISIS de son nid syrien. Des millions de dollars ont été officiellement injectés dans l’ASL. Et combien secrètement ?  Combien de tout cela a débordé dans les coffres de l’ISIS, à la faveur des constantes transformations des groupes rebelles caméléons qui désertaient de l’ASL ? Ces déserteurs ne partaient pas tout simplement et basta : ils rejoignaient des milices islamiques plus radicales – et militairement plus efficaces – dont certaines ont sans aucun doute trouvé le chemin  de l’ISIS.

Combien de cadres de l’ISIS, qui ont débuté à l’ASL, ont-ils été formés, équipés et entraînés par des « conseillers » américains en Jordanie voisine ? Nous n’aurons jamais la réponse exacte à cette question, mais leur nombre n’est certainement pas zéro – et ce reportage de Mother Jones montre clairement que, au moins sous le duo Clinton-Petraeus, le processus de « contrôle » était une vaste blague. En outre, le sénateur Rand Paul (Rep. Kentucky) a probablement mis le doigt sur quelque chose, quand il  s'en est pris à Hillary en affirmant que certaines des armes pillées dans les arsenaux de Kadhafi ont sans doute fini dans les mains des « rebelles » syriens. Il reste, après tout, la question sans réponse de savoir d’où a bien pu partir ce « bateau caritatif », l’El Entisar, qui a apporté de l’« aide humanitaire » aux rebelles de Syrie, à leur quartier général de Turquie.

Deuxièmement, le soutien non déguisé apporté par les États-Unis à certains des groupes rebelles a sûrement dû les détacher de l’ASL pour les jeter dans les bras de l’ISIS. Quand il est devenu clair que Washington n’allait pas fournir de soutien aérien aux actions des rebelles sur le terrain, ces types ont quitté l’ASL en foules et sont allés grossir les rangs de groupes qui ont fini par s’agréger à l’ISIS.

Troisièmement, l’associé tacite dans tout cela a été, c’est évident, Israël. Bien qu’il n’y ait pas de preuves d’un soutien direct de la part d’Israël, les déclarations publiques de plusieurs de ses représentants officiels montrent bien que Tel Aviv ne voit pas l’intérêt de s’opposer en quoi que ce soit à l’ISIS, sauf, bien sûr, si c’est pour pousser Washington à s’enfoncer plus profondément dans le bourbier syrien.

Lors d’un récent événement public qui s’est tenu à l’Institut Aspen, l’ex-ambassadeur israélien aux États-Unis, Michael Oren, a déclaré sans prendre de gants que dans tout affrontement entre les djihadistes sunnites et leurs « ennemis » chi’ites iraniens, les premiers étaient le « moindre mal ». Ce sont tous des « mauvais » a dit Oren, « nous avons toujours voulu que Bachar s’en aille ; nous avons toujours préféré les mauvais qui n’étaient pas soutenus par l’Iran, aux mauvais qui étaient soutenus par l’Iran ». L’année dernière, Sima Shine, ministre des Affaires stratégiques d’Israël, a déclaré :

« L’alternative, par laquelle [Assad tombe et] les djihadistes affluent en Syrie n’est pas bonne. Nous n’avons pas de bonne option en Syrie. Mais qu’Assad reste avec les Iraniens est la pire. Son éjection mettrait une pression énorme sur l’Iran. »

Rien de tout ceci ne devrait surprendre quiconque a suivi les machinations d’Israël dans la région. C’est depuis longtemps de notoriété publique que les Israéliens se sont tenus très près de la ligne de touche de la guerre civile syrienne, se pourléchant les babines et comptant bien qu’il n’y aurait « pas d’issue », selon les termes d’un article du New York Times.

Le but d’Israël dans la région a toujours été de manigancer autant de conflits et de chaos que possible, de diviser les musulmans de façon qu’aucun de ses voisins arabes ne soit en mesure de le remettre en question et de réserver ses attaques les plus violentes à l’Iran. Comme l’ex-ambassadeur Oren l’a si impudemment reconnu -  tout en admettant du bout des dents l’abomination que sont l’ISIS et Al Qaeda - le différend d’Israël n’est pas avec les Arabes mais avec les Perses, que les Israéliens redoutent et haïssent, et dont la destruction a été leur objectif numéro un depuis les jours d’Ariel Sharon.

Que des gens s'ébahissent encore de ce que nos alliés au Moyen Orient aient fabriqué de toutes pièces les forces radicales sunnites me dépasse. Parce que telle a été la politique de facto des États-Unis depuis l’administration Bush, qui a commencé à recruter des « alliés » dans la région sunnite, pour en faire le pivot du « soulèvement » irakien. Tout cela a fait partie intégrante de ce qu’on a appelé le « virage sunnite », ou le « changement de cap », comme l’a qualifié Seymour Hersch, ce qui, comme j’en ai prévenu en 2006, allait devenir la stratégie choisie par Washington pour s’occuper de ce qu’ils appelaient « le croissant chi’ite », le territoire en forme de croissant, couvrant l’Iran, l’Irak, la Syrie et les parties du Liban sous contrôle du Hezbollah, que les neocons ont commencé à désigner comme «La Nouvelle Grande Menace » aussitôt après la chute de Saddam Hussein.

L’orientation pro-sunnite des décideurs politiques n’a pas été inversée par le changement d’administration, au contraire, elle est passée à la surmultipliée, particulièrement après le si vanté « printemps arabe ». Hillary Clinton, alors Secrétaire d’État, et David Petraeus, qui devait encore se déshonorer et était toujours directeur de la CIA, se livraient à un lobbying intensif pour qu'on accorde encore plus de soutien aux rebelles syriens. Le « virage sunnite » prit un tour fatal quand les Trois Harpies de l’Apocalypse – Hillary, Suzan Rice et celle qui est maintenant ambassadrices des États-Unis à l’ONU, Samantha Power – se mirent à harceler Obama pour qu’il poursuive un changement de régime en Libye. Dans ce cas précis, les USA et leurs alliés de l’OTAN ont joué le rôle des forces aériennes de la milice islamiste. Tout en lui fournissant des armes sur le terrain et un soutien diplomatique sur le plan international.

 

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Les « Trois Harpies de l’Apocalypse »

 

Mieux encore, au moment où la Libye implosait sous l’effet de sa « libération », les néocons et leurs alliés « libéraux » interventionnistes du Parti Démocrate – et des échelons supérieurs de l’administration Obama – manigançaient un autre fatal « virage sunnite », cette fois en Syrie, en multipliant, là aussi, les aides aux djihadistes. Cédant à ces pressions, l’administration Obama décida de lancer ses accusations de gaz toxiques qu'aurait utilisés Assad contre les rebelles, et d'intervenir directement par une campagne de bombardements calquée sur celle qui avait si bien réussi en Libye. Sauf qu’un énorme tollé public l'arrêta.

L’ISIS n’aurait jamais pu être consolidé dans la forme qu’il a prise aujourd’hui, sans le désastre stratégique du « virage sunnite » de Washington. Alors que les États–Unis peuvent avoir des raisons de regretter cette stratégie écervelée, mais c‘est maintenant beaucoup trop tard, je n’ai pas l’impression que nos « alliés » dans la région, Israël inclus, soient prêts à changer leur fusil d'épaule pour complaire à Obama.

L’an dernier à cette époque-ci, Vladimir Poutine a très publiquement mis en garde contre le scénario qui est précisément en train de se dérouler au Moyen-Orient :

« Si Assad s’en va aujourd’hui, il y aura un vide politique. Qui le remplira ? Peut-être ces organisations terroristes. Personne ne le souhaite – mais comment l’éviter ? Après tout, ils sont armés et agressifs. »

Maintenant que la prédiction de Poutine s’est réalisée, nous sommes trop occupés à l’attaquer en Ukraine - et à rêver du jour où nous pourrons lui faire ce que nous avons fait à Assad - pour le reconnaître. Mais on peut entendre les rouages de notre machine à décider politique grincer leurs protestations, tandis que Washington, faisant abruptement volte-face, s’apprête à coopérer avec Assad – récemment encore dénoncé comme le dernier avatar d’Adolf Hitler – et à lui livrer des informations permettant à l’Armée syrienne de frapper les positions de l’ISIS.

Nous avons toujours été en guerre avec l’Eurasie. Ou est-ce l’Estasie ? Je ne sais plus.

La leçon de tout ceci ?

Quelle toile d'araignée emmêlée nous tissons quand nous nous mêlons d’intervenir. Et de tromper – car cette administration ne s’est pas contentée de mentir aux Américains sur la nature des « libérateurs » syriens que nous financions avec l’argent de leurs impôts, ils se sont aussi trompés eux-mêmes. Le virage sunnite les a frappés de plein fouet, et avec quelle force !

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Oncle Hubris

 

Les anciens Grecs avaient un mot pour le péché particulier commis par notre classe politique : ils l’appelaient hubris – c’est une mentalité générée par l'illusion que les humains peuvent défier les dieux et s’en tirer. Mais les dieux de l’Olympe avaient une manière à eux de donner à ces malfaiteurs le salaire qu'ils méritaient : ils leur envoyaient la déesse Némésis pour venger le sacrilège, et elle était implacable dans sa poursuite. Le mot nemesis en est venu à signifier pour nous « l’agent inéluctable de la perte de quelqu’un ou de quelque chose », ce qui est une explication aussi exacte qu’on en trouvera jamais des origines de l’ISIS.

Oui, les anti-interventionnistes nous avaient prévenus. Et maintenant, quoi ? Que doivent faire les États-Unis avec les gens de l’ISIS, aujourd’hui qu’ils se sont emparés de plus de la moitié de la Syrie et d'un tiers de l’Irak ?

La réponse est : laisser Assad, les Iraniens, les Turcs et, oui, les Russes s’en occuper, puisqu’ils sont les états les plus directement menacés par la croissance du soi-disant État Islamique. Pourquoi ferions-nous leur guerre à leur place ? Contrairement aux appels hébéphréniques à l’intervention, lancés par le Parti de la Guerre, l’inaction de notre part est la clé de la destruction de l’ISIS. Le grand Caliphe de l’État islamique n’aimerait rien tant que pouvoir présenter l’ISIS comme le vaillant champion qui s’oppose au retour des USA dans la région. Ce serait une fracassante victoire propagandiste pour eux que de pouvoir se présenter sous ce jour, dans ce contexte, dont le résultat serait une campagne internationale de recrutement capable de reconstituer les rangs de l’Armée Islamique au fur et à mesure que des centaines se feraient tuer par les drones et les frappes de missiles US.

En laissant la nature suivre son cours et en permettant aux voisins prédateurs de l’Irak d’engloutir les restes calcinés du pays que nous avons détruit, nous pouvons résoudre un problème que nous avons créé, non sans encourir le coût inévitable de notre erreur initiale, qui fut d’envahir l’Irak pour commencer.

L’ISIS fait tout un plat d’avoir mis fin, selon ses dires, aux accords Sykes-Picot, qui avaient divisé la région en fonction des intérêts britanniques et français à la fin de la Première guerre mondiale. Ayant proclamé son « état islamique », l’ISIS prétend avoir détruit le statu quo et effacé militairement – mais surtout, selon toute apparence, symboliquement -  la frontière entre la Syrie et l’Irak. La prétention est risible. Une « armée » disparate de peut-être 17.000 combattants ne peut pas avoir accompli ce qu’elle a fait sans une aide extérieure considérable, non seulement des Qataris et des Saoudiens, mais aussi, très décisivement, de Washington.

C’est nous qui avons aboli les accords Sykes-Picot en détruisant l’État irakien. Le processus a été complet quand Washington s’est ensuite allié aux tribus sunnites dans le vain espoir  d’éviter l’éclatement de l’Irak et de chasser Al Qaeda du pays. Ce qui est arrivé, au contraire, c’est que les autres tribus sunnites, de l’autre côté de la frontière-désormais-virtuellement-non-existante, sont descendus dans l’arène irakienne pour y combattre le gouvernement de Bagdad et ses soutiens américains.

L’ISIS n’a pas pulvérisé les accords Sykes-Picot : c’est nous qui l’avons fait, et maintenant, il nous faut vivre avec les conséquences. Némésis a pris sa livre de chair.

La meilleure solution, à présent, est d’apprendre la leçon que tout enfant doit apprendre s’il veut entrer dans l’âge adulte pas seulement au sens physique : nos actes ont des conséquences. Appliquée au Moyen Orient, cette leçon ne peut signifier qu’une chose : il nous faut en sortir et rester dehors.

[ ISIS = bien entendu EIIL : http://www.liberation.fr/monde/2014/06/25/isis-isil-daech-dawla-eiil-comment-appeler-les-jihadistes-en-irak_1048408 N.d.GO ]

Traduction C.L. pour Les Grosses Orchades

 

Justin Raimondo est le rédacteur en chef d’Antiwar.com et agrégé supérieur de recherche à l’Institut Randolph Bourne. Il est aussi rédacteur à l’American Conservative et publie une colonne mensuelle dans Chronicles. Il est l’auteur de Reclaiming the American Right: The Lost Legacy of the Conservative Movement(Center for Libertarian Studies, 1993; rééd. Intercollegiate Studies Institute, 2000),et de An Enemy of the State : The Life of Murray N. Rothbard (Prometheus Books, 2000).

 

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Grain de sel des Grosses Orchades :

« Pourquoi ferions-nous leur guerre à leur place ? »

Malgré tout le respect qu’on a pour Raimondo, ce n’est pas « leur » guerre, mais celle voulue, déclenchée et en train d’être perdue par Washington. Et on ne voit pas ces pays combattre l’ISIS sans avoir à combattre aussi les initiateurs du désastre, autrement dit sans en finir avec l’oligarchie dite « occidentale » comme le résume clairement Joseph Al Ahmad dans le clip vidéo ci-dessus.

Si Justin Raimondo croit que les USA et leurs complices pourront se laver les mains des conséquences de leurs actes en arrêtant simplement leurs méfaits, il rêve. Cela ne dépend même pas de la volonté de ceux qui les affrontent : la machine est en marche et rien ni personne ne pourrait l’arrêter. Est-ce qu’on arrête les avalanches ? Appelons-la Némésis si nous y tenons, pourquoi pas ?

 

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(Mais on ne savait pas qu’elle était de la famille Shylock.)

Quant à « dans le vain espoir d'éviter l'éclatement de l'Irak et de chasser Al Qaeda»... il ne nous fera jamais partager sa douce croyance, Justin.

 

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L’USAID persiste et même signe :

 

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Après l’affaire ZunZuneo – vous savez, le twitter cubain made in Costa Rica – on pouvait croire que l’USAID allait adopter profil bas ou à tout le moins se faire un peu discret. Mais ce serait mal connaître l’Oncle Hubris et ses missi dominici. Voilà qu’ils remettent ça en Serbie :

USAID se vante de faire pression sur le gouvernement serbe

Selon l'agence de presse serbe Tanjug, les ONG ont joué un rôle actif dans le dernier remaniement du gouvernement d'Ivica Dačić, dans lequel 11 des 21 ministres ont été remplacés et le parti Régions unies de Serbie (URS) a été exclu de la coalition au pouvoir. Les Campagnes des organisations de la société civile (CSOs) ont contribué selon l'agence à l'éviction de personnalités comme les ministres de l'éducation et de la culture, ainsi que ces associations s'en sont elles-mêmes vantées, lors d'une réunion à Belgrade le mercredi 27 août

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Source : http://atlasalternatif.over-blog.com/article-press-124452...

 

Le blog Atlas Altern est animé par Frédéric Delorca, qui est aussi l’auteur de plusieurs ouvrages publiés principalement par les éditions du Cygne. C’est ici  (il faut cliquer dessus pour les agrandir) :

http ://www.editionsducygne.com/editions-du-cygne-fr...

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Holocauste chic

(ou à force de banaliser les nazis…)

Zara, le géant du prêt-à-porter d’Espagne, vient de provoquer un joli scandale en mettant en vente un pyjama « holocauste » pour enfants :

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Les clients n’ont pas trouvé drôle du tout l’idée d’affubler des gosses d’un uniforme de camp de la mort, et ils l’ont fait savoir.

Chez Zara, on s’est confondus en excuses et en explications bricolées à la va-vite, croquis à l’appui : le pyjama ferait partie d’une série de « la collection Wild West pour enfants » et aurait été inspiré par le personnage du shérif dans les Westerns. C‘est vrai que les shérifs ont aussi une étoile…

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« Hé, Zara, tu en as vu beaucoup des shérifs avec des chemises à rayures ? »

 

Des impertinents, ces clients

Bref, Zara a retiré son pyjama de la vente.

On se trompe ou Lady Macbeth a encore frappé… avec sa fameuse flèche « qui dépasse son but et retombe de l’autre côté » ?

Source : http://rt.com/news/183184-zara-holocaust-nazi-pyjamas/

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En direct de La voix de la Russie

Des objets rares perdus à jamais

Certaines choses sont irremplaçables, si elles disparaissent, elles sont perdues à jamais. Voici quelques-uns des objets de valeur qui ont été détruits, brisés ou réduits en poussières par bêtise, maladresse, entêtement ou en raison d’un malheureux concours de circonstances.

 

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Source : http://french.ruvr.ru/2014_08_24/Des-objets-rares-perdus-...

« La voix de la Russie » ne parle pas des trésors de l’humanité irrémédiablement détruits ou perdus dans les guerres livrées par les brutes d’USRAHELL-UE et leurs sicaires islamistes au Proche Orient : la destruction des oliviers plusieurs fois centenaires de Palestine pour commencer, et le pillage éhonté des musées de Bagdad et de Syrie, pour ne citer que ceux-là.

 

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Des merveilles de la porte d’Ishtar piétinées par les rangers à clous des bouseux du Far West aux irremplaçables mosaïques murales d’Alep, de Homs et de Lattaquié, arrachées par des sauvages se prétendant musulmans pour être vendues à des Getty, Rothschild et autres honnêtes milliardaires champions de la civilisation du fric-empereur, c’est l’hécatombe des choses en même temps que des gens. Rien qu’y penser rend malade. Et dire qu’en plus on leur paie des impôts ! Nous ! Oui, nous ! 

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Demandez aux archéologues pourquoi ils se rongent les ongles jusqu’au sang.


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Mais il n’y a pas que le Proche Orient qui déguste…

Rue de la Sous-France

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Deux petites infos hexagonales peu relevées par vos merdias.

La première, prise dans un communiqué de la CGT après l'interview accordée au Monde par Badinguet le Second :

« Le président s'obstine à considérer que le travail serait “un coût” et refuse de tirer le bilan de sa politique qui a déjà offert au patronat 220 milliards d'Euros – pacte de responsabilité et CICE inclus -  payés par les salariés ».

La seconde, que tout commentaire édulcorerait :

 « Au moins 454 personnes sans domicile fixe sont décédées en France en 2013, dont 15 enfants de moins de 15 ans, selon le bilan final du collectif Les Morts de la rue”, qui comptabilise toute l'année ces décès. Ce recensement n'est pas exhaustif, souligne le collectif, qui recueille les informations via les associations, les services du 115 ou du Samu social, les foyers d'hébergement, les pompiers, les travailleurs sociaux, certains services de police, les particuliers, les hôpitaux, les mairies ou encore les pompes funèbres. Au total, 517 décès ont été transmis au collectif : 454 étaient SDF et 63 anciennement SDF. »

 

Source : http://canaille-le-rouge.over-blog.com/

 

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Dernière minute : 

 

Comme à Ferguson

Des centaines de chars US en route pour l’est de l’Europe !

 

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French IRIB28 août 2014

Les États-Unis sont en train d’étendre l’incendie de l’Ukraine à l’ensemble de l’Europe, tout comme ils l’ont fait au Moyen Orient. Sous prétexte de combattre une Russie qui « a envahi l’est de l’Ukraine », le Pentagone dit vouloir envoyer des chars dans l’est de l’Europe « pour rassurer ses alliés au sein de l’Otan ».

600 militaires US de la 1ère brigade de la 1ère division de cavalerie seront déployés dès le mois d’octobre en Pologne et dans les pays baltes, « pour mener des exercices militaires avec l’Otan ». Ces forces « remplaceront les parachutistes de la 173e brigade aéroportée », a précisé une porte-parole du Pentagone, le lieutenant-colonel, Vanessa Hillman.

Ces soldats US, qui devront rester « trois mois » en Europe, viennent de la base de Forth Hood au Texas, à bord de leurs véhicules blindés Abrams M1. Les F16 US manoeuvrent déjà dans le ciel polonais. En attendant le crash final…..

Source : http ://french.irib.ir/info/international/item/33881...

 

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« Russian Invasion » Of Ukraine, Turns Out to Have Been a Translation Error

Moon of Alabama – Aug. 28, 2014

Lire la suite (en anglais)… 

Sources : http://www.informationclearinghouse.info/article39534.htm

                 http://www.moonofalabama.org/ 

On vous résume :

L’invasion russe était un bobard. Après que toutes les agences de presse du monde entier aient accrédité l’information avec prétendues preuves à l’appui, elles font machine arrière. 

« Erreur de traduction » de Reuters, qui s’excuse. Et vrai coup tordu de Porochenko et de ses maîtres, qui ne s’excusent pas.

Les inventeurs du bobard, pris un par un : les mêmes, exactement, que ceux qui avaient certifié les « Armes de Destruction Massive » de Saddam Hussein. Lequel reste mort, merci pour lui.

 

Il faudrait peut-être en avertir Pentagone…

  

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Et ceci, en revanche, est bien vrai :

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Annihilation ! Russia And China Just Executed A Major Move On Killing The Petrodollar ! Collapse Imminent !

Before it’s News – 28 août 2014

Russia and China have set the stage to ruin the PETRODOLLAR. The dollar is dying, and Russia just dug a nail in its coffin. With the recent agreement to pay in Rubles or Yuan, Russia and China just proved to the rest of the world they do no need to use the dollar any longer. How long until they dump all of it? The US is done.

Autrement dit : La Russie et la Chine viennent de décider de ne plus traiter leurs achats et ventes qu’en Roubles ou en Yens, indifféremment. La prochaine facture de l'Europe devra donc être payée à Moscou dans une de ces deux monnaies. Quarante banques centrales ont déjà accepté ce changement. Seule la Fed... Le dollar US est condamné à mort.

Voir l’article en anglais : http://beforeitsnews.com/economy/2014/08/annihilation-rus...

et la très importante vidéo qu'il contient :

 


 

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La Chine construira le canal interocéanique du Nicaragua

 

17. Canal Nicaragua.gif

Lire l’article :

http://reseauinternational.net/chine-construira-canal-int...

 

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Post-dernière minute (un couloir humanitaire pour les soldats de Kiev encerclés) :

 

Message du président Vladimir Poutine à la milice de Novorossia

 

20. russian flag.jpeg

 

Texte intégral de la déclaration du président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, en date du 29 août 2014, 1h10 (heure locale à Moscou), à l’attention de la milice de Novorossia :

 

« Il est clair que la milice a obtenu un grand succès en interceptant l’opération militaire de Kiev, qui représente un grave danger pour la population du Donbass et qui a déjà entraîné la perte de nombreuses vies humaines parmi les habitants pacifiques.

Les actions de la milice ont eu pour résultat qu’un grand nombre de militaires ukrainiens, qui n’ont pas participé à l’opération militaire de leur plein gré mais ont dû obéir aux ordres, ont été encerclés.

J’appelle les groupes de la milice à ouvrir un couloir humanitaire pour les militaires ukrainiens qui ont été encerclés, de manière à éviter toute perte de vie humaine inutile, en donnant à ces hommes la possibilité de quitter la zone de combat sans entrave et de retrouver leurs familles, de retourner vers leurs mères, leurs épouses et leurs enfants. J’appelle également les groupes de la milice à fournir rapidement une assistance médicale à ceux de ces militaires qui ont été blessés au cours de l’opération.

Pour sa part, la partie russe est prête à fournir une aide humanitaire à la population du Donbass qui a été touchée par cette catastrophe humanitaire.

J’en appelle une nouvelle fois aux autorités ukrainiennes pour qu’elles cessent immédiatement les opérations militaires, ordonnent à leurs hommes de cesser le feu, viennent s’asseoir à la table des négociations avec les représentants du Donbass et s’efforcent de résoudre tous les problèmes accumulés, exclusivement par des moyens pacifiques. »

 

Source :  http://eng.kremlin.ru/news/22863

(Traduit par Goklayeh pour vineyardsaker.fr.) 

 

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Mais jusqu’où iront-ils ?

La banque russe Sberbank offre un chat à ses clients acquéreurs d’une maison

 

 

‘Tention, c’est une pub ! Mais l’info est vraie :

http ://rt.com/business/183352-cat-russian-bank-mort...

 

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Mis en ligne le 28 août 2014.

 


 

 

 

22:04 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

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