30/01/2018

DEPUIS UR & URUK, ÇA N'EN FINIT PAS...

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À l’occasion du 224e anniversaire de l’abolition de l’esclavage

 

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(4 février 1794 - 4 février 2018)

L’association des amis du général Dumas

et Claude Ribbe

vous invitent à vous rassembler symboliquement

à Paris

 

dimanche 4 février 2018

à 18 heures

précises

 

devant le monument au général Dumas

Place du général-Catroux

75017 Paris

Métro Malesherbes

ligne 3 bus 94

 

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avec le soutien du site

www.une-autre-histoire.org

 

« Périssent les colonies plutôt qu’un principe ! »

Robespierre

 

Voici 224 ans, prenant acte de la révolte victorieuse des hommes et des femmes mis en esclavage dans la partie française de l'île de Saint-Domingue (depuis République d'Haïti) la convention nationale abolissait l'esclavage et reconnaissait la citoyenneté à tous les habitants des colonies, sans distinction de couleur. Aucune indemnité n'était accordée aux esclavagistes.

En mai 1802, Napoléon Bonaparte allait rétablir l'esclavage, perdant la colonie de Saint-Domingue et noyant la résistance héroïque de la Guadeloupe dans un bain de sang.

L'esclavage ne devait être définitivement aboli qu'en 1848, moyennant une indemnité pour les colons.

Même si l'abolition de 1794 a été imposée par la révolte des victimes, il s'agit d'un acte qui fait honneur à la République et fixe ses principes fondateurs.

 

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Toute personne qui aspire à obtenir la nationalité française déclare adhérer aux valeurs de la Révolution.

L'abolition de l'esclavage raciste d'État, encouragé depuis 1627, avec l'aval de Richelieu, codifié en 1685 par Louis XIV, fut l'un des acquis les plus significatifs de la Révolution et donc figure au nombre des valeurs les plus sacrées de la République française.

Pourtant, cet événement fondamental, qui universalisait la déclaration des droits de l'homme et du citoyen, semble avoir été effacé sinon de l'histoire de France du moins de la mémoire nationale.

Pour réparer cette injustice, l'association des amis du général Dumas, depuis le 4 février 2014, renouant avec une tradition qui remonte à 1795, et qui a été officialisée dès 1798, organise, pour la 5e année consécutive, la commémoration qu'imposent l'honneur, la dignité, l'équité et le bon sens.

C'est pourquoi il est important de se rassembler symboliquement, une fois de plus, le dimanche 4 février 2018, à 18 heures, place du général-Catroux, Paris 17e.

En mémoire des millions d'Africaines et d'Africains arrachés à leur terre, déportés, massacrés, violés, déshumanisés, tués au travail dans des conditions génocidaires, réduits, par la violence d'une législation monstrueuse, à la condition d'esclaves, mais qui toujours, pour ne jamais se départir de leur humanité, résistèrent jusqu'à la mort ou jusqu'a ce que la liberté leur soit enfin reconnue.

Source : Claude Ribbe.

 

 

*

 

Les islamophobes ne sont pas des baleines bleues

Georges Stanechy – Á contre-courant – 26 janvier 2018

 

« Le plus effrayant dans le totalitarisme n’est pas qu’il commette des atrocités mais qu’il détruise la notion même de vérité objective : il prétend contrôler le passé aussi bien que l’avenir. »

George Orwell (1)

 

Elle est arrivée !…

 Qui ?... La livraison de la dernière des « escalopes » que la propagande islamophobe nous sert, avec autant de régularité qu’une horloge suisse le cri de son inénarrable coucou …

 Sommes colossales investies à longueur d’années pour formater, fanatiser serait plus juste, les opinions publiques sous administration de l’OTAN, et jeter de l’huile sur le feu de la haine, par toutes les officines de la désinformation « atlantiste »…

 Lancement en fanfare de cette « escaloperie » en francophonie (en Scandinavie et dans les pays anglophones, c’est du même fourneau même si les "cuistos" changent…), publiée aux éditions de L’Aube et diffusée depuis octobre 2017, dont je recommande la lecture pour mesurer l’insondable obscurantisme de nos maîtres à penser actuels, avec pour titre :

« Les musulmans ne sont pas des bébés phoques »

 Et, en sous-titre : « Pour en finir avec notre déni ».

 L’auteur ?...  Nom de plume : André Versaille.

Nom véritable : André Asaël

Par dérision, face à la bonne conscience à deux sous des « Belles Âmes », mon billet se doit de faire référence aux copains des bébés phoques : les baleines bleues.

Le titre étant révélateur par ses sous-entendus, inconscients pour être charitable : s’il est impératif de protéger les animaux en voie d’extinction, on a le droit de massacrer nos frères humains dès lors qu’ils n’acceptent pas leur servitude à notre égard.

Sans le moindre remord…

Soutenu par tous les médias de l’OTAN qui nous somment de le lire « d’urgence », « en priorité », ainsi que nous le martèle le site au nom si impérial : « Atlantico » ; dans son édition du 15 janvier 2018. (2)

 

Lire/voir/écouter la suite...

 Source : http://stanechy.over-blog.com/2018/01/les-islamophobes-ne-sont-pas-des-baleines-bleues.html

 

 

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Message de Gilgamesh

 

« On parle d’une candidature de Mark Zuckerberg à la Maison Blanche… L’homme qui connaît le plus notre vie personnelle dirigeant le monde, ce serait un comble ! »

Frédéric Beigbeder

 

Un récent article du Soir de Bruxelles est consacré à une interview de Frederic Beigbeder, qui ressort de l’oubli où il était tombé avec un nouveau roman (Une vie sans fin, Grasset), reprenant sans le dire un thème jadis cher au Cavanna d’avant Parkinson : ne jamais mourir, ou alors très tard.

 

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Ni Beigbeder ni Cavanna n’ont assez lu Robespierre (« Sparte brille comme un éclair dans des ténèbres immenses ») Ils ont aussi oublié Goethe, et, comme les autres humains qui n’ont jamais accédé à une quelconque maturité, rêvent de prolonger sans fin leur existence infantile, avec tout ce qu’elle implique de suicide invétéré. Passons.

Anatole Atlas, qui a été le premier à voir un POTUS en Mark Zuckerberg, nous envoie un commentaire de son cru… signé Gilgamesh.

 

Le Sens et la Sensure

 

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Gilgamesh coupant en deux sa mère Tiamat

 

Héros de la première quête épique relatée par des signes d'écriture, je m'associe au commissaire Maigret, à Thyl Ulenspiegel et à un comparse belge contemporain, pour communiquer les résultats de notre enquête commune portant sur la nature et les causes de la misère intellectuelle en Belgique. De millénaires errances me firent, parmi d'innombrables migrants venus de Mésopotamie, trouver refuge en cette moderne Babel. Toute la lumière sera donc faite sur le mieux gardé des secrets publics : à quelles conditions de ses propriétaires est-il encore permis d'habiter le monde ?

L'ère moderne se découvre à nos yeux comme un système interdisant  les relations archaïques entre terre et ciel, nature et culture, corps et esprit ; mais aussi les médiations entre foi et raison, science et religion, éthique et politique ; ceci, pour tirer profit d'industries fabriquant le simulacre de ces relations et médiations perdues, par des artefacts sans cesse plus frauduleux et mystificateurs. Ainsi le devenir-monde du marché, qui est aussi bien le devenir-marché du monde, aggrave-t-il de beaucoup le sort des marchandises humaines productrices de valeur, par l'intensive colonisation de leurs cerveaux comme consommateurs. On ne vend plus son âme au diable : on la lui achète, sous forme d'un boîtier électronique servant de sépulture au cadavre intérieur. Si je fus pionnier d'une geste de l'écriture autorisant à graver, dans l'argile ou sur parchemin, la mémoire des origines, que dire devant la soumission de toute la chaîne des employés aux actuelles industries éditoriales, ne publiant plus guère que des articles de magazines déguisés en livres ? 

Dans une perspective de 5.ooo ans, jamais je n'ai vu des homoncules comme les présents dirigeants du globe, assumer des responsabilités dépassant à ce point leurs compétences, en affichant une arrogance telle dans leur désacralisation de l'univers, que cette ignorance même paraît l'unique caution du fantasme d'immortalité nourri par les robots de la Silicon Valley. N'est-ce pas sa seule finitude physique qui autorise l'homme à envisager un infini métaphysique ? J'en sais quelque chose, et ne peux m'empêcher de rire à gorge déployée quand je découvre, dans un quotidien belge de référence, sur plusieurs pages publicitaires, tel jet-setter mondain prostituant la parole à grands effets médiatiques en se prévalant de mon nom pour valoriser le sien sur le marché saturé du fake book. Ce foutriquet des talk shows n'a-t-il pas l'outrecuidance d'invoquer l'épopée de Gilgamesh comme argument de réclame pour un  « road trip transhumaniste » préfigurant déjà la fatale accession à la Maison Blanche de Fakebookerberg ?

J'ai vu l'humanité se définir par ses facultés de transhumance, et n'ai pas oublié la leçon de Dante en appelant à trasumanar per verba : ces mots paraissent intraduisibles en vos jours où l'abolition du purgatoire, géniale invention de la Divine Comédie, s'accompagne de celle du vieil humanisme grec et chrétien (qui faisait écrire à Erasme : On ne naît pas homme, on le devient), pour promouvoir une scission barbare entre élus et damnés, enfer social et paradis fiscal*.  

« Pour être immortels, cessez d'être des homo sapiens » : un tel slogan de propagande, craché par le bonimenteur médiatique, s'étalait en pleine page de la gazette ce week-end. Comment vous parviendra la voix d'un homme, s'il appartient à l'immense peuple sans  terres qui parcourt les déserts et les mers d'une Terre privée de ses peuples, depuis que s'est approprié leur parole une race élue de winners ? La grossièreté des manipulations quotidiennes entremêlant terrorisme, services policiers occultes et discours apologétiques, sur fond d'une peur de la mort dont se nourrit le Nuit et Brouillard visuel et sonore de la Kulturindustrie, peut seule expliquer le succès de ces sous-produits culturels, emballés comme des œuvres littéraires sous le label d'une contribution au sens de la vie. Toute autre démarche n'est-elle pas punie par la Sensure ?  

En la cité d'Uruk, première ville-monde, se vivait déjà l'intuition de la Sphère. L'ère moderne, qui éprouva la rotondité physique du globe, se meurt d'un aplatissement psychique inhérent au renversement de ces deux axes mentaux qui structuraient homo sapiens : l'axe vertical de la Parole, incommensurable et qualitatif ; l'axe horizontal de la Valeur, traçant le domaine du mesurable et du quantifiable. C'est désormais la richesse qui est sans mesure, quand toute expression de l'esprit se voit réduite aux critères du marché. De sorte que l'imagination au pouvoir est devenue le mantra des entreprises, qui s'emparent chaque jour de la révolution pour agrémenter le vocabulaire d'une tyrannie libertaire. Mais tout art, toute littérature en l'ère bourgeoise ne furent-ils pas un sursaut spirituel et intellectuel  contre la subordination d'homo sapiens à des intér��ts mercantiles, entretenue par une valetaille idéologique ?

J'ai donc pris pour scribe un personnage littéraire dont le nom d'atlante mythique évoque l'axe entre terre et ciel,  son prénom suggérant une relation secrète entre l'Anatolie et l'Atlantide. N'a-t-il pas fait paraître naguère un recueil intitulé « De la Belgique », ayant eu pour sous-titre : Phénoménologie de l'absence d'esprit ? Se voulant à lui seul race, nation, confrérie religieuse et loge maçonnique, il voue son existence humaine à l'édification d'une cathédrale cosmythologique sans nul droit de cité. En tant que migrant d'essence, exilé d'existence, réfugié ontologique, si sa « nationalité » administrative devait servir de critère l'exonérant des traques et rafles policières, sur ordre de Herr Doktor Bubble Gum (auquel il s'oppose depuis son premier roman), mon scribe s'en déferait comme d'un linge malpropre et revendiquerait plutôt l'asile politique au Congo, en Russie ou à Cuba, voire dans l'État de Palestine. Il va de soi que je l'y escorterais, en compagnie de Thyl Ulenspiegel et du commissaire Maigret.

GILGAMESH, le 28 janvier 2018                    

Source : www.spherisme.be

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* Ces abolitions s’accompagnent, rappelons-le, de celle du passé défini comme temps de conjugaison du français, au prétexte que c’est « un temps élitiste » [NdE].

 

 

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Mise à jour sur la pétition pour A’hed Tamimi

 

Le lobby...

Al Faraby – 28 janvier 2018

(Via Roland Richa – France)

 

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Le BNVCA demande aux Préfets des départements français du 92,93 et 94 de, je cite :

 

« faire annuler l’arrêté illégal et abusif des Maires de Gennevilliers, Stains, Bondy, Vitry, qui veulent déclarer unilatéralement la reconnaissance prématurée d’un État de Palestine ».

 

Excusez-moi... j'ai sauté une étape. J'oublie la présentation.

Le BNVCA est le « Bureau National de Vigilance contre l’Antisémitisme ».

Rassurez-vous. Ça n’a rien à voir avec son titre.

En réalité, le BNVCA est un lobby de soutien inconditionnel aux gouvernements israéliens quels qu’ils soient.

Il assimile systématiquement toute critique de l’État d’Israël à de l’antisémitisme.

Il essaie par la menace et l’intimidation d’empêcher la dénonciation des politiques israéliennes de colonisation, d’occupation, d’apartheid et d’épuration ethnique.

Il essaie de criminaliser toutes les actions de soutien aux droits du peuple palestinien et notamment les actions de BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) qualifiés selon lui de « discrimination raciale » et d’« incitation à la haine et à la violence ».

De ce fait, il n'est pas difficile de deviner la position du BNVCA concernant la jeune Palestinienne A’hed Tamimi, puisqu’elle a osé gifler un soldat de l’État d’Israël qui se veut celui du peuple juif.

Comme doit le croire aussi le BNVCA.

Al Faraby,

Dimanche, 28 janvier 2018

 

 

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SYRIE : Les Français causent trop

Main courante – L’ANTIPRESSE 28 janvier 2018

 

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Le 20 janvier à 20h, France 2 diffusait une interview d'un jihadiste français arrêté en zone kurde turco-syrienne. Pourquoi son garde geôlier est-il lui aussi français? Que fait la France dans les parages?

Pour rappel: les armées kurdes en question ont officiellement été formées pour combattre Daech dans leur région, il s'avère qu'elles ont aussi combattu l'armée syrienne avant d'y instaurer une base US. Elles comptent aujourd'hui 3000 soldats américains, 15000 Kurdes et 15000 combattants de Daech qui les ont rejoints.

Il s'agit donc pour les USA de créer une zone "autonome" entre les 2 pays et d'y maintenir une base arrière capable d'assurer leur hégémonie sur la région.

 

 

Cette vidéo n'est donc qu'un aveu du repositionnement français non plus derrière Daech/EI/Nosra totalement vaincus, mais encore une fois derrière la nouvelle stratégie de déstabilisation américaine de la région.

L'intervention turque entamée le 21 janvier dans la région et le retrait parallèle des troupes russes en parallèle est toutefois une réponse inattendue pour l'Occident. L’espoir US de laisser une écharde entre Turquie et Syrie s’amenuise, même si ce n'est pas rassurant pour la Syrie qui y voit encore une invasion.

Erdogan, qui a lui-même beaucoup flirté avec les intégristes, semble avoir tourné casaque depuis le coup d'État manqué orchestré contre lui par les USA l'an dernier. Il a promis de quitter le sol syrien aussitôt les forces Kurdes écrasées.
L'avenir nous en dira plus…

Source : http://log.antipresse.net/post/syrie-les-francais-causent-trop?mc_cid=f993a6159a&mc_eid=9c7f6678f2

 

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Avec du retard, mais on ne s’en lasse pas…

 

« Et le fils de pute…il a été saqué ! » : Joe Biden se vante d’avoir forcé l’Ukraine à destituer un de ses hauts fonctionnaires pour de l’argent

Tyler Durden Zero Hedge
Arrêt sur info
26 janvier 2018

 

Publié le 24 janvier 2018 sous le titre Son Of A Bitch Got Fired! » : Joe Biden Brags He Forced Ukraine To Fire Key Official In Exchange For Money

 

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Le président Petro Poroshenko et le Vice président Joe Biden à Davos en janvier 2016. [State Department photo]

 

L’ex-Vice-Président Joe Biden vient de laisser tomber avec désinvolture une information qui a fait l’effet d’une bombe, en admettant qu’il était personnellement et directement intervenu dans les affaires intérieures de l’Ukraine : il s’est vanté, sur scène, lors d’un événement qui se déroulait au Conseil des Relations Étrangères US (CRE), qu’il avait fait démettre un haut dirigeant du gouvernement de Kiev pratiquement en claquant des doigts.

« Je les ai regardés et j’ai dit : “Je pars dans six heures. Si votre procureur n’est pas saqué, vous n’aurez pas le fric.”» a déclaré Biden, mardi, dans un aveu qui faisait suite à des révélations antérieures, d’après lesquelles les USA ont tiré les ficelles en coulisses pour contrôler le gouvernement ukrainien au point que les envoyés US sont même allés jusqu’à dicter qui pouvait occuper des postes-clés dans le pays ravagé par la guerre.

Biden a ainsi confirmé ce qui n’avait fait l’objet, jusque-là, que d’allusions par un haut fonctionnaire anonyme au New Yorker, en 2016. Il avait été alors révélé que le Procureur Général de l’Ukraine – fonction qui équivaut à celle d’Attorney General aux USA – avait été démis de ses fonctions, rien que parce que l’administration Obama menaçait de ne pas payer un milliard de dollars en garanties de prêts.

Lire la suite...

Source : https://arretsurinfo.ch/et-le-fils-de-puteil-a-ete-saque-joe-biden-se-vante-davoir-force-lukraine-a-destituer-un-de-ses-hauts-fonctionnaires-pour-de-largent/

Traduction : c.l. pour A.S.I.

 

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POLOGNE – ISRAËL

Haaretz Daily

 

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Les guides israéliens qui conduisent des tours sur l’Holocauste craignent d’être poursuivis en justice après le vote de la nouvelle loi polonaise sur l’Holocauste.

 Ofer Aderet  28.01.2018

 

Le président d’une organisation de guides demande des éclaircissements concernant la législation qui criminalise quiconque tient les Polonais pour responsables des crimes nazis.

Une organisation de guides israéliens accompagnateurs de tours en Pologne – comprenant des éducateurs qui conduisent des groupes d’Israéliens à travers le pays – a exprimé son inquiétude devant la possibilité de voir ses membres poursuivis en justice, après l’adoption de la loi…

[Le reste est réservé aux souscripteurs, mais l'extrait nous paraît suffisamment explicite. Les G.O.]

Source : https://www.haaretz.com/israel-news/.premium-guides-for-holocaust-tours-in-poland-fear-prosecution-after-new-bill-1.5768457?utm_campaign=newsletter-daily&utm_medium=email&utm_content=%2Fisrael-news%2F.premium-1.5768457&utm_source=smartfocus

 

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Mis en ligne le 29 janvier 2018.

 

 

 

 

 

19:08 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (1) |  Facebook |

25/01/2018

DROIT BELGE CONTRE DROIT INTERNATIONAL

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DROIT BELGE CONTRE DROIT INTERNATIONAL

 

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Khaled El Hamedi poursuivra son action contre l’OTAN et mènera jusqu’au bout la bataille juridique


Arrêt sur info — 25 janvier 2018

 

Si vous résidez à Bruxelles vous êtes invités à assister à la conférence de presse le 29 janvier. A.S.I.

 

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Conférence de presse du 29 janvier 2018, 11 heures.

Club de la Presse, Bruxelles, rue Froissart, 95 1040, Bruxelles

 

Khaled El Hamedi (*) poursuivra son action contre l’OTAN et mènera jusqu’au bout la bataille juridique établissant la responsabilité de cette organisation dans les préjudices subis par sa famille. La Cour d’Appel de Belgique a pris la regrettable décision de maintenir l’immunité de l’OTAN, responsable de la mort de toute une famille pendant la campagne militaire libyenne. Les victimes se sont constituées en Association des victimes de l’OTAN, en vue de poursuivre leur action en justice.

Le 23 novembre 2017, la Cour d’Appel de Bruxelles (Belgique) a pris la décision de maintenir l’immunité de l’OTAN dans le dossier déposé par un ressortissant libyen, Khaled el Hamidi, qui a perdu toute sa famille le 20 juin 2011 au cours d’un bombardement aérien de l’OTAN sur sa maison, dans la ville de Sorman en Libye. Ce qui a coûté la vie à l’épouse de M. El Hamedi, Mme  Safae Ahmed Azawi, à ses deux jeunes enfants,  Khaled et Alkhweldi, à sa petite nièce Salam, à sa tante Najia, à son cousin Mohamed, aux enfants de son voisin et aux employés qui travaillaient chez lui.

 

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A la suite de quoi, Khaled el Hamedi a demandé à ce que l’OTAN soit tenu pour responsable de la perte des siens. Il a saisi la Cour de Bruxelles pour qu’elle statue sur la responsabilité de l’OTAN et sur les compensations relatives à cette perte. L’OTAN a décliné la compétence des tribunaux belges et a fait prévaloir l’immunité que lui confèrent les statuts d’Ottawa de 1951, date de sa création.

El Hamedi ne saurait accepter un état de fait où une organisation telle que l’OTAN, qui a pouvoir de vie ou de mort sur une grande partie des habitants de la planète, puisse bénéficier d’une totale impunité pour les opérations qu’elle mène. Cette demande que des comptes soient rendus est conforme à la jurisprudence récente nationale et internationale. L’immunité de l’OTAN constitue notamment une violation du droit d’accès aux tribunaux, inscrit  dans la Convention européenne des Droits de l’Homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux Droits de l’Homme. Dans un arrêt antérieur, la Cour de Cassation de Belgique a décidé que l’immunité des organisations internationales pouvait être remise en cause, si ces dernières ne mettaient pas en place un mécanisme interne accessible aux citoyens ayant subi des préjudices du fait de leurs opérations. L’OTAN n’a mis en place aucun mécanisme relatif à ses opérations en Libye.

La Cour d’appel de Bruxelles a fort regrettablement décidé le 23 novembre dernier de maintenir l’immunité de l’OTAN, manquant ainsi  l’occasion historique de faire une grande avancée dans l’application de la législation internationale des droits de l’homme et de la législation humanitaire internationale.

La Cour d’appel de Bruxelles a décidé que l’immunité dont jouit l’OTAN était une restriction acceptable du droit d’accès à la justice. A ses yeux,  l’immunité est en rapport avec les visées qu’elle poursuit : permettre à une organisation internationale de réaliser ses objectifs. Pour prendre cette décision, la Cour d’Appel de Bruxelles s’est appuyé sur la jurisprudence néerlandaise relative à l’immunité des Casques Bleus des Nations Unies.

Mais une comparaison de cet ordre n’est pas correcte. La Charte des Nations Unies est la source même du droit public international contemporain. L’ensemble du système juridique international est basé sur cette Charte, l’organisation des Nations Unies ayant été fondée et rejointe par presque tous les Etats du monde en vue d’appliquer la Charte. Cette dernière était l’expression commune des peuples du monde qui s’étaient battus contre la tyrannie du fascisme et les guerres d’agression commises par l’Allemagne nazie, l’Italie, le Japon et leurs alliés. La Charte des Nations Unies s’applique à tous les pays du monde. L’OTAN est une organisation internationale d’une toute autre nature. Elle est à l’origine une alliance militaire d’un nombre très limité de pays privilégiés. Le caractère illégal de cette alliance, dont la principale mission est l’entraînement à l’usage de la force dans les relations internationales, a été pointé du doigt, dans la mesure où cette mission représente une violation de la Charte des Nations Unies qui, elle, interdit l’usage de la force dans les relations internationales, à l’exception des situations d’auto-défense, et, dans ce dernier cas, seulement jusqu’à ce que le Conseil de Sécurité soit en capacité d’adopter les mesures nécessaires pour restaurer la paix. Une décision de Cour de justice n’est donc pas fondée à établir une comparaison entre l’organisation des Nations Unies, qui est le garant de la justice internationale, et une alliance militaire limitée, plus susceptible d’agir illégalement sur le plan du droit international.

La question est de savoir si une organisation qui décide de la vie ou de la mort de nombreuses personnes à travers le monde peut continuer à le faire sans avoir aucun compte à rendre et en bénéficiant d’une impunité totale, ou si, au contraire, elle aura à répondre de ses agissements. L’actuel état de choses est dangereux car il entérine une situation dans laquelle l’OTAN n’est nullement incité à respecter le droit international.

C’est pour cette raison que M. El Hamedi poursuivra son action afin de parvenir à établir la responsabilité de l’OTAN dans les préjudices subis par sa famille. L’équipe de juristes qui l’appuie examine actuellement la faisabilité de la poursuite de l’action en justice en Belgique et, le cas échéant, devant la Cour européenne des Droits de l’Homme. Mais son combat ouvre la voie à toutes les autres victimes de l’OTAN.

C’est pourquoi il a décidé de créer, en lien avec les nombreuses autres personnes victimes des crimes de l’OTAN en Libye, l’Association of Victims of NATO and War on Libya  – Association des Victimes de l’OTAN et de la guerre en Libye. (http://www.anvwl.com/). Cette association est envisagée comme moyen d’unir les forces de toutes les victimes de l’OTAN, en Libye et dans le reste du monde.

Leur combat se poursuivra jusqu’à ce que soit créé un dispositif permettant d’établir les responsabilités de l’OTAN.

Pour plus d’informations, contacter l’avocat de Khaled El Hamedi : Jan Fermon, +32475441896, jan.fermon@progresslaw.net

Texte original en anglais

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(*) Voir aussi:

 

Court Case on accountability of NATO for the annihilation of an entire family during Libya campaign to be heard by the Brussels Appeal Court

«Mon père a dit à Sarkozy: je ne serai pas un traître» et sa maison en Libye a été rasée

Seeking Justice: Victim appeals to EU court claiming NATO killed his entire family

Khaled K. El-Hamedi has filed a lawsuit against NATO for killing his family

« J’ai tout perdu. Ma femme. Mes enfants. Mon pays »

 

Traduction: Sylvie Jolivet

Source : https://arretsurinfo.ch/khaled-el-hamedi-poursuivra-son-a...

 

 

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Heurs et malheurs de l’insularité

 

De Jules César à Hitler en passant par Guillaume le Conquérant, Charles Quint, le blocus napoléonien, l'Angleterre avait sans cesse combattu la menace d'une unification agressive du continent face à ses rivages - et voici que, pour la première fois dans son histoire, les Iles britanniques sont assurées de ne jamais plus se trouver attaquées de l'extérieur par un Vieux Monde redevenu ambitieux d'occuper ses arpents par la force des armes. Il en résulte une mutation radicale de la psychophysiologie des civilisations insulaires face aux civilisations continentales.

 

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Avec le Brexit, l'Angleterre croyait avoir découvert le Graal d'un univers nouveau ouvert à ses ambitions, celui de devenir la rivale marchande du continent européen. Dans un premier temps, quel réconfort de savoir qu'il suffira de rejeter l'intrus à la mer pour se retrouver chez soi, entre soi et seul dans son logis. Telle une moderne Perrette et le pot au lait, l'Angleterre a mouliné force projets géopolitiques plus fantastiques les uns que les autres. Elle s'est crue le partenaire privilégié et bien aimé de l'empire américain. La constitution d'un empire anglo-américain bicéphale n'était-il pas en vue ? C'est pourquoi elle a pris le ton d'une puissance souveraine s'adressant sur un pied d'égalité, et même sermonneur, à une autre puissance souveraine, celle des États-Unis d'Amérique.

Mais Donald Trump n'est pas d'humeur partageuse et dans un style purement yankee, il a renvoyé la pauvre Theresa May à ses problèmes insulaires. Loin de la grande espérance des Anglais, l'empire américain n'a tenu aucune des promesses cajoleuses antérieures au Brexit et a même purement et simplement annulé la visite officielle de son représentant à Londres, assortie de l'annulation des fabuleux contrats escomptés.

Dès aujourd'hui, il faut évoquer à quel point l'avenir de l'Europe tout entière sera conditionné par la mutation résultant du Brexit. Déjà les premiers craquements apparaissent entre les Iles britanniques et l'Amérique, alors que les relations entre la Russie et la Chine d'un côté et le reste du monde, de l'autre, tendent à occuper le premier rang.

Débarrassé du cheval de Troie anglais, le bloc européen restant retrouvera-t-il quelques-unes des vertus élémentaires susceptibles de donner à ses citoyens l'impression d'être gouvernés par de véritables dirigeants et non par des valets de l'empire humblement soumis à l'exterritorialité des lois américaines qui jouent le rôle de garrots de nos économies ? Dans quel supermarché allons-nous acheter le courage, la dignité, le sens de l'honneur et de l'intérêt national dont les dirigeants d'une Europe d'opérette manquent si cruellement face à l'empire américain depuis 1945 ? L'histoire de l'Europe d'aujourd'hui sera-t-elle celle d'un siècle de la honte d'un continent ?

Car voici que les démocraties se dédoublent et révèlent une face décisive et secrète à cacher au peuple et une face superficielle et anecdotique à raconter sur le mode puéril d'un récit des aventures d'Alice au pays des merveilles. Or, une seule question primordiale se pose à l'Europe, celle de se libérer de l'occupation militaire des cinq cents bases américaines essaimées dans toute l'Europe de Dunkerque à Larnaka depuis soixante-douze ans.

Pour cela, il conviendrait en premier lieu de libérer les cervelles des élites dirigeantes de l'esprit de soumission et de démission qui règne désormais partout en Europe et à tous les échelons, tant chez le personnel politique, économique et militaire que dans les médias, principaux vecteurs de l'américanisation de l'Europe. Désincruster la servitude volontaire des têtes devient la condition première de la libération du continent de l'occupation militaire américaine.

Par chance, et paradoxalement, l'espoir revint avec l'élection de Donald Trump à la tête des États-Unis. Car les dirigeants européens aiment leur soumission à l'empire, ils s'y sont délicieusement habitués. Et l'habitude est un mol et confortable oreiller. Telles les grenouilles de La Fontaine qui « demandaient un roi », ils gémissent aujourd'hui du « manque de leadership américain ».

En « même temps », telle l'ambassadrice de France en Russie, ils regrettent, mais pas trop fort, que l'Amérique applique au monde entier l'exterritorialité de ses lois et s'en serve comme d'une arme économique appelée à écraser ses concurrents. Or le « roi » qui est sorti du chapeau des dernières élections présidentielles américaines les insatisfait. En vérité, le Président Trump ne permet pas aux Européens de sauver la face.

Le Président américain ne pouvait rendre à Israël un plus mauvais service que de promouvoir Jérusalem au rang de capitale de la nation du peuple élu, au grand dam de ses alliés continentaux. Car du coup, c'est l'histoire entière de ce peuple qui débarque sur le mode dramatique dans la géopolitique contemporaine et bouleverse l'équilibre institutionnel du Moyen-Orient.

Rappelons brièvement les faits : comme le raconte, Flavius Josèphe, la nation judéenne faisait partie intégrante de l'empire romain et, à ce titre, payait régulièrement tribut à son maître. Puis, soudainement, elle a refusé cette servitude alors légitime et y a ajouté l'outrage de refuser de vouer un culte à l'empereur romain, dont la statue devait trôner dans le temple de Jérusalem sous la forme d'un simulacrum, c'est-à-dire d'une représentation figurée et symbolique de sa transcendance.

Du coup, Rome a déclaré la guerre à la Judée, a écrasé le peuple judéen et a vendu toutes ses élites, son clergé et ses notables « sub corona » c'est-à-dire sur le marché aux esclaves. Seul le petit peuple est demeuré sur place et s'est ensuite converti à l'islam. Telles sont les raisons pour lesquelles Jérusalem n'est plus jamais redevenue la capitale du « peuple élu ». Lorsqu'au IVe siècle l'empereur Julien, dit l'Apostat, proposa aux immigrés juifs devenus très nombreux dans l'empire romain et surtout dans la Ville, de reconstruire le Temple et de favoriser leur retour à Jérusalem, ils ont poliment refusé la proposition de l'empereur.

Mais que nous enseigne de nouveau l'anthropologie critique que j'ai inaugurée sur ce site quatre mois avant le 11 septembre 2001 ? Primo, quelques semaines avant sa mort, Michel Rocard avait enfin compris que l'insularité était une réalité psychobiologique et que reprocher ce « penchant » à l'Angleterre revenait à reprocher à un arbre d'avoir des racines, un tronc et des branches. Jamais l'Angleterre n'est réellement entrée dans l'Union européenne : sa fonction revenait à présenter à des européens voués à ne jamais s'unir non plus, le breuvage amer des exigences de l'OTAN, c'est-à-dire de l'empire américain.

Secundo, déjà quelques voix s'élèvent pour préconiser un retour de l'Angleterre, au sein de l'ensemble continental. Mais ce que l'anthropologie critique aura permis de comprendre définitivement, c'est que si des insulettes, telles la Sicile, la Corse et demain la Sardaigne revendiquent un nationalisme farouchement folklorique, à plus forte raison le mastodonte britannique restera définitivement une île, mais psychologiquement et économiquement lié à ses voisins, la France, l'Allemagne et aux cent vingt-six États qui, à l'ONU ont tourné le dos à un Israël censé avoir retrouvé sa capitale du temps de Titus et de Vespasien.

A sa manière, l'Angleterre se heurte à la même difficulté qu'Israël : impossible de faire remonter l'histoire d'une île de son embouchure à son origine. Impossible de refaire des Iles Britanniques l'empire sur lequel le soleil ne se couchait jamais. Mais comment rétropédaler sans perdre la face ? Car une Angleterre de plus en plus frustrée par une insularité en voie d'appauvrissement lorgne déjà vers un continent qu'elle a quitté à son détriment, déjà Londres tente de jeter un pont industriel et commercial nouveau et plus fructueux, espère-t-elle, que le précédent, avec une civilisation appelée à un enrichissement continu.

On peut feindre de l'ignorer ou de l'oublier, mais le flux des siècles écrit l'histoire réelle des nations et ce n'est pas notre faute s'il en est ainsi depuis que le monde est monde: impossible d'écrire l'histoire à l'envers, impossible de faire remonter le temps des nations à la manière d'un fleuve qui remonterait à sa source.

26 janvier 2018

Source : http://aline.dedieguez.pagesperso-orange.fr/tstmagic/1024/tstmagic/decodage/heurs_malheurs.htm

 

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Mais puisqu’on était chez l’OTAN, restons-y

 

« L’art de la guerre »

L’Italie en armes, de la Baltique à l’Afrique

Manlio Dinucci – Réseau Voltaire Rome 16 janvier 2018

 

Les États membres de l’Otan ont toujours de bonnes raisons d’occuper militairement des pays étrangers. C’est pour les « soutenir ». L’Italie ne déroge pas à la règle. Elle est militairement présente un peu partout de la Baltique à l’Afrique.

 

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Qu’arriverait-il si des avions de chasse russes Soukhoï Su-35, basés à l’aéroport de Zurich à une dizaine de minutes de vol de Milan, patrouillaient à la frontière italienne sous prétexte de protéger la Suisse de l’agression italienne ? À Rome le parlement au grand complet s’insurgerait, en demandant immédiatement des contre-mesures diplomatiques et militaires. Ce même parlement, par contre, accepte substantiellement et passe sous silence la décision de l’Otan de déployer 8 avions de chasse italiens Eurofighter Typhoon dans la base d’Amari en Estonie, à une dizaine de minutes de vol de Saint-Petersbourg, pour patrouiller à la frontière de la Russie avec le motif de protéger les pays baltes de l’« agression russe ». Fake news avec laquelle l’Otan sous commandement US justifie l’escalade militaire de plus en plus dangereuse contre la Russie en Europe.

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Source : http://www.voltairenet.org/article199403.html

 

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L’Italie dans le plan nucléaire du Pentagone

Manlio Dinucci – Réseau Voltaire Rome – 23 janvier 2018

 

Le Pentagone a laissé —ou fait— fuiter le brouillon du Nuclear Posture Review 2018. Il s’agit d’un plaidoyer pour renforcer le programme atomique en décrivant des menaces exagérées ou carrément imaginaires.

 

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Le Nuclear Posture Review 2018, le rapport du Pentagonesur la stratégie nucléaire des États-Unis, est actuellement en phase de révision à la Maison-Blanche. Dans l’attente que soit publiée la version définitive approuvée par le président Trump, a filtré (plus exactement le Pentagone a fait filtrer) l’ébauche du document de 64 pages [Document téléchargeable ici.].

Il décrit un monde dans lequel les États-Unis ont devant eux « une gamme sans précédents de menaces », provenant d’États et de sujets non-étatiques. Tandis que les USA ont continué à réduire leurs forces nucléaires —soutient le Pentagone— la Russie et la Chine fondent leurs stratégies sur des forces nucléaires dotées de nouvelles capacités et prennent « une attitude de plus en plus agressive y compris dans l’espace externe et dans le cyber-espace ». La Corée du Nord continue de façon illicite à se doter d’armes nucléaires. L’Iran, bien qu’il ait accepté le plan qui lui interdit de développer un programme nucléaire militaire, garde « la capacité technologique de construire une arme nucléaire en l’espace d’une année ».

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Source : http://www.voltairenet.org/article199472.html

 

 

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Histoire de chez nous :

La face cachée d’une prospérité (CHRONIQUE)

 

La vie passée des travailleurs de la laine à Verviers.

Lily PortugaelsGazette de Liége 22 janvier 2018

 

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La récente sortie de deux ouvrages dans les collections de l’Institut du Patrimoine wallon (voir La Libre-Gazette de Liége du 5 janvier 2018) a remis dans l‘actualité ce que fut la prospérité de la ville de Verviers au temps de l’industrie de la laine. Ce sont des reportages photographiques réalisés fin 19e début 20e siècles par trois grandes entreprises verviétoises qui constituent la base de l’ouvrage intitulé "Vies de laines". Plus de 300 photographies montrent des ateliers et des groupes de membres du personnel depuis les enfants travailleurs jusqu’aux membres des directions en passant par tous les échelons des travailleurs et travailleuses. On peut être terriblement interpellé par ce que l’on devine derrière les expressions figées. Cette impression se confirme lorsqu’on lit les quelques pages de commentaires qui, outre la description du développement de l’industrie lainière verviétoise, évoquent aussi les conditions de travail et la vie des travailleurs.

 

Collecte d’urines !

Ça commence par le lavage de la laine pour lequel on avait recours aux « chaudières à urine ». Deux fois par semaine une charrette tirée par un cheval, collectait dans un grand tonneau, les urines que les ménagères apportaient par seaux en échange de quelques centimes. On évoque un vieux voiturier qui, pour s’assurer, qu’on n’avait pas ajouté de l’eau dans les urines y trempait son index et le suçait ! C’était ensuite le cardage d’abord à la main et ensuite par des machines qui souvent happaient une main ou un bras. Venaient ensuite le peignage et la filature, ensuite c’était la teinture et pour l’ouvrier teinturier c’était un travail particulièrement sale. Enfin venaient le tissage et les apprêts.

 

Le travail des enfants

À toutes les étapes, on rencontre des enfants de 5 à 12 ans au travail. Un véritable scandale qui a mis longtemps à être supprimé. Dans le rapport d’une commission d’enquête de 1886, on lit qu’il arrive souvent qu’on trouve des petits endormis auprès des machines. Sur la photo qui illustre cet article, on peut voir, dans le bas à droite, l’avant-dernier personnage au premier rang. C’est un petit garçon, pieds nus, les bras croisés et qui est pourtant le seul à sourire. Peut-être, pour lui, le branle-bas généré par les prises de photos, était-il une véritable récréation. Le travail des femmes était aussi éprouvant et, là, il y aurait beaucoup à dire sur ce que peut être un harcèlement. L’insalubrité des ateliers est épouvantable avec les lieux d’aisances dont les portes doivent rester ouvertes dans des locaux où on mange, où on se déshabille. Cela dit, on peut être reconnaissant à Freddy Joris, ancien administrateur-délégué de l’IPW, et à ses collaborateurs pour la publication de ce livre qui montre ce que peut être la face cachée d’une prospérité.

Vies de laines. Collections IPW. 352 pages. 25,2 X 30 cm. 25 euros.

Chronique: Lily Portugaels

Source : http://www.lalibre.be/regions/liege/histoire-de-chez-nous...

Où est-il le temps où Verviers donnait deux généraux (victorieux)  à la Ière République ?

 

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Si on arrive à se procurer une photo de la couverture du livre (sait-on jamais…) on vous la mettra ici.

 

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Et puisqu’il est question de harcèlement, sujet à la mode, voici ce qu’en pense Brigitte Bardot :

 

Quand Brigitte Bardot harcèle les féministes !

Boulevard Voltaire – 18 janvier 2018

 

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Après l’actrice Catherine Deneuve et notre consœur Élisabeth Lévy, entre autres femmes de tête, c’est au tour de Brigitte Bardot (qu’on ne présente plus) de libérer la parole quant au retour du nouvel ordre moral.

À propos du « harcèlement sexuel » et de la chasse à l’homme y afférent, elle déclare donc à Paris Match : « Concernant les actrices, et pas les femmes en général, c’est, dans la grande majorité des cas, hypocrite, ridicule, sans intérêt. » Le distinguo est effectivement de taille, entre la caissière de supermarché obligée d’accorder ses faveurs à un chef de rayon parce qu’autrement, c’est le chômage, et l’aspirante starlette prête à tout, ou presque, pour entrer dans la lumière.

D’un côté, l’abus de pouvoir caractérisé, la violence sociale, le chantage à la misère. De l’autre, les mœurs particulières d’un milieu qui ne l’est pas moins, mœurs jadis assez bien résumées par l’acteur Sim : « Dans ce milieu, il faut coucher pour réussir. Moi, j’ai réussi pour pouvoir enfin coucher… »

D’ailleurs, les mœurs en question sont-elles si noires ? On entend beaucoup les actrices assurant avoir été harcelées et nettement moins les autres qui se contentent de faire leur métier normalement, avec des producteurs et des metteurs en scène tout aussi normaux. Brigitte Bardot, par exemple : « Moi, je n’ai jamais été victime d’un harcèlement sexuel. Et je trouvais charmant qu’on me dise que j’étais belle ou que j’avais un joli petit cul. Ce genre de compliment est agréable. »

Il n’en fallait pas plus pour que l’infatigable Caroline De Haas tweete en retour : « Concours de qui dira la plus grosse énormité. Brigitte Bardot se lance dans la compétition. » Bel accès de fausse modestie, sachant qu’en la discipline, cette chaisière féministe fait figure d’Usain Bolt.

Mais là où notre BB nationale appuie là où ça commence à faire mal, c’est quand elle s’en prend autant, si ce n’est plus, aux « harcelées » qu’aux « harceleurs » : « Il y a beaucoup d’actrices qui font les allumeuses avec les producteurs afin de décrocher un rôle. Ensuite, pour qu’on parle d’elles, elles viennent raconter qu’elles ont été harcelées… » Il est un fait que cela peut procurer à ces « victimes » un subit accès de notoriété, tel que récemment constaté. C’est d’autant plus vrai que celles qui sont les plus en pointe dans ces affaires ont soudainement vu passer leur nom du bas en haut de l’affiche.

Des donzelles qui feraient bien de s’inspirer de la bonne humeur de celle qui admet joyeusement avoir fait « don de sa beauté et de sa jeunesse aux hommes ». Douce insouciance, heureuse époque durant laquelle, entre galanterie et gaudriole, l’esprit français permettait d’éviter ces deux écueils que sont la débauche et la pudibonderie. C’était avant le retour en force du puritanisme féministe, enfant dégénéré du moralisme bourgeois.

Pascal Thomas a fait de fort jolis films sur le sujet, la grâce des femmes et la maladresse des hommes. Les revoir est plus que jamais d’actualité.

Source : http://www.bvoltaire.fr/brigitte-bardot-harcele-feministes/

 

 

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Mis en ligne le 25 janvier 2018

 

 

 

 

 

21:06 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

22/01/2018

COUPS DE TORCHON

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Coups de torchon

 

Récemment, l’achat fortuit – très fortuit – d’un n° de Marianne nous a fait grincer des dents au risque de nous casser celles qui restent ! Un incertain M.Taguieff (c’est qui ?) se demande sur trois pleines pages : « Faut-il rééditer les pamphlets de Céline ? ». Et que croit-on qu’il se répond, le gauleiter des lettres ? Vous avez deviné.

On avait décidé de laisser tomber, de nous taire et de laisser braire. Un Post Scriptum tout à la fin de la dernière lance en date rompue par M. Brighelli en faveur de sa maîtresse (La Grammaire) nous a incités à faire d’une pierre deux coups. Trois, même, pendant qu’on y était.

 

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Coup de torchon sur la pédagogie

Jean Paul Brighelli Son blog sur Causeur – 12 janvier 2018

 

Relire, ce n’est pas lire deux fois. À chaque âge on lit autre chose dans les mêmes livres. J’ai détesté la Recherche du temps perdu à 16 ans, ça m’a vaguement intéressé à 25, j’ai trouvé ça passionnant à 40, et aujourd’hui, je constate qu’au XXème siècle, comme disait Céline, « il n’y a que Proust et moi ».
Mais comme on ne peut pas passer sa vie chez Swann ni chez Bardamu, je lis et je relis aussi des polars. Par exemple tout Chandler, réédité enfin en version complète (en Quarto, chez Gallimard). Et la semaine dernière, Jim Thomson. 1275 âmes.

 

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J’avais oublié la préface de Marcel Duhamel — le fondateur de la Série Noire et le traducteur de tant de chefs d’œuvres, dont celui-ci. « Jim Thomson n’est pas un auteur drôle, explique-t-il. Habituellement ce qu’il écrit est nettement couleur d’encre. Cette fois, il a choisi le noir absolu, couleur de néant. C’est proprement insupportable, inacceptable presque Mais le paquet est si habilement présenté… »

Du coup, j’ai fouillé dans ma vidéothèque personnelle et un matin, tout en soulevant de la fonte pour entretenir le corps exceptionnel (la tête d’Adonis sur le buste d’Hercule) que m’a donné ma mère, je me suis repassé le film splendide que Tavernier a tiré de ce petit bijou d’anthracite.     

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Coup de torchon transpose en Afrique Occidentale française une action que Thomson situait dans l’Amérique sudiste. Philippe Noiret (c’est drôle de voir un acteur toujours si bien habillé, dans la vie civile, vêtu ici d’un tee-shirt troué d’un rose écœurant, d’un pantalon informe et d’un chapeau de brousse) est le policier en chef d’une bourgade comme la France en a bâti des centaines — voir le Voyage au bout de la nuit et le Voyage au Congo : Céline et Gide ne laissent aucune illusion coloniale intacte.

 

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Et Lucien Cordier — c’est son nom — se prend doucement pour Dieu : il met la tentation à portée de main des imbéciles, qui se ruent sur leur damnation. Bref, l’œuvre de Dieu, la part du Diable. On sent que Tavernier et Aurenche, son co-scénariste, ont beaucoup lu — Conrad, entre autres, Au cœur des ténèbres. Cordier, c’est Kurtz à Clochemerle — mais un Clochemerle africain, avec maquereaux spécialisés dans les « faux-poids », 25 centimes la gâterie, 40 centimes la totale, flics immondes qui cultivent leur racisme sur une mare d’anisette, colons répugnants, épouses hystérisées par la chaleur et la solitude, et Noirs serviles à force d’être esclaves.

Une gentille institutrice, qui a prêté à Cordier un roman de Saint-Ex, lui reproche de se forcer à passer pour un illettré — « parce que vous n’en êtes pas un », lui dit-elle. Et alors là, ce digne délégué du Deus Irae la regarde et lui explique — entendez, s’il vous plaît, la voix chaude et lasse de Noiret : « La grammaire, c’est comme le reste, ça rouille si on s’en sert pas. Et comme j’ai pas beaucoup de demande pour ça, en Afrique… Et le Bien et le Mal, c’est pareil. Où est le Bien, où est le Mal ? On n’en sait rien ? Ça sert pas beaucoup, par ici… Alors, ça rouille aussi… »

Je ne dis pas que les administrateurs coloniaux formés à l’école de la IIIème République n’avaient pas du Bien et du Mal une vision déformée par leurs intérêts, leurs passions ou leur alcoolisme. On n’envoyait pas dans les bleds reculés de Casamance ou d’Oubangui-Chari la fine fleur de l’administration française. Mais les instituteurs mutés dans ces avant-postes de la civilisation occidentale chère à Jules Ferry ne faisaient guère de différence entre enfants de colons et petits Noirs : ils leur apprenaient impitoyablement les beautés de la grammaire française, parce qu’ils savaient que c’était le meilleur moyen d’instaurer un ordre et une morale. Après tout, Senghor ou Hampaté Ba sont sortis de ce moule pédagogique. Et s’ils s’en sont sortis, s’ils ont pu par la suite écrire des discours sur le colonialisme et se réapproprier des pans entiers d’une culture africaine dont on avait cru les séparer, c’est parce qu’on leur a appris, férule en main, les règles. Les règles qui ont permis à Senghor de passer l’agrégation de grammaire, et qu’il a fait enseigner, sans rien y changer, aux petits Sénégalais quand il a été président.

Mais, paraît-il, le pédagogisme pointe ces temps-ci le bout de son nez sous les Tropiques… Rien n’aura décidément été épargné à l’Afrique.

Il n’y a pas de hasard. L’Afrique, désormais, c’est ici. La plupart des élèves ne passeront jamais l’agrégation de grammaire — de toute façon, grâce à Sainte Najat, ils ne peuvent plus faire de latin et de grec. Et on ne leur a pas même appris les rudiments grammaticaux de leur propre langue, parce que la langue est fasciste, n’est-ce pas : surtout, ne pas brider leur créativité ! J’ai passé quelques heures intéressantes à monter un PowerPoint à l’intention de mes hypokhâgneux, où sont commentées leurs fautes, et où sont expliquées les règles. À 18 ans ! Que leur a-t-on fait faire jusque là, pour qu’ils écrivent

 

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ou même

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Et je n’ai même plus le temps de les faire travailler sur une vraie grammaire — par exemple celle de Cécile Revéret…

 

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Quant à leurs petits frères ou petites sœurs encore au collège, la cause est entendue.

« Bon travail », « C’est bien » ou « Peut mieux faire » : la vraie pédagogie s’exprime en termes de morale. Le référent de ce « Bien » ou de ce « Mieux » est l’ordre — le Cosmos vaut toujours mieux que le Chaos originel. La mise en ordre. La règle. La contrainte. Et la répétition, pour éviter que ça ne « rouille ». Il faut être sacrément crétin pour ignorer que « discipline », c’est à la fois la matière enseignée, l’ordre qui règne dans la classe — et le fouet pour le faire régner. Le commentaire du Maître, tout comme la note, c’est le coup (métaphorique, hé !) de discipline sur l’esprit encore désordonné.

Pas pour en faire des béni-oui-oui ! L’insurrection n’est possible qu’après avoir appris les règles. Il y a le désordre originel, puis l’ordre imposé — et enfin la révolte créatrice. Si on en reste au désordre, on n’arrive qu’à la servilité, parce qu’on ne donne pas les outils de la révolution. Croyez-vous que Marx, Lénine ou Mao aient ignoré les règles ?

Qui ne voit que la créativité réelle se nourrit de contraintes — tout comme le plus beau cinéma américain s’est nourri du Code Hays ? Et qu’en dehors des règles, ce n’est pas créativité, c’est gloubi-boulga ? Qui ne voit que ces malheureux gosses coupés des beautés et des difficultés de la langue, sommés d’écrire comme ils parlent et de parler comme ils ânonnent, finissent par croire que Patrice Evra est un modèle et Cyril Hanouna un intellectuel ?

Oh, ils ne voteront jamais mal — ils ne voteront jamais. On pensera pour eux — parce que les oligarques qui se sont installés au pouvoir ont trouvé qu’un peuple d’analphabètes, et même d’analphacons, c’était ce qu’il leur fallait pour faire des affaires. Leurs affaires.

J’ai grande pitié de ces gosses auxquels les derniers bons maîtres essaient d’expliquer les règles, au mépris de ce qu’on leur impose de faire, au risque de se faire taper sur les doigts. Les bons maîtres — une poignée d’irréductibles. Quant aux autres… J’ai de plus en plus envie de leur appliquer la méthode Cordier — une balle dans le buffet et jetés dans le fleuve.

Jean-Paul Brighelli

P.S. J’avais envie de hurler devant la décision de Gallimard d’ajourner sine die la réédition des pamphlets de Céline. Mais Jérôme Leroy a dit tout ce qu’il y avait à en dire — et mieux que je ne l’aurais dit.

Source : https://blog.causeur.fr/bonnetdane/coup-de-torchon-sur-la-pedagogie-002024.html#ligne

 

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On peut se demander qui sont et pour qui se prennent les gens qui veulent faire interdire les pamphlets de Céline – ou n’importe quoi d’autre ! – sous prétexte qu’il y di(rai)t son exécration d’eux ou de personnes de leur connaissance. Croient-ils que l’humanité écrivante et lisante ait attendu Céline pour se livrer à cet exercice ? Croient-ils que les Grecs n’aient pas déblatéré sur les Perses, les Mèdes sur les Assyriens, les Phéniciens sur les Égyptiens, la quasi-totalité du Monde Connu sur les Romains, les Romains sur les Étrusques et les Hébreux sur tout le monde ? À ce compte-là, il faudrait interdire toute la propagande, depuis qu’elle existe, à commencer par la plupart des auteurs de l’Antiquité, interdire Thucydide, Xénophon, Démosthène, Tacite, Plutarque, Cicéron et les deux Caton, la littérature mahométane sur les Infidèles et tous les Infidèles sur les Ottomans, Shakespeare (ô combien !) et la Chanson de Roland. Il faudrait surtout interdire la Bible (entendons l’Ancien Testament). Quand les bras vous tombent d’autant de bêtise (et de lâcheté dans le cas de nos élites éditrices), il ne reste plus qu’à citer ce philosophe trop méconnu que fut Coluche : « Comment veux-tu qu’un con sache qu’il est con, puisque c’est avec son esprit qu’il juge ! »

 

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Coup de torchon sur l’édition

 

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Non-publication des pamphlets de Céline : au régal des antisémites

Gallimard suspend la réédition des pamphlets antisémites

Jérôme Leroy  – Causeur – 12 janvier 2018

 

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La polémique autour de la réédition des pamphlets antisémites, close provisoirement par la décision de Gallimard, jeudi, d’en suspendre la publication sine die, n’a pas pris l’ampleur et la violence de la guerre civile entre les femmes ouverte depuis l’affaire Weinstein. Elle n’en est pas moins révélatrice de la question de plus en plus sensible de la liberté d’expression aujourd’hui. Contrôler la parole des uns au nom de la libération de celle des autres, censurer les écrivains et les artistes d’aujourd’hui comme d’hier, réécrire le passé en fonction des nécessités du présent (l’épisode grotesque autour de Carmen ou l’effacement stalino-hollywoodien de Kevin Spacey de Tout l’argent du Monde) n’est plus l’apanage oublié des dictatures mais celui, très actuel, de nos démocraties de marché.

 

Des pamphlets de Céline disponibles en ligne

Il avait donc été question de rééditer les pamphlets antisémites de Céline qui sont au nombre de trois, Bagatelles pour un massacre (1937), L’école des cadavres (1938) et Les Beaux draps (1941). Céline, dans l’après-guerre, s’est toujours opposé à leur réédition et sa volonté a été respectée par sa veuve Lucette Almanzor, qui a aujourd’hui cent cinq ans. Néanmoins, et c’était sans doute une des raisons qui a poussé Gallimard d’une part et Lucette Almanzor d’autre part à accepter cette réédition, les textes étaient disponibles depuis très longtemps, de fait. L’époque où les jeunes céliniens, dont j’étais, qui ne s’étaient jamais remis du choc de la lecture du Voyage, voulaient tout lire de Céline et payaient à prix d’or ces pamphlets chez des bouquinistes qui les cachaient plus ou moins, est révolue. Une édition existe désormais au Québec et surtout, ils sont disponibles sur le net. Le problème, c’est qu’ils sont disponibles sur des sites crypto-révisionnistes et que, de fait, ils font partie de la panoplie abjecte que se doit d’arborer tout petit néo-nazi plus ou moins honteux.

 

Il est impossible d’interdire

Or le problème posé par ces pamphlets est tout de même un peu plus complexe. On a souvent entendu ici et là la comparaison avec Mein Kampf. La différence, c’est qu’Hitler n’était pas un écrivain et que Céline n’était pas un dirigeant politique. Mais qu’importe, au-delà de ces approximations, la question de la réédition des pamphlets de Céline a désormais lieu dans un contexte où il est impossible d’interdire, où la liberté d’expression existe de manière anarchique, totale, souvent ignoble sur Internet et que l’on va arriver à la deuxième génération d’enfants, par exemple, qui sont à deux clics de la pornographie la plus violente. Il faudra faire avec ces nouvelles technologies, ce nouvel environnement virtuel que ça nous plaise ou non.

 

L’interdit profite aux interdits

C’est la première raison qui me semblait rendre la réédition de ces pamphlets opportune. Une édition critique, officielle, avec des préfaces et des notes de spécialistes auraient permis de remettre en perspective l’antisémitisme de Céline dans son œuvre et dans son époque. Là, avec la persistance de cette interdiction, le complotisme va tourner à plein. Les ados boutonneux qui fantasment sur la virilité SS, les vieux pseudo-intellectuels décavés qui regrettent le bon temps des pogroms vont pouvoir continuer à dire, selon une logique aberrante et obsidionale mais imparable au premier regard : « S’ILS interdisent ça, c’est qu’ils en ont peur et c’est donc que c’est vrai. »

Deuxième raison, dans un monde où Internet a pris une ampleur définitive, toute loi interdisant le révisionnisme ou le négationnisme, par exemple, ne rime plus à rien, ce qui n’était pas le cas à l’époque où Jean-Claude Gayssot avait fait passer la sienne. Au contraire, laisser parler ces gens montrerait à tous, même à ceux qui seraient tentés de les croire,  qu’ils ne  sont en fait que des « historiens » bidons, que leurs « recherches » ne sont que des fantasmes malsains, que leur méthodologie est inexistante et leur documentation largement falsifiée. Là aussi, l’interdit profite aux interdits qui peuvent jouer aux martyrs de la liberté d’expression et éviter d’avoir à rendre des comptes sur le fond inexistant de leur travaux face à de véritables historiens.

 

En finir avec les clichés anti-céliniens

Troisième raison, plus littéraire celle-là, et qui a été développée dans Le Monde par Henri Godard, l’éditeur de Céline en Pléiade et grand spécialiste de l’œuvre : la publication de ces pamphlets permettrait d’en finir d’une part avec cette aura malsaine mais surtout avec quelques idées reçues sur cet antisémitisme de Céline qui aurait été constitutif de l’écrivain dès Voyage au bout de la nuit. On peut ne pas aimer Céline, ou Marx, et ne pas penser pour autant que la pulsion de mort nazie est déjà dans le Voyage et Mort à Crédit, de même que le goulag serait inscrit dès les premières lignes du Manifeste. Je sais que cette façon de se comporter en prophète du passé est très à la mode aujourd’hui pour discréditer  ce qu’on n’aime pas. Le droit de ne pas aimer Céline ou d’être anticommuniste n’est pas à remettre en question, évidemment, à condition de ne pas réduire le célinien à un antisémite  et le communiste à un employé de la Loubianka.

 

La société infantilisée

Pour le reste, il serait temps, aussi de prendre les citoyens pour des adultes. Et l’on retrouve ici, avec Céline, dans le domaine littéraire, ce que l’on retrouve dans le domaine sexuel. Les pamphlets comme le disait Philippe Muray dans son Céline, appartiennent de plein droit à l’œuvre. Il y a des génies maléfiques, des salauds magnifiques, des ordures précieuses. Le grand écrivain n’est pas forcément une grande conscience comme dans un biopic hollywoodien.  J’ai ainsi été heureusement surpris d’entendre le Premier ministre lui-même s’exprimer intelligemment sur la question en se déclarant favorable à la réédition selon un argument imparable, que ça plaise ou non : « Il y a d’excellentes raisons de détester l’homme, mais vous ne pouvez pas ignorer l’écrivain ni sa place centrale dans la littérature française ».

Vouloir aseptiser l’œuvre de Céline en la mutilant est aussi vain que de vouloir codifier jusque dans ses moindres détails la conduite  des hommes et des femmes dans l’exercice d’un désir qui a aussi, souvent, une face noire, pulsionnelle, incontrôlable. C’est aussi, avant tout, vouloir infantiliser l’ensemble d’une société.

Source : https://www.causeur.fr/pamphlets-celine-antisemitisme-gallimard-publication-149073

 

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Sur Das Kapital et Du côté de chez Proust

ou

Quand va-t-on enfin publier - et rejouer ! - les deux pièces à contre-courant de Malaparte ?

Théroigne – Les Grosses Orchadesjanvier 2018

 

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Le 28 janvier 1948 – il y a tout juste 70 ans ! – Curzio Malaparte fit représenter à Paris, au Théâtre de Paris, sa première pièce écrite en français : Das Kapital, avec Pierre Dux dans le rôle de Marx, Alain Cuny dans celui de Godson et Renée Devillers en Jenny. La pièce allait à contre-courant de l’air du temps, des idées reçues et des sensibilités de l’époque, mais Malaparte ne s’est jamais laissé arrêter par des détails de ce genre…

 

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Alain Cuny, Pierre Dux et Renée Devillers

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Curzio Malaparte et Pierre Dux

 

En novembre de la même année, il faisait représenter au Théâtre de la Michodière (en ouverture de la pièce d’André Roussin Les œufs de l’autruche) un « impromptu en un acte » intitulé Du côté de chez Proust, avec Pierre Fresnay dans le rôle de Proust, Yvonne Printemps en Rachel Quand du Seigneur et Jacques Sernas en Robert de Saint-Loup.

À contre-courant – ô combien – là aussi, de tout ce qui tenait le haut du pavé artistico-intellectuel, dans ce Paris de l’immédiat après-guerre où Christian Dior lançait la mode new look en concurrence avec Jacques Fath, et où ceux que nous, jeunes élèves des Grenier-Hussenot appellerions plus tard la Confrérie des Sœurs de Notre-Dame commençaient leur irrésistible ascension au Théâtre Français, après en avoir écarté d’une pichenette méprisante un Jean Marais qui avait voulu y faire ses débuts dans la tragédie (pourtant Marais-Cuny dans Britannicus, ce ne fut pas rien !). Débutait alors le règne du comique tous azimuts, fief exclusif de la camarilla à voile et à vapeur (certains se partageant avec un égal bonheur entre ces dames et ces messieurs), avec un indéniable talent d’ailleurs : Hirsch dans Sosie reste un fameux souvenir. Il fallut attendre Malraux pour que la tragédie reprenne sa place – par décret – dans la maison de Molière, et quelques décennies encore pour que Pierre Dux en vienne assumer la direction.

C’est au tout début de ces intéressantes péripéties que débarqua Malaparte, qui avait, sur l’homosexualité-devenue-phénomène-social, des idées politiques. Droit dans la gueule du loup.

Que dire de ses deux prétendus ratages ? Que des artistes de la stature de Fresnay, Printemps, Dux, Cuny et quelques autres se soient lancés à la légère dans des aventures médiocres n’est tout simplement pas envisageable. Et que quiconque a vu Fresnay dans Le neveu de Rameau n’a aucune peine à s’imaginer ce qu’il a pu faire de Proust… Pourtant, les deux pièces n’ont eu qu’une carrière éphémère et il est depuis, de bon ton, même chez ses biographes, d’en déduire que Malaparte avait surestimé ses capacités d’auteur dramatique. Voire.

Quoi qu’il en soit, qui veut les lire doit les aller chercher en Italie, où il en reste quelques rares exemplaires.

Ah, où est-il le temps où les auteurs étrangers écrivaient directement en français ? Où sont-ils passés les successeurs des Beckett, Cioran, Ionesco et Malaparte ?

 

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Dans un autre de ses livres inédits en français, Mamma marcia (« Maman pourrie », oui, c’est l’Europe), qui est le troisième volet de sa trilogie de la peste, Malaparte, au chapitre « Sexe et liberté » évoque la première de Du côté de chez Proust :

 

Sexe et liberté

Curzio Malaparte – Mamma marcia – édition posthume

(Extrait)

 

[…]

Quand je mis en scène, sur les planches du Théâtre de la Michodière, à Paris, au mois de novembre 1948, mon Du côté de chez Proust, qui fit tant de bruit parmi les homosexuels de Paris, j’eus l’occasion d’avoir recours à la courtoisie intelligente de Madame Mante-Proust, nièce de Marcel, et je lui dois beaucoup de gratitude pour la collaboration aimable et cultivée qu’elle accorda à moi, à Yvonne Printemps et à Pierre Fresnay.

J’étais un jour à déjeuner chez elle, dans sa belle maison du n°15 de la rue Alfred Dehodencq, avec Pierre Fresnay et Yvonne Printemps, quand, à l’improviste, vers la fin du repas, Madame Mante-Proust me dit d’une voix peu courtoise que, certainement, je ne publierais pas, s’il m’arrivait de publier ma comédie en volume, la préface de Du côté de chez Proust. Je lui demandai pourquoi. Elle me répondit qu’en sa qualité d’héritière de Marcel Proust, et au nom de ses deux enfants (et en disant cela elle me montra ses enfants dont la fille Marie-Claude a, depuis, épousé Claude Mauriac, fils de l’écrivain catholique), elle ne pouvait tolérer qu’à propos de Marcel Proust, je parle de « marxisme ». Et elle ajouta que, si je voulais publier la préface, elle saurait me l’interdire : si je n’accédais pas à sa demande, elle ferait saisir le livre.

Puisque ce n’était pas une demande mais un ordre, je n’en tins pas compte, comme je ne tins pas compte, quelques semaines plus tard, d’une injonction de son homme de loi, maître Israel, avocat très connu à Paris. De quoi provenait que Madame Mante-Proust ne supportât pas le mot « marxiste » ?

Lire la suite…

 

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In memoriam, en attendant…

 

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Lettre imaginaire à Curzio Malaparte, mon ami,

à propos de En Russie et en Chine (1)

Combat 11 juin 1959

 

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Malaparte et Febo II

 

Voici ton dernier livre, Curzio Malaparte, celui auquel tu as travaillé jusqu'à ton dernier souffle. Tu l'avais appelé Moi en Russie et en Chine. Mais aujourd'hui tu ne peux plus te défendre ; comment te défendrais-tu, mort, toi déjà si désarmé de ton vivant qu'il te fallait la parade du condottière et toutes sortes d'astuces pour cacher ta fragilité ? Tu étais spectaculaire et magnanime ; tu te défendais mal, c'est-à-dire avec grandeur ; et tu poussais tes qualités jusqu'à l'impudence, par défi. Et parce que maintenant tu ne peux plus te défendre, même mal, voici qu'ils ont changé le titre de ton livre, voici qu'ils l'ont émasculé de ce « moi » qu'ils haïssent tellement chez les autres. Même ta mort, Malaparte, sous prétexte que les plus illustres personnalités d'Italie étaient venues te saluer sur ton lit de douleur, même ta mort, Curzio, ils l'ont qualifiée de spectaculaire pour faire de toi un mort truqué. Et des amis traîtres, se faisant un piédestal de leur « lucidité » chantent déjà ta conversion à la « fraternité humaine ». Ta fraternité, ils ne l'avaient donc pas aperçue, lorsque tu la portais à la plus rare discrétion d'un grand art ? Lorsqu'elle était si secrète, si élevée, si tacite dans son hiératisme héroïque, qu'elle pouvait se permettre les jeux cruels, la grimace d'Arlequin, le sarcasme éthéré, l'artifice hallucinant, le bariolage ahurissant d'un art jetant à pleins tubes ses couleurs ? Ta fragilité se haussait jusqu'à s'effacer dans la plus aérienne efficacité.

Tout au fond de ton art, Malaparte, nous sommes quelques-uns à savoir qu'il y a une fraternité si haute, si rare, si raffinée qu'elle est devenue toute allusive, par un comble de pudeur ; et qu'un Christ y a choisi de se voiler la face pour qu'on ne le voie pas mourir. Ainsi ton art, comme tout grand art, est allusif en ses « diamants extrêmes » ; ayant arraché le voile, tu reviens en quelque sorte sur ce que tu as dévoilé, et tu t'emploies à le cacher pour ne le montrer qu'à quelques-uns ; mais à ceux-là, tu dévoiles alors une nouvelle fois, au niveau d'une pure splendeur, et dans le geste même de cacher. C'était toujours à cet instant si tendu devant les dieux que je suspendais mon souffle et ma lecture, ouvert à cette contemplation où ton art, s'offrant le luxe de l'opacité, accédait à l'immobile éclat d'une totale absolution de l'homme.

« Et il s'aperçut qu'il était “homme” - un homme qui allait se mettre à écrire après avoir été un homme de lettres ». Voilà ce qu'écrit de toi ton ami de trente ans, Vigorelli. Au moins celui-là reconnaît que tu payais de ta vie pour jouer. Alors, le matador ne serait qu'un joueur, lui aussi ! Tu allais te mettre à écrire, Malaparte ! Car eux, ils savent ce que c'est, écrire ! Ils sont contents que tu aies fini par l'apprendre, Malaparte ! Et le jeu de l'écrivain, lorsque c'est un jeu superbe et profond, où la mort parle haut, ne serait-ce pas une passion bien plus sérieuse que celle de tous ces impayables propriétaires de la vérité ? Tu entends, ils veulent t'apprendre à écrire, Curzio, mais c'est pour eux qu'il est trop tard - tu es mort.

Oui, tu as paradé en ce monde, mais en grand témoin, comme Chateaubriand ; tu as lié ton art à l'immense parade des hommes ; et tu as pris, tout paradant, bien plus de recul qu'eux ; tu as pris le recul du grand art devant ton propre jeu ; tu as pris le recul de la pitié sous le masque agressif du défi, de la fureur, du sarcasme.

Aujourd'hui, soudain, ta fraternité leur crève les yeux, parce que tu parles des hommes-chevaux de la Chine, des hommes qui mangeaient de l'herbe, et parce que ton destin s'achève sur ce continent formidable de 600 millions d'habitants, notre futur, où tu es allé voir l'ancêtre, l'homme de Pékin.

Mais ils se trompent : c'est Kaputt, c'est la Peau qui anime les plus grandes pages de Moi en Russie et en Chine... Tu parles des hommes, mais c'est en parlant des chiens que tu retrouves le souffle de la fraternité secrète, celui de ton art vrai, de ton art caché, celui qui te donnera une postérité.

« Ici aussi, en Chine, on ne rencontre pas un seul chien ; ici aussi, en Chine, on les a tous tués pour des raisons d'hygiène. À Moscou, les Russes disent, pour s'excuser, que les chiens étaient enragés. Bien, dis-je, mais qu'est-ce qui les avait rendus enragés ? pourquoi étaient-ils enragés ? Peut-être parce que les bicyclettes coûtent cher en Russie. Mais qu'importent les bicyclettes aux chiens ? Ils ont dû devenir enragés pour d'autres raisons : il fallait essayer de comprendre pour quelle raison ils étaient enragés. Et puis, est-il possible que tous les chiens de Russie soient tous devenus enragés, le même jour ? Sans nul doute, il a dû y en avoir qui étaient enragés, mais il devait aussi y en avoir qui avaient simplement leurs nerfs, qui avaient mal à 1a tête ou qu'on avait embêtés. Était-il vraiment nécessaire de les tuer tous, même ceux qui avaient leurs nerfs ou qui étaient agacés pour des raisons personnelles ?... »

Ah ! tu sais parler des chiens !

Malaparte, mon ami, là où tu es, c'est avec le doyen de Saint-Patrick, M. Jonathan Swift que tu dois soutenir les conversations les plus kantiennes sur la satire. Tu es le premier écrivain européen à être allé plus loin que l'auteur de la Modeste proposition pour empêcher les enfants des pauvres d'être à charge en en faisant un article d'alimentation.

Mais notre monde n'est plus celui de Swift : on ne comprend même plus ce que tu as fait. On se demande seulement à quel clan tu as appartenu, et si tu ne te serais pas vendu un peu, comme Voltaire, pour cultiver plus tranquillement ton génie. Je reçois en même temps que le tien, le dernier livre de Huxley : Retour au Meilleur des Mondes. Huxley dit que la dictature de l'avenir ne sera plus répressive, qu'elle sera fondée sur le renforcement des « comportements positifs » par tout un système de récompenses...

Mais je m'arrête. Comme le doyen de Saint-Patrick, tu as fait de la satire un art aérien, fantastique, d'une férocité et d'une absurdité sans limites sous le sourire. Mais tu es fraternel, et c'est peut-être pourquoi tu n'es pas mort fou...

Lorsque, quittant Pékin, tu es arrivé, à demi évanoui, sur la dernière marche de l'escalier conduisant à l'avion, tu t'es retourné et tu as dit lentement, comme au seuil du monde futur, du « meilleur des mondes », avec un grand effort, parce que tu respirais depuis des mois avec un seul poumon : « Ono aï tsoungkouoyen », ce qui veut dire : « J'aime les Chinois ».

« Et la foule s'est mise à pleurer », Curzio, parce que tu étais aimé !

_____________

(1) Éditions Denoël.

 

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Les élèves de Jean-Paul Brighelli savent-ils que Manuel de Diéguez – 95 ans aux fraises – traduit tous les matins, avec son Aline, une page de latin pour le plaisir ? Ils s’en fichent sans doute, et c’est bien dommage pour eux.

 

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Une anecdote peu connue…

En 1947,  Malaparte avait envoyé une partie de ses droits d’auteur de La peau à Céline, qu’il n’avait jamais vu, dans sa prison danoise. Ferdinand lui répondit :

 

« Cher Malaparte, je suis très vivement touché par votre joli geste si chaleureux, si confraternel ! Refuser serait impie ! Mais je me suis entendu aussi de mon cote [sic] avec Tosi [illisible] pour que cette somme providentielle soit mise a [sic] votre service a [sic] Paris d’autre façon… Kaputt est ici sur toutes les lèvres. Je veux dire les lèvres des membres de l’élite lisante, bien timorée par exemple, mais pour le Danemark c’est un triomphe. Encore merci, fraternellement, et a [sic] bientôt j’espère ! Embrassez Camus pour moi, mon colonel ! L. F. Céline* »

_____________________

*Lettre datée de Copenhague, le 19 novembre 1947 (Archives Malaparte). Il s’agit du docteur Clément Camus, un ami de Céline, qui servit avec Tosi d’intermédiaire entre lui et Malaparte. […] Maurizio Serra, Malaparte, vies et légendes, Grasset, 2011, p. 444. – Guy Tosi était lecteur chez Denoël, éditeur de Céline et de Malaparte. [ndGO]

 

 

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Mis en ligne le 22 janvier 2018

 

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22:19 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

SEXE ET LIBERTE

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Sexe et liberté

Curzio Malaparte – Mamma marcia – édition posthume

(Extrait)

 

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Pierre Fresnay Marcel Proust, Yvonne Printemps Rachel Quand du Seigneur

(On adore que M. Getty prenne toutes les images du monde pour ses bœufs.)

 

[…]

Quand je mis en scène, sur les planches du Théâtre de la Michodière, à Paris, au mois de novembre 1948, mon Du côté de chez Proust, qui fit tant de bruit parmi les homosexuels de Paris, j’eus l’occasion d’avoir recours à la courtoisie intelligente de Madame Mante-Proust, nièce de Marcel, et je lui dois beaucoup de gratitude pour la collaboration aimable et cultivée qu’elle accorda à moi, à Yvonne Printemps et à Pierre Fresnay.

J’étais un jour à déjeuner chez elle, dans sa belle maison du n°15 de la rue Alfred Dehodencq, avec Pierre Fresnay et Yvonne Printemps, quand, à l’improviste, vers la fin du repas, Madame Mante-Proust me dit d’une voix peu courtoise que, certainement, je ne publierais pas, s’il m’arrivait de publier ma comédie en volume, la préface de Du côté de chez Proust. Je lui demandai pourquoi. Elle me répondit qu’en sa qualité d’héritière de Marcel Proust, et au nom de ses deux enfants (et en disant cela elle me montra ses enfants dont la fille, Marie-Claude, a, depuis, épousé Claude Mauriac, fils de l’écrivain catholique), elle ne pouvait tolérer qu’à propos de Marcel Proust, je parle de « marxisme ». Et elle ajouta que, si je voulais publier la préface, elle saurait me l’interdire : si je n’accédais pas à sa demande, elle ferait saisir le livre.

Puisque ce n’était pas une demande mais un ordre, je n’en tins pas compte, comme je ne tins pas compte, quelques semaines plus tard, d’une injonction de son homme de loi, maître Israel, avocat très connu à Paris. De quoi provenait que Madame Mante-Proust ne supportât pas le mot « marxiste » ?

Le soir de la première représentation de ma comédie, je me trouvais dans les coulisses, dans l’attente du lever de rideau. À travers la toile, je sentais la présence, dans la salle comble jusqu’à l’invraisemblance, de quelque chose qui semblait une bête en chaleur derrière la porte fermée d’une étable. C’était la fine fleur de l’homosexualité internationale, qui s’était réunie à Paris pour l’occasion. La sensation de malaise était si aiguë qu’à un certain point, je dus me réfugier au fond de la scène.

Ces plusieurs centaines d’homosexuels aux noms célèbres, qui étaient assis dans les fauteuils et les loges de la Michodière, étaient en réalité d’une espèce profondément différente de ceux de Saint-Germain des Prés et des petites salles de cinéma de la Rive Gauche. Ceux-ci étaient des tapettes*, ceux-là étaient des invertis par réaction aux tyrannies européennes, à la mort de la liberté.

La proximité de cette seconde espèce d’invertis ne me procure aucun malaise. Et je dirais que leur présence, leur conversation, leurs problèmes, m’intéressent profondément. J’ai presque une sorte de sympathie pour eux, tout aussi spontanée que l’aversion que j’éprouve pour les « princes », les grands seigneurs de l’homosexualité élégante, de l’aristocratie internationale de l’homosexualité, qui sont les grands arbitres de l’élégance, de la mode, de l’intellectualité parisienne. L’origine de l’inversion sexuelle des tapettes de luxe n’est pas la même que celle des homosexuels du type de Julien de Médicis et de Robert de Saint-Loup. Chez eux, c’est de la perversion, c’est du vice, c’est une inversion organique : c’est une exigence de la chair. Chez ces derniers, c’est une inversion physique d’origine morale et politique, qui se produit sous l’impulsion de circonstances historiques, politiques, économiques, sociales, en réaction physique à un fait moral : c’est une exigence non de la chair mais de l’esprit.

À travers la toile, me parvenait l’haleine chaude de la grande bête, qui brulait, au-delà du rideau dans la salle bondée, de façon extraordinaire : ce n’était pas cet ensemble sexuel qu’est le public, cette espèce de grande botte, de bouquet, de corbeille de membres virils érigés, excités par l’attente, prêts à l’éjaculation finale des applaudissements ou des sifflets. La sensation que j’éprouvais n’était pas celle que j’avais éprouvée tant de fois en me présentant à un public, ou en risquant un œil hors de la tranchée, vers l’aube, dans l’attente de l’assaut ennemi : une masse d’hommes jeunes, forts, animés, et là, devant toi, dans l’ombre, énorme bouquet de membres virils aux aguets prêts à se lancer contre toi, à te submerger, à te violer, à te soumettre dans son étreinte féroce. C’était plutôt la sensation chaude d’un développement d’organes génitaux pas bien différenciés, humides, mous, un mélange de vulves et de hampes viriles sans puissance. Et ce que j’éprouvais n’était pas à proprement parler de la peur, mais une espèce de dégoût.

L’œil collé au trou du rideau, je vis, dans la loge d’avant-scène à ma droite, réservée à Madame Mante-Proust, l’académicien français * qui avait été l’ami de Marcel Proust, et, aux premiers rangs des fauteuils, Christian Dior, Fath, le grand Bébé, Christian Bérard, et autour et derrière eux, cancaniers, bavards, minaudiers, langoureux, soupirants, maquillés, les yeux soulignés de noir, les sourcils épilés, les cheveux oxygénés et bouclés au fer, les lèvres fardées de rouge, les bandes languides et malveillantes de tapettes, de tantes, de pédés, voix douces, voix françaises, anglaises, américaines, s’entremêlant dans l’air doré comme les initiales brodées sur les mouchoirs de soie. Et quand le rideau se leva et que, derrière Rachel-Yvonne Printemps et Robert de Saint-Loup-Jacques Sernas, apparut au bout d’un instant Marcel Proust, Pierre Fresnay en Marcel Proust, en frac, plastron blanc, une fleur blanche à la boutonnière, enveloppé dans un manteau doublé de fourrure, le chapeau haut de forme surmontant le visage pâle, aux moustaches si exquisément, si délicatement, si malicieusement proustiennes, un frémissement parcourut la salle : un frémissement d’horreur et de plaisir, un murmure d’épouvante, d’admiration, d’indignation passa de fauteuil en fauteuil, et, dans la loge de Madame Mante-Proust, * tomba à la renverse, privé de sens. On entendit ça et là des petits cris étouffés, des chuchotements réprimés, un soupir d’anxiété et presque de peur, quelque rire hystérique, et, du fond d’une loge, le grincement d’une porte, un piétinement, et le sanglot désespéré, triste, solitaire, mourut derrière la porte de la loge qui se refermait.

Aux premières paroles de Marcel Proust, Christian Bérard se leva lentement, tendant les mains vers la scène, puis s’abandonna sur son fauteuil, le visage entre les mains. À chaque réplique de Proust, je voyais les visages se balancer dans la salle, aux lumières de la rampe. Puis, quand Marcel Proust mit le doigt dans la rose, et quand il imita le geste du violoncelliste, un silence profond, rompu ça et là par de brefs cris stridents pareils à ceux de petites femmes affolées,  se fit dans la salle. Proust était si vrai et pourtant si spectral, ses gestes, sa façon de marcher, de s’asseoir, de croiser les jambes, sa voix, étaient si vrais, si vifs, que la salle paraissait accablée d’horreur et, en même temps, fascinée. Au fur et à mesure que l’action progressait sur la scène, un changement extraordinaire se produisait dans la salle : beaucoup d’yeux brillaient de larmes, beaucoup de mouchoirs étaient pressés contre des lèvres, une expression de stupeur contente, de plaisir, presque de ravissement amoureux, se peignait sur les visages tendus vers Marcel Proust.

Je m’attendais, au tomber du rideau, à une réaction cruelle, méchante à une explosion d’indignation, et ce furent des applaudissements cordiaux, chaleureux, violents, interminables. J’avais donné une heure d’amour à ce public assoiffé d’amour, une heure d’intimité avec l’idole de ce Paris, une heure de mystère à ce Paris tendu vers le mythe de Proust. La réaction vint ensuite, à la sortie, quand la fraîcheur de la nuit d’automne réveilla les adorateurs de Proust du rêve, ou du cauchemar, dans lequel je les avais tenus pendant une heure entière. Christian Bérard paraissait dévasté, il marchait à côté de Fath, suivi à quelques pas de Christian Dior ; Bébé levait les bras au ciel, criant d’une voix cassée « Qu’a-t-il fait de notre idole ! Qu’a-t-il fait de Marcel Proust ! » Fath, soutenu par un jeune blond, murmurait : « C’est une profanation, une abominable profanation ! » Madame Mante-Proust, qui durant la représentation s’était tenue cachée dans un coin de la scène, dans l’obscurité, était sortie peu avant la fin, ne pouvant, dit-elle plus tard, résister davantage, et maintenant, elle attendait dans sa voiture garée le long du trottoir de la petite place, devant le Restaurant. « Vous êtes ce soir l’homme le plus détesté de Paris », me dit Yvonne Printemps dans sa loge, et elle riait heureuse, en se regardant de côté dans le miroir.

 

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Mamma marcia, Vallecchi, Florence, pp.307-313.

Traduction : c.l. pour Les Grosses orchades

 

__________________ 

*Tous les mots en italiques sont en français dans le texte.

 

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Une intéressante étude de la pièce :

 

Du côté de chez Proust de Curzio Malaparte : une reprise de À la recherche du temps perdu ?

Bernard Urbani – Presses Universitaires de Rennes – 2008

 

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Texte intégral

Curzio Malaparte (1898-1957) est surtout connu en France pour deux romans (Kaputt, 1944, La peau, 1949) et un essai contre Hitler (Technique du coup d’État, 1931) qui lui assurèrent une renommée européenne et le conduisirent au confino dans les îles Lipari pour manifestations antifascistes à l’étranger. Réputé pour ses idées politiques ambiguës qui lui valurent une longue disgrâce[1], Malaparte séjourna en France à plusieurs reprises sans vraiment s’y installer[2]. Après quatorze ans d’exil en Italie, il retourne à Paris pour créer deux pièces à scandale : Du côté de chez Proust (1948)[3] et Das Kapital (1949), l’année de la publication française de La peau. La volonté de ce déraciné de rompre avec l’Italie de l’après-guerre, dans laquelle il se sent rejeté, a motivé le choix de l’intrigue de ses deux œuvres théâtrales, à savoir la rencontre de Robert de Saint-Loup et de Rachel Quand du Seigneur, en présence de Marcel Proust, et un fragment de vie de Karl Marx au moment de la genèse du Capital. Du côté de chez Proust (représenté le 22 novembre 1948 au théâtre de la Michodière à Paris) est un impromptu en un acte, avec musique et chant, mis en scène par Pierre Fresnay (avec Yvonne Printemps, Pierre Fresnay et Jacques Sernas). Malaparte – confronté aux polémiques suscitées par la « trahison » de l’Italie en 1940 et en conflit avec Sartre et Camus[4] – décide de s’imposer sur la scène française en offrant non pas un divertissement musical et mondain (comme le voulait Fresnay) mais une sorte de réécriture trans-générique d’un épisode-clé de la Recherche du temps perdu, composé de dialogues insolites, d’échos, de symétries, assorties de nombreux commentaires. Le dramaturge italien – reconstituant des éléments narratifs[5] allant dans le sens d’une concentration du drame – ajoute au texte proustien « l’éclairage d’un point de vue nouveau, celui d’un écrivain qui s’adonne à cet exercice de la réécriture[6] ». « Le côté de Guermantes » que Malaparte cultive volontiers l’invite à se retrouver dans Proust, dans cet écrivain qui a réussi à fixer ce qui a toujours échappé et l’a transmué en une substance d’une beauté parfaite et durable[7]. Et ce « côté de Guermantes », fleur de la race humaine, peuplé d’êtres sensuels, corrompus et cruels, n’est en fait que le reflet de la crise de l’Occident, celle de la grande Europe en guerre qui lentement se meurt sous un amoncellement de débris[8].

Lire la suite…

 

© Presses universitaires de Rennes, 2008

Conditions d’utilisation : http://www.openedition.org/6540 « Reminisc

 Source : http://books.openedition.org/pur/35023?lang=fr

 

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Les mordus de théâtre et/ou de Malaparte pourront lire aussi :

« Je la salue, la conscience des hommes. » Le théâtre français de Malaparte et sa réception

Filippo Fonio – Cahiers d’études italiennes – 24/2017

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http://journals.openedition.org/cei/3448

 

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Ainsi que…

L’Italie interdite : Malaparte et le théâtre

Myriam TANANT – Paris III – s.d.

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http://chroniquesitaliennes.univ-paris3.fr/PDF/44/Tanant.pdf

 

 

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Mis en ligne le 22 janvier 2018

 

 

 

 

22:04 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (1) |  Facebook |

14/01/2018

EN FANFARE - III.

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EN FANFARE – III

 

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Réflexions anthropologiques sur les mots de la politique

 

1 – Les dieux et nous
2 – Définir le vrai et le faux

3 – Trahison de la souveraineté nationale
4 – Le français de M. Macron
5 – Comment s’en débarrasser… ?

 

1- Les dieux et nous

Un mois ne s’est pas encore écoulé depuis que nous avons changé de planète et appris que les dieux anciens et actuels se sont mis à l’école du déchiffrage de la nature et du statut auquel nous les soumettons. Il en résulte un charivari théologique et un chaos doctrinal prometteurs.

Il y a quinze jours, j’ai démontré sur ce site qu’à l’occasion des funérailles solennelles de Johnny Halliday, la République laïque, en la personne même de son Président, avait participé à une messe en l’église de la Madeleine et que personne, ni parmi les catholiques présents, ni parmi les protestants héritiers du luthéranisme incarné par Michel Rocard, ni parmi les héritiers de la dernière heure de François Mitterrand, ne connaissait un traître mot de la nature véritable du dieu des chrétiens qu’ils honoraient en grande pompe et du contenu de la cérémonie rituelle à laquelle ils assistaient. Ils ignoraient qu’il s’agissait d’une divinité rapace, vengeresse et insatiable dans sa revendication d’une rançon gigantesque, cruelle et impayable, et telle que son propre fils lui-même échouait sans cesse à acquitter sur l’autel de son boucher de père.

Quelques jours seulement plus tard, le dieu de l’empire américain messianisé proclamait l’élévation de Jérusalem au rang de capitale éternelle d’Israël; quelques jours plus tard, Washington pointait le canon de son pistolet sur la tempe de tous les États et de toutes les nations qui refuseraient cette promotion de Jérusalem au rang de capitale symbolique de l’empire américano-israélien, donc du salut de l’univers. Mais comment le dieu Allah, fort présent dans toute l’Europe et non moins actif aux États-Unis qu’en Occident, allait-il se plier aux ordres de Jahvé et de son prolongement, le dieu du christianisme américain ? Comment, sur l’ordre d’Israël et de son acolyte d’outre-Atlantique, les musulmans du monde entier feraient-ils de l’auteur de leur Coran un simple scribouillard sans pouvoir et placé sous les ordres de Jahvé ?

 

2 – Définir le vrai et le faux

Une planète convulsionnaire trépigne à nos portes, une planète qui nous condamne à observer de l’extérieur le fonctionnement cérébral d’une espèce décidément onirique de la tête aux pieds. Pour cela, il nous faudra commencer par observer que nous définissons le vrai et le faux de deux manières. Tantôt nous constatons que la lumière éclaire l’univers jusque dans ses ultimes recoins et que les inventeurs grecs de la civilisation occidentale sont les fils d’un héritier de Pythagore, un certain Platon, qui se demandait où il fallait loger les idées pures si celles-ci se révélaient les phares de l’univers ? Ne convenait-il pas de leur réserver un domicile situé à l’écart du monde profane ? De son côté, Aristote décidait que toutes choses réelles étaient matérielles, donc profanes et que, par conséquent, l’idée de table, par exemple, se trouvait calcinée avec le bois qui la compose lorsqu’on brûlait une table.

Mais si les idées de Platon se trouvaient réduites en cendres avec la matière des objets dans lesquelles elles se cachaient, comment évoquer un Être suprême et tout l’attirail de l’absolu hérité de Pythagore, puis de Platon ? Aussi Aristote n’est-il jamais parvenu à préciser le statut du concept, de « l’idée pure », du « Bien suprême » dont il faisait sans cesse usage. C’est pourquoi Aristote a fini par disparaitre du palmarès des géants et des hérauts de la pensée rationnelle.

Et pourtant l’essentiel demeurait : le genre humain continuait de se scinder entre deux types de cervelles, celles qui placent au premier rang les Titans de l’intelligence et loin derrière elles, les Titans de l’action, condamnés à s’affairer en aval dans la gestion d’un profane relégué en contrebas. C’est pourquoi le génie grec a enfanté, d’un côté un géant de l’esprit que personne n’égalera jamais plus, un certain Platon, et de l’autre, un Titan du temporel, Alexandre le Grand qui, depuis vingt-trois siècles n’a jamais été rejoint dans son ordre. Partout resurgit la question première que Platon a posée au cœur de toute philosophie: « Qu’est-ce que ceci ou cela ? » Et toute notre interrogation sur l’action et sur l’histoire fait de nous des platoniciens, donc en fin de compte, des réalistes de la tête aux pieds.

Il en résulte donc que les géants de l’esprit de raison se révèlent, dans le même temps, les vrais géants du temporel, les vrais observateurs du politique, les vrais guides de l’action, les vrais « managers » de l’histoire : c’est à l’école de Platon que les hommes d’action se donnent à observer, classer et hiérarchiser et que les conquérants se voient réduits à des Robinson Crusoé de l’histoire.

Tel est le panorama de la condition simiohumaine qui nous donne quelque chance d’éclairer le monde saugrenu et chaotique dans lequel nous sommes entrés depuis qu’Israël a ordonné au dieu messianique d’une démocratie pseudo universelle de mettre le Coran et Mahomet a quia.

Les cervelles campées en amont du temporel aussi bien que celles placées en aval sont donc toutes deux au rouet. Si nous acceptons qu’Israël tire les ficelles non seulement de Jahvé, mais d’Allah et du Dieu des chrétiens, qui sommes-nous ? Car dès lors que nous appartenons à une espèce en évolution, nous sommes nécessairement inachevés, donc en suspens entre divers types provisoires d’animaux qui cheminent à un rythme différent sur le tapis de l’évolution.

 

3 – Trahison de la souveraineté nationale

Qu’en est-il de la situation réelle des mots de la politique aux yeux des dirigeants de la France actuelle ? Exemple : ↕À Pékin, Emmanuel Macron a vanté la « liberté de penser » des Chinois. Craignant les réactions des droits de l’hommistes, la « liberté de penser » s’est métamorphosée en « capacité de penser » sur le site officiel de l’Élysée.

Le pouvoir exécutif proclame qu’il désire signifier leur congé au tiers de la pléthore des députés et des sénateurs qui encombrent les allées du pouvoir, ce qui nécessitera une révision de la Constitution. Mais cette mesure serait-elle seulement la tête de pont d’une entreprise souterraine bien plus radicale, celle de supprimer purement et simplement la Cour de justice de la République afin que le « peuple souverain » ne puisse recourir à aucune procédure pénale qui empêcherait une classe politique aliénée de rendre perpétuelle l’occupation militaire du continent par cinq cents places fortes américaines ? Car s’il n’était plus possible de citer en justice une classe dirigeante coupable de trahir la souveraineté nationale, comme il sera facile de glisser en douceur vers une légitimation définitive du traité de Lisbonne!

D’autres motifs graves et purement nationaux, justifieraient la saisine pour haute trahison d’une Cour de justice de la République réelle, donc indépendante du pouvoir exécutif, parce qu’une telle cour serait d’esprit critique par nature et par définition. M. Macron parle avec grandiloquence de la souveraineté de la France et de l’Europe face à l’empire américain actuel et à l’empire chinois qui se profile.

 

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Or, avec la complicité bienveillante de l’ancien Président de la République, M. Hollande, M. Macron, au poste stratégique qui était le sien dans le précédent gouvernement, a porté un coup mortel à la souveraineté économique et militaire de la France. Contrairement à leurs promesses et à leurs engagements, MM. Macron et Hollande ont vendu aux Américains – pour un plat de lentilles et pour le bonheur des actionnaires – un fleuron capital de notre industrie : Alsthom énergie et notamment la section de production de nos turbines à vapeur et à gaz, destinées à la maintenance de nos centrales nucléaires civiles actuelles et aux futurs EPR. Comment oser parler de défense de la souveraineté de notre pays alors que la France devra désormais mendier auprès des Américains l’achat onéreux des moyens très rentables qu’elle avait mis au point afin d’assurer sa souveraineté énergétique et ses exportations, ainsi que le prônaient en leur temps les deux derniers dirigeants gaullistes français, MM. Dupont-Aignan et Montebourg.

Peut-être dans leur candeur, certains dirigeants français et européens croient-ils encore de bonne foi que l’occupation militaire du Vieux Monde par le Nouveau sera fatalement vouée à l’échec sur le long terme. Mais est-il vraisemblable qu’il n’existe aucune cervelle politique à la tête du Nouveau Monde et que M. Donald Trump ne voyait pas malice quand il demandait instamment aux Européens de payer de leur deniers pour se trouver occupés, donc vassalisés à perpétuité, donc noyés dans la glu et la confiture de l’empire américain ?

De toute façon, lorsqu’une civilisation se trouve occupée par cinq cents garnisons de l’étranger, une seule exigence s’impose à toute sa classe politique, celle de savoir comment expulser l’occupant. Or, cette question à la fois primordiale et élémentaire n’est jamais posée et se trouve même entièrement effacée. Quand, dans nos relations commerciales avec la Russie, M. Bruno Lemaire prend acte, comme allant de soi, de l’existence d’une vassalité économique insurmontable à l’égard des diktats du vassalisateur militaire de l’ensemble du continent européen, la pleutrerie banalisée se trouve institutionnalisée.

 

4 – Le français de M. Macron

Je ne m’étendrai pas longuement sur le contenu des vœux du Président de la République, puisqu’il n’y est question ni de l’occupation militaire du Vieux Monde depuis 1949, ni des bombes nucléaires qui l’accompagnent et dont nous ne connaissons pas le nombre, puisqu’il est interdit à l’état-major de nos armées de se trouver informé de leur emplacement. En revanche, sachant que le diable se cache dans les détails, je me contenterai de souligner la portée politique du naufrage culturel de la République que révèle l’ignorance des règles élémentaires de grammaire qui régissent la langue française, à partir d’un exemple particulièrement significatif. Mais il en existe des dizaines d’autres. Comment se fait-il que, parmi les centaines de conseillers du chef de l’État, il ne s’en trouve pas un seul pour lui rappeler que la redondance du double partitif (c’est de cela dont il s’agit…., au lieu de: c’est de cela qu’il s’agit…) renvoie à une rustrerie grammaticale. À Pékin, M. Macron a tenté de placer les relations internationales sous l’égide des civilisations. Cette percée diplomatique était novatrice et même révolutionnaire. Il se trouve seulement que les hauts dirigeants chinois, contrairement à M. Macron et à ses ministres, s’expriment dans une langue correcte.

En effet, de son côté, et durant toute la journée du 1er janvier, le Ministre de l’intérieur alignait les « à conserver » au lieu de « de conserver ». Si Tibère ou Néron avaient parlé un latin incorrect, Tacite et Tite-Live en auraient souligné la signification politique et en auraient fait l’assise de leur analyse de la décadence de l’empire romain. Parler un français sinon élégant, du moins correct, n’est-ce pas la première exigence de la politesse à l’égard des Français et de leur souveraineté ? L’année 2017 s’est donc achevée par la triste constatation que notre langue se trouve maltraitée par ses élites politiques, ce que j’ai signalé pendant des mois en présentant sur ce site des listes de fautes de français du personnel politique.

 

5 – Comment s’en débarrasser… ? *

Souvenons-nous des précédents que l’histoire nous fournit.

Tacite présente à la fois les ambitions politiques d’Agrippine et la révolte de Néron qui, avec la complicité de Sénèque et de Burrhus, avait monté un complot afin de se débarrasser d’une mère envahissante et omniprésente. En effet, l’ambition d’Agrippine était de co-diriger l’empire et de « ne plus être placée derrière son fils lors des cérémonies officielles« .

Les comploteurs l’avaient reçue en grande pompe au port de Baïs. En réalité, il s’agissait de la mise en scène d’une feinte réconciliation entre Néron et sa mère.

Dans une seconde étape, les comploteurs avaient prévu de faire chavirer le vaisseau qui reconduirait Agrippine à Rome et de la jeter à l’eau. Mais c’était sans compter sur le fait qu’elle était une excellente nageuse. Elle regagna le rivage.

Dans une troisième étape, les comploteurs lui envoyèrent un centurion afin de l’assassiner. « Ferri ventrem – frappe au ventre » lui cria-t-elle.

Les deux hommes à la manœuvre, Burrhus et Sénèque, se virent fort mal récompensés de leur dévouement à Néron, qui les fit assassiner l’un et l’autre quelques mois plus tard, tellement il est difficile, même à un empereur, de vivre dans une heureuse convivialité avec ses propres complices.

Et aujourd’hui …

Nous apprenons que Mme Brigitte Macron, dite la « Première Dame« , « ne souhaite plus être placée derrière son mari lors des cérémonies officielles et avoir une place plus grande au sein de l’État« . (Déclaration à RTL)

…………….

*Amédée ou comment s’en débarrasser, pièce de théâtre d’Eugène Ionesco.

source : http://aline.dedieguez.pagesperso-orange.fr/tstmagic/1024...

 

 

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Union Nationale des Écrivains de France (UNIEF)

 

La pétition pour la « Reconnaissance du français comme langue commune de l’Europe » !

 

1) Écoutez l’appel de Versailles, du 21 novembre 2017

 

 

 

 

2) Signez la pétition au Président Macron pour qu'il engage la « Reconnaissance du français comme langue commune de l’Europe » !  ICI .

 

 

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Vous pouvez aussi, si vous voulez, regarder/écouter ceci :

Reprendre le pouvoir aux prédateurs

 

 

 

 

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Dernière minute…

Vladimir Poutine vient de s’adresser à la Dūmā – suite, n’en doutons pas, aux récents attentats terroristes qui ont frappé le pays – relativement aux rapports tendus avec des minorités en Russie. C’est un de ses discours les plus brefs :

 

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« En Russie chacun doit vivre comme des Russes. N'importe quelle minorité, de n'importe où, si elle veut vivre en Russie, marcher et manger en Russie, devrait parler le russe et devrait respecter les lois russes.

S'ils préfèrent la Loi de la Charia et vivre selon les préceptes musulmans, alors nous leur conseillons d'aller vivre là où telle est la loi nationale.

La Russie n'a pas besoin de minorités musulmanes.
Les minorités ont besoin de la Russie et nous ne leur accorderons pas de privilèges spéciaux ni n’essaierons de changer nos lois pour les adapter à leurs désirs, peu importe leurs hurlements contre notre prétendue « discrimination ».

Nous ne tolérerons pas de manque de respect à notre culture russe.

Nous devrions savoir tirer les conséquences des suicides de l'Amérique, de l'Angleterre, de la Hollande et de la France, si nous voulons survivre en tant que nation.

Les musulmans prennent le contrôle de ces pays mais ils ne prendront pas le contrôle de la Russie…

Les coutumes russes et nos traditions ne sont pas compatibles avec leur manque de culture ou leurs coutumes primitives.

Lorsque cette honorable assemblée pense à créer de nouvelles lois, elle doit prendre essentiellement  en considération l’intérêt national russe et, considérant que les minorités musulmanes ne sont pas des Russes, elle ne doit pas prendre en compte la Charia, la loi des musulmans.

Source : orwell

 

« C’est par une ovation debout de cinq minutes que les membres de la Dūmā ont salué ce discours de Vladimir Poutine. Cette façon de voir l’immigration est loin de ressembler au point de vue de nos dirigeants.» commente l’auteur de l’information.

Certes.

La différence entre la Russie et les pays cités par Vladimir Poutine (plus quelques autres, dont la Belgique), est que le gouvernement russe fait appliquer et respecte lui-même la Constitution et les lois russes, alors que les gouvernements des pays dont « les musulmans prennent le contrôle », ont commencé par les violer et par en dénier les bienfaits légitimes à leurs populations.

Il est impossible, quand on ne respecte pas soi-même les lois de son pays, d’y contraindre les nouveaux arrivants, quels qu’ils soient.

 

 

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Après la dernière minute, il y en a d’autres…

 

Au temps pour nous !

Ajouté le 15 janvier par Théroigne

 

Il nous avait bien semblé que « leur manque de culture et leur coutumes primitives » ne pouvaient pas être du Poutine. Nous attribuions un peu vite ces jugements à l’emporte-pièce à la main lourde d’un traducteur trop zélé et leur trouvions, comme excuse, la nécessité de condamner, devant l’opinion publique, de meurtriers attentats récents.

Eh bien, non, c’était un faux, un canular, en pidgin : un « hoax ».

Merci à Silvia Cattori de nous l’avoir signalé et à Bruno Drweski d’avoir enfoncé le clou :

 

« Mais c'est une invention ce discours de Poutine. L'islam figure en toute lettre dans la constitution russe comme une des quatre religions nationales de Russie et les lois des républiques musulmanes russes sont en grande partie basées sur différentes interprétations de la Charia... Poutine est cultivé, lui, et il sait que la charia, cela n'existe pas selon ce que nous fantasmons ici ou les Saoud en Arabie. Il y a plusieurs écoles juridiques islamiques et la charia c'est seulement la recherche de la voie à partir de principes éthiques musulmans et appliqués selon les règles du droit… romain que les Arabes pratiquent depuis l'époque romaine et qu'ils ont repris en créant leur administration à Damas avec les Omeyades. Il faut savoir que pendant plusieurs décennies après la défaite byzantine, l'administration arabe fonctionnait toujours en grec et selon les règles romaines. Qui ont été progressivement adoptées au sein du droit musulman. Il y a eu hybridation gréco-romano-arabo-christo-judéo-islamique. D'ailleurs, en Occident aussi nous appliquons la... charia : le code napoléon a été écrit par Bonaparte à partir de la charia malékite qu'il a apprise au Caire à Al Azhar. »

 

Ah, Napoléon ! Nous savions bien que nous ne nous trompions pas en préférant à toutes les inventions et billevesées qui ont prétendu la remplacer notre chère vieille loi du 22 prairial. (On est sérieux, là.) Quand est-ce qu’on la remet en vigueur ?

 

Et nos excuses.

 

 

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Mis en ligne le 14 janvier 2018

Rectification du 15 janvier 2018

 

 

 

 

 

 

 

 

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EN FANFARE - II.

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EN FANFARE – II

 

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2018 ?... Bibi et Schtrump s’en vont-en guerre…

Georges Stanechy – À contre-courant7 janvier 2018

 

"Ce qui compte aujourd’hui, le problème qui barre l’horizon, c’est la nécessité d’une redistribution des richesses.

L’humanité, sous peine d’en être ébranlée, devra répondre à cette question."

Frantz Fanon  (1)

 

Pas de panique !...

L’année 2018 ?... Nous le savons, le pressentons, va être pire que la précédente…

Ce qui ne doit pas nous empêcher à l'égard de nos destins personnels, de nos proches, des êtres que nous chérissons, de la souhaiter excellente, les préservant des peines et souffrances qui accablent beaucoup de nos frères et sœurs en humanité.

À tous les Amis-lecteurs de ce Blog, j’adresse donc mes vœux de bonheur et de santé, avec mes chaleureuses amitiés.

Sans prétendre regarder l’avenir dans une boule de cristal, si nous nous efforçons à la lucidité, les perspectives d’évolution sont évidentes : "nos sociétés" poursuivent leur descente en vrille accélérée vers un écrasement inéluctable, tant sur le plan de leur délitement intérieur que sur celui d’un aveuglement géopolitique suicidaire.

Précision : quand je dis "nos sociétés", je parle de celles dites "occidentales", prétendues "démocratiques" ou "civilisées". Rien à voir avec la formidable renaissance du continent eurasiatique, dans tous les domaines ; malgré les lenteurs apparentes du déroulement de l'Histoire. Offrant un contraste sidérant avec la déchéance, l’implosion, en cours, de ce "monde occidental".

 

Nos sociétés malades des Pervers Narcissiques qui les asservissent

 Nos oligarques, aux ordres de "l’Etat Profond", poursuivent méthodiquement le rétablissement du servage dans nos sociétés, dites "riches" (parmi les 10 premiers PNB), transformant leurs citoyens en moutons se laissant "tondre" par le broyage quotidien de la TVA, dans la passivité et l’abrutissement. La richesse se concentrant à vitesse exponentielle pour le seul profit du 1% des plus riches et de leur domesticité ; ne payant qu’un impôt symbolique au regard de leurs revenus et de leurs privilèges...

Notre système économique, fondé sur l’économie-casino dans une spéculation financière incontrôlable, est au service d’une caste ; non pas au service de l’ensemble de ses membres, réduits à l’état de consommateurs, d’individus, si possible esseulés, déboussolés, désinformés... Tous les environnements de protection sociale et de redistribution de la richesse nationale via, entre autres, des services publics de qualité (santé, éducation, régimes de retraite, etc.) sont implacablement démantelés.

La précarité, la paupérisation, de la majorité de nos populations, sont imposées dans l’hyperviolence de législations approuvées par des “parlements-bidons”, trahissant leurs électeurs, d’une immigration massive pour casser le marché du travail,  d’une éradication continue de nos outils industriels au prétexte d’une "mondialisation" sans régulation.

Jetant dans nos pays, des millions de gens dans l’incertitude du lendemain, ou dans un retour à la loterie du travail journalierAu point de voir apparaître dans les métropoles de Grande-Bretagne, par exemple, des maladies qui avaient disparu : la tuberculose, et autres ravages.

Dans un cynisme abyssal, nos oligarques accentuent, accélèrent, cette vertigineuse régression sociale et humaine, par une propagande anxiogène, ponctuée à intervalles réguliers d' "attentats" dont on aura du mal à connaître les tenants, les aboutissants, et surtout, les commanditaires réels…

Avec une diminution graduelle, insidieuse, sous des prétextes les plus farfelus (du "terrorisme", aux "fake news"…), mais irréversible, des libertés publiques : d’expression, de réunion, de conscience.

Politiques spoliatrices, aliénantes, sur fond d’abrutissement médiatique, d’alcoolisme, de tabagisme, encouragés ; avec mise en place progressive d'une "dépénalisation" des drogues dites "douces", ouvrant la voie, si ce n'est un boulevard, aux drogues "dures". 

Objectif : des citoyens béats de servitude…

La Chine, depuis 20 ans, extrait de la pauvreté une moyenne annuelle de 25 millions de personnes. L’Union Européenne et les USA, font exactement le contraire. Résultat, à terme ?...

Fanon rappelait avec force, j’ai mis sa citation en exergue : « la nécessité d’une redistribution des richesses. L’humanité, sous peine d’en être ébranlée, devra répondre à cette question. »

Oui. L’aveuglement de nos oligarques nous mène droit dans le mur.

Question : Comment des responsables politiques, ou autres, peuvent-ils se montrer aussi insensibles, cruels, face aux souffrances qu’ils infligent à des millions de leurs propres concitoyens ?...

Dans le mensonge, la fourberie, la duplicité, la manipulation, la trahison, les plus cyniques. A l’encontre des grands principes des "Droits de l’Homme", dont ils se gargarisent dans leurs déclarations et discours ; enrobant cette ignominie dans l’autosatisfaction de leur "Bonne Conscience".

Aucun principe moral ?... Aucune valeur ?... Aucune compassion ?...

Avec du recul, ou de la hauteur, il est frappant de constater que ces oligarques présentent les caractéristiques types des Pervers Narcissiques ; au sens où l’entendent les thérapeutes spécialisés dans une discipline récente, puisqu’elle a émergé à la fin des années 80.

Effectivement. N’ayant aucun affect, les plus horribles tourments dont ils accablent les "Autres" ne les concernent pas. Ils ne sont pas responsables. Ce sont ceux accablés de misère et de violence qui sont "responsables".

D’où leurs propos sentencieux sur les chômeurs ou pauvres : s’ils le sont, c’est qu’ils sont "responsables", ils ne "veulent pas" sortir de leur condition, ils ne "travaillent pas assez", ou ne "cherchent pas de travail" ; ce sont des "paresseux" !...

Le problème urgent n’est pas de voir nos "sociétés malades" produire à la chaîne des Pervers Narcissiques ; c’est de les voir incruster, tels des métastases, tous les centres de décision et d’orientation de nos politiques économiques, sociales et culturelles.

Réformer nos institutions, nos systèmes politiques, économiques, nos outils constitutionnels, législatifs, électoraux, pour éradiquer cette engeance, ce cancer, qui prolifère en se cooptant, présente un incommensurable défi.

Car ces oligarques, ces Pervers Narcissiques déjantés, sont excessivement dangereux du fait qu’ils ne se rendent même pas compte des dégâts qu’ils commettent ; tant dans leurs propres pays que dans leurs conquêtes coloniales ou impériales, fruit de leur délirante mégalomanie...

 

 Les va-t-en guerre aux poches pleines

 Une des dimensions récurrentes des Pervers Narcissiques est leur  attitude lorsqu’ils voient leur emprise, leur contrôle, sur leur entourage ou leur environnement, leur échapper. Ils deviennent, obsessionnellement, implacables, haineux. Cultivant, obnubilés, le défi, la sanction, la rage d’humilier, de châtier.

Les deux pantins, qui animent actuellement la scène géopolitique, en sont un parfait exemple. Je les surnomme Bibi et Schtrump, tellement ils sont ridicules de grandiloquente bêtise ; caricature de leur propre caricature. Sans pouvoir réel, ils ne sont que les "chargés de communication", ou les représentants, nous le savons, de "l’État Profond" occidental.

Ils veulent la guerre… Ils en sont obsédés… Bombarder, détruire, réduire en cendres, envahir, semer le chaos.

Pourquoi ?...

 "L’État Profond" voit son emprise diminuer, son échec en Syrie est cinglant, il ne peut le tolérer. Sur le plan mondial, les basculements de forces sont irréversibles ; et s’accélèrent. Le centre de gravité de la puissance économique et politique va, définitivement, se trouver sans partage en Asie.

 D’où la fureur des propos de ses porte-voix, de plus en plus hallucinés.

 Les stratèges de "l’État Profond" pensent avoir, dans leur jargon, une "fenêtre" (window) une période de temps d’une dizaine d’années, où ils peuvent encore maintenir leur emprise, imposer leurs volontés. Après ce sera trop tard…  Leurs adversaires seront nettement trop forts, dans tous les domaines.

 Même les instruments de la "guerre économique", qu’ils utilisent depuis des années, auront de moins en moins d’impact du fait du développement autonome, y compris sur le plan monétaire, d’un immense bloc en cours de constitution en Eurasie (Route de la Soie, SCO, etc.).

 Au Moyen-Orient, émerge lentement mais sûrement une des armées les plus efficaces et les plus aguerries. Quotidiennement arrivent des engins et matériels, parmi les plus sophistiqués, en provenance des arsenaux russes. La Syrie construit patiemment une formidable armée. Sachant, par exemple, qu’il faut un minimum de 3 à 5 ans pour former des opérateurs de batteries anti-aériennes, bourrées d’électronique, surtout pour en assurer la maintenance. Déjà les avions de l’entité sioniste ne tirent leurs missiles vers la Syrie qu’à partir du Liban, pour vite s’abriter  derrière les montagnes et regagner à tire-d’aile les abris de leurs bases…

Formidablement aguerrie dans toutes les formes de combats (de rue, de chars, d’artillerie, etc.). Ce n’est pas une armée enlisée dans les massacres de populations civiles sans défense, ou s’illustrant dans le mitraillage des embarcations en bois des pêcheurs Palestiniens sans armes.

Ce ramassis d’assassins ne fera pas plus le poids, dans le prochain affrontement planifié par "l'État Profond", que lorsqu’ils ont pris la raclée mémorable assénée dans le sud Liban, par des guerriers sans défense antiaérienne, ni aviation, ni marine….

Bibi et son compère Schtrump vont donc multiplier provocations, violences, agressions, guerre économique, sanctions. Tant qu’il est encore temps…

Ils veulent la guerre ?... Ils l’auront.

Leurs armées, leurs mercenaires, recevront une dérouillée. Mais, ils s’en moquent. Ce n’est pas eux qui vont souffrir ou mourir dans les combats. Après tout, l’essentiel n’est-il pas de se remplir les poches, tels Al Capone ou Lucky Luciano, avec leur bande.

Quant à vouloir détruire l’Iran… Pour ne pas changer : Délirer. J’y reviendrai dans un prochain billet.

Que pouvons-nous faire ?...  A priori : Rien.

Les citoyens, que nous sommes, sont tellement marginalisés, entravés, étouffés, manipulés, gavés de propagande, apeurés de précarité, pétris de délires anxiogènes, qu'ils ne peuvent agir face à une oligarchie qui prend soin de verrouiller toutes les instances de décision et d'information, cooptant soigneusement ses membres.

Mais, cela aura une fin.

Comment briser cet enfermement, provoquer une évolution positive ?...

Faut-il une conflagration majeure, comme l’astéroïde s’écrasant sur notre planète formant, sous l’effet du choc, ce que nous appelons le Golfe du Mexique et mettant un terme au règne des dinosaures ?... Une nouvelle guerre mondiale ?... Un séisme "économique" ?... Politique ?... Écologique ?... Sanitaire ?...

Ne restons pas dans l'attente. Agissons.

Restons nous-mêmes, fermes sur nos valeurs et notre foi en l'avenir. Solidaires, dans le partage de nos efforts pour un monde meilleur ; même s'ils nous paraissent dérisoires face à la folie ambiante. Les grands fleuves naissent de quelques gouttes de rosée sur la mousse d'un rocher dans la montagne, dit le sage Chinois.

« Réenchantons » le monde. Il nous le rendra...

 

 

Source : http://stanechy.over-blog.com/2018/01/2018.bibi-schtrump-...

 

 

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Washington tremble : La charge de l’armée invisible des trolls du Kremlin

Diana JohnstoneArrêt sur info 9 janvier 2018

 

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Il n’y a pas de trêve des confiseurs dans la guerre de propagande. Le jour de Noël, le Washington Post a offert à ses lecteurs une histoire effrayante intitulée “Les trolls du Kremlin mettaient le feu à l’Internet pendant que Washington débattait des options”.

L’article est long : presque 4000 mots. C’est un article dont la seule partie qui est sûre d’être lue en ces temps de capacité d’attention brève est le titre, et dont les deux thèmes sont riches en messages subliminaux.

Premièrement, une opération de terre brûlée par une armée de trolls du Kremlin dévaste l’Internet. Deuxièmement, le pouvoir de Washington, dans sa bienveillante innocence, s’avère incapable de faire face à cette abominable menace.

Prenons ces deux thèmes un par un.

 

Invasion de l’armée des trolls

La patère où accrocher cette histoire est une journaliste free lance fantôme nommée Alice Donovan, dont « le premier e-mail est arrivé dans la boîte de CounterPunch, un site web d’information et d’opinion penchant à gauche, à 3h25 du matin – le milieu du jour à Moscou ».

Aha !

S’abreuvant à ses abondantes sources de la communauté du renseignement, l’article du WashPost continue :

« Le FBI était sur la piste de Donovan depuis des mois dans une opération de contre-espionnage dont le nom de code était « Nuit du Nord ». Des rapports internes du Bureau la décrivaient comme le pseudonyme d’un fantassin appartenant à une armée de trolls dirigée par le Kremlin, qui cherche à miner les institutions démocratiques américaines ».

Il est intéressant de noter que la seule preuve fournie sur « l’armée des trolls du Kremlin » dans cet article est l’existence de ce fantassin sous pseudonyme nommé Alice Donovan. Et la seule preuve de l’existence d’Alice Donovan est constituée par ses nombreux articles publiés sur une douzaine de sites web au cours des dernières années. Parce que, lorsque CounterPunch, alerté par le FBI, a essayé de découvrir qui elle était, il n’y est pas arrivé.

Ainsi, dans ce compte-rendu, un fantassin fugace est invoqué comme preuve d’une « armée ».

Cela devrait immédiatement soulever des questions. Pourquoi le FBI conduisait-il une enquête sur quelqu’un dont la seule trace de l’existence est qu’il/elle est l’auteur d’articles parus sur Internet ? Il ne pourrait pas enquêter sur une personne puisque, apparemment, personne ne sait qui elle est. Il enquête donc sur un auteur de site web. Pourquoi ? Suivant quels critères ?

« Alors que l’élection présidentielle s’échauffait », continue l’article, Alice Donovan « semblait suivre les instructions du Kremlin en attisant le mécontentement à l’égard de la chef de file des Démocrates Hillary Clinton et en jouant les rabatteurs pour Wikileaks, dont les responsables US disent que c’est un outil de la vaste opération d’influence russe pour affecter la course à la présidence. »

En bref, « attiser le mécontentement » à l’égard de Hillary est le signe distinctif qui fait de vous un « outil » de l’opération russe. Soit dit en passant, il y en a pas mal d’entre nous qui ont fait exactement ça et je suis l’une d’elles, puisque j’ai écrit un livre entier de mécontentement sur Hillary. Faisons-nous tous l’objet d’une enquête du FBI ?

La mission du FBI est-elle ou n’est-elle pas de mener une opération de contre-espionnage en enquêtant sur des auteurs de sites web qui ne suivent pas la ligne officielle de Washington sur Hillary Clinton, sur la Russie et sur la Syrie ? Alice Donovan l’a fait mais ses articles sont relativement bénins. Pourquoi est-elle tout spécialement épinglée par une opération de contre-espionnage du FBI ?

Pourquoi CounterPunch a-t-il été mis en garde contre elle et pas contre nous tous qui écrivons ce même genre d’articles ?

Le message pas-si-subliminal-que-ça, était : tout article proposé à un site web qui contredirait la ligne officielle peut être l’œuvre de sinistres agents du Kremlin. La preuve : ils en ont trouvé un(e) ! Son nom est Alice Donovan. Faites donc très attention à ce que vous publiez.

Bien sûr, la « preuve » est aussi invisible que tous les « indices » de la subversion russe produits jusqu’ici par les agences de sécurité US. Personne n’a vu Alice Donovan. Personne ne lui a parlé. Il n’existe à ce jour aucune preuve de son existence, mais cela n’a pas empêché la grosse cavalerie des médias de masse de la proclamer pièce à conviction A, A pour Alice, dans le procès médiatique fait à Vladimir Poutine « qui veut miner notre démocratie ».

« Le FBI, fidèle à sa pratique standard dans les enquêtes de contre-espionnage, a gardé pour lui les informations concernant Donovan et d’autres personnalités russes suspectées de colporter des messages à l’intérieur des États-Unis » selon le WashPost.

Mais pas au point de s’abstenir d’aller intimider les responsables de CounterPunch en insinuant qu’ils facilitent la cyberguerre du Kremlin, ou de passer des rapports d’espionnage top-secrets au journal le plus influent de la capitale du pays, dont les liens avec la CIA sont depuis longtemps bien connus.

Si Alice Donovan constitue une telle menace, pourquoi ne pas révéler son identité ?

Réagissant aux mises en garde du FBI, CounterPunch a mené sa propre enquête et a mis au jour des faits significatifs.

Premièrement, puisqu’il a été impossible de trouver trace d’« Alice Donovan », le FBI doit avoir été alerté par ses écrits, non par sa personne. Quand et comment les fouineurs ont-ils découvert qu’elle faisait apparemment usage d’un pseudonyme ? Ont-ils su cela d’abord, ce qui signifierait que pour le FBI, des noms de plume équivalent à de la subversion russe. Mais, ce qui compte dans un article, c’est avant tout son contenu, pas sa signature. Tout le long de l’histoire, des écrivains ont usé de noms de plume en guise de protection contre une persécution éventuelle. L’échange entre le FBI et CounterPunch montre une intention d’avertir les sites web « penchant à gauche » qu’il vaudrait mieux qu’ils ne publient pas d’articles anonymes, ce qui pourrait bien être un premier pas vers l’exclusion des personnes qui ont quelque chose à dire mais craignent de s’attirer des ennuis parce que leurs points de vue ne sont pas orthodoxes, particulièrement en période d’intensification de chasse aux sorcières.

Toutefois, le fait le plus significatif qui se dégage de l’enquête menée par CounterPunch est que les articles d’« Alice Donovan » n’ont pas réussi à introduire quelque nouvel élément de propagande russe dans le cyberespace américain.

Ce ne sont pas du tout des originaux. Cette commentatrice fantôme a pris des bouts d’articles trouvés sur d’autres sites web penchant à gauche et les a assemblés tant bien que mal en les faisant passer pour sa prose. Ses articles ne sont que des copiés-collés, autrement dit du plagiat.

 

C’est l’arme du crime encore fumante, mais les empreintes qu’elle porte ne sont pas russes.

En fait, dans la mesure où il n’y avait rien de nouveau, rien de particulièrement sensationnel ni de grandes révélations « fake » dans les textes de Donovan, qu’est-ce que « le Kremlin » espérait en retirer comme gain ? Pourquoi essayer de « miner notre démocratie » avec quelques doublures d’autres articles existant sur Internet ?

Cela n’a tout simplement pas de sens.

Mais il y a une autre hypothèse, qui, elle, a du sens. Il est clair, depuis la création même de l’Opération Nuit du Nord que le FBI a été chargé de la tâche de produire la preuve que la dissidence, sur Internet, provient d’un complot de Poutine. Cependant, si ce genre de preuve devient difficile, voire impossible à trouver, elle peut être fabriquée, exactement comme l’ont été un certain nombre de « complots terroristes » : en attirant quelque naïf imbécile dans une opération d’infiltration.

Pour le FBI, cela pourrait bien valoir la peine de piéger des publications de gauche en les amenant à publier des articles qui pourraient ensuite être « démasqués » comme de la « propagande du Kremlin ». Il crève les yeux que l’État profond a désespérément besoin de « preuves » pour étayer son conte de fées sur « la Russie [qui] détruit notre démocratie ». L’invention d’« Alice Donovan » pourrait produire ce genre de « preuve ».

Si vous étiez un écrivaillon du FBI chargé de rédiger des articles à signer « Alice Donovan » vous n’auriez probablement pas la moindre idée de comment vous y prendre. En bon pilier du Bureau vous ne sauriez pas ce que ces gens pensent. Le meilleur moyen serait donc de copier ce que de vrais auteurs « penchant à gauche » auraient écrit. Les articles Donovan n’ont rien ajouté à ce qui était déjà dans le domaine public. Ils ne disent rien que les autres auteurs n’aient écrit, rien qui soit susceptible d’empoisonner davantage les crédules esprits américains. « Elle » s’est contentée de couper et de coller, manière comme une autre d’inventer un faux troll russe, de le lâcher dans les sites web et de « découvrir » ensuite le scandale. Rien d’autre en somme qu’une entourloupe de plus dans les perpétuelles manigances et provocations du FBI. Simple variation sur le thème des manœuvres d’infiltration et faux drapeaux. Nous vous incitons à faire quelque chose dont nous pouvons vous accuser. Et ce sont, bien sûr, les sites web « penchant à gauche » qui sont invités à tomber dans le piège de publier des « fake news » véhiculées par un « troll du Kremlin ».

Ceci devrait les inciter à être prudents !

Il n’y a en fait pas de preuve qu’« Alice Donovan » soit une création de l’opération secrète du FBI connue sous le nom de Nuit du Nord, pas plus qu’il n’y a de preuve qu’elle soit une création de la « campagne de désinformation Kremlin ». Cependant, il y a une preuve que l’opération secrète du FBI existe. À partir de ses sources secrètes, le Washington Post révèle qu’un « ordre préalable non signalé – une trouvaille présidentielle à l’emporte-pièce pour combattre les cyber-menaces planétaires – a invité les agences d’espionnage US à mettre sur pied une demi-douzaine d’opérations spécifiques pour prévenir le danger russe ». Pourquoi « Alice Donovan » ne serait-elle pas une de ces opérations ?

Par ailleurs, la campagne de désinformation du Kremlin n’est toujours que matière à spéculation – en dépit de tous les reportages de la presse mainstream basés, comme celui-ci prétend l’être, sur des « interviews avec des douzaines d’anciens dirigeants US à la Maison Blanche, au Pentagone, au Département d’État, et avec des représentants des services d’espionnage US et européens, comme avec des représentants de l’OTAN et d’importants diplomates de l’U.E. »

Comme toutes ces interviews sont anonymes, qu’est-ce qui les rend plus crédibles qu’un blogueur ou qu’une blogueuse anonyme ? Où est la preuve de… quoi que ce soit ?

Cet article tout entier est basé sur l’hypothèse de l’existence d’une « armée de trolls du Kremlin » partis sur le sentier de la guerre pour détruire la démocratie américaine. Le thème est élaboré avec une certaine imagination mais jamais étayé par des faits réels.

 

Sauver Trump des trolls

Si le premier thème de l’article est destiné à intimider les sites web « penchant à gauche » et à les obliger de suivre la ligne officielle, dorénavant menacés de l’accusation de collusion avec « l’armée des trolls du Kremlin » s’ils ne le font pas, le second thème est indirectement adressé à Trump. Le message subliminal : sautez dans le train anti-russe et vous pourrez peut-être ne pas être destitué après tout.

Le message est transmis par sous-entendu. Alors que toute la campagne « fake news russes » a décollé pour expliquer la présomptueuse élection de Donald Trump, et aussi comme un moyen de discréditer le président méprisé et de préparer sa destitution, le ton a changé. Maintenant, rapporte le Washington Post, Trump n’est plus le bénéficiaire mais la cible de la désinformation.

« Après que Trump ait été installé à son poste, l’armée des trolls russes a commencé, d’après les rapports d’espionnage US, à déplacer sa mire à l’intérieur des USA. Au lieu de répandre leurs messages pour soutenir Trump, ils sont revenus à leur objectif de longue date de semer la discorde dans la société US et de miner l’influence planétaire américaine. La présidence et la politique de Trump sont devenus les cibles de la désinformation russe. »

« Donovan et d’autres personnes soutenues par le Kremlin » ont commencé à attaquer l’administration Trump pour – entre autres choses – son soutien aux « terroristes » et pour avoir autorisé des frappes militaires qui ont tué des enfants en Syrie. »

« Tout ce qu’ils veulent c’est perturber », dit un ex-dirigeant, mis au courant de l’espionnage. « Ils veulent des États-Unis étourdis, de façon qu’ils ne puissent faire barrage aux ambitions de Vladimir Poutine. »

Quelles sont ces fameuses ambitions ? Selon les informateurs de Washington, Poutine aurait voulu « contrebalancer son armée diminuée » en se lançant dans « des campagnes d’influence et une cyberguerre comme afin d’égaliser les forces ».

Eh bien, on a le droit de penser que si tout ce que la Russie peut aligner pour « contrebalancer » la machine militaire sans précédent des Etats-Unis est une armée d’Alice Donovan, tous ces experts en sécurité de Washington peuvent se détendre et arrêter de s’en faire.

Selon cette fable, ce serait justement ce qu’ils ont fait, convaincus que « tout était fini et que nous avions gagné la guerre de la propagande ». C’est alors qu’est venue – horreur ! – RT, une chaîne de télévision américaine patronnée par la Russie, qui offre aux téléspectateurs une vision des nouvelles qui frappe le Washington Post comme les invocations d’un exorciste asticotent le diable.

 

Pauvre, fragile Amérique

C’est ainsi que les spécialistes en sécurité US s’en sont allés gémir dans le giron du Washington Post que les hauts responsables de la politique US étaient « induits en erreur par une croyance erronée en la résilience de la société américaine et de ses institutions démocratiques ». Des erreurs de calcul et « l’inertie bureaucratique » ont rendu les Etats-Unis « vulnérables aux interférences de la Russie dans l’élection présidentielle de 2016 » … La plus grande démocratie du monde se révèle être un château de cartes.

Quelle confession ! Voilà que si la Russie s’avise de souffler dessus, elle peut faire crouler le château.

« J’ai cru que notre sol n’était pas aussi fertile », a dit Antony J. Blinken, sous-secrétaire d’État du président Barack Obama. « Nous croyions que “la vérité vous rendra libres”, que la vérité prévaudrait. Cela s’est avéré un peu naïf. »

Mince alors… les types à Washington sont juste trop honnêtes pour même rêver à ces vilaines choses que les mesquins Russes sont capables de leur faire. Mais, maintenant, le Washington Post est là, main dans la main avec « la communauté du renseignement », pour nous mettre en garde et pour vous avertir, M. Trump, que les Russes sont des salauds qui veulent détruire l’Amérique et vous devez tout faire pour les arrêter.

Ces plaintes rendent un son familier. Chaque fois que le Pentagone passe à la vitesse supérieure pour aller, à coups de bombes, obliger quelque infortuné pays à changer de régime, nous avons droit au même chœur des vierges de la part des médias mainstream, des experts en espionnage et des hauts fonctionnaires sur les « conditions de l’anonymat », en même temps que d’un assortiment semi-gouvernemental d’organisations droitsdelhommistes « non gouvernementales », proclamant qu’il faut réveiller les dirigeants américains de leurs rêves idéalistes si on veut empêcher le dernier Hitler en date de faire ce que font de tels monstres. Bien sûr, les naïfs leaders US sont juste trop bons et innocents pour prendre cette Nième terrible menace au sérieux, jusqu’à ce que – heureusement – ils en soient avertis par les diligentes barbouzes et leurs diligents collaborateurs des médias. Nous avons entendu tout cela encore et encore.

Alors, hein… allez Trump, ouvrez les yeux sur la cyber-menace de Poutine, et tout sera pardonné.

Par Diana Johnstone | 30 Décembre 2017

 

Source : https://arretsurinfo.ch/washington-tremble-la-charge-de-larmee-invisible-des-trolls-du-kremlin/

Source d’origine :   Paul Craig Roberts Institute  - Washington Trembles: The Charge of the Invisible Army of Kremlin Trolls -

Traduction :  c.l. pour Arrêt sur info

 

 

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Élargissement de la coupure entre l’U.E. et les USA, tandis que les USA jouent la carte kurde

Ziad Fad’el – Syrian Perspective 8 janvier 2018

 

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Oubliez la décision de déplacer l’ambassade US de Tel Aviv à Jérusalem. Elle est sans signification. Et sans importance, parce qu’il ne s’agit que d’une ville syrienne de plus, avec une histoire de pertes humaines massives. La seule raison de tous ces cris et clameurs est le noble sanctuaire de l’Islam qui s’y trouve et les divers sites chrétiens, qui ont tous quelque chose à voir avec la vie et les souffrances de Jésus. C’est tout. Pour les Juifs, cela ne devrait avoir aucune signification, parce que leur vraie Jérusalem se trouve dans la province ‘Aseer du Yémen, comme l’a prouvé le professeur Kamal Salibi, dans son livre monumental La Bible est née en Arabie. En outre, cela devrait avoir, pour eux, encore moins de signification, parce que le Juif moyen, en Palestine, n’a pas l’ADN requis.

Ce qui est plus important, c’est que les USA projettent d’établir un état kurde en Syrie, au mépris de l’absolue hostilité turque. Sans compter que, comme le gouvernement syrien l’a fait remarquer à maintes reprises, une telle action violerait les lois internationales. Jusqu’à présent, les Européens se sont très scrupuleusement conformés à ces lois, comme en atteste d’ailleurs leur quasi unanime condamnation de la reconnaissance, par Trump, de Jérusalem comme capitale de l’état colonial sioniste. Même si la Grande Bretagne était de mèche avec les USA pour essayer d’établir un état kurde, son rejet annoncé d’un écart avec les positions traditionnelles de l’Europe relativement au conflit arabo-sioniste la démentirait encore. Je vois venir un débranchement massif entre l’Europe et les États-Unis, grâce à Trump. Avec cette année qui arrive, on peut littéralement « entendre » Vladimir Poutine se frotter les mains à Moscou.

Trump va sceller le sort des États-Unis avec bien plus que l’Europe. Il a déjà ostracisé le Pakistan pour avoir accepté de l’argent américain « sans rien donner en échange ». Il a aussi décidé de garder le cap en Afghanistan, alors même que la guerre y entre dans sa dix-septième année avec aucune fin en vue et des Talibans qui renforcent leur emprise sur des territoires de plus en plus étendus. Si l’on considère le refus de la Grande Bretagne et de la France de partager son optimisme à la Bisounours sur la longévité du gouvernement de Kaboul, on ne peut s’attendre – l’ascension de Jeremy Corbyn aidant – qu’à ce que les Brits abandonnent le navire en perdition et se ré-envolent bientôt pour leur chère vieille Albion. Les Français feront pareil.

Les pigeons, dans tout ceci, sont les Kurdes, qui sont en train de sous-signer leur propre extermination. La Turquie n’acceptera pas qu’ils aient un quelconque état en Syrie ou en Irak, et les Turcs savent qu’ils auront en cela un allié dans le Dr. Assad. Les Irakiens ne sont pas moins concernés que les Turcs, puisque tout effort de construire un état kurde en Syrie aboutira à moudre du grain au nord de l’Irak. L’Iran, bien entendu, qu’un appétit rabelaisien pousse à étendre son pipeline de gaz naturel jusqu’au littoral syrien, fera tout ce qui doit être fait pour anéantir les espoirs américains. Cela signifie qu’il vaut mieux que les Kurdes se préparent à une guerre à outrance avec les armées de la Syrie, de l’Irak, de la Turquie et de l’Iran. Il n’y a aucune autre conclusion possible à ce plan, même si les USA décident de se battre jusqu’au dernier Kurde pour le faire fonctionner.

Ce plan est un plan sioniste. Si vous vous souvenez de l’analyse du Dr. Bachar Ja’afari que j’ai mentionné dans plusieurs essais, vous comprendrez tout de suite pourquoi Netanyahou s’est engagé à fond sur un état-croupion kurde. Comme l’explique le Dr. Ja’afari, le sionisme a besoin de balkaniser le Moyen-Orient en mini-états, chacun affligé de sa particularité religieuse ou ethnique, de façon à justifier l’apartheid qu’il pratique envers les Palestiniens. Ce n’est que par l’existence d’un état maronite, d’un état druze, d’un état alaouite, d’un état sunnite, d’un état juif et d’un état kurde, que les Juifs en Palestine peuvent justifier la structure perverse de leur nation du ghetto de Varsovie. Les Kurdes foncent tête baissée dans cet illogisme, et le sort qui les attend est hideux, pire que celui des Shahs khorezmiens.

Chris me dit qu’il y a des milliers de marines US dans l’enclave kurde que nous appellerons « Rojava » en dépit du fait bien établi que les Kurdes ont peu d’histoire en Syrie. Les USA colportent le mensonge que les marines sont là pour protéger les frontières. C’est risible, évidemment, et typique de l’impérissable stupidité des imbéciles de Washington D.C. Ce n’est rien n d’autre qu’un nouveau plan promu par la CIA pour compenser les conséquences désastreuses de son soutien aux terroristes obsédés par l’idée de renverser le  gouvernement central de la Syrie. Comme je l’ai déjà dit, il y a des reliquats de la fine équipe de la CIA, qui refusent d’accepter l’effondrement de leur projet sur la Syrie, lequel a conduit à une réorientation du plan destiné à bloquer le pipeline iranien. La signification de tout ceci, c’est que le Dr Assad n’a jamais été la cible réelle, juste une cible circonstancielle. Lui-même et son gouvernement devaient être écartés, uniquement parce qu’ils avaient acquiescé aux manœuvres de Téhéran. Maintenant, la CIA ne s’intéresse plus à la durée du mandat présidentiel du Dr. Assad, cela crève les yeux. En revanche, elle se focalise sur l’état kurde, qu’elle espère faire reconnaître, dès que les statuts de « l’État » auront été établis. Alors, et alors seulement, Nikki Haley – WOG de l’année – pourra présenter au Conseil de Sécurité des Nations Unies un fait accompli qu’elle espère qu’il avalera. Il ne le fera pas, et elle recommencera alors à menacer et à gesticuler.

Entretemps, la Turquie, la Syrie, l’Irak et l’Iran feront tout leur possible pour saboter ce misérable stratagème. Pour que ce plan fonctionne, il faut une préparation militaire. Lorsque (et si) l’Irak dira aux USA de se tirer avec son aviation et lorsque les Turcs diront  à Washington de remballer la quincaillerie et de quitter Incirlik, les États-Unis seront forcés de recourir aux armes pour protéger Rojava. Cependant, si vous avez bien suivi les nouvelles, vous savez Que les États-Unis ont construit des bases aériennes dans la zone cible, en anticipation de la rancœur que ne peut manquer de provoquer le plan américain pour redessiner le Moyen-Orient à sa guise. Oh, quelle toile embrouillée nous tissons, quand nous nous mettons à tromper… [Oh, what a tangled web we weave when we first practice to deceive”, Citation du Marmion, de Sir Walter Scott, ndt].

Le plan de Trump va se casser la figure en grand style. Si vous voulez bien y faire attention, les bases US dans la zone supposée devenir un état kurde sont à portée facile de l’artillerie syrienne. Elles sont même à portée de n’importe quelle artillerie. Si vous considérez le vaste arsenal en missiles de la Syrie, qui est conçu pour mettre hors d’état de nuire les bases aériennes sionistes en Palestine occupée, vous n’aurez dès lors aucun mal à comprendre comment ce plan est destiné à échouer misérablement.

Il est clair que les USA s’attendent à du respect pour leurs troupes en Syrie, parce que… eh bien… elles sont américaines après tout, et ne devraient être assaillies d’aucune manière, à moins que les assaillants éventuels ne soient prêts à voir se déchaîner sur eux  la juste colère de l’incomparable armée de l‘Amérique. – JE BÂILLE –. Les États-Unis n’ont pas gagné une guerre depuis que la Russie [l’URSS !… ndt] lui ait fait cadeau d’une victoire sur l’Allemagne dans la IIe guerre mondiale. Que ce soit au Vietnam, en Irak ou en Afghanistan, le palmarès de l’Amérique est piteux. Cette aventure syrienne ne l’améliorera pas. Oh, non ! Elle convaincra tout le monde que les USA sont un tigre de papier, pas plus puissant que l’Arabie Saoudite.

Pas de repos pour les méchants. La Syrie n’a pas sitôt vaincu les rongeurs terroristes, que les USA font jaillir de la boîte un nouveau diable à combattre par Damas. Mais, comme Chris me l’a écrit fréquemment, on aurait tort de considérer cette bataille pour la Syrie comme un spectacle de complément frivole. Elle se trouve au contraire en plein cœur des plans américano-siono-maçonniques sur le Moyen Orient. Elle fait partie du futur espéré par l’Amérique, dans ses rapports avec l’Europe. Comme Chris le suppose, les plans pour voler le pétrole des hauteurs du Golan, pour détruire la puissance bourgeonnante de l’Iran, pour réduire les Irakiens en esclavage, pour implanter des régimes rétrogrades partout dans la région, sont partie intégrante de l’hégémonisme sioniste, dont la piste puante conduit tout droit aux somptueuses demeures des Rothschild et des Rockefeller. Ces plans ne vont pas disparaître par un coup de baguette magique dans un avenir proche, parce qu’ils ont été conçus et développés pour servir sur un plateau les forces vives des peuples arabes aux hordes sionistes qui infectent la terre de Palestine. Ziad.

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Ziad Fadel est avocat depuis 35 ans, traducteur-juré et interprète (arabe-anglais) pour la Cour Suprême des États-Unis. Il est le rédacteur en chef de Syrian Perspective (The Real Syrian Free Press). On ne sait pas qui est Chris. On s’informe.

Source : https://syrianperspective.com/2018/01/eu-and-usa-disconne...

Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades

 

 

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UN  GROUPE  DE GAUCHE FRANÇAIS  PREND  POSITION SUR LA QUESTION DE LA LUTTE DE LIBÉRATION NATIONALE DU PEUPLE KURDE.

C’est ici : http://www.les7duquebec.com/7-dailleurs/le-peuple-kurde-et-les-peuples-opprimes-du-moyen-orient-a-la-conquete-de-leurs-droits-nationaux-et-democratiques-par-leurs-propres-forces/

POURQUOI N'IRIEZ-VOUS PAS  DONNER VOTRE   POSITION  À PROPOS  DE LEURS PROPOSITIONS  ???  

NOUS  L'AVONS FAIT  EN  COMMENTAIRE DE L'ARTICLE SUR LE WEBMAGAZINE (BLOGUE)

 

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La guerre se poursuit en Syrie et en Irak via le « Kurdistan » fantoche

Robert Bibeau – Les 7 du Québec 13 janvier 2018

 

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Lire ici

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http://www.les7duquebec.com/actualites-des-7/la-guerre-se...

 

 

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Mis en ligne le 14  janvier 2018

 

 

 

 

 

22:17 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

EN FANFARE - I.

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Après une assez longue période d’interruptions et de cafouillages due au mauvais état de santé de notre matos et de nous-mêmes, nous essayons de nous remettre à jour (pas avec l’actualité, c’est impossible !) mais avec quelques récents points de repère qui nous paraissent incontournables.

Les Grosses Orchades

 

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EN FANFARE – I

 

 

Kafka 2.0 - comment s'exerce la censure politique sur Youtube.

Cinq années d’archives de résistance au sionisme et à l’impérialisme détruites par Google

 

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« On avait sûrement calomnié Joseph K., car, sans avoir rien fait de mal, il fut arrêté un matin. » Ainsi commence Le Procès, œuvre de Franz Kafka de 1925, dans laquelle Joseph K., employé de banque sans histoires, est arrêté à son domicile par de mystérieux agents et notifié d’une procédure judiciaire engagée à son encontre. Il n’est pas informé du délit ou crime dont il se serait rendu coupable – on lui laisse seulement entendre qu’il aurait enfreint une loi inconnue –, et se voit remettre une convocation au tribunal un certain jour, sans que l’heure ou le lieu exacts soient indiqués. Le protagoniste est entrainé dans un engrenage complètement absurde, balloté entre inspecteurs, huissiers, avocats et juges, et ne sachant à aucun moment de quoi ou contre qui il doit se défendre. Il est finalement exécuté par trois bourreaux distingués qui, avec d’ « horribles politesses », lui plantent un couteau de boucher dans le cœur.

La procédure par laquelle Youtube supprime des vidéos et même tout le contenu d’une chaîne est comparable à ce roman noir à plus d’un titre. Comme je l’ai indiqué dans un article précédent, ma chaine Sayed Hasan, qui, depuis plus de cinq ans, sous-titres en français et en anglais des discours de Sayed Hassan Nasrallah, Secrétaire Général du Hezbollah, ainsi que de Vladimir Poutine, Bachar al-Assad et Sayed Ali Khamenei (en plus d’interviews de Norman Finkelstein, de contenus concernant l’Amérique latine révolutionnaire, etc.), s’est vue infliger deux avertissements par Youtube en moins d’un mois pour deux discours de Hassan Nasrallah, au prétexte d’un « non-respect des règles concernant le contenu violent ou choquant de Youtube ». La suppression totale de la chaîne n’a guère tardé, puisqu’elle est survenue le 20 décembre 2017 à la faveur du troisième et dernier avertissement annonçant la guillotine, toujours à cause d’un discours de Hassan Nasrallah publié en... 2014 – il n’y a guère de prescription chez Youtube, ni de demi-mesure. Ainsi, 400 vidéos, plus de 6 millions de vues et bientôt 10 000 abonnés se sont volatilisés, au moment de la plus forte croissance de leur histoire. Youtube s’efforce de dissimuler sa censure derrière une procédure pseudo-légaliste, mais de fait, comme nous allons le voir, tous les créateurs doivent évoluer sous la menace permanente de son couperet politique qui restreint drastiquement les contenus tolérés.

 

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La chaine Sayed Hasan à la mi-décembre 2017

 

Le premier avertissement infligé à ma chaine date du 24 octobre 2017, et concerne un discours de février 2015 (sic) intitulé « Hassan Nasrallah : l’Etat Islamique est l’allié d’Israël et vise La Mecque et Médine ». Sa transcription complète est disponible ici : http://sayed7asan.blogspot.com/2015/02/hassan-nasrallah-letat-islamique-veut.html. Comme on peut le voir, ce discours ne fait que dénoncer le groupe terroriste Daech, le caractérisant comme un danger pour l’Islam, les musulmans et toute l’humanité, en rappelant sa collusion avec Israël. Il ne comporte absolument rien de légalement répréhensible (appel à la haine, au meurtre, etc.). Youtube ne daigne aucunement préciser en quel endroit ou de quelle façon telle vidéo aurait enfreint les « règles concernant le contenu violent ou choquant », comptant probablement sur la perspicacité de l’accusé – qui se retrouve condamné de facto. Je n’y ai absolument rien trouvé de répréhensible, même selon les critères les plus stricts – à moins, bien entendu, que toute mention négative d’Israël ne soit insoutenable pour les bonnes âmes de Tsahal, qui se livrent assidument et sans relâche à ce travail de cyber-délation (leurs soldats et mercenaires sont plus entreprenants sur Internet que face à de véritables combattants), et qui trouvent en Google, Facebook et autres géants du Web une oreille particulièrement complaisante. Nous reviendrons plus en détail sur ce point.

En toute bonne foi, j’ai immédiatement fait appel de cette décision – Youtube n’accorde scandaleusement que 200 caractères pour cette « procédure » (espaces compris), mais il est vrai qu’il est difficile d’être loquace face à un crime inconnu –, et à ce jour, je n’ai reçu aucune réponse. Il s’agit en quelque sorte d’un procès en sorcellerie, où, en violation des principes les plus élémentaires du droit, c’est à l’accusé de prouver son innocence face à une violation non spécifiée, et où de fait, le seul fait d’être suspecté par (ou dénoncé à) la toute-puissante Inquisition « Google » entraîne une condamnation automatique, sans qu’à aucun moment les griefs ne soient clairement énoncés, que la défense, même muselée, ne soit entendue, qu’un semblant de jugement argumenté soit rendu ou que la pseudo-procédure d’appel soit prise en compte, même formellement. « Nous ne répondons pas à ce genre de questions », oppose un policier aux demandes de Joseph K. concernant le motif de son inculpation. « Mais en règle générale, on n’intente pas chez nous de procès qui ne puisse mener à rien. »

Le deuxième avertissement date du 14 décembre, et concerne un discours du 11 décembre 2017 intitulé « Hassan Nasrallah : nous allons libérer Al-Quds (Jérusalem) et toute la Palestine », qui n’est resté en ligne qu’une demi-heure avant sa suppression. Sa transcription est disponible ici : http://sayed7asan.blogspot.com/2017/12/hassan-nasrallah-nous-allons-liberer-al.html. Encore une fois, au-delà de l’intitulé de l’infraction concernant « le contenu violent ou choquant », Youtube n’a fourni aucune précision pour justifier sa décision. Il est vrai que dans cet extrait, Hassan Nasrallah soutient le démantèlement de l’Etat raciste, terroriste et colonialiste d’Israël, champion du monde des violations des droits de l’homme et du droit international, et invite les Palestiniens et l’ensemble de l’Axe de la Résistance à prendre les armes en défense de la Palestine et des lieux saints de l’Islam et du Christianisme (il est rejoint en cela par les Neturei Karta, groupe juif orthodoxe qui brûle publiquement des drapeaux israéliens en plein Jérusalem, comme on peut le voir sur sa chaine Youtube). Et il se trouve que le slogan de ralliement « Mort à Israël » y est prononcé par Hassan Nasrallah et repris par des milliers de manifestants qui participaient à un rassemblement d’opposition à Donald Trump et à sa décision de reconnaitre Al-Quds (Jérusalem) comme capitale d’Israël. Mais au-delà du fait que la résistance armée face à un occupant est parfaitement légale selon le droit international, (Résolution 37/43 des Nations Unies du 3 décembre 1982 réaffirmant "la légitimité de la lutte des peuples pour l'indépendance, l'intégrité territoriale, l'unité nationale et la libération de la domination coloniale et étrangère par tous les moyens disponibles, y compris la lutte armée"), le droit à l’information doit primer, car sans cela, aucun discours politique dans un contexte de confrontation diplomatique et/ou militaire ne saurait être publié sur Youtube. Cependant, Google ne considère aucunement problématiques les déclarations bien plus « violentes ou choquantes » de Donald Trump menaçant de « détruire complètement » la Corée du Nord, les rodomontades israéliennes parlant de bombarder l’Iran et de renverser son régime, d’assassiner Hassan Nasrallah ou même les appels de juin 1940 du Général de Gaulle, ou les discours d’Aimé Césaire, qui n’auraient pas leur place sur Youtube d’après une application purement littéraliste du règlement concernant les contenus violents ou appelant à la violence (en l’occurrence, à résister contre le nazisme ou le colonialisme). Mais manifestement, avec Kafka, Youtube semble avoir également bien intégré Orwell : « Tous les [contenus] sont égaux mais certains sont plus égaux que d’autres. » Seules les vidéos hostiles à l’impérialisme et au sionisme sont victimes de censure et de bannissement.

Avec deux avertissements en moins d’un mois, la vie de ma chaine Youtube ne tenait plus qu’à un fil : il est vrai qu’au bout de 3 mois, un avertissement est supprimé, mais trois avertissements successifs sur un compte entrainent la suppression pure et simple de la chaine et de tout son contenu, et non pas des seules vidéos concernées. Et il était clair pour moi que ces deux avertissements injustifiés et inédits seraient rapidement suivis d’un troisième et d’une suppression complète de ma chaine. Pour faire une analogie judiciaire, c’est comme si une condamnation en diffamation (qui, en droit français, doit nécessairement respecter un délai de prescription de 3 mois ; Google semble avoir opté pour l’imprescriptibilité) entrainait la suppression non pas seulement du passage incriminé – par exemple, dans « J’Accuse » de Zola, les deux mots incriminés « par ordre », Zola n’ayant évidemment pas les moyens de prouver matériellement que le deuxième conseil de guerre avait été forcé d’acquitter Esterhazy par la hiérarchie militaire –, mais de l’ensemble de l’œuvre du journaliste, auteur ou producteur de contenus Youtube. Sans conviction, j’ai effectué la procédure d’appel orwello-kafkaïenne aux 200 caractères, protesté auprès de Google par courriel et publié un article dénonçant cette censure et la suppression annoncée de ma chaine. Cette fois-ci, j’ai reçu une réponse de Youtube en 12 heures, qui m’a démontré, si le doute subsistait encore, que ces procédures ne constituent qu’une mascarade visant à dissimuler le caractère totalement arbitraire, ou plutôt politiquement orienté de la censure de Google : en effet, la réponse tenait en trois lignes dans lesquelles Youtube me remerciait d’avoir effectué cette procédure d’appel, m’informait qu’après un examen plus attentif du contenu de ma vidéo, elle déterminait qu’elle ne respectait pas le règlement de la communauté, et m’adressait ses salutations cordiales. Conçoit-on un jugement, a fortiori en procédure d’appel, qui se dispense de toute argumentation ? Google a complètement automatisé le processus pseudo-légaliste de suppression des contenus, qui se fait pour la malheureuse victime sans le moindre interlocuteur humain et donc sans aucune possibilité de défense. 

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Comme prévu, le troisième avertissement, qui n’était plus qu’une simple formalité, n’a guère tardé : il est survenu le 20 décembre 2017 et concerne un discours de 2009 publié en 2014 (re-sic) intitulé « Hassan Nasrallah : la prochaine guerre va changer la face de la région ». Dans cet extrait disponible sur Dailymotion, Hassan Nasrallah considère l’hypothèse d’une agression israélienne contre le Liban, et affirme que cette menace peut être transformée en opportunité si l’armée ennemie est anéantie sur le sol libanais, après quoi la Palestine et Al-Quds (Jérusalem) même pourraient être libérées, tout comme le Sud-Liban en 2000. Cette vidéo ne comporte pas même le slogan « Mort à Israël ». La formulation de l’hypothèse même de la libération de la Palestine après une agression israélienne (nombre d’empires se sont effondrés à cause de leurs expéditions militaires extérieures, comme le rappelait Hassan Nasrallah) constituerait donc un tabou. Encore une fois, on serait en droit de se demander pourquoi Netanyahu peut pour sa part librement menacer Gaza, le Liban, la Syrie ou l’Iran d’invasion et/ou de destruction, sans que Youtube n’estime devoir supprimer ces vidéos. On comprend que lorsque Youtube veut supprimer une chaine, elle sait faire flèche de tout bois et plante fatalement son « couteau de boucher » dans le cœur de sa victime.

 

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Il faut préciser, au crédit de Youtube, qu’une procédure d’appel existe également contre la suppression d’une chaîne, et cette fois-ci, ce ne sont pas 200 mais bien 1000 caractères qui sont autorisés, soit environ 180 mots. Cela peut paraître léger pour un travail de plusieurs années (voire le travail d’une vie), complètement détruit en quelques clics par Google, mais légaliste jusqu’au bout, j’ai effectué cette pseudo-procédure le jour même. La réponse n’a pas tardé – au crédit de Youtube, citons encore ce temps judiciaire particulièrement expéditif et récurrent : 12 heures, contre plusieurs années pour la justice traditionnelle. Il semble évident que les procédures d’appels sont systématiquement rejetées par un mail-type envoyé automatiquement au bout de 12 heures. Cette réponse mérite d’être citée intégralement, sa brièveté s’y prêtant volontiers :

 

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Tel est l’épilogue – et la seule épitaphe – d’une chaine Youtube s’avisant de publier des contenus antisionistes et anti-impérialistes. Dénoncer le muselage d’Internet est aujourd’hui un poncif, mais il est toujours bon de l’illustrer par des exemples concrets, ce processus n’étant connu que de ceux qui en sont victimes.

Il ne fait aucun doute que toutes les vidéos diffusant le point de vue de l’Axe de la Résistance (Iran, Syrie, Liban, Palestine, Yémen, Irak voire Russie) font l’objet d’une traque incessante de la part des cyber-soldats de Tsahal. Le fait que cette vidéo ait été signalée et supprimée dès sa publication suggèrerait même qu’un soldat ou agent stipendié – et non pas seulement zélé – de « l’armée la plus morale du monde » était aux aguets, particulièrement en ce contexte brûlant suite à la reconnaissance par Donald Trump d’Al-Qods (Jérusalem) comme capitale d’Israël. Les réseaux sociaux, à la suite des médias dominants, ayant tendance à intégrer et anticiper les directives des gouvernements par un processus d’autocensure bien décrit par Noam Chomsky, il est tout à fait possible que ce soient des employés de Youtube qui se chargent d’eux-mêmes de cette besogne, surtout à l’heure de la traque officielle contre les prétendues « fake news » – qui n’est qu’une tentative de préserver le monopole des affabulateurs mainstream patentés au service du pouvoir et des grands intérêts économiques, mis en danger mortel par la liberté du Net. La voix de Hassan Nasrallah en particulier est visée par cette censure, car il s’agit du seul dirigeant arabe qui ait infligé deux défaites – humiliantes de surcroît – à Israël (2000 et 2006), et dont les combattants ont joué un rôle de premier plan dans la défaite de Daech : si d’irréductibles agents de l’étranger disputent encore de la qualité de terroristes des « djihadistes juifs » d’Israël, personne n’ose plus le faire pour les « djihadistes wahhabites » de Daech. Plus que jamais, la voix du Secrétaire Général du Hezbollah est à même de porter dans le monde arabo-musulman et bien au-delà, et ne saurait être tolérée. Après la multi-suppression de chaînes telles que Parti Anti-Sioniste ou Pure Stream Media, la principale chaine traduisant les discours de Hassan Nasrallah en français et en anglais avait peu de chances d’échapper longtemps à la censure. 

Google prétend à la fois à la neutralité politique, au respect de la liberté d’expression et du droit à l’information et à la transparence. Mais son Transparency Report publié chaque année manque singulièrement de transparence : il n’évoque (très succinctement), en ce qui concerne les suppressions de contenus, que celles qui concernent 1/ les droits d’auteur, 2/ la loi européenne de droit à l’oubli et 3/ les demandes de suppression officielles effectuées par les Etats – les Etats-Unis et Israël y figurent en bonne position. Mais qu’en est-il des autres suppressions, notamment dues à des signalements « particuliers » ou à des initiatives de Google, qui représentent sans aucun doute la majorité de ces suppressions ? Signalements « particuliers » en apparence seulement, et qui émanent pour beaucoup d’agences gouvernementales ou au service de la propagande d’Etats. Les cyber-soldats de Tsahal ou « trolls de la Hasbara » ont déjà été signalés pour leur propagande active organisée et rémunérée aux plus hauts niveaux sur Wikipédia, Facebook, et autres réseaux sociaux. Le gouvernement de Netanyahu vient d’octroyer 37 millions de dollars à une telle agence. Le New York Times lui-même a révélé que « Les agences de sécurité israéliennes surveillent Facebook et envoient à la compagnie les publications qu’ils considèrent comme de l’incitation [à la haine/violence]. Facebook a répondu en supprimant la plupart d’entre elles. » Glenn Greenwald, à l’origine de la publication de l’affaire Snowden, vient pour sa part de révéler que Facebook coordonne avec les gouvernements israélien et américain les suppressions de contenus antisionistes et anti-impérialistes, comme le montre récemment la suppression du compte Facebook de Ramzan Kadyrov Il va de soi que les propagandistes d’Israël sont aussi particulièrement actifs sur Youtube, la principale plateforme de partage de vidéos en ligne à l’échelle mondiale (et principale source de contenus dont la suppression est demandée par des Etats selon le Transparency Report), conférant une sorte de quasi-monopole à Google qui, dans son hybris, se permet de bafouer ainsi le droit dans ses décisions de suppression de contenus. 

De telles décisions n’épargnent du reste personne sur Youtube, et les plus grands noms de cette plateforme ont eu l’occasion de se plaindre du véritable mépris avec lequel elle traitait ses créateurs. C’est notamment le cas de PewDiePie, LE numéro 1 de Youtube, dont la chaîne de Gaming/Vlogs elle-même (près de 60 millions d’abonnés et 17 milliards de vues) a récemment subi les foudres (pro)sionistes qui n’épargnent décidément personne. C’est rien moins que le Wall Street Journal qui s’est chargé de cette odieuse chasse aux sorcières, se livrant à un véritable travail de délation calomnieuse auprès de Youtube et auprès des sponsors de PewDiePie, Disney en particulier, le présentant comme un antisémite et admirateur d’Hitler (sic). Le WSJ n’est pas parvenu à faire fermer sa chaine, mais Disney a rompu son contrat avec lui, et Youtube l’a exclu de ses programmes payants, lui faisant perdre des sommes considérables (il ne figure même pas dans Youtube Rewind 2017). PewDiePie avait déjà dénoncé les démonétisations arbitraires de vidéos, notamment de toutes celles qui comportaient un contenu politique. Cette politique de censure a été officialisée en juin 2017, Youtube annonçant que seraient incompatibles avec les publicités (et donc démonétisés) « les contenus vidéo traitant en partie ou intégralement de sujets ou d’événements sensibles, y compris, mais sans s’y limiter, de la guerre, de conflits politiques, du terrorisme ou de l’extrémisme, de la mort et de tragédies, ou d’abus sexuels, même si aucune image choquante n'est diffusée. » C’est ainsi que Youtube tient en respect tous ses créateurs, les soumettant à une interdiction de fait d’aborder les « Sujets controversés et événements sensibles » par cette forme de censure plus discrète qu’est la démonétisation, et les confinant exclusivement au simple « divertissement », sous l’acception la plus restrictive du terme. Youtube n’ose évidemment pas supprimer toutes les vidéos ou chaines récalcitrantes de peur du préjudice que cela lui causerait, étant donnée la notoriété de certains créateurs, et se contente d’une sanction d’ordre pécuniaire tout aussi paralysante, mais n’a absolument aucun scrupule pour des chaines au public modeste comme la mienne, qui sont supprimées sans états d’âme. On le voit, la liberté d’expression s’arrête aux frontières (éternellement extensibles) d’Israël et de sa « sensibilité » exacerbée.

C’est évidemment une perte considérable pour le particulier qui a consacré des centaines voire des milliers d’heures à la traduction et au sous-titrage de ces vidéos, et qui voit cinq années d’efforts effacés d’un trait de plume – ou plutôt d’un coup de hache. L’impact que ces vidéos ont pu avoir cinq ans durant n’est pas réduit à néant, mais c’est la possibilité de le voir croitre qui est bel et bien anéantie, et le public acquis des prochaines vidéos réduit de la dizaine de milliers à l’unité. Mais cette censure est-elle un signe de force du côté adverse ? Certes non. Le fait que le travail bénévole d’un simple particulier, effectué sur son temps libre, puisse déranger à ce point n’est que l’indice révélateur de l’échec monumental de la propagande sioniste, soutenue par des milliards de dollars, par la majorité des médias dominants et par l’essentiel des forces politiques en Occident. Mais malgré tous les efforts d’Israël et ceux de sa « Police de la pensée » omniprésente, de ses mercenaires et autres chiens de garde enragés lâchés sans merci contre toute forme de critique d’Israël (le CRIF, la LICRA, l’inénarrable – mais précieux en ce qu’il révèle l’arrogance et le mépris souverain des sionistes pour tout ce qui n’est pas Israël – Meyer Habib, l’ADL, l’AIPAC et consorts), l’entité sioniste reste largement considérée comme un Etat criminel et paria par la majorité des populations, menace principale pour la paix dans le monde même en Europe, et ne peut pas même supporter que les discours de Hassan Nasrallah parviennent au public occidental, considérant qu’ils mettent en danger sa sécurité et son existence même. Rappelons qu’Israël est le seul Etat au monde à revendiquer un « droit à exister », conscient que son existence est factice – et temporaire. Dans son dernier discours à l’ONU, Netanyahu, s’évertuant à démontrer qu’Israël a des soutiens dans le monde entier, a fait part de son souhait de visiter l’Antarctique, car on lui aurait rapporté que « les pingouins eux aussi sont des partisans enthousiastes d’Israël ». Nul besoin pour les défenseurs de la Palestine de signaler les vidéos sionistes pour les censurer, les dirigeants israéliens et leurs thuriféraires faisant un excellent travail pour se discréditer – et c’est certainement pour cela que le Hezbollah ne se livre pas à des opérations ciblées pour venger ses dirigeants assassinés par Israël, comptant sur leur « charisme » et leur « sagesse » pour détruire l’entité sioniste de l’intérieur. La vérité sort de la bouche des (magazines pour) enfants : Israël n’est « pas un vrai pays », comme Youpi l’a bien compris. 

 

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Cette censure incessante et acharnée démontre, comme l’a affirmé le Secrétaire Général du Hezbollah, que l’État sioniste est « plus faible qu’une toile d’araignée », et que ses jours sont comptés, tout comme ceux du monopole des réseaux sociaux dominants – Youtube, Facebook, et autres Twitter, qui doivent leur succès à leur politique universaliste d’ouverture, mais creusent leur propre tombe avec leur politique de censure et de soumission aux gouvernements, à l’impérialisme et au sionisme. Jour après jour, les géants du Web se dévoilent davantage comme de simple relais du pouvoir, qu’il soit politique ou

économique, et seront progressivement désertés par ceux qui recherchent des informations authentiques et non filtrées. Des plateformes parallèles plus libres voient et continueront à voir le jour, mettant progressivement fin à leur monopole. Hassan Nasrallah n’y perd pas même au change : alors qu’aux débuts de ma chaine, seuls les sites d’information alternatifs spécialisés voire marginaux relayaient ses discours (Al-Manar, Al-Ahed News,…), aujourd’hui, toute la presse mainstream est contrainte de le faire pour ne pas se retrouver à la marge de l’actualité internationale et de ses principaux acteurs (Le MondeLe Figaro, Libération, La Croix, BFM, New York Times, Washington Post, Daily Mail, ...). Youtube, hier précurseur, fait aujourd’hui figure d’exception.

 

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Il ne reste donc plus rien de ma chaine, si ce n’est une indication selon laquelle « Ce compte a été clôturé en raison du non-respect du Règlement de la communauté YouTube ». Youtube renvoie l’usager à des « Chaines similaires » sans aucun rapport comme BuzzFeed Video ou… PewDiePie. Lorsque Youtube vous enterre, c’est pour de bon, et vous n’avez pas même le droit à une pierre tombale. Aucune trace ne doit subsister. Tout cela est bien sûr éminemment décourageant. Toute chaine « dissidente » arrivant à un certain degré de notoriété est donc condamnée à la suppression. A quoi bon reprendre à zéro ? Il le faut pourtant, pour ne pas céder à la censure, ni renoncer face à l’adversité. Lorsque vos ennemis souhaitent vous neutraliser, c’est la preuve que vos efforts ont un impact et que vous êtes sur la bonne voie, et c’est donc une invitation à redoubler d’efforts et non à rendre les armes. Il faut toujours s’efforcer de faire échouer les objectifs de l’adversaire : Israël souhaite que Hassan Nasrallah disparaisse de Youtube ? Il faut donc qu’il y soit plus présent que jamais. A ce jour, le monopole des principaux réseaux sociaux reste relativement incontesté (après 5 ans, une même vidéo comptait moins de 150 vues sur Dailymotion et plus de 65 000 sur Youtube), et la censure même est un signe de reconnaissance de l’importance de ce travail. Du reste, ce sont là les instructions de Hassan Nasrallah lui-même, qui a enjoint le monde entier à une véritable Intifada électronique contre l’entité sioniste. 

C’est pourquoi j’inaugure  ma nouvelle chaine française avec ce discours : « Hassan Nasrallah appelle à une Intifada sur les réseaux sociaux en soutien à Al-Quds (Jérusalem) », en appelant à s’y abonner massivement. En espérant, sans trop d’espoir, que cette vidéo ne sera pas considéré comme un « encouragement à commettre des actes de violence » par Youtube. Et bien sûr, dorénavant, je publierai toutes mes nouvelles vidéos simultanément sur mon blog principal et mes comptes Dailymotion, Vimeo, Facebook et ShiaTv, auxquels j’invite également à s’abonner. Je ne commettrai plus l’erreur de ne pas incruster les sous-titres dans les vidéos, ce qui a l’avantage d’avoir simultanément plusieurs langues mais rend les vidéos illisibles en dehors de Youtube. Et j’invite tous les lecteurs/spectateurs à télécharger et reposter ces vidéos sur Youtube et ailleurs autant que possible, la redondance étant le seul moyen efficace de contourner la censure, comme le souligne Hassan Nasrallah.

La bataille de l’information – et la lutte sur tous les autres terrains – continue et continuera jusqu’à la victoire finale, à savoir la libération totale de la Palestine, que toute la censure du monde ne saurait empêcher ni retarder.

Sayed Hasan

 

Pour féliciter Google France de cette décision

Adresse postale : 8, rue de Londres, 75009 Paris

Courriel : mmechin@google.com / press-fr@google.fr

Téléphone : 01 42 68 53 00

 

Source : http://sayed7asan.blogspot.be/2018/01/kafka-20-comment-sexerce-la-censure.html

 

 

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jeudi 11 janvier 2018

Hassan Nasrallah appelle à une Intifada sur les réseaux sociaux en défense d'Al-Quds (Jérusalem)

 

Discours du Secrétaire Général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, le 7 décembre 2017, suite à la décision de Donald Trump de reconnaître Al-Quds (Jérusalem) comme capitale d’Israël

 

 

Traduction : http://sayed7asan.blogspot.fr

Transcription :

[…] En ce qui concerne notre position (face à la décision de Trump au sujet d’Al-Quds / Jérusalem), je souhaite énoncer certaines (actions recommandées) que je vais classer en deux parties.

La première partie concerne la protestation contre cette décision. (D’un côté), toute forme de protestation, de condamnation, de dénonciation, d’opposition, de refus, d’annonce de rejet face à cette agression américaine ouverte et à cette mesure dangereuse, et, d’un autre côté, toute annonce de solidarité, de soutien, du fait qu’on se tient aux côtés de la Palestine, du peuple de Palestine et de la cause d’Al-Quds (Jérusalem) qu’elle est importante pour nous tous, est notre responsabilité et nous concerne tous, constituent des actions indispensables, et c’est le moindre degré de foi (de lutte).

Peut-être que quelqu’un demandera à quoi servent les paroles, mais non, il est nécessaire et indispensable de s’exprimer, c’est le moindre degré de foi. Que personne ne dévalorise ou n’amenuise (l’importance) des prises de position, des déclarations, des discours et de toutes les formes de dénonciation et de protestation dont je vais parler dans un instant. Ces actions sont indispensables. Bien sûr, il faut faire davantage, mais si certains ne font pas plus, cette responsabilité qui s’impose à nous tous ne nous en est pas moins imposée.

Toutes les formes de protestation, de condamnation, de rejet, de dénonciation et d’opposition doivent être perçus par l’administration américaine et ressentis par l’entité usurpatrice (d’Israël) à travers l’ensemble du monde arabe et musulman et même dans le monde entier.

Pour donner quelques exemples, aujourd’hui, par exemple, les réseaux sociaux : une personne est posée chez elle, personne ne va lui tirer dessus comme cela se passe maintenant au coeur de la Palestine, personne ne lui créera d’ennuis ni rien du tout. La moindre des choses, l’action la plus modeste pour quiconque est concerné par cette question, pour tout homme libre et digne dans le monde, et pas seulement dans le monde arabo-musulman, et durant les jours et même les semaines à venir, si chaque jour, tous ceux qui sont sur les réseaux sociaux condamnent Trump et ce qu’il a fait, et confirment qu’Al-Quds (Jérusalem) est la capitale éternelle de l’Etat de Palestine, et refusent la judaïsation d’Al-Quds, etc., s’ils expriment cette prise de position, si par exemple des centaines de millions de Tweets sont émis, des centaines de millions de prises de position sur les réseaux sociaux, ce durant des jours et des semaines, cela se reflètera sur l’administration américaine et l’entité sioniste en transformant la joie en amertume, et ils réaliseront qu’ils font face à une opinion publique très grande et très forte. Et qu’aurons-nous fait (pour obtenir ce résultat) ? On ne sera pas descendu sous la neige, on n’aura pas offert nos poitrines aux balles. De manière très simple, en toute simplicité, (par des posts quotidiens sur les réseaux sociaux), et je le dis clairement, c’est le moindre degré de foi, c’est le moindre de nos devoirs : tout homme, toute femme, tout jeune homme et toute jeune fille, dans le monde arabo-musulman et dans le monde entier, chaque jour, doivent simplement prendre position, publier leur position sur les réseaux sociaux. C’est l’une des opportunités que nous offrent aujourd’hui les réseaux sociaux. L’administration de ces réseaux ne parviendra pas à (tous) les supprimer lorsqu’elle en trouvera des centaines de millions, des dizaines de millions pour le moins. C’est quelque chose qu’on peut faire, c’est une des possibilités qui s’offrent à nous. Cette nuit, demain, à chaque heure, c’est une possibilité qui s’offre à nous. Et tout jeune homme et jeune fille, tout homme et toute femme doivent considérer que c’est un devoir impérieux qui s’impose à eux, le moindre des devoirs ces jours-ci envers la Palestine.

Il faut donc publier des déclarations et prises de position dans tout le monde arabo-musulman (et au-delà) : simples particuliers, personnalités, organisations concernées, savants, penseurs, médias, élites, professions libérales, syndicats, écoles, universités, associations, tout ce que nous avons en fait de cadres, partis, mouvements, forces politiques, tout ce que nous avons en fait de cadres et d’organisations sociales, culturelles, médiatiques, politiques, à travers le monde entier et le monde arabo-musulman, doivent publier des déclarations et annoncer leur position. Ils n’ont pas le droit de rester silencieux.

Et personne ne doit se comporter en se disant « Si je m’exprime, ça va changer quoi ? » Si tu es le seul à m’exprimer, peut-être (que ça ne changera rien). Si je suis le seul à m’exprimer, peut-être (que ça ne changera rien). Mais si nous nous exprimons tous, si nous condamnons, dénonçons, refusons et protestons tous, et si nous confirmons tous l’identité culturelle d’Al-Quds (Jérusalem), alors cela aura un poids considérable et très important. Il faut donc publier (massivement) des déclarations et prises de positions.

(Il faut) organiser des rencontres, des réunions, des appels, des conférences, des rassemblements pour exprimer cette position. (Il faut) que des manifestations et des sit-ins soient organisés. Et aujourd’hui le peuple palestinien, depuis hier, a précédé (tout le monde dans les manifestations). Aujourd’hui (même), il y a des confrontations, des blessés. Je ne sais pas s’il y a déjà des martyrs.

Lorsque nous manifestons, que tu manifestes, qu’untel et untel manifestent, dans le monde arabe, dans le monde musulman et également dans les (autres) capitales du monde, au sein des communautés arabes et musulmanes, Trump va regarder la situation ébahi et se dire « Dans quel pétrin, dans quel guêpier, je me suis fourré ? Je vais droit dans le mur ! Ceux qui m’ont dit qu’il n’y aura aucune réaction dans le monde (m’ont trompé). » Qui a dit que ces manifestations, si elles se produisent, et elles se produiront si Dieu le veut dans bien des endroits, ne portent pas de message ? Elles transmettent un très fort message face à cette agression et comportent un message de soutien très fort pour le peuple palestinien qui se tient aujourd’hui sur la première ligne de défense d’Al-Quds (Jérusalem), des lieux saints et de la Palestine. […]

Source : http://sayed7asan.blogspot.be/2018/01/hassan-nasrallah-appelle-une-intifada.html

 

 

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 Avocats-rapaces Michael Chetkof et Allyson Burger : mon âme est témoin (Norman Finkelstein)

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Je dois d’humbles excuses à mes lecteurs.

Après une vague de soutien de la part de tant de personnes à travers le monde, j’ai donné l’impression d’avoir disparu des radars.  

J’ai reçu beaucoup de messages qui s’informaient de mon sort, mais je suis resté silencieux. 

Mais ce n’était pas de l’indifférence et encore moins de l’ingratitude. 

La machine légale s’était temporairement mise à l’arrêt. 

J’ai essayé de mettre de côté mon accablement face à la crucifixion du Dr Baldeo et à l’absurdité de ma propre situation critique, m’efforçant de me concentrer sur quelque chose de constructif. 

Mais cette semaine, l’horreur a frappé. 

Stacy D. Bennett, la juge dans l’affaire Baldeo, a rendu un verdict odieusement partial. 

Le Dr Baldeo était anéanti. J’étais déchiré.

Ensuite, le tribunal a ordonné au Dr Baldeo de livrer immédiatement l’ensemble des économies réalisées durant sa vie, faute de quoi il irait « immédiatement » en prison. 

Cependant, quand il est allé à la banque, les agents l’ont informé qu’Allyson Burger avait gelé tous ses comptes bancaires ! 

Après m’avoir emprisonné, ce chacal cinq étoiles (summa cum laude) s’efforçait maintenant de le faire emprisonner. 

Suis-je choqué ? 

Bien sûr que non. 

Nous sommes au Comté de Nassau. 

Il a une population d’à peine un peu plus d’un million d’habitants, mais tapez « Corruption  Nassau County » sur Google et vous obtiendrez 150 000 résultats. 

On ne parle du Comté de Nassau aux informations que lorsqu’un nouveau responsable est inculpé pour des accusations de corruption criminelle.

Le Comté de Nassau est dirigé comme un village perdu de l’Alabama où chaque responsable fait partie du Ku Klux Klan. 

C’est le genre d’endroit où Roy Moore [magistrat républicain d’Alabama récemment accusé d’abus sexuels, et subséquemment battu aux élections sénatoriales du 12 décembre 2017] serait élu à une écrasante majorité. 

Le 13 décembre 2017, j’ai dû comparaître devant le juge. 

Il faisait un froid glacial. 

Le Palais de justice a trois entrées. 

A 9h du matin, chacune des files d’attente s’étendait comme pour un concert de rock. 

Sauf qu’à part moi, tout le monde était afro-américain. 

Une fois que vous entrez dans le Palais de justice, tous les officiels, qu’il s’agisse des juges, des avocats ou des gardes en uniforme, sont blancs. 

Vous ne pouvez pas vous empêcher de penser : « Si les gens qui font la queue à l’extérieur du Palais de justice avaient eu la possibilité d’accéder à des emplois à l’intérieur du Tribunal, peut-être qu’ils ne frissonneraient pas aujourd’hui dans le froid en attente de leur jugement. » 

Dans ma salle d’audience, tous ceux qui attendaient leur procès étaient des personnes de couleur. Les avocats siégeaient avec le jury en attendant le juge. Les jurés étaient tous blancs. 

Je suis blanc, je suis juif, j’ai 64 ans, j’ai un doctorat de Princeton et j’habite à Coney Island, Brooklyn. 

Mais les fonctionnaires du Comté de Nassau n’ont pas hésité à franchir les frontières du Comté, surgissant dans mon appartement sans mandat en pleine nuit, me kidnappant puis me brutalisant. 

Et pas une fois seulement, mais deux fois.  

Quand je me suis présenté devant le juge la deuxième fois, il était tellement indigné par mon apparence (je ne faisais pas preuve de suffisamment de déférence envers Son Honneur) qu’il m’a ordonné de subir une évaluation psychiatrique intensive. 

Qui pourrait deviner l’objet de son indignation ? 

Je n’étais pas correctement vêtu pour ses augustes chambres. 

Ce n’est pas normal ! 

Mais le fait que tout le monde à l’intérieur de la prison soit noir, et que tout le monde à l’extérieur de la prison soit blanc... 

C’est normal ! 

Je suis représenté par un avocat très compétent. 

Le Procureur de district a abandonné certaines charges contre moi, et en a ajouté d’autres. 

L’affaire a été ajournée au 24 janvier 2018. 

La situation reste la même : 

Il est vraiment possible que je sois condamné à de la prison. 

Suis-je nerveux ? 

Un peu. 

Est-ce que la peur me fera reculer ? 

Non. 

Je ne veux qu’une chose : 

Me présenter à la barre des témoins et témoigner de ce qui a été infligé au Dr Baldeo avec tous les détails atroces.

Comment un immigrant de Guyane sans le sou a vécu le rêve américain. 

Comment il a été dévoré vif par deux avocats-vautours.  

Comment ils l’ont piégé et soumis à un odieux chantage. 

Comment ils l’ont laissé sans-abri et presque sans le sou. 

Comme ils l’ont conduit au désespoir le plus abject, à la limite du suicide. 

Mon avocat est confiant quant au fait que je pourrai témoigner devant les juges. 

Une fois que j’aurai témoigné, un poids énorme sera ôté de ma poitrine. 

Un dossier public impérissable subsistera, relatant cette farce tragique. 

Je serai alors psychologiquement prêt pour la prison, ou pour tout ce qui pourra m’arriver. 

Je remercie sincèrement tous ceux qui étaient là pour moi. 

Je viens de publier un nouveau livre : GAZA : Une enquête sur son martyre.

En voici le dernier paragraphe : 

Dans Un siècle de déshonneur, écrit à la fin du XIXe siècle, Helen Hunt Jackson rapporte la destruction de la population amérindienne par une politique gouvernementale consciente et délibérée. Le livre a été largement ignoré, puis oublié, et finalement redécouvert par des générations postérieures prêtes à entendre et à supporter la vérité. Parlant du sort de la nation Cherokee, qui a été expulsée d’une terre tribale après l’autre et finalement dépouillée de l’ensemble de ses possessions par le gouvernement américain, Jackson a écrit : « Les archives de cette nation [les Etats-Unis] ne comportent aucune page aussi noire que cette perfidie. »  

Ce livre a été modelé d’après son requiem brûlant. L’auteur [Norman Finkelstein] n’entretient qu’un mince espoir qu’il trouve une audience parmi ses contemporains. Cependant, la vérité doit être préservée ; c’est le moins que l’on doive aux victimes. Peut-être qu’un jour, dans un avenir lointain, à une époque plus réceptive, quelqu’un tombera sur ce livre accumulant la poussière sur une étagère de bibliothèque, soufflera sur les toiles d’araignée qui le recouvrent et sera outré par le sort d’un peuple, sinon abandonné par Dieu, du moins trahi par la cupidité et la corruption, le carriérisme et le cynisme, l’avidité et la lâcheté de l’homme mortel. « Viendra un jour, prédit Jackson, où, pour quiconque étudie l’histoire américaine, [ce qui a été fait aux Cherokees] semblera presque incroyable ». N’est-il pas certain qu’un jour, le dossier noir du martyre de Gaza paraitra lui aussi, rétrospectivement, presque incroyable ? 

Aussi étrange que cela puisse paraître, dans mon esprit, les destins des habitants de Gaza et du Dr Baldeo se croisent. Un peuple innocent, une personne innocente, crucifiés. Un système corrompu ivre de pouvoir qui ravage et détruit des vies en toute impunité. Tout ce qui reste, ce sont des archives, vouées à être déterrées  longtemps après que les auteurs, les victimes et les spectateurs soient morts. 

Ma vie a été une histoire de causes perdues. 

Mais je n’ai aucun regret. 

Aucun. 

« Il n’y a qu’un seul sort pire que d’être juif aujourd’hui, a déclaré le dirigeant sioniste David Ben Gourion pendant la Seconde Guerre mondiale, c’est d’être un nazi. » 

Même dans le chagrin et l’abattement de la défaite, je préfère toujours mon sort à celui de Michael Chetkof, Allyson Burger et Stacy D. Bennett.

*

Le Dr Baldeo a vidé son compte bancaire aujourd’hui. Chetkof et Burger se tenaient à ses côtés, léchant leurs côtelettes hideuses. 

Alors que le Dr Baldeo se levait pour partir, Chetkof a exigé 7 500 dollars de plus en honoraires d’avocat, en plus des 100 000 dollars qu’il avait déjà perçus. 

Que Dieu veille sur le Dr Baldeo durant cette épreuve terrible. 

Puisse-t-il trouver un réconfort dans la connaissance du fait que ses pouvoirs magiques bénissent les enfants de son service d’urgence pédiatrique chaque nuit avec la santé, l’espoir et le bonheur. 

Tout l’argent du monde ne saurait acheter ou remplacer ce don. 

Norman Finkelstein, 15 décembre 2017

N'oubliez pas de signer et de partager les pétitions !

https://www.change.org/p/janet-difiore-chief-judge-of-the-state-of-new-york-norman-g-finkelstein-must-walk-free (version française ici)

https://www.change.org/p/supreme-court-appellate-division-disbar-michael-chetkof-and-allyson-burger-for-perjury-and-blackmail-750c9ecc-9119-44c4-9bda-cdce30abd24e (version française ici)

 

Source : http://sayed7asan.blogspot.be/2017/12/avocats-rapaces-michael-chetkof-et.html

 

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Mis en ligne le 14 janvier 2018

 

 

 

 

22:17 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |