07/03/2018

QUELLE ESPÈCE D'ANIMAL SOMMES-NOUS ?

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Quelle espèce d'animal sommes-nous ?

 

L'anthropologie scientifique, donc philosophique, se trouve à une croisée crucifiante de son chemin. Le Président Vladimir Poutine en a pris date le 27 février 2018. C'est à ce titre, en réalité, qu'il s'est demandé dans quelles conditions la bombe atomique serait utilisable par la Russie. Premièrement, dit-il, dans le cas où la Russie serait la victime d'une attaque nucléaire, secondement, dans le cas où une attaque avec des armes conventionnelles mettrait son existence même en péril.

En vérité la première de ces deux menaces ne ferait qu'illustrer le schéma actuel de la dissuasion actuellement conforme à tous les schémas prévus par tous les états-majors en droit international actuel. Si la bombe avait existé en 1940, la France du six juin aurait été mise dans ce type d'inexistence juridique.

La seconde hypothèse renvoie la réflexion à un fondement beaucoup plus originel, car, dans ce cas, la question réellement posée en profondeur est de savoir si l'homme est un animal guerrier au sens où le lion a des griffes et une mâchoire, le rhinocéros une corne et l'éléphant des défenses d'ivoire. Les éléphantologues viennent de découvrir avec une intense stupéfaction, qu'il nait désormais des éléphants privés des défenses redoutables de leurs ancêtres, comme si, dans la profondeur de ses mystères, la nature et la vie avaient déjà pris leurs dispositions afin de faire face à cette situation. Pour l'instant, les faits contredisent une telle hypothèse.

L'heure a sonné pour la philosophie de se demander si l'homme appartient à une espèce guerrière à titre psychobiologique ou seulement au gré des circonstances. Car enfin, la bombe d'Hiroshima remonte à soixante-treize ans. Elle a paru seulement aux yeux de quelques esprits d'avant-garde illustrer la fin de toute guerre, du moins entre les continents et les civilisations. Puis ce verdict a semblé confirmé par l'invention de la bombe thermonucléaire que la France a mis plusieurs années à redécouvrir, parce que son déclencheur était trop simple pour les élèves de nos grandes écoles : il suffisait de lui donner une bombe d'Hiroshima miniaturisée pour déclic.

Tout le monde admet que la bombe thermonucléaire ne fait reposer la guerre que sur un seul ressort - la dissuasion - c'est-à-dire sur l'art d'éviter une catastrophe mondiale sans remède. Car enfin, l'arrière-plan mythique de l'arme thermonucléaire fait entrer la terreur militaire dans son aura le plus primitif, l'aura théologique d'une fin apocalyptique du monde.

Et pourtant, le Général de Gaulle lui-même n'a cru que fort tardivement que la guerre atomique était impossible - il croyait en l'imminence d'une guerre de ce type entre les États-Unis et l'URSS. Puis il a cru que l'arme française qualifiée de « tous azimuts » serait utilisable solitairement et serait miraculeusement immunitaire au profit de la seule France. Et que se passe-t-il sous nos yeux ? Les États-Unis mettent en scène sur tous les océans une armada impavide de douze porte-avions à propulsion nucléaire dont la plupart à rayon d'action illimité et ils viennent d'inscrire dans leur programmation la possibilité, qu'ils revendiquent désormais, d'utiliser l'arme atomique les premiers, donc en solitaires.

Or, tous les stratèges de grande envergure d'aujourd'hui savent que porte-avions sont des iles flottantes vulnérables à souhait, tous les vrais connaisseurs de la guerre navale moderne savent que quelques centaines de missiles lancés à partir des rivages et enfouis à des dizaines de mètres sous terre, en auraient raison en quelques secondes. C'est à cette réalité nouvelle que Vladimir Poutine a clairement fait allusion le 27 février.

Or le monde entier fait semblant d'ignorer ce qui se trouve actuellement théorisé, donc actualisé dans quelques cerveaux d'avant-garde. C'est donc bel et bien que le besoin de croire en une volonté guerrière immanente à la psychophysiologue du simianthrope est intouchable et d'origine quasiment sacrée. C'est donc bel et bien que cette bête est née et mourra belliqueuse, c'est donc bel et bien que ce bipède se croirait hors jeu et définitivement émasculé s'il perdait sa passion d'anéantir son voisin et lui-même en retour.

De même des milliers de bombardiers lourds se font de leur cargaison de terreur un glorieux holocauste potentiel, de même, sans encore oser l'avouer, toutes les nations dites civilisées ont amplifié et perfectionné leurs armes chimiques et biologiques. Mais elles se révèlent inégales dans l'art d'affiner leur stockage et leur protocole d'utilisation; et tous les océans du monde emplissent leurs vastes flancs de sous-marins branchés à leur tour sur l'apocalypse atomique.

Que va-t-il donc immanquablement arriver sur la planète des guerriers aveugles ? J'ai déjà raconté sur ce site comment en 1962, Raymond Aron, l'illustre auteur de l'Introduction à la philosophie de l'histoire et éditorialiste au Figaro, avait tenu à me rencontrer à la suite d'un article sur la dissuasion nucléaire que j'avais publié dans la revue Esprit, à une époque où le premier ministre du Général de Gaulle, M. Michel Debré, s'ingéniait à inspirer des pseudo-stratèges de la guerre nucléaire française dans les colonnes de la Revue de défense nationale: « Naturellement, me dit l'illustre Pic de la Mirandole de la géopolitique de l'époque, à la première attaque nucléaire russe, on capitule. » Et, comme je lui demandais pourquoi il n'osait pas l'écrire noir sur blanc dans un éditorial du Figaro, sa seule réponse confirma ses vues : « Cela ne servirait à rien ».

Mais aujourd'hui, il est clair que la seule connaissance humaine qui puisse se qualifier de scientifique est philosophique, parce qu'elle se révèle une anthropologie abyssale depuis Socrate et Platon. C'est elle qui, seule dans le parc d'attraction du monde moderne qu'on appelle les sciences humaines, aille plus loin dans le défrichage de l'inconscient de la bête onirique que nos psychanalystes qui se révèlent bien incapables d'entrer dans le gouffre de l'avenir riche en vertiges de Socrate.

Or, une paralysie nouvelle du cerveau simiohumain se profile à l'horizon: nous commençons de savoir qu'une guerre thermonucléaire n'est pas menable sur un champ de bataille réel. Nous commençons également de savoir qu'il sera impossible de feindre longtemps de nous menacer de l'apocalypse les uns les autres sur un astéroïde minuscule. Nous commençons de savoir que l'ère des rodomontades est nécessairement d'une durée limitée et que nos croiseurs nucléaires voient l'opulence de leurs pavanes sur les ondes menacée d'un prompt engloutissement ; car si le ridicule dure dans la minusculité qui le cache à tous les regards, le ridicule porté au titanesque tombe dans le grotesque et fait appel au grand rire des Rabelais et des Aristophane, des Cervantès et des Shakespeare , des Swift et des Voltaire.

8 mars 2018

Source : http://aline.dedieguez.pagesperso-orange.fr/tstmagic/1024...

 

 

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AFRIQUE

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AU FIL DES JOURS ET DES LECTURES N° 213

4 mars 2018

 

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L’arrivée à la présidence de l’Afrique du Sud du milliardaire et ancien syndicaliste Cyril Raphamosa vient de rappeler assez cruellement que la direction politique du pays par l’ANC depuis 1994 n’a pas modifié profondément les rapports de classe dans ce pays et que les revendications de transformation sociale portées par les combattants de la lutte anti-apartheid sont restées lettre morte .

Il nous a paru, à cette occasion, intéressant de traduire le texte d’un discours du  grand journaliste australien JOHN PILGER prononcé en 2014 en Afrique du Sud. Il a prononcé en Novembre 2017 un discours très semblable avec les mêmes précisions sur l’histoire interne de l’ANC mais dont le texte n’a pas été transcrit (pour les anglophones la vidéo de la conférence de 2017  est disponible sur :

https://cdnapisec.kaltura.com/index.php/extwidget/preview...

 

JOHN PILGER s’y exprime très clairement et très posément).

PILGER décrit bien le moment historique précis – les années 85 – où l’apartheid devient un obstacle au développement du capitalisme sud-africain, qui a été protégé sans relâche par le grand capital étasunien, et à son insertion dans le mouvement général de néo-libéralisation de l’économie mondiale (années REAGAN THATCHER) qui sera matérialisé par la chute de l’URSS.

Le Parti communiste sud-africain, allié historique de l’ANC, ne s’opposera pas à l’évolution de l’ANC. Il est vrai qu’à l’époque le mouvement communiste international est dans un très grand état de faiblesse. Malgré ce, à l’inverse de Mandela et de Ramaphosa, Chris Hani le dirigeant du PC sud-africain sera assassiné dès sa sortie de prison.

George Soros, plus tard, affirmera que l’ANC au pouvoir a fait rentrer l’Afrique du Sud dans l’économie de marché, « elle est maintenant entre les mains du capital international ».

 

 

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Afrique du Sud : 20 ans d'apartheid sous un autre nom

John PILGER – 13 avril 2014

 

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Sur mon mur à Londres est ma photo préférée de l'Afrique du Sud. Toujours fascinante à voir, cette image de Paul Weinberg où une femme seule debout entre deux véhicules blindés, les infâmes « hippos », qui roulaient dans Soweto. Ses bras sont levés, poings serrés, son corps mince attirant à la fois l’attention et défiant l'ennemi.

C'était le premier mai 1985, le dernier grand soulèvement contre l'apartheid avait  commencé. Douze ans plus tard, mes trente ans d'interdiction d’Afrique du Sud enfin levés, j’eus un pincement de cœur au moment de débarquer à l’aéroport Jan Smuts quand je tendis mon passeport à l'agent de l'immigration noire. « Bienvenue dans notre pays », dit-elle.

J'ai rapidement découvert qu'une grande partie de l'esprit de la résistance incarné  dans cette femme courageuse de Soweto avait survécu, avec un ubuntu* qui a appelé l'ensemble de l'humanité africaine, la générosité et l'ingéniosité politique - par exemple, dans la résolution digne de ceux que je regardais former un mur humain autour de la maison d'une veuve menacée d’être privée d’électricité, et leur refus des « maisons RDP » qu'ils ont appelées « cages » ; et dans les manifestations de masse palpitantes des mouvements sociaux qui sont parmi les plus sophistiqués et dynamiques dans le monde.

Au vingtième anniversaire du premier vote démocratique le 27 avril 1994, c'est cette résistance, cette force de la justice et du vrai progrès démocratique, qui devrait être célébrée, alors que sa trahison et son gaspillage devraient être compris et susciter une réaction.

Le 11 février 1990, Nelson Mandela est sorti sur le balcon de l'Hôtel de Ville du Cap avec le leader des mineurs Cyril Ramaphosa qui le soutenait. Enfin libre, il a parlé à des millions de personnes en Afrique du Sud et dans le monde. C'était le moment, une fraction de seconde aussi rare et puissante que n'importe quelle autre dans le combat universel pour la liberté. Il semblait que la Puissance morale et la puissance de la justice pouvaient triompher de tout, de toute orthodoxie. « C'est le moment d'intensifier la lutte », a déclaré Mandela dans un discours fier et mordant, peut-être son meilleur, ou le dernier de ses meilleurs discours.

Le jour suivant, il apparut comme se corrigeant lui-même. La règle de la majorité ne ferait pas des noirs des « dominants ». Le recul s'est accéléré. Il n'y aurait pas de propriété publique ni des mines ni des banques ni des monopoles industriels rapaces, pas de démocratie économique, comme il l'avait promis avec les mots : « un changement ou modification de notre point de vue à cet égard est inconcevable ».

Rassurant l'establishment blanc et ses alliés étrangers dans les affaires, la véritable orthodoxie et le copinage qui avaient construit, entretenu et renforcé l'apartheid fasciste, sont devenus le programme  politique de la « nouvelle » Afrique du Sud.

Des accords secrets ont facilité cette évolution. En 1985, l'apartheid avait subi deux catastrophes : la bourse de Johannesburg s'était effondrée et le régime ne pouvait plus rembourser  sa  dette étrangère. En septembre de la même année, un groupe dirigé par Gavin Relly, président de l'Anglo-American Corporation, a rencontré Oliver Tambo, président de l'ANC, et d'autres agents de la guerre de  libération dans la région de Mfuwe en  Zambie.

Le message de Relly était qu'une « transition » de l'apartheid à une démocratie électorale noire n'était possible que si « l’ordre » et « la stabilité » étaient garantis. C'était le code libéral pour un État capitaliste dans lequel la démocratie sociale et économique ne serait jamais une priorité. L'objectif était de diviser l'ANC entre les « modérés » avec qui ils pouvaient « faire affaire » (Tambo, Mandela et Thabo Mbeki) et la majorité qui composait l'United Democratic Front (Front Uni Démocratique-FUD) et se battait dans les rues.

La trahison du FUD et de ses composantes les plus efficaces, telles que l'Organisation Civique Nationale, est aujourd'hui une histoire secrète poignante.

Entre 1987 et 1990, l'ANC dirigé par Mbeki a rencontré une vingtaine de membres éminents de l'élite afrikaner à un château près de Bath, en Angleterre. Autour de la cheminée à Mells Park House, ils buvaient du vin millésimé et du whisky de malt. Ils blaguaient en mangeant du raisin « illégal », d'Afrique du Sud, alors soumis à un boycott mondial, « c'est un monde civilisé », se rappelle Terreblanche Mof agent de change, et ami de F.W. De Klerk. « Si vous prenez un verre avec quelqu'un... et encore un autre… cela apporte de la compréhension. Vraiment, nous sommes devenus amis. »

Ces réunions conviviales ont été si secrètes que personne à l’exception d’un petit nombre de dirigeants de l'ANC n’en connaissait l'existence. Les premiers à évoluer furent ceux qui ont profité de l’apartheid, comme le géant minier britannique Consolidated Goldfields, qui régla l’addition à Mells Park House. Le point le plus important discuté autour de la cheminée était de savoir qui contrôlerait le système économique derrière la façade de la « démocratie ».

Dans le même temps, Mandela menait ses propres négociations secrètes dans la prison de Pollsmoor. Son principal contact était Neil Barnard, un vrai apôtre de  l'apartheid qui a dirigé le Service national de renseignement. Des confidences furent échangées, des garanties recherchées. Mandela a téléphoné à P.W. Botha pour son anniversaire ; le Groot Krokodil l’a invité à prendre le thé et, comme Mandela l’a noté, il a lui-même servi le thé à son prisonnier. « Je suis sorti » a déclaré Mandela, « avec le sentiment que j'avais rencontré un créatif, un chef d’état chaleureux qui m'a traité avec tout le respect et la dignité que je pouvais attendre. »

C'était cet homme qui, comme Verwoerd et Vorster avant lui, avait envoyé toute une nation africaine dans un goulag vicieux qui était caché du reste du monde. La plupart des victimes ont été privées de justice et de reconnaissance pour cet énorme crime d'apartheid. Presque tous les verkramptes - comme les extrémistes, « créatifs et chaleureux » comme Botha – ont échappé à la justice.

Quelle ironie que ce soit Botha dans les années 80 – bien avant l'ANC une décennie plus tard – qui ait démantelé l'échafaudage de l’apartheid racial et, surtout, ait organisé la promotion d'un classe de noirs riches qui jouent le rôle sur lequel  Frantz Fanon avait mis en garde comme une « ligne de transmission entre la nation et un capitalisme rampant bien camouflé ».

Dans les années 1980, des magazines comme EBONY, TRIBUTE et ENTERPRISE ont célébré les « aspirations » d'une bourgeoisie noire dont les deux maisons de Soweto ont été incluses dans les visites pour les étrangers que le régime visait à impressionner. « C'est notre classe moyenne noire, » disaient les guides ; mais il n'y a pas de classe moyenne : simplement une classe tampon en cours de préparation, comme Fanon a écrit, pour « sa mission historique ». C'est la même aujourd'hui.

Le régime Botha a même offert aux hommes d'affaires noirs de généreux prêts de la Société de développement industriel. Ceci leur a permis de créer des sociétés en dehors des « bantoustans ». De cette façon, une société noire, tels que NEW AFRICA INVESTMENTS a pu acheter une partie de METROPOLITAN LIFE. En une décennie, Cyril Ramaphosa a été vice-président de ce qui était en fait une création de l'apartheid. Il est aujourd'hui un des hommes les plus riches du monde.

La transition a été, en un sens, sans couture. « Vous pouvez mettre là-dessus l’étiquette qui vous plait, » m’a dit le président Mandela à Groote Schur. « Vous pouvez appeler ça thatchérisme, mais pour ce pays, la privatisation est la politique fondamentale. »

« C'est le contraire de ce que vous avez dit avant les premières élections, en 1994, » dis-je.

« Il y a un processus, » fut sa réponse incertaine « et chaque processus intègre du changement. »

Mandela reflétait simplement l’opinion de l'ANC – qui ressemblait à un culte obsessionnel. Il y avait tous ces pèlerinages de l'ANC à la Banque mondiale et au FMI à Washington, toutes les « présentations » à Davos, toutes ces invitations au G-8, tous les conseillers et consultants étrangers qui vont et viennent, tous ces pseudo-rapports universitaires avec leur jargon « néolibéral » et leurs acronymes. Pour reprendre l’expression de l'écrivain comique Larry David, « un flot de babillage trompeur » a englouti les premiers gouvernements de l'ANC, et en particulier ses ministères des finances.

En mettant de côté pour un moment l'enrichissement bien connu des notables de l'ANC et les profits des trafics d'armes, l'analyste de l'Afrique Peter Robbins avait un point de vue intéressant sur ce sujet. « Je pense que la direction de l'ANC avait honte que la plupart des membres de leur peuple vivent dans le tiers-monde, » écrit-il. « Ils n'aiment pas se penser eux-mêmes comme étant essentiellement une économie de style africain. Ainsi l'apartheid économique a remplacé l'apartheid juridique avec les mêmes conséquences pour les mêmes personnes, mais il est accueilli comme l'une des plus grandes réussites de l'histoire du monde. »

La Commission Vérité et Réconciliation de Desmond Tutu a masqué cette réalité, en un temps très court lorsque les sociétés par actions ont été appelées au confessionnal. Ces audiences des « institutions » ont été parmi les plus importantes, mais aucune ne fut condamnée. Représentant les membres les plus voraces, les plus impitoyables, les plus rentables et les plus meurtriers de l'industrie mondiale, la Chambre de commerce des mines sud-africaines (South African Chamber of Mines) a résumé un siècle d'exploitation en six pages et demi dérisoires. Il n'y eut  pas d'excuses pour les territoires de l'Afrique du Sud transformés en l'équivalent de Tchernobyl. Il n'y eut aucune promesse de compensation pour les innombrables hommes et leurs familles touchés par les maladies professionnelles comme la silicose et le mésothéliome. Beaucoup ne pouvaient pas se payer une bouteille d'oxygène ; beaucoup de familles ne pouvaient pas payer un enterrement.

Dans un accent digne de l'époque du casque à pointe, Julien Ogilvie-Thompson, l'ancien président de l’ANGLO AMERICAN a déclaré : « Bien sûr, personne ne veut pénaliser le succès. » Ceux qui l'écoutaient étaient d'anciens mineurs qui pouvaient à peine respirer.

Les gouvernements de la libération peuvent montrer des réalisations vraies et durables depuis 1994. Mais la plus élémentaire liberté, celle de survivre et de survivre décemment, n’a pas été accordée à la majorité des Sud-Africains, qui sont conscients que si l'ANC avait investi en eux et dans leur « économie informelle », ils auraient pu effectivement transformer la vie de millions d’entre eux. La terre pourrait avoir été achetée et remise en état par des dépossédés pour une agriculture à petite échelle, exécutée dans l'esprit de collaboration de l'agriculture africaine. Des millions de logements auraient pu être construits, un meilleur système de santé et une meilleure éducation auraient été possibles. Un système de crédit à petite échelle aurait pu ouvrir la voie à des biens et services abordables pour la majorité. Rien de cela n'aurait nécessité l'importation d'équipements ou de matières premières, et l'investissement aurait créé des millions d'emplois. En devenant plus prospères, les collectivités auraient développé leurs propres industries et une économie nationale indépendante.

Un rêve ? L'inégalité brutale qui aujourd’hui caractérise l'Afrique du Sud n'est pas un rêve. C'est Mandela, après tout, qui a dit, « si l’ANC ne fournit pas les biens, le peuple doit faire ce qu'il a fait au régime de l'apartheid. »

* Le mot ubuntu, issu de langues bantoues du sud de l’Afrique, désigne une notion proche des concepts d’humanité et de fraternité. En Afrique du Sud, ce terme a été employé, notamment par les prix Nobel de la paix Nelson Mandela et Desmond Tutu, pour dépeindre un idéal de société opposé à la ségrégation durant l’Apartheid, puis pour promouvoir la réconciliation nationale. Source wikipedia.

Pour mémoire :

7.  PILGER_HUGO.jpgJohn Pilger, né le 9 octobre 1939 à Sydney, en Australie, est un journaliste, scénariste et réalisateur australien.

Pilger a été correspondant de guerre au Viêt-nam, au Cambodge, en Égypte, en Inde, au Bangladesh et au Biafra. L'un de ses premiers films, Year Zero (Année Zéro) a attiré l'attention de la communauté internationale sur les violations des droits de l'Homme commises par les Khmers rouges au Cambodge.

Pilger a obtenu de nombreux prix de journalisme et d'associations des droits de l'Homme (le Prix Sophie en 2003), dont, deux fois, le prix britannique du Journalist of the Year.

Cet activiste anti-guerre n'a de cesse de rappeler la responsabilité de ceux qui savent, des « intellectuels », aux misères et aux violences du monde :

« Briser le mensonge du silence n’est pas une abstraction ésotérique mais une responsabilité urgente qui incombe à ceux qui ont le privilège d’avoir une tribune. »

En outre, John Pilger possède son propre site web, où il communique ses idées et ses craintes. Conspiracywatch, le dit « controversé » parce qu’il n’a pas hésité à accuser l'administration américaine de financer un coup d'état en Ukraine lors de la crise ukrainienne débutée en 2013 : « the Obama administration splashed out $5 billion on a coup against the elected government » .

 

 

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MÉDITERRANÉE

 

Puisqu’on est chez Comaguer, autant y rester :

 

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 Bulletin n° 368 semaine 9 – 2018

 

SUN TZU

Gaz naturel en Méditerranée Orientale

L’Égypte maître du jeu

 

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Une intense campagne de presse vient d’être lancée pour faire accroire qu’Israël, producteur de gaz naturel (champs TAMAR et LEVIATHAN), s’installait comme le grand collecteur du gaz sous-marin régional et comme futur fournisseur privilégié de l’Union  Européenne grande assoiffée de gaz. Cette politique fortement appuyée par un certain Emmanuel Macron du temps où la Banque Rothschild l’avait détaché au Ministère des Finances à Paris s’est concrétisée par des déclarations tapageuses déclarant que le projet israélien avait reçu l’appui des gouvernements chypriote, grec et italien pour construire un gazoduc sous-marin reliant les eaux israéliennes à la péninsule italienne.

Le gouvernement chypriote, en l’attente d’élections présidentielles qui l’incitaient à la prudence, s’est prêté au jeu espérant ainsi trouver un débouché pour sa future production gazière confirmée par les résultats positifs des derniers forages, et le gouvernement grec, bien qu’il ne puisse pour l’instant que nourrir des espoirs de forages positifs, s’est laissé comme à son habitude convaincre et par Bruxelles et par Tel Aviv – avec qui il entretient d’étroites et confiantes relations – de laisser passer, moyennant redevances,  le futur gazoduc dans les eaux grecques.

Ah, le beau projet ! Ne manquent plus à sa concrétisation que quelques dizaines de milliards d’Euros et quelques années.  Notons au passage que les techniques de pose de gazoducs sous-marins ont beaucoup progressé ces dernières années, mais que la traversée d’Est en Ouest de la moitié de la Méditerranée pourrait se révéler un peu plus complexe et onéreuse que la traversée de la Mer Baltique mer peu profonde (gazoduc Nord Stream) ou de la mer Noire (gazoduc Blue Stream).

C’est alors que ZOHR est arrivé (voir notre bulletin n° 346 sur le blog de COMAGUER). Ce gisement de très grande capacité a été découvert dans les eaux égyptiennes et mis en exploitation avec une rapidité exceptionnelle. L’industrie du gaz naturel est une activité dans laquelle l’Égypte a des acquis technologiques et industriels d’importance. En effet à la fin des années 1990 l’Égypte a mis en exploitation de petits gisements dans la zone du delta du Nil, s’est dotée d’installations de liquéfaction de gaz naturel et a été pendant quelques temps un petit exportateur de GNL y compris vers la France. .Elle n’a donc pas à attendre la réalisation de nouveaux gazoducs sous-marins pour reprendre sa place de grand exportateur. 

Restait la question de la part du gaz de Zohr à réserver à l’exportation sachant que l’Égypte doit fournir un très important marché intérieur. La réponse vient d’être fournie et constitue un véritable coup de maître du gouvernement égyptien. Le nouveau ministre égyptien du pétrole,  TAREK EL MOLLA, cadre de très haut niveau de l’industrie pétrolière internationale – il a été Directeur Afrique de CHEVRON – a mené deux négociations.

La première avec le gouvernement chypriote, une fois réélu le Président Anastasiades, pour garantir à ce dernier l’évacuation vers l’étranger du gaz du nouveau gisement Aphrodite voisin de celui de Zohr. Chypre n’a donc plus  à attendre la construction du  grand gazoduc sous-marin israélo-européen. La seconde, avec le gouvernement israélien, auquel l’Egypte va acheter sans tarder une partie de la production  de TAMAR et LEVIATHAN  qui sera acheminée vers l’Égypte par un gazoduc terrestre existant et, de là, pourra atteindre soit l’énorme marché intérieur égyptien soit les marchés internationaux via les installations de liquéfaction égyptiennes existantes.

Double coup de maître. Israël a beau, à travers une « com » triomphante, clamer qu’il s’apprête à vendre du gaz à l’Égypte, en réalité il passe un accord avec la nouvelle puissance gazière régionale. Ce coup pourrait en annoncer un autre, car l’Égypte pourrait également prêter la main au gouvernement libanais dans l’exploitation et la commercialisation des probables futurs gisements sous- marins du pays du Cèdre.

Un seul acteur régional prend ombrage de cette nouvelle donne : la Turquie, qui voit Chypre pendre place sur le marché international du gaz et prétend toujours au mépris du droit,  c’est-à-dire au nom de l’occupation illégale depuis 1974 de Chypre Nord, prendre sa part dans la future production sous-marine chypriote,  et qui manifeste par des actes militaires belliqueux son opposition aux projets de  collaboration de Chypre et de l’Égypte. L’UE va-t-elle une nouvelle fois laisser Chypre, état membre, être maltraitée par la Turquie dominatrice ?

De son côté, l’Égypte – qui ne se laisse pas impressionner par les rodomontades d’Erdogan – et sa marine, avec à sa tête son navire amiral le fameux BPC MISTRAL construit à Saint-Nazaire pour la Russie, qu’elle a racheté dans d’excellentes conditions, a pris position autour des installations de surface de Zohr.

Dernier changement sur la scène énergétique régionale : l’Irak et l’Égypte viennent de signer un accord qui prévoit la construction d’un oléoduc permettant,  via la Jordanie, la fourniture régulière de pétrole irakien à l’Égypte, avec, là encore, la possibilité pour ce pétrole d’accéder également au marché international, directement par un port égyptien sur la Méditerranée. Il s’agit donc d’un véritable désenclavement de l’Irak et d’un basculement de la géopolitique énergétique régionale au profit des pays arabes riverains de la Méditerranée, au détriment des monarchies réactionnaires du Golfe.

 

9. SUN TZU - Copie JPG.jpg

Ce document  montre l’emplacement des différents gisements et des deux stations de liquéfaction de gaz existantes en Égypte  (carte à gauche) et le passage (graphique de droite) de l’Égypte de la position d’exportateur de GNL en 2014 à la position d’importateur dont elle va à nouveau sortir en 2018.

 

Voir aussi (en anglais) :  http://tekmormonitor.blogspot.be/

Oil and Gas Developments in the Eastern Mediterranean

 

 

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Par ailleurs :

Montée des tensions autour du gaz en Méditerranée

Joe Macaron – Réseau International5 mars 2018

 

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Israël face au Liban, la Turquie face à Chypre

La découverte d’importants gisements de gaz en Méditerranée orientale aurait pu être une chance pour le développement de la région. Au contraire, elle se transforme en nouveau sujet de conflits, entre Israël et le Liban, entre la Turquie et Chypre.

Depuis quelques semaines, le gaz naturel est source de nombreuses tensions en Méditerranée orientale : le bloc 9 de gaz naturel disputé entre Israël et le Liban est devenu l’objet de menaces entre les deux pays. Et la Turquie a bloqué un navire italien lançant des opérations de forage dans le bloc 3 disputé entre les Grecs et les Turcs chypriotes. Ces tensions illustrent l’évolution du paysage stratégique de la Méditerranée orientale depuis 2009. Les calculs géopolitiques et économiques causés par la découverte du gaz façonnent de nouvelles alliances et raniment les vieilles inimitiés. Les acteurs impliqués dans ces calculs rivalisent pour régler leurs différends maritimes et identifier la meilleure route pour exporter leur gaz vers l’Europe. Avec moins de 2 % des réserves mondiales, le bassin du Levant ne figure pas parmi les grands groupes d’exportateurs de gaz naturel. Cependant, la découverte de gaz en Méditerranée constitue un facteur de changement dans la géopolitique mondiale en raison de son emplacement stratégique. Les compagnies gazières françaises, italiennes, américaines et russes figurent parmi les principaux investisseurs dans les trois principales étapes de l’exploration, de la production et de l’exportation du gaz méditerranéen. Ce parapluie international permet d’assurer une certaine stabilité en Méditerranée, mais il est loin de garantir une exploration pacifique et ordonnée.

L’Autorité palestinienne privée de ses ressources offshore

 

Lire la suite…

Source : https://reseauinternational.net/montee-des-tensions-autou...

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LIBAN

 

Hassan Nasrallah sur la guerre du pétrole et du gaz qui fait rage

 

Hassan Nasrallah : comme la Syrie, le Liban doit riposter aux violations israéliennes

 

Discours du Secrétaire Général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, le 16 février 2018, à l'occasion de la commémoration des dirigeants martyrs du Hezbollah (Cheikh Ragheb Harb, Sayed Abbas Mousawi, Hajj Imad Moghniyeh)

 

Traduction : http://sayed7asan.blogspot.fr/

 

 

Transcription :

[..] En ce qui concerne les violations quotidiennes de l'espace aérien libanais (par Israël), n'est-ce pas à l'État libanais (d'y faire face) ? Il n'est pas convenable, comme je l'ai remarqué durant les 2 ou 3 dernières semaines, que les déclarations libanaises officielles ne parlent que (des violations israéliennes) sur le territoire et la mer. En tant qu'État libanais, n'avons-nous pas un espace aérien ? Nous n'avons pas d'espace aérien ? Avons-nous renoncé à notre espace aérien et signé une reddition complète sur notre souveraineté là-haut, notre souveraineté aérienne, pour ne pas dire notre souveraineté céleste ? Eh bien, qu'en est-il de cette question ?

Notre espace aérien est continuellement violé, sans aucune gêne, chaque jour, chaque heure, et des attaques sont menées contre la Syrie et d'autres pays voisins depuis notre espace aérien. Que doit-on faire face à cela ? Nous ne disons pas là qu'il faut... Pour que personne ne dise que le Sayed [Nasrallah] veut nous embourber dans la guerre en Syrie. Vous voyez bien que la Syrie se défend, elle. 

Je vais dire deux mots sur ce qui s'est passé la semaine dernière. La Syrie est capable de se défendre (toute seule). Ce qui s'est passé la semaine dernière est bien sûr un très grand exploit militaire (presque) inédit. Et en toute certitude, l'après ne sera pas comme l'avant (l'équation a changé radicalement). Et en toute certitude, à tout le moins, si on considère l'importance de cet événement de la manière la plus modeste, en ce qui concerne Israël, il ne peut plus tout se permettre sans inquiétude, exactement comme pour ce qui s'est passé (pour sa flotte) le jour où nous avons frappé (la corvette israélienne) durant la (guerre de) juillet (2006). Depuis ce jour, Israël fait très attention, et calcule au mètre près où ses navires peuvent s'approcher, où ils doivent s'éloigner, par où ils doivent passer dans leurs allées et venues, etc.

En ce qui concerne les mouvements aériens, en toute certitude, cela aura une influence très importante sur les déplacements de la force aérienne israélienne. Les Israéliens eux-mêmes le reconnaissent. Ce n'est pas là mon propos. Je ne vais pas m'étendre sur les causes de cet événement, ses conséquences pour la Résistance et l'Axe de la Résistance, pour les luttes dans la région, etc. Non. Dans le sillage de mon propos initial, je veux dire que les dirigeants syriens, et ce depuis longtemps, depuis qu'ils sont largement rassurés quant à la situation interne, ils ont pris une décision : tout avion de guerre israélien qui pénètre dans l'espace aérien syrien doit être (systématiquement) pris pour cible par les défenses anti-aériennes. Il n'y a (lieu à) aucune discussion. Et même si des missiles sont lancés sur le territoire syrien (depuis Israël ou le Liban), les défenses anti-aériennes doivent riposter. Et cette décision est appliquée depuis plusieurs mois, mais ce qui s'est passé la semaine dernière, c'est que la confrontation était (particulièrement) âpre, et que Dieu le Très-Haut et l'Exalté a affermi et accordé le succès aux tirs (anti-aériens). « Lorsque tu as lancé [une poignée de sable en direction de tes ennemis, ô Prophète], ce n'était pas toi mais Dieu qui lançait. » [Coran, 8, 17]

Eh bien, ce que je veux dire ici, après les falsifications qu'on a pu entendre depuis une semaine,– car vous savez que depuis des années, il y a un processus de dénigrement visant à rabaisser tout ce qui est syrien –, (falsifications selon lesquelles) la cause de cet affrontement et de cette escalade ayant mené à abattre l'avion israélien serait une décision iranienne, (ou) une décision russe : mais ce sont des propos vides de sens. La décision de riposter aux avions et aux missiles israéliens dans le ciel syrien est une décision syrienne, une décision des dirigeants syriens, une décision de Son Eminence le Président Bachar al-Assad, et personne d'autre. Les alliés de la Syrie (Iran, Russie, Hezbollah) ont seulement été informés de cette décision générale (sur tout le territoire syrien). Eh bien, (voilà pour) cette décision.

Quant à sa mise en œuvre, du fait de la campagne de discrédit lancée contre l'armée syrienne, les armées arabes, les Arabes eux-mêmes, et que sais-je encore, qui aurait abattu l'avion (à en croire ces propagandistes) ? Qui se serait tenu aux commandes des défenses anti-aériennes et aurait abattu l'avion ? Les Iraniens ! Non, les Russes ! Puis (ces falsifications) se sont amoindries, et (on a prétendu que) c'est le Hezbollah. Non, mes chers. Ceux qui ont abattu l'avion et qui se tenaient aux commandes des défenses anti-aériennes en Syrie sont des officiers et des soldats de l'Armée Arabe Syrienne héroïque. 

Et durant ces 7 dernières années, nous nous sommes mêlés à eux bien plus que lorsqu'ils étaient au Liban (1976-2005). Lorsqu'ils étaient au Liban, nous n'étions pas très amis... Nous nous sommes mêlés davantage à eux, et nous avons trouvé chez les officiers et les soldats de l'Armée Arabe Syrienne un niveau de connaissance, de savoir-faire, d'expertise, d'intelligence, de courage et de précision qui les place à un très haut niveau. Pourquoi ce dénigrement, pourquoi ces calomnies dans la description d'une vérité dont nous devons tous être fiers, qu'on soit en accord ou en désaccord avec le régime syrien ? Partout dans le monde arabe et musulman, tous doivent être fiers de cet acte héroïque accompli par l'Armée Arabe Syrienne et ses défenses anti-aériennes après une décision de ses (propres) dirigeants. Cela doit être un objet de fierté. Bien sûr, nous adressons nos félicitations (à la Syrie) et nous exprimons notre fierté et notre joie face à cette intelligence, cet exploit et cet acte héroïque.

Revenons à nous (le Liban) : ces violations (israéliennes) permanentes, jusqu'à quand vont-elles durer ? Lorsque (le Secrétaire d'État américain Rex) Tillerson est venu il y a quelques jours, ou plutôt hier, et avant lui (son adjoint David) Satterfield, peut-être que certains – pas nous, évidemment, jamais de la vie – s'attendaient ou supposaient que les Américains venaient dire aux responsables libanais qu'ils étaient avec eux et à leurs côtés, qu'ils empêcheraient Israël de mettre à feu et à sang la situation sécuritaire au Liban, et ne permettraient pas à Israël de violer notre souveraineté, qu'ils accorderaient au Liban ses droits sur les eaux (territoriales libanaises), etc. Mais voyez donc ce que fait réellement le Pentagone. Combien a-t-il (récemment) demandé pour Israël ? Je ne sais pas si cela a été octroyé ou pas encore. Ils ont demandé une aide – militaire, car il s'agit du Pentagone – de 3,3 milliards de dollars pour Israël. Je peux me tromper sur les 300 millions de dollars (3 milliards 300 millions), disons donc seulement 3 milliards de dollars, sans les 300 millions, en aide militaire pour Israël.

Quant à l'armée libanaise, les États-Unis l'aident, la soutiennent et la soutiendront (censément) à hauteur de combien ? 40 millions de dollars. 50 millions de dollars. O mon frère, disons même 100 millions de dollars. 150 millions de dollars. De qui se moque-ton ? Les États-Unis donnent à Israël leur plus important avion militaire stratégique (le F-35), et quant au Liban, ce n'est pas qu'on ne lui donne pas d'avions, on ne lui donne même pas de défense anti-aérienne pour se défendre et protéger sa souveraineté.

Quoi qu'il en soit, ce que je dis ici est qu'à ce stade, en ce qui concerne Israël, je ne pense pas que quiconque au Liban se dispute (encore). En 1982, entre le Hezbollah, le mouvement Amal, les mouvements politiques, les partis nationalistes et islamistes, beaucoup de voix s'élevaient et se disputaient sur la question de savoir si Israël était un ennemi ou non, avait des ambitions (territoriales) au Liban ou non. Mais aujourd'hui, c'est terminé. Aujourd'hui, après ce qui s'est passé et se passe encore (Israël prétend s'accaparer des gisements de pétrole et de gaz dans les eaux territoriales libanaises), y a-t-il un Libanais qui dispute les ambitions israéliennes au Liban ? Non. Je ne pense pas que quiconque remette cela en cause. Y a-t-il quelqu'un qui dispute le fait que sur la base de ces ambitions, il y a des menaces israéliennes contre le Liban ? Je considère que personne ne le remet en cause. Par Dieu, cela n'a rien à voir avec les armes du Hezbollah (dénoncées par l'alliance libanaise du 14 mars, opposée à l'alliance du 8 mars dont fait partie le Hezbollah). Au lieu de remédier aux causes, les États-Unis prétendent remédier aux conséquences. Eh bien, pour faire face à ces ambitions et à ces menaces, nous avons un point de force (le Hezbollah), et ils s'efforcent d'en priver le Liban.

Quoi qu'il en soit, sur cette question, de manière générale, nous devons rester vigilants et attentifs. Je ne dis pas que nous nous dirigeons vers une guerre comme le prétendent certains médias, analystes et déclarations. Pour ce qui est de (la possibilité d'une) guerre, je répète ce que j'ai toujours dit dans mes précédents discours : elle dépend de facteurs multiples. Bien sûr, cela ne veut pas dire que si Israël affirme ne pas vouloir la guerre, il faille nécessairement le croire sur parole. Peut-être qu'il veut la guerre, peut-être qu'il ne la veut pas. La seule chose qui empêche Israël d'entrer en guerre est son absence de certitude de la gagner. Et c'est là l'équation que nous ont léguée nos dirigeants martyrs (commémorés aujourd'hui). [...]

 

Intégralité du discours en anglais :

1re Partie : http://sayed7asan.blogspot.be/2018/03/hassan-nasrallah-ab...

2e Partie : http://sayed7asan.blogspot.fr/2018/03/hassan-nasrallah-ab...

 

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Cela allait sans dire, mais mieux encore en le disant :

 

SYRIE

 

Nouvelle donne stratégique totale sur fond de désastre militaire israélien

 

1re Partie


 

2me Partie :


 

 

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Damas déterminé à en finir avec la Ghouta orientale pour faire face à l’invasion de forces étrangères 

Strategika51 4 mars 2018

 

Le sort de la Ghouta orientale semble scellé. 

Outre la percée réalisée par l’Armée syrienne à l’est et au Sud-est, les redoutables renseignements de l’Armée de l’air syrienne ont réussi à noyauter des groupes armés à Douma, la localité la plus mal famée de la Ghouta et fief historique de la pègre syrienne. 

Les combats au sol sont acharnés et pour l’instant les chars syriens semblent avoir adopté une nouvelle tactique pour échapper aux missiles antichar Tow des rebelles. 

Le président Assad est déterminé à en finir avec le cauchemar que constituait cette poche rebelle près de la capitale pour passer à des choses « sérieuses » : faire face à l’invasion des forces  turques et américaines au Nord et se tenir prêt à croiser le fer avec Israël au Liban. 

Source : https://strategika51.wordpress.com/2018/03/04/damas-deter...

 

 

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Entre cécité européenne, acharnement US, rage russe, détermination syrienne, le Grand Jeu bat son plein

Strategika51 – 5 mars 2018 

 

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L’incapacité des dirigeants Européens comme la chancelière d’Allemagne, Angela Merkel, ou le président français Emmanuel Macron, à comprendre les réalités du Proche et Moyen-Orient laisse parfois pantois. 

En demandant aux Russes et aux Iraniens d’user de leurs influence pour faire fléchir Damas, ces deux dirigeants trahissent non seulement leur vassalité affichée à l’empire (l’Allemagne suite à une défaite militaire cataclysmique ; la France par soumission volontaire) mais démontrent leur méconnaissance de la réalité des affinités entre des pays aussi divers que la Fédération de Russie, la République Islamique d’Iran et la République Arabe de Syrie.  

Autant l’énoncer tout de suite : l’influence de Moscou et de Téhéran sur Damas est limitée car le pouvoir National & Socialiste Arabe spécifique à Damas est animé d’une idéologie et d’un agenda politique propres dont les objectifs ne coïncident ni avec ceux de Moscou ni encore avec ceux de Téhéran, pays avec lesquels la Syrie a noué une solide alliance stratégique. 

Ce qui unit Damas à Moscou et Téhéran est la nécessité absolue de mettre en échec l’hégémonie US au Moyen-Orient et, par ce fait, de démanteler le monde unipolaire apparu au lendemain de la chute de l’ex-URSS. 

Les dirigeants des plus grands pays d’Europe (Allemagne, France, Royaume-Uni) sont prompts à mépriser le pouvoir syrien mais force est de constater que ce dernier dispose de stratèges capables et d’une redoutable capacité à riposter. 

Demandez donc aux hommes politiques libanais, toutes tendances confondues ce qu’il en coûtait de s’aliéner Damas durant la guerre civile libanaise de 1975-1990 ou encore sur les coups terribles infligés par les renseignements syriens aux services spéciaux US et français dans la région entre 1982 et 1994.  

Le fond du problème est qu’après la terreur quasi-religieuse qu’inspirait Hafez Al-Assad à ses innombrables ennemis (Arabie Saoudite et ses alliés, États-Unis, France, Israël, Irak, Jordanie, Royaume-Uni, Turquie), l’avènement de son fils jeune et inexpérimenté fut interprété comme une occasion unique et inespérée pour détruire par tous les moyens possibles le régime syrien. 

Bush junior avait sérieusement tenté de diriger le feu des corps expéditionnaires US qui venaient de renverser le régime irakien à Baghdad en avril 2003 vers Damas mais des calculs géostratégiques incertains mettant en péril la Maison des Saouds et les enfants de Rothschild à Tel-Aviv avaient sinon annulé du moins reporté ce projet insensé. 

En 2004, la Syrie fournit une assistance logistique à des factions de la résistance irakienne à l’occupation US en Irak. Les affrontements entre militaires US et Syriens aux confins syro-irakiens n’étaient pas rares. L’une de ses confrontations est survenue après la fuite de combattants irakiens en territoire syrien. Poursuivi par des unités des Marines, les miliciens irakiens avaient cherché refuge chez les militaires syriens. Un combat d’une extrême violence entre forces syriennes et US s’en était suivi. Plus de 58 soldats syriens y perdirent la vie mais, depuis lors, plus aucun militaire US n’osa franchir la frontière.  

Bachar Al-Assad a été gravement sous-estimé. Il n’est pas le seul qui gouverne la Syrie mais représente un collège militaro-politique disposant d’un noyau dur très déterminé, dont l’idéologie est profondément anti-sioniste et anti-impérialiste. C’est la raison pour laquelle les ennemis occidentaux et arabes veulent se débarrasser de ce régime, quel que soit le prix à payer. La survie du pouvoir syrien signifie qu’il rendra ce que ses ennemis lui ont infligé, coup pour coup. Les syriens sont réputés pour leur capacité à infliger des représailles longuement étalées dans le temps. 

Moscou et Téhéran poursuivent chacun des objectifs stratégiques distincts mais convergents. 

Le ciblage de la Syrie est le prélude à un assaut sur l’Iran. Une fois l’Iran détruit, c’est toute l’Asie centrale qui s’embrasera pour préparer le démembrement de la Russie et de la Chine, étape sine qua non avant la destruction programmée de ces puissances pour assurer une hégémonie universelle totalitaire à l’empire. 

Cependant, le plan a commencé à s’enrayer en Libye avant de foirer en Syrie. Entretemps, on a fourni à la Corée du Nord la technologie militaire dont elle avait besoin pour se défendre dans une tentative de déplacer la pression militaire US vers le Pacifique. Ce qui fut accompli avec brio, en dépit d’une guerre économique et monétaire globale visant à abattre sinon ralentir les économies des puissances dites révisionnistes. 

Le monde est en guerre. Les dirigeants de certains pays européens et arabes sont déjà en dehors de l’histoire. 

Le Grand Jeu fait rage !   

 

Source : https://strategika51.wordpress.com/2018/03/05/entre-cecite-europeenne-acharnement-us-rage-russe-determination-syrienne-le-grand-jeu-bat-son-plein/

 

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Turquie en Belgique

2018 : N’ayant pu le capturer par la voie du droit…

Le régime turc passe aux méthodes illégales et veut maintenant la tête de Bahar Kimyongür

Le Clea – mars 2018

 

La tête de Bahar Kimyongür est mise à prix !

(214.000 €)

 

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Bahar Kimyongür figure désormais sur la liste des « terroristes les plus recherchés » par la Turquie. Plus de 200.000 euros sont promis pour toute information menant à sa capture.

 

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Voir ici l’article du quotidien Le Soir

(avec la liste des signataires de l’Appel aux Autorités)

« L’ignoble mise à prix de Bahar Kimyongur par la Turquie »

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http://plus.lesoir.be/143824/article/2018-03-07/lignoble-...

 

*

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Depuis près de 20 ans, avec le concours des autorités belges, l’État turc harcèle Bahar ; une chasse aux sorcières qui l’a déjà conduit en prison durant de longs mois.

Pourquoi un tel acharnement ?

BK, rien que les faits :

Bahar est belge. Il est né le 28 avril 1974 à Berchem-Sainte-Agathe.
Il n’est pas membre du DHKP-C.

Il n’appartient pas à une organisation terroriste, comme l’a confirmé la Justice belge en 2009.

En 2014, Interpol a également retiré la « notice rouge » le visant, liée à un mandat d’arrêt international délivré par la Turquie.

Le « crime » de Kimyongür ? Chaque jour, il use de sa liberté d’expression pour critiquer le régime d’Ankara...

Bahar porte plainte

En réaction à la chasse à l’homme dont il fait l’objet, Bahar a porté plainte le mardi 13… contre Erdogan.

Face à cette situation inacceptable, le CLEA a pris l'initiative de faire circuler un appel qui est désormais signé par des parlementaires belges et européens, des professeurs de différentes universités du pays, des responsables syndicaux et associatifs, des ouvriers, des artistes, des avocats, des citoyens de toutes conditions. Par ce biais, un riche panel de la société civile demande solennellement au gouvernement belge de protéger Bahar Kimyongür et d'être le garant de sa liberté d'expression.

Il va sans dire que cet appel constitue notre pièce maîtresse pour presser le gouvernement à se positionner dans cette affaire. Mais son impact, son succès ne dépend, en réalité, que de chacune et de chacun d'entre nous.

 Dès lors, lorsque, très prochainement, cet appel sera rendu public, et afin de créer un climat propice à une réaction du gouvernement, le CLEA vous encourage vivement à le répercuter de chez vous jusqu'à la rue de la Loi. De la sorte, vous poserez un geste concret en faveur de la liberté d'expression.

Ainsi, vous pouvez notamment :

- diffuser à vos connaissances et à vos amis l'e-mail qu'enverra dans les jours qui viennent le CLEA à propos de l'appel (ce courriel sera, très certainement, le plus important de l'année pour notre comité).

- Envoyer l'appel personnellement (en le signant à votre tour) à :

 

a) Didier Reynders, le ministre des affaires étrangères,

via e-mail à contact.reynders@diplobel.fed.be,

via son Facebook ( https://fr-fr.facebook.com/Didier-Reynders-66985740526/ )
et son compte Twitter (
https://twitter.com/dreynders )

 

b) Koen Geens, le ministre de la justice,

via e-mail à info.cabinet@just.fgov.be,

via son compte Facebook ( https://www.facebook.com/KoenGeensCDenV )

et Twitter ( https://twitter.com/koen_geens1?lang=fr )

 

c) Charles Michel, le Premier ministre,

via e-mail à charles.michel@premier.fed.be,

via Facebook ( https://fr-fr.facebook.com/CharlesMichel/ )

et via Twitter ( https://twitter.com/charlesmichel?lang=fr ).

 

Source : Le CLEA (Comité pour la Liberté d’Expression et d’Association)

 

 

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Et Ali AARRASS ?

 

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Quand ces Messieurs-Dames les politiciens professionnels et prétendus représentants du peuple en auront fini avec Bahar, ils pourront peut-être se rappeler qu’Ali AARRASS pourrit toujours dans sa geôle marocaine (où Erdogan n’a rien à voir) et s’en occuper même, qui sait...

L.G .O.

Si vous ne savez pas qui est Ali AARRASS, cliquez ici :

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https://latuffcartoons.wordpress.com/2012/06/28/liberez-a...

 

 

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Allemagne en Turquie

 

Fringues sympas, boîte immonde : sponsor de foot se débarrasse des syndiqués

 

 

13. industriall.gifEn partenariat avec IndustriALL, représentant 50 millions de travailleurs dans 140 pays dans les secteurs de l'énergie, des mines et de l'industrie, une force de solidarité internationale en lutte pour de meilleurs droits et conditions de travail et d'emploi dans le monde entier.

 

L'entreprise allemande de vêtements Roy Robson a licencié onze adhérents syndicaux à son usine à Izmir, en Turquie.

La société est l'un des principaux sponsors des équipes de football de la Bundesliga, Werder Bremen et de VfL Wolfsburg. L'usine d'Izmir compte 600 ouvriers et ouvrières.

 

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Le syndicat du textile, Teksif, tente d'organiser depuis un certain temps mais dès que l’un d’entre eux se syndique, l’entreprise le licencie. Au total, onze syndicalistes ont été licenciés cette année. Le directeur refuse toute rencontre, sur le principe que l'entreprise ne discute jamais avec les syndicats.

Cette attitude antisyndicale est ironique, les fans de St Pauli se vantent de leur soutien aux politiques progressistes. St Pauli est célèbre dans toute l'Europe pour son sens de la responsabilité sociale.

IndustriALL lance une campagne en ligne demandant à Roy Robson de cesser ses tentatives d’empêcher ses employés de se syndiquer et d’engager un dialogue social avec leur syndicat.

Merci de prendre quelques secondes pour montrer votre solidarité en cliquant ce lien.

Source : https://www.labourstartcampaigns.net/show_campaign.cgi?c=...

 

 Roy Robson… que voilà un nom bien allemand !

 

 

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LIVRE

 

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On ne peut pas dire qu’ils se sont cassés pour lui trouver une couverture originale, mais c’est le contenu qui compte…

 

Les éditions Apopsix viennent de publier la version française du dernier livre de Phil Butler : Les Prétoriens de Poutine

 

…sous un titre différent, suivant l’exquise habitude de l’édition française. Bien sûr, vous l’aurez compris, il s’agit des fameux « Trolls du Kremlin » dont il fut question ici en décembre dernier, sous la signature du Saker.

 

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Phil BUTLER

« Agents » de Poutine

Apopsix, 2018

292 pages

 

 

 

 

Présentation de l’éditeur :

 Les agents du Kremlin ou, comme le dit aussi l'auteur, les « Trolls du Kremlin » présentés dans ce livre, sont des gens très différents les uns des autres, différents par leurs origines, leurs expériences professionnelles, leurs nationalités, leurs tempéraments et leurs motivations. Je suis sûr qu'aucun d'entre eux n'a décidé de devenir un « Trolls du Kremlin » ou même de se mêler de politique. Et pourtant, un jour, quelque chose de caché profondément en eux a craqué et ils se sont retrouvés au milieu d'un combat avec le plus puissant Empire de l'histoire du monde. Plus que l'amour de la Russie, ce que ces individus ont en commun, c'est l'amour de la vérité. Ils ont fait face un jour au « mensonge de trop » et c'est cela qui a provoqué ce mouvement de rébellion qui les anime tous. Vous découvrirez dans ce livre des choses que les médias français vous ont cachées... Ce livre est beaucoup plus grand que la Russie. C'est un livre à propos de ce qui fait de nous des êtres humains au meilleur sens du terme, une implacable détermination à résister au Mal et au Mensonge dans toutes leurs manifestations.

 

Présentation de Wayan, du Saker francophone :

Phil Butler est un auteur que nous connaissons bien au Saker Francophone puisque nous avons déjà traduit quatorze de ses articles.

Dans ce livre au titre provocateur, Butler nous propose de faire connaissance avec les fameux « trolls du Kremlin » ; « agents de Poutine » ou autres « rouges/bruns pro-russes » qui deviennent de plus en plus la bête noire des journalistes ou autres « experts » médiatiques politiquement corrects, mais moralement incorrects, des médias grand public.

Et la meilleure façon de bien connaître ces « empêcheurs de mentir en rond » est de leur laisser la parole. Ce livre est donc un recueil de textes de présentation autobiographique de typiques « trolls du Kremlin » déjà bien connus ou restés complètement dans l’ombre de l’anonymat, mais particulièrement actifs dans la sphère des réseaux sociaux, twitter en particulier, ou des blogs de contre-information. L’auteur commence donc par se présenter lui-même, puis va nous présenter l’un des plus réputés analystes ouvertement pro-russes, puisque russe lui-même, Andrei « The Saker », et continuer avec des acteurs plus ou moins connus mais non moins actifs comme Marcel Sardo, Patrick Armstrong, Graham Phillips, Marilyn Justice, Holger Eekhof, Chris Doyle, CODP Astronaute, Carmen Renieri ou Vanessa Beeley…

L’unité qui ressort de ce grand mélange de personnalités, de destinées et de situations personnelles est la lutte pour la vérité et la justice, face aux mensonges, à la propagande et à l’iniquité de pays qui ont, en plus, le culot de s’autoproclamer grands défenseurs des droits de l’homme, de la loi et de la liberté de la presse. Bien sûr, mais ça va mieux en le disant haut et fort, la majorité d’entre eux n’ont jamais mis les pieds à Saint-Pétersbourg, et encore moins dans « l’usine à trolls de Poutine » ni même reçu le moindre rouble de leur vie.

C’est donc un livre à lire pour se nourrir de l’expérience de ces résistants du XXIe siècle, balayer les derniers doutes à ce sujet, même si nos lecteurs n’en ont plus guère je pense, et surtout un livre à offrir à ceux qui ont encore du mal à ouvrir les yeux sur la triste réalité qu’est devenue la « démocratie occidentale ». Son titre, un brin provocateur, devrait attirer le genre de personnes ayant encore au fond d’eux la pensée racine que, décidément, on ne pourra jamais faire confiance à ces sales « Russkofs » ou que Poutine est un salaud de dictateur. Écouter parler ces fameux « pro-Poutine » pourrait bien leur ouvrir l’esprit sur un monde qu’ils ne soupçonnent même pas.

Traditionnellement, nous offrons à nos lecteurs une interview de l’auteur des livres que nous vous présentons. Mais ce livre n’étant qu’une série d’interviews, nous allons donc plutôt vous présenter une série d’extraits de ces interviews.

Et pour commencer, la virulente préface de Pepe Escobar  qui vous mettra tout de suite dans l’ambiance :

« J’ai toujours eu du mal à supporter les idiots, les simplets et les débiles légers. Quand vous avez roulé votre bosse dans le monde entier comme correspondant étranger pendant plus de trente ans, vous pensez que vous avez traversé tous les marécages possibles. Mais non, vous n’avez pas vu ce marais hystérique dans lequel on vous accuse vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept d’être un agent de Poutine. Donc, me voilà… J’étais un agent de Poutine avant même que la Russie ne sorte du permafrost et oui, je resterai un agent de Poutine même après être retombé en poussière.

Allez, vous faire voir ! »

Plus calme, Phil Butler, dans son auto-présentation :

Lire la suite…

Source : https://reseauinternational.net/phil-butler-agents-de-pou...

Source d’origine : http://lesakerfrancophone.fr/phil-butler-agents-de-poutine

 

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Plus d’excuses pour ne pas l’acheter !

Il coûte 20 €.

 

 

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Mis en ligne le 7 mars 2018

 

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19:35 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

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