02/04/2016

SUITE ANNONCÉE / 4 (et dernière)

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D’un passé pourtant pas si lointain…

 

Suite Annoncée / 4

(et dernière)

 

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Un cas extrême d’intégration réussie : Salomon Reinach

 

     S’il fallait caractériser du nom d’un seul homme la IIIe République, celui de Salomon  Reinach y suffirait sans doute.

 

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      Né le 29 août 1858 à Saint-Germain-en-Laye d’une famille juive d’Allemagne, Salomon eut deux frères : un aîné, Joseph, né en 1856, et un cadet, Théodore, en 1860.

      Les deux frères de Salomon allaient, contrairement à lui, faire des carrières politiques, devenir ce qui fut appelé des « juifs d’État ». Joseph, journaliste et secrétaire de Gambetta, fut député des Basses-Alpes et Théodore, juriste, archéologue, historien, mathématicien, philologue, numismate et musicologue, fut député de la Savoie et est aussi connu pour s’être fait construire, à Beaulieu-sur-Mer, une demeure « à la grecque » (dans le goût « début du XXe ») : la villa Kérylos, qui se visite encore.

      La manière dont les frères Reinach furent élevés et ce qui en résulta démontre a contrario la malfaisance de l’enseignement tel qu’il est conçu et pratiqué aujourd’hui. Rien qu’à ce titre, ils mériteraient notre attention, et c’est pourquoi il vaut la peine de s’attarder un instant sur leur histoire familiale.

 

   La famille Reinach

      Le premier ancêtre connu, Hans Mayer, était suisse, originaire du canton d’Argovie, qu’il quitta au XVIIIe siècle pour aller s’établir à Mayence et y prendre le nom de Reinach.

     Le grand-père, Joseph-Jacob, alla, lui, s’établir à Francfort-sur-le-Main comme marchand de produits agricoles et de bestiaux. En 1814, il eut des jumeaux, Herman et Adolf, qui se lancèrent ensemble dans le commerce international. C’est Herman, père de nos trois Reinach, qui allait devenir banquier multimillionnaire. Il commença par s’installer à Paris, après un séjour à Londres.

      [ N’oublions pas qu’en 1792, cédant à l’insistance de Robespierre, de Marat, de l’abbé Grégoire et de leurs partisans, la Convention avait aboli l’esclavage dans les colonies, et fait des juifs et des protestants des citoyens à part entière qu’ils n’étaient pas jusque là.]

     Herman avait donc une bonne raison de s’installer en France plutôt qu’ailleurs. Mais il était cependant persuadé qu’un homme de son époque, s’il voulait faire quelque chose de sa vie, devait parler au moins deux langues étrangères. Outre son allemand natal et son français d’adoption, il n’avait pas ménagé ses efforts, pendant son séjour à Londres, pour apprendre aussi l’anglais. Son frère et lui s’étaient acheté un manuel de correspondance commerciale dont ils avaient appris par cœur toutes les lettres, et ils avaient pris pour professeur de conversation leur cocher, dont ils payaient les leçons en pintes de bière.

      Homme très débrouillard, Herman n’était cependant pas que cela. C’était aussi un amoureux des Lumières, grand admirateur de Voltaire et de Rousseau, qui, en 1848, opterait résolument pour la République, mais qui – métier oblige – fréquenterait bien entendu la grande bourgeoisie d’affaires arrivée au pouvoir grâce à la Révolution sans être elle-même révolutionnaire pour un sou. Installé dans les beaux quartiers, il recevrait chez lui banquiers, industriels, patrons de presse et hommes politiques aussi bien qu’artistes et intellectuels, bref, tout ce qui comptait à Paris, de Thiers à Victor Hugo en passant par Michelet, Renan et tous les autres, plus quelques têtes couronnées d’ici et là.

      C’est dans ce milieu que les trois frères ont grandi.

      Le « phénomène Reinach » doit beaucoup aux qualités de selfmade man de Herman (à l’époque, on eût dit- en français - qu’il s’était « formé à l’école de la vie »). Sans renier sa judéité, il ne pratiquait aucune religion et avait des idées personnelles sur l’éducation des enfants. Il n’allait donc pas élever ses fils dans le judaïsme, suivant en cela sans le savoir les recommandations du Plan d’Éducation Nationale de Lepeletier de Saint-Fargeau, et pas trop non plus à l’école. Car, quand l’école ne répond pas à ce qu’on est en droit d’attendre d’elle, il faut faire le travail à sa place. Or, Herman se méfiait des lycées, qui étaient encore sous la coupe – militaire - de l’Empire, et il se désolait de voir que, surtout dans les petites classes, tant de temps était perdu en dictées, alors que les enfants maîtrisaient déjà l’orthographe. Et aussi, pourquoi donc les maîtres tenaient-ils tant à dicter leurs propres cours aux élèves, alors qu’il y en avait d’imprimés ? D’après lui, 1) les enfants gâtaient leur écriture en essayant de noter l’intégralité de ce qu’ils entendaient, 2) ils en oubliaient de réfléchir par eux-mêmes.

      Rien de passif, on le voit, chez le banquier en pleine ascension. Il eût fait beau voir qu’on lui interdise de garder ses enfants chez lui si l’école n’était pas à la hauteur ! Tout ceci le poussa – il en avait les moyens – à engager un précepteur pour faire la classe à ses fils. Ce fut Charles-Marie Laurent, un jeune homme « cultivé, consciencieux et d’un caractère agréable » qui n’avait, malheureusement, aucune autorité sur eux : « Il leur interdisait les mots grossiers, mais il ne parvenait pas à les empêcher de se battre. Tous d’une violence extrême, leur salle d’études était un véritable champ clos : quand le bruit de leurs luttes arrivait jusqu’à moi, je montais pour distribuer impartialement des taloches aux combattants, sans chercher à démêler le motif de leurs querelles. » Mais Charles-Marie avait deux passions : Victor Hugo et Vercingétorix, sur lequel il écrivait une tragédie. C’est ainsi que Joseph serait toute sa vie hugolâtre et que Salomon finirait conservateur en chef du Musée des Antiquités nationales.

      Suivant les convictions paternelles, tout le monde était polyglotte chez les Reinach. Mais… « Qui na pas fait plus que son père n’a rien fait », avait prétendu Léonard de Vinci, les trois fils de Herman apprirent donc aussi le latin et le grec, chose habituelle à l’époque pour quiconque entendait faire quelques études. Et, bien entendu, ils finirent par y aller, à l’école, et y devenir forts en thème. Ils se mirent même, sans le faire exprès, à y remporter tous les prix… qu’il eût peut-être été plus politique de ne pas monopoliser, mais comment le savoir. Ils étaient surdoués, et, pour leur père, ces prix étaient la preuve d’une intégration réussie à la société française.

      Au concours général, Salomon, puisque c’est lui qui nous intéresse, remporta non seulement six prix et dix accessits, mais se vit même – à seize ans ! – publier par Le Temps  (du 27 avril 1874). L’écolier y protestait contre la suppression du concours de géographie en classes de 3e et seconde, ce qui « inévitablement condamnait à l’oubli et à la décadence » une étude déjà négligée par la Sorbonne, et par là refermait l’horizon intellectuel de la jeunesse. « Certes, il est avant tout nécessaire à un homme de connaître la géographie de son pays, mais est-ce que le Français est condamné à demeurer toujours chez lui ? Industriellement, commercialement, militairement peut-être un jour, le Français sera appelé hors de la France ; il doit donc être instruit non seulement de la géographie de l’Europe, mais de celle de tous les pays où pourra se déployer son intelligence. » Certes, cela n’excluait pas les aventures coloniales, mais au moins n’était-ce pas hexagonocentriste.

      Quoi qu’il en soit, à une époque où le colonialisme, justement, était si fort à la mode, et où d’aucuns se mettaient à beaucoup parler de la « race » indo-européenne, de sa supposée supériorité sur les autres, d’aryanisme, du Diable et de sa mère, il valait mieux, si on n’en était pas, ne point remporter absolument tous les prix au concours général. Ainsi, c’est sans doute encore sans acrimonie mais tout juste, que les chansonniers montmartrois brocardaient « les frères Je Sais Tout ».

      Arrêtons-nous un bref instant pour considérer avec un serrement de cœur une époque de l’histoire de France où le bon peuple payait pour aller écouter chansonner les résultats aux concours des écoles.

 

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   Débuts dans la vie

       En novembre 1876, Salomon entre premier rue d’Ulm. Cela lui vaut, suivant la tradition, le titre de « cacique ». Il a 18 ans et vient de passer ses vacances d’été à traduire l’Essai sur le libre arbitre d’Arthur Schopenhauer, qui paraîtra l’année suivante « pour la première fois en français ». Une onzième édition paraîtra en 1909, et c’est encore ce texte qui – on ne compte plus le nombre des rééditions – paraîtra en 1992, dans la « Petite bibliothèque » de Rivages Poche.

      Quelles sont les relations de Salomon Reinach avec le libre-arbitre ? Sacrément difficiles à distinguer. Celui qui a été élevé sans religion et qui se battra toute sa vie pour l’école laïque, va traverser, pendant ses études, une crise de mysticisme. Le phénomène est courant. Ce n’est pas J.B. Pouy qui nous contredira, ni les enfants de communistes qui fuguent pour faire, à pied, le pèlerinage de Compostelle. Ce qu’on peut dire, c’est que chez Salomon Reinach, le choix du rationalisme et une tendance au mysticisme très difficile à réprimer vont se faire la guerre ou se compléter, non seulement dans la vie mais dans l’œuvre.

       En 1880 – il a 22 ans -, il publie un Manuel de philologie classique, qui, comme il s’y attendait, sera violemment critiqué. Ses maîtres l’avaient mis en garde. Michel Bréal, par exemple : « Imprimez-le bien vite, dans un an, vous n’oseriez plus. » D’autres se scandalisent qu’il ose, justement à son âge, donner un avis sur ces choses. Mais, est-ce vraiment une question d’âge ? N’est-ce pas plutôt son caractère qui le pousse à nourrir « l’heureuse illusion d’une science naissante, qui prend pour horizon les bornes du connaissable » ? Illusion ? Oui, certes, il partage celle de son temps sur le pouvoir de la science à repousser toutes les bornes et à sanctifier ce qui, jusque là, ne l’était pas. On sait mieux aujourd’hui ce qu’il faut en penser. Mais l’ambition (et non l’illusion) de Reinach est de défricher une jungle différente, à savoir : TOUT apprendre (dans les bornes toujours reculées du connaissable) et TOUT transmettre. Au plus grand nombre. Même « aux jeunes filles ». C’est-à-dire aux femmes.

      Que ceux qui hausseraient aujourd’hui les épaules veuillent bien se rappeler que, moins de huit décennies plus tôt, M. Sylvain Maréchal, précurseur de l’anarchie et de la grève générale, avait « essayé de se rendre utile en publiant un Projet d’une loi portant défense d’apprendre à lire aux femmes », et qu’en 1909 encore, M. Henri d’Almeras regretterait amèrement qu’on ne l’ait pas écouté. Quoi qu’il en soit, ce projet pédagogique, que Reinach va poursuivre sa vie durant, scandalisa fort les vieux messieurs en charge de dispenser le savoir dans une école où tout était fait par et pour les hommes, et seulement pour ceux d’une certaine classe. C’est évidemment, au contraire, son plus grand titre à notre attention.

      Reinach a connu très vite la grandeur et les limites du savoir. Se méfiant de ceux qui le maîtrisaient mal et cherchaient à le monnayer en pouvoir, il a voulu ruiner leurs ambitions. Dans la « préface intime » à son Manuel, il révèle que ce livre fut une machine de guerre. À notre avis, il ne se vantait pas.

      Rappelons brièvement, pour le situer, que Reinach est surtout connu comme archéologue et comme spécialiste de l’histoire des religions, mais qu’il fut bien plus que cela. Philologue, philosophe et passionné d’éducation, il sera si doué pour le dessin qu’il envisagera un moment de se consacrer à la peinture. Son œuvre, qui est immense, remplirait à elle seule une bibliothèque. « Elle témoigne d’une intelligence polymorphe, d’une érudition prodigieuse et d’une capacité de travail exceptionnelle. À l’École Normale déjà, Reinach forçait l’admiration ; il était une encyclopédie vivante. (…) On l’a présenté comme l’héritier de Diderot. On a comparé son activité à celle de Pic de la Mirandole. On a cité Voltaire et son domaine de Ferney pour évoquer les qualités de l’épistolier et l’hospitalité de son salon. » [1]

 

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Salomon Reinach vers 1900

 

      Il nous reste à évoquer, trop schématiquement pour être justes et trop longuement pour un simple post, la carrière et l’œuvre de l’« intégré ».

 

   Reinach l’Athénien

      Sa carrière d’archéologue commença par un séjour à Rome, où il fouilla les environs de la Domus aurea (le palais de Néron)                                     

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Dans la Domus aurea se trouvait un autre tableau [représentant Phèdre et Hippolyte, NdA], dont il ne subsiste une trace que dans un dessin de Salomon Reinach. On y reconnaît le schéma visible dans la composition de nombreux sarcophages.

 

      En mars 1880, à Naples, Reinach s’embarqua pour Le Pirée, où il fit la connaissance de Charles-Joseph Tissot, ministre de France à Athènes et grand antiquaire. « Je me présentai à Tissot. Il me revit à notre bibliothèque, et nous étions liés avant de nous connaître. Il m’a dit plus tard qu’il m’avait pris en affection parce qu’il me voyait une curiosité générale et que je paraissais désireux, à la différence des spécialistes, d’apprendre ce que je ne savais pas. » Mais, bientôt, Tissot reçut une autre affectation, celle d’ambassadeur extraordinaire à Constantinople. Cela ne lui laissa que peu de temps pour travailler à une Afrique romaine qu’il méditait depuis longtemps et qui jouerait plus tard un rôle important dans la vie de Reinach.

      Celui-ci se lança dans le travail en observant les règles que lui avait rappelées son ancien maître, Foucart : obligation absolue de renoncer aux travaux de compilation et d’abandonner toute idée de catalogues et d’index. Il faut dire que les catalogues et les index seront toujours en effet le péché mignon de Reinach. Il disait d’eux qu’ils permettaient « sinon de tout savoir, du moins de savoir où tout trouver ». Car il eut toujours en vue « ceux qui sont arrêtés au seuil d’études nouvelles moins par leur manque de connaissances premières que par l’ignorance des sources où la science se puise ». L’archéologie, cependant, se pratique sur  le terrain. Abandonnant provisoirement son rôle de justicier, il mit avec humour ses derniers écrits – des mélanges d’archéologie et d’histoire de l’art – sous la protection d’Amalthée.

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      « Amalthée n’est pas seulement le joli nom de la chèvre qui nourrit Jupiter enfant, en Crète, et fut récompensée de ses services par une place au ciel ; elle avait une corne qui, s’étant brisée par accident, devint par la faveur de son nourrisson, ce que l’on appelle une Corne d’abondance, ou corne d’Amalthée, remplie de toutes sorts de plantes, de fleurs, de fruits. La légende ne dit pas qu’ils fussent tous des meilleurs, mais du moins, il y en avait beaucoup et la provision s’en renouvelait à mesure qu’on se permettait d’y puiser. »[2]

      Il en alla de même pour les écrits de Salomon  Reinach.

      Au cours de sa campagne de fouilles, il tira du néant (en 1888) le Voyage en Orient de Philippe Le Bas. C’était là un lien de plus le rattachant au XVIIIe siècle et à la Révolution, Philippe Le Bas n’étant autre, en effet, que le fils unique du suicidé de Thermidor et l’auteur, entre beaucoup d’autres choses, d’un Dictionnaire encyclopédique de l’Histoire de France en 12 volumes, qui est encore très lisible (nous l’avons lu) et pas obsolète, même s’il y manque tout ce qui fut découvert après lui. Deux immenses savants, qui ne se sont pas connus, se sont ainsi croisés comme des bateaux dans la nuit.

      Nous ne détaillerons pas les multiples tâches et activités qui furent celles de l’helléniste en Grèce. Outre travailler sur les chantiers de fouilles, il acquit (marchanda) des terres cuites de Myrina « le disputant en grâce à celles de Tanagra », des fragments d’inscriptions, des médailles. Plusieurs de ses acquisitions rejoindront les collections du Louvre, pour lequel il se montrera toujours un généreux mécène.

      À propos de marbres historiés qu’il convoitait, il lui arriva de mentionner dans son carnet l’une ou l’autre anecdote. Comme celle-ci, par exemple : « Il y a quelques années, un protégé français nommé Valadour obtint un firman pour l’exploitation des marbres du Temple de Téos. Deux bombardes chargées de marbres quittèrent la petite scala de Sigadjik ; et quand Pottier et Hauvette vinrent l’an dernier à Téos, Baladour leur proposa de leur vendre ses marbres historiés. Depuis, Baladour a filé, laissant dans le pays 2.000 piastres de dettes et une réputation détestable. » Les marbres ne pouvaient pas être vendus et « Baladour » les avait vendus deux fois. Honte sur nous : cela nous a fait rire.

      Tout en fouillant et négociant des acquisitions, l’archéologue écrivait des articles pour La République française, dont un sur les écoles juives de Salonique. Mais une attaque de typhoïde le força bientôt à demander un congé. À la fin de l’année, il rentra en France et, à peine arrivé à Paris écrivit un article sur « La musique en Lorraine », projeta une histoire des arts musicaux et entreprit une Chronique d’Orient. Pendant les treize années qui allaient suivre, il rédigerait régulièrement un bulletin critique consacré à l’archéologie classique en Méditerranée. Mais Reinach l’Athénien, c’était fini. Dès le mois de novembre, il avait rejoint à Londres Tissot qui venait d’y être nommé ambassadeur et qui avait besoin de son aide. Il essayait en vain de mettre en forme son ambitieux travail sur l’Afrique romaine mais n’y arrivait pas : sa santé se dégradait. Il comptait sur Salomon pour l’aider.

 

Reinach l’Africain

      C’est donc une fois de plus à ses talents de compilateur, de dresseur de catalogues et d’index, bref d’organisateur intellectuel que son aîné fit appel. D’abord à Londres, puis en Tunisie. Reinach passa ainsi du secrétariat de Tissot à celui de la Commission archéologique en Tunisie, dont Tissot était le président. C’était l’époque où la République des Jules était en pleine effervescence coloniale. Deux ans plus tôt, par le traité de Bardo, la Tunisie était devenue un protectorat français.

      Sautons les péripéties dues à la santé déclinante de Tissot. Le 26 novembre (1883) Reinach partait pour Carthage. Il avait 25 ans et venait d’entreprendre la rédaction de… ses mémoires. De novembre à mai 1884, il allait poursuivre seul sa mission, en recevant par correspondance les instructions de Tissot. Il s’acquitterait aussi de diverses autres tâches, notamment pour l’Alliance Israélite Universelle, à laquelle il écrivait le 26 décembre 1883 (lettre à Isidore Loeb) : « J’ai l’honneur de vous transmettre un premier rapport sur la condition des écoles de l’Alliance en Tunisie. Je les ai visitées en compagnie de M. Ernest Babelon, conservateur au cabinet des médailles de Paris, et je me suis efforcé de recueillir à leur sujet des renseignements de sources diverses, propres à m’éclairer sur les services qu’elles rendent et les lacunes qu’elles présentent encore. » L’Alliance avait, en 1879, fondé un établissement secondaire à côté du collège musulman de Sadikki et du collège Saint-Louis de Carthage. Celui-ci était devenu, en 1882, le collège Saint-Charles, à l’initiative du cardinal Lavigerie. Reinach répondait à « deux questions importantes » : « la condition générale des Juifs en Tunisie et leur attitude à l’égard de l’Italie et de la France ». Il le faisait dans l’esprit de l’exposé qu’il avait publié dans La République française sur les écoles juives de Salonique : avec indépendance. Il heurtait ainsi de puissantes idées reçues, s’inquiétant du faible niveau de formation des rabbins souvent superstitieux dont il faisait un portrait peu flatteur, et s’étonnant en outre des robes des jeunes filles juives, qui les faisaient paraître pour ce qu’elles n’étaient pas.[3] Il concluait ainsi son rapport : « Les écoles de l’Alliance ont une rude concurrence à soutenir avec celles du collège Saint-Charles et les différentes écoles congréganistes dues à l’activité de  Mgr Lavigerie. »

      Cela dit, Salomon et le cardinal étaient dans les meilleurs termes, car Lavigerie, administrateur du vicariat apostolique de Tunis depuis 1881, privilégiait deux domaines qui lui étaient chers : l’éducation et l’archéologie. Il se préoccupait très fort de l’une et apportait autant qu’il le pouvait son soutien à l’autre en facilitant les fouilles. Pour ce qui était des écoles juives, Reinach s’en préoccupait dans une perspective où, à l’évidence, la formation intellectuelle l’emportait sur la question religieuse.

      De Paris, Tissot avait aussi demandé à Reinach de jouer un rôle dans l’« Association nationale pour la propagande de la langue française ». Celle-ci avait déjà attiré l’attention de Lavigerie, par ailleurs ami de Gambetta, dont Joseph était le secrétaire. On l’avait même sondé pour savoir s’il accepterait d’en être le secrétaire. Mais, peu soucieux de siéger aux côtés de Paul Berl, dont l’hostilité à l’Église ne faisait aucun doute, il avait décliné. Cependant, en janvier 1884, lorsque l’Alliance française fut définitivement organisée sous la présidence de Ferdinand de Lesseps, Lavigerie finit par accepter une des quatre vice-présidences.

 

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Le cardinal Lavigerie, peint par Bonnat. 1888

 

      Et voilà nos deux improbables compagnons, le Juif rationaliste et le futur évêque de Carthage, partis pour implanter de concert l’école laïque dans la toute fraîche colonie, pardon, dans le tout frais protectorat, pour ce qu’ils estimaient être le plus grand bien des Africains, qu’ils fussent juifs, musulmans ou chrétiens. Leurs intentions, à n’en pas douter, étaient pures, même si, ni l’un ni l’autre, ils ne se sont demandé ce qu’ils faisaient là au juste, à quel titre, avec quelle légitimité, ni ce qu’en pensaient les Tunisiens, que nul n’avait songé à consulter. Quoi qu’il en soit, ce ne fut pas du goût de l’Église, qui n’apprécia pas de voir un de ses prélats participer à une « machine de guerre du laïcisme », introduire en quelque sorte le Diable parmi ses ouailles.

      Monseigneur rentra dans le rang et Reinach rentra à Paris, où Tissot, agonisant, mourut le 2 juillet, ayant fait de lui son exécuteur testamentaire. Salomon Reinach, à son habitude, s’acquitta de manière exemplaire de la tâche qui lui avait été confiée. En 1885, paraissaient les Fastes de la province romaine d’Afrique, et, de 1884 à 1891, les trois volumes – dont un atlas – consacrés à la Géographie comparée de la province romaine d’Afrique. Seul, le dictionnaire berbère-français que Tissot avait entrepris pendant un séjour au Maroc, trop peu avancé pour être complété, ne vit jamais le jour.

      Pendant tout ce temps, Reinach avait continué à travailler à son Manuel de philologie, c’est-à-dire à améliorer et à compléter ce livre qui était « toute sa jeunesse », en une sorte de « commentaire perpétuel au texte et aux notes du premier volume ». Son ambition était claire et déclarée : il s’agissait de revendiquer « courageusement l’héritage de nos ancêtres, augmenté de l’héritage de nos pères, quitte à demander aux méthodes nouvelles, aux progrès de la pédagogie, le secret d ‘apprendre davantage en apprenant plus vite. »  Nos ancêtwes les Gaulois ? Pas loin. Et pourquoi pas ? (Salvador, tu nous manques !)

 

   Reinach et les antiquités nationales

      Ayant renoué avec la philologie, Reinach renoue aussi avec l’archéologie grecque. Il termine son Traité d’épigraphie écrit son premier « courrier de l’art antique » pour La Gazette des beaux-arts et rédige un Précis de grammaire latine, puis une Grammaire latine à l’usage des classes supérieures et des candidats à la licence ès lettres et aux agrégations, écrit pour le Bulletin de correspondance hellénique, un article sur « une synagogue juive à Phocée ». Il donne enfin, avec E. Pottier, un catalogue raisonné desTerres cuites et autres antiquités trouvées dans la nécropole de Myrina. Broutilles que tout cela, pour le stakhanoviste des catalogues et des index.

      C’est à ce moment qu’on lui offre un poste d’attaché au musée de Saint-Germain. S’ouvre alors à lui un nouveau domaine qui va le passionner : celui de la préhistoire et de la Gaule romaine.

      À son habitude, il poursuit en même temps d’autres activités.  Par exemple, à partir de 1887, il est membre du comité central de l’Alliance israélite et il sera l’un des fondateurs de la Jewish Colonization Association, dont nous avouons ne rien savoir. Il commença en même temps, y consacrant un temps et une patience infinis, la publication des articles et notices qui deviendraient plus tard les cinq volumes de Cultes, mythes et religions.

 

   Mais pas seulement.

      Nous n’avons rien dit de sa vie mondaine. En 1888, une série de circonstances allaient le conduire, d’un salon l’autre, à celui de Liane de Pougy et à la découverte des poésies de Pauline Tarn, alias Renée Vivien.

      Lors de son séjour en Grèce, il avait été amené, lors d’une escale de son bateau à l’île de Lesbos, à visiter avec le médecin du bord, « une malheureuse hydropique qui gisait depuis sept mois sans mouvements ». Il avait alors écrit dans son journal : « Peu s’en fallut que cette infortunée ne fût la première Lesbienne que je rencontrasse. À la tare des monstruosités morales restera attaché dans mon esprit le souvenir des monstruosités physiques ». Eh bien, il allait changer d’avis sur « les monstruosités morales » et s’intéresser, par le biais des poésies de la moderne Sapho, à ces dames et à leurs particularités.

      Le désir de voir un vase grec l’avait entraîné chez la femme de l’archéologue Ernest Beulé, qui avait fouillé en 1851 l’entrée de l’Acropole d’Athènes. Reinach raconte à Liane de Pougy : « J’y rencontre Charlotte Laissier, veuve depuis quelques mois et me lie avec elle. Cinq ans après, elle se remarie et devient Mme de la Redorte, nous restons liés. En 1910, alors que je refuse toute invitation, j’accepte pourtant un jour de dîner chez elle avec Mme de Brimont, je me lie avec elle. Quatre ans après, je la mène au Salon ; elle me cite des vers de Pauline, j’achète ses volumes et les dévore. Mme de B me mène chez Flossie [Natalie Barney], qui me révèle L’Idylle [L’Idylle saphique publiée par Liane de Pougy en 1901], je veux voir Ahnine [Liane de Pougy], je lui écris deux mots après l’avoir vue – et je reviens, on s’écrit, on ne cesse plus de s’écrire. Ainsi, remontant le cours des années et des hasards, c’est à un vase grec que je dois de vous connaître. Introducteur dont vous étiez digne, et qui me convient. »[4]

 

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Renée Vivien habillée « à la Camille Desmoulins »

 

      Pour les curieux, Mme de Brimont était l’arrière-petite-nièce de Lamartine. Quant à Mme de la Redorte et son mari, ils figurent  dans un texte des Vrilles de la vigne, de Colette, « Printemps de la Riviera », qui sera retranché de l’édition définitive. Elle y évoque un séjour en 1906 à la villa Cessole, chez Renée Vivien. Les invités, parmi lesquels figurent Liane de Pougy, Jean Lorrain, Caroline Otero, Jeanne de Bellune, etc., sont présentés par leurs initiales :

      « On regarde beaucoup le couple de la R…, surtout la femme, cette joueuse enragée et riche, Mme de la R…, dont les petites mains sèches sèment et récoltent des poignées d’or et de précieux papiers sales… Ses mains gantées, son corsage, son chapeau, sa figure décolorée, tout est blanc. Elle ressemble à un oiseau pâle au bec busqué, et ses pâles yeux charment l’or… »[5]  

 

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Mais d’où vient que tant de femmes exceptionnelles eurent alors la rage de singer des hommes qui ne l’étaient pas ?

 

      Où finissent les mondanités et où commencent les occupations  savantes ? À partir de 1890 et pendant deux ans, puis de 1895 à 1902, Salomon Reinach allait suppléer Alexandre Bertrand à la chaire d’archéologie nationale à l’École du Louvre. C’est là qu’il donna, en 1899, une série de conférences sur la religion celtique. C’est là aussi qu’il parla pour la première fois de totem et de tabou, toutes choses qui se retrouveraient un jour dans Cultes, mythes et religion, après avoir fortement intéressé Sigmund Freud.

      On sous-estime souvent l’influence qu’eut Sparte sur l’imaginaire français. Depuis le milieu du XVIIIe siècle où les Oratoriens, soucieux d’arrêter l’hémorragie d’ouailles soit vers le protestantisme, soit vers l’Antiquité païenne ou l’athéisme, avaient eu recours à l’histoire ancienne, voire à l’historicisation des mythes pour inculquer à leurs élèves un certain nombre de vertus chrétiennes déguisées, Sparte, Athènes et Rome s’étaient emparées des esprits. On peut presque à coup sûr définir le rôle qu’allaient jouer dans l’histoire de France les uns et les autres, aux choix qu’ils faisaient de leurs modèles. Si, pour Robespierre, Sparte, ce fut Léonidas (« Étranger, va dire à Sparte qu’ici nous gisons, dociles à ses ordres. ») et si, pour Saint-Just, ce fut l’endroit où la brièveté du discours était loi (« Le prix d’éloquence sera donné au laconisme »), pour Salomon Reinach, c’est à Sparte que les filles et les garçons avaient jadis reçu la même éducation égalitaire. Il eut pour ambition d’initier aux choses de l’art et de la philosophie les jeunes filles, certes de bonne famille, il faut bien commencer quelque part et on n’imagine pas les porteuses de pain et les blanchisseuses au Louvre. Elles y seront invitées « avec leurs mamans », ce qui l’amènera à se dire « conférencier pour vieilles dames », sous-estimation s’il en fut.

      Mais Reinach ne fit pas que suppléer Alexandre Bertrand au Louvre, car c’est à lui aussi qu’il dut son poste d’attaché au Musée des Antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye, dont il finirait conservateur en chef et dont il enrichirait considérablement les collections, y compris de ses deniers.

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Il devait plus tard, à propos de « l’affaire », lui rendre hommage en rappelant que c’était pour Dreyfus que « ce Breton défenseur des vérités de 89 » était descendu « pour la première fois dans la lice à soixante-dix-sept ans ».

 

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   Cultes, mythes et religions

      Sous ce titre ont été réunis cinq livres, eux-mêmes constitués d’essais et d’articles allant de cinq ou six à soixante pages, sur tous les sujets relatifs à l’histoire des peuples. Il suffit d’en énumérer les titres pour donner une idée de l’ampleur et de la diversité de l’entreprise. :

  • Totems et tabous
  • Celtica
  • Mythes et rituels en Grèce, à Rome et chez les Hébreux
  • Mythologie figurée
  • Christianisme, survivances et déviances

      Ce qui ressort de ces 1300 pages « choisies », c’est une curiosité inépuisable, une empathie inlassable pour « les autres » quels qu’ils soient. Car ce qu’avait entrepris Reinach, à travers l’art, l’archéologie, la mythologie, les coutumes patiemment glanées et décryptées, c’est l’histoire de ceux qui n’en ont pas : les classes inférieures, en effet, n’eurent jamais droit aux chroniques des historiens, celles d’Hérodote excepté. Pour elles, on dit « anthropologie ».

 

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      À partir de la Révolution et sûrement à cause d’elle, mettons à partir de Jacques-Antoine Dulaure (Des Divinités génératrices : ou du culte du Phallus chez les anciens et les modernes), un nombre grandissant de savants de tous les pays allaient de plus en plus s’intéresser à l’étude de ces classes inférieures dont l’histoire n’avait jamais été écrite parce qu’elle n’avait jamais intéressé personne, ou du moins personne sachant lire. Reinach ne fut pas le seul mais il fut l’un des premiers et un de ceux qui se trompèrent le moins dans leurs interprétations.

Quelques extraits :

http://psychanalyse-paris.com/-Cultes-Mythes-et-Religions...

 

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   Orpheus, Histoire générale des religions

      … aurait dû être un manuel scolaire.

      L’État, entendant promouvoir l’instruction laïque, confia la tâche de le rédiger à un homme connu pour son hostilité envers le pouvoir de l’Église et son attachement à la laïcité. Il allait être déçu. L’auteur, pourtant, s’est acquitté de sa tâche de manière exemplaire. On peut même dire que rien, avant ou après ce livre, n’a été si conforme à l’esprit du Plan d’éducation nationale voté par la Convention le 13 août 1793 et jamais appliqué. On sait ce qu’il préconisait en matière de religion :

 

      « Jusqu'ici j'ai développé le système de diverses habitudes dont la réunion forme le complément d'un bon cours d'éducation; et cependant je n'ai pas encore prononcé le nom de cette habitude morale qui exerce une si souveraine influence sur toute la vie de l'homme; je veux dire, la religion : sur cette matière délicate, il est plus aisé d'exprimer ce qui est mieux que ce qui est possible.

C'est d'après le principe que l'enfance est destinée à recevoir l'impression salutaire de l'habitude, que je voudrais qu'à cet âge, il ne soit point parlé de religion, précisément parce que je n'aime point dans l'homme ce qu'il a toujours eu jusqu'à présent, une religion d'habitude.

Je regarde ce choix important comme devant être l'acte le plus réfléchi de la raison.

Je désirerais que, pendant le cours entier de l'institution publique, l'enfant ne reçût que les instructions de la morale universelle, et non les enseignements d'aucune croyance particulière.

Je désirerais que ce ne fût qu'à douze ans, lorsqu'il sera rentré dans la société, qu'il adoptât un culte avec réflexion. Il me semble qu'il ne devrait choisir que lorsqu'il pourrait juger. »

Michel Le Peletier – Plan d’éducation nationale (extrait)

 

      Or, Reinach, voulant mettre sous les yeux des jeunes gens ce qu’il leur convenait de savoir pour être en mesure de juger, s’est appliqué, dans son livre, à leur communiquer ce qui est sûr et rien d’autre.

      On peut regretter qu’un seul chapitre soit consacré aux « Celtes, Germains et Slaves » et un seul autre aux « Chinois, Japonais, Mongols, Finnois, Africains, Océaniens, Américains », alors que l’Islam et le Judaïsme ont droit à un chapitre chacun et le Christianisme à cinq, ce dont il s’est justifié en disant : « Ce n’est pas ma faute si l’histoire du christianisme se confond un peu, depuis deux mille ans, avec l’histoire universelle et si, en esquissant celle-là, j’ai été amené, dans une certaine mesure, à raconter brièvement celle-ci. » Cherchant ce qu’il y avait d’historique dans les livres sacrés du judaïsme et du christianisme (Ancien et Nouveau Testaments), sa conclusion est « à peu près rien ». Il va même jusqu’à recommander l’Essai sur les mœurs de Voltaire, avec lequel, pourtant, sur les religions, il n’est « pas d’accord ».

      Et pourtant, ce livre (à nos yeux) exemplaire lui sera refusé.

      Ce que n’avaient pas prévu les messieurs du Ministère, pour qui parler de religion, c’était surtout parler contre, prendre parti, mettre en garde, c’est que Reinach, tout en séparant l’historique du fabuleux, allait chercher, au contraire, ce qui, dans chaque croyance si lointaine et bizarre fût-elle, avait concouru à faire avancer la conscience humaine vers un plus haut degré de maturité. Il avait, pour cela, essayé de se mettre à la place des croyants. Mais ce genre de scrupules n’est pas le fort des cerveaux binaires. Alors que c’était là l’essence même de la laïcité. Hélas pour eux, les enfants des écoles allaient donc être endoctrinés à la nouvelle religion laïque.

      Il faut rappeler, car c’est un des nœuds de notre histoire récente à tous, que la IIIe République fut farouchement anticléricale et qu’elle avait fait sienne la conviction des philosophes du XVIIIe siècle, pour qui les religions – toutes les religions – avaient été créées par d’habiles gredins pour imposer leur loi aux crédules. Reinach, plus darwinien qu’eux, était sûr et avait démontré qu’il n’en était rien, conscient d’abord de l’abîme qu’il y a entre « morale » et « religion ». Que les religions soient toutes nées naturellement ne fait plus de doute aujourd’hui. Cette idée était tout simplement anathème aux yeux de ceux qui avaient lancé leurs hussards noirs à l’assaut de « l’obscurantisme ». Ils se sentirent floués.

      Ou du danger qu’il y a à essayer de s’intégrer à quelque chose de moins intelligent que vous…

      Ce livre plus que nécessaire, qui eut contre lui les juifs, les catholiques et les bouffeurs de curés, aurait-il aussi contre lui, aujourd’hui, les musulmans ? Probablement. Sauf ceux de très haute volée, de la trempe de Reinach...

 

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      « De cet anticléricalisme va naître, il est vrai, une politique scolaire de grande qualité. Jules Ferry, un des très grands ministres de la IIIe République, mit en place un régime éducatif qui durera jusqu’en 1962.

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L’école laïque, gratuite et obligatoire ne sera pas aussi laïciste qu’on a bien voulu le dire. C’est grâce à cette politique que va naître l’ascenseur social républicain, permettant aux fils d’ouvriers ou de paysans de sortir de leur condition et d’accéder aux plus hautes fonctions de l’État ou de l’économie. Il est vrai que le système n’était pas égalitariste, comme il l’est aujourd’hui. Les bourses étaient attribuées, à condition sociale égale, à ceux qui les méritaient, par leur travail et leurs résultats. C’était peut-être élitiste, mais c’était efficace.

      La IIIe République est le modèle d’une république jacobine : elle rejettera, de 1875 à 1940, toute politique de décentralisation que défendait, depuis 1850, la droite monarchiste ou libérale. Si l’on regarde les manuels d’histoire d’avant 1980, il est fait gloire à la IIIe République de sa politique coloniale. Il n’était point question alors de repentance. À l’actif de la IIIe République, l’intégration dans l’ensemble français de la Tunisie et du Maroc, de la plus grande partie de l’AOF, sauf le Sénégal, de la plus grande partie de l’AEF, sauf le Gabon, de Madagascar, du Cambodge, du Laos de l’Annam et du Tonkin, territoires pour lesquels la Chine reconnut notre souveraineté, par le traité de Tianjin, en 1885. Il est vrai, d’ailleurs, que la colonisation française, si elle fut généralement fort humaine, était fondée sur les principes définis par Jules Ferry. Pour lui, « les colonies sont le moyen de permettre l’accès à la civilisation de peuples étrangers à nos valeurs ». Pour lui encore « les colonies sont le moyen de placement des capitaux le plus avantageux… La fondation d’une colonie, c’est la fondation d’un débouché ». Malheureusement, la colonisation française ne fut guère efficace. Les investissements furent limités, et les infrastructures (routes et voies ferrées) de médiocre qualité. Au reste, en 1914 comme en 1938, le total des voies ferrées construites en AOF et en AEF représente un kilométrage plus faible que celui du seul Nigeria. Si la politique marocaine de Lyautey et de ses successeurs fut un grand succès, ce fut assez largement le cas en Indochine aussi et en Algérie. En Indochine, il faudrait souligner les efforts considérables faits (entre 1940 et 1945) par l’amiral Jean Decoux. En Algérie, le gouvernement de la République ne saura pas favoriser l’essor de l’agriculture et n’aura pas le courage de résister tant aux mollahs qu’aux colons, et n’instituera pas l’enseignement laïc et obligatoire que prévoyaient les lois Ferry. De surcroît l’anticléricalisme gouvernemental freina les efforts d’évangélisation des Pères Blancs, notamment en Kabylie. »

« Comme il l’est aujourd’hui »… On laisse aux monarchistes auteurs de ces lignes la responsabilité de leurs opinions.


 

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   Reinach et l’Inquisition

      Si Reinach croyait à la naissance naturelle des religions, il n’en était pas moins profondément anticlérical, s’agissant de l’Église catholique et de ses abus de pouvoir, tant dans le passé que de son temps.

    C’est curieux, si on pense que cet homme a toute sa vie entretenu avec des quantités d’ecclésiastiques, savants il est vrai, les meilleures relations du monde, mais c’est ainsi.

      En 1900 parut l’œuvre d’un Américain, jugée par lui si importante qu’il avait tenu à la traduire lui-même en français : l’Histoire de l’Inquisition au Moyen Âge, de Henry Charles Lea.

      Dans la préface à son Orpheus, Reinach avait écrit :

      « Je ne pense pas que les persécutions des Bacchanales par le sénat romain, que celles du christianisme naissant par les empereurs, que les fureurs de l’Inquisition, que la Saint-Barthélemy et les dragonnades doivent être relatées avec froideur, comme des épisodes insignifiants de l’histoire. J’exècre ces meurtres juridiques, fruits maudits de l’esprit d’oppression et du fanatisme : je l’ai laissé voir. Il existe encore des enragés qui glorifient ces crimes et voudraient qu’on en continue la série ; s’ils disent du mal de mon livre, ils lui feront honneur. »

      C’est cette exécration de l’esprit d’oppression et du fanatisme qui forma son opinion sur l’Affaire Dreyfus dès l’instant où elle éclata, comme elle l’avait formée auparavant sur la mise à mort des Templiers, celles de Jeanne d’Arc et de Gilles de Rais.

 

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      S’il vit immédiatement clair dans l’entreprise (son premier texte en défense du capitaine s’intitula d’ailleurs Clair comme le jour) son aspect purement raciste n’allait jamais vraiment lui apparaître et il resterait persuadé jusqu’à son dernier jour que tout cela n’avait été qu’un complot des Jésuites contre la République.

      Certes, on ne prête qu’aux riches, mais il y a quand même deux ou trois crimes que les soldats de saint Ignace n’ont pas commis. Le racisme ordinaire et généralisé ne s’était pas alors révélé dans toute sa hideur. Ni le chauvinisme se parant des plumes du nationalisme. Comment une intelligence à ce point supérieure pouvait-elle imaginer LA psychopathologie de l’inintelligence ? D’autres, plus tard, allaient la découvrir, mais Reinach, bienheureusement pour lui, serait mort - en 1932 - juste avant que se déchaîne la peste qui n’a pas cessé jusqu’à ce jour, même s’il lui faut de temps en temps changer d’objet pour se perpétuer.

      Signalons que, malgré ses inlassables efforts pour sauver Alfred Dreyfus, puis pour lui faire rendre justice après son acquittement, ce n’est pas lui qui en a écrit l’histoire, mais son frère Joseph, par ailleurs un des fondateurs de la Ligue des droits de l’homme, née à l’occasion de la célèbre « Affaire ».

 

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   Gilles de Rais, Glozel et Saïtapharnès

      D’autres affaires ont marqué la carrière de Salomon Reinach. À commencer par celles de ses opinions à contre-courant.

      Dans sa lutte écrite contre les abus de pouvoir de l’Église, il n’avait pas sous-estimé les responsabilités de la couronne, tant dans l’affaire des Templiers que dans celle de Jeanne d’Arc, honteusement abandonnée à son sort par le monarque qui lui avait dû son élévation. Mais il s’est particulièrement passionné pour le cas de Gilles de Rais, dans lequel il vit un autre martyr des deux pouvoirs coalisés.

 

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Procès de Gilles de Rais – Miniature vers 1530

 

      On ne peut pas attribuer à la persécution de Dreyfus celle qu’il vit dans le procès du maréchal, puisque son opinion sur ce point est bien antérieure. Toujours est-il qu’il a comme toujours passé en revue les pièces et scruté les textes, et qu’il en a tiré la conviction que l’ancien compagnon de Jeanne, grand aristocrate breton et richissime propriétaire de terres et de châteaux, était innocent des crimes dont il fut accusé. Sa thèse est que toute « l’Affaire » fut un coup monté et que la cupidité de nobles et de gens d’église en fut la cause. Cette conviction était si forte qu’il alla même jusqu’à  essayer d’obtenir de Charles Lea qu’il s’exprime plus nettement dans ce sens, chose que l’historien américain refusa de faire, estimant qu’il en avait assez dit. Salomon Reinach fit alors paraître un texte d’une trentaine de pages où il exposait sa thèse dans un certain détail. Il n’en démordit jamais et peut-être avait-il raison. On ne trouve plus qu’en ligne (voir plus bas) cette brochure épuisée depuis longtemps.

      En 1994, l’éminent médiéviste qu’était Jacques Heers a fait paraître « sa » version de l’histoire de Gilles. En gros, il estime que deux procès menés en parallèle, avec des dizaines d’enquêteurs et des centaines de témoins, n’ont pu être truqués, d’autant qu’il aurait été plus simple de liquider le trublion le soir au coin d’un bois. (On schématise.) Malheureusement, les procès du TPIY et de la CPI, pour n’invoquer que ceux-là, viennent de nous prouver le contraire, et même prouver, avec le cas Milosevic, qu’on peut à la fois truquer un procès et liquider un trublion tout en le faisant. La question reste donc ouverte. Salomon Reinach et Jacques Heers se sont basés sur les mêmes pièces. Ce sont leurs interprétations qui diffèrent et qui méritent au moins d’être comparées.

 

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      Si l’affaire Glozel n’est pas sanglante, elle n’en est pas moins compliquée, on pourrait même dire compliquée à l’excès. Elle l’est même tellement que nous renonçons à la résumer ici.

      Sachez seulement que Glozel est un village où des agriculteurs firent, en 1924, des découvertes qui le rendirent aussitôt célèbre, car on y trouva, ensemble, des objets datant de l’âge du fer et d’autres datant du Moyen Âge (encore une fois, nous schématisons à l’excès). Il y eut des controverses, des commissions internationales, des appels à savants de partout, des procès. Il s’y mêla des intérêts sordides. La communauté des archéologues en fut divisée. Certains se déclarèrent pour l’authenticité des trouvailles, d’autres pour un trucage… qui ne fut jamais prouvé.

 

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Salomon Reinach aux fouilles de Glozel en 1928

 

En 1926, Reinach, appelé à la rescousse, se prononça pour l’authenticité, de même d’ailleurs que l’abbé Henri Breuil. Ceux qui ne sont pas d’accord le lui reprochent encore.

Pour en savoir plus sur cette sombre affaire, voir ICI.

Ajoutons que Reinach a défendu sa thèse dans un livre intitulé Éphémérides de Glozel (Paris, Kra, 1928), dont Wikipedia a eu la bonne idée de mettre des extraits en ligne.

 

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L’affaire de la tiare de Saïtapharnès concerne Salomon Reinach de façon plus personnelle.

 

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      Le 1er avril 1896, le Louvre fit savoir qu'il avait acheté une tiare d'or découverte en Crimée et ayant appartenu au roi scythe Saïtapharnès. Le musée avait acquis cette œuvre inestimable sur les conseils d'Albert Kaempfen (1826-1907), alors directeur des Musées nationaux et des archéologues Antoine Héron de Villefosse et Salomon Reinach. Une inscription grecque sur la tiare donnait à lire : « le conseil et les citoyens d'Olbia honorent le grand et invincible roi Saïtapharnès ». Pour les experts du Louvre, cette tiare confirmait un épisode datant de la fin du IIIe siècle ou du début du IIe siècle avant notre ère.

      Or, il s’agissait d’un faux.

     Deux ans auparavant, elle avait été commandée à un artisan juif d’Odessa, par deux commerçants qui lui avaient expliqué qu’il s’agissait d’un cadeau spécial qu’ils voulaient faire. L’orfèvre, Israël Rouchomovsky, avait reçu 7.000 francs pour son travail, qui les valait bien.

     Le fait est que les deux hommes d’affaires (des « Valadour  » ?), réussirent à vendre leur prétendu cadeau au musée du Louvre, pour la coquette somme de 200.000 francs-or. Que la transaction ait eu lieu un 1er avril ne semble pas avoir mis la moindre puce à l’oreille à cette brochette de savants.

      Tout aurait pu en rester là si un autre archéologue, l’Allemand Adolf Furtwängler, n’avait été pris de doutes. La tiare n’avait pas qu’un style mais plusieurs et elle manquait singulièrement de patine… Il s’ensuivit des discussions, dont le bruit parvint jusqu’à Odessa. L’orfèvre, peu soucieux d’être pris pour un faussaire, fit le voyage de Paris pour venir conter à qui de droit son affaire. On en voulut des preuves. Il les donna. Et le scandale éclata. Dépenser 200.000 francs-or de fonds publics pour un faux qui en avait coûté 7.000… Ha ha ha !

      Les chansonniers et les caricaturistes s’en donnèrent à cœur-joie. Le président Loubet fut représenté, tiare en tête, faisant des ronds de jambe au roi d’Italie. La tiare eut même les honneurs du Carnaval de Nice, où elle défila avec le cadre vide de la Joconde récemment volée. Mais pourquoi Salomon Reinach fut-il brocardé plus et plus longtemps que les autres, comme s’il eût été seul en cause ? Antisémitisme ? Il semble bien que oui. On n’ose penser à ce qu’eussent tiré de ces attaques frisant la diffamation voire la calomnie les zozos du CRIF ou de la LICRA… Reinach, qui était un homme honnête et bien élevé, but le calice jusqu’à la lie. Il s’était trompé, il s’était trompé.

 

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      Pour la petite histoire…

     L’orfèvre ne fut pas inquiété. Il reçut même une médaille d’or du Salon des arts décoratifs et s’installa à Paris, où il est mort en 1934.

      « L’authentique tiare de Saitapharnès » apparaît, avec Arsène Lupin, dans L’Aiguille creuse de Maurice Leblanc.

      Enfin, en 1997, un musée de Jérusalem l’a empruntée au Louvre pour l’exposer dans le cadre d’une rétrospective Rouchomovsky.

      Avouons que sa tiare était quand même bien belle et que, si elle n’est pas d’époque, elle aurait mérité de l’être.

 

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   Reinach et l’éducation des jeunes filles

      Dans sa préface à Orpheus déjà citée, Salomon Reinach écrivait :

      « Comme j’ai la prétention et l’espoir de trouver autant de lectrices que de lecteurs, je me suis imposé une certaine réserve, surtout dans l’exposé des anciennes religions orientales. J’affirme aux mamans qu’elles peuvent donner ce livre à leurs filles, pour peu que la lumière de l’histoire ne les effraie pas. Les sacrifices que j’ai dû faire ne sont pas, à tout prendre bien regrettables ; mais si la bienveillance du public répond à mes efforts, je ferai paraître quelque jour une édition plus complète – pour les mamans. »

      On voit affleurer à cette occasion l’obsession du savant pour l’émancipation au moins spirituelle des femmes. Mais il se préoccupa tout autant de leur émancipation intellectuelle. C’est pourquoi, à partir de 1911, il se lança dans la rédaction et la publication de petits manuels destinés à faciliter aux jeunes filles l’étude du français d’abord, du latin et du grec ensuite, et enfin de l’histoire des philosophies. Sidonie et le français sans peine fut bientôt suivi de Cornélie ou le latin sans pleurs, puis d’Eulalie ou le grec sans larmes. En 1926, il faisait paraître le premier des trois volumes des Lettres à Zoé sur l’histoire des philosophies. Bien des femmes, mais aussi bien des hommes – jeunes et moins jeunes, voire universitaires – pourraient aujourd’hui revenir avec profit et sans honte à ces sources de Gai Savoir.

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   Salomon Reinach et les Juifs

      Défenseur des droits des juifs mais aussi de leur culture, quoique son amour ne fût pas aveugle et que l’obscurantisme ne fut jamais son fait, Reinach accepta en 1886 la vice-présidence de l’Alliance israélite universelle, fonction qu’il remplit de son mieux jusqu’à ce qu’on l’obligeât d’en démissionner « pour violent antisionisme ».

      Nahum Goldman raconte :

      « Salomon Reinach et l’Association qu’il présidait, était violemment antisioniste[6] et ouvertement partisan de l’assimilation. Nos amis parisiens nous racontèrent un incident qui me révolta ; le savant juif Jacques Faitlovitch venait de découvrir les juifs Falachas en Abyssinie. Faitlovitch aurait rendu visite à Reinach pour lui parler de sa découverte et demander l’appui financier de l’Alliance pour continuer ses recherches chez les Falachas. Reinach l’aurait repoussé avec ces mots : “Ce que vous avez fait est un  malheur. Il y a de toute manière trop Juifs dans le monde. Nous n’avons pas besoin que de nouveaux Juifs nous donnent de nouveaux tracas.” Mon zèle juvénile fut choqué de ces paroles. De retour à Francfort, j’écrivis deux articles ayant pour titre : Salomon Reinach, un phénomène. Ces articles firent beaucoup parler d’eux. Ils étaient extrêmement agressifs et provoquèrent certaines réactions hostiles à Reinach. De graves discussions se produisirent au sein de l’Alliance et Reinach dut renoncer à ses fonctions de vice-président. »

      « Mon zèle juvénile » : Goldman avait alors seize ans.

 

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Adolphe Crémieux, fondateur de l’Alliance

 

      L’Alliance avait été créée par des Juifs français, reconnaissants envers la France pour son processus d’émancipation entamé en l'an II [7]. Ils avaient décidé de venir en aide aux Juifs du monde en intervenant auprès des autorités politiques des pays où ils étaient encore persécutés, en réclamant pour eux l’égalité des droits, comme en France. Elle avait aussi développé un réseau scolaire visant à moderniser les Juifs d’Orient et à obtenir ainsi leur émancipation. Son objectif plus large était de répandre les bienfaits de la civilisation française dans le monde juif. Ses dirigeants étaient tous républicains et patriotes.

      L'Alliance allait surtout se faire connaître en ouvrant des écoles (aussi bien primaires que professionnelles) dans de nombreux pays, en particulier dans les pays musulmans d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Ces écoles visaient à fournir une éducation « moderne », aux standards français, à la jeunesse juive locale, mais étaient aussi ouvertes aux non-juifs. Ainsi, en 1939, elle disposait d'une centaine d'écoles et d'environ 50.000 élèves, essentiellement dans le monde arabo-musulman. En raison de ce maillage important, les autorités françaises considéraient depuis les années 1920 l'Alliance comme un outil majeur de l'influence francophone dans le monde. 

      Ainsi : « …de nombreuses écoles populaires dans les pays des communautés orientales et en Palestine (écoles à Edirne et Izmir, écoles juives d’Istanbul transformées en établissements de l'Alliance, école professionnelle de Jérusalem en 1882). En 1911, plus de 35 % des enfants d'âge scolaire dans la population juive sont inscrits dans les écoles de l'Alliance. »

 

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École de filles de l’Alliance, Jérusalem, 1935

 

      Quel rôle ont joué l’American Jewish Committee et l’Anglo-Jewish Association dans l’adhésion de l’Alliance au projet sioniste en décembre 1945 ? C’est ce que nous ne savons pas.

      Salomon Reinach était mort depuis treize ans déjà, et la preuve fut faite que, là comme ailleurs, les intelligences supérieures n’avaient pas trouvé le moyen de se faire entendre des cerveaux binaires.

      Où en serait la Palestine aujourd’hui, si la politique de l’Alliance avait été poursuivie ?

      Où en serait le Proche Orient ?

      Où en serions-nous ?

 

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      Au lendemain de sa mort, Robespierre dit de Lepeletier de Saint Fargeau, dont il allait défendre et faire adopter le Plan d’Éducation par l’Assemblée :

      « Lepeletier fut noble, Lepeletier occupait une place dans un de ces corps si puissants sous le despotisme, Lepeletier fut riche, et depuis la révolution, il fut constamment l’ami du peuple, le soutien de la liberté, et l’un des plus ardents fondateurs de la république. Sous ces trois rapports, Lepeletier fut un prodige. »

Convention, 21 janvier 1793

      Sans doute eût-il pu en dire autant de Salomon Reinach.

 

____________

  1. Hervé Duchêne, Salomon Reinach devant les hommes et les religions. Préface à Cultes, mythes et religions.
  2. Préface d’Amalthée, t. I. Paris, Leroux, 1929.
  3. Hervé Duchêne, op cit.
  4. Lettres à Liane de Pougy de Max Jacob et Salomon Reinach. Paris, Plon, 1980, p. 175.
  5. Colette, Œuvres, Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », t. I, p.1062.
  6. Elle le restera jusqu’en 1945.
  7. Le 16 Pluviôse an II, soit le 4 février 1794.

 

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20. Le jeune Cicéron lisant.JPG

Dans le désordre et bien entendu sans rien d’exhaustif…

 

 21. Manuel de philologie classique.jpg

 

 

Salomon REINACH

Manuel de philologie classique

Paris, Hachette….

……  pages

 

 

 

 22. Cultes, mythes Bouquins.JPG

 

Salomon REINACH

Cultes, mythes et religions

Paris, Robert Laffont, 1996, 2000, etc.

Collection « Bouquins »,

1350 pages

 

 

 

Note de l’éditeur :

« Il n'y a d'intéressant sur la terre que les religions », notait Baudelaire dans ses journaux intimes. Salomon Reinach (1858-1932) fut de son avis, puisqu'il consacra sa vie entière à l'étude des cultes, des mythes, des croyances, des superstitions. De l'Antiquité gréco-latine à la Gaule gallo-romaine, rien n'échappait à sa curiosité. Et si les frères Goncourt, avec leurs manies de « bibeloteurs » furent à l'origine du musée Carnavalet, Salomon Reinach fut l'un des promoteurs du musée des Antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye, le musée qui nous renseigne le mieux sur nos origines lointaines, sur nos sources païennes et sur le début du christianisme en France. Salomon Reinach n'étudie pas seulement la manière dont ont été domestiqués nos animaux, il s'intéresse également aux coutumes de mariage de nos ancêtres, au totémisme druidique et à Vercingétorix, à la figure d'Orphée et aux vestales romaines, aux cathares et à Gilles de Rais, à Jeanne d'Arc et à l'Inquisition. Tous les aspects de la vie religieuse le fascinent. Durant des années, il a donné, à des revues plus ou moins savantes, des études extrêmement précises sur des points qui paraissent de détail mais qui sont révélateurs des grands problèmes fondamentaux.

 

 23. Orpheus - L'Harmattan.JPG

 

 

Salomon REINACH

ORPHEUS, Histoire générale des religions

Paris, L’Harmattan, 2002

Collection « Les introuvables »,

628 pages

 

 

 

Note de l’éditeur :

Pourtant résultat d'une commande ministérielle, Orpheus (1909) devait être refusé par l'Éducation Nationale, considérant que la présentation des religions comme un phénomène naturel allait à l'encontre de la morale commune. Sigmund Freud dans Totem et tabou se réfère constamment à cette œuvre. Orpheus ne cesse d'entretenir la curiosité, peut-être moins dans l'idée d'une exactitude historique que dans une perspective anthropologique.

 

 24. Apollo Hachette.jpg

 

 

Salomon REINACH

APOLLO, Histoire générale des arts plastiques

professée à l’École du Louvre

Paris, Hachette, 1904, 1952, etc.

352 pages

 

 

 

25. Epona.jpg

 

 

 

Salomon REINACH

Epona, la déesse gauloise des chevaux

Paris, Leroux, 1895 (reprint Chapitre.com)

70 pages

 

 

 

 

26. Origine des Aryens.jpg

 

 

 

Salomon REINACH

L’Origine des Aryens : histoire d’une controverse

Paris, E. Leroux 1892 (reprint Chapitre.com)

133 pages.

 

 

 

 

 27. bourignon.gif

 

 

Salomon REINACH

Antoinette Bourignon

Paris, Arbre d’Or, ……

……. Pages

 

 

 

 

Pour en savoir plus sur cette mystique française très peu connue qui intéressa suffisamment Reinach pour qu’il l’exhume :

http://www.philosophe-inconnu.com/Livres/nouv_bourignon_a...

 

28. Histoire de l'Inquisition au Moyen-Age.JPG

 

 

Henry Charles LEA

Histoire de l’Inquisition au Moyen Âge

Traduit par Salomon REINACH
Paris, Laffont, 2005

Collection « Bouquins »

1504 pages

 

 

Note de l’éditeur

L’histoire d’une institution qui, loin d’être une aberration est au cœur même de l’Église. Une réflexion salutaire sur l’intolérance.

Plus que jamais, l’intolérance religieuse travaille nos sociétés ; plus que jamais les rapports entre les états et les églises font problème. Aussi, le grand livre de l’historien américain Henry Charles Lea (1825-1909), unique en son genre, garde-t-il une terrible valeur d’actualité. Il nous permet de comprendre pourquoi et comment, pendant des siècles, l’Église catholique a cru devoir réduire au silence, voire éradiquer ses dissidents. Dès le Moyen Âge, l’Église était devenue un pouvoir économique et politique de premier ordre. Et comme tous les pouvoirs, elle fondait une part de son empire sur des bases matérielles et prêtait le flanc à de nombreuses critiques exigeant le retour à la pureté du message évangélique. C’est pour combattre ces mouvements, dégénérant en hérésies, que les papes ont délégué leurs prédicateurs à travers toute l’Europe, en leur accordant des compétences de plus en plus étendues. Ainsi est née une institution qui, de plus en plus, s’est substituée aux pouvoirs locaux pour broyer toute résistance à ce qu’il faut bien appeler une « pensée unique ». Maîtrisant le latin comme l’allemand, l’espagnol comme l’italien, Henry Charles Lea a parcouru les archives de l’Europe tout entière afin de brosser un tableau complet de cette partie souvent refoulée de notre passé. Cette Histoire de l’Inquisition est aussi une histoire de la liberté de conscience. Qu’elle ait été traduite en français par Salomon Reinach à l’époque de l’affaire Dreyfus et des combats en faveur de la séparation de l’Église et de l’État montre à l’évidence que le combat des Lumières contre l’obscurantisme n’est jamais gagné définitivement.

 

 29. Gilles de Rais - Liège.png

 

Salomon REINACH

Gille de Rais

Extrait de la Revue de l’Université de Bruxelles

Liège, Imprimerie électro-mécanique La Meuse, 1904

…… pages

 

 

 

Le texte de ce livre se trouve en ligne ici :

http://www.histoiredelafolie.fr/psychiatrie-neurologie/gi...

 

30. Joseph. Aff. Dreyfus.jpg

 

 

 

 

 

 

 

Joseph REINACH

Histoire de l’Affaire Dreyfus en deux volumes

avec une illustration en couleurs en couverture de chaque volume ; emboîtage orné d'une reproduction en couleurs.  

Paris, Robert Laffont, 2007

Collection « Bouquins »

2316 pages

 

 

 

 

 

 

 

 

31. Sidonie Les introuvables.jpg

 

 

 

Salomon REINACH

SIDONIE ou le français sans peine

Paris, L’Harmattan, 1995.

Collection « Les introuvables »

(reprint de l’édition Hachette de 1911)

…. Pages

 

 

32. Cornélie - Les Introuvables.jpg

 

 

 

Salomon REINACH

CORNÉLIE ou le latin sans pleurs

Paris, L’Harmattan, 1995.

Collection « Les introuvables ».

186 pages

 

 

 

 

33. Eulalie, L'Harmattan.jpg

 

 

 

Salomon REINACH

EULALIE ou le grec sans larmes

Paris, L’Harmattan, 2000

Collection « Les introuvables »

196 pages

 

 

 

Note de l’éditeur :

Peut-on apprendre la grammaire française ou pire, celle de langues réputées mortes comme le latin ou le grec, en s'amusant ? Tel est le défi auquel s'est attelé Salomon Reinach au début du siècle, avec succès : à travers ces petits ouvrages drôles et bienveillants, pleins d'historiettes et d'anecdotes, ce sont toutes les chausse-trapes inamicales du français, du latin et du grec qui sont aplanies avec grâce et efficacité.

 

 34. lettres-a-zoe-les-philosophies-paiennes-salomon-reinach-279-MLA4674054098_072013-F.jpg

 

 

Salomon REINACH

LETTRES À ZOÉ sur l’histoire des philosophies

I – Les philosophies païennes

Paris, Hachette, 1926

185 pages

 

 

35. lettres-a-zoe-salomon-reinach-sur-l-histoir-des-phiosophie-19903-MLA20181058110_102014-F.jpg

 

 

Salomon REINACH

LETTRES À ZOÉ sur l’histoire des philosophies

II – De la scholastique à l’Encyclopédie

Paris, Hachette, 1926

….. pages

 

 

 

36. à Zoé - T. III De l'Encyclopédie à nos jours.jpg

 

 

Salomon REINACH

LETTRES À ZOÉ sur l’histoire des philosophies

T.III – De l’Encyclopédie à nos jours

Paris, Hachette, 1926

292 pages.

 

 

 

 

2. cornucopia green.gif

 

Notice sur Salomon & Théodore Reinach

Académie des Inscriptions et Belles Lettres

http://www.aibl.fr/membres/academiciens-depuis-1663/artic...

 

N.B. Les emprunts faits par ce post à M. Hervé Duchêne sont si nombreux que nous ne les avons pas mentionnés au coup par coup.

 

2. cornucopia green.gif

 

 

 

Mis en ligne le 2 avril 2016.

 

 

 

20:57 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

27/03/2016

ACTUALITÉS BELGES ET AUTRES (SUITE)

1. a pirate ship crashing into an Opera House xxx.JPG

 

Actualités belges (suite) et autres…..

 

2. Logo-Il-Fatto-essai3.jpg

Bruxelles au centre de la stratégie de la terreur, par G.Chiesa

Publié par Jean Levy sur canempêchepasnicolas- le 24 mars 2016

3. Métro Attentats_Bruxelles.jpg

Ce nouveau massacre à Bruxelles, avec des actions terroristes aussi coordonnées que sanguinaires, c’est-à-dire avec des bombes à forte puissance et non des kamikazes, ressemble fort à la poursuite d’un plan bien précis.

Mais de qui ? Et contre qui est-il dirigé ? Personne ne sait qui est le sancta santorum, le chef d’orchestre qui se cache derrière ce chaos, et donc, toutes les hypothèses sont aussi irrecevables les unes que les autres. Ceux qui avancent immédiatement l’hypothèse d’une "riposte" de Daesh à la capture du dernier terroriste survivant des attentats de Paris en novembre dernier ne font que se ridiculiser. Une petite frappe comme ce Salah, depuis longtemps sous la surveillance des services secrets,… impliqué par le passé dans le trafic de drogue et de prostituées dans la maison de passe dénommée "La Béguine" située dans le quartier de Molenbeek, et qui réussit à passer sans encombre au travers de 4 contrôles de police avant d’aller se réfugier dans ce même quartier où il a toujours vécu, ce type ne peut être pas le cerveau de quoi que ce soit. Ces attentats étaient prévus depuis longtemps, par je ne sais quel organe spécialisé dans la provocation de grande envergure.

Contre qui ? Ces bombes sont la continuation des attentats de Paris en 2015 : Charlie Hebdo et le Bataclan. Et aussi de ceux d’Ankara, contre les touristes allemands. Ils font également suite à la mise en scène de Cologne, et au fleuve de réfugiés qui nous inonde.

Procédons par ordre : ces attentats nous visent, nous, les peuples d’Europe. Le but est de réduire nos libertés, et notre capacité à répondre aux forfaits des puissants. En fait, le premier résultat sera, sans aucun doute, la suspension de toutes les garanties démocratiques. Ça a déjà commencé en France, et maintenant ce sera au tour de la Belgique. Et ensuite, avec quelques attentats supplémentaires, celui de l’Italie, si par hasard nous renâclions à entrer en guerre en Libye.

Mais nous, les Italiens, sommes probablement les plus difficiles à berner, car nous avons déjà connu la période des années de plomb et de la stratégie de la tension. Et cela nous a enseigné comment ne pas tomber dans le piège qui consiste à regarder le doigt plutôt que la Lune. Si on nous dit "Daesh", nous nous méfions. Il est possible que ce soit "aussi" Daesh, mais ce dernier est seulement l’instrument, le bras armé, mais certainement pas le cerveau. Ce sont là des bombes contre "l’Europe des Peuples", pour la transformer en annexe de l’Empire, et la pousser toute entière à la guerre, lui passer la muselière, même aux plus récalcitrants. L’avertissement vaut pour tous, pas seulement pour les Bruxellois. 

Qui est derrière tout ça ? Impossible de le savoir. Mais une chose est sure : les services secrets européens, tous sans exception, à plus ou moins grande échelle, ne sont que des filiales contaminées par d’autres services secrets. Ou plus probablement, par certains secteurs, certaines branches de services secrets étrangers. Rappelez-vous le superbe film prophétique de Sydney Pollack : "Les 3 jours du Condor".

C’est pour cette raison qu’ils ne trouvent, et ne trouveront, rien : ils ne sont pas en mesure d’enquêter efficacement. C’est pour ça que nous devons retrouver notre souveraineté, et changer ces gens. Changer ceux qui nous gouvernent, et qui mènent l’Europe droit dans le mur, avec des personnes nouvelles, moins lâches et plus visionnaires. Sinon ils nous cuiront à feu doux, avant de nous transformer en esclaves.

Giulietto Chiesa

Source : http://canempechepasnicolas.over-blog.com/2016/03/bruxell...

Traduction : Christophe pour ilFattoQuotidiano.fr

 

4 Explosion 6.gif

 

La Turquie revendique le bain de sang de Bruxelles

Savvas Kalèdéridès – Réseau Voltaire (Athènes) - 24 mars 2016

 

Depuis six mois, la Turquie menace la France, la Belgique et l’Allemagne et les somme de l’aider à éliminer le mouvement de libération nationale kurde. Idéologiquement le régime de Recep Tayyip Erdoğan considère en effet que les Turcs sont une « race supérieure » et que les Kurdes doivent obéir ou être éliminés. La France, qui avait pris l’engagement d’aider la Turquie à résoudre la question kurde « sans porter atteinte à l’intégrité de son territoire » (c’est-à-dire en déplaçant les Kurdes turcs en Syrie), mais n’était plus en mesure de tenir sa promesse, fut la première touchée. La Belgique qui donne asile aux Kurdes, a été la seconde cible.

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5.  Turquie revendique.jpg

 

Le quotidien {Star}, organe officieux du régime de Recep Tayyip Erdoğan, ouvre sa "une" du 22 mars 2016 (c’est-à-dire le matin même des attentats de Bruxelles) sous le titre « La Belgique État terroriste ». Le journal reproche à la Belgique d’avoir laissé des familles de victimes kurdes de la guerre civile manifester à Bruxelles pendant le sommet UE-Turquie.

Tout terroriste choisissant sa cible, veille à passer un message pour justifier son action. La plupart du temps c’est ce message qui intéresse les terroristes et non pas l’ampleur de la catastrophe que va provoquer leur acte terroriste.

De la sorte, ils parviennent à contourner l’exclusion dont ils font l’objet de la part des médias conventionnels, et se trouvent soudain au centre du débat, sous le feu des projecteurs.

Dans le cas des attentats terroristes de Bruxelles, il pourrait y avoir plusieurs messages, dont un lié à l’existence même de l’UE [1]. Cependant, le message central, qui n’a cessé d’être répété par le gouvernement turc, par des groupes étatiques et para-étatiques et par la presse turque, concernait le soutien de la Belgique et de l’UE à la cause kurde.

Lire la suite…

Source : http://www.voltairenet.org/article190897.html

 

6. Saavas.jpg

 

Brigadier de l’Armée de terre grecque. Il démissionna en 2000 après la capture du leader kurde Abdullah Öcalan par la CIA, le Mossad et le MIT turc. Il était alors en mission d’accompagnement à Nairobi (Kenya), pour le compte du Renseignement grec. Très populaire en Grèce et à Chypre, il est l’auteur de nombreux ouvrages d’analyse géopolitique et dirige la maison d’édition Infognomon et le site internet InfognomonPolitics.

Voir ses autres articles sur Réseau Voltaire : Savvas Kalèdéridès

 

4 Explosion 6.gif

 

Moscou et Washington contre Ankara

Thierry MeyssanRéseau Voltaire (Damas)24 mars 2016

 

Le Levant est en pleine effervescence après la mise en application de l’accord russo-états-unien sur la paix en Syrie. Chaque acteur tente de tirer son épingle du jeu. Pourtant celui-ci n’est pas terminé. Moscou et Washington se préparent à déstabiliser le président Erdoğan.

 

7. Lavrov.jpg

Serguei Lavrov, qui a fêté son 66e anniversaire ce 21 mars 2016.

 

Les différents acteurs régionaux, constatant qu’ils ne parviendront pas à renverser la République arabe syrienne se cherchent de nouveaux objectifs, alors que l’Armée arabe syrienne se prépare à libérer Idlib, Alep et Palmyre.

Ainsi Israël intervient en sous-main pour provoquer une seconde guerre civile au Liban plutôt que de devoir affronter une nouvelle fois le Hezbollah. Simultanément, le président Reuven Rivlin s’est rendu, le 17 mars, à Moscou pour y présenter ses revendications (pas d’Iraniens à la frontière syro-israélienne et reconnaissance de l’annexion du Golan). Il s’est entendu répondre comme prévu que, dans le cadre d’un règlement régional de paix, la Russie peut aider à négocier avec les Iraniens. Quant au Golan, la question a été réglée depuis longtemps par le Conseil de sécurité. De son côté, Dore Gold est en Turquie. Il tente de voir comment utiliser le désarroi d’Ankara pour jouer la carte terroriste au Liban.

Lire la suite

Source : http://www.voltairenet.org/article190860.html

 

4 Explosion 6.gif

 

Ce n’est pas tout à fait ce que pense Israël Shamir, qui voit Moscou ET Téhéran se rabibocher de concert avec le Calife. L’avenir nous dira lequel s’est trompé.

 

La Russie prend congé

Israël Adam Shamirle 25 mars 2016

Entre la plume et l’enclume

 

8. Shamir - échecs.jpg

 

“Mission accomplished”: “pas si vite”, prévient Daech. Le monde a donc encore besoin d’intervention russe au Proche Orient si l’on veut arrêter les tueurs du désert. Heureusement, la Russie n’est pas si pressée de se retirer complètement. D’après mes sources en Syrie, le retrait promis est surtout une figure de style. Certains Russes s’en vont, d’autres restent.

Oui, je sais que nombre de nos collègues, des gens courtois de la presse libre, ont déjà expliqué et justifié la soudaine déclaration de Poutine. Ils ont écrit que Poutine avait dit en septembre que la campagne durerait jusqu’au printemps, et qu’un homme de parole comme lui devait honorer sa promesse. Que les Russes avaient fait tout ce qu’ils pouvaient ou devaient, qu’ils avaient bien rempli leur mission, ce qui est bizarre, car Daech et sa soeur jumelle Al Nosra continuent bel et bien de frapper. D’autres ont dit que les Russes ont eu bien raison de partir tant qu’ils le pouvaient, c’est-à-dire avant l’invasion turco-saoudienne de la Syrie. Les plumes hostiles à la Russie ont expliqué la décision de Poutine par la résistance tenace des djihadistes sur le terrain (al Nosra à Alep, Daech à Raqqa), tandis que les plus intrépides conspirationnistes avaient vent d’un ultimatum présenté par Mr Kerry et le president Erdogan à Poutine, disant : “file avant que nous fermions les détroits du Bosphore à tes navires”.

Lire la suite…

Source : http://plumenclume.org/blog/102-quand-la-russie-prend-conge

 

 

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INDE

Témoignage de sympathie pour les victimes de Bruxelles

 

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Mercredi, sur une plage de Puri Beach, dans la ville orientale de Puri, un éminent artiste hindou, Sudarsan Pattnaik a réalisé une sculpture de sable en témoignage de sympathie pour les victimes des attaques de Bruxelles. La sculpture comportait des messages comme « condamnons le terrorisme » et « nous sommes avec Bruxelles » écrits dans un cœur peint aux couleurs belges, reposant sur des mains ouvertes.

Loin de nous l’idée de dédaigner des témoignages de sympathie. Quand ils ne feraient que réconforter les proches des victimes, ils seraient toujours les bienvenus… Mais nous nous demandons quand même ce qui peut pousser des gens, à l’autre bout de la terre, à se sentir aussi concernés par un événement devenu, hélas, d’une banalité extrême, dans un pays si obscur et si éloigné d’eux, comme cela a été le cas déjà après les attentats de Paris (toutes ces capitales en tricolore !), alors qu’on n’en a jamais vu pour la Syrie martyre, les brûlés vifs au chalumeau d’Odessa, l’Irak en pire état que l’Enfer de Dante, et on en passe.

Serait-ce que, n’importe où dans le monde, les gens sont désormais incapables de résister aux injonctions qu’ils reçoivent (par satellites ? télé ? internet ? réseaux sociaux ?). Sommes-nous des anormaux ou avons-nous raison d’être davantage effrayés par ces marques de sollicitude que par les explosions meurtrières ?

 Source : https://www.rt.com/in-motion/337037-sand-sculpture-victim...

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Procès Karadzic : ce serait à hurler de rire si ce n’était pas si macabre

John Laughland – Arrêt sur Info 25 mars 2016

 

9. Karadzic xxx.jpg

L’ancien leader des Serbes bosniaques Radovan Karadzic (à droite) au Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie en 2008

 

Une nouvelle condamnation du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie qui « ne s’attaque nullement aux vraies racines des problèmes ne pourra jamais contribuer à éviter de futures guerres », estime le chercheur John Laughland.

Quand l’ancien président yougoslave, Slobodan Milosevic, est décédé dans la prison du Tribunal pénal international à Scheveningen, près de La Haye, le 11 mars 2006, les médias se sont livrés à une véritable orgie de dénonciation du « bourreau de Balkans ». Ils l’ont fait en ne tenant compte d’aucune séance du procès, qui avait pourtant duré quatre ans et qui était en cours quand Milosevic est mort à cause d’une maladie du coeur que les juges ont refusée de faire soigner. Le procès aurait pu ne pas avoir eu lieu, tellement ils ont voulu vite refermer sa parenthèse. Leur méthode consistait à ressortir du placard toutes les vieilles histoires qu’ils avaient apprises au début des années quatre-vingt-dix, quand les guerres yougoslaves ont éclaté, à l’instar de la politique occidentale dictée par les Allemands et les Américains qui se sont concurrencés pour dénoncer les Serbes et pour aider, y compris militairement, les sécessionnistes d’abord croates et slovènes, ensuite islamo-bosniaques.

Lire la suite…

Source : http://arretsurinfo.ch/proces-karadzic-ce-serait-a-hurler...

 

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Et pour ne rien avoir laissé passer d’inexploré sur le « rapprochement » historique USA-Cuba…

Obama va à Cuba : la carotte et le bâton

Katrien De Muynck, Marc Vandepitte –– 22 mars 2016

 Investig’action

10. Obama-Cuba-.jpg

 

Début 2016, Obama surprenait amis et adversaires en leur annonçant qu'il se rendrait à Cuba. Il est ainsi le premier Président en fonction à faire escale dans l'île depuis la révolution de 1959. Cette visite augure-t-elle la fin des hostilités entre ennemis jurés ou n'est-elle que la énième opération de marketing du Président sortant ? Katrien Demuynck et Marc Vandepitte, qui connaissent bien Cuba, nous fournissent des explications.


« D’un côté, vous avez “Notre Amérique” où tous les peuples sont de même nature. Ils viennent d’un berceau identique ou équivalent, le mélange est le même. De l’autre côté, vous avez une Amérique qui n’est pas la nôtre, dont il vaut mieux ne pas réveiller l’hostilité. Ce serait déraisonnable et irréalisable. Mais sur la base d’une solide dignité et d’un amour-propre intelligent, il n’est pas impossible, il est même utile d’être amis. » (1)

José Martí

Pour comprendre la portée et le sens de la visite d’Obama, il est bon de partir du constat remarquable que Cuba, une île d’à peine 11 millions d’habitants, domine depuis des décennies la politique étrangère et même une partie de la politique intérieure de la plus grande superpuissance de tous les temps. D’où vient l’intérêt disproportionné pour un si petit pays et pourquoi cette obsession des onze derniers Présidents étatsuniens d’arriver à faire plier la révolution cubaine ? Pour répondre à cette question, nous allons faire un plongeon dans l’Histoire. Nous analyserons ensuite la position de Cuba vis-à-vis de son puissant voisin. Dans la troisième partie, nous évaluerons les motivations d’Obama ainsi que l’impact éventuel de sa visite.

Lire la suite…

Source : http://www.investigaction.net/Obama-va-a-Cuba-la-carotte-...

 

4 Explosion 6.gif

Là aussi !

Yémen : une marée humaine contre la guerre « civile »  pour le premier anniversaire de son déclenchement (PHOTOS, VIDÉOS)

RT en français 26 mars 2016

 

14. Yémen.jpg

 

Le 26 mars, des « dizaines de milliers » de manifestants ont défilé sous les bombes à Sanaa, réclamant la fin de la guerre civile et des frappes de la coalition saoudienne, qui ont tué des milliers de personnes dont de nombreux civils.

Selon les agences de presse, ils étaient des dizaines de milliers ; selon les réseaux sociaux, des millions. Quoiqu’il en soit, d’immenses vagues de manifestants ont déferlé dans les rues de la capitale yéménite pour dire non à la guerre qui gangrène le pays depuis maintenant un an.

« La fin du siège ! » pouvait-on entendre dans l’immense rassemblement où certains appelaient, sous le bruit des avions de la coalition, à « combattre l’agression saoudienne et ses agents jusqu’au dernier homme ».

Lire la suite…

Source : https://francais.rt.com/international/18056-yemen-manifes...

 

4 Explosion 6.gif

 

La saga de Salah Lamrani, professeur de français suspendu sans examen par sa direction pour « radicalisation terroriste » supposée, prend des proportions telles qu’un jour – à supposer qu’elle se termine bien – elle devrait devenir un flamboyant roman picaresque français, ce qui est rare. En général, ils sont espagnols.

 

Un « terroriste » islamiste dans l’École de la République : Jour 19

 

 

Signez la pétition pour la réintégration de Salah Lamrani à son poste : http://www.tlaxcala-int.org/campagne.asp?reference=43

Ecrivez des courriels de protestation à Isabelle CHAZAL, DRH du Rectorat de Créteil (isabelle.chazal@ac-creteil.fr), et/ou envoyez vos témoignages à salah_lamrani [at] yahoo [point] fr 

 

Jeudi 24 mars, je ne suis arrivé devant le collège Romain Rolland qu’autour de 15h, et lorsque les élèves sont sortis à 15h20, un de mes élèves qui venait fièrement me serrer la main m’a dit d’un air espiègle : « Vous êtes arrivé tard aujourd’hui, vous avez fait la grasse mat’, hein ? » Ce qui est à la fois vrai et faux. Une analepse (ou flash-back).

Lire la suite…

Source : http://sayed7asan.blogspot.be/2016/03/un-terroriste-islam...

 

4 Explosion 6.gif

 

Dernière minute :

ISIS MASADA; SYRIAN ARMY POURS INTO PALMYRA; LIBERATES WHOLE AREAS IN CITY; ISIS FALLING APART

Ziad Fadel – Syrian Perspective 26 mars 2016

 

11. Ziad 1.jpg

 

On n’a pas le temps de vous traduire. Sachez seulement que si l’Armée Arabe Syrienne est entrée dans Palmyre avec 72 heures de retard sur ce qui était prévu, c’est parce que les troupes d’ISIS/DAECH en déroute avaient truffé les routes qui y conduisent de véhicules piégés, qu’il lui a fallu faire sauter d’abord.

 

12. Palmyre 2.jpg

 

Palmyre est entièrement libérée et  toutes les voies de ravitaillement des groupes « rebelles » seraient coupées, les enfermant dans un piège que l’auteur compare à la forteresse de Massada dans l’histoire juive ancienne.

 

13. Zénob ie.jpg

Pour lire l’article en anglais, c’est ici :

http://syrianperspective.com/2016/03/isis-masada-syrian-a...

 

4 Explosion 6.gif

 

 

 

Mis en ligne le 27 mars 2016

13:58 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

24/03/2016

PENDANT QUE LES CLOCHES SONT À ROME

1. funny sheep sailing.JPG

 

Pendant que les cloches sont à Rome

« Les emmerdes volent en escadrilles »

                                                     Jacques CHIRAC

 

Avec deux jours de retard pour cause de déconnection indépendante de notre volonté. Avec nos excuses.

 

2. Cloches 2.gif

« Cette démocratie si parfaite fabrique elle-même son inconcevable ennemi, le terrorisme. Elle veut, en effet, être jugée sur ses ennemis plutôt que sur ses résultats. L’histoire du terrorisme est écrite par l’État ; elle est donc éducative. Les populations spectatrices ne peuvent certes pas tout savoir du terrorisme, mais elles peuvent toujours en savoir assez pour être persuadées que, par rapport à ce terrorisme, tout le reste devra leur sembler plutôt acceptable, en tout cas plus rationnel et plus démocratique. »

Guy Debord

 

« Il semblerait que la nature de l’ultime révolution à laquelle nous avons à faire face est précisément celle-ci : nous sommes en train de développer toute une série de techniques qui permettront aux oligarchies aux commandes - qui ont toujours existé et qui probablement existeront toujours - d’amener les gens à aimer leur servitude. »

Aldous Huxley

(Citations fauchées au Grand Soir)

 

2. Cloches 2.gif

 

Vous avez dit « pères fondateurs » ? Ah ha ha ha ha…

Georges Stanechy, retour de sa pause zen (il en prend beaucoup), fait comme tout le monde : il parle de Trump. Mais, pas comme tout le monde : il remonte aux sources.

 

Donald Trump : Notre Président…

Georges Stanechy – À contre-courant 20 mars 2016

 

« Toutes les idées, idéologies, concepts, sentiments, automatismes culturels qui, animant un individu, l'arrêtent sur le chemin qui le mène à l'espèce et le sécurisent par une appartenance à un groupe social, relèvent de la préhistoire de l'espèce humaine. »
Henri Laborit  (1)

 

3. Trump Hitler.jpg

 

A ne rien y comprendre !... 

Dépassant Poutine dans l'exécration, le dernier épouvantail médiatique à la mode, aux États-Unis : Donald Trump… 

Blanc bonnet...

Ce milliardaire, sans mandat de député ou de sénateur, ni fonction passée ou présente dans un parti ou un gouvernement, s’est porté candidat aux élections primaires pour obtenir l’investiture du « Parti Républicain » dans la perspective de la prochaine élection présidentielle de son pays.

D’après les sondages, il serait actuellement le candidat le mieux placé à la fois dans les primaires et même pour l’élection finale. Face à la candidate du « Parti Démocrate » : Hillary Clinton. (2)

Lire la suite…

Source : http://stanechy.over-blog.com/2016/03/donald-trump-notre-...

 

Mais où va-t-il les chercher, ces caricatures géniales ??!!

 

2. Cloches 2.gif

Giulietto Chiesa s’y est mis aussi… et il pose LA question qui nous concerne.

(Ne ratez surtout pas la petite video de Ted Cruz à la fin !)

 

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TRANSCRIPTION DE LA VIDÉO

Tous les démocrates « chics » italiens, du Parti démocrate, aux anciens partisans des manifestations, à la gauche écologique libertaire, en somme cet agglomérat de démocrates, presque tous plus ou moins consciemment va-t-guerre, auxquels s’est malheureusement associé l’humoriste Crozza, ont lancé une véritable campagne stratégique offensive contre Donald Trump, le fasciste. Et ils vénèrent déjà la « première femme présidente des USA », avec cette nouvelle opération de maquillage stratégique (après celle pour Obama) du "personnage emblématique américain". Peu importe que Mme Clinton soit une belliciste hystérique, amie de la nazie Victoria Nuland qui est auteure du coup d’État nazi en Ukraine. Qui s’en préoccupe ? Tout va bien. Bien sûr que Trump est imprésentable, c’est évident. Mais c’est malheureusement le « moins pire » des candidats républicains ! (rire jaune)

Jetez un oeil à cette vidéo de Mario Curio, son concurrent potentiel, si toutefois il y parvient, si l'appareil du parti républicain y parvient. Et posez-vous la question : quel genre de pays peut bien promouvoir ces cinglés au poste de Président ? C’est ça, la vraie question, et pas de savoir si Trump est fasciste ou pas. De toute façon, c’est un désastre ce type, aux plans éthique, moral, et même esthétique ou du spectacle. Et donc, la question qu’il faut se poser, selon moi, est celle-ci : comment peut-on être alliés, et même, colonisés, par un empire capable de propulser ces tarés, ces monstres, au poste de commandement de leur, et de notre destin. Et bon divertissement à tous. [+ courte vidéo effarante de Mario Curio]

Source : ilFattoQuotidiano.fr

Pourquoi Giulietto et Il fatto quotidiano appellent-ils Ted Cruz « Mario Curio » ? Mystère. Aurait-il une double vie ?

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Pendant qu’on y est…

Les conseillers en politique étrangère de Ted Cruz

 

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Le sénateur Ted Cruz, candidat à l’investiture présidentielle au sein du Parti républicain, a publié la liste de ses conseillers pour les questions de politique étrangère.

Lire la liste…

Source : http://www.voltairenet.org/article190846.html

 

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L’Histoire sur le point de se répéter

Le suicide européen face à la Turquie

Thierry Meyssan  - Réseau Voltaire 21 mars 2016

 

En signant un accord — au demeurant illégal en droit international — avec la Turquie pour ralentir l’afflux de migrants, les dirigeants de l’Union européenne se sont engagés un peu plus dans un pacte avec le diable. Une grande partie des 3 milliards d’euros annuels alloués à Ankara servira à financer le soutien aux jihadistes et, par conséquent, à augmenter le nombre de migrants fuyant la guerre. Surtout, en abrogeant dans les prochains mois les visas avec la Turquie, les Européens instituent la libre-circulation entre les camps d’Al-Qaïda en Turquie et Bruxelles. En écrasant les peuples irakien et syrien sous l’oppression des jihadistes qu’ils financent indirectement et en abandonnant le peuple turc à la dictature du président Erdoğan, ils préparent les bases d’un très vaste affrontement dont ils seront les victimes.

 

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Lors de la conférence de presse du 18 mars 2016, le président de l’Union européenne, Donald Tusk (un Polonais qui défend les intérêts de l’Allemagne), semblait tenter de calmer la fureur du président de la Commission, Jean-Claude Juncker (un Luxembourgeois qui défend les intérêts des États-Unis). Pour la plus grande joie d’un Premier ministre turc goguenard, Ahmet Davutoğlu.

 

« La démocratie est un tramway, on l’emprunte pour aller là où on veut aller et on en descend. »
Recep Tayyip Erdoğan (1996)

Le Conseil européen des 17 et 18 mars 2016 a adopté un plan visant à résoudre le problème posé par l’afflux massif de migrants en provenance de Turquie [1]. Les 28 chefs d’État et de gouvernement se sont soumis à toutes les demandes d’Ankara.

Nous avions déjà analysé la manière dont les États-Unis entendaient utiliser les événements du Proche-Orient pour affaiblir l’Union européenne [2]. Au début de l’actuelle crise des « réfugiés », nous avons été les premiers à observer à la fois que cet événement avait été délibérément provoqué et les problèmes insolubles qu’il allait poser [3]. Malheureusement, toutes nos analyses ont été vérifiées et nos positions ont été, depuis, largement adoptées par nos détracteurs d’alors.

Lire la suite…

Source : http://www.voltairenet.org/article190851.html

 

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Au Brésil l’opposition de droite et d’extrême-droite a commencé un coup d’État

Les fomenteurs de coups d’état et de pseudo-révolutions connaissent bien la taille des cerveaux des meneurs d’opinions dans les sociétés occidentales. Ils savent qu’ils peuvent les faire bouger et les diriger dans la direction de leur choix avec n’importe quel sujet, pourvu que celui-ci soit saupoudré d’un peu de morale, même bancale. Ce n’est pas à ces fomenteurs de coups d’état qu’il faudrait s’en prendre. Leurs manœuvres ne sont, en fin de compte, que des demandes d’autorisation de déstabilisation d’un pays, et les autorisations leur sont accordées par l’adhésion de nos pseudo-intellectuels incapables de voir au-delà de leurs préceptes simplistes. RI  

 

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Les images qu’on ne vous montrera pas : Manifestation de soutien à Roussef et Lula à Sao Paulo, le 18 mars 2016. Comme pour Kadhafi et Assad naguère ? Tout juste.

 

Ce qui se passe en Amérique latine sur fond de crise économique et d’assaut de la droite et de l’extrême-droite contre les gouvernements progressistes est extraordinairement complexe, il est regrettable que certains Français y compris communistes relaient les campagnes de la CIA et ne voient pas ce qui se joue réellement. Le gauchisme est décidément la maladie qui accompagne tous les opportunismes.

Au Brésil ! Plus d’un million de personnes ont envahi les rues dans les grandes villes à travers le Brésil pour défendre la démocratie et montrer son soutien à l’aile gauche de la présidente Dilma Rousseff et à l’ancien président Lula, en dénonçant la manière dont l’extrême-droite et l’opposition de droite, managée par les États-Unis et soutenue par la presse mondiale aux ordres mène une  campagne de diffamation et s’efforce de mettre en accusation Rousseff.

Lire la suite…

Source : http://reseauinternational.net/au-bresil-lopposition-de-d...

 

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« Révolution de couleur » à la brésilienne. Qui a peur de Dilma ?

Micheline Ladouceur – Mondialisation.ca 21 mars 2016

 

Les images, hélas, ne laissent aucun doute sur les gigantesques moyens dont disposent les putschistes grimés en révolutionnaires.

 

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Les révolutions de couleur se suivent et ne se ressemblent pas, mais maintenant, on sait en reconnaitre une quand elle se présente. Et ce qui se passe au Brésil est une gigantesque révolution de couleur, débutée depuis déjà pas mal de temps. Echec après échec, divers scénarios ont été tentés depuis la tenue de la coupe du monde de Football dans ce pays, et les forces organisatrices du chaos ne lâchent toujours pas. Au XXI ème siècle, les coups d’état ne sont plus militaires qu’en dernier recours. Ils se font maintenant sous couvert de justice, avec des mouvements de foules organisés pour maintenir la pression. Mais cela reste des coups d’état.  RI

Lire et voir la suite…

Source : http://www.mondialisation.ca/revolution-de-couleur-a-la-b...

Via : http://reseauinternational.net/revolution-de-couleur-a-la...

 

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Obama à Cuba

 

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Pour quoi y faire, à part semer quelques experts ès révolutions colorées ? Leur rendre Guantanamo après avoir renvoyé les prisonniers dans leurs foyers ? Lever le blocus ? On ne sait pas pourquoi, on n’arrive pas à y croire.

Ce qui est sûr, c’est que les Cubains auront droit à des discours sur la démocratie. Des leçons ? De la part des US ? Of course. Vous voulez parier ?

En attendant la suite…

À consulter en anglais : http://www.informationclearinghouse.info/article44480.htm 

Voir aussi en français :

http://www.mondialisation.ca/les-contradictions-de-barack...

 

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La bague de Jeanne d’Arc

 

Cinq siècles chez les Anglais et maintenant au Puy du Fou : rien ne lui aura été épargné.

 

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Mais on n’est pas sûrs que cette chose en fer ait vraiment appartenu à la Pucelle. Pour la vendre le plus cher possible, c’était en tout cas une bonne idée de le dire.

Voir les articles sur RT

https://francais.rt.com/france/17562-lanneau-attribue-jea...

 

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Chez les Anglais toujours :

 

Un petit garçon qui avait dessiné un concombre dénoncé par ses instits pour « radicalisation »

(N’avons-nous pas connu ça l’an dernier ?)

 

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Le personnel d'une école maternelle britannique a menacé de signaler un garçon de 4 ans aux services de lutte contre l'extrémisme. Il a dessiné son père en train de couper un concombre, mais le personnel y a vu la fabrication d'une bombe artisanale.

La mère de l'enfant soupçonné a expliqué, citée par The Guardian, que son fils avait dessiné son père en train de couper un concombre. Mais le personnel de l'école ne l'a pas cru, y voyant plutôt la fabrication d'un engin explosif improvisé.

Pour prouver sa bonne foi, vendredi, la mère du garçon a montré au Guardian une séquence vidéo sur laquelle on peut voir son fils jouer sur le sol de la maison. Alors qu'on lui présente un concombre, lui demandant de dire ce que c'est, le petit garçon de quatre ans répond «A cooker-boom» [littéralement un «boom cuisiné, préparé»] au lieu de «a cucumber». En français, l'équivalent serai un «concom-boom», au lieu de «concombre».   

En fait, l'enfant n'arrivant pas à prononcer correctement le mot «concombre» et son dessin étant ni plus ni moins qu'un gribouillis approximatif, le personnel de l'école a décidé que l'enfant était en phase de radicalisation et évoquait la préparation artisanale d'une bombe.

Partagée entre l'envie de rire et le désespoir de voir son fils signalé à la brigade anti-terroriste, la mère de l'enfant a fini par raisonner le personnel de l'école maternelle qui, au début, ne la croyait pas.

«Quand je leur ai demandé s'ils trouvaient que j'avais une tête de terroriste, ils m'ont répondu que Jimmy Saville n'avait pas une tête de pédophile», a expliqué la mère abasourdie aux médias britanniques. 

Un porte-parole de l'école maternelle a expliqué sous couvert d'anonymat avoir simplement respecté la ligne de conduite imposée par les autorités et qui demande à ce que chaque cas suspect soit pris en compte et, si nécessaire, signalé aux autorités.

«Après avoir examiné le cas avec les autorités compétentes, nous avons décidé qu'un signalement de l'individu aux services de lutte contre la radicalisation et le terrorisme n'était pas nécessaire», a-t-il ajouté. Quant à la mère de l'enfant, qui n'en revient toujours pas, celle-ci regrette de «n'avoir reçu aucune excuse suite à ces accusations ridicules».

Si l'histoire peut faire sourire, elle n'est en fait que le reflet d'une réalité parfois absurde au Royaume-Uni, où les autorités prennent extrêmement au sérieux tout comportement «suspect» qui pourrait s'apparenter à la preuve qu'un enfant est en train de suivre un processus de radicalisation. Quitte à parfois aller un peu trop loin. Et la communauté musulmane en fait évidemment le plus souvent les frais.

L'année dernière, un collégien musulman a été scrupuleusement interrogé par des enquêteurs sur «ce qu'il pensait des activités de l'État islamique», après qu'il a évoqué en classe le sujet de l'activisme écologiste.

Les parents de l'adolescent de 14 ans ont lancé une action en justice contre l'établissement car leur fils, après s'être totalement refermé sur lui-même, a fini par leur avouer avoir été traumatisé par cette expérience et refuser suite à cette dernière, de prendre part à tout débat en classe, quel qu'il soit, car il «avait peur qu'on le soupçonne d'être un terroriste». 

Lire aussi : En Autriche, les femmes apprennent à repérer les premiers signes d’extrémisme chez les enfants

Source : https://francais.rt.com/international/17022-royaume-uni-d...

 

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Peut-être ceci vous amusera-t-il.

Effrayant (dit AVIC) : un logiciel pour modifier les expressions faciales sur une vidéo en temps réel

 

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Les outils des futures manipulations sont déjà là, et tout sera désormais possible. Les retouches d’image par Photoshop et les techniques de montage des vidéos avaient déjà largement repoussé les limites des possibilités de manipulation. Avec l’arrivée de ce nouveau type de logiciels, il n’y aura plus de limites du tout. RI  

Réellement effrayant ! Comme l’explique un article de BFM High Tech, des membres de l’université de Stanford en collaboration avec des équipes de l’université allemande d’Erlangen-Nuremberg et de l’institut Max Planck à Leipzig ont mis au point un logiciel qui modifie en temps réel les expressions d’un visage, avec un résultat tellement réaliste qu’il en devient impossible de voir le trucage.

Dans l’exemple fourni, le logiciel a été testé avec Georges W. Bush, Vladimir Poutine ou encore Donald Trump, mais cela peut fonctionner avec n’importe quel visage. Dans l’avenir, comment saurez-vous qu’un candidat a bien tenu certains propos ? Quant aux experts du langage du corps, vont-ils pouvoir continuer à décrypter les expressions du visage afin de savoir si la personne en question ment ?

 


 

Lire la suite…

Source : http://reseauinternational.net/effrayant-un-logiciel-pour...

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Tourisme en fauteuil

Vous n’avez jamais vu Sotchi et ses palmiers sous la neige ? La voilà, photographiée d’un drone :

 

 

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Bruxelles, on n’était pas au courant !

 

Comme on vous l’a dit, on était déconnectés. Pas de web, pas de téléphone. Mais pas que. On n’a pas la télé, non plus. On n’écoute plus la radio (pour quoi faire ?) et on n’achète pas les merdias. Isolés. Quoi ?! Est-il possible d’ignorer des explosions en Belgique pendant deux jours quand on y habite ? Oui, bien sûr. Il suffit de crécher dans une zone dortoir de la banlieue ex-industrielle de Liège.

Notre réaction ? Tiens, M. Erdogan fait ce qu’il dit…

Il n’est pas le premier. Un autre aussi faisait toujours ce qu’il disait. Mein Kampf, tout ça. Si vous avez lu Thierry Meyssan ci-dessus, vous serez médiocrement surpris. Et par le P.M. turc et par les aigles qui nous gouvernent. Jugement téméraire ? Oui, peut-être. On a mauvais esprit.

Donc, pour nous résumer, non seulement ce post est en retard de deux jours, mais en plus, on a découvert l’actualité après vous. On se contentera donc de vous proposer ci-dessous, en addendum, ce qui vient de retenir notre attention dans l’immédiat. Encore une fois avec nos excuses.

 

Mis en ligne le 24 mars 2016 pour le 22.

 

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21:05 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

BRUXELLES, ETC

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Bruxelles, etc.

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L’avons-nous assez dit lorsque nous – oui, NOUS – avons participé sans honte au dépeçage de la Yougoslavie pour le compte d’une puissance extra-européenne, qu’un jour ce crime sans circonstances atténuantes se payerait fort cher ? Le moment est arrivé.

Pas même besoin que les Yougoslaves y mettent les mains. La JUSTICE IMMANENTE se passe de concours.

Faut-il parler des autres pays à qui NOUS faisons EN CE MOMENT la guerre sans savoir pourquoi, ni pour qui, ni même où ils se trouvent ?

Pas nous qui décidons ? Qui ne dit mot consent.

 

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Détails des attentats à Bruxelles

Valentin Vasilescu – Réseau International23 mars 2016

 

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Deux explosions se sont produites le 22 Mars 2016 vers 8 heures au terminal de départ de l’aéroport de Zaventem, au nord-est de la capitale belge. Des vitres ont été brisées, des conduites d’eau ont éclatées et une partie du plafond de l’aéroport s’est écrasée. On a enregistré 13 morts et 35 blessés. Plus de dix autres personnes sont mortes à la suite d’explosions enregistrées une heure plus tard à la station de métro de Maelbeek dans le centre de Bruxelles, à proximité des bâtiments de l’UE.

Conformément à l’annexe 9 de la Convention (installations) de l’aviation civile faite à Chicago en 1944 et dont la Belgique fait partie, un aéroport ouvert au trafic international de passagers doit fournir deux flux distincts. Le flux des départs assure l’embarquement des passagers à bord des avions et le flux de sortie pour les passagers débarquant des avions. Le flux des départs a un dispositif de contrôle antiterroriste, ce qui double le volume d’activités, d’équipements et d’effectifs, par rapport au flux des arrivées où il est supposé que les passagers arrivant à destination ont déjà subi un contrôle anti-terroriste lors de l’embarquement à l’aéroport de départ.

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Source : http://reseauinternational.net/details-des-attentats-a-br...  

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Le slogan « vos guerres, nos morts » est parfaitement adapté à la situation.

Solidarité avec le peuple belge

République sociale – Le Grand Soir 23 mars 2016

 

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J’avais prévu de rédiger un article sur la visite de Barack Obama à Cuba, finalement cela attendra. Une fois de plus l’horreur frappe en plein coeur de l’Europe, chez nos voisins et amis belges.

Avant toute chose nous avons une pensée pour toute les victimes et leurs familles, nous sommes de tout coeur avec le peuple belge dans ce drame, comme nous étions solidaires, il y a peu, du peuple ivoirien, malien, syrien, libanais, turque, de notre peuple, tous victimes de la barbarie terroriste.

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Source : http://www.legrandsoir.info/solidarite-avec-le-peuple-bel...

 

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Attentats de Bruxelles : non, monsieur le premier ministre !

Michel Collon – Investig’Action 24 mars 2016

 

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Hier, comme tant de Bruxellois, j’ai passé des heures à vérifier où se trouvaient mes proches. Qui, par malchance, aurait pu se trouver dans ce métro maudit, que j’emprunte moi aussi chaque fois que je me rends au bureau d’Investig’Action ? Qui, par malchance, aurait pu se trouver près du Starbucks de l’aéroport, où j’ai l’habitude de prendre un thé en attendant le vol ? Recherches d’autant plus angoissantes que le réseau était évidemment saturé.

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Source : http://www.investigaction.net/Attentats-de-Bruxelles-non....

Via : http://reseauinternational.net/attentats-de-bruxelles-non...

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Une réaction syrienne à chaud que vous n’aurez peut-être pas vue :

Erdogan [4 Days Ago] Threatened Brussels with Terrorist Attacks

The real Syrian Free Press Network – 22 mars 2016

Four days ago, the Turkish President, Erdogan, threatened with terrorist attack and explosion if Turkey were not given 6 billion Euro in aid, and free Visa Access to Europe, he said: “I don’t see a reason why don’t explosion bombs in Brussels”. Today; explosions hit Brussels, Belgium and Erdogan demand more fund and money from EU.

 


Cliquer sur CC pour sous-titres anglais.

 

On vous traduit :

« Il y a quatre jours, le président turc Erdogan a menacé d’attaques terroristes et d’explosions si la Turquie ne recevait pas 6 milliards d’Euros d’aide et l’accès à l’Europe sans visa. Il a dit : “ Je ne vois aucune raison pour qu’il n’y ait pas de bombes et d’explosions à Bruxelles. ” Aujourd’hui, des explosions ont frappé Bruxelles, en Belgique et Erdogan exige davantage de fonds encore de l’Union Européenne. »

Source : https://syrianfreepress.wordpress.com/2016/03/22/erdogan-...

 

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Reçu en toute dernière minute.

Certes, cela va sans dire. Mais mieux encore en le disant.

La peur interdit de penser

http://mai68.org/spip/spip.php?article10586

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Salut,

Je cite un extrait d'un texte de COCKBURN :

« Il y a une raison plus insidieuse de pourquoi les Européens ne font pas suffisamment la connexion entre les guerres au Moyen-Orient et la menace pour leur propre sécurité. Séparer les deux est dans l'intérêt des dirigeants politiques occidentaux, parce que cela signifie que le public ne voit pas que leurs politiques désastreuses en Irak, en Afghanistan, en Libye et au-delà a créé les conditions pour la montée d'Isis et de bandes terroristes auxquelles Salah Abdeslam appartenait. »

C'est faux ! Non seulement le public le voit très bien, mais les « intellectuels de gauche » le leur serinent depuis le 11 septembre 2001 ! Il y a même eu des élections en Espagne qui ont tourné autour de ça après l'attentat du 11 mars 2004 à Madrid.

Ce que le public a un peu moins l'occasion d'entendre dire, vu que c'est censuré partout, même par des sites internet soit-disant « progressistes », c'est par exemple la voie d'un Moqtada al-Sadr de Bagdad en train de dénoncer que les attentats sont commandités par l'occupant américain, ainsi que le rapporte Naomi Klein :

http://mai68.org/spip/spip.php?article8044

Ce que le public n'entend jamais dire, non plus, même dans les journaux « progressistes », c'est que Hassan Nasrallah du Hezbollah libanais dénonce que l'EIIL (donc DAECH) est un instrument américain :

http://mai68.org/spip/spip.php?article7805

Car alors tout le monde comprendrait que que tout ce que fait DAECH a été commandité par les services secrets occidentaux. Mais chut… Faut pas dire ça, sinon les gens comprendraient que les attentats de Bruxelles qui viennent d'avoir lieu ont été commandités par le pouvoir dans le but de tuer dans l'oeuf la contestation en France :

http://mai68.org/spip/spip.php?article10579

Et l'article dont le lien est ci-dessus doit être censuré par toutes et tous ; car, tout de même, contester le pouvoir à ce point-là est un peu trop extrémiste. Il vaut mieux se contenter d'une rengaine vieille de plus de vingt ans en la faisant passer pour moderne. Au moins, comme ça, on a un peu moins peur d'être classé comme « complotiste » par les services de l'État. Mais au fait, pourquoi donc les soit-disant « contestataires » tiennent-ils à tout prix à ce que lesdits services ne pensent pas trop de mal d'eux ?

Bien au contraire, dans son « do it », Jerry Rubin expliquait que les contestataires américains s'honoraient de leur convocation à la « Commission des activités anti-américaines ». Et ils comparaient la longueur de ce qu'on leur reprochait, et celui qui avait la plus longue avait gagné ! Mais autres temps autres moeurs, Aujourd'hui, c'est la peur qui vous gouverne ! Et, l'expérience m'oblige à le constater : la peur gouverne même les journaux qui veulent apparaître comme extrêmement contestataires. Mais la peur n'interdit pas seulement l'action, elle interdit aussi la pensée.

Bravo aux contestataires censeurs !

 do
http://mai68.org/spip

Remarque : On pourrait penser qu'on n'a à tenir aucun compte de la parole d'un Moqtada al-Sadr ou d'un Nasrallah, puisque ce sont des ennemis. Mais ce sont des ennemis de QUI, au juste ? Ce sont des ennemis de la classe dominante occidentale, de la bourgeoisie capitaliste et impérialiste ! Ce ne sont donc pas des ennemis du prolétariat occidental, et la parole d'un Moqtada al-Sadr ou d'un Nasrallah doit par conséquent parvenir à nos oreilles, surtout si nous prônons la lutte de classe !

 

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Vous pouvez aussi consulter RT en français, généralement bien informé : 

https://francais.rt.com/international/17852-minute-silenc...

https://francais.rt.com/international/17866-israel--minis...

https://francais.rt.com/international/17866-israel--minis...

https://francais.rt.com/international/17866-israel--minis...

https://francais.rt.com/france/17869-attentat-bruxelles-h...

https://francais.rt.com/france/17869-attentat-bruxelles-h...

https://francais.rt.com/international/17891-terroristes-b...

https://francais.rt.com/international/17892-attentats-bru...

https://francais.rt.com/international/17894-alerte-bombe-...

https://francais.rt.com/france/17895-avocat-abdelslam-agr...

https://francais.rt.com/international/17912-belgique-demi...

 

Pourquoi en ajouter ? Vous en savez autant que nous et ceci n’est, comme aurait dit le Général, qu’une « péripétie ». Définitive pour les morts. Attendons les autres avec notre passivité coutumière, puisque nous avons pris l’habitude de laisser n’importe qui décider pour nous.

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Etc.

 

Des nouvelles de là où il y a des hommes politiques…

 

Bravo Raúl !

Pas de ça entre nous : Raúl Castro repousse la tape sur l’épaule d’Obama

(Avec vidéo)

Sputniknews 23 mars 2016

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Lors d’une conférence de presse à La Havane, le président américain Barack Obama a essayé de donner une tape sur l’épaule du président cubain Raul Castro. Son geste a été mal accueilli par le leader cubain, qui s’est empressé de le saisir par le poignet et de lever son bras en l’air.

Le 21 mars, après une rencontre au sommet de deux heures au palais de la Révolution de La Havane, les deux hommes ont lu des déclarations faisant état des avancées et des enjeux du rapprochement engagé fin 2014 entre les deux pays.

Lire la suite…

Source : https://fr.sputniknews.com/international/2016032210235852...

 

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Notre sentiment pouvait grosso modo se résumer ainsi : s’ils acceptent de renouer avec les USA sans obtenir au préalable la levée de l’embargo et la restitution de Guantanamo, ils sont fous. S’ils n’ont pas, d’avance, pris les plus draconiennes mesures pour détecter et neutraliser les graines assurément OGM de « révolution colorée » qu’Obama vient semer chez eux, ils sont perdus. Et en plus, ils se feront donner des leçons sur les droits de l’homme.

 

En attendant de savoir, on vous propose une interview de Viktor Dedaj (Le Grand Soir) par Investig’Action :

 

« Le rapprochement est une victoire cubaine, une déculottée pour les États-Unis »

Viktor Dedaj – Le Grand Soir 20 mars 2016

Interview de Grégoire Lalieu pour Investig’Action

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Voilà un peu plus d’un an que Cuba et les Etats-Unis ont amorcé un rapprochement diplomatique historique après l’imposition d’un embargo sur la petite île des Caraïbes par Kennedy en 1962. Les deux pays ont même rouvert officiellement leurs ambassades respectives. La France aussi cherche à se rapprocher de l’île. Après une visite très médiatisée à Cuba en mai 2015, François Hollande a reçu Raul Castro à l’Elysée début de cette année. Comment expliquer ce revirement diplomatique à l’égard d’un gouvernement cubain longtemps diabolisé ? Si Barack Obama a affirmé vouloir changer de stratégie, poursuit-il les mêmes objectifs que ses prédécesseurs ? Quel impact ce rapprochement aura-t-il sur Cuba ? [InvestigAction]

Comment analysez-vous ce revirement diplomatique des États-Unis à l’égard de Cuba ?

Il faut d’abord relever que le New York Times avait préparé le terrain en décembre 2014 avec la publication de quatre éditoriaux presque consécutifs sur Cuba. C’est assez rare. Encore plus rare, ce faiseur d’opinions soulevait toute une série de questions sur la légitimité du blocus, l’efficacité de la politique US vers Cuba ou la nécessité d’un rapprochement diplomatique. Peu de temps après, Barack Obama annonçait sa volonté de changer les relations entre Washington et La Havane. Ce n’est pas anodin et met en lumière le rôle que peuvent jouer des médias comme le New York Times. Ils font semblant d’être des observateurs, mais en réalité ce sont de véritables acteurs de la scène politique. Ces médias mènent des opérations destinées à préparer l’opinion publique. Et s’ils sont capables de le faire pour une bonne cause, à savoir le rapprochement avec Cuba, nous savons qu’ils peuvent aussi le faire pour de moins nobles projets. Finalement, bon ou mauvais, ce rôle ne doit pas être tenu par la presse.

Lire la suite…

Source : http://www.legrandsoir.info/le-rapprochement-est-une-vict...

Espérons que Viktor sait ce qu’il dit.

 

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Barack Obama à La Havane : Fin de l’embargo sur Cuba

?

(le point d’interrogation est de nous)

RT en français – 21 mars 2016

 

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Raúl Castro et Barack Obama se sont rencontrés à la Havane. C’est la première visite d’un dirigeant américain sur l’île en 88 ans. Selon Barack Obama, l’embargo contre Cuba, long de plusieurs décennies, touche à sa fin.

Les deux pays ont déjà conclu des accords pour rétablir le trafic postal et les vols commerciaux, a annoncé Raúl Castro. Ils ont aussi signé deux memoranda de compréhension sur l’environnement et navigation en mer. Les négociations sur la coopération agricole, la lutte contre le trafic de stupéfiants et les maladies comme Zika et le cancer.

Lire la suite…

Source : https://francais.rt.com/international/17619-barack-obama-...

Précisons quand même qu’Obama ne détient pas le pouvoir de s’engager à quoi que ce soit : tant pour l’embargo que pour Guantanamo, c’est le Congrès qui décide, c’est-à-dire un certain nombre de lobbies que personne ne contrôle.

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Mis en ligne le 24 mars 2016.

 

 

 

 

 

20:16 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

17/03/2016

LIÈGE-RAMALLAH

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LIÈGE-RAMALLAH

Invitation à tous et à toutes

Vous êtes cordialement invités à l'inauguration de la

« Quinzaine culturelle palestinienne »

Dans le cadre de son partenariat avec Ramallah, la Ville Liège et la commission locale d'appui au partenariat mettront à l'honneur la culture de Palestine du 19 au 30 mars 2016.

Au programme  : théâtre, cinéma-débat, danse, expositions, défilés, découvertes gastronomiques...

2.  - logo WBG Petit 2..gif

3. Affiche 19 30 mars 15zaine palestinienne LGE 1.jpg

4. AFFICHE 19 30 mars 15zaine LIEGE PROGRAMME.jpg

 

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Détail du programme

 

SAMEDI 19 MARS – de 11 h à 12 h

Contes et légendes de Palestine  par Anne-Lise Franssen, conteuse 

4020 Liège Ecole de coiffure et de bio-esthétique, rue Pitteurs, 16

Entrée libre sur réservation par courriel à info@ccapl.be

ou par téléphone au 04 342 78 84

https://www.facebook.com/events/463282350542964/

 

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Contes de Palestine

 

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SAMEDI 19 MARS – 18 H  

Soirée d’inauguration  

« Quinzaine culturelle Palestinienne »

CITÉ MIROIR, Place Xavier Neujean, 22 à 4000 Liège Espace Francisco Ferrer

-          Prises de parole des autorités liégeoises et palestiniennes 

       (dont le Maire de Ramallah et l’ambassadeur de Palestine)

-          Concert de musique palestinienne par les élèves du Centre culturel arabe en Pays de Liège    

-          Défilé de robes traditionnelles palestiniennes

-          Défilé « Fashion for Peace » de Fadila Aalouchi.
-          Dabké avec le groupe Al-Karmel
   Entrée libre

 

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Robes traditionnelles palestiniennes

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Fashion for peace

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Le groupe Dabke al Karmel

 

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DIMANCHE 20 MARS – de 10 h à 12 h

Atelier de cuisine palestinienne et dégustation

Centre Culturel Arabe en pays de Liège

Rue Henri Orban 1, 4030 Liège

Participation 10 € - Inscription obligatoire, tél. 0496 23 02 42

ou par e-mail à l’adresse : aldamirihamdan@hotmail.com

 

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Cela devrait vous donner faim

et envie de vous mettre aux fourneaux.

 

Soyez curieux !

 

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JEUDI 24 MARS – 20 h

Ciné-débat « Les 18 fugitives » d’Amer Shomali et Paul Cowan

Centre Culturel Arabe en pays de Liège

Rue Henri Orban 1, 4030 Liège 

Entrée libre

sur réservation par courriel à info@ccapl.be

ou par téléphone au 04 342 78 84

https://www.facebook.com/events/1670564216537363/

 

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Les 18 fugitives raconte un étonnant fait historique : la traque d’un troupeau de dix-huit vaches déclaré ennemi public numéro un par l’armée israélienne.

Résumé : En Palestine, même les vaches sont des militantes. Dans le quartier de Beit Sahour, durant la première Intifada, un groupe d’habitants décide de s’affranchir de la dépendance d’Israël en produisant ses propres produits laitiers.

Ils achètent 18 vaches. Ce qui n’est pas du goût de l’état israélien qui y voit une « menace pour sa sécurité ».

La suite à l’écran.

Un verre de thé à la menthe vous sera offert

après la projection

 

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VENDREDI 25 MARS – 20 h

Théâtre « Terres Promises »

et exposition  « Regards du monde sur la Palestine »

Théâtre le Moderne, Rue Sainte-Walburge, 1, 4000 Liège

5€ en préventes, 8€ sur place - http://www.lemoderne.be/la-saison/274-terres-promises

Infos et réservation : www.lemoderne.be  ou tél. 04 225 13 14

 

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L’histoire

1948 : création de l'état d'Israël

Sous la pression des milices sionistes et des militaires anglais, la population palestienne d'Haïfa est contrainte à l'exil. Dans la panique, Saïd et Safia laissent derrière eux leur fils Khaldoun âgé de quelques mois. Vingt ans plus tard, au lendemain de la guerre de 1967, Saïd et Safia ont la possibilité de revenir à Haïfa. Ils découvrent alors que leur ancienne maison est occupée par une juive d'origine polonaise. Leur fils Khaldoun, qu'elle a adopté, s'appelle désormais Dov et sert dans l'armée israélienne.

Cette quête du fils perdu réveille les souffrances du passé et amène Saïd à une évidence : le vol de la terre de Palestine devra un jour être reconnu. Une reconquête est-elle possible sans que résonne la voix des armes ?

Avec Saïd Bahaïd, Muriel Clairembourg, Anne Romain, Philippe Dumoulin, Soufian El Boubsi.

Écriture : Hamadi.

Mise en scène : Claudine Aert.

https://www.facebook.com/events/1035772603145713/

                                

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SAMEDI 26 MARS – 18 H

« A la croisée des Cultures »

Souper-découverte à la Maison de la Laïcité d’Angleur

4031 Angleur, Place Andréa Jadoulle 14

-          Exposition d’artisanat

-          défilé de robes traditionnelles palestiniennes

-          exposition photo « Palestine aux pieds des murs »

-          Menu « délices de Palestine », 15€ / pers

Info et  réservation : angleur.laicite@gmail.com ou tél. 04 361 04 56 

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https://www.facebook.com/events/1663923997192987/

 

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Défilé de robes traditionnelles Palestiniennes

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Exposition d’artisanat

 

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MERCREDI 30 MARS – à 20 H

 

- Conférence de clôture -

 

« La culture palestinienne et son rôle dans l’édification d’une État palestinien indépendant », par Hassan Balawi, journaliste, écrivain,  membre de la Mission de Palestine en Belgique.

 

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CITÉ MIROIR, Place Xavier Neujean, 22 à 4000 Liège Espace Francisco Ferrer

Entrée libre 

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DU 19 AU 30 MARS

 

Exposition du peintre Michel Najjar

 

accessible gratuitement du 19 au 30 mars 2016
(Ouverture : lu-me-je-ve-sa-di de 10 à 18 h)
Musée Curtius, Rue Féronstrée, 136 à 4000 Liège Auditorium
Vernissage le 23 mars à 18 h

https://www.facebook.com/events/1299495340066757/

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« Michel Najjar a connu l’expulsion de sa ville natale d’Acca en 1948. Il a vécu dans les camps de réfugiés palestiniens au Liban. Lorsqu’en 1982 Israël envahit le Liban, Michel est à Beyrouth. Comme membre de la section culturelle de l’OLP, il parcourt le monde. En 1983, il s’installe à Bruxelles. Opposé aux Accords d’Oslo de 1993, il poursuit le combat pour son peuple à travers la culture. En 1998, 50 ans après son expulsion, il a eu l’occasion de revisiter sa ville natale comme… Belge, puisque les Palestiniens expulsés en 1948 n’ont toujours pas le droit de retour. »

Interview de Michel Najjar, retraçant sa vie, depuis Haifa à Bruxelles.
Et à travers lui, une certaine histoire de la Palestine...

https://vimeo.com/12046982

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DU 19 AU 30 MARS

 

Exposition « Vie quotidienne en Palestine »

 

accessible gratuitement du 19 au 30 mars 2016

CITÉ MIROIR, Place Xavier Neujean, 22 à 4000 Liège 

Entrée libre

Quinzaine culturelle palestinienne organisée par : ABP- Liège ; CCAPL - asbl ; Communauté palestinienne en Belgique - asbl ; l’échevinat des relations culturelles et interculturelles de la ville de Liège ; CVDT - asbl ; Le monde des possibles -asbl ; In Cité Mondi – asbl, Le Moderne, La Cité Miroir, …

 

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Ailleurs dans le monde

Amérique Latine la jamais tranquille

 

L’assassin de Chavez exfiltré vers les États-Unis.

 

Nous venons de recevoir ceci d’Atlas Alternatif :

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Venezuela : Nil Nikandrov accuse l'ex-chef des gardes du corps de Chavez Leamsy Villafaña Salazar, réfugié en Espagne après la mort du leader bolivarien, puis exfiltré vers les USA par un avion de la Drug Enforcement Administration, officiellement pour avoir dénoncé un cartel de la drogue lié au parti chaviste, d'être en fait l'auteur de l'assassinat du président.

Source : http://atlasalternatif.over-blog.com/2016/03/russie-syrie...

 

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Brésil

‘Prime Minister’ Lula: The Brazilian game-changer

(Lula : le retour)

Pepe Escobar – RT 16 mars 2016

https://www.rt.com/op-edge/335834-lula-brazil-dilma-econo...

Dès que l’article paraît en français, on vous met le lien ici.

 

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En attendant, résumons : Lula relève le gant, suite à l’attaque dont il vient d’être l’objet – mais en même temps que lui, le gouvernement brésilien et plusieurs autres d’Amérique Latine – de la part des forces réactionnaires pro-US (pléonasme).

Il serait sur le point de revenir aux affaires, dans le rôle de Premier ministre, d’un Premier ministre avec de très larges pouvoirs, et on parle même d’une possible candidature à la Présidence de la République en 2018.

L’article de Pepe Escobar analyse longuement sa carrière passée et survole les raisons des problèmes que rencontre aujourd’hui le gouvernement de Dilma Roussef.

À suivre, donc !

 

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Mise en ligne le 17 mars 2016

 

16:20 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

16/03/2016

T. LE DÉTONATEUR

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Et dire qu’on s’était juré de ne pas parler des élections américaines ! Mais on ne laisse pas passer un article d’entrefilets.com…

Et d’ailleurs, il y est question de nous aussi.

 

Trump le détonateur

Entrefilets.com7 mars 2016

 

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Aux États-Unis, le succès dévastateur du trublion Trump commence à faire sérieusement paniquer l’establishment. À Paris, la même panique saisit la caste dirigeante qui se voit désormais conspuée voire insultée dès qu’elle ose quitter ses palais. De part et d’autre de l’Atlantique, la machine à enfumer est en train de serrer. Les « sans-dents » se rebiffent et refusent même de marcher à la culpabilité. Dans leurs courriers des lecteurs comme dans leurs talk-shows tapissés de sourires hargneux, les gardiens du prêt-à-penser contemporain sont eux aussi renvoyés dans les cordes et découvrent, effarés, qu’en toute logique plus personne ne les distinguent plus de leurs maîtres. Le rejet de la caste dirigeante et de son clergé médiatique est partout massif, global, sans nuances. Alors Trump ? Elvis ? Le Pen ou Astérix for Président ? Oui, « n’importe qui sauf vous », ose la plèbe. Après on verra bien.


Déconstruction

Petit retour sur l’imposture

Durant des décennies, une sorte de « marxisme culturel » saupoudré de darwinisme économique a permis l’émergence d’une société libérale aussi inégalitaire qu’indécente.

La mécanique était bien huilée. Dans le Parti unique à deux têtes, le boulot de la gauche était de déconstruire le tissu social sous couvert de progrès sociétaux, de fabriquer un citoyen nomade atomisé, dressé à tout tolérer, tout accepter, tout aimer, à ne rien juger, rien condamner, réduit à la seule satisfaction compulsive de ses égoïsmes et de ses désirs.

Et ça a presque marché. Il aura suffi de profiter des vaches grasses pour le gaver, l’étourdir à coup de divertissements, de violence et de licence, de porno et de guerres aussi, de pain et de jeux donc, pour lui faire « aimer sa servitude ». Et pour satisfaire ses agaçantes aspirations verticales, on lui aura taillé une mac-religion sur mesures, flatteuse et pas chère, où il pouvait s’acheter, entre deux jouets technologiques nécessairement abrutissants, quelque supplément d’âme au grand bazar de l’humanisme libéral globalisé, lui permettant ici défendre le fox à poil dur, là des minorités de plus en plus improbables, là encore de défiler contre le Sida, le cancer ou l’herpès labial selon la mode, les trends, l’ennui du moment.

La droite, elle, était censée organiser l’exploitation efficace de cet homme nouveau enfin lobotomisé, enfin libéré donc, de tout et surtout de lui-même, cet homme mobile, servile, docile, asexué, plastique, malléable, corvéable et bien sûr jetable.

Et puis dans l’euphorie générale de la farce, on s’est vite aperçu que c’est la gauche, moins suspecte de conchier le peuple, qui pouvait le mieux rouler le prolo dans la farine libérale. Dont acte. Et pour calmer la grogne due à la trahison, il y avait toujours l’alternance. Tout allait donc bien dans « le meilleur des mondes ».


De Kim Jong-un au Chikungunya

Sauf qu’aux vaches grasses ont succédé les vaches maigres, puis les vaches rachitiques. D’abord sous la pression d’un capitalisme en mode turbo, pris de panique qu’il était de constater que la seule chose vraiment indépassable de son modèle était l’impasse et le chaos. L’autre mâchoire de la machine à appauvrir étant la voracité sans limites d’une hyper-classe désireuse de sauver ses meubles en teck, de se goinfrer de bonus le plus possible avant le grand effondrement.

L’internet aussi sera venu compliquer la donne, permettant à la société civile de s’émanciper, d’enfin pouvoir s’informer sans devoir ingurgiter la bouillie formatée des médias-menteurs du Système.

Alors bien sûr, dès les premiers hoquets de la machine, face aux premières mobilisations en réseau des indignés, le parti unique a rapidement tombé le masque et révélé son penchant naturel au totalitarisme, à coup de Patriot acts pondus à la chaîne de Washington à Paris, histoire de garder la main.

La gouvernance par la peur était en marche

Et là, tout aura été bon : de la lutte contre un terrorisme manufacturé au besoin, jusqu’aux menaces tour à tour iranienne ou russe ou chinoise, en passant par le Chikungunya, Kim Jong-un ou le Zika qu’importe : en matière d’ingénierie sociale, c’est d’instiller le bon dosage de peur dans le tissu social qui compte, d’où qu’elle vienne. L’objectif est de créer la tension qui permet de raccourcir la laisse, de resserrer le garrot pour garder les manettes, permettre au Système de perdurer dans son être et, accessoirement, à l’hyper-classe de prolonger l’orgasme et d’en ingurgiter encore et encore, jusqu’à la nausée, en attendant la mère de toutes les bulles.


Émancipation.

Dans cette guerre implacable de domination des peuples, la dissidence a désormais ses héros: les Assange et autres Snowden qui ont fait le choix du sacrifice, qui ont renoncé à leur confort, à leurs privilèges, à leur famille, à leur vie (voir et revoir le film Citizenfour), pour dénoncer l’avènement de ce système totalitaire.

Ce faisant, ils nous ont d’ailleurs montré quel pouvait être en temps de paix, si l’on ose dire, le vrai visage de l’héroïsme. Un désintéressement, un don de soi pour l’Autre qui a quelque chose de sidérant sous nos latitudes. Il faut en effet remonter aux champs de ces batailles d’antan pour retrouver ici pareille bravoure, à une époque où principes et valeurs n’avaient pas encore été réduits à l’abstraction vaseuse de cet humanisme libéral globalisé donc, et pouvaient dès lors dignement s’incarner jusqu’au trépas.

Dans le silence complice de son clergé médiatique, le Système néolibéral s’est alors déchaîné, resserrant son étreinte jusqu’au stalinisme en s’acharnant contre ces lanceurs d’alertes pour bien faire savoir à tous que dans le so called monde libre, la liberté a ses lignes rouges, infranchissables.
Pourtant le sacrifice, lorsqu’il est noble et sert une cause juste, entre naturellement en résonnance avec le cœur des autres. Et de voir ces héros persécutés par les seules capitales du vertueux Occident, du vertueux monde-libre, aura absolument tout dit, et à tous, de la boue sous le vernis.
L’indignation a redoublé.

Mais le sentiment d’impuissance aussi.


L’éveil

Car la machine était lancée, lâchée. Elle s’est mise à vouloir « traiter ceux qui n’était pas Charlie », à rééduquer la populace déviante, à lui apprendre à penser à coups d’interdiction de manifs, de livres ou de spectacles; à coups de surveillance globale, de lois d’exception ou d’urgence suspectes tant dans leurs fondements que dans leurs applications.

Avec pour valeur suprême de professer n’en avoir aucune sauf lorsqu'il s'agit de justifier des massacres; avec pour seul crédo la croissance éternelle et pour seule religion l’hystérie numérique et l’abolition de l’homme, notre fameux monde-libre s’est ainsi mis à ressembler à l’univers des romans de Philipp K. Dick, où triomphe une technologie malveillante et intrusive au service d’un pouvoir inquisiteur et manipulateur qui conduit, dans l’ombre, des guerres obscures et sanglantes « pour notre bien ».

Avant lui Orwell et Huxley avait également perçu la menace de cette dérive totalitaire. Le premier dans la vision d’une société écrasée par la surveillance et le mensonge permanent, le deuxième par celle d’une société vaincue et « amoureuse de sa servitude ».

Tous trois seraient effarés de constater que notre indépassable société libérale est une subtile combinaison de tous leurs cauchemars : surveillance totale; boucheries à l’extérieur ; mensonges permanents à l’intérieur; médias sous contrôle; disparition de la vie privée; contrôle de la pensée et guerre de tous contre tous.

Aujourd’hui la société civile, dont l’hyper-classe dominante ne célèbre le réveil que lorsque ses escroqueries fonctionnent, y voit pourtant plus clair. Tellement clair que le pouvoir est désormais contraint au terrorisme intellectuel et à la violence législative pour dominer, assurer ses arrières, pour continuer à se goinfrer, à augmenter ses marges, ses dividendes, pour faire de la graisse, encore et encore, pour ne rien céder, surtout pas à la lie, au peuple donc.

As usual, reducio ad Hitlerum

Ce rejet de la classe dirigeante et de son clergé médiatique, ce rejet du Système, ne pouvait que favoriser l’émergence d’électrons libres, de francs-tireurs. Et c’est là qu’aux États-Unis arrive un Trump avec ses énormes souliers. Ses outrances sur les Musulmans ou les Mexicains en font immédiatement une cible facile pour le clergé médiatique immédiatement mobilisé pour attaquer.

Et comme toujours, comme avec Khadafi, Poutine ou Bachar, c’est la vieille technique du reducio ad Hitlerium.

Officiellement pourtant, contrairement à Hillary Clinton, Trump s’engage à respecter l’accord avec les Iraniens ; contrairement à elle, il veut en finir avec les guerres extérieures de l’Empire ; contrairement à elle encore, il estime que les USA doivent retrouver une neutralité dans le conflit israélo-palestinien ; contrairement à Hillary Clinton toujours, il est prêt à tendre la main à Poutine.

Mais qu’importe. Les outrances du bonhomme sont une aubaine pour les tenants du Système alors même qu'en matière de racisme antimusulman, Bush et Obama auront fait bien pire en exterminant directement et indirectement plus d’un million et demi d’Irakiens, de Yéménites, de Libyens ou de Syriens. Et force est de constater qu’ils sont restés tout à fait fréquentables pour nos plumitifs-Système. Tout comme cette chère Hillary qui a largement soutenu toutes leurs boucheries et dont l’élection à la Présidence US en garantirait la poursuite.

C’est que le véritable crime de Trump est ailleurs. Il réside tout entier dans sa posture anti-Système, anti-establishment. Une posture qui trouve un écho phénoménal dans la population, d’où la panique complète de l’establishment washingtonien et la hargne de ses chiens de garde médiatiques.

Ceux qui votent Trump ne votent en réalité ni pour lui ni pour son programme, dont ils se moquent éperdument. Ils votent pour en finir avec le statuquo, en finir avec le Parti unique de l’escroquerie libérale éternelle et la perpétuation d’un Système qui conduit le monde, les sociétés et l’espèce humaine à la ruine.

Ceux qui votent Trump votent comme on déclenche un détonateur.
Après, on verra bien.

Mise en ligne par entrefilets.com, le 7 mars 2016

 

3. Attention on va déraper ---.gif

 

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Deux films et presque un troisième :

 

CITIZENFOUR

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Bande de lancement sous-titrée en français :

 


Synopsis et détails

En 2013, Edward Snowden déclenche l’un des plus grands séismes politiques aux États-Unis en révélant des documents secret-défense de la NSA. Sous le nom le code « CITIZENFOUR », il contacte la documentariste américaine Laura Poitras. Elle part le rejoindre à Hong Kong et réalise en temps réel CITIZENFOUR, un document historique unique et un portrait intime d’Edward Snowden.

Distributeur : Haut et Court

Récompenses : 4 prix  

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MEDIASTAN

 

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Grâce au Cercle des Volontaires, enfin sous-titré en français, le film réalisé en 2013 par Johannes Wahlström, le fils suédois d’Israël Shamir (voir notre précédent post « Wikileaks trace sa route à l’est »), est maintenant accessible au public francophone.

 

Le film et ce qu’ils en disent :

L’équipe de WikiLeaks, par l’intermédiaire de Johannes Wahlström, a contacté le Cercle des Volontaires en novembre dernier pour nous demander la traduction française du documentaire « Mediastan ».

Depuis sa création en 2006 en Australie par ses fondateurs, dont le célèbre et charismatique Julian Assange, l’organisation médiatique connue sous le nom de WikiLeaks est devenue mondialement célèbre. Sa création d’une plateforme informatique anonyme et sécurisée de publication a permis de rendre publics plusieurs lots de milliers, de centaines de milliers et même de millions de documents officiels classés « confidentiels », dévoilant des crimes de corruption, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.

Que ce soit par les « Iraq War Logs », les « Afghan War Logs », le « Cablegate », les « Stratfor Files » ou encore les « Kissinger Files », les révélations de WikiLeaks, rendues possibles grâce aux lanceurs d’alerte qui ont osé se servir de la plateforme offerte par WikiLeaks (dans le cas des Kissinger Files, ces dossiers sont en fait accessibles à tout public mais leur regroupement et leur diffusion par WikiLeaks permet de donner un éclairage intéressant sur la diplomatie US en rapport avec Henry Kissinger), ont permis l’exposition de crimes d’états, de grandes entreprises et d’individus qui restent encore à ce jour impunis, comme par exemple avec la vidéo « Collateral Damage », montrant des militaires US tuant des civils de sang-froid en Irak.

Le film « Mediastan » concerne le « Cablegate », c’est-à-dire cette opération de WikiLeaks qui a consisté en la diffusion de quelques 250.000 câbles diplomatiques étasuniens, représentant l’ensemble des messages échangés entre le State Department US et 274 de ses Ambassades, Consulats et Représentations Diplomatiques à travers le monde, entre 1966 et 2010. En 2011 donc, une équipe de journalistes emmenée par le Suédois Johannes Wahlström a parcouru le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan, le Turkménistan, l’Ouzbékistan et l’Afghanistan pour y rencontrer et travailler avec des journalistes locaux sur le matériel récupéré par WikiLeaks et concernant leur pays. Certains passages se concentrant également sur le Royaume-Uni ou un partenariat avaient été conclus avec The Guardian, et aux USA, à New York, où celui-ci existait avec le New York Times.

Outre le contrôle sur les médias exercé par les autorités en Asie Centrale avec plus ou moins d’intensité, selon le degré dictatorial atteint dans les gouvernements de ces pays qui faisaient anciennement partie de l’Union Soviétique et, dans le cas de l’Afghanistan, par les autorités militaires US et le pouvoir coopté de Kaboul, le film nous apporte des éclaircissements subtils mais clairs et non moins forts sur les zones sombres où les médias grand public — « mainstream » — choisissent ce qui sera permis à la diffusion ou inversement, restera caché au public. Pour la première fois et officiellement – c’est à dire en accord avec ses producteurs dans le cadre de sa distribution — ce film a été sous-titré en français (par l’auteur de ces lignes) pour sa diffusion la plus large possible, dans la langue de Molière.

 


 

En ce début février 2016, Julian Assange semble — et nous l’espérons vivement — enfin s’engager sur la voie de l’issue de sa détention arbitraire dans l’Ambassade d’Équateur à Londres. En France le gouvernement Valls, appuyé par Cazeneuve et Urvoas, le tout nouveau Ministre de la Justice expert en législation limitant la liberté d’expression, entend apparemment sonner la chasse aux « sorcières conspirationnistes ». De cette perspective, ce film offre une source de réflexion et de compréhension du fait que les intérêts des possédants de ce monde, particulièrement en Occident où ils ont la haute main sur les institutions gouvernementales et médiatiques, divergent le plus souvent et de plus en plus radicalement de ceux des populations du monde. En outre, la poursuite de ces intérêts dépend, au moins en partie, de leur contrôle sur les médias d’information, comme le démontrent les problèmes qu’ont pu rencontrer les journalistes travaillant pour WikiLeaks au cours de leur périple.

WikiLeaks a dans le passé employé le slogan « Information wants to be free », c’est-à-dire « L’information veut être libre », car c’est dans sa nature… Tout comme la nôtre.

Lawrence Desforges

Source : http://www.cercledesvolontaires.fr/2016/02/05/decouvrez-m...

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Un autre film consacré au célèbre lanceur d’alerte par Oliver Stone, est sur le point de sortir mais rencontre bien des résistances aux États-Unis. Qui s’en étonnera ? Les acteurs principaux en sont Joseph Gordon-Levitt et Shailene Woodley.

 

SNOWDEN

 

Edward Snowden bientôt au cinéma au grand dam du département d’État et du président américains

RT français – 12 mars 2016

 

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Joseph Gordon-Levitt dans « SNOWDEN »

 

L’avocat russe du lanceur d’alerte américain, Anatoli Koutcherena, dont le livre, Le Temps du poulpe, a servi de base au film qui sortira le 16 septembre, a raconté à RT les défis auxquels les producteurs du film avaient dû faire face.

Le thriller biographique, intitulé Snowden et réalisé par Oliver Stone, raconte l’histoire de l’ancien employé de la NSA qui a révélé au monde entier que l’agence américaine surveillait le monde entier. Mais ce tournage aura eu le mérite de démontrer que de filmer l’histoire du lanceur d’alerte Edward Snowden était bien plus facile à dire qu’à faire.

Tout d’abord, l’équipe de tournage a dû se débattre pour trouver les fonds nécessaires à la réalisation du film. Anatoli Koutcherena a expliqué à RT que les financiers potentiels leur avaient déclaré que les autorités américaines avaient qualifié ce film de « non désiré », les poussant à refuser de financer ce film « par défaut ».

« Dans l’ensemble, le film a été financé par l’Allemagne et la France tandis que les Américains ne s’y sont pas intéressés du tout. Certains gens riches et les grands studios américains ont refusé de nous financer en montrant les autorités du doigt et en déclarant qu’on leur avait dit que le financement de ce film était indésirable », a-t-il expliqué.

« Je ne peux qu’être d’accord avec Oliver Stone qui a déclaré que les Etats-Unis n’avaient rien à faire de films sur les défenseurs des droits de l’homme qui sont encore vivants. Les États-Unis préfèrent ceux qui sont déjà morts », a-t-il poursuivi.

L’avocat du lanceur d’alerte a aussi rappelé un incident déplaisant qui a eu lieu aux États-Unis et qui a poussé l’équipe à ne pas y tourner le film. « Notre équipe est arrivée dans un endroit où Edward Snowden aimait se trouver mais, en quelques instants, les services secrets nous ont entourés et les invectives ont fusé », a poursuivi Anatoli Koutcherena. Pour cette raison, on a décidé de tourner cette histoire en Allemagne et dans d’autres pays. « Ce n’a pas été une décision simple à prendre, car nous nous rendions compte qu’il serait difficile de faire un film sur Edward Snowden hors des États-Unis », a-t-il conclu.

D’après Anatoli Koutcherena, Oliver Stone lui a rendu visite à Moscou à huit reprises pour discuter de l’intrigue du film. Le metteur en scène l’a même encouragé à prendre part au tournage et à intervenir à chaque fois qu’il n’était pas d’accord avec ce qui se passait. Au point que l’avocat a rendu hommage à Oliver Stone en le traitant de « directeur unique » et d’« artiste audacieux ».

Edward Snowden a lui aussi été impliqué dans le tournage du film en conseillant Oliver Stone et en l’aidant à choisir les acteurs. Joseph Gorden-Levitt a décroché le rôle principal du film qui doit sortir le 16 septembre prochain.

Source : https://francais.rt.com/international/17037-edward-snowde...

 

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Mis en ligne le 16 mars 2016.

 

 

 

 

16:18 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (3) |  Facebook |

15/03/2016

AU COUP PAR COUP

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Au coup par coup

On avance en ce moment au coup par coup, un article ou deux à la fois, parce qu’on est en train de pédaler dans une copieuse semoule et qu’on ne peut pas être en même temps au four et au moulin. On essaie de relayer ce qui nous paraît essentiel sur le moment… en sautant par-dessus des choses très importantes. Nos excuses.

 

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Ah, qu’on aimerait avoir des représentants de cette trempe ! On n’en a pas.

 

Al-Mouallem à De Mistura :
« Nous n’accepterons plus votre transgression de l’objectivité pour satisfaire telle ou telle partie »

lundi 14 mars 2016, par Comité Valmy

 

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Conférence de presse de M. Walid Al-Mouallem, vice-premier ministre et ministre syrien des Affaires étrangères et des Expatriés

 

 

Mes frères et sœurs,

Nous nous réjouissons de la présence parmi nous du Docteur Bachar al-Jaafari, chef de la délégation arabe syrienne, ainsi que des membres de cette délégation qui quittera demain [Dimanche 13 mars] pour Genève. Naturellement, que Dieu les protège, car leur mission est nationale.

Nous avons reçu une lettre de Stephan de Mistura nous informant que la date de sa réunion avec notre délégation, dans les locaux des Nations Unies, est fixée au lundi matin, 14 mars, et que la session débutera par cette première rencontre.

C’est une bonne chose, mais notre délégation ne répétera pas les erreurs de la session précédente, c’est-à-dire qu’elle ne restera pas à attendre, à Genève, l’arrivée des autres délégations au siège des Nations Unies plus de 24H avant d’entamer le dialogue.

Nous espérons que ce dialogue aura lieu avec la plus grande participation « des oppositions » conformément au mandat confié à M. de Mistura par le Conseil de sécurité et les communiqués de Vienne et Munich, notamment avec la participation des représentants de l’ « opposition nationale », lesquels n’ont pas élu domicile dans les hôtels cinq étoiles à l’étranger et ne sont pas tenus par des agendas étrangers. Raisons pour lesquelles nous espérons leur présence, d’autant plus que nulle opposition ne peut prétendre représenter, à elle seule, toutes les autres.

La semaine dernière a vu un flot de déclarations émanant de M. de Mistura, dont sa conférence de presse du 9 courant où il a précisé le programme de la session qui débutera donc le 14 mars, en disant qu’elle concernera le gouvernement, la Constitution, les élections parlementaires et présidentielles, lesquelles devront avoir lieu dans les 18 mois à partir de cette date.

Premièrement, les documents des Nations Unies n’accordent pas à M. de Mistura le droit de proposer l’ordre du jour des réunions, car c’est sur ce sujet que doivent s’entendre les interlocuteurs, le dialogue étant censé se dérouler entre Syriens et sous direction syrienne. Notre délégation est prête pour en discuter.

Ensuite, lorsque M. de Mistura parle de la Constitution, il sait que c’est au futur « gouvernement d’union nationale » d’en discuter et que c’est à lui de désigner le comité chargé de rédiger une nouvelle Constitution ou de modifier la Constitution actuelle, avant de la soumettre à l’approbation effective du peuple syrien par referendum.

L’autre point sur lequel je voudrais revernir concerne ce que M. de Mistura a déclaré à propos des élections dans les 18 mois à venir. S’agissant des élections parlementaires, elles sont prévues dans les textes des communiqués de Vienne et de la résolution du Conseil de sécurité. En revanche, nul n’a le droit, ni M. de Mistura, ni qui que ce soit d’autre, de parler des élections présidentielles. C’est un droit réservé exclusivement au peuple syrien et, par conséquent, je répète que ce qu’a déclaré M. de Mistura constitue une transgression à l’ensemble des textes des Nations Unies et des communiqués de Vienne et de Munich, lesquels précisent que c’est au peuple syrien de décider de l’avenir de la Syrie.

C’est pourquoi, je dis à M. de Mistura : « Dorénavant, nous refuserons que vous transgressiez l’objectivité pour satisfaire telle ou telle partie et que notre délégation rejettera toute tentative visant à mettre cette question des élections présidentielles à l’ordre du jour. Notre délégation n’est pas autorisée à le faire. Ce droit n’appartient qu’au peuple syrien et à lui seul ».

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Source : http://www.comite-valmy.org/spip.php?article6944

 

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« C’est à vous, s’il vous plaît que ce discours s’adresse »…

 

4. Staffan_de_Mistura_September_2015_(21108901363).jpgStaffan de Mistura, est un diplomate suédois né à Stockholm en 1947, et naturalisé italien en 1999. (Mère suédoise, père italien originaire de Šibenik en Croatie).

En Italie, il a été ministre délégué aux Affaires étrangères pendant un mois en 2013, après avoir été secrétaire d’État depuis fin 2011.

C’est tout ce qu’on sait de lui, sauf que, en juillet 2014, Ban Ki-moon, secrétarire général de l’ONU, a annoncé l’avoir nommé « nouvel envoyé spécial chargé de la recherche d’une résolution pacifique au conflit en cours en Syrie ».

À quel titre ? Mais, ils vont les chercher où, tous ces gens ? Quelle est leur légitimité - en dehors du bon vouloir de M. Ban-ki-moon sélectionné de même - et quelles sont leurs compétences ? Ne faudrait-il pas qu’on s’en inquiète ?

 

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Dernière minute, en lien étroit avec ce qui précède :

 

Réaction du SAKER à l’annonce du retrait des troupes russes de Syrie.

(En attendant la traduction de l’analyse complète par le Saker Francophone)

Poutine a accompli exactement ce qu’il avait annoncé dans l’interview accordée le 11 octobre à Vladimir Soloviev sur la chaîne TV Russia 1 : « Notre objectif est de stabiliser l’autorité (du gouvernement syrien, NdA) et de créer les conditions d’un compromis politique ».

La situation est stabilisée et les conditions qui devraient permettre un compromis politique sont établies. Elles le sont à temps pour que les négociations évoquées ci-dessus puissent commencer. Chose rien moins qu’admirable, dit le Saker, avec la très petite force d’intervention impliquée.

Il pense que Poutine donne ainsi aux Américains l’occasion de montrer ce qu’ils savent faire. Contre un Daech qui n’est de toute façon plus en état d’accomplir son but initial, lequel était de renverser le gouvernement légitime. Mais c’est peut-être aussi un piège… Si les USA veulent y aller « à pied », c’est-à-dire faire intervenir des troupes au so comme il en a été plusieurs fois question, le risque est grand, pour eux, de s’embourber dans une situation à l’afghane ou à l’irakienne : sans issue.

Donc : mission accomplished. Mais le Saker pense quand même que beaucoup de questions restent sans réponse. Car qu’en est-il de la partition de la Syrie, qui est le but poursuivi depuis toujours par Israël ? Les risques ne sont pas minces, là non plus, de voir les USA obtempérer docilement, surtout avec les néo-cons au pouvoir et pire encore si celui-ci échoit à Hillary. De jure, ils n’en ont pas le droit, mais de facto, ils pourraient tenter de le faire, s’assoyant une fois de plus sur les lois internationales. Avec la Turquie et l’Arabie Saoudite en renfort de Daech, le risque est exponentiel. Wait and see.

« La Russie a-t-elle quelque obligation morale d’empêcher un tel développement ? » demande encore le Saker. La réponse est : non. La Russie a rempli la tâche que la Syrie l’avait priée d’entreprendre.

Analysant finement la déclaration de retrait de Poutine (encore une fois, à voir en détail quand la traduction intégrale sera disponible) le Saker pense que les Russes, en se retirant, n’ont fermé la porte à rien, même pas à un retour dans le jeu si nécessaire. Ce que son expérience lui suggère, c’est qu’ils vont poursuivre leur aide sur le plan diplomatique. Maintenant qu’une « opposition modérée » a été créée et reconnue, M. Lavrov et les siens ne vont laisser passer aucune occasion de rappeler, toutes les fois et dans tous les lieux où ce sera utile, qu’il est impératif qu’un accord sérieux soit négocié entre les parties, à défaut de quoi la guerre devrait reprendre avec une intensité accrue. À bons entendeurs, salut.

Tout ceci est, très caricaturalement résumé, ce que nous avons compris.

Dernier mot : l’annonce du retrait par le RÉSEAU VOLTAIRE se termine sur une phrase qu’on ne trouve pas ailleurs : « La plupart des jihadistes originaires du Caucase ont été tués ». Gageons que, sans cela, l’armée russe serait encore en Syrie, quelque vaillante – et capable ! – que soit l’Armée Arabe Syrienne, et quelque confiance qu’on puisse faire à la détermination du gouvernement de M. Bachar Al-Assad.

c.l.

Source : http://thesaker.is/analysis-of-the-russian-military-pullo...

 

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Un Shamir des grands jours.

Bénis soient Trump et son fanatisme !

Israël Adam Shamir – 14 mars 2016

Entre la plume et l’enclume

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Il faudrait être un poisson taré pour se plaindre si quelqu’un disait : « je ne mange jamais de poisson et je n’ai pas l’intention de manger du poisson » - un poisson extrêmement stupide même - et pour le traiter de fanatique. « Quoi, il ne nous aime pas, nous les poissons ! ». Et pourtant c’est comme pour être à la hauteur du poisson le plus niais que nos amis musulmans donnent de la voix contre Donald Trump.

 

J’ai déjà dit du bien de Mr. Trump. Un de mes amis, musulman radical et Américain, a hurlé sur une liste de diffusion : « Comment, et ses remarques racistes sur les musulmans qui ressemblent à ce qui se disait des juifs il n’y a pas si longtemps ? Faudra-t-il accepter une chose pareille, sans compter ce qu’il dit, ce malade mental, sur les femmes en surpoids ? Comment laisser passer des choses pareilles ! »

Il faisait allusion à l’idée de Trump d’interdire aux musulmans d’émigrer aux US. C’est vrai que ça sonne mal, et ce n’est pas la première fois qu’on fait des rapprochements  avec les juifs.

Mais je vais vous dire : si Trump promettait d’interdire aux Russes, et non aux musulmans, d’émigrer aux US, ces âmes sensibles applaudiraient vigoureusement au lieu de le traiter de fanatique. S’il renvoyait chez eux tous les Russes qui sont arrivés là-bas depuis 1990, ils créeraient des boulevards et des avenues Donald Trump. Or, d'ores et déjà, voilà ce qui se passe :

1) L’émigration vers les US est un vrai problème pour la Russie, et pour toutes les autres nations d’ailleurs. Les spécialistes les mieux éduqués, les médecins et les ingénieurs, les techniciens quittent leur patrie et s’en vont offrir leur précieux capital humain aux US.

2) Pire encore, bien des Russes importants se préparent à partir pour les US, et tout ce qu’ils font en attendant, chez eux, c’est en fonction des intérêts US, au lieu d’agir pour le bien de leur propre pays.

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Source : http://plumenclume.org/blog/99-benis-soient-trump-et-son-...

Traduction : Maria Poumier.

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Et pour qu’on ne dise pas qu’il n’y en a jamais que pour le même et que nous faisons du favoritisme entre les candidats…

 

Le mouvement illusoire de Bernie Sanders

Chris Hedges – Le Partage 22 février 2016

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Bernie Sanders, qui s’est attiré la sympathie de nombreux jeunes universitaires blancs, dans sa candidature à la présidence, prétend créer un mouvement et promet une révolution politique. Cette rhétorique n’est qu’une version mise à jour du « changement » promis en 2008 par la campagne de Barack Obama, et avant cela par la Coalition National Rainbow de Jesse Jackson. De telles campagnes électorales démocratiques, au mieux, élèvent la conscience politique. Mais elles n’engendrent ni mouvements ni révolutions. La campagne de Sanders ne sera pas différente.

Aucun mouvement ni aucune révolution politique ne se construiront au sein du parti démocrate. L’échec répété de la gauche états-unienne à comprendre la fourberie du jeu des élites politiques, fait d’elle une force politique stérile. L’histoire, après tout, devrait servir à quelque chose.

Les Démocrates, comme les Républicains, n’ont pas intérêt à mettre en place de véritables réformes. Ils sont liés au pouvoir corporatiste. Ils sont dans l’apparence, mais n’ont pas de substance. Ils parlent le langage de la démocratie, et même du réformisme libéral et du populisme, mais empêchent obstinément la réforme sur le financement des campagnes, et font la promotion d’un ensemble de politiques, dont les nouveaux accords commerciaux, qui dépossèdent affaiblissent les ouvriers. Ils truquent les élections, non seulement avec de l’argent, mais aussi avec des soit-disant superdélégués — plus de 700 délégués qui n’ont aucun compte à rendre, parmi plus de 4700 au congrès démocrate. Sanders a peut-être remporté 60% des voix au New Hampshire, mais il a fini avec moins de délégués d’état que Clinton. Un avant-goût de la campagne à venir.

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Source : http://partage-le.com/2016/02/le-mouvement-illusoire-de-b...

 

7. chris_hedges-300x300.jpegArticle original publié en anglais sur le site de truthdig.com, le 14 février 2016.
Christopher Lynn Hedges (né le 18 septembre 1956 à Saint-Johnsbury, au Vermont) est un journaliste et auteur américain. Récipiendaire d’un prix Pulitzer, Chris Hedges fut correspondant de guerre pour le New York Times pendant 15 ans. Reconnu pour ses articles d’analyse sociale et politique de la situation américaine, ses écrits paraissent maintenant dans la presse indépendante, dont Harper’s, The New York Review of Books, Mother Jones et The Nation. Il a également enseigné aux universités Columbia et Princeton. Il est éditorialiste du lundi pour le site Truthdig.com
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Il y en a un autre, plus dur, de Chris Floyd, qu’on n’a, hélas, pas le temps de vous traduire. Le voici, pour ceux qui veulent s’y coller en V.O.

 

No Bern Notice : The Imperial Myopia of Candidate Sanders

By Chris Floyd –ICH March 11, 2016

 

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March 11, 2016 "Information Clearing House" -  Does Bernie Sanders know what Hillary Clinton and Barack Obama did to Honduras? Does he care? Last week saw yet another savage murder of a Honduran activist for democracy -- one of hundreds such atrocities since Clinton and Obama blessed a brutal oligarchical coup there in 2009. But Sanders said nothing -- says nothing -- about this damning legacy of his opponent. It's an extraordinary omission by someone presenting himself as an alternative to the failed elitist policies of the past.

The only Sanders reference to Honduras that I've been able to find is some justified criticism of the draconian treatment of Honduran refugees by the Obama-Clinton team. But he never tied this back to why there has been a flood of Hondurans fleeing their country -- most of them children, sent on a perilous journey by desperate parents hoping to save them from the hellish conditions wrought by the coup. Political repression and rampant gangsterism -- including the abandonment of broad swathes of society to the ravages of poverty and gangs -- have driven the nation to its knees. Last week's murder of indigenous activist Berta Cáceres is but the latest bitter fruit of the Obama-Clinton betrayal of democracy.

Clinton -- with a heart as hard as that most adamantine of all elements, neoconium -- obviously doesn't care. (Although at least she has refrained from looking on the latest murder and crying, "We came, we couped, she died!") One assumes that Sanders, who over the years has opposed various American depredations in Latin America, might not be so sanguine. But as of this writing, a week has passed since Cáceres's murder without comment from Sanders. However, his Senate colleague from Vermont, Patrick Leahy, did condemn the killing -- and the wasteful, land-grab dam project that Cáceres opposed. Perhaps now that Leahy has provided some Establishment cover, Sanders could bestir himself for a word or two on the Cáceres case.

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Source : http://www.informationclearinghouse.info/article44417.htm

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Et voilà, pendant qu’on y est, l’article de John Perkins dont parle Chris Floyd :

 

The Murder of Berta Cáceres

John Perry – The LRB BlogMarch 7, 2016

 

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According to the campaign group Global Witness, 116 environmental activists were killed in 2014, a fifth more than the year before. Many of them were leaders of indigenous communities defending their land. The most dangerous place for environmental campaigners is Honduras, where 101 were reported killed between 2010 and 2014. The chief activist of the indigenous Lenca community, Berta Cáceres, a campaigner against dams and mining projects, told Global Witness that she led a ‘fugitive existence’ because of death threats. ‘They follow me,’ she said. ‘They threaten to kill me, to kidnap me, they threaten my family. This is what we face.’ She was awarded the 2015 Goldman Environmental Prize. Last Thursday she was murdered.

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Source : http://www.lrb.co.uk/blog/2016/03/07/john-perry/the-murde...

Rappelons que John Perkins est l’auteur de Confessions of an Economic Hitman (« Les confessions d’un assassin financier »)

 

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Et pour ceux qui ont quand même envie de rire (mais en anglais et seulement sur les élections US) :

 

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« J’aime les poissons qui ne se font pas prendre. Tu es un faible, un perdant. À la friture ! »

 

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« Devinez qui vient d’acheter le Mexique ? »

 

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« Espèce de crétin, tout le monde te hait. Dégage ! »

 

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« Regarde, il m’a pris mon rôle ! »

 

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Merci Seigneur Jésus, pour le président Trump.

 

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Mis en ligne le 15 mars 2016.

 

 

 

 

 

14:23 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

13/03/2016

SEIGNEUR, PROTÉGEZ-NOUS DE NOS AMIS

 

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Seigneur, protégez-nous de nos amis.

Nos ennemis, on s’en charge.

(La sagesse des nations)

 

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Pour ceux qui ne sont pas au courant des faits :

Kamel Daoud est un citoyen algérien – écrivain et journaliste - qui a écrit des choses jugées provocatrices sur le salafisme. Il est menacé de mort. Normal. Quiconque met en cause l’action temporelle – voire le dogme – d’une religion réclamant le pouvoir à l’intérieur d’un état se met en danger. S’il s’en prend à la frange la plus extrémiste et incontrôlable des gardiens du dogme, il n’a plus qu’à compter ses abattis.

Un imam du lieu, estimant que « si la charia avait force de loi en Algérie », Daoud serait passible de mort « pour apostasie et hérésie », a lancé sur lui une fatwa. L’écrivain a déposé plainte.

Précédant de bien loin l’Islam, l’histoire de l’Occident chrétien est riche en événements de ce genre. Dolet s’en est retrouvé brûlé vif, Thomas More décapité, Des Périers suicidé. Grâce au ciel, Voltaire et Diderot sont morts dans leur lit.

Nouveauté dans le cas présent : quelques gesticulateurs germanopratins apportent leur soutien au libre-penseur, comme la corde fait au pendu, « en revendiquant crânement leur islamophobie ». Qui croient-ils surprendre ?

Souhaitons à Kamel Daoud de mourir dans son lit aussi vieux que Voltaire et aux musulmans de régler leurs problèmes spirituels en adultes. Cela nous changera agréablement.

 

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Bruno Guigue ne s’exprime pas souvent. Jamais pour ne rien dire. Ses interventions se passent de commentaires. Aujourd’hui, il a ce post pour lui tout seul.

 

Les faux amis de Kamel Daoud

Bruno Guigue – Arrêt sur Info 11 mars 2016

 

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Ce n’est pas nouveau : en ces temps troublés, l’islamophobie a le vent en poupe. Dans une tribune publiée par le « Huffington Post » le 27 février 2016, l’universitaire Renée Fregosi affirme ainsi que « pour aborder la critique de l’islamisme, il faut accepter crânement d’être islamophobe comme l’a fait courageusement Elisabeth Badinter ». Entendons bien le propos, au demeurant parfaitement explicite : il faudrait se revendiquer « islamophobe » pour avoir le droit de critiquer « l’islamisme ». A supposer que le sens du terme « islamophobe » soit celui du dictionnaire, il faudrait donc admettre, comme une évidence, que « l’hostilité à l’égard de la religion musulmane », exemplaire sur le plan moral, serait aussi le meilleur antidote à l’islamisme. Déclarer sa répulsion pour une religion millénaire et ses millions de fidèles serait non seulement une attitude élevée à la dignité d’un parangon de vertu, voire l’archétype du courage philosophique, mais elle serait en outre la meilleure réponse à l’intolérance et au sectarisme.

Ce faisant, on semble avoir oublié que la « phobia », en grec, désigne la haine. Si la judéophobie, par exemple, est inacceptable, c’est parce qu’elle jette le discrédit sur une catégorie d’êtres humains voués à la détestation universelle en raison d’une origine jugée impure. C’est parce qu’elle englobe dans une réprobation indistincte des individus assignés à une malfaisance intrinsèque. Avec l’islamophobie, à leur tour, les musulmans se voient coller sur la peau, comme une étiquette infamante, l’appartenance à une communauté religieuse dont l’influence délétère irait de soi. Violent par nature, liberticide par essence, l’islam serait passible comme tel d’une condamnation en bloc. Or, dans les deux cas, cette attitude a un nom : la haine interconfessionnelle. Elle a une longue histoire, intimement liée à l’aventure tumultueuse des relations entre l’Orient et l’Occident, des origines du christianisme aux ultimes secousses de l’ère post-coloniale.

Pour les islamophobes, le jugement est donc sans appel : l’islam constituerait la matrice originelle des intolérances et des cruautés dont notre époque offre le triste spectacle. L’un des derniers épisodes de ce procès fait à l’islam en tant que tel, c’est incontestablement ce qu’il faut bien appeler « l’affaire Kamel Daoud ». Ainsi, pour nombre des ses défenseurs occidentaux, les critiques multiples dont il a été l’objet ne relèveraient pas du débat d’idées, mais de l’anathème religieux. A ceux qui font remarquer que la « misère sexuelle » diagnostiquée par l’auteur n’est pas universellement partagée dans le monde musulman, et qu’il procède de ce fait à une essentialisation péjorative de « l’islam », on prête d’emblée une mentalité d’inquisiteurs, qui seraient coupables d’avoir lancé une « fatwa laïque ». Et tout se passe comme si on ne pouvait critiquer les idées de cet auteur sans encourir l’accusation d’être un « islamo-gauchiste », une sorte de « commissaire politique » reconverti dans la persécution des intellectuels laïques.

Qu’il pose des questions redoutables sur le rapport des hommes et des femmes dans certains milieux de tradition musulmane est pourtant une évidence. A cet égard, ses tribunes ont le mérite de mettre les pieds dans le plat, de pousser les musulmans et les non-musulmans à l’interrogation critique du diagnostic posé. Elles interrogent des habitudes sociales et des valeurs instituées dont on ne voit pas pourquoi elles échapperaient, a priori, à la critique de la raison. Mais cette vertu critique et heuristique des écrits de Daoud est malheureusement passée au second plan : ses partisans et ses adversaires ont tout fait, dans une sorte de connivence implicite, pour que le débat sur l’essentiel n’ait pas lieu. Le moins qu’on puisse dire, à propos de cette polémique, c’est que l’islam y est devenu l’enjeu d’une confrontation où une mauvaise foi symétrique s’est évertuée à dissoudre les repères de la discussion rationnelle.

Car les adversaires de Kamel Daoud, comme ses partisans, n’ont pas manqué à leur tour d’ambiguïté. Il en va ainsi lorsque des universitaires français lui reprochent d’écrire dans la langue de Molière, comme si l’écrivain algérien devait, au risque de les décevoir, se conformer à l’idée qu’ils se font de son appartenance culturelle. Et il est frappant, d’ailleurs, que les remontrances intellectuelles adressées à l’intéressé, quittant rarement le registre de l’invocation abstraite, fassent si peu de place à la sociologie. D’où ce paradoxe d’une critique totalement « a-sociologique » adressée à une pensée dont le penchant à la généralisation hâtive méritait, pour le moins, une déconstruction en règle.

Sur un autre registre, situé à mille lieux du précédent, les islamistes déclarés ne furent pas non plus en reste. Fidèles à eux-mêmes, ils ont accusé Kamel Daoud de blasphème et justifié a priori, par leur outrance verbale, une violence haineuse dont tant d’intellectuels payèrent le prix dans les pays du Maghreb. Dans cette affaire, la pensée islamiste révéla une fois de plus son versant négatif, polluant le débat de références prétendument incontestables et d’affirmations dogmatiques assénées en guise d’arguments, comme si leur seule énonciation devait provoquer, dans une sorte de stupeur, l’assentiment général.

On peut donc comprendre que Kamel Daoud ait reçu, à l’inverse, de si nombreux témoignages de solidarité. Qu’un intellectuel soit condamné à mort par un prédicateur salafiste suffit à le rendre sympathique, car le libre exercice de la pensée vaudra toujours mille fois plus que la soumission à une prétendue sacralité interprétée à sa façon par une autorité autoproclamée. Mais le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il y a plusieurs façons de défendre Kamel Daoud, y compris sans adhérer à certaines de ses thèses. Et le paradoxe, c’est que certains de ses amis déclarés, malheureusement pour lui, pourraient à l’usage se révéler de véritables « faux amis » : lorsque Elisabeth Badinter et ses émules répondent à l’accusation d’islamophobie en l’endossant « crânement », sans sourciller, elles contribuent à noyer le propos de l’écrivain dans une rhétorique perverse qui n’est pas la sienne.

Dire que l’on doive passer par la case « islamophobie » pour légitimer une attitude critique à l’égard de la religion musulmane, en effet, n’a aucun sens. Non pas parce qu’il serait illicite de proférer cette critique, mais précisément pour la raison inverse : parce qu’affirmer son islamophobie vide aussitôt de sa substance toute attitude rationnelle et critique à l’égard de l’islam. Que dirait-on, par exemple, de l’attitude critique à l’égard du judaïsme de la part d’un intellectuel qui, proclamant sa judéophobie, ferait de la haine des juifs le préalable à toute critique de cette religion ? Ce que l’on pourrait formuler ainsi : lorsque l’objet du débat fait l’objet d’une haine explicite, il est clair que le débat risque de devenir sans objet.

Parce qu’Elisabeth Badinter et ses émules sont ouvertement islamophobes, ils contribuent ainsi à l’étouffement du débat sur l’islam que Kamel Daoud entendait susciter de manière provocatrice. Et il y a quelque chose de stupéfiant dans cette revendication de l’islamophobie comme si elle valait certificat d’héroïsme. Mais il y a pire. En reconduisant frauduleusement la critique légitime de l’islam dans l’ornière de l’islamophobie vulgaire, les faux amis de l’écrivain algérien se livrent à une autre supercherie. Car c’est au nom de la lutte contre « l’islamisme radical » que ces charlatans, à les croire, entendent promouvoir l’islamophobie. Ultime et consternant tour de passe-passe : l’équation posée entre l’islam et l’islamisme permettrait ainsi de boucler la boucle. Si les islamistes radicaux vouent Kamel Daoud aux flammes de l’enfer, n’est-ce point la preuve que le ver est dans le fruit, que l’islam lui-même est coupable de cet anathème, que toute dissociation entre l’islam comme religion et l’islamisme comme idéologie est illusoire ?

Or cette thèse a causé suffisamment de tort aux musulmans pour que les islamophobes ne puissent résister à la tentation de la réitérer, inlassablement, comme pour lui donner la force d’une évidence mortifère. Et l’on devra répéter, une fois encore, ce qu’ils font semblant d’ignorer, à savoir que l’immense majorité des victimes de l’islamisme radical est musulmane, que le djihadisme contemporain n’aurait jamais exercé ses méfaits s’il n’avait bénéficié de la complicité occidentale, et que les soldats qui le combattent au prix de lourds sacrifices, de la Syrie à la Tunisie, sont essentiellement musulmans. Revendiquer la haine islamophobe pour mieux lutter contre la haine djihadiste, une telle absurdité n’est possible qu’en occultant le fait générateur de cette gémellité : haine pour haine, l’une n’est que la figure inversée de l’autre, et ces deux haines sont jumelles. Gageons que les islamistes radicaux qui veulent tuer Daoud ne le tueront pas, car la vie de l’esprit est plus forte que ce désir de meurtre. Mais on lui souhaite aussi de savoir bien se garder de ses faux amis.

Source : http://arretsurinfo.ch/les-faux-amis-de-kamel-daoud/

 

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Kamel Daoud est un écrivain et journaliste algérien d’expression française, né à Mesra, wilaya de Mostaganem, en 1970. À la suite de sa plainte, la justice algérienne a rendu son verdict le 8 mars 2016 : l’imam Abdelfattah Hamadache Zeraoui est condamné à six mois de prison dont trois ferme et à 450 € d’amende.


4. bruno_guigue4.jpgBruno Guigue est un haut fonctionnaire, essayiste et politologue français né à Toulouse en 1962.

Ancien élève de l’École Normale Supérieure et de l’ENA. Professeur de philosophie dans l’enseignement secondaire et chargé de cours en relations internationales dans l’enseignement supérieur. Il est l’auteur de cinq ouvrages et d’une soixantaine d’articles.

Il écrit régulièrement dans la prestigieuse revue catholique ÉTVDES, fondée par les Pères jésuites en 1859, sur les sites Internet « Oumma.com » et « Arrêt sur Info », dans les revues Présence africaine, Raison présente, Res publica, et dans Revue internationale et stratégique (iris-france.org)

Le 20 mars 2008, Bruno Guigue, sous-préfet de Saintes (Charente Maritime), est arbitrairement démis de ses fonctions par décision de Michèle Alliot-Marie, Ministre de l’Intérieur, à la suite d’un article publié à titre privé et sans rapport avec ses fonctions officielles, sur Oumma.com.

Il introduit un recours pour excès de pouvoir auprès du Conseil d’État, mais, malgré le soutien actif de plusieurs associations, dont l’Union Juive pour La Paix, sa requête a été rejetée.

La sénatrice Esther Benbassa a vu dans le licenciement de Bruno Guigue « le signe de l’impossibilité de conduire un authentique débat dans notre pays et de l’influence des groupes de pression communautaires auprès des instances gouvernementales ».

 

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Post Scriptum :

Rappelons que l’« affaire Bruno Guigue » est en train de se répéter en Seine-Saint-Denis, au niveau cette fois de l’enseignement secondaire, au détriment de Salah Lamrani, jeune professeur de français en début de carrière, suspendu pour quatre mois (et qui sera sans doute licencié ensuite) par décision non moins arbitraire d’une directrice et d’un sous-directeur d’école. Procédure de contestation en cours.


 

 

 

 

Mis en ligne le 13 mars 2016.

 

 

 

 

 

18:08 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

10/03/2016

PÈRE GARDEZ-VOUS À DROITE; PÈRE, GARDEZ-VOUS À GAUCHE !

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« Père, gardez-vous à droite ; père, gardez-vous à gauche !... »

Mais réussirez-vous aussi à marcher sur les eaux ?

 

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On vous propose aujourd’hui deux articles de gens qui ne sont pas de notre côté de la barricade. Parce qu’ils traitent des deux problèmes qui nous paraissent les plus urgents et les plus importants du monde : l’éducation – la fin des guerres de prédation US et assimilés. Les deux auteurs, en outre, s’en prennent vertement à la pourriture des médias qui servent de véhicule - pas qu'en Suisse et en Amérique - à l’analphabétisme forcé et aux guerres. Pour ces trois raisons, ce qu’ils avaient à dire nous intéresse.

Le premier article est de Slobodan DESPOT et vient d’ANTIPRESSE. Nous vous en avons déjà parlé. N.B. : On trouve, dans le même n° 14 du dimanche 6 mars, un texte très important de l’écrivain allemand Botho STRAUSS : La disparition de la civilisation allemande, qui ne concerne pas que les Allemands. Comme il y a des limites à l’enjambement des copyrights, on ne vous le met pas sous les lunettes. Si vous voulez le lire, abonnez-vous, c’est gratuit, même s’ils acceptent les dons.

Le second est de Justin RAIMONDO qu’on ne présente plus (en tout cas chez nous). Les autres : qu’ils aillent voir à la fin de l’article. Rappelons-leur quand même que l’auteur est un libertarien conservateur US, partisan de l’isolationnisme de son pays et très décidément anti-guerre.

 

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Le délit de sale gueule médiatique tel qu’on le pratique

Slobodan Despot – Antipresse 6 mars 2016

 

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Introduction

Le 1er mars 2016, le conseiller d'État (ministre du gouvernement) Oskar Freysinger, chef du département de la Formation et de la Sécurité du Valais, présentait une brochure bilingue contenant dix thèses sur l'école, très brièvement explicitées. La plupart des médias ont correctement informé sur cette initiative peu ordinaire en Suisse. D'autres en ont profité pour alimenter leur campagne de dénigrement systématique à l'égard de Freysinger, par ailleurs seul ministre UDC dans les gouvernements de Suisse romande. Levons d'emblée toute ambiguïté : en tant que conseiller de communication (sur mandat externe) du chef du DFS, j'ai participé à l'élaboration de ces thèses, dont le but était de définir une plate-forme philosophique stable et universellement acceptable pour la mission de l'école et tenter de mettre fin à l'expérimentation permanente dont des générations d'élèves sont les otages. L'élaboration de ce texte simple et bref a nécessité des mois de réflexion et de concertation ouverte avec les responsables de l'enseignement. Le ministre lui-même a été professeur d'allemand pendant 28 ans. Voir ce travail scrupuleux ravalé par le quotidien cantonal à une simple opération de « com » cachant d'hypothétiques attaques contre l'école et les enseignants m'a obligé à réagir contre une dérive médiatique dont cette illustration locale est particulièrement probante.

D'autres exemples de manipulations et d'occultations du même journal sont disponibles sur oskaretvous.ch, le blog-journal de bord du conseiller d'Etat Freysinger.

Ce n'est pas ès-fonctions que j'ai écrit cette lettre au rédacteur en chef du Nouvelliste, mais en tant que lecteur et ancien collaborateur de ce journal (par ailleurs repris depuis peu par le groupe Hersant). Les sources sont au fond de la lettre.

*

A M. Vincent Fragnière, rédacteur en chef, Le Nouvelliste, Sion

Mon cher Vincent,

Je t’aurais écrit ce qui suit même sans le mandat que j’accomplis auprès du DFS. Il s’agit d’une prise de position personnelle et humaine.

Avant-hier, ta collaboratrice Christine Savioz a passé une heure à écouter le conseiller d’État exposer ses convictions sur l’école dans un seul but : trouver la manière de les travestir et de les dénigrer. L’enseignement est un métier qu’Oskar Freysinger connaît bien et qu’il a pratiqué avec enthousiasme et succès. Traiter ainsi un engagement réfléchi et sincère, c’est lui pisser sur les bottes. Non professionnellement, ni politiquement, mais humainement.

Dans son commentaire, Christine Savioz érige la suspicion en analyse et la supputation en information. Cela se résume à : « Pour le moment, pas de quoi fouetter un chat, mais ce n’est qu’une tactique. Qui sait quelle entourloupe il nous prépare ! » Avant même que ces thèses aient commencé de circuler, on met en garde le public, non contre leur contenu, décrété anodin, mais contre ce qu’elles pourraient éventuellement cacher.

C’est ce qui s’appelle du délit de sale gueule, proclamé et assumé. Vous affichez dès la « une » votre ironie à l’égard de cet homme, de son travail, de ses idées. Je n’ai jamais vu dans les médias formellement non militants cette forme de malveillance systématique. Vous accordez la même place à cette réflexion stratégique sur l’école qu’à l’ouverture, (quelques pages plus loin) d’une cafétéria à la Médiathèque de Martigny par le service de la Culture. Sauf qu’ici, c’est pour louer, et là pour dénigrer.

Je ne compare même pas cet éreintage au reportage fouillé du Walliser Bote du même jour, comme nous le faisons parfois. Il n’est qu’à lire le bref article du 24 Heures de ce matin, froidement équitable, pour comprendre le degré de suspicion que vous mettez dans tout ce qui touche à Oskar Freysinger. La « méthode paranoïaque-critique » est une invention de Salvador Dalì, mais il ne la destinait pas aux journalistes.

L’école est l’un des enjeux clefs pour une société. Les têtes que nous formons aujourd’hui assureront (ou non) nos retraites demain. Nous voyons quotidiennement et partout les ravages d’une école-laboratoire, d’une école fluctuant au gré des modes qui utilise des générations d’enfants comme cobayes. Dire « non » à cela, rappeler que 2 et 2 font 4, ce n’est pas « enfoncer des portes ouvertes », c’est afficher une volonté explicite d’enrayer la dérive. Faire lire des classiques, apprendre des poèmes, c’est faire participer les enfants à la culture universelle, les monter sur l’épaule d’un géant (comme il fut dit hier), plutôt que de les laisser croupir dans le marécage pédagogiste qui réinvente la roue toutes les années. La catastrophe pédagogique que subit le monde industrialisé est au moins aussi lourde de conséquences que la catastrophe écologique.

Mais tout cela ne vous intéresse pas. Ce qui vous intéresse, ce sont les combines, les échos, les rumeurs, les opinions. Une classe du cycle d’orientation aurait plus fidèlement traduit l’enjeu et l’ambiance — détendue et ouverte — de cette conférence que votre journaliste professionnelle !

Votre hostilité à l’égard du conseiller d’État Freysinger n’a d’égale que la déférence avec laquelle vous traitez les affaires de certains de ses collègues. Que Freysinger ait fait passer au Grand Conseil tous ses projets malgré sa position minoritaire n’est jamais relevé. Qu’il ait réussi à économiser dix millions par an dans son département depuis son arrivée est simplement occulté. Il a fallu que le magazine Bilan s’y mette pour qu’on ait pour la première fois un aperçu circonstancié de sa gestion. Pour le Nouvelliste, ce qu’il fait ne compte pas. La seule chose qui compte, ce sont les (mauvaises) intentions qu’on lui prête et le sillage de médisances qu’il laisse sur son passage.

La haine rend plus bête que la bêtise elle-même et vous avez ostensiblement sacrifié les critères déontologiques du journalisme à votre parti pris, faisant du Nouvelliste un outil de règlement de comptes de plus en plus prévisible. Je n’ai même pas besoin de l’inclure dans ma revue de presse quotidienne, et je ne suis pas le seul. On vous lit pour le sport et les morts. Votre réflexion de fond sur les affaires du monde, vous la pompez dans les journaux français. Vous n’êtes pas un vecteur d’information, ni un remorqueur d’opinion, vous n’êtes qu’une télécabine sans pilote qui ne connaît que la descente.

A ce train-là, vous êtes bien partis pour n’être plus, bientôt, qu’un support publicitaire assorti de poncifs pavloviens. Salive pour le commerce. Salive pour les gentils sportifs et les chanteuses sympa. Salive pour l’humanitaire, le solidaire, l’associatif. Grognements contre les idées qui dépassent. Contre les idées tout court, puisqu’une idée qui ne dépasse plus cesse d’être une idée.

Continue ainsi, Vincent ! Écarte ce message comme l’exagération d’un type orienté. Je m’en fiche ! Je connais l’histoire de ce journal, je lis ses archives. Ce qu’il avait de pire jadis, sa partialité politicienne, n’a été qu’aggravé, bien que sous d’autres drapeaux. Ce qu’il avait de meilleur, la curiosité, le caractère, la franchise et le style, en a été arraché comme de la mauvaise herbe. La table rase intellectuelle entreprise sous ta responsabilité est l’équivalent d’une correction du Rhône qui se réduirait à un robinet. A quoi bon vous lire encore, à quoi bon protester ? Vos excès alliés à vos manquements auront bientôt raison de la crédibilité qui vous reste.

Bon travail !

Slobodan Despot

Sources :

 

 

 

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Le lion et les moutons

Pourquoi ils haïssent Trump

Justin Raimondo – Antiwar.com 1er mars 2016

 

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Le village de Fagaré, où s’est déroulé l’épisode évoqué par Raimondo

 

Le 14 juin 1918, un jeune soldat italien de 19 ans du nom de Bernardo Vicario, a reçu de son commandant, Carlo Rigoli, l’ordre d’accomplir une curieuse tâche. En sous-nombre et sous-armées, les forces italiennes allaient être bientôt la cible d’un furieux pilonnage, ce qui signifierait la mort pour la plupart d’entre eux. Rigoli n’en doutait pas, et c’est pourquoi il ordonna au jeune Bernardo d’écrire sur le mur restant d’une maison détruite du village où ils se terraient :

Mieux vaut vivre un jour comme un lion que cent ans comme un mouton.

Rigoli périt dans la bataille, mais le jeune Bernardo vécut pour raconter l’histoire. Et voilà que, presque cent ans plus tard, un type qui cherchait par quel moyen il pourrait salir le candidat présidentiel du Parti Républicain, Donald Trump, tomba sur cette citation et l’attribua à Benito Mussolini.

Un reporter de Gawker, le célèbre site de commérages qui a été poursuivi pour diffamation plus de fois que je ne me soucie d’en découvrir, a mis en ligne un compte Twitter parodique intitulé « Il Duce », et ce reporter, un certain Ashley Feinberg, a tweeté la-citation-qui-n’était-pas-de-Mussolini à Trump, qui l’a aussitôt retweetée. Peu de temps après, Trump s’est trouvé en présence du reporter Chuck Todd, qui a voulu savoir pourquoi il avait retweeté quelque chose qu’avait dit Mussolini.Trump ne s’est pas dégonflé. « C’est une belle citation », a-t-il dit avec raison.

Ce refus et le contenu même de la citation soulignent pourquoi il est en train de gagner et pourquoi la campagne hystérique de calomnies qui les vise, lui et ses positions, est en train de rater dans les grandes largeurs.

Mais pourquoi ? Pourquoi le haïssent-ils avec tant de férocité ? Les accusations de « racisme » et la manière dont il s’exprime, sans aucun égard pour les raffinements mondains des classes supérieures, n’expliquent pas l’intensité de la haine que lui portent la meute des journalistes mainstream et la clique de Washington. Après tout, peu de temps après que Trump ait soulevé la question de savoir s’il fallait laisser entrer des musulmans aux États-Unis, la Chambre des Représentants a adopté un projet de loi, soutenu par le libertarien Rand Paul, comme par la plupart des Républicains et des Démocrates, rendant autant dire impossible aux immigrants de s’installer ici. Il exige aussi, de ceux qui ont visité l’Irak, la Syrie ou l’Iran, ou qui ont une double-citoyenneté avec un de ces pays, qu’ils demandent un visa avant de venir aux États-Unis… Pourtant, on n’en a pas beaucoup entendu parler.

Donc, d’où vient tout ce vitriol. David Stockman met le doigt dessus :

 

« Assurément, il y a pas mal de choses moches, superficielles et stupides dans la plateforme électorale de Trump, si on peut l’appeler ainsi, ou son éloquence d’électron libre pour être plus exact. On y revient plus loin, mais, à la base du succès qu’il remporte, il y a deux propositions qui sèment la terreur chez les Républicains d’Imperial city.

« À savoir qu’il finance lui-même sa campagne et que l’Amérique est en train de faire de mauvaises affaires partout dans le monde.

« La première de ces propositions dit explicitement aux légions des lobbyistes de K street d’aller se faire voir, ce qui représente un danger mortel pour les rackets de la collecte de fonds, qui sont l’élément vital du GOP. Et alors que les « mauvaises affaires » dans le monde concernent surtout NAFTA et nos 500 milliards de dette envers la Chine, ce dont il s’agit en réalité, c'est d’une attaque de l’Empire américain.

« Les Américains sont malades et fatigués à mort des guerres d’intervention et d’occupation des néo-cons à la Lindsay Graham/John McCain/George W. Bush, et ils en ont plus qu’assez des fardeaux fiscaux massifs que leur valent nos alliances dépassées mais toujours reconduites, nos bases militaires avancées, nos appareillages de sécurité et nos aides économiques. Ils sont particulièrement exaspérés par l’énorme coût permanent de notre engagement dans les reliques de la Guerre Froide tels que l’OTAN, le stationnement de troupes en Corée du Sud et le traité de défense avec les incorrigibles Japonais, qui ne se gênent pas pour truquer leurs règles commerciales contre les exportations américaines.

« Pour abréger, le Donald est en train d’exploiter l’impulsion nationaliste/isolationniste qui vient de très loin chez l’homme de la rue, excédé autant qu’économiquement précarisé. Il est assez malin pour l’articuler avec la grandiloquence de ce qui peut passer pour du protectionnisme commercial brut. Pourtant, si Pat Buchanan devait ré-écrire ses discours, ils seraient plus érudits et plus explicites sur la folie de l’Empire américain, mais le message serait le même. »

 

Tout ça était clairement visible pendant le débat du GOP de Houston, et cependant, la signification n’en a pas été perçue au milieu de tout le cinéma. Pour commencer, jetez un coup d’œil à cet échange entre le modérateur Wolf Blitzer, ex-employé de l’AIPAC et Trump.

 

« BLITZER : Vous avez dit ceci à propos du conflit en cours entre les Israéliens et les Palestiniens – je vous cite : « Laissez-moi être une espèce de type neutre. Je ne tiens pas à dure à qui c’est la faute, ça ne sert à rien. »

« TRUMP : Juste.

« BLITZER : Voici ma question. Comment pouvez-vous rester neutre, alors que les États-Unis considèrent Israël comme leur allié le plus proche au Moyen-Orient ?

« TRUMP : Eh bien, premièrement, je ne crois pas qu’ils le sont sous le président Obama, parce que je pense qu’il a traité Israël horriblement, d’accord ? Je pense qu’il a traité Israël horriblement. J’ai été grand organisateur de la parade sur la Ve Avenue, il y a quelques années, pour le « Jour d’Israël ». J’ai des liens très forts avec Israël. J’ai reçu la décoration de l’Arbre de Vie et la plupart des autres que donne Israël.

« Comme Président, cependant, il n’y a rien que je ne ferais plus volontiers qu’apporter la paix à Israël et à ses voisins en général. Et je pense que ça ne sert à rien de dire qu’il y a un bon et un mauvais.

« Possible que je ne réussisse pas à faire ce que je veux. C’est sans doute la négociation la plus difficile à conduire de n’importe où dans le monde. O.K. ? Mais ça ne sert à rien que je me mette à dire que je suis pro-israélien, vraiment pro-israélien, plus pro-israélien que n’importe qui sur ce plateau. Ça ne sert à rien de commencer à rabaisser les voisins, parce que, moi, je voudrais vraiment faire quelque chose pour négocier une paix, en fin de compte, pour Israël et pour ses voisins.

« Et je ne peux pas faire ça non plus… comme négociateur, je ne peux pas faire ça… si je prends parti. »

 

Ceci n’est rien moins que remarquable, surtout si on se souvient du débat Mitt Romney-Barack Obama, où tous les deux ne savaient quoi faire de plus que l’autre pour prouver leur loyauté superlative envers Israël et leur refus d’admettre qu’il puisse même y avoir deux parties dans cette affaire. Marco Rubio s’est scandalisé d’un étalage de bon sens à ce point inhabituel et s’est lancé dans une de ses usuelles robo-réponses, répétant mot pour mot quelque éditorial probablement lu dans Commentary ou dans le Weekly Standard. Et c’est là qu’il a dit quelque chose de remarquablement stupide : « Les Palestiniens ne sont pas une affaire immobilière, Donald. »

Il a sans doute voulu dire par là que régler le conflit Israël-Palestine n’était pas la même chose que traiter une affaire immobilière… Mais le fait est que c’est exactement de ça qu’il s’agit, d’une affaire immobilière qui a mal tourné. C’est de terrain qu’il est question. Et il faudra une sacrée dose de bonne foi et de science du marchandage pour en finir avec cet abcès purulent. Mais c’est là quelque chose que Rubio ne peut pas admettre, parce que ses bailleurs de fonds ne le lui permettront pas. En bonne créature de Washington l’Impériale, où Israël a toujours raison et où les Palestiniens ont toujours tort, Rubio ne peut pas se permettre de dire ni même de penser cela.

 

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Rubio et un de ses bailleurs de fonds, Braman, à Tahiti.

 

Autre exemple illustrant pourquoi Trump a provoqué l’ire de la classe politique en réfutant l’accusation mensongère de Rubio, selon laquelle il n’aurait pas changé de position en août 2011 et ne se serait pas prononcé publiquement contre l’intervention en Libye et le déclenchement d’une nouvelle guerre en Syrie – qu’il a toutes les deux dénoncées en termes sans équivoque – Trump a dit ceci :

 

« Si ces politiciens avaient pris un jour de congé pour aller à la plage, et si nous avions Saddam Hussein et Khadafi aux commandes, au lieu d’avoir du terrorisme partout, nous serions… au moins ils tuaient les terroristes, non ?

« Et je ne suis pas en train de dire qu’ils étaient bien, parce qu’ils ne l’étaient pas, ils ne l’étaient vraiment pas, mais nous ne savons pas ce qui nous attend à la place. Regardez la Libye aujourd’hui… ISIS - pendant que nous sommes ici en train de parler - est en train de voler leur pétrole. En ce moment même, pendant que nous parlons. C’est un foutoir total.

« Il aurait mieux valu pour nous que les politiciens prennent un jour de congé au lieu de partir en guerre. »

 

J’ai souligné ceci parce que cette phrase résume succinctement non seulement la politique étrangère de Trump, mais également la critique des vingt dernières années par Trump. Et pour rendre les choses encore plus effrayantes pour le Parti de la Guerre, il veut que nous arrêtions de nous mêler de faire la police dans le monde pour nous occuper de ce dont il est urgent qu’on s’occupe :

 

« Nous ne pouvons pas continuer à défendre tous ces pays, le Japon, l’Allemagne, la Corée du Sud. On commande des télévisions, on commande pratiquement n’importe quoi, c’est de ces pays que tout vient. Que ce soit une Mercédès-Benz ou un climatiseur, c’est de là que ça vient. Ils se font des fortunes. L’Arabie Saoudite… nous défendons l’Arabie Saoudite. Avant. Avant que le pétrole baisse… maintenant, ils gagnent moins, mais ils gagnent quand même énormément… ils se faisaient un milliard de dollars par jour.

« Nous défendons tous ces pays pour la peau. Vous parlez de budgets. Il faut que nous commencions à nous faire rembourser pour nos services militaires à tous ces pays. »

 

Trump a appelé à retirer les troupes d’Europe, où elles sont stationnée depuis la fin de la IIe Guerre Mondiale : ces pays sont riches, estime-t-il, et doivent commencer à se défendre eux-mêmes. Il demande aussi ce qu’ils ont à redouter de la Russie de Poutine, déclarant qu’il pourrait s’entendre avec le président russe, impliquant par là qu’eux aussi pourraient s’entendre avec lui.

En fait, Trump remet en question toute nouvelle incursion US dans des régions où ils n’ont rien à faire : en Syrie, où il se demande pourquoi nous finançons des « rebelles » et « nous ne savons même pas qui ils sont » ; en Ukraine, qu’il dédaigne comme un trou perdu où nous n’avons pas d’intérêts ; et en Libye, où il rappelle le chaos semé par Hillary, et nous nous préparons à remettre ça.

Trump représente une menace mortelle pour le haut commandement du Parti de la Guerre – les néoconservateurs qui nous ont entraînés à coups de mensonges dans la guerre d’Irak et ont été dénoncés par lui pour cela. Ces gens sont le principal élément-moteur idéologiquement engagé à maintenir les prétentions impériales de Washington, alors que nous nous enfonçons de plus en plus profondément dans la banqueroute. Ce sont eux qui sont derrière les violentes campagnes de calomnies qui font de Trump l’égal de Mussolini, de Hitler, de David Duke et du Diable lui-même. Ils voient qu’ils sont en train de perdre le contrôle du GOP – leur voie d’accès au pouvoir – et ils réagissent comme les rats acculés qu’ils sont.

Si Trump obtenait la nomination républicaine, les néocons sont finis comme force politique viable à droite. C’est pour cela que National Review a consacré un numéro entier au thème « Contre Trump ». C’est pour cela que les alliés des néo-cons dans les médias sont partis en guerre contre lui à pleins tubes. C’est pour cela que les néocons comme Robert Kagan déclarent ouvertement qu’ils soutiendront Hillary Clinton, tandis que d’autres, y compris le réseau, qui fut libertarien, des organisations subventionnées par Charles et David Koch, financent une campagne « Stop Trump ». On avance même l’idée (peu praticable) de présenter un candidat d’un troisième parti pour prendre des voix à Trump.

Les rats convergent en couinant des torrents d’insultes et recourent aux tactiques les plus voyantes de la démonisation, dans le but de garder leur pain beurré sur la table. Et pourtant, ça aussi se retournera contre eux, comme toutes les autres tentatives d’arrêter Trump se sont retournées contre eux. Parce que les gens en ont assez. Ils sont au-delà de la colère… en fait, ils sont heureux ! Fous de joie au spectacle de la classe politique en déroute… et déterminés à la faire courir encore plus vite.

J’ai entendu dire que Trump porte un gilet pare-balles et qu’il le fait depuis des années. Si j’étais lui, je ferais attention à ma tête, et je regarderais souvent dans mon dos.

Je ne veux pas dire par là que j’apporte un iota de soutien politique à Trump, et Antiwar.com ne soutient aucun candidat à aucun poste. Point. Le texte de Stockman évoqué ci-dessus décrit certains des pièges du Trumpisme, et je suis entièrement d’accord avec ce qu’il dit, mais ce n’est pas ce dont je veux parler ici. 

Mon boulot est d’analyser les événements en cours : au lieu de reprendre ce que tout le monde dit avec des mots différents, mon but est de voir ce qu’il y a derrière les gros titres et derrière la pensée grégaire, de façon que mes lecteurs puissent non seulement comprendre ce qui se passe dans le monde, mais puissent aussi se faire une idée de ce qu’il y a moyen de tenter pour y changer quelque chose. Si Trump s’assurait la nomination, le chemin serait pavé pour transformer le GOP, de Parti de la Guerre Perpétuelle en parti qui honore l’isolationniste oublié depuis si longtemps que fut le sénateur Robert A. Taft, celui qu’on avait pris l’habitude d’appeler « Mr. Republican ». Et si Trump remportait réellement la Maison Blanche, le complexe militaro-industriel serait fini, de même que les « mondialistes », qui tiennent le haut du pavé dans tous les cercles de la politique étrangère à Washington. Quoique Trump ne soit pas un libertarien, l’effet d’un tel bouleversement dans le domaine de la politique étrangère serait objectivement de mettre fin à la domination du pouvoir fédéral sur nos vies, tout d’abord en nous sauvant de la banqueroute et en libérant des ressources pour le secteur privé, et ensuite, en réduisant le retour de flamme qui a généré le pouvoir des terroristes.

Ne vous faites pas d’illusions : les huiles du GOP n’ont pas peur que Trump soit battu par Hillary. Ils ont peur qu’il la batte.

 

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Trump, en dépit de son approche brute et de ses contradictions, représente un soulèvement populaire contre l’Empire et contre ceux qui profitent de notre politique impérialiste. C’est pourquoi la classe politique le hait et a fait vœu de le détruire.

J’ai commencé en vous racontant l’histoire du lion et des moutons, et je conclurai avec la bonne nouvelle que les moutons, entraînés par le lion, commencent à s’en prendre à leurs bergers.

 

Justin Raimondo est le rédacteur en chef d’Antiwar.com et agrégé supérieur à l’Institut Randolph Bourne. Il collabore à The American Conservative et il tient une colonne mensuelle dans Chronicles. Il est l’auteur de Reclaiming the American Right : The Lost Legacy of the Conservative Movement [Center for Libertarian Studies, 1993; Intercollegiate Studies Institute, 2000], et de An Enemy of the State: The Life of Murray N. Rothbard [Prometheus Books, 2000], inédits en français.

Source : http://original.antiwar.com/justin/2016/02/28/the-lion-an...

 

Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades

Dernières nouvelles :

Deux légendes vivantes viennent de déclarer soutenir la candidature de Trump : Jon Voight et l’activiste noir des droits civiques Charles Evers (93 ans).

 

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L’étrange fortune d’une phrase

 

L’histoire n’est pas aussi simple que le dit Raimondo, car la phrase a vraiment été dite par Mussolini aussi, quoiqu’après avoir suivi un très long parcours.

La phrase d’origine – où il est question d’un tigre et non d’un lion – aurait été prononcée par le sultan de Mysore, Tippoo Sahib, dit aussi Tippoo Sultan (1749-1799). Tippoo Sahib fut un des principaux opposants à l’installation du pouvoir britannique en Inde et mourut d’ailleurs, le 4 mai 1799, en affrontant les troupes du duc de Wellington. Il a laissé la réputation d’un homme très cruel et fasciné par le tigre, qu’il avait pris pour emblème de son état, ce qui lui a valu d’être surnommé « le tigre de Mysore ».

 

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C’est Alexander Beaston (1758 – 1830), aide de camp du général Harris – A view of the Origin and Conduct of the War whith Tippoo Sultaun.- qui mentionne pour la première fois, dans ses mémoires, la phrase prononcée devant lui.

Elle est rapportée par Jean-François Michaud – Histoire des progrès et de la chute de l’empire de Mysore sous les règnes d’Hyder-Aly et Tippoo Sahib (vol. II, Paris, chez Giguet & Cie, 1801) en ces termes :

« l’ambition de Tippoo-Saïb l’entraînoit sans cesse vers la guerre : on lui avoit souvent entendu dire qu’il aimoit mieux vivre deux jours comme un tigre, que deux cents ans comme un mouton. Il avoit adopté pour emblême de son empire, et comme une espèce d’armoirie parlant, la forme d’un tigre royal, dont la tête et le manteau tacheté formoient le principal ornement de son trône » (p. 15).

Elle est reprise, presque à l’identique, par Auguste Barchou de Penhoën – Histoire de l’Inde anglaise. (Paris et Leipzig, chez Jules Renouard, 1841) :

« Tippoo ne supportait qu’avec peine le repos; il aimait passionnément la guerre. Empruntant une comparaison à son animal favori, on l’entendait dire quelquefois : “Mieux vaut vivre deux jours comme un tigre que deux cents ans comme un mouton” » (p. 43).

C’est dans un autre texte en français que le lion prend, pour la première fois, la place du tigre.

L’Italien Francesco Domenico Guerrazzi, dans une lettre à Giuseppe Mazzini (in Memorie, Livorno, Poligrafia italiana, 1848, p. 32), évoquant son père, dit :

«Degli uomini moderni stimò Napoleone fino al Consolato, e Tipoo-Saib, e questo, perché lesse che intorno al gradino del Trono aveva fatto disporre gemme a modo di caratteri, i quali suonavano in questa sentenza: Meglio vale vivere un giorno come un lione, che cento anni come una pecora !»

Ce qui signifie que son père n’avait estimé que deux hommes, Napoléon jusqu’au Consulat et Tippoo Sahib. Celui-ci, « parce qu’il avait lu qu’il avait fait inscrire en pierres précieuses sur les marches de son trône : Mieux vaut vivre un jour comme un lion que cent ans comme un mouton ».

On le voit, les temps ont diminué de moitié et le tigre est devenu lion.

C’est un an plus tard qu’on le trouve, ce lion, pour la première fois en français, chez Giuseppe Angelo De Gubernatis, rendant compte de l’ouvrage ci-dessus : Chronique italienne. Francesco Domenico Guerrazzi, (in « Bibliothèque universelle et Revue suisse, a. LXXVIII, to. XLVIII [1873], pp. 550-565, la phrase est à la p. 552)

Après cela, on la suit, prononcée ou écrite par une quantité de militaires italiens, du Risorgimento à la Première Guerre mondiale - en passant par Gramsci, qui la commente dans ses Cahiers de prison - jusqu’à ce que Mussolin enfin, grand communicant s’il en fut, la découvre et en fasse un des slogans du fascisme italien.

 

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En somme : IL DUCE 2016  a pour tâche de salir des personnes publiques X, Y ou Z (ou Trump). Dans ce but, il a collecté des phrases du Duce, qu’il a traduites en anglais et répandu en les attribuant à Trump. Il s’agit d’un journaliste comme il y en a tant, qui ne se préoccupe ni de rigueur intellectuelle ni d’éthique journalistique. Il est payé pour abîmer l’image d’une personne publique et le choix des moyens lui est laissé, pourvu qu’il y arrive. L’idée d’attribuer des slogans fascistes à Trump ne pouvait que le tenter. En faire revendiquer au moins un par Trump en personne était la chantilly qu’appelait le gâteau et a dû lui valoir peut-être même une prime. Mission accomplished.

 

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 C’est comme ça qu’on fait.

 

Trump, lui, l’a retwittée sans se rendre compte qu’il pouvait s’agir d’une provocation, parce que cette phrase, qui est plutôt belle, correspond probablement à sa manière de sentir.

Et Raimondo a raison : qu’il ne se soit ni excusé ni dédit a tourné à la confusion du diffamateur à gages et des clabaudeurs.

Pour être nous-mêmes honnêtes, signalons que nous avons trouvé toutes nos mirifiques informations sur un site de pinailleurs italiens :

http://cortmic.myblog.it/giorno-leone-cento-anni-pecora/

 

Étrange fortune, vraiment, d’une phrase qui accompagne depuis plus de deux siècles toutes les violences, et qui, apparemment, continue.

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Guerres en cours :

 

Qui utilise les réfugiés comme arme pour diviser l’Europe ?

kn – Réseau International – 9 mars 2016

 

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Le 14 février le journal allemand « Frankfurter Allgemeine Zeitung » titrait : « Poutine utilise les réfugiés comme arme ».

Le « FAZ » cite ici ce que le sénateur américain John McCain avait dit la semaine précédente lors de la « conférence de Munich sur la sécurité ». Le « FAZ » écrit : « Pour le partisan de la ligne dure qu’est John McCain, Poutine n’a qu’un seul but : diviser l’Occident. » Il est révélateur que le multimilliardaire américain George Soros a utilisé presque les mêmes mots que McCain sur son site internet « project-syndicate.org » le 10 février, donc deux jours avant le début de la conférence de Munich sur la sécurité.

Soros écrit ce qui suit : « Le but actuel de Poutine, c’est d’accélérer la dissolution de l’UE, et le meilleur moyen pour y parvenir, c’est de l’inonder avec des réfugiés. ». Selon Soros, c’est la Russie qui provoque les énormes flux de réfugiés, parce qu’elle effectue sans cesse selon lui des attaques aériennes contre la population civile en Syrie. Evaluons maintenant les accusations de McCain et Soros contre Poutine.

Lire la suite…

Source : http://reseauinternational.net/qui-utilise-les-refugies-c...

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Lula et les BRICS pris dans une lutte à mort

Pepe Escobar – L’Empire du chaos 9 mars 2016

 

13. Luis Inacio Lula da Silva.jpg

L’ancien président du Brésil Luis Inacio Lula da Silva

 

« BRICS » est l'acronyme le plus obscène pour l'axe Washington/Wall Street, et cela pour une bonne raison : la consolidation des BRICS est le seul projet organique de portée mondiale qui a le potentiel de faire dérailler l'emprise de l'empire exceptionnaliste sur ce que l'on appelle la « communauté internationale ».

Il n'est donc pas surprenant que les trois puissances clés des BRICS aient subi, depuis un certain temps, des attaques simultanées sur de nombreux fronts. Concernant la Russie, tout tourne autour de l'Ukraine et de la Syrie, la guerre des prix pétroliers, la curieuse attaque hostile contre le rouble et la diabolisation systématique de l'« agression russe ». Quant à la Chine, tout est lié à l'« agression chinoise » dans la mer de Chine méridionale et au raid (raté) contre la bourse de Shanghai/Shenzhen. Le Brésil est le maillon le plus faible de ces trois puissances clés émergentes. Fin 2014, il était déjà manifeste que la meute habituelle porterait sans retenue tous les coups possibles pour déstabiliser la septième économie mondiale, avec pour objectif un bon vieux changement de régime au moyen d'un méchant cocktail d'impasse politique (« l'ingouvernabilité ») poussant l'économie à s'enliser.

Parmi la quantité de raisons justifiant cette attaque, on retrouve : la consolidation de la banque de développement des BRICS ; l'initiative concertée des BRICS de commercer dans leurs propres devises, en contournant le dollar US et visant à une nouvelle devise de réserve mondiale pour le remplacer ; la construction d'un câble sous-marin de télécommunication en fibre optique entre le Brésil et l'Europe, ainsi que le câble des BRICS reliant l'Amérique du Sud à l'Asie de l'Est - tous deux contournant la mainmise des États-Unis.

Et par-dessus tout, comme d'habitude, il y a le saint des saints - lié à l'ardent désir de l'Empire exceptionnaliste de privatiser l'immense richesse naturelle du Brésil. Une fois encore, tout est question de pétrole.

Lire la suite…

Source : https://www.rt.com/op-edge/334904-brazil-brics-lula-econo...

Via : http://questionscritiques.free.fr/edito/Pepe_Escobar/Lula...

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Quelques brèves non sans intérêt :

 

L’Europe, poursuivant sa trajectoire d’auto-destitution servile…

 

Le hacker Guccifer, qui a révélé les e-mails meurtriers de Hillary Clinton extradé vers les États-Unis

 

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Marcel Lazar Lehel escorté par des policiers masqués, lors de son arrestation à Bucarest en 2014.

 

Après la Belgique, qui a innové en extradant un de ses nationaux – Ali Aarass - vers le Maroc et en essayant d’en extrader un autre – Bahar Kimyongür – vers la Turquie d’Erdogan, la Roumanie s’y met, en extradant vers les États-Unis, son national Marcel Lazar Lehal.

Cet homme de 42 ans, connu comme hacker sous le pseudoyme de Guccifer, qui a rendus publics des e-mails de célébrités diverses, s’est rendu lui-même célèbre en publiant un e-mail qui contenait des œuvres de George W. Bush peintre (oui, comme Hitler) dont un auto-portrait dans sa baignoire.

Il a aussi hacké et publié des e-mails de gens comme Leonardo di Caprio, Steve Martin et Mariel Hemingway, ainsi que des échanges entre l’ex-Secrétaire d’État Colin Powell et Corina Cretu (une Roumaine, parlementaire européenne), cette dernière le priant de démentir qu’ils aient eu une liaison. Mais surtout, Lehel est celui qui a révélé l’usage impropre d’un compte e-mail privé par Hillary Clinton, alors qu’elle était Secrétaire d’État, affaire sur laquelle enquête en ce moment même le FBI.

En mars 2013, le hacker a fait parvenir à divers organes de presse, dont RT, les quatre mémos envoyés par Clinton à son ex-conseiller politique Sidney Blumenthal. Les mémos contiennent des informations concernant les attaques du 11 septembre 2012 sur la mission diplomatique US de Benghazi (Libye), ainsi que sur la crise des otages d’In Amenas (Algérie) en janvier 2013.

Une plainte a été déposée contre Lehel par le ministère de la Justice US en 2014, pour fraude par voie électronique, accès non autorisé à un ordinateur protégé, traque en ligne, vol aggravé d’identité et obstruction à la justice.

En 2014, une cour roumaine l’a condamné à 4 ans de prison pour piratage, pour s’être introduit dans les comptes publics de l’État « dans le but d’obtenir des données confidentielles », et pour n’avoir pas respecté sa liberté conditionnelle. Il est en train de purger 3 ans de prison supplémentaires pour d’autres délits de piratage. Après son extradition aux USA, il est prévu qu’il revienne finir de purger cette sentence dans son pays.

Lehel, citoyen roumain, qui signe aussi Petite Fumée, en plus de Guccifer, est un chauffeur de taxi au chômage et un représentant en couleurs. Il dit qu’il a eu accès aux e-mails qu’il a pîratés en utilisant des méthodes d’ingénierie sociale, qui impliquent de deviner les réponses aux questions posées par les barrières de sécurité protégeant les comptes.

« Je ne m’oppose pas (à mon extradition). Je vais aux États-Unis pour me battre. Je sais ce que j’ai fait, et pour moi ça va. » a déclaré Guccifer en février au The Smoking Gun, où il a publié beaucoup des documents qu’il avait piratés.

Selon The Register, les procureurs disent que Lehel souffre d’un « besoin compulsif d’être célèbre ».

Et les procureurs jugent les accusés avant les procès, dans les « medias ». Routine.

c.l.

Source : https://www.rt.com/usa/334846-romanian-hacker-guccifer-ex...

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Le réfugié politique turc Erdal Gökoglu n’est pas dangereux. Il est en danger.

Bahar Kimyongür – Investig’Action 7 mars 2016

 

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Erdal Gökoglu, réfugié turc reconnu en Belgique depuis 2007 a été arrêté le 24 janvier dernier à la frontière germano-polonaise à hauteur de Slubice (Francfort-sur-l'Oder) alors qu'il se rendait au mariage de l'un de ses amis à Wroclaw.

Il est menacé d’extradition vers la Turquie sur base d’un mandat d’arrêt international émis par le 4e Chambre de la Cour d’assises d’Istanbul pour son appartenance présumée au mouvement marxiste illégal DHKP-C.

Son dossier turc est ridiculement vide. Erdal est en effet accusé d’avoir sermonné dans les locaux d’une revue étudiante (Ülkemizde Gençlik) à Istanbul, en octobre 2001, un jeune qui trompait sa petite amie avec une autre fille.

Le fait de parler à un jeune menant une double vie sentimentale a fait d’Erdal un leader du DHKP-C !

Erdal Gökoglu a été incarcéré entre juin 1995 et juillet 2001 alors qu’il était étudiant en architecture.

Il a survécu à plusieurs opérations militaires dans les prisons turques. C’est un véritable miraculé.

Lire la suite…

 

Source : http://www.investigaction.net/Le-refugie-politique-turc-E...

Voir aussi :

http://www.secoursrouge.org/Pologne-Belgique-L-affaire-Er...

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Des nouvelles de chez Tsipras :

 

Grèce : Athena Tsakalos et Evi Statiri interdites d’entrée à leur propre procès

 

16. Prison Evi Statiri.jpg

« Liberté pour Evi Statiri ! » dans la cour de Koridallos le 25/09/2015

 

Dans l’affaire de la "tentative d’évasion des Cellules de Feu", les autorités grecques ont prouvé à plusieurs reprises qu’elles ne craignaient pas le ridicule. Dernier exemple en date : Athena Tsakalos et Evi Statiri ne peuvent légalement pas se présenter à leur propre procès. Pour la troisième fois, au début de la journée au tribunal, lorsque le juge appelle les deux femmes (parentes de prisonniers de la Conspiration des Cellules de Feu), les avocats de la défense doivent expliquer que les deux femmes sont en liberté conditionnelle. La condition pour Athena est de ne pas quitter son domicile situé sur l’île de Salamine tandis que Evi ne peut s’éloigner à plus d’1km du sien.

Christos et Gerasimos Tsakalos (dont Athena est la mère et Evi est la compagne du second) tous deux accusés dans le procès refusent de laisser le procès commencer dans ces conditions ridicules.

Source : http://www.secoursrouge.org/Grece-Athena-Tsakalos-et-Evi-...

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On a sauté la Journée de la Femme, zut ! Réparons.

 

Ève, une divine erreur ?

En guise de préface à :

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Latines, belles et rebelles

Hernando CALVO OSPINA

Paris, Le temps des cerises, 2015

 

Et Dieu créa l’homme « à son image », dit la mythologie catholique dans la Bible. C’est-à-dire qu’il le créa homme et parfait. Et il l’appela Adam.

Le voyant si esseulé dans l’immensité du Paradis, il prit une de ses côtes et en façonna un être au physique quelque peu différent du sien. Il lui dit que c’était une femme et qu’elle s’appelait Ève. Dieu avait dans l’idée de donner à sa photocopie terrestre quelqu’un qui le distrairait, lui ferait la conversation. Le Tout-Puissant ne trouvait pas distingué que sa créature passe son temps à dresser perroquets, chiens, chimpanzés ou tous autres animaux qui déambulaient là-bas.

Dieu avertit Adam et sa côte qu’ils pourraient profiter de tout et goûter à tout, sauf à un fruit qui leur était interdit. Dieu savait qu’Adam ne lui désobéirait jamais. Mais avec Ève, c’était une autre histoire, car il ne l’avait pas faite « à son image ». Elle était simplement humaine et donc, imparfaite. Dieu, malgré son « infinie connaissance » du futur, n’avait pas prévu ce qui allait se passer au Paradis.

Ève arriva dans ce monde, heureuse, jouissant de tout…

Lire la suite…

Source : http://www.legrandsoir.info/latines-belles-et-rebelles.html

 

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Modeste contribution des GROSSES ORCHADES à l’éclaircissement du foutoir causé par « la femelle » :

D’abord, c’est qui, Ève ? C’est la Déesse-Mère des Hébreux d’avant que les pères de famille gardiens de chèvres dans le Sinaï raflent le pouvoir aux mères. Elle s’appelait IEVOA, son nom étant formé des six voyelles nécessaires à tout langage humain. Un jour, pour bien marquer leur désormais suprématie, les pépés ont « expulsé la femelle » en virant les voyelles de l’alphabet, raison pour laquelle l’hébreu n’en a pas, et c’est ainsi que leur dieu-père s’appelle YHWH, au prix d’une tricherie par emprunt subreptice aux Grecs (au moins aussi misogynes qu’eux).

Quant à la fameuse côte d’Adam… on ne résiste pas au plaisir de vous raconter son histoire. Qui vient, elle aussi, de Sumer, tout comme celle, originelle, d’Abel et Caïn que nous vous contâmes il y a peu.

Chapitre extrait d’un livre inédit consacré à notre déesse des Ardennes (on est allés la chercher loin).

 

« Petite cosmogonie (sumérienne) portative »

À l’origine était Nammu, la Mer Primordiale, qui « donna naisance au ciel et à la terre ».

Ces enfants, An, le ciel mâle, et Ki, la terre femelle, engendrèrent un fils, Enlil, l’air. Division des cellules oblige : An s’emporta en l’air et Enlil emporta sa mère. C’est de l’union d’Enlil et de sa mère que naquit l’univers organisé.

Les Sumériens se représentaient ainsi les quatre divinités cosmiques Eau – Ciel – Terre – Air :

 

18. Cosmologie Sumer.jpg

Entre le Ciel et l’Enfer, la Terre émergeant de l’Océan Terrestre.

 

La terre était un disque plat entouré du « Fleuve Océan » encore cher à Homère des millénaires plus tard (soit, pour les Sumériens, la Mer méditerranée et le Golfe persique). Cette terre et le demi-globe formant le ciel ne faisaient d’abord qu’une seule montagne « Ciel-Terre ». Quant aux mystérieux Enfers où se rendaient les morts, ils étaient en quelque sorte, sous la terre, l’envers du ciel.

Mais ceci est une cosmogonie tardive déjà rationalisée, une cosmogonie-théogonie des temps patriarcaux, telle que de patients sumérologues ont pu la déduire des tablettes cunéiformes déchiffrées à ce jour.

Il ne nous est pas trop malaisé, partant de là, de reconstituer la « personnalité » de la Triple Mère des origines, présente absolument chez tous les peuples :

 

Nammu – la Mer-Mère vierge ;

Inanna, la Mère-Ciel future Ishtar, qui deviendra avec le temps la seule planète Vénus, mais qui aura été d’abord Nanna-la-Lune (masculinisée, précisément par les Sumériens, en dieu-lune Nanna).

Ki, la Terre-Mère (Ereshkigal dans ses profondeurs infernales).

 

Plus tard, la Divine s’appellera Ninhursag, « Grande Déesse Mère ».

Avec son fils Enki, dieu de l’eau (les patriarcaux étant déjà passés par là), elle accouchera sans douleur de trois générations de déesses, chaque génération recopulant avec le même Enki.

Mais Ninhursag a aussi fait pousser à Dilmun, « Terre Brillante » (c’est le « premier patron » du Paradis), les huit sortes de plantes.

Qui dit « Paradis » dit « perdu ». Le Péché Originel nous vient donc, comme l’Histoire, de Sumer : il est commis par Enki (tout seul !), qui dévore les huit plantes créées par sa mère-amante. En conséquence de quoi il est affligé de toutes sortes de maux. Véritable Harbougna (1), il a mal partout : au vit, à la mâchoire, à une dent, à la bouche, au bras, en deux ou trois autres endroits et… à une côte.

Ninhursag, bonne fille-mère, accouche alors – toujours sans douleur – de petites déesses et de petits dieux chargés chacun de soigner une des parties endommagées de leur père. Il y a là, soeurs cadettes des déeses Ninmu et Ninkurta, dont nous ne savons pas grand-chose, les déesses-médecine Ninsutu, Ninkusi, Nazi (personne n’est parfait) Azimua et Ninti ; les dieux-médicaments Abu, Nintulla, Enstag, et sûrement on en passe.

C’est ainsi que la déesse Ninti (Nin, « Dame », Ti, « de la Côte » et « de la Vie ») est spécialement créée pour guérir la côte paternelle.

Dans la Bible patriarcale, en vertu de la loi des vases communicants, cette petite Déesse-Côte et Dame-qui-fait-Vivre deviendra « Ève, Mère de Tous les Vivants », née de la côte (mortelle) d’Adam, par un de ces tours de passe-passe chers aux révisionnistes mâles. Et les mauvais esprits - qui se seraient demandé pourquoi diable Dieu Omnipotent, capable de créer toutes choses ex-nihilo, aurait eu besoin d’une côte humaine pour créer la Phâme en sous-traitance – ont ainsi la réponse à leur impertinente question : parce que l’homonymie sumérienne entre côte et vie n’existe pas en hébreu, et que, dans ces cas-là, rien ne vaut l’arbitraire.

Mais ne quittons pas l’Olympe sumérien sans faire la connaissance de trois autres filles de Ninhursag :

 

Nanshe, déesse de l’Ordre Juste, « qui juge les humains au premier jour de l’année ».

Ashnan, déesse du grain, dite « vierge bienveillante ».

Nidaba, déesse de la sagesse et de l’écriture.                      

 

Ces gentes dames nous confirment l’origine femelle du droit, de la culture des céréales et de l’alphabet. Ainsi que des révolutions, car 

 

Pour préparer un lieu où seront détruits les puissants,

Pour livrer les puissants aux faibles,

Nanshe scrute le coeur des gens. (2)

 

Mine de rien, nous avons là, en germe, « les derniers qui seront les premiers » de la Bible, et son « aimez-vous les uns les autres ».

Peut-être aussi la dictature du prolétariat, chère à ce grand mystique de Karl Marx.

 

_________________  

(1)       Personnage bien connu du folklore wallon, dont pas un millimètre carré de chair ou d’os n’est indemne, et qui passe sa vie à s’en plaindre.

(2)       Hymne à Nanshe, Tablettes de Nippur.

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Pour faire reculer une société jusqu’avant l’âge de la pierre et ravaler ses femmes un rang au-dessous des bêtes, comment fait-on ? On demande à la CIA. Voir, sur Réseau International, l’article de Julie Lévêque. Surtout ne ratez pas les photos :

http://reseauinternational.net/de-lafghanistan-a-la-syrie...

 

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Dernière minute

Reçu au moment de mettre en ligne :

 

France - 9 mars 2016 - Grève partout, même à la télé (vidéos) 

 

http://mai68.org/spip/spip.php?article10499... 

 

NE NOUS REGARDEZ PAS ! REJOIGNEZ-NOUS !

 

    Bonjour à toutes et à tous,

 Il y a des grèves et des mouvements de contestation un peu partout en France sur tout un tas de sujets concernant aussi bien les jeunes que les vieux, les ouvriers que les paysans, les chômeurs que les actifs, etc. Dans toutes ces luttes l'ennemi est le même : le pouvoir. C'est pourquoi toutes ces luttes, y compris celle contre l'aéroport de Nôtre-Dame-des-Landes, doivent s'unir dans une même coordination.

 Ce n'est pas en faisant une manif par mois, ni même une par semaine, que l'on gagnera ! Pour gagner, il faut qu'une énorme quantité de gens soient en grève tous les jours, 24 heures sur 24, et en manifestant massivement chaque jour le plus longtemps possible dans tous les centre-villes afin de tout bloquer !

Dans l'article ci-dessous, je propose les vidéos essentielles des infos du 9 mars 2016 au sujet de la mobilisation :

http://mai68.org/spip/spip.php?article10499

Bien à vous,

do

http://mai68.org/spip

QU'EST-CE QU'UNE COORDINATION ? 

http://mai68.org/spip/spip.php?article1081

Comment a-t-on fait pour gagner contre le CPE en 2006 ?

http://mai68.org/spip/spip.php?article6

APPEL À LA GRÈVE GÉNÉRALE SAUVAGE TOTALE ET ILLIMITÉE :

http://mai68.org/spip/spip.php?article7132

(Grève générale mode d'emploi) 

NE NOUS REGARDEZ PAS ! REJOIGNEZ-NOUS !

 

 

 

« En groupe en ligue en procession
En bannière en slip en veston
Il est temps que je le confesse
A pied à cheval et en voiture
Avec des gros des p’tits des durs
Je suis de ceux qui manifestent
Avec leurs gueules de travers
Leurs fins de mois qui sonnent clair
Les uns me trouvent tous les vices
Avec leur teint calamiteux
Leurs fins de mois qui sonnent creux
D’autres trouvent
que c’est justice…
 »

 

 

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Mis en ligne le 10 mars 2016.

 

 

 

 

 

 

18:42 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

07/03/2016

TOUT VA TRÈS BIEN, MADAME LA MARQUISE

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Tout va très bien, Madame la Marquise

 

*

 

On vient de recevoir ceci.

Comme on pense pareil, ça nous évite d’avoir à l’écrire.

 

Un plan antiterroriste visant à protéger la bourgeoisie contre le prolétariat

 

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Bonjour à toutes et à tous,

La bourgeoisie est terrorisée par la révolte prolétarienne et paysanne qui monte, qui monte, qui monte ; aussi, améliore-t-elle le matériel de ses bandes armées et augmente-t-elle le nombre de leurs membres.

Pour la classe dominante, tout membre de la classe dominée est un terroriste potentiel, puisqu'elle en a peur ! Les terroristes ce sont les salariés, les ouvriers et les paysans en révolte. Les terroristes, c'est nous !

Mais, la bourgeoisie ne peut pas nous l'avouer comme ça. Aussi, après l'avoir commandité elle-même dans ce but, la bourgeoisie prend-elle excuse du terrorisme islamiste afin d'augmenter quantitativement et qualitativement ses forces armées.

Mais, prenons-en bien conscience : c'est contre nous que les bandes armées du pouvoir se préparent à la guerre. En effet, si le nouveau matériel qu'elles recevront ne servira à rien contre le prétendu "terrorisme islamiste" ; par contre, il sera très efficace contre la révolte de la population.

Source : http://mai68.org/spip/spip.php?article10430...

 

*

De même source, on avait reçu ceci juste avant :

 

Myriam el Khomri – 1er mars 2016

Des dizaines de millions de travailleurs doivent se sacrifier
pour que cette pauvre fille sorte le plus vite possible de l'hôpital !

 

3. El Khomri.JPG
 

Myriam el-Khomri est la digne fille de François Mitterrand

 

Bonjour à toutes et à tous,

En 1992, c'était le référendum de Maastricht pour faire accepter l'Euro. Mais les gens n'en voulaient pas malgré la propagande massive de tous les principaux médias en sa faveur. Aussi, pour que ça passe quand même, Mitterrand a trouvé le truc : il s'est fait opérer de la prostate pile une semaine avant le référendum afin de se faire plaindre. Ce pauvre Mitterrand qui est à l'hôpital, quand même, on peut bien aller voter "Oui" à son référendum, se sont dit quelques âmes sensibles. Ça a marché. L'Euro a été approuvé. De justesse, mais approuvé quand même. Et depuis, c'est la merde !

Aujourd'hui, c'est de la contre-réforme signée par Myriam al-Khomri que nous ne voulons pas. Aussi, en digne fille spirituelle de François Mitterrand, la Myriam nous refait le coup de l'hôpital. Parait-il qu'à cause de nous, comme nous ne voulons pas de sa réforme scélérate, elle en est tombée malade, et ce, au point de devoir être hospitalisée !

Le message subliminal de la télé, aujourd'hui, c'est donc que des dizaines de millions de travailleurs doivent se sacrifier, en acceptant la destruction du droit du travail, afin que cette pauvre Myriam sorte le plus vite possible de l'hôpital !

Bien à vous,

 

Lire la suite…

Source : http://mai68.org/spip/spip.php?article10433

 

*

4. A la tâche à la hache.jpg

Nous, ce qu’on en dit…

*

Mais la riposte s’organise

 

5. La riposte syndicale s'organise contre la lo El Khomri.JPG

 

La pétition contre le projet de loi El Khomri dépasse le million de signatures

« Qui a signé ? » demande BFMTV Pourquoi cette question ?

 

Le projet de loi El Khomri sur la réforme du droit du travail a dépassé le cap d'un million de signatures deux semaines après son lancement, battant tous les records en France. Dans les faits quelques clics suffisent pour signer la pétition, une... ou plusieurs fois. Pourtant, les fraudes sont rares assure le site hébergeur, Change.org.

"Nous sommes vraiment sur un mouvement réel, confirme le directeur de Change.org en France, Benjamin des Gachons. Nous n'avons constaté aucun mouvement de fraude de grande ampleur".

C'est "un phénomène viral tout à fait inédit" qui repose sur "le fait que c'est très rapidement passé d'une pétition à un véritable mouvement". Résultat: un succès inédit, rapide et massif qui rassemble au-delà des signataires des militants politiques ou syndicaux. 

Une carte des signataires a aussi été publiée dimanche par Le Parisien. On y observe que les contestataires sont concentrés autour des principaux centres urbains (Rennes et Nantes à l'ouest, Bordeaux sur la face atlantique, Toulouse au sud, un arc reliant Montpellier à Grenoble au sud-est) et Paris.

 

Mais le mot « fraude » a quand même été insinué, n’est-ce pas ? Quant au Parisien, qu’entend-il par « contestataires » et de quoi se mêle-t-il au juste ? De police bénévole ? Ah, les braves gens !

Quoi qu’il en soit, pour lui faire dépasser les 2 et même les 3 millions, c’est ici :

 

Loi Travail : non, merci !

Le projet de réforme du droit du travail présenté par Myriam El Khomri propose de revenir des années en arrière. Mobilisons-nous !

 

Je signe la pétition       Je rejoins la page Facebook


Voir la carte des rassemblements

 

Pour lire la suite, c’est là :

http://loitravail.lol/

 

*

 

Et pendant qu’on y est on y revient :

Pour la dénonciation par la France du traité de l’Atlantique Nord et le retrait de ses Armées du commandement intégré
Appel pluraliste (pétition)

dimanche 6 mars 2016, par Comité Valmy

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Le 21 mai 2015 à l’Assemblée Nationale, lors du colloque intitulé « La France peut-elle retrouver une diplomatie indépendante », un ancien ambassadeur de France et ancien secrétaire général du Quai d’Orsay a déclaré que l’OTAN n’aurait pas dû survivre à la disparition de l’URSS et à la dissolution du Pacte de Varsovie.

Les initiateurs du présent appel de sensibilités républicaines et patriotiques diverses, ayant dans le passé, approuvé ou non l’existence de l’OTAN affirment unanimement, qu’en effet aujourd’hui, cette organisation n’a plus de raison d’être.

Lire la suite…

Source : http://www.comite-valmy.org/spip.php?article6031

 

Sans compter le TTIP !

*

Solidaires des « 8 de Goodyear »

Jacques Kmieciak – Investig’Action 7 mars 2016

7. goodyear4.png

 

Ils étaient 250 environ dernièrement à Rouvroy (Pas-de-Calais) pour accueillir en héros Mickaël Wamen. L'ex-délégué CGT à l'usine Goodyear d'Amiens, vient d'être condamné, comme sept autres ex-salariés du géant américain du pneumatique, à 24 mois de prison (dont neuf ferme) et aussi à cinq ans de mise à l'épreuve, pour la séquestration de deux cadres de l'entreprise. Une action menée dans le cadre du bras de fer qui a, sept ans durant, opposé les travailleurs à la multinationale. Celle-ci a finalement fermé son usine de la Somme en janvier 2014, avec à la clé 1.100 licenciements !

Lire la suite…

Source : http://www.investigaction.net/Solidaires-des-8-de-Goodyea...

 

*

Ce vers quoi on va ?

Triste tropisme

Pierre LEVY – LGS 3 mars 2016

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Quand les peuples et les citoyens sont vent debout, une partie de ladite « gauche de la gauche » accourt, pathétique, pour sauver l’« idée européenne »...

Il faut démocratiser l’Europe. Face au danger de retour en arrière chauvin vers le cocon illusoire des Etats-nations, convoquons une convention qui donnerait à celle-ci une véritable constitution d’ici 2025. Qui vient d’énoncer ces conseils aussi originaux que lumineux ? Jean-Claude Juncker ? Mario Draghi ? Angela Merkel ? Ou bien Valéry Giscard d’Estaing, dans un fulgurant retour sur la scène européenne ?

C’est en réalité Yanis Varoufakis qui propose ces perspectives d’avenir. L’ancien ministre grec des Finances, qui fut un temps présenté comme « à la gauche » d’Alexis Tsipras, a mis en scène sa réapparition, à Berlin, le 9 février. Avec un objectif : créer un mouvement transeuropéen porteur d’un « Plan B » (encore un – à ce stade, il s’agit au bas mot d’un plan T !) pour une « autre Europe ». De nombreux « intellectuels de gauche » issus de différents pays étaient venus participer au show de celui qui fut docker au port du Pirée, pardon, professeur d’économie à l’université de Sydney, puis conseiller (2004-2006) du chef du Pasok, George Papandréou.

Pour ce qu’on en sait, cette étrange initiative a laissé de marbre les agriculteurs grecs acculés (comme leurs collègues français), tout comme les sidérurgistes britanniques ou les chômeurs espagnols. Elle retient cependant l’attention pour deux raisons : le moment choisi, et l’état d’esprit d’une certaine « gauche de la gauche » qu’elle traduit.

Le moment ? Il est marqué par une conjonction de crises majeures qui plonge la plupart des dirigeants européens dans un désarroi profond. On a déjà cité ici le président de la Commission évoquant « le bord de l’abîme » ou Michel Barnier s’effrayant d’une possible « dislocation ». Tentent-ils d’imaginer « le pire » pour espérer mieux le conjurer ?

Toujours est-il que Le Monde (09/02/16) vient de consacrer une pleine page à ce début de panique. Sa correspondante à Bruxelles rapporte ainsi la « supplique » désespérée du président de l’europarlement en direction des médias : « il faut que vous nous aidiez à remobiliser le camp des Oui à l’Europe, on ne l’entend plus ». Et notre consœur de décrire les dirigeants européens comme « tétanisés par l’impopularité de ‘leur’ Union » : « quoi qu’ils disent, les opinions publiques ne suivent plus. Les référendums sur l’Europe se succèdent et se ressemblent : après les Non grec et danois en 2015, ce sont les Non néerlandais (en avril) et surtout britannique qu’ils redoutent. L’Europe libérale, démocratique, ouverte, plus personne ne semble vouloir l’"acheter" ».

Elle poursuit en citant l’euro-fanatique Alain Lamassoure (LR) : « avouons qu’on est dans le pot au noir, l’heure est très grave ». Et se fait l’écho de différents diplomates dont l’un confie : « on a l’impression qu’il n’y a plus rien hormis les égoïsmes nationaux ». Pour un autre, « avant, à chaque crise, on se disait qu’on allait rebondir ; aujourd’hui, on est submergés ». Du reste, une réunion (sans précédent) des six « membres fondateurs » de l’ex-CEE a été fébrilement convoquée, qui a solennellement appelé à « renforcer la cohésion de l’UE »...

Crise des migrants, crise de l’euro, et maintenant perspective de Brexit : jamais les élites européennes n’auront été aussi chahutées. Bref, conclut la rédactrice du Monde : « les rêves fédéralistes ? Envolés ».

Envolés ? Pas pour tout le monde, apparemment, puisque quelques responsables politiques résistent encore et toujours... au rejet populaire de l’intégration communautaire. Pathétique : quand les familles fondatrices de « l’aventure européenne » (chrétiens-démocrates et sociaux-démocrates) se désespèrent de leur propre impuissance, quand les peuples et les citoyens sont de plus en plus nombreux à comprendre la nocivité de l’Europe, c’est ladite (par antiphrase) « gauche de la gauche », ou du moins une partie d’entre elle, qui accourt et se présente en sauveuse de l’idée européenne – celle-là même qui a été inventée et mise en œuvre, six décennies durant, par les représentants des grands capitaux et autres multinationales...

Comme si un étrange et triste tropisme poussait certaines figures de la « gauche radicale » à se porter volontaire pour faire le sale boulot – le syndrome Tsipras, en quelque sorte, prêt à tous les renoncements pour peu que cela puisse préserver l’Europe.

Dans les salons bruxellois très privés, on sourit sans doute de cet attendrissant zèle des néophytes. Riez bien, messieurs. Car la suite pourrait vous être moins drôle.

Éditorial paru dans l’édition du 25/02/16 du mensuel Ruptures
Information et abonnements :
http://www.ruptures-presse.fr

Source : http://www.legrandsoir.info/triste-tropisme.html

 

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5 mars

De la neige à Moscou pour le 63e anniversaire de la mort de Staline

 

 

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Et tout le monde a raté le centenaire de l’exécution de Joe Hill à Salt Lake City, le 18 novembre dernier. Les derniers des derniers, c’est nous !

 

Joe Hill, in memoriam

Fausto Giudice – LGS 6 mars 2016

 

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Nous sommes impardonnables : nous avons raté le centenaire de l’exécution de Joe Hill, le 19 novembre 1915, à Salt Lake City. Comme Malcolm X, Patrice Lumumba, Che Guevara ou Thomas Sankara, il est mort, assassiné par l’ennemi de classe, à moins de 40 ans, exactement à 36 ans, fusillé par un peloton d’exécution. Mais il n’est jamais trop tard pour bien faire et je m’en vais donc raconter cette page épique, tragique et sanglante de l’histoire de la classe ouvrière des Amériques, ces hommes et ces femmes qui avaient fui la vieille Europe à la recherche du paradis sur terre et tombèrent dans l’enfer du capitalisme le plus meurtrier de l’histoire.

Un enfant du fer

Joel Emmanuel Hägglund est né le 7 octobre 1879 à Gävle, dans le centre de la Suède, une région appelée le Gästrikland, terre du fer et de la chaux, qui ont été exploités depuis le XIVème siècle. Son père Olof, fils de paysan, est conducteur de locomotive sur la ligne Gävle-Falun. La famille est religieuse – waldenströmienne, c’est-à-dire appartenant à l’Église missionnaire suédoise, une scission de l’Église luthérienne officielle créée par un pasteur excommunié, PP Waldenström, fort active dans les milieux ouvriers, attirés par son accent mis sur la liberté individuelle – et musicale. Joel apprend très tôt à jouer du violon, du banjo, de la guitare, du piano, de l’harmonica et sur l’orgue construite par son père ; il commence à composer des chansons, inspirées des psaumes chantés par les adolescentes de l’Armée du Salut, dans les jupes desquelles il est tout le temps fourré.

 

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La veuve Hägglund et ses six enfants vers 1890

 

La situation de la famille change dramatiquement avec la mort du père en 1887, à 41 ans, lors d’une opération suite à un accident du travail lors d’une fausse manœuvre. Entraîné par une locomotive, Olof souffrit d’hémorragies internes pendant un an avant d’être opéré et de ne pas se réveiller de l’anesthésie. La mère, dont la pension de veuve des chemins de fer est bien maigre – 225 couronnes par an, soit le quart d’un revenu ouvrier de l’époque, et les six enfants en vie (sur les neuf qu’elle a eus) doivent se retrousser les manches et la machine à tisser fabriquée par Olof tourne à plein régime. Certains soirs, il n’y a rien à manger et les enfants se couchent dans le froid glacial de l’hiver, ventre vide et mitaines aux mains, faute de chauffage.

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Source : http://www.legrandsoir.info/joe-hill-in-memoriam.html

 


 

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Sanctions et contre-sanctions

La Russie aujourd’hui 4 mars 2016

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Inutile de rappeler l’enchaînement des sanctions décidées par les américains contre la Russie, et appliquées par les européens également. Elles ont généré une riposte de la Russie qui à son tour a frappé les européens de « sanctions » essentiellement sur le plan des importations de produits alimentaires.

Le résultat: Développement rapide de la production intérieur Russe (On produit maintenant ici des fromages valant largement certains fromages français par exemple), entrée massive de nouveaux importateurs étrangers en Russie (On trouve maintenant des aliments en provenance d’Amérique du sud, d’Israël, d’Iran, de Syrie, Serbie etc), et pour les européens une chute sévère de leurs exportations entrainant la faillite de nombreux producteurs et un mécontentement croissant dans le monde agricole.

Aujourd’hui l’Europe semble avoir enfin compris que suivre aveuglement les ordres des américains ne leur rapporte que des inconvénients, et l’Allemagne et la France en particulier parlent de « lever les sanctions » contre la Russie.

C’est ainsi que par exemple le ministre français de l’économie, Emmanuel Macron, a indiqué hier vouloir lever ces « sanctions ». Le but est simple : En levant les sanctions contre la Russie, il espère la réciprocité : Que la Russie cesse d’interdire les produits agricoles français. Ceci, dans son esprit du moins, favorisera le monde agricole français… et calmera les plus virulents, dans un contexte ou l’impopularité du président François Hollande bat des records jamais atteints dans le pays.

Ceci est sans nul doute un très mauvais calcul:

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Source : https://jeanfouche.wordpress.com/2016/03/04/sanctions-et-...

 

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Mais il n’y a pas que les sanctions, dans la vie, il y a aussi les guerres. Qui n’a pas sa bombinette ?

 

Le Proche-Orient nucléarisé !

Thierry MeyssanRéseau Voltaire 7 mars 2016

 

Pendant que l’Occident faisait pression sur l’Iran pour qu’il abandonne son programme nucléaire civil, les Saoud achetaient la bombe atomique à Israël ou au Pakistan. Désormais, à la surprise générale, le Proche-Orient est devenu une zone nucléarisée, dominée par Israël et l’Arabie saoudite.

 

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En 1979, Israël terminait la mise au point de sa bombe atomique, en collaboration avec le régime d’apartheid sud-africain. L’État hébreu n’a jamais signé le Traité de non-prolifération et a toujours évité de répondre aux questions relatives à son programme nucléaire.

Depuis 1980, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté chaque année par consensus une résolution appelant à faire du Proche-Orient une zone exempte de toute arme nucléaire. Cette résolution visait à encourager Israël à renoncer à sa bombe et à prévenir que d’autres États ne se lancent dans une course aux armements.

L’Iran du Shah disposait également d’un programme nucléaire militaire, mais celui-ci n’a été poursuivi que de manière marginale après la révolution de 1979 du fait de la guerre imposée par l’Irak (1980-88). Cependant, ce n’est qu’à la fin de celle-ci que l’ayatollah Rouhollah Khomeini s’opposa aux armes de destruction massive et prohiba par conséquent la fabrication, la détention et l’usage de l’arme atomique.

Commencèrent alors les négociations pour la restitution des 1,180 milliards de dollars d’investissement iranien dans le complexe Eurodif d’enrichissement d’uranium. Cependant, rien ne fut jamais résolu. Ainsi, lors de la dissolution d’Eurodif, en 2010, la République islamique détenait toujours 10 % du capital. Il est probable qu’elle porte aujourd’hui une part de la Société d’enrichissement du Tricastin.

De 2003 à 2005, les négociations relatives au contentieux nucléaire sont présidées, côté iranien, par cheikh Hassan Rohani, un religieux proche des présidents Rafsandjani et Khatami. Les Européens exigent au passage que l’Iran démantèle ses filières d’enseignement de physique nucléaire de manière à être certains qu’il ne puisse pas relancer son programme militaire.

Cependant, lorsque Mahmoud Ahmadinejad — un partisan de la relance de la Révolution khomeiniste — arrive au pouvoir, il rejette l’accord négocié par cheikh Rohani et le limoge. Il relance l’enseignement de la physique nucléaire et lance un programme de recherche visant, notamment, à trouver un procédé de production électrique à partir de la fusion et non de la fission comme le font actuellement les États-Unis, la Russie, la France, la Chine et le Japon.

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Source : http://www.voltairenet.org/article190596.html

 

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Les choses vont très mal en Amérique Latine, soumise à une gigantesque offensive, sur tous les fronts à la fois, des forces de l’argent et de la guerre. Mais il y a des Vénézuéliens qui ne se laissent pas abattre :

 

5 mars

 

Pour le troisième anniversaire de sa mort, les habitants de Caracas offrent à Hugo Chavez une manif à roulettes

 

(De l’hôpital militaire où il est mort à l’Académie militaire d’où il était parti.)

 


 

Ils en ont profité pour marquer leur soutien à Nicolas Maduro.

 

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Il n’y a pas de petits rackets

(Histoire belge)

 

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Quand on voit un « élu » local sourire avantageusement dans les merdias et annoncer une bonne nouvelle à ceux qui nourrissent les chats errants, on se dit que, tiens, tout arrive et qu’avec seulement 50 ans de retard, les communes plus ou moins bruxelloises de Forest, d’Ixelles et de Schaerbeek s’aligent enfin sur les endroits civilisés tels que le XXe arrondissement de Paris (Père Lachaise) et quelques autres grandes villes de France, de Navarre et d’ailleurs. Bref, on se prépare à lire – c’est si peu courant – une information réconfortante du genre : la commune de XYZ prend à sa charge une partie de la nourriture distribuée aux bestioles SDF, autorise l’installation d’abris ici ou là sur son territoire, voire les fournit… pourquoi pas ?

Eh ouiche ! On est en Belgique, rappelez-vous. La bonne nouvelle en question, c’est que les nourrisseurs de chats vont bientôt avoir le droit de s’adonner à leur coupable activité, à condition, pardon ! aux conditions qu’ils se feront d’abord encarter - comme des belles de nuit ? oui, plus ou moins - et observeront des r ègles…

Donc, entendons-nous bien : nourrir les chats que des beaufs ont abandonnés et qui crèvent la dalle est un délit. Passible d’une amende de 125 € à la première infraction. On ne vous dit pas la récidive… Si vous voulez l’éviter, c’est très simple : allez vous inscrire, retirer votre passe, vous faire attacher un bracelet au pied ou ce qui se trouvera, pour qu’« on » puisse contrôler vos allées et venues. Il en sera distribué une trentaine maxi. Tout ce qui dépassera : au gnouf.

Ah, et oui : très fiers d’eux, les dits édiles annoncent que les nourrisseurs auront le droit plus ou moins obligatoire de choper les matous et de les faire castrer, afin que reste limitée la population féline de leur proprette circonscription. Ils seront remboursés des frais vétérinaires - vétérinaires et prix fixés – par leur mairie, qui sera elle-même renflouée de 50% de cet investissement par l’État, c’est-à-dire par les contribuables nourrisseurs. Vous suivez ?

Ils sont très fiers d’eux, savez-vous, et le font savoir aux gazettes, avec leiurs photos à l’appui. C’est quand qu’il y a des élections ? Ceux-là sont, paraît-il, écolos.

Mère Michel.

http://restodeschats.e-monsite.com/pages/lois-sur-les-cha...

http://www.micetto.com/histoire/Les-chats-du-Pere-Lachaise

http://adelemorizot.canalblog.com/archives/2015/12/22/331...

Il n’y a pas qu’en Belgique que les gens sont nuls mais que d’autres gens sont formidables : Aidez Lorraine ! http://www.clicanimaux.com/collecte-2570-sos-pour-129-cha...

 

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Crimée

Trois nouveau-nés au zoo de Yalta

Deux tigresses de l’Amour ont donné naissance à trois tigreaux, qui se portent bien, merci, même s’il y en a un qui a le nez qui coule, c’est normal à cet âge

 

 

 Si RT se fout des internautes, cliquer ici :

https://www.rt.com/in-motion/334804-amur-tiger-cubs-crimea/

 

Un des bébés tigres a été abandonné par sa mère, mais il a été adopté par sa tante. Ils ont le même père, qui habite avec les deux mères. Comme l’adoptive n’a pas assez de lait pour les trois, il y en a un que leurs humains nourrissent au biberon.

Ces tigres rarissimes, qui doivent beaucoup à Vladimir Poutine, sont des espèces de rescapés. Jadis répandus dans toute la Russie orientale, ils avaient pratiquement disparu dans les années 1940, principalement à cause de la guerre.

Mais, de 40 individus qu’ils étaient, ils sont aujourd’hui passés à 500. Bon vent.

Source : https://www.rt.com/in-motion/334804-amur-tiger-cubs-crimea/

 

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Pas la Ve de Beethoven ! Mais moins pénible que du rap. Avantage collatéral : fait maigrir le DJ pour pas cher s’il souffre de surpoids.

 

2000 billes pour une boîte à musique révolutionnaire

 

 

Martin Molin, un musicien suédois, a créé un instrument en bois insolite destiné au DJ’s qui peut jouer des mélodies complexes grâce à des billes principalement. Il lui a fallu 14 mois pour le mettre au point.

Le musicien Martin Molin est parvenu à réunir en un seul des instruments de musique classiques et contemporains pour créer un nouvel instrument qui ressemble de très près à une très grosse boîte à musique. Mais une boîte à haute complication composée de 3 000 pièces détachées artisanales et de 2 000 billes métalliques susceptible de produire des mélodies étonnantes.

Lire la suite…

Source : https://francais.rt.com/international/16679-suedois-a-cre...

 

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Mis en ligne le 7 mars 2016.

 

 

 

 

22:49 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |