11/08/2016
BLOG EN PAUSE TECHNIQUE
Pour raisons techniques.
S.O.S.
Hackés, nous sommes à la recherche d’un docteur pour ordinateurs « compétent et pas trop cher » dans la région de Liège.
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Mis en ligne le 10 août 2016
00:34 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook |
FELIZ 90 CUMPLEANOS COMANDANTE
Avant de fermer, avec un peu d’avance sur le calendrier :
Feliz 90 cumpleaños Comandante !
Mis en ligne le 10 août 2016.
00:27 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
CHRONIQUES D'UN NAUFRAGE - Europe, ô mère livide...
CHRONIQUES D’UN NAUFRAGE
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Europe, ô mère livide, à quoi t’ont réduit tes fils.
Marco Bordoni - The Saker Italia – 8 août 2016
Qu’est-ce qu’était « À rebrousse-poils », l’émission de Massimo Rocca sur Radio Capital qui s’achève ces jours-ci ?
Massimo Rocca à l’antenne : castigat ridendo mores
Nous n’en avons plus un seul en français. Jean Yanne et Coluche sont morts ; les derniers ont été lourdés depuis lurette ; certains persistent sur Internet, on les compte sur les doigts d’une seule main. Les Italiens en avaient encore un : Massimo Rocca. Il prend sa retraite. Le Saker Italia a voulu l’interviouver.
Pour les auditeurs de Radio Capital, une expérience un peu surréelle. Imaginez des gens marchant les pieds métaphoriquement nus sur la fraîche herbette du groupe La Reppublica-L’Espresso, dans un paysage dépeint comme le meilleur des mondes possibles, un jardin d’Éden gouverné par de prévenants techniciens progressistes et fondé sur l’amour universel, connu sous le nom d’Union Européenne ; paradis toujours menacé par le serpent du populisme et, bien entendu, par l’omnipotent Poutine, Lucifer responsable de tous les maux de l’univers, tenu en respect par les anges de la BCE et de l’OTAN brandissant leurs épées flamboyantes.
Tout à coup, sous les pieds de ces personnes, s’ouvre tout grand une espèce de gouffre, et les voilà qui tombent dans « À rebrousse-poils », une rubrique dystopique d’une minute, pas plus. Pour paraphraser Lucrèce : cette pointe d’amertume issue de la source même de la joie, qui sème l’inquiétude jusque dans le jardin des plaisirs.
Un aperçu : Le Sauveur de la Patrie, Mario Monti ? Il devrait être chassé du Parlement ! La direction européenne et Obama ? Des gens qui se mêlent des affaires des pays européens tant et si bien qu’« Hitler était plus conciliant ». L’URSS le fut certainement bien davantage à l’égard des républiques fédérées, quand elles décidèrent de se détacher. La fameuse presse anglo-saxonne ? Des jocrisses pour qui le problème, ce n’est pas l’ISIS qui brûle vives des femmes vouées à l’esclavage sexuel, mais Assad et Poutine qui le combattent. Les intellectuels de la gauche européenne ? Des « clercs » traîtres au peuple. Trump président ? Sûrement pas la fin du monde. Au contraire, des USA isolationnistes seraient tout bénéfice pour « les vassaux ».
Qui sait ce que penseront les auditeurs de Radio Capital quand cette voix se taira ? Pour certains, ce sera peut-être un soulagement. Le contour de la bulle idéologique reviendra alors à sa perfection géométrique. Mais il y en aura beaucoup, j’en suis sûr, qui se sentiront orphelins. C’est pour eux (en plus de ceux à qui personne n’a jamais rebroussé les poils) que j’ai demandé à Massimo Rocca d’échanger quelques mots avec Le Saker Italia.
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Marco Bordoni : Cher Massimo Rocca, commençons par la Russie, qui est le focus de notre blog. Il y a quelques mois, tu t’es demandé pourquoi tant de gens avaient été si bouleversés quand Rostropovitch avait joué à côté des ruines du mur de Berlin, mais pas quand Valeri Guerguiev a dirigé un concert dans les ruines de Palmyre. Je te pose la même question : pourquoi ?
Massimo Rocca : La réponse la plus facile, c’est parce qu’Assad n’est pas « notre salaud (1) ». Et on pourrait en rester là, au nom de la realpolitik. Si l’ennemi de mon ennemi est mon ami, le raisonnement fonctionne aussi en sens contraire. Mais cela met en cause l’identité de l’ennemi. C’est toujours au nom du réalisme, je crois, que ne pas pleurer à la libération de Palmyre et pour la musique occidentale – russe, mais occidentale – entendue dans ce théâtre, indique que ceux qui nous dirigent n’ont pas la plus faible idée d’où ils vont, ou le savent très bien et c’est nous qui sommes victimes d’un spin informatif sans précédent. J’aimerais croire à la seconde hypothèse, mais la présidence Obama m’a très souvent fait penser à la première
Le concert de Palmyre. Symptôme de ce que « ceux qui nous guident n’ont pas la plus faible idée d’où ils vont » ou de ce que « nous sommes victimes d’un spin informatif sans précédent ».
Marco Bordoni : Parfois, l’attitude des Occidentaux par rapport à la Russie me rappelle la « psychose » turque de l’Europe du XVIe siècle. Une classe dirigeante qui se complaisait à décrire « le sultan » comme le mal absolu, pour obtenir l’adhésion du populaire, alors qu’à mi-voix, le peuple espérait que « les patriciens » recevraient, grâce à cette guerre, la volée de bois vert qui leur rabattrait le caquet (s’il faut en croire en tout cas les chansons populaires du temps de Lépante). Poutine aussi est redouté des « élites » et regardé avec sympathie par les masses. Les uns et les autres font de lui ce qui est, d’une certaine façon, une caricature, négative d’une part et positive de l’autre. Cette comparaison a-t-elle un sens ?
Massimo Rocca : En réalité, par rapport à la Russie, la situation d’aujourd’hui est pire. Car il n’y a aucun roi de France qui – fût-ce par anti-hispanisme – soit prêt à s’allier au « sultan » Poutine. Et puis l’affrontement du XVIe siècle était une vraie opposition, beaucoup plus semblable à la guerre froide, entre deux systèmes radicalement différents, avec un expansionnisme turc encore en pleine ascension, victorieux, et technologiquement au même niveau d’armement que ce que pouvait déchaîner l’Occident. Aujourd’hui, le vrai point d’interrogation est « mais quelle menace peut bien représenter pour l’Occident la Russie de Poutine ? » Je pourrais comprendre la question en m’identifiant à un Balte, à un Polonais ou à un Ukrainien, mais quel est aujourd’hui la force d’attraction, le modèle alternatif que puisse offrir la Russie orpheline du communisme ? D’une certaine façon, la comparaison avec le sultan, si tu le permets, rentre dans le spin. C’est l’Occident qui, en des temps absolument pas suspects – pendant la période de faiblesse majeure de la Russie post-soviétique – a poussé ses frontières militaires toujours plus à l’intérieur de l’ex-bloc communiste. Jusqu’à l’épilogue ukrainien. Nous pouvons arranger les choses comme nous voulons, mais nous n’assistons pas à la reconquête de ses provinces par le tsar du jour, nous sommes revenus pas à pas à la ligne d’armistice de 1917, ou à celle de septembre 1941.
Sur la sympathie des masses – quelle merveille de rencontrer ce mot désuet ! – je serais plus prudent. D’un côté, les sympathies sont de type rouge-brun, donc extrêmement volatiles et davantage orientées vers le respect de l’homme fort que vers la compréhension des raisons de la Russie. De l’autre, la faillite de tous les mouvements d’opposition – je pense au mouvement pacifiste du temps de la guerre d’Irak – me fait beaucoup plus douter de la profondeur des sentiments des masses réduites à une somme d’individus.
Distribution de la richesse aux USA, de 1917 à nos jours.
Marco Bordoni : Nous avons parlé des « barbares » qui assiègent la citadelle. Et qu’est-ce qui se passe au-delà des murs ? Quels sont les phénomènes économiques et sociaux à l’œuvre dans ce qu’on appelle « l’Occident » ? Caton le Censeur terminait tous ses discours en demandant au Sénat de se souvenir de la nécessité de détruire Carthage. À son instar mais à l’inverse, tu termines toutes tes interventions par « souvenez-vous d’OXFAM ». C’est quoi OXFAM ? Pourquoi est-ce aussi important ?
Massimo Rocca : C’est une ONG qui s’occupe de pauvreté et d’inégalités. Et qui, chaque année, publie à la veille de la conférence des puissants à Davos, un rapport sur la distribution des richesses dans le monde. Comme on le sait, ces dernières années, s’est diffusé le problème dit du 1%, c’est-à-dire le fait que la richesse majeure produite dans le monde sert à alimenter le revenu et le patrimoine de cette petite partie de la société. Puis, nous en sommes arrivés à découvrir, par exemple avec le livre de Piketty (Thomas Piketty, Le capital au XXIe siècle, NdR) qu’à l’intérieur même de ce 1%, la pyramide allait en rétrécissant, et nous avons commencé à parler du 0,1%. Bien : le dernier rapport d‘OXFAM nous dit que, l’année dernière, les 62 personnes les plus riches du monde (dont un Russe, soit dit en passant) ont un patrimoine qui équivaut à celui de la moitié la plus pauvre des habitants de la planète. 62 contre 3 milliards et demi à peu près. Rien que ce chiffre coupe le souffle. Mais ce qui me fait sortir des rails, c’est de lire dans l’article d’un collègue « … ce problème de l’inégalité que nous traînons après nous ». Car, vois-tu, nous ne le traînons pas après nous, nous le créons pour l’avenir. La preuve en est que, l’an dernier, les pauvres ont perdu 1.000 milliards d’euros de patrimoine, pendant que les 62 en gagnaient 500. Ainsi, les ciseaux s’écartent à des niveaux inconnus depuis le temps des grandes aristocraties terriennes, et j’entends celles de 1789, pas celles de 1917 ! Vous comprenez bien tous que les problèmes – de la représentativité, de la démocratie, des guerres, de l’émigration – ne pourront pas être résolus tant qu’on ne s’attaquera pas à cette démence.
Productivité et salaires réels aux États-Unis : la première chute, les seconds stagnent.
Marco Bordoni : J’ai l’impression qu'une des raisons pour lesquelles la raison sociale est toujours moins d’actualité est que les riches (qu’on me pardonne la rudesse du terme) ont disparu de la vue des pauvres. Nos villes témoignent des écarts sociaux au cours des siècles : des tours dans lesquelles (en Italie du moins, NdT) les nobles se retranchaient au moyen-âge aux résidences urbaines ou suburbaines où ils vivaient à l’ère moderne, jusqu’aux villas et aux centres dirigeants des industriels du XIXe siècle, le riche a toujours vécu sous les yeux du pauvre. Aujourd’hui, les riches ne semblent plus exister : est-ce qu’ils existent encore ? Où sont-ils passés ?
Massimo Rocca : Là-dessus, je ne suis pas d’accord. Au contraire, je pense que jamais autant qu’aujourd’hui, l’ostentation de la richesse n'a été aussi étalée, ni de façon aussi vulgaire. Marie-Antoinette est tous les soirs à la télévision, à dire qu’ils n’ont qu’à manger de la brioche. Pense à Trump et au trumpisme, précédé de Berlusconi, parce que nous, les Italiens, quand il s’agit de précéder à droite, n’y allons jamais de main morte. Les Rothschild ou les Fugger, les Rockfeller ou les Mellon, les Bardi ou les Krupp n’auraient jamais eu l’idée de se mettre au premier rang de la politique. Tout au plus élisais-tu un Charles Quint empereur, mais il ne t’intéressait pas et tu ne pouvais pas le devenir. Aujourd’hui, tu peux t’exhiber, parce qu’à la haine de classe, comme en parlait Sanguinetti, s’est substituée l’envie de classe. La haine indique la volonté de subvertir ce qui existe par une volonté adverse ; c’est ce qui vient de se produire avec le Brexit et qui peut amener à des catastrophes inédites ; mais l’envie indique la volonté de participer à l’injustice et, donc, de la prolonger, de la renforcer.
Donald Trump. Les riches d’aujourd’hui s’exhibent « parce qu’à la haine de classe s’est substituée l’envie de classe. La haine indique la volonté de subvertir ce qui existe par une volonté adverse. L’envie indique la volonté de participer à l’injustice ».
Marco Bordoni : Le problème de l’accroissement des inégalités afflige le monde entier. Mais l’Europe est un cas à part. Dans un post récent, l’économiste Alberto Bagnai écrit que l’Union Européenne « est un jouet qui aide les élites à résoudre leurs problèmes internes en écrasant les salaires». Est-ce vraiment seulement ça, l’Union Européenne ? Et le « rêve européen » ? Et le « manifeste des 28 » ? Et le « projet Érasme » ?
Massimo Rocca : C’est justement pour nous, aujourd’hui, la question des questions. Je crois que le problème réside dans la superposition des mots Europe, Union Européenne, Euro. Tant que nous les maintiendrons collés ensemble, comme les pages d’un livre soudées par du café, nous ne réussirons pas à lire la réalité. L’Europe, c’est notre histoire trimillénaire, même si en réalité le concept n’est vraiment né qu’au temps de l’expansion musulmane. Et c’est celle de De Gaulle « de l’Atlantique à l’0ural ». De Cervantès à Dostoïevski, de Purcell à Chostakovitch, de Giotto à Roublev. Puis, il y a l’Union, qui est une créature politique analogue aux mille alliances qui ont traversé l’histoire de la première. Du Pacte de Varsovie au Saint Empire Romain, de l’Axe à l’Entente Cordiale. Ce sont des créations temporaires et contingentes, dont les contemporains font évidemment une lecture transcendante de fin de l’Histoire. Ici et aujourd’hui, il y a une mystique de l’Union, analogue à la mystique du monde communiste d’après guerre. On en voit toutes les erreurs et toutes les horreurs, mais on pense pouvoir les ignorer au nom d’un idéal « pur », corrompu par son application. Disons que nous sommes entre la phase Khrouchtchev-XXe Congrès-éloignement des enseignements de Lénine (qui serait ici l’idéalisme des 28) et la phase Brejnev. prépondérance de la bureaucratie qui précède la déclaration de faillite. Il ne nous manque plus qu’un Gorbatchev, c’est-à-dire un fou complet à la Parsifal qui, persuadé de pouvoir ranimer le cadavre, le pousse dans la tombe. Et enfin, il y a l’Euro, qu’on fait passer pour une erreur économique dont nous nous obstinons jour après jour à repousser les conséquences, nous comportant comme Don Ferrante face à la peste : « Ce n’est pas une substance, ce n’est pas un accident, donc cela n’existe pas (2) ». En réalité ce n’est pas une erreur si un lauréat de prix Nobel, justement pour l’élaboration de la théorie des zones monétaires optimales, Robert Mundell, nous a dit que l’euro aura été pour nous ce que Reagan a été pour les États-Unis : le pied de biche idéologique qui a servi à détruire l’État en économie et la protection sociale. Et ici, on pourrait dire mission accomplished.
“more of the same” : Projections de la Troika sur l’application de ses recettes à la Grèce et évolution réelle de l’économie.
Marco Bordoni : La victoire du Non au récent référendum qui s’est tenu au Royaume Uni a fait émerger une faille verticale, y compris chez les critiques de l’Union Européenne. Beaucoup admettent que, oui, il y a des défauts, mais ensuite, ils ne parviennent pas à passer le Rubicon et à reconnaître que l’Union est bonne pour la casse. Moi, je comprends depuis un moment que, psychologiquement, une génération qui a grandi avec ce rêve puisse avoir du mal à reconnaître qu’il est devenu un cauchemar. D’autre part, au bout de 15 ans de désastres à l’intérieur comme à l’extérieur, je me demande : que leur faut-il de plus ? Pourquoi les « clercs » persistent-ils ? Est-ce incompétence ou mauvaise foi ?
Massimo Rocca : Je t’ai déjà répondu en partie. Mais je voudrais souligner un point : cette europhilie est un problème de la gauche. Ou plutôt de ce qui s’auto-définit comme « la gauche ». Où, pour certains, qui sont en réalité des liblabs (3), le problème ne se pose pas. Ils n’en sont pas exactement à dire que la Grèce est le plus grand succès de l’euro, mais pour eux, ce qu’a fait Monti et que fait Renzi, ce qu’ont fait Blair et Schroeder et ce que fait Hollande, c'est très bien. Pense au parcours de Napolitano. Qui s’est félicité de voir les chars russes écraser les ouvriers de Budapest, qui est l'auteur du discours impeccable du PCI contre le SME (Système Monétaire Européen), et qui est devenu un ultra de l’eurotechnocratie au point de renier la démocratie représentative. Et il y a aussi les autres, ceux qui ont eu du mal à survivre à l’écroulement du mur. Pour eux, l’Europe a été la bouée qui les a sauvés du naufrage. Ce qui, une fois qu’ils ont eu renoncé à la défense des faibles, a eu l’air de donner un sens de longue durée à leur vie politique. Ainsi, alors que l’expression Titanic Europa fait sens pour tout le monde, pour la gauche, ce serait comme subir un second naufrage en une génération. Après l’extinction des partis communistes, nous allons assister à l’extinction des partis socialistes. Et, de fait, nous y assistons. PASOK, disparu. Le PD, désormais génétiquement modifié. Le SPD, les sociaux-démocrates autrichiens, le Parti Socialiste Français, (sans parler du PS belge et de quelques autres, NdT) : au plus bas de toute leur histoire. Il m’est arrivé de dire que la première social-démocratie s’est suicidée en votant les crédits à la guerre de 1914 et que la seconde s’est suicidée en votant le Pacte Budgétaire Européen. Heureusement, cette fois, il n’y a pas eu les canonnades.
Paniers percés méditerranéens ? À voir les chiffres des dépenses publiques par tête, on ne le dirait pas.
Marco Bordoni : Maintenant, j’étale mes dernières cartes : nous passons du plus éloigné au plus proche, c’est-à-dire à l’Italie. Sur ton tableau d’affichage, il y a un graphique qui illustre la croissance de l’Italie après 2008 par rapport aux autres pays occidentaux : ça ressemble à une condamnation sans appel. Pour paraphraser Churchill, l’Italie, dans cette UE, a l’air d’un désastre contenu dans une catastrophe. Pourquoi ?
Massimo Rocca : Les réponses sont multiples, et je crois que l’erreur, de la part de tout le monde, est de ne choisir que la réponse qui nous arrange en écartant les autres. Nous avons donc la crise dans la productivité du travail, la très mauvaise répartition des ressources, la disparition de l’état-entrepreneur mal remplacé par un capitalisme asphyxié et sous-capitalisé, l’impossibilité de réaligner la monnaie, le système bancaire fait pour les amis des amis. On peut dire que chacune de ces causes est nécessaire mais pas suffisante pour expliquer le désastre, et que la résolution de chacune sera nécessaire mais sera-t-elle suffisante pour récupérer de vingt ans de paralysie ?
L’évolution de quelques économies après la crise de 2008. D’après le blog « vainqueurs et vaincus ».
Marco Bordoni : En octobre, les Italiens seront appelés à voter sur un paquet de réformes constitutionnelles. Existe-t-il une corrélation entre le processus des « réformes » entrepris à la fin de la première république et la crise économique et sociale dont notre pays ne semble pas réussir à se sortir ? Il y a quelques années, le colosse financier J.P. Morgan a présenté un document où il suggérait aux pays européens de se débarrasser de leurs constitutions antifascistes, qui représenteraient selon lui un obstacle à la croissance. Cela a-t-il un sens de voir une relation entre ce type d’approche et la fringale réformiste de Matteo Renzi, ou est-ce de l’« arriérologie » ?
Massimo Rocca : La relation est absolue, mais je ne sais pas si elle est consciente chez ceux qui prennent politiquement les décisions. La question est toujours celle-ci : « L’État n’est pas la solutions, l’État est le problème. Il faut affamer la bête. Il n’existe pas de société, il n’existe que des individus. » Nous en sommes toujours à Thatcher et à Reagan. La chose la plus époustouflante est que la droite économique et intellectuelle était prête à prendre la relève, au moment où le modèle roosevelto-keynésien est entré en crise sous le choc de l’hyper-inflation pétrolière, avec un corpus théorique et pratique global. Tandis qu’aujourd’hui, la gauche, face à une crise qui met à genoux toutes les convictions et toutes les recettes des quarante dernières années, est muette, balbutiante, aphasique ou carrément épigone, alors qu’une fois de plus, la même droite est fin prête – vois Trump, Le Pen, le Brexit – fût-ce au prix de se démentir de façon radicale.
Marco Bordoni : Nous en sommes arrivés à Massimo Rocca. Quand je t’ai demandé quelques éléments de biographie pour accompagner l’interview, tu m’as répondu : « écris que j’ai travaillé 40 ans pour des entreprises qui n’ont jamais produit une lire de profit. J’ai enculé le capital ». Boutade mise à part, as-tu vraiment l’intention de prendre ta retraite (rigoureusement anti-UE) ?
Massimo Rocca : Boutade mise à part, qui est cependant la photographie exacte de la réalité, d’après moi la biographie d’un journaliste ne devrait être que celle des nouvelles qu’il a données et de comment il les a commentées. Et alors, en les relisant, on en verrait de belles : je dirais inversement proportionnelles aux carrières. J’ai eu la chance de ne jamais dire que ce que je voulais dire et ce que je croyais vrai, et encore aujourd’hui, je n’arrive pas à savoir comment j’ai fait. Ce que je soupçonne, après quarante ans passés au micro, c’est que ce doit être beaucoup plus facile qu’on ne pense. Et celui qui n’arrive pas à en faire autant peut en tout cas se faire entendre sur les réseaux sociaux.
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(1) Allusion à la célèbre réplique de Harry Truman, à propos du dictateur nicaraguayen Somoza : « O.K. c’est un salaud, mais c’est “notre” salaud » (NdT)
(2) Au chapitre 37 des Fiancés de Manzoni, Don Ferrante nie la peste en ces termes et en meurt. (NdT)
(3) Dans la politique anglaise, un pacte liblab est un « arrangement » entre les libéraux (Liberal Democrats) et les travaillistes (Labour Party). Un liblab est, par conséquent, un politicien enclin à ces sortes d’arrangements. (NdT)
Source : http://sakeritalia.it/interviste/o-europa-pallida-madre-come-thanno-ridotta-i-tuoi-figli/
Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades
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Dernière minute :
Communiqué commun de la confédération CGT, de la Fédération CGT Transports et du syndicat Ugict d’Air France :
Air France : La chasse aux sorcières continue !
Il n’y a pas de conquêtes sociales sans libertés syndicales. Gouvernement et Medef, en pleine lune de miel depuis 2012, l’ont bien compris : ils veulent museler le monde du travail pour imposer leurs réformes antisociales !
La chasse aux sorcières, qu’ils mènent contre toute forme de lutte et de contestation notamment envers les militants de la CGT, continue de plus belle.
Suite à l’affaire dite de « la chemise », le 5 octobre 2015, la direction d’Air France a décidé de licencier Vincent Martinez, délégué du personnel, élu CGT. L’Inspection du Travail s’est alors saisie du dossier, et après enquête, a invalidé le licenciement de notre collègue le 20 janvier 2016.
Air France, ne pouvant accepter cette décision, pourtant motivée sur un courrier de quatre pages, a envoyé un recours hiérarchique auprès de la Ministre du Travail, Myriam El Khomri. Celle-ci avait quatre mois, à compter du 3 février 2016, pour statuer sur cette demande de licenciement.
N’ayant reçu aucune réponse en date du 3 juin, le licenciement de Vincent a été implicitement rejeté, conformément à l’article R2422-1 du Code du Travail. Or, le 5 août, Vincent a reçu un courrier du Ministère du Travail lui notifiant l’annulation de la décision de l’Inspection du Travail, c’est-à-dire donnant l’autorisation (tant recherchée) à Air France de le licencier. Nous nous étonnons d’une telle décision !
Myriam El Khomri désavoue ainsi l’Inspection du Travail en revenant sur une décision pourtant longuement motivée. Après ceux déjà utilisés pour La loi Travail, il s’agit ni plus ni moins d’un nouveau 49.3 !
Après les Goodyear, condamnés à des peines de prison ferme, le pouvoir décide de frapper un grand coup contre les salariés d’Air France qui ont osé se dresser contre une politique « sociale » désastreuse et mortifère pour l’emploi. 16 de nos collègues d’Air France seront jugés à Bobigny.
La CGT condamne toute forme de répression visant à tenter de museler la moindre contestation. Elle apporte son soutien à tous les salariés injustement incriminés et appelle à manifester les 27 et 28 septembre 2016 devant le Tribunal de Grande Instance de Bobigny pour la relaxe des 16 d’Air France.
Montreuil, le 8 août 2016
Mis en ligne le 10 août 2016.
00:20 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
09/08/2016
CIRQUE ÉLECTO0RAL U.S. - Suite 1/...
Cirque électoral U.S.
(suite 1/…)
On se sent moins seuls
Mes chers compatriotes, nous sommes fous !
Margot KIDDER – ASI – 7 août 2016
J’ai regardé, ce soir, la Convention nationale démocratique à la télévision, et j’ai décidé d’essayer d’expliquer, ici, quelque chose qui va provoquer le mépris de beaucoup de mes amis.
Mais les mots se bousculent dans ma gorge et mon estomac est tordu de douleur et il faut que je crache ma bile. L’anti-américanisme en moi est sur le point d’exploser, je ne contiens plus ma rage. Moi qui suis, par hérédité, à moitié américaine d’une manière qui me fait « plus » américaine que presque tout le monde dans ce pays, sauf pour les vrais Américains, les Indiens d’Amérique, je refuse absolument, ce soir, d’être américaine, comme vous.
Je suis à moitié canadienne, j’ai été élevée là-bas, avec des valeurs très différentes que celles que vous, Américains, partagez, et ce soir - après les interminables gargarismes, vantardises, et diatribes sur la grandeur du militarisme américain, et l’extase générale devant la force militaire américaine, et les fanfaronnades sur la destruction d’ISIS et sur le fait que l’Amérique est le pays le plus puissant de la terre, et l’histoire grotesque d’une femme dont le fils est mort dans une guerre d’Obama et qui a pleuré de reconnaissance sur l’épaule d’Obama, ce soir, je me sens profondément canadienne. Tous les enseignements subliminaux que j’ai reçus sur les brutes qui vivaient de l’autre côté de la frontière, sur leur grossièreté et leur manque d’éducation et sur le droit qu’ils s’octroyaient de bombarder qui ils voulaient dans le monde simplement parce qu’ils convoitaient ce que les habitants de l’autre pays avaient, et sur leur cupidité, me sont revenus à l’esprit.
Je viens de rentrer d’une marche farouche le long de la rivière Yellowstone, ici, dans le Montana, pour que les montagnes lointaines me reconnectent à un lieu de bonté dans mon âme, mais je n’y suis pas arrivée. Le paysage était aussi magnifique que d’habitude, mais il ne pouvait pas éteindre la rage qui régnait dans mon cœur. La vision de tous les enfants morts en Syrie que Hillary Clinton a contribué à tuer ; les enfants déchiquetés par les bombes en Afghanistan et au Pakistan larguées par les drones d’Obama, l’horrible chaos de Libye, le désert total de l’Irak, la mort et la destruction partout causées par l’intervention militaire américaine. L’Ukraine, le Honduras, le Salvador, le Guatemala, le Chili, et j’en passe - votre pays a bombardé sa vie civile et l’a détruite d’une manière très profonde.
Quand j’ai entendu les acclamations à l’armée et les déclarations de puissance sortir des haut-parleurs du Centre Wells Fargo, je vous ai haïs. J’ai haï chacun d’entre vous. J’ai compris au plus profond de moi que ce qu’on m’avait appris enfant était vrai : VOUS êtes l’ennemi. VOUS êtes le pays qu’il faut redouter. VOUS êtes le pays qui doit nous répugner. VOUS êtes ignorant. Et votre cupidité, votre autosatisfaction et votre arrogance ne connaissent pas de bornes.
Je ne suis pas américaine ce soir. Je rejette mes ancêtres puritains qui ont débarqué dans ce pays en 1648. Je rejette les paroles que j’ai prononcées lors de ma cérémonie de citoyenneté. Je rejette même chaque instant de découverte passionnante que j’ai vécu dans ce pays.
Vous n’avez aucune idée de ce que ça fait aux habitants des autres pays de vous entendre vous vanter et acclamer vos bombes et vos soldats et vos chefs militaires sanguinaires et vos criminels de guerre et votre Commandant en chef dénué de conscience et dégoulinant de sang. Tous ces paroles triomphantes sont perçues par le reste d’entre nous, par nous, qui ne sommes pas Américains, par toutes les cellules de notre corps, comme totalement répugnantes et obscènes.
Et, vous êtes tous là ce soir, collés à vos téléviseurs et vos ordinateurs, vos cœurs gonflés d’orgueil parce que vous appartenez au pays le plus fort de la terre, à acclamer votre Président, le plus grand Assassin de la terre. Complètement inconscients de la répulsion que vous inspirez au monde entier. Vous tuez et vous tuez et vous tuez, et vous continuez d’être fiers de vous.
Nous sommes fous.
Source : http://arretsurinfo.ch/mes-chers-compatriotes-nous-sommes...
Mis en ligne le 9 août 2016
18:56 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
05/08/2016
MÊME SI C'EST L'ÉTÉ
Même si c’est l’été, il y a des tas de choses qui se passent
Et pour une fois, on va commencer par le cinéma, parce qu’on a bien failli l’oublier :
Actualité d’Emir Kusturica
On the Milky Road à Venise
C’est officiel : On the Milky Road (Lungo la via lattea), en français allez-savoir-pourquoi L’amour et la paix, sera en compétition officielle au 73ème festival de Venise (qui se tiendra du 31 août au 10 septembre).
Emir Kusturica a déjà remporté le prestigieux Lion d'Or. C'était pour Te souviens-tu de Dolly Bell ? en 1981.
Cette fois-ci, il aura pour concurrents Voyage of Time de Terrence Malick, Frantz de Francois Ozon ou encore The Beautiful Days of Aranjuez de Wim Wenders, au nombre des 19 concurrents internationaux dont six américains. Révélons qu’il y aura un film belge (si, si !) : King of the Belgians. Et qu’un Lion d’or sera remis à Jean-Paul Belmondo pour l’ensemble de sa carrière.
Signalons également – pour revenir à Kusturica - qu'à Andrićgrad va ouvrir à la rentrée une école d'Arts Dramatiques comportant plusieurs départements (dramaturgie, mise en scène, cinématographie, son, etc.). Emir Kusturica y donnera des cours, aux côtés de Zoran Cvijanović, Srđan Koljević, Svetolik Mića Zajc, Goran Volarević et Slobodan Mihajlović.
Un concours aura lieu à Andrićgrad du 26 au 30 septembre 2016. Pour vous inscrire, envoyez vos candidature à :
Trg Nikole Tesle bb, Andrićgrad, 73240 Višegrad
ou par email à : vsduandricgrad@gmail.com .
Source : www.kustu.com/
Contact : Matthieu
L’été en France
Actualité politique :
Saisine : qui sont ces 17 députés qui déshonorent la démocratie ?
Nico Las – Cercle des Volontaires – 3 août 2016
Alors que la France était plongée dans la pesante atmosphère du drame de Nice, un fait politique lourd de sens est passé très inaperçu. Comme le relate l’Humanité en date du lundi 25 juillet 2016, une saisine du Conseil constitutionnel a été déposée par 61 députés soi-disant frondeurs de la majorité présidentielle. Son objectif ? Demander que soit vérifié la constitutionnalité de la « Loi Travail » (1). Cette même loi qui venait de passer en force au parlement dix jours plus tôt sans qu’aucune motion de censure ne soit déposée.
En quoi cela révèle-t-il un véritable scandale démocratique ?
Petit rappel législatif et institutionnel
La Constitution et 49.3
La Constitution tient un rôle central dans notre démocratie. Au-dessus de tous les autres textes, elle constitue la clef de voûte de notre système républicain. C’est le texte qui fixe l’organisation et le fonctionnement de notre république et qui définit les outils de contrôle de l’exercice du pouvoir.
Le 49.3 fait référence à l’article 49, alinéa 3 de la Constitution, qui définit le cadre dans lequel le gouvernement peut engager sa responsabilité devant l’Assemblée Nationale, en contrepartie de l’adoption sans vote d’une loi qu’il lui présente. Les députés ont alors la possibilité de déposer une motion de censure.
Source : http://www.cercledesvolontaires.fr/2016/08/03/saisine-dep...
« Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs. »
Maximilien ROBESPIERRE
Actualité télévisuelle
À la télé, il y a urgence à débattre du rétablissement de la torture « à la française »
Samuel Gontier – Les Crises – 4 août 2016
« La menace terroriste est au plus haut, des policiers ont été assassinés, l’Euro a débuté », énumère Ruth Elkrief, dont l’interlocuteur, Fabrice Angei, secrétaire confédéral de la CGT, répond en direct du siège de la centrale, à Montreuil, mercredi dernier. « Et néanmoins, vous ne considérez pas que votre mouvement contre la loi travail qui a commencé il y a QUATRE mois [c’est la présentatrice qui insiste] peut s’arrêter, se modérer, se reporter, par solidarité, par responsabilité ? » Mais non, le syndicaliste refuse catégoriquement de faire preuve de responsabilité, de solidarité avec les policiers et l’Euro assassinés. Alors même que les images accompagnant son scandaleux discours montrent clairement l’association de la CGT aux violences des casseurs :
« Monsieur Angei, reprend la présentatrice de BFMTV, d’une patience infinie face au fanatisme de l’irresponsable syndicaliste, vous savez que quand des organisations syndicales prennent la responsabilité de manifestations, elles sont aussi responsables des dérapages ». « Dérapages », quel doux euphémisme pour désigner les attentats perpétrés par « les hordes de manifestants violents » repérés par Bernard Cazeneuve ! « Le préfet de police de Paris déclare qu’une petite partie des manifestants de la CGT ont eux-mêmes participé à des actes de violence, qu’il y a eu des formes de solidarité passive. » Si c’est le préfet qui le dit, rien ne sert de nier. D’ailleurs, un bandeau placé sous le syndicaliste avertit le téléspectateur de l’indécente ambigüité de ses propos :
Source : https://www.les-crises.fr/a-la-tele-il-y-a-urgence-a-deba...
Source d’origine : http://television.telerama.fr/television/a-la-tele-il-y-a...
T.P.I.Y.
Me Vergès gagne son procès post mortem
Milosevic disculpé, tandis que l’OTAN passe à autre chose
Neil Clark – RT – 2 août 2016
Manifestation d’hommage à Slobodan Milosevic - Cimetière de Pozarevac – 10 mars 2007
La disculpation, par le TPIY, de feu Slobodan Milosevic, ancien président de la Yougoslavie, pour les crimes de guerre commis en Bosnie qui lui étaient reprochés, prouve une fois de plus qu’il faut prendre les accusations de l’OTAN à l’encontre de ses « ennemis officiels » non pas avec « un grain de sel », mais avec un plein camion.
Depuis une bonne vingtaine d’années, les commentateurs néo-cons et les grosses légumes de l’« interventionnisme libéral » n’ont cessé de nous ressasser à toutes les occasions possibles, que Milosevic (dirigeant démocratiquement élu à la présidence d’un pays qui comptait 20 formations politiques fonctionnant librement) était un vil dictateur génocidaire, responsable de TOUS les morts des Balkans dans les années 1990. Répétez après moi, d’une voix de robot et en faisant des gestes de robot avec les bras : « agression génocidaire de Milosevic », « agression génocidaire de Milosevic »…
Mais la fable officielle, tout comme celle qu’on nous a vendue en 2003 sur les Armes de Destruction Massive de l’Irak capables de nous atteindre en 45 minutes, était une pure invention chargée de justifier une opération de changement de régime forcé que souhaitaient depuis longtemps les factions dominantes occidentales.
La conclusion du TPIY qu’une des personnalités les plus démonisées des temps modernes était innocente des crimes atroces dont elle avait été accusée aurait dû faire la une et les gros titres de tous les médias dans le monde. Il n’en a rien été. Le TPIY lui-même a bien pris soin d’enfouir la nouvelle aussi profondément que possible dans son verdict de 2.590 pages du procès du leader serbe bosniaque Radovan Karadzic, condamné en mars dernier pour génocide (à Srébrénica), crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Pas la moindre annonce officielle ni la plus infime conférence de presse concernant la disculpation de Milosevic. Sans le journaliste et chercheur Andy Wilcoxon qui l’a déterrée pour nous, on n’en aurait rien su.
Ah, combien les choses étaient différentes quand le procès du prétendu « Boucher des Balkans » a débuté en février 2002 ! Là, il aurait fallu être enfermé au fond d’une garde-robe pour ne pas être au courant de ce qui se passait.
CNN assurait alors une couverture en béton de ce qui fut décrit comme « le procès le plus important depuis Nuremberg ». Bien entendu, la culpabilité de Milosevic allait de soi. « Quand la sentence tombera et qu’il disparaîtra au fond de sa cellule, personne au monde n’en entendra plus jamais parler. » déclara l’avocate US Judith Armatta, de Coalition pour une Justice Internationale, organisation qui comptait l’ex-ambassadeur US en Yougoslavie Warren Zimmerman, dans son conseil consultatif.
Quiconque osait alors mettre en doute la ligne de l’OTAN se faisait traiter d’« apologiste de Milosevic », ou pire : de « négateur de génocide », par les « Responsables du maintien de la Vérité impériale ».
Mais, malgré le blabla et le battage qui entouraient le « procès du siècle », il fut vite évident que l’accusation pataugeait dans une très profonde choucroute. Le Sunday Times a même cité un expert qui disait que « 80% des attendus de l’acte d’accusation auraient été disqualifiés par n'importe quelle cour britannique, comme ne consistant que de rumeurs ». C’était à mon avis une estimation généreuse.
Le problème, c’est qu’il s’agissait d’un procès bidon, d’un procès-spectacle où la géopolitique a pris le pas sur les preuves tangibles. Il est important de se rappeler que les charges d’origine contre Milosevic, quant à de prétendus crimes de guerre au Kosovo ont été formulées en mai 1999, au plus fort de la campagne de bombardements massifs de l’OTAN sur la Yougoslavie, et à un moment où la guerre ne se déroulait pas comme prévu par les États-Unis et leurs alliés.
Les charges avaient clairement pour but de faire pression sur Milosevic, pour l’amener à céder aux exigences de l’OTAN [c. à d. à acceper de bonne grâce le démantèlement de son pays.NdT]
L’ennui pour l’OTAN, c’est qu’au moment où le procès de Milosevic allait débuter, la fable sur le Kosovo avait déjà commencé à se détricoter. Les dénonciations stridentes des USA et de leurs alliés à propos de génocide et de centaines de milliers de tués, remises à leur place ici par le grand John Pilger, s’étaient déjà avérées des calembredaines. En septembre 2001, une cour de justice de l’ONU allait établir qu’il n’y avait pas eu de génocide au Kosovo.
C’est pourquoi, pour tenter d’étoffer leur cause de plus en plus faible contre Milosevic, il fallait absolument que les procureurs de La Haye trouvent de nouveaux motifs d’inculpation dans la guerre de Bosnie. Ce qui fut fait en accusant « Slobo » d’avoir mis sur pied une conspiration criminelle visant au nettoyage ethnique des Croates et des musulmans de Bosnie, dans le but de réaliser son projet d'une « Grande Serbie ».
Dans un procès normal au criminel, on recherche les preuves, et quand elles sont jugées suffisantes, on énonce les charges. C’est le contraire qui s’est produit dans le cas de Milosevic : il a d’abord été accusé pour des raisons politiques, et on a ensuite essayé de prouver ce dont on l’accusait.
L’ironie veut que l’ancien président avait déjà été loué par le président Clinton pour le rôle qu’il avait joué en faveur des efforts de paix en Bosnie en 1995, efforts dont le résultat avait été le traité de paix signé à Dayton, Ohio.
La vérité, c’est que Milosevic n’a jamais été un nationaliste serbe mais – pendant toute sa vie - un socialiste qui s’est toujours efforcé de maintenir une Yougoslavie multi-raciale, multi-ethnique, stable.
Son but, tout au long de ses années de pouvoir, n’a jamais été de bâtir une « Grande Serbie » mais d’essayer de maintenir entière et cohérente une Yougoslavie fédérale, ainsi que le reconnaît aujourd’hui, mais un peu tard, le TPIY.
Non seulement Milosevic n’a rien eu à voir avec le nettoyage ethnique de Bosnie, mais il l’a au contraire condamné. Le jugement du TPIY note « les critiques et la désapprobation répétées [de Milosevic, NdT] de la politique suivie par l’accusé (Karadzic) et les dirigeants serbes de Bosnie. » Milosevic, en homme pour qui toutes les formes de racisme étaient anathèmes, insistait pour que toutes les ethnies soient protégées.
Mais, afin de pouvoir punir Milosevic et mettre en garde ceux qui auraient l’audace de s’opposer aux volontés du pouvoir US, il fallait que l’histoire fût ré-écrite. Le socialiste yougoslave qui avait combattu la politique nationaliste des dirigeants bosniaques devait être déguisé à postériori en traître de mélodrame de la guerre de Bosnie et chargé pendant qu’on y était de tout le sang versé dans les Balkans. Pendant ce temps, le sus-mentionné ambassadeur US Warren Zimmerman, dont les interventions calomnieuses pour faire avorter toute solution diplomatique avaient contribué à déclencher le conflit bosniaque, s’en sortait blanc comme neige.
La campagne de dénigrement « tout est de la faute à Slobo » fit ce qu’il fallait pour que les faits réels soient escamotés. Un article écrit – je ne me moque pas de vous – par un « Professeur d’Études Européennes de l’Université d’Oxford » fit même de Milosevic le président de la Yougoslavie en 1991 (l’année où la Slovénie fit sécession), alors que, bien sûr, le président de la Yougoslavie était alors le Croate de Bosnie Ante Markovic.
Il était inévitable que Milosevic soit assimilé à Hitler. Il le fut. « On aurait dit Hitler revenu se pavaner » écrivit le rédacteur politique du News of the World, quand Milosevic eut la témérité de vouloir se défendre à la barre des accusés. « On a revu en éclairs à vous glacer le sang, un monstre nazi de la IIe Guerre Mondiale, quand le tyran serbe déposé s’est mis à haranguer la Cour. »
Pour bien s’assurer que les lecteurs ne rateraient pas l’équivalence Milosevic=Hitler, le même News of the World illustrait sa diatribe d’une photo d’Hitler, le « Boucher de Berlin », sur fond de camp de concentration et d’une photo de Milosevic, le « Boucher de Belgrade », plaquée sur celle d’un camp bosniaque.
Très commodément pour l’accusation, Milosevic est mort dans sa cellule en mars 2006.
Si on se base sur ce qu’on avait vu au procès jusque là, il n’était pas concevable que le tribunal puisse déclarer l’accusé coupable. Toute une série de témoins de « flagrant délit » s’étaient avérés, l’un après l’autre, des pétards trempés.
Ainsi que je l’ai noté dans un autre article :
Le témoin-vedette Ratomir Tanic se révéla être un salarié des forces de sécurité occidentales, tandis que le chef de la police secrète yougoslave, Rade Markovic, qui devait à la fin donner le coup de grâce en faisant des révélations sensationnelles sur la façon dont son ancien maître avait ordonné l’expulsion des Albanais du Kosovo, fit exactement le contraire et déclara qu’on l’avait torturé pour l'obliger à mentir et que sa déposition écrite avait été falsifiée par l’accusation.
En plus de quoi, comme je l’ai écrit ici, l’ex-chef chargé de la sécurité dans l’armée yougoslave, le général Geza Farkas (d’ethnie hongroise) vint témoigner que tous les soldats yougoslaves du Kosovo avaient reçu un document expliquant les lois internationales en matière de droits de l’homme, et qu’il leur avait été ordonné de désobéir à quiconque voudrait leur faire violer ces lois. Farkas devait révéler aussi que Milosevic avait donné des ordres pour qu’aucun groupe paramilitaire ne soit autorisé à opérer au Kosovo.
Quand Milosevic est mort, ses accusateurs ont clamé qu'il « flouait la justice ». Mais, dans la réalité, ainsi que le TPIY lui-même vient de le reconnaître, c’est « la Justice » qui a floué Milosévic.
Pendant qu’il était occupé à se défendre à La Haye contre des accusations fallacieuses à motivation politique, les USA et leurs alliés déclenchaient leur attaque aussi brutale qu’illégale contre l’Irak, dans une guerre qui devait causer la mort d’un million de gens. L’an dernier, un rapport de Body Count (« Décompte de cadavres ») révélait qu’au moins 1.3 millions de personnes auraient péri, du fait de la « guerre au terrorisme » des USA en Irak, en Afghanistan et au Pakistan.*
Des chiffres de ce genre nous aident à remettre le Kosovo en perspective. Même si on considérait Milosevic et le gouvernement de l’époque responsables d’une partie des morts survenues dans le pays en 1999 (en combattant dans une guerre que l’Occident avait incontestablement voulue et provoquée) un nombre infiniment plus grand – et de très loin – de morts et de destructions a été le fait des pays qui se sont montrés les plus anxieux de flanquer l’ex-président de Yougoslavie au trou. Ainsi que John Pilger l’a noté en 2008, les bombardements de la Yougoslavie ont été « les plus parfaits précurseurs des bains de sang d’Afghanistan et d’Irak. »
Depuis lors, nous avons eu droit aussi à la destruction de la Libye, pays qui avait le plus haut standard de vie de toute l’Afrique, et à l’utilisation de soi-disant « rebelles » dans une tentative forcenée d’opérer un changement de régime en Syrie.
Il ne faut pas être Sherlock Holmes pour voir là un motif récurrent :
Avant toute guerre ou « intervention humanitaire » conduite par les USA contre un pays-cible donné, un certain nombre d’accusations criardes sont lancées contre le dirigeant du pays et son gouvernement. Ces « dénonciations » bénéficient d’un maximum de couverture de la part des médias, qui sont chargés de les répèter ad nauseam, jusqu’à ce que le public finisse par les accepter comme des vérités.
Plus tard, il finit toujours par s’avérer que les accusations étaient fausses (comme celle des ADM en Irak), non prouvées ou considérablement exagérées. Mais on est alors « passé à autre chose » : un nouveau cycle d’attaques et d’accusations a été entamé ailleurs, contre d’autres, chacun se gardant bien de faire la lumière sur les précédentes accusations frauduleuses mais se concentrant au contraire sur la dénonciation des agressions génocidaires du « nouvel Hitler » dont il faut bien qu’on s’occupe. En 1999, c’était Milosevic. Aujourd’hui, c’est Assad ou Poutine
Le New Statesman de cette semaine…
Et devinez quoi, cher lecteur ? Ce sont les mêmes « élites » occidentales aux mains souillées de sang qui ont perpétré les atrocités précédentes à coups de mensonges à la pelle, qui orchestrent les accusations.
Comme le dit un très vieux proverbe : Quand vous montrez quelqu'un du doigt, trois doigts se pointent sur vous.
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* Ce chiffre était déjà avancé pour l’Irak seul dans les toutes premières années d’une guerre d’invasion qui dure depuis plus de 13 ans et où pas un jour ne se passe sans qu'il y ait de nouveaux morts. NdT.
Neil Clark est journaliste, écrivain et blogueur. Il a collaboré et collabore à un grand nombre de journaux, tient une chronique régulière sur RT et participe à de nombreuses émlissions de radio et de télévision. Il est co-fondateur de Campaiugn for Public Ownership (qui milite pour les nationalisations). Son blog, qui a remporté plusieurs prix se trouve ici : www.neilclark66blogspot.com. Vous pouvez le suivre sur Twitter @NeilClark66
Source : https://www.rt.com/op-edge/354362-slobodan-milosevic-exon...
Traduction c.l. pour Les Grosses Orchades
À propos de l’assassinat judiciaire médicalement assisté de Slobodan Milosevic, c’est le moment ou jamais de relire la
LETTRE OUVERTE à Carla Del Ponte, procureur au TPIY, sur l'assassinat de Slobodan Milosevic -
de Maître Jacques Vergès et Dr. Patrick Barriot
Dimanche 30 avril 2006
« His sodden, mendacious & soulless persecutor »
Les médecins possèdent l’art de soigner et d’atténuer les souffrances de leurs patients au moyen de médicaments donc l’efficacité ne cesse de croître. Malheureusement ce pouvoir thérapeutique est parfois utilisé pour réduire au silence des prisonniers irréductibles.
Source : http://cirqueminime.blogspot.be/2006/04/lettre-ouverte-ca...
Un livre
Patrick BARRIOT & Ève CRÉPIN
Le procès Milosevic ou L’Inculpation du Peuple serbe
L’Âge d’Homme – 2006
270 pages
Depuis plus de dix ans Patrick Barriot et Ève Crépin, anciens Casques bleus en ex-Yougoslavie, se battent pour faire entendre la voix des Serbes de Krajina et rompre le silence médiatique qui entoure leurs souffrances. Aussitôt après l'invasion de la Krajina par les forces croates, au mois d'août 1995, ils ont publié aux éditions L'Age d'Homme On assassine un peuple - Les Serbes de Krajina, seul ouvrage publié à ce jour sur l'histoire de ce peuple sans cesse tourmenté. Cet ouvrage émouvant a été cité par le Président Slobodan Milosevic lors de sa déclaration liminaire devant le TPIY, le lundi 18 février 2002. Premiers témoins français de la défense, Patrick Barriot et Eve Crépin ont rapporté à la barre du TPIY, au mois de janvier 2005, ce qu'ils avaient vécu durant la guerre en ex-Yougoslavie. A cette occasion, ils se sont entretenus longuement et à plusieurs reprises avec Slobodan Milosevic dans sa prison de Scheveningen. Ce document historique, préfacé par le Président Slobodan Milosevic et par le général Pierre-Marie Gallois, nous fait vivre un double face-à-face. D'abord le face-à-face exceptionnel avec l'homme qui a dirigé la République fédérale de Yougoslavie durant l'une des périodes les plus tragiques de son histoire. Ensuite le face-à-face houleux avec madame Carla del Ponte, procureur général du TPIY, qui a mis en accusation, par-delà la personne de Slobodan Milosevic, l'ensemble du peuple serbe et qui a propagé la notion de responsabilité collective d'un peuple.
L’OTAN passant à autre chose,
Des chars allemands se déploient dans les pays baltes, à 150 Kms de Léningrad
Raoul-Marc Jennar – 22 juillet 2016
Qui connaît ce que fut le sort d’une ville qui s’appelle aujourd’hui St-Pétersbourg ? Il fut un temps où elle s’appelait Leningrad.
L’ignorance de l’Histoire étant devenue une caractéristique des jeunes générations, rappelons que le siège de Leningrad par les troupes allemandes a commencé début septembre 1941. Parties des pays baltes conquis en juillet-août, les divisions allemandes du groupe d’armée nord de la Wehrmacht sont arrivées à proximité de la ville en quelques jours. Avec l’ordre d’Hitler de « raser Leningrad de la surface de la terre », elles passent à l’attaque et se heurtent à une résistance acharnée au point que les Allemands décident d’en faire le siège. Il a duré 872 jours pour se terminer en janvier 1944. Il a coûté la vie à 1.800.000 personnes, dont 1.600.000 Russes parmi lesquels un peu plus de 600.000 sont morts de faim. Mais la population de la ville et les forces soviétiques ont tenu bon. Cette ville est devenue, avec Stalingrad, un symbole de la résistance à l’envahisseur et des souffrances infligées par la Wehrmacht. Pendant trois ans, la formidable résistance de Leningrad a fixé sur place une partie importante de l’armée allemande, rendant impossible la conquête de l’URSS. La ville de Leningrad est une de ces grandes villes martyres de la Seconde guerre mondiale. Une de ces villes russes, innombrables, dont la conquête, réussie ou pas, a affaibli considérablement les capacités militaires de l’Allemagne d’Hitler.
Source : Parlons clair numéro 142 format pdf
Ceux-là sont un peu plus loin : juste en Pologne.
Il est moralement impossible d’évoquer Me Vergès sans rappeler deux des hommes qu'il n'a pas réussi à sauver : Georges Ibrahim Abdallah et Ilitch Ramírez Sánchez, dit Carlos, toujours prisonniers d'Israël en France, le premier depuis 32 ans, le second, depuis 22 ans.
Communiqué reçu du commandant « Carlos » Ilich Ramírez Sánchez le 26 juillet 2016
« Les drames récents, je les avais déjà prédits, et ça va continuer, encore plus dangereusement (une centrale nucléaire, peut-être ?) jusqu'à ce que soient rapatriés tous les soldats français, que les bases à l'étranger soient fermées, que la France sorte de l'OTAN, de l'UE et de l'Euro; retour au Franc, aux frontières qui sont encore légales. La France et les Français sont l'objectif premier des jihadistes, avant les Yankis et les Israéliens... »
(traduit de l’espagnol par Ginette Hess Skandrani)
Source : https://www.facebook.com/Comit%C3%A9-de-soutien-au-Comman...
Mis en ligne le 5 août 2016
23:46 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
CIRQUE ÉLECTORAL US (Suite et non fin)
Cirque électoral U.S.
(suite et non fin)
Il y en a tellement, que nous avons décidé de vous les offrir « à part », chaque fois qu’ils en vaudront la peine. Aujourd’hui, il y en a deux (ordre chronologique).
Donald vs Hillary : L’Enjeu souterrain
Georges STANECHY – À contre courant – 3 août 2016
« Ce qui fait dire et qui demeure sous-jacent au discours est tout aussi indispensable à l'interprétation des faits observés que ce qui est dit. »
Henri Laborit (1)
Mieux que les JO de Rio : la course à la présidence de Donald et Hillary !... À présent, candidats officiels des deux partis dominants, le départ vient d’être donné. Arrivée prévue : début novembre prochain.
Féroce compétition
Entre fausses promesses, invectives, coups bas (2) et autres calomnies réciproques, il ne faut pas s’attendre à un niveau de débats et de réflexions permettant d’entrevoir ce qui attend en premier lieu le peuple américain et, en second, le reste de la planète.
Quelle différence entre les deux, quant au programme électoral de ces membres éminents de la richissime oligarchie dite du "1 %" ?...
Dans le domaine économique et social : infime. Quasi inexistante.
En fait, c’est leur dernière préoccupation, malgré la paupérisation continue de la majorité de la population (3). Si ce n’est d’endormir l’opinion publique, comme nos dirigeants en Europe pour se faire élire, avec "l'engagement" ou le "serment" d'aller chercher la croissance "avec les dents", de "créer des milliers d'emplois". Où, quand , comment ?...
Loin du New Deal de Franklin Roosevelt qui, pour lutter contre les ravages de la Grande Dépression, mit en œuvre, entre 1933 et 1938, d’innnovantes et courageuses réformes pour lutter contre la pauvreté, le chômage, les millions de faillites des petites et moyennes entreprises, la misère des agriculteurs et ouvriers agricoles. Y compris ces européens venus pour trouver le paradis, jusqu'en Californie, survivant dans le cauchemar de la malnutrition et du dénuement...
Le « rêve » américain...
Les grands auteurs américains de l’époque dénoncèrent dans de bouleversants romans ou pièces de théâtre, souvent repris au cinéma, ces drames et aliénations sociales broyant la vie et la dignité d’êtres humains vivant dans une des sociétés les plus riches de la planète. Dont les plus connus, sur les étagères de nos bibliothèques : John Steinbeck (Les Raisins de la Colère, Des Souris et des Hommes), Erskine Caldwell (Le Petit Arpent du Bon Dieu, La Route du Tabac), John Dos Passos (lire ou relire sa trilogie "USA" écrite entre 1933 et 1936, dénonçant les assassinats et tortures, avec émasculation, des leaders ou syndicalistes ouvriers ou agricoles par les milices patronales…), etc.
Cette sinistre décennie marquée par le Krach Boursier de 1929, ouvrit la voie à une refonte du système bancaire et financier, afin de juguler les manoeuvres prédatrices de ce milieu mafieux par essence et destination… Régulation d'un système méthodiquement "détricotée" au fil des ans depuis, pour arriver à l'arnaque colossale de 2008...
Impensable à notre époque, où City et Wall Street régentent nos sociétés !...
Reste la politique extérieure, ou de "domination impériale". De fugitives "nuances" semblent apparaître entre les deux compétiteurs…
Source : http://stanechy.over-blog.com/2016/08/donald-vs-hillary-l...
L'Ennemi malgré lui
Israël Adam SHAMIR – 5 août 2016
Entre la Plume et l’Enclume
Quand Hillary faisait campagne pour les Républicains
Les primaires orchestrées par le Democratic National Committee (DNC), la plus haute instance du Parti démocrate, en 2016, me rappellent le film paradigmatique de Leni Riefenstahl Le triomphe de la volonté. La phrase du général Allen (quatre étoiles du corps des Marines, à la retraite), prêt à botter le cul aux Russes, brandissant le drapeau au milieu de la foule hystérique criant « Iou-ès-èi », son agressivité déchaînée, la pompe militaire et la devise de l’exceptionnalisme : « l’Amérique est grande car l’Amérique est bonne » ; les US comme « pouvoir indispensable pour transformer le monde», le mélange empoisonné de Uber Alles et de « Destin manifeste », tout cela colle comme un gant à la matrix telle que fixée en 1934 au grand meeting du parti nazi à Nuremberg.
Mais le parallèle s’arrête là : la version Démocrate, c’est tout pour les banquiers, tout pour contrer les travailleurs, alors que les Nazis se qualifiaient de « parti des travailleurs » et parlaient haut et fort contre le capital financier. Les Nazis disaient qu’ils étaient pour la famille et la majorité, les Démocrates disent qu’ils n’ont même pas besoin du vote des travailleurs, ils ont assez avec celui des féministes et des couires.
Et la communauté juive organisée est plutôt pour que contre, une fois n’est pas coutume. L’agence juive JTA a décrit le discours enflammé du général Allen comme « le moment juif au DNC… pour rassurer les faucons de la sécurité dans la communauté juive », parce qu’il a promis : « nos forces armées seront renforcées ». Bill Clinton est arrivé avec une broche portant le nom d’Hillary en hébreu, pour mobiliser la communauté juive en faveur de la Clinton et de la guerre. Rupert Murdoch, fervent sioniste, a publié dans son New York Post des photos de Melania Trump à poil.
Bradley Burston, un écrivain israélien, a pour sa part fait paraître dans Ha’aretz un article intitulé : « c’est la guerre, et l’ennemi à abattre c’est Trump ». Nous savions déjà qu’il faut un estomac solide pour prendre part à des élections américaines. Le conte facétieux de Mark Twain Le candidat (1870) prouve qu’il s’agit de bagarres à mort, sans règle du jeu et sans prisonniers. Mais des articles comme celui de Burston, cela va bien au-delà des mots qui tuent.
Si tout ce que vous reprochez aux Nazis, c’est qu’ils brutalisaient les juifs, alors vous ne verrez aucune objection au militarisme US.
Les candidats à la présidence ont déclaré leur choix en matière d’ennemi. Carl Schmitt, grand philosophe politique du siècle dernier, disait que le choix de l’ennemi est le choix le plus important en politique, plus important que le choix de ses amis ; et ce choix a été scellé par le DNC. Pour Trump, l’ennemi c’est le chômage, l’externalisation, l’immigration, les guerres à l’étranger, les néoconservateurs et leurs alliés en roue libre, tandis que les Clintonistes ont proclamé, ou plutôt confirmé que leur ennemi, c’est les Russes.
Dans les termes de Jeffrey Sachs, « Hillary est la candidate de Wall Street. Encore plus dangereux, cependant, est le fait qu’elle soit la candidate du complexe militaro-industriel soutenant n’importe quelle guerre exigée par l’Etat sécuritaire profond, qui est entre les mains des militaires et de la CIA. » Et voilà qu’elle et son parti ont la Russie dans le collimateur.
Les Russes n’ont pas leur mot à dire dans cette décision : ils ont été formellement désignés pour le rôle principal d’ennemis de l’Empire, et une telle nomination ne requiert pas l’assentiment de la victime.
Source : http://plumenclume.org/blog/146-l-ennemi-malgre-lui
Mis en ligne le 5 août 2016.
23:45 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
03/08/2016
TOUS LES SONS DE CLOCHE (SUITE 1)
Tous les sons de cloche (suite 1)
Cela dit, d’autres ne pensent pas comme nous…
D’une horreur à l’autre
Association Joseph STALINE
Vendredi 29 juillet 2016, par Comité Valmy
D’une horreur à l’autre
L’attentat à Saint Étienne du Rouvray est horrifiant non seulement par sa barbarie, mais aussi par les imprévisibles et néfastes conséquences qu’il peut entrainer.
Certes certaines organisations politiques profiteront de la situation et envenimeront l’islamophobie et la mise à l’index des Arabes en général et les Nord-africains en particulier. Des déclarations agressives ont déjà commencé à pleuvoir.
Je ne pense pas que les victimes du Bataclan ou de Nice aient fait quoi que ce soit contre l’autoproclamé état islamique - hormis les actes de leur gouvernement - pour avoir mérité d’être prises pour cibles. L’égorgement du prêtre catholique en pleine messe, n’est pas seulement un acte barbare contre un citoyen français, il l’est aussi contre un représentant de l’église catholique, avec laquelle la plupart des français sont plus ou moins liés. Ni lui ni son église n’ont fait quoi que ce soit contre l’autoproclamé état islamique pour récolter cet acte d’horreur, de profanation et de sacrilège. Pour ces gens-là tuer des prêtres n’est pas une nouveauté, mais les victimes jusqu’à présent étaient des prêtres chrétiens orientaux.
Par ailleurs il est difficile de croire que des êtres humains soient capables de commettre de tels actes et d’être prêts à mourir sans, en plus de leur endoctrinement, s’être drogués à l’aide de substances telles que le Captagon, drogue dite « du courage », susceptible d’enlever les inhibitions. Cette drogue est largement utilisée par les djihadistes en Syrie.
Nous tenons à rappeler que suite à la tuerie de Nice, François Hollande a ordonné des représailles « contre l’état islamique » en Syrie. Celles-ci ont causé la mort de plus de 120 Syriens civils. Notons aussi que Mohamed Lahouaiej Bouhlel, le terroriste de Nice, était Tunisien, buvait de l’alcool, mangeait du porc et, c’est le moins que l’on puisse dire, ne pouvait prétendre pratiquer la religion musulmane. Son acte aurait très bien pu être « inspiré » ou « récupéré » par le l’état islamique, mais cela n’aurait pas fait de lui un soldat agissant aux ordres de cette organisation. C’est significatif. Par conséquent l’action de représailles ordonnée par Hollande, n’était pas une « réponse » au massacre de Nice. Par contre ces représailles pourraient très bien avoir déclenché des « contres-représailles » à Saint Étienne du Rouvray.
Nous avons bien vu que l’état d’urgence, de nouveau renouvelé, est difficile à appliquer sur tout le territoire et qu’il est totalement inefficace contre les loups solitaires, de surcroît prêts à mourir, et qui n’ont besoin de rien d’autre qu’un couteau, une hache, une voiture…
Il est à se demander si l’état d’urgence est calculé pour répondre au terrorisme, ou si le terrorisme justifie l’état d’urgence ? On voit bien qu’il n’empêche pas les actes terroristes et, ce qui s’est passé ces derniers mois, montre une exploitation éhontée de l’état d’urgence contre les manifestants et les militants syndicaux qui refusent une loi « Travail » détruisant tous les acquis sociaux, loi scélérate imposée par le MEDEF et l’Union européenne.
La solution, bien qu’elle ne soit que partielle consisterait pour la France à s’abstenir de commettre des crimes colonialistes ou tout simplement qu’elle respecte scrupuleusement la souveraineté des autres pays et des autres peuples pour préserver la sécurité des français et prétendre moralement au droit de défendre sa souveraineté.
Le terme « terrorisme » a souvent servi à des fins de propagande pour vilipender des adversaires politiques. Le terme terrorisme évoque assassinats, pertes de vies innocentes et aujourd’hui plus particulièrement des attentats perpétrés par des salafistes, wahhabites qui frappent la population du pays. Il s’agit bien là de vrai terrorisme, qui sans beaucoup de moyens et sans avertir tue et blesse pour provoquer la terreur parmi une population donnée. En quelque sorte ce « terrorisme », si on peut se permettre d’être pragmatiques sinon cyniques, est « une affaire artisanale ».
Les actions des états impérialistes et colonialistes, les guerres d’agression, comme celles contre la Yougoslavie, l’Iraq, la Libye, la Syrie…, sans parler de l’Afrique francophone… aussi sont meurtrières, sèment l’horreur et l’effroi et font des victimes de façon aléatoire. Leur différence avec le terrorisme est que leur infiniment plus grande capacité de tuer, n’est pas du tout « artisanale » mais « professionnelle », faisant des victimes en masse. Comparativement les victimes de cette guerre se comptent par centaines de milliers de morts.
Beaucoup de ces attentats commis en France, prétendument au nom de l’état islamique, ont été perpétrés par des ressortissants, pour la plupart français ou belges et originaires d’Afrique du Nord. Toutefois, selon le rapport Mennucci, présenté à l’Assemblée Nationale le 2 juin 2015, 40% des personnes « radicalisées » sont des convertis. De plus ce rapport estime que quasiment la moitié des « radicalisés » ont fait l’objet d’un signalement, émanant en règle générale de leurs familles. Ce qui fait que celles-ci sont une source d’informations inestimable dans le cadre de la lutte anti-djihadiste.
Néanmoins ces actes s’inscrivent dans le cadre du conflit entre l’autoproclamé état islamique et l’état français. Ce sont des actes qui ont suivi une campagne d’endoctrinement politico-réligieux orchestrée souvent à distance et qui ont trouvé ici et là un terreau propice de fanatisation. Ce n’est pas du tout là un phénomène « endogène », qui trouve ses racines en France, mais en Syrie en Irak, en Arabie saoudite, au Qatar, aux États-Unis et sont la conséquence directe de l’implication de la France dans la guerre contre l’état islamique ou plus précisément dans la guerre non déclarée pour le renversement du gouvernement légitime syrien que l’on veut faire passer pour une guerre contre l’état islamique. En outre, il est probable que ces meurtres sont plus le fait d’individus détraqués que de militants d’une cause. L’autoproclamé état islamique revendique ces attentats a postériori sans qu’il soit sûr qu’un lien quelconque puisse réellement être établi. Le prétexte est d’autant plus scandaleux.
Dans cette guerre menée contre le gouvernement syrien, les hypocrisies occidentales entre les « bons » et les « mauvais » djihadistes ne servent qu’à embrouiller les esprits. Il en est de même pour les étroites relations qu’entretient la France avec l’Arabie saoudite wahhabite ou le Qatar… qui font tout pour soutenir l’autoproclamé état islamique et combattre le gouvernement syrien et de ce fait sont alliés de la France. On a du mal à comprendre à quoi joue le gouvernement français, de quel côté il se range quand il permet aux Saoudiens, entre autres activités, de soutenir le wahhabisme en France ou de financer des clubs de foot « améliorant » ainsi leur image.
Cette guerre a pour motivation partielle le passage des gazoducs des pays du Golfe à travers la Syrie et la Turquie de manière à concurrencer la fourniture de gaz de la Russie vers l’Europe de Ouest et simultanément fait partie de la stratégie d’encerclement de la Russie et de la Chine par les États-Unis. Le peuple français n’a rien à faire là-dedans.
Les pays du golfe tels que l’Arabie saoudite, se servent du dogme wahhabite saoudien comme moyen d’endoctrinement depuis des années, fournissent des armes et du financement aux djihadistes en Syrie pour renverser le gouvernement de Bachar-al-Assad, qui en l’occurrence refuse de laisser passer les gazoducs arabiques sur son territoire. Les États-Unis jouent évidemment le rôle dominant. La France s’est jointe à cette alliance malsaine dans son désir de renverser Bachar-al-Assad, soutenant certains « bons » djihadistes comme al-Nusra (Laurent Fabius : « Al-Nusra fait un bon boulot » et « Assad ne mériterait pas d’être sur la Terre » [Le Parisien http://www.leparisien.fr/international/fabius-assad-ne-me....
Pour autant, la commission d’enquête Mennucci repousse de la main l’idée selon laquelle la présence de forces françaises à l’étranger, parfois dans des pays majoritairement musulmans, serait de nature à favoriser le terrorisme. Le rapporteur est ainsi en plein accord avec M. Laurent Fabius, [alors] ministre des Affaires étrangères et du développement international, lorsqu’il déclare : « Il faut, pour éviter tout sophisme, souligner ce qui est : ce n’est pas parce que la France intervient militairement à l’étranger qu’elle est visée par le terrorisme, c’est pour lutter contre le terrorisme qu’elle intervient à l’étranger. Certains peuvent avoir l’idée que si nous nous repliions sur nous-mêmes et que nous ne faisons rien, il ne nous arriverait rien. Cette vision est erronée. Nous faisons partie d’une chaîne, nous assumons notre part et je salue la valeur et le courage de tous ceux qui travaillent à la sécurité collective. » [ http://www.assemblee-nationa le.fr/14/rap-enq/r2828.asp, Rapporteur Patrick Mennucci, 2 juin 2015.
Persister dans ce sens est irresponsable et même criminel. Cela non seulement risque d’aliéner la population musulmane mais aussi d’encourager tout ce qu’il y a de pire sur la scène politique française ouvrant une voie royale aux tendances racistes.
On constate que dans la presse - qui adopte quasi systématiquement le point de vue du gouvernement et le point de vue de classe de l’oligarchie capitaliste qui détient les grands médias - aucune voix ne se fait entendre pour appeler au retrait de la France de Syrie.
Les seules solutions proposées sont la répression interne et on n’est pas tout à fait sûrs de contre qui elle est dirigée.
Association Joseph STALINE
C/O démocrite
democrite@neuf.fr
http://dossiersdubip.wordpress.com/
éditions Démocrite
Source : http://www.comite-valmy.org/spip.php?article7424
Quoi qu’en disent les non-complotistes et ceux qui « ne voient pas le mal partout »…
Le grand boom des exportations françaises de ventes d’armes : au moins sait-on pourquoi on meurt !
Serge ULESKI – Sur son blog – 2 août 2016
Toulouse, Paris, Nice, Saint-Étienne-du-Rouvray ...
Attentats et terrorisme... il paraît que nos “démocraties” sont mal préparées pour lutter contre ces fléaux à en croire nos experts, universitaires et autres chercheurs même si nos démocraties sont manifestement superbement douées pour plonger dans le chaos des régions entières du globe (de l'Afghanistan à la Libye), livrant ainsi des millions d'êtres humains, privés de la protection d'un État qu'ils avaient mais qu'ils n'ont plus, à la merci de forces d'une violence inouïe.
Source : http://litteratureetecriture.20minutes-blogs.fr/archive/2...
Élection présidentielle U.S.
Étant bien entendu qu’il est impossible de concevoir rien de pire qu’une troisième présidence CLINTON…
Les supputations sur Donald TRUMP continuent d'aller bon train. Si nous ne nous en faisons pas ici l’écho, c’est parce que nous croyons impossible de même imaginer ce que fera ou ne fera pas le candidat TRUMP une fois élu (dans le cas où il le serait). Car nous ignorons :
- Quelle partie de l’armée US le soutient.
- Ce qu’elle a dans la tête.
- Quelles chances elle a d’arriver à ses fins.
Hors les réponses à ces trois questions, qui sont évidemment déterminantes, tout nous paraît bavardage.
Réflexion de Tom Feeley (empruntée à la fin d’un des articles postés par lui sur ICH) :
Trump: "I'm Afraid The Election Is Going To Be Rigged" - If there is an "illegitimate" election, then there will be "widespread civil disobedience" and "it will be a bloodbath."
C'est-à-dire :
Trump : « L’élection sera truquée, je le crains. » - S’il y a une élection « illégitime », alors, il y aura une « désobéissance civile généralisée » et « ce sera un bain de sang. »
UKRAINE
Nadiya Savchenko brigue-t-elle en prenant ses distances la succession de Petro Porochenko ?
L’attitude de défi affichée par la volontaire ukrainienne Nadiya Savchenko au cours de son procès en Russie pour le meurtre de deux journalistes (sur lesquels elle était accusée d’avoir dirigé des tirs d’artillerie) a fait d’elle une héroïne aux yeux de certains en Ukraine, et un symbole de la « résistance à l’agression russe ». Dans l’autre camp, beaucoup la considèrent come une criminelle de guerre et une militante nationaliste. On s’attendait, lorsqu’elle est rentrée en Ukraine après avoir été graciée par Vladimir Poutine, à ce qu’elle joigne sa voix à celles qui préconisent une escalade de la guerre et à ce qu’elle résiste aux appels de ceux qui voudraient plutôt que des concessions soient faites aux « rebelles » du Donbass.
Or, la réalité s’avère très différente. Savchenko est devenue une des « voix pour la paix ». Entre autres choses, elle a fait appel au gouvernement ukrainien pour qu’il dialogue avec les chefs de la résistance Alexander Zakharchenko et Igor Plotnitsky. Et jeudi [le 21 juillet, NdT] elle a causé un certain choc en déclarant que les Ukrainiens avaient besoin de demander pardon aux gens du Donbass. Selon Gazeta.ru, Savchenko aurait dit à TV Channel 5 :
« Nous devons commencer à nous parler les uns aux autres. Nous devons commencer à nous écouter les uns les autres. Nous aurons beaucoup à pardonner. Et nous devrons probablement aussi demander pardon. Pas probablement, incontestablement. Nous devons apprendre à demander pardon et à pardonner. Autrement, il n’y aura pas de paix. »
Savchenko, en suggérant qu’il y a de la culpabilité des deux côtés dans la guerre d’Ukraine, a scandalisé les politiciens nationalistes. Le parlementaire Anton Gerachenko par exemple lui a répondu : « Toi, Nadiya, tu peux et tu dois demander pardon à Givi et Motorola, ou à d’autres Russes qui sont venus dans notre pays pour tuer et violer, mais nous, nous ne demanderons jamais pardon à des occupants et des terroristes ». Il a aussi déclaré que Savchenko était un cheval de Troie envoyé par Poutine en Ukraine.
Au vu de cette réaction, on peut douter que qui que ce soit parmi les dirigeants au pouvoir soit prêt à prendre Savchenko au mot. Mais le fait que ce mot ait été dit est certainement très bienvenu.
Source : http ://russia-insider.com/en/kievs-celebrated-war-h...
Source originale : https://irrussianality.wordpress.com/2016/07/22/we-must-l...
Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades
Notre avis : On devrait tous les envoyer faire un petit stage dans les geôles de Vladimir Poutine.
L’ex-Premier ministre ukrainien Iatseniouk accuse Donald Trump de « crime contre la civilisation »
Pravda.Ru – 1er août 2016
Pour l’ancien Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk, les récentes déclarations de Donald Trump sur une possible reconnaissance de la Crimée comme faisant partie de la Fédération de Russie, sont un crime contre la morale et les principes civilisés.
À en croire les déclarations de « Yats », Trump défie les valeurs du monde libre, l’ordre et les lois internationales. Le politicien ukrainien a ajouté que les représentants du Parti Républicain, que Trump représente, se rendent parfaitement compte du danger que constituent ses déclarations.
Peu auparavant, on avait appris que le ministre de l’Intérieur, Arsen Avakov, a qualifié d’« éhontée » la déclaration de Trump sur une reconnaissance possible de la Crimée.
On notera que, lorsqu’il a été interrogé pour savoir s’il serait prêt à reconnaître la Crimée comme faisant partie de la Russie, le candidat à la présidence US a répondu qu’il envisagerait en effet cette possibilité, « parce que les habitants de la Crimée ont choisi de s’attacher à la Russie ».
Source : http://www.pravdareport.com/news/world/ussr/ukraine/01-08...
Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades
Parce que, franchement, si Iatseniouk ne défend pas les valeurs de la civilisation, qui le fera ?
POLOGNE
Notre-Dame de Czestochowa ne guérit pas la sciatique !
Le pape François a fait une chute pendant sa visite à Czestochowa en Pologne. Le souverain pontife s’avançait sur une estrade, prêt à s’adresser à la foule des fidèles, quand il a chuté.
Le page argentin, âgé de 79 ans, fut rapidement aidé et remis sur ses pieds par des ecclésiastiques de sa suite. Il a d’abord pris place dans un fauteuil, puis il a continué la messe et a lu normalement son homélie.
François 1er souffre d’une sciatique lui causant parfois des douleurs sévères dans la jambe et le bas du dos.
Le pape accomplissait un voyage de cinq jours en Pologne, au cours duquel il s’est naturellement arrêté dans le sanctuaire le plus saint, celui de la ville de Czestochowa, au sud du pays.
Ce sanctuaire est celui de la Vierge Noire, qui est une icône byzantine datant d’on ne sait exactement quand entre le VIe et le IXe siècle, arrivée en Pologne il y a six cents ans. L’icône est peinte sur bois et richement couverte d’argent et de bijoux.
Les sciatiques, peut-être… mais N.D. de Czestochowa ne se dérange pas si on rate une marche ou si on se prend les pieds dans le tapis. (Elle n’a pas que ça à faire, et est-ce que ce n’est pas interdit par le Petit Jésus les mensonges ?)
Notre-Dame de Czestochowa (en partie seulement mais balafres comprises).
Source : https://www.rt.com/news/353688-pope-falls-mass-poland/
Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades
Pas tout à fait un marronnier…
Plutôt un classique.
Et vous subissez des pressions ? (1)
Théophraste R. – LGS – 1er août 2016
Août, vacances, chaleur, fatigue… Je laisse le célèbre journaliste états-unien John Swinton occuper cet espace du Grand Soir. Le 25 septembre 1880, lors d’un banquet à New York où on lui proposa de porter un toast à la liberté de la presse, il a déclaré :
« Il n’existe pas, à ce jour, en Amérique, de presse libre et indépendante. Vous le savez aussi bien que moi […] Le travail du journaliste est la destruction de la vérité, le mensonge patent, la perversion des faits et la manipulation de l’opinion au service des Puissances de l’Argent. Nous sommes les outils obéissants des Puissants et des Riches qui tirent les ficelles dans les coulisses. Nos talents, nos facultés et nos vies appartiennent à ces hommes. Nous sommes des prostituées de l’intellect. Tout cela, vous le savez aussi bien que moi ! »
Théophraste R. (Bronzeur moutonnier).
__________________
(1) Titre d’un livre destiné à répondre « non » et signé David Pujadas.
Source : http://www.legrandsoir.info/et-vous-subissez-des-pression...
Mis en ligne le 3 août 2016.
17:26 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
01/08/2016
TOUS LES SONS DE CLOCHE
Tous les sons de cloche...
« Pour les Occidentaux, le centre est l’individu, avec “les droits du citoyen”; pour les Indiens, ce qui est premier n’est pas la personne, mais la communauté. De même que, pour eux, l’obtention du consentement général est supérieure à la démocratie, qui est en fait la loi du plus fort. »
Père Pedro Pierre
Équateur : de la Théologie de la Libération au modèle du « Bien Vivre »
Alex Anfruns – Investig’Action – 27 juillet 2016
Proche collaborateur de Monseigneur Proaño, l’un des évêques fondateurs de la Théologie de la Libération en Amérique Latine, le Père Pedro Pierre est à la fois un acteur engagé et un témoin de l’émergence des organisations indiennes sur la scène politique équatorienne. Il décrypte avec acuité l’histoire récente de l’Équateur et la politique de la Révolution Citoyenne en lien avec l’idée maîtresse du « Bien Vivre ».
Quel a été l’impact de la Théologie de la libération en Équateur, où vous avez effectué votre mission de prêtre ?
L’impact de la Théologie de la libération a eu son point culminant avec le travail et l’influence nationale, latino-américaine et dans toute l’Église catholique, de Monseigneur Leonidas Proaño, décédé en 1988.
Le Concile Vatican II, entre 1962 et 1965, marque une rupture dans l’Église, qui cesse d’être le « bras religieux justificatif de l’exploitation coloniale » et devient, sur le papier et avec les évêques qui font cette option, “une Église pauvre et pour les pauvres”.
Grâce au réveil des pauvres qui veulent être les protagonistes d’un changement qui les sorte de la misère, les chrétiens des secteurs populaires se font solidaires de leurs revendications, en reconnaissant que la Bible est l’histoire d’un peuple qui fait l’expérience d’un Dieu libérateur dans leurs luttes pour l’émancipation et la dignité.
Ces chrétiens se réunissent dans les Communautés Ecclésiales de Base dans toute l’Amérique Latine… Cette double lecture -de leur histoire et de la Bible- donne naissance à la Théologie de la libération : Dieu nous veut, ensemble, libres, égaux -ou mieux, égalitaires- et croyants, à la manière de Jésus de Nazareth, venu pour un projet humaniste de société.
En quoi consiste l’organisation des Communautés Ecclésiastiques de Base ?
Les CEBs sont des chrétiens des secteurs pauvres de la ville et de la campagne qui se réunissent dans leur quartier ou leur village pour vivre la solidarité matérielle et spirituelle à la lumière de la Bible : la réalité sociale aide à comprendre la Bible et la Bible aide à transformer la réalité. Cette situation provoque des changements tant dans la vision de l’Eglise et de Jésus que dans l’organisation pastorale des paroisses et de l’Eglise en général.
Les CEBs sont reconnues comme un espace d’Eglise à part entière dès la 2e réunion des Evêques latino-américains à Medellín, Colombie en 1968. Elles sont la rénovation de l’Eglise et du projet de Jésus -le Royaume- car elles reprennent plus fidèlement l’expérience des premières Communautés chrétiennes avant que l’empire romain n’absorbe la hiérarchie au temps de Constantin au 4ème siècle.
Nées au Brésil dans les années ’50, les CEBs existent aujourd’hui dans tous les pays d’Amérique Latine et se réunissent régulièrement aux niveaux local, national et latino-américain. Elles sont l’Eglise des pauvres rêvée par le pape Jean XXIII à la veille du Concile.
À quel type de pressions ou d’oppositions avez-vous été confronté du fait de votre adoption de la théologie de la libération dans les années 80 ?
Les pressions sur les évêques, les prêtres et les CEBs sont venues de 2 groupes différents. Cela a commencé avec l’imposition des dictatures latino-américaines par le gouvernement des Etats Unis et la persécution de toutes les personnes et de tous les groupes se reconnaissant dans la ligne de la théologie de la libération. On peut citer à ce propos le Rapport Santa Fe 1 de Nelson Rockefeller, en 1970. De là proviennent les innombrables assassinats et disparitions de chrétiens, religieuses, prêtres et évêques dans tout le continent.
Les persécutions sont ensuite venues de la majorité de la hiérarchie catholique -évêques et prêtres- orchestrées par les 2 papes précédents. Les nominations d’évêques, cardinaux et nonces ont été systématiquement liées au conservatisme le plus radical et la formation des prêtres s’est organisée dans une ligne préconciliaire et contraire aux orientations des réunions des évêques latino-américains.
Et cela continue encore aujourd’hui, puisqu’il existe une union des secteurs traditionalistes du clergé avec la droite politicienne dans chacun des pays. Cela prolonge “l’union séculaire du sabre et du goupillon”. En effet, le pape François ne peut pas changer l’idéologie de la grande majorité des évêques nommés avant lui, ni des prêtres formés antérieurement.
Pouvez-vous revenir sur votre travail dans le diocèse de Sucumbíos dans l’Amazonie ?
J’ai passé 2 ans dans le diocèse de Sucumbíos. Celui-ci avait été confié depuis des décennies à la Congrégation religieuse des Carmélites qui décidèrent de construire une Eglise avec la participation des laïcs : participative, missionnaire et solidaire. Ceux-ci assumèrent beaucoup de responsabilités ecclésiales, telles que les ministères reconnus par l’évêque; et sociales, par exemple les formations d’organisation sociale pour répondre aux besoins.
Nous étions 10 prêtres pour 150.000 habitants. Aucun d’entre nous ne vivait seul, mais bien avec une équipe formée de laïcs. Personne n’avait de voiture, sauf l’évêque, la pastorale sociale et celle de la santé. Tout se décidait avec les responsables laïcs au niveau local et diocésain. Ces laïcs se formaient dans une Ecole diocésaine par des rencontres mensuelles. Personnellement, en plus de la responsabilité nationale de la formation biblique, théologique et politique des responsables des CEBs, j’accompagnais une paroisse de la ville principale, Nueva Loja, et un groupe de 7 Séminaristes dans leurs études.
Quels changements historiques majeurs ont permis selon vous l’émergence des mouvements indiens en tant qu’acteurs politiques à l’échelle nationale, à la fin des années 80 et au début des années 90 ?
Le grand promoteur des changements historiques du mouvement indien fut Monseigneur Léonidas Proaño, évêque du diocèse de Chimborazo, au centre de la Cordillère des Andes. Lorsqu’il est arrivé, il y avait une population indienne à 75% dans une situation majoritairement esclave. Son premier geste fut de donner aux Indiens organisés en coopérative les grandes propriétés que possédait le diocèse.
De différentes manières, à travers la radio, les centres de formation, les ministères… Il les a aidés à découvrir, selon le Document épiscopal latino-américain de Medellín, que leur pauvreté était la conséquence d’une organisation économique, politique et culturelle : ils étaient appauvris par le système capitaliste.
Il les a aussi aidés à découvrir que, grâce à leurs valeurs humaines et religieuses ancestrales, ils pouvaient vivre autrement et construire une société plus juste. Une troisième aide leur a permis de s’organiser au niveau local, régional, national et continental. L’organisation nationale des Indiens CONAIE (Confédération des Nationalités Indiennes d’Équateur, ndlr) a vu le jour en 1986, et son bras politique le Parti Pachakutik en 1994.
Je pense que ce travail a été possible grâce à l’appui idéologique des mouvements socialistes et communistes, en particulier les luttes armées, nationales et continentales : le “Che” argentin, Ernesto Guevara, est l’icône continentale qui a permis ces changements, même si les Indiens n’ont pas participé à des luttes armées, sauf au Mexique avec la résistance armée des Zapatistes.
Quel est votre souvenir personnel de Mgr. Leonidas Proaño ?
J’ai été très ami avec Monseigneur Léonidas Proaño durant les 11 premières années en Équateur, de 1976 à 1987. C’est avec lui que je me suis formé humainement, chrétiennement et socialement. C’était un homme très simple, métisse, qui s’honorait de ses racines indiennes. Il écoutait beaucoup tous les gens qu’il rencontrait. A partir du Concile, il a fait le choix d’assumer la cause des pauvres.
Avec une quarantaine d’évêques latino-américains, Monseigneur Helder Cámara à leur tête, il avait signé à Rome à la fin du Concile le fameux “Pacte des Catacombes” : ils s’engageaient, entre autres, à vivre pauvrement et à défendre, avec eux, les droits des pauvres. C’est dans cette ligne libératrice qu’il a organisé son diocèse : à partir des Indiens principalement. L’organisation pastorale du diocèse de Sucumbíos dont j’ai parlé plus haut s’inspirait du travail de Monseigneur Proaño.
Rafael Correa et les communautés indiennes rendent hommage à l’œuvre et la pensée de Monseigneur Proano.
Source : Présidence de la République de l’Équateur
L’arrivée de Rafael Correa au pouvoir est-elle le reflet d’une évolution ?
L’arrivée de Rafael Correa marque une rupture dans le processus politique historique de l’Équateur. Jusqu’ici arrivaient au gouvernement ceux qui faisaient partie des classes aristocratiques ou puissantes. Correa rompt cette continuité : il vient des classes moyennes. Une deuxième rupture est celle avec les États Unis, ses intromissions et ses ordres, ainsi qu’avec ses organismes internationaux : Fonds Monétaire International, Organisation Mondiale du Commerce, Banque Mondiale…
Son discours est anti-impérialiste et anti-néolibéral. Je pense qu’il veut réellement la promotion des secteurs populaires. Il a réussi à donner aux équatoriens le sens de la dignité et de l’orgueil national. Pour les partis de droite, l’Équateur était leur propriété privée et les gens leurs esclaves. Tout était bon pour s’enrichir impunément. La justice était à leur service, comme les grands moyens de communication sociale…
Malheureusement, je pense que cela n’empêchera pas le retour en 2017 de cette droite pure et dure au pouvoir du style Macri en Argentine…
Après deux législatures à la tête du gouvernement, Rafael Correa a fait le choix de ne plus se présenter aux élections présidentielles de 2017. Quel bilan faites-vous des 9 dernières années du gouvernement équatorien ?
Je considère comme très positif le gouvernement équatorien de ces 9 dernières années. Dès le début, le gouvernement de Rafael Correa a présidé une Assemblée Constituante pour renouveler la Constitution.
Durant les 6 premières années, il y a eu une véritable répartition des richesses, grâce en particulier au prix élevé du pétrole (l’Équateur fait partie de l’OPEP, ndlr) : éducation et santé gratuites, aides aux personnes en difficulté, aux mères abandonnées, aux personnes âgées, aux handicapés, aux employées de maison…, la sécurité sociale pour tous, des nationalisations, la persécution des banquiers corrompus et auto-exilés aux États Unis, la réfaction du réseau routier, les constructions de centrales électriques, les hausses du salaire minimum, la construction-vente de maisons à bon marché…
Il y a eu un gros effort pour que les riches paient des impôts. Le gouvernement de Rafael Correa n’a pas renouvelé le contrat de location de l’armée étasunienne dans une base navale du pays dans la ville de Manta. Il y a eu un gros effort pour l’intégration latino-américaine. La pauvreté a reculé d’au moins 20%, ainsi que le chômage.
Bien sûr les failles existent : on est resté dans le système capitaliste, donc les richesses des grands ont augmenté. Le gouvernement n’a pas réussi à travailler avec les organisations sociales, populaires et indiennes, alors que c’est grâce à elles qu’il avait été élu. Le Président accapare tous les espaces, j’allais dire presque tous les pouvoirs. Il n’a pas profité de ces années pour approfondir la formation politique des gens, leur sens critique, leur participation organisée. Les grandes proclamations de “Révolution citoyenne”; “Socialisme du XXIème siècle”, le “Bien Vivre”, “la doctrine sociale de l’église”… sont restées lettres mortes.
Je pense aussi que les Équatoriens ne voulaient pas d’une révolution et ont montré leur peur de participer au changement de leur pays. Les mouvements politiques de gauche sont très faibles et divisés. Le mouvement indien n’est pas allé plus loin que des revendications limitées à leurs besoins matériels : l’autonomie politique n’a pas avancé…
Comment analysez-vous le modèle de développement original du « Bien Vivre » ?
Il fallait bien, au Président, trouver une idéologie nouvelle face à ses condamnations du capitalisme et ses impossibilités d’avancer vers le socialisme. La cosmovision indienne lui donnera cette possibilité : il adapte à la ‘sauce réformiste’ les choix du Bien Vivre.
Conclusion : dans les faits, cette option n’avance pas davantage. Ce qui caractérise le monde indien, c’est sa dimension communautaire solidaire : pour les Occidentaux, le centre est l’individu, avec “les droits du citoyen”; pour les Indiens, ce qui est premier n’est pas la personne, mais la communauté. De même que, pour eux, l’obtention du consentement général est supérieure à la démocratie, qui est en fait la loi du plus fort.
La relation à la nature est primordiale : l’espèce humaine fait partie du cosmos. La nature est notre mère ; nous sommes les fils et les filles de la terre : nous sommes l’expression de son intelligence et de sa créativité. Les temps modernes ont été anthropocentriques ; le « Bien Vivre » est cosmocentrique : le cosmos est un modèle de relations harmonieuses et progressivement meilleures. Il y a certainement beaucoup à apprendre. À mon avis les Indiens du Chiapas sont les plus avancés en ce sens.
Source : http://www.investigaction.net/equateur-de-la-theologie-de...
Non, vous n’êtes pas à Venise…
Bain annuel de la croix de Sainte Hélène
Ballenita - Équateur
À lire ou à relire…
Kurt VONNEGUT
GALÁPAGOS
Grasset 1994
Coll. Les Cahiers Rouges
294 pages
Éliminés par un virus, les humains ont disparu de la terre. Seuls quelques touristes naufragés, réfugiés aux Galápagos, ont échappé à l'épidémie. Au cours des âges, ils vont donner naissance à une nouvelle espèce, sorte de croisement entre l'homme et le phoque. Pour Vonnegut, à mi-chemin ici entre Voltaire et Huxley, le vrai problème de l'humanité, c'est la taille de nos cerveaux. L'homme pense trop. Pour se sauver, l'espèce doit régresser.
Les îles qui ont changé le monde
Nos excuses ! On n’a rien trouvé d’audible ou de sous-titré en français.
Mis en ligne le 1er août 2016
22:25 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
30/07/2016
SANS TITRE
Il n’y aura pas de seconde Révolution américaine – La Futilité d’une révolte armée
John W. Whitehead – ICH – 29 juillet 2016
« Une force armée permanente et un exécutif envahissant ne seront jamais des compagnons sains pour la liberté. »
James Madison
L’Amérique est une bombe à retardement.
Tout ce qu’il reste à savoir, c’est qui – ou quoi – allumera la mèche.
Nous sommes en équilibre au sommet d’un château de cartes sur le point de s’écrouler, avec des policiers tirant sur des citoyens désarmés, des snipers tirant sur la police, une violence qui croît dans le monde et chez nous, et une épreuve de force entre deux candidats à la présidence qui font la paire en matière d’impopularité.
Les préparatifs pour les conventions républicaine et démocrate qui vont se tenir à Cleveland et à Philadelphie – auxquels viennent de s’ajouter les 50 millions de dollars de subvention fédérale extraordinaire « de sécurité » alloués à chacune des deux villes – offrent un avant-goût de la manière dont le gouvernement a l’intention de traiter tout individu ou groupe qui oserait sortir si peu que ce soit du rang : ceux qui s’y risqueront seront censurés, bâillonnés, espionnés, embastillés, intimidés, « interrogés », fichés, filés, marqués, mis en joue, arrêtés, retenus en garde à vue, détenus, mis en accusation et jugés coupables.
Par exemple, en prévision de l’agitation sociale et des manifestations de masses qu’elles redoutent lors de la convention du parti républicain, les autorités de Cleveland ont installé des prisons de fortune, des salles d’audiences supplémentaires pour y faire auditionner les manifestants éventuels, et fermé une université pour y loger 1.700 policiers anti-émeutes et leurs armes. Les tribunaux de la ville se préparent à juger jusqu’à 1.000 personnes par jour. Pour faire bonne mesure, le FBI a « interviewé » d’avance un certain nombre de militants, pour les dissuader de manifester lors des conventions.
Ne vous y trompez pas : le gouvernement est fin prêt pour un soulèvement populaire.
En fait, il y a des années que le gouvernement s’y prépare.
Un rapport de 2008 du Collège de l’Armée de Guerre révélait que « des troubles civils généralisés à l’intérieur des États-Unis forceraient le département de la défense à réorienter ses priorités in extrémis pour assurer l’ordre intérieur et la sécurité des personnes. » Les 44 pages du rapport préviennent en long et en large de ce que de tels troubles pourraient résulter d’une autre attaque terroriste, « d’un effondrement économique imprévu, d’une interruption de fonctionnement de l’ordre politique et juridique national, d’une résistance civile déterminée ou d’une insurrection, d’urgences généralisées en matière de santé publique, de catastrophes naturelles et autres désastres humanitaires. »
« … de castrophes naturelles et autres désastres humanitaires » tels que l’Ouragan Katrina par exemple
Des rapports ultérieurs du ministère de l’Intérieur [(« Department of Homeland Security » ou DHS, NdT] établis pour identifier, surveiller et ficher les militants de droite, de gauche et les anciens combattants comme « extrémistes » (i.e. terroristes), se sont concrétisés en véritables programmes de surveillance préventive [« pre-crime » NdT] de ces catégories. Un peu moins d’une décennie plus tard, après avoir verrouillé la nation et dépensé des milliards pour combattre le terrorisme, le DHS a conclu que la plus grande menace ne venait pas de l’ISIS mais de l’extrémisme de droite national.
Chemin faisant, le gouvernement a amassé tout un arsenal d’armes militaires à usage interne, et il a équipé puis entraîné ses « troupes » pour la guerre. Même les institutions gouvernementales à fonctions largement administratives comme la Food and Drugs Administration, le ministère des Anciens combattants et le Smithsonian Institute se sont dotés de vêtements pare-balles et de casques anti-émeutes, de boucliers, de canons lance-grenades, d’armes à feu et de munitions. À vrai dire, il y a présentement 120.000 agents fédéraux équipés de ce genre d’armement, qui sont investis du pouvoir d’arrêter n’importe qui.
Couronnant cette campagne à but lucratif destinée à métamorphoser les citoyens américains en « ennemis combattants » (et l’Amérique en un champ de bataille), le secteur technologique, en collusion avec le gouvernement, a concouru à créer un Big Brother qui sait tout, qui voit tout et auquel nul ne peut échapper. Ce ne sont pas seulement les drones, les centres de regroupement de l’information, les radars, les lecteurs de plaques automobiles à distance, les appareils Stingray et la NSA dont vous ayez lieu de vous préoccuper. Vous êtes également suivis à la trace et espionnés par les boîtes noires de vos voitures, par vos téléphones cellulaires, par les appareils de toutes sortes introduits dans vos foyers, par vos cartes de fidélité chez les commerçants, par vos comptes sur les réseaux sociaux, par vos cartes de crédit, par les services de diffusion tels que Netflix ou Amazon et par vos comptes de lecteurs d’e-books.
Tout cela s’est mis en place sous notre nez, financé par nos dollars de contribuables, sans qu’il y ait eu le moindre tollé citoyen.
C’est incroyable à quel point nous avons facilité au gouvernement sa mise de la nation dans les fers. Nous sommes même allés jusqu’à nous acclimater au bouclage occasionnel d’immeubles gouvernementaux, à des exercices militaires de type Jade Helm dans des petites villes, en sorte que les forces spéciales du gouvernement puissent bénéficier d’un entraînement réaliste [« Live Active Shooter Drill » lisez in vivo, NdT] « en milieu hostile », autrement dit puissent s’entraîner au tir à balles réelles dans des écoles, des grandes surfaces et des transports publics, exercices qui sont capables de duper et qui dupent les fonctionnaires de police ordinaires, les étudiants, les enseignants et les témoins, en leur faisant croire qu’il s’agit de vraies crises imprévues.
Les événements des dernières années – la surveillance envahissante, les extrémismes, l’agitation sociale, les manifestations, les fusillades, les attentas à la bombe, les exercices militaires en milieu vivant, les systèmes d’alerte à codes de couleur et les évaluations de menaces, les centres de regroupement de l’information, la transformation des polices locales en extensions de l’armée, la distribution d’équipement militaire et d’armes aux forces de police locales, les banques de données du gouvernement regorgeant de noms de dissidents ou d’agitateurs potentiels, ont concouru à créer un environnement dans lequel « Nous le Peuple » sommes de plus en plus méfiants et effrayés les uns par les autres, et de plus en plus dépendants du gouvernement pour nous « maintenir en sécurité ».
Bien sûr, c’est justement là la question.
Le pouvoir veut que nous nous sentions vulnérables.
Il veut que nous ayons peur les uns des autres et que nous ne comptions que sur les flingueurs mercenaires du gouvernement pour nous protéger des terroristes, des extrémistes, des djihadistes, des psychopathes, etc.
Plus que tout, le pouvoir veut que nous nous sentions impuissants à nous protéger nous-mêmes, que nous soyons au contraire complètement dépendants de lui et reconnaissants de la douteuse protection fournie par l’état policier américain.
Et sa stratégie fonctionne.
L’arbre de la liberté est en train de mourir.
Il n’y aura pas de seconde Révolution américaine.
Il n’y a pas de place dans notre nation pour la sorte de révolution armée que nos ancêtres ont faite contre une Grande Bretagne tyrannique. Un tel acte serait futile et tragique. Car nous n’avons plus affaire aujourd’hui à un monarque éloigné mais à un tyran dont nous avons-nous-mêmes accouché : à une machine bureaucratique, militarisée, technologisée et lourdement financée qui s’est mise au-dessus des lois.
Le message que cette machine envoie à la population est clair : il n’y aura pas de révolte, armée ou non.
Quiconque croit pouvoir faire la guerre à l’état policier américain – et la gagner – n’a pas bien fait attention. Ceux qui usent de violence contre le gouvernement et contre leurs compatriotes, jouent le jeu du pouvoir. La violence ne peut pas et ne sera pas le remède aux maux dont souffre l’Amérique. Qu’elle soit déclenchée par le gouvernement ou par la population, la violence ne conduira qu’à davantage de violence. Peu importe votre puissance de feu, le gouvernement en a plus que vous.
Peu importe combien de temps vous croyez pouvoir tenir en faisant fond sur vos compétences en matière de survie, sur vos tactiques de guerrilla ou simplement sur vos couilles. Le gouvernement a assez de ressources pour tenir plus longtemps que vous, pour vous affamer à son aise, pour vous décimer à l’usure, pour se procurer de nouvelles armes quand vous n’en aurez plus et en fin de compte pour vous dominer.
Ce gouvernement de loups ne sera pas défait par la force.
Nous avons, pour notre malheur, mis beaucoup trop longtemps à nous rendre compte des manigances du pouvoir.
Nous n’avons pas prévu que « Nous le Peuple » deviendrions l’ennemi. Il y a des années que le gouvernement nous met en garde contre les dangers du terrorisme, tout en construisant des systèmes de surveillance pour contrôler ses propres citoyens, tout en créant des systèmes de classement qui fichent comme « extrémistes » ceux qui osent discuter le statu quo, tout en entraînant des services de répression pour faire un « terroriste intérieur » de quiconque ose avoir des opinions contraires à celles du pouvoir.
Ce que le pouvoir ne s’est pas donné la peine de nous faire savoir, à propos des terroristes intérieurs, c’est qu’il les fabriquerait lui-même, intentionnellement ou non.
En multipliant les guerres sans fin au loin, en rapatriant les instruments de la guerre sur le sol national, en transformant la police en une extension de l’armée, en faisant d’une société libre une société suspecte, en traitant les citoyens en ennemis combattants, en décourageant et en criminalisant la libre circulation des idées, en faisant de la violence sa carte de visite sous forme de raids de SWAT Teams et d’une police militarisée, en fomentant la division et les conflits dans la population, en accoutumant cette population aux images et aux sons de la guerre, et en rendant toute forme de révolution non-violente rigoureusement impossible, le pouvoir a généré un environnement au sein duquel la violence intérieure est devenue inévitable.
Ce que nous vivons aujourd’hui est une guerre civile, conçue et en partie déclenchée par le gouvernement des États-Unis.
L’issue de ce conflit est courue d’avance : l’état policier gagnera.
Son objectif : docilité et domination absolue.
La stratégie : déstabiliser l’économie par des guerres sans fin, faire monter les tensions raciales, diviser la population, exciter les tensions par des démonstrations de force, intensifier l’usage de la violence, et alors, quand l’enfer enfin se déchaîne, réprimer à mort pour le bien du peuple et la sécurité de la nation.
Où tout cela nous mène-t-il ?
En dépit du fait que des communautés, d’un bout du pays à l’autre, sont prises en otages par un gouvernement armé jusqu’aux dents qui est plus que décidé à user de la force pour « maintenir l’ordre », la plupart des Américains n’ont pas l’air de s’inquiéter outre-mesure. Pire : nous sommes devenus si fragmentés en tant que nation, si hostiles envers ceux avec qui nous pourrions ne pas être d’accord, si méfiants envers ceux qui sont différents de nous, qu’il est incroyablement facile de nous diviser pour nous mater.
Nous avons été désensibilisés à la violence, habitués à la présence militaire permanente dans nos communautés et persuadés qu’il n’y a rien que nous puissions faire pour dévier la trajectoire apparemment sans espoir de la nation. De cette façon, l’économie chancelante, le retour de flamme de nos occupations militaires à l’étranger, les fusillades policières, nos infrastructures en pleine détérioration et toutes les autres causes de préoccupation sont devenus des non-questions pour une population facile à amuser, à distraire et à tenir en laisse.
La vue de policiers en vêtements pare-balles et masques à gaz, brandissant des armes semi-automatiques et escortant des véhicules blindés dans des rues pleines de monde, chose qu’on peut qualifier de « patrouille militaire en milieu étranger hostile » ne provoque plus aucun réflexe d’alarme dans une foule parfaitement domptée.
Nous sommes en train de devenir à grande vitesse la descendance anémique, faible et pathétiquement édulcorée de nos ancêtres révolutionnaires, incapable de mener à bien un soulèvement national contre un régime tyrannique.
S’il doit y avoir le moindre espoir de nous réapproprier le gouvernement de notre pays et de restaurer nos libertés, cela ne pourra venir que d’un genre de coup d’État très différent : non-violent, stratégique et en provenance de la base, s’écoulant pour ainsi dire goutte à goutte de bas en haut. Ces sortes de révolutions sont lentes et minutieuses. Elles sont politiques, du moins en partie, mais non par le truchement de partis et de politiciens établis.
Plus que tout, comme je le dis dans mon livre Amérique champ de bataille – La guerre au peuple américain : pour qu’elle ait une chance de succès, une révolution de ce genre exige beaucoup plus qu’un changement de politique : elle exige un changement de cœur de la part du peuple américain, un réveil de l’esprit américain, et une population qui tienne plus à ses libertés qu’à ses jeux virtuels.
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Né en 1946 dans le Tennessee et docteur en droit issu de l’Université d’Arkansas en 1974, John W. WHITEHEAD est aussi un auteur, qui a beaucoup écrit, débattu et pratiqué dans le domaine des lois constitutionnelles et dans celui des droits de l’homme. Son intérê pour les persécutés et les opprimés l’a incité, en 1982, à créer l’Institut Rutherford, une organisation à but non lucratif consacrée aux droits humains et aux libertés civiles, dont le siège se trouve à Charlottesville, Virginie.
Whitehead y remplit les fonctions de président et de porte-parole, et il y tient en outre une chronique hebdomadaire, qui est mise en ligne sur le site de l’Institut (www.rutherford.org ).
En 1997, il s’est fait connaître internationalement en défendant Paula Jones, dans l’affaire de harcèlement sexuel qui l’opposait au président William Clinton.
Son adresse de contact : johnw@rutherford.org.
Source : http://www.informationclearinghouse.info/article45180.htm
Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades
Il est évident pour nous que tout ce qui est dit de l’Amérique par John W. Whitehead s’applique strictement, rigoureusement, à nos pays d’Europe occidentale. Sans un iota de différence.
Les G.O.
Quoiqu’inédits en français…
Livres de cet auteur
John W. WHITEHEAD
Battlefield America : The War on the American People
Avant-Propos de Ron PAUL
Selectbooks - 14 avril 2015.
352 pages
En anglais.
John W. WHITEHEAD
A Government of Wolves – The Emerging American Polic State
SelectBooks 2013
304 pages
En anglais.
Quand il dit « J’ai des amis qui sont colons en Cisjordanie », on tique un peu, mais ce qui est bien, c’est qu’on peut toujours compter sur Israël Shamir pour mettre les pieds dans le plat de la bienséance et ne pas dire d’un chat qu’il est une souris. Surtout, on en apprend plus sur la manière dont les choses se passent vraiment aux États-Unis dans un de ses billets que n’importe où ailleurs. Sauf, évidemment, ci-dessus.
Les minorités à protéger, une stratégie
Israël Adam Shamir – 26 juillet 2016
Entre la plume et l’enclume
La communauté juive organisée, les Juifs, comme on dit, peut constituer un redoutable ennemi : dépourvus de scrupules, ils chassent en meute. Comme les tantes dans la fiction de PG Wodehouse [Pas de pitié pour les neveux, 1987], ils ne prétendent pas être beaux joueurs : ils cherchent la jugulaire et c’est tout. La chasse aux dirigeants désobéissants, voilà leur sport national favori ; et malheur à l’homme politique qui se met en travers de leur chemin.
Ils occupent les sommets du commandement dans les médias et la finance US, et ils peuvent affaiblir gravement ceux qui sont sensibles aux pressions. Heureusement, ils ne sont pas invincibles. Puissants et culottés, ils ne sont pas démoniaques et ne possèdent aucun pouvoir magique surhumain. Ils ne sont qu’une force parmi beaucoup d’autres. Ils ont régulièrement atteint les sommets du pouvoir, et en ont été délogés tout aussi régulièrement.
C’est ce qui pourrait bien leur arriver aux US. Ce ne sera pas la fin du monde, ni de l’histoire, ni des juifs. C’est seulement le rêve juif de mettre un terme à l’histoire qui va se dissiper, au moins pour un moment, mais la terre continuera de tourner. Parce que leur attitude n’est pas complètement pernicieuse ; on a besoin d’eux, mais leur domination est devenue trop… totale. Pour que l’Amérique et l’humanité s’en sortent, il faut la faire reculer, mais non l’éliminer.
Les meilleurs hommes politiques sont ceux qui réussissent à repousser une action juive concertée sans rien céder et en même temps sans trop les défier de face. Franklin D. Roosevelt et JFK avaient su le faire, même Richard Nixon y était arrivé, et Donald Trump en est capable aussi. Ce Donald a réussi à faire exactement cela dans l’affaire de l’étoile rouge à six branches, touitée pour souligner la corruption chez la Clinton (http://www.france24.com/fr/20160705-hillary-clinton-accus... ). Il a été attaqué : le chef de l’Anti Defamation League, Jonathan Greenblatt, a supplié Trump de présenter des excuses : « il suffirait qu’il admette que c’était offensant et qu’il présente ses excuses », expliquait-il dans un entretien sur CNN Tonight. « Je pense que cela satisferait tout le monde, à droite et à gauche, les Démocrates et les Républicains. » Trump a refusé de s’excuser. Il a insisté, disant qu’une étoile, ce n’est jamais qu’une étoile. Il a même obligé son équipe à enlever l’image insultante. Il ne l’a pas fait remettre en place, c’est vrai, mais il a énergiquement étrillé un assistant trop prompt à plier.
Il n’y en a quand même que 58% qui la croient malhonnête !
Cette capacité de résister aux pressions est le côté le plus encourageant de M. Trump. Il suffit de le comparer à Jeremy Corbyn qui n’a pas osé moufter et qui s’est répandu en excuses, empressé à chasser ses supporteurs et à faire la preuve qu’il est incapable de tenir tête aux pressions juives. Cela ne lui a servi à rien, les attaques contre lui se sont multipliées de façon exponentielle.
Trump ne s’est pas excusé, parce que cela ne calmera jamais l’appétit d’excuses de la communauté organisée. Ils sont tout le temps à la pêche aux excuses, et la moindre prise fait qu’ils en veulent encore et encore. L’ADL, l’organisation bien connue pour espionner les militants, a envoyé ses propres espions et provocateurs, et c’est le bras armé pour cette pêche sans fin aux fautifs. Refusez donc de vous excuser, sans quoi vous allez attirer encore plus le harcèlement.
Il y a une longue liste de choses pour lesquelles ils voudraient que Trump s’excuse. En effet, il a (1) essayé d’éviter d’avoir à rejeter David Duke aussi longtemps que possible. Et il n’a (2) rien dit contre les racistes et les antisémites ; pire, (3) il a refusé de critiquer les trolls antisémites qui ont poursuivi Julia Ioffe après le portrait dans son magazine que Melania, la femme de Trump, n’avait pas aimé* ; (4) il n’a rien dit contre le bombardement vicieusement anti-sémite des réseaux sociaux, chaque fois qu’un journaliste juif écrit en mal sur lui ; (5) il a refusé de renoncer au slogan « l’Amérique d’abord », alors qu’il réalise parfaitement, désormais, que ce slogan a des connotations historiques spécifiquement antisémites ; (6) il fait des éloges réitérés de tyrans et de dictateurs qui constituent un problème pour les Juifs, de Benito Mussolini à Saddam Hussein ; enfin (7) il est connu pour avoir relayé la remarque antisémite, jusque au cœur de la Coalition des Juifs républicains, selon laquelle les Juifs ne le soutiendraient pas, parce qu’ils ne peuvent pas le piloter, et ce parce qu’ils ne peuvent pas l’acheter avec de l’argent.
Bref, cette liste de péchés de Trump envers les Juifs (établie par un certain Chemi Shalev, juif américain) est bâtie de façon volontairement humiliante pour barrer toute chance de rapprochement entre les juifs et Trump. De toute façon, Trump n’a aucune chance avec les Juifs, mais ce n’est pas faute d’avoir essayé. Ce n’est certainement pas un antisémite (un gros mot vide de sens, tout comme fasciste). Stephen Sniegorski a prouvé qu’il serait plutôt philosémite qu’anti. Ses enfants ont épousé des juifs, son gendre est non seulement un juif riche mais aussi (1) le fils d’un escroc juif condamné, (2) un assidu de la synagogue et (3) un propriétaire de journaux, qui publie (4) des ragots sordides contre Trump, tout cela constituant une carte de visite de juif tout à fait dans le vent. Il est donc, Trump, aussi pro-israélien que les Juifs le souhaitent. J’ai des amis qui sont colons en Cisjordanie occupée, qui prient pour lui et souhaitent sa victoire. Sniegoski détricote soigneusement toute autre accusation contre Trump comme ennemi des Juifs, et il fait de façon comminatoire.
Si Trump n’a aucune chance avec les juifs, c'est parce qu’il veut changer l’ordre des choses tandis que les Juifs sont tout à fait satisfaits du monde tel qu’il va. Peut-être que vous n’appréciez pas que les US soient submergés d’immigrants, qu’il y ait autant d’Américains qui plongent dans la pauvreté, que les étudiants s’endettent à vie, que les industries soient parties à l’étranger, que les banquiers nagent dans des océans de fric tandis que les travailleurs s’appauvrissent. Mais pour les juifs, rien à dire, c’est exactement ce qu’ils veulent, et c’est ce qu’ils ont.
Le rabbin Eric H. Yoffie, éminent juif américain très connu a expliqué tout ça dans un article de Ha’aretz : la politique de Trump, c'est autre chose. Il aimerait que les choses changent, il va combattre la suprématie de la Cour Suprême et de sa majorité juive non maîtrisée, et les juifs sont pour que les choses soient comme elles sont, et plus encore. Certes, chaque pas que fera le président Trump retentira à la Cour suprême. C’est un corps où Ruth Bader, non élue, mais désignée par Clinton, a d’ores et déjà annoncé qu’elle l’attaquerait bec et ongles. C’est l’institution qui vous a gratifiés du mariage gay, de l’immigration sans limites et d’autres joujoux du libéralisme. Tôt ou tard, Trump aura à leur faire face, et il a intérêt à en prendre de la graine chez le président Erdogan, s’il veut aboutir à quelque chose (voir mon article « Leçons de Turquie »); faute de quoi, ils vont l’empêcher d’agir.
Les juifs vont voter à 90% pour Hillary Clinton, a prédit Yoffie. C’est prévisible : notre brave antisioniste juif Jeff Blankfort a écrit sur « les gens qui possèdent de fait le Parti démocrate, l’establishment juif américain ». Oui, les juifs votent démocrate. Ils ont voté à 80% pour Obama. Par comparaison, les jadis maîtres des USA, les WASP, ne lui ont donné que 34% de leurs voix. S’ils étaient toujours aux commandes, il n’y aurait pas de président Obama, pas de destruction de la Syrie et de la Libye, moins d’immigrants, et le niveau de vie de l’Américain moyen serait plus élevé. J’oubliais, il n’y aurait pas de circulaire autorisant les garçons à pisser dans les toilettes des filles s’ils se sentent pisseuses, quelle perte…
Le problème, c’est que les juifs ont bien plus que leurs bulletins de vote à leur disposition. Google est l’un de leurs outils les plus puissants, et c'est leur lien associatif avec la CIA. Google travaille tout le temps et offre 20 millions d’occurrences pour « Trump Hitler », sept fois plus qu’un autre moteur de recherche, comme Bing… L'outil de recherche de Google fournit [en anglais du moins] des résultats relatifs à Donald Trump quand les usagers tapent Adolf Hitler ! Quand vous faisiez la recherche : « naissance de Hitler », vous trouviez il y a peu de temps non seulement l’info que vous cherchez, mais en prime une image de Donald Trump et le lien correspondant. Les médias de propriété juive produisent des tonnes d’ordures anti-Trump.
Mais les gens ne leur font plus confiance. Bernie Sanders, ce garçon si sympathique, a fini par capituler et par soutenir Hillary l’escroqueuse. Si bien que les gens ont compris que les juifs sont une force vouée au statu quo, alors que justement ils veulent que ça change. C’est pour cette raison qu’il va falloir démanteler ce machin purement rhétorique qui s’appelle « les minorités à protéger ». C’est un truc fabriqué pour l’ennemi par un clone de Gramsci afin de délégitimer la classe ouvrière.
La protection des minorités, c’est une simple extension des tactiques juives, à moins que ce soit le contraire, que les tactiques juives soient une forme particulièrement efficace de communautarisme. Un bankster juif se défendra toujours en accusant ses adversaires d’antisémitisme. C’est si simple et ça marche si bien que pas mal d’autres groupes ont copié la recette. Les groupes protégés constituent une coalition sous le parapluie du Parti démocrate, et le même Parti démocrate fait les quatre volontés de l’establishment juif, comme nous l’avons observé ci-dessus. La protection des minorités a été consolidée comme vérité ultime aux USA.
Les groupes protégés sont attaqués pour ce qu’ils sont, du moins c’est là l’idée directrice, tandis que les non-protégés sont attaqués pour ce qu’ils font. La distinction est un pur sophisme : est ce que les Japonais à Hiroshima ont été brûlés vifs pour ce qu’ils étaient (des Japonais) ou pour ce qu’ils avaient fait (rien du tout) ? Si nous ne sommes pas d’accord avec la politique juive, est-ce à cause de ce qu’ils sont ou de ce qu’ils font ? Dans le cas des groupes protégés, la protection des minorités nous interdit de généraliser. Vous ne pouvez rien dire sur les juifs à part des compliments, parce qu’ils « sont tellement différents entre eux ». Enfin, ils sont 90% quand même à voter pour le statu quo, ce qui n’est pas un signe de diversité. Vous ne pouvez rien dire du tout en termes d’hommes et de femmes parce que les « genres » sont ce qu’ils sont, comme le Tout-Puissant. Soyons précis, Blanc, Masculin et Chrétien, ce sont les seuls groupes sur lesquels vous pouvez taper librement et sans qu'il vous en coûte un centime [en procès], aux États-Unis.
Prenez le cas de l’Eglise catholique, aux US. Les juifs ont demandé à l’Église de s’excuser, et ils ont gagné. Mais ensuite, ils ont continué à taper sur l’Église comme avant. Lors d’une attaque récente contre le candidat de Trump pour la vice-présidence Mike Pence, les juifs ont fait toute une histoire de sa tentative pour permettre aux prêtres chrétiens de refuser le mariage à des couples de même sexe. Ils ont comparé cette tentative au Ku Klux Klan d’autrefois, et évoqué la discrimination raciale au temps de Jim Crow !
Tout est bon pour railler l’Église, et les lois du politiquement correct ne défendent pas l’Église, de même qu’elles ne défendent pas les ouvriers blancs de Detroit. Les Juifs détestent l’Église autant que les généraux turcs détestent les mosquées. C’est la raison pour laquelle ils sont si furieusement contre l’idée que Trump limite l’immigration non chrétienne. Ce n’est pas parce qu’ils aiment les musulmans, ils ne les aiment absolument pas, mais ce qu’ils aiment, c’est utiliser les musulmans pour combatre l’Église.
Au lieu de dire « nous les Juifs nous n’aimons pas voir de signes chrétiens à Noël » ils préfèrent vous dire « les musulmans n’aiment pas… » ce qui n’est même pas vrai. Les musulmans célèbrent la Nativité, comme n’importe qui peut le constater à Bethléem, mais dit comme ça, ça sonne mieux. En voici une preuve. Je reçois tous les jours un courriel avec les titres du Boston Globe, et une liste d’articles qu’ils me suggèrent. Invariablement la section « On vous recommande » commence par un article contre l’Église publié quatorze ans auparavant, oui, quatorze.
Échantillon :
« Recommended for you : JAN. 6, 2002 | PART 1 OF 2 Church allowed abuse by priest for years (l’Église tolère le harcèlement sexuel depuis des années) ».
Je me demande pourquoi ils s’imaginent que j’ai besoin d’en savoir plus sur … le harcèlement anti-chrétien qui est tellement ancien ? Est-ce qu’ils vont me suggérer de relire l’histoire de Bernie Madoff ? Ou l’histoire de l’attaque terroriste juive sur l’hôtel King David, avec sa centaine de victimes ? Ça m’étonnerait.
Ce n'est pas la première fois que les Juifs agissent de concert et contre les vœux de la majorité. Un grand homme politique devrait savoir comment gérer cela. Vladimir Ilich Lénine était de ceux-là. En 1913, alors que son parti se débattait avec le groupe juif consolidé qui s’appelait le Bund, il écrivait : « Chers camarades, si nous ne disons rien aujourd’hui, demain les marxistes juifs nous mangeront la laine sur le dos, et c’est eux qui tiendront les rênes ». L’avertissement vaut pour aujourd’hui comme pour hier et demain.
Source : http://plumenclume.org/blog/143-les-minorites-a-proteger-... Traduction : Maria Poumier
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* Explication des G.O. :
Julia Ioffe est une journaliste juive qui n’aime pas Melania Trump. Elle l’a « profilée » dans un magazine appelé GQ (http://www.gq.com/story/melania-trump-gq-interview). Un lecteur qui n’a pas aimé son article a envoyé à Julia Ioffe un photomontage d’un goût discutable.
Ioffe en a profité pour accuser… Melania Trump d’antisémitisme et comparer cette image à « de la merde comme je n’en ai vu qu’en Russie ». On voit que les arguments volent haut dans la campagne électorale US et que certains journalistes savent très bien comment faire d’une pierre eux coups.
Source : http://plumenclume.org/blog/143-les-minorites-a-proteger-...
Du renfort pour Dieudonné ?
Kevin Razy
(23.7.2016)
Ici, on ne sort pas, on n’est au courant de rien.
Merci à Georges Stanechy - en pause zen de plus en plus zen - de nous l’avoir fait découvrir.
Parce qu’on trouve la photo superbe et que l’article n’est pas mal non plus :
Le pouvoir du «Niet»
Dmitry Orlov – Comité Valmy - 29 juillet 2016
ICH – ClubOrlov, 27.7.2016 – Voici la manière dont les choses sont censées fonctionner sur cette planète: aux États-Unis, les structures de pouvoir (publiques et privées) décident ce qu'elles veulent que le reste du monde fasse. Elles communiquent leurs vœux par les canaux officiels et officieux, et comptent sur une coopération automatique. Si la coopération n’intervient pas immédiatement, elles appliquent des pressions politiques, économiques et financières. Si cela ne produit toujours pas l'effet escompté, elles tentent de changer de régime par une révolution de couleur, un coup d'état militaire ou en organisant et finançant une insurrection conduisant à des attaques terroristes et à la guerre civile chez la nation récalcitrante. Si cela ne fonctionne toujours pas, ils bombardent le pays le réduisant à l'âge de pierre. C’est ainsi que cela fonctionnait dans les années 1990 et 2000, mais dernièrement une nouvelle dynamique a émergé.
Source : http://www.comite-valmy.org/spip.php?article7423
La foule des pèlerins entre dans Kiev – Une foi qui renverse les barrages
Erwan Castel – Arrêt sur Info – 30 juillet 2016
La foule des pèlerins entre dans Kiev, le gouvernement a plié devant les traditions et les ultra-nationalistes enragent.
Le peuple Ukrainien s’est mis en marche pour la paix
Kiev une gigantesque procession pour la paix
Que l’on soit chrétien ou pas, païen comme moi, il est difficile de ne pas être impressionné, voire ému, par cette foule tranquille entrant dans Kiev au rythme de chants sacrés transmis de génération en génération à l’ombre des coupoles dorées de la Tradition orthodoxe qui est celle de ce peuple slave vivant sur les bords du Dniepr depuis des siècles.
Partis de 5 juillet de l’Est et l’Ouest de l’Ukraine, des dizaines de milliers de croyants orthodoxes, ont rallié Kiev porteurs d’un message de paix et d’espérance dans leur pays ravagé par une guerre civile qui a fait vraisemblablement plus de 20000 morts en 2 ans, sans compter les blessés, les déplacés et réfugiés et les destructions massives subies par le Donbass.
Source : http://arretsurinfo.ch/la-foule-des-pelerins-entre-dans-k...
Lire aussi :
Kiev : une gigantesque procession pour la paix qui peut faire chavirer le régime
Karine Bechet-Golovko – Russie Politics – 28 juillet 2016
Il y a deux semaines de cela, le 9 juillet, deux colonnes de croyants orthodoxes sont parties, l'une de l'Est de l'Ukraine, l'autre de l'Ouest pour se retrouver à Kiev, célébrer ensemble la traditionnelle fête du baptême de la Russie (l'Ukraine ayant toujours fait partie de la Russie - kiévienne, de Moscou, de Saint Pétersbourg ou soviétique). Ce long pèlerinage tout en prière est une marche pour la paix et pour l'unité du pays. Alors que les autorités ne cessent de décrier les volontés séparatistes, elles auraient dues applaudir cette initiative. Mais non, elle leur fait peur et pour cause.
Source : http://russiepolitics.blogspot.be/2016/07/kiev-une-gigant...
Mis en ligne le 30 juillet 2016
23:49 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
28/07/2016
LES NOUVEAUX MANAGERS DE WASHINGTON EN AM♂ÉRIQUE LATINE
Amérique Latine
Les « nouveaux managers » de Washington en Amérique Latine : oligarques, banquiers et margoulins.
James Petras – 7 juillet 2016
Sur fond de corruption sans frein, de pathologies sociales et de brutalité politique nue, un nouveau gang de régimes vassaux a pris le contrôle de l’Amérique Latine. Les nouveaux dirigeants ont été strictement recrutés parmi les protégés des institutions financières et banquières US. C’est pourquoi la presse financière parle d’eux en les appelant les « nouveaux managers » de Wall Street.
Les médias financiers US ont une fois de plus fourni une couverture politique aux crimes les plus vils commis par ces « nouveaux managers » alors qu’ils lançaient leur offensive contre le monde du travail, au bénéfice de la finance étrangère ou nationale.
Pour comprendre la dynamique de ces nouveaux managers vassaux de l’empire, commençons par identifier 1) l’usurpation illicite du pouvoir, 2) les politiques néo-libérales qu’ils poursuivent, 3) l’impact de leur programme sur les structures de classes, 4) leurs résultats économiques et leurs perspectives socio-politiques.
La vassalité latino-américaine actuelle est de plus ou moins longue ou courte durée.
Les régimes vassaux de longue durée, avec le plus lourd lourd héritage historique de soumission, de corruption et de criminalité comprennent le Mexique et la Colombie, où les oligarques, les fonctionnaires gouvernementaux et les escadrons de la mort cohabitent de façon étroite avec l’armée US et le gratin des affaires et de la finance.
Au cours des dernières décennies, 100.000 personnes ont été assassinées au Mexique et plus de 4 millions de paysans ont été dépossédés en Colombie. Par les deux régimes, plus de 5 millions d’hectares de terres agricoles ou minières sont passées aux mains de multinationales des USA et de l’UE.
Des centaines de milliards de gains illicites provenant du trafic de drogues ont été blanchis par les oligarques mexicains et colombiens et sont arrivés sur leurs comptes au États-Unis en passant par des banques privées.
Les managers politiques actuels, Peña au Mexique et Santos en Colombie, sont occupés à dénationaliser des secteurs stratégiques du pétrole et de l’énergie, tout en s’attaquant férocement aux mouvements sociaux dynamiques : des centaines d’étudiants et d’enseignants au Mexique et des milliers de paysans et de militants des droits de l’homme en Colombie ont été assassinés.
Cette nouvelle vague de vassaux de l’Empire a pris le pouvoir dans toute l’Amérique Latine « grâce » aux interventions directes et indirectes des États-Unis. En 2009, le président du Honduras Manuel Zelaya a été renversé par un coup d’État militaire incité/soutenu par la Secrétaire d’État Hillary Clinton. Le programme de réforme agraire, d’intégration régionale (avec le Vénézuéla) et d’élections constitutionnelles de Zelaya a été aboli. Zelaya a été remplacé par un vassal des USA, Roberto Micheletti, qui s’est empressé de faire assassiner plusieurs centaines d’ouvriers agricoles sans terres et de militants indigènes. Washington a fabriqué une couverture pseudo-constitutionnelle en poussant à l’élection à la présidence d’un grand propriétaire terrien des plus malléables, Porfirio Lobo Sosa.
Le Département d’État a ensuite renversé le président paraguayen Francisco Lugo, qui a gouverné de 2008 à 2012. Lugo avait promis une réforme agraire modérée et avait un programme centriste d’intégration régionale.
En 2013, Washington a soutenu la candidature à la présidence du très connu boss du crime de la capitale Asuncion : un certain Horacio Castes, condamné pour fausse monnaie en 1989, pour trafic de drogues en 1990 et plus récemment (2010) pour blanchiment d’argent.
Les coups d’État du Honduras et du Paraguay ont été la répétition à échelle réduite du lancement de la nouvelle vague de vassaux politiques des « grands pays ». Le Département d’État s’est alors mis en devoir d’accélérer les prises de contrôle par les banques du Brésil, de l’Argentine et du Pérou.
En succession rapide, entre décembre 2015 et avril 2016, des managers vassaux se sont emparés du pouvoir en Argentine et au Brésil. En Argentine, le millionnaire Mauricio Macri s’est mis à gouverner par décrets, faisant fi de la légalité constitutionnelle. Macri a licencié des dizaines de milliers d’employés du secteur public, a fermé les agences nationales de services sociaux et nommé des juges et des procureurs sans le moindre vote du Congrès. Il a arbitrairement fait arrêter les dirigeants des mouvements sociaux en violation des procédures démocratiques.
Les ministres de l’Économie et des Finances de Macri se sont enrichis de millions de dollars en investissant massivement dans des multinationales du pétrole, juste avant de leur faire cadeau d’option préférentielle pour l’acquisition d’entreprises publiques nationales.
Les escroqueries et les fraudes globales réalisées par les « new managers » ont été bénies par les médias US, qui ont couvert d’éloges l’« équipe professionnelle » de Macri.
Bien entendu, les prestations économiques de Macri sont un désastre. Les frais d’utilisations exorbitants des services publics et des transports, multipliés par trois et même par dix, pour les consommateurs et les entreprises commerciales ont fait grimper en flèche les taux de faillites et entraîné des coupures du gaz et de l’électricité dans de nombreux foyers.
Les fonds vautours de Wall Street ont reçu, des « managers » de Macri, sept milliards de dollars sur des prêts non remboursés rachetés à raison de quelques pennies le dollar, soit vingt fois le total des prêts d’origine.
Cartoneros à Buenos Ayres
Des données se basant sur des indicateurs économiques font apparaître les pires résultats économiques depuis quinze ans.
L’inflation dépasse les 40% ; la dette publique a augmenté de 20% en six mois. Le niveau de vie et l’emploi sont en forte baisse. La croissance et les investissements sont en négatif. La mauvaise gestion, la corruption des fonctionnaires et la gouvernance arbitraire n’incitent pas les petites et moyennes entreprises à la confiance.
Les médias « respectables », conduits par le New York Times, le Financial Times, le Wall Street Journal et le Washington Post ont donné des informations falsifiées sur chacun des aspects du régime de Macri. Des politiques économiques calamiteuses mises en œuvre par des banquiers devenus ministres se sont vu qualifier de « succès sur le long terme » ; des politiques à base grossièrement idéologique n’ayant pour but que le profit des investisseurs étrangers ont été réinventées sous le pseudonyme de mesures d’encouragement commercial.
Les voyous politiques qui ont démantelé et remplacé les agences de services civils ont été étiquetés « nouvelle équipe de direction » par les scribouillards de basse propagande de la presse financière.
Au Brésil, la prise d’un faux pouvoir politique par des parlementaires opportunistes a renversé la président Dilma Rousseff. Elle a été remplacée par un escroc en série et soudoyé notoire approuvé par Washington, Michel Temer.
Comme on pouvait s’y attendre, les nouveaux managers économiques sont contrôlés par les banquiers de Wall Street, de la Banque Mondiale et du FMI. Ils se sont, bien entendu, empressés de faire avaliser des mesures consistant à sabrer dans les salaires, les retraites et autres dépenses sociales, baisser les impôts sur les sociétés et privatiser les entreprises publiques les plus rentables, dans les transports, les infrastructures, les propriétés foncières, le pétrole et des dizaines d’autres activités.
Alors même que la presse prostituée encensait les « nouveaux managers », des procureurs et des juges faisaient arrêter trois des nouveaux ministres « managers » pour fraude et blanchiment d’argent. Le « président » Temer est le suivant sur la liste des procureurs, pour son rôle dans le scandale des pots-de-vins sur les méga-contrats de Pétrobras.
Le programme économique des nouveaux managers ne sont pas conçus pour attirer de nouveaux investissements productifs. La plupart des entrées sont des entreprises spéculatives à court terme. Les marchés, surtout en matières premières, ne donnent aucun signe de croissance, au grand dam des technocrates du libre marché. L’industrie et le commerce sont déprimés par suite du déclin du crédit à la consommation, à l’emploi et aux dépenses publiques, du fait des politiques d’austérité imposées par « les managers ».
Au moment même où les États-Unis et l’Europe adoptent l’austérité qu’entraîne le marché libre, elle suscite [en Amérique du Sud, NdT] une révolte d’ampleur continentale. Néanmoins, la vague des régimes vassaux d’Amérique Latine reste profondément embarquée dans la décimation des états-providence et le pillage des trésors publics.
Conclusion
Alors que Washington et la presse prostituée saluent leurs « nouveaux managers » d’Amérique Latine, la fête se voit abruptement gâchée par une rage de masse causée par la corruption et par des revendications de changement de politique verts la gauche.
Au Brésil, le « président » Temer se précipite pour mettre en œuvre des mesures en faveur des grandes entreprises, le temps au poste qu’il occupe lui étant compté en semaines, pas en mois. Le temps qu’il lui à vivre en liberté approche de la date-limite. Son cabinet de « technocrates » prépare ses bagages pour le suivre.
Mauricio Macri pourra survivre à une vague de grèves et de manifestations et finir l’année à son poste. Mais l’économie en chute libre et le pillage du trésor conduisent tout droit le monde des affaires à la banqueroute, la classe moyenne à des comptes bancaires vides et les dépossédés à des soulèvements de masse.
Les nouveaux managers de Washington en Amérique Latine ne peuvent pas tenir le coup face à une population incontrôlable et à une économie de marché libre en échec.
Les coups d’État peuvent marcher pour s’emparer du pouvoir, mais pas pour établir une stabilité de gouvernement efficace. Les virements politiques à droite échappent en tournoyant à l’orbite de Washington et ne trouvent pas un nouveau contrepoids dans le démantèlement de l’Union Européenne.
Les prises de pouvoir capitalistes vassales en Amérique Latine ont anesthésié les médias et euphorisé Wall Street. Le choc que leur réserve la réalité des pathologies économiques n’en sera que plus dur.
Washington et Wall Street et leurs managers d’Amérique Latine ont poursuivi une fausse réalité de profits sans contrainte et de richesses à piller. Le principe de réalité les force à reconnaître que leurs échecs provoquent la rage aujourd’hui et les soulèvements demain.
Source : http://petras.lahaine.org/?p=2090
James Petras
Né à Boston en 1937. Professeur émérite de sociologie à l’université d’état de New York.
James Petras est l’intellectuel emblématique de la gauche américaine. Il a travaillé avec le Mouvement des travailleurs sans-terre du Brésil et le Mouvement des chômeurs d’Argentine. Il est membre du Comité éditorial de Canadian Dimension et a participé à la conférence anti-impérialiste Axis for Peace de Bruxelles, organisée par le Réseau Voltaire.
Il est l'auteur de nombreux ouvrages, dont certains ont été traduits en français : La Face cachée de la mondialisation - L'Impérialisme au XXIe siècle, par exemple. Un de ses articles sur le putsch de Kiev a été repris dans un ouvrage collectif traduit en français : Ukraine, le coup d'état fasciste orchestré par les Etats-Unis.
Aux USA il s’est fortement prononcé contre l’influence du Lobby sioniste, qu’il juge néfaste aux intérêts des États-Unis.
Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades
BRÉSIL
Des explications.
Mais un contre-coup d’État ? Pas encore.
À l’intention des lecteurs qui voudraient bien y comprendre quelque chose, ceci est un dossier PUTSCH AU BRÉSIL établi sur base d’articles publiés par le site « Le Brésil en traduction ».
Nous les publions de haut en bas et non de bas en haut comme le veut la coutume, puisqu’ils vous sont proposés en un seul post.
C’est long – évidemment ! – puisque cela s’étale sur près de deux mois, mais personne n’est forcé de tout lire en une fois.
C’est si intelligent et si clair qu’il serait criminel de s’en priver.
Pour ceux qui ne veulent pas mourir idiots…
SI LE BRÉSIL M’ÉTAIT TRADUIT
http://lebresilentraduction.tumblr.com/
Blog de traduction (principalement du portugais) d'articles concernant le Brésil, issus de sites et de blogs d'information alternative
Brève présentation des protagonistes pour la compréhension du coup d’État au Brésil en 2016
(1 – la presse)
Daniel Dalmoro – GGN - 20 juin 2016
Jour après jour, heure après heure, minute après minute, nous sommes bombardés d'informations sur la crise politico-institutionnelle actuelle au Brésil. Les informations sont nombreuses et il n'est pas rare qu'elles soient diamétralement opposées.
En plus, la presse dominante agit de manière délibérée de façon à semer la confusion dans l'opinion publique, en mélangeant l'Opération Lava-Jato (opération enquêtant sue la corruption au sein de l'entreprise pétrolière Petrobras NdT) avec l’impeachment. Cette manière de faire représente le sommet de la manipulation, dans une tentative de semer la confusion, puisque l’impeachment n'a absolument rien à voir avec les cas de corruption à la Petrobras pendant ces 13 dernières années (unique période d'investigation du juge Moro, qui va jusqu'à ignorer l'existence de cette entreprise pétrolifère avant les gouvernements du Parti des Travailleurs).
À l'opposé des médias dominants, je tente dans cet article de clarifier – sans la prétention d'approfondir – les protagonistes principaux de la crise politique et institutionnelle actuelle du pays.
Finalement, c'est un coup d'État ?
C'est la question primordiale : un impeachment est-il un coup d'État ? Réponse : cela dépend du contexte. Dans une situation où il y a crime de responsabilité de la part du président de la République, ce n'est pas un coup d'État. Mais s'il n'y a pas de crime, écarter du pouvoir un président pour des problèmes économiques, ou pour avoir fait ce que tous les présidents et gouverneurs des États ont fait, font et feront, alors oui, c'est un coup d'État.
L’impeachment de Dilma Rousseff se base non sur un crime, sur un acte de corruption ou sur des cas révélés par la Lava-Jato, mais sur les « rétropédalages fiscaux » qu'ont également commis l'ex-président Fernando Henrique Cardoso, l'ex-président Lula, les gouverneurs Alckmin, Serra, Aécio Neves, Antônio Anastasia, Temer (dans les périodes où il a assumé la présidence quand Dilma voyageait) et tant d'autres chefs de l'exécutif, et qui n'ont jamais été inquiétés pour ça. Il est d'ailleurs très probable que dans l'avenir les « rétropédalages fiscaux » ne seront pas considérés comme des crimes.
Alors pourquoi tant de dispute pour savoir si c'est un coup d'État ou pas ? C'est simple : parce que depuis la défaite des régimes totalitaires nazi-fascistes de la seconde guerre mondiale, « coup d'État » et « dictature » ne peuvent plus être considérés comme des termes positifs…
En 1964, les militaires nièrent le coup d'État qui implantait une dictature civile et militaire : pour eux, c'était une révolution qui installerait un gouvernement d'union et de sauvetage national afin de réaliser des élections dans un délai de deux ans, comme le stipulait la Constitution. Le résultat fut 21 ans de dictature, avec tortures, assassinats et violations constantes des droits de l'homme.
Dans le cas actuel, la majeure partie de la gauche brésilienne, les groupes et personnes qui défendent la légalité et la démocratie (à droite et à gauche) et la presse internationale dénoncent le coup d'État. Certains gouvernements étrangers ont aussi condamné le coup d'État, pendant que la majorité des autres pays restaient dans un silence gêné, alors qu'il est habituel que le nouveau chef d'État et de gouvernement, reconnu comme tel, reçoive des coups de téléphone, sinon de félicitations, au moins de reconnaissance.
Les putschistes, évidemment, nient qu'il puisse s'agir d'un coup d'État. Ce sont la presse dominante (Globo, Veja, Folha etc), la FIESP (Fédération des Industries de So Paulo) et le canard fiscal de Skaf [1], les grandes entreprises et en particulier les multinationales pétrolières et des partis politiques comme le PMDB, PSDB, PTB, PSC et PP.
Le président en exercice du coup d'État, Temer, et les politiciens qui ont accédé au pouvoir avec lui, considèrent que la situation est démocratique, même si ce gouvernement n'a que 1% des intentions de vote, et que le projet du gouvernement a été rejeté lors les quatre dernières élections.
Qui est qui dans le coup d'État de 2006?
1) Le réseau Globo et la presse dominante. La presse brésilienne est un cas rare dans le monde : quelques familles (riches) dominent et contrôlent pratiquement toute la production d'informations (en dehors d'Internet). Fruit de la dictature militaire, cette presse dominante a ainsi évité la pluralité de pensée (et tout questionnement). Mais cette concentration n'a pas été rompue par la re-démocratisation.
Résultat : ce que les patrons de l'opinion disent, personne n'a de pouvoir assez fort pour le contredire – seules les manifestations de rue et plus récemment Internet le tentent. La presse dominante défend ses idées comme si elles étaient des vérités.
Quelques exemples de ces idées : le Brésil est en faillite (endettement de 66% du PIB – États-Unis 104%, Japon 229%); l'initiative privée marche mieux que le secteur privé (comparons alors les Universités privées et publiques) [le niveau des universités publiques est infiniment supérieur aux premières NdT]; l'initiative privée ne connaît pas la corruption (comme si celui qui corrompt n'était pas aussi corrompu, et comme si les employés des grandes entreprises n'acceptaient pas d'argent sale pour favoriser tel ou tel fournisseur); tout le Brésil (sauf les pétistes – membres du Parti des Travailleurs de Lula et de Dilma Rousseff); ce n'est pas un coup d'État etc.
J'ose le dire : la presse dominante ne fait pas du journalisme, mais pratique l'escroquerie de transformer la publicité de ses intérêts en vérités absolues. Elle suit la maxime du ministre nazi Goebbels: un mensonge répété un million de fois devient une vérité: si TOUS les journaux télévisés, 3 des 4 revues hebdomadaires disent la MÊME chose, il devient difficile de ne pas accepter comme vérité le mensonge qu'elles racontent.
Prochain article : les spécialistes
Brève présentation des protagonistes pour la compréhension du coup d’État au Brésil en 2016
(2 – les spécialistes)
Daniel Dalmoro – GGN - 27 juin 2016
À chaque fois que la presse dominante veut légitimer sa vision du monde, elle fait appel à un « spécialiste », en général un professeur universitaire (quand ce n'est pas un journaliste maison avec des connaissances plutôt basiques, comme la majorité des commentateurs de l'économie).
Il se trouve que dans les sciences – et encore plus dans les sciences humaines et sociales – il n'y a pas de vérité absolue : ce que nous avons, ce sont des modèles théoriques d'interprétation du monde, et des spécialistes de ces modèles. La presse, évidemment, appelle toujours les spécialistes du modèle qu'elle défend, afin que cela semble une vérité quand ce n'est qu'une interprétation.
S'ils étaient plus honnêtes, ils pourraient inviter deux spécialistes de modèles différents pour débattre, et nous verrions que les « choix économiques désastreux » que l'un des économistes dénonce, en utilisant diverses données, l'autre pourrait les défendre, avec autant de données que le premier, et soutenir que c'est le meilleur choix pour le pays.
Prochain article: la Constitution de 1988
Traduction: Si le Brésil m'était traduit…
Source: http://jornalggn.com.br/blog/dalmoro/breve-apresentacao-d...
La question indigène en 4 minutes (V.O. st français)
27 juin 2016
Brève présentation des protagonistes pour la compréhension du coup d’État au Brésil en 2016
(3 - la Constitution, le présidentialisme, les différents pouvoirs)
Daniel Dalmoro – GGN - 29 juin 2016
- La constitution de 1988
Fruit des luttes pour la re-démocratisation, qui ont agité le Brésil depuis la fin des années 70, la Constitution de 1988, Carta Magna, a été une conquête de la population et des mouvements sociaux, et un coup dur pour les intérêts de l'« élite » du pays, qui a dû avaler des droits sociaux contraires à ses bénéfices – les exemples les plus évidents sont les droits conquis pour l'éducation et la santé, les droits des citoyens et les devoirs de l'État, la sécurité sociale et les droits des travailleurs.
Pratiquement depuis sa promulgation, des groupes conservateurs et d'entrepreneurs cherchent à altérer la Constitution pour favoriser leurs affaires, au détriment des citoyens.
La Constitution a également défini la division des trois pouvoirs : l'exécutif, le législatif et le judiciaire. Selon le juriste Fabio Konder Comparato, la Constitution de 1988 a en fait garanti politiquement le maintien du peuple à distance des décisions, et la suprématie des oligarchies.
Deux exemples : la Constitution, ou n'importe lequel de ses amendements ne sont jamais passés par la sanction populaire d'un référendum. Tout passe uniquement par les « représentants » du peuple, bien que soient prévues des pratiques de démocratie directe, comme des référendums, des plébiscites ou autres. Dans la pratique, toute une série d'embûches ont été créées, qui fait de la démocratie directe une lettre morte.
- Le Présidentialisme de coalition.
La Constitution de 1988 a établi le régime présidentiel de gouvernement, mais un système électoral inspiré du parlementarisme européen.
Ce système a favorisé un système pluri-partidaire qui rend pratiquement impossible à un seul parti d'avoir la majorité au Congrès – les plus importants groupes parlementaires représentent en général 20% de la Chambre – ce qui génère ce qu'on appelle le « présidentialisme de coalition », dans lequel le président, s'il ne négocie pas en proposant des postes à cette majorité, ne peut pas gouverner.
- Le pouvoir législatif.
En théorie c'est le pouvoir responsable de la création des lois, en répondant aux intérêts de la société, et qui surveille les actions de l'exécutif. Le Congrès, avec 513 députés, représente proportionnellement la population; le Sénat, quant à lui, avec 81 sénateurs (3 par État), est la représentation du pacte fédératif.
- Le pouvoir judiciaire.
N'étant pas soumis aux élections et n'ayant aucune relation directe avec le peuple, le judiciaire est un pouvoir qui peut agir, s'il respecte la Constitution fédérale, en désaccord avec la clameur populaire. Il est évident qu'étant composé d'hommes et de femmes, et non d'anges, les juges ne sont pas complètement exempts d'opinion politique; ils doivent néanmoins tenter de rester à distance de ces disputes.
Un des premiers exemples pour comprendre comment fonctionne le judiciaire brésilien : 24 heures après avoir divulgué sur Facebook une photo le montrant dans une manifestation contre le gouvernement, et déclarant que Dilma serait bientôt renversée et qu'il pourrait recommencer à faire des courses à Miami, le juge Itagiba Cappa Preta Neto a suspendu la nomination de Lula comme ministre (en mai dernier). Même une mère poule est moins partiale.
- L'État de Droit.
L'État de Droit est entendu comme étant celui où chacun est soumis à la loi : chacun connaît ses droits et ses devoirs et personne ne peut transgresser une loi sans être sanctionné.
- L'État démocratique.
C'est l'État dont le gouvernement est régi par des principes démocratiques, c'est-à-dire que le pouvoir émane du peuple et lui appartient – les gouvernants sont ses représentants et leur pouvoir est limité (par l'État de Droit) et temporaire.
Un des principaux (et des plus visibles) éléments constitutifs d'une démocratie sont les élections périodiques, dont le résultat doit être respecté par tous. Néanmoins, les élections ne sont les seules à déterminer une démocratie.
Prochain article : la gauche, la droite et les partis politiques
Traduction: Si le Brésil m'était traduit…
Source: http://jornalggn.com.br/blog/dalmoro/breve-apresentacao-d...
Brève présentation des protagonistes pour la compréhension du coup d’État au Brésil en 2016
(4 - la gauche, la droite et les partis politiques)
Daniel Dalmoro – GGN – 2 juillet 2016
Gauche et droite
Définition du spectre politique qui vient des positions de l'Assemblée Nationale de la Révolution Française en 1789 : à gauche étaient les radicaux de la révolution et à droite les défenseurs de l'ancien régime, de la monarchie, des privilèges pour quelques-uns. En général, les positions de la gauche défendent l'intervention de l'État pour corriger les distorsions économiques, alors que les positions de droite croient au marché libre, où le marché corrige lui-même ses distorsions (comme la faim, la pauvreté, le manque d'infrastructure, etc.)
Parti des Travailleurs (PT)
Parti de gauche non-marxiste et non-affilié à l'internationale socialiste (au Brésil, c'est le PDT de Brizola qui assume ce rôle). Le PT fut fondé à partir des luttes syndicales de l'ABC (région industrielle de São Paulo, qui a pris le sigle de ses trois villes principales, Santo André (A), São Bernardo do Campo (B) et São Caetano do Sul ©) à la fin de la dictature, avec l'aile progressiste de l'église catholique, les travailleurs sans terre, des intellectuels de gauche et d'autres mouvements sociaux. C'est ce que les analystes politiques appellent un « parti de masse », c'est-à-dire un parti construit à partir de la base, des luttes et des mouvements sociaux.
Parti du Mouvement Démocratique Brésilien (PMDB)
Parti fondé à la fin de la dictature à partir de l'unique parti d'opposition consenti par la dictature militaire. Il fut le principal parti des années 1980, et à partir de 1990 est devenu le parti nécessaire à toute gouvernance, c'est-à-dire pour parvenir à obtenir la majorité au Congrès pour le présidentialisme de coalition. Le PMDB a fini par devenir un groupe de caciques politiques distincts, qui vont de la gauche (Requião) à l'extrême droite aux couleurs fascistes (Eduardo Cunha, ex-président de la Chambre, poursuivi pour corruption, et Paulo Skaf, le très controversé président de la Fiesp, la Fédération des Industries de São Paulo). Le PMDB était à l'origine défenseur de la démocratie et à gauche (cela peut paraître quelque peu redondant de parler de la défense de la démocratie, mais il faut savoir que le parti héritier de l'Arena, le parti défenseur de la dictature militaire, s'appelle aujourd'hui Démocrates).
Le Parti de la Social-Démocratie Brésilienne (PSDB).
Formé principalement de dissidents du PMDB de São Paulo, battus lors de la dispute interne avec Orestes Quércia, le PSDB a aussi commencé à gauche, mais s'est allié aux forces les plus rétrogrades du pays lorsqu'il a assumé le pouvoir en 1994, en adoptant les recettes de la droite néo-libérale, avec des privatisations d'entreprise et du service public. Depuis 2010, avec José Serra, il est également devenu un parti rétrograde en ce qui concerne les mœurs et les coutumes. Le PSDB aujourd'hui va encore plus loin que de discourir contre l'avortement et en faveur de la diminution de la majorité pénale : l'un de ses noms principaux, Geraldo Alckmin, Gouverneur de São Paulo) défend l'exécution extra-judiciaire de suspects [lorsqu'il a pris la défense de policiers qui avaient assassiné des suspects, déclenchant une vague de protestations NdT], la répression violente des manifestations à caractère politique et n'a pas hésité à utiliser des armes létales contre des lycéens de 16 ans (son secrétaire à la Sécurité, l'actuel Ministre de la Justice Alexandre Moraes, a obtenu de la Justice que les policiers utilisent des armes létales dans les manifestations NdT), et à imposé le Ministre de la Justice et des Droits de l'Homme au gouvernent putschiste (cité plus haut, Alexandre Moraes, membre du PSDB, connu pour ses méthodes très violentes de répression des manifestations, en particulier des lycéens en grève, lorsqu'il était secrétaire à la sécurité à São Paulo).
Abaissement de la majorité pénale
Prochain article : la Cour Suprême et le Juge Sérgio Moro.
Traduction: Si le Brésil m'était traduit…
Source : http://jornalggn.com.br/blog/dalmoro/breve-apresentacao-d...
Brève présentation des protagonistes pour la compréhension du coup d’État au Brésil en 2016
(5 - la Cour Suprême et le Juge Sérgio Moro)
Daniel Dalmoro – GGN – 2 juillet 2016
La Cour Suprême
Gardiens de la Constitution et des lois, les ministres qui composent la Cour [au Brésil, les juges de la Cour Suprême ont statut de ministre NdT] devraient être des personnes avec un profond savoir juridique et une capacité d'exemption, ou au moins d'assumer leur propre partialité et refuser de juger des cas pour lesquels ils se trouvent incapables d'impartialité.
Ils devraient l'être, mais ne le sont pas : les ministres acceptent des prix de la Personnalité de l'Année de la part des putschistes, déclarent publiquement leur opinion avant de connaître en détail un cas (connu comme un pré-jugement, une chose que l'on fait sans problème au bistro, mais qui ne devrait jamais arriver dans le judiciaire, et encore moins à la Cour Suprême), ils ne prennent pas de mesures contre le non-respect de la Constitution, ils ont le pouvoir individuel de « s'opposer » à des lois avec lesquelles ils ne sont pas d'accord et qui sont jugées à la Cour. Mais ceci n'est qu'une ébauche à côté du festival promu par Gilmar Mendes, indiqué par Fernando Henrique Cardoso [président PSDB de 1994 à 2002 NdT], qui bafoue la Constitution, les lois, ses collègues, tout le pays, qui agit comme s'il était seigneur des esclaves du Brésil colonial, libère ses amis banquiers ou violeurs, fait poursuivre un politicien ennemi, évite qu'une loi avec laquelle il n'est pas d'accord soit exécutée, comme celle qui interdit le financement privé des campagnes politiques (si l'on énumérait tous ses agissements, cet article doublerait de volume).
Gilmar Mendes et ses collègues peuvent faire tout ceci et beaucoup plus car, selon Comparato, la Cour Suprême n'obéit à AUCUN contrôle, c'est-à-dire que c'est un pouvoir dont les membres prennent le droit de faire tout ce qu'ils veulent.
Sérgio Moro (juge de l'Opération Lava-Jato)
Le Juge Sérgio Moro
Transformé en héros national, il y a peu du héros chez lui, encore moins du nationaliste, et encore beaucoup moins du juge – il est avant tout un justicier. Selon des documents secrets révélés par le site Wikileaks, il a été entraîné aux États-Unis – comme les tortionnaires de l'époque de la dictature civile et militaire. Sa femme a été avocate du PSDB de l'État du Paraná.
Sa méthode pour obtenir des accords contre remise de peine (delação premiada) est remise en cause : il arrive à ces accords après avoir mis les suspects (il ne s'agit pas de coupables, de criminels, et nos lois sont claires : tout le monde est innocent, quel que soit le niveau de suspicion, jusqu'à preuve du contraire) en prison préventive pour une durée indéterminée, qui peut durer des années, à moins que se fasse cet accord.
La cerise sur le gâteau fut le crime de lèse-patrie de mettre illégalement sur écoute (de la part d'un juge illégal, en marge de la loi qu'il devrait faire respecter) la Présidente de la République et de divulguer l'enregistrement à la presse – mais il n'y a pas de relation entre la Lava-Jato, la Globo et le coup d'État, bien sûr.
Il a envoyé ensuite une petite lettre d’excuses à la Cour Suprême pour avoir piétiné la Constitution et ça s'est arrêté là. Vous vous souvenez de l'histoire de l'État de Droit ? Moro a montré que la Justice brésilienne est au-dessus du droit – bien au goût d'Hitler, de Mussolini et d'autres du même genre.
Prochain article : l'Opération Lava-Jato et la géopolitique.
Traduction : Si le Brésil m'était traduit…
Source : http://jornalggn.com.br/blog/dalmoro/breve-apresentacao-d...
Brève présentation des protagonistes pour la compréhension du coup d’État au Brésil en 2016
(6 – L'Opération Lava-Jato et la géopolitique)
Daniel Dalmoro – GGN – 3 juillet 2016
L'Opération Lava-Jato et la géopolitique
L'Opération Lava-Jato a été déclenchée en mars 2014 (date parfaite pour mettre en parallèle les révélations les plus explosives avec les élections d'octobre) afin de combattre des affaires de corruption à la Petrobras. La question politique de la Lava-Jato a fini par voiler les aspects économiques et géopolitiques qu'elle atteint (et la presse dominante aide pour dévier l'attention).
Car il se trouve que la Lava-Jato a attaqué le secteur de la défense nationale et l'autonomie militaire et énergétique, et les entreprises brésiliennes qui tiennent un rôle important dans le contexte mondial globalisé.
La Lava-Jato a atteint trois cibles stratégiques :
1) le projet du sous-marin nucléaire brésilien
Il s'agissait d'une recherche réussie faite par l'armée, dans le but de créer un sous-marin à propulsion nucléaire. Outre la puissance militaire, le projet amplifiait la sécurité du littoral très étendu du Brésil et aurait donné une autonomie exceptionnelle au pays, puisqu'il développait une technologie propre, au lieu de l'acheter à l'étranger, comme par exemple aux États-Unis.
2) La Petrobras
Depuis Lula, l'entreprise a été très valorisée par le gouvernement, et a pu développer son potentiel (la découverte du pré-sal en fut une des conséquences) en s'internationalisant. L'entreprise étatique brésilienne est une des plus performantes par sa technologie de recherche et de forage de pétrole, en particulier en eau profonde, et un exemple mondial d'efficacité. Elle est une des rares entreprises pétrolières, hors du Moyen-Orient, capables de survivre sans subvention de l'État avec un prix du baril inférieur à 20 dollars.
S'ils ne peuvent pas la privatiser (Fernando Henrique Cardoso avait même créé un nouveau nom dans cette optique, la Petrobrax), les putschistes veulent la détruire. Surtout parce que le pré-sal, ne l'oublions pas, possède la seconde plus grande réserve du monde, et que son exploitation est exclusive à la Petrobras. Les « six sœurs du Pétrole » [ancien cartel tout puissant, dont restent Shell, BP, ExxonMobil, ChevronTexaco NdT] en sont donc exclues.
Il est à nous !
3) Les grandes entreprises nationales de travaux publics
Qui s'internationalisaient depuis Lula, en gagnant des appels d'offre et des concurrences dans les pays d'Amérique et d'Afrique, et en menaçant, avec les entreprises chinoises, l'hégémonie des grandes entreprises des États-Unis et d'Europe. La Petrobras et ces entreprises de travaux publics étaient ce que les économistes nomment des « global players », entreprises de force mondiale.
Une curiosité très étrange : on enquête sur des détournements d'argent, sur la corruption, sur des comptes ici ou là, sur des transferts millionnaires, mais AUCUNE banque privée n'a fait de malversation, bien qu'elles aient certainement profité de tant d'argent en circulation.
Liliana Ayalde
Encore une !
Vous n'avez peut-être jamais entendu son nom, et elle n'a peut-être rien à voir avec le coup d'État en cours au Brésil, mais il est étrange que l'ambassadrice des États-Unis au Brésil dans ce moment turbulent [Liliana Ayalde a été remplacée il y a quelques semaines NdT] ait été la même qui était en poste au Paraguay quand Fernando Lugo a été déposé par un coup d'État mené par le Législatif [en fait, comme au Brésil, Liliana Ayalde est partie du Paraguay avant que le coup d'État ne soit consommé NdT].
Prochain article : le Procureur Rodrigo Janot, Lula, Dilma Rousseff.
Traduction : Si le Brésil m'était traduit…
Source : http://jornalggn.com.br/blog/dalmoro/breve-apresentacao-d...
Brève présentation des protagonistes pour la compréhension du coup d’État au Brésil en 2016
(7 – le Procureur Rodrigo Janot, Lula, Dilma Rousseff)
Daniel Dalmoro – GGN – 6 juillet 2016
Rodrigo Janot
Actuel Procureur Général de la République. L'une des fonctions du procureur est d'analyser des cas d'accusation contre des autorités politiques fédérales (députés, sénateurs, ministres, président et vice-président) et de décider si elles doivent être reçues et jugées par la Cour Suprême, ou si elles doivent être archivées.
Il est nommé par le président de la République, et sa nomination doit être ratifiée par le Sénat. L'ex-président Fernando Henrique Cardoso, pendant son mandat, avait choisi pour le poste Geraldo Brindeiro, connu comme « l'escamoteur général de la république ». AUCUNE, absolument aucune action qui aurait pu porter préjudice au gouvernement n'a été menée à bien, et les cas étaient nombreux : corruption dans la privatisation de la téléphonie (il existe des enregistrements révélant des faveurs envers des bénéficiaires amis, au nombre desquels figurait le banquier Daniel Dantas), corruption dans le choix de l'entreprise de surveillance de l'Amazonie (également amplement documentée).
Lula et Dilma Rousseff eurent une position plus républicaine et cherchèrent pour le poste de Procureur Général de la République parmi des personnes qui ne leur semblaient pas préoccupées de sauver la peau du gouvernement, mais tenter au contraire de combattre la corruption au sein de l'État. Le problème, et c'est le journaliste Luis Nassif qui l'a relevé, c'est que toute la campagne de chasse au Parti des Travailleurs est beaucoup trop bien organisée pour venir d'un petit juge de province (Moro), ou pour être une simple coïncidence. La suspicion est grande que ce soit Rodrigo Janot lui-même qui ait articulé le coup d'État contre le PT, en autorisant les excès du judiciaire et de la Police Fédérale, et en réservant une attention particulière à tout ce qui pouvait compromettre Lula.
Luis Inácio Lula da Silva.
Qu'on l'aime ou non, que l'on soit d'accord avec lui ou non, c'est un homme politique d'envergure, l'un des plus grands présidents du Brésil – comparable seulement à Getúlio Vargas, mais celui-ci a été dictateur absolu pendant 15 ans, puis président élu pendant 4 ans, alors que Lula a été président pendant 8 ans, face à une intense opposition démocratique et anti-démocratique – et leader mondial, le seul Brésilien de cette catégorie.
Lula est la terreur de la droite : elle sait qu'il remportera les élections présidentielles de 2018 s'il est candidat. Et la droite sera alors écratée du pouvoir, contrainte de diviser ses profits pornographiques avec les pauvres et les misérables, qu'elle appelle « vagabundos », même s'ils travaillent plus que n'importe quel Marinho ne l’a fait pendant toute sa vie [référence à la famille Marinho, propriétaire de la Globo NdI].
Lula est LA cible principale de l'Opération Lava-Jato, de la presse dominante, des partis putschistes : ils veulent le déconsidérer auprès de la population, le rendre inéligible pour empêcher sa candidature (et sa victoire) en 2018. Le plus compliqué c'est qu'ils ne trouvent rien, alors ils inventent : se faire payer pour des conférences - une activité que fait tout ex-président, mais peu d'entre eux peuvent demander 500.000 reals et voir leur requête acceptée [il semblerait que cela tourne plutôt autour de 200.000 reals NdT], recevoir des pédalos d'une valeur de 3000 reals comme pot de vin [ici l'auteur fait référence à des pédalos et à une barque en aluminium que son épouse Marisa aurait achetée 3000 reals, d'où son surnom de « Queen Marisa » NdT], recevoir de l'argent pour la divulgation des entreprises nationales à l'étranger, avoir reçu de l'argent d'entreprises de travaux publics pour son institut, après la fin de son mandat de président (Fernando Henrique Cardoso a reçu de l'argent des mêmes entreprises, additionné à de l'argent public pour construire l'Institut Fernando Henrique Cardoso, et il a fait cela quand il était encore président), être propriétaire d'un appartement dont il n'est pas propriétaire, avoir un ami qui possède une propriété [la fameuse Atibaia et ses pédalos NdT], être nommé ministre, et autres absurdités.
Dilma Rousseff
Première présidente du Brésil. A gagné les élections de 2010 grâce au bon gouvernement et au charisme de Lula. Je considère ce choix comme une erreur : Dilma est une technicienne et non une politique, et sa maladresse dans ses relations avec les serpents politiques a mis le pays où il se trouve actuellement. Mais pas seulement : son gouvernement fut, par exemple, le pire des gouvernements en matière de réforme agraire depuis Collor. La « démarcation » des terres indigènes a très peu avancé, ainsi que les droits sociaux garantis par la Constitution de 1988.
Depuis que Dilma a gagné les élections en 2014, elle n'a pas gouverné le pays : attaquée sans cesse par la presse et acculée par le Congrès dirigé par Eduardo Cunha, Dilma a adopté l'agenda des vaincus [l'austérité NdT] en espérant que cela résoudrait quelque chose. Mais elle a juste réussi à perdre l'appui populaire, sans obtenir le moindre répit des putschistes. Comme Lula, Dilma n’a pas fait de réformes dans la communication, et le coup d'État vient en partie de cette omission.
Prochain et dernier article : Eduardo Cunha et Michel Temer
Traduction : Si le Brésil m'était traduit…
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Brève présentation des protagonistes pour la compréhension du coup d’État au Brésil en 2016
(8 – Eduardo Cunha, Michel Temer)
Daniel Dalmoro – GGN – 6 juillet 2016
Eduardo Cunha (ex-président de la Chambre des Députés)
Eduardo Cunha. Le député Jean Wyllys l'a traité de « gangster »; c'est peu dire, mais nous en resterons à cette définition… Corrompre, recevoir des pots de vin, avoir des comptes cachés en Suisse, utiliser des églises évangéliques pour faire du blanchiment d'argent, sont quelques-unes des accusations qui pèsent sur lui, toutes très bien documentées - mais la Cour Suprême a pris 140 jours pour analyser tout ça (de décembre 2014 à mai 2015 NdT), une période suffisante pour qu'il dirige (et ouvre, puisque c'est la prérogative du président de la Chambre des Députés NdT) l’impeachment contre la Présidente Dilma.
En dehors de ces accusations, il est évident qu'il utilise sa charge pour son propre intérêt, comme éviter sa cassation par le Conseil d'Éthique de la chambre des Députés, ce qui a permis l'ouverture du procès d’impeachment, en représailles contre le gouvernement.
Écarté de son poste, il a réussi à ce que l'un de ses alliés devienne le leader du gouvernement Temer à la chambre - outre la corruption, sur cet allié pèse aussi une accusation de tentative d'homicide; même s'il n'est pas coupable, quiconque accusé d'avoir tenté de tuer quelqu'un ne devrait pouvoir jouer un rôle important dans la conduite d'un pays sérieux [3]. Cunha est pasteur évangéliste, du groupe parlementaire de la Bible (des trois B qui tiennent la Chambre - Bible des évangélistes, Bœuf de l'agro-industrie et Balles du lobby des armes NdT), avec Marco Feliciano, par exemple, et parle beaucoup de Dieu; et c'est au nom de Dieu que, à part commettre de nombreux crimes, il s'oppose aux populations marginalisées, avec des mesures rétrogrades; il est contre le mariage et l'adoption par les gays, mais défend la réduction de la majorité pénale et que tout le monde puisse se promener armé dans la rue, comme dans les films d'action. Il n'est malheureusement pas une exception.
Michel Temer
La presse appelle Temer « président par intérim » ou « président en exercice », Une manière de donner une impression de légalité au coup d'État qu'il dirige. Je préfère ne pas utiliser d'euphémisme dans ce cas, et l'appeler d'emblée « président putschiste » ou « président en exercice du coup d'État ». Temer, enfin, notre président putschiste, paraît être exactement la bonne personne au bon moment, un politicien qui est la synthèse des putschistes : électoralement faible (moins de 5% d'intentions de vote NdT), ne répondant à aucune demande populaire mais bien à celle des détenteurs du pognon et de la grande presse, politiquement fort ; sans aucun goût pour la démocratie et pour tout ce qu'elle représente (peuple, pauvres, droits de l'homme, liberté, culture) mais avec un goût immodéré pour le pouvoir.
Aux dernières élections auxquelles il s'est présenté pour être député fédéral, en 2006, Temer s'est placé en dernière position des députés élus par le PMDB, avec 100.000 voix. Ce qui, en principe, ne veut pas dire grand-chose : en général, les politiciens qui sont les porte-drapeaux des politiques en direction des minorités - comme les droits des noirs, des femmes, des homosexuels, des quilombolas [4], des Sans-terre, des Sans- toit, ceux qui ont perdu des parents assassinés par la police militaire (responsable du maintien de l'ordre NdT), etc. ne récoltent pas beaucoup de voix, contrairement aux artistes de la télévision, aux joueurs et aux mafieux du football, ou aux politiciens soutenus par les églises évangélistes ou par les colonels de l'intérieur du pays, qui parviennent à se faire élire à la Chambre grâce au quotient électoral. Mais il se trouve que Temer n'est le porte-drapeau d'aucune minorité. Non, je mens : il est le porte-drapeau du 1% des plus riches, ceux qui contrôlent les finances et le pays - ce qu'il n'admet pas publiquement, bien sûr, en disant qu'il agit au profit des « intérêts de la nation ». Temer n'a peut-être aucune base sociale et a du mal à gagner une élection, mais il sait évoluer dans les sphères politiques, où il s'est fortifié depuis les années de FHC (Fernando Henrique Cardoso). En 1997 il fit un chantage au président : ou bien il [Temer] était élu président du Congrès, ou bien FHC n'arriverait pas à faire approuver l'amendement à la constitution qui permettrait sa réélection [5]. Au cours des années Lula, Temer devint un allié important du PT - les chantages, cette fois-ci, ne furent pas rendus publics - au point d'être choisi comme vice-président de Dilma Rousseff.
Après avoir conspiré contre la Présidente en faisant approuver un impeachment que lui-même admettait n'avoir aucune base, rejeté par la majorité de la population dans les sondages [6] avec 1% des intentions de vote, Temer a assumé le pouvoir en promettant l'union et le sauvetage national.
Il n'a pas expliqué quelle est la nation qu’il souhaite unir et sauver : son slogan de gouvernement utilise le drapeau de l'époque des militaires [7] et le site Wikileaks a divulgué des documents secrets U.S. qui révèlent que le président putschiste a été informateur des États-Unis.
Il a supprimé le principal organisme de lutte contre la corruption, la Controladoria Geral da União et a approuvé une loi qui interdit toute manifestation aux endroits où il va et où « il puisse aller » en justifiant la « sécurité nationale » (c'est-à-dire que n'importe quelle manifestation peut être ainsi considérée comme dangereuse pour la sécurité nationale; il est en cela aidé par la loi anti-terroriste sanctionnée par Dilma).
Mais il a été plus loin: son ministère n'a rien a envier aux cabinets conservateurs de l'empereur Dom Pedro II : des hommes, blancs, propriétaires terriens, hétérosexuels (mais pour prouver qu'ils ne sont pas esclavagistes mais seulement racistes, ils ont licencié le garçon noir qui travaillait pour la présidence de la République) ; aucune femme (au moins à un poste important NdT), aucun noir, aucun métis, aucun gay : ils appellent cela la « méritocratie » (imaginez ce que l'on raconterait si Dilma avait monté un gouvernement où il y aurait eu uniquement des femmes, ou uniquement des noirs, ou uniquement des homosexuels, ou pire, uniquement des femmes noires et homosexuelles : les putschistes n'auraient jamais admis que ce puisse être un gouvernement basé sur le mérite, même s'il l'avait été bien davantage que celui de Temer).
Dans son gouvernement de « notables », comme il les a lui-même appelés, neuf sont poursuivis pour faits de corruption; le ministre sur lequel il comptait le plus, Romero Jucá (PMDB), n'a pas tenu dix jours et a valsé quand a été révélé un enregistrement où on l'entendait comploter l’impeachment de Dilma pour arrêter les investigations de l'opération Lava-Jato (quelle nouveauté !) ;
Le ministre des Affaires Étrangères, José Serra (PSDB), est un autre informateur des USA, comme l'a aussi révélé Wikileaks (c'est lui aussi qui propose la loi qui retire l'exclusivité du contrôle de la Petrobras dans l'exploitation du pétrole du pré-sal, cette réserve énergétique fondamentale) ; le ministre de la santé, Ricardo Barros (PP) défend la fin de la couverture universelle et la fin du contrôle des assurances-santé privées. Celui de l'éducation et de la culture (maintenant de l'éducation seule puisque Temer a rétabli le ministère de la culture qu'il avait supprimé NdT), Mendonça Barros (DEM) (fameux pour sa rencontre avec l'ex-acteur porno Alexandre Frota, qui est venu lui expliquer ce que doit dorénavant être l'école NdT), est contre le FIES, le PROUNI, le REUNI, les quotas et une grande partie des propositions qui ont permis à des milliers de jeunes d’accéder à l'enseignement supérieur [8]; le ministre de la justice et des droits humains, Alexandre de Moraes (PSDB) a réussi à obtenir de la justice, lorsqu'il était secrétaire de Geraldo Alckmin (gouverneur de l'État de São Paulo NdT) que la police militaire (responsable du maintien de l'ordre NdT) puisse utiliser des armes létales (c'est-à-dire qu'ils peuvent être armés de pistolets que les criminels utilisent pour tuer) contre les étudiants qui protestaient contre le gouverneur; le ministre du développement social et agraire, Osmar Terra (PMDB), a déjà parlé de supprimer le programme Bourse Famille; le ministre de la ville, Bruno Araújo (PSDB) a déjà suspendu la construction de 11.000 maisons du programme Minha Casa Minha Vida; et le ministre de l'économie, le banquier Henrique Meirelles (ex-PSDB) (Président de la Banque Centrale sous Lula NdT) voit des « mesures nécessaires », selon les spécialistes : coupes dans les programmes sociaux et augmentation des recours pour payer les spéculateurs et les banquiers (ceux qui ne se sont jamais corrompus, malgré tout l'argent de la corruption qui passe par le système bancaire, en Suisse ou ailleurs). Et tout ceci en 15 jours de gouvernement !
Maintenant, des noms qu'il faut suivre
Quelques personnalités politiques se remarquent dans la crise politique et méritent notre attention.
À gauche, les combatifs et cohérents Jean Wyllys, du PSOL (qui a craché sur le député fasciste Bolsonaro NdT) et Luiza Erundina, actuellement au PSOL, mais qui est en train de fonder un nouveau parti, Raiz Cidadania.
À droite, Marina Silva, du parti Rede (candidate à l'élection présidentielle de 2014, à la place d'Eduardo Campos, mort dans un accident d'avion en août de la même année NdT), qui se pose en « opposition du Bien » ; Jair Messias Bolsonaro, du PSC (cité plus haut NdT), fasciste pur et dur ; et Geraldo Alckmin (cité plus haut, gouverneur de l'État de São Paulo NdT), un fasciste qui se présente comme un brave type et qui est hyper protégé par la presse dominante (quelques casseroles : corruption dans la construction du métro et à la CPTM – Compagnie des Trains et du Métro de São Paulo ? Corruption des cantines scolaires ? Achat de députés de l'État ? La corruption est un mot qui n'existe pas au Tucanistan (le pays du toucan, emblème du PSDB NdT).
Traduction : Si le Brésil m'était traduit…
Source : http://jornalggn.com.br/blog/dalmoro/breve-apresentacao-d...
L’auteur : Daniel (Daniel Gorte-Dalmoro) Dalmoro
Est un professeur de philosophie et de sociologie, écrivain et homme de théâtre brésilien. Il vit à São Paulo.
In cauda…
Quand le Consulat de France à Rio de Janeiro accueille à bras ouverts les artisans du coup d’État
Les éditorialistes Miriam Leitâo, Merval Pereira, Pedro Doria, Ascanio Seleme, Ricardo Noblat, Ancelmo Gois, Lauro Jardim, Jorge Bastos Moreno ont reçu l’économiste Pedro Malan, ex-ministre des finances pour une rencontre exclusive à l’initiative du journal O Globo.
Source : http://lebresilentraduction.tumblr.com/post/146197534592/...
Pendant qu’on y est :
Une Américaine qui aime tuer les petites bêtes et qui s’en vante (aucun humour ces Brésiliens !)
C’est là
http://burgos4patas.blogspot.be/2013/11/americana-posa-ao...
Addendum sans rien à voir avec le Brésil
France-et-Belgique
Parce qu’on en a marre de voir des Français, qui n’ont pas besoin de coups d’État washingtoniens pour appliquer à leur pays la recette des new managers, jongler abusivement à tout propos – et toujours hors de propos – avec le nom de Robespierre, trop mort pour leur vomir dessus lui-même, on a prélevé ceci sur Agoravox.
L’auteur ne paraît pas connaître vraiment bien l’histoire de l’Incorruptible, ni même celle de la révolution dans son propre pays – car, ciel, il est Liégeois ! – mais son coup de schlague est rafraîchissant.
[ Et on jugera Donald Trump au pied du mur quand il y sera, à supposer qu’un jour il y soit… sur ses œuvres. ]
Rendons à Robespierre …
Elliott – Agoravox – 25 juillet 2016
Évocations et digressions
Établir un parallèle entre un pâle baron régional des Républicains et une figure historique de premier plan pourrait sembler au premier abord assez inapproprié, aussi bien ai-je quelques scrupules à revenir sur un épisode de la vie politique française qui devrait être anecdotique mais qui manifeste une certaine propension de plus en plus courante à la confusion des genres.
Il y a quelques semaines, Laurent Wauquiez a eu l’audace de se revendiquer sournoisement de Robespierre et de sa déclaration en forme de profession de foi « pas de liberté pour les ennemis de la liberté ! »
Dans un grand mouvement trumpissime de surenchère électoraliste, le preux proposait d’embastiller sur un simple soupçon, proposition insolite au pays des droits de l’homme mais qui ouvre à Wauquiez la perspective de pouvoir braconner sur les terres du Front National.
Source : http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/rendons-a-ro...
P.S. « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté » n’est pas de Robespierre, ni d’ailleurs de quelqu’un d’autre qui soit connu…
Pour avoir connu, nous, quelqu’un qui a un jour osé aller sonner à la porte de l’historien Albert Soboul pour lui poser la question (« mais c’est de qui cette phrase ? ») nous connaissons la réponse : « On ne sait pas. C’est une de ces exclamations qui, dans les moments de grande intensité, échappent à quelqu’un, un jour, dans une foule, sont reprises par d’autres et se répandent comme une traînée de poudre sans qu’on sache comment ni pourquoi, sans doute parce qu’elles correspondent à un sentiment général du moment. » (Pas verbatim).
PPS. On ne prend pas Mirabeau pour un révolutionnaire ni Michelet pour un historien, mais on n’est pas sectaires, les autres font ce qu’ils veulent.
L.G.O.
Les anciens « managers » de Washington…
Pas assez de temps, d’argent, de troupes pour protéger les foules à Nice et les curés dans leurs églises, mais…
France : 50 militants de BDS arrêtés à Lyon
Secours Rouge – 23 juillet 2016
Ce vendredi, le collectif 69 Palestine Lyon organisait un pique-nique sur les Berges du Rhône. Il devait ensuite se rendre sur la place des Terreaux pour réaliser un concert. Tout était autorisé par la préfecture, mais les forces de l’ordre sont intervenues et ont embarqué une cinquantaine de militants. Ils ont été conduits en car au commissariat Marius Berliet, dans le 8e arrondissement. Menacés de garde à vue, ils étaient poursuivis pour discrimination économique. L’accusation se basait sur le port d’un tee-shirt « Boycott Apartheid Israël ». Les militants ont finalement été relâchés, sauf un.
L’autobus de la police emportant les militants
Source : http://www.secoursrouge.org/France-50-militants-de-BDS-ar...
C’est tout pour aujourd’hui.
Bonne lecture en complète sécurité.
Mis en ligne le 10 Thermidor CCXXIII
(28 juillet 2016).
13:36 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |