31/03/2017
DU TARTUFFISME SACERDOTAL AU TARTUFFISME JUDICIAIRE
Du tartuffisme sacerdotal au tartuffisme judiciaire
De tous temps, en tous lieux et sous tous les régimes, l'appareil judiciaire s'est mis au service de l'État du moment. Monarchique sous la monarchie, louis-philippard sous la Restauration, anti-dreyfusard du temps de l'affaire Dreyfus, ennemi de la Commune à l'heure des « Communards », unanime dans son sermon d'obéissance à Vichy. La spécificité du tartuffisme judiciaire d'aujourd'hui tient au fait qu'il intervient directement dans la volonté de porter à l'Élysée un jeune homme de trente-huit ans, introduit par Jacques Attali dans le groupe Rothschild, où il a exercé la fonction centrale de banquier d'investissement, autrement dit, de banquier d'affaires.
La fortune totale du groupe Rothschild est estimée à quelque cent cinquante millions de milliards de dollars. J'ai bien dit cent cinquante millions de milliards de dollars, c'est-à-dire quinze suivi de seize zéros. C'est rappeler que ce groupe est le vrai maître du marché français, européen et même mondial. A ce titre, il est devenu l'actionnaire majoritaire de quatre-vingt dix pour cent des banques centrales de toutes les nations du globe terrestre.
Si l'on se souvient que Georges Pompidou, ex-banquier d'affaires lui aussi du même groupe Rothschild, avait imposé à la France l'interdiction d'emprunter à sa banque centrale et l'avait contrainte à se donner le « marché » pour créancier exclusif, on comprend que le paiement des seuls intérêts de la dette de la France auprès des banques privées soit rapidement devenu le tribut ou le bât du déficit budgétaire annuel de la nation.
Depuis le 3 janvier 1973, date de la loi « Pompidou- Rothschild » la France a payé plus de mille cinq cents milliards d'euros d'intérêts aux banques privées. Le service de la dette est devenu le budget le plus considérable du pays: il dépasse celui de l'éducation nationale et de tous les autres ministères réunis. Il représente plus de quarante cinq milliards d'euros par an pour le seul paiement des intérêts. Michel Rocard déclarait en décembre 2012 sur Europe1 que sans cette loi notre dette se situerait à un niveau « bénin », de « 16 ou 17 % du PIB ». Actuellement, la dette de la France frôle les cent pour cent de la production totale de l'année.
Quelle était, en 1973, l'argumentation, sinon conjointe, du moins parallèle, du groupe Rothschild et de l'Elysée ? Il serait absurde de soupçonner Georges Pompidou d'avoir fait passer les seuls intérêts des banques avant ceux de la France. Georges Pompidou était un vrai gaulliste et un érudit. Passionné de grec, quel aurait été son destin s'il était entré à l'école normale supérieure dont les portes lui étaient grandes ouvertes ? Mais il n'a pas renoncé à sa vocation littéraire : au cours de son mandat il a publié une anthologie de la poésie française d'une sûreté de goût exceptionnelle. Mais, à l'instar des banquiers du groupe Rothschild, il savait que tous les États sont tentés de dépenser davantage qu'ils ne gagnent.
Depuis que l'art de frapper monnaie s'est confondu avec celui de fabriquer de la monnaie fiduciaire, la prodigalité des États n'a plus connu de bornes. Du coup, leur tentation est devenue irrésistible de vaporiser leurs dettes par l'inflation afin de rembourser leurs créanciers en monnaie de singe. Sous l'occupation, le franc français était demeuré relativement stable. Mais, sitôt la guerre terminée, on a vu notre monnaie se dévaluer sur le modèle des assignats de la Révolution et ruiner les épargnants.
En 1958, à l'heure du retour au pouvoir du Général de Gaulle, la monnaie française avait perdu quatre-vingt dix-neuf pour cent de sa valeur face au franc suisse. En rétablissant la parité entre le franc français et le franc suisse et en créant ce qu'on appelait le franc fort, le Général de Gaulle était si peu parvenu à rétablir durablement la parité entre les deux monnaies sur le marché des changes, qu'il avait suffi de quelques années pour retrouver la tradition de la chute du franc gaulois dans l'abîme. Du temps où le Premier Ministre de M. Giscard d'Estaing s'appelait Raymond Barre, l'inflation française s'élevait à quatorze pour cent par an.
Aussi Georges Pompidou croyait-il sincèrement qu'à contraindre l'État à emprunter sur le marché, il porterait un coup décisif aux États dépensiers. Il se souvenait surtout de ce qu'entre 1945 et 1958, plusieurs centaines de milliers de petits épargnants français avaient été ruinés par la fonte de la monnaie nationale et pour avoir souscrit des emprunts d'État qu'on leur disait gagés par l'or de la banque de France. Et c'était cette blessure profonde qu'il fallait tenter, disait-il, de cicatriser.
Or aujourd'hui, la banque centrale européenne se trouve dirigée par M. Draghi, ancien banquier d'investissement de la banque américaine Goldman Sachs. Que signifie l'envoi récent et en avant-garde d'un José Barroso, ancien Président de la Commission européenne de Bruxelles, à titre de caution du caractère soi-disant européen de la banque, alors que Barroso n'a jamais été qu'un agent déguisé du Pentagone et un fidèle exécutant des volontés de l'empire militaire mondial qu'on appelle les États-Unis ?
M. Draghi jette sur le marché dix-sept milliards d'euros papier par semaine, sous le prétexte d'une politique d'investissement, dont personne n'a vu la couleur.
En réalité, grâce au fruit de la planche à billets électronique, le but de l'opération était, à l'image de ce que font la Banque d'Angleterre et la Réserve fédérale américaine, de racheter des titres obligataires, c'est-à-dire des bons du Trésor et divers titres d'entreprises irrécupérables appelés « titres pourris ». M. Draghi espérait par cette opération à destination des banques privées, « débloquer les circuits du crédit », c'est-à-dire les inciter à se montrer plus dynamiques dans la distribution de crédits aux entreprises.
Mais l'objectif des banques privées est autre. Trop heureuses de se débarrasser de leurs titres toxiques, elles se montrent encore plus frileuses dans l'attribution de crédits, si bien que le marasme économique perdure. Les banques, une fois de plus, sont les seules bénéficiaires de la politique dite de quantitave easing (QE), ce que la langue de Molière traduit par « laxisme monétaire ». Les banques ne sont intéressées que par leurs propres bénéfices.
La Suisse, à laquelle on ne fera pas prendre des vessies pour des lanternes, a aussitôt compris que l'histoire de la République de Weimar allait reprendre son cours, a décidé sur l'heure de renoncer au taux de change fixe qu'elle avait accepté d'établir avec l'euro. Sa monnaie s'est immédiatement trouvée revalorisée de plus de vingt pour cent.
On voit quel péril la banque centrale européenne actuelle fait courir à l'euro en renforçant momentanément par contre coup le pouvoir du dollar sur le plan international : aussi l'Allemagne est-elle allée jusqu'à menacer M. Draghi de lui intenter un procès. Naturellement, cette menace s'est tout de suite ensablée, parce que Mme Merkel ne saurait à la fois se présenter en apôtre de l'américanisation de l'Europe et en défenderesse de la solidité de l'euro comme monnaie de réserve.
L'euro dévalué rejoint la catastrophe financière prévisible contre laquelle la loi Pompidou-Rothschild de 1973 était censée lutter. Car à l'heure où l'euro sera devenu une monnaie aussi fictive que le deutschemark sous la République de Weimar, à l'heure où l'euro papier rivalisera, si je puis dire, avec un dollar papier, tout le monde comprendra que l'euro se trouvera réduit au rang des assignats. L'euro aura seulement permis à tous les grands et petits commerçants de France et de Navarre de confondre dans les esprits un euro avec un franc, ce qui a conduit, par exemple à augmenter le prix des pommes de terre de mille trois cents pour cent.
Le mythe d'un euro fort était censé créer une identité européenne. Grâce à l'euro surgirait par miracle une identité commune, donc un patriotisme européen. Or, déjà l'extrême gauche allemande descend dans la rue afin de défendre l'alliance future du parti avec les identités nationales renaissantes partout en Europe.
A l'origine, la double nationalité franco-suisse se trouvait pratiquement seule en lice, tellement elle demeurait inoffensive pour tout le monde. Mais même les petits pays d'Amérique centrale refusaient farouchement toute bi-nationalité de leurs ressortissants. On comprend qu'à l'heure où des millions d'Algériens et de Marocains en France et des millions de Turcs en Allemagne considèrent seulement la France ou l'Allemagne comme un ajout secondaire à leur nationalité originelle, comme l'a rappelé récemment l'actuelle Ministre de l'éducation nationale, Mme Vallaud Belkacem, l'unité psychologique des nations se trouve pratiquement anéantie. Ainsi, Mme Vallaud Belkacem a déclaré qu'elle se sentait marocaine, mais qu'elle était en France pour faire carrière.
Du reste, M. Erdogan a déjà appelé les Turcs d'Europe à porter à cinq enfants au minimum la fécondité des femmes turques sur le continent européen afin de modifier la définition même des identités nationales.
Le Président Donald Trump avait rappelé avant son élection, que l'Europe ne sera jamais une nation, mais seulement une société anonyme présidée par un conseil d'administration, donc livrée à l'anonymat et à l'irresponsabilité d'une bureaucratie dépourvue de toute autonomie politique réelle.
C'est dans ce contexte que la gigantesque hallucination collective et la bénédiction judiciaire de la candidature à l'élection présidentielle d'un Emmanuel Macron, ancien élève des Jésuites, armé d'un slogan digne d'un gentil scoutisme – « En marche » - prennent tout leur sens. Car aussi longtemps que le principe de la présence militaire éternelle des États-Unis en Europe ira de soi, tout ce théâtre de pseudo « marcheurs » nous rappellera l'opéra Aida de Verdi, dans lequel une troupe piétinante chante en chœur et à tue-tête: « Marchons, marchons ».
Le 31 mars 2017.
Source : http://aline.dedieguez.pagesperso-orange.fr/tstmagic/1024...
Comment on s’y prend ailleurs…
La Russie se prépare à sortir du système bancaire international
La Russie a une alternative déjà en place pour le cas où elle serait coupée de SWIFT – et d’éventuelles difficultés à court terme seraient à coup sûr suivies de gains à long terme.
Matthew Allen – Russia Insider – 24 mars 2017
Bien que le système alternatif à SWIFT de la Russie ne soit pas encore tout à fait fonctionnel, elle est assurée d’en sortir gagnante sur le long terme.
Selon un rapport récent, la Russie a développé avec succès et mis en œuvre une alternative pour le cas où elle serait exclue du système bancaire international.
Si l’on tient compte des sanctions occidentales, la plus grande vulnérabilité de la Russie réside dans son secteur bancaire
Si la Russie s’en tient au statu quo, il n’y a pas grand-chose qu’on puisse faire pour y remédier. Mais, très peu de temps après l’annonce des sanctions en 2014, à Moscou, on s’est préparée au pire cas de figure, qui serait que la Russie soit coupée du système des Télécommunications Interbanques Internationales (SWIFT).
Pour le profane, SWIFT permet les transferts internationaux rapides et (supposés) sûrs.
Deux questions se posent, à propos de la « coupure » de la Russie d’avec SWIFT : 1) Peut-elle se produire ? et 2) La Russie y est-elle préparée ?
En ce qui concerne la première question : en réalité, les caniches européens de Washington se rendent compte que couper la Russie de SWIFT serait un désastre. En 2015, le décideur de la Banque Centrale Européenne, Ewald Nowotny, « a mis en garde contre une expulsion des banques russes du système de transferts de SWIFT, qui avait été envisagée comme aggravation des sanctions contre Moscou »
Une telle décision « nous paraît très problématique, parce qu’elle pourrait saper la confiance dans ce système » a dit le gouverneur de la Banque Centrale d’Autriche aux journalistes qui l’interrogeaient à Bruxelles après qu’il y ait rencontré le commissaire européen Pierre Moscovici.
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Ceci n’a évidemment pas empêché l’Europe et Washington de menacer de débrancher la prise du SWIFT
Nous ne nous faisons aucune illusion sur les stratégies géopolitiques européennes et américaines, mais cela étant dit, nous ne sommes guère enclins à croire que Washington s’enhardirait jusqu’à couper l’accès du SWIFT à la Russie.
S’ils le font cependant, les choses pourraient devenir vraiment intéressantes. Et ceci nous amène à notre seconde question : la Russie y est-elle préparée ?
À court terme, certainement pas. Mais sur le long terme, ce pourrait être une des meilleures choses susceptibles d’arriver à la Russie et à toutes les autres nations qui en ont assez des manigances économiques et militaires de Washington.
Si la Société des Télécommunications Financières Interbanques Mondiales (SWIFT) cesse ses activités en Russie, le système bancaire du pays ne fera pas faillite, estime le gouverneur de la Banque Centrale Russe Elvira Nabiullina. La Russie a une solution de rechange.
« Il y a eu des menaces de nous couper du SWIFT. Nous avons fini de mettre au point notre propre système de paiement, et si quelque chose se produit, toutes les opérations au format SWIFT fonctionneront à l’intérieur du pays. Nous avons créé une alternative » a dit Nabiullina lors d’une rencontre, mercredi, avec le président Poutine.
Elle a ajouté que 90% des ATMs en Russie sont prêts à accepter le système de paiement MIR, qui est une version russe de Visa et de MasterCard.
Le quotidien Izvestia rapporte que, depuis janvier 2016, 330 banques ont déjà été connectées au système alternatif de transfert des messages financiers (SPFS).
Cela dit, le système alternatif est loin d’être pleinement fonctionnel. « Il ne marche pas entre 9 h. du soir et 5 h. du matin, heures de Moscou, et il coûte jusqu’à 5 centimes [d’€ ?] par transfert de message, ce qui est considéré comme coûteux ».
Si on prend la Crimée comme example (les banques occidentales refusent de transférer des paiements en monnaies étrangères en provenance de Crimée via le système SWIFT), il y aurait de nombreux maux de têtes qui pourraient durer assez longtemps.
Mais comme Naked Capitalism l’a écrit en novembre 2014 :
Configurer un canal de paiements en-dehors de SWIFT pourrait aider la Russie à mettre sur pied un système financier à l’usage de tous ceux qui ne veulent plus être assujettis aux diktats US..
Les banques qui ont fait des affaires avec l’Iran, avant et après les sanctions SWIFT, ont été frappées de sanctions pour blanchiment d’argent. Les paiements étaient effectués en dollars et compensés par les branches new-yorkaises de ces banques, ce qui les mettait sous le coup des lois US.
Toutes les transactions en dollars entre banques sont réglées à la fin de chaque jour ouvrable à New York ; les systèmes de paiement interbanques dépendent en définitive du soutien d’une banque centrale, et beaucoup de paiements importants roulent sur le système interbanques de la Fed, Fedwire.
[...]
En outre, il semble qu’il y ait des entreprises en Europe, qui ne tiennent pas vraiment à se plier aux sanctions US contre la Russie, parce qu’elles font du tort à leurs affaires. On ne sait pas au juste combien d’entre elles seraient prêtes à prendre le maquis et à défier les sanctions, mais des transactions opérées via un système de paiement contrôlé par la Russie seraient beaucoup moins faciles à détecter que via SWIFT.
En d’autres termes cette mesure a pour but de réduire la portée de cette habitude qui consiste à utiliser la domination du dollar dans les paiements comme une arme. Dans quelle mesure les Russes sont-ils capables de lancer rapidement un système assez robuste ? C’est là une question dont nous n’avons pas la réponse, mais ce serait une mesure défensive, voire offensive, de bon sens. Elle pourrait même avoir des prolongements à long terme, si d’autres pays que les États-Unis ne rendent pas heureux décidaient de l’utiliser pour des raisons pratiques ou politiques.
Il est certain que tout ce que gagnerait Washington à court terme en coupant la Russie du SWIFT se solderait, en fin de compte, par un bénéfice économique et stratégique pour Moscou.
Nous le savons parce que toute tentative d’appliquer des « sanctions » à la Russie a eu ce genre de résultats.
Source : http://russia-insider.com/en/ready-anything-russia-develo...
Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades.
Et que se passe-t-il d’autre en Russie ?…
Rohani à Moscou : un pas de plus dans la coopération antiterroriste entre la Russie et l’Iran
Rédaction – RT en français – 29 mars 2017
Le président iranien a rendu visite à son homologue russe Vladimir Poutine, le 28 mars. Une occasion pour les deux chefs d'État de réaffirmer leur engagement commun contre le terrorisme et de discuter des mesures concrètes à adopter.
La lutte contre le terrorisme a été au cœur de la visite, le 28 mars, du chef d’État iranien Hassan Rohani à Moscou.
« C’est une lutte que nous allons poursuivre jusqu’à ce que les actions terroristes cessent dans tout [le Moyen-Orient] », a déclaré le président iranien lors de la conférence de presse qui suivait la rencontre avec Vladimir Poutine.
De son côté, le président russe a souligné que les actions conjointes de Moscou et Téhéran avaient très largement contribué à l’établissement du régime de cessez-le-feu en Syrie. « [Nous] considérons qu'il est d'une importance cruciale de continuer à renforcer la coopération dans le combat contre le terrorisme international. La Russie et l’Iran concertent leurs actions en vue de la liquidation de Daesh et du Front al-Nosra [devenu Fatah al-Sham], et font tout pour favoriser le règlement de la crise syrienne », a aussi noté Vladimir Poutine.
Source : https://francais.rt.com/international/35946-rouhani-mosco...
Dette de l’Ukraine ou dettes ukrainiennes ?
Européens, à vos poches !
Nouvelle « agréable » pour Porochenko à Malte : l'UE octroiera 600 Millions d’euros à Kiev
Rédaction – Sputnik International – 30 mars 2017
Le Président ukrainien Piotr Porochenko a fait état des résultats fructueux de ses rencontres antérieures avec le Président de la Commission européenne Jean-Claude Junker et des commissaires européens : une tranche d'aide d'un montant de 600 millions d'euros va arriver avant le 7 avril.
Une aide financière d'un montant de 600 millions d'euros sera versée la semaine prochaine sur les comptes de l'État ukrainien, a fait savoir le Président de ce pays, Piotr Porochenko.
« Suite à la rencontre avec Jean-Claude Junker [Président de la Commission européenne] et des commissaires européens, il m'est très agréable de vous communiquer que la semaine prochaine, entre le 3 et le 7 avril, sera versée la tranche de 600 millions d'euros d'aide macrofinancière », a déclaré Piotr Porochenko devant les journalistes.
Source : https://fr.sputniknews.com/international/2017033010306911...
Mais…
Kiev doit honorer sa dette de 3 milliards de dollars envers Moscou, estime Londres
Rédaction – RT en français – 30 mars 2017
À Londres, la justice a donné tort à Kiev après avoir examiné une plainte de la Russie contre l’Ukraine suite au refus exprimé en 2015 par Kiev de rembourser un prêt de 3 milliards de dollars, consenti en 2013 par l'État russe.
La Haute Cour de justice de Londres a déclaré le 29 mars que l'Ukraine ne disposait pas d'arguments lui permettant de justifier le non-remboursement d'une dette de près de 3 milliards de dollars (2,76 milliards d'euros) contractée auprès de la Russie en 2013.
Il s'agit d'un coup dur pour Kiev. La Haute Cour de justice a en effet rejeté la justification ukrainienne selon laquelle le non-remboursement de cette dette correspondait à une mesure dirigée contre « l'ingérence russe » en Ukraine.
Source : https://francais.rt.com/economie/35999-haute-cour-londres...
Là où l’on appelle les sanctions par leur nom « crimes de guerre » et les embargos par le leur « crimes contre l’humanité »
CUBA OU L’INTELLIGENCE POLITIQUE - Réponses à un président des États-Unis (Livre format PDF)
Jacques-François Bonaldi – Le Grand Soir – 23 mars 2017
365 JOURS APRÈS
Aujourd’hui 22 mars 2017, voilà un an jour pour jour que Barack Obama entrait de son pas caractéristique sur la scène du Grand Théâtre de La Havane pour une première : un président étasunien s’adressant en direct et en personne au peuple cubain. Trois cent soixante-cinq jours après, que reste-t-il de ce qui était le clou de sa visite de deux jours et demi à La Havane ? Pas grand-chose, je le crains… Les événements se déroulent maintenant si vite et tant de choses se sont passées depuis – et diablement plus importantes – que plus personne ne s’en souvient. Entre la Révolution cubaine et Washington, rien n’a guère changé pour l’essentiel, le rétablissement des relations diplomatiques ne s’étant traduit que par des retouches de maquillage, par un ravalement de façade, le contentieux essentiel, le problème de fond – autrement dit, celui qui découle de la volonté de la Maison-Blanche de se débarrasser de ce qu’elle a en sainte horreur : une Révolution, à plus forte quand celle-ci campe à ses portes et que, par-dessus le marché, elle s’entête à parler de socialisme – n’ayant pas été modifié d’un iota…
Ironie de l’histoire, le premier président noir, un personnage atypique donc, a été remplacé par un suprématiste blanc, qui incarne les États-Unis profonds, et le pire de ce pays ! Pour l’instant, hormis des allusions très peu originales aux « droits de l’homme » et à sa volonté d’obtenir des « concessions », ce qui ne l’est pas non plus, le sinistre imbécile qui parade à la Maison-Blanche a d’autres chats à fouetter que la Révolution cubaine – même s’il rêve assurément de le faire au propre et au figuré – et n’a encore rien tenté ni pour ni contre.
J’aurais voulu que ce livre voie le jour plus tôt (je l’avais bouclé fin juillet dernier), mais le sort et les éditeurs en ont voulu autrement. Je remercie Le Grand Soir de le porter sur les fonts baptismaux, même si c’est avec un peu de retard. J’espère en tout cas que son texte passera sans trop de mal l’épreuve des rides et que le lecteur y trouvera chaussure à son pied et provende à son esprit, puisque je me suis efforcé d’aller au-delà de l’épiphénomène Obama pour offrir une certaine substantifique moelle au sujet de la Révolution cubaine. Le lecteur dira si j’y ai réussi.
Jacques-François Bonaldi
Mardi 22 mars 2017
Pour contact avec l’auteur :
jadorise [chez] gmail.com ou jacques.bonaldi [chez] esti.cu
LIVRE TÉLÉCHARGEABLE PAR LE LIEN CI-DESSOUS :
CUBA OU L’INTELLIGENCE POLITIQUE - Réponses à un président des États-Unis - Jacques-François BONALDI
PDF 2.6 Mo
Source : https://www.legrandsoir.info/cuba-ou-l-intelligence-polit...
À découvrir pendant qu’on y est :
La lettre électronique Hebdo de Cubacoopération
Vous pouvez la voir et vous y abonner ici : http://cubacoop.org/
« Quand deux pauvres s’entr’aident le bon dieu sourit » dit un proverbe…
Association La Réunion-Cuba : Rapprocher nos deux peuples
Salim Lamrani – Saint-Denis – 23 mars 2017
Salim Lamrani (g) et Ary Yée Chong-Tchi-Kan (dr.)
L’association La Réunion-Cuba a vu le jour en octobre 2016 de la fédération de plusieurs volontés sensibles à la promotion du rapprochement entre le peuple réunionnais et le peuple cubain, qui partagent ensemble un socle de valeurs communes de fraternité, de générosité et d’entraide. Par son internationalisme, Cuba a toujours fait preuve d’une solidarité sans failles avec les peuples du Sud, tendant une main fraternelle à ceux qui luttaient pour leur dignité. De leur côté, les Réunionnais, dans leur ensemble, ont montré leur attachement à la souveraineté des peuples et à la justice sociale.
Cette structure a pour but de contribuer à une meilleure connaissance de la réalité cubaine à La Réunion et, réciproquement, de la réalité réunionnaise à Cuba, par le développement d’échanges académiques, culturels, économiques, scientifiques, techniques et sportifs.
L’association a tenu sa première rencontre scientifique le 28 février 2017 à la Maison de l’Amérique latine à Paris avec l’organisation de la journée d’études « Cuba aujourd’hui : défis et perspectives », qui a réuni 115 personnes et qui a compté avec les contributions de Jean-Pierre Bel, ancien Président du Sénat et actuel Envoyé personnel du Président de la République en Amérique latine, d’Héctor Igarza, Ambassadeur de Cuba en France, de Jean Mendelson, ancien Ambassadeur de France à Cuba et de Stéphane Witkowski, Président du Conseil d’orientation stratégique de l’Institut des hautes études sur l’Amérique latine. Vous trouverez le lien vidéo ci-après :
https://www.youtube.com/watch? v=ddSFAcUrE4Y
Nous avons également établi un dialogue avec le Ministère cubain de l’Éducation afin de mettre en place un module expérimental du programme d’alphabétisation « Yo, sí puedo » dans la commune de Sainte-Suzanne.
Plusieurs personnalités sont intervenues par téléphone ou ont envoyé un message écrit à l’occasion de la présentation de l’association aux Réunionnaises et aux Réunionnais le 22 mars 2017 à la Brasserie de la Gare du Nord :
Message de Jean-Pierre Bel (Ancien Président du Sénat et actuel Envoyé personnel du Président de la République en Amérique latine) : « Je me réjouis de cette initiative qui permet de rapprocher deux îles. C’est une excellente chose pour La Réunion et pour Cuba. Il est important de maintenir des liens entre nos deux pays, y compris dans les territoires d’outre-mer ».
Message d’Héctor Igarza (Ambassadeur de Cuba en France) : « C’est vraiment une grande et belle surprise d’apprendre, qu’aujourd’hui, à La Réunion, nous assistons à la naissance d’une association qui unit nos deux îles sœurs. Ce sera une façon de rapprocher nos deux peuples, malgré la distance géographique, et de renforcer les liens d’amitié. C’est une excellente initiative qui va cimenter des relations durables. Je vous félicite et je vous assure que nous, ici, à Paris, à notre ambassade, ferons tout pour que perdure cette amitié. Je remercie tous les amis de l’association La Réunion-Cuba.
Message de Dulce María Buergo (Ambassadrice de Cuba auprès de l’UNESCO à Paris) : « Je suis très heureuse d’apprendre que des Réunionnaises et des Réunionnais s’unissent pour exprimer leur solidarité et leur soutien à Cuba. La relation entre les peuples est très importante pour nous. Quand Cuba n’avait pas de relations avec la majorité des pays d’Amérique latine et du monde en raison de la politique imposée par les États-Unis, c’est l’amitié et la solidarité des peuples avec notre pays qui a fait obstacle aux projets de l’impérialisme d’isoler Cuba. Aujourd’hui, c’est la politique des États-Unis vis-à-vis de notre île qui est désormais isolée. C’est également l’amitié entre les peuples qui transmettra le message nécessaire pour mettre fin au blocus économique dont Cuba souffre depuis plus d’un demi-siècle. Je vous remercie sincèrement et je puis vous assurer que Cuba sera également à vos côtés. Vive la solidarité entre les peuples !
Message de Nancy Morejón (Poétesse cubaine francophone et francophile, ancienne Présidente de l’Union nationale des écrivains et artistes de Cuba et Docteur Honoris Causa de l’Université de Cergy-Pontoise) : « Je me trouve actuellement aux États-Unis pour un cycle de conférences. Je suis ravie d’apprendre l’existence d’une association d’amitié La Réunion-Cuba. Je vous transmets toutes mes félicitations. Je suis navrée de rater le pot de l’amitié. Aussi, je vous serais reconnaissante de bien vouloir trinquer à ma santé ».
Message de François-Michel Lambert (député et Vice-président du Groupe d’amitié parlementaire France-Cuba de l’Assemblée nationale) : Je vous remercie de votre invitation et je parlerai donc en tant que Vice-président du Groupe d’amitié France-Cuba de l’Assemblée nationale. Je suis né à Cuba car mes parents s’y sont rendus dans le cadre d’une coopération dans le domaine agricole, menée par René Dumont. Il y a un lien très fort entre la France et Cuba. J’ai un attachement particulier au codéveloppement et je suis heureux d’apprendre que des personnes se mobilisent pour renforcer les liens entre La Réunion et Cuba. Chacun peut apporter à l’autre. Vous avez une responsabilité particulière dans le renforcement du codéveloppement qui est gagnant-gagnant et nous comptons sur vous pour démontrer la pertinence de cette approche basée sur l’intelligence partagée.
Pour adhérer à l’association, il suffit de renvoyer rempli le bulletin ci-dessous à l’adresse indiquée, accompagné de la cotisation
Salim Lamrani (Président)
Ary Yée-Chong-Tchi-Kan (Sécrétaire)
ASSOCIATION LA RÉUNION-CUBA
“La Patrie, c’est l’Humanité”
José Martí
BULLETIN D’ADHÉSION 2017
NOM :………………………………………………………………………………………
PRÉNOM :…………………………………………………………………………………
ADRESSE (facultatif) :………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
TELEPHONE (facultatif) :…………………………………….
COURRIEL : ………………………………………………….
Adhésion classique : 10€ – Adhésion de soutien : au-delà de 10€
Libeller le chèque à l’ordre de : Association La Réunion-Cuba à renvoyer à :
Salim Lamrani, Association La Réunion-Cuba, 5 rue Gaston Defferre, 97490 Sainte-Clotilde
Contacts : Salim Lamrani (Président) lamranisalim@yahoo.fr
Ary Yée-Chong-Tchi-Kan (Secrétaire) ary.yctk@gmail.com
Et ne faisons pas les choses à moitié :
Salim Lamrani
Fidel Castro, héros des déshérités,
Paris, Editions Estrella, 2016
En provenance d’Investig’action et toujours chez les Tartufes…
Un racisme post-colonial
Pierre Tevanian – Saïd Bouamama – 30 mars 2017
À l’heure où toute la droite française se scandalise de la reconnaissance, par un candidat à l’élection présidentielle, de l’évident caractère criminel de la colonisation, une reconnaissance pourtant assortie immédiatement d’un « oui mais », à l’heure aussi où les violences policières commises majoritairement contre des descendants de colonisés parviennent enfin sur le devant de la scène médiatique et politique, à l’heure enfin où le vocabulaire colonial le plus caractérisé – et le plus ostensiblement injurieux – refait surface sur cette même scène (le mot bamboula, proféré régulièrement lors des contrôles d’identité, étant assumé comme « convenable » par un syndicaliste policier, et comme « affectueux » par un magistrat hyper-médiatique), il nous a paru utile de revenir sur le passé colonial de la France, et surtout sur l’héritage qu’il a laissé. Un héritage qui pèse lourd, précisément, en termes de racismes et de violences policières.
Source http://www.investigaction.net/un-racisme-post-colonial/
Mis en ligne le 31 mars 2017
16:44 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
29/03/2017
GLANES DU JOUR
« Qui prend place dans la Nef des Fous navigue en riant vers l’enfer. »
Glanes du jour
(que des horreurs, mais vous vous en doutiez)
Opération Mossoul : un massacre moyenâgeux
Stephen Lendman – I.C.H. – 27 mars 2017
Vidéo ajoutée à cet article par ICH.
ATTENTION ! Une opération systématique de camouflage est en cours
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, l’a décrit en ces termes des semaines après qu’aient commencé, en octobre dernier, les bombardements terroristes conduits par les USA et les opérations terrestres irakiennes, mais longtemps avant les pires horreurs actuelles.
Les opérations orchestrées par les USA se déroulent « sous un total embargo de l’information » a expliqué Zakharova.
Rien n’a été fait pour protéger, évacuer ou aider en quelque façon que ce soit les civils.
Livrés à eux-mêmes, ils sont exposés à tous les dangers, sans aucune aide humanitaire ou autre, et sans la moindre considération pour leur sauvegarde et leur sécurité, depuis le mois d’octobre dernier.
Des centaines de milliers de personnes sont prises au piège dans la ville. Celles qui tentent d’en sortir risquent leur vie pour le faire, aussi menacées par les bombardements terroristes US que par les tirs au sol des combattants d’ISIS.
Dans la bataille pour Alep, la Russie et la Syrie avaient établi des couloirs humanitaires, et ce, sans être le moins du monde aidées par l’ONU ni par d’autres pays.
Elles se sont donné beaucoup de mal pour éviter qu’il y ait des victimes civiles. C’est d’ailleurs pourquoi la libération totale de la ville a pris si longtemps.
Moscou a cessé ses opérations aériennes en octobre 2016, dans le but, justement, de protéger les civils, longtemps avant que la bataille d’Alep pût être gagnée fin décembre.
Les médias occidentaux et autres alignés ont scandaleusement fait passer une libération héroïque digne d’être comparée à celle de Léningrad pour une agression criminelle.
Leur silence est aujourd’hui assourdissant sur le viol et la destruction de Mossoul. Leurs comptes-rendus parlent sans vergogne de « libération ». Et ils n’ont pas un seul mot pour le tapis de bombes terroristes US et le massacre en masse. Le camouflage soigneusement orchestré de la réalité se poursuit comme si de rien n’était.
Aucune sorte d’aide n’a été apportée aux malheureux civils réduits au désespoir, livrés sans défense à tous les dangers. En plusieurs mois de combats, il est de plus en plus évident que des milliers d’entre eux ont été tués, d’innombrables autres blessés et des centaines de milliers déplacés, pris qu’ils étaient entre les bombardements US sauvages et les tirs d’artillerie au sol.
À de très rares exceptions près, les médias occidentaux se rendent, par leur silence, complices de ces crimes contre l’humanité. Le 23 mars, l’Independent de Londres, citant des sources médiatiques locales, a rapporté que jeudi dernier les frappes aériennes sur Mossoul avaient causé « 230 » morts civiles.
« Un correspondant de Rudaw, agence de presse kurde opérant dans le nord de l’Irak, nous a dit que 137 personnes, presque toutes civiles, avaient été tuées quand un missile a frappé un seul immeuble d’al-Jadida, dans la partie ouest de la ville. »
« Un certain nombre d’autres ont été tués dans le voisinage immédiat. Certains des morts étaient entrés dans les maisons qui ont été frappées pour y chercher refuge, selon le journaliste kurde Hevidar Ahmed, s’exprimant en direct du lieu du massacre. »
RT a rendu compte de 130 civils massacrés en une seule nuit à Mossoul par les bombardements US. Mais le nombre des morts pourrait être beaucoup plus élevé. Des corps sont en train d’être dégagés des décombres, tâche très lente et ardue.
Selon un témoin oculaire local :
« … tout le voisinage s’enfuyait, à cause des missiles qui frappaient… les gens étaient venus se réfugier ici. »
« Je ne savais pas si c’était un abri ou non. Je ne savais pas que nous ne pouvions pas y venir. Toute ma famille est à l’intérieur. Ils sont 27. Nous avons réussi à en dégager un et je ne sais rien des autres. Oui, il était mort. »
Ce sont les civils qui souffrent le plus dans toutes les guerres. Le mépris pour leur agonie et leurs souffrances, ici à Mossoul et sur d’autres théâtres de guerres US, ne fait qu’aggraver leur désespoir.
Survivre est un combat de tous les jours. Beaucoup d’entre eux n’y arrivent pas. Les autres resteront marqués à vie.
Stephen Lendman est un chercheur et journaliste politique US né à Boston, Massachusetts en 1934. Il est diplomé de Harvard. Il collabore régulièrement à Global Research.ca. Il vit à Chicago et y anime une émission de radio sur The Progressive Radio Network. Il est aussi l’auteur de plusieurs livres : “Banker Occupation : Waging Financial War On Humanity,” “How Wall Street Fleeces America : Privatized Banking, Government Collusion and Class War,”, “The Iraq Quagmire : The Price of Imperial Arrogance.“. Le dernier en date est “Flashpoint in Ukraine : How the US Drive for Hegemony Risks WW III.” (http://www.claritypress.com/LendmanIII.html).
On peut le joindre sur son blog : lendmanstephen@sbcglobal.net
Source : http://www.informationclearinghouse.info/46740.htm
Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades
Révolution qui se voudrait verte en cours en Russie
L’art de la guerre
Navalny démocrate made in USA
Manlio Dinucci – Il Manifesto – 28 mars 2017
Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio
Un policier défonce la porte de la maison avec un mini bélier, l’autre entre en braquant son pistolet et crible de balles l’homme qui, réveillé en sursaut, a attrapé une batte de base-ball, pendant que d’autres policiers pointent leurs pistolets sur un enfant qui a les mains en l’air : scènes d’ordinaire violence « légale » aux Etats-Unis, documentées il y a une semaine avec des images vidéos par le New York Times, qui parle de « sillage de sang » provoqué par ces « perquisitions » effectuées par des ex militaires recrutés dans la police, avec les mêmes techniques que les ratissages en Afghanistan ou en Irak.
Tout cela, nos grands médias ne nous le montrent pas : ces mêmes médias qui mettent en première page la police russe qui arrête Alexei Navalny à Moscou pour manifestation non autorisée. « Un affront aux valeurs démocratiques fondamentales », d’après le Département d’état USA qui réclame fermement son relâchement immédiat et celui d’autres personnes arrêtées. Federica Mogherini aussi, haute-représentante de la politique étrangère de l’Ue, condamne le gouvernement russe parce qu’il « empêche l’exercice des libertés fondamentales d’expression, d’association et assemblée pacifique ». Tous unis, donc, dans la nouvelle campagne lancée contre la Russie avec les tons typiques de la guerre froide, en soutien du nouveau paladin des « valeurs démocratiques ».
Qui est Alexei Navalny ? Comme on peut lire dans son profil officiel, il a été formé à l’université étasunienne de Yale en tant que « fellow » (membre sélectionné ) du « Greenberg World Fellows Program », un programme créé en 2002 pour lequel sont sélectionnés chaque année à l’échelle mondiale à peine 16 personnes avec des caractéristiques propres à en faire des « leaders globaux ». Ils font partie d’un réseau de « leaders engagés globalement pour faire du monde un endroit meilleur », composé actuellement de 291 fellows de 87 pays, en contact les uns avec les autres et tous reliés au centre étasunien de Yale.
Navalny est en même temps co-fondateur du mouvement « Alternative démocratique », un des bénéficiaires de la National Endowment for Democracy (Ned), puissante « fondation privée à but non lucratif » étasunienne qui avec des fonds fournis y compris par le Congrès finance, ouvertement ou en sous-main, des milliers d’organisations non-gouvernementales dans plus de 90 pays pour « faire avancer la démocratie ». La Ned, une des succursales de la Cia pour les opérations secrètes, a été et est particulièrement active en Ukraine. Elle y a soutenu (selon ce qu’elle écrit) « la Révolution de Maïdan qui a abattu un gouvernement corrompu qui empêchait la démocratie ». Avec pour résultat que, avec le putsch de Place Maïdan, a été installé à Kiev un gouvernement encore plus corrompu, dont le caractère démocratique est représenté par les néo-nazis qui y occupent des positions clé.
En Russie, où ont été interdites les activités des « organisations non-gouvernementales indésirables », la Ned n’a pas pour autant cessé sa campagne contre le gouvernement russe, accusé de mener une politique étrangère agressive pour soumettre à sa sphère d’influence tous les états faisant autrefois partie de l’Urss. Accusation qui sert de base à la stratégie USA/Otan contre la Russie. La technique, désormais consolidée, est celle des « révolutions oranges » : s’appuyer sur des cas vrais ou inventés de corruption et sur d’autres causes de mécontentement pour fomenter une rébellion anti-gouvernementale, de façon à affaiblir l’Etat de l’intérieur pendant que de l’extérieur s’accroit sur lui la pression militaire, politique et économique. Dans ce cadre s’insère l’activité d’Alexei Navalny, qui s’est spécialisé à Yale comme avocat défenseur des faibles face aux abus des puissants.
Edition de mardi 28 mars 2017 de il manifesto
https://ilmanifesto.it/navalny-un-democratico-made-in-usa/
Révolution noire en Guyane (où il y a sûrement aussi des peaux-rouges)
Guyane
Les 500 frères sont les pires ennemis du mouvement de contestation
Do – Vive la Révolution – 29 mars 2017
http://mai68.org/spip2/spip.php?article97
Bonjour à toutes et à tous,
La télé fait une énorme la publicité aux 500 frères, soit-disant non-violents, afin de pousser le mouvement de contestation guyanais à les accepter comme dirigeants du mouvement. Ainsi, ils pourront calmer celui-ci, et le détourner de son vrai but, et donc le vaincre.
Les 500 frères sont d'ailleurs essentiellement des membres de la sécurité. Et ils sont des flics et leurs ennemis sont les « délinquants », c'est-à-dire les plus pauvres. Les 500 frères réclament plus de flics.
A-t-on déjà vu une révolution ou un mouvement de contestation de gauche réclamer plus de flics et lutter contre les « délinquants » ? NON ! Pour nous, les délinquants, ce sont les capitalistes, les exploiteurs du prolétariat, ceux qui mettent les prolos dans une misère telle que pour survivre et nourrir leurs enfants, il leur devient nécessaire de « voler », c'est-à-dire de devenir des « délinquants ».
La télé donne essentiellement la parole à celles ou ceux qui se plaignent des « délinquants », c'est-à-dire à la petite bourgeoisie. Mais les « délinquants », c'est-à-dire les plus pauvres, c'est eux qui feront la révolution, si révolution il doit y avoir. Et ils trouveront devant eux les 500 frères qui, cette fois-ci, seront armés avec la bénédiction de l'État.
Les 500 frères sont les pires ennemis du mouvement de contestation
Bien à vous,
do
28 mars 2017
http://mai68.org/sp
Ah, que ce mot fleure le bon vieux temps !...
Barbouzerie franco-israélienne contre Damas
ou
Quand le MOSSAD infiltre la DGSE
Luc Michel – 28 mars 2017
Avec The Times of Israël – Le Monde – PCN-SPO/
Le Mossad aurait tenté de recruter des agents français !
Plongée dans une opération de barbouzes françaises (dont Squarcini, dit « le squale », le chef espion de Sarkozy) et israéliennes, qui tous complotent contre le gouvernement de Damas. «
La CIA et son homologue allemand, le BND, sont aussi dans la boucle » (dixit Le Monde). Non on n’est pas dans « les Barbouzes », le film des Années 60 de Lautner. Mais dans la réalité du Renseignement occidental d’aujourd’hui…
« Des espions israéliens travaillant sur un ingénieur syrien à Paris ont tiré parti de leurs étroites relations avec leurs homologues français pour tenter d’infiltrer la DGSI », confirme le TIMES OF ISRAEL, qui cite aussi Le Monde (Paris). La tristement célèbre agence d’espionnage israélienne, le Mossad, « aurait tenté d’infiltrer son homologue français et de recruter des agents doubles au sein des agences d’espionnage françaises », selon un article explosif du quotidien français Le Monde.
Dimanche, le journal a publié des informations sur un rapport interne de la Direction générale de la sécurité interne (DGSI), l’agence d’espionnage intérieur de France, « dans lequel il est allégué que des agents des deux services travaillant sur une opération commune lancée en 2010 pour collecter des informations sur les capacités en armes de destruction massive de la Syrie ont développé des relations inappropriées et non autorisées » (sic). Ces relations ont été découvertes par une autre agence d’espionnage française, chargée de garder un œil sur les agents du Mossad travaillant à Paris.
DES BARBOUZES QUI CIBLENT DAMAS …
Un ingénieur syrien connaissant soi-disant « l’arsenal d’armes chimiques et de missiles balistiques de Bashar el-Assad » (resic) avait été fait venir et « travaillé par les Israéliens pour être une source de renseignements ». « L’ingénieur était également proche de la fille d’un cadre important du régime d’Assad », nous dit-on encore. « L’arrivée de l’ingénieur en France a eu lieu, selon Le Monde, après deux ans d’efforts du Mossad qui travaillait avec une source à Damas pour convaincre l’ingénieur de tenter de nouveaux horizons et de lancer une entreprise d’import-export à Paris ». « Un agent israélien, prétendant être un homme d’affaires d’origine italienne, a fourni à l’ingénieur syrien des contacts commerciaux et des conseils tout en obtenant de lui des informations, a indiqué Le Monde, pendant que les agences françaises ont clandestinement facilité les procédures de visa et lui ont ouvert d’autres portes dans le monde des affaires. Les agents français ont également fourni un soutien logistique et une surveillance ».
OPÉRATION « RATAFIA » COMMUNE AUX MOSSAD - DGSE – DGSI
Pendant leur opération commune, qui a duré plusieurs années, le Mossad, la DGSE et la DGSI ont découvert des informations cruciales au sujet des fabricants, des sous-traitants et des intermédiaires travaillant avec la Syrie en France et en Europe. « Des renseignements ont également été obtenus sur le programme d’armes chimiques d’Assad ». « Les informations obtenues par les Israéliens et transmises aux Français et aux Allemands ont entraîné l’Union européenne à geler en 2011 les avoirs du Centre syrien d’étude et de recherche scientifique (CERS), responsable du développement et de la production des armes chimiques ».
Selon Le Monde, pendant toute l’opération, intitulée « Ratafia », « les agents israéliens ont tiré parti de leurs rapports étroits avec leurs homologues français pour tenter de les recruter, en utilisant de l’argent et de coûteux cadeaux ». « Un agent français a été repéré au domicile du chef du Mossad à Paris pour un dîner de Shabbat. Il n’est identifié que par ses initiales, D.K. Par la suite, cet agent n’a pas signalé à ses supérieurs qu’après un voyage approuvé à Dubaï, il s’était rendu en Israël avec sa famille pour rencontrer des agents israéliens à Jérusalem ».
Ces échanges non autorisés ont été découverts par une branche de la DGSI. « Après que la DGSI a porté plainte auprès du Mossad en France, plusieurs agents français, dont D.K., ont vu leur autorisation sécuritaire révoquer et ont été transférés à d’autres postes, et plusieurs employés de l’ambassade israélienne à Paris sont partis ». L’ancien directeur de l’agence entre 2007 et 2012, Bernard Squarcini, est considéré comme un suspect dans cette affaire.
* Lire sur le Times of Israël :
http://fr.timesofisrael.com/le-mossad-aurait-tente-de-rec...
* Lire sur Le Monde :
http://www.lemonde.fr/societe/article/2017/03/25/le-mossa...
Source : LUC MICHEL (lucmichel.net@gmail.com)
On se fout de François Fillon, qu’il se démerde, mais ceci mérite d’être lu pour le principe.
À 8h30 sur France-Inter, vous êtes présumé coupable
Le massacre des innocents
Régis de Castelnau – Causeur – 29 mars 2017
Patrick Cohen, août 2015.
J’ai entendu il y a quelques années dans un spectacle une réplique de Madeleine Proust, qui m’avait frappé par sa pertinence. Le personnage créé par Laurence Sémonin artiste franc-comtoise nous disait : « Il vaut mieux mourir le soir que le matin, parce qu’on en apprend tous les jours ». J’y ai repensé, hier, en écoutant l’émission de Patrick Cohen sur France Inter à 8h30. Sur le thème « la présidentielles et les affaires », Patrick Cohen recevait deux cadors de la profession de journaliste–enquêteurs–chroniqueurs juridiques et judiciaires etc. Laurent Valdiguié rédacteur en chef au JDD, et Matthieu Aron, directeur adjoint de la rédaction de l’Obs. Du beau linge, ayant longtemps officié sur le terrain des affaires judiciaires.
Les Droits de l’Homme c’était mieux avant
Ayant commencé mes études de droit il y a 49 ans, et les ayant poursuivies tout au long de ma carrière, d’avocat et d’enseignant, je pensais être au point. Eh bien pas du tout, j’ai constaté que tout était à refaire en écoutant Matthieu Aron :
« Je vais dire une chose qui va choquer. On parle beaucoup de présomption d’innocence et c’est bien entendu quelque chose qu’on va tous respecter. [Mais] il faut quand même arrêter un instant. Quand un juge d’instruction met en examen une personne, ça s’appelle une présomption de culpabilité, ça signifie qu’un juge à un moment donné… »
– Patrick Cohen (lui coupe la parole pour poser une question) : « vous voulez dire pour l’opinion ? »
– Matthieu Aron riposte : « non, non, pas pour l’opinion, pour le droit ! »
Eh bien dites donc, moi qui pensais que le principe de la présomption d’innocence prévue par tous les systèmes judiciaires des pays civilisés, inscrite dans toutes les Déclarations des Droits de l’Homme, de la Française à l’Universelle en passant par la Convention européenne, j’avais tout faux. Je croyais naïvement que depuis le Droit Romain, la personne poursuivie était réputée innocente jusqu’à ce qu’une décision judiciaire définitive rendue par un juge impartial, prononce sa culpabilité. Que la preuve de celle-ci était à la seule charge de l’accusation, que le doute profitait à l’accusé. Je croyais que la MEE comme on l’appelle dans le jargon professionnel était destinée en fait à protéger la personne poursuivie en lui permettant d’intervenir avec ses avocats dans un débat contradictoire et loyal permettant d’élaborer une vérité judiciaire, appréciée au final par le juge du fond. Seul moyen de prendre une décision légitime revêtue de l’autorité de la chose jugée au nom du peuple français.
Les nouveaux-maîtres : les journalistes du service public
Eh bien j’avais tout faux. En France, les nouveaux maîtres, c’est-à-dire les journalistes qui officient sur le service public vous expliquent que la mise en examen vaut déclaration de présomption de culpabilité. Que postérieurement à celle-ci, il appartient au présumé coupable d’apporter la preuve de son innocence. Et qu’il est donc inutile pour les juges d’instruction d’instruire à charge ou à décharge, ce que d’ailleurs ils ne faisaient déjà plus guère au Pôle financier.
Comment un barbarisme juridique aussi infect peut-il être prononcé par un journaliste aguerri sur un média du service public à une heure de grande écoute, sans que Patrick Cohen ne réagisse, pas plus que Laurent Valdiguié. Ignorance crasse qui en dirait long sur leur niveau ou volonté délibérée dans l’ivresse du lynchage médiatico-judiciaire de François Fillon, de continuer à raconter n’importe quoi ? D’ailleurs, Patrick Cohen, à qui il ne reste pas la moindre nanoparticule de conscience professionnelle revendique le barbarisme totalitaire.
Malheureusement, les deux choses se combinent, le trio déplorable de ce matin, tout à sa propagande sans frein pour l’avènement de Macron, rejoint Edwy Plenel qui avait lui aussi inventé un nouveau concept juridique, celui d’« innocent–coupable » pour qualifier Éric Woerth innocenté par le juge du fond à Bordeaux.
Ces gens-là sont devenus fous.
Source : http://www.causeur.fr/france-inter-presomption-innocence-...
Et revoilà petit Micron
Macron : Un cadeau de 14 milliards d’euros à Patrick Drahi en échange d’une campagne de matraquage médiatique…
Citoyen-Veilleur – ZE Journal – 25 mars 2017
Patrick Drahi est un milliardaire patron du groupe Altice (Numéricable/SFR/SFR Médias). Il contrôle un groupe de médias puissant (BFM TV/RMC/L’express/Libération).
Patrick Drahi est un homme d’affaires et entrepreneur franco maroco israélien, né le 20 août 1963 à Casablanca. Il réside en Suisse depuis 1999.
Il est le président-fondateur du consortium luxembourgeois Altice, une multinationale spécialisée dans les télécommunications et les réseaux câblés qui est cotée à la bourse d’Amsterdam.
Il est propriétaire d’une holding personnelle, Next Limited Partnership, immatriculée à Guernesey, laquelle est l’actionnaire majoritaire d’Altice.
Altice est le principal actionnaire de l’opérateur français SFR Group de Virgin Mobile de l’opérateur israélien Hot, mais aussi Portugal Telecom, Orange Dominicana et l’américain Suddenlink.
SFR Group est propriétaire des médias Libération et L’Express. En 2015, selon le magazine Forbes, son patrimoine serait évalué à 14 milliards d’euros, ramené en 2016, pour cause d’endettement record, à 9 milliards d’euros. (Le Nouvel-Obs)
Source Wikipédia
Le 28 octobre 2014, le tout nouveau ministre de l’Economie, Emmanuel Macron autorisait le rachat de SFR par Patrick Drahi contre l’avis de son prédécesseur Arnaud Montebourg. Dans les 6 mois qui ont suivi cette décision la valeur du groupe de Drahi a plus que doublé et a fait gagner plus de 14 milliards d’euro à ses actionnaires.
Macron a floué l’État français car il a choisi un groupe qui paye très peu d’impôts en France.
Montebourg craignait que le rachat de SFR par Altice ne se traduise par une gigantesque évasion fiscale.
En 2014, Montebourg éreinte Drahi alors qu’il est ministre. Des enquêtes fiscales sont alors diligentées par Bercy et ses déclarations ci-dessous sont sans ambiguïté.
« Numericable a une holding au Luxembourg, son entreprise est cotée à la Bourse d’Amsterdam, sa participation personnelle est à Guernesey dans un paradis fiscal de Sa Majesté la reine d’Angleterre, et lui-même est résident suisse ! Il va falloir que M. Drahi rapatrie l’ensemble de ses possessions, biens, à Paris, en France.
Nous avons des questions fiscales à lui poser ! ».
Par ailleurs Drahi fera le plus grand plan social de 2016 en licenciant 5000 personnes chez SFR
Pour remercier Macron, Drahi a mis son groupe de médias à disposition de sa campagne et a organisé un matraquage médiatique sans précédent en faveur de Macron. Ce soutien s’organise d’ailleurs de manière tout à fait évidente.
Source : http://citoyenveilleur.canalblog.com/archives/2017/03/05/...
Via : http://www.zejournal.mobi/index.php/news/show_detail/12448
Dernière minute !
PARIS
Manif d’appel aux sanctions
Changement de lieu : Tous au rassemblement le samedi 1er avril à 14H Place du Châtelet
Merci à toutes et à tous de noter que le lieu de notre rassemblement de ce samedi 1er avril a changé. Nous ne nous rassemblerons pas Place Edmond Michelet, mais Place du Châtelet, à quelques centaines de mètres de l’endroit initial.
Mis en ligne le 29 mars 2017
Notre bateau d’aujourd’hui : Carl Dobsky, Ship of fools
18:56 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (5) | Facebook |
27/03/2017
EN DIRECT DU LAC BAÏKAL
En direct du lac Baïkal
Aujourd’hui, nous relayons à peu près totalement l’ANTIPRESSE n° 69 du 26 mars 2017. Nous l’avons déjà dit, certaines des idées de Slobodan Despot et de ses collaborateurs sont aux antipodes des nôtres. Mais, si « la République n’a rien à échanger avec ses ennemis que du plomb », elle peut toujours – et nous aussi – échanger des idées avec ceux (amis ? ennemis ?) qui en ont. Encore faut-il qu’ils en aient. Ici, c’est le cas et nos lecteurs sont des adultes.
ANTIPRESSE n° 69 – 26 mars 2017
Note aux lecteurs
Comme je l’ai annoncé, la rédaction de l’Antipresse est délocalisée. ce numéro ainsi que les deux ou trois suivants sont rédigés des bords du lac Baïkal, où l’on prend inévitablement de la distance avec le brouhaha ordinaire.
Il fait beau et froid. Le lac est recouvert d’une épaisse couche de glace, nulle lumière n’est visible, la nuit, sur des dizaines de kilomètres de côtes. Ce lieu magique et quasi-désert est en même temps la plus grande réserve d’eau douce de la planète. Dans les décennies à venir, il est appelé à devenir le nombril du monde.
Dès le prochain Antipresse, j’évoquerai plus en détail le but et les circonstances de ce séjour.
Slobodan Despot
Dans ce numéro
- Exergue
- NOUVELLEAKS par Slobodan Despot
- Ame qui vive?
- Éloge de la bêtise
- Emmanuel Macron ou la xyloglossie 2.0
- Albert Caraco: « Arpenter notre évidence » (2e partie)
- Main courante
- TECHNOLOGIE | Cercle magique contre autopilote
- CASQUES BLANCS | Al-Qaïda remercie ses « guerriers cachés »
- CIA | L’article que « Historia » préférerait ne pas avoir publié
- SUISSE | Bourrage d’urnes en Valais ?
- MEDIAS | Polony.tv, un bol d’air dans le PAF
- MANIPULATION | Quand Obama « remplace », Trump « vire ».
- M…! | La tortueuse histoire du mot de Cambronne
- La bêtise, soeur jumelle de l’intelligence
- Promotion
- Rappel
Nous nous permettrons, en notre qualité de lecteurs abonnés à ANTIPRESSE de déplorer que les articles de la « Main courante », dès qu’ils sont ouverts, soient aussitôt recouverts d’un formulaire invitant à… s’abonner et empêchant la lecture de leur contenu. Dysfonctionnement ? Astuce ? Mystère, mais mystère énervant. L.G.O.
NOUVELLEAKS par Slobodan Despot
Âme qui vive ?
Qu’est-ce que l’irruption des pitres dans la vie publique nous apprend sur nous-mêmes ?
Nous Européens n’aurons bientôt plus les moyens de regarder la réalité en face. Tout s’évertue à nous en ôter l’envie. Les politiques et les médias veillent comme dans Molière à mettre des noms convenables sur les laideurs qui choquent — voire à escamoter celles-ci lorsqu’elles deviennent proprement innommables.
Sans qu’on s’en soit aperçu, des taxations infamantes — «fachosphère», «extrême droite» — sont désormais appliquées à des gens qu’on ne peut associer ni de près ni de loin à ces idées radicales. De gauche, de droite ou de nulle part surgissent de nouveaux «pestiférés» dont ni les propos, ni le langage, ni les opinions, ni la manière d’être ne peuvent être qualifiés d’extrêmes — pour peu que les mots aient encore un sens. Leur seul tort, le plus souvent, est de ne pas prendre pour argent comptant les aberrations et les simplifications de la rumeur dominante. Exercer son discernement, vouloir attirer l’attention sur le fond des problèmes est devenu en soi, et a priori, un motif de disqualification.
Le règne de la peur
Dans ce fossé grandissant entre la réalité vécue et ses représentations obligées tâtonne et s’égare la population ordinaire, celle qui travaille et qui vote. Elle tâtonne, parce qu’elle a perdu certains repères essentiels d’une vie en société. La confiance dans les médias est au plus bas, les écoles produisent des ignares et de futurs chômeurs, les politiques s’illustrent par leur conformisme et leur indécision et les certitudes qu’on croyait immuables concernant la famille, la communauté nationale, l’éducation ou l’identité sexuelle sont dénigrées avec une hargne effarante. Les règles de vie ne procèdent plus d’expériences transmises, mais de définitions imposées. Le dressage a remplacé l’éducation.
Cela dit, tout va bien. Nous le disons et nous le répéterons jusqu’à ce que le mal frappe à notre porte et s’invite dans notre cuisine. Nous le répétons encore lorsqu’il a profané notre chambre à coucher. Nous ne le pensons pas, bien entendu, mais n’osons même plus nous avouer ce que nous pensons. Et encore moins le dire. Où le dire? Dans des meetings? Mais les directions des partis écoutent-elles la base? Dans les réseaux sociaux, cette procrastinante agglomération de solitudes? Même plus: ce dernier exutoire est lui-même en train de se corseter et de se censurer. Les délits verbaux et les propos «discriminants» sont plus sévèrement punis, au travail et dans la vie publique, que des actes criminels et la mémoire infinie de l’internet garde trace de toutes nos frasques à l’attention des éventuels employeurs à venir. Nous ne nous en sommes pas aperçus, mais nous sommes ligotés. Et les anomalies de 2016 — contre-information russe, Brexit, Trump — ont eu pour premier effet concret un sensible resserrement de la camisole.
Le temps des pitres
L’union de la peur et de l’absurde engendre l’apathie. D’où l’émergence de la «PRAF-attitude» dont parle Brice Teinturier («Plus rien à faire, plus rien à foutre». La vraie crise de la démocratie, voir le Cannibale lecteur d’Antipresse 68). De fait, le premier parti dans les démocraties modernes est celui de l’abstention.
L’apathie a une sœur jumelle: la dérision. D’où l’irruption sur la scène politique de figures qui annoncent la négation de la politique elle-même. Voici, en France, le Macron®, la logomachine publicitaire projetée sur les planches. Voici en Italie Beppe Grillo, qui brouilla suffisamment les cartes pour soulever une lame de fond — avant de se rallier spectaculairement au système.
Et voici maintenant que la Serbie s’apprête à élire son président. Alors que le premier ministre actuel, Vučić, s’est illustré par son activisme et son méthodique accaparement du pouvoir, il se retrouve contesté par un Borat de province qui aurait poussé la farce jusqu’à véritablement se porter candidat. Ce sympathique provocateur s’est inventé un nom de famille ridicule (Preletačević = «Survoleur»), se fait appeler «Le Blanc» parce qu’il s’habille toujours de blanc et réduit sa communication à un slogan sans aucun contenu: Samo jako!, autrement dit: «Allons-y fort!» Il revendique une attitude «cool», dénonce la «nervosité» du pouvoir et prétend rassembler tous les mécontents sans idée ni cause. Il se définit comme la voix de cette «société civile» qui ne veut plus se reconnaître dans aucun parti car les partis, désormais, incarnent la magouille et la corruption. En quelques semaines, ce pur mouvement («en marche!» pourrait aussi être sa devise!) sans aucun programme est devenu le principal concurrent de l’homme fort du pays.
Est-ce un rebelle ou un pantin, un Coluche inconnu ou un produit de marketing? Les deux sont possibles, encore qu’on l’a vu avec les têtes d’Otpor, le noyau de la «révolution colorée» serbe qui fit tomber Milošević. Peut-être se moque-t-il même d’eux, de ces théoriciens de la «reprise non-violente du pouvoir». Peut-être — mais il est en train de pousser leur propre stratégie de la «société civile en marche» dans des raffinements inattendus.
Le ras-le-bol, la privation de parole et la déception nous font en effet oublier une vérité fondamentale: c’est qu’il y a un régime pire que celui des institutions incapables et corrompues. C’est le régime qui suit l’effondrement des institutions, autrement dit le règne du chaos. La montée des pitres nous venge et nous soulage, mais elle sape en même temps les fondements mêmes de l’ordre où nous vivons. En Serbie, en Ukraine, des guerres civiles ont commencé dans la liesse festive et la satire. Elles n’ont débouché sur aucun progrès notable, sinon celui du pouvoir des mafias et du grand capital globalisé. Les pitres sont le papier à mouches qui attire et qui fixe des énergies susceptibles de mettre en péril de système — si elles s’unissaient autour d’un projet plutôt que d’un rejet.
Mais comment élaborer aujourd’hui un projet? Les projets impliquent la confiance et l’audace. Or nous sommes atomisés, éparpillés, méfiants. Or la peur grégaire est devenue la tonalité de fond de l’existence dans les pays qui ont jadis inventé la démocratie et les droits de l’individu. L’absurde est devenu le moyen d’expression de cette peur. La liberté d’expression n’est plus qu’un luxe incongru et la démocratie, un rite. L’Europe se meurt par les deux bouts: à la fois par l’ineptie des institutions et par l’effondrement des personnalités individuelles. Les deux sont du reste liés par la vieille loi alchimique: ce qui est en haut est comme ce qui est en bas. Aucun projet politique, quel qu’il soit, n’a la moindre chance de réussir s’il ne s’accompagne d’une reconstruction des personnalités. En commençant par redéfinir le sens de l’existence et de la vie en communauté — deux questions auxquelles l’islam fournit des réponses sommaires mais efficaces.
Face à cette concurrence établie sur nos terres, les «outils» de la politique et du droit apparaissent dérisoires. Nous nous évertuons à imposer des lois-cadres à notre existence sans oser dire ce qu’elle est à nos yeux. Nous sommes devenus frêles et timorés, reléguant l’essentiel dans les allusions. Lorsque ce rapport sera inversé, que l’essentiel sera explicite et que le fond se remettra à dicter la forme, nous aurons retrouvé notre âme. Tout le reste est pitrerie.
CANNIBALE LECTEUR de Pascal Vandenberghe
Éloge de la bêtise
Pourquoi ne faut-il pas confondre bêtise et sottise ?
Denis Grozdanovitch fait preuve d’une modestie exemplaire dans l’introduction du Génie de la bêtise (Grasset, 2017) en présentant son livre comme une «flânerie dilettante». Flânerie, certes. Mais dilettante, cela se discute! Sans doute son passé de sportif (tennis, squash et courte paume) reconverti à la philosophie (et au jeu d’échecs) n’est pas étranger à ce regard qu’il porte sur lui-même.
Car si le livre commence et finit par des anecdotes et histoires personnelles (de son enfance pour commencer le livre à un passé récent pour le conclure), son essai sur la bêtise fourmille de références, de citations et de considérations qui montrent sa grande culture et sa connaissance approfondie de ce sujet universel.
Mais attention: il ne faut pas confondre bêtise et sottise. Cette nuance d’importance apparaît dès l’exergue du livre, avec cette citation de Madame de Staël: « La différence que j’établirais entre la bêtise et la sottise est que les bêtes (animales ou humaines) s’accommodent assez docilement des lois de la nature, tandis que les sots prétendent toujours les dominer. »
Partant de cette distinction, si la bêtise, dans le sens que lui donne Madame de Staël, c’est-à-dire une bêtise « naturelle », et par là même susceptible de toucher chacun à tout moment[1], est reconnue et revendiquée par Denis Grozdanovitch, la sottise en revanche, qui trouve quant à elle ses origines dans l’intellectualisme excessif et/ou la conceptualisation abusive, y est vilipendée sans égards.
Ce livre est à la fois une promenade littéraire érudite et colorée, et une réflexion sur notre «modernité»: d’un côté c’est une plaidoirie pour le common sense (ou common decency) prôné notamment par George Orwell, Denis Grozdanovitch s’inspirant fortement de l’écrivain italien Raffaelle La Capria, et en particulier de son livre La mouche dans la bouteille: Éloge du sens commun (Climats, 2005) : « Le sens commun signifie, pour moi, se sentir partie intégrante d’un monde naturel, mais non emprunté ou imité, et encore moins imposé. […] Il signifie s’adresser au plus grand nombre, et pas seulement à ceux qui possèdent l’outillage conceptuel adéquat. Il signifie enfin le sens de la mesure et de la limite, qui après tout sont des prérogatives de la civilisation à laquelle j’appartiens. »
De l’autre, c’est un réquisitoire contre l’intellectualisme excessif : les exemples et situations ne manquent pas, on s’en doute! L’une des sources de référence de l’auteur, outre ses propres expériences et lectures, est ici L’Encyclopédie de la stupidité de Matthijs van Boxsel (« Petite Bibliothèque Payot», 2010), dont le leitmotiv est que nul n’est suffisamment intelligent pour comprendre sa propre stupidité, et qui affirme péremptoirement que «la stupidité est la condition du progrès intellectue l ».
Plus loin, Denis Grozdanovitch retrouve par hasard son ancien prof de maths, et reprend avec lui la discussion engagée alors qu’il était encore son élève: « Mon cher Grozda, […] nous sommes conduits tout droit vers un impérialisme totalitaire de la bêtise à travers le pouvoir des médias qui nous inoculent, insidieusement, passez-moi l’expression, le virus de la connerie réglementaire. Oui, ce que je vois se profiler est que la propagande des États souverains [2] sera bientôt tellement prépondérante que nul ne pourra plus échapper au formatage de la stupidité institutionnelle, ce sera même physiquement dangereux pour ceux qui prétendront y résister. Les quelques énergumènes qui s’y essaieront seront traqués, emprisonnés et remis médicalement au pas. »
Littérature et réflexion, donc: un double plaisir que nous offre ici Denis Grozdanovitch, comme une promenade en forêt, qui permet tout à la fois de sentir et entendre la nature en cheminant sur les sentiers, presque sans s’en rendre compte (métaphore de la littérature), et de se laisser porter par sa propre pensée, libre, détachée et éthérée (métaphore de la philosophie).
On Regrettera toutefois que l’éditeur n’ait pas jugé utile de fournir, en début ou en fin d’ouvrage, la liste des ouvrages déjà publiés de cet auteur prolifique – une bonne dizaine –, parmi lesquels nous citerons le premier, Petit traité de désinvolture (José Corti, 2002, « Points Seuil », 2005), mais aussi L’Art difficile de ne presque rien faire (Denoël, 2009, « Folio », 2010) et enfin, dans le genre romanesque, La secrète mélancolie des marionnettes (L’Olivier, 2011). Un auteur aux multiples talents, chantre de la lenteur aux accents poétiques.
Une touche personnelle pour finir: m’est revenu en lisant ce livre le texte d’une chanson de Claude Nougaro, Il faut tourner la page, et en particulier ce passage:
« Il faut tourner la page
Redevenir tout simple
Comme ces âmes saintes
Qui disent dans leurs yeux
Mieux
Que toutes les facondes
Des redresseurs de monde
Des faussaires de
Dieu »
Et comme je suis dans un bon jour, voici le lien pour l’écouter « en vrai », en entier, et en « live ». Fermez les yeux et écoutez !
______________
NOTES
[1] «Tout homme est bête à ses heures de la même façon que tout homme est mortel » : cette citation de Jean-Paul Sartre ouvre le chapitre consacré par Denis Grozdanovitch à L’idiot de la famille, ce gigantesque essai inachevé (mais qui occupe malgré tout trois gros volumes, totalisant près de 3.000 pages !) que Sartre consacra à Flaubert, chez qui la bêtise est au cœur de l’œuvre, en particulier dans Bouvard et Pécuchet.
[2] Cette discussion remonte certainement à plusieurs années. Ce ne sont sans doute plus, de nos jours, les «États souverains» – et qui le sont d’ailleurs de moins en moins, en tout cas dans nos contrées – qui représentent un tel risque (ou une telle réalité, même).
ENFUMAGES par Fernand Le Pic
Emmanuel Macron ou la xyloglossie 2.0
Et si la rhétorique vide du golden boy était entièrement pompée dans le lexique de la pub bancaire?
Des millions de Français ont regardé le débat télévisé réunissant cinq des onze candidats à la présidentielle.
Ils ont tous constaté la vacuité du verbe de l’un d’eux : Emmanuel Macron. Et pourtant, des sondages flatteurs le plaçaient en tête pour sa force de conviction. Comment peut-on absorber la promesse de diriger la France dans un tel néant verbal ? Comment réussit-on à placer des contradicteurs aussi chevronnés dans une orbite sémantique aussi lâche ? Seule Marine Le Pen a osé extraire ce constat de la torpeur ambiante. Est-ce seulement parce qu’il est jeune qu’une majorité de Français avale ses incantations fictives comme des sucreries ? Qu’elle se pâme de ses périphrases comme la poésie d’une nouvelle fonction Smartphone ? Qu’elle adule une pensée absente de sa parole et qui se tapirait dans un faciès enjôleur ? Macron serait-il un thaumaturge 2.0 lorsqu’il lance ses « je vous aime » contrefaisants d’un vieux tube de Julien Clerc ?
Le fait est qu’il « passe ». Nous sommes allés en chercher la raison dans la construction de son format publicitaire, au sens propre du terme.
On sait que Macron s’est entouré d’agences de publicité spécialisées dans la grande consommation et l’e-commerce pour organiser sa communication politique.
Les premières s’adressent à la fameuse « ménagère moins de 50 », mais comme madame Macron n’est déjà plus dans la cible et que lui-même n’y est pas encore, les standards les plus récents de la com en ligne ont prévalu.
C’est Adrien Taquet, cofondateur de l’agence « Jésus et Gabriel », déjà tout un symbole, qui aurait trouvé le nom du parti politique de Macron en forme de slogan « En Marche ! ». Dans les casernes, le terme appartient plutôt au vocabulaire des adjudants, ce n’est donc pas là qu’on trouvera la source d’inspiration. Certains y voient la traduction française de « Move on », un contretorpilleur déguisé en ONG appartenant à la flotte de George Soros. C’est possible, mais ce n’est qu’une hypothèse.
Pourquoi ne pas fouiner dans l’univers de référence bancaire de Macron ? Surprise, son agence a manifestement pompé le dernier slogan de « Soon », la banque en ligne d’Axa. Une banque résolument de son temps, dont l’offre est « 100% mobile, sans conditions de revenus, idéale pour les jeunes ! », dont la signature publicitaire depuis 2013 n’est autre que : « La révolution bancaire en marche ! ».
Autre point commun avec la banque d’Axa, le mode de développement. Ils appellent cela le mode « lean start-up », c’est-à-dire exprimer des convictions très générales avec force, dont les fonctionnalités sont construites progressivement et de façon itérative avec les utilisateurs. Exactement comme le mode d’accouchement du « programme » de Macron.
Le destin du jeune énarque et gendre idéal (sa propre épouse ne s’y est pas trompée), est donc bien le premier cas pratique de lancement d’un produit politique « en mode lean start-up ». On comprend beaucoup mieux pourquoi, dans l’opération phénoménale de R&D qu’a été son passage à Bercy comme ministre de l’économie, on lui ait aussi ajouté l’appli « ministre du numérique ».
On ne s’étonne pas non plus que le site de promotion de campagne de Macron propose le paiement en ligne. Peut-être que s’il est élu, il en fera même un service bancaire ?
Nous commençons à comprendre pourquoi quelqu’un qui ne dit rien et dont les promesses politiques ne reposent sur aucune démonstration réelle peut ainsi séduire une telle proportion d’admirateurs dans le monde merveilleux et paradisiaque des sondés. Macron n’est évidemment plus un homme politique, c’est totalement ringard. C’est aussi dépassé que « culture française », ce plat cuisiné qu’on gardera peut-être encore congelé pour un en-cas. Macron est simplement un produit-geek lancé sur le marché pour impacter le code source du hardware sociétal, façon drag and drop.
Son verbiage n’est pas de la langue de bois mais du format compressé ZIP et tant pis pour ceux qui n’ont pas le plug-in de décompression.
Mais tout ce travail n’est pas que du fait des agences de com. Comme tout corps spongieux en politique, Macron s’est imbibé tout seul du langage bancaire, que d’ailleurs, il « assume pleinement ». Le « bon sens près de chez vous », il le laisse à Fillon. Lui qui est d’accord sur tout et avec tout le monde, c’est plutôt « le pouvoir de dire oui » du Crédit Lyonnais, même si à l’époque de cette pub, il n’était pas encore né. A « l’autre façon d’être une banque », il substitue l’autre façon d’être candidat, « parce que le monde bouge » comme dirait le CIC. Et lorsque Fortuneo déclare « j’aime ma banque » il assène qu’il aime son public qui applaudit en phase avec les ordres envoyés par « chat », par ses metteurs en scène. Il ne se cache de rien, les voix des Français le captivent, comme autrefois la BNP qui osait : « Votre argent m’intéresse ». Même la presse s’est installée dans le registre « investissez dans la réussite » comme le slogan d’HSBC, pour pousser à voter Macron.
S’il est élu, il pourra dire « Aujourd’hui je l’ai fait » et remercier ING Bank.
Le désinvité de la semaine
Albert Caraco : « Arpenter notre évidence » (2e partie)
J’ai évoqué brièvement, dans Antipresse 67, la vie et les idées d’un des vrais auteurs maudits du XXe siècle.
Voici un deuxième choix de textes tiré de son Bréviaire. Cela commence par «Nos intellectuels ne savent que jouer, et nos spirituels ne savent que mentir. Aucun ne songe à repenser le monde…» — Et cela finit par: «Nous aimons mieux l’irréparable que la survie dans un avortement recommencé.» Entre ce début et cette fin, pas une phrase qui ne heurte nos idées reçues de plein fouet !
*
Le Bréviaire du Chaos est la quintessence et la synthèse de sa pensée dans sa forme la plus prophétique et la plus brutale. Ce choix d’extraits touche à ses grands sujets: suicide environnemental, illusions menant à la guerre, abrutissement collectif, mensonge des religions, salut par le matriarcat. Et, par-dessus tout: nécessité de revenir à la pensée sans entraves et aux évidences premières.
Slobodan Despot
- Slobodan Despot lit le Bréviaire du Chaos sur SoundCloud (partie 2, 16 min.)
Main courante
TECHNOLOGIE | Cercle magique contre autopilote
CASQUES BLANCS | Al-Qaïda remercie ses «guerriers cachés»!
CIA | L’article que «Historia» préférerait ne pas avoir publié
SUISSE | Bourrage d’urnes en Valais?
MEDIAS | Polony.tv, un bol d’air dans le PAF
MANIPULATION | Quand Obama «remplace», Trump «vire»
M…! | La tortueuse histoire du mot de Cambronne
log.antipresse.net, le monde à livre ouvert !
La bêtise, soeur jumelle de l’intelligence
Et laissez-moi encore vous dire pour la mille et unième fois ce qui est évident depuis des siècles : que le philosophe sera toujours ridicule !
Et bête ! Mais d’un bête ! Car enfin, la bêtise n’est rien d’autre que la sœur jumelle de l’intelligence et s’épanouit en fleurissant non pas sur le terreau vierge de l’intelligence, mais bien sur la glèbe féconde arrosée de la septième sueur des penseurs et des sages…
Et je souscris à la croyance commune qui voit dans les penseurs les plus profonds les fournisseurs de la plus solide des bêtises. […] Étrange ce gauchissement de toute formule sitôt qu’elle est confrontée avec la vie. Si grande soit-elle, une philosophie, plus elle est proche de la vie, plus son ridicule — par une sorte de feinte, de cabriole démoniaque — s’affirme considérable : on met alors droit dans le mille et il a nom « bêtise ». C’est avec effroi qu’on s’aperçoit que plus c’est sérieux, moins c’est sérieux !
— Witold Gombrowicz, Journal.
Lac Baïkal
Puisqu’on y est, tiens…
Vous reprendrez bien une tasse de ciguë ?
C’est en anglais, c’est écolo et ça fait peur :
Le lac Baïkal est envahi par l’algue Spirogyra, synonyme de contamination fécale
Les rives du lac où la pollution « se voit »…
http://havacuppahemlock1.blogspot.be/2015/08/russias-lake...
20% de la réserve d’eau douce du monde entier se trouve ici, et… elle n’est plus buvable.
Une étrange créature aquatique échouée sur le bord du lac Baïkal – Très gros dauphin, disent certains, mais… les dauphins n’ont pas la queue poilue, alors quoi ?
Phoques d’eau douce en sursis – Photo de Sergey Gabdurakhmanov
http://siberiantimes.com/other/others/news/n0287-identity...
On peut toujours essayer de dessaler l’eau de mer pour la boire. Sauf que… l’eau de toutes les mers est, elle aussi, polluée.
Question : les Russes ont-ils une idée pour assainir leur lac ?
Les frais de recherche et de mise en œuvre de l’assainissement du Baïkal n’incombent-ils pas à toute la planète ?
Au lieu de leur faire la guerre pour satisfaire les caprices des McCain et des Soros…
Ancienne sculpture immergée – Trésors de l’humanité – Lac Baïkal
Il n’y a pas que les lacs au monde, il y a aussi les volcans et tout ce qui va avec…
Surprise ! Les scientifiques ne s’y attendaient pas…
Un volcan du Kamchatka entre en éruption, pour la première fois depuis 250 ans
Il s’est manifesté pour la dernière fois en 1769
« C’est une totale surprise pour nous. Nous continuons à le tenir à l’œil et nous analyserons les dangers possibles au fur et à mesure que les informations nous parviendront » a déclaré à l’agence TASS Olga Girina de l’Équipe Spéciale de Réaction aux Éruptions Volcaniques du Kamchatka (KVERT)
Le volcan a commencé à cracher des cendres vendredi soir jusqu’’à 7.000 mètres de haut, et elles auraient pu recouvrir la ville de Severo Kurislsk, située sur l’île de Paramushir.
Les experts croient que le danger est passé, bien que le code orange reste activé en ce qui concerne les risques encourus par l’aviation.
Le volcan Kambalny a 2.156 mètres de haut et il se trouve au sud du Kamchatka. Il est entré en activité pour la dernière fois sous le règne de l’impératrice Catherine II, en 1769.
Il se trouve à peu près 300 volcans sur le territoire de la péninsule du Kamchatka, dont 29 en activité. En décembre dernier, le volcan Shiveluch – qui se trouve au nord du Kamchatka – est entré en éruption et a craché des cendres jusqu’à 11.000 mètres au-dessus du niveau de la mer.
Source : https://www.rt.com/viral/382331-volcano-eruption-russia-k...
Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades
De la foudre au volcanisme, l'environnement préhistorique et les fresques de la grotte Chauvet Pont-d'Arc
Frédéric LAVACHERY
Pôle Haroun Tazieff en Vivarais-Velay, les Ouches, 43430 Chaudeyrolles
Le 10 mai prochain, Frédéric Lavachery est invité à faire une communication au deuxième Symposium international sur la foudre et les phénomènes orageux :
https://www.labofoudre.com/symposium-2017/
Alors que les scientifiques français en charge de la grotte Chauvet comme ceux qui s'occupent de la géologie et du volcanisme dans l'Hexagone ne veulent pas en entendre parler, le comité scientifique du programme de ce symposium a considéré que cette recherche devait être portée à la connaissance de la communauté scientifique internationale. Ils ont donc fait une entorse à leur propre règlement en invitant un non-scientifique à rendre compte de ses recherches.
Ci-dessous en avant-première, résumé de cette communication :
Le mont Mézenc, haut lieu de la néotectonique et du volcanisme dans l'environnement des grottes préhistoriques des gorges de l'Ardèche (France), est-il le siège d'un « paysage de la foudre » qui, à l'instar du volcanisme actif, a pu marquer la cosmogonie au Paléolithique supérieur ?
La découverte, en mai 2015, par l'interprétation du panneau du Mégacéros de la grotte Chauvet-Pont d'Arc, d'un épisode éruptif hydrogazeux survenu il y a environ 35 000 ans au lac d'Issarlès, confirme l'intérêt d'une approche de l'art paléolithique par l'examen du rapport de l'homme à son environnement.
La contemporanéité de l'art de Chauvet et de l'activité volcanique du Vivarais et du Velay oriental, constatée en juin 2013, ouvre une série d'interrogations sur le rapport de l'homme au paysage, notamment en ce qui concerne les événements telluriques, astronomiques et atmosphériques dont il est le siège.
Il est frappant que les grottes habitées ou ornées des gorges de l'Ardèche soient situées à la charnière géologique de la roche plutonique ou volcanique et de la roche sédimentaire. L'homme de l'âge de la pierre, artisan de ce matériau premier de la culture humaine, aurait-il pu rester insensible à ce contraste ? A cinq lieues de la grotte Chauvet, il aura pu observer la roche du feu coiffer celle de l'eau : le basalte du plateau du Coiron est littéralement posé sur les sédiments marins. Le basalte, Neandertal et Cro-Magnon l'ont vu sortir des entrailles de la Terre, notamment dans l'axe volcano-tectonique NO-SE qui structure la morphologie du paysage d'Ardèche et de Haute-Loire. La formation de la pierre par l'eau, ils l'ont observée aussi bien par le dépôt de la calcite dans les grottes que par l'activité des fontaines pétrifiantes en zones de volcanisme actif.
Dans la grotte Chauvet, une fresque présente un lion dont l'œil est formé par un coquillage. On trouve des coquillages dans le calcaire affleurant sous le basalte du Coiron mais aussi dans la sépulture paléolithique d'un enfant, découverte dans la grotte du Figuier (gorges de l'Ardèche).
On peut raisonnablement émettre l'hypothèse que les artisans de la pierre au Paléolithique ne confondaient pas les caractéristiques d'une pierre générée par le feu avec celui d'une pierre engendrée par l'eau. La formation de la carte mentale du territoire par les artisans préhistoriques a pu intégrer la distribution des roches selon une classification pierre du feu / pierre de l'eau. Cette distribution répondant à des données morphologiques du paysage, c'est la configuration même du paysage et sa qualification au regard de critères naturalistes qui devient une source de maîtrise de l'espace.
Le phénomène éruptif figure à l'évidence parmi les marqueurs majeurs du paysage tant au plan structurel qu'événementiel, tant au plan de la prévention des risques que de la formation d'une cosmogonie Terre-Ciel. On voit immédiatement que la pertinence d'une recherche sur le paysage fugace et permanent de la foudre est une hypothèse à travailler au même titre que celle du paysage volcanique, pour la paléoanthropologie.
La recherche des éruptions contemporaines de l'occupation de la grotte Chauvet est en cours depuis 2013. Dans un futur proche, des études en collaboration avec des organismes de recherches partenaires, portant sur la typologie et les caractéristiques des orages dans le périmètre d'arpentage des artistes du site préhistorique de Chauvet, permettront d’affiner nos hypothèses.
La première campagne de terrain portera sur le sommet de l'axe volcano-tectonique qui conduit naturellement aux gorges de l'Ardèche. L'axe NO-SE siège des éruptions au long de la Préhistoire est aussi celui du couchant au solstice d'été, à quelques degrés près selon les variations astronomiques. Coïncidence qui a pu également entrer dans la cosmogonie des artisans et artistes de Chauvet. Cette hypothèse mobilise la curiosité pour tout ce qui a trait aux relations que la Terre et le Ciel peuvent entretenir par le feu dans l'imaginaire humain : embrasement des cieux par le soleil couchant, par l'éruption volcanique ou par la foudre.
Participants
Dr. Raymond Piccoli, (président du comité/Committee chair), Laboratoire de Recherche sur la Foudre, unité de recherche Pégase (France).
Pr. Pascal ANDRE, Clermont-Auvergne University, Laboratoire de Physique de Clermont, LPC+ (France).
Pr. Vladimir Bychkov, Academician, Russian Academy of Natural Sciences, President of Russian Committee on Ball Lightning (Russia).
Dr. Laurent Caumon, SAMU 15, Henri Mondor Hospital, Aurillac (France).
Dr. Marie-Agnès Courty, CNRS, Laboratoire PROMES, UPR 8521, Perpignan (France).
Dr. Régis Darques, CNRS, UMR 5281, Montpellier (France).
Pr. Geert Dijkhuis, President International Committee of Ball Lightning, Mathematics Dpt, Eindhoven University of Tech. (R), Convectron N.V (The Netherlands).
Pr. Philip Papaelias, Department of Astrophysics, Astronomy and Mechanics, National University of Athens (Greece).
Pr. Mikhail Shmatov, Ioffe Physical Technical Institute, Russian Academy of Sciences (Russia).
Pr. Karl Stephan, Departement of Technology, Texas State University (USA).
Pr. Hui-Chun WU, Institute for Fusion Theory and Simulation (IFTS) and Department of Physics, Zhejiang University, Hangzhou (China).
Palestine
(Non, pas question de s’arrêter)
Séparation du CRIF et de l’État
TOUS AU RASSEMBLEMENT À BEAUBOURG
SAMEDI 1er AVRIL À 14 H !
Merci à toutes et à tous de noter que malgré les pressions exercées par le CRIF, NKM, l’ambassadrice d’Israël & Co... nous nous rassemblerons le samedi 1er avril à 14 H à Beaubourg, pour dénoncer le régime colonial de l’occupant, et pour exiger des sanctions, en lieu et place de la collaboration actuelle du gouvernement avec l’apartheid israélien.
Source : http://www.europalestine.com/spip.php?article12779
Les BDS qui font vraiment mal :
L'Iran sanctionne 15 sociétés américaines pour soutien à Israël et au terrorisme
France Révolution – 26 mars 2017
L'Iran a décidé de sanctionner des sociétés américaines pour le soutien qu'elles apportent à Israël et aux «actions terroristes» de l'État hébreu, a rapporté l'agence de presse officielle de la République islamique.
D'après l'agence de presse officielle iranienne Irna, Téhéran a décidé le 26 mars de décréter des sanctions contre quinze entreprises américaines, en raison de leur soutien à Israël et «aux actions terroristes de ce régime».
Cette décision, qui est largement symbolique puisque ces sociétés ne font pas d'affaires avec l'Iran, intervient deux jours après que les États-Unis ont pris des sanctions contre 30 sociétés et individus de dix pays étrangers accusés d'avoir collaboré avec le programme d'armement de l'Iran.
Selon les informations diffusées par Irna, «toute transaction est interdite avec les sociétés [visées], leurs biens seront saisis et leurs responsables ne pourront pas obtenir de visa» de la part des autorités iraniennes.
Parmi les entreprises en question, figurent la compagnie United Technologies dont la branche de défense est accusée de vendre des hélicoptères à Israël, ITT Corporation, active dans 100 pays et spécialisée dans les composants industriels, ou encore Bushmaster Firearms International, qui fabrique des armes à feu. La compagnie Re/Max Real Estate est aussi accusée par Téhéran « d'acheter et de vendre des logements dans les colonies situées dans les territoires occupés» palestiniens ».
Vives tensions entre Washington et Téhéran
Cette annonce intervient alors que le ton ne cesse de monter entre Téhéran et Washington depuis l'arrivée au pouvoir du président Donald Trump. Ce dernier a dénoncé à plusieurs reprises l'accord conclu à l'été 2016 sur le programme nucléaire iranien.
Ces sanctions iraniennes sont aussi «une réaction» aux sanctions américaines imposées en février après un test de missile par Téhéran, précise encore Irna.
En outre, le Congrès américain prépare en ce moment une nouvelle loi qui qualifiera les Gardiens de la révolution, le corps d'élite de l'armée iranienne, de «groupe terroriste». Les Gardiens de la révolution sont notamment chargés du programme balistique de l'Iran mais possèdent aussi des sociétés présentes dans différents secteurs économiques du pays, dont celui de l'énergie.
A l'inverse, le président de la Commission des Affaires étrangères du Parlement iranien, Allaeddine Boroujerdi, a déclaré le 25 mars qu'une loi sera présentée début avril pour qualifier l'armée américaine et les services de renseignements de ce pays de «groupes terroristes», rapporte le site de la télévision d'État.
Source : http://france-revolution-investigative-reporter.over-blog...
Élections dans l’Hexagone
Et puisque petit Micron il y a...
Devant une salle à moitié vide, le curieux meeting d'Emmanuel Macron à la Réunion
RT – 26 mars 2017
Le candidat d’« En Marche ! » a-t-il vu trop grand ? Face à la faible mobilisation pour son meeting à la Réunion, il l’a transformé en une séance de questions-réponses avec l’assistance… ce qui n’a pas empêché nombre d’entre eux de quitter la salle.
Emmanuel Macron était samedi 25 mars en déplacement sur l’île de la Réunion, où il devait tenir un meeting devant 4 500 personnes. Son équipe de campagne avait peut-être surestimé l’intérêt des Réunionnais pour le candidat d’En Marche ! : le Petit stade de l’Est, à Saint-Denis, était à moitié vide.
Invectivé dès le début de son discours par un homme du public, le candidat l’a finalement invité à venir le rejoindre sur scène… avant d’en faire de même avec nombre d’autres personnes, raconte Le Parisien. Se sont alors succédées les interventions imprévues du public. « Ce qui devait être un meeting s’est transformé en rencontres », a résumé le candidat à la fin de la séance.
Source : https://francais.rt.com/france/35834-devant-salle-moitie-...
Macron est tellement ignare qu'il en est au point de croire... que la Guyane est une île ! (vidéo 21'')
Do – Vive la Révolution ! – 26 mars 2017
Enregistré sur France 3 le 26 mars 2017 après 19h30
Il sait même pas ce qu'est la Guyane, mais il veut diriger la France !
La Guyane, ça existe ?
La Guyane, c'est quoi ?
La Guyane, c'est une île ?
Et elle est où, cette île ?
En France ?
Cayenne, c'était quoi ?
Et Kourou, ques'aco ?
Et les fusées françaises,
elles décollaient d'où ?
Les fusées Ariane ne peuvent plus décoller depuis la lutte des Guyanais.
Soutien total à la grève générale en Guyane !
En soutien à la grève de Guyane, faisons comme eux, bloquons les routes de toute la France, grève générale sauvage totale et illimitée partout ! Empêchons les élections présidentielles ! Remplaçons les présidentielles par la révolution qui supprime l'exploitation de l'homme par l'homme !
Bien à vous,
do
Macron veut qu'on se calme, énervons-nous : Vive la lutte de classe !
Source : http://mai68.org/spip2/spip.php?article89
Parlons (Inter) Net
Connaître de l’intérieur les Instituts de sondage et comprendre comment ils enfument
Théophraste R. – Le Grand Soir – 26 mars 2017
En politique, une prophétie auto-réalisatrice est une prédiction sans fondement, mais récurrente, énoncée par les Instituts de sondage, reprise par les observateurs politiques, par les politologues afin de forger des opinions et de modifier les votes.
Par exemple, si Macron est au sommet et Mélenchon en-bas (ou trop bas), des millions de Français vont opter pour le banquier Macron (idole du MEDEF) afin de battre Marine Le Pen. Par suite, les sondages à venir vont confirmer cette tendance qui sera devenue une possible vérité. Le bulletin de vote aura été choisi par les sondeurs.
La résistance du peuple aux choix dictés par les Instituts de sondages, via les médias, relève de l’héroïsme. Mais les « erreurs » des sondeurs dans les élections politiques risquant de discréditer leurs autres sondages (commerciaux…), elles ne peuvent se multiplier ou se prolonger ou tomber dans la démesure (bizness is bizness).
Pour en savoir plus, pour savoir tout, regardez ICI cette vidéo ludique et pédagogique.
Théophraste R. (Sondeur parodique : « Êtes-vous pour des reculs sociaux que Macron appelle réformes ou pour l’abrogation de la loi El Khomri comme le veut Mélenchon ? »).
N.B. Si vous n’avez rien appris par ce billet, merci de le diffuser à ceux qui pourraient s’y instruire.
Source : https://www.legrandsoir.info/connaitre-de-l-interieur-les...
Un dessinateur satirique qui a de la suite dans les idées et connaît ses classiques…
Certains préféreront la méthode Coué :
Mis en ligne le 27 mars 2017
23:07 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
23/03/2017
QUELQUEFOIS LES RETOURS EN ARRIÈRE...
Quelquefois les retours en arrière sont plus brûlants que l’actualité
PALESTINE
On n’en aura fini que quand justice sera faite
Uri Avnery normalise la dépossession des Palestiniens
Jeffrey Blankfort — Arrêt sur Info – 20 mars 2017
Une lectrice n’ayant trouvé aucun texte d’Uri Avnery dans les archives d’Arrêt sur Info – parmi les nombreux auteurs qui traitent d’Israël-Palestine – nous demande pourquoi ? La réponse à cette question est explicitée dans cette lettre adressée à Avnery par le journaliste américain Jeffrey Blankfort, et dont nous partageons entièrement l’analyse. [1]. [ASI]
Uri Avnery
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Préambule du traducteur
Récemment [en 2009, ndlr], Uri Avnery, dirigeant du Gush Shalom (Bloc de la Paix, ndt) et « coqueluche » des sionistes de gauche a décidé d’ajouter son grain de sel à l’appel palestinien au boycott d’Israël, pour dénoncer fermement ledit boycott. Jeff Blankfort, écrivain, journaliste et animateur radio, l’interpelle, pour la énième fois.
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Jeff Blankfort – 5 septembre 2009
Hello Uri,
Je viens de lire ta réaction à certaines critiques soulevées par ton opposition au boycottage d’Israël. Ayant pris conscience il y a bien longtemps des limites de ton militantisme et de ta vision du monde, cela ne m’a nullement étonné. Tu as manifestement investi trop de temps et trop d’énergie, depuis tant d’années, dans la normalisation de la dépossession des Palestiniens de leur patrie par Israël pour reconnaître l’injustice qui fut non seulement inhérente à la création de l’État d’Israël, mais qui lui fut même nécessaire.
Le passage du temps n’efface en rien cette injustice et peu importe le nombre de fois où toi et d’autres vous invoquerez l’Holocauste nazi. Le dé de la création d’un État juif en chassant les Palestiniens de leurs maisons et de leurs villages avait déjà été jeté bien des années avant qu’Hitler ne parvînt au pouvoir, si bien que la question de l’hitlérisme ne saurait trouver de place dans ce débat.
Les arguments contre la création d’un État juif en Palestine, soulevées par des juifs antisionistes et non sionistes, remontant aux premières années du siècle dernier, étaient bien connus, et tous ont apporté la preuve de leur exactitude. Il n’est donc nullement étonnant que la légitimité d’Israël n’ait été reconnue ni par les Palestiniens ni par les autres peuples du Moyen-Orient.
De fait, les sionistes en avaient fait la publicité dans le monde entier, avec fierté, le présentant comme une entreprise de colonisation de peuplement… jusqu’à ce qu’une telle terminologie soit passée de mode. Le fait qu’Israël ait été créé en des temps où le reste du monde était engagé dans une période de décolonisation fut une garantie supplémentaire, s’il en était besoin, de son rejet. Sans l’influence de ses groopies aux États-Unis et en Europe, et sans les armes qui s’y déversèrent afin de le soutenir, Israël, à l’instar de l’Algérie française, n’aurait été rien d’autre qu’un bref épisode aberrant de l’Histoire (il convient de noter, à cet égard, que c’est le soutien d’Israël au régime colonialiste français contre la Résistance algérienne qui amena la France à être le principal fournisseur d’armes d’Israël, jusqu’à un certain joli mois de mai 1967…)
Tu sais aussi pertinemment qu’afin de maintenir Israël en tant que Sparte du Moyen-Orient, le « lobby pro-israélien » tient depuis longtemps le Congrès des « États-Unis, étranglant le peu de ce qui restait de la démocratie américaine. Tu ne te rappelles pas d’avoir décrit la manière dont un président américain après l’autre a tenté de résoudre le conflit israélo-palestinien et dont chacun d’entre eux fut contraint, par Le Lobby, de se retirer du champ de bataille, la queue entre les jambes ? Et qu’après chacune de leurs défaites, le vol de la terre palestinienne et la croissance des colonies continuaient ? Qui en a payé le prix, à ton avis ?
Comme tu l’as sans doute deviné, je suis contre l’existence de l’État d’Israël ou de tout État juif, quel qu’en fût le nom, fondé sur la notion qu’un juif originaire de n’importe où dans le monde a plus que le droit de vivre dans ce que l’immense majorité du monde connaissait et reconnaissait comme étant la Palestine qu’un Arabe palestinien né dans ce pays ou que les membres de sa famille. Si la situation actuelle n’est ni immorale, ni raciste, alors nous devons trouver à ces adjectifs une nouvelle définition. Mais toi, apparemment, tu ne le penses pas ; tu rejettes les opinions de ceux qui sont de cet avis. (La notion selon laquelle Israël ou n’importe quel pays puisse être la patrie d’une personne qui n’y est pas née et qui ne connaît aucun proche qui y soit né n’est qu’un exemple supplémentaire d’à quel point les sionistes ont déformé le langage afin de tenter de justifier l’injustifiable). Ton échec à trouver un argument allant à l’encontre de l’idée d’un État unique devient patent, quand tu écris que les Français et les Allemands ne se sont pas mis d’accord pour vivre ensemble. Tu crois vraiment que l’on puisse faire la moindre comparaison entre les deux situations ? Les Français seraient donc en train d’occuper l’Allemagne ? Ou vice-versa ? Et l’on ne m’aurait rien dit ??
Je ne cesserai sans doute jamais d’être scié par tes efforts irréfragables visant à séparer les colons de ceux des juifs qui vivent à l’intérieur de la Ligne Verte, comme si la majorité des habitants d’Israël proprement dit n’étaient pas responsables de l’élection d’une série de tueurs professionnels en tant que leurs Premiers ministres, année après année, qui ont, tous, augmenté et agrandi les colonies. Il n’y a eu aucun sondage d’opinion des Israéliens (je les ai tous consultés) depuis 1988, au début de la première Intifada, dont la moitié des répondants n’aient pas appelé à l’épuration ethnique des Palestiniens de la Cisjordanie et de la bande de Gaza. Il y avait beaucoup de colons, en 1988 ? Soyons sérieux…
Dans ta belle démocratie, tout juif ou toute juive valide, à l’exception des hassidim, a joué le rôle d’un occupant en Cisjordanie ou à Gaza tout au long des quarante-deux années écoulées. Ce sont des innocents ? Hier, j’ai regardé, sur Al-Jazeera, des soldats israéliens en train de tirer des grenades lacrymogènes et un liquide vert nauséabond contre des Palestiniens non-violents qui manifestaient contre le mur d’acier qui coupe leur terres à Ni’ilin, après quoi ces soldats ont pris pour cible le reporter d’Al-Jazeera. Attend-on de nous que nous soutenions ces jeunes malfrats en uniforme israélien ? Ceux qui les haïssent devraient être condamnés, et non pas les malfrats et ceux qui envoient ces types là-bas ?
Tu utilises le mot ‘paix’ à tout bout de champ, mais chez toi, le mot ‘justice’ ne risque pas de s’user ! C’est ce qui vous distingue, toi et tes potes sionistes, des Palestiniens et de ceux qui les soutiennent sincèrement. L’occupation dérange ta conscience, ton sentiment d’identité, en ta qualité d’Israélien, mais jusqu’à quelle point affecte-t-elle ta vie ? Mettre un terme à l’occupation, de quelque façon que ce soit, t’apportera la tranquillité de l’esprit et le temps de finir tes mémoires. Eh bien, là, maintenant, essaie, si tu le peux, d’imaginer que tu es dans la peau d’un Palestinien, qui a été soumis à l’arbitraire d’un squatter israélien toute sa vie. Rechercherais-tu simplement la paix, l’absence de ce squatter israélien, ou rechercherais-tu et exigerais-tu que justice soit faite ?
Ta conclusion ne fait que traduire ta confusion. Tu écris que tu veux qu’ « Israël soit un État appartenant à tous ses citoyens, sans distinction d’origine ethnique, de sexe, de religion ou de langue ; avec des droits entièrement égaux pour tous », et pourtant tu supposes qu’il y aura « une majorité hébraïsante », qui permettra à ses « citoyens arabophones… de chérir leurs liens étroits avec leurs frères et leurs sœurs palestiniens… ». S’il n’y a plus de distinction entre un citoyen et un autre, entre un juif et un Arabe, alors comment peux-tu imaginer que la majorité continuera à être hébraïsante ?
Ou bien alors, peut-être envisages-tu la possibilité que la population arabe palestinienne d’Israël, qui est d’ores et déjà largement bilingue arabe-hébreu deviendra la majorité, ce qui ferait qu’Israël, dès lors, ne serait plus un État juif ?
Si tel est le bien cas, il y a peut-être encore un peu d’espoir, en ce qui te concerne ?
Jeff Blankfort – 5 septembre 2009
Article original: http://dissidentvoice.org/2009/09/on-rationalizing-israel...
Traduction : Marcel Charbonnier
[1] Sur le blog de l’Association France Palestine Solidarité on trouve 736 articles d’Avnery à ce jour http://www.france-palestine.org/spip.php?page=recherche&a...
Source: http://arretsurinfo.ch/uri-avnery-normalise-la-depossessi...
Les pétitions volent bas dans le 4e Arrdt de Paris.
L’histoire de Giuseppe
(et de quelques autres dans la foulée)
Giuseppe, disent certains, « ouvre une fenêtre sur la liberté d’agir dans cette société où tout ce qui n’est pas encore obligatoire est devenu strictement interdit ». Qui ne serait d’accord ?
Nous vous avions parlé, en novembre 2012 (« Il était une fois un paradis »), de Giuseppe Belvedere, ce septuagénaire ami des pigeons qui, dans le 4e arrondissement de Paris, ayant perdu son logement, s’était retrouvé sans abri, dormait dans va voiture, mais n’en avait pas pour autant abandonné ses protégés. Nous avions même mis en ligne une petite vidéo le montrant dans son activité quotidienne et aux prises avec un environnement humain tantôt solidaire, tantôt amusé et tantôt pas bienveillant du tout
Nous espérions que, depuis lors, de bonnes âmes auraient réussi à lui faire retrouver un gîte, même inconfortable, même précaire, mais nous nous trompions. C’est le contraire qui s’est produit, et Giuseppe, aux dernières nouvelles, se serait plutôt fait tabasser par de courageux inconnus que sa présence dans la rue dérange. Mieux – c’est-à-dire pire – : il serait même en butte aux attentions redoutables de la police.
C’est pourquoi nous reprenons ici son histoire, en remontant un peu en arrière, oui, comme Jeffrey Blankfort le fait pour la Palestine. L’injustice a partout le même mufle.
Il faut dire qu’en cette période d’élection, un certain nombre de sites de droite se sont emparés de l’histoire de Giuseppe pour stigmatiser les autorités socialistes qui, depuis plus de six ans, le pourchassent et le persécutent. Peu importe qu’à leur place, les forces de droite eussent sans doute fait la même chose. Les élus PS sont impliqués dans cette honteuse saga jusqu’au cou. Qu’ils assument.
Voici l’appel qui circule, nous le prenons ici chez Voxnr :
Les oiseaux de la colère
Giorgio Damiani – Voxnr – 16 mars 2017
Giuseppe BELVEDERE, âgé de 72 ans, a été mis à la rue par la mairie socialiste du 4ème arrondissement de Paris en 2010. Depuis, il vit dans une camionnette stationnée dans le quartier de saint Merri. Une histoire sur fond d’intrigue politique, de comportements étranges et de faux témoignages en plein Beaubourg !
Harcèlement policier orchestré par la mairie, agression, violence, maltraitance sont le quotidien de Giuseppe.
Comment une histoire pareille est-elle possible ? Un prétexte fallacieux pour l’expulser de chez lui : il nourrissait les pigeons de la place Pompidou… mais pas chez lui comme certains ont pu le prétendre lors de son procès. Un appartement sans doute convoité… Par qui ? Il habitait rue Saint Martin avec un loyer à moins de 100 € depuis près de 40 ans….
Des personnes formant aujourd’hui un réseau se sont réunis sur Facebook pour lui porter secours « les amis de Giuseppe ».
*
Quelqu’un que nous ne connaissons pas vient de lui consacrer un livre dont nous ne savons rien mais que présente M. Giorgio Damiani.
Marie-Simone POUBLON
Les oiseaux de la colère
Éd. Dualpha – 15.05.2016
Collection : Vérités pour l’Histoire
210 pages
EXTRAIT
L’urgence pour nous, soutien de ce vieil homme, consiste à essayer de trouver des solutions à une situation inextricable car il ne pourra pas se sortir de ce mauvais pas sans aide.
Mais il n’acceptera cette aide qu’à certaines conditions.
La France pays des droits de l’homme, de liberté, d’égalité et de fraternité ne peut pas laisser un homme de 70 ans à la rue complétement démuni et sans force, sans envisager de réparer cette humiliation
Quels monstres serions-nous si nous ne l’aidions pas ?
Il est de notre devoir d’agir. (Chapitre 1)
Source : http://www.voxnr.com/8669/les-oiseaux-de-la-colere
Il y a longtemps, c’est vrai, que s’est formée une association de fait appelée Les amis de Giuseppe, qui le soutient, qui tente de lui porter secours contre ses ennemis, qui l’a de nombreuses fois filmé (voir ci-dessous), et qui, à présent, fait circuler une pétition censée ameuter l’opinion publique. Il serait peut-être temps, en effet, de cesser de juste regarder… avant qu’il meure.
Nous ne pouvons pas faire moins que reproduire leur appel :
Paris : Halte à la maltraitance d'un vieil homme, Giuseppe
Les amis de Giuseppe – Pétition ouverte le 6 mars 2017
À l'attention de la Mairie du 4e arrondissement de Paris, du Conseil de Quartier de Saint-Merri, de la Fédération du 3977 contre la maltraitance :
Tous ceux qui ont du cœur connaissent Giuseppe B., qui en 2005, traumatisé par le massacre des pigeons organisé par la mairie Place Beaubourg, a décidé de prendre leur cause en défense. Avant que les pigeons ne soient considérés depuis quelques années comme des nuisibles, ils ont rendu à la France, sa liberté au côté des soldats.
Giuseppe a été expulsé par la mairie de Paris 4 en 2010 alors qu’il ne croyait pas possible qu’une mairie socialiste puisse commettre un tel acte de cruauté. Il avait 65 ans. Mais ceci a été fait sans aucun ménagement et surtout sans solution de relogement comme l’imposerait la loi d’aujourd’hui. À 72 ans, il vit dans un camion dont les roues sont vandalisées à chaque fois qu’il les change, il est affaibli par la maladie qu’il a développée depuis qu’il est à la rue.
La vie de Giuseppe est gravement malmenée par les habitants du 4e arrondissement.
Les commerçants et habitants ont déjà réussi à le faire interner à deux reprises à l'hôpital Sainte Marie. Si la folie de Giuseppe revient à nourrir les oiseaux contre vents et marées, mérite-t-il l'enfermement, la violence de l'exclusion, l'acharnement à le faire disparaître ?
Sont-ils donc médecins spécialistes de la santé mentale pour oser poser un diagnostic et un traitement : l'enfermement ? Bien évidemment, non ! Seulement, ils ne veulent plus de Giuseppe et peu leurs importe qu'il soit à « l'asile », en prison, ou ...
Après l'avoir fait expulser de son domicile, lui avoir mis des contraventions d'un montant de 13.000 euros, l'avoir agressé plus de 50 fois de façon extrêmement violente, ils veulent le parquer à l'hôpital psychiatrique au milieu de personnes psychotiques, dépressives... alors qu'il ne demande rien d'autre que le droit de vivre sa vie et de continuer à soigner des oiseaux qui ont faim.
La haine de certains habitants du quartier fait qu’il est en danger de mort après toutes ces agressions. Il s’est fait notamment blesser par un chien d’attaque en octobre 2016 ; blessure qui continue d’engendrer des complications sur son état de santé, de plus en plus préoccupant. Giuseppe a porté plainte. Pour l’instant il n’y a eu aucune suite. L’agresseur court encore.
La vie dans la rue, les agressions verbales et physiques, les dégradations volontaires portées à ses véhicules-abris et les menaces de fourrière chaque semaine, le tuent petit à petit.
Il est soigné pour le cœur. Encore aujourd’hui, à l’heure où nous décidons de mettre en ligne cette pétition, les services municipaux le guettent alors qu’il est alité dans son camion avec une infection proche de la gangrène suite à la morsure du chien d’attaque. Quelques riverains haineux lui envoient encore la police alors qu’il essaie de se réchauffer dans sa camionnette-maison.
Une dame place Pompidou dirige sur ses yeux un laser au risque de lui faire perdre la vue. Que feriez-vous à 72 ans avec 580 euros de pension, aucune solution de logement, des pneus constamment vandalisés ? Tous ceux qui sont dans la haine vont réussir à le tuer.
Qu’importe ce qu’il fait, que l’on soit d’accord ou non avec son combat contre le massacre des pigeons dans les villes, il y a d’autres solutions. Les élus de la mairie de Paris 4 devraient (car ce sont des personnes comme dit Giuseppe « qui ont fait des études ») utiliser leur tête positivement et non pas pour détruire.
Giuseppe est photographié par les touristes qui eux observent le spectacle des oiseaux qui volent autour de lui.
Non, Giuseppe n’est pas fou. Il est fatigué par la haine… qui va le conduire dans une tombe.
Sauvons Giuseppe de la mort.
Signons ensemble cette pétition pour que la haine ne triomphe pas.
Cet homme n’est pas un ennemi, c’est un amoureux de la vie !
Donc, pour signer (même si les pétitions ne servent jamais à rien), C’EST LÀ
Mais il serait temps que les habitants du IVe et les autres apprennent sur le tas ce que signifient les mots « démocratie directe ». On peut déjà leur dire que les pétitions n’y entrent pas pour grand-chose.
On ne sait pas, nous, mais instaurer des tournées-popotes pour l’aider dans ses distributions, qu’il n’y aille plus jamais seul, jusqu’à ce que la bourgeoisie versaillaise ait cédé… C’est la même, vous savez. Ou l’emmener se faire soigner chez le Pr Oberlin… C’est le même combat, vous savez. Organiser discrètement des tours de garde, de jour et de nuit, à proximité de son camion. Ce n’est pas sorcier, vous savez. Juste une question d’organisation et de (bonne) volonté.
Et voici les vidéos d’amateurs qu’au fil des ans « Les amis de Giuseppe » ont réalisées et mises en ligne. Elles sont de quelques minutes (deux d’une heure). Les notes sont des réalisateurs.
Privez-vous d’un peu d’abrutissement télévisé et regardez-les. Giuseppe a des choses à dire qui valent la peine d’être écoutées.
Les ailes du paradis – 14:07’
17 septembre 2012
Voici un film de 14 minutes réalisé dans une certaine urgence. L'urgence de Giuseppe qui se voit aujourd'hui harcelé et qui après avoir été expulsé de son appartement, risque d'être expulsé de son quartier. Ce film tente de donner à voir et à entendre l'humanité de cet homme, les raisons de son engagement à accomplir la mission qu'il s'est donné quel que soient les obstacles qui se dressent sur sa route. Ce film vous fera entendre le positionnement des habitants, des passants, des commerçants, ainsi que la vision de Giuseppe sur notre monde.
La guerre des mondes – 8:14’
13 nov. 2012
Ceci est une vidéo montrant à la fois le quotidien de Giuseppe et lui donnant l'occasion de s'exprimer sur les obstacles rencontrés, les obstacles humains souvent, il nous dira sa conception de la vie, évoquera son regard sur les enfants... Giuseppe est membre de la société protectrice des oiseaux des villes, la SPOV. C'est dans ce cadre qu'il nourrit et soigne les oiseaux de Beaubourg, ceci a pourtant entrainé son expulsion de son logement en 2010. Son troisième hiver à la rue s'inaugure, alors que le froid arrive. Partageons, dénonçons ce que vit Giuseppe et sa mise au ban de la société pour un crime qui n'en est pas un : nourrir les oiseaux.
Pétition pour laisser sa voiture-abri à Giuseppe Belvedere – 6:37’
4 janvier 2013
Mis à la rue parce qu'il donnait à manger aux pigeons, Giuseppe Belvedere est aujourd'hui clairement menacé de se voir supprimer sa voiture, son dernier abri. Signez nombreux cette pétition : http://www.causes.com/actions/1721779... [Déjà des pétitions ! NdGO]
Le crépuscule des oiseaux – 13:18’
13 février 2013
Dans ce quartier du centre de Paris, autour de ce grand centre d'art contemporain qu'est Beaubourg, on tue les oiseaux, les moineaux, les pigeons. Un homme lutte.
Un film, « le crépuscule des oiseaux » vous présente la vérité, la vérité de cette lutte contre la mort d'une espèce, de cette lutte contre l'acharnement des habitants, des autorités contre ces oiseaux.
Deux camps s'affrontent, celui de ces hommes et femmes qui pensent que la nature n'a pas ses droits dans le quartier aseptisé du Marais, et Giuseppe qui tente chaque jour de préserver la vie sous toutes ses formes. Vous verrez dans ce film combien la lutte est acharnée, sans fin et violente. Giuseppe vous fera part de ses difficultés, de ses incompréhensions, de ses colères. Des thèmes existentiels forts et universels seront abordés par notre ami.
Le camion de l’espoir – 3:37’
24 février 2013
Je voudrais vous présenter Sisco, qui est une preuve, une de plus, des belles rencontres qu'aura permis la page http://facebook.com/Les.amis.de.Giuseppe.
Au delà du bien fait à Giuseppe, elle aura permis le baume au coeur que représente la belle action que nous venons de mener ensemble.
Sisco est venu faire des étagères dans le camion de Giuseppe. Cet homme aussi serviable que sympathique, nous a confié s'être pour une fois senti vraiment utile. Il était très touché de ne pas seulement aménager un cadre de vie plus agréable mais sentir que son travail est utile à la survie d'un être.
Il a travaillé sous la neige, dans la rue afin que Giuseppe puisse revenir a son camion recharger ses sacs de nourriture pour les oiseaux.
Nous nous permettons de mettre un lien vers son site car il est rare de trouver un bricoleur artiste, proche des gens, doué et dévoué, qui plus est à Paris. https://www.facebook.com/Espace.KORTO...
La plupart des riverains étaient indifférents. Certains ont fait la moue, une tête en somme très signifiante venant dire leur intolérance. Un peu comme ce voisin qui est sorti l'autre soir pour nous asséner: « Après la voiture, le camion et à quand le semi remorque ?! »; Charmant et tellement altruiste, pas méchant, pas intolérant, pas nombriliste pour un sou... Mais un sou est un sou, et Giuseppe risque de faire fuir les clients friqués.
Le froid revient a Paris. Mais grâce au camion, grâce au chauffage, aux étagères et à la générosité de tous, Giuseppe est heureux, vraiment heureux. Il ne manque plus que les oiseaux soient eux aussi respectés, que la ville et que les hommes cessent de les mettre à mort. Arrêtons de tuer les oiseaux et Giuseppe aura gagné son combat.
Des ailes sans voler – 3:15’
6 juin 2013
La bonne Maire de Paris Delanoë a expulsé abusivement le mauvais Père de famille Giuseppe, car il donnait à manger aux pigeons. Qui sera le prochain pigeon ?
Réalisation : je DOIGT changer le monde CLIC & partager - page facebook : les amis de Giuseppe. Partager est un acte de soutien et de résistance.
Giuseppe résistant – 5:36’
10 juin 2013
Giuseppe résiste, à la rue, contre l’injustice de la mairie de Paris.
Rencontre entre Giuseppe et le député belge Laurent Louis. [Laurent Louis qui, depuis, est à la rue aussi ou peu s’en faut. Mais qui aura entretemps appris des choses. NdGO]
Réalisation : Je DOIGT changer le monde clic & partager- rejoins la page facebook les amis de Giuseppe.
Papa, où t’es ? – 59’51’
2 juillet 2013
Il est ici papa.
Le mauvais père de famille – GIUSEPPE
Giuseppe dit avoir été expulsé abusivement de son logement par la Mairie de Paris, parce qu’il nourrissait les pigeons. Ça fait trois ans qu'il est à la rue et continue à nourrir les pigeons devant son ancien logement, devant Beaubourg.
« Un oiseau né en cage pense que voler est une maladie » Jodorowski A.
Les anges ne meurent pas – 25:23’
23 septembre 2013
Ce film vous présente Giuseppe, cet homme qui sans relâche nourrit et soigne les pigeons dans le 4e arrondissement de Paris, aux alentours de Beaubourg et ce, depuis de nombreuses années. Il y exprimera à la fois les raisons de son combat, ce combat qui vise à ce que les oiseaux puissent vivre, même à Paris, même si un certain nombre d'habitants et d'élus souhaitent les éradiquer. Vous y entendrez également les opposants à Giuseppe, ceux qui ne veulent, ne peuvent comprendre cette mission qu'il s'est assignée depuis tant d'années.
« Les anges ne meurent pas », ni Giuseppe, à la rue depuis 3 ans , ni les oiseaux qui ont trouvé en Giuseppe le gardien de leur vie. Espérons qu'au delà de la survie de ces pigeons, des moineaux, de la survie de Giuseppe qui évolue au milieu d'une agressivité ambiante que le film tente de transmettre, un jour, pourront cohabiter homme et animal, êtres vivants différents, dans le respect les uns des autres.
Et pourtant, ils l’ont fait – 10:21’
19 mars 2014
Voici une vidéo qui vous montre un moment émouvant de la vie de Giuseppe. Ses enfants sont venus de Calabre pour le voir. Son fils ne l'avait pas revu depuis plusieurs années. On y perçoit l'amour qui les lie mais aussi les incompréhensions, les transmissions. Giuseppe est un homme, un père, un protecteur et un missionnaire.
La fête des pères, Giuseppe à la rue vs/ le maire de Paris Bertrand Delanoë – 59:30’
19 mars 2014
Giuseppe le mauvais père de famille, pensionné et malade, expulsé de son logement car il nourrissait les oiseaux VS le bon Maire de Paris Delanoë. Une guerre invisible a lieu tous les jours autour du Centre Pompidou, Musée National d'Art Contemporain (Beaubourg). L'amour de la vie contre l'amour du pouvoir. La différence contre l'indifférence. La reconnaissance contre le mépris. La fête des pères contre l'absence de Maires.
Hypocrisie, démagogie, imposture – 3:46’
23 mars 2014
J'ai interviewé Giuseppe à sa demande devant les affiches des élections municipales. Il témoigne devant les candidats à la mairie de Paris sur sa situation. Il ne s'agit pas d'exprimer une quelconque orientation politique, ou de faire passer des idées politiques. Il s'agit simplement du témoignage de Giuseppe sur ce qui lui est arrivé et pour lequel il demande sans relâche réparation. Giuseppe tient à dire à ces candidats tout sourire que l'on a injustement mis un homme à la rue parce qu'il nourrissait ces oiseaux tant haï: les pigeons.
Giuseppe, la mauvaise herbe du Marais – 3:55’
11 avril 2014
Giuseppe Belvedere ne fait pas l'unanimité dans le quartier Beaubourg qui s'aseptise de jour en jour...
Mais on ne l'en délogera pas si facilement, et c'est la liberté et la volonté chevillées au corps qu'il continue sa tâche et veille sur les pigeons. Giuseppe raconte son histoire et interroge sur ce que la société laisse comme espace de liberté dès qu'on sort de son modèle normé et commercial. Son histoire évoque aussi la transformation des quartiers populaires de Paris et ses conséquences sociales. Quant à cette pratique un peu particulière de « nourrissage de pigeons », au-delà des polémiques entre salubrité et défenses des animaux, elle révèle un besoin de se sentir utile quand une société décrète qu'on ne l'est plus...
L’odyssée de Giuseppe – 2:28’
8 septembre 2014
Voici une vidéo qui montre le genre d’attaque dont est victime quotidiennement Giuseppe Belvedere. Il est à la rue depuis maintenant 4 ans, expulsé de son logement par la mairie de Paris parce qu'il nourrit les pigeons dans le 4e arrondissement de Paris. Depuis plusieurs semaines, des habitants le visent avec des bouteilles d'eau pleine depuis le 4me étage d'un immeuble haussmannien. Projectiles d’un demi kilo, 1 kg, 1kg et demi qui lui tombent sur le dos, la tête, qui pourraient le tuer. Des passants pourraient également être victimes de ces bombes artisanales qui visent à débarrasser le quartier de Giuseppe, parce que d’aucuns n’y supportent pas qu’il nourrisse les oiseaux.
C'est parfaitement inhumain et inadmissible. Nous savons que le quartier ne veut pas de Giuseppe, ni les habitants, ni les commerçants, ni la mairie. Nous sommes là et soutenons Giuseppe, car nous ne voulons pas de cette humanité-là qui sait que tuer l'autre, le différent, le gêneur.
Pour en savoir plus sur Giuseppe Belvedere, rendez-vous sur https://www.facebook.com/Les.amis.de....
Giuseppe, l’homme qui vaut des millions de vues – 4:24’
15 avril 2015
« Giuseppe était locataire dans un appartement de la mairie de Paris, payait son loyer tous les mois avec sa retraite. Mais l'administration a récupéré le logement et mis dehors Giuseppe. Depuis, part dignité, le Calabrais refuse toute aide d'urgence : foyers, repas etc... Le vieil homme au dos courbé ne veut pas plier l'échine. S'il en est là aujourd'hui, c'est probablement parce qu'il ne s'intègre pas dans le paysage branché de Beaubourg et qu'il nourrit les pigeons, l'animal le plus détesté de ces Parisiens. L'homme se bat armé d'une vieille pancarte qu'il trimballe avec son caddie. Cette vidéo est là, comme les autres, pour le sortir de l'ombre de sa camionette, son seul refuge. Partagez svp... ». Diane.
Je suis Giuseppe – 5:22’
5 mai 2015
Même commentaire de Diane que ci-dessus.
Rien ne rend plus aveugle que ce que l'on voit uniquement avec les yeux – 2:41’
29 décembre 2015
Même commentaire de Diane que ci-dessus, et
Sa seule demande : « Partagez...que mon histoire fasse le tour du monde pour que ce qui m'est arrivé n'arrive à plus personne. »
Les pigeons de Beaubourg – 2:06’
6 mars 2016
« Giuseppe ne s’intéressait pas spécialement aux pigeons, jusqu'à ce qu'il apprenne que la mairie voulait les exterminer. Alors, il s'est mis à les nourrir. La mairie l'a prévenu : s'il continuait, on lui supprimerait son logement à loyer modéré. Mais il a continué, et on l’a jeté à la rue. »
Puisque c’est un délit désormais de nourrir les pigeons (pas qu’à Beaubourg), Giuseppe paie ses amendes – tant par mois, à une mairie qui les gaze. Coût : ± 6 € par pigeon gazé. Ainsi, qu’il le veuille ou non, c’est avec l’argent de Giuseppe qu’on extermine ses protégés. Belle métaphore du monde comme il va.
LIENS
https://blogs.mediapart.fr/edition/sans-abris-sdf-exclus/...
https://credopigeons.wordpress.com/2016/10/16/sos-pour-gi...
Ceux qui s’occupent de l’un s’occupent aussi des autres
Mineurs isolés étrangers : quand l’investigation prend le pas sur la protection
Entraides citoyennes – 20 novembre 2016
20 novembre, journée internationale des droits de l’enfant.
Pour rappel :
Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE, Assemblée Générale des Nations Unies, 20 novembre 1989) article 20 §1 :
« Tout enfant qui est temporairement ou définitivement privé de son milieu familial, ou qui dans son propre intérêt ne peut être laissé dans ce milieu, a droit à une protection et une aide spéciale de l’État. »
Observation générale n°6 du 1er septembre 2005 relative à l’article 2 de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant :
« Les obligations qui incombent à un État en vertu de la Convention s’appliquent à l’intérieur de ses frontières, y compris à l’égard des enfants qui passent sous sa juridiction en tentant de pénétrer sur son territoire. La jouissance des droits énoncés dans la Convention n’est donc pas limitée aux enfants de l’État partie et doit dès lors impérativement, sauf indication contraire expresse de la Convention, être accessible à tous les enfants – y compris les enfants demandeurs d’asile, réfugiés ou migrants – sans considération de leur nationalité, de leur statut au regard de l’immigration ou de leur apatridie. »
8h du matin, il fait froid, A. a rendez-vous pour une évaluation sociale à la Mission d’Accueil des Mineurs Isolés Étrangers du Conseil Général de l’Essonne qui permettra de déterminer s’il est ou non un mineur non accompagné (anciennement isolé étranger) et qui déclenchera ou non une prise en charge par l’Aide sociale à l’enfance. Il a peur. Il ne sait pas exactement où il se rend ni trop pourquoi il s’y rend. Il croit venir demander l’asile. Mais il a déjà demandé l’asile à Paris dit-il. Non, il s’est rendu au Dispositif d’Évaluation des Mineurs Isolés Étrangers géré par la Croix-Rouge où il s’est vu notifié d’un refus. Il n’a pas compris. Évidemment, il n’a pas compris, pourquoi devrait-il raconter son histoire pour prouver qu’il est mineur, ça n’a pas de sens… À vrai dire, plus rien n’a de sens, tout ce qui lui importe désormais c’est d’obtenir un toit et de pouvoir manger à sa faim, après avoir passé plusieurs jours à errer dans les rues de Paris.
A. a 15 ans, il arrive d’Afghanistan, seul. Il a quitté sa famille, sa maison, sa ville, son enfance, il a traversé mers et montagnes, voyagé à pied, en train, en bus ou caché à l’arrière d’un camion pour venir se réfugier en France. Ses raisons, elles nous importent peu, son histoire, elle nous regarde peu, ce qui compte aujourd’hui à cet instant c’est qu’il a 15 ans et qu’il est seul. Il a tout laissé derrière lui, tout ce qui constituait sa vie, pour une autre qu’on lui a promis bien meilleure mais qui tarde à se montrer. Ils sont nombreux, semblables à A., pour qui l’espoir, vendu au prix fort, s’est transformé en cauchemar. Ils déambulent, se laissent porter par les évènements, sans laisser de traces visibles, tant, qu’ils deviennent presque invisibles. Pourquoi ? Parce qu’il faut prouver son âge, il faut prouver l’isolement, la vulnérabilité, il faut rentrer dans une case dont les contours semblent insaisissables.
Source : http://entraides-citoyennes.org/mineurs-isoles-etrangers-...
Ceci est vieux de plusieurs mois. Rappelons qu’au moment de la grande vague migratoire de l’an dernier en provenance de l’Est, plus de dix-mille enfants ont disparu quasi du jour au lendemain après avoir été enregistrés par les polices de l’espace Schengen.
Où sont-ils ? Dans quelles mains ?
Sont-ils gazés comme les pigeons, vermine indésirable ?
Ceci n’est qu’un écho en passant. Le problème est énorme et s’en accomoder passivement est indigne.
Site à suivre en tout cas :
Aide inconditionnelle aux sans-abris, sdf et exclus
http://entraides-citoyennes.org/
« Dispositif d’évaluation »
Le citoyen lambda sait-il bien ce que ces mots signifient ?
Il en a été question ici-même, il y a peu, à propos d’un livre de M. Günter Grass (Toute une histoire), qui a vu cette invention à l’œuvre dans son pays au moment de la « réunification » des deux Allemagnes, ceux d’Allemagne de l’Est ayant été, selon lui, systématiquement « évalués pour être dévalués ». Invention néfaste, donc, par quelque bout qu’on la prenne.
Ce qu’il ne précise pas dans son livre, c’est que les évaluateurs (pour lui « occidentaux ») étaient en l’occurrence la BERD, alors présidée par M. Jacques Attali, modeste inventeur de la chose.
73 à présent et mentor de Petit Micron
Pour une fois, nous empruntons quelque chose au Monde Diplomatique
Juger les juges
Qui évaluera Jacques Attali ?
par Louis Pinto
L’évaluation se présente comme une technologie avancée permettant de rompre avec un passé routinier. Elle débouche sur une cartographie où tout le monde est identifié, situé et, le cas échéant, exhibé au regard public, de l’opérateur sur écran d’ordinateur jusqu’aux ministres, en passant par les professeurs, les chercheurs, les policiers. A chacun selon ses mérites… Avec de la bonne foi et de l’ingéniosité, on peut parvenir à des standards indiscutables : il y a des patrons qui « créent de la valeur pour l’actionnaire », des vendeurs qui vendent, des universités, des lycées plus demandés que d’autres, et, enfin, des « perdants » qui perdent de l’argent.
Mais que mesure-t-on vraiment ? Tant qu’on ne s’interroge pas sur la fabrication des critères d’évaluation, on risque de consacrer de fausses évidences : la réussite prouverait de la valeur, laquelle s’exprime dans la performance. La tautologie (celui qui réussit est ipso facto le meilleur) prend la forme trompeuse d’une proposition dotée de contenu.
Pour mieux comprendre ce qu’il en est, on peut s’essayer à l’exercice auquel nous invite ce pousse-au-crime qu’est Jacques Attali : évaluons Jacques lui-même (appelons-le ainsi pour garantir l’anonymat et l’équité), auteur du récent rapport Attali (1), qui prône, entre bien d’autres choses, un usage intensif et extensif des procédures d’évaluation (2). Une telle idée ne lui serait assurément jamais venue, tant la certitude de se voir mis au premier rang aurait froissé la modestie d’une personnalité louée par M. Nicolas Sarkozy autant que par Mme Ségolène Royal. Mais essayons...
Jacques s’est lancé, comme éternel ancien petit génie sorti de Polytechnique, dans toutes sortes d’occupations politiques, économiques, intellectuelles et autres. Faut-il évoquer le rôle de l’ancien conseiller du président Mitterrand dans l’émancipation des couches populaires, le renforcement politique du Parti socialiste, ou, au contraire, son rôle dans le tournant de la rigueur de 1983, l’abandon des dogmes à coloration étatiste, dirigiste, marxiste ? D’emblée, nous voilà arrêtés par une difficulté préliminaire : selon ce qu’il tient pour un mérite ou pour un défaut, l’évaluateur se voit renvoyé vers l’archaïsme d’une gauche attardée à la défense des classes populaires ou vers un modernisme sans droite ni gauche qui ne connaît que les « challenges » de la compétition économique. Comment choisir ? Ou plutôt : comment ne pas voir ce qu’il faut choisir si l’on connaît un tant soit peu d’économie et d’anglais ?
Au passage, un autre présupposé serait à élucider : la constance politique est-elle vraiment une vertu, ne serait-elle pas plutôt un symptôme de blocage ? Là aussi, le choix révèle le point de vue : d’un côté, ceux qui s’entêtent dans la fidélité à des principes robustes ; de l’autre, ceux qui apprécient la mobilité, l’ouverture, le changement. Comment hésiter ?
Peut-être sera-t-il plus aisé d’évaluer notre grand évaluateur sur le terrain d’excellence de l’évaluation, celui de la gestion économique. Entre autres fonctions, Jacques a présidé la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), créée en 1990 pour hâter l’immersion des pays de l’Est dans le grand bain de l’économie de marché. On remarquera trois choses : la nomination fut moins liée aux talents de banquier du candidat qu’à la capacité du président François Mitterrand de l’imposer à ce poste ; le bilan a été controversé ; apparemment soucieux de son confort propre autant que du développement des pays de l’Est, Jacques a dû démissionner en 1993. Dans de telles affaires, la réussite ne peut se décider à la façon d’un résultat sportif. L’évaluateur évalué et malmené pourrait s’interroger sur les recours dont dispose un évalué de rang modeste face à ce qu’il tient pour des erreurs de jugement.
Quant aux sociétés de conseil fondées par la suite, comme Attali & A, faut-il imputer leurs bénéfices au génie entrepreneurial du patron ou bien à son impressionnant réseau de relations tissé à l’Elysée ? Ce qui conduit à se prononcer sur la question de savoir si le capital relationnel doit être pris en compte, ou non, dans l’évaluation de l’action d’un dirigeant, quitte à estimer que ce pourrait bien être là son seul mérite.
Que dire de Maître Jacques le penseur, auteur d’innombrables livres sur des sujets les plus divers ? Là aussi, on peut osciller entre des options opposées selon que l’on prend l’auteur pour un esprit brillant et universel ou pour un peintre du dimanche non dénué de toupet. Comment trancher ? Par exemple, en envoyant son livre sur Marx aux meilleures universités américaines, celles du classement de Shangaï, qui fascine notre postulant à l’évaluation, pour être jugé par les spécialistes « incontestés » du marxisme (3). On mesurerait alors la part de l’originalité, de la profondeur et celle du délayage, de la deuxième main, du plagiat (cela a été affirmé) et du faux-semblant. Puis on demandera à ces experts s’ils recruteraient un tel chercheur pour quatre ans, davantage – ou pas du tout.
Supposons maintenant que Jacques ne soit pas le meilleur dans tous ces domaines. A quel type de sanctions se trouverait-il exposé ? Il y a des seuils dans l’espace social où les profits varient sans être jamais négatifs. Le capital dont dispose une « personnalité » tient à la force sociale que lui assurent ses liens à des milieux économiques, patronaux, politiques, médiatiques. Par exemple, un livre signé de pareille plume étant presque toujours salué comme un « événement » par la presse « unanime », on voit mal ce qu’il faudrait faire pour démériter. Le propre d’une telle personnalité est d’échapper à la mesure objective, ou, si l’on préfère, de ne connaître que des mesures sur mesure.
Une illustration intéressante de nos jours est donnée par la fonction de maître-d’œuvre de rapports officiels (MM. Alain Minc, Edouard Balladur, Michel Camdessus, etc.) commandés par le pouvoir politique pour mettre en forme des « recommandations » déjà présentes en pointillé dans la lettre de mission. Les personnalités concernées apparaissent d’autant plus « indépendantes » qu’elles combinent les figures indéfinies du « sage » et de l’« expert ». Qui évaluera une telle combinaison ? Réponse : le pouvoir politique.
Si Jacques Attali (levons l’anonymat) n’est pas un cas particulièrement original, il présente toutefois le mérite de révéler le contraste entre l’avidité à évaluer les autres et le traitement de faveur réservé à ses propres performances. Il suggère aussi des questions plus générales. Qu’est-ce qu’un patron ou un homme d’Etat performant et créatif ? Dans leur autoévaluation, les groupes dominants sont toujours portés à faire valoir des qualités personnelles impondérables et, simultanément, à assujettir les membres des groupes les plus modestes à des exigences strictes de mesure (adresse, rapidité, docilité et/ou initiative…).
Qui sera juge des juges ?, se demandait Pierre Bourdieu face aux dérisoires palmarès d’intellectuels publiés par la presse. Les luttes pour les classements sont une dimension essentielle des luttes sociales. A vouloir l’ignorer, on contribue à naturaliser les verdicts des dominants. Les « meilleurs » sont présumés être les plus intelligents, les plus courageux et peut-être – qui sait ? – les plus doués génétiquement.
Si l’on ne peut s’abandonner à l’utopie d’une absence de classement, du moins serait-il avisé de réfléchir aux conditions dans lesquelles l’évaluation peut échapper à l’arbitraire des relations de force. Dans des disciplines scientifiques où existe un savoir contrôlé, validé, la seule source d’évaluation légitime est celle des pairs. Ce n’est pas un président d’université, un journaliste, ou un « expert » qui décidera qui est bon mathématicien, c’est un mathématicien. Dans d’autres univers exposés au conflit et au débat, des critères univoques seraient irrecevables. Si toute mesure enferme des présupposés politiques, on peut les expliciter. Des économistes ont ainsi proposé des solutions de rechange aux indicateurs dominants en évaluant les politiques au moyen de critères qui rendent compte de la santé des individus, des inégalités sociales, etc.
« Ou on est bon ou on n’est pas bon » : mieux vaut ne pas s’en tenir à cet adage de décideur, tellement sommaire qu’il n’est pas aisé, on l’a vu, de l’appliquer à Attali, même si l’on a une petite idée.
Louis Pinto
Directeur de recherche. Auteur, entre autres, de La Vocation et le Métier de philosophe. Pour une sociologie de la philosophie dans la France contemporaine, Seuil, Paris, 2007.
Source : http://www.monde-diplomatique.fr/2008/04/PINTO/15817
Mis en ligne le 23 mars 2017
17:52 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
20/03/2017
TALLEYRAND AUJOURD'HUI
Cirque électoral hexagonal - III
Talleyrand aujourd'hui
1 - Talleyrand dans la tourmente
2 - Un collaborationnisme messianisé
3 - Sorciers et magiciens
4 - Le gaullisme et le mythe démocratique
1 - Talleyrand dans la tourmente
Le 30 janvier 1649, le grand peuple anglais exécutait son roi, Charles 1er pourtant censé avoir été choisi par le ciel. Le 21 janvier 1793, la France décapitait à son tour un roi réputé avoir été désigné par la volonté expresse du créateur de l'univers.
Pour comprendre une révolution psychobiologique de ce calibre, il suffit de se représenter le traumatisme cérébral que serait de nos jours l'exécution, par la volonté du peuple souverain, du roi du Maroc, tenu pour le continuateur du prophète Muhammad. Aussi, en 1814, la victoire sur la France des dynasties sacrées de toute l'Europe avait-elle servi d'assise anthropologique à la guerre contre la Révolution française.
Il était donc décisif de savoir si, à la suite de la défaite de Napoléon à Waterloo, les vainqueurs de 1814 valideraient derechef le principe de la légitimation divine des monarchies de l'époque. Prendraient-elles la suite d'Attila, des Huns, des Mongols, des Wisigoths, pour se repaître de la victoire de leurs armes sur une France vaincue? Se montreraient-elles fidèles au combat dont ces monarchies avaient affiché ostensiblement l'emblème depuis un quart de siècle? Piétineraient-elles leurs propres principes de légitimation divine du pouvoir politique, et cel au seul nom de la victoire de leurs armes sur le champ de bataille?
Talleyrand au Congrès de Vienne
L'actualité mondiale de Talleyrand au XXIe siècle tiendra au fait qu'il a aussitôt pris appui sur un principe, celui, à l'époque de la légitimité dite céleste de la dynastie des Capétiens. Il a fermement opposé cette mythologie aux alliés victorieux. Allaient-ils porter le harnais de la trahison de leur propre principe et le fardeau de la peur d'un éventuel retour des idées républicaines? Plieraient-ils l'échine face à la loi de fer des barbares triomphants?
2 -Un collaborationnisme messianisé
Oui ou non la victoire américaine de 1945 légitime-t-elle l'occupation éternelle de l'Europe par cinq cents bases militaires? L'Europe écoutera-t-elle la voix d'un Talleyrand d'aujourd'hui? Rappellera-t-il à l'Europe asservie que "tout ce qui est excessif est insignifiant" et que le joug du Pentagone sur l'Occident européen depuis soixante-dix ans sera condamné à l'insignifiance?
Insignifiance de la décision de réunion des quatre nations les plus peuplées d'Europe: l'Allemagne, la France, l'Espagne, l'Italie et demain, du Portugal à son tour, d'aller de l'avant, puisqu'aussi longtemps que le principe de la présence militaire éternelle des armées d'occupation du Nouveau Monde sur le continent européen exclut toute possibilité sérieuse de conduire un jour la civilisation de Copernic et de Darwin aux retrouvailles avec sa souveraineté.
L'Europe d'aujourd'hui, dirait Talleyrand, ne sera jamais que l'otage du premier empire militaire mondial, puisque le principal ressort de la capitulation de la civilisation de la pensée logique n'est autre que sa volonté ostensiblement affichée ou feutrée de brandir son propre assujettissement sous le masque d'une Liberté trompeusement universalisée. "Le débarquement du 6 juin 1944, ç'a été l'affaire des Anglo-Saxons, d'où la France a été exclue. Ils étaient bien décidés à s'installer en France comme en territoire ennemi ! Comme ils venaient de le faire en Italie et comme ils s'apprêtaient à le faire en Allemagne", confiait le Général de Gaulle à Alain Peyrefitte, alors ministre de l'information.
C'est pourquoi le Général refusa toujours de commémorer le débarquement "américain" du 6 juin 1944, en dépit de la pression du Premier Ministre, Georges Pompidou: "La France a été traitée comme un paillasson! Churchill m'a convoqué comme un châtelain sonne son maître d'hôtel", ajoutait le Général de Gaulle. (Cité par Alain Peyrefitte, C'était de Gaulle, tome 2, Édition de Fallois, Fayard 1997 - pages 84 à 87
Lorsque l'actuel Président de la République française, M. François Hollande, en visite d'Etat aux USA le 11 février 2014, a été menacé publiquement, lors d'une conférence de presse "commune", qu'une "tonne de briques" se déverserait sur sa tête s'il n'obéissait pas aux ordres de l'administration américaine qui interdisait à la France tout commerce avec l'Iran, il n'a pas bronché et l'Airbus présidentiel est sagement demeuré sur le tarmac dans les heures suivantes.
Le génie de l'empire militaire américain aura été de proclamer démocratique un collaborationnisme européen ennemi du patriotisme et de la dignité des nations du Vieux Monde. En patriote lucide, le Général de Gaulle, dénonçait l'humiliation de la France en ces termes: "Ils avaient préparé leur AMGOT qui devait gouverner souverainement la France à mesure de l'avance de leurs armées. Ils avaient imprimé leur fausse monnaie, qui aurait eu cours forcé. Ils se seraient conduits en pays conquis " (Général de Gaulle, Ibid)
Voir : Naissance, croissance et agonie de l'Europe américaine , 20 janvier 2017
3 - Sorciers et magiciens
Prenons l'exemple de l'omniprésence et de l'omnipotence du cinéma américain en Europe : deux films, Le Voleur de bicyclette de Vittorio de Sica et Affreux, sales et méchants d' Ettore Scola ne doivent pas faire illusion sur le fond. C'est de sa propre volonté de s'asservir que l'Italie a produit des « westerns spaghetti » depuis quatre générations, c'est de sa propre volonté de s'asservir que le festival annuel du film américain de Deauville est souverainement dirigé sur le territoire français par un Américain, au reste porteur de nos jours de la casquette d'agent électoral d'Hillary Clinton.
Quel serait l'apport décisif d'un Talleyrand du XXIe siècle à une anthropologie critique digne d'une politologie enfin scientifique, donc dotée de la distanciation philosophique d'une science des relations entre des États souverains ?
Cet apport commencerait par renouveler le gaullisme lui-même qui souffre d'une insuffisance de la réflexion anthropologique sur la guerre et la paix de l'homme du 18 juin; car le Général de Gaulle ne cesse de décrire sur le ton de l'étonnement ou de l'indignation qu'« un chat est un chat et Rollet un fripon », comme l'écrivait Boileau, précisément en tant qu'historiographe officiel de Louis XIV.
Voltaire disait que la religion est née de la rencontre d'un fripon avec un imbécile. Mais il ignorait encore que le fripon évoqué est, au premier chef, un sorcier et que la première sorcellerie est celle des fripons dont la forte personnalité leur fait proclamer qu'ils sont informés des ultimes secrets du cosmos. À ce titre, le fripon de Voltaire se révèle un magicien de première force et qui exécuterait fidèlement les volontés d'une divinité. L'empire américain repose sur la friponnerie d'un magicien proclamé au service de l'absolu. C'est pourquoi Voltaire croyait encore en l'existence d'un « horloger » minutieux du cosmos.
4 - Le gaullisme et le mythe démocratique
Depuis des siècles, aucun État ne conteste l'existence de Jahvé, revendiquée par le peuple hébreu, l'existence d'Allah postulée par les peuples du Coran, l'existence réclamée par les chrétiens d'un Dieu composé de trois « personnes » : ils « font avec », comme on dit aujourd'hui. Bien plus, les théologiens respectifs sur lesquels ces trois divinités prennent appui se contentent de rogner subrepticement les prérogatives et les apanages de leurs divinités respectives, afin d'augmenter les pouvoirs de leurs fidèles et d'aboutir à un modus vivendi de nature à satisfaire les intérêts des deux parties.
Rien de tel avec les négociations que l'Angleterre ouvre en ce moment avec l'Europe : la question des relations de tout ce beau monde avec l'OTAN sera purement et simplement effacée des tablettes de Clio. La vassalisation du Vieux Continent se trouve tellement avancée que personne ne soulèvera la question de nos attaches avec le sceptre et le joug du Pentagone.
Telle est la question que Talleyrand pose fermement et même rudement aux successeurs aveugles du Général de Gaulle, telle est la question qui se posera inévitablement, à l'Europe parce qu'il n'a jamais existé de politique réelle qui ne se trouve contrainte de préciser la nature et le statut des nations.
Aujourd'hui, Talleyrand nous rappellerait qu'aux yeux du pseudo apostolat démocratique américain, l'empire du dollar et du Pentagone sont les nouveaux horlogers de l'univers. Si le « Diable boiteux » avait guidé les pas du Général, il aurait expliqué aux Français combien il est naturel et inévitable, hélas, qu'un vainqueur exploite au mieux sa victoire et que la vraie victoire de l'empire américain n'est autre que le consentement de tout le monde au débarquement dans les consciences d'un messianisme faussement protecteur et d'une démocratie prétendument salvifique.
Non, aurait dit un de Gaulle à l'écoute de Talleyrand, l'histoire n'est pas un théâtre du salut universel, l'histoire réelle du monde n'est pas celle d'un apostolat mondial du concept de démocratie. L'histoire réelle est celle qu'écrivent les grands visionnaires et les grands réalistes du destin des nations. Mais si vous ne connaissez pas les ressorts psychobiologiques de l'adversaire, comment vous défendriez-vous ? Le Général chinois Sun-Tsu faisait de la connaissance de l'adversaire la clé de la victoire.
Au lieu de cela, les pseudo gaullistes d'aujourd'hui ne cessent de démontrer que De Gaulle était gaulliste au sens qu'ils donnent à ce mot aujourd'hui, c'est-à-dire au sens limité d'un gaullisme soumis au seul concept de démocratie auquel le pseudo « libérateur américain » serait le modèle. A leurs yeux, l'Amérique serait devenue impériale et impérieuse par on ne sait quelle dérive inexplicable de ses idéaux originels.
En vérité, le premier exemple du baptême de la démocratie dans une théologie se trouve dans Tite-Live : après avoir assassiné leur roi Numa Pompilius, le Sénat romain l'avait fait descendre des nues sous les traits d'une divinité chargée de prophétiser l'avenir planétaire de l'empire romain et, depuis lors, on a vu les empereurs se légitimer à seulement proroger d'année en année leur titre officiel de premier Consul.
La réflexion sur le génie politique de Talleyrand nous conduira bien au-delà du gaullisme falsifié d'aujourd'hui : à un regard transfreudien sur la condition humaine en tant que telle et à une psychanalyse anthropologique des mythes religieux que j'ai explicitée le 12 avril 2005 à propos de la mort du pape Jean-Paul II.
Voir : A propos de la mort sacrificielle de Jean Paul II, 12 avril 2005
Il n'est plus possible de retarder l'aiguille du temps sur l'horloge du monde qu'on appelle l'histoire : dans quinze jours j'évoquerai les ressorts financiers et bancaires d'un Occident divisé entre l'empire des Rothschild et celui d'une banque américaine, dirigée par Mario Dragui, ancien cadre de Goldman Sachs, et baptisée banque centrale européenne.
Le 17 mars 2017
Source : http://aline.dedieguez.pagesperso-orange.fr/tstmagic/1024...
Il ne fallait pas nous tenter…
Notons la date de réalisation de ce film : 1948.
M. Tout à tous (caricature d’époque)
M. Dupont-Aignan à la cour du roi Ubu
Rédaction – Les Grosses Orchades – 20 mars 2017
C’était, ce samedi, au tour du candidat de Debout la France de s’y coller. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il aurait bien fait de le rester… debout.
Figurez-vous un hall de gare, non, d’aéroport. Grand. Vide. Décor absolument grotesque pour montrer un entretien entre deux personnes, au milieu duquel trône, à l’aise et bien cadrée, une créature de sexe apparemment féminin.
Parenthèse : où est-il le candidat qui s’écriera en entrant : « Hé, ho, c’est président de la république que je veux faire, pas meneuse de revue aux Folies Bergères ! C’est quoi, ce burdel ? » (Nous le disons en polonais pour respecter les convenances.)
Bon. Passons. M. Dupont-Aignan est trop bien élevé. Ne dit rien. Et s’assied. Quiconque a lu ses premiers polars dans les années cinquante sait ce qu’était une sellette sous l’ancien régime, une fois adaptée aux commissariats pré-modernes où le prévenu devait s’asseoir sur une chaise branlante penchant vers l’avant car il importait qu’il fût mal à l’aise aussi bien physiquement que moralement, dès l'abord mis à sa place de déchet. Et pas besoin d’insister sur l’ampoule à 200 watts dans les yeux pendant que l’interrogateur-tortionnaire se prélassait à la fois dans l’ombre et dans son fauteuil.
Il a eu droit à ça, M. Dupont-Aignan. Recroquevillé sur sa sellette d’interrogatoire, les jambes repliées sous lui comme un marmot dans une chaise haute et, bien sûr, filmé latéralement, de manière à lui enlever d’avance non seulement toute autorité mais toute dignité même. Le procédé, cousu de cordes de navire est d’une grossièreté insigne, mais faire dans la dentelle n’est pas requis par le cahier des charges.
Là-dessus la créature lui pose pour la forme une question à laquelle le malheureux essaie naïvement de répondre, pour être aussitôt interrompu avec maestria, car il ne faudrait pas que les figurants s’imaginent qu’on les distribue dans des rôles à répliques.
Et en voiture Arthur, pour une séance d’humiliation publique bien rodée – ne vous y trompez pas : on les élève exprès pour ça, drillés à mort ils sont, comme des athlètes sur un tapis roulant, à interrompre le moindre gêneur, pour ne rien dire mais avec volubilité et sans reprendre leur souffle, un peu comme le brouillage nazi de Radio Londres pendant la guerre, vous voyez ?
M. Dupont-Aignan, reconnaissons-le, s’est battu, aussi vaillamment que la chèvre de M. Seguin, pendant une douzaine de minutes, avant de quitter la scène en ramassant autour de lui les pans de sa dignité mise à mal. Mais sa sortie, qui aurait dû être sèche et cinglante, ne le fut pas pour cause de décor prévu pour empêcher ces éventualités.
On imagine le grand Pierre Brasseur (qu’on a vu un jour jouer Le Diable et le Bon Dieu sous les boules puantes d’une salle truffée de scouts spécialement rameutés pour empêcher son spectacle), on l’imagine à la place du candidat, commençant par flanquer à la pétasse une volée de baffes pour lui apprendre à vivre, tirant la langue à la caméra et sortant majestueusement par le fond. Se déculottant même, pour peu qu’il eût été dans un bon jour.
Les candidats – M. Dupont-Aignan et les autres – doivent cependant savoir qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil et qu’on n’a pas attendu la télévision palotine pour noyer les orateurs indésirables sous toutes sortes de huées, cris d’animaux, ricanements sardoniques, raclements de pieds et autres bruits incongrus. M. Mendès-France, pour ne citer que lui, en a su quelque chose le jour de son ultime intervention à l’Assemblée. Marat, deux siècles auparavant, en avait eu lui aussi quelques échantillons, qui écrivit un jour, dans L’Ami du Peuple : « Lasource a cassé trois sonnettes, mais j’ai parlé. » Lasource était le président de séance d’alors, plutôt favorable aux puissants du jour qu’aux empêcheurs de tripoter en rond.
Méditez l’anecdote qui suit, MM. les candidats encombrants :
Un jour que le hourvari était à son comble et menaçait de ne jamais finir, Marat sortit de son habit un pistolet dont il se mit le canon sur la tempe et il s’écria : « Si vous ne me laissez pas parler, je tire. »
Silence de mort.
Si quelqu’un avait osé dire « Chiche ! » et qu’il n’eût pas tiré, il était fini, irrémédiablement discrédité.
Personne n’a osé. Et Marat a parlé.
C’est un grand classique, mais tout le monde ne le connait pas.
Nous, ce qu’on en dit, ce n’est pas pour donner des conseils.
Aux antipodes : Quand le président Bachar Al-Assad accorde une interview, c’est toujours à la spartiate : deux fauteuils face à face et une caméra au milieu, l’intervieweur posant des questions et attendant poliment que le Président ait fini d’y répondre. Même Charlie Rose de CNN, c’est dire ! Autre pays, autres mœurs.
L’OTAN et l’élection française
Rédaction – Les Grosses Orchades – 20 mars 2017
La merdre qu'on voit danser le long des golfes clairs… La merdre a des reflets changeants, sous la pluie…
Commençons par répondre à une question de notre lectrice-fétiche Sémimi : Non, nous ne faisons pas campagne pour M. Asselineau. Mais nous avons pensé, peut-être à tort, qu’à un candidat venu de la droite avec les états de service qui sont les siens, « on » permettrait peut-être, qui sait, d’amorcer un début de reflux sur le plan intérieur, un peu à la manière de Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord justement.
Quant à sortir de l’Europe, cela reste à voir, mais sortir de l’OTAN, certainement pas. Ni ce candidat, ni les deux autres qui disent le vouloir ne le peuvent, et ils le savent.
est un avertissement qui s’étale clairement aux portes de cette organisation. Ceux qui ne l’y ont pas vue doivent changer de lunettes. L’OTAN est un enfer non pas de l’autre monde mais de celui-ci.
On ne sort pas de l’OTAN.
Supposons M. Asselineau, M. Mélenchon et Mme Le Pen membres d’un gouvernement de coalition et décidant de concert d’en faire sortir la France. Que croit-on qu’il se passerait ? La France se retrouverait sur l’heure dans la situation où se trouve aujourd’hui la Roumanie, laquelle ne va pas tarder à se trouver dans la situation de la Syrie, pour peu que son gouvernement de gauche s’obstine à vouloir réduire les injustices sociales les plus criantes et sortir de l’organisation terroriste, engagements sur lesquels il s’est fait élire.
Une preuve ?
Le Montenegro vient tout juste d’entrer dans l’OTAN.
À Washington, M. Rand Paul, sénateur républicain du Kentucky, a aussitôt fait part au Congrès de son malaise à voir les USA intégrer de force dans cette organisation un petit pays dont plus de 60% de la population ne le voulaient pas. Il craint que cette torsion du bras dans le dos n’abîme davantage encore l’image de son pays dans le monde, en quoi il n’a pas tort.
Aussitôt, jaillissant comme un diable à ressort de sa boîte, M. John McCain, sénateur républicain de l’Arizona, l’a accusé d’être payé par Vladimir Poutine pour trahir son pays.
M. Rand Paul, sans trop s’émouvoir, a estimé – à notre avis charitablement – que M. McCain était gâteux, qu’il était une publicité vivante pour le respect obligatoire des dates de péremption et qu’à plus de 80 ans, il serait souhaitable qu’il prît sa retraite.
M. McCain, qui a la fibre patriotique, sauf pour payer ses impôts, a fini de péter les plombs en réclamant la mise en accusation – et pourquoi pas l’arrestation – du traître. (« Rendez-vous au tribunal ! », lui a tweeté un équipier de Rand Paul… en russe.)
Sur quoi quelques-uns de leurs collègues ont commencé à se demander si, en effet, M. McCain ne contrevenait pas à l’article 19 de la Constitution, lequel interdit à tout sénateur d’en calomnier publiquement un autre.
Et l’opinion US (et pas seulement), merdias en tête, de se passionner pour cette guerre des boutons dans un tout nouveau bac à sable. L’article 19 fait fureur.
Et le Montenegro ?... C’est qui le Montenegro ? C’est où ? Pfffttt !
Pays infiniment petit comme on le voit, mais qui donne à l’OTAN accès à l’Adriatique par-dessus la Serbie
La sortie de quiconque de l’OTAN ne peut se concevoir que par sa fin.
Or, la fin de l’OTAN n’est possibble que de deux manières :
- soit l’organisation terroriste – qui en meurt d’envie – succombe à la tentation de frapper « préemptivement » la Russie au nucléaire et celle-ci gagne la guerre à un prix qu’on n’ose même pas imaginer, non sans que l’Europe ait été rayée de la carte, Montenegro inclus, qui pourtant ne voulait pas en être ;
- soit les États-Unis implosent de façon totale et soudaine ; encore ne faut-il pas écarter l’éventualité qu’un docteur Folamour quelconque prenne, au milieu de l’effondrement, l’initiative individuelle de presser le bouton rouge.
Dans tous les cas : bain de sang.
ENFUMAGES
Société civile contre démocratie
Fernand Le Pic – ANTIPRESSE – 19 mars 2017
A y regarder de près, la « société civile » est un bien étrange vocable. Au sens propre, elle est «l’association des citoyens». N’est-ce pas ce que le sens commun désigne du simple mot de «société» ? En ajoutant «civile» on jouerait implicitement de l’opposition avec d’autres organisations sociales «non civiles», militaires par exemple. C’était notamment l’avis de György Konrad, célèbre dissident hongrois des années 1980, reprenant à son compte les réflexions de Kant, pour qui «civil» désignait un projet politique s’opposant à l’absolutisme d’État. Mais on passera sur l’évolution du sens de ce concept à travers l’histoire. Ce qui nous occupe c’est son acception contemporaine.
Les origines : Soros, déjà...
La «société civile» apparaît dans le langage courant avec la fin du système soviétique. Elle incarne la dissidence contre les dictatures militaires du Pacte de Varsovie. Son premier promoteur fut sans doute Václav Havel. Dans le prolongement de la publication de la Charte 77, déjà financée à l’époque par George Soros, le futur président tchécoslovaque expliquait que la «transition démocratique» devait s’appuyer sur la «société civile», c’est-à-dire sur de nouvelles «structures informelles», destinées à sortir la population de sa léthargie politique postcommuniste (cf. Le pouvoir des sans-pouvoir, 1978). Mais destinées aussi à l’influencer favorablement dans l’adoption du style de vie américain et de son modèle démocratique pétri de Common law. Sans entrer dans les détails techniques, la notion d’une société civile s’accorde d’autant mieux à ce système juridique qu’il conçoit la loi comme immanente, c’est-à-dire comme la volonté non écrite de la société, que le juge a pour mission de révéler au gré des conflits particuliers qu’il tranche. Dans nos systèmes continentaux romano-germaniques, la loi est souverainiste et transcendante, en ce qu’elle encadre explicitement et par avance le modèle de société qu’il lui est donné d’organiser par la codification. Aux anglo-américains la «société civile», aux européens continentaux le « code civil ». L’hégémonie politique passe aussi par la culture du droit.
10 décembre 1989 – Václav Havel – Place Venceslas
Mais revenons à Václav Havel, dont les vœux d’une société civile en terres continentales semblent avoir été anticipés et exaucés d’avance par des bienfaiteurs de Common law. Dès avant la chute du Mur, il avait en effet le soutien de Wendy Luers et de son mari Bill, ambassadeur des États-Unis à Prague de 1983 à 1986. Ces derniers l’aidèrent en particulier à réussir le premier test de mobilisation de la société civile en vue d’un regime change en douceur: la Révolution de velours. Ils formèrent Havel à la prise en main de sa première présidence de la Tchécoslovaquie (1989-1992) et créèrent à cette fin, à Prague et New York, la « Fondation pour la Charte 77 », avec à nouveau un financement garanti par leur ami intime George Soros. Rebaptisée plus tard Foundation for a Civil Society, cette structure contribuera à étendre le modèle de la Révolution de velours aux Révolutions de couleurs.
John Glenn, un acteur essentiel de ces processus de transformation politique, aujourd’hui salarié du sénateur John McCain via le McCain Institute for International Leadership, le confirme très ouvertement: « La société civile constitue un corps fluide de mobilisation politique qui articule tous les enjeux des changements de régime ».
Il faut bien entendu à cette société civile des bureaux, du personnel, des moyens de transport et de diffusion des idées et des savoir-faire requis par ces révolutions. C’est le rôle des ONG et autres think tanks ou programmes d’échanges, de bourses d’études et de formation d’experts, qui façonneront à grande échelle les perceptions politiques souhaitées partout dans le monde.
Ces ONG produisent une inflation de concepts américano-compatibles, destinés à être imposés à la classe politique et au monde économique: multiculturalité, tolérance, sociétés ouvertes, dépassement des frontières, gouvernance d’entreprise, principe de précaution, droit d’ingérence, droits des minorités, développement durable, exception culturelle, droit à migrer dignement, théorie du genre, etc. Leur spécificité est de faire de ces notions politiques des revendications morales, des professions de foi qu’il est tout simplement hérétique de contredire. D’où la floraison d’ONG-Watch, des groupes qui inscrivent la police des mœurs et de la pensée dans leur objet social, avec toute la candeur de l’évidence du juste, c’est-à-dire la légitimité autoproclamée de certifier leurs représentations comme seule vérité admissible.
Les médias, relais indispensables
Leur influence est aujourd’hui phénoménale, en particulier comme sources d’expertises et gardiennes de «valeurs démocratiques» abstraites qui se décrivent en une nouvelle grammaire de bois. Mais qui leur a donné un tel mandat si ce ne sont leurs financiers? Elles répondent qu’elles n’ont pas de but lucratif et qu’elles défendent des valeurs immanentes, qu’elles seules ont le courage et les moyens d’exprimer, en surplomb du débat démocratique. En réalité, c’est le processus démocratique qu’elles plombent. Lorsque le vote populaire ne leur convient pas, elles l’attaquent et n’hésitent pas à promouvoir la coercition. Sous prétexte d’éclairer, elles dénoncent. Elles ont même le pouvoir judiciaire de porter plainte au nom de leur société civile. A l’audience pénale, elles surajoutent l’audimat, dont elles ont un besoin vital.
C’est en effet la presse qui les fait exister. Il leur faut cette sorte de notaire qui authentifie leurs actes face à un public dont on organise ainsi l’opinion en commun. Mais pour cela, les beaux discours ne suffisent pas. La «Grande écoute» a besoin de conflits et même de violence pour conserver leurs parts de voix. Cela tombe bien car les ONG adorent la violence. Rappelons-nous, leur fonction première est de faire de la «résistance civile» contre tout système politique réfractaire au modèle de leurs sponsors bien-aimés et connus. Il suffit de persuader l’opinion publique qu’une vision politique antagoniste à la leur est une «agression» contre le modèle social idéal qu’elles incarnent, une injustice, une oppression, voire une régression, pour justifier la mobilisation de la «société civile».
Les mises en scènes varient mais les ressorts sont toujours les mêmes: actions spectaculaires et souvent créatives, destinées à toucher les consciences (Greenpeace, Femen, cadavre d’enfant sur une plage turque, etc.)
Le but n’étant pas de débattre dans un rapport de forces politique mais de s’approprier les bonnes consciences, elles font bon usage de la caricature de substitution au réel, déifiée ou diabolisée selon les besoins. C’est ce que Doug McAdam appelle la «dramaturgie stratégique».
Action non-violente, vraiment ?
Mais le biais est plus toxique qu’il n’y paraît car la mobilisation de la société civile constitue en soi une forme de violence, lorsqu’elle s’opère au sein d’une démocratie, contre une volonté populaire majoritaire, ou encore dans le but de subvertir les débats afin d’empêcher cette majorité potentielle d’exister. L’élection de Donald Trump et le vote du Brexit sont déjà des cas d’école à cet égard.
Et ce type d’influence s’exerce par des procédés de persuasion sophistiqués qui ont déjà fait leurs preuves dans ces fameux contextes de regime change. Mais au fait, si le recours au concept de «société civile» pouvait se comprendre dans le cadre d’une «transition démocratique» au sortir d’une dictature, pourquoi devrait-on l’imposer au sein d’une démocratie existante qui fonctionne bien?
En réalité ces ONG plénipotentiaires d’une très abstraite «société civile» représentent autant de projets politiques qu’elles ont de catégories de sponsors; c’est-à-dire très peu: le gouvernement américain et la Commission européenne exerçant un quasi-monopole faîtier dans ce domaine. Au sein de nos démocraties anciennes et bien établies, elles sont là pour concurrencer les institutions étatiques dans l‘élaboration de la norme, et le cas échéant s’y substituer. Par exemple, elles abhorrent la démocratie directe qu’elles estiment trop nationale et enracinante, et qui peut faire obstacle à leurs programmes multiculturels et supranationaux. Elles sont bien décidées à venir à bout du droit d’initiative populaire, qu’elles identifient comme une source d’inspiration beaucoup trop rêvée pour tous les «populismes». Les ONG toutes si sympathiques derrière les engagements altruistes de leurs jeunes recrues, formées aux bonnes écoles de pensée, et affublées des titres académiques les plus prestigieux, sont en réalité violentes par essence.
Elles se jouent des harmonies sociohistoriques et culturelles les mieux établies et les plus sereines, qu’elles brutalisent. Elles savent que leurs actions sont susceptibles de déboucher sur des conflits sociaux profonds, a fortiori lorsqu’elles les présentent comme des avancées inscrites dans le sens de l’histoire. Lorsque l’électorat, c’est-à-dire le Souverain, se rebiffe, elles lui opposent la société civile, c’est-à-dire exactement les mêmes personnes mais dont elles ont usurpé la souveraineté et travesti les convictions. Lorsqu’on en arrive aux «solutions d’experts», pire, au désamorçage des conflits par des accommodements imposés, c’est que la mission des ONG est accomplie ou en voie de l’être. Le changement de régime est proche lorsque l’ONG sort l’étendard de la société civile. Même en Suisse, surtout en Suisse.
N.B. des Grosses Orchades
Dans l’article d’ANTIPRESSE qui précède celui-ci, que nous ne reproduirons pas (vous n’avez qu’à vous abonner), « Le premier parti », de Pascal Vandenberghe (Cannibale lecteur), l’auteur, par ailleurs très intéressant, dit au passage ceci :
« Si la démocratie a un avenir, c’est très certainement dans un système de démocratie directe ou semi-directe, en lieu et place d’un système fermé, jacobin, centralisé, dans lequel les politiques forment une caste de professionnels incapables d’entendre les attentes de la population, et a fortiori d’y apporter les réponses pertinentes et efficaces. »
Nous aimerions que les auteurs – ils sont nombreux ! – qui emploient à tort et à travers le mot « jacobin », généralement accolé d’épithètes péjoratives comme « centralisé », « fermé », etc., disent une bonne fois pour toutes ce qu’ils entendent par là ou que, plus honnêtement, ils s’abstiennent de se servir en guise de repoussoir d’un mot dont, à l’évidence, ils ne connaissent pas le sens, ni l’histoire.
Moyen Orient
Hassan Nasrallah : la fin de l'illusion des deux États annonce la libération de la Palestine
Discours du Secrétaire Général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, le 16 février 2017, à l'occasion de la commémoration annuelle des dirigeants martyrs (VOSTFR)
Transcription
Eh bien, le deuxième point est la question israélienne du point de vue palestinien.
Que se passe-t-il actuellement ? Israël poursuit le processus de judaïsation au maximum. La judaïsation d'Al-Quds (Jérusalem), l'expulsion de ses habitants, (la construction de) davantage de résidences et de colonies pour modifier son identité et la séparer de la Cisjordanie, jusqu'à l'interdiction de l'appel à la prière, projet du gouvernement de Netanyahu adopté par la Knesset, jusqu'à la loi légalisant le vol de terres palestiniennes en Cisjordanie, avec en cours la construction de milliers de résidences en Cisjordanie, la continuation quotidienne des assassinats, des arrestations et des démolitions de maisons, la destruction des champs, et maintenant, avec Trump, l'évocation du déplacement de l'ambassade américaine de Tel-Aviv vers Al-Quds (Jérusalem). L'importance de ce point serait la confirmation d'Al-Quds comme capitale éternelle de cette entité usurpatrice.
L'abandon américain de la solution à deux Etats a une signification pour nous en tant que Résistance. Mais cette solution représentait le seul espoir pour la voie des négociations et pour ceux qui croient en cette voie. Les Américains, Trump a dit hier qu'ils ne feraient pas pression sur Israël. Laissons les Palestiniens négocier directement et s'entendre (avec Israël). Qu'est-ce que cela veut dire ? « Débrouillez-vous et bonne chance. »
Israël, sans pression américaine, sans pression internationale, sans pression arabe, sans aucune pression, ces sionistes-là, avec leur culture, leurs ambitions, leurs appétits, leur mépris et leur arrogance, ceux-là donneraient-ils (d'eux-mêmes) aux Palestiniens ne seraient-ce que des miettes via des négociations ? Voilà ce que cela signifie (« Débrouillez-vous »).
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Source : http://sayed7asan.blogspot.be/2017/03/hassan-nasrallah-la...
Traduction et sous-titres : http://sayed7asan.blogspot.fr
Et il y en a deux !
Notre faute, on est toujours à la bourre.
Mais on ne saute pas un discours de Nasrallah.
Allez-y doucement : un par jour.
Hassan Nasrallah : l'Axe de la Résistance triomphe en Syrie, Israël panique
Discours du Secrétaire Général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, le 18 mars 2017, à l'occasion de l'anniversaire de la naissance de Fatima al-Zahra (as), journée de la femme
Section politique du discours
Transcription :
Aujourd'hui, ou (plutôt) ces jours-ci sont de fait une occasion (particulière), à savoir que les événements en Syrie et la guerre menée contre la Syrie sont entrés dans leur septième année. C'est-à-dire que six ans se sont écoulés, avec tout ce qu'ils contiennent en fait de souffrances, guerres, complots, confrontations et sacrifices de vies humaines. Avec la fin de la sixième année et le début de la septième, nous nous devons de nous arrêter brièvement, en cette occasion, car elle nous concerne également en premier lieu.
Tous ceux qui se sont réunis dans les premiers mois du début des événements il y a six ans en fait de forces étatiques, de grandes puissances, de pays régionaux qui se sont réunis, 140, 130 ou 120 pays, sous le nom des « Amis de la Syrie » et qui ont comploté, faisant tout ce qu'ils pouvaient (contre la Syrie). Ils ont parié sur leur capacité à s'emparer de la Syrie en 2 ou 3 mois en 2011. Aujourd'hui, avec la fin de la 6e année, ils sont face à une vérité sanglante et douloureuse, à savoir la déroute, l'échec. Après 6 ans, ces grands pays puissants et importants du monde et de la région en arrivent à un échec, un échec cuisant dans la réalisation de leurs objectifs.
Durant 6 ans, des dizaines de milliards de dollars d'argent arabe - la Turquie n'a pas dépensé d'argent, la France et le Royaume-Uni n'ont pas dépensé d'argent. Tout l'argent qui a financé la guerre en Syrie est de l'argent arabe. Cet argent aurait pu faire disparaitre la pauvreté du monde arabe. Il aurait pu faire sortir la Somalie de la famine, et le Yémen de la famine. Il aurait pu (re)construire les maisons des Palestiniens à Gaza. Il aurait pu raffermir les Palestiniens à Bayt-al-Maqdis (Maison du Sanctuaire / Jérusalem). Cet argent aurait pu garantir des centaines de milliers d'occasions d'emploi des jeunes arabes au chômage. Il aurait pu mettre fin à l'illettrisme de centaines de millions, malheureusement, des dizaines de millions d'hommes et de femmes dans le monde arabe qui sont illettrés. Pas un seul dollar n'a été dépensé pour ces problèmes, mais des dizaines de milliards de dollars d'argent arabe ont été dépensés pour la guerre en Syrie, contre la Syrie, son régime, son Etat, son armée et son peuple, et contre l'Axe de la Résistance en son sein.
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Source : http://sayed7asan.blogspot.be/2017/03/hassan-nasrallah-la...
Traduction : http://sayed7asan.blogspot.fr
L’AIPAC a donné 60.000 $ à l’architecte de l’interdiction d’entrée aux musulmans édictée par Trump
Eli Clifton – Information Clearing House – 16 mars 2017
Des déclarations de revenus récemment rendues publiques montrent que le plus grand groupe de pression pro-israélien a subventionné un think tank dont les manigances ont joué un rôle déterminant dans la décision de l’administration Trump d’interdire l’entrée du territoire aux musulmans.
L’American Israel Public Affairs Committee (AIPAC) a été remarquablement silencieux sur les lenteurs de l’administration Trump à revenir sur sa flambée d’attaques anti-sémites, menaces de bombardements et nomination d’un ambassadeur en Israël qui a qualifié J Street de « pire que les kapos », ainsi que sur ses liens avec des ethno-nationalistes tels que le stratège de la Maison Blanche Stephen K. Bannon et le haut conseiller Stephen Miller. Mais l’AIPAC a fait plus que tolérer son virage sur l’aile vers l’extrémisme et la xénophobie. Des déclarations de revenus récemment rendues publiques montrent que le plus grand groupe de pression pro-israélien a subventionné le Center for Security Policy (CSP - Centre pour une Politique Sécuritaire), think tank dont les manigances ont joué un rôle déterminant dans la décision de l’administration Trump d’interdire l’entrée du territoire aux musulmans.
En 2015, l’AIPAC a lancé un lobby en forme d’association sans but lucratif à vocation sociale exemptée d’impôt (« 501c4 advocacy group ») : Citizens for a Nuclear Free Iran (CFNI – « Citoyens pour un Iran non Nucléarisé »). Supposé dépenser 20 millions de $ en juillet et août 2015, ce lobby fut « formé » dans le seul but d’éduquer le public « sur les dangers que faisaient courir les accords US-Iran en cours de négociation », ainsi que l’expliqua son porte-parole Patrick Dorton au New York Times. Le Times rapporta que ce budget de 20 millions de $ allait servir à acheter des espaces publicitaires dans au moins 40 états, ainsi qu’à financer d’autres formes de pression.
De fait, la déclaration fiscale du groupe (consultable ici) révèle que l’entreprise de bourrage de crânes de l’AIPAC a déboursé 18 millions de $ en « dépenses en relations avec les médias », 8,35 millions de $ en « programme de dépenses téléphoniques » et 58.200 $ en « frais d’enquêtes ».
Peu après le lancement du groupe, mon collègue Ali Gharib et moi-même avons remarqué que son site web affichait deux articles faisant la promotion d’un groupe d’opposants iraniens en exil connu comme ex-groupe terroriste, les Mujahedin-e Khalq (MEK = « Moudjahiddines du Peuple »). Le CFNI utilisait même un montage [« b-roll footage »] réalisé d’après une conférence de presse du Conseil National de la Résistance Iranienne (CNRI), considéré par le Département d’État comme la « branche politique » du MEK (ce qui lui avait valu de figurer sur la liste des organisations terroristes, jusqu’à ce que le MEK en soit lui-même retiré en 2012) .
Suite à nos efforts pour obtenir quelque commentaire à ce sujet, le lobby de l’AIPAC contre les accords USA-Iran a fait disparaître de son site tout ce qui avait un rapport avec le MEK en invoquant une « erreur de communication », mais le montage vidéo figure toujours dans ses annonces publicitaires et sur Youtube.
Le flirt de l’AIPAC avec des groupes extrémistes semble être allé encore plus loin que l’emprunt au MEK de passages filmés de conférences.
D’autres divulgations fiscales révèlent que le CFNI a versé 60.000 $ à « Secure Freedom », versement référencé « don à un groupe », sous le n° d’identité fiscale 52-1601976. Ce n° d’identité fiscale est celui du Centre pour une Politique Sécuritaire, think tank belliciste dont les activités sont largement consacrées à pousser le gouvernement à augmenter ses dépenses en matière d’armements (il a reçu des fonds de Boeing, de General Dynamics, de Lockheed Martin, de Northrup Grumman, de Raytheon, et de General Electric) et contribue énergiquement à répandre des théories complotistes dépourvues de tout fondement sur l’infiltration du gouvernement US par des musulmans américains et les Frères musulmans.
L’adresse de contact reliée à cette subvention était une résidence privée de la Nouvelle Orléans appartenant à Marsha Halteman, membre du Jewish Institute for National Security Affairs (JNSA). Halteman n’a pas répondu à notre question demandant pourquoi son nom apparaissait en relation avec ce don.
Le chef du CSP est Frank Gaffney, un théoricien de la conspiration islamophobe, qui a prétendu sans le moindre fondement que la collaboratrice de Hillary Clinton, Huma Abedin, l’activiste anti-impôts Grover Norquist et l’ex-collaborateur de George W. Bush Suhail Khan faisaient partie d’un complot des Frères musulmans pour infiltrer le gouvernement US. Il a aussi prétendu que « le croissant et l’étoile islamiques apparaissent dangereusement dans la morphologie du logo de campagne d’Obama et dans celui de la Missile Defense Agency », et il a participé à la création d’un groupe inter-confessionnel visant à soutenir le programme islamophobe de Trump.
Gaffney et la collaboratrice de Trump Kellyanne Conway ont joué un rôle -clé pour amener l’administration Trump à interdire l’entrée du pays aux ressortissants de sept (et maintenant six) pays à populations majoritairement musulmanes.
Kellyanne Conway parlant ici au CPAC 2015 à Washington, D.C
En 2015, Gaffney a commandé à la firme de Conway un sondage sur l’attitude générale des musulmans US. Publié en juin 2015, ce sondage prétendait révéler que 51% des musulmans étaient d’avis que « les musulmans des USA devraient pouvoir choisir de vivre sous la char’ia », entre autres découvertes. Mais la méthodologie du sondage était très suspecte, dans la mesure où celui-ci avait consisté en une simple enquête opt-in en ligne (qui pose des questions tendancieuses ne permettant que des réponses affirmatives), méthode que les experts considèrent comme non-fiable. La firme de Conway a elle-même fini par admettre que ses résultats n’étaient pas « statistiquement représentatifs de la population musulmane des États-Unis ».
Mais rien de tout cela n’a empêché Trump de citer le sondage pour justifier sa « totale et complète interdiction aux musulmans d’entrer sur le territoire des États-Unis jusqu’à ce que les représentants de notre pays puissent se rendre compte de ce qui se passe » (7 décembre 2015).
Il est donc plus que possible que les fonds aient servi au CSP à faire du lobbying pour saboter les accords USA-IRAN. Par ailleurs, l’empressement de l’AIPAC à s’acoquiner avec une organisation dont le président, Frank Gaffney, a été dénoncé par l’Anti-Defamation League, le Southern Poverty Law Center et l’American Conservative Union (qui l’ont brièvement exclu de leurs manifestations après qu’il eût accusé des opposants politiques de faire partie d’une conspiration des Frères musulmans) soulève de sérieuses questions quant à l’engagement de l’AIPAC à combattre la bigoterie, la discrimination et particulièrement le racisme anti-arabe aussi appelé islamophobie.
Ni l’AIPAC ni le CSP n’ont répondu à nos demandes de commentaires.
© 2008-2017 LobeLog.com
Eli Clifton est un journaliste qui se spécialise dans les rapports entre la politique et l’argent et dans la politique extérieure US. Il a collaboré au réseau American Independent New Network, à Think Progress et à Inter Press Service. L’article ci-dessus est reproduit avec la permission de Lobelog.com.
Source : http://www.informationclearinghouse.info/46670.htm
Traduction : c.l. pour ASI et Les Grosses Orchades
Mis en ligne le 20 mars 2017.
19:42 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
16/03/2017
CIRQUE ÉLECTORAL HEXAGONAL - II
Cirque électoral hexagonal - II
Qu’on nous permette de commencer ce post par l’expression d’un chagrin : Jean-Christophe Averty est mort. Vous ne savez pas, vous autres, ce qu’il a représenté pour au moins deux générations. La France ne sera plus jamais la même sans lui. On ne l’entendra plus dire avec entrain « À vos caçettes ! ». D’ailleurs, il n’y a plus non plus de cassettes. Tout passe…
Chose à ne pas oublier en temps d’élections…
Fillon, t'as le bonjour d'Alfred !...
Vingtras – Son blog sur Mediapart – 12 mars 2017
Guy Konopnicki rend, dans le dernier numéro de Marianne, un excellent hommage à Jean-Christophe Averty, titulaire de l'ordre de la « Grande Gidouille » décernée par le collège de Pataphysique, en soulignant le fait que ce créateur génial vient de disparaître au moment où la société française nage en plein délire ubuesque...
Effectivement, l'affaire Fillon et ses multiples rebondissements, les attitudes de ses affidés qui sont les parfaits illustrateurs d'un nouveau « dictionnaire des girouettes » ou les postures des impétrants de droite qui rivalisent de répliques théâtrales ou de déclarations alambiquées, bref tout un aréopage digne de l'imagination d'Alfred Jarry, défile sous nos yeux, par rang de taille ou par tour de ceinture.
Le père Ubu, la mère Ubu, l'amiral Bordure et tous les palotins agitant des drapeaux tricolores sont présents afin de nous offrir l'adaptation en 2017 du chef d'oeuvre immortel de cet écrivain né à Laval en 1873, à quelques encablures de la Sarthe chère à ce « drôle de paroissien »...
Et Ubu se décline tour à tour en Ubu-roi, Ubu-enchaîné, « Ubu-cocu », « Ubu-colonial »... en draînant dans son sillage une fantasmagorie de bobards, de mensonges, de faux-semblants, mais de menaces réelles.
Car si la farce électorale peut souvent divertir, elle n'en est pas moins dangereuse puisqu’elle colporte tout l'attirail de la médiocrité frustrée et de la revanche mesquine d'une bourgeoisie morte de trouille.
C'est bien pourquoi la machine à décerveler fonctionne jour et nuit ...
Devant les caméras des médias complices, ce ne sont pas, hélas, les marionnettes de Jean-Christophe Averty, mais les argousins de la France réactionnaire, décidés à se payer l'infâme populo qui a l'outrecuidance de venir réclamer son dû au banquet du nouveau quinquennat.
Alors merdre de merdre... Et que la chandelle soit rouge !
NB/ le titre de ce modeste billet est un détournement de la BD d'Alain Saint-Ogan, « Zig et Puce » ; ils avaient adopté un pingouin qu'ils nommaient « Alfred ». Lorsqu'ils venaient à bout d'un adversaire, ils lui disaient : « t'as le bonjour d'Alfred ! » Mais ici, le pingouin n'est autre qu'Alfred Jarry.
Source : https://blogs.mediapart.fr/vingtras/blog/120317/fillon-ta...
Fillon, soyons-en sûrs, échantillon des autres.
Erreurs de communication
Olivier Foreau – Arrêt sur Info – 14 mars 2017
De toutes les accusations subies par François Fillon, la plus absurde est certainement l’accusation d’hypocrisie, tant rien n’indique qu’il soit plus apte à la dissimulation qu’un attelage de bourrins. Il suffit de revoir son « grand oral » face aux pontes un rien dubitatifs de la Fondation Concorde [1], en mars 2016, pour voir qu’à l’époque déjà, la finasserie n’était pas son fort: d’emblée, il annonce ni plus ni moins qu’un « blitzkrieg » à coups d’ordonnances, de votes bloqués et de 49.3, pour « changer le climat de l’économie et le climat du travail dans notre pays » en reprenant les recettes qui ont fait le succès du quinquennat actuel – sauf que cette fois-ci, au lieu de parler de mesures de gauche, on parlerait de mesures de droite. Sur le plan symbolique, c’est considérable. En effet, pourquoi ne pas appeler un chat un chat?
« Je veux prolonger la tension politique », jure-t-il. « Pour prolonger cette tension […] il faut organiser un référendum en septembre, qui permet de maintenir l’état de tension électorale dans le pays, et donc de rendre très très difficile la contestation sociale pendant cette période. […] Si on fait tout ça, on crée un choc qui à mon sens, rend très très très [sic] difficile la réaction sociale que vous craignez […] Il y a des secteurs de l’action publique qu’il faut progressivement éteindre, ou transférer au secteur privé. […] Je propose des mesures de diminution de la dépense sociale […] le plus rapidement possible, le plus rapidement supportable [sic]. »
Source : http://arretsurinfo.ch/erreurs-de-communication/
Que peuvent bien penser les Français intelligents et désintéressés de l’état dans lequel se trouve leur malheureux pays ? On peut prendre Bruno Guigue à son tour comme échantillon représentatif…
Voter, pour quoi faire ?
Bruno Guigue – Le Grand Soir – 13 mars 2017
Voter le 23 avril, pour quoi faire ? Si les élections servaient vraiment à quelque chose, disait Coluche, il y a longtemps qu'on les aurait interdites. Avant d'aborder les enjeux du futur scrutin, il faut sans doute en passer par cette cure de réalisme. Car, on le sait d'expérience, il n'y a pas grand-chose à espérer des élections, elles ont rarement changé le cours des événements, et elles se résument souvent à un rituel où le peuple s'imagine qu'il a le choix. Cette illusion de la démocratie formelle est entretenue par ceux qui en tirent bénéfice, le simulacre électoral ayant pour principal effet de nous faire prendre des vessies pour des lanternes.
A la limite, le processus électoral pourrait passer pour un acte de souveraineté si les dés du jeu politique n'étaient pas pipés. Il exprimerait la volonté du peuple si cette volonté pouvait se formuler, librement, au terme d'une délibération collective digne de ce nom. On peut toujours rêver qu'il en soit ainsi, mais ce n'est pas le cas. Les médias de masse sont les larbins du capital, le débat démocratique s’apparente aux jeux du cirque et la confrontation des idées est dénaturée par les intrigues politiciennes. Dans ces conditions, la question se pose : faut-il céder, une fois de plus, le 23 avril, au fétichisme du bulletin de vote ?
Source : https://www.legrandsoir.info/voter-pour-quoi-faire.html
Grain de sel des Grosses Orchades
(vous pouvez sauter)
Sur son site Entre la plume et l’enclume, Maria Poumier dit ceci :
Inéluctablement, on aura trois finalistes : Marine, Fillon, Macron. Fillon s'est quasiment placé en troisième position de lui-même, en laissant échapper qu'il ne s'alliera pas avec Marine si elle est au second tour. Mélenchon et Asselineau, ils le disent eux-mêmes, sont là pour faire à peu près ce que promet Marine, mais sans elle et contre elle. Conclusion: si vous ne votez pas Marine au premier tour, vous faites le lit de Macron, aux yeux de bébé requin, le bébé de l'Otan, de Rothschild, de marchands de bébés LGBT, des destructeurs froids de la Syrie, de la Libye, et qui veulent continuer en Algérie et en Iran. Marine ne tiendra pas toutes ses promesses, direz-vous? Et les autres si? Ne rêvons pas, aujourd'hui comme en 1958, l'alliance avec la Russie, c'est le rempart contre la CIA, et c'est déjà ça; c'est, la base diplomatique qui nous permettra d'aller plus loin, inch Allah. MP
Et rappelle deux textes de Roger Garaudy, qu’on pourra trouver in extenso ici (entretien de 1980 avec Ben Bella) et ici, dont voici la fin :
« Être fidèle à la France, c'est donc, aujourd'hui, unir toutes les forces nationales contre l'état-major politique d'une classe décadente qui pille, divise et trahit la nation, et c'est n'exclure de cette union aucun Français de bonne volonté, car la France n'a pu être la France du mineur communiste Debarge et de l'étudiant catholique Marcel Weinun, celle d'Estienne d'Orves, de Brossolette et de Gabriel Péri, que parce qu'elle n'a jamais cessé d'être, pour tous les patriotes, indivisiblement, la France de Robespierre et de Jeanne d'Arc. »
Et, puisque « Mélenchon et Asselineau, ils le disent eux-mêmes, sont là pour faire à peu près ce que promet Marine, mais sans elle et contre elle », en conclut qu’il faut voter Marine.
Au risque de la fâcher…
Nous en étions arrivés, nous aussi, à penser qu’en l’état actuel des choses, où, selon, nous, il n’y a rien à espérer des autres candidats quels qu’ils soient, l’issue la moins mauvaise de toutes serait peut-être une victoire de Mme Le Pen.
Pourquoi ?
Mme Le Pen représente un choix de société fasciste qui séduit pas mal de gens de façon récurrente et qui se termine toujours mal.
Les fascistes sont des gens qui s’avancent masqués. Ils ont deux visages : celui qu’ils montrent et celui qu’ils cachent.
Seule, leur victoire peut les forcer à montrer celui qu’ils cachent. Arrivés aux affaires, leur masque tombe, qu’ils le veuillent ou non.
Nous pensions qu’en l’occurrence, le plus tôt serait le mieux. Qu’une victoire de Mme Le Pen ne pourrait pas être plus catastrophique pour la France que celle de n’importe lequel des autres candidats (hélas, notre opinion sur M. Mélenchon n’a pas changé depuis le 7 octobre 2012 « lettre à Ariane Walter » in Guerre à la guerre nondedieu) et cette catastrophe-là aurait au moins le mérite de dessiller les yeux de ceux qui s’illusionnent à son sujet. Elle aurait surtout le résultat souhaitable de faire sortir une fois pour toutes du paysage le si commode épouvantail FN qui a permis, depuis des décennies, l’accession au pouvoir d’une assez considérable quantité d’imposteurs malfaisants. L’équation « TOUT plutôt que le FN » aurait enfin fini de sévir. Car « TOUT » a été horrible.
On en était là.
Quand M. Asselineau a fait savoir qu’il avait réussi à obtenir les 500 parrainages de maires dont il avait besoin et qu’en conséquence il présentait sa candidature.
Qui est M. François Asselineau ?
À priori pas notre tasse de lait par sa formation (l’ENA), ses origines politiques (RPF, RIF, l’entourage de MM. Pasqua et Tibéri) et les fonctions qu’il a remplies indifféremment pour de nombreux cabinets ministériels de droite. Avoir fréquenté de près MM. Pompidou et Balladur n’est pas pour nous une référence.
Rappelons, pour la transparence, que nous sommes jacobins robespierristes et que nous avons pris, en 1968, Daniel Cohn Bendit pour un véritable anarchiste, ce dont nous avons honte. Rappelons aussi que nous avons récemment republié la position en matière d’élections de Raoul Vaneigem en y souscrivant, et que – nous sommes belges – nous y souscrivons toujours.
Pourtant…
C’est par les urnes qu’Hugo Chavez est arrivé au pouvoir, et après lui Nicolás Maduro. Ce sont des voix d’électeurs populaires qui ont porté aux fonctions présidentielles Dilma Roussef au Brésil, Rafael Correa en Équateur, Evo Moralès en Bolivie et Vladimir Poutine en Russie. Tous ces gens-là venaient de la gauche, et même, Vladimir Poutine, de la gauche stalinienne. M. Asselineau vient de la droite. D’aucuns disent extrême. Ce qu’il paraît avoir en commun avec ces gens de gauche, c’est la volonté déclarée de baser son action sur un retour au respect de la Constitution. Laquelle n’en finit pas d’être violée depuis des décennies. Y compris peut-être par les gouvernements auxquels il a collaboré.
Tous les programmes (quand il y en a) des autres candidats sans exception, acceptent le principe de ce viol permanent. Le candidat du PS est M. Macron. Passons. M. Hamon accepte de faire de la figuration en échange du secrétariat de son parti plus tard, cela le regarde. On aurait mieux aimé que le candidat le plus sérieux fût M. Mélenchon, mais… Seule la formation de M. Asselineau (l’UPR) déclare vouloir en revenir aux valeurs de la Ve République, à sa fameuse constitution et au programme du Conseil National de la Résistance. Belles paroles ou volonté réelle ? Ce sont des choses qu’on ne découvre jamais qu’à l’usage. Dans tous les cas.
Nous aurions aussi préféré qu’il ait pour ambition, même lointaine, d’en revenir à la Ire République, et non pas à la Constitution de 89 qu’il invoque, mais à celle de 93. Ce sera pour plus tard et pour quelqu’un d’autre.
En attendant…
Supposant que M. Asselineau soit élu et que ses intentions déclarées soient sincères et véritables, quelles chances a-t-il de les mener à bien ?
Pas beaucoup.
Car il aura contre lui les détenteurs du pouvoir réel, échappé depuis si longtemps des mains de la légitimité, si on ose ainsi parler. Il n’y a qu’à voir à quoi s’est affrontée Mme Roussef, à quoi s’affrontent quotidiennement non seulement MM. Maduro, Moralès et Correa, mais également M. Poutine, en dépit de ses 89% de soutien national. Si M. Asselineau était élu, il trouverait en face de lui ces forces non élues : groupes d’intérêts nationaux et supra-nationaux, lobbies de toutes sortes, dans sa famille politique et dans les autres, « think tanks » de toutes origines et fomenteurs de révolutions colorées qui ont eu raison du général De Gaulle et qui règnent, depuis, sans entraves. Restant en outre à savoir s’il n’a pas la même notion qu’eux de la répartition des richesses.
D’autre part, si M. Asselineau, se veut au-dessus des partis par la compréhension qu’il a de la fonction présidentielle, on ne l’imagine pas, une fois élu, allant chercher son Premier ministre au PRCF – hélas – quand bien même les élections législatives donneraient une majorité allant dans ce sens, chose qu’il vaut mieux ne pas espérer pour tout de suite. Alors, quoi ?
M. Asselineau possède, à nos yeux, une qualité que ne possèdent pas les autres et que n’a pas possédé non plus le général De Gaulle : il sait parler politique au peuple et il prend la peine de le faire. Pour lui mentir ? Peut-être, nous n’en savons rien. Encore une fois : à l’usage.
De Gaulle a défendu l’intégrité de la France et il l’a fait avec bec et ongles vis-à-vis de l’extérieur. On peut penser qu’à l’intérieur, ses intentions populaires ont été plus réelles qu’il n’y a paru et que l’en ont empêché ces forces mêmes qui l’avaient reporté au pouvoir et dont il est resté l’otage jusqu’à ce qu’elles le sacrifient à leurs appétits. Il n’en reste pas moins que Charles De Gaulle n’a jamais considéré les Français que comme un ramassis d’infantiles qu’il fallait protéger comme un père de famille protège ses enfants mineurs d’âge : sans les consulter. Attitude paternaliste qui n’est pas loin du despotisme éclairé des monarques à la Joseph II.
Or, pour que des mineurs d’âge deviennent adultes, il faut leur parler comme à des adultes, les traiter en adultes, partager avec eux ses responsabilités, les habituer à s’en charger de bonne grâce.
C’est pourquoi, quand bien même M. Asselineau serait élu à la présidence et son quinquennat une totale déception ou un fiasco, ce quinquennat ne serait pas totalement inutile dans la mesure où le Président aurait gouverné comme le candidat fait campagne : en pédagogue.
Nous ne connaissons que deux hommes d’État qui aient été avant tout pédagogues : Maximilien Robespierre et Fidel Castro. Qui avaient du génie. Et aujourd’hui Hassan Nasrallah qui marche sur leurs traces.
Il ne faut pas croire que gouverner en disant la vérité au peuple soit chose facile. C’est la plus difficile qui existe. Elle doit aussi reposer sur des principes clairs, reconnaissables, acceptés par tous. Mais c’est la seule qui puisse faire évoluer (grandir, mûrir) les peuples à pas de géant.
M. Asselineau dit-il la vérité au peuple quand il l’éduque en politique ? Nous l’espérons. Encore une fois, ce sont là des choses qui ne s’éclairent qu’à l’usage. Mais donner à quelqu’un l’occasion de le faire, dût-il se casser le nez dans l’entreprise ou nous écoeurer une fois de plus, est un jeu qui vaut peut-être la chandelle, autrement dit qui mérite peut-être qu’on aille voter pour lui donner cette chance, rien n’obligeant personne à y aller avec des illusions ou de l’enthousiasme.
Rappelons-nous cependant que M. Asselineau n’a aucune chance
1) d’être élu
2) de remplir sa fonction de façon utile
sans un massif soutien populaire. (Par « populaire », nous entendons « Français de toutes origines ethniques, sociales et de toutes obédiences religieuses ou philosophiques).
Pour obtenir ce genre de soutien (que reçoit par exemple M. Poutine) il faut qu’il réussisse à se faire entendre et à convaincre. Il faut qu’il éclaire les votants avec précision sur ses intentions quant aux questions essentielles dont dépend l’avenir de leur pays.
Exemple :
La question qu’à tort ou à raison nous mettons au premier plan, avant toutes les autres, est celle de l’Éducation Nationale [nous faisons partie de ceux qui pensent qu’aucun changement ne sera possible nulle part en Europe sans une restauration des systèmes d’éducation qui ont été, partout, délibérément détruits depuis la fin de la dernière guerre].
Que compte faire M. Asselineau pour mettre en chantier et mener à bien une telle entreprise ? De quels moyens dispose-t-il pour le faire ?
Il ne faut pas compter sur les factotums des merdias pour lui poser ce genre de questions. Mais rien n’empêche les affiliés à la CGT d’exiger de M. Phlippe Martinez qu’il les lui pose, qu’il réclame, en leur nom, au(x) candidat(s) des garanties, des engagements précis.
Nous disons « éducation nationale » et nous disons « affiliés à la CGT », mais toutes sortes d’autres questions vitales se posent et d’autres catégories sociales sont concernées. N’est-ce pas ainsi que, en pratique, le mot démocratie doit s’entendre ? Faut-il que les initiatives viennent toujours du haut de la pyramide ?
Une autre question qui pourrait – devrait ! – être posée d’urgence au candidat soucieux de souveraineté et de légitimité est celle-ci : « Que comptez-vous faire pour racheter au Qatar et à l’Arabie Saoudite les morceaux de sol national qui leur ont été vendus avec les gens qu’il y avait dessus ? Que comptez-vous faire pour rendre à ces gens leur statut de citoyens français, dans la plénitude de leurs droits et de leurs devoirs ? »
On nous demandera avec raison pourquoi nous nous mêlons de ces choses, alors que nous ne sommes pas français. Nous pouvons répondre à cela plusieurs choses :
Parce que notre pays a voté en 1793 son rattachement à la France à 93% des voix.
Parce que le pays qui est le nôtre désormais, artificiel, minuscule et le plus peuplé du monde, recèle en ses flancs le siège de l’Union Européenne, celui de l’OTAN et la Fabrique d’Armes de Guerre de Herstal, autrement dit la peste, le cancer et le choléra.
Parce que coincés comme nous le sommes entre de puissants voisins, nous avons durement conscience que notre sort dépend du leur.
C’est pourquoi nous suivons avec anxiété les efforts que certains font pour sortir leurs pays respectifs de l’abîme. C’est pourquoi nous suivons, en touchant du bois, les efforts de Mme Wagenknecht et ceux, peut-être, qui sait, de M. Asselineau. Comme de quiconque sera de bonne volonté en s’éloignant le moins possible de notre Constitution à nous, celle – à laquelle nous nous sommes jadis rattachés – du 24 juin 1793, elle-même pâle reflet de son modèle, qui disait notamment ceci :
Art. 14 – Le peuple est le souverain ; le gouvernement est son ouvrage et sa propriété ; les fonctionnaires publics sont ses commis. Le peuple peut, quand il lui plaît, changer son gouvernement et révoquer ses mandataires.
……..
Art. 19 – Dans tout état libre, la loi doit surtout défendre la liberté publique et individuelle contre l’autorité de ceux qui gouvernent. Toute institution qui ne suppose pas le peuple bon et le magistrat corruptible est vicieuse.
……..
Art. 29 – Lorsque le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs.
Art. 30 – Quand la garantie sociale manque à un citoyen, il rentre dans le droit naturel de défendre lui-même tous ses droits.
Art. 31 – Dans l’un et l’autre cas, assujettir à des formes légales la résistance à l’oppression, est le dernier raffinement de la tyrannie.
Art. 32 – Les fonctions publiques ne peuvent être considérées comme des distinctions ni comme des récompenses, mais comme des devoirs publics.
Art. 33 – Les délits des mandataires du peuple doivent être sévèrement et facilement punis. Nul n’a le droit de se prétendre plus inviolable que les autres citoyens.
Art. 34 – Le peuple a le droit de connaître toutes les opérations de ses mandataires ; ils doivent lui rendre un compte fidèle de leur gestion, et subir son jugement avec respect.
Maximilien ROBESPIERRE
Droits et devoirs de l’homme et du citoyen
21 avril 1793
Vous la trouverez intégralement ici, avec les dangereuses paroles sur la propriété qui l’introduisent.
Mais revenons-en à la campagne qui s’ouvre ce 20 mars 2017
Conférence de presse du 10 mars 2017 de M. François Asselineau
Avec l’annonce de sa candidature.
(± 50 minutes d’exposé et ± 40 minutes de questions-réponses)
Dans cette conférence de presse, M. Asselineau insiste beaucoup sur le caractère « au-dessus des partis » de la fonction présidentielle et cite l’exemple de quelques rois qu’il dit rassembleurs, ce qui, dans le cas d’Henri IV n’est pas faux. On regrettera qu’il n’ait pas eu un mot pour Louis XI, à qui la France doit le début de son unité centralisée qui seule a permis la grande Révolution, et surtout pour Maximilien Robespierre qui, certes, ne fut pas roi mais qui a quand même préféré mourir plutôt que devenir un chef de faction, un gouvernant de guerre civile.
Appel adressé à la section des Piques par le Comité d'exécution de la Commune dans la nuit du 9 thermidor, avec la signature interrompue de Robespierre (Ro…)
Il reste beaucoup de questions à poser au candidat qui se veut rassembleur. Avec quelles forces et dans quelle direction espère-t-il gouverner la France, au bénéfice ou au détriment de qui ? Par quels moyens ? Quelles puissances financières le soutiennent ? À quel prix ? Etc. etc. etc.
Mais qu’est-ce que les Français attendent pour aller les lui poser et – pourquoi pas – lui promettre leur concours à telles ou telles condition ? Des formations authentiquement de gauche ne l’ont-elles pas fait avec le général De Gaulle ?
En attendant, qu’ils excusent notre intrusion.
Hors hexagone
Vermine un jour vermine toujours
Les forces de sécurité palestiniennes main dans la main avec l’occupant israélien
Arrêt sur Info – 13mars 2017
Les forces de l’Autorité palestinienne tirent à balles réelles sur une manifestation, les Palestiniens demandent des armes, des missiles et que Mahmoud Abbas soit jugé.
13.02.2017 – La colère gronde en Cisjordanie occupée après que les forces de sécurité de l’AP ont violemment réprimé une marche de protestation, à Ramallah, contre le « procès » du martyr Bassel al-Araj et de ses camarades prisonniers par l’AP, ainsi qu’une autre manifestation dans le camp de Deisheh (Bethléem) au sud de la Cisjordanie occupée. Les manifestants ont fait face aux forces de sécurité de l’AP avec des pierres et de violents affrontements ont éclaté dans le camp.
Une source locale a dit au correspondant du CPI que la marche a été organisée dimanche soir pour protester contre les attaques de la sécurité de l’AP et pour refuser le procès que l’AP a fait au martyr Bassel al-Araj et ses camarades, les accusant de possession d’armes sans permis.
Les forces de la sécurité de l’AP ont attaqué Mahmoud al-Araj, père du martyr Bassel al-Araj, qui a dû être hospitalisé (vidéo qudsn ici), arrêté le dirigeant du Djihad islamique, le Cheikh Khader Adnan et attaqué les journalistes et les femmes.
Source : http://arretsurinfo.ch/les-forces-de-securite-palestinien...
OTAN
On ne s’en lasse pas. Et deux Dinucci à la fois (nous sommes en retard)
« L’art de la guerre »
Le Pentagone de Roberta Pinotti
Manlio Dinucci – Réseau Voltaire – 7 mars 2017
Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio
Après la France, l’Italie va regrouper l’ensemble de ses services de direction militaire au sein d’un Pentagone local. Petit à petit, chaque membre de l’Otan est prié de s’organiser sur le modèle de son grand-frère, les États-Unis. Cette évolution transforme en profondeur les missions des armées, en violation de la Constitution italienne.
La ministre de la Défense, Roberta Pinotti a un rêve : un Pentagone italien, à savoir une unique structure pour les sommets de toutes les forces armées, une copie en miniature de l’états-unien. Le rêve est sur le point de devenir réalité.
La nouvelle structure, annonce la ministre dans une interview à la Repubblica, est déjà en phase conceptuelle et une première allocation est prévue dans le budget de la Loi de stabilité. Il verra le jour dans la zone aéroportuaire de Centocelle à Rome, où existe l’espace pour construire d’autres édifices et infrastructures. À Centocelle, où a aussi été transférée la Direction générale des armements avec une équipe de 1 500 personnes, se trouve déjà le Commandement opératif de sommet inter-forces, à travers lequel le Chef d’état-major de la Défense commande toutes les opérations des forces armées. Avant tout celles qui sont à l’étranger : l’Italie est engagée dans 30 missions militaires dans 20 pays, du Kosovo à l’Irak et à l’Afghanistan, de la Libye à la Somalie et au Mali. Étant donné qu’à chacune de ces missions participent des composantes de toutes les forces armées, explique la ministre, il faut un commandement unique inter-forces avec siège à Centocelle.
Source : http://www.voltairenet.org/article195549.html
Si nous comprenons bien le sens de cet article, la France abandonne la gestion de son propre arsenal nucléaire à l’Union Européenne. Dans ce cas et si les cadavres peuvent bouger, celui du général De Gaulle danse la gigue.
« L’art de la guerre »
Le grand jeu nucléaire en Europe
Manlio Dinucci – 14 mars 2017
Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio
« B 61-12 bombs rack »
Les 20 têtes stockées en Allemagne équivalent à 80 fois Hiroshima
La torpille lancée à travers le New York Times – l’accusation contre Moscou de violer le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) – a touché son objectif : celui de rendre encore plus tendus les rapports entre États-Unis et Russie, en ralentissant ou empêchant l’ouverture de cette négociation annoncée par Trump dès sa campagne électorale. La torpille porte la signature d’Obama, qui en juillet 2014 (immédiatement après le putsch de la Place Maïdan et la crise consécutive avec la Russie) accusait Poutine d’avoir testé un missile nucléaire de croisière, dénommé SSC-X-8, violant le Traité FNI de 1987 qui interdit le déploiement de missiles avec base à terre et portée comprise entre 500 et 5500 km.
D’après ce que déclarent des fonctionnaires anonymes du renseignement étasunien, deux bataillons russes en sont déjà armés, chacun doté de 4 lanceurs mobiles et 24 missiles à tête nucléaire.
Avant de quitter l’an dernier sa charge de Commandant suprême allié en Europe, le général Breedlove prévenait que le déploiement de ce nouveau missile russe « ne peut rester sans réponse ». Il taisait par contre le fait que l’OTAN garde déployées en Europe, contre la Russie, environ 700 têtes nucléaires étasuniennes, françaises et britanniques, presque toutes prêtes au lancement vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Et au fur et à mesure qu’elle s’est étendue à l’Est jusqu’à l’intérieur de l’ex-URSS, l’OTAN a de plus en plus rapproché ses forces nucléaires de la Russie.
C’est dans la cadre de cette stratégie que s’insère la décision, prise par l’administration Obama, de remplacer les 180 bombes nucléaires B-61 –installées en Italie (50 à Aviano et 20 à Ghedi Torre), Allemagne, Belgique, Hollande et Turquie – par les B61-12 : nouvelles armes nucléaires, chacune à quatre options de puissance sélectionnables selon l’objectif à frapper, capables de pénétrer dans le terrain pour détruire les bunkers des centres de commandement. Un programme de 10 milliards de dollars, par lequel chaque B61-12 coûtera plus que son poids en or.
En même temps les USA ont réalisé en Roumanie la première batterie de missiles terrestre de la « défense anti-missile », qui sera suivie d’une autre en Pologne, composée de missiles Aegis, déjà installés à bord de 4 navires de guerre étasuniens déployés en Méditerranée et Mer Noire. C’est le soi-disant « bouclier » dont la fonction est en réalité offensive : s’ils arrivaient à le réaliser, USA et OTAN tiendraient la Russie sous la menace d’un first strike nucléaire, en se fiant à la capacité du « bouclier » de neutraliser les représailles. De plus, le système de lancement vertical Mk 41 de Lockheed Martin, installé sur les navires et dans la base en Roumanie, est en mesure de lancer, selon les techniques spécifiques fournies par le même constructeur, « des missiles pour toutes les missions », y compris celles d’ « attaque contre des objectifs terrestres avec missiles de croisière Tomahawk », armables aussi de têtes nucléaires.
Moscou a averti que ces batteries, étant en mesure de lancer aussi des missiles nucléaires, constituent une violation du Traité FNI.
Que fait l’Union européenne dans cette situation ? Alors qu’elle déclame son engagement pour le désarmement nucléaire, elle est en train de concevoir dans ses cercles politiques ce que le New York Times définit comme « une idée auparavant impensable : un programme d’armements nucléaires UE ». Selon ce plan, l’arsenal nucléaire français serait « reprogrammé pour protéger le reste de l’Europe et placé sous un commun commandement européen », qui le financerait par un fonds commun. Cela adviendrait « si l’Europe ne pouvait plus compter sur la protection américaine ». En d’autres termes : dans le cas où Trump, se mettant d’accord avec Poutine, ne déploierait plus les B61-12 en Europe, c’est l’UE qui penserait à poursuivre la confrontation nucléaire avec la Russie.
Édition de mardi 14 mars 2017 de il manifesto
Des B61-12 en Belgique ? Meuh noooon… Voici ce qu’en disait la RTBF en 2013 : https://www.rtbf.be/info/belgique/detail_y-aura-t-il-200-...
Quelques Belges qui n’étaient pas d’accord et ne le sont probablement toujours pas mais… qui s’en soucie ?
Foin des intimidations néo-maccarthystes !
Appel-pétition
Pour une approche objective, ouverte et contradictoire de la Révolution russe à l’approche du 100ème anniversaire de la Révolution d’Octobre 1917
Cercle des Volontaires – 14 mars 2017
Ni lunettes « blanches » sur Octobre 1917 ni « Livres noirs » anticommunistes à répétition ! Et si l’on débattait enfin de manière sereine à propos d’Octobre 1917 et de ses suites ? Un appel d’historiens, d’intellectuels et de militants du mouvement ouvrier. 8 mars 2017, centième anniversaire du début de la Révolution russe.
Appel lancé par Annie Lacroix-Riz, professeur émérite d’histoire contemporaine à Paris-VII, par Georges Gastaud, philosophe, fils de Résistant et par Jean Salem, philosophe, professeur à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne.
À l’approche du 100ème anniversaire du 7 novembre 1917, tout se passe comme s’il s’agissait surtout, pour certains milieux politico-médiatiques cautionnés par certains universitaires, d’en présenter une version grossièrement manichéenne, teintée d’acharnement anticommuniste, anti-bolchevik et antisoviétique.
Non seulement Octobre n’aurait été qu’un « putsch » bolchévique interrompant l’aimable cours démocratique initié par la Révolution russe de février, non seulement les bolcheviks n’auraient joué aucun rôle important en février 1917, non seulement l’immense soulèvement prolétarien et paysan qui prépara, ponctua et suivit le 7 novembre 1917 n’aurait pas comporté de caractère authentiquement démocratique, populaire et socialiste, non seulement ses suites se seraient révélées tout uniment catastrophiques pour la Russie et pour l’humanité, mais tout ce processus se serait déroulé – de même que la construction ultérieure de l’URSS – dans un contexte purement russe et chimiquement pur, quasi exempt d’interventions impérialistes furieuses, de défense sanglante et exacerbée de leurs privilèges par les classes dépossédées, d’écrasement brutal de la révolution ouvrière en Allemagne, puis de montée du fascisme, du nazisme, du franquisme et des militarismes, du Japon impérial à l’Europe occidentale (Hongrie, Italie, Espagne…).
Source : initiative-communiste.fr
Via : http://www.cercledesvolontaires.fr/2017/03/15/appel-petit...
Et, c’est dit, succédant à la pieuvre défourailleuse des élections US, Alfred sera désormais notre petit cul-de-lampe pour temps d’élections hexagonales.
Mis en ligne le 16 mars 2017.
19:37 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
14/03/2017
146e ANNIVERSAIRE DE LA COMMUNE
Pont de bateaux d’Asnières – Sortie du 15 avril 1871
146e Anniversaire de la Commune
Bruxelles : Soirée de soutien aux prisonniers politiques révolutionnaires ce 18 mars
Le 18 mars est la journée des prisonniers politiques révolutionnaires et le 146e anniversaire du soulèvement de la Commune de Paris. À cette occasion, une soirée de solidarité et d’information aura lieu au Local Sacco-Vanzetti, à Bruxelles.
La soirée sera en trois parties : des interventions de prisonniers politiques, une présentation de Kevin Rashid Johnson (prisonnier membre du New Afrikan Black Panther Party – Prison Chapter) et enfin des discussions, projections et interventions autour de prisonniers politiques. Avec infothèque, bar, buffet végé/vegan, etc.
Pour faire une intervention, contactez nous.
Source : http ://www.secoursrouge.org/Bruxelles-Soiree-de-sou...
Le cinéma et l’histoire de la Commune
Édouard Mangin – Les Amis d’Henri Guillemin – 22 février 2017
Au printemps 1871, à Paris, les Communards refusent de capituler contre les Prussiens et se révoltent contre le gouvernement de Thiers qui s’enfuit à Versailles. C’est la naissance de la Commune, événement révolutionnaire, qui s’inscrit dans le sillon de la Révolution de 1789, plus précisément celui de la Convention montagnarde de 1793. Pendant 72 jours, du 18 mars au 28 mai 1871, la Commune va vivre une intense expérience sur le plan de l’action politique en mettant en œuvre les fondements d’une organisation et d’une gestion communaliste démocratique et populaire. La fin de la Commune sera marquée par la semaine sanglante (21-28 mai 1871) où les troupes versaillaises massacrèrent 40 000 fédérés pour reprendre le pouvoir dans la capitale.
Cet épisode révolutionnaire a fait l’objet d’une multitude d’analyses et de textes divers et continue aujourd’hui d’être un sujet important d’étude et de réflexion politiques malgré les efforts continus des classes dominantes pour l’éclipser des mémoires. Si, à l’évidence, l’écrit se prête naturellement à l’analyse des faits historiques, qu’en est-il de la force d’évocation des images et notamment de l’image cinéma ? Comment la caméra, comme stylo, a-t-elle analysé, raconté ou seulement montré cet épisode historique emblématique ?
C’est à travers une anthologie relativement subjective que nous avons essayé de voir comment l’immensité de la Commune a pu être captée et travaillée par le système des signes et de la représentation et comment le vocabulaire sémiologique propre au cinéma a su prendre, comprendre et rendre au public la portée de cet événement historique.
Les débuts du cinématographe
Il est intéressant de noter que, né en 1895, seulement quelques années après les événements de 1871, le cinématographe mettra plus de quatre décennies pour prendre la Commune comme sujet et surtout en prendre la mesure. Qui plus est, il ne s’agira pas de cinéastes français.
À titre d’exception toutefois, citons le court métrage muet de 4 mn daté de 1906 L’émeute sur la barricade. Il faut l’indiquer car il s’agit, sauf erreur de ma part, de la toute première oeuvre cinématographique ayant pour sujet la Commune, réalisée, en outre, par Alice Guy (1873 – 1968), première réalisatrice de l’histoire du cinéma. Le film est court, il n’y a pas beaucoup de moyens et il faut donc aller à l’essentiel, à savoir filmer une barricade et les combats de part et d’autre. La barricade est un des objets emblématiques de la Commune dont le cinéma s’emparera allègrement par la suite. En quatre minutes le sujet est traité. Cette historiette est très loin de la réalité historique et laisse plutôt sourire. On peut penser que Alice Guy en était consciente et a voulu peut être fournir un peu de densité à son sujet en s’inspirant du célèbre poème de Victor Hugo « L’année terrible – sur une barricade au milieu des pavés ».
Quarante trois ans plus tard, en 1914, l’Espagnol Armand Guerra (1886-1939) réalise La Commune (film muet de 19 mn). Dans ce format, il est évidemment impossible de restituer l’ampleur des événements. Guerra choisit ce que, à ses yeux, l’image cinéma peut le mieux saisir de la Commune et monte son film en deux mouvements. Le premier, fictionnel, constitue la quasi-totalité du film. Ici, ce n’est pas la barricade qui est prise comme symbole de la Commune, mais quelque chose plus difficile à signifier : la fraternisation de la troupe avec les Communards, contre les Généraux. Le film raconte, dans une mise en scène un peu foutraque, l’arrestation et l’exécution des Généraux Thomas et Lecomte. Le second volet est une surprise émouvante : le film se conclut sur une séquence documentaire : la réunion, quarante ans plus tard, des vrais anciens combattants de la Commune devant le Louvre. Ils sont là, face à la caméra, fiers et émus. On voit notamment à gauche Zéphyrin Camélinat (1840 – 1932).
Il faut attendre la fin des années vingt, à la lisière du muet et du parlant, pour que l’insurrection parisienne du printemps 1871 fasse l’objet de plus longs métrages visant à rendre en compte de façon à la fois plus globale et plus significative, la réalité politique de la Commune. Mais, cela ne sera pas le fait de cinéastes français mais soviétiques.
Le cinéma du socialisme réel
Dans la jeune URSS, le cinéma, bien que relevant de l’État, est l’un des plus novateurs. Lénine dira « le cinéma est pour nous, de tous les arts, le plus important » et Trotsky renchérira : « Quand nos hameaux auront des cinémas, nous serons prêts à achever la construction du socialisme ». Aujourd’hui, a-t-il eu raison si l’on considère qu’une caricature de cinéma, en petit écran trône au milieu de tous les salons ?
Trois films sont ici retenus.
Tout d’abord, La pipe du communard (film muet de 49 mn – 1929) de Constantin Mardjanov (1872 – 1933). Ce moyen métrage raconte l’histoire mélodramatique d’un père appauvri qui s’engage à fond pour la Commune. Il garde toujours avec lui un objet fétiche : sa pipe. Un jour, son jeune garçon âgé d’environ sept ans, lui demande de l’emmener avec lui voir les barricades. C’est à ce moment-là, qu’ils sont surpris par l’attaque des troupes versaillaises. Le père est tué et l’enfant fait prisonnier et emmené à Versailles. Il est alors filmé comme un pauvre orphelin, gardant fermement en mains, comme un trophée, la pipe que son père lui a confiée. Il est raillé, moqué et humilié par les bourgeoises qui le traitent comme un petit sauvage. L’une d’entre elles, voulant faire un carton avec un fusil militaire sur la pipe qu’il tient eu bec, l’assassine froidement, dans une mise en scène qui ne permet pas de savoir si ce meurtre a lieu par maladresse ou délibérément. C’est filmé de façon très soignée mais hautement allégorique : vaillance des travailleurs, contre décadence frivole des possédants (avec des images évoquant l’aristocratie du XVIIIe siècle). A noter que le film, n’hésite pas, curieusement, à reprendre certaines imageries bibliques (comme l’évocation du passage de la Mer Rouge à partir de la 9e minute).
Ensuite, La nouvelle Babylone (film muet de 93 mn – 1929) de Grigori Kosintsev (1905 – 1973) et Léonid Trauberg (1902 – 1990) où la Commune de Paris est racontée par l’employée d’un grand magasin. Il s’agit là encore d’un mélodrame traité de façon classique (mais efficace) par une narration dialectique entre petite histoire et Grande Histoire. Alors que la Commune de Paris est violemment réprimée par l’armée, se tisse une histoire d’amour entre Jean, un soldat, et Louise, jeune vendeuse communarde du grand-magasin La Nouvelle Babylone. Le film insiste sur le contraste entre les soldats français engagés dans la guerre, partant au front et la bourgeoisie parisienne frivole qui profite des soldes du grand magasin. Mais, vaincue, l’armée française dépose les armes et les prussiens marchent sur Paris. Louise s’allie alors aux femmes du peuple et à la Commune de Paris pour s’insurger contre cette bourgeoisie sclérosée par le pouvoir, et capitularde face à l’ennemi. Le film se termine dans le sang et les larmes, sous la pluie qui lave tous les souvenirs du passé.
Enfin, Grigori Rochal (1899 – 1983) avec Les aubes de Paris (film de 102 mn – 1936).
En 1871, pendant la Commune de Paris, un jeune cordonnier lyonnais rejoint les rangs des communards et s’éprend de Catherine Milard, une jeune femme membre de la garde nationale.
Ce film soviétique, mêlant personnages de fiction et personnages historiques, souligne le rôle des femmes et des étrangers dans la Commune de Paris, notamment à travers les portraits d’une jeune ouvrière parisienne, figure allégorique de la révolution, et du général polonais Dombrovski. (Pour information, Jaroslaw Dombrowski est un officier polonais, qui après son échec lors de l’insurrection polonaise de 1863, est condamné à la déportation. Il s’évade et gagne la France où il se met au service de la Commune de Paris. Doté du grade de général, il meurt sur les barricades lors de l’assaut des troupes versaillaises).
Ce film fut réalisé avec un important budget. En pleine période stalinienne, les moyens étaient mis pour servir les buts politiques et idéologiques du pouvoir. Pour autant, Rochal réussit à éviter que l’art cinématographique ne soit totalement instrumentalisé et parvient à imposer une écriture filmique suffisamment autonome et innovante : scénario s’appuyant sur de solides études sociologiques de la société parisienne, un important matériau iconographique, des décors sophistiqués et coûteux, une mise en scène poursuivant les recherches formelles en écriture filmique, en cours à l’époque, initiées par le grand cinéaste Eisenstein : présence de la musique comme facteur dramatique, montage court et alterné, jeu réaliste des acteurs.
Et en France ?
En France, le sujet semble tabou.
A telle enseigne que le premier vrai projet de long métrage consacré pleinement à la Commune, en 1946, ne verra pas le jour. Dans le sillage de la Libération de Paris, le grand cinéaste Jean Grémillon (1901 – 1959), voulait célébrer cette « insurrection patriotique », selon ses propres termes, dans une confrontation tentante entre Versailles et Vichy, Thiers et Pétain, FFI et Garde Nationale.
Il souhaitait établir un certain nombre de parallèles entre les Comités de vigilance (1871) et la constitution des Soviets (1917) ; mais c’est surtout le régime de Vichy (1940-1944) qui devait être mis sur le même plan que le gouvernement de Versailles. L’occupation par les Prussiens devait être assimilée à l’occupation des Allemands et les gardes nationaux identifiés aux Forces Françaises de l’Intérieur.
Parlant de la ligne directrice du film, il indiqua : « Ce montage [film] est la cristallisation, à une époque déterminée qui est celle de 1871, de ce qui s’est passé antérieurement et une sorte de préface de tout ce qui arrivera dans le futur ».
Comme souvent, la censure s’exerça sur le plan financier et à travers le jeu de dupes des producteurs qui finalement refusèrent leur soutien. Elle prit aussi la forme de cocasses déconvenues comme pour la réalisation de son film sur le centenaire de la Révolution de 1848, dont le soutien pourtant confirmé du ministère de l’Education Nationale disparut du jour au lendemain. A l’été 1948, Grémillon apprit par la presse que les crédits votés par le Parlement pour servir d’avance à la production du film furent finalement attribués au dernier moment au financement des cérémonies solennelles à la mémoire de Chateaubriand.
Je remercie l’association des amis de la Commune dont les précieuses informations m’ont aidé à réaliser cette chronique. Concernant le projet de ce film et les démêlés rencontrés par Grémillon, le site de l’association présente plusieurs textes intéressants. Pour aller plus loin sur ce sujet, cliquez ici.
Robert Ménégoz
Vingt ans après les trois films soviétiques hautement allégoriques, mettant en scène les archétypes sociaux très clivés, propres à l’époque, on doit enfin le premier film français, au cinéaste Robert Menegoz (1926 – 2013). Il a vingt-six ans quand il réalise La Commune de Paris (film de 25 mn - 1951).
Ce court métrage fut interdit par la censure lors de la première demande de visa au prétexte de "Considérations fallacieuses et insultantes à l'égard de Monsieur Thiers." Le visa non-commercial ne lui fut accordé que le 27 juin 1956, après quatre ans de distribution quasi clandestine.
Le film est une évocation historique chronologique de la Commune de Paris, du siège de Paris à la fin de la semaine sanglante. Il est constitué principalement de photos permettant de découvrir le Paris d’avant le chamboulement urbanistique des années soixante.
Commandé par le Parti Communiste français, le film présente la Commune comme une « première ébauche de la dictature du prolétariat » tout en insistant sur le fait qu'il a manqué à la Commune « un grand parti organisé, capable d'appliquer le socialisme scientifique ». Bon.
Néanmoins, il y a de l’émotion, notamment grâce au texte en voix off, déclamé par Julien Bertheau de la Comédie Française, sur fond de chants patriotiques.
La Commune de Paris (1951) - Robert Ménégoz
Et la télévision arriva, et le post modernisme survint
La télévision, bel instrument technique, hélas dévoyé dès sa naissance. Avec la TV (appelons la ainsi) arrive un flux continuel de productions formatées, de feuilletons et de « dramatiques », mettant en scène, de façon scrupuleuse, les poncifs et les anecdotes historiques déjà bien insérés dans les esprits par la pensée dominante et son système d’endoctrinement. On ne voudrait pas fâcher en parlant de propagande….mais.
Comme si, pour filmer la Révolution française, on n’avait retenu que la prise de la Bastille, le serment du jeu de paume, la fuite du roi et, par-dessus tout, la guillotine fonctionnant à plein rendement (avec gros plan sur le couperet). Inutile de préciser que cette façon de raconter l’Histoire est à l’opposé de la démarche et des travaux d’Henri Guillemin. Autant on reste rivé à son écran lorsqu’on le regarde/écoute dans ses conférences TV pourtant tournées en plan fixe, sans insert ni effets de caméra, autant on quitte rapidement l’un de ces téléfilms montés avec tous les moyens et effets du spectacle (barricades bien sûr, mais aussi, fusillades, explosions, défilés militaires et dialogues hors contexte), car on ne ressent rien sinon l’impression de perdre son temps.
Qui plus est, ce nouveau medium s’insère, au cours des années soixante-dix, dans un mouvement intellectuel plus ample qu’on nommera plus tard « post modernisme », ce concept de sociologie historique où la raison critique laisse la place à un relativisme global où tout est dans tout, et tout est pertinent et se vaut. Dans ce système, où la posture morale l'emporte sur la position politique, où le sociétal prime sur le social, le traitement télévisuel va privilégier les réalisations sages sur des destinées individuelles plutôt que sur les luttes collectives et leurs enjeux de rapports de classe.
Dans ce contexte, parmi les téléfilms, citons le moins mauvais, L’année terrible (téléfilm couleur de 126 mn - 1984 - en deux parties) de Claude Santelli. Ce téléfilm raconte, à partir de documents d'archives, de scènes reconstituées, de photographies et d’interviews, l’histoire de la Commune, de l'entrée des Prussiens dans Paris jusqu'à la Semaine sanglante et aux procès des communards, en s’inspirant du recueil de poèmes du même nom écrit par Victor Hugo publié en 1872 (L’année terrible). La caution de Victor Hugo n’empêche pas de voir le stratagème visant à la fabrique du consentement aux formes de récits voulus par la pensée dominante.
Citons un exemple édifiant, au regard de la censure dont a été victime Jean Grémillon : La barricade du point du jour (film de 110 mn – 1977), seul film réalisé par René Richon (né en 1949) ; un film sans aucun intérêt qui n’a pas eu la moindre difficulté à trouver son financement.
Ce film relate les « troubles » (sic) [terme inscrit au synopsis et sur la fiche de pré production] de la Commune de Paris, concentrés et résumés dans la construction d'une barricade dans un des quartiers indéfinis de Paris.
La construction de la barricade est filmée comme un événement en soi, comme un jeu en soi, totalement déconnecté des enjeux politiques de la Commune. Hélas, sans le recul humoristique et critique qu''aurait adopté un Romain Goupil, ce film, en montrant un événement historique vécu au quotidien, dans une ambiance curieusement détachée des réalités, cherche en fait à présenter La Commune comme un épisode historique banal, ou à le mettre sur le même plan que les combats de rues de Mai 68. C’est effectivement très relativiste.
Les réalisations filmiques vont s’attacher à zoomer sur des destins individuels particuliers, oblitérant ainsi le cœur de la signification politique de la Commune. Ainsi, Jaroslaw Dabrowski (film polonais de 181 mn - 1976) du polonais Bohdan Poreba (1934 – 2014), sera largement distribué en France, comme par hasard. Ce film raconte l’histoire, a- historicisée, de Jaroslaw Dabrowski que l’on a vu précédemment. Puisque tout est dans tout et que tout s'équivaut, Poreba n’hésite pas à utiliser en bande son L’internationale, dont la musique ne sera composée qu’en 1888.
Film en version intégrale en VO non sous-titrée ci-dessous :
Autres mises en scène de héros : Le Destin de Rossel (film de 85 mn - 1966) de Jean Prat (1927 – 1991) raconte le destin tragique de Louis Rossel (1844 – 1871) seul officier supérieur de l'armée française à avoir rejoint la Commune de Paris. Un remake de ce film, Louis Rossel et la Commune de Paris (film de 103 mn - 1977), sera réalisé par Serge Moati (sur un scénario de Jean-Pierre Chevènement).
Heureusement, il y a des réussites
Pour quitter le champ télévisuel sur une note positive, mentionnons trois films.
La rénovation urbanistique de Paris des années soixante-dix, assortie d’une élimination massive d’immeubles vétustes des quartiers populaires, offrit une opportunité de reconstitution à peu de frais des barricades du mois de mai 1871. Joël Farges (né en 1948) en profita pour réaliser La Semaine sanglante (film de 53 mn - 1976), où façades ruinées et murs en démolition complètent les barricades et hôpitaux de fortune éclaboussés par les obus des artilleurs versaillais. Farges ne dédaigne pas pour autant l’imagerie symbolique, et plante des drapeaux rouges autour du génie de la Bastille, comme il s’attarde sur la façade de l’Hôtel de Ville, bientôt incendié.
La réalisatrice Cécile Clairval-Milhaud réalise un très bon téléfilm, très engagé politiquement, qui, contre toute attente, passera à la TV pour le centenaire de la Commune en 1971 : La Commune de 1871
(film en 16 mm de 80 mn – 1971). A l’aide de très nombreuses archives, de témoignages lus par des comédiens, d’images, de textes, de poèmes et de chansons, la réalisatrice rend un hommage honnête et véridique aux événements du printemps 1871. On y retrouve les grands moments et les idéaux de la Commune. Le film fait le point sur les conditions politiques et sociales qui ont permis l’instauration de la Commune et présente de façon claire et détaillée la répression féroce qu'elle a subie lors de la reconquête de Paris par les Versaillais. Ce film est aujourd’hui disponible en DVD. Les bonus apportent des précisions sur certains faits comme par exemple : l’élection de l’assemblée et son programme de justice sociale, l’instauration de l'école laïque gratuite et obligatoire pour tous les enfants de six à quinze ans, la loi sur la protection, sur la santé, loi sur les accidents du travail, etc.
Enfin, ce n’est pas le moindre mérite du film de Jean Baronnet (né en 1929) d’avoir pu réaliser Une journée au Luxembourg (film de 50 mn – 1993). Un film exemplaire qui montre que la répression des Versaillais fut aussi sanglante de l’autre côté de la Seine, notamment dans « le plus triste des grands jardins de Paris », comme l’écrivait Jules Vallès.
Le film montre des enfants en train de jouer en faisant naviguer des voiliers sur le bassin, devant des adultes lisant ou somnolant sur leurs chaises au soleil. C’est le printemps. Il fait beau, la scène est idyllique. Mais, par une phrase génialement cinématographique, un lent et savant zoom avant sur l’arrière plan, on découvre un mur criblé d’impacts de balles. Ce plan signifie, en lecture directe, qu’en mai 1871, un grand nombre de communards furent fusillés à cet endroit. Cette ouverture trompeuse, qui n’est pas sans rappeler celle de Nuit et brouillard d’Alain Resnais (« Même un paysage tranquille..»), permet ensuite au réalisateur de relater, dans les décors réels du jardin du Luxembourg, l’aventure du médecin Maxime Vuillaume, rédacteur au Père Duchêne arrêté le 21 mai 1871, et sauvé du peloton d’exécution par un étudiant en médecine. La suite du film se repose sur d'exceptionnels documents photographiques en noir et blanc, et montre la violence des combats dans Paris à cet endroit.
Enfin, et heureusement, Peter Watkins arriva
C’est grâce à l’immense talent du cinéaste britannique Peter Watkins (né en 1935) qu’un film va enfin prendre toute la mesure de l’histoire de la Commune. Dans son immense fresque de plus de six heures La Commune (Paris 1871) (film de 375 mn – 2000) réalisée pour Arte, Watkins fait de l’anachronisme volontaire un vecteur signifiant en introduisant l’interview et le commentaire télévisés comme jalons de la chronologie de la Commune : le journal télévisé national « propagandiste » de Versailles s’oppose aux reportages bricolés des journalistes de la télévision « communale », laquelle, en bout de course et faute de moyens, se trouve réduite à l’état de radio par abandon de l’image.
Un procédé de distanciation brechtienne très intelligent qui permet de passionnants sauts dialectiques du passé au présent et de la réalité à la fiction, de la propagande à la réalité.
Premier extrait ci-dessous :
Parlons Révolution "la commune" P.Watkins (part2)
Le film se situe en mars 1871, tandis qu’un journaliste de la télévision versaillaise diffuse des informations lénifiantes et évidemment tronquées. Se crée alors une autre façon de relater les événements à travers une autre télévision « communale », émanation du peuple de Paris insurgé. Le film se déroule dans un espace théâtralisé (dans les entrepôts Armand Gatti, là où Georges Méliès érigea ses studios – bel hommage, en passant, au cinéma) avec plus de 300 acteurs interprètes, filmés par une caméra fluide, travaillant en plans séquences, les différentes interventions des représentants du peuple de la Commune. Ils font part, directement, de leurs interrogations sur les réformes sociales et politiques en cours. Avec un budget très faible, mais grâce à l’étonnante énergie des comédiens et techniciens, Peter Watkins, après deux mois seulement de préparation, arrive à reconstituer, en 13 jours seulement de tournage, l’exceptionnelle expérience politique de la Commune.
Deuxième extrait ci-dessous :
Le génie de ce film est d’arriver, en se situant au plus près des gens du peuple (enfants de la rue, artisans, ouvriers, petits patrons, fonctionnaires, soldats, intellectuels, curés, petits bourgeois), à créer des passerelles avec notre société actuelle. Ce film nous rappelle que l’histoire est un matériau vivant et que la Commune reste d’actualité.
La Commune, c’est pour Peter Watkins une manière de s’opposer à la machine à décerveler. Le film commence par un plan-séquence faisant découvrir le lieu du tournage après la dernière scène, informant que le film a été tourné pendant treize jours en plans-séquences, puis les acteurs se présentent et présentent leur personnage. Nous sommes à la fois en mars 1871 et aujourd’hui. On découvre bientôt deux journalistes d’une télévision locale.
Troisième extrait ci-dessous :
Le dispositif de tournage, le système de fabrication et le procédé de narration sont explicites. Tout au long du film, par l’artifice, le public est sans cesse renvoyé à sa condition de spectateur, et donc à son sens critique.
Le pari de La Commune est de filmer d’abord des idées, d’incarner de la pensée en train de se réaliser, en montrant comment les idées deviennent actes. En résulte un film sur l’idée de la Commune, sur cette idée toujours vivante, où l’on voit le soulèvement parisien non comme un échec mais comme le début d’une réflexion, le commencement d’une conception de la solidarité et de l’engagement. Avec de nombreux parallèles avec notre époque : le racisme, la place et le rôle des femmes, l’inégalité des richesses, la mondialisation, la censure, la faillite de l’école.
Quatrième extrait ci-dessous :
Le film montre ce qu'est la parole populaire, la naissance de cette parole, les balbutiements de la démocratie. Il montre ainsi la difficile élaboration d’un discours et d’une démarche collective, car La Commune n’est pas non plus un panégyrique du premier pouvoir révolutionnaire prolétarien : tâtonnements, errements, divergences individuelles et conflits ne sont pas occultés.
Ce film est visible sur youtube, en version écourtée, en deux parties. Première partie ci-dessous :
Deuxième partie ci-dessous :
Quant à une sortie en salle, le film, même dans une version plus courte, n’a pas encore trouvé de distributeur.
Heureusement il est disponible en version longue (375 mn) en DVD et je ne peux que conseiller de se le procurer.
Pour aller plus loin sur l'analyse de ce film, cliquez ici
Quelques propos de Peter Watkins, tenus à la sortie du film
"Aujourd’hui, un réalisateur qui refuse de se soumettre à l’idéologie de la culture de masse, fondée sur le mépris du public, et ne veut pas adopter un montage frénétique fait de structures narratives simplistes, de violence, de bruit, d’actions incessantes, bref, qui refuse la forme unique, ou ce que j’appelle la mono-forme, ce réalisateur ne peut tourner dans des conditions décentes. C’est impossible. Les producteurs consacrent désormais l’argent en priorité au divertissement. Tout créateur choisissant une direction autre, alternative, est complètement marginalisé. La répression, tout comme la violence des medias est institutionnalisée." (interview 1999).
La télévision a imposé des structures narratives totalitaires à la société sans que nul n'ait eu le temps de réagir. C’est ça, la "mono-forme" : un torrent d’images et de sons, assemblés et montés de façon rapide et dense, une structure fragmentée mais qui donne l’impression d’être lisse.
Pour accompagner la pensée unique on a créé l’image unique. Une image intolérante et antidémocratique, qui s’emploie à faire percevoir le public non comme composé d’individus complexes, mais comme un méga-bloc d’humanité, cible parfaite des publicitaires et des programmateurs obsédés par l’Audimat, cible parfaite pour le capitalisme et l’économie de marché. C’est une image et une culture dites « populaires », « mais qui en réalité ne sont qu’artificielles et n’ont rien à voir avec le peuple. Une culture ayant le peuple pour fantasme." (interview 1976).
Henri Guillemin aurait probablement approuvé ce que désigne ce constat.
Je terminerai cette chronique pour indiquer que loin derrière le cinéma, le théâtre est absent alors qu'il est tout à fait capable de prendre la Commune pour sujet, encore faut-il s'y atteler. En son temps, Ariane Mnouchkine, par exemple, n'hésitait pas à mettre en scène des pièces politiques sur la longue durée. On se souvient de La Ville parjure (6h00) qui traitait du scandale du sang contaminé (Elle faisait revenir sur Terre les Erynies qui découvraient le drame avec effroi, pire que les crimes les plus odieux de l'Antiquité auxquels elles étaient habituées). Également, L'histoire terrible mais inachevée de Norodom Sihanouk, roi du Cambodge (10h00), qui relatait les combats politique du Cambodge, dont la période des Khmers rouges ; ou encore L'Indiade ou l'Inde de leur rêves (10h00) sur la partition de l'Inde et la guerre entre Hindous et Musulmans, etc... Il n'est pas trop tard, d'autant que la Révolution française a été mise en scène l'année dernière par Joël Pommerat. Ca ira(1) fin de Louis, un spectacle hautement politique de plus de quatre heures.
Une autre forme d'expression, le roman graphique, tire son épingle du jeu avec les quatre tomes du Cri du peuple de Jacques Tardi et le triptyque d'Eloi Valat : Journal de la Commune de Paris, L'enterrement de Jules Vallès et La semaine sanglante de la Commune de Paris
Chronique réalisée par Édouard Mangin
Source : http://www.henriguillemin.org/evenements/4825/
Pour ceux de nos lecteurs qui l’ignorent…
L’association Les Amis d’Henri Guillemin (LAHG) a consacré, le 16 novembre dernier, son colloque bisannuel à « La Commune de Paris ».
On peut retrouver ici, en vidéos, les interventions de :
Patrick Berthier
Cécile Robelin
Céline Léger
Jean Chérasse
Florence Gauthier
Annie Lacroix-Riz
Patrick Rödel
http://www.henriguillemin.org/colloque-2016/
Les treize conférences-vidéos d’Henri Guillemin sur La Commune sont ici : http://www.henriguillemin.org/conferences-sur-la-commune/
Et comme il n’y a pas que le cinéma et les vidéos dans la vie, on attend des Amis d’Henri Guillemin, une recension du même ordre, aussi exhaustive que possible, des LIVRES consacrés à la Commune. Le sujet est trop vaste pour être vidé d’un coup, mais il serait bon que les études consacrées au destin individuel de certains de ses acteurs sortent enfin de l’ombre.
Addition de notre cru, autre anniversaire :
« Le droit de vivre ne se mendie pas, il se prend »
Lettre à Germinal, 19 mars 1905
Messieurs,
Vous savez maintenant qui je suis : un révolté vivant du produit des cambriolages. De plus j’ai incendié plusieurs hôtels et défendu ma liberté contre l’agression d’agents du pouvoir. J’ai mis à nu toute mon existence de lutte ; je la soumets comme un problème à vos intelligences. Ne reconnaissant à personne le droit de me juger, je n’implore ni pardon, ni indulgence. Je ne sollicite pas ceux que je hais et méprise. Vous êtes les plus forts ! Disposez de moi comme vous l’entendrez, envoyez-moi au bagne ou à l’échafaud, peu m’importe ! Mais avant de nous séparer, laissez-moi vous dire un dernier mot.
Puis que vous me reprochez surtout d’être un voleur, il est utile de définir ce qu’est le vol.
À mon avis, le vol est un besoin de prendre que ressent tout homme pour satisfaire ses appétits. Or ce besoin se manifeste en toute chose : depuis les astres qui naissent et meurent pareils à des êtres, jusqu’à l’insecte qui évolue dans l’espace, si petit, si infime que nos yeux ont de la peine à le distinguer. La vie n’est que vols et massacres. Les plantes, les bêtes s’entre-dévorent pour subsister. L’un ne naît que pour servir de pâture à l’autre ; malgré le degré de civilisation, de perfectibilité pour mieux dire, où il est arrivé, l’homme ne faillit pas à cette loi ; il ne peut s’y soustraire sous peine de mort. Il tue et les plantes et les bêtes pour s’en nourrir. Roi des animaux, il est insatiable.
En outre des objets alimentaires qui lui assurent la vie, l’homme se nourrit aussi d’air, d’eau et de lumière. Or a-t-on jamais vu deux hommes se quereller, s’égorger pour le partage de ces aliments ? Pas que je sache. Cependant ce sont les plus précieux sans lesquels un homme ne peut vivre. On peut demeurer plusieurs jours sans absorber de substances pour lesquelles nous nous faisons esclaves. Peut-on en faire autant de l’air ? Pas même un quart d’heure. L’eau compte pour trois quarts du poids de notre organisme et nous est indispensable pour entretenir l’élasticité de nos tissus ; sans la chaleur, sans le soleil, la vie serait tout à fait impossible.
Or tout homme prend, vole ces aliments. Lui en fait-on un crime, un délit ? Non certes ! Pourquoi réserve-t-on le reste ? Parce que ce reste exige une dépense d’effort, une somme de travail. Mais le travail est le propre d’une société, c’est-à-dire l’association de tous les individus pour conquérir, avec peu d’efforts, beaucoup de bien-être. Est-ce bien là l’image de ce qui existe ? Vos institutions sont-elles basées sur un tel mode d’organisation ? La vérité démontre le contraire. Plus un homme travaille, moins il gagne ; moins il produit, plus il bénéficie. Le mérite n’est donc pas considéré. Les audacieux seuls s’emparent du pouvoir et s’empressent de légaliser leurs rapines. Du haut en bas de l’échelle sociale tout n’est que friponnerie d’une part et idiotie de l’autre. Comment voulez-vous que, pénétré de ces vérités, j’aie respecté un tel état de choses ?
Un marchand d’alcool, un patron de bordel s’enrichit, alors qu’un homme de génie va crever de misère sur un grabat d’hôpital. Le boulanger qui pétrit le pain en manque ; le cordonnier qui confectionne des milliers de chaussures montre ses orteils, le tisserand qui fabrique des stocks de vêtements n’en a pas pour se couvrir ; le maçon qui construit des châteaux et des palais manque d’air dans un infect taudis. Ceux qui produisent tout n’ont rien, et ceux qui ne produisent rien ont tout.
Un tel état de choses ne peut que produire l’antagonisme entre les classes laborieuses et la classe possédante, c’est-à-dire fainéante. La lutte surgit et la haine porte ses coups.
Vous appelez un homme « voleur et bandit », vous appliquez contre lui les rigueurs de la loi sans vous demander s’il pouvait être autre chose. A-t-on jamais vu un rentier se faire cambrioleur ? J’avoue ne pas en connaître. Mais moi qui ne suis ni rentier ni propriétaire, qui ne suis qu’un homme ne possédant que ses bras et son cerveau pour assurer sa conservation, il m’a fallu tenir une autre conduite. La société ne m’accordait que trois moyens d’existence : le travail, la mendicité, le vol. Le travail, loin de me répugner, me plaît, l’homme ne peut même pas se passer de travailler ; ses muscles, son cerveau possèdent une somme d’énergie à dépenser. Ce qui m’a répugné, c’est de suer sang et eau pour l’aumône d’un salaire, c’est de créer des richesses dont j’aurais été frustré. En un mot, il m’a répugné de me livrer à la prostitution du travail. La mendicité c’est l’avilissement, la négation de toute dignité. Tout homme a droit au banquet de la vie.
Le droit de vivre ne se mendie pas, il se prend.
Le vol c’est la restitution, la reprise de possession. Plutôt que d’être cloîtré dans une usine, comme dans un bagne ; plutôt que mendier ce à quoi j’avais droit, j’ai préféré m’insurger et combattre pied à pied mes ennemis en faisant la guerre aux riches, en attaquant leurs biens. Certes, je conçois que vous auriez préféré que je me soumette à vos lois ; qu’ouvrier docile et avachi j’eusse créé des richesses en échange d’un salaire dérisoire et, lorsque le corps usé et le cerveau abêti, je m’en fusse crever au coin d’une rue. Alors vous ne m’appelleriez pas « bandit cynique », mais « honnête ouvrier ». Usant de la flatterie, vous m’auriez même accordé la médaille du travail. Les prêtres promettent un paradis à leurs dupes ; vous, vous êtes moins abstraits, vous leur offrez un chiffon de papier.
Je vous remercie beaucoup de tant de bonté, de tant de gratitude, messieurs. Je préfère être un cynique conscient de mes droits qu’un automate, qu’une cariatide.
Dès que j’eus possession de ma conscience, je me livrai au vol sans aucun scrupule. Je ne coupe pas dans votre prétendue morale, qui prône le respect de la propriété comme une vertu, alors qu’en réalité il n’y a de pires voleurs que les propriétaires.
Estimez-vous heureux, messieurs, que ce préjugé ait pris racine dans le peuple, car c’est là votre meilleur gendarme. Connaissant l’impuissance de la loi, de la force pour mieux dire, vous en avez fait le plus solide de vos protecteurs. Mais prenez-y garde ; tout n’a qu’un temps. Tout ce qui est construit, édifié par la ruse et la force, la ruse et la force peuvent le démolir.
Le peuple évolue tous les jours. Voyez-vous qu’instruits de ces vérités, conscients de leurs droits, tous les meurt-de-faim, tous les gueux, en un mot, toutes vos victimes, s’armant d’une pince-monseigneur aillent livrer l’assaut à vos demeures pour reprendre leurs richesses, qu’ils ont créées et que vous leur avez volées. Croyez-vous qu’ils en seraient plus malheureux ? J’ai l’idée du contraire. S’ils y réfléchissent bien, ils préféreraient courir tous les risques plutôt que de vous engraisser en gémissant dans la misère. La prison… le bagne… l’échafaud ! dira-t-on. Mais que sont ces perspectives en comparaison d’une vie d’abruti, faite de toutes les souffrances. Le mineur qui dispute son pain aux entrailles de la terre, ne voyant jamais luire le soleil, peut périr d’un instant à l’autre, victime d’une explosion de grisou ; le couvreur qui pérégrine sur les toitures peut faire une chute et se réduire en miettes ; le marin connaît le jour de son départ, mais il ignore s’il reviendra au port. Bon nombre d’autres ouvriers contractent des maladies fatales dans l’exercice de leur métier, s’épuisent, s’empoisonnent, se tuent à créer pour vous ; il n’est pas jusqu’aux gendarmes, aux policiers, vos valets qui, pour un os que vous leur donnez à ronger, trouvent parfois la mort dans la lutte qu’ils entreprennent contre vos ennemis.
Entêtés dans votre égoïsme étroit, vous demeurez sceptiques à l’égard de cette vision, n’est-ce pas ? Le peuple a peur, semblez-vous dire. Nous le gouvernons par la crainte de la répression ; s’il crie, nous le jetterons en prison ; s’il bronche, nous le déporterons au bagne ; s’il agit, nous le guillotinerons ! Mauvais calcul, messieurs, croyez-m’en. Les peines que vous infligerez ne sont pas un remède contre les actes de révolte. La répression, bien loin d’être un remède, voire un palliatif n’est qu’une aggravation du mal.
Les mesures correctives ne peuvent que semer la haine et la vengeance. C’est un cycle fatal. Du reste, depuis que vous tranchez des têtes, depuis que vous peuplez les prisons et les bagnes, avez-vous empêché la haine de se manifester ? Dites ! Répondez ! Les faits démontrent votre impuissance. Pour ma part, je savais pertinemment que ma conduite ne pouvait avoir pour moi d’autre issue que le bagne ou l’échafaud. Vous devez voir que ce n’est pas ce qui m’a empêché d’agir. Si je me suis livré au vol, ça n’a pas été une question de gains, de livres, mais une question de principe, de droit J’ai préféré conserver ma liberté, mon indépendance, ma dignité d’homme, que me faire l’artisan de la fortune d’un maître. En termes plus crus, sans euphémisme, j’ai préféré être voleur que volé.
Certes, moi aussi je réprouve le fait par lequel un homme s’empare violemment et avec ruse du fruit du labeur d’autrui. Mais c’est précisément pour cela que j’ai fait la guerre aux riches, voleurs du bien des pauvres. Moi aussi je voudrais vivre dans une société où le vol serait banni. Je n’approuve et n’ai usé du vol que comme moyen de révolte propre à combattre le plus inique de tous les vols : la propriété individuelle.
Pour détruire un effet, il faut au préalable en détruire la cause. S’il y a vol, ce n’est que parce qu’il y a abondance d’une part et disette de l’autre ; que parce que tout n’appartient qu’à quelques-uns. La lutte ne disparaîtra que lorsque les hommes mettront en commun leurs joies et leurs peines, leurs travaux et leurs richesses ; que lorsque tout appartiendra à tous.
Anarchiste révolutionnaire j’ai fait ma révolution
Vienne l’Anarchie
Alexandre Marius Jacob, Publié dans Germinal le 19 mars 1905
Pour en savoir plus : https://infokiosques.net/IMG/pdf/PourquoiJAiCambriole.pdf
Pourquoi j’ai cambriolé
Alexandre Marius Jacob et les Travailleurs de la nuit
Film documentaire (bande annonce)
Excusez l’interruption
C’est quoi « la République des bâtards ». Entre autres choses, ceci :
La Commune annexée par des hipsters friqués
Qui ont ouvert une boutique de fringues dans le IIIe arrondissement de Paris. Pour y vendre des chemises en denim (avec traces de balles ?) à 140 € pièce.
Voici une de leurs affiches publicitaires :
(« Disponible chez Men Look »)
C’était il y a deux ans. On ne sait pas s’ils existent encore. Car il y a des gens qui s’en sont indignés. Le Poisson rouge, par exemple.
StreetPress s’en est fait l’écho.
Et Chaussure Hommes web magazine.
Mais a-t-on le droit de brimer les vocations commerciales ?
Quand les révoltés sont battus…
Pont de bateaux d’Asnières – Retraite des Fédérés – 18 avril 1871
Le cuirassé Sevastopol rebaptisé Parizkaya Kommuna en 1921 pour cause de rébellion à Kronstadt
In memoriam
50e Anniversaire de la Commune – URSS – Affiche de Vladimir Kozlinski – 1921
Bombé sur un mur – Quelque part en France – Artiste inconnu – Époque récente non déterminée.
À ère nouvelle, armes populaires nouvelles
Passer l’info
Le journal web du P.A.S.
Mis en ligne le 14 mars 2017.
19:12 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
10/03/2017
JOHN McCAIN ESPÈRE...3
John McCain « espère travailler bientôt avec l’administration Trump et les chefs militaires » (Bureau du sénateur.)
Juste après la visite de McCain à Erdogan, la Turquie coupe l’eau à la Syrie
Whitney WEBB – SakerItalia – 8 mars 2017
Des combattants kurdes prennent position au sommet du mont Annan qui domine le barrage de Tichrine, après l’avoir enlevé aux militants d’ISIS au sud de Kobané, en Syrie, le 27 décembre 2016. Photo Rodi Said
Quelques jours à peine après l’« insolite » passage de John McCain en Syrie et en Turquie, le gouvernement turc a coupé la fourniture d’eau du fleuve Euphrate au nord de la Syrie, violant les conventions internationales sur le droit d’accès à l’eau.
Bien qu’un certain degré de stabilité ait été restauré dans cette partie de la Syrie septentrionale, suite de la libération d’Alep et d’autres zones arrachées à Al Qaïda par l’armée syrienne, les forces extérieures paraissent déterminées à maintenir la région dans l’instabilité, quelles que puissent en être les conséquences. Dans ce dernier exemple d’agression contre la Syrie, la Turquie, qui a longtemps joué le rôle d’antagoniste dans le conflit qui dure depuis près de six ans, vient d’interrompre le cours de l’Euphrate en Syrie, privant le pays d’une de ses principales ressources en eau.
Selon la Hawar News Agency kurde, la Turquie a interrompu l’approvisionnement hydrique de la Syrie vers le 23 février, ce qui a eu pour conséquence de contraindre à la fermeture une usine hydroélectrique du barrage de Tichrine, mais aussi de faire baisser de manière significative le niveau de la réserve d’eau qui lui était associée. Le barrage fournit à la fois l’eau et l’électricité à des parties-clés de la Syrie septentrionale, comme par exemple à la ville de Manbij et à d’autres parties du canton de Kobané, à majorité kurde.
Le barrage de Tichrine
Le barrage est un des grands ouvrages qui longent l’Euphrate. Dans la vallée même de Tichrine se trouvent le barrage de Tabqa et son bassin, le lac Assad, qui fournit à Alep la plus grande partie de son électricité et de son eau potable, ainsi que l’eau nécessaire pour irriguer plus de 640.000 hectares de terres agricoles. Un fonctionnaire de la ville de Manbij a dit à la Hawar News Agency, que la ville allait fournir aux civils des générateurs à essence pour affronter le black out causé par le blocage des eaux du fleuve. Le même fonctionnaire a ajouté que la Turquie « en interrompant le cours de l’Euphrate, a violé les conventions internationales sur l’énergie hydroélectrique, celles-ci dépendant de l’accès aux eaux du fleuve ».
Ce n’est pas la première fois que la Turquie prive les Syriens d’eau pour favoriser ses objectifs politiques dans la région. La Turquie avait déjà interrompu le cours du fleuve en mai 2014, faisant baisser le niveau du lac Assad de plus de 20 pieds et créant les conditions d’un génocide par déshydratation. En récidivant, la Turquie menace aussi les civils irakiens. Les principaux centres urbains tels que Mossul, dont l’alimentation en eau potable dépend en grande partie des envahis alimentés par l’Euphrate, pourraient subir de graves conséquences si l’interruption du cours du fleuve persiste.
L’acte d’interruption du fleuve n’est pas sans précédent, mais son timing est particulier. Quelques jours seulement auparavant, le sénateur John McCain s’est rendu en secret [illégalement, ndt] dans le canton de Kobané, c’est-à-dire dans la région qui se trouve aujourd’hui privée d’eau, avant de se diriger vers la Turquie, où il a rencontré le président Recep Tayyip Erdogan. Selon le bureau du sénateur « la visite du sénateur McCain a été une occasion précieuse d’évaluer sur le terrain l’état des choses en Syrie et en Irak », ajoutant que McCain espère travailler bientôt avec l’administration Trump et les chefs militaires « pour optimiser notre approche » dans la lutte contre l’État Islamique.
Bien que les États-Unis aient soutenu les Kurdes dans leur lutte pour se maintenir dans les territoires qui longent la frontière turco-syrienne non soumises aux terroristes, ils l’ont fait au prix de notables complications dans les relations entre les USA et la Turquie. Par exemple, dans les premiers mois de 2016, Erdogan a demandé de manière théatrale aux États-Unis de choisir entre s’allier à la Turquie ou aux Kurdes syriens. L’affrontement diplomatique a, depuis lors, atteint des sommets de tension, la Turquie, il y a moins de deux semaines, menaçant d’envahir la ville de Manbij tenue par les Kurdes. Manbij est la ville qui souffre le plus du blocage de l’Euphrate par la Turquie, ce qui fait supposer que cette action est destinée à déstabiliser les Kurdes avant d’en arriver à des mesures plus drastiques.
Il vaut aussi la peine de se rappeler qu’en dépit des affirmations d’Erdogan et de McCain prétendant vouloir « défaire » l’État Islamique et les autres factions terroristes, ils ont l’un et l’autre conservé des liens étroits avec ces mêmes groupes. Ceci, évidemment, fait penser que la visite de McCain, de même que les initiatives précédentes de la Turquie, ne sont pas exemptes d’arrière-pensées, qui restent encore à être exprimées publiquement.
Par exemple, McCain a déployé tant de zèle dans ses efforts pour écarter Assad du pouvoir, qu’il n’a jamais ménagé ses rapports avec les « rebelles modérés » et les forces d’opposition les plus avérées telles que l’État Islamique. Cela est confirmé par une photo de honteuse mémoire, qui montre McCain posant avec Khalid al-Hamad, un « rebelle modéré » [celui qui s’est fait filmer mangeant le cœur d’un Chi’ite, ndt]. McCain a d’ailleurs admis sa rencontre avec ISIS devant la télévision nationale, allant jusqu’à reconnaître qu’il était encore en contact avec l’infâme groupe terroriste.
Le sénateur McCain en Syrie, en compagnie du groupe « rebelle » Tempête du Nord soutenu par les USA.
Erdogan, de son côté, s’est révélé être un acteur important dans la contrebande pétrolière de l’État islamique pour la vente sur le marché mondial du pétrole volé à la Syrie. Ce sont ces ventes de pétrole qui ont permis à l’État Islamique de croître jusqu’à devenir aujourd’hui un des groupes terroristes les mieux financés de la planète.
Avec des liaisons de ce genre, aujourd’hui parfaitement documentées, il paraît hautement improbable que McCain et Erdogan aient discuté de la manière de défaire l’État Islamique. Au vu des preuves, il semble beaucoup plus vraisemblable qu’ils aient toujours, l’un et l’autre, la ferme volonté de déstabiliser la région dans la poursuite de leur but commun, qui est le renversement d’Assad. En plus de la Turquie déjà au travail pour déstabiliser la Syrie septentrionale en la coupant de ses ressources en eau, nous verrons bientôt quelles autres mesures ont pu être discutées au cours de cette rencontre « secrète ».
Source : http://www.mintpressnews.com/syrias-water-cut-off-by-turk...
Via : http://sakeritalia.it/medio-oriente/siria/la-turchia-tagl...
Traduction de l’anglais : Raffaele Ucci, pour SakerItalia
Traduction de l’italien : c.l. pour A.S.I. et Les Grosses Orchades
Beaucoup pensent que le moyen d’arrêter le feu sans cesse attisé sous l’effroyable chaudron du Moyen Orient se trouve en Palestine.
Quelques-uns se tournent – et certains même de bonne foi – vers un sujet jusqu’à présent tabou : la « solution à un état ». Oui, mais dans quel état cet état ?
Pour un seul État démocratique en Palestine/Israël
Contribution au débat : Conférence de Lausanne 23-25 juin 2004
(Depuis, les morts continuent de pleuvoir. LGO)
par Ginette Hess Skandrani
qui persiste et signe – 10 mars 2017
J'ai adhéré à l'association « Pour un seul État démocratique en Palestine/Israël », après bien des réflexions, analyses et discussions avec les un/es et les autres. Cela me semblait une proposition très utopique (ce qui était un avantage, car l'utopie c'est la vie), provocatrice (ce qui est également un avantage, car provoquant des débats contradictoires) et surtout antisioniste (ce qui sera beaucoup plus difficile à faire admettre).
Je savais que cette initiative serait très difficile à expliquer à ceux qui militaient pour la décolonisation de toute la Palestine, en disant ce sera aux Palestiniens de décider quelle forme ils veulent donner à leur État.
Encore plus difficile à faire comprendre à ceux qui voulaient deux États, l'un a côté de l'autre. Et certainement impossible à ceux qui dénonçaient la violence de l'État d'Israël sans proposer de solution.
Certains de mes amis argumentaient : « Pourquoi rajouter Israël au titre, cet État usurpateur des terres palestiniennes ayant été créé sur un mensonge, et puis, la Palestine ancestrale n'englobait-elle pas tous les peuples et communautés ? Pourquoi ne pas revenir carrément à avant le vote de la résolution 181, le 29 novembre 1947 ?
D'autres disaient : « Il ne peut y avoir d’égalité entre tous les habitants si les uns ont tout et les autres rien. La démocratie proposée ne peut être qu'une démocratie de domination et d’usurpation. »
D'autres encore : « comment allez-vous vous opposer à l'idéologie sioniste qui est fondée sur l'épuration ethnique ? »
Puis, « Et tous les millions de réfugiés et déplacés, comment gérer ce problème, sans provoquer de nouveaux drames ? »
Ou : « Il faudra pour créer un nouvel État, détruire les structures d'Israël avec quels moyens et quelles transitions ? »
Je répondais souvent :
« Qui aurait pu imaginer au cours de toutes ces années de manifestations, rassemblements, pétitions, conférences contre l'apartheid en Afrique du Sud que ces deux communautés (noires et blanches, colonisateurs et colonisés, exploiteurs et exploités allaient se réconcilier et essayer de construire ensemble ce pays ? »
Ou bien :
« Qui aurait pu imaginer, que l'URSS, aussi impérialiste que les USA, allait se désintégrer aussi vite ? Elle a du coup réveillé tous les nationalismes, identités qu'elle avait réprimés dans le sang.
Qui dans ce XXIè siècle naissant peut s'imaginer qu'un État ethnique, fondé sur le droit du sang, d'apartheid excluant tous ceux qui n'appartiennent pas à l'ethnie dominante puisse continuer à survivre dans un monde en pleine mutation ? »
Quelques réflexions à faire partager :
Faut-il opposer la proposition d'un Etat unique pour tous, à celle de deux Etats séparés ?
Après quatre guerres, deux Intifada, des milliers de massacres, des centaines de milliers de déportations, des milliers de maisons et de champs détruits, plusieurs négociations manipulations baptisées "pour la paix" et ratées… Rien n'a changé. Les sionistes ne peuvent toujours pas profiter tranquillement des terres usurpées.
Les Palestiniens sont toujours debout et résistent toujours.
Le peuple palestinien se relève à chaque fois que quelques âmes bien pensantes veulent lui faire baisser la tête en lui proposant des accords frelatés.
Il sait bien que sa cause est juste et qu'il finira par gagner.
En ce début d'année 2004, et malgré toutes les manipulations siono-américaines s’appuyant sur les complicités européennes, nous savons tous que la solution idéale est celle d'un « État unique pour tous, pluriel, multiethnique, multiculturel et démocratique avec des droits et des devoirs partagés pour tous ses habitants quelle que soit leur religion, leur appartenance, leur pratique ou leur non-pratique religieuse ».
Cette initiative sera très difficile à faire accepter à tous les protagonistes, y compris à certains Palestiniens qui justifient la création d'un État islamiste à côté de l'État juif. Cette initiative me semble tout aussi dangereuse et pleine d'embûches que celle proposée par les Israéliens qui nous ont prouvé depuis longtemps qu’ils ne lâcheront aucune parcelle de terre conquise sans pression économique de la communauté internationale.
Seul un boycott des produits israéliens saura les convaincre qu’ils n’ont pas plus de droits que les Palestiniens sur cette terre.
Deux États, dont l'un – l'Israël – détiendrait 78% des terres de la Palestine historique en continu, maintiendrait les colonies de peuplement, le mur de la honte, les routes de contournement chez son voisin et possèderait toujours les armes de destruction massive prenant en otage tous les peuples de la région.
Et, l'autre,
Le Palestinien avec 22 % (moins le mur, les colonies et les routes de contourrnement), morcelé, parcellisé, sans aucun débouché vers l'extérieur, désarmé et esclavagisé par son voisin.... ne nous semble absolument pas viable.
Un petit peu d'histoire :
La résolution 181, votée le 29 novembre 1947 par l'Assemblée générale de la toute jeune ONU instaure la partition de la Palestine par 33 votes pour, dont celles des États-Unis, de l'Union soviétique et de la France, 13 contre et 10 abstentions, dont celle du Royaume-Uni. C'est cette résolution imposée par les grandes puissances du moment qui est responsable de la Nakba.
Il faut rappeler qu'à cette époque, une grande partie des peuples de la planète n'étaient pas souverains et n'avaient donc pas voix au chapitre. Toutes les manœuvres et pressions exercées par les grandes puissances occidentales auront été bonnes pour obtenir la majorité requise des deux tiers.
La résolution 181 crée :
° Un État juif sur 56, 47 % de la Palestine pour 498 000 juifs.
° Un État arabe sur 43,53 % du territoire pour 807 000 Palestiniens et 10 000 juifs.
° Un régime de tutelle internationale pour Jérusalem avec 105.000 Palestiniens et 100.000 juifs.
Cette résolution jugée illégale et illégitime a toujours été dénoncée par l'ensemble du Monde arabe car :
° Le peuple le plus concerné par ce vote, le peuple palestinien, peuple autochtone dans toutes ses composantes, n'a jamais été consulté sur le partage de sa terre.
° Le Monde arabe étant encore largement colonisé et ne pouvant donc s'exprimer officiellement alors qu'il était tout autant concerné par le devenir de cette région n'a pu prendre part au vote.
° Et surtout l'ONU a outrepassé son rôle en créant artificiellement un État sur la terre d'un peuple qui s'y accrochait et continue encore aujourd'hui à s'y accrocher désespérément.
Le mandat britannique a pris fin la 14 mai 1948 et le lendemain, les sionistes ont proclamé unilatéralement l'État d'Israël.
En quelques jours les Palestiniens sont devenus minorité au sein d'une entité étrangère, sans changer de lieu, sans avoir été consultés. La fin du mandat colonial britannique annonçait leur aliénation existentielle.
Comment auraient-ils pu accepter passivement ce hold-up ?
Déjà avant mai 1948, les persécutions anti-palestiniennes, marquées par le massacre de Deir Yassine dans la nuit du 9 au 10 avril où l'Irgoun de Beghin et le groupe Stern de Shamir massacrèrent plus de 300 civils endormis, entraîne la fuite d'environ 300 000 personnes, sans qu'aucun pays arabe ne proteste. 380 villages furent comme Deir-Yassine rayés définitivement de la carte.
Après une tentative de trêve marquée par l'assassinat du médiateur de l'ONU, le Comte Bernadotte, par le groupe Stern, la première guerre Israélo-arabe consacrait la victoire d'Israël, les pays arabes préférant signer des armistices séparés en n'acceptant que des frontières de fait.
La défaite arabe a permis à l'État juif de s'agrandir et a redessiné une nouvelle configuration de la Palestine :
° L'État d'Israël avec 12 % de Palestiniens restés sur place ;
° Une Palestine sous influence égyptienne (la Bande de Gaza)
° Une Palestine annexée à la Transjordanie dans le royaume hachémite de Jordanie (la Cisjordanie).
Ces deux morceaux de Palestine s'appelleront dorénavant « Territoires occupés ».
La Palestine ancestrale a été atomisée, ses habitants exilés sur leurs propres terres, dotés du statut de réfugiés, assistés par l'UNRWA (organisme d'assistance des Nation Unies pour les réfugiés), parqués dans des camps concentrationnaires à Gaza ou en Cisjordanie qui en accueillent près de 700 000.
Dès lors, on distingue les Palestiniens de l'intérieur ceux des territoires occupés en 48, ceux des territoires occupés en 67 et ceux de l'extérieur (les réfugiés, auxquels on peut ajouter la diaspora disséminée dans le Monde arabe, eu Europe et aux USA ou ailleurs).
Le 11 mai 1949, Israël est admis au sein de l'Onu et est à ce jour, le seul État devenu membre sans avoir eu à déposer une carte de ses frontières. Il contrôle environ 80 % de la Palestine et rejette immédiatement l'internationalisation de Jérusalem votée par l'Onu.
Dans le même temps, en application de la « loi du retour », les juifs qui s'installent sont automatiquement naturalisés alors que les "réfugiés" (nouveau nom des Palestiniens) qui y sont nés n'ont pas le droit d'y revenir.
Les Palestiniens n'ont jamais accepté cet état des lieux et ont toujours organisé la résistance à l'occupation avec obstination et détermination et parfois des actions fortes et spectaculaires selon les conjonctures.
Si nous voulons nous engager sur la proposition d'un seul État démocratique sur la terre historique de Palestine, il faut avant tout, dire que nous voulons décoloniser toute la Palestine et donc démanteler les structures d'Israël et, nous ne pouvons transiger sur ces principes
Il faudra aussi nous poser des questions sur le démantèlement des colonies et de ces horribles routes de contournement qui zigzaguent entre les champs, les villages et les maisons palestiniennes. Et ne parlons pas de ce mur barbare qui nous rappelle, à nous autres Européens, de si sinistres souvenirs.
La résistance palestinienne
Cette résistance a toujours existé. Mais elle ne nous apparaissait pas dans nos lucarnes télévisées, puisque le peuple palestinien était nié dans son existence, donc sa résistance légitime ne pouvait qu'être traitée d'inexistante ou forcément de terroriste.
L'Intifada de 1987, avec le soulèvement de l'ensemble de la population, les enfants lanceurs de pierres, les femmes largement engagées dans l'autosuffisance alimentaire, les familles boycottant les produits israéliens, organisant les entraides, les grands-mères et grands pères soutenant l'infrastructure de la résistance,, a donné une autre image de ce peuple spolié depuis si longtemps.
Les accords d'Oslo, comme tous ceux qui ont suivi, y compris l'arlésienne de Genève, que nous n'avions pas soutenus, ont été une énième tentative de soumettre la résistance.
L'Intifada Al Aqsa est certainement plus organisée et différente de la première.
La résistance prend aujourd'hui plusieurs formes. Nous devons la soutenir globalement et dans toutes ses composantes, car elle est juste. Et résister à l'occupant, est non seulement un droit mais aussi un devoir et ceci pour tous les peuples envahis.
Nous comprenons fort bien que les attaques-kamikazes puissent choquer quelques-uns, mais elles ne sont certainement pas plus choquantes que les F16, les missiles envoyés dans les maisons occupées par des familles.
Nous n'avons pas à critiquer la forme de résistance que choisissent les Palestiniens.
Les réfugiés palestiniens
Intervenir pour un État unique en Palestine, implique évidemment d'exiger le droit au retour des réfugiés
La résolution 194 adoptée par l'Assemblée générale des Nations Unies le 11 décembre 1948 spécifie dans son paragraphe 11 : "Il y a lieu de permettre aux réfugiés qui le désirent de rentrer dans leurs foyers le plus tôt possible et de vivre en paix avec leurs voisins, que des indemnités doivent être payées au titre de compensation pour les biens de ceux qui décident de ne pas rentrer dans leurs foyers ou pour tout bien perdu et endommagé".
Cette résolution pourtant acceptée par Israël pour pouvoir accéder à l'ONU n'a jamais été appliquée. Encore aujourd'hui, après 55 ans d'errances des réfugiés et plusieurs guerres subies, l'État juif refuse toujours d'en discuter.
Actuellement, selon l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) organisation crée en 1949, les réfugiés Palestiniens et leurs descendants, sont au nombre, de l'ordre de trois millions et demi de personnes dont 30 % vivent dans des camps. Le sort de ces réfugiés constitue depuis plus d'un demi-siècle le plus grand problème humanitaire jamais posé, la honte des Nations Unies et de la Communauté internationale et surtout un problème de sécurité majeure, ayant eu des répercussions régionales énormes et jouant un rôle central pour la paix dans le Moyen-Orient. Ce problème s'est encore accentué depuis la colonisation de l'Irak, vu que les Palestiniens qui s'étaient intégrés dans la population irakienne ont été ramenés dans des camps et revivent dans le plus complet dénuement.
Les Prisonniers palestiniens
Les prisonniers palestiniens ont aussi été les oubliés des accords signés. Pourtant les prisons israéliennes sont bondées.
Dans un rapport (2/2004) de Nadi al-asir al-filistini (Club du prisonnier palestinien) :
7254 Prisonniers dispersés dans 15 prisons israéliennes, 311 prisonniers jugés à la peine de prison à vie et 319 dont la peine dépasse 15 ans de prison. Parmi ces prisonniers se trouvent beaucoup de femmes et d'enfants.
En mettant en avant des justifications « sécuritaires » émotionnelles, Israël est capable d'ignorer ou de violer délibérément les droits des enfants palestiniens. A cause de la « sécurité », 2500 enfants palestiniens ont été arrêtés, détenus et dans de nombreux cas torturés et maltraités au cours des trois ans et demi qui viennent de s'écouler.
A cause de la « sécurité », au moins 340 enfants sont détenus aujourd'hui dans des prisons militaires et civiles en Israël. A cause de la « sécurité », 30 d'entre eux accomplissent une peine dans une prison dans le désert, sans avoir eu droit à un procès.
Le désarmement d'Israël devient urgent
N'oublions pas qu'Israël possède des armes de destruction massive L'armement nucléaire israélien a été dénoncé dès 1986 par l'ingénieur israélien Mordachaï Vanunu, dans le "Sunday Times" des 5 et 12 octobre 1986. Cela fait 17 ans qu'il croupit en prison et au secret. C'est dans le complexe nucléaire de Dimona, planqué dans le désert du Neguev, ayant plusieurs étages souterrains qu'Israël a produit une centaine d'ogives nucléaires. Ces ogives ont certainement triplé depuis lors puisque personne, ni dans la région, ni parmi les "pays qui veulent donner des leçons au peuple irakien" ne s'en est inquiété. Le silence officiel, la protection des autres puissances nucléaires, le barrage des informations reste à ce jour total.
L'usine est cachée dans le désert et produit des ogives nucléaires depuis 1966. Entre-temps, elle a certainement, d'après certains articles échappés dans une certaine presse israélienne, fabriqué des armes thermonucléaires d'une capacité suffisante pour détruire des villes entières.
Nous savons aussi que l'armée israélienne utilise ponctuellement des gaz qui auraient des effets sur le système nerveux pour les personnes qui les inhalent. Accusation sur laquelle s'était fondé un journaliste de France culture pour mener une enquête dans la Bande de Gaza. Nous avions déjà, lors d'un voyage en Palestine été affrontés à ce genre de gaz qui pue comme des œufs brouillés et est d'une couleur jaunâtre très bizarre. Ce ne sont certainement pas des gaz lacrymaux. Les femmes nous disaient que ce gaz faisait avorter les femmes enceintes et était responsable de l'étouffement des personnes âgées ou de ceux qui avaient des problèmes respiratoires.
Contribution au débat : un seul État démocratique en P/I
Ce sont quelques bases sur lesquelles nous avons créé l'association « La Pierre et L'Olivier » en 1990 et nous n'avons jamais transigé sur ces principes. Nous n'avons pas soutenu les accords d'Oslo ni aucun des suivants, car nous sommes restés fidèles aux propositions de la charte de l'OLP : Un État laïc et démocratique sur toute la terre de Palestine. Pour nous, ainsi que pour d'autres organisations palestiniennes, arabes, chrétiennes ou musulmanes, cette charte n'a pas été jugée caduque.
Nous désirons apporter notre contribution au débat "pour un seul État démocratique en Palestine-Israël" tout en restant vigilantes et en surveillant de près le génocide du peuple palestinien programmé et réalisé au fil des années et des occupations successives. Nous devons continuer à dénoncer partout le projet de disparition d'un peuple autochtone sur cette terre riche de milliers d'années d'histoire et de diversité culturelle.
Texte proposé pour la Conférence de Lausanne de Juin 2004 « Pour un seul État démocratique en Palestine/Israël »
Paris, mars 2004
(Réactualisé en Janvier 2006)
Après la victoire électorale du mouvement de résistance Hamas et la défaite de ceux qui avaient négocié tous les accords de soumission et malgré toutes les manipulations siono-américaines soutenues par tous les médias et les faux amis des Palestiniens en Europe ou ailleurs faisant passer ce mouvement pour des terroristes, nous espérons qu’ils sauront rester dignes de la confiance du peuple palestinien.
Le peuple palestinien ne s’est pas trompé, il a voté pour ceux qui ont continué à résister à l’occupation sioniste.
Robert Chaudenson, sur son blog Mediapoart :
Israël / Palestine : Un ou deux États ?
https://blogs.mediapart.fr/robert-chaudenson/blog/250217/...
Israël / Palestine : Un ou deux États ? (suite et fin)
https://blogs.mediapart.fr/robert-chaudenson/blog/260217/...
Un article d’Investig’action – il date de 2012 mais il est très documenté
Un État ou deux États en Palestine ?
http://www.investigaction.net/un-etat-ou-deux-etats-en-pa...
En janvier dernier, la gauche israélienne, en la personne de M. Gideon Levy prenait position :
La solution à deux États est déjà morte
Gideo Levy – Haaretz – 2 janvier 2017
Une question à ceux qui soutiennent ouvertement la « solution à deux États », c’est-à-dire à peu près tout le monde, depuis le secrétaire d’État US John Kerry jusqu’au professeur Shlomo Avineri : vous dites tous que cette solution est en grand danger, peut-être même agonisante. Mais que faudrait-il qu’il advienne pour que vous admettiez qu’elle a rendu son dernier soupir ? Que faut-il de plus pour que vous admettiez qu’elle est morte ? Dix mille colons de plus ? Ou vingt mille ? Cinq ans de plus dans l’impasse ? Quand est-ce que vous allez l’admettre ?
La plupart des gens connaissent la vérité, mais refusent de l’admettre. Ils savent que le nombre des colons a atteint une masse critique. Ils savent qu’aucun parti israélien ne les fera jamais évacuer. Et sans qu’ils soient tous évacués – et cela aussi c’est une chose que chacun sait – il n’y a pas d’État palestinien viable.
Ils savent que le colonisateur israélien n’a jamais eu l’intention de mettre en œuvre la « solution à deux États ». Le fait est que tous les gouvernements israéliens – absolument tous – ont continué l’entreprise de colonisation.
Les supporters des deux États sont préoccupés par la situation, même effrayés. Ils se conduisent comme les proches d’un patient moribond, qui est déjà en état de mort cérébrale, et dont on a besoin de prélever les organes pour les transplanter, mais qui refusent, espérant que d’une manière ou d’une autre un miracle va survenir qui le ramènera à la vie. De Kerry à Avineri, c’est exactement ainsi que se conduisent les partisans des deux États : ils espèrent un miracle et pour cette raison ils s’opposent à des transplantations qui sauveraient des vies.
Il est difficile de tout reprendre à zéro. La « solution à deux États » était idéale [1]. Elle garantissait une relative justice aux deux parties, et un État pour chaque nation. Mais Israël a tout fait pour la détruire, via ses colonies, le seul facteur irréversible dans l’équation de la relation entre Israël et la Palestine.
C’est la raison pour laquelle la colère du monde contre les colonies s’est soudain intensifiée : il sait qu’elles sont irréversibles. Mais pour autant les soutiens des deux États, que ce soit à Jérusalem ou à Washington, n’ont jamais rien entrepris pour y mettre fin quand il était encore temps. La conclusion est inévitable : déclarer la mort de la « solution à deux États ». Mais au lieu de cela, ils continuent à attendre un miracle.
Kerry, Avineri et leurs semblables sont pleins de bonnes intentions. Ils ont raison, d’ailleurs, de dire que c’était la seule solution. Mais en niant qu’elle soit morte, ils ne font rien d’autre que consolider le statu quo, l’occupation, ce qui est le but du gouvernement israélien.
En Europe, aux États-Unis, à l’Autorité palestinienne et en Israël, des gens continuent à psalmodier « deux États », par inertie et par peur des conséquences du changement. Et ce faisant, ils anesthésient et étouffent toute réflexion adaptée à la nouvelle situation.
S’accrochant de toute leur volonté à la solution d’hier, les soutiens de la « solution à deux États » répondent agressivement à quiconque essaie de remettre en question leur foi irrationnelle en un miracle. C’est la manière de faire classique pour les croyance religieuses, quasiment messianiques : malheur à qui essaie de les mettre en doute. Et c’est ainsi qu’ils se conduisent actuellement envers A. B. Yehoshua, qui a proposé une solution typiquement dans le bon vieux style israélien à la situation nouvelle [2].
Yehoshua a proposé d’accorder un statut de résident permanent à des Palestiniens qui vivent dans la « zone C » [de la Cisjordanie occupée], sous contrôle israélien total. C’est trop étriqué, trop nationaliste et trop discriminatoire. Yehoshua croit encore en la supériorité des juifs, dans des accords intérimaires et dans les petits pas au-dessus des abysses. Mais, contrairement aux tenants de la « solution à deux États », au moins a-t-il le courage et l’intégrité de reconnaître la nouvelle réalité et d’essayer d’y offrir des solutions. Et cela seul suffit pour qu’il soit considéré comme un hérétique par ses pairs.
En effet, la solution d’un seul État démocratique est une hérésie au regard de toutes les croyances dans lesquelles nous avons été élevés. Elle nous impose de tout repenser : repenser le sionisme et tous les privilèges qui ne sont accordés qu’à un seul peuple. C’est ici que commence une longue et pénible route. Mais c’est la seule qui nous reste encore ouverte.
Cette route conduit à l’une des deux destinations : un État d’apartheid ou un État démocratique. Il n’y a pas de troisième option. Le discours croissant de l’annexion et les lois anti-démocratiques adoptées à la hâte démontrent qu’Israël est en train de jeter les bases idéologiques et légales pour mettre en œuvre la première option, un État d’apartheid.
Le combat contre cela doit se concentrer sur la seconde option : l’État démocratique. Ceux qui continuent à jacasser à propos des deux États sabotent cet effort.
Un rappel : la « solution à un État » existe depuis déjà longtemps. Au cours de l’année qui commence aujourd’hui, on va célébrer le 50e anniversaire de sa fondation. Le moment est venu de lancer une bataille à propos de la nature de son régime.
Gideon Levy
Source : http://www.haaretz.com/opinion/.premium-1.762347
Via : http://www.egaliteetreconciliation.fr/Palestine-la-gauche...
Aline de Diéguez, interrogée, se récuse. Elle est beaucoup plus pessimiste que tous les auteurs qui précèdent :
« Il n'y a, à vues humaines, que deux solutions à la situation actuelle : l'expédition de tous les Palestiniens sur la lune ou leur extermination.
Il y en a peut-être une troisième à plus long terme : le suicide (par déclenchement d'une guerre stupide) du belligérant le plus hargneux. »
Elle veut dire « que deux solutions qui aient jamais été sérieusement envisagées » et on comprend qu’elle soit fatiguée « des ratiocinations qui ne déboucheront jamais sur aucun acte politique » et qu’elle ne puisse rien dire de plus que ce qu'elle a déjà dit/écrit. En vain.
Mais parce qu’il y a des gens parmi vous qui n’étaient peut-être pas nés quand elle les a écrites, il nous semble quand même que c’est le moment ou jamais de lire ou de relire une de ses chroniques de la Palestine occupée. Que voilà :
Aline de Diéguez
Chroniques de la Palestine occupée
10 - Israël et son cadavre
"Prenez un cercle, caressez-le, il deviendra vicieux!"
Eugène IONESCO
Pour qui sait les lire, les chefs-d'œuvre sont des fils d'Ariane. Quand j'ai rencontré Amédée, j'ai compris que j'avais trouvé le guide qui me permettrait d'avancer dans le labyrinthe israélo-sionisto-palestinien avec une petite chance de découvrir la sortie.
1 - Rencontre d'Amédée et de Madeleine
2 - Le bocal israélien
3 - Un cercle vicieux
4 - La gestation du cadavre - Petit rappel historique
5 - Le cadavre se rebelle
6 - Le cadavre grandit de plus en plus rapidement
7 - Massacre à la tronçonneuse
8 - La guerre des bébés ou l'effet boomerang
9 - Méditations moroses d'Amédée ou "Quand la fiction est la réalité"
10 - Petite conclusion sur Ionesco
1 - Rencontre d'Amédée et de Madeleine
Dans la pièce d'Eugène Ionesco Amédée ou Comment s'en débarrasser, Madeleine et Amédée, vivent depuis quinze ans dans une réclusion si totale qu'ils ne sortent jamais de leur petit appartement. Ce couple étrange est formé d'un écrivain raté qui n'arrive pas à dépasser la première ligne d'une œuvre sur laquelle son regard est assis du matin au soir, pendant que sa femme, sorte de demoiselle des téléphones, jacasse dans l'écouteur avec le monde entier . Particularité singulière : le couple recèle un cadavre.
Mais, il faudrait plutôt dire qu'il héberge son cadavre, car la bizarrerie de ce corps, c'est que, défiant toutes les lois de la logique et de l'anatomie, le cadavre est trépassé et vivant en même temps et sous le même rapport. On ne sait pas très bien qui il est - un ancien amant de Madeleine ou un enfant mort - mais il est là, omniprésent, et le couple cohabite avec lui.
Certes, ce cadavre est mort et bien mort, comme en témoignent les champignons et les moisissures qui se manifestent ici et là dans l'appartement et qui sont la preuve de la décomposition d'une matière. Mais il demeure animé d'un principe vital dont un événement anodin une lettre apportée par le facteur - symbole de l'irruption du monde extérieur dans la vie de poisson rouge dans un bocal des deux personnages - déclenche brusquement une croissance continue et aussi inéluctable que le destin.
Ce mort envahissant, dont la présence et la progression volumétrique semblent fatales, grignote, puis dévore l'espace psychique et l'espace vital des occupants de l'appartement. Il les obsède, il ronge leur vie avant de les acculer physiquement. Le cadavre grossissant toujours, sa tête finit par pulvériser la porte séparant la chambre dans laquelle il gît du salon de ses hôtes-geôliers. Sa progression aussi subreptice qu'inexorable se poursuivant, il brise les vitres de la fenêtre de la façade faisant entrer l'air froid de l'extérieur pendant que ses pieds percent le mur et finissent par pendouiller dans le vide et se répandre dans la rue en un interminable serpent.
Impossible alors de cacher plus longtemps l'existence du cadavre en croissance exponentielle. Amédée se voit chargé de trouver une solution et de se "débarrasser" de cette chose encombrante, dont la croissance est impossible à maîtriser et dont le symbolisme rappelle celui de la bête de La métamorphose de Kafka.
Le procédé littéraire utilisé par Ionesco et Kafka est, en effet, comparable : le fantastique permet de réifier, de matérialiser et de rendre présent et actuel, un peu à la manière d'une bande dessinée, une situation tellement dissimulée et impensable que le personnage n'ose pas même se l'avouer à lui-même. Il la cache farouchement et elle ne débarque sur le devant de la scène que lorsque son volume devient incompressible et lui explose à la figure. Elle s'impose alors au monde par la force de l'évidence.
Source : http://aline.dedieguez.pagesperso-orange.fr/mariali/pales...
Il est certain qu’au bout de 69 ans, aucune solution, si raisonnable ou juste soit-elle (et surtout si elles le sont !) ne vaudra le quart d’un shekel tant qu’on n’aura pas convaincu ou forcé les Israéliens à l’accepter. Par tous les moyens possibles.
À part ça ?
« L'Iran veut détruire l'État juif », dit Netanyahou. « C'était au Ve siècle avant J-C », répond Poutine
Lors de sa rencontre avec Vladimir Poutine à Moscou, le Premier ministre israélien a mis en garde contre la menace que représente l'Iran qui, selon lui, serait dans la continuité de la Perse dans sa volonté de « détruire le peuple juif ».
Vladimir Poutine a invité jeudi 9 mars Benjamin Netanyahou à tourner la page après que le Premier ministre israélien a évoqué la volonté ancestrale des Perses et de leurs « héritiers » iraniens de « détruire le peuple juif ». Le président russe a estimé qu'il s'agissait d'histoire ancienne.
Reçu au Kremlin, le Premier ministre israélien avait violemment critiqué l'Iran, allié de la Russie au Proche-Orient. « Il y a 2 500 ans, il y a eu une tentative en Perse de détruire le peuple juif. Cette tentative a échoué et c’est ce que nous célébrons à travers la fête » de Pourim qui aura lieu dimanche et lundi [12 et 13 mars] en Israël, a précisé Benjamin Netanyahou au chef de l'État russe.
Source : https://francais.rt.com/international/35075-netanyahou-me...
Et même, ce n’est pas sûr… Pourim est une fête du printemps canaanite ramenée par les Hébreux (qui ne sont d’ailleurs pas les ancêtres de M. Netanyahou) de leur captivité à Babylone, certains d’entre eux s’arrêtant en route sur le territoire de la Perse où ils sont toujours.
On la célébrait chez ces Sémites en l’honneur de la déesse Ishtar et du dieu Marduk, que les Hébreux ont appelés dans leur langue Esther et Mardochée. La légende, qui avait déjà connu quelques avatars, en a connu d’autres.
Et les humains continuent à faire des gestes dont ils ne connaissent plus la signification en s’inventant des histoires qu’ils arrivent à se faire croire. Mais les proches de M. Netanyahou devraient lui faire prendre du repos dans une cellule capitonnée, sinon il va finir par se faire du mal.
Au cours d’une rencontre qui aurait dû avoir lieu en 2015 mais qui fut annulée pour cause d’avion russe abattu par les Turcs…
Erdogan [qui ne manque pas de sens de l’humour] appelle Poutine à des efforts conjoints pour mettre fin à la guerre en Syrie
RT – 10 mars 2017
Recep Erdogan, en visite à Moscou, a appelé Vladimir Poutine à lutter de concert contre le terrorisme en Syrie pour mettre fin à l’effusion de sang dans ce pays. Poutine a pour sa part espéré que les États-Unis et d’autres grands acteurs se joindraient à ces efforts.
La Russie et la Turquie doivent œuvrer ensemble pour mettre fin à l'effusion de sang en Syrie, a déclaré vendredi le président turc Recep Tayyip Erdogan à l'issue d'une rencontre avec son homologue russe Vladimir Poutine à Moscou.
« Nous devons prendre des mesures conjointes pour arrêter l'effusion de sang en Syrie », a indiqué M. Erdogan lors d'une conférence de presse conjointe.
Il a ajouté que les forces turques chargées de chasser les terroristes du nord de la Syrie étaient en train de réaliser une mission très importante.
Le président russe a pour sa part insisté sur la protection de l'intégrité territoriale de la Syrie lors des opérations antiterroristes.
Source : https://fr.sputniknews.com/international/2017031010304068...
And the show goes on…
Mis en ligne le 10 mars 2017
22:15 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
07/03/2017
OTAN AND SO ON...
OTAN AND SO ON (suite et hélas pas fin)
À l’ombre duquel se déroule (entre autres) le cirque électoral hexagonal.
Nato Lex Sed Lex
Fernand Le Pic – ANTIPRESSE- 5 mars 2017
Tout est parti de cette application Decodex promue par la société d’édition Le Monde, et dont la promesse officielle est de démasquer « les sources trompeuses » et déterminer « en temps réel » si les sites et profils de réseaux sociaux « sont plutôt fiables ou non ».
Nous avons en effet décidé de remonter à la source technologique de Decodex fournie par Google. Partant de la direction du Monde (sans jeu de mot), nous avons débouché sur un terrain de jeu militaire tentaculaire. Il associe le Pentagone et l’OTAN à une quantité innombrable de structures publiques (organisations internationales, organisations intergouvernementales, organisations régionales, etc.) et privées (grands groupes internationaux, médias, ONG, etc.)
Il nous a fallu un certain temps pour découvrir un fil rouge exploitable. Nous avons suivi celui de la doctrine otanienne connue sous le nom de « Comprehensive Approach ».
Elle témoigne d’une extraordinaire détermination américaine à faire jouer ensemble des pays et des univers professionnels des plus variés, afin d’y piocher les capacités dont elle a besoin pour maintenir et renforcer son leadership. Cette « Comprehensive Approach » fut imaginée dès le lendemain de la disparition du Pacte de Varsovie mais n’atteignit sa pleine maturité qu’au tournant de l’année 2010.
Schéma CMOC
Schéma publié par la National Defense University (Washington DC), déc. 2011 (p. 128) [1]
Grand chemin faisant, après avoir notamment annexé la plupart des anciens États du Pacte de Varsovie de gré ou de force, l’OTAN n’a cessé d’affiner cette doctrine, pour y inclure en particulier la « désinformation ». Cette dernière est associée à un concept de «guerre hybride», dont on assigne l’origine à la Russie, qu’on peut ensuite accuser d’en faire ses choux gras, avec notamment le retour très réussi de la Crimée au sein de la Mère patrie.
Depuis lors, on ne compte plus les déclarations officielles, les commentaires d’experts, les colloques, les conférences, les articles, les livres et surtout les effets d’annonce au sujet des «menaces hybrides», qu’il faudrait donc à présent traiter de toute urgence.
Ce concept a pourtant fait son apparition officielle dans le jargon de l’OTAN dès 2009 [2] et, à l’époque, sans aucun rapport avec la Russie. En fait il était devenu un sujet de réflexion encore plus tôt puisqu’il s’inspire très directement d’un célèbre rapport des deux officiers supérieurs chinois, les nommés Qiao Liang et Wang Xiangsui, publié en Chine en 1999 sous le titre de Guerre hors limites (超限战) [3], et immédiatement traduit en anglais, la même année, sous le titre Unrestricted Warfare.
Cette doctrine de l’OTAN voit donc le jour aux États-Unis et bien avant le coup d’État de Maïdan. Autrement dit, ce n’est pas la réintégration de la Crimée qui a déclenché une «réponse» à une « attaque hybride » imaginée et menée pour la première fois par la Russie. Il semblerait plutôt que les stratèges américains du Perception Management aient fait coïncider une doctrine préalable avec une succession d’actions conçues pour provoquer une telle perception. Un renversement chronologique très classique dans ce domaine, d’autant qu’il permet de justifier en parallèle une augmentation substantielle des budgets de défense européens, eux-mêmes très profitables à l’industrie militaire américaine.
C’est donc l’élaboration otanienne de ce panier de « menaces hybrides » que nous allons explorer dans les prochaines livraisons d’Antipresse, ouvrant ainsi une première enquête à épisodes, façon série américaine. On y trouvera bien sûr quelques infos sur les attaques conventionnelles et non conventionnelles, mais aussi des cas intéressants de collaboration directe et structurée d’ONG avec l’OTAN, ou de relais politiques mis à la charge de l’Union européenne et des pays membres du Partenariat pour la Paix, dont la Suisse. On rencontrera aussi des scenarii de « migrations économiques » de populations, dans des réflexions très antérieures aux expéditions que l’Europe connaît aujourd’hui. Les questions de l’«extrémisme idéologique», de l’« instrumentalisation du droit international », entreront également dans cet inventaire. Mais c’est surtout le nouveau traitement des opérations de désinformation (aussi vieille que le monde), qui accaparera notre attention.
Un rapport du patron militaire de l’OTAN, le Commandant suprême des forces alliées en Europe ou « SACEUR » (Supreme Allied Commander Europe), en date du 25 août 2010, explique en effet en quoi la désinformation s’inscrit dans la guerre hybride pour «discréditer le rôle de l’OTAN, sa légitimité, sa crédibilité, et sa conduite, tout en sapant en parallèle l’activité des gouvernements des états membres». Même si cela ressemble fort à l’hôpital qui se moque de la charité, puisque le patron de l’OTAN feignait ainsi de redécouvrir les principes de subversion qui gouvernent sa propre doctrine [4], c’est son intégration dans le concept de guerre hybride qui méritera toute notre attention, puisqu’aujourd’hui, une opération de désinformation peut être entendue comme un facteur déclenchant du fameux «article 5 », c’est-à-dire le point de départ d’une vraie guerre.
C’est en raison de la masse de sources très hétérogènes à relier entre elles et qu’il nous faudra présenter dans un langage purifié de sa gangue d’acronymes militaires, que les résultats de notre exploration seront traités par morceaux et par étapes dans les prochains numéros de l’Antipresse.
Nous bouclerons la boucle lorsque nous aurons su expliquer en quoi Decodex et bien d’autres « outils » et cercles d’influence, travaillent, en fait et en droit, dans un cadre otanien très précis, non seulement idéologique, mais également organique et fonctionnel. Et que nous aurons su décrire très objectivement en quoi ces applications et développements informatiques aux budgets quasi illimités ne sont que des armes de braconnage sur nos terres de pensée ancestrales, donnant l’illusion aux faux héritiers de la liberté de la presse de pouvoir jouer les gardes-chasses du bon côté de la battue, confondant cette liberté avec un lâcher de gibier.
Alors, si nous ne sommes pas stoppés net d’ici-là par cette traque que l’on eût préférée à courre, nous vous donnons rendez-vous dans un très prochain numéro d’Antipresse hybride (ou sans brides?)!
Par Fernand Le Pic | N° 66 | 5.3.2017
________________________
NOTES :
[1] « Capability Development in Support of Comprehensive Approaches », consultable sur le site de l’ETHZ.
[2] Voir: «Multiple Futures Projects final report» (avril 2009). Et: International Military Staff M-0423-2009 «Development of a Military Concept for Countering Hybrid Threats» (23 juillet 2009).
[3] Il sera traduit en français dès 2003.
[4] Par exemple la « NATO PSYOP Policy: MC 402, AJP-3.7 » qui autorise le soldat de l’OTAN mais aussi ses relais privés, à « user de méthodes de communication et autres moyens, en direction d’audiences agréées, en vue d’en influencer les perceptions, les attitudes et les comportements, dès lors qu’ils affectent l’accomplissement des objectifs militaires et politiques [de l’OTAN] ».
Source : http://www.antipresse.net/
© 2017 Association L’Antipresse
On attend la suite.
La France n’a plus de politique étrangère ? Vendons notre siège au Conseil de l’ONU au Qatar.
Jacques-Marie Bourget – Le Grand Soir – 5 mars 2017
L'Europe est une colonie étasunienne créée par un agent français de la CIA et un ministre de Pétain. La politique étrangère de Paris se décide à Washington. Pourquoi dépenser de l'argent en entretenant un lourd Titanic nommé Quai d'Orsay ? Il faut en faire un palace couvert d'étoiles et vendre notre voix au Conseil de l'ONU au plus offrant, à coup sûr le Qatar.
Et si, sur eBay, on mettait en vente la voix de la France au Conseil de sécurité de l’ONU ? Ça ferait des sous pour payer d’autres gardes du corps à Marine Le Pen et d’autres épouses travailleuses à François Fillon. J’ai un ami corse, expert pointilleux en achat et vente de votes, qui pourrait se charger de la transaction. On nous dit que les caisses de la France sont vides ? Très bien. Mais puisque personne, entre les candidats à la succession de Paul Deschanel, ne nous propose de faire revenir en France les 160 milliards de taxes et impôts en cavale, ce droit de suffrage à l’ONU a la qualité d’une voix en or.
Ma réflexion mérite au moins une bonne étude de marché. Il serait judicieux de la confier à Ladreit de la Charrière, un homme qui a de l’entregent, et même de l’entre-François ; qui connaît donc du monde, le monde. Les plus courageux d’entre nous, ceux qui ont perdu de jolies soirées à écouter les moulins à paroles des « primaires » l’ont constaté : pour présider la France, un programme de politique étrangère n’est pas nécessaire. C’est un peu l’option macramé au bac, larguée entre la prolongation du boulevard Saint-Germain jusqu’à la mer et la gratuité des rasoirs.
Source : https://www.legrandsoir.info/la-france-n-a-plus-de-poilit...
Un riche touriste détroussé à Paris (et ce n’est qu’un début).
Theophraste R – Le Grand Soir – 4 mars 2017
« Devant la boutique Yves Saint Laurent, avenue Montaigne à Paris un avocat vénézuélien s’est fait arracher sa montre de la marque Audemars Piguet, modèle Tourbillon Concept Openworked, avec bracelet en crocodile, et valant 210.000 € » ( = 15 ans de SMIC).
D’autres malfrats en bande organisée sont sur un casse fixé au 23 avril et qui frappera les esprits par son ampleur. Jouant sur la crédulité des citoyens, il s’agit de s’introduire chez eux avec le sourire avant de repartir en emportant la sécurité sociale, le canevas avec la biche dans le bois, le droit au chômage, les heures supplémentaires, la boule de verre où il neige quand on la remue, la retraite, l’avenir des enfants, les 35 heures, la soupière à médicaments, les CDI, le chemin de table au crochet, les droits syndicaux, le baromètre qui n’a jamais marché, les casques anti-coups de tonfas, et autres babioles auxquelles les gens simples sont comiquement attachés.
Leur plan ne peut échouer si les victimes sont braquées ce jour-là contre le voisin autoproclamé qui essaie de les alerter avec sa voix forte (il est sourd, ou quoi ?) et son égo surdimensionné d’insoumis.
Théophraste R. (Sous-directeur de la Brigade de détection des bateleurs et bonimenteurs médéfiens voleurs du peuple).
Source : https://www.legrandsoir.info/un-riche-touriste-detrousse-...
Quand la démocratie dégénère en bouffonnerie
Bruno Guigue – Arrêt sur Info – 3 mars 2017
« En marche » ?... Beuh !
On parle beaucoup des mésaventures de M. et Mme Fillon, mais la crise conjoncturelle gravissime que traverse la droite française, en réalité, révèle surtout la perte de substance démocratique de notre système politique. Ce scandale politico-financier somme toute assez banal (si ce n’est que le principal intéressé est un candidat majeur à l’élection présidentielle) ne nous a pas appris que les élus considéraient les deniers publics comme de l’argent de poche. On le savait déjà. Il n’a pas dévoilé, non plus, l’imbrication suspecte des pouvoirs politique, médiatique, judiciaire et financier. Le phénomène est connu, et aussi ancien que la démocratie formelle, suspendue aux rapports de forces des acteurs sociaux qui se saisissent de ses procédures comme on investit un champ de bataille.
Ce que montre cette crise, c’est l’inanité d’un système où tout est suspendu au sort d’un politicien transformé par les primaires en « deus ex machina ». Que ce champion s’effondre, et tout est fini. On peut comprendre la colère des électeurs de droite, frustrés d’une représentation digne de ce nom lors d’une compétition majeure. Mais ce danger systémique est la rançon d’un régime qui fait du scrutin présidentiel la clé de voûte des institutions. Si elle lâche, tout s’effondre. Depuis la fondation de la Vème République, la vie politique a été mise en orbite autour de l’élection suprême. La compétition élyséenne en constitue l’alpha et l’oméga. L’instauration du quinquennat a accentué cette tendance, en faisant dépendre l’issue des élections législatives du verdict présidentiel.
Source : http://arretsurinfo.ch/quand-la-democratie-degenere-en-bo...
Blog d’un admirateur du candidat :
http://citoyenveilleur.canalblog.com/archives/2017/01/25/...
Ailleurs (à peine)…
Quand Israël et la Grande-Bretagne célèbrent le traumatisme historique des Palestiniens
Samah Jabr — Arrêt sur Info – 3 mars 2017
Arthur Balfour, alors Premier ministre de Grande Bretagne et Winston Churchill
Après cent ans, la Grande-Bretagne semble en être au même stade moral que lorsque le secrétaire britannique aux Affaires étrangères, Arthur Balfour, écrivait à un dirigeant de la communauté juive britannique, le baron de Rothschild, lui promettant l’établissement d’un « foyer national » pour le peuple juif en Palestine.
Au lieu de revenir sur cette mesure injuste et de provoquer des transformations historiques, des développements sociaux, et de réparer le mal fait aux Palestiniens, le Premier ministre britannique invite le Premier ministre israélien à une célébration pour marquer le centième anniversaire de la Déclaration Balfour. Cette célébration est en train de déclencher le traumatisme historique qui a laissé des cicatrices importantes dans la mémoire collective palestinienne au cours d’un siècle de déplacements et d’une domination militaire qui a démuni les Palestiniens, politiquement et culturellement, et les a traités comme des êtres problématiques et inférieurs.
La Grande-Bretagne est également responsable d’avoir imposé une immigration juive massive en Palestine et de lui avoir permis de posséder des armes et des chars de combat, pendant qu’elle écrasait les Palestiniens qui aspiraient à leur indépendance après 30 années de mandat. La violence et la défaite qui ont été imposées au peuple palestinien, ont été facilitées et organisées par la Grande-Bretagne. Leurs effets n’ont pas seulement fait du mal aux personnes immédiates de cette génération, qui ont été tuées ou déplacées ou dont les biens ont été volés ; mais tous les membres de notre société, et les multiples générations qui ont suivi, ont pris sur leurs épaules le fardeau du traumatisme historique du vol de la terre palestinienne, un vol qui a transformé le passé et l’avenir des Palestiniens.
Source : http://arretsurinfo.ch/quand-israel-et-la-grande-bretagne...
Rothschild révèle le rôle décisif que sa famille a joué dans la Déclaration Balfour et la création d’Israël [Vidéo]
Rédaction – Arrêt sur Info – 5 mars 2017
Lord Rothschild interviewé par l’ex-ambassadeur Daniel Taub. [Photo Times of Israel]
Le Times of Israel rapporte que lord Jacob Rothschild a récemment révélé de nouveaux détails sur le rôle décisif qu’ont joué des membres de sa famille pour obtenir la Déclaration Balfour, qui a « ouvert la voie à la création d’Israël ».
L’octogénaire Rothschild est le chef actuel de la famille de banquiers et un supporter déterminé d’Israël.
La Déclaration Balfour (voir le texte ci-dessous) est une lettre écrite en 1917 par le ministre des Affaires étrangères britannique, lord Balfour, adressée à lord Rothschild, un des dirigeants sionistes de Grande Bretagne à l’époque et l’oncle du lord Rothschild actuel.
Le Times of Israel rapporte qu’au cours d’une interview télévisée, Rothschild a révélé pour la première fois le rôle joué par sa cousine Dorothy de Rothschild. Il a décrit Dorothy, qui était alors adolescente [« in her teens »] comme « fervente partisane d’Israël » et dit « Ce qu’elle a fait a été décisivement important ».
Rothschild dit que Dorothy a mis en rapport le leader sioniste Chaim Weizmann avec l’establishment britannique. Dorothy a « dit à Weizmann comment s’y intégrer, comment s’insérer dans la vie de l’establishment, ce qu’il a appris très vite ».
Rothschild dit encore que la manière dont ils se sont procurés la Déclaration a été extraordinaire. « Ce fut une incroyable manifestation d’opportunisme. »
« [Weizmann] arrive à voir Balfour, » raconte Rothschild, « et incroyablement, il persuade Lord Balfour, et Lloyd George, le Premier ministre, et la plupart des ministres, qu’on devrait permettre à cette idée d’un foyer national pour les juifs de se concrétiser. Je veux dire, c’est si… si incroyable. »
Lord Rothschild était interviewé par l’ancien ambassadeur d’Israël au Royaume Uni, Daniel Taub, à l’occasion du Projet Centenaire Balfour. L’interview s’est déroulée à Waddeston Manor, dans le Buckinghamshire, un manoir dont la famille Rothschild a fait don à la nation en 1957 et où la Déclaration est conservée.
Selon l’ambassadeur Taub, la Déclaration a « changé le cours de l’histoire pour le Moyen-Orient ».
Selon l’article du Times, Rothschild a dit que sa famille, à l’époque, était divisée sur la question d’Israël, notant que certains de ses membres « ne pensaient pas que c’était une bonne chose que ce foyer national soit établi là ».
Les lettres de Dorothy sont elles aussi conservées à Waddeston. Elles révèlent ses transactions ultérieures avec divers leaders sionistes et ce qu’elle pensait de l’organisation de la Conférence Sioniste, toujours selon le Times.
Rothschild dit que la Déclaration a été remaniée cinq fois, avant qu’une version définitive soit publiée le 2 nombre 2017.
Alison Weir rapporte, dans son livre Against Our Better Judgment: The Hidden History of How the U.S. Was Used to Create Israel [En dépit du bon sens : Comment à l’insu de tous, les États-Unis ont été utilisés pour créer Israël], que des brouillons de la Déclaration ont fait la navette entre les sionistes d’Angleterre et des États-Unis, avant que le document n’ait trouvé sa forme finale. Son principal rédacteur fut le sioniste clandestin Leopold Amery.
Le livre de Weir relate et prouve que la principale incitation offerte aux dirigeants britanniques pour leur faire accepter de publier la Déclaration Balfour fut l’assurance donnée par les sionistes qu’ils feraient entrer les États-Unis dans la Ière guerre mondiale aux côtés de la Grande Bretagne si les Britanniques s’engageaient à favoriser la colonisation sioniste de la Palestine.
Texte de la Déclaration Balfour
« Foreign Office
2 novembre 1917.
Cher lord Rothschild,
J'ai le plaisir de vous adresser, au nom du gouvernement de Sa Majesté, la déclaration ci-dessous de sympathie à l'adresse des aspirations juives et sionistes, déclaration soumise au Parlement et approuvée par lui.
Le gouvernement de Sa Majesté envisage favorablement l'établissement en Palestine d'un foyer national pour le peuple juif, et emploiera tous ses efforts pour faciliter la réalisation de cet objectif, étant clairement entendu que rien ne sera fait qui puisse porter atteinte ni aux droits civils et religieux des collectivités non juives existant en Palestine, ni aux droits et au statut politique dont les Juifs jouissent dans tout autre pays.
Je vous serais reconnaissant de bien vouloir porter cette déclaration à la connaissance de la Fédération sioniste.
Arthur James Balfour »
Interview exclusive de lord Rothshild, où il évoque l’implication de sa famille dans la Déclaration Balfour de 1917, « les 67 mots qui ont conduit à la création de l’État d’Israël ». [Au pays des microns anglophiles en marche : in english œuf corse]
Site officiel de Projet Centenaire Balfour :
Source : https://israelpalestinenews.org/rothschild-reveals-crucia...
Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades
Alison WEIR
Against Our Better Judgement
The hidden history of how the U.S. was used to create Israel
CreateSpace Independent Publishing Platform, 2014
260 pages
Alison Weir est une femme de lettres et journaliste américaine qui, depuis 2000 (début de la 2e Intifada) se consacre presque exclusivement au conflit israélo-palestinien. Elle est la fondatrice et l’administratrice de l’association sans but lucratif If Americans Knew (IAK, « Si les Américains savaient ») et la présidente du Councif For National Interest (CNI, « Conseil pour l’Intérêt National »). Elle est connue pour ses opinions très critiques à l’égard d’Israël.
« Prodigieusement documenté… Alison Weir doit être hautement louée pour avoir jeté une lumière à la fois si dure et si brillante sur les relations entre les États-Unis et Israël. J’espère que ce livre merveilleux recevra toute l’attention qu’il mérite » a dit l’ex-ambassadeur US au Qatar Andrew Kilgore.
On se rappellera en passant que Salomon Reinach, membre d’une autre éminente famille de banquiers juifs (français), qui était, lui, violemment hostile au sionisme et à son projet de « foyer national » (qu’il jugeait dangereux pour tout le monde, à commencer par les juifs de la Diaspora), a été contraint, en 1911, de démissionner de ses fonctions de vice-président de l’Alliance israélite universelle, suite aux intrigues d’un jeune sioniste de seize ans nommé Nahum Goldman. (Voir notre post du 2 avril 2016 : « Salomon Reinach et les juifs ».)
Mesure-t-on le nombre de tragédies, de morts, les quantités de sang versé et de souffrances indicibles qu’ont provoqué – et que provoqueront encore, car l’histoire n’est pas finie – les manipulations irresponsables de deux immatures ? Mais que dire, alors, des pseudo-adultes (dont un gouvernement dans sa totalité) qui se sont laissé manipuler de façon bien plus irresponsable encore ?
Les Grosses Orchades
« CARLOS, c'est un patriote vénézuélien qui s'est fait Palestinien. Il a été enlevé illégalement et il est détenu injustement par la France. Je le considère comme un grand parmi les combattants révolutionnaires ». (Commandant Hugo Chavez)
Petit rappel pour les jeunes qui n’étaient pas nés
Carlos, de son vrai nom Ilich Ramirez Sanchez est un révolutionnaire vénézuélien qui s’est battu pendant près d’un quart de siècle pour la Palestine. Il est le fils d’un avocat communiste vénézuélien, qui a prénommé ses trois fils Ilich, Vladimir et Lénine. Un peu le même cas de figure que dans la famille Vergès. Carlos était l’aîné.
À la fin de ses études secondaires (il avait 17 ans), il a assisté à la troisième conférence Tricontinental. Après quoi, il est parti continuer ses études à l’université Patrice Lumumba de Moscou.
Il a ensuite suivi une formation de guerillero au camp d’entraînement du FPLP (Front Populaire de Libération de la Palestine) à Amman.
Le reste appartient à l’histoire.
Si vous voulez des détails, vous pouvez consulter sa fiche Wikipédia, à condition de posséder un Décodex alternatif de dernière génération et récemment révisé : Carlos y est appelé « terroriste » toutes les trois lignes et « Chacal » entre les coups, qualificatifs dont n’ont jamais pu s’enorgueillir des agneaux comme M. Ariel Sharon par exemple, pour n’en citer qu’un. Donc : prudence.
Carlos a commis des actes de guerre (la guerre, c’est vilain et sanglant, mais qui a commencé ?) et a aussi été accusé de crimes qu’il n’avait pas commis. C’est une tradition. Quand Hitler a fait brûler le Reichstag, il en a accusé Marinus van der Lubbe. Et tout le monde a fait semblant de le croire.
Faut-il voir dans l’acharnement de l’État français contre Carlos, la main d’Israël ? À n’en pas douter. M. Charles Pasqua de sac..cageante mémoire, n’ayant rien à refuser à ses homologues de Tel Aviv, a fait kidnapper Carlos un jour d’août 1994 sur une table d’opération, au Soudan, car la CIA et Guantanamo ne sont pas les inventeurs de la chose. Il l’a fait traîner en France devant des cours spéciales Qui l’ont condamné. Deux fois. À perpétuité les deux fois. La deuxième avec une peine de sûreté de 18 ans. Il y a 23 ans qu’il est au gnouf, dont 10 d’isolement absolu.
Mais ce n’est pas encore assez. Comment contourner l’obligation d’avoir à le rendre au pays qui le réclame ? Fastoche.
En 1974, au Drugstore Publicis du boulevard Saint Germain, une grenade a été lancée dans la foule depuis la mezzanine du restaurant. Deux morts et 34 blessés dont des enfants. Les témoins en état de témoigner ont vu « une ombre » s’enfuir. Personne n’avait encore entendu parler des « false flags » alors. Des années après les faits, les autorités françaises ont décidé que l’ombre était Carlos. Qui a été deux fois reconnu innocent de l’accusation par des tribunaux. Qu’à cela ne tienne. On va lui faire un troisième procès, qu’est-ce qu’on risque ? Parce que, si on ne veut pas le rendre au Venezuela malgré les accords internationaux qu’on a signés, il faut bien trouver quelque chose…
Depuis 1974, beaucoup de témoins ont disparu. Les policiers de l’époque ne sont plus là. La dernière juge à s’être occupée de l’affaire est à la retraite. L’avocat de l’accusé, Me Vergès, est mort de vieillesse et le Publicis Saint Germain n’existe plus. C’est donc une espèce de procès archéologique qui va se dérouler du 13 au 31 de ce mois de mars 2017, à la cour d’Assises de Paris : 4, boulevard du Palais, dans le 1er arrondissement. Rez-de-chaussée - Salle 3 (à côté des chambres correctionnelles). Les audiences seront publiques. Elles se tiendront de 9 heures à midi et de 14 h à… plus d’heure. Métro : Cité.
Il serait souhaitable que des jeunes gens et des jeunes femmes en grands nombres viennent assurer les « élites » qu’on les surveille et faire savoir à l’accusé qu’on ne l’oublie pas.
En l’absence de Me Vergès empêché, il sera défendu par Me Isabelle Coutant-Peyre, qui est aussi sa compagne. « Dans ce dossier, il n’y a rien », dit-elle. « C’est un dossier totalement fabriqué ». Avec Me Coutant-Peyre, plaideront Me Francis Vuillemin et des avocats turcs dont les noms nous sont inconnus.
Liberté pour Carlos !
Les amis de Carlos tiendront une conférence-débat à Paris le 19 mars. L’affiche, dès qu’elle sera prête, paraîtra ici même.
D’ici là, pour en savoir davantage, rendez-vous sur le site plumenclume.org : http://plumenclume.org/home/44-liberte-pour-carlos-000000...
Mais puisqu’on était au Salon de l’Agriculture, n’en partons pas tout de suite…
Qui sont Miss et Mister France Agricole 2016 ?
[L’élection 2017 est en cours]
Lucie Pichon – AgriAffaires – 21 janvier 2016
Après Miss Agri 2014 et Miss France Agricole 2015, place à l’élection de Miss et Mister France Agricole 2016 et de leurs dauphins, qui s’est tenue le 17 janvier dernier et qui vise comme chaque année à promouvoir le monde agricole.
Nouveauté de cette année, l’élection d’une Mini « Miss France Agricole », d’un Mini « Mister France Agricole » ainsi que d’un « duo de choc ». Les 9 jurés ont dû départager les gagnants parmi les 260 photos des candidats.
Voici donc les vainqueurs de l’élection !
Source : http://blog.agriaffaires.com/2016/01/qui-sont-miss-et-mis...
On peut, c’est notre cas, trouver cette jeune personne plus fraîche et avenante que les pétasses aux sourires clonés des compétitions organisées par les propriétaires de machins de grand chemin. C’est vrai aussi pour le représentant de l’autre sexe (il n’y en a pas de troisième prévu), surtout si on le compare aux êtres curieux qui défilent dans les sauteries de grands couturiers. Et c’est vrai même pour les vaches dieunousdamne !
Espérons que les lauréats 2017 seront à la hauteur.
Demain, journée mondiale des Femmes
Le bon goût règne chez les Décodex
Mis en ligne le 7 mars 2017.
20:26 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
04/03/2017
ORAISON FUNÈBRE DE L'EUROPE
Oraison funèbre de l’Europe
Dernière minute …
En 1923, le chef du gouvernement allemand s'appelait Cuno. Cet économiste candide portait les œillères de sa spécialité et en véhiculait les niaiseries. Il ignorait que la Ruhr occupée par la France, était un butin. Aussi s'imaginait-il que le Président Poincaré déguerpirait sitôt que entreprise ne serait plus bénéficiaire. Il suffisait donc, pensait-il de la rendre improductive et pour cela de susciter des grèves.
Aujourd'hui, un homme d'affaires aveugle ou faussement naïf dirige les États-Unis. Il s'appelle Donald Trump. Sait-il, ou feint-il d'ignorer que l'occupation américaine de l'Europe est un trophée, donc un emblème de la victoire américaine de 1945? Pour la première fois, un Président des États-Unis avertit ses vassaux européens que la patience du peuple américain ne sera pas éternelle à leur égard et qu'il leur en cuira s'ils refusent de rentrer dans le rang, c'est-à-dire d'augmenter leur participation financière à leur propre mise sous tutelle.
Dans le même temps, le premier empire militaire mondial augmente son budget de guerre de quatre-vingt cinq milliards de dollars.
Tel est le contexte dans lequel je demande aux lecteurs de mon site d'interpréter mes analyses anthropologiques bimensuelles : l'anthropologie historique que je tente d'élaborer depuis seize ans sur ce site voudrait inaugurer en amont un recul nouveau de la raison, donc une distanciation inédite à l'égard de la politique et de l'histoire, tellement toute objectivité ne recueille en aval que les conséquences logiques des prémisses énoncées en avant-garde.
Le souverain du monde s'appelle le temps. C'est pourquoi, dès les origines, la métaphysique a tenté de lui tenir la dragée haute. Le temps, disait-elle, n'est jamais qu'un trompe-l'œil. Le temps n'est qu'un subterfuge du temporel, seules comptent nos victoires sur la durée qui nous étrangle. Mais il se trouve que le dernier coup de gong de ce tyran sonne notre glas. Et c'est parce que nous refusons de trépasser que nous tentons de le prendre de haut avec le temps.
Mais quand l'étrangleur qui s'appelle la mort prend une civilisation dans ses griffes, quand l'Europe cesse de défier la mort, nous découvrons les arcanes de notre renoncement au combat. Quel paradoxe que les civilisations se rendent éternelles à engager un combat sans issue !
C'est que le butin de ce combat s'appelle la gloire. Un continent qui aura accepté de périr, une civilisation qui aura renoncé à se rendre glorieuse nous enseigne les chemins du trépas du Vieux Continent. Ces chemins sont clairement tracés : c'est par son retrait de l'arène que l'Europe se construit son sépulcre. Voyons, la loupe à l'œil, comment le Vieux Monde s'asservit sous le joug d'une puissance étrangère.
Quand les constitutions européennes sacralisent leur propre servitude, quand des nations désormais abusivement qualifiées de souveraines proclament éternelle leur propre occupation sous le joug de cinq cents bases militaires américaines sur leur territoire, un secret encore mieux caché de la mort des civilisations rappelle soudainement à notre attention que nous avons déjà quitté l'arène du temps non seulement sur la pointe des pieds, mais dans un aveuglement conscient et volontaire. Si La Boétie revenait parmi nous, il confirmerait son essai sur la servitude volontaire, tellement nous effaçons volontairement les traces de notre mémoire.
L'examen du chemin d'une Europe en marche vers son trépas, démontre que notre servitude se cache au plus secret de nos cerveaux. On l'a bien vu quand le Front national, par exemple, a rappelé que la souveraineté du continent et de ses nations ne renaîtra jamais sous la chasuble des vassaux du Pentagone.
Dans un texte antérieur, je citais une phrase de Montherlant : « Le vainqueur roucoulait sur les bancs publics avec les femelles du vaincu ». (Voir: Naissance, croissance et agonie de l'Europe américaine, 20 janvier 2017) Aujourd'hui, la femelle du vaincu est en tenue de gala, la femelle du vaincu n'est autre que toute la presse écrite, ainsi que les médias de l'Europe et de l'empire américain. Quel repoussoir que l'Europe d'aujourd'hui aux yeux des historiens de demain.
Siège de l’OTAN à Bruxelles – Coût : 1 milliard de dollars
Source : http://aline.dedieguez.pagesperso-orange.fr/tstmagic/1024...
Ou vaudeville ?
« L’art de la guerre »
Coup de sommeil nucléaire
Manlio Dinucci – Réseau Voltaire – 28 février 2017
Traduction : Marie-Ange Patrizio
S. Exc. Sebastiano Cardi, représentant permanent de l’Italie aux Nations unies.
Surtout ne croyez pas que l’Italie a décidé de respecter sa signature du Traité de non-prolifération nucléaire. Juste, essuyant une grosse fatigue, le représentant de l’Italie à l’Assemblée générale des Nations Unies s’est malheureusement trompé de bouton de vote.
Le gouvernement Gentiloni a renversé le vote du gouvernement Renzi à l’Onu, en votant en faveur du lancement de négociations pour le désarment nucléaire ! La sensationnelle nouvelle s’est rapidement diffusée, amenant certains partisans du désarmement à se réjouir du résultat obtenu. Pour avoir des éclaircissements à ce propos, le sénateur Manlio Di Stefano (Mouvement Cinq Étoiles) et quelques autres ont présenté une question, à laquelle le gouvernement a donné une réponse écrite dans le bulletin de la Commission Affaires étrangères. Elle clarifie la façon dont les choses se sont passées.
Le 27 octobre 2016, pendant le gouvernement Renzi, l’Italie (prenant la file derrière les États-Unis) a voté « Non », dans la première commission de l’Assemblée générale, à la résolution qui proposait de lancer en 2017 des négociations pour un Traité international destiné à interdire les armes nucléaires ; résolution approuvée en commission à une grande majorité. Ensuite, le 23 décembre 2016 pendant le gouvernement Gentiloni, quand la même résolution a été votée à l’Assemblée générale des Nations Unies, l’Italie a par contre voté « Oui » avec la majorité.
Source : http://www.voltairenet.org/article195459.html
OTAN s’en passer, certes, mais qui le fera et comment ?
« L’OTAN obsolète » de Trump veut dire « l’Europe doit financer le militarisme américain »
Finian CUNNINGHAM – RT – 27 février 2017
Quand le président US Donald Trump a déclaré l’alliance de l’OTAN « obsolète », ce qu’il voulait dire n’est pas qu’il avait l’intention de sortir de ce pacte militaire, mais qu’il entendait se décharger de son financement sur les épaules de l’Europe.
Plusieurs fois au cours de sa campagne électorale, il avait évoqué dédaigneusement les 28 membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord. Ses commentaires sur son caractère « obsolète » ont fait naître en certains endroits l’espoir que le 45e président allait restreindre la participation militaire américaine à l’OTAN, dans le cadre d’un programme élargi de réduction de la belligérance US.
Quand Trump a prononcé son discours d’investiture, le 20 janvier, la signification essentielle de son slogan « America First » a paru concerner une reconstruction de la société US et de son infrastructure, d'autre manière qu’en gaspillant des ressources à intervenir militairement partout dans le monde comme ce fut le cas sous les administrations précédentes.
Le désir maintes fois répété de Trump de restaurer des relations amicales avec la Russie paraissait aussi devoir être conforme à son peu d'enthousiasme apparent pour l’OTAN. L’expansion vers l’Est de l’alliance militaire depuis les années 1990 n’a rien été d’autre qu’une continuelle provocation envers Moscou. Si bien que, quand Trump a qualifié le pacte d’« obsolète », on a pu à bon droit y voir une volonté d’améliorer les relations US-Russie.
Malheureusement, les espoirs de voir naître une administration US plus pacifique, moins militariste, s’écroulent à vue d’œil.
Il y a quelques jours à peine, le président Trump a prononcé un discours chauvin particulièrement enflammé devant le Comité d’action politique du parti conservateur, à Washington DC, dans lequel il a déclaré vouloir superviser « le plus grand renforcement des capacités militaires de l’histoire américaine ».
« Personne ne va se foutre de nous » a martelé Trump sous les acclamations d’une assistance se battant la poitrine à la Tarzan, aux cris de « USA ! USA ! ».
La semaine dernière, Trump a également annoncé qu’il était prêt à lancer une nouvelle course aux armements nucléaires. Dans une interview accordée à l’agence Reuters, il a juré que les États-Unis resteraient toujours « tête de meute » en matière de suprématie nucléaire.
« Nous n’allons jamais nous laisser distancer par aucun pays, même si c’est un pays ami. Nous ne nous laisserons jamais distancer en matière de puissance nucléaire » a dit le Président.
Ceci fait suite aux commentaires qu’on rapporte qu’il a faits au Président russe Vladimir Poutine, au cours d’une conversation téléphonique qu’ils ont eue au début du mois [de février, ndt], où il a désavoué le nouvel accord de réduction des armes nucléaires NEW START, qu’il a traité de « bad deal » (« mauvaise affaire ») pour les États-Unis, laissant entendre qu’il avait l’intention de se retirer unilatéralement des engagements pris.
Cette mesure rappelle celle de l’ex-président George W. Bush, se retirant unilatéralement du Traité de Réduction des Armes Stratégiques (START) en 2002, retrait qui n’en finit pas d’avoir des répercussions déstabilisantes sur les relations US-Russie.
Ce à quoi nous assistons, c’est, de la part de Trump, à beaucoup de rhétorique du genre « rendre sa grandeur à l’Amérique » et « ne pas imposer notre manière de vivre aux autres », entièrement contredite par la pratique endurcie du militarisme à l’américaine, comme pierre angulaire de la politique US.
La réalité des choses, c’est que l’économie US n’est pas, comme on le proclame, le paradigme rose du « capitalisme de libre échange ». C’est bien davantage une économie militaire centralisée et subventionnée par le gouvernement – une espèce d’État-Providence à l’usage des grandes sociétés – plutôt qu’une entreprise privée. Et il en est ainsi depuis au moins la fin de la IIe guerre mondiale.
Les dépenses militaires annuelles de l’économie nationale US sont actuellement de 600 milliards de dollars, soit à peu près la moitié de toutes les dépenses gouvernementales.
Sans ces moyens de subsistance gargantuesques alloués par les contribuables au complexe militaro-industriel, l’économie US tout entière s’effondrerait.
Président depuis moins de deux mois, Trump prend conscience de cette réalité fondamentale de l’économie US, s’il ne l’avait pas déjà fait avant. À savoir qu’on est en présence d’un monstre militaire accro à l’argent public à hauteur de 600 milliards de dollars par an.
Trump se révèle de plus en plus militariste, à l’égal de tous ses prédécesseurs. À vrai dire, un président américain n'a aucune chance d'être d’autre dans les conditions actuelles du capitalisme d’entreprises.
Ceci aide à clairement comprendre ce que Trump voulait dire, lorsqu’il parlait dédaigneusement d’une OTAN « obsolète ».
La semaine dernière, nous avons assisté au spectacle peu édifiant de hauts fonctionnaires de l’administration Trump, signifiant aux membres européens de l’OTAN, d’avoir à « payer, sinon… ».
Parlant à Bruxelles, le secrétaire à la Défense James Mattis les a avertis que l’Amérique « ne protégerait plus les enfants des Européens » si leurs gouvernements ne respectaient pas l’engagement précédemment pris d’augmenter leur contribution financière à l’OTAN à hauteur du niveau exigé de 2% de leur PIB.
L’ultimatum a été confirmé par le Vice-Président Mike Pence à la Conférence sur la Sécurité de Munich qui a suivi, où il a annoncé aux membres européens de l’Otan qu’ils avaient « un an » pour trouver le moyen d’accroître leurs dépenses militaires.
Soit dit en passant, tant Mattis que Pence ont été catégoriques sur « l’indéfectible engagement envers l’OTAN » du président Trump, réduisant ainsi à néant toutes les spéculations sur son peu de confiance envers le pacte.
Il est significatif aussi que, qu’au moment même où Trump jouait les indifférents à l’égard de l’OTAN – allant jusqu’à dire que les USA pourraient ne pas défendre automatiquement certains alliés s’ils ne payaient pas davantage – dans la pratique, l’escalade en Europe de l’Est sous commandement US se poursuivait de plus belle. Ces dernières semaines, on a assisté à un véritable raz de marée de tanks et de troupes en Pologne et dans les états baltes de Lituanie, de Lettonie et d’Estonie.
Arrivée de chars US en Estonie
Et cette semaine-ci, précisément, l’état balkanique du Monténégro a déclaré que le Congrès US était prêt à ratifier son accession à l’OTAN au titre de 29e membre, après avoir invoqué de loufoques actes subversifs russes à son égard. [Voir l’article d’Andre Vltchek.]
Cependant que des efforts de déstabilisation de plus en plus gigantesques sont faits pour abattre le nouveau gouvernement roumain, qui n’a pas fait mystère de sa volonté de se désengager de l’OTAN, efforts financés par nous, comme ceux qui ont abouti au démembrement de la Yougoslavie, ndt.
Par conséquent, toute illusion quant aux déclarations de Trump sur la nature « obsolète » de l’OTAN, qui auraient pu signifier une volonté de réduction du militarisme US en Europe, doit être considérée comme téméraire.
Ce que Trump a voulu dire en réalité, c’est que c’est le financement post-IIe guerre mondiale de l’OTAN par l’Europe qui est obsolète. Depuis sa fondation en 1949, les USA ont été, par tradition, le pivot de l’OTAN, dont ils ont assumé à peu près 70% du budget total.
Comme Trump n’a pas manqué de le faire remarquer, il n’y a que cinq membres de l’OTAN – les USA, le Royaume Uni, La Pologne, l’Estonie et la Grèce – qui y contribuent à hauteur de 2% de leur PIB. La contribution moyenne des pays de l’Union européenne est de 1,5%, le budget de défense de l’Allemagne étant le plus bas avec 1,2%.
On estime que si les contributions des pays de l’U.E. atteignent en moyenne les 2% de PIB exigés par les Américains, cet accroissement des dépenses tournera autour des 100 milliards de dollars par an, ce qui ne serait encore qu’un sixième de ce que dépensent les USA. Il va de soi cependant que cet accroissement des dépenses européennes ira tout droit dans l’escarcelle du Pentagone, par le biais des commandes de fighter jets F16, de tanks Abrams et de prise en charge des troupes US sur le sol européen.
Bien sûr, Trump et les autres chauvins US diraient qu’« il était temps ! » que l’Europe crache pour « bénéficier de la protection US ».
Mais c’est là une conception grossière et arrogante de la « bienveillance » américaine envers ses alliés. L’OTAN est et a toujours été le véhicule de l’interventionnisme US dans les affaires européennes, qui n’est rien d’autre que la volonté d’imposer l’hégémonie US sur l’Europe et particulièrement sur la Russie.
Quand l’Amérique parle de « protéger ses alliés », cela évoque sinistrement les « rackets de protection » des organisations mafieuses qui font trembler leur voisinage.
L’économie US est en si mauvais état chronique – 2 trillons [2 milliards de milliards = 2.000.000.000.000.000.000 $, ndt] de dette et ce n’est pas fini – que sa monstrueuse dépendance au militarisme n’est désormais plus viable pour les contribuables américains.
Ce à quoi le marchand de biens devenu président Donald Trump est occupé, c’est à faire payer aux autres cette toxicomanie militaire américaine. « L’OTAN est obsolète » n'a pas d'autre signification. Et cela n’est pas de bon augure pour la paix du monde, ni pour de meilleures relations avec la Russie.
Finian Cunningham est un Ulate, né en 1963 à Belfast (Ulster). C’est un spécialiste reconnu des affaires internationales, dont les analyses sont publiées dans de nombreuses langues. Diplômé en chimie agricole, il a commencé sa carrière comme rédacteur scientifique pour la Société Royale de Chimie de Cambridge (R.U.), avant de se reconvertir dans le journalisme politique pour la presse écrite. Il collabore depuis plus de vingt ans à toutes sortes d’organes de presse importants, au premier rang desquels The Mirror, l’Irish Times et l’Independent. Son statut est aujourd’hui celui de journaliste indépendant résidant en Afrique du Sud. En ligne, ses articles paraissent régulièrement sur les sites de RT, Sputnik, Global Research, Strategic Culture Foundation, Press TV, nsnbc international, Veterans News Now, Tlaxcala, Dandelion Salad et d’autres.
Source : https://www.rt.com/op-edge/378755-trumps-obsolete-nato-eu...
Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades
Mis en ligne le 2 mars 2017.
02:03 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |