25/09/2017
Moi pas vouloir « speaker » globish
« Veuillez avoir l’obligeance de tirer sur la chaînette après usage » – « Please flush ».
Avis bilingue dans les toilettes de Montreal
Moi pas vouloir « speaker » globish
Ingrid Riocreux – Causeur – 11 septembre 2017
Jean-Paul Brighelli
Si l’on m’avait dit qu’un jour je rédigerais la recension d’un livre signé Brighelli, moi qui appartiens à la génération des « crétins »…
C’est le français qu’on assassine se lit avec plaisir : le souvenir de Du Bellay (Deffence et illustration de la langue françoyse, 1549) et de Rivarol (Discours sur l’universalité de la langue française, 1784) irrigue un texte qui allie le sérieux didactique de l’essai avec le mordant du pamphlet. Brighelli s’efface parfois pour donner à entendre ici un poème, là un extrait de roman ou une tirade, qu’il commente, qu’il dissèque, qu’il étudie avec autant de rigueur que d’humour, à vous donner le goût de la littérature. Son style est chatoyant et varié, ne répugnant pas à employer, où il s’impose, le subjonctif imparfait, ni le mot bas où il est sûr de faire effet, ni tel autre signe d’oralité bienvenu qui vient conférer au texte sa force expressive et confirme ce que l’on sent tellement : que l’auteur a mis tout son cœur dans cette défense du français qui est aussi (la casse du titre, intégralement en majuscules, autorise cette lecture), une défense du Français, le vrai, celui qui sait « affiner les mots comme on affine un fromage, et les offrir à déguster à ses amis ».
« Démissions scolaires »
C’est ma vie que raconte Brighelli quand il parle de ces « quelques millions d’enfants nés entre 1985 et 2017 », victimes de l’« effet Meirieu » et de l’idéologisation croissante de l’école. J’ai sans doute été plus épargnée que d’autres, parce que j’ai dû tomber sur quelques profs qui « continuaient à appliquer ce qu’ils savaient faire ».
Tout de même, j’ai subi un nombre considérable de « projets pédagogiques » débiles assortis de leurs heures perdues au CDI (perdues pour les apprentissages, pas pour les bons moments entre copines, cela va de soi). Le programme d’histoire-géo du CM2 qui allait « jusqu’à nos jours » s’est achevé pour moi avec Louis XIV, notre classe ayant été choisie pour participer au Parlement des Enfants (renseignez-vous sur cette ineptie chronophage), ce qui fut aussi l’occasion de mon premier passage à la radio et de ma première rencontre avec des journalistes. Je n’ai jamais entendu parler de Napoléon durant ma scolarité puisqu’il était au programme de quatrième et que je me trouvais dans cette classe en 1999, année de naissance de l’Euro. Toute l’année fut donc consacrée à des exposés, films, projets, rencontres, recherches au CDI, visites et interventions diverses en mode glorification enthousiaste, sur le thème de la monnaie unique. Napoléon était aussi au programme de seconde mais dans une perspective « problématisée et non narrative, reposant sur l’étude de documents », aussi n’en ai-je évidemment rien retenu. À un mois du bac de français, je confondais encore Voltaire et Verlaine, Malraux et Marot et n’avais, de manière générale, aucune notion d’histoire littéraire, les grands auteurs flottant en complet désordre dans un passé brumeux ; ce qui ne m’empêchait pas d’être abonnée aux félicitations du conseil de classe. « Ce n’est pas le niveau qui a baissé, ce sont les ambitions », dit fort bien Brighelli. Et cela oblige à des prouesses : l’accession de Jean-Marie Le Pen au second tour de l’élection présidentielle fut pour moi une divine surprise puisque l’arrêt momentané des cours, justifié par l’impératif de la lutte antifasciste, me permit de me plonger dans le Lagarde et Michard de mon père et d’ingurgiter en deux semaines ce que les enfants de son temps apprenaient en sept ans ! Ce Lagmich dont Brighelli dit qu’il lui paraissait naguère « franchement un peu limité » est, comme il le constate, devenu « un monument de résistance à la paupérisation culturelle ».
Mais j’ai eu une chance, énorme, outre celle d’avoir appris à lire dès la grande section de maternelle avec la plus pure méthode syllabique : c’est d’avoir des institutrices qui, sans échapper aux vogues et défauts de notre temps, étaient restées très attachées à l’enseignement de la langue, à l’ancienne. Je me souviens des exercices d’analyse (nature-genre-nombre-fonction, pour chaque mot d’une longue phrase) occupant des après-midis entiers ; j’aimais cela follement. Et les verbes à conjuguer à tous les temps de tous les modes, y compris le conditionnel passé deuxième forme. J’en redemandais. C’est de cela que sont privés les élèves d’aujourd’hui, et Brighelli donne à voir la triste condition de ces crétins fabriqués à la chaîne, et le sombre sort qui en découle pour notre pays et même, notre humanité.
C’est dramatique et grotesque à la fois : on rit en lisant les aberrations débitées par les IPR (inspecteurs pédagogiques régionaux) afin de convaincre les professeurs d’appliquer la réforme Belkacem. Et, malin, Brighelli signale qu’il peut « identifier nommément les auteurs de ces calembredaines ». Que quiconque mettrait en doute l’authenticité des citations se le tienne pour dit !
« Je plaide pour le français, mais je plaide aussi pour l’anglais »
Brighelli dénonce ce qu’il appelle la « trahison linguistique », qu’une citation de Valérie Pécresse, en épigraphe de chapitre donne à entendre sans ambiguïté : « oui, l’anglais nous a envahis, alors cessons de le considérer comme une langue étrangère ! » Mais, démontre Brighelli, ce n’est pas l’anglais qui nous a envahis, plutôt une espèce de sabir bâtard qui, combiné à la dégradation de l’orthographe et de la syntaxe, est en passe de faire ressembler notre langage à celui de Salvatore dans le Nom de la rose d’Umberto Eco !
Il fustige la tendance actuelle des distributeurs de films à ne plus traduire les titres, ou bien, ce qui est peut-être pire, à substituer au titre anglais original un titre en globish. Ainsi The Hangover devint-il Very Bad Trip et Wild Things, Sexcrimes. Il dénonce la réécriture simplifiée des romans d’Enyd Blyton, non seulement dans leur traduction française mais également dans leur version originale. Défense du français, le livre de Brighelli est aussi une déclaration d’amour à la langue de Shakespeare : dans ses pages, Corneille, Mallarmé et Flaubert côtoient James Joyce et Virginia Woolf.
Les patries en danger
Quelle agaçante schizophrénie que celle dont s’offusque Brighelli : l’hypocrisie de cette Europe obsédée par le retour à l’unité linguistique d’avant Babel, et qui prône dans le même temps le développement des langues régionales. Tout particularisme linguistique, des patois locaux au parler banlieue, devient ainsi digne d’être valorisé, pour peu qu’il ne soit pas national, pour peu, en réalité, que sa valorisation contribue à démembrer la nation. Diviser pour faire régner le globish. La tâche d’unification linguistique que s’était assignée la Révolution française est ainsi méthodiquement ruinée. J’ai récemment appris que j’avais quelques gènes en commun avec l’un des grammairiens qui ont collaboré à cette mission révolutionnaire. Je ne sais ce qui ferait le plus de peine à Etienne Molard, petit instituteur parti en croisade contre les régionalismes : découvrir que mon mari emploie « déprofiter », un « lyonnoissisme » par lui condamné dans son ouvrage de 1792, que mon père utilise « beurziller », un verbe qu’il n’aurait pas manqué de proscrire s’il eût été breton plutôt que lyonnais, ou bien s’apercevoir que tous les Français ont délaissé « stationnement » au profit de « parking », un mot qui n’est pas même anglais, rappelle Brighelli.
La langue de l’Europe, la langue de la paix, ce ne peut être le globish qui n’est la langue de personne. C’est la polyglossie (ou multilinguisme) qui suppose l’effort du mouvement vers l’autre.
L’humanité en péril
Rien n’est dispensable ni inutile dans le fonctionnement d’une langue, des combinaisons phoniques aux compositions syntaxiques en passant par son lexique. Elle a son génie propre : ce que la plupart des gens se contentent de dire sans trop y croire ni le comprendre, Brighelli le démontre, exemples à l’appui. Or, les programmes reposent sur l’idée que les enfants d’aujourd’hui sont nés plus stupides que ceux d’hier et ne seraient, par conséquent, plus en mesure d’apprendre ni de comprendre les subtilités de leur langue. Brighelli aurait pu dire un mot de la pénible atteinte à l’estime de soi qui en résulte : on vit mal quand on a l’impression d’avoir volé son bac et j’avoue éprouver des difficultés à donner du « cher collègue » à des professeurs qui disposaient sans doute, avant même de commencer à enseigner, d’une culture bien plus vaste que la mienne le sera jamais.
Parce que la langue articulée, conceptuelle et subtile est ce qui arrache l’homme à son animalité, négliger son enseignement est une catastrophe pour l’humanité. Brighelli prononce deux grands mots :
« Racisme ». « Pourquoi l’indigène n’aurait-il pas le droit d’apprend la langue qu’ont maîtrisée Senghor, Hampâté Bâ, Césaire ou Ben Jelloun, sinon parce qu’on le méprise foncièrement ? » Notre auteur va plus loin et accuse les pédagos de complicité objective dans la résurgence du djihad
« On comprend mieux, écrit-il, comment l’islam rigoriste, qui exige de connaître l’arabe classique, a développé ses arguments. Face à une langue française en lambeaux, l’islam wahhabite impose une langue rigoriste, donnée de surcroît comme divine », quand la nôtre est réduite à des « compétences langagières qui appartiennent davantage au verbiage incontrôlé qu’au bon usage ».
Et ce professeur de s’offusquer que l’on valorise la propension des élèves à « s’exprimer », fût-ce par le bavardage (un IPR fait l’éloge du « papotis » !), alors qu’il faudrait « se taire pour apprendre ».
« Fascisme ». Brighelli exhume la réforme de l’éducation accomplie par Mussolini en 1923, dont les principes rappellent furieusement ceux qui ont dicté nos récentes réformes :
« en finir avec l’austérité des enseignements traditionnels, expurger l’école de ses éléments dogmatiques et livresques, valoriser les activités récréatives pour laisser s’épanouir l’expression spontanée de chacun, privilégier l’enseignement fonctionnel destiné à faciliter l’insertion professionnelle ».
Déjà, « la haine de l’intelligence ». Et ce fut le philosophe communiste Gramsci qui protesta du caractère libérateur de l’école « désintéressée » et exigeante qui seule rend l’enfant capable d’apprendre à réfléchir afin de diriger sa vie de manière responsable et autonome.
« L’UMP condamne cet acte de barbarisme sans nom »
Cette phrase, placée en tête d’un chapitre, a été prononcée par Jean-François Copé après un attentat suicide en Afghanistan, qui a fait quatre morts et cinq blessés parmi les soldats français. Il faut croire que cet acte n’avait pas de nom, en effet, puisqu’on le réduit à une faute de langue. Mais la confusion lexicale de Jean-François Copé est intéressante car, de fait, l’appauvrissement du lexique, l’assèchement de la syntaxe, l’accumulation des barbarismes, des impropriétés et des trahisons linguistiques sont bien les signes d’un glissement vers la barbarie. Mais la nôtre. Et l’on pense au mot de Sternberger à propos des nazis : « Leur langue est leur barbarie et leur barbarie est leur barbarisme, car parler et penser ne font qu’un ». Tant il est vrai que la dégradation de la langue constitue un coup porté à la civilisation.
Qui osera dire que Brighelli exagère ? Conséquence directe de l’incapacité à mener le combat par les mots, la violence gangrène notre société. L’illettrisme galopant engendre des comportements agressifs. La loi du plus fort reprend ses droits. L’illettrisme n’est pas l’analphabétisme : est illettrée une personne qui, bien qu’ayant été scolarisée, demeure incapable de lire et d’écrire avec aisance. Obtiennent donc leur bac aujourd’hui, et parfois même avec mention, des gens qui sont, à proprement parler, des illettrés. L’illettrisme est une frustration. L’école qui le produit trahit sa mission, son engagement, la confiance des parents, la soif d’apprendre des petits. Elle engendre de la bestialité et, loin de permettre la fermeture des prisons comme le voulait Hugo, cette école causera bien des guerres. Freud disait que la civilisation avait commencé le jour où l’on avait substitué l’insulte à la pierre. Brighelli propose bien quelques solutions et semble fonder quelques espoirs dans la nomination de Jean-Michel Blanquer. N’étaient ces lueurs dans la nuit, son livre apparaîtrait fort comme la chronique d’un retour à l’âge de pierre.
Publié sur La voix de nos maîtres, sous le titre « Je voglio nicht speaker globish »
Source : http://blog.causeur.fr/lavoixdenosmaitres/je-voglio-nicht...
Via : https://www.causeur.fr/francais-assassine-jean-paul-brigh...
Les très nombreux commentaires suscités par cet article – et la question qu’il traite – non seulement méritent d’être lus mais de susciter un débat aussi vaste et approfondi que possible. C’est une question de survie.
Pendant qu’on y était, on a lu aussi, à propos du livre de l’auteur La langue des médias qu’on avait raté quand il est sorti :
Un décryptage acerbe de la presse et de son langage
http ://reseauinternational.net/wp-content/uploads/2...
M. Brighelli, également cinéphile, vient d’aggraver son cas avec ceci, qui ne traite qu’en apparence d’un autre sujet :
Sofia Coppola is a fraud
Jean-Paul Brighelli – « Bonnet d’âne » – 9 septembre 2017
Disons-le tout net pour commencer — et en finir : les Proies, le film de Sofia Coppola, est d’une nullité absolue. Pas un navet (ça peut être drôle, un navet, il y en a même pour lesquels on a une sorte de tendresse), mais un film de degré zéro, à partir duquel nous étalonnerons désormais le cinéma contemporain. Un zéro qui malheureusement multiplie parce que le réalisateur est une femme : c’est devenu un gage de qualité pour certains médias abonnés au politiquement correct — d’autant que pour se dédouaner devant de grotesques accusations de racisme, elle a déclaré avoir voulu faire un film sur les « genres ». Un zéro multiplicateur parce qu’elle est la fille d’un homme de génie, auquel je ne reprocherai pas d’avoir contribué à la naissance d’une buse : on n’est jamais trop responsable de ses enfants, et la mode actuelle consistant à promouvoir les « fils et filles de » n’est qu’une perversion typique de ces temps de crise où l’état-civil sert de passeport bien davantage que le talent. Curieux, quand on y pense, que tous ces progressistes qui exaltent la fille de son père croient au fond à une fatalité génétique à l’ancienne.
Alors, nul ?
Nul.
Savez-vous ce qu’est un chromo ? C’est une reproduction lithographique d’un paysage de carte postale. Le genre dont Flaubert se moque quand, se mettant dans le regard post-coïtal d’Emma, il écrit : « Les ombres du soir descendaient ; le soleil horizontal, passant entre les branches, lui éblouissait les yeux. Çà et là, tout autour d’elle, dans les feuilles ou par terre, des taches lumineuses tremblaient, comme si des colibris, en volant, eussent éparpillé leurs plumes. Le silence était partout ; quelque chose de doux semblait sortir des arbres ». Vous voyez le genre — mauvais genre. Pour y arriver, on est allé chercher un directeur photo français, Philippe Le Sourd — le même qui a filmé Gordes et Cucuron comme une collection de chromos dans l’un des plus mauvais films de Ridley Scott, Une grande année. Pour bobos du Luberon only.
Eh bien, le film de Sofia C*** (on est bien obligé de lui donner un prénom, puisque Coppola tout court, c’est son génie de père) est bourré de ces cartes postales à épingler sur le buffet de votre arrière-grand-mère. La réalisatrice s’est dit que son film se passant pendant la guerre de Sécession, elle devait copier les tableaux de Corot de cette période, style Mortefontaine, jeunes filles et bouquets d’arbres traversés de lumière.
Source : http://blog.causeur.fr/bonnetdane/sofia-coppola-is-a-frau...
N.B. On le savait depuis Marie-Antoinette.
Et la guerre de l’art, on la livre quand ?
Est-il nécessaire de dire que les différents fléaux que déplore M. Brighelli font partie d’un tout ? Que l’anéantissement – je parle ici pour la France et la Belgique mais pas que – de toute forme d’éducation, que le meurtre de notre langue et notre gavage à coups de sucreries hollywoodiennes au cyanure ne sont que les diverses formes de ce que l’on nous a fait, que nous nous sommes laissé faire.
Sans remonter au déluge ni se prendre pompeusement au sérieux, on peut dire que la guerre froide, la vraie, a été bien plus une guerre à la sensibilité et à l’intelligence qu’à n’importe quoi d’autre, bombe atomique incluse. Que le but était de faire de tout un continent un animal docile, sans volonté, ni réactions, ni pulsions.
Si on veut introduire une chronologie, on peut dire que « Kennedy-Berlin-1963 » a été le pivotement vers l’irrémédiable, la pente savonneuse au bas de laquelle nous sommes, en même temps qu’un péan de victoire de nos vainqueurs des deux côtés de l'Atlantique. Mais la défaite avait commencé bien avant.
Votre servante n’a vu que deux films pendant la guerre (la IIe mondiale). Le premier était Les aventures du baron de Munchausen, merveilleux film de propagande nazie à la gloire de von Braun. L’autre s’appelait Petite princesse. Starring : Shirley Temple. À la gloire d’un héros du Transvaal je crois. Britannique. En Belgique occupée et en provenance directe de Hollywood. Dont trois grands vaincus allaient bientôt débarquer : Von Stroheim, Chaplin, Welles.
Mais suis-je la seule à me souvenir aussi douloureusement de l’extraordinaire floraison du cinéma italien de l’immédiat après-guerre ? Et du français d’ailleurs ? Pendant dix ans, on a cru que cela allait durer toujours… Peu se souviennent encore de Nikolaï Tcherkassov en visite au TNP et du discours qu’il y fit en russe d’une des plus belles voix du monde*, Gérard Philippe alors au sommet de sa jeune gloire traduisant au fur et à mesure chacune des phrases du député de la Baltique. Et de Chaplin reçu à l’Opéra et au Théâtre-Français avec plus de faste que la reine d’Angleterre. Où est-il le temps où, entre deux cuites avec Dash Hammett, Lilian Hellman mettait Candide en opéra ? Nous n’avons pas, alors, manqué de nous indigner comme il se devait des méfaits du MacCarthysme, tout en absorbant avec délices ses bourdes sur la nullité de l’art soviétique, le ridicule du réalisme socialiste, le Bolchoi resté ringardement XIXe et la supériorité si évidente – si, si – du non figuratif, des Pollock, Warhol et consorts, sans parler de la musique « pop », « rock » and so on – Ah,Woodstock !... Ah, Wight !... L’avons-nous avalée avec assez d’enthousiasme la potion empoisonnée… Et l’ombre s’est étendue sur l’Europe. Voulue. Planifiée. Inexorable. Grâce à nous.
Dans les commentaires suscités par l’article d’Ingrid Riocreux ci-dessus, une internaute écrit notamment :
« Moi qui ai enseigné longtemps et vu beaucoup de réformes, je peux vous assurer qu’il a toujours été possible, quelle que fût « la réforme » en cours, d’enseigner la nature des mots et des propositions ainsi que leur fonction… ainsi que les grands classiques et qu’aucun inspecteur ne vous aurait sanctionné. C’étaient les professeurs les premiers à s’engouffrer dans des « réformes » ineptes. L’absence de bon sens et de culture fut toujours, dans l’E.N, la chose du monde la mieux partagée. (…) »
C’est maintenant que ceux qui dérangent se font arracher des rangs, comme nous avons pu le voir il y a peu avec l’affaire Salah Lamrani. Et pas même par le Pouvoir, qui n’a aucun besoin d’y mettre les mains, mais par des sous-fifres, soucieux de leur propre confort comme toujours. Reconnaissons-le : quand les « maths modernes » et le « français rénové » ont entamé leur progression de métastases, ils l’ont fait avec l’adhésion enthousiaste de ceux qui auraient dû savoir mieux et jouer les anticorps au risque de leur vie.
La vérité n’est pas toujours gaie à considérer. Tout de même, elle vaut mieux que n’importe quoi d’autre.
C’est alors qu’on a vu, au théâtre surtout mais aussi dans les films et dans la littérature, surgir la bien-pensance du politiquement correct. On a vu Théophile de Viau mis plus bas que terre par des « critiques » qui ne voulaient entendre parler que du Vietnam, partout et à toutes les sauces. Le propre des malfaisants est de savoir se servir des sentiments les plus sincères de leurs proies contre elles-mêmes. Se branler sur les souffrances des autres est alors devenu, et pour longtemps, le sport européen n°1. Même à l’Opéra ! Ça tombe bien. C’est là que je voulais en venir.
Sans autre raison qu’une Xième crise d’urticaire à la vue d’une vidéo de 2012 – ben, oui – celle de Jules César en Égypte, version Festival de Salzbourg, qui m’a rappelé une crise de foie de 2005 causée par David McVicar à Glyndebourne. Minces prétextes que des états d’âme personnels, mais c’est comme ça. L’actualité nous sortant par les trous de nez et par les oreilles, pourquoi pas ?
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* Les autres étant selon moi celle du polonais Mieczyslaw Voit et de Richard Burton dans ses bons jours.
Haendel chez les freaks
ou
qui nous délivrera des metteurs en scène à ch… qui se prennent pour des innovateurs audacieux ?
Théroigne
Giulio Cesare in Egitto
Version Antonini – Festival de Salzbourg 2012
On entend une symphonie. Le Parnasse s’ouvre et l’on voit la Vertu, sur son trône, entourée des neuf muses. – César : « Que vois-je ? Quand donc les dieux, dans un torrent de lumière, sont-ils descendus sur terre ? »
Tu l’as vu, mon gros symbole phallique ? Mieux vaut écouter sans regarder, mais si vous voulez regarder, c’est là :
https://www.youtube.com/watch?v=Nu9i5ExXazE
Quelques réactions d’internautes :
~ « Los regisseurs están arruinando lo más sagrado del drama musical ! »
~ « Registi imbelli e narcisi ....studiatevi il Torelli i Galli Bibbiena e lo Juvarra .... avete rotto con queste egocentriche regie del CAZZO !!!! »
~ « La musique est superbe et les chanteurs si talentueux malgré une mise en scène à la con. Ecouter sans regarder est l'idéal. »
~ « Absolutely awful sets, an insult to Handel's music. Singing and orchestra good. »
~ « Beautiful music,beautiful singing, ugly dreadful production. I don't like to see opera taken out of context. »
~ « Jaroussky is dreadful in this. »
[Il n’est pas dreadful, il est victime de ses metteurs en scène. Imaginez un beau grand jeune homme, plutôt baraqué, d’une tête plus grand que sa mère (qui n’est pas petite) déguisé en écolier des années 20 : culottes courtes, chaussettes aux genoux et sandales à pattes. Histoire de l’achever, on lui fait jouer son Sesto craintif et velléitaire…]
Sesto-Jaroussky jouant à se faire peur avec un serpent
C’est cette version qui m’a fait piquer une crise d’urticaire et de ras-le-bol à la fois. Celle où on voit Cécilia Bartoli s’élever dans les airs à cheval sur une fusée à la Tintin, pendant que le maître du monde lui tourne le dos mais la voit quand même grâce à des lunettes en 3 D.
Imaginez-vous Scholl, un peu ridicule mais touchant en soldat d’opérette chez les Danois ci-dessous, ici en costume trois-pièces bleu Union Européenne, avec, dans le fond, promis au dépeçage, un mannequin le représentant plus grand que nature, vêtu pareil, avec une chaîne d’huissier à étoiles autour du cou.
Mme Bartoli est petite et fut peut-être mince un jour. On l’a donc sanglée dans du cuir, assez pour la faire précéder d’un demi mètre par une poitrine en obusiers et suivre d’un autre demi-mètre par une croupe à l’avenant, qui s’agite beaucoup car on la fait se tortiller au petit bonheur la chance sur des cuissardes à talons aiguilles. Mais, dans sa première scène de séduction (où elle est censée s’être déguisée en Vertu entourée des Neuf Muses), elle est en balayeuse de rues du Caire, enfin, d’Alexandrie, voilée cela va sans dire et flanquée d’une vieille romanichelle plus mère maquerelle que nature : Nireno, joué par un homme bien sûr (Jochen Kowalski), qui s‘amuse comme un petit fou. Au moins lui, si pas nous. On dirait Michou à la fin de sa carrière.
Christophe Dumaux – en dreadlocks et tatoué des pieds à la tête – quoique bien mal dirigé se révèle acteur doué. Son Tolomeo existe. C’est le vrai sale gamin caractériel et immature, sexuellement indécis, mal dans sa peau, qui veut pour lui seul les joujoux de sa sœur-épouse. Quand il se déculotte pour la première fois, on n’est pas surpris par l’audace – on les a toutes vues - et c’est même en situation. Mais quand il le fait pour la quatrième fois et se masturbe avec un coussin, on finit par se lasser. Dommage qu’il n’ait pas eu le von Stroheim de La veuve joyeuse pour lui donner quelques indications…]
Tolomeo s’efforçant de provoquer sexuellement Cornélia
C’est dans ce lit où tout le monde passe que s’introduit, en liquette, au bout d’un strip-tease plus Feydau que nature, Scholl-César, pour y rejoindre sa technicienne de surface, laquelle s’est voilée d’un torchon pour l’occasion. Voir l’époux si discret de Tamara Halperin, en slip, tirer nerveusement sur son marcel – orné d’une couronne de lauriers il est vrai – est un spectacle trop triste pour qu’on ait le coeur d'en rire.
C’est de sous le matelas de ce même lit que Ruben Drole-Achilla, sort ensuite un fusil d’époque, baïonnette au canon, pour s’y coucher botté en le serrant dans ses bras, avant d’aller trahir le tyran qui l’a vexé.
Cornelia, ajoutée à son harem par Tolomeo, vient faire du ménage elle aussi, en tablier vert et gants de caoutchouc, également poursuivie comme on sait par les assiduités d’Achilla qui, ô surprise, a plus ou moins l’air d’un Égyptien, quoique suisse, et se révèle grand acteur dans le trio Cornelia-Achilla-Sesto du IIe acte (moment sublime au milieu d’une mer d’immondices).
Un des sommets de cette représentation si délicate est atteint lorsque Tolomeo, en pleine crise d’infantilisme pervers, finit par étriper le mannequin de son ennemi, en sort les tripes en guirlande, se les passe autour du cou et finit par en manger le cœur à belles dents. Cru of course. En se mettant de l'hémoglobine partout.
Pourtant, le meilleur est pour la fin, je veux dire pour la presqu'indécente caresse sonore du fameux duo « Caro » - « Bella ». Imaginez un piano demi-queue plus ou moins couleur bois de rose, autour duquel viennent s’agglutiner les personnages survivants (César et Curio en frac et nœud pap, Cleopâtre en combinaison courte noire, Louboutins et manteau doré à traîne, etc, etc., tous cotillons en tête, se repassant un joint et tirant sur des langues de belle-mère, la reine d’Égypte et la veuve éplorée du décapité se déhanchant sur des rythmes intérieurs (bamba ?) dont Haendel n’a jamais rien su. Bientôt rejoints par les morts relevés. Extase !
Tout le monde n’est pas Jérome Bosch, hélas.
Bref, MM. Patrice Caurier et Moshe Leiser sont des malfaiteurs de l’humanité, non moins que M. David McVicar avant eux. Et l’ovation que le public leur réserve à la fin ne fait qu’accroître leur culpabilité : faire applaudir la laideur et la vulgarité par un public sans méfiance est même le premier et le plus grand de leurs méfaits.
Pour la symbolique Occident-Moyen Orient-Pétrole, je passe la main.
Si vous voulez voir la version McVicar de Glyndebourne dont celle-ci n’est que le pâle remake (définition Brighelli), c’est là :
https://www.digitaltheatreplus.com/education/collections/...=
« À regarder », je vous en ai quand même trouvé une (les actes 2 et 3) qui n’est pas exempte de l’insupportable militarisation à la mode depuis plus de soixante ans, mais croyez-le ou pas, c’est la moins pire de toutes.
On passera sur le premier acte, où Livia-Cléopâtre navigue entre Carmen et Bardot de La vérité. On a droit aussi, bien sûr, aux rangers et aux battle-dress, le contraire eût été trop beau.
Il faut voir l’immense Andreas Scholl en trouffion pataud, avec des épaulettes que même la grande–duchesse de Gérolstein n’en aurait pas voulu pour ses gardes ! Al Sissi avec une voix d’ange !… Cléopâtre, pour sa part, quoique nordique (Inger Dam Jensen), est une des meilleures qui se puissent concevoir : non seulement jolie, dotée d’un irrésistible sourire à fossettes, elle passe sans broncher d’une perruque à l’autre et finit par chanter chauve. À ravir. C’est aussi une comédienne accomplie, à l’aise dans tous les registres, de la commedia dell’arte à la tragédie en passant par Marivaux. Que demande le peuple ?
Bon. Certains aficionados n’ont pas apprécié que le metteur en scène (Francisco Negrin) fasse du jeune frère de Cléopâtre un Levantin libidineux en âge d’être son père, voire son grand-père. Cela donne certes à l’inceste ptolémaïque une saveur inattendue, mais une fois le parti pris avalé, il faut reconnaître que Christofer Robson s’amuse beaucoup et fignole son avatar aux petits oignons. Randi Stene est une Cornelia belle et racée. On ne comprend pas trop que Palle Knudsen-Achilla avec son physique impressionnant de héros wagnérien, ne réussisse pas à lui faire oublier son Pompée qui, si mes souvenirs sont exacts, n’était pas aussi sexy qu’elle le chante. Michael Maniaci est, comme le dit son admirateur ci-dessous, vocalement époustouflant et très crédible en Nireno, même chauve. La jeune Tuva Semmingen est d’une grande fraîcheur en Sesto, ce qui par les temps qui courent n’est vraiment pas à dédaigner. Et John Lundgren arrive à se faire remarquer en Curio, chose rare, surtout dans la scène très réussie du basculement d’Achilla.
Ce qui caractérise avant tout cette production, c’est son admirable direction d’acteurs. L’inverse absolu de Salzbourg. Et quelques heureuses trouvailles de mise en scène : ainsi, quand César, ivre d’admiration, titube devant le Parnasse qui se referme, c’est en compagnie d’un premier violon monté de la fosse (une dame à la chevelure pré-raphaélite en plus) qu’il chante son fameux aria « Se in fiorito ameno prato ». Match au finish, pour violon et rossignol.
Enfin, il n’y a pas dans tout cela une once de vulgarité. Si je vous dis que c’est le moins pire.
Giulio Cesare in Egitto
Version danoise de Lars Ulrik Mortensen
Actes II & III
Les internautes :
~ « Excellent, great singing sets better in this part except the naff modern military outfits. »
~ « Of course Andras Scholl is amazing as Gulio Cesare...but what about Michael Maniaci with his incredible voice (Nireno) ? He isn't countertenor but natural castrato voice, perfect for this role. »
~ « Espléndido A. Schol en el rol de G. Cesare e igualando su nivel, el resto del elenco. Gran duelo entre el violin y la voz, de A. Schol. »
Au diable l’avarice ! Sans raison particulière.
Pour le plaisir de partager avec ceux qui voudront : ma version préférée entre toutes.
César est ici la grande contralto serbe Marijana Mijanović, accessoirement un des plus beaux visages qui existent, mais vous ne le verrez pas car c’est une version audio, enregistrée en concert. Dans le rôle de Cléopâtre, lady Rattle soi-même, la mezzo-soprano tchèque Magdalena Kožená. Dans celui de Tolomeo, le contre-ténor US d’origine indienne Bejun Mehta, plus ou moins élève de papa pianiste, de maman violoniste et de tonton Zubin, chef. Tranquillement devenu, depuis, le meilleur contre-ténor du monde. Anne Sofie von Otter, ici bien plus convaincante en Sesto qu’en Cornélie à ramassette dans l’horreur de Salzbourg. C’est Charlotte Hellekant qui rend justice – et quelle ! - à la veuve de Pompée. Dans les quatre autres rôles, Alan Ewing, Pascal Bertin et Jean-Michel Ankaoua ne pourraient pas être meilleurs.
Quinze ans et pas une ride.
Giulio Cesare in Egitto
Version Marc Minkowski et les Musiciens du Louvre
Enregistrée au Wiener Konzerthaus, Grosser Saal
Novembre 2002
Les internautes :
~ « Amazing »! »
~ « In my opinion, some of the most beautiful music on God's green earth... thank you maestro Handel... »
~ « Handel y unas buenas voces, la compañía ideal. GRACIAS. »
Parenthèse
Dans un roman de 1966 [Le masque d’Apollon], l’auteur anglais Mme Mary Renault raconte l’histoire d’un acteur tragique athénien du IVe siècle avant notre ère appelé Nikostratès.
Comme on le sait, les tragédiens jouaient masqués : montrer leur vrai visage en scène eût été pour eux comme se prostituer dans la rue. Ils étaient toujours trois ou quatre à se partager tous les rôles, changeant à chaque fois de masque, de voix et de costume, soutenus par un chœur et des figurants.
Au cours d’une tournée pas très fortunée, un vieux masque d’Apollon échoit à Nikostratès, merveilleusement sculpté dans du bois d’olivier, mais de facture archaïque : sévère, démodé, sa peinture écaillée. L’acteur s’y attache. Il sent dans les yeux vides une présence, quelque chose qui le pousse à révérer, à dresser à l’objet un autel sur sa table de chevet, entre une branche de laurier frais et une petite lampe.
Un jour, sa troupe est invitée à jouer pour une conférence de paix qui se tient à Delphes. Les envoyés perses qui la financent optent pour Les Myrmidons, d’Eschyle. Nikostratès, « protagoniste », jouera donc Achille, mais il s’adjuge aussi le rôle d’Apollon qui, dans le prologue, apparaît dans les airs et prophétise. « On n’est pas à Delphes tous les jours », dit-il à son associé qui s’étonne. « Appelle ça mon service au dieu. » Et il fait venir un peintre pour lui demander de raviver son masque. L’autre, qui est un artiste aussi, tombe en arrêt devant ce qu’on lui présente et murmure, après un long silence : « À quoi devait ressembler le monde, quand les hommes avaient de pareilles certitudes ? ». Bon, d’accord, il le repeindra.
L’anecdote est celle-ci :
Nikostratès, sanglé d’un harnais, est hissé dans les airs au bout d’un filin. Un acteur déchu qui lui en veut et qu’il n’a pas vu depuis des lunes a trafiqué le filin pour « se venger » peu importe de quoi. Comme il commence à parler, sa cithare à la main gauche, pour mille huit cents personnes qui ne peuvent perdre un seul de ses soupirs, il sent que quelque chose d’anormal se passe. Une secousse. C’est l’un des quatre brins du filin qui vient de lâcher. Il comprend que, s’il ne fait rien, dans un instant il s’écrasera sur les dalles, trente pieds en contrebas. Mais, incapable de ridiculiser le dieu qu’il incarne en appelant à l’aide, il s’abandonne à sa volonté et continue. Un spectateur qui a vu s’écrie. Il lève la main droite pour le faire taire et dit « Nous sommes tous dans les mains des dieux ». L‘assistance retient son souffle, des petits chevriers du tout dernier rang à Dion de Syracuse et Platon assis au premier. Le silence est si énorme qu’on entend le vent agiter les oliviers en contrebas. Et quand, au bout d’une éternité d’angoisse, il achève son monologue, il sent le sol sous son pied : le machiniste, ruisselant de sueur, l’a fait descendre aussi doucement qu’il pouvait sans casser le dernier brin. Nikostratès a juste la présence d’esprit de couper son dernier vers « Et maintenant je m’envole vers l’Olympe » et tout est fini. On s’empare de lui. Il endosse le costume d’Achille et – heureusement qu’Achille boude ostensiblement pendant une bonne partie de l’acte – sort peu à peu de sa transe.
Quand le visiteur sicilien le félicite pour son courage et lui dit qu’il ne jouera plus jamais aussi bien, il répond, hébété : « C’est le dieu, pas moi. » Et est frappé par la foudre. Parce que c’est aussi un roman d’amour. Grec. Mais ceci est une autre histoire.
C’est comme ça que chante Marijana Mijanović : en danger de mort. À chaque fois. Que ce soit en représentation ou en concert, voire même en séance de travail, sans rien voir, ni personne, ni les instruments ni les murs. Seule avec son dieu. Comme le jaune et le blanc dans un œuf.
« Svena, uccidi, abbatti, atterra piaghe, morte, strage, guerra sempre in vita incontrerò. e tu padre, in me riposa, dietro, all'ombra generosa a momenti volerò »
Bajazet, Vivaldi
La voici, pour finir, dans la scène de la folie du Roland furieux, se ruant sur les notes assassines sans en esquiver une seule si meurtrières soient-elles, quand d’autres s’accorderaient le répit d’un parlando.
La mise en scène est nulle et la prise de son pas terrible, mais l’artiste est unique, incomparable.
« Ah, Medoro, Medoro… Ah ! Stigie larve »
Orlando, Haendel, Opera de Zurich, 2007
Martina Jankova (Angelica), Marijana Mijanović (Orlando)
Pour cette hébétude, je donnerais toutes les Bartoli du monde, en dépit de leur beau nez, de leur art du chant et de leurs performances d’athlète.
L’Apollon de Gaza [Statue en bronze d’1,70 m découverte par un pêcheur en 2014.]
Ce sosie de Mme Mijanović a 2500 ans.
Mis en ligne le 25 septembre 2017
22:12 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
ADDENDUM
ADDENDUM
Ah, c’est malin !
Le gang de Lucy Stein est entré dans Moscou
Israël Adam Shamir – 18 septembre 2017
Entre la plume et l’enclume
Est-ce que la Ligue des fans de Poutine peut gagner les élections municipales à New York? Pas de danger, marmonnerez-vous, à raison probablement. Et pourtant, la semaine dernière, aux élections municipales, les forces pro-US ont mis le grappin sur un tiers des sièges à Moscou. C’est un choc, étouffé par le silence des médias tant sur l’élection que sur ses résultats.
Normalement, je ne me mêle pas trop de la politique intérieure russe (tout le contraire pour ce qui relève des affaires étrangères). C’est de la cuisine de clocher, opaque et nullement démocratique. Ceci est valable dans chaque pays que je connais, mais en Russie, il n’y a même pas de compétition. Les conseillers du Kremlin tentent de figer les résultats avec autant de subtilité que pour les primaires démocratiques sous le règne de Debbie Wasserman Schultz. Cette fois ils ont eu une idée brillante au premier abord ; ce serait super si très peu de gens allaient voter, disons, seulement ceux qui seraient nécessaires pour valider l’élection. De la sorte, pas de frais de publicité, de publication de programmes, de couverture par la télé. Les gens étaient vaguement au courant qu’il y avait des élections municipales, mais l’affaire était si insignifiante que très peu de gens se sont dérangés pour voter : à peine plus de 10% des inscrits. Mais le subterfuge cynique a lamentablement échoué.
À Moscou (la seule partie de la Russie qui compte) les trois grands partis d’opposition, les communistes, les nationalistes et les socialistes proches du Kremlin, ont été décimés. Leurs votes avaient été raflés par les libéraux pro-occidentaux, qui se décrivent eux-mêmes comme ceux qui « ont les bons gènes », « les bonnes têtes », à la « poignée de main franche », une série d’épithètes qui ont à voir, dans l’esprit des Russes, avec la judéité prospère, en quelque sorte, ou avec la nomenclature soviétique juivifiée. Les noms les plus connus comportent Lucy Stein, une jeune journaliste juive relativement connue, qui montre des moulages de sa poitrine dans ses campagnes d’opinion et qui a filmé un montage ou l’on voit un petit garçon brutalisé par la police de Poutine. Autre personnage, Maxim Katz, jeune activiste juif qui a organisé la livraison bruyante des fleurs à l’endroit où Nemstov avait été assassiné, en touchant une commission juteuse, dit la rumeur.
Ces jeunes gens (ils n’ont pas trente ans) étaient cornaqués par Dmitry Gudkov, membre du parlement russe et fils d’un membre du parlement russe. Ça rappelle la chambre des Lords, mais Gudkov senior est un ex-colonel du KGB, un oligarque et le propriétaire d’une entreprise d’huissiers, tout à la fois, pedigree plutôt trivial. Les troupes de Gudkov avaient constitué une coalition avec Yabloko (la pomme, en russe) un parti libéral de quelque visibilité pendant les années Eltsine. Ils sont contre la politique de Poutine, pour la restitution de la Crimée à l’Ukraine et pour une alliance avec l’Ouest libéral.
Les autres partis n’ont pas fait attention, tandis que les libéraux prenaient soin de se préparer pour ces élections négligées, et ils ont envoyé leurs votants aux urnes. Pour cela, ils avaient importé une technologie américaine, et l’un des assistants de Sanders, né en Russie, Vitali Shklyravor, qui était venu mettre au point ce qu’ils appelaient une « Uber politique », une application web pour que leurs candidats occupent le terrain et gagnent des votes. Et ils ont déployé des moyens bien plus importants que leurs concurrents.
C’était donc ça, la démocratie en action ? Voyons, c’était un exemple éclatant d’ingérence réelle dans des élections à l’étranger! Alors que les enquêtes du FBI n’ont toujours pas produit la moindre preuve tangible d’une interférence russe dans les élections US, et que l’audit de Facebook a révélé qu’il y avait eu injection de 150 000 dollars en campagnes publicitaires pour des entités pro-Kremlin entre 2015 et 2017, l’interférence US dans les récentes élections de Moscou a été vaste, puissante, et efficace. Les forces pro-US ont dépensé plus de soixante millions de dollars à Moscou seulement, selon les estimations les plus conservatrices, et probablement bien plus. Et ces fonds venaient de l’étranger.
L’idée d’une ingérence russe dans les élections US était flatteuse mais sotte. Les Russes ne jouent pas dans la même ligue en matière d'ingénierie politique. Les Américains maîtrisent la chose, s’étant entraînés dans un environnement concurrentiel. La seule chance pour les Russes d’avoir des élections honnêtes était d’adopter une autre technologie américaine, autrement dit de livrer bataille contre l’interférence étrangère. Le Kremlin pouvait et aurait dû contrôler les voies d’accès de chaque opération du gang Stein-Katz, et agir avec la même rudesse que les Américains avec l'interférence russe imaginaire. Mais est-ce qu’ils auraient voulu le faire ? J’en doute. Ceux qui ont mal manœuvré dans les élections feront tout ce qu’ils peuvent pour étouffer la chose. Pas un média russe important ne s’en est fait l’écho, sur ordre direct du Kremlin.
Nous avons des preuves de l’interférence US dans les élections russes : un aveu du coordinateur de Russie ouverte, une entité politique créée par Michael Khodorkovsky. Cet oligarque, jadis l’homme le plus riche de la Russie, a passé neuf ans derrière les barreaux en Russie pour évasion fiscale massive, escroqueries, crimes en bande organisée et complot pour commettre des meurtres, un vrai requin dans les eaux fangeuses des affaires et de la politique russe.
M Khodokovsky était un agent d’influence américain depuis des années. Après avoir été pardonné par Poutine, il s’est installé à l’étranger et il est devenu le centre de la campagne clandestine pour un changement de régime en Russie. Avec d’autres oligarques exilés et recherchés, Nevzline, basé à Tel Aviv, et Chichvarkine, basé à Londres, Khodorkovsky achemine des fonds pour l’opposition pro occidentale en Russie.
Sa coordinatrice Maria Baronova était jadis très proche de Khodorkovsky mais s’en est séparée il y a quelque temps. Sur sa page Facebook elle admet que « Gudkov et Katz sont le projet secret de Khodorkovsky » tandis que d’autres éléments de l’opposition constituent le projet public de Khodorkovsky. En d’autres termes, toute la campagne avait été organisée depuis Washnington, ou depuis Langley.
Comme nous l’avons appris par les câbles du Département d’État publiés par Wikileaks, c’est dans les habitudes de la CIA pour orchestrer des changements de régime: au lieu d’envoyer de l’argent directement à l’opposition, ils emploient les oligarques comme intermédiaires. C’est le canal utilisé en Syrie depuis 2006, tout comme au Liban, et maintenant cela s’applique à la Russie.
Les gagnants des récentes élections municipales à Moscou n’étaient pas simplement les « bonnes têtes » de la nomenclature, mais des agents stipendiés de l’État profond US. Ils ont mis en œuvre l’expérience US, et l’argent US. Elle est là, la vraie interférence, pleinement victorieuse, et les organisateurs s’en sont très bien tirés.
Le système politique post soviétique tel qu’organisé par les conseillers de Poutine devrait partager la responsabilité du désastre. Communistes, nationalistes de Zhirinovsky et socialistes de Mironov ont été domestiqués si efficacement qu’ils ont perdu toute espèce de culot, de volonté de pouvoir, de désir de victoire, et leurs électeurs de même. Les gens ne s’intéressent plus à eux. Le parti au pouvoir Russie Unie n’est guère en meilleur état : c’est un clone du CRSU inoffensif, le dernier parti communiste soviétique qui avait été démantelé par Gorbatchev et Eltsine sans la moindre objection de la part de leurs millions d’affiliés. C’est un parti de gens qui veulent avoir le pouvoir et les privilèges afférents, c’est tout.
L’Ukraine avait été dirigée par un parti semblable, le Parti des régions. Dirigé par Victor Yanoukovitch, ce parti s’est effondré après le coup d’Etat, ses membres ont quitté le bateau qui sombrait aussi vite que possible. Russie unie prendra la fuite aussi, en cas de problème ; ils assisteront impuissants à l’entrée de Khodorkovsky au Kremlin, et ils applaudiront probablement. Les 70% de voix pour Russie Unie ne garantissent en rien leur soutien à la démarche indépendante de Poutine. Il vaudrait mieux pour Poutine s’appuyer sur des cadres en nombre plus réduit, mais fiables et dévoués à sa personne. Lénine disait : « un petit anchois vaut mieux qu’un gros cancrelat ». Cela vaut aussi pour d’autres pays, comme l’ont découvert Trump et Corbyn : ils ne peuvent absolument pas compter sur leurs grands partis. Ils feraient mieux de parier sur un petit parti solide constitué par leurs soutiens les plus fidèles.
Les porte-paroles du Kremlin se veulent rassurants en soulignant les pouvoirs très limités des députés élus. Selon la loi, ils ne peuvent gérer que les affaires strictement municipales. Cependant, il n’est pas rare que des entités de ce genre accroissent leur pouvoir dans une situation révolutionnaire. En France, en 1789, le parlement élu devait être simplement un organe de conseil pour le monarque, mais il a rapidement confisqué tous les pouvoirs et tranché la tête au roi. En URSS, en 1991, le parlement de la Fédération russe avait très peu de droits, et il était sous la coupe du parlement soviétique, mais il s’est attribué tous les droits, et c’est lui qui a brisé l’URSS.
Oubliez Navalny. Il va peut-être falloir nous habituer à l’idée que le prochain président de la Russie s’appelle Maxime Katz, et que Lucy Stein soit son Premier ministre. À moins que Poutine gagne des points lors des prochaines
Pour joindre l'auteur: adam@israelshamir.net
Traduction : Maria Poumier
Première publication en anglais: The Unz Review.
Source : http://plumenclume.org/blog/284-le-gang-de-lucy-stein-est...
Justice civile à l’américaine
Ou des proportions que peut prendre un procès en divorce dans un pays où tous les moyens sont bons pour atteindre n’importe quelles fins
Vous l’a-t-on assez dit qu’on ne croit pas à la vertu des pétitions… Mais allez voir sur le site de Sayed et faites ce que vous pouvez, ce que votre conscience vous dicte. C’est Norman Finkelstein qui le demande.
Pétition en soutien à Norman Finkelstein contre des avocats-vautours
SIGNEZ CETTE PÉTITION MAINTENANT SVP !
FAITES RADIER MICHAEL CHETKOF ET ALLYSON BURGER DU BARREAU POUR PARJURE ET CHANTAGE !
Articles explicatifs de Norman Finkelstein :
Michael Chetkof, Allyson Burger : Arrêtez le chantage !
Michael Chetkof : Le déjeuner à 30 000 dollars (1)
Lettre de Norman Finkelstein après sa libération
A venir :
Allyson Burger : l’outrecuidance monstrueuse d’une ânesse bâtée (2)
Michael Chetkof, Allyson Burger : nouveau rebondissement (3)
Michael Chetkof et Allyson Burger : le duo draculéen de sangsues frappe encore
Lettre de Norman Finkelstein après sa remise en liberté
Suite à son action de tractage devant le bureau des avocats Michael Chetkof et Allyson Burger
Mille remerciements à tous ceux qui m’ont écrit et ont appelé la prison.
J’ai dû passer la nuit en prison mais je suis libre maintenant.
Une chose que j’ai découverte est que peu importe combien de fois vous êtes allé en prison, vous ne vous y habituez jamais.
Ce ne sont pas les menottes serrées ou le sol froid de la prison.
C’est l’humiliation et la dégradation, car les gardiens de prison vous traitent vraiment avec moins d’égards que si vous étiez des ordures sans valeur.
« Tourne-toi », « Penche-toi », « Écarte les jambes », « Ferme ta gueule, putain ».
Le système de justice américain dit que Vous êtes innocent jusqu’à ce que votre culpabilité soit prouvée.
Mais lorsque vous considérez le monde de bas en haut, c’est tout le contraire :
À partir du moment de l’arrestation, vous êtes traité comme si vous étiez coupable jusqu’à preuve de votre innocence.
Si vous êtes innocent jusqu’à ce que votre culpabilité ait été démontrée, pourquoi êtes-vous enfermés dans une cellule de prison infecte souvent pendant plus d’un jour avant même de voir un juge ?
En ce qui me concerne, A luta continua (La lutte continue).
Je n’abandonnerai pas mon ancien étudiant et ami proche, le docteur Baldeo.
Il est la proie d’un couple d’avocats matrimoniaux de Long Island (Michael Chetkof et Allyson Burger), qui piègent et soumettent au chantage les immigrants musulmans qui ont réussi.
A présent, une ordonnance de la Cour a été rendue contre moi, ce qui veut dire que je risque une longue peine de prison.
Mais si je le trahis à son heure de grand besoin, je trahirai tout ce que j’ai défendu durant ma vie.
Faites une petite prière pour le Dr Baldeo et moi.
Norman Finkelstein, le 8 septembre 2017
Pendant un an et quatre mois, j’ai été témoin de la crucifixion d’un homme.
C’était un ancien étudiant.
Un quart de siècle plus tard, c’est maintenant un ami de confiance.
Immigrant pauvre d’Amérique du Sud, il était commis d’entrepôt en journée et assistait à mes cours du soir.
Grâce à ses dons innés, et à force de travail acharné et d’une discipline surhumaine, il est finalement devenu pédiatre.
Mais il n’a jamais oublié d’où il venait.
Chaque année, il a mis de côté plusieurs semaines pour voyager dans le monde et se mettre bénévolement au service des pauvres et des démunis, les Damnés de la Terre.
Il m’a accompagné en Afrique du Sud, où il a traité des enfants orphelins atteints du Sida.
Il m’a accompagné en Cisjordanie, où il a traité des enfants palestiniens blessés par balle par des soldats israéliens.
Il travaillait de 60 à 80 heures par semaine – oui, 60 à 80 heures ! – afin d’économiser de l’argent pour ses trois enfants.
Il voulait le meilleur pour eux : une vie libre des difficultés qu’il a dû supporter, car eux aussi, par la Grâce de D.eu, devinrent des médecins.
Il était sur le point d’atteindre les objectifs de sa vie : Guérir les malades et Nourrir ses enfants.
Mais en avril 2016, la catastrophe a frappé.
Il est tombé entre les griffes de deux avocats sans scrupules nommés Allyson Burger et Michael Chetkof.
Ils avaient tourné en cercle au-dessus de leur proie : de carrure chétive, il a la peau sombre, il est moitié musulman, et son anglais n’est pas parfait. La cible parfaite.
Ils ont ensuite fondu sur lui pour l’achever.
Ils ont inventé le Grand mensonge, selon lequel il aurait commis « d’innombrables » actes de « violence indescriptible » [contre son ex-épouse, prétendument révélés après 27 ans de mariage].
La preuve de cela ?
Aucune.
Aucune preuve photographique ou physique, aucune trace de plainte, aucun certificat médical, aucun affidavit de témoins oculaires.
Littéralement rien.
La peur et la douleur l’avaient mis hors de lui.
Cela m’a brisé le cœur.
J’ai promis de ne pas l’abandonner.
Comment aurais-je pu déserter un ami, un véritable saint, à son heure de grand besoin ?
Jour après jour, je me suis assis avec lui et ses avocats.
Jour après jour, je me suis rendu avec lui à la Cour.
Nuit après nuit, j’ai lu et relu le dossier de la Cour.
Mais je fus impuissant face au crime qui se déroulait.
Le duo de vautours assermentés ne cessait de s’évertuer à le compromettre et à le salir en trifouillant dans son passé.
Ils l’ont intimidé. Ils l’ont rudoyé. Ils l’ont harcelé. Ils l’ont secoué.
Ils l’ont humilié. Ils l’ont dégradé. Et ils l’ont rabaissé plus bas que terre.
Sans relâche, sans merci, ils ont lacéré sa chair.
Le vendredi 4 août, il a succombé.
« Je n’en peux plus », murmura-t-il avec le sourire mortifié de la défaite.
Il a perdu sa maison et les économies de toute sa vie.
Cette nuit-là, il m’a appelé, sanglotant avec hystérie, brisé.
Je lui ai fait une promesse solennelle : cette horreur ne sera ni pardonnée, ni oubliée.
La vérité sera faite et les auteurs seront punis.
Advienne que pourra, je révélerai au monde comment il a été crucifié.
Étiez-vous là quand ils ont crucifié mon Seigneur ? Tremblez, tremblez, tremblez. [Gospel de Paul Robeson]
Maintenant, les Vautours le soumettent à un odieux chantage pour me faire taire.
Ils ont envoyé une lettre indiquant :
« Si votre ami continue sur cette voie, la boîte de Pandore sera ouverte et la publication du dossier de la Cour ne sera pas bénéfique au Dr Baldeo sur les plans personnel et professionnel » (voir ci-dessous).
Si vous êtes aussi scandalisé que moi par ces tactiques de chantage, je vous invite instamment à SIGNER ET PARTAGER CETTE PETITION et à contacter Allyson Burger et Michael Chetkof pour leur dire d’ARRETER LE CHANTAGE !
Voici leurs coordonnées :
Saltzman Chetkof et Rosenberg LLP
1-516-873-7200
Lire la lettre de chantage n° 1
Lire la lettre de chantage n° 2
Source : http://sayed7asan.blogspot.be/2017/
France
On a reçu ça, et on s’en voudrait de ne pas relayer :
La « Fête de l'Huma » est devenue une fête « communiste » pour riches (et félons en tout genre) !
Nous y sommes allés le samedi 16 parce que nous voulions assister au débat organisé par VIKTOR DEDAJ (de Le Grand Soir) autour de Cuba. Il recevait l'Ambassadeur du Venezuela et celui de Cuba et, à notre surprise, avait invité un Tunisien faisant de l'anthropologie politique à Tunis.
Nous avions flairé une fois de plus la méta-hypocrisie de ce dernier en suspectant qu'à coup sûr, il allait venir chanter la « révolution du Jasmin » et sa mal-supposée convergence avec celle de Cuba…
Or, c'est dans ce « panneau » que sont tombés tant les BESANCENOT que les FAUSTO GIUDICE et tant d'autres « marxistes » de l'ancienne métropole de la Tutelle tunisienne.
Bref, nous voulions intervenir pour que l'Ambassadeur de Cuba comprenne qu'il allait être roulé dans la farine (1) par ces « révolutionnaires » tunisiens qui, en fait ont soutenu l'OTAN contre la Jamahiriya Libyenne à l'époque même où les FIDEL CASTRO, HUGO CHAVEZ et autres DANIEL ORTEGA leur donnaient des leçons de clairvoyance politique en dénonçant sans fard l'agression.
La Fête de l'Huma n'avait pas lieu à La Courneuve mais au Bourget. Nous avons donc marché à pied, beaucoup. Le lieu avait apparemment changé. Il y avait des policiers partout… Le public aussi avait changé et confirmait que cette fête de "communistes" est bien devenue une fête pour riches quand nous avons vu des hordes de jeunes gens plutôt "bobos" s'orienter vers le lieu de la fête.
Les seuls blousons noirs que nous avons aperçus étaient ceux qui vendaient des billets à la sauvette et ils avaient raison comme on s'en est vite rendu compte. En effet, ô surprise devant la Caisse, on nous annonça que l'entrée est à 40 EUROS ! « Forfait » ! Même pour une courte après-midi, comme nous en avions l'intention : 40 EUROS !
Résultat: on ne sait pas ce qui s'est passé mais on a économisé beaucoup d'argent...
L'Argent ne fait pas le Bonheur. Et, si le Plaisir dépend lui des choses, ce n'est pas le cas du Bonheur.
« Soyons réalistes. Exigeons l'impossible! » (Che).
____________
(1) Le Binôme MICHEL COLLON et LGS avaient, il y a 2 ans, organisé une conférence tripartite à Tunis qui était, à leur insu, sponsorisée par la racaille pro-OTAN, laquelle avait soutenu l'agression contre la Jamahiriya Libyenne. N'est-ce pas de l'hypocrisie politique, au sens anthropologique de l'invité tunisien à la Fête de l'Huma, que de chercher à se blanchir en venant dire qu'ils soutiennent la Révolution Cubaine ?
Ils ont même le culot de critiquer le "bourbier syrien" alors qu'ils avaient chanté sur le Mode Majeur sous la direction de l'intellectuel de l'OTAN IGNACIO RAMONET.
Note (bon à savoir) : Le journal « L'IMMONDE DIPLOMATIQUE », organe officieux de l'OTAN, est traduit officiellement en arabe à Tunis même.
Référence citée : https://www.legrandsoir.info/paris-ce-que-l-039-experienc...
Source : Herboris. On aura compris qu’ils sont tunisiens.
USA
Non, ce n’est plus Salzbourg et ce n’est pas Haendel ! C’est du Kabuki, et encore Israel Shamir, qui s’est défoncé cette semaine, ou alors, c’est l’actualité…
Trump en acteur de Kabuki
Israël Shamir – 24 septembre 2017
Entre la plume et l’enclume
Ici via Arrêt sur Info
Donald Trump s’est trompé, dans sa carrière. Son style flamboyant en aurait fait un acteur de Kabuki populaire et très aimé. Les Japonais aiment ce qu’ils appellent aragoto, littéralement un style de drame héroïque “business à la sauvage”, mettant en scène un énorme guerrier terrifiant maquillé en rouge et noir, avec un grand sabre. Le guerrier fait irruption sur la scène avec des cris stridents et tonitruants et il lance jusqu’au ciel son Shibaraku (« Attends un peu », ou mieux encore « Bas les armes, rends-toi ». Les fervents du Kabuki se souviendraient avec délices de la prestation de Trump à l’Assemblée générale de l’Onu, et cela pendant des années, si seulement il s’était produit au théâtre Kkabukiza de Tokyo.
Dans l’art japonais, il y aurait un rôle pour Kim, son adversaire, dans la pièce intitulée Tora-no-O, « La queue du tigre ». Il serait celui qui pose le pied sur la queue du tigre.
Source : http://arretsurinfo.ch/trump-en-acteur-de-kabuki/
Dernière minute :
Russie
Nicolas Maduro sera à Moscou début octobre pour participer à la semaine russe de l’énergie.
Est-ce en avant-garde de sa visite que l’Amérique Latine a envoyé à Moscou d’époustouflants danseurs ?
Il faudrait demander à Georges Stanechy :
Retour au Tango
http://stanechy.over-blog.com/2017/09/retour-en-tango.html
Mis en ligne le 25 septembre 2017
20:39 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
19/09/2017
L'OEIL ÉTAIT DANS LA TOMBE...
L’œil était dans la tombe et regardait Caïn
(Apparemment, ils étaient plusieurs)
*
Saïf Al-Islam Kadhafi : « Je vengerai l’assassinat de mon père ! »
Lyes Khaldoun – Algérie patriotique – 17 septembre 2017
Saïf Al-Islam Kadhafi
Par Sadek S. – Depuis sa sortie de prison, Saïf Al-Islam Kadhafi s’emploie à rassembler les preuves pour démontrer que le chaos dans lequel est plongée la Libye depuis 2011 est le résultat d’un complot ourdi depuis l’étranger et laver l’affront fait à sa famille. Pour y parvenir, il vient de s’offrir les services d’un avocat, Khaled Al-Zaïdi, qu’il a chargé spécialement d’enquêter sur la mort de son père et d’attaquer toute personne s’en prenant à lui ou à sa famille.
Khaled Al-Zaïdi affirme à ce propos que son client s’apprête à porter devant la justice libyenne et internationale une série d’affaires. « Nous possédons des documents irréfutables qui démontrent que certains pays arabes et occidentaux ont joué un rôle dans l’assassinat de Mouammar Kadhafi. Nous travaillons encore sur ces documents et nous irons devant la justice quand nous serons prêts », a-t-il affirmé.
En attendant de ficeler le dossier de l’assassinat de Mouammar Kadhafi, l’avocat Khaled Al-Zaïdi a été chargé de riposter aux attaques d’un membre de la Chambre des représentants qui s’en est pris violemment à Saïf Al-Islam. Khaled Al-Zaïdi a commencé par déposer une plainte au niveau du tribunal de Tobrouk. Une plainte qui a été acceptée, il y a quelques jours. Selon le texte de celle-ci, le parlementaire aurait diffamé Saïf Al-Islam en lançant à son égard de fausses accusations concernant l’obtention de son doctorat en économie à Londres.
Dans une interview accordée au quotidien britannique et diffusée le 6 mars 2011, le parlementaire avait déclaré, en effet, que « le doctorat obtenu par Saïf Al-Islam avait en réalité été écrit par des professeurs d’université de Benghazi, auprès de qui Saïf Al-Islam Kadhafi aurait passé commande ». L’avocat Khaled Al-Zaïdi affirme que la plainte exige la présence de l’accusé en personne au tribunal lors de la première séance du jugement qui aura lieu le 16 octobre prochain. « Pour le moment, aucune réaction n’a émané du parlementaire accusé », rapporte la presse libyenne.
Saïf Al-Islam est, rappelle-t-on, libre depuis le 9 juin dernier. Il était détenu depuis 2011 à Zintan par la Brigade Abou Bakr Al-Sadiq. Les groupes armés qui contrôlent Zintan sont opposés au Gouvernement libyen d’union nationale (GNA). Des groupes proches de l’ancien régime répètent depuis quelque temps que Saïf Al-Islam Kadhafi est le seul capable d’unifier et de stabiliser la Libye, qu’il pourrait même être candidat à une future élection. Mais le fils du leader déchu ne bénéficie pas de la même popularité partout. Quoi qu’il en soit, il entend bien continuer à exister et à faire entendre sa voix.
S. S.
Source : https ://www.algeriepatriotique.com/2017/09/16/kadha...
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À propos d’un Caïn parlementaire
« Le doctorat de René Naba »
Herboris – par mail tel qu’on l’a reçu – 18 septembre 2017
Saïf au temps de l’insouciance : à l'Opéra de Vienne en 2006 – Celui d’un destin politique est-il venu ?
SAÏF devrait aussi poursuivre le larron de la Foire à la Diffamation Mondiale, RENÉ NABA, copain d'un autre célèbre diffamateur (MEYSSAN) puisque, « avec le Temps, Va, Tout S'en Va » et on oublie déjà que :
- l'ex-Irrespondable du Desk « Monde Arabe » à l'Association Française de Prestitués, a cité, dans un célèbre livre et sur des sites qui ne se sont jamais excusés, ce canular au sujet du Doctorat de KADHAFI Fils.
Avec les Arabes, la diffamation est encore plus « permise », surtout quand ils sont attaqués par 42 états emmenés par l'OTAN…. Cocorico les Français qui écrivent et prétendent « ré-informer » !
Vous voyez, la première guerre à mener est celle contre la Diffamation, l'une des Armes de l'Impérialisme en son stade suprême. Et comme nous l'avons analysé dans nos colonnes, la Diffamation se termine tout le temps, quand ses auteurs ont été démasqués comme imposteurs, en insultes p-graphiques (l'autre tranchant de l'arme) : exactement comme dans les cafés parisiens.
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René NABA mis à nu derrière son « portrait total » de Kadhafi : http://www.tortillaconsal.com/albared/node/210 (article par les Pdt - canal historique)
Voyez le « portrait total Kadhafi » en images, illustrant l'article de Naba : « portrait total - De fossoyeur de la cause nationale arabe à fossoyeur de son propre peuple » (7 mars 2011) http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=4152
Idem pour www.mondialisation.ca
Méfiez-vous de ce qui brille. Toujours pas de Mea Culpa !
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Révélation explosive : Sarkozy, Fillon et Juppé ont envoyé des terroristes au Mali
Fatiha Mez – Algérie patriotique – 17 septembre 2017
François Fillon, Nicolas Sarkozy et Alain Juppé. D. R.
Par Houari Achouri – Ce sont des révélations explosives que fait MarocLeaks, site électronique destiné au décryptage de l’actualité politique et économique du Maroc. Un article, extrêmement bien sourcé, écrit par Julie Amadis, rapporte les affirmations du capitaine Sékou Traoré, présenté comme « résistant aux djihadistes », selon lequel ce sont Sarkozy, Fillon, Juppé et le général Puga qui ont « envoyé les djihadistes attaquer le Mali avec la complicité du président Amadou Toumani Touré (ATT) ».
L’article commence par rappeler que « les terroristes MNLA et leurs homologues djihadistes (Ansar Dine, Aqmi) ont commencé à envahir le Mali le 17 janvier 2012 » et s’attache à expliquer comment « des terroristes ont pu envahir un Mali qui fait en superficie deux fois la France ». Pour cela, « il est indispensable de connaître quelles sont les forces derrières ces terroristes, autrement dit qui les a financé, qui leur a apporté une aide logistique et qui leur a donné des ordres ». D’après l’article, « la stratégie de la “Franceàfric ” a été de supprimer Kadhafi et d’utiliser l’arsenal militaire de l’ancien régime pour organiser la contre-révolution jihadiste dans les pays sous occupation militaire française ».
On apprend par MarocLeaks que, derrière cette stratégie, il y a Sarkozy, président français à l’époque, qui a mis «l’arsenal militaire de Kadhafi à la disposition de ces djihadistes pour combattre au Mali ». Ainsi, « la France a demandé au MNLA de l’aider à faire déserter tous les combattants de l’Azawad qui étaient dans l’armée libyenne… en contrepartie de son feu vert pour l’indépendance de l’Azawad ».
L’auteur de l’article reprend une série de sources médiatiques pour revenir sur les péripéties de l’action terroriste au Mali. Il cite Baba Ahmed et Christophe Boisbouvier, qui détaillent dans Jeune Afrique les moyens que détiennent les djihadistes qui font face à l’armée malienne : « Des fusils d’assaut, des missiles (sol-sol et sol-air), des lance-roquettes multiples BM-21 et des mortiers, tout droit venus des arsenaux libyens. » Jeune Afrique ajoute : « Les rebelles, fait-on remarquer à Bamako, sont presque mieux équipés que nos soldats. Pas étonnant qu’il y ait des désertions. » D’après les enquêteurs de Jeune Afrique, le MNLA, présent dans les collines autour de Zakake, au nord de Kidal, « revendique un millier d’éléments » dont d’«anciens soldats de l’armée libyenne revenus au pays et emmenés par Mohamed Ag Najem, ex-colonel de Kadhafi ; ils seraient un peu moins de 400. Dans le nord du Mali, ils ont retrouvé les hommes d’Ag Bahanga ».
Julie Amadis reprend une enquête publiée mardi 30 juillet par le New York Times qui révèle que c’est « l’Europe qui finance une bonne partie des opérations d’Al-Qaïda ». Le quotidien américain évalue à « 105 millions de dollars (93 millions d’euros) le montant total des rançons remises aux diverses factions du groupe en échange de la libération de ressortissants enlevés ». La France, selon l’enquête, a versé le gros de ce montant : « 58 millions de dollars (43 millions d’euros) depuis 2008. » Pour la journaliste, le meurtre du capitaine Sékou Traoré est « la preuve de l’alliance entre les djihadistes et le président “franceàfric” malien Amadou Toumani Touré ». Il avait dans son bureau le téléphone satellitaire récupéré sur les djihadistes. La journaliste rapporte le témoignage d’un ami du capitaine : « C’est dans la journée du 20 janvier au matin que le téléphone satellitaire extorqué aux chefs rebelles sonne, au bout du fil c’était le président ATT qui appelle, mais il tombe sur le capitaine Traoré. C’est ce coup de fil gênant qui est à la base du massacre d’Aguel-Hoc du 24 janvier ».
Julie Amandis explique : « Si la France envoie les djihadistes au Mali, c’est parce qu’elle y a des intérêts colonialistes. » Elle reprend les propos de l’ancien chef du MNLA, Hama Ag Mahmoud, qui souligne l’essence de la guerre au Mali : « La France a pris les devants pour obliger le Mali à signer un accord de défense, ensuite s’octroyer des concessions minières et protéger celles qui existent déjà. »
Julie Amandis conclut : « Pendant que les amis djihadistes de la France attaquent le nord du Mali, la France fait croire à l’opinion publique qu’elle vient “libérer” le pays en attaquant par le sud. En fait, il ne s’agit que d’une même invasion avec des mercenaires différents. Il s’agit d’une invasion impérialiste installant des djihadistes au pouvoir pour protéger les plus grosses entreprises françaises. »
H. A.
Source : https://www.algeriepatriotique.com/2017/09/17/revelations...
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À quoi jouent les Kurdes ?
(suite)
On a reçu ça de Résistance 71, merci à eux :
Les Kurdes ont été trahis, des dirigeants du PYD se sont manifestement vendus aux yankees en échange d'une « carrière » politique à la mafieux Barzani.
Meyssan et Abed, surtout Abed du reste, sont partiaux et ne peuvent pas être pris 100% au sérieux.
Le CD a été trahi de l'intérieur et c'est le peuple kurde qui paiera une fois de plus les pots cassés, comme quoi il ne faut jamais laisser les forces étatiques s'infiltrer. La situation et la conjoncture se prêtent à cet état de fait malheureusement...
Notre position sur l'affaire du Rojava :
https://resistance71.wordpress.com/2017/09/16/que-se-pass...
Fraternellement.
Voir aussi le commentaire de jbl1960 à notre post.
Et enfin, des 7 du Québec :
Avant Meyssan et avant les autres nous avions souligné la malversation des patrons kurdes dans un article commenté :
http://www.les7duquebec.com/actualites-des-7/le-national-...
Si on comprend bien, les Kurdes ont leurs Mahmoud Abbas.
Merci à tous.
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Libye, Mali… et maintenant les Rohingyas !
Vous savez où c’est, vous ?
Pour ne pas mourir idiots…
Angle mort Fernand Le Pic – ANTIPRESSE – 17 septembre 2017
Localisation de l’État d’Arakan (en rouge) à l’intérieur de la Birmanie
Le monde entier s’apitoie sur les Rohingyas, unanimement proclamés « peuple le plus persécuté de la planète » dans une concurrence pourtant rude. Mais on se garde bien d’évoquer les réalités historiques et géopolitiques qui ont conduit au drame actuel.
Petit rappel historique Il y a environ 2500 ans, l’Inde du Nord (aujourd’hui le Népal) a vu naître le prince Sâkyamuni, futur Bouddha historique. Durant plus de 1000 ans, le « bouddhisme » (désignation européenne remontant au XVIIe siècle) s’était répandu pacifiquement dans toute l’Asie, y compris centrale, comme en témoignait la présence des Bouddhas géants de Bamian, dynamités à la veille des attentats du 11 septembre 2001 par les condisciples du mollah taliban Omar. Avec les grandes vagues de conquêtes armées sarrasines puis musulmanes (jihad), le bouddhisme a été littéralement éradiqué de l’Inde. Les historiens indiens chiffrent le nombre des victimes tuées à l’arme blanche en dizaines de millions (cf. François Gautier, Un autre regard sur l’Inde, éditions du Tricorne, 1999). En fait, le jihad n’a jamais cessé dans cette région du monde. Ses habitants gardent une mémoire inquiète et continue du très lourd tribut qui s’annonce à chaque remontée en puissance de cette religion armée. La région birmane, bouddhiste depuis 2300 ans, ne fait pas exception. Les derniers jihads locaux remontent à la seconde guerre mondiale et aux guerres d’indépendance (Inde, Bangladesh). Durant l’Empire, les Britanniques avaient installé en masse une population musulmane, provenant du Bengale, dans la région d’Arakan (Rakhine, d’où « Rohingya » en Bengali, terme que les musulmans ne commenceront d’ailleurs à utiliser que dans les années 1950). En 1942, le général Archibald Wavel arma les Bengalis d’Arakan contre les Japonais déjà présents dans la région, dans le cadre d’une nouvelle stratégie de « Stay-behind » (résistance derrière les lignes), qui deviendra célèbre en Europe à l’occasion de la guerre froide. Mais, comme leur religion le leur impose, les Bengalis d’Arakan profitèrent de l’occasion pour étendre le « dar el islam » (territoire islamique) contre les mécréants birmans, majoritairement bouddhistes. Les « musulmans de l’Arakan » s’associèrent ensuite aux combats du Pakistan pour une sécession musulmane jusqu’aux terres birmanes. Déjà les Chittagong Hill tracts, à la frontière nord de la Birmanie, et peuplés majoritairement de bouddhistes, étaient islamisés de force, provoquant des exodes massifs vers l’Inde, qui se poursuivent actuellement et dont personne ne parle, bien entendu. Alors le « Mujahid Party » d’Arakan exigea le 9 juin 1948, par la voix de son chef militaire Jaffar Kawal, que l’Arakan soit reconnu comme « le foyer national des musulmans de Birmanie », en ces termes : « The area between the west bank of Kaladan River and the east bank of Naaf River must be recognized as the National Home of the Muslims in Burma ». (L’aire comprise entre la rive occidentale du Kaladan et la rive orientale du Naaf doit être reconnue comme foyer national des musulmans de Birmanie.) Cet ultimatum, typique du jihad démographique, étant resté sans réponse, les jihadistes bengalis d’Arakan attaquèrent les villages bouddhistes, notamment autour de Maungdaw, avec le lot habituel de pillages, viols, incendies, enlèvements contre rançon, etc. Un troisième jihad local fut déclenché lors de la guerre de sécession victorieuse du Pakistan oriental (qui deviendra le Bangladesh) contre le Pakistan occidental, en 1971. Les musulmans d’Arakan avaient pris parti au cri de “Pakistan Jindabad !” (Victoire au Pakistan) pour le Pakistan occidental, qui les avait formés et armés contre le Bangladesh. Leur défaite allait les obliger à se distinguer de leurs frères bengalis en se propulsant dorénavant comme « Rohingyas » et non plus « Bengalis d’Arakan ». Les armes qu’ils avaient accumulées allaient encore se retourner contre les mécréants Birmans. Les ci-devant Rohingya exigèrent à nouveau leur indépendance et la création de leur propre État, à l’issue d’un congrès pour la « Libération nationale Rohingya », tenu le 15 juillet 1972. Ils constituèrent dans la foulée divers groupes armés dont notamment la RSO (Rohingya Solidarity Organization), l’ARIF (Arakan Rohingya Islamic Front), le RPF (Rohingya Patriotic Front), RLO (Rohingya Liberation Organization) et l’IMA (Itihadul Mozahadin of Arakan). Les évènements actuels s’inscrivent donc dans une implacable logique islamisante itérative, mais cette fois avec une aide internationale massive. Et cela n’a rien d’un hasard.
L’arrière-plan géostratégique Dans ce millefeuille bien fourbi, on retrouve évidemment le « Deep state » américain, qui voit d’un mauvais œil l’influence tenace de la Chine sur le pays. Surtout depuis la mise en service, en 2013, des pipe-lines et gazoducs reliant la côte birmane, justement au beau milieu de la province d’Arakan, au Yunnan. Ils ne souhaitent pas non plus que les approvisionnements chinois soient facilités par le transport terrestre via la Birmanie, en comparaison du difficile et coûteux convoyage maritime via le détroit de Malacca. Ils s’agacent également de la coopération militaro-industrielle entre la junte birmane et la Corée du Nord. Ils vont donc activer leurs légions étrangères composées des pseudo-ONG habituelles, dont l’incontournable galaxie impériale de George Soros, toutes encadrées par des fonctionnaires chevronnés de la subversion clandestine. À la veille de la nouvelle phase de jihad à laquelle nous assistons, en avril 2016 pour être précis, le géant californien Chevron mettait subitement en vente tous ses actifs birmans, dont ses 28,3% dans les gisements de gaz de Yadana («trésor» en birman), et de Sein en mer d’Andaman, opérés par le groupe Total depuis 2000, et surtout ses 99% du bloc d’exploration gazier «A5» dans le bassin de Rakhine, c’est-à-dire encore une fois l’Arakan. C’est dans ce contexte qu’on verra arriver au pouvoir, en cette même année 2016, Aung San Suu Kyi, devenant « ministre de la présidence », c’est-à-dire l’équivalent d’un premier ministre mais sans compétence sur l’armée ni la police ni les gardes-frontières. Le Deep-state, s’émouvant de cette faiblesse, relancera la machine de guerre islamique au détour de quelques provocations très classiques, voyant des musulmans sous-armés attaquer des commissariats de police, et déclenchant la répression mécanique prévue. Les Rohingya passeront ainsi à l’état si envié de « peuple le plus persécuté de la planète », et de victime d’un « effroyable nettoyage ethnique », etc.
La machine de propagande se remet en marche On aura recours à quelques célébrités sacerdotales, comme Barbet Schrœder partant filmer cet illustre moine bouddhiste extrémiste et nationaliste au péril de son confort bobo. Des dizaines d’experts indépendants, payés par on ne sait qui, mais instruisant tous à charge, justifieront en chœur les accusations les plus abominables contre les malfaisants sorciers bouddhistes islamophobes. Les agences de presse relaieront et les médias de grande surface écouleront la marchandise en promos spéciales et têtes de gondoles. Après quelques premières de couv bien trempées du Time magazine, du New York Times ou du Guardian, reprises en images par toutes les grandes chaînes tv et radio en prime time et commentées à saturation dans l’infosphère, la planète entière saura enfin qu’au bout du compte, les bouddhistes ne sont pas si pacifiques que cela et que leur violence exterminatrice pourrait même être pire que celle des jihadistes. Joli coup pour les islamistes qui neutralise définitivement le contre-exemple bouddhiste classique à leur jihad pathologique. Il ne reste plus à l’ONU, à la Commission européenne et à la Maison-Blanche qu’à « s’inquiéter des exactions intolérables des moines » pour s’attendre à un jihad victimaire aussi légitime que le fut celui de l’UÇK en prélude à la création du Kosovo. Et tant pis pour les Bouddhistes qui avaient survécu depuis 2300 ans au jihad. Ils en ont bien assez profité comme ça et doivent laisser la place à « l’ôtre ». En attendant ces prochaines nuits de cristal, Chevron n’a toujours pas vendu sa place. Au lieu de cela, le pétrolier subit la pression d’un groupe d’actionnaires pour intervenir contre le « génocide des Rohingyas ». Il s’agit du fond Halal Azzad (Azzad Asset Management) associé pour la circonstance au fonds américain des sœurs Ursulines (Ursuline Sisters of Tildonk), représenté par la sœur Valérie Heinonen, une activiste par profession. C’est que le Vatican tout entier ne manquera pas une telle occasion de faire cause commune avec l’islam jihadiste, dès lors qu’il s’agit de convertir les idolâtres bouddhistes. Le pape François ne doute d’ailleurs pas une seconde de la victoire du monothéisme armé. Alors qu’il savourait son tour de force d’avoir finalement réussi à ouvrir une nonciature en Birmanie, en mai dernier, il félicita son invitée, Madame Aung San Suu Kyi, d’être « une bonne chrétienne », elle qui n’a nullement décidé d’abandonner le bouddhisme.
« Un iceberg de manipulation » Reste que l’Arakan n’est pas le Kosovo et que la Chine ne lâchera pas la Birmanie. Elle vient de le faire savoir, au grand dam de ses alliés pakistanais, grands pourvoyeurs d’armement de tous les jihads. Pour obtenir son renoncement, il faudra ouvrir un conflit dont le scenario sera autrement plus complexe que le bombardement gagné d’avance de la pauvre Serbie par l’armada de l’OTAN. Madame Aung San Suu Kyi le sait parfaitement lorsqu’elle ose affirmer que l’opération en cours est comparable à un « iceberg de manipulation ». Les Saoudiens aussi, qui d’une main financent le jihad et de l’autre continuent de signer des contrats avec la Birmanie et la Chine, depuis 2011, pour exploiter le gaz birman, tandis que les émirats investissent, entre autres, dans les infrastructures routières et hôtelières de l’Arakan. En revanche, côté occidental, l’unanimisme d’indignation antibouddhiste révèle toute la quantité de puissance transférée à l’islam. L’Europe est évidemment mûre pour que le pouvoir islamique s’officialise bientôt ici, et irrémédiablement, elle qui crache si aveuglément sur tous ceux qui s’y opposent comme ils peuvent depuis plus de mille ans, moines birmans en tête.
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En août dernier, 93 Rohingyas hindous ont été massacrés par des terroristes islamistes rohingyas
Arrêt sur Info – 17 septembre 2017
Le nom « Rohingya » ne signifie pas celui d’une ethnie particulière mais d’une minorité parlant la langue bengali. Selon les critères communément accepté par les ethnologues une ethnie, correspond à un groupe d’humains parlant une langue spécifique donc nous pouvons affirmer sans risques que les Rohingyas sont d’ethnie bengali. L’ethnie bengali est majoritaire au Bengladesh et dans l’État du Bengale Occidental situé en Inde. Ces deux entités étatiques ont été séparée lors de l’indépendance de l’Inde en 1947, la majorité des Musulmans se retrouvant dans ce qui était alors le Pakistan Oriental et qui est devenu le Bengladesh suite à la guerre d’indépendance de 1971, tandis que la majorité des Bengalis de religion hindou se retrouvait dans ce qui est l’État indien du Bengale Occidental dont la capitale est Calcutta. Mais, bien évidemment, il était quasiment impossible de réunir les membres d’une même religion dans un même ensemble étatique en se contentant de tracer une ligne frontalière et aujourd’hui, tandis que le Bengale Occidental possède une importante minorité musulmane, le Bengladesh possède quant à lui une importante minorité hindoue.
Source : http://arretsurinfo.ch/en-aout-dernier-93-rohingyas-hindo...
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La déstabilisation du Myanmar : un plan américain pour créer un ‘Rohingyaland’, sorte de ‘Kosovo’ d’Asie du Sud-est
Andrew Korybko – Arrêt sur Info – 18 septembre 2017
Mitch McConnell, un de ces braves Zuniens qui ne s’ingèrent jamais dans les affaires d’autres états et combattent partout – mais si, mais si – le terrorisme.
La mise en place d’un « Kosovo » asiatique
C’était trop tentant pour que les États-Unis puissent résister à la politisation d’une crise géopolitique aussi prometteuse ; comme prévu, ils ont trouvé le moyen d’intervenir diplomatiquement. Le leader de la majorité du Sénat, Mitch McConnell, s’est prononcé contre le gouvernement du Myanmar et a agrémenté sa déclaration avec des nuances fortes de « rhétorique d’intervention/ responsabilité humanitaire pour protéger » lorsqu’il a annoncé « qu’il était nécessaire que le gouvernement fasse tout son possible pour protéger les Rohingyas et assumer ses responsabilité vis-à-vis des membres d’un groupe minoritaire religieux qui souffre depuis longtemps et dont des milliers d’entre eux ont été forcés de partir en haute mer sur des navires improvisés et dangereux pour échapper à la persécution ». En affirmant que le gouvernement était responsable de ce qui arrivait aux Rohingyas à l’étranger (une affirmation absolument ridicule au niveau de n’importe quel Etat), McConnell a jeté de l’huile sur le feu. Ouvrant la porte aux États-Unis pour renforcer potentiellement leur participation à la « médiation » de la situation dictant ainsi des « solutions » pour y mettre fin. En fait, le président Obama avait déjà établi un lien entre « la démocratisation » et la situation des Rohingyas par son gouvernement; et le Département d’État avait exigé qu’on leur donne la citoyenneté immédiatement. Les États-Unis poursuivent clairement des intérêts ultérieurs en utilisant la crise humanitaire comme couverture pour donner des sommations au Myanmar; mais quel est exactement leur finalité ?
Source : http://arretsurinfo.ch/la-destabilisation-du-myanmar-un-p...
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Crise des « Rohingyas » : scénarios de conflit et propositions de réconciliation
Andrew Korybko – Arrêt sur Info – 18 septembre 2017
La crise des Rohingyas va sans doute empirer avant de s’apaiser, pouvant même aller jusqu’à provoquer une intervention internationale multilatérale, mais la seule solution globale réellement acceptable et viable qui reste au Myanmar afin d’éviter ce pire scénario possible est d’impliquer les Rohingyas d’une façon ou d’une autre dans les pourparlers de paix et de fédéralisation en cours de Panglong 2.0.
La crise des Rohingyas a pris le monde de court en l’espace de deux semaines, mais rien de ce qui s’est produit n’est une surprise pour ceux qui ont attentivement suivi la Guerre Civile au Myanmar. Le contexte de ce conflit est très complexe, et par conséquent l’auteur va référer le lecteur à certains de ses précédents articles publiés sur le sujet, pour se familiariser avec la situation dans son ensemble. Juin 2015 : « Le plan US pour un « Kosovo » d’Asie du Sud au « Rohingyaland » – partie I et partie II – Octobre 2016 : « Étude par Pays de Guerre Hybride, le Myanmar », Histoire, Transition Politique et Géostratégie, Contradictions Ethno-Régionales, et Prédiction de Scénarios. Septembre 2017 : « La Crise des Rohingyas au Myanmar : Réalité, Rumeurs et Ramifications »
Plutôt que de rabâcher la majeure partie de ce qui se trouve dans les documents précités, la présente analyse va se focaliser uniquement sur les scénarios de conflit au Myanmar et sur les possibilités les plus réalistes pour apporter la paix à ce pays déchiré par la guerre, qui constitueront la première et la deuxième partie de cette étude. La troisième et dernière partie évoquera ensuite les manières par lesquelles la Chine pourrait surpasser les défis d’application d’un plan de paix proposé pour le Myanmar, et ainsi jouer un rôle indispensable dans l’avancement du processus de résolution du conflit sur place.
Source : http://arretsurinfo.ch/crise-des-rohingyas-scenarios-de-c...
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Pour ceux qui aiment s’informer aux sources :
Le site web du Ministère de la Défense de la Fédération de Russie est désormais accessible en français
Le plus célèbre bouddhiste que nous connaissions.
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Mis en ligne le 19 septembre 2017
17:29 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
17/09/2017
À QUOI JOUENT LES KURDES ?
À quoi jouent les Kurdes ?
Cela fait un bout de temps que nous nous posons la question. Nous en étions restés au PKK « marxiste-léniniste » luttant contre des dictateurs divers…
Ce qui est sûr, aujourd’hui, c’est qu’ils sont marxistes-léninistes comme on est, nous, Jean XXIII.
Notre science toute fraîche vient entièrement du Réseau Voltaire. Il conviendra de s’informer aussi ailleurs, mais c’est un début. La géopolitique n’en finit pas de redistribuer les cartes.
Ci-dessous donc, et sous bénéfice d’inventaire, un article « général » de Thierry Meyssan et un dossier plus pointu, en trois articles, de Sarah Abed.
Les Brigades anarchistes de l’Otan
Thierry Meyssan
Réseau Voltaire | Damas (Syrie) | 12 septembre 2017
Présenté en Occident comme la réalisation d’une sympathique utopie, le tout nouveau « Rojava » est en réalité un État colonial, voulu et organisé dans le sang par Washington. Il s’agit cette fois de chasser les populations du Nord de la Syrie et de les remplacer par des gens qui n’y sont pas nés. Pour réaliser ce nettoyage ethnique, le Pentagone et la CIA ont mobilisé des combattants dans les cercles d’extrême-gauche européens. Thierry Meyssan
En février 2016, le « Tsar anti-terroriste » de la Maison-Blanche, Brett McGurk, a été envoyé par le président Obama superviser la bataille d’Aïn al-Arab (Kobané). À cette occasion, il a été décoré par le YPG, dont la maison-mère —le PKK turc— est pourtant considérée par Washington comme « terroriste ».
« La guerre, c’est la paix. La liberté, c’est l’esclavage. L’ignorance, c’est la force ».
George Orwell, 1984.
Dans les années 1980-90, la société kurde était extrêmement féodale et patriarcale. Elle était maintenue dans un fort sous-développement, ce qui poussa des kurdes à se soulever contre les dictatures militaires qui se succédèrent à Ankara [1].
Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) était une organisation marxisme-léniniste, soutenue par l’Union soviétique, luttant contre les dictatures de généraux kémalistes, membres de l’Otan. Il libéra les femmes et rejoignit les combats progressistes. Avec l’aide d’Hafez el-Assad, il installa un camp de formation militaire dans la plaine libanaise de Bekaa, sous la protection de la Force de paix syrienne, jouxtant celui du FPLP palestinien.
Durant cette période, le PKK n’avait pas de mots assez durs contre « l’impérialisme américain ».
Source : http://www.voltairenet.org/article197821.html
1/3
Les Kurdes, arme de déstabilisation massive de Washington au Moyen-Orient
Sarah Abed – Réseau Voltaire – 1er septembre 2017
À l’instar du peuple palestinien, les Kurdes souhaitent accéder à leur autonomie. Cependant, depuis la dislocation de l’Empire ottoman, certains de leurs chefs ont préféré s’allier aux puissances impérialistes plutôt qu’aux États limitrophes. Ils ont — ainsi que leurs proches — trahi leur peuple en se mettant au service des puissances impérialistes, afin de déstabiliser le Moyen-Orient. Ils ont tenté de créer des États fantoches successivement en Iran, Iran et Syrie, c’est-à-dire dans des contrées où ils ont été auparavant accueillis et protégés. Sarah Abed nous raconte leur histoire.
En 1917, la création du Kurdistan, de l’Arménie et d’Israël a été l’un des objectifs de guerre du président états-unien Woodrow Wilson. Après avoir envoyé la Commission King-Craine pour vérifier l’emplacement exact des populations, il a proclamé le Kurdistan par la Conférence de Sèvres (1920), ici en rose sur la carte. La conférence a également reconnu la possibilité que la zone hachurée (actuellement en Irak) se joigne volontairement au Kurdistan par référendum. Cependant, cet État n’a jamais vu le jour et a été abrogé par la Conférence de Lausanne (1923). Seul ce territoire, et seulement celui-ci, peut être légitimement exigé par les Kurdes.
L’histoire du peuple kurde a longtemps suscité mystère et perplexité ; et l’on commence à trouver, seulement depuis peu, des articles qui abordent ce sujet dans les médias dominants. Depuis l’invasion de l’Irak par les États-Unis, et le conflit actuel en Syrie, le récit kurde a été « romancé » par les médias dominants et les politiciens états-uniens afin de cautionner leur politique interventionniste. Depuis l’invasion de la Syrie par les E.U, ces derniers et Israël ont soutenu un Kurdistan semi-autonome : Israël leur versant la somme de 3,84 milliards de dollars contre du pétrole, ce qui va dans l’intérêt, à la fois géopolitique et économique, des deux parties [1].
En 2015, le Financial Times a rapporté que pas moins de 77 % de l’approvisionnement d’Israël en pétrole, dans les derniers mois, provenait du Kurdistan irakien, ce qui représente 19 millions de barils entre le début du mois de mai et le 11 août. Au cours de cette période, plus d’un tiers des exportations nord-irakiennes ont transité par voie maritime via le port turc de Ceyhan jusqu’en Israël, avec des transactions atteignant quasiment le milliard de dollars. Cet article s’appuyait sur, je cite, « des informations concernant les transactions commerciales, le trafic maritime notamment celui des pétroliers au moyen de satellites ».
Ces ventes, symbolisent la volonté d’émancipation de l’Irak du Nord ainsi que l’effilochement des liens entre Erbil et Bagdad ce qui ne fait que renforcer les craintes relatives à la volonté d’indépendance totale des Kurdes vis-à-vis de l’Irak.
Source : http://www.voltairenet.org/article197628.html
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La « Kurdish Connection » : Les efforts d’Israël, de Daesh et des USA pour déstabiliser l’Iran
Sarah Abed – Réseau Voltaire – 3 septembre 2017
Sarah Abed poursuit son analyse du rôle de certaines organisations kurdes, abusivement mises en avant comme représentatives de la totalité des kurdes syriens, dans la guerre au Moyen-Orient élargi.
Pendant la Guerre Froide, le mollah Moustafa Barzani (le père de Massoud Barzani) s’est rapproché de Washington et du Shah d’Iran. Il est devenu un officier du Mossad. On le voit ici en Israël avec Abba Eban (ministre des Affaires étrangères) et le général Meir Amit (directeur du Mossad).
Les liens des Kurdes avec Israël
Les relations kurdo-israéliennes ont significativement mûri. Depuis les années 1960 au moins, Israël a épisodiquement fourni aux Kurdes une assistance sécuritaire et un entraînement militaire. Cela a principalement servi de diversion contre Saddam – en le gardant occupé alors qu’Israël menait deux guerres contre une coalition de ses voisins arabes – mais la compréhension mutuelle de leurs difficultés respectives a aussi nourri des affinités israélo-kurdes. Tout semble indiquer que cette coopération sécuritaire continue encore aujourd’hui. L’approvisionnement d’Israël en pétrole kurde bon marché ne montre pas seulement le renforcement des liens économiques mais aussi une main tendue à Erbil, à son budget famélique, laquelle suggère un pari stratégique sur les Kurdes dans une région en mutation.
D’après une étude récente de l’Université hébraïque [1], la population la plus proche des juifs d’un point de vue génétique pourrait être les Kurdes.
Les Kurdes sont alliés avec le pire ennemi de la Syrie – Israël – pour qui, incidemment, l’aspiration au Grand Israël s’accorde presque parfaitement avec les projets des Kurdes pour le « Kurdistan » [2]. Le plan pour un « Grand Israël » d’Oded Yinon, établit qu’il est impératif d’utiliser les Kurdes pour mieux diviser les pays voisins et ainsi contribuer à un plan de domination élargie [3]. Il est assez intéressant de voir que les Kurdes minimisent cette alliance en la considérant juste comme un pas supplémentaire vers la réalisation de leur but ultime, la création d’un Kurdistan autonome.
Tous les principaux groupes politiques kurdes dans la région ont des liens de longue date avec Israël. Tout cela est lié à de graves violences ethniques contre les Arabes, les Turkmènes et les Assyriens. Depuis le PKK en Turquie jusqu’au PYD et au YPG en Syrie, du PJAK en Iran au plus célèbre de tous, le régime mafieux Barzani-Talabani (GRK/Peshmerga) au nord de l’Iraq. Ainsi, on ne devrait pas être surpris qu’Erbil fournisse Daesh (l’Émirat islamique ou État islamique) en armes pour affaiblir le gouvernement iraquien à Bagdad [4]. Et quand on comprend qu’Erbil n’est rien de plus qu’un faux nez de Tel-Aviv en Iraq, le stratagème devient clair.
Israël a apparemment fourni au GRK des armes et de l’entraînement militaire avant même ses affrontements armés avec Daesh [5]. Côté stratégie économique, Israël a accordé un soutien vital au GRK en achetant du pétrole kurde en 2015, alors qu’aucun autre pays ne voulait le faire car Bagdad les menaçait de poursuites judiciaires. Le ministre des Ressources Naturelles du GRK, Ashti Hawrami, a même reconnu cet arrangement en disant que le pétrole kurde était souvent écoulé par Israël par souci de discrétion.
Source : http://www.voltairenet.org/article197676.html
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Le mythe du « rebelle modéré » kurde
Sarah Abed – Réseau Voltaire – 9 septembre 2017
Dans cette troisième et dernière partie de son enquête consacrée au projet de création d’un État kurde en dehors du Kurdistan historique et au détriment des populations arabes et chrétiennes, Sarah Abed dresse un constat terrible. Cet article pourra sembler partial à certains de nos lecteurs. Cependant, tous les faits qui y sont rapportés sont authentiques et peuvent être facilement vérifiés.
Kurdes et Assyriens : des tensions anciennes toujours d’actualité
Une bonne partie de ce que les kurdes revendiquent comme étant spécifique à leur propre culture est en fait emprunté à des cultures plus anciennes, comme celle des Assyriens, des Arméniens et des Chaldéens. En fait, une grande partie, si ce n’est la totalité, du territoire à l’est de la Turquie que les kurdes revendiquent comme leur, a appartenu autrefois aux Arméniens. On comprend aisément, qu’ensuite, les Kurdes aient pu participer au génocide turc des Assyriens [1] et à celui des Arméniens en 1915 [2].
Un groupe d’hommes déterre les restes de victimes du génocide arménien de 1915, Deir ez-Zor, Syrie, 1938.
© Musée-Institut du Génocide Arménien
Également connu sous le nom de « Shato d’sayfo » ou l’« année de l’Épée », ce génocide a eu pour cible les chrétiens de l’Empire Ottoman au cours de la Première Guerre mondiale, principalement en 1915 [3], entraînant une réduction de la population assyrienne de 75%.
Sur la plaine de Ninive, au nord de l’Iraq, les Kurdes habitent dans des villes, comme Dohuk (anciennement appelée Nohadra par les Assyriens) mais ces villes ne sont devenues les « leurs » que depuis qu’ils s’y sont récemment installés.
Si l’on se base uniquement sur le critère de l’identité culturelle et une authenticité historique vieille de plusieurs milliers d’années, ces terres sont, et ont toujours été, uniquement assyriennes. Ces terres ont été essentiellement « offertes » aux kurdes au début des années 70, dans le but de détourner leur attention de la ville iraquienne de Kirkuk et ses alentours, terres riches en pétrole. À cette fin, il y a eu une migration massive kurde vers Dohu qui a entrainé le déplacement, parfois forcé, d’Assyriens dont les revendications semblaient bien plus légitimes, à la fois sur le plan juridique et historique.
C’est une tactique communément employé par les kurdes afin de tenter de légitimer leur « quête sacrée » à savoir la création d’un État — chose qui n’a jamais eu lieu dans l’histoire —. En définissant comme « Kurdistan » tout endroit où les kurdes ont été amenés à vivre à un moment donné, il semble suivre la maxime « La propriété : c’est neuf-dixième de la loi » qui peut être pertinente pour aider à déterminer une responsabilité juridique, mais pas pour l’attribution d’un territoire.
Source : http://www.voltairenet.org/article197800.html
En haut : Coracle assyrien, ± 700 av. n. ère – Ci-dessus : l’Assyrian Monarch, 1882.
Tout arrive !... en Suisse.
JoeyStarr dévore Robespierre
Pour sa première expérience théâtrale, le comédien récite les grands textes de l’Assemblée. À découvrir jeudi à Pully.
JoeyStarr récitant Victor Hugo ! S’il fallait une preuve que tout arrive, elle sera sur scène jeudi à l’Octogone de Pully, où Éloquence à l’Assemblée dépose le rappeur et comédien derrière son pupitre de tribun. Jérémie Lippmann a monté à Paris cette pièce qui a séduit la critique et secoué le public. Il s’en explique.
Le choix de ce thème ambitieux était-il lié à celui de l’orateur ?
Non, l’idée de départ était de faire revivre l’éloquence de quelques grands hommes et grandes femmes qui ont fait la France et l’Europe. A partir de là, on a cherché la personne pour interpréter ces textes. Et le nom de Didier (ndlr: Morville, le nom civil de JoeyStarr) nous a sauté à la figure.
Vous le connaissiez personnellement avant de lui demander ?
Pas du tout. Mais il était à mes yeux le genre d’artiste qui ne triche pas et joue dans la sincérité, la spontanéité, l’animalité. Et je pense que le jour où Victor Hugo ou Robespierre sont montés à la tribune, ils partageaient cette manière «physique» de s’exprimer. Ce n’était plus seulement une affaire de jolis mots.
Comment avez-vous convaincu JoeyStarr ?
J’espérais que le projet le titillerait. Je savais aussi qu’il voulait se lancer dans le théâtre mais qu’il avait refusé plusieurs projets. Il a accepté après avoir découvert les textes.
Le bad boy en rhéteur citoyen : vous savouriez d’avance le «coup» promo d’un contre-emploi.
Je n’ai évidemment pas pensé comme cela. Au contraire, produire cette pièce a été une belle galère car les gens me regardaient comme un fou. Mais bosser avec Didier fut un vrai bonheur d’écoute et d’échange. C’est un artiste — je pèse mes mots — et les artistes ne sont heureusement pas tous lisses. J’espère que cette aventure lui a donné envie de continuer. La scène, c’est sa vie, en musique ou en théâtre, il a le même incroyable charisme.
Comment avez-vous choisi parmi les milliers de textes prononcés à l’Assemblée ?
Nous avions en effet énormément de matériau. De nombreux discours ont été éliminés lors des répétitions, d’autres sont devenus une évidence. Je ne voulais pas monter une pièce «politique», mais avant tout faire revivre les mémoires, faire résonner à nouveau ces superbes textes. Avec Didier et Pierre Grillet, le coauteur, on a bossé en artisans, en élaguant parfois pour plus de fluidité.
Qu’avez-vous appris de cette plongée dans le verbe national ?
Je me suis surtout rendu compte à quel point le personnel politique actuel a perdu en qualité de discours. Tout ça manque de panache, et je ne vous parle même pas des fautes de syntaxe… Le dernier grand orateur était pour moi Robert Badinter. Aujourd’hui, on écrit des tweets. En réaction, se plonger dans un discours de Tocqueville ou de Lamartine est un régal.
En quoi un discours de Robespierre peut-il être accolé à celui de Simone Veil, deux cents ans plus tard ?
Ce qui les réunit, c’est la nécessité d’être dit ! On ne saute pas deux siècles, on reste sur la même énergie, la même implication vitale de s’engager au risque de son intégrité physique. Au lendemain de son discours à l’Assemblée, Robespierre était exécuté !
Quel fut votre challenge (grrr !) de mise en scène, dans un format si sobre ?
Mon boulot était justement que les gens ne voient pas la mise en scène et se sentent en proximité directe avec l’orateur et son texte. Du brut. À Paris, on a constaté des mouvements parmi les spectateurs : la force d’expression de Didier et la puissance des mots doivent déranger, créer de la tension.
Source : https://www.24heures.ch/culture/joeystarr-devore-robespie...
Le spectacle
JoeyStarr félicité par Le Figaro : qui l’eût cru ? Le barbare des banlieues craint par la France bourgeoise, qui heurta le politiquement correct par le seul nom de son groupe de rap, Suprême NTM (pour Nique Ta Mère), qui chanta Paris sous les bombes avant de devenir un héros des pages faits divers pour drogues et violences domestiques, poursuit sa réhabilitation de comédien doué avec Éloquence à l’Assemblée, créé à Paris.
Au cœur de la République, pas moins! Lors de rares interviews, Didier Morville au civil, décrit comme un acte citoyen cette façon de plonger dans les grands discours du patrimoine politique et moral de la France, récitant seul en scène, avec sa voix d’ogre, des textes de Victor Hugo, de Simone Veil, de l’abbé Grégoire, d’Aimé Césaire, de Malraux ou de Robespierre.
Le « bad boy » avait déjà joué les flics dans l’excellent Polisse : le voilà qu’il se fait tribun, pour l’amour de malaxer la belle langue.
Victor Hugo (« L’époque où vous êtes est une époque riche et féconde; ce ne sont pas, Messieurs, les intelligences qui manquent, ce ne sont pas les grandes aptitudes; ce qui manque, c’est l’impulsion sympathique ») ou JoeyStarr (« Ce soir faut que ça brille, faut qu’on enquille, je veux du freestyle, je veux que tu stimules mon côté bestial »), deux manières d’appeler à l’action !
Pully, Octogone
jeudi 21 septembre (20h30)
Tél.: 021 721 36 20
Loc.: Fnac et aux guichets du théâtre
Mis en ligne le 17 septembre 2017.
18:46 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
15/09/2017
L'EUROPE ALLEMANDE
Horribles cruautez des Huguenots en France (gravure du XVIe siècle)
Autre interruption de nos vacances ± forcées…
L'Europe allemande
L'Occident qualifié de rationnel n'a aucune connaissance rationnelle de la nature et du poids des langues et des religions sur la mentalité des peuples et des nations.
Tout laisse présager que l'Allemagne de demain voudra se présenter en moteur politique de l'Europe au détriment des intérêts à long terme de la France. Cependant, l'emprise, un demi-siècle durant, de Bonn la catholique sur l'histoire des Germains a occulté l'évidence que l'Europe en marche sera protestante. L'exemple le plus frappant est celui des conséquences en France et en Europe de la séparation entre l'Église et l'État en 1905. Un siècle plus tard, les deux tiers des Français ont cessé de croire en l'existence de l'un ou de l'autre des trois dieux uniques et réputé exercer un droit de vie et de mort sur leurs fidèles - Jahvé, Allah et le dieu des chrétiens censé se composer de trois « personnes ».
Mais rien de tel ne s'est produit dans le reste du continent : tout au contraire, l'Europe du Nord a basculé dans la forme spécifique du christianisme propre au protestantisme, qui scelle un pacte national et inébranlable entre l'État et le mythe chrétien d'un salut universel. C'est que les religions se définissent à l'école de leurs doctrines, mais se manifestent à l'écoute des tempéraments des peuples, donc au gré de l'étendue territoriale des nations, de la masse de leur population, de leur situation géographique, de leurs mœurs et de leur climat. Le protestantisme est la seule forme du christianisme censée progresser parallèlement aux victoires de la raison scientifique et philosophique de l'humanité.
En vérité, la psychologie protestante de l'Allemagne est partagée par ses satellites mentaux. Cette mentalité nous rappelle que la Hollande, la Norvège, la Suède, le Danemark, la Finlande, participent de l'esprit germanique et renforcent la puissance politique de l'Allemagne. C'est tout ce groupe d'États qui donne sa puissance économique à l'Europe allemande d'aujourd'hui. Leur esprit se révèle également le fondement de l'alliance du politique avec les technologies d'avant-garde. Il ne s'appuie plus sur l'affichage d’une empreinte doctrinale et catéchétique mais sur un esprit public compénétré d'une foi adossée au culte des identités nationales.
Aussi la première démarche exigée du comte de Montpezat à la suite de son mariage avec la reine du Danemark, fut-elle de se convertir au luthéranisme. Cette forme de christianisme est entièrement étrangère au centralisme sacerdotal de l'Église catholique romaine. Plus la catéchèse proprement dite devient floue et informulée, plus le sceau du nationalisme scelle le pacte entre l'identité nationale et le rite cultuel encore dominant.
Il est donc essentiel de tenter de comprendre la nature profonde de l'enracinement allemand et protestant que le luthéranisme imposera à l'Europe de demain.
En premier lieu, une vision stratégique plus étendue des vrais enjeux d'une politique européenne
Prenons l'exemple de la construction de deux grands travaux entrepris afin de relier la Suisse à l'Italie : le creusement du tunnel du Simplon dans le Valais et celui du Saint-Gothard à partir de Zurich. On y voit clairement la différence entre l'esprit catholique et l'esprit protestant : le canton catholique du Valais avait choisi un microscopique village, celui de Brigue, pour percer un modeste tunnel de dix-neuf kilomètres, qui aboutirait dans la petite ville italienne de Domodossola. Les travaux commencés en 1898 avec dix-huit ans de retard, ne s'étaient achevés qu'en 1921 avec la fin du percement du deuxième tube. Les quatre mille ouvriers du côté suisse et les dix mille du côté italien, avaient travaillé dans des conditions très dures, avec des piques et des pioches.
Un demi-siècle plus tard l'Allemagne protestante a étroitement piloté le creusement, à partir de Zurich, la capitale industrielle, commerciale et bancaire de l'Helvétie, du plus long tunnel du monde - certes dix-sept ans de travaux, mais cinquante sept kilomètres de long - afin de relier toute l'Europe du Nord, de l'Est et de l'Ouest avec le bassin méditerranéen à la vitesse des TGV actuels, qui franchissent cent kilomètres tous les quarts d'heure, c'est-à-dire cent soixante kilomètres de plus que les derniers avions à hélice de 1950.
La vision mondiale de l'avenir politique et économique du Vieux Monde témoigne d'un recul intellectuel et d'une distanciation anthropologique typiquement germaniques et protestantes. De plus, cette vision contraste avec le provincialisme de l'esprit romain dont l'universalisme se veut essentiellement doctrinal et sacerdotal. En revanche l'universalisme issu de la Réforme est branché sur des idéalités tantôt apaisantes, tantôt féroces et voraces : la Liberté, la Justice, le suffrage universel, le mythe démocratique dans son ensemble. Ces entités vocalisées sont destinées à devenir le moteur des nations et celui du combat contre les prêtrises à la fois locales et hyper divinisées.
On l'a compris encore tout récemment quand l'esprit protestant de l'Europe allemande a proclamé que le Président Trump avait « perdu la raison » à brandir bêtement l'apocalypse atomique face à une Corée du Nord qui avait suffisamment la tête sur les épaules pour simplement rappeler que Saddam Hussein et le colonel Khadafi seraient encore en vie s'ils s'étaient souvenu que la bombe atomique est fondée sur la dissuasion du faible au fort. Cette logique est plus rationnelle que celle de « l'équilibre de la terreur » entre les grandes puissances.
De toute façon, l'esprit de la Prusse d'aujourd'hui voit déjà clair comme le jour que l'Europe protestante est en marche depuis longtemps et que l'universalité politique de demain, qu'on le veuille ou non, se trouve entre les mains des Germains. L'adage « Lève-toi et marche » a changé de camp.
Puisse le recul anthropologique dont dispose le protestantisme allemand face à la politique et à l'histoire ne pas coûter trop cher aux Lettres et aux arts avec lesquels la religion catholique avait fini par faire alliance : Michel-Ange disputait la préséance au pape Jules II.
Le 15 septembre 2017
Source : http://aline.dedieguez.pagesperso-orange.fr/tstmagic/1024...
IRMA
CUBA. Irma (Insurgente)
Sergio Serrano – Le Grand Soir – 12 septembre
Cette femme en furie qui sème la dévastation sur son passage, nous donne une leçon de politique pratique.
Elle nous annonce qu’elle se dirige vers Cuba et, de là, comme tout vulgaire boat-people, qu’elle mettra le cap sur La Floride pour aller y découvrir le rêve américain. Mais, oh, surprise ! : voici que le « rêve américain » est un cri déchirant : « Irma arrive, sauve qui peut ! ». Et tous les gens se précipitent au supermarché et se battent pour se disputer les vivres jusqu’à ce que le supermarché soit totalement dévalisé. Et les gens, dans leurs automobiles, évacuent les lieux et provoquent, par conséquent, des embouteillages monstres et les routes sont totalement bouchées. Et une pensée obsédante ronge les gens : est-ce que je suis bien à jour des cotisations de mon assurance ?
Et les routes de l’Etat qui mènent vers le Nord de La Floride sont totalement bloquées.
La population de La Floride fuit Irma et, à cause de sa fuite, les pompes à essence sont à sec et les voies de communication sont bloquées par cette masse de véhicules. Et leur fuite, alimentée par un combustible d’origine fossile, garantit aux gens que d’autres ouragans viendront et qu’ils seront encore plus dévastateurs.
“Darwinisme social ; seul survit celui qui possède
A Cuba, petite île victime d’un blocus, mais solidaire, aussitôt des brigades de travailleurs sont constituées ; c’est la forme que prend la défense organisée de l’autre, du voisin, du frère ou de cette autre personne non connue personnellement. Les uns mettent à l’abri les vivres et les médicaments qui seront utiles à tous, d’autres s’occupent d’assurer le bon état des égouts et autres canaux d’évacuation pour limiter au maximum les inondations ; d’autres élaguent les arbres pour que les branches ne deviennent pas autant de projectiles assassins ; d’autres se chargent de conduire des gens à l’abri, dans des refuges et des installations militaires sûres. Face au danger, le collectif et le pluriel sont la réponse. La colère d’Irma trouve face à elle un peuple par l’amour et par le devoir réuni.
Avant de mourir, Irma aura appris que vaine est sa furie lorsque existe une muraille de cœurs qui s’unissent.
Sergio Serrano
tw : @Cubanamera
Source : https://www.legrandsoir.info/cuba-irma-insurgente.html
Source d’origine : http://insurgente.org/irma/
Irma, la France et l’ALBA…
Romain MIGUS – Le Grand Soir – 12 septembre 2017
L'ouragan Irma vient de passer sur les Antilles avec son cortège de tragédie, de vies humaines emportées, et de celles qui devront se reconstruire dans la douleur et dans les pertes matérielles. Comme réponse politique à cette catastrophe naturelle, le président du Venezuela, Nicolas Maduro, a ordonné, le 10 septembre 2017, l´envoi d'aide humanitaire à Cuba, à Antigua-et-Barbuda ainsi qu'aux habitants de Saint Martin. Le ministre de l'intérieur vénézuélien, Nestor Reverol, a annoncé, depuis l'aéroport de Caracas, que ce don de 10 tonnes de vêtements, de matelas, d'eau potable, et d'aliments non périssables à la collectivité d'outre mer française, s'inscrivait “dans le cadre du respect mais aussi de la solidarité avec le peuple de Saint Martin” (1). Il a précisé que l'aide humanitaire serait acheminée via “un avion des Forces Armées vénézuéliennes et que cette initiative faisait partie de la coopération internationale dans le cadre de l´Alliance Bolivarienne des Peuples de notre Amérique (ALBA) » (2).
Source : https://www.legrandsoir.info/irma-la-france-et-l-alba.html
Du syndrome de Gilles de La Tourette aux vacances de M. Hulot
Théophraste R – Parlons (Inter) Net – 12 septembre 2017
Le syndrome de Gilles de La Tourette se caractérise par des chapelets d’injures (« fainéant, illettré, alcoolique… ») proférées sans raison et par des gestes involontaires, comme un mouvement méprisant de la main en disant « La France n’est pas réformable ».
Il ne doit pas être invoqué dans les cas d’un cri agacé non répétitif (« Casse-toi, pov’ con ») ou de l’abréviation populaire d’un mot (« matheux ») et surtout pas confondu avec le syndrome de Pinocchio qui affecte Nicolas Hulot, ministre de l’écologie et numéro 3 du gouvernement pour qui « L’État a fait tout ce qu’il pouvait faire » depuis que l’ouragan Irma a été annoncé.
Plaignons ensemble ce trop discret spécialiste du climat, victime d’une brutale crise d’aviophobie qui l’a empêché de s’envoler mardi 12 septembre vers l’île de Saint-Martin avec le président de la République et les indispensables ministres de l’Éducation et de la Santé.
Théophraste R. (Directeur de la thèse « Cynisme des gens qui ont réussi et extrémisme des gens qui ne sont rien »).
Source : https://www.legrandsoir.info/du-syndrome-de-gilles-de-la-...
Tout va très bien Madame IRMA... Le capitalisme, Jupiter et la propagande feront le reste !
BELAIR Philippe – Le Grand Soir – 13 septembre 2017
« Quelle sorte de vie publique est celle où la communication c’est-à-dire la manipulation ou la propagande remplace la controverse ? « Philippe MEYER
Nous aurons peine à les entendre jubiler en secret de l’arrivée de l’ouragan IRMA sur Saint-Martin et Saint-Barthélemy. Pilepoil pour faire oublier la grogne sociale qui monte contre l’arrogance et les prétentions de la classe possédante via des élus soumis. La plus grande victoire idéologique du néolibéralisme, jusqu’à nouvel ordre social, est d’avoir réussi à « déprogrammer » les expériences humaines pour les remplacer par le bourrage de crane permanent qu’est la propagande.
Mais d’abord et avant d’aller plus loin posons nous la question : A qui veut-on faire croire que les populations des Caraïbes ne connaissent pas ce qu’est un ouragan ? Il fût une époque où, tout comme les populations de l’hémisphère nord avant l’hiver, celles des Caraïbes savaient se préparer dès le mois de juin à ce que nous appelons l’hivernage – la saison des pluies qui est aussi celle des cyclones devenus ouragans depuis peu.
Le terme Ouragan est plus « globish » que cyclone puisqu’il dérive de l’anglais « Hurricane » qui lui même est un emprunt à la langue des Calinago, ces anciens habitants éliminés par la « découverte » des Amériques, « Ou Ri Can » qui était une divinité sensée nettoyer la terre de ses impuretés… Drôle de coïncidence dirait l’observateur.
Suite : https://www.legrandsoir.info/tout-va-tres-bien-madame-irm...
Triple peine pour un peuple héroïque
Michel TAUPIN – Le Grand Soir – 12 septembre 2017
En plus d’un blocus économique et financier criminel qu’ils combattent avec courage et détermination depuis le triomphe de la Révolution, Cuba et son peuple doivent faire face chaque année au déchainement destructeur des éléments qui, depuis quelques années, en raison du réchauffement de la planète (dont les pays riches sont en grande partie responsables), s’accentue et s’accélère. Si nous y ajoutons le scandale du black-out insupportable de la part des médias occidentaux et singulièrement français, sur les attaques du cyclone et les ravages qu’il a provoqués dans la presque totalité de l’Île, le triptyque est complet.
Ce petit pays volontaire et audacieux doit affronter les trois calamités à la fois. Il lui faut donc d’excellentes raisons et de solides convictions pour leur résister et les combattre victorieusement, tout en construisant, solitaire, une société socialiste où l’être humain est la priorité nationale.
Le peuple cubain qui, à l’exemple de Fidel, le charismatique commandant en chef de la Révolution, dont "la confiance absolue dans la victoire et la volonté de fer" étaient vissées au corps, sait "qu’il n’y a rien d’impossible". "Dans ces heures particulièrement difficiles" vient de proclamer l’autre héros de la Révolution, le chef de l’État Raoul Castro Ruz, "son héritage nous rend plus fort et nous unit". En effet, seul un peuple uni et déterminé, cultivé et solidaire, peut résister à une adversité aussi puissante et cruelle et la mettre en échec.
C’est pourquoi, alors que Cuba vient de subir pendant près de 72h, de Baracoa à Cardenas, les attaques destructrices d’un cyclone d’une violence inouïe, alors que son peuple est blessé dans sa chair (10 victimes recensées à ce jour), alors qu’il ne peut compter que sur lui-même pour relever le défi de la reconstruction, alors que son économie et son développement sont étranglés par un blocus étasunien génocidaire, je suis terriblement choqué que la plupart des médias organisent un silence assourdissant et consternant sur les souffrance que le peuple cubain endure. Ils ne s’apitoient, les misérables, que sur les malheurs des milliardaires de Floride ou de St Barth. Cuba n’existe pas ! Entre Key West et St Martin, la plus grande île des Caraïbes a été engloutie.
Source : https://www.legrandsoir.info/triple-peine-pour-un-peuple-...
Et celui qui avait été le premier à réagir :
« Le cas Saint-Martin. Si tout s’effondre, vous serez seul. Désespérément seul ! »
L’édito de Charles SANNAT – 11 septembre 2017
Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,
Vous avez sous les yeux l’incurie française, de ses “élites”, de ses “dirigeants”. Selon nos mamamouchis, il faut “vivre avec le terrorisme”, il faut aussi “vivre avec les cyclones”, il faut vivre avec tout ce qui ne va pas.
Malheur à ceux qui oseront dire que le service après-vente est nul quand on achète un produit “État français”.
Oui, l’État est déficient, et ce que vous voyez à Saint-Martin n’est pas exclusivement le fait de ce gouvernement fut-il celui en exercice. Ce qui se passe est la conséquence d’années de laxisme dans la totalité des domaines.
La sous-préfète en dessous de tout et dans tous ses états… de choc !
Alors tout part à vau-l’eau sur l’île de Saint-Martin, y compris la sous-préfète, exfiltrée selon certaines rumeurs, et officiellement en état de choc, car la “pauvrette” s’est un peu trouvée à l’étroit dans une pièce sombre de la Préfecture en pleine tourmente. Elle a mal digéré l’ouragan, ce que l’on peut comprendre, mais la “pauvrette” n’est pas la seule. Ils sont 35 000 Français à avoir eu de peur à très peur et en passant par toute la palette des couleurs de la trouille.
Source : https://insolentiae.com/le-cas-saint-martin-si-tout-seffo...
« La Grande vague de Kanagawa » de Hokusai, revisitée par Tomoko Nagao
Cyclones non naturels ailleurs
Campagnes d’alertes aux attentats en Russie
RusRéinfo – 13 septembre 2017
Depuis plusieurs jours des alertes à la bombe sont faites aux 4 coins de Russie. Aujourd’hui une vingtaine d’alertes à Moscou ont entrainé l’évacuation de plus de 50.000 personnes de gares et centres commerciaux.
Deux hypothèses principales sont étudiées:
1- L’État Islamique, qui a récemment appelé à des attentats en Russie suite à sa débâcle en Syrie, veut submerger les forces de sécurité de fausses alertes en espérant qu’à la longue elles n’évacueront plus les cibles désignées « pour rien », puis frapperont réellement, espérant qu’une part des responsabilités concernant les victimes sera alors rejetée sur les forces de sécurité.
2- Ces campagnes sont faites pour déstabiliser le pays: Les évacuations provoquent des mécontentements, des retards dans les transports, et créent des problèmes de circulation en particulier a Moscou, ville totalement anarchique sur le plan de la circulation. Désorganiser le pays et faire monter le mécontentement des citoyens peut être un prélude à des opérations plus agressives : manifestations, émeutes etc. Dans l’optique de la période électorale pour l’élection au Kremlin, ceci ne doit pas être négligé. Il est notoire que certains pays étrangers vont tout faire pour éviter un nouveau mandat de Vladimir Poutine.
Quel que soit le but de ces fausses alertes, elles mettent en cause des personnes dans plusieurs régions de Russie. Ce ne sont donc pas le fait de quelques crétins voulant simplement plaisanter, mais plutôt d’une organisation solidement implantée.
Selon un commentaire d’un membre des services spéciaux de la ville de Chelyabinsk sous couvert d’anonymat, les alertes à la bombe sont « toutes organisées à l’étranger ».
Villes concernées : Omsk Ryazan Chelyabinsk Ufa Stavropol Kopeisk Perm Novosibirsk Yekaterinburg Irkutsk Yakutsk Petropavlovsk-Kamchatsky Saratov Moscou etc
Places évacuées à Moscou: 50.000 personnes au total
Mise à jour 14-09 midi (Moscou) : Hier à Moscou 70 places ont été évacuées, total 100.000 personnes.
Les appels sont faits par Internet, une adresse IP en Ukraine a été observée plusieurs fois (Mais il peut s’agir d’un proxy, donc aucune déduction pour le moment ne peut être faite).
Source : https://rusreinfo.ru/fr/2017/09/campagnes-dalertes-aux-at...
IRAK - SYRIE
Les soldats irakiens ont salué les civils de Mosoul avec des tortures – Les soldats syriens ont salué Deir-ez-Zor libérée les bras ouverts et avec compassion
Le programme politique baasiste non exclusif a aidé à sauver la Syrie du sort de l’Irak.
Adam Garrie – TheDuran – 13 septembre 2017
Tandis que l’Armée Arabe Syrienne, flanquée des Forces Aériennes Russes et de spécialistes militaires continue à libérer Deir-ez-Zor, un des développements les plus intéressants de la situation est ce qui ne s’est pas produit.
Un peu plus tôt dans l’année, quand les forces irakiennes et celles des USA ont repris la ville de Mosoul à l’ISIS, ce qui s'ensuivit pour les innocents civils de la ville irakienne qui venait de connaître un long siège fut moins une libération que le remplacement du monstrueux ISIS par la brutalité des forces irakiennes.
Lors de la libération de Mosoul de l’occupation par l’ISIS, beaucoup de soldats irakiens ont été accusés d’avoir torturé des civils et même d’en avoir tué de sang-froid.
Quoiqu’il ne puisse y avoir aucune excuse pour un comportement qui viole toutes les lois internationales, ce à quoi on assiste en réalité, c’est qu’après des années de violences entre chi’ites et sunnites irakiens fomentées par l’occupation anglo-américaine du pays, la stratégie du « diviser pour régner » des envahisseurs a infligé une blessure profonde et durable à un pays qui, sous la règle baasiste avait été paisible et où on avait pu voir des chi’ites, des sunnites et des chrétiens participer ensemble au gouvernement et aux fonctions publiques.
Le gouvernement baasiste de Syrie fonctionne toujours selon ce principe d’ouverture. En Syrie, grâce à la direction très ferme du parti Baas socialiste arabe, les gens se pensent Syriens plutôt que membres d’une secte religieuse politiquement chargée.
En Irak, ce n’est plus le cas. Après des années de brutales occupations politiques étrangères, qui ont vu marginaliser et abandonner les ex-baasistes sunnites, les régions à majorité sunnite de l’Irak sont devenues terrain fertile pour l’idéologie salafiste et pour Al-Qaeda, plus tard métamorphosé en ISIS.
Parce qu’ils avaient été ainsi marginalisés après 2003, certains sunnites se sont tournés vers Al-Qaeda comme vers le seul espoir d’améliorer leurs conditions de vie extrêmement mauvaises. Pourtant, les sunnites irakiens se sont dans leur majorité opposés à A-Qaeda, comme l’Irak l’avait fait sous la direction de son parti baasiste socialiste arabe. Ces civils innocents sont devenus des hommes, des femmes et des enfants sans patrie à l'intérieur de leur propre pays.
Ces gens se sont retrouvés entre l’enclume d’un gouvernement chi’ite à Bagdad et le marteau des seigneurs de guerre wahhabites extrémistes dans leurs villes et leurs régions.
Ceci ne veut pas dire que le gouvernement irakien, qui compte en son sein beaucoup de nobles individus, soit en rien comparable à l’ISIS. ISIS est unique dans sa malfaisance, mais la marginalisation des sunnites dans les régions tenues par l’ISIS a été « récompensée » avec une perversité massive par les soldats irakiens, qui ont fait payer à la population sunnite tout entière le fléau de l’ISIS.
Le résultat est que les sunnites, qui ont d’abord souffert aux mains des Américains puis à celles de l’ISIS, ont souffert une troisième fois aux mains de leurs compatriotes irakiens.
Comme je l’avais dit précédemment dans TheDuran :
« L’invasion illégale de l'Irak par l’Amérique et la Grande Bretagne et leur occupation du pays en 2003 furent des désastres dont l’Irak ne s’est pas remis. Après que les envahisseurs impérialistes aient eu illégalement déposé le gouvernement légitime de l’Irak, les occupants ont conspiré pour priver de toute espèce de droit quiconque était par eux considéré comme lié à ce gouvernement, même lorsque, en réalité, ils n’étaient pas liés au gouvernement du tout.
Cela s’est rapidement mué en une technique du « diviser pour régner », au moyen de laquelle les impérialistes ont tenté de dresser sunnites et chi’ites les uns contre les autres, dans un pays où avaient toujours subsisté quelques tenions latentes, mais où les efforts souvent couronnés de succès du parti baasiste pour les minimiser avaient été couronnés de succès parce que le baasisme est une idéologie explicitement anti-sectaire tant en théorie qu’en pratique.
L’inepte soi-disant « processus de débaasification » entrepris par les occupants ne fut rien d’autre qu’un génocide des Irakiens sunnites. Pendant ce temps, les Irakiens chi’ites n’étaient pas moins enragés que les autres par la conquête éhontée de leur pays, même si c'était pour des raisons différentes. Pendant ce temps, les Irakiens chrétiens furent victimes d’un génocide total. Ceux qui réussirent à survivre s’enfuirent, très souvent vers la Syrie baasiste, où il furent accueillis sans hésitation par le gouvernement du président Bachar al-Assad. Même au cours des années de la présidence parfois pesante de Saddam Hussein, le gouvernement et la fonction publique d’Irak avaient vu des sunnites, des chi’ites et des chrétiens de toutes les principales obédiences occuper des postes d’importance et de distinction.
Les Irakiens sunnites furent en conséquence poussés vers toute idéologie, tout mouvement et finalement tout groupe susceptible de leur fournir l’un ou l’autre moyen de s’en sortir dans le nouvel Irak post-sunnite. Beaucoup de ces gens furent, pour la première fois de leur existence jadis laïque, poussés vers l’idéologie d’Al-Qaeda. Alors que les combattants d’Al-Qaeda inondaient un pays qui avait été, sous le parti Baas, un des endroits les plus hostiles à Al-Qaeda au monde, beaucoup de sunnites rejoignirent ses rangs, pour la triste raison que ses rangs étaient les seuls qui allaient encore vouloir d’eux.
Al-Qaeda en Irak était né. Plus tard, Al-Qaeda en Irak allait devenir l’État Islamique d’Irak. Peu de temps après, ses membres se sont mis à voir plus grand et ont tenté de devenir l’État Islamique d’Irak et du Levant. Celui-ci est devenu ensuite l’État Islamique d’Irak et de Syrie, et finalement, aujourd’hui, il s’appelle l’État Islamique tout court, bien qu’il continue à être désigné dans les pays anglophones par l’acronyme ISIS.
Le fait que les Irakiens sunnites soient toujours torturés, toujours associés à des terroristes même quand ils ne le sont pas au terrorisme et toujours considérés avec suspicion, signifie que le virus du « diviser pour régner » que les puissances impérialistes ont inoculé à une nation irakienne jadis unie, est toujours bien présent en Irak.
Aussi longtemps que les conditions qui ont permis à l’ISIS de prospérer seront présentes en Irak, la menace de l’ISIS, quel que soit le nom qu’il se donnera à l’avenir, continuera de hanter l’Irak.
La raison pour laquelle la situation syrienne est tellement plus encourageante, c’est que la situation en Syrie était très différente. En Syrie, le parti Baas est resté au pouvoir et a continué à unir la vaste majorité de la nation contre les sectarismes de toutes sortes. En Syrie, la majorité des combattants de l’ISIS et autres terroristes salafistes sont des combattants étrangers. En Irak, on pense que c’est aussi largement le cas, mais la différence est qu’en Irak, l’ISIS a bénéficié du fait que beaucoup de nationaux, au moins pendant un temps, ont cru qu’il était un moyen d’échapper à l’oppression tant des forces chi’ites militarisées que des forces barbares omniprésentes de l’impérialisme occidental.
En Irak, les citoyens sunnites ont eu beaucoup d’ennemis, ils ont été cernés de tous les côtés. L’ISIS a jeté de l’huile sur le feu des tensions à son propre pervers avantage. À l’opposé, en Syrie, l’identité syrienne de tous les citoyens n’a jamais pu leur être enlevée et le résultat est que le salafisme n’a jamais eu la moindre chance de sévir organiquement comme il l’a fait partiellement en Irak.
En Irak, l’ISIS a profité des cœurs brisés, des rêves brisés, des os brisés et des vies brisées. En Syrie, tout ce qu’il a pu faire, c’est profiter d’une frontière poreuse.
La situation en Irak n’est pas prometteuse. Ce ne sont pas seulement les Kurdes irakiens qui vont se séparer presque à coup sûr du reste du pays de manière formelle en ce mois de septembre, mais la division entre sunnites et chi’ites dans le pays est encore bien réelle, comme elle n’a cessé de l’être depuis l’invasion de 2003. Et ce n’est pas de bon augure pour l’unité irakienne. Au contraire, les vrais Syriens n’ont jamais été et ne sont pas divisés de cette façon.
Les sunnites irakiens vont se retrouver une fois de plus les mains vides. Les chi’ites irakiens voient à présent l’Iran comme leur seule sauvegarde, leur seule chance de se débarrasser de l’influence vénéneuse de l’occident impérialiste
L’Irak n’est pratiquement plus une nation et ne l’a pas été depuis 2003. Je doute qu’il en redevienne jamais une. Tandis que l’Iran reste un facteur de stabilisation dans la région et que la Syrie semble maintenant avoir maîtrisé la tempête, l’Irak commence à gagner la guerre contre l’ISIS à court terme. Mais l’Irak a perdu la guerre contre l’ISIS à long terme, une guerre inséparable du conflit déclenché par l’Amérique et la Grande Bretagne. »
À Deir-ez-Zor, ville à majorité sunnite qui vient d’être pendant trois ans assiégée par l’ISIS, l’histoire ne pourrait pas être plus différente. Des compatriotes syriens ont embrassé les soldats de l’Armée Arabe Syrienne et la Syrie, au coude à coude avec la Russie, a fourni aux citoyens de Deir-ez-Zor les vivres et les médicaments dont ils avaient tellement besoin.
Les photos qui suivent, de civils de Deir-ez-Zor accueillant un retour à la normalité, ne pourraient pas être plus différentes qu’elles ne le sont des images de la « libération » de Mosoul par l’Irak.
Ce qui ressort de tout ceci, c’est que pendant que l’occupation occidentale faisait sombrer l’Irak dans un marécage empoisonné de sectarisme, le parti Baas socialiste arabe de Syrie a maintenu un gouvernement et armé des forces qui sont aussi pluri-religieuses que pluri-ethniques. L’accent mis sur l’unité nationale, sur le nationalisme arabe opposé à l’extrémisme religieux ou au néo-colonialisme, ainsi qu’une définition constitutionnelle précise de l’égalité entre tous les hommes et toutes les femmes, a permis à tous les peuples de Syrie d’être d’abord et par dessus tout des Syriens.
En Irak, ce n’est plus le cas et bien que des progrès soient en cours, les tortures que les civils sunnites ont subies aux mains des militaires irakiens sont révélatrices du fait qu’il reste un énorme travail à faire pour arracher l’Irak aux oubliettes où il a sombré depuis 2003.
En 2003, l’armée irakienne n’a pas résisté à l’invasion des USA et du Royaume Uni, mais l’Armée Arabe Syrienne, elle, a résisté sur de multiples fronts à des envahisseurs par procuration, qui avaient fait allégeance à des pays aussi divers que les États-Unis, la Turquie, le Qatar, l’Arabie Saoudite, Israël, la Grande Bretagne, la France, la Belgique, la Hollande et l’Allemagne, tout comme elle a résisté aux militants séparatistes kurdes et aux extrémistes salafistes.
La Syrie a opposé à tout cela un front uni, guidée par l’idée implicite du baasisme.
Le baasisme a gagné parce que la Syrie a gagné, et de son côté la Syrie a gagné parce que le baasisme est resté le principe directeur du système politique et de la philosophie civique de la Syrie moderne.
Pour cette raison, s’il est sûr que la Syrie se remettra difficilement de ce conflit sur le plan matériel, elle a déjà, sur beaucoup d’autres plans, évité les écueils et les chausse-trapes qui sont la plaie de l’Irak depuis 2003.
Source : http://theduran.com/iraqi-soldiers-greeted-the-civilians-...
Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades
Mis en ligne le 15 septembre 2017.
22:32 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook |
04/09/2017
RELAIS
Brève interruption de nos vacances ± forcées :
RELAIS
Réunion de Présentation du Comité International de défense des droits du peuple libyen le 9 septembre 2017,
au théâtre de la Main d’Or de 13 heures à 18 heures
COMMUNIQUÉ
Dans l’objectif de mobiliser le plus grand nombre de spécialistes et partisans de la défense des droits du peuple libyen pour rendre justice au peuple opprimé et martyrisé, afin de l’aider à sortir de sa crise, le comité international pour la défense des droits du peuple libyen a été créé en mois de septembre 2016. Pour poursuivre et réussir ses objectifs, nous aurons l’occasion de nous rassembler le 09/09/2017 afin de présenter les statuts du comité et d’établir son programme de travail pour l’année 2017-2018.
Notre réunion célébrera aussi le 47ème anniversaire de la Révolution libyenne de 1969 et le 18ème anniversaire de la création de l’Union africaine le 09/09/1999.
Nous aurons aussi l’occasion de créer un comité de soutien à Saif al Islam Kadhafi afin de dénoncer et d’exiger l’annulation de la décision prise illégalement par le CPI contre lui.
Saif al-Islam Kadhafi
Notre programme contient aussi un exposé sur la situation des droits de l’homme en Libye.
L’humoriste Dieudonné M’Bala M’Bala qui soutient notre lutte, nous prête gratuitement son théâtre.
Nous comptons sur votre présence et votre solidarité.
Théâtre de la Main d’Or
15, passage de Main d’Or
75011 Paris
m° Ledru Rollin
Sources :
http://lavoixdelalibye.com/2017/08/20/reunion-de-presenta...
https://tunisitri.wordpress.com/2016/10/05/constitution-d...
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Force Ouvrière, le syndicat inventé par la CIA
http://mai68.org/spip2/spip.php?article705
Extraits de Wikipedia sur Irving Brown, agent de la CIA :
Irving Brown, né en 1911 à New York, dans l'arrondissement du Bronx et mort en 1989 à Paris, est un syndicaliste américain membre de la Fédération américaine du travail, puis de l'American Federation of Labour - Congress of Industrials Organisations (AFL-CIO) qui joua un grand rôle en Europe de l'Ouest et en Afrique dans la lutte contre l'influence communiste au sein des syndicats. Il a simultanément mené une carrière d'agent de la CIA.
Il s'attache ensuite à affaiblir les mouvements communistes en France et obtient en 1947 d'André Bergeron et Léon Jouhaux qu'ils quittent la CGT et créent la Confédération générale du travail - Force ouvrière (CGT-FO).
Jacques-Marie Bourget : ces militants de la CGT qui ont choisi Hitler
Annie Lacroix-Riz vient de publier au Temps des Cerises « Scissions syndicales, réformisme et impérialismes dominants, 1939-1949 » où, sources à l'appui, elle dénonce ces militants de la CGT qui ont choisi Hitler et seront à l'origine de FO. Jacques-Marie Bourget nous en parle.
La mort du Code du travail ouvre la porte à la création de "syndicats" qui seront créés sur mesure pour satisfaire Macron Et Gattaz.
Michel ETIEVENT :
Nous sommes en 1947, nous venons de vivre (45-47) une période de conquis sociaux extraordinaires dans le sillage du CNR avec les ministres communistes, (sécu, statuts et avancées de toutes sortes, nationalisations, services publics). Il fallait évidemment briser cette formidable invention sociale, D'autant plus que la guerre froide pointe son nez. Comment ? Et bien en divisant le mouvement ouvrier. Et d'où va venir cette inspiration à la scission… des USA évidemment. Inspirée de Bruxelles par Irving Brown, le 18 décembre 1947, décision est prise par Jouhaux, Bothereau, Delamarre…de démissionner du bureau confédéral de la CGT.
Le 13 avril 1948, ils organisent le Congrès constitutif d'une nouvelle Confédération. La « CGT-Force ouvrière » est née. La scission est consommée.
En 1967 par ses ordonnances, De Gaulle casse le principal acquis de la Libération en instaurant dans les CA des caisses de sécu le paritarisme. Sous Ambroise Croizat : 3/4 des sièges étaient aux ouvriers, 1/4 aux patrons ; Avec de Gaulle ce sera, outre la suppression des élections, le rapport 50-50, Il suffira désormais d'un syndicat minoritaire (FO par exemple…) pour faire pencher la balance vers une gestion patronale et commencer le détricotage de l'œuvre du CNR et notre sécu
Force Ouvrière à la lumière des archives américaines :
Les relations entre Force ouvrière et le syndicalisme américain sont parfois évoquées mais restent encore relativement peu étudiées. Les archives de l'AFL-CIO, déposées au Centre George Meany (Silverspring, états-Unis), permettent un nouvel éclairage sur le sujet. Cet article présente aussi les principaux correspondants du département international de l'AFL—CIO au sein de FO de la Libération à la fin des années 1950.
Cliquer ici pour les articles complets et les commentaires :
http://mai68.org/spip2/spip.php?article705
Bien à vous,
do
http://mai68.org/spip2
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Mis en ligne le 4 septembre 2017.
20:05 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
31/08/2017
SALAH HAMOURI EN « DÉTENTION ADMINISTRATIVE »
Après la visite infructueuse de Benjamin Netanyahou à Vladimir Poutine, pour solliciter son aide contre la République Islamique d’Iran et le Liban…
« Malheureusement, je ne peux pas vous aider, là. »
Palestine : Salah Hamouri en « détention administrative »
L’ancien prisonnier franco-palestinien et militant pour les droits des prisonniers palestiniens Salah Hamouri a de nouveau été capturé par les forces d’occupation israéliennes lors d’un raid à son domicile à Jérusalem-Est dans la nuit du mardi 22 au mercredi 23 août 2017. Le 29 août dernier, Salah Hamouri a été placé en détention administrative, sans charge ni procès, pour une durée initiale de 6 mois (renouvelable à l’infini).
Source : https://secoursrouge.org/Palestine-Salah-Hamouri-en-deten...
À Paris :
Une manifestation pour réclamer la libération de Salah Hamouri
CE SAMEDI 2 SEPTEMBRE
RASSEMBLEMENT DE 15 H À 18 H
PLACE SAINT-MICHEL
Métro Ligne 4 et RER C Saint-Michel
Et un communiqué du CAPJPO EuroPalestine :
Chères amies, Chers amis,
L’occupant israélien a mis les bouchées doubles cet été, tant en matière de colonisation que de répression et d’enfermement des Palestiniens.
Les Palestiniens de Gaza sous blocus sont dans le plus grand dénuement, sans électricité ni eau potable, et sans médicaments. Tous les jours des enfants et des adultes meurent à Gaza faute de traitement (cancer, dialyse, mucoviscidose…)
À Jérusalem-Est, non seulement Israël rase les maisons palestiniennes à tour de bras, mais tente de s’emparer du contrôle du 3ème lieu saint musulman, comme on l’a vu cet été avec ses provocations à la mosquée Al-Aqsa.
Tous les records d’emprisonnements ont également été battus, avec plus de 3 800 arrestations et détentions de Palestiniens dans les geôles israéliennes, depuis le début de l’année.
Et parmi ces arrestations, celle de Salah Hamouri, militant et avocat franco-palestinien que nous connaissons bien, et qui vient d’être condamné à 6 mois de détention "administrative", c’est à dire sans inculpation ni procès.
Le dossier est vide ! Israël n’a pas réussi à coller un seul délit à Salah Hamouri, mais lui fait payer le fait qu’il continue à défendre la cause palestinienne, et notamment celle des prisonniers palestiniens, en tant qu’avocat au sein de l’association Addameer.
Salah Hamouri, qui a déjà été emprisonné sept longues années pour ses sympathies pour le Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP), aurait pu choisir le confort et une vie tranquille, en s’établissant en France, avec sa femme française, Elsa, et son enfant.
Mais ce militant de 32 ans en a décidé autrement. Il n’a pas voulu abandonner les siens et les 7 années d’incarcération n’ont pas entamé sa détermination à défendre les droits fondamentaux du peuple palestinien. Respect !
Alors, Israël ne cesse de le harceler : assigné à résidence à Jérusalem-Est, son épouse interdite de mettre les pieds en Palestine, et maintenant, depuis le 22 août, enlevé de nuit à son domicile et à nouveau emprisonné sans le moindre motif, de manière totalement illégale !
Il s’agit pour l’occupant israélien de faire un exemple de plus, en montrant à l’ensemble des Palestiniens ce qui les attend quand ils ne renoncent pas à leurs droits, quand ils osent soutenir que les Palestiniens sont des êtres humains comme les autres.
Nous ne resterons pas les bras croisés. Il faut que nos dirigeants, nos élus, ceux qui disent représenter tous les Français, exigent la libération de ce citoyen Français, qui mérite toute notre estime !
VENEZ NOMBREUX LE DIRE AVEC NOUS
CE SAMEDI 2 SEPTEMBRE
Les Palestiniens résistent. Nous devons les soutenir. L'enjeu est vital. Israël teste sur les Palestiniens les armes et les moyens de contrôle des populations. Promoteur du "choc des civilisations", il cherche la guerre à outrance partout dans le monde. Ceci est dangereux pour nous tous. C'est un problème majeur pour toute la société, pour l'avenir de nos enfants.
Merci d’organiser des rassemblements partout où vous vous trouvez. Pensez également à faire circuler largement la pétition président de la République : urgence humanitaire à GAZA : levée du BLOCUS ! qui permet de diffuser des informations vitales que les principaux médias se refusent à donner.
Et il est clair que le boycott de l’occupant israélien s’impose de manière croissante. L’intimidation et le chantage à l’antisémitisme ne peuvent arrêter son irrésistible ascension.
Nous saluons à ce propos l’occupation par nos amis britanniques de l’usine de production d’armement israélienne Elbit, obligée de fermer ses portes pendant 2 jours en juillet dernier. Située près de Birmingham, elle produit les missiles qui ont tué des milliers de personnes à Gaza à l’été 2014.
Cinq militants qui ont participé à cette occupation passent en procès le 13 septembre.
N’hésitez pas à leur envoyer un message de solidarité (Ecrire à adie_mormech@hotmail.com ) et à vous déplacer le 13 septembre à Birmingham, si vous le pouvez.
Amicalement,
CAPJPO-EuroPalestine
www.europalestine.com et info@europalestine.com pour nous contacter, avoir plus d’infos et vous joindre à nos actions !
Mis en ligne le 31 août 2017.
20:25 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
29/08/2017
IL SUFFIT QU'ON SE METTE AU VERT...
Il suffit qu’on se mette au vert pour que tout le monde rentre !
Aujourd’hui : Manuel de Diéguez et Aymeric Monville
Le nouveau pont de la rivière Kwai
1 – Les chemins de la vassalité
2 – Les murs de notre prison politique et mentale
3 – Les fondations de notre prison
1 – Les chemins de la vassalité
Le XXe siècle aura donné naissance à une littérature attachée à porter un regard d’anthropologue, donc un regard de l’extérieur, sur un animal aveuglément rivé à son labeur. Le héros du roman de Pierre Boulle (1912-1994) – le colonel anglais Nicholson – illustre ce type de littérature d’une manière particulièrement frappante: son détachement avait été fait prisonnier des Japonais dans la jungle birmane. Après avoir résisté quelque temps aux ordres du chef du camp, il finit par prendre la tête de la construction d’un pont sur la rivière Kwaï, à seule fin de prouver à ses geôliers les compétences et les qualités exceptionnelles des soldats de Sa Majesté. Tout à l’accomplissement de sa tâche, il en oubliait la finalité : ce pont allait assurer le passage des troupes nipponnes.
On retrouve le même thème chez le romancier russe Alexandre Soljenitsyne dans son roman intitulé Une journée d’Ivan Denissovitch. Alors que les bagnards sont attelés à des tâches absurdes et inhumaines durant le terrible hiver de la steppe sibérienne, Ivan Denissovitch Choukhov s’y applique avec un zèle qui lui vaut les quolibets de ses compagnons et ne rentre que le dernier dans la baraque qui sert de dortoir aux prisonniers.
Le Colonel Nicholson et Ivan Denissovitch illustrent d’une manière exemplaire un mécanisme psychique universel. Telles de laborieuses fourmis ouvrières, les humains sont remplis d’une bonne volonté à la fois touchante et aveugle qui les pousse à réaliser à la perfection des tâches stupides et sans réfléchir au but poursuivi.
La construction d’un nouveau pont de la rivière Kwaï s’est poursuivie en France durant tout l’été: M. Emmanuel Macron avait invité M. Donald Trump à la fête nationale du 14 juillet afin, disaient les géopoliticiens ambitieux de paraître machiavéliens, d’acheter à la baisse un Président réputé en perdition, ce qui procurerait à la France un crédit diplomatique à monnayer au plus haut prix dès le mois de septembre. Mais M. Donald Trump a aussitôt tiré parti de ce calcul de néophyte pour demander à chaque pays de l’OTAN un tribut militaire supplémentaire d’un milliard d’euros, afin, prétendait-il, d’assurer leur « protectorat » , c’est-à-dire leur propre mise sous tutelle au profit du Pentagone et de l’OTAN.
Mme Merkel a quelque peu rechigné, mais que faire dès lors qu’à ses côtés, son puissant ministre des finances, M. Wolfgang Schäuble, suppliait Washington de persévérer à réprimer toute velléité de souveraineté du Vieux Continent ?
2 – Les murs de notre prison politique et mentale
Aujourd’hui, la construction de notre pont de la rivière Kwai se trouve quasiment achevée. Nous y avons mis un zèle stupéfiant. A l’instar d’Ivan Denissovitch, le bagnard de Soljenitsyne, nous continuons de construire, pierre par pierre, les murs de notre prison politique et mentale.
Ainsi, l’armée française porte exclusivement son attention sur une construction cérébrale qui lui permet d’éviter de se regarder dans le miroir du « connais-toi » socratique et de découvrir que ce miroir lui renvoie l’image du Colonel Nicholson. Son chef d’État-major, le Général Pierre de Villiers, avait protesté de ce que son budget avait été lourdement amputé par le ministre du Budget. Mais a-t-on entendu l’un des six cents généraux en activité ou l’un des cinq mille cinq cents généraux de la deuxième section, dénoncer le traité de Lisbonne qui place cette armée mexicaine de six mille cent généraux français sous la coupe de l’étranger ?
Le nouveau chef d’état major, François Lecointre, serait un guerrier héroïque: il aurait réussi à faire reculer un détachement serbe sur un pont, lors de la dernière guerre de Yougoslavie. Mais qui expliquera aux Français ce que le Colonel François Lecointre faisait en ex-Yougoslavie, sous commandement américain ?
Depuis la signature du traité de Lisbonne, toutes les opérations extérieures de l’armée française se font sous la houlette du Commandant suprême des forces alliées en Europe, le Général américain Curtis Scaparrotti.
Lorsqu’on relit les déclarations de Nicolas Sarkozy lors du retour effectif de la France dans le giron de l’OTAN, au cours du sommet qui s’est tenu à Strasbourg-Kehl les 3 et 4 avril 2009 en présence de Barack Obama, on demeure confondu par sa naïveté et sa vertigineuse sous information politique concernant la manière dont fonctionne un empire. « Nous sommes de la famille, nous sommes dans la famille », clamait-il. « L’Europe sera désormais un pilier encore plus important, plus fort de l’Alliance », ajoutait-il. Son insistance candide sur de prétendus « liens familiaux » entre les États-Unis et la France lui faisait croire que, tel l’enfant prodigue, la France bénéficierait d’un statut particulier au sein de de la vassalisation atlantique : « J’ai toujours été convaincu que les États-Unis et la France étaient de la même famille ».
Quelle ne fut pas sa stupéfaction lorsqu’il se vit prier de prendre la place qui lui était assignée dans un groupe rangé par ordre alphabétique. Il fit des pieds et des mains et finit par obtenir de se tenir aux côtés du maître du monde Barack Obama, pour le temps de la photo officielle, puis il lui fut ordonné de s’installer à sa place de docile vassal, entre « Finland et Germany ».
La leçon n’a pas été retenue et lors du dernier G20 à Hambourg, on a vu M. Emmanuel Macron se coller aux basques du nouveau président des États-Unis.
Avec quelle délectation les généraux Jean-Paul Paloméros, Stéphane Abrial, ou Denis Mercier ont pris à tour de rôle une fonction ronflante, mais subalterne, dans le dispositif de l’OTAN à Norfolk aux États-Unis à compter du 10 septembre 2009, ou à Lisbonne pour le général Stolz, lorsque M. Nicolas Sarkozy a cru bon de trahir la politique du Général de Gaulle et d’enchaîner l’armée française au char de l’Amérique à laquelle l’OTAN sert le masque !
Les généraux obéissent sans états d’âme au pouvoir politique à tel endroit et à tel moment. Ils bombardent les cibles que l’OTAN leur demande de bombarder au nom de la « démocratie », « des droits de l’homme » ou de l’esprit messianique américain. Leurs exploits en Libye, en Irak, en Serbie, en Afghanistan et même en Syrie, ont transformé en un amas de ruines les pays qu’ils sont censés avoir « libérés ».
M. Hollande n’était-il pas prêt à vitrifier Damas avec nos Rafales déjà sur le tarmac, chargés de missiles jusqu’à la gueule et soutenus par notre petite frégate Chevalier Paul, noyée au milieu d’une armada de porte-avions américains ? Mais aucun de nos généraux n’a démissionné ou refusé d’exécuter sa « mission». Au grand dépit de M. Hollande, du Quai d’Orsay et des généraux français, seul un réflexe de bon sens du Congrès américain de l’époque a mis fin à cette mascarade.
3 – Les fondations de notre prison
Or, un discours du 17 juin 2008 prononcé par M. Nicolas Sarkozy lors d’une réunion à la porte de Versailles et préparatoire à la reddition de la France ainsi qu’à son pelotonnement dans le giron de l’OTAN, le président français se vantait de ce que « nous pourrons rénover nos relations avec l’OTAN sans crainte pour notre indépendance et sans risque d’être entraînés dans une guerre, malgré nous ». Le 19 mars 2008, il prophétisait déjà avec l’assurance des néophytes « qu’aucune force française ne sera placée en permanence, en temps de paix, sous le commandement de l’OTAN ». L’histoire contemporaine a hélas apporté un sévère démenti à ces deux affirmations.
Mais les postes ronflants et les missions extérieures rapportent double solde, médailles et prestige. À quoi sert un général privé de guerre ?
Certes, les engagements se font sous l’autorité officielle du pouvoir politique. Mais faut-il participer sans rechigner aux guerres illégales de l’État américain sous prétexte que le traité de Lisbonne entré en vigueur le 1er décembre 2009 ficelle désormais la France et l’Europe entière à l’OTAN ?
Les soldats de carrière sont mus, comme tous les humains, par des intérêts de carrière. Ils désirent, à l’instar du bagnard Yvan Denissovitch dans son goulag sibérien, que le mur inutile soit bien fait et que le chef du camp soit content; ou comme le Colonel Nicholsson, qui souhaitait prouver à des Japonais qu’il méprisait, de quoi les Anglais sont capables.
Alors nos militaires se lamentent de l’état pitoyable de leurs outils : seul cinquante pour cent du matériel est disponible, la moitié des hélicoptères n’est pas en état de voler, cinquante pour cent des avions d’une base de l’armée de l’air sont dans un tel état de délabrement qu’ils servent de pièces de rechange aux appareils encore réparables et les stocks de munitions sont si limités que les entraînements en conditions réelles sont de plus en plus rares…
C’est pourquoi, si nos généraux cinq étoiles se risquaient à porter leur regard sur eux-mêmes, ils verraient clair comme le jour que leur dérobade les lie plus étroitement au joug du Pentagone que Gulliver par les mille liens des Lilliputiens. Ils se trouveraient alors empêchés de fixer leur regard sur la qualité et la quantité de leurs munitions, alors que le spectacle de cinq cents bases militaires américaines incrustées en Europe ne leur crève pas les yeux.
L’occupant et maître de l’OTAN se montre de plus en plus sûr de lui. Par nature et par définition, toute armée ressemble à un coureur cycliste le nez sur son guidon. Nos généraux du plus haut rang refusent les restrictions budgétaires tellement ils craignent de se trouver retardés dans la construction du pont de la rivière Kwaï qui les asservit à une puissance étrangère.
Il est d’ores et déjà devenu évident que la France ne sera pas l’instrument du gaullisme du XXIe siècle; il est d’ores et déjà devenu évident qu’elle demeurera inféodée au nouveau vichysme qu’on appelle maintenant l’atlantisme et que M. Sarkozy appelait la « famille occidentale ». Mais il n’est peut-être pas nécessaire « d’espérer pour entreprendre et de réussir pour persévérer ». Le « connais-toi » toi-même est en marche jusqu’au plus profond de l’asservissement.
Demain, un Général de Villiers aux yeux grands ouverts, refusera que des vassaux du Pentagone lui fassent une haie d’honneur.
La vocation d’un Président de la Ve République n’est pas seulement de traiter de problèmes locaux, contingents et propres au fonctionnement de la bureaucratie européenne, mais d’observer le destin du continent de Copernic à l’écoute et à l’école de l’américanisation du Vieux Monde. Cette attitude exige un regard et un jugement sur un Occident marginalisé par le messianisme pseudo édénique d’un royaume du dollar revêtu des apanages et des prérogatives d’une annonciation universelle du « Beau, du Juste et du Bien ». Il y faut un recul et une distanciation de la raison capables de circonscrire la vraie signification de la situation géopolitique actuelle
Source : http://aline.dedieguez.pagesperso-orange.fr/tstmagic/1024...
Un livre :
Les jolis grands hommes de gauche
Aymeric Monville – Delga – 5 septembre 2017
Chers amis,
J'aurai l'immense plaisir de vous retrouver après cet été pour vous présenter mon dernier ouvrage (320 p.) Ce sera :
Ce mardi 5 septembre à 19h30,
à la librairie Tropiques,
63 rue Raymond Losserand - 75014 Paris
(Métro Pernetty).
Suivi d'un débat et d'un apéro comme il se doit.
Au plaisir de vous y retrouver.
Bien cordialement,
Aymeric Monville
Onfray suggérant de bombarder Cuba ; Badiou nageant en pleine eurolâtrie bruxelloise ; Lordon promu porte-parole du mouvement Nuit Debout mais annonçant d’emblée que toutes les révolutions « sont belles parce qu’elles échouent » ; Michéa ne voyant dans l’antifascisme qu’un alibi « stalinien » ; Rancière se déclarant déçu dans ses doux « espoirs nés de l’effondrement de l’empire soviétique » pour mieux affirmer, blasé, que « la prise de pouvoir, nul ne sait aujourd’hui ce que ça veut dire » ; Todd qualifiant le communisme de pathologie pour mieux vanter les mérites dudit « hollandisme révolutionnaire »...
Le vieux rêve de la réaction, exclure les communistes de la communauté nationale (« communiste, pas français »), prend ici l’apparence de la bonne conscience « progressiste », ingénue. Mais si certains n’ont trouvé d’autre solution que de refaire le congrès de Tours à l’envers et de revenir au temps du grand Jaurès, ce n’est pas pour s’inspirer de son courageux combat pour la paix ; c’est pour mieux conjurer toute une époque : Octobre-17 et Stalingrad, la Résistance et le programme du CNR, l’antifascisme et l’anticolonialisme insufflés par le Komintern, et mieux se plonger ainsi la tête dans le sable. Pourront-ils encore longtemps « fuir l’histoire » ?
Rédigés sur une dizaine d’années, ces articles pianotent sur la gamme qui va de la polémique acerbe à la controverse argumentée, sans exclure parfois l’« exercice d’admiration » (Clouscard, Lukács et d’autres). Ils offrent un point de vue privilégié sur les débats qui agitent la gauche actuelle.
Et on attend Lacroix-Riz sur le centenaire d’Octobre !
Mis en ligne le 29 août 2017
21:07 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
27/08/2017
DE QUELQUES IDÉES REÇUES - I.
De quelques idées reçues
sur les différences entre les sexes dans la vraie vie et en littérature
I.
Pythagore et Platon furent leurs élèves. Ils apprirent la métaphysique aux Grecs, la sorcellerie aux Persans., l’aruspicine aux Étrusques – et aux Romains, l’étamage du cuivre et le commerce des jambons. Mais de ce peuple qui dominait l’ancien monde, il ne reste que des pierres, soit toutes seules, ou par groupes de trois, ou disposées en galeries, ou formant des enceintes.
Flaubert, Bouvard et Pécuchet
La descente aux enfers de l’Amérique du Nord, qui risque de nous entraîner dans sa chute mais ne le fera que si nous le voulons bien et dans ce cas tant pis pour nous, commence à nous asphyxier. En d’autres mots, nous saturons.
C’est pourquoi nous laissons un peu l’actualité s’écouler sur le côté, comme une rivière qu’on longe en marchant sans trop la regarder.
Aujourd’hui, à partir d’un fait récent, bulle éclatée à la surface du chaudron de sorcières US – l’incident Google –, il nous a pris l’envie de nous pencher sur quelques idées reçues, à notre avis aussi funestes que fausses, et de partager nos réflexions avec vous, si tant est qu’elles vous intéressent. Dans le cas contraire, vous pouvez sans scrupule sauter les quelques posts à venir et nous retrouver dans pas longtemps aux prises avec la glauque réalité de tous les jours. Nous prenons des vacances tardives en somme.
Guerre des sexes chez l’oncle Sam
I. Au sein de Google
Un nouveau Martin Luther ?
(Un conservateur russe sur James Damore)
Egor Kholmogorov – The Unz Review – 9 août 2017
[ Qu’on nous permette d’abord de préciser, pour les djeunes, élevés au crack en batteries, que Martin Luther fut un moine et professeur de théologie allemand qui se considéra comme décidément trop opprimé par sa Sainte Mère l’Église et qui, un jour d’octobre 1517 (bientôt 500 ans !) cloua sur les portes de l’église de la Toussaint de Wittemberg ce qu’il appela ses 95 thèses, où il condamnait violemment le commerce des indulgences de l’Église catholique en particulier et le comportement de son haut clergé en général. Il fut excommunié, fonda le protestantisme et mit ainsi à feu une guerre civile européenne qui devait durer jusqu’au XVIIIe siècle et fut d’une atrocité difficile à imaginer même aujourd’hui qu’on a Daech. Juste ce qui pend au nez des musulmans… Si cela peut les consoler : c’est de l’épuisement et de l’écoeurement causés par ces « guerres de religion » que sont sorties les Lumières. Egor Kholmogorov compare ici le « mémo » de James Damore aux 95 thèses de Martin Luther.]
N.B. L’auteur donne au mot mot « gauche » une signification qui n’est pas la nôtre. Nous le disons une fois pour toutes afin de ne pas truffer son texte de guillemets envahissants.
[Ceux qui ne sont pas au courant de l’affaire Damore-Google peuvent se reporter à l’article « FAKE NEWS – De Google au Goolag », d’Eric Werner, sur notre post du 13 août 2017. LGO]
– Vous persécutez vos employés pour leurs opinions et vous violez les droits des hommes blancs, des centristes et des conservateurs.
– Non, nous ne faisons rien de tel. Vous êtes viré.
C’est une conversation très semblable à celle-là qui s’est déroulée récemment dans le bureau d’un des monstres du marché de l’information, la société Google.
Google sait à peu près tout sur nous, y compris le contenu de nos e-mails et nos adresses, elle a des échantillons de notre voix (OK Google) et sait tout de nos préférences y compris sexuelles. Google a été très près de regarder le monde littéralement à travers nos propres yeux avec Google Glass, mais ce projet semble postposé, temporairement sans doute. Cependant, la menace de manipulation de l’opinion publique au moyen des algorithmes d’un moteur de recherche est à l’ordre du jour en Occident depuis longtemps déjà, au point d’être devenue l’intrigue d’un épisode de House of Cards.
À l’inverse, nous ne savons à peu près rien de Google. Mais voilà que, grâce à un scandale idéologique qui vient de secouer la compagnie, il nous est permis de jeter un coup d’oeil en direct sur les valeurs et les convictions dont elle a fait son catéchisme, pour nous influencer autant qu’il lui est possible et influencer plus encore la perception américaine du monde. Google s’est soudain révélée être un système imprégné d’idéologie, baignant jusqu’au cou dans des valeurs de gauche et agressivement féministes. [Kholmogorov et les Étatsuniens donnent au mot « gauche » une signification qui n’est pas la nôtre. Nous le disons une fois pour toutes, afin de ne pas truffer ce texte de guillemets envahissants, ndt.]
L’histoire est la suivante. Au début du mois d’août, un manifeste anonyme intitulé La chambre d’écho idéologique de Google a circulé sur le réseau local de Google. L’auteur y fustigeait le climat idéologique régnant dans la compagnie et en particulier sa politique de soi-disant diversité. Cette politique a été adoptée par la quasi-totalité des sociétés US et Google est allée jusqu’à nommer un « chef de la diversité ». Le but de cette politique est de réduire le nombre des employés blancs de sexe masculin, d’engager au contraire autant de membres de minorités et de femmes que possible et de leur accorder des promotions anormalement rapides qui leur donnent un avantage injuste non basé sur les réalités du marché.
L’auteur y soutient que cette politique de gauche et de « diversité » a créé une chambre d’écho à l’intérieur de la compagnie, où chaque individu ne parle qu’à ceux qui partagent ses opinions et ne fait ainsi que renforcer la conviction que leurs croyances communes sont les seules qui importent. Cette « chambre d’écho », dit-il, rétrécit l’horizon intellectuel ,de chacun et sape l’efficacité du travail, dans la mesure où « suivre la ligne du parti » prend la précédence sur toute productivité réelle.
Contrairement à ses mots d’ordre « vision » et « innovation », l’auteur affirme que la compagnie a perdu complètement la vue, aveuglée par le bandeau qu’elle s’applique à elle-même, et qu’elle est embourbée dans un véritable marais.
Comme Google emploie des intellectuels, prétend-il, et que la plupart des intellectuels occidentaux sont de gauche, cela aboutit à créer une clique fermée de gauchistes à l’intérieur de la compagnie. Si la droite rejette tout ce qui est contraire à Dieu>nature humaine>hiérarchie, la gauche affirme que toutes les différences naturelles entre humains sont inexistantes ou le résultat de structures sociales*.
L’idée centrale de la gauche est la lutte des classes, et, étant donné que la lutte du prolétariat contre la bourgeoisie est maintenant hors de propos [], l’atmosphère de lutte a été reportée sur les relations de genre et de race. Les Noirs opprimés se battent contre les Blancs oppresseurs, les femmes opprimées contestent les mâles oppresseurs. Et la direction de la compagnie (ainsi que, jusqu’à récemment, la présidence US) est chargée de faire advenir la « dictature du prolétariat » en imposant une politique de « diversité ».
Le critique auteur du mémo prétend que la chasse aux sorcières dont font l’objet les centristes et les conservateurs, qui sont forcés de cacher leurs préférences politiques ou de démissionner, n’est pas le seul effet de la tyrannie de gauche. La politique de gauche conduit aussi à l’inefficacité, dans la mesure où un emploi convoité n’est pas attribué au meilleur candidat mais à « la meilleure femme de couleur » candidate. De multiples programmes éducationnels ou de motivation ne sont accessibles qu’aux femmes ou aux minorités. Le résultat est une efficacité en chute libre, une démotivation des Blancs (mâles) à se donner du mal dans leur travail et un climat de nervosité sinon de sabotage. Au lieu de sortir de nouveaux produits révolutionnaires à la chaîne, affirme le critique, Google gâche trop d’efforts à jeter de l’huile sur le feu de la lutte des classes.
Quelle solution propose-t-il ?
Que l’on cesse de diviser les gens en « oppresseurs » et « opprimés » et d’ainsi opprimer par force les prétendus oppresseurs. Que l’on cesse de marquer au fer le moindre dissident sous l’inculpation d’immoralité, de racisme, etc.
Le droit à la diversité d’opinion doit s’appliquer à chacun. La compagnie doit arrêter de s’aliéner les conservateurs qui sont – pour appeler un chat un chat – une minorité dont il faut que les droits soient respectés. En outre, ceux qui inclinent au conservatisme ne sont pas sans présenter des avantages, tels qu’une conception ciblée et méthodique de leur travail.
Que l’on combatte toutes les sortes de préjugés, et pas seulement ceux considérés comme dignes de l’être par l’Amérique politiquement correcte.
Que l’on mette fin aux programmes de diversité discriminatoires envers les Blancs (mâles) et qu’on les remplace par des programmes non discriminatoires.
Que l’on évalue de façon non biaisée les prix de revient et l’efficacité des programmes de diversité, qui ne sont pas seulement coûteux mais qui dressent aussi une partie des employés de la compagnie contre l’autre.
Au lieu de se focaliser sur les différences de genre et de race, que l’on se concentre sur la sécurité psychologique à l’intérieur de l’entreprise. Au lieu d’exiger que l’on « ressente la doulezur des autres », que l’on discute les faits. Au lieu de cultiver la sensiblerie et la peau douce, que l’on analyse les questions réelles.
Que l’on admette que toutes les différences, de race comme de genre, ne sont pas le résultat de structures sociales ou des produits de l’oppression. Que l’on s’ouvre davantage à l’étude de la nature humaine.
Ce dernier point s’est avéré le plus vulnérable, parce que l’auteur du manifeste a continué d’y formuler ses idées sur ce qui différencie les mâles des femelles, idées que la société Google devrait accepter comme des faits si elle veut améliorer ses performances.
Les différences invoquées par l’auteur sont les suivantes :
Les femmes s’intéressent davantage aux gens ; les hommes s’intéressent davantage aux choses.
Les femmes inclinent à la coopération, les hommes à la compétition. Trop souvent, les femmes sont incapables d’accepter les méthodes de la compétition considérées comme naturelles par les hommes.
Les femmes recherchent un équilibre entre leur travail et leur vie privée : les hommes sont obsédés par le prestige et la réussite sociale.
Le féminisme a joué un rôle majeur pour émanciper les femmes du rôle que leur réservait leur sexe, mais les hommes sont toujours très fortement lié au leur. Si la société cherche à « féminiser » les hommes, cela ne conduira qu’à leur faire abandonner STIM (science, technologie, ingénierie et mathématiques) pour s’adonner à des occupations de fifilles (ce qui affaiblira la société en fin de compte).
C’est ce morceau de rhétorique théorique sur les différences entre les hommes et les femmes qui a provoqué le plus de colère. L’auteur s’est aussitôt vu taxer de propagation de stéréotypes sexistes et la direction de Google est partie à la chasse au dissident, avec l’intention évidente de le flanquer à la porte.
Le 8 août, l’hérétique a été identifié comme étant James Damore, un programmeur. Il a été licencié avec effet immédiat [une coutume bien ancrée dans les mœurs patronales US, ndt] parce que, ainsi que l’a déclaré le PDG de Google Sundar Pichai : « des parties de ce mémo violent notre Code de Conduite et franchissent la ligne de démarcation entre ce qui est autorisé et ce qui ne l’est pas en avançant des stéréotypes de genre sur notre lieu de travail ». Damore a annoncé qu’il envisageait une action en justice.
Nous vivons des temps post-Trump, raison pour laquelle la presse occidentale est loin d’énoncer un verdict unanime sur l’affaire Damore. Certains le traitent de « sexiste typique » ; pour d’autres, c’est un « martyr de la libre expression ». En congédiant Damore, Google a implicitement confirmé que toutes les plaintes quant à une chambre d’écho et à une intolérance agressive de gauche étaient bien au cœur du problème.
Julian Assange a pour sa part déjà tweeté : « La censure, c’est pour les perdants. Wikileaks offre un job à l’ingénieur James Damore viré par Google ».
Il est très plausible que le mémo Damore finisse par jouer le même rôle révolutionnaire pour mettre en cause les insanités du politiquement correct que l’ont fait en leur temps les dossiers Wikileaks et Snowden pour soumettre à discussion le linge sale des gouvernements et des services secrets. Si cela se produit, Damore fera l’histoire dans le rôle d’un nouveau Martin Luther défiant la « papauté » libérale.
Cependant, en dépit de son audace intellectuelle, il faut reconnaître que les vues de Damore lui-même sont vulnérables à la critique conservatrice. Malheureusement, comme le gros de la pensée occidentale, elles tombent dans le dilemme entre « constructivisme culturel » de gauche et naturalisme conservateur.
En théorie, il n’y a que deux points de vue possibles : soit les différences entre les races et les sexes sont biologiquement prédéterminées et donc immuables et par conséquent devraient toujours être prises en compte, soit ces différences ne sont que des constructions sociales et devraient être détruites comme arbitraires et injustes.
La base idéologique des deux points de vue est immédiatement évidente. Les deux identifient « biologique » à « naturel » et, de là, à « vrai », « social » à « artificiel » et, de là, à « faux ». Les deux côtés rejettent le « préjugé » en faveur de la « vision », mais les gens de gauche politiquement corrects ne rejettent qu’une partie du préjugé, tandis que leur critique préconise de tout jeter sans distinction.
En guise de réponse, Damore se prend une baffe : ses idées sont accusées de provenir d’un préjugé misogyne. La façon dont il conçoit les conservateurs est elle aussi hélas tout à fait superficielle. La caractéristique principale du conservatisme n’est pas de jeter tous ses efforts dans un travail de routine, elle est de tirer de la tradition une inspiration créative. Le principe du conservatisme est « innover grâce à la tradition ».
L’erreur-clé que commettent en commun les gauchistes de Google et leur critique est de voir dans des stéréotypes la distorsion de quelque vérité naturelle. Si les deux côtés voulaient se plonger dans une lecture en profondeur d’Edmund Burke, le « père du conservatisme », ils apprendraient qu’un préjugé est une colossale expérience historique, comprimée en une forme pré-logique, une conscience collective qui agit quand la raison individuelle fait défaut ou quand une analyse scrupuleuse est impossible. Dans ce genre de circonstances, suivre le préjugé est une stratégie plus valable que le contredire. Le préjugé, c’est la sténo du sens commun. Parfois il simplifie les choses à l’excès, mais il fonctionne quand même la plupart du temps. Et ce qui est plus important, c’est que toute tentative pour agir « en dépit des préjugés » mène presque toujours au désastre.
Cependant, l’ère moderne nous permet de diagnostiquer nos propres préjugés et de les rationaliser, de manière à pouvoir mieux les contrôler par opposition à l’obéissance ou au rejet aveugles. De plus, si la question d’un « entraînement psychologique » se pose un jour dans un pays aussi conservateur que la Russie, c’est un problème sur lequel il faudrait se concentrer : analyser les racines de nos préjugés et leur utilisation efficace.
On peut faire de même pour les relations entre les sexes [il dit « genres », dans ce cas, il y en a trois, ndt]. Damore oppose la « lutte des classes entre genres » de la gauche à un modèle technocratique de maximisation des profits à partir des « pour » et des « contre » de chaque genre. Ce fonctionnalisme parait logique à
sa manière, mais en fait il se base sur des a priori trop larges en prétendant que toutes les femmes sont inadaptées à la compétition, qu’elles aiment toutes les relations et les tâches ménagères et que tous les hommes obéissent à des impératifs de carrière et de statut social. Et, comme Damore revendique un fondement biologique à ses suppositions, toutes les options nue nous avons se réduisent à les accepter ou à le décréter horrible sexiste et chauviniste mâle.
Cependant, le fait que les rôles historiquement développés par les sexes aient une base biologique mais résultent en grande partie les réduire en charpie comme prétendent le faire les gens de gauche. C’est même le contraire : le déterminisme social, culturel et historique de ces rôles est une raison de plus de les conserver plus ou moins dans leur forme sans coups de force ou révolutions.
Pour commencer, la tradition est une accumulation d’expériences. Rejeter les traditions équivaut à une faillite sociale et il faut de très bonnes raisons pour justifier ce rejet. Deuxièmement, aucun changement dans les traditions ne se produit grâce à une « révolution des sexes » qui ne peut aboutir qu’à leur inversion parodique. Mettre les hommes en talons hauts, en minijupe et en soutien,-gorge et les faire partir en guerre contre les urinoirs dans les toilettes publiques ne fait que renverser la polarité sans créer une égalité réelle.
Peut-être est-ce la faute à Marcel Duchamp, tout ça…
La conscience publique continue à voir le « mâle » comme « supérieur » [!?!] et la rétrogradation de la « masculinité » en « féminité » comme une dégradation du « supérieur ». Rien de bon ne peut en sortir, de même qu’aucun bien n’est sorti de l’humiliation de la richesse et de la noblesse par la révolution communiste en Russie. Ce qui se produit aujourd’hui, ce ne sont pas des droits égaux pour les femmes, mais le triomphe du bolchevisme des genres.
L’erreur de Damore, par conséquent, consiste à abandonner le domaine du social et de l’historique à l’ennemi et de limiter la sphère d’influence du conservatisme à la nature, au domaine biologique.
Le but final de la solution conservatrice dans le domaine des genres ne devrait pas se limiter à une fonctionnalisation rationaliste de la société. Il devrait conduire à la découverte d’une cohésion sociale où adhérer aux comportements et aux stéréotypes traditionnels mâle et femelle (ne les appelons pas des rôles, le monde n’est pas une scène de théâtre et les hommes et les femmes ne sont pas des acteurs) ne devrait pas empêcher les mâles et les femelles de s’exprimer dans d’autres domaines que les leurs, à condition qu’ils en aient la vraie vocation et les talents.
L’art de la guerre n’est pas typiquement féminin, pourtant, des femmes guerrières comme Jeanne d’Arc ont laissé le plus grand impact dans la mémoire historique. L’art de gouverner est vu comme principalement mâle, il y a eu pourtant de grands gouvernants femelles, qui ont marqué les esprits non par une utilité fonctionnelle mais par un véritable charisme** d’autant plus mémorable. La famille est le modèle stéréotypé de la femme, ce qui conduit à éprouver une plus grande révérence pour les pères qui ont mis leur cœur et leur âme dans leur famille.
La cohésion sociale, dont une partie intégrante est l’harmonie entre les hommes et les femmes dans le temple de la famille, est l’idéal à poursuivre par notre société russe, orthodoxe, conservatrice. C’est l’effondrement de la famille qui a fait, des relations entre les sexes une question si énorme en Occident : les hommes et les femmes n’y sont plus réunis dans un effort de solidarité mais dressés les uns contre les autres comme les membres de classes antagonistes. Et cette lutte, comme le démontre le mémo Damore, est déjà en train de bloquer la machine à faire des affaires des compagnies occidentales. Eh bien… étant donné l’hostilité de nos relations actuelles, c’est probablement tant mieux.
________________
* Rappelons quand même que la définition de l’égalité selon la vraie gauche est que tous les humains sont égaux en droits et que (la République) ne reconnaît d’autres inégalités que celles « des vertus et des talents ».
** Nous trompons-nous en comprenant que Catherine II s’est maintenue si longtemps et si fort au pouvoir non parce qu’elle savait gouverner mais parce qu’elle avait du charisme ?
Source : http://www.unz.com/akarlin/kholmogorov-new-martin-luther/...
Traduction du russe : Fluctuarius Argenteus, pour The Unz Review
Traduction de l’anglais : c.l. pour Les Grosses Orchades
À notre humble avis :
Quiconque a œuvré, si peu que ce soit, depuis la dernière guerre, dans une filiale de boîte US, sait que le comportement de Google n’a rien de nouveau ni d’exceptionnel. En d’autres termes, les « corporates » US ont peut-être changé de crédo : elles n’ont pas changé de manières. Ni de fins. Et ni « la gauche » ni la guerre des sexes, même à l’Américaine, n’y sont pour rien.
L’effet d’abord produit sur nous par la lecture de son mémo est que Damore est un jeune sot plutôt borné, qui parle avec présomption de choses qu’il ne connaît pas, que tout cela concerne les Américains, qu’Einstein avait bien raison, et qu’ils se démerdent.
Mais les choses ne sont pas si simples, parce que James Damore se sent opprimé et qu’il l’est.
Évidemment, l’idée qu’il se fait d’une société idéale et du but qui devrait être le nôtre dans l’existence est idiote, mais à qui la faute ? Il est le produit tragiquement inabouti d’une société qui met depuis 500 ans l’idée présomptueuse de Martin Luther en pratique (tout le monde doit lire la Bible sans intermédiaire), ce qui fait que, depuis 500 ans, des crétins analphabètes mais surtout d’un infantilisme à pleurer prennent à la lettre (et imposent !) des métaphores poétiques d’il y a dix mille ans dont plus personne n’a la clé.
Pour sa part, Damore se fait le champion de la compétition et du conflit, en croyant faire ainsi preuve de virilité, parce qu’il ignore que quelques-uns des génies les plus virils au monde ont combattu ces recours infantiles au droit du plus simpliste (Lao Tseu, Tchouang Tseu, Henri-David Thoreau, Robert Graves, John Cowper Powys, pour nous en tenir à une pincée de Chinois et d’Anglo-Saxons). Cela ferait rire si ce n’était si triste. Si Damore avait lu ne fût-ce qu’un seul livre de son compatriote Robbins, il fermerait son clapet, trop occupé à lire le reste et à sortir de l’ignorance où le maintiennent les idées reçues, hélas toutes-puissantes et majoritaires dans son pays.
Donald Trump avait parlé, dans sa campagne, d’assécher le marais US… Hélas, il n’a rien pu assécher du tout. Le marais mouvant ne cesse d’enfler, d’aspirer et de digérer tout ce qui a le malheur de se trouver sur son chemin. Peut-être, dans un millénaire ou deux, quelqu’un finira-t-il par y arriver, mais le malheureux Damore ne sera plus là pour le voir.
Egor Kholmogorov est un cas un peu différent.
Qu’il se trompe aussi dans une certaine mesure ne fait aucun doute. (Mais pourquoi faut-il qu’à chaque génération, la jeunesse refuse l’expérience de ses prédécesseurs et tienne autant à faire ses propres conneries, de préférence à contre-courant ?). Son cas est moins grave parce qu’il ne manque pas, dans son pays, de gens capables de lui opposer des arguments qu’il lui faille accepter pour peu qu’il soit de bonne foi.
Pour ce qui est des différences entre les sexes, ses idées reçues sont peu ou prou les mêmes que celles de Damore.
Pour le reste, la politique par exemple, elles lui viennent en droite ligne des contre-révolutionnaires de l’époque Eltsine et de l’Occident le plus réactionnaire, Burke en tête (mais Burke n’a-t-il pas condamné une révolution admirée par les Bolchos ?). Retour, donc, aux tsars et aux riches si maltraités par les affreux communistes. Le mot-clé, dans son discours est bien entendu « humiliation ». Toute humiliation est mauvaise, d’où qu’elle vienne et où qu’elle aille. Et sans doute les Bolcheviques ont-ils eu grand tort d’humilier la richesse et la noblesse en les empêchant de continuer à humilier tout ce qui n’était pas elles jusqu’à la fin des siècles…
Il doit être bien jeune aussi.
II. Dans l’US Army
Une conversation interdite aux mineurs sur les LGBTQ et les XX dans l’armée
Ilana Mercer – The Unz Review – 1er août 2017
Comme il était à prévoir, les Chefs d’État-Major ont déjà écarté d’un revers de main et ridiculisé la directive du président Trump du 26 juillet sur les LGBTQ, qui interdisait la production politisée de transsexuels sur le théâtre de la guerre.
Pourquoi « à prévoir » (prêchi-prêcha, aussi) ? Que cela plaise ou non aux Républicains, l’armée, c’est le gouvernement, elle fonctionne comme un gouvernement, elle est financée comme un gouvernement, et elle est affligée des tares inhérentes au gouvernement. Comme tous les autres ministères et départements dirigés par le gouvernement, l’armée US est menottée par le multiculturalisme, le féminisme et toutes sortes de politiques sexuelles outrancières, de discriminations positives et de politiquement correct capable de tuer.
Et qui a tué.
Islam über alles
Le cas de tueur politiquement correct le plus notoire de l’armée fut celui du major Nidal Malik Hasan. Après qu’il eût massacré 13 personnes, « le colonel commandant Steven Braveman, un collègue de Hasan au centre médical Darnall de Fort Hood, s’est porté garant de Hasan, disant qu’il avait toujours effectué son travail de manière efficace et n’avait manifesté aucun signe visible de dérangement. »
Il mentait ! Parce qu’il n’importait nullement aux pontes de l’armée que ce multi-meurtrier en gestation ait été un psychiatre infect et sadique, ni que le sujet des « conférences » médicales qu’il donnait fût le Jihad, non les anciens combattants ses patients, et que « Soldat d’Allah » fût embossé en relief sur ses cartes de visite. C’est pourquoi le haut commandement militaire avait très consciemment gardé le major Hasan en style.
Quels que fussent les vices professionnels et personnels de Hasan, ses chefs pensaient qu’il valait la peine qu’on prenne des risques en sa faveur, qu’il méritait son laisser-passer de sécurité top-secret, son grade et un salaire à six chiffres. C’est avec l’imprimatur de l’armée que Hasan se promenait d’un air dégagé par tout Fort Hood, dans ses robes à la Lawrence d’Arabie.
De la même manière, feu le lieutenant général Robert W. Cone, commandant le IIIe corps à Fort Hood se vantait de la politique « no guns » en vigueur à la base. Celle, précisément, qui a laissé les victimes impuissantes : « En pratique, nous ne portons pas d’armes ici, c’est notre foyer ». Un foyer funéraire pour certains !
LGBTQ comme ingénierie sociale
LGBTQ est un programme politique pourquoi ? Au centre du concept des « Lesbiennes, Gays, Bisexuels, Transsexuels, Allosexuels et En Questionnement » (« Lesbian, Gay, Bisexual, Transgender, Queer and Questioning » dans l’armée, il y a l’idée d’un groupe dont les membres ont choisi de s’identifier non comme « soldat de IIe classe X » ou « soldat de IIe classe Y » mais comme membre d’une fraternité politique qui promet (et qui tient) une politique bruyamment agressive d’identité sexuelle.
Évangéliser pour la cause est implicite dans l’introduction de cette production politique dans l’armée. Implicite aussi est le paiement par l’armée de procédures médicales électives radicales et les traitements hormonaux qui s'ensuivent. En d’autres termes, LGBTQ dans l’armée n’est pas là pour améliorer une force de combat mais pour y introduire un Xième programme de réformes sous la houlette de l’État. L’accès égalitaire a pour but ici, par inadvertance (comme toujours), d’augmenter le pouvoir du gouvernement et en même temps de « ré-éduquer le pays ».
En outre, LGBTQ dans l’armée n’est qu’une autre « politique sociale draconienne (appliquée) sans faire preuve du moindre intérêt pour – et dans la plupart des cas en supprimant activement – l’information de bonne foi sur la manière dont ces politiques la jouent au ras du sol » selon les mots prémonitoires de Stephanie Gutman, auteur de The Kinder, Gentler Military: Can America’s Gender-Neutral Fighting Force Still Win Wars?[« L’armée plus aimable et plus douce : La force armée châtrée de l’Amérique peut-elle encore gagner des guerres ? »]
De la neutralité sexuelle à la fluidité sexuelle
Les filles : c’est contre leur présence dans l’armée que Gutman mettait en garde aux environs de l’année 2000, non pas contre celle des « Lesbiennes, Gays, Bisexuels, Transsexuels, Allosexuels et en Questionnement ». Si pionnière et innovatrice qu’ait été à l’époque l’enquête de Mad. Gutman sur la manière dont les femmes avaient transformé l’armée, son moral et sa combativité, jamais cet auteur n’aurait imaginé que, de la neutralité sexuelle, l’armée allait passer dans l’Encore Meilleur des Mondes de la fluidité sexuelle.
Gutman a mis tout cela sur le dos des présidents George Bush et Bill Clinton, des secrétaires à la Défense Richard Cheney, Les Aspin et William Cohen, des membres du Congrès qui avaient rédigé et passé les lois qu’ils ont signées, et la direction du Pentagone qui s'est contentée de sourire nerveusement et de rester assise sur ses mains pendant que tout cela se produisait.
À quelles suffisances fatales ont obéi ces dirigeants et leur législation ?
« Un des projets qui a le plus ensorcelé les huiles tout au long des années 1990 a été l’intégration des femmes. (…) Les années 1990 ont été une décennie au cours de laquelle les grands chefs ont livré leurs soldats à des planificateurs sociaux amoureux d’une utopie politiquement correcte – impraticable et dans beaucoup de sens indésirable – où hommes et femmes allaient besogner côte à côte, également adaptés aux mêmes tâches, interchangeables et, bien sûr, jamais distraits de rien par des pulsions sexuelles. »
« Il y a eu des femmes dans l’armée, depuis… eh bien… toujours » a observé Gutman. « Mais quelque chose de nouveau s’est produit dans les années 1990 par rapport à la manière dont l’armée traitait la “question des femmes”. Les buts poursuivis ont changé. Ils sont passés de “faire le meilleur usage possible du relativement petit nombre de femmes que l’armée avait attirées au fil du temps”, à réaliser ce que le président Clinton et le ministre des armées Togo West ont appelé "une force armée qui ressemble à l’Amérique” ».
Le reste appartient à l’histoire. La « Nouvelle Armée », comme on la nomma ouvertement, était créée, la « culture martiale » oblitérée et remplacée par une sensibilité pleurarde. Ce qui scandalisa Mad. Gutman fut, une fois encore, le total désintérêt manifesté par « les importants » (et quelques importantes) pour « l’état d’esprit et tout ce que ressentirent des soldats, des marins, des Marines et des aviateurs de manières très diverses pendant la seconde moitié des années 1990. »
Cette indifférence crasse est toujours perceptible aujourd’hui et elle se manifeste dans la réaction de la clique dirigeante à l’élan que voulait donner le président Trump à sa politique sur le transsexualisme à l’armée. Quand le sénateur Orrin Hatch, et les dirigeants du GOP qui l’ont épaulé, ont enjoint au président Trump d’abandonner sa politique d’interdiction de la culture du transgenres à l’armée, ont-ils fait preuve du plus minime intérêt pour une « information de bonne foi » sur la manière dont le transsexualisme « la joue au ras du sol » ainsi que le disait Gutman dans son réquisitoire contre la direction politique et militaire de l’année 2000 ?
Ces hyper-planificateurs sociaux se soucient-ils le moins du monde de la manière dont les soldats en chair et en os réagissent, quand un de leurs camarades de chambrée se met à avoir des seins qui poussent et à battre langoureusement des cils ? Et comment ces dynamiques superposées affectent les situations de vie ou de mort ?
Cela dit, LGBTQ est sans importance à l’heure qu’il est, dans une armée au bout du rouleau, flinguée par une politique sexuelle punitive, entravée et démoralisée par les besoins des femmes tels qu’interprétés par la direction militaire-et-politique.
Quelques femmes de bien.
À la surprise des libéraux, quelques femmes de bien ont protesté. L’ex-membre des Forces Spéciales Catherine Aspy, par exemple. Son compte-rendu, publié par le Reader’s Digest en février 1999, a été cité par Fred Reed dans heretical.com. Aspy, qui « était sortie de Harvard en 1992 et s’était engagée dans l’armée en 1995 », disait ceci :
« J’étais sidérée. L’armée était une vaste garderie pleine de mères célibataires adolescentes, qui la considéraient comme un foyer social. Je prenais l’entraînement au sérieux et j’ai vraiment essayé de me maintenir au niveau des hommes. Je me suis aperçue que je ne pouvais pas. Je ne m’en approchais même pas. Je ne m'étais pas rendu compte que nos différences de capacités physiques étaient si énormes. Il y avait toujours des tas de femmes qui restaient assises pendant les exercices ou qui se déplaçaient avec des béquilles, suite à des blessures qu'elles s'étaient faites à l'entraînement.
« Ils (l’armée) avaient si peur du harcèlement sexuel que les femmes n’avaient pas le droit d’aller nulle part sans être accompagnées d’une autre femme. Ils les appelaient des “copines de combat”. C’était fou. J’avais 26 ans et je ne pouvais pas aller aux toilettes toute seule. »*
Châtrée depuis les années 1990
La reprogrammation biologique et le lavage de cerveau, grâce à Rome sur le Potomac, se voyaient déjà clairement dans une série télévisée patronnée par le Pentagone, que diffusa la chaîne VH1 : Military Diaries [« Journaux militaires »], dont j’ai moi-même rendu compte en 2002. Vendu comme « un puissant coup d’œil en direct sur nos héros, leurs histoires et la musique qui les fait vibrer », ce divertissement militaire [« militarytainment »] ne pouvait qu’affermir la résolution de l’ennemi.
Les téléspectateurs étaient accueillis par les balancements de bassin et les seins soubresautants d’une recrue nommée Charlie, qui chaloupait sur la musique, suivi de Laurie, Danielle, Paul, et Jimmie entre autres. Ces recrues du genre pin-up fofolles voulaient que les téléspectateurs sachent que leur « vrai devoir était de fournir une aide humanitaire aux Afghans » (c’est dans le Serment d’Engagement révisé apparemment). Ils tenaient à faire partager leur rêve d’être des « auteurs auto-édités ». Et ils ne faisaient pas mystère de la joie qui était la leur à la perspective de recruter de la main d’œuvre pour des jobs comme « Diversity Awareness Officers » et « Drug and Alcohol Counselors » (soit « agents de sensibilisation à la diversité » et « conseillers en matière de drogues et d’alcool »). Qu’il suffise de dire que le « visage humain » de nos co-étudiants hommes et femmes tenait davantage de la bouillie que du caractère. Les Military Diaries étaient des vidéos destinées à motiver nos ascétiques ennemis musulmans.
Au lieu d’avoir honte de ce credo du laisser-aller, ceux qui étaient au sommet de l’armée et du pays l’ont autorisé, aussi fier d’arborer leurs fantaisies émotionnelles que si on les avait décorés du Purple Heart.
Sans tomber dans les conversations interdites aux mineurs, il me faut quand même dire que les XX dans l’armée ont été une vraie bénédiction pour… l’urologie. La « réforme politique », a vu paraître, depuis les années 1990, quantité de descriptions pittoresques dans les journaux médicaux à propos de l’incontinence et des infections des voies urinaires (IVUs) qui ont empoisonné la vie de nos jeunes femmes en armes dans leurs lieux de déploiement. En plus de leur force physique inférieure, de leur propension supérieure aux névroses et de leur parade sexuelle permanente. Les voies urinaires des femmes souffrent, paraît-il, « en environnements austères ». Les formations d’ISIS, faut-il le dire, ne souffrent, elles, pas du tout d’IVUs parce qu’elles ne s’encombrent pas de femmes.
Quoi qu’il en soit, LGBTQ est une feuille de vigne qui camoufle le fait que l’armée a été châtrée par le style de recrutement des nineties, où on ne s'est donné rien de moins comme but à atteindre qu’une représentation proportionnelle femmes-hommes sous les drapeaux. La position officielle est devenue alors quelque chose comme : « Nous voulons que vous (Mesdames) vous engagiez. Nous voulons que vous restiez parmi nous. Dites-nous ce que vous trouvez trop inconfortable, pour que nous le changions. »
Et ils l’ont fait.
Au bout du compte, l’idée que n’importe qui a le droit de servir dans les institutions du gouvernement va à l’encontre de la nécessité de contenir la croissance et la portée du gouvernement.
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* Ces Messieurs-Dames – Fred Reed surtout – n’ont jamais entendu parler de Jeanne d’Arc, ni des guerrilleras cubaines ou vietnamiennes… Il est vrai que le sujet est peut-être tabou chez les vaincus.
Ilana Mercer tient une chronique paléolibertaire depuis 1999 et elle est l’auteur de The Trump Revolution: The Donald’s Creative Destruction Deconstructed (Juin 2016) & Into the Cannibal’s Pot: Lessons for America From Post-Apartheid South Africa (2011). Suivez-la sur Twitter, Facebook,Gab & YouTube.
Source : http://www.unz.com/imercer/an-x-rated-conversation-about-...
Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades
Les commentaires, comme il arrive quelquefois sont encore plus importants que l’article en soi. Nous n’avons pas traduit les 191 générés par ce sujet. [Avis aux anglophones : ne ratez pas les interventions de Pissedoffalese.] On y apprend notamment que les troufions de la valeureuse armée aujourd’hui putschiste se conduisent envers les femmes comme on supposait, après deux dizaines de siècles d’expérience, qu’ils devaient le faire, y compris et même surtout à l’égard des femmes-soldats : comme de gros machos qui violent d’abord et qui demandent parfois votre nom après mais à vrai dire assez rarement. Et ce, de plus en plus désinvoltement à mesure qu’on monte dans la hiérarchie (quelqu’un est surpris ?), et cela, sans exception pour les Noirs. On leur a au moins accordé ça…
Qu’une femme ait été assez bête pour s’engager, soit parce qu’elle est au chômage et aux abois, soit parce qu’elle s’imagine que l’armée va lui servir de marche-pied pour trouver un job de sténo à l’ONU (son rêve) le cursus honorum americanum est toujours le même : couche-toi et ferme ta g…, le bétail femelle est fait pour qu’on s’en serve. Celles qui ne sont pas contentes n’avaient qu’à ne pas se trouver là.
L’article vous aura déjà appris que, dans un pays qui n’a pas les moyens de rembourser leurs aspirines aux pauvres (civils), l’Armée prend à la charge des contribuables les frais d’opération des GI’s qui veulent changer de sexe, et leur suivi psycho-chiatrique et hormonal après. Dans les deux sens. S’il n’y en a que deux.
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Les bilingues peuvent voir aussi : https://www.nytimes.com/2017/07/27/opinion/trump-transgen...
Et : https://www.rt.com/uk/396132-ladies-gentlemen-gender-tube...
On est en vacances mais on fait une petite exception pour vous signaler deux articles récemment parus sur le site de notre amie Jo Busta Lally :
« AMERIGO » DOIT PARTIR
https://jbl1960blog.wordpress.com/2017/08/24/amerigo-doit...
Les vrais chiffres du chômage de juillet 2017 + les délires de Jupiter 1er
https://jbl1960blog.wordpress.com/2017/08/25/vrais-chiffr...
Mis en ligne le 27 août 2017.
Notre bateau d’aujourd’hui :
História trágica marítima, 1944, Maria Helena Vieira Da Silva
21:40 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
16/08/2017
APRÈS L'ASSOMPTION DE LA SAINTE VIERGE
Après l’Assomption de la Sainte Vierge
En direct de Milan cette fois…
Ce 145 Absolu de l’ère pataphysique (8 septembre de l’ère vulgaire) :
On vous attend dans le quartier "ISOLA" de Milan, le 8 septembre vulgaire à 16:00 h, pour fêter avec nous le Nouvel An Pataphysique !
Si vous désirez souper avec nous il faut réserver.
Téléphonez à Marco : 0039 3939140523
Si vous y allez, vous êtes censés comprendre l’italien.
Bon voyage !
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Restons dans la culture…
Cinéma : faut-il être un trans' pour jouer un trans' ?
Kaoutar Seghrouchni Idrissi – Causeur – 15 août 2017
Le métier d’acteur relevait jusqu’à présent du domaine artistique. C’était l’art de la comédie, du théâtre, celui de jouer un rôle, d’entrer dans la peau d’un personnage, d’un autre que soi. Mais l’art n’échappe jamais longtemps à son temps et, comme la musique, le voici à présent envahi par les lobbies divers et variés.
Début juillet, plusieurs associations ont critiqué le choix d’Alec Baldwin pour interpréter, dans Blind, le rôle d’un auteur de nouvelles qui perd la vue après un accident de voiture. On lui reproche, en effet, de jouer le rôle de quelqu’un qu’il n’est pas, un aveugle. La Ruderman Family Foundation, par le biais de son président-fondateur Jay Ruderman, voit d’un mauvais œil qu’un acteur en pleine possession de ses moyens interprète un non-voyant, comparant, dans le L.A. Times, cette situation à celle d’un acteur blanc qui jouerait un personnage noir. Jay Ruderman s’insurge notamment contre le « handicap que l’on enfile comme un costume ».
Jouer… à être soi-même
Mais ce qui aurait pu passer pour un phénomène isolé semble être la manifestation d’une tendance émergente. Le 8 août, Libération, toujours à l’affut de ce genre de nouveautés, a reproché à Fanny Ardant de ne pas être… un transsexuel. « On finit par s’agacer à la vue de personnes cisgenres (dont l’identité de genre correspond au sexe assigné à la naissance) portant majoritairement à l’écran cette thématique de transition forte et délicate, écrit le site du quotidien. On est loin d’une mission camouflage Edith Piaf par Cotillard. » Pour interpréter le personnage de Lola, transsexuel algérien, dans le film Lola Pater de Nadir Moknèche, Fanny Ardant aurait donc mieux fait de changer de sexe et, plus dur, d’origine. Ou, tout simplement, de renoncer à sa pige. Pour Libé, mieux vaut appartenir aux LGBT plutôt qu’être une comédienne douée : Fanny Ardant « s’évertue à performer avec tout son barouf de maniérismes plutôt qu’à interpréter une femme trans ».
Il y a quatre ans seulement, le même journal encensait pourtant Léa Seydoux et Adèle Exarchopoulos pour leur rôle de deux jeunes filles découvrant leur attirance mutuelle dans La Vie d’Adèle. Faute à pas de chance : les deux actrices, dans la « vraie » vie, semblent préférer le sexe opposé. On regrettera donc avec Libé qu’Anthony Hopkins n’aime pas autant la bonne chair que son personnage dans Le Silence des agneaux. Le cannibalisme est une identité comme une autre. Car à en croire les nouvelles critiques d’art, il faut maintenant être le personnage que l’on joue. N’y voyez aucune contradiction !
Source : https://www.causeur.fr/lola-pater-liberation-transsexuell...
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Petit rappel aux mordus de la boîte à piapia.
Ils ne sont pas qu’exploités, ils sont tués. Et leurs parents aussi.
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Addenda dont on se serait bien passés.
La Justice iranienne défie les partis politiques… sauf un
Réseau Voltaire – 15 août 2017
La Justice iranienne se pose désormais comme un pouvoir capable de défier n’importe quel parti politique.
Hossein Fereydoun, le frère du président actuel cheikh Hassan Rohani, a été arrêté le 16 juillet pour corruption. Il est accusé d’avoir reçu 18 millions de dollars pour placer une personnalité au conseil d’administration de la banque Mellat. Il a été libéré dès le lendemain, après versement d’une caution de 10 millions de dollars.
L’ancien vice-président d’Ahmadinejad, Hamid Baghaei, a été arrêté et incarcéré sans la moindre explication en 2015 et détenu six mois, puis libéré, toujours sans explication. En 2013, il avait été interdit de se présenter à la présidence de la République car jugé « mauvais musulman » (sic) par le Conseil des gardiens de la Constitution.
Hamid Baghaei vient à nouveau d’être arrêté, toujours sans explication, puis relâché après 18 jours d’incarcération et le versement d’une caution de 6 millions de dollars réunie par les adhérents de son parti. Durant sa détention, il avait été hospitalisé et Mahmoud Ahmadinejad s’était vu interdire de le visiter. L’ancien président s’étant plaint de ce traitement, il pourrait être poursuivi pour « insulte à magistrat » (sic), vient d’indiquer le procureur général.
Les partis d’Hassan Rohani et de Mahmoud Ahmadinejad sont à l’opposé l’un de l’autre, les magistrats neutres se plaçant « au dessus de la mêlée ». Cependant, il n’échappe à personne que le chef du système judiciaire islamique, Sadeq Larijani (à droite sur la photo), est le frère du président du parlement, Ali Larijani (à gauche), leader d’une troisième faction politique qui, elle, n’a pas maille à partir avec la Justice.
Source : http://www.voltairenet.org/article197481.html
Comme si, lorsque votre pays est attaqué par le plus puissant empire du monde, il ne convenait pas de serrer les rangs, d’unir ses forces pour sauver la mère patrie, de mettre ses ambitions de côté pour reconnaître la dette que l’on a envers ceux qui l’ont servie d’une façon que le monde entier a reconnue comme exemplaire.
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Des Iraniens fuient des persécutions religieuses dans leur pays
Réseau Voltaire – 15 août 2017
Un peu plus de 500 kurdes convertis au christianisme viennent de fuir l’Iran.
Selon eux, le gouvernement d’Hassan Rohani tolère sans problème les chrétiens de longue date, mais il réprime durement les convertis qu’il considère comme des traitres à l’islam passés sous influence occidentale.
Or, depuis le durcissement politique de l’Iran chiite, de nombreux kurdes iraniens abandonnent l’islam sunnite qu’ils considèrent comme une religion intolérante et cruelle. Ils se convertissent alors à ce qu’ils considèrent comme une autre religion locale, le christianisme.
Ces kurdes ont franchi la frontière et se trouvent donc en Turquie, pays qui ne devrait guère mieux leur convenir. À l’initiative du président Erdogan, l’État confisque un à un tous les monastères et églises du pays.
Source : http://www.voltairenet.org/article197483.html
Guerres de religion ? Comme toujours, pour le pouvoir et pour les richesses ! On aurait tant voulu que ce calice à boire jusqu’à la lie leur fût épargné…
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Cadeau de la Sainte Vierge à l'occasion de sa fête ?
Le Président sud-coréen : « PLUS DE GUERRE DANS LA PÉNINSULE CORÉENNE ».
Adam Garrie – TheDuran – 14 août 2017
Une déclaration énergiquement formulée qui, on l’espère, ne sera pas perdue pour les amis américains de la Corée du Sud.
Le président sud-coréen Moon Jae-in vient d’envoyer, en termes énergiques, un message clair à son allié putatif, les États-Unis, pour lui faire savoir que la Corée du Sud veut éviter à tout prix de relancer une guerre de Corée.
S’exprimant dans la capitale sud-coréenne de Séoul, le président Moon a dit :
« Il ne doit plus y avoir de guerre dans la péninsule coréenne. Quels que soient les hauts et les bas auxquels nous ayons à faire face, la situation nucléaire de la Corée du Nord doit être résolue pacifiquement.
Je suis certain que les États-Unis répondront à la situation actuelle avec le même calme et le même sérieux que nous. »
Cette forte déclaration du président Moon montre qu’il persiste dans la politique de désescalade qu’il préconisait dans la campagne qui lui a valu son élection en mai dernier.
Source : http://theduran.com/south-korean-president-no-war-korean-...
Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades
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CONFIRMATION : La ministre des Affaires étrangères sud-coréenne va rencontrer Lavrov en Russie la semaine prochaine
Adam Garrie – TheDuran – 16 août 2017
La Corée du Sud et la Russie vont discuter des mesures à adopter pour amener la paix en Asie Orientale.
Un signe de plus montrant que les tensions, dans la péninsule coréenne sont en désescalade : la ministre des Affaires étrangères de Corée du Sud Kang Kyung-wha doit rendre visite à son homologue russe Sergueï Lavrov à Moscou, le 25 août.
L’ambassade de Corée du Sud en Russie a publié une déclaration qui dit :
« Oui, elle (la ministre des Affaires étrangères) se rendra en Russie le 25 août pour y avoir des conversations avec Lavrov. Ils s’entretiendront de toutes les questions qui intéressent les deux pays. »
La Russie continue à promouvoir une désescalade des deux côtés du 38e parallèle dans la péninsule coréenne, laquelle inclut une demande à Pyongyang de cesser ses tests de missiles et son programme d’armement, tout en mettant en demeure la Corée du Sud et les États-Unis de cesser leur propres lancements de missiles dans le Sud. La Russie, en accord avec la Chine, réclame aussi la cessation des livraisons US de systèmes de missiles THAAD à Séoul, ainsi que la fin des exercices militaires conjoints USA-Corée du Sud dans la région sous tension.
Le président sud-coréen Moon Jae-in a récemment déclaré que son pays veut éviter à tout prix une nouvelle guerre dans la péninsule.
Si la Corée du Sud pouvait se trouver d’accord avec le plan de paix sino-russe, cela serait de bon augure pour une paix à long terme dans la région. La rencontre annoncée des ministres des Affaires étrangères sud-coréen et russe devrait constituer un test décisif à cet égard.
Source : http://theduran.com/confirmed-south-korea-fm-visit-russia...
Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades
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CONFIRMATION : L’Allemagne soutient le plan de paix sino-russe pour la Corée
Adam Garrie – TheDuran – 16 août 2017
L’Allemagne continue de s’éloigner de la politique US de plus d’une manière.
Les ministre des Affaires étrangères allemand et chinois Sigmar Gabriel et Wang Yi.
Tandis que les tensions dans les relations avec la Corée du Nord commencent à s’apaiser, le ministre des Affaires étrangères allemand, Sigmar Gabriel vient d’ajouter le poids du membre le plus influent de l’Union Européenne au plan sino-russe appelant à une totale désescalade des deux côtés du conflit coréen.
La Russie et la Chine continuent à soutenir un plan élaboré à l’origine par Sergueï Lavrov et Wang Yi, les ministres des Affaires étrangères de Russie et de Chine en juillet de cette année. Le plan appelle la Corée du Nord à mettre un terme à ses essais de missiles et à son programme d’armement secret et en appelle aussi aux États-Unis pour qu’ils cessent toutes livraisons de systèmes de missiles THAAD à la Corée du Sud. La Russie et la Chine ont en outre interpellé les États-Unis, la Corée du Sud et le Japon, pour qu’ils cessent leurs exercices militaires autour de la péninsule coréenne.
Jusqu’à présent, les USA ont de facto rejeté ce plan. Les systèmes THAAD continuent d’arriver et les essais de missiles en Corée du Sud ont persisté après le communiqué conjoint de la Russie et de la Chine.
Récemment, cependant, le pacifique président sud-coréen Moon Jae-in a déclaré qu’il voulait éviter la guerre à tout prix.
Ceci faisait suite à un rameau d’olivier soigneusement formulé de la Corée du Nord aux États-Unis, affirmant que la position de la Corée du Nord était à la limite uniquement défensive.
Et voilà qu'aujourd’hui, l’Allemagne, qui est le membre le plus influent de l’OTAN, prend position en faveur du plan de paix sino-russe.
Le ministre allemand des Affaires étrangères a déclaré ce qui suit, au cours d’une conversation téléphonique avec Wang Yi :
« L’Allemagne apprécie à sa juste valeur le rôle important joué par la Chine pour tenter de résoudre la question nucléaire dans la péninsule coréenne. L’Allemagne comprend et soutient l’initiative de la Chine en vue d'un “double gel” des hostilités. »
Alors que l’Allemagne a toujours soutenu les actions des USA en Libye, en Ukraine et en Syrie, c’est la première fois qu’elle soutient une proposition considérablement différente à l’égard d’une action militaire US, depuis qu'en 2003 le gouvernement de Gerhard Schröder s’était résolument opposé à la guerre d’Irak de George W. Bush.
La position franchement exprimée de l’Allemagne en faveur des solutions russe et chinoise à la crise coréenne est très probablement motivée par une « fatigue d’Amérique » en train de saisir l’élite politique allemande. Qu’en soient cause les « sanctions » US anti-russes – qui sont perçues en Europe comme une grossière tentative de forcer des pays comme l’Allemagne à acheter très cher du gaz naturel liquéfié importé des États-Unis – ou les mises en demeure de Donald Trump aux membres européens de l’OTAN d’avoir à payer « leur juste part » d’honoraires à l’OTAN, l’Allemagne est graduellement en train de faire entendre une voix indépendante qu'on n'a jamais entendue pendant les années Obama.
Étant donné qu’Angela Merkel et son gouvernement ont de fortes chances de rester en place après les prochaines élections, une Allemagne de plus en plus mal à l’aise avec l’administration Trump va devenir une des principales composantes des relations transatlantiques dans le proche avenir.
Dans le même temps, la communauté des affaires, en Allemagne, a fait savoir de manière de plus en plus ferme qu’elle était favorable à la poursuite d’échanges commerciaux avec la Russie, en dépit des sanctions tant des États-Unis que de l’UE, sanctions qui sont de plus en plus ressenties comme préjudiciables aux intérêts de la puissante communauté des affaires allemande.
C’est là un autre signe montrant que les retombées de la crise coréenne rapidement en train de se calmer auront fait plus pour endommager le prestige des États-Unis que pour changer quoi que ce soit en Corée du Nord.
Source : http://theduran.com/confirmed-germany-supports-the-chines...
Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades
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Mis en ligne le 16 août 2017.
21:14 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |