16/02/2015
GUERRE & PAIX - IMBÉCILES ET VASSAUX - ROMANCIERS MERCENAIRES
Guerre & Paix
Imbéciles et vassaux
Romanciers mercenaires
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Le problème de Moscou ? Traiter avec des imbéciles et des vassaux
Finian Cunningham – Strategic Culture Foundation- Sakeritalia
10 février 2015
La Russie se trouve face à un dilemme. Comment arriver à un accord de paix – en évitant l’extension d’un terrible conflit – quand on doit, pour ce faire, communiquer avec des imbéciles et des vassaux? Nous entendons par là, respectivement, les dirigeants américains et européens.
Le problème quand on essaie de dialoguer avec des imbéciles, c’est qu’ils sont tout simplement incapables d’envisager autre chose que ce qui leur sert d’obtuse réalité. Ils sont atteints de dissonance cognitive et ils en sont fiers. De fait, plus sa dissonance cognitive est grande, plus l’imbécile se voit louer pour sa fermeté. On ne peut pas réveiller les imbéciles : leur stupide vision du monde est imperméable à toute autre espèce de perspective que la leur, quand bien même elle serait cent fois plus juste que la leur. Ils souffrent d’ailleurs d’une aversion viscérale pour toute correction susceptible de remédier à leur imbécilité.
L’autre problème, quand il s’agit de traiter avec des vassaux, c’est qu’ils n’ont pas le pouvoir de peser sur les événements – même lorsqu’il leur reste quelque minuscule velléité de penser indépendamment et quelque capacité à reconnaître une alternative plus intéressante, si on leur en propose une.
C’est là le double problème que doit affronter la Russie, lorsqu’elle négocie avec Washington et ses alliés européens sur le conflit ukrainien.
Dans son discours de Munich, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déploré l’absence, chez les Européens, de la moindre tentative d’opposition à la vandalisation systématique de l’ordre international par Washington. Lavrov a été durement attaqué et ridiculisé pour avoir osé dire ce qui crève les yeux, et plus encore pour avoir étayé son propos d’arguments logiques et de preuves historiques.
Pour les imbéciles américains, les affirmations impudentes et les accusations à l’emporte-pièce sont des arguments rationnels. Ils suivent les mots d’ordre de leur propagande comme si on leur avait mis un anneau dans le nez. L’idée d’en douter ne les effleure jamais. Ils en sont même fiers.… Dieu bénisse l’Amérique !
Le président américain Barack Obama, qui devrait être l’un des hommes politiques les plus avisés de son pays ne réussit à rien concevoir au-delà de la camisole de force imposée par la « narrative » selon laquelle, et ce sans la moindre bribe de preuve, dans le conflit ukrainien, « tout est de la faute des Russes ».
À la Maison Blanche, cette semaine, avec la chancelière allemande à ses côtés, Obama a déclaré qu’il envisageait d’envoyer des armes létales au régime de Kiev pour « soutenir la défense de l’Ukraine contre l’agression séparatiste ». Il a aussi accusé la Russie d’alimenter le conflit et de vouloir violer l’intégrité territoriale de l’Ukraine à la pointe du fusil.
Voyons maintenant la vérité. Les Ukrainiens d’origine ethnique russe sont massacrés dans leurs maisons, leurs caves, leurs écoles et leurs rues par le régime pro-occidental de Kiev. Ce régime, avec le soutien de l’Occident, a déclenché, il y a dix mois, dans l’est de l’Ukraine, une guerre insensée qui a déjà fait plus de 5.500 morts et plus d’un million de réfugiés. Et Obama, qu’aucune effronterie n’arrête, dénonce ces violences comme « agressions des séparatistes » et envoie des armes plus meurtrières encore aux vrais agresseurs.
Si, d’Obama, on descend l’échelle politique, cela ne fait qu’empirer. Le vice-président Joe Biden a déclaré, à la conférence sur la sécurité de Munich la semaine dernière, que « les Ukrainiens ont le droit de se défendre »* et que, donc, les États-Unis doivent leur fournir une aide militaire afin qu’ils puissent « faire face à l’agression russe ».
Qu’en est-il, Monsieur Biden, du droit des Ukrainiens d’ethnie russe à se défendre ? En sont-ils exclus ? Ne sont-ils pas des Ukrainiens, eux aussi ? À moins qu’étant ethniquement russes, ils ne soient, à vos yeux, des Untermensch qui ne comptent pas ?
Le diplomate de plus haut grade aux États-unis, John Kerry, une personne qui devrait être instruite, polyglotte et cosmopolite, s’en va clabaudant les mêmes accusations infondées et irrationnelles à l’encontre de la Russie. Il n’a pas honte d’affirmer qu’elle est « la plus grande menace qui soit pour l’Ukraine ». Et il veut, lui aussi, envoyer des armes à l’Ukraine, pour « donner une leçon à la Russie ».
Il en va de même pour Ashton Carter, le nouveau secrétaire à la Défense. Idem pour Michèle Flournoy, qui devrait devenir secrétaire à la Défense après lui, si Hillary Clinton gagne l’élection de 2016. Idem pour Bobby Jindal, un des candidats républicains favoris à la présidentielle. Idem pour le responsable de la politique extérieure des Républicains, Bob Corker. Idem pour le général Martin Dempsey, chef d’état-major interarmes des États-Unis. Idem pour les membres de l’establishment de la politique étrangère US, notamment à l’Institut Brookings et au Conseil de l’Atlantique. Idem pour les comités de rédaction des grands médias américains dont le New York Times et le Washington Post. Tous répètent à l’infini, infatigablement, leur mantra : le conflit ukrainien est dû à l’agression russe et fournir des armes au régime de Kiev est la meilleure idée qu’on puisse avoir pour promouvoir la paix. Tous régurgitent la même banale parodie d’histoire, qui peint le président russe Vladimir Poutine en « dictateur du milieu du XXe siècle », affligé de la même pulsion « expansionniste » qu’Adolf Hitler ou Benito Mussolini. (Sans le moindre signe qu’ils aient jamais compris ou même su que le fascisme du milieu du XXe siècle ne fut rien d’autre qu’une stratégie secrète élaborée par les puissances capitalistes occidentales pour attaquer l’Union soviétique, et que cette stratégie s’est soldée, rien qu’en Russie, par 30 millions de morts. Politique, faut-il le dire, qui ne fait que se poursuivre aujourd’hui sous les espèces du soutien américain au régime néo-nazi de Kiev, dans le but évident de déstabiliser la Russie.)
La chose la plus effrayante à propos des imbéciles américains, c’est qu’il ne leur vient même pas à l’idée qu’on pourrait leur avoir bourré le crâne. Ce sont des clones orwelliens qui croient que la guerre, c’est la paix, que l’esclavage, c’est la liberté, et qu’il n’y a de vérité que celle qu’on vous a matraquée.
Les politiciens américains qui ont participé à la Conférence sur la sécurité de Munich ont traité de « conneries » les efforts de la chancelière Merkel et du président Hollande, pour amener Poutine à discuter de la crise en Ukraine.
Les trois dirigeants se proposent de poursuivre cette semaine les longues discussions qu’ils ont entreprises à Moscou le week-end dernier, par une seconde réunion à Minsk, la capitale biélorusse. Il n’est pas sûr du tout que Poutine, Merkel et Hollande parviennent à obtenir du régime de Kiev qu’il s’assoie à la table de négociations avec les séparatistes d’Ukraine orientale. Les brutes américaines feront certainement de leur mieux pour faire capoter le dialogue avant même qu’il ait quelque chance d’avoir lieu.
À l’opposé de l’enthousiasme américain pour la guerre, il y a de plus en plus, chez les dirigeants européens, le sentiment commun qu’introduire davantage d’armes en Ukraine n’est vraiment pas la solution, qu’il faut au contraire l’éviter à tout prix, et que les aspirations à l’autonomie des séparatistes sont raisonnables et méritent d’être prises en compte.
Les dirigeants Européens, au moins publiquement, peuvent encore faire semblant de soutenir la « narrative » éculée selon laquelle c’est la Russie qui déstabilise l’Ukraine, avec ses propres troupes et son soutien militaire clandestin aux séparatistes. Moscou rejette évidemment ces allégations avec force. Mais, les Européens semblent quand même avoir conservé assez de subtilité intellectuelle pour comprendre que s’obstiner à montrer Poutine du doigt pourrait s’avérer contre-productif.
Il faut mettre à son crédit qu’Angela Merkel est restée ferme dans son opposition aux exigences américaines d’une plus grande implication militaire de l’Europe en Ukraine. À Washington, cette semaine, elle a catégoriquement exclu la possibilité d’envoyer davantage d’armes dans le pays. Cette opposition de Merkel aux propositions américaines a été furieusement dénoncée par les principaux sénateurs républicains, qui l’ont accusée de vouloir propitier Poutine, en comparant malignement sa position à la politique dite « d’apaisement » de Chamberlain envers Hitler à la conférence de Munich de 1938.
Traiter avec les imbéciles américains est donc impossible. Ils vivent dans un univers mental différent de celui de la plupart des gens. Leur monde est constitué de propagande ahistorique et d’une attitude rustaude qui fait du dialogue, de la réciprocité ou de l’élucidation socratique un ténébreux mystère. Leur arrogance et leur inepte vanité font obstacle à toute vraie communication et à toute espèce de compréhension mutuelle. Inutile de dire que le catastrophique résultat de leur « politique » est, bien entendu, « la faute à Poutine et à ses hordes russes » et que c’est, bien sûr, « l’affreux empire soviétique du mal » qui rapplique. Quoi, une opération illégale soutenue par les États-Unis contre un gouvernement élu ? Quoi, un régime soutenu par les Américains qui fait la guerre à la population des ethniques russes d’Ukraine Orientale ? Bande de pédés apologistes de Poutine !
Comment peut-on avoir quoi que ce soit à faire avec des gens pareils ? On ne peut pas, tout simplement.
Quoi qu’il en soit, le problème additionnel, c’est que les Européens ne sont pas vraiment libres d’agir en fonction d’une ligne indépendante. Il est clair que Merkel, Hollande et de nombreux autres dirigeants européens savent que le projet états-unien d’inonder l’Ukraine d’armes encore plus meurtrières est une idée insane, susceptible de déclencher une Troisième Guerre mondiale. Il est clair que de nombreux Européens pensent que les « sanctions » ordonnées par les USA à l’encontre de la Russie ne sont pas seulement contre-productives, mais que cette politique inutilement hostile est surtout néfaste aux travailleurs, aux agriculteurs et aux économies de l’Europe autant qu’à ceux de la Russie.
Mais le fait est que les États européens sont des vassaux de l’Amérique et qu’ils ne sont pas libres d’agir en dehors des diktats de Washington, si grotesques soient-ils. L’Allemagne est considérée comme le moteur de l’Europe et c’est la quatrième économie mondiale. En dépit de quoi, ainsi que nous en fait souvenir le politologue allemand Christof Lehmann, elle n’a jamais joui d’une véritable indépendance politique depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Elle n’a pas de constitution digne d’un État moderne, et elle continue d’être occupée par les forces militaires « victorieuses » des alliés américains et britanniques. «L’Allemagne est de facto une colonie des États-Unis ». dit Lehmann. « À tout moment, en fonction des lois de l’après-guerre, les troupes américaines ont le pouvoir de renverser le gouvernement de l’Allemagne, qui est techniquement et juridiquement, un état occupé, un état vassal.»
L’espionnage, par les services secrets américain (NSA) de la chancelière Merkel, révélé en 2013 par Edward Snowden, en est un exemple révélateur. Plus éloquent encore est le fait que Merkel n’ait pas répondu à cette violation grave de la souveraineté allemande avec la force que cette violation américaine méritait. Elle a docilement accepté l’intrusion comme une manifestation de l’hégémonie américaine d’après-guerre. Lehmann souligne que, quelles qu’aient été, dans le passé, les velléités allemandes de se créer une politique étrangère indépendante, et notamment celles qui impliquaient un rapprochement avec la Russie, elles se sont invariablement heurtées au veto des États-Unis et de leur allié britannique. «Nous avons été témoins de ce que tous les efforts déployés par les gouvernements de Willy Brandt et de Gerhard Schroeder en vue améliorer les relations de l’Allemagne avec la Russie, ont été sabotés, pied à pied, par Washington et par Londres», ajoute Lehmann.
C’est pourquoi Merkel mérite beaucoup de respect pour s’être courageusement affirmée, la semaine dernière, contre l’aventure militaire. Ce qu’elle est en train de faire, c’est franchir une ligne rouge indépassable imposée par Washington, à savoir que les États européens en général et l’Allemagne en particulier ne peuvent - et ne doivent même pas oser - remettre en cause l’hégémonie américaine et sa politique traditionnelle d’hostilité envers la Russie.
Peut-être qu’à la fin, Merkel et Hollande finiront par recevoir le message des millions de citoyens de l’UE qui ne cessent de protester contre la politique belliciste des États-Unis à l’encontre de la Russie, politique dont il est prévu que l’Europe fera les frais. Mais en vertu de la tradition européenne de vassalité envers les imbéciles américains, la possibilité d’un tournant positif vers des relations plus pacifiques reste incertaine. La direction de l’Europe est encore sous le contrôle de Washington. Mais les masses populaires européennes sont si dégoûtées qu’elles pourraient bien rompre par la force leurs chaînes imbéciles.
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*Air connu.
Traduit de l’italien par c.l. pour Les Grosses Orchades
Source : http://sakeritalia.it/europa/ucraina/il-problema-di-mosca...
Source originale : http://www.strategic-culture.org/news/2015/02/10/moscow-p...
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Poutine préfère une mauvaise paix
par Israël Shamir
Le présent article est basé sur une longue conversation privée que j'ai eue avec un des principaux officiels russes. C'est la réponse à la question sur laquelle tout le monde bute: que veut vraiment Poutine en Ukraine ? Eh bien voilà, en deux mots : il veut la fédéralisation de l’Ukraine entière plutôt que l’annexion de ses provinces orientales par la Russie. Il préfère un peu d'influence dans la totalité de l’Ukraine à beaucoup d’influence dans une de ses parties. Les dramatiques accords de Minsk-2 sont tout à fait logiques, si on sait cela. Alors que Kiev combattaient pour éliminer les rebelles et rien d’autre, les rebelles se battaient, eux, pour forcer Kiev à accepter le fédéralisme. Minsk-2 a établi que les gens au pouvoir à Kiev n’obtiendraient ce qu’ils veulent (des frontières, etc.) qu’après avoir mis en application les réformes constitutionnelles prévues par les précédents accords, mais il est certain que la junte évitera le fédéralisme aussi longtemps qu’elle n’y sera pas forcée par les armes. La guerre continuera donc, jusqu’à ce que ce point constitutionnel soit réglé d’une manière ou d’une autre, avec ou sans cessez-le-feu.
Israël Adam Shamir, le 16 février 2015
« En février, on est encore loin du printemps », déplorait Joseph Brodsky, le poète. De fait, la neige tombe toujours lourdement sur Moscou et sur Kiev, tout comme sur les steppes vallonnées qui forment la frontière entre la Russie et l’Ukraine, mais là, elle est teintée de rouge. Les soldats ne sont guère disposés à combattre en hiver, quand simplement vivre est déjà si difficile sous ces latitudes, mais les combats se sont remis à flamber dans le Donbass ravagé par la guerre, et les États-Unis y préparent une autre escalade en fournissant davantage encore de matériel sophistiqué à Kiev. Fatigués du siège et des bombardements intermittents, les rebelles ont fait fi de la neige et pris l’aéroport stratégique de Donetsk. Cet aéroport, avec ses tunnels construits sous Staline, symbole des solides travaux de défense soviétiques, représentait un énorme défi pour une milice sous-équipée. Ses multiples étages d’installations en sous-sol avaient été conçus pour résister à une attaque nucléaire ; et pourtant, après des mois de durs combats, les rebelles ont réussi à en déloger l’ennemi et à s’en emparer.
Au cours d’une offensive encore plus importante, ils ont réussi à prendre au piège les troupes de Kiev dans la poche de Debaltsevo, et Kiev a aussitôt demandé un cessez-le-feu. Les rebelles espèrent déloger complètement l’ennemi de leur territoire, dont il n’occupe plus qu’un tiers, mais le président de Russie continue à tripoter les freins. Il préfère une mauvaise paix à une bonne guerre. Pour lui, l’Ukraine est importante mais elle n’est pas un sine qua non et le seul problème qu’il y ait au monde. Cette façon de voir est partagée par le président US, mais il existe, entre les deux, une grande différence : la Russie préfère une Ukraine en paix, les USA veulent une Ukraine en guerre.
La Russie préférerait voir l’Ukraine unie, fédérale, paisible et prospère. L’alternative consistant à en détacher le Donbass n’est pas très engageante : le Donbass est très fortement connecté au reste de l’Ukraine et il n’est pas facile de rompre les liens qui les attachent. La guerre a déjà envoyé des millions de réfugiés du Donbass et du moignon restant d’Ukraine en Russie, surchargé ses infrastructures sociales. Poutine ne peut pas s’affranchir du problème en se désintéressant du Donbass. Son peuple ne le lui permettrait pas. Homme prudent, il ne veut pas aller à la guerre ouverte. Il doit donc louvoyer ver l’une ou l’autre forme de paix.
J’ai pu rencontrer récemment une importante personnalité russe bien informée, qui a accepté de partager avec moi, à votre profit et sous couvert d’anonymat, quelques-unes de ses réflexions. Alors que l’Occident se dit sûr que Poutine veut restaurer l’Union Soviétique, le Président russe a véritablement fait tout ce qu’il a pu pour sauver l’Ukraine de la désintégration. Voici, selon mon interlocuteur, ce que la Russie a fait pour sauvegarder la paix dans ce pays :
- La Russie a soutenu l’accord du 21 février 2014 négocié par les Occidentaux, mais les USA ont, simultanément, continué à pousser au coup d’état qui s’est produit le jour suivant (2 février 2014), c’est-à-dire ont « mis en place un pouvoir de transition en Ukraine », selon les propres mots d’Obama.
- Après le coup d’état, le Sud-est de l’Ukraine ne s’est pas soumis aux putschistes de Kiev et a fait sécession. Pourtant, Moscou a demandé aux rebelles du Donbass de renoncer à leur référendum du mois de mai. (Ils n’ont pas tenu compte de l’appel de Poutine.)
- Moscou a accepté les résultats des élections-bidon organisées par Kiev après le coup d’état et reconnu Porochenko comme président de toute l’Ukraine, bien qu’il n’y ait pas eu d’élections dans le Sud-est et que les partis d’opposition n’aient pas été autorisés à participer au scrutin.
- Moscou n’a pas reconnu la légitimité des élections de novembre 2014 dans le Donbass, au grand chagrin de beaucoup de nationalistes russes.
Ces mesures ont été très impopulaires dans la société russe, mais Poutine les avait prises pour promouvoir une solution pacifique en Ukraine. Certains dirigeants militaires du Donbass ont même pu être persuadés de se retirer. En vain : Les États-Unis et l’Union Européenne ont traité par le mépris les actes et les intentions de Poutine. À Kiev, ils ont sans cesse encouragé le « parti de la guerre ». « Ils n’ont jamais rien trouvé de répréhensible chez les gens de Kiev, quoi qu’ils aient fait ou fassent » a commenté mon interlocuteur.
« La paix en Ukraine est possible par le fédéralisme », estime-t-il. C’est pourquoi les deux paramètres les plus importants des accords de Minsk (entre Kiev et le Dontesk) sont ceux dont on n’entend jamais parler : ceux sur les réformes constitutionnelles et socio-économiques. La Russie tient à assurer la sécurité territoriale de l’Ukraine (moins la Crimée), mais cela ne peut s’accomplir que par la fédéralisation de l’Ukraine, un certain degré d’autonomie étant accordé à ses différentes régions. Ses parties occidentale et orientale parlent des langues différentes, vénèrent des héros différents, ont des aspirations différentes. Elles pourraient quand même cohabiter - tout juste – si l’Ukraine était un état fédéral comme les États-Unis, la Suisse ou l’Inde.
À Minsk, les participants s’étaient mis d’accord pour désigner une commission commune chargée de réformer les institutions. Mais le régime de Kiev est revenu sur sa parole. À la place, il a créé unilatéralement un petit comité constitutionnel secret de la RADA (Parlement). Ceci a été condamné par la Commission de Venise, organe consultatif européen qui fait autorité sur les matières constitutionnelles. Le peuple du Donbass ne l’a pas accepté non plus, car ce n’est en rien ce qui avait été accepté de part et d’autre à Minsk.
Pour ce qui est de l’intégration, il avait été décidé à Minsk de réintégrer le Donbass dans l’Ukraine, ce qui avait fortement déçu les populations qui préféreraient s’intégrer à la Russie, mais cela avait été accepté, alors même que Kiev assiégeait militairement la région, suspendait les banques, cessait d’acheter le charbon du Donbass et cessait de payer les retraites de ses habitants. Les troupes de Kiev bombardent quotidiennement Donetsk, une ville d’un million d’habitants (en temps de paix !). Au lieu de l’amnistie pour les rebelles prévue par les accords de Minsk, on voit de plus en plus de troupes gouvernementales affluer vers l’Est.
Les Russes n’ont pas renoncé aux accords de Minsk. Ces accords pourraient apporter la paix, à condition d’être mis en application. Peut-être le président Porochenko de Kiev le voudrait-il, mais le parti de la guerre et ses soutiens occidentaux renverseront Porochenko s’il va trop loin. Paradoxalement, le seul moyen de le forcer à faire la paix est de lui faire la guerre, même si les Russes préféreraient que ce soit l’Occident qui fasse pression sur ses clients de Kiev. Les rebelles et leurs soutiens russes se sont servis de la guerre pour forcer Porochenko à signer les accords de Minsk. Leur offensive en direction de Mariupol sur la Mer Noire a été un énorme succès, et Porochenko est allé à Minsk pour pouvoir garder Mariupol. Depuis lors, il y a eu quelques cessez-le-feu entre Kiev et le Donetsk, il y a aussi eu échange de prisonniers de guerre, mais Kiev refuse toujours de mettre en œuvre les réformes constitutionnelles et socio-économiques ratifiées parles accords de Mins.
Or, un cessez-le-feu n’a pas de sens, si Kiev s’en sert juste pour regrouper ses forces et repartir à l’attaque. Mon interlocuteur insite sur le fait qu’un cessez-le-feu n’a de sens que s’il conduit à une réforme constitutionnelle négociée par un dialogue transparent entre les gens de Kiev et ceux des régions. S’il n’y a pas de réformes, le Donbass (ou la Novorossia) fera la guerre. C’est pourquoi l’opération Debaltsevo peut être considérée comme un moyen de forcer Porochenko à faire la paix.
« La Russie n’a pas l’intention de participer à la guerre ni aux négociations de paix » a précisé ma source. Les Russes tiennent absolument à rester en dehors du coup, tandis que les États-Unis, en revanche, tiennent par-dessus tout à présenter la Russie comme partie prenante dans le conflit.
Entretemps, les relations russo-américaines sont revenues quarante ans en arrière, c’est-à-dire à l’amendement Jackson-Vanik de 1974, grâce au décret de « Soutien à la liberté de l’Ukraine » de 2014. Le Secrétaire d’État John Kerry considère ce décret comme un développement malheureux mais temporaire. Les Russes ne partagent pas son optimisme : pour eux, ce décret entérine des « sanctions » anti-russes. Les USA font tous leurs efforts pour qu’un maximum de pays se retournent contre la Russie et le font avec un certain succès. D’un seul revers de manche, la chancelière allemande Angela Merkel a éliminé toutes les organisations, toutes les structures et tous les liens tissés entre l’Allemagne et la Russie pendant de longues années. Chaque visite de Joe Bidden provoque une conflagration.
Par ailleurs, les Russes sont très mécontents de l’histoire du Boeing malaisien. À chacune des rencontres au plus haut niveau avec des officiels US, ils rappellent la campagne d’accusations hystériques dont ils ont été l’objet pour l’avoir prétendument laissé abattre par les rebelles du Donbass utilisant « des missiles russes ». Six mois ont passé depuis la tragédie et les Américains n’ont toujours pas présenté la moindre preuve d’une implication soit russe soit des rebelles. Ils n’ont toujours présenté aucune des photos prises par leurs satellites, ni aucun rapport de leurs avions SDCA (Système de détection et de commandement aéroporté, NdT) qui patrouillent en permanence au-dessus de l’Europe de l’Est. Selon mon interlocuteur, les officiels de haut rang US ont cessé de faire allusion aux Russes et aux rebelles, mais refusent obstinément de s’excuser pour leurs accusations infondées. « Ces gens-là ne s’excusent jamais».
Et les Américains tiennent toujours à conduire le bal. Ils répètent avec insistance qu’ils ne veulent pas obtenir la « reddition » des Russes, qu’ils trouvent la confrontation coûteuse et malvenue, au moment où les USA ont besoin de la Russie pour négocier avec l’Iran sur son programme nucléaire, pour mener à bien le retrait des armes chimiques syriennes et pour affronter le problème palestinien. Les Russes répondent qu’ils ont déjà entendu tout cela à propos de la Libye et que cela ne les impressionne pas.
Les différences d’opinion entre la Russie et les USA sont énormes dans presque tous les domaines. Il existe un point commun à toutes les affaires - de la Syrie au Donbass – la Russie préconise partout la paix, les Américains poussent partout à la guerre. Les Russes ont invité à Moscou des représentants de l’opposition et des représentants du gouvernement syrien, pour qu’ils y discutent. Ils sont venus, se sont parlé, et reviendront. Ils pourraient très bien arriver à un accord, mais les représentants des États-Unis disent que, pour leur part, ils n’accepteront jamais la présidence de Bachar al-Assad et qu’ils poursuivront la guerre jusqu’au dernier Syrien s’il le faut, pour obtenir sa démission. Ce n’est pas que les Américains soient des sanguinaires, c’est que la guerre a pour eux un sens : chaque guerre de la planète aide le dollar à se soutenir et fait remonter l’indice du Dow Jones, tandis que le capital apatride cherche un havre sûr et le trouve aux États-Unis.
Ils ne pensent pas une seule seconde aux Syriens qui fuient vers la Jordanie ni aux Ukrainiens qui cherchent asile en Russie en nombres de plus en plus grands. Quel malheur pour deux pays merveilleux ! La Syrie était paisible et prospère, la perle du Moyen Orient, jusqu’à ce qu’elle soit détruite par les islamistes qu’avaient armés les USA ; l’Ukraine a été la partie la plus riche de l’ancienne URSS, jusqu’à ce qu’elle soit ruinée par l’extrême-droite néo-nazie et les oligarques de Kiev. Joseph Brodsky a prédit avec amertume, en 1994, au moment où l’Ukraine a proclamé son indépendance vis-à-vis de la Russie, que les transfuges ukrainiens évoqueraient la poésie russe à l’heure de leur mort. Cette prophétie est en cours de réalisation.
On peut joindre Israël Shamir à l’adresse e-mail : adam@israelshamir.net
Traduit par c.l. pour Les Grosses Orchades
Source : http://www.israelshamir.net/English/UkrFeb.htm
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Soumission de Houellebecq
ou
La peur de l’islam au service de la soumission à l’Empire.
par Rosa Llorens
Le13 février 2015.
Les livres de Houellebecq se lisent toujours aussi facilement, grâce à son écriture blanche hypnotique et à ses incursions dans le réel quotidien : ses mini-reportages (ici, à Rocamadour) et les adresses réelles et précises attribuées à ses personnages (rue des Arènes, avenue du Cardinal Mercier) offrent le charme de la maquette, on retrouve en petit, au format livres, des lieux proches. Mais ces dehors rassurants cachent (à peine) un pamphlet anti-musulman, à l’unisson de la déferlante médiatique.
Le style du candidat musulman aux présidentielles de 2022, Mohammed ben Abbes, s’applique parfaitement à celui de Houellebecq : les journalistes, comme les lecteurs, sont comme hypnotisés, ramollis; il les conduit à une sorte de doute généralisé où se dissolvent toutes les valeurs. Et l’instrument le plus évident de cette hypnotisation est le héros, ici François : il est si fatigué, désabusé, démuni, terne, absent, naïf, qu’on le suit sans se méfier, et on finit par se retrouver dans les situations les plus inacceptables : dans Les Particules élémentaires, c’était le remplacement de l’humanité par une race post-humaine, sur le modèle de la nouvelle race bovine mise au point par le narrateur, Michel; ici, le remplacement de nos institutions et valeurs par un gouvernement islamique.
Car Houellebecq, tout en pratiquant la politique du pire, affecte de présenter la victoire de Mohammed ben Abbes et de sa Fraternité musulmane comme la solution la plus raisonnable aux problèmes de la France et de l’Europe. La politique du pire, c’est le climat de guerre civile où, d’emblée, il nous installe : des agressions, des explosions inexpliquées, des incendies, des scènes de meurtres et de dévastation, décrites comme si c’était notre quotidien : les musulmans, selon le narrateur, envisagent [la] destruction de notre système sans frayeur particulière; il ne manque même pas la comparaison avec Hitler détruisant le système de la République de Weimar. Ce livre se situe clairement dans la ligne des intellectuels médiatiques qui propagent les schémas du conflit des civilisations, et préparent ainsi ce conflit, et sur une position d’extrême-droite indépassable, puisqu’il proteste en même temps contre les médias qui organisent le black-out sur les violences de la racaille : même lorsque les bureaux de vote, pendant le deuxième tour, sont pris d’assaut, et que les morts s’accumulent, on n’entend aucune information sur aucune chaîne ni radio; pourquoi ? Cela ferait le jeu du FN.
On voit comment Houellebecq nous entraîne dans une vision totalement faussée, à contre-sens de la réalité, en partant d’observations lucides, ainsi : qu’est-ce que l’alternance démocratique ? le partage du pouvoir entre deux gangs rivaux. Mais de telles critiques n’aboutissent jamais à un désir de lutte contre le système : Houellebecq, sautant par-dessus l’action politique, nous conduit à la destruction du système et à son remplacement par un pire, qui conserve néanmoins l’essentiel du précédent. L’Europe, nous dit-il, est en panne de valeurs, les Européens n’ont même plus envie de se reproduire, ce qui conduit au zemmourien remplacement de population : que faire ? Porter au pouvoir un Mohammed ben Abbes qui, lui, a des valeurs et un grand projet : une grande Europe qui se prolongerait sur la rive Sud de la Méditerranée, conformément à l’idée de la sarkozienne Union pour la Méditerranée. Les peuples en ont assez de l’Europe des 27 ? Qu’à cela ne tienne, on fera l’Europe des 35, encore plus autoritaire, sur le modèle de l’Empire Romain !
On pense à la stratégie de la tension, bien étudiée et documentée maintenant, en Italie : la DC [Démocratie Chrétienne, NdT] et le PSI [Parti Socialiste Italien, Ndt] ne sont pas assez démocratiques. Ils sont compromis avec la mafia ? Qu’à cela ne tienne, on les supprime et on les remplace par Berlusconi ou le gouvernement direct des banquiers.
Car la politique de ben Abbes n’apporte aucun changement économique ni social : c’est en fait une sorte de poujadisme (le distributivisme), qui prend acte de la disparition de la grande industrie en France et prône la petite entreprise familiale ou l’auto-entreprenariat, ou plutôt même un simple avatar néo-libéral, puisqu’on réduit drastiquement le budget de l’Éducation et les prestations sociales.
Mais alors, Houellebecq prônerait-il sérieusement un gouvernement islamico-néo-libéral en France? En fait, l’invention d’une Fraternité musulmane au pouvoir semble obéir à deux finalités en même temps : nous persuader de l’indépassabilité du modèle libéral (sur l’air de : Voyez, même les Frères musulmans ne pensent nullement à réduire les inégalités sociales) ; et provoquer l’indignation et la rage contre ce que ben Abbes apporte de nouveau : l’islamisation morale et religieuse de la France. Pour cela, Houellebecq fait semblant d’approuver les principes islamiques : la disparition du patriarcat a des conséquences funestes (plus de famille, une natalité en berne), rien ne vaut une femme soumise, que ce soit dans le domaine culinaire ou sexuel. En fait, l’outrance de ses positions montre son intention réelle, tout à fait pratique, qui fait sortir son livre du domaine littéraire pour le placer dans celui de la propagande : c’est un argumentaire anti-musulman, qui n’oublie aucun cliché, adressé à toutes les catégories qui, aujourd’hui encore, hésiteraient à voter FN contre le péril musulman :
– tout d’abord les femmes (et en particulier le mouvement féministe) : l’arrivée au pouvoir de ben Abbes les raye tout simplement du paysage socio-professionnel. Elles deviennent femmes au foyer (ce qui fait baisser en flèche le chômage), et femmes-pot-au-feu, pour leur plus grand plaisir d’ailleurs. Mais, même là, elles seront menacées, puisque la polygamie est instaurée et que les beurettes sont plus excitantes, et en même temps, mieux formées aux activités ménagères !
– tout le corps enseignant, le seul qui n’ait jamais abandonné le Parti socialiste, qui avait continué à le soutenir jusqu’au bord du gouffre. Toutes les mesures de ben Abbes dans ce domaine sont autant de chiffons rouges agités sous le nez des profs : réduction du budget de l’Éducation Nationale, scolarité obligatoire ramenée à 12 ans, suppression de la mixité en classe, et obligation pour tous les enseignants (la catégorie la plus laïcarde de la population !) de se convertir à l’islam !
– les professeurs d’université tout particulièrement, qui, appuyés sur leurs règles de fonctionnement, se croient à l’abri de tous les aléas de la politique : ils sont pourtant soumis à la loi commune et, en cas de refus de conversion, envoyés à la retraite. S’ils acceptent de travailler dans une université islamisée, ils pourront continuer à enseigner en toute liberté ; mais, ajoute perfidement le narrateur, la conversion finale de Rimbaud à l’islam était présentée comme une certitude.
– enfin les autres grandes religions monothéistes : l’ennemi des musulmans, ce n’est pas les catholiques, c’est la laïcité, explique Alain Tanneur, qui travaille à la DGSI [direction générale de la Sécurité intérieure]. Mais il ajoute aussitôt que le vrai but des musulmans, c’est d’obtenir la conversion des catholiques. Et le nouveau président de la Sorbonne, converti à l’islam, suggère que l’islam avait pour mission de purifier le monde en le débarrassant de la doctrine délétère de l’incarnation (oubliant que les musulmans sont beaucoup moins hostiles au Christ que les juifs).
A l’égard des Juifs, Houellebecq se joint à l’opération médiatique en cours (Être Juif en France, titre une revue) visant à faire croire qu’ils vivent dans un pays hostile : « il va se passer quelque chose de grave en France pour les Juifs » , « Quand un parti musulman arrive au pouvoir, c’est jamais bon pour les juifs » (on sait bien en fait que les juifs ont toujours vécu paisiblement dans les pays musulmans). Du reste, tout le livre est présenté du point de vue des Juif : Myriam, dont le héros se déclare inopinément amoureux, suit ses parents en Israël ; d’abord rétive (J’aime la France), elle s’adapte très vite à son nouveau pays; contrairement au marasme français, l’atmosphère, en Israël, est extraordinairement dynamique et joyeuse, mais toujours avec un fond de tragédie sous-jacente, car tous les jours ou presque, des kamikazes bardés d’explosifs se font sauter, dans les autobus ou ailleurs : il ne viendra pas à l’idée du narrateur de remonter un peu en arrière pour chercher les raisons que peuvent avoir les Palestiniens d’en vouloir aux Israéliens, ni de s’intéresser aux conditions de vie des Palestiniens en territoire occupé. Il semble même qu’il pense moins aux intérêts des Français en général qu’à ceux des Juifs : dès la mise en œuvre du front républicain élargi anti-FN, François n’a qu’un cri : Et les Juifs? Heureusement, le rassure-t-on, ben Abbes a toujours travaillé à entretenir de bonnes relations avec le grand rabbin de France, et ne compromettra pas son projet politique pour les beaux yeux du peuple palestinien.
Résumons donc l’affaire Fraternité musulmane : les classes travailleuses, les classes moyennes menacées par la mondialisation libérale n’ont rien à attendre d’elle sur le plan socio-économique, ni les Palestiniens sur le plan diplomatique. Par contre, femmes, enseignants, catholiques voient leurs valeurs battues en brèche par les musulmans, et se retrouvent dans le même camp que les juifs : voilà le front républicain élargi anti-musulman que Houellebecq préconise pour la France, et qui s’est trouvé réalisé, par une curieuse coïncidence, à la suite de l’attentat contre Charlie Hebdo, survenu quelques heures après la sortie en librairie de Soumission. La manifestation convoquée, dans le roman, par Marine Le Pen, après le premier tour des élections, et qui réunit deux millions de personnes au cri de : « Nous sommes le peuple de France, Nous sommes chez nous », évoque étrangement la manifestation du 11 janvier et son slogan « Nous sommes Charlie », gros de significations inquiétantes.
Mais il y a dans le livre un aspect particulièrement répugnant, c’est le rôle joué par le sexe. Passons sur les scènes de sexe porno, Houellebecq a beaucoup de mal à se renouveler, on dirait même qu’il s’en acquitte comme d’un pensum. Ce qui est nouveau, c’est l’association constante du sexe à la montée du parti musulman. Le narrateur feint d’abord de s’inquiéter de son avenir sexuel (il constate une généralisation du pantalon, peu favorable à ses fantasmes, contrairement à la jupe courte). Mais, en suivant les progrès de l’islamisation dans le milieu universitaire, il se rend compte que le nouveau gouvernement a pris en main même ce domaine, organisant un véritable communisme sexuel islamique : son principal argument à l’égard des professeurs, c’est la mise à disposition de jeunes épouses de 15 ans, périodiquement renouvelables, puisque la charia, informe le narrateur, permet d’avoir jusqu’à quatre femmes (c’est le fameux paradis des houris transposé sur terre !). Cet argument emporte la décision de François : il accepte de réintégrer Paris III et, pour cela, de se convertir. Ainsi s’ouvrent de nouveau de beaux jours pour lui et sa bite, dans la plus agréable des soumissions.
Le dernier chapitre décrit cette conversion, dans un double jeu fort déplaisant, opposant la benoîterie des énoncés à un ton d’une ironie insultante. La profession de foi, transposée phonétiquement, dans une orthographe barbare, qui massacre volontairement l’arabe liturgique : Ach-Hadou ane lâ ilâha illa lahou…, résonne comme un blasphème. Et Houellebecq fait comprendre que cette soumission sera catastrophique en adoptant, simplement (pourquoi se fatiguer, l’aspect littéraire n’est pas l’essentiel du livre) le procédé de Perec dans le dernier chapitre de son « roman sociologique », Les Choses : récit du dénouement, pour l’un, au futur, pour l’autre, au conditionnel-futur dans le passé, qui annonce un destin sinistre : « Le voyage sera longtemps agréable […]. Mais le repas qu’on leur servira sera franchement insipide. » (Perec) « Le cocktail serait gai, et se prolongerait fort tard […]. Je n’aurais rien à regretter. » (Houellebecq)
Soumission est donc un livre tordu, comme son auteur, qui nous mène, comme dans Les Particules…, du diagnostic d’une crise indéniable à une fausse solution inacceptable : en faisant semblant de préconiser une solution islamique, Houellebecq fait au contraire un livre de propagande anti-musulmane, qui s’intègre à la campagne médiatique sur le péril musulman, où les musulmans sont présentés comme nos futurs maîtres, alors qu’ils sont devenus le bouc émissaire des désastres de la mondialisation libérale. Mais inutile d’insister lourdement : le terme de soumission, choisi pour désigner l’islam, est par lui-même une sorte de code, qui résume les arguments utilisés pour dénigrer l’islam, présenté comme une religion d’esclaves, incompatible avec la démocratie; ce qui montre bien la profondeur de la déchristianisation dans notre pays : dans toute religion monothéiste, christianisme ou islam, monde humain et monde divin relèvent de deux dimensions radicalement différentes, et tout croyant, chrétien, juif ou musulman, ne peut que se soumettre à la volonté de Dieu, c’est pourquoi la résignation a toujours été une vertu chrétienne.
Mais, contrairement au christianisme, l’islam, depuis la Révolution iranienne, était devenu, sur le plan de l’action humaine, politique, le drapeau des opposants à l’ordre libéral. C’est pourquoi il convient de le discréditer : Houellebecq apporte ici sa pierre à cette entreprise de démoralisation.
Rosa Llorens
Rosa Llorens est normalienne, agrégée de lettres classiques et professeur de lettres en classe préparatoire.
Source : http://lesakerfrancophone.net/soumission-de-houellebecq-l...
Michel Houellebecq
SOUMISSION
Flammarion – 2015 – 320 pages
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Enfants à vendre
La Cour Européenne des Droits de l’Homme valide l’achat d’enfant sur Internet
La Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) a condamné l’Italie pour avoir retiré la garde d’un enfant à un couple qui l’avait commandé avant conception et acheté sur Internet, montrant ainsi que la marche programmée vers un monde où les bébés seront commercialisés comme des smartphones est en route; et d’autre part, que les états membres de l’union européenne qui voudraient s’y opposer n’en ont déjà plus les moyens…
En 2011, un couple d’Italiens a acheté un bébé auprès d’une entreprise spécialisée dans la GPA (mères porteuses). Le prix de cette « commande » particulière : 49.000 euros. La société a ensuite acheté des gamètes sur internet et loué le ventre d’une mère porteuse pour faire grossir le foetus…
De retour en Italie, les services sociaux et la justice ont compris qu’il s’agissait d’un enfant issu de mère porteuse et l’ont retiré à ses « propriétaires », afin de le confier à une famille d’accueil qui ne considère pas les enfants comme des biens de consommation.
La CEDH a été alors saisie par l’avocat du couple et la cour de Strasbourg a tranché par 5 voix contre 2 : le retrait du bébé à ceux qui l’ont commandé sur Internet a « porté atteinte à la vie privée et familiale du couple » (sic), et l’Italie a eu tort.
La « mère » de 55 ans sera donc dédommagée par l’état italien et a bien sûr récupéré la garde de l’objet enfant…
Ce jugement abject a été rendu le 27 janvier 2015 dans l’affaire Paradiso et Campanelli contre l’Italie, par la CEDH. Le pays devra reverser 30.000 euros à ce couple.
Il s’agit malheureusement de bien pire qu’une simple anecdote sordide, puisque c’est une jurisprudence qui va désormais interdire aux pays membres de prohiber les mères porteuses, comme l’ont expliqué les deux juges qui ont voté contre : il réduit à néant la liberté des États de ne pas reconnaître d’effets juridiques à la gestation pour autrui, et même la légitimité du choix de l’État en ce sens.
Cerise sur le gâteau et nouvel exemple que le libéralisme économique et le libertarisme sociétal sont les deux faces d’une même pièce : l’avocat du couple n’est autre que le gérant de l’entreprise de fabrication de bébés, « Rosjurconsulting ».
L’Europe-Taubira, où les enfants sont des objets et les nations soumises à quelques idéologues bureaucrates, c’est maintenant !
Source : http://reseauinternational.net/la-cour-europeenne-des-dro...
P.S. des Grosses Orchades :
Le « Manager-et-avocat » de cette intéressante société est russe. Qu’en est-il de ses activités en Russie ?
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Mis en ligne le 16 février 2015.
15:59 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
08/02/2015
ENFANTS EN DANGER
Enfants en danger !
La police et les services sociaux retirent cinq enfants dont un bébé de trois mois à un couple « soupçonné de radicalisme »
Du Cercle des Volontaires –Le 3 février 2015
Nous n’avons pas eu le temps matériel de vérifier les faits relatés dans ce communiqué de presse du CRIFRANCE, diffusé par le site islametinfo.fr. Mais les points essentiels de cette histoire sont si graves qu’il nous a paru indispensable de la relayer, ne serait-ce que pour que toute la lumière soit faite. En effet, nous avons là tous les éléments révélateurs d’une dérive générale inquiétante.
Pourquoi enlever leurs cinq enfants à ce couple musulman ? Y compris un bébé de trois mois, encore allaité au sein par sa mère ? Pourquoi, si le motif de retrait des enfants est le soupçon de la « radicalisation » du couple, les parents ne sont-ils pas arrêtés par la police ?
Raphaël Berland
Communiqué de la Coordination contre le Racisme et l’islamophobie (CRI)
Quand l’islamophobie d’état organise des enlèvements d’enfants
CRI dénonce avec la plus grande fermeté les enlèvements des cinq enfants de la famille M….. de Bourgoin Jallieu dans l’Isère, par la police, la justice et les services sociaux le jeudi 29 janvier 2015.
Alors que leur père se trouvait en Tunisie pour préparer leur déménagement dans son pays d’origine, afin de fuir le climat islamophobe étouffant de ces derniers temps, la mère a reçu la visite de la police et des services sociaux (cinq policiers et quatre fonctionnaires) qui ont décidé sur ordre des autorités judiciaires d’enlever les enfants à leur mère paniquée et en pleurs, les suppliant de lui laisser le dernier, âgé de trois mois et qu’elle allaitait. Avec une cruauté et une violence inimaginables, les trois enfants (âgés de trois mois, un an et demi et quatre ans) ont été emmenés vers une destination inconnue et les deux autres, âgés de cinq et six ans ont été enlevés à l’école avec les conséquences désastreuses qu’on imagine, sur leur état psycho-affectif, et sans qu’ils puissent voir leur mère.
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Gouverne mental
Genèse d’un sein musulman qui sauvera la France
Agathe Bay – Cercle des Volontaires – 6 février 2015
Mardi 3 février, comme chaque jour au lever, je fais un tour sur le site du Cercle des Volontaires pour y découvrir un article posté à 8H12 ce jour. Raphaël Berland, journaliste et co-fondateur du Cercle relaye un communiqué de presse émanant de la Coordination contre le Racisme et l’Islamophobe (CRI) titré :
« Quand l’islamophobie d’état organise des enlèvements d’enfants. »
Paragraphe choisi :
« Alors que leur père se trouvait en Tunisie pour préparer leur déménagement dans son pays d’origine pour fuir le climat islamophobe étouffant de ces derniers temps, la mère a reçu la visite de la police et des services sociaux (cinq policiers et quatre fonctionnaires) qui ont décidé sur ordre des autorités judiciaires d’enlever les enfants à leur mère paniquée et en pleurs, les suppliant de lui laisser le dernier, âgé de trois mois et allaité. Avec une cruauté et une violence inimaginables, les trois enfants (âgés de trois mois, un an et demi et quatre ans), ont été emmenés vers une destination inconnue. Les deux autres, âgés de cinq et six ans, ont été pris à l’école avec les conséquences désastreuses sur leur état psycho-affectif, sans qu’ils ne puissent voir leur mère. »
L’article lu, je me rends sur le site du CRI, compose un numéro en 06, et me trouve en communication directe avec Monsieur Abdelaziz C, Président fondateur du CRI. Ce Monsieur m’aiguille sur les membres actifs de la coordination.
Mercredi 4 février, rendez-vous à 10H dans l’enceinte de l’Apple Store Part Dieu à Lyon, (ville où se trouve le siège du CRI), avec Hasnae, référente du pôle juridique du CRI, et Safia, secrétaire du CRI, psychologue de formation. Nous nous rendons dans un café, sortons nos MacBook, respectifs, échangeons quelques mots essentiels puis visionnons une vidéo réalisée par le CRI.
Trois minutes de vérité
L’histoire relatée par les deux parents (sur la vidéo) me porte à croire que la famille incriminée se trouve être victime d’un plan « gouverne-mental » visant à faire passer le musulman des rues pour la pire des créatures. Comme je souhaite avoir le cœur net sur mon intuition première, je réponds à l’invitation du CRI à aller soutenir la famille en question. Nous faisons du co-voiturage, Abdelaziz est au volant. Direction Bourgoin-Jallieu. Rassemblement devant l’Hôtel de ville à 15 heures. Environ cent cinquante personnes sont réunies. Les blancos de mon espèce ne dépassent pas les deux pour cent. Pourtant il s’agit bien de venir défendre une mère dont on a enlevé les enfants dont un encore allaité.
Cruauté à l’état pur, inconscience poussée à son paroxysme
Rien de concret. Chacun rentre chez soi.
Jeudi 5 février. Nouveau rassemblement devant l’Hôtel de ville de Bourgoin-Jallieu. Voyant que rien ne bouge, la coordination décide de se rendre au Conseil Général d’Isère qui se trouve à deux pas. Tout est allumé à l’intérieur, une affiche annonce pourtant que le Conseil est exceptionnellement fermé cette après-midi là. La providence divine veut qu’une blanca (comme moi) a un rendez-vous dans les mêmes locaux. Les portes lui sont ouvertes. La coordination en profite pour rentrer tranquillement. Abdelaziz, doté de son micro haut-parleur, insiste une nouvelle fois sur le fait que la priorité du jour, c’est que le nourrisson arraché du sein de sa mère soit rendu à sa mère. Nous apprenons que son mari, le père des enfants qui vient de subir diffamations sur diffamations vient d’être libéré après quarante huit heures de garde-à-vue. Il arrive au Conseil Général. Un accueil emprunt de dignité lui est réservé. Cet homme n’a rien d’un terroriste. Juste, il a une barbe et fait la prière cinq fois par jour. Personne ne sait où sont les enfants.
Après moult tergiversations, il est annoncé à la maman qu’elle pourra voir son nourrisson « demain matin ». Le CRI est satisfait. Abdelaziz invite toute la coordination à quitter le Conseil Général.
Satisfaite, moi ? Non. À peine sortie du Conseil Général, je rentre à nouveau à l’intérieur des locaux en signalant aux policiers en fonction que je ne suis pas du tout satisfaite de cette décision. Je demande que le nourrisson soit rendu dès aujourd’hui à sa maman. Nous nous retrouvons à l’extérieur à nouveau. J’invite les bonnes âmes présentes sur les lieux à me filmer si possible (de dos) en train de redire aux policiers que je ne suis pas du tout satisfaite et que je réclame que le nourrisson allaité soit rendu à sa mère allaitante. Voilà huit jours que l’enfant a été enlevé…
Un chef habillé en civil, les mains dans les poches, se met en avant, et m’explique qu’une décision de justice, c’est une décision de justice ; l’horrifiante décision vient du Procureur de la République. Je lui rétorque à mon interlocuteur que la justice du gouverne-mental n’est pas la justice et que je souhaite que l’on m’explique pourquoi le nourrisson de trois mois n’est pas rendu à sa maman. Je signale que je n’appartiens ni au CRI ni a aucune religion sinon celle du Aimons-nous les uns les autres et que je n’ai pas l’intention d’aller faire le djihad en Syrie, mais que je suis simplement venue soutenir le CRI, Coordination contre le Racisme et l’Islamophobie qui elle soutient une maman, cinq enfants et un père victimes de la cruauté institutionnelle.
Un flop. L’enfant ne sera pas rendu à sa maman. Le chef m’assure qu’il fera rapport.
Vendredi 6 février. Il avait été promis à la maman, Aïsha, qu’elle verrait son nourrisson ce matin. J’apprends qu’elle ne le verra qu’à 13 heures. L’enfant va-t-il lui être restitué ? 13H30, comme tous ceux qui soutiennent cette famille, victime comme tant d’autre de la vague d’Islamophobie bouleversant des centaines d’innocents depuis le 7 janvier, je reçois un sms écrit par Aïsha annonçant qu’elle va bientôt avoir le droit de voir son nourrisson. Il semble être à Grenoble.
J’appelle le Ministère de l’Ecologie et je demande à parler à Madame Ségolène Royal. Pourquoi ? Parce que Madame se targua souvent d’avoir allaité ses enfants dont un, si je me souviens bien, très intolérant au lait de vache. On me promène de standards en palabres. Ma dernière interlocutrice raccroche précipitamment.
L’enfant, s’il n’est pas restitué à sa maman ce soir, reste en danger sur tous les plans, et physiologique et psychologique. L’enfant n’est pas fait pour ingurgiter du lait de substitution, sauf s’il n’y a pas d’autre solution. L’enfant n’est pas fait pour être séparé de sa maman quand sa maman est une maman aimante.
Heureusement, le CRI pousse un cri d’alarme.
Non à l’infamille, oui à la Vie, vive le CRI !
Agathe Bay
Auteur de son état
NB : le CRI, Coordination contre le Racisme et l’Islamophobie a besoin de soutien. (crifrance.com)
1 commentaire
- Sylvie Haie
Toutes les mères devraient manifester en France ! Je suis horrifiée en tant que mère. On n’enlève pas un bébé à sa maman qui l’allaite, elle n’a commis aucun crime, son bébé et les quatre autres petits non plus, on n’enlève pas des enfants à leurs parents alors qu’ils ne sont pas en danger. C’est quoi ces conneries ? Que devient la France, le soi-disant pays des droits de l’homme ?
Cette famille souhaite, apparemment, retourner dans son pays d’origine. Où est le délit ? On soupçonne le papa d’être un « islamiste radical », expression qui par ailleurs ne veut rien dire sauf qu’elle est dans l’air du temps. Des soupçons ne sont pas des preuves. Qu’on interroge le papa, mais qu’on ne prenne pas les enfants en otage ! C’est tout simplement monstrueux ! La police et les assistantes sociales feraient mieux de s’inquiéter du nombre croissant de disparitions d’enfants et de l’augmentation de la pédocriminalité au lieu de priver un bébé du sein de sa maman.
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Kidnapping « légal » (suite)
Nouveau témoignage de la mère de famille qui s’est fait enlever ses cinq enfants par les gangsters en Prada et les « mégères de l’Apocalypse » à la française qui président aux destinées de ce qui fut un grand pays.
Depuis l’exécution des « Charlie Hebdo » et de quelques victimes collatérales, tous les prétextes sont bons pour alimenter la haine et adopter des mesures exceptionnelles contre la Communauté musulmane. Après les dénonciations d’enfants, la volonté de licenciement abusif d’un syndicaliste gênant pour sa hiérarchie ou encore la stigmatisation des étudiantes voilées en université, c’est au tour d’Aïsha Msakni de vivre un véritable cauchemar, ses cinq enfants lui ayant été retirés.
Dans la vidéo ci-dessus, cette mère éplorée et désespérée fait le tour de son appartement dans lequel vivaient heureux ses enfants. Jouets, matériel créatif et multimédia sont présents. On découvre un univers propice à la tranquillité, à l’innocent amusement, au bonheur… Loin, très loin, des accusations qui pèsent sur la famille. Et qui peut être assez taré pour imaginer qu’un père de cinq enfants en bas âge puisse aller risquer sa vie pour en tuer d’autres (de la même religion que les siens qui plus est) ? Il est vrai que des mères de famille américaines l’ont fait en Irak. Mais c’étaient des Américaines et, ici, c’est (c’était) la France.
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Modeste avis
aux parents catholiques français,
aux parents protestants français,
aux parents juifs français, et
aux parents incroyants français
Aujourd’hui, la famille Msakni et ses enfants, parce qu’ils sont musulmans…
Demain, vous-mêmes et les vôtres…
Parce que vous n’aurez pas voulu laisser l’école de la pédocriminalité empêcher qu’ils se construisent…
Parce que vous aurez tenté de les protéger des perversions obligatoires…
Parce que vous n’aurez pas voulu qu’ils courent les risques d’une vaccination non moins obligatoire quoique dangereuse mais si profitable à certains…
Pour n’importe quelle raison et sans autre raison que le bon plaisir des « « élites » » au pouvoir, qui n’y sont que parce qu’on les y laisse.
Il ne s’agit pas, dans cette affaire (et dans toutes les autres qui s’annoncent) de convictions religieuses différentes, de croyance ou d’incroyance, et il ne s’agit pas non plus de civilisations incompatibles…
Il s’agit de totalitarisme.
D’un totalitarisme qui a entrepris de détruire les familles parce que son but est d’atomiser le tissu social du continent européen après celui de la Yougoslavie, des pays du Moyen Orient, du Sud de la Méditerranée, de l'Ukraine et de quantité d’autres dans le monde. Le maintien de son pouvoir illégitime est à ce prix.
La cause de la famille Msakni est la vôtre.
C’est celle de tous les parents.
L’union fait la force.
Aidez-la, ne la laissez pas se battre seule.
*
Au commissariat à 8 ans pour « apologie du terrorisme ». Faisons toute la lumière sur l’affaire #Ahmed
Elsa RAY – CCIF – 6 février 2015
Ceci est une lettre ouverte et une pétition à Mmes :
Najat Vallaud Belkacem, Ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche
Christiane Taubira, Ministre de la justice
Mesdames les Ministres,
Il y a quelques semaines, un enfant de 8 ans s'est retrouvé au commissariat pour « apologie d'actes de terrorisme » parce qu'il a dit en classe qu'il n'était pas Charlie et qu'il était «du côté des terroristes». Cet enfant relate des violences physiques et morales qu'il a subi de la part du corps enseignant de son école. Pourtant, personne d'autre que lui et son papa n'a été entendu au commissariat.
Comment en est-on arrivé là ?
Partout dans les médias, on entend que le père aurait été agressif envers l'équipe pédagogique et que tout cela se justifiait. La Ministre de l'Éducation elle-même a pris la défense des enseignants, alors qu'aucune enquête n'a été lancée. Elle a même déclaré que seul le père avait été entendu par la police et non l'enfant. Par ailleurs, la plainte déposée par le père pour violence à l'encontre de son enfant n'a pour l'instant pas abouti.
Je milite depuis deux ans avec le Collectif contre l'islamophobie en France, dont je suis la porte-parole, et cette affaire nous a interpellés. Avec les membres de mon association, nous avons voulu comprendre et surtout donner la parole à Ahmed et son père qui jusque-là ont été salis plutôt qu'entendus. Nous avons donc décidé de rencontrer la famille et leur avocat pour recueillir leur version.
Elle est édifiante : dans une vidéo que nous avons tournée, l'enfant, son père et leur avocat témoignent : Ahmed aurait été malmené par le directeur de son école et les déclarations selon lesquelles la plainte n’avait pas été portée contre l’enfant mais contre son père s’avèrent fausses. L'opposé de tout ce qu'on entend dans les médias ces dernières semaines.
Au-delà du fait qu'il me semble inacceptable qu'un élève de CE2 se retrouve au coeur d'une affaire de cet ordre, je pense que toute la lumière doit être faite sur cet événement et sur les responsabilités ou manquements de chacun. Il en va du bon fonctionnement de notre école républicaine, qui doit transmettre les valeurs de tolérance et de respect à nos enfants.
Je demande à Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'Éducation nationale, la mise en place d'une enquête administrative et à Christiane Taubira, ministre de la Justice, le lancement d'une enquête judiciaire qui établira les responsabilités de chacun.
Alors que les interprétations s'affrontent, Ahmed se retrouve pendant ce temps plongé dans une situation qui le dépasse. Ces enquêtes doivent être diligentées dans les plus brefs délais afin de faire la lumière sur cette affaire et permettre au jeune garçon et à ses camarades de classe de reprendre une scolarité normale.
Pour la pétition à signer, c’est ici : http://www.islamophobie.net/articles/2015/02/07/ahmed-8-ans-petition-ccif
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Dans cette vidéo,
Ahmed, son père et l’avocat de la famille parlent
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La prise en otage des enseignants ou l’instrumentalisation de l’école publique
Saïd Bouamama – Alterinfo – 31 janvier 2015
Il est fréquent d’imputer à l’école publique la réparation des dégâts que les politiques économiques libérales produisent. Plus de trois décennies de paupérisation, de précarisation, de destruction des services publics, ont eu des effets catastrophiques sur la vie quotidienne des classes populaires (et plus récemment sur celui des couches moyennes). Et l’on voudrait dans ce contexte que l’école puisse être un « sanctuaire » protégé des bruits et nuisances d’un environnement social en crise multiforme.
*
Cela va sans dire, mais cela va mieux encore en le disant : il faut lire Manuel de Dieguez ! Aujourd’hui plus que jamais.
Le combat de la raison
En cinq parties
http://www.alterinfo.net/LE-COMBAT-DE-LA-RAISON-I-Les-met...
http://www.alterinfo.net/LE-COMBAT-DE-LA-RAISON-2-Le-sacr...
http://www.alterinfo.net/LE-COMBAT-DE-LA-RAISON-3-Les-eta...
http://www.alterinfo.net/LE-COMBAT-DE-LA-RAISON-4-Le-Dieu...
Source : http://www.dieguez-philosophe.com/
*
D’accord, on n’a plus envie d’en parler. Mais, hélas, il y a des suites… Et puis, ce n’est pas tous les jours que Christophe Oberlin parle. Ici, avec Badia Benjelloun et Karel Vereycken.
(l’intervieweur est Raphaël Berland)
« Attentats de Charlie Hebdo, terrorisme : pourquoi ? »
Voici le sommaire de ce débat :
1. Après les attentats : votre première réaction ? (03'30)
2. Terrorisme, Islamisme, Djihadisme : définition des termes (13'25)
3. Djihadistes français, qui sont-ils ? (38'15)
4. Quelques rappels historiques (01h02)
5. Terroristes : qui les finance, les arme, les entraîne, les médiatise (01h15)
6. A qui profite le crime ? (01h39)
Source : http://www.cercledesvolontaires.fr/2015/02/03/attentats-d...
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Serbie
En Serbie aussi, il y a des enfants. Il y naît de plus en plus de bébés malformés, conséquence des 78 jours de bombardements ininterrompus à l’uranium appauvri et enrichi. Comme en Irak. Comme à Gaza. Comme à… Comme à… Comme à…
Le 24 mars prochain, il y aura seize ans qu’a commencé ce qui restera, pour des générations, la honte de l’Europe. Le prétexte ? Un génocide commis par les Serbes en Croatie. Et voici que la CPI vient de rendre son verdict, car mieux vaut tard que jamais : il n’y a pas eu de massacre commis par les Serbes en Croatie.
Oui, bon, il n’y a pas eu d’armes de destruction massive en Irak non plus, et « ils » y sont toujours. Mais les foules lobotomisées ne vont pas se formaliser pour si peu.
La Serbie n'a pas commis de génocide contre les Croates lors de la guerre qui les opposa au début des années 90, a jugé aujourd'hui la Cour internationale de justice (CIJ). « La Croatie n'a pas réussi à prouver ses allégations selon lesquelles un génocide a été commis », a déclaré le juge président Peter Tomka lors d'une audience publique à La Haye, où siège la CIJ. (figaro.fr)
Pas de génocide en Croatie ? Ne le dites pas deux fois !
Slobodan Despot – Despotica – 4 février 2015
Les Serbes n'ont pas commis de génocide en Croatie, décrète la CPI, classant du même coup la plainte de l'Etat croate. Cela nous remet en mémoire l'une des farces les plus hypocrites de ces dernières années. Assurée du soutien aveugle de ses protecteurs occidentaux, la Croatie a déposé une série de plaintes pour crimes de guerre et génocide, totalement dénuées de fondement, mais qui ont servi à masquer ses propres actes dans les années 1990.
Celui qui a l'initiative a toujours davantage de chances d'être entendu que celui qui subit. La tactique du «crier au loup» est judicieuse et logique, pour autant qu'on puisse se la permettre. Or la Croatie, pendant très longtemps, a pu tout se permettre. Dès avant sa sécession en 1991, elle a opiniâtrement et intelligemment promu ses intérêts et son image, soutenue et conseillée il est vrai par des sponsors de poids: l'Allemagne et les Etats-Unis. Elle a l'avantage d'une idéologie nationale simpliste et carrée, d'une politique d'Etat accordée à cette idéologie, mais aussi d'une habitude bien rodée de quérulence juridique et d'une totale absence de pudeur (deux caractéristiques relevées au fil du temps par nombre d'observateurs, et pas seulement hostiles). En face: une Serbie, reléguée, conspuée, bombardée, assumant seule — par défaut — l'héritage compromettant de la Yougoslavie communiste et devant prendre en compte une population dispersée entre plusieurs nouveaux États, une Serbie oscillant sans cesse entre son instinct souverainiste et sa diplomatie brouillonne, entre l'Est et l'Ouest, entre sa pugnacité traditionnelle et la couardise de ses élites.
Source : http://blog.despot.ch/pas-de-genocide-en-croatie-ne-le-dites-pas-deux-fois
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Et pendant qu’on est chez les Serbes :
La construction de l’UE est responsable des deux drames utiles aux USA
Emir Kusturica : « L’Ukraine, un remake de la Yougoslavie »
Emir Kusturica – Le Grand Soir – 8 février 2015
« L'Humanité Dimanche » publie un entretien réalisé par Vadim Kamenka et Michaël Mélinard avec le cinéaste et musicien franco-serbe Emir Kusturica, le lauréat de deux palmes d’or pour « Papa est en voyage d’affaires » (1985) et « Underground » (1995). Extrait : ce qu'il dit sur l'Ukraine. M.D.
« L’Ukraine marque un tournant. La Russie n’accepte plus son encerclement avec l’élargissement continu de L’OTAN. »
HD. - Que vous inspirent les événements en Ukraine ?
E. K. - La guerre humanitaire est en fait une légalisation de la guerre. Wall Street dépend de la guerre. La valeur psychologique d’une action dépend de la manière dont vous êtes agressif dans certaines parties du monde. Plusieurs guerres, de tailles réduites, se déroulent un peu partout à travers la planète. Désormais, l’option des conflits de basse intensité apparaît épuisée. Et l’Ukraine marque un tournant. La Russie n’accepte plus son encerclement avec l’élargissement continu de l’OTAN. L’idéologue américain Zbigniew Brzezinski a largement écrit sur « l’enjeu eurasien », capital à ses yeux, à savoir la maîtrise et la colonisation de la Russie et de l’espace ex-soviétique. L’Ukraine est donc une première étape vers ce démantèlement imaginé par Brzezinski.
Source : http://www.legrandsoir.info/emir-kusturica-l-ukraine-un-r...
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À Munich, hier, des milliers de personnes ont manifesté contre l’OTAN
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Mis en ligne le 8.2.2015 par Phil.
22:37 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
27/01/2015
LE COUP DU LAPIN
Oui, on reste chez les Russes (et chez quelques autres). La Chine est reportée à « un peu plus tard », qu’elle veuille bien ne pas s’en formaliser.
Le coup du lapin
par Dmitry Orlov – Club Orlov – 20 janvier 2015
Au cours de l’année 2014, les prix que paie le monde pour le pétrole brut ont dégringolé de 125 $ le baril à 45 $ aujourd’hui et pourraient facilement tomber encore plus bas avant de remonter très haut, de redégringoler et de reflamber ensuite à leur niveau maximum. Vous voyez l’idée. À la fin, le marché de surenchère sauvage du pétrole et l’évolution encore plus sauvage et en dents de scie des marchés financiers et de ceux du cours des monnaies, en entraînant un déroulement de faillites de compagnies pétrolières suivies de celles des organismes qui les financent puis de celles des états qui soutenaient ces organismes, finiront, quand le temps sera venu, par provoquer l’effondrement des économies industrielles. Et sans économie industrielle en état de fonctionner, le pétrole brut sera reclassé déchet toxique. Mais ceci n’est à prévoir que pour dans deux ou trois décennies.
Entretemps, les prix beaucoup plus bas du pétrole brut auront expulsé du marché les producteurs de pétrole non conventionnel. Rappelez-vous que la production de pétrole conventionnel (celui, peu cher à produire, qui jaillit des puits verticaux forés pas trop bas dans la croûte terrestre) a atteint son apogée en 2005 et n’a pas cessé de décliner depuis. La production de pétrole non conventionnel (celui obtenu par des forages off-shore, des sables bitumineux ou la fracturation hydraulique du schiste et autres coûteuses techniques) a été financée avec prodigalité pour compenser la raréfaction en cours. Mais, actuellement, tous les pétroles non conventionnels coûtent plus cher à produire qu’ils ne peuvent se vendre. Cela signifie que des pays entiers – y compris le Venezuela, (dont le pétrole lourd doit être traité pour le rendre fluide), le Mexique et les USA (production off-shore du Golfe du Mexique), la Norvège et le Nigeria, celle à partir des sables bitumineux canadiens et, bien entendu, le pétrole de schiste US – sont en train de brûler de l’argent en même temps que le pétrole qu’ils produisent, et que, si la baisse du vrai pétrole persiste, ils devront fermer boutique.
Un problème additionnel est le taux d’épuisement très élevé des puits de pétrole par fracturation hydraulique des États–Unis. Actuellement les producteurs pompent à plein régime et battent sans cesse de nouveaux records de production, mais le taux de forage est, lui, en train de s’effondrer rapidement. Les puits de pétrole de schiste s’assèchent très vite. Le débit d’écoulement a diminué de moitié en quelques mois à peine et sera négligeable au bout de deux ans. La production ne peut se maintenir qu’à coups de forages intensifs, et ces forages intensifs viennent de s’arrêter. Il ne nous reste donc que quelques mois de surabondance. Après cela, toute la révolution du pétrole de schiste, dont des poupées de plage arrière à tête branlante pensaient qu’elle allait faire des USA une sorte de nouvelle Arabie Saoudite, sera finie. Le fait que la plupart des producteurs de pétrole de schiste, qui ont spéculé sauvagement sur les concessions de forage, vont faire faillite, ne fera rien pour améliorer les choses. Bien sûr, feront faillite aussi les compagnies d’exploration, de production et de services. Toute l’économie qui a surgi en quelques années comme un diable d’une boîte autour du pétrole de schiste, et qui a été à l’origine de la création d’emplois à hauts salaires, s’effondrera et provoquera en tombant une explosion du chômage.
Il vaut la peine de souligner que la marge excédentaire de pétrole qui a précipité cet effondrement des prix n’est pas grande. Tout a commencé quand l’Arabie Saoudite et les USA ont eu l’idée de pratiquer le dumping du pétrole brut sur le marché international pour en faire baisser le prix. La classe dirigeante US sait parfaitement que ses jours de plus grand producteur du monde sont comptés… en jours, peut-être en mois, pas en années. Elle se rend compte aussi de la gueule de bois économique qui résultera de l’effondrement de la production du pétrole de schiste. Les Canadiens, qui se rendent compte que l’aventure de leurs sables bitumineux touche à sa fin, veulent entrer dans le jeu.
Le jeu auquel ils jouent est un jeu d’à qui tiendra le coup*. Si tout le monde continue à pomper du pétrole sans s’occuper du prix, il se produira l’une de ces deux choses : soit le marché des producteurs de pétrole de schiste s’effondrera, soit les autres producteurs tomberont à court d’argent et leur production s’effondrera. La question est de savoir lequel de ces deux événements se produira en premier. Les États-Unis font le pari que la baisse des prix détruira les gouvernements des trois pays producteurs de pétrole qui ne sont pas sous leur contrôle politique ou militaire. Ces trois pays sont le Venezuela, l’Iran et, bien sûr, la Russie. Ce pari est risqué, mais les USA sont dans une situation désespérée : ils n’ont plus d’autre carte à jouer que celle-là. La conquête du Venezuela vaut-elle la chandelle ? Les tentatives précédentes d’y provoquer un changement de régime se sont soldées par un échec. Pourquoi celle-ci devrait-elle réussir ? L’Iran a appris à survivre en dépit des « sanctions » occidentales et maintient des relations commerciales avec la Chine, la Russie et un nombre non négligeable d’autres pays dans la foulée. Dans le cas de la Russie, on ne sait pas très bien encore quels fruits – s’il y en a – vont donner les politiques occidentales. Si, par exemple, la Grèce décidait de sortir de l’Union Européenne pour échapper aux contre-sanctions russes, il deviendrait de plus en plus difficile de savoir qui a sanctionné qui.
Bien entendu, renverser les gouvernements de ces trois pétro-états, les détruire économiquement en « privatisant » leurs ressources et pomper gratuitement leur pétrole en se servant d’une main d’œuvre étrangère sous-payée est exactement l’injection dans le bras dont les USA ont besoin pour se renflouer. Mais, si vous avez suivi l’histoire récente, vous savez que les États-Unis n’arrivent pas toujours à obtenir ce qu’ils veulent, et même, depuis quelque temps, n'obtiennent rien du tout. Quel gambit récent leur a rapporté ce qu’il était censé produire ? Hmm…
Ainsi donc, les jours passent et tous les producteurs de pétrole continuent de pomper à plein régime. Certains producteurs ont un « coussin » financier suffisant pour produire à perte, et ils le feront pour protéger leur part de marché. D’autres producteurs, qui ont englouti tous leurs fonds dans le forage des puits et pu rembourser leurs emprunts pendant que les prix du pétrole étaient assez hauts, peuvent continuer à pomper avec un certain bénéfice même aux prix les plus bas. Enfin, un certain nombre de producteurs (Russie en tête) pourront encore retirer un petit bénéfice de leur pétrole, même si le prix du baril descend jusqu’à 25-30 $ (moins les taxes et les droits de douane, cependant).
Chaque producteur a une raison légèrement différente de continuer à pomper à plein régime. On a beaucoup glosé sur la collusion entre les USA et l’Arabie Saoudite pour faire baisser le prix du brut. Mais le fait est que la théorie de la collusion peut être débitée en rondelles avec le rasoir d’Ockham puisqu’il fallait s’attendre à ce qu’ils fassent exactement ce qu’ils font, quand bien même ils ne se seraient pas concertés.
Les USA tentent un coup de poker désespéré contre un état producteur ou deux, ou trois, avant que leur pétrole de schiste ne soit à sec, avec les Canadiens, dont les sables bitumineux ne peuvent plus rien leur rapporter, attachés à leurs basques. Pour peu que ce coup ne réussisse pas, c’est l’extinction des feux pour l’Empire. Or, aucun de ses gambits récents n’a marché. « Donc, voici l’hiver de notre (impérial) déplaisir », et l’Empire en est réduit à se livrer à quelques pathétiques acrobaties, qui seraient très drôles si elles n’étaient sinistres. Prenez par exemple la récente déclaration, à Berlin, de la marionnette téléguidée depuis Washington qui sert de Premier ministre à l’Ukraine, Iatseniouk. Il résulte de ses propos que c’est l’URSS qui a envahi l’Allemagne nazie et non l’inverse. Nous arrivons au 70e anniversaire de la victoire soviétique sur l’Allemagne nazie. Il n’y a donc pas de meilleur moment pour faire… quoi exactement ? Les Russes en sont restés abasourdis. Mais les Allemands ont approuvé l’énormité sans battre un cil. Un point pour l’Empire.
Ou prenez la psy-ops de Charlie Hebdo à Paris, qui, pour quiconque est un peu attentif, rappelle sinistrement l’attentat à la bombe du marathon de Boston, il y a presque deux ans. Boston ne s’est pas encore débarrassée de tous ses grotesques stickers « Boston est forte » (non, Boston n’a pas été détruite par quelques pétards et quelques poches de faux sang pressées par des amputés de comédie jouant à avoir perdu une jambe). Et maintenant, voilà Paris festonnée de stickers « Je suis Charlie ». Tuer une poignée d’innocents fait évidemment partie du processus standard : un peu d’atrocités réelles aident à rendre la version « théorie du complot » impensable aux yeux de quiconque a le cerveau sous contrôle impérial, parce que, voyez-vous, « ce sont les bons » et « les bons » ne font pas ce genre de choses. Mais ce contrôle des cerveaux est en train de leur glisser entre les doigts, et il s’est même trouvé des chefs d’État – le Turc Erdogan, par exemple – pour déclarer publiquement que l’affaire était un coup monté. De façon similaire encore, les supposés auteurs de l’attentat ont été sommairement exécutés par la police, avant que quiconque ait pu savoir d’eux la moindre chose. Il est désormais tout à fait clair que les événements de ce genre sont concoctés par la même bande de troisièmes couteaux pas-si-créatifs-que-ça, dont on dirait qu’ils recyclent des Power-Points : delete Boston – insert Paris. Mais les Français ont défendu leur droit d’insulter les musulmans (et les chrétiens) avec impunité - avec la certitude cependant que ces droits leur seront ravis sous peu avec pas mal d’autres quand personne ne regardera – cependant, curieusement, pas les juifs ni les homosexuels qui comptent, parce que, là, c’est puni de peines de prison ferme. Encore un point pour l’Empire.
Prenez, tiens, l’avion malaisien MH17 abattu au-dessus de l’Ukraine orientale il y a quelques mois. Les officiels occidentaux et leur presse lige on aussitôt accusé « les rebelles soutenus par Poutine ». Quand les résultats de l’enquête ont pointé dans une tout autre direction, on en a fait des top-secrets d’État. Mais voilà maintenant que les Russes ont un déserteur ukrainien qui, témoignant sous protection, a révélé l’identité du pilote ukrainien qui a abattu l’avion de ligne avec un missile air-air tiré d’un jet de combat. Comme les rebelles n’ont pas d’aviation, un missile air-air était un projectile inhabituel pour l’aviation ukrainienne et n’a donc pu être chargé à bord du jet que pour cette unique mission. Ainsi, nous savons donc qui, comment et pourquoi, la seule question qui reste étant : pour qui. Les paris vont dans le sens d’un coup ordonné par Washington. Cette nouvelle a fait les gros titres en Russie, mais les médias occidentaux l’ont purement et simplement passée à l’as : pas un mot. Et quand l’histoire est évoquée, ils continuent à répéter leur mantra : « Poutine l’a fait ». Troisième point pour l’Empire.
Cependant, une poignée d’auto-aveuglés qui se grommellent des choses dans un coin sombre, pendant que le reste du monde les montre du doigt et se moque d’eux, ne font pas un empire. À ce niveau de prestation, je m’aventurerais à parier que rien de ce que l’empire va faire, désormais, ne lui donnera satisfaction.
L’Arabie Saoudite est, d’une manière générale, mécontente des USA, parce que les USA ont manqué à leur tâche d’assurer la police dans la région et de maintenir un couvercle solide sur la marmite. L’Afghanistan est devenu un Talibanistan ; l’Irak a cédé du territoire à l’ISIS et ne contrôle plus que les anciens royaumes de l’âge du bronze, Akkad et Sumer. La Libye est en état de guerre civile et l’Égypte a été « démocratisée » en dictature militaire. La Turquie (membre de l’OTAN et candidate à l’Union Européenne) commerce maintenant principalement avec la Russie ; la tentative de renversement d’Assad est en miettes ; les « partenaires » des USA au Yemen viennent juste d’être renversés par les milices chi’ites, et maintenant, il y a l’ISIS, initialement organisée et entraînée par les USA, qui menace de détruire la maison des Saoud. Ajoutez à cela que l’entreprise conjointe US-Saoudienne, qui visait à déstabiliser la Russie en fomentant le terrorisme dans le Caucase, a fait long feu. Elle n’a même pas été capable d’organiser le moindre attentat aux Jeux olympiques de Sotchi (le prince Bandar ben Sultan a perdu son poste, à la suite à ce fiasco). Et, donc, les Saoudiens sont en train de pomper à plein régime et pas tant pour aider les USA que pour d’autres raisons évidentes : pour éliminer les producteurs de pétroles à haut prix (dont les USA) et conserver leur part de marché. Ils sont aussi, bien sûr, assis sur une imposante réserve de dollars, dont ils veulent faire bon usage tant qu’ils valent encore quelque chose.
La Russie pompe à sa capacité habituelle, parce qu’elle n’a vraiment aucune raison d’arrêter et des tas de raisons de continuer. La Russie est un producteur de pétrole à bas prix et peut attendre que les USA soient hors jeu. Elle est, elle aussi, assise sur un épais matelas de dollars, dont elle a également intérêt à se servir tant qu’ils valent encore quelque chose. Le capital le plus important de la Russie n’est pas son pétrole, c’est la patience de son peuple. Les Russes comprennent qu’il va leur falloir passer par des moments difficiles et s’efforcer de remplacer leurs importations en provenance de l’Ouest par de la production intérieure ou provenant d’autre sources. Ils peuvent se permettre de subir une perte. Ils la récupéreront quand les prix du pétrole remonteront.
Parce qu’ils remonteront. Le remède aux bas prix du pétrole est… le prix bas du pétrole. Passé un certain point, les producteurs de pétrole à haut prix arrêteront naturellement de produire, la production excédentaire sera brûlée et les prix remonteront. Non seulement ils remonteront, mais ils culmineront probablement, parce qu’un pays jonché de cadavres de compagnies pétrolières faillies ne va pas sauter sur ses pieds et se remettre à produire des quantités de pétrole, tandis que, par ailleurs, mis à part quelques usages de pétrole qui sont discrétionnaires, la demande n’est pas du tout élastique. Et une autre flambée des prix provoquera une autre série d’exigences de destruction, parce que les consommateurs, anéantis par les faillites et les pertes d’emplois consécutives à l’effondrement des champs pétrolifères, feront rapidement faillite à leur tour par suite de la hausse des prix. Ce qui provoquera une nouvelle dégringolade.
Et ainsi de suite, jusqu’à ce que meure le dernier industriel. La cause de sa mort sera diagnostiquée comme un « coup du lapin » : le « syndrome de l’industriel secoué » si vous voulez. Les prix du pétrole trop hauts puis trop bas en succession rapide lui auront brisé le cou. Quelques artisans récolteront un petit peu de pétrole de quelques vieux puits encore un peu suintants, le raffineront en se servant de pots d’argile chauffés au bois et s’en serviront pour faire rouler un très ancien corbillard, qui emmènera le dernier industriel de la planète au cimetière des industriels.
Dmitry Orlov est en train d’écrire un nouveau livre qui devrait sortir cette année. Ce livre traite de communautés et de ce qui les rend résistantes aux événements fâcheux tels que les krachs financiers. Il estime que « les États-Unis en tant qu’ensemble ne sont pas résistants aux chocs, mais certaines parties de l’Amérique le sont ».
On le trouve sur http://cluborlov.blogspot.com/ en anglais
et sur http://www.orbite.info/traductions/dmitry_orlov/ en français.
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* a game of chicken est le jeu où deux automobilistes lancés à fond de train sur une corniche étroite vers la collision frontale escomptent chacun que l’autre déviera à l’ultime seconde.
Source : http://cluborlov.blogspot.be/2015/01/whiplash.html
Traduction c.l. pour Les Grosses Orchades :
http://lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.skynetblogs....
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Scandale d’Auschwitz
ou
Nazisme, le retour ! Numérotez vos abattis.
Nous ne mettons pas en ligne, pour une fois, le dernier texte d’Israël Shamir, parce qu’il contient des inexactitudes. En effet, ce n’est pas Vladimir Poutine qui a décidé de ne pas être présent aux célébrations du 70e anniversaire de la libération du camp, ce sont les Polonais qui ont omis de l’y inviter, en dépit du fait que non seulement ce camp a été libéré par les soldats de l’Armée Rouge, mais qu’en outre la Russie d’aujourd’hui continue de participer généreusement à l’entretien du lieu de culte qu’il est devenu. Le gouvernement polonais n’a même pas la reconnaissance du ventre.
Où Israël Shamir a-t-il pris ses informations et surtout à quel stade du développement de la honteuse pantalonnade en train de se jouer a-t-il écrit son papier ? On ne le sait pas. Autre son de cloche :
Oh, comme ces Polonais haïssent la Russie !
s’écrie le Saker, à la suite de la sinistre comédie d’Auschwitz (décidément, vivants et morts, on leur aura tout fait à ce pauvres gens !)
par The Saker – 21 janvier 2015
Incroyable ! Tout le monde sait que Yatseniouk est un menteur congénital et qu’il représente, au bout de sa laisse, un régime de fous furieux. Mais il me semblait que la Pologne était un pays civilisé dirigé par des personnes saines d’esprit, quoi qu’un rien soumises aux intérêts US. Et, tout à coup, la bombe !
Une radio polonaise ayant demandé au ministre des Affaires étrangères polonais, Grzegorz Schetyna, pourquoi Poutine n’était pas invité à la commémoration de la libération d’Auschwitz, Schetyna lui a répondu : « C’est le 1er front ukrainien et ce sont des Ukrainiens qui ont libéré (le camp); ce sont donc des soldats ukrainiens qui, ce fameux jour de janvier, en ont ouvert les portes. »
Ainsi, suite à la déclaration allemande selon laquelle « quand “Yats ” a déclaré que l’Union soviétique avait envahi l’Allemagne et non pas l’inverse, il faisait usage de sa “liberté d’expression” », voilà maintenant la Pologne qui nous dit que ce sont les Ukrainiens qui ont libéré Auschwitz et non pas les Russes, ou plus exactement les Soviétiques multi-ethniques.
Et pas la moindre réaction de colère ou d’indignation nulle part ! Décidément, il y a des révisionnismes moins révisionnistes que d’autres [1].
Maintenant nous savons pourquoi ils ont invité Porochenko : c’est parce que ses Ukrainiens ont libéré Auschwitz. Je me demande s’il aura l’audace d’y clamer le slogan banderiste « gloire à l’Ukraine, gloire aux héros ![2] », comme il le fait chez lui.
Des libérateurs ukrainiens ?
Mais savez-vous ce qu’il y a de pire ?
Ce qu’il y a de plus répugnant et de plus honteux, c’est que les organisations juives – qui devraient le savoir qui a libéré Auschwitz et ce qu’a été à leur égard le « nationalisme » ukrainien pendant la seconde guerre mondiale – n’ont pas pipé mot. Et pas que cela : elles devraient le savoir que l’Union Soviétique a fourni à elle seule rien de moins que 80% de l’effort de guerre mondial pour vaincre Hitler, et que les Russes ont fourni plus ou moins 80% de l’effort de guerre soviétique. Autrement dit, les juifs européens qui ont survécu à la Deuxième guerre mondiale doivent la vie à la Russie. Et certainement pas à l’Ukraine, qui a accueilli Hitler avec des fleurs et a produit dans la foulée un des deux pires mouvements nazis d’Europe (l’autre étant l’Oustachi d’Ante Pavelic).
Mais là encore, puisque les Européens occidentaux ne célèbrent pas la libération le même jour que les Russes, et puisqu’ils vont même jusqu’à organiser des cérémonies commémoratives qui ne mentionnent ni la Russie ni l’URSS, de quoi devrait-on encore s’étonner ?
Le chevalier blanc, défenseur de l’Occident !
(Contre les Bolchos au couteau entre les dents)
Je ne mentionne même pas l’Opération Unthinkable, où il a été déclaré que « la Russie était une menace pour la civilisation occidentale », ni le financement d’Hitler par les grandes banques et les grandes entreprises américaines et anglaises tout au long de sa carrière [3]. En dépit de la propagande anti-nazie officielle et de la diabolisation d’Hitler à l’usage des foules, ce dernier a toujours été « notre homme », même quand il était un « vilain garçon » : le chevalier blanc, défenseur de l’Occident ! Il n’a fait, en somme, que marcher sur les traces des autres paladins occidentaux, qui tous avaient, avant lui, tenté de soumettre la Russie.
En ce moment de sévères tensions entre l’Union européenne et la Russie, il est normal que nous assistions à une réhabilitation rampante, sinon d’Hitler lui-même, en tout cas des aspects essentiels de la propagande nazie.
Allons, nous y voilà ! C’est la Russie qui a occupé l’Allemagne. C’est l’Ukraine qui a libéré Auschwitz. Et, bientôt, on va nous dire que c’est Staline qui a ordonné l’Holocauste, rasé Dresde et largué des bombes atomiques sur le Japon. Il ne restera plus qu’à révéler qu’en fait, Poutine est le nouveau Staline, et voilà ! [4] Retour à la bonne vieille « civilisation occidentale » assaillie par les « hordes mongoles asiatiques de Russie »
Il y a des choses qui ne changent jamais. Et, bien entendu, la Russie ne pourra que les vaincre, cette fois encore !
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[1] Ou pas poursuivis, ceux-là, par la loi Gayssot.
[2] Nazis, bien sûr.
[3] Pour les françaises, voir Mme Lacroix-Riz.
[4] En français dans le texte.
Source : http://vineyardsaker.blogspot.be/2015/01/oh-how-much-thes...
Traduction c.l. pour Les Grosses Orchades : http://lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.skynetblogs....
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Un libérateur d’Auschwitz (91 ans) se souvient
Ivan Martynouchkine, 91 ans, partage ses souvenirs de guerre chez lui à Moscou, le 23 janvier 2015, près de 70 ans après la libération d'Auschwitz
Ce qui frappa Ivan Martynouchkine, c’est le silence, une odeur de cendres et cet immense camp de plusieurs kilomètres de long, comme il n’en avait jamais vu. Mais jusqu’aux derniers instants, ce soldat soviétique ne se doutait pas de l’horreur qu’il découvrirait derrière les barbelés d’Auschwitz.
Source : http://nouvellesduprogres.skynetblogs.be/archive/2015/01/...
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Puisqu’il n’y en a, en ce moment, que pour les Ukrainiens, donnons donc la parole à l’un d’eux. Nos excuses, il n’est pas nazi, personne n’est parfait.
Entretien avec Sergei Kirichuk (Borotba) : « L’Ukraine est tenue en otage par les nazis et l’OTAN »
Mardi 25 novembre 2014
Nous publions ci-dessous un entretien avec Sergei Kirichuk, militant de l’organisation marxiste ukrainienne Borotba (« la Lutte »), réalisé par Marco Santopadre pour le site contropiano.org et publié par nos camarades italiens de la TMI, du journal marxiste FalceMartello. Sergei était en Italie début novembre, dans le cadre d’une série de réunions publiques dans de nombreuses villes italiennes. Cette tournée militante était organisée dans le cadre de la campagne de « Solidarité avec la résistance antifasciste en Ukraine » de la Tendance Marxiste Internationale (animée en France par Révolution, voir ici). Ce fut un succès notable en termes de participation, de qualité de débats et de soutien financier à la résistance antifasciste ukrainienne.
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Dans cet entretien, Sergei aborde en détail une série de sujets fondamentaux pour illustrer la situation en Ukraine. Le renversement de Ianoukovitch par le mouvement d’Euromaïdan, l’alliance entre les oligarques et les partis néo-nazis, la révolte des régions orientales et l’intervention de l’armée ukrainienne sont en effet les épisodes principaux d’une guerre civile devenue un tournant majeur dans la situation politique mondiale.
Nous avons demandé tout d’abord à Sergei d’expliquer ce qu’est Borotba.
Source : http://www.lariposte.com/Entretien-avec-Sergei-Kirichuk-2188.html
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Sergei Glazyev. Les nazis d’Ukraine
(Crédit photo : www.resistances.be)
Personne encore n’a pu s’entendre avec les nazis.
Entretien publié le 14 janvier 2015 sur le site russophone d’informations News Front et accordé par Serguei Iourievich Glaziev, ancien ministre, ancien membre de la Douma, cofondateur du parti Rodina, membre de l’Académie des Sciences de Russie, économiste, conseiller du Président Poutine et membre permanent du Club d’Izborsk.
L’invitation de Nursultan Nazerbaiev de mener demain des négociations visant au règlement de la crise ukrainienne a été ignorée par les dirigeants occidentaux. Ceci souligne la futilité des tentatives de conciliation avec la junte de nazis à Kiev, qui avec son artillerie continue à assassiner quotidiennement des habitants du Donbass. La tentative a échoué pour les raisons suivantes.
Source : http://www.russiesujetgeopolitique.ru/serguei-glaziev-les...
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Les guerres de Staline
Geoffrey Roberts
Les guerres de Staline : De la guerre mondiale à la guerre froide
Editions DELGA – Septembre 2014
Nombre de pages inconnu.
En ces temps de révisionnisme triomphant – pourvu qu’il soit anti-soviétique – le livre de Geoffrey Roberts (historien irlandais) tombe à pic. D’abord, parce qu’il est plutôt rare de voir publier la traduction d’un ouvrage portant sur ces matières qu’il est convenu de déclarer dépassées. Ensuite, parce que cela nous donne l’occasion d’évoquer, en passant, la censure qui frappe non seulement celle-là mais des tas d’autres matières ou d’auteurs, en amont ou en aval et sous diverses formes : censure idéologique, pratiquement toujours, mais ne s’avouant pas telle. Censure économique , bien entendu. La plus implacable qui soit.
Mme Lacroix-Riz, qui a préfacé l’ouvrage, en a parlé, dans une conférence qu’elle a donnée, le 15 septembre 2014, à l’Amphi Roussy (campus des Cordeliers), ne nous demandez pas où c’est. Elle parle aussi – autre lien - de la politique d’acquisitions aussi peu éclairée ou neutre que possible des bibliothèques françaises, y compris universitaires.
Résumé A. Lacroix-Riz – G. Roberts
http://www.historiographie.info/debats.html
Échanges divers sur la censure régnant à la bibliothèque Pierre Mendès-France (PMF) - Paris et dans les autres bibliothèques universitaires, 16-22 janvier 2015
http://www.historiographie.info/debats.html
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Vos merdias favoris n’ont rien dû vous laisser ignorer de PEGIDA. On ne vous en parlera donc pas. Idem pour la bande à Frau Merkel. En revanche, ils sont tellement muets sur les autres Allemands que, par simple esprit de contradiction, nous nous sentons obligés de remplir les blancs. L’autre jour, on vous a transmis le message d’Eugen Drewermann. Aujourd’hui, c’est au tour d’Oskar Lafontaine.
21 janvier 2015
Allemagne : Oskar Lafontaine contre les tentations belliqueuses de la gauche et pour la sortie de l’OTAN
Nous reproduisons ici le commentaire apparu sur le blog d’Oskar Lafontaine, ex-dirigeant et ministre social-démocrate allemand (Spd) et auteur, par sa scission, de ce qui est devenu ensuite le parti de gauche en Allemagne, Die Linke. Lafontaine, malade, a conduit ces dernières années une dure bataille interne au parti dont il est le « père fondateur », d’abord en soutenant la sortie de l’Euro et la rupture avec l’Union européenne, et aujourd’hui en abordant le thème de la guerre, thème sur lequel même dans la gauche allemande et européenne commence à enfler la logique humanitaire et interventionniste « démocratique », avec sans doute des accents anti-russes.
Cette prise de position de Lafontaine est particulièrement importante et intéressante, car depuis la « marche de Paris », l’impression désagréable qui se dégage est que le front interventionniste en Europe est davantage inspiré par la « gauche » que par la droite, comme ce fut le cas avec la Yougoslavie en 1999. En effet, l’agression contre la Yougoslavie fut soutenue par le centre gauche mondial – Blair, Clinton, D’Alema, Shroeder, Jospin –, ce qui amena à un rude affrontement avec la gauche alternative et les mouvements pacifistes qui s’opposaient à l’intervention militaire, laquelle – en bombardant Belgrade et les villes serbes – apporta la guerre au coeur de l’Europe, 45 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Voici la brève déclaration d’Oskar Lafontaine :
« Si le terrorisme consiste à utiliser illégalement la violence pour atteindre des objectifs politiques, alors Bush, Blair et tous ceux qui ont été favorables à cette guerre sont des terroristes. Si l’on condamne un homicide, il faut le faire, où que soit la victime, et indépendamment de qui dit quoi. Et cette conscience est précisément ce qui manque dans nos sociétés occidentales. Les guerres interventionnistes, les guerres [anti-]terroristes sont à la base de la terreur qui se répand dans le monde entier. On peut discuter encore et encore, mais il y a une chose sur laquelle nous ne devons pas transiger : si d’aventure – et j’évoque là une simple hypothèse – devait se présenter la possibilité pour Die Linke de participer à un gouvernement fédéral, nous devrions alors poser très clairement une condition, à savoir, que ce gouvernement ne devra sous aucun prétexte participer à une quelconque guerre interventionniste. Jamais. Cette condition serait pour nous fondamentale. Que pensent ceux qui, à l’inverse, acceptent ces guerres ? Qu’ont-ils en tête ? S’ils devaient souffrir dans leur propre chair de la guerre, ils prendraient certainement la même décision.
On essaie de nous refiler ces vieilles histoires de la Guerre froide, et de nous faire croire que la Russie nous menace.
C’est pour cela que nous avons besoin que l’OTAN soit dissoute. »
Sergio Cararo
Source : Contropiano, mardi 20 janvier 2015
Traduction : Christophe pour ilFattoQuotidiano.fr
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De la Russie, dont il vient d’être tant question, au Proche-Orient, il n’y a qu’un pas, surtout quand on est aéroporté par l’OTAN
D’« anciens » militaires français parmi les jihadistes de Daesh
Réseau Voltaire International | 21 janvier 2015
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Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a confirmé les informations de Radio France International selon qui une dizaine d’« anciens » militaires français combat actuellement aux côtés des jihadistes. Il a en outre précisé qu’il s’agissait là de cas extrêmement rares.
Dans ce cas comme dans les précédents, tous les « anciens » militaires français impliqués aux côtés des jihadistes étant soit des légionnaires, soit des membres de la DGSE, le ministre aurait pu diligenter une enquête administrative sur le recrutement de jihadistes au sein de ces deux unités. Il n’en a rien fait.
Source : http://www.voltairenet.org/article186490.html
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Où il est aussi parlé de censure…
« Lettre ouverte à la jeunesse d’Europe et d’Amérique du Nord », par Ali Khamenei, Guide Suprême d’Iran
Allocution de l’Ayatollah Sayyad Ali Khamenei, dirigeant de la République Islamique d’Iran
Au nom de Dieu, le Bienveillant le Miséricordieux
À la jeunesse d’Europe et d’Amérique du Nord,
Les récents événements en France et ceux qui leur sont similaires dans certains autres pays occidentaux m’ont persuadé de vous en parler directement. Je m’adresse à vous, [la jeunesse], non pas parce que j’outrepasse vos parents, mais plutôt parce que l’avenir de vos nations et pays sera entre vos mains ; et je trouve également que le sens de la quête de la vérité est plus vigoureux et éveillé dans vos cœurs.
Je ne m’adresse pas non plus à vos politiciens et hommes d’état dans ce texte parce que je crois qu’ils ont sciemment séparé la route de la politique du chemin de la rectitude et de la vérité.
Source : http://www.cercledesvolontaires.fr/2015/01/23/lettre-ouve...
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La schlague, y’a que ça d’vrai !
ou
La chevauchée fantastique de Bibi Netanyahu chez les pleutres d’Occident
Tout a commencé à Paris, où l’Hérode en chef est venu, passant outre les prières de ses féaux, défiler en tête d’une foule que la guillotine n’eût pu décapiter (car il eût fallu qu’elle en eût, des têtes), pour pleurer – hou...ou... - des « journalistes »-z-assassinés et clamer sa liberté fondamentale d’insulter ce qui n’est pas elle.
Quenelle (de deuil) inversée.
C’est le journal Maariv (מַעֲרִיב,) qui raconte et M. Richard Silverstein, citoyen US, qui commente. Nous, on résume et on vous met les liens après.
Or donc, le jour où s’est tenu un service religieux à la mémoire de victimes d’un attentat, à la Grande Synagogue de Paris où se sont rendus un Président de la République et un Premier ministre qui oncques n’eurent de temps à perdre avec les victimes non cashères et, donc, pas de mosquée ni d’église, on ne peut pas être partout s’pas, un incident s’est produit.
« Quiconque lit ce blog, dit M. Silverstein parlant du sien, est accoutumé aux récits d’exploits des brutes du Shin Beth, mais ceux-ci sont généralement réservés aux Palestiniens, aux journalistes arabes et aux voyageurs un peu trop basanés pour être honnêtes qui descendent des avions. Jamais on n’aurait imaginé qu’ils s’en prendraient un jour à un Premier ministre en exercice. Chez lui ! » Il n’a jamais entendu parler de Jacques Chirac, M. Silverstein, mais c’est vrai qu’il n’était pas « chez lui » le jour où il lui a fallu les affronter à coups de poings. Il était quand même Président en exercice…
Mais que s’est-il donc passé ? En un mot comme en cent, les gorilles de la garde prétorienne de Bibi, au moment où Valls pénétrait dans la Synagogue, l’ont empoigné par les bras sans ménagements et refoulé comme un vulgaire perturbateur de l’ordre public, jusqu’à ce que le vrai P.M. soit arrivé, ait passé devant lui sans le regarder et se soit assis, après quoi ils ont poussé Manu en avant d’une bourrade pour qu’il aille s’asseoir à son tour, ignorant impérialement ses protestations de rage espagnole proférées en anglais et en français. « You don’t make the rules, here ! You provide security for the Prime minister of Israel, that is all. » Oh, qu’il se trompait ! Mais si, ce sont eux qui font les règles. Et à qui la faute ?
Netanyahu, Hollande et Valls, juste après l’incident
L’ambassadeur d’Israël a eu beau présenter postérieurement des excuses… « Il est certain, dit M. Silverstein, qu’il s’agit d’un affront délibéré fait au gouvernement de la France », et il a bien raison de ne pas dire « des Français ».
Là-dessus, il ajoute : « Cela me paraît un jeu dangereux. C’est aussi un jeu de gens très désespérés » Et ces gens, pense-t-il, se fichent éperdument du sort à long terme du pays qu’ils représentent. (On résume).
Non content de faire humilier Valls en public – et en présence d’un Président-plus-poire-que-jamais qui n’a pas osé piper mot –, le représentant (élu, on le rappelle) du « peuple juif », s’en est pris aux juifs eux-mêmes car à quoi bon lésiner. On ne connaît pas les détails de l’algarade, mais la Communauté Juive de France s’est déclarée « profondément insultée » qu’il ait comparé ses membres aux juifs d’Espagne qui, en 1492, « s’y sentaient si bien qu’ils n’ont pas voulu s’en aller quand ils en avaient l’occasion ». Pour aller où ? Faire leur aliya peut-être… Préemptivement…
Là, c’est à nouveau le journal Maariv qui parle. Il faut vous rappeler que le père Netanyahu, Ben Zion, était érudit en histoire médiévale juive et que l’ineffable s’est servi de l’autorité paternelle pour traîner les juifs de France d’aujourd’hui plus bas que terre au nom des juifs d’Espagne du XVe siècle.
« J’ai déjà dit ici, reprend M. Silverstein, que Bibi Netanyahou n’avait rien de la supposée érudition de son père en matière d’histoire juive. » Historien, on ne savait pas. Secrétaire de Vladimir Jabotinsky, on savait. Et, en effet, ce n’est pas une garantie de rigueur historique.
Il semble résulter de tout cela que les représentants de la Communauté des juifs de France ne sont pas vraiment persuadés que la Ve République soit sur le point de se transformer en monarchie espagnole de la Reconquista et que, par conséquent, ils n’ont pas dû exprimer un enthousiasme excessif à l’idée de voir leurs compatriotes partir en masse « terminer le travail » de l’extermination des Palestiniens. Ils n’étaient cependant pas au bout de leurs peines puisqu’ils ont eu droit, en prime, à une autre comparaison, avec les juifs russes et polonais de l’Holocauste cette fois, qui, s’ils s’en étaient allés à temps… (voir plus haut).
Bref, ce sont les victimes qui sont coupables. Axiome que, depuis quelque temps, on avait compris, merci.
Ils y ont pensé à Tel Aviv, à l’installer dans une cellule capitonnée pour éviter qu’il se blesse ?
Mais ce n’est pas tout !
Et, à vrai dire, la mésaventure de Valls pâlit en comparaison : Benjamin Netanyahu s’apprête, le 15 février prochain, à prendre la parole devant les deux chambres du Congrès US. Pour leur dire quoi ? Ce qu’il pense de la lamentable politique extérieure de Barack Obama et ce qu’ils doivent faire à la place, surtout à l’égard de l’Islam en général et de l’Iran en particulier.
À l’invitation d’un néo-con nommé John Boehner, président de la Chambre des représentants, mais surtout « à l’insu de la Maison-Blanche et en violation de toutes les règles institutionnelles ».
Vous avez bien compris ? Il va aller inciter tout le personnel politique US (et le Pentagone avec ?) à trahir son pays en bloc. Si ce pays – cet ensemble de pays – se laisse faire, c’est, comme le dit Orlov, l’extinction des feux pour l’Empire.
Liens
En anglais :
Shin Bet Manhandled French Prime Minister in Grand Synagogue, Bibi Insulted French Jewish Leadership, by Richard Silverstein
http://www.informationclearinghouse.info/article40761.htm
Congress Seeks Netanyahu’s Direction, by Robert Parry Showing
http://www.informationclearinghouse.info/article40780.htm
En français :
Netanyahu au Congrès US sur l’Iran et sur l’Islam, par Réseau Voltaire
http://www.voltairenet.org/article186491.html
Washington se révolte contre Obama, par Thierry Meyssan
http://www.voltairenet.org/article186508.html
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Apostille musulmane
Trois jours après la cavalcade bibiesque à Paris, nous trouvions, sur le site du Saker US, sous le titre :
Message from Sheikh Imran Hosein to the French People
une vidéo effarante s’adressant aux musulmans de France. Et que dit-il, Imran Hosein ? Exactement la même chose que Benjamin Netanyahu aux juifs, mais cette fois aux Arabes : « Rentrez chez vous (dans vos pays d’origine), quittez la France ». Et tout ça sur le site du Saker !
Les bras nous en sont tombés. Mais qu’est-ce qu’ils lui ont donné à boire ou à fumer à celui-là aussi ?
Certes, on avait bien compris qu’il vient de se produire non pas un mais plusieurs attentats sous faux drapeau. Et nous sommes même sûrs que cela va continuer, puisque, comme le dit Orlov, « ils n’ont plus que cette carte-là à jouer ».
Mais est-ce une raison pour détaler comme des rats qu’on dérange ? Est-ce que l’immense majorité des musulmans de France ne sont pas des citoyens français ? Et où va-t-on renvoyer, après, les Celtes, les Gaulois, les Francs, les Cimbres et les Teutons ? Dans leur pays d’origine ? Et ces pays, si tant est qu’on les connaisse, ils ne sont pas occupés peut-être ? Ils iront où ceux qui s’y trouvent ? Dans la bande de Gaza s’il reste encore un peu de place ?
Il ne le sait pas, le Cheick, que ce sont ceux qui sont dans les batailles qui les gagnent ?
Il nous semble qu’il est temps que les jeunes Français de n’importe quelle origine y compris de souche - et qu’ils soient juifs, musulmans ou d’autres confessions ou convictions - s’expriment une bonne fois pour toutes et remettent à leur place les donneurs de conseils empoisonnés.
Dans son adresse aux jeunes d’Occident, l’ayatollah Khamenei dit une chose d’une importance extrême à nos yeux : « Ma seconde requête est qu’en réaction au torrent de préjugés et de campagnes de désinformation, vous tâchiez d’obtenir une connaissance directe et personnelle (…) »
Cette nécessité de connaissance directe et personnelle ne s’applique pas qu’à l’Islam, mais à TOUT. « Penser par soi-même » était la devise du grand écrivain gallois John Cowper Powys, qui a répété cette injonction tout au long de son œuvre immense, dans ses romans, ses essais, ses écrits philosophiques, sa correspondance, son Journal… Il avait pris cette notion d’on ne sait plus quel philosophe de l’Antiquité (Socrate ? Antisthène ? Notre mémoire flanche). Rabelais, sommet absolu de la culture française pour ceux qui l’ignorent et disciple de Diogène, a, pour sa part, inventé (c’est dans le Tiers Livre) un personnage appelé Ouy-Dire, roi d’un pays dont les habitants croyaient tout et n’importe quoi pourvu qu’ils l’eussent entendu dire, au lieu de penser tout seuls. Un pays de calamités. Pas très différent de la France d’aujourd’hui, finalement.
Quel rapport entre un écrivain anglais, des philosophes de l’Antiquité grecque, un médecin français du XVIe siècle et l’Iran d’aujourd’hui ? Cette préoccupation-là, justement : penser par soi-même, développer son sens critique et refuser de se laisser mener par le bout du nez, c’est-à-dire devenir adulte et responsable, n’est plus seulement une nécessité, c’est une urgence. Mieux vaut se tromper seul qu’avoir raison derrière une multitude sans savoir pourquoi.
Source : http://vineyardsaker.blogspot.be/2015/01/message-from-she...
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On en avait oublié un, de saint homme, et on espérait ne plus entendre parler de « l’affaire Charlie ». Malheureusement, quand quelqu’un jette bêtement une pierre dans l’eau, on ne sait jamais pendant combien de temps elle va y faire des ronds…
La semaine dernière, le pape François s’en allait visiter les catholiques de Goa, y canoniser un saint Sri Lankais prénommé Joseph et rencontrer ses ouailles du lieu.
Diapo
http://rt.com/in-vision/pope-francis-sri-lanka/
Le croira-t-on, des « journalistes » sont descendus jusqu’à Rome, et sont montés dans son avion, pour lui demander… ce qu’il pensait de l’assassinat des « Charlie ».
Un pape de la Renaissance les aurait fait jeter par le hublot. Celui-ci a répondu avec urbanité, sans même soulever un sourcil devant l’inconvenance.
Il est vrai qu’à l’annonce de la fusillade, il avait laissé transparaître un sentiment pour lequel la police française ne pourra pas l’incarcérer, il a de la chance d’être pape, à savoir que les dessinateurs refroidis étaient des provocateurs, qui auraient dû s’attendre tôt ou tard à un retour de bâton violent, ajoutant qu’il y avait des limites à la liberté d’expression et que qui vit par l’insulte doit s’attendre à périr par la rafale (non, là, on brode, mais pas beaucoup).
À ces propos pleins de bon sens, également tenus (sur ce blog) par le Saker, le pape François a bien voulu ajouter que dire ce que l’on pensait était un devoir exigé par le bien commun, mais que quiconque insultait sa mère devait s’attendre à prendre son poing sur le nez. Il a même joint le geste à la parole.
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« Nous n’avons pas le droit de scandaliser les croyants »
Marat
Un autre homme qui a du punch est M. George Galloway, représentant de Bradford Ouest au Parlement anglais et chef du parti Respect.
M. Galloway ayant eu vent d’une manifestation « pour la liberté d’expression » qui allait se tenir devant le City Hall de Bradford, s’y est pointé, a grimpé bien en vue sur les marches du perron et a balancé aux manifestants « Je ne suis pas Charlie ! ». Pendant qu’il y était, il leur a expliqué pourquoi.
« Personne ne devrait être soumis à de la violence, moins encore à la mort, pour avoir dit, écrit ou dessiné des choses. »
« Nous condamnons par conséquent le meurtre de 17 personnes. Mais nous ne permettrons pas que ce magazine Charlie Hebdo soit décrit comme un recueil d’aimables dessins humoristiques anarchistes et marrants. »
« Ce qu’il contient, ce ne sont pas des dessins humoristiques du Prophète, ce sont des insultes obscènes et pornographiques au Prophète et, par extension, à 1.7 milliards d’êtres humains sur cette terre et il y a des limites. »
« Il y a des limites. Il y a des limites à la liberté d’expression, particulièrement en France. »
« Le vrai travail d’un satiriste, le vrai travail d’un dessinateur humoristique, le vrai travail d’un journaliste est de réclamer des comptes aux puissants et aux riches. Le seul but réel poursuivi par Charlie-Hebdo – et depuis des années ! – a été de marginaliser davantage, d’aliéner davantage et de mettre davantage encore en danger précisément ces parties de la population qui sont déjà marginalisées, déjà aliénées, déjà en danger. C’est un torchon raciste, islamophobe et hypocrite. Je ne suis pas Charlie-Hebdo ! Nous disons qu’on ne peut pas laisser l’honneur des peuples qui ont de la religion, leur prophètes et leurs croyances servir ainsi de proies autorisées, parce qu’il y a déjà des limites à la liberté d’expression. Je ne peux pas diffamer, ni par écrit ni autrement, quiconque se trouve dans votre foule, sous peine d’être poursuivi en justice et condamné. De là où je vous parle, je ne peux pas vous inciter au racisme et c’est heureux. Je ne peux pas inciter à la haine sous aucune forme. Je ne peux pas vous dire des choses qui soient susceptible de provoquer des agressions ou des crimes contre n’importe quel groupe de la société. Personne n’a le droit de crier « au feu ! » dans un cinéma qui n’est pas éclairé, parce que le droit à la liberté de crier « au feu ! » est éclipsé par le droit des gens qui se trouvent dans le cinéma de n’être pas piétinés à mort dans une panique. Quand vous vous livrez à une provocation obscène, obscène comme celles que cet hebdo a commises chaque semaine pendant des années et qu’il vient de refaire à des millions d’exemplaires, vous poussez au crime. Vous faites la même chose que le dangereux individu qui crie « au feu ! » dans un cinéma sans lumière. C’est pourquoi, au nom de la paix sociale, au nom de l’unité dans la société, nous devons exiger de notre gouvernement la protection des prophètes, qu’il les protège des provocations obscènes et pornographiques, et c’est exactement ce que j’ai l’intention de faire au parlement. As Salaam Alaikum. »
George Galloway, Membre du Parlement pour Bradford Ouest, à une manifestation devant le City Hall de Bradford, le 17 janvier 2015.
Traduction c.l. pour Les Grosses Orchades
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26 janvier 2015
Message de Vladimir Poutine à l’occasion de la commémoration du 70e anniversaire de la libération d’Auschwitz
Pour la première fois, Vladimir Poutine n’a pas assisté à ces commémorations, signe éloquent des tensions entre la Russie et l’Occident, dues à la renaissance du nazisme, que nous appellerons, faute de mieux, « néonazisme », même si on ne voit pas qui, en Occident, aurait la carrure d’Arturo Ui pour en assurer l’irrésistible ascension : ni Porochenko ni Iatseniouk – soyons sérieux – ni personne en Pologne, ni personne non plus en Europe occidentale. Nous nous retrouvons donc face à une menace nazie réelle mais sans fuehrer.
Gravement offensé mais tirant les conséquences de cette situation, le Président de la Fédération de Russie vient d’adresser un message à tous les participants à la cérémonie de commémoration du 70e anniversaire de la libération du camp de concentration d’Auschwitz par l’Armée Rouge et à l’occasion de la Journée Internationale de commémoration de l’Holocauste. Par-dessus les têtes de ces participants, il s’adresse aux peuples qui se laissent par eux gouverner. (Salut aux Grecs !)
Voici son message :
« L’Holocauste a été l’une des pages les plus tragiques et les plus honteuses de l’histoire humaine. Des millions de personnes innocentes ont été victimes des nazis, ont vécu l’enfer des camps de la mort et ont été fusillés, torturés, et sont morts de faim et de maladie. L’Armée Rouge a mis un terme à ces atrocités et à cette barbarie impitoyable et a sauvé non seulement le peuple juif, mais également les autres peuples d’Europe et du monde.
Nous devons toujours garder fermement à l’esprit que toute tentative de réécrire l’histoire et la contribution de notre pays à la grande victoire reviendrait à justifier les crimes du nazisme et ouvrirait la porte à la réémergence de cette idéologie meurtrière. Oublier les leçons de notre passé commun pourrait conduire à une répétition de ces terribles tragédies. Il est donc de notre devoir de défendre la vérité sur les événements de la Seconde Guerre mondiale et de défendre les réalisations, la dignité et la réputation de ceux qui vivent et de ceux qui ne sont plus.
C’est notre devoir et c’est une question d’honneur auprès des générations à venir. »
Source : http://eng.news.kremlin.ru/news/23524
Traduction : http://www.sayed7asan.blogspot.fr
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Aggravons notre cas, aux yeux des honnêtes gens :
Trois terroristes du Donbass
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Revenons donc – ce post sera interminable – à ce qui n’a pas été qu’un événement parisien un peu plus sanglant que d’habitude. Parce que l’hystérie collective n’aime pas qu’on ne s’occupe pas d’elle, ne souffre pas les indifférents ou les simplement raisonnables. Et parce qu’on a des amis très chers qui ont cru retrouver, dans la foule du 11 janvier, le peuple de 68, et qui se sont demandé « suis-je Charlie ? », alors que nous n’y avons vu, nous, qu’une foule décérébrée.
Il va nous falloir pédantiser un peu.
Quelle est la différence entre un peuple et une foule ? Elle est abyssale. Le peuple, c’est quand chaque individu pris séparément, possédant un cerveau et une conscience, exerce son sens critique, trouve des choses à soutenir ou à combattre dans la société où il se trouve, retrousse ses manches et va rejoindre ceux qui ont fait pareil pour tenter de peser, ensemble, sur le cours des choses. La foule, c’est un agglomérat, généralement temporaire, d’individus sans conscience, passifs par définition, abandonnés aux deux pulsions égoïstes de l’infantilisme : la volonté de puissance et l’avidité, en même temps que la soumission volontaire et même enthousiaste aux manipulations. « L’abject enthousiasme » disait le XVIIIe siècle.
Frédéric, ces gens que tu crois animés d’une peine et d’une indignation sincères n’ont pas eu un frémissement de compassion devant le massacre de plus d’un million de Rwandais. En as-tu vu un seul dans la rue, alors ? Passons sur le fait que ce massacre et la tuerie au petit pied d’il y a trois semaines ont été machinés par les mêmes. On ne parle ici que des réactions et de ce qu’elles démontrent.
L’avant-dernière fois que nous avons vu le Peuple dans la rue, en France, c’était à l’occasion de la dernière grande manif contre la guerre du Vietnam. On n’était qu’un million, pas trois, mais Sartre en tête, pas Netanyahu. Avec Signoret-Montand, Ferrat, etc. Nous, au coude à coude avec Georges Ullmer, un chanteur danois que vous ne connaissez pas. Il était question de remettre une pétition « de la part du peuple de France » à l’ambassadeur US. Bastille-Concorde. Le PCF assurait le service d’ordre.
Arrivée au bout des Tuileries : des rangées de CRS, l’arme au poing, et des paniers à salade ici et là. L’ambassade, on la voyait, à même pas cent mètres. Sartre était prêt à se faire trouer la peau, sa lettre à la main, pour les parcourir ou du moins essayer – il y a des moments comme ça – et personne ne l’aurait laissé y aller seul, ni célébrités ni piétaille. Le PC a donné l’ordre de dislocation. Ils y militaient, pas tous mais en grand nombre. La discipline a prévalu sur le courage. On ne critique pas, on se rappelle.
En remontant la manif en désarroi pas encore écœurée pour rentrer chez nous, au bout de la rue Royale, en tournant le coin, on a vu le boulevard des Capucines, couvert de petits faucons rouges assis par terre, qui refusaient de bouger, et les cheftaines du parti remontant les rangs : « Rentrez chez vous, Camarades, vous avez montré votre force », à des gamins qui crachaient par terre, enlevaient leurs foulards et les jetaient dans le caniveau. C’est là, c’est ce jour-là que le PCF a commencé de perdre son sang, comme un tonneau dont on a arraché la bonde perd son vin.
La toute dernière fois qu’on a vu le peuple dans la rue, c’était à la Manif pour tous, où ils n’étaient « que » 500.000 (70.000 selon la police) et pour la plupart cathos de droite, mais c’était le peuple quand même en vertu de sa définition (voir plus haut). Ce qu’on y a vu aussi, c’étaient des musulmans et des juifs. Manifestation viscéralement parentale, plus parentale qu’idéologique partout, y compris chez les majoritaires. On n’osait pas y croire, on a retenu son souffle, on s’est dit qu’il allait peut-être se passer quelque chose après tout, qui savait ? Et puis, bien sûr, alors que chacun s’en retournait chez soi à l’issue d’une manifestation où il n’y avait pas eu la moindre fausse note ni le plus petit accrochage, les valeureux escadrons du GUD, casque en tête et barres de fer au poing ont violemment attaqué les forces de l’ordre et saccagé quelques commerces de luxe. Juste de quoi permettre au pouvoir de réprimer brutalement toute velléité d’opposition civile. Leur motif ? Avoir voulu « radicaliser » la droite catholique, au-delà de « juste leurs enfants ».
Les troupes parisiennes du GUD
Leur chef Logan Djian, avec, hélas, Dieudonné
Et, oui, Frédéric, c’est vrai qu’il s’est passé des choses en 68 et que le peuple, parfois, y a remplacé la foule, même si on s’y est fait, reconnaissons-le, baiser en levrette. Vrai aussi qu’on s’est parlé, dans la rue, entre parfaits inconnus, comme si on avait élevé les cochons ensemble et comme si les avenues d’Haussmann étaient des places de villages. Vrai encore que les automobilistes qui avaient un peu d’essence, s’arrêtaient spontanément pour charger ceux qui allaient dans leur direction. Et on n’est pas près d’oublier la petite montagne de mobylettes, contre l’École de Médecine, laissées à la disposition de qui en avait besoin, que leurs propriétaires ont retrouvées intactes à la fin de ces semaines mémorables.
Et puis, un jour, tout s’est arrêté.
Les CRS ?
Le Général ?
Le PCF ?
Non. Les vacances.
Quand la foule, devenue le peuple, renoncera à partir en vacances pour finir une révolution (ou soutenir une république espagnole… ou grecque…) on pourra recommencer à y croire.
La foule du 11 janvier dernier, sortie s’exciter sur quatre caricaturistes indignes, en se foutant éperdument des autres victimes, pour réclamer son droit imprescriptible d’insulter ce qui n’est pas elle avec impunité – car c’était là, que tu l’acceptes ou non, le véritable et seul moteur de cette « manifestation républicaine » – n’était pas n’importe quelle foule un peu nase de Tour de France ou de Coupe du Monde. Celle-là était – est – infiniment dangereuse.
Ah, le sang-k-impur !
Si « républicaine » d’ailleurs, que même les Grands-Bretons, s’y sont mis :
Trafalgar Square aux couleurs de La Gueuze (en signe de deuil)
Et Tower Bridge (si, si, de deuil fraternel, même)
Quelle différence entre la foule allemande de Nuremberg-1938…
…et la foule française de Paris-2015 ?
AUCUNE
Qu’est-ce qui sépare « Je suis Charlie » de « Sieg Heil ! » ?
RIEN
Qu’est-ce que les deux événements ont d'autre en commun ?
ÇA :
Déjà huit Tchétchènes arrêtés. Qui sont-ils ? Qu'ont-ils fait ? Vous ne le saurez pas. On vous dit « Tchétchènes ». Contentez-vous-en.
Déjà un gamin (16 ans) arrêté et puni de prison ferme pour avoir posté, sur son compte Facebook ou Twitter un dessin de Charlie-Hebdo détourné dont il n’était pas l’auteur (mis en ligne par Norman Finkelstein qu’on n’osera pas poursuivre. Pas encore…) :
Soyons clairs, hein : le gamin en taule, pas les Charlie ! Liberté d’expression pour eux, pas pour lui ! Apologie du terrorisme pour lui, pas pour eux !
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Et pour répondre à d’autres critiques reçues hors commentaires :
« On peut cogner, chef ? »
On a connu Charlie-Hebdo avant qu’il s’appelle comme ça (oui, ça fait anciens combattants, on n’y peut rien). Il s’appelait Hara-Kiri. Le taulier s’appelait Choron (de son vrai nom Georges Bernier)
L’hebdo-ou-mensuel selon les circonstances se disait « Bête et méchant ». Il était « Méchant et de mauvais goût ». Mais bête, assurément pas. Et il frondait les puissants, les racistes. Pas toujours avec le petit doigt en l’air.
Un jour, une boîte de nuit appelée le 5-7 (mobilier en papier mâché et polystyrène expansé, pas d’issues de secours, un truc pour la plèbe) a pris feu. Ils étaient environ 180 jeunes du voisinage, occupés à guincher. Une trentaine a survécu. Gros titres dans la presse : « Bal tragique à Saint-Laurent du Pont : 146 morts ».
Huit jours plus tard (le 9) meurt le général De Gaulle. Hara-Kiri sort sa plus célèbre couverture :
Et est aussitôt interdit. Il y avait longtemps que le pouvoir n’attendait qu’une occasion. Celle-là était en or.
Choron, qui n’était pas du genre à adopter profil bas, fonde aussitôt un autre canard. À l’identique. Avec, pour titre : Charlie-Hebdo.
« Charlie » était le nom de code que les pilotes d’hélicoptères de l’OTAN avaient donné au Vietcong (Forrest Gump : « On cherchait sans arrêt un type qui s’appelait Charlie »). En adoptant ce nom, Choron avait annoncé la couleur : pas question qu’on s’écrase. Et la fronde des puissants, surtout les armés, avait continué. Et puis, un jour, Choron est mort et sa gazette a fait faillite, ou l’inverse. Fournier, Reiser et Gébé étaient morts avant, dans cet ordre. Mais il y avait eu Sylvie Caster, Manchette, Berroyer, Arthur, Nicoulaud, Soulas, Carali et autres, puis Coluche, Desproges… et on en passe.
C’est là que Val, ex-chansonnier pour MJC, s’est pointé pour le racheter. L’argent de la CIA ? Ses économies ? Va savoir. Le tournant en épingle à cheveux a été immédiat (Delfeil de Ton a tenu trois mois). Certains se sont fait virer (Mona Chollet), d’autres sont partis en claquant la porte (Cyran). Et le tout à l’avenant. C’est ce qu’on a appelé « La véritable scission de l’Internationale satirique ». Pourquoi ce sont surtout les écrivains qui sont partis et les dessinateurs qui sont restés ? On ne sait pas non plus. Beau sujet d’étude pour un sociologue de la presse.
Val a pondu des éditos imbuvables tant dans la forme que sur le fond. Les dessins – hideux à regarder, sauf ceux de Cabu, qui ne l’étaient que de l’intérieur – se sont mis à faire ce pour quoi ils étaient payés : ridiculiser les victimes de l’Empire et de l’OTAN, taper sur les gens à terre, s’attaquer à ceux qui les défendaient. Finie la fronde des puissants. Profession : lyncheurs d’humiliés et d’offensés.
On peut cogner, chef ?
Non seulement on peut, mais on doit, sinon pas de caviar ni de caisses de rouge à la fin du mois.
Les caricatures du Prophète : de la poudre aux yeux, l’écran de fumée destiné à faire passer la vénalité pour de la fronde anarcho-philosophique.
Bouffeurs de curés, c’est plus reluisant qu’assistants de bourreau, non ?
Mais, objecteront les naïfs, ils s’en sont pris aussi aux autres religions, pas qu’à l’Islam… Faux. Ce n’est pas une histoire de religion-pas religion, c’est une histoire de puissants-pas puissants :
Sœur Emmanuelle, oui, des caricatures d’évêques, à la rigueur Benoît XVI, Jésus même, à l’occasion. Pas Jean-Paul II. Jamais (Quand on briffe à la même mangeoire…)
Des juifs, oui. Des sionistes, jamais.
Castro, Chavez, Poutine, oui. Jamais Bush, ni Blair, ni McCain, ni Abou Ghraib, ni Guantanamo.
Des « prêtres pédophiles », oui. Jamais des couturiers, des cinéastes, des écrivains familiers des bordels d’enfants. Jamais ceux qui font mettre en prison les parents qui ne veulent pas que leurs gosses apprennent à se masturber à la maternelle.
Nous l’avons déjà dit, répétons-le : l’Empire Otanazi se sert toujours deux fois des créatures qu’il achète, et la seconde fois, c’est en les tuant et en se servant de leur mort. Il n’y a pas encore eu d’exception à cette règle.
Lee Harvey Oswald…
Jack Ruby…
Saddam Hussein…
Oussama Ben Laden…
Les frères Tsarnaev…
Les djihadistes mercenaires de plusieurs obédiences…
Les sinistres pieds nickelés de Paris… qui ne seront pas les derniers.
ET ON N’Y REVIENT PLUS, PAR PITIÉ.
*
« Vous pétez, Panurge ? »
Notre aparté sur les souffles, les vents et cœtera, à propos de Rois Mages, nous a valu de recevoir d’un collagiste de génie qui nous fait l’honneur de nous lire, une infime partie de sa collection – immense, assurément – d’images. Sur le sujet. Pas de bande-son. Que de l’iconographie.
Si nous avons été ravis de revoir des photos de films que nous avons aimés pour des raisons très variées, nous n’avons pas toujours compris le rapport qu’ils avaient, pour la plupart, avec l’objet de la collection lui-même. On sèche. Vous le découvrirez peut-être…
http://organodeon.chez.com/galerie_photo.htm
(Cliquer sur les images pour les agrandir)
*
Le 26 janvier 2015.
21:01 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
18/01/2015
ENSAUVAGEMENT DE L'EUROPE (SUITE)
Ensauvagement de l’Europe (suite)
On ferme
On rouvre
vendredi 16 janvier 2015
Poutine, plébiscité en Ukraine
Poutine a gagné dans les sondages des Médias à la question « quel président veulent les Ukrainiens ? »
11 janvier 2015
Même les Ukrainiens préfèrent Vladimir Poutine. C’est un des hommes les plus remarquables de ce siècle. Il restera dans l’Histoire, il n’y a pas à en douter. Qu’on l’apprécie ou pas, rien à faire, on ne peut que lui reconnaître un brio dans la subtilité diplomatique, dans la connaissance des adversaires, une manière sans pareille de mener à bien son idée, le bien du peuple de Russie !
Le journal « Nedelya.ua » a proposé de répondre à la question : « A quel homme politique voudriez-vous confier le gouvernement de votre pays ? » en fournissant la liste des hommes politiques composée de : Barack Obama, Viktor Iouchtchenko, Viktor Ianoukovitch, Vladimir Jirinovsky et Vladimir Poutine. Toutefois, les lecteurs avaient le droit d’ajouter à la liste les noms de ceux qu’ils considéraient comme étant le plus approprié pour l’Ukraine.
Les résultats dans les deux cas étaient choquants pour la ressource ukrainienne. En première place, de loin, a été placé le président russe Vladimir Poutine, pour qui actuellement 85 % des lecteurs du média ukrainien ont voté. La deuxième place a été prise par le président de Biélorussie, Alexandre Loukachenko, avec 5 % des voix. La troisième place est partagée entre Vladimir Jirinovski et le président chinois Xi Jinping (2 % des voix). Porochenko a eu 1 % des voix (presque autant que la chancelière allemande Angela Merkel). Par ailleurs, les principaux « patriotes » ukrainiens ont été placés, par leurs propres concitoyens, parmi les loosers et outsiders. Iatseniouk, Kolomoïsky, Liachko, Timochenko et autres n’ont reçu dans le sondage que 0,5 %... Et le principal « démocrate du monde » Barack Obama n’a même pas pu dépasser le seuil de 0,1 %.
Rappelons que Vladimir Poutine est placé en tête de liste des personnalités les plus influentes de l’année écoulée, dressée par l’agence d’information France-Presse. Plus tôt, le président russe Vladimir Poutine était inclus dans la short-list des candidats pour le titre « l’Homme de l’année » du magazine Time, et a obtenu la troisième place. En 2014, le président russe, pour la deuxième année consécutive, a été nommé par le magazine Forbes la personne la plus influente de l’année. Selon le centre russe des sondages de l’opinion publique, plus de 71 % des Russes ont appelé Poutine l’homme de l’année 2014 – une fois et demie plus que l’année dernière (44 %).
Source : novorossia.su : Путин победил по результатам
Mais on n’est pas encore à la fin du mois et on avait d’autres vœux à vous transmettre : ceux de Georges Stanechy.
Vous aurez trouvé, dans le post précédent, ses réflexions sur « l’affaire ».
Ceci, c’était avant, et on s’était promis de vous en faire profiter. Parce qu’ils étaient musicaux, en plus. Ils le sont toujours…
À contre-courant
Bonne Année 2015 !...
Mes Meilleurs Vœux à Tous
et
Mes Amitiés à Chacun !...
J’aime bien accompagner mes vœux d'une musique. Pour ceux de l’année 2014, c’était un de mes trompettistes préférés :Chet Baker.
Pour cette nouvelle année, je vous propose un grand maître d’un instrument parmi les plus beaux et les plus anciens de l'histoire musicale : le luth.
Occasion d'exprimer, dans ces vœux, une affection particulière pour nos frères et sœurs en humanité du Moyen-Orient... Ravagé par les bombardements et les hordes de mercenaires, dans le chaos et les massacres, organisés par les prédateurs venus de l'étranger.
Cet éminent artiste et compositeur est l'Irakien, Naseer Shamma. Fondateur en 1999 au Caire d'un institut, réputé internationalement, dédié à l’enseignement de cet instrument prestigieux. Lui-même a reconstitué le luth à huit cordes, disparu dans les oubliettes de l’Histoire, d’après un manuscrit du philosophe, savant et musicien Persan, du 9° siècle, Al-Fârâbi.
Avec Naseer Shamma, nous sommes au sommet d’un art. Qui n’est pas une simple virtuosité technique, mais l’expression d’une sensibilité, d’une émotion, maîtrisées par une pensée et un engagement dans son siècle. Ardente obligation de tout « Humaniste »...
Magnifié dans une de ses œuvres emblématiques, interprétée à la fin d’un de ses concerts : l’art porteur de sens. Ici : l’Espérance dans un monde meilleur.
Plus qu’une espérance même, une certitude : « La Barbarie », quel que soit son niveau de violence, ne peut annihiler la Civilisation, éradiquer des siècles d’Histoire...
Son titre :
C’est arrivé à Al-Amiriya
« Barbarie ». Mot galvaudé… Peut-être
Mais pour Naseer Shamma, « La Barbarie » n’est pas une figure de rhétorique, un cliché, pour « journaliste-propagandiste » européen ou américain…
Il l’a rencontrée, confrontée. Pris à la gorge, désespéré, désarmé.
En 1989, Saddam Hussein, lui avait infligé six mois en prison pour l’avoir critiqué publiquement lors d’un de ses déplacements en Jordanie. Le dictateur était encore un protégé obéissant des Occidentaux. Apprécié pour avoir imposé, sur leur injonction, une guerre de 8 ans à l’Iran. Et, leur avoir acheté des milliards de dollars d’armements.
Deux ans après sa sortie de prison, il assistait au commencement de la destruction méthodique de son pays par ses anciens protecteurs, culminant avec l'invasion des armées occidentales en 2003.
Toutes ses infrastructures : routes, ponts, ports, aéroports, universités, hôpitaux, centrales électriques, stations d'épuration d’eau, silos à grains, troupeaux, etc. L’Irak réduit en poussière. Des centaines de milliers de morts, de blessés, de traumatisés...
Seul bâtiment officiel épargné : le ministère du pétrole !
Pour « délivrer le pays de la dictature et apporter la Démocratie »…
Témoin horrifié d’un des pires crimes de guerre : le bombardement d’un abri pour civils où étaient entassés des centaines d’enfants, que les familles du quartier de Bagdad "Al-Amiriya" voulaient mettre à l’abri.
A 4h30 du matin, le 13 février 1991, deux bombardiers F-117 surgissent. Chacun porteur d’une bombe à guidage laser d’une tonne (GBU-27) conçue pour percer les abris bétonnés. Tous les occupants de l’abri furent carbonisés. Seuls 408 corps seront difficilement identifiés.
Naseer Shamma fut parmi ceux qui aidèrent à sortir les « restes calcinés », rappelant que ce sont au moins 800 enfants qui périrent dans cet atroce four crématoire, que notre IMD (Industrie Médiatique de la Désinformation) n’évoque jamais…
C’est ce qu’il explique, avec dignité et retenue dans la douleur, en introduction à l’interprétation de cette mélodie... Composée en se recueillant dans ce qui est devenu un des nombreux musées des atrocités de l'Occident en Irak. Dont le premier gardien des lieux, où sont affichées des dizaines de photos des martyrs, fut une mère de famille qui perdit en un éclair ses huit enfants qu’elle avait confiés à cet abri.
Vous reconnaitrez à la minute 8:30 de cette vidéo, sortant de son luth, l’appel des sirènes avant la chute des bombes…
Les états-majors des forces armées de l'invasion savaient qu’il n’y avait que des civils dans cet abri. Mais, les enfants du Moyen-Orient représentent des objectifs militaires de premier plan. Il convient, d’après les stratèges occidentaux, de casser à tout prix la croissance démographique des pays de la région, tout en entravant leur développement actuel et futur… Souvenons-nous des cyniques propos de Madeleine Albright, ministre des affaires étrangères des Etats-Unis…
Au regard de l’Histoire, nous ne pouvons pas dire que nous ne savions pas.
Tristes, lugubres, premiers pas, pour entamer une année 2015 ?...
Non, au contraire, puisqu’il s’agit d’espoir et de certitude !
Naseer Shamma rappelle que l’Irak, l’ancienne Mésopotamie, entre les deux fleuves mythiques Tigre et Euphrate, est le berceau des plus anciennes et brillantes civilisations de cette planète. Aux textes légendaires et fondateurs de la pensée humaine, comme l’Epopée de Gilgamesh. Antérieurs à La Bible, qui en reprend plusieurs des épisodes, notamment celui du Déluge, à la mythologie grecque et aux récits d'Homère…
Cette Nation renaîtra de ses cendres, comme toute la région.
Se comparant à un « résistant », avec pour seule arme son luth. Acte symbolique : il a interprété pour la première fois « C’est arrivé à Al-Amiriya » dans un musée qui avait été muré, après avoir été méticuleusement pillé par les troupes d’occupation. Brisant les briques obturant portes et fenêtres, avec son public, installant des tapis dans les salles vides, jonchées de débris, en guise de sièges…
Pour chanter La Renaissance…
Georges Stanechy
Source : http://stanechy.over-blog.com/2015/01/bonne-annee-2015.ht...
On avait aussi fauché ceci pour vous à Silvia Cattori, avant que « l’Europe s’ensauvage ». C’est vieux de quinze jours mais c’est « à suivre ».
Les Allemands se mobilisent contre la guerre et contre l’OTAN
Eugen Drewerman
Les mouvements anti-guerre sont muets, on se demande même s’ils existent encore. On compte sur les doigts d’une main le nombre des intellectuels ou responsables politiques européens se hasardant, ô combien prudemment d’ailleurs, à critiquer les initiatives américaines à l’Est. Aucun appel, non plus, à manifester dans la rue, comme ce fut encore le cas lors de la guerre en Irak, en 2002. A quoi cela tient-il? [Eric Werner]
Mesdames et Messieurs, chères amies et chers amis de la paix,
Nous sommes rassemblés, en ces jours avant Noël, pour exprimer ce que chacun de nous ressent: nous voulons la paix, nous ne voulons pas la guerre!
En tant que théologien, j’aimerais rappeler à Monsieur Gauck [Joachim Gauck, le président de la République fédérale allemande] une chose importante : lorsqu’il exerçait encore son ministère de pasteur, il n’a pas expliqué à ses ouailles comment les anges dans les campagnes de Bethléem appelaient à soutenir la politique de paix de l’empereur romain Auguste. En fait, les anges promouvaient l’exact contraire de l’armement: « Si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui aussi l’autre.»
Heureusement, dit Jésus dans son Sermon sur la montagne, j’ose nommer les hommes qui, dans ce monde, ont le courage de déposer les armes. Mais vous, vous pervertissez les valeurs chrétiennes que vous prétendez défendre : vous nous expliquez qu’être prêts à la guerre – dans le monde entier – est une question de responsabilité. Nous n’y sommes pas prêts, nous y sommes opposés !
Eugen Drewermann, le 13 décembre 2014, à Berlin devant le Château de Bellevue, lors d’une manifestation pour la paix
C’est vrai: en tant qu’État le plus puissant économiquement en Europe, nous avons une responsabilité mondiale. Sous Madame Merkel, cette responsabilité a même grandi au point que nous siégeons maintenant à la troisième place des pays exportateurs d’armement. Et cela, la majorité des gens en Allemagne ne veut plus le tolérer – et NOUS, en tout cas pas ! Lorsque Monsieur Sigmar Gabriel trouve que la vente de tanks à l’Arabie saoudite sous contrôle parlementaire pose problème, les glapissements et les hurlements à la mort de l’industrie de l’armement EADS, MBB, Heckler & Koch et de tous leurs semblables, viennent immédiatement freiner son ardeur.
Depuis quand les affaires et les profits sont-ils plus importants que les vies humaines?
Oh oui, nous aurions des responsabilités! Au sein d’un monde dans lequel 50 millions d’être humains meurent de faim, nous aurions la responsabilité de mettre fin à la pénurie alimentaire, au manque d’eau potable, la responsabilité de limiter la surpopulation, de réduire la destruction de l’environnement, de faire enfin cesser la migration économique de millions d’êtres humains plongés dans la misère.
Au lieu de quoi, nous voyons la Méditerranée se transformer en fosse commune, les migrants rejetés manu militari par Frontex. Payée à Berlin, siégeant à Varsovie, cette organisation militarisée protège les frontières méridionales de cet espace de prospérité économique qu’est le continent européen.
Ce n’est pas de la responsabilité, Monsieur Gauck, c’est le contraire: un cynisme impitoyable qui regarde ailleurs.
(et voir la vidéo en allemand)
Eugen Drewermann, né le 20 juin 1940 à Bergkamen, est un théologien et psychanalyste jungien allemand en rupture de ban avec l’Église catholique. Il est né d’une mère catholique et d’un père luthérien. Après son Abitur, il étudie la philosophie à Münster, la théologie à Paderborn, la psychanalyse à Göttingen. En 1956, à la création de la conscription, il entre pour la première fois en conflit avec l’Église catholique romaine, du fait de ses convictions pacifistes : il se déclare objecteur de conscience. Or, l’Église catholique défend le point de vue qu’un catholique n’a pas le droit de refuser le service militaire.
Source : http://arretsurinfo.ch/les-allemands-se-mobilisent-contre...
http://lesakerfrancophone.net/
Le « Saker » français, ancienne manière, a disparu. Il vient de rouvrir sous une autre forme – spartiate mais claire – et il a fait très fort dès le début en traduisant sans tarder des textes d’importance.
1°) celui du Saker US (« I am NOT Charlie ») qui lui a valu tant de « hate mails » et que voilà :
http://lesakerfrancophone.net/i-am-not-charlie/
2°) un remarquable article de fond de Dmitry Orlov, qui a paru récemment sur son site Club Orlov : « Comprendre la Russie ». Et comme il n’est pas de Russie sans accordéon, il y en a. Que demande le peuple ?
COMPRENDRE LA RUSSIE
Par Dmitry Orlov – 13 janvier 2015
aspects particuliers du caractère russe
L’ancien dieu slave Zimnik : un homme trapu, les cheveux longs couleur de neige, vêtu d’un manteau blanc, toujours pieds nus. Il porte un bâton de fer, avec lequel qui il peut geler instantanément tout être solide. Peut invoquer les tempêtes de neige, les tempêtes de verglas et les blizzards. Vagabondant partout, prenant tout ce qu’il aime, en particulier les enfants qui se conduisent mal.
De récents événements comme le renversement du gouvernement de l’Ukraine, la sécession de la Crimée et sa décision de rejoindre la Fédération de Russie, la campagne militaire qui en a résulté contre les civils d’Ukraine de l’Est, les sanctions occidentales contre la Russie, et plus récemment l’attaque contre le rouble, ont provoqué une phase de transition au sein de la société Russe, qui est à mon avis très peu comprise, voire tout à fait incomprise en Occident. Ce manque de compréhension induit pour l’Europe un net désavantage en ce qui concerne sa capacité à négocier efficacement pour résoudre cette crise.
Source : http://lesakerfrancophone.net/comprendre-la-russie/
3°) Une illustration in progress du récit d’Orlov
« Dompter » l’Europe ou le nouveau compromis de Poutine
Source : http://lesakerfrancophone.net/dompter-leurope-ou-le-nouve...
Source d’origine : http://www.informationclearinghouse.info/article40406.htm
Verviers, ville de 75.000 habitants, tombée à 56.000 en y ajoutant les immigrés et toutes les communes environnantes, doit son nom à un petit dieu païen ithyphallique nommé Virvir (d’où sa devise « Vert et vieux ») qui est aussi à l’origine des villes ardennaises de Virton (Vir tonans) et Saint-Vit. Par sa situation géographique – à faible distance des frontières hollandaise, allemande, luxembourgeoise et française - elle a été, pendant des siècles, un endroit idéal où perpétrer des coups tordus. À la fin du XVIIIe siècle, il était courant que des mercenaires des diverses armées en campagne vinssent y « holduper » les impôts locaux, revêtus d’uniformes pris à des morts ou à des prisonniers, voire empruntés aux ennemis à charge de revanche. Sauter à cheval par-dessus un ruisseau vous emmenait en terre étrangère.
Haut-lieu du travail de la laine, la lutte des classes y a fait rage bien avant l’industrialisation. On y a pendu, vers 1720, les ouvriers tondeurs de draps qui inventaient la Sécurité Sociale. On y a donné deux généraux à la Première République. Ses ouvriers tisserands ont reçu un jour la visite de Michel Bakounine et du prince Kropotkine, venus discuter le bout de gras. Francisco Ferrer n’a eu nulle part de plus chauds partisans. Jusqu’à ce que la bourgeoisie invente le Parti Ouvrier Belge - plus tard le PS - et que tout rentre dans le désordre établi.
Au fronton de sa maison communale, on peut lire, depuis le dernier quart du XVIIIe siècle :
Publicité sauvegarde du Peuple
Et l’endroit où, selon les merdias, on a préventivement découvert un arsenal censé vouloir attenter « à la police », se trouverait « à proximité du Palais de Justice », un palais fier de soi et de sa prospérité industrielle du XIXe siècle, avec statues de tous les anciens magistrats en façade, etc, dans un quartier où ne se trouvent plus qu’une Académie des Beaux Arts et des petits commerces de proximité (tous belges à l’exception d’un minuscule épicier pakistanais). Plus un immeuble de garages en construction. Le ghetto se trouve à l’autre extrémité de la ville et c’est son quartier le plus sûr.
À un jet de pierre du présumé nid de djihadistes, face à l’Hôtel de Ville mentionné plus haut, se trouve la bibliothèque communale, une des meilleures de Belgique. Elle abrite le Centre de Documentation Raymond Queneau, ce qui lui vaut de recevoir des universitaires du monde entier. Adossée à cette bibliothèque : une école primaire communale, fréquentée par des enfants de dix-sept nationalités, dont les parents, parfois, ne savent pas un mot de français. Tous les ans, l’école organise une grande bouffe, avec la collaboration bénévole des mères d’élèves, qui y contribuent par un plat traditionnel de leur pays. C’est un repas « portes ouvertes ». N’importe qui peut s’y inviter, même les non-parents. Tous les petits élèves y parlent au moins deux langues. On y a connu de jeunes Marocains à qui on faisait sauter une classe ou deux, parce qu’ils étaient en avance sur leur classe d’âge.
Il y a aussi des écoles confessionnelles (catholiques) : une quinzaine, qui ont été « achetées » il y a quelques années par « une société ». Le Banco Ambrosiano ? La loge P2 ? D’autres ? On ne sait pas. Ce qui est sûr, c’est que tout le personnel religieux – jésuites, maristes, clarisses – a été viré et remplacé par du personnel séculier. Et qu’en vertu de la traditionnelle guéguerre entre socialos et cathos, dans les écoles des premiers le voile est interdit aux filles et il est autorisé chez les autres. On n’y en voit cependant pas un seul : les gamines musulmanes, mises ainsi en contact avec les gosses de riches des beaux quartiers s’orientent plutôt vers le style fashion victim… et la dégringolade dans leurs études, ce qui désespère des parents qui avaient cru bien faire.
La police n’y est pas non plus un ramassis de Rambos. Il n’y a pas lieu. Certes, il y a de la délinquance juvénile, chez les immigrés comme chez les autres, et certes, il y a du racisme chez les Belges. Où n’y en a-t-il pas ? Mais la délinquance organisée, quand il y en a eu, était albano-kosovare et de droit commun, pas politique. Une jeune policière abattue lors d’un hold up lié à la drogue. Tout ça ne fait pas des nids de terroristes où la police déboule kalach au poing.
Il est vrai qu’un jour, on a vu des femmes que l’on connaissait depuis toujours se mettre à porter le voile. C’est le moment où (voyez Elsässer), venus de pétromonarchies diverses – nos alliées… - de bons apôtres se sont mis à démarcher l’immigration maghrébine, et offrir une rente mensuelle à qui se laisserait pousser la barbe et ferait porter le voile à son épouse. Tous les pères de famille au chômage n’ont pas eu l’héroïsme de refuser. Mais ce ne sont pas eux qui ont délocalisé à mort toutes les industries dès 1949.
À Bruxelles, pourtant haut lieu de la délinquance en col blanc, même topo. Et même si la police y est moins bonhomme qu’en province… La cohabitation y est du même ordre. On a connu un quartier où tous les commerces de proximité sont arabes, turcs, pakis ou portugais. Un jour, au bord d’une place où les mères voilées viennent surveiller leurs enfants qui jouent, s’est garée une camionnette, qui annonçait la vente et l’installation d’équipement contre le vol et les effractions. En hébreu et en français. La provocation était patente. Trois jours plus tard, elle est repartie comme elle était venue, sans avoir eu l’honneur de la moindre égratignure. Les vrais commerces juifs, qui existent, ne s’affichent pas en hébreu : les trois langues nationales et celle de l’occupant leur suffisent.
Le chanteur Arno a pu dire (avec raison) : « La Belgique, c’est le seul pays arabe ousqu’y a pas de guerre ».
C’était compter sans l’OTANAZIE.
Et les élites qui se vendent.
Qui a planté ces armes pour qu’on les y trouve ?
Pour quoi faire ?
Une dictature terroriste « anti-terroriste » ?
Théroigne.
Enfin, parce qu’il faut quand même rire un peu… Certes, c’est du 21 décembre, mais assurément « à suivre » aussi.
Cuba va-il enfin cesser
le blocus des États-Unis ?
par Jean LEVY
Gardez votre calme.
Je suis une triple menace : gros, cubain et tatoué
Le Monde n’a de cesse de se réjouir de la « défaite » de Cuba, suite à la décision du Président Obama de reprendre avec ce pays des relations diplomatiques.
Dans son édition datée du 19 décembre, le quotidien du soir voit, dans cet événement, le « revirement du régime castriste ».
Il note avec perspicacité en début d’article :
« La clé du revirement de La Havane à l’égard de Washington se trouve à Caracas ».
Et d’ajouter ce jugement lumineux :
« Seul le rétablissement des relations avec le États-Unis peut sortir Cuba de l’ornière où l’a enfoncé un demi-siècle de castrisme ».
Merci Obama !
Et pour qu’on comprenne bien l’étendue du recul opéré par Cuba, Le Monde cite les propos du président progressiste sortant d’Uruguay, José Mujica, concernant l’annonce de la reprise du dialogue US-Cuba :
«Pour l’Amérique latine (l’évènement) c’est l’équivalent de la chute du mur de Berlin ».
Car chacun sait que l’isolement diplomatique de Cuba résulte d’une décision de Fidel Castro…
Pour justifier ce que considère Le Monde comme une initiative émanant de Cuba, le quotidien français, dit de « référence », poursuit son analyse dans son édition du lendemain. Il précise que ce geste résulte du « lâchage » de La Havane par le régime chaviste de Caracas… Jugement d’une clarté évidente…
Mais pourquoi Le Monde s’arrête-il en si bon chemin ?
Pourquoi, au-delà des relations diplomatiques, le quotidien n’intime-t-il pas l’ordre à Raùl Castro de cesser immédiatement le blocus des État-Unis, entrepris à l’encontre du droit international depuis cinquante ans ?
Pourquoi ne pas exiger le procès de Fidel qui, en 1962 avait tenté, avec le soutien du KGB, un débarquement en Floride, dans la baie des Cochons, pour détruire le gouvernement US de Kennedy ?
Pourquoi – l’opération dure encore – ne pas rompre l’encerclement de la base US de Guantanamo, cité paisible étasunienne, cernée par les militaires cubains ?
Pourquoi Le Monde et son spécialiste Paulo Paranagua, basé en Colombie, (qui ne cesse de nous raconter les horreurs des régimes chaviste et castriste), ne dénonce-il pas les meurtres répétés de ressortissants noirs par la police totalitaire et raciste de La Havane et de Caracas, et cela, sans jamais traduire les meurtriers en justice ?
Pourquoi ce journaliste ne s’élève-il pas contre la menace que font courir à l’égard du Monde libre, les dirigeants de Cuba, ceux-ci ayant délibérément placé leur île à 100 kms des États-Unis ?
Paulo Paranagua ne serait-il pas un agent infiltré des « services » cubains et vénézuéliens ?
Le Monde doit s’expliquer sur ces silences
Mis en ligne le 18 janvier 2014.
19:19 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
15/01/2015
AUX LARMES CITOYENS
Aux larmes, citoyens !
Marche ou crève !
11 janvier
Mue par un immense élan héroïque, semblable à celui qui poussa les masses humaines à descendre dans la rue pour acclamer des joueurs de ballon, ou le maréchal Pétain à Paris en avril 1940, ou le général De Gaulle dans le même Paris en août 1944, la foule, la foule gigantesque des je ne suis pas moi défile sous un radieux soleil qui ne s’est levé que pour la bénir, elle défile contre le Mal et pour le Bien.
Et qu’est le Mal, qu’est le Bien?
Le Mal, ce sont les Méchants, le Bien ce sont les Bons.
Dans le cœur vaste et généreux (et « républicain ») de la foule se mêlent des sentiments puisés dans les actualités télévisées et les réseaux sociaux, sentiments de tristesse, car il faut déplorer des victimes, sentiments de joie, car elle se voit et voit qu’elle est légion, sentiments d’espoir car elle sait enfin dans quel camp se ranger, et que lorsque l’ennemi est, par une fine analyse, identifié, il est déjà vaincu (ou presque).
Et le soir, épuisée par sa vaillance, la foule s’endort du sommeil du Juste, elle a triomphé de l’horreur, et tout est bien qui finit bien.
Demain, il faudra penser aux vacances d’hiver, et s’inquiéter de la hauteur de la neige dans les montagnes — encore un souci, et un combat à mener.
http://reseauinternational.net/marcheoucreve/
(Et comme ce site est inaccessible pour cause d’embouteillage, on n’a plus le lien du site (réactionnaire mais on n’est pas sectaires) d’origine. Quand on le récupère, on vous le met ici. http://iconoreac.blogspot.fr/2015/01/marche-ou-creve.html (20 janvier 2015)
[ Les guillemets à « républicain » sont de nous]
Une bande de 40 (voleurs ?) terroristes lâchée en plein Paris sous la protection de la police ?
Pendant qu’à convenable distance – et sans protection d’aucune sorte – près de 3 millons de chèvres (pardon les vraies biquettes) s’en allaient gaiement à l’abattoir.
Mais, dites…
« Près de 3 millions ont marché »
Il s’ensuit donc que près de 63 millions ne l’ont pas fait…
Cela veut-il dire qu’ils auraient préféré crever ? À suivre.
Du Réseau Voltaire :
(Et on se demande bien pourquoi Fredéric Hallier a collé Meyssan dans sa « Conjuration des Imbéciles »)
Charlie Hebdo a bon dos
http://www.voltairenet.org/article186440.html
De Georges Stanechy – À contre-courant
L’Ensauvagement de l’Europe
http://stanechy.over-blog.com/2015/01/l-ensauvagement-de-l-europe.html
De Frédéric Lordon – Le Monde diplomatique
Charlie à tout prix ?
http://blog.mondediplo.net/2015-01-13-Charlie-a-tout-prix
De David North - Arrêt sur Info - Comaguer
Le discours hypocrite de la « liberté d’expression » au lendemain de l’attaque contre Charlie Hebdo
http://arretsurinfo.ch/le-discours-hypocrite-de-la-libert...
De Robert Bibeau - Québec :
À Paris un camp a pris sa mesure
http://www.les7duquebec.com/actualites-des-7/a-paris-un-c...
De Paul Craig Roberts - USA
L’affaire du Charlie Hebdo sent l’entourloupe à plein nez http://www.alterinfo.net/L-affaire-du-Charlie-Hebdo-sent-...
Les agences d’information US non-alignées grouillent d’articles qui se résument par « Orgie d’hypocrisie à Paris ».
An orgy of democratic hypocrisy
http://www.informationclearinghouse.info/article40670.htm
Truly massive display of hypocrisy by Western Leaders
http://www.lewrockwell.com/lrc-blog/truly-massive-display...
March of the hypocrites
http://original.antiwar.com/justin/2015/01/11/march-of-th...
Was the CIA behind the Paris attack ?
http://www.informationclearinghouse.info/article40692.htm
Ces réactions-ci sont en français et d’une importance extrême :
Norman Finkelstein réagit à l’affaire « Charlie Hebdo » : « Je suis… Gaza ».
« Je suis Der Sturmer ? »
« Désolé, Charlie. »
http://sayed7asan.blogspot.be/2015/01/je-suis-gaza-norman...
Shlomo Sand : « Je ne suis pas Charlie »
http://www.legrandsoir.info/je-ne-suis-pas-charlie-27791....
Noam Chomsky : « Nous sommes tous [ Remplir ici ] »
http://www.legrandsoir.info/nous-sommes-tous-remplir-ici....
Que les grands intellectuels juifs dignes de ce nom soient des tout premiers à gueuler au charron ne devrait surprendre que les imbéciles.
- Ils n’ont pas la mémoire aussi courte que les Français.
- Ils savent mieux que personne reconnaître le visage du racisme militant dans ses œuvres. Ils le savent d’expérience.
L’étroite parenté du Charlie Hebdo d’après Choron avec Der Sturmer nous avait frappés depuis longtemps. Il est bon que ce soit l’un d’eux qui le dise.
Saker(s)
On ne sait pas si c’est une conséquence de « l’affaire Charlie », mais le Saker français a disparu des écrans-radar.
On n’était pas vraiment heureux de ce qu’on y trouvait, de plus en plus en contradiction avec le Saker d’origine (US). On allait aux nouvelles sur le Saker italien, bien mieux fichu à nos yeux et surtout moins douteux.
Et puis, il y a eu un carré noir, en signe de deuil on suppose. Alors que le vraie Saker prenait la même position que des millions de citoyens français et quelques juifs qui comptent, et qu’en plus, il proposait que soit décerné aux quatre défunts tant pleurés le « Prix Darwin ».
Là-dessus, le Saker français a commencé à se vider de son contenu. N’est plus resté que le carré noir. Et puis plus rien : plus d’accès.
C’est quoi ce binns ?
Sabordage de la Flotte de Toulon ?
C’est reparti mon kiki… comme en 14, la fleur au fusil :
Qu’est-ce qu’il croyait celui-là ? Avoir droit à sa liberté d’expression ? Eh bien, ça lui apprendra. On n’a pas idée d’être aussi naïf.
Ça ne vous intéressait pas les check points ? Vous allez apprendre ce que c’est malgré vous, et bientôt vous serez imbattables.
Liberté d’expression ? Et ZEP en procès mardi prochain ? Tous au tribunal !
Cela a l’air d’une grosse blague mais cela n’en est pas une : comme nous l’avons publié le 7 janvier dernier (mais c’est sans doute passé inaperçu avec les attentats survenus juste après), Saidou du groupe musical ZEP et Said Bouamama vont comparaître en justice mardi prochain pour « injure publique » et « incitation à la haine », en raison de leur album « Nique la France. Devoir d’insolence » !
Liberté d’expression
Souvenirs, souvenirs…
Mais comme on ne se laisse pas sponsoriser par n’importe qui, on ne tire qu’à un exemplaire.
L’un des abonnés à notre « lettre » fait circuler ces jours-ci les articles sur lesquels il tombe, qui lui paraissent importants ou dont il aimerait qu’on discute. À un cercle de personnes connues de lui, dont nous sommes, évidemment. Un des destinataires n’a pas aimé le dernier envoi qu’il a reçu et l’a fait savoir. Rien de plus normal. Nous faisons de même lorsque nous recevons des choses par exemple ouvertement racistes, en demandant qu’on ne nous les envoie plus.
Celui-là, ne pouvant souffrir qu’on ne sente pas comme lui (penser serait trop dire) est allé un peu plus loin. Il a dénoncé l’expéditeur à la police :
« Comme tout bon citoyen français et comme le Président HOLLANDE et le Premier MINISTRE l'ont demandé je transmets ce mail aux services intéressés afin qu'ils en recherchent l'origine, qui pour moi, ne fait aucun doute. »
Voilà qui nous rajeunit d’une soixante-cinquaine d’années. Ah, que les vieilles habitudes ont la vie dure !
Ne serait-ce pas le moment de se repasser les films de Jean Yanne ? Les Chinois à Paris, tiens, par exemple…
On reçoit ça. C’est en cours pendant que nous mettons en ligne :
Belgique : plusieurs morts lors d'une opération antiterroriste
Verviers, on connaît, c’est notre bled, même si on n’y est plus.
Des boulangeries, il doit en rester trois. Cinq si on compte celles des faubourgs. Ils sont allés les chercher où pour les amener là les djihadistes ? À Boston ?
Profitons-en pour dire ce que nous pensons (liberté d’expression, hein) de la liquidation des Charlie.
Nous croirons que des Arabes « ont fait le coup » quand on nous montrera des preuves. Pour l’instant, il n’y en a pas l’ombre de la queue d’une.
C’que c’est que de lire tant de polars… on ne croit plus à rien.
Lire l’histoire ici…
Retour au camp anti-guerre et à notre post du Nouvel An resté en plan
Notre intention avait été de vous offrir, pour la Fête des Rois, les vœux de trois chefs d’état : deux pour de vrai et un pour de rire. Mais celui-là a définitivement cessé de nous amuser et, si vous avez la télévision, vous avez dû les recevoir en direct de toute façon. Il ne nous en reste donc plus que deux.
Certes, on est déjà le 15, mais on croit avoir entendu dire qu’on avait jusqu’à la fin du mois pour le faire.
Vladimir Poutine : Adresse aux citoyens russes à l’occasion du Nouvel An (VOSTFR)
Article original (russe) : http://kremlin.ru/news/47446
Version anglaise : http://eng.news.kremlin.ru/news/23464
Traduction en français & vidéo : http://www.sayed7asan.blogspot.fr
Transcription : http://sayed7asan.blogspot.be/2015/01/vladimir-poutine-ad...
Bachar al-Asad célèbre le Nouvel An sur le Front disputé de Jobar (VOSTFR)
Dans cette vidéo, on voit le Président syrien fêter le Nouvel An avec l'Armée Arabe Syrienne sur le Front disputé de Jobar, au Nord-Est de Damas. Depuis le début de la crise syrienne, les apparitions publiques de Bachar al-Asad sont très rares.
Au moment où les soutiens internationaux au terrorisme (et les terroristes eux-mêmes) manifestent hypocritement contre l'État Islamique, il peut être bon de rappeler qui en sont les principales victimes et qui sont ceux qui le combattent véritablement et en première ligne, et de leur rendre hommage.
Traduction & sous-titres : Sayed 7asan
Vidéo originale : https://www.youtube.com/watch?v=y7aWBUOYoyk
Source : http://sayed7asan.blogspot.be/2015/01/bachar-al-asad-celebre-le-nouvel-sur-le.html
Fête des Rois
On le sait, c’était le 6 et on est à la bourre, mais pour les Russes et autres byzantins c’est le 19, et là, on est dans les temps. Bonne fête des Rois, bonne galette. Faites attention à ne pas vous casser une dent sur la fève si elle est en porcelaine. Faut bien que tout le monde vive.
[ Et pourquoi la fève, hein ? Vous le savez ? En l’honneur de Carmenta, Déesse-Mère des Romains et Reine des fantômes, Car-la-Sage, qui a inventé l’alphabet latin. Parce que les fèves font péter et que les pets sont des vents, c. à d. des souffles, c. à d. des âmes, mortes ou pas encore nées, on vous l’a déjà dit. Et ne méprisez pas vos ancêtres s’il vous plaît. C’étaient des poètes, et vous êtes des pieds-plats dont l’aridité fait peine à voir. ]
On avait plein d’autres rubriques. Elles devront attendre une autre occasion. Mais il est des sujets qu’il serait honteux d’ignorer sous prétexte d’actualité.
Le 10 janvier, à Baga, Nigéria, pendant l’abominable tuerie à Charlie Hebdo qui endeuille toute la planète, Boko Haram a un peu éliminé 2000 personnes. Principalement des femmes, des enfants et des vieillards. Banal. Qu’est-ce qu’ils faisaient là ? Ils ne pouvaient pas essayer d'arriver en Espagne comme tout le monde ?
En France. C’est une vieille histoire qui n’en finit pas. Une histoire de temps de paix, donc. On n’y trouve pas non plus trace de barbus au couteau entre les dents. C’est une histoire civile. D’hôpital. Certes la victime était noire de peau, cela n’a pas dû l’aider. Mais il n’est pas à 100% sûr qu’une peau blanche, pourvu qu’elle fût suffisamment pauvre et oubliée des dieux et des hommes n’eût pas subi le même sort. C’était au CHU de Gonesse.
Où est passé le cadavre d’Eliane Kabile ?
Cadavres disparus. Autopsies fantômes. Trafic d’organes ?
Eux, ils ont enduré. Vous, il vous suffit de lire.
http://www.plumenclume.net/articles.php?pg=art1640
http://dondevamos.canalblog.com/archives/2012/12/15/25924...
http://copwatch.fr.over-blog.com/article-premiere-affaire...
On vous prévient : il y a des images à faire frémir. Eux aussi, ils ont dû regarder. Et même sentir…
Et c’est bien entendu contre eux qu’on dépose plainte. Pour harcèlement ?
Canada : Des bancs pensés pour les sans-abri
Vous me direz que par – 30° et avec deux mètres de neige, ça ne leur fait pas un palace. Mais bon, c’est mieux que rien.
Mieux qu’à Angoulême en tout cas, où l’on va bientôt décerner un « Prix Charlie de la liberté d’expression », mais où les bancs publics, à la veille de Noël, ont été mis en cage, pour que les sans abri ne puissent les transformer en chambres à coucher. Merde, enfin, ça fait désordre !
Voir l’article de Wikistrike ici :
Même les anges pleurent
Mis en ligne le 15 janvier 2015
22:43 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
11/01/2015
Toujours la même qui continue...
Toujours le même qui continue.
Ils sont venus, ils sont tous là. Elle va mourir, la Mamma…
Ne vous y trompez pas,
c’est Marianne qu’ils sont venus voir crever,
bien s’assurer qu’ils ne l‘ont pas ratée, qu’elle ne bougera plus, que le drap de lit ne se soulèvera plus, que la pierre tombale ne laissera pas échapper le moindre fantôme.
Il y a quelques mois, nous pensions assister à une course de vitesse entre une guerre planétaire au nucléaire et une guerre civile aux États-Unis, et, avouons-le, nous espérions que cette dernière l’emporterait, tout en pensant avec angoisse aux plus malheureux, qui, comme toujours, en payeraient le prix.
Et voilà que nos prévisions étaient justes, sauf qu’« ils » se sont débrouillés pour que cela se passe en France. Une proxy civil war en somme. Bravo ! Bien joué. Marianne va donc se transformer en Ukraine bis. Mission accomplished. Non que cela changera rien au sort de l’Empire, sinon différer quelque peu l’échéance… Mais entretemps, beaucoup de gens mourront, principalement des Arabes, qui seront stigmatisés musulmans comme naguère les juifs furent stigmatisés youpins – ah, que les Français ont la mémoire courte ! Pas qu’eux, d’ailleurs, soyons justes.
Répétons ici ce que nous nous escrimons à dire en privé :
Les musulmans – Arabes ou non - sont un milliard trois cent millions, dont quelques douzaines, mettons quelques centaines, de psychopathes, choisis, entraînés, surarmés et manipulés (éventuellement drogués) par d’autres psychopathes infiniment plus dangereux, le costume trois-pièces ne change rien à ce qu’il y a dessous.
Croit-on que les cinglés de Daesh aient inventé quelque chose ? Fait-on exprès (mais oui, bien sûr !) d’oublier qu’il fut un temps où les protestants, quand ils n’avaient pas de foies catholiques à se mettre sous la dent, se contentaient de ceux des leurs ? Et vice-versa. La religion servant comme toujours d’alibi à la volonté de puissance et à la rapacité infantile des hommes.
La Première République, pour mettre fin aux rivières de sang et aux monceaux d’horreur, essayer de restaurer une paix civile durable, avait inventé que l’État serait laïc – c’est-à-dire neutre – et que les cultes seraient libres, sous sa protection. À la seule condition qu’aucune religion, si sainte ou majoritaire soit-elle, ne se mêlerait de vouloir gouverner les affaires publiques.
Aujourd’hui, nous voyons cette laïcité, déformée, trahie, servir de masque à une hideuse islamophobie. Si les os de Robespierre n’avaient été dissous dans la chaux vive, ils feraient aujourd’hui des bonds de deux mètres sous l’avenue Monceau. Si ceux de Voltaire et de Rousseau n’avaient été jetés, ensemble, au fond d’un puits, ils reviendraient clamer leur indignation. Oui, même ceux de Voltaire, n’en déplaise aux néo-fachos d’aujourd’hui !
Lorsqu’il fut question, même pour les Montagnards, de refuser le droit de vote aux protestants, aux juifs, aux acteurs et au bourreau, Robespierre, encore et toujours lui, s’y opposa. Qu’ils se passent de théâtres et abolissent la peine de mort, ou que les acteurs et le bourreau soient leurs égaux. Pour les autres, il dit exactement ceci : « Traitez-les en citoyens, et ils se conduiront comme tels ». Nous avons laissé passer l’occasion de suivre ce sage conseil. Le prix à payer va être astronomique, et ce seront une fois de plus les vulnérables et les innocents qui payeront d’abord.
Quoi, il y a des Kanaks en Belgique ?
Non seulement il y en a, mais il y en a même qui ont des blogs. De celui-là on est jaloux. On voudrait l’avoir fait. D’ailleurs, on lui a piqué une partie de son post d’hier. Si vous le ratez, ce sera de votre faute :
Je suis fatiguÉ de voir les bisounours français chialer
Puisqu’aujourd’hui on déplore des morts, déplorons.
En fond d’écran une photo célèbre : le petit Muhammad al-Durra et son père, essayant d’échapper aux tirs israéliens. Le petit garçon mourra peu d’instants après que cette photo aura été prise
Nous avons publié naguère la liste des petits Pakistanais tués par drones. Elle était longue. Qu’en est-il aujourd’hui ? On n’ose même pas y aller voir. Et tous les autres ? Sur tous les continents. Combien ? Innocents, contrairement à nos champions du crayon.
Quand les visites de chefs d’états étrangers sont des insultes à la France
Lorsqu’Adolf Hitler visita Paris, le 28 juin 1940, pour se rendre où il voulait aller, il lui fallait passer devant la statue du général Mangin. Or, ce général n’avait pas seulement vaincu son pays en 1918, il l’avait fait à la tête de troupes africaines. Des soldats noirs le flanquaient sur sa statue. Hitler exigea qu’elle fût dynamitée avant son passage. Elle le fut. Les Hollande et les Sarkozy de l’époque n’avaient rien à refuser au maître. De l’époque.
La visite de Benjamin Netanyahou à Paris aujourd’hui est du même ordre. Exactement. Visite d’un vainqueur venu mettre son pied sur la tête du gibier à terre.
Il n’est pas le seul vainqueur ? C’est vrai. Il n’est pas venu seul non plus, n’est-ce pas ?
Le Festival de la BD d’Angoulême, qui se tiendra du 29 janvier au 1er février prochains annonce son intention d’instaurer un « prix Charlie de la liberté d’expression ».
Nous suggérons qu’il soit décerné – question d’antériorité -au dessinateur palestinien Naji Al-Ali, créateur du petit Handala, assassiné à Londres, le 22 juillet 1987, d’une balle dans la tête, par un djihadiste israélien.
L’idée du stylo brandi, c’est à lui qu’ils l’ont fauchée :
Et ce dessin-là (Handala avec Vittorio Arrigoni, autre assassiné), c’est de Latuff
Liens pour en savoir plus :
http://www.lesclesdumoyenorient.com/Handala-l-icone-de-la...
Et un livre, préfacé par Plantu, postfacé par Alain Gresh :
The new Saker Blog is now online.
http://thesaker.net
also, check out the
French Saker: http://www.vineyardsaker.fr/
Russian Saker: http://www.vineyardsaker.ru/
German Saker: http://www.vineyardsaker.de/
Oceania Saker: http://www.vineyardsaker.co.nz/
Italian Saker: http://www.vineyardsaker.it/
Serbian Saker: http://www.thesakersrpski.rs/
Latin American Saker: http://www.vineyardsaker.es/
Le Saker US, dans un remarquable article que nous n’avons pas le temps de vous traduire, propose d’adjuger aux Charlie liquidés le prix Darwin. Il s’est attiré, par cette idée pourtant rigoureusement argumentée, « des tonnes de hate mails »(y compris du Saker français ?...). C’est la rançon de la lucidité et du courage.
Voici l’article, dans sa langue d’origine :
Et le prix Darwin, c’est ça (quand même deux Belges sur douze qui l’ont eu !) :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Darwin_Awards
Deux grandes plumes de Charlie Hebdo
L’une virée, l’autre parti, pour cause d’allergie au racisme.
Mona Chollet et Olivier Cyran
*
Montée de l’islamophobie et banalisation du fémonationalisme
« Oui mais quand même, la religion, c’est mal »
par Mona Chollet – Le Grand Soir – 19 août 2013
Relayer l’information de la énième agression d’une femme voilée, ou les propos haineux tenus sur l’islam par la représentante d’une organisation pseudo-féministe, revient immanquablement à emboucher l’appeau à trolls religiophobes. Que des femmes soient insultées et tabassées, que le féminisme serve de leurre pour répandre et banaliser le racisme le plus crasse, tout cela, le/la religiophobe s’en moque : dans un pays où médias et politiques, de façon plus ou moins insidieuse, désignent à longueur de temps les musulmans comme la cause de tous les maux de la société, son seul sujet d’anxiété est que son droit à « critiquer la religion » soit garanti.
Source : http://www.legrandsoir.info/oui-mais-quand-meme-la-religi...
Mona Chollet exerce aujourd’hui des fonctions importantes au sein de la rédaction du Monde diplomatique.
Ses articles sur Le Grand Soir :
http://www.legrandsoir.info/_CHOLLET-Mona_.html
*
L’excellent site les-crises.fr a eu l’idée de ressortir un texte d’Olivier Cyran, autre transfuge de l’ex-gazette à Choron. C’était en décembre de la même année. Le Monde venait d’ouvrir ses colonnes à Charb et à Nicolino, qui se prétendaient pas racistes la main sur le coeur… L’article débute par ce plaidoyer pro domo. Vous pouvez le lire si vous voulez. Ou le sauter. La lettre de Cyran, c’est juste après, caricatures en cause à l’appui.
Charlie Hebdo pas raciste ? Si vous le dites…
par Olivier Cyran – 5 décembre 2013
Cher Charb, cher Fabrice Nicolino,
« Et que ceux qui prétendent et prétendront demain que “Charlie” est raciste aient au moins le courage de le dire à voix haute, et sous leur nom. Nous saurons quoi leur répondre. » En lisant cette rodomontade à la fin de votre tribune dans Le Monde1, façon « viens nous le dire en face si t’es un homme », j’ai senti monter comme une envie de rejoindre mon poste de combat dans la cour de récré. La sommation ne m’était pourtant pas destinée. Quelles bonnes âmes vous espérez convaincre, d’ailleurs, mystère. Cela fait belle lurette que quantité de gens disent à « voix haute » et « sous leur nom » ce qu’ils pensent de votre journal et du fonds de sauce qui s’en écoule, sans que personne chez vous ne se soit soucié de leur répondre ou d’agiter ses petits poings.
Source : http://www.les-crises.fr/charlie-hebdo-pas-raciste-si-vou...
.
Mais qu’est-ce que Sergueï Lavrov est venu faire dans cette galère ? Ça doit faire des choses comme ça un diplomate ?
Dernière minute
Un appel du BRussels Tribunal
Irak : M. Uday Al-Zaidi – Un appel d'extrême urgence.
Ceci est un appel pour la mobilisation immédiate et urgente de vos agences afin d'obtenir la libération de l’éminent défenseur des droits de l'homme, M. Uday Al-Zaidi.
M. Al-Zaidi a été arrêté par les forces de sécurité irakiennes à 18 heures le 9 janvier dans la ville d'Al Shatrah, au sud de l'Irak. Uday Al-Zaidi a une renommée internationale pour son plaidoyer courageux et véhément contre l’épuration sectaire en Irak qui a commencé par la mise en place de la politique « diviser pour régner » de l'invasion britannique et nord-américaine, continué sous l'occupation par leur Premier-ministre Nouri Al-Maliki et, à présent, par son remplaçant d'août 2014, Haider Al-Abadi.
Source : http://www.brussellstribunal.org/article_view.asp?id=2045...
Mis en ligne le 11 janvier 2015.
20:53 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
10/01/2015
CECI N'EST PAS UN NOUVEAU POST
Ceci n’est pas un nouveau post, c’est le précédent qui continue.
À propos de 14 victimes très dissemblables
et d’une manifestation douteuse (46% iront, 54% n’iront pas)
Commentaire d’un lecteur. Trouvé sur le blog d’Allain Jules
« Nous sommes tous Charlie » proclame Libération,
et bien non pas moi,
Je n’ai pas fait campagne en faveur du traité de Maastricht, je ne suis pas Charlie,
Je n’ai jamais amalgamé le PCF et le FN, je ne suis pas Charlie,
Je n’ai pas soutenu les bombardements de l’OTAN sur la Yougoslavie, je ne suis pas Charlie,
Je n’ai pas fait campagne pour le OUI au référendum sur la constitution européenne en 2005, je ne suis pas Charlie,
Je n’ai pas cherché à enfoncer Denis Robert et défendu Clearstream, je ne pas Charlie,
Je n’ai jamais pensé que Cuba est une dictature, je ne suis pas Charlie,
Je n’ai jamais pensé que Chavez était un dictateur, je ne suis pas Charlie,
Je n’ai pas approuvé le bombardement de la Libye, je ne suis pas Charlie,
Je ne me suis pas réjoui de l’assassinat de Khadafi, je ne suis pas Charlie,
J’ai désapprouvé, en 2006, l’attaque du Liban par Israël, je ne suis pas Charlie,
Je ne prend pas parti, systématiquement, pour Israël contre les Palestiniens, je ne suis pas Charlie,
Je ne ferme pas les yeux sur le nazisme en Ukraine, je ne suis pas Charlie,
Je pense que Femen est un mouvement qui prend sa source dans l’extrême droite ukrainienne, je ne suis pas Charlie,
Je ne pense pas que la Russie soit un pays dangereux pour la paix dans le monde, je ne suis pas Charlie,
Je ne pense pas que la Russie soit responsable de la situation en Ukraine, contrairement à l’UE et l’OTAN, je ne suis pas Charlie,
Je n’ai pas appelé à l’intervention en Syrie, je ne suis pas Charlie,
Je n’ai jamais fait de l’opposition syrienne des héros, j’ai toujours pensé que ce sont des fanatiques islamistes plus ou moins manipulés, je ne suis pas Charlie,
Les journalistes de Charlie, comme les policiers et l’agent d’entretien tués sont évidemment innocents et leur assassinat est injustifiable, mais n’en faites pas des héros…
Rendre hommage aux victimes, oui bien sûr, mais ce n’est pas autour de Charlie et de ses « valeurs » que je voudrais voir se rassembler le peuple français… et refusons cette union nationale masquant l’intention réelle des terroristes et les responsabilités écrasantes des dirigeants français dans la haine suscitée par notre pays…
Source : http://allainjules.com/2015/01/08/caricaturisme-jihadisme...
Intéressant à lire
pendant qu’ils seront à la manif
Nous avons eu des mots, il y a peu, avec Dedefensa.
Nous lui empruntons aujourd’hui cette contribution de Maxime Chaix (traducteur de Peter Dale Scott et un des traducteurs-maison du Réseau Voltaire) :
Al-Qaïda : terroriste en France, alliée en Syrie
Maxime Chaix – DeDefensa.org –10 janvier 2015
Chères Charlie, chers Charlie,
Je partage votre indignation, votre colère et votre tristesse au lendemain de ces actes de guerre inhumains contre la Liberté, l’Égalité et la Fraternité – valeurs universelles qui nous unissent malgré nos différences. À l’heure où je finalise cet article, trois jihadistes ont été tués par les forces de l’ordre, la France subissant une atmosphère malsaine de déstabilisation systémique et de guerre civile. Soyons unis, tolérants et solidaires. Mais ne laissons pas l’émotion neutraliser notre esprit critique ! (1)
En effet, au lendemain de ces crimes effroyables – sachant que nos gouvernants risquent d’alimenter ou de déclencher de nouvelles guerres « contre » le terrorisme –, (2) il est plus que jamais indispensable de rappeler plusieurs faits dérangeants sur la politique étrangère de la France en Syrie. Tout d’abord, prenez conscience que notre actuel ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a ouvertement soutenu en décembre 2012 le Front al-Nosra – c’est-à-dire la branche « syrienne » d’al-Qaïda. En effet, selon les informations du journal Le Monde, « la décision des États-Unis de placer Jabhat Al-Nosra, un groupe djihadiste combattant aux côtés des rebelles, sur leur liste des organisations terroristes, a été vivement critiquée par des soutiens de l’opposition [en Syrie]. M. Fabius a ainsi estimé, mercredi, que “tous les Arabes étaient vent debout” contre la position américaine, “parce que, sur le terrain, ils font un bon boulot”. “C’était très net, et le président de la Coalition était aussi sur cette ligne”, a ajouté le ministre. » (3)
À l’heure où nous sommes frappés par l’abomination terroriste, il faut saisir la gravité de cette position diplomatique du gouvernement français exprimée par M. Fabius. Malgré la brutalité avérée de l’armée, des milices et des services secrets loyaux à Bachar el-Assad, peut-on accepter que le plus haut représentant de la diplomatie française cautionne ouvertement le terrorisme ? Selon le grand reporter Georges Malbrunot, en mai 2013, « [c]eux qui suiv[aient] de près le dossier syrien [ont] quand même [été] un peu surpris d’entendre M. Fabius assurer que Paris [avait] toujours privilégié l’option diplomatique. Depuis deux ans, la principale faiblesse de la position française a été au contraire de ne pas choisir clairement entre la diplomatie et les armes en Syrie, convaincue que les “jours du régime étaient comptés”, selon une formule, qui n’est pas l’apanage il faut le reconnaître du Quai d’Orsay. (…) Pour raccrocher le train de Genève et occuper un strapontin à la conférence internationale qui s’annonce, la France cherche à se redonner une virginité sur le dossier syrien. Et pour donner des gages à ses partenaires américains et russes, Paris en profite pour annoncer qu’il va, cinq mois après Washington, proposer de mettre le groupe rebelle Jabhat al-Nosra lié à Al Qaida, sur la liste des organisations terroristes. » (4)
Plus grave encore : en août 2014, le journal Le Monde a révélé que le Président Hollande avait ordonné aux services spéciaux français de livrer clandestinement (5) des armes de guerre à des rebelles « modérés » en Syrie – ce qui est contraire à la Charte des Nations Unies. (6) Malheureusement, il s’est avéré que certains armements livrés par les services français sont – d’une manière ou d’une autre – tombés entre les mains de groupes jihadistes, qui se réjouissent aujourd’hui de la vague d’attentats qui déstabilise la France en profondeur.
Malgré ces faits alarmants, dans l’interview qu’il a accordée au journal Le Monde le 21 août 2014, le Président Hollande a implicitement (mais officiellement) confirmé que ces livraisons d’armes étaient maintenues. En effet, d’après ce journal, « [t]ous ses calculs [visant à obtenir la chute de Bachar el-Assad en armant les rebelles “modérés”] ont fait long feu. “Genève 2” a eu lieu en janvier-février 2014, sans le moindre résultat. Les efforts de structuration de l’ASL, engagée par le général Idriss, n’ont pas vraiment porté leurs fruits. En décembre 2013, des dépôts d’armes de l’ASL à la frontière syro-turque ont même été pillés par des combattants du Front islamique [, un groupe jihadiste soutenu par l’Arabie saoudite, à l’instar du Front al-Nosra]. (7) Tandis que le régime se lançait dans une contre-offensive à Homs et autour de Damas, les rebelles islamistes prenaient l’ascendant sur leurs rivaux nationalistes dans le Nord. Autant d’événements qui ont dissuadé les autorités française[s] d’amplifier leurs efforts. “C’est sûr que ces difficultés ne nous ont pas vraiment encouragés à aller plus loin”, confie un diplomate. [Pourtant, si] l’on en croit les déclarations de François Hollande jeudi 21 août [2014], les livraisons d’armes n’ont cependant pas cessé. » (8)
Cette politique clandestine de soutien à la rébellion en Syrie est irresponsable, illégale et dangereuse. En effet, comme l’a rappelé l’ancien représentant au Congrès Dennis Kucinich, « [é]crivant sur la connexion entre l’Arabie saoudite et l’État Islamique (EI), l’historien Alastair Crooke a récemment décrit les insurgés “modérés” en Syrie comme étant “plus rares que la licorne des légendes”. Les “modérés” ont conclu un pacte de non-agression avec l’EI. Les “modérés” ont capturé un journaliste états-unien et l’ont vendu à l’EI, qui l’a décapité. L’Arabie saoudite qui, avec le Qatar, a financé les jihadistes en Syrie, propose désormais de “former” les rebelles. Le Congrès [des États-Unis] est prié d’avaler cette recette douteuse : les sponsors des jihadistes radicaux vont former des jihadistes “modérés”. (…) Les soi-disant “rebelles” sont des mercenaires qui viennent de plus de 20 pays. Ils s’organisent et se réorganisent constamment en nouveaux groupes, qui offrent leur allégeance à quiconque les paye ou leur fournit des armes – et ce à tout moment.» (9) Ce diagnostic de Dennis Kucinich est confirmé sur le terrain. En effet, lorsqu’il s’est rendu au Kurdistan syrien, le député allemand Jan van Aken a découvert que l’État islamique possédait des missiles anti-char Milan, de fabrication franco-allemande. (10) Selon Samuel Laurent, « l’État islamique doit (…) le fleuron de son arsenal à la France », dont les missiles Milan en question. (11)
Enfin, comme l’a déclaré sur Arte le député et ancien juge antiterroriste Alain Marsaud, il est certain que les services spéciaux français ont été (sont ?) impliqués dans le soutien de réseaux jihadistes combattant le gouvernement el-Assad : « Ça veut dire qu’aujourd’hui, nous avons choisi notre camp : le camp anti-Assad. (…) Et (…) il est vraisemblable que nous ne sommes pas très très loin de rencontrer des gens d’al-Nosra – j’espère au moins qu’on les a infiltrés ! J’en suis même sûr d’ailleurs, au demeurant. Donc ça veut dire que finalement nous sommes des alliés [des jihadistes d’al-Qaïda] sur le terrain, nous poursuivons le même but. » (12) Le député Alain Marsaud a même affirmé sur RFI sa « conviction » que les services spéciaux français avaient soutenu des réseaux jihadistes en Syrie, et que cette conviction était « partagée par beaucoup de gens [,] raison pour laquelle [il avait] demandé (…) la constitution d’une mission d’information, d’une commission d’enquête parlementaire afin de vérifier les conditions dans lesquelles tout ça se passe (…) ». Lors de cette interview, il affirmé sans ambages que « la France [avait] dû encourager certains jihadistes français à se rendre en Syrie. » (13)
Chères Charlie, chers Charlie, pensez-vous qu’il est normal de condamner les jihadistes lorsqu’ils attaquent la France, mais d’occulter, de refouler, ou de minimiser le fait que de tels criminels aient été clandestinement – et parfois ouvertement – soutenus en Syrie par l’Élysée, le Quai d’Orsay et les services spéciaux français, et ce pour des intérêts essentiellement géostratégiques et énergétiques (14) ? Au vu des informations que je viens de citer et d’analyser, cette hypocrisie officielle – qui est dissimulée derrière la « “raison” d’État » – est plus que jamais inacceptable ! À toutes fins utiles, rappelons que – dans un contexte de « crise » économique structurelle et brutale qui appauvrit la majorité d’entre nous en enrichissant une « intouchable » minorité –, (15) « notre » gouvernement a débloqué un nombre inconnu de millions d’euros pour armer des jihadistes qui détruisent activement ce berceau de la civilisation humaine qu’est la Syrie. (16)
Si vous estimez que cette indignation est légitime, je vous encourage à partager cet article le plus largement possible en le transmettant à votre entourage, aux médias ainsi qu’à nos autorités, dont le Président de notre République – une et indivisible. Pour ce faire, je vous remercie de copier-coller le lien menant à cet article sur ce site, afin de faire savoir au Président de notre République qu’il n’est pas acceptable que l’État combatte la nébuleuse al-Qaïda en France tout en la soutenant en Syrie !
Essentiellement, restons unis malgré nos différences, et tentons d’esquiver intelligemment le piège mortifère du « choc des civilisations », que les extrémistes néoconservateurs ont ouvertement souhaité, (17) et qui nous menace plus que jamais.
Fraternellement, humainement, librement,
Maxime Chaix
Notes
1. « On est dans un moment épouvantable. Le milieu intellectuel parisien est dans une dérive parareligieuse, dans une islamophobie latente. Il existe une forme de crispation identitaire, une angoisse à la désoccidentalisation du monde, une rupture entre le clan des dominants et le monde multipolaire. Cette doctrine occidentaliste, qui veut que l’Occident soit riche et dominateur éternellement, m’inquiète. » – Emmanuel Todd, El Watan, 3 novembre 2008. Cité par Guillaume de Rouville dans « L’esprit du temps ou l’islamophobie radicale », 12 septembre 2012, Lidiotduvillage.org, : « Cet essentialisme, on le retrouve, pour prendre un exemple médiatique, dans les caricatures de Mahomet, publiées en France dans le journal Charlie Hebdo en février 2006. Dans le contexte actuel de stigmatisation des Musulmans, ces caricatures correspondent à celles des Juifs des années 30 dans la presse antisémite. Et c’est au nom de la liberté d’expression qu’on nous fait tolérer cette presse de caniveau dont les dirigeants sont des partisans déclarés de l’atlantisme et du choc des civilisations. Bel exemple également de transmutation des valeurs. » ; Pascal Boniface, « Philippe Val et Olivier Poivre-d’Arvor ont-ils émis une fatwa contre moi ? », Leplus.nouvelobs.com, 9 juillet 2013 ; « Quand en 2012, Guy Bedos souhaitait que les journalistes de Charlie Hebdo “crèvent” », Atlantico.fr, 9 janvier 2015 : « “Depuis que Reiser est mort, depuis que Siné n’est plus là, ils ne me font pas rire”, ajoute-t-il. “C'était nul l’histoire de Mahomet. Je m’en fous de Charlie Hebdo ! Je n’ai pas de leçon d’insolence à recevoir de gens qui se sont couchés”, renchérit encore l’humoriste. “Notamment Philippe Val qui s’est couché devant Nicolas Sarkozy pour devenir directeur de France Inter. Dans la résistance, on n’aurait pas été dans le même réseau.” »
2. Peter Dale Scott, L’État profond américain : la finance, le pétrole et la guerre perpétuelle (Éditions Demi-Lune, à paraître au printemps 2015) : « L’establishment affirme que les guerres lancées par les États-Unis sur le continent asiatique depuis les attaques de septembre 2001 entrent dans le cadre d’une “guerre globale contre la terreur”. Néanmoins cette guerre “contre” le terrorisme a été menée avec la coopération de l’Arabie saoudite, du Qatar et du Pakistan. Or, ces trois pays sont les principaux soutiens financiers et politiques des réseaux jihadistes que les États-Unis sont censés avoir combattu jusqu’à présent. Dans le même temps, les plus farouches opposants à ces terroristes sunnites – les gouvernements d’Irak, de Libye, de Syrie et d’Iran – ont été renversés (Irak et Libye), déstabilisés avec l’appui des États-Unis (Syrie) ou sanctionnés et menacés en tant qu’éléments de l’“Axe du Mal” (Iran). N’oublions pas que, dès le lendemain du 11-Septembre, le secrétaire à la Défense Donald “Rumsfeld parlait d’élargir les objectifs de notre riposte et de ‘frapper l’Irak’”. »
3. Le Monde, « Pression militaire et succès diplomatique pour les rebelles syriens », 13 décembre 2012 (accentuation ajoutée).
4. Georges Malbrunot, « Le spectaculaire revirement français sur la Syrie », Le Figaro, 10 mai 2013 (accentuation ajoutée).
5. Selon Wikipedia.fr, une opération clandestine « est une opération illégale, dirigée par un État mais non revendiquée par celui-ci pour des raisons politiques ou diplomatiques. L’illégalité de ces opérations implique qu’elles soient secrètes ; elles ne sont donc théoriquement pas rapportées auprès des médias, ni reconnues par les gouvernements. »
6. Caroline Fleuriot, « Droit d’ingérence, où en est-on ? », LeMonde-Diplomatique.fr, septembre 2008 : « Venir en aide aux populations en détresse sans le consentement de l’État est une idée ancienne. Déjà Hugo Grotius, en 1625 dans De jure belli ac pacis, évoquait une telle possibilité. Mais l’article 2, paragraphe 7, de la Charte de l’Organisation des Nations unies (ONU) pose le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures d’un État comme principe pacificateur des relations internationales. »
7. Armin Arefi, « État islamique : la volte-face de l’Arabie saoudite », LePoint.fr, 18 septembre 2014 : « Les nombreuses divisions au sein de la famille régnante facilitent la donne. “Le pouvoir saoudien n’est pas centralisé, mais distribué verticalement entre plusieurs factions concurrentes de la famille royale, dont chacune possède sa propre politique étrangère, parfois contradictoire avec la ligne officielle, qu’elle compte réinvestir dans sa lutte interne”, explique le chercheur Nabil Mouline. Voilà pourquoi, si, officiellement, Riyad ne finance que les rebelles “modérés” de l’Armée syrienne libre, des fonds saoudiens alimentent aussi le Front islamique (rebelles islamistes), ainsi que les djihadistes d’Al-Nosra et de l’État islamique. »
8. Benjamin Barthe, Cyril Bensimon et Yves-Michel Riols, « Comment et pourquoi la France a livré des armes aux rebelles en Syrie », Le Monde, 21 août 2014, (accentuation ajoutée).
9. Dennis Kucinich, « Le Congrès US autorise le soutien des “rebelles” », DeDefensa.org, 19 septembre 2014 (accentuation ajoutée).
10. « Syrien: Islamisten setzen deutsche Raketen ein », émission Panorama, Das Erste, 23 janvier 2014 (en allemand).
11. Samuel Laurent, État islamique : organigramme, financements, filières… (Éditions du Seuil, Paris, 2014), p.51. Page en libre accès sur Google Books.
12. « Le 11-Septembre au musée : un tel attentat est-il encore possible ? », émission 28 Minutes, Arte, mai 2014 (accentuation ajoutée).
13. Frédéric Rivière, « Alain Marsaud, député, président du groupe de travail sur la Syrie », Rfi.fr, 24 avril 2014 (accentuation ajoutée).
14. Peter Dale Scott, « La politique syrienne de Washington : faucons contre colombes », DeDefensa.org, 19 juin 2013.
15. « Inégalités : 1% de la population mondiale détient près de la moitié des richesses », Laparisien.fr, 20 janvier 2014 : « “Il est sidérant qu’au XXIème siècle, la moitié de la population mondiale, soit 3,5 milliards de personnes, ne possède pas plus qu’une minuscule élite”, se lamente Winnie Byanyima, la directrice générale d’Oxfam international. À quelques jours du forum de Davos, qui rassemble du 22 au 25 janvier prochains dans la station suisse, les principaux décideurs économiques, l’ONG qui lutte contre les inégalités et la pauvreté, sort un rapport édifiant. Selon ses chiffres, la richesse combinée des 85 personnes les plus riches du monde, qui s’élève à environ 85 trillons d’euros, est égale à celle de la moitié la moins riche de l’humanité. Depuis le début de la crise en 2008, ces inégalités se sont même sensiblement accrues. “Même si la crise a momentanément entamé la part des richesses mondiales détenues par les plus riches, ces derniers se sont depuis largement rattrapés”, explique ce rapport. Les 1% des personnes les plus riches en Chine, au Portugal et aux États-Unis ont plus que doublé leur part de revenus national depuis 1980. L’Europe ne fait pas exception. La fortune combinée des 10 personnes les plus riches d’Europe (217 milliards d’euros) dépasse le coût total des mesures de relance mises en œuvre dans l’Union européenne entre 2008 et 2010 (200 milliards d’euros). (…) Les causes de ce creusement sont nombreuses : la déréglementation financière, les règles et les systèmes facilitant l’évasion fiscale, mais aussi les mesures d’austérité. »
16. « L’histoire de la Syrie est marquée par sa situation exceptionnelle. C’est un territoire de transition au carrefour de plusieurs mondes : la Méditerranée, la Mésopotamie, la Perse, l’Inde, l’Asie mineure, les terres du Caucase, et l’Égypte. La Syrie était traversée par les plus importantes voies commerciales, entre l’Europe, la Chine (route de la soie) et l’Inde. L’homme de la terre syrienne a peut-être découvert, pour la première fois de l’Histoire de l’humanité, à Abu Huraira, l’art de cultiver, d’associer l’eau et le grain de blé, pour multiplier les épis. Grâce à cette découverte première l’homme commença à se fixer, à sortir des cavernes, à construire des maisons, à prendre conscience de son être, à invoquer le ciel avec les premières incantations mythologiques et religieuses, à s’essayer au dessin, à la sculpture et à la décoration. C’est également en Syrie que l’homme découvrit comment utiliser le cuivre, comment le façonner et en réaliser un alliage : le bronze. Dès le IIIe millénaire av. J.-C., les Syriens construisaient des palais, créaient des fresques, et connaissaient un essor culturel et commercial remarquable. La Syrie a eu une part importante dans l’Histoire du christianisme et dans ses débats. À travers ses routes sont passés les pèlerins vers les grands centres religieux, les croisés et les caravanes de la soie et des épices. Les habitants des nombreux petits royaumes qui se sont développés en Syrie, descendaient de peuplades sémites venues, depuis les premiers temps, du sud de la Péninsule Arabique, et qui sont connus sous le nom d’Amorrites, de Cananéens, de Phéniciens (zone côtière), d’Araméens (hautes terres) de Ghassanides et de Nabatéens (au sud). » (Wikipédia.)
17. Pour approfondir ce sujet essentiel, je vous recommande le livre de mon ami et mentor intellectuel Peter Dale Scott, publié par les Éditions Demi-Lune et intitulé La Route vers le nouveau désordre mondial – un ouvrage majeur que j’ai co-traduit ; dans le contexte actuel, n’oublions pas que le 11-Septembre reste un événement irrésolu, dont les véritables commanditaires restent inconnus. Voir l’article de l’ancien sénateur de Floride Bob Graham, « Il faut rouvrir l’enquête du 11-Septembre ! », Huffingtonpost.fr, 11 septembre 2012 : « Le temps qui s’est écoulé depuis le 11 septembre 2001 n’a pas diminué la méfiance que beaucoup d’entre nous ressentent à l’égard de la version officielle (…) des attentats, et surtout, la question de qui les a financés et soutenus. (…) [Il existe] des preuves de la complicité saoudienne [dans ces attentats] que notre gouvernement continue de cacher au public, sous forme d’un programme de classification tronquée, qui semble surtout faire partie d’un effort systématique pour protéger l’Arabie saoudite de la responsabilité de ses actions. » Rappelons-nous également des néoconservateurs de l’administration Bush et de leur programme de domination militarisée du monde. Publié en septembre 2000, sa mise en œuvre à court terme nécessitait selon eux « un nouveau Pearl Harbor ». Sur la page suivante, vous pourrez lire une traduction intégrale de ce programme, qui constitua la principale feuille de route de la politique étrangère de George W. Bush.
Source : http://www.dedefensa.org/article-al-qa_da_terroriste_en_f...
Mis en ligne le samedi 10 janvier 2015.
16:14 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
08/01/2015
UN ATTENTAT APRES MILLE AUTRES
« Les armes furent, de tous temps, les instruments de la barbarie. Elles ont assuré contre l’esprit le triomphe de la matière, et de la plus pesante. Constamment la raison en fut opprimée, le jugement bafoué, le talent meurtri. Point d’erreurs qu’elles n’aient défendues, point d’ignorants qui n’y recourussent, point de brutes qui ne les aient brandies. » Et c’est un militaire qui vous le dit :
Charles De Gaulle
Un attentat après mille autres
À 24 heures des faits, les deux seules questions qui méritent d’être posées sont :
- Quel but poursuivent les commanditaires de cette opération militaire menée avec un parfait sang-froid, presque avec flegme, par des professionnels de très haut niveau (d’efficacité) ?
- Jusqu’où ira l’imbécilité moutonnière des foules ?
Question corollaire :
- Les guenilles à pattes qui nous gouvernent l’auront-elles, leur guerre, finalement ? Si oui, ce sera grâce à nous et il ne faudra pas venir pleurer.
Quelques-unes des plus intéressantes réactions presque à chaud.
Bal tragique à Charlie Hebdo : douze morts
par Damien Viguier – 7 janvier 2015
(On ne sait pas si ce que dit l’article est vrai, quant aux accusations portées contre Dieudonné et Soral. On ne pouvait tout simplement pas laisser passer ce titre.)
Des tueurs viennent de liquider plusieurs artistes, dessinateurs et journalistes de Charlie Hebdo. Attentat contre une liberté d’expression qui raillait l’islam.
Le discours médiatique mainstream a quelque chose d’insupportable. Les voilà tous à babiller, à se disputer, à tenter de raisonner sur le dernier événement qui va faire vendre. Mais surtout je remarque le deux poids et deux mesures, à deux points de vue. L’Occident dans tout ce qu’il peut représenter de plus dégoûtant.
Source : http://www.egaliteetreconciliation.fr/Bal-tragique-a-Char...
*
Un mariage afghan tourne au drame : 12 morts.
Vue de loin, l’ignominie n’a pas de visage. Mais quand elle frappe à la porte, tu distingues tous les traits de sa sale gueule. Là, tu voudrais qu’elle s’en aille, qu’elle retourne d’où elle vient. Le problème, c’est qu’elle commence à se sentir un peu partout chez elle. Et une fois installée, elle n’est pas du genre à prendre congé sur une simple allusion discrète. Non, l’ignominie, il faut la virer à grands coups de pompes au cul. Et si tu ne chausses que du 36 fillette, ben, faut prendre plus d’élan, c’est tout. Qu’est-ce que tu veux que j’te dise ?
Source : http://www.legrandsoir.info/un-mariage-afghan-tourne-au-d...
Allez, envoyez-nous la citation de Shakespeare. On la connaît. Juste pour voir.
*
Un 11-Septembre français ?
Qui a commandité l’attentat contre Charlie Hebdo ?
par Thierry Meyssan
Alors que de nombreux Français réagissent à l’attentat commis contre Charlie Hebdo en dénonçant l’islamisme et en manifestant dans les rues, Thierry Meyssan souligne que l’interprétation jihadiste est impossible. Alors qu’il aurait tout intérêt à dénoncer lui aussi une opération d’Al-Qaïda ou de Daesh, il envisage une autre hypothèse, beaucoup plus dangereuse.
Réseau Voltaire International | Damas (Syrie) | 7 janvier 2015
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Dans ce reportage, France 24 a coupé la vidéo pour que l’on ne voie pas les assaillants exécuter un policier au sol :
Le 7 janvier 2015, un commando a fait irruption, à Paris, dans les locaux de Charlie Hebdo et a assassiné 12 personnes. 4 autres victimes sont toujours dans un état grave.
Sur les vidéos, on entend les assaillants crier « Allah Akbar ! », puis qu’ils ont « vengé Mahomet ». Un témoin, la dessinatrice Coco, a affirmé qu’ils se réclamaient d’al-Qaïda. Il n’en a fallu pas plus pour que de nombreux Français dénoncent un attentat islamiste.
Or, cette hypothèse est illogique.
Source : http://www.voltairenet.org/article186408.html
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France : 7 janvier 2015, un autre 11 septembre
par AVIC – Réseau International - 7 janvier 2015
Le massacre des journalistes de Charlie Hebdo qui a eu lieu en plein Paris et qui a fait 12 morts (bilan provisoire) est l’attentat le plus sanglant perpétré en France ces dernières années. L’attentat n’a pas seulement été spectaculaire par ses modalités et le nombre des victimes, mais également par les noms et qualités des victimes. Il a été fait pour choquer, marquer durablement les esprits et en faire un vrai 11 septembre.
Après la tuerie, comme on pouvait s’y attendre, une gigantesque vague d’émotion a submergé toute la France et surtout les mondes journalistique et politique. Leurs commentaires vont bon train. Les plateaux de télévision seront monopolisés pour les jours à venir. Mais au-delà de l’émotion, il y a le choc et la stupeur, toutes choses qui empêchent de réfléchir à ce qui vient de se passer.
Source : http://reseauinternational.net/france-7-janvier-2015-un-a...
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Le professionnalisme des terroristes qui ont attaqué Charlie Hebdo
08 janvier 2015 -
Le mode opératoire des tueurs impliqués dans l’attentat contre l’hebdomadaire français est la marque d’hommes ayant subi un entraînement poussé.
Le mode opératoire des tueurs impliqués dans l’attentat contre l’hebdomadaire français Charlie Hebdo, leur calme, leur détermination et leur efficacité, est la marque d’hommes ayant subi un entraînement poussé, de type militaire, selon des sources policières. Les images, prises grâce aux téléphones portables de témoins de l’attaque, montrent le professionnalisme des assaillants qui ont mené une attaque soigneusement planifiée, soulignent un ancien membre d’un service de protection rapprochée et un ancien de la police judiciaire.
Source : http://reseauinternational.net/le-professionnalisme-des-t...
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Mais, qui a réussi à recycler aussi vite les parapluies de Hong Kong ?
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CHARLIE-HEBDO ou « la trahison des clercs »
Jacob Cohen – Dé-Manipulations – 7 janvier 2015
J’emprunte ce titre à un livre des années 20 et dans lequel l’auteur critique les intellectuels de l’époque de se détourner du combat politique.
Quel rapport avec l’attentat d’aujourd’hui ?
Il se trouve que Charlie Hebdo, journal satirique, anarchiste, révolutionnaire, caustique, ennemi de tous les pouvoirs et dénonciateur de tous les abus (pour vous donner une idée, il fut le 1er à dénoncer le nucléaire et à combattre la croissance capitalistique dès la fin des années 60, sans compter ses superbes « Unes » ses dessinateurs comme Reiser ou son pseudo philosophe anar qui tournait tout en dérision : le professeur Choron), une véritable institution de l’esprit révolutionnaire gaulois, ce magazine donc a été pris en otage par un certain Philippe Val, qui avait des casseroles à se faire pardonner, et qui s’est mis au service de BHL, transformant Charlie Hebdo en organe pro-sioniste, dénigrant les Arabes et en particulier les Palestiniens, adorant le CRIF et ses valets, poussant sa logique jusqu’à reprendre la bannière de l’islamophobie gratuite et délirante, vomissant tout ce qui représentait l’islam ou les musulmans.
Il paraît, Sarkozy l’avait dit vous voyez donc le lien, que la liberté d’expression est à ce prix. Sauf que ce principe s’est toujours arrêté au seuil des synagogues, de l’ancien testament, du régime sioniste, de la Shoah, etc. pour ne pas faire de peine à ceux « qui ont beaucoup souffert ».
La morale de l’histoire, et on peut étendre ce principe à d’autres collabos, Philippe Val a été nommé directeur de France Inter. Et Charlie Hebdo a poursuivi dans cette belle voie de la collaboration avec les puissants du moment, ce qui lui a apporté soutiens financiers médiatiques et politiques.
Ce n’est pas la 1ère fois que le lobby judéo-sioniste réussit à « retourner » un organe de presse, comme on « retourne » un espion. Je citerai 2 exemples qui me semblent particulièrement révélateurs. D’abord Les Lettres Modernes, revue créée après la guerre par Jean-Paul Sartre et qui représentait le summum de la réflexion anti-impérialiste. Revue reprise par Claude Lanzmann, l’auteur du film Shoah qui lui a rapporté des millions, et qui en a fait un torchon au service du sionisme. L’autre exemple c’est Libération sur lequel je ne m’étendrai pas tellement sa collusion avec le sionisme est flagrante et sa haine de l’islam incommensurable.
Ces campagnes de propagande islamophobe et de soutien à l’Amérique et à Israël ont pour conséquence de créer un climat détestable et de susciter des pulsions de violence et de revanche aveugle. Ce que l’on reproche généralement au « terrorisme ».
Phénomène bien connu des sociétés sous domination impérialiste et qui n’ont aucun moyen de se défendre. Le « terrorisme » est créé et alimenté, intentionnellement ou non, par des forces dominantes qui peuvent ainsi se retourner contre la « sauvagerie » des dominés. Que l’on pense aux habitants de Gaza. Qu’avaient derrière la tête ceux qui ont détruit l’Irak et la Libye et mènent des guerres en Afrique ? Pourquoi la France participe-t-elle à ces combats et au profit de qui ? Pourquoi ce harcèlement constant des musulmans et ces campagnes de dénigrement ? Si ce n’est en grande partie pour complaire au lobby judéo-sioniste, à l’Amérique et à Israël.
Charlie Hebdo, à l’image de tous les médias en France, portent une énorme responsabilité dans ce chaos généralisé. À force de jouer avec le feu au profit d’intérêts qui ne sont pas ceux du peuple de France, on aboutit à des attentats et on risque la guerre civile. Il serait temps que les « clercs », ceux qui ont une responsabilité intellectuelle soient ramenés à la raison.
Source : http://jacobdemeknes.blogspot.fr/2015/01/charlie-hebdo-ou...
Est-il outrecuidant d'ajouter que nous sommes à 100% de l'avis de M. Cohen ?
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Une réflexion marxiste :
Non au terrorisme. À bas le terrorisme d’État !
Bibeau.robert@videotron.ca
7.01.2015
C’est ici :
http://www.les7duquebec.com/actualites-des-7/non-au-terrorisme-non-a-letat-policier/
*
[ Robert Bibeau met, à propos de cet attentat, tous les chefs d’état bourgeois dans le même sac. Nous ne sommes pas d’accord avec lui en ce qui concerne Vladimir Poutine, dont les condoléances à la France ont été celles, obligatoires en ces circonstances, d’un chef d’état quel qu’il soit, sans la moindre prise de position à l’égard de quiconque. ]
MOSCOU, 7 janvier - RIA Novosti
Le président russe Vladimir Poutine a exprimé ses condoléances à son homologue français François Hollande suite à l'attentat terroriste perpétré contre les locaux de Charlie Hebdo à Paris et s'est déclaré prêt à poursuivre la coopération dans le domaine de la lutte anti-terroriste, annonce mercredi le service de presse du Kremlin dans un communiqué.
« Le chef de l'État a fermement condamné ce crime cynique et confirmé être prêt à poursuivre la coopération active dans la lutte contre le terrorisme », indique le communiqué.
« Nous avons la conviction que la lutte contre le terrorisme est impossible sans coopération multilatérale », a déclaré le porte-parole du président russe Dmitri Peskov.
Le président russe « présente ses condoléances aux proches des victimes, ainsi qu’aux Parisiens et à tous les Français », ajoute le communiqué.
*
Et, bien entendu, quoiqu’en anglais : Pepe Escobar, dont on vous rappelle qu’il vit une partie de l’année à Paris. Dès que quelqu’un le traduit, on vous l’ajoute ici.
Charlie Hebdo Is Killed. Who Profits ?
Pepe Escobar – Russia Insider –January 8, 2015
Jihadi/Kalashnikov culture comes to Paris
Putin did it. Sorry, he didn’t. In the end, it was not Russia “aggression” that attacked the heart of Europe. It was a pro-style jihadi commando. Cui bono?
Careful planning and preparation; Kalashnikovs; rocket-propelled grenade launcher; balaclavas; sand-colored ammunition vest stuffed with spare magazines; army boots; piece of cake escape in a black Citroen.
And the icing on the lethal cake; faultless Paris-based logistical support to pull that off. A former top French military commander, Frédéric Gallois, has stressed the perfect application of “urban guerrilla technique” (where are those notorious Western counter-terrorism “experts” when one needs them?)
Source : http://russia-insider.com/en/2015/01/08/2279
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Quelques réactions du monde musulman
Al Manar, Liban.
Attentat Charlie-Hebdo : la France paie le prix de sa politique pro saoudienne
http://www.manartv.com.lb/french/adetails.php?eid=212936&...
El Watan, Algérie
Attaque de Charlie Hebdo : le film des événements
Où nous avons relevé cet intéressant commentaire de lecteur :
Abydos le 07.01.15 | 21h42
Mystification ?
Jusqu'à l’instant présent, pas le moindre indice probant permettant de privilégier la piste islamiste plutôt qu'une autre n'a été avancé. Cette précipitation à vouloir désigner d'office un bouc émissaire pouvant en cacher un autre, devient dès lors suspecte. La seule question qui vaut d'être posée pour l’heure, est celle-ci : à qui profite le crime ?! Le très haut niveau de professionnalisme du commando ayant conduit l'attaque, - presque comme à l’exercice -, le choix méticuleux des cibles « expiatoires », le rythme élevé de l'opération ainsi que sa terrible et meurtrière efficacité, sans omettre le soutien logistique exceptionnellement important dont il a dû disposer pour s’évaporer aussi facilement, signent la marque de fabrique du Mossad et confirment son mode opératoire. L’onde de choc et le retentissement international généré par cet attentat ainsi que le ressentiment anti musulmans qu’il a déjà suscité de par le monde, constituent un bol d’air revigorant pour le gouvernement israélien pris à la gorge par la cascade de reconnaissances internationales de l’Etat palestinien et la menace de recours par ce dernier, à La Cour Pénale Internationale pour ses crimes de guerre à Gaza. Pour sa part, le Président français en quête d’unité nationale, ne manquera pas, cynisme politique oblige, de mettre ce drame à profit pour essayer de redorer son blason personnel gravement terni.
French IRIB, Iran
Paris/attentat: résultat du soutien des terroristes par l'Occident (journaliste)http://french.irib.ir/info/international/item/355033-paris-attentat-résultat-du-soutien-des-terroristes-par-l-occident-journaliste
Paris/attentat : unir les efforts dans la lutte anti-terroriste (Lavrov-Fabius)
http://french.irib.ir/info/international/item/355035-paris-attentat-unir-les-efforts-dans-la-lutte-antiterroriste-lavrov-fabius
La communauté musulmane condamne l'attentat contre Charlie Hebdo
http://french.irib.ir/info/international/item/355044-la-c...
Attentat en France : le niveau d'alerte maximum étendu à la Picardie
«Charlie Hebdo» : Nicolas Sarkozy accueilli par Hollande à l’Élysée
http://french.irib.ir/info/international/item/355046-%C2%ABcharlie-hebdo%C2%BB-nicolas-sarkozy-accueilli-par-hollande-%C3%A0-l%E2%80%99%C3%A9lys%C3%A9e
Charli Hebdo : les traces des services du renseignement de....?!!
http://french.irib.ir/info/international/item/355048-char...
Syrie/cas Charlie Hebdo : l’hypocrisie de l’élite politique occidentale encore et toujours
http://french.irib.ir/info/international/item/355053-syri...
Charli Hebdo : le point de vue d'Assad ?
http://french.irib.ir/info/moyen-orient/item/355055-charl...
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Les deux plus beaux fleurons de l’ignominie journalistique française et un site qui les vaut bien ont déjà publié les fiches d’identité des trois « tueurs », identifiés par eux-mêmes, alors que l’enquête n’a pas encore commencé. Ces Sherlock Holmes sont au courant de tout avant la police et font leur devoir de « citoyens » exemplaires en lançant une chasse à l’homme à la manière du KKK :
Scoop JSSNews : Les noms (et deux visages) des terroristes de Charlie Hebdo dévoilés : Saïd Kouachi, Chérif Kouachi et Hamyd Mourad !
Publié le : 7 janvier 2015
Exclusif JSSNews (publié à 21h10 (heure française):
Selon Pierre Martinet, ancien sous-officier instructeur parachutiste (sergent-chef) et ancien agent du Service action de la DGSE, les terroristes qui ont attaqué Charlie Hebdo aujourd’hui sont:
Saïd Kouachi
Chérif Kouachi
Hamyd Mourad
Les deux premiers sont frères, le troisième est SDF.
Et Pierre Martinet de publier un avis de recherche de la police, sur sa page facebook:
Toujours sur Facebook, on trouve une copie de la Carte d’Identité Française de Saïd:
Et voici une photo de Chérif, son frère (trouvé par une autre source de haut niveau qui confirme nos informations):
Source : http://jssnews.com/2015/01/07/scoop-jssnews-les-noms-et-u...
Évidemment, tout cela ne vaut pas les passeports des « terroristes » aéroportés retrouvés intacts sous les décombres des trois tours de Manhattan, mais on fait avec ce qu’on a, pas vrai ?
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TERRORISME Ils se seraient radicalisés en France...
Attentat à «Charlie Hebdo» : Ce que l'on sait des frères Kouachi
Les suspects ont un nom. Dans la nuit de mercredi à jeudi, la police a lancé avis de recherche national contre trois hommes soupçonnés d'avoir participé à l'attaque contre Charlie Hebdo à Paris: Saïd et Chérif Kouachi, deux frères de 32 et 34 ans originaires de Paris, et Hamyd Mourad, un jeune de 18 ans de la banlieue de Reims qui s'est, lui, rendu vers 23h00. Les deux frères sont potentiellement «armés et dangereux».
>> Numéro vert de la police pour fournir tout renseignement : 00000000000
……………………..
Vous pouvez lire la suite si vous voulez, rien ne vous en empêche.
Source : http://www.20minutes.fr/societe/1512395-20150108-attentat...
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Le terrifiant sang-froid des frères Kouachi
Le Point - Publié le 08/01/2015 à 10:41
VIDÉO. Un témoin a filmé le dernier assassinat commis par les suspects présumés du massacre de "Charlie Hebdo". Un document d'une violence inouïe.
À peine quelques minutes après avoir tué onze personnes dans les locaux de Charlie Hebdo, les deux jeunes gens sont repérés par un policier à vélo. Celui-ci est immédiatement blessé par arme à feu. Mais cela ne suffit pas. Les meurtriers sortent de la Citroën noire qu'ils occupent, et l'un d'eux achève d'une balle dans la tête Ahmed, 42 ans, le malheureux policier. Une scène qui fait froid dans le dos et qui a été filmée par un témoin. Nous vous proposons de la voir dans son intégralité. Les frères Kouachi remontent ensuite presque paisiblement dans leur véhicule et poursuivent leur chemin comme si de rien n'était. Quelques minutes plus tard, les forces de l'ordre perdront leur trace...
Source : http://www.lepoint.fr/societe/le-terrifiant-sang-froid-de...
C’est quoi, là ? Le canard à BHL ? Vous m’en direz tant…
Aux dernières nouvelles : Hamy Mourad s’est présenté à la police, avec un alibi en béton (Escobar dit « en fer » mais c’est pareil).
Quant aux autres…
On se rappellera que Van der Lubbe aussi s’est fait arrêter tout de suite, et qu’il était coupable, forcément coupable. Mais si, mais si, on vous dit.
Et la gare de Bologne, vous vous souvenez ? Pinelli, ils n’ont pas traîné pour le trouver, celui-là non plus. Déjà si bourrelé de remords, d'ailleurs, qu’il s’est jeté par la fenêtre.
Ah les braves gens ! Et qu’on a de la chance de les avoir pour nous protéger.
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À dans quelques jours la reprise du cours normal de nos posts. Sauf si la guerre éclate avant.
Mis en ligne le 8 janvier 2015
23:31 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
07/01/2015
LA MORT N'EST PAS UNE EXCUSE
« La mort n’est pas une excuse »
Jules Vallès
Que dire de ce qui vient d’arriver à des gens qu’on a lus pendant des années, il y a des décennies ?
Avant…
1. Que c’est très triste pour eux et surtout pour leurs familles.
2. Qu’ils l’ont bien cherché.
3. Que n’importe qui peut être l’auteur de ce massacre : DAESH, MOSSAD, CIA, SERVICES SECRETS FRANÇAIS, ou quelques tarés d’extrême droite à la MICHEL LAJOIE.
4. Qu’à vue de nez cette affaire semble taillée sur mesure pour pouvoir être collée sur le dos des musulmans, sauf que personne d’honnête n’y croira vraiment (même de Daesh on doute, car en quoi ce crime leur profiterait-il ?).
5. Que les foules n'apprendront jamais rien.
6. «Twin Towers » au petit pied ? Allez savoir.
7. On souhaite (et ceci n’est pas ironique) bien du courage à la police française qui devra débrouiller cet écheveau. Si on la laisse faire.
NOUS NE SOMMES PAS
CHARLIE-HEBDO
Mis en ligne le 7 janvier 2014
20:23 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Web | Lien permanent | Commentaires (4) | Facebook |
03/01/2015
QUAND "ELLE" FAIT DE LA POLITIQUE
Triste fin et début d’année : des centaines de passagers pris au piège d’un ferry en feu entre la Grèce et l’Italie. Dix morts, mais on craint qu’il n’y en ait davantage.
Le Norman Atlantic, juste après l’incendie
Quand « Elle » fait de la politique
ou
La mode nazie branchée chic
Ce n’est pas la première fois qu’Elle se fait prendre la main dans le sac à promouvoir des choses étranges. Déjà, en janvier 2012, la rédaction avait dû s’excuser pour un article raciste envers les noirs, qui avait choqué jusqu’aux États-Unis (c’est dire).
Quand on fait dans l’accessoire d’hyper-luxe, on n’a pas toujours le temps de se tenir au courant de l’évolution des populations lambda en matière de respect de leurs sentiments, de leur dignité ou autres fariboles.
Bref, emportées par leur enthousiasme pour l’héroïque résistance des Ukrainiens à l’agression impérialiste de l’abominable Poutine, deux des « journalistes » du canard qui fit pendant quarante ans la gloire de Marcelle Segal (courrier du cœur, bande de nuls !) se sont mises en quête de quelques Ukrainiennes blondes – et si possible « glamour » – à interviewer et à photographier.
Et zut, alors ! Voilà qu’elles sont tombées sur des nazies déclarées, explicites, armées, Uzzi sous le bras, salut Sieg Heil et le toutim.
C’était le 14 novembre. Une fois encore, la réaction scandalisée vint des États-Unis (surprenant, non ?). Si bien que l’ancien fleuron d’Hélène Gordon-Lazareff dut se fendre, une fois de plus, d’un communiqué – non pas d’excuses, il ne faut rien exagérer – mais de surprise peinée. Comment ? Quoi ? Est-ce possible qu’on nous ait fait ça, à nous ?
« La rédaction de Elle ainsi que les deux journalistes ayant réalisé le reportage ont été choqués d'apprendre, a posteriori, le véritable profil idéologique de cette jeune femme, et condamnent bien entendu toute idéologie prônant la xénophobie, l'antisémitisme ou l'apologie du nazisme ».
Mais, hélas, les deux pro-nazies BCBG avaient attiré l’attention sur elles. Le Huffington Post en français, Russia Insider en anglais, viennent d’en faire leurs choux gras. Et gageons que ce n’est pas fini.
Corps du délit
L’article, glamoureusement illustré, tient sur cinq pages. Que vous ne découvrirez que si vous vous en farcissez d’abord 150 de pubs pour milliardaires atteintes de shoppingite compulsive aiguë.
(à feuilleter)
Donc, entre la p. 151 et la page 156, vous découvrez six jeunes femmes présentées sous des couleurs séduisantes.
Vous avez d’abord Vita, du bataillon « Aidar », que voilà :
Bataillon « Aidar »
Ensuite, viennent trois sœurs, Vassilissa, Ludmilla et Masina, dont il est dit qu’elles sont membres du bataillon d’extrême-droite « Donbass » (et dont seules, les deux premières ont été photographiées). Il y a aussi Sveta, qui fait partie d’un bataillon non-identifié. Et Nadejda, qui est dite artiste graphiste, sans autre description.
La sixième femme est Vira Savtchenko, sœur de la tristement célèbre pilote d’hélicoptère Nadejda Savtchenko, qui a combattu comme mercenaire en Irak, puis pour le compte de Kiev et qui est actuellement emprisonnée en Russie, dans l’attente de son procès au criminel, pour avoir causé la mort de deux journalistes russes près de Lougansk.
Sans rire, Elle présente les groupes paramilitaires fascistes d’Ukraine comme d’héroïques forces d’auto-défense contre l’envahisseur russe. Lorsqu’il est apparu sans doute possible qu’une de ses « héroïnes » était une néo-nazie virulente, répandue dans les médias sociaux en photos et en déclarations sans équivoque sur ses convictions nazies, le magazine n’a pu faire autrement que de se fendre du communiqué ci-dessus. « Cette jeune femme »...
Un blog français – « Quand ça fait houille ! » – a consacré un article très détaillé et très illustré à la jeune femme en question, qui est la Sveta de l’article (celle qu’on voit ci-dessus, ci-contre et ci-dessous), article qui nous apprend qu’elle « a 19 ans, est secrétaire et volontaire dans un groupe d’auto-défense ». À ne surtout pas rater, importante vidéo incluse, c’est ici :
http://quandcafaithouille.blogspot.ca/2014/12/elle-plebiscite-une-neo-nazi.html
Elle se garde bien de préciser laquelle de ses glamoureuses jeunes femmes est la néo-nazie en question. Étant donné que l’article en soi ne tarit pas d’éloges sur les bataillons « Aidar » et « Donbass », sa rétractation du bout des dents pue la fausseté à plein nez et n’avait donc pas lieu d’être, sauf à joindre l’insulte à l’outrage.
À quoi servent des machins comme Elle ? À vous bourrer le crâne, bonnes gens, à vous vendre leur propagande du nazisme avec votre argent de contribuables, car ces gentils merdias sont lourdement subventionnés (et de diverses manières) par l’État, comme le rappelle Le Monde Diplomatique dans son numéro du 19 décembre. Et quand vous les achetez au numéro, vous financez avec largesse une pub de luxe déjà payée par leurs annonceurs, dont la camelote ne vous concerne ni de près ni de loin, puisque jamais vous n’aurez les moyens de vous l’offrir. Impeccable.
Subventions à la presse ? C’est ici. Elle, c’est le n°30.
Tableau des montants totaux d'aides pour les 200 titres de presse les plus aidés.pdf
Personnalités de l’année
(Généralement des hommes…)
?
Personnalité de l’Année 2014
Par Georges Stanechy – À contre-courant – 7 décembre 2014
Sans hésitation.
Le président de la Russie Vladimir Poutine, personnalité exceptionnelle, a marqué de son influence l’année 2014.
Considérable par son rôle positif, constructif, pour son propre pays et pour la paix dans le monde.
Poursuivant depuis plusieurs années le redressement économique, diplomatique et militaire de la Russie. Tenant invariablement un discours de paix et de prospérité partagée avec tous les autres pays, dans un monde multipolaire.
Source : http://stanechy.over-blog.com/2014/12/personnalite-de-l-annee-2014.html
Incidemment :
(Cotes de popularité de Poutine et d’Obama)
On peut y ajouter ceci, que nous venons de recevoir :
Le patriote russe et les saltimbanques français : leçon de Vladimir Poutine à Marine Le Pen, Zemmour, etc.
par Sayed 7asan
Dans cet extrait de son adresse à l’Assemblée Fédérale daté du 4 décembre 2014, Vladimir Poutine condamne, indirectement, l’idéologie du Front français dit « National » et sa stratégie d’isolation et de « bouc émissaire » à l’encontre des immigrés en général et de l’Islam en particulier. En patriote authentique, Vladimir Poutine, défenseur de la souveraineté nationale, de la diversité de la Russie et du monde et des valeurs traditionnelles, qu’il considère comme une véritable richesse, s’inscrit radicalement contre la vision sclérosée de stigmatisation, de xénophobie et de haine du Front National, notamment portée en France par la hyène Marine Le Pen, le faquin Aymeric Chauprade et le charlatan encrassé d’inculture et de malhonnêteté intellectuelle Eric Zemmour. Le Président russe prône, au contraire, une politique d’ouverture, de coopération et d’intégration nationale (cf. le miracle en Tchétchénie), régionale (cf. l’Union Eurasienne) et mondiale (cf. les BRICS, etc.).
S’il s’inscrivait dans une démarche authentique d’unité et de revivification de l’esprit national, le Front National considèrerait la présence en France de millions de Français d'origine étrangère non seulement comme un fait sur lequel il n’est pas envisageable de revenir (les prétentions d’interdiction rétroactive de la double nationalité, exclusivement à destination des pays d’Afrique, de déchéance de la nationalité ou de « déportation », avouée ou à demi-mot, sont tout simplement anticonstitutionnelles), mais bien comme une chance pour la France : non seulement de renouer avec des valeurs traditionnelles aujourd’hui bafouées (notamment chrétiennes), et donc avec une véritable identité nationale dont ces populations sont pleinement constitutives, mais également comme une opportunité géopolitique qui saurait exploiter les liens (historiques, géographiques, économiques, etc.) entre la France, les binationaux et leur pays d’origine.
Transcription de cette vidéo : Le patriote russe et les saltimbanques français: leçon de Vladimir Poutine à Marine Le Pen, Zemmour, etc.
« L’Homme de l’année 2014 » du Saker : le soldat russe et le volontaire de Novorossia
C’est à cette période de l’année que les médias dominants s’engagent stupidement, une nouvelle fois, dans leur exercice de nomination de l’ « Homme de l’année », et que je propose moi-même mes propres nominations en guise de petit signe de défiance lancé à la propagande impériale. L’année dernière, j’ai décidé que le titre d’ « homme de l’année » décerné par le Saker devait revenir au soldat syrien, sans lequel ni la Russie, ni l’Iran, ni le Hezbollah n’auraient pu sauver la Syrie de l’agression de l’Axe OTAN-Wahhabisme. J’avais également proposé Vladimir Poutine comme finaliste, et Sayed Hasan Nasrallah avait été honoré par une « mention spéciale ». Rétrospectivement, je dirais que c’étaient là de très bonnes nominations, et j’espère que cette année encore, je vais faire les bons choix. Je me lance.
Source : http://sayed7asan.blogspot.be/2014/12/lhomme-de-lannee-2014-le-soldat-russe.html
Même si on est d’accord avec ces Messieurs, on a le nôtre. Et surtout, on s’est d’abord demandé « et les femmes ? ». Le Times de Londres, qui n’a pas froid aux yeux, a élu Angela Merkel (les autres Anglais ont voté pour Nigel Farage. Pas comme femme, et seulement comme « Anglais » de l’année.).
Il nous eût été difficile d’élire « la mégère de l’Apocalypse » de l’année, tant elles sont nombreuses. Heureusement, il y a, ici et là, et même dans beaucoup d’endroits, des femmes pour sauver l’honneur du sexe. À commencer par les mères palestiniennes, individuellement et en bloc, et tant d’autres, dans les multiples guerres en cours.
Puisqu’il fallait choisir une personnalité, nous avons élu ex-aequo - à notre unanimité et pas que pour cette année :
Arundhati Roy
(Si, depuis que vous nous lisez, vous ne savez pas qui elle est, voyez Wikipedia et surtout lisez ses livres !)
le Dr. Aafia Siddiqi
(Qui a commis le double crime inexpiable de naître pakistanaise et d’être très savante. Qui a été torturée, qui a vu torturer ses enfants sous ses yeux et qui, si elle ne sort pas bientôt de sa géhenne US, ne connaîtra les survivants que lorsqu’ils seront vieux… ou jamais.)
Enfin, notre homme de l’année à nous est :
le Dr. Christophe Oberlin.
Si vous ne le connaissez pas, voyez là : http://www.silviacattori.net/spip.php?article5767 ,
là : http://www.legrandsoir.info/gaza-se-prepare-a-la-guerre.html ,
Cela crève les yeux, hélas, le terrorisme tous azimuts et les guerres qui prolifèrent ne respectent plus la trêve des confiseurs.
Heureusement, les cerveaux intrépides – toutes religions et philosophies confondues - font de même et ne s’arrêtent de cogiter ni pour Saint Nicolas, ni pour le Père Noël, ni pour les feux d’artifice, oh, la belle bleue, ah la belle rouge !
Jean-Michel Vernochet, ancien journaliste au Figaro Magazine et professeur à l’École supérieure de journalisme (ESJ-Paris) est ici interviewé par le Réseau Voltaire. Son livre Les Égarés. Le wahhabisme est-il un contre-Islam, a paru aux éditions Sigest en septembre 2013.Il est aussi l’auteur de, entre autres : Europe, chronique d’une mort annoncée (Éditions de l’Infini, 2009), et de : Ukraine, l’engrenage (Sigest, 2014).
Le wahhabisme est-il musulman ?
Jean-Michel Vernochet
Dans Les Égarés. Le wahhabisme est-il un contre Islam ?, Jean-Michel Vernochet montre que ce courant s’est affirmé comme le seul islam authentique et a condamné comme hérétique l’Islam traditionnel, tel qu’il a existé durant les onze siècles précédents. Son point de vue historique et théologal réfute donc l’idée répandue, depuis le subventionnement de l’expansion wahhabite par l’Arabie saoudite, selon laquelle le wahhabisme serait une forme extrême de l’islam traditionnel. Son étude intervient, alors que des points de vue similaires se répandent dans le monde arabe en réaction aux exactions des Frères musulmans, d’al-Qaïda et de l’Émirat islamique. Il répond ici à nos questions.
Réseau Voltaire International | Damas (Syrie) | 24 décembre 2014
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Réseau Voltaire : Le wahhabisme se diffuse aujourd’hui largement au sein de l’islam sunnite en Europe. Pourtant, selon vous, il n’est ni sunnite, ni même musulman au sens traditionnel de ce terme. Expliquez-nous ce paradoxe.
Jean-Michel Vernochet : Si l’on se donne la peine d’aller consulter les innombrables docteurs de l’islam dont les travaux sont accessibles sur la Toile, on s’aperçoit que le wahhabisme [1], l’idéologie des égorgeurs du Daech, constitue une véritable rupture épistémologique par rapport à la tradition islamique classique, mais aussi par rapport à ce qu’il convient de nommer l’islam populaire. Ayant évoqué personnellement, de vive voix, cette question avec l’érudit militant Sheikh Imran Hossein, celui-ci s’est montré en plein accord avec cette définition de la doctrine wahhabite. Nous sommes convenus qu’il s’agit bien d’une hérésie schismatique que les savants musulmans, mais aussi les intellectuels laïques arabes, désignent sous le terme de dajjâl, dont la traduction la plus exacte serait l’antéchrist [2] !
Source : http://www.voltairenet.org/article186228.html
Il n’est bruit, dans Landerneau, que du pavé dans la mare vaticane qu’aurait lancé S.S. François Ier en critiquant la Curie (c’est-à-dire son gouvernement) et en demandant aux monseigneurs qui la composent de faire leur examen de conscience une fois n’est pas coutume. Aussitôt, les ouailles alarmées de s’écrier : « Mais il va se faire descendre ! », le souvenir de Jean-Paul Ier n’étant pas tout à fait effacé dans les mémoires.
Le mieux, pour avoir une petite idée de ce dont il retourne, est de savoir ce que le pape a bien pu raconter pour se gagner d’un coup la couverture du Figaro Magazine avec un titre pareil. Et de se rappeler, quand on l’aura lu, que le très bref pape d’avant « l’autre » n’avait pas dit aux membres de sa Curie qu’ils ne se conduisaient pas bien, qu’il faudrait qu’ils se corrigent, qu’ils fassent leur autocritique et tout et tout, comme chez les soviets. Il avait dit : « Je vais faire faire un audit » et beaucoup trop clairement laissé entendre qu’il comptait mettre de l’ordre dans les écuries financières d’Augias, lesquelles étaient alors aux mains d’un monseigneur venu de Chicago, du Banco Ambrosiano, de la loge P2 et de tutti quanti, c’est-à-dire de l’Empire. C’est que le pauvre n’avait pas eu la chance de voir à l’œuvre Vladimir Poutine et semble avoir ignoré, dans sa candeur, que ces choses-là, il faut les faire d’abord et en parler ensuite, jamais l’inverse. On suppose que, trente-six ans plus tard, Jorge Bergoglio a eu le temps de se mettre à jour.
La Curie romaine et le Corps du Christ
par Pape François
Chers Frères,
Au terme de l’Avent, nous nous retrouvons pour les traditionnelles salutations. Dans quelques jours, nous aurons la joie de célébrer la Nativité du Seigneur ; l’événement de Dieu qui se fait homme pour sauver les hommes ; la manifestation de l’amour de Dieu qui ne se limite pas à nous donner quelque chose ou à nous envoyer un certain message ou quelques messagers, mais nous fait le don de lui-même; le mystère de Dieu qui prend sur lui notre condition humaine et nos péchés pour nous révéler sa Vie divine, son immense grâce et son pardon gratuit. C’est le rendez-vous avec Dieu qui naît dans la pauvreté de la grotte de Bethléem pour nous enseigner la puissance de l’humilité. En effet, Noël est aussi la fête de la lumière qui n’est pas accueillie par les « élus », mais par les personnes les plus pauvres et les plus simples qui attendaient le salut du Seigneur.
Source : http://www.voltairenet.org/article186310.html
Source : http://www.legrandsoir.info/un-jour-peut-etre.html
« Sous nos yeux »
Les négociations secrètes de Washington avec La Havane et Téhéran
par Thierry Meyssan
L’annonce du rétablissement des relations diplomatiques de Washington avec La Havane préfigure celui des relations avec Téhéran. Les États-Unis n’ont pas abandonné leur ambition impérialiste et ces deux États n’ont pas renoncé à leur idéal révolutionnaire. Cependant, pragmatique, Washington reconnaît que Cuba et l’Iran ne seront pas vaincus par l’isolement diplomatique et la guerre économique. Il se prépare à un autre type d’affrontement.
Réseau Voltaire International | Damas (Syrie) | 22 décembre 2014
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L’annonce simultanée par Barack Obama et Raúl Castro du rétablissement des relations diplomatiques entre les États-Unis et Cuba a beaucoup surpris en Europe. Comme à l’habitude, Washington négociait en secret avec son adversaire, tout en imposant à l’Union européenne des sanctions qu’il s’empressera de lever le premier, à son avantage.
Depuis deux ans, le président Obama tente d’apaiser les conflits qui opposent son Empire aux États qui lui résistent : Cuba en Amérique latine, l’Iran au « Moyen-Orient élargi ». En effet, force est de constater que les sanctions unilatérales —véritables actes de guerre économique — prises par Washington et étendues par lui à ses alliés, ne fonctionnent pas. Cuba, comme la République islamique d’Iran, ont considérablement souffert, mais n’ont pas cessé de résister.
Source : http ://www.voltairenet.org/article186242.html
Et pendant qu’on y est, à quoi bon lésiner :
L’incroyable plan de « paix » US pour la Syrie
par Thierry Meyssan
Le peuple syrien a gagné deux guerres successives en quatre ans. Pourtant, il ne parvient pas à connaître la paix. Non seulement à Washington, les « faucons libéraux » font tout ce qui est en leur pouvoir pour faire durer la crise, mais ils ont imaginé un plan pour préparer une troisième guerre. Thierry Meyssan révèle ici la manière dont ils entendent utiliser à leur profit la conférence de paix, prévue à Moscou fin janvier 2015.
Réseau Voltaire International | Damas (Syrie) | 29 décembre 2014
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Ancien commandant des Forces de l’Otan en Afghanistan, le général John R. Allen complota avec le général David Petraeus pour saboter le plan de paix en Syrie lors de la conférence de Genève 1. Le président Barack Obama le fit placer sous surveillance et parvint à empêcher sa nomination à la tête de l’Otan. Cependant, il réussit à se maintenir en fonctions malgré les charges retenues contre lui (tandis que Petraeus fut contraint de démissionner de la direction de la CIA). Devenu commandant de la Coalition militaire anti-Daesh, il soutient les manigances que le général Petraeus dirige depuis le Kohlberg Kravis Roberts Global Institute. Il est administrateur du Center for a New American Security (CNAS), le think tank des « faucons libéraux ».
Lorsqu’en 2001, le président George W. Bush décida de placer la Syrie dans sa liste de cibles à détruire, il poursuivait trois objectifs :
- briser « l’Axe de la Résistance » et favoriser l’expansion israélienne ;
- faire main basse sur les gigantesques réserves de gaz ;
- remodeler le « Moyen-Orient élargi ».
Source : http://www.voltairenet.org/article186317.html
Oui, c’est vrai qu’il nous l’avait dit.
Robert Bibeau, qui a consacré tout son mois de décembre à étudier la crise économique (enfin venue) de l’impérialisme à la lumière de la théorie marxiste, nous le rappelle. Vu l’abondance de matière, il l’a fait en trois articles, que nous réunissons ici.
La crise économique de l’impérialisme d’après la théorie marxiste
par Robert Bibeau
Nous avons produit ce document d’analyse économique de la crise systémique du capitalisme d’après les préceptes de Lénine et de Rosa Luxemburg, suite au débat que nous avons mené avec quelques économistes français (1).
I.
Le capitalisme du début du XXe siècle et le capitalisme monopoliste (impérialiste) du début du XXIe siècle sont presque identiques. Le capitalisme moderne répond aux mêmes stimuli économiques; vise le même objectif de reproduction élargie du capital (C); utilise les mêmes vecteurs de valorisation de la plus-value (pl); et d’accumulation du profit qu’à l’époque de Karl Marx (Das Capital); la financiarisation globalisée et mondialisée en moins (2). Ces derniers développements correspondant à ce que Lénine et Rosa Luxemburg ont caractérisé comme l’étape impérialiste du développement capitaliste suprême, ultime et décadent (3). Nous présenterons dans la suite de cet article les concepts modernes de financiarisation, globalisation, mondialisation et inter-nationalisation de l’économie d’après la théorie marxiste de l’économie politique.
II.
La semaine dernière, nous avons publié la première partie de ce triptyque présentant l’analyse marxiste de la crise économique de l’impérialisme en déclin. Après avoir présenté les concepts de capitalisme et d’impérialisme, voyons maintenant six lois qui définissent la nature du capitalisme monopoliste d’État, d’après la théorie marxiste d’économie politique.
Source : http://www.les7duquebec.com/7-au-front/la-crise-economique-de-limperialisme-dapres-marx-2/
III.
La semaine dernière, nous avons publié la seconde partie de cette trilogie présentant l’analyse marxiste de la crise économique systémique de l’impérialisme. Nous avons présenté les concepts de capitalisme et d’impérialisme et examiné quelques équations qui définissent le capitalisme monopoliste d’État d’après la théorie marxiste de l’économie politique. Cette semaine nous examinons les questions de la dette souveraine, du crédit à la consommation et de l’industrie militaire, trois aspects de l’économie politique impérialiste qui n’avaient pas atteint un développement aussi important du temps de Marx.
Marx, on ne sait pas, mais Lénine, comme Richelieu, aimait les chats.
Notre chat de l’année
Le rouquin – on ne sait pas son nom - qui, dans la nuit du 10 décembre avait cambriolé une poissonnerie de Vladivostok et mangé et/ou bousillé pour 1.000 $ de poisson (caviar ?), court toujours. Ni la police ni les services secrets ne sont arrivés à mettre la main dessus.
Bravo l’artiste !
(Image : caméras de surveillance)
Arundhati ROY
Le Dieu des Petits Riens
· Poche: 438 pages
· Editeur : Gallimard (21 janvier 2000)
· Collection : Folio
Le coût de la vie
· Broché: 163 pages
· Editeur : Gallimard (25 novembre 1999)
· Collection : Arcades
L’écrivain-militant
· Broché: 400 pages
· Editeur : Folio (16 octobre 2003)
· Collection : Folio Documents
La démocratie : notes de campagne
· Broché: 352 pages
· Editeur : Gallimard (2 février 2011)
· Collection : Hors série Littérature
Christophe OBERLIN
Survivre à Gaza
· Editeur : Koutoubia (12 février 2009)
· 197 pages
Chroniques de Gaza (2001-2011)
· Editeur : Demi-Lune (7 avril 2011)
· Collection : Résistances
· 224 pages
La Vallée des Fleurs
· Editeur : Erick Bonnier (20 juin 2013)
· Collection : Encre d’Orient
· 202 pages
Jean-Michel VERNOCHET
L’Islam révolutionnaire
· Auteur : Ilich Ramirez Sanchez (Carlos) – Sous la direction de : Jean-Michel Vernochet
· Editeur : Éditions du Rocher (26 juin 2003)
· Collection : Documents
· 253 pages
Manifeste pour une Europe des Peuples - (Dix-sept auteurs appellent à la refondation du projet européen)
· Editeur : Éditions du Rouvre (1 mai 2007)
· 350 pages
Europe : chronique d’une mort annoncée
· Editeur : Les éditions de l'Infini (30 avril 2009)
· 238 pages
Les Égarés – Le wahhabisme est-il un contre Islam ?
· Editeur : Sigest (6 septembre 2013)
· Collection : Vie politique
· 172 pages
Ukraine : l'Engrenage - chroniques 2004/2014
· Editeur : Sigest (24 mai 2014)
· Collection : Vie politique
· 176 pages
Thierry MEYSSAN
L’énigme Pasqua
· Broché: 98 pages
· Editeur : Editions Golias (16 janvier 2000)
· Collection : Les dossiers de Golias
L’Effroyable imposture
· Editeur : Carnot (8 mars 2002)
· 240 pages
4e de Couverture - Après des études de sciences politiques, Thierry Meyssan a animé une association internationale de défense des libertés individuelles, puis s'est orienté vers le journalisme d'investigation. Son parcours l'a conduit aussi bien à devenir expert pour les droits de l'homme auprès de la Conférence sur la Sécurité et la Coopération en Europe (CSCE) que rédacteur en chef du mensuel Maintenant. Il préside le Réseau Voltaire et édite une lettre d'intelligence politique.
Observateur attentif de l'actualité internationale, Thierry Meyssan a été intrigué par les anomalies des premières photographies de l'attentat contre le Pentagone, puis par la confusion et les contradictions des déclarations officielles, y compris pour le World Trade Center. Il a alors mené une enquête qui l'a conduit de surprise en surprise, plus étonnantes et terrifiantes les unes que les autres.
Ce livre se fonde exclusivement sur des documents de la Maison Blanche et du département de la Défense, ainsi que sur les déclarations des dirigeants civils et militaires américains à la presse internationale. Toutes les informations qu'il relate sont référencées et donc vérifiables par le lecteur.
Le Pentagate
· Editeur : Carnot (15 septembre 2003)
· Collection : Documents
· 192 Pages
L’Effroyable imposture – suivi de – Le Pentagate
· Editeur : Editions Demi-Lune. Nouvelle édition réactualisée et annotée (20 mai 2007)
· Collection : Résistances
· 336 pages
Bibliographie complète de Thierry Meyssan :
- La Protection des homosexuels dans le droit européen de Collectif, Projet Ornicar éd. (Paris): (1 volume), 211 p., 1993
- L'Intégration des transsexuels de collectif, Projet Ornicar éd. (Paris) : (2 volumes), 1993
- Charles Millon, le porte-glaive de collectif, Golias (Lyon), 95p., 16 septembre 1998
- L'Énigme Pasqua, Golias (Lyon), 98 p., 29 janvier 2000
- Terrorisme en soutane : Jean-Paul II contre l'IVG par le Réseau Voltaire pour la liberté d'expression, L'Esprit frappeur (Paris), 2000
- L'Effroyable Imposture, Carnot (Paris), 2002
- Le Pentagate, Carnot (Paris), 2002
- Os Senhores da Guerra, Frenesi (Lisbonne), 2002
- Préface (avec Jean Ziegler) du Cartel Bush, Timéli (Genève), 2004
- Un des articles de : Politicamente Incorrecto, recueil de textes de divers auteurs dont notamment Frei Betto, Robert Fisk Noam Chomsky, postface de Fidel Castro, Ciencias sociales (La Havane), 2004
- Préface (avec José Saramago) de El Neron del siglo XXI, Apostrofe (Madrid), 2004
- L'Effroyable Imposture 1 et Le Pentagate, nouvelle édition annotée, éditions Demi-Lune, 2007
- Resistere alla menzogna in Zero, Perché la versione ufficiale sull'11/9 è un falso (avec Giulietto Chiesa), Piemme (Milan), 2007
- L'Effroyable Imposture 2. Manipulations et désinformation, éditions Alphée-Jean-Paul Bertrand (Paris), 2007
- Postface et annexes (avec Tariq Ramadan) de Yasser Arafat, intime d'Isabel Pisano, éditions Demi-lune, 2009
N.B. La matière était si abondante, en ce tout début d’année, que nous avons coupé notre post en deux, et réservé la moitié excédentaire pour dans quelques jours. Le temps de vous laisser digérer tout ceci d’abord.
Mis en ligne le 3 janvier 2015
00:45 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |