27/01/2015
LE COUP DU LAPIN
Oui, on reste chez les Russes (et chez quelques autres). La Chine est reportée à « un peu plus tard », qu’elle veuille bien ne pas s’en formaliser.
Le coup du lapin
par Dmitry Orlov – Club Orlov – 20 janvier 2015
Au cours de l’année 2014, les prix que paie le monde pour le pétrole brut ont dégringolé de 125 $ le baril à 45 $ aujourd’hui et pourraient facilement tomber encore plus bas avant de remonter très haut, de redégringoler et de reflamber ensuite à leur niveau maximum. Vous voyez l’idée. À la fin, le marché de surenchère sauvage du pétrole et l’évolution encore plus sauvage et en dents de scie des marchés financiers et de ceux du cours des monnaies, en entraînant un déroulement de faillites de compagnies pétrolières suivies de celles des organismes qui les financent puis de celles des états qui soutenaient ces organismes, finiront, quand le temps sera venu, par provoquer l’effondrement des économies industrielles. Et sans économie industrielle en état de fonctionner, le pétrole brut sera reclassé déchet toxique. Mais ceci n’est à prévoir que pour dans deux ou trois décennies.
Entretemps, les prix beaucoup plus bas du pétrole brut auront expulsé du marché les producteurs de pétrole non conventionnel. Rappelez-vous que la production de pétrole conventionnel (celui, peu cher à produire, qui jaillit des puits verticaux forés pas trop bas dans la croûte terrestre) a atteint son apogée en 2005 et n’a pas cessé de décliner depuis. La production de pétrole non conventionnel (celui obtenu par des forages off-shore, des sables bitumineux ou la fracturation hydraulique du schiste et autres coûteuses techniques) a été financée avec prodigalité pour compenser la raréfaction en cours. Mais, actuellement, tous les pétroles non conventionnels coûtent plus cher à produire qu’ils ne peuvent se vendre. Cela signifie que des pays entiers – y compris le Venezuela, (dont le pétrole lourd doit être traité pour le rendre fluide), le Mexique et les USA (production off-shore du Golfe du Mexique), la Norvège et le Nigeria, celle à partir des sables bitumineux canadiens et, bien entendu, le pétrole de schiste US – sont en train de brûler de l’argent en même temps que le pétrole qu’ils produisent, et que, si la baisse du vrai pétrole persiste, ils devront fermer boutique.
Un problème additionnel est le taux d’épuisement très élevé des puits de pétrole par fracturation hydraulique des États–Unis. Actuellement les producteurs pompent à plein régime et battent sans cesse de nouveaux records de production, mais le taux de forage est, lui, en train de s’effondrer rapidement. Les puits de pétrole de schiste s’assèchent très vite. Le débit d’écoulement a diminué de moitié en quelques mois à peine et sera négligeable au bout de deux ans. La production ne peut se maintenir qu’à coups de forages intensifs, et ces forages intensifs viennent de s’arrêter. Il ne nous reste donc que quelques mois de surabondance. Après cela, toute la révolution du pétrole de schiste, dont des poupées de plage arrière à tête branlante pensaient qu’elle allait faire des USA une sorte de nouvelle Arabie Saoudite, sera finie. Le fait que la plupart des producteurs de pétrole de schiste, qui ont spéculé sauvagement sur les concessions de forage, vont faire faillite, ne fera rien pour améliorer les choses. Bien sûr, feront faillite aussi les compagnies d’exploration, de production et de services. Toute l’économie qui a surgi en quelques années comme un diable d’une boîte autour du pétrole de schiste, et qui a été à l’origine de la création d’emplois à hauts salaires, s’effondrera et provoquera en tombant une explosion du chômage.
Il vaut la peine de souligner que la marge excédentaire de pétrole qui a précipité cet effondrement des prix n’est pas grande. Tout a commencé quand l’Arabie Saoudite et les USA ont eu l’idée de pratiquer le dumping du pétrole brut sur le marché international pour en faire baisser le prix. La classe dirigeante US sait parfaitement que ses jours de plus grand producteur du monde sont comptés… en jours, peut-être en mois, pas en années. Elle se rend compte aussi de la gueule de bois économique qui résultera de l’effondrement de la production du pétrole de schiste. Les Canadiens, qui se rendent compte que l’aventure de leurs sables bitumineux touche à sa fin, veulent entrer dans le jeu.
Le jeu auquel ils jouent est un jeu d’à qui tiendra le coup*. Si tout le monde continue à pomper du pétrole sans s’occuper du prix, il se produira l’une de ces deux choses : soit le marché des producteurs de pétrole de schiste s’effondrera, soit les autres producteurs tomberont à court d’argent et leur production s’effondrera. La question est de savoir lequel de ces deux événements se produira en premier. Les États-Unis font le pari que la baisse des prix détruira les gouvernements des trois pays producteurs de pétrole qui ne sont pas sous leur contrôle politique ou militaire. Ces trois pays sont le Venezuela, l’Iran et, bien sûr, la Russie. Ce pari est risqué, mais les USA sont dans une situation désespérée : ils n’ont plus d’autre carte à jouer que celle-là. La conquête du Venezuela vaut-elle la chandelle ? Les tentatives précédentes d’y provoquer un changement de régime se sont soldées par un échec. Pourquoi celle-ci devrait-elle réussir ? L’Iran a appris à survivre en dépit des « sanctions » occidentales et maintient des relations commerciales avec la Chine, la Russie et un nombre non négligeable d’autres pays dans la foulée. Dans le cas de la Russie, on ne sait pas très bien encore quels fruits – s’il y en a – vont donner les politiques occidentales. Si, par exemple, la Grèce décidait de sortir de l’Union Européenne pour échapper aux contre-sanctions russes, il deviendrait de plus en plus difficile de savoir qui a sanctionné qui.
Bien entendu, renverser les gouvernements de ces trois pétro-états, les détruire économiquement en « privatisant » leurs ressources et pomper gratuitement leur pétrole en se servant d’une main d’œuvre étrangère sous-payée est exactement l’injection dans le bras dont les USA ont besoin pour se renflouer. Mais, si vous avez suivi l’histoire récente, vous savez que les États-Unis n’arrivent pas toujours à obtenir ce qu’ils veulent, et même, depuis quelque temps, n'obtiennent rien du tout. Quel gambit récent leur a rapporté ce qu’il était censé produire ? Hmm…
Ainsi donc, les jours passent et tous les producteurs de pétrole continuent de pomper à plein régime. Certains producteurs ont un « coussin » financier suffisant pour produire à perte, et ils le feront pour protéger leur part de marché. D’autres producteurs, qui ont englouti tous leurs fonds dans le forage des puits et pu rembourser leurs emprunts pendant que les prix du pétrole étaient assez hauts, peuvent continuer à pomper avec un certain bénéfice même aux prix les plus bas. Enfin, un certain nombre de producteurs (Russie en tête) pourront encore retirer un petit bénéfice de leur pétrole, même si le prix du baril descend jusqu’à 25-30 $ (moins les taxes et les droits de douane, cependant).
Chaque producteur a une raison légèrement différente de continuer à pomper à plein régime. On a beaucoup glosé sur la collusion entre les USA et l’Arabie Saoudite pour faire baisser le prix du brut. Mais le fait est que la théorie de la collusion peut être débitée en rondelles avec le rasoir d’Ockham puisqu’il fallait s’attendre à ce qu’ils fassent exactement ce qu’ils font, quand bien même ils ne se seraient pas concertés.
Les USA tentent un coup de poker désespéré contre un état producteur ou deux, ou trois, avant que leur pétrole de schiste ne soit à sec, avec les Canadiens, dont les sables bitumineux ne peuvent plus rien leur rapporter, attachés à leurs basques. Pour peu que ce coup ne réussisse pas, c’est l’extinction des feux pour l’Empire. Or, aucun de ses gambits récents n’a marché. « Donc, voici l’hiver de notre (impérial) déplaisir », et l’Empire en est réduit à se livrer à quelques pathétiques acrobaties, qui seraient très drôles si elles n’étaient sinistres. Prenez par exemple la récente déclaration, à Berlin, de la marionnette téléguidée depuis Washington qui sert de Premier ministre à l’Ukraine, Iatseniouk. Il résulte de ses propos que c’est l’URSS qui a envahi l’Allemagne nazie et non l’inverse. Nous arrivons au 70e anniversaire de la victoire soviétique sur l’Allemagne nazie. Il n’y a donc pas de meilleur moment pour faire… quoi exactement ? Les Russes en sont restés abasourdis. Mais les Allemands ont approuvé l’énormité sans battre un cil. Un point pour l’Empire.
Ou prenez la psy-ops de Charlie Hebdo à Paris, qui, pour quiconque est un peu attentif, rappelle sinistrement l’attentat à la bombe du marathon de Boston, il y a presque deux ans. Boston ne s’est pas encore débarrassée de tous ses grotesques stickers « Boston est forte » (non, Boston n’a pas été détruite par quelques pétards et quelques poches de faux sang pressées par des amputés de comédie jouant à avoir perdu une jambe). Et maintenant, voilà Paris festonnée de stickers « Je suis Charlie ». Tuer une poignée d’innocents fait évidemment partie du processus standard : un peu d’atrocités réelles aident à rendre la version « théorie du complot » impensable aux yeux de quiconque a le cerveau sous contrôle impérial, parce que, voyez-vous, « ce sont les bons » et « les bons » ne font pas ce genre de choses. Mais ce contrôle des cerveaux est en train de leur glisser entre les doigts, et il s’est même trouvé des chefs d’État – le Turc Erdogan, par exemple – pour déclarer publiquement que l’affaire était un coup monté. De façon similaire encore, les supposés auteurs de l’attentat ont été sommairement exécutés par la police, avant que quiconque ait pu savoir d’eux la moindre chose. Il est désormais tout à fait clair que les événements de ce genre sont concoctés par la même bande de troisièmes couteaux pas-si-créatifs-que-ça, dont on dirait qu’ils recyclent des Power-Points : delete Boston – insert Paris. Mais les Français ont défendu leur droit d’insulter les musulmans (et les chrétiens) avec impunité - avec la certitude cependant que ces droits leur seront ravis sous peu avec pas mal d’autres quand personne ne regardera – cependant, curieusement, pas les juifs ni les homosexuels qui comptent, parce que, là, c’est puni de peines de prison ferme. Encore un point pour l’Empire.
Prenez, tiens, l’avion malaisien MH17 abattu au-dessus de l’Ukraine orientale il y a quelques mois. Les officiels occidentaux et leur presse lige on aussitôt accusé « les rebelles soutenus par Poutine ». Quand les résultats de l’enquête ont pointé dans une tout autre direction, on en a fait des top-secrets d’État. Mais voilà maintenant que les Russes ont un déserteur ukrainien qui, témoignant sous protection, a révélé l’identité du pilote ukrainien qui a abattu l’avion de ligne avec un missile air-air tiré d’un jet de combat. Comme les rebelles n’ont pas d’aviation, un missile air-air était un projectile inhabituel pour l’aviation ukrainienne et n’a donc pu être chargé à bord du jet que pour cette unique mission. Ainsi, nous savons donc qui, comment et pourquoi, la seule question qui reste étant : pour qui. Les paris vont dans le sens d’un coup ordonné par Washington. Cette nouvelle a fait les gros titres en Russie, mais les médias occidentaux l’ont purement et simplement passée à l’as : pas un mot. Et quand l’histoire est évoquée, ils continuent à répéter leur mantra : « Poutine l’a fait ». Troisième point pour l’Empire.
Cependant, une poignée d’auto-aveuglés qui se grommellent des choses dans un coin sombre, pendant que le reste du monde les montre du doigt et se moque d’eux, ne font pas un empire. À ce niveau de prestation, je m’aventurerais à parier que rien de ce que l’empire va faire, désormais, ne lui donnera satisfaction.
L’Arabie Saoudite est, d’une manière générale, mécontente des USA, parce que les USA ont manqué à leur tâche d’assurer la police dans la région et de maintenir un couvercle solide sur la marmite. L’Afghanistan est devenu un Talibanistan ; l’Irak a cédé du territoire à l’ISIS et ne contrôle plus que les anciens royaumes de l’âge du bronze, Akkad et Sumer. La Libye est en état de guerre civile et l’Égypte a été « démocratisée » en dictature militaire. La Turquie (membre de l’OTAN et candidate à l’Union Européenne) commerce maintenant principalement avec la Russie ; la tentative de renversement d’Assad est en miettes ; les « partenaires » des USA au Yemen viennent juste d’être renversés par les milices chi’ites, et maintenant, il y a l’ISIS, initialement organisée et entraînée par les USA, qui menace de détruire la maison des Saoud. Ajoutez à cela que l’entreprise conjointe US-Saoudienne, qui visait à déstabiliser la Russie en fomentant le terrorisme dans le Caucase, a fait long feu. Elle n’a même pas été capable d’organiser le moindre attentat aux Jeux olympiques de Sotchi (le prince Bandar ben Sultan a perdu son poste, à la suite à ce fiasco). Et, donc, les Saoudiens sont en train de pomper à plein régime et pas tant pour aider les USA que pour d’autres raisons évidentes : pour éliminer les producteurs de pétroles à haut prix (dont les USA) et conserver leur part de marché. Ils sont aussi, bien sûr, assis sur une imposante réserve de dollars, dont ils veulent faire bon usage tant qu’ils valent encore quelque chose.
La Russie pompe à sa capacité habituelle, parce qu’elle n’a vraiment aucune raison d’arrêter et des tas de raisons de continuer. La Russie est un producteur de pétrole à bas prix et peut attendre que les USA soient hors jeu. Elle est, elle aussi, assise sur un épais matelas de dollars, dont elle a également intérêt à se servir tant qu’ils valent encore quelque chose. Le capital le plus important de la Russie n’est pas son pétrole, c’est la patience de son peuple. Les Russes comprennent qu’il va leur falloir passer par des moments difficiles et s’efforcer de remplacer leurs importations en provenance de l’Ouest par de la production intérieure ou provenant d’autre sources. Ils peuvent se permettre de subir une perte. Ils la récupéreront quand les prix du pétrole remonteront.
Parce qu’ils remonteront. Le remède aux bas prix du pétrole est… le prix bas du pétrole. Passé un certain point, les producteurs de pétrole à haut prix arrêteront naturellement de produire, la production excédentaire sera brûlée et les prix remonteront. Non seulement ils remonteront, mais ils culmineront probablement, parce qu’un pays jonché de cadavres de compagnies pétrolières faillies ne va pas sauter sur ses pieds et se remettre à produire des quantités de pétrole, tandis que, par ailleurs, mis à part quelques usages de pétrole qui sont discrétionnaires, la demande n’est pas du tout élastique. Et une autre flambée des prix provoquera une autre série d’exigences de destruction, parce que les consommateurs, anéantis par les faillites et les pertes d’emplois consécutives à l’effondrement des champs pétrolifères, feront rapidement faillite à leur tour par suite de la hausse des prix. Ce qui provoquera une nouvelle dégringolade.
Et ainsi de suite, jusqu’à ce que meure le dernier industriel. La cause de sa mort sera diagnostiquée comme un « coup du lapin » : le « syndrome de l’industriel secoué » si vous voulez. Les prix du pétrole trop hauts puis trop bas en succession rapide lui auront brisé le cou. Quelques artisans récolteront un petit peu de pétrole de quelques vieux puits encore un peu suintants, le raffineront en se servant de pots d’argile chauffés au bois et s’en serviront pour faire rouler un très ancien corbillard, qui emmènera le dernier industriel de la planète au cimetière des industriels.
Dmitry Orlov est en train d’écrire un nouveau livre qui devrait sortir cette année. Ce livre traite de communautés et de ce qui les rend résistantes aux événements fâcheux tels que les krachs financiers. Il estime que « les États-Unis en tant qu’ensemble ne sont pas résistants aux chocs, mais certaines parties de l’Amérique le sont ».
On le trouve sur http://cluborlov.blogspot.com/ en anglais
et sur http://www.orbite.info/traductions/dmitry_orlov/ en français.
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* a game of chicken est le jeu où deux automobilistes lancés à fond de train sur une corniche étroite vers la collision frontale escomptent chacun que l’autre déviera à l’ultime seconde.
Source : http://cluborlov.blogspot.be/2015/01/whiplash.html
Traduction c.l. pour Les Grosses Orchades :
http://lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.skynetblogs....
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Scandale d’Auschwitz
ou
Nazisme, le retour ! Numérotez vos abattis.
Nous ne mettons pas en ligne, pour une fois, le dernier texte d’Israël Shamir, parce qu’il contient des inexactitudes. En effet, ce n’est pas Vladimir Poutine qui a décidé de ne pas être présent aux célébrations du 70e anniversaire de la libération du camp, ce sont les Polonais qui ont omis de l’y inviter, en dépit du fait que non seulement ce camp a été libéré par les soldats de l’Armée Rouge, mais qu’en outre la Russie d’aujourd’hui continue de participer généreusement à l’entretien du lieu de culte qu’il est devenu. Le gouvernement polonais n’a même pas la reconnaissance du ventre.
Où Israël Shamir a-t-il pris ses informations et surtout à quel stade du développement de la honteuse pantalonnade en train de se jouer a-t-il écrit son papier ? On ne le sait pas. Autre son de cloche :
Oh, comme ces Polonais haïssent la Russie !
s’écrie le Saker, à la suite de la sinistre comédie d’Auschwitz (décidément, vivants et morts, on leur aura tout fait à ce pauvres gens !)
par The Saker – 21 janvier 2015
Incroyable ! Tout le monde sait que Yatseniouk est un menteur congénital et qu’il représente, au bout de sa laisse, un régime de fous furieux. Mais il me semblait que la Pologne était un pays civilisé dirigé par des personnes saines d’esprit, quoi qu’un rien soumises aux intérêts US. Et, tout à coup, la bombe !
Une radio polonaise ayant demandé au ministre des Affaires étrangères polonais, Grzegorz Schetyna, pourquoi Poutine n’était pas invité à la commémoration de la libération d’Auschwitz, Schetyna lui a répondu : « C’est le 1er front ukrainien et ce sont des Ukrainiens qui ont libéré (le camp); ce sont donc des soldats ukrainiens qui, ce fameux jour de janvier, en ont ouvert les portes. »
Ainsi, suite à la déclaration allemande selon laquelle « quand “Yats ” a déclaré que l’Union soviétique avait envahi l’Allemagne et non pas l’inverse, il faisait usage de sa “liberté d’expression” », voilà maintenant la Pologne qui nous dit que ce sont les Ukrainiens qui ont libéré Auschwitz et non pas les Russes, ou plus exactement les Soviétiques multi-ethniques.
Et pas la moindre réaction de colère ou d’indignation nulle part ! Décidément, il y a des révisionnismes moins révisionnistes que d’autres [1].
Maintenant nous savons pourquoi ils ont invité Porochenko : c’est parce que ses Ukrainiens ont libéré Auschwitz. Je me demande s’il aura l’audace d’y clamer le slogan banderiste « gloire à l’Ukraine, gloire aux héros ![2] », comme il le fait chez lui.
Des libérateurs ukrainiens ?
Mais savez-vous ce qu’il y a de pire ?
Ce qu’il y a de plus répugnant et de plus honteux, c’est que les organisations juives – qui devraient le savoir qui a libéré Auschwitz et ce qu’a été à leur égard le « nationalisme » ukrainien pendant la seconde guerre mondiale – n’ont pas pipé mot. Et pas que cela : elles devraient le savoir que l’Union Soviétique a fourni à elle seule rien de moins que 80% de l’effort de guerre mondial pour vaincre Hitler, et que les Russes ont fourni plus ou moins 80% de l’effort de guerre soviétique. Autrement dit, les juifs européens qui ont survécu à la Deuxième guerre mondiale doivent la vie à la Russie. Et certainement pas à l’Ukraine, qui a accueilli Hitler avec des fleurs et a produit dans la foulée un des deux pires mouvements nazis d’Europe (l’autre étant l’Oustachi d’Ante Pavelic).
Mais là encore, puisque les Européens occidentaux ne célèbrent pas la libération le même jour que les Russes, et puisqu’ils vont même jusqu’à organiser des cérémonies commémoratives qui ne mentionnent ni la Russie ni l’URSS, de quoi devrait-on encore s’étonner ?
Le chevalier blanc, défenseur de l’Occident !
(Contre les Bolchos au couteau entre les dents)
Je ne mentionne même pas l’Opération Unthinkable, où il a été déclaré que « la Russie était une menace pour la civilisation occidentale », ni le financement d’Hitler par les grandes banques et les grandes entreprises américaines et anglaises tout au long de sa carrière [3]. En dépit de la propagande anti-nazie officielle et de la diabolisation d’Hitler à l’usage des foules, ce dernier a toujours été « notre homme », même quand il était un « vilain garçon » : le chevalier blanc, défenseur de l’Occident ! Il n’a fait, en somme, que marcher sur les traces des autres paladins occidentaux, qui tous avaient, avant lui, tenté de soumettre la Russie.
En ce moment de sévères tensions entre l’Union européenne et la Russie, il est normal que nous assistions à une réhabilitation rampante, sinon d’Hitler lui-même, en tout cas des aspects essentiels de la propagande nazie.
Allons, nous y voilà ! C’est la Russie qui a occupé l’Allemagne. C’est l’Ukraine qui a libéré Auschwitz. Et, bientôt, on va nous dire que c’est Staline qui a ordonné l’Holocauste, rasé Dresde et largué des bombes atomiques sur le Japon. Il ne restera plus qu’à révéler qu’en fait, Poutine est le nouveau Staline, et voilà ! [4] Retour à la bonne vieille « civilisation occidentale » assaillie par les « hordes mongoles asiatiques de Russie »
Il y a des choses qui ne changent jamais. Et, bien entendu, la Russie ne pourra que les vaincre, cette fois encore !
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[1] Ou pas poursuivis, ceux-là, par la loi Gayssot.
[2] Nazis, bien sûr.
[3] Pour les françaises, voir Mme Lacroix-Riz.
[4] En français dans le texte.
Source : http://vineyardsaker.blogspot.be/2015/01/oh-how-much-thes...
Traduction c.l. pour Les Grosses Orchades : http://lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.skynetblogs....
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Un libérateur d’Auschwitz (91 ans) se souvient
Ivan Martynouchkine, 91 ans, partage ses souvenirs de guerre chez lui à Moscou, le 23 janvier 2015, près de 70 ans après la libération d'Auschwitz
Ce qui frappa Ivan Martynouchkine, c’est le silence, une odeur de cendres et cet immense camp de plusieurs kilomètres de long, comme il n’en avait jamais vu. Mais jusqu’aux derniers instants, ce soldat soviétique ne se doutait pas de l’horreur qu’il découvrirait derrière les barbelés d’Auschwitz.
Source : http://nouvellesduprogres.skynetblogs.be/archive/2015/01/...
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Puisqu’il n’y en a, en ce moment, que pour les Ukrainiens, donnons donc la parole à l’un d’eux. Nos excuses, il n’est pas nazi, personne n’est parfait.
Entretien avec Sergei Kirichuk (Borotba) : « L’Ukraine est tenue en otage par les nazis et l’OTAN »
Mardi 25 novembre 2014
Nous publions ci-dessous un entretien avec Sergei Kirichuk, militant de l’organisation marxiste ukrainienne Borotba (« la Lutte »), réalisé par Marco Santopadre pour le site contropiano.org et publié par nos camarades italiens de la TMI, du journal marxiste FalceMartello. Sergei était en Italie début novembre, dans le cadre d’une série de réunions publiques dans de nombreuses villes italiennes. Cette tournée militante était organisée dans le cadre de la campagne de « Solidarité avec la résistance antifasciste en Ukraine » de la Tendance Marxiste Internationale (animée en France par Révolution, voir ici). Ce fut un succès notable en termes de participation, de qualité de débats et de soutien financier à la résistance antifasciste ukrainienne.
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Dans cet entretien, Sergei aborde en détail une série de sujets fondamentaux pour illustrer la situation en Ukraine. Le renversement de Ianoukovitch par le mouvement d’Euromaïdan, l’alliance entre les oligarques et les partis néo-nazis, la révolte des régions orientales et l’intervention de l’armée ukrainienne sont en effet les épisodes principaux d’une guerre civile devenue un tournant majeur dans la situation politique mondiale.
Nous avons demandé tout d’abord à Sergei d’expliquer ce qu’est Borotba.
Source : http://www.lariposte.com/Entretien-avec-Sergei-Kirichuk-2188.html
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Sergei Glazyev. Les nazis d’Ukraine
(Crédit photo : www.resistances.be)
Personne encore n’a pu s’entendre avec les nazis.
Entretien publié le 14 janvier 2015 sur le site russophone d’informations News Front et accordé par Serguei Iourievich Glaziev, ancien ministre, ancien membre de la Douma, cofondateur du parti Rodina, membre de l’Académie des Sciences de Russie, économiste, conseiller du Président Poutine et membre permanent du Club d’Izborsk.
L’invitation de Nursultan Nazerbaiev de mener demain des négociations visant au règlement de la crise ukrainienne a été ignorée par les dirigeants occidentaux. Ceci souligne la futilité des tentatives de conciliation avec la junte de nazis à Kiev, qui avec son artillerie continue à assassiner quotidiennement des habitants du Donbass. La tentative a échoué pour les raisons suivantes.
Source : http://www.russiesujetgeopolitique.ru/serguei-glaziev-les...
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Les guerres de Staline
Geoffrey Roberts
Les guerres de Staline : De la guerre mondiale à la guerre froide
Editions DELGA – Septembre 2014
Nombre de pages inconnu.
En ces temps de révisionnisme triomphant – pourvu qu’il soit anti-soviétique – le livre de Geoffrey Roberts (historien irlandais) tombe à pic. D’abord, parce qu’il est plutôt rare de voir publier la traduction d’un ouvrage portant sur ces matières qu’il est convenu de déclarer dépassées. Ensuite, parce que cela nous donne l’occasion d’évoquer, en passant, la censure qui frappe non seulement celle-là mais des tas d’autres matières ou d’auteurs, en amont ou en aval et sous diverses formes : censure idéologique, pratiquement toujours, mais ne s’avouant pas telle. Censure économique , bien entendu. La plus implacable qui soit.
Mme Lacroix-Riz, qui a préfacé l’ouvrage, en a parlé, dans une conférence qu’elle a donnée, le 15 septembre 2014, à l’Amphi Roussy (campus des Cordeliers), ne nous demandez pas où c’est. Elle parle aussi – autre lien - de la politique d’acquisitions aussi peu éclairée ou neutre que possible des bibliothèques françaises, y compris universitaires.
Résumé A. Lacroix-Riz – G. Roberts
http://www.historiographie.info/debats.html
Échanges divers sur la censure régnant à la bibliothèque Pierre Mendès-France (PMF) - Paris et dans les autres bibliothèques universitaires, 16-22 janvier 2015
http://www.historiographie.info/debats.html
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Vos merdias favoris n’ont rien dû vous laisser ignorer de PEGIDA. On ne vous en parlera donc pas. Idem pour la bande à Frau Merkel. En revanche, ils sont tellement muets sur les autres Allemands que, par simple esprit de contradiction, nous nous sentons obligés de remplir les blancs. L’autre jour, on vous a transmis le message d’Eugen Drewermann. Aujourd’hui, c’est au tour d’Oskar Lafontaine.
21 janvier 2015
Allemagne : Oskar Lafontaine contre les tentations belliqueuses de la gauche et pour la sortie de l’OTAN
Nous reproduisons ici le commentaire apparu sur le blog d’Oskar Lafontaine, ex-dirigeant et ministre social-démocrate allemand (Spd) et auteur, par sa scission, de ce qui est devenu ensuite le parti de gauche en Allemagne, Die Linke. Lafontaine, malade, a conduit ces dernières années une dure bataille interne au parti dont il est le « père fondateur », d’abord en soutenant la sortie de l’Euro et la rupture avec l’Union européenne, et aujourd’hui en abordant le thème de la guerre, thème sur lequel même dans la gauche allemande et européenne commence à enfler la logique humanitaire et interventionniste « démocratique », avec sans doute des accents anti-russes.
Cette prise de position de Lafontaine est particulièrement importante et intéressante, car depuis la « marche de Paris », l’impression désagréable qui se dégage est que le front interventionniste en Europe est davantage inspiré par la « gauche » que par la droite, comme ce fut le cas avec la Yougoslavie en 1999. En effet, l’agression contre la Yougoslavie fut soutenue par le centre gauche mondial – Blair, Clinton, D’Alema, Shroeder, Jospin –, ce qui amena à un rude affrontement avec la gauche alternative et les mouvements pacifistes qui s’opposaient à l’intervention militaire, laquelle – en bombardant Belgrade et les villes serbes – apporta la guerre au coeur de l’Europe, 45 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Voici la brève déclaration d’Oskar Lafontaine :
« Si le terrorisme consiste à utiliser illégalement la violence pour atteindre des objectifs politiques, alors Bush, Blair et tous ceux qui ont été favorables à cette guerre sont des terroristes. Si l’on condamne un homicide, il faut le faire, où que soit la victime, et indépendamment de qui dit quoi. Et cette conscience est précisément ce qui manque dans nos sociétés occidentales. Les guerres interventionnistes, les guerres [anti-]terroristes sont à la base de la terreur qui se répand dans le monde entier. On peut discuter encore et encore, mais il y a une chose sur laquelle nous ne devons pas transiger : si d’aventure – et j’évoque là une simple hypothèse – devait se présenter la possibilité pour Die Linke de participer à un gouvernement fédéral, nous devrions alors poser très clairement une condition, à savoir, que ce gouvernement ne devra sous aucun prétexte participer à une quelconque guerre interventionniste. Jamais. Cette condition serait pour nous fondamentale. Que pensent ceux qui, à l’inverse, acceptent ces guerres ? Qu’ont-ils en tête ? S’ils devaient souffrir dans leur propre chair de la guerre, ils prendraient certainement la même décision.
On essaie de nous refiler ces vieilles histoires de la Guerre froide, et de nous faire croire que la Russie nous menace.
C’est pour cela que nous avons besoin que l’OTAN soit dissoute. »
Sergio Cararo
Source : Contropiano, mardi 20 janvier 2015
Traduction : Christophe pour ilFattoQuotidiano.fr
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De la Russie, dont il vient d’être tant question, au Proche-Orient, il n’y a qu’un pas, surtout quand on est aéroporté par l’OTAN
D’« anciens » militaires français parmi les jihadistes de Daesh
Réseau Voltaire International | 21 janvier 2015
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Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a confirmé les informations de Radio France International selon qui une dizaine d’« anciens » militaires français combat actuellement aux côtés des jihadistes. Il a en outre précisé qu’il s’agissait là de cas extrêmement rares.
Dans ce cas comme dans les précédents, tous les « anciens » militaires français impliqués aux côtés des jihadistes étant soit des légionnaires, soit des membres de la DGSE, le ministre aurait pu diligenter une enquête administrative sur le recrutement de jihadistes au sein de ces deux unités. Il n’en a rien fait.
Source : http://www.voltairenet.org/article186490.html
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Où il est aussi parlé de censure…
« Lettre ouverte à la jeunesse d’Europe et d’Amérique du Nord », par Ali Khamenei, Guide Suprême d’Iran
Allocution de l’Ayatollah Sayyad Ali Khamenei, dirigeant de la République Islamique d’Iran
Au nom de Dieu, le Bienveillant le Miséricordieux
À la jeunesse d’Europe et d’Amérique du Nord,
Les récents événements en France et ceux qui leur sont similaires dans certains autres pays occidentaux m’ont persuadé de vous en parler directement. Je m’adresse à vous, [la jeunesse], non pas parce que j’outrepasse vos parents, mais plutôt parce que l’avenir de vos nations et pays sera entre vos mains ; et je trouve également que le sens de la quête de la vérité est plus vigoureux et éveillé dans vos cœurs.
Je ne m’adresse pas non plus à vos politiciens et hommes d’état dans ce texte parce que je crois qu’ils ont sciemment séparé la route de la politique du chemin de la rectitude et de la vérité.
Source : http://www.cercledesvolontaires.fr/2015/01/23/lettre-ouve...
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La schlague, y’a que ça d’vrai !
ou
La chevauchée fantastique de Bibi Netanyahu chez les pleutres d’Occident
Tout a commencé à Paris, où l’Hérode en chef est venu, passant outre les prières de ses féaux, défiler en tête d’une foule que la guillotine n’eût pu décapiter (car il eût fallu qu’elle en eût, des têtes), pour pleurer – hou...ou... - des « journalistes »-z-assassinés et clamer sa liberté fondamentale d’insulter ce qui n’est pas elle.
Quenelle (de deuil) inversée.
C’est le journal Maariv (מַעֲרִיב,) qui raconte et M. Richard Silverstein, citoyen US, qui commente. Nous, on résume et on vous met les liens après.
Or donc, le jour où s’est tenu un service religieux à la mémoire de victimes d’un attentat, à la Grande Synagogue de Paris où se sont rendus un Président de la République et un Premier ministre qui oncques n’eurent de temps à perdre avec les victimes non cashères et, donc, pas de mosquée ni d’église, on ne peut pas être partout s’pas, un incident s’est produit.
« Quiconque lit ce blog, dit M. Silverstein parlant du sien, est accoutumé aux récits d’exploits des brutes du Shin Beth, mais ceux-ci sont généralement réservés aux Palestiniens, aux journalistes arabes et aux voyageurs un peu trop basanés pour être honnêtes qui descendent des avions. Jamais on n’aurait imaginé qu’ils s’en prendraient un jour à un Premier ministre en exercice. Chez lui ! » Il n’a jamais entendu parler de Jacques Chirac, M. Silverstein, mais c’est vrai qu’il n’était pas « chez lui » le jour où il lui a fallu les affronter à coups de poings. Il était quand même Président en exercice…
Mais que s’est-il donc passé ? En un mot comme en cent, les gorilles de la garde prétorienne de Bibi, au moment où Valls pénétrait dans la Synagogue, l’ont empoigné par les bras sans ménagements et refoulé comme un vulgaire perturbateur de l’ordre public, jusqu’à ce que le vrai P.M. soit arrivé, ait passé devant lui sans le regarder et se soit assis, après quoi ils ont poussé Manu en avant d’une bourrade pour qu’il aille s’asseoir à son tour, ignorant impérialement ses protestations de rage espagnole proférées en anglais et en français. « You don’t make the rules, here ! You provide security for the Prime minister of Israel, that is all. » Oh, qu’il se trompait ! Mais si, ce sont eux qui font les règles. Et à qui la faute ?
Netanyahu, Hollande et Valls, juste après l’incident
L’ambassadeur d’Israël a eu beau présenter postérieurement des excuses… « Il est certain, dit M. Silverstein, qu’il s’agit d’un affront délibéré fait au gouvernement de la France », et il a bien raison de ne pas dire « des Français ».
Là-dessus, il ajoute : « Cela me paraît un jeu dangereux. C’est aussi un jeu de gens très désespérés » Et ces gens, pense-t-il, se fichent éperdument du sort à long terme du pays qu’ils représentent. (On résume).
Non content de faire humilier Valls en public – et en présence d’un Président-plus-poire-que-jamais qui n’a pas osé piper mot –, le représentant (élu, on le rappelle) du « peuple juif », s’en est pris aux juifs eux-mêmes car à quoi bon lésiner. On ne connaît pas les détails de l’algarade, mais la Communauté Juive de France s’est déclarée « profondément insultée » qu’il ait comparé ses membres aux juifs d’Espagne qui, en 1492, « s’y sentaient si bien qu’ils n’ont pas voulu s’en aller quand ils en avaient l’occasion ». Pour aller où ? Faire leur aliya peut-être… Préemptivement…
Là, c’est à nouveau le journal Maariv qui parle. Il faut vous rappeler que le père Netanyahu, Ben Zion, était érudit en histoire médiévale juive et que l’ineffable s’est servi de l’autorité paternelle pour traîner les juifs de France d’aujourd’hui plus bas que terre au nom des juifs d’Espagne du XVe siècle.
« J’ai déjà dit ici, reprend M. Silverstein, que Bibi Netanyahou n’avait rien de la supposée érudition de son père en matière d’histoire juive. » Historien, on ne savait pas. Secrétaire de Vladimir Jabotinsky, on savait. Et, en effet, ce n’est pas une garantie de rigueur historique.
Il semble résulter de tout cela que les représentants de la Communauté des juifs de France ne sont pas vraiment persuadés que la Ve République soit sur le point de se transformer en monarchie espagnole de la Reconquista et que, par conséquent, ils n’ont pas dû exprimer un enthousiasme excessif à l’idée de voir leurs compatriotes partir en masse « terminer le travail » de l’extermination des Palestiniens. Ils n’étaient cependant pas au bout de leurs peines puisqu’ils ont eu droit, en prime, à une autre comparaison, avec les juifs russes et polonais de l’Holocauste cette fois, qui, s’ils s’en étaient allés à temps… (voir plus haut).
Bref, ce sont les victimes qui sont coupables. Axiome que, depuis quelque temps, on avait compris, merci.
Ils y ont pensé à Tel Aviv, à l’installer dans une cellule capitonnée pour éviter qu’il se blesse ?
Mais ce n’est pas tout !
Et, à vrai dire, la mésaventure de Valls pâlit en comparaison : Benjamin Netanyahu s’apprête, le 15 février prochain, à prendre la parole devant les deux chambres du Congrès US. Pour leur dire quoi ? Ce qu’il pense de la lamentable politique extérieure de Barack Obama et ce qu’ils doivent faire à la place, surtout à l’égard de l’Islam en général et de l’Iran en particulier.
À l’invitation d’un néo-con nommé John Boehner, président de la Chambre des représentants, mais surtout « à l’insu de la Maison-Blanche et en violation de toutes les règles institutionnelles ».
Vous avez bien compris ? Il va aller inciter tout le personnel politique US (et le Pentagone avec ?) à trahir son pays en bloc. Si ce pays – cet ensemble de pays – se laisse faire, c’est, comme le dit Orlov, l’extinction des feux pour l’Empire.
Liens
En anglais :
Shin Bet Manhandled French Prime Minister in Grand Synagogue, Bibi Insulted French Jewish Leadership, by Richard Silverstein
http://www.informationclearinghouse.info/article40761.htm
Congress Seeks Netanyahu’s Direction, by Robert Parry Showing
http://www.informationclearinghouse.info/article40780.htm
En français :
Netanyahu au Congrès US sur l’Iran et sur l’Islam, par Réseau Voltaire
http://www.voltairenet.org/article186491.html
Washington se révolte contre Obama, par Thierry Meyssan
http://www.voltairenet.org/article186508.html
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Apostille musulmane
Trois jours après la cavalcade bibiesque à Paris, nous trouvions, sur le site du Saker US, sous le titre :
Message from Sheikh Imran Hosein to the French People
une vidéo effarante s’adressant aux musulmans de France. Et que dit-il, Imran Hosein ? Exactement la même chose que Benjamin Netanyahu aux juifs, mais cette fois aux Arabes : « Rentrez chez vous (dans vos pays d’origine), quittez la France ». Et tout ça sur le site du Saker !
Les bras nous en sont tombés. Mais qu’est-ce qu’ils lui ont donné à boire ou à fumer à celui-là aussi ?
Certes, on avait bien compris qu’il vient de se produire non pas un mais plusieurs attentats sous faux drapeau. Et nous sommes même sûrs que cela va continuer, puisque, comme le dit Orlov, « ils n’ont plus que cette carte-là à jouer ».
Mais est-ce une raison pour détaler comme des rats qu’on dérange ? Est-ce que l’immense majorité des musulmans de France ne sont pas des citoyens français ? Et où va-t-on renvoyer, après, les Celtes, les Gaulois, les Francs, les Cimbres et les Teutons ? Dans leur pays d’origine ? Et ces pays, si tant est qu’on les connaisse, ils ne sont pas occupés peut-être ? Ils iront où ceux qui s’y trouvent ? Dans la bande de Gaza s’il reste encore un peu de place ?
Il ne le sait pas, le Cheick, que ce sont ceux qui sont dans les batailles qui les gagnent ?
Il nous semble qu’il est temps que les jeunes Français de n’importe quelle origine y compris de souche - et qu’ils soient juifs, musulmans ou d’autres confessions ou convictions - s’expriment une bonne fois pour toutes et remettent à leur place les donneurs de conseils empoisonnés.
Dans son adresse aux jeunes d’Occident, l’ayatollah Khamenei dit une chose d’une importance extrême à nos yeux : « Ma seconde requête est qu’en réaction au torrent de préjugés et de campagnes de désinformation, vous tâchiez d’obtenir une connaissance directe et personnelle (…) »
Cette nécessité de connaissance directe et personnelle ne s’applique pas qu’à l’Islam, mais à TOUT. « Penser par soi-même » était la devise du grand écrivain gallois John Cowper Powys, qui a répété cette injonction tout au long de son œuvre immense, dans ses romans, ses essais, ses écrits philosophiques, sa correspondance, son Journal… Il avait pris cette notion d’on ne sait plus quel philosophe de l’Antiquité (Socrate ? Antisthène ? Notre mémoire flanche). Rabelais, sommet absolu de la culture française pour ceux qui l’ignorent et disciple de Diogène, a, pour sa part, inventé (c’est dans le Tiers Livre) un personnage appelé Ouy-Dire, roi d’un pays dont les habitants croyaient tout et n’importe quoi pourvu qu’ils l’eussent entendu dire, au lieu de penser tout seuls. Un pays de calamités. Pas très différent de la France d’aujourd’hui, finalement.
Quel rapport entre un écrivain anglais, des philosophes de l’Antiquité grecque, un médecin français du XVIe siècle et l’Iran d’aujourd’hui ? Cette préoccupation-là, justement : penser par soi-même, développer son sens critique et refuser de se laisser mener par le bout du nez, c’est-à-dire devenir adulte et responsable, n’est plus seulement une nécessité, c’est une urgence. Mieux vaut se tromper seul qu’avoir raison derrière une multitude sans savoir pourquoi.
Source : http://vineyardsaker.blogspot.be/2015/01/message-from-she...
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On en avait oublié un, de saint homme, et on espérait ne plus entendre parler de « l’affaire Charlie ». Malheureusement, quand quelqu’un jette bêtement une pierre dans l’eau, on ne sait jamais pendant combien de temps elle va y faire des ronds…
La semaine dernière, le pape François s’en allait visiter les catholiques de Goa, y canoniser un saint Sri Lankais prénommé Joseph et rencontrer ses ouailles du lieu.
Diapo
http://rt.com/in-vision/pope-francis-sri-lanka/
Le croira-t-on, des « journalistes » sont descendus jusqu’à Rome, et sont montés dans son avion, pour lui demander… ce qu’il pensait de l’assassinat des « Charlie ».
Un pape de la Renaissance les aurait fait jeter par le hublot. Celui-ci a répondu avec urbanité, sans même soulever un sourcil devant l’inconvenance.
Il est vrai qu’à l’annonce de la fusillade, il avait laissé transparaître un sentiment pour lequel la police française ne pourra pas l’incarcérer, il a de la chance d’être pape, à savoir que les dessinateurs refroidis étaient des provocateurs, qui auraient dû s’attendre tôt ou tard à un retour de bâton violent, ajoutant qu’il y avait des limites à la liberté d’expression et que qui vit par l’insulte doit s’attendre à périr par la rafale (non, là, on brode, mais pas beaucoup).
À ces propos pleins de bon sens, également tenus (sur ce blog) par le Saker, le pape François a bien voulu ajouter que dire ce que l’on pensait était un devoir exigé par le bien commun, mais que quiconque insultait sa mère devait s’attendre à prendre son poing sur le nez. Il a même joint le geste à la parole.
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« Nous n’avons pas le droit de scandaliser les croyants »
Marat
Un autre homme qui a du punch est M. George Galloway, représentant de Bradford Ouest au Parlement anglais et chef du parti Respect.
M. Galloway ayant eu vent d’une manifestation « pour la liberté d’expression » qui allait se tenir devant le City Hall de Bradford, s’y est pointé, a grimpé bien en vue sur les marches du perron et a balancé aux manifestants « Je ne suis pas Charlie ! ». Pendant qu’il y était, il leur a expliqué pourquoi.
« Personne ne devrait être soumis à de la violence, moins encore à la mort, pour avoir dit, écrit ou dessiné des choses. »
« Nous condamnons par conséquent le meurtre de 17 personnes. Mais nous ne permettrons pas que ce magazine Charlie Hebdo soit décrit comme un recueil d’aimables dessins humoristiques anarchistes et marrants. »
« Ce qu’il contient, ce ne sont pas des dessins humoristiques du Prophète, ce sont des insultes obscènes et pornographiques au Prophète et, par extension, à 1.7 milliards d’êtres humains sur cette terre et il y a des limites. »
« Il y a des limites. Il y a des limites à la liberté d’expression, particulièrement en France. »
« Le vrai travail d’un satiriste, le vrai travail d’un dessinateur humoristique, le vrai travail d’un journaliste est de réclamer des comptes aux puissants et aux riches. Le seul but réel poursuivi par Charlie-Hebdo – et depuis des années ! – a été de marginaliser davantage, d’aliéner davantage et de mettre davantage encore en danger précisément ces parties de la population qui sont déjà marginalisées, déjà aliénées, déjà en danger. C’est un torchon raciste, islamophobe et hypocrite. Je ne suis pas Charlie-Hebdo ! Nous disons qu’on ne peut pas laisser l’honneur des peuples qui ont de la religion, leur prophètes et leurs croyances servir ainsi de proies autorisées, parce qu’il y a déjà des limites à la liberté d’expression. Je ne peux pas diffamer, ni par écrit ni autrement, quiconque se trouve dans votre foule, sous peine d’être poursuivi en justice et condamné. De là où je vous parle, je ne peux pas vous inciter au racisme et c’est heureux. Je ne peux pas inciter à la haine sous aucune forme. Je ne peux pas vous dire des choses qui soient susceptible de provoquer des agressions ou des crimes contre n’importe quel groupe de la société. Personne n’a le droit de crier « au feu ! » dans un cinéma qui n’est pas éclairé, parce que le droit à la liberté de crier « au feu ! » est éclipsé par le droit des gens qui se trouvent dans le cinéma de n’être pas piétinés à mort dans une panique. Quand vous vous livrez à une provocation obscène, obscène comme celles que cet hebdo a commises chaque semaine pendant des années et qu’il vient de refaire à des millions d’exemplaires, vous poussez au crime. Vous faites la même chose que le dangereux individu qui crie « au feu ! » dans un cinéma sans lumière. C’est pourquoi, au nom de la paix sociale, au nom de l’unité dans la société, nous devons exiger de notre gouvernement la protection des prophètes, qu’il les protège des provocations obscènes et pornographiques, et c’est exactement ce que j’ai l’intention de faire au parlement. As Salaam Alaikum. »
George Galloway, Membre du Parlement pour Bradford Ouest, à une manifestation devant le City Hall de Bradford, le 17 janvier 2015.
Traduction c.l. pour Les Grosses Orchades
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26 janvier 2015
Message de Vladimir Poutine à l’occasion de la commémoration du 70e anniversaire de la libération d’Auschwitz
Pour la première fois, Vladimir Poutine n’a pas assisté à ces commémorations, signe éloquent des tensions entre la Russie et l’Occident, dues à la renaissance du nazisme, que nous appellerons, faute de mieux, « néonazisme », même si on ne voit pas qui, en Occident, aurait la carrure d’Arturo Ui pour en assurer l’irrésistible ascension : ni Porochenko ni Iatseniouk – soyons sérieux – ni personne en Pologne, ni personne non plus en Europe occidentale. Nous nous retrouvons donc face à une menace nazie réelle mais sans fuehrer.
Gravement offensé mais tirant les conséquences de cette situation, le Président de la Fédération de Russie vient d’adresser un message à tous les participants à la cérémonie de commémoration du 70e anniversaire de la libération du camp de concentration d’Auschwitz par l’Armée Rouge et à l’occasion de la Journée Internationale de commémoration de l’Holocauste. Par-dessus les têtes de ces participants, il s’adresse aux peuples qui se laissent par eux gouverner. (Salut aux Grecs !)
Voici son message :
« L’Holocauste a été l’une des pages les plus tragiques et les plus honteuses de l’histoire humaine. Des millions de personnes innocentes ont été victimes des nazis, ont vécu l’enfer des camps de la mort et ont été fusillés, torturés, et sont morts de faim et de maladie. L’Armée Rouge a mis un terme à ces atrocités et à cette barbarie impitoyable et a sauvé non seulement le peuple juif, mais également les autres peuples d’Europe et du monde.
Nous devons toujours garder fermement à l’esprit que toute tentative de réécrire l’histoire et la contribution de notre pays à la grande victoire reviendrait à justifier les crimes du nazisme et ouvrirait la porte à la réémergence de cette idéologie meurtrière. Oublier les leçons de notre passé commun pourrait conduire à une répétition de ces terribles tragédies. Il est donc de notre devoir de défendre la vérité sur les événements de la Seconde Guerre mondiale et de défendre les réalisations, la dignité et la réputation de ceux qui vivent et de ceux qui ne sont plus.
C’est notre devoir et c’est une question d’honneur auprès des générations à venir. »
Source : http://eng.news.kremlin.ru/news/23524
Traduction : http://www.sayed7asan.blogspot.fr
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Aggravons notre cas, aux yeux des honnêtes gens :
Trois terroristes du Donbass
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Revenons donc – ce post sera interminable – à ce qui n’a pas été qu’un événement parisien un peu plus sanglant que d’habitude. Parce que l’hystérie collective n’aime pas qu’on ne s’occupe pas d’elle, ne souffre pas les indifférents ou les simplement raisonnables. Et parce qu’on a des amis très chers qui ont cru retrouver, dans la foule du 11 janvier, le peuple de 68, et qui se sont demandé « suis-je Charlie ? », alors que nous n’y avons vu, nous, qu’une foule décérébrée.
Il va nous falloir pédantiser un peu.
Quelle est la différence entre un peuple et une foule ? Elle est abyssale. Le peuple, c’est quand chaque individu pris séparément, possédant un cerveau et une conscience, exerce son sens critique, trouve des choses à soutenir ou à combattre dans la société où il se trouve, retrousse ses manches et va rejoindre ceux qui ont fait pareil pour tenter de peser, ensemble, sur le cours des choses. La foule, c’est un agglomérat, généralement temporaire, d’individus sans conscience, passifs par définition, abandonnés aux deux pulsions égoïstes de l’infantilisme : la volonté de puissance et l’avidité, en même temps que la soumission volontaire et même enthousiaste aux manipulations. « L’abject enthousiasme » disait le XVIIIe siècle.
Frédéric, ces gens que tu crois animés d’une peine et d’une indignation sincères n’ont pas eu un frémissement de compassion devant le massacre de plus d’un million de Rwandais. En as-tu vu un seul dans la rue, alors ? Passons sur le fait que ce massacre et la tuerie au petit pied d’il y a trois semaines ont été machinés par les mêmes. On ne parle ici que des réactions et de ce qu’elles démontrent.
L’avant-dernière fois que nous avons vu le Peuple dans la rue, en France, c’était à l’occasion de la dernière grande manif contre la guerre du Vietnam. On n’était qu’un million, pas trois, mais Sartre en tête, pas Netanyahu. Avec Signoret-Montand, Ferrat, etc. Nous, au coude à coude avec Georges Ullmer, un chanteur danois que vous ne connaissez pas. Il était question de remettre une pétition « de la part du peuple de France » à l’ambassadeur US. Bastille-Concorde. Le PCF assurait le service d’ordre.
Arrivée au bout des Tuileries : des rangées de CRS, l’arme au poing, et des paniers à salade ici et là. L’ambassade, on la voyait, à même pas cent mètres. Sartre était prêt à se faire trouer la peau, sa lettre à la main, pour les parcourir ou du moins essayer – il y a des moments comme ça – et personne ne l’aurait laissé y aller seul, ni célébrités ni piétaille. Le PC a donné l’ordre de dislocation. Ils y militaient, pas tous mais en grand nombre. La discipline a prévalu sur le courage. On ne critique pas, on se rappelle.
En remontant la manif en désarroi pas encore écœurée pour rentrer chez nous, au bout de la rue Royale, en tournant le coin, on a vu le boulevard des Capucines, couvert de petits faucons rouges assis par terre, qui refusaient de bouger, et les cheftaines du parti remontant les rangs : « Rentrez chez vous, Camarades, vous avez montré votre force », à des gamins qui crachaient par terre, enlevaient leurs foulards et les jetaient dans le caniveau. C’est là, c’est ce jour-là que le PCF a commencé de perdre son sang, comme un tonneau dont on a arraché la bonde perd son vin.
La toute dernière fois qu’on a vu le peuple dans la rue, c’était à la Manif pour tous, où ils n’étaient « que » 500.000 (70.000 selon la police) et pour la plupart cathos de droite, mais c’était le peuple quand même en vertu de sa définition (voir plus haut). Ce qu’on y a vu aussi, c’étaient des musulmans et des juifs. Manifestation viscéralement parentale, plus parentale qu’idéologique partout, y compris chez les majoritaires. On n’osait pas y croire, on a retenu son souffle, on s’est dit qu’il allait peut-être se passer quelque chose après tout, qui savait ? Et puis, bien sûr, alors que chacun s’en retournait chez soi à l’issue d’une manifestation où il n’y avait pas eu la moindre fausse note ni le plus petit accrochage, les valeureux escadrons du GUD, casque en tête et barres de fer au poing ont violemment attaqué les forces de l’ordre et saccagé quelques commerces de luxe. Juste de quoi permettre au pouvoir de réprimer brutalement toute velléité d’opposition civile. Leur motif ? Avoir voulu « radicaliser » la droite catholique, au-delà de « juste leurs enfants ».
Les troupes parisiennes du GUD
Leur chef Logan Djian, avec, hélas, Dieudonné
Et, oui, Frédéric, c’est vrai qu’il s’est passé des choses en 68 et que le peuple, parfois, y a remplacé la foule, même si on s’y est fait, reconnaissons-le, baiser en levrette. Vrai aussi qu’on s’est parlé, dans la rue, entre parfaits inconnus, comme si on avait élevé les cochons ensemble et comme si les avenues d’Haussmann étaient des places de villages. Vrai encore que les automobilistes qui avaient un peu d’essence, s’arrêtaient spontanément pour charger ceux qui allaient dans leur direction. Et on n’est pas près d’oublier la petite montagne de mobylettes, contre l’École de Médecine, laissées à la disposition de qui en avait besoin, que leurs propriétaires ont retrouvées intactes à la fin de ces semaines mémorables.
Et puis, un jour, tout s’est arrêté.
Les CRS ?
Le Général ?
Le PCF ?
Non. Les vacances.
Quand la foule, devenue le peuple, renoncera à partir en vacances pour finir une révolution (ou soutenir une république espagnole… ou grecque…) on pourra recommencer à y croire.
La foule du 11 janvier dernier, sortie s’exciter sur quatre caricaturistes indignes, en se foutant éperdument des autres victimes, pour réclamer son droit imprescriptible d’insulter ce qui n’est pas elle avec impunité – car c’était là, que tu l’acceptes ou non, le véritable et seul moteur de cette « manifestation républicaine » – n’était pas n’importe quelle foule un peu nase de Tour de France ou de Coupe du Monde. Celle-là était – est – infiniment dangereuse.
Ah, le sang-k-impur !
Si « républicaine » d’ailleurs, que même les Grands-Bretons, s’y sont mis :
Trafalgar Square aux couleurs de La Gueuze (en signe de deuil)
Et Tower Bridge (si, si, de deuil fraternel, même)
Quelle différence entre la foule allemande de Nuremberg-1938…
…et la foule française de Paris-2015 ?
AUCUNE
Qu’est-ce qui sépare « Je suis Charlie » de « Sieg Heil ! » ?
RIEN
Qu’est-ce que les deux événements ont d'autre en commun ?
ÇA :
Déjà huit Tchétchènes arrêtés. Qui sont-ils ? Qu'ont-ils fait ? Vous ne le saurez pas. On vous dit « Tchétchènes ». Contentez-vous-en.
Déjà un gamin (16 ans) arrêté et puni de prison ferme pour avoir posté, sur son compte Facebook ou Twitter un dessin de Charlie-Hebdo détourné dont il n’était pas l’auteur (mis en ligne par Norman Finkelstein qu’on n’osera pas poursuivre. Pas encore…) :
Soyons clairs, hein : le gamin en taule, pas les Charlie ! Liberté d’expression pour eux, pas pour lui ! Apologie du terrorisme pour lui, pas pour eux !
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Et pour répondre à d’autres critiques reçues hors commentaires :
« On peut cogner, chef ? »
On a connu Charlie-Hebdo avant qu’il s’appelle comme ça (oui, ça fait anciens combattants, on n’y peut rien). Il s’appelait Hara-Kiri. Le taulier s’appelait Choron (de son vrai nom Georges Bernier)
L’hebdo-ou-mensuel selon les circonstances se disait « Bête et méchant ». Il était « Méchant et de mauvais goût ». Mais bête, assurément pas. Et il frondait les puissants, les racistes. Pas toujours avec le petit doigt en l’air.
Un jour, une boîte de nuit appelée le 5-7 (mobilier en papier mâché et polystyrène expansé, pas d’issues de secours, un truc pour la plèbe) a pris feu. Ils étaient environ 180 jeunes du voisinage, occupés à guincher. Une trentaine a survécu. Gros titres dans la presse : « Bal tragique à Saint-Laurent du Pont : 146 morts ».
Huit jours plus tard (le 9) meurt le général De Gaulle. Hara-Kiri sort sa plus célèbre couverture :
Et est aussitôt interdit. Il y avait longtemps que le pouvoir n’attendait qu’une occasion. Celle-là était en or.
Choron, qui n’était pas du genre à adopter profil bas, fonde aussitôt un autre canard. À l’identique. Avec, pour titre : Charlie-Hebdo.
« Charlie » était le nom de code que les pilotes d’hélicoptères de l’OTAN avaient donné au Vietcong (Forrest Gump : « On cherchait sans arrêt un type qui s’appelait Charlie »). En adoptant ce nom, Choron avait annoncé la couleur : pas question qu’on s’écrase. Et la fronde des puissants, surtout les armés, avait continué. Et puis, un jour, Choron est mort et sa gazette a fait faillite, ou l’inverse. Fournier, Reiser et Gébé étaient morts avant, dans cet ordre. Mais il y avait eu Sylvie Caster, Manchette, Berroyer, Arthur, Nicoulaud, Soulas, Carali et autres, puis Coluche, Desproges… et on en passe.
C’est là que Val, ex-chansonnier pour MJC, s’est pointé pour le racheter. L’argent de la CIA ? Ses économies ? Va savoir. Le tournant en épingle à cheveux a été immédiat (Delfeil de Ton a tenu trois mois). Certains se sont fait virer (Mona Chollet), d’autres sont partis en claquant la porte (Cyran). Et le tout à l’avenant. C’est ce qu’on a appelé « La véritable scission de l’Internationale satirique ». Pourquoi ce sont surtout les écrivains qui sont partis et les dessinateurs qui sont restés ? On ne sait pas non plus. Beau sujet d’étude pour un sociologue de la presse.
Val a pondu des éditos imbuvables tant dans la forme que sur le fond. Les dessins – hideux à regarder, sauf ceux de Cabu, qui ne l’étaient que de l’intérieur – se sont mis à faire ce pour quoi ils étaient payés : ridiculiser les victimes de l’Empire et de l’OTAN, taper sur les gens à terre, s’attaquer à ceux qui les défendaient. Finie la fronde des puissants. Profession : lyncheurs d’humiliés et d’offensés.
On peut cogner, chef ?
Non seulement on peut, mais on doit, sinon pas de caviar ni de caisses de rouge à la fin du mois.
Les caricatures du Prophète : de la poudre aux yeux, l’écran de fumée destiné à faire passer la vénalité pour de la fronde anarcho-philosophique.
Bouffeurs de curés, c’est plus reluisant qu’assistants de bourreau, non ?
Mais, objecteront les naïfs, ils s’en sont pris aussi aux autres religions, pas qu’à l’Islam… Faux. Ce n’est pas une histoire de religion-pas religion, c’est une histoire de puissants-pas puissants :
Sœur Emmanuelle, oui, des caricatures d’évêques, à la rigueur Benoît XVI, Jésus même, à l’occasion. Pas Jean-Paul II. Jamais (Quand on briffe à la même mangeoire…)
Des juifs, oui. Des sionistes, jamais.
Castro, Chavez, Poutine, oui. Jamais Bush, ni Blair, ni McCain, ni Abou Ghraib, ni Guantanamo.
Des « prêtres pédophiles », oui. Jamais des couturiers, des cinéastes, des écrivains familiers des bordels d’enfants. Jamais ceux qui font mettre en prison les parents qui ne veulent pas que leurs gosses apprennent à se masturber à la maternelle.
Nous l’avons déjà dit, répétons-le : l’Empire Otanazi se sert toujours deux fois des créatures qu’il achète, et la seconde fois, c’est en les tuant et en se servant de leur mort. Il n’y a pas encore eu d’exception à cette règle.
Lee Harvey Oswald…
Jack Ruby…
Saddam Hussein…
Oussama Ben Laden…
Les frères Tsarnaev…
Les djihadistes mercenaires de plusieurs obédiences…
Les sinistres pieds nickelés de Paris… qui ne seront pas les derniers.
ET ON N’Y REVIENT PLUS, PAR PITIÉ.
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« Vous pétez, Panurge ? »
Notre aparté sur les souffles, les vents et cœtera, à propos de Rois Mages, nous a valu de recevoir d’un collagiste de génie qui nous fait l’honneur de nous lire, une infime partie de sa collection – immense, assurément – d’images. Sur le sujet. Pas de bande-son. Que de l’iconographie.
Si nous avons été ravis de revoir des photos de films que nous avons aimés pour des raisons très variées, nous n’avons pas toujours compris le rapport qu’ils avaient, pour la plupart, avec l’objet de la collection lui-même. On sèche. Vous le découvrirez peut-être…
http://organodeon.chez.com/galerie_photo.htm
(Cliquer sur les images pour les agrandir)
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Le 26 janvier 2015.
21:01 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
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