10/03/2013

Un interlude mosaïque

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Aline de Diéguez

Interludes

Rencontre avec deux génocidaires

 

1 - L'Elu

2 - Convocation de l'Elu par le Très-Haut

3 - Descente de la montagne

4 - Grosse colère du Tout-Puissant et pulsion génocidaire

5 - Le grand ébranlement

6 - La bête cachée sous les ailes des anges

7 - Lendemains de carnage

 

Dès mon arrivée, il m'a fascinée et terrifiée.

Hiératique et olympien, il trônait au milieu de ses ouailles. Sa bouche aux lèvres serrées, encadrée des boucles soyeuses d'une barbe bien peignée avait le pli amer et hautain qui marque de son sceau l'Elu, le chef, l'homme d'action.

La tête légèrement tournée de côté, le menton imperceptiblement relevé, il siégeait, aussi immobile et colossal qu'une statue de marbre. Des yeux enfoncés dans les orbites et abrités par des sourcils proéminents accentuaient la sévérité du visage. Indifférent aux frôlements d'ailes des silhouettes qui vaquaient gracieusement aux tâches de la société des anges, son regard intense harponnait l'infini.

J'eus le temps de remarquer le bras musculeux que striaient des veines apparentes où le sang avait l'air de palpiter et une main étonnamment fine perdue dans les ondulations de la barbe. Je cueillis au passage l'expression de lassitude d'un regard qui me donna la chair de poule tellement il semblait caverneux.

Je m'attendais à voir un héros au front ceint de lumière, un favori du Tout-Puissant rayonnant d'assurance. Je découvrais un guide à la fois énergique et accablé, volontaire et désillusionné. Toute sa personne reflétait une force contenue, ombrée de souffrance. J'en compris plus tard la raison.

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Moïse par Michelangelo, situé à San Pietro dans la Basilique de Vincoli.

2 - Convocation de l'Elu par le Très-Haut

Je connaissais ses exploits car aucune bulle n'est si étanche que des informations ne puissent filtrer hors de ses frontières. Je savais que ce grand favori du Tout-Puissant était un athlète aux dons exceptionnels. La puissance de ses biceps et de ses quadrijumeaux conjuguée à la finesse de son oreille avaient joué un rôle éminent dans l'architecture de son paradis.

Le Très-Haut avait des informations capitales à transmettre à son peuple bien-aimé.

Il convoqua son Elu alors que celui-ci errait à la tête de sa horde dans une étendue sableuse et brûlante. Comme Il est toujours aussi espiègle, Il lui fixa un rendez-vous dans un endroit périlleux et très difficile d'accès.

Et voilà le guide contraint de quitter sa troupe et de se muer en alpiniste. Bien que la montagne en question jouisse d'une réputation médiocre auprès des montagnards chevronnés, l'escalade solitaire dura six jours et six nuits.

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Le sommet du Djebel Moussa (2285 mètres) où, selon la tradition, Moïse fut convoqué par Jahvé

Il faut dire, à la décharge de l'athlète céleste, qu'elle s'effectua dans des conditions météorologiques particulièrement défavorables et sans l'aide d'aucun matériel approprié: à la chaleur torride du désert succéda un épais brouillard, sans compter le décryptage ardu du jeu de piste auquel le champion escaladeur dut se livrer pour découvrir le piton du rendez-vous alors qu'il progressait péniblement à mains nues et chaussé de simples sandales.

Le Tout-Puissant a beau être invisible, Il est très bavard. Il tint à son Elu bien-aimé un discours qui dura quarante jours et quarante nuits ! Même le plus doué des lider maximo est incapable d'une telle prouesse. Mais la performance la plus fabuleuse et digne de figurer dans le célèbre livre des records, me parut être celle de l'auguste et patient auditeur: accroché à un rocher, affamé, assoiffé et privé de sommeil pendant mille neuf cent vingt heures, il fut capable d'écouter et d'enregistrer l'équivalent d'un gros in-folio.

Comme tous les puissants monarques, le souverain des astres errants sur la voûte céleste avait été rattrapé par la fièvre bâtisseuse. L'infini monotone l'ennuyait tout à coup. Il rêvait maintenant de la construction d'un édifice mirobolant consacré à son propre culte. Pendant ses longs cycles de solitude et de vagabondage au milieu des myriades de galaxies qu'Il s'était amusé à engendrer d'une pichenette, Il avait eu le temps de ruminer son projet, si bien que son auguste cerveau avait tout prévu, y compris les détails qui auraient semblé insignifiants à un esprit ordinaire.

Pendant ces six longues semaines, le Très-Haut se défoula et sa parole chue du ciel étoilé roula en vagues ininterrompues, telle une pierre qui n'amasse pas mousse. La présence d'un auditeur attentif semblait avoir démultiplié sa faconde. Rien n'avait échappé à sa divine prévoyance et à sa paternelle vigilance.

Ainsi, notre Créateur tout puissant n'avait pas jugé indigne de sa grandeur de disserter sur la composition des huiles selon qu'elles servent à la table ou à l'éclairage des salles.

Son œil divin s'était penché sur la qualité des poutres, leurs dimensions, leur nombre, les intervalles entre elles.

Il avait défini à un liséré près la façon dont les servants de cette bâtisse devaient être habillés selon leur sexe, leur âge, leur condition.

Il avait finement prévu la tenue des domestiques et la qualité de leurs vêtements.

Les bijoux, les décorations luxueuses des rideaux et les fanfreluches destinées à orner les robes des notables ainsi que les divers types de laines destinées au tissage des riches étoffes étaient examinés et scrupuleusement décrits. La forme des rideaux et leurs dimensions, le nombre et le style des meubles avaient été méticuleusement conçus par son esprit clairvoyant.

Il n'avait pas omis de mentionner les différents ustensiles de cuisine dont un habitacle aussi cossu devait être pourvu et avait exposé avec une compétence de chef cuisinier multi étoilé la composition des menus et la présentation des repas.

Il s'était attardé, avec un soin maniaque, à dépeindre la forme des tentes selon qu'elles étaient destinées à abriter le bétail ou les domestiques. Il avait même détaillé le nombre de poils de chèvres à insérer dans le tissu destiné à la fabrication des toiles de ces tentes!

Et surtout, dans sa paternelle bénévolence pour ses zélés serviteurs, Il n'avait pas oublié de régler la délicate question du montant des impôts et des quêtes destinés à entretenir le nombreux clergé chargé du service de son culte.

Je n'évoque que pour mémoire les commandements sur la longueur et l'épaisseur des planches, la forme des tenons, la qualité des tissus et le sens de leur tissage, le dessin des boutons et mille autres détails aussi subtils dont l'importance n'échappera à personne.

C'était fabuleusement pensé!

3 - Descente de la montagne

On comprend que Tout-Autre ait eu des doutes sur la capacité de son ambassadeur de mémoriser et de répéter fidèlement une telle masse de recommandations capitales. Aussi avait-il préféré se mettre lui-même au travail. Comme Il est vraiment autre, c'est de son propre doigt qu'Il avait gravé ses centaines d'informations dans des blocs de pierre. Au sommet d'une montagne, on ne trouve ni papyrus, ni argile, ni stylet - la roche est le seul matériau disponible.

Certains fidèles suspicieux avaient même avancé l'hypothèse audacieuse que le Très-Prudent avait cisaillé la montagne avec son doigt et que les blocs étaient empilés avant que son fidèle intendant achevât son ascension.

D'aucuns prétendent toujours que le Diable se cacherait dans les détails. Cela me fait rire doucement: quand on sait que l'Innommé est tellement tatillon qu'Il est allé jusqu'à indiquer le nombre d'agrafes et de brides qu'exige la fixation de la toile d'une tente et qu'Il a même précisé avec une méticulosité vétilleuse la manière de coudre les brides et d'insérer les agrafes dans les brides, on voit que tout l'espace était déjà archi bondé. Si le Diable se niche quelque part, ce n'est sûrement pas là qu'il faut le chercher.

La seule information manquante - et qui m'a beaucoup intriguée - c'est le nombre de blocs de granit qu'il a fallu utiliser pour consigner toutes ces informations. De nombreuses générations de fidèles perplexes se sont attelées à résoudre cette douloureuse énigme; car même si notre créateur est capable d'écrire tout petit - mais avec un doigt et sur la pierre, il y a des limites - des savants très compétents ont calculé qu'il était impossible de s'en tirer avec moins d'une dizaine de blocs gigantesques.

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Jacques de Letin (1597-1661) , Moïse au Sinaï, huile sur toile, 210 x 232 cm, Musée Saint-Loup, Troyes

 C'est pourquoi l'exploit d'un terrien capable de soulever un seul menhir provoque chez les habitants des espaces azuréens un éclat de rire intergalactique. Je trouve que ce messager du Très Haut est un grand modeste. Il a visiblement voulu éviter de faire des envieux; car personne ne sait comment il a empoigné son fardeau pour dévaler la pente. Pas la moindre information n'a filtré sur la durée du chargement et celle de la descente.

Certains décrivent le héros arrivant lestement au campement, porteur de deux petites feuilles de granit bien lisses avec une dizaine de recommandations gravées au recto et au verso. Or, lors de cette entrevue au sommet d'une montagne, en plein désert, le Très-Haut avait versé dans l'oreille de son élu plus de mille cinq cents informations et recommandations. Les boîtes d'archives en font foi et les verbatim de ce monologue occupent près de la moitié d'un gros in-folio.

Donc, en supposant qu'il ait fallu dix grands blocs pour les consigner, il est presque certain que mon estimation est plus proche de la vérité que tous les prétendus témoignages. Des spécialistes en haltérophilie céleste supposent que le champion aurait saisi deux blocs sous chaque bras et qu'il n'en serait resté que six à charrier sur le dos.

Mais, objection votre honneur! Un problème nouveau s'était alors présenté à mon imagination raisonneuse. Si les blocs avaient été fixés sur son dos en premier, comment ce super Hercule aurait-il pu se baisser pour saisir les blocs restants sans basculer? Personne n'a pu expliquer comment un seul athlète, fût-il un résident du paradis, aurait réussi à fixer six blocs sur son dos alors qu'il avait déjà les deux bras occupés à en maintenir quatre autres.

J'ai vu en note dans mon fascicule que des chercheurs avaient, eux aussi, été interpellés par cet exploit et qu'ils avaient tenté d'analyser les conditions de son exécution. Certains sont parvenus à la conclusion audacieuse que si l'Innommé n'avait pas de visage, Il avait, lui aussi, de solides biceps. C'est lui qui aurait gracieusement fourni des cordes, puis empilé et fixé les blocs sur le dos de son fidèle souleveur de montagne.

4 - Grosse colère du Tout-Puissant et pulsion génocidaire

Pendant que le Très-Haut et son Elu bien-aimé s'occupaient de leurs petites affaires et s'échinaient à trouver le meilleur moyen de harnacher la précieuse cargaison sur le dos de l'alpiniste - quel drame pour l'avenir de l'humanité que se perde la connaissance du nombre de poils de chèvre à insérer dans les toiles de tente! - un coup d'oeil jeté par-dessus l'épaule du porteur de rochers apprit au maître de l'univers que le camp de base était en ébullution, qu'on s'y amusait et qu'on y festoyait bruyamment.

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Alexandre Andreïevitch Ivanov ( 1806-1858) Saint-Pétersbourg, Danse devant le veau d'or

. Voilà qui n'était ni prévu, ni autorisé.

Une colère comme on n'en vit jamais sous la voûte étoilée saisit le créateur des mondes. Les colonnes d'Hercule tremblèrent. Le ciel cracha des éclairs, la terre se fendit et une sombre vapeur s'échappa de la montagne.

- Je vais pulvériser cette vermine, ces cirons, ces tiques - hurlait le tonnerre. Je les ai chassés de mon jardin, j'ai essayé de les écraser en provoquant l'écroulement de la HLM qu'ils s'étaient permis de construire sans mon autorisation, j'ai fini par noyer ces misérables - c'est vrai, j'en ai épargné un, j'ai été trop bon! - et voilà qu'ils se permettent à nouveau de me désobéir. Je vais les broyer, les concasser, les réduire en poussière, en fumée..."

Je vis que le pauvre souleveur de montagne, effondré, eut toutes les peines du monde d'empêcher le roi de l'univers de se livrer sur-le-champ à un génocide général et à carboniser d'une pichenette de son auguste index ou d'un rayon laser ravageur de son oeil divin, la populace en liesse qui gambadait dans la vallée.

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"Que ma colère s'enflamme contre eux et que je les extermine..." (Ex, 32-10)

 Tout ahanant, il réussit à calmer le colérique potentat céleste en faisant appel à un argument qui me stupéfia, tellement il me parut mesquin. En effet, une petite piqûre d'amour-propre habilement décochée suffit à faire renoncer le Créateur à sa pulsion génocidaire: provoquer une éruption volcanique afin d'écraser une punaise, c'était révéler son impuissance, sussura l'Elu. Il allait devenir la risée de ses ennemis!

Je sursautai. Des ennemis? Qu'est-ce à dire? L'Elu n'en dit pas plus, mais ce sous-entendu vicieux calma sur-le-champ l'irascible potentat céleste qui s'était toujours efforcé de cacher qu'il n'était ni seul, ni unique à siéger dans l'éther. Des rivaux se tenaient déjà les côtes de rire en voyant que ce vantard qui prétendait régenter le monde n'était même pas capable de se faire obéir d'une poignée de va-nu-pieds sans domicile fixe.

Colérique, génocidaire, susceptible, orgueilleux, impuissant et mesquin, tel m'apparaissait le souverain auto-proclamé des galaxies et c'était là une bien triste découverte.

Mais ce n'était-là que la première étape de mon douloureux cheminement.

Il paraît qu'un sherpa attendait l'alpiniste et son chargement au camp intermédiaire. Il s'empressa de soulager le messager du Très- Haut de son encombrant fardeau, l'Elu ne conservant par devers lui qu'un petite plaque portant une dizaine d'indications générales et assez banales - une sorte de pense-bête, en somme.

C'est lors du retour de l'Elu au campement de base que se produisit l'événement que beaucoup qualifient de fondateur parce qu'il révéla aux fils d'Adam les souterrains et les labyrinthes de leurs cervelles et de leurs cœurs.

5 - Le grand ébranlement

Voici comment furent dévoilées les choses demeurées cachées depuis le surgissement de la voie lactée. Auprès d'elles, l'épisode de la pomme n'est guère plus qu'un pépin dans une marmite de compote. Les archives en rapportent les péripéties, mais qui lit aujourd'hui les archives? D'ailleurs n'est-il pas écrit que les fils d'Adam ont des oreilles pour ne pas entendre et des yeux pour ne pas voir?

Une liesse bruyante régnait au camp, mais le retour et l'exploit de l'athlète céleste n'y étaient pour rien. Une bacchanale battait son plein autour d'une statue de bovidé que l'un d'entre eux avait bricolée. Des fidèles de tous âges gambadaient à qui mieux mieux, riaient, sautaient, hurlaient, chantaient, se livraient à des gestes obscènes, s'invectivaient, ironisaient sur l'impuissance des chefs et se moquaient comme de leur première auréole du prétentieux escaladeur.

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Nicolas Poussin (1594-1660) L’Adoration du Veau d’Or (vers 1635)Huile sur toile - 153,4 x 211,8 cm Londres, National Gallery

 Le sang monta au cerveau de l'alpiniste divin. Sa vue et sa cervelle se brouillèrent. Il vit rouge, perdit la notion du temps, du lieu et des réalités et…

Dans un hurlement dont l'écho résonna trois fois sur les pentes rocheuses toutes proches, l'Elu assuma la fureur du Créateur. Y ajoutant la sienne propre, il ordonna un massacre général. Tuez, tuez, tuez, vociférait-il. Il lui fallait du sang, beaucoup de sang, le sang d'un frère, le sang d'un fils, le sang d'un ami.

Il lui avait donc suffi d'une absence de quarante jours pour être oublié! Sa vexation, sa déception et sa colère criaient vengeance. Chef et guide de la tribu, le messager du Tout-Puissant n'en avait pas moins été supplanté en quelques jours par un démagogue qui faisait sautiller toute la tribu autour de la piteuse statue d'un jeune bœuf barbouillé de dorures. Honte et malédiction! Tuez, hurlait-il, encourageant les assassins de la voix et du geste!

Tous obéirent, car tous avaient reconnu le chef à sa colère. Sans l'ombre d'une hésitation, chacun quitta la danse, se précipita dans sa tente et se saisit du grand coutelas qui servait à découper le petit bétail. Au milieu des cris, des pleurs, des gémissements, des appels à la miséricorde, des supplications, des ahanements, des piétinements, une gigantesque tuerie se déclencha. Une tuerie indistincte. Chacun avait tous les autres pour ennemis.

Pitié, amour, compassion, fraternité, famille, plus rien n'existait. Pulvérisées les inhibitions. Evaporée la mince pellicule d'angélique nature! La bête tapie en chacun d'eux pointa son museau gourmand. Le soleil aiguisa sa fringale et sa cruauté. La bête s'en donnait à cœur joie, la bête plantait les crocs dans les poitrines, la bête coupait des membres, tranchait des gorges, estropiait tout ce qui passait à sa portée. La bête obéissante et carnassière jouissait de la vue et de l'odeur du sang répandu.

La tuerie ne prit fin qu'avec l'épuisement des tueurs et aboutit à plus de trois mille victimes égorgées, transpercées, décapitées, piétinées. Des générations d'enfants auraient pu construire une ville entière avec les pâtés de sable imbibé du sang qui ruisselait autour des tentes.

Pendant ce temps-là, le vénérable chef à l'ego transformé en cocotte de papier et devenu fou furieux, retourna sa rage contre les blocs qu'il avait si péniblement transportés et les fracassa les uns contre les autres.

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Domenico di Pace Beccafumi (1486 - 1551) , Moïse et le veau d'or

 L'ébullition de sa cervelle apaisée, l'ordonnateur du carnage s'était retiré à l'écart du campement. On l'avait vu méditer, méditer longtemps, la poitrine soulevée de profondes inspirations comme s'il voulait expulser de ses poumons l'odeur écœurante du massacre et de la sueur des tueurs.

Puis il s'était assis, s'était pris la tête à deux mains, l'avait posée sur ses genoux. Accablé. Anéanti. Après de longues minutes, il s'était levé et s'était dirigé vers le campement, lentement, très lentement, la tête toujours baissée.

Osant enfin lever les yeux, le chef avait contemplé le résultat de son commandement. Sa bouche s'était crispée, son front s'était plissé et une grande pitié avait envahi son cœur. Pitié pour les morts, pitié pour les blessés, pitié pour les survivants. Et surtout, pitié pour lui-même, qui avait été capable de donner un ordre aussi insensé.

Et horreur de constater qu'il avait été si bien exécuté.

6 - La bête cachée sous les ailes des anges

Alors qu'il avait réussi à éloigner le génocide du Tout-Puissant, l'Elu se découvrait un assassin sanguinaire. Seul responsable de sa colère, seul responsable de sa décision, seul responsable du massacre, l'Elu se révélait un Adam habité par le meurtre.

Mais son remords ne dura que le temps d'un clignement de paupières. En Tartuffe habile, il secoua la poussière sur ses sandales et s'empressa de maquiller sa pulsion criminelle en offrande au Très-Haut. Imitateur et bras séculier de son génocidaire divin, responsable de l'obéissance de ses troupes, son objectif était atteint.

Quant à l'obéissance des masses à l'autorité d'un chef, je compris qu'elle est au fondement de toutes les tyrannies et de tous les génocides. C'est pourquoi je me disais que l'Elu est l'archétype de la cohorte de tous les génocidaires qui défileront à sa suite dans l'histoire.

Plongée dans ces tristes réflexions, je fus ravie en esprit et j'entendis pleurer le clairon de la sonnerie aux morts.

Je vis l'Elu dans l'éclat éblouissant de sept lampadaires d'or, je vis sa fureur et les cadavres ruisselants du sang de la tuerie qu'il venait d'ordonner.

Je fermais les yeux. La lumière se voila doucement et un gnome gesticulant à petite moustache sous le nez apparut. Je ne comprenais pas ses paroles, mais je vis une foule innombrable d'une nation autrefois chevaleresque lever le bras en signe d'acquiescement. Obéissante, elle acceptait de participer à une industrie de la mort.

Les images se précipitèrent. Je vis de grands massacres tribaux, des corps décapités, éventrés à coups de machette avec une allégresse de carnassiers. Du sang, encore du sang et dans les villes et les campagnes se répandait la fétide odeur de la mort. Des cris, les mêmes que ceux l'Elu "Tuez, tuez, tuez", vociféraient des voix venant de nulle part et de partout. La foule obéissait et les tueurs s'activaient.

Je vis les meurtres, les spoliations, les humiliations, les tortures, infligées aux occupés par les occupants dans les sordides geôles d'anciennes victimes devenues bourreaux. Je vis des immeubles pulvérisés avec tous leurs habitants. Une pluie de bombes et de missiles déchiraient, carbonisaient, lacéraient les chairs d'une population captive. Je tue, je tue, je tue, criait une voix. Je torture et je tue parce que je suis une éternelle victime. J'offre mes supplices, mes meurtres et mes turpitudes à ma divinité la plus secrète : mon MOI de peuple élu.

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Enfant palestinien martyrisé, Torture as official Israeli policy

Je vis le virus du sadisme et de la sauvagerie contaminer si gravement les collaborateurs qu'ils ajoutaient l'ignominie de la trahison à leur lâcheté et rivalisaient de cruauté avec l'occupant dans les sévices qu'ils ingligeaient aux résistants.

Et toujours les meurtriers et les tortionnaires obéissaient, riaient et dansaient.

Je vis avancer les colonnes vrombissantes de chenilles monstrueuses. Les modernes Attila messianisés et mécanisés étaient en marche. Ils criaient: "Nous sommes la civilisation et la démocratie", mais leurs chenilles meurtrières écrasaient la civilisation et broyaient les hommes. Ils criaient : "Nous sommes des libérateurs, nous sommes purs et innocents" et je les vis dans leurs œuvres de sinistres fonctionnaires du crime se livrer aux tortures les plus répugnantes dans les abjects culs de basse fosse d'Abou Ghraib, de Bagram, de Guantanamo et dans la cinquantaine d'Etats qu'ils étaient parvenus à corrompre et à contaminer.

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Abou Ghraib, GI femelle de l'armée américaine en Irak. La torture corrompt le tortionnaire

C'était donc si facile de tuer, de piétiner, d'humilier!

La fascination pour la force et la volupté de la soumission pouvaient-elles faire de chaque fils d'Adam un tueur et un tortionnaire capable de plonger un couteau dans le cœur de son voisin, dans celui de son père ou dans celui de son fils?

Plus ces pensées tournoyaient dans ma cervelle, plus je me disais que le véritable couteau, c'est le pouvoir et c'est l'obéissance aveugle aux ordres du chef, à n'importe quel ordre issu de la bouche de la "hiérarchie". Le pouvoir rend fou et la soumission aux autorités ainsi que l'abandon de toute responsabilité individuellepeuvent transformer en un instant un paisible père de famille en assassin de son fils, un fils ordinaire en parricide et n'importe quel Adamien obéissant aveuglément aux ordres de son "chef" en bête immonde.

7 - Lendemains de carnage

Je m'attendais à lire le récit d'une cérémonie de funérailles, ou du moins à des pleurs de familles endeuillées, à des scènes de repentir collectif. Mais non, rien. Effacée, la tuerie collective, occulté, gommé, nié le carnage. L'important, disait le récit, c'était d'avoir désobéi aux ordres du Tout-Puissant qui interdisait de danser autour d'un veau. C'était sur cet acte-là que devaient porter les regrets de la horde.

Je vis que le Très-Haut se déclarant solidaire de son fidèle intendant dans l'offense et dans le massacre, lui avait fait connaître les conditions de son pardon: recoller les morceaux de rochers fracassés et apprendre par cœur la liste les directives qui y avaient été consignées. Je compris à quel point le Créateur jugeait capital d'enseigner au peuple l'art et la manière de coudre les brides sur les bords des toiles de tente.

Les survivants ne se le firent pas dire deux fois. Ils applaudirent bruyamment et se mirent au travail. Bannies les frivolités et les gambades autour d'un bovidé. Place à la discipline, à la sélection des poils de chèvre et à la couture des brides.

Une autre question me tourmentait. Je me demandais ce qu'on avait fait de tous les cadavres. Est-ce qu'on avait creusé une fosse commune? Si oui, est-ce que, dans le charnier, on avait soigneusement empilé les corps après les avoir comptés? Les avait-on jetés pêle-mêle, rapidement et honteusement? Chaque famille avait-elle enterré les siens? On avait peut-être entassé les corps sur un gigantesque bûcher. Quelqu'un avait-il eu l'idée de construire un four afin d'assurer une crémation plus complète et transformer plus rapidement les cadavres en cendres et en fumée afin que les narines du Très Haut fussent délicieusement chatouillées par les volutes de ce gigantesque holocauste?

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Lendemain du carnage des "élus" à Gaza, janvier 2009

 Le sable avait bu le sang, mais trois mille cadavres en un seul endroit, c'est une masse encombrante. Sous un climat chaud, les corps se décomposent rapidement et sentent mauvais! Je me surprenais à calculer le volume que représentaient trois mille corps et le cubage de terre déplacée pour les enfouir. Combien de stères de bois aurait-il fallu entasser afin de les carboniser? Mais le massacre s'est déroulé en plein désert, si bien que pas la moindre branchouille n'était visible à l'horizon. Le récit passait ces questions, pourtant capitales, sous silence. Seules étaient fustigées la danse et la désobéissance.

J'en conclus que les cadavres furent purement et simplement abandonnés sur place et qu'avec la bénédiction de l'Elu et du Très-Haut ils servirent à améliorer le repas quotidien des charognards du désert.

Je vis que le plus soulagé de tous était le colérique messager. Les blocs recollés, les cadavres disparus par magie, la vie des survivants reprenait benoîtement son cours. Tout allait de nouveau pour le mieux dans le meilleur des paradis sous le commandement avisé d'un messager du Tout-Puissant d'autant plus vénéré qu'il était redouté.

Le projet de construction de la monumentale bâtisse à la gloire du Créateur occupait désormais des esprits et des corps solidement attachés au piquet de la soumission et étroitement ficelés à un réseau serré de rites, de prières et d'obligations. Le groupe enfin devenu une pâte homogène et obéissante allait avec enthousiasme retrousser les manches d'une tunique de lin toute neuve et immaculée.

Tout en glorifiant le Tout-Puissant, les descendants d'Adam, soumis, domptés et enfin devenus aussi malléables entre les mains de leurs chefsque la cire chauffée, mirent en chantier le gros œuvre de l'édifice selon les plans révélés au sommet de la montagne, le porteur de blocs faisant office de chef de chantier et de gardien de la LOI.

*

Je compris que le Très-Haut et son Elu bien-aimé sont de grands précurseurs de la gestion politique des masses et que le mythe est un théâtre.

 

*

NOTES

Jahvé dit à Moïse : " Monte vers moi à la montagne et restes-y ; je veux te donner les tables de pierre, la loi et le commandement que j'ai écrits pour les instruire ". (Ex 24,12-13).

La nuée le couvrit pendant six jours. Exode, 24,16 Moïse entra au milieu de la nuée et gravit la montagne. Moïse fut sur la montagne quarante jours et quarante nuits. (Exode, 24,18)

" Maintenant, laisse-moi faire, je vais me mettre en colère et je les détruirai " (32.10) Et c'est Moïse qui dissuade Dieu de se laisser emporter" (32.11 à 13), "Exode 34-40

Exode 20-31 Josué entendit la rumeur du peuple avec ses acclamations , et il dit à Moïse : Rumeur de guerre au camp ! Moïse dit : Ce n'est pas une rumeur de chants de victoire, ce n'est pas une rumeur de chants de défaite, c'est une rumeur de chants alternés que j'entends ! Lors donc qu'il approchait du camp , il vit le veau et les danses. La colère de Moïse s'enflamma . " (Ex, 32, 16-19)

" Il (Moïse ) leur dit : Mettez chacun le glaive à la hanche. Passez et repassez dans le camp de porte en porte , et tuez, qui son frère, qui son ami, qui son proche. Les fils de Lévi agirent selon la parole de Moïse ; " (Exode, 32, 27-28)

" et du peuple, il tomba ce jour-là environ trois mille hommes. "

" il jeta de sa main les tables et les brisa au pied de la montagne "

" Moïse dit : Recevez aujourd'hui l'investiture pour Jahvé , qui au prix de son fils, qui au prix de son frère, pour qu'il vous donne aujourd'hui sa bénédiction. " (Exode, 32,29 ; traduction Osty)

Epître de Saint Paul à Tite : " …nous étions , nous aussi, insensés, indociles, égarés, asservis à des convoitises, vivant dans la méchanceté et l'envie, odieux, nous haïssant les uns les autres. " 3,3

Epître de Saint Paul aux Romains : " … remplis qu'ils sont de toute espèce d'injustice, de perversité, de cupidité, de méchanceté ; pleins d'envie, de meurtre, de querelle, de ruse, de perfidie ; rapporteurs, calomniateurs, ennemis de Dieu, insolents, orgueilleux, fanfarons, ingénieux au mal, indociles aux parents, sans intelligence, sans loyauté, sans cœur, sans pitié. " (1-28-31)

Moïse dit au peuple : " Vous avez commis , vous, un grand péché , mais maintenant je vais monter vers Jahvé ; peut-être pourrai-je faire l'expiation pour votre péché. " (ex 32,30)

Que toute personne soit soumise aux pouvoirs établis ; car il n'est de pouvoir que de Dieu. Ainsi, celui qui s'oppose au pouvoir résiste à l'ordre voulu par Dieu, et ceux qui résistent s'attireront la condamnation. Saint Paul, Lettre aux Romains, 13,1-2

Le 4 mars 2013


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BELGIQUE

 

Visite de Shimon Peres à Bruxelles

Le député Laurent Louis interpelle le Premier Ministre Elio di Rupo

 


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SUR UN ENTERREMENT QUI N’EN FUT PAS UN

ET QUI N’AURA PEUT-ÊTRE PAS LIEU

 

Puisque, en effet, le corps embaumé de leur président, sera peut-être exposé par les Vénézuéliens comme le fut celui de Lénine par les Russes.

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« Si vous voulez savoir qui était Chávez, regardez qui pleure sa disparition, et regardez ceux qui s’en réjouissent, là vous aurez votre réponse ! »

Fidel Castro


 

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Feu Hugo Chavez vient de nous rendre post mortem un signalé service, un de plus et sans doute pas le dernier : celui de mettre à nu comme jamais elle ne le fut la guerre des classes.

Quand on pratique avec notre talent l’art d’échapper au déplaisant, c’est-à-dire quand on n’a pas d’étrange lucarne, qu’on n’écoute pas les radios et qu’on ne lit pas les journaux, on ne se rend pas compte des transformations à la Dorian Gray du monde qui nous entoure ; encore moins est-on capable de mesurer le degré de stridence atteint par la cacophonie qui peut monter quelquefois de la meute des chiens de garde occupés à étaler sans vergogne leur ignorance crasse, leur bassesse que plus bas il y a du pétrole, et à gagner leur beefsteak de clabaudeurs mercenaires.

Sans Internet, nous n’en aurions rien su. Mais trop nombreux sont ceux qui, des deux côtés de l’Atlantique, s’en sont émus pour que le plus timide internaute puisse ignorer le phénomène.

Cette basse-cour en folie (pardon les poules !), paniquée à l’idée que les Vénézuéliens pourraient faire école et finir par faire bien voir aux autres canidés (de Pavlov) à quel point les « élites » - c’est-à-dire elle-même – sont à poil et sentent la charogne pas fraîche, nous a remis en mémoire ce que disait, il n’y a pas si longtemps, feu Henri Guillemin, à propos de la métaphore de Victor Hugo, qui comparait le peuple à une cariatide.

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Ah, s’écriait le bouillant H.G., si la cariatide connaissait sa position et sa force !… Ah, si elle avait seulement pour deux sous de jugeote, de volonté d’être libre et de détermination !... comme elle aurait vite fait de mettre à bas tous les puissants de ce monde, qui se gobergent d’ortolans sur sa tête, à qui elle passe les plats fumants à la montée et qu’elle débarrasse des plats sales à la descente, pour les leur laver… Il suffirait qu’elle plie un peu le cou, qu’elle remue un rien les épaules, non, même pas les deux, une seule, qu’elle se dérobe, sans même recourir à la violence – pour quoi faire ? - … S’incliner légèrement pour se gratter le genou suffirait.

C’est ce qu’ont fait Chavez et son peuple. Sans recourir à la moindre violence en effet. Les voyez-vous, tous les parasites tombés du toit, qui gigotent et criaillent dans la poussière ? Le spectacle n’est-il pas ravissant ? Le son a-t-il quelque chose à envier à l’image ?

Les Vénézuéliens et d’autres peuples du continent sud-américain ont fait quelque chose de très simple, de très jeune, de très énergique et courageux, quelque chose digne des chansons de geste de notre passé, dont nous ne voulons plus rien savoir. Ils n’ont pas volé leur liberté, ils ont payé le prix de leur dignité. On a les gouvernements qu’on mérite.

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De la vague d’articles qui déferlent sur le net, nous ne vous en proposons que deux – du même auteur – parce que vous aurez certainement déjà vu les autres et que ceux-ci disent des choses intéressantes sur les "pour" et les "contre", et tentent d'entrouvrir les portes de l'avenir.


Notes sur notre après-Chavez

Philippe Grasset – DeDefensa.org

8 mars 2013 – D’une façon générale, les réactions à la mort d’Hugo Chavez ont été considérables et assez diversifiées. Il ne fait nul doute que, dans cette époque de communication, cet homme simple devenu président et affirmant une forte capacité de communication, est devenu ce qu’on nommerait un “homme d’État” correspondant effectivement à ces temps étranges, lui-même cultivant l’art de la parole nette, de la franchise enjouée, de l’éloquence populaire et du discours interminable et festoyant. (Ne disons pas “populiste” pour qualifier l’éloquence, de crainte de “déraper” dans les salons où l’on veille à débusquer la bête brune au “ventre toujours fécond”.)

Nous sommes également d’un jugement que le comportement de Chavez sur la fin de sa maladie n’a pas été sans témoigner d’une force d’âme remarquable, qui a marqué et marquera les esprits durablement et profondément, même si d’une façon inconsciente. Un homme dans son état de santé, connaissant sans aucun doute l’issue fatale proche pour lui après deux années de soins intensifs et d’une dégradation continue, avec l'épuisement qui va avec, l'affaiblissement de la psychologie, et se lançant dans une campagne présidentielle, et la gagnant comme il l’a fait, pose un acte décisif qui a sans doute accéléré sa fin, qui est aussi un acte politique héroïque de responsabilité qui le dépasse dans la mesure où il assure à ses successeurs une base renouvelée de popularité pour le régime, qui n’a plus rien à voir avec ses propres ambitions. Les réactions soulevées, ainsi que la ferveur populaire accompagnant ce décès n’auraient pas été aussi intenses et aussi “politiques” dans le sens de la ferveur pour son parti, pensons-nous, s’il n’y avait pas eu l’épisode de l’automne dernier.

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 Voir aussi celui qui l’a immédiatement précédé :

L’ultime bataille de Chavez : un “deuil mobilisateur”

Philippe Grasset – DeDefensa.org

 6 mars 2013 - La mort du président vénézuélien Hugo Chavez se place aussitôt sous les auspices d’une crise majeure : non pas seulement une crise intérieure du pays, qui va de soi pour un tel événement et dans les circonstances générales qu’on sait, mais essentiellement une crise également générale opposant le Système aux forces nécessairement antiSystème et se plaçant complètement dans un contexte international. Le gouvernement et d’une façon générale, le “groupe Chavez” mené pour l’instant par le vice-président Maduro, ont immédiatement et exclusivement placé l’événement dans ce contexte, et avec tous les arguments pour le faire.

Deux axes ont aussitôt été choisis pour développer ce contexte de l’agression du Système, essentiellement représenté par les USA et leur processus immémorial d’interférences et d’intervention illégales dans les pays d’Amérique latine. D’une part, les interférences directes des USA, notamment par le biais de fonctionnaires ou militaires de l’ambassade US, avec l’expulsion immédiate de deux officiers de l’USAF travaillant à l’ambassade et qui sont accusés d’avoir proposé à des militaire vénézuéliens des actions subversives ; d’autre part, des doutes sur les causes du cancer dont Chavez est mort. On trouve des détails de ces deux axes dans l’intervention de Maduro, dénonçant un plan de déstabilisation, sur Venezuelanalysis.com, le 5 mars 2013.

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Mis en ligne par Théroigne, le 10 mars2013

 

[Et s’ils s’étaient aperçus que le Companero Chavez nous a quittés le jour du 60e anniversaire de la mort du camarade Staline, que n’aurions-nous pas entendu, que n’auraient-ils pas éructé les bons apôtres ! Heureusement qu’ils sont ignares. ]


17:49 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

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