25/06/2017

TRANCHES DE VIE POLITIQUE - CHINE

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Navire de ravitaillement de type 905 (classe Fuqing) – Marine de l’Armée Populaire de Libération

 

 

« Essayez, vous, de gouverner un milliard et demi de personnes ! » Vladimir Poutine

 

Nous avons publié récemment un article de Paul Craig Roberts, où celui-ci exprimait ses craintes pour la Russie parce que son sort « dépendait de Vladimir Poutine » et que celui-ci pouvait être assassiné, alors que la Chine courait, selon lui, moins de risques, parce que sa direction était collective. Nous n’avions pas épilogué, mais notre impression était qu’il se trompait deux fois : d’abord en sous-estimant très fort les capacités d’homme d’État de M. Xi Jinping, ensuite en sous-estimant peut-être aussi les capacités à se gouverner collectivement de l’ex-URSS…

 

Chine

 

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Il y a juste un an, à l’occasion de la célébration du 95e anniversaire du P.C. chinois, un très important discours de M. Xi Jinping est passé pratiquement inaperçu en Occident.

Il nous a semblé intéressant de publier ici l’article dont Fort Russ avait alors salué le discours du président chinois.

 

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La Chine offre ouvertement à la Russie une alliance contre l’OTAN

Alexandre Rostovzef – Antifascist online 6 août 2016

Traduit du russe pour Fort Russ par Tom Winter

 

Le 1er juillet a été une date très importante pour la Chine. Ce jour a marqué le 95e anniversaire de la fondation du Parti Communiste de Chine Populaire. Le président Xi Jinping a pris la parole lors de la séance solennelle consacrée à l’événement. À côté des longs et nombreux souhaits de « Longue vie au PCCP ! » (amplement mérités car le PCCP a beaucoup de raisons d’être fier de son histoire) le discours de M. Xi Jinping a été bref mais mémorable.

 

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« Le monde est au bord d’un changement très important. Nous assistons à l’effondrement progressif de l’Union Européenne et à celui de l’économie des États-Unis : c’est fin de partie pour le “Nouvel Ordre Mondial”. Rien ne sera plus jamais comme avant. D’ici dix ans, nous aurons un ordre du monde véritablement nouveau, dont l’union de la Chine et de la Russie sera la clé »

 

En fait, le président Xi a invité la direction russe à faire un pas de plus en passant d’une alliance économico-politique à une alliance politico-militaire capable de relever les défis du futur mais aussi d’assumer la direction du monde en cas d’effondrement de l’ordre existant.

On remarquera avec quelle délicatesse la partie chinoise a fait cette offre sérieuse à la Russie. Après tout, peu avant la célébration du 95e anniversaire, une substantielle délégation russe, conduite par Vladimir Poutine, avait visité la Chine.

Il y avait eu des négociations, toute une batterie d’accords avaient été conclus et des contrats signés. Mais les propositions les plus importantes ont été faites par le président chinois lors du grand symposium du PCCP, comme pour bien souligner qu’aucune pression n’était exercée sur la Russie et que personne n’exigeait d’elle une réponse immédiate sur une question de cette importance.

 

« Nous voyons se multiplier des actes agressifs des USA à l’encontre de la Russie et de la Chine. Je crois que la Russie et la Chine peuvent mettre sur pied une alliance face à laquelle l’OTAN se retrouvera impuissante et qui mettra fin aux ambitions impérialistes de l’Occident. »

 

C’est là une invitation en bonne et due forme, sans aucune des ambiguités de la rhétorique asiatique, du genre « le roulement de mon rire secoue le ciel et la terre » qu’on peut interpréter comme on veut.

Le président Xi ne s’est pas aventuré non plus à prédire comment Poutine accueillerait cette proposition, mais la forme qu’il lui a donnée ne laisse, me semble-t-il, aucune place aux formules de remerciement floues.

Cela est d’autant plus surprenant que, tout récemment encore, la direction chinoise et le président russe ont dit qu’il n’était pas question d’accueillir sur leurs sols respectifs des unités militaires ni de promouvoir une amitié dirigée contre des pays tiers. Mais, comme nous le voyons, le monde change de façon dramatique et la nécessité de conclure une alliance opportune se faisant plus aiguë, la Chine prend l’initiative.

Bien sûr, la Chine est une partenaire difficile et l’histoire passée des deux pays ne manque pas de pages sombres. Mais, aujourd’hui, de toute évidence, il faut enregistrer ce fait : la Chine est prête à marcher au coude à coude avec la Russie en cas de complication militaire et politique entre la Russie et l’Occident.

Il fut un temps où une proposition de ce genre aurait pu sauver et a fait défaut à l’URSS. Lors de la confrontation des deux blocs, au cours de la guerre froide, la Chine s’est renforcée dans le dos de l’URSS et a adopté une attitude attentiste, comme dans la fable de l’ours et du tigre qui se battent pendant que le singe malin, réfugié dans un arbre, attend que tous les deux s’épuisent. Mais les choses, dans la réalité, ne se sont pas passées ainsi.

Ce qui s’est passé, c’est qu’au début des années 1970 Henry Kissinger est venu en mission secrète en Chine et, jouant habilement des désaccords entre le PCCP et les « révisionnistes soviétiques », a passé un accord avec Mao et Chou En Lai. Il faut se rappeler que les relations entre l’URSS et la Chine, à l’époque, étaient également marquées par le conflit portant sur l’île Zhenbao (île Damanskiy) à la frontière sino-soviétique. Une raison visible de surmonter cette crise n’était pas encore apparue et les Américains n’ont pas raté l’occasion de se glisser dans la faille.

Résultat : la Chine est devenue une excellente supplétive des pressions occidentales sur l’Union Soviétique et notre pays a été forcé d’y répondre en créant un puissant regroupement militaire dans la région du TransBaïkal et l’Extrême-Est, et ses dépenses militaires ont alors atteint (selon Valentin Falin, éminent homme politique soviétique) 24% du PNB.

L’issue de ce long conflit est bien connue. Le réchauffement des relations entre l’URSS et la Chine, qui a commencé en 1985, n’a pas aidé l’URSS, parce que les capitulards dirigés par Gorbatchev étaient à la barre.

Mais il semble à présent qu’il y ait une réelle possibilité pour la Russie, de réduire en le partageant le poids qui pèse sur ses épaules.

Quoi qu’on ne le crie pas sur les toits en hauts lieux, la deuxième guerre froide fait rage depuis un bout de temps déjà. Mais qui pourrait dire qu’elle reproduira exactement la première ?

De toute évidence, elle va bon train depuis 1999 :

 

  • Violation par l’Occident de l’accord sur la dissolution du Pacte de Varsovie, par lequel l’OTAN s’engageait à ne jamais dépasser les frontières de l’Allemagne.
  • Admission dans l’OTAN des anciens pays alliés de l’URSS, puis de certaines anciennes républiques de l’URSS.
  • Retrait unilatéral de l’Occident du traité anti-missile balistique ABM.
  • Déclenchement de la conflagration dans « l’arc d’instabilité » – du Moyen-Orient à l’Afghanistan – qui est le sous-ventre mou de la Russie et de la Chine.
  • Élimination par la force des régimes séculiers stables du Moyen-Orient et leur remplacement par un califat terroriste.
  • Euromaidan en Ukraine.
  • Guerre dans le Donbass et nouveaux batifolages aux frontières ouest et sud-ouest de la Russie.

 

La direction chinoise n’hésite pas à reconnaître que la Chine toute seule n’est pas en mesure d’affronter les défis du futur, surtout ceux de nature militaire. Et, en dépit de ses remarquables progrès économiques et d’une percée technologique réelle dans certains domaines, beaucoup de structures étatiques chinoises ne sont pas encore complètement modernisées.

 

« La création d’une armée qui corresponde au statut international de notre pays est une tâche stratégique. Nous devons combiner développement économique et développement de notre défense, moderniser notre armée pour qu’elle soit mise à jour et aux normes requises. Nous devons tout réorganiser dans la sphère militaire pour nous doter d’une armée disciplinée capable de vaincre. »

 

Je m’aventurerais à suggérer que l’idée de la modernisation nécessaire de l’Armée Populaire de Libération dont parle le leader chinois a pu trouver son origine dans les manoeuvres conjointes Russie-Chine, voire aussi dans les épreuves de biathlon pour tanks, mais surtout dans le spectacle édifiant que donnent les VKS [Forces spatiales de la Fédération de Russie] en Syrie.

Tout cela, soit dit en passant, n’empêche pas qu’il y aura un prix à payer pour une alliance avec la Chine, après modernisation de ses forces armées et leur mise en harmonie avec les standards russes. Et d’autres chausse-trapes sont possibles. Mais ce n’est pas de cela que nous parlons pour l’instant. Il est important que la Russie ne se presse pas de donner une réponse immédiate et ne bâcle pas la conclusion d’une alliance désirable avec la Chine.

Des accords militaires et une coopération politique devront être nécessairement précédés de discussions, au cours desquelles chaque partie devra prendre en considération les souhaits de l’autre, de façon que rien ne reste de non réglé entre les alliés. Le fait que la Russie et la Chine ont beaucoup à s’offrir mutuellement, est très important. Et, pour la Russie, si c’est une bonne occasion de se décharger d’une partie du poids qu’elle porte sur les épaules d’un allié, c’est aussi celle d’entamer le processus de sa ré-industrialisation.

Il ne nous reste qu’à attendre la réponse de la Russie et… la réaction de la « communauté internationale ».

Source : http://www.fort-russ.com/2016/08/china-openly-offers-russ...

Traduction : c.l. pour les Grosses Orchades

 

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Mis en ligne le 2 juillet 2017

 

 

 

23:38 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (1) |  Facebook |

Commentaires

L'Amérique est devenue un gigantesque asile d'aliénés dirigé par des psychopathes.

Après la lecture de l'amas de calomnies et d'élucubrations stupides - pour rester polie - sur Veterans et South Front, les échanges de Poutine avec les participants au Forum Panrusse sont un véritable bain de fraîcheur et de bon sens. Ne pas blesser l'interlocuteur, ne pas le dominer, expliquer encore et encore, ne pas se poser Jupiter et prétendre régler les problèmes d'un coup de cuillère à pot en s'imaginant que dire c'est agir, comme le font nos dirigeants. Les Russes ont bien de la chance . (J'ai adoré: "j'ai tellement d'envoyés spéciaux que je ne vais bientôt plus me souvenir de leurs noms")

Écrit par : Sémimi | 26/06/2017

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