22/09/2013

Le bonheur est (toujours) une idée neuve en Europe

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« Le bonheur est (toujours) une idée neuve en Europe »

et, certes,

« Les morts de génie travaillent »

 

mais ils sont souvent si dangereux savez-vous qu’il faut savoir les neutraliser, soit en les calomniant, soit en les célébrant.

À propos de papiers, la France vient de nous gratifier de deux pantomimes édifiantes, illustrant presque simultanément cette alternative.

Celle d’abord, des « papiers Robespierre » jaillis de leur bi-séculaire oubliette, que l’État (resté mitterandien, de branche thaïlandaise) s’est assez fait tirer les basques pour « acheter » au nom de la Nation, à condition toutefois qu’un certain nombre de cochons de contribuables mettent doublement la main au gousset pour aider un peu. Les temps sont durs.

Celle, ensuite, des papiers (et autres objets) Debord, sur lesquels le même État ou à peu près s’est jeté, afin que, surtout, l’université de Yale ne les ait pas.

Dans toute société marchande digne de ce nom, un achat se rentabilise. Les reliques de celui qui l’a mise à nu au point de l’écorcher vive viennent donc d’être montrées au public dont elles sont le patrimoine, contre beaux et bons assignats.

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Guy Debord. Un art de la guerre

Exposition - du 27 mars 2013 au 13 juillet 2013 - à la BNF – TGB  François-Mitterrand / Grande Galerie

Avec le soutien de….

3. Louis_Roederer_Cristal_Champagne.jpg

…grand mécène de la culture.

Et de quelques autres, car tout est grand à Lilliput. Quel Swift ou quel Bosch n’eût-il pas fallu pour peindre de telles noces ?

Bref,

Ceci est désormais du passé, mais pourquoi ne pas succomber comme tous nos contemporains à la manie des anniversaires, et le faire à notre manière - habituelle - en retard ou en avance ?

Le 30 novembre prochain, donc, il y aura 19 ans que Guy Debord a passé l’arme à gauche.

Or, s’il est vrai que les morts de génie travaillent, il arrive en outre que certains causent. Parole de fantôme ! Nous sommes allés chez ceux qui les entendent chuchoter… grattent le vélin et rapportent ce qu’ils ont entendu.


*

Carmina Sovietica
par Guy Debord


The time is out of joint : O cursed spite,

That ever I was born to set it right

Shakespeare, Hamlet

 

Ein Gespenst geht um in Europa –

das Gespenst des Kommunismus.

Marx, Manifeste communiste


La Sphère bat comme un tambour aux doigts de l'Atlante qui la porte sur ses épaules. Elle retentit de l'écho des tombes dont sont faits les grains de sa peau. La voix des morts clame à ses oreilles : « Entendez-vous encore le cri de Dante : L'amour meut le soleil et les autres étoiles ? Mais d'où vient-il que les vivants contemplent jour et nuit le ciel sans apercevoir plus qu'un faux plafond constellé d'astres artificiels et d'un lustre jetable en guise de soleil ? D'où leur est venu ce plancher de bitume qui dérobe aux regards des mortels toute voyance des abîmes où nous leur faisons signe ? »

Le bunker de la Valeur passerait pour un monde si n'émettait quelque objection contre pareille outrecuidance la Parole d'un Titan bien placé pour le connaître sur le bout des doigts – mieux que les puces numériques organisant ses fonctions digitales. Je vis alors que j'en faisais partie depuis près de vingt ans, de ces défunts dont le De Profundis faisait résonner le tambour terrestre pour inspirer la mélopée d'Atlas. N’introduit-elle pas au plus profond des sept mers comme au septième ciel, grâce à l’Œil imaginal ? Celui qui autorise  une conteuse orientale à transférer les ruines de Bagdad, Le Caire et Damas vers cette île occidentale. J’ai reçu d’elle ce qui m’a fait défaut toute mon existence : une aptitude à lier vie et mort, nuit et jour, songe et réalité. Raison pourquoi dès l’année de ta naissance – 1951 – il me fallut proclamer : « Je ne referai pas le voyage d’Orphée »

Par la grâce de Shéhérazade, puisse donc te parvenir cette Confession..

 

La plateforme de notre hébergeur étant en ce moment ce qu’elle est (nulle), franchement, il vaut mieux…

Lire la suite…

sur le site où nous l’avons pris : l’

Ensphéropédie d’Anatole Atlas

À la source : http://www.spherisme.be/


Ce texte, sous le titre Confession de Guy Debord, est à paraître aux éditions La Muette : http://lamuette.be/confession-de-Guy-Debord.html


*

 

4. BLOG - DEBORD The art of military strategy.gif

 

LIVRES

 

Saint-Just

  • ·     Œuvres Complètes, édition établie par Michèle Duval, volume relié (Champ Libre-Gérard Lebovici 1984)
  • ·     Oeuvres complètes, Paris, Gallimard, 2004, 1248 p., édition établie par Anne Kupiec et Miguel Abensour, précédé de "Lire Saint-Just" par Miguel Abensour.

 

Guy Debord

 

Écrits

  • Hurlements en faveur de Sade (synopsis), revue Ion, avril 1952 (Rééd. Jean-Paul Rocher, 1999).
  • Rapport sur la construction des situations, Internationale lettriste, 1957 ; Mille et une Nuits, 1999. Également dans Documents relatifs à la fondation de l'Internationale situationniste (1948-1957), Allia, 1985.
  • Contre le cinéma, scénarios des trois premiers films de Debord illustrés par des images des films, édité et préfacé par Asger Jorn, Institut scandinave de vandalisme comparé, Aarhus, Danemark, 1964.
  • Le Déclin et la chute de l'économie spectaculaire-marchande, brochure parue anonymement en 1965 et dans IS en 1966 au sujet des émeutes des Noirs à Los Angeles. Debord la fera rééditer en 1993 suite à de nouvelles émeutes (Les Belles Lettres, 1993).
  • Le Point d'explosion de l'idéologie en Chine, brochure contredisant les intellectuels français acquis à Mao Zedong. Ce texte fut également publié dans l'IS en 1967.
  • La Société du spectacle, Buchet-Chastel, 1967 ; Champ libre, 1971 ; Gallimard, 1992.
  • Œuvres cinématographiques complètes, Champ libre, 1978 ; Gallimard, 1994.
  • Préface à la quatrième édition italienne de « La Société du spectacle », Champ libre, 1979 ; Gallimard, 1992.
  • Considérations sur l’assassinat de Gérard Lebovici, éditions Gérard Lebovici, 1985 ; Gallimard, 1993.
  • Commentaires sur la société du spectacle, éditions Gérard Lebovici, 1988 ; Gallimard, 1992.
  • Panégyrique, tome premier, éditions Gérard Lebovici, 1989 ; Gallimard, 1993.
  • In girum imus nocte et consumimur igni. Édition critique, éditions Gérard Lebovici, 1990 ; Gallimard, 1999.
  • « Cette mauvaise réputation… », Gallimard, 1993.
  • Des contrats, Le temps qu'il fait, 1995.
  • Panégyrique, tome second, Arthème Fayard, 1997.
  • La planète malade, Gallimard, 2004.
  • Tous les livres de Guy Debord ainsi que des textes inédits ont été réunis en un volume d'Œuvres, Gallimard, collection Quarto, 2006.
  • Enregistrements magnétiques (1952-1961), Gallimard, 2010.

 

Œuvres en collaboration

  • Fin de Copenhague, avec Asger Jorn, Bauhaus Imaginiste, Copenhague, 1957 ; Allia, 1986.
  • Mémoires avec Asger Jorn, Internationale situationniste, Copenhague, 1958 ; Les Belles Lettres, 1993 ; Allia, 2004.

Second livre de Jorn et Debord après Fin de Copenhague et également imprimé par Permild et Rosengreen, mais avec un tirage moins restreint. Debord apporta un soin méticuleux pour rassembler les " éléments préfabriqués ". Dans un exemplaire lui ayant appartenu où il a porté l'indication des sources des détournements, il précise que l'ouvrage a été composé dans l'hiver 57-58, imprimé à Copenhague vers l'automne de 1958, en dépit de la mention imprimée " 1959 ". " Tous les livres et journaux ici utilisés ont paru, au plus tard, en 1957, et généralement avant ". La réédition de 1993 par les Belles Lettres fut tirée à 2300 exemplaires.

  • Internationale Situationniste, (12 numéros parus entre 1958 et 1969). Réédition en un volume chez Van Gennep, 1970 ; Champ libre, 1975 ; Arthème Fayard, 1997.
  • Enragés et situationnistes dans le mouvement des occupations, avec René Viénet, Raoul Vaneigem, Mustapha Khayati et René Riesel, Gallimard, 1968 ; Gallimard, 1998.
  • La Véritable Scission dans l’Internationale - circulaire publique de l'Internationale Situationniste, avec Gianfranco Sanguinetti, Champ libre, 1972 ; Arthème Fayard,
  • Potlatch (1954-1957), éditions Gérard Lebovici, 1985 ; Allia, 1996 ; Gallimard, Folio, 1996. Les vingt-neuf bulletins de la revue sont également reproduits dans Documents relatifs à la fondation de l'Internationale situationniste (1948-1957), Allia, 1985.
  • 1998.

Debord est en fait l'auteur unique de ce livre.

  • Coordination des groupes autonomes d'Espagne, Appels de la prison de Ségovie, Champ Libre, 1980.

Debord est l'auteur de la lettre Aux libertaires placée dans le premier chapitre.

Debord a créé ce jeu dans les années 1950.


Correspondance

  • Correspondance, huit volumes parus, Arthème Fayard, 1999-2010.
  • Le marquis de Sade a des yeux de fille, Arthème Fayard, 2004.
  • Éditions Champ Libre, Correspondance en deux volumes, Champ Libre, 1978 et 1981.

Nombreuses lettres de Debord.

Retiré de la vente suite à la décision de la 14e chambre de la cour d'appel de Paris à la demande d'Alice Debord, reconnue désormais seule ayant droit de l'œuvre de Guy Debord.


Textes traduits par Guy Debord

  • Censor (pseudonyme de Gianfranco Sanguinetti), Véridique Rapport sur les dernières chances de sauver le capitalisme en Italie, traduit de l'italien, Champ Libre, 1976 ; éditions Ivrea.
  • Protestation devant les libertaires du présent et du futur sur les capitulations de 1937 par un « Incontrôlé » de la Colonne de fer, traduit de l'espagnol avec Alice Becker-Ho, édition bilingue, Champ Libre, 1979. Ce texte figure dans le volume d'Œuvres édité par Gallimard dans la collection Quarto en 2006. [lire en ligne]en brochure
  • Jorge Manrique, Stances sur la mort de son père, traduites du castillan avec une note de présentation, édition bilingue, Champ Libre, 1980 ; éd. Le Temps qu'il fait, 1996.
  • Federico García Lorca, traduction en 1988 du poème « La Mariée infidèle » (in Œuvres, coll. Quarto, Gallimard, 2006 et aussi in Correspondance, volume 7, Fayard, 2008). Cette traduction a été initialement publiée en 2004 dans le recueil Trois arbres ils ont abattus aux éditions William Blake & Co.

 

Et ne chipotons pas

Films


Jeux

 

Chansons

Debord a détourné les textes de deux chansons (La Java des Bons-Enfants et Chant des journées de mai) ainsi que les notices historiques qui accompagnent les neuf chansons du disque101.


Textes en ligne

On peut retrouver de nombreux textes situationnistes ici.  

 

[ Merci Wikipedia.]

 

Jean-Louis Lippert

- Pleine lune sur l'existence du jeune bougre, Messidor, Paris, 1990

- Mamiwata, Talus d'approche, Mons, 1994

- Dialogue des oiseaux du phare - Maïak I, Luce Wilquin, Avin, 1998

- Confession d'un homme en trop - Maïak II, Luce Wilquin, Avin, 1999

- L'Affaire du Satan de Stan, Talus d'approche, Mons, 2000

- Tango tabou de l'Ombu - tohu bohu, Luce Wilquin, Avin, 2002

- Tombeau de l'aède - César contre Césaire, Luce Wilquin, Avin, 2005 (lien externe vers ces livres).

- Hors l'enclos sous le joug, Sphère Convulsiviste, 11 septembre 2011

- Ajiaco, Miroir Sphérique, novembre-décembre 2011, juin 2012

 

Anatole Atlas

- Manuscrits de la Mère-Rouge, Sphère Convulsiviste, 1985

- Autopsie du XXe siècle, Sphère Convulsiviste, 1986

- Transe pour retrouver le sens du devenir, Sphère Convulsiviste, 1987

- L'au-delà est là, Sphère Convulsiviste, 1988

- Mémoire du Temps, Sphère Convulsiviste, 1990

- De la Belgique - Phénoménologie de l'absence d'esprit, Luce Wilquin, Avin, 2000. (lien externe vers ce livre).

- Global Viewpoint - Le point de vue d'Homère sur la face cachée du Monde, Maelström, Bruxelles, 2003

- Encyclique des nuages caraïbes, Maelström, Bruxelles, 2005. Bookleg #8 disponible à la librairie maelström.

et un extrait est disponible en PDF (lien externe).

 

Juan-Luis De Loyola

 - Fragments pour que noblesse oblige - adresse aux fistons de Tonton, Luce Wilquin, Avin, 2001


Un monstre pour une idée neuve 


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Bruxelles, Miroir Sphérique, 2012

724 pages au format A4

Jaquette en vrai cuir de l’Atlas

Prix 99 € - Se vend chez

Tropismes Libraires

11, Galerie des Princes - Bruxelles

02 512 88 52

info@tropismes.com




 

Un spectre hante la littérature : le spectre de l'aède. Il est le refoulé d'une ère prosaïque interdisant que soit traduit en chant le poème du monde. Sa mélopée depuis la guerre de Troie, dans un miroir sphérique, offre une vision globale dont s'élucident les trompe-l'oeil du dernier demi-siècle.

Seuls guidèrent sa descente aux abîmes des songes qui ne se font pas les yeux fermés. Transfuge des deux rives en flagrant délit d'exil où qu'il soit, l'aède Anatole Atlas accomplit ici le plus beau de ses rêves : celui d'un homme qui réinvente l'univers au-delà de la mort.

En lui la voix de Lazare s'unit à celle d'Orphée pour actualiser le voyage d'Osiris.

Ici la parole s'empare donc d'Eve, d'Eurydice et d'Isis : ange-démon, fée-sorcière, oiseau-serpent des origines dont la transe ne conjure pas tous les sortilèges du dragon quand celui-ci vêt armure d'archange au sommet de la capitale d'Europe.

Quelles noces unissent-elles ces forces antagoniques pour emmurer l'humanité dans une géhenne d'images édéniques ? Orpailleur du temps dont les pépites illuminent un livre écrit de siècle en siècle, l'aède nous distille une alchimique sémiologie de la cosmopolis. Oeuvre allégorique, parabole pure, sa cosmythologie se veut, contre toutes les formes d'empoisonnement psychique, une hiérophanie de l'image dialectique.

Mais, d'avoir épousé tous les espoirs déçus des vaincus de l'Histoire, qui plus que lui doit-il supporter la violence de l'échec ? Jusqu'après la mort il demeure fidèle à cette étoile rouge dont il fut chevalier servant toute sa vie, contre l'unique opinion mondiale.

Témoin oculaire de l'avenir non moins que visionnaire du passé, l'aède annonce de longue date aux vivants que le paradis du mythe s'ouvrira dès lors qu'ils habiteront historiquement leur monde.

Car la nostalgie de l'unité perdue rejoint l'utopie d'une sphère commune à tous.

Ne s'en faut-il pas d'un regard pour que s'évanouisse le cirque des idoles en la fausse lumière projetée par les miradors de la tour Panoptic ?

L'aède est un miroir de la révolution qui vient.

Mais il nous conte aussi la plus étrange histoire d'amour jamais imaginée dans un roman. Amour, Révolution, Création : ARC faisant jaillir dans une cinquième dimension - celle du rêve et de la mémoire - une flèche vers l'ailleurs qui permet au lecteur lui-même de conjurer son propre évanouissement dans la mort.

Peut-être un espace-temps vertigineux s'ouvrira-t-il à celui-ci. Peut-être s'avisera-t-il du fait que les multiples censures frappent l'oeuvre de l'aède (aventure d'une écriture autant qu'écriture d'une aventure), comme expérience des limites où se joue le destin de la parole humaine, éclairent la dimension politique de toute vraie littérature.

Peut-être découvrira-t-il que nul n'est innocent du crime narré dans cet AJIACO.

Présentation de l'auteur

[ Rien de commun avec les petits marquis auto-édités clamant leur persécution sur tous les plateaux d’étranges lucarnes. Car il ne suffit pas de savoir écrire… encore faut-il avoir quelque chose à dire. C’est ce « quelque chose » qui fait non pas la persécution mais l’ostracisme.]

 

*

Souvenir de 1978…

Un film sans Depardieu, mais avec Guy Debord

 

Passager des grosses Orchades,

6. Atlante fils de mère folle.jpg

Un Atlante fils de Mère-Folle

 

... a mis ceci en ligne le 22 septembre 2013.

 

 

 

17:42 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

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