22/09/2010

El Comandante y The Atlantic

 

Petites barques de pecheurs à Cuba.jpg

 

 

 

El Comandante y The Atlantic

Conte cubain

Il était une fois un Américano-Israélien (double nationalité) qui, en Israël, avait été militaire, chose très-très courante, et gardien de prison (aussi). Il y avait «gardé» des gamins jeteurs de pierres pendant la première Intifada. 

Aux États-Unis, il faisait journaliste. Ici et là connu de ses pairs pour être un des agents sionistes les plus influents qui soient.
 

Il s’y était rendu célèbre pour avoir fabriqué, en stakhanoviste, le consentement dont George W. Bush avait besoin pour envahir-détruire-à-jamais l’Irak sans que l’opinion publique américaine s’en  émeuve au point de remuer. Livres et articles primés par des jurys en service commandé avaient stigmatisé un Saddam Hussein-Hitler (c’est de lui) prêt à déverser sur New York ses Armes de Destruction Massive et passant sa vie au téléphone avec Al Qaeda, par ligne directe entre Baghdad et les grottes afghanes. Les attentats du 11 septembre étaient venus, juste à point, lui apporter un coup de main décisif.

Épinglé pour ces « missions accomplies » par plusieurs courageux journalistes US (espèce de plus en plus rare), et pas seulement pour ce rôle dans le déclenchement de la guerre, mais aussi pour quelques fracassantes interviews-bidon, dont une prétendûment obtenue de prisonniers musulmans enfermés dans une prison kurde d’Irak, quelque part à la frontière de l’Iran. Au point que certains, excédés, avaient empoigné leur barda et s’en étaient allés in situ vérifier ses dires, et n’avaient pas manqué de publier leurs conclusions au retour : fabriqué de A à Z, en sollicitant, par des questions orientées, des réponses qu’il avait dû finir par faire lui-même. En 2003, à propos – entre autres - de cette fameuse interview, M. Alexander Cockburn, journaliste politique et animateur du site CounterPunch, avait descendu le faussaire en flammes.
Pour ceux qui lisent l’anglais vitriolique, c’est ici :
http://www.counterpunch.org/cockburn02282003.html

Quoique dès lors perdu de réputation aux yeux des gens sérieux de sa profession, le laveur de cerveaux – il s’appelle Jeffrey Goldberg – n’en continua pas moins sa longue et lourde tâche. Car il y a une autre guerre, encore plus monstrueuse, à faire avaler. Et les millions d’Américains dans la dèche, sans toit, sans travail, sans soins de santé, dépendant de tickets de rationnement pour manger et ne voyant à l’horizon que perspectives encore pires sont de plus en plus difficiles à faire s’enthousiasmer sur des entreprises qu’on leur vend (cher) comme patriotiques.

Or donc, récemment, l’infatigable M. Goldberg s’est fendu d’un long article, intitulé « Le Point de non retour », où il se demande gravement si Israël doit bombarder l’Iran, et si oui, quand, et ne vaudrait-il pas mieux faire en sorte que ce soit Obama qui le fasse, etc. etc. C’est ici :
http://www.theatlantic.com/magazine/archive/2010/09/the-point-of-no-return/8186/
Article qui, selon certains blogueurs, notamment Glenn Greenwald, serait «l'œuvre d’un propagandiste, dont l’objectif tendrait à rendre acceptable l’idée de frappes aériennes contre l’Iran... » (v. en note .. l’article de Médiapart).

Et ne voilà-t-il pas que M. Fidel Castro, qui l’a lu, se met à dire urbi et orbi tout le bien qu’il en pense.

S’ki’s’passe ?

gif-humour-12-gratuit_d2j.gifQuand on lit M. Fidel Castro, il vaut toujours mieux lire aussi ce qu’il y a entre les lignes. Et surtout, se rappeler que les choses les plus importantes à ses yeux ne sont jamais dites au premier degré, mais toujours (implacablement) suggérées. Il est très possible de critiquer sévèrement quelqu’un en n’en disant que du bien. Comme il le fit, par exemple, au moment de l’entrée des chars soviétiques à Prague : «J’espère que, si nous sommes nous-mêmes attaqués, du dedans ou du dehors, ils viendront à notre secours aussi ».  À vous de faire travailler vos petites cellules grises.

Quoi qu’il en soit, les éloges enrobant ce qui était peut-être un hameçon n’ont pas dû manquer d’enchanter l’auteur et lui faire nourrir l’illusion qu’il devait être bien malin, s’il avait réussi à faire avaler sa salade à Castro. (C’est intéressant, parfois, d’être octogénaire. Les gens vous croient volontiers gaga. Ils baissent leur garde, tout ça.)

On sait par ailleurs – nous en avons assez parlé ici même – que M. Fidel Castro a entrepris une croisade personnelle dans le but de faire avorter la der des der picrocholines que, pour sa part, M. Goldberg s'échine à faire advenir.

Se pourrait-il que M. Castro ne sache pas qui est M. Goldberg, ni à quoi il a déjà tant servi ? Ouh, la la... Ce n’est pas parce qu’on est sous blocus depuis 48 ans qu’on ne se tient pas au courant de ce qui se passe dans le monde, qu’est-ce que vous croyez !

Bref, ne voilà-t-il pas derechef que, peu de temps après, M. Goldberg, « en vacances » à Martha’s Vineyard (une plage pour impécunieux) reçoit un message d’un fonctionnaire cubain tout ce qu’il y a d’officiel, du nom de Jorge Bolanos : « Fidel veut vous voir ».

Va-t-il gober l’hameçon ? Il va. Et la ligne avec.

En moins de temps qu’il n’en faut pour dire hasbara, le brillant journaliste obtient son visa, alors que le grand Bill Blum, ami personnel du Jefe et de  la Révolution attend le sien, en vain, depuis deux ou trois dizaines d’années. Ne mégotant pas sur la logistique, M. Goldberg en obtient un aussi pour une dame Julia Sweig, « qui connaît bien Castro », laquelle officie pour sa part au Council on Foreing Relations. Pour ceux qui ne savent pas ce qu’est le CFR, voir Daniele Ganzer, Les Armées Secrètes de l'OTAN : Réseaux Stay Behind, Opération Gladio et Terrorisme en Europe, éditions Demi-Lune, 2007, ainsi que l’article qu’y a consacré, en 2004, Thierry Meyssan, sur le site Réseau Voltaire :   http://www.voltairenet.org/article14344.html

Et les voilà partis, bras-dessus bras-dessous à La Havane. Où ils rencontrent effectivement, pendant plusieurs heures, Fidel Castro « fragile et affaibli, qu’on tient par le coude ».

On a presque pitié de l’inconscient.
Mais tant pis pour lui.
Tant pis pour ceux qui n’ont pas vu Volpone, avec Jouvet en Jorge Bolanos.

La suite, tout le monde la connaît, c’est cet article – première moitié de son reportage – qui fait l’effet d’une maison  de dix étages tombant à pic dans le lac du Bourget, mais qui fait surtout, en une paire d’heures (ô Internet), le tour de la planète. Sa traduction en espagnol paraît en même temps, cela va de soi, dans les journaux cubains.

Vous dirai-je la beauté (si prévisible) des réactions ? Elles furent de trois sortes. Il y eut ceux qui refusèrent de croire ce qu’ils lisaient, exigeant d’entendre l’intégrale de l’interview pour savoir où gisait l’entourloupe. Il y eut les petites mains sionistes sévissant masquées, qui se pâmèrent d’admiration pour quelqu’un qui – enfin ! – se repentait de ses péchés, reconnaissait la sacralité unique « des Juifs », se convertissait au sionisme, admettait que la Révolution cubaine s’est plantée et que si c’était à refaire, il ne le ferait plus. (Aaaarrrgh, c’est trop beau : Joie ! Joie ! Pleurs de joie !) Il y eut  les – innombrables – qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez, et qui, aussitôt, dans les forums, conseillèrent « au vieux » de fermer son clapet, d’arrêter de se mêler de tout, de s’occuper de ses couches et de son Alzheimer, on en passe et des meilleures dans le genre, y compris sur les sites de la presse cubaine.

Eh, oui, « le vieux » avait pris ce qui s’appelle un risque calculé : celui de passer pour un con pendant quelques heures, voire un jour ou deux.

Mais le résultat, en fin de compte ? Son audience dans le monde entier a explosé de façon exponentielle. Ce qu’il n’avait pas encore accompli sur le plan de la médiatisation en trois fois vingt ans, il vient de le faire en quelques heures. Et son message essentiel a été diffusé par celui-là même qui avait le plus d’intérêt à l’occulter, mais qui était bien obligé, pour maintenir la fiction de son sérieux journalistique, de reproduire au moins une fois ce qui venait de lui être répété avec tant d’insistance. Quelque chose comme : La guerre que vous préparez fait courir à notre espèce un  risque d’extinction définitive. Si vous croyez vous en tirer par la supériorité de votre armement, par sa disproportion dantesque et par une attaque-éclair du genre shock-and-awe, détrompez-vous. Les Iraniens vous attendent, les Iraniens se battront et ne partiront pas dans le néant sans vous. Et sans doute sans nous.  

Il n’y a plus un chat aujourd’hui, au fin fond du plus déshérité bidonville, plus une bonne soeur au fond de son couvent, plus un banquier au fond de son coffre, qui ignore ce que Castro avait à leur dire. Maintenant, mes chéris (là, c’est moi qui parle) si vous vous laissez faire par les fous furieux lâchés dans le Golfe Persique, libre à vous. Vous ne viendrez pas pleurer après. Vous serez morts.

Résultat corollaire : le « reportage » dont un des buts non proclamés mais évident était de discréditer le commandant Castro, s’est retourné contre son auteur, aujourd’hui définitivement perdu de réputation et pas seulement chez quelques-uns de ses confrères.

On ne dure pas cinquante-deux ans au milieu des pires embûches sans savoir jouer aux échecs. Et au billard à plusieurs bandes.

Bravo l’artiste.

Où est mon verre de vodka à l’herbe de bison ?

                                                                           à Fidel Castro...
                                                     
                                                                           Santé, Monsieur ! Vivez centenaire.
 

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Fidel Castro, Jeffrey Goldberg et Julia Sweig à l'Aquarium de La Havane
  

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Les mêmes, de dos, regardant évoluer des dauphins et des athlètes.

 

 

  Catherine L.

 

_______       

Les corps des délits :

http://www.newyorker.com/archive/2002/03/25/020325fa_FACT1 

(Article de 2002 « The Great Terror »)

http://www.theatlantic.com/magazine/archive/2010/09/the-p...   

(Interview Castro - Article original)

http://www.thewashingtonnote.com/archives/2010/08/an_isra...
(Should Israel bomb Iran?)

Pour qu’on ne dise pas que je suis partiale, voici un défenseur-&-ami de J. Goldberg :

http://monde-info.blogspot.com/2010/08/israel-iran-guerre-nucleaire-pour.html

Sinon, voyez Mediapart, pas spécialement des communistes au-couteau-entre-les-dents :

http://www.mediapart.fr/club/edition/dijon-bourgogne/article/170810/israeliranetats-unis-un-trio-explosif

Ou encore :

« Goldberg's article has been criticized, however, as "a J-school nightmare : bad sources, compromised sources, unacknowledged uncertainties, and the whole text spun through with an alarmist rhetoric that is now either laughable or nauseating, depending on your mood." Critics also charge that the article boosted the Bush administration's argument for the invasion of Iraq by emphasizing Saddam Hussein's use of weapons of mass destruction. »  Wikipedia

http://www.counterpunch.org/cockburn02282003.htm

Hacks and Heroes. Meet The New Yorkers’ Jeffrey Goldberg, CounterPunch 28 février 2003

On peut lire aussi - il est intéressant - l'article d'Adam Shatz, dans la London Review of Books de ce 23 septembre  :  

http://www.lrb.co.uk/v32/n18/adam-shatz/short-cuts

 

Pied de nez Je dédie ce conte à Thomas Gunzig, écrivain et homme de radio, qui chausse « à la belge » les mocassins de Stéphane Guillon tous les matins à 8h30 (Café serré, RTBF-La Première), et qui, parce que La Semaine Infernale  (RTBF-La Première) est enregistrée le jeudi et non le vendredi, a perdu une belle occasion de ne pas dire deux grosses sottises en une seule phrase. Peut-on lui suggérer, aux vacances de l’année prochaine, plutôt qu’emmener les gosses à Eurodisney Resort Paris (billet à classer historique), de les envoyer à la mer avec leurs grand-parents et de s’enfermer au jardin avec la vie et les oeuvres de Fidel Castro, histoire de ne pas mourir idiot. Avec de la tequila bien fraîche, c’est jouable. Ou de la vodka à l’herbe de bison s’il préfère, les Cubains ne sont pas sectaires.


*

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Que celui qui n’a jamais fauté...

 

Une qui risque de ne pas vivre centenaire, c’est Madame Sakineh Mohammadi Ashtiani, dont le nom résonne aux quatre coins de l’Occident, depuis que nos habituelles bonnes âmes curieusement intentionnées se sont mises en campagne pour lui éviter la lapidation. Pour adultère, évidemment, comme dans la Bible.

Je ne me joindrai pas à ce choeur des vierges, mais comme seule la vérité est révolutionnaire (je ne sais plus qui dixit), je m’en vais résumer, pour ceux qui auront eu la constance d’arriver jusqu’ici, le peu de sûr que l’on sache de cette affaire.

Madame Mohammadi Ashtiani n’a pas été condamnée à la lapidation, forme d’exécution qui a été supprimée par la Révolution iranienne, elle a été condamnée à la pendaison. Et non pour adultère, mais pour meurtre. Avec préméditation. Selon l’enquête, elle a endormi son mari pour permettre à son amant de le tuer sans risque. Des tenants, des aboutissants et surtout des causes de tout cela, personne, ici, ne sait rien. Sauf que son complice est condamné à la même peine.

L’Iran étant un pays civilisé, les condamnés peuvent se pourvoir en appel. Madame Mohammadi Ashtiani attend aujourd’hui, en prison, le résultat de la procédure d’appel en cours.

Devons-nous les 99 coups de fouet à l’imagination fertile de M. Béhachelle ? Il ne faudrait pas s’en étonner. Quand M. Béhachelle fabrique du consentement à une guerre, pire elle est, plus il tient à gagner ses sous.

Pour être complète, j’ajouterai que la loi iranienne possède encore une disposition légale qui n’existe  pas dans nos contrées  : tout condamné à mort peut voir sa peine annulée, si la ou les victimes de son forfait lui accordent leur pardon. L’État alors se retire et lui rend la liberté. En cas de confirmation de la sentence par la Cour d’Appel, il dépend de la famille de son mari et en premier lieu de son propre fils, que Madame Mohammadi Ashtiani ne soit pas exécutée.

Pour des informations plus détaillées sur ce cas malheureux utilisé sans gêne par les habituels je-me-mêle-de-tout occidentaux au service des intérêts les plus louches, voir :

Thierry Meyssan : Le scandale Sakineh (Réseau Voltaire).

Ainsi que le compte-rendu de Dieudonné M’Bala M’Bala (oui, je sais, c’est un comique) qui, tournant un film dans la région, s’est rendu à Téhéran pour intercéder en faveur de la condamnée :
http://www.plumenclume.net/articles.php?pg=art672

Et pendant que nous sommes sur le site de l’association « La Plume et l’Enclume » ( M. Israël Shamir, Mmes Maria Poumier, Ginette Hess Skandrani et leurs amis), voici la pétition qu’eux-mêmes ont signée, fait circuler.et envoyé au Président Ahmadinejad, qui n’est pas habilité à s’occuper de ces choses mais qui aura transmis, j’imagine, à qui de droit :




Appel respectueux à la clémence pour Sakineh,
par l'Association Entre la Plume et l'Enclume



Lettre ouverte à M. Mahmoud Ahmadinejad, président de la République islamique d’Iran pour lui demander d’accorder sa clémence à Sakineh Mohammadi menacée d’exécution.

Nous n’avons pas signé la pétition des personnalités françaises exigeant l’arrêt de son exécution, car nous pensons que cette pétition est incomplète et ne prend en compte que les intérêts occidentaux.

Nous soutenons l’Iran contre la politique répressive adoptée par la communauté internationale contre son Etat, son président et l’ensemble du peuple iranien.

Nous dénonçons l’exclusion par embargo économique, commercial et financier de ce pays porteur d’une des civilisations les plus prestigieuses de l’humanité.

Aussi longtemps qu’Israël paradera avec ses centaines de bombes nucléaires dans le désert du Neguev et continuera ses productions atomiques dans le centre de Dimona, l’Iran ne doit pas être puni sous le prétexte hypocrite qu'il pourrait vouloir acquérir la bombe.

L’AIEA (l’Agence pour l’information sur l’énergie atomique) n’est jamais arrivée à prouver que l’Iran fabrique la bombe atomique alors que cette agence sait qu’Israël en produit des quantités, destinées à terroriser le monde entier.

Nous dénonçons cette campagne honteuse contre le peuple iranien; en effet, nos dirigeants occidentaux ont déjà utilisé par deux fois le prétexte de la défense des valeurs féminines, contre l’Afghanistan et l’Irak, avant de les attaquer militairement; voilà pourquoi nous nous demandons si nos dirigeants ne sont pas en train d’utiliser le même stratagème afin de pouvoir agresser l’Iran sans donner les motifs réels d'une simple guerre de conquête, qui ne correspond ni aux intérêts ni aux sentiments des peuples de notre région.

Nous ne nous permettons pas de nous immiscer dans la justice iranienne, mais nous nous permettons de demander au Président iranien d’accorder sa clémence pour la citoyenne iranienne Sakineh Mohammadi, 43 ans, menacée d’exécution, dans le cadre de notre rejet universel des châtiments définitifs.

Nous sommes contre la peine de mort que nous dénonçons également ailleurs. Mumia Abu Jamal , (le journaliste et membre américain des Black Panters) est dans le couloir de la mort aux USA depuis plus de vingt ans ainsi que de nombreuses autres personnes en majorité des noirs ou des Amérindiens tel Leonard Pelletier. Nous demandons également au Président Obama de leur accorder sa clémence.

Tout comme nous demandons la clémence et la justice pour le million et demi de Palestiniens de Gaza soumis à une peine de mort lente, sans être coupables en rien de leur sort.

Toutes ces personnalités qui veulent imposer la loi occidentale sur votre pays, qui a ses propres traditions juridiques, éthiques, religieuses, nous ne les avons jamais vues se mobiliser pour dénoncer toutes ces condamnations à mort!

Pour l'Association "entre la Plume et l'Enclume", la présidente, Ginette Hess Skandrani

Paris, 27 août 2010.

Pétition à adresser à plumenclume@orange.fr

Je m'associe à la "Lettre ouverte au président Ahmadinejad" de l'Association Entre la Plume et l'Enclume, je la diffuse et je soutiens la demande de clémence pour Sakhina Mohammadi.

Nom, prénom

Fonction

*   


N.B. La photo ci-dessus n’est pas celle de Madame Mohammadi Ashtiani mais celle d’une jeune femme condamnée en Irak, où on exécute à tour de bras, y compris à la perceuse électrique, et ce depuis des années, sans que personne s’en émeuve



*

Puisque nous sommes du côté de chez les femmes,

             restons-y :

 

 

Eva R.jpg

Pour vous signaler le blog – non : les blogs – d’une femme courageuse, qui déploie depuis quelques années, sur Internet, une activité extraordinaire.

Son nom : Eva Onochtchenco.
Elle est écrivain, journaliste, de père français et de mère russe, et elle habite dans le midi de la France

L’ensemble de ses blogs s’appelle Eva R-sistons à l’intolérable, où rien de ce qui nous concerne tous n’est ignoré. Les voici dans l’ordre des urgences :



- No War
  http://no-war.over-blog.com/5-index.html  


- R-sistons à l'intolérable
   http://r-sistons.over-blog.com


- R-sistons à la désinformation
  http://anti-fr2-cdsl-air-etc.over-blog.com

 
- R-sistons à la crise (tuyaux,analyses,alternatives..)
  http://sos-crise.over-blog.com
 

- R-sistons à l'actualité
  http://r-sistons-actu.skynetblogs.be/


- R-sistons au choc de civilisations
  http://eva-communion-civilisations.over-blog.com/


- Eva coups de coeur blogs
  http://eva-coups-de-coeur.over-blog.com/


- Eva informe les seniors
  http://senor-information.over-blog.com


Son adresse   :   evaresis@yahoo.fr

Personne ne perd son temps en lui rendant visite.




 
Avons-nous dit journalisme ?

Des qui ne font pas dans la dentelle, quand il est question de persuader les foules de la pertinence de la présence U.S. et affiliés en Afghanistan, ce sont les médiateux de Time Magazine.

Qui peut encore ignorer la récente couverture chargée d’horrifier les foules (guerre au terrorisme, n’est-ce pas) montrant une jeune femme afghane cruellement mutilée.

Par les talibans précise la photographe Jodi Bieber, qui l’a persuadée de poser en lui disant qu’elle était belle. Jodi Bieber, de nationalité indéfinie et vivant à Johannesburg, semble avoir une prédilection pour les corps de femmes plutôt très abîmés, qu’elle expose sous le titre «Real Beauty».

L’auteur de l’article s’appelle Aryn Baker. Elle est l’épouse d’un entrepreneur afghano-américain, a qui la guerre a valu quelques juteux contrats avec les forces de l'OTAN.

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Gros titre :  Voilà ce qui arrivera si nous quittons l’Afghanistan.

Et de préciser que cette jeune femme de dix-huit ans s’est évadée de la maison de ses beaux-parents, qu’elle a été poursuivie, rattrapée, condamnée par les talibans à avoir le nez et les oreilles coupés; qu’elle a été abandonnée, se vidant de son sang, dans la montagne, recueillie par une patrouille de démocrates et sauvée. Qu’elle va être gratuitement opérée par un Dr. Grossman, chirurgien plastique en Californie.

Précision n° 1 :

Les Talibans ont formellement démenti, la Sharia leur interdisant ce genre de pratiques.

Précision n°2

L’auteur des mutilations est son propre mari, qui l’accuse d’avoir bafoué l’honneur de sa famille. L’Europe, qui n’est pas plus exempte que d’autres de crimes d’honneur familiaux, ne devrait pas trouver ce comportement si étrange.

Reste l’usage qui a été fait de ce drame privé, et qui continue à en être fait, en dépit d’une polémique très vive.


Extraits :

Suite à cette couverture controversée, certains commentateurs ont estimé que le journal avait utilisé une image choc pour défendre le maintien des troupes américaines en Afghanistan. Dans un éditorial, le rédacteur en chef de Time Magazine, Richard Stengel, avait justifié la publication de la photo en assurant qu'Aisha avait posé car elle voulait que le monde voie les conséquences, pour les femmes, du rôle accru des talibans en Afghanistan".  (RTL-Info)
___________     

Conçue pour choquer, cette couverture justifiait outrageusement l’intervention militaire en Afghanistan. Une affaire qui a été très bien couverte par Courrier International et qui a surtout fait couler beaucoup d’encre dans les pays anglo-saxons. « Stratagème cynique » lit-on dans The Guardian. « L’inquiétante une de Time Magazine (…) est parfaitement fallacieuse vu que le scénario décrit est déjà une réalité alors que nous sommes encore là-bas » ajoute The Observer dans un article intitulé « Le salut des femmes ne viendra pas de l’Occident ». (Bakchich-Blogs)
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Les résistants affirment que Time ment en les accusant d’avoir coupé le nez et les oreilles d’Aisha, 18 ans, après qu’elle a fui son foyer dans la région d’Oruzgan, (centre) l’an dernier.

«Cet acte désespéré de propagande par le magazine Time a montré à la planète les excès auxquels les médias sont prêts à recourir pour satisfaire les Etats-Unis, même au prix de leur intégrité journalistique», a dénoncé un porte-parole des résistants dans un communiqué cité par SITE.

Le communiqué en anglais a été publié samedi sur le site de l’Emirat islamique. Il accuse les Américains de «publier ces mensonges pour détourner l’attention des gens de leur défaite nette et honteuse».(Journal de l'Afghanistann - La coalition perd la guerre. - n° 450 - du 09-08 au  31-08 - C. De Broeder & M.Lemaire : http://journauxdeguerre.blogs.lalibre.be )


Restons-en là. Mais puisqu’il continue à n’être bruit partout que de talibans, posons à Mmes Aryn Baker et Jodi Bieber, mais aussi  à leurs employeurs quelques questions de Béotiens très bêtes  :

Les Moudjahidines devenus talibans étant, de notoriété publique, des paysans analphabètes, grâce a qui a pu être renversé,  le 16 avril 1992, le gouvernement communiste (donc laïc) de la République Démocratique d’Afghanistan, pour le remplacer par un gouvernement ouvertement islamiste (c. à d. intégriste),

- QUI a recruté, dans leurs villages, ces malheureux paysans pour en faire des «Moudjahidines»?
- QUI les a endoctrinés ou achetés ?
- QUI les a drogués ?
- QUI les a entraînés ?
- QUI les a armés, alors qu’ils n’avaient pas les moyens de l’être ?
- QUI s’en est servi pour renverser le gouvernement communiste élu et ainsi attirer l’URSS (appelée à l’aide par celui-ci), dans le piège qui devait être « son Vietnam » (selon les vantardises répétées de M. Zbigniew Brzezinski,  idéologue et organisateur du forfait, sous la présidence Carter) ?
- QUI les a ensuite utilisés dans ses guerres d’agression en les lançant contre la Yougoslavie (présidence Clinton – direction  des opérations : Oussama Ben Laden), contre l’Irak, etc.
- QUI les a utilisés encore (années 1990) pour semer la terreur par des massacres innommables en Algérie ?
- QUI les utilise à présent comme « ennemis publics n°1 », selon une recette éprouvée consistant à corrompre des gens pour leur faire trahir leurs compatriotes et à les réutiliser ensuite comme ennemis dès qu’ils ont fini de servir, ainsi que cela s’est produit avec Saddam Hussein, Slobodan Milosevic et tant d’autres ?

- Les « journalistes » de TIME Magazine ne savent-ils pas où trouver leurs gouvernants ?

Question subsidiaire :

- Pourquoi se donner tant de mal pour démontrer la nécessité d’une présence occidentale-sinon-qu’est-ce-qui-va-arriver-aux-femmes en Afghanistan alors que la guerre EST perdue ? Serait-ce une manière de persuader les vassaux de s'y coller tout seuls pendant qu’on va s’occuper d’Hugo Chavez et des autres pays de l’ALBA ?

C’est avec les impôts payés par les Européens que l’OTAN fonctionne et commet ses crimes (seuls, les Européens riches ont les mains propres, puisqu’ils n’en paient pas)

 

*

 

Exécutions capitales et tchic et tchac

teresa lewis.jpgCe jeudi, à 21h13 heure locale, Teresa Lewis, 41 ans,  a été exécutée à Jarrat, en Virginie. Coupable d’avoir fait tuer, également pendant leur sommeil, son mari et son beau-fils, pour hériter de l’un et toucher l’assurance-vie de l’autre. Aboutissement d’un long asservissement au sexe et à la drogue. La défense a eu beau faire valoir qu’elle avait un Q.I. de 72 (« borderline mentally disabled ») et qu’elle avait été manipulée par un des tueurs, après avoir eu des relations sexuelles avec les deux ; ceux qui se sont mobilisés pour tenter d‘obtenir sa grâce ont eu beau faire valoir qu’au bout de huit années d’emprisonnement, elle était devenue une autre femme, la Cour ne les a pas suivis et l’exécution a eu lieu « en présence de l’aumonière de la prison, la Rév. Julie Perry, sanglotante et s’accrochant désespérément à son livre de prières ». Ses deux complices mâles ont écopé de perpète.

brandon joseph rhode.jpgEn cours : l’exécution de Brandon Joseph Rhode, auteur d’un triple meurtre (un cambriolage ayant mal tourné) alors qu’il était mineur (17 ans).
Le condamné (« utterly terrified and hopeless »)  ayant tenté de se suicider quelques heures avant l’exécution, en se tailladant au rasoir la gorge et les poignets, a été sauvé in extrémis et la Cour a décidé de surseoir de trois jours à l’exécution, afin qu’il soit conscient pour subir sa peine.

Le débat sur la peine de mort s’intensifie aux États-Unis, tandis que Jerry Brown (Dem.) appelle à une reprise des exécutions capitales en Californie «aussi rapidement que possible».

Pour les armes à feu en vente libre dans les supermarchés, voyez Michael Moore.  Il  a des tas de choses à en dire.


*

 Sale temps pour les opposants aux guerres !

On a appris avec délices – cela ne date pas de cette semaine, mais peut-être certains d’entre vous ne le savent-ils pas encore – que saint Barak Obama a passé en loi le droit d’exécuter à vue et sans sommations quiconque sera soupçonné de terrorisme. Cette décision concerne autant les citoyens américains que les autres. Elle est applicable sur le territoire des États-Unis et n’importe où dans le monde.

Soupçonné par qui ? Euh... Sur quelles bases ? Pfft... Et si on tue d’abord pour s’apercevoir ensuite qu’on s’est trompé ? Och... on s’excusera.

Même Franco et Pinochet n’avaient pas osé. Certes, ils l’avaient « fait », c. à d. assassiné des gens soit parce qu’ils les gênaient, soit pour terroriser les autres (par « les autres» entendez toute la population de leur pays), mais jamais, quand même, ils n’ont eu l’audace de se  donner avant – par une loi - le droit d’assassiner selon leur bon plaisir.

Jadis, les tueurs à gages et autres exécuteurs des basses oeuvres des tyrans devaient rapporter  à leur maître la tête ou le scalp de leur victime, en guise de preuve qu’ils avaient honnêtement gagné leur salaire. Ceux d’aujourd’hui doivent rapporter un échantillon d’ADN. On n’arrête pas le progrès.
 
Voir  : « Obama tue plutôt que faire des prisonniers », par Lorraine Millot, pour Libération.
http://washington.blogs.liberation.fr/great_america/2010/02/obama-tue-plut%C3%B4t-que-faire-des-prisonniers-1.html


Les articles les plus détaillés sur la question sont ceux de Glenn Greenwald repris en français par Le Grand Soir :
 « Officiel : Obama autorise l’assassinat de citoyens étasuniens »  

 http://www.legrandsoir.info/Officiel-Obama-autorise-l-assassinat-de-citoyens-etasuniens-Salon-com.html
et par Soutien-Palestine :

http://soutien-palestine.blogspot.com/2010/04/officiel-ob...


d’après son propre site Salon.com :
http://www.salon.com/news/opinion/glenn_greenwald/2010/01/27/yemen

C’est dans le discours présidentiel du 31 août sur le retrait des troupes d’Irak, qu’a été annoncée cette intéressante initiative :

Voir à ce propos : « Le discours d'Obama sur l'Irak : un exemple de lâcheté et de malhonnêteté », par Bill Van Auken, dans  Mondialisation.ca.

Citation : «La réputation de la démocratie américaine a été bâtie sur des principes et des droits constitutionnels qui ont été mis en lambeaux par l’administration Bush au nom de la  “guerre globale contre le terrorisme”. L’administration Obama a adhéré pleinement à ces attaques sur les droits démocratiques, défendant la surveillance domestique, les déportations, l’emprisonnement sans accusation ou poursuites. Elle a même donné à l’exécutif le droit de désigner des citoyens américains comme des suspects terroristes et a ordonné leur exécution extra-judiciaire.»


Texte complet ici :   

http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=20995

Je crois me souvenir qu’en 1793, voyant que les députés de la Gironde voulaient doter la France d’une constitution calquée sur celle des États-Unis, Maximilien Robespierre s’y était opposé avec force, expliquant pourquoi et prédisant ce qui devait forcément advenir d’une nation qui l’adopterait. Il semble que l’Histoire soit en train de lui donner raison.

 

*  

 

Pense-bête

 

Les hommes de tous les pays sont frères, et les différents peuples doivent s'entraider selon leur pouvoir comme les citoyens du même état.

*

Celui qui opprime une seule nation se déclare l'ennemi de toutes.

*

Ceux qui font la guerre à un peuple pour arrêter les progrès de la liberté et anéantir les droits de l'homme, doivent être poursuivis par tous, non comme des ennemis ordinaires, mais comme des assassins et des brigands rebelles.

*

Les rois, les aristocrates, les tyrans, quels qu'ils soient, sont des esclaves révoltés contre le souverain de la terre qui est le genre humain, et contre le législateur de l'univers qui est la nature.

Robespierre

 

 

 

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19:09 Écrit par Theroigne dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

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