08/04/2013

PAPES

 

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PAPES

Le Pape de la “guerre sale”

Par Bill Van Auken

Mondialisation.ca, 18 mars 2013

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Depuis plus d’une semaine, les médias ont soumis le public à un raz-de-marée de banalités euphoriques sur le choix d’un nouveau pape par l’Église catholique romaine.

Cette célébration sans répit du dogme et des rituels d’une institution qui est depuis des siècles associée à l’oppression et au conservatisme a indéniablement un caractère profondément antidémocratique. Elle reflète le virage à droite de l’ensemble de la classe politique et sa répudiation des principes consacrés par la Constitution américaine, y compris la séparation de l’Église et de l’Etat.

Quel écart avec les idéaux politiques qui animaient ceux qui ont rédigé ce document. C’était l’opinion bien fondée de Thomas Jefferson que «Dans chaque pays et à chaque époque, le prêtre a toujours été hostile à la liberté. Il est toujours allié au despote, pardonnant ses abus en échange de la protection que ce dernier lui accorde. »

Les conceptions de Jefferson, et le caractère réactionnaire de la couverture flagorneuse de cet événement par les médias, trouvent leur confirmation la plus frappante dans l’identité du nouveau pape qui est officiellement célébré comme un parangon d’« humilité » et de « renouveau. »

Celui qui a été placé sur le trône papal est non seulement un opposant dur et pur de plus au marxisme, au Siècle des lumières et à toutes les formes du progrès humain, mais aussi un homme profondément et directement impliqué dans l’un des plus grands crimes de la période d’après-guerre – la «sale guerre» de l’Argentine.

Dans le faste des cérémonies de vendredi, le porte-parole du Vatican a été obligé d’aborder le passé du nouveau pape François – et ex-archevêque de Buenos Aires, Jorge Bergoglio. Il a écarté les accusations le visant en les qualifiant d’œuvre des « éléments anticléricaux de gauche. »

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Que des “éléments de gauche” dénoncent la complicité des dirigeants de l’Église dans la « sale guerre » menée par la junte militaire qui a dirigé l’Argentine de 1976 à 1983 n’est pas vraiment surprenant. Ils ont représenté une grande partie des près de 30 000 ouvriers, étudiants, intellectuels, et autres qui ont été « disparus » et assassinés, et des dizaines de milliers d’autres qui ont été emprisonnés et torturés.

Mais certaines des critiques les plus fortes contre Bergoglio viennent du sein même de l’Église catholique, y compris de prêtres et de laïcs qui travaillent pour l’église, et qui affirment qu’il les a livrés aux tortionnaires dans le cadre d’un effort concerté pour « nettoyer » l’Église des « gauchistes. » L’un d’eux, un prêtre jésuite, Orlando Yorio, avait été enlevé avec un autre prêtre après avoir ignoré une mise en garde de Bergoglio, alors chef de l’ordre jésuite en Argentine, lui demandant qu’ils cessent leur travail dans les bidonvilles de Buenos Aires.

Au cours du premier procès des chefs de la junte militaire en 1985, Yorio avait déclaré, « Je suis sûr qu’il a donné lui-même la liste avec nos noms à la marine. » Les deux ont été emmenés à la tristement célèbre École de mécanique de la marine (ESMA) transformée en centre de torture et retenus plus de cinq mois avant d’être drogués et abandonnés dans un village à l’extérieur de la ville.

Bergoglio était idéologiquement prédisposé à soutenir les assassinats politiques de masse perpétrés par la junte. Au début des années 1970, il était lié au mouvement de droite péroniste de la Guardia de Hierro (garde de fer), dont les cadres, aux côtés d’éléments de la bureaucratie syndicale péroniste, servaient dans les escadrons de la mort appelés Triple A (Alliance Argentine Anticommuniste). Ceux-ci menaient une campagne d’extermination contre les opposants de gauche à l’armée avant même la prise du pouvoir par la junte. L’amiral Emilio Massera, chef de la marine et principal idéologue de la junte, utilisait également ces éléments, principalement pour saisir les biens personnels des personnes « disparues. »

Yorio, mort en 2000, avait accusé Bergoglio d’«avoir communiqué avec l’amiral Massera et de lui avoir dit que j’étais le chef des guérillas. »

La junte considérait la moindre expression d’opposition à l’ordre social existant ou de compassion envers les opprimés comme du «terrorisme». L’autre prêtre enlevé, Francisco Jalics, a raconté dans un livre que Bergoglio leur avait promis qu’il dirait aux militaires qu’ils n’étaient pas des terroristes. Il écrit, « D’après les déclarations ultérieures d’un responsable et 30 documents que j’ai pu consulter plus tard, nous avons pu prouver, sans aucune place pour le doute, que cet homme n’a pas tenu sa promesse, mais que, bien au contraire, il a présenté une dénonciation mensongère à l’armée. »

Bergoglio avait refusé de se présenter au premier procès de la junte ainsi qu’aux procédures suivantes auxquelles il fut convoqué. En 2010, quand il a finalement accepté d’être interrogé, les avocats des victimes l’ont trouvé « évasif » et « menteur. »

Bergoglio a affirmé n’avoir appris qu’après la fin de la dictature les pratiques de la junte consistant à enlever les bébés des mères qu’ils avaient fait disparaître. Ils enlevaient les mères, les retenaient jusqu’à ce qu’elles accouchent puis les exécutaient ; leurs enfants étaient alors donnés à des familles de militaires ou de policiers. Ce mensonge a été révélé par les gens qui s’étaient tournés vers lui pour qu’il les aide à retrouver des membres disparus de leur famille.

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Jorge Bergoglio, archevêque et Jorge Videla, général.

Cette collaboration avec la junte n’était pas une simple erreur personnelle de Bergoglio, mais bien plutôt la politique de la hiérarchie de l’Église, qui soutenait les objectifs de l’armée et ses méthodes. Bergoglio a tenté de dissimuler cette complicité systématique dans un livre qu’il a lui-même signé. Le journaliste argentin Horacio Verbitsky a pu montrer que le livre tronquait des citations compromettantes d’un rapport qui reproduisait un échange entre la direction de l’Église et la junte en novembre 1976, huit mois après le coup.

Parmi les passages supprimés il y avait la promesse faite par l’Église de « ne tenter en aucune manière d’adopter une position critique envers l’action du gouvernement, » puisque son « échec mènerait, très probablement, au marxisme. » Ces passages déclaraient la « compréhension, l’adhésion et l’acceptation » par l’Église catholique du soi-disant « processus » qui déclencha le règne de la terreur contre la classe ouvrière argentine.

Ce soutien n’avait rien de platonique. Les centres de détention et de torture de la junte se voyaient assigner des prêtres, dont le travail consistait non pas à s’occuper des victimes soumis à la torture et à la mort, mais à aider les tortionnaires et les assassins à vaincre leurs scrupules. En se servant de paraboles bibliques comme « séparer le bon grain de l’ivraie, » ils assuraient à ceux qui pratiquaient les fameux « vols de la mort » au cours desquels les prisonniers politiques étaient drogués, déshabillés, emportés dans des avions puis largués en pleine mer, qu’ils accomplissaient « l’œuvre de dieu. » D’autres ont participé aux séances de torture et essayé d’utiliser le rite de la confession pour obtenir des informations qui seraient utiles aux tortionnaires.

Cette collaboration était soutenue par toute la chaîne hiérarchique depuis le Vatican jusqu’en bas. En 1981, à la veille de la guerre entre l’Argentine et la Grande-Bretagne au sujet des îles Malouines (Falkland pour les Anglais), le Pape Jean-Paul II s’était rendu à Buenos Aires, apparaissant aux côtés de la junte et embrassant son chef d’alors, le Général Leopoldo Galtieri, sans dire un mot sur les dizaines de milliers de personnes enlevées, torturées et assassinées.

Comme le notait Jefferson, l’Église est « toujours alliée avec les despotes ». Ce fut aussi le cas dans le soutien que l’Eglise accorda aux fascistes de Franco en Espagne, sa collaboration avec les nazis lorsqu’ils menaient leur holocauste en Europe, et son soutien à la guerre américaine au Vietnam.

Plus spécifiquement, le fait de désigner pape une personnalité comme Bergoglio, et la célébration qui suit dans les médias et les cercles dirigeants, doivent servir de mise en garde très claire. Non seulement les crimes horribles commis en Argentine il y a 30 ans sont assumés, mais ceux qui sont au pouvoir envisagent d’utiliser des méthodes similaires une fois de plus pour défendre le capitalisme contre la lutte des classes qui s’intensifie et contre le risque d’une révolution sociale.

Sources :

http://www.mondialisation.ca/le-pape-de-la-guerre-sale/5327314

https://www.wsws.org/fr/articles/2013/mar2013/pers-m18.shtml

 

Autres articles de Bill Van Auken, parus sur Mondialisation.ca :

http://www.mondialisation.ca/author/bill-van-auken

 

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Bus papal

 

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 Saint François Ier prêchant aux oiseaux

 

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Que de bruit autour de l’élection de ce dernier pape en date ! Même les mécréants s’y sont mis. « Pour » ou « contre », quand ce n’était pas « faut voir ».

Qu’y avait-il pourtant de bien nouveau ? Depuis le temps que les plus puissants du moment « font » les papes et que les papes, en contrepartie, soutiennent – ou non – tels puissants contre tels autres, au gré de leurs intérêts, calculs, caprices, amitiés ou inimitiés, qu’il faut bien qualifier de politiques, puisque « évangéliques » paraîtrait vraiment trop saugrenu.

La dernière fois qu’une élection papale avait fait autant de bruit remonte au 16 octobre 1978, jour où Karol Wojtyla devint Jean-Paul II. Pensez donc, un pape issu du bloc communiste ! Qu’il ait dû, celui-là, son élévation à son anti-communisme rabique n’aurait dû surprendre personne, quand on connaît les mœurs de l’Eglise depuis une douzaine et demie de siècles. Rares pourtant furent ceux qui n’en doutèrent pas un instant.

Au nombre de ceux-ci, un duo d’auteurs français. De polars sans prétention, plutôt drôles. Au tout début de 1979, ils sortirent un volume des aventures de leur héros de prédilection, Faergus, séminariste irlandais, roux et imbattable sur le décryptage des papyrus de l’Egypte pharaonique. En route pour Le Caire et une mission studieuse, le rouquin de choc se trouvait pris, en passant par Rome, dans les remous provoqués par l’élection du successeur de l’infortuné Luciani. Pas triste et assez bien vu.

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Yvon Hecht et Dominique Eudes

FAERGUS

ou Les Mystères du Vatican

Paris, Encre, 1979

 


On eût pu se contenter – et arriver au même résultat – de lire ou relire la vie de Machiavel, telle que la scrutait en 1930 L. Gautier Vignal. Car il en a approché, des papes, le Niccolo. Et quels ! C’est peu dire que leur époque ressemble à la nôtre et que la Syrie d’aujourd’hui, comme champ de bataille, ne diffère pas beaucoup de l’Italie du XVIe siècle. Et qu’importe si les faiseurs de papes ne s’appellent plus Charles Quint, Maximilien ou François Ier, mais Reagan, Bush, Clinton ou Obama ?

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L. Gautier Vignal

MACHIAVEL

Payot, Paris, 1930

 



Laissons au scalpel de Mme Lacroix-Riz les papes de la guerre et de l’après-guerre.

Quand il demandait, goguenard, « Le pape, combien de divisions ? », Staline pratiquait la méthode Coué. Ses successeurs allaient bientôt découvrir à quel point il s’était mis le doigt dans l’œil. Car, même rétrécis comme peau de chagrin, « les états pontificaux », devenus « l’Etat du Vatican » n’ont jamais compté pour du beurre. (Un siège à l’ONU comme les plus étendus et les plus peuplés !...)  État où les « successeurs de Pierre » n’ont jamais lavé les pieds des manants que pour mieux leur couper l’herbe dessous.

Dès la mise sur les rails de la Contre-Révolution reaganienne (même si Brzezinski, sous Carter, ne l’avait pas attendue), aucun doute ne subsista sur les priorités de l’Empire : anéantir le bloc de l’Est et maintenir sous un talon de fer l’Amérique Latine. C’est à quoi allait s’employer, pendant les 27 ans de son pontificat, le pape polonais. Sans préjudice du reste.

La guerre froide, qui eût été chaude et eût commencé en 1945 si Churchill eût été suivi, d’abord feutrée, stridente ensuite, a fait rage vers l’Est dès avant la mort de Staline pour ne marquer le pas qu’avec Gorbatchev, croire à sa victoire sous Eltsine et reprendre de plus belle contre les restaurateurs de la Russie.

Par ailleurs, la sale guerre perpétuelle aux peuples de l’Amérique Latine, aussi vieille que les Etats-Unis, n’a commencé à rencontrer de sérieux obstacles qu’après la mort de Camillo Torres et Che Guevara, avec l’apparition, en 1968, de la théologie de la libération, directement issue de leur double sacrifice.

L’élection de Wojtyla et ses conséquences n’allaient pas seulement, à l’Est de l’Europe, plonger des populations entières dans la misère et réduire de plusieurs dizaines d’années leur espérance de vie, tout en jetant dans les serres meurtrières des mafias proxénètes albanaises et kosovares des centaines de milliers de jeunes femmes, de jeunes hommes et d’enfants – traite d’esclaves à grande échelle que personne n’a eu, jusqu’à ce jour, le courage de regarder en face -,  elle allait aussi coûter la vie, dans des souffrances et des humiliations indicibles, qui ne sont imaginables qu’à l’aune de Guantanamo et d’Abu Ghraib, à des centaines de milliers de martyrs, du Mexique à la Terre de Feu.

Personne n’a jamais pensé à surnommer Jean-Paul II, comme on avait fait Jean XXIII, « Johnny Walker », surnom qu’il a bien davantage mérité pourtant. En 27 ans de pontificat, dont les 4 dernières à la trappe de l’Alzheimer ou tout comme, en 23 ans donc, ce n’est pas moins de 44 visites qu’il a faites à l’Amérique Centrale et du Sud. Pas une république bananière qui n’ait déroulé pour lui le tapis rouge. Pas un dictateur sanguinaire qu’il n’ait serré dans ses bras et paternellement béni. Pas un prêtre théologien de la libération (ou une nonne) qu’il n’ait jeté aux chiens, paternellement fait déchiqueter par les escadrons de la mort de toutes obédiences. 

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Leopoldo Galtieri et Karol Wojtyla échangeant des confidences.

Le calendrier de ces visites « pastorales » est plus éloquent qu’un réquisitoire musclé :

1979  -          République dominicaine, Mexique, Bahamas.

1980  -          Brésil.

1982  -          Argentine, Brésil.

1983  -          Costa Rica, Nicaragua, Honduras, Panama, Salvador, Guatemala,   Bélise, Haïti.

1984  -          Saint Domingue (République dominicaine).

1985  -          Pérou, Equateur, Venezuela,  Trinité et Tobago.

1986  -          Sainte Lucie et Colombie.

1987  -          Cili, Uruguay, Argentine.

1988  -          Uruguay, Bolivie, Pérou, Paraguay, Curaçao.

1990  -          Mexique, Curaçao.

1991   -          Brésil.

1992  -          Saint Domingue.

1996  -          Guatemala, Nicaragua, Salvador, Venezuela.

1997  -          Brésil.

1998  -          Cuba.

1999 -          Mexique.

2002-          Guatemala, Antigua, Mexique.

Sans oublier les visites de courtoisie (ou de travail ?) aux très puissants protecteurs du Nord, pourtant « protestants » de deux douzaines de manières différentes, mais on ne crache pas sur une équipe qui gagne, n’est-ce pas.

1979  -          USA  (Carter, c. à d. Brzezinski).

1981   -          USA, Alaska (Reagan)

1984  -          USA, Alaska (Reagan)

1987  -          USA (Reagan).

1993 -          USA (Clinton).

Bien sûr, il ne fut pas le seul à « coopérer », et les Sud-Américains et autres Européens de l’Est ne furent pas les seuls à trinquer.

N’y avait-il pas eu déjà, dans le pays qui abrite La Mecque du christianisme et grâce, entre autres, à Al Capone, l’ôte-toi-de-là-que-je-m’y-mette de la Démocratie Chrétienne au Parti Communiste ?

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N’y a-t-il pas eu – aussi – sous cet édifiant pontificat et au même endroit, quelques scandales financiers et assassinats en tous genres à rendre jaloux Alexandre VI et son fils ? Ah, la banque du Vatican (Ambrosiano chez Polichinelle) et sa faillite frauduleuse à 3,5 milliards de $, sous la houlette experte du sportif et si expéditif Paul Casimir Marcinkus (autre homme de l’Est quoique citoyen US), lequel allait finir par devoir quitter non pas l’Église comme on l’a dit (accords de Latran faisant loi) mais seulement Rome et regagner, unbothered, les États-Unis pour y paître les ouailles de son archevêché de Chicago, avant de mourir dans une opulence de bon aloi à Sun City, Arizona !

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Bien sûr, il y a eu un Mgr Ratzinger (Benoît XVI pour le Who’s Who), qui pourtant s’y connaissait en sabres… Mais celui-là n’a pas été fichu, en huit ans, de se pointer plus d’une fois chez les Latinos – chez ce coco de Fidel et ce demi-coco de Lula en plus ! – et, bref, s’est avéré si lamentablement inopérant, face aux Chavez, Moralès, Corréa et autres, qu’il n’a même pas été capable, comme un simple Mgr Rosalio Castillo Lara l’a fait à Caracas, de mettre son poids dans la balance du moindre putsch livré clés en mains. Nul, on vous dit ! Il était temps qu’il dégage. Il a. Expédié non pas à la tasse de café mais au C4, à la caisse en carton et aux deux vigiles : « Prenez vos affaires et rendez les clés, vous avez un quart d’heure ». Comme dans la première multinationale venue.

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De quoi se plaindrait-il ? Il est en vie.

Bien sûr, « ils » ne vont pas, en Argentine ou ailleurs, faire reprendre du service à la junte  (quoique…), mais, bon, le personnel hautement qualifié est en taule, ad vitam pour certains. Il y a beaucoup plus à parier qu’on va voir surgir, ici et là, des syndicats « libérateurs », style Solidarność, des ONG en veux-tu en voilà et des défilés de « ménagères » emperlouzées à casseroles, voire quelques pèlerinages monstres à N.-D. de la Guadalupe ou à l’Aparecida, car il n’y a pas que Czestochowa au monde savez-vous.


Tout dépendra du degré de jobardise des hilotes.


Bref, Nicolas, Evo, Rafael, Cristina, Raùl et tutti quanti, bande de bolchos, vous avez intérêt à compter vos abattis.  Il bel Fioretto et ses amis vont s’occuper de vous.


Petit rappel d’un pontificat béatifié :

Lilya 4 ever

Lukas Moodysson 

23 août 2002


Ce n’est pas qu’on soit plus paranos qu’il ne convient, mais Jean XXIII c’est si loin, et Jean-Paul Ier ce fut si court.


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DalaïRoma – Collage d’André Stas


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ET GENS D’ARGENT

 

Serge Halimi

Le Monde Diplomatique

La leçon de Nicosie

Tout devenait impossible. Augmenter les impôts décourageait les « entrepreneurs ». Se protéger du dumping commercial des pays à bas salaires contrevenait aux accords de libre-échange. Imposer une taxe (minuscule) sur les transactions financières exigeait que la plupart des Etats s’y rallient. Baisser la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) requérait l’aval de Bruxelles…

Samedi 16 mars 2013, tout a changé. Des institutions aussi orthodoxes que la Banque centrale européenne (BCE), le Fonds monétaire international (FMI), l’Eurogroupe et le gouvernement allemand de Mme Angela Merkel ont tordu le bras (tremblant) des autorités chypriotes afin que celles-ci exécutent une mesure qui, décidée par Hugo Chávez, aurait été jugée liberticide, dictatoriale, tyrannique, et aurait valu au chef d’Etat vénézuélien des kilomètres d’éditoriaux indignés : la ponction automatique des dépôts bancaires. Initialement échelonné entre 6,75 % et 9,90 %, le taux de la confiscation correspondait à près de mille fois le montant de cette taxe Tobin dont on parle depuis quinze ans. Preuve était donc faite : en Europe, quand on veut, on peut !

Lire la suite…

Source :

http://www.monde-diplomatique.fr/2013/04/HALIMI/48965


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WEEK-END EXPLOSIF

 

(Un journaliste allemand a eu le très mauvais goût de s’intéresser aux salaires et aux habitudes des parlementaires européens un vendredi matin où tous partaient en week-end)




Source :

http://www.communcommune.com/article-parlement-europeen-un-reportage-d-une-chaine-de-television-allemande-video-116572358.html


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Qui ne sait que les excréments, c’est de l’argent ? Et que marcher dedans porte bonheur ?

Mais où va le caca de Dubai ?

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Dubaï, c'est plus de 2 millions d'habitants, des gratte-ciel incroyables, du luxe partout mais… Dubaï n'a pas le tout à l'égout.

Eh oui, l'une des villes les plus modernes du monde récupère son caca dans des milliers de camions, chargés d’aller le faire disparaître dans la seule usine de retraitement de l'émirat.

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La plus haute tour du monde – Burj Khalifa - avec ses 739 mètres de haut, ses 136 étages et ses + ou - 35 000 habitants n’a pas de système d’évacuation.

Les propriétaires doivent donc trouver un moyen d'évacuer les matières fécales de leurs résidents.

À raison de 200 grammes par jour et par personne en moyenne, cela représente à pleine capacité, près de 7 tonnes d'excréments quotidiens. Sans compter les liquides… En gros : entre 15 et 20 tonnes à évacuer par jour. Et il en est ainsi partout. Car, des gratte-ciels, il y en a quelques-uns à Dubaï.

Pas de panique : dans ces presque verts paradis, l’essence et la main d’œuvre ne coûtent rien ou si peu. On transporte donc « tout ça » en camions.

Or, les camions attendent parfois jusqu’à 24 heures pour pouvoir charger, et re-belote au déchargement.

Les chauffeurs étant payés au voyage, et l’attente à la porte de l’usine unique étant fort longue, certains n'hésitent pas à déverser leur odorante cargaison dans la mer.

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Heureusement qu’il y a la mer !

 


Source :

http://bit.ly/Vvh2nZ

 

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Dans la mer, c’est bien, mais sur la tête des gens qu’on veut chasser de chez eux, c’est mieux.

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Quand les gaz asphyxiants,  les lances  à incendie et les balles en caoutchouc ne suffisent plus à disperser les manifestations, que fait-on ? On invente un nouveau genre de projectile. Les Israéliens ont inventé le « Skunk », un liquide à base d’excréments ou des excréments liquidifiés si on – oups – préfère.

Avons-nous dit pour disperser ? Pas exactement. Pour punir les habitants du village de Nabi Saleh, coupables d’organiser chaque semaine une manifestation pacifique pour protester contre le mur de l’Apartheid construit sur des « territoires occupés » de la bande de Gaza.

C’est ainsi qu’on peut voir, sur cette vidéo, un véhicule blindé de Tsahal, équipé de canons à eau, asperger gens et maisons du village avec le liquide immonde, qui est si peu létal que l’environnement n’a pas tardé à montrer des signes de  dépérissement.

Bof, les Palestiniens n’ont qu’à marcher dedans, puisqu’il paraît que cela porte bonheur.

 

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Dernière minute :

 Théologie de la libération

(suite et pas fin)

6 avril 2013

Les Etats-Unis combattent encore la « menace » de la Théologie de la Libération (Counterpunch)

Dan KOVALIK

18. theologie liberation .jpgLe 15 septembre 2011, j’ai écrit à Mgr Kuriakose Bharanikulangara, Premier Conseiller de la Mission d’Observation Permanente du Saint Siège aux Nations Unies. Dans cette lettre, motivée par l’assassinat du 79eme prêtre en Colombie depuis 1984, j’ai exprimé ma préoccupation devant les meurtres incessants de prêtres catholiques et d’autres religieux en Colombie. J’affirmais que « cette agression contre l’Eglise de Colombie est à la fois une politique d’état de la Colombie et des Etats-Unis qui soutiennent les militaires à coups de milliards de dollars d’assistance, et qui considérent les mouvements organisés en faveur de la justice sociale en Amérique latine comme des menaces à leur domination économique dans la région. Je ne suis pas le seul à penser ainsi et d’autres prêtres en Colombie, notamment le Père Javier Giraldo, expriment le même point de vue depuis de nombreuses années.»

J’ai transmis une copie de cette lettre au Père Giraldo qui m’a répondu par une courte note dans laquelle il me remerciait et avait écrit, « vous avez correctement interprété ma pensée. » Quant au Saint Siège, il n’a jamais répondu à mon courrier – apparemment parce qu’il ne partage pas mes préoccupations pour le sort de ces prêtres.

Un qui s’exprime sur ce sujet depuis des années est Noam Chomsky, un ami et soutien du Père Giraldo. En réponse à mon article le plus récent sur l’agression permanente contre l’église colombienne, le Professeur Chomsky m’a écrit : «très peu sont au courant de la guerre que les Etats-Unis ont lancée contre l’Eglise après l’hérésie de Vatican II, cherchant à ramener l’église aux Evangiles pour la première fois depuis l’Empereur Constantin. Vous savez probablement que cela fait très longtemps que j’écris sur ce sujet. Généralement sans résultats. » Hélas, ce fut une vidéo d’une conférence donnée par Chomsky en 2009 qui m’a ouvert les yeux sur la réalité de cette guerre et sa véritable nature.

Lire la suite…

Source :

http://www.legrandsoir.info/les-etats-unis-combattent-encore-la-menace-de-la-theologie-de-la-liberation-counterpunch.html

 

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Manuel Valls et ses complices dans le crime se foutent d’Angela Davis et de Georges Abdallah.

 

Pas nous !

 

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Mis en ligne par Theroigne le 8 avril 2013.

17:56 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

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