22/01/2014

ON NOUS PROMET DES TITANICQUES

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On nous promet des Titanicques

Nous ne comptions pas revenir sur l’interdiction de la quenelle, qui bat son plein et ne va pas manquer de continuer.

Il semble cependant que Dame Chienlit joue témérairement les apprenties-sorcières. La Cour et la Ville ne bruissent, à l’heure qu’il est, que des mots « ras la casquette », « dictature » et même - si, si - « révolution ».

Les Pline l’Ancien au petit pied que nous sommes ne pouvaient que dresser l’oreille et vous rapporter ce qui se dit, se chuchote, ou se clame, voire se chante.

Soyons honnêtes : ce que nous vous servons ici n’est qu’une suite de « copié-collé », mais des « copié-collé » de qualité, quoique d’origines diverses, d’auteurs pas nécessairement sur la même longueur d’ondes en temps normal.

 

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Où M. Djerrad Amar pense, sans doute avec raison, que

«l’affrontement ira à son terme en passant malheureusement par un paroxysme qui sera vraisemblablement dramatique, nous ne vivons là qu’un petit épisode initial. » 

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C’est bien en France que maintenant la guerre s'engage

20 janvier 2014 – avic

Tribune Djerrad Amar

Les français ont maintenant bien pris conscience, depuis la provocation de Valls visant à censurer un spectacle de l’humoriste Dieudonné que quelque chose avait changé dans les rapports entre les tenants du pouvoir en France et un peuple devenu de plus en plus critique et frondeur.

Le ton et les méthodes de ce pouvoir ne laissent aucun doute il est décidé d’aller au maximum de ses moyens afin de satisfaire la logique impérialiste.

Évidemment, pour l’observateur attentif des agissements de cet impérialisme depuis maintenant 20 ans qu’est le Réseau Voltaire il n’y a aucune illusion à se faire, la conscience est prise que l’affrontement ira à son terme en passant malheureusement par un paroxysme qui sera vraisemblablement dramatique, nous ne vivons là qu’un petit épisode initial.

Nous parlons bien d’impérialisme à propos de Valls et de ses amis et nous parlons bien d’un épisode français à propos d’un conflit déjà largement engagé sur d’autres fronts.

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Source : http://reseauinternational.net/2014/01/20/cest-bien-en-fr...

 

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Et où M. Byblos nous parle – il était temps ! – de l’aberrante  « cohésion nationale », invoquée avec un effronté culot par vous-savez-qui.

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Du 9/11 à Dieudonné : l’alignement parfait

20 janvier 2014 - Avic

Tribune de Byblos

Quel est le dénominateur commun entre les événements du 11 Septembre 2001, la liquidation de Kadhafi, la guerre en Syrie ou le lynchage de Dieudonné ? Réponse : l’alignement parfait, uniforme et zélé des médias sur la narrative du pouvoir. En un peu plus d’une décennie, de Washington à Paris, nous avons ainsi assisté à l’incorporation, à l’assimilation complète des médias «qui font l’opinion» par la machinerie du Système. La servitude est totale, consentie, et les voix discordantes sont combattues avec une rage d’autant plus haineuse que les arguments et/ou la raison font défaut, que le mensonge à propager est gros. Avec l’affaire Dieudonné, on a pour la première fois invoqué «l’atteinte à la cohésion nationale» pour justifier la censure. C’est une étape significative dans l’avènement de cette société de l’obéissance en devenir, où «cohésion» rime avec nivellement, avec soumission.

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Source : http://reseauinternational.net/2014/01/20/du-911-a-dieudo... (Excellent site !)

 

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Quand la Grande Muette se met à causer…

 

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Jean Angius, ancien commando parachutiste du 6ème CPIMA s’adresse à Manuel Valls.

 

 

Source : http://joelecorbeau.com/2014/01/20/message-de-jean-angius...

 

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On nous dit – et d’ailleurs Byblos le confirme ci-dessus que M. E. Nabe se serait laissé aller, chez Frédéric Taddei, à crier lui aussi « haro sur le baudet ! », qu’il y aurait fustigé le conspirationnisme ou les complotistes ou le tout ensemble.

Il faut comprendre. « Celui qui perd ne saurait rire » dit un proverbe wallon. Or, ne voilà-t-il pas qu’un comique-même-pas-drôle et, disons le mot, un nègre, vient d’obstruer de ses fesses colorées quoique sans le faire exprès le créneau que M.E. Nabe s’échine depuis des décades à revendiquer pour lui-même : celui d’artiste maudit. Cela crie vengeance. M. E. Nabe a crié. Voilà. Voilà.

 

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Je suis tombé par terre, c’est la faute à Voltaire

Le nez dans le ruisseau, c’est la faute à Rousseau

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La faute à Dieudo : version longue !

 

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S’il est un mot qu’aucun de ces deux pousse-au-crime n’a jamais employé – et M. Guillemin non plus pour autant que nous le sachions – c’est le mot « conspirationnisme ». La richesse de leur vocabulaire ne pouvant être mise en cause, c’est sans doute que la chose n’existait pas. N’existe pas. Idem pour le mot « complotistes ». Louis-Ferdinand Céline a bien osé un « complotiques », mais c’était pour rire. Quand on fait dans l’invective, on a droit aux néologismes.

[ Saint-Just, qui redoutait très fort l’influence des parents sur leur progéniture, voulait qu’à l’âge de trois ans les enfants leur soient enlevés pour être éduqués par la République. Si l’Antoine avait vécu, peut-être que le Ferdinand ne serait jamais devenu judéophobe à l’imitation de son papa. Ah, - soupir -, mais qui éduquera les éducateurs de la République ? ]

M.E. Nabe, qui ne sait pas que singer les faiblesses d’un grand homme ne vous donne pas nécessairement son génie, vient de s’aligner bien inconsidérément sur Dame Chienlit. Il s’est mis dans de beaux draps !

Tiens, puisqu’on en parle…

 

Révolution

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(…)

La Révolution moyenneuse ?

Comment l’allez vous faire belle face ?

Je décrète salaire national 100 francs par jour maximum et les revenus tout pareillement pour les bourgeois qui restent encore, bribes de rentes, ainsi je n’affame personne en attendant l’ordre nouveau. Personne peut gagner plus de 100 balles, dictateur compris, salaire national, la livre nationale. Tout le surplus passe à l’État. Cure radicale des jaloux. 100 francs pour le célibataire, 150 pour les ménages, 200 francs avec trois enfants, 25 francs en sus à partir du troisième môme. Le grand salaire maxima : 300 francs par jour pour le Père Gigogne. Ça sera une extrême exception, la moyenne 70-100 balles.

Forcément y en a qui fument, qui trouvent que c’est pas juste du tout, les ceusses qui gagnent pas leurs cent francs… Pardon ! pardon ! Tout est prévu ! 50 francs salaire minimum, 75 marié, 100 francs les pères de famille avec trois enfants au moins. J’ai pensé à eux.

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Plus de chômage bien entendu. Comment vous supprimez ça ?

Je nationalise les Banques, les mines, les chemins de fer, les assurances, l’Industrie, les grands magasins… C’est tout ? Je kolkozifie l’agriculture à partir de tant d’hectares, les lignes de navigation, je ramasse le blé, les froments, l’élevage des génisses, et les cocottes avec leurs oeufs, je trouve du boulot pour tout le monde. Et ceux qui veulent pas travailler ? je les fous en prison, si ils sont malades je les soigne.

Comme ça y aura plus d’histoires, faut que tout le monde y passe, les poètes je m’en occupe aussi, je leur ferai faire des films amusants, des jolis dessins animés, que ça relèvera le niveau des âmes, il en a besoin. Une fois qu’on est sorti de la tripe, de l’obsession de la boyasse, tous les petits espoirs sont permis.

 

Faut pas du grand communisme, ils comprendraient rien, il faut du communisme Labiche, du communisme petit bourgeois, avec le pavillon permis, héréditaire et bien de famille, insaisissable dans tous les cas, et le jardin de cinq cents mètres, et l’assurance contre tout. Tout le monde petit propriétaire. Le bien Loucheur obligatoire. Toujours les 100 francs maxima, les maridas à 125, les grosses mémères à 150. Ça fera des discussions affreuses, du bignolage perte d’ouïes, un paradis pour ménagères, on arrêtera plus de jaboter à propos des profiteurs qu’ont des 4 et 5 enfants, mais ça aura plus de conséquences, ça pourra pas soulever les masses des différences de 25 francs.

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Votons mesquin, voyons médiocre, nous serons sûrs de pas nous tromper. Voyons le malade tel qu’il se trouve, point comme les apôtres l’imaginent, avide de grandes transformations. Il est avide de petit confort.

Quand il ira mieux ça se verra, on pourra lui faire des projets, des grandes symphonies d’aventures, nous n’en sommes pas nom de Dieu ! Si on le surpasse il va en crever, il va s’écrouler dans son froc, il va débiner en lambeaux, il va se barrer en jujube, il tient déjà plus lerche en l’air… Il est vérolé d’envie comme le bourgeois d’avarice. C’est le même microbe, même tréponème.

C’est ça qui leur donne des abcès, qui les torture, les grimace.

Les opérer tous les deux, ensemble, d’un même bistouri, c’est Providence et charité, c’est la résurrection sociale.

Ils sont trop laids à regarder, tels quels, convulsant dans leur merde, il faut agir, c’est un devoir, c’est l’honnêteté du chirurgien, une toute simple, fort nette incision, presque pas sanglante, une collection fleur à peau, archi-mûre… un petit drain… quelques pansements… et puis c’est tout… huit à dix jours…

 

Moi j’aime pas les amateurs, les velléitaires. Faut pas entreprendre un boulot ou bien alors il faut le finir, faut pas en laisser en route, que tout le monde se foute de votre gueule…

Si on fait la révolution c’est pas pour la faire à moitié, il faut que tout le monde soye content, avec précaution, douceur, mais avec la conscience des choses, qu’on a rien escamoté, qu’on a bien fait tout son possible.

Quel est l’autre grand rêve du Français ? 99 Français sur 100 ? C’est d’être et de mourir fonctionnaire, avec une retraite assurée, quelque chose de modeste mais de certain, la dignité dans la vie.

Et pourquoi pas leur faire plaisir ? Moi j’y vois pas d’inconvénient. C’est un idéal communiste, l’indépendance assurée par la dépendance de tout le monde. C’est la fin du “chacun pour soi”, du “tous contre un”, de “l’un contre tous”. Vous dites : Ils fouteront plus grand’chose. Oh ! C’est à voir… On en reparlera… Je trouve ça parfaitement légitime que le bonhomme il veuille être tranquille pour la fin de ses jours. C’est normal… et la sécurité de l’emploi… c’est le rêve de chacun. Je vois pas ce que ça donne d’être inquiet, j’ai été bien inquiet moi-même, j’en ai t’y mangé de la vache ! Je crois que je suis un champion de la chose, j’ai tout de même ça en horreur. Je vois pas à quoi ça peut servir pour le relèvement de la Sociale, la marche agréable du Progrès, de se casser le cul effroyable, d’en chier comme trente-six voleurs, sans fin ni trêve, les consumations par l’angoisse que c’est du crématoire de vie.

C’est toujours des douillets nantis, des fils bien dotés d’archevêques qui vous parlent des beautés de l’angoisse, je leur en filerai de la voiture, moi ! de la sérieuse voiture à bras, et poil, certificat d’étude ! à l’âge de 12 ans ! je te leur passerai le goût de souffrir !  (…)

 

Enfants

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(…)

La France elle a des ennuis.

Elle va crever d’à peu près tout, des juifs, des maçons, de l’Angleterre, de la défaite militaire, de bisbille celtique éperdue, de prétentions cacochymes, de la haine des uns pour les autres, de l’égoïsme capitaliste, et coetera et couetera… Elle va crever qu’elle manque d’essence, de coton, de cuivre et de froment…

Elle va périr enfin surtout qu’elle produit plus assez d’enfants, c’est l’oeuf de Colomb par le fait : plus d’enfant, plus de France… Au taux actuel c’est des plus simples, dans 20 ans y aura plus de jeunesse… y aura plus chez nous que des vieillards, des emphysémateux à bosses… La question sera donc résolue en même temps que les autres… France éternelle aura vécu… de tours de vache en discours, de folles saignées en clarinettes… Pas besoin de se casser la tête… Les problèmes d’asile de vieillards c’est du ressort de l’Économat, y a plus besoin de Premier Ministre… des suppositoires… du tilleul… On est donc au bout du rouleau. C’est de la pénurie vitale… C’est la poule qui ne veut plus pondre… Ah ! la déprimante conjecture ! De quoi morfondre bien des Sénats ! Bien sûr y a le Code de la famille ! Mais qu’il est étique et râleux ! chafoin ! Je crois pas qu’il fasse bander personne…

Et c’est pourtant de ça qu’il s’agit… Beaucoup de papier, peu d’enthousiasme. Faut se mettre à la portée du monde… Vous parlez d’un fringant passé !... Tout en catastrophes écoeurantes… Verduns pour rien… Gloire pour les prunes… Impôts pour les youtres, les anglais… la Ceinture française tous les jours… jamais pour nous les chaussures !... toujours pour les autres !… Salut ! Vous avez dégoûté la bête. Vous parlez d’un joli présent… Vous parlez d’un jouissant avenir… que du boulot, des sacrifices, des charogneries à perte de vue… C’est pas un programme bandochant… Vous vous rendez compte ? On en a sué 400 milliards pour parvenir où nous en sommes… sur les genoux… en bas d’une autre côte… C’était aussi un grand projet bien patronné par toute l’élite, la fine fleur des hautes maçonneries… à quel renfort de zimboum ! boum !...

Quelles pâmoisons ventriloques !...

Quels sacrés jurements au bonheur ! quelles culotissimes assurances ! Et de quels hommes ? Presque les mêmes… les bulles encore au coin de la gueule… C’est donc le tout à recommencer ?...

Minute ! Vous permettez qu’on se gratte… qu’on se demande où ça va conduire votre nouvelle enfourcherie de dada… qu’on se demande dans votre aventure qu’est-ce qu’on va lui faire au têtard ? C’est ça qui nous intéresse… Quels tours de fumiers tout ça couve ?… Des championnats de la maigreur ?... Va-t-on battre les Russes… les Berbères… au Grand Steeple de la Privation ?...

Prévenez-nous tout de suite…

Faut vous faire encore des enfants ?

Ça vous suffit pas les vieillards ? Ah ! Ça va mal ! Mieux vaut l’admettre. La confiance se cache, les enfants aussi, ils restent au fond des entrailles.

L’entrain à la vie n’est plus là.

Ça se voit en tout, dans nos grimaces, nos façons gercées…

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Crédit est mort une fois pour toutes.

Pas de sécurité pas de famille ! Plus de légèreté, plus de grâce, dans les mouvements, dans les coeurs…

Sans enfants plus de gaîté.

Comment rendre la confiance à tous ces gens sourcilleux, revêches au déduit, noués de partout ?...

Je crois par un autre code de la Famille, mais alors beaucoup plus vivace, plus ample, bien plus généreux, pas un code de ratatinés discutailleux préservatifs. Mais non ! Mais non ! Un vrai code, qui comprendrait tout, bêtes, biens et gens, enfants et vieillards de France dans la même famille, les juifs exclus bien entendu, une seule famille, un seul papa, dictateur respecté. Une famille donc respectable où y aura plus du tout de bâtards, de cendrillons, de poil de carotte, de bagnes d’enfants, “d’Assistance”, où la soupe serait la même pour tous, où y aurait pas d’enfants de riches, des tout dodus et les petits maigres, des qui s’amusent, d’autres qui la pilent. Ça va vraiment plus une société bâtie comme la nôtre, faut mieux qu’elle s’efface, c’est comme une chienne qu’est trop vicieuse, c’est normal qu’on s’en débarrasse.

Tout le monde à la même école ! Les familles réunies, en somme, toutes les familles dans une seule, avec égalité des ressources, de droit, de fraternité, tout le monde au salaire national, dans les 150 francs par jour, maximum, le Dictateur 200 points pour lui faire spécialement honneur, encore qu’il soit bien entendu qu’on ira pour sa livre “extra” le taper plus souvent qu’à son tour, question de bien lui rappeler la vie, qu’il en chiera comme un voleur, que c’est le rôle des pères de famille.

Faut recréer tout ? alors parfait ! Mais faut pas se perdre dans les prostates, faut recommencer tout de l’enfance, par l’enfance, pour tous les enfants. C’est par là que le racisme commence et le vrai communisme aussi, à l’enfance et pas ailleurs, par la gentillesse unanime, l’envie que toute la famille soit belle, saine, vivace, aryenne, pure, rédemptrice, allégrante de beauté, de force, pas seulement votre petite famille, vos deux, trois, quatre mômes à vous, mais toute la famille bien française, le juif en l’air bien entendu, viré dans ses Palestines, au Diable, dans la Lune.

On se fout des enfants des autres ! Ça suffit bien d’élever les siens ! Chacun voit midi à sa porte ! Il faut que ça cesse ce genre hideux, une fois pour toutes ! que ça devienne incompréhensible cet égoïsme ès berceau. Il faut que les enfants des autres vous deviennent presque aussi chers, aussi précieux que les vôtres, que vous pensiez aussi à eux, comme des enfants d’une même famille, la vôtre, la France toute entière. C’est ça le bonheur d’un pays, le vrai bouleversement social, c’est des papas mamans partout. Le reste c’est que des emmerdements, des abracadabrantes combines, des fourbis chinois, des pitreries d’orgueil, hagard, absolument contre nature, qui peuvent finir qu’en catastrophes.

Racisme c’est famille, famille c’est égalité, c’est tous pour un et un pour tous. C’est les petits gnières qu’ont pas de dents que les autres font manger la soupe. Au sort commun pas de bâtard, pas de réprouvés, pas de puants, dans la même nation, la même race, pas de gâtés non plus, de petits maîtres. Plus d’exploitation de l’homme par l’homme. Plus de damnés de la terre. C’est fini. Plus de fainéants, plus de maquereaux non plus, plus de caïds, plus d’hommes à deux, trois estomacs.

Le marxisme est bien emmerdé, on lui secoue son atout majeur : le coeur froid des hommes.

C’est la famille qui réchauffe tout, c’est plus le pognon qui l’unit, c’est la race, c’est plus le pognon qui la divise, y en a plus. C’est tout le pays familialement recréé à 100 francs par jour.

 

La maîtresse richissime d’un de nos présidents du conseil, actuellement en prison, fut paraît-il à l’origine, à l’inspiration des “décrets de pudeur” récemment promulgués.

Outre ! Décrets d’offusquerie ! de protection soi-disant de la morale et des familles !

Bouffre ! que voici la tartuferie dans tout son odieux faux-fuyant ! sa dégueulasserie bourrique ! toujours cavetante aux Parquets ! (comme les communistes) pour dériver les griefs, détourner la foudre sur quelques piteux qu’en peuvent mais…

Ah ! le fameux tableau de chasse ! comme ça va relever les familles quand on aura cintré trois cloches, trois plumiteux en mal de terme, qu’auront ressorti les filles de Loth, et puis deux, trois petits maniaques qui se font du mal au martinet !... Malheur ! Ça leur fera des belles cuisses aux familles françaises !

Madame, j’aurais des choses à dire si vous étiez encore en Cour, mais vous n’êtes plus aux faveurs… vous en entendriez des belles… mais vous n’êtes plus au pouvoir… C’est pas mon genre l’hallali, j’ai pas beaucoup l’habitude d’agresser les faibles, les déchus, quand je veux me faire les poignes sur le Blum je le prends en pleine force, en plein triomphe populaire, de même pour les autres et Mandel. J’attends pas qu’ils soyent en prison. Je fais pas ça confidentiellement dans un petit journal asthmatique. Je me perds pas dans les faux-fuyants, les paraboles allusives.

C’est comme pour devenir pro-allemand, j’attends pas que la Commandatur pavoise au Crillon.

Demain si le Daladier revenait (c’est pas impossible croyez-le) je vous affirme que je le rengueulerais et pas pour de rire. D’abord y a un compte entre nous, c’est lui qui m’a fait condamner… Pour le moment il est tabou, il est par terre, ça va, j’attends…

Y a un temps pour tout que je dis…

J’aime pas les salopes.

C’est sous Dreyfus, Lecache, Kéril, qu’il fallait hurler « vive l’Allemagne » ! À présent c’est de la table d’hôte…

Mais revenons à nos familles… Vous leur vouliez du bien Madame ? Avec tout le respect que je vous dois, vous vous foutez d’elles et bellement ! C’est pas en expurgeant les livres que vous augmenterez leur confort. D’abord je vais vous dire une bonne chose, les familles elles lisent jamais rien, quelque fois le Paris-Soir et encore… C’est pas les livres qui les corrompent… Ce qui les corrompt c’est votre exemple, c’est l’exemple de vos privilèges, c’est votre astucieuse réussite de foutre rien avec des rentes, d’être bien heureuse dans votre nougat, toute parasite et pépère. La voilà la folle indécence, l’obscénité en personne ! Voilà le fléau Madame, c’est pas dans les livres, c’est dans votre existence même.

Je vous vois qu’une façon de les aider les familles qui vous sont précieuses, c’est de leur verser tout votre pognon, tous les attributs de la fortune. C’est ça qui les soulagera bien, c’est pas les déplacements de virgules, les nitoucheries effarées, les trémoussements autour du pot… Si vous attaquez le problème alors allez-y carrément ! amenez vos ronds ! là ! sur la table ! tous vos ronds ! on verra de cy que vous êtes sincère, que c’est pas du cinéma, que les familles vous tiennent à coeur.

Parce que si c’est pour la musique, nous aussi on peut composer… des folies-bouffes… des pastourelles… Racine, lui, travaillait en verses pour les jeunes filles de la Maintenon…

Ah ! Méfions-nous de ces maîtresses !... elles vous ont un goût des Beaux-Arts… un penchant, le caprice, le don, de s’occuper des familles !…

 

Oh ! C’est pas que je vienne dire du mal des Beaux-Arts et de leur enseignement. Je trouve rien de plus essentiel. « Donnez-moi le privilège d’écrire les chansons d’un peuple et je serai bien au-dessus de celui qui fait les Lois. »

Voici le précieux adage tout à méditer.

Vous dites : « Le peuple a aucun goût ! Il aime que le faux, les ordures… »

Où qu’il aurait pris son goût ? Pas à l’école, on l’apprend pas. On se désintéresse du goût, de l’enthousiasme, de la passion, des seules choses utiles dans la vie… On apprend rien à l’école que des sottises raisonnantes, anémiantes, médiocrisantes, l’air de tourner con râbacheur. Regardez les petits enfants, les premières années… ils sont tout charme, tout poésie, tout espiègle guilleretterie… À partir de dix, douze ans, finie la magie de primesaut ! mués louches sournois butés cancers, petits drôles plus approchables, assommants, pervers grimaciers, garçons et filles, ragoteux, crispés, stupides, comme papa maman. Une faillite ! Presque déjà parfait vieillard à l’âge de douze ans ! Une culbute des étoiles en nos décombres et nos fanges !

Un désastre de féerie.

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Quelle raison ? La puberté ? Elle a bon dos ! Non ! Parce que dressés tout de suite en force, sonnés d’emblée dès l’école, la grande mutilante de jeunesse, l’école leur aura coupé les ailes au lieu de leur ouvrir toutes grandes et plus grandes encore ! L’école n’élève personne aux nues, elle mutile, elle châtre. Elle ne crée pas des hommes ailés, des âmes qui dansent, elle fabrique des sous-hommes rampants qui s’intéressent plus qu’à quatre pattes, de boutiffes en égouts secrets, de boîtes à ordures en eaux grasses.

Ah ! C’est vraiment le plus grand crime d’enfermer les enfants comme ça pendant des cinq ou dix années pour leur apprendre que des choses viles, des règles pour mieux s’ahurir, se trivialiser à toutes forces, s’utiliser l’enthousiasme aux choses qui s’achètent, se vendent, se mangent, se combinent, s’installent, dilatent, jubilent Capital, qu’on roule avec, qu’on trafique, qu’on goupille, chignolle, lamine, brase, en cent enfers mécanisés, qu’on accumule dans ces dépôts pour les refiler à bénéfices… à la grouillerie des brutes d’achat.

Quelle atroce farce ! Saisir les enfants à leurs jeux, les empêtrer minutieusement pas examens impeccables de notions toujours plus utiles, tourner en plomb leur vif argent, leur river après les quatre pattes, que la bête gambade plus jamais, qu’elle reste prosaïque à toujours, fardée à hurler à mort, sous chape effroyable, à désirer toutes les guerres pour se dépêtrer comme elle peut d’une existence qui n’en est plus, qu’est une espèce de survie d’une joie trépassée depuis longtemps, enterrée toute vive à l’école.

Parce que si ça doit continuer notre existence pareille et même, telle qu’elle se déroule aujourd’hui, sur cette boue ronde, je vois pas beaucoup à quoi ça rime… Des catastrophes comme distractions… des hécatombes comme dessert… ça peut encourager personne… On pourrait peut-être aviser, varier un peu nos usages… se demander par où ça pèche… À moins qu’on aime l’atrocité… les grands Beaux-Arts de catastrophe…

C’est important les Beaux-Arts, c’est pas moi qu’en dirais du mal… C’est la manière de s’en servir, c’est là qu’est le hic… Ça serait peut-être même une façon de rénover de fond en comble l’Europe et ses tristes vilains penchants, de lui retrouver un petit peu une âme, une raison d’être, un enchantement, une gaîté surtout, c’est ça qui lui manque le plus, une gaîté pour commencer, puis une mélodie bien à elle, une ivresse, un enthousiasme, un racisme d’âme et de corps, qui serait l’ornement de la Terre, la fontaine des plus hautes féeries ! Ah, nom de Dieu y en a besoin !

Pas un racisme de chicane, d’orgueil à vide, de ragots, mais un racisme d’exaltation, de perfection, de grandeur.

Nous crevons d’être sans légende, sans mystère, sans grandeur. Les cieux nous vomissent. Nous périssons d’arrière-boutique.

Vous voulez retrouver l’entrain ? la force créatrice ? alors première condition : Rénovez l’école ! recréez l’école ! pas qu’un petit peu… sens dessus-dessous !...

Tout doit reprendre par l’école, rien ne peut se faire sans l’école, hors l’école. Ordonner, choyer, faire éclore une école heureuse, agréable, joyeuse, fructueuse à l’âme enfin, non point morne et ratatinière, constipante, gercée, maléfique.

L’école est un monde nouveau qui ne demande qu’à paraître, parfaitement féerique, tous nos soins envers ce miracle ne consistent encore à ce jour qu’en brutalités méthodiques, en avortements acharnés.

Le goût du public est tout faux, résolument faux, il va vers le faux, le truqué, aussi droit, aussi certainement que le cochon va vers la truffe, d’instinct inverti, infaillible, vers la fausse grandeur, la fausse force, la fausse grâce, la fausse vertu, la fausse pudeur, le faux bonhomme, le faux chef-d’oeuvre, le tout faux, sans se fatiguer.

D’où lui vient ce goût-catastrophe ? avant tout, surtout de l’école, de l’éducation première, du sabotage de l’enthousiasme, des joies primitives créatrices, par l’empesé déclamatoire, la cartonnerie moralistique.

L’école des bourrages ressassages, des entonnages de fatras secs nous conduit au pire, nous discrédite à jamais devant la nature et les ondes…

Plus d’entreprises de cuistreries ! d’usines à rogner les coeurs ! à raplatir l’enthousiasme ! à déconcerter la jeunesse ! qu’il n’en réchappe plus que noyaux, petits grumeleux rebuts d’empaillage, parcheminés façon licence, qui ne peuvent plus s’éprendre de rien sauf des broyeuses-scieuses-concassières à 80 000 tours minute.

Ô pions fabricants de Déserts !

 

Bien sûr il faut des certitudes, du pondérable, des poids, des mesures, des sciences exactes, des découpetages d’Algébrie, des mathématiques Barateuses-lieuses, des concomitants Mastodontes, poustouflants à cent mille pistons, par tourbillonages réversibles, des fouasseuses gicleuses synthétantes hautes dix fois comme la tour Eiffel, à jus de cornue miroboleux, idoles de vingt Trusts verticaux, avec fournaises en ébonite, cheminées qui traversent les Alpes, tous les torrents emboutis, façonnés égouts de Haute-force, mers Blanches en sirops, qui remplacent mille hommes à fond de mine par trois pets et un tondu, tout ceci formellement précis et loustiquerie polytechnique.

Fort bien ! Très bien ! Nous sommes contents !

Parfaitement louable et Grand merci ! Le progrès étant à ce prix !

Tout de même faudrait que ça passe en second… en tout honneur et révérence… que ça décervelle pas l’enfance… autrement c’est plus qu’un désastre, un misérable naufrage en plein Prodige de mécanique, qu’on laisse tout de même l’enfant tranquille que ça lui mange pas tout son rêve, les forces du progrès électrique, tourpillonnant standardisé, parce que c’est ça le divin précieux, précieux comme trois cent mille progrès, notre tout petit mirliton à nous… encore au fond des âges… trois cent mille fois mille progrès et encore mille fois dix mille ans, ça ne vaut pas… le petit rigodon du rêve la musique timide du bonheur, notre menu refrain d’enfance…

Que doive crever Polytechnique on se fera parfaitement raison, qu’on marche déjà très bien à pied, qu’on fera dodo dans l’autobus quand y aura plus d’essence du tout, à jamais… et quand ça sera la mort du cheval… on reviendra aux temps comme avant où y avait pas encore les clous… où se promener était pas un drame, où ça finissait pas toujours à l’hôpital ou en prison.

Je veux bien qu’il y ait de la force majeure, des mals nécessaires, des mécaniques dans certains cas, des trolleybus, des Cyclo-pompes, des calculatrices à moteur, je comprends les sciences exactes, les notions arides pour le bien de l’Humanité, le Progrès en marche… Mais je vois l’homme d’autant plus inquiet qu’il a perdu le goût des fables, du fabuleux, des Légendes, inquiet à hurler, qu’il adule, vénère le précis, le prosaïque, le chronomètre, le pondérable. Ça va pas avec sa nature. Il devient, il reste aussi con. Il se fabrique même une âme chimique avec de l’alcool à toutes doses, pour réagir contre l’angoisse, se réchauffer les aciers, se duper au monotone, il se délabre, cafouille, s’étiole, rote, on l’emporte, on l’incarcère, on le radoube, on rambine vitesse, il revient, tout est à recommencer… il tient plus huit jours à la vie super-intense des cent mille grelots à la fois tressaillis dans du vitriol. Et de plus en plus convaincu “d’alésages au polycompteur”, de précipices à la corde, virés au 3/5ème de poil, d’engouffrants phénomènes de trombes, halluciné à mort de Vide, osmotique des riens, métaphysique de sottise, hypnotisé de précisions, myope de science, taupe de jour.

On l’éberlue de mécanique autant que les moines de mômeries nos pères les crasseux, il fonce le moderne, il charge, du moment qu’on lui cause atomes, réfractions cosmiques ou “quanta”, il croit que c’est arrivé dur comme fer. Il est en or pour tous panneaux. Il donne dans le prestige des savants comme autrefois aux astrologues, il s’est pas encore rendu compte que d’additionner des pommes ou de mettre en colonnes des atomes, c’est exactement semblable, c’est pas plus sorcier, c’est pas plus transcendant l’un que l’autre, ça demande pas plus d’intelligence.

Tout ça c’est de la vaste escroquerie pour bluffer le bonhomme, l’appauvrir, le dégoûter de son âme, de sa petite chanson, qu’il aye honte, lui couper son plaisir de rêve, l’ensorceler de manigances, dans le genre Mesmer, le tripoter, le conditionner trépied de machine, qu’il renonce à son coeur, à ses goûts, muet d’usine, moment de fabrication, la seule bête au monde qu’ose plus du tout sauter de joie, à son caprice, d’une patte sur l’autre, d’une espièglerie qui lui passe, d’un petit rythme de son espèce, d’une fredaine des ondes.

Comment que le nègre va gagner ! Qu’il va venir abolir tout ça ! toute cette forcènerie sinistre ! lui l’Anti-machine en personne ! qui déglingue tout ! raccommode rien ! l’Anti-Raison force de la nature ! Il l’aura beau pour trépigner toute cette valetaille abrutie, ces chiens rampants sous châssis !...

 

N’importe quel poisson crevé peut descendre le flot furieux, mais il en faut un de courage et joliment vif pour remonter au courant.

Regardons encore ces déjetés, ces accidentés permanents qui savent plus où donner de la tête, comment on peut leur rendre une âme ? une petite musique, un rythme ? qu’ils soyent plus si fades comme ils sont, en honte au dernier têtard, tout fiévreux, râpeux de raison, ignobles à écouter, à voir. Et infatués avec ça ! d’être à bout de tout leur rouleau, si serfs intrépides, plus pauvres que l’âne, attelés plus bas, au marché vide.

Faudrait un Hercule convaincu et drôlement soufflé, pour les arracher ces lascars à leur roboterie, citoyens motorisés, puis citoyens-bicyclettes, puis citoyens tout nus, pieds nus, la gueule de travers, mauvais coolies, que faire pour eux ? Pas grand’chose. Le traitement à l’école ? Peut-être… Avant l’usine, le bureau, avant la fameuse orientation professionnelle… avant le pli irrémédiable ?... Peut-être… Tout doucement… par les Beaux-Arts ?... Pas à la manière de Maintenon, de Racine, les grandes indécences. Hélas les temps ne son plus. États de luxe, de gaspillages… où l’âme courait encore les rues… divertissements blasés… le peuple encore tout chantant, dansant, festoyant à guise… Hélas ! Les temps ne sont plus… Nous sommes avares devenus, malmenés, pauvrets de ressources et de coeur. Soyons au fait de notre honte. Il faut tout reprendre à l’école, aux balbutiements, à l’A.B.C. de la brimade, de l’estiolerie d’émotions. Las ! que faire de cet insensible, sans rythme, sans saveur, sans essor, que nous livre aujourd’hui l’école, sortie des pensums ? Absolument rien. Confiné, constipé, chafouin, rageur, peureux, revendiquant, tricheur, sournois, effleurant tout, n’aimant rien, bavard de tout, comprenant rien, ah ! l’aride petit phénomène ! âcre résidu de hideux drame, celui de l’étiolerie des âmes, sous la férule des cuistres rances.

Ce misérable est sans recours, c’est un osselet pour toujours à brinquebaler dans les machines, il a plus qu’à attendre son tour, la guerre où on broye les osselets sous les charges de tanks fourrageurs ou sous torpilles en abris-caves où ça se concasse à la toluite les petits osselets de son genre.

Pour l’adulte pas grand’chose à faire… Peu de Révolution pour lui !... des phrases… des phrases… toujours des phrases… L’enfance notre seul salut. L’École. Non à partir des sciences exactes, du Code civil, ou des morales impassibles, mais reprenant tout des Beaux-Arts, de l’enthousiasme, de l’émotion, du don vivant de la création, du charme de race, toutes les bonnes choses dont on ne veut plus, qu’on traque, qu’on vexe, qu’on écrabouille. Une société que demande-t-elle ? en plus du lait chez l’épicier, du pain de quatre livres, du frigidaire ?

Des sociétaires qui s’entendent, qui sont émotifs, émus les uns par les autres, pas des bûches rébarbatives… qu’ont des raisons de se rencontrer, agréablement, non pour admirer leur confort, leurs peaux de zébis du Kamtchatka, leurs 35 chevaux “Quaquaquat”, leurs boîtes à viande 14 litres qu’est la puanteur des campagnes, leurs “tankinettes” d’élégance, mais des choses qui ne s’achètent pas, qu’on fait soi-même avec des ondes, de la bonne humeur, du vent, de l’enthousiasme, du divin, de la “pôvoisie”…

Sans création continuelle, artistique, et de tous, aucune société possible, durable, surtout aux jours d’aujourd’hui, où tout n’est que mécanique, autour de nous, agressif, abominable.

 

Faut-il croire que c’est compliqué, singulier, surnaturel, d’être artiste ? Tout le contraire ! Le compliqué, le forcé, le singulier c’est de ne l’être point.

Il faut un long et terrible effort de la part des maîtres armés du Programme pour tuer l’artiste chez l’enfant. Cela ne va pas tout seul. Les écoles fonctionnent dans ce but, ce sont les lieux de torture pour la parfaite innocence, la joie spontanée, l’étranglement des oiseaux, la fabrication d’un deuil qui suinte déjà de tous les murs, la poisse sociale primitive, l’enduit qui pénètre tout, suffoque, estourbit pour toujours toute gaîté de vivre.

Tout homme ayant un coeur qui bat possède aussi sa chanson, sa petite musique personnelle, son rythme enchanteur au fond de ses 36°8, autrement il vivrait pas. La nature est assez bourrelle, elle nous force assez à manger, à rechercher la boustiffe, par tombereaux, par tonnes, pour entretenir sa chaleur, elle peut bien mettre un peu de drôlerie au fond de cette damnée carcasse. Ce luxe est payé.

Tous les animaux sont artistes, ils ont leurs heures d’agrément, leurs phases de lubies, leurs périodes de rigodon, faridon, les pires bestioles biscornues, les moins engageantes du règne, les plus mal embouchés vautours, les tarentules si répugnantes, tout ça danse ! s’agite ! rigole ! le moment venu !

Les lézards aveugles, les morpions, les crotales furieux de venin, ils ont leurs moments spontanés, d’improvisation, d’enchantement, pourquoi on serait nous les pires sacs, les plus emmerdés de l’Univers ?

On parle toujours des têtards, ils se marrent bien eux, ils frétillent, ils sont heureux toute la journée. C’est nous qu’on est les pires brimés, les calamiteux de l’aventure.

À quoi tout ça tient ? à l’école, aux programmes.

Le Salut par les Beaux-Arts !

Au lieu d’apprendre les participes et tant que ça de géométrie et de physique pas amusante, y a qu’à bouleverser les notions, donner la prime à la musique, aux chants en choeur, à la peinture, à la composition surtout, aux trouvailles des danses personnelles, aux rigodons particuliers, tout ce qui donne parfum à la vie, guilleretterie jolie, porte l’esprit à fleurir, enjolive nos heures, nos tristesses, nous assure un peu de bonheur, d’enthousiasme, de chaleur qui nous élève, nous fait traverser l’existence, en somme sur un nuage.

C’est ça le Bon Dieu à l’école, s’enticher d’un joli Bel-Art, l’emporter tout chaud dans la vie. Le vrai crucifix c’est d’apprendre la magie du gentil secret, le sortilège qui nous donne la clef de la beauté des choses, des petites, des laides, des minables, des grandes, des splendides, des ratées, et l’oubli de toutes les vacheries.

C’est de ça dont [sic] nous avons besoin, autant, bien autant que de pain bis, que de beurres en branches ou de pneumatiques. Qu’on me dilacère si je déconne ! Et comment on apprend tout ça ? En allant longtemps à l’école, au moins jusqu’à 15-16 ans… qu’on en sorte tout imprégné de musiques et de jolis rythmes, d’exemples exaltants, tout ensorcelé de grandeur, tout en ferveur pour le gratuit.

La ferveur pour le gratuit, ce qui manque le plus aujourd’hui, effroyablement. Le gratuit seul est divin.

Plus de petits noyaux crevassés, issus des concours, qui peuvent plus s’éprendre de rien, sauf des broyeuses-concassières à 80 000 tours minute.

 

Malédiction sur la France !

       LAMARTINE

     (Dernières paroles)

Une fois le coeur consacré au don de soi-même, la vie ne peut plus grand’chose sur votre belle heureuse humeur. C’est un genre de lampe d’Aladin qui trouve toujours de nouvelles joies en lieux les plus sombres.

Ça s’arrange toujours plus ou moins, on ne foudroye pas un artiste.

C’est lui qui juge l’Univers, qui se fait marrer à sa guise, tantôt en bien, tantôt en mal, comme ci, comme ça, à petites astuces, au petit bonheur.

On ne peut plus grand’chose contre lui, ni les éléments, ni les hommes, il est passé fétiche pour tous, petit grigri des familles. Si on réfléchit c’est pas mal, rien qu’avec du souffle… Ça serait peut-être la fin des bisbilles, des jacasseries de sales cons, venimeux atroces, des ragotages diffamants, destructeurs de tout, de réapprendre à chanter ensemble, en choeur, et voguer de même, la main dans la main ?...

L’enseignement de rénovation quelle ampleur vous lui donnez ? Toute ! Par la danse, les sports, les Beaux-Arts, les choses utiles seulement secondes, la moitié du temps dirons-nous, il suffit bien ! 10 années ! les meilleures heures, les plus ardentes, dévolues à l’admiration, au culte des grands caractères, au culte de la perfection qui doit embraser l’âme humaine.

Il faut réapprendre à créer, à deviner humblement, passionnément, aux sources du corps, aux accords plastiques, aux arts éléments, les secrets de danse et musique, la catalyse de toute grâce, de toute joie et la tendresse aux animaux, aux tout petits, aux insectes, à tout ce qui trébuche, vacille, s’affaire, échoue, dégringole, trimbale, rebondit, recommence de touffes en brin d’herbe et de brin d’herbe en azur, tout autour de notre aventure, si précaire, si mal disposée…

Que pense de nous la coccinelle ?... Voilà qui est intéressant ! Point du tout ce que pense Roosevelt, ou l’archevêque de Durham…

Que le corps reprenne goût de vivre, retrouve son plaisir, son rythme, sa verve déchue, les enchantements de son essor… L’esprit suivra bien !... L’esprit c’est un corps parfait, une ligne mystique avant tout, le détour souple d’un geste, un message de l’âme, mieux à surprendre, à recueillir au bond, à l’envol de danse que sous accablants grimoires, marmonnerie de textes, contextes, bâfrerie d’analyse de poux, découpages de cheveux en mille, sports assis, migraines, remigraines et la suite, à dégueuler ce noir bastringue, noir sur blanc, tripes et boyaux morfondus de gravité, d’horreurs apprises immangeables, titubants malheureux navrés de bibliothèques, enlisés, suffoquants, affreux, sous glu de savoir, sous calcifiants amonts de fouasse, culturelle.

Ah ! la pourceaude pataugerie ! Ah ! qu’ils sont mornes à regarder ! à secouer ! à comprendre !...

Glués de la sorte, que voulez-vous qu’il en advienne, sans ailes, sans émoi, sans ferveur ? Brutes ou goujats, mufles partout, sournois d’usine, de cancres en boutique, ivrognes aux labours, bêtes à cinéma, passifs partout, de plus en plus ennuyeux, ennuyés, croulants, accablés ?

En chacun délivrer l’artiste ! lui rendre la clef du ciel !

Pensons à l’école française.

Que trouvons-nous ici, chez nous, de plus facile à faire revivre ? d’immanent… au ras du sol… Parmi les dons, les cadences… les sourires un peu… les moins oubliés… le petit espoir… la flammèche… vacillante certes… fumeuse déjà… mais enfin…

L’art ne connaît point de patrie ! Quelle sottise ! Quel mensonge ! Quelle hérésie ! Quel dicton juif !

L’art n’est que Race et Patrie ! Voici le roc où construire ! Roc et nuages en vérité, paysage d’âme.

Que trouvons-nous en ce pays, des Flandres au Béarn ?... Chansonniers et peintres, contrées de légère musique, sans insister… peut-être une fraîcheur de danse, un chatoyement de gaîté au bord des palettes, et d’esprit en tout ceci, preste de verve et badinant… et puis doux et mélancolique… Je veux bien !... Tout est merveille et m’enchante et chante qui m’élève du sol !... de véritable nature des hommes qui sont nés de là… C’est le choix d’une fleur au jardin, nulle n’est méprisable… entre toutes nulle n’est vilaine, toutes ont leur parfum… Point de mines mijaurées !

Tout est sacré de ces miracles… les plus infimes accents… trois vers, deux notes, un soupir…

De cy l’on peut tout recréer ! les hommes, leurs races, et leur ferveur… Panser leurs blessures, repartir vers des temps nouveaux. Il faut retourner à l’école, ne plus la quitter de vingt ans. Je voudrais que tous les maîtres fussent avant tout des artistes, non artistes-cuistres à formules, abrutisseurs d’un genre nouveau, mais gens au cours du merveilleux, de l’art d’échauffer la vie, non la refroidir, de choyer les enthousiasmes, non les raplatir, l’enthousiasme le “Dieu en nous”, aux désirs de la Beauté devancer couleurs et harpes, hommes à recueillir les féeries qui prennent source à l’enfance.

Si la France doit reprendre l’âme, cette âme jaillira de l’école. L’âme revenue, naîtra Légende, tout naturellement.

Bien sûr il faudra tout l’effort ! Ne point labeur ménager !

Tant de scrupules et mille soucis ! d’application merveilleuse, une fièvre, une ferveur, peu ordinaire de nos jours.

Mais l’enfance n’est point chiche du divin entrain dès qu’elle approche des féeries.

L’école doit devenir magique ou disparaître, bagne figé.

L’enfance est magique.

L’enfance tourne amère et méchante. C’est elle qui nous condamne à mort. Nous y passerons.

Il n’est que temps ! Battons campagne ! Croisons contre l’Ogre ! Tuons l’Ogre ! Et tout de suite ! “Horribilus Academus” ! L’ogre brandisseur de Programmes ! Étreigneur ! Dépeceur à vif ! Dévoreur de petits enfants !  (…)

 

Élite

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(…)

— Dites donc votre Élite elle râle…

— Qu’est-ce qu’elle a l’Élite ?

— Elle dit qu’elle est pas contente !

— De quoi ?

— Des cent francs…

— Ben merde, c’est déjà joli !... C’est une thune d’avant 14 ! Vous vous rendez compte ! Faut souhaiter que ça dure les cent francs !... Je trouve ça déjà d’un libéral !...

— Elle dit qu’elle peut pas y arriver… que cent francs, c’est se foutre du monde, que c’est pas un revenu d’Élite, que c’est une paye d’ouvrier, d’un chassieux de bureau, d’un homme de pas aucune valeur ! Elle demande pour quoi vous la prenez ?

— Eh bien dites donc c’est un monde !... voilà l’élite qui s’insurge !... Alors c’est que l’honneur est en jeu !...

— Persiflez toujours ! Qu’est-ce que vous faites de l’ambition ? des délicatesses de l’élite ? de la façon qu’elle se vêt, de la manière qu’elle présente, chez elle et dans les salons, se nourrit, se chausse ?... D’où que vous sortez ? Vous avez pas vu ses pardingues ? trois pour l’été, sept pour l’hiver ?... Ses vingt-huit paires de bottines ? et les vernis pour le soir ? Les quatorze costards anti-crise ? Vous savez pas ce que ça coûte ?... et de souper un peu en ville ? avec des élites comme elle !... des personnes posées ? de condition ? Mais ça coûte déjà vos cent francs rien qu’en vestiaire et cigarettes !... Vous y êtes pas du tout !... Vous voulez que sommairement vêtue avec ce qu’on mange aujourd’hui, elle attrape froid notre élite ?... qu’elle s’enrhume, qu’elle puisse plus sortir ?... qu’elle soye forcée de rester couchée ? chez elle ? à la diète ? y a déjà de quoi la rendre malade rien que de vos pénibles soties… Vous avez pas de but dans la vie vous !... vous avez pas d’ambition ! Vous pouvez rien comprendre à rien ! Vous songez creux, voilà tout ! comme tous les ratés ! Vous tuez l’ardeur ! l’entreprise ! Vous découragez les élites ! Voilà ce que vous faites ! et allez donc ! avec vos projets d’anarchiste ! Vous découragez les forts… C’est grave Monsieur, c’est très grave !... L’Élite c’est un raffinement… C’est un goût… c’est une atmosphère… c’est un certain luxe !… Que croyez-vous avec 100 francs ? Mais vous ne trouverez personne !... Vous ne voyez pas par exemple un Régent de la Banque de France à 100 francs par jour ? Non n’est-ce pas ? Un Directeur des Chemins de Fer à 100 francs de même ? moins cher peut-être que son lampiste si ce dernier est père nombreux !... Un gouverneur de Province à 100 francs par jour ?... Un grand Président des Trusts à cent francs ? pas plus ! Un Procureur de Tribunal à ce salaire misérable ? Vous n’aurez personne, je vous assure ! à 100 francs par jour !... que du déchet ! de la racaille ! 

— Alors que vive le déchet ! vive ! et la racaille de même aussi !

— Nous sommes en pleine utopie ! À la quatrième dimension !...

— C’est bien ce que je pense ! C’est agréable ! C’est l’ensorcellerie même ! On voit les hommes comme ils sont dans le fond de leur tripe de salopes ! évaporés des discours ! ce qu’ils ont vraiment dans le buffet ! du lard ? des idées ? du pourri ? C’est là qu’on va voir ce que ça pèse non dans les mots, mais dans les faits d’amour de la France… l’enfiévrante passion du bien général… le culte patriote… le désintéressement sacré… les plus hautes cimes d’abnégation… la foi dans la France éternelle… le brûlant désir de servir… Ah ! ça va être un bon moment ! On s’ennuyera pas une minute !...

— Mais ils vont tous démissionner ! Ils voudront jamais se soumettre !... L’Élite c’est bougrement fier !...

—  Démissionner ?... Je crois pas… C’est pas des gens qui démissionnent… Ils comprennent pas la raison. Ils comprennent que leur nombril. Ils le trouvent très bien, extraordinaire… Ils en sont heureux au possible… Tout le reste c’est que de l’injustice.

 

L’Élite n’est-ce pas c’est Exemple ou alors c’est rien du tout. L’exemple c’est de manger comme tout le monde, pas moins bien sûr, mais pas plus. L’idéal du parfait gueuleton, du dîner d’état-major, sauvera pas la France. Je vois pas beaucoup d’autre idéal dans l’élite actuelle. Manger finement, à volonté, le tout arrosé dive bouteille, à température, et nectar, rots appréciatifs et Vermot.

La tripe déesse des bourgeoisies.

Vous comprenez que le peuple qu’a déjà des sérieuses tendances vous lui montrerez pas deux fois les manières d’élite… Vous pourrez toujours, belle gueule, lui recommander les hautes lectures, les dissertations édifiantes, la sublimation de soucis, la fréquentation des classiques, ils vous enverra rebondir, il verra plus en vous que la panse, le foie gras, il vous pensera plus qu’en foie gras, jamais fatigué des jeux de table, pistant encore semaines et dimanches les fins traiteurs, les hostelleries, à travers guérets et campagnes, à la chasse d’auges exorbitantes, adulé des restaurateurs, en autos douillettes, à la quête d’autres venaisons, de mieux en mieux cuisinées. Kilomètres « 115 »… « 330 »… de pourlècheries, d’autres provendes, d’autres foies gras, chantant ravi, extasié, porc suprême motorisant. Grand Menu, Bible de la France… Voici l’exemple pour le peuple, la réclame vivante au foie gras, exaltante à miracle, épique, M. et Madame Oie-Cochon.

Qui dit mieux ?

Ah ! oui mais dites donc y a pas que ça ! Notez aussi je vous en prie : Fête pour l’Esprit ! Bonne chère ! table joyeuse ! l’Esprit festoye à mille facettes ! l’Élite étincelle ! Verve pétille ! Vous n’y pensez pas, morfondu ! Mousse champagne ! et facéties !

Oh ! la menteuse ! la truie nitouche ! Rien de plus banal qu’un gésier ! le ruminant en nous, visqueux, l’antre Tripe, piteux au regard, gras à l’écoute !... L’esprit ne trouve rien du tout !

Qui plantureusement soupe et dîne, deux fois par jour, trouve à digérer tel malaise, tel aria de ventre que tout son esprit disloque, astreinte de pancréas, bile de feu, chyle et boyasse distendus, muqueuses dévorées de chloride ! Pauvre sagouin tout saccagé d’expulsions de gaz, tympanique partout, tambour brimé de convenances, surpasse un moteur en péteries, d’où l’innommable promenade, de sites en bosquets du dimanche, des affolés du transit, à toutes allures d’échappements, de Lieux-dits en Châteaux d’Histoire. Ça va mal !

Il faut faire quelque chose quand on souffre.

J’ai pour cela une petite formule, pour ces occasions si pénibles, dont je me sers dans la pratique, que je recommande aux personnes qui savent ce que je veux dire, que digérer c’est pas badin sitôt que les gaz se forment, que c’est pas la question de l’esprit, d’élite ou d’autres joujoutes, que c’est question d’être soulagé.

Voici ce que je préconise !

 

Poudre magnésie calcinée 0 gr. 20

Charbon végétal 0 gr. 50

Pour un cachet n°30 :

Deux de sorte après chaque repas.

 

Pour conditionner mieux encore, rapproprier le tractus, reverdir l’usage, le sujet se trouvera bien d’une purgation légère deux fois par semaine au réveil, de sulfate de soude, une cuillérée par exemple, dans un demi-verre d’eau tiède, cuiller à dessert il s’entend.

Mais l’esprit n’est rien de ceci.

Il n’a que faire en ces misères.

Il n’est pour rien dans cette affaire.

Laissons-le hors de débat.

Pour ce qu’il en reste.  (…)

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L.F. Céline, Les Beaux Draps, 1941

 

Pour le texte intégral, c’est là :

http://www.pourlhistoire.com/docu/les%20beaux%20draps.pdf

 

*

« Seuls les petits secrets ont besoin d’être protégés, les plus gros sont gardés par l’incrédulité publique »

Marshall Mc Luhan

 

Où Olivier Pechter, sans rapport direct avec ce qui précède, nous apprend des choses que nous ne savions pas.

Mais - Viktor Dedaj et Maxime Vivas en conviendront - il est bien dommage que la race des typographes soit éteinte, eux qui, en deux ou trois pichenettes se seraient occupés de mettre en forme (c. à d. en français) un article si important par son fond. Puisque nul n’y a pourvu, il faut le prendre tel qu’il est.

L’histoire cachée des Femen

19 janvier 2014

Olivier Pechter

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Cette enquête, qui aurait pu s’appeler « le poids des mots, le choc des photos » raconte l’histoire des FEMEN à la lumière de leurs alliances politiques et de leurs nombreux dérapages, souvent passés sous silence. Une gageure.

 

 

Communistes et rouge-bruns, les premiers alliés.

Cette première partie est consacrée à FEMEN…avant FEMEN.

Les politologues ukrainiens considèrent unanimement FEMEN comme un projet politico-commercial et ne se sont jamais véritablement penchés sur le sujet. À force d’incohérences, le mouvement "caméléon" a lassé leur pays, avant d’être fatalement discrédité.

En France, il a su rebondir, bénéficiant de soutiens jusqu’au Parti de gauche.

De leur côté, les médias nous ont inondé du story-telling "Féméniste". Jusqu’à ce qu’éclate le scandale de la Biennale de Venise, qui révéla la personnalité machiste de Viktor Sviatski, qui a longtemps dirigé FEMEN au côté d’Anna Hutsol. L’image du mouvement s’est brouillée. Son étoile a pâli. Un contre-récit s’imposait.

Les photos exclusives que je révèle rendent le propos difficilement contestable :

Lire la suite…

 

Les Lupercales revisitées Femen

(à ne manquer sous aucun prétexte)

Source : http://www.legrandsoir.info/l-histoire-cachee-des-femen.h...

 

*

Dernière minute !

Lettre de trois avocats à une Tata TOM

« C'est pour qui la banane ? C'est pour la guenon !» a lancé une fillette d’une dizaine d’années accompagnée de ses géniteurs, en agitant une banane, à Christiane Taubira en visite à Angers. Tandis que d’autres, à peu près aussi vieilles, lui lançaient au mégaphone : « Taubira casse-toi ! Taubira dégage ! Taubira tu sens mauvais. »

Cela vous fait-il apprécier à sa juste valeur, lecteurs, les préoccupations de Saint-Just quant à l’éducation des enfants ?

Mais les fillettes impubères ne sont pas les seules à s’être zoologiquement manifestées pour exprimer leur désapprobation de la politique suivie par la Garde des Sceaux. Ainsi…

1. Y'a Bon Taubira.jpeg

2. Taubira guenon.jpg

Cet espiègle photomontage (en haut) a été posté sur Facebook par une certaine Claudine Declerck, conseillère municipale UMP de Combes-la-Ville, tandis que celui du dessous, également posté sur Facebook, est l’œuvre d’une dénommée Anne-Sophie Leclere, candidate du Front National aux municipales de Rethel (Ardennes), laquelle a bien voulu expliquer face caméra (à quel empressé micro ?) que Mme le Ministre serait mieux "accrochée à des branches" que dans le gouvernement. Qu'en termes raffinés...

3. Taubira-a-la-banane-Minute-couverture-13-11-13-REDUIT-1024x807.jpg

Minute avait donné le « la » le 13 novembre dernier, avec cette couverture d’un goût exquis. Mais Riposte laïque estime pour sa part que Minute doit cesser d’insulter les singes et les bananes.

Et Madame Christiane Taubira, impavide, continue à déplorer « les provocations putrides », « le jeu pervers et nauséabond » de Dieudonné M’Bala M’Bala, « pitoyable bouffon » qui n’aura que ce qu’il mérite quand les forces émiettées du bras séculier, enfin regroupées à Paris rien que pour lui, vont s’occuper sérieusement de son cas.

Les maîtres de Madame le Ministre sont-ils satisfaits de ses services, au moins ?

Pendant la IIe Guerre Mondiale, dans les camps de sinistre mémoire tels que Auschwitz, Büchenwald, Dachau, Treblinka et autres, les femmes qui collaboraient avec leurs geôliers nazis, sur le dos d’autres prisonnières, étaient appelées des « kapos ». Elles avaient des excuses que ne saurait invoquer quiconque dispose de son libre-arbitre.

C’est ce que pensent assurément les trois avocats de Fort-de-France qui viennent de lui écrire.

 

LETTRE OUVERTE

À Madame Christiane TAUBIRA
Ministre de la Justice Garde des sceaux
13, place Vendôme 75042 PARIS CEDEX 01

 

OBJET : QUESTIONS SUITE A VOS PRISES DE POSITION DANS L’AFFAIRE DIEUDONNE

Madame, Nous avons pris connaissance avec consternation et une profonde indignation de vos diverses réactions concernant l’humoriste DIEUDONNE. Vous avez dit entre autre : «Le racisme et l’antisémitisme sont des délits, qui souvent mènent au crime …Parce que lorsqu’on commence ce jeu pervers et nauséabond, ça commence par des différences visibles et ça finit par des différences imaginaires. Ça commence par des ricanements et ça finit par des meurtres isolés ou en série… un pitoyable bouffon spécule davantage sur les dividendes d’un scandale que sur les risques judiciaires. Ces provocations putrides testent la société, sa santé mentale, sa solidité éthique, sa vigilance. Il nous.fàut y répondre».

Selon vous cette affaire DIEUDONNÉ n’est «pas que judiciaire mais aussi politique ».

Pour vous « Sanctionner Dieudonné est indispensable mais ne suffira pas ». Des propos aussi radicaux, fermes et engagés contre le racisme antisémite que DIEUDONNE est supposé incarner, nous amènent à nous interroger et à vous interroger.

Mme TAUBIRA, où étiez-vous, le 05 Février 2013 lorsque la cour de cassation française a rendu un arrêt par lequel la France, pays du Code noir, prétend une fois de plus expulser les Noirs de l’humanité ? Peut-être avez-vous oublié qu’en 2001, alors que vous étiez députée à l’Assemblée nationale de la France, vous avez été le rapporteur de la loi qui reconnaissait que la traite et l’esclavage des Noirs constituaient un crime contre l’humanité.

Nous parlons de cette loi à l’imparfait car elle ne serait plus, les juges français prétendant en faire une coquille vide. Il semble en effet impossible que vous ignoriez qu’en 2013, alors que vous étiez déjà ministre de la justice de l’état français, (le même qui a organisé, pratiqué et profité de ces crimes contre les Noirs), la plus haute juridiction de ce pays rendait un arrêt disant que cette loi n’a aucune portée normative.

La France a de nouveau officiellement érigé le principe que votre peuple ne peut bénéficier d’une norme protégeant leur dignité humaine et que le texte que vous avez porté est sans valeur.

En clair cela veut dire que les crimes contre l’humanité ne peuvent être constitués -lorsque les victimes sont des Noirs. Ou en termes encore plus clairs, que les Noirs ne font pas partie de l′humanité.

Où étiez-vous, Mme TAUBIRA, le 05 Février 2013 lorsque la cour de cassation française, dont vous êtes le ministre de tutelle, a rendu cette décision immonde ? Quelle a été votre réaction face à une telle immonderie ? Avez-vous considéré que par « Ces provocations putrides » les juges français ont testé « la société, sa santé mentale, sa solidité éthique, sa vigilance … » à l′égard des Noirs ? Avez-vous considéré qu’« il nous faut y répondre»? Avez-vous considéré que cette décision ouvertement négrophobe n’était «pas que judiciaire mais politique » et nécessitait « une réaction à la hauteur du danger» ? Qu’avez-vous fait contre« ce jeu pervers et nauséabond» des juges français qui utilisent leurs pouvoirs à des fins racistes négrophobes.

Qu’avez-vous répondu, Mme TAUBIRA, à ces juges français racistes négrophobes, négationnistes, injurieux et qui, à l′inverse de DIEUDONNÉ, ne sont pas drôles ?

RIEN. ABSOLUMENT RIEN.

Votre silence a abasourdi ceux de votre peuple ! Votre impassibilité nous a désarmé !

Notre incompréhension était si grande que nous vous avons adressé une lettre ouverte pour vous demander de défendre « ce droit au respect des descendants des crimes contre l’humanité que vous avez contribué à faire reconnaître». Qu’avez-vous répondu à cette lettre ?

RIEN. ABSOLUMENT RIEN.

Quelques mois après l’immondice de la cour de cassation, vous étiez personnellement comparée à un singe, d’abord par une femme française qui préférerait vous voir dans un arbre plutôt qu’au gouvernement, puis par une enfant française qui proposait une banane à la guenon en vous désignant, et, enfin, par un journal français qui vous trouve « maligne comme un singe ».

Le ministre français de l’intérieur avait affirmé que le gouvernement étudiait les moyens d’agir contre la diffùsion dudit journal à paraître. « Nous ne pouvons pas laisser passer cela », avait-il déclaré en marge du colloque à l’Assemblée nationale sur les réponses à apporter face à la montée du Front national.

Cependant, le journal comportant des propos racistes négrophobes à votre encontre a été diffusé tout à fait librement et normalement, aucune circulaire du ministre de l’intérieur français ne l’ayant interdit.

Il est vrai que, présente vous-même au même colloque, vous aviez indiqué ne pas souhaiter réagir.

Mais enfin !

Etant personnellement visée par cette flambée de racisme négrophobe dirigée contre votre personne, il vous fallait bien réagir.

Quand même !

Alors, face à ces propos selon vos propres termes « d’une extrême violence » qui « prétendent m’expulser de la famille humaine, dénient mon appartenance à l’espèce humaine», vous avez répondu : «J’encaisse le choc, mais c’est violent pour mes enfants », et vous avez catégoriquement refusé de poursuivre en justice les racistes négrophobes en raison dites-vous « d’une dignité assumée que je tiens des nombreux soutiens que j’ai reçus ».

Que les juges français disent que les Noirs n’ont pas droit au respect de la dignité humaine cela vous laisse de marbre, que l’on vous « expulse » personnellement « de la famille humaine » cela suscite à peine de votre part une réaction tardive et timide, bien vite effacée par le soutien de quelques uns de vos bons amis blancs.

Oui, de toute évidence, Madame TAUBIRA, le racisme négrophobe vous indiffère.

Mais que l’on dénonce les dérives de ceux qui se prétendent sémites et juifs, et vous voilà en première ligne, multipliant les interventions fracassantes : le racisme antisémite ne passera jamais. Pour qui se prend-il ce nègre qui ose faire de l’humour sur les sémites juifs?

Sans entrer dans le fond, ce débat révèle de manière magistrale l’extrême virulence du racisme négrophobe qui n’a jamais cessé de diriger la France, et qui aujourd’hui se cristallise sur la personne de DIEUDONNÉ.

Le même ministre de l’intérieur qui avait «étudié les moyens d’agir contre la diffusion» du journal qui vous traitait de singe, sans toutefois en empêcher la parution, a su cette fois, en un temps record, non seulement prendre une circulaire, mais en outre obtenir l’aval d’une autre haute juridiction française, le Conseil d’État, pour interdire les spectacles de DIEUDONNÉ.

Le racisme négrophobe est actif, rodé et efficace en France. Que la France soit un pays raciste négrophobe personne ne l’ignore. Que le racisme négrophobe soit le fait aussi bien des Blancs aryens que des Blancs pseudos sémites juifs, c’est une évidence.

Que dans certaines situations, le racisme négrophobe de la France s’affiche sans fard et sans pudeur, cela arrive régulièrement. Mais qu’au 21ème siècle, une Afro-descendante issue du viol, de la déportation et de la mise en esclavage de l’Afrique par l’Europe, vienne sans vergogne et sans aucune retenue au soutien des racistes négrophobes réclamer la tête d’un Nègre au profit de pseudos sémites juifs, c’est trop.

Madame TAUBIRA vous avez franchi une limite. Que vous est-il arrivé pour que vous en soyez parvenue à ce point de négation et de trahison de vous-même ? Vous avez-dit, parlant de DIEUDONNÉ, «Il est triste, infiniment triste, d’achever une année sur les pitreries obscènes d’un antisémite multirécidiviste ».

Madame TAUBIRA, il est triste, infiniment triste de voir une femme telle que vous s’indigner avec autant de force contre «les pitreries obscènes d’un antisémite » après avoir « encaissé » sans sourciller les propos négrophobes humiliants et dégradants venant des Blancs à votre encontre et, à travers vous, à L'encontre du Peuple noir.

Vous semblez incapable de vous émouvoir sur le sort de ceux de votre peuple et donc sur votre propre sort. Mais que vous est-il arrivé ? Mais que vous a-t-on fait pour en arriver là !? Où es passé Walwari ! ?

Pour en terminer, vous avez dit de DIEUDONNÉ qu’il est «un pitoyable bouffon». Nous voudrions vous rappeler que le mot bouffon peut être pris dans plusieurs sens.

Le premier sens du mot bouffon est «Personnage de théâtre dont le rôle est de faire rire».

En ce sens vous avez raison, DIEUDONNÉ est indéniablement un bouffon, il en a fait profession. C’est donc légitimement qu’il spécule sur les dividendes de ses bouffonneries qu’elles soient scandaleuses ou non.

Le mot bouffon désigne également un « Personnage ridicule » et l’expression Être le bouffon de quelqu’un, signifie « être pour lui un objet continuel de moquerie».

Madame TAUBIRA, vous avez été l’objet des moqueries négrophobes de cette française qui vous a comparé à un singe d’abord au moyen de photos, puis dans des propos en vous signifiant que votre place était dans les arbres. Vous n’avez pas cherché à faire sanctionner cette française, vous avez encaissé.

Vous avez encore été l’objet des moqueries négrophobes de cette petite française qui a tendu une banane à la guenon qu’elle voit en vous. Vous n’avez pas réclamé de sanction contre cette française, vous avez encaissé.

Vous avez une fois encore été l’objet des moqueries négrophobes du journal français qui a titré à la une « Maligne comme un singe, TAUBIRA, retrouve la banane».

Là encore vous n’avez pas recherché la sanction du journal français, vous avez encaissé.

Madame TAUBIRA seriez-vous le bouffon des Français ?

Sur quel dividende spéculez-vous pour assumer ce rôle ?

Recevez, Madame, nos salutations navrées et indignées.

Claudette DUHAMEL
Maryse DUHAMEL
Dominique MONOTUKA

Avocats, Imm. Bel Azur 48, rue Schœlcher 97200 FORT DE FRANCE

Fort de France, le 20 janvier 2014

 

Source : http://allainjules.com/2014/01/22/scoop-lettre-ouverte-a-...

 

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C'est quand que brûle le Reichstag ?

Allons, essayons de garder le moral.

 

 

 

 

 

 

Mis en ligne le 22 janvier 2014 par Théroigne.

 

 

 

 

 

18:22 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

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