02/02/2014
Olympe de Gouges, Belges et Joe le Corbeau
Olympe de Gouges,
Belges et Joe Le Corbeau
(La France en tête des dictatures d’Europe, mais la concurrence est rude)
et en plus,
Pete Seeger est mort !
Mais que vient faire ici ce navire de la Flotte de la Baltique ? C’est toute une histoire. Nous aurions voulu illustrer notre hommage à Leningrad de ce navire russe, puis soviétique, parce qu'il s'appelait le Marat, et nous n’en avions pas trouvé d’image qui lui rende justice. Quelqu’un vient de nous l’envoyer (merci Bertrand !) et, comme nous voulions aujourd’hui vous entretenir un peu – une fois n’est pas coutume – de Révolution Française, il ne pouvait tomber plus à point.
Or donc :
« C'était un de ces navires de la flotte tsariste (alors appelé Petropavlovsk) qui quitta Helsinki pour Kronstadt en mars 1918. Il fut torpillé par les interventionnistes anglais en 1919, renfloué et intégré dans la marine soviétique. C'est alors qu'il reçut le nom de l'Ami du Peuple.
Au moment de la IIe Guerre Mondiale, en raison de son âge, il n'était plus affecté à l'escadre de haute mer, mais il fut employé comme batterie flottante, tandis que son équipage rejoignait les commandos de marine qui débarquaient sur les derrières allemands. Le Marat fut sévèrement bombardé par des nuées de Stukas et coula mais, comme les fonds étaient hauts, le pont et les superstructures restèrent émergés, et il continua à bombarder les nazis jusqu'à la libération de la ville.
Le Marat coulé – Septembre 1941
À propos, nous avons découvert avec l’intérêt qu’on devine, le blog d’une dame américaine voyageant en France, qui raconte, photos à l’appui, à ses correspondants restés au pays, sa visite à Carnavalet, où se trouvent des choses relatives à Napoléon (son préféré) mais aussi un portrait de Marat, « un révolutionnaire français qui s’est fait poignarder dans son bain par sa maîtresse ». Ô fragilité des réputations…
Mais sommes-nous mieux informés de l’histoire des États-Unis ? Savons–nous, par exemple, que George Washington lui-même est réputé avoir tâté du cannibalisme pendant le long hiver qu’il dut passer à Valley Forge avec ses soldats, alors que la nourriture manquait ? Il existerait même une société de ses fidèles, qui se font appeler les Washingtoniens, et qui se réunissent tous les ans à date fixe pour faire des choses… peu claires. Manger leur secrétaire ou le gamin de leur chauffeur ? On espère que non. Si ce n’est pas vrai, ce n’est pas nous qui l’avons inventé. Une série gore, The Masters of Horror, a consacré à l’événement un de ses épisondes.
Il n’y avait pas beaucoup de sauce…
*
Venons-en à notre Olympe de Gouges
Nous n’étonnerons personne en rappelant qu’il y a en France, depuis lurette, des gens du genre 5e colonne, agents d’influence mercenaires et autres Onfrays, Furets et magazine Historia pour répandre à la moindre occasion toutes sortes de bobards sur la Révolution Française, dont on ne peut que se réjouir qu’elle continue à faire si peur au « parti de l’égoïsme » (Buonarrotti).
Il n’est question, ici et là, depuis quelque temps, outre d’une Charlotte Corday usée jusqu’à la corde, que d’Olympe de Gouges, bourgeoise un peu échauffée que des cuistres mais aussi (féminisme oblige) des cuistresses portent aux nues avec une insistance digne d’une cause plus intéressante.
Comme l’avait déjà fait Madame Jacqueline Grimault à propos d’un article d’une rare vilenie du magazine Historia sur Robespierre, Madame Florence Gauthier vient, à propos d’Olympe, de river successivement leur clou à Myriam Perfetti, journaliste, heu… de l’hebdo Marianne et à l’historien Olivier Blanc, qu’on avait connu mieux inspiré à ses débuts.
Olympe de Gouges, histoire ou mystification ?
À propos de l’article « Olympe de Gouges, une femme contre la Terreur », de Myriam Perfetti, paru dans Marianne, n°852 du 17-23 août 2013, p. 76-79.
Par Florence Gauthier, historienne, Université Paris 7 – Diderot.
Je viens de lire cet article et j’en reste perplexe. Que d’erreurs accumulées ! que de fantaisies ! et qui conduisent dans leur simple logique à des interprétations fausses ou fallacieuses qui leurrent le lecteur sur les faits, au lieu d’éclairer sa lanterne. Il y a une question de méthode qui se pose ici !
Le chapeau de l’article résume la thèse de l’auteur : « Elle (Olympe de Gouges) fut la première des féministes et le paya de sa vie ». Dans le rappel chronologique, on peut lire : « Arrêtée en juillet 1793 pour avoir violemment interpellé Robespierre », elle « est condamnée à mort ».
Le rappel de ses activités est plein d’enthousiasme pour « la pionnière », qui donna « l’acte fondateur d’un féminisme qui ignorait son nom », elle est même comparée à Simone de Beauvoir, à Hypatie philosophe néoplatonicienne du IVe siècle de notre ère, et aux Femen dans leur récent combat en Tunisie, et tout cela en même temps !
Source : http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/olympe-de-go...
Réponse à Monsieur Olivier Blanc à propos de la mystification de la figure d’Olympe de Gouges –
Par Florence Gauthier
Le 1er novembre dernier, Monsieur Olivier Blanc publiait contre mon article sur Olympe de Gouges, une attaque pleine d’aigreur et d’insultes à mon endroit, ce qui laisse penser qu’il ignore les règles élémentaires de l’honnêteté qui se pratiquent dans les débats.
Monsieur Olivier Blanc (M.O.B.) me prend pour une partisane des « méthodes staliniennes ». Quelle erreur, quelle horreur ! Il faut le rassurer immédiatement sur ce point ! Non Monsieur, je suis même critique des méthodes staliniennes et je me suis donné le mal de les démonter, en ce qui concerne l’historiographie de la Révolution française, et de façon détaillée dans plusieurs de mes travaux. Par exemple, à l’occasion du Centenaire de la Société des Études Robespierristes, j’ai présenté une intervention consacrée au grand historien de la Révolution française, Albert Mathiez. Ce dernier a été une des premières cibles « extérieures » de l’historiographie « stalinienne » soviétique des années 1929-1930 et reçut les honneurs de leur censure. Entre 1930 et 1932, date de sa mort, Mathiez a développé une critique lucide et précieuse du phénomène stalinien dès sa naissance, qui mérite d’être connue [1].
Source : http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/reponse-a-mo...
Robespierre et les Girondins, quelques précisions. (Autre réponse à M. Olivier Blanc)
Par Jacqueline Grimault
Comment, dans sa « réponse à… la réponse de Florence Gauthier... » [1], M. Olivier Blanc peut-il affirmer dans une note que : « Robespierre qui se posait comme un grand démocrate, abandonna sans protester 150 députés Girondins, les sacrifiant à son ambition personnelle » ?
Source : http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/robespierre-...
Quelle chance nous avons d’avoir, simultanément, deux historiennes si savantes et si pleines de punch ! Retrouvez-les l’une et l’autre sur le canard républicain, qu’elles animent avec leurs collègues André Bellon et John Groleau, ainsi que sur le site Révolution Française.net
Petit rappel aux encolérés
« Le peuple peut, quand il lui plaît, changer son gouvernement, et révoquer ses mandataires »
*
Belges
Un jeune belge s’en était allé faire le « djihad » en Syrie. Il en est revenu. On l’a interviewé. Les ministres s’entredisputent à son sujet. C’est beau comme l’antique.
De sa résidence forcée milanaise, où il attend de savoir si, citoyen belge, il sera livré par l’Italie à la clique d’Erdogan, Bahar Kimyongür dit ce qu’il en pense.
Bahar Kimyongür
Mardi 28 janvier 2014
Michaël Delefortrie alias Younès est l’un des près de 400 jeunes Belges partis faire le "djihad" en Syrie. Démoralisé par l’avancée de l’armée gouvernementale et les guerres intestines entre factions djihadistes, il a déserté le front syrien. De retour en Belgique, il a livré un témoignage inédit dans les colonnes du quotidien flamand De Standaard.
Le député libéral belge Denis Ducarme (MR) actif sur le dossier des départs des jeunes musulmans vers la Syrie a réagi à cette interview dans La Libre, quotidien belge francophone. Depuis, une polémique oppose le député à la ministre de l’intérieur Joëlle Milquet (CdH). Celle-ci est accusée de préparer le terrain à l’impunité pour les terroristes qui reviennent de Syrie. M. Ducarme s’inquiète de la "dédiabolisation" en cours et de la responsabilité du politique au cas où dans le futur, un "Belge de Syrie" commettrait un acte terroriste dans le Royaume.
Villa occupée par les djihadistes belges à Kafr Hamra
Belges en Syrie : Ni angélisme ni diabolisation, juste la réalité
Au-delà de cette joute partisane, d’autres questions plus urgentes se posent : le gouvernement belge va-t-il plaider coupable pour le terrorisme qu’il a laissé faire par ses propres concitoyens en Syrie à la fois à travers le laxisme sidérant de ses services de police et ses alliances politiques et sécuritaires avec Ankara, fournisseur de djihadistes sur le front syrien ? Et surtout, la Belgique a-t-elle les outils pédagogiques susceptibles de protéger ses jeunes de la tentation djihadiste et la volonté d’empêcher d’autres départs ?
Dans son témoignage, l’ex-djihadiste Michaël Delefortrie commence par donner une indication géographique sur une banlieue cossue du gouvernorat d’Alep : "Kafr Hamra, l’endroit où sont arrivés de nombreux Belges est plein de grandes villas résidentielles. Les combattants y vivent par groupes de vingt, dans les maisons abandonnées par des riches, avec piscine et quatre ou cinq chambres."
Il révèle ainsi que lui et ses compagnons occupent des maisons qui ne leur appartiennent pas. Les propriétaires de ces villas seront sans doute peu ravis d’apprendre que leurs biens ont été expropriés par des inconnus.
Faut-il rappeler que les Aleppins souffrent autant des combats destructeurs que des pillages commis par les groupes rebelles ? D’ailleurs, dès l’invasion de la ville par les brigades djihadistes à l’été 2012, les Aleppins se sont plaints des razzias. Leurs biens ont été vendus en Turquie. A cause de la guerre et du chaos, des centaines de milliers d’Aleppins sont partis vivre auprès de leurs frères alaouites sur la côte syrienne, dans la capitale Damas ou encore à l’étranger.
Dans une autre interview réalisée le 25 janvier dernier par la chaîne télévisée flamande VRT, le même Michaël Delefortrie s’est référé à une campagne publicitaire qui l’aurait convaincu d’aller en Syrie : "L’histoire qu’on vous raconte, c’est qu’il y a une maison, que vous recevez à manger et que tout est gratuit. Je me suis dit : OK, un nouveau départ."
On en vient presque à se demander si Al Qaïda n’est pas en réalité une agence de voyage halal.
Difficile de croire qu’un jeune Belge manquant de peu ou de rien sur le plan matériel dans son propre pays soit parti vivre aux crochets de la société syrienne saignée à blanc par trois années de guerre atroce, un pays où les Syriens meurent de faim, de froid, de maladie et de blessures de guerre.
Admettons.
Mais quoi qu’il dise, nous ne sommes pas prêts d’oublier les scènes de lynchages et de décapitation d’un soldat "chiite" et "mécréant" par nos vacanciers en Syrie.
http://www.youtube.com/watch ?v=DAn7kQV-fpc
Notons au passage que l’identité "chiite" du supplicié semble relever du fantasme. Vu les centaines de milliers de sunnites qui peuplent l’armée syrienne, la victime loyaliste de nos concitoyens a de fortes chances d’avoir été comme eux, de confession sunnite.
Pour nos apprentis bouchers qui se défoulent au couteau pendant de longues minutes sur la gorge d’un homme captif, à terre et inconscient, la réalité du pays dans lequel ils ont été mettre les pieds est sans doute trop complexe à comprendre.
Michaël Delefortrie reconnaît cependant que le rituel sataniste de la décapitation, "c’était barbare". Mais il se défend de toute implication, rejetant la responsabilité sur ses camarades tués : “je leur ai dit. Mais la plupart sont morts”.
En esquivant ainsi le sujet, nous risquons de ne jamais connaître l’ampleur des crimes commis par nos jeunes concitoyens contre le peuple syrien.
Les rares informations qui filtrent sur leurs faits d’armes font état de Belges tués dans des règlements de compte entre Belges d’une part et entre factions djihadistes d’autre part.
Naturellement, les milieux pro-rébellion viendront mettre ces morts sur le compte de l’armée arabe syrienne, qui pourtant défend son pays contre nos propres envahisseurs.
Ceci étant, notre vétéran du jihad n’a sans doute pas tort quand il affirme : "Les combattants se lèvent tôt pour la prière, avant un cours sur l’Islam. Ensuite, le groupe est réparti : par exemple, une dizaine d’hommes sont envoyés sur une mission, ils doivent faire des contrôles routiers ou attaquer un ennemi. Le reste demeure à la maison et tue le temps en regardant la TV, en faisant la cuisine, en entretenant les armes ou en bricolant les voitures. Et le soir, il y a de nouveau une prière."
Il est fort probable que nos concitoyens ont tué le temps plus qu’ils n’ont tué de gens.
Le “repenti” évoque là un projet de vie qui rappelle celui des colons juifs quittant l’Europe ou l’Amérique pour s’installer en Palestine.
Ce projet, c’est la hijra, l’émigration, un mot chargé de sens qui se réfère à l’hégire du prophète de l’Islam, équivalent à l’alya de leurs alter egos juifs.
L’idéal guerrier des religieux extrémistes va souvent de pair avec un projet de vie sur une terre lointaine de préférence purifiée de ses habitants.
C’est notamment le cas des "djihadettes" britanniques que l’on aperçoit dans ce reportage :
http://www.youtube.com/watch ?v=6C8ysb2J4-g
Elles disent vouloir rester vivre en Syrie même après la victoire contre Assad.
Seulement voilà, à l’instar des djihadistes belges, elles vivent dans des maisons qui ne leur appartiennent pas. De plus, elles imposent un modèle de société totalement étranger aux idéaux des militants syriens de la révolte de mars 2011.
Comme le dit un autre djihadiste belge dans un message urbi et orbi, le but de leur mission ne se limite pas à renverser le régime de Bachar el Assad mais aussi à combattre les Syriens mécréants par les armes :
http://www.liveleak.com/view ?i=f33_1382530772
Une fois la Syrie “purifiée de ses infidèles” comme le disent ses amis, Michaël comptait s’y installer en famille.
Il l’explique dans une autre interview accordée au journal De Standaard (http://www.standaard.be/cnt/dmf20140124_002)
et que La Libre n’a pas traduit en français : "J’en avais marre de la vie en Belgique. J’ai voulu recommencer une nouvelle vie en Syrie. Non pas comme combattant mais juste pour y habiter. D’abord tout seul et au cas où la sécurité serait rétablie, j’aurais convaincu ma femme de venir."
Nous avons donc affaire à une véritable politique d’invasion, d’occupation d’un pays et de spoliation de biens de ses habitants par des terroristes venus d’ailleurs.
Grâce à la résistance de l’armée syrienne et â la volte-face soudaine et sans doute provisoire de certains groupes djihadistes syriens, le projet de Michaël n’a pas pu aboutir. Le moral des combattants belges serait même "dans les chaussettes" reconnaît-il.
Finalement, le seul passage intéressant de ses interventions médiatiques est sa conclusion : "Mais je n’irai plus dans ce guêpier. Et je conseille aux jeunes qui veulent s’y rendre de bien réfléchir avant."
Le débat n’est pas clos pour autant.
Depuis 40 ans, l’Arabie saoudite contrôle en toute quiétude des pans entiers de l’islam de Belgique par le biais de la Ligue islamique mondiale. L’interprétation sectaire de l’islam prêchée par ce lobby a constitué le terreau favorable à l’émergence de groupes proches d’Al Qaïda. Pourquoi a-t-on laissé faire ?
Il y a trois ans, nos gouvernements aiguillés par la France de BHL ont piloté une opération de déstabilisation de la Syrie sans en mesurer les conséquences. Par conviction idéologique mais aussi par ignorance, nos médias ont participé à la mobilisation politico-médiatique contre la Syrie ce qui a, à la fois semé la confusion dans la tête de nos jeunes et contribué à leur radicalisation.
Pourquoi a-t-on choisi le camp des groupes armés et donné une lecture confessionnelle au conflit ? Pourquoi a-t-on accrédité les thèses d’Al Qaïda ?
Au début, on nous a dit que les volontaires belges partaient en Syrie sauver la veuve et l’orphelin alors que, tout au contraire, ils ont contribué à en augmenter le nombre.
Pourquoi a-t-on sous-estimé la menace qu’ils constituaient pour les Syriens ? De jeunes concitoyens se rendent sur un terrain de guerre en empruntant les routes et les moyens de transports les plus surveillés de la planète sans le moindre obstacle. Pourquoi de telles négligences sécuritaires de la part de nos gouvernements ?
Le rapt de nos jeunes par des réseaux terroristes doit nous amener à nous poser une autre question plus philosophique : dans un système comme le nôtre où l’argent est dieu, où les rêves altruistes sont ringards, voire tabous, où l’on fait de la politique ou de l’humanitaire non plus par idéal mais pour faire carrière et s’enrichir, où la révolte même verbale contre l’injustice est systématiquement criminalisée, comment peut-on espérer réprimer parmi nos jeunes la tentation de devenir les héros d’une cause monstrueuse ?
Bahar Kimyongür
28 janvier 2014
Source : http://www.silviacattori.net/article5365.html
…« nos gouvernements aiguillés par la France de BHL ont piloté une opération de déstabilisation de la Syrie sans en mesurer les conséquences » ? Notre œil, oui !
… « Par conviction idéologique mais aussi par ignorance, nos médias ont participé à la mobilisation politico-médiatique contre la Syrie… » Il est gentil, Bahar. Trop. À qui espère-t-il faire croire que nos médias aient fait, depuis au moins cinquante ans, quoi que ce soit par conviction idéologique ou par ignorance ? Allons, allons !
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Interview de Laurent Louis par le Cercle des Volontaires
Il y a des medias qui, ni par conviction idéologique ni par ignorance et encore moins par servilité mais par intégrité se donnent un mal de chien pour informer honnêtement des adultes censés être dotés d’esprit critique. Le Cercle des Volontaires est de ceux-là. Rares, oui, on sait.
Mis en ligne par Astu
Le 28 janvier 2014
Le Cercle des Volontaires est allé à la rencontre du député fédéral belge et président du mouvement « Debout les Belges ! », Laurent Louis.
Voici les sujets qui ont été traités lors de cet entretien :
- Le passage au Mouvement Réformateur (MR) et au Parti Populaire (PP)
- La relation avec les autres députés du parlement
- L’alliance avec le parti ISLAM et la séparation
- Présentation du mouvement Debout les Belges !
- Les prochaines échéances électorales
- La levée de l’immunité parlementaire de Laurent Louis
- L’affaire Dieudonné et la signification de la Quenelle
Nous estimons qu’il est nécessaire de donner la parole à une personne traitée au sein de l’hémicycle de «député psychiatriquement atteint» et «d’accident de la démocratie». Il est utile au débat de relayer le point de vue de M. Laurent Louis, qui par ailleurs est banni des médias et traité par ces derniers de «raciste», d’«antisémite» et de «fou».
Source :http://www.cercledesvolontaires.fr/2014/01/28/entretien-a...
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France
Arrestation de Joe le Corbeau
Joe le Corbeau, alias Noël Gérard, caricaturiste de talent et sympathisant de l’humoriste de talent Dieudonné vient d’être arrêté et transféré à Toulouse ; son matériel a été saisi et interdiction lui a été faite… mais lisez plutôt :
DICTATURE. Affaire Joe Le Corbeau : quand la "quenelle" devient un délit sans base légale
Publié le jan 28, 2014 @ 20:42
Par Allain Jules
Nous sommes, en France, à la frontière de l’absurde. Ceux qui veulent créer ce climat nauséabond seront les premiers à en pâtir. Je ne connais pas Joe Le Corbeau et, si j’ai eu une réaction tardive dans cette affaire d’interpellation arbitraire, c’est que je menais ma petite enquête. La France est devenue une dictature. Il suffit de voir ce qui se passe pour s’en convaincre. Avec l’arrestation de Joe Le Corbeau, il y a, de fait, la mise sur pied d’un nouveau délit, celui de la photo de la quenelle prise devant un lieu dit juif. Mais pourquoi les Femen, elles, sont-elles toujours en liberté ?
Quenelle à l’école juive Ozar Hatorah à Toulouse : un homme interpellé, titre la presse, sans même s’interroger sur la légitimité d’une telle interpellation plutôt illégale car, elle ne se base que sur l’arbitraire. Les policiers ont interpellé ce mardi matin près de Marseille un homme, Joe le Corbeau. Il est soupçonné d’être impliqué dans la diffusion d’une photo montrant un individu réalisant une « quenelle » devant l’école juive Ozar Hatorah de Toulouse. Donc, si on résume, alors que les détracteurs du geste de la "quenelle" n’ont même pas la preuve de ce qu’ils avancent, la justice s’en mêle. Comme ça. Joe le Corbeau a donc violé quelle loi, puisqu’il aurait diffusé la photo ci-dessus sur sa page Facebook ? Aucune, à moins que ce ne soit le droit à l’image du quidam posant sur la photo.
Alors que l’individu posant sur la photo n’est pas encore identifié, cette arrestation est une mise en scène grotesque pour obliger Joe le Corbeau a donner l’identité de la personne. La vraie question est de savoir pourquoi ? Quel est le crime commis par cette personne ? Il faut bien qu’il soit indiqué dans quel texte de loi la "quenelle" est un délit condamnable par la loi. Nous sommes, là, en plein délire, dans l’arbitraire pur et simple, comme dans les républiques bananières. Une forme de dictature. Oui, à partir du moment où certains ont désormais le droit de vie ou de mort sur les autres, il n’y a pas de doute possible, c’est la porte ouverte à tout et à rien, la mise en place du totalitarisme le plus élaboré. Les gens ne se rendent pas compte, il s’agit de faits très graves.
Quand il n’y a aucune base légale dans une procédure, il s’agit simplement d’une tentative de faire prendre à l’affaire dite de la "quenelle" une tournure purement politique. C’est honteux. Le côté juridique ne peut être examiné, simplement parce que le dossier est vide. La France ne peut accepter une loi orale imposée par certains, parce que, la loi, la vraie, est écrite. De savoir donc que Joe Le Corbeau a été conduit en garde à vue ce matin vers 8h00, pour en ressortir vers 12h, et être conduit au parquet de Toulouse où il sera présenté au procureur de la République est effarant. Son matériel informatique a été saisi. Un exemple frauduleux pour faire taire les autres ?
Joe le Corbeau sera-t-il un prisonnier politique ? Pour l’instant, à l’heure où nous bouclons ces lignes, nous ne savons pas ce que le procureur a décidé…
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Faut-il préciser que la photo, objet du « délit » a paru d‘abord sur le site JSS News le bien nommé, et que c’est sans doute là que Joe le Corbeau l’a trouvée. Mais les JSS seront-ils inquiétés ? Vous voulez rire !
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VOTRE ATTENTION !
MESSAGE DE LA PART DE L’ÉQUIPE DE JOELECORBEAU.COM
SUR INJONCTION DU JUGE :
LE SITE WWW.JOELECORBEAU.COM EST FERMÉ.
EN REVANCHE, C’EST DÉSORMAIS SUR WWW.JOELECORBEAU.ORG QUE LES QUENELLES SE GLISSERONT !
En effet, l’injonction de la juge d’instruction de Toulouse, Sun-Yung Lazare (d’après Ladepeche.fr), a interdit à Joe de publier sur l’url www.joelecorbeau.com ou de se connecter à ce site.
Nous obéissons à la juge, même si elle n’est pas dans sa juridiction, par respect envers cette institution qui a tellement d’argent à gaspiller qu’elle se sent investie de la mission primordiale de s’occuper du cas de Noël Gérard.
Nous, l’équipe, gérons le site depuis l’étranger. Noël Gérard se dédouane dès à présent de toute activité s’y déroulant.
Malgré tout, nous savons que Noël ira en prison, aux côtés de violeurs et de braqueurs, pour avoir diffusé une photo de Quenelle, copiée/collée depuis JSS News (mais eux, on ne sait pas pourquoi, ils ont le droit. La juge ne leur interdit pas).
L’équipe de Joelecorbeau.org
Injonction de la juge d’instruction Sun-Yung Lazare
Source : http://joelecorbeau.org/
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République bananière (suite)
Nous avons testé pour vous… les geôles de la République
Paris, 26 janvier : 250 personnes en garde à vue. Comment la police en est-elle venue à opérer des arrestations massives après une manifestation autorisée ? Enquête d’un journaliste qui a eu le tort d’oublier sa carte de presse…
« C’est une rafle ». L’officier de police qui marche dans le couloir du commissariat ne mâche pas ses mots. Il fait écho à plusieurs agents croisés avant lui, qui ne trouvaient d’autres termes pour désigner l’arrestation massive survenue hier, dans le 7ème arrondissement de Paris. Dimanche soir, près de deux-cents cinquante personnes ont été interpellées, fouillées puis placées en garde à vue pour une nuit ou plus, suite à la manifestation organisée par le collectif "Jour de colère". Pour combien de condamnations ? On ne le sait encore.
Source : http://reseauinternational.net/2014/01/29/nous-avons-teste-pour-vous-les-geoles-de-la-republique/
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Caroline Fourher fustige tous ces mal-pensants dans le journal de Mme DSK
Le mal-pensant Dieudonné lui dit merci :
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USA - Après Diana Johnstone, c'est le Saker qui s’y met
(Non-anglophones, faites-le vous traduire, c'est du costaud)
Wednesday, January 29, 201
STATE REPRESSION IN FRANCE ONLY MAKES THE RESISTANCE GROW STRONGER
Last November I wrote a piece entitled "Is a new revolution quietly brewing in France?" in which I described struggle which was taking place between the French people and the Zionist plutocracy which has ruled France over the past decades (roughly since 1969) and today I am returning to this topic as events have rapidly accelerated and taken a sharp turn for the worse. A number of most interesting things have happened and the French "Resistance" (I will use this collective designator when speaking of the entire Dieudonne/Soral movement) is now being attacked on three levels.
Intellectual level :
Eric Naulleau
This is, by far, the most interesting "counter-attack". A well-known French commentator, Eric Naulleau, agreed to a "written debate" with Alain Soral in which both sides would discuss their differences and the transcript would be published in a book entitled "Dialogues Désaccordés" (which can roughly be translated as "detuned dialogs" or "dialogs out of tune" or even "disagreeing dialogs"). To explain the importance of this publication I have to say a few words about Naulleau himself.
Source : http://vineyardsaker.blogspot.be/
Et pendant que vous y serez, ne ratez pas la petite video musicale de Dieudonné et sa femme, que le Saker vient de mettre en ligne :
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Dernière minute :
Le temps abîme tout. Mais cela coûterait 50.000 € pour la réparer (deux barres au lieu d’une, d’abord) et le gouvernement de M. Hollande a déjà dû racler les fonds de tiroirs pour financer les guerres qu’il a au feu en Libye, en Syrie et dans plusieurs pays d’Afrique en même temps.
Heureusement, le nouvel ambassadeur chinois vient de prendre ses fonctions et, en guise de lettres de créance, il a sorti son chéquier. « Si, si, je vous en prie, ce n’est rien du tout. » La croix de Lorraine est sauvée !
Soit le Yang Tsé Kiang est devenu le Pactole et les Chinois ne savent plus quoi faire de leurs yuans, soit ils n’ont pas oublié que la France du temps du Général a été le premier pays à reconnaître leur République Populaire et à nouer des relations diplomatiques avec elle. Et peut-être que cultiver l’ingratitude ne fait pas partie de leurs traditions, après tout.
Ils sont fous ces Asiatiques !
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On n’en finirait pas, mais c’est d’actualité :
Le PS censure un meeting de soutien à Georges Ibrahim Abdallah sur ordre du CRIF
Tribune de Byblos
Le jeudi 16 janvier devait se tenir un meeting organisé par le G.A.B en solidarité avec Georges Ibrahim Abdallah, prisonnier politique en France depuis 30 ans.
Georges Ibrahim Abdallah a été fait citoyen d’honneur de la ville de Bagnolet il y a quelques semaines, et ce meeting devait être l’occasion de parler de son combat, et d’exiger sa libération. Pour cela, nous avions demandé la salle du Cin’Hoche de Bagnolet auprès de la Communauté d’agglomération « Est Ensemble », dirigée par le Parti Socialiste. La salle nous a été accordée. Tout se déroulait parfaitement.
Source :
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La France fait des émules en Suisse, mais où va-t-on ?
Des sex toys pour les écoliers de maternelle et de primaire
Suisse : Des kits porno pour les écoliers de maternelle et de primaire
Il y a deux ans déjà, la pétition contre « la sexualisation de l’école publique » recueillait près de 92 000 signatures en Suisse alémanique. C’est notamment l’utilisation de pénis en bois et de vagins en peluche qui a été durement mise en cause par de nombreux parents, pédagogues ou simples citoyens.
Source : http://reseauinternational.net/2014/01/28/suisse-des-sex-...
La mode "Gender" 2014
Pour ceux qui suivent ces manipulations de près, voir notamment :
http://r-sistons.over-blog.com/article-la-theorie-du-genr...
http://www.alterinfo.net/La-vilaine-Lulu-de-Yves-Saint-La...
(La BD satanique d’Yves Saint-Laurent n’est en effet pas piquée des vers.)
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et en plus,
Pete Seeger est mort !
Pete Seeger : disparition d’un géant
Pete Seeger, le pionnier du folksong, légende du "protest song" et authentique porte-voix de la classe ouvrière, est décédé à New York à l’âge de 94 ans. Il a inspiré et influencé des générations d’artistes, si bien que même parmi les générations actuelles pour lesquels il est inconnu, il sera difficile de trouver quelqu’un qui ne connaisse pas au moins une de ses chansons.
Pete Seeger n’était pas pionnier que dans la chanson. Il était aussi l’un des premiers protestataires contre le système américain basé sur un capitalisme sauvage et la domination d’une oligarchie insatiable, dans une société américaine raciste et ségrégationniste. Il a été de tous les combats : la lutte des noirs américains pour la reconnaissance de leurs droits, les mouvements pacifistes contre les guerres hégémoniques de son pays, la chasse aux sorcières du Maccarthisme dont il sera d’ailleurs victime et qui l’obligera à s’exiler. Il a dénoncé, bien avant l’heure, tout ce que nous dénonçons aujourd’hui : les mensonges du gouvernement (‘’ what I learned in school today’’), l’hypocrisie du vote devenu un instrument pour légitimer la domination de quelques-uns sur la population, etc…
Et, avec ça, un talent incroyable. Puisant dans le folklore américain et du monde alors que l’Amérique était plutôt refermée sur elle-même, il a ainsi fait connaître à ses concitoyens, et au monde par la suite, des sonorités et des rythmes inédits tels que ‘’Wimoweh’’ (The lion sleeps tonight), repris par Henri Salvador sous le titre de ‘’Le lion est mort ce soir’’, emprunté au folklore zoulou, ou encore la chanson ‘’Guantanamera’’ empruntée au folklore mexicain. Il a lancé et popularisé énormément de tubes planétaires que l’on attribue souvent à d’autres mais dont il est le vrai père. On retrouve, entre autres, ‘’The house of rising sun’’ (Le pénitentier de Johnny), ‘’If I had a hammer’’ (Si j’avais un marteau de Claude François), ‘’Turn turn turn’’, pratiquement toutes les chansons de Graeme Allwright, jusqu’à la reprise de l’Internationale.
Infatigable, jusqu’à la fin de sa vie il a chanté et milité. RIP Pete Seeger.
Avic
Source :http://reseauinternational.net/2014/01/29/pete-seeger-disparition-dun-geant/
Avic fait une petite erreur : Guantanamera ne vient évidemment pas du folklore mexicain, puisque c'est presque devenu un second hymne national cubain, que ce mot veut dire "de Guantanamo" et que la chanson a été composée par le Cubain Joseito Fernandez sur un poème de José Marti. (NdGO)
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Un de ses derniers messages. Une chanson qu’il a reprise (pour une fois) de Bob Dylan :
FOREVER YOUNG
TURN, TURN, TURN , avec Judy Collins
Avec Arlo Guthrie WAY OUT THERE (du film Arizona Junior)
Pete Seeger en 1952, lors de son audition par la Commission des Activités Anti-Américaines de Joseph McCarthy avec laquelle il refusa de « collaborer », ce qui lui valut d’être mis sur une liste noire par toutes les stations de radio et de TV du pays et par tous les organisateurs de concerts. (Patrick Cohen a un alibi, il n’était pas né). Le dernier à connaître les joies de la vendetta gouvernementale – du moins à cet endroit - fut John Lennon, pour s’être opposé à la guerre du Vietnam et à d’autres conflits sponsorisés par les États-Unis et par le FBI de J. Edgar Hoover. On sait ce qui lui arriva.
Tout ça pour dire que si on était Dieudonné, on se méfierait quand même des camions à l’arrêt avec le moteur qui tourne et on ferait chasser les chasseurs d’autographes par nos gardes du corps. Mais peut-être n’a-t-il pas les moyens d’en avoir. Sur 65 millions d’Hexagonaux dont la moitié de chômeurs, il n’y a pas de bénévoles ?
What did you learn in school today ?
Refrain] :
Qu'as-tu appris à l'école, mon fils
A l'école aujourd'hui
Qu'as-tu appris à l'école, mon fils
A l'école aujourd'hui
J'ai appris qu'il n'faut mentir jamais
Qu'il y a des bons et des mauvais
Que je suis libre comme tout le monde
Même si le maître parfois me gronde
C'est ça qu'on m'a dit à l'école, Papa
C'est ça qu'on m'a dit à l'école
[Refrain]
Que les gendarmes sont mes amis
Et tous les juges très gentils
Que les criminels sont punis pourtant
Même si on s'trompe de temps en temps
C'est ça qu'on m'a dit à l'école, Papa
C'est ça qu'on m'a dit à l'école
[Refrain]
Que le gouvernement doit être fort
A toujours raison et jamais tort
Nos chefs sont tous très forts en thème
Et on élit toujours les mêmes
C'est ça qu'on m'a dit à l'école, Papa
C'est ça qu'on m'a dit à l'école
[Refrain]
J'ai appris que la guerre n'est pas si mal
Qu'il y a des grandes et des spéciales
Qu'on s'bat souvent pour son pays
Et p't'être j'aurais ma chance aussi
C'est ça qu'on m'a dit à l'école, Papa
C’est ça qu’on m’a dit à l’école.
(Les paroles en français sont de Graeme Allwright)
WE SHALL OVERCOME
PETE SEEGER EN AUSTRALIE
Which side are you on ?
Come all of you good workers,
Good news to you I'll tell
Of how the good old union
Has come in here to dwell.
[Choeur:]
Which side are you on? (x4)
My daddy was a miner
And I'm a miner's son,
And I'll stick with the union
'Til every battle's won.
[Choeur]
They say in Harlan County
There are no neutrals there;
You'll either be a union man,
Or a thug for J. H. Blair.
[Choeur]
Oh workers can you stand it?
Oh tell me how you can.
Will you be a lousy scab
Or will you be a man?
[Choeur]
Don't scab for the bosses,
Don't listen to their lies.
Us poor folks haven't got a chance
Unless we organize.
[Choeur]
JOE HILL
La nuit passée j’ai vu Joe Hill
Vivant comme vous et moi
« Mais, Joe, ça fait 10 ans qu’t’es mort ! »
« Je n’serai jamais un mort
Jamais un mort », dit il.
Il était auprès de mon lit
Vivant comme vous et moi
« Mais ils t’ont condamné à mort »
« Je n’suis pas mort » dit Joe (bis)
« Les patrons t’ont fait tuer pourtant »
« Un fusil n’suffit pas
Ce qu’ils n’ont pu tuer, dit Joe,
Sera toujours vivant » (bis)
« Joe Hill n’est jamais mort, dit il,
Il est près des chômeurs,
Dans le combat des ouvriers,
Ma place est dans leur cœur » (bis)
« Partout où l’on combat, dit il,
On se souvient de moi.
Nous sommes des millions, dit il,
Nous ne mourrons jamais. » (bis)
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Hommage de Pete Seeger à Paul Robeson
Autre interprète de Joe Hill et cible du McCarthysme.
Paul Robeson au Congrès des Partisans de la Paix – Paris, 1949
« C’était à la fin des années 30 : nous étions au moins 20.000 qui nous étions rassemblés au Madison Square Garden pour protester contre la menace croissante d’un fascisme mondial. J’étais encore adolescent. Il y avait eu pas mal de discours ce soir-là, principalement par des blancs, certains faisant des conférences, d’autres s’époumonnant en cris de plus en plus stridents. C’est alors que ce noir aux larges épaules s’approcha du micro.
“Bonsoir mes amis”. La voix était si basse, si profonde et résonnante, qu’elle avait l’air d’incarner à elle seule la masse de l’humanité. L’auditorium tout entier lui répondit en poussant un énorme soupir d’affection. Cet homme nous représentait, nous tous…
Il a été le héros de ma jeunesse et plusieurs millions d’autres jeunes blancs ont dû ressentir la même chose que moi.
Alors que j’étais à l’armée, pendant la IIe Guerre Mondiale, ma femme m’a raconté dans une lettre l’énorme fête d’anniversaire qu’on lui avait faite à New York City. Après les panégyriques, il avait chanté, et beaucoup auraient voulu qu’il chante toute la nuit, mais certains savaient qu’il avait un programme très dur à remplir – il donnait six représentations d’Othello par semaine – et leurs remontrances avaient fini par être entendues. Alors, des milliers de voix lui avaient crié “Ménage ta voix, Paul !”
Après la guerre, je l’ai rencontré en personne : j’ai fait la file après un de ses concerts, j’ai frappé à la porte de sa loge et je lui ai demandé s’il accepterait de patronner notre toute jeune organisation People’s Songs. “Mais bien sûr !” répondit-il avec son grand sourire. En dépit de toutes ses occupations et de ses préoccupations, il a pris le temps de nous aider, de nous conseiller. »
(Seeger a écrit ceci en 1998, dans Paul Robeson, the Great Forerunner, p. 311. International Publishers Co. Inc. – U.S. – 396 pages, inédit en français)
*
GUANTANAMERA
Je suis un homme sincère,
Du pays où pousse le palmier,
Et avant de mourir, je veux,
Verser mon chant hors de mon âme,
Guantanamera, guajira Guantanamera (bis)
Mes vers sont d'un vert si clair,
Et d'un carmin si brûlant,
Mes vers sont comme un cerf blessé
Qui cherche refuge dans les bois
Refrain
Je cultive une rose blanche
En Juillet comme en Janvier,
Pour tout ami sincère
Qui me donne sa main franchement
Refrain
Des pauvres de la terre,
Je veux partager le sort.
Le ruisseau de la montagne
Me plait plus que l'océan.
Refrain
Et, pourquoi lésiner, pratiquement a capella, version bilingue :
L’INTERNATIONALE
Debout, les damnés de la terre
Debout, les forçats de la faim
La raison tonne en son cratère,
C'est l'éruption de la faim.
Du passé faisons table rase,
Foule esclave, debout, debout
Le monde va changer de base,
Nous ne sommes rien, soyons tout.
Refrain (répété deux fois)
C'est la lutte finale ;
Groupons nous et demain
L'Internationale
Sera le genre humain.
Il n'est pas de sauveurs suprêmes
Ni Dieu, ni César, ni Tribun,
Producteurs, sauvons-nous nous-mêmes
Décrétons le salut commun.
Pour que le voleur rende gorge,
Pour tirer l'esprit du cachot,
Soufflons nous-mêmes notre forge,
Battons le fer tant qu'il est chaud.
L'État comprime et la Loi triche,
L'impôt saigne le malheureux ;
Nul devoir ne s'impose au riche ;
Le droit du pauvre est un mot creux
C'est assez languir en tutelle,
L'Égalité veut d'autres lois ;
"Pas de droits sans devoirs, dit-elle
Égaux pas de devoirs sans droits."
Hideux dans leur apothéose,
Les rois de la mine et du rail
Ont-ils jamais fait autre chose
Que dévaliser le travail ?
Dans les coffres-forts de la banque
Ce qu'il a crée s'est fondu,
En décrétant qu'on le lui rende,
Le peuple ne veut que son dû.
Les rois nous saoulaient de fumée,
Paix entre nous, guerre aux Tyrans
Appliquons la grève aux armées,
Crosse en l'air et rompons les rangs !
S'ils s'obstinent ces cannibales
A faire de nous des héros,
Ils sauront bientôt que nos balles
Sont pour nos propres généraux.
Ouvriers, paysans, nous sommes
Le grand parti des travailleurs,
La terre n'appartient qu'aux hommes,
L'oisif ira loger ailleurs.
Combien de nos chairs se repaissent !
Mais si les corbeaux, les vautours,
Un de ces matins disparaissent,
Le soleil brillera toujours.
(Paroles : Eugène Pottier, 1871 - Musique : Pierre Degeyter, 1888)
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À 92 ans, manifestant pour soutenir les Occupy Wall Street
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Retrouvailles, en octobre 2012, avec les Almanac Trail Labor Troubadors, qu’il avait ranimés en 1941
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Ah, oui… Cavanna aussi est mort.
Hélas, il l’était depuis longtemps. Mais vous n’avez pas connu, jeune gens, le François Cavanna du temps de Fournier et Gébé, celui du Larzac et de l’An 01, de quand on partait pour se faire cuire un CRS et le manger dans son képi…
Et puis vint la guerre de Yougoslavie, et l'homme de STOP-CRÈVE dit qu’il fallait y aller aussi à pied, pas se contenter de cramer les Yougos sous un tapis de bombes de quatre-vingt jours… C’est là qu’il est mort. Pour nous. Peut-être que c'était déjà Parkinson et on n'en savait rien.
Il ne dira plus de conneries maintenant. Dormir longtemps, ce n'est pas mal non plus. Qu'il repose en paix.
Mis en ligne le 2.2.2014
20:16 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
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