07/02/2014
L'EUROPE VA-T-ELLE UNE FOIS DE PLUS...
L’Europe va-t-elle
une fois de plus
prêter les mains à son propre démembrement ?
La guerre en Europe
Après la Yougoslavie, l’Ukraine ?
par Thierry Meyssan
C’est à tort que les opinions publiques ouest-européennes observent la crise ukrainienne comme une rivalité entre Occidentaux et Russes. En réalité, Washington ne cherche pas à faire basculer le pays vers l’Union européenne, mais à priver la Russie d’un de ses partenaires historiques. Pour ce faire, les États-Unis sont prêts à déclencher une nouvelle guerre civile sur le continent.
Réseau Voltaire | Damas | 5 février 2014
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Le 15 décembre 2013, le sénateur John McCain —qui supervisa la « révolution orange » de 2004 et soutient le jihadisme en Syrie— s’adresse aux manifestants sur la place Maidan. On reconnaît à sa droite le leader nazi Oleh Tyahnybok.
Après avoir démembré la Yougoslavie au cours d’une guerre civile de dix ans (1990-1999), les États-Unis ont-ils décidé de détruire identiquement l’Ukraine ? C’est ce que laisse penser les manœuvres que l’opposition se prépare à conduire durant les Jeux Olympiques de Sotchi.
L’Ukraine est historiquement divisée entre à l’Ouest, une population tournée vers l’Union européenne et, à l’Est, une population tournée vers la Russie, auxquels s’ajoute une petite minorité musulmane en Crimée. Depuis l’indépendance, l’État s’est progressivement effondré. Profitant de la confusion, les États-Unis ont organisé la « révolution orange » (2004) [1], qui porta au pouvoir un clan mafieux toujours pro-atlantiste. Moscou répondit en annulant ses subventions sur le prix du gaz, mais le gouvernement orange ne put pas compter sur ses alliés occidentaux pour l’aider à payer le prix du marché. En définitive, il perdit l’élection présidentielle de 2010 au profit de Viktor Ianoukovytch, un politicien corrompu parfois pro-russe.
Le 21 novembre 2013, le gouvernement renonce à l’accord d’association négocié avec l’Union européenne. L’opposition répond par des manifestations, à Kiev et dans la partie occidentale du pays, qui prennent bientôt un aspect insurrectionnel. Elle réclame des élections législatives et présidentielle anticipées et refuse de constituer un gouvernement lorsque le président Ianoukovytch lui propose et que le Premier ministre démissionne. Les événements sont baptisés par Radio Free Europe (la radio du département d’État US) Euromeïdan, puis Eurorévolution.
Le service d’ordre de l’opposition est assuré par Azatlyk, un groupe de jeunes Tatars de Crimée qui rentre pour l’occasion du jihad en Syrie [2].
La presse atlantiste prend fait et cause pour l’« opposition démocratique » et dénonce l’influence russe. De hautes personnalités atlantistes viennent apporter leur soutien aux manifestants, dont Victoria Nuland (secrétaire d’État adjointe et ancienne ambassadrice à l’Otan) et John McCain (président de la branche républicaine de la NED). Au contraire, la presse russe dénonce des manifestants qui veulent renverser dans la rue des institutions élues démocratiquement.
Manifestation aux flambeaux de 15 000 nazis à Kiev, le 1er janvier 2014.
Au départ, le mouvement apparaît comme une tentative de réédition de la « révolution orange ». Mais le pouvoir change de main dans la rue, le 1er janvier 2014. Le parti nazi « Liberté » organise une marche au flambeau qui réunit 15 000 personnes en mémoire de Stepan Bandera (1909-1959), le leader nationaliste qui s’allia aux nazis contre les Soviétiques. Depuis cette marche, la capitale se couvre de graffitis antisémites et des personnes sont attaquées dans la rue parce que juives.
L’opposition pro-européenne est composée de trois partis politiques :
= L’Union panukrainienne « Patrie » (Batkivshchyna), de l’oligarque et ancien Premier ministre Ioulia Tymochenko (actuellement incarcérée suite à ses condamnations pénales pour détournements de fonds publics), aujourd’hui dirigé par l’avocat et ancien président du Parlement Arseni Iatseniouk.
Elle défend la propriété privée et le modèle libéral occidental. Elle a obtenu 25,57 % des voix aux élections législatives de 2012.
= L’Alliance démocratique ukrainienne pour la réforme (UDAR), de l’ancien champion du monde de boxe Vitali Klitschko.
Elle se réclame de la démocratie chrétienne et a obtenu 13,98 % aux élections de 2012.
= L’Union panukrainienne Liberté (Svoboda), du chirurgien Oleh Tyahnybok.
Cette formation est issue du Parti national-socialiste d’Ukraine. Elle est favorable à la dénaturalisation des Ukrainiens juifs. Elle a emporté 10,45 % des voix aux élections législatives de 2012.
Ces partis parlementaires son soutenus par :
= Le Congrès des nationalistes ukrainiens, un groupuscule nazi issu des anciens réseaux stay-behind de l’Otan dans le Bloc de l’Est [3].
Sioniste, il préconise la dénaturalisation et l’expulsion des Ukrainiens juifs vers Israël. Il a obtenu 1,11 % des voix en 2012.
= L’Autodéfense ukrainienne, un groupuscule nationaliste qui a envoyé ses membres se battre contre les Russes en Tchétchénie, puis en Ossétie durant le conflit géorgien.
Il a obtenu 0,08 % des voix en 2012.
En outre, l’opposition a reçu le soutien de l’Église orthodoxe d’Ukraine, en révolte contre le Patriarcat de Moscou.
Depuis la prise de la rue par le parti nazi, les manifestants, souvent casqués et habillés de tenues para-militaires, dressent des barricades et attaquent les bâtiments officiels. Certains éléments des forces de police font également preuve de beaucoup de brutalité allant jusqu’à torturer des détenus. Une dizaine de manifestants seraient morts et près de 2000 auraient été blessés. Les troubles se propagent dans les provinces occidentales.
Selon nos informations, l’opposition ukrainienne cherche à transporter sur place du matériel de guerre, acquis sur des marchés parallèles. Il n’est évidemment pas possible d’acheter des armes en Europe de l’Ouest et de les acheminer sans le consentement de l’Otan.
La stratégie de Washington semble mêler en Ukraine des recettes éprouvées lors des « révolutions colorées » et d’autres récemment mises au point lors des « printemps arabes » [4]. Les États-Unis ne se cachent d’ailleurs pas : ils ont envoyé sur place deux hauts fonctionnaires, Victoria Nuland (adjointe de John Kerry) et John McCain (qui n’est pas seulement sénateur républicain, mais aussi président de l’IRI, la branche républicaine de la NED [5]) pour soutenir les manifestants. À la différence de la Libye et de la Syrie, Washington ne peut pas compter sur place sur des jihadistes pour semer le chaos (hormis les extrémistes Tatars, mais ils ne sont qu’en Crimée). Il a donc été décidé de s’appuyer sur des nazis avec lesquels le département d’État a travaillé contre les Soviétiques et qu’il a organisé en partis politiques depuis l’indépendance.
Le lecteur néophyte peut être choqué d’observer cette alliance entre l’administration Obama et des nazis. Cependant, il doit se souvenir que des nazis ukrainiens ont été publiquement honorés à la Maison-Blanche par le président Reagan, dont Yaroslav Stetsko, Premier ministre ukrainien sous le IIIe Reich, qui devint le chef du Bloc des Nations anti-bolchéviques et l’un des membres de la Ligue anticommuniste mondiale [6]. L’un de ses adjoints, Lev Dobriansky, devint ambassadeur des États-Unis aux Bahamas, tandis que sa fille Paula Dobriansky fut sous-secrétaire d’État pour la démocratie (sic) de l’administration George W. Bush. C’est Madame Dobriansky qui finança durant dix ans des études historiques visant à faire oublier que l’Holodomor, la grande famine qui toucha l’Ukraine en 1932-33, dévasta également la Russie et le Kazakhstan, et à faire croire qu’elle était décidée par Staline pour éliminer le peuple ukrainien [7].
En réalité, Washington, qui avait soutenu le parti nazi allemand jusqu’en 1939 et avait continué à faire des affaires avec l’Allemagne nazie jusqu’à la fin 1941, n’a jamais eu de problèmes moraux avec le nazisme, pas plus qu’il n’en a à soutenir militairement aujourd’hui le jihadisme en Syrie.
Les élites d’Europe occidentale, qui prennent le nazisme pour un prétexte permettant de persécuter des troubles-fêtes —comme on le voit avec la polémique sur la quenelle de Dieudonné M’Bala M’Bala [8]—, ont oublié ce qu’il est en réalité. En 2005, ils fermaient les yeux sur la réhabilitation du nazisme par la présidente de Lettonie, Vaira Vike-Freiberga, comme si cela était sans importance [9]. Sur la simple foi de déclarations en faveur de l’Union européenne et dans leur atlantisme béat, ils soutiennent maintenant leur pire ennemi. La guerre civile pourrait débuter en Ukraine durant les Jeux Olympiques de Sotchi.
Source : http://www.voltairenet.org/article182044.html
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[1] « Washington et Moscou se livrent bataille en Ukraine », par Emilia Nazarenko et la rédaction, Réseau Voltaire, 1er novembre 2004.
[2] « Des jihadistes assurent le service d’ordre des manifestations à Kiev », Réseau Voltaire, 4 décembre 2013.
[3] C’est de ce vivier qu’est également issu le leader de la « révolution orange ». Cf. « La biographie cachée du père du président ukrainien », Réseau Voltaire, 18 avril 2008.
[4] « Le printemps arabe frappe à la porte de l’Europe », par Andrew Korybko, Traduction Gérard Jeannesson, Oriental Review, Réseau Voltaire, 3 février 2014,
[5] « La NED, vitrine légale de la CIA », par Thierry Meyssan, Odnako, Réseau Voltaire, 6 octobre 2010.
[6] « La Ligue anti-communiste mondiale, une internationale du crime », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 12 mai 2004.
[7] Voir L’Holodomor, nouvel avatar de l’anticommunisme « européen », par le professeur Annie Lacroix-Riz, 2008.
[8] « La Bête Noire de l’establishment français », par Diana Johnstone, Traduction Djazaïri, Counterpunch, Réseau Voltaire, 5 janvier 2014.
[9] « La présidente de la Lettonie réhabilite le nazisme », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 16 mars 2005.
Qu’attend Arno Klarsfeld pour aller, avec sa petite Uzzi, remettre ces énergumènes au pas ? pour une fois qu’il aurait l’occasion de voir de près de vrais antisémites et des anti-juifs pur jus ! Qu’il n’hésite surtout pas. Il aura notre bénédiction. Mais… au fait, ils ne sont pas financés par l’AIPAC les énergumènes ? Car, si McCain et Nuland, hein… Dilemme cornélien. Que conseillent papa-maman ? Le suspense est insoutenable.
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On s’en voudrait par ailleurs de ne pas rappeler que la donzelle qui se fait passer pour Marianne sur les timbres des hollandistes est cul et chemise avec le parti nazi « Liberté » dont parle Thierry Meyssan, chemise étant peut-être beaucoup dire.
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À Munich ! C’est de l’inconscience ou de la provoc ?
The Vineyard of the Saker*
Sur le « front ukrainien »
Samedi 1er février 2014
Selon la BBC, les dirigeants occidentaux sont en train de s’éclater à Munich, où ils rallument la Guerre Froide, sous le prétexte – ô surprise ! – de « soutenir la démocratie en Ukraine ». Le président du Conseil de l’Europe, Herman van Rompuy a déclaré que l’avenir de l’Ukraine est en Europe, tandis que le secrétaire d’État John Kerry a assuré de son côté que « les États-Unis soutiennent la lutte de l’Ukraine pour la démocratie » (…)
Le discours d’ouverture de M. van Rompuy a rappelé l’offre d’étroite association faite à l’Ukraine par l’Union Européenne. « L’offre tient toujours et nous savons que le temps joue pour nous. L’avenir de l’Ukraine appartient à l’Union Européenne ».
M. Kerry a ensuite lancé une attaque d’envergure contre « une tendance inquiétante dans trop de pays d’Europe Centrale, de l’Est et des Balkans », où «les aspirations des citoyens sont une fois de plus foulées aux pieds par des intérêts oligarchiques corrompus, qui se servent de l’argent pour étouffer toute contestation, pour acheter des politiciens et des medias de masse, et pour mettre à mal l’indépendance de la justice ». M. Kerry a encore ajouté : « Nulle part la lutte pour un avenir européen démocratique n’est plus importante aujourd’hui qu’en Ukraine. Les Etats-Unis et l'Union européenne se tiennent au côté du peuple ukrainien dans son combat pour se rapprocher de l'Europe ». Il a dit encore « la plupart des Ukrainiens ne demandent qu’à vivre libres dans un pays sûr et prospère. » Et, dans ce qui ressemble à une pique à Moscou, il a ajouté : «Ils se battent pour le droit de s'associer à des partenaires qui les aideront à réaliser leurs aspirations. Ils considèrent que leur avenir ne dépend pas d'un seul pays, et certainement pas sous la contrainte. »
La Maison Blanche a confirmé qu’elle était en train de discuter avec le Congrès les possibilités de sanctions contre l’Ukraine. Avant son arrivée à Munich, M. Kerry avait dit que les concessions du président Viktor Ianoukovitch n’ont « pas encore atteint un niveau de réformes adéquat »
C’est pas génial ? Alors que Yanukovich ne fait strictement RIEN pour empêcher les néo-nazis de brûler vifs des policiers, de s’emparer d’immeubles du gouvernement, de menacer de « passer à l’attaque », d’appeler à renverser le gouvernement et de réclamer l’intervention de puissances étrangères, l’Ouest considère qu’il « foule aux pieds la démocratie ».
Allez comprendre… Il est vrai que la démocratie est quelque chose de très difficile à comprendre…
Pendant ce temps-là, Ianoukovitch a fait savoir qu’il avait la grippe et qu’il avait besoin de temps pour se soigner. C’est sérieux. Je ne vous charrie pas. L’Ukraine est au bord de la guerre civile et ce bouffon plein de soupe se fait porter pâle !
Ce qui fait qu’une question n’arrête pas de bourdonner dans ma tête : quel est le plus méprisable et le plus pathétique des deux – le président Eltsine et sa vodka ou Ianoukovitch avec sa grippe ? [ Match nul ? NdGO]
Mais voilà qu’une bonne nouvelle arrive de la Péninsule de Crimée : le gouvernement de la Crimée et les autorités de la ville de Sébastopol viennent de décider conjointement la création et la mobilisation d’une « milice citoyenne », chargée de soutenir les forces de police de la péninsule. En d’autres termes, les autorités de Crimée se préparent à faire sécession d’avec l’Ukraine, si le régime de Kiev s’effondre. En outre, elles se préparent à défendre la Crimée contre toute tentative des nationalistes d’investir le pays par la force. Elles n’ont véritablement pas le choix dans cette affaire, parce que les nationalistes ne pensent qu’à chasser la Flotte de la Mer Noire de Sébastopol, qu’à abolir le statut spécial de la péninsule de Crimée et à l’« ukrainiser ». Pour le peuple de Crimée, un coup d’état nationaliste en Ukraine représente sans nul doute une menace existentielle.
Pour ce qui est de la Russie, je ne peux que répéter ce que j’ai déjà dit : la Russie n’interviendra pas directement dans ce conflit. La seule exception qu’elle pourrait faire à ce principe adviendrait s’il y avait une tentative violente des nationalistes ukrainiens de s’emparer de la Crimée par la force. Dans ce cas, il ne fait aucun doute pour moi que la Russie interviendrait militairement, fût-ce au risque d’une confrontation ouverte avec l’OTAN.
Je crois que l’Ouest donnera l’ordre aux nationalistes l’ordre de renoncer à l’idée de s’emparer de la Crimée par la force. Savoir si ces enragés psychopathes obéiront est une autre paire de manches.
The Saker
Traduit par Catherine pour Les Grosses orchades.
Source : http://vineyardsaker.blogspot.be/2014/02/in-meantime-on-u...
À propos de la « tendance inquiétante de trop de pays d’Europe Centrale, de l’Est et des Balkans (où) les aspirations des citoyens sont une fois de plus foulées aux pieds par des intérêts oligarchiques corrompus qui se servent de l’argent pour étouffer toute contestation, acheter des politiciens, des medias de masse et mettre à mal l’indépendance de la justice », vous avons-nous dit que l’article premier du Credo nazi était : « Toujours accuser l’autre de ce qu’on est en train de lui faire » ? [ NdGO ]
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Rappelons, sur le même sujet, l’article de M. Israel Shamir dont nous nous sommes fait l’écho dans un de nos précédents posts : « Ce qui s’est vraiment passé en Ukraine. »
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* Littéralement : « La vigne du faucon sacré ». Le faucon sacré est un oiseau qui vit en Europe de l’Est – principalement en Russie – et qui migre, au temps des grands froids, vers le Moyen Orient, le Pakistan, la Chine et la Chaîne Himalayenne. Il se nourrit en vol, mais aussi au sol, où les scarabées et autres coléoptères lui servent de proie Là, il ne vole plus, il marche.
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À lire absolument
La France a la chance, dans son malheur, d’avoir en ce moment trois des meilleures historiennes du monde, dans les domaines qui sont les leurs. Nous vous avons parlé récemment de Florence Gauthier et de Jacqueline Grimault, qui font autorité sur la Révolution Française.
Annie Lacroix-Riz
s’est spécialisée, elle, dans l’histoire contemporaine.Tout ce qu’elle a écrit est à lire. Il faut, si on ne la connaît pas, commencer par visiter son site où de nombreux textes sont accessibles. Elle doit encore les taper sur une machine à écrire pas même électrique, mais l’effort qu’il faut faire pour les lire est amplement récompensé.
En voici deux sur l’Ukraine. Polémiques.
DES CHAMPIONS DE L’UKRAINE INDÉPENDANTE ET MARTYRE À
L’INSTITUT D'HISTOIRE SOCIALE
http://www.historiographie.info/champuk.pdf
L’Holodomor, nouvel avatar de l’anti-communisme européen
http://www.historiographie.info/holodomor08.pdf
Celui-ci a été repris par Mediapart, quoiqu’en moins complet :
http://blogs.mediapart.fr/blog/jcg/211110/holodomor-une-campagne-anti-sovietique
Un historien qui a lu les deux versions de l’histoire de la famine - celle des « Ukrainiens » anti-communistes rabiques et celle d’Annie-Lacroix-Riz – dit ce qu’il en pense.
http://www.delpla.org/article.php3?id_article=243
Pour visiter le site d’Annie Lacroix-Riz, c’est ici :
http://www.historiographie.info/
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Sans rapport direct mais à ne pas manquer, ce serait dommage.
Liberté ! Liberté chérie !
La nouvelle livraison de Serge ULESKI sur son blog sporadiquement hébergé par le Nouvel Obs.
Vous y trouverez des sujets de réflexion ou d’actualité comme :
· Vincent Peillon ou la République de la menace et de la matraque.
· Michel Thierry Atangana, un Français emprisonné au Cameroun jusqu’en 2037.
· Des nouvelles de Dieudonné.
· 12 Years a Slave, le Midnight Express de l’esclavage (Nina Simone est en prime).
· « Ce soir ou jamais » et Frédéric Taddei sont-ils en danger ?
· Là où il y a de la gêne il n’y a pas d’information (ah, les journalistes politiques femelles obligées de vendre leurs miches aux politiciens, sinon : Pôle emploi !).
· « Antisémite », « National-Socialiste » : comment devient-on Alain Soral ?
· Et un assez nauséabond Tartufe (cité pour info) sur Frédéric Taddei : Bruno Roger-Petit.
Etc. etc. etc. Mais allez-y donc voir.
http://sergeuleski.blogs.nouvelobs.com/
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Ne quittons pas la « Vigne du faucon », puisque nous y avons trouvé, précédant l’article ci-dessus, un autre : exceptionnellement consacré au cinéma.
Le cinquième pouvoir est une tentative dégoûtante et vicieuse de discréditer Julian Assange
The Saker
Normalement, je ne fais pas de comptes-rendus de films sur ce blog, mais après avoir vu Le cinquième pouvoir hier, je dois prévenir tout le monde qu’il s’agit d’un grossier travail de sape, dont le but évident est de calomnier Julian Assange et, à travers lui, ce pour quoi il se bat et le défi qu’il a lancé à nos 1% de tout-puissants seigneurs.
Un bref coup d’oeil à Wikipedia m’a appris qu’il y avait quelque controverse à propos du film. Je vous laisse y aller voir par vous-mêmes, mais permettez-moi de vous dire que la vérité est infiniment pire que ce qu’en dit Wikipedia.
Comme dans la plupart des films anglo-sax, la configuration est très clairement « braves types » contre « mauvais ». Le spectateur pige immédiatement que le « brave type n°1 » est Daniel Berg*. C’est plutôt normal, puisque le film est tiré de son livre. Mais la liste des « bons » s’allonge. Au nombre des autres « braves types », on trouve :
· Les organisateurs d’une conférence de hackers (qu’Assange interrompt).
· La petite amie de Daniel (qui, à l’évidence, hait Assange).
· Les parents de Daniel (envers qui Assange se conduit grossièrement).
· Un reporter du Guardian (qui, contrairement à Assange, défend le « vrai journalisme »).
· Une bonne femme blanche d’un certain âge, qui occupe un poste à la Maison Blanche (représentante d’un gouvernement bienveillant et d’une « minorité » : les femmes) .
· Un type noir, également d’un certain âge, qui occupe un poste à la Maison Blanche (représentant, lui aussi, d’un gouvernement bienveillant et d’une « minorité » : les Blacks).
· Un traître Libyen, qui espionne pour l’Oncle Sam (et qui est mis gravement en danger à cause d’Assange).
Donc, si vous n’avez pas compris, laissez-moi vous aider un peu :
Hackers = bons - Assange = mauvais.
Petite amie = bonne - Assange = mauvais
Gens du 3e âge = bons - Assange = mauvais.
Journalistes des merdias = bons - Assange = mauvais.
Traîtres vendus à l’oncle Sam = bons - Assange = mauvais
Assange, en fait, est un fanatique qui se fout des conséquences de ses actes, qui est grossier envers tout le monde, qui est narcissique et peu sûr, sans compter qu’il est aussi mégalomane et psychopathe. Le monde entier, composé de « bons » (voir plus haut) essaie de marteler quelque raison en lui, hélas, c’est en vain. Assange cinglé, cinglé, cinglé, cinglé.
Il y a une chose plutôt marrante dans cet écoeurant film de propagande : les répliques de Benedict Cumberbatch (qui joue Assange) sont totalement convaincantes, du moins à mes yeux . Que cela provienne d’une tentative d’équilibrer un peu les choses de la part du réalisateur ou juste l’expression de ma propre aliénation de la société est peu clair. Mais pour moi, Assange, dans le film, gagne chaque discussion.
En résumé, qui que ce soit qui ait commandé ce film à Bill Condon, c’est un film de propagande à gerber, dont la seule finalité est de salir Assange, de faire de lui un dangereux aliéné et de démolir tout ce qu’il représente...
Nos tout-puissants seigneurs impériaux avaient déjà fait tout ce qu’il leur était possible de faire pour isoler et pulvériser Assange, qui est toujours terré à l’ambassade d’Équateur en Angleterre, de plus en plus oublié par tout le monde. Mais, pour eux, ce n’était pas encore assez. Afin de le faire payer encore davantage, les voilà qui s’amènent avec un long métrage destiné à nous faire gober que nos gouvernements sont bienveillants, respectables, méritant notre gratitude, et qu’Assange n’est qu’un irresponsable malade mental.
Un homme seul contre un système de pouvoir planétaire qui patauge sans vergogne dans la violence et les mensonges. C’est ainsi que je vois la situation. Si tant est qu’il accomplisse quelque chose, ce film m’a convaincu de ce qu’Assange est un vrai héros, qui mérite notre respect, notre gratitude et notre soutien. Quant aux ordures qui se sont fait de l’argent en le salissant, que l’histoire les juge.
The Saker.
Traduction, Catherine, pour Les Grosses orchades.
Source : http://vineyardsaker.blogspot.be/2014/02/the-fifth-estate-is-disgusting-and.html
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* Daniel Domscheit Berg, activiste technologique allemand, d’abord associé à Julian Assange dans l’aventure Wikileaks. Suspendu de ses fonctions en 2010. Auteur d’un livre-règlement de comptes, Inside Wikileaks – Dans les coulisses du site internet le plus dangereux du monde, dont le film est tiré.
Nous nous permettrons de rappeler qu’il existe un autre film consacré à Julian Assange : celui qu’a réalisé le fils d’Israël Shamir, Johannes Wahlström, Mediastan, A Wikileaks Road Movie.
Il y a gros à parier qu’on ne le verra pas dans les circuits commerciaux, mais vous pouvez toujours le réclamer à vos ciné-clubs. Sinon, on peut se le procurer en video ou viméo : http://jman.tv/store?p=5104
Extrait
Commentaire de quelqu’un qui l’a vu : http://korben.info/mediastan.html
Pour relire l’article d’Israël Shamir « Wikileaks trace sa route à l’est ! » sur ce blog : http://lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.skynetblogs.be/archive/2013/10/26/wikileaks-trace-sa-route-a-l-est-7968071.htm
ou, en anglais sur son propre site : « Wikileaks rides East ! http://www.israelshamir.net/English/Mediastan.htm
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Bientôt Hollywood ?
Dans un article sur l’affaire Dieudonné (voir notre post précédent), The Saker s’est laissé aller, non moins exceptionnellement, à une brève critique de télévision. Les deux démarches (cinéma US - télévision française) sont si parallèles qu’il nous a semblé intéressant de vous traduire ces quelques lignes de son papier.
Tandis que Naulleau se défendait comme il pouvait des coups qui l’assaillaient de partout pour avoir eu la témérité de co-signer un livre avec Soral, quelque chose d’absolument sans précédent s’est produit : jour après jour, après jour, après jour, des personnalités des médias se sont mises à défiler à la télévision pour se livrer à un tabassage en règle de Dieudonné et de sa quenelle. Véritable spectacle de lynchage virtuel ou si on veut de procès stalinien : politiciens, journalistes, commentateurs, acteurs – complétez la liste – tous ont fait la queue pour avoir une chance de ridiculiser, d’insulter, de dénoncer Dieudonné, d’exprimer de toutes les manières possibles la vertueuse exécration qu’il leur inspirait. Là, le public a eu droit dans la réalité aux fameuses « deux minutes de haine » orwelliennes, au cours desquelles Dieudonné s'est vu transformer en cible littérale par une campagne d’élimination d’une venimosité absolue.
Un médiocre amuseur nommé Nicolas Bedos a même eu droit à 12 minutes de temps de parole ininterrompu pour pouvoir comparer Dieudonné à la fois à Hitler et à Oussama Ben Laden, et son théâtre à un local d’interrogatoire de la Gestapo. Surréaliste ! Si un extra-terrestre avait débarqué sans rien savoir de ce qui se passait, il se serait imaginé que Dieudonné était un second Hitler sur le point d’envahir la France à la tête de ses hordes nazies sanguinaires. Pour moi, il est clair que la raison qui a poussé tous ces gens à se bousculer au portillon pour ramasser chacun sa pierre et essayer de viser mieux que les autres est qu’ils tenaient par-dessus tout à prouver leur loyauté à l’état-coucou sioniste. C’était aussi transparent qu’à vomir. Et, il faut bien le dire, cet édifiant épisode a prouvé que lorsque Soral parle du degré de contrôle de la ploutocratie sioniste sur la France, il est bien en-dessous de la réalité.
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6 janvier 2014
Nymphomaniac : comment le libéralisme tue l’amour par le sexe.
Rosa LLORENS
Toute critique de film (ou toute information) lue ou entendue dans les medias officiels doit être tenue a priori pour fausse : tel devrait être l’axiome n°1 du citoyen autonome tel que l’imaginait Kant.
Ne nous soucions donc pas du venin distillé (tout particulièrement par Rue 89) à propos du dernier opus de Lars von Trier : comme tous les précédents, Nymphomaniac apporte un grand moment de jouissance, et il prouve que l’inventivité de son auteur ne faiblit pas ; à 57 ans, il est toujours aussi malicieux et gourmand d’images et d’expériences nouvelles. La richesse du film nous fait prendre conscience de la médiocrité du cinéma actuel, tout en apportant de nouvelles expériences visuelles et une réflexion sur le sexe et l’amour dans notre société.
Lire la suite…
Source : http://www.legrandsoir.info/nymphomaniac-comment-le-liber...
2 février 2014
Nymphomaniac, volume 2 :
Le choix de Joe.
Rosa LLORENS
Le deuxième volume (malgré le gag des cuillères, emprunté à la noce de Melancholia) est moins léger que le premier, non qu’il y ait du sexe plus hard (comme le prétendaient les critiques), mais justement parce qu’il y a moins de sexe : du fait des conséquences de ses abus sexuels, Joe doit se limiter, et le film se recentre sur l’aspect psychologique, le dialogue avec Seligman, et ses nouvelles expériences, conjugale, maternelle, professionnelle et amoureuse.
Ce détachement de Joe à l’égard du sexe est annoncé par la scène qui servait à présenter la deuxième partie comme particulièrement hard, celle où Joe se retrouve entre deux Noirs qui se disputent pour savoir comment ils vont la posséder, et qui est en fait comique : la dispute se fait dans une langue africaine, sans sous-titres, mais ce sont les sexes des deux hommes qui vont s’exprimer à leur place, par leur redressement progressif, jusqu’à ce que Joe, à l’arrière-plan, se trouve encadrée par les deux sexes affrontés comme deux marionnettes de Guignol ; s’ennuyant, dans son rôle de spectatrice, elle finit par s’en aller, sans qu’aucun acte sexuel ait lieu.
Source : http://www.legrandsoir.info/nymphomaniac-volume-2-le-choix-de-joe.html
Nymphomaniac
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Bêtes
Les Ukrainiens tiennent-ils à prouver à l’Union Européenne leur aptitude à en faire partie ? Certains d’entre eux ont eu la brillante idée de lancer un âne dans les airs en parachute ascensionnel.
Son supplice a duré une heure. Il existe une vidéo de la séance de torture en public, mais comme nous ne sommes pas des sadistes, vous ne la verrez pas ici.
L’âne, terrorisé, a crié, les enfants ont pleuré, les parents se sont indignés. Quand on a laissé retomber le malheureux animal dans la mer, il était plus qu’à moitié mort. Tout ça pour quoi ? Faire de la publicité pour une plage privée. Le scandale a été si grand que les autorités ont promis de rechercher les auteurs de l’acte de cruauté et de les punir. Elles vont sûrement tenir parole.
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Si vous voulez qu’un chat vous accepte,
vous devez lui laisser respirer votre main aussi longtemps qu’il le jugera bon. S’il ne vous accepte pas, vous le saurez très vite
On se rappelle que le président de cœur de Brigitte Bardot est en train de réinsérer dans son habitat naturel l’espèce pratiquement disparue des tigres de l’Amour.
À l’occasion de l’ouverture des jeux de Sotchi, il a tenu à se faire présenter aux jeunes venus au monde l’an dernier dans cette ville. Franchement, qui ne se laisserait déchiqueter avec joie pour voir de près ces yeux bleus ?
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Adieux
(autrement intéressants que ceux de Fontainebleau)
Un peu de médicaments, beaucoup de soins affectueux et quelques bananes : quand Jane Goodall a recueilli Wounda, elle était mourante. Après l’avoir bien retapée, elle est allée la relâcher dans la nature.
Il en reste une soixantaine à guérir et à réinsérer, là où ils ne risquent pas de mourir de faim ou de soif. Ça coûte des sous. Si vous en avez dont vous ne savez que faire…
Madame,
Vous devriez peut-être demander son aide au président Poutine. Hugo Chavez vous aurait dit oui tout de suite. Qu’est-ce que vous risquez ? Ce n'est pas la peine de vous adresser à l’Union Européenne : elle a prévu de faire un autre usage de l’argent de ses contribuables.
Pour en savoir plus : http://www.neotrouve.com/?p=4928
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Pas dans la rubrique « Bêtes » bien qu’il y ait des chevaux, mais parce que c’est tout chaud. Ashdod, Palestine.
Des Israéliens juifs orthodoxes, qui refusent leur incorporation dans Tsahal par objection de conscience, ont manifesté et bloqué des routes pour protester contre une décision de la Cour Suprême de couper les vivres à leurs séminaires. Qu'ils s'estiment quand même heureux : les Palestiniens, eux, ont droit aux chars.
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Mis en ligne le 7 février 2014.
19:39 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
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