02/10/2014

L'EMPIRE ANGLO-SIONISTE EST EN GUERRE AVEC LA RUSSIE

1. Tall ship sazils unfurl'ed.jpg

 

Ce blog est en pause

 involontaire pour cause de maladie de notre webmaîtresse.

MAIS

 

Nous sommes le 2 octobre 2014. Les 27, 28 et 29 septembre, le site Vineyard of the Saker a mis en ligne plusieurs textes et vidéos de première importance, dont nous ne voyons pas trace dans les pages du « French Saker ». Pas la peine de demander s’ils sont occupés à traduire : ils ne répondent pas.

Nous avons donc traduit ce que nous avons pu et tiré Théroigne du lit.

Nous laissons en anglais ce que nous n’avons pas eu le temps ou les moyens de traduire. Particulièrement désolés pour l’interview de Dmitry Rogozine, ici sous-titrée en anglais par les soins conjugués des Sakers russe et océanien.

 

*

« Et présente donc à votre Majesté les éclats du Sac de Troie : afin que voyant en autrui l’effet piteux des imprudents conseils et des Guerres, elle épanouisse son cœur d’aise, des conseils prudents et de la Paix, qui la font régner avec tant d’heur et de gloire. Et se souvienne que la Paix est le souverain geste et triomphe d’un Roi, puisqu’elle est la souveraine béatitude des Peuples que Dieu met en sa protection. Outre qu’il n’appartient qui est vraiment Souverain et Roi des armées, qu’à celui, Sire, que la guerre redoute ; de faire dignement comme vous la paix dedans et dehors de son Royaume, quand il lui plaît. Dieu veulle continuer ses bénédictions à votre Majesté, de laquelle je resterai pour jamais,

Très-humble et très-obéissante sujette et servante. gournay

Lettre de Marie de Gournay au roi Louis XIII, 1619.

 

L’empire anglo-sioniste est en guerre avec la Russie

2. Poutine-Obama X-Rays.jpg

La réponse russe à une double déclaration de guerre

par Le Saker27 septembre 2014

Le discours de Porochenko, il y a quelques jours, au Congrès US, et celui d’Obama à l’Assemblée Générale des Nations Unies ne peuvent laisser aucun doute : l’empire anglo-sioniste est en guerre avec la Russie. À la suite de quoi beaucoup de gens trouvent que la réaction russe à cette réalité est inadéquate. De même, on constate un courant permanent d’accusations dirigées contre Poutine, sur la politique russe dans la crise ukrainienne. Ce que je me propose de faire ici, c’est offrir quelques rappels de base à propos de Poutine, de ses obligations et de ses options.

Premièrement et principalement, Poutine n’a pas été élu pour être le policier ou le sauveur du monde, il a été élu pour être le président de Russie. Ceci paraît évident, et pourtant, il y en a beaucoup qui ont l’air de croire que, d’une façon ou d’une autre,  Poutine est moralement obligé de faire quelque chose pour protéger la Syrie, la Novorossia, voire d’autres parties de notre monde harcelé. Ce n’est pas le cas. Oui, la Russie est de facto à la tête des BRICS et des [14] pays de l’OCS [Organisation de Coopération de Shanghaï, NdT], et la Russie l’accepte. Mais Poutine a l’obligation morale et légale de se préoccuper de son peuple d’abord.

Deuxièmement, la Russie est maintenant officiellement dans la ligne de mire de l’empire anglo-sioniste, qui comprend non seulement trois puissances nucléaires (les USA, le Royaume Uni et la France) , mais aussi la coalition militaire la plus puissante de monde (les USA + l’OTAN) et les deux plus puissantes économies du monde (les USA et l’Union Européenne). Je crois que nous sommes tous d’accord pour reconnaître que la menace posée par un tel empire n’est pas insignifiante et que la Russie a raison de la traiter avec la plus extrême prudence.

 

Tirer sur Poutine en douce et rater son but.

Curieusement, beaucoup de ceux qui accusent Poutine d’être un froussard, un retourneur de veste ou un optimiste béat prétendent, en même temps que l’Occident se prépare à attaquer la Russie au nucléaire. Si c’est réellement le cas, une question se pose : si c’est exact, s’il y a bien un risque de guerre nucléaire, Poutine n’est-il pas en train de faire exactement ce qui s’impose en ne roulant pas des mécaniques et en ne recourant pas aux menaces ? Certains vont même jusqu’à dire que l’Occident veut la guerre, quoique fasse ou dise Poutine. O.K. D’accord. Mais dans ce cas, gagner autant de temps que possible jusqu’à ce que l’inévitable arrive, n’est-ce pas justement la chose à faire ?

Troisièmement, sur la question des USA et de l’ISIL, certains commentateurs, ici même, ont accusé Poutine de poignarder Assad dans la dos, au motif que la Russie a soutenu la résolution US au Conseil de Sécurité de l’ONU.

Et qu’est-ce que Poutine était censé faire ? Envoyer la Force Aérienne Russe en Syrie pour protéger la frontière syrienne ?  Et Assad ? A-t-il fait décoller d’urgence sa propre Force Aérienne pour essayer d’arrêter les États-Unis ou a-t-il calmement passé un accord : bombardez-« les », pas nous, et je protesterai mais je ne ferai rien contre ? À l’évidence, il a choisi cette dernière solution.

En fait, Poutine et Assad ont adopté exactement la même attitude : ils ont protesté contre la nature unilatérale des frappes, exigé une résolution des Nations Unies, et regardé tranquillement l’Oncle Sam se retourner contre sa propre progéniture et essayer de la détruire.

J’ai envie d’ajouter que Lavrov a très logiquement fait savoir qu’il n’y a pas de « bons terroristes ». Il sait que l’ISIL n’est rien d’autre que le prolongement de l’insurrection syrienne créée par les États-Unis, qui elle-même n’était que le prolongement de l’Al Qaeda créée par les États-Unis. Du point de vue russe, le choix est simple : vaut-il mieux que les USA usent leurs forces et leurs hommes à tuer des cinglés wahabites ou que ce soit Assad qui le fasse ? Et si l’ISIL réussit en Irak, combien lui faudra-t-il de temps pour revenir en Tchétchénie ? Ou en Crimée ? Ou au Tatarstan ? Pourquoi les soldats russes ou syriens risqueraient-ils leur vie, alors que l’armée US est volontaire pour le faire à leur place ?

Tant que les États-Unis veulent se livrer à la douce ironie de bombarder leur propre créature, qu’ils le fassent. Même Assad en a été clairement prévenu, et il est clair qu’il en est très heureux.

Finalement, Nations Unies ou pas, il est clair que les USA avaient déjà pris la décision de bombarder l’ISIL. À quoi bon, dès lors, bloquer une décision de l’ONU qui convient à tout le monde ? Ce serait contre-productif. En fait, cette résolution peut même être utilisée par la Russie pour empêcher les États-Unis et l’Angleterre de servir de base de repli à des extrémistes wahabites (cette résolution l’interdit, et nous parlons ici d’une résolution obligatoire – chapitre VII – du Conseil de Sécurité de l’ONU).

Et cependant, il y en a quand même qui disent que Poutine à jeté Assad aux chiens. Comment peut-on être assez stupide pour raisonner de la sorte en matière de guerre ou de politique ? D’ailleurs, si Poutine avait envie de jeter Assad aux chiens, pourquoi ne l’a-t-il pas fait l’an dernier ?

 

Sentiment de frustration sincère ou malhonnêteté intellectuelle ?

Mais ce genre de sottise à propos de la Syrie est littéralement réduite à du pipi de sansonnet par les effarantes crétineries que postent certains à propos de la Novorossia. Voici quelques-unes de mes préférées. L’auteur, ici, commence par me citer :

« Cette guerre n’a jamais été une guerre à propos de la Novorossia ou à propos de l’Ukraine… »

Sur quoi il enchaîne :

« Cette déclaration est une échappatoire trop creuse et trop commode.  Est-ce que vous voulez réellement dire que les milliers de gens assassinés par les tirs d’obus, que les milliers de jeunes conscrits ukrainiens passés à la moulinette, que les milliers de foyers détruits, les plus d’un million de réfugiés… que RIEN de tout ça n’a quoi que ce soit à voir avec la Novorossia et l’Ukraine ? Qu’il s’agit seulement de la Russie ? Vraiment, on aimerait que vous vous absteniez de faire ce genre de déclarations idiotes. »

Le seul problème étant, bien entendu, que je n’ai jamais rien dit de ce genre pour commencer.

En effet, il est assez évident que je voulais dire que le but poursuivi par L’EMPIRE ANGLO-SIONISTE n’a jamais été l’Ukraine ou la Novorossia, mais une guerre contre la Russie. Tout ce qu’a fait la Russie a été d’admettre cette réalité. Une fois encore, les mots « est-ce que vous voulez réellement dire » montrent clairement que l’auteur va déformer ce que j’ai dit, fabriquer un épouvantail à moineaux, et me dénoncer avec indignation comme un monstre sans cœur qui se fout de l’Uklraine et de la Novorossia (tout le reste du commentaire était de la même veine : des dénonciations indignées de déclarations que je n’ai jamais faites et de conclusions que je n’ai jamais tirées). Je suis habitué désormais au remarquable niveau de malhonnêteté de la foule des lyncheurs-de-Poutine et je considère maintenant que ça fait partie du voyage. Mais je tenais à l’illustrer encore une fois, juste pour démontrer que, dans certains cas, une honnête discussion n’est pas le but recherché du tout. Mais je ne veux pas tout réduire à quelques vociférateurs de mauvaise foi. Il y en a aussi pas mal qui sont sincèrement déconcertés, frustrés et même déçus par la passivité apparente de la Russie. Voici, par exemple, l’extrait d’un e-mail que j’ai reçu ce matin :

« Je suppose que j’espérais, en fait, que peut-être la Russie, la Chine, les BRICS agiraient comme une contre-force. Ce que je n’arrive pas à comprendre, c’est pourquoi, après toutes les démonisations des USA  et de l’Europe, la Russie ne riposte pas. Les sanctions imposées par l’Occident font du mal à la Russie, et pourtant les Russes continuent à lui vendre du pétrole en euros/dollars et continuent à se mettre en quatre pour satisfaire l’Europe. Je ne comprends pas pourquoi ils ne disent pas “pas de sanctions, sinon pas de gaz”. Les Chinois non plus ne disent pas grand-chose contre les États-Unis,même s’ils comprennent parfaitement que si la Russie est affaiblie, ils sont les suivants sur la liste. Et quant au blabla sur la levée des sanctions contre l’Iran, c’est grotesque. Tout le monde sait bien qu’Israël ne le permettra jamais. Alors, pourquoi la Chine et la Russie soutiennent-elles cette mascarade ? Parfois, je me demande si tout ça n’est pas qu’un jeu à nos dépens, une farce programmée où rien ne changera jamais. »

Dans ce cas, l’auteur voit très justement que la Russie et la Chine suivent une seule et même politique, et que cette politique a l’air d’une simple tentative de se concilier les USA. Contrairement au commentateur précédent, l’auteur est, ici, à la fois sincère et vraiment malheureux.

En fait, ce que je crois reconnaître, ce sont trois phénomènes différents , qui se manifestent simultanément.

1) Une campagne de lynchage de Poutine, à l’origine de laquelle se trouvent des agences gouvernementales US et UK, qui ont pour tâche de manipuler les médias sociaux.

2) Une campagne spontanée de diffamation de Poutine, conduite par certains cercles nationaux-bolcheviques russes (Limonov, Douguine & C°).

3) L’expression de la perplexité, de la détresse et de la frustration sincère de gens bien-intentionnés, pour qui l’attitude actuelle de la Russie n’a pas de sens.

Tout ce post va être entièrement consacré à tenter d’expliquer cette attitude à ceux du troisième groupe (toute tentative de dialoguer avec les deux autres serait insensée).

 

Essayons de comprendre une politique apparemment illogique

Dans mon introduction ci-dessus, j’ai dit que ce à quoi on assiste est une guerre contre la Russie, pas (encore ?) une guerre chaude et pas tout à fait une guerre froide ancienne manière. En réalité, ce que les Anglo-Sionistes sont en train de faire est assez clair et beaucoup de commentateurs russes l’ont déjà très bien compris : les États-Unis sont engagés dans une guerre contre la Russie, qu’ils ont l’intention de livrer jusqu’au dernier Ukrainien. Raison pour laquelle un « succès », pour l’empire, ne peut en aucun cas être une issue ukrainienne, puisque, comme je l’ai dit, cette guerre ne concerne pas l’Ukraine. Pour l’empire, un succès, dans cette guerre, ne peut signifier qu’un changement de régime en Russie. Voyons comment il a l’intention d’atteindre ce but.

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Le plan d’origine était simpliste, d’une manière typiquement US Néo-conne : renverser Ianoukovitch, embarquer l’Ukraine dans l’Union Européenne et dans l’OTAN, déplacer ainsi politiquement l’OTAN jusqu’à la frontière russe et l’installer militairement en Crimée. Ce plan s’est cassé la figure. La Russie a accepté le retour de la Crimée et l’Ukraine a sombré dans une violente guerre civile combinée avec une crise économique en phase terminale. Les Néo-cons US se sont alors rabattus sur un plan B.

Le plan B était également très simple : amener la Russie à intervenir militairement dans le Donbass et se servir de cela comme prétexte pour lancer une « guerre froide-version 2 » à pleins tubes, qui aurait créé des tensions style années 50 entre l’Est et l’Ouest, justifié une politique induite par la peur à l’Ouest et complètement tranché les liens en train de se tisser entre la Russie et l’Europe. Sauf que ce plan-là aussi s’est cassé la figure : la Russie n’a pas saisi l’appât et, au lieu d’intervenir directement dans le Donbass, elle a entamé des opérations secrètes massives en soutien des forces anti-nazies de Novorossia. Le plan russe, lui, a marché, et les Forces de Répression de la June (FRJ) ont été bel et bien battues par les Forces Armées Novorossiennes (FAN), en dépit du fait que ces dernières souffraient d’un fort déficit en puissance de feu, en armement, en spécialistes et en hommes (petit à petit, l’aide secrète russe les a aidées à surmonter ce handicap).

Arrivée à ce point, la ploutocratie anglo-sioniste a réellement commencé à paniquer en se rendant compte, d’une part, que son plan s’effondrait, d’autre part, qu’il n’y avait absolument rien qu’elle puisse faire pour le rabibocher (une option militaire était exclue, comme je l’ai expliqué dans le passé). Elle a bien essayé les sanctions économiques, mais avec pour seul résultat d’inciter Poutine à entamer des réformes économiques qui auraient dû l’être depuis longtemps. Et le pire de tout, c’est qu’à chaque fois que l’Occident s’est attendu à ce que Poutine fasse quelque chose, il a fait exactement le contraire

  • Personne ne s’attendait à ce que Poutine fasse usage de la force ùmilitare en Crimée, dans une opération de récupération-éclair qui restera dans l’histoire comme au moins aussi étonnante que Chtorm 333.
  •  Tout le monde, y compris moi, s’attendait à ce que Poutine envoie des forces armées en Novorossia. Il ne l’a pas fait.
  • Personne ne s’attendait à ce que des contre-sanctions russes frappent le secteur agricole européen.
  • Tout le monde s’attendait à ce que Poutine riposte à la deuxième volée de sanctions. Il ne l’a pas fait.

Il y a un schéma ici, un patron qui est la base même de tous les arts martiaux : premièrement, ne jamais faire connaître ses intentions ; deuxièmement,  pratiquer la feinte ; troisièmement, frapper quand et où l’adversaire ne s’y attend pas.

À l’inverse, il y a deux choses qui sont profondément enracinées dans la mentalité occidentale, auxquelles Poutine ne se livre jamais : il ne menace jamais et il n’adopte jamais de pose. Par exemple, alors que les USA sont littéralement en guerre avec la Russie, la Russie va volontiers soutenir une résolution US sur l’ISIL, si elle y voit un avantage  pour elle-même. Et les diplomates russes parleront volontiers de « nos partenaires américains » ou de « nos amis américains », alors que la Russie fait à elle seule davantage que tout le reste de la planète pour amener la chute de l’empire.

 

Rapide coup d’œil au palmarès de Poutine

Ainsi que j’ai déjà eu l’occasion de le dire : contrairement à d’autres blogueurs ou commentateurs, je ne suis ni un psy ni un prophète, et je ne saurais  vous dire ce que pense Poutine ni ce qu’il va faire. Mais ce que je peux vous dire, c’est ce qu’il a fait jusqu’ici (sans ordre particulier).

  • cassé les reins, en Russie, à l’oligarchie soutenue par les Anglo-Sionistes.
  • mis fin de façon quasi miraculeuse à la guerre en Tchétchénie (ce que personne, prophètes inclus, n’avait prévu).
  •  littéralement ressuscité l’économie russe.
  • reconstruit l’Armée Russe, les Forces de Sécurité et de Police ;
  • mis des obstacles sévères aux activités subversives des ONG étrangères en Russie.
  • fait plus pour la dé-dollarisation de la planète que n’importe qui avant lui ;
  • fait de la Russie le dirigeant incontesté des BRICS et de l’OCS ;
  • défié ouvertement le monopole informationnel de la machine propagandiste occidentale (avec des projets comme celui de RT-Russia Today)
  • empêché une attaque imminente de la Syrie par les USA/OTAN, en envoyant une Force expéditionnaire de la Marine Russe (qui a fourni à la Syrie une couverture-radar de la région entière) ;
  • rendu possible la victoire d’Assad dans la guerre civile syrienne ;
  • ouvertement rejeté le « modèle civilisationnel global » occidental et déclaré son soutien à un autre, à base religieuse et traditionnelle ;
  • ouvertement rejeté un Nouvel Ordre Mondial unipolaire sous la domination des Anglo-Sionistes et déclaré son soutien à un ordre mondial multipolaire ;
  • soutenu Assange (par le biais de Russia Today) et protégé Snowden ;
  • créé et promu un nouveau modèle d’alliance entre la Chrétienté et l’Islam, sapant ainsi le paradigme du « choc des civilisations » ;
  • bouté les Anglo-Sionistes hors d’endroits-clés dans le Caucase (Tchétchénie, Ossétie) ;
  • bouté les Anglo-Sionistes hors d’endroits-clés d’Asie Centrale (base de Manas au Kirghizistan) ;
  • donné à la Russie les moyens - y compris militaires - de défendre ses intérêts dans la région arctique;
  • établi une alliance stratégique tous azimuts avec la Chine, qui est au cœur même des BRICS et de l’OCS ;
  • fait voter des lois (processus en train) empêchant des intérêts étrangers de prendre le contrôle des médias russes ;
  • donné à l’Iran les moyens de développer un programme de nucléaire civil dont ce pays avait grandement besoin ;
  • travaillé avec la Chine à créer un système financier totalement séparé du système actuellement contrôlé par les Anglo-Sionistes (y compris les transactions en roubles et en renminbi) ;
  • rétabli le soutien politique et économique de la Russie à Cuba, au Vénézuéla, à la Bolivie, à l’Équateur, au Brésil, au Nicaragua et à l’Argentine ;
  • très efficacement deballonné la « révolution de couleur » pro-US en Russie ;
  • organisé le « Voentorg » qui a armé les FAN 
  • offert l’asile à des centaines de milliers de réfugiés ukrainiens ;
  •  envoyé en Novorossia une aide humanitaire vitalement urgente ;
  • fourni un appui-feu direct et peut-être une couverture aérienne aux FAN, dans des endroits-clés (les « chaudrons sud » par exemple) ;
  • enfin et pas des moindres, il a parlé ouvertement de la nécessité, pour la Russie, de redevenir « souveraine » chez elle et de prévaloir sur la 5e colonne pro-US.

et cette liste s’allonge presque à l’infini. Tout ce que je suis en train de démontrer, c’est qu’il y a d’excellentes raisons à la haine qu’éprouvent les Anglo-Sionistes pour Poutine : le très long palmarès des luttes qu’il a menées contre eux. Si bien qu’à moins de lui supposer un changement subit de cœur, de mentalité ou de courage, on peut partir du principe qu’un changement d’attitude à 180° est hors de question. Sa politique actuelle est, au contraire, pleine de sens, et je vais essayer de l’expliquer un peu.

Si vous êtes du genre « Poutine a trahi la Novorossia », laissez un moment votre hypothèse de côté, juste pour les besoins de ma démonstration, et supposons que Poutine a, à la fois, des principes et de la logique. Que pourrait-il être en train de faire en Ukraine ? Quel sens attribuer à ce que nous voyons ?

 

Des impératifs que la Russie ne peut pas ignorer

Premièrement, je considère les impératifs suivants comme incontestables :

Un : la Russie doit l’emporter dans la guerre que lui imposent les Anglo-Sionistes. Ce que veut l’empire, en Russie, c’est un changement de régime, suivi d’une absorption complète dans la sphère d’influence occidentale, avec un très probable démembrement de la Russie à la clé.

Deux : la Russie ne sera jamais en sécurité tant qu’il y aura un régime néo-nazi à sa porte, c’est-à-dire au pouvoir à Kiev. Les freaks nationalistes Ukies ont prouvé » qu’il était vain de négocier avec eux (ils ont littéralement violé tous les accords qu’ils avaient signés jusqu’ici) ; leur haine pour la Russie est totale (comme le montrent leurs constantes références à l’utilisation – hypothétique – d’armes nucléaires contre la Russie. Par conséquent :

Trois : un changement de régime à Kiev, suivi d’une dénazification complète est la seule façon, pour la Russie, d’atteindre ses objectifs vitaux.

Une fois encore, et au risque de voir mes propos déformés et trahis, il me faut répéter que la Novorossia n’est pas l’enjeu de cette guerre. Ce n’est même pas non plus l’avenir de l’Ukraine. Ce qui est en jeu, c’est une confrontation planétaire (seule thèse de Douguine avec laquelle je sois d’accord). L’avenir de la planète dépend de la capacité des pays des BRICS et de L’OCS de remplacer l’empire anglo-sioniste par un ordre international très différent : multipolaire. Dans cet effort, le rôle de la Russie est crucial et indispensable. (tout effort dans ce sens sans la Russie serait voué à l’échec), et l’avenir de la Russie est en train de se décider selon ce que la Russie fera en Ukraine. Quant à l’avenir de l’Ukraine, il dépendra largement de ce qui arrivera en Novorossia, mais pas exclusivement. Paradoxalement, la Novorossia est plus importante pour la Russie que pour l’Ukraine. Voici pourquoi :

Pour le reste de l’Ukraine, la Novorossia est perdue. Pour toujours. Même un effort conjoint d’Obama et de Poutine ne pourrait empêcher cela. Les Ukies le savent, et c’est la raison pour laquelle ils ne font pas d’effort pour se gagner les cœurs et les esprits de la population novorossienne. En fait, je suis sûr que la destruction soi-disant « aléatoire » et « à l’aveugle » des infrastructures industrielles, économiques, scientifiques et culturelles novorossiennes a été un acte de vengeance haineuse identique à la manière dont les Anglo-Sionistes se mettent toujours à tuer des civils quand il échouent à battre des forces militaires (les exemples de la Yougoslavie et du Liban viennent tout de suite à l’esprit). Bien sûr, Moscou pourra probablement forcer les dirigeants politiques novorossiens à signer une espèce de document reconnaissant la souveraineté de Kiev, mais ce ne sera qu’une fiction. Il est beaucoup trop tard pour cela. Sinon de jure, du moins de facto, la Novorossia n’acceptera plus jamais d’être gouvernée par Kiev, et tout le monde le sait, à Kiev, en Novorossia et en Russie.

À quoi pourrait ressembler une indépendance de facto et non de jure ?

Pas d’armée ukrainienne, de garde nationale, de bataillons oligarchiques ni de SBU ; pleine indépendance économique, culturelle, religieuse, linguistique et éducationnelle ; des dirigeants élus localement et des médias locaux, mais tout cela avec des drapeaux ukrainiens et pas de statut indépendant officiel, pas de Forces Armées Novorossiennes (remplacées par quelque chose comme des « Forces de Sécurité régionales » ou des « Forces de Police ») et pas de monnaie novorossienne (mais avec usage du rouble, du dollar et de l’euro au quotidien). Les hauts fonctionnaires devant être officiellement approuvés par Kiev (sans que Kiev puisse les refuser sous peine de laisser voir son impuissance).  Ce sera un arrangement temporaire, transitoire et instable, mais qui sera assez bon pour fournir une porte de sortie à Kiev en lui évitant de perdre la face.

Cela dit, je voudrais défendre le point de vue que Kiev et Moscou ont intérêt à maintenir la fiction d’une Ukraine unitaire. Pour Kiev, ce serait le moyen de ne pas apparaître comme complètement vaincue par les maudits Moskals. Mais pour la Russie ?

 

Que feriez-vous si vous étiez à la place de Poutine ?

Posez-vous la question suivante : si vous étiez Poutine et si votre but était de changer le régime de Kiev, préféreriez-vous que la Novorossia fasse partie de l’Ukraine ou pas ? Je m’avance à dire que garder la Novorossia à l’intérieur de l’Ukraine est préférable, pour les raisons suivantes :

1.   elle ferait partie, même à un macro-niveau, de tous les processus ukrainiens tels qu’élections nationales, médias nationaux, etc. ;

2.   elle provoquerait des comparaisons avec les conditions de vie dans le reste de l’Ukraine ;

3.   il lui serait plus facile d'influencer le commerce, les affaires, les transports, etc.

4.     elle créerait un centre politique alternatif (non-nazi) à Kiev ;

5.     elle faciliterait la pénétration en Ukraine des intérêts russes de toutes sortes ;

6.   elle ôterait ainsi à Kiev la possibilité d’ériger un « mur » ou autre marqueur géographique de type Guerre Froide ;

7.     elle désarmerait l’accusation selon laquelle la Russie veut le morcèlement de l’Ukraine.

Autrement dit, garder la Novorossia en Ukraine serait la meilleure façon de paraître céder aux exigences anglo-sionistes, tout en subvertissant la junte néo-nazie au pouvoir. Dans un récent article, j’ai souligné ce que la Russie pourrait faire sans encourir aucune conséquence majeure :

  1. s’opposer au régime partout : à l’ONU, dans les médias, dans l’opinion publique, etc
  2. exprimer son soutien politique à la Novorossia, ainsi qu’à toute opposition ukrainienne et continuer la guerre de l’information (les médias russes font un travail formidable) ;
  3. empêcher la Novorossia de tomber (aide militaire secrète) ;  
  4. maintenir impitoyablement la pression économique sur l’Ukraine ;
  5. perturber autant que possible « l’axe du bien » US-UE ;
  6. aider la Crimée et la Novorossia à prospérer, économiquement et financièrement.

En d’autres termes : avoir l’air de se tenir en-dehors tout en étant très fort au-dedans.

 

Quelle est, de toute façon, l’alternative ?

J’entends d’ici le chœur indigné des « patriotes-hourra » (c’est ainsi qu’on les appelle en Russie) m’accuser de ne voir dans la Novorossia qu’un outil devant servir aux buts politiques russes et de faire l’impasse sur les morts et les souffrances du peuple novorossien.

4. Hooray-patriots Russia.jpg

À cela, je répondrai très simplement :

Quelqu’un croit-il sérieusement qu’une Novorossia indépendante puisse vivre en état de paix, même minimale, sans un changement de régime à Kiev ? Si la Russie ne peut pas se permettre une junte nazie au pouvoir à Kiev, comment la Novorossia le pourrait-elle ?

En général, les « patriotes-hourra » sont très prolixe sur ce qu’il convient de faire tout de suite, et quasiment muets sur tout ce qui requiert une vision à long et même à moyen terme. Tout comme ceux qui croient qu’on pourrait sauver la Syrie en y envoyant la Force Aérienne Russe, les « patriotes-hourra » croient qu’on peut résoudre la crise de l’Ukraine en y envoyant des tanks. Ils offrent le parfait exemple de la mentalité dont parlait H.E. Mencken, lorsqu’il écrivait : « À tout problème complexe, il y a une solution qui est claire, simple et fausse ».

La triste réalité, c’est que la mentalité qui sous-tend les solutions « simples » est toujours la même : ne pas négocier, ne jamais faire de compromis, ne jamais se préoccuper du long terme mais uniquement de l’avenir immédiat, et user de la force dans tous les cas.

Mais les faits sont là : le bloc US/OTAN est puissant militairement, économiquement et politiquement, et il peut faire du mal à la Russie, particulièrement au fil du temps. En outre, quoique la Russie puisse facilement vaincre la force militaire ukrainienne, une telle victoire n’aurait guère de signification. À l’extérieur, elle déclencherait une détérioration massive du climat politique international, tandis qu’à l’intérieur, la Russie devrait supprimer par la force les nationalistes ukrainiens (qui ne sont pas tous nazis). La Russie peut-elle faire cela ? Une fois encore, la réponse est oui. Mais à quel prix ? Un bon ami à moi a été colonel d’une unité des Forces Spéciales du KGB appelée « Kaskad » (et plus tard rebaptisée « Vympel »). Un jour, il m’a raconté comment son père, lui-même et un opérateur spécial du GRU ont combattu les insurgés ukrainiens depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale – en 1945 – jusqu’en 1958 ; c’est-à-dire pendant treize ans ! Il a fallu à Staline puis à Krouchtchev treize ans pour venir à bout des insurgés nationalistes ukrainiens. Est-ce que quelqu’un à peu près sain d’esprit va sincèrement croire que la Russie moderne devrait reproduire cette politique et passer des années à refaire la chasse aux insurgés ukrainiens ?

À propos, si les nationalistes ukrainiens ont pu combattre le gouvernement soviétique sous Staline et sous Krouchtchev pendant treize ans après la fin de la guerre, comment se fait-il qu’il n’y ait eu personne pour combattre les Nazis de Kiev à Zaporojié, à Dniepropetrovsk ou à Kharkov ? Oui, Lougansk et Donetsk se sont soulevées et ont pris les armes, avec grand succès, mais le reste de l’Ukraine ? Si vous étiez Poutine, seriez-vous persuadés que les Forces Russes, libérant ces villes, y recevraient le même accueil qu’elles ont reçu en Crimée ?

Et pourtant les « patriotes hourra » continuent de pousser à la roue pour réclamer plus d’intervention russe et davantage d’opérations militaires novorossiennes contre les forces Ukies. Ne serait-ce pas le moment de nous demander qui bénéficierait de cette politique ?

C’est un vieux truc de la CIA/US que d’utiliser les médias sociaux et la blogosphère pour manipuler l’extrémisme nationaliste en Russie. Un journaliste bien connu et patriote russe respecté – Maksim Chevchenko – a formé un groupe de personnes organisées pour repérer les adresses IP [Internet Protocol Address, NdT] de certaines des organisations nationalistes les plus radicales, de leurs sites web, de leurs blogs et de leurs intervenants individuels sur le Net russe. Il s’est avéré que la plupart étaient enregistrés aux États-Unis, au Canada et en Israël. Surpise-surprise ! Ou, peut-être, pas de surprise du tout ?

Pour les Anglo-Sionistes, apporter leur soutien à des extrémistes et à des nationalistes rabiques en Russie est tout à fait cohérent. Soit ils peuvent influencer l’opinion publique, soit on peut les utiliser pour vilipender le régime au pouvoir. Personnellement, je ne vois aucune différence entre un Udaltsov ou un Navalny d’une part,un Limonov ou un Douguine d’autre part.

Leur seule influence se borne à mettre les gens en colère contre le Kremlin. Le prétexte qui leur sert à susciter cette colère importe peu : pour Navalny, ce sont les « élections truquées » ; pour Douguine, c’est la Novorossia poignardée dans le dos. Et il n’importe guère non plus de savoir lesquels d’entre eux sont effectivement des agents payés ou des idiots utiles – que Dieu les juge – mais ce qui importe, c’est que les solutions qu’ils préconisent ne sont pas des solutions du tout, juste de pieux prétextes pour vilipender le régime au pouvoir.

Entretemps, non seulement Poutine n’a pas vendu, poignardé dans le dos ni laissé tomber en aucune manière la Novorossia, c’est Porochencko qui ne tient plus que par un fil au pouvoir et le Banderastan qui glisse au fond de la cuvette. Il y a aussi pas mal de gens qui voient clair dans les clabauderies diffamatoires des oiseaux de mauvais augure, tant en Russie (Yuri Baranchik) et à l’étranger (M.K. Bhadrakumar).[ Il y en a d’autres, beaucoup d’autres, diables merci ! Philippe Grasset, par exemple, ou AVIC, rien qu’en francophonie, Alexandre Prokanov en Russie, et on pourrait allonger la liste. NdT]

 

Mais, et les oligarques ?

J’ai déjà traité de cette question dans un post récent, mais je crois qu’il est important de revenir sur ce sujet, et la première chose qu’il importe de comprendre, dans le contexte russe et ukrainien, c’est que les oligarques sont une réalité de la vie. Cela ne veut pas dire que leur existence soit une bonne chose, mais que Poutine et Porochenko, et d’ailleurs n’importe qui essayant d’arriver à quelque chose dans ces deux pays doivent en tenir compte. La grande différence, c’est qu’alors qu’à Kiev un régime contrôlé par les oligarques a été remplacé par un régime d’oligarques, en Russie, l’oligarchie peut seulement influencer mais non contrôler le Kremlin. Les exemples de Khodorkovski et d’Evtouchenkov montrent bien que le Kremlin peut mettre un oligarque au tapis quand c’est nécessaire et qu’il ne s’en prive pas.

Cependant, mettre un ou deux oligarques K.O. est une chose, mais retirer l’oligarchie de l’équation ukrainienne en est une autre. Très différente. Cette alternative n’est pas à l’ordre du jour. Cela veut donc dire que, pour Poutine, toute stratégie ukrainienne doit prendre en compte la présence, et, franchement, le pouvoir des oligarques ukrainiens et de leurs homologues russes.

Poutine sait que la seule loyauté des oligarques est envers eux-mêmes et que leur seule vraie patrie est là où se trouvent leurs avoirs. Pour Poutine, ancien officier de renseignement du KGB, c’est un atout évident, parce que cette mentalité lui permet de les manipuler suivant un nombre défini de voies d’accès : l’idéologie, l’ego, le ressentiment, le sexe, un squelette dans le placard et, bien sûr, l’argent. Du point de vue de Poutine, Rinat Akhmetov, par exemple, est un type qui employait quelque chose comme 200.000 personnes dans le Donbass, qui peut, à l’évidence, faire en sorte que des choses se réalisent concrètement, et dont la loyauté officielle envers Kiev et l’Ukraine est juste un camouflage recouvrant sa loyauté réelle envers son fric. Or, Poutine n’a pas besoin d’aimer ni de respecter Akhmetov – la plupart des officiers de renseignement méprisent cordialement ce genre de personnes – mais il est certain que, pour Poutine, il est absolument crucial de pouvoir parler avec Akhmetov, d’explorer les potentialités qu’il offre et, si possible, de s’en servir pour atteindre l’un ou l’autre objectif national russe dans le Donbass.

J’ai déjà écrit ceci pas mal de fois : les Russes parlent à leurs ennemis. Avec un sourire amical. C’est encore plus vrai chez un ancien officier des services de renseignement, qui a été formé à toujours communiquer, sourire, avoir l’air engageant et compréhensif. Pour Poutine, Akhmetov n’est pas un ami ou un allié, mais c’est un personnage puissant qu’il convient de savoir manipuler à l’avantage de la Russie. Ce que j’essaie de vous expliquer, c’est ceci :

Il court de nombreuses rumeurs de négociations secrètes entre Rinat Akhmetov et des officiels russes. Il y en a qui disent que Khodakovski y est impliqué. D’autres mentionnent Sourkov. Il ne fait aucun doute pour moi que de telles négociations sont en cours. En fait, je suis sûr que toutes les parties intéressées parlent à toutes les parties impliquées. Y compris avec une créature répugnante, malfaisante et vile comme Kolomoïski. Le signal certain que quelqu’un a finalement décidé de le sortir du jeu serait que plus personne ne lui parle. Cela se produira sans doute, avec le temps, mais assurément pas avant que la base de son pouvoir ne soit suffisamment érodée.

Un blogueur russe [Yuri Baranchik, NdT] croit qu’Akhmetov a déjà été « persuadé » (lisez : acheté) par Poutine et qu’il est d’accord pour jouer selon les nouvelles règles, celles qui disent « Poutine est le chef ». Peut-être. Peut-être pas encore mais bientôt. Peut-être jamais. Tout ce que j’essaie de dire, c’est que des négociations entre le Kremlin et les oligarques Ukies sont aussi logiques et inévitables que l’ont été les contacts US avec la mafia italienne avant l’entrée des Forces US en Italie.

 

Mais y a-t-il une 5e colonne en Russie ?

Oui, absolument. D’abord et principalement, on la trouve à l’intérieur du gouvernement Medvedev, et même à l’intérieur de l’administration présidentielle. Rappelez-vous toujours que Poutine a été mis au pouvoir par deux forces concurrentes : les services secrets et les puissances d’argent (ce que j’appelle les « Atlantistes intégrationnistes »). Elles sont toujours considérablement présentes, quoi qu’elles soient plus effacées, plus prudentes et moins arrogantes qu’à l’époque où Medvedev était encore officiellement en charge. Le grand changement survenu ces dernières années, c’est que la lutte entre les patriotes (les « Souverainistes eurasiens ») et la 5e colonne apparaît maintenant au grand jour, mais elle est loin d’avoir cessé. Et nous ne devons jamais sous-estimer ces gens : ils ont beaucoup de pouvoir, beaucoup d’argent et une capacité fantastique à corrompre, menacer, discréditer, saboter, espionner, salir, etc. Ils sont aussi très à la page : capables d’engager les meilleurs professionnels de la subversion sur le terrain, et ils sont très très forts pour organiser de vilaines campagnes politiques. Par exemple, ils se donnent beaucoup de mal pour donner un forum à l’opposition nationale-bolchevique (Limonov et Douguine apparaissent très souvent à la télévision russe) et la rumeur court qu’elle (c'est toujours de la 5e colonne qu'on parle) finance beaucoup des médias nationaux-bolcheviques (exactement comme les frères Koch financent le Tea Party aux USA).

Un autre problème vient de ce que, quoique ces gens exécutent objectivement les ordres de la CIA, il n’y en a pas de preuve. Comme me l’a souvent répété un ami très averti : la plupart des conspirations sont en réalité des collusions, et les collusions sont très difficiles à prouver. Mais la communauté d’intérêts entre les USA/CIA et les oligarchies russe et ukrainienne est si évidente qu’il serait vain de vouloir la nier.

 

Le vrai danger pour la Russie

Nous avons donc à présent le tableau complet. Poutine doit simultanément affronter :

1) une campagne stratégique de guerre psychologique menée par les US/UK & C°, qui combine la démonisation de Poutine par tous les médias aux ordres ET une campagne dans tous les médias sociaux, visant à le discréditer pour son manque d’agressivité envers l’Ouest.

2) un groupe – petit mais bruyant – de (pour la plupart) nationaux-bolcheviques (Limovov, Douguine & C°), qui ont trouvé, dans la cause novorossienne, une parfaite occasion de lyncher Poutine, lequel a le tort de ne pas partager leur idéologie et leurs « claires, simples et fausses » solutions.

3) un réseau d’oligarques très puissants, désireux d’utiliser l’opportunité offerte par les deux groupes sus-nommés pour faire avancer leurs propres intérêts.

4) une 5e colonne pour laquelle tout ce qui précède offre une possibilité merveilleuse d’affaiblir les Souverainistes eurasiens.

6) une écrasante majorité de gens, en Novorossia, qui veulent une indépendance totale (de facto et de jure) vis-à-vis de Kiev, et qui sont sincèrement convaincus que toute négociation avec Kiev est le prélude à une trahison, par la Russie, des intérêts novorossiens.

7) la réalité objective, selon laquelle les intérêts russes et novorossiens ne sont pas les mêmes.

8) l’autre réalité objective, selon laquelle l’empire anglo-sioniste est toujours très puissant et, bien sûr, potentiellement dangereux.

C’est très très dur pour Poutine d’essayer d’équilibrer ces forces, de manière à ce que le vecteur résultant aille dans le sens des intérêts stratégiques de la Russie. Je dirais même qu’il n’y a simplement pas d’autre solution à ce casse-tête que de séparer la politique officielle russe (déclarée) des actions russes réelles. L’aide secrète à la Novorossia – le Voentorg – en est un exemple, quoiqu’un exemple limité, parce que ce que la Russie doit faire maintenant va bien au-delà des actions secrètes. Elle doit avoir l’air de faire une chose tout en faisant exactement – quadrature du cercle - le contraire. Au point où en sont arrivées les choses, il est de l’intérêt stratégique de la Russie de sembler :

1) défendre une solution négociée dans le sens d’une Ukraine unitaire non-alignée avec d’importants droits régionaux pour toutes les régions, tout en s’opposant partout au régime en place : à l’ONU, dans les médias, dans l’opinion publique, etc., et en soutenant l’opposition non seulement en Novorossia mais aussi dans le reste de l’Ukraine.

2) donner aux oligarques russes et ukrainiens des raisons de - sinon soutenir - du moins ne pas s’opposer à une telle solution (par exemple en ne nationalisant pas les avoirs d’Akhmetov dans le Donbass), tout en s’assurant qu’il y ait assez de « puissance de feu » pour les tenir sous contrôle

3) négocier avec l’Union Européenne sur la mise en œuvre de l’accord Ukraine-UE, tout en aidant l’Ukraine à se suicider économiquement en s’assurant qu’il y ait assez de strangulation économique pour empêcher le régime de rebondir ;

4) négocier avec l’Union Européenne et la junte de Kiev sur la livraison du gaz, tout en s’assurant que le régime ait suffisamment à payer pour rester fauché.

5) refuser la confrontation avec les USA, en s’appliquant de toutes ses forces à créer des tensions entre les USA et l’UE.

6) être disponible et prêt à faire des affaires avec l’empire  anglo-sioniste, tout en construisant un système international alternatif non centré sur les USA et sur le dollar.

Comme vous voyez, ceci va bien plus loin qu’un programme d’actions secrètes. Ce que nous avons là est un programme très complexe, multi-couches, en vue d’atteindre un but importantissime en Ukraine (changement de régime et dénazification), tout en court-circuitant le plus possible les tentatives des Anglo-Sionistes pour recréer une crise Est-Ouest sévère et de longue durée, à la (dé)faveur de laquelle l’Union Européenne serait immanquablement amenée à fusionner avec les États-Unis.

 

Conclusion : clé de la politique russe ?

La plupart d’entre nous avons l’habitude de penser en termes de super-puissances. Après tout, les présidents US, de Reagan à Obama, nous ont mis au régime hautes calories de déclarations formidables,  d’opérations militaires sans fin toujours suivies de déclarations martiales du pentagone, de menaces, de sanctions, de boycotts, etc. Je me permettrai de dire que ceci a toujours été la marque distinctive de la « diplomatie » occidentale, des Croisades aux dernières frappes contre l’ISIL. La Russie et la Chine ont une tradition diamétralement opposée. Par exemple, en termes de méthodologie, Lavrov répète toujours le même principe : « nous voulons faire de nos ennemis des neutres, des neutres nos partenaires et de nos partenaires des amis ». Le rôle de la diplomatie russe n’est pas de faire la guerre mais de l’éviter. Oui, la Russie se battra, mais seulement quand la diplomatie aura échoué. Si, pour les États-Unis, la diplomatie n’est qu’un moyen de lancer des menaces, pour la Russie, c’est le principal moyen de les désamorcer. Ce n’est donc pas étonnant que la diplomatie US soit primitive au point d’en être comique. Après tout, de quelle sophistication a-t-on besoin pour dire « écrase-toi, sinon ! » ? Le premier petit voyou des rues venu sait comment faire cela. Les diplomates russes, pour leur part, sont plutôt du genre spécialistes en explosifs ou officiers démineurs : ils sont très patients, très prudents et très concentrés. Mais, par-dessus tout, ils ne peuvent autoriser personne à les bousculer, sous peine de faire exploser tout le bazar.

La Russie est parfaitement consciente de ce que l’empire anglo-sioniste est en guerre contre elle et que lui céder n’est plus une option (si tant est que cela l’ait jamais été). La Russie sait aussi qu’elle n’est pas une super-puissance et encore moins un empire. La Russie n’est qu’un pays très puissant, en train d’essayer d’enlever à l’empire ses crochets à venin sans déclencher une confrontation frontale avec lui. En Ukraine, la Russie ne voit pas d’autre solution qu’un changement de régime à Kiev. Pour atteindre ce but, la Russie préférera toujours une solution négociée à un résultat obtenu par la force, même si, en l’absence de toute autre possibilité, elle emploiera la force. En d’autres termes :

5. Dollar gutter.jpg

Dollar dans le caniveau – Josetxo Ezcurra

 

Le but à long terme de la Russie est de faire tomber l’empire anglo-sioniste. Son but à moyen terme est de créer les conditions nécessaires à un changement de régime à Kiev. Son but à court terme est d’empêcher la junte d’envahir et de soumettre la Novorossia. La méthode préférée de la Russie pour atteindre ces buts est de négocier avec toutes les parties impliquées. Un préalable, pour y arriver par la négociation, est d’empêcher que l’empire réussisse à créer une crise continentale aiguë (pour sa part, « l’état profond » impérial a parfaitement compris tout cela, d’où la double déclaration de guerre d’Obama et de Porochencko).

Si vous gardez à l’esprit ces principes de base en tête, le sens des apparents zig-zags, contradictions et passivité de la politique russe commence à vous apparaître.

Est-ce que la Russie réussira à atteindre ses buts ? Cela reste à savoir. Théoriquement, une attaque heureuse de la junte en Novorossia pourrait obliger la Russie à intervenir. De même, la possibilité d’une « fausse bannière » de plus n’est pas exclue, peut-être même au nucléaire. Je pense que la politique russe est saine et rationnellement la plus susceptible de réussir dans les circonstances actuelles. Mais en définitive, seul le temps le dira.

Je suis désolé qu’il m’ait fallu 6400 mots pour expliquer tout cela, mais, dans une société où la plupart des « pensées » s’expriment en tweets et la plupart des analyses en posts sur Facebook, c’est une tâche ardue que d’essayer de mettre un peu de clarté dans ce qui est en train de devenir un déluge de malentendus et d’idées fausses, le tout envenimé par les médias sociaux. Je trouve que 6.000 mots conviennent mieux à ce genre d’entreprise, dans la mesure où il est bien plus facile de lancer un slogan simpliste que de réfuter ses postulats et ses implications.

Ce  que j’espère, c’est que ceux d’entre vous qui étaient sincèrement désorientés par la démarche apparemment illogique de la Russie peuvent maintenant mieux relier les petits points entre eux et voir apparaître une image plus cohérente.

Meilleures salutations à tous.

Le Saker

Traduction C.L. pour Les Grosses Orchades

Sources :  http://vineyardsaker.blogspot.be/2014/09/the-russian-resp...

http://uprootedpalestinians.wordpress.com/2014/09/29/angl...

http://www.informationclearinghouse.info/article39801.htm

(ce texte a généré près de 200 commentaires sur le site d’origine, plus des douzaines d’autres sur ceux d’I.C.H. et d’Uprooted Palestinians)

*

Comme on vous le disait…

Dvorkovitch : un exemple de 5e colonne à l’œuvre en Russie

Arkady-Dvorkovich.jpg

Ces derniers jours, les mauvaises nouvelles concernant l’économie russe furent nombreuses : les prix du pain, du fromage, des médicaments de la viande et de nombreux autres produits ont augmenté, certains de manière considérable. En même temps, le rouble a atteint un nouveau seuil à la baisse face au dollar, forçant la Banque centrale russe à intervenir pour contrer cette baisse.

Aucun doute qu’Obama va en profiter pour dire que les sanctions démontrent leurs effets.

Il y a juste un petit problème : aucun économiste n’a pu établir un lien direct entre les sanctions occidentales et ce que l’on observe. La réalité est bien plus simple.

Lire la suite…

Source : http://www.vineyardsaker.fr/2014/10/03/dvorkovitch-exempl...

 

*

 

En anglais, hélas. Si nous en découvrons une traduction, nous l’insérerons ici même.

The Threat of War and the Russian Response

How to Lead a Coalition and Avoid a Global Conflict

By Sergey Glazyev

The world needs a coalition of sound forces advocating stability – a global anti-war coalition with a positive plan for rearranging the international financial and economic architecture on the principles of mutual benefit, fairness, and respect for national sovereignty.

6. glazyev.jpg

September 29, 2014 « ICH » – « Global Affairs » – U.S. actions in Ukraine should be classified not only as hostile with regard to Russia, but also as pursuing a process of  global destabilization. The U.S. is essentially provoking an international conflict to salvage its geopolitical, financial, and economic authority.

The response must be systemic and comprehensive, aimed at exposing and ending U.S. political domination, and, most importantly, at undermining U.S. military-political power based on the printing of dollars as a global currency.

The world needs a coalition of sound forces advocating stability —in essence, a global anti-war coalition with a positive plan for rearranging the international financial and economic architecture on the principles of mutual benefit, fairness, and respect for national sovereignty.

Read more…

Source : http ://www.informationclearinghouse.info/article398...

 

Le voilà !

La menace de guerre et la réponse russe

Sergey Glazyev - 28 septembre 2014

Comment mener une coalition et éviter un conflit mondial

Sergei Glaziev est un des conseillers du Président de la Fédération de Russie et membre de l’Académie des Sciences russe.

Résumé : Le monde a besoin d’une coalition de forces solides en faveur de la stabilité – une coalition mondiale anti-guerre avec un projet positif de réorganisation de l’architecture financière et économique internationale, sur les principes du bénéfice mutuel, de l’équité et du respect des souverainetés.

Lire la suite…

Source : http://www.les-crises.fr/la-menace-de-guerre-et-la-repons...

 

*

 

Sous-titré en anglais, grâce à la communauté des correspondants du Saker en Russie et en Océanie, et bien entendu pas en français… (Decline of the francophonie).

 

Dmitry Rogozine, Vice-Ministre de la Défense de Russie, interviewé par Vladimir Soloviev

L’avis du Saker :

Cette interview est importante, parce qu’elle montre ce que la Russie est réellement en train de faire tout en entretenant l’impression de poursuivre un « partenariat » avec l’empire anglo-sioniste : se préparer à la guerre en espérant qu’elle pourra être évitée. Dans cette interview, Rogozine s’adresse à une audience nationale, dans une des émissions les plus populaires de la télévision russe.

Il ajoute :

Rogozine est Vice-Premier ministre de Russie, Chef de la Commission Militaro-Industrielle et un des représentants les plus intéressants et les plus influents des « Souverainistes eurasiens. C’est aussi l’homme qui pourrait, un jour, succéder à Vladimir Poutine. Il est absolument haï par les « Atlantistes » de Russie et par l’empire anglo-sioniste.

 

 

*

Merci à Réseau international !

Ajout, ce dimanche  5 octobre

de l’interview de Dmitry Rogozine sous-titrée en français et de sa transcription.

Cette passionnante interview  de Rogozine, réalisée par Vladimir Soloviev, est passée le 21 septembre 2014 sur la chaine russe Rossia 1, dans le journal télévisé (Vesti). Le Vice-Premier ministre de la Fédération de Russie y expose sans retenue la position de la Russie face aux sanctions de l’Occident (notamment face à la France), et les investissements que mène le pays pour développer son industrie de l’armement.

À regarder avec sous-titres (36 mn) ou à lire en intégral sous forme d’un article, en dessous de la vidéo.

 

 

Télécharger les fichiers des sous-titres français et anglais au format .txt
(si vous voulez par exemple le traduire dans une autre langue, nous envoyer le fichier traduit
 à cette adresse).

Transcription : Marina (Saker russe), Katya (Saker Océanie) & CG (Saker russe). Traductions et édition : Katya & Daniel (Saker français). Production : Marina, Katya & Augmented Ether. Editing & Production: Augmented Ether (Oceania Saker)

Retrouvez toutes nos vidéos sous-titrées en français (et en d’autres langues) sur notre chaine Youtube TheFrenchSaker TV

 

TEXTE INTÉGRAL DE L’INTERVIEW

Vladimir Soloviev (VS) : Bonsoir et bienvenue à Une soirée avec Vladimir Soloviev. Du lundi au jeudi, après l’émission Vesti [le Journal télévisé], nous discuterons de l’actualité du jour avec ceux qui font de la politique, qui influencent la politique et qui ont un point de vue particulier sur ce qui se passe. Avec nous en studio, nous avons le Vice-Premier ministre de la Fédération de Russie, M. Dmitri Olegovitch Rogozine. Nous verrons comment le complexe militaro-industriel de la Russie répond aux sanctions, pourquoi les Français craignent de briser le contrat Mistral et ce que l’ancien représentant auprès de l’OTAN pense de ses collègues de l’Alliance de l’Atlantique Nord.

Lire la suite…

Sources : http://www.vineyardsaker.fr/2014/10/04/video-dmitri-rogoz...

Via :  http://reseauinternational.net/video-dmitri-rogozine-vice...

*

Un Post-Scriptum d’I.C.H.

Fact or fiction ? Russia threatens to retaliate against U.S. military: Warns airspace over Syria under protection of Moscow. Russia has delivered a behind-the-scenes threat to retaliate if airstrikes carried out by the U.S. or its allies target the regime of Syrian President Bashar al-Assad, Middle Eastern security officials told WND.

7. No, you can't.jpg

 

*

Frasques de l’empire

(Une pincée)

 

Sayed Hassan Nasrallah sur la coalition contre l’État Islamique : « L’Amérique est la mère du terrorisme ».

 

Discours du 23 septembre 2014

Dans cet extrai sous-titré en françaist, Sayed Hassan Nasrallah explique pourquoi le Hezbollah est opposé à la participation du Liban à la coalition internationale contre l’État Islamique menée par les États-Unis, qu'il considère comme la source du terrorisme et accuse de vouloir s’implanter à nouveau au Moyen-Orient au prétexte de cette coalition. Le Liban fait face à des agressions répétées de la part de l’EI et du Front Al-Nosra, qui ont capturé 22 soldats libanais et exécuté trois d’entre eux, mais Hassan Nasrallah considère que le Liban est tout à fait capable de faire face à ce danger, et qu’il n’est pas dans son intérêt de s’allier aux États-Unis.

 

 

Transcription :

Le deuxième point concerne les développements de la région et notre position vis-à-vis de ce qui a été appelé la coalition internationale contre l'Etat Islamique. Nous souhaitons bien évidemment préciser notre position vis-à-vis de cette coalition, notre position en tant que mouvement, notre position en tant que Résistance, notre position à travers nos ministres dans le gouvernement libanais, et nous voulons également par là répondre aux distorsions et mensonges dont nous avons été l'objet à ce sujet. Maintenant, s'il y a des gens qui sont incapables de savoir et de comprendre, c'est leur problème, pas le nôtre. Quoi qu'il en soit, nous exposons et expliquons notre position car il s'agit d'un moment historique et crucial.

Lire la suite :

Source : http://www.sayed7asan.blogspot.fr/

 

*

« Washington est en train de planifier mon assassinat » (Christina Kirchner)

 

8. Cristina.jpg

IRIB et RT -  2 octobre 2014.

Cristina Fernandez de Kirchner a reçu des menaces de Daech (Isil-Isis), à cause de ses liens avec le pape François. Mais ce n’est pas la seule menace qui pèse sur elle. Elle accuse les États-Unis d’être en train de planifier la chute de son gouvernement et d’envisager même son assassinat.

« Si, un jour, il m'arrive quelque chose, ne regardez pas vers le Moyen-Orient, mais vers le Nord, cherchez ce qui se trafique dans les ambassades » a-t-elle déclaré dans un discours prononcé à la télévision nationale.

Le peso est en chute libre et les relations de la présidence avec les États-Unis sont au plancher

« Les États-Unis sont en train de bombarder le Moyen-Orient, et même s'ils ne mènent aucune attaque militaire contre l'Argentine, ils mènent des attaques économiques, pour faire retourner le pays en arrière, au temps où l'Argentine était à genoux et forcée de solliciter des prêts à des taux d'intérêt pharamineux », a-t-elle ajouté.

Pour plus de détails (en anglais) sur la manière dont l’empire prélève sa livre de chair,

Lire ici…

http://rt.com/news/192468-argentina-kirchner-economy-plot/

 

Pour la mise à mort de Dilma Roussef, par les urnes ou autrement, c’est

« à suivre ».

 

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Humour allemand

(C’est sérieux)

 


Source :  http://reseauinternational.net/satire-guerre-linformation...

 

 

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Démocratie à l’anglaise

 

9. winston-churchill.jpg

 

L'imam de Srebrenica et la vraie discrimination

24 septembre 2014

La Grande-Bretagne ayant refusé le visa au prêtre orthodoxe serbe de sa commune, l'imam de Srebrenica a renoncé à son voyage, par solidarité ! Comble d'ironie, la délégation mixte devait présenter un projet de coopération intercommunautaire.

Voici bientôt vingt ans qu'on exploite la tragédie de Srebrenica comme facteur de division entre bosniaques orthodoxes et musulmans. Le geste de l'imam Peštalić, qui ne lui aura pas valu que des félicitations dans son camp, mériterait d'être claironné comme un rayon d'espoir et une preuve d'entente possible, surtout au moment où l'Occident repart en guerre dans les terres d'islam.

Cette histoire est particulièrement révoltante et éloquente. Elle flanque par terre tout le prêchi-prêcha sur la tolérance dont se gargarisent, notamment, les apparatchiks anglais. Elle montre qui, derrière un hypocrite langage humaniste, sème vraiment la discorde en ex-Yougoslavie, et qui pratique vraiment la discrimination.

Ayant la preuve que beaucoup de journalistes lisent attentivement mon blog, je traduis ci-dessous l'article de Večernje Novosti qui relate l'affaire. On verra bien qui saisira l'occasion de raconter une belle histoire à contre-courant. Ou pas. À diffuser largement!

(NB Les soulignés sont de moi. SD.)

10. Imam Srebrenica.png

L'imam de Srebrenica a refusé de partir en Angleterre parce que les prêtres orthodoxes serbes n'avaient pas eu leur visa.

Lire la suite…

Source : http://blog.despot.ch/limam-de-srebrenica-et-la-vraie-dis...

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Marqués comme du bétail

11. human-trafficking-uk-report2.si.jpg

Un article de RT-Russia Today, sur l’esclavage à l’anglaise. Enfants et adultes. Gens de l’Est surtout (l’Empire britannique rétrécit).

Voir ici… en anglais

Source :  http://rt.com/uk/191864-human-trafficking-uk-report/

 

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Du coup :

À lire ou à relire !

12. SKIRDA.jpeg

 

 

 

Alexandre SKIRDA

La traite des Slaves – L’esclavage des Blancs du VIIIe au XVIIIe siècle

Les éditions de Paris – Max Chaleil – 2010

230 pages

 

 

 

 

Où le trouver :

À la Librairie Quilombo

Contact : quilombo@globenet.org

Pour visiter son site :  quilombo@globenet.org

 
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 Mis en ligne le 2 octobre 2014

 



 

19:59 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (1) |  Facebook |

Commentaires

Bonjour,
J'apprécie beaucoup votre réflexion sur l'influence de la pratique des arts martiaux dans la politique du Pt Poutine.
Cette pratique explique beaucoup de réactions ou non réactions sur le plan international.

L'esprit des arts martiaux,c'est toujours d'utiliser les faiblesses de l'adversaire pour le neutraliser.Dans un rapport de force utiliser le déséquilibre chez l'adversaire pour le maîtriser.
Poutine ne fait rien d'autre;ça lui a permis d'éviter la guerre,notamment en Syrie et maintenant en Ukraine..
Les occidentaux sont totalement désarçonnés par une telle stratégie.
Le Président Poutine est également ouvert à l'idée de l'eurasisme,l'un explique peut-être l'autre.

Écrit par : orion | 05/10/2014

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