29/10/2015

SERGUEÏ GLAZYEV - LA SUITE

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Sergueï Glazyev la suite

(Il y a des pays où on parle vraiment politique.)

 

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Vladimir Pozner interviewe Sergueï Glazyev

Re-merci à Diane et à jj du Saker Francophone

 

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Propos recueillis par Vladimir Pozner – Le 20 octobre 2015 – Source thesaker.is

 

Préambule du Saker original

 

Vladimir Pozner est l’équivalent à Moscou du célèbre Savik Shuster à Kiev : l’un des pires parmi les pires journalistes libéraux démocratiques (dans l’acception russe de ces mots) là-bas. Vous verrez que la plupart de ses questions sont tendancieuses – il procède par sous-entendu, suggestion, en faisant appel aux émotions et aux amalgames. Si Shuster est une ordure idiote, alors Pozner en est une habile (ni l’un ni l’autre ne peut être qualifié de futé ou intelligent). Donc ne vous méprenez pas, Glaziev est là en territoire très hostile.  Et pourtant il détourne superbement chaque inanité et chaque tentative de Pozner de lui faire dire quelque chose à quoi il ne croit pas. Lorsqu’un homme habile en affronte un autre, vraiment intelligent, celui-ci gagne haut la main et c’est ce que nous voyons aujourd’hui : un maître qui réfute les affirmations d’un élève médiocre, mais arrogant. Cela donne une très intéressante interview avec l’homme qui veut faire pour l’économie russe ce que Poutine a fait pour l’État russe : la libérer du contrôle extérieur et la rendre véritablement souveraine. C’est aussi le cauchemar de tous les souverainistes atlantistes : voir la Banque centrale de Russie nationalisée et Glaziev nommé à sa direction.

 

Un grand merci à Eugenia pour sa superbe traduction [du russe, NdT]

Le Saker

________________ 

 

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Vladimir Pozner

Vladimir Pozner : – Voici l’émission Pozner. L’invité de cette émission est Sergei Glaziev. Je ne le présente pas, je ne fais pas la liste de ses prix et autres – il y en a trop. Vous êtes une personne très connue, Sergei Yurievich. Merci d’être venu.

Voici ce que dit Wikipédia à votre propos :

Profession : économiste. Activité : politicien.

Êtes-vous d’accord avec cette description ?

 

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Sergei Glaziev

Sergei Glaziev :  – Si nous nous rappelons, comme l’a dit un jour un classique, que la politique, c’est de l’économie concentrée, je suis en partie d’accord. Si nous prenons le mot dans son sens courant, que la politique est l’activité publique de l’exercice du pouvoir, alors non, du moins pour aujourd’hui.

V.P. :  – OK. Votre mentor, l’académicien Lvov, a dit ceci à votre propos : « En tant que scientifique, Sergei Glaziev est l’un des économistes les plus éminents en Russie depuis les années 1970. C’est dommage qu’il se soit lancé en politique. » Votre implication dans la politique – vous la regrettez ?

S.G. :  – Je regrette d’avoir été incapable de mettre en pratique les idées et les projets que nous avions développés à l’Académie des sciences et proposés maintes fois au gouvernement. Je vous assure, la situation dans le pays aurait été bien meilleure aujourd’hui, et nous aurions tous mieux vécu si les réformes et la politique économiques avaient suivi les recommandations scientifiques.

V.P. :  – Vous ne considérez pas le temps consacré à votre activité politique comme perdu ?

S.G. :  – Je ne le pense pas, parce qu’après tout, la science, c’est l’expérience. Considérant que nous vivons dans une période de transition si complexe, en tant que scientifiques participant au développement de ces idées et de ces projets, même si 90% de nos propositions sont rejetées, nous disposons déjà d’un immense champ expérimental. Il y a l’expérience russe, la chinoise, celle de nos voisins d’Europe de l’Est, et être un scientifique immergé dans ces processus est extrêmement intéressant. La combinaison de la science et de la pratique, bien que ce ne soit pas toujours possible en économie, conduit toujours à un enrichissement mutuel.

V.P. :  – En dépit de ce que vous venez de dire, je continue à vous présenter à nos téléspectateurs comme une personne à deux visages : Glaziev l’économiste et Glaziev le politicien – parce que dans les deux domaines, vous avez laissé et vous laissez une trace très particulière. Je partirai de ceci. Egor Gaidar, dans le gouvernement duquel vous avez travaillé, vous disait dirigiste, c’est-à-dire un promoteur du rôle régulateur de l’État dans l’économie. Il se trompait ?

S.G. :  – Dirigisme est une interprétation très commune de la manière dont l’État devrait réguler le développement économique. Le terme est dérivé du mot français. Non seulement en Union soviétique, mais aussi en Europe et en Amérique, et d’autant plus en Chine, au Japon, en Corée, dans d’autres pays, l’État est impliqué très activement dans les processus économiques. Parce que si l’État ne régule pas le marché, celui-ci est occupé par les monopoles, les spéculateurs et Dieu sait qui. Le rôle de l’État est de créer les conditions les plus avantageuses pour la croissance de l’investissement et de l’activité économique.

V.P. :  – Donc vous êtes favorable à une telle approche ?

S.G. :  – Je pense que les gens qui disent que l’État devrait rester en dehors de l’économie travaillent pour les intérêts de ceux qui veulent contrôler le marché. L’économie, ce n’est pas le chaos ; dans l’économie, il y a toujours quelqu’un qui dicte les règles.

V.P. :  – Sergei Yurievich, je vous ai posé une question simple : oui ou non.

S.G. :  – Oui, largement.

V.P. :  – Bien. En 2003, parlant de votre programme de développement de la Russie –  vous aviez proposé un programme à cette époque – le journal Profile a écrit qu’il consistait en quelques slogans simples et sans originalité : retirer le profit du secteur pétrolier, introduire un monopole d’État sur la vente de la vodka, transférer les bénéfices de la Banque centrale au budget de l’État, augmenter la taxe d’importation pour affecter l’argent au soutien de ce qui restait des industries de haute technologies soviétiques. C’était en 2003, je le répète.

Ces mesures impliquent une interférence directe de l’État, n’est-ce pas ?

S.G. :  – Vladimir Vladimirovich, ce ne sont que quelques éléments, et cités de manière déformée.

V.P. :  – Non, ils ne sont pas déformés.

S.G. :  – Oui, ils sont mal cités, considérablement. Un programme économique doit être systémique, incorporant la monnaie, le crédit, les taxes, les politiques budgétaires ainsi que les rapports de propriété entre le capital et le travail, etc. Ce programme proposé par mes collègues et moi-même était le programme de la croissance économique et de la hausse du niveau de vie. Il incluait le mécanisme de la planification stratégique, les mécanismes de la régulation étatique de l’économie dans l’intérêt d’accroître les investissements, et la création de conditions telles que notre potentiel économique tout entier puisse fonctionner. Ce que Profile disait à ce propos ne concernait que quelques petits fragments et, j’aimerais le souligner, il est vrai qu’ils ne contiennent rien de nouveau. Le bénéfice excédentaire est exproprié, comme ils le font en Amérique, en Australie, en Norvège. Le taux d’imposition dans le secteur pétrolier est beaucoup plus élevé que dans d’autres secteurs et pourrait atteindre 80% des bénéfices. En Angleterre, on l’appelle impôt sur le revenu excédentaire ; en Australie, il est appelé impôt sur la rente, l’impôt spécial qu’ils ont introduit lorsque les champs pétroliers ont été découverts ; en Norvège, l’industrie pétrolière est intégralement contrôlée par l’État.

Donc ils disent prendre, mais en réalité une régulation économique raisonnable devrait créer des conditions favorables pour les gens, de façon à ce qu’ils travaillent plus efficacement en utilisant leur potentiel créatif pour produire quelque chose de nouveau. Tandis que la ressource naturelle est quelque chose que Dieu a donné et elle appartient à tout le monde. Donc si nous permettons de privatiser les ressources naturelles, pourquoi les gens travailleraient-ils ?

V.P. :  – Je doute que cela soit vrai, en quelque sorte.

S.G. :  – Quoi qu’il en soit, dans tous les pays, l’État tente de s’approprier la rente des ressources naturelles, parce que cette partie du profit n’est pas due à un effort du travail, et le terme classique pour une telle action de l’État est « impôt sur le bénéfice excédentaire ». Nous l’avons effectivement introduit en 1992 : simultanément à la transition au marché, la taxe à l’exportation avait été introduite, qui a assuré un tiers du budget de l’État. J’étais alors responsable de ce domaine des régulations et je peux dire que ni le FMI ni d’autres experts qui sont arrivés en Russie de l’étranger ne s’y sont opposés. C’est parce que le but était de rompre avec la distribution administrative directe pour passer à une distribution indirecte au moyen de taxes sur la rente à l’exportation de ressources naturelles. Nous avons financé un tiers du budget avec cette taxe à l’exportation. C’est essentiel, le défaut de 1998 est survenu précisément lorsque l’État a supprimé cette taxe à l’exportation sous la pression de l’OMC et du FMI. Le gouvernement Primakov l’a réintroduite ; les revenus ont recommencé à rentrer. Actuellement, elle est en place, et dans notre programme nous ne proposons rien d’autre.

Second point. Les bénéfices de la Banque centrale ou, plutôt, les bénéfices excessifs de la Banque centrale, provenant de son droit à émettre de la monnaie, sont aussi transférés, dans tous les pays, au budget de l’État. Aux États-Unis, pratiquement toute émission d’argent par la Réserve fédérale va financer…

V.P. :  – Êtes-vous en train de dire que nous ne nous différencions d’eux pratiquement en rien ?

S.G. :  – En d’autres termes, il y a une politique économique raisonnable, et nous l’avons proposée, et il y en a une autre, qui sert des intérêts particuliers. Lorsque des gens disent qu’il n’est pas nécessaire d’imposer la rente naturelle, cela signifie qu’ils expriment l’intérêt de ceux qui profitent de cette rente, très probablement.

V.P. :  – Donc votre proposition de 2003 comprenait ces mesures dont vous avez parlé, et ensuite, en 2008, vous avez préparé une nouvelle proposition – je me souviens très bien, elle était en 10 points – je ne veux pas discuter des détails, nous n’avons pas le temps. Selon la presse, vous avez récemment préparé un nouveau rapport que vous étiez censé présenter à la Commission interdépartementale du Conseil de sécurité, le 15 septembre, je crois. L’avez-vous fait ?

S.G. :  – Oui, bien sûr. Il y a eu une réunion.

V.P. :  – Donc vous l’avez fait. Vous me corrigerez si je me trompe, mais les objectifs définis dans ce rapport sont tout à fait attrayants : 5% de croissance du PIB, augmentation de la production industrielle de 20% à 35%, augmentation des dépenses sociales, qui passent des 6.5% actuels à 40%, et tout cela en seulement 5 ans. Je n’ai mentionné que quelques éléments, mais ils sont tout à fait impressionnants. Pour une raison quelconque, je me rappelle – et je ne suis pas le seul – les plans quinquennaux de Staline. Cinq ans, et nous avons un puissant boom économique. Mais je me rappelle aussi que les plans quinquennaux de Staline incluaient, comme vous vous en souvenez peut-être, l’utilisation d’un grand nombre de prisonniers comme forces de travail. Je ne suis pas en train de dire que vous proposez la création du goulag [le système des camps de prisonniers en Union soviétique, entre 1930 et 1960, Note de la traductrice du russe], mais pensez-vous réellement qu’il est possible de parvenir en 5 ans à tout cela, étant données les conditions actuelles en Russie, la taille de la main d’œuvre, etc. ?

S.G. :  – Alors, commençons par les conditions actuelles. La croissance dont vous avez parlé – 5% par an –, la croissance potentielle, existe en théorie, mais elle ne peut naturellement pas être atteinte en un an. L’utilisation de notre potentiel industriel est en moyenne de 60% aujourd’hui. Donc nous pourrions avoir augmenté la production industrielle avec les bases existantes de 40%. Dans les secteurs de haute technologie comme la fabrication high-tech, l’aviation, la construction navale, l’utilisation de la capacité de production est même plus basse, entre 30% et 35%. Par conséquent, il y a des structures de base. Concernant la main d’œuvre dont vous avez parlé, bien que nous n’ayons officiellement que 5% de chômage, tout patron dans l’industrie vous dira qu’il pourrait augmenter la production avec les outils et la main d’œuvre existants à condition qu’il y ait plus de demande. De nombreuses études rapportent que le chômage caché dans l’industrie atteint 20%. Donc il est possible d’augmenter de quelque 20%. 

V.P. :  Mais comment ?

S.G. :Si l’industrie utilise ses ressources à 60%…

V.P. :  – Mais pourquoi seulement 60% ? Pourquoi pas plus ? Qu’est-ce qui l’empêche ?

S.G. :De nombreux facteurs. Le principal est la démonétisation de notre économie.

V.P. :  – Qu’est-ce que cela signifie en russe ?

S.G. : Une masse monétaire insuffisante pour la reproduction normale du capital.

V.P. :  – L’argent est nécessaire pour faire quoi ?

S.G. :  L’argent est comme le sang dans le corps, il est nécessaire pour que tout fonctionne. Les prêts sont nécessaires. Le capital est subdivisé en actifs immobilisés et capital d’exploitation. Le capital d’exploitation est celui dont vous avez besoin tous les jours pour gérer vos affaires. Par exemple, la proportion des prêts dans le capital d’exploitation de l’industrie est de 50% environ. Cela signifie que lorsque la Banque centrale augmente les taux d’intérêt, les emprunts deviennent plus chers et, compte tenu du fait que la rentabilité n’est que de 5% à 6%, si le taux d’intérêt est plus élevé, cela n’a aucun sens de faire un emprunt.

Voilà pourquoi, lorsque les taux d’intérêt deviennent trop élevés, cela conduit à une situation où les entreprises doivent soit rembourser leurs emprunts, soit renoncer à emprunter, c’est-à-dire réduire leur capital d’exploitation et, par conséquent, leur production industrielle. Ou augmenter leurs prix, si elles peuvent. Pour cette raison, lorsque l’économie dispose d’un volume de prêts insuffisant, cela a toujours un impact sur la dynamique de la production industrielle – elle se contracte. C’est une relation stricte observée dans tous les pays et en tous temps.

Et encore plus dans notre pays. Il y a une forte relation entre le volume de la masse monétaire et les dynamiques industrielles. Lorsque la production industrielle augmente, cette augmentation est toujours accompagnée par la croissance de la masse monétaire. Lorsque la masse monétaire est réduite, cela entraîne toujours la réduction de la production industrielle. C’est observé sur de nombreuses décennies. Par conséquent, la sous-utilisation actuelle de la capacité industrielle est liée en premier lieu à la cherté du crédit. En outre, en raison de la rareté de la monnaie, de nombreuses entreprises sont incapables d’obtenir des crédits à cause des conditions difficiles telles que les exigences de garanties, l’évaluation des garanties, parfois la valeur de ces garanties est insuffisante, etc.

Donc d’une manière ou d’une autre, l’actuel déclin de notre production industrielle est relié au coût croissant de l’argent. Tous les pays dans le monde, dans le but de stimuler l’économie pour la faire sortir de la crise, qui était mondiale en 2008, choisissent la voie des intérêts bas et du crédit illimité. En Amérique, en Europe, en Chine, au Japon, il n’y a aucun problème aujourd’hui pour obtenir des crédits à des taux d’intérêts pratiquement à zéro pour cent, c’est-à-dire même en-dessous du niveau de l’inflation. Tout ce qui importe est que vous ayez l’idée d’un projet, la capacité de production et les ressources.

V.P. :  – Mais nous ne le faisons pas, pour quelle raison ?

S.G. :  – Nous ne le faisons pas parce que, suivant les recommandations du FMI, nous, comme des étudiants A+ en économie politique de l’école du socialisme en première année d’université, nous faisons comme on nous l’a dit. Le FMI nous a recommandé de réduire le volume de notre monnaie afin de freiner l’inflation et nous, avec une obstination qui pourrait être mieux utilisée ailleurs, nous continuons à faire la même erreur. Nous essayons de combattre l’inflation en haussant les taux d’intérêts, en réduisant la quantité de monnaie dans l’économie, mais avec pour résultat une baisse des investissements.

V.P. :  – Ils nous donnent des conseils qu’ils ne donnent pas aux autres ?

S.G. :  – Toujours est-il que le FMI a récemment recommandé aux Américains de ne PAS monter les taux d’intérêts, parce que cela pourrait exacerber les problèmes structurels dans l’économie.

V.P. :  – Mais ils nous ont conseillé de les hausser ?

S.G. :  – Oui, ils nous ont conseillé de les monter.

V.P. :  – Et nous obéissons ?

S.G. :  – Malheureusement, nous obéissons. Comme vous savez, Einstein a dit un jour que si l’expérimentateur tente de faire la même expérience pour la troisième ou la quatrième fois dans les mêmes conditions en espérant obtenir un résultat différent, sa logique est inversée.

V.P. :  – Vous pensez que c’est une sorte de sabotage de la part du FMI ?

S.G. :  – Le FMI donne le même conseil à tout le monde.

V.P. :  – Y compris à ceux qui obéissent ?

S.G. :  – Ceux qui obéissent se trouvent en général dans une situation difficile, comme nous. C’est à cause de l’objectif du FMI, tel qu’il est décrit dans l’article 8 de sa Charte : offrir les conditions nécessaires à la libre circulation des capitaux. Autrement dit, tout ce dont le FMI se soucie, c’est qu’il y ait une libre circulation des capitaux, que les pays ne se protègent pas des mouvements de capitaux, mais que ces pays connaissent une croissance économique ou comment fait la population pour vivre – le FMI s’en fiche totalement. Le but du FMI, comme son nom l’indique – Fonds monétaire – est que la monnaie émise aujourd’hui pour le monde par les États-Unis et l’Union européenne… [il est interrompu, il allait probablement dire, …que la monnaie circule librement afin d’enrichir les émetteurs de ces monnaies par la taxation des flux, NdT]

V.P. :  – Je peine encore à comprendre pourquoi nous sommes les seules victimes.

S.G. :  – Nous ne sommes pas les seuls. L’Ukraine en est une autre.

V.P. :  – Laissons l’Ukraine en dehors de ça. L’Ukraine est une autre histoire.

S.G. :  – L’Asie du Sud-Est était une victime au cours des années précédentes. L’image était exactement la même : les pays qui suivaient les recommandations du FMI étaient en crise, ceux qui ne les ont pas suivies ne l’étaient pas.

V.P. :  – Pourquoi suivons-nous ces recommandations ? Par bêtise ? Il doit y avoir des raisons, ne pensez-vous pas ?

S.G. :  – La raison, ce sont les intérêts particuliers. Nous avons commencé notre entretien en parlant des relations entre l’économie et la politique. Malheureusement, l’économie, c’est-à-dire la politique économique, est lourdement influencée par des intérêts. C’est la science, dans sa forme vulgaire, qui sert des intérêts particuliers. C’est pourquoi l’application pratique de l’économie réelle est souvent rejetée, parce que la politique concrète sert les intérêts économiques de quelqu’un. Les intérêts servis par le FMI, comme nous le voyons aux conditions de notre marché des devises, sont les intérêts de la monnaie et des spéculateurs financiers. Nous avons laissé le rouble flotter librement, la Banque centrale s’est retirée elle-même du marché des devises – et donc maintenant, le marché des devises est intégralement aux mains des spéculateurs.

V.P. :  – Nos spéculateurs ?

S.G. :  – Eh bien, 75% de l’argent sur notre marché appartient à des non-résidents – ils vivent à l’étranger. Par conséquent, notre marché financier, dans la mesure où la circulation financière est concernée, est dominé par l’étranger. C’est en premier lieu de l’argent américain, quoique le nôtre participe aussi.

V.P. :  – La Banque centrale promeut cela ?

S.G. :  – Elle est de connivence en ne prenant aucune mesure pour protéger notre marché financier des attaques des spéculateurs. De quoi a besoin un spéculateur ? Il a besoin d’avoir des conditions où il n’y a pas de restrictions à son action et personne pour contrôler le marché. Ensuite, des spéculateurs sur les devises s’accordant entre-eux manipulent le marché à nos dépens. Parce qu’ils poussent le rouble à la baisse, des gens comme vous et moi perdent des revenus, mais eux en tirent des profits excessifs. Pourquoi le spéculateur est-il mauvais ? Parce que lui, contrairement à l’opérateur ou à l’investisseur normal qui entrent sur le marché à long terme, il tire son profit excessif en déstabilisant le marché aux frais de tous les autres participants. Voilà pourquoi c’est mal, et tous les pays sans exception luttent contre ça. Mais cette idée nous a été imposée que le marché régulera tout très bien de lui-même, même si 95% des opérations…

V.P. :  – Imposée par qui ?

S.G. :  – Par le même FMI.

V.P. :  – Ah bon, et nous sommes comme ça. Ou bien y a-t-il des intérêts économiques dans notre pays qui correspondent à l’idée qui nous a été imposée ?

S.G. :  – Évidemment. Le plus grand centre de profit aujourd’hui est la Bourse de Moscou. Parce que l’économie a chuté de presque 19% [c’est une erreur de traduction, Glaziev a dit « a chuté de près de 10% », Note du Saker], mais la Bourse a doublé. A la Bourse, la marge de bénéfice est de 80% à 90% de l’argent investi. Tout se contracte, tandis que la Bourse gonfle. Avec de tels sauts dans le taux de change du rouble, tout l’argent disponible s’écoule vers la Bourse. Les entreprises se lancent dans la spéculation au lieu de développer la production. Une question très importante est : d’où vient l’argent ?

V.P. :  – Est-ce que le président comprend cela ?

S.G. :  – Le président compte sur le fait que les gens se comportent décemment.

V.P. :  – Pourquoi ?

S.G. :  – Parce qu’apparemment il croit au patriotisme de nos entreprises. Quand il a dit que nous avions besoin de stabiliser le marché, de grandes sociétés ont répondu en plaçant de l’argent sur le marché.

V.P. :  – Donc notre président est très naïf ?

S.G. :  – Non, il tient seulement parole. Il a dit qu’il n’introduirait pas de restrictions monétaires, en comptant que toutes les parties sur le marché se conduiraient correctement. Et il n’en introduit aucune.

V.P. :  – Parmi les mesures que vous proposez et, apparemment, que vous avez proposées dans votre rapport, il y a des choses comme entreprises du peuple, quelque chose qui me rappelle, personnellement, l’émission de 20 mille milliards de roubles, pour des objectifs spécifiques, et aussi des expressions comme stopper l’ouragan de la spéculation sur le marché des devises, la vente obligataire des devises, la justification de l’exportation de capital fondée sur des avantages pour la Russie, la réduction de la marge entre les coûts de production et le prix de vente au détail à 25% et un gel provisoire des prix de détail sur les biens communs.

Encore une fois, ces choses ne sont pas neuves. Je voudrais cependant attirer votre attention sur un article de la Pravda (elle existe encore, ce que vous savez ou ne savez pas, mais elle paraît toujours) qui appréciait vos propositions : « De nombreux analystes considèrent que la proposition du conseiller du président de la Fédération de Russie, l’académicien Glaziev, comme un retour au système économique soviétique. En effet, il y a certaines similitudes qui vont jusqu’à la création d’un Gosplan. »

LaPravda [quisignifie la vérité, en russe, NdT] dit-elle vrai ?

S.G. :  – Vladimir Vladimirovich, où avez-vous lu des informations sur mon programme, si ce n’est pas inavouable ?

V.P. :  – Dans les journaux.

S.G. :  – S’il vous plaît, ne lisez pas Kommersant, je vous en prie.

V.P. :  – Mais c’est laPravda, pas Kommersant !

S.G. :  – Mais la Pravda a probablement repris cela de Kommersant.

V.P. :  – C’est peu probable.

S.G. :  – Je n’ai pas envoyé mon programme à la Pravda. Et j’ajoute qu’il n’a pas encore été publié. Donc ce qui est écrit dans Kommersant, ou dans la Pravda – disons, dans la presse – c’est comme l’a dit le classique : « Ne lisez pas les journaux soviétiques le matin » [phrase célèbre du roman de Mikhaïl Boulgakov, Cœur de chien, NdT]. Bien qu’ils ne soient plus du tout soviétiques, enfin pas tous, ils ont néanmoins présenté une bouillie de divers éléments sortis de leur contexte et cités de manière déformée.

Pour parler des mesures que vous avez évoquées : certaines d’entre elles ne sont pas dans le programme. Celui-ci ne contient rien sur le gel des marges à 25% – je vous enverrai le texte, ainsi vous pourrez vérifier par vous-même. Le programme dit que nous avons besoin d’un système pour réguler les prix, donc nous voulons comprendre précisément la règle régissant la fixation des prix sur notre marché. Si le chaos règne sur le marché, nous pourrions tout aussi bien attendre que l’État gèle les prix si les choses se gâtent. C’est arrivé auparavant. C’est pourquoi nous avons besoin d’un système de contrôle des prix qui garantisse une concurrence loyale et prévienne le recours abusif à une position de monopole. Notez qu’en Allemagne, où personne ne parle de construire le socialisme, l’État a le droit…

V.P. :  – Donc vous dites que l’affirmation de la Pravda, selon laquelle il y a des éléments ressemblant au système soviétique n’est pas vraie ? Il n’y a pas de tels éléments ?

S.G. :  – Attendez, de tels éléments sont présents dans les régulations de l’UE, des États-Unis, et je ne parle même pas de la Chine.

V.P. :  – Évidemment, la Chine est quelque chose de totalement différent.

S.G. :  – Donc ce que nous disons ne devrait pas être peint avec des couleurs idéologiques. Cela fonctionne dans l’économie de marché et nous vivons aujourd’hui dans une économie de marché, et c’est de là que nous partons, en aucun cas nous ne proposons d’abolir les mécanismes du marché. Nous disons que les lois de l’économie de marché pourraient être utilisées d’une manière qui profite à tous et assure une production maximum.

La question clé est la quantité de monnaie dont nous manquons. Vous avez mentionné le chiffre de 20 mille milliards de roubles, ce qui est exagéré. Ce qui est proposé dans le programme est la création du mécanisme d’émission de crédits orientée sur un objectif, destiné à résoudre des problèmes spécifiques en utilisant les fonds à des fins spécifiques.

V.P. :  – Quelle est la somme ?

S.G. :  – Cela dépend – elle est différente selon les divers canaux.

V.P. :  – La somme est-elle définie ?

S.G. :  – Oui, bien sûr. La masse monétaire ne doit pas dépasser ce que la Banque centrale a déjà injecté dans l’économie. La Banque centrale a émis et accordé 8 mille milliards de roubles aux banques commerciales pour leur refinancement. Les banques ont utilisé la plus grande partie de ces 8 mille milliards de roubles pour faire de la spéculation sur les devises, ce qui ressort de manière évidente de l’examen de l’évolution des actifs des banques. Donc elles ont pris nos prêts de la Banque centrale et ont augmenté leurs actifs en devises étrangères. C’est mal. Nous n’avons pas émis de la monnaie pour permettre aux spéculateurs de mettre à mal le rouble. C’est ce qui s’est passé en réalité. Voilà pourquoi, si nous voulons donner à l’économie la quantité nécessaire de monnaie, nous devons garantir que l’argent sera utilisé pour le développement industriel et les investissements. Selon qu’il s’agit de l’industrie militaire, du remplacement des importations, du petit commerce ou des prêts hypothécaires, le taux d’intérêt devrait se situer entre 0% et 2% à la Banque centrale, avec une marge de 2% pour la banque. Lorsque la banque commerciale reçoit un crédit bon marché, elle ne devrait pas en profiter indument. Elle devrait utiliser l’argent pour ses services, et contrôler l’utilisation faite de l’argent. D’où la marge de 2%, parce que si elle n’est pas restreinte, alors…

V.P. :  – Je ne sais pas quelle marge nous avons, mais nous avons maintenant une pause publicitaire. Mais avant de nous interrompre, je dois vous dire que la presse a répondu, comme je comprends, sans avoir accès au document, mais elle a néanmoins répondu d’une façon très définie.

Quelques titres en guise d’exemples :
– « Le conseiller de Poutine a proposé de restreindre l’achat de devises étrangères et de geler les prix » – RBK

– « Sergei Glaziev présente la mobilisation de l’économie » – Financial Gazeta

– et même « Comment voir la Russie d’un mauvais œil » [en russe, jeu de mot sur le nom de Glaziev, puisque le mot sglazit, voir d’un mauvais œil, est dérivé de glaz, ou œil, NdT].

Si vous étiez le rédacteur en chef d’un journal, quel titre donneriez-vous à votre proposition ?

S.G. :  – Tout d’abord, je ne l’aurais pas fondé sur des rumeurs, mais j’aurais présenté le vrai texte. Tout ce que vous avez décrit est arrivé parce que les gens n’ont pas lu le texte, ils ont sorti des éléments du contexte pour les utiliser comme épouvantail.

V.P. :  – Mais pourquoi ? Pourquoi des opinions si, disons, unanimes ? Un chœur ? Sont-ils contre vous personnellement, ou comment pouvez-vous expliquer cela ?

S.G. :  – D’abord, le chœur n’est pas unanime du tout. Le Forum économique de Moscou a soutenu le programme pratiquement à l’unanimité. Le Conseil scientifique du Conseil de sécurité l’a soutenu aussi.

V.P. :  – Mais la presse ?

S.G. :  – La presse ne travaille pas gratuitement. Quelqu’un a commandé ces articles.

V.P. :  – Elle est ce qu’elle est !

S.G. :  – Voulez-vous trouver un journaliste indépendant dans notre pays ?

V.P. :  Je peux vous dire que je suis payé pour mon travail, mais qu’ils ne m’achètent pas. Je n’appuierai plus mes arguments sur la presse, puisque vous l’avez totalement rejetée, parce qu’elle est achetée ou payée (c’est une accusation très sérieuse, d’ailleurs) ou ne comprend tout simplement pas ce qui est dit.

Je me référerai donc plutôt à quelques personnes. Tout le monde n’était pas fasciné. En particulier, le chef du Conseil consultatif de l’Institut pour la démographie, la migration et le développement régional, Yuri Krupnov, vous a dit : « Si vous, Sergei Yurievich Glaziev, êtes nommé directeur de la Banque centrale, alors dans une année il y aura une catastrophe ou bien vous ferez exactement la même chose que la Banque centrale aujourd’hui. »

Le vice-ministre des Finances Storchak : « Du point de vue de la liberté économique, je ne suis pas d’accord avec les propositions de Sergei. J’ai vécu dans l’économie socialiste, et j’en ai eu assez. Si quelqu’un veut y retourner, ce sera sans moi. »

Et enfin le secrétaire de presse du président Dmitrii Peskov : « Glaziev est un économiste et il se réfère parfois à son parcours universitaire lorsqu’il exprime son opinion de spécialiste sur un sujet ou un autre. Mais cette opinion ne reflète pas toujours la position officielle du président ou de l’administration du président. »

N’êtes-vous pas troublé par de telles opinions ?

S.G. :  – Je connais personnellement tous ces gens. Premièrement, pas un, je vous l’assure, n’a lu le texte (de la proposition).

V.P. :  – Comment est-ce possible ? Ils émettent des opinions sans avoir lu le texte ?

S.G. :  – Invitez-les ici et peut-être que je pourrais leur fournir le texte.

V.P. :  – Mais vous avez présenté vos propositions ?

S.G. :  – Oui, mais ne vous en déplaise, aucune des personnes que vous avez citées n’était présente à la réunion du Conseil scientifique du Conseil de sécurité ou à la Commission interdépartementale ; le texte n’a été envoyé à personne. Ils se réfèrent, comme vous l’avez fait tout à l’heure, à l’article de Kommersant paru alors, et certains, peut-être, à la Pravda. Néanmoins, aucun de ces commentateurs ne comprend de quoi il s’agit. C’est exactement ce qu’a dit Peskov : il ne commente pas le programme lui-même. Tout le monde a le droit d’avoir son opinion.

Je peux seulement dire que ce que je présente n’est pas seulement mon opinion personnelle, mais le résultat d’une recherche scientifique. C’est le reflet de la connaissance objective du comportement de l’économie. Le problème est que la politique économique est toujours la somme d’intérêts, et ces intérêts ont toujours une justification idéologique en même temps que quasi scientifique. Qui n’aime pas mon programme et pourquoi ne l’aime-t-il pas ? Je vais l’expliquer. Tout le monde a besoin d’argent bon marché. Mais pour nous, injecter de l’argent bon marché dans l’économie…

V.P. :  – Attendez une minute. Comment pouvez-vous dire que votre programme est apprécié ou pas s’il n’a pas été lu ?

S.G. :  – En ce moment, nous parlons des fragments qui ont été commentés auparavant.

V.P. :  – Est-ce qu’ils reproduisent fidèlement votre programme ? Vous avez dit qu’ils avaient été cités de manière déformée.

S.G. :  – Certains sont mal cités, mais je parlerai de ceux qui le sont correctement. Oui, nous proposons un flux d’argent pour développer l’économie. Qui est contre ? L’industrie est partante ; l’agriculture crie : « Donnez-nous l’argent ! » ; le petit commerce meurt pour cause de manque de crédit ; le système hypothécaire est en perte de vitesse – tout le monde a besoin d’argent bon marché à long terme, comme en Amérique, en Europe, au Japon ou en Chine. Tous soupirent, donc tout le monde soutient…

V.P. :  – Alors qui est contre ? Storchak [vice-ministre des Finances, NdT] ?

S.G. :  – Je vais vous dire. Pour que nous donnions de l’argent bon marché pour l’économie, nous avons besoin d’être sûrs que cet argent ne finira pas sur le marché des devises parce que, comme je l’ai dit, nous avons imprimé pour 8 mille milliards, qui ont tous fini précisément là. La même chose s’est passée en 2007 : nous avons imprimé 2 mille milliards de roubles, dont 1,5 mille milliards ont été liquidés sur le marché des devises.

V.P. :  – Donc les banquiers sont contre, si je comprends bien ?

S.G. :  – Les banquiers ne veulent pas être responsables de l’usage prévu pour l’argent. S’ils reçoivent l’argent, ils pensent qu’ils ont le droit d’en user comme bon leur semble. Donc les grandes banques, en particulier les banques propriétés de l’État, ne sont pas angoissées par le programme, parce qu’elles obtiennent l’argent de la Banque centrale dans tous les cas. Alors nous leur disons : « Pardon, mais vous devez contrôler l’usage prévu pour l’argent ; vous devez garantir que l’argent… »

V.P. :  – Ce que vous dites sonne comme si le programme avait pour but une nette amélioration de la situation dans le pays, du niveau de vie, de tout. Et vous dites que ces gens y sont opposés. Donc ils pensent exclusivement à leur intérêt personnel et se fichent du pays. Voilà à quoi ça ressemble.

S.G. :  – Vladimir Vladimirovich, analysons ce qui se passe effectivement ici. Nous avons simplement besoin de changer radicalement tout le système de gestion de l’argent, parce qu’en ce moment nous avons une situation économique où deux tiers de la masse monétaire sont constitués de prêts étrangers. Pourquoi pensez-vous que nous souffrons autant des sanctions ? Parce que le crédit étranger est arrêté, et que trois quarts de l’argent est basé sur le crédit étranger. C’est pourquoi lorsque 150 milliards ont fui l’an dernier, et que la Banque centrale n’a pas remplacé cet argent avec du crédit intérieur, la base monétaire a commencé à se rétracter.

V.P. :  – À propos, vous proposez de donner le droit de ne pas rembourser leurs prêts aux pays qui ont imposé des sanctions à la Russie, dans certains cas, n’est pas ?

S.G. :  – Je crois que nous devons nous défendre.

V.P. :  – Mais vous ne comprenez pas où vous pourriez nous mener ensuite ? Des procédures judiciaires et tout ? Comme on dit, c’est le remboursement qui rend la dette belle. Nos propres actifs à l’étranger pourraient être saisis, et tout ça.

S.G. :  – Mais c’est précisément la réponse au cas où ils bloquent les actifs. Les sanctions comprennent la possibilité de saisir les actifs. Certaines de nos banques ont perdu leurs actifs étrangers. Pour quelle raison ? Ainsi, ma proposition est une mesure de rétorsion au cas où les actifs de sociétés et de personnes russes seraient saisis pour des motifs politiques. C’est un problème très sérieux pour notre système, d’ailleurs, parce que plus de la moitié de nos investissements viennent de l’étranger. L’argent passe de la Russie à l’étranger, la moitié se disperse, mais l’autre moitié revient. Soixante-quinze pour cent des investissements et des capitaux que nous avons rapatriés avaient été expatriés auparavant. En outre, si tout cela est gelé là-bas, nous devrons lutter pendant des années devant les tribunaux pour récupérer notre argent, alors je pense que nos entreprises, dans le cas d’une telle agression financière, devraient avoir un moyen de se défendre en ne remboursant pas l’argent si leurs actifs sont gelés.

Le second point de mon système est l’arrêt de l’expatriation du capital. Si nous voulons avoir des sources de crédit internes, nous ne devrions pas permettre que l’argent soit utilisé pour spéculer sur les devises ou laisser l’argent filer à l’étranger, mais au contraire qu’il serve de source interne de crédit.

V.P. :  – Et comment pourrions-nous y parvenir ?

S.G. :  – Par des régulations.

V.P. :  – Ce n’est pas un joli mot, régulations. Ce mot signifie mesures de police rudes, et même sévères, apparemment.

S.G. :  – Les mesures policières sont nécessaires contre le vol. Tous les pays punissent le vol. Si quelqu’un manipule le marché du rouble, disons, c’est aussi punissable. Aux États-Unis, les manipulations du marché des devises sont punissables de l’emprisonnement à vie, vous le savez. Donc là encore, je ne suis pas en train de réinventer la roue.

Une des mesures – créer une taxe sur l’exportation des capitaux. Elle est déjà utilisée dans certains pays européens, la France par exemple. L’Union Européenne a débattu de ce sujet il y a longtemps, comme la taxe Tobin. Tobin, d’ailleurs, est considéré comme le fondateur de l’ensemble de la théorie de la circulation de la monnaie et a toujours soutenu que le rôle de la Banque centrale est de créer les conditions les plus avantageuses pour la hausse des investissements. Pour augmenter les investissements, nous avons besoin de protéger notre système monétaire des attaques des spéculateurs. S’il est vulnérable à de telles attaques, nous ne stabiliserons jamais le taux de change du rouble.

V.P. :  A propos du taux de change du rouble. Vous avez dit une fois que la chute du taux de change du rouble est le résultat de la politique incompétente de la Banque centrale et des autorités monétaires en général. La direction de la Banque centrale n’a pas pour but de stabiliser la monnaie nationale. Vous l’avez dit l’an dernier – ce sont vos mots dans Kultur.

Lors de la réunion avec la directrice de la Banque centrale, Nabiullina, le président Poutine a dit : « La Banque centrale fait beaucoup pour soutenir la monnaie nationale, du moins pour qu’elle se sente stable et pour faire que l’ensemble de notre système financier se sente tout aussi stable. » Il semble que le conseiller du président et le président lui-même évaluent différemment la Banque centrale.

S.G. :  – La Banque centrale fait beaucoup au sein du système de règles qu’elle a créé d’elle-même et pour elle-même. Ces règles postulent que la Banque centrale n’est pas sur le marché, qu’elle ne fait aucune tentative pour stabiliser le taux de change du rouble dans une certaine fourchette, et maintenant elle essaie en quelque sorte d’influencer le marché par des manipulations ponctuelles. Le problème est que le marché financier russe est seulement un petit segment du marché financier mondial, donc nous sommes contrés par les spéculateurs qui ont les ressources pour déstabiliser notre marché d’un claquement de doigt.

V.P. :  – De la manière dont vous expliquez cela maintenant – je n’aurais aucune question. Cependant, vous dites que c’est dû à « la politique incompétente de la Banque centrale et des autorités monétaires en général. La direction de la Banque centrale n’a pas en ce moment le but de stabiliser la monnaie nationale ». C’est une déclaration très directe et dure. Le président Poutine dit que la Banque centrale fait beaucoup pour soutenir la monnaie nationale, au moins, pour qu’elle se sente stable, et pour faire en sorte que l’ensemble de notre système financier se sente tout aussi stable. Ce sont deux opinions différentes, vous ne trouvez pas ?

S.G. :  – J’essaie d’expliquer. J’ai prononcé ces mots il y a trois ans.

V.P. :  – En 2014.

S.G. :  – J’ai dit exactement la même chose en 2013 lorsque j’ai averti que viser l’inflation conduirait au chaos sur le marché financier, à une chute du taux de change du rouble, une forte inflation et la diminution de la production industrielle. Tout cela s’est réalisé. Je l’ai dit il y a trois ans – vous pouvez vérifier. Toutes les prédictions que j’ai émises il y a beaucoup, beaucoup d’années se sont révélées exactes, malheureusement. Elles se révèlent vraies parce que je fonde mon jugement non pas sur le dogme du FMI mais sur les lois empiriques de l’économie, qui ont des explications théoriques.

Par conséquent, je soutiens que la politique consistant à cibler l’inflation, qui est comprise comme exigeant de la Banque centrale qu’elle renonce à un taux de change stable du rouble et à tous les instruments de régulation ou de restriction monétaire pour ne recourir qu’à un seul instrument de régulation financière – le taux directeur… Je soutiens que si nous renonçons à toutes ces mesures et n’utilisons que le taux directeur, nous ne gagnerons pas sur l’inflation, nous ne stabiliserons pas le taux de change ni n’atteindrons quoi que ce soit dans l’économie, parce que notre marché deviendra chaotique. Cette condition ressemble approximativement à ça. Disons que vous naviguez sur un yacht. La tempête se lève. Vous devriez descendre les voiles et mettre en marche le moteur. Au lieu de cela, vous arrêtez le moteur et livrez votre yacht à la puissance des vagues. Nous pourrions essayer d’utiliser les voiles pour stabiliser le bateau mais nous ne réussirons pas si le moteur est éteint.

Oui, la Banque centrale fait beaucoup pour stabiliser le taux de change du rouble après avoir refusé d’utiliser les instruments les plus importants pour cette stabilisation. Lorsque la Banque centrale déclare que nous vaincrons l’inflation en manipulant le taux directeur sans viser un taux de change stable du rouble – c’est utopique, parce que la moitié des prix sur notre marché dépend du taux de change. Si le taux de change baisse, cela conduit immédiatement à une hausse de l’inflation. Donc, résultat, nous atteignons un but différent. L’objectif était fixé de réduire l’inflation, de la faire passer de 8% à 4%…

V.P. :  – Je ne parle pas de ça. Je parle des évaluations différentes (à propos de la Banque centrale) exprimées par vous et par le président. Ces opinions sont très différentes, je pense.

S.G. :  – La décision a été prise concernant la politique de ciblage de l’inflation, contre les recommandations scientifiques, mais elle a été prise. Je peux affirmer qu’au sein de cette politique, quoi que fasse la Banque centrale, peu importe à quel point les gens sont formidables, ils ne seront pas en mesure d’accomplir quoi que ce soit tant que nous n’introduirons pas de restrictions monétaires, parce que, à leur summum, 90% des spéculations sur les devises dans notre pays sont pratiquées avec des monnaies étrangères. La situation est celle-ci : alors que le volume de notre marché financier représente seulement 0.5% du marché financier mondial, garder le marché complètement ouvert est suicidaire.

V.P. :  – Je comprends. Je vais maintenant passer à la politique, parce que j’aimerais dire au moins quelques mots à ce sujet. Vous avez écrit un jour un livre intitulé Génocide. Vous vous souvenez ? Vous vous souvenez de ce livre ? Vous y souteniez l’idée que les démocrates exterminaient délibérément la population.

S.G. :  – C’est une déclaration trop forte. Il n’y a aucune chose de ce genre dans le livre.

V.P. :  – Oui, elle y est.

S.G. :  – C’est exactement le contraire, Vladimir Vladimirovich. J’ai soutenu qu’en 1993, la démocratie dans le pays était finie. Après l’exécution du Soviet suprême, il n’y avait plus de démocratie dans le pays.

V.P. :  – Mais ceux que vous appelez démocrates ? Les démocrates et la démocratie sont des choses différentes.

S.G. :  – Démocrates entre guillemets, dirais-je. En 1993, le Soviet suprême a été révoqué, c’était un coup d’État…

V.P. :  Génocide – qui a fait ça ?

S.G. :  – Les oligarques. Avec leurs collaborateurs dans les structures du pouvoir.

V.P. :  – Donc ils doivent aller en prison ?

S.G. :  – Seul un tribunal peut en décider.

V.P. :  – Si ça c’est un génocide, eh bien… OK. Il y a un peu moins d’un an, vous avez publié un nouvel ouvrage, Catastrophe ukrainienne : de l’agression américaine à la guerre mondiale ? Une citation tirée de ce livre : « Suivant leur voie habituelle, les Américains subventionnent les nazis ukrainiens et établissent en Ukraine un régime terroriste antirusse. »

S.G. :  – C’est un fait clinique établi.

V.P. :  C’est la Pravda dans ses pires moments.

S.G. :  – C’est un fait clinique établi.

V.P. :  – Comment se fait-il que les Américains forment des nazis ?

S.G. :  – Alors d’où sont-ils venus ? J’ai vécu toute mon enfance en Ukraine et nous n’avons jamais eu un seul nazi.

V.P. :  – Qu’en est-il de l’Allemagne qui les a formés là-bas ?

S.G. :  – Les Américains ont investi deux mille milliards de dollars au prix de l’époque dans l’industrie allemande.

V.P. :  Par conséquent, « le but est d’utiliser les nazis ukrainiens comme bélier contre l’État russe, d’organiser une série de “révolutions oranges” sur notre territoire, de diviser et de contrôler la Russie et l’Asie centrale. L’oligarchie américaine a désespérément besoin d’une guerre et, afin de conserver sa domination mondiale, elle utilise ses méthodes typiques pour provoquer une guerre en Europe. C’est le sujet de mon livre. Il met en évidence les forces objectives, les mécanismes et les motifs derrière la catastrophe ukrainienne. » Êtes-vous tout à fait sérieux en écrivant cela ? Les Américains veulent diviser la Russie ? Vraiment ?

S.G. :  – Ils ne s’en cachent même pas.

V.P. :  – Qui ne le cache pas ?

S.G. :  – Allez discuter avec les députés du Congrès américain.

V.P. :  – Je communique avec eux, et je sais seulement que l’un d’entre eux dirait probablement : Oui, nous aimerions cela. Seulement un. Il y a plus de 400 députés, et même plus de 500 si nous comptons les deux Chambres. Une telle déclaration dépeint simplement l’Amérique comme l’ennemi. Vous dites : les Américains veulent cela.

S.G. :  – Parlons des faits.

V.P. :  – Quels faits ?

S.G. :  – Les nazis ukrainiens ont été mis en avant par les Américains.

V.P. :  – Je veux dire l’éclatement de la Russie.

S.G. :  – Rappelez-vous la guerre de Tchétchénie. Qui l’a subventionnée ?

V.P. :  – Les Tchétchènes n’avaient rien à voir avec elle ?

S.G. :  – Rappelez-vous ce qui se passait dans le Caucase avant Vladimir Vladimirovich Poutine. Ce qui se passait dans les Républiques de la Volga. Qu’y faisaient les ONG américaines ?

V.P. :  – Donc vous êtes en train de dire que les événements dans ces régions étaient le résultat de l’influence américaine, des subventions américaines, de l’argent américain ?

S.G. :  – En Ukraine : à 100%.

V.P. :  – Je veux dire en Russie. Mais même en Ukraine, lorsque les gens sont descendus sur le Maïdan, ce sont les Américains qui les y ont amenés ?

S.G. :  – Les Américains ont provoqué et aidé à le faire. Ils ont armé et entraîné les nazis. Même avant que les gens sortent sur le Maïdan, comme vos collègues l’ont découvert, ils ont mis des caméras sur la place pour filmer comment la police disperserait les malheureux étudiants. Parmi ces étudiants, il y avait des centaines de militants spécialement entraînés qui créaient des provocations obligeant la police à faire usage de la force, puis partaient en courant, ne laissant sur place que des étudiants, à leur insu – manipulation classique, ce n’est pas si difficile à faire. Invitez Azarov [ancien Premier ministre d’Ukraine sous le président Ianoukovitch, NdT] dans votre émission et il vous dira tout à ce sujet.

V.P. :  – Qui ?

S.G. :  – Azarov, Nikolai Yanovich Azarov.

V.P. :  – Vous savez, j’ai fait une interview avec lui – c’était après le commencement du Maïdan mais avant les autres événements. Vous savez, accuser les Américains est très facile.

S.G. :  – Il ne s’agit pas d’accuser mais de simples faits.

V.P. :  – Pardon, ce ne sont pas des faits, mais l’interprétation que vous en faites.

S.G. :  – Dommage que vous n’ayez pas lu le livre.

V.P. :  – Non, je n’ai pas lu le livre. Je n’utilise que des citations.

S.G. :  – Je vous le donnerai. Il y a beaucoup de faits dans ce livre.

V.P. :  Merci. Je connais beaucoup de gens qui seraient heureux de le lire aussi. Donc revenons à vous – je veux seulement comprendre, pour moi-même…

S.G. :  – Je vais expliquer comment procèdent les Américains. Il ne le font pas parce qu’ils nous haïssent tellement, bien qu’il y ait des gens là-bas qui nous haïssent. Ils font ces choses parce que, objectivement, l’Amérique est en train de perdre la compétition avec la Chine. Mon champ scientifique concerne les cycles longs du développement économique, technique et institutionnel. Les États-Unis ont aujourd’hui une énorme disproportion [entre leurs objectifs et leurs moyens, NdT] qui les empêche de conserver leur leadership mondial. Les cercles influents en Amérique ne veulent pas perdre ce leadership.

V.P. :  – Naturellement. De même que nous ne voulons pas le perdre, mais nous l’avons déjà perdu. Mais la Chine veut l’avoir.

S.G. :  – La Chine veut avoir le leadership.

V.P. :  – Et ensuite elle fera ce qu’elle veut.

S.G. :  – Malheureusement, quand la Première Guerre mondiale a éclaté en Europe, puis la Seconde Guerre mondiale, les Britanniques et les Allemands n’ont pas compris que les Américains seraient les bénéficiaires de ces guerres. Les États-Unis sont devenus une superpuissance à la suite de la guerre.

V.P. :  – Les Allemands ont cru qu’ils gagneraient.

S.G. :  – De même, aujourd’hui les Américains nous attaquent, occupent l’Ukraine, organisent un coup d’État…

V.P. :  – Oui, mais il n’y a pas de guerre, ou seulement ce que vous appelez une guerre hybride.

S.G. :  – Ce n’est pas le terme que j’utilise, évidemment. Donc aujourd’hui les Américains tentent, à travers des actions agressives transgressant les limites du droit international – car le soutien au régime nazi criminel en Ukraine transgresse les limites du droit international – d’accroître leur contrôle sur l’Europe, de nous affaiblir, éventuellement même de restaurer leur contrôle sur nous, comme c’était le cas dans les années 1990, ainsi que leur contrôle sur l’Asie centrale, tout cela dans le but de réduire le potentiel de la Chine. Ils ont l’intention d’entraver notre intégration eurasienne, d’empêcher la création de l’espace économique unifié de Lisbonne à Vladivostok dont Poutine a parlé.

Pourquoi les Européens ont-ils rejeté ce programme? L’espace économique unifié de Lisbonne à Vladivostok, notre président l’a promu tout à fait sincèrement et constamment, longtemps avant que le conflit ukrainien n’éclate. Et après cela, il a continué à dire la même chose : le problème de l’Ukraine et celui des relations économiques ne pourrait être résolu que par des négociations tripartites entre l’Union eurasiatique, l’Ukraine et l’Union européenne. Toutes les trois doivent parvenir à un accord. Cette intégration eurasiatique, vous dis-je, est une telle épine dans le flanc des faucons américains.

V.P. :  – Il y a des faucons américains, il y a des faucons russes, mais quand vous vous permettez d’écrire « les Américains » en général, et je vous cite, c’est exactement l’anti-américanisme qui infecte notre société aujourd’hui.

S.G. :  – Nous parlons, naturellement, de l’élite politique et au pouvoir en Amérique.

V.P. :  – Il aurait été bon que vous souligniez ce point vous-même, en quelque sorte. Malheureusement, je n’ai pas le temps de poursuivre cette discussion, même si j’aurais été heureux de le faire. Je veux mentionner ceci – cela m’a un peu amusé. Le 29 novembre 2013, une annonce est parue sur votre site : « Sergei Glaziev a reçu la distinction nationale “Personne de l’année 2013”. » Ensuite, elle continue : « Le 27 novembre, dans la cathédrale du Christ Sauveur la cérémonie de remise du prix “Personne de l’année 2013” a eu lieu, où Sergei Glaziev a été distingué pour son effort pour faire entrer l’Ukraine dans la sphère économique commune avec la Russie. » Vous ne pensez pas que cette distinction était prématurée ?

S.G. :  – Qui aurait pensé qu’un coup d’État aurait lieu en Ukraine, et que les Européens le soutiendraient ? Lorsque les Européens ont soutenu les nazis ukrainiens, pour moi cela a été une tragédie.

V.P. :  – Marcel Proust a quelques questions pour vous. Essayez de répondre de manière succincte.

Quel trait de caractère vous déplaît-il le plus chez vous?

S.G. :  – Je ne suis pas toujours décidé. L’indécision

V.P. :  – Quel trait de caractère aimez-vous le moins chez les autres?

S.G. :  – L’agressivité

V.P. :  – Quelle est la qualité que vous appréciez le plus chez un homme?

S.G. :  – La responsabilité

V.P. :  – Et chez une femme?

S.G. :  – La fidélité

V.P. :  – De quel talent êtes-vous absolument dépourvu?

S.G. :  – La soumission

V.P. :  – Est-ce un talent?

S.G. :  – Oh oui, définitivement.

V.P. :  – Que considérez-vous être votre plus grande erreur ?

S.G. :  – Peut-être ce qu’a dit mon mentor, l’académicien Lvov – que je suis entré en politique

V.P. :  – Que considérez-vous être votre plus grande réussite ?

S.G. :  – La théorie scientifique des cycles technologiques dans l’économie

V.P. :  – Quel est votre principal trait de caractère ?

S.G. :  – La tendance à aller au fond des choses.

V.P. :  – Comment aimeriez-vous mourir?

S.G. :  – Dans mon sommeil

V.P. :  – Si vous étiez devant Dieu, que lui diriez-vous ?

S.G. :  – S’il vous plaît, sauvez notre patrie

V.P. :  – C’était Sergei Glaziev. Merci beaucoup.

Source :https://www.youtube.com/watch?v=hErIW1PZ-sI&feature=youtu.be

Traduit du russe par Eugenia, traduit de l’anglais par Diane, relu par jj pour le Saker francophone

Notre source : http://lesakerfrancophone.net/vladimir-pozner-interviewe-...

 

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Des deux livres cités dans cette interview, un seul a été traduit et publié en anglais. On remarquera sans surprise que l’édition française n’a pas jugé utile de s’y intéresser du tout, alors que le moindre Dan Brown inonde jusqu’aux têtes de gondoles des supermarchés.

Pour les anglophones : 

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Sergei GLAZYEV

Russia and the New World Order

Executive Intelligence Review – 1999

306 pages


 

 

 

Sur l’opinion de Sergueï Glazyev quant aux événements d’Ukraine, on reverra avec intérêt la video mise en ligne par François Asselineau et le Cercle des Volontaires. Elle est de décembre 2014.

 

 

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Dernière minute :

et URGENT

 

Elie Domota à Lille

(de Bruxelles, ce n’est pas loin !)  

 

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La CINPAC (Communauté Ivoirienne du Nord Pas-de-Calais) et les associations partenaires vous invitent à la 3ème édition de VISA POUR LA COTE D’IVOIRE les 30 et 31 octobre à la salle du Gymnase, place Sébastopol de Lille.

VISA POUR LA COTE D’IVOIRE fédère plus d’une dizaine d’associations lilloises et du Nord Pas de Calais autour du thème : « AFRIQUE-CARAÏBES, Histoire et Perspectives Comment franchir les rivages soupçonneux du « non-dit » et bâtir la « mémoire du futur ».

L’invité d’honneur est le leader syndical Élie DOMOTA qui mena la plus longue grève générale en 2009. Il répond à l’invitation de Guillaume OPELY GADJI, président de la CINPAC, d’associations antillaises, mahoraises et de Familles rurales.

Il échangera sur la reconstruction des liens entre l’Afrique et la Caraïbe dans le contexte historique mais aussi social que nous vivons. Une bulle républicaine pour le vivre ensemble : En plus de la conférence débat, différentes prestations artistiques se dérouleront et permettront de constater un nouveau dynamisme des associations caribéennes, africaines et mahoraises dans le Nord Pas de Calais.

 

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Loin des tensions de l’actualité, y compris en Nord Pas de Calais, la CINPAC propose en alliant réflexion et expressions artistiques de reposer les bases du vivre ensemble, en se débarrassant des polémiques.

Vendredi 30

l’accès est libre et gratuit. Une participation libre est laissée à l’appréciation de tous

10h Exposition de l’art Afro-caribéen

19h Conférence débat d’Élie DOMOTA

21h Spectacle

Samedi 31

10h Expositions

13h Table ronde littéraire  “ le long chemin de la littérature afro-caribéenne”

21h Dîner Gala (10€)

Source : http://97land.com/elie-domota-a-llle/

 

 

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Mis en ligne le 29 octobre 2015

 

 

 

 

 

22:15 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

22/10/2015

LE RAPPORT DE SERGUEÏ GLAZYEV

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Le rapport de Sergueï Glazyev

 

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Quand nous avons vu paraître, il y a quelque temps, en anglais, le Rapport en question, nous avons compris que nous n’étions pas de taille et nous avons baissé les bras devant l’entreprise. Dissuasif sans doute aussi pour les autres, pensions-nous, car il n’était pas question de traduire cet énorme machin à la va-vite, sans connaissances spéciales ni sans grands efforts.

Et pourtant, voilà que le Saker francophone l’a fait. BRAVO et merci à Gabriel et à Ludovic, à jj et à Diane.

 

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Santé !

 

Il arrive que des écrits soient plus que de simples écrits mais des « bornes d’histoire terrestre ». Le Rapport de Sergueï Glazyev en fait peut-être partie. Il ne remet pas en cause les convictions des uns ni des autres. Il ne se veut pas une théorie alternative à quoi que ce soit. C’est la réflexion d’un homme. D’un homme angoissé qui essaie de servir son pays, c’est-à-dire, finalement, aussi, les autres.

Sergueï Glazyev est un des plus proches conseillers de Vladimir Poutine. On espère qu’il l’écoute.

 

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Le rapport de Sergueï Glazyev et ses annexes – Attention, ce document est une somme

« Au sujet des mesures urgentes à prendre pour contrer les menaces sur le devenir de la Russie »

Toutes les annexes sont en fin d’article

 

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Le Saker francophone19 octobre 2015

 

Sergueï Glaziev est né à Zaporojié (Ukraine) en 1961, il a commencé une carrière politique à partir de 1990, tantôt dans les cabinets ministériels, tantôt sur les bancs de la Douma, le parlement russe. Il est passé du camp ultra-libéral aux communistes et à la défense des intérêts du peuple. Allié de Vladimir Poutine, il a été nommé coordinateur des agences travaillant à l’union douanière entre la Russie, la Biélorussie, le Kazakhstan. Barack Obama l’a placé dans les sept premières personnes sous sanctions, en 2014.

 

Avertissement du Saker le 29 septembre 2015

Chers amis,

J'ai reçu le courriel suivant ce matin et je tiens à le partager avec vous :

« Je vois que vous avez posté une traduction du rapport attribué à Sergei Glaziev. Alors que certaines parties de celui-ci sonnent vrai en raison de formulations semblables de Glazyev dans le passé, vous voudrez peut-être avertir vos lecteurs que ce texte est une fuite. Mon information me dit qu'il s'agit, au mieux, d'un brouillon de ce qu'il peut avoir déclaré devant le Conseil de sécurité russe. Certains soupçonnent que des éléments ont été trafiqués, pour le rendre plus facile à attaquer par la presse financière libérale, comme ils l'ont fait pendant les deux dernières semaines. [...] L'Académicien Glazyev a, cependant, présenté l'ensemble de l'article original aujourd'hui. »

Par conséquent, chers amis, caveat emptor (comme toujours !).

À votre santé, The Saker

Le 28 septembre 2015 – Source thesaker.is        

 

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Business Online publie pour la première fois le texte complet du document analytique largement discuté qui a été présenté aujourd’hui auprès du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie. Le Conseiller présidentiel Sergueï Glazyev a présenté son rapport dans une session à huis-clos de la Commission interdépartementale du Conseil de sécurité, ce rapport a reçu une large reconnaissance en faisant la une du magazine Kommersant [journal des partisans du libéralisme, appelés aussi les atlantistes, NdT] où on le qualifie de « plus complète présentation du programme proposé par les partisans de la rupture vers la modernisation ». Il existe en même temps, à la disposition des critiques et des apologistes de ces concepts, un kit biaisé de fragments, mais pas le texte en lui-même. Business Online a rempli le vide.

 

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Les USA tentent de maintenir leur suprématie par la mise en œuvre d’une guerre mondiale

L’agression US contre la Russie et la prise de contrôle de l’Ukraine font partie intégrante de la guerre mondiale hybride (chaotique) menée par Washington pour garder son leadership dans la compétition montante avec la Chine. La Russie a été désignée comme le but de la principale agression sur la base d’une combinaison de circonstances objectives et subjectives.

Objectivement, l’escalade des tensions internationales militaires et politiques est causée par le changement des situations technologiques et des cycles historiques d’accumulation du capital, qui provoquent de profondes restructurations des économies basées sur de nouvelles technologies fondamentales et de nouveaux mécanismes de reproduction du capital. En même temps, après cinq cents ans d’expérience du capitalisme, il y a une déstabilisation aiguë du système des relations internationales, la destruction de l’ancien ordre mondial et la formation d’un nouveau, qui s’accompagne de guerres entre anciens et nouveaux leaders pour la domination du marché mondial.

 

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L’agression US contre la Russie et sa mainmise sur l’Ukraine sont partie prenante d’une Guerre mondiale hybride.

Quelques exemples de telles périodes dans le passé : la guerre des Pays-Bas pour leur indépendance face à l’Espagne du XVIe au XVIIe siècle, qui eut pour résultat de déplacer le centre du développement capitaliste de l’Italie (Gènes), vers les Pays-Bas. Les guerres napoléoniennes, dont le résultat fut que le Royaume Uni devint un pouvoir dominant. Les Première et Deuxième Guerres mondiales qui donnèrent la domination du monde capitaliste aux USA, et la Guerre froide entre les USA et l’URSS, qui donna aux USA l’accès au leadership mondial en raison de leur supériorité dans le développement des nouvelles technologies et la mise en place du monopole de l’émission de la monnaie mondiale.

Dans l’actuelle période de croissance, et dans le domaine des nouvelles technologies avancées, la Chine prend la tête, et l’accumulation du capital au Japon crée des opportunités pour déplacer le centre d’accumulation de ce dernier vers l’Asie du Sud-Est. Confrontés à cette sur-concentration de capital dans des pyramides financières et des systèmes de production obsolètes aussi bien qu’à la perte de marchés pour leurs productions et à une baisse dans le niveau des transactions internationales en dollars, les USA tentent de garder leur leadership en fomentant une guerre mondiale hybride [militaire, médiatique et commerciale] de façon à briser leurs concurrents et partenaires. Dans une tentative d’établir leur domination sur la Russie, l’Asie centrale et le Moyen Orient, les USA voient un avantage stratégique dans le contrôle des fournitures d’hydrocarbures et autres ressources essentielles. Le contrôle des USA sur l’Europe, le Japon et la Corée assure leur domination dans la création des nouvelles connaissances et le développement des technologies avancées.

Subjectivement, l’agression anti-russe est causée par l’irritation des géopoliticiens américains devant la politique étrangère indépendante du président de la Russie et sa focalisation sur une pleine intégration eurasienne, par la création de l’EAEC, de la SCO et les tentatives de créer un espace économique commun de Lisbonne jusqu’à Vladivostok. Les USA craignent la formation d’une centre mondial indépendant, et en premier lieu les pays des BRICS. Le rôle historique de la Russie dans l’organisation de ces projets d’intégration mondiale a déclenché une vague de russophobie américaine hystérique. En plus, le président russe est diabolisé, Washington le voit comme le grand responsable de la perte de contrôle des USA sur la Russie et l’Asie centrale. La politique étrangère indépendante de Poutine est ressentie comme une menace existentielle pour la dominance américaine mondiale.

Washington met en place une guerre mondiale qui diffère des précédentes par une absence de ligne de front où les armées s’opposent. Elle est basée sur l’utilisation moderne des informations et des technologies cognitives, en liaison avec le soft power et l’usage limité des forces militaires sous forme d’opérations punitives quand l’ennemi est dépourvu de possibilités de résistance. Le but est de déstabiliser la situation interne du pays victime, au moyen de la subornation de sa conscience sociale par des idées subversives, en provoquant une détérioration socio-économique qui encourage les diverses forces d’opposition, en soudoyant les élites productives pour infiltrer les institutions gouvernementales et renverser le gouvernement légitime et, pour finir, transférer le pouvoir à un gouvernement fantoche – technique bien rodée du régime change [à l’aide de la cinquième colonne].

 

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La Secrétaire assistante au Département d’État des USA, Victoria Nuland, distribue des cookies sur le Maidan.

 

Lire la suite…

Source : http://lesakerfrancophone.net/le-rapport-de-serguei-glazy...

 

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Annexes à l’article de Sergueï Glazyev

ANNEXE 1

Comment les pays des BRICS peuvent acquérir un système international de paiement qui leur soit propre.

(Cette partie du document a été élaborée rapidement avant le sommet des BRICS à Oufa – Note de l’éditeur).

 

L'insatisfaction envers le système actuel mondial, avec la dominance non partagée des USA, est caractéristique de tous les pays des BRICS et peut servir de ciment pour former la base d'une union monétaire basée sur une libération progressive de la dépendance au système égocentrique du dollar.

1. La formation d'un système conjoint monétaire des pays des BRICS dans le but de créer un système national monétaire russe.

Parallèlement, un système monétaire national existe dans chaque pays des BRICS, et le système monétaire national de paiement chinois, Union Pay, est devenu international.

Référence :

L'Union Pay (CUP) chinoise a été mise en place en 2002 en tant que système national de paiement de la Chine. Ses soutiens sont plus de 200 institutions financières chinoises, dont la plus grande possède environ 6% des actions. Les cartes de paiement Union Pay (UP) sont admises dans plus de 150 pays et sont délivrée dans 30 pays. Le nombre d'ATM qui les acceptent a dépassé 1 million et quand on regarde la totalité des cartes, (plus de 3,5 milliards, ou 34% de toute la production mondiale), Union Pay est le leader mondial (VISA représente environ 25% de la production mondiale de cartes de paiement, et MasterCard19%). CUP a été introduit en Russie en 2008 après un accord conjoint signé par la Russian Eurofinance Mosnarbank pour fournir des cartes aux usagers russes.

 

L’un des problèmes actuels à résoudre en Russie pour mettre en place un système national propre est de s’adapter aux systèmes monétaires internationaux déjà existants. Il est possible de le faire en coopération avec les Chinois, ce qui demandera de mettre au point un accord-cadre approprié. En prenant en compte l’évolution des autres BRICS, l’installation d’un nouveau système international de cartes bancaires est possible sur le marché mondial (avec des pays représentant ensemble environ 3 milliards d’habitants); ce système sera compatible avec tous les systèmes monétaires des BRICS. La Russie a joué un rôle pionnier pour les procédures de mise en place de ce type de carte pendant qu’elle installait son système monétaire national.

Si ce thème d’une carte de paiement commune aux BRICS est évoqué au sommet d’Oufa, il pourrait être décidé dans le document final que les banques centrales et les ministres des Finances réfléchissent de concert avec le BRICS Business Council et présentent les suggestions pratiques retenues pour le prochain sommet des BRICS.

2. La mise en place d’une agence commune de garantie des investissements multilatéraux (comme la MIGA au sein de la Banque mondiale) se consacrera à l’évaluation des risques par des agences de notation des BRICS pour la détermination du montant des primes d’assurances.

3. Le développement des normes internationales pour déterminer les notations et les prestations de cette agence, dans le but de réduire les biais dans l’évaluation des risques sur les actifs mis sur les marchés – évaluations biaisées pour favoriser tel ou tel pays –, ainsi que la création d’un règlement international unifié pour les agences de notation. Ces normes doivent aussi déterminer les procédures appropriées au niveau des BRICS, pour certifier et accorder des licences aux agences de notation, dont les notes doivent être reconnues au niveau international. La Banque des BRICS peut s’occuper de toutes ces tâches. L’adoption d’une approche semblable est possible pour les compagnies d’audit de conseils juridiques.

4. Le développement de son propre système de comptes internationaux, qui est une alternative au système SWIFT actuellement dominant, ce qui donnera l’élan pour étendre l’utilisation du système satellitaire GLONASS et développer un réseau de fibres optiques.

5. Un accord sur les règles encadrant les actions des autorités monétaires nationales, s’il devient nécessaire de protéger les systèmes monétaires et financiers contre les attaques des spéculateurs et éliminer les perturbations qu’ils causent. En dépit de la position des États-Unis et du FMI, il sera judicieux d’arriver un accord admettant la nécessité de systèmes nationaux de protection contre les risques mondiaux de déstabilisation financière, incluant : a) un institut de réserve qui se chargera des mouvements de fonds utilisés lors des transactions monétaires ; b) une taxe sur les bénéfices des ventes d’actifs par les non-résidents ; c) la taxe Tobin (incluant, pour les opérations en devises étrangères, une taxe sur les fonds exportés) ; d) la latitude pour chaque pays d’imposer des restrictions aux mouvements de fonds transfrontaliers sur des opérations menaçant sa sécurité nationale.

6. La discussion d’une initiative conjointe pour créer un système international de régulation des infrastructures d’informations mondiales. Vu l’importance mondiale d’Internet, des systèmes monétaires, des implantations des banques internationales, des systèmes de calcul opérationnel et des autres outils de communication pour assurer la paix et l’ordre, il est logique d’aborder les questions de leur administration, d’un niveau national à un niveau global et d’accepter – à l’instar de ce qui est devenu indispensable sur d’autres sujets comme le climat, les transports maritimes… – des règles et des accords internationaux, excluant les discriminations d’accès à ces infrastructures mondiales.

7. La création, par les instituts scientifiques des BRICS, d’un réseau intelligent de pronostics, pour étudier une architecture nouvelle du système mondial financier et monétaire, mettre en œuvre des plans conjoints de développement, identifier les intérêts communs et les mesures communes à prendre pour cette mise en place, et pour les recommandations dans le domaine des politiques d’intégration – pour le distinguer du consensus de Washington, le nouveau paradigme des politiques économiques pourrait être appelé consensus des BRICS.

 

ANNEXE 2

Comment éviter de perdre $60 Mds par an en arrêtant la délocalisation et la fuite des capitaux ?

La crise financière de 2008 a rendu le marché russe hautement vulnérable aux perturbations du marché mondial, dont la régulation s’est faite au détriment de la Russie par l’abaissement des taux de crédit, l’ouverture inopportune du marché intérieur sans respect des contraintes financières, l’imposition de mécanismes inéquitables dans les échanges internationaux, qui font perdre à la Russie pas loin de 100 milliards de dollars chaque année. Cela inclut près de 60 milliards de dollars qui quittent le pays en remboursements des prêts étrangers et en revenus des investissements, et pas loin de 50 milliards dus aux fuites illégales des capitaux. Le volume cumulé de ces derniers atteint 500 milliards de dollars, qui représentent même 1 000 milliards de capitaux délocalisés, quand vous y ajoutez les investissements directs à l’étranger des résidents russes. La perte des revenus fiscaux qui en résulte est de 839 milliards de roubles (1,3% du PNB). On a évalué à 5 000 milliards de roubles en 2012 le montant total des pertes dans le budget dues aux délocalisations des capitaux, à leur fuite et aux autres opérations pour éviter les impôts.

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Source : http://lesakerfrancophone.net/jannexes-a-larticle-de-serguei-glaziev/

 

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Mais où sont les Glazyev d’Europe ? Il n’y en a point. La preuve :

[Et s’il y en avait, QUI pourraient-ils conseiller ?]

 

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Une communauté européenne si démocratique

 


« Je ne pensais pas que le TTIP aurait pu être plus effrayant, mais j’ai parlé à la responsable de l’UE en charge de celui-ci. Avec seulement huit mots elle a dévoilé ce qui ne colle pas avec cet accord et pourquoi il doit être combattu »


 

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Par John Hilary – Le 16 octobre 2015 – The Independent

J’ai eu récemment la chance rare de pouvoir jeter un œil derrière la façade officielle de l’Union européenne lorsque j’ai rencontré la commissaire au commerce dans son bureau à Bruxelles. J’y étais pour parler du Partenariat Transatlantique de Commerce et d’Investissement [TTIP, Transatlantic Trade and Investment Partnership NdT], cet accord commercial si controversé, en cours de négociations entre l’Union européenne et les États Unis.

 

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Devant l’évidence, Cecilia Malmsröm reconnaît que jamais un accord commercial n’a soulevé autant d’opposition populaire. Mais ses réponses rendent claires les priorités de l’UE.  

 

En tant que commissaire au commerce, Cecilia Malmström occupe une position importante dans la bureaucratie européenne. Elle dirige le département commerce de la Commission européenne, poste occupé auparavant par Peter Mandelson jusqu’à ce qu’il soit forcé d’abandonner la politique en Grande-Bretagne. Elle est donc en charge de la stratégie commerciale pour les 28 membres de la communauté et ce sont ses fonctionnaires qui sont en train de finaliser le TTIP avec leurs homologues américains.

Lors de notre rencontre, j’ai mis Malmström face au problème de l’opposition populaire massive au TTIP, dans toute l’Europe. Durant l’année précédente, un record de 3 250 000 Européens ont signé la pétition contre cet accord. Des milliers de manifestations se sont déroulées dans les 28 pays européens, dont la plus spectaculaire s’est tenue le week-end dernier à Berlin, réunissant 250 000 personnes. [Toutes choses – pétitions et manifs – qui ne serviront évidemment à rien. Quand donc le people européen va-t-il en tirer les conclusions qui s’imposent ?NdGO.]

Face a cela, Malmström a reconnu que jamais un accord commercial n’avait inspiré une telle opposition, si large et si déterminée. Mais quand j’ai demandé à la commissaire comment elle pouvait continuer à faire la promotion de l’accord face à une opposition si forte du public, elle a eu cette réponse glaçante : «Je ne suis pas mandatée par le peuple européen.»

 

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Protestataires à Londres le 7 octobre 2015

 

Mais alors par qui est mandatée Cecilia Malsmtröm ? Officiellement, les commissaires européens sont censés suivre les instructions des gouvernements européens élus. Pourtant la Commission européenne mène les négociations concernant le TTIP à huis clos, sans la légitime intervention des gouvernements européens, encore moins des députés ou du public. Les fonctionnaires britanniques nous ont avoué être complètement laissés dans l’ignorance des négociations sur le TTIP, ce qui rend leur travail impossible.

Dans les faits, comme le rapport de War on Want vient de le révéler, Malsmtröm reçoit directement ses ordres des lobbyistes qui arpentent Bruxelles. Ce n’est plus un secret que la Commission européenne prend ses consignes auprès des lobbys de l’industrie tels que BusinessEurope et l’European Services Forum, comme une assistante de direction auprès de son patron. Il n’est donc pas étonnant que les négociations du TTIP soient plus faites pour servir les intérêts des compagnies que les besoins de la population.

D’ici deux ans, le peuple britannique devra décider s’il veut quitter l’Union européenne ou y rester. Je suis fier d’être européen et n’ai aucune affinité avec la xénophobie alarmiste de ces petits Anglais voulant fermer nos frontières. Je crois en une Europe populaire, une Europe sociale ou l’on puisse travailler ensemble, avec les autres Européens, à l’intérieur comme a l’extérieur du continent, et construire un futur commun dépassant les intérêts financiers d’une élite restreinte.

 

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Des activistes à Berlin le 9 octobre 2015, Merkel allume la bombe du TTIP

 

Mais la question du référendum ne sera pas de savoir si l’on veut rester européen, cette question n’aurait d’ailleurs aucun sens. Elle portera plutôt sur le fait de rester assujetti aux institutions européennes, dont cette Commission qui n’est pas élue. Comme la population grecque en a fait l’amère expérience, ces institutions ne toléreront aucune réforme ou changement de cap face à l’austérité permanente et aux lois commerciales qu’ils cherchent à nous imposer.

Ce TTIP nous donne donc un aperçu du cauchemar que la Commission européenne a en réserve pour chacun de nous. Cecilia Malmström et ses collègues commissaires ont montré le peu de considération qu’ils portaient au peuple européen. Nous sommes avertis.

Pour ajouter votre signature à la pétition du peuple européen contre le TTIP, allez sur waronwant.org/ttip.

John Hilari est Directeur de War on Want. Suivez le sur Twitter : @JHilary

Traduit par Wayan, relu par jj et Diane pour le Saker Francophone

Source : http://lesakerfrancophone.net/une-communaute-europeenne-s...

 

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Xxxxxième Manifestation pour réclamer la libération de Georges Ibrahim Abdallah

 

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http://www.secoursrouge.org/Bruxelles-Rassemblement-le-24...

 

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Hommage à Mouammar Kadhafi
 

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Dimanche 25 Octobre à 17h

au Café Le Miyanis

132 boulevard de Ménilmontant

75020 PARIS

Métro Ménilmontant

 

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https://www.facebook.com/events/1653465404910627/

 

 

 

Mis en ligne le 22 octobre 2015.

 

 

 

 

18:53 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

18/10/2015

HISTOIRES BELGES

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Une fois n’est pas coutume

 

Histoires belges

I.

Ubu sur la Batte

 

En mars 2012, Dieudonné, à la demande générale d’une partie de la population, est venu donner son spectacle La Bête immonde, à Herstal, petite ville des environs de Liège surtout connue pour sa fabrique d’armes de guerre.

Trois ans plus tard

 

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Le parquet de Liège a requis mercredi devant le tribunal correctionnel une peine de 6 mois de prison ferme, une amende de 5.000 euros et une interdiction de droits « contre Dieudonné M’Bala M’Bala », qualifié d’« humoriste » avec des guillemets ou de polémiste sans guillemets par la presse bien-pensante.

« Dieudonné avait été invité à présenter son spectacle à «La Fabrik» de Herstal le 14 mars 2012, à la demande du comité des jeunes de Bressoux-Droixhe. L’assemblée avait rassemblé quelque 1.100 personnes. Lors de ce spectacle, l’humoriste avait tenu des propos radicaux, xénophobes, discriminatoires et antisémites.

« Plusieurs préventions ont été retenues pour qualifier les faits. Il s’agit de préventions d’incitation à la haine, de tenue de propos antisémites et discriminatoires, de diffusion d’idées à caractère raciste, de négationnisme et de révisionnisme

Oufti ! Que ça…

« Le Centre interfédéral pour l’égalité des chances [sauf celles des Palestiniens, NdGO], l’Asbl Foyer culturel juif de Liège et le Comité de coordination des organisations juives de Belgique se sont constitués parties civiles. Le Centre interfédéral pour l’égalité des chances a réclamé un dommage définitif d’un euro mais les deux autres parties ont chacune réclamé un dommage de 2.500 euros.

« Les différents propos tenus lors de ce spectacle public ont été épinglés lors de l’audience. Selon les avocats des parties civiles, Me Lemmens et Me Berbuto, ils représentent le prototype de propos qui constituent une incitation à la haine et à la violence.

(…)

« D’après les plaignants, Dieudonné cherche à stigmatiser une communauté. Connu pour ses positions antisémites, il vise essentiellement la jeunesse musulmane au sein de son public.

« Le Procureur Damien Leboutte a également épinglé les propos tenus par Dieudonné, qu’il ne qualifie plus d’humoriste.

« Le spectacle qu’il donne est rempli de propos diffamants et insultants qui donnent envie de vomir », a-t-il indiqué lors de son réquisitoire.

Il est clair qu’entre le vertueux Joseph McCarthy et l’« humoriste » Charlie Chaplin, les chats-fourrés liégeois ont choisi leur camp. Ah, mais !

« Le parquet a réclamé une peine de 6 mois de prison qui tient déjà compte de l’ancienneté des fait [défense de rire], une amende portée du maximum de 5.000 euros et une interdiction des droits sur le territoire belge, pour le cas où Dieudonné M’Bala M’Bala aurait un jour l’idée de venir se domicilier en Belgique. » [Des fois qu’il voudrait imiter Depardieu et venir planquer ses euros là où on ne paie pas d’impôts dessus quand on en a suffisamment.]

Mais pourquoi a-t-il fallu trois ans à M. Leboutte pour découvrir toutes ces horreurs que n’avait pas vues le public de Herstal, essentiellement jeune et musulman il est vrai (et que les mauvais esprits s’abstiennent de parler de discrimination).

Pourquoi l’avoir fait aujourd’hui alors que nul n’en avait eu l’idée dans l’instant ? À notre avis, c’est que, premièrement, il est toujours prudent d’obéir aux injonctions de la puissance occupante, qui a ses raisons pour les faire connaître à retardement, et que, deuxièmement, il n’y en a aucune pour cracher sur la réclame peu coûteuse qu’on peut se faire en s’en prenant à une célébrité de passage. Ou passée un peu avant.

 

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« Vous remarquerez, écrit sur son blog Allain Jules, que, chaque fois que l’humoriste prépare sa tournée internationale, [qui doit débuter] le 26 décembre au Zénith de Nantes, il a toujours maille à partir avec les autorités juridico-politiques. Ce sont ces dernières qui le pourchassent toujours… Est-ce le hasard ? Que nenni. Ils veulent sa peau. Heureusement que son public le sait, et que son talent le sauve. »

 

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Et d’ajouter :

« Dieudonné devait également comparaître mercredi à Paris en correctionnelle pour « provocation à la haine raciale » et « injure raciale » pour des passages de son avant-dernier spectacle, La Bête immonde, mais le procès a été renvoyé au 24 février 2016, à la demande de son avocat, Me Sanjay Mirabeau, empêché. »

Et, en effet, l’offensive liégeoise est simultanée et parallèle à cette Nième de France. Il s’agit donc bien, au moment où commence la Troisième Intifada, de museler préventivement toute critique explicite des ignominies passées ou en cours.

Ah les braves gens !

Que Dieudonné, dans sa vie privée, aille se fourvoyer chez les Blancs de sa Vendée plus ou moins natale, on est les premiers à le regretter, et on espère qu’il en reviendra. Mais qu’il dénonce, en faisant rire, les horreurs les plus abominables, les plus dégradantes et les plus persistantes de son temps, comme l’ont fait avant lui les Swift, les Molière, les Dac, les Coluche, les Yanne et les Desproges, c’est son droit le plus absolu, et merci à lui.

Jugement (à Liège) le 25 novembre.

Ceux d’entre vous qui désirent apporter leur soutien moral  à M. le Procureur du Roi sont (encore) libres de le faire. C’est là : Damien.Leboutte@just.fgov.be

 

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Sources :

http://www.lavenir.net/cnt/DMF20151014_00719375

http://allainjules.com/la-blague-belge-dieudonne-condamne...  

 

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II.

Zoïle sur la Butte

 

Faute de pouvoir s’en prendre à Homère et à Platon, un qui se dit écrivain, d’origine belge mais sévissant à Paris, s’en prend à Georges Simenon. Son  nom : Patrick Roegiers. Prononcez Roû-jota-îrs (pour la jota, voyez Devos), bien qu’il insiste pour qu’on le prononce « à la française ». Dans le temps, parler pointu (voyez Pagnol) se disait par ici « fransquillonner ». Maintenant, ils parlent tous comme à la télé.

Donc,  M. Roegiers, après avoir pompé un de ses titres à Blavier - ce qui est à toi est à moi et personne n’a eu le mauvais goût de le lui reprocher - a naguère commis un livre qu’il a modestement intitulé Le bonheur des Belges, titre et personnage principal pompés à Claus, car à quoi bon lésiner. Où irait-on, si les gloires nationales ne pouvaient pas servir à quelque chose ? D’aucuns qui croient savoir lire en avaient même dit du bien. Des goûts et des couleurs…

Pourquoi changer une recette qui gagne ? Le même « homme de lettres » (bien notre tour d’user des guillemets) vient de récidiver, avec un L’autre Simenon, qu’on dit sur les rangs pour le Renaudot. Inutile d’ergoter sur ce qu’on pense des prix, puisqu’aussi bien Simenon lui-même l’a fait à propos de Festival de Cannes. Allez-y voir.

Le hic, cette fois, c’est que non content de se parer des plumes du paon, l’auteur se laisse aller à le diffamer, voire à un petit peu quand même le calomnier. En se servant d’un frère cadet mauvais sujet comme prétexte et, bien entendu, comme tremplin.

Ce n’est un secret pour personne que Christian Simenon, nullité pathétique et néanmoins favori de sa mère a aboyé avec les (très nombreuses partout) meutes de chiens de son époque et fricoté avec les pro-nazis. Ce dont se prévaut notre Zoïle pour tenter de diminuer autant qu’il est en lui la gloire de l’aîné. S’il était anglais, il reprocherait à Shakespeare les frasques (nazillonnes aussi) du duc de Windsor. Shakespeare l’a échappé belle.

Remarquez que… lui-même – William – en son temps a calomnié des gens. Pour complaire à ses puissants protecteurs, certes, mais quand même. La différence, c’est qu’il avait du talent. Certains disent même du génie. Quand il brosse le portrait d’un usurpateur sanguinaire, ce n’est pas juste un personnage qu’il crée, c’est un type. Sa faute, c’est de l’avoir appelé Macbeth. Pour les mêmes raisons, Molière a, de son côté, peu glorieusement ridiculisé des femmes qui le valaient bien. Ce sont là des choses dont Simenon ne s’est jamais rendu coupable.

On ne peut pas classer Patrick Roegiers parmi les fous littéraires : puisqu’il a trouvé des Grasset pour le publier, il ne répond pas aux critères. Mais comment ne pas le classer parmi les malades ? Car ne pouvoir écrire qu’en se parant des dépouilles de qui vous porte ombrage, tout en se donnant un mal de chien pour le diminuer, est une maladie. L’artiste véritable, occupé à créer, n’a pas de temps pour ces pathologies.

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Cela dit, pourquoi cette tempête dans une jatte de café fait-elle tant de vagues ? Parce que les éditeurs habitués des prix littéraires s’y entendent à les provoquer et n’hésitent pas à en rajouter une couche dans les merdias si cela peut leur être utile. Astuce mercantile vieille comme l’imprimerie.

Résultat : dès les premières complaisantes attaques, le sang de M. Jean-Baptiste Baronian n’a fait qu’un tour. Et de foncer comme on l'espérait sur la muleta.

Jean-Baptiste Baronian est un écrivain belge de langue française, d’origine arménienne par ses parents, auteur prolifique à multiples facettes, ex- directeur de collections dans plusieurs maisons prestigieuses et membre de l’Académie Royale de Langue et de Littérature Françaises de Belgique, mais aussi Président des Amis de Georges Simenon. Pas pour occuper un créneau honorifique de plus, mais par conviction.

M. Baronian, donc, a estimé que trop c’était trop, et il l’a fait savoir dans les colonnes du quotidien Le Soir. Qui a fait paraître sa « Carte blanche »…  face à la réponse de M. Roegiers. On ne saurait trop conseiller au Swar de continuer dans cette voie pionnière et de publier désormais les droits de réponse avant les réquisitoires. M. Roegiers, égal à lui-même, y traite élégamment son critique de divers noms d'oiseaux (il a du goût pour le calembourbeux).

Du coup, M. Jacques De Decker, pourtant son admirateur mais président de l’Académie Royale de Langue et de Littérature Françaises de Belgique citée plus haut et, soit dit entre parenthèses, seul auteur belge à écrire dans les trois langues nationales, a cru de son devoir de rompre une lance en défense de son co-académicien en remettant quelque peu M. Roegiers à sa place. Gros raffût dans Landerneau, qui n’est pourtant pas en Belgique.

On entend d’ici l’attachée de presse du tiers de galligrasseuil : « Mission accomplished. »

Nous eussions aimé vous distraire avec les argumentations diverses mais… nous n’achetons pas les merdias, qui, par ailleurs, ne pratiquent pas la gratuité même sur Internet. Vous devrez donc vous contenter (façon de parler) du commentaire ô combien éclairé de M. Pierre Assouline. Que voilà.

 

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Sale temps pour Simenon

 

Pierre Assouline – La République des livres 24 septembre 2015

 

« Le récit est bourré non d'erreurs mais de contre-vérités. Toutes volontaires, mises en scène à dessein dans l'intention de nuire. »

 

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Que peut faire un écrivain de son héros lorsque celui-ci est un anti-héros ? Une crapule de génie, comme y réussit magnifiquement Javier Cercas dans L’Imposteur. Ou juste une crapule comme y parvient médiocrement Patrick Roegiers. Car le risque avec de tels personnages, c’est qu’ils tirent l’auteur vers le bas et emportent le lecteur dans leur élan. Le cas de L’autre Simenon (Grasset).

Quelle idée de consacrer un livre à un personnage aussi médiocre ! Faut-il être à court d’inspiration. Encore qu’il en est auxquels on peut trouver un certain panache dans l’insignifiance. Mais celui-ci était juste minable. Une vie sans éclat, celle d’un employé de l’administration portuaire à Matadi au Congo Belge dans l’entre-deux-guerres complexé par la réussite de son frère, puis aspiré dans la spirale de l’activisme fasciste du parti Rex en Belgique. Sa seule heure de gloire, selon Patrick Roegiers, est d’avoir pris la tête d’un escadron de la mort pour assassiner froidement à bout portant vingt-sept civils choisis comme otages parmi les notables de la région de Charleroi. Manifestement, il y en a que cela fait encore saliver. Grand bien leur fasse. Ce serait juste sans intérêt si l’on n’en profitait pas pour salir un homme par contre coup : le vrai Simenon, le romancier.

Lire la suite…

Source : http://larepubliquedeslivres.com/simenon-versus-simenon/

 

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Tirez sur Simenon !

dit-on chez Causeur, où on reproduit – mais, oh, tiens, le voilà – le texte de M. Baronian :

http://www.causeur.fr/tirez-sur-simenon-34748.html

 

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On vous a fait grâce de Baudelaire, dont le Pauvre Belgique ! a été lui aussi pillé et n’en doutons pas corrigé. Par l’« homme de théâtre » cette fois, qui mit naguère en scène un Pauvre B…. « d’après Baudelaire, texte de Patrick Roegiers ».

À qui le « surdoué » va-t-il s’en prendre après cela ? Magritte ? Mais sait-il peindre ? Ah, zut, c’est déjà fait : Magritte et la photographie. Eddy Merckxs ? Encore faut-il savoir couvrir de longues distances à vélo, avaler des amphés sans se faire poisser et arriver avant les autres. N’y comptons pas trop... Verhaeren ? Mais il faut savoir faire des vers… Maeterlinck ?... Ghelderode ?... On sèche.

Intolérable suspense.

 

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Ne quittons pas tout de suite Simenon puisqu’on y est (et nos excuses pour les langues laissées d’origine) :

 

Louanges d’orfèvres

John Cowper Powys, Henry Miller

 

« I hope your Book, this autobiography one, will be a long book… Do you know for whose stories (and they are all long short ones like Henry James’ & Theodore’s) I have got now an absolute mania ? The so-called Detective Stories translated from the French of Georges Simenon. Do ask Maurice [Browne] if he knows them. They have given me extraordinary pleasure. The crime part is far the worst part in them. It is badly done – even I who never read detective stories can see that, but for the Milieus (is that the right plural ?) and the neurotic criminals he is better than – well, I’d sooner meet him than any other living writer. And his women are perfect. I do pray Simenon is alive – ask Maurice if he knows anything about him. »

Lettre de JCP à Louis Wilkinson, 5 février 1945.

(Letters to Louis Wilkinson 1935-1956, Villlage Press)

Powys a souvent parlé de Simenon dans sa correspondance. Là, c’était la toute première fois.

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Extrait du livre de Maurizio Testa : Maigret e il caso Simenon

 

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Les treize Maigret de Simenon

 

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Devant sa maison d’Épalinges, l’artiste entouré par treize autres, qui ont incarné, chacun avec talent, sa créature. De gauche à droite, en effigies de carton grandeur nature : Albert Préjean, Gino Cervi, Michel Simon, Abel Tarride, Jean Gabin, Rupert Davies, Charles Laughton, Boris Ténine, Pierre Renoir, Harry Baur, Jean Richard, Heinz Ruhmann, Jan Teuling.


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Moralité :

L’envie est un vilain défaut.

C’est même un des sept péchés capitaux.

On espère seulement que MM. Leboutte et Roegiers ne sont pas en train de lancer une mode.

Coluche, reviens ! La réalité dépasse ta fiction.

 

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Tout Simenon, bien sûr, dont

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Georges Simenon

PEDIGREE

Presses de la Cité, 1948

Édition originale

 

 

 

 

 Liste des rééditions :

http ://www.association-jacques-riviere-alain-fourni...

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Georges Simenon

Pedigree – Romans durs

Place des Éditeurs – 2012

489 pages

 

 

 

Mais aussi

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Pierre Assouline

SIMENON

Julliard, 1992

756 pages

 

 

 

13. carissimo simenon mon cher fellini.jpg

 

 

Federico Fellini & Georges Simenon

Carissimo Simenon – Mon cher Fellini

Cahiers du Cinéma, 2003

96 pages

 

 

 

 

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André Blavier

Le mal du pays ou les travaux forc(en)és

Yellow Now, 1986

136 pages

 

 

 

 

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Hugo Claus

Le chagrin des Belges

Julliard, 1985

606 pages

 

 

 

Actualité

 

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Maurizio DE GIOVANNI

L’automne du commissaire Ricciardi

Payot – Rivages Noir, Septembre 2015

416 pages

 

 

 

 

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49

[Naples] Dimanche 1er novembre [1931]

 

Le dimanche sous la pluie est une chose particulière.

Il te met dans une situation que tu n’attendais pas, que tu n’avais pas souhaitée. Il t’empêche, dans la rue, de plonger dans la foule, de te rassasier de lumières et de couleurs, de te faire bousculer dans les jardins publics, par des nourrices, ou dans les cafés de la Galleria, par de jeunes couples. Il t’empêche d’aller respirer le parfum de la mer et d’entendre les cris des pêcheurs te proposant leur pêche de nuit.

Le dimanche sous la pluie ferme les portes. Il pénètre par les interstices des volets, inonde les murs et le sol, il remonte jusqu’à ton âme, et serre ton cœur dans son poing. Le dimanche sous la pluie est habile à jouer avec l’espérance et la solitude.

Le dimanche sous la pluie te fait désirer autre chose que ce que tu as. Il attire ton regard sur les fenêtres ruisselantes, déformant tout ce que tu vois au travers. Il ne te laisse même pas voir les images de l’extérieur, durant les heures que tu ne peux consacrer à la promenade et aux rencontres.

Si tu es un vieux médecin portant en lui tant de blessures de guerre, le dimanche sous la pluie te trouvera déjà réveillé à l’aube. Tu te lèveras en traînant les pieds dans une maison trop grande pour toi, la chemise de nuit flottant autour de toi, les bas en tire-bouchon. Tu fumeras beaucoup en regardant sans honte mais avec crainte ta solitude et le futur sombre que tu n’auras peut-être pas. Tu penseras aux brouillards lointains et aux pluies de ton adolescence, pleins de jeux et dépourvus de frustrations ; et tu décideras peut-être de t’habiller et de te rendre à l’hôpital, même si tu n’es pas de garde. Parce que les malades et leur souffrance sont tout ce qui te reste.

Le dimanche sous la pluie a ses armes.

Si tu es une jeune fille amoureuse, tu ne verras pas le moment où il pourrait se passer quelque chose ; au contraire, le dimanche sous la pluie suspendra le temps dans une immobilité qui te semblera infinie. Tu liras et reliras une lettre, tu la compareras avec ce que tu espérais et la lumière glacée des fenêtres striées par la pluie te fera craindre le pire. Tu prépareras le déjeûner avec des gestes distants et ta famille ressentira, sans la comprendre, ton agitation, et te regardera inquiète et agacée. Tu ne t’en apercevras pas, tandis que tu t’approcheras sans cesse de la fenêtre, comme le fait un poisson avec les parois de son aquarium, en pensant à un monde dans lequel tu craindrais de ne pas pouvoir respirer.

Le dimanche sous la pluie est rempli de peurs.

Si tu es un homme qui aurait voulu être une femme, tu passeras peut-être la journée à te vernir les ongles et à t’épiler. Tu enrageras de ne pas pouvoir sortir avec une robe à fleurs, pour hurler au monde que tu es belle et forte, en dépit de la nature qui n’a pas voulu t’écouter. Il te reviendra peut-être en mémoire l’enfant que tu étais, dans la rue, rejeté et moqué, maltraité par ceux-là même qui aujourd’hui viennent te chercher, faméliques. Quelqu’un viendra peut-être te trouver en cachette, trempé et essoufflé, et regardera autour de lui dans la crainte d’être vu et reconnu ; mais cela t’est bien égal, parce que même cela c’est de l’amour, et que s’il te prend quelques instants, tôt ou tard il te les rendra.

Le dimanche sous la pluie fait de bien étranges cadeaux.

Si tu es une jolie femme qui vient de t’installer en ces lieux, ta nouvelle vie t’apparaîtra étrange à travers la pluie. Tu penseras que, malgré sa réputation de pays du soleil, il y pleut beaucoup. Mais que la pluie n’y est pas comme ailleurs et que les ondées alternent avec les rayons de soleil pleins de chansons. Tu décideras de sortir tout de même, et tu te promèneras en voiture dans les rues désertes. Tu admireras les immeubles muets du front de mer, l’écume des vagues bondissant jusque sur la chaussée, l’air chargé d’électricité. Tu penseras au seul homme que tu as envie de voir, quand au café une centaine de mains se proposeront pour allumer ta cigarette, faisant pâlir de jalousie les autres femmes ; mais tu as besoin de cet homme-là, pas des autres, et ton esprit cultive une seule espérance à la fois.

Le dimanche sous la pluie limite les possibilités.

Si tu es un brigadier un jour de fête, tu feras pour une fois la grasse matinée, tandis que la pluie frappe aux volets. Tu feras l’amour de bon matin, calmement, en te perdant dans les cheveux blonds, les yeux bleus et la peau douce de la femme que tu as aimée, que tu aimes encore et que tu aimeras toujours, tant que tu verras clair. Et puis tu accueilleras cinq lutins dans ton lit, tandis qu’elle préparera le petit déjeûner, et tu raconteras à ces yeux écarquillés les fabuleuses aventures de l’héroïque policier qui arrête les bandits. Et tu penseras peut-être à celui qui n’est plus là et tu lui adresseras une larme et un sourire, en lui rappelant que dans ton cœur de père, il y a une grande, belle et lumineuse place pour lui, et qu’il en sera toujours ainsi.

Le dimanche de pluie a ses invités.

Si tu es une vieille nourrice rhumatisante, tu regarderas ton signorino s’habiller pour sortir, même si aujourd’hui c’est dimanche, même si aujourd’hui c’est la fête de tous les saints, même si aujourd’hui il pleut à verse. Tu protesteras, tu te lamenteras mais il ne t’écoutera pas. Il ne t’écoute jamais. Tu observeras ses yeux brillants de fièvre, tu surveilleras sa toux. Ta maladresse te pèsera autant que la crainte de le voir souffrir. Tu nourriras un fol espoir pour l’avoir vu écrire en cachette et garder une feuille froissée dans une poche de sa veste. Sur son cœur, précisément.

Le dimanche sous la pluie glisse tout de même quelques espoirs au fond des pires solitudes.

[…]

ce quatriÈme volume clÔt le cycle des « saisons » du commissaire ricciardi.

Il faudra qu’on vous parle un jour du polar italien, territoire somptueux, le plus souvent très contemporain

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Dernière minute

Notre post devait s’arrêter là. Et puis nous est arrivé d’Italie en passant  par la Suisse – merci à Silvia Cattori ! – la

 

Réflexion d’un

Prix Nobel de littérature

 

Pas d’un qui l’a reçu pour avoir dénigré Poutine ; d’un à qui on l’a donné pour se redorer le blason.

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Dario Fo :

Nos intellectuels ineptes, tristes et asservis à la pensée unique

 

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J’ai bien connu Dario Fo à Rome. C’était en 1974. Des affichettes placardées sur la Piazza Navona annonçaient son spectacle le soir même. Fo était un artiste déjà fort célèbre ; sa critique politique et sa défense des militants accusés de terrorisme, dérangeaient le système. Après un long et tortueux périple, où j’ai cru ne jamais arriver, j’ai fini par trouver le quartier pauvre de la banlieue romaine où Dario Fo se produisait. La salle, était bondée, en délire. Son spectacle comique, enthousiasmant, tenait de la Commedia dell’Arte et du meeting politique. Il y avait un climat de radicalisation gauche droite de quasi guerre civile en Italie. C’était les sombres « années de plomb ». Les années Gladio pour ceux qui connaissent l’histoire. A la sortie de ce spectacle si revigorant, le cercle qui entourait Fo m’a approchée. Stupéfait d’apprendre que je venais de Suisse pour atterrir en ce lieu perdu, Fo m’invita à me joindre aux acteurs de sa troupe et amis. Assise à l’arrière du véhicule je découvris que les amis qui accompagnaient Dario Fo assuraient sa protection armés de bâtons. Son épouse, l’actrice Franca Rame avait été séquestrée et violentée pour son engagement politique quelques mois plus tôt par un groupe néo-fasciste. Le souvenir de cette nuit romaine d’un Dario Fo accueillant, généreux, exubérant, préparant lui-même le diner en riant, est resté gravé dans ma mémoire. [Silvia Cattori

 

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Dario Fo et Franca Rame en d’autres temps

 

Remettons les choses à plat : la loi [pour limiter] les écoutes téléphoniques, la réforme du Sénat, les interventions sur la RAI, l’article 18 [du statut du Travailleur] annulé par le Jobs Act* (que c’est moche cette expression, Jobs Act), autant de choses qui, si elles étaient arrivées il y a quinze ans sous le règne du Seigneur d’Arcore (Silvio Berlusconi, NdT) auraient – et ont effectivement – rempli les rues de manifestants, et les pages des journaux. Mais alors, que s’est-il passé, que nous est-il arrivé, pour que s’abatte un silence aussi effrayant ? Pour que se produisent cet assoupissement paradoxal, cette anesthésie générale. Vous rappelez-vous cette vieille fable, « Le joueur de flûte » ? Un joueur de flûte enchante les rats de la ville et les conduit au fleuve où ils se noient, libérant ainsi la cité. Mais comme les gens de la ville … ne tiennent pas parole et ne le paient pas, lui se venge et avec sa flûte il enchante cette fois les enfants de la cité et les emmène avec lui. Voilà, la même chose s’est produite avec les journalistes qui  devraient être les premiers à avoir conscience de l’importance de l’information : à force de jouer de la flûte, ils ont endormi trop de gens ! Mais ce n’est pas seulement le problème de la presse écrite. Nous avons aujourd’hui une classe d’intellectuels qui a en grande partie oublié d’utiliser le tambour, un instrument formidable pour réveiller les enfants ahuris. La plupart se taisent, ils n’ont plus de dignité et donc ne s’indignent plus. C’est cela qui est terrible et incroyable : le manque d’indignation. Cela dépasse de loin la trahison du clergé ! Tous pensent la même chose : mais pourquoi donc devrais-je m’exposer ? Peut-être qu’un jour j’aurai besoin de quelque chose, d’une faveur, d’un coup de main de celui que je suis en train de critiquer.

Tout se joue sur la peur du chantage, sur la possibilité d’en tirer un avantage pour soi. Ceux qui font l’information et l’opinion ont compris cela : il faut rester dans le jeu. Si tu te mets à critiquer, ou même à faire des remarques ou des réflexions gênantes, tu es purement et simplement  éliminé. Désormais le pli est pris : on aligne sur le tableau le nom de ceux qui se sont « mal comportés ». Celui dont la tête dépasse des rangs est jeté dehors. Et par « dehors » j’entends, mis totalement hors-jeu.

Les conséquences de cette pensée, non pas « unique » mais asservie, conformiste, et opportuniste sont terribles : les anticorps disparaissent peu à peu. Cela crée potentiellement une société d’ineptes, de lèches-culs. Il suffit de regarder les parlementaires qui expliquent leur volte-face par la vieille excuse « J’ai une famille moi », un refrain si souvent entendu au temps du Fascisme. Je vois clairement aujourd’hui un encerclement de la liberté d’expression, et les personnes qui ont le courage de s’exprimer sont marginalisées. Depuis toujours le pouvoir veut faire taire les voix dissidentes : mais dans un système sain, d’habitude il trouve une limite en ceux qui s’opposent à lui. Les intellectuels, un temps, guidaient l’opinion publique. Mais aujourd’hui, qui ose relever la tête ?

Dario Fo, Prix Nobel de littérature
26 sept. 2015 (version imprimée)           

Traduction : Christophe/Fatto Quotidiano

Notes de traduction :

(*) Jobs Act : Loi italienne mise en place par le gouvernement de Matteo Renzi réformant en profondeur le marché du travail.

Sources :

http://arretsurinfo.ch/dario-fo-nos-intellectuels-ineptes...

http://ilfattoquotidiano.fr/

Hiver

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Il neige à Moscou depuis le 7 octobre.

 

 

 

Mis en ligne le 18 octobre 2015.

 

 

 

18:51 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

15/10/2015

LISEZ-LES TOUS...

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Lisez-les tous. On vous promet qu’ils en valent la peine.

 

Syrie : Panique chez les égorgeurs de l’OTAN…

Georges Stanechy – À contre courant12 octobre 2015

 

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Pour une poignée de dollars…

Fuyant la Syrie où ils s’étaient incrustés. Chancres, métastases d’un chaos ne cessant de se répandre. 

Un des plus beaux pays du monde, aux multiples vestiges historiques. Héritages des civilisations fusionnant le long des siècles et millénaires dans ce creuset de la pensée, de l’art et de la spiritualité.

Des rats abandonnant le naufrage colonial de l’Occident dans la région, tel un navire coulant à grande vitesse… Courant, éperdus de frayeur, de leurs jambes et de leurs Toyota rutilantes, loin de leurs camps, abris bétonnés, salles de torture et postes de tir, de leur encadrement et commandement des "forces spéciales" des pays de l’OTAN. 

Sous le pilonnage assourdissant des bombes et missiles, de haute précision, des forces armées russes. Largués, de nuit, par des avions silencieux et invisibles à plus de 5000 mètres d’altitude. Le plus angoissant, ces missiles de croisière supersoniques dont on ne perçoit le bruit du propulseur qu’après son explosion… Trop tard…

Lire la suite…

Source : http://stanechy.over-blog.com/2015/10/syrie-panique-chez-...

 

*

Quand CNN pose des questions idiotes à M. Peskov* :

 

3. Dmitry Peskov 1.jpg

 

Comment différenciez-vous, lors des bombardements en Syrie, les terroristes normaux des rebelles modérés ?

« Depuis le début des opérations militaires en Syrie, nous avons pris cela en considération. Contre les terroristes normaux, nous utilisons des bombes normales, et contre les terroristes modérés, nous avons recours seulement à des bombes modérées. Nous nous sommes orientés dans ce sens, autrement dit, dans le sens de la Justice. »

Excusez-moi, mais pouvez-vous me dire en quoi les bombes modérées sont différentes des bombes normales ?

« Nos bombes normales se différencient des bombes modérées, exactement comme les terroristes normaux se différencient des terroristes modérés. Les secondes sont en fait peintes avec d’autres couleurs, aux tons décidément plus doux et plaisants. »

__________________ 

* Dmitry Peskov, porte-parole du Kremlin.

Sources : http://www.legrandsoir.info/le-porte-parole-du-kremlin-se...

http://rusvesna.su/recent_opinions/1444118247 / http://www.vz.ru/news/2015/10/6/770887.html

Traduction Kevin Queral

 

*

Un peu d’histoire n’a jamais fait de mal à personne, remet souvent l’église au milieu du village, les pendules à l’heure, etc.

 

Rétro-colonisation

Pourquoi la France veut-elle renverser la République arabe syrienne ?

par Thierry Meyssan

 

Revenant sur l’histoire de la colonisation française de la Syrie et la comparant avec l’action des présidents Sarkozy et Hollande, Thierry Meyssan met en évidence la volonté de certains dirigeants français actuels de recoloniser ce pays. Une position anachronique et criminelle qui fait de la France actuelle un État de plus en plus haï dans le monde.

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Réseau Voltaire | Damas (Syrie) | 12 octobre 2015

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La France est aujourd’hui la principale puissance qui appelle au renversement de la République arabe syrienne. Alors que la Maison-Blanche et le Kremlin négocient en secret la manière de se débarrasser des jihadistes, Paris persiste à accuser le « régime de Bachar » (sic) d’avoir créé Daesh et à déclarer qu’après avoir éliminé l’Émirat islamique, il conviendra de renverser la « dictature alaouite » (re-sic). La France est publiquement soutenue par la Turquie et l’Arabie saoudite, et en sous-main par Israël.

 

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Nicolas Sarkozy et David Cameron signent les Accords de Lancaster House. Ils réitèrent, un siécle plus tard, l’entente cordiale des Accords Sykes-Picot.

 

Comment expliquer ce positionnement de perdant alors que la France n’a aucun intérêt économique ou politique dans cette croisade, que les États-Unis ont cessé de former des combattants contre la République, et que la Russie est en train de réduire en cendre les groupes jihadistes ?

La plupart des commentateurs ont souligné à juste titre les liens personnels du président Nicolas Sarkozy avec le Qatar, sponsor des Frères musulmans, et ceux du président François Hollande, également avec le Qatar, puis avec l’Arabie saoudite. Les deux présidents ont fait financer illégalement une partie de leurs campagnes électorales par ces États et ont bénéficié de toutes sortes de facilités offertes par ces mêmes États. En outre, l’Arabie saoudite détient désormais une partie non-négligeable des entreprises du CAC40, de sorte que son désinvestissement brutal causerait de graves dommages économiques à la France.

Je voudrais évoquer ici une autre hypothèse explicative : les intérêts coloniaux de certains dirigeants français. Pour cela, un retour en arrière est nécessaire.

Lire la suite…

(Sans sauter les interventions in vivo de Roland Dumas et d’Hugo Chavez !)

 

Source : http://www.voltairenet.org/article189002.html

 

*

Le gouvernement russe achète la maison où vécut Rachmaninov, à Vevey.

Que fait la presse suisse ?

 

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Russie = Poutine, ou le cerveaulavage à jet continu

Slobodan Despot13 octobre 2015

 

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Si l'État français (par un improbable miracle) cherchait à racheter le château de l’Aile à Vevey où vécut Paul Morand, la presse locale écrirait-elle: « La villa suisse que HOLLANDE convoite » ? Non, car un tel titre exprimerait une initiative strictement personnelle du président de la République.

En revanche, lorsque l’État russe souhaite racheter la propriété d’un compositeur faisant partie du patrimoine musical mondial – et russe en particulier —, il ne peut s’agir — encore — que d’une lubie de Vladimir Poutine. Surlignage rouge et photo en médaillon: l’article ne laisse aucun doute sur le caractère autocratique de la démarche. Le titre et la mise en page laissent entendre que M. Poutine, comme tant de potentats avant lui, convoite une villa suisse pour un usage personnel. Il serait intéressant de vérifier combien de lecteurs auront lu plus loin.

Les Russes sont un peuple bourré de défauts horripilants, mais il faut leur laisser une chose : ils n’ont besoin de personne pour leur expliquer ce qu’est un patrimoine culturel. Ils y ont toujours investi des moyens sans proportion avec le niveau de vie moyen. Ce goût ne tient ni au régime en place ni à la personne du chef de l’État. Le nom de Rachmaninov, comme ceux de Prokofiev, Riépine, Pouchkine ou Akhmatova, n’est pas qu’une entrée d’encyclopédie, mais une présence réelle dans l’âme et le coeur d’une grande majorité des Russes. Le rachat de la maison Rachmaninov leur semblerait aussi naturel que l’eût été le rachat de l’hôtel Gibbon à Lausanne par la Couronne britannique, si ses sujets savaient encore qui était Gibbon, et si les Lausannois n’avaient pas démoli sans état d’âme cette maison historique.

On ne se rend pas en Russie, du reste, pour des parcs d'attractions ni des shopping malls, mais pour le théâtre Bolchoï, la galerie Tretiakov ou le musée de l’Ermitage.

Les Russes sont aussi, soit dit en passant (car vos médias ne vous le diront pas), le peuple le plus instruit au monde selon les critères académiques, devant le Japon et le Canada. Réduire la politique de leur État à la volonté arbitraire de leur président, c’est les ravaler à un troupeau de bovins menés par l’anneau nasal. C’est un a priori inepte qui trahit, de la part des médias occidentaux – suisses en l’occurrence — une méconnaissance profonde du sujet et une volonté systématique d’enfermer le sujet « Russie » dans des stéréotypes confinant à l’idiotie.

Cet article paru en double page dans le Matin du 12 octobre 2015, qui n’a en principe aucun enjeu politique, trahit bien mieux que les commentaires politiques le fond de la pensée des journalistes. Enfin, pensée… le terme est exagéré. Nulle pensée ne se manifeste ici, pas même une intention malveillante. Il ne s’agit plus que de réflexes pavloviens1, inculqués par cerveaulavage et donc inconscients. Des journalistes ayant atteint un tel niveau de mécanisation peuvent sans délai être remplacés par des logiciels. Les éditeurs de presse feront des économies substantielles et personne ne verra la différence.


1.      Tiens, encore un Russe qui a révolutionné la science! En étudiant le salivage chez les chiens, Pavlov ne se doutait pas qu’il décrivait en visionnaire le fonctionnement de la « pensée » occidentale au début du troisième millénaire.

 

Source : http://blog.despot.ch/post/russie-poutine-ou-le-cerveaula...

 

*

Alibi : c’est bientôt la Toussaint.

En vérité : On vous le balance pour se faire plaisir.

 

Rachmaninov : L’Île des Morts

Poème symphonique, op. 29

Sir Andrew Davis, Royal Stockholm Philharmonic Orchestra

 

 

*

Folie des grandeurs ?

Presse ignare ?

Les deux mon général ?

 

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Obsession

Benoît Hamon ou le retour du Robespierre de l’Éducation nationale

L’ancien ministre s'en prend à nouveau aux rémunérations des professeurs de classes préparatoires

Lire la suite…

Source : http://www.lopinion.fr/13-octobre-2015/benoit-hamon-retou...

 

*

En marge du synode sur la famille, Israël, procréatique et GPA

 

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Retour du marché - Aéroport de Tel Aviv – Avril 2015

 

La société israélienne fait le choix de l’eugénisme déclaré : aussi, avec le dépistage prénatal le plus sophistiqué, voire prénuptial, l’avortement thérapeutique est pratiqué à une échelle bien plus vaste qu’ailleurs de par le monde, en particulier dans la communauté ashkénaze.

Les instances supranationales privilégient toujours le modèle israélo-américain, en matière d’accompagnement juridique des évolutions sociétales. On le constate à l’occasion des litiges autour de la GPA qui arrivent devant la Cour européenne des droits de l’homme, par exemple ; la sensibilité populaire et les législations nationales y sont systématiquement désavouées.

Le synode sur la famille cherche, de son côté, à orienter les chrétiens, mais aussi plus largement la société désemparée face aux cas de figure inédits que nous imposent légalisation du pseudo-mariage homosexuel et business de la reproduction humaine. Les catholiques sont le bastion de la résistance mondiale au nouveau dogme de l’égalité poussée jusqu’à l’absurde, aux sophismes autour de la notion de genre, visant à déposséder chaque sexe de ses prérogatives, et chaque enfant de son équilibre par référence à ses aïeux, et enfin résistance à l’anesthésie de la conscience face aux nouvelles possibilités vertigineuses de procréation artificielle.

Ce que l’on sait moins, c’est qu’Israël est le pays pionnier qui adopte avec enthousiasme le « baby business », et le « pink washing » qui va de pair : non seulement c’est le pays le plus performant en biotechnologie d’avant-garde, mais la promotion de l’homosexualisme y permet, grâce au dynamisme des start-up israéliennes prospectant des marchés dans le monde entier, d’envisager le contrôle de la procréation dans chaque pays, en retirant toute autorité aux parents s’adonnant aux engendrements naturels, puis toute primauté à la famille traditionnelle.

Rappelons les principales personnalités se faisant, en France, le relais de ces prétendus progrès, reposant sur un néo-esclavagisme des femmes à exploiter comme de simples gisements d’ovocytes et d’enfants à naître : Mmes Taubira, Marcela Iacub, Esther Benbassa, MM. Louis-Georges Tin (président du CRAN) et Pierre Bergé.

La société israélienne fait le choix de l’eugénisme déclaré : aussi, avec le dépistage prénatal le plus sophistiqué, voire prénuptial, l’avortement thérapeutique est pratiqué à une échelle bien plus vaste qu’ailleurs de par le monde, en particulier dans la communauté ashkénaze. Comme dans toute société riche, les femmes israéliennes retardent l’âge de leur maternité, si bien qu’au final, un couple sur quatre souffre de stérilité (en France, un couple sur six). On comprend pourquoi Israël a été le premier pays au monde à légaliser la gestation pour autrui, en 1996. Le 27 octobre 2014, la Knesset a voté en première lecture une loi ouvrant la GPA aux couples homosexuels, loi reconnaissant une pratique déjà fort répandue, en particulier par l’agence Tammuz, qui a fait parler d’elle lors du séisme au Népal et qui a été pionnière en Inde, comme en témoigne le film Bébés en kit, diffusé par Arte en 2011.

 

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Liquidation d’enfants bêtement nés d’un père et d’une mère. Même endroit. Juillet 2014

 

La sociologue israélienne Yael Ashiloni-Dolev explique, dans son livre Qu’est-ce qu’une vie « méritant d’être vécue » ?, l’ampleur du consensus, y compris au niveau du rabbinat, sur ces questions. Elle précise : « Tandis que la plupart des enseignements chrétiens insistent sur la subordination des humains à Dieu dans le processus de la création, dans le judaïsme, l’accusation de “se prendre pour Dieu” est hors sujet. » Les résultats de ses enquêtes la surprennent elle-même, parce qu’ils sont à l’opposé de ce qu’elle constate dans la société allemande, qui est à la pointe du combat contre la Grossesse Pour Argent, à l’instar de la société française.

 

 

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Maria Poumier

http://plumenclume.org/

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On ne peut pas rire de tout mais on peut quand même essayer

 

La petite chaperonne rouge LGBT

Ariane WALTER – Le Grand Soir11 octobre 2015

 

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Najat Valaud-Belkacem est à la gauche ce que Nadine Morano est à la droite : la nouvelle race des Limited Girls Brain Tartiflette. La brune étant plus dangereuse que la blonde puisqu’elle s’occupe de nos enfants, la blonde régnant sur les croisiéristes Costa.

A ce propos je parlais avec la responsable de ma mairie, mais ce sera un autre sujet, des NAP (Non pas les nouveaux animaux de compagnie (NAC), mais des nouvelles activités périscolaires.) Cela coûte 140 000 euros par an à mon bled qui rage mais est obligé de se soumettre. Les intervenants sont payés au smic. L’autre jour, ma petite fille ayant vomi, elle est restée à la maison. « Ce n’est pas grave, m’a dit ma fille, c’est le jour où elle fait du tricot avec une dame de la mairie (j’espère que les garçons font aussi du tricot sinon je porte plainte !).

Mais passons aux contes de fée qui, d’après Valaud-Belkacem sont sexistes. Ah bon...Oui Cendrillon et Blanche Neige font le ménage sans être aidées par les princes charmants. Le méchant est UNE sorcière et non UN sorcier. Et l’idéal de tout ce petit monde est de faire des enfants et de rester au château. Par dessus le marché, scandale total, ces histoires ne véhiculent que le couple lambda homme-femme. Aucun prince n’est homosexuel ou Bi ou trans et aucune princesse ne veut coucher avec Miley Cyrus. Là, pour nos égéries du Nouveau monde, c’est trop...

Il faut donc changer la société, l’Histoire et les contes de fée... Rude chantier...Il faut faire attention à ce qu’on dit, à ce qu’on lit. Car il y a du sexisme partout : l’Histoire déborde de généraux, de savants, de héros, d’amants, de chevaliers, de génies pendant que, chez les femmes, il n’y a que Jeanne d’Arc et Mata Hari. Dans la religion, il n’y a que les filles vierges qui peuvent être enceintes et :

"LE vierge, le vivace et le bel aujourd’hui "

ne se trouve que chez Mallarmé .

J’ajouterai que même Dieu est un mec. Les prophètes sont des mecs. Les anges sont des mecs. Ça commence très mal pour Valaud-Belkacem !

Il y a même du sexisme dans l’espace car LA terre, LA lune, L(A)étoile sont quand même bien plus modestes que LE soleil ! Je propose qu’on l’appelle désormais LA « BOULE »

Bref, il faut tout reprendre.

Personnellement je pensais que nous vivions une époque d’égalité car les hommes, comme les femmes, sont promis au chômage et à la ruine. Mais non. Je m’abuse.

J’ai donc décidé de cesser de faire la rebelle et je propose à Valaud-Belkacem une nouvelle version du petit chaperon rouge afin de me faire un peu de fric avec ma plume.

14. capture decran.gif

 

La petite chaperonne LGBT.

(J’ai changé « petit chaperon » au masculin car on se demande pourquoi une fille serait « petit ».

J’ai mis LGTB pour que l’enfant s’habitue à cet acronyme. Que cela fasse partie de son paysage habituel.

J’ai supprimé « rouge » qui a une couleur politique liée à Poutine, le maudit (l’armée rouge).

« Il était une fois, une petite chaperonne LGTB qui rêvassait sous la douce chaleur de la boule . Et soudain elle se dit : « Quand j’aurais fini de me masturber avec les jouets qu’on m’a donnés à l’école, si je portais une tartine de Nutella (sponsor) à ma Mère Grand qui vit dans la forêt ? Son frère gay (ou gai selon le niveau de la classe) y était allé la veille car la petite chaperonne exigeait un partage égal des tâches. Sa mamie était une ancienne prostituée trans et elle vivait dans une cabane car Papy l’avait abandonnée pour une Femen. Ils avaient eu un fils qu’ils avaient baptisé Porochenko (ouverture sur l’Histoire et les réalités).

La petite chaperon LGBT ( traduction « La Grande Belkacem T’observe ) avait fait préparer son panier par son frère et était partie dans LE forêt, endroit sombre et dangereux. Son frère lui avait dit : « Attention à la louve ! » (car il appartenait à un mouvement de résistance anti-féministe). Mais la petite chaperonne n’avait peur, comme toutes les femmes, que des araignées et des souris (passage facultatif).

Elle arrive devant LE cabane crasseux de Mère Grande et lui dit :

« Je t’apporte de bonnes choses, Mère Grande ! Ouvre la porte à Coca Cola (sponsor). »

Et la mamie répond :

« Tire la chevillette et la bobinette cherra. » (Ce qui signifie : « Tire sur le zizi et ta bobinette chauffera ! » Anciens souvenirs de sa vie agitée sur un matelas EPSOM).

- Oh ! Mamie grosse cochonne ! Pardon ! Gros cochon ! lui dit la petite chaperonne tout en entrant dans LE cabane crasseux.

Dans le lit, le loup, qui s’était fait faire un lifting dans la clinique du docteur Hanser (13 ème arrondissement. Tel 05 71 87 93 54.) était méconnaissable.

- Mais, Mamie, tu ressembles à Bridget Jones ! (dont le dernier film vient de sortir. Consulte ta page Yahoo). Comme tu as de grands yeux !

- C’est pour mieux porter mes lunettes Afflelou ! (Nouvelle promotion petits enfants ! parlez-en à vos parents !).

- Comme tu as de grandes dents !

- Ce sont des implants ma chérie ! La clinique Duval fait des prix en ce moment et tous les sans dents peuvent y trouver leur bonheur !

- Tu as faim ?

- Oui !!!!

Et là dessus LE loup, saute sur la petite chaperonne et la croque.

Passe un chasseur qui s’en fout. Il va voir un match de foot et n’a pas de temps à perdre.

On sait ce que sont les hommes.

Mais arrive une chasseresse.

Et là, tout change.

Une femme est un être sensible.

Elle baise avec le loup qui lui fait cherrer sa bobinette avec sa chevillette (avec travaux dirigés).

Quant à la petite chaperonne LGBT, elle fut digérée et transformée en gros caca puant.

 

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Car il ne faut pas trop faire rêver les enfants.

La vie est moche (sauf chez Monsanto) et il est bon que les enfants l’apprennent le plus vite possible.

Là, je crois que j’ai tout bon. J’envoie ça demain au ministère de l’Éducation.

Source : http://www.legrandsoir.info/la-petite-chaperonne-rouge-lg...

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Ariane Walter

http://www.agoravox.fr/auteur/ariane-walter

 

*

 

 

Mis en ligne le 15 octobre 2015.

 

 

 

 

15:55 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

11/10/2015

ANTHROPOLOGIE DE LA SERVITUDE IDEALISÉE

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« Quel pauvre, grand et malheureux pays, comme on le mène à sa perte ! »

Général Jean-Joseph Fyon (1813)

Mais il n’y a pas que la France, n’est-ce pas…

« Quels pauvres et malheureux pays, comme ils se laissent… etc. »

 

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ESQUISSE D'UNE ANTHROPOLOGIE DE LA SERVITUDE IDÉALISÉE

 

I

Regards sur la vassalisation de la France

 

1 - La laisse et le collier de l'Alliance atlantique
2 - L'insuffisance du bagage culturel du chef de l'État

3 - La psychophysiologie des États
4 - La putrescibilité des États
5 - La faiblesse parlementaire et la faiblesse de César
6 - Comment élire un vrai chef d'État ?
7 - Molière et la démocratie mondiale
8 - Le sein d'Elvire

 

1 - La laisse et le collier de l'Alliance atlantique

Mes très modestes analyses d'anthropologue de l'agonie de l'Europe et de psycho-généticien du naufrage d'une civilisation mémorable portaient, depuis plusieurs semaines, sur un scannage de la classe dirigeante des États-vassaux. Au cours de la pause rédactionnelle de l'été, ce thème s'est tellement placé au cœur de l'actualité mondiale que, même aux États-Unis, des plumes prestigieuses commencent d'évoquer le triste sort les "serfs européens" et s'étonnent de ce que les derniers États encore vivants du Vieux Monde aient cessé à leur tour de défendre leurs intérêts pour défendre exclusivement - et à leur cruel détriment - ceux d'un empire étranger; car ce dernier se trouve, pour la seule défense de son hégémonie planétaire, en rivalité avec deux puissances ascensionnelles, la Russie et la Chine. Dans ce contexte hallucinant, la vassalité de la France et l'asservissement de la Ve République à un Titan déclinant vont de pair: le spectre de l'Europe a rendez-vous avec Hamlet sur la terrasse d'Elseneur où Shakespeare écrit plus que jamais l'histoire véritable des nations.

Mais on doit bien davantage à l'été finissant que d'avoir fait progresser à vive allure la question de l'avenir d'un monde en mutation accélérée et aux contours de plus en plus précis: pour la première fois, la démonstration du degré de vassalisation de la France face à Washington est devenue tellement spectaculaire qu'elle permet aux anthropologues des personnages qu'on appelle des nations à la dérive de cerner la question de la spécificité de l'asservissement que l'Alliance atlantique aura réussi à mettre en place en quelques années. Alors même que l'ambassadrice des États-Unis téléphonait deux fois par jour au Président de la République française pour lui demander de se plier sans rechigner plus longtemps aux injonctions impérieuses des États-Unis, la question de fond mûrissait dans l'ombre, celle de savoir quels sont exactement la nature et la dose de la subordination des chefs d'État européens actuels au souverain à la fois temporel et doctrinal qui les tient en laisse.

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Source : http://aline.dedieguez.pagesperso-orange.fr/tstmagic/1024...

 

4. athena casquée.JPG

II

Prosopopée de la France

 

Avant-propos
1 - Une définition de la prosopopée
2 - Autobiographie de la France
3 - Le menu fretin de la France d'en bas
4 - Pustules, lèpre, basse-cours et poulaillers
5 - Soliloque de la France d'en haut
6 - Le retour aux guerres puniques

 

Avant-propos

Le texte qui suit tente de remonter aux sources du processus qui conduit inexorablement l'Occident tombé en léthargie à quitter l'arène des États en mouvement, et cela à la faveur, si je puis dire, de l'oubli volontaire des prémisses de l'agonie de notre continent.

Dans ce contexte je dois rappeler que, la semaine dernière, à l'occasion de la rentrée automnale, mon analyse anthropologique hebdomadaire d'une géopolitique contemporaine sacerdotalisée en sous main par le messianisme démocratique exposait la problématique générale dans laquelle je tente depuis 2001, d'expliciter les chemins de la vassalisation, en catimini, d'un Vieux Monde placé sous le joug d'une rédemption verbifique. Mais, cette fois-ci, il faut espérer que la double servitude des sanctions économiques prises à l'encontre de la Russie par un continent soumis à son maître d'au-delà de l'Océan, puis le spectacle de la servitude non moins docilement déglutie, d'une France peu fâchée, à l'entendre, de conserver "librement" les Mistral dans la rade de Saint-Nazaire - mais résignée à se plier à l'interdiction catégorique qui lui a été signifiée de les livrer à leur acheteur - il faut espérer, dis-je, que quelques députés commenceront de comprendre que les explications de surface de leur salut par la servitude sont plus néfastes que les explications résolument mythologiques des asservissement religieux d'autrefois: car la mince pellicule de la catéchèse démocratique censée rendre compte d'un évènement aussi immense que la mort politique de l'Europe falsifie jusqu'au roman rose hâtivement collé sur une plaie bien saignante.

En l'espèce, c'est tout le système éducatif sur lequel repose l'enseignement public des démocraties du Vieux Monde qui interdit le plus officiellement du monde à la jeunesse d'acquérir un jour une connaissance anthropologique, donc psychobiologique, de l'histoire et de la politique réelles d'Homère à nos jours.

Savez-vous que, chaque année, les ministres de l'éducation nationale des vingt-huit États membre de l'Union européenne se réunissent à seule fin de convenir de la manière pacifiante dont le récit scolaire des évènements se trouvera lénifié, donc neutralisé, c'est-à-dire édulcoré, chloroformé, maltraité, falsifié, tronqué et angélisé: il s'agit de présenter de génération en génération aux enfants des écoles abusivement baptisées de laïques l'histoire délibérément en dentelles que connaissaient déjà les pédagogues d'une monarchie capétienne enjolivée, puisque, sous Louis XIV, l'expression était devenue proverbiale de rédiger l'histoire de la France ad usum Delphini. En ce temps-là, le sanctificateur officiel des États était la religion catholique; aujourd'hui l'apostolat éducatif suprême appartient au seul mythe de la Liberté et aux idéaux d'une démocratie de sermonnaires et d'évangélisateurs. Quels sont les nouveaux habillages de la grâce divine? Les révélations cosmologiques ont seulement changé de ciboires et de liturgies, mais non de prêtrise.

Mais l'heure du tragique des bénédictions verbales a sonné: dès lors que la nécessité d'instruire les peuples de l'agonie inexorable de la civilisation du Vieux Monde s'impose comme la condition sine qua non de la survie claudicante d'un continent fatigué de son sacerdoce politique. Si les classes dirigeantes des cités grecques avaient compris ce qui allait nécessairement leur arriver à la suite de la feinte bénévolence de l'empire romain de laisser leur trésor confessionnel le plus précieux entre leurs mains, la châsse de leur Liberté, l'histoire de la cervelle du monde en aurait sans doute été modifiée. Aujourd'hui, les enfants de chœur de la vérité politique ignorent que l'indépendance accordée au Vieux Monde par l'empire américain est fidèlement copiée sur le modèle du glaive pseudo pacificateur des Romains, mais aggravée à l'école de la candeur qui fait flotter le drapeau d'une pseudo délivrance du monde au vent des zéphyrs verbaux de la démocratie mondiale.

Le 15 septembre, on verra le parti des Républicains et le Front national sceller une entente tacite dans l'enceinte de l'Assemblée nationale. Il s'agira de raconter aux Français un conte pour enfants : personne ne dira que le refus de vendre les Mistral à la Russie est inconstitutionnel, parce qu'imposé à la France par un gouvernement dépendant des volontés d'une puissance étrangère, ce qui relève de la Haute Cour de Justice; et aucun des députés ne rappellera au peuple français les mâchoires de la servitude qui voudraient le broyer la nation, l'Alliance atlantique, l'OTAN, le traité de Lisbonne et le traité de libre-échange entre le tigre et l'agneau sur lequel Washington est parvenu à imposer un silence absolu à tous les organes de la République et à toute la presse.

Il se trouve que les empires sont des mille-pattes mécaniques. Il n'est pas en leur pouvoir d'arrêter la marche de leur sceptre vocalisé. Si l'Europe vassalisée doit profiter d'une science de la mort des États pour se forger une lucidité politique trans-zoologique, cette agonie pourrait se révéler résurrectionnelle.

Mais, pour cela, il faudra que les sciences humaines de ce siècle apprennent à cerner l'animalité spécifique d'une espèce cérébralisée à l'école de ses songes. Un vivant qui, pendant plus de deux mille ans, aura vu des personnages à l'ossature gigantesque se promener dans le cosmos et banqueter au sommet d'une montagne, puis qui aura cru qu'il existait un seul Zeus, lequel se serait répandu dans l'infini, d'où il aurait pris l'initiative d'accoucher des plaines et des océans d'un animal microscopique, tout cela appelle les sciences humaines au décryptage de la spécificité de notre démence, puisque la démocratie a seulement fait changer de politique du rêve à une espèce auto-vassalisée à l'écoute d'elle-même.

1 - Une définition de la prosopopée

Prosopopée : Figure de rhétorique qui permet à l'écrivain et au philosophe d'emprunter les traits des principaux acteurs vocaux du monde et de les mettre en scène sur les planches du théâtre qu'on appelle l'Histoire.

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III

L'Europe des vasssaux

 

1 - La philosophie politique de l'Europe des vassaux
2 - Sous le joug du mythe de la Liberté
3- La domestication des Gaulois

4 - Les langues et leurs régulateurs
5 - Les bougies éteintes d'un corps diplomatique domestiqué

 

1 - La philosophie politique de l'Europe des vassaux

Seule une violente déflagration cérébrale, seule une révolution intellectuelle foudroyante, seule une mutation subite et brutale des neurones de l'Europe déclenchera une politologie aux paramètres prospectifs. L'accouchement accéléré de la classe dirigeante explosive qui en résulterait accoucherait, parallèlement, de la cervelle de l'avant-garde de ce siècle. La connaissance psychobiologique de la servitude idéalisée des modernes s'en trouverait tellement approfondie que le mythe tentaculaire de la Liberté n'aurait plus de secrets pour nos psychologues et nos politologues les plus avertis. Cette anthropologie du servage des modernes descendrait d'un pas aussi alerte que résolu dans l'abîme de nos concepts maladroitement célestifiés. Devenus des spéléologues de notre espèce, nos philosophes se demanderaient enfin pourquoi les évadés les plus récents des forêts se nourrissent de mots de plus en plus appétissants, mais trompeurs; et la philosophie redeviendrait ce que Socrate lui demandait: une connaissance des mets délicieux, mais qui vous gâtent l'estomac.

Aussi longtemps que notre géopolitique ne disposera que d'une connaissance mal désonorisée et ânonnante de nos lexiques, notre démocratie universalisante nous promènera dans le jardin des Hespérides du mythe de la Liberté - et le genre simiohumain ne saura comment féconder le terreau de ses abstractions vaporisées à outrance. Comment les historiens d'un animal cérébralisé à demi et égaré dans le surréel à l'écoute de ses vocables, comment les historiens d'une civilisation devenue suicidaire à l'école de son idéalisation téméraire du monde, s'expliqueraient-ils l'absurdité des sanctions auto-punitives que nous avons édictées sur l'ordre d'une puissance étrangère et à seule fin de châtier la Russie?

2 - Sous le joug du mythe de la Liberté

Quel était le forfait de cet État ? Il avait retrouvé une Crimée, qui lui avait été arbitrairement dérobée à la suite de l'effondrement du précédent délire langagier dont notre espèce s'était voulue à la fois le protagoniste et la victime, le délire marxiste; car nous sommes une bête auto-sacrificielle et qui s'immole sur les autels de sa parole. A ce titre, nous montons d'un siècle à l'autre sur le bûcher que notre cerveau messianique nous apprête. Mais notre masochisme commence de retourner nos châtiments contre nous-mêmes. Personne n'avait prévu que nos punitions réputées vertueuses feraient nécessairement descendre nos paysans dans la rue et que nous nous trouverions en butte à la fureur légitime de notre propre population.

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IV

Décadence politique et décadence du langage

 

Préambule
1 - Qu'est-ce qu'une langue décadente?
2 - Quelques pas vers la solution de l'énigme
3 - Qu'est-ce que le " naturel " d'une langue ?
4 - Le naufrage de la souveraineté de la France
5 - Le mont Athos des Républiques
6 - La politique et l'art de la parole
7 - Le poison de la vérité
8 - L'Europe et l'avenir de la pensée mondiale

 

Préambule

Hallucinant ou grotesque? Fabuleux ou comique? Titanesque ou puéril? Si une phalange d'historiens découvrait que la science du passé est réflexive ou n'est pas et que la politique est l'axe d'une raison qui donne son sens au tumulte des évènements, cette légion de méditants tomberait dans la stupéfaction au spectacle de l'Europe de ce mois de septembre 2015. Car un afflux d'immigrants a rappelé aux interprètes de la mémoire des nations que les civilisations périssent en tenue de sœurs de charité et auréolées de sainteté diocésaine.

Mais nos méditants de Clio n'imagineraient pas que cette invasion de malheureux ferait encore davantage oublier aux États et à leur classe dirigeante la présence de cinq cents bases militaires américaines sur le sol du Vieux Monde, encore davantage oublier aux gouvernements que les forces militaires des nations vassalisées se trouvent placées sous la poigne de fer d'un général américain, encore davantage oublier que le traité de Lisbonne a inscrit la présence perpétuelle des armées du Nouveau Monde sur le continent de Copernic, encore davantage oublier qu'un traité dit de libre échange entre le tigre et le mouton, condamne les cent vingt-neuf membres du Conseil des Anciens d'Allemagne (Altesraat) à ne prendre connaissance du contenu secret de ce traité que dans une salle de lecture de l'Ambassade des États-Unis à Berlin - mais tous les élus des peuples dits démocratiques de l'Europe demeurent frappés par le lion américain de l'interdiction de prendre connaissance du contenu du traité placé sous ses mâchoires.

Mme Merkel a redoré le blason et la denture de la moralité allemande à faire honte à l'Europe, non point de sa vassalité sous les crocs de son maître, mais de refuser les quotas de la charité à tous les miséreux du monde. Le chemin de l'abîme éclaire son propre tracé: demain nous demanderons à feu mère Thérésa de nous préciser la ligne de démarcation entre nos piétés et les impératifs de la politique.

Mais si nous n'avons pas de regard sur la gueule du roi de la jungle, dont les crocs déchirent nos dentelles, raison de plus, pour l'anthropologie d'une agonie d'approfondir de semaine en semaine, la connaissance scientifique du trépas de la raison politique.

 

1 - Qu'est-ce qu'une langue décadente?

Il y a plus de deux siècles, un dénommé Wolfgang Goethe, alors souverain incontesté de la langue de Siegfried - son prénom contractait deux substantifs et signifie la paix du vainqueur - décidait, motu proprio, de retirer de sa patrie le verbe spazieren, qui remontait à plusieurs siècles dans tous les gosiersvet de le remplacer séance tenante par le verbe français promenieren. Mais, transplanté de force sur une terre pourtant hospitalière, ce malheureux verbe cessait de fleurer bon la paysannerie du cru, mais demeurait obstinément cadencé à l'allemande.

De nos jours, les descendants d'Arioviste disent, écrivent, mais rythment à l'école de leurs anciens reagieren, initieren, discutieren, reussiren, hissieren (hisser), konstatieren, chassieren, attakieren, marchieren, etablieren, statuiren, torpedieren, etc. etc. Mais on a beau plaquer dare dare une langue sur une autre, elle change seulement de vêtements, non de peau; et les corps gardent leur glotte originelle sous les affûtiaux d'origine étrangère qui déguisent, falsifient ou estropient leur balancement atavique. Le franco-allemand compte des milliers de verbes, de substantifs et d'adjectifs rendus apatrides, mais obstinément musicalisés à l'école d'une patrie égarée en chemin.

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V

Le tempérament des peuples et l'esprit de leur langue

 

1 - L'héritage de la Grèce antique
2 - L'Europe orpheline d'Athènes
3 - Un peuple absent de l'arène des guerriers
4 - Le guerrier allemand
5 - Psychanalyse anthropologique de l'Allemagne de Schaüble

 

1 - L'héritage de la Grèce antique

Nos copies littérales des mots et des tournures du latin de Cicéron nous renvoient à l'interprétation du tempérament des peuples debout ou décadents et de l'esprit des nations libres ou asservies. Peut-être la vassalisation intense de la politique étrangère de l'Europe contemporaine élèvera-t-elle une fois de plus l'exemple de la Grèce antique au rang de paradigme de l'enracinement de l'histoire respirante dans les langues vivantes ou naufragées. Puisque l'on ne saurait contraindre un État valide, mais solitaire porter à lui seul le faix d'un parler exclusivement local sans le faire retourner au tribalisme langagier des origines, sortons résolument de nos idiomes comme de nos bicoques et disons-nous vaillamment qu'on n'apprend à penser droit qu'à se mettre à l'écoute et à l'école d'une lucidité blasonnée par le bon sens politique.

Il y a quelques années, nous avons abandonné nos folklores pour parer Athènes du titre de capitale culturelle et rationnelle de l'Europe tout entière et il nous est revenu en mémoire que la Grèce nous a enseigné la tragédie, la géométrie, les mathématiques, la physique, la statuaire, la peinture, la philologie, la grammaire. Puis Byzance nous a appris la lettre d'amour, les parfums, le crédit bancaire, les ponts géants et les machines de siège titanesques. Notre continent de tard venus repose sur une civilisation de l'alliance des prouesses de l'intelligence avec les exploits de la technique. Mais Athènes n'était qu'un gros village de dix mille habitants; et ces villageois-là ont mis à jamais les savoirs à l'épreuve d'un bon sens universel.

Qu'est-ce que le génie politique, sinon l'expression d'un immense bon sens? Qu'est-ce qui manque aux petits chefs d'État de l'Europe des vassaux de l'Alliance atlantique, du traité de Lisbonne et du futur accord de libre échange entre le tigre et le mouton, sinon le flambeau colossal du bon sens? Que de tête-à-queue de la sottise! Le bon sens politique enseigne que la souveraineté est le blason de l'honneur des peuples, le bon sens politique enseigne que la souveraineté est l'écusson de la dignité des peuples, le bon sens politique enseigne que la souveraineté est la bannière de la fierté sommitale des peuples, le bon sens politique enseigne que le désastre actuel est un coûteux abaissement et que la grandeur est plus économe de nos sous que la servitude, le bon sens politique enseigne à tout l'univers que la lâcheté et la vassalité vident nos escarcelles, le bon sens politique fait dire à Socrate que le singulier résiste au pilon des mots abstraits.

2 - L'Europe orpheline d'Athènes

Hélas, l'Allemagne privée de ses armoiries n'est pas seulement celle des petits docteurs en rituels bureaucratiques: cette nation francisée à la va-comme-je-te-pousse depuis le XVIIIe siècle a quitté le timon de sa langue pour porter l'Europe du bon sens au rang d'un second "pont de la rivière Kwaï", celui d'une démocratie du travail vissée sur ses établis et qui a perdu la tête au point de tracer le chemin vers l'abîme des États placés sous écrou par l'OTAN et par le traité de Lisbonne. La bureaucratie atlantiste est devenue une usine des catastrophes; et cet oracle de l'abstrait se veut en guerre avec le bon sens politique, cette Pythie nous appelle à substituer le temple des ronds-de-cuir à l'âme et au souffle de l'histoire des nations. Qu'en est-il du joug paré du sceptre de la Liberté?

Rome n'est plus dans Rome, dit Corneille. Ne cherchez plus Athènes dans les rues d'Athènes. Les civilisations et les roses ne vivent que l'espace d'un matin. En 2011, la Grèce a livré à Israël une Flottille de la Liberté en route pour l'enfer de Gaza et qui s'était réfugiée dans le port du Pirée. Les hellénistes du monde entier sont en deuil: le Parthénon n'est plus que le sépulcre blanchi du génie grec.

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Source : http://aline.dedieguez.pagesperso-orange.fr/tstmagic/1024...

 

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VI

La vassalité idéalisée au quotidien

Identité linguistique et identité nationale

Les deux événements dominants de la semaine sont l'accomplissement en Espagne de la prophétie de Cervantès, qui avait prédit qu'au nord, Sancho serait nommé Gouverneur et que son âne aurait les dents longues, tandis qu'au sud, les conquistadors fatigués mettraient définitivement leur Rossinante à l'écurie.

Le second évènement qui a débarqué sur l'astéroïde des bons sentiments fut le roman rose qui reconduit l'Europe au jardin d'enfants: des réfugiés de Syrie se sont révélés les déserteurs d'une armée d'Allah en déroute.

Aux apprentis qui voudraient s'initier davantage à l'anthropologie radicale et qui connecteraient ces circonstances avec les épisodes précédents, je conseille d'emprunter le sentier des écoliers que voici : les religions qui rassemblent leurs fidèles à l'aide de rituels alimentaires et vestimentaires spectaculairement affichés ont plus de chances de rendre leur identité transnationale que les identités lexicales mâchonnées au quotidien.

Il en résulte que l'effondrement des langues nationales se différencie de l'effondrement politique des civilisations. Les langues finissent toujours par se donner l'assiette d'un peuple, d'une nation, d'un État. D'où il découle en toute logique que le naufrage politique de l'Europe conduit sa classe dirigeante à la chute de la grammaire et du vocabulaire des Germains dans un sabir franco-allemand et le français dans un hoquettement de la classe d'État et de la classe politique des Gaulois.

Il est frappant, en outre, que l'effondrement de l'identité linguistique des peuples accompagne le naufrage de leur morale sur la scène internationale, tellement la droiture de la pensée va de pair avec la droiture de la syntaxe.

1 - Qui sont nos dieux ?
2 - L'Allemagne en fauteuil roulant
3 - L'immoralité des démocraties idéalisées
4 - Les malheurs de Guillaume Tell en bas-allemand
5 - La vassalité idéalisée au quotidien
6 - Les avatars du verbe exister
7 - Honneur et loyauté
8 - Le césarisme évangelico-démocratique

 

1 - Qui sont nos dieux ?

Depuis quand la force se laisse-t-elle valider par le spectacle de ses rages? A quoi bon brandir sans relâche une apocalypse de confection? Quels sont les appâts que tu nous présentes à l'étalage? N'as-tu pas honte de nous mettre un tel argument sous le nez? Je vois des friandises dans ta main gauche et des châtiments épouvantables dans ta main droite Mais n'est-ce pas de la cruauté de ton ciel de fer que tu nous présentes les plus terrifiants apanages?

Nos dieux sont malins. Ces diablotins avaient commencé par s'entendre entre eux pour nous démontrer qu'ils sont plus grands, plus beaux et plus forts que nous. Aussi notre petitesse et nos infirmités face à la rudesse de leur charpente nous a-t-elle longtemps interdit d'observer le gigantisme de leurs travers. Notre Zeus terminal fonde, lui aussi, le monopole politico-cérébral de son omnipotence sur des démonstrations apprêtées de sa moralité tout apparente et renforcée de froncements de sourcils irrités. Ne prétend-il pas qu' il aurait créé le monde dare dare, ne craint-il pas de soutenir que notre crainte des effets sanctifiés de sa colère obtiendrait de notre semblant de libre arbitre que nous rendions un culte effréné à sa gloire et à son omnipotence?

Jamais nous ne rendrons à ce prix les armes à ton ciel. Depuis que nos sondes spatiales nous ont appris que l'errance d'autres planètes, nous fait la nique dans le vide et le silence de l'immensité, nous sommes devenus méfiants à l'égard des artificiers de leur propre éternité. Nous demandons maintenant à un Zeus accablé par son grand âge qu'il nous présente des preuves un peu plus pensantes de l'atrocité de ses exploits que celles, seulement musculaires qu'il présentait à Job sur son fumier.

2 - L'Allemagne en fauteuil roulant

Nous demandons qu'une crédibilité morale habille désormais les prouesses d'adolescient de notre Jupiter. Car nous nourrissons les plus graves soupçons au spectacle du timonier rudimentaire et aux promesses en l'air que nos ancêtres nous avaient mis sur les bras. Cet apprenti est devenu un ignorant en astronomie. La goutte de boue la plus proche de la nôtre gire à quatorze siècles de la durée de la course de notre messager le plus rapide, la lumière: notre sonde des ténèbres, que nous avons baptisée Rosetta, arriverait à bon port écrasée par le poids des ans; car ce cancre mettrait vingt millions et sept cent cinquante huit mille ans pour y affaler ses rouages fatigués et ses ressorts brisés. Mais le voyage de plus de treize milliards de milliards de kilomètres de ce canasson ne couvrirait jamais que la dix millionième partie du microscopique cosmos de la matière inanimée au-delà duquel la béance de l'infini et du vide terrifie maintenant nos explorateurs de l'immensité. Aussi ne tournent-ils jamais leurs regards effarés du côté du néant. Il nous faudra inviter Jupiter à partager notre connaissance nouvelle de notre petitesse et de la sienne.

Quand nous voyons nos États glisser des mains de notre infirme de là-haut et tomber dans la nasse de notre langage de parqués dans le vide, nous constatons que ce changement du bâton de notre politique de fouettés à vif nous rend fort dociles et fort pieux tout ensemble. C'est à peine si, dans le coin de cent cinquante millions de siècles de la lumière où nous nous trouvons relégués, nous émettons quelques grognements et grommellements dépités. Du reste, notre appétence naturelle pour nos allégeances empêtrées entre le ciel et la terre s'exprime avant même que s'engagent nos batailles partagées entre nos sceptres terrestres et ceux du sacré à nouveau en expansion dans nos cervelles ballottées.

Avant même d'engager un combat de ce calibre entre ces deux managers de notre tête, nous proclamons haut et fort qu'il n'est plus temps de tergiverser, et qu'il nous faut choisir sans tarder entre le levain du vainqueur et le venin du vaincu. Ces deux autorités sont aussi sanglantes l'une que l'autre et en rivalité à mort entre elles - leurs doctrines ne se font pas de quartier. Mais si vous refusez de parier pour le ciel du gagnant, votre imprudence vous fera tomber de Charybde en Scylla, et le poison de la défaite servira le nectar de la vengeance au vainqueur.

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Source : http://aline.dedieguez.pagesperso-orange.fr/tstmagic/1024/tstmagic/decodage/france6%20.htm

 

4. athena casquée.JPG

 

 

« Osez et votre révolution est faite ! »

Saint-Just

Déclaration du Comité Valmy 

 

Sortir de l’euro dictature
par l’union du peuple de France
Bâtir un Front patriotique de progrès !

mercredi 7 octobre 2015, par Comité Valmy

 

6. marianne-democratie.jpg

 

Pour se libérer de la dictature de l’Europe de la Finance, l’union du peuple de France, le rassemblement patriotique du peuple nation, est le chemin le plus sûr, celui qui nous est montré par l’exemple de la Résistance et du CNR !

Par cette déclaration, nous entendons dépasser les limites étroites et les contingences de la tactique électorale. Comme l’Arc Républicain de Progrès, le Comité Valmy ne présente aucun candidat aux élections régionales de décembre prochain.

C’est l’avenir et la libération de la France, la reconquête de sa souveraineté et celle de son peuple que nous voulons évoquer.

Ce qui est remarquable – et condamnable – c’est l’absence totale de référence aux objectifs réels de l’Union européenne dans les programmes proposés aux Français par les différentes listes, de la droite à la « gauche », y compris sur celles qui se revendiquent de la « gauche de la gauche ».

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Source : http://www.comite-valmy.org/spip.php?article6379

 

 

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Appel pluraliste :

Pour la dénonciation par la France du traité de l’Atlantique Nord et le retrait de ses Armées du commandement intégré

Mercredi 7 octobre 2015, par Comité Valmy

 

Voir en ligne : Assemblée Nationale : Proposition de résolution visant à sortir la France du Traité de l’Atlantique Nord -par Gaby Charroux, Jean-Jacques Candelier, Patrice Carvalho

7. Non à l'OTAN.jpg

Le 21 mai 2015 à l’Assemblée Nationale, lors du colloque intitulé « La France peut-elle retrouver une diplomatie indépendante », un ancien ambassadeur de France et ancien secrétaire général du Quai d’Orsay a déclaré que l’OTAN n’aurait pas dû survivre à la disparition de l’URSS et à la dissolution du Pacte de Varsovie.

Les initiateurs du présent appel de sensibilités républicaines et patriotiques diverses, ayant dans le passé, approuvé ou non l’existence de l’OTAN affirment unanimement, qu’en effet aujourd’hui, cette organisation n’a plus de raison d’être.

L’OTAN s’est en réalité élargie en intégrant, contrairement aux engagements pris envers Gorbatchev, nombre de pays anciennement socialistes, avançant ainsi méthodiquement dans un processus d’encerclement de la Russie en multipliant les bases militaires étasuniennes dans ces pays.

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ET SIGNER L’APPEL

Source : http://www.comite-valmy.org/spip.php?article6031

 

5. République.gif

 

7 bis. Lordon.jpg

M. Lordon aurait pu dire aussi : Re-nationaliser sans compensation tout ce qui a été honteusement privatisé

 

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Réflexion des Grosses Orchades sur leurs voisins d’Outre-Quiévrain

 

Qu’est-ce qu’attendent les Français dignes de ce nom, quelle que soit leur origine, pour EXIGER que le Dr. Oberlin soit candidat à la présidence de la République ?

Qu’est-ce qu’ils attendent pour le SUPPLIER d’accepter de boire ce calice peut-être mortel ?

Qu’est-ce qu’ils attendent pour se regrouper autour d’un homme intègre et l’aider ACTIVEMENT à redresser la barre du navire ?

Croient-ils qu’un peu d’incorruptibilité soit un luxe dont ils peuvent se passer ?

Ont-ils oublié qu’ils sont le seul SOUVERAIN ? Que les signatures et les engagements des escrocs sont sans valeur et ne les lient en rien, n’en déplaise au personnel « gens de maison » politique et à leurs – par exemple – syndicats ?

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Jeanne sans-culottes – Orléans 1792

 

 Mettez qu’on n’ait rien dit, ce ne sont pas nos oignons.

 

5. République.gif

 

Reste du monde

TTIP – TPP – CETA

TAFTA – TISA

 

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10.  STOP xxx.gif

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12. TTIP-1.JPG

 

Des foules pour le dire violemment :

 

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Bruxelles

 

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La commune de Saint-Gilles

s’est déclarée « hors zone »

 

[ … ] Les voix citoyennes sont donc ignorées en dépit de près de deux millions et demi de signatures recueillies par la pétition européenne. Leur nombre ne cesse de croître. Des initiatives apparaissent même au niveau local, de façon parfois inattendue. Une communauté de 50 000 habitants pour une superficie de 2,5 km², soit 0.0098% de la population de l'UE, a trouvé une solution plutôt insolite — Saint-Gilles se déclare « hors zone TTIP ».

 

15. Saint-Gilles vote.jpg

 

« A l’issue du Conseil Communal du 25 juin, les conseillers ont adopté, sur proposition des groupes politiques Liste du Bourgmestre, ECOLO et CdH, la motion visant à déclarer Saint-Gilles « hors zone TTIP », lit-on dans un Communiqué de presse. « La motion, votée à la majorité, marque également l’opposition de la commune de Saint-Gilles au Traité de libre-échange avec le Canada, le CETA ». [ … ]

Source : http://fr.sputniknews.com/international/20150708/1016909555.html#ixzz3oCY9mb9c

 

« Une commune ne peut pas s’y soustraire » ont dit de gros malins. Et si toute une commune refuse de payer ses impôts aux signataires du machin, ils feront quoi ? Arrêter-saisir tout le monde ? Tirer dans le tas ? Et si d’autres communes se mettent à imiter celle-là ?...

 

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Berlin

 

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Londres

 

18. Londres.jpg

 

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Madrid

 

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Lima

 

 

20. TPP NO !.gif

TPP : Le partenariat transpacifique pourrait se priver de médicaments

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Lire ici :

http://fr.sputniknews.com/international/20151009/10187346...

 

Soyons sûrs qu’il en va de même pour le TTIP !

 

20. TPP NO !.gif

Voici pourquoi :

https://stoptafta.wordpress.com/stopper-tafta-pourquoi/

 

22. OTAN-TTIP NON xx.gif

 

 

 

Mis en ligne le 11 octobre 2015

 

 

 

 

16:53 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

07/10/2015

SOLIDARITÉ SYRIE SOUVERAINE

1. Moskva.jpg

 Le croiseur russe Moskva : il change la donne dans la crise syrienne.

 

Avant tout :

3. vladimir putin.jpg

 

Bon Anniversaire Monsieur le Président !

 

2. Paper boat sign.GIF

 

Guerre-éclair de Poutine en Syrie

Axe Russie-Iran-Hezbollah et vassalisation toujours plus humiliante pour la France
 
Mike Whitney – Sayed Hasan -2 octobre 2015

Traduction Salah Lamrani


[Cet article exagère l'impact direct des frappes aériennes sur le développement du conflit : ce n'est pas tant l'aviation russe que les forces au sol conjointes de l'Armée Arabe Syrienne, du Hezbollah et des Gardiens de la Révolution Islamique, redoutables mais certes pas impitoyables, qui feront le gros-oeuvre, et il est peu probable qu'elles soient rejointes par l'infanterie russe, même si Ramzan Kadyrov a exprimé le souhait d'envoyer des forces tchétchènes contre l'Etat Islamique ; la Russie a bel et bien joué un rôle décisif dans la préservation de la Syrie par son soutien militaire et diplomatique, et c'est indubitablement une victoire pour Vladimir Poutine, qui enterre définitivement les rêves de conquête des Etats-Unis et de leurs vassaux et fait la preuve de l'imposture de leur guerre contre le terrorisme.]

 

4. isis.jpg

 

[...] Mardi [29 septembre], Barack Obama a [essayé de] planter un couteau dans le dos de Poutine. Voyez Reuters :

« Dans les prochains jours, la France discutera avec ses partenaires une proposition de la Turquie et de membres de l’opposition syrienne pour une zone d’exclusion aérienne dans le nord de la Syrie, a déclaré le Président français François Hollande lundi [28 septembre]. (...)

Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius « examinera dans les prochains jours ce qu’en pourrait être la ligne de démarcation, comment cette zone pourrait être sécurisée et ce qu’en pensent nos partenaires », a déclaré Hollande aux journalistes en marge de l’Assemblée générale annuelle des Nations Unies. (...)

Hollande a soutenu qu’une telle proposition pourrait éventuellement être entérinée par une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU qui ‘donnerait une légitimité internationale à ce qui se passe dans cette zone.’ »

Hollande est un menteur et une marionnette. Il sait bien que le Conseil de sécurité n’approuvera jamais une zone d’exclusion aérienne. La Russie et la Chine l’ont déjà affirmé. Et ils ont également expliqué pourquoi ils y étaient opposés : c’est parce qu’ils ne veulent pas d’un autre État en déliquescence comme la Libye sur les bras, ce qui s’est produit la dernière fois que les États-Unis et l’OTAN ont imposé une zone d’exclusion aérienne.

Lire la suite…

Source fr : http://sayed7asan.blogspot.fr/2015/10/guerre-eclair-de-po...

Sources en  :http://www.counterpunch.org/2015/10/01/putins-blitz-leave...,

http://www.counterpunch.org/2015/10/02/putins-lightning-w...

 

2. Paper boat sign.GIF

 

Solidarité Syrie souveraine

Comité Valmy

 

5. Syrie souveraine.JPG

 

Comment la Russie a pris note du plan américain pour une zone d’exclusion aérienne en Syrie

 Daniel Fielding – Russia Insider 7 octobre 2015

Traduction : Comité Valmy

Davantage d’informations confirme que le déploiement russe visait autant à éviter un plan américain d’imposition d’une zone d’exclusion aérienne sur la Syrie - provoquant un changement de régime - qu’à vaincre l’État islamique.de régime - qu’à vaincre l’État islamique.

La réaction outrancière de l’OTAN à une violation mineure de l’espace aérien turc par un avion russe révèle le point crucial du déploiement militaire russe.

L’Occident a perdu le contrôle du ciel de la Syrie.

Quand j’ai discuté initialement de la composition des avions russes en Syrie j’ai dit que les quatre avions de chasse SU30 devaient fournir la couverture aérienne de la force de frappe.

J’ai aussi pensé que les six SU34s n’étaient pas vraiment nécessaires, et qu’ils étaient là pour être testés dans un environnement de combat.

J’avais raison pour les SU30 ; je me suis trompé sur les SU34.

J’ai négligé le fait que tout en étant un redoutable bombardier de combat et d’attaque au sol, le SU34 est aussi un excellent combattant aérien. En cela, il diffère fondamentalement du SU24, qu’il remplace.

Le total combiné des dix SU30 et SU34 représente pour les Russes un groupe de défense aérienne fantastique. Alors que le SU34 n’est pas un combattant aussi puissant que le SU30 ultra maniable, il est supérieur aux F16 qui composent le gros de l’armée de l’air turque, et est du niveau des F15 et F16 de l’armée de l’air israélienne.

Ceci est important parce que, comme le montre l’incident à la frontière turque, le groupe d’attaque russe mène des frappes aériennes dans les zones proches des frontières turques et israéliennes, là où l’armée de l’air syrienne n’avait pas encore osé aller par peur d’intervention des forces aériennes turques et israéliennes.

Lire la suite...

Source : http://www.comite-valmy.org/spip.php?article6409

 

2. Paper boat sign.GIF

 

Aujourdh'hui

Des navires de guerre russes attaquent les positions de Daech en Syrie à partir de la Mer Caspienne

 

 

2. Paper boat sign.GIF

 

Diplomatie française : improvisations, revirements et amateurisme…

Richarde Labévière – Comité Valmy28 septembre 2015

 

6. fabius_battu_en_Syrie.jpg

 

Quelques semaines avant l’élection de François Hollande, un groupe de hauts fonctionnaires français signait une tribune dans un quotidien parisien1, appelant à rompre avec les postures médiatiques de Nicolas Sarkozy. Commentant les propositions du candidat socialiste, ce collectif écrivait : « on ne voit pas encore les axes structurants d’une politique réfléchie. Sans tabous ni autocensure, la première des préoccupations reste la non-prolifération nucléaire et le dossier iranien, mais aussi et peut-être davantage le Pakistan, ainsi que le réarmement d’autres puissances. Quelle est la meilleure politique au regard de nos intérêts ? Est-ce pertinent de soutenir Israël quelles que soient les extrémités où l’on risque de nous entraîner ? Quelles leçons tire-t-on de l’expédition libyenne – guerre déclenchée au nom des droits humains – dont on ne connaît toujours pas le bilan des victimes, ni l’ampleur des effets déstabilisateurs dans la sous-région sahélienne, sans parler de l’évolution inquiétante des libertés civiles et politiques ? Et que penser de la politique de gribouille sur la Syrie, pouvant déboucher sur une militarisation accrue de la crise ? L’appel au changement de régime est-il légitime, surtout lorsqu’il est porté par des pays comme le Qatar ou l’Arabie Saoudite ? Ne reproduit-on pas ici les erreurs commises par les Américains et les Britanniques en Irak ? Cela ne ressemble-t-il pas à un vieux remugle de néo-colonialisme ? Quant à l’Afghanistan, il restera à dresser un bilan de notre engagement militaire. Ces questions rompent avec le politiquement correct dominant. Il faut cesser de se gargariser des grands discours ridicules sur notre « diplomatie universelle » et de nier béatement le déclin de la France dans le monde. Il est temps d’élaborer une doctrine de redressement, fondée sur des analyses géostratégiques tenant compte de la réalité, de nos moyens d’agir, de nos intérêts ainsi que de ceux de nos voisins européens, méditerranéens et africains ».

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Source : http://prochetmoyen-orient.ch/lenvers-des-cartes-du-28-se...

Via : http://www.comite-valmy.org/spip.php?article6377

 

2. Paper boat sign.GIF

 

Il faut tenir la France à bonne distance de la guerre syrienne

M K Bhadrakumar - Indian Punchline –6 octobre 2015

Comité Valmy

 

7. Trio.png

Jusqu’où iront-ils dans leur imbécilité criminelle ?

 

Il n’y a pas le moindre signe de malaise à Washington ni dans aucune capitale occidentale sur le fait que, dimanche dernier, la France ait lancé ses premières frappes aériennes en Syrie. Ce fut un moment poignant. N’oubliez que la France a « créé » avec la Grande-Bretagne, la Syrie moderne.

Utiliser la violence contre sa progéniture n’est pas inhabituel pour la France – elle n’arrête pas de le faire en Afrique - néanmoins elle a manifesté, dans ce cas précis, une insensibilité particulièrement répugnante, compte tenu de la honte qui entoure encore le pacte Sykes-Picot. (Le centenaire de ce chapitre honteux de l’histoire coloniale de l’Europe tombe en mai prochain.)

Ce que la France vient de faire est répréhensible pour une autre raison. Elle est un membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies qui a le droit de veto, et elle a violé l’intégrité territoriale d’un pays membre de l’ONU sans même prendre la peine de le consulter. Les interventions françaises à l’étranger sont dénuées de principes et de moralité. La Libye est le dernier exemple d’un pays qu’elle a envahi et détruit, ainsi que son gouvernement établi, et elle s’est ensuite tout simplement lavée les mains du chaos qu’elle a laissé derrière elle.

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Source : http://www.comite-valmy.org/spip.php?article6398

 

2. Paper boat sign.GIF

Reste du monde

Les médias occidentaux meurent, voici pourquoi.

Tony Cartalucci – NEO -ICH – 29 septembre 2015

Traduction : Diane, Le Saker francophone

 

8. Seymour Hersh.jpeg

Seymour Hersh

 

Seymour Hersh a pris beaucoup de risques au cours de ses décennies de journalisme. C’est un vrai journaliste, qui a été attaqué, calomnié et boudé par tous les camps simplement parce qu’il semble résister à prendre parti. 

Quand il a enquêté sur les atrocités états-uniennes au Vietnam, il a d’abord été attaqué et dénoncé comme un traître, ou pire. A ce moment-là, la vérité et Hersh étaient justifiés et l’importance de ce qu’il réalisait en tant que journaliste, informer le public tout en servant à contrôler et à maintenir un équilibre contre les intérêts spéciaux du pouvoir en place, a été reconnue par un prix Pulitzer.

 

En 2007, quand il a décrit les projets de l’administration d’alors, celle de Bush, visant à utiliser les Frères musulmans et des groupes militants liés à al-Qaïda pour renverser le gouvernement syrien – dont le résultat se joue aujourd’hui – le New Yorker a volontiers accepté son travail comme un message dont il pensait qu’il aurait un écho auprès du public progressiste.

Mais ensuite, en 2013, lorsque Hersh a fourni une information contredisant le récit occidental officiel à propos d’une attaque chimique dans la banlieue de Damas, le New Yorker a décidé de ne pas la publier. Au lieu de cela, son article, Whose Sarin? [Le sarin de qui ?] a été publié par la London Review of Books.

L’histoire de Hersh fournissant cette information au public et comment les médias occidentaux ont tenté d’abord de la détourner puis de l’enterrer, avant de tenter de discréditer à la fois l’article et Hersh lui-même, est une expérience en laboratoire sur les médias occidentaux en train de mourir.

Le dernier clou du cercueil

L’article de Hersh abordait en détail les méthodes avec lesquelles les dirigeants occidentaux manipulaient intentionnellement ou même fabriquaient carrément des renseignements pour justifier une intervention armée en Syrie – étrangement semblable aux mensonges racontés pour justifier l’invasion et l’occupation de l’Irak et l’escalade de la guerre au Vietnam après l’incident du golfe du Tonkin.

L’article n’a pas fait que démolir le récit officiel, il a aussi contribué à entraver le peu d’élan restant en faveur d’une agression militaire occidentale contre la Syrie, basée sur les mensonges propagés par les États-Unis et leurs alliés à propos de l’attaque chimique.

Dans l’article de Hersh qui a suivi, The Red Line and the Rat Line [La ligne rouge et la ligne occulte], également publié par la London Review of Books, il a révélé des informations dénonçant non seulement d’autres mensonges des États-Unis et de leurs alliés, mais il a suggéré que la Turquie, membre de l’Otan, et le proche allié des États-Unis, l’Arabie saoudite, pourraient avoir joué un rôle en approvisionnant les responsables de l’attaque aux

Si les articles de Hersh atteignaient une plus large audience et répandaient l’idée d’un Occident capable de concevoir, de réaliser puis de tenter d’exploiter un crime contre l’humanité pour justifier une guerre élargie, injuste, alors la politique étrangère occidentale serait irrévocablement mise à mal et commencerait peut-être à se défaire.

Faire confiance à d’autres sources

Les méthodes pour diffuser des médias occidentaux de plus en plus discrédités et suscitant la méfiance sont devenues très créatives. Avec l’arrivée d’internet et des réseaux sociaux, des tentatives de produire des contenus viraux et des sources apparemment externes pour faire revenir le public qui se détourne en masse des médias dominants ont effectivement fait l’objet d’un document politique complet rédigé par l’ancien administrateur du Service de l’information et des réglementations de la Maison Blanche, Cass Sunstein. Le document a été présenté dans un article du magazine Salon intitulé Obama confidant’s spine-chilling proposal [La proposition terrifiante de l’homme de confiance d’Obama], qui précisait (les passages en gras ont été soulignés par moi) :/

Sunstein recommande que l’infiltration furtive du gouvernement soit assurée par l’envoi d’agents spécialisés en la matière « dans les forums de discussion, les réseaux sociaux en ligne ou même dans des groupes réels ». Il propose aussi que le gouvernement effectue des versements secrets à ce qu’on appelle des voix indépendantes crédibles pour renforcer les messages du gouvernement (partant du principe que ceux qui ne croient pas les sources gouvernementales seront plus enclins à écouter ceux qui apparaissent comme des indépendants tout en agissant secrètement pour le compte du gouvernement).

Ce seraient eux – qui sont principalement des menteurs financés par le gouvernement – vers lesquels l’Occident se tournerait dans une tentative d’enterrer Hersh et les vestiges du véritable journalisme occidental avec lui.

Les voix indépendantes crédibles

L’employé du gouvernement au chômage, domicilié au Royaume-Uni, Eliot Higgins a ouvert et tenu un blog populaire sur internet rassemblant des photos et des vidéos du conflit syrien. Des journalistes et des analystes de tous les horizons utilisaient cette ressource comme une sorte d’« encyclopédie pour temps de guerre ». Alors que Higgins ne possédait aucune qualification ou antécédent spécifiques en matière de guerre, de géopolitique ou d’armement, il disposait de beaucoup de temps. Dans ce temps, il était en mesure de rechercher et de répertorier soigneusement les médias sur son blog.

Il n’a cependant pas fallu beaucoup de temps avant que les médias occidentaux s’adressent à lui pour lui proposer le rôle de « voix indépendante crédible ». Qu’Eliot Higgins ait reçu des « paiements secrets » à cette époque ou non, il est évident aujourd’hui qu’il a été à la fois approché et recherché par ceux qui étaient prêts à le payer pour ses services et qu’à partir de là, son travail a été résolument biaisé et malhonnête.

Higgins était alimenté par son propre « expert en armement », Dan Kaszeta, propriétaire ou associé de nombreuses sociétés de « consulting » douteuses. Depuis le début, Higgins et Kaszeta ont tous deux soutenu le narratif occidental selon lequel le gouvernement syrien était responsable de l’usage de munitions remplies d’agents neurotoxiques, exactement sous le nez des inspecteurs de l’ONU à Damas.

En utilisant ce qu’ils appelaient tous deux des renseignements provenant de « sources librement accessibles » – visionner des vidéos sur YouTube et regarder Google Earth – ils ont affirmé que le type d’obus et d’agent neurotoxique utilisé ne pouvait avoir été déployé que par le gouvernement syrien.

Hersh a contesté cette affirmation dans deux de ses articles et dans de nouvelles interviews, soulignant que les missiles étaient sommaires et auraient tout aussi bien pu être de fabrication artisanale, tandis que la production d’agents neurotoxiques – certainement l’œuvre d’un agent étatique – aurait pu avoir été réalisée soit en Turquie soit en Arabie saoudite ou avec l’aide de l’un ou l’autre de ces pays, puis qu’ils auraient été utilisés par des militants en Syrie.

À ce jour, la conclusion officielle de l’ONU est qu’il y a une «preuve claire et convaincante» que des missiles contenant des agents neurotoxiques ont été lancés dans la banlieue de Damas – ne portant aucune accusation ni indication sur la provenance des missiles ou des agents neurotoxiques.

Higgins et Kaszeta, mis en vedettes dans le London Guardian et Foreign Policy Magazine, ont attaqué directement les affirmations de Hersh en citant des vidéos de YouTube et des rapports de l’ONU comme preuves que le gouvernement syrien possédait le type de missiles utilisé dans l’attaque et le type d’agent neurotoxique contenu dans les fusées – omettant une question très importante : et si l’attaque avait été conçue pour avoir l’air d’être l’œuvre du gouvernement syrien?

En réalité, tout ce que Higgins et Kaszeta ont prouvé, c’est que celui qui a commis l’attentat – conçu uniquement pour fournir aux États-Unis et à leurs alliés une justification pour une intervention armée directe – a consacré beaucoup de temps et d’efforts pour faire apparaître l’attentat comme si c’était le gouvernement syrien qui l’avait perpétré. Ils fondent toute leur argumentation sur l’affirmation que l’Occident ne fabriquerait pas – pour une raison quelconque – une attaque dans le but de justifier une guerre qu’ils cherchaient à mener mais pour laquelle ils manquaient de toute justification.

Parallèlement, la réfutation de Higgins et Kaszeta était un réquisitoire cinglant non seulement contre Hersh mais contre le journalisme traditionnel en général. Brian Whitaker, du London Guardian, a écrit un article intitulé « Investigating chemical weapons in Syria – Seymour Hersh and Brown Moses go head to head » [Enquête sur les armes chimiques en Syrie – Seymour Hersh et Brown Moses face à face], affirmant (c’est moi qui souligne en gras) :

Tout en cherchant à relancer le débat à suspense sur les armes chimiques, l’article de Hersh a révélé involontairement beaucoup de choses sur le journalisme d’investigation, actuellement en mutation. Hersh est de la vieille école. Il opère dans un monde de contacts restreints – souvent des sources anonymes bien placées fuitant des bribes d’information autour desquelles il construit un article qui conteste les idées reçues.

Le style de journalisme de Hersh a certainement sa place, mais à l’âge d’internet il se réduit – comme le montre constamment le travail basé sur le web de Higgins et d’autres.

C’est un thème que Higgins lui-même a ensuite développé à nouveau dans l’espace qui lui était offert par le magazine Foreign Policy – que le journalisme traditionnel fondé sur de véritables sources est out, et que l’armée des voix indépendantes crédibles stipendiées est in.

Justification à postériori

 

9. Sarin.jpg

 

Un accord conclu par les Russes qui a entraîné le retrait du pays de la totalité des stocks d’armes chimiques de la Syrie sous le contrôle des Nations unies signifie qu’il n’y a plus ni armes chimiques à utiliser par le gouvernement syrien (ou à en être accusé), ni armes chimiques abandonnées à voler et à utiliser par les terroristes qui combattent le gouvernement syrien.

Pourtant maintenant, le long de la frontière turque – le pays dont Hersh a suggéré qu’il était derrière l’attaque au gaz de 2013 –, on dit que des terroristes de ce que l’on appelle « État islamique » (ISIS) emploient des armes chimiques.

Les premiers rapports signalent l’usage de gaz moutarde – un agent qui provoque des cloques sur la peau. Comme les agents neurotoxiques, la production et l’usage de ces armes nécessitent des ressources étatiques.

Les médias occidentaux, dans le but d’expliquer comment ISIS a acquis ces armes, ont commencé à échafauder des théories selon lesquelles les armes de la Syrie qui étaient sorties du pays avaient fini d’une manière ou d’une autre dans les mains d’ISIS. La présence d’armes chimiques dans le nord de la Syrie et en Irak indique, exactement comme Hersh l’a suggéré, que de telles armes sont passées aux terroristes opérant en Syrie à partir de la Turquie ou de l’Arabie saoudite, ou des deux.

Avec ce développement récent, littéralement, les mensonges répandus pendant des années par Higgins et Kaszeta ont été mis en évidence, donnat raison au vétéranprimé du journalisme Seymour Hersh et justifiant les méthodes traditionnelles du métier qu’il a utilisées pour tirer ses conclusions. Cela démasque aussi l’armée de voix indépendantes crédibles de Sunstein comme une nouvelle facette dans la chambre d’écho des mensonges des médias occidentaux discrédités et suscitant aujourd’hui une profonde méfiance.

Lorsqu’on a demandé leur avis à Higgins et Kaszeta sur l’identité du pourvoyeur d’ISIS en armes chimiques, Kaszeta a répondu : « Des hommes-lézards ». Higgins a refusé de commenter. Lorsqu’on lui a demandé s’il s avaient l’intention de présenter des excuses à Hersh, Kaszeta aurait répondu, sans explication : « Hersh me doit des excuses, maintenant, tirez-vous, minable sac à merde.»

On pourrait s’attendre à un degré plus élevé de professionnalisme et de débat civilisé de la part d’ « experts » régulièrement consultés par les médias occidentaux non seulement à propos du conflit en Syrie mais aussi en Ukraine, où Eliot Higgins apporte maintenant sa « voix crédible indépendante » au désastre du MH17. Cependant, quoiqu’employé par les think tanks occidentaux et les agences de consultants, Higgins ne possède plus de voix « indépendante » et, du fait de ses mensonges intentionnels et persistants à propos de la Syrie, il ne possède plus non plus de voix « crédible ».

L’expérience ratée de Sunstein

L’usage d’armes chimiques n’a jamais été un moyen efficace de faire la guerre. Au-delà de leurs effets psychologiques, les armes conventionnelles ont prouvé qu’elles étaient des moyens largement supérieurs pour mener et gagner une guerre.

Durant les huit années meurtrières de la guerre entre l’Irak et l’Iran, les armes chimiques étaient utilisées, y compris des agents neurotoxiques. Pourtant, un document produit par le Corps des Marines états-uniennes, intitulé « Lessons Learned : The Iran-Iraq War », sous « Appendix B : Chemical Weapons », a révélé que moins de 2% à 3% de la totalité des victimes étaient dus aux armes chimiques. Le rapport concluait que même l’usage d’armes chimiques à large échelle offrait peu d’avantages à chaque camp et suggérait que les attaques menées avec de telles armes nécessitaient une météorologie presque parfaite et des conditions géographiques spécifiques pour apporter un bénéfice même limité. À plus petite échelle, l’usage d’armes chimiques serait tactiquement et stratégiquement inutile – à moins bien sûr qu’elles soient utilisées comme moyen de compromettre votre ennemi et de justifier une guerre plus vaste.

De même, abattre un avion civil au dessus de l’Ukraine n’apporte aucun bénéfice aux parties en conflit, à moins évidemment que cela n’intervienne pour compromettre ses ennemis et justifier une guerre plus vaste. Discerner cela est un produit de la pensée critique – celle qui a amené, en tout premier lieu, les gens à s’éloigner des médias occidentaux. La croyance erronée de Sunstein que, d’une manière ou d’une autre, ceux qui s’éloignaient des médias occidentaux étaient aussi faciles à berner que ceux qui les regardent encore est la raison pour laquelle les gens comme Higgins se sont retrouvés chassés des médias indépendants et avec lui, plus profondément, les gens du système qui l’ont choisi et utilisé.

Quant à Hersh, il prouve que se consacrer à la vérité lorsque c’est impopulaire est un petit prix à payer pour conserver sa dignité. Le ridicule et les accusations de ceux qui sont dénués de dignité disparaissent, mais la vérité est éternelle. Lorsque la vérité que Hersh a dévoilée sous les mensonges a finalement éclaté aux yeux de tous, la révélation a montré ce que valent les gens comme Higgins et Kaszeta.

Une fois les masques de leur légitimité et de leur professionnalisme arrachés, ils ont été réduits à des versions vulgaires, miniatures, du système en décomposition qui les a créés. Sans réaliser que leur intronisation comme « consultants » réside dans le déclin de ceux qui les ont embauchés, non en raison de leur talent, mais à cause de leur disposition à faire ce que refusent les gens dignes, et ils continueront probablement leur sale boulot. Mais de même que les organes de presse qui avaient, à l’origine, désespérément besoin de leurs « voix indépendantes crédibles » seront de moins en moins nombreux, il y aura de moins en moins de gens pour les écouter et les lire.

Tony Cartalucci vit à Bangkok, il est chercheur en sciences politiques et rédacteur, en particulier pour le magazine New Eastern Outlook.

Traduit par Diane, relu par jj pour le Saker Francophone

Source : http://lesakerfrancophone.net/les-medias-occidentaux-meur...

Source en : http://journal-neo.org/2015/09/28/the-western-media-is-dy...

 

2. Paper boat sign.GIF

 

Et la Palestine dans tout ça ?

 

Roger Waters à Bon Jovi : « Vous êtes solidaires avec le colon qui a brûlé le bébé »

 

10. Roger Waters.jpg

Roger Waters marchant le long du mur de séparation en Cisjordanie en 2009

 

Roger Waters, guitariste des Pink Floyd, est notamment connu pour son engagement antisioniste. Dans une lettre ouverte publiée sur le site Salon.com, il s’adresse au groupe de pop Bon Jovi, qui a choisi de se produire à Tel Aviv le 3 octobre. RI

 

Chers Jon Bon Jovi, David Bryan, et Tico Torres,

 

J’ai, par le passé, souvent écrit des lettres détaillées, et même convaincantes, à des collègues de l’industrie musicale, afin de les encourager à ne pas soutenir les politiques d’apartheid du gouvernement israélien en venant se produire en Israël. Ayant lu les commentaires de la semaine dernière de Jon dans le Yedioth Ahronoth, je ne perdrais pas mon temps à faire des parallèles avec l’Apartheid d’Afrique du Sud et le positionnement moral que de nombreux artistes avaient alors tenu, et que des milliers tiennent aujourd’hui face aux décennies d’oppression israélienne des Palestiniens.

Les dés sont donc jetés, vous êtes déterminés à faire votre concert à Tel Aviv le 3 octobre. Vous prenez position

Vous êtes solidaires

Avec le colon qui a brûlé le bébé

Avec le conducteur du bulldozer qui a écrasé Rachel Corrie

Avec le soldat qui a réduit le pied du joueur de foot en morceaux

Avec le marin qui a bombardé les enfants sur la plage

Avec le sniper qui a tué l’enfant au tee-shirt vert

Et celui qui a vidé son chargeur sur la fille de 13 ans

Et le Ministre de la Justice qui a appelé au génocide

Vous aviez une chance de vous tenir

Du côté de la justice

Avec le pilote qui a refusé de bombarder des camps de réfugiés

Avec l’adolescent qui a préféré faire 8 ans de prison plutôt que son service militaire

Avec le prisonnier qui a jeûné 266 jours jusqu’à sa libération

Avec le médecin interdit d’entrée pour avoir sauvé des vies

Avec le fermier abattu en manifestant près du mur de séparation

Avec l’enfant sans jambes grandissant dans les décombres

Et les 550 autres qui ne grandiront pas du tout

A cause des missiles et des obus de chars et des balles que nous avons envoyés

Les morts ne peuvent vous rappeler les crimes que vous avez ignorés. Mais, de peur que nous oubliions, «Rester silencieux et indifférent est le plus grand crime de tous».

Roger Waters

 

Source : http://francais.rt.com/international/7757-roger-waters-bo...

 

 

 

Mis en ligne le 7 octobre 1015

 

 

 

23:09 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

05/10/2015

MONDO CANE - Points sur les i

1. Paper boat.GIF

Par intérim (quater)

 

2. Paper boat sign.GIF

 

Points sur les i :

Yemen, Assad, Poutine, Pape, Tsipras, Corbyn, Sanders, Iglesias

 

Fulvio Grimaldi – Mondo Cane 28 septembre 2015

 

3. Apocalisse.jpg

 

« Que valent 5 millions de dollars, quand j’ai l’amour de huit millions de Cubains ? »

(Teofilo Stevenson, boxeur cubain, trois fois médaillé d’or olympique, lorsqu’on lui offrit cette somme pour devenir professionnel aux États-Unis et rencontrer Mohammed Ali.)

 

« Dix morts sur peu de milliers de personnes, pour avoir essayé de passer les frontières blindées de l’Angleterre. Patrouilles, barbelés, etc. Mais on est là au coeur de la démocratie européenne, pas chez de quelconques nazis hongrois. Quelques centaines de Syriens et la frontière du Danemark fermée, avec une police qui avait l’ordre d’ARRÊTER tout journaliste assez téméraire pour vouloir documenter l’événement par l’image. Mais on est là chez la très civilisée Europe du Nord, pas chez les nazis hongrois, couillons en plus, puisqu’ils laissent la presse tout filmer sans la moindre censure. »

(Luca)

 

« Le Parti Communiste Cubain demande à ses militants d’aller à la messe et de se porter au-devant du pape François pour l’accueillir, comme s’il s’agissait d’un des devoirs du Parti. Je ne suis pas d’accord. Aller à la messe ? Non. Nous avons ici la liberté de culte et je ne suis pas croyante. Je n’ai donc pas à y aller. »

(Aleida Guevara, fille du Che)

 

« L’Argentine de Bergoglio a été dans une grande mesure complice de l’assassinat et de la disparition de plus de 30.000 Argentins. Je ne sais pas où était alors le pape. Ni ce qu’il faisait. Je l’ignore. »

(Aleida Guevara, fille du Che)

 

Un printemps véritable

Pendant ce temps, dans un monde auquel les fumées d’encens des thuriféraires de Bergoglio ont brouillé la vue et l’entendement, un autre pays arabe disparaît de la carte et du concert des nations. Vingt millions de Yéménites, sans nourriture et sans eau, grâce au blocus humanitaire de la coalition emmenée par les Saoud et parraînée par l’Occident, sont depuis le mois de mars soumis à un ouragan de bombes larguées d’avions US et téléguidées par la technologie israélienne. Si on abuse quelquefois du terme « génocide », ce n’est pas ici le cas. Sur un pays qui, d’abord, avec une révolution de masse contre le tyran pro-US Saleh et, ensuite, avec la révolte armée de sa population chi’ite (Houthi) à laquelle se sont joints l’armée et de vastes secteurs progressistes sunnites, contre le clone du premier, Hadi, la coalition nécrophage Atlantico-du-Golfe déchaîne sa boulimie de mort.

 

4. yemen macerie.jpg

 

J’ai vécu deux ans dans ce pays pauvre mais resté l’Arabie Heureuse qu’avaient connue les  Romains. Bien que déchiré par des coups d’État et des séparatismes, évidemment manigancés par l’Arabie Saoudite en parfaite complicité avec USrael pour éviter que ce pays, à cheval sur la Mer Rouge, la Corne de l’Afrique et le Détroit d’Ormuz puisse compromettre si peu que ce soit leur contrôle massif sur le trafic du pétrole et de toutes les marchandises du monde, la vie s’écoulait, la nation résistait. Au point d’avoir même produit une insurrection – un printemps véritable celui-là, laïc, populaire, yéménite – qui, une fois balayés les proconsuls de l’impérialisme et de la Vendée wahhabite, avait réussi à libérer toute le pays, de Sanaa jusqu’à Aden. Seuls étaient restés à s’y opposer les groupes terroristes d’Al Qaeda, préventivement installés par ceux  qui les avaient déjà inoculés à la Lybie, à l’Irak, à la Syrie, au Nigeria, et qui avaient pour tâche de fournir aux drones assassins des USA le prétexte dont ils avaient besoin pour frapper les infrastructures vitales du peuple insurgé sous la conduite du parti révolutionnaire anti-impérialiste Ansarullah.

En quelques semaines, à cheval sur 2014 et 2015, la révolution avait éliminé de la scène les mercenaires d’AQAP (Al Qaida in the Arabic Peninsula) et avait conquis le pays, du nord de Marib jusqu’à la ramification sud-est de Hadramaout, de la Mer Rouge au Golfe d’Aden. Pour le Yémen s’ouvrait un nouveau chapitre de l’histoire, à l’enseigne de l’émancipation, de l’autodétermination, de la souveraineté populaire. Cauchemar pour ceux qui avaient vu, dans ce territoire situé entre deux continents et deux mers, entre deux détroits, Bab el Mandeb et Ormuz, la clé d’une domination géopolitique pas seulement régionale. Et le feu vert a été donné aux vassaux feudataires du Golfe, patrons de pays gouvernés par des familles dominantes et peuplés d’esclaves, pour lesquels un Yémen démocratique, de citoyens libres aux racines millénaires, constituait une aberration au potentiel de contagion terrifiant.

 

5. saudi isis xxxx.gif

Sept mois de bombardements stratégiques n’ont pourtant pas suffi à l’aviation, aux armements et aux renseignements fournis par l’Occident et par Israël (d’après l’ONU, fin septembre, les victimes presque toutes civiles – femmes et enfants qui n’ont pas eu la chance de bénéficier de la miséricorde déversée par les braves Européens sur les enfants de réfugiés – frisait les 6.000), ni le criminel blocus naval qui est allé jusqu’à interdire la fourniture de produits humanitaires de base tels qu’eau, vivres, médicaments. Les navires iraniens et irakiens qui les amenaient ont été interdits de passage et contraints de s’en retourner, tout en fournissant le prétexte idéal pour rafraîchir la propagande selon laquelle la révolution populaire était un complot iranien visant à étendre « l’arc chi’ite ». Al Qaeda à peine évaporé, est arrivée l’infanterie de l’impérialisme, ISIS, dotée, elle, de bien d’autres moyens en hommes, en armes et en règles d’engagement. C’est alors qu’ont commencé les massacres et les atrocités, les explosions dans les mosquées avec des centaines de morts ; en somme, accomplissement de la mission que les commanditaires ont confiée à leurs tueurs à gages de l’État Islamique, dans l’espoir que la terreur finira par faire flancher la population dans son soutien à la Résistance, plus que n’ont pu le faire les bombes, la faim et la soif.

Je repense aux temps où j’ai vécu au Yémen, à la gentillesse chaleureuse et souriante de ses habitants, à leur amicale et toujours prompte hospitalité, à leur préférence toute arabe pour la vie en commun, à leur amour plein d’attention pour les enfants, à la ferveur intellectuelle des jeunes, je revois leurs fantastiques, leurs fabuleuses habitations verticales, inchangées depuis des millénaires, en briques de boue archisolides, décorées jusqu’à des hauteurs vertigineuses par des fantasmagories de chaux blanche, percées ça et là de lampes de verre multicolores aux fenêtres. Je me rappelle les musées et les sites archéologiques sans égaux dans la région, remontant au 1er millénaire avant le Christ, autrement dit à la civilisation des Sabéens. Cette richesse infinie et inégalable, d’un peuple incontaminé qui, aidé par de généreuses expéditions archéologiques, avait su en prendre soin et la conserver avec expertise et amour, n’existe plus. Pulvérisée par ces Saoudiens, aussi parvenus vulgaires qu’ignorants cavernicoles, ramassés par les Britanniques dans des caravansérails, munis d’une couronne et mis là, à servir de doublure au colonialisme. Caricatures de la dépravation dynastique anglaise, garants des prédations communes et de l’oblitération commune des droits de l’homme.

 

6. vieille-ville-de-sanaa.jpg

 

On a bien pu entendre, en Occident, quelques pleunicheries sans grand souffle sur l’annihilation de la mémoire des peuples à Palmyre, à Nimrod, à Ninive, sur la dévastation et sur les vols - organisés par les USA - au Musée National et à la Bibliothèque Nationale de Bagdad. Mais sur l’assassinat du Yémen, y compris par l’annihilation de sa culture, de son histoire, de son identité, à peine a-t-on vu se soulever un rare sourcil. Et pourtant, les commanditaires sont toujours les mêmes, et toujours les mêmes les exécutants mercenaires. Et toujours identique le but. Celui des conquistadores, quand, outre se livrer à des génocides, ils réduisaient en miettes à coups de canon les œuvres héritées des temps anciens des peuples natifs. C’est peut-être là le trait dominant le plus fort et le plus létal de l’impérialisme, sa fin eschatologique. Priver les terres dont il s’empare de leurs présences historiques, humaines (et voilà les vidages appelés migrations, avec le bonus impérialiste de déstabiliser les lieux d’arrivée) et testimoniales, celles qui donnent leurs noms à des mondes et à des peuples, leur conscience de soi et leur survivance dans le temps, ce par quoi on contribue à l’histoire humaine, parce que sans nom, on n’est personne, même pour soi. Extirper les racines qui soutiennent et alimentent la plante, qui en favorisent la continuité et l’expansion. D’un arbre coupé peuvent naître des rejets. À un arbre déraciné ne restent que le dessèchement ou la putréfaction. Les classes dirigeantes de l’Occident le savent et en usent. C’est ainsi que le culte monothéiste de Mammon célèbre ses rites.

Restons dans le monde arabe. À Tripoli, ils se sont inventé un chef passeur (non, celui-là ne s’appelle pas OTAN, ce ne serait qu’un subalterne), Salah al Maskhout, et il semblerait qu’ils aient même inventé son exécution, par quatre pistoleros équipés d’armes et de munitions par l’ambassade des États-Unis. Mais… des commandos italiens qui auraient effacé « avec une efficacité et une précision incroyable » ses gardes du corps malgré leur supériorité en nombre et en armes ? Ces détails rendent invraisemblable l’attribution de ce haut fait à des forces spéciales de notre cafouilleux pays. Nous sommes celles d’Abou Omar, nous autres. Sans un escadron de la CIA pour nous épauler, nous ne sommes capables de rien combiner. Sauf, bien sûr, quelques massacres d’État, mais même là, nous obéissons aux ordres de services secrets de l’extérieur et d’en haut de l’échelle, voyez Gladio. Et il y a encore autre chose qui fait douter d’une paternité italienne. Les passeurs sont les manoeuvres des trafiquants, et les trafiquants sont les tours-opérateurs qui dirigent le business militaire et civil des migrations de masses. Gare à ceux qui mettent des bâtons dans les roues à ce business et à la géopolitique qui l’utilise, et pas uniquement pour ce que rapporte le racket. Car il a surtout pour but de disséminer aux quatre vents les populations, de répandre du sel sur leurs territoires et, par la même occasion, de molester autant que possible quelque allié (l’U.E ?) qui se croirait trop autorisé à la ramener.

Tu parles que les sous-fifres de la Pinotti (1) et de Gentiloni (2), pourraient avoir seulement imaginé de gêner cette stratégie rémunératrice. Sans compter qu’il n’est pas vraiment de notre ressort d’irriter les Frères musulmans qui gèrent les embarcadères sur leur côte et dont le chef, Nuri Abou Sahmain, se qualifie ouvertement d’ami du boss supposé occis (mais qui a, depuis, téléphoné pour demander ce qui, putain, se passe) et qui est soutenu par de puissants investisseurs en Italie comme le Qatar.

 

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À propos de molestés, une petite info intrigante :  les Kurdes du PYD (3), ceux de Kobané, si chers à tous les braves gens qui tiennent à occulter la vraie grande lutte quadriennale du peuple syrien, et, donc, absolument crédibles,  nous révèlent que le réfugié, molesté avec son petit gosse dans les bras par la garce hongroise, et, du coup, devenu l’idole des miséricordieux et le bénéficiaire d’offres d’asile en provenance de la moitié du monde, a un nom : Osama Abdul Mohsen . Et qui est cet Osama ? Oh, rien qu’un terroriste d’Al Nosra, la formation d’Al Qaeda qui se partage, avec l’ISIS, la charge et l’honneur de violer et de massacrer les femmes et les enfants syriens pour le compte de l’OTAN. Les Kurdes révèlent que l’individu originaire de la ville de Tel Abyad fait partie de la bande terroriste depuis au moins 2011, qu’il a combattu les Kurdes à Amoudeh et à Sari Kani, et qu’il a pris la fuite quand le PYD a conquis la zone. Il se serait rendu coupable d’atrocités à l’encontre de civils ; alors qu’il était entraîneur d’une équipe de foot, il aurait, en 2010, causé des troubles qui se seraient soldés par l’assassinat de 50 Kurdes, et, sur sa page facebook, on peut voir des tas de photos qui le montrent en milicien, se livrant à des bravades avec ses compères. C’est à se demander qui peut l’avoir envoyé en Europe et pour quoi faire, s’il est une rara flor ou s’il fait partie d’une mission occupée à préparer quelque False Flag dans nos parages. À Madrid, Cristiano Ronaldo l’a pris dans ses bras (The Free Syrian Press, 21 septembre 2015).

 

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Ronaldo 2e et Osama Abdul Mohsen 4e à partir de la gauche.

 

Syrie, le piège de Poutine

Excellentes nouvelles de Syrie. Je dois dire avant tout que, si on peut aujourd’hui allumer un cierge d’action de grâces pour la Syrie martyrisée et résistante, c’est surtout à près de cinq années d’une lutte fantastique sous la direction d’Assad et du Baas qu’on le doit. Peuple dont j’ai rendu compte des sentiments, de l’amour qu’il porte à son président, et de sa détermination, dans le film Armageddon sur le chemin de Damas. Peuple  qui, déjà, dans ses trois guerres précédentes contre Israël, avait montré sa valeur. À l’évidence, la Russie de Poutine – et non celle de Medvedev, qui a laissé anéantir la Libye – a joué et joue un rôle décisif. N’eût été Moscou, les hordes otanesques auraient depuis longtemps dégringolé du ciel pour apporter leur concours aux bandes de brigands mercenaires qui constituent leur infanterie dans tout le Moyen Orient et qui, en cinq ans, n’ont pas été capables de l’emporter sur les Forces Armées Nationales et sur les milices populaires (qui ne sont pas seulement chi’ites, ni en Syrie ni en Irak, comme voudraient le faire croire les chroniques du « manifesto »(4), fidèle à la vulgate de la guerre civile confessionnelle : l’armée et les forces populaires d’autodéfense comptent dans leurs rangs toutes les confessions présentes dans les deux pays).

Au cours des dernières semaines, face à l’intervention terrestre ventilée de la coalition occidentale - anticipée par les Turcs, qui avaient, pour cette raison créé une zone tampon le long de la frontière syrienne - Poutine s’est manifesté sur deux fronts.

Sur le front diplomatique, il a enrôlé dans des dialogues, pour une composition politique du conflit, les diverses parties en cause, avec des rencontres directes entre le ministre des Affaires étrangères Lavrov et les gouvernants du Golfe, jusqu’à celle avec un Obama mis en graves difficultés par la faillite successive de toutes ses options, la dernière étant celle qui a tenté de ressusciter la fameuse force rebelle modérée, qui s’est conclue par le racolage de quatre pelés en Syrie, aussitôt passés avec armes et bagages aux alqaedistes d’Al-Nosra. Il a affirmé de façon péremptoire et en accord avec l’Iran, clouant ainsi le bec à tous les corbeaux, les nôtres inclus, qui faisaient courir le bruit d’un abandon russe d’Assad, qu’aucune solution à la crise n’était possible sans le président légitime de la Syrie et que la seule force qui se soit montrée efficace contre le terrorisme djihadiste était l’armée syrienne. Il a réaffirmé l’évidence éclatante que la guerre que les USA et leurs alliés du Golfe prétendent faire à l’ISIS n’est qu’un simulacre qui, s’il eût été une vraie guerre, aurait pu écraser les terroristes en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, rien qu’en cessant tout simplement de les armer et de les ravitailler.

 

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Pendant qu’Obama, Netanyahou et consorts se débattaient dans leurs contradictions paralysantes, écartelés entre leur utilisation, contre Assad, de djihadistes importés de partout et leur identification-condamnation des mêmes en tant que menace apocalyptique pour l’Occident, Poutine s’est manifesté sur le front militaire. À Lattaquié arrivent des moyens et des armements avancés, destinés à renforcer le déploiement gouvernemental, tandis que les ports et les aéroports de la côte sont mis en état de recevoir les avions et les troupes de Moscou. S’il est vrai qu’en Occident on veut combattre le terrorisme djihadiste, fait savoir Poutine, nous voilà, nous sommes prêts. En moins de deux, le carcinome qui épouvante si fort la « communauté internationale » et auquel tentent d’échapper les foules qui envahissent l’Europe, peut être éradiqué. Pour la seconde fois, comme après le False Flag des prétendues armes chimiques d’Assad - désamorcé par lui en apportant les preuves qu’il s’agissait d’opérations sous mandat turc et en faisant livrer la totalité de l’arsenal chimique syrien - le président Poutine sauve la Syrie de l’holocauste planifié par le monstre tricéphale OTAN-Israël-Golfe. Et le blocus eurasiatique organisé par Moscou et Pékin montre que la Chine lui donne un coup de main. Comme l’a révélé Igor Morozov, président du Comité pour les Affaires étrangères de la Fédération de Russie, c’est du 25 septembre que date la décision chinoise de participer à la lutte contre l’ISIS. Une flotte chinoise composée de porte-avions et de croiseurs est entrée en Méditerranée.

Comme tout se tient au Moyen Orient, Moscou, en parallèle, met sur pied à Bagdad une coordination pour la sécurité, le renseignement et les opérations de défense contre l’ISIS, réunissant l’Irak, la Russie, l’Iran et la Syrie. L’intention déclarée, selon le Premier ministre irakien Al Abadi, est de « suivre et contrôler les mouvements des bandes terroristes et d’en détruire le potentiel militaire ». Concrètement, la manœuvre semble indiquer un engagement ultérieur de l’Iran, et notamment des brigades Al Quds, aux côtés de l’armée de Bagdad et des milices populaires chi’ites-sunnites, avec fourniture d’armes et de moyens russes, y compris des avions de combat. Ils devraient remplacer ceux que les USA ont commencé à refuser à l’Irak, lorsque les rapports entre Washington et Bagdad se sont détériorés, suite aux nombreuses accusations portées par les Irakiens à propos des parachutages par les USA d’armes et de ravitaillement aux unités de l’ISIS.

En provenance des capitales qui, jusqu’à présent, avaient soutenu, par des mercenaires et un consensus politique, la volonté d’élimination d’Assad et d’équarissage de la Syrie, commencent à s’élever quelques voix quant à la possibilité d’envisager leur maintien, au moins pour une « phase de transition » (très bien, et alors ce seront les Syriens qui décideront, comme ils l’ont déjà fait de façon répétée). À Cameron, le parlement britannique a refusé son autorisation d’intervention (négligeant évidemment l’obstinée présence sur le terrain des têtes de cuir SAS). À Berlin, dont les positions comptent plus que n’importe quelles autres, on a dit haut et clair qu’il n’était pas question de participer à une attaque contre la Syrie. Et même à Rome, d’un Renzi internationalement sans importance : pas question. Seul un homoncule, un authentique quaquaraquà (5), le président français Hollande, croit prendre tout le monde de vitesse et à rebours en dégaînant ses quatre Rafales. Evidemment, l’ISIS écrabouillé par la sous-ventrière de l’OTAN n’est rien d’autre que l’habituelle simagrée. Hollande est le seul qui insiste encore pour glapir après Assad. Mais si sa grandeur au rabais a pu faire jouer ses petits muscles colonialistes en Côte d’Ivoire, en Libye, au Mali et alentours, ici, ce sont les grands qui décident.

 

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Apocalypse biblique ?

Après des années au cours desquelles l’Occident, Israël et des gangsters locaux ont utilisé tous les moyens imaginables pour saigner à blanc et dépeupler la Syrie et l’Irak, les deux peuples sont encore sur pied. Et leurs alliés sont puissants et agissent puissamment. Est-il concevable qu’Obama tente une fuite en avant belliciste et se risque, dans le ciel de Bagdad et celui de Damas, à la conflagration universelle définitive ? Celle qu’invoquent les apocalyptiques, pour qui la bible est un manuel d’instruction ? Dans le but d’entrer dans l’histoire, à deux pas de la fin de son mandat, comme celui qui a provoqué l’ultime guerre mondiale ? Ces gens sont des psychopathes, d’accord, au service de psychopathes encore plus décérébrés qu’eux, mais quand même peut-être capables de faire quelques calculs comparatifs entre les coûts et les bénéfices, du moins espérons-le.

Il y avait d’autres choses à dire. Mais, pour beaucoup, ceci est déjà trop long. Je me limite à quelques derniers télégrammes.

 

Pape-Cuba-USA

Sur le pape et Cuba, la fille du Che (voir ci-dessus) a dit, pour l’essentiel, ce qui s’est passé dans l’île, depuis  que trois pontifes et un président des USA ont réussi à lui mettre une laisse. Merveilleuse mais pas étonnante parce que récurrente, l’unanimité des orgasmes de gauche comme de droite qui ont accueilli les généralités bien-pensantes que Bergoglio a déversées à pleines mains de La Havane à Washington, entre la cour d’un renégat de la révolution et celle d’un criminel de sept guerres et de terrorismes sans nombre. Il a condamné la peine de mort ? Bien, bravo, merci. Énoncé par le chef d’une organisation qui, tout au long des siècles, a liquidé et fait liquider plus de gens à elle toute seule que toutes les autres mises ensemble, ce n’est pas mal. En attendant, ce qui compte au-delà des blablabla carressants, c’est l’Amérique latine, déjà en cours de guévarisation, qu’il importe de restituer au catholibéralisme de la doctrine sociale de l’Église. Moins d’État et plus d’écoles, d’hôpitaux, de médias catholiquement privés. Raùl a déjà dit oui. Obama et les Américains en ont été tout émus.

 

Volkswagen, quelle surprise !

Avez-vous noté le timing du coup mortel porté à l’Allemagne avec la seringue au curare enfoncée dans son cœur industriel ? À la Foire de Francfort, Merkel exhortait l’industrie automobile allemande aux grandes entreprises impérialistes. Peut-être avec le concours des excellents cadres syriens récemment accueillis. Peut-être au grand dam ultérieur de la précieuse hégémonie automobile US. Et de un. Et de deux, plus important encore, Merkel venait de déclarer que pour ce qui était de participer à la guerre contre la Syrie, elle n’y pensait même pas et que, sur l’Ukraine, elle s’en tenait aux accords de Minsk. Autant dire du sel sur les plaies ouvertes dans la carcasse de l’impérialisme par l’offensive militaire et diplomatique russe.

Le fait est que, comme il s’est avéré, tout le monde était au courant de l’arnaque au gaz asphyxiant. Berlin, Washington, Bruxelles. Greenpeace l’avait dénoncée en 2013, les médias en avaient parlé. Le fait est que d’arnaque et d’empoisonnement collectif, les gouvernements et les constructeurs automobiles en vivent. Tous. Il suffit de penser à la blague des filtres Diesel italiens, qui bloquent les grosses particules mais qui, en les brûlant, répandent dans l’atmosphère des microparticules infiniments plus nuisibles. Mortelles.

Qu’on se rappelle cette investigatrice intègre, Gabanelli (6), qui ayant exaspéré l’hétérodoxe Di Pietro (7) avec un reportage plein de faussetés et de calomnies, a servi au pouvoir multinational le plat bien plus juteux de l’ENI (8). Des pots de vin à l’Algérie ! Vous pouvez parier votre TFR (9) qu’il n’y a pas de société pétrolière au monde qui ne graisse pas la patte aux gouvernements dont elle escompte qu’ils lui donneront accès à leurs gisements. Mais l’ENI travaillait en grand, que ce soit avec les Arabes (sur base de quasi monopole en Libye et en Algérie) ou avec les Russes. Partenaire de Gazprom et patronne des gisements sibériens, elle construisait avec les Russes le gazoduc South Stream, qui allait liquider les Américains. Puante, d’accord. Il suffit de penser au Val d’Agri et aux foreuses en Basilicate. Mais un peu trop nationaliste. Gros mot. Gabanelli y a pensé, et la tête de Scaroni a sauté.

 

Tsipras, bourreau sanctifié

Il semble que la phénoménologie Tsipras se multiplie. Vous voyez ce brave homme de Sanders (10), candidat démocrate à la présidence US qui devance la gorgone Hillary avec des promesses de justice sociale et de paix ? Un de ses sycophantes de par ici a mentionné la conférence où, pris à partie par quelqu’un qui lui reprochait sa solidarité avec Israël, il a répondu « Ça suffit. La ferme ! ». Et quelqu’un vous a-t-il informé de ce que l’autre encore plus brave homme, Corbyn, a fulminé sur « le tyran Assad, qu’il faut oblitérer » ? Ou encore, vous a-t-on rapporté que Pablo Iglesias, de Podemos, vient d’exprimer toute sa solidarité avec ce martyr de la démocratie vénézuélienne, Leopoldo Lopez, autre brave homme qui, après avoir soutenu le coup d’État contre Chavez en 2001, s’est rebellé contre le Vénézuela de Maduro par des pogroms terroristes confiés aux soins de bandes fascistes (43 morts et des centaines de blessés) ainsi que des sabotages économiques, et qui s’est fait injustement condamner à de la prison par le dictateur héritier de Chavez ? Comparé à l’autre idole, Tsipras, tout ceci n’est rien.

10. Tsipras Troia xxxx.gif

Je suis fatigué de parler de ce personnage, exécuteur testamentaire de son peuple. Mais je suis encore plus fatigué de parler des coryphées qui continuent à lui tresser des couronnes de laurier et à s’en aller en procession, psalmodier leurs neuvaines et leurs péans. Cet homme est une tache sur l’histoire trimillénaire d’un peuple qui a percé, avec la lumière de la raison et de la beauté, l’obscurité des superstitions et des tyrannies, qui se nourrissent toutes de superstition. À peine a-t-il gagné une élection par le vieux truc du rapprochement avec les dissidents et, grâce à l’abstention d’un Grec sur deux, soit la perte d’un tiers des votes, et, donc, un consensus d’à peine 20%,  que le « manifesto » l’a salué en première page par ce feu d’artifice en gigantographie : « BIEN, BRAVO, TRIS ».

Où le « bien », j’imagine, salue la manière dont il a roulé ceux qui n’avaient pas envie de jeter leur pays aux poubelles, mais qui étaient nés de la veille. Le « bravo » doit avoir été suggéré par le lobby désormais hégémonique dans le journal, pour le féliciter de s’être coalisé et d’avoir renouvelé les embrassades, les effusions et les alliances avec Kammenos, chef du parti de la droite extrême, à peine rentré de Tel Aviv où il venait de confirmer sa conjonction idéologique, matérielle et militaire avec le frère Netanyahou.

Le chef de « la seule démocratie du Moyen-Orient » peut désormais compter, pour assurer la promotion militaire de la civilisation sioniste élue, sur la totalité du territoire grec et toutes ses armées. Celles, justement, qui, grâce aux bons soins allemands, ont précipité le pays dans l’abîme d’une dette insondable, qui à son tour prendra soin, grâce à Tsipras, de ses obsèques. Tout cela n’arrive pas à ébranler la foi de ceux qui avaient déjà offert, au Tsipras encore en devenir, le maximum de compréhension, lorsqu’il jurait fidélité à l’OTAN et à l’UE, et nommait la madame Bilderberg, Spinelli (11), chef de l’analogue entourloupe italienne (heureusement éteinte). Pour convoquer ses ouailles aux réjouissances en l’honneur de celui qui a passé aux Grecs un nœud coulant pire encore que celui qu’ils avaient rejeté en masse par le référendum, le « manifesto » a usé de ses pages comme de trompettes du jugement. Et, du fond de leurs tombeaux ont surgi les Marco Revelli, les Guido Viale, les Norme Rangieri, les Burgio et toutes les têtes d’œuf de la « vraie et unique gauche » (12), un peu abrutie, parce qu’épuisée par la tâche fastidieuse de rehisser sempiternellement, à l’instar de Sisyphe, le rocher qui, régulièrement, lui retombe sur la tête. Et tous, avec une parfaite cohérence, d’applaudir en standing ovation, le rocher dégringolé sur la tête de la Grèce.

_________________  

(1Roberta Pinotti, ministre de la Défense dans le gouvernement Renzi, depuis 2014.

(2Paolo Gentiloni Silveri, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du gouvernement Renzi, depuis 2014.   

(3Le PYD (Parti de l’Union Démocratique), est un parti kurde syrien, qui a combattu les troupes gouvernementales et l’ALS pendant la guerre civile, et qui revendique le contrôle du Kurdistan moyen en Syrie.

(4) il manifesto, quotidien communiste italien, qu’à lire Grimaldi on peut comparer à L’Humanité de Pierre Laurent.

(5) Pas d’équivalent en français. Mince, alors ! En anglais : « a worthless man »,  « a blabbermouth », « a fool », « a gadabout », « a weathercock », « a quack ».

(6) Milena Gabanelli, journaliste italienne, dont l’émission, « Report », passe depuis 1997 sur RAI3.

(7) Antonio Di Pietro, magistrat et homme politique italien. Magistrat, il a participé à l’opération mains propres. Homme politique, il est le fondateur du mouvement Italie des valeurs, qui est membre du parti européen des libéraux, démocrates et réformateurs. Cependant, il est allié électoralement aux partis du centre-gauche comme L’Olivier et Unione.  Ancien ministre du gouvernement Prodi. Il est aussi un des rares à avoir réclamé la démission de Berlusconi.

(8)  http://www.algeria-watch.org/fr/article/eco/corruption/eni_nouveau_scandale.htm

(9)  En Italie, le traitement de fin de rapport (TFR), versé au salarié lors de la rupture du contrat de travail, correspond à la partie du salaire mise de côté chaque année et gardée par l'employeur. Depuis le 1er janvier 2007, les salariés peuvent choisir de destiner ce TFR à un fonds de retraite complémentaire.

(10Bernie Sanders, candidat à l’investiture démocrate pour l’élction présidentielle, est le premier candidat US à se déclarer socialiste, ou plutôt « socialiste démocrate ». https://fr.wikipedia.org/wiki/Bernie_Sanders

(11) Barbara Spinelli, journaliste italienne qui s’était portée candidate, en 2014, aux élections européennes, sur la liste L’autre Europe avec Tsipras. En mai 2015, elle a quitté L’Autre Europe toujours avec Tsipras, mais a souhaité conserver son mandat, sous une nouvelle étiquette. https://fr.wikipedia.org/wiki/Barbara_Spinelli

(12) Pas la peine de chercher qui ils sont. Il suffit de les remplacer par les nôtres, Laurent et Mélenchon en tête, et de remplacer il manifesto par L’Humanité, mais aussi par….et par… (à compléter sur les pointillés).

Source : http://fulviogrimaldi.blogspot.be/2015/09/puntini-sugli-i...

Traduction c.l.

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Armageddon sulla via di Damasco

(hélas non sous-titré en français)

 

 

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Comment on peut du moins essayer de fabriquer des citoyens adultes :

Iran : des délinquants condamnés à la lecture en alternative à l’emprisonnement !

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C’est ce que l’on pourrait appeler un enseignement adapté pour tous, y compris pour les délinquants. Ça, ce serait une vraie réforme, touchant à la fois l’Education Nationale, la Justice et la Culture. Ils sont forts, ces Iraniens ! Madame Najat Vallaud-Belkacem devrait s’en inspirer. RI

 

Une condamnation spéciale a eu lieu en Iran puisque plusieurs criminels de droit commun ont écopé d’une peine plutôt inattendue : acheter des livres puis les lire, au lieu d’effectuer une peine de prison. Il s’agit d’une manœuvre rendue possible par le biais de récentes modifications de la loi iranienne.

En Iran, la peine de mort est en vigueur et ce pays se classe même second juste derrière la Chine en nombre d’exécutions par habitants. Et pourtant, c’est bien là-bas qu’un jugement inédit a été ordonné. Une récente révision de la législation du pays permet en effet aux juges de proposer des alternatives à l’emprisonnement.

Pour Qasem Naqizadeh, juge iranien, il s’agit d’éviter « l’impact physique et psychologique irréversible » qu’une peine de prison peut engendrer sur les détenus ainsi qu’à leur famille, comme le rapporte l’agence de presse iranienne IRNA. Le juge Naqizadeh se poste en pionnier d’une telle application qui s’adresse principalement aux condamnés dont le casier demeure vierge. À leur disposition, une liste d’ouvrages « grand public » intègre également une sélection de livres scientifiques plus modernes.

« Les livres ont été sélectionnés afin que tous les condamnés puissent en faire usage, et ce, qu’importent leur niveau de lecture, leurs connaissances ou leurs âges » selon Qasem Naqizadeh.

Au-delà de la lecture des ouvrages, la sentence intègre également la rédaction de résumés exhaustifs servant de preuve. En effet, les condamnés doivent obligatoirement les fournir au juge. De plus, une dimension spirituelle est présente : les condamnés doivent inclure dans leurs résumés la retranscription de l’un des hadiths (recueil des communications orales attribuées au prophète Mahomet). Enfin, une fois la peine effectuée, les condamnés sont chargés d’offrir leurs ouvrages à une prison locale, sous forme de don.

Yohan Demeure

Sources : 8e ÉtageActua Litté

http://citizenpost.fr/2015/09/iran-delinquants-condamnes-...

Notre source : http://reseauinternational.net/iran-des-delinquants-conda...

 

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Seïf el Islam Kadhafi, le retour…

Réseau International –22 septembre 2015

 

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Le Conseil suprême des tribus libyennes s’est réuni dans le sud de la Libye et a nommé le fils du colonel Kadhafi, Seïf el Islam, comme représentant légal !

Le Conseil suprême des tribus libyennes s’est réuni dans le sud de la Libye le 14 septembre dernier. Très grosse surprise : c’est le fils du colonel Kadhafi, Seïf el Islam, qui en a été nommé le représentant légal ! Capturé en 2011 et depuis retenu par les milices de Zenten (alliées de Tobrouk), Seïf el Islam, qui est en réalité libre de ses mouvements, a été condamné cet été à mort par un tribunal de Tripoli qui réclame en vain son “extradition” vers la capitale.

Des tribus hors jeu

Sa nomination comme représentant légal marque un tournant important dans la vie des tribus. En effet, de nombreux chefs y ont longtemps été opposés et sa nomination se négociait sec dans les coulisses du Conseil depuis deux ans. Un bémol toutefois : ni le gouvernement officiel de Tobrouk ni celui clandestin de Tripoli n’intègre à ce jour les tribus libyennes dans le jeu politique. Une aberration imposée par l’Occident en 2011 tant la Libye est d’abord un pays tribal.

Sources :

http://reseauinternational.net/seif-el-islam-kadhafi-le-r...

http://mondafrique.com/lire/decryptages/2015/09/21/seif-e...

 

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Le tragique et honorable héritage de Muammar Gaddhafi

Françoise Petidemange - Réseau International4 octobre 2015

 

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Tripoli avant la guerre

 

Alors qu’il est question d’un retour de Saïf al-Islam Gaddhafi dans la vie politique et économique de la Libye, voici les faits historiques auxquels il va devoir faire face…

Muammar Gaddhafi n’a pas fait la Révolution du 1er Septembre 1969 tout seul. Ils étaient douze amis, pour la plupart issus de milieux pauvres, plus une centaine de civils et de militaires. Cette Révolution a été appelée “La Révolution blanche” parce qu’elle avait eu lieu sans effusion de sang (ce qui est rare dans l’histoire du monde). Contrairement à ce qui a été maintes fois dit… c’est le peuple libyen qui, au début des années 80, a accordé à Muammar Gaddhafi le titre de Guide révolutionnaire.

Lire la suite… 

Source : http://reseauinternational.net/le-tragique-et-honorable-h...

  

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Le cauchemar au Soudan du Sud :

« Nous venons en amis » - le film

Rosa LlorensSaker francophone 19 septembre 2015

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Après Le Cauchemar de Darwin en 2006, Hubert Sauper continue son voyage autour du Nil blanc : de Tanzanie (où se trouve le fameux Lac Victoria sinistré par l’élevage des perches du Nil), il passe, un peu plus au nord, au Soudan du Sud, pour poursuivre sa dénonciation des effets meurtriers de la mondialisation.

Hubert Sauper est aujourd’hui une référence en matière de documentaires (et l’on pourrait être fiers que, comme Peter Handke, il ait choisi la France pour y vivre), aussi les critiques sont-elles en général positives. Une note discordante, toutefois, celle de Vincent Malausa qui nous assène «5 raisons de fuir cette supercherie»! On se demande quelle corde sensible du trio infernal propriétaire de L’Obs (Bergé-Niel-Pigasse) ce film a pu toucher…

Cependant, d’autres critiques, apparemment positifs, cherchent à désamorcer le film en restant dans des généralités humanistes, déplorant les crimes sans nommer les coupables : ainsi, abusdeciné conclut qu’une fois de plus on voit que «notre monde ne tourne pas rond». Ou bien, si on est parfois plus précis, on ne nomme qu’un des coupables ; L’Obs accuse Sauper de tout mettre sur le même plan, «le témoignage cynique d’un Chinois, la parole humiliée d’un chef de village victime d’une entreprise de spoliation ou le grognement d’un chien enragé venu mordre la caméra». Mais c’est Malausa qui aplatit tout : sa phrase semble attribuer tous les méfaits au Chinois cynique, alors que c’est une grande société US qui spolie le village, et que le chien n’est pas enragé, mais dressé à défendre la propriété de deux colons venus du Texas.

La Croix, par contre, fait une critique mitigée, positive sur le fond du film, négative sur la forme : «Glaçant, puissant, [le film] laisse cependant le spectateur démuni, par manque de contextualisation.» Mais il corrige lui-même sa critique en concluant : «Par sa force, ce documentaire pousse cependant son spectateur à s’informer et approfondir le sujet par lui-même.»

C’est ce que j’ai fait, et j’ai trouvé sur Francetv info une interview de Sauper qui explique la forme choisie. L’Obs lui reproche son manque de sérieux, son côté Tintin au Soudan, son petit avion biplace nommé Sputnik (avec lequel il a voyagé de Bourgogne jusqu’au Soudan du Sud) ; mais Sauper explique qu’il l’a conçu exprès «pour avoir l’air inoffensif et ridicule», et pouvoir circuler sans susciter de méfiance dans un pays en guerre et interdit aux journalistes (et en effet les chefs de guerre s’amusent à tripoter son avion-jouet). C’est ainsi, conclut Francetv, qu’il utilise «le burlesque au nom de la dénonciation».

Ainsi donc, le spectateur est plongé in medias res, et en manque de repères : ce n’est pas la faute de Sauper, mais des médias qui, après avoir diabolisé le Soudan dirigé par le musulman Omar el-Béchir, évidemment criminel contre l’humanité, et nous avoir apitoyés en faveur des Chrétiens du Sud persécutés, ont abandonné brutalement le sujet, une fois la partition acquise, en 2011.

Sauper prend le relais, et atterrit dans le Soudan du Sud, sans doute en 2013, nous faisant découvrir le pays à sa suite, à ras de terre : et là, bien sûr, les contes de fées ou de sorcières du récit médiatique s’évanouissent. Il commence par un nom, bien connu, mais que j’aurais été incapable de situer sur une carte : Fachoda. Le fameux incident de Fachoda, et les malheurs du Soudan, s’expliquent par sa situation géographique, au croisement d’une ligne horizontale, française, qui va du Congo à Djibouti, et d’une ligne verticale, anglaise, qui va de la Tanzanie à l’Égypte. Cela explique aussi la férocité avec laquelle les Anglais ont réprimé la révolte du Mahdi en 1885 (rappelez-vous – Jules Verne? –, les rebelles attachés à la gueule des canons et pulvérisés ; et Wikipédia note qu’après la bataille d’Omdurman, où les mahdistes furent écrasés, en 1899, «personne ne s’interrogera sur le fait que presque aucun des 16 000 Soudanais blessés ne survécut»). Mais depuis, les rivalités anglo-françaises ont été remplacées par la rivalité entre les USA et la Chine.

Depuis l’indépendance, en 1956, le Nord musulman et le Sud chrétien sont en conflit ; les USA l’ont attisé de façon à aboutir à la partition (malgré le principe établi par l’OUA de l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation) [voir là-dessus diploweb.com] ; et, comme il est logique, la Constitution du nouveau Soudan du Sud ne reconnaît qu’une langue officielle : l’anglais, parlé par 3% à 5% de la population. Les droits de l’homme et la démocratie l’ont donc emporté, contre le criminel Omar el-Béchir?

Michel Raimbaud, ancien ambassadeur de France au Soudan, interrogé par France 24, constate que la politique des USA au Soudan suit deux axes : le pétrole et les intérêts d’Israël. En 2008, le ministre israélien de la sécurité INTÉRIEURE déclarait : «Nous devons faire de sorte que le Soudan soit constamment préoccupé par ses problèmes intérieurs.» En effet, le Soudan, État africain musulman, pourrait jouer un rôle-clé pour unifier les pays qui soutiennent les Palestiniens. Quant au pétrole, 75% des gisements se trouvent dans le Soudan du Sud. Mais les infrastructures (raffineries, pipelines) sont au Nord. En outre, la production est perturbée par une nouvelle guerre civile, qui a éclaté en 2013, entre Sudistes, le président, l’homme au chapeau de cow boy, Salva Kiir, catholique, et son vice-président, presbytérien. Depuis, le pays est le théâtre d’exactions effroyables (femmes et enfants violés, mutilés, torturés, massacrés, la routine habituelle, est-on tenté d’ajouter, comme au Congo Kinshasa voisin, lui aussi maudit par la richesse de son sous-sol.

Revenons au film, qui n’éclaire cette réalité catastrophique que de façon ponctuelle (et on lui en est reconnaissant). Il commence par mettre en cause les Chinois, très investis au Soudan depuis que, en 1993, les USA l’ont fermé aux Européens en le déclarant État voyou : les travailleurs chinois semblent peu intéressés par les indigènes, certes ; mais cela a un avantage : ils se contentent, pragmatiquement, d’extraire autant de pétrole qu’ils peuvent.

Du côté US, par contre, le tableau devient ubuesque. En attendant de mettre en place leurs infrastructures pétrolières, les États-uniens commencent par forer le cerveau des Soudanais, avec toute la force de frappe de leur soft power, depuis Hollywood (George Clooney) jusqu’aux évangélistes. Une dame de charité, caricature de l’Américaine (type : Nancy Reagan), nous invite à partager son scandale : en dehors du poste US, on trouve encore des enfants qui vont tout nus! Et une scène hallucinante la montre enfilant de grosses chaussettes et des sandales en plastique à de jeunes enfants en pleurs, qui, ainsi harnachés, ne peuvent plus marcher. Le pasteur, lui, endoctrine les Africains : «Quand je prie, je prie comme Jésus», «ce que je veux, c’est ce que veut Jésus», et il n’oublie pas de citer sa Holy Bible : «Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front». Et, en effet, l’image suivante montre des Noirs cassant des roches au marteau, et des femmes les réduisant en cailloux. Un responsable US vient inaugurer des installations électriques, proclamant : «Nous vous apportons la lumière, au propre et au figuré»; l’image suivante montre le nuage de poussière noire permanent produit par le traitement des tonnes de pierres cassées par les Africains.

Mais le comble de l’ignominie est atteint par le couple de colons texans qui raconte, tout sourires (le comportement des indigènes est si ridicule!) que lorsqu’ils ont enclos le terrain où ils ont construit leur maison, les Noirs se sont plaints, car leurs chèvres avaient l’habitude de brouter là ; mais depuis, «ils se sont fait une raison».

Il semble que L’Obs ne critique le confusionnisme de Sauper que parce que, justement, il est trop net ; à travers le film, sans qu’il ait besoin de condamnations indignées, on voit à l’œuvre la palestinisation du Soudan du Sud : l’expulsion des habitants du pays par des colons qui se sentent chez eux («le climat est le même qu’au Texas») et qui n’ont aucun doute sur leur droit à cette nouvelle Terre promise.

Rosa Llorens est normalienne, agrégée de lettres classiques et professeure de lettres en classe préparatoire.

Source :http://lesakerfrancophone.net/nous-venons-en-amis-le-film...

 

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Mis en ligne par Intérim le 5 octobre 2015

 

 

 

14:45 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |