19/04/2014

BLOG - LE DÉBUT DU DÉBUT DE LA FIN ?

 

1. Europe-atonique.JPG

 

Le début du début de la fin ?

 

Au moment où nous nous apprêtions à mettre en ligne notre post d’aujourd’hui – en retard pour cause de centenaire Tazieff – arrive un article de Thierry Meyssan. Pas un entre d’autres. Un très important. À tout seigneur tout honneur :

 

« Sous nos Yeux »

François Hollande se révèle

par Thierry Meyssan

L’opinion publique française a accueilli avec scepticisme la nomination d’un nouveau gouvernement après la défaite électorale des socialistes aux élections municipales. Elle accepte avec résignation les réformes annoncées dans l’intérêt économique général. En réalité, observe Thierry Meyssan, le changement de gouvernement n’a rien à voir ni avec l’échec économique, ni avec l’occasion présentée par cette défaite électorale, mais reproduit un exemple historique permettant au président Hollande de révéler progressivement ses choix politiques personnels. De même la réforme territoriale, telle qu’envisagée, n’a rien à voir avec des économies budgétaires, mais avec le projet de liquidation de la République française.


Réseau Voltaire | Damas (Syrie) | 14 avril 2014

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2. Gouvernement Valls-1.jpg 

D’anciens ministres de Jean-Marc Ayrault forment le nouveau gouvernement de Manuel Valls. Seuls deux sont remplacés.

Présenté comme une réponse à la défaite socialiste aux élections municipales des 23 et 30 mars 2014, le nouveau gouvernement de Manuel Valls acte en réalité le virage opéré par François Hollande lors de sa conférence de presse du 14 janvier. Le président, élu comme ancien Premier secrétaire du Parti socialiste, ne réfute pas le modèle du colonisateur Jules Ferry dont il s’est inspiré jusqu’ici, mais veut en plus y ajouter le modèle des relations avec les grandes entreprises du chancelier allemand Gerhard Schröder.

Lire la suite…

Source : http://www.voltairenet.org/article183193.html

 

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Pour rester dans le ton :

Henri Guillemin – Jules Ferry et la République colonialiste

 

 

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Tournant…

ou

Le salut viendra-t-il d’Allemagne ?

 

Au soir de la bataille de Valmy, Goethe, qui était présent, a écrit : « De ce lieu et de ce jour date une nouvelle époque de l'histoire du monde ».

Un lieutenant-colonel à la retraite de l’Armée de l’Air allemande et plus de 300 intellectuels d’Outre-Rhin viennent d’adresser une lettre ouverte au président Poutine.

Dans le silence himalayen des merdias atterrés.

Un internaute, lecteur du Saker, la lui a traduite en anglais. Nous ne pouvions faire moins que vous la traduire à notre tour en français.

Peut-être prenons-nous nos désirs pour des réalités, mais qui sait si on ne dira pas un jour : « De ce lieu et de cette lettre date une nouvelle époque de l’histoire d’Europe » ?

 

Oberstleutnant Jochen Scholz a. D.

à Vladimir Poutine

Président de la Fédération de Russie

3. Retired Col. Johan SCholtz.jpg

Le Lieutenant-colonel à la retraite de l’Armée de l’Air allemande, Jochen Scholz

 

Cher Monsieur le Président,

 

Dans votre discours devant la Douma, vous avez demandé au peuple allemand de vous comprendre. Nous sommes des citoyens allemands qui avons, pour la plupart, vécu l’époque d’après-guerre dans la moitié ouest de l’Allemagne. En 1990, quand la guerre froide a pris fin et que notre pays a été réunifié, le monde a poussé un soupir de soulagement, parce que le danger toujours menaçant d’un conflit nucléaire qui aurait affecté la terre entière semblait écarté. Dans un tel conflit, l’Allemagne aurait disparu.

L’Union Soviétique a joué un rôle décisif dans la libération de l’Europe du nazisme, au prix d’un nombre incomparable de victimes. Néanmoins, elle a été, en 1990, d’accord pour soutenir la réunification de l’Allemagne, pour dissoudre le Pacte de Varsovie et même pour admettre l’entrée de l’Allemagne réunifiée dans l’OTAN. L’Occident ne lui en a su aucun gré.

L’ancien ambassadeur des États-Unis à Moscou (de 1987 à 1991) Jack Matlock, a confirmé il y a quelques jours dans le Washington Post que le président Bush Sr avait formellement promis de ne pas tirer abusivement parti de la générosité du président Gorbatchev.

L’expansion de l’OTAN jusque dans les anciennes républiques soviétiques, l’implantation de bases militaires dans les pays qui avaient jadis signé le Pacte de Varsovie et la construction d’un « Bouclier Anti Missiles » en Europe de l’Est, coïncidant avec le désengagement unilatéral des États-Unis du traité ABM (pour Anti-Ballistic Missile, signé à Moscou le 26 mai 1972 dans le cadre des négociations pour la limitation des armes stratégiques. NdT), sont autant de ruptures d’engagements criantes. Ces mesures, nous les prenons pour ce qu’elles sont : une claire et nette volonté de puissance hégémonique de la part des gouvernements occidentaux, dirigée contre la consolidation économique de votre pays, que vous poursuivez depuis votre accession à la présidence en 2000.

En outre, Keir A. Lieber et Daryl G. Press avaient déjà reconnu sans ambages, dans un article de 2006 intitulé « L’essor de la primauté nucléaire des États-Unis », que le Bouclier (« de défense ») Anti-Missiles n’avait d’autre but que de permettre une première frappe destinée à neutraliser la Russie.

Ce contexte est, sous forme condensée, celui dans lequel nous évaluons les événements qui se déroulent en Ukraine depuis novembre 2013. Il est abondamment prouvé que les États-Unis ont exploité les revendications légitimes des Ukrainiens à leurs propres fins. D’autres pays nous ont, de manière répétitive, familiarisés avec ce schéma : la Serbie, la Géorgie, l’Ukraine en 2004, l’Égypte, la Syrie, la Libye, le Venezuela…

L’ingérence de l’Union Européenne et de l’OSCE s’est déployée avec célérité dans les douze heures qui ont suivi le rejet de l’accord pris par les ministres des Affaires Étrangères en vue d’un règlement pacifique ; avec le concours de forces fascistes.

Le site web de la Fondation Ukraine Ouverte du Premier ministre en exercice montre qui est derrière le gouvernement de coup d’état actuellement au pouvoir à Kiev.

Des questions de lois nationales et internationales sont diversement en cours d’interprétation à propos de la sécession de la Crimée. Nous voulons les évaluer ici non pas légalement mais d’un point de vue politique.

Compte tenu des développements survenus en Europe depuis 1990, du déploiement de quelque 1.000 bases militaires U.S. dans le monde, du contrôle exercé par les États-Unis sur tous les détroits et des dangers que font courir les auteurs du crime de Maïdan à la flotte russe de la Mer Noire, nous voyons, dans la sécession de la Crimée, une mesure défensive assortie d’un message : jusqu’ici et pas plus loin !

La différence cruciale entre cet événement et la déclaration d’indépendance du Kosovo réside dans le fait que cette dernière n’a été rendue possible que par les bombardements massifs illégaux de l’OTAN, avec, malheureusement, la participation de l’Allemagne, qui ont créé les conditions de l’indépendance.

Cher Monsieur le Président, il y a près de quatre ans que vous en appelez à une communauté économique de Lisbonne à Vladivostok. Cette communauté pourrait être la base économique d’une « maison européenne commune ».

L’Ukraine pourrait remplir la fonction de pont idéal pour cette future coopération entre l’Union Eurasienne dirigée par vous et l’Union Européenne, dont l’aspect culturel ne devrait surtout pas être absent. Nous sommes persuadés que la tentative de prise de contrôle par les États-Unis n’a pas d’autre but que d’empêcher l’Ukraine de jouer ce rôle.

Les forces qui ont prévalu au sein de la Commission Européenne soutiennent la politique des États-Unis contre la Russie. Le discours du secrétaire général exécutif du Service européen pour l'action extérieure, Pierre Vimont, le 14 mars dernier est si unique (EurActiv : « L’Union Européenne écartée de la rencontre USA-Russie sur l’Ukraine »). 

Cher Monsieur le Président, nous sommes sûrs que votre discours historique de 2001 continuera à constituer la base de vos actions à l’égard de l’Union Européenne et de l’Allemagne. Les derniers sondages montrent que la majorité des Allemands ne veut pas d’une confrontation avec la Fédération de Russie et, au contraire, comprend parfaitement l’action de la Russie à l’égard de l’Ukraine.

Nous ne sous-estimons pas les difficultés auxquelles doit faire face la République Fédérale d’Allemagne, en tant que membre de l’Union Européenne et de l’OTAN, dans ses rapports avec la Russie. Vous ne les ignorez pas non plus. Cependant, nous comptons que le Gouvernement Fédéral ne fera pas fi du vieux principe de droit romain audiatur et altera pars (« toujours écouter aussi l’autre partie »). Ce principe a été ignoré par la politique extérieure de l’Union Européenne, dans l’affaire ukrainienne.

Même pendant la guerre froide, la Russie ne s’est jamais prévalue du fait que 27 millions de ses citoyens étaient morts pendant la IIe Guerre Mondiale, pour en tirer un avantage politique contre l’Allemagne. Ce chiffre seul donne une qualité spéciale aux relations entre nos deux pays.

Le peuple allemand en a vivement conscience. Ainsi, quand les troupes d’occupation soviétiques en Allemagne se sont retirées, en 1994, leur Corps de Musique a participé à une cérémonie qui s’est déroulée sur la place du Bundeskunsthalle, à Bonn. Elle a donné lieu à des scènes d’émotion communes entre les musiciens et les spectateurs.

Sachant tout cela, les informations et les commentaires des médias allemands nous dégoûtent profondément.

Cher Monsieur le Président, avec nos modestes moyens de simples citoyens, nous avons l’intention de faire tout notre possible pour que la division programmée de l’Europe n’ait pas lieu, et pour qu’au contraire, les idées de Gottfried Wilhelm Leibniz retrouvent une vie et une vigueur nouvelles.

Nous en sommes convaincus : si seulement les états et les peuples du double continent eurasien pouvaient régler leurs affaires en paix les uns avec les autres, respectueusement, coopérativement, sur la base du droit et sans ingérence extérieure, leur entente ne pourrait que se communiquer au reste de la planète. Nous voyons en vous, de ce point de vue, un allié. Pour votre mandat présent et, nous l’espérons, pour le suivant, nous vous souhaitons force, endurance et sagesse.

Avec notre profond respect,

Jochen Scholz

Oberstleutnant a. D.

Volker Bräutigan, journaliste

Neue Rheinischer Zeitung

Et  co-signataires

Lettre originale, liste des signataires et liste des personnalités auxquelles copie de la lettre a été envoyée : http://www.nrhz.de/flyer/beitrag.php?id=20163&css=print

Traduction C.L. pour Les Grosses Orchades

 

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4. Saker.jpg

 

Commentaire du Saker 

 

 

 

« On pourrait dire que, 300 personnes, ce n’est pas beaucoup pour un pays de 80 millions d’habitants, mais on se tromperait. Ces gens-là ne sont pas « juste 300 personnes ». Ce sont 300 personnes qui ont décidé de se faire socialement et politiquement hara-kiri (il dit seppuku, NdRT) en osant ouvertement aller à contre-courant de ce qu’on peut considérer comme la pire campagne de haine et de propagande depuis la IIe Guerre Mondiale (je n’ai pas souvenir, pour ma part, d’une hystérie anti-soviétique de cette intensité pendant la guerre froide).

5. Hara-Kiri d'un samourai.jpg

En outre, ils montrent au reste des Européens en état de passivité terminale, qu’il est possible de parler haut et non seulement de refuser de participer à cette campagne de haine, mais de s’y opposer ouvertement. En fait, ces Allemands vont même plus loin : ils appellent Poutine (le « Nouvel Hitler », le « Pire-Ennemi-du-Genre-Humain-de-tous-les-Temps ») leur allié, en récusant leur propre gouvernement national. Pour ça, me amis, il faut avoir des tripes. Et ça prouve, en plus, que la fatalité, en Histoire, n’existe pas. Si le pays qui a attaqué la Russie non pas une mais deux fois au cours du XXe siècle peut produire ce genre de conscience, alors, rien n’est désespéré. J’espère que cette lettre sera traduite et largement répandue par les médias russes, pas seulement pour montrer que la Russie est soutenue, mais pour montrer que les Européens ne sont pas tous des ennemis du peuple russe.

Je ne sais pas si ça se produira, mais je suis sûr que des lettres semblables pourraient être envoyées d’autres pays que l’Allemagne. Je reçois une très grande quantité d’e-mails de lecteurs d’Europe, qui sont écoeurés de ce qui est fait prétendûment en leur nom. C’est pareil pour les États-Unis et même pour l’Europe Centrale. »

Le Saker conclut son commentaire par une citation de la Genèse (l’histoire de Sodome et Gomorrhe, où un seul juste, etc.) disant que l’honneur de 80 millions d’Allemands vient d’être sauvé par 300 Allemands qui, suivant la recommandation de Stéphane Hessel, se sont indignés, et suivant les mots de Yehuda Bower, ont refusé d’être spectateurs.

Des lecteurs athées ou agnostiques lui ont reproché ce passage. Il leur a répondu longuement que ce qui est le plus déterminant pour l’histoire du monde se passe aujourd’hui dans l’ex-URSS et au Proche Orient, que les peuples impliqués dans les convulsions les plus vives sont des croyants et que, de cela, il faut tenir compte, sous peine d’arrogance et d’indécrottable comportement colonial. On ne peut comprendre, dit-il, Hassan Nasrallah, par exemple, en faisant l’impasse sur sa foi.

Pour ceux que la chose intéresse, voici l’échange en anglais :

http://vineyardsaker.blogspot.be/2014/04/open-letter-to-p...

http://vineyardsaker.blogspot.be/2014/04/personal-announc...

 

Foutredieu, Malraux avait-il raison ? Nous nous en tenons ici à Marat : « On n’a pas le droit de scandaliser les croyants ».

 

*

Le sondage qui tue

ou

tout ça à cause de Nigel Farage…

 

Quand Nigel Farage a déclaré le 31 mars à la cantonade que le chef de gouvernement qu’il admirait le plus était Vladimir Poutine, ils ont cru que c’était son poisson d’avril.

6. Poisson d'avril.JPG

Mais, non, il était sérieux.

Quelqu’un, alors, à l’Independent,  s’est dit « Et si on faisait un peu rire de Farage en répandant sa calembredaine ? Ça ne mange pas de pain.  Il ne se passe pas grand-chose d’intéressant dans le monde. Bientôt les marroniers sont en fleurs… Allez, on y va !» Et de monter l’opération « sondage ».


« L’homme politique préféré de Nigel Farage est  Vlad l’Empaleur. Qui est le vôtre ? »

http://www.independent.co.uk/voices/iv-drip/poll-nigel-fa...

 

Le 5 avril : BOUM !

7. Putin popularity.png

 

Euh…

Une dizaine de jours plus tard, on arrête les frais, car…

8. Sondages-The-Independant.jpg

Poutine 92% - Merkel 3% - Obama 2% - Cameron 1% - Hollande 1% - les autres : 0%.

Laissons là ceux qui, à l’Independent, vont devoir aller s’inscrire au Pôle Emploi d’Outre-Manche.

Ces résultats sont surprenants à plus d’un titre. D’abord, parce que c’est arrivé en plein cœur de l’Anglosphère et qu’on n’aurait jamais cru à ce point-là.

Certes, si V. Poutine se présentait à des élections non truquées n’importe où dans le monde, il les gagnerait, et, certes, il peut y avoir eu de ses groupies qui ont voté plusieurs fois – le sondage n’était pas scientifique – mais les groupies d’Obama et de Cameron pouvaient le faire aussi.

Le surprenant, c’est qui sont les autres. Pourquoi ceux-là ? Pourquoi pas de Xi Jinping ? Pas de Nasrallah ? Pas de Khamenei ? Pas d’Al-Assad ? Pas de Correa ? Pas de Raùl Castro ? Pas de Cristina Kirschner – et, quoi, pas de Netanyahou !!! – Pas d’Erdogan ? Pas d’Al-Sissi ? Pas de Marine Le Pen ? Soit les Anglais n’ont jamais entendu parler d’eux, soit on ne leur a donné à choisir que dans cette brochette étroite. (C’est le cas.)  Tu vas voir qu’ils croient que ce sont là les seuls leaders qui comptent, à l’Independent.

Mais qui aurait pu imaginer qu’un pour cent des Britanniques admirait François Hollande ? D’accord, l’Angleterre est une île et la réputation d’excentricité des Anglais n’est plus à faire, mais il y en a quand même qui doivent fumer ds trucs bizarres.

 

À la prochaine, M. Farage…

9. Nigel-Farage.jpg

 

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Redevenons sérieux.

10. Grain-de-sel.jpg

Grain de sel des Grosses Orchades

Dans tout ce que dit ci-dessus Henri Guillemin sur un moment de l’Histoire de France qui ressemble comme un frère à celui que nous vivons, le passage qui est à nos yeux le plus important est celui où il parle de l’Éducation Nationale.

L’Éducation Nationale française ne s’est jamais remise de Thermidor. À plus forte raison de Jules Ferry.

Que s’était-il passé juste avant Thermidor ?

Le représentant (de la noblesse) Michel Lepeletier de Saint-Fargeau avait accouché, à la demande de l’Assemblée, d’un Plan d’Éducation Nationale. Avant de pouvoir le défendre, il avait été assassiné. C’est Robespierre qui dut le faire à sa place et qui réussit à le faire voter (une de ses plus grandes victoires, restée sans lendemain pour cause, précisément, de Thermidor).

Avant de le présenter au vote, il y avait apporté quelques corrections : un peu d’argent de poche aux orphelins élevés par la République, à partir de leurs 7 ans ; le salaire des enseignants doublé, car les instituteurs et les institutrices qui font bien leur travail sont aussi indispensables à la nation que les généraux victorieux, etc.

L’importance accordée à l’Éducation n’est pas propre à Robespierre ni à la France.

Joseph Staline a été ce qu’il a été, les historiens désintéressés trancheront, mais il est une chose dont nous avons la certitude, c’est qu’il a légué à son pays, en mourant, le système d’Éducation Nationale qui l’a sauvé : une épine dorsale en fer qui n’a pas plié ni cassé pendant les années chaotiques de l’après Gorbatchev, et dont nous voyons aujourd’hui les effets. Vladimir Poutine, comme tous ceux qui l’entourent et le soutiennent sont cette colonne vertébrale, quelles que soient leurs divergences (nous ne parlons pas ici d’opinions ni même d’idées politiques, mais de formation commune). Il n’y a pas de miracles en Histoire.

Qu’est-ce qu’a fait Fidel Castro lorsque, en février 1959, il a lancé, en commençant par les rangs de son armée, une campagne d’alphabétisation qui n’a jamais eu d’équivalent dans le monde ? Qu’a-t-il fait pendant les années qui ont suivi, avec ses discours-fleuves tant raillés par l’Occident, sinon jeter et consolider les fondations d’une Éducation Nationale digne de ce nom, c’est-à-dire comprenant une éducation politique basée sur un certain nombre de principes ? On oublie si volontiers ce « détail » ! Par quelle opération du Saint-Esprit croit-on que Cuba résiste, depuis 56 ans, à un embargo meurtrier et aux menées criminelles de l’Empire ? Non, il n’y a pas de miracles !

Or, ce qui nous caractérise aujourd’hui, nous, peuples d’Europe, c’est d’être éduqués par nos plus mortels ennemis. D’où la stupidité et la passivité en phase terminale des Européens zombifiés, que déplore avec raison le Saker. D’où notre incapacité à faire fonctionner une vraie démocratie, quand bien même on nous en apporterait une sur un plateau.

 

Modeste proposition

 

à  MMmes Belghoul, Bourges, de Dieguez, Gauthier, Grimault, Poumier, Skandrani, Veil et tutte quante…

à MM. Asselineau, Belissa, Berland, Berthier, Biard, Boniface, Chauprade, Cheminade, Chitour, Chouard, Cohen, Dedaj, de Dieguez, Enderlin, Hillard, Landini, Lordon, Mazauric, M’Bala M’Bala, Meyssan, Moadab, Naba, Oberlin, Ribbe, Seba, Soral, Stanechy, Uleski, Vivas et tutti quanti… (Ce n’est pas qu’il y ait moins de femmes, c’est que nous ne les connaissons pas.)

On le sait que vous n’êtes pas tous du même bord et que vos recettes ne sont pas les mêmes, mais…

Que diriez-vous de reprendre le Plan d’Éducation Nationale tel que voté en 93, de l’adapter aux circonstances et aux besoins d’aujourd’hui, de l’expliquer urbi et orbi et de le soumettre à referendum ?

Que diriez-vous, au cas où le Souverain se déclarerait « pour », comme il s’est naguère déclaré « contre » le traité de Lisbonne, de mettre l’exécutif en demeure de l’appliquer, en le faisant financer par les amendes infligées aux abuseurs de biens sociaux et autres fraudeurs fiscaux (pour commencer) ?

11. bouteille à la mer.JPG

 

Plan d'éducation nationale
présenté à la Convention nationale
par Maximilien Robespierre le 13 juillet 1793

 

CITOYENS,

Votre Commission d'Instruction publique sera bientôt en état de vous présenter l'ensemble du travail important dont vous l'avez chargée. Elle a cru dès aujourd'hui devoir présenter à la Nation et à vous un garant de ses principes, et payer un juste tribut à l'impatience publique, en remettant sous vos yeux l'ouvrage d'un homme illustre, qui fut notre collègue, et que le tombeau met à couvert des traits de l'envie et peut-être de la calomnie, si toutefois la rage des satellites de la tyrannie savait respecter même les droits du tombeau(1). Avec la mémoire de ses vertus, Michel Le Peletier a légué à la patrie un plan d'éducation publique, que le génie de l'humanité semble avoir tracé. Ce grand objet occupait encore ses pensées, lorsque le crime plongea dans son flanc le fer sacrilège. Celui qui disait "Je meurs content, ma mort servira la liberté", pouvait se réjouir aussi de lui avoir rendu d'autres services moins douloureux pour la patrie; il ne quittait point la terre, sans avoir préparé le bonheur des hommes par un ouvrage digne de sa vie et de sa mort. Citoyens, vous allez entendre Le Peletier dissertant sur l'éducation nationale; vous allez le revoir dans la plus noble partie de lui-même. En l'écoutant, vous sentirez plus douloureusement la grandeur de la perte que vous avez faite, et l'Univers aura une preuve de plus que les implacables ennemis des rois (que la tyrannie peint si farouches et si sanguinaires) ne sont que les plus tendres amis de l'humanité.

Lire la suite…

Source : http://www.samuelhuet.com/paid/43-melanges/755-plan-deducation-nationale1.html

 

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Spirit of compétition, piège à cons !

12. Spirit of competition.jpg

« Certains pourront trouver hard de convoquer un brief si tôt, mais vous savez tous l’importance d’un follow-up on time pour que chacun soit aware.

Dans la mesure où vous ont été forwardés les nouveaux updates de la policy, il était important de réunir tout le team board afin d’avoir un maximum de feed-backs sur les implémentations correspondantes.

Pouvoir aussi évaluer la capacité de chacun à savoir filer les priorities, distinguer les big issues du « nice to have ».

Identifier également les process nécessaires et bien targeter les tools à situer on-line avec les goals définis.

Rappeler l’importance de challenger vos teams pour atteindre les meilleurs ratings possibles, avec un focus sur les return on revenues plus que sur les return on sales.

Dans cette optique, le management des queues pour qu’elles soient checkées asap est important, car n’oubliez jamais que vous devez rester client-minded avant tout. Veiller aussi à ce que soient immédiatement délétées celles qui ont été clearées.

La volonté d’upgrader vos résultats doit toujours préserver le high-level services et les business plans doivent intégrer nos basic values. Savoir s’appuyer sur le networking est un atout qui pourra alimenter tant la task force que le think tank mis en place afin de speeder les process et d’encourager le best practices increase. C’est pourquoi nous allons développer les open-spaces. Dans un environnement BtoB, pensez à privilégier les calls et le e-working plutôt que les face-to-face.

Si nous voulons être des winners et ne pas devenir des has-beens, nous devons garder un challenger-mind et agir comme des outsiders. Savoir toujours se benchmarquer avant d’aborder nos prospects et ne pas négliger les back-ups qu’il s’agisse du front office comme du middle office ou du back office dans nos packages. Privilégier le low profile dans nos approches pour faire ressortir notre added value.

Savoir aussi être proactif et viser toujours le « above expectations » pour ne pas se contenter d’un just achieved. Nous devons être tous des cost-killers et des profit-hunters dans toutes nos actions si nous voulons rester leaders.

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« Homo homini lupus », art mural de la ‘Serie del aguante’, par Jaz, Buenos Aires

Si vous n’êtes pas en mesure de saisir toute la dimension existentielle d’un tel speech, il y a deux lectures possibles :

Si l’on se fie au référentiel des Échos des Valeurs Actuelles, vous souffrez d’un déficit de compétitivité qui peut impacter sérieusement votre performance et nuire à votre employabilité. Vous faites partie des personnes hermétiques à l’évolution de la société, arc-boutées sur des réflexes dépassés et qui sont rétives à l’avancée inexorable du capitalisme mondialisé.

Par contre, si vous n’entravez que couik à ce galimatias, si vous ne voyez pas quel rapport a le free trade avec la liberté, si la logique mercantile de l’or gris ne vous semble pas moins nocive ripolinée en silver economy, si quand on vous parle de rate, vous pensez à vos organes plutôt qu’à des taux, si vous n’êtes pas convaincu que le fast-food se mange, si vous n’éprouvez pas le besoin d’un dancefloor pour esquisser quelques pas de danse, si en sport vous ne voyez pas pourquoi une finale à quatre se transforme fatalement en bide ultime, c’est-à-dire en final four, ni en quoi des play-offs sont plus captivants que des phases finales, alors dites-vous que vous n’êtes pas encore complètement contaminé par le virus de la compétition à tout crin, par le jargon adapté à cette logique aussi inepte que suicidaire pour la planète qui ne voit en l’humain qu’une source éventuelle de profit pourvu qu’il soit pressé comme un citron ainsi que la planète par ailleurs. Qu’il vous reste encore assez de séquelles d’humanité pour ne pas désespérer du lendemain, quand bien même il ne chante pas toujours comme on l’espère.

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Et pour ceux qui craindraient de souffrir d’une flambée d’anti-anglicisme primaire, qu’ils se rassurent : SHAKESPEARE himself ne trouverait pas d’espace dans cet univers utilitaire où la pauvreté du langage est proportionnelle à l’abondance des profits exigée par la voracité du capital. Car si le ci-devant Baron Ernest-Antoine SEILLIÈRE, patron des patrons de l’Union Européenne, a fait allégeance à l’english en tant que langue du business, il serait bien en peine de lire un texte du grand William en version originale. Mais pour les prédateurs du capital, le seul esperanto qui compte, c’est celui des taux de profits, quoi qu’il en coûte à l’humain et à la planète.

Pedro da Nóbrega

Source : http://reseauinternational.net/spirit-of-competition-pieg...

 

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Et, pour finir (attention, on y devient accros)

15. Indignation à géométrie variable.jpg

De l’indignation à géométrie variable

Par Alain Fame-Hollignoble

 Sur Diktakratie.

Le 12 avril 2014

Les événements récents offrent à la grappe de mal pensants en attente de rééducation une occasion royale de se pencher sur l’étonnante hémiplégie qui sclérose le logiciel indignognottique de nos fiers Humanistes.

Ah, admirable souplesse des saltimbanques du Grand Cirque Divers ! A quelles fantastiques contorsions ne se livrent pas nos éternels chantres de la Démocratie (TM) et des Droits de l’Homme (TM) ! Voyez-les un peu brandir le poing gauche à l’adresse de Popov tandis que de la main droite ils flattent le museau de l’insatiable vermine imériale! Faire la morale républicaine aux femmes voilées tout en armant les barbus égorgeurs… Écoutez donc les Grandes et Belles Voix s’insurger de ce que Vlad interdise chez lui la propagande homosexualiste, puis s’éteindre complaisamment quand dans les Émirats on exécute les pédés ; hurler au génocide à la première vanne antisémite de Dieudonné – ne reculant devant aucune énormité, le comparant sans vergogne à Hitler et Al Capone – puis chanter les louanges de groupes armés néo-nazis avides de pogrom… Entendez brailler les miauleuses, horrifiées que la Crimée recouvre le giron russe, puis ronronner voluptueusement, douillettement blotties contre la panse du spoliateur en chef.

Lire la suite…

Source : http://diktacratie.com/de-lindignation-a-geometrie-variab...

Le collage est d’André Stas.

 

Note à benêt :

L’auteur a aussi son propre blog, appelé : Le Torchon.

http://letorchondalainfame.wordpress.com/

On ne s’y ennuie pas une seconde.

Outre ses textes, on y trouve des reportages fascinants :

 

Dans les super-marchés US : des trotinettes pour obèses


 

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16. Joyeuses Pâques.JPG

à la mode anti-genres

 

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Finalement, pas si joyeuses que ça…

Gabriel Garcia Marquez est mort.

 

 

Mis en ligne le 19 avril 2014.

 

 

 

 

15:45 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

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