09/06/2013

Un Stalingrad sur l'Oronte

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Jeudi 6 juin 2013

Un Stalingrad sur l’Oronte : La victoire de l’Armée Arabe Syrienne à Al-Qousseir vue par la télévision russe.

La télévision Russe est comme à son habitude très pédagogique dans le traitement de cette actualité en exposant le rôle stratégique de Al-Qousseir dans l'approvisionnement en armes des terroristes islamistes puis des manoeuvres pour investir la ville .Le journaliste Russe se risque même à parler comme d'autres confrères de Stalingrad . [ lien ]  Le reportage met l'accent sur les pertes infligées par l'Armée Arabe Syrienne aux terroristes islamistes [ lien ] [ lien ]  et sur le sort réservé aux blessés et aux prisonniers . Le reporter explique que l'offensive se poursuit par la liquidation de deux dernières poches près de la frontière Libanaise et évoque une étape suivante : Une offensive pour la reconquête du nord de la Syrie

Cela ne figure pas dans le reportage ni dans les commentaires des " experts " Français mais il semble bien que la " percée " effectuée par les terroristes Islamistes dans une « brèche » près du village de Chamsinne à la fin de la semaine dernière n'ait été rendue possible que par la coopération des militaires Syriens : Il s'agissait d' " aspirer " le plus possible de terroristes islamistes dans le " chaudron " d'Al-Qousseir pour les y hacher menu avec des ZSU 23-4 Shilka . L'appel de M.Sabra n'en est que plus savoureux à écouter : "Accourez, bataillons de la révolution et de l'Armée syrienne libre (ASL), pour sauver Qousseir et Homs"  [ lien ]

 

Si vous voulez vraiment savoir ce qui se passe dans le monde, apprenez le russe !

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Par DanielB - Publié dans : Guerre de l'information - Communauté : Défense et Géopolitique

Source : http://zebrastationpolaire.over-blog.com/


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Mercredi 5 juin 2013

Guerre des gaz : L’Armée Française et les Socialistes Français ont bien le cul merdeux !

Il est utile de rappeler ici que c'est le gouvernement Français et l'Armée Française qui ont pour la première fois dans l'histoire utilisé en opération un gaz de combat aux effets potentiellement mortels : La Macétite ou bromoacétate d’éthyle.

Cette utilisation a eu lieu il y a bientôt un siècle , dés les premiers jours d'aout 1914 .[ " bataille des frontières " ] 

 L'utilisation au cours de ce conflit de gaz de combat par l'Armée Allemande , y compris de gaz aux effets plus dévastateurs , est donc parfaitement légitime selon les us et coutumes de la guerre . N'en déplaise aux lacrymo-humanistes et autres drouâdelômistes . Ce sont bien l' Etat Français , plus précisement la République Française , et l'Armée Française qui portent la responsabilité historique d'avoir introduit cette nouvelle arme sur le champ de bataille .

Le Ministre de la Guerre qui fut responsable de la première utilisation sur un champ de bataille d'un gaz de combat  était , bon sang ne saurait mentir , un Radical-Socialiste : Adolphe Messimy , Ministre de la Guerre du 13 juin au 26 août 1914 dans le gouvernement René Viviani, Républicain-Socialiste.

En outre ce sont bien les gouvernements Français et l'Armée Française qui ont exposé des centaines de milliers de citoyens Français mâles âgés de 18 à 26 ans entre 1919 et 1999 - soit pendant 80 ans -  à un gaz de combat lors de la formation militaire : Le bromure de benzyle .

 Voir l’article complet, l’iconographie et les liens :

http://zebrastationpolaire.over-blog.com/article-guerre-des-gaz-l-armee-fran-aise-et-les-socialistes-fran-ais-ont-bien-le-cul-merdeux-118296970.html


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Société du spectacle

(mais les tortures et les meurtres sont vrais)

Vedette : Bradley Manning

héros du genre humain

dont le genre humain se fout

(mais les contemporains de Jeanne d’Arc ne se sont-ils pas aussi contrefichus de son supplice ?)

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4 juin 2013

Le procès de Bradley Manning-Wikileaks : quels sont les principaux enjeux ? (The Guardian)

Ed Pilkington

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Après 1100 jours de captivité dans une prison militaire, Bradley Manning va enfin être jugé ce lundi, pour avoir fuité une mine de secrets d’Etat à WikiLeaks.

De quoi Manning est-il accusé ?

Le soldat américain fait face à 21 chefs d’accusation découlant de la fuite de centaines de milliers de fichiers numériques classifiés à WikiLeaks. La charge la plus grave est l’accusation d’« aide à l’ennemi » - à savoir, aider Al Qaida en rendant les câbles diplomatiques accessibles sur Internet – ce qui entraîne une peine de prison à perpétuité. De plus, il est accusé d’avoir occasionné « illégalement et sans motif » la publication des fichiers des renseignements américains sur Internet et fait face à 14 chefs d’accusation relatifs aux divers éléments des divulgations de WikiLeaks, ainsi qu’à 5 chefs d’accusation pour violation des règles informatiques militaires – qui s’élèvent à un possible peine maximale de plus de 150 ans dans une prison militaire.

Lire la suite…

Source :

http://www.legrandsoir.info/le-proces-de-bradley-manning-wikileaks-quels-sont-les-principaux-enjeux-the-guardian.html

 

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6 juin 2013

Sept mythes sur Bradley Manning (The Nation)

Chase MADAR

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Aujourd’hui débute le procès devant une cour martiale du soldat Bradley Manning, la source de WikiLeaks au sein de l’armée américaine. Parce que Manning a été arrêté il y a plus de trois ans, les médias du monde entier ont déjà beaucoup écrit sur le jeune soldat originaire de Crescent, dans l’Oklahoma. Et même si les articles de presse ont souvent rapporté des faits exacts (il a 25 ans, a été déployé au FOB Hammer dans le désert de Madâ’in Qada, il mesure 1m57), la plupart des articles ont abordé les grandes questions de cette affaire qui s’entremêlent sans le moindre remise en contexte ou perspective, conduisant à toutes sortes d’erreurs fondamentales et de distorsions, par exemple, que les fuites auraient été classées « top secret » ; que WikiLeaks serait dans une quête « utopique » de « transparence totale », que Manning a fait ce qu’il a fait non pas pour des raisons politiques mais pour des raisons psychologiques (ou sexuelles !). Comme le procès devant la cour martiale de Manning durera les trois ou quatre prochains mois à Fort Mead, on peut parier que les média continueront à publier les mêmes distorsions fantaisistes. Alors, pour le coup d’envoi de la couverture du procès sur ce blog pour The Nation, voici une excursion rapide de démystification à travers les fourrés du folklore qui entourent cette affaire.

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Source :

http://www.legrandsoir.info/sept-mythes-sur-bradley-manning-the-nation.html


Des célébrités américaines sur YouTube pour dire « Je suis Bradley Manning »

http://www.digitaljournal.com/article/351625

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Daniel Elsberg : « Je fus Bradley Manning »

 

Et tous les autres :

http://iam.bradleymanning.org/your-photos

 

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TURQUIE

 

Les Stambouliotes n’aiment pas qu’on bétonne leurs parcs.

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Et ce qu’on ne vous dit pas :

Ils regrettent Atatürk et ne veulent plus d’Erdogan

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Hier jeudi, dans le parc Gezi de Taksim, ils ont exposé les dessins que leur a consacrés le Brésilien Carlos Latuff

(c’est du tout chaud, en temps réel)

http://latuffcartoons.wordpress.com/2013/06/06/some-of-my...

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Un manifestant ami de Latuff : Selim Sezer


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6 juin 2013

Le soulèvement d’Istanbul, côté pile de la lutte anticapitaliste

Ali Bektas

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Il semblait que le monde était entré dans l'âge des émeutes contre l'austérité. Et puis vint Istanbul. Qu'il n'y ait pas de méprise, Istanbul ne peut pas être confondue avec Athènes, Barcelone, Lisbonne ou New York. Ce qui se passe en Turquie est le côté pile de la lutte anticapitaliste. C'est un soulèvement contre le développement. C'est une bataille de la rue pour des villes qui appartiennent aux gens et pas au capital. C'est une résistance contre un régime autoritaire enhardi par un boom économique.

Ce qui se déroule sous nos yeux dans les rues d'Istanbul est la convergence entre d'une part, une petite, mais croissante gauche anti-capitaliste qui a organisé diverses campagnes à caractère social ces dernières années, et d'autre part une large part de la population urbaine loyale aux idées kémalistes de modernisme, sécularisme et nationalisme. Cela étant dit, la situation en Turquie est extrêmement complexe et nécessite une compréhension de nombreuses situations politiques différentes qui ont été développées durant la dernière décennie.

 

Taksim

Comme beaucoup le savent déjà, l'origine du soulèvement actuel prend sa source dans la proposition de développement d'un parc près de la place Taksim, au cœur d'Istanbul. Le développement du parc de Gezi est seulement une partie d'un important projet de rénovation urbaine que le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a prévu tant pour la ville que pour le pays tout entier. Il inclut des schémas de gentrification pour les quartiers les plus pauvres des villes comme Tarlabasi, la construction d'un troisième pont pour relier les deux continents qu'Istanbul couvre et même un énorme projet pour ouvrir un troisième canal reliant la Mer Noire à la Mer de Marmara, afin de faciliter le passage de bateaux containers. Ce plan a été dénommé le « projet fou » d'Erdogan.

Le quartier de Taksim est l'endroit où un grand nombre de projets de développement urbain se développent et où il existe une riche tradition de rébellion et de protestation. Pour placer les événements dans leur contexte, il est utile d'examiner l'importance de la place Taksim comme point de rébellion et de convergence.

Le 1er mai 1977, un demi-million d'ouvriers et de révolutionnaires affluèrent vers la place Taksim pour l'une des manifestations les plus épiques jamais connues à ce jour. Cette manifestation survint six ans après le sanglant coup d'État au cours duquel trois étudiants turcs révolutionnaires, accusés d'être des ennemis de l'État, furent pendus par un tribunal militaire. Leur mémoire immortalisée, la gauche turque s'est relevée durant les années 70, de l'endroit même où les révolutionnaires avaient été exécutés. Elle l'a fait avec force, et se multipliant en nombre. Durant cette année de manifestations, 34 personnes furent tuées sur la place. Certains furent abattus par ce qu'on pense être des tireurs paramilitaires qui étaient placés sur les toits. D'autres furent abattus dans la panique qui suivit.

En plus d'être la porte d'entrée sur Beyoglu, la partie culturelle la plus dynamique d'Istanbul, avec sans doute plus de bars et de cafés au mètre carré que n'importe quelle autre ville d'Europe, la place Taksim porte aussi ce souvenir tragique et particulier, depuis le massacre de 1977.

À chaque premier mai, les émeutes qui ont pris place durant les sept dernières années se sont toutes centrées autour de manifestants essayant de rejoindre la place Taksim. Le premier de ces affrontements s'est produit en 2007, lorsque la gauche turque a voulu célébrer le trentième anniversaire du massacre. L'État l'en a empêchée et des militants d'extrême gauche ont répliqué dans les rues avec des cocktails Molotov et des pierres. La situation est restée la même jusqu'il y a deux ans, en 2011, lorsque le gouvernement a finalement reconnu son erreur et a autorisé la gauche à disposer de la place pour ce jour.

Mais les choses ont évolué depuis deux ans et le gouvernement AKP d'Erdogan a décidé d'introduire un plan important de rénovation urbaine pour Istanbul qui incluait aussi une révision de la place. Prétextant transformer la place en zone piétonnière, le gouvernement d'Erdogan (qui a aussi en charge la municipalité d'Istanbul) a adopté des plans, sans consulter les habitants, pour démanteler des larges parts de Taksim et y construire à la place divers centres commerciaux et autres projets pour les riches. La bataille pour tenir des manifestations sur la place Taksim le 1er mai a donc pris fin cette année alors que le gouvernement a décidé d'utiliser la rénovation de la place comme un prétexte pour empêcher les manifestations qui devaient avoir lieu.

Le parc de Gezi est le point de mire de la rébellion. Sa démolition a été prévue pour construire à la place la réplique d'une caserne militaire de l'ère ottomane, Topçu Kışlası, qui sera surtout utilisée à des fins commerciales. Ce n'est pas une coïncidence pour le gouvernement AKP et ses racines islamiques : ces casernes étaient à l'origine le lieu d'un important soulèvement islamique en 1909. Ceci s'ajoute à la décision d'appeler le troisième pont du nom du sultan Yavuz Selim, tristement célèbre pour avoir assassiné en masse la population alévie d'Anatolie.

Ceux qui ont défendu le parc de Gezi y sont depuis longtemps. En plus de grands syndicats, beaucoup de participants viennent d'une relativement nouvelle gauche indépendante, avec des générations plus jeunes embrassant des tendances écologiques plus antiautoritaires qui mettent l'accent sur des activismes du genre « droit à la ville ». Elles convergent toutes sous la bannière de la plate-forme Taksim Solidarity dont le principal cheval de bataille est d'empêcher la transformation de la ville en un terrain de jeu capitaliste encore plus élaboré, construit en lieu et place des espaces publics. Ce n'était pas leur première campagne contre la rénovation urbaine. Il y a deux mois, des affrontements ont éclaté entre des cinéastes et la police qui a déployé les gaz et les canons à eau. Les cinéastes essayaient de sauver un célèbre cinéma turc, Emek, condamné à devenir lui aussi un énième centre commercial.

Il est important de noter que certains des protagonistes qui sont impliqués dans la bataille pour le parc de Gezi sont aussi derrière les manifestations de solidarité avec les immigrés et des actions telles qu'offrir des repas aux immigrés ou organiser des manifestations devant les centres de détention d'immigrés à Istanbul.

La bataille pour sauver le parc de Gezi n'était pas portée à la conscience du public turc jusqu'à ce que la police organise des raids deux matins d'affilée les 29 et 30 mai. L'outrage de la brutalité policière a été l'étincelle qui a embrasé le pays tout entier et qui a transformé la bataille en une rébellion nationale contre l'actuel gouvernement.

 

Néolibéralisme islamique

L'AKP, le parti au pouvoir, devrait être observé à la lumière du paysage géopolitique du Moyen-Orient qui est en pleine mutation. Il a des racines fortes dans l'islam politique et perpétue la tradition d'autres partis politiques issus des années 90 qui avaient été réprimés par l'armée, parfois alors qu'ils étaient au pouvoir. En fait, Erdogan lui-même a d'abord été emprisonné pour avoir incité publiquement à une « sédition islamique ». L'aspiration avouée d'Erdogan et de ses cadres est le « projet néoottoman » qui tend à faire de la Turquie la principale puissance économique et politique du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. Les coups de force politiques d'Erdogan en Syrie et en Libye doivent être contextualisés avec ces aspirations.

À la différence de l'Union européenne et des États occidentaux, la Turquie a connu ces dernières années un important boom économique (avec une croissance annuelle de presque 10 %). Bien que le déficit commercial et le taux réel de chômage soient élevés, bien que ce qui restait dans les mains publiques soit bradé au travers de privatisations massives, la crise est contenue en Turquie et le gouvernement actuel a le vent en poupe sur ce plan. C'est ce qui fait de la révolte d'Istanbul une révolte à part. C'est une révolte contre le développement du boom économique, contre les projets destructeurs de rénovation urbaine et l'hyper modernisation des villes. Le soulèvement d'Istanbul illustre le pôle opposé dans la lutte permanente contre le capitalisme, et complète les combats menés contre l'austérité ces dernières années.

La Turquie a été l'une des premières cibles de la restructuration néolibérale des années 80, durant laquelle le premier ministre Turgut Özal a facilité des privatisations massives portant sur ses usines, ses mines et de manière générale, sur toutes les infrastructures du pays. Le gouvernement AKP, et Erdogan en particulier, a réussi à faire entrer ce régime néolibéral dans le 21e siècle, recouvert d'un populisme islamique. De plus, sur le marché mondial, il a réussi à promouvoir en tant que forces néolibérales les entreprises qui avaient une base islamique. Ceci peut être notamment observé dans le nord de l'Iraq où la majeure source de capitaux est en réalité turque. Nous devrions nous rappeler que le modèle turc a été proposé par les puissances occidentales comme une issue possible pour les soulèvements qui ont marqué les printemps arabes. Grâce aux combats menés ces derniers jours dans les rues de Turquie, ce modèle de néolibéralisme islamique est maintenant remis sérieusement en question.

 

Erdogan et la lutte kurde

Les aspirations d'Erdogan n'ont pas totalement été épargnées par la contestation. Il y a eu des menaces variées contre son régime, notamment de la part d'un cadre de généraux et d'intellectuels qui se voient comme des défenseurs de la Turquie en tant qu'État-nation séculaire. Ils ont envoyé à Erdogan plusieurs signaux d'avertissement ces dernières années. La contre-réaction d'Erdogan la plus significative est survenue lorsqu'il a lancé une opération policière dans plusieurs villes contre une douzaine de membres de l'armée, d'intellectuels et de figures publiques alléguant qu'elles préparaient un coup d'État. Ces opérations de police ont débouché sur des affaires criminelles connues sous le nom d'Ergenekon qui sont toujours en cours. Il est impératif de réaliser tout l'impact de ces arrestations et des procédures judiciaires qui ont suivi. Il s'est produit quelque chose sans précédent dans cette nation qui a connu des coups d'État militaires successifs : les arrestations et les procès d'officiers militaires de haut rang et d'autres personnes ont rencontré des ralliements et des manifestations autour de la Turquie alors que des foules immenses qui se sont trouvées mêlées à la montée de l'AKP ont défendu l'élite de l'ancienne garde séculaire. Ces arrestations et ces emprisonnements expliquent aussi pourquoi il n'y a toujours pas eu de réponse de l'armée turque à la situation actuelle, alors qu'elle est traditionnellement un acteur majeur dans la politique turque.

La prolifération du sentiment nationaliste turc dans l'actuel soulèvement est une conséquence directe d'événements menés ces dernières années. Les partis de centre gauche nationalistes avaient organisé des « flag-demos » ou des « Rassemblements pour la république » contre l'actuel gouvernement AKP. À ce moment précis de la rébellion, nous sommes donc témoins de l'opportunisme de ces forces politiques qui essaient d'influencer ce qui apparait de loin comme un véritable soulèvement populaire.

N'importe quelle analyse de l'actuel soulèvement turc doit prendre en considération la relation avec le mouvement kurde de libération. Le point central des politiques turques ces dernières années a été indubitablement la guérilla kurde pour l'autonomie lancée par le PKK en 1978. Au cours des derniers mois, Erdoğgan a effectivement négocié un accord de paix avec le chef du PKK, Abdullah Öcalan, qui a croupi dans une île-prison turque depuis 1999. Erdogan tente de se positionner comme le leader qui a résolu le problème le plus urgent dans le pays. Ça ne lui a pas seulement fourni une carte blanche pour les politiques turques (son régime a brutalement opprimé et emprisonné de nombreux militants de gauche et autres figures de l'opposition ces dernières années), mais ça l'a aussi amené à se présenter comme un pacificateur entre deux ethnies. La convergence récemment redynamisée entre une large part de la gauche turque et le mouvement kurde est devenue plus fragile du fait de l'accord conclu par Erdogan. Les gens se demandent toutefois quelle part joue le processus de paix dans ses desseins néoottomans.

C'est sans doute l'une des principales questions du moment : comment le mouvement dans les rues va-t-il se figer et quel type de relations aura-t-il avec la lutte kurde ? La grande majorité de ceux qui ont initié l'occupation du parc de Gezi et qui ont combattu la vision d'Erdogan sur le développement d'Istanbul sont en totale solidarité avec le peuple kurde. Mais pour les masses qui ont inondé les rues avec des drapeaux turcs, c'est une autre histoire. Au mieux, elles critiquent le fait qu'Erdogan utilise le processus de paix pour renforcer son emprise. Au pire, ce sont des gros racistes qui voient les Kurdes comme des terroristes. Malgré le danger, les récents développements dans la rue sont prometteurs. Des gens rapportent avoir été les témoins de déploiement de drapeaux mêlant l'étendard turc et le portrait d'Ocalan ou de l'imbrication de chants qui d'un côté souligne la fraternité entre les différentes ethnies et de l'autre célèbre l'identité nationale turque.


L'insidieux conservatisme social

Le soulèvement contre Erdogan est nourri par un insidieux conservatisme social poussé par l'AKP en vue de cultiver sa base. Ces politiques conservatrices se sont manifestées dans différents domaines : accès coupés à des cliniques d'avortement, contrôle plus strict sur Internet et les communications, restrictions et taxes sur la consommation d'alcool et amplification des vacances islamiques parrainées par l'État. Ces mesures politiques ont rencontré des manifestations soutenues par des milliers de participants qui ont défilé dans les mêmes rues que celles où se concentre l'actuelle rébellion. Elles ont précédé le mécontentement actuel.

Le style personnel d'Erdogan en tant que premier ministre est un facteur majeur qui influence la colère viscérale observée dans les rues. Dans presque tous ses discours publics, que ce soit dans un rassemblement politique ou lors d'une interview télé, Erdogan attaque, menace et se montre condescendant envers tous les segments sociaux-politiques, excepté le sien. Cela va de l'insulte flagrante au renvoi proféré avec le ton énervé d'un chien enragé de la politique. Ses dernières déclarations durant le soulèvement étaient exemplaires et n'ont fait que jeter de l'huile sur le feu, désignant de manière arrogante les personnes descendues dans la rue comme « une poignée de pillards et d'extrémistes ».

Le lien crucial entre la politique culturelle conservatrice de l'AKP et sa politique économique néolibérale doit être révélé. De cette manière, la classe moyenne kémaliste qui a massivement participé au soulèvement réalisera qu'elle ne peut pas repousser le conservatisme culturel sans se confronter aux politiques économiques. Si elle réussit, elle pourra être ralliée par les classes plus pauvres qui sont actuellement enclines à soutenir l'AKP sur sa base culturelle.

Le premier jour de ce soulèvement populaire a été totalement spontané et hors du contrôle de n'importe quel parti politique. Toutes les contradictions, par exemple celle entre la gauche radicale et les nationalistes turcs, ont été momentanément mises de côté pour combattre la police et construire des barricades qui permettraient de tenir les places et les boulevards d'Istanbul. Ce qui reste à voir, c'est si oui ou non ces grands espaces publics tels que le parc de Gezi ou la place Taksim seront le théâtre où les contradictions entreront dans un dialogue révolutionnaire pour donner naissance à un mouvement que nul ne pourra arrêter en Turquie.

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Source originale : Counterpunch

http://www.counterpunch.org/2013/06/05/istanbul-uprising/

Source traduction : Investig'Action

http://www.michelcollon.info/Le-soulevement-d-Istanbul-le...



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Au vu des derniers événements, on se reportera avec intérêt aux articles - si lucides comme toujours - d'Israël Adam SHAMIR : «Vue sur le Bosphore» et «Cessez le feu les Turcs !», parus ici-même, dans notre post du 26 décembre 2012 : http://lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.skynetblogs.be/archive/2012/week52/index.html


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 Petits ajouts d'importances diverses :

 

Les FEMEN, agents du sionisme ?

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Photo : RIA Novosti

Les membres de l’organisation dont le but est prétendument de « défendre les droits des femmes » et dont le nom est FEMEN prouvent une fois de plus par leurs actions que leur « lutte » n’a rien à voir avec les droits des femmes qu’elles sont censées défendre. La longue litanie de leurs attaques violentes contre des lieux consacrés, chrétiens et musulmans, indique plutôt un mouvement anticlérical extrémiste mais également orienté... Petit et énième retour sur un mouvement emblématique de l’état d’esprit ambiant de certains milieux.

Dernière action en date : l’attaque à l’encontre de l’Archevêque de l’archidiocèse de Malines-Bruxelles, André-Joseph Léonard, lors d’une conférence à l’Université Libre de Bruxelles, l’aspergeant d’eau bénite avec des statuettes en plastique en forme de Vierge Marie, accompagnés de cris vulgaires dont les FEMEN seules connaissent le secret. Malgré cette attaque dans un style propre aux FEMEN, Mgr André Léonard est resté impassible face aux « sextremistes » et après évacuation de ces dernières, s’est saisi d’une des statuettes représentant la Vierge Marie pour l’embrasser. Un exemple d’humilité, de sagesse et de dignité. D’ailleurs probablement la meilleure réponse qui soit face à de tels actes.

 Alors que l’Assemblée nationale en France vient d’adopter la très controversée loi du « mariage pour tous », ce qui est indéniablement un nouveau coup pour les valeurs traditionnelles et culturelles non seulement européennes, mais probablement au niveau de toute l’Humanité, il est intéressant de se pencher sur ce que représente véritablement cette organisation.

Comme nous le savons déjà, le groupe FEMEN a été fondé à Kiev, en Ukraine. Après maintes « actions », dont certaines honteuses, notamment lorsqu’elles ont scié une croix au centre de Kiev en mémoire des victimes de répressions religieuses et politiques durant la dictature stalinienne, elles ont « déménagé » leur siège à Paris. En réalité ces « demoiselles » ne font qu’adopter un style primitif pour se médiatiser au maximum et ne font qu’accroître la désapprobation, y compris au sein de nombreux milieux féministes.

 Mais ce qui importe vraiment dans tout cela, c’est de savoir qui sont derrières ces ultras sexistes et qui les manipulent comme de vraies petites marionnettes. On dit qu’elles sont financées par des milieux d’affaires européens et américains. Intéressant… mais à part cela ? Qui se trouve tout en haut de la pyramide ? Quelques noms circulent : le milliardaire allemand Helmut Geier, la femme d’affaires allemande Beat Schober, ainsi que l’homme d’affaires américain et patron de presse Jed Sunden. George Soros est également mentionné.

 Le mot d’ordre aujourd’hui des FEMEN : combattre les religions par tous les moyens. Le christianisme, aussi bien catholique qu’orthodoxe, a été le premier visé. Puis, ce fut au tour de l’islam de devenir également la cible des « filles » aux seins nus. Bien que géographiquement leurs actions antimusulmanes se soient déroulées dans des endroits où elles ne risquaient de toute façon pas grande chose : en Allemagne, en France. Il aurait été intéressant de les voir s’essayer à faire de même en Arabie saoudite ou au Qatar, en Turquie l’accueil fut déjà tout autre.

Mais si le christianisme et plus récemment l’islam sont ouvertement visés par FEMEN, et que les églises ainsi que les mosquées sont des cibles privilégiées du mouvement « féministe », on a jamais entendu parler ne serait-ce qu’une fois d’une de leur action en Israël ou ailleurs, dans une synagogue ou pourquoi pas devant la Knesset. Étonnant ? Oui car connaissant le débat qui existe dans la société israélienne sur la place de la femme et les nombreuses actions organisées à ce titre par les féministes israéliennes, il est très étonnant d’observer le silence assourdissant des FEMEN à ce sujet. On ne s’attaque pas aux sponsors ? Ou alors c’est BHL, un autre grand admirateur et inspirateur des FEMEN qui sera déçu ?

N’ayant reçu aucune réponse officielle de leur part à ce sujet, nous posons cette question ici. Personnellement, je ne soutiendrais en aucun cas une « action » dans une synagogue, au même titre que dans une église ou une mosquée car je pense que le respect de chaque personne et de ses convictions doit prévaloir dans un monde où la violence et l’intolérance règnent constamment. Mais pour revenir à nos militantes du FEMEN, il est très surprenant de voir que dans cette « lutte contre les religions », il y a des bons et des mauvais. Ceux sur lesquels il est possible de s’acharner d’un côté et les intouchables de l’autre. Ceux dont les valeurs ne sont pas à respecter et ceux qu’il faut éviter de blesser. Les FEMEN cachent tant bien que mal que leur « lutte » est ouvertement raciste et discriminatoire. En ce qui concerne les chrétiens et les musulmans, ainsi que leurs relations mutuelles, la seule chose à souhaiter c’est de ne pas céder à la provocation, y compris lorsque cela les concerne réciproquement, et de rester digne et sage en toutes circonstances.

Mikhail Gamandiy-Egorov

 
Source :  http://french.ruvr.ru/2013_04_25/Les-FEMEN-agents-du-sionisme/


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Le premier couple homosexuel marié de France arrive à Tel-Aviv pour son voyage de noces.

M. Vincent Autin et M. Bruno Boileau, premier couple homosexuel a s’être marié en France depuis l’adoption de la loi permettant le mariage pour tous, se rendra à Tel-Aviv pour son voyage de noces et pour le 20e anniversaire de la Gay Pride.

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Le voyage est offert par la mairie de Tel-Aviv et son agence «Tel-Aviv Global and tourism ».

Le couple sera hébergé durant son séjour, du 6 au 9 juin, par l’Ambassadeur de France en Israël, Christophe Bigot dans sa Résidence à Jaffa.

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Vendredi 7 juin, jour de la gay pride, ils rencontreront la presse au jardin Meir, pour un petit déjeuner, rue King George à Tel-Aviv, de 11h a 12h. Puis ils participeront bien entendu au défilé traditionnel, le 20ème .

Tel-Avivre-Infos Ville

 

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Source :

http://tel-avivre.com/2013/06/06/le-premier-couple-homose...



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1934, le retour…

Clément, étudiant de 18 ans, assassiné en plein Paris par des nervis proches du FN, sous le regard compréhensif des élus socialistes. Fable officielle : accrochage entre «extrémistes».


Quel dommage, hein ?

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Après que des fascistes ont tué Clément Méric, Bertrand Delanoë, «manager» de Paris, juge, dans ce qu’il appelle «un moment de sursaut», et durant que ses camarades Hollande et Valls (et plein d’autres «socialistes» encore) font également part de leur profonde émotion, que : «Si des groupes politiques profèrent des idées de haine et de destruction, ils devraient être dissous, évidemment».

Et c’est bouleversant de sincérité indignée.

Mais quel dommage, hein?

Qu’il ait fallu attendre la mort d’un gamin de 18 ans, pour qu’enfin Bertrand Delanoë fasse cette si fière déclaration.

Et quel dommage, hein?

Qu’à défaut de dissoudre ces groupes  - ce n’était pas de son ressort - il n’ait pas mis plus de détermination à les empêcher d’exhiber dans les rues, chaque année, ces idées qui lui donnent si fort la nausée.

Parce que, rappelons-nous: depuis 2009, c’est tous les ans, que ces tarés ont défilé, au mois de mai, en rangs serrés, dans la capitale.

Et qu’ils n’ont jamais trouvé personne en face d’eux – à part (jusqu’en 2011) les antifas, qui auraient bien aimé, certaines fois, ne pas se retrouver seuls pour dénoncer cette porcherie.

(Mais, curieusement : jamais aucun «socialiste» n’est venu les renforcer.

Et d’ailleurs: Alexis Corbières, le Jean Moulin du Parti de gauche, si sensible à «l’horreur fasciste», n’était pas là non plus.

Sans doute que tout ce petit monde avait piscine, ces jours-là?)

En 2008, pourtant: Bertrand Delanoë avait demandé au préfet de police de Paris d’interdire tout le truc, car il trouvait «déplacé» que «soit autorisé un rassemblement qui (était) en réalité une manifestation faisant l’apologie du fascisme », et ne voulait plus revoir de «cortège de plusieurs centaines de personnes masquées et cagoulées, tenant des torches, des manches de pioche et des drapeaux noirs marqués de la croix celtique».

Preuve que l’interdiction de ces manifestations était tout à fait dans ses cordes - et qu’il lui suffisait, pour la requérir, de décrocher son téléphone.

Mais les années d’après?

En 2009, en 2010, en 2011, en 2012?

Les fafs ont repris (avec des fortunes diverses), leurs happenings dégueulasses - comme si de rien n’était.

Plus jamais ils n’ont été empêchés de se réunir sous leurs oriflammes à croix celtiques, pour grogner en cadence leurs slogans de haine et de destruction – à peine plus outranciers, il est vrai, lorsqu’ils exprimaient par exemple leur conception du rapport de l’Occident à l’islam, que ce qui sortait alors de la bouche d’éminentes éminences des médias et de la politique.

Jamais plus Bertrand Delanoë n’as jugé utile de saisir le préfet de police, à la fin d’empêcher la reformation de cortèges identiques à celui qui l’avait si fort incommodé en 2008.

De sorte que ses appels à la dissolution pourraient assez facilement donner l’impression – point complètement nouvelle, reconnaissons-le, quand elle est d’origine «socialiste» - que quelqu’un, quelque part, est encore en train de se foutre de la gueule du monde.

Mais peut-être n’est-ce, après tout, qu’une impression – et nous le saurons d’ailleurs très vite, puisqu’il paraît que d’aucun(e)s, chez les consanguin(e)s, ont planifié d’arpenter bientôt le pavé parisien: nous verrons alors si les émouvantes déclarations du maire de Paris sont autre chose qu’une sinistre moquerie.

Sébastien Fontenelle

Source :  http://www.bakchich.info/blogs/sebastien-fontenelle/quel-dommage-hein

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Mis en ligne par Marie, le 8 juin 2013

 

11:34 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

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