26/06/2017
TRANCHES DE VIE POLITIQUE - USA
Le navire-espion USNS INVINCIBLE au large des côtes iraniennes. Golfe Persique.
Tranches de vie politique aux USA en Russie et en Chine
Il y en a trois. Il se trouve que les deux premières ont un rapport direct avec les médias. C’est tombé comme ça : simple coïncidence. Pour la troisième, nos médias à nous (les occidentaux) n’avaient pas rempli leur devoir d’information. Nous nous efforçons de boucher ici – à retardement – un trou resté vide.
Et nous prions une fois de plus les lecteurs de nous excuser : les possibilités limitées de notre blog nous obligent à afficher de longs textes in extenso. C’est pourquoi nous le faisons cette fois encore séparément, en trois posts.
USA
Les DECODEX avaient des grands frères modèles ! On s’en serait douté.
Un organe de presse de l’État Profond, sis à Washington, appelé Politico, vient de s’attaquer à deux sites d’anciens combattants US, les accusant d’être, aux États-Unis, une « Ve colonne » au service de Vladimir Poutine.
L’un est SouthFront. L’autre est VeteransToday.
How Russia Targets the U.S. Military
With hacks, pro-Putin trolls and fake news, the Kremlin is ratcheting up its efforts to turn American servicemembers and veterans into a fifth column.
By Ben Schreckinger
June 12, 2017
In the fall of 2013, Veterans Today, a fringe American news site that also offers former service members help finding jobs and paying medical bills, struck up a new partnership. It began posting content from New Eastern Outlook, a geopolitical journal published by the government-chartered Russian Academy of Sciences, and running headlines like “Ukraine’s Ku Klux Klan — NATO’s New Ally.” As the United States confronted Russian ally Bashar Assad for using chemical weapons against Syrian children this spring, the site trumpeted, “Proof: Turkey Did 2013 Sarin Attack and Did This One Too” and “Exclusive: Trump Apologized to Russia for Syria Attack.”
Source : http://www.politico.com/magazine/story/2017/06/12/how-rus...
Les deux organes incriminés ont publié, en guise de réponse… le texte qui les accuse.
Réponse de South Front :
Politico : Veterans Today and SouthFront turn American servicemembers and veterans into a fifth column
https://southfront.org/politico-veterans-today-southfront...
Celle de VeteransToday :
Politico Goes Off The Deep End. Identifies U.S. Veterans as Putin’s Fifth Column
By Southfront – June 15, 2017
Qui reprend intégralement celle de SouthFront.
http://www.veteranstoday.com/2017/06/15/politico-goes-off...
Le Saker a relayé toute l’histoire en faisant de même.
C’est de là que nous avons pris et traduit le moins mal possible le texte d’origine, à l’exception de l’échange de mails entre Politico et les deux sites qu’il accuse, que vous trouverez en images (en v.o.), la réponse nous paraissant assez claire.
POLITICO : Veterans Today et SouthFront transforment les soldats US et les anciens combattants en Ve colonne
SouthFront – Veterans Today
via The Saker – 15 juin 2017
Politico, le plus lu des sites en ligne de « Capitol Hill », vient de publier une enquête dont l’argument est que Veterans Today et SouthFront font trembler les piliers de la société américaine, en s’attaquant d’abord à ceux de l’armée.
De notre point de vue, l’article écrit par Ben Schreckinger apporte une preuve supplémentaire de la haute opinion qu’ont de nos efforts collaboratifs les medias mainstream et les thinktanks subventionnés par les grosses boîtes et le gouvernement. Il explique pourquoi de plus en plus de gens se désintéressent de ce que racontent les medias mainstream.
Voici le texte complet du rapport d’enquête de POLITICO :
« Comment la Russie s’en prend à l’armée US – Avec des hacks, des trolls pro-Poutine et des fake news, le Kremlin met le grand braquet pour faire des soldats US sous les armes et des anciens combattants une Ve colonne.
À l’automne de 2013, Veterans Today, un site d’information marginal US qui aide aussi les anciens combattants à trouver du travail et à payer leurs frais médicaux, s’est trouvé un nouveau partenaire. Il a commencé à poster des choses publiées par New Eastern Outlook [Nouvelles perspectives orientales], un journal de géopolitique publié par l’Institut d'études orientales de l'académie des sciences de Russie, soutenu par le gouvernement de ce pays, où on peut lire des gros titres tels que « Le Ku-Klux-Klan ukrainien, nouvel allié de l’OTAN ». Alors que les États-Unis se trouvaient aux prises avec l’allié de la Russie, Bachar al-Assad, qui avait usé d’armes chimiques au printemps contre des enfants syriens, le site a annoncé à sons de trompe : « La preuve : la Turquie est coupable de l’attaque de 2013 au gaz sarin et elle l’est de celle-ci aussi », et encore : « Exclusivité : Trump fait des excuses à la Russie pour l’attaque de la Syrie ».
Au cours des dernières années, selon les experts du renseignement, la Russie a accru de manière dramatique ses “mesures actives” – une forme de guerre politique qui comprend la désinformation, la propagande et la compromission de dirigeants politiques par la corruption et le chantage – à l’encontre des États-Unis. Au stade actuel, les commissions du Congrès, les enquêtes judiciaires et l’attention de la presse se sont focalisées sur les efforts couronnés de succès du dirigeant du Kremlin, Vladimir Poutine, pour perturber le processus politique américain. Mais une étude attentive des preuves disponibles et les comptes-rendus des observateurs du Kremlin révèlent clairement que le gouvernement russe utilise le même scénario contre d’autres piliers de la société américaine, au premier rang desquels se trouve l’armée. Les experts mettent en garde contre cette opération, qui a reçu beaucoup moins d’attention que le reste mais peut empêcher les forces armées d’évaluer avec exactitude les intentions de Poutine et de résister efficacement à une future agression russe.
En plus de la propagande, dont le but est d’influencer les militaires en service et les anciens combattants, les acteurs étatiques russes prennent aussi pour cibles les comptes Twitter du Département de la Défense [Ministère des Guerres US, ndt] au moyen d’attaques à l’« hammeçonnage » très sophistiquées. Le même groupe de pirates militaires russes qui a réussi à s’introduire dans le système de la Commission Démocrate Nationale – « Fancy Bear » [« Ours imaginaire »] – a aussi posté publiquement, en ligne, des données volées à l’Armée, tout en posant au supporter de l’État Islamique en 2015. Ceci a été découvert par une des firmes de cybersécurité [qui travaillent pour le gouvernement US]. Et la cible préférée de ce groupe pirate, dans ses attaques à l’hameçon contre l’Occident, est le personnel de l’Armée, dont les épouses de militaires d’active représentent une cible démographique de choix, selon une autre firme de cybersécutité.
Tandis que l’Armée et ses fournisseurs [contractors = fournisseurs en hommes et en armes, ndt] sont depuis longtemps les cibles de cyberattaques de la part de puissances étrangères, la campagne russe se distingue par sa très haute intensité, surtout depuis que des sanctions économiques ont été infligées à ce pays par l’Occident, à la suite de l’annexion de la Crimée en 2014, et pour les nouvelles tactiques qu’il utilise en ligne. Tout cela finit par créer nouvelle forme de « guerre hybride de basse intensité que les gouvernements occidentaux s’efforcent de contenir aussi efficacement que possible.
“Nous nous focalisons sur des buissons d’azalées au bord d’une forêt de séquoias ” a dit le général Philip Breedlove, parti à la retraite en juin dernier après avoir été pendant trois ans commandant suprême des forces alliées de l’OTAN, où il a pu observer une poussée des “mesures actives” russes contre les états baltes et les efforts faits pour répandre de la désinformation négative parmi les soldats de l’Alliance stationnés en Europe.
La campagne de “mesures actives” a suivi Breedlove jusque chez lui, au cœur de sa retraite. En juillet, des e-mails piratés de son compte G-mail ont été publiés sur le site DC leaks qui sert de façade aux pirates d’État russes, et Breedlobve a révélé qu’il avait été récemment la cible de plus d’une douzaine de mails hameçonneurs sophistiqués prétendant venir de sa banque. Breedlove a refusé de nommer sa banque, il a juste dit qu’elle était celle de la majorité de ses camarades officiers, ce qui l’a conduit à penser que les motifs de cette campagne d’attaques à l’hameçon étaient politiques plutôt que financiers. “Ce que fait la Russie, sur toute la gamme de nos publics civils et militaires”, a-t-il dit, “est absolument astronomique”.
***
Au XXe siècle, les agences de renseignement qui essayaient d’établir des liens avec des soldats d’armées étrangères se donnaient parfois la peine d’envoyer des agents dans les abreuvoirs préférés des soldats, à proximité de leurs bases, pour y guetter leurs proies et leur payer à boire un verre à la fois.
À présent, les réseaux sociaux rendent bien plus facile et moins cher le racolage de militaires sans méfiance, pour leur soutirer des informations et les soumettre à influence.
John Bambenek, un directeur de threat intelligence [renseignement sur les menaces] pour la firme cybersécuritaire Fidelis, dont le travail a consisté à enquêter sur la cyberattaque dont a été victime la Commission Démocrate Nationale, dit que la Russie est une de plusieurs puissances qui se servent des réseaux sociaux pour collecter des renseignements sur l’armée américaine. “Certaines [de ces attaques] ne sont pas sophistiquées du tout (de jolies femmes en quête d’amis), mais certaines sont plus compliquées”, écrit-il dans un mail : “Les espions comprennent qu’on peut découvrir beaucoup de choses sur ce que projette une armée rien qu’en observant le comportement non secret de ses soldats”.
Établir des contacts sur les médias sociaux peut aider des états étrangers à communiquer directement avec des groupes de soldats américains, tactique employée dans les récents conflits par la russie et par les USA. Pendant les premiers jours de l’annexion de la Crimée, les soldats ukrainiens ont été bombardés de messages démoralisateurs du genre “Soldat, tu n’es que de la chair à canon pour tes chefs ”. En préparation de l’invasion de l’Irak en 2003, l’armée US a envoyé des e-mails en masse aux soldats irakiens pour les encourager à se rendre, s’il faut en croire le livre de Richard Clarke : Cyber War, de 2010.
Il est clair que le Pentagone se fait du souci. La porte-parole du Département de la Défense, Linda Rojas, a refusé de commenter des activités spécifiques, mais elle dit que les nouvelles technologies rendent l’armée plus vulnérable dans l’espace virtuel. “La prolifération des communications via internet et leurs applications aux réseaux sociaux a élevé le potentiel de nuisance susceptibles d’affecter nos troupes” a-t-elle écrit dans un e-mail. Rojas dit encore que l’armée s’efforce de faire face à l’accroissement des menaces posées par le piratage et par les opérations d’influence en ligne : “Nous faisons tous nos efforts pour éduquer et informer le personnel du département de la Défense sur ces menaces, tout en renforçant la compétence de notre réseau de défense pour protéger l’infrastructure informatique des intrusions étrangères” écrit-elle.
Devenir des “amis” Facebook de soldats américains donne aux agents étrnangers la possibilité de poster de la propagande qui apparaîtra sur leur fil de nouvelles.
Serena Moring, ex-contractor venue d’une famille de militaires, dit qu’elle s’est pour la première fois inquiétée d’un sentiment pro-russe des soldats sur les réseaux sociaux au printemps dernier, quand une information non vérifiée, relatant l’histoire d’un soldat russe mort héroïquement au combat en combattant l’ISIS en Syrie, a commencé à circuler sur les comptes de militaires américains d’active dans les réseaux sociaux.
Moring dit encore qu’elle a été d’autant plus alarmée que des amis à elle, dans l’armée, y compris dses membres des services secrets, sont devenus des admirateurs déclarés de Poutine, ajoutant qu’elle déploie aujourd’hui des efforts considérables à débattre de la Russie sur les canaux Instagram et Facebook destinés aux militaires.
Dans le Far-West sauvage que sont les médias sociaux, il est difficile de démêler quels sont les sentiments pro-russes organiques – la cote de popularité de Poutine a grimpé en flèche chez les Républicains U.S. depuis 2015 et il fait souvent l’objet de reportages favorables dans des organes de droite tels que Fox News – de ceux qui sont fabriqués de toutes pièces. Mais Breedlove assure qu’une grande part de ce sentiment favorable est générée par les campagnes d’influence du Kremlin. “Ces gens qui débarquent sur des sites d’anciens combattants pour chanter les louanges de Poutine, vous pouvez être sûrs que ce sont des trolls et qu’ils font partie de l’armée qui, de là-bas, nous attaque tous les jours” dit-il.
Poutine a présidé à la création d’un “éco-système de médias alternatifs” capable, comme il dit, de briser le monopole anglo-saxon du flux de l’information, une des priorités absolues de sa politique étrangère. Une branche importante de ces opérations vise la communauté militaire américaine, et l’activité russe a augmenté ces dernières années, à mesure qu’augmentaient les tensions causées par les sanctions, l’annexion de la Crimée et l’expansion de l’OTAN.
Veterans Today est un site américain, qui a été fondé en 2003 en oposition à l’invasion de l’Irak, et qui s’est mis assez vite à publier les plus délirantes théories du complot. Avant de devenir le partenaire de N.E.O. [New Eastern Outlook] il avait tissé des liens avec Press-TV, qui est subventionné par l’État iranien, et comptait au nombre des membres directeurs de son comité de rédaction un ancien chef des services secrets pakistanais, qui publiait des articles intitulés “Les escadrons de la mort israéliens impliqués dans le bain de sang de Sandy Hook ” et “Terrorisme aquatique de l’Inde pour intimider le Pakistan” .
New Eastern Outlook “a choisi de travailler avec Veterans Today après avoir suivi quelque temps ce que nous faisions et compris quelle plateforme unique nous représentions” a expliqué le rédacteur en chef de Veterans Today, Jim Dean, dans un article qu’il a consacré à ce partenariat. Il l’a qualifié de “mariage fait au ciel”.
Une bio de Dean sur Veterans Today énumère ceux de ses parents et de ses ancêtres qui ont servi dans l’armée et le désigne lui-même comme faisant partie de plusieurs groupes à thème militaire, mais ne dit pas s’il a vraiment servi sous les drapeaux. Le président du site, Gordon Duff, a servi dans le corps des marines au Vietnam et a commencé à collaborer au site en 2008. Dans une interview de 2012, il a déclaré “À peu près 30% de ce qui est écrit sur Veterans Today est manifestement faux. À peu près 40% de ce que j’écris est délibérément, au moins partiellement, faux, parce que si je ne publiais pas des informations fausses, je ne serais pas en vie”.
Veterans Today est le navire amiral du “Réseau Veterans Today” qui comprend un comité pour l’emploi, une fondation contre le cancer et une filiale, Veterans News Now, qui se décrit comme “un journal indépendant en ligne représentant les positions des soldats d’active et des anciens combattants et leur fournissant des informations”. Le réseau est également affilié à la Fondation pour le Logement et l’Éducation des anciens combattants, qui s’est donné pour but de récolter 500 millions de $ en cinq ans.
Une annonce, sur www.veteranstodaycancerfoundation.org, en suspens pour maintenance au moment où nous publions ceci, invitait les anciens combattants dans le besoin à introduire une demande d’aide en remplissant un formulaire qui leur réclamait des détails personnels tels que les codes d’accès à leurs comptes médiatiques.
Un administrateur du Réseau Veterans Today, qui a demandé que son nom ne soit pas révélé, dit que le Comité Emplois www.hireveterans.com/ a, en ce moment, au moins 35.000 C.V. actifs dans son système et qu’il travaille en partenariat avec “d’importantes sociétés U.S., en les aidant à recruter des anciens combattants qui cherchent du travail”. Le Comité Emploi affiche une liste de douzaines d’employeurs – y compris la Bank of America, Merck, Gelco et Westinghouse – qui, selon lui, ont souscrit des adhésions annuelles de “membres Premium”. Un article de 2011 de Fox Business recommande le Comité Emplois aux employeurs.
Cet administrateur dit encore que, bien que Veterans Today et le Comité Emplois soient la propriété de Success Spear, il n’y a aucun moyen, pour une puissance étrangère, de se procurer l’accès aux données personnelles des anciens combattants liés à Veterans Today. Il précise d’autre part que la fondation contre le cancer n’est pas encore complètement opérationnelle.
En octobre 2013, en même temps que Veterans Today commençait à publier les articles de New Eastern Outlook, sa filiale, Veterans News Now, a commencé à publier des articles de Strategic Culture Foundation, un site de réflexion moscovite [cf.https://www.strategic-culture.org/ ] dirigé par Yuri Prokofiev [pour nous, c’est Vladimir Maximenko, ndt] un ancien dirigeant du Parti Communiste de l’URSS et membre du Politburo soviétique.
En octobre 2015, Veterans Today a aussi établi un partenariat avec un site web d’affaires militaires habilement conçu et dont les auteurs sont anonymes intitulé SouthFront, enregistré à Moscou au mois d’avril, juste au moment où la Russie lançait ses opérations d’influence en réponse aux sanctions occidentales.
Depuis lors, ce site a publié systématiquement des articles favorables à la ligne politique du Kremlin, tant en provenance de ses partenaires que de ses propres collaborateurs. Maintenant, en plus de lire “Virage vers un fascisme cosmique”, les lecteurs qui se rendent sur Veterans Today – qui a 45.000 sympathisants facebook et compte plus de 900.000 visiteurs individuels par mois – pour y chercher des informations ou s’enquérir des services gratuits offerts aux anciens combattants, peuvent y découvrir des titres comme “Pravda : l’Ukraine s’indigne de ce qu’il y ait 80% de juifs au pouvoir”, et “Trump humilié : la Syrie abat 34 des 59 missiles Cruise. Et la Russie va moderniser le système.”. De récentes contributions de SouthFront comprennent “Les USA encaissent des revers, tandis que la Russie se rend compte du plan de Trump pour aider les terroristes” et “Utilisation politique de la russophobie”. Et des contributions récentes de New Eastern Outlook comprennent “Si l’OTAN veut la paix et la stabilité, qu’elle reste chez elle” et encore “Bruxelles, l’OTAN et les mondialistes en plein désarroi”.
Fin 2014, Duff et Dean ont assisté à une conférence contre-terroriste à Damas, où Duff a proclamé à des délégués de Russie, de Syrie, d’Irak et du Liban sa théorie selon laquelle “le gouvernement US est sous la coupe d’une organisation criminelle planétaire ”. En mars dernier, le président de Veterans Today a donné une “Réception Veterans Today” à Damas, dont les participants ont prononcé des discours sous des portraits surdimensionnés d’Assad et de Poutine, comme on peut le voir sur la vidéo qu’il a publiée sur Youtube. Duff n’a pas répondu à la question de savoir si une entité étrangère avait financé son voyage en Syrie.
Un expert du Département d’État en matière de campagnes d’influence russes, qui n’a pas été autorisé à révéler son nom, a dit qu’il avait pris note du partenariat de Veterans Today avec New Eastern Outlook et du fait que SouthFront semble être la façade d’une organisation russe qui reste délibérément dans le flou sur ses origines. L’expert a aussi décrit Strategic Culture Foundation comme faisant partie de l’appareil d’influence du Kremlin, et qu’il avait noté que la Russie essaie depuis longtemps de se faire l’écho des théoriciens du complot occidentaux.
Kate Starbird, qui est professeur à l’Université de Washington et qui a étudié le rôle de Veterans Today dans l’écosystème de médias alternatifs alignés sur la Russie, a décrit ce site web comme un “partenaire actif” dans la dissémination de la “propagande russe”.
Malgré les affirmations souvent tirées par les cheveux et la balourdise de Veterans Today et d’autres organes utilisés par les propagandistes russes, Starbird dit qu’elle en est venue à les considérer comme des véhicules de désinformation potentiellement puissants. “Je pensais qu’eux et d’autres du même genre étaient tout à fait marginaux” dit-elle. “Mais la prise pour cible intentionnelle de l’Armée US d’active ou à la retraite semble être une stratégie de guerre de l’information. J’ai des anecdotes d’amis, de membres de ma famille, et maintenant d’étrangers, qui me disent que des membres de leurs familles sont profondément embringués dans cet écosystème de l’information”.
Joel Harding, un ex-officier des renseignements, qui travaille maintenant comme chercheur indépendant, décrit Veterans Today, Veterans News Now et SouthFront comme des agents russes par procuration. Il dit que, combinés à d’autres composantes des efforts d’ingérence russes, ces sites pourraient réussir à influencer la communauté militaire à la longue. « Veterans Today et Veterans News Now ne réussiront pas à pousser des soldats, des Marines, des aviateurs ou des marins à déserter ou à devenir eux-mêmes pro-russes. Mais si un individu X les considère comme des sources d’information fiables, sans s’apercevoir qu’elles soutiennent la propagande russe ou véhiculent de l’information dans une perspective pro-russe, avec le temps, il changera”.
Dans un e-mail, des représentants de SouthFront qui ne donnent pas leurs noms disent qu’ils n’ont pas de liens avec le gouvernement russe. Ils estiment qu’assimiler SouthFront à l’appareil d’influence du Kremlin est contraire aux principes de la liberté de parole et discriminatoire à l’égard des Russes (une tactique habituelle des opérations d’influence russes est de s’approprier les valeurs occidentales pour miner les sociétés occidentales). La Strategic Culture Foundation n’a pas répondu aux messages lui demandant ssi elle avait des commentaires à faire, et des e-mails envoyés à l’adresse de contact de New Eastern Outlook ont été rejetés par le serveur web du journal.
Dean dit qu’il ne savait pas que les chercheurs avaient identifié Veterans Today comme un véhicule de la propagande russe. “Nous leur sommes reconnaissants de la publicité qu’ils nous font” a-t-il écrit dans un e-mail. “S’il vous plaît, dites-leur de continuer”. Il n’a pas réagi à une question lui demandant s’il recevait des fonds de l’étranger. Debbie Menon, jusqu’à récemment la rédactrice en chef, maintenant basée à Dubai, de Veterans News Now, n’a pas répondu à un e-mail lui demandant de commenter.
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Outre être soumis à des opérations d’influence, les anciens combattants et les militaires d’active ont aussi été en butte à un nombre disproportionné de tentatives de piratages émanant de la campagne de mesures actives de la Russie contre les États-Unis.
En fait, les pirates militaires russes qui se sont introduits dans le système électronique de la Commission Démocrate semblent déployer autant d’efforts pour cambrioler les comptes des militaires retraités ou d’active que ceux des cibles politiques. Une inspection sécuritaire du groupe pirate connu sous le nom de “Fancy Bear” (Ours imaginaire) a ouvert aux chercheurs une fenêtre publique sur des milliers de cibles ayant subi des tentatives d’hameçonnage entre mars et septembre 2015. De tous ceux qui ont été ciblés par Ours imaginaire en dehors de l’ex-Union Soviétique, 41% étaient des militaires actifs ou à la retraite, selon un rapport de la firme de cybersécurité Secure Works. 22 autres % des cibles d’Ours imaginaire étaient des auteurs et des journalistes. Les ONG représentaient 10%, les activistes politiques 4% et le personnel gouvernemental 8%. Des journalistes et auteurs cités, plus d’un cinquième étaient des épouses de militaires, qui bloguent sur la vie des soldats.
La mise en ligne de données piratées, tactique nouvelle utilisée par l’agression russe contre le système politique américain, a aussi fait partie des mesures actives de ce pays contre l’armée américaine. L’été dernier, des pirates russes ont divulgué des e-mails volés à Breedlove, pour essayer de mettre l’OTAN dans l’embarras. Et, en 2015, un groupe s’intitulant Cyber Califat a détourné le compte Twitter du Haut commandement U.S. et en a dirigé les suiveurs vers un site où le groupe avait posté des données volées aux militaires. Cyber Califat se prétendait supporter d’ISIS, mais il s’agissait d’un “false flag” destiné à camoufler l’identité du coupable, qui était Ours imaginaire selon un rapport de la firme de cybersécurité Trend Micro, qui a dit que les autorités françaises avaient confirmé son analyse identifiant le groupe pirate russe.
Pendant que Washington prend en compte l’envergure des mesures actives russes, la campagne de piratage contre l’armée américaine continue. Le mois dernier, Time a rapporté que les officiers du contre-espionnage U.S. étaient arrivés, en mars, à la conclusion que les pirates russes ne visaient rien moins que 10.000 employés du Département de la Défense, en leur envoyant sur Twitter des messages qui les incitaient à télécharger des logiciels dangereux susceptibles de compromettre leurs comptes Twitter, leurs ordinateurs et leurs i-phones.
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Bien qu’on ne s’attende pas à une invasion russe des États-Unis du style “Aube Rouge”, la campagne de mesures actives du Kremlin est capable d’émousser le potentiel de l’armée U.S. et d’affaiblir sa détermination à s’opposer aux agressions militaires russes ailleurs dans le monde.
Les mesures actives ne ciblent pas les seuls systèmes militaire et politique mais font partie d’une tentative plus vaste de subvertir les institutions occidentales, y compris les médias, les marchés financiers et les agences de renseignement. À cause de la nature multidimensionnelle de l’attaque et de son utilisation de tactiques si peu conventionnelles, le gouvernement U.S. a dû se donner beaucoup de mal pour la combattre efficacement “C’est à l’évidence un défi terriblement difficile à relever, et beaucoup de gens s’inquiètent de ce que notre réponse à ce jour n’ait pas été assez efficace” a déclaré un expert qui a récemment rendu compte de ces mesures devant le Congrès.
Et plutôt que de se calmer après l’élection présidentielle, ces campagnes sont devenues de plus en plus audacieuses, affirme le PDG de Strategic Cyber Ventures, Tom Kellermann, qui les suit de près.
En mai et juin 2015, Kellermann, qui était alors le chef du département sécurité de Trend Micro, a dit que la firme avait averti le FBI et le bureau du directeur du Renseignement National (DNI) que les pirates du Kremlin avaient établi une liste de 2.300 personnes, dont les leaders les plus puissants de Washington et de New York ainsi que leurs épouses, amants ou maîtresses, à cibler dans une campagne de piratage concertée. Kellermann dit qu’il ne sait pas si le gouvernement a pris des mesures, suite à ce tuyau, qui le prévenait de ce que les pirates avaient la possibilité d’activer des micros et des caméras sur les appareils de ces cibles pour obtenir des informations sensibles sur leurs vies personnelles. Mais il croit que la campagne a réussi à compromettre des dirigeants américains, et que cela a encore enhardi davantage le Kremlin. “Quand vous vous demandez pourquoi certaines personnes agissent d’une certaine façon” dit-il, “vous devez vous rappeler que ces gens ont été avertis de ce que leur linge sale pouvait être étalé en public”. (Les porte-paroles du bureau du directeur du Renseignement National et du FBI n’ont pas souhaité commenter.)
Kellermann a cité les activités des Shadow Brokers [Courtiers fantômes] un groupe de piratage qu’on croit soutenu par le Kremlin, qui a commencé à publier des données volées à la NSA l’été dernier et publié une autre divulgation en avril. L’augmentation des attaques en ligne est le signe avant-coureur d’une agression armée, dit Kellermann, qui prédit qu’un conflit entre les États-Unis et la Russie a de grandes chances d’éclater dans les pays baltes. “Je suis très très préoccupé” dit-il, “le cyberespace est toujours le précurseur d’une réalité kinétique”.
Shawn Musgrave et Andrew Hanna ont contribué à ce rapport.
Avant tout, nous tenons à remercier Politico pour ce que, journalistes, ils ont estimé nécessaire de nous contacter lorsqu’ils préparaient cet article. Naturellement, leur texte définitif soit omet soit falsifie les réponses qu’ils ont reçues. Mais ce sont là des détails mineurs, l’habituel double-standard des médias mainstream (MSM)
Question 1
Réponse 1 - 1
Réponse 1 - 2
Question 2
Question 3
Réponse 2 - 1
Réponse 2 - 2
[Si vous voulez les voir en plus grand, il faut aller sur le site du Saker. Le matos de Théroigne clapote.]
Nous sommes cependant étonnés par quelque chose d’autre. Est-il réellement vrai que des experts U.S. de haut niveau et des journalistes croient de bonne foi que SouthFront et Veterans Today constituent une menace significative pour les États-Unis ? Pour leur moral ? Et simplement parce que ces sites publient des informations qui mettent mal à l’aise le Département d’État, le Pentagone ou la CIA ?
1) La société U.S. et son système de gouvernement se sont détériorés à un point tel que toute évaluation alternative des activités militaires et politiques, toute description neutre d’opérations de combat est perçue comme une bouffée d’air frais dans le smog des mensonges MSM. Les principes démocratiques ont été discrédités et les double-standards apparaissent de façon éclatante à tous les yeux. Les gens cessent de plus en plus rapidement de croire à la mission mondiale de l’Amérique. Aux efforts de leur gouvernement pour protéger la liberté et la justice plutôt que les intérêts de certains clans de l’élite financière. S’il en est bien ainsi, ce sont les anciens combattants et les militaires d’active qui sont les plus vulnérables. Ce sont eux qu’on a envoyé dans les zones de combat. Au-delà des mers, ils ont vu, de leurs prorpes yeux, les résultats de la politique U.S. et à présent ils la voient au pays. Ils sont plus susceptibles que d’autres d’être devenus résistants aux efforts que fait la Matrix pour les absorber dans sa réalité MSM virtuelle. De plus, ce sont des hommes et des femmes d’action. Dans ces circonstances, même la faible voix de SouthFront doit forcément semer la panique dans l’establishment politique U.S.
2) L’autre possibilité ne vaut pas mieux. La communauté des experts mainstream n’est plus capable de discerner les tendances sociétales. Elle se conduit comme une autruche apeurée qui plonge la tête dans – qu’on nous pardonne l’expression – le tas de purin le plus proche. Elle en est venue à se persuader que les sociétés ont arrêté de se développer, qu’à partir de maintenant les Américains satisfaits ne feront jamais rien de plus que regarder le spectacle politique représenté par des acteurs professionnels. Mais ce n’est pas vrai.
Nous croyons, nous, que c’est précisément cette perception de la réalité qui représente la plus grande des menaces pour les États-Unis Ceux qui se qualifient eux-mêmes d’élite se sont séparés du peuple et ont cessé de le respecter. Mais si un tel état de choses peut se poursuivre pendant plus ou moins longtemps dans des pays qui ont une courte histoire démocratique, aux États-Unis, il ne peut que finir par provoquer des protestations, à la fois au-dedans et au-dehors.
C’est sans doute la raison pour laquelle les positions alternatives adoptées par SouthFront et Veterans Today provoquent tant d’intérêt dans le public. Le projet SouthFront est une forme de société civile, en gros : de nature volontaire. Ceux qui y participent sont les citoyens les plus ordinaires des USA, des états membres de l’Union Européenne, de la Fédération de Russie et d’autres pays.
Les experts de Politico se trompent, au sens où SouthFront n’essaie pas de créer des problèmes dans l’armée U.S. ou dans la société, mais jette un peu de lumière sur les problèmes qui existent. Nous nous intéressons à et nous voulons la stabilité mondiale, qui est impossible sans stabilité aux États-Unis.
Mais revenons à l’interprétation qui veut que le contenu de SouthFront menace les intérêts U.S., puisque c’est celle de Politico, du Washington Post et des porte-paroles du Département de la Défense et du Département d’État. Nous voudrions attirer l’attention de nos estimés opposants sur le fait que SouthFront essaie de couvrir objectivement les activités militaires. S’il y a, en Irak ou en Syrie, des succès des forces U.S., de la Coalition ou des forces-par-procuration contrôlées par les USA, nous en informons toujours le public, tout comme nous l’informons de leurs revers. C’est là, nous en sommes sûrs, la différence principale entre SouthFront et les médias mainstream, occidentaux ou russes. Ceux-là couvrent les événements de manière biaisée : d’un seul point de vue ; Certains membres de notre équipe croient d’ailleurs que c’est là la raison pour laquelle notre projet est entièrement passé sous silence par les médias mainstream russes.
Quant aux analyses militaires et politiques, nous avons déjà dit (ci-dessus) que notre point de vue ne coïncide pas avec le point de vue officiel de Washington, de Moscou, d’Ankara et d’autres.
Et puisque Politico semble se formaliser du fait que notre site est enregistré à Moscou, nous profitons de cette occasion pour expliquer à nos chers amis de cet estimable organe certaines particularités de la société digitale contemporaine. Oui, il est vrai que le domaine de SouthFront a été obtenu (et enregistré) via l’enregistreur de domaines officiel russe Reg.ru, dans le but de faciliter les choses aux membres de notre équipe qui avaient enregistré un nouveau domaine il y a deux ans. Par conséquent, le site contient les informations de contact du bureau Reg.ru à Moscou, pas celles de SouthFront. Comme tout le monde le sait, Internet permet d’obtenir le domaine que l’on veut dans à peu près n’importe quel coin du monde, en utilisant à peu près n’importe quel enregisteur disponible. SouthFront utilise une assez grande variété de services pour son travail. Certains sont aux États-Unis, d’autres en Russie et aussi dans d’autres pays. Nous vivons, après tout, à l’ère informatique. Et, oui, en effet, l’équipe de SouthFront compte des citoyens U.S. et des citoyens russes.
Pour finir, nous sommes quand même assez stupéfaits des affirmations de Politico sur l’anonymat : dans notre échange de correspondance avec eux, nous avons reçu cette question et nous y avons répondu de façon détaillée. On peut trouver les noms de beaucoup de nos collaborateurs sur le site de SouthFront. Quand ce que nous publions n’a pas de nom d’auteur, cela signifie qu’il s’agit d’une simple information ou que cet éditorial exprime l’opinion de toute la rédaction. Autant que nous le sachions, c’est une pratique courante dans le journalisme.
Quoi qu’il en soit, nous tenons à remercier une fois de plus Politico, au moins pour leur désir de comprendre une équipe d’opposition.
Source : https://thesaker.is/politico-veterans-today-and-southfron...
Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades
Notre avis.
M. Schreckinger, qui a un nom juif, ne peut ignorer que la règle n°1 du nazisme est :
« Toujours accuser l’autre de ce qu’on a l’intention de lui faire... de ce qu’on est en train de lui faire… ou de ce qu’on lui a déjà fait ».
Ne fût-ce que par respect pour la mémoire de ceux qui en ont été victimes en si grand nombre, il aurait dû s’interdire de l’appliquer. À qui que ce soit au monde.
Ce que son enquête si détaillée ne dit pas, c’est que les deux sites auxquels il s'attaque sont ouvertement et très énergiquement anti-sionistes. Cela ne saurait en aucun cas l’excuser du procédé.
Mis en ligne le 25 juin 2017.
00:00 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook |
Commentaires
Bonjour. Je vous ai déjà dis ce que j'en pensais. Mais. Puisque. Apparemment vous faites comme cela vous chante. Que rien ne peut vous arrêtez! Que vous prenez toute la place. Et qu'il n'ait pas autrement possible qu'on puisse trouver quelque chose à redire ou a entreprendre pour que vous alliez vous faire pendre ailleurs. Allons y!
Écrit par : agrippa | 30/06/2017
Cher Agrippa que nous ne connaissons pas et qui venez de nous envoyer cinq messages d'un coup, tous sans queue ni tête avec renvoi à votre compte fessebook : désolés, nous ne fréqentons pas ces endroits.
Si ce blog vous déplaît, vous pouvez toujours en chercher un plus conforme à vos goûts ailleurs.
Si vous êtes un troll, nous vous éliminerons pour ne pas fâcher nos hébergeurs.
Bon vent.
Écrit par : Les Grosses Orchades | 30/06/2017
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