14/04/2016

RETOUR AUX FONDAMENTAUX

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Art populaire russe. Période soviétique.

 

Retour aux fondamentaux

(Partout)

 

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Ne nous dites pas qu’ils sont en train de refaire Mai 68 avec les mêmes recettes éculées !

Avec Lordon et Ruffin ?!?!?!

Ça y ressemble quand même drôlement.

Ici, c’est Thierry Meyssan qui s’y colle, mais il n’est pas le seul.

Ouvrez le feu. Sortez les piques.

 

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« Nuit debout », un mouvement à dormir debout.

Thierry Meyssan  - Réseau Voltaire 10 avril 2016

Le mouvement « Nuit debout » qui vient de se créer en France, mais aussi en Espagne et en Allemagne, ambitionne de faire barrage au projet de loi El-Khomri sur la réforme du Code du travail et, plus généralement, de lutter contre le néolibéralisme. Thierry Meyssan dénonce des discussions creuses et incohérentes. Il relève les références explicites des organisateurs aux manipulations de l’équipe de Gene Sharp, qui a organisé pour le compte de la CIA les révolutions colorées et le printemps arabe.

 

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La presse parisienne se pâme devant la naissance d’un mouvement politique, « Nuit debout ». Des centaines de personnes se rassemblent sur les grandes places des principales villes françaises pour discuter et refaire le monde.

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Source : http://www.voltairenet.org/article191181.html

 

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Modeste contribution des Grosses Orchades à l’article ci-dessus :

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Affiche encore en assez bon état depuis mai 68

 

Non, ce n’est pas de ce Maidan-bis sur la place de la République que nous voulions parler quand nous disions « Retour aux fondamentaux », c’est de tout ce qui suit.

On ne l’a mis en tête de notre post d’aujourd’hui que pour cause d’urgence.

 

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1966 – Charles De Gaulle vire l’OTAN (et les soldats US) du territoire français

2016 – François Hollande les y réinstalle.

 

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Nombre de manifs de protestation ?  Zéro.

(Même la nuit ? Même la nuit.)

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Le Parlement français a adopté, le 7 avril 2016, le Protocole sur le statut des quartiers généraux militaires internationaux créés en vertu du Traité de l’Atlantique-Nord.

Ce texte, qui avait déjà été ratifié par la France, en 1955, avait été dénoncé à l’initiative du général De Gaulle, en 1966. Il autorise l’installation de bases de l’Otan sur le territoire national.

Réseau Voltaire8 avril 2016.

 

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On les avait ratés le 29 mars :

Pierre Pranchère et l’Amiral Michel Debray appellent les parlementaires à refuser la réintégration totale de la France dans l’OTAN et à sortir de l’OTAN

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À l’initiative du président Hollande, un projet de loi prépare le retour de l’OTAN avec le stationnement sur notre sol de forces militaires étrangères membres, 50 ans après en avoir été exclues par le général de Gaulle

Le président de la République, bafouant les principes établis au nom de la France, de 1958 à 1966 pour sa sortie du commandement intégré de l’OTAN, a soumis au conseil des ministres du 4 janvier 2016 un projet de loi qui autoriserait le retour sur notre sol de forces militaires étrangères sur décision des États-Unis, véritable maître de l’OTAN.

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Source : https://histoireetsociete.wordpress.com/2016/03/29/pierre...

 

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De son côté, M.  Manuel de Diéguez, dans son récent papier, L'hypocrisie démocratique mondiale d'aujourd'hui et de demain, avait attaché le grelot, comme il le fait d’ailleurs depuis plusieurs années.

Faut-il que ce soient des hommes de 95 ans qui descendent dans la rue supplier les jeunes couches de se servir de leur conscience, de leur cervelle, et d’en revenir aux fondamentaux ?

 

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Ils n’ont pas été entendus.

Ni des parlementaires ni des Français.

 

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Victimes de classe ? Quelle question !

Daech ou la racaille d’en-bas

Bruno Guigue – Arrêt sur Info 9 avril 2016

 

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L’agence Reuters a diffusé, le 8 avril, l’information selon laquelle Daech aurait assassiné 175 ouvriers, après les avoir enlevés dans une cimenterie située à Dmeir, au nord-est de Damas. Cette information a finalement été démentie. Heureusement, un grand nombre d’entre eux semble avoir échappé aux griffes des djihadistes, même si l’on ignore à l’heure actuelle le bilan exact, sur le plan humain, de cette détestable opération.

Dénuée de la moindre justification militaire, cette lâche agression contre des civils est à l’évidence une opération de représailles qui fait suite aux humiliantes défaites subies à Palmyre et à Al-Qariatayn. On peut déjà parier que les médias occidentaux en parleront à peine, car ses victimes, faute d’appartenir au camp du bien, ne seront jamais assez dignes d’une compassion sélective qui conduira honteusement ces officines de propagande, une fois encore, à détourner le regard de ce qu’elles ne veulent pas voir.

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Source : http://arretsurinfo.ch/daech-ou-la-racaille-den-bas-par-b...

 

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Bruxelles : la terreur a des origines lointaines

Cesare Corda – Saker-Italias.d.

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Donc, la « Terreur » (il faudra songer à récompenser comme il se doit celui qui possède les droits d’auteur sur ce slogan de marketing) a encore frappé.

Les attentats, depuis quelque temps, se reproduisent comme des photocopies, suivant jusque dans les moindres détails une recette désormais bien rodée. La standardisation des événements permet au public de les reconnaître et de les cataloguer très vite, comme d’en estimer aussitôt l’impact émotif, mais elle risque de devenir répétitive.

Les commentaires aussi risquent de se répéter. Pourtant, on a intérêt à s’y livrer encore une fois.

Je crois qu’il est impératif de commencer en rappelant les paroles prononcées par le ministre des Affaires étrangères belge, Didier Reynders, qui, il n’y a pas plus de trois ans, alors que les jihadistes fanatiques s’en allaient de Belgique par bande entières avec la bénédiction de leur gouvernement (et de ceux qui contrôlent ce gouvernement) grossir les troupes terroristes mercenaires envoyées renverser Assad, lorsqu’il avait déclaré sobrement (26 avril 2013) 

 

« on leur construira peut-être un monument comme héros d'une révolution »


Un beau monument aux égorgeurs - jambiya et explosifs brandis, en plein coeur de Bruxelles, et pourquoi pas à côté du Manneken Pis - serait, en effet, très impressionnant.

Il importe de savoir comment (dé)raisonnent les dirigeants de l’Europe, si nous voulons arriver à comprendre la situation dans laquelle nous nous trouvons.

(Pour les curieux, le fin diplomate et nouveau Talleyrand est toujours en poste, prêt à élever de nouvelles générations de terroristes et à les envoyer faire des révolutions de par le monde. Les 72 vierges, leur religion les leur offre déjà, et lui, en cadeau Bonux, y ajoute le monument et la reconnaissance éternelle du peuple belge.)

L’écrivain belge d’origine turque Bahar Kimyongür, interrogé alors, à la question spécifique sur les responsabilités que pouvait encourir la Belgique, avait répondu :

 

« Oui, bien sûr, ce n’est pas par hasard si la Belgique accueille le 8 mai prochain (2014) une rencontre internationale sur les combattants étrangers en Syrie. Les experts européens de l’anti-terrorisme (pour cette définition géniale, je vous renvoie à mon intervention à propos de novlangue, sur le Saker italien) sont unanimes : c’est la Belgique qui a le plus grand nombre de jihadistes en Syrie, par rapport à sa population. Dans les quartiers populaires de Bruxelles, de Vilvorde et d’Anvers à forte présence musulmane, la pression exercée par les groupes religieux radicaux est particulièrement sensible. Historiquement, l’Arabie Saoudite a le monopole de la formation religieuse des musulmans de langue arabe en Belgique. »

 

Je crois que tout commentaire est superflu. D’une main, ils les arment, de l’autre, il s’essuient les larmes.

 

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Musulmans en prière dans un quartier arabe de Paris. Il existe désormais des zones entières, dans les principales villes d’Europe, qui échappent au contrôle des autorités et deviennent terrain d’élection pour enrôler les futurs terroristes potentiels (avec le consentement tacite des services secrets européens, qui nourrissent l’illusion de pouvoir utiliser ces fanatiques à leurs propres fins géopolitiques).

 

Mais ne commettons pas l’erreur de limiter ce discours à la seule Belgique.

Ce n’est pas la Belgique qui dicte l’agenda de la politique internationale de l’Occident et qui en définit les stratégies. Ce n’est pas la Belgique qui a imposé une alliance avec les deux pays sponsors majeurs du terrorisme de matrice sunnite : la Turquie d’Erdogan et l’Arabie Saoudite.

Il y a peu de semaines,  Angela Merkel, personnalité politique la plus importante d’Europe, est allée se prosterner devant Erdogan, à un humiliant sommet UE-Turquie.

Le fait que la personnalité politique la plus importante d’Europe soit en même temps le chancelier le plus incapable que l’Allemagne ait connu depuis la fin de la guerre montre bien dans quelle condition d’impuissance nous nous trouvons.

Nous sommes absolument à la merci des événements. Nous comblons de milliards les marionnettistes du terrorisme wahhabite pour qu’ils bloquent le flux de réfugiés et ils nous en remercient en nous envoyant toujours plus de migrants, qui sont en train de transformer des villes entières d’Europe en souks arabes ingérables.

Alvaro Vitali-Hollande remet la Légion d’honneur au prince-héritier saoudien Muhammad bin Nayef Al Saud, pour… son action contre le terrorisme (!)

(Hommage à Sophie Marceau - chouchou de notre enfance – qui, quelques jours plus tard, a refusé la même décoration à son gouvernement, pour ne pas avoir à la partager avec un personnage de ce genre.)

Pour ne rien dire d’Obama qui, depuis deux ans, fait semblant de combattre l’ISIS et qui, plus il combat l’ISIS plus l’ISIS se répand, de l’Irak à la Syrie et de l’Égypte à la Libye, jusqu’à quelques kilomètres de nos côtes.

À quel point la mobilisation américaine contre l’ISIS est peu crédible, Poutine vient de le démontrer, puisque avec un minimum d’effort, il a réussi à inverser l’issue de la guerre en Syrie et à chasser les terroristes de l’ISIS au-delà de la cité historique de Palmyre, reconquise par les soldats fidèles au président Assad avec le soutien de l’aviation russe, justement dimanche dernier.

Obama, la Merkel, Hollande, les ringards dirigeants belges. Une malheureuse génération de politiques, dira-t-on, incapable de faire face à une situation qui les dépasse…

« Être jobards jusqu’à l’idiotie est une des joies suprêmes de la vie » disait Henry Miller.  

Il ne s’agit pas d’une seule génération de politiques.

Nous arrivons très difficilement à nous libérer des stéréotypes qui conditionnent notre façon de percevoir la réalité qui nous entoure.

Décrire un monde musulman laïque et tolérant, où l’éducation était obligatoire pour tous, garçons et filles, où les mariages arrangés étaient interdits par la loi, où les jeunes filles pouvaient tranquillement se promener dans les rues en jupes courtes, où l’usage de la burqa était fortement découragé, et où la possibilité de réintroduire la Charia était aussi probable que le serait aujourd’hui, chez nous, la remise en vigueur de la loi du talion, peut avoir l’air d’un vain fantasme.

 

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Kaboul, Afghanistan, 1978. Cette société afghane d’un gouvernement pro-soviétique était laïque, moderne et socialiste. Pour combattre ce gouvernement, les Américains ont armé les féroces moudjahidines qui, une fois au pouvoir, ont remis en vigueur la Charia, faisant des femmes des objets de propriété  de leurs pères, et ensuite de leurs maris.

 

En fait, la majorité des pays musulmans de l’après-guerre correspondait à cette description.

Et ce monde a graduellement disparu, justement à cause des interventions occidentales en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, qui ont systématiquement renversé tous ces gouvernements laïques et démocratiques pour les remplacer par des dictatures fondamentalistes.

Je n’en cite que quelques exemples, parce que la liste des « regime change » est si longue qu’il faudrait des heures pour l’écrire :

Mossadegh en IRAN [1], Nasser en ÉGYPTE [2], Soeharto en INDONÉSIE [3], Ben Balla en ALGÉRIE [4], Nur Taraki en AFGHANISTAN [5], Siyaad Barre en SOMALIE [6], Saddam Hussein en IRAK, Kadhafi en LIBYE, Moubarak en ÉGYPTE, Assad en SYRIE ne représentent qu’une liste symbolique et largement incomplète de dirigeants laïques d’états souverains (certains dignes d’admiration, d’autres certes pas des petits saints, mais ceci est une autre affaire) que les Américains et leurs larbins européens ont déposé ou tenté de déposer, pour hisser au pouvoir à leur place des dictateurs, intégristes musulmans fanatiques.

 

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Étudiantes afghanes des années soixante.  Avant que l’intervention américaine renvoie leur pays au Moyen Âge.

 

En remerciement de cette aide insoupçonnée, les fondamentalistes wahhabites, ceux qui viennent poser des bombes dans nos villes, ont toujours été les meilleurs alliés des USA, dans toutes les guerres américaines au Moyen Orient (et pas seulement).

  • Ils ont combattu pour le compte des Américains en Afghanistan contre l’URSS
  • Ils ont combattu pour le compte des Américains en Tchétchénie contre la Russie.
  • Ils ont combattu aux côtés des Américains au Kosovo contre la Serbie.
  • Ils ont combattu aux côtés des Américains en Irak contre Saddam.
  • Ils ont combattu pour le compte des Américains puis à leurs côtés en Somalie contre Siyaad Barre.
  • Ils ont combattu pour le compte des Américains en Algérie contre Ben Bella.
  • Ils ont combattu aux côtés des Américains en Libye contre Kadhafi.
  • Ils ont combattu pour le compte des Américains en Égypte contre Moubarak.
  • Ils combattent à présent aux côtés des Saoudiens au Yemen contre les Huthis
  • Ils combattent présentement pour le compte des Américains en Syrie contre Assad.

Est-il possible que ceux que nos médias nous présentent comme les ennemis les plus terribles et les plus sinistres de l’Occident aient participé pendant un demi siècle à toutes les guerres qu’a connues cette région en qualité de fidèles alliés de l’Occident ?

 

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Iran 1970.  Comme il ressemblait à n’importe quel pays d’Europe du Sud ! Les Américains et les Anglais ont provoqué la chute du laïque et modéré Mossadegh. Après quoi les Américains toujours et les Français ont favorisé l’accession au pouvoir de l’ayatollah Khomeini, quitte à s’en reprentir ensuite et à déchaîner contre lui leur nouveau protégé Saddam Hussein. La guerre et l’Islam plus radical ont reporté de plusieurs siècles en arrière les conditions de vie de la population.

 

Il ne vous vient pas quelques soupçons ? À moi, si.

La vérité est que le long et trouble rapport qui lie étroitement la politique extérieure et militaire américaine et donc à sa remorque celle de l’Europe au terrorisme islamique, a commencé il y a plus de soixante ans. Il ne s’est jamais interrompu et, au contraire, il s’est accru de façon toujours plus inquiétante au cours des 25 dernières années, après la dissolution de l’URSS [7].

Peu importent les Frankenstein que les chancelleries euro-atlantiques ont créés ces dernières décennies (d’Ossama Ben Laden envoyé par les USA armer les moudjahidines en Afghanistan à Al’Qaeda et, aujourd’hui, l’ISIS) et les tragiques dommages que ces monstres ont provoqués. Chaque nouvelle génération politique occidentale est, en permanence, prête à déchaîner un Frankenstein encore plus effrayant que les autres.

Nous nous trouvons devant deux possibilités.

La première est que, depuis la fin de la guerre jusqu’à aujourd’hui, nous ayons été gouvernés par la plus grande couvée d’imbéciles masochistes que l’Histoire humaine ait jamais produits, incapables non seulement de prévoir les effets désastreux de leurs expériences d’apprentis sorciers, mais de rien apprendre de leurs erreurs. Répétées. Toujours les mêmes erreurs et toujours sous des formes plus graves.

La seconde, c’est que tout ait été prévu et calculé.

Que renvoyer au Moyen Âge la région du globe la plus riche en ressources naturelles, empêcher que s’y installent des gouvernements stables et décidés à améliorer les conditions de vie de leurs peuples, ait été jugé la meilleure stratégie possible pour s’emparer de ces ressources.

Qu’attiser le feu du fondamentalisme religieux, procéder à des changements de régime répétés en soutenant au fur et à mesure chaque nouveau tyran contre celui soutenu précédemment [8] et maintenir ainsi la région dans un état de guerre permanent, aient été les tactiques jugées les meilleures pour atteindre ces buts.

Que même les attentats au cœur de l’Europe soient considérés comme un prix relativement modeste et acceptable pour maintenir en activité le formidable instrument de terrorisme de la matrice sunnite. (À supposer, mais sans preuves, qu’en ce qui concerne les attentats ils nous disent la vérité, parce que tout cela sent quand même de plus en plus le roussi…)

 

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Égypte 1960. Le gouvernement laïc de Nasser a toujours été la bête noire des Américains, qui le trouvaient trop proche de l’URSS. Les Frères Musulmans et autres groupes de musulmans fondamentalistes furent utilisés par les Anglo-américains pour affaiblir le pouvoir de Nasser.

 

On déplore assurément les victimes innocentes des massacres de Bruxelles, comme on déplore les victimes innocentes de Paris, comme on déplore toujours celles de chaque attentat qui ensanglante désormais, jour après jour, l’un ou l’autre coin de la planète, mais penser s’en tirer en s’obstinant à confondre les causes et les effets, en versant quelques larmes de circonstance et en mettant un petit drapeau coloré sur son symbole facebook est inutile et pour le moins pathétique.

Aussi longtemps que les USA et l’Europe définiront leurs politiques par rapport aux priorités des banques, du capital ou des élites impérialistes et bellicistes qui nous ont gouvernés jusqu’à présent, aussi longtemps que nos armées seront envoyées en « Mission de Paix » pour « Exporter la Démocratie » dans les régions riches en pétrole, aussi longtemps que les malheureux dont nous bombardons les maisons seront forcés de grossir les rangs des migrants jusqu’à bouleverser définitivement l’assiette ethnico-sociale européenne, aussi longtemps que, pour faire notre sale travail dans chaque guerre, nous aurons recours aux terroristes qui ensanglantent nos villes (en allant peut-être même jusqu’à leur promettre un monument héroïque à leur retour), la situation ne pourra qu’empirer, et des petits drapeaux sur nos tweets, nous devrons en mettre tout le temps plus.

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Notes

[1]  En 1951, Mohammed Mossadegh est arrivé au pouvoir en Iran avec un programme de gouvernement qui tentait d’établir une démocratie laïque et d’instaurer une monarchie constitutionnelle. La nationalisation de l’industrie iranienne des hydrocarbures, en privant momentanément l’Anglo-Iranian Oil Company et les Sept Sœurs américaines de leur contrôle sur le pétrole iranien, a provoqué l’hostilité ouverte des Anglo-américains. La CIA et le SIS britannique ont mis sur pied une opération secrète pour déposer Mossadegh en utilisant les forces armées fidèles au Shah. Partie du Bazar de Téhéran, une manifestation, organisée par les services secrets occidentaux (une « révolution colorée » avant la lettre) fut renforcée par des militaires et des blindés, qui attaquèrent la résidence de Mossadegh. Le Shah rentra à Téhéran, et Mossadegh, à l’issue d’un procès-farce, fut condamné à mort, sentence qui fut ensuite commuée par le Shah en exil et arrêt domiciliaire à perpétuité.

Le conflit avec les compagnies pétrolières fut résolu en 1954, en faveur de l’Anglo-Iranian Oil Company et des Sept Sœurs américaines.

[2]  Le laïque Nasser a toujours rencontré une très forte hostilité de la part des Anglo-américains à cause de ses liens avec l’Union Soviétique. Après sa défaite dans la Guerre des Six Jours, en 1967, Nasser a rapidement perdu le pouvoir. En 1970, le nouveau dirigeant, Sadate a été poussé, par les Anglo-américains, à s’ouvrir progressivement aux mouvements islamistes, qui ont été utilisés pour faire obstacle aux mouvements estudiantins de gauche.

[3]  Au début des années soixante, en finir avec le gouvernement laïque et socialiste de Soekarno en Indonésie était une des priorités stratégiques anglo-américaines en Asie. Un memorandum de la CIA de 1962 révèle l’intention de « liquider le président Soekarno, selon ce qu’offriront la situation et les opportunités ».

En 1966, le président Soekarno fut contraint de signer sa démission en faveur du général Suharto.

Le régime du général Suharto, en s’appuyant sur les éléments islamistes et pour complaire aux volontés des protecteurs anglo-américains, s’est rendu tristement célèbre en persécutant avec acharnement les opposants politiques et en utilisant systématiquement l’armée pour garder le contrôle des régions du pays où se développaient des mouvements dissidents. Environ deux millions de personnes, suspectées de communisme, ont été brutalement éliminées par le régime, qui s’est rendu coupable en outre de l’invasion du Timor Oriental.

[4]  Les Islamistes radicaux du FIS (Front Islamique du Salut) et leur bras armé, le GIA (Groupe Islamique Armé), qui ont pris le pouvoir en Algérie au début des années 90, étaient pour la plupart des ex- guerilleros que les Américains avaient déjà utilisés pour combattre les Soviétiques en Afghanistan, puis les Serbes en Bosnie. Leur fonction était de pratiquer le terrorisme contre les fonctionnaires civils, les intellectuels laïques et les journalistes.

[5] À la fin des années 70, l’Afghanistan socialiste de Nur Mohammed Taraki, soutenu par l’Union Soviétique, était un pays laïque, où les femmes avaient le droit de vote et où l’instruction était obligatoire pour tous (y compris les filles).

Contre ce pays et son système politqiue, les USA ont financé et armé les féroces moudjahidines (au nombre desquels un certain Ben Laden, associé en affaires du clan Bush.)

[6]  Siyaad Barre a été président de la Somalie de 1969 à 1991. Honni par l’Occident pour avoir choisi le modèle socialiste (en dépit de quoi, en 1977, les USA ont soutenu la Somalie dans son conflit avec l’Éthiopie pour le contrôle de l’Ogaden). À sa chute, le pays est tombé dans le chaos, en proie à des groupes musulmans fondamentalistes et en état de désagrégation partielle. Chaos qui n’a pas encore été surmonté aujourd’hui, à 25 ans de distance.

[7]  L’URSS avait toujours été un contrepoids au choix stratégique US de miser sur l’islamisme fondamentaliste pour maintenir son contrôle sur le Moyen Orient. Aujourd’hui encore, les seuls pays musulmans où persiste encore une société vraiment laïque et tolérante sont les pays nés de la dissolution de l’URSS : le Kazakhstan, l’Uzbekistan, le Kirghizistan, etc… Avec la disparition de l’URSS, les Américains ont eu les mains libres pour continuer à éliminer systématiquement tous les derniers régimes laïques qui restaient au Moyen Orient.

[8]  La séquence des changements de régimes dans la région Iran-Irak-Syrie est emblématique. D’abord, les Américains ont soutenu le Shah contre Mossadegh. Puis, les Américains et les Français ont hissé au pouvoir l’ayatollah Khomeini à la place du Shah. Ensuite, ils ont déchaîné Saddam Hussein contre Khomeini (la guerre Iran-Irak a duré de 1980 à 1988). Puis, ils se sont servis d’Assad contre Saddam Hussein. Enfin, ils ont armé les terroristes sunnites pour essayer de se débarrasser d’Assad.

Source : http://sakeritalia.it/europa/bruxelles-il-terrore-ha-orig...

Traduction c.l. pour Les Grosses Orchades

 

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Il y a déjà une légende du pape François, depuis le peu de temps qu’il est là, dont on ne sait pas que penser. Correspond-elle à quelque réalité ? La canonisation récente du pape Jean-Paul II n’est pas faite pour qu’on prenne rien en provenance de Rome au sérieux, mais sait-on jamais.

Paul Ariès sort un livre. Le Grand Soir l’a interviewé.

 

La Face cachée du pape François

Paul ARIÈS – Le Grand Soir 1er avril 2016

 

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Entretien avec Paul Ariès à l’occasion de la publication de son livre « La face cachée du pape François » (Editions Max Milo).

Question : Vous signez fin mars 2016 le premier livre critique sur le pape François ou plus exactement sur « l’Eglise du pape François ». Vous expliquez que ce livre n’aurait pas existé sans le soutien actif des réseaux sud-américains et notamment argentins.

Paul Ariès : Il est important en effet de renouer avec une critique de l’Église alors qu’on assiste à une montée du fait religieux et que les autres langages peinent à exprimer les ressentiments et les espoirs. Le retour du religion c’est déjà la sanction d’une gauche mondiale aphone. La gauche comme la science se défilent même aujourd’hui devant leur fonction critique et laissent l’Eglise tenir la rue et imposer ses dogmes. Les cathos de gauche sont devenus incapables de tenir un discours critique et reprennent la thèse du bon pape mal conseillé, mal entouré ou simplement empêché d’agir par une Curie qui lui serait opposée. Une Eglise réactionnaire se mordrait les doigts d’avoir choisi un pape devenu subitement, par la grâce divine, progressiste, social et écolo ! J’aurai aimé participer à la papamania actuelle mais les faits sont têtus. J’ai toujours revendiqué mon athéisme natif mais je n’ai jamais considéré que la religion serait uniquement un opium du peuple, bien que l’Église, en tant qu’institution soit « intrinsèquement perverse ». Elle a toujours pactisé avec les puissants contre les peuples. J’ai collaboré depuis trente ans à de nombreuses revues catholiques comme Golias, Relations, revue éditée par les jésuites du Québec, Lumière et vie, revue dominicaine, je suis même édité au Brésil par les éditions Loyola du nom du fondateur de l’ordre des Jésuites. Ce livre n’aurait pas été possible sans l’aide de multiples réseaux qui n’osent pas, notamment dans l’Église, dire tout haut ce qu’ils pensent tout bas.

Question : Les milieux de gauche croient s’être trouvé un pape en la personne de François… Certains se sont même demandé si ce pontife était « marxiste » et la Curie a dû expliquer qu’il ne l’était pas.

Paul Ariès : La papamania actuelle dans les milieux de gauche, qui dépasse même ce qu’elle fut lors du court règne de Jean XXIII, est d’abord une réponse à la propre crise des projets émancipateurs. La gauche aphone croit s’être trouvé un nouveau porte-parole, qui ne dirait pas tout, qui s’arrêterait en chemin, mais irait dans le bon sens. Cette gauche décervelée est devenue l’idiot utile du Vatican. Il ne suffit pas de dire que les pauvres ont le droit d’exister pour être de gauche, ni de répéter que la maison brûle et que nous regardons ailleurs, ni même que notre ennemi c’est la finance internationale pour être de gauche. Nous ignorons ce que nous savons dès que nous abordons le champ religieux, comme s’il suffisait de refuser certains colifichets pontificaux pour être à même de mettre l’Eglise au service de l’émancipation. La meilleure réponse est venue d’Oskari Juunikkala, économiste, lauréat du prix Novak en 2014 qui explique que le pape est tout, sauf marxiste et que les milieux d’affaires n’ont strictement rien à craindre de lui. La gauche croit que le pape est de gauche, parce qu’elle a oublié qu’existait au XIXe siècle un anticapitalisme catholique aussi virulent que le sien. L’Église avait remisé cette dimension anticapitaliste au 20e siècle, car ses adversaires principaux étaient le communisme et le socialisme, mais la gauche mondiale vaincue l’Eglise redevient anticapitaliste à sa façon. L’anticapitalisme de l’Église est en fait d’abord un antilibéralisme dans tous les domaines, car comme aime le dire François « tout est lié ». Vous ne pourriez pas défendre le droit à l’IVG et vous opposer aux OGM ! L’anticapitalisme de l’Eglise de François n’est pas plus émancipateur qu’il ne l’était au 19e siècle avec Léon XIII le pape de la doctrine sociale. L’Église est ce qui reste du Moyen-âge en plein cœur de la modernité. Pas seulement sur le plan du décorum et du rituel, mais de l’idéologie. Sa critique du capitalisme regarde loin derrière, pas devant nous. J’ai donc repris tout ce corpus anticapitaliste, antilibéral surtout, depuis le 19e siècle et j’ai montré comment il a survécu dans l’Eglise au sein de ses franges les plus à droite, avant de revenir sur le devant de la scène.

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Source : http://www.legrandsoir.info/la-face-cachee-du-pape-franco...

Paul Ariès est politologue, directeur de la rédaction du mensuel Les Zindigné(e)s et délégué général de l'observatoire international de la gratuité. Il est l'auteur d'une quarantaine de livres et collaborateur à l'Encyclopédie Universalis et au Monde Diplomatique.

Le livre :

Paul ARIÈS

La face cachée du pape François

éd. Max Milo – 31 mars 2016

270 pages  

*

Signalons à ceux que l’histoire de l’Église contemporaine intéresse, que, le 18 février dernier, la London Review of Books a publié un article de Tim Parks, rendant compte de deux livres d’auteurs italiens, sortis en décembre 2015, l’un en italien, l’autre en traduction anglaise :

The Passion of the Bureaucrats

Tim Parks – LRB18.2.2016

  • Avarizia : Le Carte che Svelano. Ricchezza, Scandali e Segreti della Chiesa di Francesco by Emiliano Fittipaldi
    Feltrinelli, 224 pp, €14.00, December 2015
  • Merchants in the Temple : Inside Pope Francis’s Secret Battle against Corruption in the Vatican by Gianluigi Nuzzi, translated by Michael Moore
    Holt, 224 pp, £24.99, December 2015.

C’est ici : http://www.lrb.co.uk/v38/n04/tim-parks/the-passion-of-the...

 *

Et qu’un autre vient d’être mis en ligne sur le site de Michel Collon, que nous n’avons pas lu parce que notre intérêt pour ces matières a ses limites, mais que voici :

 « Le fumier du diable » : Le pape François sur les mouvements populaires et l’écologie.

Jan Soetewij –  Investig’action 23 mars 2016

http://www.michelcollon.info/Le-fumier-du-diable-Le-pape....

 

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Victoire pour Maduro : la Cour suprême vénézuélienne déclare inconstitutionnelle la loi d’amnistie

RT – 12 avril 2016

 

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La décision de la Cour suprême ponctue peut-être le bras de fer entre le président Nicolas Maduro et l’opposition, sortie gagnante des élections législatives de décembre et qui avait voté une loi d’amnistie afin de libérer 76 prisonniers.

Pour l'opposition vénézuélienne, il s’agissait de libérer des dizaines de «prisonniers politiques», comme le dit le texte voté fin mars par le parlement.

Mais pour le président Nicolas Maduro, cette loi « criminelle » aurait mené à une « guerre civile » en « remettant dans la rue » des artisans du coup d’Etat avorté contre le défunt président Hugo Chavez en 2002.

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Le Tribunal suprême de justice, plus haute instance judiciaire du pays, a tranché en établissant « l'inconstitutionnalité de la Loi d'amnistie et de réconciliation nationale, adoptée par l'Assemblée nationale le 29 mars 2016 ».

Le 7 avril, le président vénézuélien avait déposé un recours devant la Cour suprême afin d’invalider cette loi.

Le Venezuela commémore actuellement l’anniversaire du coup d’État du 11 avril 2002, durant lequel l’ancien président Hugo Chavez avait été provisoirement destitué et détenu par l’opposition. Suite à des manifestations massives et grâce à la loyauté des forces armées nationales, il avait pu reprendre ses fonctions au bout de 48 heures. 

 

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Source : https://francais.rt.com/international/18935-venezuela-loi...

 

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Mis en ligne le 13 avril 2016.

 

 

11:32 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (2) |  Facebook |

Commentaires

J'aime bien Thierry Meyssan, mais là je pense qu'il déconne un peu. Il faut toujours faire attention quand on écrit sur des sujets en dehors de sa spécialité. Est-ce à dire alors que Lordon serait un agent de la CIA (même à son insu) ?, Que Ruffin serait un espion à la solde de....quoi en fait, de l'OTAN ?. En prenant la thèse de Meyssan, j'ai beau chercher, je ne vois pas le but visé par Washington dans cette affaire. "stériliser l'opposition" dit-il. Un peu court non ? Car si l'opposition politique en France est effectivement pire que stérilisée, carrément évaporée, c'est depuis un sacré bout de temps avant les Nuits debout. Si on suit le raisonnement de Meyssan, les Nuits debout seraient l'amorce d'une révolution colorée ? Pour dégager un président qui vient justement d'accepter les forces de l'OTAN en France ? Il n'y a pas plus mignon et servile que Hollande.
Cordialement

Écrit par : Edouard Lecèdre | 14/04/2016

Cher Édouard Lecèdre,
Désolés de jouer les empêcheurs de s’enthousiasmer en rond.
En histoire, il y a toujours eu des priorités. Qui les ignore est voué à se casser la figure.
La priorité d’aujourd’hui, en France, est que le pays est militairement occupé par une puissance étrangère.
La libération du territoire est donc un préalable absolu à TOUT.
On ne voit pas qu’aucun « révolutionnaire » en soit même un tant soit peu préoccupé.
Pour ce qui nous concerne,
Tant qu’on n’aura pas vu l’ensemble des syndicats appeler à une grève générale illimitée sur cet objectif politique minimal,
Tant qu’on n’aura pas vu toute la France active y répondre (en ce compris les fonctionnaires de l’armée, des ministères, etc.),
Tant qu’on ne les aura pas vus risquer de se faire mitrailler pour l’obtenir,
On prendra tout mouvement de contestation se prétendant révolutionnaire pour de la gesticulation.
Les G.O.

Écrit par : Les G.O. | 17/04/2016

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