31/07/2013
Nos fêtes sont plus belles que les vôtres - 2/3
L’histoire, la littérature et l’art en Haïti
Sur l’histoire d’Haïti, Noam Chomsky et quelques autres ont écrit des choses qu’il faut lire. Mais il existe aussi, là comme ailleurs, une histoire populaire, plus ou moins mythique ou magnifiée par le sentiment d’appartenance nationale.
Ne prenons que son drapeau. Nous avons vu qu’il porte fièrement la devise, empruntée par Simon Bolivar aux Belges : « L’Union fait la force. », et c’est une bonne chose qu’elle se soit réfugiée dans les Caraïbes, puisque les Belges l’ont oubliée.
Mais ce drapeau a aussi son histoire propre.
À l’origine, c’est-à-dire en 1794, sous Toussaint Louverture, après que Marat, Robespierre, Saint-Just et quelques autres eurent fait voter l’abolition de l’esclavage par la Convention Nationale, il fut tricolore.
Mais lorsque Bonaparte se fut débarrassé de soixante mille hommes en les envoyant reconquérir l’île pour les colons et que ces troupes consulaires (Leclerc en tête) prétendirent que l’idée d’indépendance était étrangère aux Noirs puisqu’ils arboraient le drapeau français, le général haïtien Dessalines prit, selon la légende, un de ces drapeaux, le déchira, en enleva la partie blanche et donna les deux morceaux – bleu et rouge - à une jeune femme nommée Catherine Flon, qui les cousit ensemble en se servant de ses cheveux comme de fil. Le drapeau de Haïti serait à jamais bicolore.
Ce qu’ils ne savaient pas, c’est que la cocarde de Robespierre – elle est toute petite et se trouve au musée Carnavalet – était elle aussi rouge et bleue… aux couleurs de Paris. Car lui aussi s'était séparé du blanc.
Dans un premier temps – de février 1803 jusqu’à la victoire sur les Français et la proclamation de l’indépendance – le drapeau d’Haïti porta l’inscription qui avait rassemblé les Jacobins de France :
mais dès lors que la toute jeune République libre d’Haïti se sépara de l’empire, il ne conserva que ses deux couleurs, en deux bandes désormais horizontales pour symboliser le nord et le sud du pays. Il allait encore subir beaucoup de changements jusqu’au jour de 1987 où la nation haïtienne adopta, par référendum, à la fois sa Constitution et son drapeau actuel : les deux bandes horizontales bleue et rouge frappées des armes du pays, soit un palmier surmonté du bonnet phrygien, ombrageant un trophée d’armes et surmontant la légende « L’union fait la force ». De son passé jacobin, la République haïtienne a conservé la devise « Liberté-Égalité-Fraternité », que la clique au pouvoir en France s’applique à piétiner.
L’histoire du drapeau d’Haïti dans l’iconographie populaire
Toussaint, prisonnier, embarque pour la France
Les Français reprennent l’île pour les colons
Dessalines déchire le drapeau tricolore
Catherine Flon coud le nouveau drapeau
Les héros de la Révolution pleurent sur le drapeau
Dessalines rallie les troupes
Les héros prêtent serment
Merci Dessalines !
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À lire sur Toussaint Louverture :
En ligne :
Toussaint Louverture
Poème dramatique
par A. de Lamartine
Paris, Michel Lévy Frères, 1850
Représenté pour la première fois, sur le Théâtre de la Porte-Saint-Martin
Le 6 avril 1850
Avec M. Frederick Lemaître dans le rôle de Toussaint
C.L.R. James
Les Jacobins noirs
Toussaint Louverture et la Révolution de Saint-Domingue
Paris, éd. Amsterdam, 2008
401 pages
Madison Smartt Bell
Toussaint Louverture
Arles, Actes Sud, 2007
384 pages
*
Livres d’Haïti
(quelques-uns entre beaucoup d’autres) :
Melovivi ou Le piège suivi de Brèche ardente.
Paris: Riveneuve
Continents, 2010 – 244 pages
Mûr à crever,
Paris, Hoebeke, 2013 -
Coll. Étonnants voyageurs
181 pages
Le Doux Parfum des temps à venir,
Arles, Actes Sud, 2013
160 p.
La belle amour humaine
Arles, Actes Sud, 2011
169 pages
Objectif : l'autre
Bruxelles, André Versaille éditeur, 2012
Coll. Fragments d’une vie
216 pages
Maudite éducation
Paris, éd. Philippe Rey, 2012
286 pages
La Piste des sortilèges
La Roque d'Anthéron, Vents d'ailleurs, 2013.
Réédition en poche.
Le Douzième étage, monologue joué et mis en scène par Albert Moléon au Festival Quatre Chemins, Haïti, 2007 (théâtre)
Une heure pour l'éternité
Paris, éd. Sabine Wespieser, 2008
468 pages
Les possédés de la pleine lune
Paris, Seuil, 1987
Rééd. La Roque d’Anthéron, Vents d’ailleurs, 2012
224 pages
L'Art presque perdu de ne rien faire
Montréal, Boréal, 2011
392 pages
Journal d'un écrivain en pyjama
Montréal, Mémoire d'encrier, 2013
(et Grasset, 2013 – 320 pages)
Un Alligator nommé Rosa
Montreal, Éd. du remue-ménage, 2007
238 pages
Célimène , Conte de fée pour fille d'immigrante
trad. de Stanley Péan, ill. de Mance Lanctôt,
Montréal, Canada, Éditions Mémoire d'Encrier,
coll. « L'arbre du voyageur », 2009
64 pages.
Créer dangereusement
[« Create Dangerously: The Immigrant Artist at Work »], trad. de Florianne Vidal,
Paris , Grasset & Fasquelle, 2012
223 pages.
La récolte douce des larmes
Paris 10/18, 2001
336 pages
Encore une mer à traverser
Paris, La Table Ronde, 2005.
Essai, coll. Vermillon
208 pages
Encore une mer à traverser
Paris, Gallimard , 1998.
CD – coll. À voix haute – 54 min.
L'Œillet ensorcelé et autres nouvelles
Paris, Gallimard, 2006
Coll. Folio 2 €
Nouvelles extraites d’Eros dans un train chinois
Le mât de cocagne
Paris, Gallimard, rééd. 1998
Folio n°3081
Ferdinand, je suis à Paris
Barrault, 1987 (rare)
233 pages
Bamboola Bamboche
Barrault1992 (rare)
203 pages
(Les éditions Bernard Barrault n’existent plus : http://www.cavi.univ-paris3.fr/phalese/desslate/dico0092.htm)
De si jolies petites plages – Haïti Blues
Stock, 1982
244 pages
Louis-Philippe Dalembert (1962 - )
Les dieux voyagent la nuit
Monaco, Rocher, 2006
Noires blessures
Paris, Mercure de France, 2011
Le serpent à plumes pour Haïti
Est un ouvrage collectif publié en février 2010 par les éditions du Serpent à plumes pour venir en aide à l’Hôpital de la Communauté Haïtienne (celui des pauvres) à Port-au-Prince.
Au sommaire : la plupart des écrivains ci-dessus et quelques autres.
Et, pour rappel, aux éditions Maurice Nadeau :
Silvio Baridon et Raymond Philoctète
Poésie vivante d’Haïti
1978 – 298 pages
(réédité en 1998 – 292 pages)
(61 poètes haïtiens d’expression française, presque tous vivants.)
Pour ceux qui s’y intéressent, voici :
Le symbolisme des images et des couleurs
dans le vaudou haïtien
Par Saint-John Kauss
http://www.potomitan.info/kauss/symbolisme.php
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Mos en ligne par Marie, le 31.7.2013
22:45 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
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