25/05/2014

Mieux vaut tard que pas du tout

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Mieux vaut tard que pas du tout :

L’Europe n’existe pas !

(bis repetita)

 

Nous venons de recevoir ceci de Comaguer, alias Sun Tsu, alias Radio Galère. Comme il ne nous paraît pas superflu de nous rafraîchir les idées sur le sujet, relayons :

Nous accompagnons la rediffusion d’un bulletin sur l’Europe, publié en 2012, d’une représentation  de l’enlèvement de la nymphe Europe par Zeus. Les représentations du mythe sont très  nombreuses  et la plupart donnent de l’événement, qui est pourtant l’exercice d’un droit de cuissage brutal et permanent par le roi de l’Olympe, une image adoucie et édulcorée.

De la même façon, la prise de contrôle de la partie occidentale du continent par les États-Unis après 1945 est le plus souvent présentée comme un acte amical, une « ingérence » , comme on dit aujourd’hui, positive. Pourtant de l’OTAN au Traité Transatlantique, l’animal, parfaite incarnation du capitalisme dominant, poursuit sa charge.

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A force de propagande, de colloques, de corruption des milieux de la presse et de l’éducation, l’Europe a fini par faire croire qu’elle existait.

Rien n’est plus faux !

1 - Géographie : cette péninsule du continent eurasiatique demeure un défi  conceptuel pour les géographes.

Si, à l’Ouest, l’Océan Atlantique constitue bien une frontière commune, ses limites à l’Est sont imprécises :

-       Les Dardanelles et le Bosphore ? Mais alors  la plus grande partie d’Istanbul et la Turquie de l’ouest sont en Europe et donc l’entrée de la Turquie dans l’UE devrait-elle se faire en n’acceptant qu’une fraction du pays. Hypothèse ridicule

-     L’Oural : c’est le sens de la célèbre formule gaullienne : « De l’Atlantique à l’Oural ». Mais alors la Russie serait une entité artificielle mi-européenne mi- asiatique. Non-sens : les populations sibériennes sont-elles asiatiques au même titre que les Indonésiens, les Birmans ou les Japonais ? L’Asie elle-même est-elle une unité conceptuelle valable ? la réponse s’impose : dès l’instant où le géographe ou le géopoliticien fait un effort de précision, il fait éclater le cadre et introduit des distinctions : Asie mineure (la pauvre !) Asie centrale, Asie du Sud-est, Asie orientale et pour brouiller encore les limites, s’y surajoute le concept d’Orient : Proche, Moyen, Extrême, sans oublier la plaque tectonique indienne, collée au « continent » par les hasards de la dérive, qui sera un « sous-continent » trop à l’Est pour être moyen-oriental, trop à l’Ouest pour être extrême-oriental. Cette particularité fera le bonheur des tenants de l’invasion aryenne et des nazis qui accrocheront l’Inde à l’Europe, prenant ainsi le monde arabe en tenaille.

  2 - Histoire :

Faute de limites géographiques réelles, la Manche non plus que les Alpes ou les Carpates ne constituent pas des obstacles à une importante circulation humaine.  L’Histoire de l’Ouest de l’Eurasie  est, le plus souvent, une histoire de conflits entre européens. Plus rarement, il s’agit de conflits entre européens et non européens (turcs ottomans ou mongols) mais dans ces cas, la traversée d’est en ouest de l’Eurasie n’a été empêchée par aucun obstacle géographique et ces empires disparus ont été plus victimes de leur immensité que de la transgression de fortes limites terrestres. L’empire romain ne s’étend par sur toute l’Europe du Nord et déborde largement sur le monde arabe, et quand il éclate en deux parties, l’empire d’Occident et l’empire d’Orient, la coupure se fait en pleine Europe. 

2-    Institutions :

La situation contemporaine se caractérise par une énorme confusion (La Suisse, au cœur de l’Europe, restant presque toujours un cas à part, comme elle s’est tenue à part des nombreuses guerres européennes).

o         L’Union Européenne est l’héritière à la fois de la CEE et de l’OTAN. Ces deux institutions d’origine sont le produit de la mise sous tutelle par les Etats-Unis, au sortir de la seconde guerre mondiale, de la partie la plus occidentale de la péninsule eurasiatique. Cette tutelle va continuer à s’exercer jusqu’à l’élargissement l’UE en 2004 et ne seront admis dans l’UE élargie à l’Est que des membres de l’OTAN. Aujourd’hui les écarts entre les deux groupes sont très peu nombreux.  Quelques membres de l’UE ne sont pas membres de l’OTAN : Autriche, Irlande, Suède, Finlande, alors que l’ « orientale » Turquie  en est un membre de poids.

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Au sein même de l’UE  les sous-ensembles se sont multipliés : il y a les Schengen et les non Schengen, il y a les Euros et les non Euros il y a même les enclaves espagnoles en Afrique et  les régions « européennes » ultramarines ou ultra périphériques, ces colonies françaises éparpillées sur tous les océans.

Dans les compétitions sportives européennes sont admises les équipes turques et israéliennes mais pas celle des deux États qui les séparent géographiquement : la Syrie et le Liban.

La mise en tutelle de l’Europe de l’extrême ouest par les États-Unis s’est faite économiquement par le biais du plan Marshall, dont les crédits étaient répartis par l’Organisation Européenne de Coopération Économique : OECE élargie ensuite aux autres pays mis sous tutelle économico-politique par les États-Unis : Mexique, Chili, Corée du Sud, Japon, Turquie, Australie, Nouvelle-Zélande, Israël : ce sera l’OCDE.

Un des objectifs des gouvernements des pays membres de l’UE est de faire croire que cette Union déjà bourrée de contradictions institutionnelles et prospérant sur le maintien, voulu par les traités, d’inégalités de revenus, de régimes fiscaux, de systèmes de protection sociale, est un bloc solide alors qu’il est en première instance un espace de libre circulation des marchandises et des capitaux et un lieu d’exercice de la concurrence libre et non faussée.

L’autre objectif est de minimiser deux autres institutions, européennes elles aussi : l’Organisation pour la Sécurité Collective Européenne (OSCE) et le Conseil de l’Europe.

    L’OSCE issue des accords d’Helsinki  regroupe 56 États. Sa qualification d’européenne est discutée et discutable, puisqu’en sont membres le Canada et les États-Unis d’une part et les républiques d’Asie centrale ex-soviétiques d’autre part. Contrairement à la propagande otanienne, la paix qui règne depuis 1945 en Europe est le résultat non pas de la politique de paix de l’OTAN mais d’abord de l’équilibre des forces URSS/USA jusqu’en 91.  Il a suffi que l’URSS disparaisse pour que l’OTAN mène une guerre en Europe contre la Serbie en 1997. Quant à la « politique européenne de défense », celle de l’UE, elle n’est qu’une annexe de la politique de l’OTAN et intéresse plus les fabricants d’armes européens que les populations du « continent ».  En pratique l’OSCE est affaiblie volontairement par les États-Unis qui, Serbie mise à part, ne se gênent pas pour mettre en cause la stabilité des régimes qui leur déplaisent, bien qu’ils soient membres de l’OSCE. De ce fait l’OSCE n’est plus un outil de sécurité puisque, par le biais des révolutions de couleur, un des membres de l’organisation s’ingère dans la vie des autres. Cette critique a été fortement exprimée par Vladimir Poutine en 2007 à la conférence de Munich et elle a toute sa place dans sa vision de l’avenir de l’Europe.

 

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En vert les membres de l’OSCE, en orange les membres associés

 

Le Conseil de l’Europe :

Il se présente lui-même ainsi sur son site (www.coe.int)

Le Conseil de l’Europe, dont le siège est à Strasbourg (France), regroupe aujourd’hui, avec ses 47 pays membres, la quasi-totalité du continent européen. Créé le 5 mai 1949 par 10 États fondateurs, le Conseil de l’Europe a pour objectif de favoriser en Europe un espace démocratique et juridique commun, organisé autour de la Convention européenne des droits de l’homme et d’autres textes de référence sur la protection de l’individu.

Conçu lui aussi comme un instrument de la guerre froide et promu par le même homme qui en avait lancé le discours inaugural (Churchill – discours de Fulton) l’institution s’est progressivement élargie. Il est aujourd’hui l’institution européenne la plus large. Ainsi en sont membres des pays comme l’Islande la Suisse, l’Albanie, la Géorgie, l’Arménie et l’Azerbaïdjan qui ne font pas partie des découpages traditionnels.  Il s’y ajoute deux observateurs : les États-Unis et le Canada dont la présence rappelle l’origine historique de l’institution et confirme le maintien d’une tutelle anglo-saxonne sur l’Europe. Le bannissement du Belarus, seul exclu du Conseil, illustre ce droit de veto otano-étasunien car aucun observateur honnête n’accepterait de dire que par exemple les performances de la Turquie en matière de droits de l’homme qui constituent le critère d’admission  sont supérieures à celles du Belarus.

 

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Le Conseil de l’Europe s’est cependant, ces dernières années, illustré en produisant des documents accusant les atteintes aux droits de l’homme de l’OTAN (en ex-Yougoslavie par exemple) ou la complicité de certains États européens dans l’ouverture sur leur territoire de prisons de la CIA destinées aux séquestrés de la « guerre contre le terrorisme ». Mais ces États étaient trop liés aux États-Unis pour leur refuser ce service si peu conforme aux principes « européens » des droits de l’homme, et le Conseil de l’Europe n’a pu aller au-delà d’une simple élucidation officielle de vilenies cachées.

 

Bilan

Ce bref survol démontre que l’EUROPE est un concept guimauve trituré de mille manières par les puissances du moment, que c’est un  drapeau arboré depuis 1945 autant à Washington qu’à Bruxelles (siège de l’Otan et de l’Union Européenne) qu’à Strasbourg (siège du Conseil de l’Europe et du Parlement européen). La crise économique européenne qui affecte les pays de la zone Euro comme d’autres (la Grande-Bretagne par exemple) est le prétexte d’une grande offensive idéologique en faveur de l’Europe fédérale. Il s’agit évidement d’un château de cartes : Quelle Europe ? Qui ? Comment ?

Laissant de côté le cas d’États centralisés préexistants qui se décentralisent en adoptant une constitution fédérale, comme par exemple le Brésil, s’il y a une leçon à tirer de l’application concrète de la doctrine politique fédérale : libre association de partenaires égaux qui délèguent à l’échelon supérieur les pouvoirs  de défense et de représentation politique commune au niveau international, c’est qu’elle n’a été le plus souvent que la mise en œuvre d’une domination d’un partenaire sur les autres : le fédéralisme étasunien a été scellé par la guerre de Sécession et la défaite des confédérés, le fédéralisme allemand a été le fruit de la domination prussienne sur les autres principautés et régions.

Quels pays et quels intérêts domineraient une Europe fédérale ? « L’axe franco-allemand », si à l’honneur dans le discours ici dominant, peut légitimement inquiéter les citoyens des petits pays de cette Europe incertaine qu’ils soient grecs, serbes,  hongrois, portugais ou autres, et il en inquiète déjà beaucoup.

 

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Étonnante contradiction du discours des puissants : la biodiversité serait à protéger impérativement chez les animaux et les végétaux et à combattre chez les humains, espèce unique mais culturellement et socialement extrêmement diversifiée, au nom de l’unité du mode de production et de consommation capitaliste, au nom de l’unicité du calcul bancaire.

Sources : http://comaguer.over-blog.com/

                 http://www.radiogalere.org/

 

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Il n’est pas interdit d’y ajouter ceci :

De la créature européenne

le 24 mai, 2014 dans Asservissement moderne, Démocratie par Yohan De Doncker

Les débats sur l’Union Européenne vous ont-ils passionnés ? Bah moi non plus… Ça a même été un calvaire ! Car à partir du moment où je m’étais promis de vous pondre un petit papier sur le sujet, j’ai dû me battre pendant deux semaines pour ne pas sombrer barjot entre l’eurolâtrie des uns et les incantations des autres…

Lire la suite...

Source : http://diktacratie.com/de-la-creature-europeenne/

 

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Nous sommes décidément en retard pour tout :

24 mai 2014 à Bruxelles

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 « FAUX DRAPEAU : action horrible et planifiée visant à faire accuser un ennemi politique, et utilisée comme prétexte pour déclarer une guerre ou faire passer des lois draconiennes au nom de la sécurité nationale. »

 

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En revanche, là, nous sommes en avance :

Alerte : la grande synagogue de Paris appelle au Djhad. Sergent recruteur : Yossi Gal, ambassadeur d’Israël en France.

L’Union Juive Française pour la Paix communique :

9. BDS - UJFP.jpg

 

Voici ce que l’on peut lire dans un communiqué officiel :

L’Ambassade d’Israël souhaite informer la Communauté juive de l’arrivée d’un représentant de TSAHAL (l’armée israélienne) à Paris. La rencontre aura lieu à la Grande Synagogue de la Victoire, 44 rue de la Victoire, le 26 mai entre 18h30 et 20h00, 75009 Paris.

Et il est précisé que des rendez-vous individuels pour engagement sont possibles.

L’alliance de la kippa et du fusil Uzi est organisée au centre de Paris.

La communauté juive religieuse se retrouve ainsi envahie et prise en otage dans le plus prestigieux de ses lieux de culte.

Pendant que la plupart des médias s’inquiètent du départ éventuel en Syrie de tel ou telle, c’est au grand jour et sans commentaires que Tsahal recrute dans un édifice religieux.

Tsahal :

  • une armée coupable de nombreux crimes de guerre avérés
  • une armée qui, en ce moment même, organise l’épuration ethnique du Néguev et de la vallée du Jourdain en Cisjordanie, par la destruction des villages et l’expulsion des habitants (voir le rapport de l’Office des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires dans les territoires occupés palestiniens (OCHA) publié le 22 mai dernier)
  • une armée qui vient d’assassiner cette semaine deux adolescents mineurs et inoffensifs en Cisjordanie, ce qui a provoqué la demande de l’ONU d’une ouverture d’enquête, et fait scandale sur les chaînes de télévision du monde entier mais beaucoup moins en France
  • une armée dont l’organisation DCI Palestine dénonce les arrestations de plus en plus fréquentes d’enfants et adolescents, suivies de traitements violents en prison.

L’UJFP demande au gouvernement français de prendre immédiatement les mesures nécessaires pour rappeler à l’ambassadeur d’Israël en France les devoirs auxquels son accréditation l’oblige, dans le respect des lois de la République et du droit international.

L’Union Juive Française pour la Paix (UJFP) demande au ministre de l’Intérieur, ministre des Cultes, d’interdire immédiatement cette réunion, à la grande Synagogue comme ailleurs.

Bureau national de l’UJFP, 24 mai 2014

Source : Union Juive Française pour la Paix

Note de la rédaction de Croah.fr (qui nous évite d’en formuler une, après tout, c’est dans leur pays que ça se passe).

Voilà la différence entre « juifs du quotidien », sensés, humbles, vivant leur religion en paix et en harmonie avec les autres ; et les « extrémistes juifs talmudo-sionistes », bien différents, qui vivent leur amour du Talmud dans la haine, la violence, la ségrégation et le bain de sang, cachés depuis de trop nombreuses décennies derrière la religion juive qui leur sert de camouflage, tels des loups déguisés en agneaux.

Comment l’armée française, chargée de la défense du pays et de la protection des intérêts de la France, peut-elle laisser notre Nation se faire violer à ce point, en laissant une armée étrangère génocidaire fouler notre sol avec pour vil dessein d’endoctriner des Français de confession juive – manipulés par des lobbies qui-n’existent-pas-mais-qui-ont-pignon-sur-rue et qui jouissent d’une influence sans égale dans la sphère politico-médiatique, et par conséquent sur l’opinion publique – tout cela afin de grossir ses rangs, dans le but néfaste de propager sournoisement la guerre au Moyen-Orient afin d’instaurer leur Grand Israël ?

Ne parlons pas de la  classe politique qui fera semblant de ne pas savoir, comme à son habitude.

Votre verdict ? Complicité ou manque de coucougnettes ? Traîtres ou déserteurs ? Prison à vie ou guillotine ? Déportation sur la Lune ou sur Jupiton ? Franchement, beaucoup de Français se tâtent, les mecs…

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Qui dira aux gamins qui s’engagent pour aller semer la mort et la désolation en Syrie au nom d’Allah qu’ils sont en réalité enrôlés comme supplétifs de TSAHAL ?

À Gilad, à Jacob Cohen, à Raphaël Berland, à Jonathan Moadab et aux autres :

Tenez (tenons) bon ! Nous n’avons pas que des ennemis communs à combattre, nous avons aussi des valeurs communes à défendre.

 

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Cologne, samedi 24 mai 2014 :

50.000 personnes, citoyens allemands et immigrés turcs, ont convergé vers Cologne, pour dire au premier ministre turc R.T. Erdogan en visite qu’il n'est pas le bienvenu en Allemagne.

 

L’Allemagne compte 5 millions d’immigrés turcs.

 

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Tandis que le 22 mai, à Istanbul…

La police anti-émeute a tiré à balles de caoutchouc dans la foule manifestant à la suite de la récente catastrophe minière qui a fait plus de 300 morts.

(Il y a un an presque jour pour jour que la répression, tant en province qu’à Istanbul, frappe de façon quasiment ininterrompue.)

Images :

http://rt.com/in-vision/turkey-istanbul-protests-disaster/

 

Le 24, à Ankara…

Affrontement police-étudiants

Grenades lacrymogènes contre cocktails Molotov

(Il était question de les empêcher de sortir du campus pour aller manifester contre des morts par balles.)

 

 

 

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Mis en ligne le 25 mai 2014.

 

 

 

22:48 Écrit par Theroigne dans Actualité, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

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