15/05/2014
Lettres belges d'un peu partout
Lettres belges
d’un peu partout
Des Belges d’origine ukrainienne qui publient en Belgique ; des Belges qui habitent et qui publient dans l’Hexagone. Une chatte n’y retrouverait pas ses petits.
Ici, c’est un petit-fils qui écrit sur son grand-père. On ne sait pas si vous avez remarqué, mais depuis que les « zélites », au nom de « l’égalité », s’escriment à démolir la notion même de famille, il n’y en a, chez les fils et les petits-fils, que pour les pères et les grand-pères. Et ce sont tous des héros. Esprit de contradiction ou quoi ?
Jean-François Füegg
Josef Bielik n’est pas un héros
Bruxelles – Territoires de la Mémoire, 2013
72 pages
« C'est l'histoire de Jozef, immigré, boucher charcutier, catcheur et résistant, qui aimait le champagne ukrainien et les halusky et transforma une horde de Bohémiens en Belges pure laine. C'est l'histoire de mon grand-père.
« Et au fond, que savais-je vraiment de Jozef à part quelques bribes de la geste familiale où il était question de coups de main, de prisonniers cachés, d’explosifs subtilisés à l’ennemi et de hordes teutonnes tenues en respect par un géant slave ? Qu’est-ce qu’on avait rêvé d’aventure, ma sœur, mes cousins et moi, lorsqu’armés de fusils en plastique, nous rampions entre les rangs de pommes de terre du potager. Nous étions tous résistants, nous étions tous des héros. »
Jean-François Füeg est directeur du Service de la lecture publique à la Fédération Wallonie Bruxelles. Historien, il a été archiviste, dirigeant notamment le Mundaneum entre 1996 et 2001. Il a publié une cinquantaine d’articles sur des questions touchant à l’histoire du XXe siècle, en particulier de l’entre-deux-guerres. Il est aussi l’auteur d’un livre sur la revue non conformiste Le Rouge et le Noir, paru chez Quorum. Il quitte ici le monde des notes de bas de pages pour un texte plus intime.
Rencontre avec l’auteur le samedi 17 mai entre 16 et 19 heures à la Librairie La Borgne Agasse, au 30 de la rue Anoul, à Ixelles (1050 Bruxelles).
Si vous êtes dans les parages, allez-y nombreux. (Aucun danger : ce n’est pas à Anderlecht).
Jean-Pierre OTTE
Le pays où l’on n’arrive presque jamais
Jean-Pierre OTTE est un Ardennais belge qui vit dans le Lot.
Avant, il écrivait.
Maintenant, il écrit et il peint.
Pour vous mettre en appétit, voici 36 peintures à la cire qu’il a réalisées cet hiver,
https://www.flickr.com/photos/123700509@N05/sets/72157644608073611/
Il vous suffit de cliquer sur une des photos pour la voir en plein écran et jouer ensuite comme dans un diaporama.
Belle occasion aussi de découvrir, si vous ne les connaissez pas, ses trois derniers livres :
Jean-Pierre Otte
Strogof
Paris, Julliard, 2013
378 pages
Comment devient-on écrivain ? En démêlant les événements et les expériences de sa jeunesse, Jean-Pierre Otte trouve l'origine de sa vocation littéraire dans la fascination qu'il éprouva très tôt pour Michel Strogoff de Jules Verne.
Dans la biographie de tout écrivain, il y a souvent la rencontre avec un livre, la découverte d'un univers qui s'avère étonnamment familier, comme s'il avait été écrit et conçu pour apporter cette révélation : « Ce livre, c'est moi, c'est la vie que je voudrais pour moi-même. » Pour Jean-Pierre Otte, ce fut Michel Strogoff, dont il découvre l'histoire à dix ans grâce à une adaptation cinématographique. Dès lors, il ne rêve plus que d'aventures échevelées. Puis il découvre le roman et le dévore.
De son enfance, Jean-Pierre Otte retient les éléments marquants : L'Harmonie, un établissement polyvalent dont ses parents sont les gérants, et où ont lieu des spectacles et des bals. Il évoque la ronde familiale ; ses parents restés pour lui des étrangers ; sa tendresse pour sa grand-mère, férue de botanique, et pour son grand-père, libre penseur passionné d'étymologie ; ses soeurs, qu'il surnomme Garce et Chipie ; Véra Vérouschka, la dame pipi ; la tante Maguy, amoureuse insatiable, et une association de boy-scouts attardés dont le local regorge de trésors pour apprenti entomologiste... Puis vient la vie en pension ou des abbés bornés s'efforcent, en vain, de formater son esprit rebelle. Au grand dam de ses parents, c'est en auditeur libre qu'il s'inscrit à l'Université, allant d'une faculté à l'autre, choisissant les matières au gré de ses intérêts du moment. On ne dresse pas Strogoff aussi facilement ! À dix-huit ans, il fréquente un cercle d'amis extravagants, connaît ses premières amitiés amoureuses avec le désir d'être « le prince charmant de quelque inconnue dont il est assuré qu'elle vient par lents détours à sa rencontre »...
Dans le coeur de l'étudiant iconoclaste qu'il est devenu, le héros de Jules Verne continue à vivre, chargé d'un message qui doit sauver le monde, du moins un certain ordre du monde. Jean-Pierre Otte a alors l'idée folle de récrire Michel Strogoff, avec une tout autre fin. À travers ce roman d'apprentissage, il nous livre un formidable éloge de la liberté et du plaisir qu'il y a dans la vie même.
Jean-Pierre Otte
La vie amoureuse des fleurs dont on fait les parfums
Paris, Julliard, 2012 - 144 pages
Jamais vous n'auriez soupçonné que se cachait dans un innocent bouquet de fleurs une vie érotique aussi intense !
On dit que l'âme des fleurs est dans leur fragrance. Mais on ignore souvent que ces délicieux effluves n'ont en réalité rien de fortuit. Les parfums ont pour mission de diffuser dans les airs le message de la disponibilité amoureuse des fleurs. Grâce à eux, la rose, le chèvrefeuille, le lilas ou le muguet attirent leurs amants de passage. Insectes en tous genres trouvent ainsi leur chemin jusqu'aux corolles nuptiales ou, tout en s'enivrant des nectars les plus raffinés, ils procèdent à la fécondation de leurs hôtesses.
À l'image des femmes qui devant leur miroir se préparent aux plus folles nuits d'amour, pour séduire, les fleurs s'ingénient à l'attrait en adoptant formes et couleurs les plus inventives. Il y a la capricieuse comme le narcisse, qui par son architecture arquée exige de ses amants des talents d'acrobate ; l'ultrasensible, comme le mimosa, qui se rétracte au moindre effleurement et ne tolère que des partenaires délicats ; la généreuse, telle la lavande, qui accueille tous les amants sans distinction ; l'exclusive, tel l'oeillet, qui ne s'offre qu'aux papillons et dont le dépit de ne pas avoir été visitée s'exprime par une odeur de décomposition fétide ; ou bien encore la satisfaite, tel le chèvrefeuille, dont la valse érotique cesse en même temps que l'exhalaison de ses arômes dès qu'elle est enfin fécondée.
Observateur infatigable de la nature et grand érudit, Jean-Pierre Otte est aussi un styliste incomparable. L'originalité de son oeuvre réside dans sa capacité à mêler l'observation scientifique à la verve poétique. Il s'attache cette fois aux secrets d'alcôve des fleurs les plus entêtantes à travers une promenade littéraire et sensuelle en compagnie de grands auteurs tels que Rousseau, Jünger, Goethe, Homère, Stendhal ou Buffon.
Jean-Pierre Otte
Le labyrinthe des désirs retrouvés
Paris, Julliard, 2012 - 210 pages
Amours, fêtes et rencontres extravagantes dans les très secrètes catacombes de Paris.
Sans cesse à la recherche d'aventures hors norme, Jean-Pierre Otte relate cette fois sa rencontre avec un groupe de jeunes « cataphiles », amateurs de visites clandestines des anciennes carrières souterraines de Paris plus connues sous le nom de Catacombes. Introduit dans ce petit monde de noctambules, il s'initie avec eux à un univers d'une richesse insoupçonnée. Peu de piétons de Paris soupçonnent ce qui se déroule en réalité la nuit sous leurs pieds. Bien sûr, il y a la partie ouverte au public, les visites en famille ou l'on s'extasie sur des tas d'ossements et des noms de rues gravés sur les murs, seuls repères dans cette géographie parallèle de la ville. Mais la majeure partie des Catacombes est fermée au public. Pourtant, depuis qu'elles existent, elles sont le lieu de réunions clandestines dont Jean-Pierre Otte retrace ici un pan de l'histoire. Utilisé sous l'Occupation par l'armée des ombres pour circuler discrètement d'un quartier à l'autre, voire s'y échanger des informations confidentielles, ce réseau souterrain a plus tard servi aux zazous pour y improviser de frénétiques soirées jazzy. En 68, situationnistes et anarchistes s'y croisent pour réinvestir la ville par l'art et/ou la politique, et dans les années 80, la scène punk-rock underground prend la relève en y donnant des concerts plus ou moins mémorables.
De nos jours, de la performance artistique à la messe noire, en passant par la méditation solitaire, les pique-niques improvisés à la bougie, la réalisation de copies de fresques célèbres (par des étudiants des Beaux-Arts) ou les bains de minuit, les spectacles les plus étonnants y sont possibles. Plus inattendue encore, la littérature « cataphile », textes ou tracts produits par des initiés et semés au hasard, comme autant de rébus, au gré des différentes salles. Jean-Pierre Otte y découvre d'étranges fragments d'une fable érotique écrite sous un pseudonyme et dont il commence à chercher les parties manquantes. Cette histoire dans l'histoire sera le fil conducteur de son récit qui le conduira même à découvrir l'identité de son mystérieux auteur.
Dans cet outre-monde qu'il explore - en dehors et à l'insu du monde - Jean-Pierre Otte continue de creuser la thématique de la marge qui lui tient tant à coeur. Explorer de nouvelles contrées, interdites, secrètes, retranchées, lui permet aussi de se recréer une famille d'élection, composée d'individus tout aussi passionnés qu'insolites, dont il sait rendre le caractère par son sens de l'événement et de l'anecdote. Il porte sur ces baladeurs de l'obscur, à la fois confrérie et tribu, un regard semi-intrigué, semi-amusé d'anthropologue. Mais ce monde souterrain qu'il découvre n'est pas que le trivial envers du dehors. S'y aventurer signifie se révéler à soi-même, ou se régénérer, comme lors d'un rite initiatique, ou d'une expérience primitive de retour aux sources.
Il a aussi un blog où on trouve des extraits de ses livres, une galerie de ses peintures et une oie baladeuse : Plaisir d’exister
Centenaire TAZIEFF – suite…
La secrétaire du Centre Haroun Tazieff nous signale :
Les commémorations ont lieu un peu partout en France, s'appuyant sur l'implication d'enseignants ou d'associations, avec expositions, ateliers scientifiques, conférences pour élèves puis tout public. Ce fut le cas dans le Pas-de-Calais, à Bapaume, puis à Thonon les Bain.
Il y aura des « Journées Tazieff » dans l'Hérault en juin.
Mais aussi des conférences à Troyes, au muséum de Toulouse, à la Pierre Saint Martin, la fête de la science à Annemasse....
Dans le cadre du projet Coménius « volcans et paysages européens » et du réseau écoles associées de l’UNESCO, un album Et si Tazieff m’était conté a été réalisé. Le but est de raconter de manière originale l’histoire d’Haroun Tazieff en l’illustrant de magnifiques aquarelles et de documents d’archives (40 pages). Les textes sont de Christine Hainaut, les illustrations d’Anne Douillet.
Tazieff est à l'honneur à Vulcania, à Clermont-Ferrand, depuis le 8 mai, avec une exposition et une conférence le 16 mai.
Enfin une pièce de théâtre La sexualité des volcans, mise en scène par Frédéric Viguier, sera jouée au Festival off d'Avignon en juillet.
Enfants en danger !
La lecture de ceux qui s’en sont faits les champions et qui ne seront jamais assez nombreux s’impose. Ainsi de Frédéric Lavachery, qui ne se contente pas d’écrire sur Haroun Tazieff mais qui se prépare aussi au procès que lui intente la famille d’un des notables mis en cause dans son livre d’il y a 15 ans sur l’affaire Dutroux - audience à Bruxelles le 24 juin prochain…
Marie-Christine Gryson (Outreau, la vérité abusée) parle du livre qui lui est dédié et des combats de son auteur. Mais lisez plutôt (l’article et les commentaires) :
Sur le blog Mediapart de Marie–Christine Gryson :
Un volcan nommé Haroun Tazieff par son fils : où sont nos héros ?
Frédéric Lavachery, le fils biologique d'Haroun Tazieff qui redonne vie à ce père prestigieux qu'il a connu mais qui ne l'a pas reconnu. L'auteur nous rappelle dans un ouvrage éblouissant, l'être d'exception qu'il fut, tant par sa trajectoire de vie qui l'a conduit à la Résistance que par ses apports scientifiques fondamentaux dans le domaine de la volcanologie.
Haroun Tazieff fait partie de ces héros qui éclairent nos rêves par leur corps-à-corps avec la mère nature, car il savait converser avec les entrailles flamboyantes de la Terre et il nous permettait de le suivre jusqu'au ravissement.
« Un volcan nommé Haroun Tazieff 1» nous projette dans les images et les émotions du passé mais pas seulement. On apprend beaucoup sur les volcans grâce à l'ingénieux professeur qu'est Frédéric Lavachery. Il donne sa place au père, au scientifique et à l'artiste. À la fin, il récupère la sienne en tant que fils dans un mouvement presque symphonique en écho l'un à l'autre. Haroun et Frédéric définitivement réunis. On ose la familiarité car il nous la permet, tout comme la grandiloquence car elle sied au sujet.
Source : http://blogs.mediapart.fr/blog/marie-christine-gryson/020...=
Marie-Christine Gryson-Dejehansart
Outreau, la vérité abusée
Hugo & Compagnie, 2009
262 pages
Périphéries : Danemark, Allemagne
Le girafon Marius et l’ourson Knut,
deux animaux aux destins bien différents
http://french.ruvr.ru/2014_05_12/Le-girafon-Marius-et-l-o...
Père et fils : Thomas Dörflein et Knut
Mais passons aux choses sérieuses
À faire de même ? Mais encore ?...
Dalida avec une barbe, une voix d’homme et des tatouages sur les bras. On ne saurait penser à tout. Au moins ses cheveux étaient-ils à elle. Mais la question n’est pas là…
Irons-nous voter pour la tolérance et Dalida ou nous conduirons-nous très très mal ?…
Mis en ligne le 15 mai 2014
21:30 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
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