07/02/2017
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Comment « l’argent noir » des entreprises prend le pouvoir des deux côtés de l’Atlantique
George MONBIOT – Le Grand Soir – 6 février 2017
Illustration : Nate Kitch.
Il a fallu aux entreprises américaines un moment pour se réconcilier avec Donald Trump. Certaines de ses positions, en particulier sur le commerce, ont horrifié les chefs d’entreprise. Beaucoup d’entre eux préféraient Ted Cruz ou Scott Walker. Mais une fois Trump nominé, Big money a commencé à y voir une occasion en or.
Trump a été préparé non seulement pour promouvoir la cause des entreprises au sein du gouvernement, mais aussi pour transformer le gouvernement en une sorte de corporation, dotée de personnel et dirigée par des cadres et des lobbyistes. Son incohérence n’était pas un défaut, mais une ouverture : son programme politique pouvait être façonné. Et le réseau d’argent noir déjà développé par certaines sociétés américaines était parfaitement bien placé pour le faire. L’argent noir [dark money] est le terme utilisé aux États-Unis pour le financement des organisations qui se livrent au lobbying politique et qui ne sont pas obligées de révéler d’où provient l’argent. Peu de gens verraient une compagnie de tabac comme une source crédible pour parler de santé publique, ou une société de charbon comme un commentateur neutre sur le changement climatique. Afin d’avancer leurs intérêts politiques, ces entreprises doivent payer d’autres pour parler en leur nom.
Peu de temps après la Seconde Guerre mondiale, certaines des personnes les plus riches d’Amérique ont commencé à mettre en place un réseau de thinktanks [groupes de réflexion] pour promouvoir leurs intérêts. Ceux-ci prétendent offrir des opinions impartiales sur les affaires publiques. Mais ils ressemblent davantage à des lobbyistes d’entreprise, qui travaillent pour ceux qui les financent.
Il est impossible de comprendre ce qui nous arrive sans comprendre comment fonctionne ce réseau d’argent noir. L’histoire remarquable d’un député britannique nous offre un aperçu unique de ce réseau, des deux côtés de l’Atlantique. Il s’appelle Liam Fox. Il y a six ans, sa carrière politique semblait s’achever lorsqu’il démissionna du poste de secrétaire à la Défense après avoir été surpris en train de confondre ses intérêts privés et publics. Mais aujourd’hui, il est de retour au premier rang, et avec un portefeuille crucial : secrétaire d’État au commerce international.
En 1997, année où les conservateurs ont perdu le pouvoir au profit de Tony Blair, Fox, qui est à la droite dure du parti conservateur, fonda une organisation appelée The Atlantic Bridge [le pont de l’Atlantique]. Sa mécène était Margaret Thatcher. Au sein de son conseil consultatif, siégeaient les futurs ministres Michael Gove, George Osborne, William Hague et Chris Grayling. Fox, un des principaux militants du Brexit, a décrit la mission d’Atlantic Bridge ainsi : « rassembler les gens qui ont des intérêts communs ». Il défendrait ces intérêts contre les « intégrationnistes européens qui cherchent à creuser un fossé entre la Grande-Bretagne et les États-Unis ».
Atlantic Bridge fut ensuite enregistrée comme un organisme de bienfaisance. En fait, il faisait partie du réseau britannique d’argent noir : ce ne fut qu’après son effondrement que l’on a découvert ses véritables financeurs. Son principal sponsor était l’immensément riche Michael Hintze, qui a travaillé chez Goldman Sachs avant de créer le hedge fund CQS. Hintze est l’un des plus importants donateurs du Parti Conservateur. En 2012, il a été révélé qu’il était un bailleur de fonds de la Global Warming Policy Foundation, qui jette le doute sur la science du changement climatique. En plus de distribuer des subventions et des prêts à Atlantic Bridge, il a prêté à Fox son jet privé pour des allers/retours à Washington.
Un autre bailleur de fonds était la société pharmaceutique Pfizer. Celle-ci a financé un poste de chercheur chez Atlantic Bridge, occupé par une dénommée Gabby Bertin. Celle-ci est devenue la secrétaire de presse de David Cameron, et siège maintenant à la Chambre des Lords : Cameron l’a nommée « Pair à vie » [Pairs à vie = Lords nommés par la reine sur proposition du Premier ministre - NdT] dans sa liste d’honneur de démission. [Les honneurs de démission du Premier ministre au Royaume-Uni sont des honneurs accordés à la demande d’un premier ministre sortant suite à sa démission. Dans une telle liste, un premier ministre peut demander au monarque d’accorder des honneurs à un nombre quelconque de personnes de son choix. - NdT]
Liam Fox
ALEC a affirmé que chaque année plus de 1.000 de ses projets de loi sont présentés par les législateurs, et un sur cinq devient une loi. ALEC a été fortement financée par les compagnies de tabac, la compagnie pétrolière Exxon, des compagnies pharmaceutiques et Charles et David Koch - les milliardaires qui ont fondé les premières organisations du Tea Party. Pfizer, qui finança le poste de Bertin à Atlantic Bridge, siège au conseil d’administration d’ALEC. Certaines des lois les plus controversées de ces dernières années, telles que les projets de loi visant à abaisser le salaire minimum, les lois qui accordent aux sociétés l’immunité de poursuites et les lois interdisant les enquêtes sur les pratiques agricoles industrielles - ont été développées par ALEC.
Pour diriger la branche US d’Atlantic Bridge, ALEC a fait appel à son directeur des relations internationales, Catherine Bray - une Britannique qui avait précédemment travaillé pour le député conservateur Richard Ashworth et l’eurodéputé Roger Helmer, du parti UKIP. Bray a ensuite travaillé pour le député conservateur et le militant du Brexit, Daniel Hannan. Son mari est Wells Griffith, l’homme chargé de la campagne électorale de Trump dans les Etats décisifs.
Parmi les membres du Conseil consultatif US d’Atlantic Bridge figuraient les sénateurs ultraconservateurs James Inhofe, Jon Kyl et Jim DeMint. Inhofe aurait reçu plus de 2 millions de dollars en dons de campagne de la part des industries du charbon et du pétrole. Koch Industries et ExxonMobil ont été les principaux donateurs.
Kyl, à présent retraité, agit actuellement comme le ’sherpa’ guidant la nomination de Jeff Sessions au poste de Procureur général [Ministre de la Justice – Ndt] de Trump par le Sénat. Jim DeMint a démissionné de son siège au Sénat pour devenir président deHeritage Foundation - le thinktank fondé avec une subvention de Joseph Coors de l’empire de brasseries Coors, et développé avec l’argent du milliardaire bancaire et pétrolier Richard Mellon Scaife. Comme ALEC, il a été richement financé par les frères Koch. C’est Heritage, sous la présidence de DeMint, qui mena l’opération auprès du Congrès US pour bloquer le budget fédéral, paralysant ainsi temporairement le gouvernement en 2013. L’ancien conseiller spécial de Fox au ministère de la Défense, un américain appelé Luke Coffey, travaille maintenant pour cette fondation.
Jon Kyl
Heritage Foundation est maintenant au cœur de l’administration Trump. Ses membres et son personnel constituent une grande partie de l’équipe de transition. Parmi eux se trouvent Rebekah Mercer, qui siège au comité exécutif de Trump ; Steven Groves et Jim Carafano (Département d’Etat) ; Curtis Dubay (Trésor) ; Et Ed Meese, Paul Winfree, Russ Vought et John Gray (Budget). Selon CNN, « aucune autre institution de Washington n’a un tel poids dans l’équipe de transition ».
Le plan extraordinaire de Trump visant à réduire les dépenses fédérales de $10,5 milliards a été élaboré par la Heritage Foundation, qui l’a qualifié de « plan directeur pour une nouvelle administration ». Vought et Gray, qui sont passés de Heritage à l’équipe de Trump, sont en train de transformer ce projet en son premier plan budgétaire.
S’il est adopté, il entraînera des réductions dévastatrices sur les soins de santé, la sécurité sociale, l’aide juridique, la réglementation financière et la protection de l’environnement ; Éliminera les programmes visant à prévenir la violence à l’égard des femmes, à défendre les droits civils et à financer les arts ; Et privatisera la Société de radiodiffusion publique. Trump, chaque jour qui passe, ressemble de moins en moins à un président et de plus en plus à un exécutant qui met en œuvre un ordre du jour qui lui a été communiqué par d’autres.
En juillet de l’année dernière, peu de temps après sa nomination au poste de Secrétaire au commerce, Liam Fox s’est envolé pour Washington. Une de ses premières visites fut un lieu qu’il a souvent fréquenté au cours des 15 dernières années : le bureau de Heritage Foundation, où il s’est entretenu avec, entre autres, Jim DeMint. Une demande d’information a révélé que l’un des sujets abordés lors de la réunion fut l’interdiction européenne du poulet américain lavé au chlore : une interdiction que les producteurs espèrent sera levée par le Royaume-Uni dans le cadre d’un nouvel accord commercial. Par la suite, Fox a écrit à DeMint, en exprimant sont intérêt de « travailler avec vous pendant que le nouveau gouvernement Britannique développe ses priorités en matière de politique commerciale, y compris dans les secteurs à forte valeur-ajoutée dont nous avons discutés, comme la Défense ».
Comment Fox est-il arrivé à ce poste, après le scandale qui l’a fait tomber en 2011 ? C’est le scandale lui-même qui fournit un indice : l’affaire concernait un franchissement des frontières entre intérêts publics et privés. L’homme qui dirigeait la succursale britannique d’Atlantic Bridge était son ami Adam Werritty, qui opérait depuis l’immeuble de Michael Hintze. Le travail de Werritty était étroitement imbriqué dans les affaires officielles de Fox en tant que Secrétaire à la Défense. Werritty, qui portait une carte de visite qui le désignait comme conseiller de Fox mais qui n’avait jamais été employé par le ministère de la Défense, se joignait au secrétaire d’État pour de nombreuses visites ministérielles à l’étranger et effectuait de fréquentes visites au bureau de Fox.
Au moment où les détails de cette relation ont commencé à être révélés, la Charity Commission avait enquêté sur Atlantic Bridge et a trouvé que son travail ne paraissait pas si charitable que ça. Il a dû rembourser la taxe dont il avait été exonéré (c’est Hintze qui régla l’addition). En réponse, les administrateurs ont fermé l’organisation. À mesure que l’histoire de l’implication non autorisée de Werritty dans les affaires gouvernementales se développait, Fox a fait un certain nombre de déclarations trompeuses. Il n’avait plus d’autre choix que de démissionner.
Quand Theresa May a ramené Fox dans le gouvernement, ce fut un signal clair et net sur les intentions de son gouvernement. Les traités commerciaux que Fox est chargé de développer fixent des limites à la souveraineté. Les normes alimentaires et environnementales des États-Unis ont tendance à être moins strictes qu’en Grande-Bretagne et le seront encore moins si Trump obtient gain de cause. Tout traité commercial que nous signerons créera un ensemble commun de normes pour les produits et les services. L’administration de Trump exigera que les nôtres soient ajustés à la baisse, afin que les sociétés US puissent pénétrer nos marchés sans avoir à modifier leurs pratiques. Toutes les cartes du vote post-Brexit, sont entre les mains des États-Unis : si le Royaume-Uni ne coopère pas, il n’y aura pas d’accord commercial.
May avait besoin de quelqu’un qui n’allait pas opposer de résistance. Elle a choisi Fox, qui est devenu un membre indispensable de son équipe. Les relations diplomatiques parallèles qu’il a développées via Atlantic Bridge lui donnent un accès direct à l’administration de Trump.
Bien avant la victoire de Trump, le financement des campagnes électorales US avait systématiquement corrompu le système politique. Une nouvelle analyse de politologues états-uniens établit une relation linéaire presque parfaite, sur une période de 32 ans, entre l’argent recueilli par les deux partis pour les élections au Congrès et les voix obtenues. Mais un autre changement s’est produit aussi au cours de ces dernières années : les entreprises sont devenues les principales sources de financement des campagnes.
En liant notre sort à celui des États-Unis, le gouvernement britannique nous lie à leur système. C’était de cela dont il était - en partie - question lors du Brexit : les conservateurs eurosceptiques avaient décrit les lois européennes protégeant l’intérêt public comme des intrusions intolérables sur la liberté des entreprises. Sortir de l’Europe signifie une plus grande intégration avec les États-Unis. La relation spéciale transatlantique est une relation spéciale entre le pouvoir politique et le pouvoir des entreprises. Ce pouvoir est cimenté par les réseaux que Liam Fox a aidé à développer.
En avril 1938, le président Franklin Roosevelt envoya au Congrès US l’avertissement suivant : « La liberté d’une démocratie est menacée si le peuple tolère le renforcement du pouvoir privé au point où celui-ci devient plus puissant que l’Etat démocratique lui-même. C’est, dans son essence, du fascisme. » C’est un avertissement que nous ferions bien de nous rappeler.
George Joshua Richard Monbiot (né à Londres en 1963) est un universitaire et journaliste britannique, également militant écologiste et politique. Il est éditorialiste du Guardian.
Traduction : « Ayééééé, j’ai compris la candidature Macron et la cabale contre Fillon » par VD pour le Grand Soir avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles.
Source : https://www.theguardian.com/commentisfree/2017/feb/02/cor...
Ce que veut dire Donald Trump quand il qualifie l’OTAN d’obsolète
L’art de la guerre
Deux minutes et demie avant Minuit
Manlio Dinucci – Il Manifesto – 7 février 2017
Enfin le téléphone a sonné et Gentiloni (président du Conseil italien, ndt), après une longue et nerveuse attente, a pu écouter la voix du nouveau président des Etats-Unis, Donald Trump. Au centre de l’appel téléphonique -informe Palazzo Chigi (siège de la présidence du Conseil, ndt)- l’« historique amitié et collaboration entre Italie et USA », dans le cadre de la « fondamentale importance de l’Otan ». Dans le communiqué italien on omet cependant un détail qu’a fait connaître la Maison Blanche : dans son coup de fil à Gentiloni, Trump n’a pas seulement « rappelé l’engagement des USA dans l’Otan », mais il a « souligné l’importance que tous les alliés partageassent la charge monétaire de la dépense pour la défense », c’est-à-dire la portent à au moins 2% du PIL : ce qui signifie pour l’Italie passer des actuels 55 millions d’euros par jour (selon l’Otan, en réalité davantage) à 100 millions d’euros par jour. Gentiloni et Trump se sont donné rendez-vous en mai pour le G7 sous présidence italienne qui se déroulera à Taormina, à un peu plus de 50km de la base USA/Otan de Sigonella et à 100km du Muos de Niscemi. Points fondamentaux de ce qui, dans l’appel téléphonique, est défini comme « collaboration entre Europe et Etats-Unis pour la paix et la stabilité ».
Le résultat en est confirmé par les Scientifiques atomiques étasuniens : l’aiguille de l’ « Horloge de l’apocalypse », le pointeur symbolique qui sur leur bulletin indique à combien de minutes nous sommes du minuit de la guerre nucléaire, a été avancée : de 3 minutes avant minuit en 2015 à 2 minutes et demi avant minuit en 2017. Un niveau d’alarme plus haut que celui des années 80, au sommet de la tension entre USA et URSS.
Cela est en réalité le résultat de la stratégie de l’administration Obama qui, avec le putsch de Place Maïdan, a lancé la réaction en chaîne qui a provoqué la confrontation, y compris nucléaire, avec la Russie, transformant l’Europe en première ligne d’une nouvelle guerre froide par certains aspects plus dangereuse que la précédente.
Que fera Trump ? Dans son appel téléphonique au président ukrainien Porochenko – communique la Maison Blanche – il a dit que « nous travaillerons avec l’Ukraine, la Russie et d’autres parties intéressées pour les aider à rétablir la paix le long des frontières ». Il ne clarifie pas cependant si entre les frontières de l’Ukraine est comprise ou pas la Crimée, qui s’est désormais détachée pour revenir faire partie de la Russie. L’ambassadrice étasunienne à l’Onu, Haley, a déclaré que les sanctions USA envers la Russie restent en vigueur et a condamné les « actions agressives russes » en Ukraine orientale. Où en réalité a repris l’offensive des forces de Kiev, comprenant les bataillons néo-nazis, entraînées et armées par USA et Otan.
En même temps le président Porochenko a annoncé vouloir lancer un référendum pour l’adhésion de l’Ukraine à l’Otan. Même si de fait elle en fait déjà partie, l’entrée officielle de l’Ukraine dans l’Alliance aurait un effet explosif envers la Russie.
Pendant ce temps la Grande-Bretagne se met en marche : alors qu’elle intensifie la coopération de ses forces aéronavales avec celles des USA, elle envoie en Mer Noire au bord de la Russie, pour la première fois depuis la fin de la guerre froide, une de ses unités navales les plus avancées, le destroyer (ou escorteur d’escadre, ndt) Diamond (coût supérieur à 1 milliard de livres sterling), à la tête d’une task force Otan et en appui à 650 soldats britanniques engagés dans un non mieux précisé « exercice » en Ukraine. Simultanément la Grande-Bretagne envoie en Pologne et Estonie 1000 soldats d’unités d’assaut et en Roumanie des chasseurs bombardiers Typhoon à double capacité conventionnelle et nucléaire.
Ainsi, alors que Gentiloni parle avec Trump de collaboration entre Europe et Etats-Unis pour la paix et la stabilité, l’aiguille de l’Horloge se rapproche du minuit nucléaire.
Edition de mardi 7 février 2017 de il manifesto
https://ilmanifesto.it/due-minuti-e-mezzo-alla-mezzanotte/
Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio
Sous bénéfice d’inventaire…
Contre Donald Trump : la propagande de guerre
Thierry Meyssan – Réseau Voltaire – 7 février 2017
Nos articles précédents sur le président Trump ont soulevé de vives réactions de nos lecteurs. Certains s’interrogent sur la naïveté dont ferait preuve Thierry Meyssan malgré les mises en garde de la presse internationale et l’accumulation de signaux négatifs. Voici sa réponse, argumentée comme toujours.
Deux semaines après son investiture, la presse atlantiste poursuit son œuvre de désinformation et d’agitation contre le nouveau président états-unien. Celui-ci et ses premiers collaborateurs multiplient des déclarations et des gestes apparemment contradictoires, de sorte qu’il est difficile de comprendre ce qui se passe à Washington.
La campagne anti-Trump
La mauvaise foi de la presse atlantiste se vérifie sur chacun de ses quatre thèmes principaux.
1) Concernant le début du démantèlement de l’Obamacare (20 janvier), force est de constater que, contrairement à ce que prétend la presse atlantiste, les classes défavorisées qui devaient profiter de ce dispositif l’ont massivement boudé. Cette forme de « sécurité sociale » s’est avérée trop coûteuse et trop directive pour séduire. Seules les compagnies privées gérant ce système en ont été pleinement satisfaites.
2) Concernant la prolongation du Mur à la frontière mexicaine (23-25 janvier), il n’y a rien de xénophobe là-dedans : le Secure Fence Act a été signé par le président George W. Bush qui en a débuté la construction. Celle-ci a été poursuivie par le président Barack Obama avec l’appui du gouvernement mexicain de l’époque. Au-delà de la rhétorique à la mode sur les « murs » et les « ponts », les dispositifs de frontières renforcées ne fonctionnent que lorsque les autorités des deux côtés s’accordent à les rendre opérationnels. Ils échouent toujours lorsque l’une des parties s’y oppose. L’intérêt des États-Unis est de contrôler les entrées de migrants, celui du États-Unis est de stopper les importations d’armement. Rien de cela n’a changé. Cependant, avec l’application du Traité de libre-échange nord-américain (Nafta), des sociétés transnationales ont délocalisé des États-Unis vers le États-Unis, non seulement des emplois sans qualification (conformément à la règle marxiste de la « baisse tendancielle du taux de profit »), mais aussi des emplois qualifiés qu’elles font exercer par des ouvriers sous-payés (« dumping social »). L’apparition de ces emplois à provoqué un fort exode rural, déstructurant la société mexicaine, sur le modèle de ce qui s’est passé au XIXème siècle en Europe. Les transnationales ont alors abaissé les salaires, plongeant dans la pauvreté une partie de la population mexicaine ; laquelle ne rêve plus que d’être payée correctement aux Etats-Unis mêmes. Donald Trump ayant annoncé qu’il allait retirer la signature US du Nafta, les choses devraient rentrer dans l’ordre dans les années à venir et satisfaire à la fois les Mexicains et les États-uniens [1].
Source : http://www.voltairenet.org/article195181.html
À Los Angeles, des milliers de personnes manifestent contre la reprise des travaux de construction du Dakota Access Pipeline
RT – 6 février 2017
Des milliers de manifestants sont descendus dimanche dans les rues de Los Angeles pour protester contre la reprise des travaux de construction du Dakota Access Pipeline (DAPL).
La foule a défilé de Pershing Square au building fédéral Edward Roybal en brandissant pancartes et bannières et en scandant des slogans contre le projet.
La construction du très controversé pipeline, qui doit tranporter du pétrole brut de la région du Nord Dakota ( nord des territoires de la tribu), jusqu’an sud de l’Illinois, a été arrêtée à la fin de l’année dernière, alors que le pipeline était déjà construit à 93%, suite à de très nombreuses protestations. En janvier, dès son inauguration, le président Donald Trump a ordonné que la décision de décembre soit annulée, déclenchant une nouvelle vague de manifestations.
Source : https://www.rt.com/in-motion/376493-dalp-protest-los-ange...
Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades
Pour en savoir plus :
https://jbl1960blog.wordpress.com/2016/08/28/aux-colons-r...
https://jbl1960blog.wordpress.com/2016/12/04/la-bataille-...
et
https://resistance71.wordpress.com/2017/01/21/mise-en-pla...
https://resistance71.wordpress.com/2017/02/01/resistance-...
Mis en ligne le 7 février 2017
20:08 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
Commentaires
Je relaie l'info sur la protestation contre le DAPL notamment auprès de Résistance71. Et je me permets de vous coller le lien vers mon dernier billet de blog qui reprend l'analyse de Paul Craig Roberts qui est le premier à reconnaitre que peut-être il s'est Trumpé sur Donald, ce qui est assez remarquable de la part de PCR ► https://jbl1960blog.wordpress.com/2017/02/07/donald-le-trumpeur/ Et en seconde partie, vous avez le dernier article de Mohawk Nations News qui répond parfaitement à la question de PCR. Les Natifs de Newcomb, Alfred ou kahentinetha relancent sans faiblir la question (et pour moi c'est la seule qui vaille) à savoir ; Briser l'idéologie coloniale et repartir, côte côte, pour un changement total de relations. Cet appel est lancé à tous, à la différence d'un PCR qui lui ne s'adresse jamais qu'aux Zuniens de papier. JBL
Écrit par : JBL1960 | 07/02/2017
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