07/12/2017

Comment le crétinisme politique est devenu un personnage d el'histoire

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Psychobiologie et politique

Comment le crétinisme politique est devenu un personnage de l’histoire

 

On appelle crétinisme politique l'art de se mettre un bandeau sur les yeux et de se remplir les oreilles de cire, tellement la politique des démocraties évangélisatrices est devenue une illustration et une mise en scène planétaire du tartuffisme politique chargé de remplacer celui du Tartuffe de Molière. (…)

Mme Merkel a géré la conduite de deux générations écrasées par les conséquences de la défaite militaire en leur infligeant une politique de la repentance et de l'acceptation d'une occupation humiliante de la nation…

Les Romains jugeaient bien naturel de faire payer aux Gaulois les frais d'occupation de leur territoire par leurs légions victorieuses ; mais, depuis lors, le mythe démocratique n'avait pas seulement délégitimé à bon escient les conquêtes territoriales mais également honni et cloué au pilori d'une indignation universelle le principe même de frapper d'une redevance le coût de "l'éducation" des pays conquis.

En ce temps-là, un certain Donald Trump, immigré allemand de la troisième génération et dont le père, puis lui-même, étaient devenus milliardaires dans le bâtiment, avait imaginé de faire payer à l'Europe les frais qu'entraînait pour l'Europe l'occupation militaire de tout son territoire: désormais, disait-il, vous ne serez plus occupés gratuitement, désormais, c'en sera fait du luxe de vous trouver mis en tutelle gratuitement et pour votre plus grand bien, désormais vous verserez votre obole dans le tronc de notre Eglise que nous appelons la démocratie.

Nos historiens ne savent pas encore si la France a payé un lourd tribut afin de jouir du privilège de faire défiler les troupes américaines sur les Champs Elysées le 14 juillet 2017, mais nous avons compris le mécanisme psychique qui régit les démocraties apostoliques, donc salvatrices à l'échelle de l'universalité du Beau, du Juste et du Bien. Même Mme Merkel qui, depuis ses trois législatures précédentes, jouait le rôle de faire-valoir de la victoire des Etats-Unis d'Amérique sur le Vieux Monde, avait refusé tout net d'accéder aux prétentions de M. Trump. Quant à la France, elle avait rappelé qu'elle demeurait gaulliste dans l'âme, comme le XVIIe siècle s'était voulu gallican.

Depuis lors, on appelle crétinisme politique l'art de se mettre un bandeau sur les yeux et de se remplir les oreilles de cire, tellement la politique des démocraties évangélisatrices est devenue une illustration et une mise en scène planétaire du tartuffisme politique chargé de remplacer celui du Tartuffe de Molière.

Ne nous laissons pas tromper par les faux-fuyants et les subterfuges selon lesquels Mme Angela Merkel n'aurait pas été mise durablement sur la touche et qu'elle repartirait d'un pied allègre afin d'accomplir son quatrième mandat de prééminence absolue dans la gouvernance de son pays.

Les Romains, puis le christianisme divisaient la vie publique entre des âges bien délimités. Le premier s'étendait du berceau jusqu'au dernier mois de la seizième année ou jusqu'au premier de la dix-septième selon la date de naissance de l'enfant. Pendant tout ce temps-là, sa vie sociale ressortissait aux lois de la biologie, parce qu'il se trouvait étroitement surveillé, guidé et contrôlé par ses géniteurs. Puis à l'âge souvent baptisé d'ingrat, il s'émancipait d'un contrôle suivi et méticuleux pour accéder au statut d'adulte que symbolisait la remise de la "toge virile".

Or, au début de novembre 2017, tout le monde éprouvait le sentiment d'assister à la mise à l'écart de Mme Merkel, et cela sur le modèle classique de la poussée vers la sortie de la classe parentale, comme s'il ne s'agissait plus de rejeter la chancelière réelle, mais la génération qui avait achevé de jouer son rôle psychophysiologique naturel.

Du coup il apparaissait clairement que la chancelière au pouvoir n'avait été que le témoin de l'âge nourricier d'une génération et que c'était cette étape biologique de sa carrière qui s'achevait sous nos yeux. La preuve en était précisément dans l'extension de l'omnipotence politique et militaire de l'OTAN : puisque cette stratégie-là s'était placée au cœur de la politique de l'Allemagne, c'était pour le motif qu'elle répondait à une incubation naturelle de l'avenir propre aux nations vaincues et quasiment expulsées de l'histoire. Aujourd'hui, elle ne répond plus à un début de renaissance de la fierté nationale, de la prise de conscience de son identité réelle et de la floraison d'une nation en route vers sa résurrection.

Or ce flottement entre deux eaux de l'Allemagne permettait précisément à l'OTAN de renforcer sans cesse son emprise militaire et politique sur l'Europe tout entière. Les manœuvres américaines s'étendaient désormais jusqu'aux frontières de la Russie sans qu'on vît encore paraître un patriotisme allemand et européen résolu, tellement l'heure de prendre la toge virile n'avait pas encore sonné pour la jeunesse allemande. Pis encore : vendredi 27 octobre, l'OTAN avait tenu, dans un communiqué intrusif, à donner son appui solennel à la politique de fermeté de l'Europe à l'égard de tout soutien à l'indépendance catalane. Pour la première fois, on aura vu les cinq cents bases militaires américaines qui mettent l'Europe en tutelle depuis soixante-douze ans s'ingérer directement dans la politique intérieure du continent.

Dans le même temps, cette organisation militaire, soutenue par les grands médias allemands, appelle désormais à cor et à cri la création d'un "espace Schengen militarisé" afin de permettre aux troupes d'occupation de se déplacer à leur guise dans tout l'espace européen. On voit comment une civilisation déclinante produit à son propre détriment une intelligentsia politique et médiatique crétinisée, ainsi que les anneaux de Gigès qui rendent invisible à ses yeux son propre assujettissement rampant.  

Profitons de cet interreigne allemand pour nous livrer à quelques observations anthropologiques sur les relations entre la politique et la langue des Germains. Comme d'habitude, l'année 2017 s'achèvera dans toutes les églises et dans toutes les familles sur les chants qui nous rappellent les liens particuliers que le peuple allemand entretient avec ses forêts. On aura chanté "O Tannenbaum, wie grün sind deine Bletter" (O sapin, combien tes feuilles sont vertes). Mais depuis quand les sapins ont-ils des feuilles? Nous imaginions qu'ils ont des aiguilles. Mais il y a plus étrange encore : on chantera "Stille acht, heilige Nacht, Nuit de silence, sainte nuit". Mais l'adjectif heilige qui signifie sacré, renvoie au verbe heilen, qui signifie guérir, au sens d'un sacré guérisseur. Le même sens se retrouve dans Heil Hitler, qui souligne dans l'inconscient théologique et politique de la langue que le Führer, le guide suprême, est articulé avec un salut sauveur et guérisseur. Le verbe heilen se retrouve dans Heiligkeit, sainteté, die Heiligen, les saints, ces guérisseurs du péché originel, der Heiland, le pays de la guérison, ou plus simplement, Dieu.

J'ai relevé plus haut comment Mme Merkel a géré la conduite de deux générations écrasées par les conséquences de la défaite militaire en leur infligeant une politique de la repentance et de l'acceptation d'une occupation humiliante de la nation, désormais quadrillée sur toute l'étendue de son territoire, par les deux cents bases de la puissance étrangère victorieuse. Désormais, cette Allemagne de transition, et après deux générations de sa mise sous tutelle, ne se reconnaît plus dans l'oubli de sa face héroïque.

La nation qui se complaisait dans une apologie de son asservissement et de sa capitulation est précisément illustrée par les trois législatures de Mme Merkel et le traité de Lisbonne qui soumet l'Europe tout entière à ce même régime. Il faut souligner que l'empire américain a besoin de plus de mille garnisons pour occuper la surface entière de notre astéroïde, mais qu'il lui en faut pas moins cinq cents pour seulement couvrir une Europe en lambeaux. Ce seul fait suffit à démontrer que dans les imaginations, l'Allemagne demeure un guerrier de légende qu'il convient de neutraliser.

Déjà la renaissance politique de l'Europe s'appuie sur une jeunesse majoritairement russophile, tandis que les classes dirigeantes politiques et médiatiques européennes demeurent, elles, majoritairement placées sous la tutelle d'un atlantisme héritier de Vichy et puérilement soumis aux seuls intérêts de l'empire de Washington. A-t-on jamais vu une civilisation s'installer durablement dans l'enfance !

7 décembre 2017

Source : http://aline.dedieguez.pagesperso-orange.fr/tstmagic/1024...

 

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« Pour la première fois » l’ingérence ouverte ? Ouh, la la… Manuel de Diéguez ne doit pas connaître l’histoire de l’Italie dans les coins. Il est vrai qu’ « elle » ne s’est peut-être pas toujours ingérée ouvertement, en son nom propre. Quoi qu’il en soit, tiens, en voilà un bout. C’est tout chaud :

 

L’art de la guerre

Grands travaux du Pentagone à nos frais

Manlio Dinucci – Il Manifesto5 décembre 2017

Traduction : Marie-Ange Patrizio

 

Grands travaux sur notre territoire, du nord au sud. Ce ne sont pas ceux du Ministère des infrastructures et des transports, dont tout le monde parle, mais ceux du Pentagone dont personne ne parle. Et pourtant ils sont en grande partie payés avec nos sous et comportent, pour nous Italiens, des risques croissants. 

À l’aéroport militaire de Ghedi (Brescia) démarre le projet de plus de 60 millions d’euros, à la charge de l’Italie, pour la construction d’infrastructures pour 30 chasseurs USA F-35, achetés par l’Italie, et pour 60 bombes nucléaires USA B61-12

À la base d’Aviano (Pordenone), où sont en garnison environ 5000 militaires étasuniens avec des chasseurs F-16 armés de bombes nucléaires (sept d’entre eux sont actuellement en Israël pour l’exercice Blue Flag 2017), ont été effectués d’autres coûteux travaux à la charge de l’Italie et de l’Otan.

À Vicence sont dépensés 8 millions d’euros, à la charge de l’Italie, pour la “requalification” des casernes Ederle et Del Din, qui abritent le quartier général de l’Armée USA en Italie et la 173ème Brigade aéroportée (engagée en Europe orientale, Afghanistan et Afrique), et pour agrandir le “Village de la Paix” où résident des militaires étasuniens avec leurs familles. 

À la base étasunienne de Camp Darby (Pise/Livourne) commence en décembre la construction d’une infrastructure ferroviaire, d’un coût de 45 millions de dollars à la charge des USA plus d’autres dépenses à la charge de l’Italie, pour développer la liaison de la base avec le port de Livourne et l’aéroport de Pise : oeuvre qui implique l’abattement de 1000 arbres dans le parc naturel. Camp Darby est un des cinq sites que l’Armée USA a dans le monde pour le “stockage pré-positionné” d’armements (contenant des millions de missiles et projectiles, des milliers de chars d’assaut et de véhicules blindés) : de là ils sont envoyés aux forces USA en Europe, Moyen-Orient et Afrique, par de grands navires militarisés et des avions cargos. 

À Lago Patria (Naples) le nouveau quartier général de l’Otan, qui a coûté environ 200 millions d’euros dont environ un quart à la charge de l’Italie, comporte des coûts ultérieurs pour l’Italie, comme celui de 10 millions d’euros pour la nouvelle viabilité autour du quartier général Otan. 

À la base d’Amendola (Foggia) ont été effectués des travaux, d’un coût non quantifié, pour rendre les pistes aptes aux F-35 et aux drones Predator étasuniens, achetés par l’Italie.

À la Naval Air Station Sigonella, en Sicile, ont été effectués des travaux pour plus de 100 millions de dollars à la charge des Etats-Unis et de l’Otan, donc de l’Italie aussi. En plus de fournir un appui logistique à la Sixième Flotte, la base sert à des opérations au Moyen-Orient, Afrique et Europe orientale, avec des avions et drones de tous types et des forces spéciales. A ces missions s’ajoute maintenant celle de base avancée du “bouclier anti-missiles” USA, dans une fonction non pas défensive mais offensive surtout à l’égard de la Russie : s’ils étaient en mesure d’intercepter les missiles, les USA pourraient lancer la première frappe nucléaire en neutralisant les représailles. À Sigonella est sur le point d’être installée la Jtags, station de réception et transmission satellitaire du “bouclier” et ce n’est évidemment pas par hasard : avec le lancement du cinquième satellite, est en train de devenir pleinement opérationnel le Muos, système satellitaire étasunien dont une des quatre stations terrestres se trouve non loin de là, à Niscemi. 

Le général James Dickinson, chef du Commandement stratégique USA, dans une audition au Congrès le 7 juin 2017 a déclaré : “Cette année nous avons obtenu l’appui du gouvernement italien pour redéployer, en Europe, la Jtags à la Naval Air Station Sigonella”. 

Le Parlement italien était-il au courant d’une décision d’une telle portée stratégique, qui met notre pays en première ligne dans la toujours plus dangereuse confrontation nucléaire ? En a-t-on au moins parlé dans les commissions Défense ?

Édition de mardi 5 décembre 2017 de il manifesto

 

 

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Pendant qu’on y est…

Se croirait-on pas revenus au temps du Duce et d’Italo Balbo ?

 

Gentiloni “l’Africain” à la conquête de néo-colonies

Manlio Dinucci – Il Manifesto3 décembre 2017

Traduction : Marie-Ange Patrizio

 

“Que l’avenir de l’Europe se joue aussi en Afrique est, je crois, très clair surtout pour nous Italiens, pour des raisons historiques et géographiques” : c’est ce qu’a déclaré le président du Conseil Paolo Gentiloni dans son tour africain, du 24 au 29 novembre, à travers Tunisie, Angola, Ghana et Côte d’Ivoire.

De cette façon, sans le vouloir, il a dit la vérité : l’Italie et l’Europe considèrent aujourd’hui l’Afrique comme très importante pour les mêmes “raisons historiques et géographiques” que dans le passé, c’est-à-dire quand elle était sous leur domination coloniale.

L’Afrique est très riche en matières premières : or, diamants, uranium, coltan, cuivre, pétrole, gaz naturel, manganèse, phosphates, bois précieux, cacao, café, coton et beaucoup d’autres. Ces précieuses ressources, exploitées par le vieux colonialisme européen avec des méthodes de type esclavagiste, sont aujourd’hui exploitées par le néocolonialisme européen s’appuyant sur des groupes de pouvoir et gouvernants africains corrompus, une main d’oeuvre locale à bas coût et un contrôle des marchés internes et internationaux.

C’est ce que confirme le voyage d’affaires du premier ministre Gentiloni, en habit de voyageur de commerce de l’Eni (Société nationale des Hydrocarbures), multinationale qui en Afrique opère en Algérie, Libye, Tunisie, Egypte, Kenya, Liberia, Côte d’Ivoire, Nigeria, Ghana, République du Congo, Angola, Mozambique et Afrique du Sud. La Tunisie, première étape du voyage de Gentiloni, est une importante base de l’Eni pas seulement pour le gisement de El Borma, mais aussi comme voie de transit du gazoduc Transmed qui apporte en Italie le gaz algérien. En Angola Gentiloni a assisté, avec le président Lourenço, à la signature d’un lucratif accord qui assigne à l’Eni 48% des droits sur le grand gisement Cabinda North. Au Ghana il a visité la maxi plate-forme flottante Eni de production et stockage, pour l’exploitation de gisements offshore de plus de 40 milliards de m3 de gaz et 500 millions de barils de pétrole.

En Côte d’Ivoire -où l’Eni a acheté 30% d’une grande aire offshore riche en hydrocarbures, par l’intermédiaire de sa Eni Côte d’Ivoire Limited, qu’elle contrôle, et dont le siège est à Londres- Gentiloni a participé au cinquième sommet Union européenne-Union africaine, avec Mogherini, représentante des affaires étrangères de l’Ue, le président français Macron et la chancelière allemande Merkel. Au centre du sommet, de nouveaux investissements européens en Afrique avec le noble but de “donner de nouveaux espoirs aux jeunes Africains”. Ces investissements sont cependant, en général, finalisés dans la formation d’élites africaines servant aux intérêts néo-coloniaux.

Même dans les pays ayant les plus grands revenus grâce à l’export de matières premières, la majorité des habitants vit dans la pauvreté. Selon des données de l’Onu, plus des deux tiers de la population de l’Afrique sub-saharienne vivent dans ces conditions et plus de 40% vit dans une pauvreté extrême.

L’exemple de la Côte d’Ivoire et du Ghana, visités par Gentiloni, est emblématique : non seulement ils ont de grandes ressources énergétiques, mais ils sont les deux premiers producteurs mondiaux de cacao (avec presque 60% de la production totale). Celui-ci est cultivé pour la plus grande partie par de petits paysans, qui vivent dans la pauvreté parce qu’ils sont obligés de vendre à des prix très bas les les grains de cacao, dont les multinationales du chocolat tirent des profits élevés. Ainsi, comme l’a dit aussi Renzi, “on aide les Africains chez eux”.

Dans les cinq années 2010-2015, les plus grands investissements en Afrique ont été effectués par Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Chine, Afrique du Sud et Italie. Mais en 2016 la Chine est passée en tête, suivie par les Emirats Arabes Unis et l’Italie qui, a déclaré fièrement Gentiloni, a été l’an dernier le plus grand investisseur européen en Afrique avec environ 12 milliards.

États-Unis et Union européenne voient leur rôle dominant dans les économies africaines mis de plus en plus en danger par la Chine, dont les sociétés offrent aux pays africains des conditions beaucoup plus favorables et construisent les infrastructures dont ces pays ont besoin : jusqu’à présent environ 2300 km de voies ferrées et 3300 km de routes. En même temps, États-Unis et Union européenne voient leurs intérêts menacés par des mouvements armés, comme celui des “Niger Delta Avengers” qui attaquent les sites de l’étasunienne Shell et d’autres compagnies pétrolières dont l’Eni, responsables du désastre environnemental et social dans le delta du Niger.

Comme ils perdent du terrain sur le plan économique, les États-Unis et les plus grandes puissances européennes jettent leur épée sur le plateau de la balance. Le Commandement Africa des États-Unis, avec la motivation officielle de lutter contre le terrorisme, est en train d’étendre et de faire monter en puissance son réseau militaire sur le continent, avec des opérations des forces spéciales, l’utilisation de drones armés, l’entraînement et l’armement de forces spéciales africaines. La France, qui dans les cinquante dernières années a accompli dans le continent plus de cinquante interventions militaires officielles plus de nombreuses autres secrètes, est en train d’intensifier les opérations en Afrique occidentale, centrale et orientale, où elle maintient environ 7 mille soldats et diverses bases militaires surtout au Mali, Sénégal, Gabon et Côte d’Ivoire. L’Italie -qui a une présence militaire en Libye, Mali, Somalie et Djibouti- sollicite l’intervention de l’Otan en Afrique. “L’Otan -souligne le premier ministre Gentiloni- doit regarder vers le Sud. Si la plus grande alliance militaire de l’histoire ne le fait pas, elle risque aujourd’hui de ne pas être à la hauteur des défis contemporains”. L’Otan se prépare à regarder encore vers le Sud, comme quand en 2011 elle a démoli l’État libyen par la guerre.

Edition de dimanche 3 décembre 2017 de il manifesto

 

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À propos d’un débat Collon-Soral qui aura ou n’aura pas lieu...

À la suite de la publication du livre de Michel Collon Pourquoi Soral séduit, l’auteur avait proposé à son objet, Alain Soral, un débat public sur le fond. Il semble que celui-ci ne le désire pas, au risque de laisser croire qu’il « se dégonfle » ou qu’il craint la contradiction. Dommage, quand bien même les deux auraient tort.

Le duel « ira-ira pas » agite le Landerneau du web qui nous intéresse…

 

Alain Soral continuera-t-il à refuser le débat ?

Michel Collon – Investig’action1er décembre 2017

 

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J’ai proposé à Alain Soral un débat public. Je lui ai envoyé mon nouveau livre Pourquoi Soral séduit qui critique le sien Comprendre l’Empire. Soral semble répondre qu’il refuse de débattre car il n’a pas de temps à perdre avec moi.

Pour justifier sa dérobade, Soral avance trois arguments :

  1. Avant même d’avoir reçu mon livre, il « devine déjà » ce qu’il y a dedans. Trop fort !
  2. Il se cache derrière plusieurs auteurs qui, soi-disant, « ont déjà répondu pour moi à ses critiques » (Atzmon, Clouscard, Mearsheimer & Walt, Faurisson, Sombart). Désolé, mon livre ne parle pas de ces questions !
  3. Débattre serait, dit-il, « affaiblir un peu plus le combat anti-impérialiste par d’inutiles polémiques ». Mais pas du tout ! Pourquoi aurions-nous peur de permettre aux gens de se faire leur opinion afin de mieux lutter contre l’impérialisme ?

Toujours sans avoir lu mon livre qui le critique, Soral prétend : « Pour le reste, Michel Collon et moi sommes à peu près d’accord ». Faux. Ceux qui ont déjà pu lire mon livre ont compris que nos visions de la société et de l’alternative divergent considérablement.

Mon but avec ce livre ? Expliquer de manière rigoureuse et pédagogique le fonctionnement du système capitaliste. Ne pas se contenter d’un coup de gueule « Tout ça, c’est un complot des banques, des illuminati et des juifs ». Ces idées complotistes peuvent exprimer un sentiment de révolte mais passent à côté des mécanismes profonds du capitalisme.

Une véritable analyse des règles économiques et politiques fondamentales est indispensable pour préparer la contre-attaque et changer de système. Voilà l’enjeu. Un mouvement populaire large, solidaire, anti-impérialiste, antiraciste, antisexiste, pour l’égalité, l’amitié entre les peuples et la justice sociale. Or, je montre dans mon livre qu’au fond, Alain Soral défend le capitalisme à condition d’en changer les dirigeants. Illusion !

Je pense qu’il craint la confrontation. Car, au contraire de ce qu’il affirme, elle démontrera que Alain Soral et Michel Collon, ce n’est pas le même combat.

Soral n’a « pas de temps à perdre avec moi » ? Mais il ne s’agit pas de moi, il s’agit de tous ces gens qui se posent beaucoup de questions ! Je n’ai pas écrit un livre contre Soral. Mais pour les gens. Clarifier le débat et nous armer tous pour la résistance.

« J’ai plus important à faire, », écrit Soral. Qu’y a-t-il donc de plus important que de permettre aux gens de confronter les visions sur ces problèmes et décider comment ils souhaitent lutter ?

Je renouvelle mon appel au débat public. Calme, objectif et respectueux.

Source : https://www.investigaction.net/fr/alain-soral-continuera-...    

 

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Réaction de Maria Poumier (Entre la plume et l’enclume)

Arrêtons de faire plaisir à nos ennemis en nous étripant les uns les autres ! il y a la place pour Michel Collon et pour Soral, et pour bien d'autres ! Nous stérilisons la réflexion de la jeunesse si nous l'obligeons à choisir une chapelle plutôt qu'une autre ! Quel gâchis... Investissons nos énergies dans la recherche de sources primaires qu'on nous cache; il faut chercher l'info ailleurs que dans la pâtée qu'on nous donne. Ce sera sûrement plus utile. C'est l'immense mérite de Faurisson-le-grand-frisson, qui ne s'est mis à taper sur certains historiens qu'après être arrivé au coeur de la pyramide, en être revenu avec une découverte unique, fondamentale : il n'y avait rien, que du blabla. C'est la démarche féconde. On est tous d'accord là-dessus ? Eh bien y’a qu'à !

 

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Premier commentaire de Bruno Drweski :

Il faudrait commencer par lire le livre de Michel Collon pour voir qui, selon lui, est réellement en lutte contre le système et qui joue le rôle du chiffon rouge manipulé par le toréador, lui-même au service du propriétaire de cirque qui s'enrichit grâce à l'abrutissement du public, lequel déserte du coup le terrain réel de la lutte qui oppose les propriétaires des moyens de production et d'échange aux travailleurs (et surendettés) dépossédés de tout.

 

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Second commentaire de Bruno Drweski :

Chers Amis,

La question à laquelle nous ne pouvons échapper et qu'il faudra donc aborder tôt ou tard qu'on le veuille ou non me semble non pas celle de faire ou de ne pas faire plaisir à nos ennemis, mais celle de proposer une réponse efficace et non incantatoire à leurs agressions, pour pouvoir passer à la contre-offensive, idéologique, politique et donc économique aussi. D'où la nécessité de clarifier les choses entre Soral, Collon, la gauche sociale (je dis bien sociale et pas sociétale ou « morale » !!!!) et la droite des valeurs*. Je peux donc tout à fait comprendre le conservatisme moral mais je ne pourrai jamais comprendre « la droite des valeurs » qui ne pose pas la question de la propriété des moyens de production et d'échange… Des banques, donc, mais aussi de la production réelle.

Bref voilà pourquoi un débat entre Soral et Collon serait utile, pour aider à répondre à ces questions :

Economie et finance : les 7 points où l'on attend une réponse claire d'Alain Soral… et de tous ceux qui se réclament de l'anticonformisme. Si l'on peut faire mûrir sur ces points Soral ou l'amener à clarifier ses choix, pourquoi pas ? Mais il faut commencer par un débat sur :

  1. Où se trouve la (et les quelques) plus grande(s) fortune(s) ? 
  2. Tout est-il vraiment de la faute des banques ?
  3. Qui est responsable de la crise ?
  4. Y aurait-il un bon et un mauvais colonialisme ?
  5. La guerre, est-ce le résultat d'un complot d'élites, d'idéologies fumeuses, ou la conséquence de la crise sociale et économique due à la baisse tendancielle des taux de profits des grosses entreprises devenues mondiales et transnationales ?
  6. Sur quelles classes sociales pouvons-nous compter pour renverser les choses (et celles sur lesquelles nous ne pourrons jamais compter) ?
  7. Est-il possible de résister, d'oser lutter et finalement d'oser vaincre ?   

        Amitiés

        Bruno

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     *PS. Moi, je ne connais que des principes, car les valeurs seront toujours tôt ou tard cotées en bourse, c'est un terme qui vient de l'économie ! C'est donc déjà un terme menant à la soumission idéologique, que ces « valeurs » soient dites conservatrices, chrétiennes, islamiques ou socialistes, c'est un terme produit par l'idéologie libérale du dominant dont le but est de se tirer une balle dans le pied. Et mon opinion, à la lecture de Soral, est qu'il développe des idées qui sont un leurre… un peu comme Mahmoud Abbas est un leurre pour les Palestiniens, comme les sionistes  Mitterrand ou Le Pen étaient et sont un leurre pour les forces populaires et de libération nationale. Ce sont « des oppositions de sa majesté », qui le prouvent dès qu'elles reçoivent une bribe partielle de pouvoir. Qu'on me démontre le contraire !!!

 

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« Propagande, faits et fausses nouvelles »

avec J. Assange, J. Pilger & J. Heawood

Arrêt sur Info 6 décembre 2017

 

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Au « Débat Holberg 2017 », Julian Assange, John Pilger et Jonathan Heawood ont discuté de la présence de la propagande dans les nouvelles et dan les média sociaux, et ses implications démocratiques.

Une guerre de l’information en pleine escalade est-elle en train de menacer notre démocratie et notre capacité à prendre des décisions informées ?

L’événement s’est déroulé à l’Université de Bergen, en Norvège, le 2 décembre 2017

Les intervenants :

Julien Assange participe à la discussion par connection vidéo. Assange est un journaliste couronné de nombreux prix, fondateur et rédacteur en chef de WIKILEAKS. Il est aussi programmeur, cryptographe, auteur et militant. Fondé en 2006, WIKILEAKS a divulgué des millions de documents et plusieurs vidéos, y compris des journaux de bord ayant trait aux guerres d’Irak et d’Afghanistan, la vidéo controversée « meurtre collatéral » sur l’Irak, des télégrammes diplomatiques US et des e-mails se rapportant à la campagne électorale du Comité Démocrate National et au directeur de campagne de Hillary Clinton, John Podesta.

Jonathan Haewood est le PDG et le fondateur d’IMPRESS, seul régulateur de presse reconnu comme indépendant et efficace par la Charte Royale de Royaume Uni. Avant cela, il a travaillé comme journaliste et a milité pour les droits de l’homme. Il est aussi l’ex-directeur du PEN CLUB anglais. Haewood a écrit sur la liberté d’expression et sa régulation pour divers organes, dont The Encyclopedia of Twentieth-Century Fiction («Encyclopédie de la fiction du XXe siècle ») , Critical Quarterly (« Le trimestriel critique »), Journal of Media Law, (« Journal du droit des médias »), Ethical Space and Communications Law (« Droit pour un espace et des communications éthiques »).

John Pilger est un journaliste australien, un auteur et un cinéaste documentaire. Il couvre les conflits militaires, politiques et culturels tout autour du monde depuis plus de cinq décennies et sa vision critique des politiques étrangères australienne et britannique apparaît fortement dans ses documentaires et dans ses écrits. Il a travaillé pour le Daily Mirror, de 1963 à 1986, et tenu une chronique régulière dans The New Statesman, de 1991 à 2014. Pilger a remporté de nombreux prix comme journaliste et comme cinéaste, et il est un des deux seuls à avoir reçu deux fois la plus haute récompense du journalisme britannique.

 

 

Le Débat Holberg 2017 est le fruit d’une collaboration entre le Prix Holberg, la Fondation Fritt Ord et le PEN CLUB de Norvège (Norvège occidentale).

Voir les commentaires ici : https://www.youtube.com/watch?v=LqEtKyuyngs&feature=y...

HolbergPrize

Source : http://arretsurinfo.ch/propaganda-facts-and-fake-news-wit...

 Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades

 

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Pendant qu’on y est…

Il nous avait semblé qu’Olivier Berruyer (Les Crises) avait déclaré vouloir poursuivre personnellement en justice le « Décodex » qui s’était permis de le prendre à partie en même temps que d’autres. On dirait qu’il n’en est rien, même s’il a déposé des plaintes individuelles contre certains des membres de la clique.

Quoi qu’il en soit, l’article qui suit a le mérite d’épingler et d’étaler quelques-uns de ces messieurs-dames dans leurs œuvres. Toujours instructif.

 

(Les copains du blog) Point sur les plaintes en cours

Olivier Berruyer — Les Crises 6 décembre 2017

 

Comme je l’avais indiqué au printemps dernier, je porte désormais plainte systématiquement en cas de diffamation à mon encontre.

Je remercie tous ceux qui m’ont soutenu à l’époque.

Nous avons parlé la semaine dernière du renvoi au tribunal de celle qui a ouvert le bal en 2016 : Cécile Vaissié, dont “l’ouvrage” est d’ailleurs visé par plusieurs autres plaintes en diffamation.

 

  1. Rudy Reichstadt et L’Observatoire du conspirationnisme
  2. Adrien Sénécat et Les Décodeurs du Monde
  3. Samuel Laurent, des Décodeurs du Monde
  4. Nicolas Tenzer
  5. Jean Quatremer
  6. Raphaël Glucksmann
  7. Laurent Joffrin et Désintox de Libération
  8. (Pour mémoire) Les autres “copains du blog
  9. Épilogue

 

I. Rudy Reichstadt et L’Observatoire du conspirationnisme

J’ai donc porté plainte contre “l’Inspirateur” Rudy Reichstadt et contre le Président de L’Observatoire du conspirationnisme :

 

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Comme nous avons parlé plusieurs fois, je développe peu. Face à la récurrence des diffamations, plusieurs plaintes ont ainsi été déposées au fil des mois.

Lire la suite…

Source : https://www.les-crises.fr/les-copains-du-blog-point-sur-l...

 

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Mais puisqu’on est dans la guerre de l’information, restons-y :

 

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Encore avec les carabiniers !

Le 27 novembre dernier – honte sur nous ! – le Saker avait envoyé urbi et orbi ce qui suit, demandant à ses assidus lecteurs de « rendre un peu visible » un livre de Phil Butler récemment sorti. Tout vient à point à qui sait attendre :

 

Les prétoriens de Poutine :

Les principaux trolls du Kremlin passent aux aveux

The Saker.is27 novembre 2017

 

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Chers amis,

Aujourd’hui, avec l’aimable permission de Phil Butler, je mets en ligne le texte de ma contribution à son livre Putin’s Praetorians: Confessions of the Top Kremlin Trolls. Il y a à cela deux ou trois raisons. La principale est que j’estime que ce livre mérite une bien plus grande visibilité que celle qu’il a reçue (c’et aussi pourquoi, exceptionnellement, je place ce post dans la catégorie « analyses importantes » de mon site et pas ailleurs). Je vous prie de lire mon compte-rendu, pour voir pourquoi je m’attache aussi fortement à ce livre. Franchement, je suis scandalisé du petit nombre de critiques suscitées par ce livre. Je ne sais même pas si quelqu’un, mis à part Russia Insider, s’est donné la peine d’en faire un compte-rendu, mais quand bien même quelqu’un d’autre l’aurait-il fait, c’est une honte absolue que ce volume si intéressant soit aussi totalement ignoré des médias alternatifs, y compris de ceux qui sont les plus amicaux envers la Russie. C’est donc pour remettre ce livre « à la Une » pour ainsi dire, de notre communauté, que je poste ici ma contribution personnelle. La deuxième (raison) est que je veux vous demander votre aide. Jusqu’à présent, la version Kindle du livre a reçu quinze (15) appréciations sur Amazon et la version papier une seule ! Ce n’est pas suffisant ! Je vous demande donc par la présente 1) d’acheter le livre (Amazon réclame l’opînion des acheteurs), 2) d’écrire vous-mêmes une critique-compte-rendu sur Amazon. Allez, les gars, c’est là quelque chose que la plupart d’entre vous sont capables de faire les doigts dans le nez, donc, s’il vous plaît, faites-le ! Il nous faut montrer au monde qu’il existe ce que j’appelle « un autre Occident », qui, loin d’être russophobique, est capable d’aligner de vrais amis et même des défenseurs de la Russie. Donc, s’il vous plaît, jouez votre rôle et aidez Phil dans son héroïque entreprise : procurez-vous la version papier et écrivez ce que vous en pensez sur Amazon.

Mille mercis pour votre aide. Santé ! Et bises à tous !

Le Saker

 

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Comment je suis devenu un troll du Kremlin

par Le Saker

 

Par ma naissance, mon expérience et ma formation, j’avais tout ce qu’il fallait pour haïr Poutine. Je suis né dans une famille de « Russes blancs » dont l’anti-communisme était total et viscéral.

Mon enfance a été remplie d’histoires (presque entièrement vraies) d’atrocités et de massacres commis par les bolcheviques pendant la Révolution et la guerre civile qui l’a suivie. Comme mon père m’avait abandonné, j’ai eu pour père spirituel un archevêque russe orthodoxe en exil, et, par lui, j’ai appris toutes les persécutions génocidaires que les bolcheviques ont déchaînées sur l’Église orthodoxe.

À l’âge de 16 ans, j’avais déjà lu les trois volumes de L’Archipel du goulag et très sérieusement étudié l’histoire de la IIe Guerre mondiale. À 18 ans, je me suis impliqué dans de nombreuses activités anti-soviétiques telles que distribuer de la propagande anti-soviétique dans les boîtes aux lettres des diplomates de l’URSS ou qu’organiser l’importation illégale de livres interdits en Union Soviétique par le canal de sa marine marchande et de sa flotte de pêche (principalement via leur point de stationnement des îles Canaries). J’ai aussi travaillé avec un groupe clandestin de chrétiens orthodoxes qui envoyaient de l’aide, surtout en argent, aux familles des dissidents emprisonnés. Et comme je parlais couramment le russe, ma carrière militaire m’a fait passer d’un entraînement de base en matière de guerre électronique à une unité spéciale de linguistes au Quartier Général de l’Armée suisse, et, de là, à la fonction d’analyste militaire pour les services secrets suisses.

Les autorités soviétiques nous ont longtemps, ma famille et moi-même, mis sur leur liste de dangereux activistes anti-URSS et je n’ai, par conséquent, jamais pu voyager en Russie jusqu’à la chute du communisme en 1991, où j’ai pu prendre un avion pour Moscou, alors que les barricades élevées contre le coup d’État du GKChP (Comité d'État sur l'État d'Urgence) étaient encore debout.. Vraiment, jusqu’en ce fatal mois d’août 1991, j’étais un parfait militant anti-communiste pur et dur. J’ai même pris une photo de moi debout à côté de la statue déboulonnée de Felix Dzerjinski (le fondateur de la Tchéka, première des polices secrètes soviétiques), avec ma botte sur sa gorge de fer. Ce jour-là, j’ai senti que ma victoire était totale. Elle ne devait pas durer longtemps.

Au lieu d’apporter au peuple russe, qui souffrait depuis si longtemps, la liberté, la paix et la prospérité, la fin du communisme en Russie ne lui a apporté que le chaos, la pauvreté, la violence et une exploitation abjecte par la pire classe d’ordures qu’ait produite la défunte Union soviétique. Je fus horrifié. Contrairement à tant d’autres activistes anti-soviétiques, qui étaient également russophobes, je n’ai jamais confondu mon peuple avec le régime qui l’avait opprimé. Ainsi, tandis que je me réjouissais de la fin d’une horreu, je me désespérais de voir qu’une autre avait pris sa place. Pire même : il était indéniable que l’Occident jouait un rôle actif dans toutes et dans chacune des formes d’activités anti-russes : de la protection totale des gangsters russes au soutien de la subversion wahhabite de Tchétchénie, en passant par le financement de la machine de propagande qui tentait de faire du peuple russe un tas de consommateurs décervelés et par la présence de « conseillers » occidentaux (oui, c'est ainsi !) dans tous les ministères-clés. Les oligarques se sont alors mis à piller la Russie, causant des souffrances sans nom et sans mesure, pendant que tout l’Occident, le soi-disant Monde Libre, non seulement ne faisait rien pour aider les Russes, mais employait toutes ses ressources à aider ses ennemis. Bientôt, les forces de l’OTAN allaient attaquer la Serbie, alliée historiique de la Russie, en totale violation des principes les plus sacrés des lois interationales. L’Allemagne de l’Est fut instantanément réunie, c’est-à-dire incorporée, à l’Allemagne de l’Ouest, et l’OTAN entama sa poussée vers l’Est aussi loin que possible. Je ne pouvais pas me faire croire que tout ceci s’expliquait par une quelconque peur de l’Armée soviétique ou par une réaction à la théorie communiste de la révolution mondiale. À la vérité, il devint clair à mes yeux que les élites occidentales ne haïssaient pas le système ou l’idéologie soviétique, mais qu’elles haïssaient le peuple russe en personne, avec la culture et la civilisation qu’il avait créé.

Au moment où éclata la guerre contre la nation serbe en Croatie, en Bosnie et au Kosovo, je me trouvaiis dans une situation unique : toute la journée, je pouvais lire les rapports militaires secrets et ceux de l’UNPROFOR sur ce qui était en train de se passer dans la région, et, après ma journée de travail, je pouvais lire la propagande contrefactuelle anti-serbe crachée jour après jour par les Ziomédias de masse occidentaux. J’étais horrifié de voir que littéralement TOUT ce que disaient ces médias était mensonger jusqu’à l’os. Après quoi vinrent les opérations sous faux drapeau (« false flags »), d’abord à Sarajevo, mais aussi, plus tard, au Kosovo. Mes illusions au sujet du « Monde Libre » et de l’« Occident » s’écroulaient. À grande vitesse.

Le sort me ramena en Russie en 1993, où je pus voir le carnage infligé, à Moscou, par le régime « démocratique » d’Eltsine à des milliers de Russes (beaucoup plus que ce que la presse officielle prétendit). J’ai aussi vu les drapeaux rouges et les portraits de Staline autour du Parlement. Une fois arrivé là, mon dégoût était devenu total. Et quand le régime d’Eltsine décida de mettre au pas la Tchétchénie de Dudaev en déclenchant un autre bain de sang inutile, il set tourna eu désespoir. Puis vinrent les élections volées de 1996 et le meurtre du général Lebed. Quand le choses en furent là, je me souviens avoir pensé : « la Russie est morte ».

Par conséqent, lorsque l’entourage d’Eltsine nomma tout à coup un parfait inconnu Président de Russie, je fus fameusement sceptique, pour dire les choses poliment. Le nouveau venu n’était ni un ivrogne ni un oligarque arrogant, mais on ne pouvait pas dire qu’il fût impressionnant. Il était aussi ex-membre du KGB, ce qui, d’une part, était intéressant, le KGB ayant été l’ennemi de toute ma vie, alors que, d’autre part, je savais que le KGB qui s’occupait des services secrets étrangers était composé des plus brillants d'entre les meilleurs et qu’ils n’avaient eu rien à voir avec la répression politique. Les goulags et tout le reste des horreurs avaient été l’affaire d’une autre branche du KGB (la 5e) et elle avait été abolie en 1989. Poutine venait de la Première Direction Principale du KGB , le « PGU KGB ». Néanmoins, mes sympathies allaient plutôt au (beaucoup moins politique) service secret militaire GRU qu’au très politisé PGU, qui, j’en étais alors tout à fait sûr, disposait d’un très épais dossier sur ma famille et moi-même.

C’est alors que deux choses d’importance cruciale se produisirent en même temps ; le « Monde libre » et Poutine révélèrent simultanément leur vrai visage : le « Monde libre », celui d’un empire anglo-sioniste voué avec acharnement à l’agression et à l’oppression tous azimuts, et Vladimir Poutine, celui d’un vrai patriote russe. De fait, Poutine commença à prendre à mes yeux l’allure d’un héros. D’abord lentement, graduellement, petit pas à petit pas, il commença à faire faire demi-tour à la Russie, particulièrement dans deux domaines : il essayait de re-souverainiser le pays (de le rendre à nouveau souverain et indépendant) et il osa même l’impossible : dire à l’Empire non seulement qu’il avait tort, mais que ce qu’il faisait était illégitime (lisez donc la transcription de l’étonnant « Discours de Munich » de 2007 !)

Poutine m’a amené à faire un choix dramatique : allais-je me cramponner à mes préjudices de toute une vie ou laisser la réalité me prouver que mes préjudices de toute une vie étaient faux ? La première branche de l’alternative était pour moi la plus confortable et tous mes amis m’auraient approuvé. La seconde était beaucoup plus problématique et me coûterait l’amitié de beaucoup de gens. Mais quelle était la meilleure option pour la Russie ? Se pouvait-il que joindre ses forces à celles d’un ancien officier du KGB fût la chose à faire pour un Russe blanc ?

J’ai trouvé la réponse dans une photo d’Alexandre Soljénitzine et de Vladimir Poutine :

 

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Si cet anti-communiste pur et dur de la vieille génération qui, contrairement à moi avait passé des années au goulag, pouvait serrer la main de Poutine, alors, moi aussi je pouvais !

En fait, la réponse avait été tout du long évidente : alors que les principes et les idéologies « blancs » et « rouges » étaient incompatibles et mutuellement exclusifs, il ne fait aucun doute qu’aujourd’hui, les vrais patriotes russes se trouvent à la fois dans le camp des « Blancs » et dans le camp des « Rouges ». Pour dire les choses différemment, je ne crois pas que « Blancs » et « Rouges » seront jamais d’accord sur le passé, mais nous pouvons et nous devons nous mettre d’accord sur le futur. En outre, l’Empire se fout que nous soyons « Bancs » ou « Rouges ». L’Empire nous veut tous esclaves ou morts.

Entretemps, Poutine est toujours le seul dirigeant au monde qui ait assez de couilles pour dire à l’Empire à quel point il est hideux, stupide et irresponsable (lisez son Discours à l’ONU de 2015). Et moi, quand je l’écoute, je me rends compte qu’il n’est ni « Rouge » ni « Blanc ». Il est tout simplement russe.

Et c’est ainsi que je suis devenu troll du Kremlin et fan de Poutine.

Le Saker

Source : http://thesaker.is/book-excerpt-how-i-became-a-kremlin-tr...

 

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Phil BUTLER

Putin’s Praetorians : The Top Kremlin Trolls Confess

Langue : anglais

Éd. Pamil Visions, Octobre 2017

Illustrations de Patricia Revita & Préface de Pepe Escobar

211 pages

 

 

Ohé, La Fabrique ! Ça ne vous dirait pas de le publier en français ?

 

Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades

 

 

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Mis en ligne le 7 décembre 2017

 

 

 

 

 

 

23:45 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

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