07/02/2013

AVEC LES CARABINIERS

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AVEC LES CARABINIERS

Notre matos nous joue quelquefois des tours. Le dernier en date : nous n’avions plus de son. Disparu. De façon abrupte et inexplicable. Nous voyions circuler partout une video « belge » : intervention du député fédéral Laurent Louis sur le Mali. Fichtre. Que racontait-il ? Nous n’en savions rien. Et voilà que, simultanément, le Réseau Voltaire publie sur son site non seulement la vidéo, mais aussi le texte intégral de l’intervention en français, en espagnol et en anglais, et que le site d’information U.S. Information Clearing House prend le relais. Nous ne pouvions pas faire moins que la mettre, nous aussi, en ligne. (Et voilà que- ô comble de bonheur - notre son est revenu, aussi inexplicablement qu’il était parti !)

Avec les carabiniers, donc :


Condamnation de la guerre au Mali et dénonciation du complot néocolonial de l’Occident

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Réseau Voltaire –

Bruxelles, Belgique – 3 février 2013

Le 11 janvier 2013, la France déclenche une intervention militaire au Mali, pays africain où près de la moitié de la population vit avec moins de 1,25 dollars par jour. Les raisons que Paris invoque pour justifier cette opération reprennent en fait la rhétorique de la « guerre au terrorisme », chère à l’administration de Bush Jr. Le 17 janvier, le député indépendant Laurent Louis dénonce devant le Parlement belge les véritables objectifs de l’intervention. Seul député belge à s’opposer au soutien de la France à l’opération française, Laurent Louis rappelle aussi que les pays occidentaux – y compris la France – ont soutenu en Libye et soutiennent toujours, en Syrie, les djihadistes que Paris affirme vouloir combattre aujourd’hui au Mali.

Lire la suite…

 

 

Version US :

 

Information Clearing House

Preventive War Has Become The Rule

Belgian MP Laurent Louis stands against war in Mali and exposes the international neo-colonial plot :

« Preventative war has become the rule. And today in the name of democracy and the fight against terrorism, our states grant themselves the right to violate the sovereignty of independent countries and to overthrow legitimate leaders »



Video



On January the 17th, Belgian MP Laurent Louis, explained why he voted against the Belgian support for war in Mali. He expressed his disgust and wrath against the criminal foreign policies of the Belgian elite and its submission to foreign financial and interests groups.

Posted January 27, 2013

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Un des commentaires : « Here is one decent Western politician saying what needs to be said ! »

Source :

http://www.informationclearinghouse.info/article33733.htm

 

*

Allons-y de notre propre commentaire.

Premièrement, il importe de dire à quel point nous sommes d’accord avec chacun des termes employés par le député Louis, ainsi qu’avec leur sens général.

Deuxièmement, nous n’avons pas remarqué sans dégoût les efforts faits par quelques zozos (dont une femme) pour tenter, par diverses gesticulations, de désamorcer des paroles qu’ils auraient bien fait d’écouter avec respect. Nous avons espéré voir exploser l’apoplectique grimaçant dans le dos de l’orateur. Hélas…

Troisièmement, vous aurez apprécié comme nous le silence de mort qui a accueilli cette péroraison. Pas un seul qui ait eu le courage de se déclarer à haute voix pour ou contre. La meute, accoutumée à ramper sous la schlague, a de ces silences-là.

Quatrièmement, il est toujours bon de savoir par quoi on est « représentés » : on a les représentations qu’on mérite, et, depuis les honteuses sorties en masse des assemblées de l’ONU, à chaque fois que le Président Ahmadinejad y a pris la parole, nous sommes fixés.

Cinquièmement, la seule conclusion à tirer de tout ceci est qu’il y a en Belgique au moins un homme et qu’il fait de la politique. Si un trop grand nombre de Belges faisaient savoir de façon indiscutable qu’ils partagent ses vues (nous ne nous faisons aucune illusion là-dessus), le député Louis aurait vite un accident. Nous ne le lui souhaitons pas. Tant pis pour les Belges.

 

*

ARCELOR-MITTAL arrête les hauts-fourneaux liégeois, licencie tout le monde : la routine depuis 40 ans.

 

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LAKHSMI MITTAL BELGIUM ou la pierre philosophale

Patrick LEDENT

Liège, 5 février 2013

J’aime bien les chiffres. Ceux qui suivent sont glanés sur le net et constituent une moyenne des différents sites consultés, de gauche comme de droite, y compris le très modéré « Trends », c’est vous dire ! Nos politiques ne contestent pas ces chiffres.

Entre 2008 et 2011, ARCELORMITTAL a réalisé en Belgique 5,8 milliards d’euros de profit, soit 1,45 milliard d’euros par an. Grâce aux intérêts notionnels et à diverses entourloupes fiscales, le groupe a été imposé à hauteur de 1,4%. Il a donc acquitté, pour l’exercice 2012, un impôt d’environ deux millions d’euros (1,45 milliard x 0,014).

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Si l’entrepreneur avait été imposé équitablement, c’est-à-dire à hauteur du taux moyen d’imposition des travailleurs et entreprises belges, soit +/- 35%, il aurait acquitté un impôt de plus de 507 millions d’euros (1,45 milliard x 0,35). Réduisons à 502 millions, par facilité.

Un rapide calcul (502 M€ - 2 M€) nous apprend que l’Etat belge a accordé à M. Lakhsmi MITTAL, pour l’exercice 2012, une réduction d’impôt d’un demi-milliard. Ce qui correspond, grosso modo, à 50 euros par habitant, soit près de 150 par travailleur.

MITTAL compte environ 12.000 travailleurs en Belgique. Accordons à chacun d’entre eux un salaire moyen confortable de 2.000 à 2.500 euros net par mois, ce qui représente une charge brute pour l’employeur de 5.000 € par travailleur et par mois, soit une masse salariale annuelle de 720 millions d’euros (12.000 travailleurs x 5.000€ x 12 mois).

Notre État a donc pris en charge, par le biais des intérêts notionnels, septante pourcent de cette masse salariale (500/720)*100. Ce qui revient à dire que Lakhsmi MITTAL a bénéficié, pour faire tourner sa boîte, de 8.400 (12.000*0,7) esclaves (c’est ainsi qu’il convient d’appeler les travailleurs non rémunérés par leur patron).

Décompte tenu des esclaves, le groupe MITTAL a constaté qu’il avait rémunéré, contre toute attente, 3.600 profiteurs ! Voilà qui dépassait l’entendement ! Payer la main d’œuvre, et puis quoi encore ? Il convenait de mettre un terme à l’hémorragie. Dont acte : 800 suppressions d’emplois voici quelques mois pour la phase à chaud, 1.300 aujourd’hui pour la phase à froid, et 1.500 demain pour la phase tempérée, attendez voir ! Objectif fin 2013 : masse salariale = zéro.

Voilà pour la comptabilité. Pour les modalités d’application, c’est à peine plus compliqué. Il s’agit de jongler avec les diverses niches fiscales, à les détourner de leur esprit et à contourner les éventuels garde-fous : rien qui soit sorcier. Quand on a laissé sa conscience au vestiaire, l’issue du match ne fait pas un pli.

Aujourd’hui, devant l’énormité du camouflet, nos politiques font mine de s’étonner : « Ah ben ça alors, on ne l’aurait jamais cru ! Notre montage financier reposait sur une confiance mutuelle, et voici que cette confiance est rompue. On nous avait promis de nombreux investissements en échange de notre flexibilité, et voici que l’on se rétracte ! Pire, que l’on sabote notre travail ! Pouvions-nous imaginer un seul instant que nous avions affaire à un escroc ? « Non, peut-être ! », répondrons nous pour affirmer, en bons surréalistes que nous sommes : « Oui, absolument ! ».

Placez un marmot dans une cuisine, posez un pot de confiture en haut d’une armoire et donnez la consigne : « Pas touche ! ». Là-dessus, abandonnez sur place deux tabourets, une table, quatre chaises, une échelle, un élévateur hydraulique et huit mille quatre cents assistants. Revenez vingt minutes plus tard. Vous attendez-vous à trouver le pot de confiture intact ? La réponse semble évidente. Sauf pour notre gouvernement qui s’exclame, mains sur les hanches : « Ah ben, ça alors ! »

Il ne vous reste plus qu’à pleurer et à gronder le gosse pour n’avoir pas respecté vos injonctions. Le gronder mais pas trop, parce que, réflexion faite, vous aviez un peu tenté le diable, non ? Simplement, à l’avenir, vous serez plus circonspect : l’élévateur hydraulique, pas question, trop facile !

C’est ce qu’il va se passer, c’est déjà ce qu’il se passe ! Déjà ce qu’il se dit : « Bien sûr, on peut nationaliser, mais sur le long terme, c’est intenable. Il ne faut pas se voiler la face, MITTAL est incontournable. Si on ne fait pas de concession, tel qu’on le connaît maintenant, il est capable de mettre la clé sous le paillasson sans même passer la serpillière. Alors, le carottage en profondeur et la décontamination des sols et sous-sols, je ne veux pas jouer les oiseaux de mauvais augure, mais ce n’est pas dans la poche. On marche sur des œufs, messieurs. Faut faire gaffe, drôlement gaffe, agir avec prudence, plus que jamais ! Donc, voilà ce que je propose : on retire l’élévateur hydraulique, faut pas exagérer, mais en contrepartie et en gage de notre bonne volonté, on indemnise nous-mêmes les travailleurs licenciés. Après tout, c’est de notre faute, s’ils sont sur le carreau. Si nous les avions payés tout de suite, comme les autres, nous n’en serions pas là. Alors ? Ça marche ? Il est adopté, mon plan ?»

Il le sera. On parie ?

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« …on indemnise nous-mêmes les travailleurs licenciés : il en a de bonnes, Patrick Ledent ! « On », c’est qui ? Les contribuables, non ? Donc, les travailleurs licenciés… Nous sommes bien d’accord ?

Et si on enfermait nos gouvernants avec Arundhati Roy jusqu’à ce qu’elle en ait fait du dal ou qu’ils sachent au moins épeler leur nom ?

 

*

Dans le même ordre d’idées que l’article de Philippe Grasset sur la Grande Muraille Souterraine de Chine,  les valeureux du Cercle des Volontaires viennent de mettre en ligne une interview, qui nous avait échappé lorsque Center Blog, Alterinfo et Le Grand Soir l’avaient publiée en septembre dernier, honte sur nous et notre frivolité ! 

Cette interview est si importante à nos yeux qu’au lieu de vous y envoyer par un lien, nous nous sentons obligés de vous la balancer in extenso. La démonstration du Pr. Fursov est si magistrale et si limpide qu’un enfant de quatorze ans la comprendrait. Et on se fourrerait le doigt dans l’œil jusqu’aux clavicules si on pensait qu’elle ne nous concerne pas directement. Amis lecteurs, ne la zappez pas, sous peine de mourir idiots !

 

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Frappe contre la Syrie – cible : la Russie

Cercle des volontaires – 5 février 2013

L’interview de Andrej Iljitsch Fursov ci-après a été publiée le 9 août 2012 sur le site KP.ru et traduit par le site Horizons et Débats.

« Il n’y a qu’une chose qui puisse être pire que l’hostilité avec les Anglo-Saxons : c’est l’amitié avec eux » (Alexej Jedrichin-Wandam)

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Andrej Fursov est directeur du Centre d’études russes à l’Université des sciences humaines de Moscou et membre de l’Académie internationale des sciences (Munich). Compte tenu de l’orientation des questions au départ, il embrasse un large spectre imprévu de sujets abordés. Partant de la situation actuelle en Syrie et du «Printemps arabe», l’historien russe tente des prévisions et des réflexions sur les développements à venir, allant du concret au global. Dernière remarque liminaire: en russe, le terme de «régime» n’a pas forcément de connotation négative.

KP.ru : Pourquoi l’Occident est-il si pressé d’enfoncer les clous dans le cercueil du régime d’Assad ?

Andrej Fursov : Ce pays de taille moyenne au Proche-Orient est tout à coup devenu le point le plus névralgique de la planète. L’ONU siège en permanence à son sujet. La Russie et la Chine y adoptent une attitude inflexible. Une flotte russe de bâtiments de guerre avec de l’infanterie de marine à bord a mis le cap sur la Méditerranée et fera aussi escale en Syrie. Les USA mettent 15 millions de dollars supplémentaires à disposition des «rebelles». Est-il possible que ça sente la grande guerre ?

KP : En quoi la petite Syrie a-t-elle gâché la soupe au puissant Occident ?

A.F. : En tout, simplement. Procédons par ordre – allant du plus petit au plus grand, du régional au global. Dans les constellations proche-orientales et en général dans le conflit des Américains et des monarchies sunnites (Arabie saoudite et Qatar) contre l’Iran chiite, ce pays n’est pas seulement un allié de Téhéran, mais le membre d’une chaîne qui relie celui-ci avec les groupements chiites du monde arabe. Sans cet intermédiaire, l’influence de l’Iran dans le monde arabe serait passablement moins importante. Je ne veux même pas parler de l’oléoduc qui, provenant de l’Iran, traverse la Syrie. Sans solution de la question syrienne, les Anglo-Saxons, c’est-à-dire les Britanniques et les Américains, ne pourront pas prendre le risque de s’attaquer à l’Iran.

Le régime syrien est de fait le seul régime fort et laïc du monde arabe. Le fait qu’il soit fort dérange les Atlantistes dans leurs plans de transformation du Proche-Orient et du monde entier. Qu’il soit laïc et en même temps économiquement couronné de succès dérange les dirigeants de l’Arabie saoudite et du Qatar.

KP : Bien des gens disent qu’il s’agit de la première guerre pour le gaz naturel.

A.F. : On a détecté des gisements de gaz naturel dans le Sud de la Méditerranée – autant en mer que sur terre en Syrie (Kara). C’est difficile de connaître leur dimension, mais ils existent. Le Qatar exporte du gaz naturel liquéfié à l’aide d’une flotte de tankers. Si le régime d’Assad s’effondre, le Qatar aura la possibilité de transporter directement le « combustible bleu » via le territoire syrien sur la côte de la Méditerranée. Cela doublerait au moins son volume d’exportations et gênerait simultanément les exportations de l’Iran. Le renforcement du Qatar sur le marché du gaz naturel affaiblit la position de la Russie. Si les Américains réussissent simultanément à prendre le contrôle du gaz naturel algérien, cela ressemblera bien à un blocage des exportations de gaz naturel pour la Russie. Ce qui signifie que les intérêts économiques du Qatar sont identiques aux intérêts géopolitiques des Etats-Unis, et à leurs efforts d’affaiblir la Russie autant que possible, car la Russie ne doit pas de nouveau se renforcer.

KP : Cela signifie au fond qu’en Syrie, les Yankees attaquent indirectement le Gazprom aimé des Russes ?

A.F. : Les Anglo-Saxons sont des joueurs de billard au niveau mondial, ils travaillent selon le principe de tirer simultanément plusieurs balles d’un coup (ce qu’on devrait apprendre d’eux). Le chaos orchestré se déroulant au grand Proche-Orient sépare la Chine des sources de pétrole et de gaz naturel dont elle a besoin, ce qui entraîne en même temps une rupture entre la partie chinoise de l’Eurasie et celle de l’Europe occidentale. Le contrôle du pétrole et du gaz provenant du Proche-Orient signifie en première ligne le contrôle des Etats-Unis sur l’Europe, notamment sur l’Europe occidentale, ce qui serait favorable à un affaiblissement de la Russie et de ses positions. Et si un jour cela devait déplaire à l’Europe, on pourrait là aussi provoquer pour un oui pour un non quelques troubles arabo-africains – de telle manière que les citoyens rassasiés désireraient que ça prenne fin.

Cette logique (bien que ce ne soit pas la seule chose) détermine la poussée vers l’Est des élites de l’Atlantique nord à travers le monde arabe : la Tunisie, l’Egypte, la Libye. Actuellement, ils sont arrivés en Syrie. Cependant, les Atlantistes se voient confrontés dans ce coin de terre syrienne à une autre puissance mondiale, qui peut se mesurer à eux du point de vue économique et même militaire, mais qui représente une civilisation totalement différente. C’est la Chine avec sa poussée vers l’Ouest. La poussée de la Chine est une espèce de croisade pour gagner des ressources. Le Pakistan se trouve déjà sous l’influence de la Chine. Les Chinois ont depuis longtemps des relations avec les talibans d’Afghanistan. L’Iran est aussi un allié, bien que très spécial. Le sud de l’Irak est déjà de facto contrôlé par les alliés chiites d’Iran. Du point de vue géostratégique et géoéconomique, la Chine parvient ici pas seulement jusqu’à la côte de l’océan Indien, mais, vu sous cet angle, jusqu’à l’Atlantique (à savoir jusqu’à la côte syrienne de la Méditerranée). Pour le dire objectivement, en Syrie, les croisés occidentaux sont parvenus à la Grande Muraille de Chine.

Pour la première fois, l’élite anglo-américano-juive, qui s’était formée au cours des derniers siècles et est devenue une conquête organisationnelle historique de l’Occident, a été confrontée ici à un adversaire mondial d’un genre non-occidental (car la direction de l’URSS était la transposition d’un projet de gauche de l’Occident, d’un jacobinisme de l’époque moderne). Par ailleurs, le segment européen de l’élite occidentale se trouve en face d’un segment chinois pas moins ancien et peut-être même plus ancien, d’où il reçoit aussi l’expérience historique. Orienté tout autant vers les valeurs matérielles, le commerce et l’argent. Mais ayant encore l’esprit très aventureux, car à l’évidence les Chinois ont leur propre système criminel mondial.

KP : La mafia chinoise est probablement encore un peu plus violente que l’italienne…

A.F. : Oui, et ne parlons même pas des réserves d’or chinoises comme arme financière menaçante.

Pékin a très bien compris que la Syrie n’est qu’une étape de la poussée principale des Atlantistes du Nord – et le but est de voir tomber la Chine, de la renvoyer à l’intérieur de ses frontières nationales, de la séparer des sources d’approvisionnement en matières premières et de l’étouffer technologiquement. C’est ce qui explique la position si dure de la Chine à l’ONU en ce qui concerne la Syrie.

KP : Qu’en est-il de la position de Moscou ? Pourquoi est-elle si différente que dans le cas de la Libye ?

A.F. : Premièrement, nous avons à présent un autre président. Deuxièmement, je pense que l’affaire avec Kadhafi a appris pas mal de choses aux dirigeants russes. Troisièmement, la Russie entretient une base navale en Syrie. Quatrièmement, l’industrie d’armement russe a des intérêts importants en Syrie, et les intérêts économiques sont une chose sacrée pour les dirigeants russes. Cinquièmement, la Syrie est bien plus proche des frontières de la Russie et de l’espace postsoviétique que la Libye. Tout ceci détermine la position de Moscou, une position qui par son potentiel nucléaire et diplomatique renforce la position chinoise. Ni la Russie ni la Chine ne parviendraient à affronter seuls la communauté internationale.

Les Anglo-Saxons peuvent sûrement se ficher du veto de la Russie et de la Chine, de l’ONU et du droit international en général, qu’ils ont de toute façon l’intention d’abroger. Mais jusqu’ici, ce ne sont que des intentions. Car comme Staline a dit une fois, la logique des circonstances est toujours plus forte que la logique des intentions. Ces circonstances sont la Russie et la Chine qui provoquent une furieuse rage chez les Atlantistes du Nord – il n’y qu’à écouter quelques fois Madame Clinton et observer sa mimique.

KP : En dépit des positions intransigeantes de Moscou et de Pékin, l’Occident ne se retire pas. Pourquoi donc?

A.F. : Premièrement, cela ne fait pas partie des traditions des Anglo-Saxons de lâcher prise après avoir planté leurs crocs dans une proie comme un pitbull. Ils feront pression à fond jusqu’à ce qu’ils aient imposé leur projet ou jusqu’à ce que l’adversaire leur brise les reins. Deuxièmement, au cours des 25 à 30 dernières années, après avoir vaincu l’élite soviétique (il s’agit exactement de l’élite soviétique – elle a capitulé), ils sont simplement devenus arrogants. Ils se sont habitués à ce que la Russie abandonne tout et ils comptent sur le fait qu’ils peuvent faire pression sur l’élite russe, déjà rien que parce celle-ci a déposé son argent dans des banques occidentales. Troisièmement, et c’est la raison principale qui l’emporte sur toutes les autres : les mises sont beaucoup trop élevées, c’est le destin des élites de l’Atlantique nord elles-mêmes qui est en jeu, il ne s’agit pas du tout seulement de réserves d’hydrocarbures ou du Proche-Orient. L’Occident n’a pas d’autre possibilité que de foncer en avant. L’affaire se présente ainsi : en dépit de l’énorme potentiel matériel et d’information de cette machinerie gigantesque qui est dirigée par des géo-constructeurs et géo-ingénieurs supranationaux extrêmement expérimentés, les Etats-Unis font actuellement l’expérience d’une surtension des forces. « Nihil dat fortuna mancipio » – le destin n’accorde rien pour l’éternité ! Le temps de l’Amérique est en train de passer. Afin de retarder la chute définitive ou même de l’éviter, l’Amérique a besoin de faire une pause pour souffler.

Ce n’est pas un hasard si dans la nouvelle doctrine militaire qu’Obama a proclamée le 5 janvier 2012, il ne s’agit plus maintenant que les USA – comme jusqu’ici – soient armés pour mener deux guerres parallèles, mais plus que pour une, plus des actions indirectes dans plusieurs régions. Il faut par ailleurs tenir compte du fait que les Américains regroupent jusqu’à 60% de leur puissance militaire dans l’océan Pacifique, l’espace du Pacifique oriental, et qu’ils se préparent ainsi à des confrontations avec la Chine. Ce n’est pas un hasard si la revue Foreign Affairs, une publication du Council on Foreign Relations (CFO) – une des structures américaines les plus influentes en matière de relations internationales – ne cesse de publier depuis peu des articles qui disent ouvertement : les Etats-Unis ont besoin de faire une pause « pour se concentrer sur la reconstruction des bases de la prospérité nationale ». Aujourd’hui, l’Amérique rappelle l’Empire romain du temps de l’empereur Trajan (début du IIe siècle de notre ère). A cette époque, Rome a passé des offensives stratégiques à la défense stratégique ; Rome a commencé à bâtir le limes et à abandonner quelques régions conquises, avant tout au Proche Orient.

KP : C’est une analogie directe. Les Etats-Unis ont l’intention de quitter l’Afghanistan, et ils se sont déjà retirés de l’Irak…

A.F. : Les résultats du Sommet de l’OTAN de Chicago, les 20 et 21 mai 2012, en ont apporté la démonstration : ni les États-Unis ni l’OTAN ne quitteront réellement le Proche-Orient et l’Afghanistan. Ce n’est pas pour cela qu’ils s’y étaient rendus. Il est toutefois vrai qu’ils doivent en « sortir » mais avant tout pour y installer un nouveau modèle de commandement. Et cela, tout simplement pour éviter que la place ne soit prise par les concurrents, c’est-à-dire par l’UE et surtout par la Chine. Voilà la vraie raison de ce nouveau modèle de domination de la région : un chaos orchestré. On ne peut imaginer de meilleur candidat pour installer ce modèle et le maintenir que les Islamistes, « les chiens de garde de la mondialisation à la mode américaine ».

On voit donc au Proche-Orient – notamment dans le pays-clé qu’est l’Égypte – que le « Printemps arabe » a porté au pouvoir les Islamistes. En réalité, on leur a aplani le chemin. Mais, les Anglo-Saxons ont buté sur deux pays dans leur marche en avant, dans lesquels les Islamistes étaient faibles ou inactifs. Il s’agit de la Libye et de la Syrie. La Libye a déjà été écrasée par l’atroce attaque de l’OTAN, la Syrie est actuellement assiégée. L’armée syrienne se bat contre le terrorisme international, qui est, comme il se doit, dirigé par les manipulateurs des dirigeants anglo-américains.

KP : Permettez, Andrej Iljitsch ! Les médias occidentaux prétendent que le peuple s’est révolté contre le régime d’Assad. Les insurgés sont des Syriens qui ont déserté l’armée.

A.F. : En sont responsables les médias occidentaux, ou autrement dit : les moyens de propagande de masse, d’agitation et de désinformation. Leur tâche est purement militaire, soit de mener une campagne de désinformation et de guerre psychologique. Les « rebelles syriens » sont dotés d’armes de précision, de canons antichars, d’appareils de détection à infrarouge, d’excellents fusils pour tireurs d’élite, et de bien des autres armes, de production turque pour l’essentiel. N’est-ce pas un peu beaucoup pour des déserteurs et des réfugiés ? L’essentiel est, toutefois, l’organisation de ces combats. Depuis juin, la situation en Syrie a complètement changé. Assad se heurte à une culture d’état-major hautement qualifiée, de ceux qui planifient les diversions militaires dont seraient bien incapables les déserteurs, même au rang de capitaine ou de major. Les « insurgés » ont passé de la tactique d’usure et de harassement de l’armée syrienne à celle d’attaques massives, soutenues par des contingents comportant 25 000 à 30 000 hommes. Ces hommes armés viennent de Libye, de Tunisie, d’Afghanistan et d’autres pays islamiques. De les envoyer en Syrie permet aux Occidentaux et aux monarchies sunnites de résoudre un problème crucial. Car ces énergies meurtrières doivent être occupées quelque part. Il ne faut pas s’attendre à ce qu’elles se mettent à travailler sérieusement, et un chien enragé peut aussi mordre son maître.

Une partie des clans criminels syriens combattent avec les mercenaires professionnels et les terroristes internationaux contre les troupes gouvernementales ; ils assassinent leurs propres voisins et accusent le régime Assad d’avoir commis ces horreurs. La situation en Syrie a mis au jour une réalité : Le terrorisme international, contre lequel les États-Unis prétendent lutter, est en réalité leur arme, créée par eux-mêmes. En Libye, c’est Al-Qaïda qui a accompli la tâche ordonnée par les Atlantistes. En Syrie, on a introduit les hommes d’armes de l’Islamiste Abd al-Hakim Balhadsch, qui fut commandant des « insurgés » libyens. Il est le militaire le plus influent de Tripoli et lié à Al-Qaïda depuis longtemps. Cette organisation est un instrument parfaitement adapté pour les services secrets américains et britanniques. En cas de besoin, on peut les utiliser pour faire exploser ses propres Twin-Towers, puis rendre responsable l’organisation de Ben Laden. Et, si le besoin s’en fait sentir, on peut s’allier à cette organisation pour se lancer contre Kadhafi ou contre Assad. Al-Qaïda peut reprendre du service ; comme le déclara en son temps notre patriarche Avvakoum « hier encore fils de pute, aujourd’hui déjà un prêtre ».

Il doivent cesser de nous raconter des stupidités : les Syriens ne se battent pas contre les Syriens, mais contre l’élite anglo-saxonne qui mène sa guerre au travers des terroristes internationaux. Leur façon d’agir ressemble fort à celle des escadrons de la mort de John Negroponte au Guatemala. Les « amis de la Syrie » (qui furent auparavant les « amis de la Yougoslavie, de l’Irak, de la Libye ») voudraient, de leur point de vue, aussi devenir les « amis de la Russie », alors qu’ils sont le principal pouvoir terroriste international. J’espère bien qu’ils se retrouveront un jour, avec leurs complices (y compris ceux de La Haye), à « leur Nuremberg ». Nombreux sont ceux, à l’ouest aussi, qui comparent l’invasion de l’Irak par Bush jr. à celle de la Pologne, des Pays-Bas et de la France par Hitler. La question qui se pose est de savoir si la Syrie sera la dernière ligne avant une nouvelle guerre, non seulement mondiale, mais globale ? La criminalisation de la politique par les dirigeants occidentaux y conduira finalement, tôt ou tard.

KP : Les États-Unis ont de fait justifié les derniers actes terroristes à Damas qui ont coûté la vie à plusieurs membres du gouvernement syrien.

A.F. : Oui, parmi les victimes se trouvent le ministre de la Défense Daud Radschha, le chef des services secrets militaires Assef Schawkat et le chef du comité anticrise Hassan Turkmani. Des personnes très proches d’Assad, ses soutiens. Il fallait s’attendre à une pareille action, et je ne pense pas qu’elle ait été possible sans l’aide de services secrets occidentaux. Mais Bachar el-Assad tient bon, on n’a pas pu le briser au cours des 15 derniers mois, c’est pourquoi on vise maintenant à l’éliminer physiquement, lui et ses proches. On espère qu’une fois disparu, son régime s’effondrera. Y arrivera-t-on ? C’est une autre question. Mais dans ce contexte, il y a autre chose qui est important : l’élite occidentale s’est, après l’assassinat de Kadhafi, engagée ouvertement et sans scrupule sur la voie de l’assassinat de ces dirigeants, qui s’opposent à leurs projets, c’est-à-dire : sur la voie du terrorisme. Alors qu’avec Milosevic et Saddam Hussein on s’était donné la peine d’ouvrir un procès bidon, on a assassiné Kadhafi d’après des méthodes « concrètes » de grand banditisme et on n’a pas même caché sa satisfaction. Qu’on se souvienne de la scène présentant les dirigeants américains réunis à la Maison-Blanche devant le téléviseur pour assister à la mise à mort de « Ben Laden ». Quand on tombe pareillement dans l’abrutissement et dans la dégénérescence morale on se retrouve au niveau de la populace moyenâgeuse qui trouvait plaisir à assister aux exécutions. Les dirigeants occidentaux se comportent comme une organisation mondiale de criminels et ne s’en cache même pas. Selon le principe : « Tu es déclaré coupable uniquement parce que j’ai faim ! »

Ainsi, l’ancien président français pro-américain, Sarkozy, avait directement menacé les chrétiens syriens (environ 10% de la population syrienne) que, s’ils continuaient à soutenir Assad, ils pourraient se trouver victimes d’attentats. Et c’est bien ce qui se passe actuellement. Mais on ne se contente pas d’assassiner des chrétiens, mais aussi des Druzes, des Alaouites, des membres du parti Baath au pouvoir depuis 1963. Mais les grands massacres commenceront, dans la mesure où l’Occident réussira à faire tomber le régime d’Assad. Ce qui ne sera possible que par une intervention militaire venant de l’extérieur.

KP : Pensez-vous que l’Occident ira aussi loin ?

A.F. : Il vaut mieux poser cette question à cette organisation criminelle qui a ses « actions » à Washington, New York, Londres et Bruxelles. Nous ne pouvons qu’imaginer des variantes. La seule puissance militaire sur laquelle s’appuie l’OTAN est la Turquie, laquelle rêve de voir la Syrie divisée en quatre ou six parties, d’obtenir le contrôle de la moitié, ce qui commencerait à lui donner l’image de ce que nous avons connu comme l’Empire ottoman. Toutefois, une telle guerre serait un vrai risque pour la Turquie, du fait des positions de la Russie, de la Chine et de l’Iran, sans compter la question kurde, cela même avec l’aide de la technique militaire de l’OTAN. Et la Syrie elle-même n’est pas dénuée de force. On peut donc plutôt s’imaginer que la guerre actuelle continuera de la même manière, l’Occident s’efforçant d’écraser la Syrie au moyen des mercenaires, en combinant la tactique de désorganisation et d’attaques massives, tout en cherchant à liquider physiquement Assad. Les États-Unis et la Grande Bretagne ont déjà trop investi pour la destruction du régime syrien et ne reculeront que si le prix d’une victoire est trop élevé.

KP : Ont-ils vraiment autant investi ?

A.F. : Oui. Tant en ce qui concerne la finance que l’organisation. Déjà en 2006, on a mis en place le programme « Démocratie en Syrie », avec un financement prévu de 5 millions de dollars. En 2009, le « Conseil pour la démocratie », qui répartissait cet argent entre les acteurs qui voulaient « démocratiser » de l’intérieur les pays qui devaient être affaiblis par les États-Unis, reçut du Département d’Etat la somme de 6,3 millions de dollars pour le programme, lié à la Syrie, intitulé « Initiative pour le renforcement de la société civile » (il faut croire que les Anglo-Saxons s’imaginent qu’on met en place une société civile en faisant assassiner des femmes et des enfants par des mercenaires).

Le « Syrian Business Forum » administre actuellement un budget d’au moins 300 millions de dollars. La moitié de ce montant sert à financer l’« Armée syrienne libre ». L’Arabie saoudite et le Qatar, qui ont signé un accord secret à ce sujet, jouent un rôle important dans le financement des forces anti-Assad. Les positions des Saoudiens et du Premier ministre du Qatar, cheikh Hamad ben Dschassem Al Thani, démontrent parfaitement la collusion entre l’Occident et les Salafistes. C’est au Qatar que furent tournés des films sur de prétendus combats à Tripoli et à Damas, alors que ces combats n’avaient pas encore commencé. L’émir finança l’assaut de Tripoli et y envoya une troupe arabe de 6000 hommes qui portaient l’uniforme militaire du Qatar. D’ailleurs, c’était aussi Ben Dschassem qui ordonna l’attaque contre le diplomate russe Titorenko au Qatar.

KP : Certains politiciens occidentaux pensent que la Russie accueillera Assad et sa famille. Partant de l’idée que le peuple syrien en sera reconnaissant à la Russie. Quelles peuvent être les répercussions pour la Russie de la chute du régime Assad ?

A.F. : La Syrie est notre seul allié dans le monde arabe. S’il chute, nous perdrions nos dernières positions dans la région. Mais il ne s’agit pas seulement du monde arabe. La Russie peut facilement disparaître de la carte. Après la Syrie et l’Iran (car il est plus que probable qu’après la Syrie, les Atlantistes envahiront l’Iran – les analystes émettent déjà le nom de cette opération militaire « La grande tempête », qui devrait commencer par une attaque américano-israélienne contre le Hizbollah) ce sera probablement notre tour. On peut donc affirmer qu’on vainc la Syrie (et l’Iran), mais ce qu’on vise finalement c’est la Russie. Les préparatifs sont déjà en route dans toutes les directions : la situation au Proche-Orient, le « bouclier anti-missiles », l’élargissement de l’OTAN vers l’Est, etc.

KP : Les affaires concernant le bouclier anti-missiles et l’extension vers l’Est de l’OTAN sont claires. Mais quels sont les liens entre la Syrie et l’Iran et notre sécurité ?

A.F. : Ils sont très proches de nos frontières et de nos zones d’influence – la Transcaucasie et l’Asie centrale. Si les régimes actuels de Damas et de Téhéran tombent, alors la zone du « chaos orchestré » par les Atlantistes s’étendra de la Mauritanie et du Maghreb, jusqu’en Kirghizie et au Cachemire. L’arc d’instabilité s’enfoncera comme un coin dans l’Eurasie centrale, d’où les Atlantistes menacent déjà directement la Russie et la Chine. Mais avant tout la Russie.

Tout cela pour la folie du pouvoir – au lieu d’acheter les matières premières.

KP : Pourquoi avant tout la Russie ?

A.F. : La crise du système mondial attendue augmente l’importance du contrôle des ressources de manière incommensurable. L’importance est encore potentialisée en prenant en compte les conditions de la catastrophe géo-climatique et géophysique pronostiquée. Je ne parle pas ici du « réchauffement global » mythique. Mais du recul prosaïque du courant du Golfe, du changement de la chaîne alimentaire dans les océans mondiaux (cela arrive une fois tous les 11 millénaires et demi à douze millénaires et demi) – ce sont là des bouleversements d’une dimension planétaire qui ont commencé environ au début du XXe siècle et se termineront environ dans le premier tiers du XXIIe siècle. Dans de telles conditions de crise et après une telle crise, la seule région stable avec suffisamment de ressources dans le monde est l’Eurasie du Nord, donc principalement le territoire géographique de la Russie. C’est pourquoi notre territoire devient l’une des plus importantes proies géo-historique du XXIe siècle et des siècles suivants. Les russophobes célèbres Brzezinski, Albright et d’autres Occidentaux ont déclaré à plusieurs reprises, qu’il était injuste que la Russie dispose d’un tel territoire et de telles ressources. Cela devrait appartenir à la communauté mondiale – c’est-à-dire aux élites atlantistes, qui sont organisées en loges, clubs, commissions, ordres et autres structures exceptionnelles.

Toutefois, pour cela, il est nécessaire d’obtenir le contrôle sur l’Eurasie du Nord, et le territoire pour déployer ses troupes est – l’Asie centrale. Les Américains sont déjà sur place. Bien qu’ils contrôlent déjà le Proche-Orient, ils sont néanmoins encore séparés de l’Asie centrale par la Syrie et l’Iran. Ici, la mèche qu’on a allumée en Afrique du Nord, reste jusqu’à présent interrompue et s’est éteinte. Sans la destruction de ces deux pays, les Atlantistes ne peuvent pas entamer leur combat pour l’Eurasie du Nord. Ils considèrent la Russie comme source de matières premières, la Chine comme source de main-d’œuvre, c’est-à-dire comme quelque chose de secondaire. Et si cette entité secondaire contrarie leurs plans, cela les rend fou. La solution pour la question russe et chinoise est abordée par l’Occident justement avec l’aide de l’Islam, des Arabes. Peu importe si cela se passe sous la forme d’un chaos orchestré, d’une nouvelle conquête arabe ou d’une guerre entre le Califat et les incroyants.

Fidèles à leur tradition, les Anglo-Saxons s’efforceront de monter de grands Etats et des peuples les uns contre les autres, de les affaiblir, voire de les exterminer (deux fois au cours du XXe siècle, la Russie et l’Allemagne ont été montés l’une contre l’autre), toutefois, ils s’efforceront aussi d’éliminer l’Islam. Cela se fait par sa radicalisation maximale avec le wahhabisme, le sevrage de sa force économique interne et démographique au cours des guerres eurasiennes, après quoi le monde islamique sera transformé plus tard en une sorte de Ghetto d’une nouvelle tradition, qui ne possèdera pas de propres ressources et technologies. Ceux qui ont joué dans leur enfance à « Donjons et Dragons » [un des tous premiers jeux de rôle médiéval-fantastique créé aux Etats-Unis dans les années 1970, ndt.], se souviennent probablement d’une variante d’un « Monde du soleil noir ». Les mondialistes tenteront de briser le monde islamique en une quantité de petites unités, avec lesquelles des entreprises militaires privées ou des mercenaires de multinationales arriveront facilement à extraire de ceux-ci les restes de ressources pour ensuite s’en débarrasser sur la décharge de l’histoire. L’Occident n’exercera son contrôle que ponctuellement dans des endroits avec grande concentration de ressources (par exemple, aujourd’hui déjà, le contrôle de la côte méditerranéenne de la Libye longue de presque 1800 km); le reste, on le met à libre disposition de tribus, de clans et de syndicats criminels, parmi lesquels chacun contrôlera son petit morceau. Des parties de l’Arabie saoudite, du Pakistan (séparé du Béloutchistan), de l’Iran pourront aussi devenir de tels « morceaux » – une véritable mosaïque islamique. En même temps, l’Occident a besoin de surveillants dans la région et ce rôle peut aller au Grand Kurdistan. Un seul Etat, à qui il sera permis d’être grand.

KP : Pourquoi ?

A.F. : Sur le territoire du Grand Kurdistan, si celui-ci est créé un jour, se situeront les sources de tous les grands fleuves de la région. Cela veut dire que l’époque prochaine, pauvre en eau, et suite à cela, époque de guerres pour l’eau en tant que ressource, les plus importants leviers de l’influence dans la région – comme au temps de l’Empire assyrien – seront dans les mains du peuple séculaire des Kurdes. Le Kurdistan pourrait devenir le chien de garde le plus important de la région et remplacer Israël dans ce rôle.

KP : Pourriez-vous être plus explicite concernant Israël ?

A.F. : Les perspectives d’Israël sont, dans un Proche-Orient changeant, assez diffuses. Très probablement, l’Occident démontera Israël, parce que Israël ne sera plus nécessaire, comme l’a prédit Arnold J. Toynbee encore en 1957. Certes seulement après l’évacuation du «tiers supérieur» de la po pulation. La variante de la création d’un Grand Kurdistan et du démantèlement d’Israël n’est pas certaine à 100%, mais très probable. C’est sûr que ce n’est pas l’affaire des prochaines années.

KP : Que doit donc entreprendre la Russie dans la situation dramatique, qui se développe autour de la Syrie ?

A.F. : Ce que fait la Russie actuellement – c’est-à-dire soutenir la Syrie jusqu’à l’extrême, ne pas permettre qu’on l’écrase. Nous avons déjà envoyé des unités de marine de guerre, pas de grands contingents, mais mieux que rien. Si l’on doit conduire une guerre, alors on ne doit pas le faire par la quantité, mais par la qualité. De plus, le 7 juin, il y a eu des tests sur deux missiles balistiques intercontinentaux : un « Topol » (nous l’avons confirmé) et un « Bulawa » (nous ne l’avons pas confirmé, mais les Américains insistent du moins sur le fait qu’il y a eu un tel lancement). C’est un certain signe. Car la Russie est malgré toutes les réformes encore une puissance nucléaire et c’est nous, pas trop les Chinois, qui sommes considérés comme le principal adversaire par les Américains, et ils continuent et continueront à nous considérer comme tel. Nos diplomates font leur travail. La manière dont Vitali Tschurkin a parlé avec l’ambassadeur du Qatar m’a plu, je constate avec un certain plaisir l’impuissance dans la méchanceté de Madame Clinton et de quelques personnes officielles de rang inférieur du Département d’Etat, impuissance démontrée à l’égard de nos dirigeants. Il faut saluer le fait que la défense aérienne syrienne a déjà obtenu 18 unités de nos systèmes de missiles « Buk-M2 » et 36 unités de nos systèmes de missiles anti-aériens du type « Pantsir S-1 »; bientôt, il y aura encore des livraisons de systèmes S-300 et d’hélicoptères Mi-25.

Je compte beaucoup sur l’impulsion de survie des dirigeants russes et sur le fait qu’on ait tiré les vraies conséquences des destins tragiques de Milosevic, Saddam Hussein et Kadhafi. Ceux-ci ont fait d’abord confiance à l’Occident et l’ont payé de leur vie. Hamlet de Shakespeare dit à propos de « Rosencrantz et Guildenstern », «… les deux, auxquels je fais confiance comme aux vipères.» On ne doit pas faire confiance aux vipères – elles mordent mortellement, dans le sens littéral du mot. Ou elles tentent de mordre et utilisent pour cela des problèmes internes ; la Russie en a à revendre. Est-ce donc un hasard que les attroupements des « Boucles blanches » fin 2011/début 2012 coïncident avec la déclaration des dirigeants russes relative à l’affaire syrienne, de poursuivre une position dure ? Certainement pas. Ici, surgit de pleine force le problème de la « cinquième colonne » qui s’est formée chez nous au cours du dernier quart de siècle. Nous vivons dans une époque de guerre, qui a commencé avec l’attaque de l’OTAN contre la Yougoslavie et qui maintenant donne des coups de pieds à la porte de la Syrie avec les mêmes bottes de l’OTAN. Dans des temps pareils, il faut agir selon les directives des temps de guerre. Jamais personne n’a réussi à vaincre un adversaire extérieur ou à s’y opposer sans en même temps ou auparavant avoir mis sous contrôle la « cinquième colonne » ; bien entendu avec des moyens légaux, uniquement légaux. Finalement, une alliance politique et militaire internationale est nécessaire, qui est capable de maîtriser l’agresseur et de créer de la sécurité ou du moins une pause pour respirer de huit à dix ans. Pendant ce temps, la Russie peut arriver à remonter la pente et à se préparer pour la grande guerre du XXIe siècle – à la dernière grande chasse de l’époque du capitalisme, qui malheureusement est presque inévitable. A s’y préparer et à la surmonter.

Pour l’instant, il s’agit de tenir l’adversaire potentiel à l’écart et de soutenir les faibles, pour qu’ils repoussent cet adversaire qui vient de loin – ce n’est pas seulement stratégiquement, mais aussi moralement juste.

KP : Quelles sont les leçons à tirer de la Libye et de la Syrie pour la Russie ?

A.F. : Tout d’abord : n’aie jamais confiance, en aucun cas, en les dirigeants occidentaux. Ils nous considéreront toujours comme leur adversaire principal et au moment de notre faiblesse maximale, qu’ils essaient eux-mêmes de produire, ils frapperont de toute leur force et tenteront de régler la « question russe ». Un jour, Leonid Schebarschin s’est exprimé ainsi : « L’Occident ne veut qu’une chose de la Russie : qu’elle disparaisse. » La manière dont on supprime les faibles, on l’a vu à l’exemple de la Libye. La manière dont on se casse les dents sur les plus forts, on le voit à l’exemple de la Syrie.

Deuxièmement : les variantes libyenne et syrienne de l’attaque de l’OTAN montrent, comment les évènements se développeront chez nous dans le cas d’actions militaires : la guerre est menée par des mercenaires, avant tout des Arabes, mais aussi par des entreprises militaires privées. Selon le modèle syrien, on tentera de déstabiliser le Caucase et la région de la Volga : on occupe une ville ou une partie de celle-ci, on perpètre des massacres, on en appelle à l’« opinion mondiale », qui exigera des sanctions, des contrôles, des bases militaires, (nous en avons déjà une dans l’arrière pays, c’est-à-dire la base de renfort de l’OTAN à Uljanovsk).

Troisièmement : Malgré tout le rôle décisif du facteur extérieur, l’état de l’« objet », que vise ce facteur, joue dans la situation en Syrie un rôle extrêmement significatif : un système de gouvernement inefficient, la corruption etc., tout cela agrandit la cible. De ce point de vue, la Russie est aussi très vulnérable. Nous avons des dirigeants tout aussi inefficaces, de la corruption, une économie criminalisée, une étroite imbrication entre nos dirigeants économiques et l’économie mondiale, par conséquent aussi une couche de Compradores pro-occidentaux, en même temps une couche supérieure de niveau professionnel et moral très bas, la prédominance des intérêts de certains clans avant l’intérêt du pays. Sans parler de la décadence de l’armée, de la crise intellectuelle et morale, ainsi que de l’« usure » du potentiel humain d’une partie importante de la population.

Il est certainement vrai qu’une menace extérieure peut souder et mobiliser la population, car il en a toujours été ainsi avec la Russie, que ce soit en 1612, 1812 ou 1941. L’adversaire ne le sait que trop bien. Dans ce sens, l’article de Henry Kissinger sur la situation de la Syrie paru récemment est très intéressant : Contrairement à ses habitudes de tout exprimer clairement, il existe là une quantité d’explications diffuses, y compris des allusions au Saint Empire romain et à la manière dont il a finalement été détruit. Pourtant, si l’on suit uniquement la pure logique de ce texte et qu’on exprime exactement ce que l’un des plus grands « instigateurs » de ce monde a insinué, on obtient ceci : Le « vieil Henry » met en garde l’Occident d’exercer trop de pression sur la Syrie, car cela pourrait avoir comme conséquence une position intransigeante de la Russie qui la pousserait à une confrontation avec l’Occident. Et cela cache le risque de perdre tout ce qu’on a récolté au cours des vingt dernières années à la suite de l’affaiblissement de la Russie. Ces résultats sont plus importants que la Syrie.

En effet, une confrontation avec l’Occident peut modifier fondamentalement la situation de la Russie et ceci dans toutes les couches sociales, mais avant tout dans la couche supérieure, qui non seulement comprendra mais aussi éprouvera à ses dépens que l’élite occidentale ne l’accueillera jamais dans son milieu, mais qu’au contraire tôt ou tard celle-ci la mangera. S’il en est ainsi, alors un changement de cours radical est nécessaire, au moins pour préserver les richesses, son statut et la vie. Les exemples de dirigeants arabes pro-occidentaux comme Ben Ali ou Moubarak montre donc la teneur en vérité de la thèse de l’excellent géopoliticien russe Alexej Jedrichin-Wandam qu’« il n’y a qu’une chose qui puisse être pire que l’hostilité avec les Anglo-Saxons : c’est l’amitié avec eux ». L’Occident, en particulier les Anglo-Saxons, ne garantissent jamais rien à personne et encore moins à quelqu’un qui a trahi son pays et son peuple. Les anciens aimaient à dire : « Roma traditoribus non premia » (Rome ne paie pas les traîtres). A vrai dire, elle les payait bien, mais seulement jusqu’à un certain moment. Ensuite, on prend des chemins différents. Cela aussi, c’est une leçon à tirer du Proche-Orient par Moscou.

KP : Quand pourra-t-on, à votre avis, s’attendre à des changements significatifs de la situation ?

A.F. : Suis-je donc un prophète ? C’est difficile dans le monde actuel, qui se situe à la croisée des chemins, d’émettre quelques pronostics. Mais si l’on part de l’état de l’économie des États-Unis, dont la rémission (dans le sens médical) sera terminée selon certaines prévisions au printemps 2013, et si l’on pense qu’on ne peut probablement pas s’attendre à des actions de grande envergure avant les élections présidentielles américaines, alors on arrive à la période entre environ décembre 2012 et février 2013.

KP : Ciel, vous nommez des dates véritablement mystiques : la fin du monde selon le calendrier des Mayas, la venue du meurtrier céleste Nibiru…

A.F. : Ce n’est pas du mysticisme, mais de la manipulation de la conscience publique, dont le détachement des problèmes réels et l’effarement jusqu’à un état dans lequel l’être humain appelle lui-même : « Je suis pour un gouvernement mondial, lui seul peut me sauver de la catastrophe, du gigantesque astéroïde, des extraterrestres …! » Encore bien plus dangereux que les extraterrestres sont ces « boys », qui vivent au-delà du Bien et du Mal et emportent l’humanité avec la cruauté impitoyable des reptiles. Ce sont eux qui s’attaquent à la Syrie et ce sont eux qu’il faut stopper maintenant à la « frontière de la Syrie ». Comme le disait Voltaire : « Ecraser les vipères » !

(Traduction : Horizons et Débats)

KP.ru, c’est La Pravda (Komsomolskaia Pravda). Pas la peine de ricaner d’un air entendu. Achetons un miroir et regardons-nous.

Horizons et Débats est un quotidien suisse de réflexion et d’analyse dont on n’a plus à vanter la probité morale.

Notre source :

http://www.cercledesvolontaires.fr/2013/02/05/frappe-cont...

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La télévision française s’éclate !


france5

Lettre ouverte du Réseau Voltaire France au Directeur Général de France Télévisions

par Alain Benajam

Caroline Fourest 
ou le discrédit par diffamation 
au service de la politique des Etats-Unis

Lettre ouverte à M. Rémy Pflimlin, Directeur Général de France Télévisions

Saint Denis, le 3 février 2013

M. Le Directeur Général,

Je vous rappelle que juridiquement une diffamation est une imputation erronée visant à porter atteinte à l’honneur et à la considération.

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FR3

« Robespierre, bourreau de la Vendée ? » : une splendide leçon d’anti-méthode historique

Marc Belissa, Yannick Bosc

3 février 2013

Alors que sévit une crise engendrée par la cupidité et le délitement des valeurs républicaines, la mobilisation de milliers de personnes pour l’achat des manuscrits de Robespierre au printemps 2011 a surpris. Elle a surpris à gauche ceux qui ont laissé l’héritage républicain en déshérence et à droite le ban et l’arrière-ban des dénonciateurs du « totalitarisme » robespierriste. Des décennies de « communication » n’ayant donc pas suffi il fallait dans l’urgence faire face au retour de « l’incorruptible ». En septembre dernier, la revue Historia a donc consacré un dossier à « Robespierre le psychopathe légaliste ». Le service public conscient de sa mission ne pouvant être en reste, France 3 a diffusé le mercredi 7 mars 2012 un documentaire « réalisé par Richard Vargas et raconté par Franck Ferrand » intitulé « Robespierre : bourreau de la Vendée ? ».

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STALINGRAD : CE N’ETAIT PAS FINI

Je ne les nommerai ni martyrs ni héros

Jacques Richaud

http://www.legrandsoir.info/stalingrad-je-ne-les-nommerai...

Nouveau chant d’amour à Stalingrad

Poème composé après la victoire soviétique à Stalingrad, le 2 février 1943

Pablo Neruda

http://www.communcommune.com/article-nouveau-chant-d-amou...

De Stalingrad A Damas…

Blog de

SUN TZU - COMAGUER

Il y a 70 ans l’URSS infligeait à l’Allemagne nazie à Stalingrad une défaite magistrale qui allait changer le cours de la guerre et allait la conduire deux ans plus tard à terrasser et à faire capituler le régime hitlérien à Berlin.

Cette liquidation d’un régime raciste ouvertement barbare dont le programme écrit et proclamé visait à l’extermination : des slaves, des tziganes, des juifs, et autres  « sous-hommes », au nom d’une « race supérieure » a changé le cours de l’histoire mondiale.

Elle le fut au prix d’un effort collectif gigantesque : plus de 25 millions de morts, une économie dévastée, des destructions estimées à 100 milliards de dollars de l’époque,

Cet effort se fit sous la conduite d’un homme : Joseph Staline qui a été depuis systématiquement diabolisé par tous ceux qui ne veulent pas admettre que ce rapport étroit entre un dirigeant (et son équipe) et un peuple entier sont le fruit d’une situation politique exceptionnelle, d’une adhésion de masse à un combat et à un projet. La traduction française, attendue pour cette année, de l’ouvrage fondamental de l’historien irlandais Geoffrey Roberts  « STALIN’S WARS » devrait permettre à une opinion publique française, souvent privée par les éditeurs nationaux de l’accès à de grands travaux d’historiens étrangers, de resituer l’homme à sa juste place.

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Petites nouvelles sans importance…

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Le Canada, les Etats-Unis et les îles Marshall refusent de condamner la glorification du nazisme.

Publié le 1 février 2013 

par le Comité pour une Nouvelle Résistance

Vers la fin de 2012, un événement assez important s’est produit à l’ONU, sans que nous en soyons informés d’une quelconque manière par notre « presse libre » occidentale autoproclamée.

En effet, je viens tout juste d’apprendre que vers la fin de l’année dernière, soit le 27 novembre dernier, pour être plus précis, une certaine résolution a été adoptée à l’ONU.

Cette résolution, présentée par la Russie, consistait à réaffirmer l’importance de la lutte contre le racisme, l’intolérance et la xénophobie, ainsi qu’à condamner la glorification du nazisme.

La raison pour laquelle j’évoque cela à la fin de janvier 2013, mis à part le fait que je viens tout juste de l’apprendre, est le fait que trois pays ont osé voter contre cette résolution : les États-Unis, le Canada et les Îles Marshall. Vous avez bien lu. La raison invoquée par les États-Unis pour justifier l’indéfendable ? «La liberté d’expression et l’esprit démocratique».

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Le Comité pour une Nouvelle Résistance oublie le Qatar. Du moins si nous en croyons le site http://justice.be où on se réclame pourtant de quelqu’un qui n’était pas contre le IIIe Reich.

 

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TUNISIE : Assassinat de Chokri Belaïd, l'un des responsables de l'opposition communiste laïque en Tunisie

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Tunis, 6 février 2013

Chokri Belaïd, a été assassiné par balles ce mercredi matin, a indiqué son frère à l'AFP, alors que les violences politiques s'aggravent deux ans après la révolution.

Selon l’épouse de l’opposant, s’exprimant à la radio Mosaïque, il a été touché par plusieurs balles alors qu’il sortait de chez lui, à El Menzah 6 à Tunis, pour rejoindre son lieu de travail. Selon la radio tunisienne Shems, Chokri Belaïd a été atteint au niveau du cou et de la tête. Il a été transféré à une clinique à Ennasr, où il a succombé à ses blessures. «Chokri Belaïd a été assassiné de quatre balles tirées dans la tête et dans la poitrine devant son domicile», a pour sa part déclaré à Reuters Ziad Lakhder, l’un des responsables du Front populaire. «C’est un triste jour pour la Tunisie», a-t-il ajouté.

Son frère accuse le parti islamiste Ennahda d’être responsable du meurtre.

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10. CINEMA -salles-de-cinema-le-film-prend-son-envol-a-partir-de-l-39-ecran-rendu-3d-vue-sur-l-39-ecran.jpg

CINEMA

Rosa Llorens est normalienne, agrégée de lettres classiques et professeur de lettres en classe préparatoire. Fille d’immigrés espagnols républicains, Elle a la double nationalité française et espagnole. Elle est aussi, elle est surtout, un des meilleurs critiques de cinéma qu’il nous ait été donné de lire depuis longtemps.

Que ses articles sur le cinématographe soient aussi des leçons en science politique n’a rien que de légitime. Oserions-nous dire que de nécessaire ?

Amis lecteurs des Grosses Orchades, jugez-en par vous-mêmes.

 

Blanche-Neige et les six millions de chômeurs

Rosa Llorens

http://www.legrandsoir.info/blanche-neige-et-les-6-millions-de-chomeurs.html

 

Comme un lion : quand les lions du Sénégal rencontrent le lion de Peugeot

Rosa Llorens

http://www.legrandsoir.info/comme-un-lion-quand-les-lions-du-senegal-rencontrent-le-lion-de-peugeot.html

 

Paradis amour : les ex-soixante-huitardes font du tourisme sexuel

Rosa Llorens

http://www.legrandsoir.info/paradis-amour-ou-les-ex-soixante-huitardes-font-du-tourisme-sexuel.html

 

Royal affair : un film en costumes, reflet fidèle de l'Europe du XXIe siècle.

Rosa Llorens

http://www.legrandsoir.info/royal-affair-un-film-en-costumes-reflet-fidele-de-l-039-europe-du-xxie-siecle.html

 

La meilleure et la pire Italie.

Rosa Llorens

http://www.legrandsoir.info/la-meilleure-et-la-pire-italie.html

 

Zindeeq, de Michel Khleifi, ou : L'Etranger.

(Un film palestinien collabo)

Rosa Llorens

http://www.alterinfo.net/un-film-palestinien-collabo_a82459.html

 

Mais quand elle parle peinture, ce n’est pas mal non plus. La preuve  :

Edward Hopper ou l’inhabitable capital.

Rosa Llorens

http://www.legrandsoir.info/edward-hopper-ou-l-inhabitable-capital.html

 

Et parce que Leonardo Sciascia est un de nos écrivains préférés, nous vous offrons aussi Rosa Llorens critique littéraire :

Sciascia et les techniques de la manipulation

Rosa Llorens

http://www.legrandsoir.info/sciascia-et-les-techniques-de-la-manipulation.html

 

Experte ès-manifs enfin : on peut être critique de cinoche, savoir lire entre les lignes et avoir les yeux assez en face des trous pour dépister les manipulations in vivo d’où qu’elles viennent.

Palestiniens massacrés là-bas, Palestiniens manipulés ici.

Rosa Llorens

http://www.voxnr.com/cc/etranger/EFVuEZkuluKSoQDkwc.shtml

 

 

11. CINEMA - 5 - .jpg


 

Mis en ligne par Marie Mouillé, le 7 février 2013

12:02 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

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