01/06/2015

Où il va être question de puissances d'argent, de Cause Première et du maréchal Staline

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Où il va être question de puissances d’argent, de Cause Première et du maréchal Staline

 

Commençons par le commencement et par des excuses. Dans notre dernier post, nous avons publié un article intitulé Nouvel Ordre Mondial : les pères fondateurs, relayé du Cercle des Volontaires, dans lequel nous avons tellement confiance qu’il nous arrive de lui emprunter, sur la foi du titre, des choses que nous lisons seulement après. Ce fut le cas. Notre coulpe. Toc.Toc.Toc. Non que l’article en question mente sur les faits. Ils ne sont hélas que trop avérés, les auteurs ayant fait un sérieux travail de recherche.

Ce qui nous a fait tiquer a posteriori, ce sont les sociétés secrètes, le complot des puissants, la volonté délibérée avec un plan et tout de s’emparer de la domination du monde - comme Hitler planifia son Reich de mille ans - des malfaisances financières et anglo-saxonnes (pléonasme ?).

Il nous semble que plus tôt on arrêtera de se faire frissonner à coups de plans secrets, de satanistes, d’Illuminati et de Franc-macs au triangle entre les dents, plus vite on sortira d’infantilisme. Comme si c’était à de machiavéliques croquemitaines à cornes et à pieds fourchus que nous devions nos malheurs et non à notre propre volonté de tout subir et au-delà !

Les oligarchies procèdent ainsi, depuis 3.000 ans au moins qu’on les connaît en Europe occidentale ; elles n’ont jamais fait autre chose, sans qu’il leur soit besoin de se concerter secrètement et de comploter en rasant les murs, car – et c’est même leur seule faiblesse – elles ne savent pas faire autre chose.

Pouvez-vous imaginer un groupe d’humains décidés à dominer tout ce qui bouge et à s’emparer de tout ce qui lui a tapé dans l’oeil, qui n’évitera pas, jusqu’à la dernière minute, de le laisser savoir à ceux qui doivent en faire les frais ? Ne le feriez-vous pas vous-mêmes si vous étiez à leur place ? Il ne s’agit pas de plans fignolés mais d’une manière d’être. Et tellement prévisible ! Depuis que l’oligarchie étrusque s’en est prise à un village encore sans nom qu’elle allait appeler Rome… Depuis qu’elle a fabriqué de faux livres sibyllins pour diriger en sous-main la politique de l’urbs victorieuse, une fois que ce village, en se défendant, eut mis à bas les douze villes de sa puissante Dodécapole… Depuis que, les livres sibyllins n’impressionnant plus personne et le prolétariat (oui, le mot existait) cosmopolite ayant commencé à s’organiser, le lucumonat (les « 200 familles » de l’époque) eût fabriqué un Nouveau Testament et sans doute des « lettres de saint Paul » pour aller avec, c’est-à-dire inventé un christianisme dont il lui suffit alors de prendre la tête en même temps qu’il s’emparait des dépouilles de l’Empire, rien n’a changé. Une oligarchie a chassé l’autre. Et toutes ont eu, dans leur manche, le même atout indéboulonnable, le même allié imbattable : leurs victimes. Leurs victimes consentantes. Et il en sera ainsi tant que la caryatide ne répondra pas au souhait de Victor Hugo et ne remuera pas au moins un peu une épaule pour faire tomber la sempiternelle vermine qui n’en finit pas de festoier sur sa tête.

C’était juste une petite mise au point que nous n’aurions pu éluder sans nous faire très mal voir de notre conscience.

Ils disent « NOM », elle dit « CHAOS ».

Encore un Scriptum : il est question, dans ce même article, de la création de la Réserve Fédérale US : la FED. Nous aurions dû, si nous n’avions été en-dessous de tout, rappeler que nous avons publié en son temps - de même qu’AlterinfoNet, que les Moutons enragés et que pas mal d’autres - l’étude magistrale que lui a consacré Aline de Dieguez. Une étude qu’il faut lire, relire et méditer pour bien comprendre comment ces choses-là fonctionnent. Toujours.
 

La revoilà pour mémoire :

Les aventures mirobolantes de l'Empereur Picrochole II
au Pays des Mille et une Nuits

Aline de Diéguez

Chapitre XIV : Aux sources de l'escroquerie de la Réserve Fédérale -
Le machiavélisme des hécatonchires* de la finance internationale

* Du grec hekaton, cent et cheir, la main. Hécatonchire : qui a cent mains.(1)

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" Que peuvent les lois, là où seul l'argent est roi ? " Pétrone
" Si la population comprenait le système bancaire, je crois qu'il y aurait une révolution avant demain matin. "
L'industriel Henry Ford.

*

On parle ici et là de «  finance de marché », d' « ingénierie financière de Wall Street » de « non-coïncidence de l'intérêt des parties », de « dysfonctionnements structurels de la finance dérégulée » du « rôle des monnaies », comme si les opérations financières étaient mues par un petit moteur intérieur, se déroulaient dans la stratosphère et n'étaient pas connectées à la politique des États.

J'ai voulu montrer que derrière le théâtre d'ombres du vocabulaire abscons de spécialistes, des mains bien réelles s'activent dans les coulisses, les mains avides des hécatonchires de la finance internationale. Derrière les chiffres, les graphiques et les abstractions, une poignée d'hommes en chair et en os agissent. Leurs cerveaux échafaudent les plans par lesquels ils défendent avec ténacité, et de génération en génération, des intérêts privés au détriment des intérêts des nations.

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Source : http://aline.dedieguez.pagesperso-orange.fr/mariali/picro...

Et pour bien se persuader que c’est toujours et partout pareil, on pourra, sans risquer de perdre son temps, écouter ou réécouter ceci dans la foulée :

Napoléon et la création de la banque dite « de France »

par Henri Guillemin

 

*

Quelqu’un d’autre, qui dit « CHAOS »

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entrefilets.com est animé par un seul journaliste qui ne dit pas son nom et n’écrit plus dans les journaux puisqu’il n’y a plus que des torchons. C’est ici qu’il officie : sur la toile, avec un très grand talent.Jugez-en et n’oubliez pas l’adresse.  

N.B. L’auteur écrit vite et ne se relit pas. Il laisse subsister des coquilles, qu’il faut rectifier en lisant. La pertinence des analyses mérite cet effort.

 

Du flash totalitaire français au stroboscope US

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22/05/2015 - On dirait une accélération filmée au ralenti. En vision panoramique, on voit la multiplication exponentielle des crises qui agitent la scène géopolitique mondiale. Et si l’on zoome sur une crise ou sur l’autre, on observe que toutes, absolument toutes, s’aggravent et s’amplifient par la grâce d’une lente mécanique de pourrissement quasi automatique. Moteur de ce désordre globalisé : un Système atlantiste en décomposition qui, comme pris dans des sables mouvants, précipite sa disparition d’autant plus vite qu’il s’agite en tous sens. C’est que l’effondrement de sa contre-civilisation se fracasse désormais à la fois contre la montée en puissance des pays émergents ; et contre le mur des contradictions de son modèle néolibéral. Comme attendu, le Système atlantiste cherche dès lors à persévérer dans son être par la guerre à l’extérieur (1), et la dérive totalitaire à l’intérieur. Et là, du «flash» français au stroboscope US, les choses se précisent.

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Source :

http://www.entrefilets.com/Du%20flash%20totalitaire%20fra...

 

*

À moins qu’encore le « Chaos »…

 

Ah, la Cause Première !

 

A-t-elle assez fait couler d’encre philosophique, et avait-elle assez fait s’entrechoquer les neurones de l’erectus avant même que l’encre existe ! Déjà, nos ancêtres Cro-Magnon et Neandertal, peut-être même ensemble (on en cause), l’ont traquée, la cherchant d’abord dans les pierres, blanches, percées, noires, tombées du ciel. La cherchant ensuite dans les insectes, puis dans les plantes, ensuite dans les animaux, depuis toujours dans les astres et, bien sûr, dans les éléments. Finissant par inventer qu’Elle nous avait faits à son image, c’est-à-dire allant, les présomptueux, jusqu’à l’imaginer à leur ressemblance. Mais pour ce qui est de la connaître… En fin de compte, d’étranges animaux appelés « philosophes » l’ont cherchée derrière les mots, dans des abstractions où Elle a persisté à cultiver l’art de se dérober. Ces téméraires-là se sont, en Europe, appelés Platon, Descartes, Kant, Hume (on vous passe Aristote et Saint Augustin). Il fut un temps où ils étaient une sorte de lumière du monde. On croyait qu’il n’y avait plus qu’à continuer sur leurs traces pour la trouver un jour, et, après Elle, on n’aurait plus eu qu’à se mettre à chercher la Cause Avant-Première, car il doit forcément y en avoir une. Mais voilà que la belle aventure tourne court et que leur continent, au lieu d’aller de l’avant, s’enfonce dans les ténèbres. « Quel est l’avenir de la philosophie en Europe ? » se demande leur successeur d’aujourd’hui. C’est là qu’il se souvient de ce que, seule entre les oiseaux, l’aténé noctua prend son vol quand il fait noir… et n’est-elle pas l’oiseau de la sagesse ?

 

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L'avenir de la philosophie européenne 1

 

A Catherine Lieutenant, ces quelques pas
en direction du "fondement abyssal"

 

1 - L'oiseau de Minerve et le crépuscule de l'Europe

2 - L'annonciation platonicienne

3 - Descartes

4 - Kant

5 - Les premiers pas de l'anthropologie critique

6 - Un catalyseur suspect

 

1 - L'oiseau de Minerve et le crépuscule de l'Europe

On dit que l'oiseau de Minerve ne prend son vol qu'au crépuscule des civilisations, on soutient que les ailes de la mort des Etats attendent l'heure du déclin ou de l'effacement des hommes d'épée et des rois de l'action, parce qu'alors seulement il est permis aux fécondateurs de la mémoire des grands trépassés de féconder leur postérité intellectuelle. Comment le flambeau de la réflexion passe-t-il des mains des bâtisseurs à celles des peseurs de nos cellules grises, comment l'histoire passe-t-elle du tranchant des glaives au tranchant de la dialectique? Il s'agit d'apprendre sur le fil du rasoir si la civilisation européenne se trouve d'ores et déjà dans une situation suffisamment crépusculaire pour faciliter l'envol - toujours et nécessairement tardif - d'une pensée lourde des catastrophes de la lucidité? Mais il se trouve que, depuis Aristote, la science des civilisations mourantes s'est toujours régénérée à l'écoute d'une réinterprétation révolutionnaire de leurs funérailles et d'une mise en évidence de la signification secrète de leur descente au sépulcre.

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Source : http://aline.dedieguez.pagesperso-orange.fr/tstmagic/1024...

Et, pour rappel :

Dans la section « Les défis de l’Europe » :

 

V.   La vassalisation américaine de l’Europe est-elle réversible ? Le cercueil de l’Europe, 22 mai 201

IV. La vassalisation américaine de l’Europe est-elle réversible ? Les carences méthodologiques de la science historique contemporaine,15 mai 2015.

III. La vassalisation américaine de l’Europe est-elle réversible ? De  l’abaissement à la trahison, 8 mai 2015.

II.  La vassalisation américaine de l’Europe est-elle réversible ? Les prouesses de la fiole  magique, 1er mai 2015.

I.   La vassalisation américaine de l’Europe est-elle réversible ? 24 avril 2015

 

*

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Ce qui suit date d’octobre dernier. Et alors ? Nous ne l’avions pas vu passer. Que l’histoire comme la justice aille lentement, qu’importe, pourvu qu’elle aille sûrement :

 

Khrouchtchev a menti

Grover Furr – Le Grand Soir1er octbre 2014

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Ce pourrait être le titre accrocheur d’un article paru dans le mensuel à diffusion militante d’un petit groupe marxiste-léniniste peu connu, mais il s’agit de tout autre chose. Un ouvrage de 410 pages d’un historien étasunien ignoré en France puisqu’aucun de ses ouvrages n’a jusqu’à ce jour été traduit en français.

Son nom : GROVER FURR. Ce jeune homme de 70 ans est professeur à l’université de Montclar dans l’État du New-Jersey, il écrit et publie en anglais et en russe et ses domaines de recherche sont : la littérature anglaise du Moyen-âge, l’histoire de l’URSS et l’histoire du mouvement communiste.

Formé à l’université de Princeton, une des plus prestigieuses des États-Unis, il est considéré par DAVID HOROWITZ, (ancien communiste étasunien qui a quitté le Parti après le rapport Khrouchtchev, est passé à la nouvelle gauche et a fini dans le camp des néoconservateurs) comme un des universitaires étasuniens les plus dangereux. Pas étonnant que les grandes maisons d’édition U.S. ne lui ouvrent pas leurs catalogues. Il n’a trouvé là-bas qu’un petit éditeur militant dans l’Ohio ERYTHROS PRESS AND MEDIA.

Ses ouvrages en russe sont vendus par PENGUIN BOOKS à Moscou mais ne sont pas annoncés sur les sites étasunien et anglais de ce puissant groupe éditorial au rayonnement mondial !

 

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Un Mathiez US ?

Son site Internet en anglais est nourri de très nombreux articles qu’il continue à écrire sur ses sujets de travail.

Ses principaux livres publiés en anglais

  • Sur Staline et Khrouchtchev : Khrouchtchev a menti, (2011).
  • Sur Kirov : Le meurtre de Kirov, (2013).
  • D’autres ouvrages ont été publiés ailleurs, ainsi directement en Turquie un livre sur l’affrontement politique entre Staline et Trotski : Stalin ve Demokrasi - Trotskiy ve Naziler. Istanbul : Yazilama, 2012 (Staline et la démocratie - Trotski et les nazis)

KHRUSHCHEV LIED a déjà été traduit en de nombreuses langues : espagnol, galicien, vietnamien, turc …

La traduction française de ce livre vient de sortir aux éditions Delga.

Khrouchtchev a menti dans son fameux rapport secret au XX° congrès du PCUS en 1956 qui a bouleversé le mouvement communiste international car aucune des affirmations de ce discours ne résiste au travail scrupuleux et nourri d’années de travail de GROVER FURR sur les archives.

Nous publions un court extrait de la conclusion du livre sans reproduire le très important appareil de notes qui accompagne chaque page de l’ouvrage simplement pour donner envie de lire ce livre qui bouleverse l’historiographie occidentale en vigueur.

Comaguer

http://comaguer.over-blog.com
Bulletin n° 273 - semaine 38 - 2014

 

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Extrait du Chapitre 12 – Traduction COMAGUER

Conclusion : L’héritage persistant de la tromperie de Khrouchtchev

Pendant des décennies, il a été admis que Khrouchtchev avait attaqué Staline pour les raisons qu’il a mises en avant dans le « discours secret ». Mais maintenant que nous avons établi que les accusations de Khrouchtchev, ou ses « révélations » contre Staline dans ce discours sont fausses, la question se pose avec encore plus de force : Que s’est-il vraiment passé ?

Pourquoi Khrouchtchev a-t-il attaqué Staline ?

Pourquoi Khrouchtchev a-t-il attaqué Staline ? Quelles étaient ses motivations réelles ? Les raisons qu’il a mises en avant ne peuvent pas être les vraies. Les ’révélations’ de Khrouchtchev sont fausses, et Khrouchtchev soit le savait (dans la plupart des cas), soit ne s’en souciait pas.

Khrouchtchev avait certaines raisons réelles, mais c’est précisément celles sur lesquelles il est resté silencieux dans son discours lors du 20e Congrès du Parti à ce sujet, et d’ailleurs, pour le reste de son existence. En d’autres termes, ’derrière’ le « discours » connu dans le monde il y en a un second, un véritable « discours secret » - celui qui est resté ’secret’, non prononcé. Mon but est de soulever cette question plutôt que d’y répondre. Je mentionnerai simplement quelques possibilités et des questions qui nécessitent un complément d’enquête, certaines évidentes, d’autres moins.

Khrouchtchev voulait certainement éviter que qui que ce soit s’intéresse à son propre rôle dans les répressions de masse injustifiées des années 1930 en déplaçant la faute sur Staline et en lançant des ’réhabilitations’. Il a probablement supposé que les « réhabilitations » le rendraient populaire dans de larges secteurs de l’élite du Parti, sans se soucier de savoir si ces « réhabilités » avaient été ou non coupables. Peut-être même imaginait-il, à Moscou et en Ukraine, où sa réputation d’organisateur des répressions fut bien méritée et largement connue, qu’en rejetant la responsabilité sur le défunt Staline tout en innocentant les réprimés et leurs familles survivantes (ce qui était tout aussi important), il atténuerait l’animosité que beaucoup devaient avoir contre lui.

(Note du traducteur : l’actualité invite à souligner que la décision d’intégrer la Crimée à l’Ukraine fut une décision inattendue prise par le seul Khrouchtchev qui l’imposa sans débat)

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Source : http://www.legrandsoir.info/khrouchtchev-a-menti.html

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À la suite de cet extrait du livre de Furr, Comaguer a l’excellente idée d’ajouter un texte rédigé par Joseph Staline un an avant sa mort, texte intitulé « les problèmes économiques du socialisme en URSS », d’une actualité qu’on peut dire brûlante, où il est notamment question :

5. De la désagrégation du marché mondial unique et de l’aggravation de la crise du système capitaliste mondial, et

6. De l’inévitabilité des guerres entre pays capitalistes

Oui, oui. Et on vous répète :1952.

*

Comme tout cela se passe aux États-Unis, on trouve, sur le net, un blog intitulé :

Help stop Grover Furr

Montclair State's Grover Furr praises Stalin

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http://stopgroverfurr.blogspot.be/2012/12/help-stop-profe...

qu’on doit à l’initiative d’un de ses élèves.

 

*

Nous avons par ailleurs déniché, pour les anglophones, deux essais de Grover Furr que nous n’avons pas encore lus :

Stalin and the Struggle for Democratic Reform - Part One

http://clogic.eserver.org/2005/furr.html

Stalin and the Struggle for Democratic Reform-Part Two

http://clogic.eserver.org/2005/furr2.html

 

*

Est-ce à dire que le Pr. Furr réhabilite le petit père des peuples et fait de lui un ange privé d’ailes ? On n’en sait rien, mais on en doute. Ce qu’il fait apparemment, c’est remettre les compteurs à zéro.

Car il y a deux sortes de révisionnisme en histoire

1) celui qui remet en cause les idées reçues, y compris celles qu'on a eues, parce que « seule la vérité est révolutionnaire ».

2) celui qui tente d’imposer comme vrai un mythe fabriqué de toutes pièces, généralement par esprit partisan.

Le premier est de l’histoire, le second de la manipulation.

Il y a aussi ceux qui pensent en file indienne, c’est-à-dire qui se copient et se répètent les uns les autres sans rien examiner. Ils peuvent bien s’appeler « historiens ». On n’est pas obligé de les croire.

L’ironie des dieux veut que ce sondage du puits censé en faire sortir, à poil si possible, son illustre locataire, nous vienne d’un endroit aussi improbable que Montclair, New Jersey, et d’un homme qui enseigne la littérature anglaise du Moyen-âge. Mais pourquoi pas ? L’esprit souffle où il veut.

Quoi qu’il en soit : quiconque a lu sans a priori, des décennies après les faits et sans connaître aucun des acteurs de la pièce, le Rapport de Nikita Khrouchtchev au XXe Congrès du PCUS, sait qu’il ne contient que du vent, du creux, des affirmations que rien n’étaie. Mais qu’il a dû servir à quelque chose, probablement d’arme ou de projectile dans une lutte pour le pouvoir. De sonde peut-être ou de filet, pour ramener à soi un  maximum d’indécis du ventre ou du marais, comme il fut dit chez nous jadis. Quiconque a un peu étudié l'histoire des hommes sait qu'on ne gouverne pas innocemment et jamais seul. Pas plus Staline qu'un autre.

Ce qui vient de commencer, c’est le procès de Nikita Khrouchtchev et la véritable histoire, on l’espère, de l’URSS, indépendante de l’officielle russe et de l’officieuse occidentale. Nous sommes prêts à parier que les travaux du Pr. Furr soulèveront d’abord beaucoup plus de questions qu’ils n’apporteront de réponses, mais cela ne devrait déranger que les sots et/ou les malintentionnés. 

Ce qui est sûr, c’est que Comaguer et Le Grand Soir ont donné aux historiens manqués et aux indécrottables curieux que nous sommes une furieuse envie de lire Grover Furr.

 

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Grover Furr

Khrouchtchev a menti

Préface de Domenico Losurdo

Éditions Delga – Septembre 2014

441 pages

 

 

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Grover Furr

The murder of Sergei Kirov

History, Scholarship and the Anti-Stalin Paradigm

Erythrós Press and Media, LLC

434 pages - En anglais.

 

 

Note de l’éditeur : http://www.erythrospress.com/store/kirov.htm

 

En résumé : Leonid Nikolaev fut-il un assassin isolé agissant pour des motifs personnels et Staline se servit-il du meurtre de Kirov pour « monter un coup » contre des ennemis réels ou imaginaires et les faire exécuter ou l’arrestation de Nikolaev fut-elle un élément-clé qui permit la découverte de la grande conspiration – « droitière » - de Zinoviev contre la Russie soviétique ?

 

Pour les curieux :

Un entretien avec le Pr. Furr

 (interviewé par Carl Miller)

 C’est en français :

 http://www.northstarcompass.org/french/nscfr62/furr...

 

*

On sait peu que deux des plus importants écrivains belges du XXe siècle ont été d’indéfectibles partisans de Staline et qu’aucun des deux n’a été membre, jamais, d’aucun parti. L’un était picard et surréaliste, l’autre, liégeois et pataphysicien.  Voici le Picard.

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La myopie rend-elle plus intelligent ?

 

Louis SCUTENAIRE, 1905-1987             

Mes inscriptions

(Nous les avons glanées dans plusieurs volumes)

 

Je ne suis ni surréaliste ni poète ni Belge

Honte à celui qui inventa le pardon.

Donnez votre surplus au pauvre pour que le riche puisse le lui prendre et guérissez les lépreux pour qu'ils retournent à l'usine.

Je ne plie le genou devant rien ni personne : j’ai de l’arthrose.

Dans notre monde occidental, à l'heure d'aujourd'hui, l'à peu près seul métier propre est la pratique du hold-up.

Une fois peut être la première d'une coutume.

En cas d'épidémie il faut tuer tout le monde pour qu'elle ne se propage.

Populaces, j'écris pour vous.                                                            

Pendant qu'on l'égorgeait elle criait d'une façon désagréable.

C'est toujours dans le désert que l'on casse sa bouteille d'eau

Ne donnez pas votre sang à la Croix-Rouge, il pourrait guérir votre ennemi ou votre maître malade. Ne faites l'aumône qu'au miséreux de votre choix.

Je pense trop de mal des gens pour en médire.

Les femmes sont beaucoup plus faciles à vivre que les hommes.

Hélas ! Non, les prétendues vérités révélées par les religions ne sont pas absurdes : sottes seulement.

La femme aime l'amour : une Marie-salope, une nymphomane.

L'homme : un joyeux luron, un vert-galant.

à voir la bêtise fleurir dans le regard des gens on se réjouit de ce que la poudre ait été inventée avant eux.

En pays d'Occident tenir la délinquance professionnelle pour un chancre rongeur de l'organisme capitaliste.

Le chômage est déplaisant parce qu'il n'est pas tout à fait généralisé.

Le 2 avril 1974, quand Georges Pompidou se présenta à la porte du Paradis (il n'y a plus d'Enfer), il fut accueilli par une délégation conduite par Bontems, Buffet et Marcovitch.

La liberté de la presse est un moyen d'oppression du lecteur.

En morale, il y a toujours mieux à faire.

L'instruction obligatoire est un meilleur moyen d'abrutissement des foules que le maintien dans l'ignorance.

à six heures du matin, le 29 juin 1905, quand je suis né, la Belle Époque a été supprimée.

Pourquoi faut-il que cette crapule d'Henri IV fût un écrivain admirable et bon ménager de son royaume ?

Dans les nuages, des palais de nacre.

La religion est une fatigante solution de paresse.

Dans mon image d'Épinal, la haute couronne de Geneviève de Brabant est un manque dans l'écorce du chêne.

Lui aussi le rossignol se répète.

Mon érudition me permet cent larcins que ma conscience ennoblit.

Littérature d'aujourd'hui, végétation parasite grimpée sur les cadavres des vieux arbres pour essayer de peupler l'espace. 

La Paloma, film de Schmid, est aussi nébuleux et sublime que l'oeuvre de Novalis. 

Ceux qui pratiquent un sport dangereux en amateurs et se cassent la figure n'ont pas volé ce qui leur arrive et le secours officiel devrait leur être refusé : il faut que la jactance trouve en elle-même son châtiment ou sa grâce.

La nuit est la paupière du ciel.

Le seul bon conseil : ne t'y fie point.

Obligés de plaire ou déplaire pour vivre : les pauvres.

Une foi est coutume.

Générosité, soeur de l'indifférence.

L'ouvrier n'est ni humilié ni asservi par la machine mais par le propriétaire de celle-ci.

Je ne suis pas un tyran, je vous laisse trancher de ce qui ne m'intéresse pas.

Le ci-devant Paul-Louis Courier de Méré, sous la Révolution regrettant les rois, sous l'Empire la Révolution et sous la Restauration l'Empire jusqu'à y laisser sa peau, est un grand écrivain attachant.

La plus grande sottise que les Belges aient commise - et le Diable sait s'ils en commirent - est la révolution de 1830.

Ah ! vivre assez vieux pour admirer le jour où les fauvettes chercheront - et trouveront - le moyen de décimer la horde humaine, celui où les pigeons mettront le point d'arrêt à l'ovulation de la horde susdite, celui où renards et blaireaux l'enfumeront dans ses tanières !

La logique est un godemichet, la dialectique un vit.

J'ai trop d'ambition pour en avoir.

La gastronomie me soulève le coeur autant que la religion.

Le monde est tel que je le vois, a dit Schopenhauer en quelques centaines de pages.

Si les pays riches, au lieu de dispenser leur aide financière aux dirigeants du tiers-monde, en faisaient bénéficier le peuple, je ne donnerais pas gros de leur avenir.

Les jeunes, avec leurs idées à la noix que nous avions à leur âge ! Et leur arrogance imbécile que nous n'avions pas !

La liberté de la presse est celle d'une bande de voyous ignares. Et que dire de la censure !

Je comprends sans peine que son moi déplaisait à Blaise Pascal.

Assimiler Staline aux dictateurs de droite est confondre piqûre de sérum et morsure de serpent.

On n'est pas riche innocemment. Répétons-le sans cesse et le (re)répétons.

« Le monde est fait d'imbéciles qui se battent contre des demeurés pour sauver une société absurde. » (Jean Yanne).

L'homme reproche au mouton d'avoir l'esprit grégaire.                           

Importe beaucoup moins la construction d'un monde nouveau que la destruction du monde actuel.

Malgré ou à cause de mes énormes principes, je suis sans préjugé.

Ils ont secoué la barque si fort qu'elle est retombée d'aplomb.

Il y a des révolutionnaires qui ne sont pas révoltés, et vice versa.

Le charlatanisme des guérisseurs n'a d'égal que l'ignorance des docteurs.

Affubler le Picard de Belgique du nom de Wallon revient à dire d'un membre de l'IRA provisoire qu'il est anglais.

Je ne crois pas que personne ait écrit autant de platitudes qu'André Malraux. Souhaitons que ce fût consciemment.

La lune, mère des mois.

On ne s'ennuie pas quand on a des soucis.

S'il m'arrive quelque chose de pas déplaisant, je me dis presque toujours : «C'est peut-être pour la dernière fois».

Pendant que Barthes, Sollers, Foucault, Blanchot et Cie s'échi­nent ennuyeux à chercher les lois inexistantes des sémiologie, sémantique, linguistique, l'éboueur de Bafoulabé, le terrassier de Tizi-Ozou, l'aromatique de Papeete, le touriste de Mannheim, Frédéric Dard, le rieur de Mayotte, le boucher de La Nouvelle Orléans, le savetier de la place du Combat et l'auteur des blagues du Petit Farceur recréent la langue.

La poésie devient presque aussi intolérable que la musique et le football.

Je suis un poète macaronique.

Quand un malheur vous frappe, les religions veulent que vous remerciiez le ciel de ne pas vous en avoir infligé un plus grand.

Précautions ou pas, vous êtes tout de même fichus, mes frères !

Une paix bien beurrée enfonce dans l'ornière cent fois mieux que la guerre à fracas.

Quand un critique me bafoue je ris de me voir si bête en ce miroir.

L'égalité : exactement les mêmes moyens à l'usage et à la disposition de chacun pour une fin commune.

En pays capitaliste les manifestations folkloriques sont des actes contrerévolutionnaires.

Il faut soigner les bêtes atteintes de la rage, non les assassiner.

La sottise humaine : c'est presque toujours des guerres que sort le progrès.

La vieillesse merveilleuse autant qu'affreuse des personnes intelli­gentes.

Chère autruche, comme je vous comprends.

Spartacus n'avait lu ni Marx ni Engels et pourtant il a été vaincu.

Il ne s'agit pas de convaincre mais de vaincre.

Anarchiste au point de vous autoriser à ne pas l'être.

Pour les intellectuels de gauche, étaler leur science des théories est faire la révolution.

Le pouvoir n'est pas au bout de la pensée.

…le siècle épouvanté de n'avoir pas connu que la vie triomphait dans cette voix banale.

Mieux vaut couper le cou à l'innocent qu'épargner le coupable.

On déteste moins la police par sympathie avec les délinquants que par horreur des autorités qui l'utilisent.

La sublimation du vice est aussi déplaisante que celle de la vertu.

Les taureaux ne sont pas les seuls à combattre la cape et non le matador.

Agrandir et améliorer les cages est le contraire de les abolir.

Le plus répugnant spectacle qui me fut infligé ces temps-ci est le discours de Malraux, devant la cathédrale de Chartres, célé­brant le trentième anniversaire de la capitulation allemande le 8 mai 1945.

Chaque livre d'histoire en se fermant fait le même bruit : «abrutis».

Le terrorisme capitaliste.

Le grand style : «Elle a un frère qui a l'honneur d'être un peu fou par la tête». (Tallemant des Réaux).

Les réformistes jettent des os au chien dangereux.

Les vrais salauds ne sont pas les professionnels du crime, ce sont les journalistes, les écrivains qui parlent d'eux en les affublant de leurs certitudes et turpitudes personnelles.

Vouloir le socialisme dans la liberté est vouloir se faire pendre un jour par quelque Pinochet.

Le despotisme et la crainte sont nécessaires à la réussite du communisme. Qui prétend le contraire - s'il fait ou fit profession de révolutionnarisme - est justifiable de la corde.

Frères maristes, à l'histoire bourrée d'atrocités sexuelles, Jésuites de forfaitures intellectuelles et sociales, Dominicains d'horreurs fidéistes, Bénédictins de sottises monumentales, Séculiers de tyrannie multiséculaire, Franciscains d'ordure, rapine, mendicité, Cisterciens de spoliation, Bollandistes de fables idiotes, vous tous criminels, exploiteurs, voleurs, faussaires, menteurs, stupides, aucun châtiment ne pourrait être assez lourd pour vous faire expier vos turpitudes.

Qui porte le nom d'un guillotiné baisse la tête pour un rien.

La trop longue agonie du capitalisme expirant.

Une famille royale est pareille à une équipe de football : elle compte des gens de toutes les nations qui sont bien payés et que la foule imbécile acclame.

Mes inscriptions sont une rivière de Californie, il faut tamiser des tonnes de sable et de gravier pour trouver quelques pépites, voire des paillettes. Remarquez sable et gravier ne sont pas matières inutiles.

La musique pop est révolutionnaire, mon vieux Marc Moulin : elle vient de faire son entrée à Radio-Vatican.

La grève, qui fut à l'origine un moyen magnifique aux mains des véritables travailleurs, est devenue la triste monnaie de tout un chacun.

Ils osent prescrire la peine de mort dans leur code et n'ont pas le front de l'appliquer.

Crapuleux Danton, qui conseille à Desmoulins de publier dans son journal Le Vieux Cordelier un article prônant la création d'un «Comité de Clémence».

Quand on est mort on n'est plus malade.

Tout misanthrope que je sois j'aime les hommes, et c'est pourquoi ils m'agacent tant.

Il faut que chacun soit porté au pinacle, ou bien personne.

Les communistes italiens sont italiens. Les néo-fascistes italiens font partie d'une internationale.

Assassinant Trotski, les États-Unis faisaient coup double.

Arriver à faire du bien commun autre chose qu'un poncif.

Ce n'est pas tout d'avoir du génie, il faut encore savoir que cela n'a pas d'importance.

Les pauvres petits corps douillets, les pauvres petites cervelles amorties, les pauvres petits coeurs glaireux qui prêchent la douceur, crochus des doigts, prunelles crevées et prêts à tout pour défendre leur propre chemise sale.

Celles de François Villon et de Guillaume Apollinaire mises à part, je préfère les poésies de Pierre Dupont à celles de tous les autres écrivains français.

Le vent fait trembler la pluie.

La pensée est consolante d'avoir vécu au temps de Bonnot et à celui de Baader. Et de Lénine, Staline, Mao.

Les libertés démocratiques : des os jetés à des chiens.

Comme tant d'autres mes inscriptions sont aussi l'histoire de l'usure d'une tête.

Pour n'être pas englouti par le marécage bourgeois qui me cerne de toutes parts, je n'ai besoin d'aucunes drogues, pas plus des spirituelles que des autres. Asocial, inadapté, instable, manquant de volonté, discipline, ambition, esquivant mes responsabilités, je trouve en moi les armes convenables.

L'humour souvent révèle un état pitoyable de l'humoriste.

Chamfort : morte la bête, vif le venin.

Les coupables des «erreurs» du bolchevisme sont les pays capitalistes.

Mieux vaut être nymphomane que frigide.

Les maux psychosomatiques sont les révoltes des impuissants.

Je suis mon seul refuge

Donner la vie est aussi coupable que l'ôter.

Dire que ces vieilles punaises ignorantes et stupides, à vulve ou à verge, ont toute liberté pour décider de l'avenir de l'imbécile jeunesse !

Les petits ennuis ne sont pas un bon entraînement pour les grands.

L'homme n'est bon, cher Rousseau, ignorant de l'orthographe.

Traduire en russe les trois cents pages de L'agonie de la Russie blanche et les faire apprendre par coeur aux dissidents de l'U.R.S.S.

En démocratie occidentale, on jouit de la liberté à condition de ne pas en user.

Rusées, les classes possédantes ont réussi à faire tourner à leur profit les activités qu'elles tentaient de réprimer jadis avec férocité.

Dans la sotte espérance de garder leurs six arpents, ils donnent leur voix aux valets de ceux qui ont cent mille bonniers.

Pitié n'est pas un mot révolutionnaire.

Le geste auguste du chômeur.

Ne laisse pas faire à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'il te fasse.

Les intellectuels dits de gauche aiment mieux tanner leurs amis que leurs ennemis. C'est moins dangereux et ça laisse des chances pour l'avenir.

Les intellectuels de gauche ou qui le furent tiennent la Révolution pour un tigre dont les taches seraient mal réparties ou qui aurait quelques puces.

Trop émotif et trop peu sentimental pour vivre comme je l'entendrais.

Cent fois de ton marteau frappe ce clou : dévaliser le riche n'est pas voler, tuer les puissants n'est pas un crime.

Pour garder les yeux bien ouverts sur l'actualité immédiate, une commission de citoyens intègres vient de se former qui enquêtera sur les circonstances de la captivité du cardinal La Balue.

Qui se dit ni de gauche ni de droite est de droite.

La seule espèce animale qu'il ne convient pas de protéger est l'humaine.

Tel qui se laisse exploiter me hérisse autant que son exploiteur.

Ce qui m'horrifie le plus dans l'homme est sa bonne conscience.

La solution n'est pas de rendre la vie plus douce au pauvre mais impossible au riche.

Que maudits soient à jamais les Grecs qui détruisirent Ilion.

Je ne pardonnerai jamais X pour le mal qu'il me fit. D'ailleurs, ne m'en eût-il pas fait, je ne lui pardonnerais même pas son existence.

Quand je déteste un peuple, c'est toujours celui au milieu duquel je suis au moment où je déteste.

C'est à ma langue picarde que je dois ma concision.

Si la Révolution ne se fait pas c'est parce que les révolution­naires sont des incapables.

Ce qui me déplaît chez Marx et ses disciples - ainsi que chez la plupart de leurs ennemis - est la primauté qu'ils accordent à l'homme.

Staline vous dit merde.

Comment leur pauvre estomac digérerait-il mon riche brouet ?

J'ai renoncé depuis longtemps à faire entendre quoi que ce soit à qui que ce soit. Je laisse aux avenirs la peine de me donner raison.

La Vierge apparaît souvent dans une grotte ou un vallon et le Christ sur un pic. Oh! Freud ! Freud ! Freud !

La femme donne plus facilement le plaisir à l'homme que celui-ci à celle-là.

«Les droits de l'homme», de conquête révolutionnaire est devenu slogan réactionnaire.

Après avoir interdit le sport cynégétique sous peine de mort, il baptisa «Allée des chasseurs» une longue avenue jalonnée de potences auxquelles il faisait pendre les délinquants.

Encore une ou deux bévues comme celle du Docteur Fleming, et nous voilà partis pour neuf ou dix siècles de vie.

Staline fut assassiné lorsque ses «amis» s'aperçurent de ce qu'il se préparait à passer du socialisme au communisme.

L'angoisse est un luxe, l'inquiétude une triste nécessité.

La question se pose toujours de savoir si Valéry, Nougé, Paulhan, qui s'en prenaient aux mots, s'en prirent aussi aux choses.

Tout se passe dans l'éternité à la même seconde.

La révolution est un moment admirable de folie, la réaction un moment innommable de bêtise, le conservatisme une morne éternité d'ennui.

Le football est une laide mêlée de brutes bruyamment applaudie par des abrutis.

Ce qui motive les foudres des censeurs d'Histoire d'O est qu'elle est aux neuf dixièmes vraie, les impliquant eux et leurs maîtres.

Je ne signerais un appel contre la peine de mort que s'il incluait les plantes et les bêtes

Un bon poète est aussi utile à l'État qu'un bon joueur de quilles.

Je déteste le romantisme qui magnifie les mots et le prosaïsme qui réduit les émois.

« Parlons tout juste alors selon le simple usage. » (Coleridge).

Le secret d'amuser est celui de tout dire.

Sinon la plus agréable, la guerre civile est la plus propre et la plus justifiée des guerres.

Mon coeur se trouble à la pensée de ces bourriques humaines qui jettent leurs déchets à la poubelle au lieu de les offrir aux oiseaux et autres bêtes errantes.

L'utilisation dans les lettres et la conversation de l'argot et du langage populaire est une des formes de la démagogie.

Tous les Césars sont de Carnaval.

N’accusez pas de crime la femme qui se débarrasse d'un homme.

Les derniers soubresauts du capitalisme sont hideux, misé­rables, comme l'est la naissance difficile de son remplaçant.

Chéri-Bibi, cet homme bon, brave, robuste et criminel par fatalité, qui prenait les vessies pour des lanternes, me fait invinciblement penser aux masses occidentales.

« Nous aurons besoin d'assassins. » (Gaston Leroux).

Qui sème la liberté récolte l'injustice.

On ne vole aux riches que ce qu'ils prirent aux pauvres.

On entoure d'une sorte de culte, de tabous à relents sentimentaux, la vie des enfants, lesquels devenus grands on tue de travail, à la guerre ou d'ennui.

Les pires criminels en matière politique sont les modérés parce que les plus bêtes et les plus hypocrites.

Assurés de leur grande science et de leur bonne conscience, les blancs projettent leur propre malfaisance dans leurs jugements sur les peuples qu'ils opprimèrent et gangrenèrent au cours des siècles.

De moins en moins attiré par les images, de plus en plus exaspéré par la musique et la chansonnette, de plus en plus intéressé par les écrits de toutes sortes.

Par ses ouvrages, s'il montre ce qu'il est, l'écrivain montre plus encore ce qu'il aurait bien voulu être.

Le vrai révolutionnaire déteste l'aventure.

Qu'importe le papier pourvu qu'on ait le texte.

Ne comptez pas sur moi pour faire la différence entre la violence politique et la violence «crapuleuse» lorsque l'une et l'autre ont pour effet de desserrer la corde qui nous étrangle.

Avec un mouvement de houppelande, Gide a écrit : «Le plus grand poète français est Victor Hugo, hélas !». Deux erreurs.

Ces nations, les États-Unis, la Grande Bretagne, la Belgique, les Pays-Bas et autres scandinaves, qui, pour des raisons sordides, ont commis plus de massacres anciens ou tout frais qu'il n'y a de glace aux deux pôles, vilipendent, le miel en gueule et le doigt sur la gâchette, des romantiques ou des maladroits ou des naïfs de qui les péchés s'expliquent.

Remplacer la démocratie par le fascisme est remplacer un ulcère par un phlegmon.

Vieux farceur d'Arnold Toynbee qui, avec d'autres mots, répète ce que disait déjà ce vieux fumiste d'Aristote.

Les attentats appelés aveugles et lâches par les gens qui se croient de bien comportent des risques énormes pour leurs auteurs qui savent à qui ils s'en prennent et à quoi. Les qualifier de minables comme le fait le si brillant prince Poniatowski n'est pas plus sérieux car il n'est jamais bas ni mesquin de manifester n'importe comment sa révolte.

 

*

Les dernières :

1980-1987

 

La liberté de la presse n’est pas celle des journalistes mais celle de ceux qui les stipendient.

Neuf fois sur dix, le travailleur est un idiot crapuleux, le patron une crapule idiote.

J’en veux aux hommes pour l’assassinat qu’ils perpètrent contre les étourneaux, leur souhaitant de subir un même sort, jusqu’au moins la huitième génération.

La mise au point de la troisième guerre mondiale par les Yankees et leurs valets jaunes, blancs et noirs est un complot fort transparent. Ils sont allés jusqu’à rallumer le traditionnel brûlot de la Vistule qui a déjà fait tant de mal aux conquérants et aux aborigènes. Ils ont choisi pour boutefeu un petit moustachu aussi plein  de lui-même qu’un autre – un peintre autrichien – qu’ils avaient aidé à déclencher voilà quarante ans le deuxième conflit. Ils ont fait assassiner un saint homme, un des très rares personnages supportables de la ribambelle des évêques de Rome. Et le remplacèrent par une remuante fripouille, Sarmate comme par hasard. Souhaitons que cette sanglante et infantile mise en scène vole en éclats face au redoutable sens des échecs reconnu aux Tartares.

La sottise a remplacé la misère, le mensonge fourbe les supplices, un confort médiocre le besoin, la procession en mandolines et panneaux l’émeute, la prédiction morose la terreur,  la chanson de charme le chant du peuple, le vol hypocrite l’attaque à main armée, pour le plus grand profit des exploiteurs. Cela se nomme le progrès.

« Le sommeil du malheureux c’est encore du malheur. » – Frédéric Dard.

Mes intellectuels révolutionnaires blâment ce qui se passe à l’Est, moi ce qui se passe à l’Ouest.

Les gens heureux sont de grands coupables.

Comprendrai-je un jour comment George Orwell, s’en prenant au monde entier, arrive à se concilier tout un chacun ?

Ils disent que les bêtes n’ont ni intelligence, ni âme, ni conscience. Si c’est vrai, les bêtes ont de la chance.

Ne jugez pas, contentez-vous de ne pas comprendre.

Le Yankee lit le Washington Post, le Français Le Monde, l’Anglais le Times, l’Allemand Die Welt, le Belge Le Soir, le Soviétique est analphabète.

(Extrait des quotidiens ci-dessus.)

Et aussi : le Yankee se gorge de hamburgers et de bourbon, le Français d’andouille et de vin, l’Anglais de pudding et de porter, l’Allemand de delikatessen et de bière, le Belge de pommes fritres et de lambic, le Soviétique lèche les murs de son isba.

Les grandes valeurs souvent sont invoquées par les grands voleurs.

Aucun parti politique n’a connu autant de traîtres, de renégats que le parti communiste. Il est vrai que passer du communisme à l’anti-communisme rapporte et que le contraire coûte.

Quand je notai jadis que la solitude et la surdité étaient les plus grands des biens j’oubliai d’ajouter qu’elles étaient source de maints tracas et chagrins.

Tom Gutt me dit : « Le virus est l’expression contemporaine de l’ignorance médicale ». Formule qui m’enchante car j’en recherchais une depuis longtemps.

Un dicton anglais affirme : « À brebis tondue, Dieu mesure le vent ». Allons donc !

Les pays « libres » préparent la guerre comme on joue à cache-tampon et l’U.R.S.S. les contre comme au jeu d’échecs.

Il est un mot dont j’ignore le singulier mais dont je connais trop bien le pluriel, c’est « ennui ».

Les crétinisants voyages.

La puissance du communisme se mesure à la quantité (et à la qualité ?) des sarcasmes, calomnies,  menaces dont on l’accable.

Tandis que la débilité du libéralisme s’évalue par la profondeur, la puanteur du bourbier dans lequel nos vies traînent.

Je n’avais guère d’estime pour Louis Aragon malgré mon admiration pour son œuvre jusqu’à « Hourra l’Oural », le voyant comme le Clément Grindor de son « Le Libertinage ». Mais la ruée des chacals, des vautours et des fouille-merde sur sa dépouille me pousserait à le défendre.

Staline tuait tout le monde, même les moustiques et les blattes dans son bureau.

Je n’ai pas de preuve, j’ai mieux : la certitude.

Le pauvre trouve toujours quelque chose dans sa poche : la main du riche.

« C’était beaucoup mieux du temps de Lilith », pensait Adam au milieu du Paradis terrestre.

Le parlementarisme démocratique n’est pas un moyen de gouvernement, c’est une escroquerie.

Il ne s’agit pas de rire, on est sur la Terre.

Même s’il n’existe pas, le Bon Dieu a raté sa création.

Si on ne me lit plus dans mille ans, on aura tort.

 

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Mes inscriptions 1943-1944

Allia – 2e édition – 2007

250 pages

 

 

 

18. Scut Inscr. 1945-1960.jpg

 

 

 

Mes inscriptions 1945-1963

Allia – 1998

298 pages

 

 

 Anecdote : ce deuxième volume n’a pas été publié, comme le premier, par Gallimard, car l’auteur a catégoriquement refusé que l’on en retire cette entrée : « Le critique est presque toujours celui qui ne sait distinguer le con d’une fraîche jeune fille du trou du cul d’un vieux monsieur. »

19. Scut - Inscr. 1974-1980.jpeg

 

 

Mes inscriptions 1974-1980

Le Pré aux Clercs 1983

261 pages

 

 

 

20. Scut. Inscriptions 1980-87.jpg

 

 

Mes inscriptions 1980-87

(†15 août 1987)

Brassa – 1990

148 pages

 

 

 

21. Fusil du boucher.jpg

 

 

Le Fusil du boucher

 « sorte de mini-Inscriptions »

Temps mêlés 1974

 

 

 

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Mis en ligne le 31 mai 2015

 

 

 

22:22 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

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