12/10/2017
LE DÉCLIN DE L'OCCIDENT
Le Déclin de l’Occident
13 octobre 2017
1 - L'Occident éjecté de l'Histoire
2 - Qu'est-ce qu'une langue ?
3 - La postérité d'Oswald Spengler
1 - L'Occident éjecté de l'Histoire
Que signifie le verbe exister appliqué à la géopolitique? Une Europe politique peut-elle exister?
Pour tenter de comprendre la question, remontons au latin, notre langue-mère, dans laquelle le verbe exister renvoie à ex-sistere, sortir de l'immobilité debout, assise ou couchée et se mettre en mouvement dans une direction déterminée.
En ce sens, l'humanité, à l'instar des gastéropodes, se trouve pourvue d'une sorte de coquille existentielle chargée de protéger une espèce en déplacement. En 1818, Louis XVIII revenu au pouvoir en 1814, avait fait bénéficier le peuple français d'une Charte qui lui garantissait les apanages et les privilèges que la nation en mouvement avait déjà conquis à l'écoute de sa propre volonté en 1789. Tout le XIXe siècle a été scandé par le combat du peuple français pour la reconquête et la défense des droits d'une espèce auto-propulsive à laquelle son statut interdisait de jamais s'arrêter et de tomber dans la stagnation des troupeaux que leur position "courbée vers la terre", dit Salluste, condamne à "obéir à leur ventre".
Cette disposition universelle de notre espèce, Bergson l'a exprimée par les concepts de société ouverte et de société fermée, Sartre par la distinction entre l'en soi et le pour soi, le christianisme par la distinction entre le sacré et le profane, Pascal, par la distinction entre les "grandeurs d'établissement" et les "grandeurs spirituelles", les religions dans leur ensemble par la ligne de démarcation qu'elles tracent entre la matière et l'esprit. Il en résulte, en bonne et saine logique anthropologique, qu'une nation sort de l'arène de l'histoire quand elle cesse d'avancer - donc d'exister - conformément à sa nature.
Dans ce contexte, l'Espagne sortirait de l'histoire si elle perdait la Catalogne. Or la péninsule ibérique est composée de deux espèces de conquistadors, les Ibères proprement dits et les Portugais. Les premiers ont conquis l'Amérique, les seconds ont longé pendant des années, avec une patience tenace, tout le continent africain jusqu'au jour où, à force d'avoir le vent en poupe, ils ont dépassé la pointe sud de l'Afrique et ont réussi à garder le cap de leur bonne espérance. Or, la Catalogne s'est révélée la gigantesque plateforme de l'immobilité d'une civilisation ibérique en mouvement, mais qui avait besoin d'un magasinier. Depuis lors, comme disait Valéry, "le temps du monde fini a commencé".
Comment demeurer en chemin, comment persévérer à se rendre quelque part, comment seulement tracer une route dans une immensité connue s'il n'y a plus d'étendue à conquérir, à moins de se chercher une voie hors du système solaire?
2 - Qu'est-ce qu'une langue ?
Observons les rapports que les langues entretiennent avec la vocation auto-propulsive de l'espèce.
Il existe un dictionnaire du français classique. Mais le français du XVIIe siècle ne se réduit pas à un lexique cadenassé par un dictionnaire, lequel ferait d'un catalogue une forteresse. Il implique une pré-sélection des mots et des tournures chargés de donner leur élan, leur tonalité et leur âme une civilisation. Les mots ne sont pas inertes: quand le Général de Gaulle impose sa cadence et son pas à la politique de la France, il s'exprime dans une langue énergique et fermement rythmée, dont le flux naturel ne saurait se trouver entrecoupé des ânonnements et des bégaiements du français des dirigeants d'aujourd'hui. Leur langage traduit une infirmité de la volonté et une instabilité intellectuelle propres à toutes les décadences. A ce titre, François Hollande s'est révélé le premier Président de la Vè République que Régis Debray a pu qualifier d'illettré.
Cependant, méfions-nous également des pièges que nous tend le terme de décadence, lequel nous renvoie à cadere ou decadere, tomber. L'immaturité politique de la Catalogne, par exemple, est si grande qu'elle refuse la protection indispensable de Madrid pour se ruer les yeux fermés sous la tutelle rapace de Washington. Comment se fait-il qu'il aura suffi à la Tunisie visionnaire d'Habib Bourguiba de deux générations pour se rendre à nouveau massivement à la Mecque et pour y lapider un Lucifer censé s'y trouver en chair et en os? Comment se fait-il que la riche Algérie en soit venue, en un demi-siècle seulement, à acheter son pain à Paris? C'est que, sitôt ces nations devenues indépendantes, la sottise et l'ignorance scellent à nouveau le pacte avec un mécanisme bien connu, celui de la corruption avec l'incompétence. La presse algérienne d'aujourd'hui retentit de lamentations de ce que M. Bouteflika n'ait pas su diversifier l'industrie et le commerce algériens.
Considérons maintenant les apories qui étranglent l'Europe politique. Comment une bigarrure européenne de vingt-huit nations privées d'un passé commun, donc sans racines, et une polychromie désordonnée de vingt et une langues et de plusieurs religions radicalement incompatibles les unes avec les autres, changeraient-elles de rythme et de cadence et avanceraient-elles d'un seul et même pas? Ce peloton de pseudo nations n'a ni centre, ni frontières. Il ne peut que tomber dans le néant dont il est habité, puisqu'il n'a jamais réellement existé.
Une civilisation militairement occupée par cinq cents forteresses étrangères et qui n'a donc pas d'armée, n'a pas de souveraineté. Or, depuis soixante ans aucun journaliste n'a publié le plus innocent reportage sur la vie au jour le jour des troupes américaines incrustées sur le sol du Vieux Monde. Dans son interminable discours à la Sorbonne du 26 septembre 2017, parmi les réalisations urgentes auxquelles l'actuelle Union européenne doit se livrer afin de conquérir une "souveraineté active", la seule condition que le Président Macron a sciemment omise - et avec le plus grand soin - d'évoquer, est celle de l'expulsion des troupes d'occupation de l'empire américain camouflées sous l'habillage de l'OTAN.
Il existe une fable de l'antiquité grecque, inspirée d'Hérodote et racontée par Platon au début du deuxième livre de La République - celle de l'Anneau de Gygès. Le mythe décrit l'histoire d'un personnage de ce nom qui avait trouvé par hasard, lors d'un violent orage, une bague qui lui permettait de se rendre invisible. Gygès avait découvert qu'en tournant vers l'intérieur de sa paume le chaton de cette bague, il disparaissait aux regards, ce qui lui avait permis de séduire la reine de l'endroit, puis d'assassiner impunément le roi.
Aujourd'hui, le territoire de l'Europe est occupé par des régiments sur lesquels, non seulement personne n'ouvre les yeux, mais qui exigent maintenant que l'espace Schengen se change en champ de manœuvre de leur stratégie. Le continent est quadrillé du nord au sud et de l'est à l'ouest par cinq cents bases de l'étranger, mais M. Emmanuel Macron n'a pas cité leur démantèlement comme condition évidemment première d'un recouvrement par l'Europe de sa souveraineté. Puisque ni lui, ni aucun autre dirigeant européen ne voient ces troupes venues d'ailleurs, nous devons en conclure que les soldats de l'OTAN portent tous au doigt la fameuse bague qui les rend invisibles.
Un territoire occupé se situe en deça de toute possibilité de seulement évoquer sa souveraineté. Même la Suisse n'est souveraine que parce qu'elle s'est armée jusqu'aux dents en temps de paix. Or, privée de souveraineté, l'Europe occupée se trouve privée de toute existence politique, donc de destin. En vérité, le nouvel horizon qui servira de finalité à une espèce en mouvement ne pourra être autre qu'une plongée dans l'infini d'une vraie connaissance de soi. Seul ce désert nouveau ouvert au mouvement intérieur, que Socrate a placé sous nos pas il y a deux millénaires et demi, nourrira une résurrection
3 -La postérité d'Oswald Spengler
Nous approchons du centième anniversaire de la parution en 1918 à Vienne et en 1922 à Munich de l'ouvrage d'Oswald Spengler portant le titre prémonitoire Le Déclin de l'Occident et qui n'a été traduit en français que trente ans plus tard, chez Gallimard, en 1948. Cet ouvrage a marqué de son empreinte les Arnold Toynbee et même les Raymond Aron.
C'est pourquoi une grande nation ne saurait se donner deux grammaires et deux syntaxes pour langues officielles et qui exprimeraient son identité à parts égales. Car les langues génératrices d'une haute culture philosophique, littéraire et scientifique servent de pilotes cérébraux aux empires. Leur logique interne et leur message jouent le rôle d'ordinateurs et de têtes chercheuses de l'humanité. On ne raisonne pas en allemand comme en français, en anglais comme en espagnol, en russe comme en chinois ou en portugais.
Certes, dit Descartes, j'existe puisque je pense. Mais puisque penser, c'est avancer, je ne sais qui je suis si j'ignore les signifiants qui font de moi un itinérant. Comment saurions-nous que nous marchons si nous ne savons pas comment notre langue nous fait progresser. Pour cela, il faudrait que nos universités se rendent capables de décoder la progression de la rédaction des vingt-neuf étapes de la Jeune Parque de Valéry. On a vu récemment un candidat au prix Goncourt présenter un roman mécaniquement fabriqué sur une imitation automatique du style de Céline. Mais quand Balzac écrit à Mme Hanska qu'il a réécrit treize fois César Birotteau, marchand parfumeur "les pieds dans la moutarde", c'est une bien mystérieuse moutarde que celle dont la vocation obéit au commandement intérieur qui fait dire à Balzac: "J'ai arraché des mots à la nuit et des idées au silence".
Notre enseignement universitaire ignore tout des secrets de la création littéraire. Quant aux célèbres universités américaines, dont la réputation est si surfaite en Europe, elles sont encore plus loin que les nôtres de savoir le premier mot du génie littéraire. Elles ont bien tenté d'enseigner l'art d'écrire. Mais sitôt qu'elles ont voulu préciser le rôle de l'individu unique dans une création unique, elles sont demeurées muettes.
Quant à nos élites politiques et à notre intelligentsia, elles n'ont les yeux fixés que sur des emplois à sauver, alors que seul le sauvetage des fleurons de notre industrie aurait permis de sauver d'un même mouvement le prestige de la nation et les emplois. Pour la première fois, M. Montebourg évoque la comparution future à la barre d'un tribunal approprié de l'ancien et de l'actuel Président de la République pour haute trahison, en raison des conditions suspectes de la vente des turbines à gaz d'Alstom à l'Amérique, puis du TGV à l'Allemagne.
Malheureusement, le patriotisme du peuple français n'est pas près de se réveiller sur un échiquier moteur, celui des industries de l'avenir. Une classe dirigeante bégayante et balbutiante témoigne à chaque instant que les langues vivantes sont le propulseur de l'histoire du monde et qu'un groupe de nations scindées entre une foultitude de syntaxes et de grammaires ne dispose pas et ne disposera jamais de la cohérence cérébrale qui seule peut assurer une cohésion politique.
Aujourd'hui, l'implosion d'une civilisation se révèle parallèle à la dispersion et à la dissolution de son langage, à la disparition de son souffle critique, à la mort de sa lucidité et à la complaisance à son auto-domestication.
Le 13 octobre 2017
Source : http://aline.dedieguez.pagesperso-orange.fr/tstmagic/1024...
Il y en a pourtant qui résistent…
NORVÈGE
Ça fait mal quand les empires tombent
Pål Steigan – Information Clearing House – 8 octobre 2017
Il y a un genre de peinture de paysages des XVIIe et XVIIIe siècles qui devrait nous faire réfléchir. Peintures de paysages italiens, où on voit des chevriers et leurs troupeaux errer parmi les ruines d’aqueducs, de ponts et de temples romains. Ce qu’ils ont de fascinant, c’est qu’ils dépeignent une société européenne qui, plus de 1.200 ans après la chute de l’Empire romain, n’avait toujours pas regagné le niveau de production et d’infrastructure qu’avait eu cet empire à son zénith. Ce n'est pas avant la révolution industrielle du XVIIIe siècle que la production et l’infrastructure, en Europe, ont réussi à surpasser l’Empire romain à l’apogée de sa gloire.
Jan Asslyn – Paysage italien avec les ruines d’un pont et d’un aqueduc romains (détail)
Les peintures de chevriers dans les ruines d’infrastructures et de temples de la Rome antique sont comme des images de gens qui se déplaceraient dans les restes d’une civilisation high-tech à la hauteur de laquelle ils ne pourraient plus être. La ville de Rome, à son apogée, a eu un million d’habitants. Ils avaient besoin d’une infrastructure très développée pour satisfaire leurs besoins en eau, en nourriture, pour le transport et la livraison des marchandises, pour les besoins du commerce, etc. La ville offrait, à l’époque, le principal exemple d’une industrie de matériaux de construction ayant la capacité et le niveau de compétences requis pour fournir l’énorme quantité de ces matériaux qu’exigeait une telle ville.
Quand l’empire s’est effondré, l’infrastructure a cessé d’être entretenue. Les aqueducs se sont peu à peu brisés et les villes petites et grandes ont cessé d’être alimentées en eau. Les routes et les ponts se sont détériorés et n’ont plus été réparés. Le transport des marchandises est passé de l’état de fleuve débordant à celui de paisible ruisseau. 1.200 ans après ses jours de gloire, Rome était une ville de province ruinée, avec une population de 10.000 âmes.
Les Étrusques, et plus tard les Romains, avaient asséché les marais pour pouvoir augmenter leur production de denrées alimentaires. Ils avaient par la même occasion éradiqué la malaria. Mais quand l’empire s’est écroulé, les fossés de drainage ont cessé d’être entretenus et la malaria a réapparu. Ce n’est que dans les années 1930, après l’arrivée au pouvoir des fascistes, que les marais ont été ré-asséchés et que la malaria a redisparu d’Italie.
L’empire d’aujourd’hui est extrêmement vulnérable
Nous, qui vivons en un temps où un autre empire montre beaucoup des mêmes tendances à la désintégration que l’empire romain connut sur sa fin, avons toutes les raisons d’y réfléchir sérieusement.
À partir d’un certain moment, les empereurs romains se sont mis à mélanger de plus en plus de plomb à leur monnaie d’argent (denarius), au point qu’à la fin, elle ne contenait presque plus d’argent. Ce fut l’hyperinflation de l’époque. Les citoyens romains ne souhaitaient plus se battre dans l’armée, si bien que l’armée ne fut plus composée que de mercenaires. C’est de là que vient le mot soldat : un soldat était quelqu’un qui recevait de l’argent pour se battre (solidus – monnaie d’or). Pour pouvoir payer les soldats, il fallut frapper davantage de monnaie. Les guerres de l’empire coûtaient cher et l’empire était vaste. Le problème fut donc résolu en frappant de plus en plus de monnaie dont la valeur devenait de plus en plus faible.
Le monde est dominé aujourd’hui par l’empire américain. Il influence tout ce qui concerne la production mondiale, le système monétaire, le commerce, l’agriculture, le système énergétique, etc. de la planète.
Source : Texas Precious Metals
L’empire a atteint son niveau le plus haut vers 1971, quand les USA ont abandonné l’étalon-or. Après cela, la croissance de l’empire a dépendu de l’impression de plus en plus de papier-monnaie, et maintenant, de monnaie digitale. Mais l’empire est aussi tributaire du fait que le reste du monde accepte ces symboles en remplacement de la chose réelle. Les guerres US, au XXIe siècle, sont largement financées par la vente d’obligations du gouvernement US à la Chine. Autrement dit, la Chine prête de l’argent à l’État américain.
Croissance de la dette des USA
Le système mondialisé de la production et du commerce est réglé avec précision pour fournir des marchandises et des éléments composants juste-à-temps. La production de viande norvégienne par exemple, dépend de l’arrivée à Fredrikstad d’un bateau y apportant du soja du Brésil une fois par mois. Si le bateau n’arrivait pas, il y aurait une crise généralisée dans la production de viande norvégienne.
Quand ce qu’on a appelé le scandale de la viande de cheval a éclaté en 2013, le Financial Times a bien montré comment fonctionne le système du commerce et du transport de la viande en Europe.
Les abattoirs exigent beaucoup de capitaux et d’énergie, et c’est pourquoi il y a de moins en moins d’abattoirs pour alimenter un marché de plus en plus globalisé. Leurs marges bénéficiaires sont d’une minceur extrême, raison pour laquelle ils rognent sur les coûts partout où ils le peuvent.
De leur côté, les grandes chaînes de supermarchés veulent à tout moment pouvoir acheter les produits de base alimentaires aux prix les plus justes. Leurs courtiers passent les journées pendus au téléphone pour faire leurs achats en gros aux meilleures conditions possibles. Le Financial Times cite le professeur Karel Williams, de la Manchester Business School, qui explique comment les camions réfrigérés font la queue devant les abattoirs de Hollande à la fin de chaque semaine, les conducteurs n’ayant, jusqu’à la dernière minute, aucune idée de l’endroit où il devront livrer. Dès que les marchés sont conclus, le conducteur reçoit son ordre de mission et il se met en route pour l’endroit désigné. « Le commerce européen est une noria qui fait continuellement circuler des parties d’animaux dans des camions de 40 tonnes ».
La FAO (Food and Agriculture Organization = ONU) dit qu’il y a quelque chose comme un quart de million de plantes comestibles qui pourraient être cultivées. Mais l’humanité s’est rendue dépendante de 3% seulement d’entre elles.
L’approvisionnement en nourriture du monde dépend de 150 espèces de plantes. Les ¾ de toute l’énergie que nous recevons sous forme d’aliments végétaux proviennent de seulement 12 d’entre elles. La concurrence et le besoin d’augmenter la production ont eu pour résultat une réduction drastique de la diversité génétique. Le système exige de plus en plus d’énergie, de minéraux et de matières premières rares, à un taux de croissance exponentiel.
Cela rend l’empire d’aujourd’hui extrêmement vulnérable. L’agriculture pourrait très bien se retrouver face à une expérience similaire à la crise de la pomme de terre, qui a frappé l’Irlande en 1847, causant la mort par famine d’un million de personnes. Il est facile d’imaginer combien elle sera dévastatrice et dramatique. [L’auteur emploie bien le futur, pas le conditionnel. ndt].
En bref, quand le système s’effondrera, ce sera exactement comme dans l’Empire romain : par l’effondrement de l’infrastructure critique. Il ne sera tout simplement plus possible de nourrir autant de monde qu’avant. Cela pourra se traduire par des famines à grande échelle plus ou moins généralisées, à un degré que l’humanité n’a jamais connu. Il y a aujourd’hui 37 méga-cités dans le monde, et les plus grandes ont plus de 30 millions d’habitants. S’il y a rupture dans l’approvisionnement en eau, en énergie ou en nourriture, ces villes deviendront inhabitables.
La nourriture et l’eau sont essentielles. Sans nourriture et sans eau, nous ne pouvons pas vivre. Mais beaucoup de nos systèmes sont aussi extrêmement dépendants du pétrole et de rares minéraux terrestres, qui se raréfient chaque jour davantage. Quand ce système s’effondrera, cela pourrait avoir des conséquences très dramatiques. L’exemple de l’empire romain montre qu’il pourrait se passer vraiment beaucoup de temps avant que quoi que ce soit d’autre prenne sa place.
Il n'est pas difficile de montrer que le capitalisme d’aujourd’hui, basé sur la croissance, est en sursis. Car il est loin d’être robuste et durable. Il est, au contraire, très vulnérable et instable. C’est une des raisons pour lesquelles il est nécessaire de travailler à remplacer ce système aussitôt que possible par autre chose et d’apprendre comment on organise une société d’une façon plus saine et plus durable.
La chute de Rome
Les mondialistes de droite et de gauche déplorent le fait que les peuples tournent le dos à cette mondialisation qu’ils prêchent, eux, depuis des décennies. Les peuples, en effet, se tournent de plus en plus vers des politiques populistes et sont devenus si « réactionnaires » qu’ils entendent préserver leurs états nationaux, leurs productions locales et pire encore. Mais ce sont les mondialistes, pas les peuples, qui jouent à la roulette russe. C’est leur système qui nous a rendus si totalement vulnérables. Assurer la sécurité alimentaire et des communautés locales/nationales viables, restaurer le métabolisme détruit entre société et nature, c’est cela qui est véritablement progressiste. C’est cela qui est l’avenir, et nous avons grand besoin de nous débarrasser d’urgence de l’empire et de son économie de parasites et de profiteurs.
Si nous ne le faisons pas, il se pourrait que les peintres de paysages, dans quelques centaines d’années, peignent des chevriers en train de faire paître leurs troupeaux dans les restes déglingués de gratte-ciels et de ponts d’autoroutes.
Source : http://www.informationclearinghouse.info/47972.htm
Source d’origine : https://steigan.no/2017/10/07/it-hurts-when-empires-fall/
Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades
FRANCE
Liberté d’expression ? Ha ha ha !
Après Jacques Sapir, dernier en date : jusqu’à très récemment, pour se rendre sur le site du Comité Valmy, il suffisait de taper « Comité Valmy » dans Google et divers liens s’offraient. Il suffisait de cliquer sur l’un d’eux. Essayez à présent ! Les maîtres à penser de Google sont passés par là. Ceux qui nous ont lus jusqu’ici n’en seront pas surpris. Contrattaquez : mettez-le dans vos favoris !!!
Comment Valmy est censuré ?
Comme le sont bien d’autres (le World Socialist Web Site par exemple) depuis que Google joue les Torquemada
par Comité Valmy – 12 octobre 2017
Le site du Comité Valmy est actuellement censuré, apparemment de la même façon et dans des proportions comparables à ce qui est dénoncé par WSWS, pour ce qui le concerne, dans l’article qui suit.
Nous reviendrons dans les meilleurs délais et avec plus de détails, sur cette grave question. Nous invitons nos amis et toute personne hostile à ce type de sabotage, à réagir en diffusant nos textes auprès de leurs correspondants pour tenter de le contrecarrer.
Un nouvel algorithme de Google
limite l’accès aux sites Web progressistes et de gauche
Andre Damon et Niles Niemuth – WSWS – 28 juillet 2017
Un nouvel algorithme de Google
limite l’accès aux sites Web progressistes et de gauche
Au cours des trois mois écoulés depuis que le monopole des moteurs de recherches sur Internet, Google, a annoncé qu’il fallait empêcher les utilisateurs d’accéder à de « fausses nouvelles » (fake news), le classement mondial du trafic d’une large gamme d’organisations de gauche, progressistes, anti-guerre et démocratiques a considérablement diminué.
Le 25 avril 2017, Google a annoncé qu’il avait mis en place des modifications de son service de recherche pour rendre plus difficile pour les usagers d’accéder à ce qu’il appelait des informations « de mauvaise qualité » telles que les « théories du complot » et les « fausses nouvelles ».
La société a déclaré dans un article de blogue que l’objectif central de la modification de son algorithme de recherche était de donner au géant des recherches un plus grand contrôle dans l’identification du contenu jugé répréhensible par ses directives. Il a déclaré qu’il avait « amélioré nos méthodes d’évaluation et effectué des mises à jour algorithmiques » afin de « contenir un contenu plus autorisé ».
Google a poursuivi : « Le mois dernier, nous avons mis à jour nos lignes directrices sur la qualité de la recherche (Search Quality Rater Guidelines) pour fournir des exemples plus détaillés de pages Web de mauvaise qualité pour que les évaluateurs puissent les signaler de manière appropriée ». Ces modérateurs sont invités à signaler « les expériences qui pourraient perturber des usagers », y compris les pages qui présentent de « théories du complot », sauf si « la requête indique clairement que l’usager recherche un autre point de vue ».
Google n’explique pas précisément ce qu’il entend par le terme « théorie du complot ». En utilisant la catégorie large et amorphe des « fausses nouvelles », l’objectif du changement dans le système de recherche de Google est de restreindre l’accès à des sites Web présentant des opinions différentes, dont la couverture et l’interprétation des événements s’opposent à celles des médias de l’establishment tels que le New York Times et le Washington Post.
Source : http://www.comite-valmy.org/spip.php?article9102
Mis en ligne le 14 octobre 2017
19:52 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
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