19/06/2010

Il pleut de l'actualité sinistre - Parties 1 et 2.

 

  Il pleut de l'actualité sinistre...

Vedette pirate

« Le tact dans l'audace c'est de savoir jusqu'où
on peut aller trop loin. »
Jean Cocteau


*



Pour mémoire et juste en passant, cette actualité étant permanente  :

Notre sémillant prix Nobel de la Paix fait actuellement la guerre dans 75 pays à la fois (William Blum, Anti-Empire Report de Juin 2010). Toujours pour « se défendre »... le terrible terrorisme, vous savez).


Qui se souvient encore de la première guerre du Golfe , c'est-à-dire de la première invasion de l'Irak ?

Qui se souvient de ce représentant de l'Algérie, qui, monté à la tribune de l'ONU, récita ceci, en français

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La raison du plus fort est toujours la meilleure:
           Nous l'allons montrer tout à l'heure.

           Un Agneau se désaltéroit
           Dans le courant d'une onde pure;
Un Loup survient à jeun, qui cherchoit aventure,
           Et que la faim en ces lieux attiroit.
« Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage?
           Dit cet animal plein de rage:
Tu seras châtié de ta témérité.
— Sire, répond l'Agneau, que Votre Majesté
           Ne se mette pas en colère;
           Mais plutôt qu'elle considère
           Que je inc vas désaltérant
           Dans le courant,
           Plus de vingt pas au-dessous d'elle;
Et que par conséquent, en aucune façon,
           Je ne puis troubler sa boisson.
— Tu la troubles, reprit cette bête cruelle;
Et je sais que de moi tu médis l'an passé.
— Comment l'aurois-je fait si je n'étois pas né?
           Reprit l'Agneau, je tette encor ma mère.
           — Si ce n'est toi, c'est donc ton frère.
           — Je n'en ai point.  — C'est donc quelqu'un des tiens ;
           Car vous ne m'épargnez guère,
           Vous, vos bergers et vos chiens.
           On me l'a dit: il faut que je me venge. »
           Là-dessus, au fond des forêts
           Le Loup l'emporte, et puis le mange,
           Sans autre forme de procès.

         
Intemporel La Fontaine !...  Intemporel Chagall !...



*

 


(Partie I - Histoires de bateaux et de trahisons)


Je commençais ainsi le post interrompu dont vous a parlé Catherine : « Quatre sujets d'actualité, pas plus. Je m'y engage !». C'était il y a quinze jours (trois semaines ?). Entre autres joyeusetés, on lynchait en France, l'Église catholique s'enfonçait dans l'opprobre, la Belgique, une fois de plus sans gouvernement, entamait son parcours de Yougoslavie bis vendue à l'étranger par ses représentants mêmes...  tout en osant célébrer le cinquantième anniversaire de « l'indépendance » du Congo, car elle ne manque pas d'air, quand celui qui a porté leur salaire aux assassins de Lumumba s'en vante et court toujours, jamais inquiété...  Je ne vous dis pas le reste - donc un cinquième,  parjure que je suis - pour ménager le suspense. Ces sujets étaient sinistres (l'horrible est à la mode) et ne sont pas obsolètes. Mais voilà... un clou chasse l'autre, et l'actualité d'aujourd'hui fait tout ce qu'elle peut pour bousculer celle d'hier. Je n'y renonce pas, elle m'attendra et sera pire encore quand j'y reviendrai.

En attendant, faisons comme tout le monde et parlons bateaux. Bateaux et trahisons. Les passagers de l'héroïque flotille que vous savez ne sont pas les seuls à s'être fait massacrer en mer ces temps-ci. Il y en a eu d'autres, certains comptant plus de morts encore, dont vos valeureux médias n'ont pas eu le temps de vous parler ou alors sans trop creuser. Il faut les comprendre. C'est qu'on ne peut pas être à la fois au four et au moulin et qu'il y a tant de choses à mouliner : entre Roland Garros et la Coupe du Monde qui approche, qui est là, on ne sait plus où donner du laptop. Mais, mes très chers, je vais vous en parler, moi. Après tout, c'est à ça que sert ce journal de bord de notre flotte immatérielle : parler un peu de ce que vos médias sont payés pour vous taire.


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Donc, à tout saigneur tout honneur, Israël a voulu écraser une mouche sur un carreau en se servant d'une masse de forgeron. Résultat : un carreau cassé et le monde en ébullition. Quel monde ? Les peuples, arrachés en sursaut à leur indifférence, réveillés de leur sieste égoïste, qui clament dans un universel brouhaha leur indignation impuissante... Le personnel politique ensuite, du Pôle Nord à la Terre de Feu, qui s'empresse de désamorcer cette agitation des consciences par ses habituelles gesticulations et paroles verbales que même Tartufe il n'en voudrait pas - un peu comme on verse du détergent sur une marée noire, dans l'espoir qu'au moins on ne la verra plus. Ouch !  Si je commence à gaffer...

Réaction étonnante quand même que celle des gens ! On dirait qu'Israël vient de faire quelque chose d'inhabituel. Eh bien non, ce n'est pas le comportement d'Israël qui a changé, c'est le regard de ceux - tous ceux - qui le découvrent. Ou font semblant. La seule innovation d'Israël, c'est le doigt d'honneur en gros plan à ses protecteurs et/ou commanditaires. Pffft. Ils en avaleront d'autres.

Depuis 1948, et même bien avant, Israël s'est toujours, systématiquement, comporté de la sorte. Demandez aux Palestiniens. Une fois piétiné le tabou « on ne bâtit pas son bonheur sur le malheur d'autrui », rien ne les a arrêtés. Ni personne. En tout cas personne qui soit resté en vie. Un psychopathe sûr de l'impunité fera toujours ce que fait Israël. Demandez à Jack l'Éventreur. Encore Jack l'Éventreur ne fut-il jamais protégé, encouragé, armé même, par la totalité d'un monde blanc estimant que les prostituées de Whitechapel font désordre et qu'il faut bien quelqu'un pour faire le ménage.

Sinon, que signifie le sang versé par Israël en Amérique Latine (pour ne citer que ce continent) ? Vous croyez peut-être, bonnes gens, que les tortues Ninja de Tsahal ne s'en prennent qu'aux Palestiniens ? Qu'aux Arabes ? Israël, sachez-le, a le droit de se défendre (l'aura-ton assez entendu ce mantra) même et surtout de ceux qui ne l'attaquent pas. C'est pourquoi il était urgent, dans les années 80, qu'Israël s'en aille miner les ports du Nicaragua, car Israël avait bien le droit de mettre Jérusalem à l'abri d'une invasion sandiniste. C'est pourquoi les paysans colombiens qu'on démembre vivants pour complaire aux barons de la drogue ont l'insigne honneur de l'être par des élèves du Mossad et quelquefois même de la main des maîtres, tant il est vrai qu'on n'éduque bien que par l'exemple. C'est pourquoi la communauté juive d'Argentine s'est vu amputer - tiens, à la même époque - de quatre-vingts et quelques de ses membres, par deux ou trois explosions judicieusement réparties, naturellement attribuées au Hezbollah et à un camion piégé, d'ailleurs conduit par un Arabe kamikaze, lequel malheureusement survécut (!) et dut être arrêté. Mais où va-t-on si les Juifs de la Diaspora crachent sur l'aliya qu'on leur offre, refusent d'aller jouer les bubons dans le flanc du Moyen Orient, se considèrent comme Argentins (de confession juive ou pas) et tiennent à jouer le rôle actif auquel ils ont droit dans les passionnants bouleversements qui remuent leur continent ? Cela ne méritait-il pas une punition ? Si, n'est-ce pas ? Ni plus ni moins que ces Palestiniens assez outrés pour voter Hamas alors que notre caprice est qu'ils ne le fassent pas...  Ah, pourquoi a-t-il fallu que ces foutus juges de la Cour Suprême argentine profitent de ce que nos amis les colonels putschistes n'avaient plus le vent en poupe pour se mettre à poursuivre l'enquête, à relâcher l'Arabe innocent et à dire qu'il n'y avait jamais eu de camion piégé mais des bombes. Plantées. Par des Israéliens. Les pressions exercées sur ces magistrats et les menaces de mort pour qu'ils se rétractent ? Normal. Israël a le droit de se défendre, non ? Y compris de son propre sang. Qu'elle se le dise, cette Diaspora qui refuse de se laisser intimider ! Mais n'est-ce pas à vous dégoûter de pratiquer le terrorisme ?


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Je ne vais pas m'étendre sur les hauts faits de Tsahal en Palestine, en Syrie, au Liban, et du Mossad absolument partout. Ils sont assez connus de ceux qui ne refusent pas de voir ni d'entendre. De l'assassinat de Lord Moyne au Caire à celui de Mahmoud al-Mabhouh à Dubai, en passant par la liquidation de Folke Bernadotte à Jérusalem, la liste est longue.

Pourtant, il serait naïf de voir en Israël le diable-seul-responsable-de-tous-nos-maux, même si on ne prête qu'aux riches, et surtout de croire qu'une fois l'imposture disparue, tout ira très bien Madame la Marquise. Pour M. Koffi Cadjehoun (voir ici :
http://aucoursdureel.blogspot.com/2010_05_01_archive.html
et ici :
http://aucoursdureel.blogspot.com/2010/06/gaza-effet-de-serf.html ), Israël n'est que le rottweiler en chef d'instances beaucoup plus funestes encore, « vrais maîtres du monde» dont il situe le repaire dans la City de Londres. Je n'ai pas de raison de penser autrement, qu' « ils » crèchent dans la City ou ailleurs. Qu'Israël, l'Union Européenne et les États-Unis (oui, l'Empire), ne soient que les instruments d'une faction atroce, ne les exonère en rien de leurs crimes. Ne nous exonère en rien de notre crime de passivité. Théoriquement, nous sommes tous également dotés de libre-arbitre et aucune fatalité n'oblige personne à se laisser faire. Voyez les passagers du Mavi Marmara, du Rachel Corrie et des autres. Voyez M. Galloway, qui annonce une autre flotille de soixante bateaux pour septembre...

Dans un  des articles que j'ai glanés pour vous, M. Justin Raimondo accuse poliment, encore au conditonnel, le président Obama de trahison, « au cas où il y aurait un seul citoyen américain parmi les morts de la flotille ». Eh bien, il y en a un. Et, bien sûr, M. Raimondo a raison : servir les intérêts d'une faction étrangère ou d'un état étranger au détriment de ses nationaux constitue, de la part d'un gouvernant plus encore que de n'importe qui, un crime de haute trahison. C'est dire combien s'en sont rendus et continuent à s'en rendre coupables. Tous les dirigeants de l'Union Européenne, sans exception, sont dans ce bateau-là.

On peut prédire que dans le pays (en sursis) où nous sommes, on va ressortir l'inusable de Keyzer de la naphtaline (c'est à celà qu'elle sert) et continuer comme avant (rehaussement des relations... investissements dans les territoires occupés... importation massive de pommes de terres avec du sang dessus et ruine planifiée de l'agriculture nationale grâce aux diktats de « Bruxelles » auxquels le Sionistan, lui, n'est pas soumis, etc. etc. etc.). Un jour, quand tout le monde sera mort, on se mettra à rechercher vraiment les tueurs du Brabant là où ils sont. Entretemps, le troupeau sera sommé d'aller donner un nouveau blanc-seing aux traîtres, afin qu'ils puissent continuer à trahir sans entraves.

Pour abréger, ce post évoque plusieurs histoires de bateaux, qui sont aussi des histoires de trahison. Je n'ai fait que réunir les articles qui m'ont paru en parler le mieux. Leurs auteurs sont de toutes provenances, de toutes nationalités et de philosophies diverses. Leur seul point commun est de penser par eux-mêmes et d'essayer honnêtement de se rendre utiles. Mes excuses à ceux qui les ont déjà lus. Mes excuses aussi à ceux qui devraient se trouver ici et qu'il faudra aller chercher ailleurs. Je me contenterai de situer chacun brièvement (en vert) « pour les jeunes qui débarquent ».




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31 mai 2010

 

 

bateau turc

Le MS Mavi Marmara


Flottille de La Liberté : L'impunité des assassins...


Georges STANECHY

« Du conseil en gestion international à la création d'entreprises et au développement... Un regard sur la régression du respect de la dignité humaine, des libertés et du partage. Une espérance solidaire avec ceux qui ne l'acceptent pas. A contre-courant... » C'est tout ce que nous savons de Georges Stanechy : ce qu'il dit de lui-même sur son blog. Ce que nous savons en revanche avec certitude, c'est qu'on ne perd jamais son temps en lisant ses posts, et même en parcourant ses archives : ce qui s'y trouve ne s'évente pas avec le temps.




Non.

Ce n'est ni une bavure, ni une erreur d'appréciation du risque. Encore moins, une opération commando ayant mal tourné.

Au contraire.

Prendre d'assaut des bateaux civils, avec à leur bord des militants pacifistes, évidemment non armés, chargés d'aide humanitaire, se dirigeant vers une enclave érigée en immense camp de concentration, depuis plusieurs années dans l'indifférence de la Communauté Internationale : Gaza...

Assaut donné dans les eaux internationales, avec pour conséquence des dizaines de morts et de blessés : un tel niveau de violence démontre l'assurance de l'impunité.

Entendre nos gouvernements, dans l'hypocrisie, le cynisme les plus délirants, se déclarer « choqués », et « demander » des explications en est la confirmation.

Oui : nos politiciens, même nos vaillants parlementaires et têtes pensantes de l'UE, toujours prêts à fustiger les pays inscrits sur la liste rouge dictée par les néoconservateurs US, ne condamnent pas un crime de guerre ou contre l'humanité.

Ils se limitent à exprimer, timidement, leur « émotion », devant une « disproportion ». Quêtant une « enquête », la main tremblante. Même pas internationale. Surtout pas. Au gouvernement auteur du forfait...

Se donner bonne figure, bien sûr, pour calmer les naïfs. Leur faire croire qu'Occident est synonyme de Droits de l'Homme.
Le temps que les fourneaux de la propagande chauffent à plein régime. Ils sont déjà au travail :


« ... les activistes avaient été prévenus, ils ont agressé, avec des couteaux et des haches, les commandos armés jusqu'aux oreilles alors qu'ils montaient gentiment à bord, etc. »

Au-delà de la barbarie de l'acte, et de l'insupportable comédie diplomatique des gouvernements occidentaux, on se doit de lire le message clair qui est envoyé à l'ensemble du monde.

Il ne s'agit pas d'un acte de piraterie, exercé par un pays sur les navires d'autres pays, mais bien d'une opération d'hyperviolence, délibérée, soigneusement planifiée, méticuleusement préparée (jusqu'à l'organisation du camp d'internement des passagers - avec bloc opératoire - dans le port israélien d'Ashdod), et médiatiquement orchestrée, avec l'accord, la complicité, des Etats occidentaux.

Un crime de guerre, sanguinairement exécuté, pleinement assumé, chargé de délivrer le rappel d'une réalité que l'opinion internationale avait tendance à oublier, au nom de la nomenklatura de l'Occident, dans un accès de fureur mégalomaniaque :

I. Les Maîtres du Monde, c'est Nous : l'Occident.

Rien ne peut se faire, se décider ou s'organiser sans notre autorisation, Notre Bon Vouloir. Le Droit International, l'ONU, La Loi du Monde, Les Droits de l'Homme, c'est Nous qui en dictons les normes et l'opportunité.

II. Israël, c'est l'Occident.

En conséquence, l'impunité de l'Etat d'Israël quoiqu'il décide et exécute est un fait acquis. Une norme internationale. Rien ne la remettra en cause. Imposée depuis une soixantaine d'années, elle durera tant que nous le voudrons. Selon Notre Bon Plaisir.

Israël doit être perçu comme notre pitbull dans la région et au-delà, aussi imprévisible dans le déchaînement de sa violence, que jusqu'au-boutiste dans sa férocité. C'est la démonstration de notre force et de notre détermination.

III. Une leçon pour la Turquie et ceux qui voudraient suivre sa voie, croire, espérer, en un monde « multipolaire »...

L'acharnement des commandos-tueurs sur le bateau de tête de la flottille, de nationalité turque, où figurent la quasi totalité des morts et des blessés, est un ultime avertissement adressé à la Turquie et aux autres pays souhaitant s'ériger en contrepouvoir de l'Empire et de ses vassaux : « Retenez-le bien : si vous ne courbez pas l'échine à notre injonction, nous le ferons par la force. »

L'émergence de la Turquie en puissance régionale, n'est pas admissible par l'Occident. L'attitude de mépris extrême du ministre des affaires étrangères US Hillary Clinton, au lendemain même de la médiation turco-brésilienne pour le nucléaire Iranien, était déjà une sommation : « Ecrasez-vous et fermez-là ».

Les Turcs ne l'avaient pas compris, le massacre de leurs ressortissants est là pour rappeler le sérieux de la menace.

IV. Il n'y aura de paix en Palestine et au Moyen-Orient, qu'aux conditions dictées par l'Occident, suivant le temps qui lui conviendra.I

En conséquence, Gaza et son blocus inhumain, cette punition collective condamnée par les Conventions de Genève, sont un exemple pour tous ceux, pays, mouvements de résistance, qui n'accepteraient pas la domination de l'Occident.

La tuerie justifie, à présent, l'interdiction internationale de toute flottille ou intervention humanitaires de ce genre, non décidées par l'Empire.

V. L'Iran doit être détruit et soumis.

L'Iran, et ceux qui traînent des pieds pour participer à sa condamnation, doivent comprendre que la détermination et la force employées par l'Occident n'ont que faire de l'opinion publique européenne, arabe, musulmane, internationale, humanitaire ou autre.

Le jour même du massacre, la marine Israélienne faisait savoir par le Sunday Times, que trois sous-marins de fabrication allemande porteurs de missiles de croisière équipés des dernières ogives nucléaires, patrouillaient le long des côtes Iraniennes.

L'Iran, sous le prétexte du nucléaire, est sommé de se soumettre à l'Occident, de donner les clés de ses gisements de pétrole et de gaz, et de livrer son marché intérieur à nos «privatisations . Pour être, dans le même temps, démantelé en plusieurs Etats vassalisés.

La conclusion de ce message :

La communauté des Nations n'est pas une mythique assemblée, collectivité, débattant du droit ou d'une idyllique humanité. Elle nous est soumise, car nous sommes des gangsters, des assassins, des pillards, des prédateurs,

Où est le problème ?...

Nous l'assumons et en sommes fiers. Car, nous ne connaissons qu'une Loi, dont nous sommes les détenteurs : La Loi du Plus Fort



Source : À contre-courant
Posté par Georges STANECHY,  mardi 1er juin 2010
http://stanechy.over-blog.com/article-flottille-de-la-liberte-l-impunite-des-assassins-51455747.html
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Rien qu'un « chín-chín »...

Koldo Campos Sagaseta (pour Rebelion)

 

Koldo`

Juan Carlos (Koldo) Campos Sagaseta de Llúrdoz est né basque, à Pampelune, en 1954, mais il vit en République Dominicaine, dont il est devenu citoyen. C'est un écrivain, lauréat de plusieurs prix de poésie dans son pays d'adoption et d'autres du continent, un auteur dramatique et un journaliste. Il travaille pour le quotidien dominicain El Nacional, où sa chronique régulière s'intitule « Cronopiando ». Il collabore aussi à divers autres organes de presse ou sites internet. En 1980, au Nicaragua, il a participé comme brigadiste à la campagne d'alphabétisation des sandinistes. Il vit avec sa fille Irène (celle dont il est ici question) et trois chattes.


Ma fille Irène n'avait alors guère plus de deux ans lorsqu'un jour elle surprit, sur le carrelage de notre cuisine, une fourmi solitaire égarée là. Fascinée, elle la suivait, à quatre pattes, le long de quelques dalles et finit par me demander :

- Papa, regarde... une petite fourmi... Je la tue ?

Je ne me souviens plus pourquoi, par solidarité avec la fourmi, je plaidai sa cause. Irène ne paraissait pas très disposée à accepter mes arguments en faveur de la fourmi et me proposa en échange :

- Rien qu'un « chín-chín »...

Un « chín-chín » en bon parler de Saint-Domingue, ça signifie : « un peu, un petit peu »... Irène voulait tuer la fourmi un petit peu, un petit morceau, un dix pour cent peut-être...

Irène était alors loin de savoir que les décisions, les mesures que l'on prend dans la vie, généralement, n'admettent pas de palliatifs.

Je raconte cette histoire parce que certains journalistes, ministres, chefs d'Etat européens, bien qu'ils aient dépassé et de loin l'âge d'Irène bébé, à lire leurs déclarations et communiqués, ou bien font preuve de la même candide ingénuité que ma fille Irène bébé ou bien sont de fieffées canailles.

Face à l'attentat terroriste perpétré par l'armée israélienne dans les eaux internationales contre une flotille de bateaux chargés de coopérants et d'aide humanitaire destinée à la ville palestinienne de Gaza asssiégée, certains médias et politiciens ont déjà commencé à justifier le massacre, les dizaines de morts et de blessés, en avançant que « l'opération israélienne a été disproportionnée ».

Il y a un peu plus d'un an, c'était déjà ce que déclarait le président du gouvernement espagnol après que l'armée israélienne, cette bande de terroristes la plus sanguinaire du Moyen Orient, eût assassiné des centaines de Palestiniens à Gaza : « Israël est un ami de l'Espagne et c'est pourquoi il est de notre devoir de lui dire la vérité : sa réponse est disproportionnée ».

l'Europe aussi, poussée par les mêmes sentiments amicaux et la même solidarité, s'accordait alors pour dénoncer le côté disproportionné de la « réponse ».

Et ce n'était pas le première fois que les champions de la morale, de la tolérance et des Droits de l'Homme, dans cette civiliste et démocratique Europe, insistaient sur le problème de la proportionnalité pour évoquer le génocide que le barbare Etat Israëlien met en application, en toute impunité, contre le peuple palestinien.

Ils ont été, alors, dans dans la totale incapacité de dire quelle devait être la proportion correcte. 300 morts, peut-être, au lieu des 1.500 cadavres que laissa la « réponse disproportionnée » israëlienne dans les territoires occupés auraient été convenables ? Une centaine d'enfants palestiniens morts au lieu des 400 massacrés, ça aurait été acceptable ? Des bombes à fragmentation, peut être, ça aurait pu cadrer avec une « réponse proportionnée » acceptable pour l'Europe ? Est-ce que bombarder un hôpital ou des installations de la Croix-Rouge ou des Nations-Unies c'est compatible avec une correcte proportion ?...

Face à la dernière monstruosité terroriste de leur associé et ami, cette bande de cyniques salauds qui gouvernent les destinées de l'Europe ne nous éclairent pas davantage, aujourd'hui, à propos de la convenable proportion avec laquelle cet Etat fasciste israëlien peut perpétrer des crimes et semer la terreur impunément. Le gouvernement israëlien est le seul à avoir clairement annoncé la nécessité, pour lui, de se défendre et il se pourrait même, et peut-être le fait-il déjà, qu'il fasse appel, pour sa défense, à cet argument de l'usage proportionné de la violence, en grandeur et en nature, exigé par ses complices, puisque 16 morts sur les 700 coopérants qui étaient à bord de la flottille de la paix, c'est à peine 0,02 pour cent de l'équipage. Ils n'ont même pas coulé, les bateaux et ils ne les ont pas bombardés avec des bombes au phosphore blanc ; et ils ont même porté une assistance sanitaire aux survivants.

Ce à quoi l'Europe ne donne encore aucune réponse c'est au sujet de la proportion de résolutions des Nations Unies que l'Etat israëlien a le droit de continuer à ignorer sans que cela lui vaille la moindre sanction y compris une possible et bien entendu proportionnelle occupation, ni le nombre d'années que la Palestine doit continuer à attendre pour retrouver ses territoires occupés. En fait, 65 années se sont écoulées depuis la résolution 181 des Nations-Unies, en 1947, curieusement connue sous le nom de « résolution du partage de la Palestine » sans que semblable attente semble suffisamment proportionnée pour trouver le droit d'être respectée.

Irène a grandi et ne poursuit plus les fourmis sur le carrelage pour les écraser modérement, d'un coup de talon bien proportionné et radicalement efficace.

Pire : Irène, aujourd'hui, passe beaucoup de temps à s'informer, à écouter les nouvelles, à lire les journaux et c'est ainsi qu'elle a fini par apprendre que tout principe juridique, éthique, constitutionnel, tout Droit de l'Homme, toute raison pure ... sont contenus dans un « chín-chín», dans un tout petit peu.


Mercredi 2 juin 2010



Titre original : Cronopiando - Sólo un "chin-chin"
http://www.rebelion.org/noticia.php...

Source : Le Grand Soir
http://www.legrandsoir.info/Rien-qu-un-chin-chin.html
Traduction par M. Colinas


 

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Boucherie israélienne en mer

Gilad ATZMON

 

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Gilad Atzmon est né en Israël en 1963.

À Sabra et Chatila (16-17 septembre 1982 : plus de 3.000 réfugiés palestiniens massacrés de sang-froid dans des camps dont ils ne pouvaient sortir), il était là, dans les rangs de Tsahal, faisant son service militaire. Persuadé comme ses camarades qu’Israël était tout, les autres rien, et qu’il n’y avait pas de questions à se poser.
Son parcours moral personnel, ensuite, est un phénomène rare, où n’intervint qu’une seule influence extérieure : tel saint Paul sur le chemin de Damas, Gilad fut un jour frappé par la lumière en tombant de son cheval devant un bac de disquaire. Il y découvrit l’existence des musiciens noirs américains. Les ayant écoutés, il sut qu’on lui avait menti : les Israéliens n’étaient pas tout et les autres rien. Il entama dès lors, en autodidacte, sa double carrière d’artiste et d’homme engagé.
Gilad Atzmon est aujourd’hui un clarinettiste de jazz universellement apprécié, en même temps qu’un des militants de la justice et de l’égalité les plus obstinés. À l’instar de son compatriote Ilan Pappé, il a fini par demander l’asile politique à l’Angleterre, où il vit entre ses tournées. C’est là qu’il a fondé, le 8 mai 2008, avec l’Italienne Mary Rizzo et le Palestinien Haitham Sabbah, le site Palestine Think Tank qui publie en anglais et en arabe, mais dont les articles sont très souvent traduits en français et dans d’autres langues (http://palestinethinktank.com/). Il anime également son propre blog (http://www.gilad.co.uk/), sur les deux plans artistique et politique.
Son courage est à toute épreuve (il en faut pour jouer de la trompinette au milieu des menaces de mort), son humour aussi. Son ambition suprême est de devenir le premier ministre de la musique en Palestine libérée.
La Belgique indépendante et morale ne va sûrement pas tarder à organiser un grand concert de Gilad Atzmon à Forest National.



31 mai 2010

A l’heure où j’écris ces lignes, l’étendue du massacre israélien perpétré en mer n’est pas encore connue. Cependant, nous savons d’ores et déjà que vers 4 heures du matin, heure de Gaza, des centaines de commandos de l’armée israélienne ont pris d’assaut la flottille internationale humanitaire Free Gaza. Nous savons par la presse arabe qu’au moins 16 militants de la paix ont été assassinés et plus de 50 ont été blessés. Une fois de plus, Israël démontre de manière dévastatrice qu’il ne cherche pas à cacher sa véritable nature : une collectivité meurtrière inhumaine alimentée par la psychose et mue par la paranoïa.


israeli butchery

Pendant des jours, le gouvernement israélien a préparé la société israélienne au massacre en mer. Il a dit que la flottille transportait des armes, qu’il y avait des «terroristes» à bord. Ce n’est qu’hier soir que j’ai compris que cette manipulation médiatique était destinée à préparer l’opinion publique israélienne à une opération militaire meurtrière dans les eaux internationales. Ne vous y trompez pas. Si moi je savais ce qu’Israël préparait et les conséquences éventuelles, le gouvernement et le commandement militaire en étaient parfaitement conscients depuis le début. Ce qui est arrivé hier n’est pas seulement un acte de piraterie terrorise. C’est en réalité un assassinat commis au vu et au su de tous.

Hier à 22 heures, j’ai contacté Free Gaza et je leur ai fait part de tout ce que je savais. Je comprenais évidemment que des centaines de militants pacifistes, pour la plupart des gens âgés, n’avaient aucune chance contre la machine à tuer israélienne. J’ai prié toute la nuit pour nos frères et soeurs. A 17 heures GMT, la nouvelle est tombée. Dans les eaux internationales, Israël avait attaqué un convoi international innocent de bateaux transportant du ciment, du papier et des médicaments aux Gazaouis victimes d’un blocus. Les Israéliens ont tiré à balles réelles et assassiné et blessé tout ce qui bougeait.

Aujourd’hui il y aura des manifestations à travers le monde, de nombreux deuils seront organisés. Nous verrons peut-être même quelques amis d’Israël exprimer leur « condamnation » du massacre. A l’évidence, ce sera insuffisant.

Le massacre d’hier était une opération préméditée. Israël voulait faire couler le sang parce qu’il croit que son « pouvoir de dissuasion » se renforce à chaque mort qu’il laisse dans son sillage. La décision israélienne de lancer des centaines de soldats commandos contre des civils a été prise par le gouvernement et le haut commandement de l’armée. Ce que nous avons vu hier n’était pas simplement une erreur commise dans le feu de l’action. Ce fut une erreur institutionnelle d’une société morbide qui a perdu depuis longtemps toute humanité.

Ce n’est pas un secret que les Palestiniens subissent un siège depuis des années. Mais il revient désormais aux nations de prendre l’initiative et d’exercer les pressions les plus fermes sur Israël et ses citoyens. Puisque le massacre d’hier a été commis par une armée populaire obéissant aux ordres donnés par un gouvernement « démocratiquement élu », désormais chaque Israélien, jusqu’à preuve du contraire, devra être considéré comme un criminel de guerre.

Considérant qu’Israël a donné l’assaut à des bateaux battant pavillons irlandais, turc et grec, les pays membres de l’OTAN et de l’Union Européenne doivent immédiatement rompre leurs relations avec Israël et interdire leurs espaces aériens aux avions israéliens.

Considérant l’information d’hier sur la présence de sous-marins nucléaires israéliens dans le Golfe, la communauté internationale doit réagir rapidement et avec célérité. Israël est désormais officiellement un état fou et dangereux. Non seulement l’Etat Juif n’accorde aucune valeur à la vie humaine, comme nous l’avons vu lors de la campagne de presse qui a débouché sur ce massacre, mais Israël trouve du plaisir à infliger des souffrances et des destructions.

Sources : 

Gilad Atzmon
http://www.gilad.co.uk/writings/israeli-butchery-at-sea-by-gilad-atzmon.html

Le Grand Soir, pour la traduction française
http://www.legrandsoir.info/Boucherie-israelienne-en-mer.html

Voir aussi : http://www.lesdiablesbleus.com/article-30333021.html «De la musique à l’éthique », traduction française partielle d’un très beau texte.

 

drapeau au sang

 

 

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C'est la grand-vergue qui doit casser le bras-bien-trop-long d'Israël :  celle à laquelle on pend les pirates.




La grand-vergue, voilà le remède.


Israel Shamir

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Israel Adam Shamir, de son vrai nom Adam Ermash, est un citoyen israélien d'origine juive russe, né en 1947 à Novosibirsk, en Sibérie.
La vie d'Israël Shamir ressemble à un roman de Boris Akounine.
Devenu  israélien en 1969, il a combattu dans la guerre de 1973.  Après cette guerre, il s'est tourné vers l'écriture et le journalisme, a travaillé à Londres pour la BBC, au Japon, en Israël pour le quotidien Haaretz et a été, en politique, le porte-parole du Parti Socialiste Israëlien (Mapam) à la Knesset. Il est l'auteur de multiples ouvrages et de traductions de et dans plusieurs langues. En 2004, il s'est converti au christianisme orthodoxe. Il vit entre Jaffa, Moscou et Stockholm. Il a trois fils.
C'est le calvaire de la Palestine qui a fait de lui un des militants antisionistes les plus extrêmes et un irréductible partisan, pour ce pays, de la solution à un seul état démocratique, où « un homme = une voix ». Il défend ses positions dans ses livres et (en 23 langues) sur son site http://www.israelshamir.net/
Pour la petite histoire : en 2005, son livre L'autre visage d'Israël a été interdit en France « pour antisémitisme », sur plainte de la Licra. Son  éditeur a été condamné à de très fortes amendes et à de la prison avec sursis, mais le jugement d'appel a fortement réduit les sentences et autorisé la vente du livre.
La biographie d'Israël Shamir sur Wikipédia est une curiosité en soi : visiblement l'oeuvre d'ennemis, elle est fort longue et entièrement rédigée au conditionnel, y compris sur les points les plus aisément vérifiables. Tant de venimosité est, selon l'expression à la mode, contreproductive : ce wikimissile ressemble à la flèche fameuse évoquée par lady Macbeth «qui dépasse son but et retombe de l'autre côté ».

 

Jeudi 3 juin 2010

Plusieurs dizaines de nos amis et camarades, de magnifiques militants pleins de compassion, ont été tués ou blessés dans l'attaque pirate, dans les eaux internationales, de navires d'aide humanitaire. Ce crime terrifiant, qui ne tombera jamais dans l'oubli, doit absolument être puni.

Les pirates israéliens ont attaqué la Flottille de la Liberté apportant de l'aide humanitaire [à Gaza] dans les eaux internationales, à plus de cent-cinquante kilomètre de leurs eaux territoriales. Ces bateaux ne transportaient aucune arme : les participants à cette campagne humanitaire adhéraient strictement à l'attitude de Gandhi ; ils avaient demandé aux autorités grecques et chypriotes d'inspecter les bateaux afin d'éviter d'éventuelles allégations qu'ils auraient été armés. En vain : les pirates sont monté à l'abordage des navires en haute mer, après quoi ils les ont transformés en abattoirs.

« Ils nous ont attaqués tandis que nous montions à bord de leurs bateaux, et ceux qui ont été tués l'ont été par nos soldats en état de légitime défense »,
ont prétendu les assassins après-coup, et des milliers d'auxiliaires du crime ont répété ce bobard. Or, un assaillant ne saurait revendiquer la légitime défense. Les militants, eux, étaient fondés à se défendre contre cette agression hors-la-loi.

Dans son édito, le quotidien britannique The Guardian a écrit :
( http://groups.yahoo.com/group/shamireaders/message/1760 )
« La responsabilité du bain de sang est entièrement celle d'Israël. La marine israélienne a prétendu que ses hommes auraient été contraints de faire feu afin d'éviter d'être lynchés. Qu'escomptaient donc ces commandos des militants pro-palestiniens, dès lors qu'ils auraient pris leurs navires à l'abordage ? Qu'ils allaient les inviter à prendre le thé sur le pont, avec le capitaine ? »

Notre amie Yvonne Ridley a, quant à elle, rappelé
( http://groups.yahoo.com/group/shamireaders/message/1763 )
que, sous l'empire de l'article 3 de la Convention de Rome pour la Suppression des Actes Illégaux contre la Sécurité de la Navigation Maritime de 1988, toute personne cherchant à prendre le contrôle ou à exercer un contrôle sur un navire par la force commet un crime international et que c'est aussi un crime que de blesser ou de tuer quiconque, ce faisant. Nul ne peut attaquer un navire et invoquer la légitime défense dans le cas où les personnes se trouvant à bord résistent à un recours illégal à la violence.

En d'autres termes, selon le droit international, les agissements de l'armée israélienne étaient illégaux et ceux qui s'y sont livrés ne doivent être traités en rien différemment, par exemple, des pirates somaliens, qui ont eux aussi pour habitude de monter à bord de navires par la force. Tous les droits à la légitime défense, dans de telles circonstances dramatiques, sont entièrement du côté des passagers et de l'équipage. En vertu du droit maritime international, vous êtes légalement fondé à résister à toute capture, à tout enlèvement et à toute détention illégaux.

Israël est désormais un pays pirate, comme ceux qui avaient été établis dans la Caraïbe au 16ème siècle ou celui qui était florissant, sur la côte barbaresque, encore au 19ème. Il faut éliminer et démanteler les pays pirates, sinon les communications normales seront menacées. Or, le remède à la piraterie en haute mer est bien connu : c'est la pendaison des pirates à la grand-vergue. Les noms des pirates sont parfaitement connus : le premier d'entre eux est Ehud Barak, le ministre de la « Défense » : sa place est là.

Ce n'est certes pas la première fois qu'Israël se comporte en Etat pirate. Il y a bien des années, les Israéliens ont décidé de ne se lier par aucune loi internationale, par aucune frontière ni par aucune convention, si ce n'est leur propre volonté. Ils s'emparaient de navires dans les eaux internationales, détournaient des avions, kidnappaient des gens outre-mer et assassinaient qui bon leur semblait. Ils ont kidnappé Mordechaï Vanunu à Rome, ils ont assassiné partout, de la Norvège à Chypre, ils ont cloné et fabriqué des faux passeports, ils ont détourné des paquebots et bombardé des avions de ligne. Personne n'est à l'abri de leur bras-beaucoup-trop-long : à leur bras armé, il faut opposer notre mât de grand-vergue.

L'incapacité de la communauté mondiale à s'occuper sérieusement des pirates a gravement sapé le Droit international et détraqué le ciboulot des Israéliens. Les juifs d'Israël et nombre de leurs frères ailleurs dans le monde en sont parvenus à la conclusion totalement erronée qu'ils sont au-dessus des lois, qu'ils sont une race à part. « Peu importe ce que disent les goyim ; ce qui importe, c'est ce que les juifs font !», a clamé le fondateur d'Israël David Ben Gurion dans un moment d'exaltation, bien qu'il fût pleinement conscient des limites permises : lorsque le Président américain lui donna l'ordre de retirer ses troupes du Sinaï, il obtempéra sous vingt-quatre heures. Mais depuis Ben Gurion et Eisenhower, ceux qui ont tenté de stopper Israël se comptent sur les doigts d'une seule main.

Leur impéritie dure depuis un demi-siècle, et elle a causé une rupture entre les Israéliens et la réalité ; les juifs d'Israël sont persuadés, désormais, qu'ils peuvent faire absolument tout ce qu'ils veulent, car eux, ils sont les véritables êtres humains, et tous les autres n'en sont pas. Et puis, n'est-ce pas, quoi qu'il en soit : « le monde entier nous hait ». Donc, ils s'escriment à justifier cette haine. Dans la vraie vie, les habitants de notre planète ne « haïssent » ni n'ont tel ou tel sentiment à propos des juifs, des Arméniens, des maronites, des Tutsis et de toutes ces petites communautés ethno-religieuses qui font leurs importantes. Ces types bénéficient généralement de leur part de chance, mais ils ont tendance à pousser le bouchon trop loin et il finit par leur en cuire, si bien que le monde doit aller les sauver dare-dare d'une extermination totale.

La folie n'est pas une excuse, en particulier lorsqu'elle est feinte. Les Israéliens adoptent le comportement du chien fou, une stratégie attribuée à Moshe Dayan ou à Pinhas Lavon : « Israël doit se comporter comme un chien fou, trop dangereux pour que quiconque ose s'en approcher ». Ainsi, ils prétendent être encore plus fous qu'ils ne le sont en réalité. Toutefois, c'est bien connu : quand on ne peut plus se rendre maître de chiens fous, il ne reste qu'à les flinguer.

Notre ami Jeff Blankfort a proposé diagnostic et traitement : « Israël est une nation contrôlée par des fous criminels et soutenue, en gros, par une opinion publique criminellement insane, qui a un mépris total pour le reste de l'humanité et pour ceux des juifs qui ne soutiennent pas leurs menées criminelles. Avec ses armes nucléaires, c'est Israël qui tient en otage le reste du monde. Notre objectif doit être de trouver un moyen de le désarmer et de le démanteler ».

L'objectif premier, c'est la levée du blocus contre Gaza et le second, c'est l'introduction de la démocratie et de l'égalité dans la totalité du territoire s'étendant entre la Mer (Méditerranée) et la Rivière (Jourdain). Il est grand temps, pour les juifs d'Israël, de reprendre contact avec la réalité : les juifs ne sont que des êtres humains ordinaires, et non je ne sais quels supermen, quels voyageurs de l'espace ou quels anges : il leur faut respecter le droit coutumier des nations. Ils ne peuvent pas, comme ça, patrouiller les eaux neutres et tirer dans le tas ; ils ne peuvent pas tenir enfermés un million de Gazaouis pour la simple raison qu'ils ne sont pas juifs.

L'attaque ignoble contre la Flottille de la Liberté nous donne une opportunité : non seulement les pirates doivent être coffrés, mais il faut coffrer aussi leurs partisans outre-mer pour complicité. Les lois antiterroristes promulguées par nombre de pays donnent le cadre légal pour ce faire. Israël est un pays terroriste, par conséquent, ses partisans et ses lobbyistes sont des soutiens d'un réseau terroriste : il faut les mettre immédiatement en état d'arrestation, et saisir leurs biens.

Tout en apportant la liberté à la population de Gaza, cela résoudra par la même occasion la crise économique et financière, car les complices des terroristes sont aussi ceux qui dirigent des structures criminelles telles que Goldman-Sachs et le Pentagone. Ils occupent non seulement Naplouse, mais aussi Capitol Hill et Wall Street. Leur élimination sauvera des millions de personnes : les dettes grecques et les prêts hypothécaires américains seront apurés ; l'Afghanistan et l'Irak retrouveront enfin la paix.

Nous aurons la démocratie elle-même, et non plus l'échantillon de démonstration à deux balles.

Traduit de l'anglais par Marcel Charbonnier


Source
: Palestine-Solidarité

http://www.palestine-solidarite.org/analyses.Israel_Shamir.030610.htm


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Le massacre méditerranéen

par Justin Raimondo

 

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L’Américain Justin Raimondo est un libertarien de droite, hostile à la guerre. Le site qu’il a créé s’appelle d’ailleurs Antiwar.com. Depuis toujours, il milite infatigablement pour que les États-Unis reviennent à la philosophie non- interventionniste de leurs pères fondateurs. Il combat sans discrimination les corrompus du Parti Démocrate et les dangereux aventuristes néo-conservateurs. Il a souvent pris - notamment sur la guerre dans les Balkans - des positions qui auraient pu être celles d’un véritable homme de gauche mais que les hommes qui se disent de gauche n'ont prise nulle part. Il fustige les dirigeants de son pays pour leurs crimes en Afghanistan et en Irak, et l’entité sioniste pour l’ensemble de ses crimes, en Palestine et ailleurs. Dans ses pamphlets, il a cru marquer George W. Bush au fer pour sa politique expansionniste, en le qualifiant de «jacobin» (mais qui a bien pu lui faire croire que Bonaparte l’était ? ). Il s’est présenté aux élections en Californie contre la va-t-en-guerre démocrate Nancy Pelosi, et c’est elle qui a gagné. Il regrette que son pays n’ait pas, pour le sauver du désastre, un homme de la trempe de Vladimir Poutine, en qui il voit un politique lucide et réaliste, dont il admire le nationalisme.


Le 2 juin 2010

 

 


La vague des condamnations, des imprécations, des réactions de choc déferle, tandis que les nations du monde élèvent leurs voix pour protester contre le massacre perpétré en Méditerranée par les commandos israéliens, mais plutôt qu’entrer dans les détails spécifiques de cette affaire, je voudrais me concentrer sur un dessin plus général, que cet incident semble confirmer.

On entend souvent dire par les défenseurs d’Israël, que l’état juif fait partie intégrante de l’Occident, qu’Israël, « la seule démocratie dans la région » doit être défendu, parce que les Israélies sont, après tout des alliés sûrs, qui partagent nos valeurs : l’héritage d’Athènes et de Jérusalem. C’est l’idée la plus communément reçue...  et elle est fausse. Le massacre méditerranéen fait ressortir à quel point elle est fausse.

Israël n’est pas un pays occidental et ne l’a pas été depuis belle lurette. Grâce à ce dernier incident, la découverte de cette évidence par les gouvernements et les peuples occidentaux constituera un tournant décisif dans les relations de l’état juif avec le monde civilisé, y compris et surtout avec les Juifs de la Diaspora. Je soutiens depuis des années que le programme d’aliya mis en oeuvre par le gouvernement israélien l’a été au détriment des vieilles élites israélites européennes, au profit d’une nouvelle influence plus asiatique, influence qui est à présent, avec la montée de l’extrême droite en Israël, le facteur dominant de sa politique.

Porté sur les fonts baptismaux par des sionistes de gauche qui voulaient construire une communauté égalitaire dans le désert, l’état moderne d’Israël a désormais acquis les caractéristiques de ses voisins ; il est devenu pour ainsi dire natif, culturellement et politiquement. L’incorporation à doses massives de populations nord-africaines et asiatiques a changé irrévocablement la société israélienne, si bien qu’aujourd’hui, l’irrésistible ascension d’un bandit* fasciste démagogue comme Avigdor Lieberman, le videur de boîte de nuit devenu ministre des Affaires Étrangères, n’est que trop compréhensible. Lieberman n’est pas une anomalie politique : lui et son parti représentent la tendance dominante de la politique israélienne.

Pour comprendre comment les Israéliens justifient le meurtre de seize civils et le kidnapping de centaines d’autres dans des eaux internationales, il nous faut adopter le point de vue d’un sauvage. Je n’entends pas par là quelqu’un qui circule couvert de peaux de bêtes en brandissant une massue : les sauvages peuvent porter des costumes Armani et brandir des armes nucléaires, comme l’atteste l’histoire du XXe siècle. En Occident, cependant, la culture et surtout la croyance religieuse empêchent l’exaltation de la sauvagerie en tant que vertu civique : lorsque nous commettons des atrocités,  pour nous justifier, nous reconnaissons avoir fait un usage disproportionné de la force, en représailles d’actes d’agression préalablement commis contre nous par les victimes de notre colère. Hiroshima et Nagasaki – et les arguments utilisés pour faire avaler le meurtre de centaines de milliers de civils innocents – viennent à l’esprit. Nous excusons tant bien que mal nos meurtres en masse d’innocents en les appelant « dommages collatéraux ».

La mentalité du sauvage ne fonctionne pas ainsi. Dépourvu de tout ce qu'on pourrait prendre pour du sens moral, le sauvage se fait gloire de sa violence impitoyable . C’est un mécanisme de survie : dans son monde, rouge aux dents et aux griffes, inspirer de la peur à un adversaire équivaut à avoir bataille plus qu’à moitié gagnée. En matière de stratégie de survie, cela ressemble au comportement du pensionnaire d'un asile, qui grommelle à part lui des choses sinistres et affiche le comportement d’un violent psychotique : les autres pensionnaires lui abandonnent volontiers beaucoup d’espace, parce qu’ils le croient capable de tout. Il en va de même avec les Israéliens, qui signalentde cette façon leur volonté d’aller aussi loin qu'ils l'entendent, afin d’inspirer la peur de leur colère à tout ce qui bouge.

Oui, nous disent-ils, même vous, à l’Ouest – nos « amis » et alliés  - n’en êtes pas exempts. Nous tuerons vos nationaux et nous les kidnapperons avec impunité. Nous volerons vos secrets d’état et l’identité de vos citoyens, nous vous espionnerons et nous collaborerons avec vos ennemis (et les nôtres). Rien n’est trop bas pour nous. La voix de l‘Attila israélien résonne haut et fort et elle nous dit ce qu’a clairement exprimé Ron Torossian, l’organisateur de la manifestation « Nous sommes aux côtés d’Israël » du 1er juin, devant l’ambassade de Turquie auprès des Nations Unies :

« Nous devons tuer cent Arabes ou mille Arabes pour chaque Juif qu’ils tuent ! »

Ceci décrit avec exactitude le principe directeur de la stratégie israélienne, qui est de réagir à quelques roquettes errantes par une invasion  en règle, par une occupation et par un blocus sans fin ; de réagir à la « menace » imaginaire de quelques bateaux chargés d’ « activistes » désarmés et d’une brochette de journalistes, en lançant un assaut militaire, en assassinant seize personnes et en blessant gravement un bon nombre des survivants. Torossian, qui s’est chargé de la tâche peu enviable de défendre cet acte de sauvagerie, a au moins l’honnêteté de transmettre correctement le point de vue israélien et ce qu’il implique : après tout, pourquoi nous contenter de tuer quelques milliers d’Arabes, pourquoi pas cent mille ou un million si nous en avons envie ?

C’est la voix du sauvage élevé au sein de notre civilisation industrielle avancée : c’est comme si un atavisme géant dressait soudain sa tête hirsute par-dessus la ligne de l’horizon new yorkais, secouant le poing et mugissant sa rage à en ébranler les gratte-ciels. C'est la bête blonde de Nietzsche parlant hébreu. L’IDF est  au-delà du bien et du mal. Les colons sont des Surhommes avec l’accent de Brooklyn.

Pour ajouter une note d’hilarité à cette scène qui fait frémir, les Israéliens et leurs godillots de service se mettent à jérémier que les équipages et les passagers des bateaux ont « tendu un guet-apens » à la pauvre IDF sans défense, et qu’ils sont allés jusqu’à cogner sur leurs assaillants avec ce qui leur tombait sous la main. La PREUVE que c’étaient là des « militants _des terroristes, en fait, en cheville avec Al Qaeda et le Hamas – c’est bien qu’ils se sont défendus. Drôle, non, comme tout en affirmant sans vergogne leur impudente volonté de domination, les défenseurs de l’état juif s’adjugent le rôle de victime. Les vieilles habitudes sont difficiles à perdre, néanmoins on ne peut que s’ébahir : quel genre de processus mental peut pousser quelqu’un à user de tels arguments ?

C’est que nous avons affaire ici à une tendance sociopathologique, qui se donne seulement l’apparence d’une idéologie politique. Le profil classique du sociopathe est celui de quelqu’un si obsédé par l’assouvissement de ses désirs, que tous les moyens lui sont bons pour arriver à ses fins. C’est de ce matériau que sont faits les tueurs en série, et aussi les dictateurs tels que Staline et Hitler. Ajoutez le facteur échauffant de la religion à la mixture, et vous voyez un monstre s‘élever des gros bouillons du brouet, une créature bestiale privée de sens moral et de la moindre pulsion susceptible de freiner sa nature fondamentalement destructrice

Dans le cas d’Israël, la créature peut être correctement qualifiée de monstre du type Frankenstein, c’est-à-dire d’un monstre créé par des savants fous tels que ceux qui ont été en charge de la politique étrangère des États-Unis depuis les années Reagan. Nous avons nourri le Frankenstein-bébé-au-berceau en reconnaissant l’état juif à un moment crucial de son développement, puis nous l'avons fait grandir en le subsidiant, en l’armant, en le protégeant des conséquences de sa monstruosité, et le résultat est que nous nous retrouvons aujourd’hui avec, sur les bras, un délinquant juvénile devenu dangereux sociopathe, qui s’amuse à provoquer nos voisins, pique dans notre portefeuille et multiplie les pieds de nez arrogants à la ronde pour faire bonne mesure.

Dans une de mes précédentes chroniques, je demandais « les Israéliens sont-ils devenus fous ? ». Le massacre méditerranéen répond à ma question par un oui retentissant.

Que fait-on quand on a un proche ou un ami qui passe la ligne et se met à pourrir la vie de tout ce qui l’entoure ? On peut appeler les flics... sauf qu'ici, c’est hors de question, puisque, dans sa déclaration sous contrôle US,  le Conseil de Sécurité de l’ONU a trouvé le moyen de condamner le crime sans dire un mot du criminel. L’administration Obama, pour sa part, « se tient aux côtés d’Israël », ainsi que Jack Thorpe le rapporte pour ABC News :

« On m’apprend qu’il n’y aura pas la moindre fissure entre les USA et Israël, suite à l’incident de la flotille, hier, qui a causé la mort de dix activistes. “Le président a toujours dit qu’il sera beaucoup plus facile à Israël de faire la paix s’il se sent en sécurité” a déclaré à ABC News un haut fonctionnaire de l’administration Obama. »

Si la seule façon dont nous pouvons faire qu’Israël se sente en sécurité est de lui permettre de se lancer dans la piraterie en haute mer, nous avons peut-être avec ce pays l’espèce de relation à haut coût de maintenance que nous ne pouvons plus nous payer. Dès lors qu’il est permis aux Israéliens de tuer et de kidnapper des Américains sans même encourir le désagrément d’une réprimande modérée, on est en droit de se demander ce qui se passe au juste à Washington D.C. Oui, le lobby israélien est un des plus puissants qui existent, mais il doit quand même bien y avoir dans ce lieu quelqu’un qui soit disposé à se lever pour l’Amérique et les intérêts américains !... ou non ?

Quoique les informations soient encore très imprécises, il se pourrait qu’il n'y ait pas eu moins de neuf Américains voyageant sur cette flotille, au nombre desquels Joe Meadors, vétéran, rescapé du bombardement du ss. Liberty en 1967, et dont on ne sait toujours pas s’il a survécu au massacre. D’autres victimes américaines potentielles du terrorisme d’état israélien comprennent Ann Wright, ex-colonel de l’US Army et Chef de mission déléguée en Afghanistan. Preuve accablante de l’affreuse menace physique constituée par la flotille pour la sécurité nationale d’Israël, nous avons encore l’Ambassadeur Edward L. Peck, 81 ans, ex-chargé de mission du Département d’État en Irak et en Mauritanie, directeur-adjoint de la cellule anti-terroriste de la Maison Blanche sous Reagan et officier de liaison du Département d’État auprès des Chefs d’État-Major du Pentagone. Tels sont les dangereux « militants » qui ont « tendu un guet-apens» aux fleurs délicates de l’IDF.

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S’il s’avère que les Israéliens ont tué ou blessé un seul Américain – et nous ne le savons toujours pas** - la position « nous nous tenons aux côtés d’Israël » prise par l’administration Obama est très proche de la trahison. C’est là un mot dont le Parti de la Guerre fait volontiers ses choux gras et dont il croit avoir le monopole, mais je l’utilise ici parce qu’il qualifie avec précision la politique qui consiste à sacrifier ses propres citoyens sur l’autel de la dévotion à une puissance étrangère. Si « Un attachement passionné d’une nation pour une autre produit toute une variété de maux », comme l’a affirmé en son temps notre premier président, la poltronnerie munichoise d’Obama dans le cas présent est, en abrégé, exactement ce que Washington craignait et contre quoi il nous a mis en garde.***

Comme j’en ai averti depuis longtemps, l’évolution politique de la société israélienne a pris un tournant préoccupant et la question entre toutes qu'il faut se poser à présent est celle-ci : pourquoi le gouvernement israélien n’a-t-il pas eu à subir la moindre sanction de ses actes sur le front intérieur ?

Pourquoi le peuple israélien ne se dresse-t-il pas contre cette violation effrontée de la loi internationale et du sens commun ? Pourquoi les bandits fascistes en possession de l’état d’Israël continuent-ils à jouir du soutien de la population israéliene ?

La réponse, la voici : la société israélienne a été empoisonnée, il y a longtemps, par le bacille du fascisme, et grâce au soutien militaire et financier des États-Unis, les bactéries ont proliféré dans cette parfaite boîte de Petri qu’est cette aide prodigue. À présent, la créature s’est échappée du laboratoire et rôde par le monde en quête de victimes. Elle vient d’en trouver sur des bateaux, en une poignée de journalistes et d’altruistes candides. Ce qu’on peut se demander maintenant avec une légitime appréhension, c’est  : à qui le tour ?

Source : Antiwar.com ( http://www.antiwar.com/ )
url de l’article original

: http://original.antiwar.com/justin/2010/06/01/the-mediterranean-massacre/

 

 


Traduction : Catherine L.


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* a thuggish fascist demagogue : les thugs étaient à l’origine une secte d’adorateurs de Kali qui a été active en Inde du 13e au 19e siècles. On les appelait aussi phansigar («étrangleurs »), parce qu’ils pratiquaient le vol et le meurtre par étranglement. Le mot thug est toujours couramment utilisé, dans le monde anglo-saxon, pour désigner un bandit tueur.

** Nous le savons aujourd’hui, puisque le jeune Furkan Dogan, 19 ans, tué à bout portant de quatre balles dans la tête et d’une dans la poitrine, était citoyen américain.

*** Dans son Discours d’adieu à la Nation, du 19 septembre 1796, George Washington a mis ses compatriotes en garde contre la tentation d’une alliance privilégiée avec quiconque : «  Un attachement passionné d’une nation pour une autre produit toute une variété de maux. La sympathie pour la nation favorite facilite l’illusion d’un intérêt commun imaginaire, dans des affaires où n’existe aucun intérêt commun réel, fait embrasser par l’une les inimitiés de l’autre et la trompe sur ses intérêts en la poussant à s’impliquer dans les querelles et les guerres de cette dernière, sans motivation ni justification adéquates ».

 

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Deux lettres ouvertes : une de Belgique, une de France. La première, envoyée par un citoyen qui se définit lui-même au Secrétaire de l’ONU, la seconde, par un citoyen français au Président de la République.

 

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BELGIQUE

Lettre à  M. le Secrétaire de l'ONU demandant  sa démission

Avec copie à Son Excellence l'Ambassadeur de l'ONU à Bruxelles

M. Djamal Benmerad
Journaliste, écrivain
Bruxelles



à M. Ban Ki Moon
Secrétaire general de l'ONU




Monsieur,

Je n'ai pas fait la guerre, mais la guerre m'a fait. En effet, mon père, officier de la glorieuse Armée de Libération Nationale algérienne (ALN) a été tué au combat alors que j'avais 4 ans. C'est vous dire si je ressens avec une acuité extrême ce que ressentent les orphelins et les futurs orphelins Palestiniens. Mais des millions - voire des milliards - d'hommes et de femmes de par le monde, sans avoir mon vécu, éprouvent les mêmes sentiments.

Votre salaire, 18.938,00 Dollars US (15.449,89 Euros (+ les voitures de fonction et les résidences mises gracieusement par l'ONU à votre disposition) ainsi que l'entièreté du budget de l'ONU, est constitué des cotisations des Etats membres qui les prélèvent sur les impôts de leurs résidents. C'est nous, citoyens de différents pays qui vous allouons votre salaire. Je vous écris donc en qualité de créditeur. Cela m'évitera d'excuser à l'avance les propos que je vais vous tenir.

Suite à l'acte de piraterie internationale et aux meurtres de sang froid qui s'en sont suivis, vous avez déclaré, la bouche en cul de poule, être « choqué ». C'est ce que se sont dit des tas de concierges dans le monde, des concierges qui n'ont pas de pouvoir mais qui font leur travail quotidien, travail qui, il faut en convenir, est bien plus pénible que le vôtre et que vous ne faites pas. Ces concierges, disions-nous, n'ont pas de pouvoir, mais vous, vous en avez : vous disposez de moyens politiques - appeler la communauté internationale au boycott de l'Etat assassin - et les moyens militaires : l'ONU possède la plus grande armée du monde, composée de bataillons de plusieurs nations.  Qu'avez-vous fait après avoir été choqué ? Vous avez demandé à l'assassin de constituer une commission... pour enquêter sur ses crimes ! Pour quoi prenez-vous les peuples, monsieur Ban Ki Moon ? L'arraisonnement de la flottille de la  paix et  les crimes qui s'ensuivirent  ont eu lieu dans les eaux internationales, censées être sous la protection de l'ONU. Cela ne vous suffit-il pas pour prendre les mesures nécessaires ? Qu'avez-vous besoin d'un rapport d'enquête supplémentaire alors que vous avez jeté le Rapport Goldstone - qui a sanctionné l'opération « Plomb durci » - à la poubelle, jetant dans la même poubelle l'espoir de tous les partisans de la paix dans le monde de voir enfin cesser les tueries et les souffrances du peuple Palestinien? Qu'avez-vous besoin d'un rapport d'enquête alors que ces crimes sont explicitement sanctionnés par la IVème Convention de Genève ? Vous n'en avez rien fait parce que vous ne faites pas partie de ces partisans de la paix. Vous faites, par contre et depuis que vous avez été « élu » à la tête de l'ONU grâce aux pressions Nord-Américaines, de la danse du ventre devant le client Israélien au rythme du tambour Etatsunien. Depuis le temps que vous exécutez cette danse, des esprits charitables ont dû se demander si vous n'auriez pas mal aux reins. Rassurons-les : un mollusque n'a jamais mal aux reins. Un proverbe Algérien dit qu' « Il vaut mieux vivre un jour comme un coq que vivre un siècle comme une poule ». C'est pour cela que je ne vous salue pas, poule d'Israël !

Au vu de ce qui précède, je vous demande solennellement votre démission.   

M. Djamal Benmerad


P. S. Au cas probable où vous intenteriez contre moi une action en justice pour ce qui précède, je vous prie de vous adresser à mon avocat-conseil Me Jean-Robert Kakiese, vous le trouverez dans l'annuaire belge.




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Les (vraies) poules, animales ou humaines - Djamila Bouhired ou Rachel Corrie par exemple - ne tiendront pas rigueur à M. Benmerad de son involontaire misogynie,  fruit, assurément, de sa légitime indignation. (N.d.MM)

 


coq et poule


 

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lettre_10

M. Abdellah Ouahhabi a collaboré, et collabore peut-être encore, à l'agence d'information Alterinfo. net, où il a soutenu avec une loyauté sans faille le fondateur de celle-ci, M. Zeynel Cekici, lorsque des tentatives ont été faites par voie judiciaire pour le baîllonner, sans que personne, dans l'ensemble des medias, Internet compris, ait jugé bon de rappeler, à son propos, les principes de liberté d'opinion et d'expression.
M. Abdellah Ouahhabi ne s'exprime pas souvent. Il ne le fait jamais pour ne rien dire.




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FRANCE

Crimes israéliens : Lettre ouverte à Sarkozy

Objet : LETTRE OUVERTE, ENVOYÉE PAR FAX ET PAR COURRIER

Gaza : Après les derniers crimes israéliens, Il n'est pas soutenable, il n'est pas digne que la France, porteuse de valeurs humanistes universelles se limite à des protestations platoniques (« usage disproportionné de la force »), comme ce fut le cas après l'utilisation de passeports français pour commettre des crimes ou après les 1400 morts, majoritairement des femmes, des enfants et des vieillards, de 2009.




Abdellah Ouahhabi

 

 

Vendredi 4 Juin 20

 

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Même si on n'a pas envie de rire... Ah, ces bienheureuses marches du perron de l'Élysée ! (N.d.MM.)

 

 

La Varenne Saint-Hilaire, le lundi 31 mai 2010

Monsieur le Président,

Je suis un Français d'origine coloniale ; en fait mes ancêtres sont partie de l'État français, et sont plus anciennement Français que nos concitoyens Savoyards ou d'autres encore. Mais, je ne pense pas me tromper en pensant que tous les Français sont égaux, ont des droits égaux et ont également à cœur la France, indépendamment de leur origine et/ou de leur religion.

J'apprends aujourd'hui que l'État israélien s'est de nouveau rendu coupable de crimes de guerre en assassinant 19 pacifistes civils qui s'étaient donnés pour mission de porter secours à la population Gazaouie soumise à un blocus comparable à celui du ghetto de Varsovie. On parle d'une trentaine de blessés.

Cinq questions se posent avec force et urgence aux plus hautes autorités de la France dont plus de dix millions de citoyens sont des descendants d'indigènes ou d'esclaves :

1.    Y a-t-il des Français parmi les 19 victimes ?

2.    Y a-t-il des criminels français parmi ceux qui ont assassiné ou blessé
ou tenté d'agresser des concitoyens français, parmi les soldats qui ont commis ces crimes de guerre ? 

3.    Qu'allez-vous faire pour faire revenir en France ces criminels et les
faire juger ? 

4.    Et s'ils refusent de venir rendre des comptes devant la justice
française, qu'allez-vous faire pour leur retirer la nationalité française et toutes les pensions et autres formes de versements opérés à leur avantage par l'État français ? 

5.    Allez-vous enfin interdire à une armée officiellement colonialiste -
ayant en plus commis des crimes de guerre qui font déjà l'objet d'une enquête de l'ONU - et aux œuvres de cette armée de collecter des fonds en France ?

Rappel :

1 /
Israël est un État - conséquence de la Seconde Guerre Mondiale - qui n'est pas membre à part entière de l'ONU parce qu'il ne satisfait pas les critères requis. 
Pourtant il doit sa création à l nature colonialiste de l'ONU de 1948 et aux principes actuellement obsolètes qui prévalaient, à savoir la pérennité du colonialisme et la tutelle des pays développés sur les pays colonisés ou sous protectorat.

Israël continue de réclamer son droit à coloniser un autre peuple et des croyants d'autres religions en leur attribuant un statut inférieur sur la terre de leurs ancêtres.

En d'autres termes, l'État d'Israël - État colonialiste, basé sur la supériorité raciale de la population européenne Khazar et sur la suprématie d'une religion sur les autres dans un territoire donné - a perdu sa légitimité internationale du fait de l'évolution du droit international par le fait de la décolonisation de la planète.

Le fait que la majorité de la population dont se réclame l'État d'Israël (les Khazars - 90% et les Juifs sémites - 10%) refuse de vivre en Palestine 60 ans après son apparition, bien qu'il offre aux immigrés des facilités économiques exceptionnelles et un statut avantageux de colonisateur, montre que cet État n'a en plus aucune légitimité sociologique et historique.

2 /
Israël, dans le cadre de sa politique coloniale illégale au regard du doit international, a établi par la force des armes et en dehors de toute légalité internationale un blocus de la zone de Gaza au titre de sanction collective d'une population d'un million d'habitants... de la même manière que le firent les Nazis à Varsovie.

Or les sanctions collectives - le blocus de Gaza - sont strictement interdites par la législation internationale.

On se trouve donc face à deux infractions à la loi internationale : le colonialisme et le blocus.

3 /
Dans ce contexte doublement illégal, en décembre 2007-janvier 2008, Israël a mené des bombardements de cette population, considérés par la communauté internationale comme des crimes de guerre. L'enquête de l'ONU est en cours.


C'est pourquoi, différents gouvernements - parfois amis d'Israël - ont demandé que ce blocus cesse. Il en a été de même de différentes instances de l'ONU et y compris de son Secrétaire Général, Monsieur Ban Ki Moon.

Enfin, tout récemment, Israël a défié la résolution de l'ONU signée à l'unanimité par 185 pays (y compris par les USA et la France) réunis pour la Conférence quinquennale sur la non prolifération nucléaire en refusant de soumettre son armement nucléaire au contrôle de l'AIEA.

De la même manière, Israël a utilisé des passeports de pays de l'Union Européenne - dont des passeports français - pour commettre des crimes dans un pays tiers (le Qatar).

On est donc bien en face d'un comportement d'un État-voyou qui ne respecte rien, qui tue des civils y compris des pacifistes de toutes nationalités dans le but de faire fructifier un régime honteux de ségrégation raciale à l'intérieur et de colonisation à sa périphérie, le tout motivé par des vérités messianiques alors que des chefs religieux Juifs de renom dénoncent cette dérive au même titre que d'autres dénoncent les dérives réelles ou supposées de certaine hiérarchie chrétienne pendant le Nazisme.


4 /
Les crimes de ce jour - 19 morts et plusieurs dizaines de blessés - se situent dans la droite ligne de cette dérive sanglante d'un État aux abois qui a perdu toute légitimité morale ou de droit international auquel ne reste plus que l'usage inapproprié et abusif de la force, de la violence d'État.


La France, un pays qui a renoncé au colonialisme en 1962 et qui se présente comme un État de droit, comme la patrie des droits de l'homme doit absolument prendre des mesures... au moins contre ceux qui se prétendent ses ressortissants et qui sont impliqués dans l'assassinat de Français ou de citoyens de l'Union Européenne. 

5 /
Shlomo Sands, un universitaire et chercheur israélien qui a fait des études en France a montré que dans ces conditions, sur la base de l'idéologie sioniste, Israël ne peut pas être l'État de tous ses habitants. C'est en contradiction avec tous les principes des sociétés évoluées de notre époque et avec les valeurs françaises.

En effet, le sionisme est une idéologie raciste et colonialiste née en 1881, en réaction contre un contexte européen du 19ème siècle raciste et colonialiste, voire esclavagiste (l'esclavagisme a été aboli en France le 27 avril 1848 ; le colonialisme en 1962 ; les lois raciale US ont été abolies en 1960 ! ). Le sionisme porte les tares de son époque. 
Dès son apparition des Juifs parmi les plus éclairés (Marx, Trotsky, Einstein, Freud, etc.) ont stigmatisé son retard idéologique et contesté son bien-fondé. Et le Birobodjan fut créé et cela a confirmé la nullité des principes racistes du sionisme et de toute forme de pensée s'y apparentant.

Continuer à soutenir le sionisme aujourd'hui, c'est, comme pour tous les nostalgiques de la colonisation, vivre un fantasme et soutenir un État-chimère hors de toute réalité contemporaine. D'ailleurs, en 2009, l'Union Européenne et l'État français ont bien reconnu la légitimité de la candidature aux élections européenne de membres du « Parti Anti-Sioniste » :
c'était reconnaître que les valeurs politiques antisionistes sont bien conformes aux valeurs fondamentales de l'Union Européenne et de la France.

Depuis la création de la 5ème République, un principe est pratiqué avec continuité : l'État français a des relations d'État à État selon ses intérêts commerciaux. En aucun cas, ces relations ne doivent se transformer en relations d'amitié ou en relations politiques ou pire encore en soutien idéologique apporté à des pays qui ne respectent pas les principes de la République Française. Et parmi ces principes, il en est un qui est le premier : l'égalité universelle de tous les être humains. 

C'est pourquoi, en République Française, que l'on soit de descendance celte, goth (germaine), suève, latine, sémitique (arabe ou juive), africaine ou asiatique et quelle que soit notre religion, que l'on soit croyant ou pas, nous sommes tous égaux.

Ce qui n'est pas le cas d'Israël dont la nature originale de nature colonialiste est d'être « un foyer juif », c'est-à-dire que les personnes d'ascendance Khazare européenne ou juive sémite et/ou sur un autre plan, celui de la religion, les personnes de culte judaïque ont un statut supérieur dans le territoire sous son administration : c'est bien un État à la fois raciste et ségrégationniste sur la base de la religion. 
Toutes choses gravement condamnables à notre époque. À tous les niveaux de la société humaine, du plus petit État à l'ONU.

6 /
Quelles que soient les origines, la religion et les convictions personnelles du Président de la République Française, il reste le Président de toute la France et de tous les Français. 
Il n'est l'homme d'aucun parti, il n'est l'homme d'aucun groupe démographique, il n'est contre aucune partie sociologique de la population française.

C'est aussi son devoir.

Or les Français descendants de la colonisation et/ou de l'esclavage (plus de dix millions de citoyens !), sont fortement opposés à toute forme de retour au racisme générateur de l'esclavagisme ou du colonialisme, fortement opposés à toute forme de soutien sur l'arène internationale, à toute forme de colonialisme et de racisme et de ségrégation religieuse. Ils sont plus nombreux que tous les citoyens israéliens convaincus du bien-fondé de leur supériorité raciale ou religieuse.

L'État français laïc doit-il dans ces circonstances faire passer les intérêts et les aspirations des citoyens israéliens convaincus de leur supériorité ethnique et/ou religieuse avant les valeurs et les aspirations de citoyens français bien plus nombreux ?

« Se coucher » devant l'arrogance israélienne tout en étant membre du Conseil de sécurité est-il un renoncement définitif à nos valeurs républicaines ou bien est-ce la croyance illusoire d'influer sur le cours des évènements en s'alignant sur un politique criminelle dénoncée partout dans la planète ?

Déjà 42 Français ont morts en Afghanistan et on sait bien que ces sacrifices de vies françaises, comme l'invasion sous un faux prétexte de l'Irak ou la crise montée de toute pièce contre l'Iran, tout cela est lié au problème du colonialisme israélien au Moyen-Orient.

7 /
En 1967, le Général de Gaulle avait suspendu la coopération militaire avec Israël.

En 1982, le Président Mitterrand avait envoyé des bateaux militaires français pour sauver la population libanaise de l'agression israélienne et soumise aux crimes de guerre des milices libanaises instrumentalisées par Israël.

En 2006, le Président Chirac avait envoyé un bateau-hôpital pour secourir les victimes de l'agression israélienne.

En 2008, le Président Sarkozy a envoyé une flotte militaire au large de Gaza pour empêcher les habitants d'exercer un droit sacré, reconnu par la Charte de l'ONU, celui de se défendre contre l'occupation étrangère, c'est-à-dire pour protéger Israël.

Aujourd'hui personne ne parle de « jeter les colons à la mer » ou « la valise ou le cercueil ». Tout le monde veut un État démocratique sans distinction de race ou de religion. Si cela fut possible en Afrique du Sud, pourquoi cela serait-il impossible en Palestine ? 
C'est l'entêtement dans le sionisme qui pourrait mener dans un futur prévisible à des solutions extrêmes.


Je ne suis pas un croyant ; je suis un républicain ardu. Et je ne vois aucune logique sensée dans ces opérations, dans cette ligne politique cohérente et assidue... sinon un calcul électoraliste à court terme, tendant à attiser la haine entre les Français et à construire des carrières sur celle-ci.

Aussi, la politique actuelle des autorités françaises est comprise comme une prise de position idéologique en faveur d'une idéologie obsolète, le sionisme. 

Cela trouve d'ailleurs un prolongement en politique intérieure française dans la ségrégation systémique engagée sous des formes sibyllines mais tout à fait évidentes contre « L'islam radical », contre « le port du voile à l'école par les petites filles », dans « le débat nationale et officiel sur l'Identité française », dans « le projet de loi sur la burka », dans « le débat sur la délinquance dans les banlieues abordée sous un angle très particulier », dans le débat engagé par le Président en personne au sujet du vote suisse sur les minarets (vote condamné par l'ONU), dans le nombre réduit de lieux de culte musulman et d'écoles confessionnelles musulmanes en France, dans les dizaines de déchéances de la nationalité françaises prononcées exclusivement contre des citoyens français de culte musulman... comme par hasard.

Tout est fait pour qu'une majorité politique raciste inavouable soit constituée sur le consensus qui consiste à priver une forte minorité de l'avantage de droits fondamentaux constitutionnels. Ce n'est pas cela la démocratie. 
Certes, la démocratie grecque antique était celle des citoyens libres à l'exclusion de la masse des esclaves. Ce type de raisonnement a conduit à la boucherie nazie et les camps de concentration contre les malades mentaux, les Juifs, les Tsiganes, les Noirs.

La démocratie de notre époque, c'est le pouvoir de la majorité dans le respect des droits des minorités quelles qu'elles soient.

Les véritables démocrates sont parfois pusillanimes, parfois divisés. Mais il y aura forcément un réveil des consciences... Ne parle-t-on pas de nouveau du respect des libertés individuelles au Royaume-Uni après des années de « politique contrôle et de sécurité » ?
À terme, tous ces écarts par rapports aux valeurs républicaines françaises et par rapport aux intérêts bien compris des Français finiront par avoir des conséquences électorales.


Source : Alterinfo
http://www.alterinfo.net

 

 

*



Que Gaza sombre dans la Méditerranée !

par Alain Gresh
pour Le Monde diplomatique


« Nouvelles d’Orient » (Les blogs du Diplo)


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Fils d’Henri Curiel et d’une mère juive russe, Alain Gresh a grandi en Égypte, élevé par un beau-père copte. Il a été, jusqu'en décembre 2005, rédacteur en chef du Monde diplomatique. Depuis janvier 2008, il en est le directeur adjoint.




mercredi 2 juin 2010,

Il y a quelques années, le premier ministre israélien Itzhak Rabin confessait que son rêve était de voir sombrer Gaza dans la Méditerranée. En 2010, cet espoir est en train de devenir réalité. Malgré les condamnations de l’opinion internationale, ce territoire semble destiné à poursuivre sa mort lente.

Contrairement à ce qui se dit, le Conseil de sécurité des Nations unies n’a pas adopté, le 1er juin, une résolution, mais s’est borné à une déclaration de son président approuvée par ses membres (« Security Council calls for prompt, impartial probe into deadly Gaza convoy incident »). Le texte demande « une enquête indépendante et approfondie », mais n’évoque pas le fait qu’une telle enquête devrait être internationale ! Or, chaque fois que le gouvernement israélien a été mis en cause pour ses violations des droits humains, il a toujours répliqué qu’il allait créer une commission nationale dont les conclusions sont connues d’avance...

Le texte affirme aussi que la situation à Gaza n’est pas durable (sustainable), et qu’il faudrait laisser passer l’aide vers la bande de Gaza. Cela fait maintenant plusieurs années que le Conseil de sécurité, unanime, avec l’appui des Etats-Unis et de la France notamment, demande la levée du blocus. Ainsi, sa résolution 1860, adoptée le 8 janvier 2009, appelait déjà « au libre approvisionnement et à la libre distribution à travers Gaza de l’aide humanitaire, y compris de la nourriture, du carburant et des médicaments ». Depuis, le blocus illégal de Gaza s’est poursuivi sans qu’aucune grande puissance ne songe à sanctionner Israël.

Ecoutons ce qu’en dit le ministre des affaires étrangères Bernard Kouchner sur RTL, le mercredi 2 juin, « Bernard Kouchner : “L’opération israélienne a été une très grave erreur, sinon une faute” ».

Les questions, en gras, sont de Jean-Michel Aphatie, dont on peut saluer la pugnacité.

(Les commentaires en aparté d’Alain Gresh sont en rouge – N.d.MM.)


Aphatie 2kouchner153876

 

Israël a mené, lundi matin, dans les eaux internationales, c’est-à-dire en toute illégalité, une action militaire qui a coûté la vie à neuf personnes. La France souhaite-t-elle que des sanctions soient prises contre Israël, Bernard Kouchner ?

La France souhaite que la résolution du Conseil de sécurité soit complètement appliquée.

A quelle résolution faites-vous allusion ?


La résolution du Conseil de sécurité. Hier, il y a eu une résolution qui a été votée à l’unanimité dans la nuit d’hier à avant-hier.

C’est une déclaration, je crois. Ce qui n’est pas la même chose.

C’est une déclaration. Pas du tout, vous avez tout à fait raison, c’est une déclaration, mais c’était déjà pas mal.

Il est quand même extraordinaire que le ministre confonde une résolution et une déclaration, ce qui n’a pas du tout le même poids.

Mais ce n’est pas grand chose.

Et ça a été voté à l’unanimité. On a demandé qu’une enquête crédible soit menée. Il faut le faire très vite. C’est au secrétaire général des Nations Unies de choisir la forme. La dernière fois que la France l’a demandée, c’était pour la Guinée. Le secrétaire général, monsieur Ban Ki Moon, a réagi très bien. Qu’il choisisse la Croix-Rouge ou qu’il choisisse toute autre forme, c’est à lui de décider au plus vite.

Le fait que ce soit le secrétaire général de l’ONU qui détermine la forme de la commission semble sortir tout droit de l’imagination du ministre. Rien de tel dans le texte du président du Conseil de sécurité. D’ailleurs, le représentant de l’Union européenne au Conseil des droits de l’homme de l’ONU a critiqué le texte adopté à ce Conseil car il prévoit la création d’une commission d’enquête « internationale », ce qui n’est pas conforme au texte du Conseil de sécurité.

Je reprends la question, Bernard Kouchner : un Etat peut intervenir militairement dans les eaux internationales et ne subir aucune sanction ?

Non, c’est, en effet, après enquête qu’il faudra décider.

Mais une enquête... Il y a eu une intervention militaire ?

Dans les eaux internationales, nous n’avons pas... Personne n’a le droit d’intervenir. Ce fut fait de façon extrêmement dommageable pour l’image même d’Israël.

Peut-on envisager des sanctions, alors, dans ce cas-là ?


Quelles sanctions ? Quelles sanctions ? Et pourquoi ? Il faut avant qu’on connaisse les faits. Nous allons les connaître, c’est ce que la France a réclamé tout de suite. Ne pensez pas par là que je réduise à peu de choses ce qui s’est passé ; au contraire, je pense que c’est une très grave erreur, sinon une faute, aussi bien pour l’idée qu’on a de l’humanitaire, même si l’humanitaire était discutable en cette occasion, mais surtout l’idée qu’on a de la nécessaire poursuite du processus de paix. Heureusement, monsieur Abou Mazen, le patron de l’OLP, a dit que les pourparlers continuaient mais vraiment c’est capital...

Des sanctions simplement parce que le gouvernement israélien refuse de lever le blocus comme le lui demandent les Nations unies, l’Union européenne et la France. Et on peut noter qu’à aucun moment le ministre ne déplore les morts : ce qui semble le gêner, c’est qu’Israël ait commis une « erreur », une « faute ». C’est une position de nombre de commentateurs : ils regrettent l’opération non pas parce qu’elle a fait une dizaine de morts, non pas parce qu’elle a empêché l’aide à Gaza, mais parce qu’elle a terni l’image d’Israël...

Mais personne n’y croit, Bernard Kouchner ! Dans ce contexte, aucun pourparler de paix ne peut exister ?

Ils existent, maintenons-les parce qu’on a toujours dit ça souvent de crise en crise. Or, il n’y a pas d’autres solutions. Vous savez quelle est la position de la France sur Gaza ! Jamais nous n’avons approuvé, ni l’intrusion de l’armée israélienne dans Gaza, ni le blocus ; et nous pensons que c’est une situation insupportable ; mais pour que cette situation disparaisse, pour que les habitants de Gaza vivent normalement, il faut que le processus de paix s’amorce. Il faut un Etat palestinien, c’est ça l’important. Pour le reste, nous avons crié très fort ce que nous pensions de cette opération.

Monsieur Netanyahou, premier ministre israélien, qui est à l’origine de cette action, demeure-t-il un interlocuteur valable pour vous, Bernard Kouchner ?

Il est élu démocratiquement par les Israéliens ; interlocuteur valable ? D’abord, je ne pense pas que ce soit lui qui ait dirigé l’opération...

Le fait que le Hamas ait été élu démocratiquement n’en fait pas, aux yeux du gouvernement français, un interlocuteur. Quant à la volonté de M. Kouchner d’exonérer Netanyahou de ses responsabilités...


Mais c’est lui qui l’a ordonnée, bien sûr !

Non, il a ordonné probablement que les bateaux n’arrivent pas jusqu’à Gaza. Ecoutez, je ne connais pas les détails, mais il n’était pas en Israël à ce moment-là. Simplement voilà, ça veut dire qu’il y a une démocratie israélienne, qu’évidemment dans ces cas-là, tout le monde fait bloc derrière l’armée israélienne, et ce n’est pas comme ça qu’il faut procéder. Heureusement, encore une fois, les pourparlers, enfin ce qu’on appelle les « proximity talks » (je ne sais pas ce que ça veut dire très exactement) doivent se poursuivre. C’est en ayant un acharnement particulier vers cette solution que nous arriverons à ce que ces actes ne se reproduisent plus. Il ne faut pas qu’ils se reproduisent, et je déplore tout ça. Et nous l’avons condamné.

(...)

N’y a-t-il pas une forme d’impunité pour Israël ?


Il y a une forme très particulière d’Etat dont on ne doit pas oublier comment cet Etat a été constitué, mais il ne doit pas y avoir d’impunité. Certainement pas.

De fait, n’y en a-t-il pas une ?

Ecoutez, de fait ? On verra ! Est-ce que oui ou non cette enquête crédible, ouverte, aura lieu ? Et on verra ce que ça donne.

Et vous y croyez ?

Oui, j’y crois. J’y crois. Le dernier exemple que je vous ai donné c’est la Guinée. A la surprise générale, sous pression de la France, il y aura des élections en Guinée. Il y a eu un massacre considérable, beaucoup plus considérable de celui dont on parle, ce n’est pas pour l’excuser.

(...)

La comparaison avec la Guinée serait presque drôle si la situation n’était pas aussi tragique. Elle illustre surtout la légèreté du ministre et confirme sans doute le fait que, une fois de plus, la France ne fera rien. Le durcissement du discours officiel ne peut se substituer à une vraie politique ainsi que le demandait Hervé de Charette, l’ancien ministre français des affaires étrangères.

Comme il circule de nombreuses fausses informations à propos de ce qu’Israël laisse passer comme camions pour Gaza, rappelons quelques chiffres : durant le mois d’avril 2010, 2647 camions ont franchi la frontière de Gaza en provenance d’Israël. Avant la prise de contrôle du territoire par le Hamas, en juin 2007, on en comptait en moyenne 12 000 par mois. Donc Gaza reçoit aujourd’hui environ 22 % de ce qui arrivait avant juin 2007. Toutes ces données sont présentes sur le site de l’Office for the Coordination of Humanitarian Affairs - Occupied Palestinian Territory.

M. Kouchner semble à court d’idées. Donnons-en une qui correspond à son image de French doctor bravant les périls pour porter secours aux populations en difficulté. Pourquoi la France n’affréterait-elle pas des bateaux remplis d’aide pour Gaza ? Elle pourrait suggérer aussi à ses partenaires européens qui le souhaitent de s’associer à sa démarche. Et voyons si le gouvernement israélien osera intercepter ces navires.

Malheureusement, le plus probable, encore une fois, est que le gouvernement ne fera rien et qu’il laissera Gaza sombrer dans la Méditerranée. Mais la flottille de la paix a montré que les gouvernements occidentaux n’étaient pas seuls à avoir leur mot à dire...

 


*


(Partie II - Autres histoires de bateaux et de trahisons anciennes et nouvelles)


25 novembre 1940

Désastre du Patria


Patria

Le Patria coulant dans le port de Haïfa.



Le Patria était un navire français, affrété par l’Aliya Beit, qui était parti de Marseille avec à son bord non loin de 2000 Juifs d’Europe fuyant le nazisme, principalement des Tchèques et des Allemands. Sa destination était l'île Maurice. Alors qu'il mouillait dans le port de Haïfa, il sauta et coula en dix minutes. Il y eut près de 300 morts, dont au moins 200 Juifs.


Rappel historique

Alors que les Palestiniens sont les vrais descendants des Hébreux bibliques, les Juifs d’Europe (Ashkénazes) ont pour origine un peuple turco-mongol : les Khazars (« nomades » en turc, gezer en turc moderne), qui, avec d’autres peuples parents, ravagèrent l’Asie pendant des siècles, au point que les Chinois construisirent la Grande Muraille pour tenter de les contenir. Leur immense empire s’étendit - du VIe siècle à son apogée vers 850 - en Circaucasie (abords de la mer Noire), comprenant ce qui est aujourd’hui le sud de la Russie, le Kazakhstan occidental, l’Ukraine orientale, la Crimée et l’est des Carpathes, ainsi que plusieurs régions de Transcaucasie comme l’Azerbaïdjan et la Géorgie. D’ailleurs le voilà :


empire khazar de 650 à son apogée vers 850


Lorsque Rome acheva de s’effondrer (début, justement, de l’empire Khazar), tous les peuples du Monde Connu se retrouvèrent affranchis de la tutelle de l’Empire, mais non dépourvus de chefs locaux ou régionaux qui, TOUS, voulurent prendre la succession des anciens maîtres et dominer des populations partout récalcitrantes. La solution fut aussi partout la même : les roitelets, empereurs à la mode de Bretagne, dux bellorum et autres khans firent appel à des missionaires venus d’ailleurs pour convertir leurs « sujets » - de gré ou de force - à la religion de leur choix, histoire de solidement les « encadrer » tant psychiquement que physiquement. Les sujets partout résistèrent. Il y fallut plusieurs siècles, mais, partout, ils furent vaincus, plus ou moins à la même époque,
par cette union du sabre et du goupillon. Seule, de l’Atlantique à l’Oural et au-delà,  une petite île avait échappé à la conversion forcée : l’Irlande, qui avait été convertie bien longtemps avant les autres, par la ruse. (En gros : pour conclure à son avantage une longue rivalité avec les druides, la caste religieuse des filid joua la carte du christianisme naissant1. Saint Patrick, aussi retors qu’Ulysse, fut appelé en renfort et fit le reste.)

C’est ainsi que les Arabes et les Hébreux furent conquis et convertis par le Prophète et ses cavaliers, que nous, Européens, fûmes conquis et convertis par les Francs, assistés de moines irlandais en grand nombre (à la fin du XIe siècle, les Baltes résistaient encore2) et que les Khazars se virent imposer le judaïsme, leur Khan ayant jugé malsain de s’aligner sur l’un ou l’autre de ses deux puissants voisins de l’Est et de l’Ouest. Des rabbins – vrais Hébreux, ceux-là, - furent mandés, et l’affaire fut dans le sac. C’est ainsi et pas autrement que se sont imposées les trois religions monothéistes mâles, de l’Atlantique aux portes de l’Asie.

Plus tard, des Juifs Khazars émigrèrent vers l’Ouest par vagues successives, comme tant d’autres avant et après eux. Les Juifs d’Espagne et de Portugal (sépharades) sont, pour leur part, majoritairement venus du Maghreb, et ne sont pas tous des Hébreux non plus.

Digression un peu longue mais nécessaire, si on veut comprendre pourquoi la prétention des sionistes à  « reprendre la terre de leurs ancêtres » est une imposture. Quand Lev Jabotinsky, père du terrorisme sioniste, se voulait l’héritier des jusqu’au boutistes de Massada3 (70 E.C.) et de Bar Kokhba (135 E.C.), il jouait les coucous. Les seuls vrais héritiers de ces gens-là sont les jusqu’au boutistes de Gaza et une partie de la Diaspora. Jabotinski et ses compagnons s’abusaient-ils eux-mêmes ou voulaient-ils seulement abuser le reste du monde ? Comment le savoir ? N’oublions pas la thèse de M. Cadjehoun et de quelques autres, dont, si je ne m’abuse, Thierry Meyssan, selon qui la volonté de construire un état juif sur le sol de la Palestine remonte à Cromwell et que cet état ne serait que métastase d’un empire britannique devenu faction supranationale et tissant sa toile planétaire au coeur de la City.

Pour embrouiller encore un peu plus les choses, non contents de s’approprier un héritage matériel qui n’était pas le leur, les descendants et disciples de Lev Jabotinski se sont encore approprié l’héritage moral de ceux que le nazisme a tués pendant la dernière guerre. La volonté de puissance étant leur vrai moteur et non la piété filiale, ils ont fait, de cet accaparement, une religion nouvelle, que des sceptiques aussitôt démonisés ont osé appeler «religion holocaustique ». Les nouveaux colonisateurs ne faisaient rien d’autre, ainsi, que répéter la manoeuvre de leur khan de jadis et des autres abusifs patriarcaux, refusant de savoir tout ce qui s’était passé le long de la descente des siècles et combien le monde avait tourné. On peut faire, voyez-vous, comme si la lutte des classes n’existait pas : elle finit toujours par vous rattraper. Le peuple Khazar, à l’instar des autres peuples, a eu son ventre mou et ses extrêmes. À gauche, ceux qui allaient faire la Révolution Russe (les deux tiers des bolcheviks historiques étaient des Juifs Khazars) ; à droite, la poignée d’aspirants oligarques, prête à tout, même à refouler sa propre histoire et ses propres aïeux, serrée comme une pierre sur ses fantasmes. Combien de sionistes ont disparu dans les camps nazis contre combien de bolcheviks ? Et que fera-t-on de ceux qui sont tombés en défendant Stalingrad ? Lesquels ne comptent apparemment pas comme « juifs » puisque personne ne les revendique. Il est vrai qu’ils avaient le mauvais goût d’être internationalistes... Je me permets de poser la question : sur les 23 millions de soviétiques tombés dans la lutte contre le nazisme, combien étaient des juifs Khazars et quelle place leur réserve Israël, état « juif » all-inclusive, dans son panthéon? Car ils ont vécu, ceux-là, et ils sont morts, en défense de valeurs antagoniques à celles de l’état-parasite.



Mais revenons à notre bateau coulé de 1940.

Les dirigeants sionistes, à la tête de plusieurs organisations terroristes, avaient, depuis le début du XXe siècle, jeté leur dévolu sur la Palestine et décidé d’en faire la « terre nationale», le « sanctuaire » des juifs (de tous, et sans leur demander leur avis), ce qui ne pouvait se faire, le pays étant petit et surpeuplé, qu’en chassant ou en exterminant ses habitants, dans leur majorité des Palestiniens. C’était là une chose que ne pouvaient permettre les autorités britanniques, puissance occupante désignée par les instances internationales depuis 1922. Diverses solutions, à court ou à long terme, et plusieurs endroits du globe avaient été offerts aux Juifs désireux d’émigrer d’abord, à ceux fuyant l’expansion nazie ensuite.

Mais les idéologues et chefs de l’Agence Juive, de l’Irgoun, de la Haganah, du Betar et du Groupe Stern (aussi appelé Gang Stern) avaient décrété que ce serait la Palestine ou la mort. Si les Juifs (ceux fuyant les persécutions comme les autres) étaient autorisés à y débarquer, tant mieux. S’ils ne le pouvaient pas, mieux valait qu’ils meurent. En aucun cas il ne devait être permis à quiconque de les envoyer ni de les accueillir dans un autre lieu. Inutile de dire que les intéressés n’avaient pas été consultés et ne le furent jamais. Pions ils furent, pions ils moururent. Et M. Raimondo se trompe en attribuant à l’aide américaine la démence d’Israël. Elle était  là déjà, active et obstinée, au tout début du XXe siècle.

Donc, notre Patria est dans le port de Haïfa, avec sa cargaison de fugitifs prêts à s’installer n’importe où pourvu qu’on les y laisse en paix. Il vont appareiller le lendemain matin. Mais leurs « représentants » auto-désignés veulent qu’ils débarquent. En Pa-les-ti-ne ! Les Britanniques ont refusé et persistent. Pas de place. Trop de monde. Vos gens peuvent s’installer à l’île Maurice jusqu’à la fin de la guerre. Nous leur faciliterons les choses.

La direction de la Haganah se réunit pendant la nuit et décide qu’il n’est pas question que le Patria reprenne la mer. Un de ses membres est désigné pour aller y planter une bombe. Celle-ci explose à 9 heures du matin, le Patria coule en dix minutes et entraîne dans la mort les 300 personnes que j’ai dites. Les soldats anglais réussissent à sauver le reste, dont 172 blessés.

Les rescapés sont d’abord mis dans un camp – ce sont des sans-papiers n’est-ce pas - puis les Britanniques n’ont d’autre choix que de les laisser pénétrer en Palestine, où ils disparaissent aussitôt, absorbés par les diverses colonies déjà existantes.

La Haganah (« défense ») était l’organisme officiel de l’Agence Juive en Palestine. Les Anglais lui permettaient d’y mener librement ses activités terroristes, à condition qu’elle ne les prît pas pour cible. Ingrate, elle leur attribua son propre forfait et tout le monde la crut. Jusqu’au jour où l’homme qui avait posé la bombe publia ses mémoires : c’était en 1957. Il avait donc fallu 17 ans pour que la vérité se fasse jour. Les Israéliens venaient d’étrenner, avec le Patria, le modus operandi dont ils allaient devenir des virtuoses indépassables : ne reculer devant aucun méfait et toujours en accuser, très bruyamment, quelqu’un d’autre. En yiddish, on dit chutzpah. En français, effronterie.

Israël Shamir :

« Mais le commandement de la Haganah, organisation illégale de combattants juifs qui deviendrait par la suite l’armée israélienne, décida d’empêcher par tous les moyens cette «déportation » (terme plus approprié : transfert), et à cette fin, elle recourut aux mines pour couler le Patria. La décision avait été approuvée par le "ministre des affaires étrangères" de la communauté juive, Tchertok-Sharett, en réponse à la proposition de Shaul Avihur, qui dirigera plus tard les services secrets israéliens. Meir Mardor4 installa la mine dans la cale du bateau, et déclencha l’explosion à environ neuf heures du matin. Le vaisseau coula en une dizaine de minutes, entraînant dans la mort deux cent cinquante fugitifs. Sans un enchaînement de circonstances, il y aurait eu encore plus de victimes. La Haganah voulait utiliser une mine beaucoup plus puissante, mais elle ne put l’acheminer à bord du Patria, à cause de la surveillance intensive du port par l’armée anglaise. Ils ne purent pas non plus faire exploser la mine en pleine nuit, sinon il n’y aurait eu vraisemblablement aucun survivant. « En respect de la solidarité nationale, (les sionistes) opposés à cette mesure gardèrent le silence », écrit Beit-Tsvi4 même lorsque les sionistes essayèrent d’en faire retomber la responsabilité sur... les Anglais, qui avaient sauvé avec une abnégation incroyable les malheureux passagers du Patria. »
(I. Shamir, « Voyons comment les sionistes ont "sauvé les juifs " durant la deuxième guerre mondiale » http://catholiquedu.free.fr/cultes/Octopussy/ysh_cham.htm voir aussi Alfred Lilienthal, The Zionist Connection II4)

Dans son livre La Révolte4, Menahem Begin, qui fut Premier Ministre d’Israël, écrit :

« Le Patria n’a jamais repris la mer. Des "terroristes" juifs y ont posé une bombe pour empêcher son départ. La bombe a explosé et plus de deux cents juifs furent tués. Les autorités britanniques ont noté le fait que l’Irgoun Zvai Leumi n’était pas à l’origine de l’opération ; c’est la Haganah qui avait posé la bombe. »

L’Agence Juive, alors dirigée par David Ben Gourion, avait estimé que la fin justifie les moyens, fût-ce au prix de centaines de vies juives, ce que l’archi-terroriste Menahem Begin, chef de l’Irgoun Zvai Leumi, n’était pas prêt à faire, même si la bombe que posèrent des membres de son organisation, déguisés en Arabes, à l’hôtel King David, le 22 juillet 1946, tua elle aussi 17 juifs sur un total de 91 victimes.

________________    

1. Fabriqué de toutes pièces par l'oligarchie étrusque, au prix d'un faux (le "Nouveau Testament"), pour couper l'herbe sous le pied aux agitateurs sociaux venus à Rome de tous les coins de l'Empire.

2. Et je me permets de rappeler que l’île de Sein , en Bretagne, ne fut christianisée que sous Louis XIV, par les dragons. Elle abritait, depuis bien avant les conquêtes celte et romaine, un collège de neuf prêtresses qui vendaient aux marins les vents favorables. C’est à peu près au moment de leur disparition que naquit, sur l’île d’en face, la première loge maçonnique, dite «des Neuf Soeurs », dédiée aux Neuf Muses, c’est-à-dire à la Déesse-Mère Trois Fois Triple qu’avaient vénérée et servie pendant des millénaires les insulaires de Sein.

3. À propos de Massada, qui d’autre que moi se souvient du beau film sans personnages qui y fut consacré dans les années cinquante et de la voix inoubliable de Gérard Philippe ?

4. Voir en fin de post la rubrique « livres »

 

 

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24 février 1942

Naufrage du Struma


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Quinze mois après le Patria, le Struma, avec, à son bord, 770 immigrants juifs prêts à entrer illégalement en Palestine, explose dans la Mer Noire. Il y a un seul survivant.


Les faits :

La Roumanie compte, en 1941, 800.000 juifs (plus ou y compris ceux qui ont fui l’Allemagne). Ion Antonescu, le chef de l’État, est fasciste, mais il est allé à l’école avec un représentant des communautés juives du pays.  Il n’impose pas le port de l’étoile jaune et propose même aux Anglo-Saxons de financer l’émigration de ceux qui le veulent par une contribution de 10 $ par personne. Les Anglo-Américains refusent et lui déclarent d’ailleurs la guerre en décembre 1941, juste avant que commence l’odyssée du Struma.

Le bateau est affrété par une association sioniste de Bucarest pour transporter 769 juifs jusqu’en Turquie, dans l’idée d’obtenir de ce pays des visas leur permettant de pénétrer en Palestine. Mais, de visas, il ne saurait être question : l’empire Ottoman n’est plus et la Turquie n’en délivre qu’avec permission des autorités britanniques, lesquelles y sont opposées pour les raisons qu’on sait.

Le Struma est un paquebot mixte construit à Newcastle en 1867. Il navigue sous pavillon du Panama. Les armateurs sont grecs. La machine est vétuste et la coque si rouillée que l’équipage, commandé par un Bulgare, dit « seule la peinture sépare la cale de l’eau ». Le chauffage et le système électrique sont en panne. Il y a 10 toilettes pour 800 personnes. Tous les ingrédients d’une tragédie.

Le 1er décembre 1941, le navire quitte le port roumain de Costanza, à destination d’Istanbul. Le voyage devrait normalement durer 14 heures. Il dure quatre jours.

Le 16 décembre, le Struma arrive dans le port turc de Büyükdere, au nord du Bosphore, mais, comme prévu, les autorités turques interdisent le débarquement. Les passagers et leurs passeurs s’obstinent. Pour n’avoir pas à reprendre la mer, ils sabotent  ce qui peut encore l’être de l’épave flottante. On insiste auprès des Anglais qui refusent derechef, d’autant que les candidats à l’immigration « viennent d’un pays ennemi » (d’accord, l’argument est de mauvaise foi, mais ils sont les plus forts).

Le bras de fer dure deux mois. Les Britanniques finissent par céder partiellement et laissent débarquer les enfants. Mais le navire, avec sa cargaison d’adultes, est remorqué jusqu’en dehors des eaux territoriales turques et abandonné à son sort. Le lendemain, il explose. L’unique survivant sera récupéré par des pêcheurs turcs, soigné à Istanbul, brièvement emprisonné, puis expulsé.

L’Agence juive accuse d’abord les Anglais d’avoir fait sauter le bateau. Elle opte ensuite pour une torpille qu’un sous-marin soviétique aurait tirée par erreur en prenant le Struma pour un navire de guerre. Elle finit par prétendre que les passagers, désespérés, se sont fait sauter eux-mêmes et parle de «suicide de masse » en guise de protestation. Les médias US, déjà très sionisés, déposent une fois de plus la responsabilité du carnage aux pieds des Anglais et de leur politique d’immigration en Palestine. Mais cette succession bizarre de versions a fait penser à certains que  l’Agence Juive venait d’inventer le suicide assisté ou si on veut l’euthanasie collective. Après tout, il n’y a pas que les mollahs intégristes qui connaissent la valeur du martyre. En des temps différents du nôtre, une telle hypothèse révolterait.  Depuis que des sans papiers  sont quotidiennement noyés en Méditerranée par leurs passeurs, il n’est plus possible de douter à priori de rien. Il semble que l’hypothèse de l’accident n’ait été retenue par personne, alors que, dans l’état où était le bateau, la chose ne fût pas du tout impossible.

La vérité sur la fin du Struma et de ses passagers ne sera sans doute jamais connue. Ce qui est connu, en revanche, c’est que ce désastre allait servir de prétexte aux sionistes pour justifier un de leurs plus célèbres assassinats ciblés.

Yitshak Shamir, un des futurs premiers ministres d’Israël, qui dirigeait alors l’organisation terroriste Lehi, a raconté dans ses mémoires (Summing Up), le naufrage du Struma, et comment il détermina la décision du Lehi d’assassiner Lord Moyne.

Extrait du compte-rendu de ce livre par le Globe and Mail de Toronto (6 août 1994) :

« Shamir a pris part à la décision de tuer Lord Moyne, et il a contribué à organiser l’audacieuse et complexe opération. Cette expérience allait lui servir plus tard : pendant les années qu’il a passées au Mossad, l’agence d’espionnage et de services secrets d’Israël, il est de notoriété publique qu’il a dirigé une équipe d’assassins. Shamir prétend avoir aussi ordonné l’exécution d’un membre du Lehi, "un fanatique, qui menaçait de faire éclater l’organisation". La rumeur publique lui attribue au moins trois liquidations internes de ce genre. Combien d’autres meurtres a-t-il ainsi ordonnés, il ne le dit pas, mais il insiste sur le fait qu’il ne regrette "aucun de ses actes" ».

 

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Ils ne sont pas des bateaux, mais...

 

 

6 novembre 1944

Assassinat de Lord Moyne

 


Lord_Moyne

 

Walter Edward Guinness, premier Baron Moyne. Né à Dublin en 1880, mort au Caire, en 1944. Secrétaire d’État pour les colonies du 8 février 1941 au 22 février 1942, il fut Ministre Résident  au Moyen Orient (autrement dit Gouverneur de l’ex-Empire ottoman) jusqu’à son assassinat en novembre 1944.

À l’automne 1944, un Juif hongrois du nom de Joel Brand, approcha  les autorités britanniques, se disant porteur  d’une proposition d’Adolf Eichmann, officier chargé de la déportation des juifs hongrois au camp d’Auschwitz.  Eichmann offrait, selon lui, de  laisser sortir d’Allemagne un million de Juifs, en échange de 10.000 camions à fournir par les Alliés occidentaux. Il fut arrêté et emmené au Caire, où on l’interrogea pendant plusieurs mois.

Il a affirmé qu’au cours de son interrogatoire, un Anglais qu’il ne connaissait pas s’était écrié : « Que veulent-ils que je fasse d’un million de juifs ? Où les mettrai-je ? » et qu'un de ses interrogateurs lui avait dit ensuite qu’il s’agissait de Lord Moyne. Il répéta les mêmes propos sous serment lorsqu’il témoigna au procès Kasztner, en 1953. Mais, dans son autobiographie, publiée en 1956, il écrivit : « Plus tard, j’ai appris qu’il ne s’agissait pas de Lord Moyne, mais d’un autre homme d’état anglais. »

Quoi qu’il en soit, il fut relâché en octobre et devint aussitôt membre du groupe Lehi. C’est ce groupe, dirigé alors par Yitzhak Shamir, qui allait commettre l’assassinat, à peine un mois plus tard.

Cette remarque attribuée à Lord Moyne est,  depuis des décennies, citée un peu partout, mais l’historien Bernard Wasserstein croit pour sa part que « la vérité, c’est que Brand n’a probablement jamais rencontré Lord Moyne ».

Il est peu vraisemblable cependant que les propos de Brand aient déterminé le choix de la victime. Il y avait longtemps que les sionistes les plus extrêmes voulaient envoyer un message musclé aux autorités britanniques : « Cessez de vous mêler de l’immigration juive en Palestine, sinon... ». Pour donner un maximum d’emphase à cette menace, ils devaient logiquement s’en prendre à la personnalité la plus considérable par le rang. La victime choisie s’était en outre constamment mise dans le chemin de leur colonisation en masse. «Crime», à leurs yeux, qui suffisait.

Le meurtre fut longuement et minutieusement préparé. Il fut commis par deux jeunes zélotes d’une vingtaine d’années, quintessence de fanatisme, qui, ayant pris en filature la voiture du ministre, l’abattirent à bout portant, ainsi que son chauffeur, au moment où les deux hommes descendaient du véhicule. Après quoi ils s’enfuirent à bicyclette, vers le lieu où ils devaient se cacher en attendant que leurs chefs les fassent sortir d’Égypte. Le meurtre gratuit du chauffeur ne leur porta pas chance, car un policier du Caire, qui s’en retournait chez lui à bord d’une moto, voyant deux hommes pédaler à tombeau ouvert juste après avoir entendu des coups de feu, les prit en chasse et les arrêta. Ils furent traduits en justice, condamnés par un tribunal britannique siégeant en Égypte, et pendus le 20 mars 1945.

L’un des deux jeunes fanatiques déclara au cours de son procès : « Nous accusons Lord Moyne et le gouvernement qu’il représente, d’avoir assassiné des centaines et des milliers de nos frères ; nous l’accusons d’avoir volé notre pays et pillé nos biens... Nous avons été forcés de faire justice et de nous battre. »

Est-ce la justice immanente ou la force de l'habitude qui voudra qu’un autre Yitzhak (Rabin) soit assassiné à son tour, le 6 novembre 1995, par un autre jeune zélote semblablement fanatisé : Ygal Amir ?

 

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« La Palestine est trop petite et déjà surpeuplée pour accueillir les trois millions de Juifs que les sionistes veulent y amener. »


On cite toujours, sortie de son contexte, cette phrase de lord Moyne. Des extraits plus larges du discours qu’il a prononcé le 9 juin 1942 à la Chambre des Lords, révèlent une attitude attentive et bienveillante envers les deux communautés, juive et palestinienne. Qu’il ait refusé de suivre les sionistes en mal d’oligarchie coloniale dans leurs fantasmes, et apprécié au contraire la situation réelle avec objectivité, ne saurait lui être reproché par quiconque est sain d’esprit. Ces extraits d’un discours qui mériterait d’être publié (et traduit) dans son intégralité, se trouvent, en anglais, dans l’e-biographie que lui consacre Wikipédia (lien url : http://en.wikipedia.org/wiki/Walter_Guinness,_1st_Baron_Moyne ). On verra par exemple qu’il y soutient « le désir naturel des juifs de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour défendre la cause de la liberté contre la tyrannie nazie », mais qu’il désapprouve, en revanche, les encouragements de Lord Wedgwood à l’immigration massive des Juifs en Palestine « à des fins politiques personnelles ».

 

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Pour conclure, j’ajouterai que les corps des deux assassins de Lord Moyne, furent échangés, en 1975, contre vingt prisonniers arabes, et enterrés à Jérusalem, au «monument des héros».

Ils ne sont pas les seuls sionistes condamnés par le reste du monde à jouir d’un tel honneur. Je ne citerai que pour mémoire les commandos-pirates exécutants du massacre sur le Mavi Marmara, aussitôt décorés par le gouvernement Netanyahu.

Un exemple peut-être moins connu est celui de Jonathan Pollard, l’espion qui a volé aux États-Unis TOUS leurs secrets militaires, y compris les nucléaires, lesquels furent vendus à l’URSS par Tel Aviv, en échange de l’autorisation d’émigration en Israël d’un million de juifs russes. Pollard, qui purge aux États-Unis une sentence d’emprisonnement à perpétuité, est officiellement « héros national d’Israël » et une place de Jérusalem porte son nom. Une péripétie également peu évoquée par nos médias veut qu’en 2008, à l’occasion de sa visite officielle en Israël pour le soixantenaire de la création de cet état, George W. Bush ait promis d’amener Pollard dans ses bagages, en guise de cadeau d’anniversaire, et qu’il ne fallut pas moins d’une menace de mutinerie au sein de l’US Army et de la CIA pour l’en empêcher.


http://fr.wikipedia.org/wiki/Walter_Guinness 
http://fr.wikipedia.org/wiki/Lehi

 

 

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17 septembre 1948

Assassinat du comte Bernadotte

Médiateur des Nations-Unies


folke bernadotte 1

 

Folke Bernadotte, comte de Wisborg, petit-fils du roi Oscar II de Suède et de Norvège, neveu du roi Gustave V de Suède, né à Stockholm le 2 janvier 1895, mort à Jérusalem le 17 septembre 1948.

Vice-président de la Croix-Rouge suédoise, il essaya, en 1945, de négocier un armistice entre l’Allemagne et les Alliés. Il avait reçu l’offre, faite par Heinrich Himmler, d’une reddition complète de l’Allemagne à la Grande-Bretagne et aux États-Unis, à la condition que l’Allemagne serait autorisée à continuer les combats contre l’Union Soviétique. Ce qui revenait à proposer au camp de l’Ouest un renversement d’alliance. L’offre fut transmise à Winston Churchill et à Harry S. Truman par Bernadotte. Ce n’est pas ce qu’il a fait de mieux. Peut-être n’avait-il pas le choix. Et sans doute savait-il que l’offre serait déclinée.

Peu avant la fin des hostilités, il organisa une opération de sauvetage visant à évacuer des camps, vers la Suède, des déportés notamment norvégiens et danois, mais aussi un certain nombre de francophones français et belges (la Française Germaine Tillion fut du nombre). Il sauva ainsi in extremis 15.000 personnes de l’enfer des camps.

Cependant – péripétie longtemps occultée – pour permettre la libération des prisonniers scandinaves, environ 2.000 autres prisonniers, mourants ou malades « principalement français, mais aussi russes et polonais » furent sortis du camp de Neuengamme et transférés vers d’autres camps, où moururent ceux qui n’étaient pas morts en route. Or, ce tranfert fut effectué par les mêmes « bus blancs », conduits par les mêmes chauffeurs suédois, qui avaient servi à l’évacuation des 15.000. L’opération sauvetage qui a rendu Bernadotte si populaire à l’époque avait donc eu un prix. Le ciel nous préserve d’avoir à faire de ces choix.

Le 29 novembre 1947, par la résolution 181, les Nations Unies approuvaient le plan de partage de la Palestine entre les Palestiniens et les Juifs. Depuis 1920, suite à l’effondrement de l’Empire Ottoman, la Grande Bretagne administrait ce territoire (et quelques autres dont l’Égypte).

C’était une solution non seulement arbitraire mais boîteuse. Les Nations Unies spoliaient les Palestiniens de leur terre en favorisant une colonisation pure et simple. Elles bridaient les ambitions des Sionistes, qui ne voulaient pas 20% du territoire de la Palestine, mais le voulaient tout. Il faut noter que l’Agence Juive avait accepté le plan de partage mais qu’elle n’était pas en mesure de le faire respecter par les diverses organisations armées qui l’avaient conduite jusque là. De leur côté, les Arabes réclamaient un référendum.

Lorsque, le 14 mai 1948, les Britanniques se retirèrent, des affrontements prévisibles éclatèrent. Accourant à l’aide des Palestiniens, des troupes envoyées par les pays arabes entrèrent en Palestine.

Le 20 juin suivant, les Nations-Unies nommèrent un médiateur : ce fut Bernadotte, premier d’une longue série. Sa mission consistait à faire cesser les combats, à faire accepter par les deux parties et à mettre en application le partage du territoire. Tâche impossible.

Il obtint une trêve de quatre semaines, mais les membres du Lehi avaient annoncé clairement la couleur : « Nous avons l’intention de tuer Bernadotte et tout autre observateur des Nations Unies en uniforme qui viendra à Jérusalem. » À la question de savoir pourquoi, ils répondirent « ...que leur organisation était déterminée à ce que Jérusalem soit sous l’autorité de l’État d’Israël et qu’elle ne permettrait pas d’interférence de la part d’une organisation nationale ou internationale. ».

Le 1er août, Israel Eldad, un des trois dirigeants de Stern-Lehi déclara, lors d’une assemblée publique à Jérusalem : « Nous emploierons contre les représentants d’un pouvoir étranger les mêmes méthodes que nous avons employées contre les Britanniques ».

La décision de tuer Bernadotte fut prise en août.

Dans son premier - et dernier - rapport, Bernadotte déclarait : 

« Ce serait offenser les principes élémentaires que d’empêcher ces innocentes victimes du conflit de retourner à leur foyer, alors que les immigrants juifs affluent en Palestine et, de plus, menacent, de façon permanente, de remplacer les réfugiés arabes enracinés dans cette terre depuis des siècles. » Il décrivait « le pillage sioniste à grande échelle et la destruction de villages sans nécessité militaire apparente ».

Ce rapport (U.N. Document A. 648, p. 14) a été déposé le 16 septembre 1948. Le lendemain 17, le comte Bernadotte et son assistant français, le colonel Serot, étaient assassinés dans la partie de Jérusalem occupée par les sionistes.

Dans Ma vie pour Israël, mémoires de combat, Yitzhak Shamir, un des trois chefs de Stern et sans doute le plus important, justifie ainsi le double meurtre : « Ne se contentant pas du rôle astreignant de médiateur, il commença à travailler à un plan de paix de son cru (...) et environ 360.000 Arabes devaient revenir. C’était un désastre. »

Comme on l’a vu plus haut, Yitzhak Shamir ne laissait pas aux « désastres » le temps d’arriver. L’affaire fut rondement menée :

Arrivant de l’aéroport, le convoi de Bernadotte, composé de trois voitures, entre dans Jérusalem. Il arbore les fanions des Nations Unies et de la Croix-Rouge. Personne, à bord des voitures, n’est armé. Il pénètre dans un quartier contrôlé par les Israéliens, franchit un check-point (déjà !), et est arrêté un peu plus loin par une jeep qui lui barre le passage. Trois hommes armés, en uniformes israéliens, descendent de la jeep, le chauffeur reste au volant. Les trois voitures sont arrosées de balles. Par la vitre arrière ouverte de la leur, Bernadotte et Serot sont abattus à bout portant de six rafales de mitraillette Schmeisser.

Le Lehi est dissous, au titre d’une loi « pour la prévention du terrorisme », mais Zettler, un des assassins, affirmera plus tard avoir reçu une promesse explicite du Ministre de l’Intérieur : « Vous serez condamnés pour satisfaire l’opinion mondiale. Après quoi vous serez amnistiés. »

De fait, des trois organisateurs et des quatre exécutants de la tuerie, deux furent condamnés par la Justice israélienne, non pour meurtre mais pour appartenance à une organisation terroriste. Ils seront relâchés quinze jours plus tard et amnistiés avec tous les autres par Ben Gourion. Tous occuperont ensuite des fonctions importantes au sein de l’État. Yitzhak Shamir, chef des opérations du Lehi, deviendra même deux fois premier ministre.


Sur Folke Bernadotte, voir :
http://www.recherches-sur-le-terrorisme.com/Documentsterrorisme/israel-bernadotte.html

Sur André Sérot :
http://www.recherches-sur-le-terrorisme.com/Documentsterrorisme/serot-biographie.html


 

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8 juin 1967

Attaque de l’uss LIBERTY

USS_Liberty

 

Le Liberty était un navire de l’US Navy, un navire-espion, qui croisait dans les eaux méditerranéennes, en mission d’observation. La Guerre des Six jours venait de commencer, mais il n’y était pas engagé. Il avait reçu l’ordre de se diriger vers Gaza. Très facilement reconnaissable, il était hérissé d’énormes antennes et battait pavillon américain bien visible. Son nom s’étalait clairement sur sa coque.

Il fut attaqué sans sommations par des appareils non identifiables de l’aviation israélienne, puis par un lance-torpilles, puis par un porte-hélicoptères qui dépêcha sur lui ses frelons. En dépit des appels-radio de l’équipage à ses alliés israéliens, l’attaque se déroula en trois vagues successives et dura plus d’une heure. Contrairement à ce qui était le but indiscutablement poursuivi, le Liberty ne coula pas et il y eut des survivants, c’est-à-dire des témoins. Mais 34 hommes étaient morts et 176 avaient été grièvement blessés, dans ce qui reste une des plus grandes félonies de tous les temps.

Pourquoi les Israéliens ne « finirent-ils pas le travail », selon la si heureuse expression de Nicolas Sarkozy ? Les rescapés disent qu’ils ne le savent pas. On peut supposer que la présence de plusieurs bâtiments de la marine soviétique dans les parages ne fut pas étrangère à cette relative timidité, puisque le seul navire qui proposa son aide au Liberty sinistré et resta bien en vue, prêt à intervenir, jusqu’à l’arrivée des secours (seize heures plus tard !) fut une des unités de la marine de l’URSS.

D’abord, les Israéliens soutinrent contre toute évidence qu’il s’agissait d’une tragique erreur, qu’ils avaient pris le Liberty pour le navire égyptien El Qseir (mensonge que même un enfant de douze ans n’aurait pas avalé). Quand la chutzpah ne fut plus tenable, ils offrirent des excuses, mais pas d’explications. On leur a prêté des tas de motifs, dont le plus vraisemblable - que certains Israéliens ont fini par reconnaître officieusement – est qu’ils voulaient entraîner les États-Unis à leurs côtés dans la guerre contre l’Égypte (celle de Nasser, pas celle de Moubarak). Le Liberty aurait ainsi été coulé par un navire égyptien (toujours les faux drapeaux) et les États-Unis n’auraient décemment pas pu refuser d’attaquer l’Égypte, bien entendu au nucléaire. Oui, il en était déjà question, les Israéliens alors, n’avaient pas la bombe, et ne pouvaient qu’essayer de forcer la main aux Yankees. Ils l’ont aujourd’hui et menacent trop souvent de s’en servir pour ne pas céder un jour à la tentation.

Les autorités politiques et militaires des États-Unis occultèrent complètement cette affaire. La magistrature aussi. Il fut interdit aux survivants d’en parler, sous peine d’emprisonnement à vie ou même de mort. Depuis quarante deux ans, leurs demandes de comptes et au moins d’explications se sont heurtées à ce mur et à ces menaces. Ils ne se résignent pas et persistent. Car ils savent qu’au plus fort de l’attaque, deux escadrilles d’avions ont décollé du Saratoga pour leur porter secours, et qu’elles ont reçu l’ordre de faire demi-tour : une fois de McNamara, une fois directement de la Maison Blanche.

Que l’attaque meurtrière des Israéliens ait été délibérée et même froidement fomentée ne fait depuis longtemps plus aucun doute pour personne. La question qui reste sans réponse est celle-ci : les plus hautes autorités civiles et militaires américaines se sont-elles contentées de blanchir leurs alliés israéliens après coup pour des raisons difficilement imaginables, ou étaient-elles au courant avant le coup, c’est-à-dire complices ? En d’autres termes, MM. Lyndon Johnson,  McNamara et l’amiral McCain ont-ils froidement et avec préméditation envoyé un plein navire de leurs propres soldats à la mort pour avoir une bonne excuse d’attaquer  l’Égypte ? (Sinon, que signifie l'exclamation de Lyndon Johnson : « Je veux que ce foutu bateau aille au fond ! » ?). On était en pleine guerre froide, l’Égypte était alliée à l'URSS et John F. Kennedy était mort quatre ans plus tôt, selon certains pour avoir refusé de donner son feu vert à une attaque massive contre Cuba, de même type que celle projetée contre l'Égypte. Ce qui est sûr, c’est que tous les présidents successifs, depuis Lyndon Johnson, ont été complices a posteriori de l’état assassin, puique nul d’entre eux n’a jamais fait droit aux demandes des rescapés ni autorisé la moindre enquête.

L’amiral McCain – celui qui reçut les appels au secours de son navire et qui interdit qu’on lui vînt en aide  – est le père du sénateur  John McCain (candidat à la présidentielle de 2008), lequel a choisi de traiter par le dédain les trois livres écrits par des survivants du Liberty et de faire le plus grand cas, en revanche, de l’ouvrage de propagande sioniste, écrit sur le sujet par un activiste pro-israélien, blanchissant bien sûr totalement Israël.

Des milliers de pages ont été noircies sur la (ou les) trahison(s) dont le Liberty a été l’objet. Il en existe au moins une étude détaillée en français, dont voici le lien : http://palestine1967.voila.net/discorde/D.discorde.usslib... C’est une lecture fascinante. Pour les anglophones, j’ajoute le lien du site historique officiel de l’uss Liberty : http://www.ussliberty.org/index2.html dont la base de données a fourni la matière de la version française.

Il existe en outre un certain nombre de vidéos, réalisées par toutes sortes de gens, dont les principaux intéressés, mais aussi par la BBC ou d’autres documentaristes professionnels. J’en ai retenu deux (il est aisé d’en trouver d’autres).

joe meadors

Dans la première, vous verrez brièvement passer le M. Joe Meadors dont parle Justin Raimondo.


Joe Meadors était timonnier (est-ce le mot exact pour signalman ?) sur le Liberty. Pendant toute l’attaque, il était sur le pont. C’est lui qui a hissé un second drapeau américain, quand le premier, mitraillé de toutes parts, est tombé en lambeaux.

M. Meadors, qui se trouvait à bord du Mavi Marmara lors de l’attaque du 31 mai dernier, est une des très rares personnes au monde qui puisse se vanter d’avoir vécu deux fois un événement aussi extraordinaire, exactement au même endroit, à quarante-deux ans d’intervalle.





On peut lire aussi :

De Franklin Delano Roosevelt à George W. Bush : le chaînon manquant d’infamie
: http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=15870

L’envers du décor
:
http://purpleliquor.blogspot.com/2009/06/il-y-42-ans-le-uss-liberty-etait.html

 

 

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26 mars 2010

Attaque du CHEONAN


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Repêchage d’une partie du Cheonan



Pour le cas où la nouvelle vous aurait échappé :

Le 26 mars dernier, une corvette de la marine de guerre sud-coréenne a été coulée dans la mer Jaune, à peu près à la limite des deux Corées, mais plutôt à l’intérieur des eaux nord-coréennes, où elle n’aurait pas dû se trouver. Aussitôt, la Corée du Sud a accusé un sous-marin de la Corée du Nord d’avoir torpillé son navire. Pyongyang a démenti avec indignation.

Séoul a mis en place une « commission indépendante » chargée d’enquêter.  En font partie l’Australie, le Canada, le Royaume Uni et la Suède. La République Populaire de Corée du Nord n’a pas été invitée à collaborer, ne fût-ce que pour lui prouver qu’on est de bonne foi.

Le Cheonan a été coupé en deux par l’explosion. Le 15 avril, on a remonté la proue, le 24 avril la poupe, ou l’inverse. Le 20 mai, la commission a remis son rapport : c’est un sous-marin nord-coréen qui a torpillé le navire, car on a retrouvé, dans une des deux moitiés de l’épave, un fragment de torpille portant distinctement l’inscription « N°1 » écrite en coréen.

C.Q.F.D.

Mme Hillary Clinton (Hilarious ou Hitlary, au choix, pour les Américains qui pensent mal), parle de « preuves accablantes » et tance Pyongyang avec fermeté. M. Kim Jong Il proteste avec non moins de fermeté et se rend en Chine (il ne voyage jamais).

C’est que... quand une torpille frappe une cible, généralement, c. à d. toujours, elle se pulvérise. C’est que, euh... la torpille était de fabrication allemande et que l’Allemagne n’a jamais livré ne fût-ce qu’une balle dum-dum à la Corée du Nord. C’est aussi que les marins rescapés parlent de façon dérangeante, d’une explosion à l’intérieur du navire. Quoi ? Pas un remake du 9/11 quand même ?

Pékin n’a pas attendu la visite du président nord-coréen pour exprimer des doutes, et pour annoncer vouloir se livrer à une enquête indépendante en vue de découvrir de vraies preuves, si possible indiscutables. C’est à quoi s’emploie d’ailleurs, en ce moment, une commission technique de l’Armée de la République Populaire de Chine.

Moscou non plus n’y croit pas. Et M. Lavrov a fait comme ses homologues chinois : désigné une commission d’enquête indépendante, dont les conclusions, « quelles qu’elles soient » seront rendues publiques.

Un qui n’avait pas attendu ces développements pour exprimer publiquement son scepticisme, c’est M. Fidel Castro. Dès le 3 juin. Car il connaît ses Américains sur le bout des doigts et les soupçonne souvent, à priori, du pire (chat échaudé, voyez-vous). Il connaît aussi, contrairement à nous, M. Kim Jong Il.

Il faut savoir que, depuis son éloignement des affaires pour cause de grand âge et de maladie grave, Tonton Fidel n’est pas resté à se tourner les pouces et à regarder «Questions pour un champion » à la télé. Non seulement il suit l’actualité de près, mais il continue à l’analyser et à faire profiter qui le veut de ses analyses, en bloguant sur Internet via l’Agence Cubaine de Nouvelles (ACN). À la cadence d’une ou deux fois par semaine, voire trois, paraissent ses Réflexions du camarade Fidel, régulièrement reprises par les sites communisants, mais aussi par pas mal d’autres et dans toutes sortes de langues.

La « Réflexion du camarade Fidel » qui suit n’est pas le dernier mot sur cette grave affaire , c’est même un des tout premiers. Mais ce document possède à mes yeux un intérêt que les autres n’ont pas, en ce qu’il montre comment fonctionne (on voit tourner les rouages de son cerveau), à 84 ans, le seul chef d’état au monde, depuis Robespierre, qui n’ait pas vécu un seul jour de sa vie publique sans éduquer en politique. Son peuple d’abord, bien sûr, mais nous aussi, par ricochet. Je sais qu’il y a eu Lénine et qu’il y a eu Mao. Je maintiens que le phénomène, depuis deux siècles, est unique. Privilège peut-être d’une démocratie directe à échelle humaine, inaccess
ible aux nations plus volumineuses.

 

 

*

 

L’Empire et le mensonge

par Agence Cubaine de Nouvelles, Fidel Castro Ruz


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« Fidel Castro ne croit pas à la version officielle sud-coréenne du torpillage du Cheonan. Dans ce billet, il envisage que cette affaire soit un coup monté par les États-Unis pour justifier leur présence au Japon. » (Réseau Voltaire)

Fidel Castro n’a pas coutume de jouer les Cassandre. Son angoisse, ici, est palpable, et paraît malheureusement justifiée. (N.d.MM)

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Je n’ai pas le choix : il me faut écrire deux Réflexions sur l’Iran et la Corée pour expliquer qu’il existe un danger de guerres imminent où serait employée l’arme nucléaire. J’ai dit aussi qu’il était possible de faire tourner court le premier si la Chine décidait de recourir à son droit de veto pour bloquer la résolution que les États-Unis promeuvent au Conseil de sécurité des Nations Unies. Le second dépend de facteurs qui échappent à tout contrôle, étant donné la conduite fanatique d’Israël, converti par les USA en une forte nation nucléaire qui n’accepte aucun contrôle de la part de la superpuissance.

Lors de la première intervention des USA visant à écraser la Révolution islamique en juin 1953, pour défendre leurs intérêts et ceux de leur fidèle allié, le Royaume-Uni, et pour installer Mohammed Reza Pahlevi au pouvoir, Israël était un petit État qui ne s’était pas encore emparé de la quasi-totalité du territoire palestinien, d’une partie de la Syrie et d’une bonne part de la Jordanie voisine, défendue jusqu’alors par la Légion arabe dont il ne resta même pas l’ombre.

Aujourd’hui, les centaines de missiles à ogives nucléaires d’Israël, appuyés par les avions les plus modernes que lui fournissent les USA, menacent la sécurité de tous les États de la région, arabes ou non, musulmans ou non, à portée de leur vaste rayon d’action, parce que leur précision est de quelques mètres.

Dimanche dernier, le 30 mai, quand j’écrivais les Réflexions intitulées L’Empire et la drogue, Israël n’avait pas encore attaqué brutalement la flottille qui transportait des vivres, des médicaments et des articles destinés au million et demi de Palestiniens assiégés dans un petit fragment de ce qui avait été leur patrie durant des milliers d’années.

 

Palestine Peau de Chagrin

 

L’immense majorité des gens occupent leur temps à résoudre les besoins que leur impose la vie, dont les aliments, le droit aux loisirs et à l’étude, et d’autres problèmes vitaux de leurs familles les plus proches, et ils ne peuvent partir en quête d’informations sur les événements de la planète. On les voit partout, pleins de noblesse, espérant que d’autres se chargeront de chercher des solutions aux problèmes qui les écrasent. Ils sont capables de se réjouir et de sourire. Ils rendent ainsi heureux les gens qui, comme nous, ont le privilège d’observer avec équanimité les réalités qui nous menacent tous.


On accuse la Corée du Nord d’avoir torpillé la corvette sud-coréenne Cheonan, conçue selon une technologie de pointe, dotée d’un vaste système de sonar et de senseurs acoustiques sous-marins, dans des eaux situées face à ses côtes, cette action atroce ayant coûté la vie à quarante marins sud-coréens et causé des dizaines de blessés.

J’avais du mal à déchiffrer le problème. D’une part, je ne parvenais pas à m’expliquer comment un gouvernement, même s’il jouit de beaucoup d’autorité, pouvait utiliser des mécanismes de commandement pour donner l’ordre de torpiller un bâtiment de ce genre ; de l’autre, je n’ai pas cru une seconde la version selon laquelle Kim Jong Il avait donné cet ordre.

Je n’avais pas assez d’éléments en main pour aboutir à une conclusion, mais j’étais sûr que la Chine opposerait son veto au projet de résolution soumis au Conseil de sécurité pour sanctionner la Corée du Nord. Mais je ne doute absolument pas, par ailleurs, que les États-Unis ne peuvent éviter que le gouvernement incontrôlable d’Israël emploie l’arme nucléaire.

Le 1er juin, dans la soirée, la vérité a commencé à se faire jour au sujet de ce qui s’était vraiment passé.

J’ai écouté à 22 h 30 le journaliste Walter Medina, animateur d’un programme phare de la télévision vénézuélienne, « Dossier », faire une analyse percutante. Sa conclusion est que les États-Unis ont fait croire aux deux parties de la Corée ce que chacune affirmait de l’autre, en vue de régler le problème du territoire occupé par la base d’Okinawa dont le nouveau Premier ministre japonais, se faisant l’écho des aspirations de paix de la population, réclamait la rétrocession. Si son parti avait remporté un soutien électoral énorme, c’est justement parce qu’il avait promis d’obtenir le retrait de la base militaire installée là, comme un poignard planté depuis plus de soixante-cinq ans au cœur même du Japon, aujourd’hui développé et riche.

Le Global Research1 permet de connaître des détails absolument sidérants de ce qui est arrivé, grâce à l’article de Wayne Madsen2 journaliste enquêteur de Washington, qui a diffusé des informations émanant de sources de renseignements sur le site web Wayne Madsen Report.

Ces sources, affirme-t-il :

« soupçonnent que l’attaque à la corvette de guerre anti-sous-marin de la marine sud-coréenne Cheonan, a été organisée sous un faux pavillon afin de faire croire qu’elle provenait de Corée du Nord.

« L’augmentation des tensions dans la péninsule coréenne visait surtout, entre autres objectifs, à exercer des pressions sur le Premier ministre japonais Yukio Hatoyama afin qu’il modifie sa politique relative au retrait à Okinawa de la base des marines étasuniens. Hatoyama a admis que les tensions créées par le torpillage du Cheonan avaient eu une grande influence sur sa décision de permettre aux marines étasuniens de rester à Okinawa. La décision de Hatoyama a provoqué une division dans le gouvernement de coalition de centre-gauche, ce dont Washington s’est réjoui, puisque le leader du Parti social-démocrate Mizuho Fukishima a menacé de s’en retirer à cause de cette volte-face au sujet d’Okinawa.

« Le Cheonan a été coulé près de l’île Baengnyeong, un endroit de l’extrémité occidentale éloigné de la côte sud-coréenne, mais face à la côte nord-coréenne. Cette île est fortement militarisée et à portée de l’artillerie de défense côtière nord-coréenne, située de l’autre côté d’un étroit canal.

« Le Cheonan, une corvette de guerre anti-sous-marins, était équipée de sonars de pointe, de vastes systèmes de sonars hydrophone et de senseurs acoustiques sous-marins. La Corée du Sud ne possède aucune preuve sonar ou audio d’une torpille, d’un sous-marin ou d’un mini-sous-marin dans le coin. Comme il n’y a quasiment aucune navigation dans le canal, la mer était silencieuse au moment du torpillage.

Or, l’île Baengnyeong abrite une base de renseignements militaires des USA et de Corée du Sud, et les forces spéciales de la marine étatsunienne y opèrent. Il y avait aussi quatre bâtiments étatsuniens dans le secteur, dans le cadre des manœuvres Foal Eagle entre les deux pays, durant le torpillage du Cheonan. Une investigation des traces métalliques et chimiques laissées par la torpille suspecte indique qu’elle est de fabrication allemande.

« On suspecte que les forces spéciales de la marine étatsunienne disposent d’une gamme de torpilles européennes afin de pouvoir recourir au « déni plausible » lors d’attaques sous de fausses couleurs. De plus, Berlin ne vend pas de torpédos à la Corée du Nord, mais maintient en revanche avec Israël un programme de coopération étroite de mise au point de sous-marins et d’armes sous-marines.

« La présence du Salvor, qui participait aux manœuvres Foal Eagle, si près de l’île Baengnyeong, durant le torpillage de la corvette sud-coréenne, suscite des questions.

«  Le Salvor, un navire civil de sauvetage de la marine, qui a participé à des actions de pose de mines par les marins thaïlandais dans le golfe de Thaïlande en 2006, était présent au moment de l’explosion, avec un complément d'équipage de douze hommes-grenouilles d’eaux profondes.

«  Beijing, satisfaite de l’affirmation d’innocence du Nord-Coréen Kim Jong Il qui a fait un voyage d’urgence depuis Pyongyang, suspecte que la marine étatsunienne a joué un rôle dans le torpillage du Cheonan, associée à des soupçons particuliers au sujet du rôle joué par le Salvor. Les soupçons sont les suivants :

« 1. Le Salvor participait à une opération de pose de mines dans le lit marin ; bref, il posait des mines anti-sous-marins tirées horizontalement au fond de la mer.

« 2. Le Salvor réalisait une inspection routinière de maintenance de mines dans le lit marin, les plaçant sur un mode électronique actif – déclenchement par gâchette sensible – dans le cadre du programme d’inspection.

« 3. Un homme-grenouille des forces spéciales a posé une mine magnétique sur le Cheonan, dans le cadre d’un programme clandestin, afin d’influencer l’opinion publique en Corée du Sud, au Japon et en Chine.

« Les tensions dans la politique coréenne ont éclipsé opportunément tous les autres points à l’ordre du jour des visites de la secrétaire d’État Hillary Clinton à Beijing et à Séoul. »


Ainsi, d’une manière étonnamment facile, les USA ont réglé un important problème : liquider le gouvernement d’unité nationale du Parti démocrate de Yukio Hatoyama3, mais à un coût très élevé :

1. Ils ont profondément offensé leurs alliés de Corée du Sud.

2. Ils ont souligné l’habileté et la rapidité avec lesquelles leur adversaire Kim Jong Il a agi.

3. Ils ont mis en relief le prestige de la puissante Chine, dont le président, plein d’autorité morale, est intervenu personnellement et a dépêché les principaux dirigeants du pays pour converser avec l’empereur Akihito, avec le Premier ministre et d’autres personnalités éminentes du Japon.

Les leaders politiques et l’opinion mondiale ont une preuve du cynisme et de l’absence totale de scrupules qui caractérisent la politique impériale des États-Unis.

Fidel Castro Ruz
Le 3 juin 2010

 

 

Sources :

http://www.voltairenet.org/article165680.html

http://www.legrandsoir.info/L-Empire-et-le-mensonge.html

 

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1. Les deux sources citées par Fidel Castro sont en anglais. Global Research.ca est un site canadien anglais, qui possède un volet français (Mondialisation.ca) où ne se trouve qu’une partie de ses nombreux articles.

« Did an American Mine Sink the South Korean Ship? »

(Est-ce une mine américaine qui a coulé le bateau sud-coréen ?) par Yoichi Shimatsu
31 mai 2010.
Lien url de l’article : http://globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=19428
L’auteur a été longtemps rédacteur en chef du Japan Times. Il est maintenant consultant environnementaliste et sur les affaires asiatiques, pour CCTV-9 Dialogue.

2. Journaliste d’investigation indépendant, Wayne Madsen est connu comme le loup blanc aux États-Unis. Sa base est Washington D.C., mais ses articles sont diffusés sur tout le territoire des USA. Il est par ailleurs l’animateur du site WAYNE MADSEN REPORT, dont les études au complet ne sont accessibles qu’à ses abonnés.

« Beijing suspects false flag attack on South Korean corvette »
« Pékin soupçonne un attentat sous faux drapeau dans l’affaire de la corvette sud-coréenne », par Wayne Madsen - 28 mai 2010.
Lien url de l’article repris par le Online Journ
al : http://www.onlinejournal.com/artman/publish/article_5930....

On peut voir aussi l’analyse assez détaillée publiée le 26 avril, en français,  par l’Association d’amitié franco-coréenne :
« Le gouvernement sud-coréen veut-il couler la vérité sur le naufrage du Cheonan ? »
Lien url de l’article :
http://www.amitiefrancecoree.org/article-le-gouvernement-sud-coreen-veut-il-couler-la-verite-sur-le-naufrage-du-cheonan-49327664.html

3. Enfin, sur la crise japonaise, qui aurait été délibérément provoquée par l’administration Obama grâce à l’incident du Cheonan (plus de 40 marins disparus quand même...), on peut lire :
« Obama a poussé Hatoyama vers la sortie »
http://www.voltairenet.org/article165696.html

« La base américaine d’Okinawa fait chuter le Premier ministre Hatoyama »

http://www.france24.com/fr/20100602-base-usa-okinawa-cause-demission-yukio-hatoyama-premier-ministre-japonais-centre-gauche

Il est curieux que Fidel Castro ne mentionne pas – non plus que les autres - la sauvage campagne de diffamation de Toyota, lancée par les États-Unis en prélude au torpillage du Cheonan. Campagne qui ressemble si fort, par ses effets, à celle de discrédit de la Grèce, lancée par les officines de cotation, qui devraient plus justement être appelées « gangs ».



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Le compañero Castro écrit plus vite que son ombre et surtout que moi.  Voici deux de ses derniers articles, prolongeant celui publié ci-dessus :


http://www.legrandsoir.info/Au-seuil-de-la-tragedie.html
http://www.legrandsoir.info/Le-coup-de-griffe-en-suspens.html

 

Au moment où je mets ce post en ligne, des bâtiments de l'US Navy et de Tsahal, d'un gabarit rarement vu dans la région, ont passé le Canal de Suez et se dirigent vers l'Iran.


Cuba postCastro.php

 


*

 

 

Eux non plus ne sont pas des bateaux...



rabins montreal 2007

Ni par la puissance, ni par la force, mais bien par mon esprit…
Zacharie 4 :6

 

Et comme ils ne sont pas davantage des marins ni des hauts fonctionnaires qu’on assassine, et encore moins des infâmes, je ne devrais pas vous en parler du tout, mais j’en ai envie. Alors, voilà :

« Eux », ce sont des croyants qui professent une variété ultra-orthodoxe de judaïsme. Ceux qui ne les aiment pas les appellent une secte.

Les ultra-orthodoxes de la religion juive sont appelés en hébreu des haredim, mot qui vient de harada (terreur), et cette terreur est celle dans laquelle ils vivent de commettre des péchés, c’est-à-dire des infractions aux lois du Très-Haut, compromettant ainsi la venue du Messie, ce qui serait, vous en conviendrez, un sale tour joué à l’humanité. Bref, ils se sont mis une sacrée responsabilité sur les bras.

Ceux que vous voyez ci-dessus sont des Neturei Karta ou « Gardiens de la Cité ». Ils sont une branche des haredim. Comme les autres, ils ont une conception extrêmement stricte de la halakha (loi religieuse), sont convaincus que l’état juif de l’Antiquité fut détruit par la volonté divine et que toute tentative humaine d’en recréer un autre avant la venue du Messie est une attaque contre la volonté divine. Les Neturei Karta qui vivent en Palestine boycottent d'ailleurs, systématiquement, les élections israéliennes. Ils sont ouvertement pro-palestiniens et s’opposent très souvent aux destructions de maisons ou d’oliveraies en faisant barrage de leurs corps, et quand la destruction a eu lieu quand même, ils aident les expropriés à rebâtir ou replanter ailleurs. Ils ont bien entendu condamné l’invasion du Liban et soutiennent non moins ouvertement le Hezbollah et le Hamas. Un des leurs, le rabbin Hirsch, a été nommé Ministre des Affaires Juives, par Yasser Arafat.


hirsh-arafat

 

À l'origine des temps modernes, Juifs Khazars venus d’on ne sait quel fin fond du Caucase, ils vivaient surtout en Hongrie. Au début du XIXe siècle, une partie d’entre eux a émigré en Palestine, assurément pour des motifs religieux et non pour y fonder un état, dont l’idée même, à leurs yeux, est anathème.  Persécutions nazies aidant, ils ont à présent quelques petites communautés dans le monde, notamment aux États-Unis, au Canada, en France, à Londres, à Vienne et à Anvers.


Très portés sur le spirituel, ils aimeraient mieux s’occuper d’autre chose que de l’état d’Israël, mais, comme Gilad Atzmon, qui a essayé aussi, ils ont découvert que c’était impossible. Cela fait des décennies qu’ils s’égosillent dans le désert. Peut-être même sont-ils les premiers à avoir dit ce qui, maintenant, commence à crever tous les yeux et qu’ils disaient déjà avant la IIe Guerre Mondiale

Ces Gandhi et ces François d’Assise à tire-bouchons étant aussi non-violents qu’irréductibles, leur conscience – pardon, le Très-Haut – leur a valu de se faire plus souvent qu’à leur tour tabasser à Jérusalem et agresser verbalement à New York ou à Washington. Qu’importe. Ils persistent. Pathétiques et grandioses dans leur fragilité (car, en plus, ils ont des voix d’intellectuels plutôt fluettes, ce ne sont pas des tribuns), on les voit surgir dans la rue, avec leurs pancartes, à chaque fois que l’événement le leur commande.

Le 1er juin dernier, au vu des réactions internationales, les troupes de choc de l’AIPAC ayant organisé une manifestation pro-israélienne devant le consulat de Turquie à New York, ils étaient là, contre-manifestant. Mais cette fois - grande première - ils n’étaient pas seuls : des Turcs et des Arabes les avaient rejoints.




Le 24 septembre 2007, on aurait pu les voir (mais il, s’agissait là d’une démarche privée) rencontrer le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, de passage à l’ONU, où il devait prononcer un discours mémorable :




Le 11 décembre suivant (2007), ils étaient à Téhéran, où voici les rabbins Weiss et Cohen interviewés par la télévision iranienne (désolée, pas de sous-titres en français; ils parlent en anglais et quelqu'un traduit en farsi) :


Leur site : http://www.nkusa.org/
et sa partie en français : http://www.nkusa.org/Foreign_Language/French/index.cfm

L’entrevue avec Mahmoud Ahmadinejad ne pouvait avoir pour objet que le soutien qu’il apporte aux Palestiniens et/ou la paix dont jouit la communauté juive d’Iran.

On sait peu que les Juifs d’Iran ne sont pas des Khazars mais d’authentiques Hébreux, descendants de ceux qui sont restés dans la région après la captivité à Babylone, lorsque les souverains achéménides du premier empire perse ont permis aux Hébreux déportés de retourner à Jérusalem (avec la déesse Ishtar et le dieu Marduk dans leur bagages, déguisés en Esther et Mardochée). Ceci se passait, si on en croit la Bible (Rois, 17, 6 ; 18, 9-12), en 622 avant notre ère. Ceux-là ont jadis préféré rester dans l'endroit où ils se trouvaient, où ils sont encore aujourd’hui, ayant survécu à tous les empires (perses, d’Alexandre, ottoman, etc.), et où ils vivent en paix.


Ils ont été jadis plus de cent mille. Ils sont 25.000 aujourd'hui. Si les monstres malades (Gideon Levy) d’Israël vont jusqu’au bout de leur marche suicidaire et attaquent l’Iran au nucléaire, la dernière communauté purement hébraïque au monde finira vitrifiée avec ses hôtes.

Elle était double, cette communauté : géographiquement partagée en Juifs d’Iran et Juifs d’Irak. Où sont les Juifs d’Irak à présent ? Probablement réduits en cendres avec  les lions de la Porte d’Ishtar et les presque deux millions d’Irakiens sacrifiés au Moloch israélo-occidental.

C’est beau comme tout les croisades... On y va en armure, on peut violer, voler, saccager avec la bénédiction de notre dieu (Petit Jésus) ou de notre déesse (Démocratie)... On peut même devenir roi de Jérusalem... C'est arrivé à un Belge.

Les autorités de Tel Aviv ont offert 10.000 $ par personne aux Juifs d’Iran qui voudraient émigrer en Israël. Les Juifs d'Iran ont répondu : « Notre identité nationale n’est pas à vendre. » Phrase difficile à traduire aux esclaves volontaires d'Occident.

 

 

*

 

Drôle de post scriptum...


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Dernier Européen à s'être exilé pour des motifs religieux – c’est Voltaire qui serait jaloux ! –


José Saramago est mort hier.


Tant qu’il y aura des gens pour le lire, il ne le sera qu’en apparence,

et son nom restera lié, pour nous, à la Révolution des Oeillets, dont nous attendons toujours qu’elle recommence.


Comme beaucoup d’Ibères, l’illustre Portugais est issu d’une famille d’origine berbère... Cette occasion est aussi bonne qu’une autre pour rappeler à un borgne célèbre que «Bretagne » est un mot berbère, et que ce sont les ancêtres de M. Saramago qui nous ont appris à cultiver le blé, à élever des abeilles et à domestiquer les petits cochons... il y a plus ou moins 5.000 ans.

 

Souvenir... souvenir...

 

 

Les traîtres :  Plus de service militaire, nulle part !

Les sots : Joie ! Joie ! Pleurs de joie !

Les pélicans : Humains de merde !


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*

 

Ah, oui... Il paraît que Souchon va chanter à la Fête de l'Huma. Ceci devrait aider les jeunes qui débarquent à comprendre pourquoi le PCF est tombé en quenouille. Cinquante ans qu'ils oublient bêtement de demander au camarade Castro de - svp - leur rappeler ce que c'est qu'un principe !


*

 

Un État qui fut libre d'abord, comme la Grèce avant Philippe de Macédoine, qui perd ensuite sa liberté, comme la Grèce la perdit sous ce prince, fera de vains efforts pour la reconquérir; le principe n'est plus; la lui rendît-on même comme la politique romaine la rendit aux Grecs, l'offrit à la Cappadoce pour affaiblir Mithridate, et comme la politique de Sylla la voulut rendre à Rome elle-même, c'est inutilement; les âmes ont perdu leur moelle, si je puis ainsi parler, et ne sont plus assez vigoureuses pour se nourrir de liberté; elles en aiment encore le nom, la souhaitent comme l'aisance et l'impunité, et n'en connaissent plus la vertu.

 

Saint-Just

 

 

Marie MOUILLÉ

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LIVRES

 


Rashid KHALIDI


PALESTINE, Histoire d’un État introuvable, Arles, Actes Sud, 2007

Israël Adam SHAMIR


L’autre visage d’Israël, Luxembourg, Al Qalam, 2004 – (Librairie du monde arabe, Paris  &  FNAC)
Notre-Dame des Douleurs, New York, Booksurge, 2006
Pardès, Une étude de la Kabbale, (non disponible dans le commerce – v/ l’Association culturelle « Entre la Plume et l’Enclume » : plumenclume@yahoo.com)
La bataille du discours, New York, Booksurge, 2008.
Le pin et l’olivier, ou le charme discret de la Terre Sainte, Esch-sur-Alzette, Oser Dire, 2010

Sabbatai BEIT-TSVI

La crise du sionisme post-ougandais aux jours de la catastrophe des années 1938-1945, non traduit, publié en russe, à compte d’auteur, en 1977.


Justin RAIMONDO

Reclaiming the American Right: The Lost Legacy of the Conservative Movement
(Center for Libertarian Studies, 1993)
Into the Bosnian Quagmire: The Case Against U.S. Intervention in the Balkans (AFPAC, 1996)
An Enemy of the State: The Life of Murray N. Rothbard, Prometheus Books, July 2000,
The Terror Enigma: 9/11 And the Israeli Connection, Universe, November 2003,

Alain GRESH

Palestine 47, un partage avorté (avec Dominique Vidal),  Bruxelles, Éditions Complexe, 1994.
Les 100 portes du Proche-Orient (avec Dominique Vidal), Paris, Éditions de l'Atelier, 1996. - rééd. Hachette sous le nom Les 100 clés du Proche-Orient, 2006.
L'islam en questions (avec Tariq Ramadan), Arles, Actes Sud, 2000
Israël, Palestine : Vérités sur un conflit, Paris, Fayard, 2001; rééd. actualisée, 2010.
L'Islam, la République et le Monde, Paris, Fayard, 2004.
1905-2005 : les enjeux de la laïcité, Paris, L'Harmattan, 2005.


Fidel CASTRO


Le socialisme et l’homme à Cuba (avec Che Guevara), s.l., Pathfinder (pathfinderpress.com).
Les première et deuxième déclarations de La Havane. Manifeste de la lutte révolutionnaire dans les Amériques adopté par le peuple de Cuba. s.l. Pathfinder (pathfinderpress.com)

Ignacio RAMONET
(directeur de l’édition espagnole du Monde Diplomatique)

Fidel Castro, biographie à deux voix, Paris,  Fayard, 2007.


José SARAMAGO

Contes et nouvelles
Quasi objets, Paris, Salvy, 1990,
Le conte de l'île inconnue, Paris, Le Seuil, 2001.

Romans
Manuel de peinture et de calligraphie, Paris, Le Seuil, 2000.   
Le Dieu manchot, Métailié et Albin Michel, Paris, 1987
L'Année de la mort de Ricardo Reis, Paris, Le Seuil, 1988.
Le Radeau de pierre, Paris, Le Seuil, 1990.
Histoire du siège de Lisbonne, Paris, Le Seuil, 1992,
L'Évangile selon Jésus-Christ, Paris, Le Seuil, 1993. 
L'Aveuglement, Paris, Le Seuil, 1997.
Tous les noms, Paris, Le Seuil, 1999.
La Caverne, Paris,Le Seuil, 2002.
L'Autre comme moi, Paris, Le Seuil, 2005.
La Lucidité, Paris, Le Seuil, 2006.
Les Intermittences de la mort, Paris, Le Seuil, 2008.
Le Voyage de l'éléphant, Paris, Le Seuil, 2009.
Le Cahier (Cadernos de Lanzarote – textes du blog tenu par l’écrivain  de 2008 à sa mort) préface d’Umberto Eco, Paris, Le Cherche Midi, 2010


Antoine SAINT-JUST

Œuvres complètes, édition établie par Michèle Duval, volume relié, Champ libre, Paris, 1984. Réédité par les éditions Ivrea, Paris, 2003.

Œuvres complètes, édition établie et présentée par Anne Kupiec et Miguel Abensour, Gallimard, coll. Folio/histoire, 2004.


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Stefan CZARNOWSKI,

Le culte des héros et ses conditions sociales. Saint Patrick héros national de l'Irlande, Paris, Alcan, 1919

 

SUR LES KHAZARS :

Arthur KOESTLER, La Treizième tribu, Paris, Tallandier, 2008

Milorad PAVIC
Le Dictionnaire Khazar – traduit du yougoslave, 2 vol. Paris, Belfond, 1988.
1 vol. Paris, Mémoire du Livre, 2002.


Shlomo SAND

Comment le peuple juif fut inventé, Paris, Fayard, 2008.

Jacques SAPIR & Jacques PIATIGORSKI
L’empire Khazar – VIIe-Xie siècles – L’énigme d’un peuple, cavalier, Paris, Autrement, 2005.


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Roger GARAUDY


Les Mythes fondateurs de la politique israélienne, Paris, Librairie du savoir, (1996)
Grandeur et décadences de l'Islam, Paris, Alphabeta & chama, (1996)
Réponse au lynchage médiatique de l'abbé Pierre et de Roger Garaudy, Samiszdat Roger Garaudy, 1996[8]
Mes témoins, Paris, Editions A Contre-Nuit, 1997
Les Etats-Unis avant-garde de la décadence, Paris, Éditions Vent du Large, 1997
Le Procès du sionisme israëlien, Éditions Vent du Large, 1998
Le Procès de la liberté, en collaboration avec Jacques Vergès, Paris, Vent du large, 1998
L’Avenir, mode d'emploi, Paris, Vent du large, 1998
L'Islam en Occident, Cordoue capitale de l'esprit, Paris, L'Harmattan, ( 2000)
Le Terrorisme occidental, Luxembourg, Al-Qalam, (2004)
(liste non-exhaustive)


Jean GENET

« Les Palestiniens », commentaire de dix photographies de B. Barbey publiées dans Zoom, n° 4, 1971
« Les Palestiniens », publié sous le titre Shoun Palestine, Beyrouth, 1973, puis dans Genet à Chatila, Actes Sud, Arles, 1994.
« Près d’Ajloun » in Per un Palestine, dediche a piu voci a Wael Zouateir, Mazzota, Milan, 1979.
Quatre heures à Chatila, extraits du Captif amoureux, spectacle réalisé par Alain Milianti au Théâtre du Volcan du Havre, en 1991.
Genet à Chatila, entretiens avec Leila Shahid à Beyrouth, propos recueillis par Jérome Hankins, Arles, éd. Solin, Babel Sud n°105, 1994.

 

Germaine TILLION

Fragments de vie. Textes rassemblés par Tzvetan Todorov, Paris, Seuil, 2009. Comme l'épouse du colonel Serot, Germaine Tillion a été libérée du camp de Ravensbrück par Bernadotte.

 

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Menahem BEGIN, La Révolte d’Israël, s.l., Albatros, 1978

David BEN GOURION

La Palestine dans le monde d'après guerre - Rapport présenté par Ben-Gourion, président de l'exécutif de l'agence juive au congrès sioniste extraordinaire tenu à New-York le 9 mai 1942, Terre Retrouvée, 1945
Israël, années de lutte, Flammarion, 1964, 1993, 2006
Mémoires - Israël avant Israël, Grasset, 1974

Meir MARDOR, Strictly illegal, R. Hale & Comapany, 1964  (non traduit)

Yitzhak RABIN, Mémoires, Paris, Buchet-Chastel, 1980.

Yitzhak SHAMIR, Ma vie pour Israël. Mémoires de combat, Paris, NM7 Ramsay, 2000 (indisponible chez l'éditeur).

________________    


Norman FINKELSTEIN

L’Industrie de l’Holocauste, Paris, La Fabrique, 200.
Tuer l’espoir : introduction au conflit israelo-palestinien, préface de Jean Bricmont, Bruxelles, ADEN, 2003.
Mythes et réalités du conflit israelo-palestinien, préface de Dominique Vidal, Bruxelles, ADEN, 2007.

Alfred LILIENTHAL

What price Israël ? Chicago, Henry Regnery Cy, 1953.
There goes the Middle East, 1957.
The other side of the coin, 1965.
The Zionist Connextion. What Price Peace ? 1978.
The Zionist Connection II (version augmentée), 1982.
Tous ces ouvrages – non traduits – sont en cours de republication.
Le Dr. Lilienthal (N.Y. 1915-2008)  a été, avec Noam Chomsky, des 500 signataires de la pétition de soutien au droit de Robert Faurisson à  la liberté d’expression.
Son site internet http://www.realnews247.com/alfred_lilienthal.htm , toujours actif, est une mine pour les historiens et les chercheurs.

Ilan PAPPÉ

La guerre de 1948 en Palestine, La fabrique, 2000.
Les démons de la Nakbah, Les libertés fondamentales dans l'université israélienne,  Paris, La fabrique, 2004.

Bernard WASSERSTEIN

Britain and the Jews of Europe 1939-1945, Oxford University Press, 1979.


Auteurs – et non des moindres - absents de cette liste (à compléter plus tard ou par vous-mêmes) :

Noam CHOMSKY
Bruno GUIGUE,
Richard LABÉVIÈRE
Thierry MEYSSAN
Tom ROBBINS
etc.
etc.
etc.


FILMS

Mohammed BAKRI

Jenin, Jenin (2002).

Elia SULEIMAN

Chronique d’une disparition (1998)
Intervention divine (2002)
Le temps qu’il reste (2009)

Merci de m’aider à étoffer cette liste embryonnaire !

 

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23:22 Écrit par Theroigne dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (1) |  Facebook |