05/07/2017

DE DIEGUEZ c/ DEBRAY

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« Si le cheval de Troie avait été une puce la présence des envahisseurs aurait été encore plus discrète… »

Fernando Arrabal

 

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À l'heure de l'américanisation du monde

La nouvelle trahison des clercs

 

1 - Le retour aux nations
2 - Les délices de la servitude
3 - A la recherche d'une définition de l'objectivité
4 - Intus, intus , equus troyanus
5 - Le cas de Sylvie Goulard, " l'exfiltrée "
6 - Caracalla
7 - La postérité de Julien Benda

 

1 - Le retour aux nations

En 1927, Julien Benda (1867-1956) publiait un essai retentissant qui sera réédité au lendemain de la Libération, en 1946, et qui allait se trouver traduit dans toutes les langues, La Trahison des clercs.

Benda haïssait les nations. Dans la multitude des États, il voyait une arène vouée au reniement des droits universels de l'esprit. Sitôt qu'un intellectuel trahissait sa vocation à chanter l'intemporalité du monde réel, il fallait en accuser le séculier et le profane.

Mais, en ce temps-là, Israël n'avait pas encore redécouvert la sacralité des patries. De plus, la décolonisation battait son plein. Une foule de petites nations se pressait aux portes du mythe nouveau, celui d'un temporel réhabilité à l'échelle planétaire. Naturellement, ce nouvel émiettement comblait d'aise l'empire américain. Quelle occasion inespérée pour lui d'étendre sa ramure ou de multiplier ses alluvions.

Certes, le repli de Julien Benda dans un monde idéal et soustrait au temporel crevait les yeux. Mais sitôt qu'Israël a retrouvé le statut officiel d'une nation, cet État s'est revendiqué les ambitions territoriales et l'identité collective viscéralement conjointes à la définition même des États. Que dirait Benda aujourd'hui ?

 

2 - Les délices de la servitude

Cependant, la question de fond posée par La Trahison des clercs est demeurée d'une grande actualité. Car il faut maintenant se demander si la nouvelle trahison des clercs ne serait pas de tourner subitement le dos au mufle de l'histoire et de renoncer purement et simplement à poursuivre le combat aux côtés des États.

C'est ainsi que Régis Debray se calfeutre maintenant dans un renoncement et dans une forme nouvelle de désertion du champ de bataille qui lui font écrire que « l'Européen otanisé ne manque pas de motifs circonstanciés pour s'adapter au monde tel quel est selon le principe : “On a toujours raison de ne pas se révolter” ». (Civilisation, Gallimard 2017. p.216) Il ajoute tranquillement que « nous ne sommes ni occupés, ni vaincus ». (Ibid., p.204). C'est oublier les cinq cents garnisons américaines qui quadrillent et occupent l'Europe.

Après l'énoncé d'une telle contre-vérité, le guerillero, désabusé, se contente de constater et même de justifier le vichysme politique des Européens : « Contester l'ordre établi exige des ressources morales et psychologiques que seule peut procurer une conviction religieuse profondément ancrée (…) voire une mystique nationale. Nous, Européens, avons déjà donné. (…) La négociation a minima vins/fromages correspond mieux à l'état de nos forces morales. » (Ibid., p. 216)

 

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3 - A la recherche d'une définition de l'objectivité

Pour élucider la question soulevée par Julien Benda, observons comment les Tite-Live et les Tacite y ont répondu, car le problème de la trahison des clercs est de tous les temps. L'empire romain passait à ses propres yeux pour un monde idéal. Mais, dans le même temps, Tite-Live se montre exigeant face au devoir propre à l'historien et, sur ce plan-là, il prend plusieurs longueurs d'avance sur Tacite. Car l'auteur des Annales savait fort bien qu'on ne dirige pas un empire dans l'esprit d'un honnête sénateur romain du temps de Cincinnatus et de sa charrue. De même, on ne dirige pas cinq cent millions d'Européens avec des régiments de fonctionnaires.

Certes, Tacite prétendait écrire sine ira et studio - sans colère et sans esprit de parti - mais il ne s'étendait pas sur la faiblesse d'un Marc-Aurèle, qui n'avait pas empêché l'empire de tomber entre les mains de son fils Commode, le conducteur de chars et le tyran issu des relations de son épouse avec un gladiateur, tandis que Tite-Live décryptait en hyper réaliste, comment les sénateurs romains avaient froidement assassiné leur roi Numa Pompilius, puis avaient imaginé de le faire descendre du haut des nues afin de lui faire chanter la gloire future de Rome et son expansion à la terre entière.

Tantôt l'examen par Tite-Live de la décadence des Gallo-romains dans l'empire le ferait accuser de racisme encore de nos jours, tantôt il analysait d'une plume acérée et sereine l'influence du climat sur l'âme fruste et féroce des Gaulois d'autrefois, auxquels les Romains vaincus lors de l'invasion de Brennus en 390 avant notre ère avaient payé un tribut en or massif.

Tel est le contexte dans lequel un Julien Benda d'aujourd'hui poserait crûment la question de savoir si les intellectuels français d'aujourd'hui sont coupables de trahison à l'égard de leur patrie.

 

4 - Intus, intus, equus troyanus

Intus, intus, equus troyanus. Il est en vous, il est en vous le cheval de Troie, s'écriait Cicéron face aux sénateurs qui entendaient livrer la République à Catilina.

Qu'en est-il de nos jours de la trahison des clercs de France ? Pourquoi gardent-ils un silence complice face à l'occupation de l'Europe entière par cinq cents bases militaires américaines incrustées de Ramstein à Sigonella et de Bruxelles aux frontières de la Roumanie, et cela vingt-six ans après la chute du mur de Berlin, qui a reconduit la Russie à l'économie de marché et a rendu grotesque la pseudo menace militaire mondiale de l'ex-empire des tsars ?

Qu'en est-il de la trahison des clercs de France à l'heure où le peuple allemand descend dans la rue pour dénoncer la trahison du Parlement européen ? En effet, ce Parlement a osé signer avec le Canada, un vassal inconditionnel des États-Unis, un accord commercial qui autorise les grandes entreprises américaines cachées derrière le paravent du Canada, d'attaquer en justice toute nation du Vieux Monde dont la politique nuirait aux intérêts du consortium américano-canadien ?

Qu'en est-il de la trahison des clercs d'Occident, quand il crève les yeux que le Parlement européen se livre à une titanesque mascarade et fait sottement étalage de sa vertu au nom des « principes universels du libre-échange » ? On tente ainsi de cacher au peuple que la question préalable de constitutionnalité, devrait s'appliquer au contenu du Traité de Lisbonne, tellement il est évident que les constitutions prétendument démocratiques des États européens ressortissent à une trahison pure et simple de la souveraineté des États. En effet, elles légalisent l'occupation éternelle des nations par les forces militaires de l'empire américain caché sous le parapluie de l'OTAN.

Qu'en est-il de la trahison des clercs d'Occident qui gardent un silence embarrassé, mais assourdissant, face aux menaces bancaires d'un empire décidé à affaiblir ses vassaux, auxquels il tente d'interdire la construction du North Stream II - gazoduc pourtant indispensable à leur économie ?

Qu'en est-il de la trahison des clercs d'Occident qui ne se révoltent pas de ce que le puissant ministre de l'économie allemande, Wolfgang Schaüble, s'abaisse à supplier l'empire américain de continuer à dominer l'Europe ?

Qu'en est-il de la trahison des clercs d'Occident lorsque la pâle ministre des affaires étrangères européennes, Federica Mogherini, s'aligne sur l'injonction américaine de reconduire automatiquement les « sanctions » absurdes contre la Russie, pour cause de non-respect des « accords de Minsk » par le régime ukrainien ?

Le cheval de Troie est bel et bien dans les têtes.

 

5 - Le cas de Sylvie Goulard, « l'exfiltrée »

On attend des intellectuels européens asservis au joug et au sceptre du Pentagone, non seulement l'objectivité de Tite-Live et à un moindre degré celle de Tacite, mais du moins celle d'un Quinte-Curce ou d'un Suétone. En effet, on peut lire chez Quinte-Curce comment les chefs militaires terrorisaient la troupe : on comptait dans l'armée des astronomes égyptiens qui épouvantaient la piétaille romaine à lui exposer les terribles bouleversements du cosmos qui allaient résulter de leur indiscipline, tellement les astres outragés allaient se venger. Chez Suétone, on apprenait comment Galba avait tenté de faire succéder à son propre règne celui du « vertueux Pison ». Mais l'auteur nous informe également de ce que Galba était un homosexuel fervent et de ce que Pison n'était autre que son amant.

De nos jours, la trahison des clercs est devenue protéiforme et diffuse au point d'innerver la planète entière de ses faux-fuyants, de ses subterfuges et de ses mascarades. Il est impossible aujourd'hui de cerner le concept de « trahison des clercs » sans constater que cette trahison compénètre les rouages des États et toute la vie politique des nations européennes, et cela sous les dehors mêmes d'un machiavélisme de garderie d'enfants.

Quand Mme Sylvie Goulard, nommée Ministre des armées dans le premier gouvernement d'Emmanuel Macron, avoue qu'elle touchait dix mille dollars par mois pour promouvoir les vues du Pentagone sur l'Europe asservie, le Journal du dimanche pourra bien faire connaître ces faits au corps électoral du « peuple souverain », mais vous ne verrez aucun quotidien et vous n'entendrez aucune radio et aucune télévision, répercuter la nouvelle et s'en indigner.

Du reste, il n'existe aucune autorité pénale européenne devant laquelle Sylvie Goulard pourrait se trouver citée à comparaître pour haute trahison, puisque, dans ce cas, ce serait toute l'intelligentsia politique et médiatique, ainsi que toute la classe dirigeante de l'Europe qui auraient à répondre de leurs actes.

 

6 - Caracalla

Alors que jusqu'en 212, la citoyenneté romaine n'était accordée qu'aux habitants de la péninsule et des colonies, à partir de cette date le droit de cité romain fut accordé à tous les hommes libres de l'Empire. Cette initiative généreuse en apparence visait en principe à l'unité morale de l'empire romain, mais elle fut une des causes de la dissolution de la citoyenneté et de l'affaiblissement de l'armée, parce qu'après l'édit de Caracalla, la citoyenneté romaine, qui était obtenue après vingt-cinq ans de service dans les troupes auxiliaires n'attirait plus personne. De même les États-Unis n'arrivent plus à recruter suffisamment de citoyens volontaires et accordent la nationalité américaine aux immigrés qui s'engagent à servir dans son armée.

 La citoyenneté européenne, quant à elle, est d'autant plus fictive qu'elle crée une apparence de souveraineté politique fondée sur une Europe polyglotte et qui n'a jamais connu d'unité à l'échelle internationale. Du reste, une prétendue citoyenneté européenne ne retire la citoyenneté nationale à personne et demeure aussi strictement virtuelle que la citoyenneté romaine du juif Paul de Tarse, devenu Saint Paul.

Aussi longtemps que cette Europe pseudo politique et seulement nominale ne secouera pas le joug de Washington, et ne rejettera pas d'un geste rageur les « subtils parfums faisandés » (Debray, Civilisations, p. 229) de la démission et des jouissances « esthétiques » (Ibid., p. 228) nombrilistes, il ne sera question que d'une ombre de politique du Vieux Monde face au vainqueur de 1945, et d'une irrésistible progression de l'américanisation de notre astéroïde fondée sur le lâche consentement des États autrefois souverains et de leurs clercs médiatisés.

Car les héros fatigués chérissent désormais les délices que les décadences leur procurent. Le dernier chapitre de l'ouvrage de Régis Debray op. cit. est d'ailleurs intitulé Pourquoi les décadences sont-elles aimables et indispensables ? Impossible, dit Debray, d'arrêter « les glissades le long du toit, les douces mises en veilleuse » de l'Europe américanisée. Et puis, pourquoi se révolter alors que « les crépuscules donnent du talent et que les viandes un peu faisandées, juste avant de se décomposer, libèrent de subtils arômes » ? (Ibid. p.229)

Jouissons donc du « bouillonnement créateur » que nous permet aujourd'hui notre avachissement politique et notre soumission à l'empire.

La conclusion de l'ouvrage de Régis Debray enfonce le clou : « Qui a dit que sortir de l'histoire oblige à broyer du noir ? Bien au contraire : ces périodes fastes et conclusives sont celles où la mélancolie du cœur n'empêche pas la gaieté dans l'esprit; où l'art de vivre est si loin poussé que certains peuvent vivre de l'art et pour lui; (…) où les convictions perdent leur force aveuglante.(…) Décadence, dira l'un, libération dira l'autre… » ( Op. cit., pp. 230-231)

Je ne m'attendais pas à cet ultime aboutissement de mes relations avec Régis Debray, qui date de la parution de mon Dieu est-il américain ? en 1957.

 

7 - La postérité de Julien Benda

Décidément la postérité de Julien Benda est immense, parce que toute anthropologie réellement scientifique et philosophique est appelée à regarder l'animal rationale de l'extérieur. Or, cette extériorité est précisément celle qui permettra de rédiger une histoire de la trahison des intellectuels des origines à nos jours. Intus, intus, equus troyanus : ce sont les intellectuels qui, à l'aube de l'humanité, ont projeté le masque de leurs dieux dualistes sur le cosmos.

Pour dresser un bilan à l'heure de la pause estivale, j'ajouterai seulement que le balancier du temps a basculé pour longtemps du côté du capital et qu'il faudra découvrir un socialisme de la justice afin de réapprendre que les sociétés humaines sont fondées, hélas, sur un abîme entre ce qui serait juste et ce qui demeure permis.

La pause estivale durera jusqu'à la fin du mois d'août.

J'étudierai alors ce qui se passe à l'heure où il devient ridicule de perdre son temps à nier l'existence de personnages fantastiques qui se cacheraient en divers endroits du cosmos. Les dieux d'hier enseignaient à leurs fidèles à se regarder dans les miroirs qu'ils leur tendaient. Aujourd'hui, l'heure est venue d'observer ce que les discours attribués à des personnages imaginaires nous enseignent qui nous sommes.

Le 7 juillet 2017

Source : http://aline.dedieguez.pagesperso-orange.fr/tstmagic/1024...

 

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L’art de la guerre

Drapeau USA sur les Trois mers de l’Europe

Manlio DinucciIl Manifesto 4 juillet 2017

Traduction : Marie-Ange Patrizio

 

   Ce sera un triomphe pour le président Trump quand, le 6 juillet, il arrivera en visite à Varsovie. La Pologne, assure la Maison Blanche, est un « fidèle allié OTAN et un des plus proches amis de l’Amérique ». En effet elle est le fer de lance de la stratégie USA/OTAN qui a entraîné l’Europe dans une nouvelle guerre froide contre la Russie. En Pologne, où a été transférée en janvier la 3ème

Brigade blindée USA, est basé en fonction anti-Russie, sous commandement étasunien, un des quatre groupes de bataille OTAN « à présence avancée renforcée ». 

  La Pologne a aussi le mérite d’être un des quatre pays européens de l’OTAN qui ont réalisé l’objectif, requis par les USA en 2014, de dépenser pour le militaire plus de 2% du PIB. En compensation, annonce Varsovie, la Pologne ne contribuera pas au « Fonds pour la défense » lancé par l’Union européenne le 22 juin.

  La Pologne du président Duda a ainsi aux yeux de Washington tous les papiers en règle pour assumer une autre charge importante, celle de lancer et conduire l’« Initiative des trois mers », un nouveau projet qui réunit 12 pays compris entre Baltique, Mer Noire et Adriatique : Pologne, Lituanie, Lettonie, Estonie, Hongrie, Tchéquie, Autriche, Bulgarie, Roumanie, Croatie, Slovaquie et Slovénie. Tous membres de l’UE, raison pour quoi le président Duda définit l’Initiative comme « un nouveau concept pour promouvoir l’unité européenne ». 

 

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  Mais ces pays sont en même temps, tous sauf l’Autriche, membres de l’OTAN sous commandement USA, plus liés à Washington qu’à Bruxelles.

  L’« Initiative des trois mers » sera portée sur les fonds baptismaux par le président  Trump, à la conférence qui se tiendra à Varsovie le 6 juillet, mais elle a été conçue par l’administration Obama. Elle a été annoncée le 25 août 2016 avec la Déclaration conjointe de Dubrovnik, qui la présentait comme une initiative visant à « connecter les économies et les infrastructures de l’Europe centrale et orientale du Nord au Sud, en étendant la coopération dans les secteurs de l’énergie, des transports, des communications digitales et en général de l’économie ». Objectif officiel : « rendre l’Europe centrale et orientale plus sûre et compétitive ». Cela, les USA vont s’en occuper. 

  Dans son discours à la Conférence des Trois mers, annonce la Maison Blanche, le président Trump « se concentrera sur le développement des infrastructures et sur la sécurité énergétique, en mettant en évidence notamment les premières expéditions de Lng (gaz naturel liquéfié) américain à la Pologne rapidement dans le mois qui vient ». Un terminal dans le port baltique de Swinoujscie, qui a coûté environ un milliard  de dollars, permettra à la Pologne d’importer du Lng étasunien pour une quantité de l’ordre de 5 milliards de mètres cubes annuels, expansibles à 7,5. 

   Par ce terminal et quelques autres, dont un programmé en Croatie, le gaz provenant des USA, ou d’autres pays par l’intermédiaire de compagnies étasuniennes, sera distribué par des gazoducs ad hoc à toute la « région des Trois mers ». 

    L’objectif du plan est clair : frapper la Russie en faisant tomber son export de gaz en Europe (objectif réalisable seulement si l’export de gaz USA, plus cher que le russe, est stimulé par de fortes subventions d’état) ; lier encore plus aux USA l’Europe centrale et orientale non seulement militairement mais économiquement, dans une concurrence avec l’Allemagne et d’autres puissances européennes ; créer à l’intérieur de l’Europe une macro-région (celle des Trois mers) à souveraineté limitée, directement sous influence étasunienne, qui casserait de fait l’Union européenne et s’élargirait à l’Ukraine et au-delà. 

   La carte politique de l’Europe est sur le point de changer, mais la bannière étoilée y reste plantée.

Edition de mardi 4 juillet 2017 de il manifesto

https://ilmanifesto.it/sui-tre-mari-delleuropa-bandiera-u... 

 

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LA GRÈCE ALLIÉE D’ISRAËL

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Bulletin n° 347- semaine 27 – 2017

 

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Les grandes manoeuvres pour l’exploitation et la commercialisation du gaz naturel de méditerranée orientale (voir nos bulletins n° 334 et 346) se poursuivent. La Grèce qui, du temps du Pasok, était un ferme soutien des palestiniens n’est plus la même sous Syriza.

En effet s’est tenue à Thessalonique, seconde ville de Grèce, une réunion au sommet de la Grèce (Tsipras, Premier ministre), de Chypre (Anastasiadies, Président de la République) et d’Israël, Netannyahou, Premier ministre). Le gaz naturel était un des principaux points à l’ordre du jour, si ce n’est le principal. L’objectif stratégique est inchangé : assurer la partie la plus large possible de l’approvisionnement futur de l’Union Européenne dans ce qui sera l’énergie dominante dans le monde d’ici une trentaine d’années et dont l’UE est dépourvue.

L’UE soucieuse de diminuer sa dépendance au gaz russe est trop heureuse de soutenir deux de ses États membres et un État quasi membre (Israël) dans un grand projet de gazoduc sous marin traversant les eaux territoriales de ces 3 États et aboutissant en Sicile ou en Italie du Sud. Le premier gisement israélien (Tamar) commence à être exploité, le second, plus vaste (Léviathan) va suivre, les recherches bien entamées dans les eaux chypriotes sont très prometteuses et les eaux grecques pourraient l’être. L’alliance bénie par Bruxelles se noue donc entre un vendeur sûr (Israël), un vendeur probable et en même temps transporteur percevant des droits de passage du gazoduc (Chypre) et un vendeur possible et certain de percevoir des droits de passage du gazoduc (Grèce). Le fait qu’Exxon, la principale multinationale US de l’énergie et d’où est issu l’actuel secrétaire d’État US, Tillerson, soit un des principaux acteurs des recherches dans les eaux chypriotes accentue le caractère de projet capitaliste euro atlantique majeur du gazoduc.

Deux adversaires à ce grand jeu : l’adversaire permanent la Russie avec ses deux « bras armés énergétiques » : Gazprom et Rosneft et un autre plus inattendu la Turquie.

La Turquie ne produit aujourd’hui ni pétrole ni gaz naturel, mais il n’est pas impossible que si elle entreprenait des recherches au large de ses côtes méditerranéennes elle découvre, elle aussi, des gisements de gaz sous marin comme Israël, Chypre et l’Égypte en attendant le Liban la Palestine et la Syrie (voir notre précédent bulletin 346).

Mais se pose alors un énorme problème de droit international, celui de la Turquie.

Pour deux raisons : la première est que depuis 1974 la Turquie occupe militairement la partie nord de Chypre où elle a installé un État fantoche reconnu par elle seule. Malgré ce et avec un entêtement et une brutalité dont le président Erdogan fait preuve sur tous les sujets, la Turquie, dés l’annonce de recherches gazières sous marines prometteuses dans les eaux chypriotes, a annoncé qu’elle ne reconnaissait pas l’existence d’eaux de la ZEE de la République de Chypre puisque la Turquie n’a pas signé la Convention internationale sur le droit de la mer. Joignant le geste à la parole elle n’a même pas hésité à envoyer un navire de guerre dans les eaux de la ZEE chypriote pour entraver les premiers travaux de forage sous-marin. Résultat : la République de Chypre a couru se mettre sous la protection militaire d’un Israël qui bien que lui aussi non signataire de la Convention Internationale sur le droit de la mer est trop content de l’aubaine qui lui donne un droit concret de protection du futur gazoduc dans son parcours chypriote et concrétise l’imbrication des intérêts gaziers des deux pays que la rencontre de Thessalonique vient simplement de confirmer.

La seconde raison concerne les relations de voisinage complexes de la Grèce et de la Turquie en matière de droit de la mer. Bien que signataire de la Convention internationale sur le droit de la mer la Grèce se trouve dans une impasse diplomatique et juridique vis-à-vis de la Turquie voisine puisque celle-ci n’est pas tenue d’accepter les procédures de règlement des différends entre États maritimes voisins établies par la Convention Internationale. Elle a donc adopté une position très prudente limitant ses eaux territoriales à une distance de 6 miles marins et s’abstenant de définir sa Zone économique exclusive face à la Turquie.

Considérant qu’aucun consortium capitaliste international n’est prêt à prendre le risque d’investir plusieurs dizaines de milliards d’euros dans la pose d’un gazoduc sous marin dont le statut serait contesté par la Turquie il faut s’attendre à ce que le projet ait de grandes difficultés à aboutir. Ce blocage ne pourrait être levé que si la Turquie et Israël adhéraient tous les deux à la Convention sur le droit de la mer et se soumettaient ainsi au système de délimitation des eaux territoriales et des ZEE qu’elle a institué et garantit. Il s’agirait en fait d’un véritable bouleversement du droit international puisque la politique d’Israël en la matière est de s’aligner sur la maître impérialiste : les États-Unis qui, eux non plus, n’ont pas signé la Convention internationale sur le droit de la mer et continuent à considérer le droit international comme une entrave à leur liberté envahissante et à se comporter comme si la force allait continuer encore longtemps à en tenir lieu. Ils tiennent avec la Turquie et Israël deux émules bien encombrantes pour la communauté des nations et pour la paix du monde.

Pourtant il y a urgence. En effet les dernières annonces officielles en provenance de Moscou et d’Ankara font état de l’accord définitif de la Turquie pour la construction d’un second gazoduc sous marin dans la Mer Noire – South Stream – approvisionnant au passage la Turquie et se prolongeant vers la Grèce et de là vers le reste de l’Union européenne. Ce projet est beaucoup plus avancé que son concurrent et la pose du gazoduc pourrait commencer très rapidement. Aucun problème de droit de la mer : il y accord entre les deux riverains de la Mer Noire concernés : Russie et Turquie et le court passage sous les détroits se ferait en territoire turc. La prolongation vers l’UE suppose l’accord de la Grèce qui se trouve ainsi face à un choix entre deux projets : le russo-turc d’un côté prêt à être réalisé, l’israélo-chypriote de l’autre face aux difficultés politico-juridiques évoquées. Nul doute que le l’UE a des préférences pour le second et qu’elle pourrait interdire à la Grèce qu’elle maltraite en permanence de laisser passer le SOUTH STREAM. Pour montrer la totalité des pièces sur cet échiquier énergétique international il est notable que le nouveau secrétaire général de l’’ONU montre beaucoup d’intérêt et consacre beaucoup de temps au dossier de réunification chypriote dont l’ONU ne se préoccupait plus depuis l’échec du plan Annan en 2004. Gageons que sa préoccupation première n’est pas la réunification de Chypre, mais bien le soutien des vendeurs de gaz non russes et la sécurité des poseurs de tuyaux sous-marins.

 

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INFORMATION URGENTE

5 juillet 2017Actualité

 

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Le Bureau du procureur (*) de Philadelphie s’obstine toujours à ne pas fournir tous les documents prouvant l’implication permanente du juge Castille dans les procédures judiciaires ayant abouti à la condamnation à mort de Mumia Abu-Jamal.

Le 28 avril le juge Tucker de la Cour de Common Pleas de Philadelphie a ordonné au Bureau du procureur de Philadelphie de fournir tous les documents sur l’ancien procureur de Philadelphie Ron Castille prouvant ses implications dans la condamnation à mort de Mumia Abu-Jamal.

Le 30 mai dernier le Bureau du procureur n’avait toujours pas obtempéré à l’injonction du juge, ne fournissant que des documents déjà rendus publics.

Ce jugement fait suite à une décision de la Cour Suprême des Etats-Unis faisant jurisprudence (Williams v. Pennsylvania) qui statue qu’un juge doit se démettre des dossiers dans lesquels il a précédemment été partie prenante. Ronald Castille était l’adjoint du procureur lors du procès d’Abu-Jamal en 1982 et procureur de Philadelphie quand ses appels ont été rejetés en 1988.

Les avocats d’Abu-Jamal ont par deux fois déjà demandé à Castille de se récuser quand les recours d’Abu-Jamal ont été déposés en appel. Il a toujours refusé.

Le 22 juin dernier les avocates de Mumia, Christina Swans et Judith Ritter ont à nouveau déposé un recours pour obtenir « tous les documents juridiques et les enregistrements dont dispose le bureau du procureur de Philadelphie relatifs à l’implication de l’ancien procureur Ron Castillle dans le cas de Mumia Abu-Jamal » (Commonwealth of Pennsylvania v. Mumia Abu-Jamal A/K/A/ Wesley Cook).

(*) Le procureur de Philadelphie, Seth Williams, en prison !

Dans un jugement qui a surpris tout le monde, le jeudi 29 juin, le procureur principal de Philadelphie Seth Williams vient de plaider coupable dans un procès  pour  corruption et de pots de vin (29 délits retenus).  Il a dû immédiatement démissionner de son poste et a été aussitôt emprisonné.

Le juge fédéral Paul Diamond dit ne pas faire confiance à Seth Williams pour se présenter le 24 octobre, jour où la peine sera prononcée et a donc ordonné qu’il soit immédiatement emprisonné. Il a quitté le tribunal menottes aux mains. Le juge Diamond se dit atterré par les  preuves fournies aux jurés pendant ce procès et sa conclusion est que Williams « a vendu le bureau de procureur ».

> Pour une information complète

Source : http://mumiabujamal.com/v2/category/actualite/

 

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Des raisons d’espérer au moins pour certains ?

Sinours

Observatus Geopoliticus – Chroniques du Grand jeu

5 juillet 2017

 

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Le maître du Kremlin n'avait pas tort lorsqu'il évoquait fin avril le "niveau sans précédent des relations sino-russes", que de son côté Xi Jinping considère à "un plus haut historique et un modèle entre grandes puissances". De fait, si les rapports entre les deux pays ont parfois connu des moments difficiles pendant la Guerre froide, le rapprochement depuis le début du XXIème siècle, et particulièrement depuis 2013, est colossal.

La visite du président chinois à Moscou - la 22ème rencontre (!) entre Poutine et Xi depuis cinq ans - a été l'occasion de pousser encore plus avant la symbiose entre les deux poids lourds de l'Eurasie, ce dans à peu près tous les domaines. D'où ils sont, McKinder et Spykman doivent en pleurer de rage...

Lire la suite…

Source : http://www.chroniquesdugrandjeu.com/2017/07/sinours.html

 

 

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Mis en ligne le 5 juillet 2017

 

 

 

 

23:26 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

03/07/2017

RÉALIGNEMENT STRATÉGIQUE MARITIME DE LA CHINE

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Avant de découvrir – et afin de mieux comprendre – ce qui va suivre, il nous paraît plus qu’utile de relire ce qu’écrivait le toujours si bien informé Georges Stanechy, dans son « Escale à Gwadar » du 17 mai 2015 (deux ans déjà !).

Pour rappel :

 

Escale à Gwadar

Georges Stanechy – À contre-courant – 17 mai 2015

 

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Paysage lunaire, bordé de vagues. Un port.

Gwadar...

Depuis la nuit des temps, vivotant de pêche et de cabotage.

Alexandre et ses troupes dit-on, dans leur frénésie de conquêtes y passèrent, épuisées, assoiffées ; la flotte du conquérant, sous le commandement de son amiral Néarque, y aurait fait escale pour procéder aux inévitables travaux de maintenance de sa flotte de 120 navires et au ravitaillement de ses 10.000 hommes...

Lire la suite…

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http://stanechy.over-blog.com/2015/05/escale-a-gwadar.html

 

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Réalignement stratégique maritime de la Chine

Par Brian Kalman, en exclusivité pour SouthFront

28 juin 2017

 

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Brian Kalman occupe un poste de direction dans l’industrie du transport maritime après avoir servi pendant onze ans dans l’US Navy avec le grade d’officier. Il vit et travaille à présent dans les Caraïbes.

 

Introduction

La Chine fait construire son premier LPD [Landing Platform Dock = Bâtiment militaire de transport de chalands de débarquement] Type 075 par les chantiers navals de la Compagnie Hudong Zhonghua, à Shanghaï. La construction a très probablement débuté en janvier ou février de cette année d’après les images satellitaires et les photos digitales publiées en ligne d’au moins une cellule de coque préfabriquée. Le Type 075 sera le plus grand vaisseau de guerre amphibie de la Marine de l’Armée Populaire de Libération (MAPL) avec les mêmes déplacements et dimensions que le LHD Classe Wasp de l’US Navy [LHD, Landing Helicopter Dock = Navire d’assaut amphibie polyvalent]. L’Armée Populaire de Libération (APL) a aussi fait savoir, par des canaux officieux, qu’elle avait l’intention de faire passer son corps actuel de Marines (CMAPL) de 20.000 à 100.000 hommes. La Chine, pendant qu’elle mettait la dernière main aux préparatifs de sa nouvelle base stratégique de Djibouti, à la Corne de l’Afrique, a aussi continué à investir de façon substantielle dans le développement du port de Gwadar, au Pakistan. Car Gwadar ne va pas seulement devenir une plateforme logistique-clé du Corridor Économique Chine-Pakistan (CECP) et de l’Initiative One Belt One Road (OBOR), il va devenir aussi une base navale-clé chargée d’assurer la sécurité du commerce maritime chinois dans la région.

Quand on envisage ces développements en les rapprochant de la décision des dirigeants de l’APL de réduire ses troupes de 300.000 hommes, il devient évident que la Chine est en train de réviser l’orientation stratégique de ses forces armées. Le corps des Marines de l’APL et sa Marine vont au contraire se dilater. La Chine continue à moderniser et à développer la MAPL en même temps qu’elle lui fait prendre ses quartiers en Mer de Chine Méridionale. La Chine a fait savoir son intention de fortifier les îles de cette région stratégiquement importante et d’y installer des garnisons, tout en établissant d’autres bases complémentaires dans l’Océan Indien et à proximité du Détroit d’Hormuz et du Détroit d’Aden. La flotte de guerre de plus en plus capable et conséquente de la MAPL, composée désormais de puissants porte-avions et bâtiments de guerre amphibies, va permettre à la Chine d’établir et de maintenir des lignes de communication entre ces bases militaires-clés. Bien que ses voisins de la région  puissent ressentir les capacités de projection de puissance et la présence navale de la Chine comme une menace, il est évident que la Chine fait en réalité ce qu’elle est obligée de faire pour protéger les sommes massives qu’elle a investies pour construire son réseau mondial de transport de commerce : la Route de la Soie terrestre « ceinture économique » et la Route de la Soie maritime du XXIe siècle.

 

Réalignement maritime

Le South China Morning Post a rapporté en mars dernier que des sources anonymes de l’APL et de la MAPL l’avaient informé que des plans étaient en cours d’élaboration visant à accroître la MAPL de façon conséquente et à répartir ces forces additionnelles entre les bases situées sur le territoire maritime chinois proprement dit et sur une sphère d’influence maritime plus étendue. Ces sources ont révélé l’intention de la MAPL de multiplier par cinq le corps actuel des Marines, en le faisant passer de deux brigades (20.000 hommes) à dix brigades (100.000 hommes). Elles ont aussi fait savoir que la MAPL allait être développée à la fois en volume et en capacités avec adjonction à la flotte actuelle de nombreux vaisseaux de guerre de grands déplacements en charge et de divers types. Particulièrement intéressante est l’adjonction d’au moins deux DDG [Guided missile destroyers = destroyers lance-missiles] de Type 055, d’un porte-avions d’une classe nouvelle entièrement conçu et construit en Chine, de deux LPD supplémentaires de Type 071 (ce qui portera à six le nombre de bâtiments de cette classe) et le premier LHD Type 075.

Les chantiers navals chinois continuent de produire à bride abattue des destroyers de la classe Type 052D, des frégates de la classe Type 054 et des corvettes de la classe Type 056. La Chine est en train d’acquérir très rapidement la capacité de projeter sa puissance et sa présence navale à des distances de plus en plus grandes de ses rives. Et la MAPL ne fait pas que se développer en tonnage, ses nouveaux vaisseaux sont considérablement plus capables, étant conçus pour avoir un bien plus grand rayon d’action, une plus grande puissance de feu et des systèmes radar, sonar, de communications et de gestion de combat de dernière génération. La MAPL va s’efforcer d’y ajouter et d’entraîner 25% d’hommes en plus sur les cinq ans à venir, pour s’assurer les équipages, les pilotes et le personnel de soutien qualifiés dont cette ambitieuse expansion a besoin. Dans le même laps de temps, l’APL licenciera 300.000 hommes.

Dans une précédente analyse sur les capacités amphibies de la Chine, j’ai détaillé l’augmentation planifiée des Marines de l’APL et la multiplication par deux des Divisions d’Infanterie Amphibies Motorisées. Les dernières informations données par le South China Morning Post soulèvent un certain nombre de questions. Le gouvernement chinois a-t-il l’intention de quintupler la taille de sa marine après avoir déjà doublé le nombre de ses AMID [Air and Marine Interdiction Divisions = Divisions de protection aérienne et marine des frontières] depuis 2014 ? Si c’est le cas, une augmentation de 100% de ses AMID et une de 500% de son Corps de Marines (CMAPL) dénotent un changement de cap majeur dans la stratégie de défense de l’État chinois. Avec le succès grandissant de la Route de la Soie terrestre et de la Route de la Soie maritime, il devient de plus en plus évident que la Chine doit concentrer ses efforts sur la sécurisation et la défense de ces grandes voies économiques mondiales. La Chine a investi massivement, en partenariat avec beaucoup de nations, pour assurer le succès de ce réseau de routes économiques qui va couvrir la moitié du globe. Beaucoup de ces artères logistiques vont transiter par des territoires maritimes stratégiques internationaux. À la lumière de ces développements, que la Chine abandonne l’optique d’une guerre de terrain sur son sol pour la remplacer par une projection de puissance accrue et une présence maritime plus étendue paraît tout à fait logique.

 

Bases maritimes à Djibouti et Gwadar

Tout en déployant de grands efforts pour assurer sa prospérité économique à long terme, la Chine a estimé nécessaire de protéger ces intérêts en négociant des accords mutuellement profitables avec des nations bordant un Océan Indien stratégiquement important. Elle a ainsi commencé en 2016 la construction d’installations de soutien maritime à Obock (Djibouti), bien entendu pour protéger ses intérêts en Afrique (continent où elle a investi 30 milliards de dollars US), mais aussi pour faciliter des opérations conjointes de lutte contre la piraterie dans la région et pour disposer d’une base navale capable de soutenir un grand déploiement dans le temps et dans l'espace des unités de la MAPL destinées à protéger les voies maritimes transitant par le détroit d’Aden. En outre, la Chine a investi quelque chose comme 46 milliards de dollars US dans le développement du Corridor Économique Chine-Pakistan (CECP), y compris un mise de fonds très importante dans l’infrastructure du port de Gwadar. Les gouvernements des deux nations souhaitent le stationnement permanent d’une flotille de guerre de la MAPL dans ce port et, si possible, une force de réaction rapide des Marines de l’APL. Gwadar occupe une position excellente pour non seulement protéger les intérêts économiques chinois au Pakistan, mais aussi réagir à toute crise qui menacerait d’interrompre ou de retarder le trafic maritime, surtout les transports d’énergies, à destination de la Chine.

 

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Vue simplifiée des lignes de communication maritimes de la MAPL entre ses principales bases navales en Chine du Sud et ses bases nouvellement établies outremer. Les bases situées dans des îles importantes de la Mer de Chine Méridionale ne sont pas reprises sur cette carte, mais devraient être prises en compte pour dresser un tableau précis de la position de défense maritime chinoise.

 

La base militaire construite à Obock, Djibouti est très proche de la base militaire US de Camp Lemonnier, ainsi que d’une implantation beaucoup plus petite, occupée par la JMSDF (Japanese Maritime Self Defense Force = Force d’Auto-Défense Maritime Japonaise). Bien que la Chine minimise le rôle militaire de sa base, il est évident que celle-ci n’a pas été conçue uniquement pour faciliter le réapprovisionnement, le ravitaillement en carburant et l’entretien des vaisseaux de la MAPL, mais aussi pour servir de base aux sous-marins patrouilleurs de la MAPL dans l’Océan Indien et pour y prépositionner des éléments de guerre amphibies. La dilatation significative des CMAPL et la construction incessante de nouveaux vaisseaux de guerre amphibies vont dans le sens de cette thèse. Le positionnement avancé de ses foces navales permettra à la MAPL de protéger ses importations vitales de pétrole brut et de gaz naturel qui transitent par le Canal de Suez (2% du total national annuel), par le Golfe d’Aden (4% annuellement) et dans l’Océan Indien, par les routes occidentales de la Corne de l’Afrique (34% annuellement). Vu que 6%  de ses importations de gaz naturel et 34% de ses importations de pétrole brut par voies maritimes transitent par cette région, le désir de la Chine de protéger ces passages est on ne peut plus clair.

 

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Situation de la base de la MAPL à Obock, Djibouti par rapport à Camp Lemonnier. La carte insérée montre très clairement la situation géographique stratégique de Djibouti, à l’intersection de la Mer Rouge et du Golfe d’Aden.

 

L’importance stratégique des installations navales de Gwadar, sur la côte sud du Pakistan est aussi très évidente. Non seulement la présence de la flotte de guerre et des Marines de la MAPL est nécessaire pour assurer la sécurité des intérêts vitaux de la Chine au Pakistan et le long du Corridor Économique Chine-Pakistan, mais elle assure aussi à la MAPL une base d’opérations proche du Détroit d’Ormuz. À peu près 51% de toutes les importations chinoises de pértrole brut passent par ce détroit, et 24% des importations de gaz naturel par voie maritime. Toute fermeture du Détroit d’Ormuz qui serait due à un conflit militaire hypothétique ou à un acte de terrorisme ou de piraterie aurait un impact énorme sur l’économie chinoise. Les récentes manœuvres conjointes entre navires de guerre des marines chinoise et iranienne mettent en évidence la volonté de la Chine de travailler en collaboration avec les pouvoirs régionaux, pour faire face à l’importance vitale de protéger le commerce maritime qui passe par ce goulot d’étranglement.

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Développement permanent et fortification d’îles en Mer de Chine Méridionale

Quoique les routes commerciales maritimes transitant par l’Océan Indien soient d’une importance vitale pour maintenir la machine de production industrielle chinoise en ordre de marche, la Mer de Chine Méridionale est d’une importance encore plus grande pour un certain nombre de raisons. La région ne fait pas que permettre le passage de 5 trillions (5 milliards de milliards) de dollars US du commerce mondial par an, mais une grande partie de ce commerce annuel est constitué par les importations énergétiques chinoises et les produits manufacturés en Chine. Le goulot géographique du Détroit de Malacca, au sud-ouest de la Mer de Chine Méridionale, permet le transit de 84% du pétrole brut et de 30% du gaz naturel importés par la Chine.  La fermeture de ce détroit ou une interruption notable du trafic dans cette mer aurait un effet dévastateur sur l’État chinois. Il en va de l’intérêt vital national de la Chine de sécuriser la région rien que pour empêcher cela. De plus, en établisant une série d’avant-postes dans des îles stratégiquement situées aux abords de la Mer de Chine Méridionale, la Chine se dote d’une plus grande possibilité d’assurer la sécurité dans la région tout entière, d’établir un A2/AD [Anti-Access/Area Denial = Anti-Accès/Zone de Déni] et de défendre les abords méridionaux du territoire chinois, tout en faisant valoir les réclamations de la nation en matière d’énergies précieuses et de ressources renouvelables dans la région.

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La Chine continue à étendre et à renforcer ses implantations à la fois dans les iles de l’archipel des Paracels et dans celui des Spratleys. Les constructions massives sur Mischief Reef, Fiery Cross Reef et Subi Reef [bases militaires construites sur des îles artificielles, ndt] devraient être achevées vers la fin de cette année. Ces trois îles représentent le plus gros investissement de la Chine pour établir un contrôle sur les Spratleys et la Mer de Chine Méridionale dans leur ensemble. Les trois îles possèdent de larges pistes renforcées de 2.500 à 2.700 mètres de longueur, des hangars d’aviation à l’épreuve des bombes, des bunkers à munitions, des logements et des installations (sanitaires et autres) à l’usage du personnel militaire, ainsi que des tours et des panneaux radar avancés (Adanced Radar Towers). Des avions de combat et des missiles sol-air HQ9 ont été déployés sur certaines des îles au cours de l’année écoulée. Ces trois îles, en conjonction avec les stations de surveillance, les installations portuaires et les bases d’hélicoptères disséminées sur un certain nombre de plus petits atolls, ainsi que sur des îles naturelles ou articielles des Spratleys, donnent à la Chine le moyen de projeter sa puissance et d’affirmer sa présence dans la région à un niveau inaccessible à quelque autre puissance régionale ou internationale que ce soit. Ces bases insulaires associées aux missiles et aux avions de combat situés sur le territoire chinois et aux forces navales qui mouillent en Chine du sud, peuvent très efficacement effectuer des opérations A2/AD sur la totalité de la Mer de Chine Méridionale. De fortes garnisons de Marines du CMAPL et l’infanterie légère amphibie de l’APL auront pour tâche de sécuriser et de renforcer les troupes de l’APL et de la MAPL chargées des champs d’aviation, des ports et des centres de radar.

 

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Cette image satellitaire illustre l’étendue du développement de Fiery Cross Reef depuis le début des principales réclamations territoriales chinoises en 2014. Fiery Cross Reef fait, en taille, à peu près les 2/3 de Subi Reef et la moitié de Mischief Reef.

 

La Chine a simultanément renforcé sa position dans les îles Paracel. La plus grande des îles, qui est aussi le centre administratif de la région, est l’île Woody. Cependant, la Chine a beaucoup avancé dans la construction de ses installations de soutien naval et par hélicoptères. C’est notamment le cas sur les îles Duncan, Palm et Tree. Ces îles pourraient bientôt servir de bases navales de réapprovisionnement et/ou de bases ASW [Anti Submarine Warfare = Guerre anti-sousmarine]. Des tensions entre la Chine et le Vietnam, à propos de la souveraineté revendiquée par les deux pays sur les îles Paracel, ont continué longtemps après que la Chine ait défait les forces vietnamiennes à l’issue d’une série d’escarmouches navales dans les années 1970 et 1980. La découverte de gisements de pétrole et de gaz naturel dans la région a alimenté, depuis quelques années, une recrudescence de ces tensions.

 

Une flotte de guerre amphibie en cours de croissance

Tout en progressant dans son accroissement du CMAPL et des divisions amphibies de l’APL, la Chine a soutenu le rythme rapide de son programme de constructions navales dans le but de se doter d’une capacité de transport maritime amphibie équilibrée et flexible. À l’heure actuelle, l’US Navy a, de loin, la flotte d’assaut amphibie la plus importante et la plus capable du monde. La Chine ne tente pas de la surpasser mais de se tailler une flotte de guerre amphibie moderne assez importante pour défendre les intérêts maritimes de la nation, et qui possède en même temps une capacité de projection de puissance susceptible d’être utilisée sur toute l’étendue de la Route de la Soie maritime. Ses forces doivent être extrêmement flexibles, à longue portée, sur le long terme, et en nombre suffisant pour couvrir un espace géographique très étendu.

 

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Deux Classe LPD Type 071 conduisant des opérations avec des hélicoptères et des LCAC [Landing Craft Air Cushioned = Véhicules de débarquement sur coussin d’air] Type 726A, au large des îles Hainan, en Mer de Chine Méridionale.

 

Les deux premières classes de navires amphibies qu’il a été considéré comme essentiel de concevoir, de construire et de fournir à la MAPL ont été les LST [Landing Ship Tanks = Bâtiments de débarquement de chars] Type 072A (dernière génération de tous les LST de Type 072), et les LPD [Transport de chalands de débarquement] de Type 071. La MAPL fait fonctionner 32 LST Type 072 dans toutes ses variantes, dont 15 du nouveau Type 072A. Le Type 072A a une superstructure plus élancée et un pont de coffre conçu pour recevoir un véhicule de débarquement sur coussin d’air. Ce vaisseau a un petit pont de décollage pour recevoir un hélicoptère et suffisamment d’espace sous pont pour y loger un maximmum de 10 MBT [Main Battle Tanks = Chars de combat principaux] ou 500 tonnes de véhicules légers ou autre cargo. Il peut transporter entre 250 et 300 hommes.

Un total de six LPD de Type 071 sont planifiés, dont quatre sont actuellement en service et un cinquième devrait être achevé cette année. Trois des quatre vaisseaux en service opèrent avec la Flotte de la Mer du Sud et un opère avec la Flotte de la Mer de l’Est. Le cinquième vaisseau de cette classe devrait être prêt pour des essais en mer cet été, tandis que le sixième et dernier est en cours de construction aux chantiers navals de la Compagnie Hudong Zhonghua. Ces LPD sont équipés d’un pont de décollage arrière et d’un hangar pour permettre des opérations par hélicoptères et d’un pont permettant les assauts par AAV [Assault Amphibious Vehicle = Véhicules blindés lourds amphibies], LC [Landing Craft = Véhicules de débarquement] ou LCAC Hovercrafts [Véhicules de débarquement sur coussin d’air]. Chaque vaisseau est équipé d’un hôpital, d’un vaste espace cargo pouvant contenir des fournitures de secours aux sinistrés et/ou des véhicules légers, ainsi qu’assez d’espace pour abriter un complément de 500 à 800 hommes selon les missions à accomplir. Ces vaisseaux sont idéalement conçus pour les opérations d’aide humanitaire et  les secours aux sinistrés [Humanitarian and Disaster Relief, HADR] dans le sud et le sud-est de l’Asie, grâce à leur faible titant d’eau et à leur flexibilité opérationnelle.

 

Le Classe LHD Type 075 prend forme

Comme les principales marines du monde, la MAPL a reconnu les bénéfices à retirer de la possession d’une grande plateforme navale multi-rôles comme le navire d’assaut amphibie polyvalent LHD, d’un LHA [Landing Helicopter Assault = Porte-hélicoptère d’assaut avec petit radier, pont d’envol continu et îlot de tribord] ou d’un LSD [Landing Ship Dock =  Transport de chalands de débarquement : à la différence des LPD, les LSD transportent du matériel lourd]. Plus grands en dimensions et en déplacement que les LPD, ces vaisseaux ont aussi une plus grande capacité de projection de puissance et donnent aux concepteurs navals une multitude d’options pour s’attaquer aux défis tant militaires qu’humanitaires. Le plus flexible de ces grands vaisseaux est sans doute le LHD.

 

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Un certain nombre de photos de ce qu’on croit être le premier classe LHD Type 075 ont fait leur apparition sur la toile au début de cette année. Des images-satellite d’une section complète de coque correspondant aux dimensions de ce vaisseau avaient déjà circulé en ligne fin 2016.

 

On a commencé à planifier la construction d’un vaisseau de ce genre en 2012, dont diverses versions ont été envisagées. La classe a été connue dans les années suivantes comme étant de Type 075 ou de Type 081. Les plans définitifs ont été approuvés et la construction a débuté en 2016. Le même constructeur qui avait produit les LPD Type 071 (les chantiers navals Hudong Zhongha) a cette fois encore été choisi pour construire le premier d’au moins deux LHD Type 075. Quoique beaucoup d’analystes croient que la MAPL a l’intention de construire seulement deux vaisseaux de ce genre, au moins un ou deux vaisseaux additionnels de cette classe seront nécessaires pour faire face aux besoins grandissants de la nation en matière de sécurité maritime et de projection de puissance. Tout semble indiquer en outre que la MAPL a l’intention de se doter de deux ou trois ARG [Amphibious Ready Groups = Groupes de bâtiments de guerre équipés pour des opérations amphibies], étant donné qu’elle n’a cessé, lentement et méthodiquement, de développer ses compétences dans la guerre amphibie tout au long des deux dernières décennies. Les Chinois s’y sont pris de la même façon pour mettre sur pied une force aérienne opérant à partir de porte-avions modernes. Le lancement réussi d’un programme de construction de porte-avions, encore dans l’œuf mais capable, a impressionné même les sceptiques les plus véhéments.

 

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Maquette du Classe LHD Type 075.

 

Le Classe LHD Type 075 est ce qu’il y a de plus proche, du point de vue conception et taille, du Classe LSD Wasp de l’US Navy. D’après ce que l’on en sait, le Type 075 déplacera 40.000 tonnes, aura une LOA [Length Over All = Longueur hors-tout] de 250 mètres et une largeur de 30 mètres. Le classe Wasp déplace juste un peu plus de 41.000 tonnes à plein chargenement, a une longueur hors-tout de 257 mètres et une largeur de 32 mètres. Son pont d’envol mesure à peu près 92.000 pieds carrés [= 8.547 m2] et peut prendre en charge des hélicoptères moyens et lourds ainsi que des avions de combat VSTOL [Vertical or Short Take Off and Landing = À décollages et atterrissages courts].

Le Type 075 sera doté d’un très grand pont, conçu pour permettre des opérations amphibies par des LCAC [Véhicules de débarquement à coussin d’air], des AAV [Véhicules blindés lourds amphibies] et des péniches de débarquement conventionnelles. Chaque LHD devrait théoriquement pouvoir transporter 1.500 à 2.000 Marines, un mélange complet de MBT [Chars de combat principaux] et d’AAV (25 à 40 véhicules blindés), 60 à 80 véhicules légers en plus d'un vaste espace de chargement de cargo. Le complément en hélicoptères devrait comprendre vingt hélicoptères de transport Z-8, deux hélicoptères ASW Z-18F [Anti-Submarine Warfare = anti-sousmarins], un ou deux hélicoptères AEW Ka-31 [Airborne Early Warning = Système de détection Alerte aérienne avancée], quatre hélicoptères utilitaires Z-9, et peut-être six à huit versions navales de l’hélicoptère d’attaque Z-10. Sans dispositif de décollage vertical en service, la MAPL devrait opter sans doute pour des éléments d’attaque à ailes rotatives pour ses LHD, du même genre que ceux que la Russie avait prévu d’adopter pour les vaisseaux de Classe Mistral que la France avait construit pour elle mais ne lui a pas livrés et a vendus en définitive à l’Égypte.

 

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Hélicoptères d’attaque Z-10 utilisés par l’APL. Un Z-10 modifié pour utilisation navale remplirait les mêmes fonctions que les Viper AH-1Z du Corps des Marines US et les hélicoptères d’attaque navale russes Ka-52k.

 

Efforts diplomatiques de désescalade

Alors que les États-Unis, sous l’administration actuelle et les trois précédentes, ont essayé d’influencer leurs adversaires potentiels par le « bâton » d’une menace d’intervention militaire et leurs alliés potentiels par la « carotte » de ventes d’armes, la diplomatie chinoise s’est avérée beaucoup plus créative dans la poursuite de ses buts. S’efforçant de construire leur Ceinture Économique Route de la Soie et leur Route de la Soie Maritime du XXIe siècle (Initiative One Belt One Road), les Chinois ont négocié et signé des traités commerciaux mutuellement bénéfiques avec un grand nombre de nations. Ces contrats comportent des projets d’infrastructures pour le transport des énergies et des marchandises qui seront très profitables aux nations qui les hébergeront et amélioreront immensément le bien-être économique et social de leurs populations pour les décennies à venir. De plus, les accords de sécurité bilatéraux, comme celui qui prévoit le stationnement d’une flotille de la MAPL à Gwadar, témoignent d'une volonté de partager le fardeau de la protection d’intérêts économiques partagés contre une multitude de menaces.

La Chine n’a pas craint d’utiliser son armée pour protéger ce qu’elle voit comme ses intérêts vitaux – économiques, territoriaux ou énergétiques – que ce soit à l’intérieur de ses frontières ou aussi loin que le golfe d’Aden. Tout en faisant de sa MAPL une force de combat crédible, à vrai dire une force trop envahissante aux yeux de beaucoup de ses voisins régionaux, le gouvernement chinois a tenté une désescalade des disputes régionales en même temps qu’il affirmait sa puissance et sa présence par des opérations navales. D'une part clairement résolue et déterminée à poursuivre les impressionnantes constructions entreprises dans les îles de la Mer du Sud, la Chine a toutefois offert quelque chose en échange à ses voisins, dans un effort diplomatique à facettes multiples. Certains de ces efforts ont réussi à désamorcer les conflits territoriaux, d’autres n’ont pas produit les résultats escomptés.

Quoique très loin d’arriver à un accord quant à leur souveraineté respective sur les hauts-fonds et à un traité formel sur les droits de pêche, la Chine et les Philippines ont fortement désamorcé les tensions depuis que les présidents Xi Jinping et Rodrigo Duterte se sont rencontrés au début de cette année pour discuter de ce très ancien conflit territorial. Voir les deux parties s’asseoir à la même table pour discuter de ces problèmes au plus haut niveau des gouvernements a été un développement bienvenu.

Le 20 juin, la Chine et le Vietnam ont mis fin prématurément aux discussions militaires bilatérales qui auraient dû amorcer une désescalade dans leur dispute territoriale sur les îles Paracel. Compte tenu de la longue et parfois sanglante histoire des relations entre les deux pays, qui se sont livré des batailles sur le sujet des Paracel et des Spratley en 1974 et en 1988, pour ne rien dire de l’invasion limitée du Vietnam par la Chine en 1979, beaucoup d’observateurs politiques s’étaient montrés très surpris que les deux nations veuillent même tenter une telle rencontre. La somme de volonté politique nécessaire pour mettre sur pied une entrevue de ce genre à la lumière de l’histoire passée en dit long sur les éléments qui, au sein des deux gouvernements, désirent une atténuation des disputes risquant de provoquer un conflit armé dans un proche avenir. Apparemment, les représentants militaires des deux pays ont estimé que leurs différences de points de vue sur la souveraineté et les droits aux ressources ne pouvaient pas être résolues à ce stade. La délégation chinoise n’a pas apprécié les manœuvres militaires conjointes des garde-côtes vietnamiens et japonais début juin, ni la récente visite officielle aux États-Unis et au Japon de l’actuel Premier ministre vietnamien. Les explorations pétrolières et gazières continuelles dans les iles Paracel par des entités vietnamiennes opérant en partenariat avec des compagnies américaines n’ont pas peu contribué à jeter de l’huile sur le feu. Les explorations chinoises dans la région ont, elles aussi, considérablement augmenté, y compris à l’intérieur des 200 miles de Zone Économique Exclusive du Vietnam.

 

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Vaisseaux de garde-côtes chinois et vietnamiens, dans un face à face tendu près de la plateforme de forage chinoise Haiyang Shiyou 981 en été 2014. La plateforme a fini par évacuer la région après un mouvement de protestation publique au Vietnam et à Hong Kong.

 

Assurer les Intérêts territoriaux économiques et maritimes pour de longues années

La Chine a lentement et méthodiquement jeté les bases économiques et militaires de sa sécurité, et, au lieu d’offrir aux autres pays le choix entre le vasselage et l’invasion comme le font les États-Unis, ou un jeu de règles économiques restrictives qui ne bénéficient qu’aux auteurs des règles comme le fait l’Union Européenne, la Chine offre aux nations qui coopèrent à ses nouvelles Routes de la Soie, un siège à sa table. Dans le but de créer un réseau de commerce et de transport mutuellement bénéfique, un réseau qui va bientôt supplanter ou concurrencer tous les autres, la Chine doit sécuriser ses intérêts vitaux en les faisant protéger par une force militaire et en assumant une présence maritime viable et durable dans les régions maritimes-clés.

 

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Carte des nouvelles Routes de la Soie. La MAPL doit s’étendre et augmenter ses capacités pour assurer la sécurité du segment maritime de cet ambitieux projet commercial.

 

Laissera-t-on la Chine construire sa Nouvelle Route de la Soie et sa Route de la Soie Maritime du XXIe siècle, sans que viennent s’y ingérer les mondialistes qui voient dans ce projet une menace pour leur prééminence sur l’économie mondiale et sur sa superstructure de pouvoir politique ? Comme l’amiral Alfred Thayer Mahan l’a écrit dans ce qui est peut-être son œuvre la plus importante The Influence of Sea Power upon History 1660-1783 [L’influence du pouvoir maritime sur l’Histoire – 1660-1783]

« La profonde influence qu’a le commerce maritime sur la richesse et la puissance des pays a été clairement discernable bien longtemps avant que les vrais principes qui gouvernent sa croissance et sa prospérité aient été détectés. Pour assurer à son propre peuple une part disproportionnée de ces bénéfices, tous les efforts ont été faits pour en exclure les autres, soit par les méthodes législatives paisibles du monopole, soit par des règlementations prohibitives ou, quand celles-ci ne suffisaient pas, par la violence directe. Le heurt des intérêts, les sentiments de colère éveillés par des tentatives conflictuelles de s’approprier une plus grande part sinon la totalité des avantages du commerce et des régions lointaines commercialement instables a conduit aux guerres. »

Cela se vérifiera-t-il dans le cas de la Chine, ou la Chine a-t-elle créé un meilleur modèle à suivre ? Les États-Unis et l’Union Européenne permettront-ils à la Chine d’assumer un rôle dirigeant dans le développement du commerce et de l’économie du monde ? Ou tenteront-ils de retarder ou même d’arrêter un tel mouvement ? Avec les nations européennes en position de bénéficier des plans de la Chine et peu ou pas de force militaire à leur disposition pour menacer la Chine en termes réels, les États-Unis semblent bien devoir se retrouver seuls dans une telle lutte. Alors que les administrations US successives n’en finissent pas de mettre en garde contre des intentions agressives et expansionnistes de la Chine, qu’elles disent faciles à déduire de la vitesse et de la qualité de la croissance de sa marine, il est important de se reporter une fois de plus à la sagesse de l’amiral A.T. Mahan :

« La nécessité d’une marine au sens restrictif du terme, naît par conséquent de l’existence d’un transport maritime paisible et disparaît avec lui, excepté dans le cas où une nation a des tendances agressives et conserve une flotte puissante qui n’est qu’une des branches d’un establishment militaire. »

Je voudrais demander au lecteur si la Chine a renforcé sa marine pour renforcer son commerce ou pour satisfaire ses tendances agressives ? La Chine représente la deuxième économie mondiale. Elle est de très loin le plus gros exportateur de marchandises et elle est aussi le plus grand constructeur de bateaux du monde. On aurait tendance à dire que la Chine se conforme à la thèse d’A.T. Mahan, selon laquelle l’accroissement d’un commerce maritime exige une présence navale accrue pour le sauvegarder. À l’opposé, la marine US est la plus importante et la plus puissante du monde, et pourtant, il n’y a pratiquement pas de marine marchande qui batte pavillon américain. Les États-Unis ont choisi de sous-traiter leur transport maritime à leurs partenaires étrangers en affaires et à déployer leur marine dans les eaux territoriales de ces partenaires. Les États-Unis occupent un rang très bas dans l’échelle des constructeurs navals et ne produisent généralement que de petits vaisseaux côtiers pour le commerce intérieur et des navires pour leur énorme flotte de guerre. Les États-Unis ont-ils prouvé qu’ils avaient des tendances agressives et que la très grande flotte qu’ils maintiennent est une des composantes d’un complexe militaire industriel mondial ? Les deux dernières décennies de guerres conduites par les État-Unis ont, à elles seules, prouvé ces tendances agressives, et les budgets successifs de la défense US, qui ont dépassé les 600 milliards de dollars annuels, prouvent l’influence écrasante du complexe militaro-industriel U.S.

La Chine a clairement signalé que sa stratégie de défense était en train de changer. Le gouvernement chinois sent que la souveraineté de son territoire intérieur est assurée et il modifie son orientation pour que soient assurées aussi ses routes maritimes vitales, qui ne font pas qu’assurer la sécurité de la nation mais devraient permettre à la Chine d’augmenter sa prospérité économique et d’améliorer ses relations avec une multitude d’autres nations. Une MAPL plus grande et plus capable est impérative, non seulement pour sécuriser les eaux territoriales de la Chine et assurer ses droits aux ressources dans les territoires de la région comme la Mer de Chine Méridionale, mais elle le sera aussi pour sécuriser et garder ouvertes les voies de communications maritimes de plus en plus étendues vers tous les points interconnectés de la Nouvelle Route de la Soie. Seront impératifs également des vaisseaux plus puissants et à plus grand rayon d’action, ainsi qu’une endurance et une flexibilité opérationnelles plus grandes. Une puissante force militaire amphibie d’hommes et de femmes équipés de grands vaisseaux plus capables est absolument nécessaire. Il faut aussi que certaines de ces troupes soient déployées et stationnées sur des points-clés stratégiques.

Les États-Unis décideront-ils de faire obstacle à la croissance chinoise ou choisiront-ils d’y participer de façon plus constructive dans une relation mutuellement bénéfique ? C’est ce qui doit encore être décidé. Le message officiel émanant de Washington semble indiquer qu’on s’approche d’un conflit d’intérêts. Il ne fait aucun doute pour personne que la Chine a décidé de sa voie et qu’elle n’en déviera pas, sauf si quelque chose d’irrésistible survient et réussit à l’en empêcher.

[L’hilote qui a traduit ce texte espère ne pas s’être trop pris les pieds dans les termes techniques de l’armement naval tous azimuts. Ses excuses au cas où. Toute correction de bourde sera la bienvenue. - Les acronymes, qui sont ceux des USA et de l'OTAN, ont été laissés en anglais parce qu'il n'existe pas d'équivalents en français.]

Source : https://southfront.org/chinas-maritime-strategic-realignm... 

Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades

 

3. JIE between PETIT.gif

 

Et un nouveau caractère chinois pour l’occasion

 

Comment

14. Routes de la soie xxx.gif

(Routes de la Soie)

est devenu

15. JIE between GRAND.gif

le symbole du nouveau rêve chinois :

 

Dans la partie supérieure de ce caractère en 4 traits de pinceau – qui devrait être vu, symboliquement, comme le toit d’une maison – celui de gauche signifie Route de la Soie Ceinture Économique, et celui de droite Route de la Soie Maritime du XXIe siècle. Dans la partie du bas, le trait de pinceau de gauche représente le Corridor Chine-Pakistan, via la province de Xinjiang, et le trait de droite, le Corridor Chine-Myanmar-Bangladesh-Inde via la province du Yunnan.

Le signe entier – jie – signifie aussi « entre » (between).

Nous devons notre science à Tyler Durden, de Zero Hedge.

 

3. JIE between PETIT.gif

 

Mais ces nouvelles routes ne seront pas, on s’en doute, un chemin semé de roses…

Paranoïa sur la Route de la soie afghane

Pepe Escobar – Asia Times­23 juin 2017

Traduction : Entelekheia.fr

 

Quiconque tentera de « reconstruire » l’Afghanistan aura du pain sur la planche. Le succès de la nouvelle Route de la Soie chinoise dépendra certainement des progrès qu’on aura pu y faire.       

 

16. Afghanistan Blast.jpg

 

La nouvelle Route de la soie, alias Initiative Belt and Road, arrivera-t-elle à traverser un jour l’Hindou Kouch ?

La témérité est à l’ordre du jour. Même s’il est stratégiquement situé en travers de l’ancienne Route de la soie, et qu’il jouxte virtuellement le Corridor économique Chine-Pakistan (CPEC) – une plate-forme-clé de l’initiative, d’un coût de 50 milliards de dollars – l’Afghanistan est toujours enlisé dans la guerre.

Il est facile d’oublier qu’en 2011 – avant même que le président Xi annonce l’Initiative Belt and Road au Kazakhstan et en Indonésie en 2013 – la Secrétaire d’État de l’époque, Hillary Clinton, parlait de sa propre Route de la soie à Chennai. Rien d’étonnant si la vision du Département d’État à mordu la poussière de l’Hindou Kouch – elle prévoyait de l’axer autour de l’Afghanistan, un pays enfermé dans une guerre.

La situation de 2017 de l’Afghanistan est encore plus déprimante. Dire que l’administration qui a émergé des élections présidentielles factieuses de 2014, et qui passe pour un gouvernement, est dysfonctionnelle est un doux euphémisme.

Depuis 2002, Washington a dépensé la somme astronomique de 780 milliards de dollars dans son Opération (en cours) Enduring Freedom (« opération Liberté Immuable »). Un argent qui ne lui a rien rapporté – à part plus de 100.000 victimes afghanes.

Lire la suite…

Source : http://www.entelekheia.fr/paranoia-route-de-soie-afghane/

Source d’origine : http://www.atimes.com/article/fear-loathing-afghan-silk-r...

 

3. JIE between PETIT.gif

 

pour les Anglophones…

Nous venons de découvrir ceci – du 27 avril – qui ne dément pas l’analyse de Brian Kalman. 

 

17. bandeau noir.JPG

 

Amid South China Sea dispute, Chinese President Xi says be combat-ready

 

Xi asked military personnel to strengthen their awareness in preparing for war, closely follow changes of situations and make unremitting efforts to enhance combat capabilities.

 

18. XI et officiers.jpg

Chinese President Xi Jinping meets with military officers during an inspection of the Southern Theater Command of the People’s Liberation Army (PLA) (Li Gang/Xinhua via AP)

 

Chinese President Xi Jinping has underlined the need for building a combat-ready army and accelerate the building of the theatre joint combat command system, amidst the PLA flexing its muscles in the disputed South China Sea. Xi, the ruling Communist party’s General Secretary and the Central Military Commission’s Chairman, made the comments while inspecting the Southern Theatre Command of the People’s Liberation Army (PLA) on Friday and stressed building a strong army which should also avoid being corrupt. Xi, 63, viewed as the most powerful leader heading the party, military and the government will complete his first five year term this year and expected to be re-elected for another five-year term during the 19th Party Congress to be held later this year.

Read more…

Source : http://indianexpress.com/article/world/chinese-president-...

 

[« Soyez prêts au combat », a dit le président XI aux officiers représentant les 2.3 millions d’hommes de l’Armée Populaire de Libération. « Nous devons aussi combattre ensemble la corruption et offrir au 19e Congrès National du Parti des réalisations exceptionnelles ». Le mandat de Xi Jinping – 63 ans – s’achève cette année, et il espère être réélu pour 5 ans.]

 

3. JIE between PETIT.gif

 

19. Kwang Tseu.jpg

Soumis à l’appréciation de Manuel de Diéguez

 

 

 

3. JIE between PETIT.gif

 

 

Mise en ligne le 3 juillet 2017

 

 

 

 

20:31 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (1) |  Facebook |

01/07/2017

FAKE WRITERS

1. EU-European-Commission-Europe-e1473935280605-770x285.jpg

 

Quand mémé Alexievich vient gagner ses 30 deniers à Bruxelles

(pour faire l’appoint de ceux que lui verse la Fondation Soros)

Théroigne - L.G.O. 1.7.2017

 

2. Spew.GIF

 

On avait un PEN CLUB en Belgique et on ne le savait pas ! La semaine dernière, quelques privilégiés en ont reçu ceci :

 

3. Capture d'écran pen Club.JPG

Capture d’écran. En pidgin. Normal.

 

Il y en a même eu pour nous signaler méchamment la couverture qu’en ont donné nos merdias (Le Soir entre autres, voir notre post Fake News du 29/6).

On ne résiste pas au plaisir pervers de vous offrir la vidéo en trois langues – anglais, russe et français (les Flamands et les Schleuhs du royaume n’ont qu’à se démerder pour cesser d’être incultes) – de l’intervention de la glorieuse prix Dynamite biélorusse de littérature 2015, nettement moins connue que la cuvée Dylan 2016 mais plus prolixe : 1h50’ de piapia sur Vlad l’Empaleur au Parlement des Euronouilles.

On ne l’a pas écoutée, faut pas exagérer, mais on serait surpris qu’il n’y en ait pas eu un peu aussi pour Staline là-dedans, car en ce centenaire de la Révolution d’Octobre, à quoi bon lésiner.

Nous, on attendra Annie Lacroix-Riz, mais vous pouvez, si vous avez du courage ou un niveau inhabituel de masochisme…

 

https://web-greensefa.streamovations.be/index.php/event/s...

 

Et dire que les anciens combattants du Vietnam et autres guerres se font traiter de « Ve colonne à la solde de Poutine ! ». Mme Alexievich – et ça, c’est sûr ! – est une Ve colonne à la solde de Soros.

Les PEN CLUB belges et autres budgétivores « verts » s’engraissent, eux, avec la dame, aux rillettes de tourtaux et au sang de contribuables.

À quel titre ?

D’intellectuels ou de vendus ?

D’intellectuels vendus ? On n’ose pas le croire.

 

 

4. EU UMBRELLA xxx.gif

 

 

2. Spew.GIF

 

 

 

Sans AUCUN rapport avec ce qui précède…

 

Libérons Mumia !

 

0. Duo-juin2017.jpg

 

Réflexions croisées entre Mumia ABU-JAMAL et Chris HEDGES

Sous la plume de Chris Hedges, Mumia Abu-Jamal et l’ancien journaliste du New York Times se livrent à une analyse politique critique de la société américaine. Sous le titre « Trump est le symptôme, pas la maladie », ils décriptent ce qui, selon eux, a créé les conditions de l’arrivée au pouvoir de Donald Trump.

Lire l’article

 

Dimanche 2 juillet (16h30) place de la Concorde à Paris : rassemblement contre la peine de mort aux États-Unis

A l’initiative de l’ACAT, les organisations abolitionnistes françaises vous donnent rendez-vous le 2 juillet (date anniversaire du rétablissement en 1976 de la peine de mort aux États-Unis) à proximité de l’ambassade américaine à Paris. Comme chaque année, le Collectif « LIBERONS MUMIA » vous appelle à participer à ce rassemblement (en savoir +).

 

Mercredi 5 juillet (18 heures) : rassemblement à Paris pour la libération de MUMIA

Le prochain rassemblement mensuel de soutien à Mumia aura lieu à proximité de l’ambassade des États-Unis place la Concorde : angle rue de Rivoli – jardin des Tuileries / Métro Concorde.

Comme vous le savez la justice pénale a récemment rendu une décision très importante. Le juge fait injonction au procureur de Philadelphie de produire tous les documents relatifs à l’implication personnelle de Ronald Castille lors des procédures qui ont amené la justice à condamner Mumia à mort. Pour mémoire, Ronald Castille fut en effet présent à toutes les étapes de la procédure : procureur adjoint, procureur, puis juge à la Cour Suprême de Pennsylvanie. Ce que la très récente jurisprudence de la Cour Suprême des États-Unis considère désormais comme un conflit d’intérêt non conforme au droit constitutionnel. Ainsi, l’espoir d’un nouveau procès et d’une possible libération renaît.

Du côté santé, Mumia poursuit son traitement contre l’hépatite dont il est atteint avec une amélioration constante de son état. Nous profitons de l’occasion pour rediffuser les remerciements qu’il a adressés à toutes celles et à tous ceux qui, du monde entier, lui ont apporté un soutien moral et financier pour gagner le droit de se soigner. Pour votre information, 300 prisonniers de Pennsylvanie bénéficient désormais du même traitement que Mumia pour éradiquer l’hépatite C dont ils sont aussi atteints.

 

Le timbre « MUMIA » remplacé par l’enveloppe « MUMIA »

Nos échanges avec la direction de La Poste n’ont hélas pas abouti à la réédition du timbre à l’effigie de Mumia (vendus à 60.000 exemplaires au profit de sa défense). En lieu et place, deux modèles d’enveloppe frappés du portrait de Mumia seront prochainement en vente. Cette nouvelle campagne de solidarité sera lancée dans le courant du mois de juillet.

 

6. Enveloppes.JPG

Allez-y, faites-en circuler un max.

 

Source : http://mumiabujamal.com/v2/category/actualite/

 

*

 

Parlons (Inter) Net­­­

Venezuela : Nicolas Maduro est un provocateur, ou je ne m’y connais pas

Théophraste R. – Le Grand Soir 30 juin 2017

 

0. Maduro Hugo.jpg

 

Ces dernières semaines, à Caracas, Maduro a placé la base militaire de La Carlota sur le trajet de pacifistes assaillants. Il a rapproché le Palais présidentiel de Miraflores des violences de rues et il a fait pareil avec des ministères, des Institutions publiques et des locaux du Parti Socialiste Unifié du Venezuela (chaviste).

Mais aussi (à Maracay) il a autoritairement tenté de freiner des débonnaires nervis en leur barrant la route avec une quarantaine de commerces publics ou privés qui ont été détruits (Dame ! c’était ça ou faire un détour).

Pis, il a brutalement installé le ministère de l’Intérieur sur la trajectoire de quinze tirs échappés d’un hélicoptère et il a sauvagement poussé le siège du Tribunal Suprême de Justice en dessous de quatre grenades qui tombaient du ciel.

En France, nos médias attendant que des opposants à Macron attaquent une caserne et le siège de son parti, qu’un hélicoptère piloté par un militaire tire sur Paris et lâche des grenades, pour nous rappeler la différence entre des élus et des putschistes, entre une démocratie et une dictature en devenir (1).

Théophraste R. (Directeur d’une thèse : « Pétrole et coups d’Etat », sous-directeur de l’étude : « Médias et Finance en France et au Venezuela », auteur du pamphlet : « Pourquoi Libé a tué Sartre et comment Le Monde a liquidé Beuve-Méry  »).

Note :
(1) Voir l’image :
https://www.legrandsoir.info/jeu-d-ete-dans-nos-medias.html

 Source : https://www.legrandsoir.info/venezuela-nicolas-maduro-est...

 

Sans parler de la Russie, qui n’en finit pas de venir mettre ses frontières dans les pieds de l’OTAN !

 

*

 

Mis en ligne le 1er juillet 2017

 

 

 

 

22:43 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |