17/02/2014

ET IL Y A LES ROMS AUSSI...

1. Crow boat.JPG

Et il ya les Roms aussi...

 

Dans Upsal, où les Jarls boivent la bonne bière,
Et chantent, en heurtant les cruches d'or, en choeur,
À tire d'aile vole, ô rôdeur de bruyère !

Cherche ma fiancée et porte-lui mon coeur

 

2. corbeau curieux.JPG

 

Sur un site qui s’appelle croa-at.com et qui n’a rien à voir avec Joe (les corvidés ont la cote en ce moment), nous avons trouvé ceci :

Ordre de la Franquiste du Croadillo

François Mitterrand avait sa francisque, il n'y a pas de raison que notre valeureux sioniste de l'Intérieur n'ait pas sa franquiste

Vous êtes déjà 6314 à plébisciter le candidat : bientôt nous pourrons lui envoyer sa décoration.

Cliquez sur le bouton sous l'image pour agrandir celle-ci. Plus l'image sera grande, plus grand sera l'hommage rendu à celui qui veille sur notre république. Patience et revenez souvent : il faut de nombreux clics sur le lien pour en faire une décoration de dimension décente.

3. La_Franquista_de_Manuelito.PNG

ATTENTION ! ceci n'est pas une quenelle : votez en cliquant ici

POUR NOUS :

Chaque clic compte et augmente la dimension de la récompense et de l'hommage au défenseur de notre sol et de notre Patrie. Dès que l'objet sera assez grand, nous pourrons l'imprimer et la lui envoyer afin qu'il la porte dans les manifestations officielles. Nous pourrons la mettre bien en vue au milieu de nos nains de jardin ou sur notre balcon. Nous pourrons aussi l'accrocher dans le dos de nos voisins et amis le premier avril prochain pour nous moquer d'eux et dès qu'elle sera énorme elle nous servira d'étendard lors des manifestations de la Révolution de Mai 2014.

ATTENTION : il est possible que des inassimilables Roms, des étrangers, des terroristes, d'infâmes ennemis de l'intérieur et de l'extérieur, des empêcheurs de tourner en rond, des sémites, des antisémites, des stalagmites, des antimites, des anamites, des mites, des termites, des mamites, des Dieudonné, des dieu repris, des pédophiles, des hydrophiles, drosophiles, colombophiles, haltérophiles, nécrophiles, spermophiles, des racistes, des athées, des sectes, des insectes, des xénophobes, homophobes, claustrophobes, des anarchistes, les royalistes, les souverainistes, les populistes, les droitistes, les gauchistes, que la CIA, la NSA, les PTT, le KGB, la Stasi, le Péril jaune, les Djihadistes, les RG, squelettes, violettes et starlettes viennent tricher en cliquant de nombreuses fois, bourrant notre urne à clics. Il n'y a pas de remède à ce problème, notre programmeur rechignant à ajouter les fonctions nécessaires sans être grassement payé.

PIRE : il est possible que certains Français de souche (dont nous sommes), s'adonnent aux mêmes pratiques condamnables (mais que fait le principal intéressé ?) car de nos jours on ne peut avoir confiance en personne. Malgré toute notre réprobation, nous devrons vivre dans l'insécurité et accepter l'erreur qui entachera la dimension de notre décoration.

La seule façon de minimiser les actes malveillants qui visent à fausser nos statistiques est de mettre le plus d'amis honnêtes à l'ouvrage afin de rendre ces malfaiteurs inaudibles.

Lire la suite…

 

… c’est-à-dire un lettre de Jacob Cohen à Manuelito et un lien vers son propre site, plus une lettre au même de Jean-Claude Lefort, fils de manouche et néanmoins député du Val de Marne, qu’il faut lire en entier, pour une fois qu’un membre du PC ne se déshonore pas sur ces affaires – ce n’est pas Le Paon qu’on l’appelle, c’est Lefort.

Ces deux lettres et la pétition qui les précède (il faut cliquer pour décorer Manu de la franquiste si vous estimez qu’il la mérite) nous donnent une bonne excuse pour nous laisser aller à une petite revue de livres qui (pour nous) comptent et, donc, en recommander chaudement la lecture à ceux qui ne les connaîtraient pas. Essayons de ne pas mourir idiots…

 

En attendant…

USA : la quenelle d’accueil à François Hollande par la chef du protocole

 

*

Modestes considérations plus ou moins d’actualité sur l’humour

 

Depuis que la chienlit aux abois s’est emparée de Dieudonné comme d’un bout de tissu rose pour détourner notre attention de ses méfaits et qu’elle a raté son coup, ne réussissant au contraire qu’à les mettre davantage en évidence, avec l’aide il est vrai de la chèvre expiatoire, il n’est question  dans ces pays-ci que d’humour.

À force d’entendre de sinistres drôles ergoter là-dessus comme s’ils savaient de quoi il retourne, on en vient inévitablement à y penser soi-même de plus en plus, comme quand une scie énervante vous trotte en tête sans vous lâcher, ou comme quand une dent vous agace et qu’on ne peut s’empêcher de s’agacer plus encore en la tripotant.

Et les questions in petto de pleuvoir. Qu’est-ce que l’humour au juste ? Qui en a ? Qui n’en a pas ? Y en a-t-il dans les pays francophones ? Ou pas ? Serait-ce une spécialité anglaise ?  Ou juive ? Quand on se met à retourner ces considérations dans tous les sens,  à comparer Trois hommes dans un bateau à Jeeves et Woody Allen à Charlie Chaplin, la question qui vient tout naturellement à l’esprit est « quel rapport entre Dieudonné et les autres ? ». (Tant pis pour vous Messieurs les censeurs, on n’y aurait sans doute jamais réfléchi sans vous.)

Bon. Ce n’est pas nous qui avons commencé, c’est Serge Uleski (voir notre post du…..), en le comparant à Molière. Aussitôt, notre esprit chicanier de se mettre en branle. À Molière, vraiment ? Pas tout à fait à notre avis. Au Molière du Tartufe peut-être, mais certainement pas à celui des Femmes savantes, ou des Précieuses ridicules, ni à celui des turqueries du Bourgeois.

Molière nous fait plutôt penser à ce jeune homme des banlieues qui, il n’y a guère, eut l’idée merveilleuse de téléphoner au Point (le papier Q de Philippe Tesson, où Botul a son rond de serviette) et de s’y faire passer pour une femme à la fois voilée, battue et mère de dealers en bas âge, provoquant la plus intense rigolade jamais vue chez Schneidermann, en venant y raconter son histoire et montrer sa video, car il s’était filmé en train de perpétrer son canular et, bien entendu, Le Point , fidèle à lui-même, avait foncé tête baissée dans le panneau. Vous vous souvenez ?

4. Scapino.jpg

Question humour, là, c’était Scapin, mais le Scapin d’origine, celui que les Napolitains ont mis sur le théâtre et que Molière, à son tour, leur a piqué. Le jeune homme dont nous avons honteusement oublié le nom, c’est l’humour de la plèbe à l’état pur et spontané. C‘est celui des Brèves de comptoir de Gourio. Et dire qu’on est en train de supprimer les bistrots par douzaines. Génocide culturel !

À notre humble avis, l’humour de Dieudonné – que nous n’avons jamais vu que sur Internet - relève plutôt de celui de deux grands ancêtres entre lesquels il oscille au gré des bourrasques et des embellies. Et à bien y réfléchir, c’est aussi ce qu’a fait Desproges.

Voltaire, qui avait beaucoup d’esprit mais ne comprenait pas grand-chose à l’humour, non plus qu’au génie de son propre peuple, a toujours préféré Jonathan Swift à François Rabelais, et n’en est venu à priser finalement son compatriote que pour de mauvaises raisons. Mais quelle si grande différence y avait-il entre les deux ? La différence vient de ce que l’humour de Swift est grinçant et celui de Rabelais magnanime. Avec des aménagements occasionnels dans les deux cas.

Certes, ils n’étaient pas hommes de théâtre, quoique… nous y reviendrons. Tous deux comme on sait étaient prêtres, l’un protestant, l’autre catholique, le premier peut-être par vocation, sûrement pas le second, et tous deux furent des moralistes. Mais Dieudonné et Desproges aussi, non ?

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Comment se fait-il qu’un homme jouissant d’une position sociale enviable et – si l’on en croit ses portraits - bien nourri, ait pu faire preuve d’un humour aussi grinçant, aussi noir quelquefois ? C’est que Swift était irlandais, c’est que les siens étaient esclaves, c’est que sans doute il se sentait avec eux des liens de fraternité impossibles à réprimer et que son imagination faisait le reste. Quand la botte à clous de l’oppresseur appuie sur votre figure en tournant fort pour bien vous faire sentir qui est le maître, on peut certes rire encore, mais pas avec magnanimité.

6. Rabelais.jpeg

Pourquoi l’humour de Rabelais put-il en revanche rester le plus souvent magnanime ? Par d’heureuses dispositions naturelles sans doute, mais aussi par la grâce des circonstances.  « Il y a des gens qui ont la chance d’être orphelins » a dit quelqu’un. Le petit François n’a pas perdu ses père et mère ; ce sont eux plutôt qui sont allés le perdre, exprès, pour de sombres raisons d’héritage à ne pas morceler.

Il n’avait « même pas sept ans » quand sa mère l’a tondu de ses blanches mains, lui a passé sa meilleure chemise et l’a remis à son père pour qu’il l’emmenât chez les Franciscains, afin qu’il y soit enfermé à vie et que, mort civilement, il soit interdit d’héritage et de descendance, que, même, il lui soit fait obligation, pour survivre physiquement, d’y disputer sa pitance à des hommes faits, et frustes, qui avaient toujours faim aussi. Ce sort funeste lui a heureusement épargné toute influence familiale. Rabelais s’est fait tout seul, sur un plan d’égalité morale avec les adultes qui l’entouraient. D’où sa magnanimité, sa vaste et profonde compréhension de la nature humaine. « Comprendre et ne pas juger » disait Simenon. Quand on comprend, on ne juge pas, on soigne, et on laisse loin derrière soi, en matière de connaissance de la psyché des hommes, l’héroïque Sigmund Freud, qui n’a pas eu la chance d’être privé d’influences.

Qu’est-ce qui fait quitter la magnanimité pour le vitriol ? L’impossibilité presque enfantine d’admettre l’injustice. Se représenter trop clairement le sort affreux des siens par exemple, ou se faire traiter d’athée et de voleur par des joyeux lyncheurs, ou tout simplement, trouver le matin, dans sa cuisine, son chien occis par des minables. Là, si on était Dieu, on frapperait. Si on était faible, on tuerait. C’est ce que ceux dont la médiocrité est sans appel et la sensibilité inexistante ne comprendront jamais.

Nous avons dit que nos deux humoristes n’étaient pas des gens de théâtre. Mais si, bien sûr ! Que n’aurait-on pas donné, si on avait vécu alors, pour voir Swift monter en chaire et entendre un de ses sermons ? Quant à maître François – on le sait par lui-même – il n’écrivait pas ses livres, il les contait : à la table de son maître le seigneur de Langey, pour toute la maisonnée, à l’heure des repas, des secrétaires assis à ses pieds notant au vol ses improvisations. Tout cela est-il si différent de la Main d’Or ou des video-messages sur Youtube ?

Nous avons parlé, à propos de Rabelais, d’entorses occasionnelles à la magnanimité. Cela se produisait lorsque le conteur était vicieusement attaqué, calomnié, vilipendé. S’en prendre aux êtres magnanimes semble avoir été souvent un sport national en France. La chasse au Dieudonné qui fait rage s’inscrit en droite ligne dans la tradition de la chasse au Rabelais, au Marot, au Dolet, au Rousseau, au Voltaire, au Diderot, au Marat, au Robespierre, au Saint-Just, au Baudelaire, au Zola, au Céline, et on n’inclut pas François Villon dans la liste, parce qu’il s’est fait, lui, traîner dans la boue, quatre siècles après sa mort, par nul autre que R.L. Stevenson qui, comme on sait, n’était pas français.

Quand les Valls, les Cohen et les Bedos de l’époque s’en prenaient à Rabelais, l’accusaient d’être un athée, un impie et un voleur, ce qui lui faisait courir le risque très réel de se faire couper les mains, torturer ou brûler vif, il ne se justifiait jamais, n’a jamais nié aucune accusation : il rendait les coups. Verbo solo. Mais quel verbe ! Rabelais est le maître absolu, incontesté, de l’invective qui tue. Il a eu de valeureux successeurs : Marat, notamment, mais pour en juger il vous faudrait pouvoir lire l’Ami du Peuple, ce qui vous est interdit, puisque le pays qui lui doit tant continue à l’occulter. [ Il a fallu des Japonais pour republier in extenso son journal en 1989, édition qui n’est même pas mentionnée sur Internet… à moins qu’en japonais. ]

D’autres ensuite, s’y sont essayé. Guy-Ernest Debord a fait de son mieux et y a réussi quelquefois. On ne mentionne Céline que pour mémoire : il vous suffit de le lire, et nous ne parlons pas ici de ses vitupérations anti-juives, mais des autres..

Ciel ! Nous allions en oublier un, L’Imprécateur en personne : Léon Bloy. C’est que nous étions partis pour parler d’humour et que les croyants en ont rarement. Bloy n’en eut pas du tout. Mais pour l’énergie des imprécations, il n’a craint personne et n’a pas eu d’égal jusqu’ici.

*

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George ORWELL

Hommage à la Catalogne

Paris, 10/18, 2000

304 pages

 

 

 

Orwell est un des très nombreux auteurs qui ont écrit sur la Guerre d’Espagne, soit qu’ils y aient eux-mêmes combattu comme c’est son cas ou celui de Malraux, soit qu’ils l’aient observée et analysée. Dans la quantité d’écrits auxquels elle a donné lieu, nous ne sommes pas qualifiés pour faire un tri. Peut-être M. Lefort a-t-il d’autres suggestions. Elles seront les bienvenues. La riche bibliographie que donne Wikipedia n’est sans doute même pas exhaustive.

 

*

Il faut lire Garaudy

 

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Roger GARAUDY

Les mythes fondateurs de la politique israélienne

Paris, Samizdat, 1996

 

 

 

 

Très rare en librairie mais accessible en ligne :

http://www.fichier-pdf.fr/2011/04/12/roger-garaudy-les-mythes-fondateurs-de-la-politique-israelienne/

On le trouve également ici : http://www.vho.org/aaargh/fran/livres3/RGMythes.pdf

L’objet de notre post d’aujourd’hui était de vous parler de ce livre et de son auteur. Tout le reste est venu en sus.

Il faut lire tout Garaudy : un de nos rares philosophes authentiques (rien à voir avec Botul ou Finkie !), de ceux qui ne se contentent pas d’énoncer leur philosophie ou de s’en gargariser, mais qui la vivent, jusqu’à ses ultimes conséquences. Pour ce qui est de ce livre, ce qui étonne quand on le lit ou qu’on le relit, c’est à quel point il était impossible de le contredire, de le prendre en défaut sur le moindre détail. C’est aussi à quel point c’est le travail d’un humaniste : on n’y trouverait pas la plus infime parcelle du racisme ou de la haine qui lui ont été attribués par une « classe » intellectuelle asservie et lâche jusqu’à la nausée.Comme ils ne pouvaient argumenter, ceux que l’honnête vérité dérange se sont contentés d’étouffer sa voix, à la fois en le calomniant de toutes les manières possibles et en organisant très matériellement son absence de tous les écrans radars. Ils n’ont pu le faire qu’avec la servile complicité de l’édition francophone dans son ensemble (pas seulement française) et de tous les merdias sans distinction : du Canard Enchaîné au Figaro, en passant par La Croix, L’Humanité, Le Monde, Libération et tous les autres. Au fond, la chasse actuelle au Dieudonné ne devrait étonner personne. Vieille habitude. Séculaire.

« Je n’ai d’autre défense que de faire lire ce que j’ai écrit, et qu’ils n’ont pas lu.

N’ayant jamais considéré la philosophie, l’histoire ou la théologie comme une carrière libérale, mais comme un combat pour l’homme contre tous les intégrismes, j’ai défendu

·      Marx contre une Union Soviétique et un parti qui le fossilisaient (et m’excluaient en 1970) ;

·      Jésus contre toute théologie de la domination ;

·      L’Islam contre l’islamisme et la trahison des princes ;

·      Les grands prophètes juifs contre le sionisme tribal.

Le lecteur jugera. 

 

Lui qui avait été publié, pour ses autres œuvres, par les plus prestigieuses (et puissantes) maisons de l’édition française, n’en trouva pas une seule pour publier celui-là. Il fut contraint de l’éditer lui-même, sous forme de Samizdat, au sens propre du terme, qui signifie en russe « édité par soi-même ». On peut encore, en cherchant bien, s’en procurer l’un ou l’autre exemplaire, parfois fort cher, mais, comme nous l’avons dit, il existe aussi en ligne. Voici les liens qu’il donne

 

<http://www.valleynet.com/-brsmith/inter/intgarmyth.html> (= Introduction)

<http://www.valleynet.com/-brsmith/inter/intmyth1.html> (= Les mythes théologiques)

<http://www.valleynet.com/-brsmith/inter/intmyth2.html> (= Les mythes du XXe siècle)

<http://www.valleynet.com/-brsmith/inter/intmyth3.html> (= Conclusion)

Voir aussi :

Droit de réponse de Garaudy

http://rogergaraudy.blogspot.be/2010/08/affaire-des-mythes-fondateurs-le-droit.html

 

Conférence de Roger Garaudy sur Les mythes fondateurs…

 

Limpide dans la noirceur du siècle

(Un hommage de décembre 2013)

 

Quand le (8e) Festival d’excellence Al-Manar est dédié à Roger Garaudy par le Hezbollah

 

*

Il n’est pas question, sur ce post, de citer tous les ouvrages relatifs au sujet traité par ce livre, sujet qui a fait couler des fleuves d’encre. Nous nous contenterons donc d’en mentionner quelques-uns, en rappelant que c’est du livre de Garaudy qu’est sorti tout ce qui alimente aujourd’hui la réflexion. Lui seul reste occulté et maudit, à croire qu’on attraperait la lèpre en le lisant.

Norman G. FINKELSTEIN

L’Industrie de l’Holocauste, La Fabrique,  2001 – 157 pages

John J. MEARSHEIMER et Stephen WALT

Le lobby israélien et la politique étrangère américaine, La Découverte, 2009, 500 pages

Shlomo SAND

Comment le peuple juif fut inventé, Fayard, 2008 (traduit de l'hébreu).

Comment la terre d'Israël fut inventée : De la Terre sainte à la mère patrie, Flammarion, 2012

Comment j'ai cessé d'être juif , Flammarion, 2013

(Par ailleurs, Shlomo Sand est un spécialiste de la littérature française du XIXe siècle, et notamment de Georges Sorel.)

Benjamin H. FRIEDMAN

L’histoire occultée des faux hébreux – Les Khazars, Delacroix, 2006.

Ella SHOHAT

Le sionisme du point de vue de ses victimes juives, La Fabrique,2006 – 124 pages

Anne KLING

Le CRIF, un lobby au cœur de la République, Mithra, 2010 – 296 pages

Gilad ATZMON

Quel juif errant ? – Kontre Kulture, 2012

Et quantité d’autres.

*

Sans compter les derniers développements de la science biologique :

Les Juifs Khazars nient être khazars, et disent : « au diable la science ! »

« Certaines personnes, des historiens et même des scientifiques, détournent le regard face à la vérité.»

Dr. Shlomo Sand, Comment le Peuple Juif fut Inventé

« Dans 10 ans, il n’y aura plus d’Israël. »

Henry Kissinger, New York Post, 17 septembre 2012

Alors que la réalité s’installe petit à petit qu’ils ne sont pas de la semence du Père Abraham mais plutôt de la lignée du Roi Bulan de Khazarie, les Khazars qui composent la vaste majorité des personnes contemporaines se dénommant "juifs", deviennent de plus en plus frénétiques. Nombreux sont ceux qui ourdissent des mensonges et des mythes, et affublent les intellectuels modernes de l’étiquette de "Gentils".

Lire la suite…

Source : http://reseauinternational.net/2014/02/16/les-juifs-khazars-nient-etre-khazars-et-disent-au-diable-la-science/

*

Pour toute une série d’auteurs de première importance, on se reportera au site extrêmement documenté d’Aline de Dieguez : http://aline.dedieguez.pagesperso-orange.fr/mariali/

Accès direct à la bibliographie : http://www.palestine-solidarite.org/analyses.Aline_de-Dieguez.251011.htm

 

*

Mais les Khazars et leur histoire ne se réduisent pas au noyau de psychopathes qui ont fondé l’état d’Israël. Si ceux-là renient leur histoire pour s’emparer d’une autre qui ne les concerne pas, le peuple khazar dont ils sont issus en a bien une, à la fois ample et mystérieuse, qui a inspiré au moins un chef d’oeuvre de la littérature mondiale :

 

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Milorad Pavić

Le dictionnaire khazar

Traduit du serbe par Maria Bezanovska

Paris, Belfond, 1988 – 2 volumes (masculin et féminin) – épuisé.

Mémoire du Livre (rééd. 2002, 2009) – 1 volume (version androgyne)

L’Archipel, 2002.

 

 

« Le lecteur (…) peut tout simplement sauter cette introduction et lire comme il mange : en se servant de son oeil droit comme d'une fourchette, et de son oeil gauche comme d'un couteau, et en jetant les os par-dessus l'épaule. »

Milorad Pavić.

 

Quelques lecteurs et un critique en parlent mieux que nous ne le ferions :

 

Sur le site Sédiments : Le plus étrange des dictionnaires

http://2009sediments.wordpress.com/2009/12/09/836/

 

Ce que sa traductrice, Maria Bejanovska,  dit du livre et de sa parution en français :

http://mariabejanovska.wordpress.com/2013/05/14/parution-en-francais-du-roman-le-dictionnaire-khazar-de-milorad-pavic-titre-original-serbe-hazarski-recnik/

Son site : http://mariabejanovska.wordpress.com/

 

Nécro de Pierre Assouline, lors de la mort de Pavić en 2009.

http://passouline.blog.lemonde.fr/2009/12/20/pour-saluer-milorad-pavic/

Assouline invoque ici le Nom de la Rose et parle d’« entreprise borgésienne », mais il nous avait, à nous, paru évident, lorsque nous l’avions lu en 1988, acquis pour notre provinciale bibliothèque par son « en chef » Blavier (Anthologie des fous littéraires), que la parenté de ce « Lexique en 100.000 mots » avec les Cent mille milliards de poèmes de Queneau, avec Les villes invisibles et Le château des destins croisés de Calvino, comme avec Les choses et La disparition de Perec crevait les yeux et que tout vrai pataphysico-oulipien ne pouvait que se jeter dessus comme la vérole sur le bas-clergé breton d’illustre mémoire. On n’imagine pas la découverte de « la phrase » insolite, par celui qui arrivait, perplexe, à la fin du deuxième volume. Nous n’avons pas changé d’avis.

 

Un autre article, consacré par le Fric-Frac Club à Pavić, en décembre 2009, alors qu’il venait de mourir :

http://www.fricfracclub.com/spip/spip.php?article512

 

Un mode d’emploi du Dictionnaire, par un fan qui n’est pas Georges Perec

http://hypermedia.univ-paris8.fr/Groupe/documents/khazar.html

 

À propos de ce livre, Biblio-Monde en profite pour présenter quelques écrivains serbes contemporains (du fait de leur exil forcé, beaucoup écrivent en français maintenant).

http://www.bibliomonde.com/livre/dictionnaire-khazar-6145.html

 

Ceux qui, tels Henry Miller, n’en ont jamais assez et lisent lentement pour arriver moins vite au bout, iront voir aussi ce qu’en dit ce site serbe en français, consacré à la littérature :

http://serbica.u-bordeaux3.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=385:sous-la-loupe-le-dictionnaire-khazar-hazarski-renik-de-milorad-pavi-par-boris-lazi&catid=156

 

Par ailleurs, sur le site qu’il anime à la gloire d’Emir Kusturica, Matthieu Dhennin a eu la riche idée de consacrer une page à la Littérature des Balkans. Une visite s’impose :

http://www.dhennin.com/kusturica/v2/_litterature_fr.html

Lien général du site : http://www.kustu.com/w2/fr:start (en français et en anglais)

[ Le même Matthieu Dhennin est, par ailleurs, l’auteur d’un

Lexique subjectif d’Emir Kusturica, L’Age d’homme, 2002, qu’il avoue « construit en un hommage non dissimulé au chef d’œuvre de Pavić » ]

 

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Jean-Marie GOURIO

Le Grand café des brèves de comptoir, Robert Laffont, 2013 -, 925 pages

 

« Se marier avec Dieu, c'est bien, y'a pas de vaisselle »

« Ça lui sert à quoi l’araignée, d’avoir huit yeux, si c’est pour rester toujours derrière la télé ? »

 

 

 

 

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Jonathan SWIFT

Humble proposition pour empêcher les enfants des pauvres en Irlande d’être à la charge de leurs parents ou de leur pays et pour les rendre utiles au public

Préface de Raoul Vaneigem

Le passager clandestin, 2010 - 80 pages

 

 

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 Jonathan SWIFT

Modeste proposition pour empêcher les enfants des pauvres en Irlande d’être à la charge de leurs parents ou de leur pays et pour les rendre utiles au public

Mille et une nuits, 2006, Petite collection n°3634 – 61 pages

 

 

 

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Jonathan SWIFT

Modeste proposition et autres textes

Folio, 2012 – 96 pages

 

 

 

 

 

Dans Les Lettres du Drapier (1724-1725), Swift s'élève contre l'autorisation accordée frauduleusement par le roi d'Angleterre à un certain William Wood de battre monnaie et de l'introduire sur le marché irlandais, au risque d'affaiblir davantage la fragile économie de cette contrée sous le joug de la couronne britannique. Ce pamphlet lui vaudra la mise à prix de sa tête, mais il obtiendra gain de cause, et l'Angleterre cédera finalement. La détresse du peuple irlandais lui inspire également de courts textes, dits "tracts irlandais", parmi lesquels les Dernier discours et suprêmes paroles d'Ebénezer Miston (1722), le Projet de distribution d'Insignes distinctifs aux mendiants (1737), ou encore la Modeste proposition concernant les enfants des classes pauvres (1729) - son pamphlet le plus connu. La froideur calculée presque intolérable de ce texte, l'injustice qu'il véhicule, si inhumaine qu'elle fait honte à l'administration britannique, à l'humanité toute entière, révèlent la profonde compassion de son auteur pour lesplus miséreux.

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 Jonathan SWIFT

« Poèmes satiriques ». Alidades, collection L’Impertinent. Edition bilingue, 44 pages, 5,50 €. Sur commande chez l’éditeur : Alidades ; 1 place du Port. 74500 Evian-les-Bains.

 

 

 

 

 

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 Jonathan SWIFT

L’art du mensonge politique

Jérôme Million, 2007 – 89 pages

 

 

 

 

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Jonathan SWIFT

Voyages de Gulliver

Folio classique, 1976 – 443 pages

 

 

 

 

 

 

 

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François Rabelais

Oeuvres complètes (texte original et translation en français moderne, par Guy Demerson)

Seuil, 1973 - 1584 pages -

 

 

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François Rabelais

Oeuvres complètes (texte original et translation en français moderne, par Guy Demerson)

Seuil, Idem, réédition de 1997

 

 

 

 

Gargantua

Pantagruel

Le Tiers Livre

Le Quart Livre

Le Cinquième Livre

Lettres et oeuvres diverses

« Arriere mastins ! hors de la quarriere ! hors de mon Soleil, Cahuaille au Diable ! Venez vous icy culletans articuler mon vin et compisser mon tonneau ? Voyez cy le baston que Diogenes par testament ordonna estre pres luy posé apres sa mort, pour chasser et esrener ces larves bustuaires et mastins Cerbericques. Pourtant, arriere, Cagotz ! Aux ouailles, mastins ! Hors d’icy Caphards ! de par le diable, hay ! Estes vous encores là ? Je renonce ma part de Papimanie, si je vous happe. Gzz, Gzzz, Gzzzzzz. Davant, davant ! Iront ilz ? Jamais ne puissiez vous fianter que à sanglades d’estrivieres ! Jamais pisser que à l’estrapade ! jamais eschauffer que à coups de baston ! »

(Pantagruel, Prologue)

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Saint-Just

Organt, poème en vingt chants

Kessinger Publishing, Whitefield, Montana (USA), 2010

Fac simile  de l’édition originale - 332 pages

 

 

 

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Saint-Just

Organt, éd. 1789

Hachette, BNF, 2012

161 pages

 

 

 

 

 

Exercice de gamin qui a lu La Pucelle de Voltaire et a voulu s’y essayer. Ses vers sont de mirliton peut-être, mais l’humour est rabelaisien, pas voltairien pour un sou.

 

Extraits

Charlemagne et ses preux s’en vont  Outre-Rhin démocratiser – pardon ! – évangéliser les païens.

 

Le Roi de France et sa gauloise armée,

Ivres de sang, de gloire, et de fumée,

Devers le Rhin précipitaient leurs pas.

D'autant plus fous qu'ils ne sen doutaient pas.

Pleins des vapeurs de leur sainte fortune.

Ils se flattaient de baptiser bientôt,

Et le Saxon, et le Maure, et le Got;

Et cependant le Diable, qui n’est sot,

Se flattait lui qu'il grossirait la lune

De leurs projets. Le Démon est madré.

Et quand il a par sa griffe juré.

Ce n'est en vain. « Faisons pécher la France,

« Dit Salarias, et nous verrons bientôt

« Le Ciel vengeur abandonner Charlot.

« Le bon Adam, de mémoire gloutonne,

« Pour un péché damna le genre humain,

« Le Juif David perdit jadis un trône,

« Pour un baiser que sa bouche félonne

« Avait cueilli sur un téton payen ».

Las ! il s'y prit d'assez gente manière.

L'armée arrive auprès d'une rivière.

El l'on allait s'élancer dans les flots,

Quand tout à coup une force inconnue

Fit frissonner la surface des eaux,

Et tous les cœurs de l'armée éperdue.

Au même instant, d'un tourbillon léger.

Qui vint au bord en cercles expirer,

L'on vit sortir une Nymphe gentille;

Son char était en forme de coquille;

Essaims d'Amours à l'entour voltigeaient;

Ses beaux cheveux au gré de l'air flottaient,

Et des pigeons doucement la traînaient :

Ses yeux en pleurs parcoururent la rive.

« Hélas! dit-elle, et d'une voix plainlive,

« Que n'avez-vous choisi quelque autre bord,

« Cœurs inhumains, pour voler à la mort,

« Sans effrayer mes rivages paisibles

« Par l'appareil de ces armés terribles,

« Et préparer à mon cœur innocent

« L'affreux remords du sort qui vous attend !

« Où courez-vous, insensés que vous êtes?

« A des combats, des lauriers, des conquêtes?

« Le temps a-t-il si peu de prix pour vous,

« Que de la mort vous soyez si jaloux?

« Quand le printemps échauffe la nature,

«  Quand tout respire et tout chante l'amour,

« Vous désertez vos châteaux et la Cour,

« Pour vous charger d'une cuirasse dure,

«  Chercher l'honneur quand le plaisir sourit,

«  Chercher la mort alors que tout revit !

« Et toi, cruel, dont la rage implacable

« Aime à traîner au milieu des combats

« Ton peuple doux, et né pour être aimable,

« De tes fureurs n'es-tu point encor las?

« Est-ce trop peu pour ta noire furie

«  D'avoir de sang inondé l'Italie ?

« Est-ce par-là, monstre, que tu soutien

« Le nom de grand et celui de chrétien?

« Que t'avaient fait ces lointaines contrées,

« Par tes fureurs à la flamme livrées?

« Que t'avaient fait ces enfans, ces vieillards?

« Leur crime donc étoit d'être Lombards!

«  Le tien, barbare, est d'être sanguinaire,

« Et pour le ciel de saccager la terre.

« Jeunes Guerriers, sensibles à ma voix,

« Ne courez point à ces lâches exploits ;

« Le temps, celte ombre et légère et frivole,

« Trop tôt, hélas! et nous quitte et s'envole !

« Ces vains lauriers, dont le renom trompeur

« Paye le sang que l’on vend à l'honneur,

« Que valent-ils, après tout, sans la vie?

« Et que sert-il à l'homme qui n'est plus,

« D'avoir été fameux par des vertus?

« Le héros dort sous sa tombe flétrie,

«  Et les amours viennent danser dessus!

« Si la fureur tellement vous anime,

« Que tous vos cœurs à ma voix soient fermés,

« Partez, volez, combattez et mourez :

« Mais de vos maux épargnez-moi le crime;

« Et sans troubler et déchirer mon sein,

" Allez mourir par un autre chemin ».

 

Rêve d’Organt

Je veux bâtir une belle chimère;

Cela m'amuse et remplit mon loisir.

Pour un moment, je suis Roi de la terre;

Tremble, méchant, ton bonheur va finir.

Humbles vertus, approchez de mon trône;

Le front levé, marchez auprès de moi;

Faible orphelin, partage ma couronne...

Mais, à ce mot, mon erreur m'abandonne;

L'orphelin pleure : ah ! je ne suis pas Roi !

Si je l'étais, tout changerait de face:

Du riche altier qui foule l'indigent,

Ma main pesante affaisserait l'audace,

Terrasserait le coupable insolent,

Élèverait le timide innocent,

Et pèserait, dans sa balance égale,

Obscurité, grandeur, pauvreté, rang.

Pour annoncer la majesté royale,

Je ne voudrais ni gardes, ni faisceaux.

Que Marius annonce sa présence

Par la terreur et la clef des tombeaux;

Je marcherais sans haches, sans défense,

Suivi de cœurs, et non pas de bourreaux.

Si mes voisins me déclaraient la guerre,

J'irais leur dire : « Écoutez, bonnes gens;

« N'avez-vous point des femmes, des enfans?

« Au lieu d'aller ensanglanter la terre,

« Allez vous rendre à leurs embrassemens ;

« Quittez ce fer et ces armes terribles,

« Et comme nous, allez vivre paisibles ».

Mon peuple heureux, mais heureux dans ses ports,

Sans profaner, aux rives étrangères,

Sa cendre due aux cendres de ses pères,

S'enrichirait de ses propres trésors.

Et fleurirait à l'ombre respectable

Des vieilles lois de nos sages aïeux.

Arbres sacrés, recours des malheureux.

Sans que jamais mon sceptre audacieux

Osât flétrir leur mousse vénérable.

Je laisserais le Turc et le Huron

Se faire un Dieu chacun à leur façon.

Bien pénétré du sublime système

Que Dieu n'est rien que la sagesse même,

Et que l'honneur, la vertu, la raison,

Bien avant nous, dans Emile et Caton,

Valaient leur prix, sans le sceau du baptême.

_______________  

 

Je veux avoir une gante maîtresse :

Je n'entends point par gente une déesse;

Car je l’irai quérir parmi les champs.

Je veux qu'elle ait une taille gentille,

Un cœur ouvert, qu'elle ait toujours quinze ans,

Qu'elle soit douce, et que son œil pétille;

Je lui voudrais un petit souris fin,

Sans hardiesse, un petit air malin;

Auprès de moi sur-tout qu'elle rougisse,

Et qu'elle soit enfin telle que Nice

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Organt, monté sur son Ange gardien métarmorphosé en baudet, arrive en Asinomaïe, où les ânes vont à dos d’homme et où il n’est question que d’une histoire de « collier de la reine » volé.

Parlant ainsi, dans le vide il planait.

Gomme un César, assis sur son baudet,

Qui, respirant dans un air sympathique.

Se rengorgeait, pétait, caracolait,

Et modulait sa voix académique.

Le Chevalier, trottant par le pays,

Roulait partout de grands yeux ébahis.

11 regardait comme chose nouvelle

De trouver là le pauvre genre humain.

Lequel rongeait un ridicule frein,

Sanglé, bridé, courbé sous une selle.

Et, qui pis est, des ânes gravement

Traînés par lui sur un char triomphant.

Là sous le joug quatre bêtes humaines,

A pas comptés, de même que nos bœufs.

Tiraient le soc, et traçaient avec peine

Un dur sillon sur un sol raboteux.

Dans ce pays, les ânes, pour les hommes.

Sont ce qu'ici pour les ânes nous sommes.

Ils ont leur code et leur gouvernement,

Leurs Magistrats, leurs Lois, leur Parlement,

De grands Docteurs, héritiers des Apôtres,

Et c'est de là que nous viennent les nôtres.

Ils ont aussi leur Université.

La Capitale est Asinomaïe.

Mon Chevalier, trottant par la Cité,

Scandalisait le peuple à longue ouïe,

Qui le voyait sur un âne monté.

Cet attentat parut le plus profane,

Le plus hardi, dont de mémoire d'âue,

Dans le pays on se fût avisé.

Le pauvre Saint était formalisé.

Quoi qu'il en soit, l'humilité céleste

Le retenait; on le voyait souffrir;

Il tenait bas une oreille modeste.

Et seulement quelque léger soupir

Faisait par fois la cité retentir.

Mais que disait la race pécadille ?

De tous côtés les bons mots circulaient,

Et par un rire où les grâces brillaient,

Au Paladin les esprits se montraient

Epanouis d'une façon gentille;

Ils excellaient dans l'art des calembourgs.

Esprits pointus des plaisans de nos jours,

Vous êtes nés sous cet astre bénigne.

Les ânes ont là-haut l'esprit bien fait,

Les nôtres ont la bile plus maligne :

Que si cet œuvre à leurs yeux paraissait,

Vous les verriez s'épuiser en ruades,

Et m'envoyer de longues pétarades

Au nom du Ciel ; que pitié d'eux il ait !

Mais les pavots de leur Académie,

Sans moi, pourront endormir l'Aonie.

Qu'ai-je besoin, sur le docte sommet,

D'aller montrer, en ma folie extrême,

Un sot de plus? Un de moins il aurait,

Si le S……  avait pensé de même.

Mais reprenons notre premier objet.

Antoine Orgnnt était tout stupéfait

De voir ainsi la pauvre humaine engeance;

Il ne voyait que ce qu'on voit en France.

« Dieu soit loué, ce qu'il fait est bien fait,

« Disait Organt. L'homme, n'est qu'une bête,

« L'âne non plus ; c'est le droit de conquête.

«  Apparemment les hommes par là-bas

« Sont les plus forts, et l'àne en ces climats.

« Voyons pourtant, pendant que nous y sommes,

« Si, dans ces arts dont nous nous pavanons,

« Ces ânes-ci valent les ânes hommes;

« Si c'est du moins pour de bonnes raisons

« Qu'ils servent l'homme, ou que nous les servons ».

Il se trouvait alors près d'une église.

Il entre, et voit ânes le froc en chef.

Dans notre siècle, il se serait cru, bref.

Chez les enfans de Saint-François d'Assise,

Comme Lourdis, lequel, chez la Sottise,

Si l'on en croit le sincère Arouet,

Dans son couvent encore se croyait.

Un âne en chaire, esprit évangélique,

Adoucissait sa voix apostolique.

Il appuyait d'un pied périodique

Les vérités que sa bouche entonnait.

L'oreille haute, et de dextre et de gauche,

Comme un manant qui dans la plaine fauche,

Son éloquence au peuple il envoyait.

Point n'oubliait une modeste pause,

Quand il avait dit une belle chose.

Son cœur ardent semblait voler à Dieu,

Et les élans de sa voix déployée

Faisaient frémir les échos du saint lieu.

Il parla d'or; la troupe édifiée,

Chacun chez soi s'en fut sanctifiée,

Et le Docteur avait si bien prêché,

Qu'en descendant il eut un évêché.

Organt disait : Nous faisons tout de même.

Puis il s'en fut et l'imprudent fit bien;

Car un bédaut venait chasser le chien.

Comme on jugeait une cause suprême,

Au Parlement il s'en fut de ce pas,

Où tout à l'heure au Cirque de Cujas

Allaient lutter de braillards Avocats.

Là gravement tousse Monsieur le Juge;

Là les grugeurs, et là ceux que l'on gruge.

Bref, un Huissier cria : Paix là ! Paix là !

L'on fil silence, et puis l'on commença.

Voici d'abord un début pathétique,

Enluminé de fleurs de rhétorique,

Et dans lequel la lune et le soleil

Jouaient sur-tout un rôle non pareil.

Des deux côtés, les Avocats tonnèrent,

De tous côtés les oreilles dressèrent.

A ce fracas, on devine aisément

Qu'il s'agissait d'un cas très important.

Si l'on en croit des chroniques certaines,

C'était, Messieurs, pour un licou volé

Que l'on avait tant et si bien hurlé.

Or vous saurez que, depuis six semaines,

On ne parlait, grand, petit, sage, fou,

Que du licou, du licou, du licou;

On en parlait à la table du Prince,

Dans les boudoirs de toute la province,

Et ce licou fit lui seul plus d'éclat,

Que n'auraient fait mille crimes d'État.

Sur ce licou l'on fit un nouveau code.

Et les licous devinrent à la mode :

Onc on ne prit un si juste ornement.

Monsieur le Juge, après très longue pause.

L'oreille haute, et le nez renfrognant.

Dans le silence et le recueillement.

Comme il aptait à cette grave cause;

Après avoir pesé très mûrement

La vérité, prononça posément.

Et toutefois condamna l'innocent.

Organt disait : nous en ferions autant.

Bien qu'en ces lieux l'homme fut bête vile,

On ne fut pas de l'y voir bien surpris.

Ce n'étoit pas chose plus incivile

Que voir un âne en tribune à Paris.

(…)

Organt s’en fut au Temple du Génie;

Certaine odeur de loin prenait au nez,

Odeur asine, odeur d’Académie.

Figurez-vous les Quarante assemblés.

Au milieu d’eux paroissait la Science

Cent fois plus sotte encor que l'Ignorance ;

Ses yeux étaient ceints d'un voile d'airain;

De le percer elle lâchait en vain !

Elle tenait une lanterne obscure,

D'où s'élevait une fumée impure,

Et toutefois son cortège hébété,

A sa lueur cherchait la vérité.

Sa nuque était vers la terre affaissée;

Elle rongeait le mords avec les dents;

Et par ce mords sa langue embarrassée

Ne bégayait que des sons discordans.

Le sot Orgueil paraissait auprès d'elle;

Il lui servait de digne champion,

Et chaque jour, à sa gloire fidèle,

Il combattait sa rivale, Raison.

Le Paladin dormit à la séance ; (…) 

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Léon Bloy

Histoires désobligeantes, L’Arbre vengeur, 2007- 267 pages

 

 

 

 

Incendiaire volontaire qui brûle pour la littérature, ne rendant de compte à personne sinon à un Dieu terriblement absent, Léon Bloy a mis tout son furieux génie dans ces trente contes ; implacables et hilarantes nouvelles où l'horreur se conjugue au familier, et où, sans jamais se départir d'une distinction grammaticale, il nous fait douter de son sérieux jusqu'au moment de l'explosion. Cet enragé, revenu d'un temps qu'on croyait disparu, pointe sur notre globe affolé sa griffe moqueuse : malheurs et turpitudes sont notre lot et ne valent qu'éclats de rire. « Je le confesse, avoue-t-il, il n'est pas en mon pouvoir de me tenir tranquille. Quand je ne massacre pas, il faut que je désoblige. C'est mon destin. J'ai le fanatisme de l'ingratitude. »

 

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Léon Bloy

Exégèse des lieux communs, Rivages, 2005 – 410 pages

 

 

 

 

 

« Obtenir enfin le mutisme du Bourgeois, quel rêve ! L'entreprise, je le sais bien, doit paraître fort insensée. Cependant je ne désespère pas de la démontrer d'une exécution facile et même agréable. Le vrai Bourgeois, c'est-à-dire, l'homme qui ne fait aucun usage de la faculté de penser et qui vit ou parait vivre sans avoir été sollicité, un seul jour, par le besoin de comprendre quoi que ce soit, est nécessairement borné dans son langage à un très petit nombre de formules. Le répertoire des locutions patrimoniales qui lui suffisent est extrêmement exigu. Ah ! Si on était assez béni pour lui ravir cet humble trésor, un paradisiaque silence tomberait aussitôt sur notre globe consolé ! » Léon Bloy. « L'invective systématique, maniée sans aucune limite d'objets, constitue d'une certaine façon une expérience radicale du langage : le bonheur de l'invective n'est qu'une variété de ce bonheur d'expression, que Maurice Blanchot a justement retourné en expression du bonheur. » Roland Barthes. « Léon Bloy, collectionneur de haines, dans son musée bien rempli, n'a pas exclu la bourgeoisie française. » Jorge Luis Borges. « Exégèse des Lieux Communs est une oeuvre grandiose. » Walter Benjamin.

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Et les Roms dans tout ça ?

Oh, les Roms continuent d'être expulsés de chez eux par les états dont ils sont des minorités nationales (Bulgarie, Slovénie et autres « membres de l’Union Européenne »). Virés de chez eux, ils viennent chez nous, l’espace Schengen étant le leur autant que le nôtre. Et que faisons-nous ? Des « lois spéciales » anti-Schengen permettant de les expulser. Des lois illégales, donc. À quoi sert-il d’avoir des règles, si c’est pour qu’elles n’aient même pas d’exceptions ?

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La tribu prophétique aux prunelles ardentes
Hier s'est mise en route, emportant ses petits
Sur son dos, ou livrant à leurs fiers appétits
Le trésor toujours prêt des mamelles pendantes.

Les hommes vont à pied sous leurs armes luisantes
Le long des chariots où les leurs sont blottis,
Promenant sur le ciel des yeux appesantis
Par le morne regret des chimères absentes.

Du fond de son réduit sablonneux, le grillon,
Les regardant passer, redouble sa chanson;
Cybèle, qui les aime, augmente ses verdures,

Fait couler le rocher et fleurir le désert
Devant ces voyageurs, pour lesquels est ouvert
L'empire familier des ténèbres futures.

 

 

*

Essayons quand même de finir dans la bonne humeur :

 

Les défenses du Zénith ne tiendront pas longtemps

 

 

*

26. Sani_soutien_a_Joe_Le_Corbeau.jpg

 

 

 

 

 

Mis en ligne le 17 février 2014

Nos très plates excuses pour le stupide interlignage de Skynet !

 

 

19:14 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

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