14/02/2017

ENCORE SOROS !

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Suite à notre post précédent

 

Encore Soros…

Une révolution de couleur en Roumanie

RT 13 février 2017

 

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À Bucarest, les manifestations contre le gouvernement continuent. Ici, place de la Victoire, des milliers de Roumains ont manifesté ce dimanche 12 février pour la treizième nuit d’affilée. Des jeux de lumière ont été utilisés pour recréer le drapeau national.

Les protestataires réclament la démission du gouvernement, suite à un projet de décret dont le but serait de décriminaliser des politiques poursuivis pour corruption officielle.

Source : RT

 

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George Soros est-il à la manoeuvre, là aussi ? Question ridicule.

Les informations sont maigres et plutôt incohérentes, mais nous avons reçu, par courrier, une mise au point de « socialistes » roumains. Qui sont, paraît-il, des communistes.

Nous avons éclairci de notre mieux, pour qui n’est au courant de rien, cette communication traduite par un député européen. Espérons n’avoir pas fait de bourdes. Toute rectification d’erreur sera la bienvenue.

 

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Développements en Roumanie

 

Envoyé par le Parti socialiste de Roumanie (communiste en fait ...car le terme « communiste » est interdit en Roumanie)

12 février 2017

From : EL-executive-board [mailto:el-executive-board-bounces@news.european-left.org]  

On Behalf Of ldstanciu stanciu
Sent : Friday, February 10, 2017 9:25 AM
To : el-executive-board@news.european-left.org; el-member-parties@news.european-left.org; el-observer-parties@news.european-left.org
Subject : [EL executive board] Développements en Roumanie

 

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Nous constatons que la plupart des médias internationaux rapportent incorrectement la situation actuelle en Roumanie, se contentant de montrer le spectacle d'une minorité représentée par le seul président Iohannis et les manifestants organisés par lui. Les médias ne comprennent pas ou déforment délibérément les véritables événements et leurs enjeux.

C’est pourquoi nous souhaitons vous éclairer sur ce qui se passe vraiment en Roumanie depuis les élections législatives du 11 Décembre 2016, qui ont été remportées d'une manière très nette, par le Parti Social Démocrate, PSD, (45,5%), lequel a réussi à former une coalition stable au Parlement (65,5%).

Le président Klaus Iohannis [en fonctions depuis le 21 décembre 2014, nde], en violation de la Constitution, a fait campagne à la fois pour son parti, le Parti National Libéral, PNL, et pour le parti nouvellement créé par Soros, Union sauvez la Roumanie, USR , qui, ensemble, ont obtenu moins de 30% des voix.

 

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Le président Klaus Iohannis

 

En fait la chaîne des abus continue. L’opération « Je veux mon Parlement. Je veux mon Gouvernement » a été lancée en octobre 2015, par la destitution du gouvernement PSD dirigé par Victor Ponta, son adversaire à l'élection présidentielle de 2014, et par la nomination d'un gouvernement composé des fonctionnaires roumains de la Commission européenne et des employés des ONG de Soros, gouvernement dirigé par Dacian Cioloş, ex-commissaire à l'agriculture à la Commission européenne.

 

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Dacian Cioloş

 

Les récentes mesures dirigées contre la coalition gouvernementale sont :

 

- Le rejet de la première proposition du Premier ministre, sans aucune motivation.

- Le retard dans l'approbation de la nomination du gouvernement et le retard dans l'octroi d'approbation pour le budget  2017.

- Le rejet de la loi proposée par le PSD et approuvée par le Parlement, concernant l'annulation d'un nombre total de 102 impôts et taxes, l’exigence de renvoyer la loi au Parlement et de retarder, par conséquent, son application d’environ trois mois. 

- L’incitation continue à des troubles publics, par manifestations contre le gouvernement actuel etc.

 

Tous cela étant, bien entendu, destiné à empêcher la coalition majoritaire élue de mettre en place le programme de gouvernement qui prévoit, pour la première fois, plusieurs mesures destinées à accroître le niveau de vie du plus grand nombre. De ce fait, c’est avec un retard de deux mois qu’est en cours la première étape, soit : l’augmentation des pensions, du salaire minimum, des salaires des enseignants et des médecins, des aides aux personnes défavorisées, la réduction des impôts etc.

Les manifestations contre le PSD qui se déroulent depuis 9 jours [maintenant plus de 13, nde] devant le siège du gouvernement, Place de la Victoire, ont été organisées grâce à Internet par des partisans du Président. Le motif invoqué est l'approbation « frauduleuse », par le gouvernement, d'une ordonnance d'urgence sur la modification de certains articles du Code pénal et du Code de procédure pénale, basée sur les exigences de la Cour constitutionnelle et des directives européennes. Mais les vrais motifs sont devenus évidents à partir de la sixième soirée de manifestations, la plus importante de toutes, alors que le gouvernement venait d’abroger l'ordonnance critiquée, car maintenant, seules persistent les exigences de destitution du gouvernement et d’arrestation des dirigeants du PSD.

Nous insistons sur le fait qu’une manifestation spontanée de jeunes de Bucarest a été confisquée et détournée par le Président et les dirigeants de ses partis, qui en ont pris la tête, la faisant précéder par la voiture du président, et la faisant passer de l'emplacement traditionnel des manifestations à Bucarest – Place de l'Université – à la Place de la Victoire, où se trouve le siège du Gouvernement. Ces manifestations sont illégales, non autorisées, mais très bien organisées. Elles bénéficient d’une logistique impressionnante (systèmes laser projetant des messages anti-gouvernementaux sur les bâtiments entourant la place, nombreuses pancartes de slogans sophistiqués, jeux de groupes, etc.). À certains moments coordonnés dans toutes les villes, retentit l'hymne national, suivi d'illuminations par flash lights de téléphones mobiles etc.

Ces actions de Iohannis sont soutenues par une partie des services secrets et par les chefs des procureurs, qui sont nommés par le Président et qui, en introduisant de nouvelles dispositions légales, vont perdre leur rôle de premier plan dans l'État.

Il y a plus de 12 ans que la Roumanie est un État policier. L'ancien président, Traian Basescu, a transformé la corruption en « attaque contre la sécurité nationale » et donné des pouvoirs discrétionnaires aux agents des services secrets et aux procureurs. Ces pouvoirs ont été transformés en  armes destinées à détruire les opposants politiques. À ces forces, se sont ajoutées les directions des entreprises multinationales, qui paient leurs employés pour qu’ils participent aux manifestations. Le président de la Raiffeisen Bank, par exemple, Steven Van Groningen, a été photographié manifestant côtés de Iohannis. Pourquoi les multinationales ? Parce qu'elles détiennent 98% du système bancaire roumain et plus de 80% de l'économie roumaine. Actuellement, tous les profits réalisés en Roumanie sont transférés aux pays qui leur servent de sièges. Le programme du gouvernement prévoit la réduction de leurs bénéfices (par augmentation des salaires d’où augmentation des impôts, par obligation de cotiser à l'assurance sociale et au fonds de santé et par imposition de quiconque gagne plus de cinq salaires moyens etc.). En outre, à partir  du 1er janvier 2018, il a décidé que les bénéfices seraient taxés dans le pays où ils sont réalisés, ceci, d’ailleurs, en application d'une directive européenne.

En guise de soutien supplémentaire aux manifestants, Iohannis a fait appel aux institutions de l'État qui devraient être indépendantes, à l’avocat du Peuple et au Conseil suprême de la Magistrature, et il les a forcés à contester avec lui, le gouvernement démocratiquement élu.

Le 7 Février, devant le Parlement, le Président a encouragé les manifestants, il a offensé le PSD et il a refusé de jouer son rôle constitutionnel de médiateur.

Le 8 Février, la Cour constitutionnelle a rejeté tous les appels contre l’ordonnance d'urgence critiquée, déclarant qu'il n'y avait pas de conflit d'intérêts, le gouvernement étant habilité par le Parlement à émettre des ordonnances d'urgence pendant les vacances parlementaires.

Entretemps, le Parlement a approuvé le budget pour 2017 et a rejeté la motion de censure déposée par les partis de Iohannis [et de Soros, nde], motion qui réclamait la démission du gouvernement.

Consternés par le comportement de Klaus Iohannis contre le vote de la majorité des Roumains et par l'arrogance avec laquelle il appelle les manifestants anti-gouvernementaux « mes Roumains », les vrais Roumains protestent, depuis cinq jours, devant la Présidence (Palais de Cotroceni), contre le Président et son système, contre les agents des services secrets et les procureurs, appelés Binôme.

Malheureusement, Iohannis ne renonce pas à son plan déclaré de changer la majorité parlementaire et d'imposer son propre gouvernement non élu. Il continue sa campagne de haine et de division.

Il orchestre ainsi une campagne d’attaques permanentes contre Liviu Dragnea, Président du PSD, la personnalité politique la plus populaire du moment, et le seul rival qu’il ait à redouter dans les prochaines élections présidentielles. Ces campagnes traitent Dragnea de « condamné » parce qu'il a fait l’objet d’une condamnation avec sursis pour  avoir commis « l’erreur » de mobiliser l'électorat PSD, c’est-à-dire pour l’avoir incité à voter lors du référendum sur la destitution du président Traian Basescu. Pour mieux faire comprendre la manière dont fonctionne la justice en Roumanie, disons juste que, dix mois après émission de la sentence et après plusieurs demandes par lui faites à la cour, il a été informé, le 8 février, qu’en l'absence de preuve, la sentence avait été motivée « pour conduite autoritaire » et « pour n’avoir pas reconnu sa culpabilité au cours de l'enquête ». À ce jour, les procureurs sont encore à la recherche de faux dénonciateurs pour tenter de l'intimider ou même de le faire arrêter.  De nombreux politiciens sont ainsi expulsés de la vie politique. Ils finissent toujours par gagner leurs procès, mais seulement après que leur image publique ait été détruite.

 Le Parti Socialiste Roumain lance des appels au calme et à l'ordre constitutionnel, pour que soit respectée l'indépendance des pouvoirs indispensable dans un État de droit, et que soient assurées les conditions juridiques nécessaires au fonctionnement du Parlement et du Gouvernement, seules institutions impliquées dans le processus législatif. Le PSR met en garde contre les entreprises factieuses en cours et les distorsions auxquelles se livrent les médias internationaux, dans leur présentation des phénomènes sociopolitiques en train de se dérouler en Roumanie.

Pour le PSR :

Lucia Stanciu

Dumitru Stanciu

 

L’article qui suit – merci à M. Bruno Drweski ! – devrait apporter toutes les précisions nécessaires

 

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Roumanie : Révolte, en effet. Mais révolte de qui contre qui ?

Modeste Schwartz – Visegrad Post 13 février 2017

 

Bucarest. Une série de manifestations relativement importantes se sont récemment déroulées dans la capitale roumaine et dans quelques villes de province. Une cinquantaine de milliers de personnes (selon les organisateurs) ont manifesté le 1er février 2017… contre le gouvernement récemment formé à la suite des élections de décembre. C’est la manifestation la plus importante depuis 2014. Fait sans précédent : le président de la République, Klaus Iohannis, en a pris la tête. Certains parlent de « tineriade », recyclant le terme « mineriade » en se référant cette fois, non à des mineurs, mais à des jeunes gens, les tineri (teenagers en anglais, adolescents en français).

 

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Pour éliminer au départ tout risque de polémique simpliste : oui, un nombre non négligeable de membres du Parti Social Démocrate roumain (PSD), au pouvoir depuis décembre dernier dans le gouvernement de coalition  Grindeanu est « corrompu » – autrement dit ils acceptent des pots de vins, pratiquent l’abus de biens publics, etc. – comme le fait tout le reste de la classe politique roumaine sans exception, et comme le fait d’ailleurs (ainsi que le démontre l’affaire Fillon en France) la quasi-totalité de la classe politique européenne. Le capitaine auto-proclamé de la « croisade contre la corruption, que les médias européens essaient en ce moment de vendre comme une « révolution de la jeunesse », Klaus Iohannis (57 ans, président de la Roumanie), était, avant d’entrer en politique, professeur de physique dans un collège du secondaire de sa ville natale Sibiu. À cette époque, un enseignant du secondaire, en Roumanie, gagnait moins de 300 € par mois. Ce même Iohannis (dont des mauvaises langues chuchotent qu’il serait le gendre d’un ancien officier de haut rang de l’ex-police secrète du temps du communisme) est propriétaire de sept immeubles à Sibiu, prospère ville touristique splendidement restaurée, où les prix de l’immobilier plafonnent, et il a assuré sans rire les avoir achetés avec les revenus (par ailleurs non déclarés) qu’il aurait gagné en donnant des leçons privées !

Quant au nouveau parti « Union sauvez la Roumanie » (USR), qui se présente comme la grande alternative générationnelle et culturelle (regrettablement privée de tout programme politique, exception faite du fameux mysticisme « anti-corruption »), son leader charismatique, la Française (mariée à un Roumain) Clotilde Armand, a récemment déclaré qu’elle « regrettait » d’avoir empoché de vastes sommes pour ses « activités de consultante » auprès de la multinationale Bechtel Corporation, qui a construit, en Transylvanie une des autoroutes les plus courtes et les plus chères de toute l’histoire des ponts et chaussées.

 

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Par conséquent, en supposant que les Roumains émergent de l’apathie politique qui reste l’attitude de la majorité d’entre eux, on pourrait s’attendre à des manifestations « non politiques » exigeant des changements du genre amendement de la Constitution, remplacement complet du personnel politique, démocratie directe et autres choses du même genre.

Ce n’est pas le cas : les 50.000 exemplaires de la « jeunesse roumaine » qui manifestent (chiffre officiel probablement surestimé, mais quand bien même serait-il vrai, le gouvernement en place doit sa légitimité à 4 millions d’électeurs, ce qui fait 80 voix pour un seul manifestant) exigent explicitement, et de façon de plus en plus violente et illégale, la chute (et même l’interdiction) du PSD ; quant à l’alternative qu’ils ont en tête (dans les très rares occasions où il leur arrive de penser), la présence, dans les rangs des manifestants, du président Iohannis, initialement porté au pouvoir par le Parti National Libéral (PNL) aujourd’hui dans l’opposition et des leaders de l’USR, laisse peu de place au doute. Les « jeunes, beaux et libres », selon leur propre rhétorique, veulent remplacer une équipe politique corrompue mais soutenue par une forte majorité démocratique par une équipe politique corrompue sans pratiquement aucune base démocratique. Comment peut-on même essayer d’expliquer cette démence ?

Étant donné que :

1) Beaucoup des manifestants sont en effet relativement jeunes, dépourvus de la moindre connaissance historique et du plus faible savoir socio-économique, eu égard au naufrage du système scolaire roumain (et Européen), et qu’ils se contentent de suivre les mâles et les femelles dominants de leurs environnements associatifs dans des manifestations qu’ils ressentent la plupart du temps comme des fêtes de rues leur offrant surtout l’occasion de se rencontrer, de flirter, etc. ; et que

2) Les autres manifestants sont des activistes appartenant à des ONG fondées par les organisations de la galaxie Soros et à des fondations politiques chargées d’exécuter les basses œuvres de la diplomatie allemande en Europe de l’Est…

…on comprend que la question ci-dessus doive être divisée en deux parties, conduisant à la description de deux jeux de motivations.

1° - Pour ce qui concerne les manifestants sincères : qu’est-ce qui peut bien amener une partie significative d’un groupe d’âge au degré de masochisme social et de haine de soi qui pousse un étudiant à vouloir renverser un gouvernement qui vient juste de lui voter la gratuité des déplacements sur tout le réseau des chemins de fer ou un futur employé à manifester contre le pouvoir qui vient d’augmenter le salaire minimum après une décade d’austérité sous le parapluie du FMI et de Berlin ? Etc. etc. Pourquoi diable les Roumains se haïssent-ils autant eux-mêmes et entre eux ?

2° - De la part des instigateurs, et en particulier de leurs sponsors (c’est-à-dire premièrement l’Allemagne et « Bruxelles ») pourquoi tant de haine ? Pourquoi veulent-ils aussi désespérément renverser à tout prix le gouvernement Grindeanu et la parti dirigé par Liviu Dragnea, au mépris du fait que la victoire de Trump semble les avoir privés de leur carburant secret (à savoir, les discrètes interventions des services secrets sous contrôle de la CIA), qui jusqu’à présent ont toujours assuré le succès politique de mouvements de rues qui, à Paris ou à Londres seraient à peine remarqués tant ils sont marginaux et politiquement amorphes ? Pourquoi lancer toutes leurs troupes de la « société civile » dans cette bataille incertaine, au risque de les faire se discréditer définitivement en cas d’insuccès, alors que le SPD (qui pourrait avoir lancé à plusieurs reprises une procédure de suspension contre Liviu Dragnea et ne l’a pas fait) semble prêt à se battre avec les mains liées ou même à négocier pacifiquement ?

 

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 Sorin Grindeanu, Premier ministre

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                                                                                       Liviu Dragnea, chef du SPD

 

La réponse à la première question exigerait un traité sur l’histoire et l’anthropologie de la Roumanie, que j’essayerai de résumer dans un article ultérieur. Pour le moment, contentons-nous d’une conclusion très générale : nés et élevés dans une colonie de facto, où leur comportement politique n’a jamais eu le moindre impact sur la conduite réelle de leur pays et/ou sur leurs conditions d’existence, les jeunes Roumains ne savent littéralement pas ce que c’est que la politique, et salivent comme les chiens de Pavlov aux provocations des agitateurs professionnels de la société civile, qui les incitent à participer à ces rites tribaux de purification collective sous forme de fêtes de rues anti-corruption.

Répondre à la seconde question exigera en revanche moins d’intuition, d’interprétation, de concepts et de philosophie. En fait, il suffit d’être au courant des décisions récemment prises par le gouvernement Grindeanu et des programmes de gouvernement qu’il entend mettre en place dans les mois qui viennent (et qui sont dans le domaine public mais soigneusement ignorés par la presse roumaine sous contrôle occidental et par la presque totalité de la presse étrangère) pour comprendre que la chancelière du Reich Merkel ne peut tout simplement pas laisser passer une semblable mutinerie ni même condescendre à négocier avec les mutins, mais qu’elle exige au contraire une punition exemplaire, au besoin suivant les méthodes éprouvées à Kiev.

Le gouvernement Grindeanu, avant d’adopter les décrets d’amnistie  – objets de tant de pleurnicheries des « jeunes, beaux et libres » – qui, contrairement à ce qu’on lit ici et là dans la presse contrôlée

- n’étaient en rien ses premières mesures (voir ci-dessous) ;

- ne « légalisent » pas la corruption et ne disculpent absolument pas tous les faits de corruption (ils en situent seulement le seuil indépassable à ±40.000 €, et il semble d’ailleurs que les charges retenues contre Liviu Dragnea ne soient pas couvertes par l’amnistie) ;

- étaient absolument nécessaires, puisque, sinon, le PSD eût été tout à fait dans l’incapacité de gouverner, avec le flingue pointé sur  sa tête collective par le Directoire National Anti-corruption (lequel obéit à la lettre à ses sponsors occidentaux)

le gouvernement Grindeanu, pendant  les dix jours qui ont séparé sa récente inauguration de ces décrets, n’a pas chômé. Au cours de cette période d’un peu plus d’une semaine, il a pris un certain nombre de mesures significatives consistant à :

- relever le niveau des salaires minimum et des retraites, frappant ainsi de nullité les mesures d’austérité adoptées par les gouvernements de la présidence Băsescu (en particulier le gouvernement Boc) sous les diktats du FMI, de Berlin et de Bruxelles ; et

- annoncer que les salaires inférieurs à 500 € seraient exemptés d’impôts (oui ! il y a un mois, en Roumanie, pays membre de l’U.E., beaucoup de gens payaient encore des impôts sur des salaires de 300 € mensuels, dans des villes où le loyer d’une pièce dans un appartement collectif est rarement inférieur à 100 € par mois et où les prix des denrées alimentaires vendus dans les supermarchés sont au même niveau qu’en Hongrie, c’est-à-dire pas loin de ceux pratiqués en Autriche).

Non seulement ces deux mesures constituent un très « mauvais exemple » pour toute l’Europe du Sud et de l’Est qui pourrait être tentée de secouer le joug de l’ordo-libéralisme allemand et de se tourner vers des politiques de croissance, mais elles affectent directement le capital allemand.

L’Allemagne (c’est-à-dire la capitale de la Bavière et ses auxiliaires autrichiens) est devenue récemment l’investisseur principal en Roumanie, suivie par la France, alors que les États-Unis (toujours très présents au début des années 2000) semblent, depuis la présidence d’Obama et son pivotement vers l’Asie, avoir passé la main. Le taux de profit très élevé de ces investissements – les compagnies roumaines présentent généralement un niveau de rentabilité double, par rapport aux autres pays de la zone euro – est basé principalement sur l’exploitation sans retenue d’une main d’oeuvre esclave (à un salaire minimum très précisément calculé pour permettre la survie misérable d’un individu sans famille à nourrir et sans loyer à payer, les Roumains étant, comme la plupart des Européens de l’Est, en possession d’un appartement en mauvais état hérité de l’époque soviétique au début des années 1990), condition qui résulte en une mobilité sociale et géographique très basse, en un déclin démographique sans précédent et en un taux d’émigration plus élevé que celui de tous les pays non-africains, plus élevé même que celui de la Syrie, y compris pendant la période de guerre.

Jusque là, cependant, je crois que les choses seraient restées dans le domaine du négociable : quelques cadeaux d’impôts aux plus gros « investisseurs » allemands (comme dans le cas de Ruhrgas, qui a pris le contrôle de l’ancien monopole d’État sur le gaz en Transylvanie et qui fait payer à la population au même prix que l’Allemagne, un gaz qu’elle achète très bon marché… à la Russie), et Munich se serait calmée, laissant les petits investisseurs et les Français faire les frais de la nouvelle politique (les Français, par ailleurs très présents sur le marché du commerce de détail, ne se seraient pas plaints trop bruyamment de ce que Grindeanu injecte des stéroïdes au pouvoir d’achat de la classe moyenne roumaine).

Mais voilà… l’odieux gouvernement PSD a aussi l’intention de créer :

- un Fonds Souverain au Développement et à l’Investissement (FSDI), comme en Norvège, en France, en Arabie Saoudite, etc., qui serait alimenté par les bénéfices des entreprises restées sous le contrôle de l’État...

(Bénéfices ? Quelle surprise ! Quand on se souvient des cris des gouvernements précédents, d’après lesquels ces entreprises étaient « des trous sans fond » qu’il fallait privatiser d’urgence…)

...et qui serviraient principalement à doter la Roumanie du lien infrastructurel dont manque son industrie agroalimentaire - traitement, mise en conserves et en bouteilles – entre son énorme fertilité agricole et ses 18 millions de consommateurs, convaincus à juste titre que l’alimentation produite en Roumanie est plus saine et meilleure au goût que toute la nourriture d’importation.

Là, du point de vue de la métropole colonisatrice, on entre dans le domaine du non-négociable. Car, par une telle mesure, la Roumanie a tout simplement l’intention de contester le statut de colonie d’extraction (source de matières premières pratiquement gratuites et d’une main d’œuvre migrante pas chère) qui lui a été assigné par l’ordre actuel du monde, et de revendiquer, sinon une complète souveraineté dont elle n’a pas les moyens militaires, du moins un statut de colonie productrice comparable à celui de la Hongrie, où le niveau de salaire moyen est de 50% plus élevé et qui souffre beaucoup moins d’hémorragies migratoires.

Voilà donc qui est en train de se révolter : c’est l’Allemagne, métropole colonisatrice, qui se révolte contre le gouvernement démocratiquement élu de la Roumanie (tout à fait indépendamment des faits de corruption qui lui sont reprochés ni plus ni moins qu’à ceux qui l’ont précédé ou qu’à ceux de l’Europe en général) et qui tente de le renverser au moyen d’un putsch unissant les efforts des fondations politiques allemandes (fondations Adenauer, Ebert, Luxembourg) à ceux de la « société civile » financée par Soros, putsch qui, cette fois, ne fait même pas semblant d’être apolitique ou transpartisan, mais appelle effrontément à remettre en selle le gouvernement de l’ex-commissaire européen Dacian Cioloş, un technocrate qui n’a jamais été élu par personne, imposé sans aucune majorité parlementaire par Iohannis en 2014 et renvoyé du pouvoir par le vote massif qui a sanctionné sa politique des deux années passées.

Il faut dire que l’Union Européenne, si véhémente aujourd’hui dans ses louanges, n’a pas facilité la tâche de Cioloş : considérant qu’elle contrôlait désormais directement sa plantation, la métropole colonisatrice avait même décidé de rogner encore un peu plus sur ses dépenses, avec pour conséquence que les résultats du gouvernement Cioloş, dans l’absorption des fonds structurels par exemple, avaient été encore plus catastrophiques que ceux (pourtant bien bas) des précédents gouvernements. Voilà l’élite compétente et virginale que les « jeunes, beaux et libres » d’Angela Merkel et de George Soros, s’évertuent en ce moment à remettre au pouvoir, au mépris de la volonté populaire exprimée par les urnes.

 

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À la lumière de ces développements, nous pouvons considérer comme parachevée la transition de l’Union Européenne (par ses buts et ses méthodes) en une structure parasitaire comparable à ce que fut la United Fruit Company en Amérique Latine jusqu’aux néo-révolutions bolivariennes. Les escadrons de la mort n’ont pas encore fait leur apparition, mais ne mollissez pas M. Iohannis, avec un peu d’effort, vous êtes en bonne voie pour devenir un autre Pinochet !

 

Modeste Schwartz est un écrivain français qui vit en Transylvanie et qui écrit notamment pour le Visegrad Post, de Hongrie.

Source : http://visegradpost.com/en/2017/02/02/romania-revolt-inde...

Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades

 

 

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L’issue paraît claire. Soit M. Grindeanu connaîtra le sort de Manuel Zelaya ou de Dilma Roussef, soit il réussira à marcher sur les traces de Nicolás Maduro.

Pour que les Roumains ne connaissent pas le sort des Nicaraguayens et des Brésiliens, celui des Ukrainiens et de tant d’autres, IL FAUT LES SOUTENIR PAR TOUS LES MOYENS POSSIBLES, pas juste regarder !

 

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C’est bientôt Pâques…

 

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Pendant qu’on y est, c’est l’occasion ou jamais de vous parler d’un auteur roumain de grand talent

 

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Dan LUNGU

Le paradis des poules

Éd. Jacqueline Chambon, 2005

222 pages

 

 

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Dan LUNGU

Je suis une vieille coco

Éd. Jacqueline Chambon, 2008

228 pages

 

 

 

L’AUTEUR

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Dan Lungu (né en 1969 à Botoşani) est écrivain et maître de conférences à la chaire de Sociologie de l'Université Alexandru Ioan Cuza à Iasi (Roumanie).

Il a publié plusieurs recueils de poèmes et de nouvelles et reçu de nombreux prix.

En 1996, il fonde le groupe littéraire Club 8.

En 2004, il publie Raiul Găinilor (roman de zvonuri şi mistere) aux éditions Polirom.

En 2005, le livre sort traduit du roumain par Laure Hinckel aux éditions Jacqueline Chambon sous le titre : Le paradis des poules, faux roman de rumeurs et de mystères. Il s'agissait de son premier roman traduit en français.

 

 

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Mis en ligne le 14 février 2017.

 

 

 

 

22:30 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (1) |  Facebook |

Commentaires

Il est intéressant de noter que la Roumanie représente la synthèse de toutes les tares des deux Europes périphériques de l'UE, celle de l'Est et celle du Sud. Bilan donc de la "transition" post-socialiste post-1989 et bilan des dictatures de l'Europe du Sud d'avant 1945. C'est dans ce contexte qu'il faudra désormais analyser ce que fut pour la population et les classes populaires de l'Est la "pause" 1945-1989 qui, de l'avis des principaux concernés, fut malgré tout ce qu'on a pu dire sur le sujet, une réelle pause dans l'empire de la pauvreté et de la misère sans limite. Sans perspective avant et après de sortir de cet empire. En France, nous avons, à cause de l'histoire, des liens particuliers tant avec le Sud qu'avec l'Est, et nous devrions donc être à même de participer à la construction d'une grande coalition des "périphériques" du Sud et de l'Est contre le centre continental prusso-bavarois et contre le grand protecteur mondialisé des privilégiés Anglo-saxo-sioniste. L'Internationale des peuples contre l'Internationale Soros-Wall street-Frankfurt EB &co. doit se mettre en ordre de combat pour la paix, le désarmement, le droit au développement, l'autonomie, le pouvoir populaire, la souveraineté des peuples, la coopération internationale, le gagnant-gagnant, le progrès social, le droit à la culture, le droit de vivre et travailler au pays... C'est uniquement dans ce contexte qu'un authentique liberté pour tous pourrait se développer. Et pas celle du renard libre dans le poulailler libre !

Écrit par : yann | 15/02/2017

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