04/05/2011
Ciel, Oussama ben Laden est (re) mort !
Ciel, Oussama Ben Laden est (re) mort !
Il y en a des qui meurent et qui ressuscitent au bout de trois jours.
Il y en a des qui préfèrent mourir trois fois. Chacun son truc.
Il fallait bien au moins cela sans doute pour distraire le bon peuple du massacre des petits-enfants Kadhafi.
Quoique...
À voir la hurlante indifférence qui a salué naguère le cramage à vif de quatre cents petits Palestiniens, on imagine difficilement que trois de plus ou de moins réussissent à compromettre la digestion des foules.
Mais-z-alors, à quoi d’autre l’héroïque flingage du barbu est-il supposé faire diversion, vont se demander les irréductibles disciples de saint Thomas ? Car il y en a, vous allez voir, qui ne vont pas y croire et vont encore se faire traiter de complotistes par les mouches du coche de la presse-kapo.
Alors que les choses pourraient être si simples.
Pour s’assurer qu’il y a bien un mort et que ce mort est bien Ben Laden, il n’y a qu’à faire comme à Knokke-Heist !
Knokke-Heist est une coquette (quand il fait beau) station du littoral belge. Dont le bourgmestre, baron Léopold Lippens (oui, frère de l’autre), excédé de voir des chiens souiller de crottes le territoire de sa commune, a décrété que tout propriétaire d’un canin de compagnie serait tenu, désormais, de faire faire un prélèvement d’ADN à son animal (coût : 100 €). Ainsi, à chaque fois que Médor aurait l’outrecuidance de se vider sur la voie publique, il suffirait à la force du même nom de ramasser l’objet du délit et de l’envoyer à un laboratoire d’analyses (100 €) pour retrouver ipso facto le coupable et frapper son maître d’une amende salée qu’on ne vous dit pas.
Évidemment, comme l’a fait remarquer très judicieusement l’humoriste Bert Kruismans, que fait-on des chiens errants et des chiens de touristes ? Encore une fois deux poids plusieurs mesures, comme avec les petits porteurs de chez Fortis, alors... Mais ce qui est sûr, c’est que pour identifier quelqu’un, humain ou canin, coupable ou non de quelque chose, rien ne vaut l’ADN.
Il suffira donc que les autorités US désireuses, et comme on les comprend, de clore le bec aux sceptiques, déboursent une paire de centaines d’euros et tout sera dit.
Ah, c’est trop tard, il est au fond de la mer ? Dommage.
On imagine sans peine les supputations des jamais contents du genre « 9/11 was an in side job » et tout ce qu’ils vont encore inventer comme motivations tordues, et que le cadavre n’est pas celui de Ben Laden, dont tout le monde sait qu’il est mort depuis des années et que, d’ailleurs, des cadavres, ce n’est pas ce qui leur pose problème, avec tous ceux qu’ils sèment partout, etc. etc. Que voulez-vous, on ne saurait penser à tout. Si vous croyez que c’est facile d’être président des États-Unis.
Pour apporter notre contribution à l'agitation de la bouteille à l’encre, nous nous contenterons de rappeler ici, brièvement, deux des morts les plus connues de Ben Laden.
Selon nos sources, Oussama aurait commencé à souffrir d’insuffisance rénale grave alors qu’il travaillait pour la CIA lors de la première guerre d’Afghanistan (celle contre les Soviétiques). Les autorités US l’auraient alors fait transporter et soigner dans un hôpital de Dubai.
Cela, c’était avant qu’il reprenne du service en important des moudjahidines d’Afghanistan en Yougoslavie, où le président William Clinton violait allègrement l’embargo sur les armes décrété par l’ONU, et, bon, bref, si on y faisait entrer des armes, il fallait bien aussi y faire entrer des gens pour s’en servir sinon à quoi bon ?
Sa première mort, que les mieux informés prennent pour la vraie, aurait eu lieu le 13 décembre 2001, dans son lit, des suites inéluctables de sa maladie, après qu’il eût passé la plus grande partie de cette année dans des hôpitaux américains. La nouvelle a été alors annoncée partout au Moyen-Orient. Comme, par exemple, ici, dans le journal égyptien Al -Wafd :
ou encore comme ici, dans l’Observer pakistanais, le 26 décembre 2001 :
« Islamabad
Un éminent fonctionnaire du mouvement Taliban Afghan a annoncé hier la mort d'Oussama Ben Laden, le chef de l'organisation Al Qa'da, déclarant qu'il avait souffert de graves complications pulmonaires et est décédé tranquillement de mort naturelle. Le fonctionnaire, qui a demandé à garder l'anonymat, a déclaré à L'Observer du Pakistan qu'il avait lui-même assisté aux funérailles de Ben Laden et avait vu son visage avant l'inhumation à Tora Bora il y a 10 jours. Il a mentionné que 30 combattants d'Al Qa'da ont assisté à l'enterrement, ainsi que des membres de sa famille et certains amis Talibans. Dans la cérémonie d'adieu pour son dernier repos, des décharges de fusils furent tirées en l'air. Le fonctionnaire a déclaré qu'il est difficile de repérer l'emplacement de la sépulture de Ben Laden, car selon la tradition wahhabite aucune marque n'est laissée sur la tombe. Il a souligné qu'il est peu probable que les forces US aient jamais découvert la trace de Ben Laden. »
On (les têtes pensantes du Pentagone) fit passer la date de sa mort pour celle de son entrée en clandestinité « dans la zone tribale du Pakistan ».
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La deuxième mort de Ben Laden fut annoncée, qui ne s’en souvient, le 2 novembre 2007, quelques jours avant sa propre élimination, par Benazir Bhutto, au cours d’une interview accordée à David Frost, journaliste vedette d’Al Jazeera.
Elle y attribuait l’ « assassinat » d’Oussama Ben Laden à un agent de l’ISI pakistanaise du nom d’Omar Sheikh, affirmation qui suscita, alors déjà, pas mal d’incrédulité.
http://www.reopen911.info/11-septembre/declaration-de-ben...
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Quant à l’opinion des non-conspirationnistes, un dénommé Édouard Labrute l’a récemment résumée : « pour le 9/11, c’est simple, l’autodestruction de la WTC 7 fut un suicide, cette tour n’ayant pas supporté la disparition de ses soeurs jumelles... pour l’immersion de Ben Laden, c’est encore plus simple : il a demandé à être baptisé. »
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M. Paul Craig Roberts , ancien secrétaire d’état au Trésor de Reagan, vient, quant à lui de livrer, sur I.C.H., quelques réflexions à chaud dont nous lui laissons la paternité :
La seconde mort de Ben Laden
Paul Craig Roberts
Information Clearing House
2 mai 2011
Si nous étions le 1er avril et non le 2 mai, nous pourrions prendre pour un poisson d’avril les gros titres de ce matin annonçant que Ben Laden a été tué dans une fusillade au Pakistan et rapidement immergé. En l’occurence, nous devons les considérer comme une preuve de plus que le gouvernement des États-Unis a une croyance illimitée en la jobardise des Américains.
Pensez-y. Quelles sont les chances pour qu’une personne réputée atteinte d’une grave insuffisance rénale requérant des dialyses, et souffrant par-dessus le marché de diabète et d’hypotension, puisse avoir survécu pendant dix ans dans un refuge de montagne ? Si Ben Laden avait été en mesure de se procurer tout un équipement de dialyse et les soins médicaux que son état exigeait, la simple expédition du matériel de dialyse n’aurait-il pas suffi à révéler l’endroit où il se cachait ? Comment se fait-il qu’il ait fallu dix ans pour le trouver ?
Considérez aussi les affirmations répétées des médias triomphalistes, prétendant que « Ben Laden s’est servi de ses millions pour financer des camps d’entraînement terroristes au Soudan, aux Philippines et en Afghanistan, envoyant des saints guerriers fomenter des révolutions et combattre avec les forces musulmanes intégristes en Afrique du Nord, en Tchétchénie, au Tadjikistan et en Bosnie ». Voilà bien des activités avec quelques malheureux millions (peut-être les États-Unis auraient-ils dû lui confier la direction du Pentagone), mais la question principale reste : comment Ben Laden s’est-il débrouillé pour les faire circuler, ses millions ? Le gouvernement US réussit à s’emparer des avoirs de gens et de pays entiers, la Libye n’étant que le plus récent. Pourquoi pas de ceux de Ben Laden ? Ou se promenait-il avec cent millions de dollars sur lui en pièces d’or et envoyait-il ses émissaires distribuer tous azimuts les fonds destinés à ses opérations de grande envergure ?
L’annonce de ce matin pue la mise en scène. La puanteur émane des éditoriaux triomphalistes bouffis d’exagération comme des célébrants agiteurs de drapeaux qui scandent « USA-USA ». Que pourrait-il bien être en train de se passer d’autre ?
Il ne fait aucun doute que le président Obama a désespérément besoin d’une victoire. Il a commis l’erreur imbécile de relancer la guerre d’Afghanistan, et maintenant, au bout d’une décennie de combats, les États-Unis sont dans une impasse, sinon en pleine défaite. Les guerres des régimes Bush/Obama ont conduit le pays à la banqueroute, laissant d’énormes déficits et un dollar en chute libre dans leur sillage. Et le temps de la ré-élection approche.
Les mensonges et tromperies divers et variés tels que les « armes de destruction massive » des dernières administrations ont eu des conséquences terribles pour les États-Unis et pour le monde. Mais toutes les tromperies ne sont pas les mêmes. Rappelez-vous : la seule et unique raison invoquée pour envahir l’Afghanistan fut d’y traquer Ben Laden. Maintenant que le président Obama a déclaré que Ben Laden venait d’être tué de plusieurs balles dans la tête par des forces spéciales US opérant dans un pays indépendant et jeté à la mer, il n’y a plus de raison de continuer la guerre.
Peut-être la chute à pic du dollar US dans les bourses étrangères rend-elle obligatoires de réelles réductions budgétaires, qui ne peuvent se faire qu’en mettant fin à des guerres interminables. Jusqu’à ce que le déclin du dollar atteigne son point de rupture, Oussama ben Laden, que beaucoup d’experts considèrent comme mort depuis des années, a été un épouvantail bien utile pour alimenter les caisses du complexe militaro-sécuritaire US.
Traduction C. L.
pour http://lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.skynetblogs.be
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Tout cela est bien beau, mais j’espère que personne n’oublie le prochain mariage à la cour de Monaco.
Posté le 4 mai 2011 par Marie Mouillé
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LIVRES
Pour rester sérieux cinq minutes et rendre à Ben Laden son dû, un livre s’impose. Qui le lira ne perdra pas son temps.
Comment le Djihad est arrivé en Europe
par Jürgen Elsässer,
Xenia, 2006,
collection Le chaînon manquant, 304 p.,
traduit de l’allemand par Fred Hissim
Voici un ouvrage d’investigation exemplaire. Prenant à contre-pied la clameur générale, Jürgen Elsässer a patiemment remonté la piste des kamikazes du 11 septembre. Ce qui l’a mené tout droit en Bosnie, véritable tête de pont de l’activisme islamiste en Europe et en Occident.
Avant de s’attaquer aux populations de l’Occident, les moudjahiddin ont été recrutés, formés, entraînés par les services secrets occidentaux. Sur cette collusion, la «guerre contre le terrorisme» proclamée à grand fracas par Washington au début des années 2000, a jeté un voile de ténèbres et de mutisme.
Passionnant comme un roman d’espionnage, ce livre éclaire les souterrains de la politique mondiale et fait parler le silence. De New York à Istanbul, de Berlin à Tora-Bora, il nous entraîne à la découverte du plus équivoque des réseaux. Composant, au fil de son récit, le tableau d’une guerre occulte où les distinctions communes — Occident/Islam, amis/ennemis, terrorisme/pacification — perdent leur sens. (4ème de couverture)
Préface de Jean-Pierre Chevènement :
La traduction française du livre de Jürgen Elsässer Comment le Djihad est arrivé en Europe constitue une mine de révélations pour quiconque cherche à comprendre les enjeux géostratégiques mondiaux.
Que les services spéciaux américains aient prêté la main subrepticement dès 1992 - en violation de l'embargo sur les armes -, puis officiellement à partir de 1994, à l'armement des milices islamistes de Bosnie est un fait bien connu. De même les liens tissés avec Oussama Ben Laden et son organisation en Afghanistan dès les années quatre-vingt mais maintenus longtemps après.
Ce que montre, en revanche, avec un grand luxe de détails Jürgen Elsässer, c'est le véritable chaudron du terrorisme islamiste qu'ont constitué les guerres yougoslaves tout au long des années quatre-vingt-dix. Les attentats du 11 septembre 2001 à New-York, de Madrid le 11 mars 2003, et du 7 juillet 2005 à Londres font tous émerger des personnages qui, à des titres divers, ont été des vétérans des guerres de Bosnie. Il semble qu'il s'agisse là de connexions si gênantes qu'il faille absolument les taire ou les dissimuler. Certes il faut éviter la vision "bosno-centrée" bien que quelques éclairages a posteriori sur la division SS Hanjar, les "exploits" des djihadistes et les fréquentations douteuses d'Izetbegovic mériteraient à coup sûr d'ébranler la bonne conscience de l'opinion occidentale, tellement manipulée par les Bernard Henri Lévy et consorts : c'est ainsi qu'on voit apparaître El Zawahiri, considéré comme l'actuel numéro deux d'Al Quaïda, dans l'approvisionnement en armes des milices islamistes bosniaques au milieu des années quatre-vingt-dix.
Pourquoi ce soutien apparemment aveugle de la politique américaine, à travers services spéciaux et entreprises mercenaires, à la création d'un Etat musulman au cœur de l'ancienne Yougoslavie ?
Les Etats-Unis étaient-ils poussés par le noble idéal de l'autodétermination des peuples ? Ou bien poursuivaient-ils un but plus obscur dont le monde musulman, en définitive, aurait été le jouet ? Car ce qui intéresse l'Administration américaine c'est quand même avant tout le contrôle des gisements de pétrole et des voies d'acheminement de celui-ci par la voie maritime ou par oléoducs (en Afghanistan et dans le Caucase notamment).
Zbignew Brezinski, ancien conseiller de Jimmy Carter pour les affaires extérieures, a éclairé d'une lumière crue dans un maître livre paru en 1998, Le grand échiquier, les enjeux centraux de la diplomatie américaine : contrôler l'Eurasie et les régions pétrolifères du Golfe et de la Caspienne, réduire l'influence de la Russie et asseoir la domination des Etats-Unis sur le monde musulman. La mise en œuvre ultérieure de ce grand dessein par les néoconservateurs laisse sans doute quelque peu à désirer … La " grande guerre déclarée au terrorisme " rompt-elle vraiment avec la volonté d'instrumenter le monde musulman à travers le soutien des milices fondamentalistes en Afghanistan, dans l'ex-Yougoslavie, voire dans le Caucase ? Elle exacerbe les contradictions qui s'y manifestent et l'entraîne tout entier dans une régression sans précédent.
Le livre de Jürgen Elsässer est fort instructif sur le rôle des services spéciaux dans la manipulation des conflits (et des opinions publiques droguées aux idéologies identitaires). Il est vrai que les services se prennent souvent les pieds dans leurs propres intrigues. Dans la société hypermédiatique où nous vivons, leurs manigances finissent toujours par être éventées. C'est l'un des grands mérites du livre de Jürgen Elsässer de nous faire voir par leur petit côté (mais les trous de serrure ne font-ils pas découvrir bien des choses ?) les projets mégalomaniaques ourdis par les " maîtres de l'heure " (qui cesseront souvent de l'être dans l'heure qui suit).
Même si Jürgen Elsässer nous étourdit parfois sous la multiplicité de ses sources et l'abondance de ses références, rendons hommage à son érudition : son livre contribuera utilement à un sain pluralisme et à l'éclosion de vérités pas toujours bonnes à dire. Saluons son immense travail et la contribution salubre que son livre apporte à un débat démocratique débarrassé des a priori trompeurs qui obscurcissent la compréhension des enjeux et retardent l'heure d'une paix juste dans les Balkans et ailleurs. Je souhaite que ce livre fasse réfléchir au-delà des passions souvent instrumentées à des fins pas toujours avouables. Je ne doute pas qu'il sera utile au retour de relations pacifiées entre les États-Unis, l'Europe et le monde musulman.
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10:48 Écrit par Theroigne dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
Commentaires
Malentendant, n'écoutant jamais la radio, j'ai attendu le journal du soir et mes oreilles électroniques pour apprendre la fameuse nouvelle.
Devant ma surprise, mes enfants se sont exclamés: "Comment? Tu ne savais pas?".
C'est drôle, ils n'en doutaient pas, eux: Ben Laden venait d'être exécuté. Ils avaient oublié ou n'avaient jamais su qu'on l'avait déjà massacré plusieurs fois.
Ils n'imaginaient pas que ma surprise était d'un autre ordre: "Tiens! Je ne savais pas Obama à ce point aux abois. C'est tout de même un peu gros."
Et me disant cela, je faisais preuve d'une crédulité qui valait bien celle de ma progéniture.
Pourquoi n'auraient-ils pas osé, les américains et leurs nègres des rédactions? Ils sont capables de tout. Capables de nous transformer un JT en dessin animé sans nous dégoûter du suivant. Alors, c'est sûr, j'allais me montrer encore plus circonspect, encore plus méfiant.
Sauf que...
Sauf que ça aussi, ça n'a pas de sens. Quand l'information n'existe plus, la réalité comme la fiction s'estompent. La vérité comme le mensonge disparaissent. Il ne reste que l'abstraction.
On n'a même plus le réconfort du doute, même plus l'exutoire d'une protestation, voire d'une indignation.
Il n'y a plus rien, plus plus rien, comme disait déjà Ferré.
On se pincerait bien pour se persuader qu'on existe, si la douleur elle-même n'était pas supecte. Comment croire en la sienne, quand celle des autres ne nous fait ni chaud ni froid?
Et on se prend à rêver d'une erratique et interminable éjaculation, sans queue ni tête, sans ovule à féconder ni mandragore à ensemencer. A rêver de gratuité et de plaisir. De barbarie, somme toute. Répondant ainsi, encore et encore, à leurs attentes.
P. LEDENT
Écrit par : Patrick LEDENT | 04/05/2011
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