30/12/2017

À LA MÉMOIRE DE RACHEL CORRIE

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À la mémoire de Rachel Corrie

 

On ne comptait plus rien publier cette année, mais Georges Stanechy sort d’un long silence pour commenter la dernière information répugnante d’une année qui en a compté beaucoup…

 

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Personnalité de l’année 2017

Georges Stanechy – À contre-courant – 29 décembre 2017

 

J’avais élu comme " Personnalité de l’Année 2016 " une femme, remarquable de courage et de compassion, qui se battait pour la paix et la dignité humaine en Syrie, venant au secours des victimes innocentes de ce chaos imposé par les pays de l’OTAN, quelle que soit leur religion ou croyance : Agnès  Mariam  de  la  Croix ; Mère Supérieure du Monastère Saint-Jacques le Mutilé à Qara - Province de Homs.

Cette année j’ai choisi avec autant d’admiration et d’affection, " Personnalité de l’Année 2017 ", une jeune Palestinienne qui n’a que 16 ans.

Célèbre dans toute la Palestine mais aussi le Moyen-Orient, une héroïne de la Résistance Palestinienne à la sanguinaire colonisation armée européenne, depuis l’âge de 11 ans :

 

Ahed Tamimi

 

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Elle a été arrêtée dans les plus violentes conditions dans la nuit du 20 décembre dernier par la soldatesque qui a saccagé la maison familiale ; après avoir volé ordinateurs, téléphones et autres objets pouvant satisfaire leurs pulsions inquisitoriales.

Motif : elle s’est permise de gifler un soldat qui prétendait, l’avant-veille, pénétrer dans sa maison sans aucun mandat de perquisition ou autre motif valable. Alors que son jeune frère (14 ans) est actuellement dans le coma, conséquence d’une balle reçue dans la tête peu de jours auparavant ; en caoutchouc disent les Tartufe de ce régime psychopathe.

Des témoins ont filmé la scène, lui sauvant probablement la vie. Et, ont fait circuler la vidéo sur les réseaux sociaux.

Mais le régime colonial a décidé d’en faire le bouc émissaire de sa répression actuelle. Les "ministres" du gouvernement d’occupation, dans une concurrence à l’indignation, déversant leurs déclarations les plus délirantes de violence, servis par leurs médias de la propagande aux ordres.

Citons Naftali Bennet, ministre de l’Éducation, réclamant un "emprisonnement à vie" !…  Ou encore, le ministre de la défense Avigdor Leiberman, tout aussi déchainé, exigeant une punition collective englobant toute la famille… Au mépris, mais ils ont l’habitude et l’arrogance de l’impunité, des Conventions de Genève interdisant les châtiments collectifs…

Le lendemain, sa mère, son père, un cousin, ont aussi été arrêtés. Et ce n’est pas terminé, leur maison va être probablement rasée d’ici quelques jours.

Regardez cette vidéo avant qu’elle ne soit censurée, vous y verrez une jeune fille impressionnante de sérénité, de détermination, de maturité, dans une incroyable douceur et fraîcheur, compte tenu du contexte horrible dans lequel elle manifeste sa résistance pacifique à l'oppression, l'injustice et la violence.

 

   

 

Ahed Tamimi symbolise la résistance à l’abjection coloniale. Devenue une icône, ils vont la détruire si nous n’agissons pas en tant que citoyens du monde, souhaitant la paix et le partage de la prospérité dans la solidarité entre les peuples.

Tout aussi abjecte, en France, est l’attitude de nos dirigeants politiques, et autres politiciens corrompus, qui soutiennent, complices de ces crimes contre l’Humanité, ces régimes incompatibles avec le respect de la Dignité Humaine.

Ils sont à vomir de lâcheté et de cynisme. Car, « ils ne peuvent pas dire qu’ils ne savent pas »…

Ahed Tamimi, tu es dans notre cœur avec ta famille.

Et, la Palestine nous l’avons dans la peau.

 Lire la suite…

 Source : http://stanechy.over-blog.com/

 

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Il y a aussi une pétition à signer, même si on ne croit pas au pouvoir des pétitions. Quand ce ne serait que pour faire savoir à Benjamin Netanyahou combien il est aimé et respecté dans le monde, et comment le sont tous ses semblables de là et d’ailleurs :

 

https://www.change.org/p/benyamin-netanyahou-lib%C3%A9rez...

 

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Voilà. Le Saker nous avait demandé « quel est votre homme ou votre femme de l’année ? »  On lui transmet « la presque femme de l'année » de Georges Stanechy, auquel on s’associe.

 

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Mis en ligne le 30 décembre 2017

 

 

 

 

 

 

 

22:27 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

27/12/2017

2018

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2018

 

2018 ! Centenaire de l’Armistice, celui de 14-18 qu’on ne mentionne jamais qu’au singulier comme s’il n’y en avait pas eu d’autres après… 275e anniversaire de la naissance de Marat, 260e anniversaire de la naissance de Robespierre, 140e anniversaire de la naissance du maréchal Staline, 205e anniversaire de la mort du général Koutouzov et 53e anniversaire de naissance du président Bachar al-Assad, tous grands défenseurs de leurs pays respectifs. Si l’un d’entre eux a décapité beaucoup de pigeons au nom de la médecine et un autre brûlé vifs un aussi grand nombre de ces malheureux volatiles pour sauver Moscou, on les aime quand même. Que les pigeons nous pardonnent

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Ce qu’il faut attendre de 2018

Ziad Fadel – Syrian Perspective25 décembre 2017

 

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A.G. de l’ONU – Résultats du vote :

Pour la condamnation de la démarche US : 128 – Contre : 9 – Abstentions : 35

 

À présent que Donald Trump a effectivement dépouillé les États-Unis de tout rôle significatif comme médiateurs dans le conflit siono-palestinien, nous pouvons nous attendre à… absolument rien de la part de Washington D.C. En plus de quoi nous arrivent les détériorations habituelles : Nikki Haley, la plus célèbre WOG [« whole of government » = également « gueule » au sens péjoratif, ndt] d’Amérique, a eu la témérité de menacer certains pays de la ruine financière pour avoir voté contre les USA à l’Assemblée Générale de l’ONU. Il est évident qu’elle s’attendait à ce que son veto de la résolution turco-yéménite au Conseil de Sécurité mette fin au brouhaha causé par le déplacement de l’ambassade US de Tel Aviv à Jérusalem. Cela n’a pas été le cas. La question a été soumise à un vote de l’Assemblée Générale des Nations Unies et l’administration Trump s’est vu infliger un camouflet humiliant.

Ce que Haley n’arrive pas à loger dans son cerveau inexercé est que la plupart des pays de l’Union Européenne ont voté pour la résolution condamnant la démarche unilatérale des USA.

L’Allemagne, la France, l’Italie, la Grande Bretagne, la Grèce, Chypre : tous les bastions de la platitude pro-US ont sauté du navire. Avec les États-Unis à ce point enlisés dans l’isolement et l’ostracisme universel, il est difficile de croire que l’administration Trump pourra encore faire grand-chose sur la scène du monde, sinon souffler de l’air chaud sur la Corée du Nord et l’Iran.

Et voilà que les Russes ont impoliment demandé aux USA de se tirer de Syrie. En droit international, les USA n’ont rien à faire en Syrie sans la permission d’un gouvernement qui détient un siège aux Nations Unies, occupé par le très patient Dr. Bachar al-Ja’afari. Maintenant que les USA viennent d’être fermement rabroués par la communauté internationale, le Dr. al-Ja’afari s’engagera-t-il sur les traces de la résolution turco-yéménite et portera-t-il l’affaire devant l’Assemblée Générale ? « Les États-Unis ne devraient-ils pas être condamnés pour l’occupation d’un pays quand le gouvernement de ce pays leur a demandé de partir ? »

Tandis que l’ISIS évolue vers le statut d’organisation défunte et que la plupart de ses membres affluent vers d’autres frontières pour tenter de se relocaliser dans de meilleurs champs d’action, il n’y a plus aucune raison pour que les États-Unis s’attardent en Syrie. Mais les USA ne sont pas disposés à partir. Préparez-vous à une insurrection d’inspiration iranienne en Syrie, dirigée contre les troupes américaines et ce qu’on appelle leurs « alliés ». Les alliés savent ce que sera le résultat. La loyauté envers les Américains au Moyen Orient est aussi glissante que de l’huile. Personne ne pariera sur une ténacité trumpienne. Quand les housses mortuaires commenceront à s’empiler sur les pistes d’atterrissage des bases aériennes, les USA partiront (cette année) et les anciens alliés demanderont l’amnistie.

Simultanément, il nous faut penser à Idlib. La Ghouta orientale est sur le point de s’effondrer et on s’attend à ce que les forces syriennes la nettoient dans les deux mois qui viennent. Mais Idlib, pour des raisons liées aux précédents accords, est une fourmilière aux coutures prêtes à craquer, pleine de terroristes qui ne peuvent pour la plupart se souffrir les uns les autres. Avec la Turquie peu disposée à planter une épingle dans le ballon, les terroristes coincés à Idlib n’auront qu’une seule porte de sortie : la mer. Et s’ils s’échappent par la mer, l’Europe sera bientôt inondée de criminels très entraînés, à la manière de l’exode des Mariels organisé en son temps par le regretté Fidel Castro.

Que peut-on faire avec des terroristes très entraînés ? Angela Merkel a perdu sa majorité au gouvernement à cause de son accueil malavisé de milliers de réfugiés fuyant le conflit syrien. Elle ne refera pas cette erreur. Une seule atrocité de plus en Allemagne et son gouvernement tombera. Au vu de tout cela, attendez-vous à ce que l’Europe révise ses relations avec le Dr Assad, le seule homme en Syrie qui soit capable de se débrouiller pour trouver une solution au problème des terroristes déchaînés. Inutile de dire qu’il ne permettra pas la réinsertion de ces sociopathes dans la société syrienne juste pour les empêcher d’aller se nicher en Europe. Pourtant, étant donné l’importance des enjeux, l’Europe va devoir cracher beaucoup de capitaux, indispensables à la fois pour restaurer la santé économique de la Syrie et pour faire face au problème terroriste partiellement créé par le Royaume Uni, l’Allemagne et la France. Attendez-vous donc à une coopération accrue. Attendez-vous, par exemple, à des efforts pour rouvrir les ambassades qui avaient été fermées afin de bien marquer l’isolement du Dr Assad aux premiers stades du conflit. Ces pays de la vieille Europe vont devoir ravaler leur fierté et s’atteler à la tâche de défendre leurs frontières.

Les Européens, eux, ne seront pas d’accord sur le principe qu’un bon terroriste est un terroriste mort. Ils ne seront d’accord avec aucun plan basé sur l’extermination pure et simple des rongeurs. En revanche, ils pourraient être d’accord sur un programme de ré-orientation destiné à détacher les ex-terroristes d’une vision de violence planétaire, quitte à fermer les yeux sur la liquidation des quelques incorrigibles qui y résisteraient. La Syrie a prouvé que son plan d’amnistie a fonctionné dans 85% des cas, et ce genre d’approche pourrait mettre fin à l'interminable guerre avec les cloportes wahhabites.

Je prévois des avancées marquantes de la Russie et de la Chine au Moyen Orient. Trump a tellement irrité la rue arabe que les gouvernements les plus traditionnellement amicaux, comme ceux de Jordanie et d’Égypte, ne seront pas en mesure de poursuivre dans le sens habituel « pas de problème, les affaires continuent ». Ceci pourrait vouloir dire (même si Chris ne serait pas d’accord) mettre fin à toute poursuite des travaux sur cette énorme base souterraine au nord de la Jordanie dont il me parle opiniâtrement. L’Égypte a déjà resserré ses liens avec Moscou et l’Irak n’est qu’à un angström de demander aux Américains de partir. La Turquie pourrait bien quitter l’OTAN et dire adieu à toutes ses prétentions européennes. Ses efforts pour entrer dans l’U.E. ont été aussi vains que ceux des Palestiniens pour négocier avec le régime sioniste de Tel Aviv.

L’Iran aussi se prépare à une année exceptionnelle. Avec les intellectueels iraniens jusqu’à présent sceptiques se rapprochant de la vision qu'ont des États-Unis les mollahs purs et durs, vous devriez voir moins de conflits internes, tandis que Téhéran élargit son arc d’influence tout le long du Croissant fertile, jusqu’en Égypte. Et regardez bien le Hezbollah en recueillir les bénéfices.

Les Européens sont estomaqués par Trump. Ils n’ont tout simplement pas de méthode pour traiter avec le tordu de la Maison Blanche. Pensez ce que vous voulez de George W. Bush, un autre cinglé qui devrait être pendu pour les crimes de guerres commis en Afghanistan et en Irak, mais qui était un réaliste avec les pieds sur terre quand il s’agissait de coordonner des efforts internationaux. Même Obama, malgré sa soif de sang, avait une diplomatie prévisible, quoi qu’il fût lui aussi un criminel de guerre. Les Allemabnds et les Anglais ne savent poas quoi faire avec une Maison Blanche qui a pété les plombs. Les Allemands ont fait allusion à une plus grande auto-suffisance en matière de sécurité. Les Brittiches se sont résignés à un monde où ils n’ont plus une relation spéciale avec les USA. Les Français, dont l’admiration pour les États-Unis est notoire, doivent maintenant se tourner vers leurs ennemis héréditaires, l’Allemagne et le Royaume Uni, pour retrouver ce sentiment de confort... auquel il ne faudrait cependant pas permettre de s’installer trop profondément.

Le Dr Assad a époustouflé le monde par son insistance obstinée à respecter le droit. Il a gagné. Même ce gredin fauteur de guerre de Robert Ford, qui, avec Bandar bin Sultan, s’est donné tant de mal pour manigancer la révolte contre l’autorité centrale syrienne, a dû reconnaître la totalité de la victoire d’Assad. Il l’a dit à la soi-disant « opposition » de halls d’hôtels. Ford a disparu dans le néant de l’insignifiance. Comme tous les personnages de cette horrible tragédie, le Capitaine Kangourou (George Sabra), Riyaadh Hijaab, Ghassaan Hitto, Ahmad Mu’aadh Al-Khateeb et le reste de cette bande de dégénérés se cramponnent à l’ancre d’un navire en train de sombrer et descendent avec lui dans un oubli glacé. Salut les mecs. Et Joyeux Noël !

La popularité du Dr Assad va être garante de ses succès futurs, et pendant très longtemps. Les Syriens, même ceux qui pourraient l’avoir méprisé à cause de son appartenance religieuse ont fini par voir à quel point il a insisté sur l’intégrité territoriale de son pays et à quel point aussi a été absolu son respect du droit. Ils savent combien les minorités, en Syrie, on consenti de sacrifices pour maintenir leur pays laïc et libre.

Vladimir Poutine a accompli toutes ses tâches de main de maître. Il est arrivé aujourd’hui à la conclusion que le gouvernement syrien a suffisamment d’atouts militaires, en personnel et en armement, pour pouvoir terminer le travail. Tout militaire intelligent se doit d’avoir une stratégie de sortie et un calendrier qui coïncide avec les faits sur le terrain. Poutine a estimé que son rôle en Syrie était arrivé à son terme et que le gouvernement de Damas doit achever la besogne. Bien sûr, des troupes russes restent à Humaymeem et à Tartous. Mais ces troupes font partie d’une stratégie globale plus vaste, qui concerne la projection de la puissance russe dans le monde. Comment cela va-t-il se jouer avec le concurrent américain dont l’influence diminue de jour en jour relève de la conjecture. Une chose, cependant, est sûre : depuis la chute de l’Union Soviétique et les événements sordides qui l’ont suivie, la Russie est de retour en grand style !

Tandis que nous entrons dans un nouveau chapitre de l’histoire de ce conflit, je veux remercier tous mes lecteurs pour leur loyauté et leur sagacité. Je veux même remercier les trolls qui ont rendu mon site plus populaire. Et je veux même remercier l’« opposition » de halls d’hôtels pour leurs interventions risibles, qui m’ont permis de garder le sourire au travers de ces événements déchirants.

À tous mes lecteurs : Joyeux Noël et Heureuse Année ! L’an prochain à Jérusalem. Ziad.

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Ziad Fadel est avocat depuis 35 ans, traducteur-juré et interprète (arabe-anglais) pour la Cour Suprême des États-Unis. Il est le rédacteur en chef de Syrian Perspective (The Real Syrian Free Press)

Source : https://syrianperspective.com/2017/12/what-to-look-forwar...

Site : https://syrianfreepress.wordpress.com/category/syrianpers...

Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades

 

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À notre tour de remercier Ziad Fadel à qui nous avons dû de pouvoir suivre presque au jour le jour les événements de cette atroce guerre de Sept Ans, honteusement qualifiée de « civile » par les envahisseurs de la Syrie.

 

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« L’Homme de l’année » du Saker pour l’année 2018 :

Tous ceux qui ont donné leur vie pour la Syrie

Le Saker – The Saker.is25 décembre 2017

 

Je fais ça depuis quelques années, prétendre que je suis Time Mag, mais cette fois je n’avais pas de candidat(e)s bien précis(e)s, en tout cas personne d’original. J’aurais pu revenir sur des noms déjà cités, mais je préférais quand même trouver quelqu’un de vraiment passionnant. Et puis… j’ai vu cette photo sur le site du Colonel Cassad.

 

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La photo montre ce que le Col. Cassad a appelé « une version syrienne du Régiment Immortel » de Russie. Aussitôt que je l’ai vue, j’ai su que j’avais ma réponse. Par conséquent les Hommes de l’Année 2018 du Saker sont :

 

Tous ceux qui ont sacrifié leur vie pour la Syrie

Les hommes et les femmes qui ont donné leurs vies pour sauver la Syrie ne sont pas juste morts en combattant l’insurrection terroriste la plus affreuse, maniaque et démente de l’histoire (Daech, alias ISIS, alias al-Qaeda, alias al-Nusra, alias toutes les autres redénominations), mais aussi contre l’Empire anglo-sioniste, contre le CENTCOM, contre l’OTAN, contre les États du Golfe dégénérés et contre l’Entité sioniste. C’est, à la vérité, une formidable et une abominable liste d’ennemis.

Je n’ai jamais eu la chance de visiter la Syrie, mais j’ai eu des amis syriens et je sais combien le peuple syrien est beau. Ne vous y trompez pas, ces gens ont risqué l’annihilation totale, rien de moins, et cela, qu’ils aient été chrétiens, musulmans ou non-croyants. Pour les shaitans de Daech, quiconque n’était pas avec eux méritait de mourir. C’est vraiment toute l’étendue de leur pseudo théologie.

Je ne suis pas naïf au point de croire que, dans les guerres, les choses sont toujours blanches et noires. Mais, dans ce cas-là, je soutiens que le mal qui a été déchaîné contre la Syrie était exceptionnellement vil et que ceux qui sont morts en lui résistant méritent une place d‘honneur spéciale dans l’histoire du monde.

Finaliste :

À une époque de haine quasi universelle, de tromperie, de trahison, de lâcheté et de mensonges partout et en tout, j’ai envie d’honorer un homme qui a pris (et continue à prendre) de grands risques pour vivre selon les paroles du Christ : « Bénis soient les pacifiques, car ils seront appelés les fils de Dieu » (Matt. 5 :9). Je veux parler de Sheikh Imran Hosein qui a fait preuve d’un immense courage en essayant de forger une alliance entre musulmans et chrétiens orthodoxes. Pour cela, il a été l’objet d’attaques et de calomnies nombreuses, qui me font souvenir d’une autre Béatitude : « Bénis soient ceux qui sont persécutés pour leur vertu, car le royaume des cieux est à eux ». Je tiens donc à nommer mon ami

Sheikh Imran Hosein, artisan de la paix de l’année

 

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Je suis sûr qu’honorer ceux qui sont morts dans une juste lutte et ceux qui se battent pour la paix n’est en réalité qu’une seule et même chose – ils s’élèvent tous contre ce qu’il y a de pire dans notre monde et sont donc indissociables.

Maintenant, comme toujours, à votre tour : qui voyez-vous comme homme ou femme de l’année ?

Le Saker

Source : https://thesaker.is/saker-man-of-the-year-2018-all-those-...

Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades

 

 

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Et comme il ne faut surtout pas perdre le sens de l’humour hexagonal (si, si, ça existe !)…

Parlons (Inter) Net

Prévisions pour 2018

Théophraste R – Le Grand Soir25 décembre 2017

 

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En 2018, il fera chaud en août. En septembre, le poids des cartables fera l’objet d’une émission « le téléphone sonne » à France Inter et de débats sur BFM-TV.

Emmanuel Macron lâchera que les étudiants sont des « branleurs » (sic), Brigitte sera admise à l’hôpital américain de Neuilly pour un décoincement des zygomatiques, le chien Nemo aura des tiques, mais une équipe de vétérinaires venu des Nouvelle-Calédonie (via Tokyo) l’en débarrassera. Il fera pipi sur le tapis rouge à l’arrivée d’Angela Merkel.

Mort de la reine d’Angleterre (92 ans) : Giscard, Sarkozy, Hollande, Macron seront aux obsèques (mais pas dans le même avion) ainsi que tous les ministres et Stéphane Bern (méconnaissable sous sa voilette noire) et aussi Alain Finkielkrault (« Elle a structuré ma pensée »).

La SNCF déplorera des ruptures de caténaires toutes les semaines, Jean-Claude Mailly prendra sa retraite de FO et le pouvoir lui proposera un fromage discret de la marque « Sinécure ». Neuf députés LREM démissionneront pour redevenir patrons.

Aurore Bergé et Nadine Morano rentreront en France après leur fuite à Noël pour échapper au sort fait aux dindes. Gérard Collomb sera victime d’un AVC mais ça ne changera rien quand il parle. Dix députés LREM seront surpris faisant la queue au Restaurant du cœur. Des journalistes attachés au mot juste remplaceront « migrant » par « réfugié », Ruffin prendra la parole dans l’Hémicycle en slip de bain et tuba pour protester contre le délabrement de la piscine d’Amiens. La vidéo fera le tour du monde et sera vue 500 millions de fois.

Près de 270 millions de locuteurs de la langue française lanceront une pétition internationale contre l’écriture dite inclusive ; les bobos-gauchos-démagos-hexagonaux qui avaient inventé le concept se remettront à écrire comme avant, en attendant d’apprendre les règles de grammaire et notamment celle sur l’accord du participe passé conjugué avec « avoir ». De colère, ils choisiront (enfin !) de se battre pour l’égalité homme/femme dans les entreprises (« A travail égal, salaire égal !).

Léa Salamé pulvérisera le record mondial de durée de confession (20 heures ininterrompues) à Notre-Dame de Paris ; elle regrettera en sortant de ne pas avoir eu le temps de tout dire sur sa gestion de « L’émission politique ». Son confesseur mourra d’épuisement le lendemain.

BHL avouera que Botul n’a pas existé.

En décembre, il neigera sur l’autoroute du soleil et on assistera à des embouteillages monstres.

Valls deviendra roi de la Catalogne sous le nom de Manouel 49-3. Julie Gayet dira à François Hollande « Arrête de grossir ou je te quitte ». Carla Bruni commencera à reprocher à Nicolas Sarkozy de ne pas se « faire du gros argent », comme il avait promis. Anne Saint-Cricq se transformera sorcière, mais sans que ça se voie. Zemmour deviendra chauve. Naulleau se fera recoller les oreilles. Christine Angot mourra empoisonnée par morsure de langue, Yann Moix explosera comme une grenouille dans l’émission de Ruquier.

Caroline Fourest se fera siliconer les lèvres et on la prendra pour Emmanuelle Béart en la voyant et pour Pinocchio en l’écoutant.

Grâce à ses lecteurs qui redécouvriront le sens du mot « étrennes » et l’utilité de la chose, le site Le Grand Soir enverra deux reporters à l’étranger pour produire un film et un livre qui nous rendront tous meilleurs (1).

Théophraste R.

Note (1) Ceci est un projet déjà en cours, pas une prévision abracadabrantesque.

 

 

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Les Grosses Orchades vous prient d’agréer leurs vœux d'Heureuse Année en musique :

 

Bejun Mehta – Gluck, Orfeo ed Euridice

« Che puro ciel »

 

 

 

Et au diable l’avarice ! Un bis :

 

Bejun Mehta – Handel « Sento la gioia»

 


 

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Mis en ligne le 27 décembre 2017

 

 

 

 

21:29 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (3) |  Facebook |

22/12/2017

UNE RAISON TIMIDE ABOIE PLUS QU'ELLE NE MORD

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Une raison timide aboie plus qu'elle ne mord

" On ne peut apprendre la philosophie, on ne peut qu'apprendre à philosopher."
E Kant

 

1 - Nos sciences humaines définitivement énigmatiques
2 - Histoire des échecs de la critique des religions en France
3 - Le retour des mythologies messianiques
4 - La régression contemporaine et les nouvelles idoles

 

1 - Nos sciences humaines définitivement énigmatiques

Deux cent vingt-huit ans après le 14 juillet 1789, le Président de la République n° 5 depuis la dernière en date de nos Constitutions, s'est candidement étonné que des citoyens français éduqués à l'école de la raison dès l'enfance, basculent dans la croisade religieuse, puis dans l'assassinat inspiré par l'esprit apostolique de l'islam, puis dans le fanatisme sacré qui caractérisait le mythe de la délivrance depuis le premier siècle.

Soulevée en ces termes, la question demeure d'une naïveté surprenante. Et pourtant, elle révèle une aporie épistémologique plus stupéfiante encore, puisqu'elle implique que la Renaissance n'a pas fait progresser d'un pouce la connaissance des mythologies fabuleuses dont l'espèce humaine s'enveloppe. Un siècle après la découverte du continent gigantesque de l'inconscient freudien, et cent cinquante-huit ans depuis la publication de L'évolution des espèces (1859) de Darwin, nos classes dirigeantes et toute notre intelligentsia devenue pseudo scientifique n'en savent pas davantage que le XIVe siècle de Pétrarque. Quelle est donc la spécificité de l'aveuglement humain ?

Il semble qu'il ne soit pas difficile de la constater : nous sommes le seul animal à savoir que la terre se déplace dans le ciel. Depuis Copernic et Galilée, nous savons également que c'est nous qui faisons tourner autour du soleil les fausses évidences qui nous frappent de cécité. Nous ne sommes pas encore devenus pleinement conscients des conséquences de ce gigantesque déplacement de la recherche scientifique mondiale, bien qu'elle réponde à la Kritik der reinen Vernunft (Critique de la raison pure) d'Emmanuel Kant publiée en 1781 qui démontrait que nous faisons tourner l'univers autour de nos catégories mentales. Mais, depuis lors, ce sont l'espace et le temps eux-mêmes qui ont changé de « dimension ».

Prendre la mesure de la condition humaine dans un univers devenu entièrement aporétique, rend notre humanisme et toutes nos sciences humaines définitivement énigmatiques. Quand le Président de la République déclare qu'une erreur semble avoir surgi au sein de notre système d'enseignement, sa puérilité épistémologique en dit long sur le refus de l'humanité de scruter au microscope le sens que nous donnons aux verbes savoir et comprendre.

2 - Histoire des échecs de la critique des religions en France

Dans cette perspective, il est indispensable de poser quelques jalons sur le chemin de notre historicité mentale, car nous nous trouvons sur le sentier d'une prise de conscience nouvelle et sans exemple qui nous informera de la nature même des mythes religieux fondés sur une cosmologie fantastique. Ainsi, au XVIe siècle, François 1er et Budé avaient fondé un Collège de France également dénommé Collège des trois langues et destiné à enseigner les langues du sacré occidental - le latin, le grec et l'hébreu. Cependant, depuis lors, la connaissance du grec et du latin n'a cessé de régresser, pour ne rien dire de l'hébreu. Rabelais évoquait encore la chute des hommes dans la philautie, c'est-à-dire dans l'amour de soi-même. Aujourd'hui, nous avons remplacé philautie par le terme banal, imprécis et aseptisé d'égoïsme. La délatinisation et l'oubli du grec ont conduit à un appauvrissement de notre langue, parce que seuls les progrès de notre inculture croient nous faire comprendre de « tout le monde ».

François 1er et Budé avaient tenté de faire venir Érasme à Paris. Mais l'ironique auteur de Stultitiae laus - L'Éloge de la stupidité (et non de la « folie » selon la traduction édulcorante retenue) - savait fort bien que sitôt rémunéré par une cour, le savant en devient fatalement le satellite, donc un agent du temporel. Il avait préféré dresser définitivement sa tente à Bâle, qui s'était divisée entre le demi-canton de Bâle-campagne, demeuré farouchement catholique et de Bâle-ville, devenue protestante, afin de bien souligner que la pensée critique sera toujours citadine et que la pensée religieuse restera campagnarde.

Ces prévisions d'Érasme se sont vérifiées. Bientôt le desserrement du tricot théologique français a conduit à l'Affaire des Placards, qui en ridiculisant la messe plus durement que Calvin, a condamné François 1er et Budé à bloquer le renouvellement et l'approfondissement du christianisme et à revenir à une orthodoxie d'État qui, en fait, déclarait hérétique dans l'oeuf l'élan intellectuel du Collège de France.

En vérité, tout le XVIIe siècle officiel a tenté de retrouver l'astronomie ptolémaïque, anti-copernicienne et anti-cartésienne. Ainsi Bossuet se fondait encore sur la chronologie biblique. Et au XVIIIe siècle, Voltaire lui-même a continué de croire en l'existence d'un horloger suprême qui aurait consacré ses forces à fabriquer un ciel et une terre voués à servir sa propre gloire. Même Candide ou l'optimisme n'a pu ébranler la croyance de l'exilé de Ferney en un créateur plein de sollicitude et attaché à bien régler une horlogerie fantastique.

C'est dire que le XXIe siècle ne pourra laisser les grands États prendre du retard sur les conquêtes modernes de la science anthropologique et astronomique, alors que, de nos jours encore, la connaissance des mythes sacrés dont jouissent la classe dirigeante et l'intelligentsia européenne, n'a pas progressé depuis la Renaissance. Il faudra donc que les grands États participent activement au combat d'une science du psychisme d'avant-garde, afin d'enfanter une humanité aux yeux grands ouverts et qui saura prendre toute sa place dans un combat audacieux : oui ou non, le genre humain a-t-il besoin pour survivre de se doter d'une dose bien calculée d'ignorance et de sottise ou bien se révèlera-t-il capable de se construire une grandeur nouvelle d'apprendre qu'il ne sait rien ?

3 - Le retour des mythologies messianiques

La critique ironique de la sottise est née en 1511 avec le Stultitiae laus, cité plus haut. Il est fort probable que nos sociétés se donneront à nouveau la sottise proprement théologique pour théâtre, puisque les questions religieuses occupent à nouveau la totalité des champs conjugués de la politique et de l'histoire, comme le prouvent les guerres du Moyen-Orient ou le comportement d'Israël et des sionistes chrétiens américains à propos de la ville de Qods-Jérusalem. Mais la critique indirecte de la sottise avait commencé avec la comédie d'Aristophane (vers-445 - vers-380) Les Oiseaux, qui mettait en scène la stupidité des dieux privés de nourriture à la suite de la grève des fournisseurs habituels de viande sur leurs autels.

Mais l'histoire de l'ignorance et de la sottise a connu, depuis une trentaine d'années, un parcours à la fois tumultueux et serpentesque, parce que la distance entre la culture populaire et le savoir qui appartiennent de nos jours à l'intelligentsia et à la classe dirigeante a changé de nature. Pis que cela : ce sont les élites dirigeantes qui se sont révélées plus rêveuses que le peuple autrefois tenu pour crédule et pour coupable d'une candeur enfantine. Aussi a-t-on vu, au XXe siècle, la majorité des intellectuels formés à l'école publique et initiés, semblait-il, à une laïcité pensante, se ruer tête baissée dans une mythologie messianique fondée sur la croyance que l'ensemble du peuple forgerait une élite coulée dans le moule d'une probité naturelle créatrice d'un paradis socialiste sur la terre.

Du coup l'étendue s'est rétrécie entre la puérilité des foules et la psychologie scientifique censée détenue par les « élites ». Quand François Mitterrand a déclaré qu'on « pourrait célébrer une messe à l'occasion de ses obsèques », quand Michel Rocard a insisté sur son désir de se trouver inhumé « selon le rite luthérien », ni l'un, ni l'autre ne disposaient d'une ombre de connaissance anthropologique des enjeux existentiels auxquels ils participaient, c'est-à-dire à la croyance en l'efficacité de la manducation physique ou seulement symbolique de la chair du « Dieu » et de la potion effective de son hémoglobine tels que définis au Concile de Trente en 1545 et confirmé par tous les conciles ultérieurs.

Exemple : que sait aujourd'hui l'anthropologie scientifique du mythe eucharistique ? Ainsi, la théologie chrétienne prétend qu'un Dieu, alors en chair et en os et qui avait des cuisses et des fesses, comme le rappelait encore le Cardinal Daniélou (1905-1974), avait fait assassiner son propre fils et se l'était fait apporter encore tout pantelant, afin de se faire payer un tribut de chair et de sang suffisamment précieux pour lui permettre, en retour, de pardonner à sa créature un « péché originel » qu'il jugeait insultant. Eve aurait fait tomber son époux dans le crime de désobéissance le plus impardonnable, celui de l'initier à la science du vrai et du faux, du Bien et du Mal, du savoir et de l'ignorance. Depuis lors, la mort de la victime christique met en scène de manière détaillée les tortures dont la victime de l'autel était censée payer le prix. (Voir, Lepin, L'idée du sacrifice de la Messe d'après les théologiens depuis l'origine Jusqu'à nos jours, Paris, 1926, pp. 3-182). Tel est l'abîme de l'alliance de l'ignorance avec la barbarie et de la sauvagerie avec la sottise, dont la loi du 9 décembre 1905 avait tenté de libérer le genre humain.

4 - La régression contemporaine et les nouvelles idoles

Mais comment la laïcité d'aujourd'hui oserait-elle enseigner, ou même simplement rappeler, à l'heure où des milliers de fans de Johnny Hallyday ont assisté à la célébration d'une messe à la Madeleine, le Président de la République en tête, que se jouait sous leurs yeux la théâtralisation de l'égorgement d'un homme à la place du mouton qu'un Abraham mythique était censé avoir sacrifié à la divinité sadique, propre à un lieu particulier, il y a plusieurs millénaires, afin d'épargner son fils unique, Isaac. Pas un seul des « amis de Johnny » qui sache que, de l'aveu de tous les théologiens chrétiens, Jésus n'est autre que « l'Isaac d'Abraham », l'Isaac retrouvé et égorgé à la place du mouton substitutif susdit. Cette régression anté-abrahamique est au cœur de la mythologie de la messe.

Mais la laïcité actuelle est-elle en mesure d'entendre ce récit ? Toutes les religions sacrificielles de notre temps se prêtent à ce type de démythologisation. Ainsi, le Mahomet (accessible en PDF) de l'historien spécialiste des langues et des civilisations orientales, Maxime Rodinson (1815-2004), met clairement en évidence les conditions politiques, économiques et mythologiques de l'émergence de l'islam dans la péninsule arabique.

La philosophie et l'anthropologie critique ne perdront plus leur temps à réfuter ni les dieux ripailleurs sur l'Olympe, ni les trois dieux uniques spécialisés dans leur gestion commune d'un imaginaire jardin des supplices sous la terre. On se demandera exclusivement ce que la croyance en leur existence dans le cosmos « voulait dire » ou tentait d'exprimer. L'heure de l'examen de la finitude des dieux uniques a commencé : ce ne sont plus les dieux qui disposent de la balance à peser le genre humain, c'est le genre humain qui construit la balance à peser ses dieux.

Le 22 décembre 2017

Source : http://aline.dedieguez.pagesperso-orange.fr/tstmagic/1024/tstmagic/laicite/raison_timide.htm

 

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D’où vient l’échec de la critique des religions (et pas qu’en France) ?

Modeste grain de sel de Théroigne

 

Du fait évident que le besoin de dieux relève de l’affect, pas de l’intellect, et que l’affect humain, depuis que les pères ont raflé le pouvoir aux mères, non seulement ne s’est pas affranchi de l’infantilisme où le super-pouvoir des « mammas » avait plongé le mâles, mais s’est étendu à tous, mères comprises, et même aggravé, puisque la volonté de puissance est une pulsion infantile, à laquelle, seule, la toute petite enfance a le droit de s’abandonner.

Pourtant, la France de la Renaissance avait fait un réel effort, compte tenu du fait que la maturité ne peut s’inculquer, s’enjoindre ni s’enseigner, puisque tout ce que peuvent se permettre les matures à l’égard des immatures, c’est prêcher d’exemple et tenter de créer les conditions favorables à la maturation. Même la démarche héroïque de Freud n’y a pu rien de plus.

Manuel de Diéguez cite avec raison Budé et François Ier et leur création du Collège des trois langues. On peut se permettre de rappeler qu’il y eut aussi, sur un plan individuel, Rabelais, le premier à ma connaissance qui ait réussi à démontrer que l’affranchissement du joug religieux passe par la connaissance aussi vaste et profonde que possible de toutes les religions existantes ou, du moins, connues.

Pourquoi ? Parce que l’étude et la comparaison des religions entre elles amène irrésistiblement à s’interroger sur ce qui a poussé les hommes à s’inventer des dieux. Une fois obtenue la réponse à cette question, le curieux est plus qu’à moitié sorti d’enfance, et de l’illusion qu’il y a derrière la porte quelqu’un de plus beau, de plus grand, de plus fort et d’absolument miséricordieux, qui s’intéresse à nos petits destins de cirons et va user de sa toute-puissance pour empêcher les méchants de nous enfoncer sous les ongles des aiguilles rougies au feu.

Rabelais a tout su des religions connues de son temps, tout su des gloses des savants, tout su des superstitions populaires qui n’en diffèrent que par l’apparence. Verbo solo. Et humour. C’est que la connaissance intime des pulsions les plus secrètes du « bipède sans plumes » n’éveille chez tout être bien né que la compassion d’une fraternité chaleureuse, à des années-lumière du prosélytisme et, presque toujours, du fanatisme, affligeant quasi immanquablement les âmes religieuses, y compris les païennes.

Je me permettrai aussi de rappeler qu’à ma seule très fragmentaire connaissance, de réels efforts ont été faits, au XXe siècle, en Europe, par d’autres intrépides individus. Et ce n’est pas leur faute si on ne les lit pas pour ce qu’ils sont ou si, les lisant, on refuse de les comprendre.

N’en citons que deux ou trois, pour ne pas allonger la sauce, mais il y en a sûrement eu d’autres. On peut toujours essayer de les découvrir.

Laissons de côté la démarche héroïque, purement médicale, de Freud, ses accomplissements et ses erreurs.

Celui à qui on doit l’effort de connaissance la plus vaste et la plus approfondie dans ce domaine est sans conteste Robert Graves, avec sa somme, qui est surtout une clé :

 

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Robert GRAVES

The White Goddess

Londres, Faber & Faber, 1948

Langue : anglais

 

 

 

 

Laquelle ne rencontra qu’incompréhension jusqu’en 1960, où les adeptes du « flower power » commencèrent à s’intéresser à lui.

L’ouvrage parut pour la première fois en français à Monaco.

 

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Robert GRAVES

La Déesse blanche

Monaco, Éditions du Rocher, 1979

584 pages

 

 

 

Depuis, scandaleusement ré-intitulé « Les mythes celtes » par une édition analphabète ou commerçante à courte vue, alors qu’il concerne précisément la mythologie en général et non pas la mythologie celtique en particulier. Alors qu’il s’agit du schéma immuable, unique, sur lequel se fonde tout mythe et que la déesse en question n’est autre que la lune, qui luit pour tous et pas seulement pour les Celtes. Alors que « la triple déesse » est infiniment plus vieille que le spermatozoïde qui a fabriqué le premier ancêtre moyen-oriental préhistorique des Celtes. Alors qu’il y est question de comprendre la naissance du religieux, il y a plus de 110.000 ans.

 

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Graves a poursuivi cette exploration-élucidation dans le reste de son œuvre, y compris romancée, mais surtout dans :

 

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Robert GRAVES

Les mythes grecs

Fayard

666 pages

Idem - Seuil, Pluriel - 880 pages

Idem - Le livre de poche - 1185 pages

 

 

 

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Robert GRAVES et Raphaël PATAI

Les Mythes hébreux

Fayard, 1987

300 pages GF

 

 

 

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J’ai déjà parlé ailleurs  d’un des pionniers dans ce domaine : Salomon Reinach, dont les travaux ont, avec ceux de Sir James George Frazer et quelques autres, précédé de peu ceux de Graves

 

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Salomon REINACH

Cultes, mythes et religions

Paris, Robert Laffont, 1996, 2000, etc.

Collection « Bouquins », 1350 pages

 

 

 

Note de l’éditeur :

« Il n'y a d'intéressant sur la terre que les religions », notait Baudelaire dans ses journaux intimes. Salomon Reinach (1858-1932) fut de son avis, puisqu'il consacra sa vie entière à l'étude des cultes, des mythes, des croyances, des superstitions. De l'Antiquité gréco-latine à la Gaule gallo-romaine, rien n'échappait à sa curiosité. Et si les frères Goncourt, avec leurs manies de « bibeloteurs » furent à l'origine du musée Carnavalet, Salomon Reinach fut l'un des promoteurs du musée des Antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye, le musée qui nous renseigne le mieux sur nos origines lointaines, sur nos sources païennes et sur le début du christianisme en France. Salomon Reinach n'étudie pas seulement la manière dont ont été domestiqués nos animaux, il s'intéresse également aux coutumes de mariage de nos ancêtres, au totémisme druidique et à Vercingétorix, à la figure d'Orphée et aux vestales romaines, aux cathares et à Gilles de Rais, à Jeanne d'Arc et à l'Inquisition. Tous les aspects de la vie religieuse le fascinent. Durant des années, il a donné, à des revues plus ou moins savantes, des études extrêmement précises sur des points qui paraissent de détail mais qui sont révélateurs des grands problèmes fondamentaux.

 

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Salomon REINACH

ORPHEUS, Histoire générale des religions

Paris, L’Harmattan, 2002

Collection « Les introuvables », 628 pages

 

 

 

Note de l’éditeur :

Pourtant résultat d'une commande ministérielle, Orpheus (1909) devait être refusé par l'Éducation Nationale, considérant que la présentation des religions comme un phénomène naturel allait à l'encontre de la morale commune. Sigmund Freud dans Totem et tabou se réfère constamment à cette œuvre. Orpheus ne cesse d'entretenir la curiosité, peut-être moins dans l'idée d'une exactitude historique que dans une perspective anthropologique.

 

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Il ne faudrait pas oublier non plus le grand contemporain, qui, en renouant avec la manière pédagogique de Rabelais, semble vouloir à lui seul racheter presque tout l’infantilisme US, ce qui n’est pas peu dire.

 

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Tom ROBBINS

Jambes fluettes, etc.

Gallmeister, 2014

544 pages

 

 

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Tom ROBBINS

Un parfum de jitterbug

Gallmeister, 2015

512 pages

 

 

En attendant le merveilleux Tibetan Peach Pie. A Live Account of an Imaginative Life, scandaleusement différé par les éditions Gallmeister depuis 2014.

 

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P.S. : C’est M. Malaparte qui remplace, dans ses écrits, la « fraternité » de la trinité française – non moins sainte et indissociable que l’Autre – par « etc. », en même temps qu’il donne un avis original quoique sujet à vérification sur l’avenir du christianisme en Europe. (Journal d’un étranger à Paris, La Table Ronde, 1947). L’histoire tranchera.

 

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La ferme volonté de créer la paix est une grande force

Jean-Paul VuilleumierArrêt sur Info17 décembre 2017

 

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Interview de Daniele Ganser, historien et irénologue suisse

Propos recueillis par Jean-Paul Vuilleumier

Zeit Fragen – N° 31, 11 décembre 2017

Fin 2016, est parue en allemand la 1re édition du livre «Les guerres illégales de l’OTAN. Une chronique de Cuba à la Syrie.» de Daniele Ganser, historien suisse et spécialiste des sciences de la paix. Entretemps, cet ouvrage en est à sa 7e édition avec plus de 50 000 exemplaires vendus. A l’occasion de la parution toute récente de l’édition française de ce bestseller, Horizons et débats s’est entretenu avec l’auteur sur quelques aspects de ses analyses concernant la guerre et la paix, l’ONU, le Conseil de sécurité et les médias.

Horizons et débats : M. Ganser, vous êtes un historien, spécialiste de l’Histoire contemporaine depuis 1945 et expert en politique internationale. Au sein de l’Institut SIPER que vous avez créé et que vous dirigez, vous vous intéressez à de très nombreux sujets comme l’énergie et la géostratégie, les conflits pour les ressources et la politique économique, les mises en œuvre de guerres secrètes. Vous vous engagez pour la paix. Vous êtes irénologue (spécialiste des sciences de la paix). Votre livre «Les Guerres illégales de l’OTAN» vient de paraître en français. Est-ce que toutes les guerres sont illégales?

Daniele GanserOui, de manière générale, toutes les guerres sont illégales. La Charte de l’ONU, signée en 1945, énonce explicitement que les Etats doivent résoudre leurs différends sans avoir recours à la violence ou aux armes. Les guerres sont donc clairement illégales. Il existe toutefois deux exceptions à cette règle: premièrement, la légitime défense; si un pays est agressé, il a le droit de se défendre militairement. Deuxièmement, une guerre est légale si le Conseil de Sécurité de l’ONU a voté un mandat explicite en ce sens.

L’exemple de la débâcle soviétique en Afghanistan aurait dû faire réfléchir les Etats-Unis en 2001; le fiasco de la soi-disant «exportation de la démocratie» en Irak aurait dû faire réfléchir à deux fois les Français et les Britanniques avant qu’ils n’interviennent en Libye en 2011, ou n’aident les djihadistes en Syrie. N’est-ce pas possible d’apprendre de l’Histoire?

Moi, je pense que c’est tout à fait possible. La leçon la plus importante est que nous ne pouvons pas résoudre nos problèmes par la violence. Cela a été essayé à de nombreuses reprises. Mais cela ne fait qu’ajouter des problèmes. C’est pourquoi, dans mon livre, je souligne l’importance d’adhérer aux principes fondateurs de l’ONU, ne pas bombarder ou envahir d’autres pays, ne pas armer en secret des groupes à l’étranger dans le but de renverser un gouvernement. Nous sommes bien sûr confrontés à de grands défis, mais la violence n’aidera en rien à leur résolution.

Lire la suite…

Source : http://arretsurinfo.ch/la-ferme-volonte-de-creer-la-paix-...

 

 

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Et, comme on est très loin d’être sortis de l’auberge…

60 millions de pleurnichards, et moi, et moi, et moi…

La France n'est ni l'Alabama, ni l'Afghanistan

Nicolas Gardères – Causeur 13 décembre 2017

 

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Hommage populaire à Johnny Hallyday, Paris, décembre 2017

 

Quoi qu’en dise le chœur des pleureuses de tous bords, notre pays n’est ni l’Alabama, ni l’Afghanistan, ni le Zimbabwe. Geindre à l’idée d’être discriminé, grand-remplacé ou simplement perdu dans ce monde absurde : tel est le sanglot de l’homme blanc de peur.

Si les idéologies ne sont certainement pas aussi finies que cela fût massivement dit à la fin du XXème siècle, l’intelligibilité du Monde et de l’Histoire s’est tout de même bien fait forniquer sa race et sa classe, depuis le délitement du moment d’hégémonisme occidental et la Noël 91 à Moscou.

Perdu dans un monde maniaco-dépressif

Sartre était finalement bien un chien bâté et Aron un laquais faible. Sans projet, sans ennemi digne de ce nom (pas de sarrasins, pas de rosbifs, pas de boches, pas de rouges, rien que quelques pieds nickelés méchants) et surtout assommé par un monde moins multipolaire que maniaco-dépressif – en sus mal expliqué par des experts nuls – ce con de Français est perdu.

Il est perdu, comme un enfant perdu dans un hypermarché où 300 pays plein d’étrangers ont remplacé 300 fromages très français. Alors il pleurniche, il geint, sans même la moindre conscience de sa névrose infantile, ce petit con.

Il n’est d’ailleurs jamais aussi content de lui que quand il peut pleurer à chaudes larmes, qui (salauds de riches !) pour Jean d’Ormesson ? Qui (salauds de pauvres !) pour Johnny Hallyday ? Il y aurait une anthropologie culturelle à réactualiser, une actualité des logiques lacrymales à écrire, tant la glorification des gens-qui-pleurent exhibés partout, dit quelque chose de notre état collectif. Marcel Mauss saurait faire cela, mais bon il est mort sous Georges Bidault et Staline, à une époque où cela valait encore la peine d’analyser phénomènes et signes.

Les méchants sont méchants

Le reste du temps, toute morve ravalée, il geint. Il geint de veulerie, comprenant fugacement que dans cette société faussement fluide, sa grande capacité d’action superficielle est inversement proportionnelle à l’idée même de transformations profondes.

Alors il geint. Il geint d’être discriminé, en faisant croire qu’il vit dans le monde de Frantz Fanon et Maya Angelou. Il geint d’être discriminé en Olympe de Gouges sur l’échafaud. Il geint d’être grand-remplacé, fermier blanc Zimbabwéen. Il geint parce que les méchants sont méchants et que personne n’aime les juifs. Du PIR au CRIF et d’OLF au FN, la grande farandole des pleureur.ses. Ouin ouin ouin je n’ai pas d’idée, pas de projet, mais regardez comme je pleurniche bien et surtout mieux que les autres. Le concours de celui qui a la plus grosse larme. Même pas des larmes de rites funéraires antiques, mais de bonnes grosses larmes bien sincères. Or, c’est là qu’est précisément le problème. La victimisation de tous par tous tout le temps n’est plus vécue principalement comme une technique, un vice, une anecdote du combat politique. Elle est devenue le combat politique. Le « je suis extrêmement choqué » de l’improbable Copé est devenu la norme du débat public, le cadre ridiculement étroit dans lequel s’enferre la parole. Il suffit de perdre un peu son temps sur internet, d’y lire les commentaires partout, pour ne voir que des pistolets braqués sur des tempes nimbant des yeux rougis.

Les dominants pleurnichent aussi !

On reproche depuis longtemps à la gauche, qu’elle soit « morale » ou même « olfactive » (tout ce qui n’est pas la gauche est nauséabond), d’utiliser cette technique, dans un but de disqualification de l’adversaire. Peu importe, tant que cela n’était qu’une technique, un artifice bien compris de la rhétorique politicienne et journalistique. Cependant, comme toujours avec les artefacts puissants (Dieu, l’Etat, la Famille…), l’on finit par oublier leur caractère construit. Eh voilà donc une belle démocratie lacrymale où les dominants pleurnichent eux-aussi toutes leurs glandes : patrons geignards, bourgeois craintifs, bobos flippés, politiques extrêmement choqués ! Même les intellectuels de plateaux n’analysent plus grand chose, inaudibles entre deux sanglots, entre deux délations tristes ou invectives au ras des chrysanthèmes… La conséquence morbide de cette démocratie lacrymale est que toutes les causes finissent par s’y valoir, nivelées par les larmes. Il n’y a plus de racisme, plus d’oppression, plus de discrimination, juste des dominants qui pleurent et des dominés qui pleurent… juste des gens qui pleurent… juste des pleurs… juste de la flotte salée dégueulasse !

Je finirai, intimement, ce billet inutile et gratuit, en convoquant Freud et Lacan : « Maman ! Regarde maman ! Regarde comme j’ai bien geint ! »

Source :  https://www.causeur.fr/antiracisme-racisme-antisemitisme-...   



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Mis en ligne le 22 décembre 2017

 

 

 

17:18 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

14/12/2017

PALESTINE AU TOURNANT

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PALESTINE AU TOURNANT ?

 

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Résultat de la décision controversée de Trump : Le Fatah et le Hamas s’unissent

La Palestine enfin politiquement unie pour la première fois depuis bien des années

Adam Garrie – The Duran 9 décembre 2017

 

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En octobre de cette année, le Fatah et le Hamas se sont entendus pour former un gouvernement d’union, après des années d’impasse.

Toutefois, malgré la signature de cet accord du Caire, les deux partis avaient rencontré des difficultés pour mettre en œuvre certains de ses termes notamment en ce qui concernait le transfert d’une partie des pouvoirs administratifs sur la bande de Gaza à l’Autorité Palestinienne.

Aujourd’hui, cependant, les deux partis semblent d’accord pour opposer un front uni à la décision controversée de Donald Trump de reconnaître Jérusalem/Al Qods comme capitale d’Israël

Le porte-parole de l’Organisation de Libération de la Palestine Wasel Abu Yousef, dans un entretien accordé à Sputnik, a dit :

 

« Nous (le Fatah et le Hamas) sommes désormais unis dans l’opposition au gouvernement d’occupation et à la décision des États-Unis sur Jérusalem. Nous confirmons, au nom des mouvements palestiniens […] que Jérusalem est et reste la capitale nationale de la Palestine ».

 

Comme on l’interrogeait sur un appel spécifique du Hamas à une Troisième Intifada, Yousef a répondu :

 

« La question reste ouverte, le peuple palestinien ne restera pas silencieux, non plus que la communauté arabe, la communauté musulmane et le monde chrétien. Il y a des sanctuaires musulmans et chrétiens à Jérusalem. Toute action entreprise à l’égard de cette ville peut être considérée comme jouant avec le feu. »

 

Un peu auparavant, le ministre des Affaires étrangères palestinien avait confirmé que la Palestine n’aura plus d’échanges avec les États-Unis, sur le processus de paix qui pourrit depuis si longtemps, et que le président palestinien Abbas ne rencontrera pas le Vice-président US, dont la visite est prévue dans la région d’ici fin décembre.

Des responsables palestiniens, y compris l’ambassadeur de Palestine en Russie, ont fait savoir qu’ils recherchent de nouveaux partenaires internationaux pour négocier un accord de paix, à présent que les États-Unis ne sont plus estimés adéquats.

Interrogé là-dessus, Yousef a déclaré :

 

« Le Président de Russie, Vladimir Poutine, a exprimé tr ès clairement son point de vue, en disant que les résolutions et les lois internationales doivent servir de base à la résolution des conflits dans la région. Nous croyons, pour notre part, que la Russie et le président Poutine sont des amis du peuple palestinien et sont toujours du côté des résolutions internationales légitimes et des lois internationales.

Les États-Unis se retrouvent isolés face aux réactions de tous les pays, qui mettent en garde contre le danger représenté par leurs actes. Nous nous efforçons de mettre sur pied une conférence de paix internationale sous les auspices des Nations Unies, avec la participation de nos amis ­ la Fédération de Russie, la Chine et beaucoup d’autres  – , pour réaffirmer qu’il est nécessaire de se plier aux décisions du Conseil de Sécurité et de l’Assemblée Générale de l’ONU sur le problème palestinien ».

Source : http://theduran.com/palestine-fatah-hamas-parties-unite-t...

Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades

 

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13 décembre 2017

 

Donald Trump va-t-il réussir ce que personne jusqu’ici n’avait pu faire : unir le monde arabe ?

 

Palestine : Le président de la Turquie en appelle aux dirigeants du monde, au cours d'une conférence de l’OCI réunie d’urgence

 

Erdogan presse le monde de rejeter la décision de Donald Trump et de reconnaître Jérusalem Est/AL Qods comme capitale de la Palestine

Adam Garrie – TheDuran 13 décembre 2017

 

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Le président turc Erdogan a accueilli ce-jour, à Istanboul, présidents, rois, premiers ministres, ministres des affaires étrangères et envoyés venus de tout le monde musulman. Président pour l’année de l’Organisation pour la Coopération Islamique (OCI) Recep Tayib Erdogan a convoqué un sommet d’urgence pour traiter de la reconnaissance unilatérale, par Donald Trump, de Jerusalem-Est/Al Qods comme capitale d’Israël.

Erdogan a ouvert la conférence en condamnant violemment la démarche « illégitime » des USA et a appelé le reste du monde à reconnaître Jérusalem-Est/AL Qods comme « capitale occupée de l’État palestinien ».

Le président turc a ensuite présenté ses condoléances aux familles des martyrs qui sont morts pour défendre la Palestine, avant de montrer des cartes où se voient clairement les régions de Palestine aujourd’hui illégalement occupées par Israël.

Il a continué en réitérant sa déclaration du début de la semaine, à savoir qu’Israël est un état tueur d’enfants et terroriste. Il a aussi critiqué le programme d’armement nucléaire secret d’Israël.

Erdogan a enfin réaffirmé que « Al Qods est une ligne rouge » qui doit être défendue contre les « campagnes racistes d’Israël »

Après Erdogan, le président palestinien Mahmoud Abbas s’est adressé à la conférence, pour affirmer que la Palestine n’acceptera pas plus longtemps l’intervention des USA dans le processus de paix. Qualifiant la déclaration de Trump de « crime » et de violation suprême des lois internationales, Abbas a déclaré que les Etats-Unis ne peuvent plus prétendre au rôle de partenaire neutre dans des négociations.

Abbas a aussi insisté sur le fait que la Palestine ne doit pas être un état divisé en Gaza et Cisjordanie. Seul un État uni sera considéré comme acceptable.

Le président palestinien a alors salué avec gratitude l’unité entre chrétiens et musulmans pour soutenir la Palestine en cette période difficile. Il a également prévenu que de nouveaux troubles sont à redouter, si les partenaires internationaux ne présentent pas, eux aussi, un front uni pour la défendre.

Le roi Abdullah II de Jordanie a aussi pris la parole, plaidant pour la restauration d’un protocole internationalement sanctionné pour Al Qods.

Le président de l’Iran Rouhani et le président du Liban Aoun prendront également la parole au sommet.

La conférence continue.

 

En attendant, voyez ici les discours complets des présidents turc et palestinien :

Pour les arabophones

(On est désolés pour l’absence de sous-titres)

 


 

Source : http://theduran.com/turkeys-president-erdogan-welcomes-wo...

Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades

 

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RESTE DU MONDE

 

Comment la Russie et la Chine s’y prennent pour concurrencer l’influence US en Amérique Latine

ou

Qu’arrive-t-il quand on marie les routes de la soie chinoises, le passage arctique russe et le canal du Nicaragua ?

Todd Royal - Russia Insider – 6 décembre 2017

 

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Une rencontre de juillet dernier entre le président chinois Xi Jinping et le Premier ministre russe Dmitry Medvedev a jeté les fondements commerciaux et politiques de la Route Arctique chinoise, qui devrait s’unir avec la BRI (Belt & Road Initiative ou « Nouvelle route de la soie ») et comprendre un partenariat technologique et stratégique avec la Russie dans la mer Arctique : le partenariat a pour but ultime d’unir les deux nations dans l’hémisphère occidental, au moyen de la construction en cours du canal du Nicaragua, pour remplacer le canal de Panama.

Au début des années 2000, le commerce maritime mondial a connu une croissance sans précédent, quand la Chine est devenue un partenaire commercial des économies développées et de celles en voie de développement. La Route Arctique et la BRI  créent un scénario géopolitique  dans lequel la Chine et la Russie prennent solidement pied au Nicaragua, mais aussi ailleurs en Amérique Latine, grâce au groupe HKND de l’investisseur chinois Wang Jing. En 2013, la compagnie de Jing a obtenu, du président Ortega, un permis pour la construction du canal et pour son exploitation pendant cinquante ans. Le canal du Nicaragua  aura trois fois la longueur et deux fois la largeur » du canal de Panama, apportant une nouvelle solution au transport maritime entre la Chine et la Côte Est des États-Unis.

La BRI, sur le parcours de la Route de la Soie historique, va concerner 65 pays, 4,4 milliards de personnes et 30% du PNB du monde. L’investissement de Pékin totalisera un trillion de dollars [douze zéros, ndt]. Un des projets-types de la BRI est le Corridor Économique Sino-Pakistanais (CPEC) dont le coût s’élève à 62 milliards de $. Si la BRI est reliée à la Route Arctique, on se trouve en présence d’une situation gagnante-gagnante en matière de coopération éonomique, du même genre que l’Organisation de Coopération de Shanghaï (OCS), qui a amené les voisins combattants, l’Inde et le Pakistan, à s unir pour se développer pacifiquement. Ceci est typique de la politique chinoise de stabilité par l’intégration culturelle et sociale, qui tient compte du fait qu’il ne peut y avoir de prospérité sans sécurité.

Une fois que la Chine aura relié les deux projets avec l’aide de la Russie, les deux pays auront la possibilité de peser sur les destinées du Conseil Arctique et de l’Europe, diminuant ainsi le pouvoir des Etats-Unis et de l’OTAN. Sans compter que les leçons apprises de l’Arctique pourront s’appliquer au Nicaragua, parce qu’il y a un aspect pacifique dans le développement du secteur maritime de  la BRI à travers l’Arctique, qui « diversifie les routes commerciales en impliquant des états voisins dans des projets portuaires et dans la recherche scientifique ».

La Chine veut acheminer des marchandises vers l’Europe par l’Arctique, solution qui réduirait ses parcours maritimes de 20 à 30%, diminuerait la quantité de pétrole nécessaire pour transporter ces marchandises et ferait baisser d’autant le taux d’émissions polluantes. Du fait que 90% des marchandises chinoises sont transportées par mer, la réduction escomptée signifierait des économies plus grandes et des bénéfices plus élevés, tant pour les firmes chinoises que pour les autres. Mi-novembre, la Chine a lancé le brise-glaces Xue Long (la Russie a deux brise-glaces nucléaires), via le passage Nord-Ouest de l’Arctique, pour aider à relier la BRI à la Route Arctique. Ceci permettra à la Chine de relier le port de Dalian à Rotterdam dans les deux tiers du temps normal.

Il y a trois routes viables dans l’Arctique : la route Nord-Est, la route Nord-Ouest et la route « Nord-Nord », qui passe par le Pole. C’est du point de vue financier et géopolitique que ces routes justifient un croisement russo-chinois, parce que l’absence d’infrastructures plus la rigueur du climat font de la Route Arctique une proposition coûteuse – compte tenu, surtout, du fait que les trois routes ne peuvent être utilisées que quatre mois par ans.. La route Nord-Nord restera inaccessible jusqu’en 2050, selon les estimations des scientifiques, rendant, par là même, les deux autres encore plus coûteuses.

 

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Mais ces routes, pour la Russie – et particulièrement pour la Chine – sont inestimables. Pour prendre un exemple : le canal de Suez, qui est actuellement pour la Chine le seul moyen d’atteindre l’Europe, prend douze mille miles nautiques par rapport au passage Nord-Ouest, option qui ramène le trajet à moins de sept mille miles nautiques. Les possibilités sont formidables, et c’est pourquoi Pékin investit de façon si considérable dans les ports d’outremer – ainsi qu’en témoigne la première base chinoise à Djibouti (port aussi important pour les États-Unis que pour la Chine, à cause du Détroit de Bab-el-Mandab) – et dans les infrastructures à un degré sans précédent. 

Tout ce que la Chine pourra faire pour réduire les temps de navigation et augmenter les bénéfices avec l’assistance russe, deviendra le nœud central du lien entre la BRI et la Route Arctique.

 

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Il est probable que la Russie fera son miel et acceptera la présence de la Chine en Amérique Latine, eu égard aux avantages du canal du Nicaragua et de ce que Pékin entreprend économiquement et politiquement dans la région. Mais la Russie fera son miel de la Russie dans l’Arctique et y gagnera la capacité d’exploiter les hydrocarbures et les autres ressources naturelles, grâce à la fonte rapide des glaciers. Avec les capacités de la Russie dans l’Arctique et les besoins de a Chine en ressources et en finances  pour soutenir ses coûteuses infrastructures, le projet titanesque de relier les deux routes offrira une alternative à l’ordre planétaire post-IIe Guerre mondiale imposé par les Etats-Unis. Cela signifie que des pays seront en mesure de choisir entre travailler avec les USA ou avec un bloc économique sino-russe qui tient à faire du commerce et de la géopolitique en même temps.

La viabilité d’un gargantuesque canal du Nicaragua, alors que le canal de Panama vient de subir une remise en état de 5,2 milliards $, paraît sottement aventureuse, mais pas si on considère la position de la Chine, qui en retire de nouvelles technologies en matière de commerce maritime et de canaux, tout en apprenant comment réduire ses frais de recherche et de développement. Bien que certains croient que le canal du Nicaragua soit une chimère, la Chine y voit un moyen de décongestionner la circulation dans l’hémisphère occidental, de créer de nouvelles possibilités économiques, de raccourcir les voyages et de construire des pipelines, des lignes de chemin de fer, des réseaux de cables en fibres optiques, des canaux de télécommunications et d’autres infrastructures.

La Chine veut des routes sûres pour ses marchandises et la Russie veut exercer une influence mondiale au moyen de ses compagnies pétrolières et de ses banques d’État capables d’offrir des lignes de crédit aux nations sud-américaines en difficulté. Au moyen des projets infrastructurels massifs que le canal du Nicaragua représente, la Chine et la Russie peuvent relier entre elles plusieurs régions d’Amérique Latine et pousser vers la sortie l’influence politique US par des moyens pacifiques et économiques. Si l’on en croit le centre US de la London School of Economics, les quatre intérêts principaux de la Chine en Amérique Latine sont : de s’assurer des ressources, d’acquérir un soutien politique et économique dans les forums régionaux et internationaux, d’encourager les nations à reconnaître la Chine au lieu de Taïwan et d’ouvrir de nouveaux marchés aux marchandises chinoises

Des investissements stratégiques, la sécurité et la capacité de projeter du pouvoir économiquement, politiquement et géopolitiquement non sans connotations financières, sont les raisons qu’on la Chine et la Russie de se serrer les coudes dans l’Arctique, pour prendre l’avantage sur les États-Unis en Amérique du Sud et Centrale, et si possible dans les Caraïbes. L’investissement et la connectivité sont les buts visibles de la BRI et de la Route Arctique, Mais la connectivité avec l’hémisphère occidental grâce au canal du Nicaragua semble être le bénéfice ultime qu’escomptent la Chine et la Russie en accroissant leur relation commerciale.

Source : http://russia-insider.com/en/how-china-and-russia-plan-ch...

Source originale: The National Interest

http://nationalinterest.org/feature/how-china-russia-are-... 

Todd Royal, M.P.P. (Master of Public Policy)  est un auteur et un consultant, basé à Los Angeles, Californie, qui écrit notamment dans The National Interest.

Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades

 

 

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Il y en a quand même à qui tout cela ne plaît pas…

 

« La Chine a gagné »

Charles Sannat – Insolentiae 13 décembre 2017

 

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C’est un article très pertinent de la non moins pertinente Myret Zaki du magazine Bilan en Suisse revenant sur le titre du magazine Time qui proclame la victoire de la Chine, ou plus précisément du modèle chinois, qui mélange savamment efficacité, absence de droit social, libéralisme débridé mais aussi dictature politique et liberté d’entreprendre avec l’autorisation de parti.

La Chine a effectivement inventé le modèle économique totalitaire le plus efficace économiquement uniquement parce que nous avons eu la stupidité de la laisser envahir nos pays avec ses produits alors qu’il suffirait d’avoir quelques droits de douane comme c’était le cas avant pour être préservés des mains voraces de nos amis chinois.

Bref, la Chine a gagné parce que nous nous laissons distancer et nous acceptons la défaite.

Plus inquiétant, sous prétexte de concurrencer la Chine, nous devenons nous-même des dictatures politiques, sans droit social et avec une baisse des salaires pour nous ajuster sur le “standard” chinois.

C’est une catastrophe pour la démocratie telle que nous l’avons connue qui se meurt sous vos yeux remplis de larmes.

Source : https://insolentiae.com/la-chine-a-gagne/

 

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Certes, il faudrait être d’une naïveté superlative, pour s’imaginer que de pareils déplacements de plaques tectoniques politico-économico-géopolitiques peuvent s’accomplir sans écraser du monde, et sans doute pas mal de monde (surtout, jusqu’ici, en Chine). Mais, comme le dit si pertinemment Vladimir Poutine ; « Allez, vous, gouverner un milliard et demi de personnes ! ». Oui,  et montrez de quoi vous êtes capables… Les reproches faits à la Chine d’après Mao par de vertueuses âmes suisses sur les moyens qu’elle emploie pour atteindre ses objectifs et sur ses objectifs eux-mêmes sont peut-être fondés. Reste à savoir de quelles cartes ont disposé ses dirigeants, et quel rôle a joué, joue et jouera encore, là comme ailleurs, cette inconnue incontrôlable que Saint-Just appelait « la force des choses ».

Quoi qu’il en soit, il faut être faux comme un jeton ou d’une ignardise assez crasse pour attribuer aux marchandises chinoises la descente de l’Occident aux enfers, qui a précédé de bien loin – et peut-être causé – le « made in China » des gadgets que le capitalisme occidental (tiens, on l’avait oublié celui-là !) l’a dressé à consommer.

 

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Tandis que le faux scandale du « Russiagate » s’efface, le vrai scandale de l’« Israëlgate » émerge

 

En d’autres termes, Trump n’a pas de soucis à se faire. Aucun responsable, si compromis soit-il, ne va se voir poursuivre pour collusion avec les Israéliens et/ou leur lobby américain.

Justin Raimondo – Russia Insider6 décembre 2017

 

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La vie est pleine de surprises. Vous savez… comme cette fois où vous espériez bien recevoir une bicyclette neuve pour Noël et ne doutiez pas que vos parents allaient se laisser fléchir, et que – caramba ! – le matin de Noël, elle était là, votre Sedgway flambant neuve ! Preuve ultime qu’en dépit de tous vos efforts, vous seriez toujours un vernis petit connard. (Et, oui, il y avait même une calculette dernier cri dans votre chaussette.)

C’est exactement ce qui vient d’arriver à « TheResistance » en cette saison festive. Depuis des mois, ils salivaient en respirant fort, dans l’attente du retournement de veste de Michael Flynn, l’ex-conseiller à la Sécurité Nationale, aujourd’hui mis en accusation pour avoir menti au FBI. Flynn a reconnu l’avoir fait en au moins deux occasions, toutes deux concernant ses réponses aux questions qui lui avaient été posées sur ses conversations avec l’ambassadeur russe Sergueï Kisylak. Pendant la période de transition –  entre l’élection de Trump et son entrée en fonctions – Flynn a en effet parlé de deux sujets avec les Russes : le retour de bâton possible suscité par la décision de l’administration Obama d’imposer de nouvelles « sanctions » et de fermer l’enceinte russe au Maryland, et la position russe sur la résolution de l’ONU condamnant l’installation de colonies israéliennes de plus en plus nombreuses en territoire palestinien.

La nouvelle équipe Trump était alors « intensément concentrée sur l’amélioration des relations avec Moscou et disposée à intervenir pour atteindre ce but » selon la phraséologie du New York Times, alors que les appels à la guerre du Parti Démocrate se faisaient de plus en plus stridents et que les démagogues comme Adam Schiff agitaient la chemise ensanglantée du Russiagate. Il fallait avoir des couilles : et nous avons encore là un cas où les prétendus non-interventionnistes, bien au chaud dans leurs think tanks et leurs universités, ont manqué à leur devoir de reconnaître aux gens de Trump le mérite qui était le leur.

Pensez-y bonnes gens : les Américains et les Russes possèdent les uns et les autres assez de puissance de feu nucléaire pour détruire plus de sept fois toute vie sur la planète. Cette épée de Damoclès pend à un tout petit fil  au-dessus nos têtes, comme elle l’a déjà fait pendant la dernière guerre froide avec Moscou. C’est une mécanique d’annihilation réglée sur alerte instable, et n’importe quel événement imaginable pourrait la déclencher : une erreur de calcul, un bluff stupide, un malentendu, un pépin technique, une épreuve de force telle que la crise des missiles de Cuba. Tout ce qui se trouve entre nous et l’extinction totale est l’espoir que cette machinerie de mort puisse être contenue par consentement mutuel. Et bravo à l’administration Trump pour avoir fait de la paix une priorité ! Si c’est à présent un crime, et même une « trahison », comme les abrutis de La Résistance ne cessent de le brailler, alors, que l’Inquisition de Washington en profite.  

 

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Je me sens obligé de répéter ma mise en garde aux carriéristes de tout poil de la Beltway, qui brillent au petit firmament de l’anti-interventionnisme : pourquoi n’y a-t-il eu aucune défense de la Maison Blanche sur cette question d’une importance vitale ?

Étant donnée l’étendue des pouvoirs d’un conseiller spécial et la large marge de manœuvre qui lui est laissée pour intenter des actions contre d’éventuelles violations de la loi très éloignées de son mandat d’origine, peut-être aurions-nous dû nous attendre à ce que d’autres « rapports avec l’étranger » se fassent jour. Flynn a reçu instructions de nul autre que Jared Kushner, le gendre du Président, d’avoir à prendre contact avec « chaque membre du Conseil de Sécurité » pour obtenir que soit bloquée la résolution condamnant la confiscation, par Israël, de propriétés palestiniennes. Les Russes ont été directement contactés par Flynn, qui leur a bel et bien demandé d’opposer leur veto à la résolution du Conseil de Sécurité.

Les efforts infructueux de Flynn pour le compte des Israéliens ont été le fruit d’un appel israélien à d’administration Trump. Le jour suivant la conversation de Flynn avec l’ambassadeur russe sur le sujet, un responsable israélien a dit à CNN « qu’Israël – et semble-t-il le Premier ministre Benjamin Netanyahou en personne – avait contacté Trump pour tenter d’obtenir qu’il aide à tuer la résolution »

Tandis que l’enquête du conseiller spécial Mueller continue, l’étendue complète des manoeuvres secrètes des Israéliens pour saboter ce qui était alors la politique des Etats-Unis ne peut manquer de venir au jour, et cela pourrait s’avérer l’aspect le plus révélateur de toute l’affaire.

Ce qui est intéressant, c’est qu’un responsable israélien soit sorti du bois pour se vanter aussi effrontément de s’être adressé à l’administration Trump en vue d’obtenir l’arrêt de la résolution.

« Le responsable – dans un commentaire qui pourrait bien revenir hanter la Maison Blanche – dit qu’Israël avait “imploré la Maison Blanche [d’Obama] de ne pas y donner son feu vert, et lui avait annoncé que, si elle le faisait, nous n’aurions pas d’autre choix que de nous tourner vers le Président élu Trump.”

“Nous nous sommes tournés vers le Président élu”, a dit alors le responsable, “et nous avons beaucoup apprécié qu’il ait consenti à appuyer notre demande, ce qui n’était pas une chose simple à faire.”»

Insérer cette information dans les documents officiels renforce considérablement l’action en justice entreprise contre Flynn et probablement contre d’autres personnalités de l’administration Trump. Ce qui amène à se poser la question : les Israéliens ont-ils délibérément grillé Trump ?

Oui, je me laisse aller à de la spéculation pure, et pourtant, pourquoi un responsable israélien a-t-il ouvertement discuté d’une matière aussi délicate ? Alors même que les robots d’Obama tendaient leur souricière à Flynn – entreprise dont Tel Aviv peut bien avoir été au parfum –, les Israéliens faisaient savoir au monde qu’ils avaient les Américains dans leur poche.

Et voilà encore un peu plus d’eau au moulin de Mueller : mis à part ce qui précède, Kushner a des liens politiques et financiers avec Israël, liens qui vont vraisemblablement se retrouver sous la loupe du conseiller spécial. On peut voir à présent dans quelle direction cette enquête nous emmène. Au lieu de révéler la collusion entre Trump et les Russes, l’inculpation de Flynn révèle la collusion de Kushner avec Israël

Le Russiagate s’est-il métamorphosé en Israëlgate ?

Si c’est bien là, en effet, la direction que Mueller est en train de prendre, ce développement est assuré de mettre fin aux plus folles espérances de LaResistance. Parce qu’il est hautement improbable qu’aucun responsable, si compromis soit-il, se voie poursuivre pour collusion avec les Israéliens et/ou leur lobby américain.

 

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La dernière fois que la Justice US a essayé de le faire remonte à 2009, lors du scandale à l’espionnage Larry Franklin, dans lequel deux employés de l’AIPAC, le puissant lobby israélien, ont été poursuivis pour avoir obtenu des secrets sur le Conseil de Sécurité de l’analyste Larry Franklin. Cette affaire a été abandonnée parce que la poursuivre aurait révélé davantage de secrets encore.

C’était là un cas de véritable espionnage : la « collusion » est quelque chose de très différent et de beaucoup plus vague. Quoi qu’il en soit, le fait est qu’après ce qui semble des années de vains efforts, pas un iota de preuve n’est venu corroborer l’accusation selon laquelle les responsables de la campagne de Trump auraient comploté  avec Poutine pour priver Hillary Clinton de son droit divin à la succession de bureau ovale. Le mythe fondateur sur lequel repose l’enquête de Mueller – l’idée que la Russie était derrière le déchargement d’e-mails par Wikileaks – n’a jamais eu la moindre réalité pour commencer : par conséquent, une fois lancée, l’enquête Mueller s’est ramifiée en examen plus général de possibles influences étrangères sur l’administration entrante. Ce qui pourrait et devrait signifier que la moitié de Washington va devoir bientôt faire appel à ses avocats

Source : http://original.antiwar.com/justin/2017/12/03/russia-gate...

Via : http://russia-insider.com/en/fake-russia-gate-scandal-fad...

Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades

 

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Une réédition qui tombe à pic !

 

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Un nouveau-né dans le « paysage » de l'édition, ça se célèbre, non ?

Les éditions LitPol entendent remettre à l'honneur les théoriciens du mouvement ouvrier en un temps où les « armes de la critique » s'avèrent plus que jamais  nécessaires.

Premier titre, annoté et commenté : Au club des femmes musulmanes, de Clara Zetkin (1926).

Ce livre de reportage réalisé en 1924-25 à Tiflis (Géorgie), par la théoricienne féministe Clara Zetkin, donne à voir comment le jeune État ouvrier cherche à créer les conditions d'émancipation pour les femmes immigrées, opprimées par un obscurantisme patriarcal religieux séculaire. C'était une politique d'« intégration » à mille lieues de celle qui fait consensus institutionnel sous nos cieux. Un pavé dans la mare !

Les cabinets de lecture (et les bibliothèque publiques !) vont se l'arracher.

64 pages, 10 euros (frais de port inclus en Belgique, + 2 Euros hélas pour les autres). Expédition dès réception du versement

Compte BE57 0639 6804 0635 d'Erik Rydberg (communication : Zetkin + adresse où le recevoir).

Source : Les éditions LitPol : http://www.erikrydberg.net/litpol

 

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Clara ZETKIN

Au club des femmes musulmanes

Bruxelles, LitPol, 2017

64 pages

 

 

 

Présentation de l’éditeur

Islam, vaticaneries, talmudisme…

Comment traiter l’obscurantisme religieux ?

(Il y en a d’autres, mais, là,

cela clignote grave dans les médias.)

 

Sujet tabou.

Raison de plus pour aller voir comment

l’Union soviétique prenait le problème

à bras-le-corps, années vingt, trente.

 

Le témoignage de Clara Zetkin

(1857-1933) a la fraîcheur des aubes nouvelles

défuntes toujours à réinventer

 

Le club des femmes musulmanes,

pur produit du communisme innovant :

une île qui nous parle un autre langage.

 

Traduction revue, annotée et commentée.

Erik Rydberg, éditeur

 

 

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Mis en ligne le 14 décembre 2017

 

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19:33 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

09/12/2017

JERUSALEM ET FEU D'ORMESSON

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URU SALIM (« Colline de Salma »)

plus vieille que le patriarcat…

 

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Kim Jong-un : Israël n’existe pas pour qu’on lui attribue une capitale…

Strategika51 – 8 décembre 2017

 

Le leader nord-coréen Kim Jong-un a réagi à la décision unilatérale US de reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël en affirmant, non sans un brin d’ironie,  qu’Israël n’existe pas pour que l’on puisse lui attribuer une quelconque capitale.

La Corée du Nord n’a jamais reconnu l’existence d’Israël qu’elle considère comme une simple dépendance impérialiste US basée temporairement au Moyen-Orient.

Pour Kim Jong-un, ce que l’on appelle abusivement Israël n’est qu’une anomalie historique exotique crée et maintenue par l’impérialisme capitaliste pour répandre le chaos et l’instabilité dans la région.

Pour sa part, le gouvernement nord-coréen a réitéré sa reconnaissance de « la souveraineté palestinienne sur l’ensemble de la Palestine historique à l’exception du plateau du Golan, lequel appartient à la Syrie ».

 

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Des avions de combat nord-coréens ont participé à la quatrième guerre israélo-arabe d’octobre 1973 aux côtés des Armées égyptienne et syrienne.

A présent, la Corée du Nord soutient militairement la Syrie dans sa guerre contre des organisations terroristes soutenues par l’Otan et Israël. En 2016, une unité des forces spéciales nord-coréennes, que des analystes ont confondue avec des forces chinoises, a été déployée à Damas pour protéger les intérêts diplomatiques et commerciaux de la Corée du Nord dans ce pays.

Source : https://strategika51.wordpress.com/2017/12/08/kim-jong-un...

 

 

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Robert Bibeau : Les conséquences de la reconnaissance de Jérusalem comme capitale ?

Les 7 du Québec9 décembre 2017

 

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La question nationale palestinienne bientôt régulée et reléguée.

 Le plus difficile reste à faire pour Donald Trump le prestidigitateur. Maintenant qu’en potentat de l’impérialisme occidental il a fait toutes les concessions à Netanyahu, son général de la Légion étrangère américaine, il doit maintenant traîner cette vipère jusqu’à la table des compromis, où sont attablés les renégats nationalistes palestiniens à qui il a fait boire le calice jusqu’à la lie, contre la promesse d’un fief sur la terre promise par Dieu aux descendants d’Abraham.

Tel que nous l’annonçons depuis près d’un an, depuis l’assermentation de Donald Trump en tant que 45e Président des États-Unis d’Amérique, http://www.les7duquebec.com/7-au-front/questions-national...   la « solution » aux luttes de « libération nationale »  - Palestinienne et Israélienne - a avancé d’un pas le mercredi 6 décembre dernier avec l’annonce de la reconnaissance de Jérusalem comme capitale de l’État israélien http://www.les7duquebec.com/actualites-des-7/jerusalem-le...

Lire la suite…

Source : http://www.les7duquebec.com/7-au-front/les-consequences-d...

 

 

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La Palestine décrète que la capitale des USA est désormais Mexico

 

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Le président de l’autorité palestinienne Mahmoud Abbas a annoncé ce matin que désormais la capitale officielle des États-Unis serait Mexico.

[à moins que Chattanooga Junction Creek ait une préséance à faire valoir…ndGO]

Source : http://imposture-bibliotheque-de-combat.over-blog.com/2017/12/la-palestine-decrete-que-la-capitale-des-usa-est-desormais-mexico.html?utm_source=_ob_email&utm_medium=_ob_notification&utm_campaign=_ob_pushmail

 

Si même Mahmoud Abbas…

 

 

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Pas loin :

SODOME et GOMORRHE

(sans oublier Jéricho)

 

 … et Déclaration Balfour

 

En guise d’anniversaire…

(Extraits)

Les revisitations littéraires des Grosses Orchades :

Curzio Malaparte

 

« Une fois au moins au cours de la vie, les trompettes de Jéricho sonnent haut et de bon matin, dans le cœur de tous les hommes. Lorsque j’étais enfant, en Toscane, il m’arrivait souvent de me réveiller brusquement, dans les nuits de printemps, entendant, en rêve, un bruit de trompettes dans la vallée du Bisenzio. La nuit était douce, et le silence était profond et clair comme un lac.

Récemment, à Paris, salle Gaveau, deux nègres d’Amérique, brillants et protestants, chantaient un spiritual devant un public malade de spleen et de regrets érotiques : l’un d’eux, le plus noir, avait une voix de basse, noyée dans le ventre, profonde et vindicative, l’autre, une voix de contralto, passionnée et mourante, la voix d’Andromède enchaînée à son récif.

Les paroles du spiritual célébraient les vertus de Josué et de ses trompettes sous les murs de Jéricho. Les deux nègres chantaient les yeux au ciel et les mains jointes, comme les bergers de Bethléem, agenouillés sous la queue de la comète ; leurs ongles pâles, au bout de leurs doigts de charbon, semblaient des flammèches de gaz, des feux de Saint-Elme. Quand elles priaient, sainte Thérèse et sainte Catherine devaient avoir ces mêmes flammèches au bout des doigts. Les deux chanteurs suivaient, sans aucun doute, de leurs yeux blancs, un vol d’anges noirs aux cheveux crépus et aux lèvres saillantes, planant sur le nuage de poussière qui montait de la chute des murs de Jéricho. Les nègres voient les anges à leur façon : la madone des nègres est comme la vierge polonaise de Czestochowa, enfumée par les incendies du siège suédois.

L’écho de ce spiritual m’accompagne ce matin, tandis que je chevauche sur la route de Jérusalem, vers les rives de la mer Morte. Le ciel de mars, inquiet sur le mont des Oliviers, et strié de courants clairs, comme le miroir d’un golfe marin, devient d’un bleu profond au sommet de l’arc, là-bas, où le cercle de l’horizon s’incline sinueux sur les montagnes de Moab, des nuages gonflés de vent et de pollen réfléchissent le ton jaune des prés brûlés et des solitudes pierreuses de la terre de Loth. Tout autour, le paysage varie avec ses cyprès et ses oliviers : par moments, la ligne douce d’une colline fait penser au paysage toscan peint par Giotto. C’est ainsi que je regarde et que je pense, ayant lâché les rênes, quand un bruit de trompettes vient me surprendre par-derrière.

 

J’avais passé la nuit à l’auberge du Bon Samaritain, sur une natte étendue par terre, dans une chambre encombrée de selles et de corbeilles vides, amoncelées, pêle-mêle, le long des murs. J’étais parti de Jérusalem, à l’aube, remontant à cheval les coteaux herbeux qui se brisent tout à coup et tombent rapidement dans la vallée profonde du Jourdain. La saison était chaude, le vent de printemps apportait au désert le présage des premiers nuages de sauterelles. Après avoir parcouru pendant le jour les collines et les vallées qui, à l’est du mont des Oliviers, se prolongent jusqu’au mont de la Quarantaine, dominant Jéricho, où Jésus fit pénitence et fut tenté par le démon, et après m’être reposé quelques heures au couvent grec de Koziba, suspendu comme une cage au flanc rocheux de la montagne au-dessus de l’abîme d’El Kelt, je m’étais acheminé vers le Nébi Musa, où les musulmans prétendent que Moïse est enseveli.. Il faisait déjà sombre, le cheval était fatigué, et il me sembla prudent de m’arrêter à mi-route pour passer la nuit à l’auberge du Bon Samaritain. Devant la porte de l’auberge, célèbre dans les chroniques par le geste de miséricorde que tout le monde connaît, une petite Ford était arrêtée, toute grise de poussière et chargée de valises en cuir. Pendant que je descendais de selle, voici sortir de l’auberge et venir à ma rencontre, avec l’air de quelqu’un déjà las de m’attendre, un petit vieillard, maigre et agile, aux jambes courtes, à la tête petite, et aux lèvres minces et souriants dans un visage spirituel, nu et ridé. Il me serra la main avec la cordialité d’un vieil ami et, prenant mon bras :

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­ Excusez-moi, dit-il, si je me présente de cette façon : je suis François-Marie Arouet, seigneur de Voltaire.

– En personne, m’écriai-je.

– En personne, le Patriarche de Ferney, le Voltaire de Candide, du Sottisier, des Lettres philosophiques et de bien d’autres choses.

– C’est une véritable chance, dis-je, que je dois certainement beaucoup plus au hasard qu’à ma prévoyance …

[…]

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Lire la suite en ANNEXE

 

 

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Même vieux et viré Mermet mord encore

 

Jean d’Ormesson au Rwanda : « des massacres grandioses dans des paysages sublimes »

 

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Hommage unanime à l’académicien Jean d’Ormesson qui vient de s’éteindre à l’âge de 92 ans. Des flots d’éloges, des superlatifs en boucle, des bons mots d’anthologie, la fabrique des médias perd son meilleur « bon client », pas la moindre petite ombre au tableau. En voici une pourtant, une ombre en forme de casserole, un peu encombrante pour l’emporter au paradis.

[TEXTE À L’APPUI] Une lettre de Daniel Mermet à Jean d’Ormesson, touriste du génocide rwandais (1994), à lire en accès libre ici : la-bas.org/la-bas-magazine/textes-a-l-appui/jean-d-ormesson-au-rwanda-des-massacres-grandioses-dans-des-paysages-sublimes

 

 

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Pour nous, l’illustre académicien- était surtout l’indigne descendant de Michel Lepeletier de Saint-Fargeau, assassiné le 20 janvier 1792 pour avoir fait voter la mort du roi par la noblesse, qui fut surtout l’auteur d’un

 

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Plan d’Éducation nationale

 

hélas jamais appliqué, et dont celui qui savait-écrire-et-n’avait-rien-à-dire se vantait d’avoir mis le portrait dans ses chiottes.

En ces temps d’illettrisme galopant et de confusionnisme au pouvoir, peut-être serait-il bon de le remettre à l’honneur et en pratique

 

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« Plan d'éducation nationale de Michel Lepelletier / présenté à la Convention par Maximilien Robespierre, au nom de la Commission d'instruction publique ; impr. par ordre de la Convention nationale [Édition de 1793.] 

Éditeur : Chapitre.com - Impression à la demande

54 pages -   EAN13 : 8264726779844

 

 

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Eric HAZAN

Une histoire de la Révolution fançaise

La Fabrique Editions (19 septembre 2012)

Colection LA FABRIQUE

405 pages

 

 

 

Présentation de l'éditeur

Dans les années 1790, pour le grand leader whig Charles James Fox, la Révolution française était "l'événement le plus important qui se soit jamais produit dans le monde". Depuis, avec le passage de l'actualité à l'Histoire, la Révolution a gardé son pouvoir de fascination. Le sujet n'est pas neutre : une importante école historique considère la Révolution comme un trouble malencontreux venu bouleverser de façon sanglante le mouvement général vers le libéralisme. Le présent livre s'inscrit dans une tout autre lignée, pour qui la Révolution a changé à jamais la façon de penser et de vivre du monde occidental. Il est construit comme un récit qui donne à entendre les deux voix de la Révolution : celle des assemblées, des personnages célèbres, et celle du peuple, des anonymes, des femmes, des paysans, que l'on perçoit tantôt comme un bruit de fond et tantôt comme un grondement assourdissant. Ces deux voix se mêlent aux moments d'incandescence révolutionnaire, en juillet 1789, en août 1792 où la royauté est abattue, en mai-juin 1793 lors de la chute de la Gironde. Et quand ces voix se font discordantes, alors viennent les moments les plus sombres, jusqu'au drame du 9 thermidor. "Les héritiers des thermidoriens qui nous gouvernent sans discontinuer depuis lors cherchent à travestir l'histoire de la Révolution. Contre eux, gardons vivante la mémoire, gardons l'inspiration de ce moment où l'on put entendre que les malheureux sont les puissances de la terre, que l'essence de la république et de la démocratie est l'égalité, et que le but de la société est le bonheur commun".

 

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Eric HAZAN

Un État commun entre le Jourdain et la mer

Ed. La Fabrique (21 mars 2012)

Accompagné d’un DVD d’Eyal SIVAN

67 pages

 

                             

  

Présentation de l’éditeur

Le premier plan de séparation de la Palestine historique en deux États, l’un pour les Juifs et l’autre pour les Arabes, date de… 1937. Trois quarts de siècle plus tard, on n’est pas plus avancé : malgré les résolutions de l’ONU, les innombrables cycles de négociations, les mille et une missions de diplomates américains, sans compter toutes les souffrances et le sang versé, aucune « solution » n’est en vue du côté des deux États.

Ce n’est pas par hasard, montrent Hazan et Sivan dans ce livre : c’est que la partition n’est tout simplement pas possible : un vrai État palestinien n’est pas possible, et un État hébreu viable à long terme non plus. La partition est un simulacre pour maintenir le statu quo, ce n’est pas une solution, c’est un discours. Remplaçons, disent Hazan et Sivan, la partition par le partage, la mise en commun de l’espace entre le Jourdain et la mer. Ils montrent que cette idée ne sort pas d’un chapeau : elle date des années 20, où les meilleurs parmi les intellectuels juifs, de Arendt à Sholem et Buber, luttaient dans Brit Shalom pour un État commun où tous les habitants de cet espace seraient égaux et jouiraient des mêmes droits. Ils démontent un par un les arguments des adversaires de l’État commun, dont certains sont de mauvaise foi, et d’autres, qui méritent une discussion approfondie, peuvent être réfutés. Ils expliquent pour la première fois au public français que partout dans le monde, de Sydney à Londres en passant par Haïfa et Tel Aviv, des colloques, des groupes de réflexion, des universitaires se réunissent pour discuter de l’État commun (One State, chez les Anglo-Saxons). Il est largement temps que la France rattrape son retard sur ce sujet, n’en déplaise à ceux qui voient dans les mots d’« État commun » un simple slogan antisémite.

Avec ce livre est offert un DVD d’Eyal Sivan, réalisé pour la circonstance : Sivan a interviewé plus de 40 personnes, qui vont d’un rabbin dans une colonie extrémiste à l’ancien maire adjoint de Jérusalem en passant par des enseignants à l’université de Bir Zeit et des réfugiés des camps palestiniens. Émouvant et édifiant, sur la prétendue « haine » entre les peuples et l’impossibilité de vivre ensemble.

 

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Dernière minute :

 

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Bulletin n°352 - Semaine 49 - 2017

 

L’impromptu de Ouagadougou

ou « Citizen Jupiter ! »

 

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Après l’AG étudiante européiste de la Sorbonne, le nouveau Cohn-Bendit, adulé par l’ancien, nous a livré sa nouvelle production théâtrale dans la capitale du Burkina Faso.

Devant 800 étudiants qui ne pouvaient pas ne pas avoir été très soigneusement sélectionnés par la Présidence burkinabé, sans préjudice d’une éventuelle relecture de la liste des invités par l’ambassade de France – les mauvaises habitudes se perdent-elles si aisément ? – il a tenu une nouvelle AG.

Dans cette prestation le «Wonder Pres» a, sur un ton badin, décontracté, annoncé que la « FRANCAFRIQUE C’ÉTAIT FINI ».

Plus aucune troupe française en Afrique ? Plus d’accords de défense secrets ? Plus de réserve de francs CFA en dépôt à Bercy ?  Plus d’impression des francs CFA à Chamalières ?  Plus d’administrateurs français dans les deux banques centrales d’Afrique francophone ?

Voire !  L’auteur – lui -  a poli son texte, l’a nourri de phrases simples , fausses mais reproductibles à l’envi, (la clarté de l’expression masque l’absence totale de pureté des intentions)  le metteur en scène – encore lui – a choisi les tréteaux d’un petit théâtre de province qui offrait un spectacle gratuit aux meilleurs élèves du canton où , bien sur, les conditions techniques n’étaient pas celles de la Comédie Française  (où une place lui est d’ailleurs réservée en 2022, mieux que le Conseil Constitutionnel et ses veux barbons ), le comédien – toujours lui - a gentiment taquiné le directeur   «" il y a des pannes de courant, la clim est en mauvais état" ». Qu’importe ! Et puis notre homme protée montre qu’il sait se mêler, sans protocole, au peuple des petits notables de ses provinces.

Le directeur d’ailleurs ne lui en a pas voulu, le sourire était à l’affiche. Qu’il est loin le temps de Sékou Touré !

Peut-être  en effet a- t-il mesuré l’honneur de  cette visite sans condescendance ni affectation   et au fond a-t-il été flatté car ce que lui a annoncé le Pygmalion élyséen, descendu, la blague aux lèvres, de son olympe  de faubourg (Saint Honoré !) où vit sa muse, c’est qu’il n’était plus, comme il y a peu, un serviteur, un valet, un domestique mais désormais le directeur de la  filiale FASO-SA à qui le patron de la Holding  FRENCH GROUP-AG (titre plus lisible pour la cotation à Francfort)   venait, grand bond en avant dans la post-modernité gestionnaire, de confirmer son recrutement.

Il va donc faire connaissance avec les coulisses de ce nouveau spectacle : les contraintes du management par objectifs, les angoisses de l’entretien annuel d’évaluation, l’incertitude de la prime au mérite,  l’impitoyable  froideur  des contrôleurs de gestion.

Pareilles rigueurs ne sont pas faites, on l’aura compris, pour favoriser l’émergence de nouveaux Sankaras.

 

À moins que …

 

 

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Mis en ligne le 9 décembre 2017

 

 

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23:50 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (1) |  Facebook |

ANNEXE (à JERUSALEM ET FEU D'ORMESSON)

 

ANNEXE

à Jérusalem et feu d’Ormesson

 

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SODOME et GOMORRHE

(sans oublier Jéricho)

 

 

 … et Déclaration Balfour

 

En guise d’anniversaire…

(Extraits)

Les revisitations littéraires des Grosses Orchades

 

 

Guillemets anglais.pngUne fois au moins au cours de la vie, les trompettes de Jéricho sonnent haut et de bon matin, dans le cœur de tous les hommes. Lorsque j’étais enfant, en Toscane, il m’arrivait souvent de me réveiller brusquement, dans les nuits de printemps, entendant, en rêve, un bruit de trompettes dans la vallée du Bisenzio. La nuit était douce, et le silence était profond et clair comme un lac.

Récemment, à Paris, salle Gaveau, deux nègres d’Amérique, brillants et protestants, chantaient un spiritual devant un public malade de spleen et de regrets érotiques : l’un d’eux, le plus noir, avait une voix de basse, noyée dans le ventre, profonde et vindicative, l’autre, une voix de contralto, passionnée et mourante, la voix d’Andromède enchaînée à son récif.

Les paroles du spiritual célébraient les vertus de Josué et de ses trompettes sous les murs de Jéricho. Les deux nègres chantaient les yeux au ciel et les mains jointes, comme les bergers de Bethléem, agenouillés sous la queue de la comète ; leurs ongles pâles, au bout de leurs doigts de charbon, semblaient des flammèches de gaz, des feux de Saint-Elme. Quand elles priaient, sainte Thérèse et sainte Catherine devaient avoir ces mêmes flammèches au bout des doigts. Les deux chanteurs suivaient, sans aucun doute, de leurs yeux blancs, un vol d’anges noirs aux cheveux crépus et aux lèvres saillantes, planant sur le nuage de poussière qui montait de la chute des murs de Jéricho. Les nègres voient les anges à leur façon : la madone des nègres est comme la vierge polonaise de Czestochowa, enfumée par les incendies du siège suédois.

L’écho de ce spiritual m’accompagne ce matin, tandis que je chevauche sur la route de Jérusalem, vers les rives de la mer Morte. Le ciel de mars, inquiet sur le mont des Oliviers, et strié de courants clairs, comme le miroir d’un golfe marin, devient d’un bleu profond au sommet de l’arc, là-bas, où le cercle de l’horizon s’incline sinueux sur les montagnes de Moab, des nuages gonflés de vent et de pollen réfléchissent le ton jaune des prés brûlés et des solitudes pierreuses de la terre de Loth. Tout autour, le paysage varie avec ses cyprès et ses oliviers : par moments, la ligne douce d’une colline fait penser au paysage toscan peint par Giotto. C’est ainsi que je regarde et que je pense, ayant lâché les rênes, quand un bruit de trompettes vient me surprendre par-derrière.

 

J’avais passé la nuit à l’auberge du Bon Samaritain, sur une natte étendue par terre, dans une chambre encombrée de selles et de corbeilles vides, amoncelées, pêle-mêle, le long des murs. J’étais parti de Jérusalem, à l’aube, remontant à cheval les coteaux herbeux qui se brisent tout à coup et tombent rapidement dans la vallée profonde du Jourdain. La saison était chaude, le vent de printemps apportait au désert le présage des premiers nuages de sauterelles. Après avoir parcouru pendant le jour les collines et les vallées qui, à l’est du mont des Oliviers, se prolongent jusqu’au mont de la Quarantaine, dominant Jéricho, où Jésus fit pénitence et fut tenté par le démon, et après m’être reposé quelques heures au couvent grec de Koziba, suspendu comme une cage au flanc rocheux de la montagne au-dessus de l’abîme d’El Kelt, je m’étais acheminé vers le Nébi Musa, où les musulmans prétendent que Moïse est enseveli.. Il faisait déjà sombre, le cheval était fatigué, et il me sembla prudent de m’arrêter à mi-route pour passer la nuit à l’auberge du Bon Samaritain. Devant la porte de l’auberge, célèbre dans les chroniques par le geste de miséricorde que tout le monde connaît, une petite Ford était arrêtée, toute grise de poussière et chargée de valises en cuir. Pendant que je descendais de selle, voici sortir de l’auberge et venir à ma rencontre, avec l’air de quelqu’un déjà las de m’attendre, un petit vieillard, maigre et agile, aux jambes courtes, à la tête petite, et aux lèvres minces et souriants dans un visage spirituel, nu et ridé. Il me serra la main avec la cordialité d’un vieil ami et, prenant mon bras :

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­ Excusez-moi, dit-il, si je me présente de cette façon : je suis François-Marie Arouet, seigneur de Voltaire.

– En personne, m’écriai-je.

– En personne, le Patriarche de Ferney, le Voltaire de Candide, du Sottisier, des Lettres philosophiques et de bien d’autres choses.

– C’est une véritable chance, dis-je, que je dois certainement beaucoup plus au hasard qu’à ma prévoyance ; et j’ajoutai les phrases habituelles de courtoisie qui sont d’usage lors de pareilles rencontres. Rencontres extraordinaires, qui auraient l’air de miracles dans n’importe quel pays, sauf en Palestine, sur les bords du Jourdain, où les miracles, conformément à une tradition ancienne, sont des faits qui ne sortent pas de l’ordinaire et auxquels personne ne prête attention. Cependant, un Arabe s’était occupé de mon cheval et le débarrassait de la selle et du mors.

– Je suis vraiment content, répondit Voltaire en m’accompagnant bras dessus, bras dessous, vers l’entrée de l’auberge, de rencontrer un homme civilisé qui ne soit ni Juif, ni Arabe, ni Anglais. Et il eut un geste de joyeux étonnement quand il apprit que j’étais italien, que je voyageais pour mon plaisir, et surtout, que je n’étais pas un pèlerin. Je suis désormais persuadé, poursuivit-il, qu’il faut préférer la foi qui déplace les montagnes à celle qui déplace les hommes. Et il ajouta qu’après une expérience de tant d’années, après toutes les déceptions auxquelles sa philosophie l’avait conduit, surtout en ce début de siècle, après toutes les désillusions dont il était redevable à la morale européenne, à cette morale moderne dont il se considérait justement, non sans un orgueil paternel, comme l’unique juge et l’unique responsable (et là, il me dit à voix basse qu’il ne savait pas toutefois renoncer à la fierté des erreurs du prochain pas plus qu’à celles de ses propres raisons), il avait choisi, pour vivre, une profession que le préjugé des temps lui faisait apparaître beaucoup plus noble que celle de philosophe. De mes amis d’Amérique, conclut-il, auprès desquels mon ancienne bienveillance pour le bon Huron de l’Ingénu me permet de jouir d’encore un peu de crédit, j’ai accepté la représentation générale, pour la France et pour les colonies, mandats et protectorats français, des voitures Ford, dont j’espère réussir à deviner un jour le fonctionnement un peu mieux qu’Algarotti n’a réussi à deviner le mécanisme de ma philosophie.

­ Personne à Paris, l’interrompis-je, ne peut certes se vanter d’avoir eu un destin meilleur que le vôtre ; n’êtes-vous donc pas devenu, en quelque sorte, le représentant de la philosophie américaine, c’est-à-dire de la philosophie la moins voltairienne du monde, dans le pays le plus voltairien de la terre ?

– Et qui vous dit, répliqua le Patriarche de Ferney, que l’Amérique de Ford est moins voltairienne que la France ? Comment pensez-vous donc que c’est justement à Ford qu’est revenu d’accomplir le miracle de conduite Voltaire en terre Sainte ?

– Voilà un miracle, dis-je, que Moïse lui-même n’eût point rêvé d’accomplir, même s’il avait reçu une éducation bourgeoise.

À ces mots, Voltaire se retourna, me regardant en souriant et :

– Quant à Moïse…, commença-t-il à dire.

Mais à ce moment-là, l’aubergiste, un Arabe barbu en galabia courte et jambes nues, s’approcha de la table qui était au milieu de la pièce, attendit que nous fussions assis, posa assiettes et verres, un carafon de vin, des victuailles dans une sorte de plateau en terre cuite, et sortit en nous regardant de travers.

– Maintenant, je comprends, dit Voltaire en riant, pourquoi l’auberge du Bon Samaritain s’appelle aussi Khan el Hatrour, ce qui signifie Auberge des Voleurs. Et il me raconta qu’il avait rencontré de nombreuses auberges de ce genre, sinon du même nom, dans toute la Syrie, que pendant près d’un mois il n’avait fait que parcourir, de long en large, pour étudier les conditions de ce marché et se rendre compte de près des possibilités de conciliation entre la philosophie de Ford et la paresse des Syriens. Un bon marché, ajouta-t-il, pour les voitures à bas prix : mais la politique française en Syrie n’est certes pas favorable à la bonne marche des affaires. Et là, me voyant sourire : qui aurait pu s’imaginer, s’écria-t-il, que l’on pourrait un jour, rencontrer l’auteur de Candide, au volant d’une Ford, sur le chemin de Damas ?

De la politique des Français en Syrie, la conversation passa à celle des Anglais en Palestine. Voltaire ne pouvait se résigner à la pensée que c’était justement aux Anglais qu’on avait confié la garde des lieux saints et l’administration d’un territoire si fertile en miracles.

– Le peuple britannique ne sait pas administrer les miracles ; dans toute l’histoire de l’Angleterre, il ne s’en trouve pas un seul. Je ne veux pas dire qu’il n’y a pas de gens qui essaient d’en faire de temps à autre et, qu’éventuellement, ils ne sauraient en faire ; mais pour l’instant, je n’en connais pas, et les saints anglais, bien rares, dont les noms se transmettent dans les calendriers, sont trop gentlemen pour être saints et pour faire des miracles. Quant à moi… – il voulait peut-être ajouter que lui-même ne croyait pas aux miracles – mais je le prévins par un sourire discret :

– Il est évident, dis-je que vous ne croyez pas aux miracles parce que vous ne savez pas en faire.

– Je n’ai jamais essayé, répliqua Voltaire, mais je ne crois pas à la nature, comme Rousseau, ou aux machines, comme Ford, au point de me juger absolument incapable pour cet art. Un Français de notre temps ne peut pas faire des miracles. Et nous nous mîmes à parler de toutes sortes de choses miraculeuses, des mystères de la magie, des anciens Égyptiens et des légendes qui entourent la civilisation de ce peuple. J’étais venu à Jérusalem après un long séjour dans la vallée du Nil, que j’avais parcourue en tout sens, d’Alexandrie à Assouan, et la désillusion dont je garderai toujours à l’Égypte la plus noire ingratitude était en moi encore très vive. Voilà un pays qui, à mes yeux, n’a rien de mystérieux ni de magique ; une civilisation dont les tombes sont l’unique témoignage ne peut susciter qu’une impression de sombre ennui. Heureusement, mon esprit s’égayait au souvenir des momies, que les anciens Égyptiens bourraient d’oignons, pour les conserver. Voltaire était de mon avis. N’avait-il pas écrit dans la Princesse de Babylone, que les Égyptiens « si fameux par des monceaux de pierres, se sont abrutis et déshonorés par leurs superstitions barbares » ? L’auteur de Candide ne se lassait pas de rire, à la pensée que les momies de ces reines, au visage serein, aux yeux doux, aux lèvres fines et souriantes, de ces rois, à l’aspect noble et fier, gisaient dans des sarcophages d’or, l’estomac et le ventre remplis d’oignons. Et que dire des crocodiles, des rats, des chiens, des serpents, des chats embaumés, qui tenaient compagnie dans leurs tombes, aux reines et aux rois.

Le vin était clair et doux, et le sang en bouillonnait agréablement. Nous parlâmes ainsi longuement des Égyptiens et de leurs « monceaux de pierres » (même les pyramides n’étaient pour Voltaire que des monceaux de pierres), des Anglais modernes, de leur patience devant l’immortalité et de leur liberté devant le ciel. (Voltaire n’avait-il pas écrit, dans ses lettres sur les Quakers, que tout Anglais, « comme homme libre, va au ciel par le chemin qu’il lui plaît » ?) Et petit à petit, la conversation glissant sur les raisons de mon voyage en Terre sainte, l’auteur du Sottisier me demanda si je comptais m’arrêter à Jéricho, ou si j’avais l’intention de poursuivre au-delà du Jourdain, et il me proposa de m’accompagner en voiture jusqu’à Sodome.

– Le patriarche latin de Jérusalem, qui est Italien, ajouta-t-il, m’a appris que l’on a découvert les ruines de cette ville, si importante dans l’histoire des peuples civilisés ; Je ne voudrais pas rentrer à Paris sans pouvoir dire que j’ai passé une nuit à Sodome.

Je lui répondis que je tenais à terminer mon voyage en Palestine comme je l’avais commencé, c’est-à-dire à cheval, que j’acceptais volontiers sa compagnie, mais que nous nous donnerions rendez-vous à Jéricho et à Sodome où je le rejoindrais au plus tôt.

– Je vous préviens cependant, dis-je pour conclure, qu’il n’est pas prudent de passer la nuit à Sodome : c’est une ville où il convient de garder l’œil ouvert.

Les autorités anglaises de Jérusalem m’avaient, en effet, conseillé de ne pas me fier aux Arabes qui campaient sur les rives de la mer Morte. La vallée du Jourdain était encore en effervescence et le danger d’une nouvelle révolte contre le Juifs ne pouvait être considéré comme conjuré.

– Nous surveillerons réciproquement nos épaules, dit Voltaire en riant. Et après bien d’autres propos du même goût, nous nous quittâmes pour aller nous coucher. Je devais partir dès l’aube, à cheval, et l’auteur du Dictionnaire philosophique devait, avec sa Ford, me rejoindre à Jéricho.

[…]

Voltaire arrêta la voiture :

– Si je ne me trompe pas, s’écria-t-il, nous sommes presque arrivés.

Pas tout à fait arrivés mais pas très loin : là-bas, Jéricho, à deux milles environ, avec ses maisons blanches, ses jardins, ses bosquets de palmiers et de sycomores.

– Qui sait, dis-je, si le sycomore, auquel grimpa Zachée le publicain pour voir passer Jésus , n’est pas encore vivant et vert.

– Et qui sait, ajouta le patriarche de Ferney, si, à la fenêtre de Rahab la Courtisane, n’est pas toujours suspendu le chiffon rouge qui la sauva du massacre.

Je mis mon cheval au pas près de la Ford, qui avançait lentement, et devisant ainsi, nous poursuivîmes vers Jéricho.

Il fut question d’anges et de miracles. Tout est possible à Jéricho, et l’on peut croire que les miracles sont toujours la seule monnaie qui ait cours légal dans l’histoire de cette contrée. Ce n’est plus l’époque de Josué et d’Élisée, où les anges se promenaient à travers le pays, vêtus de lin blanc, anges aux longs cheveux dénoués sur les épaules et aux mains lumineuses, argentées et frétillantes comme de poissons. Mais certes, cette espèce rare d’hommes ailés ne s‘est point perdue et survit aujourd’hui, cachée dans les vallées et dans les cavernes, descend de temps en temps frapper à la porte des couvents et des maisons de paysans, se désaltérer à la fontaine d’Élisée, se baigner dans le Jourdain, échanger quelques mots avec les mendiants et les pèlerins qui, à certaines époques, se rencontrent en foule sur la route de Jérusalem. Voir un ange, lui parler, a toujours été mon rêve, depuis mon enfance. Je me rappelle avoir lu un jour, quelques mois avant la guerre, qu’un ange était apparu soudain sur la petite place d’un village de Russie, pour avertir les paysans qu’ils devraient se garder de manger les pigeons, par respect pour le Saint Esprit. Les moujiks avaient été étonnés de cet avertissement car, de mémoire d’homme, dans toute la Russie et surtout dans ce village, on n’avait jamais mangé de chair de pigeon, justement pour éviter de mordre dans le Saint Esprit. Mais il semble que l’ange était mieux informé qu’eux, tant il est vrai qu’il en parla, entre quatre yeux, avec le starosta, sur un ton plutôt brusque, et il s’en alla à pied, remuant tout doucement les ailes et secouant la tête en signe de menace. Quelques mois plus tard, en effet, la guerre éclata comme punition de ce sacrilège. J’ai toujours cru à la réalité de cette apparition de l’ange dans le village russe, et très souvent, depuis, je me suis trouvé sur le point de reconnaître, en telle ou telle personne, parmi toutes celles que j’ai eu l’occasion de rencontrer dans ma vie, un ange, oui, un ange avec des ailes ; mais, chaque fois, j’ai cru m’être trompé.

[…]

 

Mes fantaisies faisaient sourire Voltaire. Les anges ne lui inspiraient pas confiance, et il n’estimait que les prophètes pour leur rude humanité et leurs humeurs implacables.

- Voilà des hommes ! disait-il. Et cependant, il admettait que l’époque des prophètes est passée, et qu’aujourd’hui, pour notre bonheur, il est plus facile de rencontrer un ange qu’un prophète. Des hommes qui gouvernaient les peuples par la menace, et la nature par le miracle.

[…]

Cependant, nous étions arrivés à Jéricho, et nous nous arrêtâmes près de la fontaine d’Élisée, au pied de ce petit coteau où l’on voit affleurer, ça et là, les restes des murs que Josué fit crouler au son de ses trompettes. Ce coteau est une sorte de Testaccio, et les tessons y abondent ; mais comme ruines véritables, seules apparaissent les fondations du double cercle de murs, dont la base est faite de pierres grossièrement équarries. Cité minuscule que cette fameuse Jéricho d’il y a trois mille ans, grande comme l’Acropole d’Alatri en Ciociaria, ou comme la piazza Colonna. Le géant Goliath l’aurait tenue dans sa main. En voyant ces petits morceaux de brique, ce terreau rouge, ces pavés de terre battue, pavés de masures et non de palais, on comprend que quelque trompettes aient pu provoquer un tel désastre : une flûte aurait suffi. L’endroit est triste, et ces restes de murs semblent plus misérables encore si l’on contemple le décor biblique des montagnes de Moab, la vallée du Jourdain, le mont de la Quarantaine, l’étendue bleue de la mer Morte et l’arc immense du lointain horizon.

Le jeune archéologue américain au nez crochu et aux oreilles saillantes, qui fouille parmi les ruines de l’antique Jéricho pour le compte d’un comité sioniste de Philadelphie, ne pardonnera jamais aux soldats turcs campant en 1917 près de la fontaine d’Élisée, d’avoir fait crouler les quelques murs que Josué n’avait pas réussi à abattre tout à fait, et que le professeur Sellin, de Vienne, avait découverts en 1909, il est plein d’admiration pour le sérieux historique de la Bible.

– Pensez, dit-il, que cette fontaine est précisément celle qu’Élisée purifia par le sel ; les potagers, les vignes, les jardins fleuris de roses, les célèbres roses de Jéricho, se désaltèrent depuis des milliers d’années à cette fontaine qui, aujourd’hui encore, comme au temps d’Élisée, arrose les champs autour de la ville maudite. À propos de malédictions, je vous dirai que la Bible est d’une exactitude miraculeuse. Quand Josué eut accompli avec les trompettes les prouesses dont nous voyons les signes, il réunit le peuple et fit faire un serment, disant : Maudit soit quiconque essayera de reconstruire Jéricho ; il la bâtira sur son fils aîné et posera ses portes sur son fils cadet ; voulant indiquer par là que les enfants mourraient et qu’il reconstruirait la ville sur leurs tombes. Quelques temps après, raconte le livre des Rois, un certain Hiel, de Betel, reconstruisit Jéricho et la bâtit sur Abiram, son fils aîné, et posa les portes sur Segub, son fils cadet. Eh bien ! conclut l’archéologue, les fouilles du professeur Sellin ont mis en lumière, sous les pavements des maisons, un grand nombre de tombes d’enfants. Cette impressionnante découverte a été illustrée par Sellin lui-même, dans la Revue biblique de juillet 1910.

– Et les anges ? demandai-je, en rencontre-t-on encore ?

– Selon les époques, répondit l’archéologue, les Anglais font aux anges une chasse impitoyable, et ce derniers temps, ils en ont tué un grand nombre. Désormais, ils se sont faits plus rares, mais cette année, peut-être, en raison de l’exceptionnelle douceur de l’hiver, il s’en trouve beaucoup dans toute la région.

Cependant, nous avions fait le tour des murs et rejoint la route près de la fontaine d’Élisée :

– Je vous conseille, dit l’archéologue à Voltaire, après nous avoir salués et souhaité un bon voyage, de ne pas passer la nuit à Sodome ; ce n’est pas prudent. Vous pourriez rencontrer… – mais le bruit du moteur couvrit ses paroles.

M’étant tourné sur la selle pour mieux entendre (j’étais déjà monté à cheval, précédant la Ford), je vis l’archéologue américain se mettre à courir en direction d’une bande de gamins qui venaient en gambadant à notre rencontre : c’étaient des petits Juifs polonais et hongrois de la colonie sioniste de Jéricho, aux yeux noirs, aux cheveux brillante et crépus, aux visages cuits par le soleil.

En tête marchait un marmot haut comme trois pommes, fier et raide comme un Josué, soufflant à pleines joues dans une trompette en fer blanc, dont le son était fort et strident au point de crever les tympans. En quelques bonds, l’archéologue rejoignit ce Jéricho inattendu, lui arracha la trompette de la bouche et la jeta dans la fontaine d’Élisée.

– Sage précaution, observa Voltaire, on ne peut jamais savoir le mal que peut encore faire une trompette.

Désormais, il n’est pas besoin de miracles pour passer le Jourdain.

– Je ne comprends pas, dit Voltaire quand nous fûmes au milieu du pont, pourquoi dans toute la Bible, il n’y a aucune trace du moindre petit pont en bois. Le Dieu de Moïse recourait plus volontiers aux miracle qu’aux ingénieurs. Pour le passage de la mer Rouge, ou pour le premier gué du Jourdain, il est clair que le miracle fut réalisé à bon escient, puisqu’il s’agissait de transporter sur l’autre rive une multitude immense de gens et de chars ; mais pour le prophète Élie et pour son disciple Élisée, une passerelle aurait suffi. Il est bien vrai que les miracles ne coûtent rien à celui qui sait les faire.

Moi, je ne partageais pas l’avis de l’auteur de Candide. Dans un pays comme celui-là, il est plus facile de faire un miracle que de construire un pont, et il n’est pas dit qu’il déplaise au Dieu de Moïse d’épargner temps et fatigue. Et puis, si nous avions tenté nous aussi de passer à gué le Jourdain, qui sait si l’eau ne se serait pas retirée devant nous, comme devant les prophètes Élie et Élisée.

­- Si vous voulez, proposa Voltaire, nous pouvons essayer.

Mais nous étions déjà sur l’autre rive, et nous fumes d’accord pour faire l’essai au retour.

- Je ne veux pas vous donner tort, poursuivit le Patriarche de Ferney, mais il me semble que vous faites trop confiance aux miracles. Vous êtes Italien et ceci explique cela. Vous autres Italiens, vous croyez aisément aux choses miraculeuses, l’histoire de vos faits et de vos fortunes en souffre. Grâce à Dieu, nous, Français, nous sommes plus prudents, plus attachés au solide, au concret. Nous sommes habitués nous aussi à être trahis, mais nous nous appuyons sur la raison plutôt que sur la fantaisie. Il s’interrompît et tourna les yeux vers la mer Morte, qui s’étendit maintenant devant nous, opaque et bleue sous le soleil oblique. La route tournait sur notre gauche, vers l’orient, entre la mer et le bord d’une plaine désolée, couverte de broussailles, et parsemée ça et là de plaques sablonneuses et de pierres blanches, pareille à une immense tête teigneuse.

– Seriez-vous fâché, reprit Voltaire, si je vous disais que les Italiens sont tous comme le capitaine de la mer Morte ?

Peu de temps avant d’emprunter le pont sur le Jourdain, dans l’auberge de Spîriotikès, cafetier grec aux grosses moustaches noires cosmétiquées et aux yeux de pierre à fusil, d’où le soleil faisait jaillir des étincelles à chaque mouvement de la tête, nous avions rencontré un personnage à l’air important, pansu et barbu, occupé à déguster un café dans une minuscule tasse de cuivre. C’était le célèbre capitaine de la mer Morte, le Christophe Colomb du paquebot rouillé qui fait le service régulier entre l’embouchure du Jourdain et la côte de Kerak, où un château construit par les croisés rappelle les exploits de Renaud de Châtillon : depuis des siècles, les ronces et le sable assiègent les murs garnis de tours, et les rats les rongent. Assis près du loup de mer, sous la tonnelle, Spiriotikès nous écoutait sans ciller. L’ombre de la tonnelle se brisait à quelques pas de nous, sur la berge du Jourdain, en une frange bleue et or qui jouait avec l’eau boueuse. C’est là le lieu précis où Jean baptisa Jésus-Christ : le cafetier grec y fait bonne garde, et aucun Josué, aucun Élie ne pourrait passer à gué sans lui donner un pourboire.

Quand Spiriotikès nous avait conseillé de revenir en arrière, ou de passer la nuit chez lui, si nous ne voulions pas aller au-devant de l’orage qui s’annonçait sur les montagnes de Moab, du côté de Sodome, « eau, feu, ou cendre, à Sodome il pleut toujours quelque chose », le capitaine de la mer Morte avait levé la tête brusquement, criant d’une voix tonitruante :

– Il ne pleut jamais, ici, il ne pleut jamais ! Et se calmant soudain : il ne faut pas, ajouta-t-il d’une voix douce, effrayer ces messieurs. On le sait bien, les orages sont des orages : mais il m’appartient de vous dire qu’il est inutile de redouter les tempêtes. Moi, je n’ai peur de rien, et il y a quarante ans que je flotte sur cette mer. Il n’est pas de meilleur marin que moi dans toute la mer Morte.

– D’autant plus, avait interrompu Voltaire, qu’il ne doit pas y en avoir d’autres : n’êtes-vous pas le seul marin des environs ?

– Le seul et le meilleur ! avait répondu le capitaine, que toute la terre se noie, je ne me noierai pas ! Puis d’une voix plus douce : pourtant, c’est un miracle, un vrai miracle, si je flotte encore, pensez donc, en quarante années, il ne m’est jamais arrivé de couler.

Et c’est à ce loup de mer que Voltaire comparait les Italiens.

– Pourquoi devrais-je m’offenser ? répondis-je, ce brave capitaine m’a tout l’air d’un galant homme.

– Sans aucun doute, repartit l’auteur du Sottisier, mais d’un galant homme qui croit aux miracles. Sa foi est si aveugle et sa conscience si tranquille qu’il fait beaucoup plus confiance aux vertus miraculeuses de son navire, qu’à la composition chimique de l’eau de la mer Morte. Le fait que son navire ne puisse pas couler ne doit pas être attribué à un miracle, mais à l’extraordinaire densité de cette eau. L’analyse du docteur Lortet nous révèle la présence d’une telle quantité de chlorures et de bromures de magnésium, qu’aucun organisme ne peut y vivre. Pensez que dans soixante parties d’eau se trouvent dissoutes au moins trente parties de chlorure de sodium, de calcium, de magnésium, de potasse, de bromure de magnésium et de sulfate de calcium. Essayez d’y jeter un enfant de quelques mois : il ne pourra pas couler. C’est une mer sur laquelle tout flotte, où un naufrage est impossible. Le capitaine de la mer Morte, malgré tous ses efforts, ne peut pas couler à pic ; son paquebot ne peut pas faire naufrage. Voilà un marin qui ne doit pas crier au miracle parce qu’il flotte, le miracle serait qu’il coulât.

– Je ne comprends pas, dis-je en souriant, pourquoi les Italiens ressembleraient à ce brave capitaine…

Mais un grand vent se leva, un nuage vert, suspendu au-dessus de nos têtes et dans lequel le soleil allumait par moments d’étranges reflets d’argent tout comme s’il était plein de poissons frétillants, s’abaissa tout à coup et il se mit à pleuvoir d’innombrables sauterelles crépitantes. Aussitôt un tourbillon de poussière rougeâtre monta de la plaine teigneuse, et nous nous trouvâmes rapidement comme dans un ouragan ; la tempête de sauterelles s’abattait sur les broussailles, sur les taches de sable et sur la mer avec un bruit de feuilles sèches frappée par la grêle. Ces terribles dévoreuses s’accrochaient à nos cheveux, à nos visages, à nos vêtements, le sol en était couvert sur plusieurs milles à l’entour, l’air scintillait et bruissait d’ailes d’argent que le soleil oblique frappait de ses glaives poudreux, et la mer sombre bouillonnait. Je ne pouvais plus respirer, mes yeux brûlaient ; sur la croupe de mon cheval grouillaient de petits monstres jaunes et verts aux mandibules féroces, un relent de sueur, une odeur âcre de fourmis, pleuvaient de ce nuage vivant et bourdonnant.

J’éperonnai mon cheval, qui se mit à galoper, suivi de la Ford.

– Arrête ! Arrête ! criait Voltaire, agrippé à son volant, la tête basse, et aveuglé par cette pluie extraordinaire qui frappait violemment son visage en le piquant jusqu’au sang : une sorte de roi Lear dévoré par les remords et par les sauterelles. Enfin, nous réussîmes à sortir de ce nuage, et revenus à l’air libre, nous regardâmes autour de nous essoufflés et contents. Assis sur le bord de la route, deux hommes, vêtus à la façon des Arabes, semblaient attendre quelqu’un. Ils levèrent la tête et nous saluèrent en anglais.

– Bonjour, dit Voltaire, et il demanda si Sodome était encore loin.

– Sodome est là, dit un des deux hommes, tendant le bras d’un geste solennel en direction d’une colline qio surgissait à peu de distance : au pied de la colline, on voyait des tentes, quelques masures, et un peu de fumée qui montait d’un repli du terrain.

 

Les deux hommes ne semblaient pas dépasser la trentaine, et quoique grands et forts, avec des épaules larges et un cou musclé, ils avaient des mains petites et blanches et des visages d’enfants, presque de fillettes, encadrés par deux bandeaux de cheveux blonds qui, partagés sur le milieu du front, retombaient sur leurs épaules comme chez les anges de Benozzo Gozzoli.

– Si vous allez aussi dans cette direction, poursuivit l’inconnu après nous avoir fixés longuement dans les yeux, nous pouvons faire ce dernier bout de chemin ensemble.

– Montez donc, proposa gentiment Voltaire, je ne sais si vous serez à votre aise, mais je ne puis vous offrir mieux.

– Cela suffit, dit celui des deux qui n’avait pas encore ouvert la bouche, pour vous faire considérer comme un galant homme, même à un mille de Sodome.

Chemin faisant, les inconnus demandèrent au Patriarche de Ferney si nous n’avions pas rencontré, un peu avant le pont sur le Jourdain, les ingénieurs du Commissariat anglais de Jérusalem ; et ils ajoutèrent qu’ils appartenaient à la police de la route, qu’ils avaient reçu l’ordre de se rendre à Sodome pour y faire une enquête sur les douloureux événements de la veille, et qu’ils s’étonnaient de nous voir seuls et désarmés, dans un pays aussi peu sûr. Le soir précédent, à Sodome, un archéologue américain, venu de Boston pour rechercher les ruines de la maison de Loth, avait été assailli, par quelques Arabes, qui campaient dans les environs, et soigneusement rossé : il s’était sauvé par miracle, et justement comme Loth.

–Je n’ai aucune intention, dit Voltaire, de subir le sort de cet archéologue, et j’espère qu’à l’occasion, vous défendrez mes arrières contre les Sodomites. Et il se mit à fredonner entre les dents, avec un malicieux sourire, ces vers à la mémoire de Loth :

 

Loth but

Et devint tendre

Et puis il fut

Son gendre

 

– Vous autres, Anglais, dit-il, lorsqu’il eut terminé le quatrain, vous n’êtes pas très forts en histoire ancienne, et pour l’histoire sainte, votre ignorance est plus classique que celle de Rousseau.

– Je vous approuverais, repartit celui des deux inconnus qui semblait avoir le plus d’autorité, si nous étions Anglais comme vous dites ; mais nous sommes d’ici, et l’histoire sainte est un peu la chronique de notre famille.

– Vous êtes donc Juifs ? demanda le Patriarche de Ferney.

– Ni Juifs , ni Arabes, répondit l’autre, nous sommes des anges.

– Je m’y attendais, dit Voltaire d’un air pacifique, quoique, jusqu’à ce jour, j’aie toujours douté de votre existence. Mais dans ce pays, tout est possible, et votre Dieu a toujours été un faiseur d’anges. Toutefois, j’espère que pour me convaincre de votre existence, vous ne voudrez pas me contraindre à lutter avec vous, comme fit certain ange avec Jacob.

– Nous ne sommes pas ici pour attaquer les gens, répondit l’autre, mais pour les protéger, et soulevant les pans de son grand manteau blanc, il nous montra son uniforme anglais couleur tabac. Puis il se mit à nous raconter son histoire et celle de son camarade, qui est un peu celle de tous les anges de Palestine. Après avoir chassé les Turcs, les Anglais s’étaient établis en maîtres dans tout le pays et ils avaient commencé, dès les derniers mois de 1918, à recruter des soldats et des employés parmi les gens de l’endroit : Arabes, Grecs, Juifs, Anges, soit moyennant argent et promesses, soit par la force. Un véritable racolage. Ces quelques anges échappés aux guerres, aux persécutions religieuses, aux famines et aux épidémies, qui ont affligé pendant plusieurs siècles la Terre sainte, s’étaient vus tout à coup contraints d’abandonner, en toute hâte, leur champs et leurs maisons, pour faire place aux Juifs, que la politique de Balfour acheminait de tous les coins du monde vers la Palestine, ou de subir la volonté des nouveaux maîtres. Mais ils n’avaient pas tous réussi à passer la frontière en temps voulu, pour chercher refuge en Syrie et en Turquie : plusieurs d’entre eux avaient été saisis par les plumes à mi-route ; ou rejoints en vol par les escadrilles du camp d’aviation de Jérusalem, ou bien encore, dénichés dans les grottes des montagnes du Moab et, pour les empêcher de s’enfuir, on avait rogné les ailes aux anges prisonniers. Nos deux compères avaient dû subir le sort commun, et s’étaient vus obligés d’endosser l’uniforme anglais, d’accepter une solde, et de prendre du service dans la police de la route de Sa Majesté britannique. Tout le monde sait que, dans l’administration coloniale anglaise, les anges abondent depuis l’époque de Gladstone, qui se disait inspiré par Dieu.

– Il est vraiment dommage, dit Voltaire, que nous ne puissions plus vous voir planer avec vos grandes ailes d’argent ouvertes. Mais je suis sûr qu’à Paris, vous auriez du succès même comme cela.

– Si au moins on nous avait laissé un petit bout d’aile, s’écria l’ange, ne fût-ce que pour nous élever d’une palme au-dessus de la terre.

– Les Anglais, remarquai-je, n’admettent pas que les hommes et les peuples assujettis puissent se consoler, d’une certaine façon, de la politique britannique.

– C’est à juste titre qu’ils se vantent d’être philanthropes, dit l’ange en souriant, seule la philanthropie peut conserver les empires.

Nous étions arrivés au pied de la colline. Quelques Arabes sommeillaient, couchés devant les tentes et les masures de roseaux et de boue, éparpillés sur la pente herbeuse où broutait un troupeau de brebis décharnées. Plus loin, vers la mer Morte, on découvrait, à ras de terre, quelques restes de murs, étouffés par le sable et par les broussailles.

– Voici les ruines de Sodome, dit l’ange, et plus loin celles de Gomorrhe. La colline devant nous, que les Arabes d’ici appellent Djebel Usdum ou Montagne de Sel, est la statue de l’épouse de Loth.

– Si je ne craignais pas de devenir moi aussi une statue de sel, observa l’auteur de Candide, je reviendrais en arrière avant qu’il ne fasse nuit. En y pensant bien, il ne me semble pas prudent de passer la nuit dans ces lieux.

– Et qui pourrait donc vous toucher, si vous restez avec nous ? dit l’ange. Je m’appelle Artaxerxes, et dans la vallée du Jourdain, même les pierres me connaissent. Tout le monde sait qu’avec moi on ne plaisante pas. Puis, regardant autour de lui : À quelques pas d’ici, ajouta-t-il, se trouve une vieille tour en ruines, où les Turcs, pendant la guerre, avaient installé un poste de garde : nous y serons à l’abri et en sécurité. Craignez-vous peut-être que les habitants de Sodome soient aujourd’hui comme ceux d’autrefois ?

– On ne sait jamais, répondit Voltaire, en tout cas, il vaut mieux avoir les épaules contre le mur.

– Si vous avez peur de rester à Sodome, proposa Artaxerxes, nous pouvons aller à Gomorrhe, qui se trouve à deux milles d’ici.

– Je préfère passer la nuit parmi les Sodomites, dit Voltaire, je connais leurs habitudes et je peux me défendre, car nous savons ce que l’on faisait à Sodome, mais à Gomorrhe ? Que diable faisait-on à Gomorrhe ?

– C’est ce que je me demande, moi aussi, répondit Artaxerxes.

Entre-temps, nus étions arrivés à la tour, et l’ange n’ajouta rien.

 

Assis, les bras autour des genoux, dans la tour en ruine, deux anges chantaient : les voix étaient lasses et douces, les paroles suaves, l’air triste et monotone, comme les airs des forçats de Volterra. Ils chantaient dans une langue inconnue, harmonieuse comme le frôlement d’une aile. J’ai essayé ensuite, avec l’aide d’Artaxerxes, de traduire ces paroles si bleues, si aérienne, mais le bleu est devenu gris et sombre, tout plein d’ombres terrestres :

 

L’ange Anadyomène

à la bouche douce encore

de sommeil, sort au-devant de l’aurore.

Son aile à peine le soutient.

 

Artaxerxes chantait les yeux fermés, la tête renversée : l’autre semblait dormir, le visage sur la poitrine, et chantait du bout des lèvres comme dans un rêve.

 

Il remue chastement les hanches

L’ange hermaphrodite

Au regard assoupi,

Vidage candide, mains blanches.

 

Attaché par le licou à un piquet derrière la tour, près de la Ford, mon cheval hennissait de temps en temps et frappait le sol de son sabot, inquiet et impatient. Un vent chaud et lourd soufflait de la mer, le vent huileux de la mer Morte qui sent l’eau saumâtre et le bitume.

– Si les Anglais comprenaient le langage des anges, dit Voltaire quand Artaxerxes et son compagnon eurent cessé de chanter, je pense qu’ils pourraient dormir en Palestine, les yeux fermés.

– Et pas seulement en Palestine, remarquai-je, la raison de la crise, dont souffre depuis quelque temps la politique impériale britannique, réside dans le fait que les Anglais, comme les anciens Romains, n’arrivent pas à comprendre le langage des anges.

– L’Angleterre, dit Artaxerxes, est tombée dans la même erreur que les historiens reprochent à Rome : il ne suffit pas de s’approprier la Palestine, ombilic de la terre et du ciel, pour pouvoir dominer le monde, il faut apprendre le langage des anges pour comprendre celui des hommes et pour connaître leurs secrets, c’est-à-dire pour dominer les peuples. À Rome aussi, comme on ne parvenait pas à comprendre le sens de nos paroles, on se vengeait en rognant les ailes des anges , on les asservissait à la politique nationale, en les réduisant à l’état d’esclaves et en les utilisant comme instruments pour les plus bas services. Ce Judas qui trahit Jésus était un ange abruti par l’esclavage et son métier : en effet, Judas faisait partie de l’Intelligence Service d’alors, un agent provocateur, comme on dirait aujourd’hui. Mais tout cela a porté malheur aux Romains, et ne peut, certes, porter bonheur aux Anglais.

– Maigre consolation, s’écria le compagnon d’Artaxerxes.

– Toi, Lucie, il est inutile que tu parles de consolation, répondit Artaxerxes, tu as un caractère trop fier, et tu ne te consolerais même pas si tes ailes repoussaient et si Londres était rongée par les rats.

– Votre compagnon, demanda Voltaire, est donc une ange puisqu’il s’appelle Lucie ?

– Pour nous, répondit Artaxerxes, les noms ne comptent pas = mon compagnon a un nom féminin, mais c’est un ange.

– La question n’est pas aussi simple qu’on pourrait le croire, dit Lucie, tous les anges sont hermaphrodites, mais ont soin de cacher, peut-être par pudeur, leur sexe féminin. En effet, les peintres les représentent toujours comme des êtres appartenant au sexe masculin : pourtant, à Rome, dans une église, exception unique, une fresque célèbre les représente comme des êtres appartenant au sexe féminin. Ce sont là les seuls anges féminins dont les profanes aient connaissance.

[…]

 Source : Curzio Malaparte, Sodoma e Gomorra, Milano, Treves, 1931.

[Ce texte a probablement paru, au cours des années 1920, dans Strapaese, organe du fascio des campagnes, ou dans Stracitta, son mortel adversaire des villes (Malaparte écrivait dans les deux). NdGO]

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Ah, le sexe des anges !...

Nous ne vous dirons pas comment se termine, pour l’illustre François-Marie, cette édifiante histoire, d’abord pour l’amour du suspense, mais aussi pour ne pas nous attirer les foudres de ses éditeurs. Il existe plusieurs publications de Sodome et Gomorrhe en français. Libre à vous d’y aller voir :

- in Sang (avec d’autres nouvelles), aux éditions du Rocher, Monaco, 1982 ; puis en édition de Poche séparée, collection Alphée (160 pages) 1989.

- en Presse-Pocket, collection Blanche (138 pages) 1992

- avec La tête en fuite, aux Belles Lettres (302 pages) 2014

 

 

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Mis en ligne le 9 décembre 2017.

 

 

 

 

23:43 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (1) |  Facebook |

07/12/2017

Comment le crétinisme politique est devenu un personnage d el'histoire

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Psychobiologie et politique

Comment le crétinisme politique est devenu un personnage de l’histoire

 

On appelle crétinisme politique l'art de se mettre un bandeau sur les yeux et de se remplir les oreilles de cire, tellement la politique des démocraties évangélisatrices est devenue une illustration et une mise en scène planétaire du tartuffisme politique chargé de remplacer celui du Tartuffe de Molière. (…)

Mme Merkel a géré la conduite de deux générations écrasées par les conséquences de la défaite militaire en leur infligeant une politique de la repentance et de l'acceptation d'une occupation humiliante de la nation…

Les Romains jugeaient bien naturel de faire payer aux Gaulois les frais d'occupation de leur territoire par leurs légions victorieuses ; mais, depuis lors, le mythe démocratique n'avait pas seulement délégitimé à bon escient les conquêtes territoriales mais également honni et cloué au pilori d'une indignation universelle le principe même de frapper d'une redevance le coût de "l'éducation" des pays conquis.

En ce temps-là, un certain Donald Trump, immigré allemand de la troisième génération et dont le père, puis lui-même, étaient devenus milliardaires dans le bâtiment, avait imaginé de faire payer à l'Europe les frais qu'entraînait pour l'Europe l'occupation militaire de tout son territoire: désormais, disait-il, vous ne serez plus occupés gratuitement, désormais, c'en sera fait du luxe de vous trouver mis en tutelle gratuitement et pour votre plus grand bien, désormais vous verserez votre obole dans le tronc de notre Eglise que nous appelons la démocratie.

Nos historiens ne savent pas encore si la France a payé un lourd tribut afin de jouir du privilège de faire défiler les troupes américaines sur les Champs Elysées le 14 juillet 2017, mais nous avons compris le mécanisme psychique qui régit les démocraties apostoliques, donc salvatrices à l'échelle de l'universalité du Beau, du Juste et du Bien. Même Mme Merkel qui, depuis ses trois législatures précédentes, jouait le rôle de faire-valoir de la victoire des Etats-Unis d'Amérique sur le Vieux Monde, avait refusé tout net d'accéder aux prétentions de M. Trump. Quant à la France, elle avait rappelé qu'elle demeurait gaulliste dans l'âme, comme le XVIIe siècle s'était voulu gallican.

Depuis lors, on appelle crétinisme politique l'art de se mettre un bandeau sur les yeux et de se remplir les oreilles de cire, tellement la politique des démocraties évangélisatrices est devenue une illustration et une mise en scène planétaire du tartuffisme politique chargé de remplacer celui du Tartuffe de Molière.

Ne nous laissons pas tromper par les faux-fuyants et les subterfuges selon lesquels Mme Angela Merkel n'aurait pas été mise durablement sur la touche et qu'elle repartirait d'un pied allègre afin d'accomplir son quatrième mandat de prééminence absolue dans la gouvernance de son pays.

Les Romains, puis le christianisme divisaient la vie publique entre des âges bien délimités. Le premier s'étendait du berceau jusqu'au dernier mois de la seizième année ou jusqu'au premier de la dix-septième selon la date de naissance de l'enfant. Pendant tout ce temps-là, sa vie sociale ressortissait aux lois de la biologie, parce qu'il se trouvait étroitement surveillé, guidé et contrôlé par ses géniteurs. Puis à l'âge souvent baptisé d'ingrat, il s'émancipait d'un contrôle suivi et méticuleux pour accéder au statut d'adulte que symbolisait la remise de la "toge virile".

Or, au début de novembre 2017, tout le monde éprouvait le sentiment d'assister à la mise à l'écart de Mme Merkel, et cela sur le modèle classique de la poussée vers la sortie de la classe parentale, comme s'il ne s'agissait plus de rejeter la chancelière réelle, mais la génération qui avait achevé de jouer son rôle psychophysiologique naturel.

Du coup il apparaissait clairement que la chancelière au pouvoir n'avait été que le témoin de l'âge nourricier d'une génération et que c'était cette étape biologique de sa carrière qui s'achevait sous nos yeux. La preuve en était précisément dans l'extension de l'omnipotence politique et militaire de l'OTAN : puisque cette stratégie-là s'était placée au cœur de la politique de l'Allemagne, c'était pour le motif qu'elle répondait à une incubation naturelle de l'avenir propre aux nations vaincues et quasiment expulsées de l'histoire. Aujourd'hui, elle ne répond plus à un début de renaissance de la fierté nationale, de la prise de conscience de son identité réelle et de la floraison d'une nation en route vers sa résurrection.

Or ce flottement entre deux eaux de l'Allemagne permettait précisément à l'OTAN de renforcer sans cesse son emprise militaire et politique sur l'Europe tout entière. Les manœuvres américaines s'étendaient désormais jusqu'aux frontières de la Russie sans qu'on vît encore paraître un patriotisme allemand et européen résolu, tellement l'heure de prendre la toge virile n'avait pas encore sonné pour la jeunesse allemande. Pis encore : vendredi 27 octobre, l'OTAN avait tenu, dans un communiqué intrusif, à donner son appui solennel à la politique de fermeté de l'Europe à l'égard de tout soutien à l'indépendance catalane. Pour la première fois, on aura vu les cinq cents bases militaires américaines qui mettent l'Europe en tutelle depuis soixante-douze ans s'ingérer directement dans la politique intérieure du continent.

Dans le même temps, cette organisation militaire, soutenue par les grands médias allemands, appelle désormais à cor et à cri la création d'un "espace Schengen militarisé" afin de permettre aux troupes d'occupation de se déplacer à leur guise dans tout l'espace européen. On voit comment une civilisation déclinante produit à son propre détriment une intelligentsia politique et médiatique crétinisée, ainsi que les anneaux de Gigès qui rendent invisible à ses yeux son propre assujettissement rampant.  

Profitons de cet interreigne allemand pour nous livrer à quelques observations anthropologiques sur les relations entre la politique et la langue des Germains. Comme d'habitude, l'année 2017 s'achèvera dans toutes les églises et dans toutes les familles sur les chants qui nous rappellent les liens particuliers que le peuple allemand entretient avec ses forêts. On aura chanté "O Tannenbaum, wie grün sind deine Bletter" (O sapin, combien tes feuilles sont vertes). Mais depuis quand les sapins ont-ils des feuilles? Nous imaginions qu'ils ont des aiguilles. Mais il y a plus étrange encore : on chantera "Stille acht, heilige Nacht, Nuit de silence, sainte nuit". Mais l'adjectif heilige qui signifie sacré, renvoie au verbe heilen, qui signifie guérir, au sens d'un sacré guérisseur. Le même sens se retrouve dans Heil Hitler, qui souligne dans l'inconscient théologique et politique de la langue que le Führer, le guide suprême, est articulé avec un salut sauveur et guérisseur. Le verbe heilen se retrouve dans Heiligkeit, sainteté, die Heiligen, les saints, ces guérisseurs du péché originel, der Heiland, le pays de la guérison, ou plus simplement, Dieu.

J'ai relevé plus haut comment Mme Merkel a géré la conduite de deux générations écrasées par les conséquences de la défaite militaire en leur infligeant une politique de la repentance et de l'acceptation d'une occupation humiliante de la nation, désormais quadrillée sur toute l'étendue de son territoire, par les deux cents bases de la puissance étrangère victorieuse. Désormais, cette Allemagne de transition, et après deux générations de sa mise sous tutelle, ne se reconnaît plus dans l'oubli de sa face héroïque.

La nation qui se complaisait dans une apologie de son asservissement et de sa capitulation est précisément illustrée par les trois législatures de Mme Merkel et le traité de Lisbonne qui soumet l'Europe tout entière à ce même régime. Il faut souligner que l'empire américain a besoin de plus de mille garnisons pour occuper la surface entière de notre astéroïde, mais qu'il lui en faut pas moins cinq cents pour seulement couvrir une Europe en lambeaux. Ce seul fait suffit à démontrer que dans les imaginations, l'Allemagne demeure un guerrier de légende qu'il convient de neutraliser.

Déjà la renaissance politique de l'Europe s'appuie sur une jeunesse majoritairement russophile, tandis que les classes dirigeantes politiques et médiatiques européennes demeurent, elles, majoritairement placées sous la tutelle d'un atlantisme héritier de Vichy et puérilement soumis aux seuls intérêts de l'empire de Washington. A-t-on jamais vu une civilisation s'installer durablement dans l'enfance !

7 décembre 2017

Source : http://aline.dedieguez.pagesperso-orange.fr/tstmagic/1024...

 

4. OTAN-POUBELLE x.gif

 

« Pour la première fois » l’ingérence ouverte ? Ouh, la la… Manuel de Diéguez ne doit pas connaître l’histoire de l’Italie dans les coins. Il est vrai qu’ « elle » ne s’est peut-être pas toujours ingérée ouvertement, en son nom propre. Quoi qu’il en soit, tiens, en voilà un bout. C’est tout chaud :

 

L’art de la guerre

Grands travaux du Pentagone à nos frais

Manlio Dinucci – Il Manifesto5 décembre 2017

Traduction : Marie-Ange Patrizio

 

Grands travaux sur notre territoire, du nord au sud. Ce ne sont pas ceux du Ministère des infrastructures et des transports, dont tout le monde parle, mais ceux du Pentagone dont personne ne parle. Et pourtant ils sont en grande partie payés avec nos sous et comportent, pour nous Italiens, des risques croissants. 

À l’aéroport militaire de Ghedi (Brescia) démarre le projet de plus de 60 millions d’euros, à la charge de l’Italie, pour la construction d’infrastructures pour 30 chasseurs USA F-35, achetés par l’Italie, et pour 60 bombes nucléaires USA B61-12

À la base d’Aviano (Pordenone), où sont en garnison environ 5000 militaires étasuniens avec des chasseurs F-16 armés de bombes nucléaires (sept d’entre eux sont actuellement en Israël pour l’exercice Blue Flag 2017), ont été effectués d’autres coûteux travaux à la charge de l’Italie et de l’Otan.

À Vicence sont dépensés 8 millions d’euros, à la charge de l’Italie, pour la “requalification” des casernes Ederle et Del Din, qui abritent le quartier général de l’Armée USA en Italie et la 173ème Brigade aéroportée (engagée en Europe orientale, Afghanistan et Afrique), et pour agrandir le “Village de la Paix” où résident des militaires étasuniens avec leurs familles. 

À la base étasunienne de Camp Darby (Pise/Livourne) commence en décembre la construction d’une infrastructure ferroviaire, d’un coût de 45 millions de dollars à la charge des USA plus d’autres dépenses à la charge de l’Italie, pour développer la liaison de la base avec le port de Livourne et l’aéroport de Pise : oeuvre qui implique l’abattement de 1000 arbres dans le parc naturel. Camp Darby est un des cinq sites que l’Armée USA a dans le monde pour le “stockage pré-positionné” d’armements (contenant des millions de missiles et projectiles, des milliers de chars d’assaut et de véhicules blindés) : de là ils sont envoyés aux forces USA en Europe, Moyen-Orient et Afrique, par de grands navires militarisés et des avions cargos. 

À Lago Patria (Naples) le nouveau quartier général de l’Otan, qui a coûté environ 200 millions d’euros dont environ un quart à la charge de l’Italie, comporte des coûts ultérieurs pour l’Italie, comme celui de 10 millions d’euros pour la nouvelle viabilité autour du quartier général Otan. 

À la base d’Amendola (Foggia) ont été effectués des travaux, d’un coût non quantifié, pour rendre les pistes aptes aux F-35 et aux drones Predator étasuniens, achetés par l’Italie.

À la Naval Air Station Sigonella, en Sicile, ont été effectués des travaux pour plus de 100 millions de dollars à la charge des Etats-Unis et de l’Otan, donc de l’Italie aussi. En plus de fournir un appui logistique à la Sixième Flotte, la base sert à des opérations au Moyen-Orient, Afrique et Europe orientale, avec des avions et drones de tous types et des forces spéciales. A ces missions s’ajoute maintenant celle de base avancée du “bouclier anti-missiles” USA, dans une fonction non pas défensive mais offensive surtout à l’égard de la Russie : s’ils étaient en mesure d’intercepter les missiles, les USA pourraient lancer la première frappe nucléaire en neutralisant les représailles. À Sigonella est sur le point d’être installée la Jtags, station de réception et transmission satellitaire du “bouclier” et ce n’est évidemment pas par hasard : avec le lancement du cinquième satellite, est en train de devenir pleinement opérationnel le Muos, système satellitaire étasunien dont une des quatre stations terrestres se trouve non loin de là, à Niscemi. 

Le général James Dickinson, chef du Commandement stratégique USA, dans une audition au Congrès le 7 juin 2017 a déclaré : “Cette année nous avons obtenu l’appui du gouvernement italien pour redéployer, en Europe, la Jtags à la Naval Air Station Sigonella”. 

Le Parlement italien était-il au courant d’une décision d’une telle portée stratégique, qui met notre pays en première ligne dans la toujours plus dangereuse confrontation nucléaire ? En a-t-on au moins parlé dans les commissions Défense ?

Édition de mardi 5 décembre 2017 de il manifesto

 

 

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Pendant qu’on y est…

Se croirait-on pas revenus au temps du Duce et d’Italo Balbo ?

 

Gentiloni “l’Africain” à la conquête de néo-colonies

Manlio Dinucci – Il Manifesto3 décembre 2017

Traduction : Marie-Ange Patrizio

 

“Que l’avenir de l’Europe se joue aussi en Afrique est, je crois, très clair surtout pour nous Italiens, pour des raisons historiques et géographiques” : c’est ce qu’a déclaré le président du Conseil Paolo Gentiloni dans son tour africain, du 24 au 29 novembre, à travers Tunisie, Angola, Ghana et Côte d’Ivoire.

De cette façon, sans le vouloir, il a dit la vérité : l’Italie et l’Europe considèrent aujourd’hui l’Afrique comme très importante pour les mêmes “raisons historiques et géographiques” que dans le passé, c’est-à-dire quand elle était sous leur domination coloniale.

L’Afrique est très riche en matières premières : or, diamants, uranium, coltan, cuivre, pétrole, gaz naturel, manganèse, phosphates, bois précieux, cacao, café, coton et beaucoup d’autres. Ces précieuses ressources, exploitées par le vieux colonialisme européen avec des méthodes de type esclavagiste, sont aujourd’hui exploitées par le néocolonialisme européen s’appuyant sur des groupes de pouvoir et gouvernants africains corrompus, une main d’oeuvre locale à bas coût et un contrôle des marchés internes et internationaux.

C’est ce que confirme le voyage d’affaires du premier ministre Gentiloni, en habit de voyageur de commerce de l’Eni (Société nationale des Hydrocarbures), multinationale qui en Afrique opère en Algérie, Libye, Tunisie, Egypte, Kenya, Liberia, Côte d’Ivoire, Nigeria, Ghana, République du Congo, Angola, Mozambique et Afrique du Sud. La Tunisie, première étape du voyage de Gentiloni, est une importante base de l’Eni pas seulement pour le gisement de El Borma, mais aussi comme voie de transit du gazoduc Transmed qui apporte en Italie le gaz algérien. En Angola Gentiloni a assisté, avec le président Lourenço, à la signature d’un lucratif accord qui assigne à l’Eni 48% des droits sur le grand gisement Cabinda North. Au Ghana il a visité la maxi plate-forme flottante Eni de production et stockage, pour l’exploitation de gisements offshore de plus de 40 milliards de m3 de gaz et 500 millions de barils de pétrole.

En Côte d’Ivoire -où l’Eni a acheté 30% d’une grande aire offshore riche en hydrocarbures, par l’intermédiaire de sa Eni Côte d’Ivoire Limited, qu’elle contrôle, et dont le siège est à Londres- Gentiloni a participé au cinquième sommet Union européenne-Union africaine, avec Mogherini, représentante des affaires étrangères de l’Ue, le président français Macron et la chancelière allemande Merkel. Au centre du sommet, de nouveaux investissements européens en Afrique avec le noble but de “donner de nouveaux espoirs aux jeunes Africains”. Ces investissements sont cependant, en général, finalisés dans la formation d’élites africaines servant aux intérêts néo-coloniaux.

Même dans les pays ayant les plus grands revenus grâce à l’export de matières premières, la majorité des habitants vit dans la pauvreté. Selon des données de l’Onu, plus des deux tiers de la population de l’Afrique sub-saharienne vivent dans ces conditions et plus de 40% vit dans une pauvreté extrême.

L’exemple de la Côte d’Ivoire et du Ghana, visités par Gentiloni, est emblématique : non seulement ils ont de grandes ressources énergétiques, mais ils sont les deux premiers producteurs mondiaux de cacao (avec presque 60% de la production totale). Celui-ci est cultivé pour la plus grande partie par de petits paysans, qui vivent dans la pauvreté parce qu’ils sont obligés de vendre à des prix très bas les les grains de cacao, dont les multinationales du chocolat tirent des profits élevés. Ainsi, comme l’a dit aussi Renzi, “on aide les Africains chez eux”.

Dans les cinq années 2010-2015, les plus grands investissements en Afrique ont été effectués par Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Chine, Afrique du Sud et Italie. Mais en 2016 la Chine est passée en tête, suivie par les Emirats Arabes Unis et l’Italie qui, a déclaré fièrement Gentiloni, a été l’an dernier le plus grand investisseur européen en Afrique avec environ 12 milliards.

États-Unis et Union européenne voient leur rôle dominant dans les économies africaines mis de plus en plus en danger par la Chine, dont les sociétés offrent aux pays africains des conditions beaucoup plus favorables et construisent les infrastructures dont ces pays ont besoin : jusqu’à présent environ 2300 km de voies ferrées et 3300 km de routes. En même temps, États-Unis et Union européenne voient leurs intérêts menacés par des mouvements armés, comme celui des “Niger Delta Avengers” qui attaquent les sites de l’étasunienne Shell et d’autres compagnies pétrolières dont l’Eni, responsables du désastre environnemental et social dans le delta du Niger.

Comme ils perdent du terrain sur le plan économique, les États-Unis et les plus grandes puissances européennes jettent leur épée sur le plateau de la balance. Le Commandement Africa des États-Unis, avec la motivation officielle de lutter contre le terrorisme, est en train d’étendre et de faire monter en puissance son réseau militaire sur le continent, avec des opérations des forces spéciales, l’utilisation de drones armés, l’entraînement et l’armement de forces spéciales africaines. La France, qui dans les cinquante dernières années a accompli dans le continent plus de cinquante interventions militaires officielles plus de nombreuses autres secrètes, est en train d’intensifier les opérations en Afrique occidentale, centrale et orientale, où elle maintient environ 7 mille soldats et diverses bases militaires surtout au Mali, Sénégal, Gabon et Côte d’Ivoire. L’Italie -qui a une présence militaire en Libye, Mali, Somalie et Djibouti- sollicite l’intervention de l’Otan en Afrique. “L’Otan -souligne le premier ministre Gentiloni- doit regarder vers le Sud. Si la plus grande alliance militaire de l’histoire ne le fait pas, elle risque aujourd’hui de ne pas être à la hauteur des défis contemporains”. L’Otan se prépare à regarder encore vers le Sud, comme quand en 2011 elle a démoli l’État libyen par la guerre.

Edition de dimanche 3 décembre 2017 de il manifesto

 

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À propos d’un débat Collon-Soral qui aura ou n’aura pas lieu...

À la suite de la publication du livre de Michel Collon Pourquoi Soral séduit, l’auteur avait proposé à son objet, Alain Soral, un débat public sur le fond. Il semble que celui-ci ne le désire pas, au risque de laisser croire qu’il « se dégonfle » ou qu’il craint la contradiction. Dommage, quand bien même les deux auraient tort.

Le duel « ira-ira pas » agite le Landerneau du web qui nous intéresse…

 

Alain Soral continuera-t-il à refuser le débat ?

Michel Collon – Investig’action1er décembre 2017

 

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J’ai proposé à Alain Soral un débat public. Je lui ai envoyé mon nouveau livre Pourquoi Soral séduit qui critique le sien Comprendre l’Empire. Soral semble répondre qu’il refuse de débattre car il n’a pas de temps à perdre avec moi.

Pour justifier sa dérobade, Soral avance trois arguments :

  1. Avant même d’avoir reçu mon livre, il « devine déjà » ce qu’il y a dedans. Trop fort !
  2. Il se cache derrière plusieurs auteurs qui, soi-disant, « ont déjà répondu pour moi à ses critiques » (Atzmon, Clouscard, Mearsheimer & Walt, Faurisson, Sombart). Désolé, mon livre ne parle pas de ces questions !
  3. Débattre serait, dit-il, « affaiblir un peu plus le combat anti-impérialiste par d’inutiles polémiques ». Mais pas du tout ! Pourquoi aurions-nous peur de permettre aux gens de se faire leur opinion afin de mieux lutter contre l’impérialisme ?

Toujours sans avoir lu mon livre qui le critique, Soral prétend : « Pour le reste, Michel Collon et moi sommes à peu près d’accord ». Faux. Ceux qui ont déjà pu lire mon livre ont compris que nos visions de la société et de l’alternative divergent considérablement.

Mon but avec ce livre ? Expliquer de manière rigoureuse et pédagogique le fonctionnement du système capitaliste. Ne pas se contenter d’un coup de gueule « Tout ça, c’est un complot des banques, des illuminati et des juifs ». Ces idées complotistes peuvent exprimer un sentiment de révolte mais passent à côté des mécanismes profonds du capitalisme.

Une véritable analyse des règles économiques et politiques fondamentales est indispensable pour préparer la contre-attaque et changer de système. Voilà l’enjeu. Un mouvement populaire large, solidaire, anti-impérialiste, antiraciste, antisexiste, pour l’égalité, l’amitié entre les peuples et la justice sociale. Or, je montre dans mon livre qu’au fond, Alain Soral défend le capitalisme à condition d’en changer les dirigeants. Illusion !

Je pense qu’il craint la confrontation. Car, au contraire de ce qu’il affirme, elle démontrera que Alain Soral et Michel Collon, ce n’est pas le même combat.

Soral n’a « pas de temps à perdre avec moi » ? Mais il ne s’agit pas de moi, il s’agit de tous ces gens qui se posent beaucoup de questions ! Je n’ai pas écrit un livre contre Soral. Mais pour les gens. Clarifier le débat et nous armer tous pour la résistance.

« J’ai plus important à faire, », écrit Soral. Qu’y a-t-il donc de plus important que de permettre aux gens de confronter les visions sur ces problèmes et décider comment ils souhaitent lutter ?

Je renouvelle mon appel au débat public. Calme, objectif et respectueux.

Source : https://www.investigaction.net/fr/alain-soral-continuera-...    

 

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Réaction de Maria Poumier (Entre la plume et l’enclume)

Arrêtons de faire plaisir à nos ennemis en nous étripant les uns les autres ! il y a la place pour Michel Collon et pour Soral, et pour bien d'autres ! Nous stérilisons la réflexion de la jeunesse si nous l'obligeons à choisir une chapelle plutôt qu'une autre ! Quel gâchis... Investissons nos énergies dans la recherche de sources primaires qu'on nous cache; il faut chercher l'info ailleurs que dans la pâtée qu'on nous donne. Ce sera sûrement plus utile. C'est l'immense mérite de Faurisson-le-grand-frisson, qui ne s'est mis à taper sur certains historiens qu'après être arrivé au coeur de la pyramide, en être revenu avec une découverte unique, fondamentale : il n'y avait rien, que du blabla. C'est la démarche féconde. On est tous d'accord là-dessus ? Eh bien y’a qu'à !

 

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Premier commentaire de Bruno Drweski :

Il faudrait commencer par lire le livre de Michel Collon pour voir qui, selon lui, est réellement en lutte contre le système et qui joue le rôle du chiffon rouge manipulé par le toréador, lui-même au service du propriétaire de cirque qui s'enrichit grâce à l'abrutissement du public, lequel déserte du coup le terrain réel de la lutte qui oppose les propriétaires des moyens de production et d'échange aux travailleurs (et surendettés) dépossédés de tout.

 

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Second commentaire de Bruno Drweski :

Chers Amis,

La question à laquelle nous ne pouvons échapper et qu'il faudra donc aborder tôt ou tard qu'on le veuille ou non me semble non pas celle de faire ou de ne pas faire plaisir à nos ennemis, mais celle de proposer une réponse efficace et non incantatoire à leurs agressions, pour pouvoir passer à la contre-offensive, idéologique, politique et donc économique aussi. D'où la nécessité de clarifier les choses entre Soral, Collon, la gauche sociale (je dis bien sociale et pas sociétale ou « morale » !!!!) et la droite des valeurs*. Je peux donc tout à fait comprendre le conservatisme moral mais je ne pourrai jamais comprendre « la droite des valeurs » qui ne pose pas la question de la propriété des moyens de production et d'échange… Des banques, donc, mais aussi de la production réelle.

Bref voilà pourquoi un débat entre Soral et Collon serait utile, pour aider à répondre à ces questions :

Economie et finance : les 7 points où l'on attend une réponse claire d'Alain Soral… et de tous ceux qui se réclament de l'anticonformisme. Si l'on peut faire mûrir sur ces points Soral ou l'amener à clarifier ses choix, pourquoi pas ? Mais il faut commencer par un débat sur :

  1. Où se trouve la (et les quelques) plus grande(s) fortune(s) ? 
  2. Tout est-il vraiment de la faute des banques ?
  3. Qui est responsable de la crise ?
  4. Y aurait-il un bon et un mauvais colonialisme ?
  5. La guerre, est-ce le résultat d'un complot d'élites, d'idéologies fumeuses, ou la conséquence de la crise sociale et économique due à la baisse tendancielle des taux de profits des grosses entreprises devenues mondiales et transnationales ?
  6. Sur quelles classes sociales pouvons-nous compter pour renverser les choses (et celles sur lesquelles nous ne pourrons jamais compter) ?
  7. Est-il possible de résister, d'oser lutter et finalement d'oser vaincre ?   

        Amitiés

        Bruno

________________

     *PS. Moi, je ne connais que des principes, car les valeurs seront toujours tôt ou tard cotées en bourse, c'est un terme qui vient de l'économie ! C'est donc déjà un terme menant à la soumission idéologique, que ces « valeurs » soient dites conservatrices, chrétiennes, islamiques ou socialistes, c'est un terme produit par l'idéologie libérale du dominant dont le but est de se tirer une balle dans le pied. Et mon opinion, à la lecture de Soral, est qu'il développe des idées qui sont un leurre… un peu comme Mahmoud Abbas est un leurre pour les Palestiniens, comme les sionistes  Mitterrand ou Le Pen étaient et sont un leurre pour les forces populaires et de libération nationale. Ce sont « des oppositions de sa majesté », qui le prouvent dès qu'elles reçoivent une bribe partielle de pouvoir. Qu'on me démontre le contraire !!!

 

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« Propagande, faits et fausses nouvelles »

avec J. Assange, J. Pilger & J. Heawood

Arrêt sur Info 6 décembre 2017

 

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Au « Débat Holberg 2017 », Julian Assange, John Pilger et Jonathan Heawood ont discuté de la présence de la propagande dans les nouvelles et dan les média sociaux, et ses implications démocratiques.

Une guerre de l’information en pleine escalade est-elle en train de menacer notre démocratie et notre capacité à prendre des décisions informées ?

L’événement s’est déroulé à l’Université de Bergen, en Norvège, le 2 décembre 2017

Les intervenants :

Julien Assange participe à la discussion par connection vidéo. Assange est un journaliste couronné de nombreux prix, fondateur et rédacteur en chef de WIKILEAKS. Il est aussi programmeur, cryptographe, auteur et militant. Fondé en 2006, WIKILEAKS a divulgué des millions de documents et plusieurs vidéos, y compris des journaux de bord ayant trait aux guerres d’Irak et d’Afghanistan, la vidéo controversée « meurtre collatéral » sur l’Irak, des télégrammes diplomatiques US et des e-mails se rapportant à la campagne électorale du Comité Démocrate National et au directeur de campagne de Hillary Clinton, John Podesta.

Jonathan Haewood est le PDG et le fondateur d’IMPRESS, seul régulateur de presse reconnu comme indépendant et efficace par la Charte Royale de Royaume Uni. Avant cela, il a travaillé comme journaliste et a milité pour les droits de l’homme. Il est aussi l’ex-directeur du PEN CLUB anglais. Haewood a écrit sur la liberté d’expression et sa régulation pour divers organes, dont The Encyclopedia of Twentieth-Century Fiction («Encyclopédie de la fiction du XXe siècle ») , Critical Quarterly (« Le trimestriel critique »), Journal of Media Law, (« Journal du droit des médias »), Ethical Space and Communications Law (« Droit pour un espace et des communications éthiques »).

John Pilger est un journaliste australien, un auteur et un cinéaste documentaire. Il couvre les conflits militaires, politiques et culturels tout autour du monde depuis plus de cinq décennies et sa vision critique des politiques étrangères australienne et britannique apparaît fortement dans ses documentaires et dans ses écrits. Il a travaillé pour le Daily Mirror, de 1963 à 1986, et tenu une chronique régulière dans The New Statesman, de 1991 à 2014. Pilger a remporté de nombreux prix comme journaliste et comme cinéaste, et il est un des deux seuls à avoir reçu deux fois la plus haute récompense du journalisme britannique.

 

 

Le Débat Holberg 2017 est le fruit d’une collaboration entre le Prix Holberg, la Fondation Fritt Ord et le PEN CLUB de Norvège (Norvège occidentale).

Voir les commentaires ici : https://www.youtube.com/watch?v=LqEtKyuyngs&feature=y...

HolbergPrize

Source : http://arretsurinfo.ch/propaganda-facts-and-fake-news-wit...

 Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades

 

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Pendant qu’on y est…

Il nous avait semblé qu’Olivier Berruyer (Les Crises) avait déclaré vouloir poursuivre personnellement en justice le « Décodex » qui s’était permis de le prendre à partie en même temps que d’autres. On dirait qu’il n’en est rien, même s’il a déposé des plaintes individuelles contre certains des membres de la clique.

Quoi qu’il en soit, l’article qui suit a le mérite d’épingler et d’étaler quelques-uns de ces messieurs-dames dans leurs œuvres. Toujours instructif.

 

(Les copains du blog) Point sur les plaintes en cours

Olivier Berruyer — Les Crises 6 décembre 2017

 

Comme je l’avais indiqué au printemps dernier, je porte désormais plainte systématiquement en cas de diffamation à mon encontre.

Je remercie tous ceux qui m’ont soutenu à l’époque.

Nous avons parlé la semaine dernière du renvoi au tribunal de celle qui a ouvert le bal en 2016 : Cécile Vaissié, dont “l’ouvrage” est d’ailleurs visé par plusieurs autres plaintes en diffamation.

 

  1. Rudy Reichstadt et L’Observatoire du conspirationnisme
  2. Adrien Sénécat et Les Décodeurs du Monde
  3. Samuel Laurent, des Décodeurs du Monde
  4. Nicolas Tenzer
  5. Jean Quatremer
  6. Raphaël Glucksmann
  7. Laurent Joffrin et Désintox de Libération
  8. (Pour mémoire) Les autres “copains du blog
  9. Épilogue

 

I. Rudy Reichstadt et L’Observatoire du conspirationnisme

J’ai donc porté plainte contre “l’Inspirateur” Rudy Reichstadt et contre le Président de L’Observatoire du conspirationnisme :

 

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Comme nous avons parlé plusieurs fois, je développe peu. Face à la récurrence des diffamations, plusieurs plaintes ont ainsi été déposées au fil des mois.

Lire la suite…

Source : https://www.les-crises.fr/les-copains-du-blog-point-sur-l...

 

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Mais puisqu’on est dans la guerre de l’information, restons-y :

 

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Encore avec les carabiniers !

Le 27 novembre dernier – honte sur nous ! – le Saker avait envoyé urbi et orbi ce qui suit, demandant à ses assidus lecteurs de « rendre un peu visible » un livre de Phil Butler récemment sorti. Tout vient à point à qui sait attendre :

 

Les prétoriens de Poutine :

Les principaux trolls du Kremlin passent aux aveux

The Saker.is27 novembre 2017

 

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Chers amis,

Aujourd’hui, avec l’aimable permission de Phil Butler, je mets en ligne le texte de ma contribution à son livre Putin’s Praetorians: Confessions of the Top Kremlin Trolls. Il y a à cela deux ou trois raisons. La principale est que j’estime que ce livre mérite une bien plus grande visibilité que celle qu’il a reçue (c’et aussi pourquoi, exceptionnellement, je place ce post dans la catégorie « analyses importantes » de mon site et pas ailleurs). Je vous prie de lire mon compte-rendu, pour voir pourquoi je m’attache aussi fortement à ce livre. Franchement, je suis scandalisé du petit nombre de critiques suscitées par ce livre. Je ne sais même pas si quelqu’un, mis à part Russia Insider, s’est donné la peine d’en faire un compte-rendu, mais quand bien même quelqu’un d’autre l’aurait-il fait, c’est une honte absolue que ce volume si intéressant soit aussi totalement ignoré des médias alternatifs, y compris de ceux qui sont les plus amicaux envers la Russie. C’est donc pour remettre ce livre « à la Une » pour ainsi dire, de notre communauté, que je poste ici ma contribution personnelle. La deuxième (raison) est que je veux vous demander votre aide. Jusqu’à présent, la version Kindle du livre a reçu quinze (15) appréciations sur Amazon et la version papier une seule ! Ce n’est pas suffisant ! Je vous demande donc par la présente 1) d’acheter le livre (Amazon réclame l’opînion des acheteurs), 2) d’écrire vous-mêmes une critique-compte-rendu sur Amazon. Allez, les gars, c’est là quelque chose que la plupart d’entre vous sont capables de faire les doigts dans le nez, donc, s’il vous plaît, faites-le ! Il nous faut montrer au monde qu’il existe ce que j’appelle « un autre Occident », qui, loin d’être russophobique, est capable d’aligner de vrais amis et même des défenseurs de la Russie. Donc, s’il vous plaît, jouez votre rôle et aidez Phil dans son héroïque entreprise : procurez-vous la version papier et écrivez ce que vous en pensez sur Amazon.

Mille mercis pour votre aide. Santé ! Et bises à tous !

Le Saker

 

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Comment je suis devenu un troll du Kremlin

par Le Saker

 

Par ma naissance, mon expérience et ma formation, j’avais tout ce qu’il fallait pour haïr Poutine. Je suis né dans une famille de « Russes blancs » dont l’anti-communisme était total et viscéral.

Mon enfance a été remplie d’histoires (presque entièrement vraies) d’atrocités et de massacres commis par les bolcheviques pendant la Révolution et la guerre civile qui l’a suivie. Comme mon père m’avait abandonné, j’ai eu pour père spirituel un archevêque russe orthodoxe en exil, et, par lui, j’ai appris toutes les persécutions génocidaires que les bolcheviques ont déchaînées sur l’Église orthodoxe.

À l’âge de 16 ans, j’avais déjà lu les trois volumes de L’Archipel du goulag et très sérieusement étudié l’histoire de la IIe Guerre mondiale. À 18 ans, je me suis impliqué dans de nombreuses activités anti-soviétiques telles que distribuer de la propagande anti-soviétique dans les boîtes aux lettres des diplomates de l’URSS ou qu’organiser l’importation illégale de livres interdits en Union Soviétique par le canal de sa marine marchande et de sa flotte de pêche (principalement via leur point de stationnement des îles Canaries). J’ai aussi travaillé avec un groupe clandestin de chrétiens orthodoxes qui envoyaient de l’aide, surtout en argent, aux familles des dissidents emprisonnés. Et comme je parlais couramment le russe, ma carrière militaire m’a fait passer d’un entraînement de base en matière de guerre électronique à une unité spéciale de linguistes au Quartier Général de l’Armée suisse, et, de là, à la fonction d’analyste militaire pour les services secrets suisses.

Les autorités soviétiques nous ont longtemps, ma famille et moi-même, mis sur leur liste de dangereux activistes anti-URSS et je n’ai, par conséquent, jamais pu voyager en Russie jusqu’à la chute du communisme en 1991, où j’ai pu prendre un avion pour Moscou, alors que les barricades élevées contre le coup d’État du GKChP (Comité d'État sur l'État d'Urgence) étaient encore debout.. Vraiment, jusqu’en ce fatal mois d’août 1991, j’étais un parfait militant anti-communiste pur et dur. J’ai même pris une photo de moi debout à côté de la statue déboulonnée de Felix Dzerjinski (le fondateur de la Tchéka, première des polices secrètes soviétiques), avec ma botte sur sa gorge de fer. Ce jour-là, j’ai senti que ma victoire était totale. Elle ne devait pas durer longtemps.

Au lieu d’apporter au peuple russe, qui souffrait depuis si longtemps, la liberté, la paix et la prospérité, la fin du communisme en Russie ne lui a apporté que le chaos, la pauvreté, la violence et une exploitation abjecte par la pire classe d’ordures qu’ait produite la défunte Union soviétique. Je fus horrifié. Contrairement à tant d’autres activistes anti-soviétiques, qui étaient également russophobes, je n’ai jamais confondu mon peuple avec le régime qui l’avait opprimé. Ainsi, tandis que je me réjouissais de la fin d’une horreu, je me désespérais de voir qu’une autre avait pris sa place. Pire même : il était indéniable que l’Occident jouait un rôle actif dans toutes et dans chacune des formes d’activités anti-russes : de la protection totale des gangsters russes au soutien de la subversion wahhabite de Tchétchénie, en passant par le financement de la machine de propagande qui tentait de faire du peuple russe un tas de consommateurs décervelés et par la présence de « conseillers » occidentaux (oui, c'est ainsi !) dans tous les ministères-clés. Les oligarques se sont alors mis à piller la Russie, causant des souffrances sans nom et sans mesure, pendant que tout l’Occident, le soi-disant Monde Libre, non seulement ne faisait rien pour aider les Russes, mais employait toutes ses ressources à aider ses ennemis. Bientôt, les forces de l’OTAN allaient attaquer la Serbie, alliée historiique de la Russie, en totale violation des principes les plus sacrés des lois interationales. L’Allemagne de l’Est fut instantanément réunie, c’est-à-dire incorporée, à l’Allemagne de l’Ouest, et l’OTAN entama sa poussée vers l’Est aussi loin que possible. Je ne pouvais pas me faire croire que tout ceci s’expliquait par une quelconque peur de l’Armée soviétique ou par une réaction à la théorie communiste de la révolution mondiale. À la vérité, il devint clair à mes yeux que les élites occidentales ne haïssaient pas le système ou l’idéologie soviétique, mais qu’elles haïssaient le peuple russe en personne, avec la culture et la civilisation qu’il avait créé.

Au moment où éclata la guerre contre la nation serbe en Croatie, en Bosnie et au Kosovo, je me trouvaiis dans une situation unique : toute la journée, je pouvais lire les rapports militaires secrets et ceux de l’UNPROFOR sur ce qui était en train de se passer dans la région, et, après ma journée de travail, je pouvais lire la propagande contrefactuelle anti-serbe crachée jour après jour par les Ziomédias de masse occidentaux. J’étais horrifié de voir que littéralement TOUT ce que disaient ces médias était mensonger jusqu’à l’os. Après quoi vinrent les opérations sous faux drapeau (« false flags »), d’abord à Sarajevo, mais aussi, plus tard, au Kosovo. Mes illusions au sujet du « Monde Libre » et de l’« Occident » s’écroulaient. À grande vitesse.

Le sort me ramena en Russie en 1993, où je pus voir le carnage infligé, à Moscou, par le régime « démocratique » d’Eltsine à des milliers de Russes (beaucoup plus que ce que la presse officielle prétendit). J’ai aussi vu les drapeaux rouges et les portraits de Staline autour du Parlement. Une fois arrivé là, mon dégoût était devenu total. Et quand le régime d’Eltsine décida de mettre au pas la Tchétchénie de Dudaev en déclenchant un autre bain de sang inutile, il set tourna eu désespoir. Puis vinrent les élections volées de 1996 et le meurtre du général Lebed. Quand le choses en furent là, je me souviens avoir pensé : « la Russie est morte ».

Par conséqent, lorsque l’entourage d’Eltsine nomma tout à coup un parfait inconnu Président de Russie, je fus fameusement sceptique, pour dire les choses poliment. Le nouveau venu n’était ni un ivrogne ni un oligarque arrogant, mais on ne pouvait pas dire qu’il fût impressionnant. Il était aussi ex-membre du KGB, ce qui, d’une part, était intéressant, le KGB ayant été l’ennemi de toute ma vie, alors que, d’autre part, je savais que le KGB qui s’occupait des services secrets étrangers était composé des plus brillants d'entre les meilleurs et qu’ils n’avaient eu rien à voir avec la répression politique. Les goulags et tout le reste des horreurs avaient été l’affaire d’une autre branche du KGB (la 5e) et elle avait été abolie en 1989. Poutine venait de la Première Direction Principale du KGB , le « PGU KGB ». Néanmoins, mes sympathies allaient plutôt au (beaucoup moins politique) service secret militaire GRU qu’au très politisé PGU, qui, j’en étais alors tout à fait sûr, disposait d’un très épais dossier sur ma famille et moi-même.

C’est alors que deux choses d’importance cruciale se produisirent en même temps ; le « Monde libre » et Poutine révélèrent simultanément leur vrai visage : le « Monde libre », celui d’un empire anglo-sioniste voué avec acharnement à l’agression et à l’oppression tous azimuts, et Vladimir Poutine, celui d’un vrai patriote russe. De fait, Poutine commença à prendre à mes yeux l’allure d’un héros. D’abord lentement, graduellement, petit pas à petit pas, il commença à faire faire demi-tour à la Russie, particulièrement dans deux domaines : il essayait de re-souverainiser le pays (de le rendre à nouveau souverain et indépendant) et il osa même l’impossible : dire à l’Empire non seulement qu’il avait tort, mais que ce qu’il faisait était illégitime (lisez donc la transcription de l’étonnant « Discours de Munich » de 2007 !)

Poutine m’a amené à faire un choix dramatique : allais-je me cramponner à mes préjudices de toute une vie ou laisser la réalité me prouver que mes préjudices de toute une vie étaient faux ? La première branche de l’alternative était pour moi la plus confortable et tous mes amis m’auraient approuvé. La seconde était beaucoup plus problématique et me coûterait l’amitié de beaucoup de gens. Mais quelle était la meilleure option pour la Russie ? Se pouvait-il que joindre ses forces à celles d’un ancien officier du KGB fût la chose à faire pour un Russe blanc ?

J’ai trouvé la réponse dans une photo d’Alexandre Soljénitzine et de Vladimir Poutine :

 

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Si cet anti-communiste pur et dur de la vieille génération qui, contrairement à moi avait passé des années au goulag, pouvait serrer la main de Poutine, alors, moi aussi je pouvais !

En fait, la réponse avait été tout du long évidente : alors que les principes et les idéologies « blancs » et « rouges » étaient incompatibles et mutuellement exclusifs, il ne fait aucun doute qu’aujourd’hui, les vrais patriotes russes se trouvent à la fois dans le camp des « Blancs » et dans le camp des « Rouges ». Pour dire les choses différemment, je ne crois pas que « Blancs » et « Rouges » seront jamais d’accord sur le passé, mais nous pouvons et nous devons nous mettre d’accord sur le futur. En outre, l’Empire se fout que nous soyons « Bancs » ou « Rouges ». L’Empire nous veut tous esclaves ou morts.

Entretemps, Poutine est toujours le seul dirigeant au monde qui ait assez de couilles pour dire à l’Empire à quel point il est hideux, stupide et irresponsable (lisez son Discours à l’ONU de 2015). Et moi, quand je l’écoute, je me rends compte qu’il n’est ni « Rouge » ni « Blanc ». Il est tout simplement russe.

Et c’est ainsi que je suis devenu troll du Kremlin et fan de Poutine.

Le Saker

Source : http://thesaker.is/book-excerpt-how-i-became-a-kremlin-tr...

 

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Phil BUTLER

Putin’s Praetorians : The Top Kremlin Trolls Confess

Langue : anglais

Éd. Pamil Visions, Octobre 2017

Illustrations de Patricia Revita & Préface de Pepe Escobar

211 pages

 

 

Ohé, La Fabrique ! Ça ne vous dirait pas de le publier en français ?

 

Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades

 

 

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Mis en ligne le 7 décembre 2017

 

 

 

 

 

 

23:45 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

04/12/2017

ET PENDANT LE "BLACK FRIDAY"...

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« Ce qu’on appelle le plan de paix de Trump, discuté et mis en forme par Jared Kushner et MBS, comporte la reddition de la Palestine, l’abandon du droit au retour pour les réfugiés de 1948, le renoncement à la souveraineté palestinienne et le renoncement à Jérusalem. »

 

 

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Le chien qui n’a pas aboyé

Emprisonnement et torture d’oligarques milliardaires

Israël Adam Shamir – 2 décembre 2017

Entre la plume et l’enclume

 

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La meilleure solution pour un problème compliqué est toujours simple. L’œuf de Colomb, le nœud gordien, le lit de Procuste. Tant de gens s’étaient échinés à tenter de desserrer le sac de nœuds, avant qu’Alexandre arrive et en finisse d’un seul coup magistral de sa puissante épée. Des sages avaient essayé en vain de faire tenir l’œuf debout sur une table, jusqu’au jour où Christophe Colomb en a écrasé un des bouts. Et Procuste avait réglé le problème de l’extrême diversité des tailles dans la  population, en coupant les jambes aux trop grands et en étirant les jambes aux courts sur pattes.

Et maintenant, le glorieux quoique trop long nom du  prince de la couronne des Saoud Muhammad bin Salmna (pour faire court MBS) devrait rejoindre la liste des grands découvreurs de solutions. Il a affronté le problème d’avoir à gérer un pays en faillite, un trésor vide, et toute sorte de citoyens extrêmement riches, aux coffres débordants.

Trump se retrouve face à un problème semblable ; aux US, les chiens dominants tiennent toute la bonne viandedans leur gueule, tandis que l’État croule sous une dette multimilliardaire. On a trois gentelmen de belle allure : Jeff Bezos, Bill Gates et Marck Zuckerberg, qui ont dans leurs coffres-forts autant que la totalité des gens ordinaires. Le déficit annuel avoisine les 400 milliards de dollars, autrement dit un chiffre à douze zéros.

Les Grecs sont dans une situation encore pire : ils sont endettés et ils crèvent la dalle sous les plans d’austérité, tandis que l’argent que l’État grec a emprunté déborde des poches des riches. 

Le problème est universel. Partout, du Royaume Uni à la Russie, du Brésil à la Grèce, c’est la même chose : les coffres de l’État sont vides, les politiques prescrivent l’austérité pour tous, mais une poignée de riches contemplent la croissance rapide de leur capital non imposable.

Bon, d’accord, on est au courant, et qu’est-ce que tu veux qu’on y fasse, petit malin ? Tu vas t’en mordre la moustache, et alors ? Geindre ou vociférer, ou te contenter d’une bière bien fraîche pour oublier toutes ces saletés ? Tu le savais déjà, quand même, que tu n’as pas la permission de taxer les riches, que tu ne peux pas les empêcher de déménager leur capital dans des paradis fiscaux, que tu ne devrais même pas prononcer des mots aussi chargés de haine, où d’aucuns pourraient trouver des relents antisémites. Trump a connu ça : quand il a attaqué des banquiers dans sa campagne électorale, il a immédiatement été traité d’antisémite.

L’héritier de la couronne MBS a trouvé la solution. Il a coincé des centaines de gens parmi les plus riches de son royaume, les a parqués dans le Ritz Carlton cinq étoiles de sa capitale Riyad, et il leur a dit de cracher au bassinet. Quand ils lui ont ri au nez, il a fait appel à des sicaires pour mettre en place la ponction, style mafia.

 

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The Daily Mail, dans un reportage en exclusivité nous dit que “les princes saoudiens et les hommes d’affaires milliardaires arrêtés lors d’une rafle plus tôt ce mois se retrouvent suspendus par les pieds et frappés par des agents de sociétés privées de sécurité américains. Les détentions ont été suivies d’interrogatoires menés, selon certaines sources, par des « mercenaires américains ». « Ils les frappent, les torturent, les giflent, les insultent. Ils veulent les briser », dit la source du Dail Mail.

(La firme Blackwater a été mentionnée, et les réseaux sociaux arabes parlent aussi de sa présence en Arabie saoudite, de même que le président du Liban. Les successeurs de cette firme, Academi, nient énergiquement avoir jamais mis les pieds en Arabie saoudite, et disent qu'ils ne font pas dans la torture.)

N’empêche que la torture dans le somptueux hôtel a été confirmée par  l’un des meilleurs journalistes de la vieille école pour le Moyen Orient, David Hearst. D’après lui, plusieurs détenus ont été amenés à l’hôpital avec des  blessures, suite à des séances de torture.

Le plus riche Arabe parmi tous, le prince al-Walid bin al-Talal, dix-huit fois milliardaire, « partenaire important » de Bill Gates, copropriétaire de la 21 Century Fox et de Twitter, de l’hôtel George V à Paris et du Savoy à Londres, entre autres, s'est retrouvé accroché la tête en bas, à la manière de Mussolini.

Des centaines d’autres princes et gentlemen ont été torturés aussi, jusqu’à ce qu’ils consentent à livrer leurs biens mal acquis, soit 70% de toutes leurs possessions. Tandis que j’écris ceci, tandis que vous lisez ces lignes, la torture continue, de sorte que MBS a déjà essoré ces victimes de milliards de dollars, en cash et placements divers. 

« C’est du racket ! » direz-vous. Peut-être que MBS a vu Le Parrain dans son âge tendre, et qu’il a été impressionné par l’efficacité de certaines méthodes. En tout cas, il a réglé, ou plutôt est en train de régler, son problème de trésorerie.

C’est peut-être la méthode qu’il faudrait  conseiller à Trump et à Poutine, ainsi qu’à d’autres dirigeants. Si le dogme néolibéral interdit de les taxer, si les fonds offshore sont sacrés, qu’est ce qui reste à un dirigeant diligent, à part jeter son dévolu sur un hôtel cinq étoiles douillet puis embaucher une bande de tortionnaires expérimentés ?

Oui mais le tortionnaire en chef se retrouverait condamné et ostracisé par les défenseurs des droits de l’homme, direz-vous. Et pourtant, pas une voix, ni du côté de la gauche libérale ni d’une droite autoritaire n’a fait la moindre objection à l’exploit de MBS en matière d’extorsion de fonds et de tortures. Le copropriétaire de Twitter a été soumis à des bastonnades journalières au moment même où la voix la plus haute de la conscience libérale, Tom Friedland du New York Times, faisait l’éloge de MBS comme d’un héraut du progrès, dans un article qui relève du panégyrique, intitulé « Enfin, le printemps arabe arrive pour l’Arabie saoudite », qui a pour sous-titre « L’héritier de la couronne a de grands projets pour sa société ».

Tom Friedman n’utilise pas le terme d’extorsion en disant que « le gouvernement de MBS a fait arrêter un nombre record de princes et d’hommes d’affaires suite à des plaintes pour corruption et les a jetés dans des cellules de fortune - le Riyadh Ritz-Carlton en l’occurrence- jusqu’à ce qu’ils acceptent de restituer leurs biens mal acquis ». Pas l’ombre d’une condamnation ! Imaginez ce qu’il dirait si Poutine devait arrêter ses oligarques « jusqu’à ce qu’ils restituent leurs biens mal acquis ».

Il y a une ligne dans l’éloge de Friedman à laquelle j’accorde foi, c’est quand il dit que les Saoudiens sont satisfaits de l’opération racket : « les Saoudiens avec qui j’en ai parlé m’ont répondu sur ce ton : « il faudrait les pendre tous la tête en bas et bien les secouer pour faire tomber toute la monnaie de leurs proches, les malmener jusqu’à ce qu’ils aient tout recraché ». D’ailleurs, je suis sûr que les Américains applaudiraient si leurs milliardaires subissaient le traitement MBS. Les Russes ont été ravis lorsque Poutine a enfermé l’oligarque Khodorkovski, et se sont plaints qu’il n’y en ait qu’un sous les verrous. Ils adoreraient voir le lot complet des oligarques, qui ont pillé la Russie par des actes manifestement frauduleux, planifiés selon les instructions de conseillers américains à l’époque de Boris Eltsine, proprement essorrés « jusqu’à la dernière goutte ».

Mais les médias ne sont pas les seuls à soutenir le schéma extorsioniste. Le secrétaire au Trésor US Steven Mnuchin a dit sur CNBC : « je pense que le prince héritier [MBS] est en train de faire un excellent travail pour transformer son pays ». Le président Trump a félicité MBS aussi en des termes semblables ; pas un mot de condamnation n’a échappé non plus au président Poutine. Même Al Jazeera, tout en rapportant l’opération de siphonement de fonds en des termes précis, n’en a pas fait vraiment tout un plat.

Il y a une véritable conspiration du silence autour des initiatives de MBS, un complot qui englobe les médias et les gouvernements. Il a fait enlever le premier ministre libanais, l’a mis en état d’arrestation, lui a retiré son téléphone et sa montre, l’a forcé à lire à la télé une lettre de démission rédigée par ses propres hommes de main, et la réponse du monde a été tout à fait pondérée. Il a bombardé le Yémen, causant des centaines de milliers de morts entre le choléra et la famine, et le monde n’a pas bronché. Vous vous souvenez de la réaction, quand les Russes ont bombardé Alep ? Eh bien, la guerre de MBS contre le Yémen ne suscite pas la moindre indignation.

Mais cette chape de silence retombe sur tous. D’habitude, le système des médias globalisés propage et amplifie les nouvelles dans un petit jeu d’agences qui se font écho, et qui débouche indirectement sur des ventes exceptionnelles, a écrit le journaliste Claudio Resta. Mais dans ce cas, la nouvelle, importante et spectaculaire, n’a pas fait un seul gros titre. Dans notre société du spectacle, ne pas exploiter quelque chose d’aussi spectaculaire, c’est gâcher la ressource la plus rentable des médias.

Tout le potentiel pour un grand spectacle se trouve concentré là : l’arrestation  des dignitaires et des princes du sang, y compris le célèbre al-Walid bin al-Talal, investisseur bien connu, et de Bakr bin Laden, frère du mondialement connu Oussama, tout cela devrait nourrir les médias pour des jours et des jours. Ajoutons le décor de rêve du glorieux hôtel au bord du désert. Ajoutez à l’intensité dramatique le tir de roquettes sur l’hélicoptère dans lequel tentait de fuir le prince Mansour bin Muqrin, descendu en flammes, qui a mis fin aux jours du susdit et d’autres dignitaires qui tentaient en vain d’en réchapper.

Quelle histoire haletante, haute en couleurs et en costumes authentiques, sur une monarchie du Moyen Orient ! Cela aurait fait vendre les journaux pendant au moins une semaine. Mais c’est un silence assourdissant qui a suivi.

Les mêmes médias qui nous submergent sous les détails et les opinions dans le cas de violation des droits de l’homme en Russie ou en Chine manifestent à cette occasion une indifférence olympienne pour le sort qui attend des princes et des milliardaires injustement et arbitrairement coffrés et torturés, dans un pays qui n’a pas la moindre constitution ni rien qui ressemble à un Habeas Corpus. Et les Nations unies se joignent à la conspiration du silence.

C’est probablement le trait le plus inhabituel de l’affaire, qui rappelle le récit de sir Arthur Conan Doyle Le chien qui n’a pas aboyé (« Flamme d’argent »). Dans cette aventure de Sherlock Holmes, un chien n’avait pas aboyé alors qu’on sortait un cheval de courses de son écurie, et cela revenait à montrer du doigt le voleur: c'était le maître du chien.

Dans le cas de MBS, le roquet médiatique aussi garde le silence. Cela signifie que le méga patron du système, l’ensemble de ceux que j’appelle les Maîtres du Discours, a permis et autorisé l’opération racket. Nous sommes témoins d’un évènement médiatique unique, à la limite de la révélation. Comment se peut-il qu’un prince d’un État de troisième rang ait été autorisé à séquestrer des premiers ministres, à descendre des princes à coup de missiles terre-air, à garder sous clé et à torturer de puissants hommes d’affaires et dignitaires, en toute impunité, et sans que les médias réagissent ?

Est-ce que c’est par peur, du côté des voleurs en chef, que l’exemple de MBS soit suivi, et qu’on leur applique chez eux le même traitement pour leur soutirer quelques milliards ? 

Ou bien est-il plus probable que l’Axe du bien –- soit Trump, Netanyahou et MBS, avec la force qui est derrière eux – ait décidé de laisser le champ libre au prince volontaire qui leur a promis de leur livrer Jérusalem et d’offrir la Palestine en concession à perpétuité aux Juifs ? C’était cela, l’offre des vieux Saoudiens, qui sont devenus les seigneurs de toute l’Arabie à cause de leur volonté de satisfaire les désirs des juifs. Parce qu’il y avait d’autres seigneurs arabes et d’autres dynasties, encore plus éminentes, qui pouvaient prétendre régner sur la péninsule. Mais les Saoud étaient les seuls à être prêts à laisser choir la Palestine. Et ils avaient fait leurs preuves comme traîtres, car ils avaient déjà trahi leurs maîtres ottomans pendant la révolte arabe du colonel Lawrence.

Ce qu’on appelle le plan de paix de Trump, discuté et mis en forme par Jared Kushner et MBS, comporte la reddition de la Palestine, l’abandon du droit au retour pour les réfugiés de 1948, le renoncement à la souveraineté palestinienne et le renoncement à Jérusalem. Les Palestiniens paieront, Juifs et Saoudiens se partageront les dépouilles.

Pour cela, il suffit que MBS graisse la patte à Mahmoud Abbas et à l’Autorité palestinienne, ce qui n’est pas une mission impossible. Abbas n’a pas de mandat, et il ne gouverne que sur autorisation israélienne. Mais il va falloir qu’à son tour il achète le Hamas, sans quoi Gaza  restera une épine plantée dans la chair des gestionnaires. Elle est là, la raison des efforts de réconciliation entre Gaza et la Cisjordanie, entre le Hamas et le Fatah, avec l’Egypte à la manœuvre. Pour le moment ces efforts ne rencontrent pas un succès spectaculaire.

Le Hamas avait accepté une réconciliation, en espérant améliorer les conditions d’existence des habitants souffrant à Gaza. Le Fatah était censé faire lever les sanctions, permettre la réalimentation en électricité, permettre aux gens d’entrer et de sortir par le point de passage de Rafah. Mais les sanctions sont toujours en place, les gens vivent misérablement comme toujours, et maintenant  l’Autorité palestinienne demande à ce que des milliers de gens chassés en 2007 puissent se réinstaller à Gaza. Ce qui signifierait mettre au chômage des milliers de gens qui vivent du Hamas. Pire encore, l’Autorité appelle au désarmement de la branche militaire du Hamas, les brigades Izz ad-Din al-Qassam. C’est tout simplement impossible.

Au lieu d’obtenir la levée des sanctions, l’Autorité exige la reddition, et reproche à l’Iran l’intransigeance du Hamas. Azzam al-Ahmad, qui est à la tête de la délégation du Fatah pour la réconciliation palestinienne, a déclaré que l’Iran « est le sponsor numéro un »  de la division entre factions palestiniennes. Il l’a dit sur la chaîne saoudienne al-Arabiya.

L’Iran est le principal obstacle, sinon le seul, en travers du plan Kushner-MBS. Cela explique en partie la fureur saoudienne. Le dirigeant suprême de l’Iran est le « nouvel Hitler du Moyen Orient », a annoncé MBS à Tom Friedman. « Mais nous avons appris de l’Europe que l’apaisement, ça ne marche pas. Nous ne voulons pas que le nouvel Hitler en Iran nous refasse au Moyen Orient le coup de ce qui s’est passé en Europe ». MBS a emprunté ces termes à un discours de Netanyahou, mais il s’est abstenu de citer sa source.

C’est donc l’Iran qui bloque le plan de MBS pour brader la Palestine, l’Iran qui bloque la guerre de MBS contre le Yémen, qui bloque l’invasion de la Syrie. Un nouvel Hitler, assurément ! Mais les Russes, alors, alliés de l’Iran dans la guerre de Syrie ?

Eh bien les Russes ont décidé de rester à l’écart de ces événements. Pendant la visite historique du roi Salman et de son fils MBS récemment à Moscou, apparemment les invités ont exposé leurs idées à leur hôte. Ils ont promis de maintenir les prix du pétrole élevés, et c’est important pour la Russie. Quand l’Arabie saoudite a fait chuter le prix du pétrole dans les années 1980, l’URSS s’est effondrée. Maintenant, avec des prix élevés, Poutine a décidé de payer 10.000 roubles (soit 150 dollars) par mois à chaque famille, pour la naissance de son premier enfant. Apparemment, de leur côté, les Saoudiens ont accepté la présence russe en Syrie.

Poutine est un homme raisonnable; il se contente de sa part du gâteau, il ne fait pas monter les enchères. Il a appris la leçon de l’Iliade : les princes grecs et troyens  auraient pu obtenir presque tout ce qu’ils voulaient, les Grecs Hélène et une rançon substantielle, les Troyens auraient laissé les Grecs s’enfuir sains et saufs, mais ces derniers en voulaient encore plus, ils visaient la destruction totale de l’ennemi, et ils ont tout perdu. Simone Weil a écrit : « Un usage modéré de la force, qui seul permettrait d'échapper à l'engrenage, demanderait une vertu plus qu'humaine, aussi rare qu'une constante dignité dans la faiblesse. » Poutine c’est cela, à la fois dans son usage tempéré de la force et dans sa dignité entêtée en situation de faiblesse.

Cependant, tandis que les politiques russes diffèrent de celles de l’Occident, les médias russes ont été intégrés au domaine des Maîtres du Discours il y a des années. Poutine est parvenu à sauver partiellement quelques chaînes de télévision de leurs griffes, mais en général, les médias russes suivent le même canevas que les médias occidentaux. Un article antisioniste, une critique de la domination juive en Palestine a aussi peu de chances, ou même moins, de paraître dans les Izvestia que dans le NY Times. Une couverture honnête du blocus de Gaza est tout aussi impossible sur la première chaîne et sur Russia Today que sur CNN.

La critique et la discussion des événements du royaume des Saoud ont été bloquées en Russie. Les mêmes personnes qui bloquent le débat sur les affaires israélo-palestiniennes bloquent maintenant le débat sur la crise au royaume des Saoud.

Par conséquent, l’Iran et la Syrie affaiblie par la guerre sont tout ce qui reste pour faire obstacle à une victoire juive décisive au Moyen Orient. Si une centaine d’années auparavant, les juifs avaient su jeter les US dans la première guerre mondiale en guise de remerciement pour la Déclaration Balfour, maintenant ils peuvent remettre ça sur le boulevard ouvert par le plan de paix Kushner-MBS, par-dessus la tête des Palestiniens. Car pendant ces cent dernières années, les positions juives dans le contrôle mental du monde n’ont fait que progresser, à travers Facebook et Google. 

Pourtant leurs plans peuvent encore échouer, comme tous les plans de MBS. Ils n’ont toujours rien réussi à mettre en place, à part faire pression sur le Qatar au Yémen en voie de disparition. Beaucoup de sang et beaucoup d’argent vont encore couler, ajoutant au malheur du Moyen Orient et d’ailleurs.

Seule satisfaction : maintenant on sait à qui appartient le chien qui n’a pas aboyé.

 

Joindre Israel Shamir :   adam@israelshamir.net

Traduction: Maria Poumier

Article original publié sur The Unz Review.

Source : http://plumenclume.org/blog/303-quand-le-chien-n-aboie-pas

 

 

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M. Mélenchon se réclame - abusivement - de Robespierre, dont il ne sait rien.

M. Mélenchon a tapé dans le dos d’Hugo Chavez avant de revenir soutenir l’invasion de la Libye qu’il défendait.

Il continue à faire de même avec les autres gouvernants révolutionnaires sud-américains.

Il se respecte assez peu pour aller se commettre « avec « ces gens-là » (ceux que Le Grand Soir appelle « les éléments de la meute »). Tant pis pour lui.

M. Mélenchon n’est pas notre tasse de lait.

Mais le croquis à la Daumier du personnel médiatique de service public que dresse à cette occasion Paul-Marie Bourget mérite amplement qu’on y jette un coup d’œil… même quand on n’a pas la télé..

 

Balles tragiques à France 2 : Mélenchon même pas mort.

 

Jacques-Marie Bourget – Le Grand Soir 3 décembre 2017

 

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Après l'indigne guet-apens tendu par France Télévision à Jean-Luc Mélenchon lors de "L'Emission Politique" un coup de loupe afin de savoir qui était qui au sein de cette troupe de vilains petits soldats... Tous des hommes blancs comme le coton puisque "journalistes".

Bien normal, c’est sous un camouflage très Bigeard que « L’Emission politique », sur France 2 a, le jeudi 30 novembre, dressé une embuscade à Jean-Luc Mélenchon. Les tenues léopard étaient tendues à l’intérieur des têtes, et les petits doigts bien collés sur les coutures des pantalons, pour flinguer l’insoumis sorte de néo fellagha. Je suis content de vieillir : plus le temps s’écoule plus je regrette le vieil ORTF. Ses méthodes étaient de qualité plus grande, plus affichées donc moins hypocrites, avec un fond de culture façon Radio Londres où les Français devaient continuer de parler aux Français.

Les Français ? Ceux que l’on croise et qui ne sont rien, les illettrés, les sans dents, les sans costard, les sans Rolex : on s’en fout. France 2 ne parle pas aux Gens. Ce jeudi soir la chaîne est mobilisée, si chic et propre, culotte de soie et culottée de soi, pour flinguer l’ennemi du Président, le Mélenchon. Hélas pour les comploteurs, comme le canard de Robert Lamoureux, à la fin du sketch il restera vivant.

La courageuse section de grenadiers voltigeurs, celle qui s’est attaquée à la bête si dérangeante, mérite d’être citée à l’ordre de la Nation, portée aux honneurs. « Genoux à terre », puis « Debout les hommes » : que le premier s’avance.

Ce premier n’est pas un homme comme les autres, il tient Léa pour prénom et Salamé pour la ville. Fille d’un ministre libanais et nièce d’un diamantaire, Léa a très tôt vécu dans le brillant Collège de curés à Paris, puis l’indispensable Ecole Alsacienne qui est l’escalier de service vers l’altitude sociale. Léa n’a manqué d’aucune échelle, même courte. La preuve c’est Elkabbach, grand maître en déontologie, qui la porte sur les fonds-baptismaux du « journalisme », un métier qui ne s’apprend pas. La suite, vous l’avez vue hier soir.

Lire la suite…

Source : https://www.legrandsoir.info/balles-tragiques-a-france-2-...

 

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Après le traquenard de Léa Salamé et de ses complices

Maxime Vivas – Le Grand Soir4 décembre 2017

 

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J’ai choisi d’envoyer par courrier postal au CSA ce texte documenté et étayé. J’y reprends, en les ordonnant, des éléments d’informations déjà publiés dans des articles du GS. J’y ajoute des informations et des questions précises.

Je vous ferai part de leur réponse.


Vous pouvez envoyer vous aussi un texte au CSA par Internet (nombre de mots limités) à http://www.csa.fr/Services-en-ligne/Vos-remarques-au-CSA

Toulouse, le 4 décembre 2017-12-0

Maxime Vivas

XXXXXX@orange.fr
à
CSA
Tour Mirabeau

39-43 quai André Citroën. 75739 Paris cedex 15

 

Mesdames et messieurs les membres du Conseil,

J’ai plusieurs remarques à faire et une demande au sujet de « L’émission politique » du jeudi 30 novembre 2017 avec Jean-Luc Mélenchon.

Y ont été présentées comme des Françaises lambdas, deux contradictrices de l’invité, en vérité politiquement marquées.

Lire la suite…


Source : https://www.legrandsoir.info/apres-le-traquenard-de-lea-s...

  

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Ah, mais, c’est qu’on est le 4 décembre !

THANKSGIVING…

 

« Thanskgiving », la célébration US d’un génocide

 

Andre VLTCHEK – New Eastern Outlook 4.12.2017

Via Le Grand Soir

 

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« Thanksgiving au Royal Angkor Café » puis je lire sur un tract. Puis, « 23 novembre, joignez-vous à nous pour la traditionnelle célébration de Thanksgiving ». Il s’agit d’un des hôtels internationaux de Siem Reap, une cité cambodgienne proche des trésors architecturaux d’Angkor Vat et de l’ancienne capitale Khmer, Angkor Thom

Le même jour je reçois un E-mail qui m’est adressé des USA par mes amis et compatriotes américains, avec un lien vers un essai publié par "NPM News", et intitulé "Thanksgiving Guide : Ou comment célébrer une histoire sordide".

Cela commence par ce résumé :

"Alors que des Américains se préparent à une semaine de vacances spirituelles, débutant par Thanksgiving, (Les Actions de Grâce – NdT),combien sont-ils prêts à la regarder à travers une vision bien plus critique ? Alors que de nombreux Américains considèrent comme un devoir de mémoire de se rappeler de remercier (Le Seigneur – NdT), ce jour est considéré comme un jour de deuil par un grand nombre d’autres. La vérité est que ce jour-là des émigrants européens ont brutalement assassiné des indigènes autochtones, ont volé leurs terres, et continuent de le faire aujourd’hui".

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Source : https://www.legrandsoir.info/thanskgiving-la-celebration-...

Source d’origine  : https://journal-neo.org/2017/12/01/genocidal-u-s-thanksgiving-celebrat...

 

 

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Mis en ligne le 4 décembre 2017

 

 

 

 

20:41 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

DU SAKER À POUTINE EN PASSANT PAE JUPITERPAN

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Du Saker à Poutine en passant par JupiterPan

 

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Une attaque sio-wahhabite contre le Hezbollah et l’Iran ?

Israël et l’Arabie Saoudite établissent les conditions préalables d’une guerre contre le Hezbollah – une analyse critique.

The Saker.is – Réseau International 17 novembre 2017

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SouthFront vient de publier une analyse très intéressante dans la vidéo ci-dessous, qui avertit de la possibilité d’une guerre impliquant le Liban, l’Arabie Saoudite et, éventuellement, la Syrie, l’Iran et Israël. Cela signifie bien sûr que la Russie et les États-Unis y seraient également entraînés. Commencez par regarder la vidéo.

Ce que je propose est de passer en revue les implications d’un tel scénario.

Le contexte : un échec anglosioniste sur tous les fronts

Pour comprendre le contexte de ces développements, nous devons d’abord résumer brièvement ce qui s’est passé en Syrie et dans tout le Moyen-Orient ces dernières années.

Le plan anglosioniste initial était de renverser Assad et de le remplacer par les fous takfiris (Daech, al-Qaïda, al-Nusra, ISIS – appelez-les comme vous voulez). Y parvenir atteindrait les objectifs suivants :

  1. Détruire un État arabe laïque fort en même temps que sa structure politique, son armée et ses services de sécurité ;
  2. Provoquer total chaos et horreur en Syrie, pour justifier la création par Israël d’une « zone de sécurité », non seulement dans le Golan mais plus loin au nord ;
  3. Déclencher une guerre civile au Liban en lançant les fous takfiris contre le Hezbollah ;
  4. Faire en sorte que les takfiris et le Hezbollah se saignent mutuellement à mort, puis créer une « zone de sécurité », mais cette fois au Liban ;
  5. Empêcher la création d’un axe chiite Iran–Iraq–Syrie–Liban ;
  6. Diviser la Syrie le long de lignes ethniques et religieuses ;
  7. Créer un Kurdistan qui pourrait être utilisé contre la Turquie, la Syrie, l’Irak et l’Iran ;
  8. Permettre à Israël de devenir la puissance incontestable du Moyen-Orient et obliger le Royaume d’Arabie Saoudite, le Qatar, Oman, le Koweït et tous les autres de s’adresser à Israël pour tout projet de gazoduc ou d’oléoduc ;
  9. Progressivement, isoler, menacer et finalement attaquer l’Iran avec une large coalition de forces ;
  10. Éliminer tout centre de pouvoir chiite au Moyen-Orient.

C’était un plan ambitieux, mais les Israéliens avaient assez confiance que leur État vassal étasunien leur fourniraient les ressources nécessaires pour le réaliser. Et maintenant, tout le plan s’est effondré à cause de la très grande efficacité d’une alliance informelle mais redoutable entre la Russie, l’Iran, la Syrie et le Hezbollah.

Dire que les Israéliens bouillonnent de rage et sont dans un état de panique totale serait un euphémisme. Vous croyez que j’exagère ? Alors regardez cela du point de vue israélien :

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Source : http://reseauinternational.net/une-attaque-sio-wahhabite-contre-le-hezbollah-et-liran/#OUkIRT9boJKv5ggO.99

 

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C’était donc pour ça que CNN s’indignait du trafic d’esclaves en Libye !

On se disait bien aussi…

 

Macron s’en va-t-en guerre, pour de vrai ou pour de faux ?

 

PAR WILL SUMMER le 2 DÉCEMBRE 2017 • ( 2 )

Par Franck Pucciarelli et Lawrence Desforges, le 1 décembre 2017

 

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Le Président français a tout récemment attiré l’attention des médias internationaux en déclarant que face aux crimes esclavagistes se déroulant en Libye, il convenait d’intervenir militairement.

Une telle déclaration belliciste a de quoi retenir l’attention car elle engage des troupes au sol et la vie des soldats sur le terrain, surtout quand elle vient de la part de la France sur les traces de la destruction dont celle-ci s’est largement rendue responsable voici six ans, en 2011.

L’occupation militaire occidentale de la Libye n’aurait aujourd’hui pour effet que d’en prolonger les inutiles souffrances, aux mains mêmes de ses tortionnaires qui, face aux défaites de leurs armées de mercenaires par procuration au Moyen-Orient et de leur repli en Libye elle-même, s’apprêtent à envoyer des troupes sur le terrain non pas pour protéger les migrants de trafiquants d’esclaves, mais pour sécuriser et consolider leurs intérêts en cours de pillage en plein jour devant les Libyens, et devant le nez de la « communauté internationale » qui en ignore la réalité soit par impuissance soit par aveuglement.Franck Pucciarelli est le correspondant pour l’Europe du Comité Révolutionnaire International et spécialiste de la situation libyenne

 


 

Source : https://globalepresse.net/2017/12/02/macron-s-en-va-t-en-...

 

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Toujours la Libye…

 

Nous vous avons annoncé récemment une conférence qui devait se tenir au Théâtre de la Main d’Or. Elle a eu lieu. La voilà in extenso, en deux vidéos

 

 

 

 

 

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Conversations avec Poutine

d’Oliver Stone

Le livre

 

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Voici le livre extrait du documentaire que diffusa, il y a quelques mois, la télévision française. On y lit la retranscription, très bien traduite de la version anglaise (elle-même traduite du russe, induisant un risque de « perte en ligne » qui semble avoir été évité ici), des entretiens du cinéaste Oliver Stone avec Vladimir Poutine entre 2015 et 2017. Qu’en retenir ?

D’abord quelques points de forme et de mise en scène, qui ne sont pas des détails dans ce qui fut au départ filmé, et que le livre matérialise par de nombreuses didascalies. On est d’abord frappé par la grande liberté de ton et la grande courtoisie mutuelle de ces échanges, qui sont rythmés par des anecdotes personnelles ou des moments de détente : Poutine parle du judo (mais pas seulement), Stone parle des rêves qu’il fait, les deux hommes s’arrêtent en plein milieu d’une discussion pour jouer au ping-pong ou visiter une église.

Ensuite, cet aplomb calme et implacable qui est la marque de Poutine : « Si vous élevez la voix, rappelle-t-il, les gens ont semble-t-il du mal à comprendre ce que vous dites. » Face à lui, Oliver Stone se force à jouer, avec malice, à l’Américain typique, ce qui fait naître de sacrées formules. Exemples. Au sujet de l’intérêt récent de Poutine pour le patin à glace : « N’avez-vous jamais peur de vous blesser ? » Réponse : « Si l’on pense ainsi, il vaut probablement mieux rester chez soi. » Clin d’œil à Monluc ou au prince de Ligne, inimaginable pour un cerveau en marche.

Autre échange à la volée : « N’avez-vous jamais de mauvais jours ? » « Je ne suis pas une femme, donc je n’ai pas de mauvais jours. » J’entends claquer d’ici les nerfs optiques des lectrices féministes… Pour faire bonne mesure, et provoquer des AVC chez les LGBT, il y a cette passe d’armes à la fin d’un match de hockey auquel Poutine vient de participer. Taquiné par Stone sur l’homophobie supposée des Russes, il répond tranquillement : « Mon devoir consiste à défendre les valeurs familiales et traditionnelles. Pourquoi ? Parce que les mariages entre individus de même sexe ne produiront aucun enfant. C’est Dieu qui en a décidé ainsi, et nous accordons une grande importance à notre taux de natalité. » Et puis voilà.

Sur le fond, ensuite. Poutine n’esquive quasiment rien. On parle de l’Ukraine ? Mais bien sûr. Et Snowden, on peut ? Oui, sans problème. Et la Syrie, et l’Afghanistan ? Évidemment. Et à chaque fois, ce n’est peut-être pas la vérité chimiquement pure, mais c’est un exercice de décrassage mental particulièrement salutaire. Tous les mensonges américains sont passés au Kärcher, toutes les indignations de l’Occident se dégonflent comme des baudruches. Et quand on ne peut pas en parler, la réponse est toute simple. Des chiffres sur le budget des systèmes de surveillance ? « Non, c’est un secret. » Et puis voilà (bis).

Une grande sérénité et une grande sincérité se dégagent de ces entretiens, qui vont dans le détail de l’analyse des crises et défis auxquels le monde et la Russie font face. Vladimir Poutine a sans doute beaucoup de défauts (Oliver Stone aussi), mais tous deux ont des qualités qui ne se rencontrent guère dans les interviews du temps : Stone est plutôt humble et souriant (impensable chez un réalisateur français), Poutine assertif, univoque et précis (impensable chez un mâle occidental 2.0). Quand on se demandera, en 2040, à quoi ressemblait une discussion avant l’écriture inclusive, les Fouquier-Tinville de Twitter et les discours algorithmiques macroniques de viol des foules, on relira ce livre. Mais rien n’empêche de l’ouvrir dès maintenant.

 

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Oliver Stone

Conversations avec Poutine

Traduction : Aurélien Blanchard

Paris, Albin Michel, Novembre 2017

432 pages

 

 

 

 

Présentation de l'éditeur

Jamais Vladimir Poutine ne s'était livré aussi librement que lors de ces cinquante heures d'entretiens avec le grand cinéaste Oliver Stone. Un huis clos absolument fascinant. Voici l'interview complète, où le maître du Kremlin aborde sa vie personnelle, revenant sur son parcours, son enfance et sa vie de famille, mais où il nous révèle également sa vision sur des sujets aussi variés et brûlants que les relations russo-américaines, le conflit syrien, la liberté de la presse ou le traitement des homosexuels dans son pays. Au-delà des questions de société ou des enjeux géopolitiques, ce sont les secrets d'une personnalité surprenante que Vladimir Poutine dévoile pour la première fois au réalisateur de Platoon. Un document unique.

Biographie de l'auteur

Oliver Stone est l'un des réalisateurs américains les plus talentueux. De nombreuses fois oscarisés, ses films sont tous des succès mondiaux (Midnight Express, Né un 4 juillet, Wall Street ou encore Platoon). Oliver Stone a signé aussi des documentaires qui sont de véritables chefs d'oeuvres : « JFK », « Nixon », ou encore « Comandante » sur Fidel Castro. Son dernier, « Conversations avec Monsieur Poutine »  restera l'un de ses films incontournables.

 

Source : http://www.bvoltaire.com/livre-conversations-poutine-doli...

 

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On n’a pas vu le film, on a trouvé ça  sur Internet :

PMA-GPA

DIANE A LES ÉPAULES :

La GPA s’invite au cinéma !

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On se demande ce que le pauvre Fabrizio Rongione, comédien remarquable et fidèle des frères Dardenne, est allé faire dans cette galère.

L’insistance avec laquelle on nous reparle, en ce moment, de la GPA pour mieux nous dire qu’elle n’est pas à l’ordre du jour – contrairement à la procréation médicalement assistée – est déjà suspecte en soi, mais il y a tout lieu, également, de s’inquiéter de son écho dans la « culture » du moment. La culture préfigurant bien souvent les évolutions sociétales comme nous le confirme largement l’histoire occidentale contemporaine. Le film de Fabien Gorgeart, Diane a les épaules, ne sera donc pas de nature à nous rassurer.

L’intrigue suit les neuf mois de grossesse de Diane, jeune femme immature, désinvolte et inconséquente, ayant accepté de porter l’enfant d’un couple d’amis homosexuels comme s’il s’agissait d’un service des plus classiques, assimilant le bébé en question à un objet dont il serait tout à fait généreux, après tout, de faire don à autrui. Devant composer avec la santé du fœtus, qu’elle ne cesse de mettre en péril de par ses excès physiques personnels, et avec les attentes sentimentales de son nouveau compagnon Fabrizio, Diane devra assumer ses choix jusqu’au bout et contenter tout son petit monde.

Portant de prime abord un regard critique et distancié sur les frasques d’une héroïne « adulescente » et irresponsable, le réalisateur cherche malgré tout au fil du récit, par le biais de l’humour, l’adhésion du spectateur au personnage principal, et se complaît allègrement dans la mise en scène de ses coups d’éclat.

Tout est mis en œuvre pour nous rendre sympathiques la mère porteuse et, par ricochet, le sujet du film…

Endoctrinée par son époque, gavée jusqu’à la rétine de discours politiquement corrects entendus à la télévision autour du « droit à l’enfant », Diane s’emporte, vocifère et va jusqu’à feindre de ne pas comprendre les questionnements de Fabrizio (le seul personnage à peu près sain du scénario) lorsque celui-ci émet la moindre réserve sur cette affaire : « Cela ne te concerne pas ! », lui dit-elle sèchement. Celui-ci n’a même pas le droit de toucher son ventre, l’objet qui s’y trouve ne lui appartenant pas. Et lorsque l’accouchement aura lieu autour du schéma classique entre un homme et une femme, Diane chassera Fabrizio de la salle d’opération pour qu’il aille chercher les deux pères « légitimes »…

 


 

Point d’illusion, cependant, si Fabien Gorgeart fait mine de s’attarder longuement sur « la beauté du don », tout en tenant compte (sincèrement) du désarroi de Fabrizio : c’est pour masquer en vérité la cruauté de l’abandon d’une mère et l’irresponsabilité de ces apprentis sorciers, enfants pourris-gâtés et capricieux de la génération 68, qui jouent avec les repères d’un nouveau-né et ne veulent pas assumer les contraintes naturelles de leur homosexualité. Le beurre, l’argent du beurre et la compote du bébé… Un tableau lamentable.

On se demande ce que le pauvre Fabrizio Rongione, comédien remarquable et fidèle des frères Dardenne, est allé faire dans cette galère.

1 étoile sur 5 (pour l’efficacité des procédés de manipulation).

Source : http://www.bvoltaire.com/cinema-diane-a-epaules-gpa-sinvi... 

 

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Et pendant qu’on y est :

Un nobélisable sur la liste rouge des décodeurs

 

Un médecin français candidat au prix Nobel de Médecine – par Doctorix

 

jo Busta Lally - jbl1960 28 novembre 2017

 

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L’article initial ayant été supprimé par AGORAVOX suite à un signalement avec menace de plainte au CONSEIL DE L’ORDRE, que Doctorix a pu récupérer ;

Bonjour,

Un médecin français candidat au prix Nobel de Médecine…

Peu connu du grand public, jamais médiatisé, ne bénéficiant d’aucune subvention de l’industrie pharmaceutique, honni par nombre de ses pairs, ce médecin a pourtant découvert un procédé révolutionnaire simple et peu coûteux pour éliminer, par exemple, 87,11% des asthmes de l’enfant.

On sait que ce mal, qui naguère n’affectait que 1 à 2% de nos enfants, en touche aujourd’hui 10%, ce qui en fait un des plus grands fléaux du siècle.

Sa quasi élimination devrait donc valoir à ce chercheur solitaire les plus grands hommages de l’humanité.

Et cela d’autant plus que son procédé présente de nombreux autres avantages, proprement inespérés.

Il élimine en effet la quasi totalité des autismes, ce mal qui touche aujourd’hui un enfant américain sur 50.

Il élimine aussi 95% des sinusites, 53,71% des allergies, 74,18% des hyperactivités de l’enfant, 65% des diabètes de type 1, 94,12% des affections thyroïdiennes, 90,84% des épilepsies de l’enfance, 90,75% des scolioses, 94,72% des maladies auto-immunes, 82,6% des otites, 97,9% des herpes, 70,5% des rhumes des foins, 56,4% des migraines chez l »enfant. Et bien d’autres fléaux modernes encore, cette liste n’étant pas exhaustive.

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Source : https://jbl1960blog.wordpress.com/2017/11/28/un-medecin-f...

 

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Mis en ligne le 4 décembre 2017

 

 

 

 

 

 

20:40 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |