02/02/2013

STALINGRAD - 2 Février 1943

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STALINGRAD

2 février 1943

 

Lorsqu'il y a un an nous rappelions le Bicentenaire de la Berezina, en souhaitant que ceux qu'elle attire la trouvent, nous ne doutions pas que les Russes, dans un avenir plus ou moins proche, ne dussent une fois de plus faire face à une invasion de leur territoire, car il y a des gens qui n'apprennent jamais rien.

Si l'invasion est toujours, pour l'instant, feutrée (Ô les inventions sémantiques ! Ô les « soft power » et autres dénominations new look !), elle est, d'intention et de fait, aussi réelle qu'était en puissance celle d'Adolf Hitler, quand il signa avec Joseph Staline un pacte de non-agression qui n'allait pas tarder à voler en éclats. Aujourd'hui, MM. Obama et Poutine en sont au même point. Signeront ? Signeront pas ? Respecteront ? L'histoire a une fâcheuse propension à se répéter.

La Berezina d'Hitler, c'est-à-dire la mort assurée du Reich, s'appela Stalingrad, même si, après cette défaite décisive, la Wehrmacht allait poursuivre le siège de Leningrad pendant un an encore, à un prix démentiel en vies humaines. Il y a 70 ans aujourd'hui que ce qui restait d'Allemands en vie autour de Stalingrad se rendait aux Russes, 130 ans après que la Grande Armée eût repassé la célèbre rivière. La Russie est un vagin denté.

Comment s'appellera et où se passera la défaite de « Tout l'Occident » d'aujourd'hui ? Difficile à dire. Car l'invasion projetée de la Russie par les USA, l'U.E., l'Australie, la Nouvelle Zélande, les Canadas, Israël, les pétromonarchies du Golfe et peut-être la Turquie et le Japon, s'arrondit aujourd'hui de l'invasion projetée, pour l'instant appelée « contention », de la Chine. A quoi bon lésiner ?

Les jeunes générations – sabotage des éducations nationales obligeant – ignorent sans doute même le nom de cette « mère des batailles », la plus légendaire depuis celle de Troie. Les Troyens vaincus furent immortalisé  par Homère. Les Soviétiques (Russes et autres) vainqueurs ont eu droit, du moins sous nos latitudes, à la mise sous le boisseau, au black out occidental.

Pour l'épopée de la ville qu'on s'est donné l'immense ridicule – et la bassesse – de débaptiser, nous n'allons pas raconter ici le déroulement des opérations militaires. D'autres beaucoup plus qualifiés que nous l'ont fait, avec cartes à l'appui, vers lesquels nous vous donnerons plus loin quelques liens. Pour ce modeste blog, nous nous contenterons d'emprunter à Madame Annie Lacroix-Riz son résumé (très résumé) des causes et des effets historiques.

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 « L'appel de la Mère Patrie »

statue de 82 mètres de haut, oeuvre d'Evgueni Koutchetich,

symbolisant la Victoire de Stalingrad,

érigée au sommet du Kourgane Mamaïev

 

Un kourgane est une colline artificielle abritant des tombeaux préhistoriques (équivalent septentrional des pyramides d'Egypte). Celui-ci fut un enjeu terriblement disputé pendant la bataille de Stalingrad. À la fin, le sol gorgé de sang contenait entre cinq cents et mille deux cent cinquante éclats métalliques au mètre carré. La colline était restée noire tout l'hiver, la neige fondant sous les explosions et les feux. Au printemps suivant, elle le resta, car aucune végétation ne put repousser sur le sol dévasté.

Vassili Tchouikov, qui a commandé les troupes russes pendant toute la bataille, y est inhumé par-dessus ses ancêtres scythes. C'est le premier maréchal de l'URSS à n'être pas enterré à Moscou, au pied des murs du Kremlin.

 

70e Anniversaire de la victoire soviétique de Stalingrad – 2 février 1943 :

un article d'Annie Lacroix-Riz
 

La capitulation de l’armée de von Paulus à Stalingrad, le 2 février 1943, marqua, pour l’opinion publique mondiale, un tournant militaire décisif, mais qui ne fut pas le premier. Cette victoire trouve son origine dans les préparatifs de l’URSS à la guerre allemande jugée inévitable : le dernier attaché militaire français en URSS, Palasse les estima à leur juste valeur. Contre son ministère (de la Guerre), acharné à faire barrage aux alliances francosoviétique et tripartite (Moscou, Paris, Londres) qui eussent contraint le Reich à une guerre sur deux fronts, cet observateur de l’économie de guerre soviétique, de l’armée rouge et de l’état d’esprit de la population affirma dès 1938 que l’URSS, dotée d’« une confiance inébranlable dans sa force défensive », infligerait une sévère défaite à tout agresseur. Les revers japonais dans les affrontements à la frontière URSS-Chine-Corée en 1938-1939 (où Joukov se fit déjà remarquer) confirmèrent Palasse dans son avis : ils expliquent que Tokyo ait prudemment signé à Moscou le 13 avril 1941 le « pacte de neutralité » qui épargna à l’URSS la guerre sur deux fronts.

Après l’attaque allemande du 22 juin 1941, le premier tournant militaire de la guerre fut la mort immédiate du Blitzkrieg. Le général Paul Doyen, délégué de Vichy à la commission d’armistice, l’annonça ainsi à Pétain le 16 juillet 1941 : « Si le IIIème Reich remporte en Russie des succès stratégiques certains, le tour pris par les opérations ne répond pas néanmoins à l’idée que s’étaient faite ses dirigeants. Ceux-ci n’avaient pas prévu une résistance aussi farouche du soldat russe, un fanatisme aussi passionné de la population, une guérilla aussi épuisante sur les arrières, des pertes aussi sérieuses, un vide aussi complet devant l’envahisseur, des difficultés aussi considérables de ravitaillement et de communications. Sans souci de sa nourriture de demain, le Russe incendie au lance-flamme ses récoltes, fait sauter ses villages, détruit son matériel roulant, sabote ses exploitations ». 

Ce général vichyste jugea la guerre allemande si gravement compromise qu’il prôna ce jour-là une transition de la France du tuteur allemand (jugé encore nécessaire) au tuteur américain, puisque, écrivit-il, « quoi qu’il arrive, le monde devra, dans les prochaines décades, se soumettre à la volonté des États-Unis. » Le Vatican, meilleure agence de renseignement du monde, s’alarma début septembre 1941 des difficultés « des Allemands » et d’une issue « telle que Staline serait appelé à organiser la paix de concert avec Churchill et Roosevelt ».

Le second tournant militaire de la guerre fut l’arrêt de la Wehrmacht devant Moscou, en novembre-décembre 1941, qui consacra la capacité politique et militaire de l’URSS, symbolisée par Staline et Joukov. Les États-Unis n’étaient pas encore officiellement entrés en guerre. Le Reich mena contre l’URSS une guerre d’extermination, inexpiable jusqu’à sa retraite générale à l’Est, mais l’armée rouge se montra capable de faire échouer les offensives de la Wehrmacht, en particulier celle de l’été 1942 qui prétendait gagner le pétrole (caucasien). Les historiens militaires sérieux, anglo-américains notamment, jamais traduits et donc ignorés en France, travaillent plus que jamais aujourd’hui sur ce qui a conduit à la victoire soviétique, au terme de l’affrontement commencé en juillet 1942, entre « deux armées de plus d’un million d’hommes ». Contre la Wehrmacht, l’Armée rouge gagna cette « bataille acharnée », suivie au jour le jour par les peuples de l’Europe occupée et du monde, qui « dépassa en violence toutes celles de la Première Guerre mondiale, pour chaque maison, chaque château d’eau, chaque cave, chaque morceau de ruine ». Cette victoire qui, a écrit l’historien britannique John Erickson, « mit l’URSS sur la voie de la puissance mondiale », comme celle « de Poltava en 1709 [contre la Suède] avait transformé la Russie en puissance européenne ».

La victoire soviétique de Stalingrad, troisième tournant militaire soviétique, fut comprise par les populations comme le tournant de la guerre, si flagrant que la propagande nazie ne parvint plus à le dissimuler. L’événement posa surtout directement la question de l’après-guerre, préparé par les États-Unis enrichis par le conflit, contre l’URSS dont les pertes furent considérables jusqu’au 8 mai 1945. La statistique générale des morts de la Deuxième Guerre mondiale témoigne de sa contribution à l’effort militaire général et de la part qu’elle représenta dans les souffrances de cette guerre d’attrition : de 26 à 28 millions de morts soviétiques (les chiffres ne cessent d’être réévalués) sur environ 50, dont plus de la moitié de civils. Il y eut moins de 300 000 morts américains, tous militaires, sur les fronts japonais et européen. Ce n’est pas faire injure à l’histoire que de noter que les États-Unis, riches et puissants, maîtres des lendemains de guerre, ne purent vaincre l’Allemagne et gagner la paix que parce que l’URSS avait infligé une défaite écrasante à la Wehrmacht. Ce n’est pas « le général Hiver » qui l’avait vaincue, lui qui n’avait pas empêché la Reichswehr de rester en 1917-1918 victorieuse à l’Est.

La France a confirmé la russophobie, obsessionnelle depuis 1917, qui lui a valu, entre autres, la Débâcle de mai-juin 1940, en omettant d’honorer la Russie lors du 60e anniversaire du débarquement en Normandie du 6 juin 1944. Le thème du sauvetage américain de « l’Europe » s’est imposé au fil des années de célébration dudit débarquement. Les plus vieux d’entre nous savent, même quand ils ne sont pas historiens, que Stalingrad a donné aux peuples l’espoir de sortir de la barbarie hitlérienne. À compter de cette victoire, « l’espoir changea de camp, le combat changea d’âme. » Ce n’est qu’en raison d’un matraquage idéologique obsédant que les jeunes générations l’ignorent.

Annie Lacroix-Riz - professeur émérite, université Paris

 

Bibliographie :

- John Erickson, 2 vol., The Road to Stalingrad: Stalin’s War with Germany; The Road to Berlin: Stalin’ War with Germany, 1e édition 1983, Londres; réédition, New Haven & London, Yale University Press, 1999 ;

- Geoffrey Roberts, Stalin’s Wars: From World War to Cold War, 1939-1953. NewHaven & London,Yale University Press, 2006 (qui devrait être traduit dans la période à venir);

Stalin’s general : the life of Georgy Zhukov, London, Icon Books, 2012 ;-

- David Glantz et Jonathan M. House, Armageddon in Stalingrad: September-November 1942 (The Stalingrad Trilogy, vol. 2, Modern War Studies, Lawrence, Kansas, University Press of Kansas, 2009 ;

- Alexander Werth, La Russie en guerre, Paris, Stock, 1964, reste fondamental.

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La bataille de Stalingrad – URSS

La guerre du millénaire

http://www.histoire-pour-tous.fr/batailles/729-la-bataille-de-stalingrad.html

La bataille de Stalingrad (août 1942 – janvier 1943)

Histoire pour tous

http://www.histoire-pour-tous.fr/batailles/729-la-bataille-de-stalingrad.html

Bataille de Stalingrad

Une brochure de 60 pages en pdf, bourrée d'images et de citations.

http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/0/32/46/53/textes02/Stalingrad-brochure.pdf

Un site que nous n'avons pas eu le temps d'explorer avant vous :

Les mensonges sur l'URSS du temps de Staline (1924-1953)

http://www.communisme

-bolchevisme.net/joseph_staline_et_les_mensonges_de_la_bo...

Un autre, consacré à l'Armée Rouge :

Blog Tchapaiev – Honneur à l'Armée Rouge

http://honneur-a-l-armee-rouge.over-blog.com/article-frec...

 


*

Discours radiodiffusé de Staline

du 3 juillet 1941

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Camarades ! Citoyens ! Frères et Soeurs ! Combattants de notre armée et de notre flotte !

Je m’adresse a vous, mes amis !

La perfide agression militaire de l’Allemagne hitlérienne, commencée le 22 juin, se poursuit contre notre Patrie.

Malgré la résistance héroïque de l’Armée rouge, et bien que les meilleures divisions de l’ennemi et les unités les meilleures de son aviation aient déjà été défaites et aient trouvé la mort sur les champs de bataille, l’ennemi continue a se ruer en avant, jetant sur le front des forces nouvelles.

Les troupes hitlériennes ont pu s’emparer de la Lituanie, d’une grande partie de la Lettonie, de la partie ouest de la Biélorussie, d’une partie de l’Ukraine occidentale.

L’aviation fasciste étend l’action de ses bombardiers, en soumettant au bombardement Mourmansk, Orcha, Moguilev, Smolensk, Kiev, Odessa, Sebastopol.

Un grave danger pèse sur notre Patrie.

Comment a-t-il pu se faire que notre glorieuse Armée rouge ait abandonné aux troupes fascistes une série de nos villes et régions ?

Les troupes fascistes allemandes sont-elles vraiment invincibles comme le proclament sans cesse a cor et a cri les propagandistes fascistes fanfarons ? Non, bien sûr.

L’histoire montre qu’il n’a jamais existé et qu’il n’existe pas d’armées invincibles.

On estimait que l’armée de Napoléon était invincible.

Mais elle a été battue successivement par les troupes russes, anglaises, allemandes.

L’armée allemande de Guillaume, au cours de la première guerre impérialiste, était également considérée comme une armée invincible ; mais elle s’est vu infliger mainte défaite par les troupes russes et anglo-françaises, et elle a été finalement battue par les troupes anglo-françaises.

Il faut en dire autant de l’actuelle armée allemande fasciste de Hitler.

Elle n’avait pas encore rencontré de sérieuse résistance sur le continent européen.

C’est seulement sur notre territoire qu’elle a rencontré une résistance sérieuse.

Et si a la suite de cette résistance les meilleures divisions de l’armée fasciste allemande ont été battues par notre Armée rouge, c’est que l’armée fasciste hitlérienne peut également être battue et le sera comme le furent les armées de Napoléon et de Guillaume.

Qu’une partie de notre territoire se soit néanmoins trouvée envahie par les troupes fascistes allemandes, cela s’explique surtout par le fait que la guerre de l’Allemagne fasciste contre l’URSS a été déclenchée dans des conditions avantageuses pour les troupes allemandes et désavantageuses pour les troupes soviétiques.

En effet, les troupes de l’Allemagne, comme pays menant la guerre, avaient été entièrement mobilisées.

170 divisions lancées par l’Allemagne contre l’UPSS et amenées aux frontières de ce pays se tenaient entièrement prêtes, n’attendant que le signal pour se mettre en marche.

Tandis que, pour les troupes soviétiques, il fallait encore les mobiliser et les amener aux frontières.

Chose très importante encore, c’est que l’Allemagne fasciste a violé perfidement et inopinément le pacte de non-agression conclu, en 1939, entre elle et l’URSS sans vouloir tenir compte qu’elle serait regardée par le monde entier comme l’agresseur.

On conçoit que notre pays pacifique, qui ne voulait pas assumer l’initiative de la violation du pacte, ne pouvait s’engager sur ce chemin de la félonie.

On peut nous demander : comment a-t-il pu se faire que le Gouvernement soviétique ait accepté de conclure un pacte de non-agression avec des félons de cette espèce et des monstres tels que Hitler en Ribbentrop ?

Le Gouvernement soviétique n’a-t-il pas en l’occurrence commis une erreur ?

Non, bien sûr.

Le pacte de non-agression est un pacte de paix entre deux Etats.

Et c’est un pacte de ce genre que l’Allemagne nous avait proposé en 1939.

Le Gouvernement soviétique pouvait-il repousser cette proposition ?

Je pense qu’aucun Etat pacifique ne peut refuser un accord de paix avec une Puissance voisine, même si a la tête de cette dernière se trouvent des monstres et des cannibales comme Hitler et Ribbentrop.

Cela, bien entendu, a une condition expresse : que l’accord de paix ne porte atteinte, ni directement ni indirectement, a l’intégrité territoriale, a l’indépendance et a l’honneur de l’Etat pacifique.

On sait que le pacte de non-agression entre l’Allemagne et l’URSS était justement un pacte de ce genre.

Qu’avons-nous gagné en concluant avec l’Allemagne un pacte de non-agression ?

Nous avons assuré a notre pays la paix pendant un an et demi et la possibilité de préparer nos forces a la riposte au cas où l’Allemagne fasciste se serait hasardée a attaquer notre pays en dépit du pacte.

C’est la un gain certain pour nous et une perte pour l’Allemagne fasciste.

Qu’est-ce que l’Allemagne fasciste a gagné et qu’est-ce qu’elle a perdu, en rompant perfidement le pacte et en attaquant l’URSS ?

Elle a obtenu ainsi un certain avantage pour ses troupes pendant un court laps de temps, mais elle a perdu au point de vue politique, en se démasquant aux yeux du monde comme un agresseur sanglant.

Il est hors de doute que cet avantage militaire de courte durée n’est pour l’Allemagne qu’un épisode, tandis que l’immense avantage politique de l’URSS est un facteur sérieux et durable, appelé a favoriser les succès militaires décisifs de l’Armée rouge dans la guerre contre l’Allemagne fasciste.

Voila pourquoi toute notre vaillante armée, toute notre vaillante flotte navale, tous nos aviateurs intrépides, tous les peuples de notre pays, tous les meilleurs hommes d’Europe, d’Amérique et d’Asie, enfin tous les meilleurs hommes de l’Allemagne flétrissent l’action perfide des fascistes allemands et sympathisent avec le Gouvernement soviétique, approuvent la conduite du Gouvernement soviétique et se rendent compte que notre cause est juste, que l’ennemi sera écrasé, et que nous vaincrons.

La guerre nous ayant été imposée, notre pays est entré dans un combat a mort avec son pire et perfide ennemi, le fascisme allemand. Nos troupes se battent héroïquement contre un ennemi abondamment pourvu de chars et d’aviation.

L’Armée et la Flotte rouges, surmontant de nombreuses difficultés, se battent avec abnégation pour chaque pouce de terre soviétique.

Les forces principales de l’Armée rouge, pourvues de milliers de chars et d’avions, entrent en action. La vaillance des guerriers de l’Armée rouge est sans exemple. La riposte que nous infligeons a l’ennemi s’accentue et se développe. Aux côtés de l’Armée rouge le peuple soviétique tout entier se dresse pour la défense de la Patrie.

Que faut-il pour supprimer le danger qui pèse sur notre Patrie et quelles mesures faut-il prendre pour écraser l’ennemi ?

Il faut tout d’abord que nos hommes, les hommes soviétiques, comprennent toute la gravité du danger qui menace notre pays et renoncent a la quiétude et a l’insouciance, a l’état d’esprit qui est celui du temps de la construction pacifique, état d’esprit parfaitement compréhensible avant la guerre, mais funeste aujourd’hui que la guerre a radicalement changé la situation.

L’ennemi est cruel, inexorable.

Il s’assigne pour but de s’emparer de nos terres arrosées de notre sueur, de s’emparer de notre blé et de notre pétrole, fruits de notre labeur.

Il s’assigne pour but de rétablir le pouvoir des grands propriétaires fonciers, de restaurer le tsarisme, d’anéantir la culture et l’indépendance nationales des Russes, Ukrainiens, Bièlorussiens, Lituaniens, Lettons, Estoniens, Ouzbeks, Tatars, Moldaves, Géorgiens, Arméniens, Azerbaidjans et autres peuples libres de l’Union soviétique ; de les germaniser, d’en faire les esclaves des princes et des barons allemands.

Il s’agit ainsi de la vie ou de la mort de l’Etat soviétique, de la vie ou de la mort des peuples de l’URSS ; il s’agit de la liberté ou de la servitude des peuples de l’Union soviétique.

Il faut que les hommes soviétiques le comprennent et cessent d’être insouciants ; qu’ils se mobilisent et réorganisent tout leur travail selon un mode nouveau, le mode militaire, qui ne ferait pas quartier a l’ennemi.

Il faut aussi qu’il n’y ait point de place dans nos rangs pour les pleurnicheurs et les poltrons, les semeurs de panique et les déserteurs ; que nos hommes soient exempts de peur dans la lutte et marchent avec abnégation dans notre guerre libératrice pour le salut de la Patrie, contre les asservisseurs fascistes.

Le grand Lénine, qui a créé notre Etat, a dit que la qualité essentielle des hommes soviétiques doit être le courage, la vaillance, l’intrépidité dans la lutte, la volonté de se battre aux côtés du peuple contre les ennemis de notre Patrie.

Il faut que cette excellente qualité bolchevique devienne celle des millions et des millions d’hommes de l’Armée rouge, de notre Flotte rouge et de tous les peuples de l’Union soviétique.

Il faut immédiatement réorganiser tout notre travail sur le pied de guerre, en subordonnant toutes choses aux intérêts du front et a l’organisation de l’écrasement de l’ennemi.

Les peuples de l’Union soviétique voient maintenant que le fascisme allemand est inexorable dans sa rage furieuse et dans sa haine contre notre Patrie qui assure a tous les travailleurs le travail libre et le bien-être.

Les peuples de l’Union soviétique doivent se dresser pour la défense de leurs droits, de leur terre, contre l’ennemi.

L’Armée et la Flotte rouges ainsi que tous les citoyens de l’Union soviétique doivent défendre chaque pouce de la terre soviétique, se battre jusqu’à la dernière goutte de leur sang pour nos villes et nos villages, faire preuve de courage, d’initiative et de présence d’esprit, - toutes qualités propres a notre peuple.

Il nous faut organiser une aide multiple a l’Armée rouge, pourvoir a son recrutement intense, lui assurer le ravitaillement nécessaire, organiser le transport rapide des troupes et des matériels de guerre, prêter un large secours aux blessés.

Il nous faut affermir l’arrière de l’Armée rouge, en subordonnant a cette oeuvre tout notre travail ; assurer l’intense fonctionnement de toutes les entreprises ; fabriquer en plus grand nombre fusils, mitrailleuses, canons, cartouches, obus, avions ; organiser la protection des usines, des centrales électriques, des communications téléphoniques et télégraphiques ; organiser sur place la défense antiaérienne.

II nous faut organiser une lutte implacable contre les desorganisateurs de I’arrière, les déserteurs, les semeurs de panique, les propagateurs de bruits de toutes sortes, anéantir les espions, les agents de diversion, les parachutistes ennemis en apportant ainsi un concours rapide a nos bataillons de chasse.

Il ne faut pas oublier que l’ennemi est perfide, rusé, expert en l’art de tromper et de répandre de faux bruits.

De tout cela il faut tenir compte et ne pas se laisser prendre a la provocation.

Il faut immédiatement traduire devant le Tribunal militaire, sans égard aux personnalités, tous ceux qui, semant la panique et faisant preuve de poltronnerie, entravent l’oeuvre de la défense.

En cas de retraite forcée des unités de l’Armée rouge, il faut emmener tout le matériel roulant des chemins de fer, ne pas laisser a l’ennemi une seule locomotive ni un seul wagon ; ne pas laisser a l’ennemi un seul kilogramme de blé, ni un litre de carburant.

Les kolkhoziens doivent emmener tout leur bétail, verser leur blé en dépôt aux organismes d’Etat qui l’achemineront vers les régions de l’arrière.

Toutes les matières de valeur, y compris les métaux non ferreux, le blé et le carburant qui ne peuvent être évacués doivent être absolument détruites.

Dans les régions occupées par l’ennemi il faut former des détachements de partisans a cheval et a pied, des groupes de destruction pour lutter contre les unités de l’armée ennemie, pour attiser la guérilla en tous lieux, pour faire sauter les ponts et les routes, détériorer les communications téléphoniques et télégraphiques, incendier les forêts, les dépôts, les convois.

Dans les régions envahies il faut créer des conditions insupportables pour l’ennemi et tous ses auxiliaires, les poursuivre et les détruire a chaque pas, faire échouer toutes les mesures prises par l’ennemi.

On ne peut considérer la guerre contre l’Allemagne fasciste comme une guerre ordinaire.

Ce n’est pas seulement une guerre qui se livre entre deux armées. C’est aussi la grande guerre du peuple soviétique tout entier contre les troupes fascistes allemandes.

Cette guerre du peuple pour le salut de la Patrie, contre les oppresseurs fascistes, n’a pas seulement pour objet de supprimer le danger qui pèse sur notre pays, mais encore d’aider tous les peuples d’Europe qui gémissent sous le joug du fascisme allemand.

Nous ne serons pas seuls dans cette guerre libératrice.

Nos fidèles alliés dans cette grande guerre, ce sont les peuples de l’Europe et de l’Amérique y compris le peuple allemand qui est asservi par les meneurs hitlériens.

Notre guerre pour la liberté de notre Patrie se confondra avec la lutte des peuples d’Europe et d’Amérique pour leur indépendance, pour les libertés démocratiques.

Ce sera le front unique des peuples qui s’affirment pour la liberté contre l’asservissement et la menace d’asservissement de la part des armées fascistes de Hitler.

Ceci étant, le discours historique prononcé par le Premier ministre de Grande-Bretagne, Monsieur Churchill, sur l’aide a prêter a l’Union soviétique et la déclaration du gouvernement des Etats-Unis se disant prêt a accorder toute assistance a notre pays ne peuvent susciter qu’un sentiment de reconnaissance dans le coeur des peuples de l’Union soviétique ; ce discours et cette déclaration sont parfaitement compréhensibles et significatifs.

Camarades, nos forces sont incalculables.

L’ennemi présomptueux s’en convaincra bientôt.

Aux côtés de l’Armée rouge se lèvent des milliers d’ouvriers, de kolkhoziens et d’intellectuels pour la guerre contre l’agresseur.

On verra se lever les masses innombrables de notre peuple.

Déjà les travailleurs de Moscou et de Leningrad, pour appuyer l’Armée rouge, ont entrepris d’organiser une milice populaire forte de milliers et de milliers d’hommes.

Cette milice populaire, il faut la créer dans chaque ville que menace le danger d’une invasion ennemie ; il faut dresser pour la lutte tous les travailleurs qui offriront leurs poitrines pour défendre leur liberté, leur honneur, leur pays, dans notre guerre contre le fascisme allemand, pour le salut de la Patrie.

Afin de mobiliser rapidement toutes les forces des peuples de l’URSS, en vue d’organiser la riposte a l’ennemi qui a attaqué perfidement notre Patrie, il a été formé un Comité d’Etat pour la Défense, qui détient maintenant la plénitude du pouvoir dans le pays.

Le Comité d’Etat pour la Défense a commencé son travail, il appelle le peuple entier a se rallier autour du Parti de Lénine et de Staline, autour du Gouvernement soviétique, pour soutenir avec abnégation l’Armée et la Flotte rouges, pour écraser l’ennemi, pour remporter la victoire.

Toutes nos forces pour le soutien de notre héroïque Armée rouge, de notre glorieuse Flotte rouge !

Toutes les forces du peuple pour écraser l’ennemi !

En avant vers notre victoire !

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Discours obligé d’un homme d’état, qui, dans ce genre de circonstances, ne pouvait pas dire autre chose. Nous avons choisi de le reproduire néanmoins pour deux raisons :

Parce que c’est un document d’archives qui ne courra jamais les merdias dominants.

Pour le passage où il est question de « Monsieur Churchill », appréciant l’ironie qui veut qu’au moment où ces paroles étaient prononcées, « Monsieur Churchill », que personne n’a jamais songé à qualifier de « dictateur » ni de sanguinaire,  n’avait déjà qu’une idée en tête : l’écraser comme un pou et son peuple avec lui.

Parce que la naïveté (la bonne foi qui sait ?) est une facette qui manquait à la personnalité du Petit Père des Peuples.

 

Le STALINE d’Henri Guillemin


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8 mai 2010 – 65e Anniversaire de la Victoire sur le Reich

Dmitri Medvedev et Vladimir Poutine fleurissent la tombe de Staline au pied des murs du Kremlin

 

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18 décembre 2010 – 131e anniversaire de la naissance de Staline

4000 œillets rouges sont déposés sur sa tombe

 

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5 mars 2011 –58e anniversaire de la mort de Staline


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Quand on a été battu à plate couture par des Vietnamiens à bicyclette, on pourrait y regarder à deux fois avant de s'en prendre à la Russie et à la Chine ensemble, non ? Mais ceux que Zeus veut perdre...

Sur les Stalingrad du futur – au nucléaire, évidemment – nous vous transcrivons/résumons ci-dessous le long mais essentiel article de M. Philippe Grasset, dont vous pouvez trouver la version intégrale sur son site DeDefensa.org. (Traduction des citations en anglais par Catherine. L. pour Les grosses orchades.)

 

 

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«John, si nous lançons une attaque nucléaire contre la Chine, nous en liquiderons plusieurs centaines de millions, pas un seul million ! »

 

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« Grande Muraille Souterraine » en Chine et Red Scare(peur bleue ou péril rouge, au choix)U.S.

Philippe GRASSET

DeDefensa - 16 janvier 2013

La grande annonce faite d’un « transfert » important de la capacité et de la vigilance stratégiques des USA de la sphère Europe/Atlantique vers la sphère Asie/Pacifique s’accompagne d’une mobilisation de la communication stratégique vers (contre) la Chine. On a vu (le 28 décembre 2012) que, du point de vue de la réalité stratégique (la réalité des forces stratégiques), ce « transfert » est une illusion destinée à dissimuler le fait que les forces armées US ne sont plus capables de mener simultanément deux grandes guerres conventionnelle, et qu’au contraire ce « transfert» mrettra en évidence ce fait. Mais la communication, elle, la communication des milieux stratégiques et du complexe militaro-industriel autour du Pentagone, a de tout autres ambitions et entend d’abord substantiver une alarme considérable.

Un point très précis retient l’attention, mentionné dans la dernière loi de programme (budgétaire) du Pentagone, année fiscale 2013 (National Defense Authorization Act, ou NDAA). Il s’agit de l’instruction donnée au STRATCOM (Strategic Command, ou commandement opérationnel des forces stratégiques) d’évaluer la « Grande Muraille Souterraine » de la Chine, d’après le titre d’un rapport de la Georgetown University du 11 septembre 2011 (date prémonitoire), dirigé par Philip A. Karber et intitulé « Strategic Implications of China’s Underground Great Wall » (Implications stratégiques de la Grande Muraille Souterraine de la Chine).

D’une façon générale, experts, chercheurs, bureaucrates et idéologues washingtoniens observent qu’une grande unité chinoise chargée des missions spéciales du domaine, le Deuxième Corps d’Artillerie qui a la charge de l’entretien et de la protection des forces de missiles stratégiques nucléaires chinois, a construit un gigantesque réseau de tunnels souterrains, d’une longueur générale évaluée à 3.000 miles (près de 5.000 kilomètres) ; nombre des mêmes (experts, etc.), constatant que ce réseau permet le stockage d’au moins 3.000 têtes nucléaires, estiment que ce serait effectivement réalisé… Cela revient à affirmer que les forces nucléaires chinoises disposent d’un ensemble de têtes nucléaires dix fois supérieur à l’évaluation que donnent les services de renseignement US.

STRATCOM a donc pour mission d’évaluer tout cela, de considérer si cela peut être détruit par forces conventionnelles ou nucléaires au cas où il deviendrait urgent de détruire la chose, de faire un rapport et de le communiquer dans le courant de l’année 2013. Le point de l’« urgence de la destruction » serait considéré, si l’analyse des diverses caractéristiques de la « Grande Muraille Souterraine » et de l’arsenal nucléaire chinois selon la tendance Karber impliquaient que la Chine développe et dispose d’une capacité de « première frappe stratégique » (malgré l’affirmation constante d’une politique nucléaire de non-emploi en premier de la Chine).

Russia Today a interviewé (le 14 janvier 2013) l’expert James Corbett, qui réside au Japon où il édite un site, le Corbett Report. James Corbett est notamment excellent connaisseur des affaires asiatiques et des relations entre le Japon et la Chine, aussi bien que de la stratégiue US dans la région.

Russia Today : « Le gouvernement U.S. opère d'après la supposition qu'un réseau de 3.000 kms de tunnels quadrille la Chine. Est-ce là quelque chose que vous croyez possible ? »

James Corbett : « En fait, je ne suis même pas sûr que le gouvernement U.S. le croit vraiment. On trouve ceci, en réalité, au verso d'une étude qui a été commandée  l'an dernier ou l'année précédente à l'Université de Georgetown, qui a trouvé que dans ce réseau de tunnels, que nous savons réels et pouvons voir par télémétrie satellitaire... et ce qui s'y trouve pour l'instant n'est que spéculation pure. L'espionnage U.S. évalue cet arsenal nucléaire à 300 têtes, mais l'étude de Georgetown de 2011 estime que les tunnels pourraient en abriter 3.000. Si bien que, selon le NDAA (National Defense Authorization Act) pour 2013, ils disent en substance que le STRATCOM (Commandement Opérationnel des Forces Stratégiques) va devoir pondre un rapport pour identifier les problèmes potentiels qu'implique cette possibilité et dire si oui ou non ils seront capables d'y faire face avec des forces conventionnelles ou nucléaires, au cas où ils seraient amenés à passer à l'action. »

Russia Today : « Voyons... nous avons la plupart des sous-marins balistiques U.S.... nous avons aussi beaucoup d'autres bâtiments US en route vers le Pacifique et le Pentagone entrain de parler de « contenir » la Chine et se préparant maintenant à une éventuelle frappe nucléaire. Tout ça ne va certainement pas améliorer des relations déjà tendues, n'est-ce pas ? »

James Corbett : « Bien sûr que non. Je ne crois pas que nous devions considérer ce rapport dans le contexte d'une frappe nucléaire à court terme. Il faut le voir comme une extension de la politique nucléaire U.S., qui se poursuit depuis de décennies, et qui s'amène ici avec des explications pour justifier l'existence de l'arsenal nucléaire existant et par la même occasion, la création de nouvelles armes. Ainsi, par exemple, nous avons les bombes à charge pénétrante (bunker buster) B 61-11, avec un rendement de 400 kilotonnes, dont ils font tout un plat depuis près d'une décennie à propos de l'Iran et qu'ils rêvent d'enfoncer dans les installations nucléaires souterraines iraniennes supposées. Ce qu'ils sont en train de faire, c'est déplacer cette rhétorique vers l'Asie et le Pacifique. Je pense que, dans une certaine mesure, c'est uniquement pour justifier l'arsenal nucléaire U.S. Et pour s'assurer que des choses comme le nouveau START (Strategic Arms Reduction Treaty ou « Traité sur la Réduction des Armes Stratégiques ») échoue pour l'essentiel avant même de décoller. Et il y a beaucoup de choses, dans ce nouveau NDAA qui s'efforce de saboter les efforts du Président, si jamais il lui venait l'idée de vouloir réduire vraiment le stock nucléaire. Je crois donc que le Congrès est véritablement en train de mettre son pied dans la porte, pour empêcher toute espèce de réduction des armes avant qu'elle puisse être effectivement mise en oeuvre. »

Russia Today : « Il y en a qui disent, assurément, que le président américain est impuissant, face au complexe industriel militaire. Nous avons reçu des rapports disant qu'il y a eu quelques curieuses incursions de jets en haute altitude entre la Chine et le Japon, certains jets japonais poursuivant des jets chinois, jouant en quelque corte au chat et à la souris à haute altitude, qui réallument peut-être une quelconque dispute territoriale. Est-il possible que ces deux-là puissent en arriver à des affrontements plus sérieux ? »

James Corbett : « Ce l'est certainement, et, bien sûr, plus les U.S. deviennent belliqueux à l'égard de la Chine, plus le Japon sentira qu'il peut, en toute sécurité, menacer la Chine ou répondre à ces agressions. C'est pourquoi j'estime que cela ne sert en fait qu'à mettre une allumette à côté du baril de poudre qu'est la région Asie-Pacifique, surtout maintenant que tout s'échauffe et que l'Américain s'amène, nous allons voir surgir de plus en plus de ces situations susceptibles de justifier une intervention militaire. Il nous faut donc regarder la rhétorique nucléaire actuelle pas nécessairement comme une intention de frapper dans l'immédiat, mais comme une menace que nous ne devons pas perdre de vue tant qu'elle continue d'enfler. »

Si on comprend bien, – et que peut-on comprendre d’autre, en vérité ? – on retrouve l’une de ces grandioses échappées alarmistes du complexe militaro-industriel, et des myriades d’experts et de commentateurs qui satellisent autour de lui (l’étude de la très prestigieuse université Georgetown, comme exemple-phare de notre propos). On voit aussitôt l’hypothèse Kraber retranscrite en processus bureaucratique, dont la finalité extrême, en cas de conclusion extrême et d’appréciations à mesure, devrait être la planification d’une attaque nucléaire de première frappe à partir du constat que « la Grande Muraille Souterraine » aurait été évaluée comme un dispositif impliquant une possible intention de première frappe, côté chinois… C’est en effet bien ceci qui est in fine dans l’esprit de ceux qui réclament une planification de STRATCOM : mettre en évidence, s’il le faut, les intentions de « première frappe stratégique » des Chinois, à l’aide d’un arsenal secret et dissimulé. (Même si l’intention est de protéger ou renforcer le programme nucléaire stratégique US, bloquer les prétendues intentions de réduction du président Obama, etc., on n’en aboutit pas moins à une évaluation présentée comme fondée. On ne manquera pas de l'apprécier comme telle.)

Cette occurrence, qui pourrait aisément se transformer en une « Red Scare, modèle 2013 », nous rappelle ce que nous qualifiions, dans notre Lettre d’analyse (papier) dd&e du 10 mai 2001, de « Red Scare, modèle 2001 ». (En langage codé, pavlovien, langage-Système par excellence, la Chine reste toujours « rouge » dans ces cas-là.) Cela se passait à la suite d’une mission d’espionnage d’un EP-3E de l’U.S. Navy, qui avait pénétré dans l’espace aérien chinois, puis avait été obligé de se poser sur l’île chinoise de Hainan. (L’incident eut lieu le 1er avril 2001 ; après quelques semaines de négociations et de montée de la tension, l’équipage, puis l’avion furent rendus aux USA.) Le déchaînement fut, à Washington, absolument extraordinaire, – contre la Chine, bien entendu, qui semblait refuser de se laisser espionner sans broncher, – signe indubitable qu'elle avait quelque chose à cacher et qu'elle devait être punie pour cela. Le 19 avril 2001, John Laughland, du Spectator de Londres, assistait à un séminaire sur la Chine au cours duquel il entendit, de la part d’un expert de haut niveau, directeur d’un des instituts les plus fameux de Washington et notoirement impliqué dans des équipes de planification travaillant en consultance du Pentagone, une plaidoirie pour une attaque préventive en première frappe (first strike) de la Chine. Laughland qui l'entretenait en tête-à-tête après son intervention, faisant remarquer qu’une telle attaque serait risquée et disant, en matière de plaisanterie qu’il voulait lugubre : «…Elle pourrait perdre un, deux millions d’hommes avec votre attaque, il lui en resterait toujours 998 ou 999», s’était attiré cette réponse : «John, si nous lançons une attaque nucléaire contre la Chine, nous en liquiderons plusieurs centaines de millions, pas un seul million». Puis il y eut le 9/11 et l’on rangea la Chine sur une étagère intitulée « Red Scare de réserve ».

Tout de même, il y eut une piqure de rappel… Cette fois, à destination des Russes, mais l’on sent bien que c’est le même tableau, la même Red Scare qui resurgit. On veut parler d’un article de Foreign Affairs de mars 2006 qui plaidait pour une supériorité nucléaire des USA, dont on devinait in fine qu’elle permettrait une attaque de première frappe (de la Russie cette fois), – et bon débarras. Cela nous valut un échange rapide mais très vif (voir le 31 mars 2006). Puis l’on oublia l’affaire et l’on rangea la Russie… etc.

Il semble tout de même que ni la Chine ni la Russie n’aient oublié ces rapides passes d’arme, et que l’affaire de l’étude de « la Grande Muraille Souterraine » confiée aux bons soins de la planification de STRATCOM ne soit passé inaperçue ni de l’une ni de l’autre. Même si cette affaire précise ne concerne que la Chine, la Russie, elle aussi, se sent absolument concernée. Le constat est d’autant plus évident qu’existe toujours cette crise de la défense stratégique antimissile développée par les USA, qui touche de plus en plus à l’équilibre stratégique nucléaire général en favorisant les hypothèses de première frappe stratégique dans le chef des planificateurs US. Ainsi Chine et Russie resserrent-elles leurs liens stratégiques au plus haut niveau de danger, qui est une éventuelle position commune face à la puissance militaire US. On le voit à l’occasion de la huitième réunion Chine-Russie sur les relations stratégiques entre les deux pays, dont Russia Today rapporte ceci, ce 9 janvier 2013 :

« Au moment où les deux pays voisins commencent à sentir sur leur cou le souffle de l'armée U.S., il n'est que trop naturel que Moscou et Pékin commencent à semer les graines d'une relation stratégique à long terme. Xi Jinping, le secrétaire général du Parti Communiste chinois a soulignél'engagement de son pays envers la Russie, quand il a noté que le président russe Vladimir Poutine et lui-même “étaient arrivés unanimement à la conclusion” qu'une “alliance stratégique globale” entre Moscou et Pékin, reste “la priorité absolue de leur politique étrangère”.

Ces commentaires ont été faits mardi, au cours d'une visite à Pékin du secrétaire du Conseil de Sécurité russe, M. Nikolay Patruchev, qui participait au 8e tour des consultations russo-chinoises en matière de sécurité stratégique. Xi Jinping, 59 ans, élu au poste le plus élevé de la hiérarchie communiste chinoise en novembre, faisait écho aux sentiments du président russe, qui avait répondu, au cours d'une récente rencontre avec les médias internationaux, que les relations russo-chinoises “sont devenues un des facteurs les plus importants dans le domaine des affaires internationales”. »

Les deux termes de l’alternative catastrophique.

Le même article qui présente cette rencontre observe que ces commentaires chinois sont inhabituels, sinon assez exceptionnels, si l’on tient compte de l’isolationnisme traditionnel de la Chine, de sa position en retrait des engagements stratégiques fondamentaux, etc. Russes et Chinois sont, de ce point de vue fondamental de l’équilibre stratégique (nucléaire), et de l’appréciation autant psychologique qu’opérationnelle de l’attitude et des intentions des USA, notamment en cette matière, d’un avis similaire et dans le sentiment de l’urgence de la situation. Pour ces deux pays, les USA sont devenus un véritable « danger international », et ce, d’autant plus qu’ils n’ont plus une direction politique assurée. Une remarque contenue dans l’une des questions posées à Corbett reflète sans aucun doute une préoccupation qui n’a cessé de grandir, particulièrement chez les Russes, et tenant à l’autonomie de décision du président des USA : «Il y en a qui disent, assurément, que le président américain est impuissant, face au complexe industriel militaire..» (On sait, d’une façon générale, que les Russes ont une perception aigüe de l’irrationalité profonde de la politique US, de son éclatement en divers pouvoirs, de sa paralysie dans l’extrémisme, – bref, de tout ce qui la rapproche jusqu’à l’identité de la politique-Système. Bien entendu, la Chine partage cette analyse d’une façon de plus en plus évidente.)

La question de la « Grande Muraille Souterraine » a déjà été débattue par divers experts, depuis la publication du rapport. On pouvait lire une argumentation à ce propos, il y a un an exactement (le 16 janvier 2012) dans The Bulletin of Atomics Scientists, écrite par le scientifique (physicien) Hui Zhang. (Cet expert et universitaire d’origine chinoise conduit, aux USA, des études sur les programmes et la force nucléaire chinoises. Il travaillait à l’université de Harvard au moment de la publication de son article.) Son appréciation est que la « Grande Muraille Souterraine » et notamment l’importance du réseau de tunnels souterrains, constituent une mesure purement défensive, justement contre des attaques surprises et « préventives » de première frappe. («… L'argument-clé de Karber se focalise sur la croissance du système des tunnels chinois ; il soutient que davantage de tunnels signifient davantage de têtes nucléaires [...]. Mais il y a une autre explication, infiniment plus plausible, à la taille de la Grande Muraille Souterraine. D'après les principaux médias chinois et d'autres publications en langue chinoise, la Grande Muraille Souterraine n'est pas un endroit spécialement destiné à entreposer des armes. La Chine a déplacé ses missiles sous terre pour les protéger d'une frappe nucléaire préemptive... ») Cette évaluation est complètement en accord avec la politique et la doctrine de la direction politique chinoise, autant que par l’historique de l’état d’esprit général et de l’attitude chinoises vis-à-vis de l’armement nucléaire, depuis que la Chine est une puissance nucléaire (1964). Cela conduit à renforcer la perception que le véritable problème se trouve du côté américaniste, et du côté de la forme qu’a prise le développement de la politique US, notamment et essentiellement son identification sans cesse grandissante avec la politique-Système.

La Russie et la Chine sont d’accord pour apprécier que le développement du réseau antimissile stratégique (BMD et BMDE)* est désormais quasiment hors du contrôle des autorités politiques. Les relations entre les Russes et Obama, et même les relations personnelles entre Poutine et Obama, ont largement montré l’impuissance d’Obama, même s’il lui est fait crédit (dans le chef de Poutine, notamment) d’intentions honnêtes pour tenter de faire évoluer la situation vers l’apaisement. Les prochaines semaines seront absolument décisives à cet égard, notamment avec la visite probable à Moscou du conseiller de sécurité nationale du président Obama, Tom Donilon, à la fin du mois (voir Robert Bridge, de Russia Today, le 11 janvier 2013). Si cette visite n’apporte aucune initiative concrète d’Obama sur les antimissiles, la conclusion sur son incapacité d’effectivement agir (notamment) sur cette question sera inévitable, puisqu’on se trouve dans des conditions idéales pour une action éventuelle. Rien, absolument rien ne laisse penser que Donilon apportera des éléments décisifs, et c’est plutôt le contraire qu’on peut attendre.

C’est dans ce cadre qu’intervient l’affaire de « la Grande Muraille Souterraine » à ce stade actuel, en faisant coïncider peut-être décisivement les appréciations stratégiques chinoise et russe. Même si, comme l’affirme sans doute assez justement Corbett, le gouvernement US ne croit pas à la thèse de Karber (« En fait, je ne suis même pas sûr que le gouvernement U.S. le croit vraiment... »), la position de ce même gouvernement, illustrée par la remarque de l’intervieweur signalée plus haut sur les pressions du complexe militaro-industriel, n’a pas une importance décisive. Le fait fondamental est bien qu’Obama a signé la loi de programme et budgétaire du Pentagone le 1er janvier 2013, et que cette loi confie à STRATCOM le dossier de la « Grande Muraille Souterraine », dans les termes polémiques et déstabilisants de l’étude Karber. Cela signifie que ce dossier, comme celui du réseau antimissile stratégique, est complètement dans les mécanismes de la bureaucratie militaire (militaro-industrielle), et notamment dans les processus de sa planification, – toutes choses qui échappent non seulement au pouvoir politique, mais même au jugement stratégique des chefs militaires et à l’évaluation qu’on peut espérer parfois pondérée par des facteurs politiques des services de renseignement.

Il s’agit d’une intégration directe de cette question dans un processus technique de guerre. Selon notre interprétation, on peut juger que la question de la désignation de la « Grande Muraille Souterraine » comme une menace directe de la Chine contre les USA, toute infondée qu’elle soit et toute absurde qu’elle puisse politiquement sembler, est complètement dans les mains de ce que nous nommons la politique-Système : une « politique » quasiment autonome, hors de tout contrôle réel du pouvoir politique, dont le dessein avéré est la déstructuration et la dissolution. Dans ce cadre, et selon ce qui sera fait du rapport STRATCOM notamment au niveau de la communication (avec les « fuites » éventuelles et très probables commentaires collatéraux qu’on peut attendre), selon la très possible sinon probable relance, ou tentative de relance, d’une « Red Scare » à l’image de celle que nous rappelions du printemps 2001, dans un climat infiniment plus détérioré dans le sens de l’idéologie extrémiste, enfin dans un cadre stratégique où la programmation autant que l’état d’esprit de la communauté de sécurité nationale US implique l’idée sans mesure développée après 9/11 de l’emploi « préventif » de toutes les catégories de forces US, on imagine facilement sur quels extrêmes pourrait déboucher la situation.

Il nous paraît évident que c’est cette sorte de problème que réalisent pleinement aujourd’hui les directions russe et chinoise, devant des faits tels que l’attribution du dossier « Grande Muraille Souterraine » à STRATCOM. Les perspectives sont celles de tensions extrêmes et de dangers d’attaques préventives, dans le climat général en détérioration rapide, particulièrement aux USA… Dans ce dernier cas, qui est le pivot de notre réflexion, cette détérioration est de deux ordres : détérioration de la situation « objective » du pays (économique, sociale, infrastructurelle, etc.), détérioration de la situation institutionnelle de la direction du pays (blocage du gouvernement et de la direction, éclatement des pouvoirs, radicalisation policière de tous les types par les autorités, etc.). Cette détérioration aux USA est accentuée par un état catastrophique de la psychologie profonde, avec une atmosphère de guerre civile régnant au niveau de la communication, et qui n’attend qu’un point de concrétisation pour se développer (par exemple, aujourd’hui, la querelle sur le contrôle des ventes et de la propriété d’armes par les citoyens). Cette situation elle-même, vue de Chine et de Russie, constitue un sujet supplémentaire de préoccupation urgente, jusqu’à ce niveau de la possibilité d’une menace de conflit nucléaire dans des conditions d’agression.

La réalité de cette situation catastrophique revient, selon nous, à estimer une fois de plus que l’affaissement, ou plutôt l’effondrement de la puissance US, ne peut pas et ne pourra pas se faire dans des conditions autres, effectivement, que catastrophiques. L’idée effrayante d’une attaque nucléaire préventive impliquée par l’affaire « Grande Muraille Souterraine »/SRATCOM illustre l’un des termes, porté au plus haut niveau de la spéculation, de l’alternative de cette perspective catastrophique. L’autre terme de l’alternative est que l’aspect intérieur (le climat de « guerre civile ») prenne le dessus, par son éventuelle rapidité rendue possible par son aspect psychologique volatile, et mobilise toute l’attention de tous les pouvoirs, imposant par son désordre une sorte de paralysie par manque d’« opportunité » des processus de planification militaire (lesquels sont déjà naturellement lents, comme tous les processus bureaucratiques). Dans ce dernier cas, même la mobilisation de la communication, type « Red Scare », serait impossible, puisque la tension intérieure mobiliserait tous les processus de mobilisation de la communication. Quoi qu'il en soit, le tableau reste catastrophique mais il va sans dire qu'on peut préférer un aspect catastrophique (le second, certes) à l'autre.

____________

* Qui encercle la Russie sous prétexte de protéger l'Europe Occidentale d'une hypothétique attaque iranienne. (NdCL)

 

 

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La honte absolue

 

20. BLOG - STALINGRAD - GEORGES  .jpg

Georges Ibrahim Abdallah reste au trou.

Enfoncé, le cardinal de La Balue !

Il a suffi qu'une pétasse employée par une des factions au pouvoir chez les U.S. claque des doigts, et la France, queue entre les jambes et ventre par terre, s'est précipitée en couinant de soumission enthousiaste.

Valls ? Mais non. Toute la clique. Et qui le savait d'avance : société du spectacle oblige. La torture par l'espoir et la déception alternés est vieille comme le monde, ou au moins comme les mémoires de Casanova. Si on permettait que cet homme de 62 ans, qui vient d'en passer 29 enfermé, aille mourir dans son pays, il pourrait « recommencer à nuire », osent-ils dire. Ces nuisibles professionnels le savent bien, n'est-ce pas, que les exécutions de leurs deux collègues en nuisances – extrémité à laquelle les peuples ne se résolvent que lorsque ceux dont c'était le devoir ont failli – ce n'est pas lui qui les a commises. Tout le monde le sait, et que son enterrement vivant jusqu'à ce que mort s'ensuive n'est pas une rétribution ni même une vengeance, mais une sordide manoeuvre d'intimidation maffieuse. Et pourquoi s'en priveraient les maffieux, puisque ça marche ? Certes, à côté de cette bande de tueurs drôadelommistes démocrasseux nobels, Tartufe vous a des airs de premier communiant à brassard blanc, raie sur le côté, épi bien aplati et tout. Et après ?

Bien sûr, le peuple est censé n'être pas content. On pouvait même - mais il fallait être très naïf - penser qu'il allait réagir. Vous savez « Liberté, Egalité, Fraternité », ce genre de choses. De fait, il y a même eu une manif à Lille. De deux pelés et trois tondus, en comptant les beurettes pro-Palestine et les Belges venus de Bruxelles en voisins.

On le sait pourtant, qu'à une grève générale nationale au finish, rien ne résiste... A défaut de ce remède radical, une grève corporatiste de la magistrature, histoire de rappeler les chiens de garde au respect des institutions et à la séparation des pouvoirs eût quelque peu sauvé l'honneur... Mais non, RIEN. Nada de nada.

L'histoire des Liégeois nous apprend que dès le tout début du XIVe siècle (1316 exactement) les délégués des métiers (« corporations ») savaient déjà comment se vendre aux banquiers lombards, au prix d'hectolitres de sang de leurs affiliés, tirés par les soudards soldés par lesdits hommes de banque. « Corporations », aujourd'hui, se dit « syndicats ». Quant à « la gôôôche »... R.I.P.

Georges, on a honte. Honte de manger le matin devant la fenêtre ouverte comme si de rien n'était, honte de sortir vaquer à des choses – boulot, même, pour certains – pendant que tu croupis, honte de rentrer remanger, baiser, aller au cinoche, boire un coup avant de se coucher, bref vivre, pendant qu'on te vole ta vie avec notre complicité. Tu vois, on descend bien de ceux qui, en 1936, au lieu de courir au secours des frères d'Espagne sont partis en vacances.

En revanche, ce que les Libanais doivent être fiers d'avoir deux héros à la fois : toi et Nasrallah, un communiste et un musulman pour faire bon poids. C'est peut-être qu'ils vous méritent.

Il y a quatre siècles et demi, alors que la France avait déjà une des premières civilisations au monde, un jeune homme de dix-huit ans écrivait :

« Il n'est pas croyable de voir à quel point le peuple, dès lors qu'il est assujetti, tombe si soudain en un si profond oubli de la liberté, qu'il n'est pas possible qu'il se réveille pour la ravoir : servant si librement et si volontiers qu'on dirait à le voir qu'il a non pas perdu sa liberté, mais gagné sa servitude. »

Deux siècles et demi plus tard, alors que cette civilisation était à son apogée, un jeune homme de même pas vingt-six ans et qui ne les aurait jamais, écrivait :

« Un État qui fut libre d’abord, comme la Grèce avant Philippe de Macédoine, qui perd ensuite sa liberté, comme la Grèce la perdit sous ce prince, fera de vains efforts pour la reconquérir ; le principe n’est plus ; la lui rendît-on même comme la politique romaine la rendit aux Grecs, l’offrit à Cappadoce pour affaiblir Mithridate, et comme la politique de Sylla la voulut rendre à Rome elle-même, c’est inutilement ; les âmes ont perdu leur moelle, si je puis ainsi parler, et ne sont plus assez vigoureuses pour se nourrir de liberté ; elles en aiment encore le nom, la souhaitent comme l’aisance et l’impunité, et n’en connaissent plus la vertu.

« Au contraire, un peuple esclave qui sort soudain de la tyrannie n’y rentre point de longtemps ; parce que la liberté a trouvé des âmes neuves, incultes, violentes, qu’elle les élève par des maximes qu’elles n’ont jamais senties, qui les transportent, et qui, quand on en a perdu l’aiguillon, laissent le cœur lâche, orgueilleux, indifférent, au lieu que l’esclavage le rendait seulement timide.

« Le calme est l’âme de la tyrannie, la passion est l’âme de la liberté ; le premier est un feu qui couve, le second un feu qui se consume, l’un s’échappe au moindre mouvement, l’autre ne s’affaiblit qu’à la longue et s’éteint pour toujours ; on n’est vertueux qu’une fois. »

On lui a coupé la tête pour lui prouver à quel point il avait raison.

Bon. Mais ce n'est pas tout ça. « First things first », comme disent nos vertueux occupants. On nous attend à la manif pour ou contre le mariage gay.

Ciào, Georges.

 

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21. BLOG - STALINGRAD - Base drones Afrique- .jpg

Les USA envisagent l'installation d'une nouvelle base de drones en Afrique

 

Liste des enfants tués par drones au Pakistan et au Yemen

(Le terroriste Georges Ibrahim Abdallah a un alibi)

Liste établie au 20 janvier 2013 , d'après les rapports du Bureau of Investigative Journalism

Par Jadaliyya Reports

 

PAKISTAN



Nom |  Age  |  Sexe

Noor Aziz | 8 | masc


Abdul Wasit | 17 | masc.


Noor Syed | 8 | masc.


Wajid Noor | 9 | masc.


Syed Wali Shah | 7 | masc.


Ayeesha | 3 | fem.


Qari Alamzeb | 14| masc.


Shoaib | 8 | masc.


Hayatullah KhaMohammad | 16 | masc.


Tariq Aziz | 16 | masc.


Sanaullah Jan | 17 | masc.


Maezol Khan | 8 | fem.


Nasir Khan | masc.


Naeem Khan | masc.


Naeemullah | masc.


Mohammad Tahir | 16 | masc.


Azizul Wahab | 15 | masc.


Fazal Wahab | 16 | masc.


Ziauddin | 16 | masc.


Mohammad Yunus | 16 | masc.


Fazal Hakim | 19 | masc.


Ilyas | 13 | masc.


Sohail | 7 | masc.


Asadullah | 9 | masc.


Khalilullah | 9 | masc.


Noor Mohammad | 8 | masc.


Khalid | 12 | masc.


Saifullah | 9 | masc.


Mashooq Jan | 15 | masc.


Nawab | 17 | masc.


Sultanat Khan | 16 | masc.


Ziaur Rahman | 13 | masc.


Noor Mohammad | 15 | masc.


Mohammad Yaas Khan | 16 | masc.


Qari Alamzeb | 14 | masc.


Ziaur Rahman | 17 | masc.


Abdullah | 18 | masc.


Ikramullah Zada | 17 | masc.


Inayatur Rehman | 16 | masc.


Shahbuddin | 15 | masc.


Yahya Khan | 16 |masc.


Rahatullah |17 | masc.


Mohammad Salim | 11 | masc.


Shahjehan | 15 | masc.


Gul Sher Khan | 15 | masc.


Bakht Muneer | 14 | masc.


Numair | 14 | masc.


Mashooq Khan | 16 | masc.


Ihsanullah | 16 | masc.


Luqman | 12 | masc.


Jannatullah | 13 | masc.


Ismail | 12 | masc.

Taseel Khan | 18 | masc.


Zaheeruddin | 16 | masc.


Qari Ishaq | 19 | masc.


Jamshed Khan | 14 | masc.


Alam Nabi | 11 | masc.


Qari Abdul Karim | 19 | masc.


Rahmatullah | 14 | masc.


Abdus Samad | 17 | masc.


Siraj | 16 | masc.


Saeedullah | 17 | masc.


Abdul Waris | 16 | masc.


Darvesh | 13 | masc.


Ameer Said | 15 | masc.


Shaukat | 14 | masc.


Inayatur Rahman | 17 | masc.


Salman | 12 | masc.


Fazal Wahab | 18 | masc.


Baacha Rahman | 13 | masc.


Wali-ur-Rahman | 17 | masc.


Iftikhar | 17 | masc.


Inayatullah | 15 | masc.


Mashooq Khan | 16 | masc.


Ihsanullah | 16 | masc.

Luqman | 12 | masc.

Jannatullah | 13 | masc.


Ismail | 12 | masc.


Abdul Waris | 16 | masc.


Darvesh | 13 | masc.


Ameer Said | 15 | masc.


Shaukat | 14 | masc.

Inayatur Rahman | 17 | masc.


Adnan | 16 | masc.


Najibullah | 13 | masc.


Naeemullah | 17 | masc.


Hizbullah | 10 | masc.


Kitab Gul | 12 | masc.

Wilayat Khan | 11 | masc.


Zabihullah | 16 | masc.


Shehzad Gul | 11 | masc.


Shabir | 15 | masc.


Qari Sharifullah | 17 | masc.


Shafiullah | 16 | masc.


Nimatullah | 14 | masc.


Shakirullah | 16 | masc.


Talha | 8 | masc.


 

YEMEN


 

Afrah Ali Mohammed Nasser | 9 | fem.


Zayda Ali Mohammed Nasser | 7 | fem.


Hoda Ali Mohammed Nasser | 5 | fem.


Sheikha Ali Mohammed Nasser | 4 | fem.


Ibrahim Abdullah Mokbel Salem Louqye | 13 | masc.


Asmaa Abdullah Mokbel Salem Louqye | 9 | masc.


Salma Abdullah Mokbel Salem Louqye | 4 | fem.


Fatima Abdullah Mokbel Salem Louqye | 3 | fem.


Khadije Ali Mokbel Louqye | 1 | fem.


Hanaa Ali Mokbel Louqye | 6 | fem.


Mohammed Ali Mokbel Salem Louqye | 4 | masc.


Jawass Mokbel Salem Louqye | 15 | fem.


Maryam Hussein Abdullah Awad | 2 | fem.


Shafiq Hussein Abdullah Awad | 1 | fem.


Sheikha Nasser Mahdi Ahmad Bouh | 3 | fem.


Maha Mohammed Saleh Mohammed | 12 | masc.


Soumaya Mohammed Saleh Mohammed | 9 | fem.


Shafika Mohammed Saleh Mohammed | 4 | fem.

Shafiq Mohammed Saleh Mohammed | 2 | masc.


Mabrook Mouqbal Al Qadari | 13 | masc.


Daolah Nasser 10 years | 10 | fem.


AbedalGhani Mohammed Mabkhout | 12 | masc.


Abdel- Rahman Anwar al Awlaki | 16 | msc.


Abdel-Rahman al-Awlaki | 17 | masc.


Nasser Salim | 19
 masc.

Source :

http://www.informationclearinghouse.info/article33706.htm

 

22. BLOG - STALINGRAD - dreamdrone .jpg


*

LIVRES

 

23. Servitude - la Boetie - Folio -9782070357710.jpg 




Etienne de La Boëtie

DISCOURS DE LA SERVITUDE VOLONTAIRE

Paris, Gallimard, 2008

Coll. FolioPlus Philosophie

 





Edition en ligne pdf :

http://philo-online.com/TEXTES/TEXTES%20ETAT/LA%20BOETIE%20-%20Le%20discours%20de%20la%20servitude%20volontaire.pdf

 

 24. Esprit de la Rév.jpg

 




Saint-Just

L'ESPRIT DE LA REVOLUTION

suivi de FRAGMENTS SUR LES

INSTITUTIONS REVOLUTIONNAIRES

Paris, 10/18, 2003

 

 



Editions en ligne 

Saint-Just – L'esprit de la Révolution

http://fr.wikisource.org/wiki/L’Esprit_de_la_Révolution_et_de_la_Constitution_de_France

Saint Just –Fragments sur les institutions

http://classiques.uqac.ca/classiques/saint_just/fragments/fragments_institu_republ.pdf

 

 25. saint-just champ libre - 31SFEPP9XJL._SL500_AA300_.jpg

 

 



Saint-Just

OEUVRES COMPLETES

1017 pages

Paris, Champ Libre (réédition) 2003

 

 




26. Saint-Just Oeuvres complètes - 757637_9241710.jpg






Saint-Just

OEUVRES COMPLETES

1248 pages

Paris, Gallimard, 2004

Coll. Folio-Histoire

 

 

 


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 Mis en ligne le 2 février 2013 par Catherine

 


 

 

17:58 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

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