08/04/2013

SANCTIONS

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L’Âge des sièges

ou

Les tactiques militaires nazies revisitées

 

par Felicity Arbuthnot

11 janvier 2013 – Global Research

 

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« Dégagez-vous, évitez, retirez votre soutien à tout ce qui maltraite, dégrade et humilie l’humanité. » Alice Walker.

 « Vous avez du sang sur les mains » (un protestataire danois à Anders Fogh Rasmussen, ex-Premier Ministre du Danemark et Secrétaire général de l’OTAN).


Le siège de Leningrad est toujours considéré comme le siège le plus meurtrier de l’histoire du monde, une « politique de famine organisée à motivations raciales », décrite comme une « partie intégrante de la politique nazie en Union Soviétique pendant la IIe Guerre Mondiale ».

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 Leningrad - 1942

Le siège de 872 jours a débuté le 8 septembre 1941, pour être finalement brisé le 27 janvier 1944. On l’évoque comme « un des sièges les plus longs et les plus destructeurs de l’histoire, et de très loin un des plus coûteux en vies humaines ». Certains historiens l’ont qualifié de génocide. À cause de la difficulté d’en tenir une comptabilité exacte, le nombre exact des morts résultant du blocus n’est pas sûr. Les chiffres varient de 632.000 à 1,5 million.

Aujourd’hui, on assiège des pays entiers. Les sièges sont devenus la torture infligée avant la destruction. Et on ne les mesure plus en longs jours mais en longues années. L’Iran trente-trois ans, l’Irak plus de treize ans. Ironiquement, la disparité des morts d’Irak résultant de ce siège reflète presque exactement, comme dans un miroir,. ce qui l’a fait considérer comme un génocide à Leningrad.

La Syrie est soumise aux restrictions de l’Union Européenne depuis 2011. Des restrictions de plus en plus létales, rendant impossible pratiquement toute transaction financière, jusqu’à ce qu’en mai 2011 ces « restrictions » frappent aussi le Président Assad en personne, tous les membres de son gouvernement et tous les officiers des Forces Armées et de Police. La liste de ce qui est sous embargo donne le vertige(1). En 2012, tous les avoirs individuels ont été gelés, de même que ceux de la Banque Centrale de Syrie.

Les vols d’avions-cargos syriens vers l’Union Européenne ont également été interdits, comme l’ont été les transactions en or, métaux précieux et diamants, bref, tout ce qui pouvait être converti en liquidités, sans lesquelles ni les individus ni les pays ne peuvent acheter les produits de première nécessité.

Dès juillet 2012, les Syrian Arab Airlines et même l’Organisation du Marché du Coton de Syrie avaient rejoint les victimes de l’Union Européenne.

L’Amérique, évidemment, avait pris, comme toujours, une longueur d’avance,  avec sa loi « sur la responsabilité syrienne et la souveraineté libanaise »(ii), signée le 12 décembre 2003, l’année de la destruction totale de l’Irak sous direction U.S. Ainsi, le siège personnel des puissants Etats-Unis contre 21 millions de personnes entre dans sa dixième année.

Dès le mois d’août dernier, comme il en avait été pour l’Irak, la mise en impossibilité de commercer signifiait que, comme toujours, le récent Prix Nobel de la Paix Union Européenne et le Président Prix Nobel de la Paix, avaient pris pour cible la Syrie, là où elle était la plus vulnérable.

De nombreuses sociétés pharmaceutiques ont dû fermer, d’où, selon l’Organisation Mondiale de la Santé, une sévère pénurie de médicaments pour soigner les maladies chroniques et les victimes des insurgés(iii). Avant l’insurrection fomentée et soutenue par les USA, le Royaume-Uni, l’Union Européenne et l’OTAN, la Syrie produisait elle-même 90% des médicaments dont elle avait besoin.

Cependant : « …la production a été frappée de plein fouet par les combats, le manque de matières premières, l’impact des sanctions et la hausse du prix  des carburants ». Par ailleurs, presque toutes les usines pharmaceutiques étaient situées dans les zones où se sont déroulés les plus violents combats : les provinces d’Alep, de Homs et de Damas, et elles ont subi des « dommages substantiels ». Le résultat est bien entendu une grave pénurie en médicaments, d’après le porte-parole de l’O.M.S., Tarik Jasarevic.

« Il y a un urgent besoin de médicaments contre la tuberculose, l’hépatite, l’hypertension, le diabète et le cancer, ainsi que d’hémodialyse pour les maladies des reins. »

Des centres de soins ont dû fermer par suite des violences, de la destruction ou de leur capture par des mercenaires de l’Occident.

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Homs - 2012

« Les centres de soins et hospitaliers qui ont cessé de fonctionner se trouvent dans les régions les plus frappées par les combats, là où, justement, le besoin urgent d’interventions médicales et chirurgicales est le, plus élevé », dit encore Jasarevic.

Le Ministère de la Santé syrien rapporte qu’il a « perdu » - c’est-à-dire que lui ont été volées ou détruites – 200 ambulances entre juin et début août 2012.

Les banques sont tombées à court de liquidités et la récolte de blé de 2012 a  été perdue par suite de la pénurie de main d’œuvre, disent les agences de l’ONU. Au Moyen Orient, le pain est encore l’aliment principal, le véritable soutien de la vie. Tout cela renvoie comme un miroir à l’Irak, jusqu’à la moisson de blé perdue – en Irak, ceux qui ont bombardé le pays il y a plus de treize ans jusqu’à l’invasion ont incendié les champs de blé et d’autres céréales, réduisant en cendres la timide sécurité alimentaire

La Syrie se débat pour maintenir ses importations annuelles en grain d’à peu près quatre millions de tonnes, et ce grâce au superbe tour de passe-passe de ses assiégeants : les aliments essentiels sont exempts d’embargo, mais l’argent qui permettrait de les acheter a été gelé. C’est pourquoi le pays vit constamment à deux doigts d’une disette meurtrière.

En 2011, la récolte propre de la Syrie a été frappée par la rouille, la sécheresse et le conflit. En décembre 2012, l’Iran lui a envoyé de la farine, allégeant ainsi temporairement la crise du pain, mais le blocus qui frappe l’Iran lui-même est une autre énormité – honteusement passée presque totalement sous silence en Occident.

Tandis que l’Iran expédiait d’une main de la farine à la Syrie, de l’autre, le Ministère iranien de la Santé faisait parvenir à l’Inde une liste de médicaments dont la fourniture est sous embargo, alors qu’ils sont nécessaires pour sauver la vie de patients en conditions critiques. Les articles vitaux interdits d’entrée dans le pays comprennent « les médicaments pour traiter les cancers pulmonaires et du sein, les tumeurs cérébrales, les maladies cardiaques, les infections post-opératoires dans les greffes de reins, cardiaques et du pancreas, la méningite des malades du SIDA, l’arthrite, la bronchite, les problèmes respiratoires des nouveau-nés et l’épilepsie. »(iv)

Et ici, autre tour de passe-passe : « Bien que le commerce des produits médicaux ne soit pas soumis aux sanctions internationales imposées par l’ONU ni à celles imposées unilatéralement par les USA et l’Union Européenne, les banques occidentales refusent de traiter les transactions qui les concernent. » (C’est moi qui souligne.)

Prendre les malades pour cibles est le fait de fous criminels. Pour « prendre les nouveau-nés pour cibles », on n’a pas encore trouvé d’expression qui convienne, sauf, évidemment, Madeleine Albright, quand, se référant au demi-million d’enfants irakiens morts, elle a dit « …nous pensons que cela valait le coup… » (« …we think the price is worth it. »). Ce n’était pas un lapsus. C’était à l’évidence le Nouvel Ordre Mondial.

Cette liste partielle des médicaments que l’Iran ne peut pas obtenir est à afficher sur un Mur de la Honte à Washington et dans toutes ces capitales « Prix Nobel de la Paix » d’Europe.

« Les médicaments interdits à l’Iran comprennent tous ceux nécessaires à la chimiothérapie, ceux utilisés pour prévenir les infections chez les patients ayant subi des greffes de rein, du cœur et du pancréas, ceux nécessaires au traitement du SIDA, des cancers du colon, des poumons et du cerveau, la chimiothérapie des cancers pulmonaires, ovariens et testiculaires, le traitement du lymphome non-Hodgkin. »

De même : « les médicaments nécessaires à la thérapie du cancer du sein ; toute une batterie de médicaments chimiothérapeutiques ; mais aussi ceux pour le traitement des problèmes cardiaques chroniques mettant la vie en danger, ceux pour le traitement de la méningite, des insuffisance respiratoires graves chez le nouveau-né, des convulsions dans les crises d’épilepsie, et les médicaments à spectre large pour soigner les affections cardiaques. »

En plus :

« La nitroglycérine pour l’angine de poitrine et les maladies des artères coronaires ; les médicaments nécessaires pour traiter la septicémie et la méningite bactérienne ; ceux nécessaires pour réduire les risques de naissance prématurée, pour la bronchite aigüe, la pneumonie, les infections osseuses, gynécologiques et des voies urinaires. »

La nimidopine, qui réduit les risques de dégâts après une hémorragie dans la tête, est également sur la liste. Quelle chance pour Madame Clinton qu’elle n’ait pas souffert de son présumé caillot-adjacent-au- cerveau en Iran !

En octobre dernier, Fatemeh Hashemi, directrice de la Fondation pour les Maladies Speciales a déclaré que six millions de patients étaient en danger de mort, faute de médicaments sanctionnés(v). Un holocauste annoncé – accueilli par un silence quasi-total de cette meurtrière « communauté internationale ».

Mehrnaz Shahabi(vi) résume bien la situation des captifs dans cet Age du Siège :

« L’Iran produisait 97% de ses médicaments. La perte de valeur de sa monnaie signifie que les matières premières importées pour les fabriquer reviennent beaucoup plus cher au pays.

« Dans beaucoup de cas, les matières premières ne peuvent même pas être payées à cause des sanctions bancaires, surtout depuis que la SWIFT (Society for Worldwide Interbank Financial Communications), se conformant aux sanctions décrétées par l’Union Européenne, a cessé de fournir ses services en communication électronique aux institutions financières iraniennes et refuse d’exécuter les transactions en provenance d’Iran.

Ainsi, comme en Syrie, les médicaments produits nationalement sont désormais indisponibles.

En outre : « la plupart des médicaments vitaux avancés ne peuvent plus être fabriqués sous forme générique. Ceux-ci comprennent les médicaments pour maladies cardio-vasculaires, pulmonaires, rénales – dialyses inclues – à scléroses multiples, l’hémophilie, la thalassémie et beaucoup de formes de cancers. »

Le nombre des cancers en Iran monte en flèche, et un « tsunami de cancers » est prévu pour 2015. L’Iran ayant des frontières communes avec l’Irak et respirant le même air, il n’est pas déraisonnable de penser que, tout en punissant l’Iran pour son industrie nucléaire, l’Amérique et la Grande Bretagne, par les armes de destruction massive à l’uranium appauvri qu’elles ont libéralement déversé sur l’Irak, portent la responsabilité d’une énorme catastrophe humanitaire de plus. Une tragédie qui vient.

« Toutes les opérations chirurgicales prévues sur des milliers de patients hémophiles ont dû être annulées faute de médicaments coagulants. Un gamin de 15 ans est mort fin octobre, à cause de la pénurie de médicaments coagulants » a dit le directeur de la Société Iranienne contre l’Hémophilie, ajoutant : « C’est une flagrante prise en otage des plus vulnérables par des pays qui prétendent se préoccuper des Droits de l’Homme. Même quelques jours de retard, dans ces sortes de maladies, peuvent avoir pour conséquence des hémorragies et provoquer des infirmités. »

Alors même que l’on célébrait le Nouvel An d’un bout à l’autre de l’Europe et dans « le pays des hommes libres », en Syrie, le patriarche greco-catholique de Haute-Mésopotamie, Mgr. Jacques Behnan Hindo lançait un appel urgent à l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture.

« Dans une situation qui », prévenait-il, « peut devenir catastrophique à court terme, les routes sont fermées et toutes les activités économiques et agricoles sont paralysées. Les biens de première nécessité manquent ainsi que le carburant pour le chauffage et les médicaments. Les silos ont été saccagés et le blé a été vendu à un prix dérisoire à des commerçants turcs qui profitent du chaos pour s’enrichir avec la complicité des douaniers turcs ».

Il est impossible de ne pas voir, dans la Turquie alliée de l’OTAN, l’équivalent des incendiaires des moissons irakiennes.

En plus du grain pillé, le patriarche dénonçait la disparition graduelle d’autres produits vitaux, tel que – encore comme en Irak – le lait pour bébés.

Mgr. Hindo a aussi envoyé un appel au premier ministre irakien Nuri al-Maliki : « S’il vous plaît, aidez-nous aussi rapidement que possible en envoyant 600 tanks de carburant, 300 tanks d’essence et quelques tonnes de farine. (…) Les premières victimes sont les enfants. Vous faites l’expérience, dans votre corps, dans votre âme et dans les enfants, de toute l’injustice » causée par la punition draconienne, meurtrière, illégale et collective de tout un  peuple, à commencer par ceux qui ne sont pas encore nés, par les nouveau-nés et par ceux qui ne marchent pas encore.

A la fin de la Deuxième Guerre Mondiale, Leningrad (aujourd’hui Saint-Petersbourg) s’est vue décerner le titre de Ville Héroïque pour son inébranlable courage collectif, sa résistance et son inventivité face aux atrocités nazies.

Le monde doit assurément décerner d’urgence le titre de Pays Héroïques à ceux qui déploient les mêmes qualités de courage, face aux nations qui n’ont pas honte de s’abaisser aux mêmes atrocités.

Notes

i. http://www.sanctionswiki.org/Syria

ii. http://www.bis.doc.gov/licensing/syriaimplementationmay14...

iii. http://www.reuters.com/article/2012/08/07/syria-crisis-he...

iv. http://www.indianexpress.com/news/shackled-by-sanctions-i...

v. http://www.dailystar.com.lb/News/Middle-East/2012/Oct-21/...

vi. http://www.deliberation.info/sanctions-aganst-iran-a-form...

Source :

http://www.globalresearch.ca/the-age-of-the-siege-nazi-mi...

 Traduction Catherine L. pour L.G.O.

 

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Palestine-Solidarité a dressé une liste d’articles (sans doute pas exhaustive mais riche) relatifs au problème Iranien, qui est, bien entendu, un problème US-UK-UE & C° :

http://www.palestine-solidarite.org/dossier.Iran.sommaire...

 

 

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Palestine :

 

Samer Issawi : un grand cœur qui ne bat presque plus.

 

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Samer Issawi a refusé à nouveau d’être déporté dans la bande de Gaza, alors qu’il est de Jérusalem. Son coeur ne bat plus qu’au rythme de 28 battements par minute. Sa comparution devant un tribunal a été renvoyée au mois de mai ce qui est une manière de signer son arrêt de mort pour l’occupant israélien.

Samer Issawi, ré-arrêté de manière arbitraire, sans le moindre jugement après avoir été libéré dans le cadre d’un échange de prisonniers, ne pèse plus que 45 kilos et son coeur ne bat plus qu’au rythme de 28 battements par minute (contre 60 à 100 battements pour un coeur normal).

Sa tension est très basse, son foie et ses reins dans un état critique, et il refuse y compris d’absorber de l’eau depuis peu.

L’association Addameer s’est vu interdire de lui rendre visite depuis deux semaines

Plusieurs autres prisonniers politiques palestiniens sont également en grève de la faim et en détention "administrative", dont :

 Younis Al-Hroub (depuis le 19 février dernier), bras et jambes attachés à son lit d’hôpital sous la garde de 4 soldats israéliens qui boivent et mangent ostensiblement devant lui.

Samer Al-Barq, également en détention administrative en est à son 28ème jour de la faim depuis qu’il a recommencé à ne plus s’alimenter. Il est détenu en cellule d’isolement pour le punir de cette grève de la faim.

 Ammar Musa, de Jenine est en grève de la faim depuis le 16 mars pour protester contre la privation totale de visites familiales, ce qui est également une violation du droit international.

Ne parlons pas de nos dirigeants. Nous savons à quoi nous en tenir sur leur attachement au droit international et aux droits de l’Homme. Mais où sont les grandes organisations de défense des droits de l’homme ?

CAPJPO-EuroPalestine

Source :

http://www.alterinfo.net/notes/Samer-Issawi-un-grand-coeu...

 

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L’Irak : dix ans ? Non : 22 ! Et même davantage, avec les sanctions préalables.

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5 avril 2013

Les chiffres invraisemblables sur la destruction programmée de l’Irak (De Wereld Morgen)

Dirk Adriaensens, Marc Vandepitte

8. bébé irakien.jpgL’invasion de l’Irak, il y a dix ans, a provoqué la plus grave crise humanitaire dans le monde. Comme on l’avait annoncé, le pays a été systématiquement détruit. La brutale réalité dépasse tout ce qu’il est possible d’imaginer. Ce qui suit ne s’adresse pas aux lecteurs sensibles.

“Le chemin vers Jérusalem passe par Bagdad.” - Henry Kissinger

Nouveau-né irakien agé de 3 mois, empoisonné par les eaux toxiques.


Morts, disparus, réfugiés

Selon l’UNESCO, entre 1991 et 2003, un million d’Irakiens, dont la moitié étaient des enfants, ont perdu la vie suite aux sanctions économiques imposées au pays.[1] Cela n’était que le prélude. Entre l’invasion étasunienne en mars 2003 et mars 2013, 1,5 million d’Irakiens de plus ont été tués.[2]

Le nombre de personnes disparues est actuellement estimé entre 250.000 et plus d’un million. Pour les seules familles expatriées, presque 100.000 enfants sont portés disparus.[3]

L’invasion et l’occupation qui a suivi ont été à l’origine d’une des plus grandes migrations de peuples provoquée par un conflit dans l’histoire du Moyen-Orient.[4] Un rapport des NU datant de 2008 rapportait 2,8 millions de personnes déplacées à l’intérieur de l’Irak.[5] La Croix Rouge irakienne rapportait, en juillet 2007, qu’au moins 2,5 millions d’Irakiens avait fui à l’étranger.[6] Au total, il s’agissait donc de 5,3 millions de réfugiés[7] sur une population de 31 millions, soit une personne sur six.[8] Parmi ces réfugiés en Irak, 80% sont des femmes et des enfants de moins de 12 ans.[9]

Entre l’invasion étasunienne en mars 2003 et mars 2013, jusqu’à 1,5 million d’Irakiens ont été tués. Un irakien sur six est en fuite.

Lire la suite…

Source :

http://www.legrandsoir.info/les-chiffres-invraisemblables...

 

IRAK : Bébés de Fallujah et d’ailleurs (à l’uranium appauvri, vous savez). Ce ne sont pas les plus abîmés, il y a pire.

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S’ils peuvent endurer ce que nous leur envoyons, nous pouvons regarder le résultat de nos envois.

 

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Retour sur l’assassinat de Lumumba :

Est-ce le MI6 qui l’a « fait » ?

dimanche 31 mars 2013

Retour sur l’assassinat de Patrice Lumumba (ou de l’actualité de l’impérialisme)

Mounadil Al Djazaïr

Avec le temps, il arrive que certaines vérités se fassent jour et que des énigmes soient progressivement résolues. Hasan Suroor de The Hindu évoque pour nous une récente révélation sur l’assassinat de Patrice Lumumba, ce personnage charismatique dont le nom évoque aujourd’hui encore des espoirs d’indépendance et de démocratie en Afrique et au -delà.

On comprend que le destin de Lumumba a une signification particulière pour l’Inde puisque c’est auprès d’un diplomate de ce pays en poste à Léopoldville (désormais Kinshasa) qu’il avait dans un premier temps trouvé refuge.

L’histoire de Lumumba nous rappelle que, comme la Syrie aujourd’hui, le Congo ex belge avait aussi des amis.

Tiens, ce sont à peu près les mêmes que ceux de la Syrie aujourd'hui !


Un pair du royaume révèle le rôle du MI6 dans l’assassinat de Lumumba

Hasan Suroor, The Hindu (Inde)

1er avril 2013

Traduit de l’anglais par Mounadil Al Djazaïr

Un des secrets les mieux gardés des services de renseignements britanniques vient peut-être d’être éventé : leur rôle dans l’enlèvement et l’assassinat de Patrice Lumumba, le premier chef de gouvernement démocratiquement élu du Congo dont le panafricanisme et l’inclination vers Moscou avaient alarmé l’Occident.

Pendant plus de cinquante ans, des rumeurs ont circulé par rapport à des allégations sur le rôle de la Grande-Bretagne dans le meurtre brutal de Lumumba en 1961, mais rien n’avait été prouvé – laissant la CIA et son homologue belge porter seules le chapeau pour ce qu’un écrivain Belge avait qualifié de « plus important assassinat du 20ème siècle.» Aujourd’hui, dans des révélations spectaculaires, un vétéran de la politique britannique affirme avoir entendu de la bouche même des concernés que c’est le MI6 qui l’avait « fait. »

Dans une lettre à la rédaction passée presque inaperçue dans le dernier numéro de la London Review of Books (LRB), David Edward Lea réagissait à Empire of Secrets, British intelligence, the Cold War and the Twilight of Empire,  un nouveau livre sur les services secrets britanniques dans lequel Calder Walton affirme qu’on ne sait toujours presque rien sur le rôle de la Grande-Bretagne dans la mort de Lumumba. « La question reste de savoir si les projets britanniques d’assassinat de Lumumba… avaient une quelconque réalité. Pour l’heure, nous n’en savons rien,» écrit Walton.

Lord Lea a répliqué : « En fait, dans ce cas particulier, je peux dire que nous avons joué un rôle. Il se trouve que je prenais une tasse de thé avec Daphne Park… Elle avait été consul et première secrétaire [d’ambassade] à Léopoldville, aujourd’hui Kinshasa, de 1959 à 1961, ce qui en pratique (et qui a été par la suite reconnu) signifiait chef du MI6 sur place. J’avais évoqué avec elle l’indignation suscitée par l’enlèvement et l’assassinat de Lumumba, et je lui avais rappelé la théorie selon laquelle le MI6 avait quelque chose à voir avec ça. “Nous l’avons fait”, avait-elle répondu, ‘je l’ai organisé.” »

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Le seul, le vrai James Bond, c’est elle. : Daphne Park

Selon Lord Lea, elle avait soutenu que si l’Occident n’était pas intervenu, Lumumba aurait livré aux Russes les richesses minières du Congo – appelé aujourd’hui République Démocratique du Congo. Contacté par The Hindu, Lord Lea a confirmé la teneur de sa lettre à la LRB et que la conversation autour d’un thé avait eu lieu quelques mois avant le décès de Mlle Park en 2010. « C’est la discussion que j’ai eue avec elle et c’est ce qu’elle m’a dit. Je n’ai rien de plus à ajouter, » a-t-il dit quand nous lui avons demandé s’il disposait éventuellement d’une autre confirmation indépendante de la déclaration de Mlle Park.

Mlle Park qui a fait sa carrière dans les services de renseignements a servi à Kinshasa (ex Léopoldville) entre 1959 et 1961. À sa retraite, elle a été faite pairesse à vie avec le titre de baronne Park of Monmouth. Ses collègues de la Chambre des Lords parlaient d’elles comme de la porte-parole des services secrets. Elle a aussi brièvement doyenne du Somerville College à l’université d’Oxford.

Le MI6 n’a fait aucun commentaire sur les révélations de Lord Lea. «Nous ne nous exprimons pas sur les questions relatives aux renseignements, » a déclaré un officiel.

Lumumba, salué comme étant « le héros de l’indépendance du Congo» de la Belgique en 1960, avait été tué par balle le 17 janvier 1961 après avoir été renversé par un coup d’État soutenu par la Belgique et les USA à peine quelques mois après avoir pris ses fonctions.

 

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Lumumba avait trouvé refuge auprès de Rajeshwar Dayal – le diplomate Indien qui représentait le Secrétaire général de l’ONU au Congo – pendant plusieurs jours, mais avait été capturé et tué peu de temps après qu’il avait fait le choix de quitter les locaux de l’ONU. « Ce crime odieux avait été le point culminant de deux complots d’assassinat liés entre eux par les gouvernements belge et américain qui avaient utilisé des complices Congolais et un peloton d’exécution belge pour faire le coup,» écrit Georges Nzongola-Ntalaja, un spécialiste d’études africaines et afro-américaines qui a écrit The Congo from Leopold to Kabila: A People’s History [le Congo de Léopold à Kabila : histoire d’un peuple].

Des documents américains de l’époque, déclassifiés, ont établi le rôle de Washington dans des tentatives secrètes d’assassinat – la plus connue étant le plan de la CIA pour empoisonner la brosse à dents de Lumumba en introduisant de la pâte dentifrice empoisonnée dans sa salle de bains.

« La pâte dentifrice n’est jamais arrivée dans la sale de bains de Lumumba. Je l’ai jetée dans le fleuve Congo,» dira plus tard Larry Devlin, chef de la station de la CIA à Léopoldville.

Le public sait peu de choses sur le rôle de la Grande-Bretagne. Mais en 2000, la BBC avait rapporté qu’à l’automne 1960 – trois mois avant l’assassinat de Lumumba – un agent du MI5 à l’ambassade britannique à Léopoldville avait proposé « l’élimination de Lumumba de la scène en le tuant.»

Sources

Mounadil Al Djazaïr

http://mounadil.wordpress.com/2013/03/31/retour-sur-lassa...

et

http://www.sergeadam.net/2013/03/retour-sur-lassassinat-d...

 

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 «… elle  avait soutenu que si l’Occident n’était pas intervenu, Lumumba aurait livré aux Russes les richesses minières du Congo »

Admirable, n’est-il pas ? Indépendance du Congo, hein ? Tiens, fume !

 

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Manuel Valls et ses complices dans le crime se foutent d’Angela Davis et de Georges Abdallah.

 

Pas nous !



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Mis en ligne par Theroigne, le 8 avril 2013.

21:53 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

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