12/06/2014

RÉVISIONNISME ET ANDOUILLES FARFELUES

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Révisionnisme

et andouilles farfelues

(deux sujets dont un sérieux)

Soyons clairs. Toutes les facultés d’histoire de toutes les universités du monde devraient inscrire en lettres de feu au fronton de leurs amphis :

Révisionnisme obligatoire !

Car ceux qui font de l’histoire en file indienne sont la pire chose qui existe au monde. Révisionnisme = refus des idées reçues. Si le révisionniste se trompe, qu’il soit réfuté. Avec des arguments recevables. («Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément», nous l’ont-ils assez chanté nos instits quand on était petits). Et si c’est lui qui a raison ?... S’il a raison, c’est facile : on prend note et on s’écrase.

Or, voici que la Douma – c’est le Parlement russe – vient de voter une loi anti-révisionniste. Une loi Gayssot à la cosaque ou quoi ? Explications recues ce-jour :

20 mai 2014

La loi antirévisionniste russe

Envoi de Jochen Fürst,

un Allemand demeurant en Russie

Plusieurs amis m’ont demandé mon opinion sur le vote de la loi antirévisionniste récemment promulguée en Russie. (…)

La loi antirévisionniste russe interdit « la réhabilitation du nazisme », « la diffusion de fausses informations sur le rôle de l'Union soviétique pendant la Deuxième Guerre mondiale » et « la négation de faits établis par le Tribunal de Nuremberg ». Bien que « l’Holocauste », les chambres à gaz et les six millions ne soient pas mentionnés, cette loi peut, bien sûr, être utilisée contre le révisionnisme holocaustique.

En dehors des trois livres publiés en russe par Jürgen Graf, dont le dernier remonte à 2008, il n’existe pas d’ouvrages révisionnistes en Russie. Toutefois un bon nombre d’articles révisionnistes ont été traduits en russe et diffusés sur la Toile par des groupes nationalistes et antisionistes. A ma connaissance, le seul sujet sur lequel ces gens ont fait quelques recherches personnelles est Babi Yar. J’ai découvert récemment sur Internet un long article en russe accompagné d’un grand nombre de photographies démontrant l’absence totale de preuves matérielles du prétendu meurtre de masse de Babi Yar.

Les trois livres de Jürgen Graf ont beau avoir été vendus à plusieurs dizaines de milliers d'exemplaires, le révisionnisme holocaustique est encore totalement inconnu de l'écrasante majorité de la population russe. Pour parler bien franchement, le sujet n’intéresse pas le Russe moyen, et les médias font rarement la distinction avec les victimes juives lorsqu’ils évoquent les « atrocités nazies » ou la souffrance de la population soviétique lors de la Grande Guerre patriotique. En d’autres termes, le révisionnisme ne constitue pas une menace significative pour la Russie officielle. Dans ces conditions, pourquoi promulguer aujourd’hui cette loi, qui avait été annoncée à plusieurs reprises ces dernières années mais toujours reportée ?

Est-ce à cause de la pression exercée par le lobby juif en Russie ? Certainement pas, parce qu’il n’existe pas de lobby juif ici. Bien sûr, de nombreux juifs occupent des postes importants dans les médias, mais ils ne font jamais campagne pour des objectifs liés à l’identité juive, comme le font effectivement les juifs américains, français, etc. La majorité des personnalités juives des médias soutiennent actuellement Poutine et propagent un « patriotisme russe », tandis qu'une minorité bruyante de juifs libéraux et pro-occidentaux s’en prennent méchamment au gouvernement, à sa prétendue « oppression des homosexuels » et à sa politique étrangère.

Si l’on veut comprendre les raisons de la promulgation de cette loi totalitaire, il faut connaître l’idéologie des dirigeants actuels de la Russie. Même si Poutine a, à plusieurs reprises, qualifié de tragédie la disparition de l’Union soviétique, l’idéologie soviétique est quasiment morte : oubliés, le marxisme-léninisme et l’internationalisme prolétarien ; complètement discrédité, « l’athéisme scientifique » ; la direction russe parraine l'Eglise orthodoxe et fait l'éloge de son rôle positif dans l'histoire de la Russie. Même le dirigeant du Parti communiste Gennady Zhuganov condamne la persécution des chrétiens sous le régime soviétique et la qualifie de « grave erreur ». Les crimes communistes, comme la terreur sanglante qui a suivi la Révolution bolchevique, la collectivisation forcée de l’agriculture qui a coûté des millions de vies, le massacre de Katyn ou la déportation des Tatars de Crimée qui, d’après les statistiques officielles, a entraîné la mort de 46 % des déportés sont pleinement reconnus et fustigés dans les médias.

En revanche, sur le thème de la Grande Guerre patriotique, il n’y a pas eu la moindre révision. La terminologie soviétique est encore employée ici par tous les hommes politiques et par l’ensemble des médias. Tous affirment catégoriquement que, en 1941, l'Union soviétique a été la victime innocente d'une agression insidieuse et qu’elle n’était absolument pas préparée à la guerre. Il est tout à fait exact que de nombreux historiens russes ont largement réfuté cette version de l'histoire. Le plus compétent d'entre eux, l'historien spécialiste d’histoire militaire Mikhaïl Meltyukhov (dont l'un des textes a été traduit en allemand par Jürgen Graf) a apporté la preuve des intentions agressives du gouvernement de Staline dans son étude monumentale Upushchenny Shans Stalina (L'occasion perdue de Staline). Citant une pléthore de documents soviétiques, Meltukhov prouve qu'en 1940 et au cours de la première moitié de 1941 tous les projets militaires de la direction soviétique envisageaient une attaque soudaine contre les Allemands et leurs alliés et une avance rapide de l'Armée rouge à travers la Pologne, la Prusse orientale et les Balkans. Mais ces faits ne sont absolument jamais mentionnés, et encore moins discutés, dans les médias. (Il sera intéressant de voir si ces historiens, dont plusieurs enseignent dans des universités, auront des ennuis après la promulgation de cette nouvelle loi. Personnellement j’ai tendance à penser que ce ne sera pas le cas.)

Quant aux crimes allemands – réels ou inventés – commis dans les territoires occupés, il n’y a pas eu non plus de révision. Les médias colportent toujours des chiffres incroyablement exagérés de victimes. Un exemple frappant est celui de l’ancien camp de concentration de Salaspils en Lettonie. D’après des spécialistes lettoniens et occidentaux, environ 3 000 personnes ont péri à Salaspils alors que les médias russes insistent toujours sur le chiffre absurde de 100 000 qui a été inventé par une commission soviétique en 1944.

Le 9 mai, Jour de la Victoire, Poutine a rendu hommage à l’Armée rouge pour avoir sauvé l’Europe de « l’esclavage ». Telle est encore la ligne officielle du parti. Les médias prétendent quasiment chaque jour que l’Union soviétique a « libéré » ou « sauvé » l’Europe de l’Est. Il va sans dire qu’il s’agit là d’un mythe : comme conséquence de cette « libération », des tyrannies communistes sont arrivées au pouvoir partout en Europe de l'Est et ont établi un règne impitoyable de terreur qui a duré au moins jusqu'à la fin des années cinquante.

C’est dans ce contexte qu’il faut voir la loi antirévisionniste. Si la conquête de l'Europe de l'Est et l'installation de dictatures communistes brutales ont été une libération, les Allemands, qui avaient contrôlé Europe de l'Est directement ou indirectement avant l'arrivée de l'Armée rouge, doivent avoir été bien pires. Voilà pourquoi la légende de « l’unicité de la cruauté nazie », avec ses « génocides systématiques » et ses « camps d'extermination », doit être maintenue à tout prix.

L’antinazisme rageur propagé par tous les hommes politiques et médias russes a été considérablement exacerbé par la crise ukrainienne. Comme vous le savez tous, les régions de Donetsk et de Lugansk, qui en ont vraiment assez de la mauvaise administration ukrainienne, ont déclaré leur indépendance de Kiev et rejoindront sans doute la Fédération de Russie dans un avenir proche. Même si l'armée ukrainienne est faible et peu motivée, elle a encore des chars et des avions, et la milice locale ne sera probablement pas en mesure d'expulser les occupants [cette phrase est-elle exacte, Jürgen ?]. S’il y a trop de sang versé, la Russie sera contrainte d'intervenir militairement. Naturellement Poutine n’y tient pas en raison des conséquences négatives évidentes qu’une telle action entraînerait pour la Russie, mais peut-être n'aura-t-il pas d'autre choix.

Entre parenthèses, historiquement ces provinces ne faisaient pas partie de l'Ukraine. Elles ont été arbitrairement incorporées à la République soviétique d'Ukraine par les Bolcheviques parce qu'elles étaient fortement industrialisées et que l'Ukraine agricole avait trop peu de « prolétaires ». Tout comme dans le cas de la Crimée, leur retour à la Russie constituerait simplement la rectification d'une erreur historique et pourrait en outre se justifier par le principe largement reconnu de l'autodétermination. Malgré tout, l'hystérie antirusse à l'Ouest, qui est déjà très forte et soigneusement fomentée par les médias sous contrôle, prendrait des proportions gigantesques à la suite d’une intervention russe, et il y aurait des sanctions économiques.

Afin d'obtenir le soutien non seulement de sa propre population (dont 80 à 90 % seraient d’accord, de toute façon, pour une intervention), mais aussi des gauchistes et des juifs de l’Ouest, la Russie tente désespérément de justifier son soutien (tout à fait légitime !) à ses compatriotes de l'est de l'Ukraine comme étant une croisade contre le nazisme. Ceci est devenu possible grâce aux activités pernicieuses de Pravy Sektor, un gang de bandits armés qui terrorisent les adversaires de la Junte de Kiev. Idéologiquement ces gens (et le parti Svoboda, qui est représenté au Parlement) sont des descendants de Stefan Bandera qui s’est battu pour l’indépendance de l’Ukraine avant, pendant et après la Deuxième Guerre mondiale. Pendant la guerre, ses partisans, alliés provisoirement aux Allemands mais considérés comme très peu fiables par la Wehrmacht, ont commis de nombreuses atrocités contre les civils russes et polonais. C'est là un fait incontestable, même si le nombre de victimes présumé (« 150.000 Polonais massacrés ») est, bien sûr, grandement exagéré. La télévision russe montre régulièrement des images horribles des victimes de Bandera invariablement suivies de photographies de gens assassinés par Pravy Sektor. Au grand dam des médias russes, qui dénoncent en permanence « l’antisémitisme » des « nazis » ukrainiens, ils n'ont pas été en mesure de produire un seul juif ukrainien qui aurait été la victime de ces voyous – leurs victimes sont toutes des Russes, ou des Ukrainiens qui s'opposent à la Junte. Cela n'est pas le moins du monde surprenant puisque, comme l’a rapporté en février le Ha'aretz, Dmitri Yarosh, chef des voyous de Pravy Sektor, a été reçu à l'ambassade d'Israël à Kiev et a promis à l'ambassadeur de lutter contre l'antisémitisme. Bien que le fait ait été occulté par les médias russes, on a appris récemment que Yarosh et ses voyous sont financés par Igor Kolomoisky, un oligarque criminel juif.

La tentative du gouvernement russe de présenter sa politique ukrainienne comme une croisade antinazie n’obtient qu'un succès modéré. S'il est vrai qu'Israël observe une neutralité stricte et ne critique pas la Russie, l'écrasante majorité des juifs américains et européens sont farouchement antirusses – ce qui est compréhensible, vu que le retour d'une superpuissance russe représente un danger mortel pour le Nouvel Ordre mondial sous contrôle juif et pour son bélier, les Etats-Unis d'Amérique.

Fait intéressant : le furieux antinazisme des hommes politiques et des médias russes ne les empêche pas de développer des contacts amicaux avec les nationalistes pro-russes de l’Union européenne [OK Jürgen?]. À plusieurs reprises Marine Le Pen a été louée pour sa prise de position pro-russe. Récemment, un membre éminent du Jobbik, parti ouvertement antisioniste hongrois, a été interviewé dans Post Scriptum, un programme de télévision populaire pro-Poutine dirigé par Alexei Pushkov. Le 13 mai, Alexandre Douguine, un écrivain politique très influent qui prône la renaissance de l'Empire russe et sert de conseiller idéologique au président de la Douma Sergueï Narychkine, a reçu deux membres du parti nationaliste grec Aube dorée, Artémios Matthaiopoulos et Eleni Zaroulia, femme du chef du Parti incarcéré Nikos Mikhaliolakos. Ils ont été traités avec la plus grande courtoisie et une longue interview leur a été accordée. (…)

Jochen Fürst

Source : http://blanrue.blogspot.fr/2014/06/la-loi-antirevisionnis...

 

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Comme il est de règle en ces choses : les opinions émises dans cet article sont celles de l’auteur. Il a peut-être raison partout. Que les historiens et les politiques plus savants que nous disent ce qu’ils en pensent. Ce blog, entre autres, leur est ouvert.

Relevons néanmoins deux choses qui nous ont fait tiquer :

·        «… de Stefan Bandera qui s’est battu pour l’indépendance de l’Ukraine avant, pendant et après la Deuxième Guerre mondiale. »

O.K. Pour l’indépendance de quelle Ukraine ? D’une nazie ? Ou de n’importe laquelle : coco, anarchiste, musulmane ou pataphysique, si tel était son bon plaisir ?

·        « Il va sans dire qu’il s’agit là d’un mythe : comme conséquence de cette “ libération”, des tyrannies communistes sont arrivées au pouvoir partout en Europe de l'Est et ont établi un règne impitoyable de terreur qui a duré au moins jusqu'à la fin des années cinquante.»

Nous n’en savons pas assez pour contredire MM. Fürst, Meltyukhov et Graf. Ce que nous savons et qui est de notoriété publique, c’est que la Russie (y compris quand elle est devenue l’URSS) a été envahie quatre fois en l’espace d’un peu plus d’un siècle. Quels qu’aient été ces envahisseurs, de Napoléon à Hitler en passant par les coalisés de la guerre de Crimée et ceux de 1917, ils ont tous trouvé, dans ces pays d’Europe de l’Est - libérés pour les uns occupés pour les autres - un boulevard d’accès sans la moindre chicane qui les eût si peu que ce fût retardés, et il paraît normal (et même légitime) que l’URSS ait pris, après ce qu’elle venait de subir, quelques précautions pour se prémunir d’une 5e invasion, qui eût été immédiate si on eût écouté Winston Churchill. Oserons-nous rappeler que cela se produisit en Grèce et que cela faillit se produire en France, ce n’est pas nous qui le disons c’est De Gaulle.

Cette légitimité de l’occupation des pays limitrophes est la thèse de William Blum (http://williamblum.org/). On peut lui écrire (bblum6@aol.com) il répond, ou demander ses textes correspondants au Grand Soir, qui, si notre mémoire ne flanche pas, les a traduits.

 

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« Amys, vous noterez que par le monde y a beaucoup plus de couillons que d’hommes, et de ce vous soubvienne ! »

Rabelais

Et des andouilles farfelues, vous savez combien il y en a ?

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Une parmi tant d’autres…

Si nous ne vous avons jamais parlé du site Les mots sont importants, nous avons eu tort. Nous aurions dû. Rattrapons cette coupable négligence :

Proposition de loi pour l’interdiction de Michel Onfray dans l’ensemble de l’espace public

Une initiative citoyenne

par SPINOZA

5 juin 2014

Parce que Michel Onfray sévit toujours, parce que plus que jamais nous subissons les « innombrables apparitions télévisées au cours desquelles son érotisme solaire crève moins l’écran que sa cuistrerie, son égo surdimensionné et son invraisemblable mépris de l’autre », il nous a paru salutaire de relayer à nouveau une initiative citoyenne de la SPINOZA (Société Pour l’Interdiction des Nuisances Onfresques Zet Anarchoracistes).

 

3. Onfray-Sarko.png

 

Exposé des motifs

Il est question, ces derniers jours, ces derniers mois et ces dernières années ainsi que ces prochains jours, ces prochains mois et ces prochaines années, d’une nouvelle loi d’interdiction de la burqa et/ou du niqab et/ou du voile intégral et/ou du bandana islamique et/ou du bandeau islamique et/ou du chignon islamique et/ou de la casquette islamique et/ou du verlan islamique et/ou de l’identité islamique et/ou du repli islamique et/ou des minarets islamiques et/ou des Quick hallal et/ou de la liste NPA Vaucluse et/ou de Tariq Ramadan et/ou du Coran et/ou des menus sans cochon et/ou des boissons non-alcoolisées.

Nous considérons que la méthode est excellente : dans notre démocratie malade et dévirilisée, il est temps de remettre un peu d’interdit et de répression. Il faut, pour reprendre le joli mot de Fadela Amara, éradiquer ! [1] Ou pour reprendre les jolis mots de Nicolas Sarkozy : liquider et nettoyer ! Ou, pour reprendre le joli mot d’Élisabeth Lévy : remettre un peu de schlague ! [2]. Mais nous estimons qu’il y a erreur sur la cible. Nous considérons quant à nous que l’urgence, pour la sauvegarde de la démocratie, pour l’avenir de la pensée et pour notre épanouissement personnel, est à une interdiction absolue de tout affichage ostensible de la grande gueule de Michel Onfray – dans le services public de télévision et de radiodiffusion, naturellement, mais aussi dans les lieux d’enseignement et de recherche, dans les administrations, dans les hôpitaux et dans tout l’espace public.

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Source : http ://lmsi.net/Proposition-de-loi-pour-l

 

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C’est sûr qu’ils ne sont pas contents. Tout philosophe, même d’occasion, devrait le savoir : quand on veut s’occuper des affaires publiques, on s’expose aux critiques.

Mais Michel Onfray ne se contente pas d’aboyer avec la meute sur tout ce qui porte barbe ou voile. Il distribue les horions tous azimuts, de préférence aux gloires qui déplaisent en haut lieu. Il a ainsi provoqué l’indignation de pas mal de monde chez les anarchistes, les résistants, les existentialistes, les freudiens et chez ceux, plus nombreux qu’on ne pourrait le croire, qui savent à peu près de quoi il a retourné dans la Révolutions française.

Il n’y a pas – et de loin – que Les mots sont importants, pardon, Spinoza pour lui tailler des croupières. Ces autres critiques-là lui ont fait, à notre avis, beaucoup d’honneur en décortiquant ses calembredaines, alors qu’ une brève citation de Robespierre eût suffi :

 

 

« Quels sont les obstacles à l’instruction du peuple ? Les écrivains mercenaires qui l’égarent par des impostures. »

 

 

Mais puisqu’ils s’en sont donné le mal, voyons-en au moins un ou deux. Il n’y a qu’à taper, dans Google « Michel Onfray » et, par exemple, « Freud » ou « Résistance » ou…

Sartre

Onfray mieux de fermer sa gueule…

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Trop drôle, Onfray le rebelle, Onfray le libertaire, vient de sortir un nouvel opus…  Sur Albert Camus. Pauvre Albert…

Célébré partout, l’Onfray, et même en une du Point, journal anarchiste, comme chacun sait… Les bobos parisiens en frémissent d’aise, ces dames lorgnent d’un œil pâmé le torse viril de leur héros, savamment dévoilé par une chemise ouverte, malgré les frimas… Comme quoi, Béhachelle n’est pas le seul.

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Ça vous fait envie, hein ? Non ? Moi non plus...

Alors, dans son indigeste ouvrage, censé vanter les mérites de Camus (pauvre Albert) Onfray tape évidemment sur Sartre. Normal. Et pas vraiment de manière très élégante, à croire que ce qui l’intéresse, notre « philosophe », ce n’est pas de réfléchir, mais de polémiquer, ce n’est pas d’analyser, mais de se faire mousser :

« Si, d’une certaine manière, écrit l’Onfray, le Xxe siècle fut bien celui de Sartre, c’est que l’auteur de La Nausée avait décidé qu’il en serait ainsi et qu’il ne s’est rien interdit pour parvenir à ses fins. Dans sa stratégie pour conquérir le pouvoir intellectuel en France et assurer sa domination, il ne recula devant rien. La fortune libéra Sartre de concurrences qui auraient été terribles : Nizan lui simplifia la vie en mourant au combat à Dunkerque en 1940, Politzer fit de même en résistant dès 1940 et en succombant sous les balles nazies au mont Valérien en 1942. Camus eut finalement le bon goût de disparaître dans un accident de voiture en 1960 et Merleau-Ponty de succomber à un infarctus l’année suivante. »

Dans quelques années, on aura probablement oublié ce texte impérissable, mais pas celui de Sartre lui-même, parlant de Camus :

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Source : http ://cafemusique.wordpress.com/2012/01/21/onfray-...

 

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Onfray tout pour passer à la télé  ou  Le libertaire démasqué

Onfray, de l’anti-conformisme à l’imposture

Benoît Schneckenburger, philosophe.

Mardi, 18 Juin, 2013

Michel Onfray, une imposture intellectuelle, de Michael Paraire.  Les Éditions de l’épervier, 2013, 204 pages, 13 euros.

Visiblement gêné, Michel Onfray a récemment obtenu qu’un auteur soit exclu d’une table ronde à laquelle il participait. En effet, Michael Paraire a écrit un ouvrage qui ne cache pas son objet : Michel Onfray, une imposture intellectuelle. Ce livre, pourtant, ne pratique pas l’anathème systématique. Il développe une analyse des prétentions théoriques de celui qui se réclame de Nietzsche pour expliquer les doctrines par la biographie des auteurs. Le réquisitoire est sans appel : en trois chapitres, il qualifie Onfray «d’anti-philosophe, d’anti-historien, d’anti-anarchiste». L’intérêt de l’ouvrage tient à ce qu’il privilégie toujours «les textes, rien que les textes, toujours les textes et les actes politiques concrets».

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Source : http ://www.humanite.fr/tribunes/onfray-de-l-anti-co...

 

La Résistance

« HONTE à M. ONFRAY » Lettre ouverte de M. Léon LANDINI, ancien résistant FTP-MOI

http://www.politique-actu.com/osons/honte-onfray-lettre-o...

 

Freud

Nous sommes loin d’être des fans inconditionnels d’Elisabeth Roudinesco, mais on ne peut pas choisir d'ignorer sa diatribe. Si Michel Onfray est, en général, fustigé par ceux qui connaissent bien les sujets qu’il traite, la volée de bois vert qu’il reçoit ici...  est-ce faire un jeu de mots freudien que dire qu’il ne l’a pas volée ?

Roudinesco déboulonne Onfray

Souvent visée, au moins implicitement, par Michel Onfray dans son brûlot anti-Freud (à paraître chez Grasset), l'historienne de la psychanalyse Elisabeth Roudinesco réfute point par point, pour BibliObs.com, la thèse développée dans « le Crépuscule d'une idole »... Et elle n'y va pas de main morte.

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Dans un brûlot truffé d’erreurs et traversé de rumeurs, à paraître le 21 avril chez Grasset sous le titre « le Crépuscule d’une idole. L’affabulation  freudienne », Michel Onfray, qui n’est pas  historien et ignore tout des travaux produits depuis quarante ans par les véritables historiens de Freud et de la psychanalyse (des dizaines d’essais dans le monde, dont les principaux sont traduits en français), se  présente pourtant comme le premier biographe de Freud capable de décrypter des légendes dorées déjà invalidées depuis des décennies. Se transformant en affabulateur découvrant des vérités occultes qui auraient été dissimulées par la société occidentale – elle-même dominée par la dictature freudienne et par ses milices – il traite les Juifs, inventeurs d’un monothéisme mortifère, de précurseurs des régimes totalitaires, Freud de tyran de toutes les femmes de sa maisonnée et d’abuseur sexuel pervers de sa belle-sœur : homophobe,  phallocrate, faussaire, avide d’argent, faisant payer ses séances d’analyse  450 euros.

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http://bibliobs.nouvelobs.com/essais/20100416.BIB5236/rou...

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Marat

 Sur Marat, Charlotte Corday et la « religion du poignard » :

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Onfray ou l’affabulation

Guillaume Mazeau [1]   

Avant même sa parution, le dernier livre écrit par Michel Onfray contre Freud a fait l’objet d’un violent débat. Beaucoup de bruit pour rien ? L’historienne de la psychanalyse Elisabeth Roudinesco n’exagère-t-elle pas en peignant Onfray aux couleurs les plus sombres ? Bien au contraire. Les dérives d’Onfray ne sont pas nouvelles et méritent d’être portées à la connaissance du public.

En 2009, Michel Onfray a publié une apologie de Charlotte Corday [2]. Plutôt bien accueillie par les médias, cette histoire est pourtant historiquement médiocre et politiquement scandaleuse.

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Source : http://www.marat-jean-paul.org/Site/Onfray_affabulation.h...

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Rare image révolutionnaire : on y voit Gargantua, suivi des oiseaux de l’Isle Sonnante – Papegaut, Evesgauts, Cardingaux, Abbegesses – venir interroger l’oracle de la Dive. Derrière elle, sur un arbre, il est écrit : « Du sang de l’oppression, la France sera affranchie »

 

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Nous y ajouterons un extrait de la conférence donnée, le 17 octobre dernier, par Serge Deruette, au Colloque « Henri Guillemin et la Révolution française », où il était principalement question de Robespierre, mais pas que, comme on va le voir. Il y parle, incidemment, de Michel Onfray :

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« Dans ce monde où se confondent ou s’inversent les valeurs, ce qui était considéré auparavant comme progressiste peut devenir conservateur et, pareillement, ce qui était considéré comme conservateur être perçu comme progressiste. Les « progressistes », ce sont ceux qui veulent aujourd’hui renverser l’ensemble des structures qui ont fait l’objet, au siècle dernier, de tant de conquêtes sociales des masses, et, sous leur pression, de tant de concessions accordées « pour éviter le pire » par les possédants. En  revanche, les « conservateurs », ce sont ceux qui veulent les maintenir contre les vents violents de la dérégulation et de ce que l’on appelle le « néolibéralisme », un archéolibéralisme en fait, puisque, plat réchauffé dans de vieilles casseroles, il renoue avec sa version première et archaïque.

Pour l’illustrer, prenons parmi les nouveaux candidats-maîtres à diriger l’opinion publique qui se sont creusé une notoriété médiatique, Michel Onfray. Certes, il a contribué à donner à l’athéisme pignon sur rue, et à faire en sorte que cette conception rationnelle du monde soit enfin considérée comme une opinion honorable en tant que telle, non plus occultée comme honteuse face aux conceptions religieuses ou timidement agnostiques. Mais il nous permet tout autant, pour paraître si souvent dans les médias faiseurs d’opinion, de vérifier que cela ne se peut impunément sans donner de gages sérieux à la pensée dominante.

Excellente illustration de la postmodernité actuelle où tout s’inverse, s’affirmer comme le penseur progressiste sur la question de la Révolution française implique d’en pourfendre les dirigeants qui, pour la faire triompher, se sont appuyés sur les masses révolutionnaires. Au rang de ceux-ci, on retrouve bien sûr, avec Saint-Just, Robespierre, qu’Onfray ne se prive jamais de contester (de « conchier » pour reprendre une de ses expressions favorites), mais aussi Jean-Paul Marat, autre « héros noir » et méprisé de l’historiographie de la Révolution, avec lequel, si l’on me permet, je voudrais conclure ma réflexion.

Onfray consacre, tout à la gloire de sa meurtrière Charlotte Corday, un petit ouvrage qu’il intitule La Religion du poignard. Elle y apparaît en « femme sublime » représentant les valeurs de « Bravoure. Vertu. Honneur. Droiture » et, perpétrant son assassinat  « moralement sublime », « elle se trompe, mais son erreur est juste ». À l’opposé, Marat y est « emblématique homme de ressentiment » ; ou représente « une gauche de ressentiment » ; c’est un « chien galeux » qui, médecin dès avant la Révolution, déjà « s’initie au sang », un « eczémateux » dont le corps « puait peut-être moins mort que vivant » et qui « ne mérite pas mieux qu’une simple lame pour égorger les poules ».

Des conceptions de ce genre, outre l’indécence de leur formulation, se contredisent d’elles-mêmes : l’humanisme et le respect de la vie humaine, le pacifisme et le rejet de toute forme de violence dont Marat est le repoussoir et Corday l’égérie sont prônés à travers l’éloge de la violence d’un assassinat. Qu’importe ! On les retrouve aujourd’hui véhiculées par la pensée postmoderne qui, avec l’air d’être dans son bon droit, s’attribue par usurpation, pour les retourner contre elles-mêmes, des valeurs aujourd’hui incontestables.

Je passe sur d’autres conceptions d’Onfray, telles celles au travers desquelles il revisite la Vendée pour la considérer comme une pure expérience libertaire, ou, plus proches de nous, celles qui l’amènent, en transformant le résistant Guy Môquet en vulgaire collaborateur, à renverser les rôles et la signification de la Résistance et de la collaboration dans la deuxième Guerre mondiale - tiens, le crime de Charlotte Corday, il le voit, je ne résiste pas au plaisir de l'épingler, «comme un Appel du 18 juin qui n'aurait pas été suivi».

De tels jugements, à la fois postmodernes et largement médiatisés, sont ceux par lesquels des hommes comme Robespierre peuvent être dénoncés comme coupables de tous les maux de la terre, de tous les crimes, y compris ceux qu’ils n’ont pas commis, ceux qu’ils ont combattus et, tant qu’à faire, ceux dont ils ont été eux-mêmes les victimes. »

Actes du colloque organisé le 26 octobre 2013 par l'association Présence d'Henri Guillemin

 

Alors, pires ou moins pires que Freud… Marat et Robespierre ? Ou aussi pires ? Mais il est à notre avis naïf de croire que Michel Onfray ait tant que cela contribué à donner à l’athéisme « pignon sur rue », à moins que l’on n’entende par là celui d’une maison de tolérance…

Serge Deruette, docteur en sciences politiques de l’ULB (Université Libre de Bruxelles), est professeur de sciences politiques, de philosophie politique et d’histoire des idées et des doctrines politiques à l’UMONS (Université de Mons), aux FUCaM (Facultés Universitaires Catholiques de Mons) et à la HEFF (Haute Ecole Francisco Ferrer, Bruxelles). Ce qui s’appelle ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier.

Nous l’avons déjà dit mais répétons-le, il est l’auteur d’un livre qui fait date (dans l’histoire de l’athéisme justement) sur l’abbé Jean Meslier, si tripoté par Voltaire et quelques autres, ici enfin rendu à lui-même. Et Serge Deruette est l’absolu contraire de Michel Onfray.

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Serge Deruette

Lire Jean Meslier, curé et athée révolutionnaire

Bruxelles, Aden, 2008  - 411 pages

 

 

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Religion du poignard ? Allez, zou !

(C’est Lotte Lenya qui chante)

 

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Vous avez dit « mercenaires »

(Nous, non, c’est Robespierre qui l’a dit)

Mais la question vaut d’être posée : Michel Onfray se trompe-t-il ou trompe-t-il ?

Sciemment ? Quand tous ceux qu’il traîne dans la boue portent justement ombrage aux puissants ignares de l’empire, on peut se dire qu’on ne croit pas trop aux chapelets de coïncidences, mais c’est sûr qu’on a mauvais esprit.

L’Université Populaire de Caen

Est la seule à n’être pas financée par l’État, c’est-à-dire par les contribuables.

Car… des universités populaires, en France, il y en a des tas. Presque autant - probablement autant - que d’universités tout court. Victor Hugo en a même été, en 1880, le président.

Voir ici : http://universitepopulaire.eu/

et ici : http://fr.wikipedia.org/wiki/Universit%C3%A9_populaire

Alors, celle de Caen, pourquoi ne fait-elle pas partie de l’AUPF ? Qui paie le loyer de ses locaux, les notes de chauffage et d’éclairage, les tableaux noirs et les photocopieuses, les femmes de ménage, etc ? C’est peut-être Michel Onfray qui a cassé sa tirelire. Sinon, qui ?....

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Andouilles farfelues, suite …

9. Finkie quenelle.jpg

Car la royne Niphleseth n’aime pas la concurrence.

 

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Post Scriptum

Puisque nous avons fait un emprunt non autorisé à notre plus grand psychiatre, signalons un site qui lui est consacré. Nous venons juste de le découvrir et ne l’avons pas encore vraiment exploré.

Il ne s’agit pas d’une université populaire mais du blog d’un étudiant de Paris-Ouest Nanterre La Défense, et il y est question  d’un master  "Mutations et enjeux pour la société". S’ils ont en tête de la changer dans le sens du père François, alors, oui, mille fois oui. On est pour. C’est là :

 

http://rabelaisie.wordpress.com/

 

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Mis en ligne le 12 juin 2014

 

 

 

 

20:23 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

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