14/12/2017

PALESTINE AU TOURNANT

1. XUE LONG.jpg

 

PALESTINE AU TOURNANT ?

 

2. russep GIF.gif

 

Résultat de la décision controversée de Trump : Le Fatah et le Hamas s’unissent

La Palestine enfin politiquement unie pour la première fois depuis bien des années

Adam Garrie – The Duran 9 décembre 2017

 

3. ABBAS POUTINE.jpg

 

En octobre de cette année, le Fatah et le Hamas se sont entendus pour former un gouvernement d’union, après des années d’impasse.

Toutefois, malgré la signature de cet accord du Caire, les deux partis avaient rencontré des difficultés pour mettre en œuvre certains de ses termes notamment en ce qui concernait le transfert d’une partie des pouvoirs administratifs sur la bande de Gaza à l’Autorité Palestinienne.

Aujourd’hui, cependant, les deux partis semblent d’accord pour opposer un front uni à la décision controversée de Donald Trump de reconnaître Jérusalem/Al Qods comme capitale d’Israël

Le porte-parole de l’Organisation de Libération de la Palestine Wasel Abu Yousef, dans un entretien accordé à Sputnik, a dit :

 

« Nous (le Fatah et le Hamas) sommes désormais unis dans l’opposition au gouvernement d’occupation et à la décision des États-Unis sur Jérusalem. Nous confirmons, au nom des mouvements palestiniens […] que Jérusalem est et reste la capitale nationale de la Palestine ».

 

Comme on l’interrogeait sur un appel spécifique du Hamas à une Troisième Intifada, Yousef a répondu :

 

« La question reste ouverte, le peuple palestinien ne restera pas silencieux, non plus que la communauté arabe, la communauté musulmane et le monde chrétien. Il y a des sanctuaires musulmans et chrétiens à Jérusalem. Toute action entreprise à l’égard de cette ville peut être considérée comme jouant avec le feu. »

 

Un peu auparavant, le ministre des Affaires étrangères palestinien avait confirmé que la Palestine n’aura plus d’échanges avec les États-Unis, sur le processus de paix qui pourrit depuis si longtemps, et que le président palestinien Abbas ne rencontrera pas le Vice-président US, dont la visite est prévue dans la région d’ici fin décembre.

Des responsables palestiniens, y compris l’ambassadeur de Palestine en Russie, ont fait savoir qu’ils recherchent de nouveaux partenaires internationaux pour négocier un accord de paix, à présent que les États-Unis ne sont plus estimés adéquats.

Interrogé là-dessus, Yousef a déclaré :

 

« Le Président de Russie, Vladimir Poutine, a exprimé tr ès clairement son point de vue, en disant que les résolutions et les lois internationales doivent servir de base à la résolution des conflits dans la région. Nous croyons, pour notre part, que la Russie et le président Poutine sont des amis du peuple palestinien et sont toujours du côté des résolutions internationales légitimes et des lois internationales.

Les États-Unis se retrouvent isolés face aux réactions de tous les pays, qui mettent en garde contre le danger représenté par leurs actes. Nous nous efforçons de mettre sur pied une conférence de paix internationale sous les auspices des Nations Unies, avec la participation de nos amis ­ la Fédération de Russie, la Chine et beaucoup d’autres  – , pour réaffirmer qu’il est nécessaire de se plier aux décisions du Conseil de Sécurité et de l’Assemblée Générale de l’ONU sur le problème palestinien ».

Source : http://theduran.com/palestine-fatah-hamas-parties-unite-t...

Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades

 

2. russep GIF.gif

 

13 décembre 2017

 

Donald Trump va-t-il réussir ce que personne jusqu’ici n’avait pu faire : unir le monde arabe ?

 

Palestine : Le président de la Turquie en appelle aux dirigeants du monde, au cours d'une conférence de l’OCI réunie d’urgence

 

Erdogan presse le monde de rejeter la décision de Donald Trump et de reconnaître Jérusalem Est/AL Qods comme capitale de la Palestine

Adam Garrie – TheDuran 13 décembre 2017

 

4. erdogan-summit.jpg

 

Le président turc Erdogan a accueilli ce-jour, à Istanboul, présidents, rois, premiers ministres, ministres des affaires étrangères et envoyés venus de tout le monde musulman. Président pour l’année de l’Organisation pour la Coopération Islamique (OCI) Recep Tayib Erdogan a convoqué un sommet d’urgence pour traiter de la reconnaissance unilatérale, par Donald Trump, de Jerusalem-Est/Al Qods comme capitale d’Israël.

Erdogan a ouvert la conférence en condamnant violemment la démarche « illégitime » des USA et a appelé le reste du monde à reconnaître Jérusalem-Est/AL Qods comme « capitale occupée de l’État palestinien ».

Le président turc a ensuite présenté ses condoléances aux familles des martyrs qui sont morts pour défendre la Palestine, avant de montrer des cartes où se voient clairement les régions de Palestine aujourd’hui illégalement occupées par Israël.

Il a continué en réitérant sa déclaration du début de la semaine, à savoir qu’Israël est un état tueur d’enfants et terroriste. Il a aussi critiqué le programme d’armement nucléaire secret d’Israël.

Erdogan a enfin réaffirmé que « Al Qods est une ligne rouge » qui doit être défendue contre les « campagnes racistes d’Israël »

Après Erdogan, le président palestinien Mahmoud Abbas s’est adressé à la conférence, pour affirmer que la Palestine n’acceptera pas plus longtemps l’intervention des USA dans le processus de paix. Qualifiant la déclaration de Trump de « crime » et de violation suprême des lois internationales, Abbas a déclaré que les Etats-Unis ne peuvent plus prétendre au rôle de partenaire neutre dans des négociations.

Abbas a aussi insisté sur le fait que la Palestine ne doit pas être un état divisé en Gaza et Cisjordanie. Seul un État uni sera considéré comme acceptable.

Le président palestinien a alors salué avec gratitude l’unité entre chrétiens et musulmans pour soutenir la Palestine en cette période difficile. Il a également prévenu que de nouveaux troubles sont à redouter, si les partenaires internationaux ne présentent pas, eux aussi, un front uni pour la défendre.

Le roi Abdullah II de Jordanie a aussi pris la parole, plaidant pour la restauration d’un protocole internationalement sanctionné pour Al Qods.

Le président de l’Iran Rouhani et le président du Liban Aoun prendront également la parole au sommet.

La conférence continue.

 

En attendant, voyez ici les discours complets des présidents turc et palestinien :

Pour les arabophones

(On est désolés pour l’absence de sous-titres)

 


 

Source : http://theduran.com/turkeys-president-erdogan-welcomes-wo...

Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades

 

2. russep GIF.gif

 

RESTE DU MONDE

 

Comment la Russie et la Chine s’y prennent pour concurrencer l’influence US en Amérique Latine

ou

Qu’arrive-t-il quand on marie les routes de la soie chinoises, le passage arctique russe et le canal du Nicaragua ?

Todd Royal - Russia Insider – 6 décembre 2017

 

5. CANAL NICARAGUA.jpg

 

Une rencontre de juillet dernier entre le président chinois Xi Jinping et le Premier ministre russe Dmitry Medvedev a jeté les fondements commerciaux et politiques de la Route Arctique chinoise, qui devrait s’unir avec la BRI (Belt & Road Initiative ou « Nouvelle route de la soie ») et comprendre un partenariat technologique et stratégique avec la Russie dans la mer Arctique : le partenariat a pour but ultime d’unir les deux nations dans l’hémisphère occidental, au moyen de la construction en cours du canal du Nicaragua, pour remplacer le canal de Panama.

Au début des années 2000, le commerce maritime mondial a connu une croissance sans précédent, quand la Chine est devenue un partenaire commercial des économies développées et de celles en voie de développement. La Route Arctique et la BRI  créent un scénario géopolitique  dans lequel la Chine et la Russie prennent solidement pied au Nicaragua, mais aussi ailleurs en Amérique Latine, grâce au groupe HKND de l’investisseur chinois Wang Jing. En 2013, la compagnie de Jing a obtenu, du président Ortega, un permis pour la construction du canal et pour son exploitation pendant cinquante ans. Le canal du Nicaragua  aura trois fois la longueur et deux fois la largeur » du canal de Panama, apportant une nouvelle solution au transport maritime entre la Chine et la Côte Est des États-Unis.

La BRI, sur le parcours de la Route de la Soie historique, va concerner 65 pays, 4,4 milliards de personnes et 30% du PNB du monde. L’investissement de Pékin totalisera un trillion de dollars [douze zéros, ndt]. Un des projets-types de la BRI est le Corridor Économique Sino-Pakistanais (CPEC) dont le coût s’élève à 62 milliards de $. Si la BRI est reliée à la Route Arctique, on se trouve en présence d’une situation gagnante-gagnante en matière de coopération éonomique, du même genre que l’Organisation de Coopération de Shanghaï (OCS), qui a amené les voisins combattants, l’Inde et le Pakistan, à s unir pour se développer pacifiquement. Ceci est typique de la politique chinoise de stabilité par l’intégration culturelle et sociale, qui tient compte du fait qu’il ne peut y avoir de prospérité sans sécurité.

Une fois que la Chine aura relié les deux projets avec l’aide de la Russie, les deux pays auront la possibilité de peser sur les destinées du Conseil Arctique et de l’Europe, diminuant ainsi le pouvoir des Etats-Unis et de l’OTAN. Sans compter que les leçons apprises de l’Arctique pourront s’appliquer au Nicaragua, parce qu’il y a un aspect pacifique dans le développement du secteur maritime de  la BRI à travers l’Arctique, qui « diversifie les routes commerciales en impliquant des états voisins dans des projets portuaires et dans la recherche scientifique ».

La Chine veut acheminer des marchandises vers l’Europe par l’Arctique, solution qui réduirait ses parcours maritimes de 20 à 30%, diminuerait la quantité de pétrole nécessaire pour transporter ces marchandises et ferait baisser d’autant le taux d’émissions polluantes. Du fait que 90% des marchandises chinoises sont transportées par mer, la réduction escomptée signifierait des économies plus grandes et des bénéfices plus élevés, tant pour les firmes chinoises que pour les autres. Mi-novembre, la Chine a lancé le brise-glaces Xue Long (la Russie a deux brise-glaces nucléaires), via le passage Nord-Ouest de l’Arctique, pour aider à relier la BRI à la Route Arctique. Ceci permettra à la Chine de relier le port de Dalian à Rotterdam dans les deux tiers du temps normal.

Il y a trois routes viables dans l’Arctique : la route Nord-Est, la route Nord-Ouest et la route « Nord-Nord », qui passe par le Pole. C’est du point de vue financier et géopolitique que ces routes justifient un croisement russo-chinois, parce que l’absence d’infrastructures plus la rigueur du climat font de la Route Arctique une proposition coûteuse – compte tenu, surtout, du fait que les trois routes ne peuvent être utilisées que quatre mois par ans.. La route Nord-Nord restera inaccessible jusqu’en 2050, selon les estimations des scientifiques, rendant, par là même, les deux autres encore plus coûteuses.

 

6. Comparative Arctic_route_map.GIF xxx.gif

Mais ces routes, pour la Russie – et particulièrement pour la Chine – sont inestimables. Pour prendre un exemple : le canal de Suez, qui est actuellement pour la Chine le seul moyen d’atteindre l’Europe, prend douze mille miles nautiques par rapport au passage Nord-Ouest, option qui ramène le trajet à moins de sept mille miles nautiques. Les possibilités sont formidables, et c’est pourquoi Pékin investit de façon si considérable dans les ports d’outremer – ainsi qu’en témoigne la première base chinoise à Djibouti (port aussi important pour les États-Unis que pour la Chine, à cause du Détroit de Bab-el-Mandab) – et dans les infrastructures à un degré sans précédent. 

Tout ce que la Chine pourra faire pour réduire les temps de navigation et augmenter les bénéfices avec l’assistance russe, deviendra le nœud central du lien entre la BRI et la Route Arctique.

 

7. bab el mandeb.jpg

 

Il est probable que la Russie fera son miel et acceptera la présence de la Chine en Amérique Latine, eu égard aux avantages du canal du Nicaragua et de ce que Pékin entreprend économiquement et politiquement dans la région. Mais la Russie fera son miel de la Russie dans l’Arctique et y gagnera la capacité d’exploiter les hydrocarbures et les autres ressources naturelles, grâce à la fonte rapide des glaciers. Avec les capacités de la Russie dans l’Arctique et les besoins de a Chine en ressources et en finances  pour soutenir ses coûteuses infrastructures, le projet titanesque de relier les deux routes offrira une alternative à l’ordre planétaire post-IIe Guerre mondiale imposé par les Etats-Unis. Cela signifie que des pays seront en mesure de choisir entre travailler avec les USA ou avec un bloc économique sino-russe qui tient à faire du commerce et de la géopolitique en même temps.

La viabilité d’un gargantuesque canal du Nicaragua, alors que le canal de Panama vient de subir une remise en état de 5,2 milliards $, paraît sottement aventureuse, mais pas si on considère la position de la Chine, qui en retire de nouvelles technologies en matière de commerce maritime et de canaux, tout en apprenant comment réduire ses frais de recherche et de développement. Bien que certains croient que le canal du Nicaragua soit une chimère, la Chine y voit un moyen de décongestionner la circulation dans l’hémisphère occidental, de créer de nouvelles possibilités économiques, de raccourcir les voyages et de construire des pipelines, des lignes de chemin de fer, des réseaux de cables en fibres optiques, des canaux de télécommunications et d’autres infrastructures.

La Chine veut des routes sûres pour ses marchandises et la Russie veut exercer une influence mondiale au moyen de ses compagnies pétrolières et de ses banques d’État capables d’offrir des lignes de crédit aux nations sud-américaines en difficulté. Au moyen des projets infrastructurels massifs que le canal du Nicaragua représente, la Chine et la Russie peuvent relier entre elles plusieurs régions d’Amérique Latine et pousser vers la sortie l’influence politique US par des moyens pacifiques et économiques. Si l’on en croit le centre US de la London School of Economics, les quatre intérêts principaux de la Chine en Amérique Latine sont : de s’assurer des ressources, d’acquérir un soutien politique et économique dans les forums régionaux et internationaux, d’encourager les nations à reconnaître la Chine au lieu de Taïwan et d’ouvrir de nouveaux marchés aux marchandises chinoises

Des investissements stratégiques, la sécurité et la capacité de projeter du pouvoir économiquement, politiquement et géopolitiquement non sans connotations financières, sont les raisons qu’on la Chine et la Russie de se serrer les coudes dans l’Arctique, pour prendre l’avantage sur les États-Unis en Amérique du Sud et Centrale, et si possible dans les Caraïbes. L’investissement et la connectivité sont les buts visibles de la BRI et de la Route Arctique, Mais la connectivité avec l’hémisphère occidental grâce au canal du Nicaragua semble être le bénéfice ultime qu’escomptent la Chine et la Russie en accroissant leur relation commerciale.

Source : http://russia-insider.com/en/how-china-and-russia-plan-ch...

Source originale: The National Interest

http://nationalinterest.org/feature/how-china-russia-are-... 

Todd Royal, M.P.P. (Master of Public Policy)  est un auteur et un consultant, basé à Los Angeles, Californie, qui écrit notamment dans The National Interest.

Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades

 

 

2. russep GIF.gif

 

Il y en a quand même à qui tout cela ne plaît pas…

 

« La Chine a gagné »

Charles Sannat – Insolentiae 13 décembre 2017

 

8. chine-hong-kong.jpg

 

C’est un article très pertinent de la non moins pertinente Myret Zaki du magazine Bilan en Suisse revenant sur le titre du magazine Time qui proclame la victoire de la Chine, ou plus précisément du modèle chinois, qui mélange savamment efficacité, absence de droit social, libéralisme débridé mais aussi dictature politique et liberté d’entreprendre avec l’autorisation de parti.

La Chine a effectivement inventé le modèle économique totalitaire le plus efficace économiquement uniquement parce que nous avons eu la stupidité de la laisser envahir nos pays avec ses produits alors qu’il suffirait d’avoir quelques droits de douane comme c’était le cas avant pour être préservés des mains voraces de nos amis chinois.

Bref, la Chine a gagné parce que nous nous laissons distancer et nous acceptons la défaite.

Plus inquiétant, sous prétexte de concurrencer la Chine, nous devenons nous-même des dictatures politiques, sans droit social et avec une baisse des salaires pour nous ajuster sur le “standard” chinois.

C’est une catastrophe pour la démocratie telle que nous l’avons connue qui se meurt sous vos yeux remplis de larmes.

Source : https://insolentiae.com/la-chine-a-gagne/

 

2. russep GIF.gif

 

Certes, il faudrait être d’une naïveté superlative, pour s’imaginer que de pareils déplacements de plaques tectoniques politico-économico-géopolitiques peuvent s’accomplir sans écraser du monde, et sans doute pas mal de monde (surtout, jusqu’ici, en Chine). Mais, comme le dit si pertinemment Vladimir Poutine ; « Allez, vous, gouverner un milliard et demi de personnes ! ». Oui,  et montrez de quoi vous êtes capables… Les reproches faits à la Chine d’après Mao par de vertueuses âmes suisses sur les moyens qu’elle emploie pour atteindre ses objectifs et sur ses objectifs eux-mêmes sont peut-être fondés. Reste à savoir de quelles cartes ont disposé ses dirigeants, et quel rôle a joué, joue et jouera encore, là comme ailleurs, cette inconnue incontrôlable que Saint-Just appelait « la force des choses ».

Quoi qu’il en soit, il faut être faux comme un jeton ou d’une ignardise assez crasse pour attribuer aux marchandises chinoises la descente de l’Occident aux enfers, qui a précédé de bien loin – et peut-être causé – le « made in China » des gadgets que le capitalisme occidental (tiens, on l’avait oublié celui-là !) l’a dressé à consommer.

 

2. russep GIF.gif

 

Tandis que le faux scandale du « Russiagate » s’efface, le vrai scandale de l’« Israëlgate » émerge

 

En d’autres termes, Trump n’a pas de soucis à se faire. Aucun responsable, si compromis soit-il, ne va se voir poursuivre pour collusion avec les Israéliens et/ou leur lobby américain.

Justin Raimondo – Russia Insider6 décembre 2017

 

9. FLYNN-KUSHNER.jpg

 

La vie est pleine de surprises. Vous savez… comme cette fois où vous espériez bien recevoir une bicyclette neuve pour Noël et ne doutiez pas que vos parents allaient se laisser fléchir, et que – caramba ! – le matin de Noël, elle était là, votre Sedgway flambant neuve ! Preuve ultime qu’en dépit de tous vos efforts, vous seriez toujours un vernis petit connard. (Et, oui, il y avait même une calculette dernier cri dans votre chaussette.)

C’est exactement ce qui vient d’arriver à « TheResistance » en cette saison festive. Depuis des mois, ils salivaient en respirant fort, dans l’attente du retournement de veste de Michael Flynn, l’ex-conseiller à la Sécurité Nationale, aujourd’hui mis en accusation pour avoir menti au FBI. Flynn a reconnu l’avoir fait en au moins deux occasions, toutes deux concernant ses réponses aux questions qui lui avaient été posées sur ses conversations avec l’ambassadeur russe Sergueï Kisylak. Pendant la période de transition –  entre l’élection de Trump et son entrée en fonctions – Flynn a en effet parlé de deux sujets avec les Russes : le retour de bâton possible suscité par la décision de l’administration Obama d’imposer de nouvelles « sanctions » et de fermer l’enceinte russe au Maryland, et la position russe sur la résolution de l’ONU condamnant l’installation de colonies israéliennes de plus en plus nombreuses en territoire palestinien.

La nouvelle équipe Trump était alors « intensément concentrée sur l’amélioration des relations avec Moscou et disposée à intervenir pour atteindre ce but » selon la phraséologie du New York Times, alors que les appels à la guerre du Parti Démocrate se faisaient de plus en plus stridents et que les démagogues comme Adam Schiff agitaient la chemise ensanglantée du Russiagate. Il fallait avoir des couilles : et nous avons encore là un cas où les prétendus non-interventionnistes, bien au chaud dans leurs think tanks et leurs universités, ont manqué à leur devoir de reconnaître aux gens de Trump le mérite qui était le leur.

Pensez-y bonnes gens : les Américains et les Russes possèdent les uns et les autres assez de puissance de feu nucléaire pour détruire plus de sept fois toute vie sur la planète. Cette épée de Damoclès pend à un tout petit fil  au-dessus nos têtes, comme elle l’a déjà fait pendant la dernière guerre froide avec Moscou. C’est une mécanique d’annihilation réglée sur alerte instable, et n’importe quel événement imaginable pourrait la déclencher : une erreur de calcul, un bluff stupide, un malentendu, un pépin technique, une épreuve de force telle que la crise des missiles de Cuba. Tout ce qui se trouve entre nous et l’extinction totale est l’espoir que cette machinerie de mort puisse être contenue par consentement mutuel. Et bravo à l’administration Trump pour avoir fait de la paix une priorité ! Si c’est à présent un crime, et même une « trahison », comme les abrutis de La Résistance ne cessent de le brailler, alors, que l’Inquisition de Washington en profite.  

 

10. Resist-Trump-as-Hitler-Flickr-640x480.jpg

 

Je me sens obligé de répéter ma mise en garde aux carriéristes de tout poil de la Beltway, qui brillent au petit firmament de l’anti-interventionnisme : pourquoi n’y a-t-il eu aucune défense de la Maison Blanche sur cette question d’une importance vitale ?

Étant donnée l’étendue des pouvoirs d’un conseiller spécial et la large marge de manœuvre qui lui est laissée pour intenter des actions contre d’éventuelles violations de la loi très éloignées de son mandat d’origine, peut-être aurions-nous dû nous attendre à ce que d’autres « rapports avec l’étranger » se fassent jour. Flynn a reçu instructions de nul autre que Jared Kushner, le gendre du Président, d’avoir à prendre contact avec « chaque membre du Conseil de Sécurité » pour obtenir que soit bloquée la résolution condamnant la confiscation, par Israël, de propriétés palestiniennes. Les Russes ont été directement contactés par Flynn, qui leur a bel et bien demandé d’opposer leur veto à la résolution du Conseil de Sécurité.

Les efforts infructueux de Flynn pour le compte des Israéliens ont été le fruit d’un appel israélien à d’administration Trump. Le jour suivant la conversation de Flynn avec l’ambassadeur russe sur le sujet, un responsable israélien a dit à CNN « qu’Israël – et semble-t-il le Premier ministre Benjamin Netanyahou en personne – avait contacté Trump pour tenter d’obtenir qu’il aide à tuer la résolution »

Tandis que l’enquête du conseiller spécial Mueller continue, l’étendue complète des manoeuvres secrètes des Israéliens pour saboter ce qui était alors la politique des Etats-Unis ne peut manquer de venir au jour, et cela pourrait s’avérer l’aspect le plus révélateur de toute l’affaire.

Ce qui est intéressant, c’est qu’un responsable israélien soit sorti du bois pour se vanter aussi effrontément de s’être adressé à l’administration Trump en vue d’obtenir l’arrêt de la résolution.

« Le responsable – dans un commentaire qui pourrait bien revenir hanter la Maison Blanche – dit qu’Israël avait “imploré la Maison Blanche [d’Obama] de ne pas y donner son feu vert, et lui avait annoncé que, si elle le faisait, nous n’aurions pas d’autre choix que de nous tourner vers le Président élu Trump.”

“Nous nous sommes tournés vers le Président élu”, a dit alors le responsable, “et nous avons beaucoup apprécié qu’il ait consenti à appuyer notre demande, ce qui n’était pas une chose simple à faire.”»

Insérer cette information dans les documents officiels renforce considérablement l’action en justice entreprise contre Flynn et probablement contre d’autres personnalités de l’administration Trump. Ce qui amène à se poser la question : les Israéliens ont-ils délibérément grillé Trump ?

Oui, je me laisse aller à de la spéculation pure, et pourtant, pourquoi un responsable israélien a-t-il ouvertement discuté d’une matière aussi délicate ? Alors même que les robots d’Obama tendaient leur souricière à Flynn – entreprise dont Tel Aviv peut bien avoir été au parfum –, les Israéliens faisaient savoir au monde qu’ils avaient les Américains dans leur poche.

Et voilà encore un peu plus d’eau au moulin de Mueller : mis à part ce qui précède, Kushner a des liens politiques et financiers avec Israël, liens qui vont vraisemblablement se retrouver sous la loupe du conseiller spécial. On peut voir à présent dans quelle direction cette enquête nous emmène. Au lieu de révéler la collusion entre Trump et les Russes, l’inculpation de Flynn révèle la collusion de Kushner avec Israël

Le Russiagate s’est-il métamorphosé en Israëlgate ?

Si c’est bien là, en effet, la direction que Mueller est en train de prendre, ce développement est assuré de mettre fin aux plus folles espérances de LaResistance. Parce qu’il est hautement improbable qu’aucun responsable, si compromis soit-il, se voie poursuivre pour collusion avec les Israéliens et/ou leur lobby américain.

 

11. trumpaipac-497x350.jpg

 

La dernière fois que la Justice US a essayé de le faire remonte à 2009, lors du scandale à l’espionnage Larry Franklin, dans lequel deux employés de l’AIPAC, le puissant lobby israélien, ont été poursuivis pour avoir obtenu des secrets sur le Conseil de Sécurité de l’analyste Larry Franklin. Cette affaire a été abandonnée parce que la poursuivre aurait révélé davantage de secrets encore.

C’était là un cas de véritable espionnage : la « collusion » est quelque chose de très différent et de beaucoup plus vague. Quoi qu’il en soit, le fait est qu’après ce qui semble des années de vains efforts, pas un iota de preuve n’est venu corroborer l’accusation selon laquelle les responsables de la campagne de Trump auraient comploté  avec Poutine pour priver Hillary Clinton de son droit divin à la succession de bureau ovale. Le mythe fondateur sur lequel repose l’enquête de Mueller – l’idée que la Russie était derrière le déchargement d’e-mails par Wikileaks – n’a jamais eu la moindre réalité pour commencer : par conséquent, une fois lancée, l’enquête Mueller s’est ramifiée en examen plus général de possibles influences étrangères sur l’administration entrante. Ce qui pourrait et devrait signifier que la moitié de Washington va devoir bientôt faire appel à ses avocats

Source : http://original.antiwar.com/justin/2017/12/03/russia-gate...

Via : http://russia-insider.com/en/fake-russia-gate-scandal-fad...

Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades

 

2. russep GIF.gif

 

12. banniere-livres.jpg

 

Une réédition qui tombe à pic !

 

13. Clara Zetkin.jpg

 

Un nouveau-né dans le « paysage » de l'édition, ça se célèbre, non ?

Les éditions LitPol entendent remettre à l'honneur les théoriciens du mouvement ouvrier en un temps où les « armes de la critique » s'avèrent plus que jamais  nécessaires.

Premier titre, annoté et commenté : Au club des femmes musulmanes, de Clara Zetkin (1926).

Ce livre de reportage réalisé en 1924-25 à Tiflis (Géorgie), par la théoricienne féministe Clara Zetkin, donne à voir comment le jeune État ouvrier cherche à créer les conditions d'émancipation pour les femmes immigrées, opprimées par un obscurantisme patriarcal religieux séculaire. C'était une politique d'« intégration » à mille lieues de celle qui fait consensus institutionnel sous nos cieux. Un pavé dans la mare !

Les cabinets de lecture (et les bibliothèque publiques !) vont se l'arracher.

64 pages, 10 euros (frais de port inclus en Belgique, + 2 Euros hélas pour les autres). Expédition dès réception du versement

Compte BE57 0639 6804 0635 d'Erik Rydberg (communication : Zetkin + adresse où le recevoir).

Source : Les éditions LitPol : http://www.erikrydberg.net/litpol

 

14. COuv-Zetkin.jpg

 

 

 

Clara ZETKIN

Au club des femmes musulmanes

Bruxelles, LitPol, 2017

64 pages

 

 

 

Présentation de l’éditeur

Islam, vaticaneries, talmudisme…

Comment traiter l’obscurantisme religieux ?

(Il y en a d’autres, mais, là,

cela clignote grave dans les médias.)

 

Sujet tabou.

Raison de plus pour aller voir comment

l’Union soviétique prenait le problème

à bras-le-corps, années vingt, trente.

 

Le témoignage de Clara Zetkin

(1857-1933) a la fraîcheur des aubes nouvelles

défuntes toujours à réinventer

 

Le club des femmes musulmanes,

pur produit du communisme innovant :

une île qui nous parle un autre langage.

 

Traduction revue, annotée et commentée.

Erik Rydberg, éditeur

 

 

2. russep GIF.gif

 

 

 

Mis en ligne le 14 décembre 2017

 

|

 

19:33 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

Les commentaires sont fermés.