26/10/2011

La curée

Death ship of no port.JPG

Voyez, voyez la machin’ tourner,
Voyez, voyez la cervelle sauter,
Voyez, voyez les Rentiers trembler ;
(CHOEUR) :
Hourra, cornes-au-cul, vive le Père Ubu !



LA CURÉE

Résumé de ce qui précède...
... et conclusions tirées par quelques personnes honnêtes



Aujourd’hui que le but véritable de ces 216 jours de boucherie est atteint, tous se vantent d’avoir – eux et personne d’autre – occis Kadhafi. Les Français d’abord, qui claironnent leur part de « responsabilité » dans la (fermons les yeux et essayons de visualiser... la République Française imposant par le meurtre de masse la monarchie à une république et la shar’ia à un état laïc... waw !) liquidation d’un chef d’état prisonnier de guerre, suivis de près par les Américains, antériorité dans le génocide obligeant, eux-mêmes suivis par les Anglais, qui se targuent du rôle joué par leurs forces spéciales – vous savez, les fameux SAS -  qui ont, maintenant on peut le dire, « encadré sur place, à Syrte, les forces du Conseil National de Transition et organisé la coupure des voies de retraite possibles pour Kadhafi et ses hommes ». Pourquoi en douter ? Depuis la révolte des Cipayes et même avant, on les savait capables de tout. Bien placé aussi le Qatar, état arabe comme on sait, et démocrate à n’en plus pouvoir. Il n’y a pas jusqu’à l’Allemagne, qui ne revendique sa part du meurtre Mais pourquoi diantre l’Allemagne s’accuse-t-elle d’un crime qu’elle ne peut pas avoir commis ? Eh, c’est que l’heure de la curée est venue et qu’il importe d’avoir les mains tachées de sang si possible jusqu’aux aisselles, pour pouvoir revendiquer une part conséquente du gâteau. Sans oublier la cerise qui le surmonte : ces fameux 1.700.000 Euros promis à qui capturerait le gibier mort ou vif, car il n’y a pas de petits profits.

Et c’est bien « mort » qu’il le fallait. Claude Angeli explique pourquoi et comment en page 3 du Canard enchaîné de cette semaine :

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*

KADHAFI CONDAMNÉ À MORT PAR WASHINGTON ET PARIS
Claude Angeli.
Mercredi 26 octobre 2011

Obama et Sarkozy ne voulaient pas qu’il s’en sorte vivant. De crainte qu’il ne parle trop lors de son procès devant la Cour pénale internationale.

Mercredi, 19 octobre en fin d’après-midi, un colonel du Pentagone téléphone à l’un de ses correspondants au sein du service secret français. Chargé du dossier « Kadhafi », l’une des priorités actuelles des généraux de l’équipe Obama, l’Américain annonce que le chef libyen, suivi à la trace par des drones Predator US, est pris au piège dans un quartier de Syrte et qu’il est désormais impossible de le « manquer ». Puis il ajoute que laisser ce type en vie le transformerait en « véritable bombe atomique ». Son interlocuteur comprend ainsi que la maison Blanche a rendu son verdict, et qu’il faut éviter de fournir à Kadhafi la tribune internationale que représenterait son éventuel procès.

Depuis quelques jours d’ailleurs, des commandos des forces spéciales américaines et françaises participaient ensemble à cette chasse au Kadhafi. À Paris, au Centre de planification et de conduite des opérations (CPCO), à la Direction du renseignement militaire (DRM) et au service action de la DGSE, plusieurs officiers évaluaient à une cinquantaine de membres du COS (Commandement des opérations spéciales) les militaires présents à Syrte.

Leur mission : porter assistance aux unités du CNT qui investissaient la ville, quartier par quartier, et, selon le jargon maison utilisée par un officier du CPCO, « traiter le guide libyen et les membres de sa famille ». Une formule codée en cours à la DGSE : « livrer le colis à Renard », et agir en sorte que Kadhafi n’échappe pas à ses poursuivants (une unité du CNT baptisé « Renard? ».

Hypocrisie internationale.

À l’Élysée, on savait depuis la mi-octobre que Kadhafi et l’un de ses fils s’étaient réfugiés à Syrte, avec gardes corps et mercenaires (ou résistants Libyens). Et Sarko avait chargé le général Benoit Puga, son chef d’état-major particulier, de superviser la chasse à l’ancien dictateur. Ce qu’il a fait en relation avec la « Cuve », le bunker souterrain où des officiers du CPCO sont en contact permanent avec tous les militaires engagés à l’étranger et les services barbouzards. À la DGSE comme à la DRM on ne se gêne pas d’ailleurs pour évoquer l’« élimination physique » du chef libyen, à la différence des formules bien plus convenables employées par l’Élysée, s’il faut en croire un conseiller du Président.

« La peine de mort n’était pas prévue dans les résolutions de l’ONU qui ont permis à l’OTAN d’intervenir, ironise un diplomate français. Mais il ne faut pas jouer les hypocrites. À plusieurs reprises, des avions français et britanniques avaient déjà tenté de liquider Kadhafi en bombardant certains de ses repaires, à Tripoli ou en détruisant notamment un de ses bureaux. » Et le même de signaler que, lors d’un procès devant la Cour pénale internationale, « ce nouvel ami de l’Occident aurait pu rappeler ses excellentes relations avec la CIA ou les services français, l’aide qu’il apportait aux amis africains de la France, et les contrats qu’il offrait aux uns et aux autres. Voir plus grave, ne sait-on jamais? ».

Le 20 octobre à 8 h 30 du matin, l’objectif allait être atteint. Trois avions de l’OTAN s’approchent de Syrte. Rien à voir avec une mission de reconnaissance effectuée par hasard : une colonne de 75 véhicules fuit la ville à vive allure. Un drone américain Predator tire des roquettes. Un mirage F1CR français de reconnaissance suit un Mirage 200-D qui large deux bombesGBU-12 de 225 kilos guidés au laser. Bilan : 21 véhicules détruits et Kadhafi seulement blessé.

Soupirs de satisfaction.

Des forces spéciales françaises sont alors présentes sur les lieux. L’histoire ne dit pas à quelle distance de ce qui va survenir, et que raconte avec abondance de détails un officier des services militaires de renseignements : « Il est capturé vivant par des combattants surexcités. La foule scande, Allah Akbar, à pleins poumons, le menace de ses armes et se met à le tabasser pendant que d’autres combattants qui peinent à prendre le dessus, crient de le maintenir en vie ».

On connait la suite, quelques images de ce lynchage suivi d’une exécution par balle sont apparues sur les écrans de télévision et dans la presse écrite. Mais la disparition de Kadhafi n’est pas la fin de l’histoire, car, en croire une analyse barbouzarde, « la Libye est entrée dans un no man’s land politique, une zone de turbulences imprévisibles. » Voilà qui devrait inquiéter ceux qui, dans plusieurs capitales occidentales et arabes, ont poussé des soupirs de satisfaction que Kadhafi ne serait jamais la vedette d’un procès international.


*


Or donc, puisque nous avons tous tué Muammar Kadhafi un peu plus et un peu mieux que les autres, comment avons-nous fait et qui nous départagera dans la course au butin ? Ce sont les vainqueurs qui écrivent l’histoire, non ? Et les vainqueurs, c’est nous. Alors, allons-y Folleville.

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À vaincre sans péril,
On triomphe sans gloire.





Qui a vraiment tué Kadhafi ?
Ce « killer » de Las Vegas venu de Sicile.
par Manlio Dinucci
Il Manifesto – 22 octobre 2011


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The Telegraph : 

« Comment l’OTAN a poussé le raïs dans les mains des militaires islamistes de Misrata. »



Les images de Kadhafi lynché et tué par une foule féroce de miliciens ont été diffusées à l’échelle mondiale, pour démontrer qu’en Libye il s’est agi d’une rébellion populaire qui s’est terminée par le renversement de l’odieux dictateur. Version simpliste, appartenant aux puissantes « armes de distraction de masse » utilisées dans l’opération Protecteur Unifié.  Toute autre est la réalité qui vient au jour, comme le montre la reconstruction documentée des événements faite le 21 octobre par le quotidien britannique The Telegraph.

Après avoir joué un rôle clé dans la conquête de Tripoli, les agents de la Cia et du service secret britannique MI6, qui opèrent sur le terrain en Libye, se sont concentrés sur la chasse à Kadhafi, qui avait échappé aux bombardements massifs de l’OTAN. Tandis que les drones et autres avions espions, dotés des appareils les plus sophistiqués, survolaient jour et nuit la Libye, des forces spéciales étatsuniennes et britanniques passaient au crible la zone de Syrte, probable refuge de Kadhafi. Celui-ci a été obligé, ces dernières semaines, de rompre le silence téléphonique, en utilisant un portable peut-être de type satellitaire. La communication a été interceptée, confirmant sa présence dans la zone.

Quand un convoi de plusieurs dizaines de véhicules est sorti de la ville, il a immédiatement été repéré par les avions espions : un Rivet Joint étasunien (qui peut repérer l’objectif à 250 Kms de distance), un C160 Gabriel français et un Tornado Gr4 britannique. A ce moment là, un drone Predator étasunien, qui avait décollé de Sicile et télécommandé via satellite depuis une base proche de Las Vegas, a attaqué le convoi avec de nombreux missiles Hellfire. Même si cela n’est pas spécifié, il s’agit d’un des Predator MQ-9 Reaper déployés à Sigonella (Sicile), où se trouve le personnel affecté à l’approvisionnement et à la manutention, et conduits par un pilote et un spécialiste des senseurs, tous deux assis à leur console aux Etats-Unis, à plus de 10mille Kms de distance. Le Reaper, en mesure de transporter une charge guerrière d’une tonne et demi, est armé de 14 missiles Hellfire (« feu d’enfer ») à tête antichar, explosive à fragmentation ou thermobarique. Immédiatement après, le convoi a été frappé aussi par des chasseurs bombardiers français Mirage-2000 avec des bombes Paveway de 500 libbres et des munitions de précision Aasm (Armement Air-Sol Modulaire), elles aussi à guidage laser. Cette attaque a été décisive pour la capture de Kadhafi.

Ces faits démontrent que, en réalité, c’est l’OTAN qui a capturé Kadhafi, en le poussant dans les mains de miliciens musulmans de Misrata, animés d’une particulière haine à son égard. Et que c’est l’OTAN qui a vaincu cette guerre non seulement en larguant sur la Libye 40-50mille bombes en plus de 10mille missions d’attaque, afin d’ouvrir la voie aux « rebelles », mais en infiltrant en territoire libyen services secrets et forces spéciales pour réaliser et diriger les opérations de guerre. Le plan  -décidé à Washington, Londres et Paris- était d’éliminer Kadhafi, qui dans un procès public aurait pu révéler des vérités incommodes pour les gouvernements occidentaux. Il n’est donc pas exclu que parmi la foule de miliciens hurlants, derrière le « jeune homme au pistolet en or » à qui on attribue le meurtre de Kadhafi, il y avait bien plus d’experts killers de profession.


 Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio



Sources :

Il Manifesto :
http://www.ilmanifesto.it/area-abbonati/in-edicola/manip2n1/20111022/manip2pg/02/manip2pz/312006/

AlterInfo :
http://www.alterinfo.net/Le-killer-de-Las-Vegas-venu-de-Sicile-Qui-a-vraiment-tue-Kadhafi_a65500.html


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Tout le monde y va de son commentaire : triomphalisme d’une indécence rare, même par les temps qui courent, chez les médiaputes, indignation nauséeuse chez les autres... Dans cette dernière catégorie, tous les grands noms sont au rendez-vous. Nous n’en cueillerons que quelques-uns, il vous faudra, chers internautes, aller chercher ceux que nous n'avons pas pu embarquer, dans leurs endroits habituels. Commençons par une jeune femme qui a bien des choses à dire :





Lizzie Phelan : «La guerre contre la Libye est une guerre contre l'Afrique»

 

Lizzy Phelan à Tripoli.gif
De retour au Royaume-Uni, après plusieurs mois passés en Libye où elle a couvert les crimes de guerre de l’OTAN et les mensonges des médias atlantistes, la journaliste Lizzie Phelan continue de se battre pour la vérité et la justice, et pour le peuple libyen. Son témoignage ci-dessous est un exemple saisissant de son engagement.

Lizzie Phelan a passé ses derniers jours en Libye - où elle était correspondante de PressTV - prise au piège dans l’Hôtel Rixos avec Thierry Meyssan, Mahdi Nazemroaya et deux autres membres de l’équipe du Réseau Voltaire.

Wikipedia lui fait l’honneur de la censurer.


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Sur la déchéance de l’Occident, Thierry Meyssan pose, à son habitude, le diagnostic sobre et précis qui s’imposait. Les faiblesses et les erreurs du bouc émissaire n’y sont pas omises. C’est ce qui ressemblera jamais le plus à la justice qui lui est due.


Le lynchage de Mouammar Kadhafi


par Thierry Meyssan

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La mort de Mouammar el-Kadhafi a été saluée par une explosion de joie dans les palais gouvernementaux occidentaux à défaut de l’être par le peuple libyen. Pour Thierry Meyssan, cet assassinat militairement inutile n’a pas été perpétré par l’Empire uniquement pour l’exemple, mais aussi pour déstructurer la société tribale libyenne.

Réseau Voltaire | Beyrouth (Liban) | 20 octobre 2011

Kadhafi mourant.jpg

Durant 42 ans, Mouammar el-Kadhafi a protégé son pays du
 colonialisme occidental. Il rejoint aujourd’hui Omar al-Mokhtar
 au panthéon des héros nationaux libyens.



Jeudi 20 octobre 2011, vers 13 h 30 GMT, le Conseil national de transition libyen a annoncé la mort de Mouammar el-Kadhafi. Bien que confus, les premiers éléments laissent à penser qu’un convoi de voitures a tenté de quitter Syrte assiégée et a été bloqué et partiellement détruit par un bombardement de l’OTAN. Des survivants se seraient mis à l’abri dans des canalisations. M. Kadhafi, blessé, aurait été fait prisonnier par la brigade Tigre de la tribu des Misrata qui l’aurait lynché.

Le corps du « Guide » de la Grande Jamahiriya arabe socialiste n’a pas été conservé dans sa ville natale de Syrte, ni transporté à Tripoli, mais acheminé comme trophée par les Misrata dans la ville éponyme.

La tribu des Misrata, qui a longtemps hésité à choisir son camp et est quasi absente du CNT, aura finalement investi Tripoli après son bombardement par l’OTAN, et aura lynché Mouammar el-Kadhafi après le bombardement de son convoi par l’OTAN. Elle aura même transféré son corps dans sa ville pour marquer son triomphe. En juillet, le « Guide » aura maudit les Misrata, leur enjoignant de partir à Istanbul et Tel-Aviv, faisant allusion au fait que leur tribu est issue de juifs turcs convertis à l’islam.

Un flot de commentaires préparés à l’avance a été déversé instantanément par les médias atlantistes visant à diaboliser Mouammar el-Kadhafi et, de la sorte, à faire oublier les conditions barbares de sa mort.

Les principaux dirigeants de la Coalition ont salué la mort de leur ennemi comme marquant la fin de l’opération « Protecteur unifié ». Ce faisant, ils admettent implicitement que celle-ci ne visait pas à mettre en œuvre la Résolution 1973 du Conseil de sécurité, mais à renverser un régime politique et à en tuer le leader, alors même que l’assassinat d’un chef d’État en exercice est interdit en droit états-unien et universellement condamné.

De plus, le lynchage de Mouammar el-Kadhafi montre la volonté de l’OTAN de ne pas le déférer à la Cour pénale internationale qui n’aurait pas été plus en mesure de le condamner pour crime contre l’humanité que le Tribunal pénal pour l’ex-Yougoslavie ne put prouver la culpabilité de Slobodan Milosevic malgré deux ans de procès.

Dans le torrent de boue déversé par les médias atlantistes pour salir sa mémoire, reviennent en boucle des accusations mensongères, ce qui montre a contrario que ces médias disposent de peu d’éléments authentiques utilisables à charge.

Ainsi revient l’affaire de l’attentat contre la discothèque La Belle à Berlin (5 avril 1986, 3 morts), jadis utilisée comme prétexte par l’administration Reagan pour bombarder son palais et tuer sa fille (14 avril 1986, au moins 50 morts). À l’époque, le procureur allemand Detlev Mehlis (celui qui truquera deux décennies plus tard l’enquête sur l’assassinat de Rafik el-Hariri) s’appuya sur le témoignage de Mushad Eter pour accuser un diplomate libyen et son complice Mohammed Amairi. Cependant, la télévision allemande ZDF découvrira plus tard que Mushad Eter est un faux témoin et un vrai agent de la CIA, tandis que le poseur de bombe Mahammed Aamiri est un agent du Mossad [1].

Ou encore, l’affaire de l’attentat de Lockerbie (21 décembre 1988, 270 morts) : les enquêteurs identifièrent le propriétaire de la valise contenant la bombe et son retardateur sur la foi du témoignage d’un commerçant maltais qui avait vendu un pantalon se trouvant également dans la valise piégée. La justice écossaise mit alors en accusation deux agents libyens Abdelbaset Ali Mohmed Al Megrahi et Al Amin Khalifa Fhimah et le Conseil de sécurité prit des sanctions contre la Libye. En définitive, pour obtenir la levée des sanctions, la Libye accepta d’extrader ses deux agents (le premier fut condamné à la prison à vie, le second fut innocenté) et de payer 2,7 milliards de dollars d’indemnités, tout en persistant à proclamer sa complète innocence. En définitive, en août 2005, un des chefs d’enquête écossais déclara que la pièce à conviction principale, le retardateur, avait été déposé sur les lieux par un agent de la CIA. Puis l’expert qui avait analysé le retardateur pour le tribunal admit l’avoir lui-même fabriqué avant que la CIA ne le dépose sur les lieux. Enfin, le commerçant maltais reconnu avoir été payé 2 millions de dollars pour porter un faux témoignage. Les autorités écossaises décidèrent de réviser le procès, mais l’état de santé d’Abdelbaset Ali Mohmed Al Megrahi ne le permit pas.

L’actuelle campagne de désinformation comprend aussi un volet sur le train de vie décrit comme somptueux du défunt et sur le montant pharaonique de sa fortune cachée. Or, tous ceux qui ont approché Mouammar el-Kadhafi, ou simplement ceux qui ont visité sa maison familiale et sa résidence après leur bombardement peuvent attester qu’il vivait dans un environnement comparable à celui de la bourgeoisie de son pays, bien loin du bling bling de son ministre du Plan, Mahmoud Jibril. De même, aucun des États qui traquent la fortune cachée des Kadhafi depuis des mois n’a été en mesure de la trouver. Toutes les sommes significatives saisies appartenaient à l’État libyen et non à son « Guide ».

À l’inverse, les médias atlantistes n’évoquent pas le seul mandat d’arrêt international émis par Interpol contre Mouammar el-Kadhafi avant l’offensive de l’OTAN. Il était accusé par la Justice libanaise d’avoir fait disparaître l’imam Moussa Sadr et de ses accompagnateurs (1978). Cet oubli s’explique par le fait que l’enlèvement aurait été commandité par les États-Unis qui voulaient éliminer l’imam chiite avant de laisser l’ayatollah Rouhollah Khomeiny rentrer en Iran, de peur que Sadr n’étende au Liban l’influence du révolutionnaire iranien.

Les médias atlantistes n’évoquent pas non plus les critiques que des organisations de la Résistance anti-impérialiste et nous-mêmes avions formulées contre Mouammar el-Kadhafi : ses compromis récurrents avec Israël.

Pour ma part, je peux attester que, jusqu’à la bataille de Tripoli, le « Guide » a négocié avec des émissaires israéliens, espérant parvenir à acheter la protection de Tel-Aviv. Je dois aussi attester que, malgré mes critiques sur sa politique internationale, et le dossier complet à ce sujet que la DCRI française lui a aimablement communiqué à mon sujet en juillet dans l’espoir de me faire arrêter, Mouammar el-Kadhafi m’a accordé sa confiance et m’a demandé d’aider son pays à faire valoir ses droits aux Nations Unies [2] ; un comportement bien éloigné de celui d’un tyran.

Les médias atlantistes n’ont pas non plus cité les ingérences que j’ai condamnées de la Libye dans la vie politique française, notamment le financement illégal des campagnes électorales présidentielles de Nicolas Sarkozy et de Ségolène Royal. Le « Guide » avait en effet autorisé son beau-frère Abdallah Senoussi à corrompre les deux principaux candidats en échange de la promesse de l’amnistier ou de faire pression sur la Justice française pour clore son dossier pénal [3].

Surtout, les médias atlantistes n’évoquent pas l’œuvre principale du « Guide » : le renversement de la monarchie fantoche imposée par les anglo-saxons, le renvoi des troupes étrangères, la nationalisation des hydrocarbures, la construction de la Man Made River (les plus importants travaux d’irrigation au monde), la redistribution de la rente pétrolière (il fit d’une des populations les plus pauvres du monde, la plus riche d’Afrique), l’asile généreux aux réfugiés Palestiniens et l’aide sans équivalent au développement du Tiers-monde (l’aide libyenne au développement était plus importante que celle de tous les États du G20 réunis).

La mort de Mouammar el-Kadhafi ne changera rien au plan international. L’événement important était la chute de Tripoli, bombardée et conquise par l’OTAN —certainement le pire crime de guerre de ce siècle—, suivie de l’entrée de la tribu des Misrata pour contrôler la capitale. Dans les semaines précédant la bataille de Tripoli, l’écrasante majorité des Libyens ont participé, vendredi après vendredi, à des manifestations anti-OTAN, anti-CNT et pro-Kadhafi. Désormais, leur pays est détruit et ils sont gouvernés par l’OTAN et ses fantoches du CNT.

La mort du Guide aura par contre un effet traumatique durable sur la société tribale libyenne. En faisant tuer le leader, l’OTAN a détruit l’incarnation du principe d’autorité. Il faudra des années et beaucoup de violences avant qu’un nouveau leader soit reconnu par l’ensemble des tribus, ou que le système tribal soit remplacé par un autre mode d’organisation sociale. En ce sens, la mort de Mouammar el-Kadhafi ouvre une période d’irakisation ou de somalisation de la Libye.

Thierry Meyssan


[1] Enquête du magazine Frontal, diffusée par la ZDF le 28 août 1998.

[2] Ce que j’ai fait à titre militant, sans rémunération aucune. Ndla

[3] Abdallah Senoussi avait été condamné par contumace en France pour l’attentat contre le DC-10 d’UTA (19 septembre 1989, 170 morts) durant la guerre du Tchad.


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URUBU : nom africain du vautour américain




Le site Alter Info met en ligne un article à l’ironie grinçante du journaliste brésilien Pepe Escobar, paru dans l’Asia Times, et vous offre même, en prime, une chanson de Bernard Lavilliers. N.B. : Le sarcasme est quelquefois dans l'absence de guillemets.

Comment l’Occident a vaincu
en Libye


par Pepe Escobar, Asia Times (Hong Kong), 22 octobre 2011
traduit de l’anglais par Djazaïri

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Les textes de Pepe Escobar sont souvent très intéressants, mais aussi difficiles à traduire, du moins pour moi. J’ai renoncé à plusieurs reprises à la traduction d’articles écrits par ce journaliste brésilien. Je me suis quand même décidé à traduire un se ses récents papiers parus dans Asia Times. Je suis pas vraiment satisfait du résultat, mais bon…

Dans cet article, Pepe Escobar revient sur la victoire de l’OTAN en Libye, une victoire que le président des Etats-Unis a d’ailleurs revendiquée comme telle, balayant ainsi toute idée saugrenue selon laquelle des «rebelles» auraient mis à bas le régime du colonel Kadhafi.

L’action de l’OTAN en Libye correspond en fait à un nouveau concept stratégique des Etats-Unis qui consiste à faire faire la partie visible du job par d’autres, en l’espèce les alliés incorporés dans l’OTAN et, dans des cas comme celui de la Libye, les monarchies démocratiques arabes.


(Lire la suite...)



Pour les vrais amateurs...

...un autre article de Pepe Escobar, où il réclame la mise en accusation de Nicolas Sarkozy et de David Cameron pour crimes contre l’humanité. (Repris par Planète Non Violence)  :
http://www.planetenonviolence.org/L-Iran-Le-Sun-Tzu-Et-La-Dominatrice-Pepe-Escobar_a2195.html




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USA - Chicago (Illinois)

Rick Rozoff est diplomé en littérature européenne, journaliste et directeur de STOP NATO INTERNATIONAL. Il collabore aussi, régulièrement, comme auteur, à Global Research, à Voice of Russia  (émissions en anglais de Voix de la Russie) et au Réseau Voltaire .
 
Ceci est la transcription d’une interview donnée à Press TV

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Libye :  Un meurtre brutal, gratuit –  Le Nouvel Ordre Mondial dans toute son évidente barbarie

Rick Rozoff

Le 22 octobre 2011.


« Un meurtre brutal, gratuit » John, Robles*

 

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Comment allez-vous M. Rozoff ?

Je suis assez bouleversé par les nouvelles de ce matin – d’hier matin en ce qui vous concerne.

Ok, quelle est votre première impression ?

Celle du meurtre brutal et gratuit d’un homme de près de 70 ans, tué après avoir été capturé. Et si le but des 216 jours de bombardements était avant tout de le tuer, ce qui est manifestement le cas, avec les multiples bombardements de sa résidence à Tripoli, dont un seul a tué un de ses fils et trois de ses petits-enfants, il s’agit sans aucun doute d’un assassinat ciblé et je suppose que l’OTAN peut maintenant en revendiquer le succès. Ils ont eu ce qu’ils voulaient.

Le président Barak Obama a dit qu’il allait y avoir un retrait de Libye très bientôt, à votre avis, cela signifie-t-il que l’objectif a été atteint ?

Oui, il l’a été totalement. Changement de régime, prise de contrôle des plus importantes réserves de pétrole d’Afrique, incorporation de la Libye, jusque là seul pays nord-africain à n’être pas membre du soi-disant « Dialogue méditerranéen »  de l’OTAN dans ce qui est à présent, selon le secrétaire général Fogh Rasmussen, un partenariat militaire avec l’Alliance de l’Atlantique Nord...  Oui, dans tous les sens, leur objectif a été atteint. Et ce n’est certainement là rien qui soit susceptible de bénéficier au peuple libyen.

Vous ne voyez pas cela comme un acte de justice envers le peuple libyen opprimé ? Je veux dire qu’il y a des gens pour qui Kadhafi était un type terrible : il a tué des milliers de gens, donc il méritait de mourir.

Il y a juste tellement – comment dire – de bassesse, de délectation gratuite dans le meurtre de cet homme, né il y a 70 ans dans la ville même où il a été assassiné le 216e jour des bombardements de son pays par l’OTAN.

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Il est né sous l’occupation fasciste italienne et il est mort sous l’occupation de l’OTAN. On ne peut pas s’empêcher de faire le parallèle, d’autant que l’Italie a fourni certains des avions qui dévastent son pays depuis la mi-mars... depuis le 19 mars. S’il était le monstre qu’ils nous dépeignent, et j’invite vos auditeurs à aller voir sur le site de l’OTAN, les caricatures innommables qu’ils ont postées tous ces derniers jours, graffiti muraux et autres, qui le représentent de manière avilissante et diffamatoire, pour le déshumaniser au maximum avant de l’assassiner...

D’accord, j’ai vu à la télévision son corps nu traîné comme un morceau de barbaque, pardonnez-moi l’expression.

Oui. Après qu’ils l’aient amené à Misrata. C’est à vomir, un traitement barbare, et même pire que barbare, et qui prend place dans une longue série d’outrages similaires. Il en a été de même avec Slobodan Milosevic en Yougoslavie et avec Saddam Hussein en Irak, et il en va de même avec tout dirigeant d’un pays, qui refuse de s’aplatir. Je ne mets pas tous ces hommes dans le même panier. Reformulons la chose autrement. Tout dirigeant dont « le temps est venu », de l’avis des États-Unis et de l’OTAN, doit s’attendre à mourir. Hussein a été pendu. Kadhafi a été flingué. Considérant que Kadhafi était censé être – il ne l’était que nominalement, mais peu importe – le chef de l’état et même le chef des armées – et le bombardement de ses résidences privées, au prétexte qu’elles étaient des centres de commandement, prouve que l’OTAN le considérait bien comme dirigeant les forces armées – lorsqu’ils l’ont capturé jeudi, il était un prisonnier de guerre et, à ce titre, sous la protection de la Convention de Genève, au lieu de quoi on lui a tiré dans la tête et on l’a massacré. C’est là le nouveau régime qui vient d’être implanté en Libye, et quel que soit le verbiage de l’Occident à propos d’état de droit et de préoccupations humanitaires, ceci est l’image brute et nue de ses intentions véritables. Comme l'a été la mort de Slobodan Milosevic dans un cul-de-basse-fosse des Pays-Bas, où on lui a refusé les soins médicaux en Russie, et comme la grotesque pendaison de Saddam Hussein. C’est là l’image véridique du nouvel ordre mondial, un ordre mondial dans toute son évidente barbarie.

Que voulez-vous dire « on lui a refusé les soins médicaux en Russie » ?

La Russie a offert au TPIY (Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, NdT) de faire venir Slobodan Milosevic à Moscou pour y suivre un traitement médical, mais son offre a été refusée et Milosevic est mort très peu de temps après. Il est même possible que les choses se soient passées de façon encore pire**.  Quoi qu’il en soit, l’image est très claire.

Est-ce que vous voyez un schéma, excusez-moi de vous interrompre. Est-ce que vous voyez un schéma répétitif - je suis sûr que oui - entre les cas Hussein, Ben Laden et maintenant Kadhafi ? Je veux dire, vous avez des pays, Hussein et Kadhafi par exemple, qui ont pratiquement stoppé leurs programmes d’armement. C’est à peu près sûr, Kadhafi coopérait avec les États-Unis dans la guerre contre le terrorisme, en permettant les vols de restitutions extraordinaires (« extraordinary renditions »)  vers la Libye. Et il avait arrêté ses programmes d’armement. Vous voyez là un schéma récurrent ?

Oui. Il y a très clairement un schéma, un mode opératoire, par lequel les États-Unis et l’OTAN se servent de quelqu’un à leurs propres fins, puis s’en débarrassent et le tuent. Slobodan Milosevic, à grand risque politique pour lui-même à l’intérieur de ce qui était à l’époque la République Fédérale de Yougoslavie, a joué un rôle actif dans les négociations visant à mettre fin aux hostilités armées en Bosnie, en remerciement de quoi son pays a été bombardé pendant 78 jours en 1999 par les États-Unis et leurs alliés de l’OTAN, et lui-même ensuite jeté aux oubliettes pour y mourir.

Il avait passé un accord avec la CIA, je pense, on l’a su plus tard, et c’est assez de notoriété publique qu’il s’attendait à être protégé.

Je ne connais pas tous les détails là-dessus, mais au bout du compte, on se retrouve toujours avec des tas de cadavres et des chefs d’état assassinés. Rappelons-nous bien ceci : quoique n’étant que nominalement chef de l’État, Muammar Kadhafi a eu la carrière de dirigeant la plus longue au monde. Il a été le dernier lien personnel – depuis que Fidel Castro s’est retiré de la présidence de Cuba – entre les luttes de libération nationales d’après la Deuxième Guerre Mondiale et l’émergence de nouvelles nations pendant la Guerre Froide et l’après-Guerre Froide, dont l’issue a été l’OTAN, force de frappe militaire capable de renverser les gouvernements à volonté n’importe où dans le monde. L’OTAN se vante, sur son site web, d’avoir accompli, à ce jour, 26.000 missions aériennes au-dessus d’un pays de 6 millions d’habitants, dont plus de 9.000 étaient des « sorties de combat ». Ce monstre est déchaîné depuis vingt ans sur le monde, et la Libye ne sera pas le dernier pays à lui servir de cible. Vous pouvez en  être sûr.

Que croyez-vous qu’il va arriver maintenant ?

Je ne sais pas si la Libye sera en état de se relever. Les puissances occidentales ont poussé à des affrontements tribaux pour pouvoir renverser le gouvernement de Kadhafi, et croire qu’on peut, après cela, faire rentrer le génie dans la bouteille, est faire preuve de vraiment beaucoup d’optimisme ou de faux-culterie. Avec le chef militaire du CNT (Abdel Hakim Belhadj) qui est quelqu’un que les États-Unis ont incarcéré et interrogé (= torturé, NdT) dans le cadre de leur programme de « restitutions extraordinaires », ex-combattant en Afghanistan et ex-leader du soi-disant Groupe de Lutte Islamique de Libye, vous avez des éléments d’Al Qaeda et des séparatistes... ils ont semé dans le pays un véritable pandemonium, et maintenant ils prétendent qu’ils veulent stabiliser la Libye. Je ne vois rien se produire de ce genre. Tous comptes faits, avec sa prétendue « no-fly zone » et son intervention humanitaire, l’OTAN a clairement fait la guerre à un gouvernement pour le compte d’une faction insurgée. Point. C’était l'intention de départ, et l'entreprise a réussi.


Traduction Catherine L. pour
http://lesgrossesorchadeslesamplesthalameges.skynetblogs.be

Source : www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=27224


___________  

* Né en 1966 à Rio Piedras, Porto Rico, John Robles est, à ce jour, le seul citoyen US à qui ait été accordé l’asile politique en Russie. Il est journaliste et présente, sur La Voix de la Russie, le célèbre programme en langue anglaise Moscow Mailbox, qui répond aux questions des auditeurs du monde entier sur tout ce qui concerne l’URSS et la Russie.
 
** Me Vergès a déposé plainte pour meurtre par empoisonnement (NdT).


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Et qu’en disent les gens honnêtes qui ne sont pas journalistes ?

Hugo Chavez :


Hugo Chavez réagit à la mort de Kadhafi ! par tawba2_974



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L'OTAN est l'outil de répression "le plus perfide
de l'histoire" (Castro)

Dossier : Kadhafi annoncé mort

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LA HAVANE, 24 octobre - RIA Novosti

  
L'OTAN est l'outil de répression "le plus perfide de l'histoire de l'humanité" a déclaré le leader de la révolution cubaine Fidel Castro dans un article de la série "Réflexions" publié dans la presse officielle cubaine.

L'OTAN est devenu un instrument de répression "après que l'URSS, prétexte à la création de cette Alliance par les Etats-Unis, a cessé d'exister", a ajouté le leader cubain.

Le leader cubain a estimé que les objectifs criminels de l'Alliance se sont révélés en Serbie en 1999, lorsque "les pays de cette funeste organisation ont dépêché leurs troupes pour soutenir les séparatistes kosovars".

Le leader libyen déchu Mouammar Kadhafi "a été grièvement blessé par l'un des chasseurs-bombardiers les plus performants de l'OTAN", il "a été capturé vivant avant d'être tué par des gens armés par cette organisation militaire", a indiqué Fidel Castro, commentant les récents événements en Libye.

Le fait que le corps de Kadhafi ait été exposé "comme un trophée de guerre constitue une violation des principes les plus élémentaires de l'islam ainsi que des autres croyances religieuses de par le monde", a ajouté Fidel Castro.


Source : Ria Novosti (http://fr.rian.ru/world/20111024/191649593.html


 

OTAN.jpg


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Mort de Kadhafi : des images "dégoûtantes"
(Poutine)

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Lors d'une intervention devant les membres du Front populaire, le premier ministre russe Vladimir Poutine s'est déclaré "révolté" par les images de la mort du dirigeant libyen déchu Mouammar Kadhafi, diffusées par les médias, et par le traitement réservé à sa dépouille mortelle.


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Ces braves gens ne savent pas de quoi ils parlent, et combien il est doux de renouer avec son passé mérovingien. Vous savez, celui de la reine Frédégonde et des écartèlements à quatre chevaux...


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Kadhafi sodomisé par des rebelles
soutenus par l’OTAN

La vidéo montre le viol image par image (BRUTAL)



Une analyse semble confirmer qu’un combattant rebelle a sodomisé Kadhafi avec un couteau.

par Tracey Shelton


http://www.informationclearinghouse.info/article29508.htm


Traduction (C.L.) :

Global Post, 25 octobre 2011 – Syrte, Libye.

Une analyse de la vidéo obtenue par Global Post d’un combattant rebelle qui a filmé le moment où le colonel Kadhafi a été capturé, confirme qu’un autre combattant rebelle dont l’identité n’est pas connue a sodomisé l’ex-leader alors qu’on le traînaît hors de la canalisation où il avait trouvé refuge.

Une analyse image par image de cette vidéo exclusive de Global Post montre clairement le rebelle tentant d’introduire une espèce de bâton dans le rectum de Kadhafi.


Mise en garde

Ces images et ces vidéos ne doivent être vues
que par un public mature.

Mise en garde

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petite libyenne.jpg
Une petite libyenne qui, on l’espère pour elle,
n’a au moins pas été sodomisée au couteau



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Veni, vidi, etc. (suite et non fin) :

We came, we saw, he died, haha. (Hillary Clinton)

Traduction :
« Nous sommes venus, nous avons vu, il est mort ».


Ils se prennent tous pour Jules César. Z'ont oublié comment il a fini ?


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Kill the poys and the luggage ! 'tis expressly
against the law of arms: 'tis as arrant a piece of
knavery, mark you now, as can be offer't; in your
conscience, now, is it not?

Shakespeare, Henry V


La vidéo qui suit ne prouve rien. Les pires dictateurs ont eu, eux aussi, une vie de famille. Même Franco, même Pinochet ont dû jouer avec leurs petits-enfants. Mais, outre qu’on n’a jamais vu aucun dictateur mourir les armes à la main en défendant ce qui restait de son peuple, la particularité de cette scène de famille-ci, c’est qu’aujourd’hui tous sont morts : les grands, les petits, les femmes, les chiens et les bagages.







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À propos de vie de famille ( chacun la sienne) :

Sarko 2e bébé.jpg

Marine Le Pen a trouvé regrettable que Nicolas Sarkozy n’ait pas
donné à sa fille un prénom français



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Ainsi, au nom du prophète pour les uns, de la  démocratie pour les autres, un homme de 70 ans, la moitié de sa famille et un bon paquet de leurs compatriotes ont été abattus comme des animaux de boucherie (je veux dire, avec la même sauvagerie routinière). C’était ce que voulait le capo Obama (dont l’assassinat ciblé semble être devenu un des passe-temps favoris) et qu’étaient prêts à faire pour lui ses féaux porte-flingues.

Dans la mesure où une seule personne était visée, c’est un assassinat qui a coûté cher (aux Libyens surtout, et aux contribuables d’un peu partout), aussi cher qu’écraser une mouche au marteau-pilon sur le nez de la Joconde. Mais le plaisir est sans prix, et le butin, d’ailleurs, vaut sans doute bien plus cher que la Joconde. À l’aune des valeurs de ces gens.

La pègre planétaire a été fidèle à elle-même. On n’en attendait rien d‘autre. Reste à savoir s’il est admissible de l’endurer sans la combattre et quand l’impuissance trop aisément acceptée devient de la complicité.

Que dire des exécuteurs ? Ce sont des prétendus croyants. De l’espèce de ceux qui ont ravagé l’Europe pendant plus de deux siècles, sans grandes différences de forme. Avec leurs cerveaux reptiliens d’infantiles fanatiques, ils ne pouvaient que haïr aveuglément un homme qui avait tenté, pendant plusieurs décennies, de rassembler sur la tête des siens le meilleur de deux mondes en train de s’affronter, s’imaginant avec raison qu’il était possible de les faire cohabiter. L’exécution en elle-même est d’une affligeante mais sempiternelle banalité : ils l’ont tourmenté pour se faire plaisir, l’ont achevé pour toucher leur salaire, et ont profané sa dépouille pour qu’il ne puisse « aller au ciel » (c’est vieux comme l’imbécillité humaine, demandez à Molière). Parce qu’il n’y a pas de petits profits (voir plus haut), certains ont filmé leur propre insurpassable dégradation, sûrs de trouver des acheteurs pour leurs immondices. Ils ne se sont pas trompés.

Quant au colonel Kadhafi, quelles qu’aient pu être ses erreurs – d’appréciation, de tactique ou de stratégie -  quelles qu’aient pu être même ses fautes, certaines apparemment graves, en matière de morale publique, il s’est, par la manière dont il a fait face à l’invasion de son pays et par sa fin, hissé au niveau des plus grands hommes d’état : de ceux qui remplissent jusqu’au bout le mandat que leur peuple leur a donné ou consenti, en mettant leur vie dans la balance.

 

kadhafi poster.jpg

Qu’il repose en paix.


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C.L.

 

 

 

Post Scriptum : Ceci est notre avant-dernier post avant mise en sommeil temporaire de ce blog. Notre webmaîtresse Théroigne doit déménager - elle ne sait encore où ni quand, mais vite - et va avoir les bras pleins de caisses et de meubles démontés jusqu'à... on vous dira.