27/02/2017

SUS À L'ANGLOIS !

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Sus à l’Anglois !

 

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Mais où diable est-elle passée

 

Andre Vltchek explose. Assez c’est assez ! Il est vrai qu’à force d’élever l’hypocrisie au rang des beaux-arts, il fallait bien qu’un jour quelqu’un abatte son poing sur la table. Il s’y colle.

 

Enfermez l’Angleterre, en taule ou au cabanon !

Andre Vltchek – Information Clearing House24 février 2017

 

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Et nous y revoilà ! Toujours la même rengaine, le même vieux refrain archi-usé. Une fois de plus, le monde entier s’entend dire avec aplomb ce qu’il doit savoir, penser et croire. Une fois de plus on lui souffle jusqu’au rythme et au leitmotiv, pour qu’il sache comment il doit se dandiner en cadence.

Qui pourrait y résister ? Les paroles de l’inusable scie ne sont-elles pas prononcées en bon anglais et avec cet air de supériorité morale et intellectuelle qui ne peut que disperser tous les doutes ?

Le 19 février 2017, RT a publié ce qui suit :

 

« Le Telegraph, un des porte-parole préférés de la désinformation des services secrets anglais, se lance dans une autre opération de guerre psychologique envers la Russie », dit le journaliste indépendant Martin Summers. Une accusation de plus vient donc d’être lancée contre la Russie par le quotidien britannique, qui publie une histoire selon laquelle Moscou aurait été derrière un complot visant à tuer le Premier ministre du Montenegro en octobre dernier… Selon l’article, la Russie voulait renverser le gouvernement du pays pour l’empêcher de devenir membre de l’OTAN.

 

Donc, maintenant, c’est le Montenegro. Hier, c’étaient la Crimée, le Donbass et les élections américaines. Et revoilà la vilaine Russie ! La vilaine Chine, les vilains pays socialistes d’Amérique Latine, la vilaine Syrie, Érythrée, Zimbabwe, Afrique du Sud, Corée du Nord, Philippines, tous ces vilains qui se moquent de la supériorité anglo-saxonne.

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Cette fois-ci, je n’ai pas l’intention d’écrire un long essai philosophique sur « l’absence de vergogne de la propagande anglaise ». Je vais juste interrompre un instant l’article de 10.000 signes que je suis en train d’écrire pour l’Académie Chinoise des Sciences Sociales (CASS) sur l’impact de la Révolution soviétique de 1917 dans le monde.

Parce que je tiens à rappeler ce qui, selon moi, devrait être évident pour tout le monde, mais qui apparemment ne l’est toujours pas pour des dizaines de millions de gens, à savoir qu’il est impossible de prendre au sérieux ces types qui, en Angleterre, dirigent les merdias grand public et les réseaux de la propagande mondialiste. Depuis des siècles, aucun autre pays au monde n’a causé plus de douleurs à la planète, détruit plus de vies, ruiné plus de nations et de cultures et volé plus de ressources matérielles aux autres peuples que le Royaume Uni. Et tout cela a été fait sans battre un cil, a été glorifié et justifié par l’appareil de propagande le plus avancé qui existe, tout a été « défendu sur des bases morales ». Le concept entièrement tordu de justice à l’anglaise a d’abord été appliqué à l’intérieur du pays, et exporté ensuite vers tous les coins du globe.

Cela a continué et continué pendant de longs siècles, et cela continue aujourd’hui, les violeurs imposent des codes moraux qui sont mondialement acceptés. Les assassins en masse dirigent des cours de justice internationales, les menteurs et voleurs notoires enseignent « l’objectivité » au reste du monde. Les gourous de la désinformation éduquent leurs propres enfants mais aussi ceux des « élites » d’un peu partout dans les « prestigieuses » usines d’endoctrinement que sont leurs écoles et leurs universités.

Il est d’autre pays, bien sûr, qui ont fait de leur mieux pour tenter de dépasser le Royaume Uni en matière de brutalité, d’avidité et d’art de tromper. Il vaut la peine de mentionner pour mémoire ces candidats au championnat du monde du génocide qu’ont été la France, l’Allemagne, l’Espagne et, plus récemment les États-Unis. Ils lui ont fait concurrence avec zèle et détermination, mais en dépit de tous leurs efforts, ils n’ont jamais vraiment réussi à rattraper leur modèle.

S’il vous plaît, contentez-vous juste d’y réfléchir un moment, si vous ne le faites pas déjà depuis des années. Ensuite, lavez-vous bien les yeux et rejetez un coup d’oeil aux tabloïdes et à ces « publications de référence » qui paraissent au Royaume Uni. Regardez leurs chaînes de télévision spécialisées dans l’endoctrinement de masse. Et, si vous êtes encore capable de détachement et de bon sens, comparez ce qu’on vous y raconte avec ce que vous voyez en regardant par la fenêtre, où que vous soyez dans le monde.

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Il y a des années que je travaille sur tous les continents, dans quelque chose comme 160 pays. Partout, on m’a raconté des histoires à faire dresser les cheveux sur la tête, on m’a montré les preuves des crimes les plus monstrueux et les plus barbares commis part les britanniques presque partout sur cette planète.

Pour en dresser une liste à moitié complète, il faudrait y consacrer une brochure d’une taille respectable, si pas un livre entier. Ne mentionnons que quelques-unes des horreurs les plus flagrantes dont la « Grande » Bretagne s’est rendue coupable : la traite d’esclaves et la destruction d’une énorme partie de l’Afrique, avec mise à mort directe ou indirecte de dizaines de millions de gens. L’occupation monstrueuse du « Sous-Continent » au prix de dizaines de millions de vies (y compris au moyen de famines artificiellement organisées). La mise à sac d’énormes parties de la Chine, dans son effort pour éradiquer ou au moins briser la nation la plus peuplée du monde. Les attaques brutales contre la jeune Union Soviétique. L’horrible traitement des populations insulaires d’Océanie (Pacifique Sud) jusqu’aux Caraïbes. Le gazage et le bombardement, c’est-à-dire l’extermination littérale des peuples du Moyen Orient, dans ce qui est aujourd’hui le Koweit et l’Irak jusqu’en Palestine. Les invasions de l’Afghanistan, dont le « règne de la terreur à Kaboul » de 1879. Il y a eu quantités d’autres choses, vraiment beaucoup de crimes cauchemardesques et d’actes sans nom, mais aujourd’hui je fais court.

Dans le « Nouveau Monde », c’est-à-dire dans des pays comme les États-Unis, le Canada et l’Australie, les plus terribles massacres de peuples indigènes ont été commis par les deux premières générations de colons européens, principalement anglais.

 

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En réalité, la Grande Bretagne n’a jamais cessé un seul instant de commettre des crimes contre l’humanité. Depuis la IIe guerre mondiale, elle donne des cours aux USA, stratégiquement et idéologiquement, dans l’art de diriger un empire et de fabriquer l’unanimité du consentement en Occident, et même parmi les populations des pays colonisés (dans le contexte néo-colonial).

Elle a été impliquée dans certaines des actions les plus viles de l’histoire moderne, dans des pays comme l’Égypte, l’Iran, l’Irak, l’Afghanistan, le Congo, ainsi que dans le Pacifique et la région des Grands Lacs en Afrique.

Je le répète, ceci n’est qu’un bref résumé, très incomplet.

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Avec l’expérience qu’ils ont de l’occupation depuis des siècles d’énormes parties du monde, et sachant aussi d’expérience comment « pacifier » les indigènes, les Britanniques ont fini par développer, pour ensuite l’enseigner au reste du monde occidental, leurs très efficaces méthodes d’endoctrinement. Celles-ci ont ensuite été propagées davantage encore, principalement parmi les « élites » des nations colonisées. Résultat : des notions de perception globale complètement standardisées se sont développées et ont été mises en œuvre et imposées jusqu’en ce moment même. Elles comprennent une vision du monde en général, des « principes » et des « standards moraux », des lois et de la justice (y compris des concepts comme les « droits humains ») et même un jeu complet de valeurs générales.

La langue anglaise (surtout bien articulée avec un certain accent reconnaissable et acceptable) est devenu le principal outil linguistique incarnant à la fois la vérité et l’autorité.

Des nouvelles, présentées d’une certaine manière « objective » et avec un certain accent (ou un jeu acceptable d’accents), sont devenues subconsciemment, pour la grande majorité des gens, beaucoup plus dignes de foi que celles présentées par ceux qu’un grand journaliste, anthropologue et philosophe polonais, Ryszard Kapuscinski, appelait « les autres ».

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Ce système en apparence « parfait » et à l’épreuve des balles a fini par générer une paresse intellectuelle, de la soumission et même de la servitude. Il réussit ainsi à remplir sa fonction, qui est de maintenir le statu quo.

Les mensonges s’empilent sur les mensonges, et même les plus évidentes fabrications ne sont plus, depuis quelque temps, remises en cause, si ce n’est dans certains organes marginaux, évidemment qualifiés d’« extrémistes » par le régime occidental.

L’empire colonialiste s’est débrouillé pour survivre. Il exerce à présent un pouvoir total. Il domine la psyché du colonisateur aussi bien que celle du colonisé. Des avancées, qu’on devait aux luttes de libération et d’indépendance d’après la IIe guerre mondiale, ont été adroitement annulées. On a pu alors officiellement déclarer le colonialisme « disparu ».

À un moment donné, les démagogues anglo-saxons ont inventé le « politiquement correct », outil encore plus efficace destiné à neutraliser et à « pacifier » toute résistance sérieuse. Le politiquement correct prétend que toutes les nations et toutes les races sont égales, il glorifie même, du moins verbalement, ces « petits peuples » et presque toutes les cultures des nations sous-développées », tandis que dans la réalité l’empire continue à piller et à manipuler la planète, comme il l’a fait depuis des siècles dans ses colonies, où les seuls qui prospèrent sont les membres de l’« élite » ralliée, les gouvernements moralement corrompus d’un monde démuni et esclave.

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Comme il l’a toujours fait dans le passé, le régime choisit ses ennemis de façon pragmatique, et leur applique ensuite ses tactiques les plus éprouvées et les plus méprisables, lançant contre eux des campagnes de diffamation, déshumanisant les citoyens et les dirigeants des pays qu’ils ont choisis pour adversaires et créant souvent de fantasmagoriques mais très efficaces théories du complot.

Les médias britanniques, les agents de propagande britanniques, en fait tout l’establishment britannique ont atteint une perfection absolue dans le domaine du contrôle des cerveaux et du bourrage de crâne.

Comment, s’il n’en était pas ainsi, quiconque dans son bon sens prendrait-il au sérieux ce que racontent ceux qui sont responsables de la perte de dizaine de millions, peut-être de centaines de millions de vies humaines dans tous les coins du monde ?

Comment les maîtres d’œuvre de notre mondialisme insane pourraient-ils être pris au sérieux, s’ils n’avaient réussi à endoctriner complètement leurs « sujets » ?

Certains diraient que nous vivons dans un monde où la « normalité » ne se trouve plus que dans les asiles de fous, et que le seul endroit où puissent encore se réfugier un homme ou une femme doués de raison est derrière des barreaux ou sur une barricade.

Cependant, ceux qui pourraient nourrir ce genre d’idée ne doivent pas être très nombreux, puisque toute forme de réflexion est maintenant standardisée et sous contrôle. Cette fameuse liberté dont il est fait si grand cas se résume désormais à une poignée de choix personnels très limités, souvent égoïstes, que nous sommes encore autorisés à faire, tout en étant bel et bien bouclés à l’intérieur du système existant sans pouvoir en sortir.

Cette obsession britannique, européenne, en fait occidentale de tout contrôler, de tout maîtriser dans le monde a réussi à faire dérailler l’évolution naturelle des humains. Au lieu d’aspirations plus hautes, au lien de tentatives optimistes de construire une société égalitaire compatissante et pleine de joie, notre humanité se retrouve une fois encore enlisée dans une espèce de bourbier maître-esclave, dans quelque chose qui avait pourtant eu l’air d’être près de disparaître pendant certaines périodes du XIXe siècle et, un peu plus tard, au XXe siècle.

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Comment combattre ce cauchemar ? Je l’ai écrit souvent et je dois le répéter. Pour faire changer les choses, il faut d’abord comprendre la réalité. Mais il ne s’agit pas de connaître seulement les faits, il s’agit de savoir les analyser, il s’agit de savoir comment percevoir le monde et les événements essentiels.

Nous sommes perpétuellement bombardés, littéralement inondés d’informations, de données et de « faits ». Ce qui manque, c’est une façon totalement nouvelle de trier et d’analyser les réalités dans lesquelles nous vivons.

L’Empire n’occulte pas les faits. Il se livre à quelque chose de beaucoup plus sinistre : il rend les gens incapables de les comprendre et de les analyser de manière logique.

Commençons par les notions de base les plus élémentaires. « Un meurtrier en masse ne peut pas s’ériger en juge ». « Celui qui endoctrine et pratique le lavage de cerveau ne peut pas enseigner ». « Ceux qui mettent des millions de gens dans les fers ne doivent pas être autorisés à prêcher la liberté ».

La réalité, c’est que nous sommes en présence d’une poignée de nations et de cultures mentalement dérangées, qui ne cessent de vouloir soumettre les autres, de violer et de piller des nations entières et même des continents, et qui veulent continuer à diriger de la sorte notre planète, si belle mais si terriblement défigurée.

Ces nations moralement mortes n’ont aucun reste de compassion et pas la moindre trace de rationalité. Ce fait a été prouvé encore et encore. Un million de victimes, dix millions de victimes, qu’est-ce que cela leur fait, du moment qu’ils peuvent continuer à dominer. La nature ruinée... des îles qui disparaissent... l’air empoisonné... tout cela leur est égal.. Des peuples entiers réduits à l’état de bétail endoctriné, émotionnellement et intellectuellement uniformisé... bof, on s’en fout, non ?

C’est une réalité extrêmement troublante, mais c’est la réalité. Plus tôt nous la reconnaîtrons pour ce qu’elle est, mieux cela vaudra.

La Grande Bretagne devrait s’asseoir sur son cul et pleurer d’horreur, en se rappelant tous les crimes qu’elle a commis, les camps de concentration qu’elle a construits en Afrique et ailleurs, en se souvenant des famines qu’elle a déclenchées en Inde et ailleurs, de ces monceaux d’innocents qu’elle a massacrés sur chaque et sur tous les continents. Elle devrait hurler de honte du nihilisme qu’elle a propagé, des enthousiasmes qu’elle a ruinés, des beaux rêves et des espoirs de notre espèce, qu’elle s’est acharnée à éteindre.

Elle devrait se figer sur place et pleurer d’horreur en se représentant les instructions qu’elle a données à des pays comme l’Afrique du Sud, aux États-Unis et au Rwanda, des instructions qui ont entraîné de terribles bains de sang au lieu de l’harmonie et du progrès dont avait besoin notre monde.

Pourquoi toute cette terreur ? Seulement pour que le Royaume Uni et ses cohortes puissent continuer à dominer et tout assujettir autour d’eux ? Il ne s’agit pas seulement de rapacité ou de ressources naturelles, il s’agit de pouvoir. Il s'agit de tyrannie.

Je ne veux plus de leurs analyses. Je ne veux plus de leurs nouvelles, de leurs informations, de leurs films, de leurs livres et de tout le fourbi de leur propagande. Même dans la solitude obscure d’une caverne on peut mieux comprendre le monde qu’en lisant leurs feuilles de désinformation ou en regardant leurs chaînes d’endoctrinement télévisé. Tout cela n’a pas d’autre but que de déboussoler les gens pour les rendre passifs et soumis. Leurs présentateurs aussi bien que leurs journalistes de l’écrit ressemblent à de tristes robots lobotomisés : il n’y a pas de vie, rien de neuf, rien de hardi ni de révolutionnaire dans leurs paroles. Ces êtres fonctionnent approximativement : ils bougent, mangent, chient, rabâchent ce qu’ils sont censés rabâcher, mais ils ne vivent pas.

Ils ne savent que salir, pas inspirer. Quand on trouve chez eux un semblant d’optimisme, ou de rire, il est toujours faux, préfabriqué et produit en série.

Si on y réfléchit un peu, cela va de soi. Un bourreau ne peut pas être un visionnaire ou un idéaliste.

Comparée à celle de la Chine ou de l’Iran, la culture de la Grande Bretagne est relativement jeune. Et pourtant, on la sent vieille, fatiguée, éteinte et obsolète. Trop de crimes et trop de mensonges peuvent épuiser même un jeune organisme.

Si l’Angleterre était une personne se mouvant dans une société normale, elle serait soit en prison soit dans un asile d’aliénés. On pourrait en dire autant d’ailleurs du reste de l’« Occident ».

Nous n’avons rien à apprendre d’un maniaque assassin, n’est-ce pas ? Notre seule préoccupation devrait être comment lui passer la camisole de force, comment l’empêcher de tuer et de faire du mal aux autres, et comment y arriver le plus vite possible.

Je doute aussi qu’avec un tel pedigree, un pareil curriculum, notre dangereux dément doive être autorisé à interpréter publiquement le monde, à enseigner quoi que ce soit à qui que ce soit, et même à participer à aucune discussion sur les questions essentielles qui se posent à notre planète.

 

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Andre Vltchek (ici avec Noam Chomsky) est un philosophe, romancier, cinéaste et journaliste d’investigation américain d’origine tchèque, né à Léningrad. Il a couvert les guerres et les conflits dans des douzaines de pays. Ses trois derniers livres sont le roman révolutionnaire Aurora et deux essais politiques : Exposing Lies Of the Empire (Révéler les mensonges de l’Empire) et Fighting against Western Imperialism (Combattre l’impérialisme occidental), qui sont déjà des best sellers. Il est aussi le co-auteur – avec Noam Chomsky – de On Western Terrorism: From Hiroshima to Drone Warfare  (Sur le terrorisme occidental. D’Hiroshima à la guerre par drones). On peut  voir ses autres ouvrages ICI. En ce moment, Andre réalise un film pour teleSUR et Al-Moyadeen. Voir ici Rwanda Gambit, son documentaire révolutionnaire sur le Rwanda et la République Démocratique du Congo.

Vltchek a vécu en Amérique Latine, en Afrique et en Océanie. Il vit actuellement en Extrême et au Moyen Orient et poursuit son travail dans les autres parties du monde.

On peut le joindre sur son site web http://andrevltchek.weebly.com et sur Twitter.

Source : http://www.informationclearinghouse.info/46530.htm

 Traduction c.l. pour Les Grosses Orchades

 

UK 'pilots' working way through kill list of UK citizens fighting for ISIS in Iraq and Syria  (des pilotes du Royaume Uni « travaillent » sur la kill list de citoyens britanniques combattant pour ISIS en Irak et en Syrie). Des pilotes de la RAF assassinent secrètement des djihadistes britanniques soupçonnés de vouloir commettre des attentats en Grande Bretagne.

MPs call on Theresa May to release 'kill list' for UK drone strikes (Des membres du Parlement réclament à Thereza May la publication des « kill lists » faisant l’objet de frappes par drones du Royaume Uni). Lord Macdonald, Directeur des Poursuites pénales a co-signé une lettre à Thereza May, exigeant une plus grande transparence sur l’utilisation, par le Royaume Uni d’une « kill list » pour les frappes par drones prenant pour cibles des citoyens britanniques.

 

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Pour ceux qui croiraient qu’Andre Vltchek exagère :

 

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Le plus grand guerrier des temps modernes, ce n’est point Napoléon, c’est Pitt. Napoléon faisait la guerre, Pitt la créait. Toutes les guerres de la révolution et de l’empire, c’est Pitt qui les a voulues. Elles sortent de lui. Otez Pitt et mettez Fox, plus de raison d’être à cette exorbitante bataille de vingt-trois ans. Plus de coalition. Pitt a été l’âme de la coalition, et, lui mort, son âme est restée dans la guerre universelle. Ce que Pitt a coûté à l’Angleterre et au monde, le voici. Nous ajoutons ce bas-relief à son piédestal.

Premièrement, la dépense en hommes. De 1791 à 1814, la France seule, luttant contre l’Europe coalisée par l’Angleterre, la France contrainte et forcée, a dépensé en boucheries pour la gloire militaire, et aussi, ajoutons-le, pour la défense du territoire, cinq millions d’hommes, c’est-à-dire six cents hommes par jour. L’Europe, en y comprenant le chiffre de la France, a dépensé seize millions six cent mille hommes, c’est-à-dire deux mille morts par jour pendant vingt-trois ans.

Deuxièmement, la dépense en argent. Nous n’avons malheureusement de chiffre authentique que le chiffre de l’Angleterre. De 1791 à 1814, l’Angleterre, pour faire terrasser la France par l’Europe, s’est endettée de vingt milliards trois cent seize millions quatre cent soixante mille cinquante-trois francs. Divisez ce chiffre par le chiffre des hommes tués, à raison de deux mille par jour pendant vingt-trois années, vous arrivez à ce résultat que chaque cadavre étendu sur le champ de bataille a coûté à l’Angleterre seule douze cent cinquante francs.

Ajoutez le chiffre de l’Europe ; chiffre inconnu, mais énorme.

Avec ces dix-sept millions d’hommes morts, on eût fait le peuplement européen de l’Australie.

Avec les vingt-quatre milliards anglais dépensés en coups de canon, on eût changé la face de la terre, ébauché partout la civilisation, et supprimé dans le monde entier l’ignorance et la misère.

L’Angleterre paye vingt-quatre milliards les deux statues de Pitt et de Wellington.

C’est beau d’avoir des héros, mais c’est un grand luxe. Les poètes coûtent moins cher.

Victor Hugo, William Shakespeare (pp.529-531)

 

Mais pourquoi diantre fallait-il faire le peuplement européen de l’Australie ?

 

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Prise de Québec 1759

 

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British Direct Rule in India

 

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An Empire Bathed in Blood

 

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Union 1898

 

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Et un petit contemporain pour la route…

 

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Le coup de gueule d’un homme indigné et quelques images ne sauraient rendre compte de l’ampleur des malfaisances de l’empire britannique, y compris, à l’intérieur, sur la population anglaise (ne parlons pas de la torture pluriséculaire de l’Irlande). Une partie de cette population met un enthousiasme sidérant à se laisser faire, mais une partie seulement… L’autre a déjà voté le Brexit. À suivre.

 

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Mais où va le monde ?

 

Des barricades à Berne !

RT27 février 2017

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Épisode banal partout ailleurs, mais… en Suisse !

Il n’empêche que des squatters délogés d’un bâtiment appartenant au Bureau Fédéral de la Construction, qu’ils occupaient depuis six mois, ont accueilli la police avec des jets d’objets divers, de la peinture, des pétards, etc., ce qui, pour la maréchaussée helvétique, est « tout à fait inacceptable ».

Les squatters ont trouvé du soutien dans la population, puisqu’un groupe appelé Raum Raub avait organisé une manifestation de protestation qui a débuté samedi à 20h40’.

La manifestation n’était pas autorisée. Elle a eu lieu quand même. La police a voulu empêcher les manifestants de se rendre là où ils voulaient aller. Les choses ont dégénéré, au point que des jeunes gens encapuchonnés ont mis le feu à des voitures, que des projectiles ont été échangés et que la police – mieux armée – est restée maîtresse du terrain après avoir fait usage de canons à eau et de gaz lacrymogènes. Non sans que des barricades se soient élevées aux cris de « Guerre à la police ! ». Comme à Paris ? Oui.

 

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On peut lire l’article de RT en entier (et en anglais) y compris une communication de Raum Raub (en allemand) ici :

https://www.rt.com/news/378781-bern-protests-switzerland-...

 

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Pour qu’ils ne croient pas qu’on les oublie…

 

Hassan Nasrallah : Pourquoi Israël redoute une guerre contre le Hezbollah

Discours du Secrétaire Général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, le 16 février 2017, à l'occasion de la commémoration annuelle des dirigeants martyrs (VOSTFR)

Traduction : http://sayed7asan.blogspot.fr

 


 

 


 

 

Transcription :

Chers frères et sœurs, pour cette commémoration annuelle des dirigeants martyrs du Hezbollah, nous veillons (toujours) à ce que le thème principal de notre discours soit ce qui a trait à l'ennemi israélien. Permettez-moi de l'aborder sous deux aspects : premièrement, l'aspect libanais, et en deuxième lieu, l'aspect palestinien.

Côté Liban, en ce qui concerne la question israélienne, durant les dernières semaines et les derniers mois, nous avons entendu beaucoup de propos israéliens, nous avons lu beaucoup de déclarations, d'analyses et d'évaluations israéliennes. De même, un certain nombre de conférences ont été organisées, surtout au début de la nouvelle année grégorienne. Nous avons également entendu de nouvelles estimations, des déclarations israéliennes sur la situation stratégique de la région, et dans ces conférences, des Présidents, des ministres, des généraux, des personnalités, des Professeurs se sont exprimés. Beaucoup de ce qui a été dit avant et après a été publié.

En synthèse – je vous parle du point essentiel pour ne pas m'attarder sur les considérations qui ont mené à cette conclusion –, il s'agit de l'intimidation continue contre le Liban, l'évocation d'une 3ème guerre du Liban, les scénarios de cette guerre et ce que fera Israël du Liban durant la 3ème guerre du Liban. Et tout ce que vous voulez en fait de déclarations, propos, discours, menaces, intimidations, etc. Je veux m'arrêter quelque peu sur cette question.
Bien sûr, la position israélienne, même au niveau de l'évaluation de la situation, se développe en ce qui concerne le Liban et le Hezbollah en particulier : par exemple, ils parlent de la « menace stratégique », de la « menace essentielle », de la « menace principale ». Cette année, ils nous ont élevés et mis en première position. 

Lire la suite…

Source : http://sayed7asan.blogspot.be/2017/02/hassan-nasrallah-po...

 

 

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Mis en ligne le 27 février 2017

 

 

 

 

22:34 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

24/02/2017

DU NOUVEAU EN PALESTINE

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Bateau israélien ouvrant le feu sur un pêcheur palestinien

 

Ce n’est pas nous qui faisons des heures sup, c’est l’actualité…

 

Dun nouveau en Palestine

Le Hamas a un nouveau chef

 

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Élection de Yahya Sinwar : Israël s’inquiète…

Yahia GOUASMI – P.A.S.24 février 2017

 

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La situation en Palestine occupée risque de connaitre des bouleversements dans les semaines à venir, en raison de l’élection il y a quelques jours de Yahya Sinwar, à la tête du bureau politique du Hamas dans la bande de Gaza. Il succède ainsi à Ismaïl Haniyeh.

Né à Khan-Younes, dans la bande de Gaza, en 1962, Sinwar a passé 22 ans dans les geôles israéliennes avant d’être libéré en 2011 dans le cadre de l’échange de prisonniers contre Gilad Shalit, le soldat franco-israélien enlevé par la résistance 5 ans plus tôt.

Considéré comme l’homme le plus fort de Gaza, alors même qu’il ne dirigeait ni la branche politique, ni la branche armée du Hamas, il était, jusqu’à son élection, le lien connectant ces deux branches.

Ce haut dirigeant, qui a contribué à établir les Brigades al-Qassam, a supervisé la mise en place de son unité de renseignement, « Majd », qui agit contre les collaborateurs et qui a rétabli la sécurité dans la bande de Gaza.

Courage, patriotisme, modestie, détermination sans faille, autant de qualités qui confèrent à l’homme une réputation sans tache au sein de la résistance. Mais Sinwar force le respect jusque dans les rangs de l’ennemi. En effet, le site pro-sioniste « times of Israël » affirme que « les responsables de la sécurité israélienne qui ont rencontré Sinwar plus d’une fois le décrivent comme un homme impressionnant et cordial, mais n’hésitant pas à utiliser l’action armée», ajoutant qu’« il était prêt à rester en prison afin de forcer la libération d’un plus grand nombre de prisonniers palestiniens ».

C’est pour ces raisons que l’élection de Sinwar a suscité une forte inquiétude chez les responsables de l’entité sioniste criminelle, qui ont conscience qu’une nouvelle ère s’ouvre pour la résistance.

En effet, ce changement à la tête du bureau politique du Hamas à Gaza marque probablement la fin de la période « Mechaal », du nom de celui qui dirigea le mouvement, qui se caractérisait par la diplomatie et les compromis politiques.

Le courant qui est désormais aux commandes rejette toute concession politique à l’occupant et préconise la lutte armée comme seule solution possible pour mettre fin à l’occupation.

Par ailleurs, cette élection favorisera certainement le rapprochement du Hamas avec « l’axe de la résistance », notamment l’Iran et le Hezbollah. On sait que la position « anti-Bachar » (et donc pro-américaine) de la branche politique du mouvement palestinien dans le conflit syrien avait distendu les liens de la direction politique avec la République Islamique et la Résistance libanaise. Cependant, la branche militaire du Hamas continuait à exprimer sa fidélité et sa reconnaissance envers l’axe de la résistance, consciente de l’importance de celui-ci dans sa lutte contre l’occupant. 

 


 

Parallèlement, sur le plan extérieur, il semblerait qu’il y ait aussi un réchauffement des relations entre le Hamas et l’Égypte et que l’on s’achemine vers un accord politico-économique.

Ainsi, une délégation du Hamas, dirigée par le vice-président du bureau politique du mouvement, Ismaïl Haniyeh, s’était rendue au Caire fin janvier pendant plusieurs jours, où elle avait rencontré des responsables égyptiens, dont le chef des renseignements, Khaled Fawzi. Quelques jours plus tard, une délégation sécuritaire du Hamas de haut rang, regroupant des représentants des brigades Ezzedine el-Qassam, s’était à nouveau déplacée au Caire.

Selon des sources israéliennes, qui suivent cela de très près, les sujets évoqués lors de ces rencontres concerneraient des accords sur :

« l’organisation de la procédure d’ouverture du passage de Rafah, le renforcement des échanges commerciaux entre le Caire et Gaza, la cessation de la campagne médiatique réciproque dans les médias, et la médiation égyptienne entre le Hamas et Israël d’une part, et entre le Hamas et le Fatah de l’autre ».

Ainsi, il semblerait que le Hamas soit sur le point d’effectuer un tournant stratégique, tant sur le plan extérieur que sur le plan intérieur.

Le Parti Anti Sioniste suit la situation avec attention en Palestine occupée, à la lumière de tous ces changements.

En effet, l’élection de Yahya Sinwar, figure de la résistance, ouvre certainement une nouvelle phase dans laquelle le mouvement Hamas va donner la priorité à la lutte armée par rapport à la politique. Cela pourrait entraîner une intensification spectaculaire des hostilités contre l’occupation ces prochaines semaines.

Il semblerait qu’après avoir favorisé la solution politique, les membres du mouvement de résistance aient compris qu’avec le régime criminel de Tel-Aviv, la lutte armée était la seule option.

Quoiqu’il en soit, le Parti Anti Sioniste demeure solidaire de la résistance palestinienne à l’occupation, quelles que soient les formes que prend cette lutte légitime et héroïque.

 

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Yahia Gouasmi

Président du Parti Anti Sioniste

 

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« Pallywood » : comment les Israéliens se persuadent d’être, quelle que soit l’horreur de leurs crimes, purs et innocents

Eishton – Le Grand Soir 24 février 2017

 

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Deux cas récents de militaires israéliens surpris à tuer des manifestants palestiniens révèlent bien le pouvoir et les limites de toute une nation qui a décidé de croire ce qu’elle entend croire, en dépit des preuves évidentes du contraire.

On a appelé cela « Pallywood ». À l’instar de la matière noire, il s’agit d’un phénomène non observable, dérivé de notre besoin d’établir une contradiction entre ce qui est visible et ce à quoi on s’attend.

Alors que nous observions les étoiles, un univers dont on présumait qu’il perdait de la vitesse était en fait en pleine accélération et en expansion. La matière aurait donné le résultat opposé (une contraction) et l’antimatière était en quantité insuffisante pour expliquer les forces provoquant l’expansion de l’univers. Quelque chose d’autre devait être présent, quelque chose d’invisible et ayant pourtant une masse et qui, bien que nous ne puissions le détecter directement ni prouver son existence, donne un sens au monde tel que nous le connaissons.

La nature de l’humanité est telle que nous comblons le vide de notre savoir par un savoir dont nous présumons qu’il est incontournable. Plus grande que notre incapacité à comprendre le cosmos, il y a notre absence de désir d’accepter un cosmos différent de que ce que nous croyons qu’il est.

Les psychologues appellent cela une « dissonance cognitive  », c’est-à-dire l’apparition d’une « désaffirmation de ce que l’on croit » : un paradoxe entre ce que nous croyons et ce que nous voyons ne modifie pas ce que nous croyons (ce qui constitue un processus très douloureux à assumer pour la plupart des gens), mais nous amène à créer des interprétations déformées ou nous conduit à un aveuglement sélectif – c’est-à-dire adapter ce que l’on voit à l’aune de ce que l’on désire.

La naissance de « Pallywood »

Pour la plupart des Israéliens et autres personnes du camp pro-israélien, le jour où l’on a détecté pour la première fois que les galaxies tournaient dans le sens contraire fut le 30 septembre 2000.

 

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Muhammad al-Durrah et son père – Capture d’écran de la vidéo de France 2

 

Lire la suite…

 

Source : http://www.pourlapalestine.be/pallywood-comment-les-israe...

Via : https://www.legrandsoir.info/pallywood-comment-les-israel...

Source d’origine : Eishton

Article publié le 17 février 2017 sur +972 sous le titre Pallywood : The dark matter of the Zionist universe (La matière noire de l’univers sioniste – Traduction : Jean-Marie Flémal)

Eishton est un blogueur d’investigation israélien et anonyme. Le texte présenté ici est un extrait de l’enquête complète sur l’affaire Deri et sur Pallywood et les pseudo-sciences utilisées pour l’innocenter (de toute accusation grave). On peut lire ici cette enquête en entier, dans son anglais d’origine : Making a Murderer… only criminally negligent: How Israel turned a serial killer of Palestinians into a clumsy hero.

 

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BDS : la firme de sécurité G4S perd un nouveau contrat en Équateur

CAPJPO EuroPalestine23 février 2017

 

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Le Centre International d’Études en Communication pour L’Amérique Latine (CIESPAL) a décidé de ne pas renouveler son contrat avec la firme de sécurité britannique G4S en raison de sa collaboration avec les violations des droits de l’homme par Israel.

Basé à Quito, la capitale équatorienne, cet important institut de recherche, a coupé les liens avec le N° 1 mondial de la « sécurité », en apprenant qu’il avait participé à la gestion des checkpoints, des prisons et des colonies de l’occupant.

 

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G4S qui a perdu de nombreux contrats depuis le début de la campagne BDS, a annoncé, en 2016, qu’il se débarrassait de la plupart de ses investissements en Israël. Mais il a encore un contrat de formation avec la police israélienne et continue à être impliqué dans des activités de construction de colonies illégales sur des terres volées aux Palestiniens.

Il reste donc la cible de la campagne internationale de Boycott, Désinvestissement, Sanctions (BDS) lancée par les Palestiniens.

(Traduit par CAPJPO-EuroPalestine)

Source : http://europalestine.com/spip.php?article12691&lang=fr

 Via : https://www.legrandsoir.info/bds-la-firme-de-securite-g4s...

Source d’origine : https://bdsmovement.net/news/bds-activists-score-first-vi...

 

 

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Bruno Guigue s’en prend ici à Benoît Hamon, mais c’est toute la clique qui est visée. Celle qui ne se contente pas de ce qui lui est généralement reproché, ni de participer à des investissements dans des oléoducs meurtriers sur le territoire des Sioux, mais qui est également complice, à tous les niveaux et de toutes les manières, des crimes d’Israël en Palestine.

 

Benoît Hamon, voiture-balai d’un PS vermoulu

Bruno Guigue – Le Grand Soir23 février 2017

 

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Que certains aient appelé de leurs vœux un compromis gribouillé sur un coin de table entre Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon, rétrospectivement, donne des sueurs froides ! Si « La France insoumise » s’est donné la peine de bâtir un programme, on suppose que ce n’est pas pour se livrer, en catimini, à des marchandages pré-électoraux avec une social-démocratie moribonde. Le péril semble écarté, mais c’est le moment de rappeler quelques évidences.

Il faudrait l’admettre une fois pour toutes : M. Hamon n’est qu’un margoulin chargé de recycler la vieille garde d’un parti vermoulu qui contamine tout ce qu’il touche. Ni son programme de bric et de broc, ni ses concessions aux caciques solfériniens, ni le ralliement alimentaire des girouettes écologistes ne viendront démentir cette analyse. Ceux qui ont combattu la Loi-Travail sous les crachats combinés du « Figaro », du FN, du MEDEF et de Manuel Valls, par contre, en savent quelque chose.

Le pouvoir socialiste a trahi ses engagements, il a failli à sa mission et berné le peuple. La démonstration est plus que suffisante. Que M. Hamon se présente aujourd’hui la bouche en cœur n’y changera rien. Durant toutes ces années, que l’on sache, il a été ministre et député socialiste. Il vient d’investir pour les législatives ceux qui ont poignardé dans le dos les travailleurs de ce pays et ruiné l’indépendance nationale. Sa candidature est une supercherie, une arnaque. C’est la voiture-balai des rescapés d’un quinquennat de trahison.

Depuis 2012, ce dirigeant socialiste a approuvé la politique étrangère d’une présidence qui a battu tous les records de servilité atlantiste, d’arrogance néo-coloniale et de veule soumission à la politique sioniste. M. Hamon se réjouit de notre allégeance à l’OTAN, il répète comme un perroquet les poncifs néo-cons sur la Syrie, il est un chaud partisan de l’intégration européenne et ne voit aucun inconvénient à la politique dictée par l’ordolibéralisme allemand puisqu’il se garde bien d’indiquer comment y mettre fin.

Ses propositions en témoignent. Alors que la monnaie unique européenne est une usine à chômage et qu’il est urgent d’en sortir, M. Hamon veut la sauver. Comment ? En créant un parlement de l’euro. Avec qui, et pour quoi faire ? Il paraît qu’on en rit encore à Berlin. Il veut instituer le revenu universel, mais cette marotte électorale signifie en réalité l’acceptation du chômage de masse. C’est une idée néo-libérale déguisée en lubie progressiste, dans laquelle le secrétaire général de la CGT, à juste titre, voit la « négation du travail ».

Pour exécuter les diktats de la Banque centrale européenne et asservir le pays aux multinationales, le PS a poursuivi sous la présidence de François Hollande une démolition en règle des acquis de la Libération que la droite n’avait jamais osé entreprendre. Redoublant de zèle, les socialistes ont mené aussi loin que possible la mise en cause des droits collectifs, chaque régression permettant de franchir un nouveau seuil symbolique. M. Hamon a la bouche en cœur, mais il est socialiste. Demain, s’il est élu, il fera la même chose.

Lire la suite…

Source : https://www.legrandsoir.info/benoit-hamon-voiture-balai-d...

 

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OUPS, c’est l’autre ! Car on ne fait pas que bouffer à tous les rateliers… on mise aussi sur tous les tableaux.

 

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Un site à visiter par ces temps délétères :

 

11 . Logo LVSL.gif

 

http://lvsl.fr/veritable-crime-robespierre-puissance-riches

 

 

2. Palestine flag map 2 xx.GIF

 

 

Mis en ligne le 24 février 2017

 

 

 

 

 

 

 

23:18 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

23/02/2017

PEUPLES AUTOCHTONES : SOLUTION FINALE ?

1. Bullboats on the Yellowstone.jpg

 

 

2. Peuples autochtones.gif

3. Tête de mort sang jpg X.gif

 

« Tout ce que vous savez faire, c’est prendre et garder. Et rire en prenant et prêcher en gardant. »

John Cowper POWYS

(cf. There is a Mohawk in the Sky.en)

 

En Amérique du Nord :

La guerre est rallumée entre visages pâles et peaux-rouges

 

Une des nombreuses vidéos qui témoignent des affrontements récents : civils contre militaires (d’une armée privée), ceux-ci accompagnés de chiens, oui, comme à Gaza et en Cisjordanie. Soit les grands esprits se rencontrent, soit les instructeurs israéliens sont passés par là.

 

 

La pomme de discorde, l’objet du litige ou le prétexte du casus belli (au choix) : la construction d’un oleoduc de 1825 kms, qui doit traverser des terres occupées par les Sioux et qui risque surtout de très fort polluer l’eau dont ils dépendent pour leur survie, notamment celle du Lac Oahe.

 

4. Bakken_map_osm_basemap.png

Tracé du pipeline. La réserve indienne  de Standing Rock est en orange... selon Wikipedia. (On voit que les « Pères fondateurs » ont laissé aux natifs une sacrée parcelle de leur territoire.)

 

Nous venons de lire beaucoup de choses relatives à la lutte, jamais finie, de ce qui reste des peuples d’origine pour leur survie. Cette lutte prend toutes sortes de formes selon les lieux et les moments, mais, il faut bien le dire aussi, selon l’inventivité toujours renouvelée dont font preuve les prédateurs pour s’emparer de ce qui ne leur appartient pas.

C’est si complexe qu’une chatte n’y retrouverait pas ses petits. Nous essayerons quand même de vous donner des liens qui devraient vous permettre de vous faire une idée de cette longue – très longue et multiforme – empoignade.

Car, non, la guerre ne s’est pas terminée avec la vague hollywoodienne des films « de cow boys et d’Indiens », d’abord toujours favorables aux cow boys (c’est nous les bons, c’est eux les méchants), suivie d’une assez courte vague de films révisionnistes ou si on veut, un peu moins manichéens, suscités surtout par la prise de conscience due à la guerre du Vietnam. Ouh la la, c’est bien loin tout ça, qui s’en souvient ?

Cependant, guerre du Vietnam perdue ou pas, l’accaparement a continué un peu partout dans le monde et donc aussi at home. Pourquoi voudrait-on qu’il en soit autrement.

On sait déjà que la quasi-totalité du territoire des États-Unis a été « achetée » pour des clopinettes à des populations qui ne connaissaient rien à la pratique du commerce ni à celle des traités, surtout léonins, et qu’on leur a fait signer (par des pictogrammes) des cessions auxquelles ils ne comprenaient rien. Quand ils posaient des questions, on brûlait leurs villages avec eux dedans.

Il faut savoir aussi qu’il existe un certain nombre de ces traités (dont un bon exemple est le traité de Fort Larramie), par lesquels « on » achetait aux natifs le droit de passer sur les résidus de territoires qu’on leur avait laissés, d’y construire des routes, des forts, d’y exploiter des mines (notamment lors de la ruée vers l’or), que ces traités n’ont jamais été vraiment respectés (côté arrivants) et que, s’il faut en croire les glossateurs de la Constitution US, ni le Président ni le Sénat n’ont le droit, le voulussent-ils, de « revenir en arrière » en restituant des parties de territoire aux populations natives.

Ce qu’il faut savoir enfin, c’est que ce qui reste des Amérindiens a été, pour des raisons évidentes, aussi atomisé que possible, et que leurs « nations » se battent là où elles se trouvent, les conditions n’étant pas les mêmes partout.

 

Standing Rock

(6e plus grande réserve d’Indiens des USA – en orange sur la carte. On y voit les eaux qui la longent, sous lesquelles on est en train de creuser pour y faire passer le DAPL (Dakota Access Pipeline) d’une longueur de 1825 kms et d’un coût de 3.7 milliards de $ [d’après l’ONG Food & Water Watch, au moins quatre banques françaises y auraient investi à hauteur d’un milliard de dollars] – Après qu’un accident ait provoqué plusieurs morts, l’ampleur des manifestations, non seulement indiennes mais écologistes, a provoqué, en décembre dernier, l’arrêt des travaux pourtant presque terminés – mais ces travaux ont repris, sur ordre de Donald Trump, dès son inauguration. D’où la nouvelle flambée de résistance.)

 

5. Réserve indienne de Standing Rock.png

Réserve indienne de Standing Rock

 

6. Grande réserve et autres territoires Sioux. Camp de la Pierre sacrfée..jpeg

Grande réserve et autres territoires Sioux – Camp de la Pierre sacrée (« Standing Rock ». Imaginons cela à Stonehenge, où d’ailleurs une situation analogue pourrait se produire bientôt..)

 

La bataille de Standing Rock n’est donc qu’une des péripéties de la guerre des Amérindiens contre les abus de toutes sortes. Arrivée à un point d’ébullition aujourd’hui – mercredi 22 février à 2 heures de l’après-midi (± 19 heures GMT) limite qui leur avait été fixée pour évacuer leur « jungle de Calais » protestataire – par un affrontement entre la troupe et une population qui refuse de bouger et qui vient, au moment où nous rédigeons ces lignes, de mettre le feu aux tentes qu’on la sommait d’évacuer.

Ce qui est peut-être nouveau, c’est que la population civile affronte une armée privée composée non de conscrits mais de mercenaires, et que des vétérans des nombreuses guerres US, dont une majorité de visages pâles, sont venus soutenir des peaux-rouges qui ne réclament que le respect des traités… et des droits de l’homme.

Ceci, mine de rien, est une grande première dans l’histoire des États-Unis.

 

7. Vétérans - Camp Oceti Sakowin, décembre.jpg

 

RT12/13 février 2017

Des vétérans qui étaient venus manifester avec les « natives » au camp d’Oceti Sakowin en décembre, sont revenus en février, dès l’annonce de la reprise des travaux ordonnée par le Président, pour former un bouclier humain entre les civils et les mercenaires de l’Energy Transfer Partner (ETP) groupe du milliardaire texan Kelcy Warren.

« Nous sommes prêts à mettre nos corps entre les anciens des tribus indigènes et une force militaire privée » a déclaré au Guardian Elizabeth Williams, ancienne combattante de l’US Air Force. « Nous avons été au feu. Nous nous sentons moralement obligés d’utiliser nos compétences en la matière ».

 

8. DAP protesters filed lawsuit  vs. illegal highly dangerous weaponry.jpg

 

La tribu Sioux de Standing Rock a fait vœu de combattre l’ordre présidentiel de continuer les travaux, malgré la déclaration du Corps des Ingénieurs de l’US Army, avertissant qu’il allait annuler son étude préalable sur l’impact environnemental et accorder le permis de procéder à la construction du segment d’oléoduc prévu pour passer sous le Lac Oahe.

Les camps de protestataires sont préparés à l’inondation qui devrait se produire dès que les températures vont remonter. La présence des anciens combattants est en soi un défi aux représentants de la « loi » qui veulent enlever les protections anti-inondations de la région pour permettre la poursuite des travaux.

 

9. Veterans second deployment Standing Rock anti DAPL.jpg

 

Les affrontements précédents entre les manifestants et la police ont été violents, la police faisant usage de canons à eau, de balles en caoutchouc et de gaz lacrymogènes, tandis que les milices privées lançaient des chiens sur les manifestants.

Les Veterans Stand sont en train de collecter des fonds pour aider les manifestants qui résistent à la construction du pipeline et, à ce jour, ils ont réussi à récolter près de 220.000 $. Ils ont fait savoir que c’était l’augmentation « des incertitudes et des violences » à Standing Rock qui les avait décidés à passer aux actes.

Plus de 1.000 vétérans sont venus à Standing Rock en décembre, affronter les rigueurs de l’hiver. Sur place, ils ont présenté des excuses aux indigènes, au nom du gouvernement US, pour la manière dont il les traite. En février, ils ne s’attendent pas à un accroissement de la présence physique d’anciens soldats mais comptent bien poursuivre leur soutien par la collecte de fonds.

 

10 Last stand.jpg

 

 « La plus grosse erreur est de croire que Veterans Stand veuille faire quoi que ce soit d’agressif en réponse aux agressions. » a dit Michael Wood Jr à CNN. « Les gens veulent faire quelque chose, mais ils ne savent tout simplement pas quoi faire. Nous essayons au moins de leur fournir une tribune. »

 « Nous ne venons pas ici en combattants mais en protecteurs » a dit Jake Pogue, ancien combattant du corps des Marines, au Guardian. « Notre rôle, dans cette situation, est de former une barrière humaine entre les protecteurs de l’eau et les forces de police, et d’essayer d’empêcher une partie des mauvais traitements qu’on leur inflige. » 

 « En fin de compte, c’est un petit peu de l’armée US qui vient sur le territoire des Sioux essayer de les aider pour la première fois dans l’Histoire, au lieu d’y venir pour les tuer »  a résumé le vétéran Dan Luker.

Source : https://twitter.com/RT_America/status/829530833237188608/...

Traduction c.l. pour Les Grosses Orchades

 

3. Tête de mort sang jpg X.gif

 

La situation aujourd’hui

 

Évacuation et arrestation des derniers résistants anti-DAPL par la police

RT 22 février à 22h18

 

La police, en tenue antiémeute et armée de matraques lumineuses est en train, en ce moment, d’évacuer les derniers manifestants anti-DAPL qui étaient restés sur place en violation des ordres du gouverneur d’avoir à se retirer avant 16 h – heure locale = ± 21 h. GMT.

 

11. Unicorn picture.png

 

Unicorn Riot, un média collectif non aligné, rapporte avoir vu un observateur de la Guilde Nationale des Avocats se faire arrêter, en même temps qu’un rabbin et plusieurs journalistes (seuls, ceux d’ABC ont été autorisés à rester sur les lieux, sous la protection de la police.)

[On peut suivre le fil des événements grâce aux nombreuses vidéos mises en ligne par ce site, qui rend également compte de l’exceptionnelle violence des arrestations, comme celle d’un journaliste qui aurait eu la hanche brisée lors de son placage au sol, etc.]

Rappelons que les protestataires voulaient seulement que soit détourné de leurs eaux le tracé d’un oléoduc de près de 2.000 kms de long.

La messe est dite.

Était-ce inévitable ? Dans l’état actuel des choses, oui.

Nous venons d’assister à la démonstration du pouvoir des « Sept sœurs » (cartel supranational du pétrole) par-dessus celui des états et de leurs gouvernements. Même celui des États-Unis ? Visiblement oui.

Le Président Trump pouvait-il les obliger à ce petit détour ? Il pouvait essayer. Pas réussir.

La question qui se pose est celle de la résistance à l’Ordre Mondial des « globalistes ». Qui a essayé jusqu’ici et comment ? La Russie et la Chine. Par les moyens dont ces deux grandes puissances disposent : ceux du commerce et de la force armée, avec le soutien de leur population, sans lequel elles ne pourraient rien. Et quelques autres états+peuple+gouvernement qui s’y efforcent : l’Iran, Cuba, le Venezuela, l’Équateur, la Bolivie, la Tchéthcénie, etc.

Mais pour les autres, pour les peuples qui vont dans un sens quand leurs dirigeants vont dans l’autre ?

 

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Il leur reste à s’inventer les armes, la stratégie, les tactiques et à acquérir ou retrouver l’armature morale nécessaire. Et prendre leur courage à deux mains. Ce que font, précisément, les « peuples primordiaux ».

 

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« Le colonialisme est une relation totale au pouvoir et il a façonné l’existence non seulement de ceux qui ont tout perdu mais aussi de ceux qui en ont profité. »

Taiaiake ALFRED

 

Solutions anti-coloniales pour une décolonisation de l’empire

[Introduction à « la grande loi du changement » et des solutions anti-coloniales pour une décolonisation de l’empire]

Résistance7111 février 2017

 

Il serait trop long de recenser toutes les tentatives intellectuelles ou pratiques de libération. Un tel recensement sortirait du cadre de notre post d’aujourd’hui. Contentons-nous d’en citer deux et de vous aiguiller vers les sites qui suivent pas à pas les Amérindiens du Nord.

Au nombre des intellectuels les plus impliqués dans la recherche d’une solution aux problèmes qui se posent à tous les anti-colonialistes, on peut citer le Pr. Taiaiake ALFRED, dont nous donnons ici, à l’intention de nos lecteurs anglophones (sans sous-titres hélas, hélas, hélas…), une importante interview :

 


 

Il est aussi l’auteur d’un livre…

 

13. Wasase couverture.jpeg

 

 

Taiaiake ALFRED

Wasáse (Chemins indigènes d’action et de liberté)

University of Toronto Press, 2005

(en anglais)

320 pages

 

 

Ce livre du Pr. ALFRED est, faut-il le dire, inédit en français. Les valeureux de Résistance71 en ont traduit une partie substantielle, qu’ils ont mise en ligne sous forme de pdf. C’est ici :

https://resistance71.wordpress.com/2017/02/11/solutions-a...

 

 Citons encore :

14. Pagans in Proomised Land Newcomb.jpg

 

 

Steven T. NEWCOMB

Pagans in Promised Land

Fulcrum Publishing, 3rd edition, 2008

En anglais

224 pages

 

 

Pour cet auteur, la libération du joug colonial doit d’abord passer par l’émancipation intérieure des colonisés, autrement dit par l’abandon des schémas mentaux qu’ils se sont laissé imposer, d’après une Bible qui ne les concernait pas.

Voir les extraits de ce livre également traduits en français par Résistance71 :

https://resistance71.wordpress.com/2017/01/08/paiens-en-t... .

 

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Ces informations sont ridiculement pauvres, en regard de l’immensité du problème et du bouillonnement des initiatives. Toutes les curiosités dans ce domaine pourront être satisfaites en consultant les deux sites-phares que nous vous avons déjà signalés :

Jo de  https://jbl1960blog.wordpress.com/

Résistance71 : https://resistance71.wordpress.com/

que vous pouvez suivre et avec lesquels vous pouvez dialoguer.

 

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On peut aussi se documenter ou se rafraîchir la mémoire aux adresses suivantes :

Histoire des Indiens d’Amérique du Nord

http://robert.fauque.free.fr/Index/Mon%20site%20Archives/...

 

Les sites à consulter sont malheureusement en anglais pour la plupart…

 

À l’encontre – La Brèche, qui donne un bon résumé (en français !)

États-Unis. Standing Rock: une bataille gagnée, mais la guerre continue

 

Projet de loi du peuple Lakota

http://ourchildrenaresacred.org/tag/dakota-access-pipeline/

 

Grassrootsonline : Now the Sioux must battle big oil (Maintenant, les Sioux doivent combattre le big pétrole).

https://grassrootsonline.org/in-the-news/now-the-sioux-mu...

 

Native News Online : 3rd Most Read Story in Native News Online in 2016

http://nativenewsonline.net/currents/arrests-continue-mil...

 

RNS - Religious News Service

Qui  ne se limite pas aux aspects spitrituels du problème mais donne un assez bon résumé des faits matériels.

http://religionnews.com/2016/09/16/the-splainer-the-spiri...

 

Sur les Indiens du Sud, pendant qu’on y est :

ACTU-LATINO.com (en français)

http://www.actulatino.com/

 

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Il est un autre triste privilège que les indigènes des Amériques partagent avec les peuples du Moyen Orient (et d’ailleurs, soyons-en sûrs) c’est celui d’être trahis par les leurs. Ce n’est pas à nous, qui n’avons été colonisés par César que grâce à nos divisions et à nos luttes intestines qu’il faut expliquer ce phénomène. Un appel récent relayé par Le Grand Soir prouve que rien n’a changé depuis l’an 57 avant notre ère, et qu’il y a malheureusement des Mahmoud Abbas et des gouvernements de Vichy partout…

 

Standing Rock : Pour sauver l’eau, nous devons briser le cycle du traumatisme colonial

Ladonna Brave Bull Allard – Le Grand Soir 20 février 2017

 

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La police est venue au Camp Last Child en plein jour, avec des blindés et des fusils dégainés, pour arracher les gens à notre terre. Beaucoup de protecteurs de l’eau étaient en train d’effectuer des marches de prières et des cérémonies. Nous regardions du haut de la colline le Camp Oceti Oyate alors que les troupes marchaient sur eux. Nous avons envoyé nos prières à ces innocents et aux braves guerriers venus pour résister avec les gens de Standing Rock, et protéger les eaux sacrées d’Unci Maka (Notre Mère la Terre).

Puis ils sont venus à notre Camp de Sacred Stone, le camp spirituel d’origine, que nous avions construit pour y offrir nos prières et protéger notre eau de l’oléoduc Dakota Access. Mais cette fois-ci, ils étaient accompagnés par le Conseil Tribal Sioux de Standing Rock. Ils n’avaient pas de mandat, mais ils ont forcé l’entrée de mon terrain privé, le terrain de ma famille, où j’ai grandi sur les rives de la Rivière Cannonball. C’était les membres de notre propre Conseil, avec le Service des Poissons et de la Vie Sauvage de Standing Rock, le Bureau des Affaires Indiennes (BIA), le Bureau de l’Alcool, du Tabac, des Armes à feu et des Explosifs (ATF), et le Corps de l’Armée des États-Unis, tous venus pour me chasser de ma terre natale.

Le monde veut soutenir Standing Rock, mais Standing Rock se dresse contre nous. Le Président Dave Archambault a jeté nos gens aux chiens quand il a dit que les actions des camps « ...ne représentent ni la tribu, ni les intentions initiales des protecteurs de l’eau. » Il oublie que nous, au Camp de Sacred Stone, avons été les premiers à résister pour l’eau, et que nous sommes avec tous les camps qui ont rejoint notre lutte.

Lire la suite…

Source : https://www.legrandsoir.info/standing-rock-pour-sauver-l-...

 

3. Tête de mort sang jpg X.gif

 

« Je m’oppose depuis de nombreuses années au sionisme, qui n’est que le rêve des capitalistes juifs dans le monde entier de créer un État juif avec tous ses accessoires : gouvernement, lois, police, militarisme, etc. En d’autres termes, ils veulent créer une machine étatique juive pour protéger les privilèges d’une minorité contre une majorité. »

Emma Goldman 

(Lettre à l’éditeur de Spain and the World, 26 août 1938)

[On se rappellera qu’à cette époque, Emma Goldman et John Cowper Powys ont tenu ensemble, en Angleterre, un meeting destiné à récolter des fonds pour les Républicains espagnols. NdGO]

 

Mosquée al-Aqsa – lac Oahe même combat ?

 

Oui, car outre les problèmes de la simple survie et de l’eau, il y a aussi celui du sacré qui est de plus en plus partout bafoué, en commençant par celui des plus vulnérables, mais qui peut douter que celui des autres suivra ?

 

16. NO DAPL xx.gif

 

Le terrorisme israélien dans les territoires occupés

ou

La vie quotidienne dans « la seule démocratie du Moyen-Orient »

teleSur  10 janvier 2017

Traduction : http://sayed7asan.blogspot.fr


Alors qu’Israël vient de voter une loi légalisant le vol de terres palestiniennes dans les territoires occupés, une réalité constante depuis 1967, ce documentaire d’Abby Martin nous rappelle que le meurtre d’hommes, de femmes et d’enfants Palestiniens est de facto autorisé et même encouragé et encensé en Israël, tant pour les soldats de Tsahal, « l’armée la plus morale du monde », que pour les colons. A quand une loi qui donnera la force du droit à cet état de fait ? Et, pourquoi pas, qui octroiera une récompense pour le « scalp », la tête ou la dépouille carbonisée des autochtones, seul moyen d’édifier un « État juif » suprématiste purifié de la présence des Arabushim ? Les « djihadistes juifs », comme les appelle Norman Finkelstein, sont bien les parfaits équivalents des « djihadistes wahhabites » de Daech, assassins fanatisés.

Les Palestiniens sont constamment menacés, agressés et soumis à des traitements inhumains et dégradants dans les bantoustans invivables qui leur sont réservés (jusqu’à ce que des colons décident de s’approprier leurs terres et occupent ou détruisent leurs maisons), condamnés à une existence misérable qui n’est qu’une mise à mort à petit feu. Bien que les médias aux ordres nous épargnent aujourd’hui ces images quotidiennes, elles n’en sont pas moins réelles et immuables depuis des décennies. Les innombrables condamnations des crimes de guerre israéliens par les instances internationales et les associations de défense des droits de l’homme n’ayant jamais été suivis de mesures concrètes (sanctions économiques, embargo sur les armes, etc.), Tel-Aviv peut poursuivre sa politique de colonisation en toute impunité et faire affront à toute l’humanité.

Il est aujourd’hui évident que la solution à deux Etats, qui a toujours été rejetée tant par les dirigeants que par les citoyens juifs israéliens, est définitivement morte, et que le silence, l’inaction et/ou la complicité de la communauté internationale ne laissent aucun autre recours aux Palestiniens que l’Intifada et la résistance armée, droit sacré et inaliénable, et même devoir indispensable face à une force occupante qui recourt systématiquement à la terreur.

Sayed Hasan

 


 

 

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[Tlaxcala] Abigail Suzanne « Abby » Martin est une journaliste US-américaine (née en 1984 à Oakland, Californie). Elle est la présentatrice de The Empire Files, un programme d'information et d’investigation hebdomadaire sur téléSUR en anglais. Elle a été autrefois l’animatrice de l’émission Breaking the Set pour RT America, travaillant depuis les bureaux de Washington DC. Avant d’animer sa propre émission, elle avait travaillé pendant deux ans comme correspondante de RT America.

Martin est aussi une artiste et une militante, et a contribué à la création du site de journalisme citoyen Media Roots. Elle siège au conseil d'administration de la Media Freedom Foundation qui gère le Projet Censuré. Martin apparait dans le film documentaire Projet Censuré le Film : Terminer le règne des Informations-Malbouffe (2013) et co-réalisé 99%: Le Film Collaboratif Occupy Wall Street (2013).

Publié par Sayed Hasan  

 

Pendant que nous y sommes, rappelons que des banques et des entreprises françaises – entre autres (il serait intéressant d’identifier les autres) – investissent dans le mur de la honte et les colonies internationalement condamnées de Cisjordanie tout autant que dans l’oléoduc DAPL.

 

 

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Peuples Indiens, Palestiniens, Péruviens, logés à la même enseigne

 

Pérou : Une marée noire en Amazonie pousse les autorités à déclarer une « urgence sanitaire »

Aline Timbert – ACTU LATINO 18 février 2017

 

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Au Pérou, la situation d’urgence sanitaire a été déclarée par le Ministère de la Santé le 17 février pour une durée de 90 jours dans des zones amazoniennes où ont eu lieu des fuites de pétrole sur l’oléoduc Norperuano. Le décret stipule « l’urgence sanitaire en rapport à la qualité de l’eau pour la consommation humaine », dans les districts de Imaza, province de Bagua (dans la région Amazonas), mais aussi dans les districts de Morona, Manseriche, Barranca, Pastaza et Cahuapana de la province de Datém de Marañón (dans la région de Loreto).

Le document publié dans la gazette officielle El Peruano rappelle que la déclaration d’urgence sanitaire « ne dispense pas de responsabilité ces institutions qui ne se sont pas acquittées de leurs obligations établies par la loi ».

Le ministre de la Santé, Aníbal Velásquez, s’est rendu sur les zones de pollution et a expliqué que l’urgence sanitaire se justifiait en raison de la contamination des cours d’eau. La dernière catastrophe environnementale a eu lieu le 4 février dans la province de Dátem del Marañón, dans la région de Loreto à hauteur du km 206 de l’oléoduc, les locaux affirment que la pollution a atteint la rivière Mayuriaga, à 13 km du lieu de la fuite, il s’agit d’un affluent du Marañón.

Velásquez a indiqué que Le Ministère au Logement a dépêché sur les lieux 1500 équipes dotées de matériels permettant de purifier, de stocker et de rendre l’eau potable. Le gouverneur régional de Loreto, Fernando Meléndez, a affirmé que la fuite de pétrole à Dátem del Marañón est à l’origine « d’une hécatombe environnementale » et a directement accusé Petroperú de ne pas avoir fait son travail sérieusement.

 

 Source : http://www.actulatino.com/2016/02/18/perou-une-maree-noir...

 

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Lénoncé du problème est simple : COMMENT SE DÉBARRASSER DE LA POIGNÉE DE PARASITES QUI SUCENT LE SANG DU MONDE EN DÉTRUISANT LA PLANÈTE ?

Marat, grand précurseur, préconisait l’ablation préventive de quelques têtes rédhibitoirement mal-intentionnées.

On lui a fait, pour ces morts théoriques, une réputation épouvantable. Et les malintentionnés responsables de centaines de millions de morts réels continuent à payer – grassement – des imMondes Déconnex, pour sempiternellement salir sa mémoire

Ainsi va le monde. Et les humains continuent à se vautrer dans un  infantilisme dont ils ne semblent jamais las. Est-ce une fatalité ?

 

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Quelqu’un, jadis, voulut en convaincre Saint-Just. Pourquoi s’agiter, si tout est pré-déterminé ?

« Il faut faire comme si » répondit l’Archange. Qui mit sa tête sur la bascule pour le prouver.

Les peuples indigènes et les autres ont-ils une chance d’inverser le cours des choses. Rigoureusement aucune, ou alors, une sur un milliard.

Est-ce une raison pour s’abstenir ?

Qui se souvient du nom du général qui a vaincu Spartacus ? Ou de celui de l’empereur qui a fait crucifier ses partisans rescapés tout le long de la via Appia ?

Qui pourrait citer le nom d’un des assassins de Che Guevara ? Ou celui du président bolivien en exercice au mois d'octobre 1967 ? Voire même celui du président des États-Unis d’alors ?

Spartacus et le Che ont « fait comme si ».

 

 

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Post du 22 février 2017.

Mis en ligne le 23 février 2017.


 

 

 

 

19:54 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (3) |  Facebook |

19/02/2017

ET LE CANARD, IL ROULE POUR QUI ?

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Et le Canard, il roule pour qui ?

C’est juste une question qu’on pose comme ça, car on ne connaît pas la réponse, en dehors de « sûrement pas pour des principes ».

Le sujet de notre post d’aujourd’hui, plus sérieusement parlant est :

 

Revue de presse de la droite extrême non fasciste.

 

Car, oui, cela nous arrive de la lire, et même quelquefois d’être à peu près d’accord avec elle, sauf justement sur quelques principes et sur ce qu’elle appelle « la gauche » et que nous appelons, nous, « le marais ».

Mais parce que tout ce qu’ils disent n’est pas à jeter et peut aider à clarifier les choses…

 

En vrac :

 

Guitry et le Grand Remplacement culturel des Français

Nicolas Bonnal – Voxnr.com28 janvier 2017

 

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Enfant, quand je découvrais un Guitry à la télé, je ne comprenais pas cette France. Je cherchais des anciens pour me l’expliquer. Les châteaux, les villages, François premier, Talleyrand, les royalistes, l’héroïsme, les champs de bataille, la galanterie, le génie littéraire ? Revoyez la Symphonie fantastique sur Berlioz, Hugo, Gautier, chef d’œuvre de ce virtuose Christian-Jaque, pour comprendre de quoi je parle : d’une France, de la vraie France qui avait déjà été remplacée. Les zombis qui avaient succédé à ces anciens Français n’auraient aucune peine (autant dire tout de suite ce que j’ai sur le cœur) à se laisser remplacer. On ne peut tuer ce qui est mort, dit mon bon maître Michelet.

Moi j’avais été élevé par les seins nus sur les plages, par les Shadoks et par Charlie-Hebdo ; par le franglais de nos aéroports, les statistiques du chômage et les promesses sociales de l’Union de la Gauche. Alors Guitry c’était Jurassic Park. On avait changé de France. Le Grand Remplacement culturel avait déjà eu lieu et, aux toiles de Jouy et à Rameau, avaient succédé les enfants de Marx et de Coca-Cola. Tous les Maurice Chevalier et Mistinguett du doux Paris avaient été remplacés par Sylvie et Johnny (notez que Chevalier fut une star américaine), la presse Filipacchi et la bande de copains. Revoyez le film avec Brigitte Bardot La mariée était trop belle. On est encore dans la France du terroir, de la distinction, de la coquetterie bon aloi. Quelques années plus tard, avec la même Bardot on bascule dans la lessive de masse : c’est Vie privée de Louis Malle.

On remet Guitry au goût du jour et ce n’est pas un hasard. Guitry c’est la France de Cantenac avec un beau trésor caché (600 euros la nuit dans les relais-châteaux), et avec aussi une référence à la royauté sacrée et disparue. Quand Guitry meurt en 1957, des milliers de bons Français (espèce qui n’existe plus dès les années Pompidou) viennent saluer son corps. Les années passent, et leur hexagone rejette son sacré-corps avec ses courtisanes, ses souvenirs, ses collections, ses tableaux. Le roi est mort.

Ce n’est pas un hasard non plus si ce génie absolu de la langue, du théâtre, du cinéma (voyez le Tricheur, voyez ses génériques qui humilient à chaque plan les gueux du cinoche subventionné) suscite chez la critique ce zèle gêné. On l’estime mais… n’oublions pas non plus que son parrain était un tzar !

Qui a tué la France de Guitry ? Vatican II, Pompidou, Giscard ? La culture yankee, l’Europe, la station de ski, la télé, la bagnole ? Les grandes vacances (les congés payés comme dit joliment Bardot dans ses Mémoires), les usines, Carrefour, les Trente Glorieuses de l’autre ? Le mai 68 ne faisait que couronner un œuvre au noir, et il ne me reste qu’à remonter les Champs élyséens avec l’ombre du maître.

J’affirme qu’en les remontant on découvre ces hauts-lieux bienheureux (sedes beatas) qu’a chantés mon Virgile.

PS : découvrez les provocants coffrets DVD Gaumont.

Source : http://www.voxnr.com/8190/guitry-et-le-grand-remplacement...

 

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Qui a tué la France de Guitry ? Les Français.

Michelet n’est pas notre bon maître, fichtre non ! Mais il est vrai qu’« on ne peut tuer ce qui est mort », et que les invasions barbares censées nous imposer bientôt leur loi – fût-elle la char’ia – ne trouveront rien à détruire de notre civilisation, puisqu’il y a soixante ans que nous nous en chargeons nous-mêmes. Avec enthousiasme.

 

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Flynn sur la touche : le Premier vrai revers de l’administration Trump [1]

Jacques Borde – Voxnr.com 16 février 2017

 

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Enfin ! Le camp démocrate peut s’enorgueillir d’un succès en demi-teinte. À force d’articles biaisés, mensongers, mais répétés, le National Security Adviser, le lieutenant-général (Ret) Michael T. Mike Flynn, a préféré rendre son tablier. Mais, n’en déplaise aux media caniveaux, en érection (intellectuelle) des deux côtés de l’Atlantique, une hirondelle ne faisant pas le printemps étasunien, le poste a aussitôt été pourvu et, in fine, l’administration Trump poursuit son bonhomme de chemin. 1ère Partie.

 

« Any citizen of the United States, wherever he may be, who, without authority of the United States, directly or indirectly commences or carries on any correspondence or intercourse with any foreign government or any officer or agent thereof, with intent to influence the measures or conduct of any foreign government or of any officer or agent thereof, in relation to any disputes or controversies with the United States, or to defeat the measures of the United States, shall be fined under this title or imprisoned not more than three years, or both. This section shall not abridge the right of a citizen to apply himself, or his agent, to any foreign government, or the agents thereof, for redress of any injury which he may have sustained from such government or any of its agents or subjects ».

Logan Act1, 30 janvier 1799.

 

Flynn démissionnaire est-il, pour autant, fini ?

Jacques Borde. Politiquement ? Pas sûr. L’embarrassant pour Flynn est qu’il occupait un des rares postes ne nécessitant pas une approbation sénatoriale. D’où la surprise pour l’administration Trump. Même si l’on est là sur des pinailleries juridiques, à la limite de la forgerie, tirées jusqu’au bout de leur raisonnement que sur du vraiment sérieux.

La vraie question risque vite d’être de savoir si les Américains apprécient cette manière de faire. Or rappelons-le que le renouvellement des chambres se fait par tiers aux USA. Et qu’au prochain term, ce seront essentiellement des sièges d’élus démocrates qui seront dans la balance !

 

Au-delà, que pensez-vous des accusations de Nicole Bacharan sur la santé mentale de Trump ?

Jacques Borde. (Éclat de rire) c’est un des gimmicks de la donzelle, si je puis dire. Mais, quitte à nous bourrer le mou à propos de la fragilité psychologique des uns et des autres, je me souviens de la même Bacharan (quasiment au bord des larmes) commentant la victoire de Donald J. Trump, dénoncée par cette sorte de BHL2 en jupons comme une résurgence du fascisme !!! Alors, ses leçons que cette dame, qui voit des extrémistes à chaque détour de couloirs de la Maison-Blanche, se les garde.

En fait, on est en plein dans la masturbation intellectuelle propre à cette intelligentsia gauchiste dont ne veut justement plus l’Américain lambda. Je vous rappelle que le Terrorist ban de Trump est soutenu à 57% par ses compatriotes. Et, ce qu’en pense une essayiste bobo comme Bacharan n’a aucune espèce d’importance.

 

Vous semblez avoir une dent contre Nicole Bacharan ?

Jacques Borde. Non. Mais il faudrait que nos media songent un jour à inviter des gens sérieux sur leurs plateaux. À propos de ridicule justement, je vous rappelle qu’à l’annonce de la victoire de Donald J. Trump, Nicole Bacharan, conviée à commenter l’événement sur RTL, nous avait sorti que « Ce sont les sondages qui nous ont trompés ! ».

Affligeant ! Pauvre petite fille…

Comme l’avait, alors, noté David Desgouilles sur Causeur, « Tiens donc ! Toute son expertise se basait sur les sondages ? En fait, Bacharan se moque du monde. Si les instituts annonçant la victoire de Trump étaient en effet minoritaires ces derniers jours, ils étaient largement majoritaires pour sa victoire aux primaires, quand elle expliquait de manière implacable que jamais les Républicains n’accorderaient l’investiture à cet OVNI politique. En fait, Madame Bacharan, avant d’être une experte, une scientifique, était surtout une militante »3.

À la fin, ce genre de pathos médiatique devient ridicule. Il ne nous manque plus que la boule de cristal !

 

Bon, admettons. Et au NCS que se passe-t-il ?

Jacques Borde. Rien de si grave que le prétend le camp démocrate, au bout du compte. Le National Security Adviser sera le général (Ret) Joseph Keith Kellogg Jr., un autre professionnel. Comme Michael T. Mike Flynn4 venait tout juste d’entrer en fonction, les dégâts sont plutôt limités.

Quant à Flynn, auréolé désormais de son statut de victime de la persécution de la nomenklatura démocrate, il peut fort bien entamer une carrière politique.

Lire la suite…

Source : http://www.voxnr.com/8187/flynn-sur-la-touche-le-premier-...

 

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Flynn sur la touche : le Premier vrai revers de l’administration Trump [2]

Jacques Borde – Voxnr.com 17 février 2017

 

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Enfin ! Le camp démocrate peut s’enorgueillir d’un succès en demi-teinte. À force d’articles biaisés, mensongers, mais répétés, le National Security Adviser, le lieutenant-général (Ret) Michael T. Mike Flynn, a préféré rendre son tablier. Mais, n’en déplaise aux media caniveaux, en érection (intellectuelle) des deux côtés de l’Atlantique, une hirondelle ne faisant pas le printemps étasunien, le poste a aussitôt été pourvu et, in fine, l’administration Trump poursuit son bonhomme de chemin. 2ème Partie.

 

« Dans deux démocraties, la France et les États-Unis, on est en train depuis quelques temps et en ce moment même de réinventer les techniques du coup d’État. La grande nouveauté est le coup d’état médiatique et judiciaire, la seule différence c’est qu’en France il est préélectoral et qu’aux États-Unis il est aussi post électoral ! Traduction transformée, grosse manchette des journaux, omissions en série sur les candidats qu’on veut promouvoir, chasse aux sorcières, assassinat par calomnies, fascisme médiatique, Goebbels revu et corrigé ! ».

Eber Addad.

 

Vous n’avez pas l’impression de charger un peu la barque en accablant ainsi ceux de nos confrères qui attaquent l’administration Trump, notamment pour ses liens avec la Russie ?

Jacques Borde. Non, absolument pas. Nos donneurs de leçons dont on ne sait plus très bien s’ils sont germanopratins ou carrément munichois, seraient plus inspirés à dénoncer ce que Pierre Lellouche – un de nos meilleurs et vrais spécialistes des questions de géostratégie et de Défense, soit dit en passant – à défini comme, je le cite, la « politique néo-mollétiste d’Hollande en direction de l’Amérique ». Lellouche parlant, là, bien sûr de nos relations avec l’administration Obama.

Mais, il y a plus étonnant encore…

 

Quoi ?

Jacques Borde. J’ai du mal à comprendre, même si les pétrodollars golfiques sont une partie de l’explication, comment toute une clique nourrie à l’onanisme pacifiste béat des années de Guerre froide, a pu, intellectuellement parlant, passer dans le camp de la guerre occupé par les Démocrates.

Au fond, si l’on y pense bien, Flynn aurait dû les faire entrer en transe ! Pensez : un militaire, un vrai, un tatoué, leur disant que la meilleure chose à faire c’est :

 

1- de s’asseoir autour d’une table avec les Russes, au lieu d’amasser des armes de guerre face à eux.

2- de rayer définitivement de la carte, les criminels de guerre, assassins de masse et violeurs en réunion de Al-Dawla al Islāmiyya fi al-Irāq wa al-Chām (DA’ECH)1, Jabhat an-Nusrah li-Ahl ach-Chām2, et tutti quanti.

 

Certains chèques devaient compter pas mal de zéros, ne pensez-vous pas ?

 

Donc vous niez toute crédibilité à leurs critiques ?

Jacques Borde. À peu près totalement, oui.

Je pense que le lieutenant-général (Ret) Michael T. Mike Flynn, avait, a contrario de beaucoup, une expertise de taille. Lisez aussi ce qu’a écrit  la Représentante démocrate, Tulsi Gabbard3, . Elle aussi une femme d’expérience. Elle aussi une démocrate, comme Flynn.
Sans doute ce qui a valu au premier la vindicte des bellicistes qui président désormais aux destinées du camp démocrate.

Rappelons que le fait d’avoir eu (cas de Flynn, en l’espèce) des contacts formels avec le représentant d’un gouvernement étranger (russe en l’espèce), n’est que la rupture d’un usage et non la violation d’une interdiction.

Contacts formels ou informels. Qui peut le dire ? Mais il se pourrait bien qu’il y ait des raisons bien moins avouables dans la campagne démocrate visant le général Flynn…

 

Et qu’est-ce qui se cacherait derrière ces attaques répétées ?

Jacques Borde. Les relations Washington-Jérusalem, pardi ! Ou, plus précisément, les relations qu’entendent tisser les administrations Trump et Nétanyahu. Je crois vous l’avoir  déjà dit : dans cette relation totem4 entre les deux administrations, il était évident, comptes tenus de l’intensité et de la teneur des relations militaro-sécuritaires entre Jérusalem et Washington, que l’ex-National Security Adviser, Michael T. Mike Flynn, aurait eu un rôle clé dans ce new deal géostratégique entre les deux pays.

À ce titre, je vous rappelle que le Wall Street Journal a indiqué que l’administration Trump était « en plein pourparlers » avec plusieurs pays arabes pour créer une alliance du même genre que l’OTAN avec Israël pour écarter l’Iran et ses alliés chî’îtes. C’est, sans doute, aller un peu vite en besogne. Mais le nouveau président américain, semble lancer quelques lignes pour voir comment ça mord !

Flynn, verbatim le Wall Street Journal, « était lourdement impliqué dans ces pourparlers ». ainsi que le US Secretary of Defense, le général (Ret) James Mad Dog Mattis5, semble-t-il.

 

Vous sous-entendez que l’administration sortante a, délibérément, interféré dans les relations bilatérales israélo-étasunienne ?

Jacques Borde. Cela y ressemble fort en tout cas.

Notez également que le quotidien israélien de centre-gauche Ha’aretz a, lui, indiqué que Nétanyahu et Trump discuteraient d’un plan de paix régional dans lequel la question palestinienne ne figurera qu’en second plan. Trump ayant, d’ores et déjà, indiqué le peu d’intérêt qu’avait à ses yeux la solution à deux États6 !…

Lire la suite…

Source :  http://www.voxnr.com/8204/flynn-sur-la-touche-le-premier-...

 

Pour d’autres informations sur  la défenestration du général Flynn, voyez le Saker, Pepe Escobar et diverses sources US ou autres (choisissez-les sérieuses).

 

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Amazon, Dostoïevski et le fascisme cool

Nicolas Boileau – Voxnr.com 13 février 2017

 

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Je n’ai jamais compris pourquoi les leaders fascistes prenaient l’air méchant. Il suffit pour imposer le techno-nazisme de sourire et de prôner la société ludique.

Le texte qui suit a fait le tour du web :

« L’entreprise américaine (Amazon – ndlr) est accusée d’exploiter ses employés du centre de Dumferline, dans la région de Fife, en Écosse, à tel point que certains d’entre eux sont obligés de dormir dans des tentes à côté du bâtiment pour assurer leurs 60 heures de travail hebdomadaire. »

Les tentes pourquoi pas ? On ne peut plus se loger en effet en société néolibérale :

« En cause, les salaires cassés (entre 3 et 5,7 euros/heure après les charges) qui ne permettent pas aux employés d’utiliser la navette de l’entreprise pour rentrer chez eux, rebutés par son prix prohibitif de 7,35 livres sterling par jour (8,7 euros). Un des salariés interrogés par le journal écossais The Courier confie habiter à plus d’une centaine de kilomètres du site et ne pas pouvoir couvrir cette distance deux fois par jour, les billets de train étant trop chers. »

Certains politiciens râlent en Angleterre ou en Écosse, mais Amazon s’en fout, et Amazon a raison. Amazon et ses Brainlords (cf. le livre de N. Bonnal*) défendent l’homo ludens :

 « Mais rien dans la succession de scandales de ce genre ne laisse penser qu’Amazon soit prêt à une telle remise en question. Au contraire, les porte-parole de la boîte sont même enthousiastes sur les conditions de travail imposées à leurs employés. “Pendant le Black Friday, nous avons organisé des tombolas gratuites. Il faut que les employés s’amusent”, s’est ainsi réjoui Paul Ashraf, manager général des opérations pour Amazon au Royaume-Uni».

C’est pourquoi j’en reviens à Dostoïevski et à sa tirade du Grand Inquisiteur – pour éclairer les ahuris qui voteront encore à droite, à gauche, même au centre !

« Mais le troupeau se reformera, il rentrera dans l’obéissance et ce sera pour toujours. Alors nous leur donnerons un bonheur doux et humble, un bonheur adapté à de faibles créatures comme eux. »

Le Grand Inquisiteur continue sur un ton ludique et amusé :

« Nous les persuaderons, enfin, de ne pas s’enorgueillir, car c’est toi, en les élevant, qui le leur as enseigné ; nous leur prouverons qu’ils sont débiles, qu’ils sont de pitoyables enfants, mais que le bonheur puéril est le plus délectable. Ils deviendront timides, ne nous perdront pas de vue et se serreront contre nous avec effroi, comme une tendre couvée sous l’aile de la mère. »

Et si on organisait des tombolas pour mériter le paradis ? Ou même l’enfer, qui doit être plus fun et plus ludique (c’est vrai, quoi, pourquoi s’emmerder avec le paradis ? t’es catho ?) :

« Notre courroux les fera trembler, la timidité les envahira, leurs yeux deviendront larmoyants comme ceux des enfants et des femmes ; mais, sur un signe de nous, ils passeront aussi facilement au rire et à la gaieté, à la joie radieuse des enfants. »

Le grand inquisiteur organise gentiment son petit parc humain :

« Certes, nous les astreindrons au travail, mais aux heures de loisir nous organiserons leur vie comme un jeu d’enfant, avec des chants, des chœurs, des danses innocentes. »

On se rebellera pour mieux se soumettre après :

« Mais l’allégresse des gamins prendra fin et leur coûtera cher. Ils renverseront les temples et inonderont la terre de sang ; mais ils s’apercevront enfin, ces enfants stupides, qu’ils ne sont que de faibles mutins, incapables de se révolter longtemps. Ils verseront de sottes larmes et comprendront que le créateur, en les faisant rebelles, a voulu se moquer d’eux, assurément. »

Dostoïevski inspire Nietzsche :

« Un peu de poison de-ci de-là, pour se procurer des rêves agréables. Et beaucoup de poisons enfin, pour mourir agréablement. On travaille encore, car le travail est une distraction. Mais l’on veille à ce que la distraction ne débilite point. »

Bibliographie

  • Bonnal – Internet, Nouvelle Voie Initiatique (AVATAR Editions)
  • Les frères Karamazov, 2, V, V
  • Zarathoustra, prologue, 5

 

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Pour voir une critique d’Amazon par la presse de (vraie) gauche, c’est ici :

 

Amazon.fr, une librairie états-unienne, financée par la France et basée au Luxembourg.

Bientôt Noël : nos cadeaux directement payés à Obama

Un lecteur18 décembre 2012

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https://www.legrandsoir.info/bientot-noel-nos-cadeaux-dir...

 

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On peut facilement commander ses livres ailleurs...

Offres d’emploi chez Amazon pour Noël : un cadeau empoisonné ?

Viktor M.18 septembre 2014

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https://www.legrandsoir.info/+-amazon-+.html

 

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Libéralisme quand tu nous tiens

Mauris DWAABALA –  8 novembre 2014

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https://www.legrandsoir.info/liberalisme-quand-tu-nous-ti...

 

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Et elles n’y sont pas toutes !

 

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Oui, le colonialisme est un crime contre l’humanité !

Bruno Guigue – Voxnr.com 17 février 2017

 

L’essentiel de ce qu’il y avait à dire sur le colonialisme a été dit, il y a longtemps, par Me Jacques Vergès. Que des mirliflores néo-pompidoliens soucieux de ratisser un maximum de voix crétines prétendent exprimer une opinion là-dessus ne nous étonne pas : si l’effronterie devait étouffer, il y a longtemps qu’ils seraient morts.

Nous estimons cependant que s’abaisser à discuter de ces pseudo-opinions est une insulte aux colonisés (nous parlons des involontaires). C’est pourquoi nous nous sommes abstenus de reprendre l’article de Bruno Guigue lorsqu’il a été publié par Arrêt sur Info.

Néanmoins, vous pouvez le lire ici :

http://www.voxnr.com/8191/oui-le-colonialisme-est-un-crim...

ou là :

http://arretsurinfo.ch/oui-le-colonialisme-est-un-crime-c...

 

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Macron : le coup d’éclat permanent ?

Des réseaux bien huilés, ça aide énormément

Régis de Castelnau – Causeur10 février 2017

 

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L’arrivée au gouvernement le 26 août 2014, d’Emmanuel Macron, parfait inconnu et tous les événements qui ont suivi montre que ce dernier est un parfait veinard. Une furieuse et interminable campagne médiatique en sa faveur et des parrains timides (mais généreux) qu’il refuse de nommer, lui permettent de mener sa grande marche.

Le conte de fées du camp du Bien

Les organes de contrôle de la régularité, de l’égalité et de la sincérité de la campagne présidentielle se trouvent brusquement atteints d’une forme grave de la maladie du sommeil. Plusieurs autres facteurs jouent en sa faveur : un président de la République qui laisse la place en faisant savoir qu’il se verrait bien présider l’UE, tous ses copains de promo de l’ENA occupant des postes judicieux, qui lui préparent le terrain. Et la justice pénale qui a adopté un tempo particulièrement bien ajusté qui lui ouvre un boulevard.

Je sais ce que je vais recevoir pour ne pas marcher dans le conte de fées que nous sert le camp du Bien. Ce sera la nouvelle injure disqualifiante : complotiste ! Critiquer Macron et l’invraisemblable opération qui vise à en faire le futur président de la République, c’est considérer que l’Histoire n’est qu’un complot judéo-maçonnique-illuminati-reptilien.

 

Lire la suite…

Source : http://www.causeur.fr/macron-jouyet-hollande-fillon-presi...

 

 

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Pourquoi Macron va être élu et Trump viré

Nicolas Boileau – Voxnr.com 16 février 2017

 

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C’est presque trop facile pour le système : son opposition vole en éclats. Les médias, toujours les médias. Mais aussi la lâcheté des Fillon et autres Trump, qui baissent la culotte avant le combat ou même après avoir gagné. De ce point de vue Trump aura fait comme Syriza et le peu regretté Varoufakis. Ce stratège digne de Thémistocle et d’Alexandre nous impressionna. On démissionna le soir de la victoire, on se mit à table, on se soumit au système et à ses cent mille milliards de dettes, on attendit les coups de trique. Le peuple fouillera les poubelles pour bouffer. Fillon a été défendu par le fils BHL ce qui en dit long sur ses intentions politiques et diplomatiques à court terme, et Pénélope s’en fout ; car après avoir confessé sa fatigue, son ennui et sa dépression, la catho marrie laisse le mari se dépatouiller avec le juge et les médias. Quand on a un directeur de conscience comme le pape François…

Trump aussi a vite baissé le froc. Il est une grande gueule, un Big Mouth et rien de plus. Comme disait Hillary lors d’un débat, il ne sait que pleurnicher sur la méchanceté des médias. Sur le reste : il ne monte pas les tarifs douaniers (trop dangereux pour le pouvoir d’achat du familier de Wal-Mart), il vire les gênants Flynn et Bannon, et il reprend nûment les agendas de nos chers néocons en restant aux ordres de Netanyahou – comme tout bon républicain. Trump est une merde populiste dans un bas de soie oligarque. Il n’allait pas faire la guerre à ses acheteurs et locataires de Wall Street et de l’ONU. Je repense au film de Taylor Hackford, l’Associé du diable, qui évoque la geste du diable newyorkais chargé de défendre un grossier promoteur immobilier – logé dans le propre appartement de Trump sur Central Park (lisez aussi Shabbat à central Park, qui inspira Angel Heart).

Trump viré ou pas, on aura vite la guerre contre l’Iran et la Russie. Car on n’arrête pas les associés du diable, pas plus à New York qu’à Londres (il est en où le Brexit ?) ou à Bruxelles. The Donald aura choisi le déshonneur et il aura le déshonneur et la guerre. Il fera le ménage en Iran ou ailleurs, et puis on le mettra à la porte comme un malpropre qu’il est.

Quant à la France, elle va rester bonne socialiste. Tout cela avec 4% d’opinions favorables pour Hollande – qui incarne parfaitement le bourgeois mécréant et au pouvoir depuis le bon roi Louis-Philippe. C’est mieux pour elle après tout : les pleurnicheries d’un ex PM de Sarkozy, le bouillonnement populiste, les propositions naïves de la marine française (sortez de l’euro, juste pour voir !) ne vont pas nous sauver de la crade misère qui nous attend ou qui nous a déjà atteints. Le FN ne sert qu’à ça : être présent au second tour et faire gagner l’élection au bateleur choisi.

Macron est le candidat des oligarques et de Soros, de Rothschild et de la gauche enragée, il ne peut donc que gagner au pays des Droits de l’Homme ; les mécontents changeront de planète ou bien d’espèce.

Source : http://www.voxnr.com/8167/pourquoi-macron-va-etre-elu-et-...

 

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Pour nous, la seule « gauche enragée » (infime particule de vraie gauche, certes, et qui ne va pas faire des mouches à deux culs, c’est sûr ; juste pour que ne soient pas trop mélangés les torchons et les serviettes), c’est ça :

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Picardie debout : les gens avec nous !

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L’événement, hier soir, c’était vous : plus de six cents personnes rassemblées, à Flixecourt ! Pour une élection législative ! Qui se tiendra dans quatre mois ! Sans ténor national !

C’est un événement inédit, inattendu, en plein Val-de-Nièvre. La télévision néerlandaise, la télévision japonaise, ne s’y sont pas trompés, offrant à notre Picardie un rayonnement international !

C’est désormais certain : quelque chose se passe chez nous.

Mais quoi ?

C’est un point de départ, cette réussite, et non un point d’arrivée. C’est un tremplin pour, quartier après quartier, rue après rue, maison après maison, dans les semaines qui viennent, labourer le terrain et regagner les coeurs. Pour installer, dans le paysage local, une force populaire, généreuse, conquérante, une force tout court. Parlons-en !

Collons des autocollants !

Sonnons chez nos voisins, et faisons sonner le tocsin !

(Et faites des dons !)

Unis ainsi, nous le sentons bien : nous sommes puissants, nous reprenons confiance et puissance.

Assez pour, aux côtés des salariés de Whirlpool, porter une proposition audacieuse et simple, qui répond à la logique tout aussi simple de la multinationale : l’interdiction de tout produit Whirlpool du territoire français.
Nous avons lancé la pétition en direct.

Nous sommes prêts à les accompagner à Paris.

J’espère surtout, en juin, pouvoir amener cette revendication à l’Assemblée nationale, et secouer l’hémicycle. A ce moment là encore, il faudra que vos milliers de voix soutiennent ma voix.

Aujourd’hui, nous sommes encore 60 à toquer à toutes les portes du quartier Saint-Maurice à Amiens, un exploit !

Il ne s’agit que d’une circonscription sur 577.

 Mais quand une lumière s’allume dans un tunnel, tout le monde regarde la lumière.

C’est de Picardie qu’en 1358 est partie la grande jacquerie.

C’est de Picardie, à nouveau, que nous ferons partir une jacquerie électorale !

Comme toujours :

Sans vous, on ne peut rien. Avec vous, on peut beaucoup.

Et c’est pour ça qu’à la fin c’est nous qu’on va gagner !

 

Le site de la campagne

 

Source : http://www.francoisruffin.fr/lancement-campagne-flixecourt

 

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Enfin, parce que, quand même, on est Belges et pour rappel :

 

« Pourquoi je ne vote pas »

Raoul Vaneigem

 

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L’année dernière, ma plus jeune fille, rentrant de l’école, m’a dit : «Je suis bien embêtée. On m’a expliqué que c'était un devoir pour tous de voter. Or, toi, tu ne votes pas. Explique-moi pourquoi !»

J’avais à l’époque de bons arguments, ils sont aujourd’hui bien meilleurs encore.

Il fut un temps où les idées politiques avaient une importance aux yeux des citoyens et déterminaient leur choix électoral. Il existait alors une frontière assez nette entre la gauche et la droite, entre progressistes et conservateurs. Mais déjà à l’époque, il apparaissait nettement que les avancées sociales étaient d’abord arrachées dans la rue, par les émeutes, les grèves ou les grandes manifestations populaires. Les tribuns et les parlementaires socialistes et « communistes » s’en attribuaient ensuite le mérite et en profitaient pour exercer leur ascendant sur les masses. Sans la détermination des mouvements de revendication, il n’y aurait eu ni réduction du temps de travail, ni congés payés, ni droit aux soins de santé, aux allocations de chômage, aux avantages que les mafias multinationales bousillent aujourd'hui avec l’aide des gouvernements de gauche et de droite.

Très tôt, on assista à une bureaucratisation du mouvement ouvrier. Les partis et les syndicats se montrèrent plus préoccupés d’accroître leur pouvoir que de défendre un prolétariat qui jusque dans les années 1960 se défendait très bien lui-même. Le rouge devint rose et la rose s’effeuilla. Tandis que le réformisme social-démocrate partait en couille, l’imposture du mouvement dit communiste s’effondrait avec l’implosion de l’empire stalinien, laissant le champ libre à une véritable opération de colonisation des masses.

L’émergence et la prédominance d’une économie de consommation vinrent en effet contrebalancer opportunément les effets fâcheux d’une décolonisation que les peuples du tiers-monde avaient arrachée de haute lutte.

Dénoncé en Mai 1968, le mythe de la société de bien-être, propagé par le consumérisme, se délite aujourd’hui et accompagne dans sa faillite le capitalisme financier dont la bulle spéculative crève et révèle autour de nous le vide creusé par l’argent fou, par l’argent employé à se reproduire en circuit fermé (non sans que s’emplissent les poches au passage les mafieux affairistes et politiques qui, une fois réélus, vont prôner l’austérité).

Le supermarché est devenu entre-temps le modèle de la démocratie : on y choisit librement n’importe quel produit à la condition de le payer à la sortie. Ce qui est important pour l’économie et ses profiteurs, c’est de faire consommer n’importe quoi afin d’augmenter le chiffre d’affaires. Dans le clientélisme politique qui sévit aujourd’hui, les idées n’ont guère plus d’importance qu’un dépliant publicitaire. Ce qui compte pour le candidat, c’est d’accroître sa clientèle électorale afin de mener ses affaires au mieux de ses intérêts égoïstes.

Qu’une assemblée de citoyens choisisse des délégués pour défendre ses revendications, leur donne mandat de les représenter et leur demande de rendre compte du succès ou de l’insuccès de leur mission, voilà ce qui constitue une véritable démocratie.

Mais en quoi me représenteraient-ils ceux qui

 

- escroquent le bien public,

- se servent des taxes et des impôts des salariés et des petits indépendants pour renflouer les malversations des banksters,

- gèrent, au mépris des patients les hôpitaux comme des entreprises à rentabiliser,

- privilégient l'enseignement concentrationnaire et construisent des prisons et des centres fermés au lieu de multiplier les petites écoles,

- soutiennent les mafias agroalimentaires qui dénaturent la nourriture,

- bousillent les secteurs prioritaires (métallurgie, textile, logements, service postal, transports, verrerie, fabriques de biens utiles à la société) ?

 

De l'extrême gauche à l'extrême droite, ce qui prime, c'est la recherche d'une clientèle, c'est le pouvoir, le mensonge, l'imposture et la frime. C'est le mépris du pauvre con qui pisse sa confiance dans l'urne sans penser à la vérole du désenchantement qui, le rendant hargneux et pris d'une rage aveugle, le prédisposera à la barbarie du chacun pour soi et du tous contre tous.

Mais, direz-vous, tous les politiciens ne sont pas corrompus, tous ne dépensent pas l'argent du contribuable en voyages d'affaires, en frais de représentation, en malversations diverses. Certains sont honnêtes et naïfs. Assurément, mais ceux-là ne demeurent pas longtemps dans l'arène. En attendant, ils servent de paravents aux assoiffés de pouvoir, aux malades de l'autorité, aux gestionnaires de la farce électorale, aux promoteurs d'une image de marque qu'ils affichent partout sans souci du ridicule.

Que l'on ne s'y trompe pas : bien que la démocratie parlementaire pourrisse sur pied, je ne propose ni de la supprimer ni de la tolérer plus longtemps comme un moindre mal. Je ne veux ni du « Ferme ta gueule ! » ni du « Cause toujours ! » Je veux que la politique retrouve son sens premier : l'art de gérer la cité. Je veux qu'une démocratie directe émane non de citoyens battus, cocus, contents, mais d'hommes et de femmes soucieux de promouvoir partout la solidarité et le progrès humain. Quand des collectivités locales agissant globalement – sur le mode de fédérations internationales – décideront de s'autogérer, et examineront :

 

– Comment favoriser la mise au point des formes d'énergie gratuite à l'usage de tous.

– Comment constituer une coopérative d'investissement pour en financer la construction.

– Comment mettre en œuvre la gestion collective d'un fonds d'investissement constitué par une participation financière que rendrait possible le refus des petits et des moyens revenus d'acquitter les taxes et les impôts prélevés par l'État-bankster.

– Comment généraliser l'occupation des usines et leur gestion par ceux qui y travaillent.

– Comment organiser une production locale destinée à la consommation des collectivités locales et fédérées, afin d'échapper à la gabegie du marché et d'assurer peu à peu une gratuité des biens de survie, qui rende l'argent obsolète. (Ne parlez pas d'utopie! C'est ce qu'ont réalisé en 1936 les collectivités libertaires de Catalogne et d'Aragon, avant d'être écrasées par les communistes.)

– Comment propager l'idée et la pratique de cette gratuité qui est la seule arme absolue contre le système marchand.

– Comment favoriser la propagation des fermes dites biologiques et leur pénétration dans les villes.

– Comment multiplier de petites unités scolaires de proximité, d'où soient bannies les notions de compétition, de concurrence et de prédation. Utopique? Non. Au Mexique, à San Cristobal, l’Université de la Terre propose une formation gratuite dans les domaines les plus divers (en plus des matières traditionnelles: des ateliers de cordonnerie, de mécanique, d’électronique, de ferronnerie, de physique, d’agriculture naturelle, d’art culinaire, de musique, de peinture, etc.). La seule qualité requise est le désir d’apprendre. Il n’y a pas de diplômes mais on attend de «ceux qui savent» qu’ils communiquent gratuitement et partout leurs connaissances.

– Comment doter les collectivités locales de maisons de santé, où les premiers soins puissent être assurés avec l’aide des médecins de campagne et de quartiers.

– Comment organiser un réseau de transports gratuits et non polluants.

– Comment mettre en pratique une solidarité active en faveur des enfants, des vieux, des malades et handicapés, des personnes en difficultés mentales.

- Comment mettre en œuvre des ateliers de création ouverts à tous.

– Comment reconvertir les supermarchés en entrepôts où les produits utiles et agréables fassent l’objet de trocs ou d’échanges de services en vue de favoriser la disparition de l'argent et du pouvoir.

 

Alors je voterai. Passionnément !

 

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Source : Siné Hebdo n° 80 (17/3/2010).

 

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« Le Monde traquant la désinformation, c’est comme si le cartel de Medellin se mettait à dénoncer les dealers de coin de rue »

 

Nous ajoutons ceci en dernière minute, au risque d’allonger interminablement ce post, car il s’y trouve d’inquiétantes informations (vraies) qu’il importe de connaître.

 

Le label rouge Decodex, un certificat d’excellence ?

Slobodan Despot – ANTIPRESSE 19 février 2017

 

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La question est évidemment ironique. L’outil mis en place par Le Monde a rapidement indexé (c’est le cas de le dire) un territoire vaste et bigarré où pullulent les énergumènes, les paranoïaques et les mythomanes, mais où vivent aussi paisiblement — disons plutôt vivaient jusqu’ici — des tribus de penseurs et des chercheurs d’une haute probité dont les informations n’avaient qu’un seul défaut: celui de ne pas correspondre à la vision du monde univoque du Monde, mètre étalon de la pensée unique française. Traduit en langage technologique: ils ont le tort d’accrocher les fureteurs à mots clefs «chauds» et à sources douteuses du logiciel en question. La mise en place d’une «intelligence artificielle» pour traquer la pensée déviante ajoute un vernis d’«objectivité» impersonnelle et mécanique à ce qui n’est, fondamentalement, qu’une opération assez grossière de gleichschaltung (alignement) médiatique, du reste identifiée comme telle jusque dans les rangs des confrères.

Il n’est pas d’intelligence artificielle. Il n’existe que de l’intelligence humaine prolongée par des robots qui accomplissent ce que cette intelligence leur a ordonné de faire. On aurait pu apprendre aux inquisiteurs mécaniques de Decodex à distinguer le deuxième degré et l’antiphrase. Mais c’eût été long, compliqué et coûteux. On n’avait pas besoin d’aller aussi loin. Le but était de contenir rapidement une sédition qui se propageait comme un feu de brousse, or en de tels cas on ne fait pas de détails. On arrose bien au-delà de la limite des flammes. C’est le mot d’ordre classique des nettoyeurs d’urgence: «Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens».

Le Monde ne représente pas, c’est le moins qu’on puisse dire, un parangon de vertu journalistique. Il y a 14 ans déjà, l’immense enquête de Pierre Péan et Philippe Cohen sur La Face cachée du Monde illustrait le profond fossé existant entre les pratiques de ce journal et les règles élémentaires de la déontologie journalistique — voire de l’honnêteté intellectuelle pure et simple. Cela ne s’est pas arrangé depuis. Dès la guerre en ex-Yougoslavie, j’ai collecté une documentation ahurissante sur ses mensonges et ses partis pris. J’avais même eu la folie d’écrire à son rédacteur en chef pour relever une erreur de fait objective, aisément vérifiable dans les encyclopédies. Il m’avait répondu par une caricature de Plantu, me disant en résumé: «allez vous faire foutre, Balkaneux enragé».

Inutile de relever l’effondrement éthique et informationnel du même journal dans les récents conflits du Proche-Orient, qu’il a «couverts»… d’un voile de camouflage imprimé de motifs néocons. Si, par exemple, le parti pris massivement pro-djihadiste des médias occidentaux dans la tragédie d’Alep a été remis en question par certains journalistes et commentateurs français, ces voix-là ne sortaient pas des colonnes du Monde.

Aussi, lorsque cette officine d’influence financée à coups de dizaines de millions par l’État français a annoncé la mise en place de son «outil de vérification», je ne pouvais que sourire. Le Monde traquant la désinformation, c’est comme si le cartel de Medellín se mettait à dénoncer les dealers de coin de rue.

Puis, des amis préoccupés m’ont signalé que notre «Main courante» sur l’internet, log.antipresse.net, avait été barré de rouge dans la classification simplette du Decodex. Si France-Dimanche est classé vert, le label rouge Decodex ne pouvait être qu’une marque d’excellence.

Quelle meilleure réfutation pour cette entreprise de censure que sa propre idiotie?

Mais ensuite j’ai lu l’excellente série d’articles qu’Olivier Berruyer a consacrée au Decodex sur son site, les-crises.fr, l’un des plus intelligents blogs français, évidemment classé dans la zone orange — juste au bord du gouffre rougeoyant. Malgré un soutien considérable des lecteurs et de certains noms illustres du débat public français, Berruyer a décidé d’ajouter l’action en justice à sa réfutation intellectuelle de cet Index librorum prohibitorum des temps modernes. La motivation de son appel aux dons pour le procès à venir donne à réfléchir:

«Bien sûr, dans l’absolu, je me fous totalement de mon classement Rouge ou Orange dans la liste maccarthyste du Monde. Mais le petit détail, c’est que mon blog n’est pas anonyme, je suis totalement et personnellement associé à lui. Et quand le Monde vous décerne un brevet de d’individu non fiable, votre vie change radicalement du jour au lendemain.»

Eh oui: tout ridicule qu’il soit, Le Monde est la voix même de l’officialité française. Quoi qu’il vaille, ses dénonciations ont un impact sur votre vie réelle. C’est comme d’être cité, jadis, dans la Pravda de Moscou: que vous soyez innocent et eux dépravés ne change rien au fait qu’ils tiennent le couteau par le manche.

Aussi ai-je estimé utile de livrer ici une mise au point. D’abord sur la manière dont notre propre site a été classé rouge, et ensuite sur ce que représente réellement, à mes yeux, le Decodex du Monde.

Marqués au fer rouge !

Sur le moteur de vérification de Decodex, le log de l’Antipresse apparaît affublé d’une mise en garde menaçante: Ce site diffuse régulièrement de fausses informations ou des articles trompeurs. Restez vigilant et cherchez d’autres sources plus fiables. Si possible, remontez à l’origine de l’information.

A l’appui de ce jugement extrême, l’algorithme du Decodex cite seulement deux sources, dont l’une est sans rapport aucun avec le sujet:

1) Un article de L’Express fustigeant la « nébuleuse des sites de “vraie” information». L’Antipresse n’est citée nulle part dans cet inventaire !

2) Un article de la rubrique «désintox» de Libération (l’ancêtre «humain» du Decodex) sur «Le mythe de la “petite Syrienne qu’on sauve tout le temps”». Il s’agit en réalité, de la part de Libé, d’une tentative de défense de sa propre ligne de désinformation au sujet de la situation à Alep-Est.

Pour mémoire: nous avions épinglé une scène de sauvetage impliquant une seule et même enfant syrienne au bras de trois sauveteurs différents, ces fameux «Casques blancs» qui ont disparu comme par enchantement après la reprise de la ville par l’armée syrienne. Nous ne contestions pas la réalité de ce sauvetage, mais soulignions simplement que le bombardement de photos sous divers angles et avec divers protagonistes avait pour but de «démultiplier» virtuellement le drame.

Cette dénonciation de la manipulation a été assimilée à son tour à de la manipulation par les vigiles de Libé: le procédé est classique et grossier. Nous l’avions décortiqué, sources à l’appui, dans un post ultérieur : «La “désintox-réintox” de “Libé”». Relevant notamment tout ce que cette dispute sur une mise en scène photographique dissimulait au sujet du rôle des «Casques blancs» et du parti pris de la couverture médiatique de la guerre à Alep. La révélation des pratiques hideuses des «insurgés» après la prise du fameux quartier Est nous a donné amplement raison.

Résumons donc: Le Decodex nous a classés «rouge» sur la foi de deux articles de la grande presse, dont l’un ne nous mentionne nulle part, et dont l’autre est en soi un cas de propagande. Le label rouge décerné à Antipresse est allé au mauvais destinataire: c’est au moteur informatique du Decodex lui-même qu’il eût fallu l’adresser!

Il se peut (c’est même hautement probable) que l’algorithme se base dans son jugement sur d’autres recoupements: par exemple, le fait que nous citons souvent les plateformes russes RT.com et Sputnik, les ennemis jurés des «nouveaux médias» occidentaux, ou que nous donnons la parole à des «désinvités» sulfureux. Car le principe de base de l’algorithme Decodex est tout entier contenu dans Le Loup et l’Agneau de La Fontaine :

 

Si ce n’est toi, c’est donc ton frère.

Je n’en ai point. —  C’est donc quelqu’un des tiens…

 

Mais les « preuves » de cet ordre ne sont pas mentionnées dans la sentence.

 

Un signe avant-coureur ?

Selon son chef de projet, le Decodex — moteur de recherche et extension pour navigateur — aurait été ficelé avec seulement 50 à 60’000 euros puisés dans le fonds Google. Cette somme et son origine sont hautement intéressantes.

On se rappellera que le «fonds Google» consiste en un don forfaitaire de 60 millions consenti par le géant de la Silicon Valley à François Hollande en 2013 en échange de l’abandon de la requête des éditeurs de presse français en vue d’un versement de droits d’auteurs («droits voisins») liés à l’exploitation de leurs contenus par le moteur de recherche.

Ce don, qui relève du bakchich au vu du chiffre d’affaires de Google, était toutefois assorti d’un «accord commercial» censé permettre aux éditeurs «d’utiliser les plateformes du moteur de recherche à “des conditions attractives”».

Un millième seulement de cette petite monnaie aurait donc été investi dans le développement du Decodex. Pour quiconque connaît tant soit peu les conditions du développement sur internet, c’est une plaisanterie. 60’000 euros pour un site de cette importance, c’est tout juste le prix de de la carrosserie. Mais qu’en est-il du moteur sous le capot? Les algorithmes requis pour «processer» une telle masse de documents et les catégoriser, fût-ce très sommairement, demandent tout de même réflexion et de programmation.

De deux choses l’une, donc: soit le Monde a grossièrement menti sur le coût de sa solution; soit le cœur même du Decodex lui a été fourni «clefs en main» dans le cadre bénin de cet «accord commercial» qui libérait Google de toute redevance tout en lui donnant la possibilité de refaçonner le paysage médiatique français empêtré dans sa «conversion numérique».

Il existe de fait auprès de Google un département appelé News Lab, un «laboratoire de nouvelles» qui «collabore avec journalistes et entrepreneurs pour construire l’avenir des médias». La première des missions qu’il revendique s’intitule «Trust & Verification», autrement dit: Fiabilité et vérification — et se résume ainsi: «L’innovation technologique [lisez l’internet] a offert aux journalistes une facilité d’accès sans précédent à l’information. Mais elle a aussi créé des défis uniques dans la vérification de la fiabilité des contenus et le maintien de la confiance et de la vérité dans les médias.» Voilà, tel quel, le credo de base du «Ministère de la Vérité» instauré sous l’égide du Monde

Il suffit d’étudier un peu les profils des responsables de ce «labo» pour se rendre compte qu’on n’évolue plus du tout dans le monde de la presse, mais dans quelque chose de très différent. Il s’agit de gens jeunes, plus proches du logiciel que de la plume et plus versés dans le quantitatif et la forme que dans le qualitatif et le fond. Prenez par exemple Olivia Ma, la «cheffe des Partenariats» du Lab, autrement dit la personne qui aura probablement collaboré avec les Français pour la sous-traitance des algorithmes Google. Membre de la petite caste des contrôleurs du web, elle est notamment passée par la direction du fameux «Center for Public Integrity», financé par Soros, à l’origine des Panama Papers et autres «fuites» stratégiques organisées par le système d’influence U.S.

Au profil étrange de cette cyberjournaliste 2.0 ne pouvait correspondre, côté Monde, qu’un geek analogue, à savoir Samuel Laurent, le coordinateur du Decodex. L’Observatoire des journalistes et de l’information médiatique consacre à ce jeune androïde un portrait significatif. La prétention à l’objectivité factuelle, chez cet «automate de la pensée algorithmique» se double d’une morgue et d’un simplisme intellectuel préoccupants, exprimés sur les réseaux par un langage d’adolescent.

« Ainsi il sera fréquent de le voir qualifier le moindre de ses contradicteurs (non-journaliste, cela va sans dire) d’être un « relou », un « troll » et par voie de conséquence d’être ostracisé de son univers virtuel sans aspérités. Samuel Laurent a en effet tendance à « bloquer » toute personne qui émettrait une critique un tant soit peu radicale à l’encontre de son travail et de ses partis pris. Dans sa simulation du réel augmenté 2.0, nul doute que le grand amateur de chiffres, de courbes et de vérités mathématiques réconfortantes n’a guère de temps pour se consacrer à l’analyse.» (OJIM)

 Comme chez les « désintoxicateurs » de Libé, on est frappé par l’insensibilité, l’aliénation à proprement parler, de ces nouveaux «journalistes» face à tout échange d’arguments respectueux et cultivé.

Tant par sa conception que par son personnel ou son organigramme, le Decodex se situe en marge du travail et de la mission d’un journal, fût-il normatif comme Le Monde. Sa création ne résulte pas d’un développement rédactionnel, mais d’un projet stratégique remontant à la direction où siègent Alain Minc et autres globalistes. Il est grossier, hypocrite, stupide et encourage à la stupidité. Du même coup, son échelle de valeurs a rapidement été renversée dans l’opinion, le «rouge» devenant soudain «in» par rapport au «vert» ringard à la France-Dimanche.

La dérision ne signifie pas pour autant que le danger est écarté. Sa mise en place témoigne d’une intégration poussée des systèmes non d’information, mais de contrôle de l’information, intégration officialisée dans le cas de la France (on ne l’avait pas saisi sur l’heure) par l’accord léonin avec Google en 2013.

Avec l’approche de la présidentielle française, d’une importance stratégique pour le monde occidental, on va voir que le Decodex n’était que la première hirondelle d’une invasion autrement plus massive. L’Index du Monde n’est en effet qu’un jouet — et probablement une version alpha ou bêta déguisée — en regard du prochain projet du News Lab de Google, qui s’avance cette fois-ci à visage découvert. Avec l’arrivée en France du projet CrossCheck, le contrôle de l’information va prendre une toute autre allure. 17 instances sont déjà «partenaires» de cet outil de catalogage par indexation et contextualisation: l’AFP, BuzzFeed News, France Médias Monde (via les Observateurs de France 24), France Télévisions, Global Voices, Libération, La Provence, Les Echos, La Voix du Nord, Le Monde, Nice-Matin, Ouest-France, Rue89 Bordeaux, Rue89Lyon, Rue89 Strasbourg, Storyful et StreetPress. Non content de se déployer en essaim, on peut parier que le programme de Trust & Verification de Google aura gagné en précision et en exhaustivité.

Certains médias de grand chemin ont de toute évidence décidé de transformer leur faillite éthique et professionnelle en victoire politique. Ils le réalisent au travers d’une conversion à ciel ouvert en outils d’influence et de contrôle. Et là, l’effet de masse compensera sans doute, en partie, les lacunes de qualité et de conception du projet. Des mensonges grossiers répercutés par 100 androïdes alignés passeront plus aisément pour de la vérité que des évidences écrites par des humains isolés.

Ils ont au moins raison sur un point : oui, la vérité dans l’information est un enjeu essentiel de notre temps. Mais ce n’est pas chez eux qu’on la trouvera. La notion même de vérité, dans ce monde-là, n’est qu’un algorithme de plus.

 

 

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Mis en ligne le 19 février 2017

 

 

 

 

17:32 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (2) |  Facebook |

17/02/2017

LA CUISINE DE JUPITER

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La cuisine de Jupiter

 

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Quel genre de cuisine mitonnait-il en Haute-Marne au 1er siècle de notre ère ?

 

1 - Nos miroirs sacrés
2 - A l'origine était la cuisine
3 - Un mythe entre deux chaises
4 - L'avenir d'une science heuristique des mythes sacrés

 

À l'heure où une France sans État et sans gouvernement se révèle une oligarchie, une pieuvre gloutonne aux tentacules innombrables, l'histoire de la France et du monde devient plus que jamais une stomachologie. Le 9 février dernier, Catherine Lieutenant m'a gentiment suggéré de choisir le jour de mon modeste rendez-vous bi-mensuel avec l'estomac de l'histoire pour visiter à nouveau la cuisine de Jupiter. Pourquoi ce jour-là? N'est-ce pas le meilleur moment d'observer comment le genre humain nourrit ses dieux et comment, depuis les origines, nos dieux nous nourrissent en retour?

Sitôt que François Hollande a mis la France en congé de la politique, le pays s'est offert le luxe de s'absenter de l'arène mondiale de l'action. Certes, nous avons connu ce type de vide politique au cours de la Régence d’Anne d’Autriche, mais pendant ces années-là, Louis XIV grandissait et se préparait dans l'ombre à donner un siècle de gloire à la France, tandis que nous savons aujourd'hui que personne n'est de taille à redonner sa colonne vertébrale à une civilisation promise à une longue agonie.

 

1 - Nos miroirs sacrés

Depuis vingt-cinq siècles, la philosophie occidentale tente de porter un regard de l'extérieur sur l'encéphale de l'humanité. De même qu'en 1543 Copernic a bouleversé notre connaissance du système solaire, la découverte en 1859 du transformisme a contraint l'Occident de la raison à se demander si nous pouvons conquérir un recul à l'égard du genre humain, qui nous permettrait de savoir quelle est l'animalité spécifique d'une espèce en évolution.

Mais comment nous ancrer à l'extérieur d'un animal si nous sommes nous-mêmes, et des pieds à la tête, la bête que nous tentons d'observer du dehors, car il s'agit de toute évidence d'une animalité cérébralisée, conceptualisée, logicisée, donc cachée ou masquée.

Un seul instrument de travail se présente à l'enquêteur: car nous n'expédions pas seulement des personnages fabuleux diriger l'univers, nous les construisons de surcroît à notre image et en miroir. Il nous suffit donc d'observer ces auto-portraits qui nous peignent en pied pour disposer d'un microscope et d'un télescope. Nous sommes nous-mêmes des dieux privés de répondant, c'est nous qui n'avons aucun guide, aucun surveillant, aucun protecteur dans le dos.

Grâce aux miroirs sacrés dans lesquels nous nous réfléchissons par la médiation des effigies sacrées que nous enfantons, nous disposons de la meilleure école d'apprentissage de notre initiation à nos propres secrets: celle de l'histoire de nos offrandes sanglantes à nos maîtres imaginaires, donc de nos sacrifices de chair et de sang sur nos autels.

 

2 - A l'origine était la cuisine

A l'origine, était la cuisine. C'est pourquoi le langage politique de la République romaine, par exemple, reposait sur la gastronomie. Le comes n'était autre que le convive, le commensal, celui qui présidait à un rituel de l'ingestion du comestible. Le comissator désignait le complice d'une conjuration politique fomentée au cours d'une comisatio, c'est-à-dire d'une orgie, d'une ripaille, laquelle servait d'alibi à des conjurés qui pouvaient tranquillement préparer leurs complots au cours du repas.

Le comitium indiquait à la fois la partie orientale du forum dans laquelle le peuple se réunissait, mais il désignait également la bouche du comedus, le mangeur. Les comitia, les comices, étaient les assemblées au cours desquelles le peuple, réuni en collège électoral, élisait les magistrats. C'était dans l'enceinte du comitium que se tenaient les comices et que se déroulaient les sacrifices des grands et des petits bétails aux Immortels. C'est donc dans le comitium que se concoctait la cuisine de Jupiter.

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Source : http://aline.dedieguez.pagesperso-orange.fr/tstmagic/1024...

Le 17 février 2017.

 

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6. De la cuisine de Jupiter.gif

(Cuisine électorale en Hexagonie au XXIe siècle de notre ère)

 

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Emmanuel « Rothschild » Macron : La réponse des globalistes à Trump, Poutine et Le Pen

Ruslan Ostashko (hacker russe)

(donc sans imprimatur de l’imMonde)

Traduit du russe par J. Arnoldski pour Fort Russ – 14 février 2017

 

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La situation entourant les élections françaises montre clairement de quel genre d'adversaires habiles et expérimentés il s’agit. L'oligarchie supranationale et la bureaucratie sont des adversaires véritablement dangereux qu’il n’est pas simples d’affronter, même si Poutine et Trump se mettent d’accord pour les affronter ensemble.

La caractéristique la plus dangereuse de cette oligarchie supranationale et de cette bureaucratie que Poutine a mentionnées à Valdai, n'est pas dans leurs ressources financières ou leur accès aux leviers du pouvoir - bien que cela soit très important. L'aspect le plus dangereux réside dans la capacité des Soros et des Kagan à apprendre. Les « élites » supranationales qui, jusqu'à récemment, contrôlaient complètement les États-Unis et influencent désormais de façon décisive la politique européenne, ne ressemblent en rien au dernier Politburo soviétique, décrépit et inadéquat. Ils sont un groupe d'hommes d'affaires et de politiciens intelligents et expérimentés qui peuvent encore répandre beaucoup de sang.

Regardez ce qui se passe en France et vous verrez à quel point, subtilement, efficacement et prudemment, ils ont trompé les électeurs français et manipulé les émotions dans le sens où ils voulaient.

Il y a tout juste un mois, la majorité des experts préféraient le candidat François Fillon, que ne détestait pas le public français, qui jouissait d’un taux de popularité plutôt élevé, d’un soutien fort de son parti et qui semblait devoir profiter du fait que les électeurs sont écoeurés à mort de l'establishment politique existant et en particulier de François Hollande. La candidature de Fillon était assez bien vue en Russie et il semblait que tout fût pour le mieux. Mais non.

Car c’est alors que l'oligarchie supranationale et la bureaucratie ont frappé un double coup. Tout d'abord, ils ont déterré, sur Fillon, une saleté quelconque, ridicule même d’après les normes européennes. Ils l’ont fait suivre par une tonitruante campagne des médias alignés, et sa cote de popularité a docilement fait le plongeon. Si bien que même les membres de son parti lui ont demandé de jeter l’éponge.  

En deuxième lieu, l'oligarchie supranationale a clairement démontré qu'elle avait tiré les leçons de la victoire de Trump aux États-Unis, en produisant avec la rapidité de l’éclair un candidat soi-disant « indépendant et anti-système » qui va s’attaquer aussi sec à ce même électorat protestataire, fatigué des politiciens fastidieux et corrompus.

Permettez-moi de vous présenter Emmanuel Macron : politicien français, ex-ministre de l'économie et ancien banquier d'investissement pour les Rothschild. (Les employés des services de renseignement se permettent de préciser qu'il n'existe pas d'anciens banquiers).

L'histoire de l'émergence de Macron dans la course présidentielle montre avec quelle facilité et à quelle vitesse les banquiers d'investissement, les doreurs d’image professionnels et les mé®dias sont capables de fabriquer un candidat anti-système. Il ne se présente pas au nom d’un des si ennuyeux partis et n’affronte aucune « primaire » ; il a formé son propre mouvement, présenté comme n’étant ni de gauche ni de droite, mais qui peut, par là même, racoler un maximum d'électeurs insatisfaits à tous les bouts du spectre politique. Son programme s’intitule rien de moins que « Révolution! » (à quoi bon lésiner) et promet qu’il sera bon pour tout, et contre tout ce qui est mauvais sans autres précisions (pour quoi faire ?).

L'image du banquier révolutionnaire me semble un peu débile. Mais, à en juger par les sondages, certains électeurs n’y voient nulle contradiction. Même si on tient compte du fait que les sondages exagèrent délibérément la cote de Macron, il faut reconnaître que les résultats de cette campagne de relations publiques sont tout de même impressionnants.

Les doreurs d’image [ou « spin doctors », nde] de Macron sont arrivés à combiner à son profit quelques ingrédients parfaitement incompatibles tels que le faire passer à la fois pour un adepte du néolibéralisme économique doux, pour un défenseur du citoyen lambda et pour un adversaire de l'establishment. Ils le disent en outre favorable à l'Europe et au multiculturalisme, mais en n’insistant pas trop sur certains de ces aspects, car on ne sait jamais quand la prochaine attaque terroriste ou le prochain viol en masse pourraient se produire et faire baisser sa cote.

Il est très probable que les prochaines élections françaises verront s’affronter Marine Le Pen et Macron. Il faut admettre que cet « ancien » banquier Rothschild a une grande chance de les gagner, puisque tous les médias et les partis de l'establishment font d’ores et déjà campagne en sa faveur. Sa victoire ne pourrait être contrecarrée que par un scandale très sérieux comme l'exposition des correspondances secrètes de Hillary Clinton, ou par une mobilisation sans précédent des eurosceptiques français. En général, tous les espoirs reposent sur les hackers russes et sur Julian Assange.

Enfin, si je vous ai parlé de tout cela, ce n’est pas parce que les prochaines élections françaises sont spécialement intéressantes, ni ce qui s’ensuivra, mais pour préciser que la victoire de Macron ne sera en rien tragique – nous y survivrons certainement [il s’adresse aux Russes, nde]. Mais, à voir la façon dont l’image publique de cet homme a été fabriquée et les messages qui sont envoyés dans sa campagne électorale, ne perdons pas de vue le fait que nos adversaires géopolitiques sont certainement en train de préparer « leur » Macron, en prévision des élections présidentielles en Russie. Ils ont même plusieurs Macrons potentiels, qu'ils vont déguiser en révolutionnaires, en populistes, en clameurs de vérité, et en purs combattants contre la corruption et l'establishment. Les efforts déployés dans ce sens sont déjà en cours.

Voyez comment on a élaboré les images de Navalny, de Kasyanov, et même de Roizman, dont les fins stratèges de Moscou chuchotent déjà qu’il sera candidat. Mais je voudrais dire qu'heureusement la Russie n’est pas la France. Il n'y a pas ici de candidat qui ait autant de chances que ce Macron en a là-bas, et c'est très bien.

 

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Ruslan Ostashko est l’éditeur en chef du site PolitRussia.com (http://politrussia.com/) et de sa chaine Youtube (https://www.youtube.com/channel/UCjxq8PsQ_On_-gI5LqNoVzA )

Source : http://www.fort-russ.com/2017/02/emmanuel-rothschild-macr...

Traduction : Anna S. pour Comité Valmy et Les Grosses Orchades

 

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Folie des grandeurs ?

Copiant Hillary Clinton, Emmanuel Macron prétend maintenant en France être la cible de la Russie.

Alexandre Mercouris  – Comité Valmy17 février 2017

 

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Le candidat à la présidence française Emmanuel Macron prétend - comme Hillary Clinton avant lui - être la cible d’une « cyber-attaque » de fausses nouvelles russe alors même que, en Allemagne, les enquêtes officielles mettent en doute les allégations d’intervention de la Russie dans la politique européenne.

C’était totalement prévisible et c’est maintenant arrivé.

Emmanuel Macron, le candidat « Golden Boy » qui est maintenant fortement promu à l’élection présidentielle française par l’establishment français et européen et qui - non par coïncidence - est le seul candidat à l’élection présidentielle française à soutenir la politique actuelle de confrontation contre la Russie, a emprunté une feuille du livre de jeu de Hillary Clinton en prétendant qu’il sera la cible d’une « cyber-attaque » de fausses nouvelles organisée par la Russie.

La manière dont cela se fait est présentée dans un article du Financial Times, qui cite le chef de la campagne de Macron et le ministre de la Défense, et rapporte d’obscurs soupçons de renseignements de la part du service français de contre-espionnage.

Voici ce que le Financial Times publie :

Lire la suite…

Source : http://comite-valmy.org/spip.php?article8250

 

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Réponse des Grosses Orchades

à des questions qui leur ont été posées suite aux deux précédents posts :

« Mais qui est ce Soros et comment s’y prend-il ? »

 

George Soros est un des membres du cercle plus si fermé que cela des milliardaires de casino qui ont décidé de gouverner directement le monde sans l’intermédiaire des états, des gouvernements et autres fariboles que se sont donné jusqu’ici les peuples avec plus ou moins de bonheur. Il ne faut y voir que l’attelage immémorial de la volonté de puissance et de la cupidité poussées à leur paroxysme.

Comment s’y prennent-ils ? Au moyen d’une foultitude d’ONG « humanitaires » ou « culturelles » qui leur servent à manipuler la partie la plus faible des pays ciblés – généralement la plus jeune –, en se servant pour appât de l’une ou l’autre chose que les gouvernements à abattre ont à se reprocher.

[N.B. : Étant des entreprises humaines, tous les gouvernements ont des choses à se reprocher. S’il en était autrement, la recette n’aurait pas aussi bien fonctionné en France en 1968, où l’on n’aurait pas vu l’Ordre des Architectes et la Comédie Française se mettre en grève avec les OS de la CGT.]

Pour qu’une frange suffisamment importante de la jeunesse soit ainsi manipulable, il importe qu’elle soit non tout à fait sans éducation mais mal éduquée : que le système éducatif du pays soit nul (États-Unis) ou qu’il ait été sciemment détruit (Europe). La preuve en est que MM. Soros et consorts se sont jusqu’à présent cassé les dents précisément sur les pays où les mots « Éducation nationale » ne sont pas tout à fait vides de sens. Exemples : la Russie, l’Iran.

La Russie, où l’on a vu les écoles de Staline – avec tous les défauts qu’elles pouvaient avoir – démantelées par les dix ans de règne de la clique Eltsine, pour être ensuite restaurées sur des bases que nous ne connaissons pas mais dont nous voyons les effets.

Cependant, la Russie n’est pas le seul pays qui ait résisté aux attaques venues du dehors, aidées comme à peu près partout par une Ve colonne de collabos intérieurs. L’exemple le plus éclatant est Cuba qui, dans les conditions qu’on sait, résiste victorieusement depuis plus de soixante ans. Cuba, pays champion du monde de l’éducation des citoyens dans le but de les armer et non de les détruire, immédiatement suivi par (ou ex-aequo avec) l’Iran, mais aussi par d’autres pays d’Amérique Latine tel que le Venezuela, l’Équateur, etc.

Ces systèmes éducatifs très divers ont la particularité d’être tous fondés sur des valeurs nationales dont nous n’avons pas à nous occuper parce qu’elles ne nous regardent pas. La seule chose qui devrait nous importer est que nous n’en avons plus, ce qui fait de nous des proies idéales à qui balancer des Macron et autres virus marionnettes de la peste ou du choléra, en nous persuadant que nous y sommes pour quelque chose parce que nous avons été formatés par nos éducations frelatées pour participer docilement à des jeux truqués.

Un phénomène auquel nous n’avons jusqu’ici pas prêté assez d’attention, c’est que la seule résistance actuellement visible au pouvoir mondialisé sans visage vient de peuples qu’on appelle « peuples premiers », « autochtones », « indigènes » ou « natifs », génocidés à tours de bras depuis des siècles mais qui, pourtant, relèvent encore la tête au point de nous servir d’exemple à tous : Palestiniens au Moyen-Orient, « Indiens » dans les deux Amériques, etc.

Ceci, pourvu que Jupiter nous prête vie, devrait faire l’objet d’un très prochain post.

 

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Mis en ligne le 17 février 2017

 

 

 

 

 

20:18 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

14/02/2017

ENCORE SOROS !

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Suite à notre post précédent

 

Encore Soros…

Une révolution de couleur en Roumanie

RT 13 février 2017

 

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À Bucarest, les manifestations contre le gouvernement continuent. Ici, place de la Victoire, des milliers de Roumains ont manifesté ce dimanche 12 février pour la treizième nuit d’affilée. Des jeux de lumière ont été utilisés pour recréer le drapeau national.

Les protestataires réclament la démission du gouvernement, suite à un projet de décret dont le but serait de décriminaliser des politiques poursuivis pour corruption officielle.

Source : RT

 

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George Soros est-il à la manoeuvre, là aussi ? Question ridicule.

Les informations sont maigres et plutôt incohérentes, mais nous avons reçu, par courrier, une mise au point de « socialistes » roumains. Qui sont, paraît-il, des communistes.

Nous avons éclairci de notre mieux, pour qui n’est au courant de rien, cette communication traduite par un député européen. Espérons n’avoir pas fait de bourdes. Toute rectification d’erreur sera la bienvenue.

 

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Développements en Roumanie

 

Envoyé par le Parti socialiste de Roumanie (communiste en fait ...car le terme « communiste » est interdit en Roumanie)

12 février 2017

From : EL-executive-board [mailto:el-executive-board-bounces@news.european-left.org]  

On Behalf Of ldstanciu stanciu
Sent : Friday, February 10, 2017 9:25 AM
To : el-executive-board@news.european-left.org; el-member-parties@news.european-left.org; el-observer-parties@news.european-left.org
Subject : [EL executive board] Développements en Roumanie

 

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Nous constatons que la plupart des médias internationaux rapportent incorrectement la situation actuelle en Roumanie, se contentant de montrer le spectacle d'une minorité représentée par le seul président Iohannis et les manifestants organisés par lui. Les médias ne comprennent pas ou déforment délibérément les véritables événements et leurs enjeux.

C’est pourquoi nous souhaitons vous éclairer sur ce qui se passe vraiment en Roumanie depuis les élections législatives du 11 Décembre 2016, qui ont été remportées d'une manière très nette, par le Parti Social Démocrate, PSD, (45,5%), lequel a réussi à former une coalition stable au Parlement (65,5%).

Le président Klaus Iohannis [en fonctions depuis le 21 décembre 2014, nde], en violation de la Constitution, a fait campagne à la fois pour son parti, le Parti National Libéral, PNL, et pour le parti nouvellement créé par Soros, Union sauvez la Roumanie, USR , qui, ensemble, ont obtenu moins de 30% des voix.

 

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Le président Klaus Iohannis

 

En fait la chaîne des abus continue. L’opération « Je veux mon Parlement. Je veux mon Gouvernement » a été lancée en octobre 2015, par la destitution du gouvernement PSD dirigé par Victor Ponta, son adversaire à l'élection présidentielle de 2014, et par la nomination d'un gouvernement composé des fonctionnaires roumains de la Commission européenne et des employés des ONG de Soros, gouvernement dirigé par Dacian Cioloş, ex-commissaire à l'agriculture à la Commission européenne.

 

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Dacian Cioloş

 

Les récentes mesures dirigées contre la coalition gouvernementale sont :

 

- Le rejet de la première proposition du Premier ministre, sans aucune motivation.

- Le retard dans l'approbation de la nomination du gouvernement et le retard dans l'octroi d'approbation pour le budget  2017.

- Le rejet de la loi proposée par le PSD et approuvée par le Parlement, concernant l'annulation d'un nombre total de 102 impôts et taxes, l’exigence de renvoyer la loi au Parlement et de retarder, par conséquent, son application d’environ trois mois. 

- L’incitation continue à des troubles publics, par manifestations contre le gouvernement actuel etc.

 

Tous cela étant, bien entendu, destiné à empêcher la coalition majoritaire élue de mettre en place le programme de gouvernement qui prévoit, pour la première fois, plusieurs mesures destinées à accroître le niveau de vie du plus grand nombre. De ce fait, c’est avec un retard de deux mois qu’est en cours la première étape, soit : l’augmentation des pensions, du salaire minimum, des salaires des enseignants et des médecins, des aides aux personnes défavorisées, la réduction des impôts etc.

Les manifestations contre le PSD qui se déroulent depuis 9 jours [maintenant plus de 13, nde] devant le siège du gouvernement, Place de la Victoire, ont été organisées grâce à Internet par des partisans du Président. Le motif invoqué est l'approbation « frauduleuse », par le gouvernement, d'une ordonnance d'urgence sur la modification de certains articles du Code pénal et du Code de procédure pénale, basée sur les exigences de la Cour constitutionnelle et des directives européennes. Mais les vrais motifs sont devenus évidents à partir de la sixième soirée de manifestations, la plus importante de toutes, alors que le gouvernement venait d’abroger l'ordonnance critiquée, car maintenant, seules persistent les exigences de destitution du gouvernement et d’arrestation des dirigeants du PSD.

Nous insistons sur le fait qu’une manifestation spontanée de jeunes de Bucarest a été confisquée et détournée par le Président et les dirigeants de ses partis, qui en ont pris la tête, la faisant précéder par la voiture du président, et la faisant passer de l'emplacement traditionnel des manifestations à Bucarest – Place de l'Université – à la Place de la Victoire, où se trouve le siège du Gouvernement. Ces manifestations sont illégales, non autorisées, mais très bien organisées. Elles bénéficient d’une logistique impressionnante (systèmes laser projetant des messages anti-gouvernementaux sur les bâtiments entourant la place, nombreuses pancartes de slogans sophistiqués, jeux de groupes, etc.). À certains moments coordonnés dans toutes les villes, retentit l'hymne national, suivi d'illuminations par flash lights de téléphones mobiles etc.

Ces actions de Iohannis sont soutenues par une partie des services secrets et par les chefs des procureurs, qui sont nommés par le Président et qui, en introduisant de nouvelles dispositions légales, vont perdre leur rôle de premier plan dans l'État.

Il y a plus de 12 ans que la Roumanie est un État policier. L'ancien président, Traian Basescu, a transformé la corruption en « attaque contre la sécurité nationale » et donné des pouvoirs discrétionnaires aux agents des services secrets et aux procureurs. Ces pouvoirs ont été transformés en  armes destinées à détruire les opposants politiques. À ces forces, se sont ajoutées les directions des entreprises multinationales, qui paient leurs employés pour qu’ils participent aux manifestations. Le président de la Raiffeisen Bank, par exemple, Steven Van Groningen, a été photographié manifestant côtés de Iohannis. Pourquoi les multinationales ? Parce qu'elles détiennent 98% du système bancaire roumain et plus de 80% de l'économie roumaine. Actuellement, tous les profits réalisés en Roumanie sont transférés aux pays qui leur servent de sièges. Le programme du gouvernement prévoit la réduction de leurs bénéfices (par augmentation des salaires d’où augmentation des impôts, par obligation de cotiser à l'assurance sociale et au fonds de santé et par imposition de quiconque gagne plus de cinq salaires moyens etc.). En outre, à partir  du 1er janvier 2018, il a décidé que les bénéfices seraient taxés dans le pays où ils sont réalisés, ceci, d’ailleurs, en application d'une directive européenne.

En guise de soutien supplémentaire aux manifestants, Iohannis a fait appel aux institutions de l'État qui devraient être indépendantes, à l’avocat du Peuple et au Conseil suprême de la Magistrature, et il les a forcés à contester avec lui, le gouvernement démocratiquement élu.

Le 7 Février, devant le Parlement, le Président a encouragé les manifestants, il a offensé le PSD et il a refusé de jouer son rôle constitutionnel de médiateur.

Le 8 Février, la Cour constitutionnelle a rejeté tous les appels contre l’ordonnance d'urgence critiquée, déclarant qu'il n'y avait pas de conflit d'intérêts, le gouvernement étant habilité par le Parlement à émettre des ordonnances d'urgence pendant les vacances parlementaires.

Entretemps, le Parlement a approuvé le budget pour 2017 et a rejeté la motion de censure déposée par les partis de Iohannis [et de Soros, nde], motion qui réclamait la démission du gouvernement.

Consternés par le comportement de Klaus Iohannis contre le vote de la majorité des Roumains et par l'arrogance avec laquelle il appelle les manifestants anti-gouvernementaux « mes Roumains », les vrais Roumains protestent, depuis cinq jours, devant la Présidence (Palais de Cotroceni), contre le Président et son système, contre les agents des services secrets et les procureurs, appelés Binôme.

Malheureusement, Iohannis ne renonce pas à son plan déclaré de changer la majorité parlementaire et d'imposer son propre gouvernement non élu. Il continue sa campagne de haine et de division.

Il orchestre ainsi une campagne d’attaques permanentes contre Liviu Dragnea, Président du PSD, la personnalité politique la plus populaire du moment, et le seul rival qu’il ait à redouter dans les prochaines élections présidentielles. Ces campagnes traitent Dragnea de « condamné » parce qu'il a fait l’objet d’une condamnation avec sursis pour  avoir commis « l’erreur » de mobiliser l'électorat PSD, c’est-à-dire pour l’avoir incité à voter lors du référendum sur la destitution du président Traian Basescu. Pour mieux faire comprendre la manière dont fonctionne la justice en Roumanie, disons juste que, dix mois après émission de la sentence et après plusieurs demandes par lui faites à la cour, il a été informé, le 8 février, qu’en l'absence de preuve, la sentence avait été motivée « pour conduite autoritaire » et « pour n’avoir pas reconnu sa culpabilité au cours de l'enquête ». À ce jour, les procureurs sont encore à la recherche de faux dénonciateurs pour tenter de l'intimider ou même de le faire arrêter.  De nombreux politiciens sont ainsi expulsés de la vie politique. Ils finissent toujours par gagner leurs procès, mais seulement après que leur image publique ait été détruite.

 Le Parti Socialiste Roumain lance des appels au calme et à l'ordre constitutionnel, pour que soit respectée l'indépendance des pouvoirs indispensable dans un État de droit, et que soient assurées les conditions juridiques nécessaires au fonctionnement du Parlement et du Gouvernement, seules institutions impliquées dans le processus législatif. Le PSR met en garde contre les entreprises factieuses en cours et les distorsions auxquelles se livrent les médias internationaux, dans leur présentation des phénomènes sociopolitiques en train de se dérouler en Roumanie.

Pour le PSR :

Lucia Stanciu

Dumitru Stanciu

 

L’article qui suit – merci à M. Bruno Drweski ! – devrait apporter toutes les précisions nécessaires

 

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Roumanie : Révolte, en effet. Mais révolte de qui contre qui ?

Modeste Schwartz – Visegrad Post 13 février 2017

 

Bucarest. Une série de manifestations relativement importantes se sont récemment déroulées dans la capitale roumaine et dans quelques villes de province. Une cinquantaine de milliers de personnes (selon les organisateurs) ont manifesté le 1er février 2017… contre le gouvernement récemment formé à la suite des élections de décembre. C’est la manifestation la plus importante depuis 2014. Fait sans précédent : le président de la République, Klaus Iohannis, en a pris la tête. Certains parlent de « tineriade », recyclant le terme « mineriade » en se référant cette fois, non à des mineurs, mais à des jeunes gens, les tineri (teenagers en anglais, adolescents en français).

 

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Pour éliminer au départ tout risque de polémique simpliste : oui, un nombre non négligeable de membres du Parti Social Démocrate roumain (PSD), au pouvoir depuis décembre dernier dans le gouvernement de coalition  Grindeanu est « corrompu » – autrement dit ils acceptent des pots de vins, pratiquent l’abus de biens publics, etc. – comme le fait tout le reste de la classe politique roumaine sans exception, et comme le fait d’ailleurs (ainsi que le démontre l’affaire Fillon en France) la quasi-totalité de la classe politique européenne. Le capitaine auto-proclamé de la « croisade contre la corruption, que les médias européens essaient en ce moment de vendre comme une « révolution de la jeunesse », Klaus Iohannis (57 ans, président de la Roumanie), était, avant d’entrer en politique, professeur de physique dans un collège du secondaire de sa ville natale Sibiu. À cette époque, un enseignant du secondaire, en Roumanie, gagnait moins de 300 € par mois. Ce même Iohannis (dont des mauvaises langues chuchotent qu’il serait le gendre d’un ancien officier de haut rang de l’ex-police secrète du temps du communisme) est propriétaire de sept immeubles à Sibiu, prospère ville touristique splendidement restaurée, où les prix de l’immobilier plafonnent, et il a assuré sans rire les avoir achetés avec les revenus (par ailleurs non déclarés) qu’il aurait gagné en donnant des leçons privées !

Quant au nouveau parti « Union sauvez la Roumanie » (USR), qui se présente comme la grande alternative générationnelle et culturelle (regrettablement privée de tout programme politique, exception faite du fameux mysticisme « anti-corruption »), son leader charismatique, la Française (mariée à un Roumain) Clotilde Armand, a récemment déclaré qu’elle « regrettait » d’avoir empoché de vastes sommes pour ses « activités de consultante » auprès de la multinationale Bechtel Corporation, qui a construit, en Transylvanie une des autoroutes les plus courtes et les plus chères de toute l’histoire des ponts et chaussées.

 

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Par conséquent, en supposant que les Roumains émergent de l’apathie politique qui reste l’attitude de la majorité d’entre eux, on pourrait s’attendre à des manifestations « non politiques » exigeant des changements du genre amendement de la Constitution, remplacement complet du personnel politique, démocratie directe et autres choses du même genre.

Ce n’est pas le cas : les 50.000 exemplaires de la « jeunesse roumaine » qui manifestent (chiffre officiel probablement surestimé, mais quand bien même serait-il vrai, le gouvernement en place doit sa légitimité à 4 millions d’électeurs, ce qui fait 80 voix pour un seul manifestant) exigent explicitement, et de façon de plus en plus violente et illégale, la chute (et même l’interdiction) du PSD ; quant à l’alternative qu’ils ont en tête (dans les très rares occasions où il leur arrive de penser), la présence, dans les rangs des manifestants, du président Iohannis, initialement porté au pouvoir par le Parti National Libéral (PNL) aujourd’hui dans l’opposition et des leaders de l’USR, laisse peu de place au doute. Les « jeunes, beaux et libres », selon leur propre rhétorique, veulent remplacer une équipe politique corrompue mais soutenue par une forte majorité démocratique par une équipe politique corrompue sans pratiquement aucune base démocratique. Comment peut-on même essayer d’expliquer cette démence ?

Étant donné que :

1) Beaucoup des manifestants sont en effet relativement jeunes, dépourvus de la moindre connaissance historique et du plus faible savoir socio-économique, eu égard au naufrage du système scolaire roumain (et Européen), et qu’ils se contentent de suivre les mâles et les femelles dominants de leurs environnements associatifs dans des manifestations qu’ils ressentent la plupart du temps comme des fêtes de rues leur offrant surtout l’occasion de se rencontrer, de flirter, etc. ; et que

2) Les autres manifestants sont des activistes appartenant à des ONG fondées par les organisations de la galaxie Soros et à des fondations politiques chargées d’exécuter les basses œuvres de la diplomatie allemande en Europe de l’Est…

…on comprend que la question ci-dessus doive être divisée en deux parties, conduisant à la description de deux jeux de motivations.

1° - Pour ce qui concerne les manifestants sincères : qu’est-ce qui peut bien amener une partie significative d’un groupe d’âge au degré de masochisme social et de haine de soi qui pousse un étudiant à vouloir renverser un gouvernement qui vient juste de lui voter la gratuité des déplacements sur tout le réseau des chemins de fer ou un futur employé à manifester contre le pouvoir qui vient d’augmenter le salaire minimum après une décade d’austérité sous le parapluie du FMI et de Berlin ? Etc. etc. Pourquoi diable les Roumains se haïssent-ils autant eux-mêmes et entre eux ?

2° - De la part des instigateurs, et en particulier de leurs sponsors (c’est-à-dire premièrement l’Allemagne et « Bruxelles ») pourquoi tant de haine ? Pourquoi veulent-ils aussi désespérément renverser à tout prix le gouvernement Grindeanu et la parti dirigé par Liviu Dragnea, au mépris du fait que la victoire de Trump semble les avoir privés de leur carburant secret (à savoir, les discrètes interventions des services secrets sous contrôle de la CIA), qui jusqu’à présent ont toujours assuré le succès politique de mouvements de rues qui, à Paris ou à Londres seraient à peine remarqués tant ils sont marginaux et politiquement amorphes ? Pourquoi lancer toutes leurs troupes de la « société civile » dans cette bataille incertaine, au risque de les faire se discréditer définitivement en cas d’insuccès, alors que le SPD (qui pourrait avoir lancé à plusieurs reprises une procédure de suspension contre Liviu Dragnea et ne l’a pas fait) semble prêt à se battre avec les mains liées ou même à négocier pacifiquement ?

 

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 Sorin Grindeanu, Premier ministre

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                                                                                       Liviu Dragnea, chef du SPD

 

La réponse à la première question exigerait un traité sur l’histoire et l’anthropologie de la Roumanie, que j’essayerai de résumer dans un article ultérieur. Pour le moment, contentons-nous d’une conclusion très générale : nés et élevés dans une colonie de facto, où leur comportement politique n’a jamais eu le moindre impact sur la conduite réelle de leur pays et/ou sur leurs conditions d’existence, les jeunes Roumains ne savent littéralement pas ce que c’est que la politique, et salivent comme les chiens de Pavlov aux provocations des agitateurs professionnels de la société civile, qui les incitent à participer à ces rites tribaux de purification collective sous forme de fêtes de rues anti-corruption.

Répondre à la seconde question exigera en revanche moins d’intuition, d’interprétation, de concepts et de philosophie. En fait, il suffit d’être au courant des décisions récemment prises par le gouvernement Grindeanu et des programmes de gouvernement qu’il entend mettre en place dans les mois qui viennent (et qui sont dans le domaine public mais soigneusement ignorés par la presse roumaine sous contrôle occidental et par la presque totalité de la presse étrangère) pour comprendre que la chancelière du Reich Merkel ne peut tout simplement pas laisser passer une semblable mutinerie ni même condescendre à négocier avec les mutins, mais qu’elle exige au contraire une punition exemplaire, au besoin suivant les méthodes éprouvées à Kiev.

Le gouvernement Grindeanu, avant d’adopter les décrets d’amnistie  – objets de tant de pleurnicheries des « jeunes, beaux et libres » – qui, contrairement à ce qu’on lit ici et là dans la presse contrôlée

- n’étaient en rien ses premières mesures (voir ci-dessous) ;

- ne « légalisent » pas la corruption et ne disculpent absolument pas tous les faits de corruption (ils en situent seulement le seuil indépassable à ±40.000 €, et il semble d’ailleurs que les charges retenues contre Liviu Dragnea ne soient pas couvertes par l’amnistie) ;

- étaient absolument nécessaires, puisque, sinon, le PSD eût été tout à fait dans l’incapacité de gouverner, avec le flingue pointé sur  sa tête collective par le Directoire National Anti-corruption (lequel obéit à la lettre à ses sponsors occidentaux)

le gouvernement Grindeanu, pendant  les dix jours qui ont séparé sa récente inauguration de ces décrets, n’a pas chômé. Au cours de cette période d’un peu plus d’une semaine, il a pris un certain nombre de mesures significatives consistant à :

- relever le niveau des salaires minimum et des retraites, frappant ainsi de nullité les mesures d’austérité adoptées par les gouvernements de la présidence Băsescu (en particulier le gouvernement Boc) sous les diktats du FMI, de Berlin et de Bruxelles ; et

- annoncer que les salaires inférieurs à 500 € seraient exemptés d’impôts (oui ! il y a un mois, en Roumanie, pays membre de l’U.E., beaucoup de gens payaient encore des impôts sur des salaires de 300 € mensuels, dans des villes où le loyer d’une pièce dans un appartement collectif est rarement inférieur à 100 € par mois et où les prix des denrées alimentaires vendus dans les supermarchés sont au même niveau qu’en Hongrie, c’est-à-dire pas loin de ceux pratiqués en Autriche).

Non seulement ces deux mesures constituent un très « mauvais exemple » pour toute l’Europe du Sud et de l’Est qui pourrait être tentée de secouer le joug de l’ordo-libéralisme allemand et de se tourner vers des politiques de croissance, mais elles affectent directement le capital allemand.

L’Allemagne (c’est-à-dire la capitale de la Bavière et ses auxiliaires autrichiens) est devenue récemment l’investisseur principal en Roumanie, suivie par la France, alors que les États-Unis (toujours très présents au début des années 2000) semblent, depuis la présidence d’Obama et son pivotement vers l’Asie, avoir passé la main. Le taux de profit très élevé de ces investissements – les compagnies roumaines présentent généralement un niveau de rentabilité double, par rapport aux autres pays de la zone euro – est basé principalement sur l’exploitation sans retenue d’une main d’oeuvre esclave (à un salaire minimum très précisément calculé pour permettre la survie misérable d’un individu sans famille à nourrir et sans loyer à payer, les Roumains étant, comme la plupart des Européens de l’Est, en possession d’un appartement en mauvais état hérité de l’époque soviétique au début des années 1990), condition qui résulte en une mobilité sociale et géographique très basse, en un déclin démographique sans précédent et en un taux d’émigration plus élevé que celui de tous les pays non-africains, plus élevé même que celui de la Syrie, y compris pendant la période de guerre.

Jusque là, cependant, je crois que les choses seraient restées dans le domaine du négociable : quelques cadeaux d’impôts aux plus gros « investisseurs » allemands (comme dans le cas de Ruhrgas, qui a pris le contrôle de l’ancien monopole d’État sur le gaz en Transylvanie et qui fait payer à la population au même prix que l’Allemagne, un gaz qu’elle achète très bon marché… à la Russie), et Munich se serait calmée, laissant les petits investisseurs et les Français faire les frais de la nouvelle politique (les Français, par ailleurs très présents sur le marché du commerce de détail, ne se seraient pas plaints trop bruyamment de ce que Grindeanu injecte des stéroïdes au pouvoir d’achat de la classe moyenne roumaine).

Mais voilà… l’odieux gouvernement PSD a aussi l’intention de créer :

- un Fonds Souverain au Développement et à l’Investissement (FSDI), comme en Norvège, en France, en Arabie Saoudite, etc., qui serait alimenté par les bénéfices des entreprises restées sous le contrôle de l’État...

(Bénéfices ? Quelle surprise ! Quand on se souvient des cris des gouvernements précédents, d’après lesquels ces entreprises étaient « des trous sans fond » qu’il fallait privatiser d’urgence…)

...et qui serviraient principalement à doter la Roumanie du lien infrastructurel dont manque son industrie agroalimentaire - traitement, mise en conserves et en bouteilles – entre son énorme fertilité agricole et ses 18 millions de consommateurs, convaincus à juste titre que l’alimentation produite en Roumanie est plus saine et meilleure au goût que toute la nourriture d’importation.

Là, du point de vue de la métropole colonisatrice, on entre dans le domaine du non-négociable. Car, par une telle mesure, la Roumanie a tout simplement l’intention de contester le statut de colonie d’extraction (source de matières premières pratiquement gratuites et d’une main d’œuvre migrante pas chère) qui lui a été assigné par l’ordre actuel du monde, et de revendiquer, sinon une complète souveraineté dont elle n’a pas les moyens militaires, du moins un statut de colonie productrice comparable à celui de la Hongrie, où le niveau de salaire moyen est de 50% plus élevé et qui souffre beaucoup moins d’hémorragies migratoires.

Voilà donc qui est en train de se révolter : c’est l’Allemagne, métropole colonisatrice, qui se révolte contre le gouvernement démocratiquement élu de la Roumanie (tout à fait indépendamment des faits de corruption qui lui sont reprochés ni plus ni moins qu’à ceux qui l’ont précédé ou qu’à ceux de l’Europe en général) et qui tente de le renverser au moyen d’un putsch unissant les efforts des fondations politiques allemandes (fondations Adenauer, Ebert, Luxembourg) à ceux de la « société civile » financée par Soros, putsch qui, cette fois, ne fait même pas semblant d’être apolitique ou transpartisan, mais appelle effrontément à remettre en selle le gouvernement de l’ex-commissaire européen Dacian Cioloş, un technocrate qui n’a jamais été élu par personne, imposé sans aucune majorité parlementaire par Iohannis en 2014 et renvoyé du pouvoir par le vote massif qui a sanctionné sa politique des deux années passées.

Il faut dire que l’Union Européenne, si véhémente aujourd’hui dans ses louanges, n’a pas facilité la tâche de Cioloş : considérant qu’elle contrôlait désormais directement sa plantation, la métropole colonisatrice avait même décidé de rogner encore un peu plus sur ses dépenses, avec pour conséquence que les résultats du gouvernement Cioloş, dans l’absorption des fonds structurels par exemple, avaient été encore plus catastrophiques que ceux (pourtant bien bas) des précédents gouvernements. Voilà l’élite compétente et virginale que les « jeunes, beaux et libres » d’Angela Merkel et de George Soros, s’évertuent en ce moment à remettre au pouvoir, au mépris de la volonté populaire exprimée par les urnes.

 

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À la lumière de ces développements, nous pouvons considérer comme parachevée la transition de l’Union Européenne (par ses buts et ses méthodes) en une structure parasitaire comparable à ce que fut la United Fruit Company en Amérique Latine jusqu’aux néo-révolutions bolivariennes. Les escadrons de la mort n’ont pas encore fait leur apparition, mais ne mollissez pas M. Iohannis, avec un peu d’effort, vous êtes en bonne voie pour devenir un autre Pinochet !

 

Modeste Schwartz est un écrivain français qui vit en Transylvanie et qui écrit notamment pour le Visegrad Post, de Hongrie.

Source : http://visegradpost.com/en/2017/02/02/romania-revolt-inde...

Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades

 

 

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L’issue paraît claire. Soit M. Grindeanu connaîtra le sort de Manuel Zelaya ou de Dilma Roussef, soit il réussira à marcher sur les traces de Nicolás Maduro.

Pour que les Roumains ne connaissent pas le sort des Nicaraguayens et des Brésiliens, celui des Ukrainiens et de tant d’autres, IL FAUT LES SOUTENIR PAR TOUS LES MOYENS POSSIBLES, pas juste regarder !

 

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C’est bientôt Pâques…

 

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Pendant qu’on y est, c’est l’occasion ou jamais de vous parler d’un auteur roumain de grand talent

 

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Dan LUNGU

Le paradis des poules

Éd. Jacqueline Chambon, 2005

222 pages

 

 

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Dan LUNGU

Je suis une vieille coco

Éd. Jacqueline Chambon, 2008

228 pages

 

 

 

L’AUTEUR

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Dan Lungu (né en 1969 à Botoşani) est écrivain et maître de conférences à la chaire de Sociologie de l'Université Alexandru Ioan Cuza à Iasi (Roumanie).

Il a publié plusieurs recueils de poèmes et de nouvelles et reçu de nombreux prix.

En 1996, il fonde le groupe littéraire Club 8.

En 2004, il publie Raiul Găinilor (roman de zvonuri şi mistere) aux éditions Polirom.

En 2005, le livre sort traduit du roumain par Laure Hinckel aux éditions Jacqueline Chambon sous le titre : Le paradis des poules, faux roman de rumeurs et de mystères. Il s'agissait de son premier roman traduit en français.

 

 

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Mis en ligne le 14 février 2017.

 

 

 

 

22:30 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (1) |  Facebook |

12/02/2017

ON N'A PAS LE TEMPS DE FAIRE MIEUX...

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On n’a pas le temps de faire mieux en ce moment… mais on vous relaie ce qui en vaut vraiment la peine

 

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Le DECODEX Alternatif (méfiez-vous des imitations)

Le Grand Soir11 février 2017

 

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Le Grand Soir, toujours à l’écoute de ses lecteurs (réguliers, occasionnels ou accidentels) vous offre le DECODEX ALTERNATIF, un vrai DECODEX rédigé par de vrais gens dotés d’une véritable expérience. Ces analyses ne sont basées ni sur une vague impression après un survol rapide, ni sur un coup de fil à « Conspiracywatch », mais sur l’expérience de militants/bénévoles chevronnés de « l’information alternative ».

Contrairement à d’autres DECODEX de bas de gamme qui circulent sur le marché, ce que vous ne trouverez pas ici une liste (qui se voudrait impressionnante) de 600 médias... Pour deux raisons :

1) Un peu de sérieux, quand même... vous croyez réellement que quelqu’un a passé le temps nécessaire et indispensable pour analyser, un par un, 600 médias ?
2) En ce qui concerne les médias mainstream, ils sont tous détenus par une poignée de groupes aux idéologies et intérêts convergents et interchangeables. L’analyse des uns vaut donc largement pour les autres. Qu’on se le dise.

Le Grand Soir

PS : Les lecteurs et responsables de sites dits alternatifs sont invités à compléter le tableau.

 

LE DECODEX ALTERNATIF

 

Le Monde

Détenu par une poignée de membres du 1% (Xavier Niel, Pierre Bergé et Matthieu Pigasse) qui n’hésitent pas à investir des millions d’euros dans l’unique but de défendre le droit à l’information des 99%.

Pseudo-quotidien de référence, le Monde est souvenu qualifié dans les milieux des spécialistes de la solidarité internationale de « torchon ». Sous couvert de « sérieux », les journalistes du Monde sont connus pour publier régulièrement des articles de propagande (cf Bertrand de la Grange) et même des articles inventés de toutes pièces (cf Paranagua).

Souffre d’un « syndrome du larbin Atlantiste » qui l’amène à publier des articles aux titres volontairement trompeurs tels que « Des soldats américains déployés en Pologne en réponse à l’activité militaire russe dans la « région » (sic) » (13 janvier 2017)

Connu comme le quotidien de « ceux qui savent déjà tout ». Anti-progressiste lorsqu’il s’agit de régimes qui déplaisent à Washington.

Lire la suite…

Source : https://www.legrandsoir.info/le-decodex-alternatif-mefiez...

Notre avis :

Hélas, il en manque, mais c’est un bon début.

 

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Marine Le Pen amène le pire (*)

Théophraste R. – Le Grand Soir 10 février 2017

 

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Invitée le 9 février de « L’Emission politique » (France 2), Marine Le Pen a convaincu 41 % des téléspectateurs au terme d’un numéro où elle a multiplié les mensonges, les truquages des chiffres, les logorrhées brouillonnes, les fuites dilatoires devant chaque question précise, les contradictions (exemple avec des éléments ici accolés : « J’ai fait toute ma scolarité dans l’école publique qui est déplorable, on n’y apprend pas à lire, j’en ai été l’élève et je suis avocate. »).

Ah, qu’on me dise pourquoi faudrait-il que la candidate d’un parti qui, plus que tout autre, collectionne les casseroles judiciaires, un parti qui a été fondé par son père et des nazillons (officiers de la Waffen SS, de la division Charlemagne, membres de la LVF, du PPF…) dont les idées intactes jaillissent des entrailles de la bête dès que les militants tatoués se croient à l’abri des micros et des caméras, pourquoi faudrait-il que cette femme devienne présidente de la France si les honnêtes gens ne se résolvent pas, en mai 2017, à élire un ancien ministre de Hollande (Macron ou Hamon) après avoir juré « Plus jamais je ne voterai socialiste ! »

Ah, Benoît Hamon (qu’on aimerait aimer), que ne renoncez-vous pas à nous serrer à la gorge avec votre « C’est moi ou la peste brune, c’est une resucée de Hollande (avec ses anciens ministres et députés) ou le fascisme » !

Interpellé par une citoyenne qui lui disait qu’on ne veut pas de la loi El Khomri, Valls avait répondu avec morgue : « Eh bah, vous l’aurez ! » (1). Benoît, ne nous refaites pas ce coup-là avec le hollandisme.
Demandez au Président, à Valls, Sarkozy, Juppé, Fillon, quelle distance sépare le Capitole de la roche Tarpéïenne.

Théophraste R. (Fabriquant de banderoles : « Plutôt le Front populaire qu’Hitler »).

__________________ 

* Titre du livre de Frédéric et Maxime Vivas, préfacé par Paul Ariès (éditions Golias, 250 pages, 12 euros, édité en 2014 en collaboration avec le site legrandsoir.info). On peut le commander chez l’éditeur (http://golias-editions.fr/) ou à des librairies comme Terra Nova : http://www.librairie-terranova.fr/

___________________

Note :
(1) http://lelab.europe1.fr/video-eh-bah-vous-laurez-la-repon...

Source : https://www.legrandsoir.info/marine-le-pen-amene-le-pire-...

 

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On n’est pas sûrs de tout comprendre et on ne voit pas bien comment ils veulent faire, mais ils ont le mérite de poser la question et… les commentaires sont aussi intéressants que l’article.

 

Les défis pour la gauche dans la zone euro

Article collectif présenté par plus de 70 co-signataires

Le Grand Soir10 février 2017

 

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Ce qui fait l’importance de ce texte, outre son contenu, est qu’il est co-signé par des personnalités et des militants de plus de 15 pays européens, provenant de différents horizons : de Podemos et Izquierda Unida au Bloc de Gauche portugais, du Parti de Gauche au NPA en passant par Ensemble ! en France, de l’Unité populaire à Antarsya en Grèce, de la gauche radicale danoise à celle de Chypre en passant par celle de pays comme la Slovénie, la Bosnie-Herzégovine ou la Hongrie. Il est signé par des députés européens de différents partis et de différents pays, par le responsable des finances de la Ville de Madrid, par l’ex-présidente du parlement grec, par une série de membres de la commission pour la vérité sur la dette grecque…

Article collectif présenté par plus de 70 co-signataires dont :

Eric Toussaint, Jeanne Chevalier, Costas Lapavitsas, Stathis Kouvelakis, Christine Poupin, Zoe Konstantopoulou, Marina Albiol, Miguel Urbán Crespo, Alexis Cukier…

Voici un texte co-signé par plus de 70 personnes actives dans de nombreux pays d’Europe (voir liste complète en bas de l’article). Ce texte collectif établit une analyse claire des rapports de force dans l’Union européenne et avance une série de propositions radicales mais nécessaires, pour quiconque prétend lutter contre l’austérité, en faveur d’une Europe des peuples et pour la transition écologique.

Ce qui fait l’importance de ce texte, outre son contenu, est qu’il est co-signé par des personnalités et des militant-e-s de plus de 15 pays européens, provenant de différents horizons : de Podemos et Izquierda Unida au Bloc de Gauche portugais, du Parti de Gauche au NPA en passant par Ensemble ! en France, de l’Unité populaire à Antarsya en Grèce, de la gauche radicale danoise à celle de Chypre en passant par celle de pays comme la Slovénie, la Bosnie-Herzégovine ou la Hongrie. Il est signé par des député-e-s européen-ne-s de différents partis et de différents pays, par le responsable des finances de la Ville de Madrid, par l’ex-présidente du parlement grec, par une série de membres de la commission pour la vérité sur la dette grecque...

Les 10 propositions avancées dans ce texte résultent de l’analyse de la situation en Europe depuis 2010, de l’affrontement entre Syriza et la Troïka – car ce fut bien un affrontement – au premier semestre 2015 et de l’application des politiques d’austérité par Syriza depuis lors, mais aussi des expériences espagnoles, irlandaises ou chypriotes. Les événements récents ont clairement démontré la nécessité pour un gouvernement de gauche d’avoir le courage de désobéir aux injonctions des autorités et des traités européens. Cela doit s’accompagner d’une mobilisation populaire encouragée par le gouvernement et d’une série de mesures fortes : organiser un audit de la dette avec participation citoyenne, mettre en place un contrôle des mouvements de capitaux, socialiser le secteur financier et le secteur de l’énergie, réformer radicalement la fiscalité... Et bien sûr, avoir l’inévitable débat sur la zone euro, dont la sortie est une option qui doit être défendue au moins dans certains pays.

Lire la suite…

Source : https://www.legrandsoir.info/les-defis-pour-la-gauche-dan...

 

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La soudaine fébrilité du Monde…

Pierre Lévy – Comité Valmy 11 février 2017

 

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Spécialiste des questions européennes, Pierre Lévy pointe un éditorial du Monde qui attaque, avec une violence de ton inhabituelle, l’idée de quitter l’euro et l’UE.

Le Monde fulmine. Dans l’éditorial de son édition datée du 07 février, le quotidien du soir a déployé l’artillerie lourde contre deux cibles – Marine Le Pen et l’idée de quitter l’Union européenne. L’on comprend vite que la frayeur que lui provoque la seconde est la véritable raison de l’attaque contre la première.

La candidate adoubée par le Front national « ne veut plus revenir sur l’abolition de la peine de mort […] et se range volontiers aux us et coutumes de l’époque concernant le mariage homosexuel », s’agace notre confrère qui, on le sent, eût peut-être pardonné un véniel conservatisme sociétal. Mais, s’étouffe-t-il d’indignation, elle « n’a qu’un programme : sortir de l’Union européenne et de l’euro ». Presque incrédule devant un tel blasphème, l’éditorialiste répète, comme interdit : « Il faut regarder les choses en face, le FN veut casser l’Europe. »

Lire la suite…

Source : http://www.comite-valmy.org/spip.php?article8233

 

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Dans le torrent des explications, interprétations, déplorations, conjectures et/ou prédictions qui n’en finissent pas de balayer la toile depuis la victoire du candidat GOP et plus encore depuis son inauguration, nous avons relevé ceci, qui ne nous a pas paru manquer de bon sens.

 

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Cirque Trump-USA et nous dans tout ça ?

Réflexions d’un communiste

Alexandre Moumbaris – Les Dossiers du BIP 2 février 2017

 

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Comme on a déjà beaucoup vu M. Trump, ceci est le portrait de l’auteur.

Et ceci son CV : http://paris8philo.over-blog.com/alexandre-moumbaris.html

 

Les élections étasuniennes nous ont interpellés avec une très grande intensité. Le risque d’une guerre nucléaire était notre première préoccupation. Nous ne pouvions pas assumer une pseudo-pureté idéologique et condamner les deux candidats de la même manière – attitude répandue parmi des «communisants» d’extrême gauche – ou ce qui au fond revient quasiment au même, s’enfoncer la tête dans le sable et attendre que l’orage passe.

Notre principal raisonnement était le suivant: comment éviter le pire et choisir ce qui était le mieux pour le mouvement ouvrier. Ce qui nous est apparu comme étant le primordial était que la candidate pro-guerre     Hilary Clinton ne gagne pas. Il y eu aussi d’autres raisons pour nous rendre Trump plus «sympathique», tout capitaliste, milliardaire, sioniste, un peu bigot, souvent grossier, vulgaire, raciste, sexiste, même un peu fascisant… qu’il soit. Sa position visant à chercher à améliorer les relations des États Unis avec la Russie, le renvoi de tous les ambassadeurs y compris de Victoria «fuck the E.U» Nuland, néoconservatrice très impliquée dans le coup d’État de Maïdan en Ukraine, annonçaient d’importants changements, un progrès dans l’apaisement au moins partiel des conflits. Malheureusement ses positions vis-à-vis de la Chine, de la Corée du Nord, de l’Iran et de la Palestine restent hostiles. Quant au rapprochement avec la Russie il pourrait être soit une diversion pour diviser l’alliance russo-chinoise, soit répondre à une autre stratégie malicieuse.

Il est à noter que depuis octobre 2016 un projet de Loi (Bill) a été introduit pour interdire au Président des États-Unis de déclencher une guerre préventive sans l’approbation du Congrès. Selon ses auteurs son objet était d’éviter que Donal Trump, qui ostensiblement n’avait pas leur confiance, puisse avoir cette possibilité. Ce projet de Loi «H.R.669» a été soumis au Congrès le 24 janvier 2017. Il n’a donc pas encore été adopté. Donald Trump a déclaré le soutenir. Ce qui est étrange c’est qu’en octobre lorsque ce projet de loi a été introduit, il n’était pas possible de prévoir lequel des candidats serait élu. La conclusion à en tirer est que les divers conflits opposant essentiellement les États-Unis à la Russie et à la Chine ont atteint un tel niveau de dangerosité, qu’ils ont poussé le Congrès étasunien à – maladroitement et tardivement – mettre un frein – en dépit des néoconservateurs post-trotskistes – à leur politique d’agression permanente. Le bon sens aurait quelque peu prévalu et montré qu’aux États-Unis il y a quand-même beaucoup de gens sensés qui tiennent à la vie.

Sur le plan intérieur, le positif réside dans la pénalisation par une taxe de 20% ou 30% des produits d’entreprises délocalisées, moyen de décourager les importations et de favoriser la production interne. De telles mesures, ne peuvent que faire du bien à la production nationale, à l’emploi, aux salaires avec pour conséquence une hausse du pouvoir d’achat des salariés. Des dispositions douanières identiques en France seraient les bienvenues.

Concernant les restrictions de l’immigration clandestine, par le fait même qu’elle soit clandestine elle est illégale. Or il faut tenir compte de la misère ouvrière aux États-Unis. Detroit entre autres, une ville où les plus démunis n’ont même pas d’eau potable à boire, et comme chacun sait c’est le propre du capitalisme de se délecter d’un grand réservoir de chômage (la France ne manque pas de misère non plus). Par ailleurs cet arrêt brutal d’entrées, de ressortissants provenant de Libye, de Somalie, du Yémen, d’Irak, de Syrie ne peut être considéré, dans des circonstances normales, que comme scandaleux. Toutefois les circonstances ici ne sont pas tout à fait normales. Nous sommes très dubitatifs quant aux motivations des personnes qui voudraient entrer aux États-Unis, considérant que leurs pays n’ont cessé d’être bombardés, tuant et handicapant des centaines de milliers de leurs compatriotes dans des guerres faites ou soutenues par les États-Unis eux-mêmes. Pour faire un parallèle, c’est comme si pendant l’occupation, des Français avaient voulu immigrer ou visiter l’Allemagne nazie.

Notre attitude n’est pas sans «danger», au sens où, dans l’avenir des «camarades purs ou neutres», nous la reprocheront et nous tiendront pour responsables de tous les actes malfaisants de Trump. Mais notre analyse se fait sur la base d’un raisonnement établi à un moment donné. Nous ne prophétisons en rien le comportement ultérieur de Donald Trump.

Mais il y a deux choses qui sont très claires. La première est que Trump n’aurait pu être plébiscité sans l’appui du prolétariat pauvre, présumé blanc. La deuxième, qui est réjouissante, est d’entendre les media à la solde du système, piquer des crises d’hystéries à propos de la défaite du camp Clinton/néoconservateurs soutenu par Obama.

L’avancée triomphale accélérée et avide, ces dernières décennies du Nouvel ordre mondial, de la Mondialisation, de la Globalisation, des sociétés transnationales et surtout des banques prédatrices, des néoconservateurs, des néolibéraux et des sociétés multinationales quasiment apatrides, sur les entités nationales, semblent s’être heurtée à des résistances de plus en plus fortes, telle une vague de fond mondiale qui augure de leur déclin. La défense de la souveraineté nationale, est une notion qui prend de plus en plus de l’ampleur, surtout quand elle a pour moteur les intérêts allant de ceux de la bourgeoisie nationale jusqu’à ceux du prolétariat pauvre. De ce courant ont su profiter Trump,  Marine le Pen et quelques autres. Malheureusement les partis communistes européens sapés de l’intérieur, soumis au matraquage médiatique, bourgeois social-fasciste, l’absence de clarté, de direction et de pragmatisme dans leur discours, ainsi que leur démoralisation, n’ont pas su se mettre à la portée, donner confiance à leurs prolétariats et les mobiliser pour défense leurs intérêts. «Inspirés» par les media et le discours ambiant, ils adoptent parfois les positions des adversaires de classe, même des agresseurs impérialistes, telle que l’exemple flagrant de la participation du PCF à un gouvernement social-démocrate pendant la guerre d’agression contre la Yougoslavie. Ils ont eu dès lors du sang sur les mains.

Essentiellement il y a deux camps qui se confrontent, ceux qui bénéficient de la globalisation et ceux qui en pâtissent. D’un côté il y a les transnationales étrangères et même des sociétés nationales plus ou moins délocalisées, qui fourguent sur le marché intérieur des produits fabriqués à l’étranger, faits dans des conditions de production plus profitables à cause du coût inférieur de la main-d’œuvre, de l’absence de réglementation…; et de l’autre la bourgeoisie et la petite-bourgeoisie commerçante, les agriculteurs, les artisans et les travailleurs, qui respectivement ne peuvent concurrencer des prix aussi bas; n’arrivent pas à vendre leur produits agricoles à un prix normal; subissent la concurrence des produits importés à bon marché auxquels s’ajoute la baisse de revenus de leur clientèle, et les travailleurs qui ne récoltent que le chômage, et qui par voie de conséquence voient leurs salaires tirés vers le bas. Des pans entiers de secteurs ont été happés par des entreprises internationales, comme dans la restauration rapide, pas chère et malsaine: McDonalds, KFC, Quicks…; l’électroménager ou les marques françaises deviennent rares,……, sans parler des prises d’intérêt dans des sociétés par actions. Par ailleurs il est difficile de savoir si une société «française» l’est par son siège, son lieu de fabrication, son marché, la nationalité de ses propriétaires ou si la destination de ses profits n’est pas un paradis fiscal.

Notre place à nous communistes est d’assumer nos devoirs et de nous appliquer à agrandir cette brèche, et non pas abandonner nos positions sur le terrain de la lutte à d’autres. Mais rien ne peut s’accomplir sans la souveraineté nationale couplée à l’indépendance économique et militaire.

Évidement ici on ne parle pas des échanges nécessaires et mutuellement profitables entre pays, pas plus que de ceux qui s’y rattachent, bien qu’ils aient, strictement parlant, une fonction compradore. Cela étant dit nous réservons la qualification «compradore» pour cette couche de la bourgeoisie qui fourgue des produits qui auraient pu être fabriqués en France si les conditions de production étaient comparables et qui découragent l’autosuffisance du pays. L’autre problème réside dans leur poids économique, couplé aux poids politique, médiatique, publicitaire avec lesquels ils tentent d’atténuer, de masquer le caractère inacceptable de la production étrangère facilitant de plus en plus leur incursion économique, politique, linguistique, culturelle dans la vie du pays. Cette aberration pourrait être atténuée par des droits de douane à l’importation qui prendraient en compte le coût du chômage causé et des avantages sociaux non payés. Mais cela ne règle en rien les effets psychologiques, sociaux et par-dessus tout provoque une pression vers le bas des salaires et du niveau de vie des travailleurs et par extension des agriculteurs et des artisans….

Nous sommes convaincus que nous vivons une période de lutte intense entre d’un côté l’alliance du pouvoir de la globalisation et de la couche compradore de la bourgeoisie et de l’autre l’alliance de la bourgeoisie nationale, des agriculteurs, des artisans et indispensablement le prolétariat national. Cette dernière alliance contient en son sein une contradiction entre classes, mais celle-ci dans les circonstances actuelle est une contradiction de moindre importance qui se résoudra ultérieurement.

Alexandre MOUMBARIS

Source : https://dossiersdubip.wordpress.com/2017/02/05/editorial-...

 

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Ceci date de juin dernier mais ne manque pas de sel :

Une association présidée par M. Moumbaris privée de compte bancaire pour raisons idéologiques.

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http://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/data/758/reader...

 

Mais-z-où s’arrêteront les banques ???!!! Et qui aura ENFIN les couilles de les remettre à leur place ? À notre avis, aucun des candidats en course pour l’élection à la présidence de la République, alors qui d’autre ?

 

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Trump contre les globalistes

entrefilets.com3 février 2017

 

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La panique est totale, l’angoisse cosmique. Trump va-t-il faire exploser la planète ? Provoquer la disparition des espèces ? Celle de notre galaxie dans un immense trou noir ? Va-t-il détruire l’univers ? Pire ! Rendre accidentellement sa liberté à l’Europe ? Toute la vertueuse élite globaliste, ses merdias et son internationale progressiste sont littéralement saisis d’effroi devant le gouffre d’incertitudes qui vient de s’ouvrir. Alors on gronde, s’offusque, on appelle même à l’assassinat de l’importun et, dans l’intervalle, on manifeste bruyamment son secret désir de revenir en arrière, de rétablir la caste certes génocidaire mais ô combien rassurante d’avant: des Clinton, des Bush ou même de l’inénarrable Obama qui, en embuscade, semble attendre son heure à la manière d’un président légitime qui aurait été renversé par on ne sait quel coup d’Etat. Bref, le monde entier est au diapason : Trump le déplorable doit disparaitre pour que la cash-machine de l’oligarchie planétaire des globalistes puisse continuer à fonctionner.

 

Crimes suprêmes

On savait bien que l’arrivée de Trump à la Maison-Blanche allait mettre un sacré coup de pied dans la fourmilière. Et de fait, toute la pègre des globalistes s’étrangle jour après jour, heure après heure, minute après minute devant le spectacle de l’imprévisibilité absolue du bonhomme.

C'est que le type casse tous les codes, balaie tous les repères, transgresse toutes les règles qui cimentent habituellement la caste dirigeante atlantiste, allant même jusqu’à respecter ses promesses de campagne. C’est dire !
Toute l’élite est donc médusée, sous le choc, poussant des cris d’orfraie pour dénoncer l’outrage permanent que constitue l’existence même de ce POTUS «nationaliste et isolationniste» (bigre), pour décréter l’insupportable infamie de la chose.

 

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Il faut dire que Trump en fait des tonnes. Mépris affiché pour l’UE; gesticulations avec Téhéran; dénonciation d’accords économiques ou politiques; frictions commerciale avec la Chine; construction d’un mur à la frontière du Mexique et, crimes suprêmes : nomination d’un juge pro-life à la Cour suprême (encore à valider par le Sénat), dédain affiché pour la cause LGBT et, enfin, décret anti-immigration provisoire, certes, mais tout de même...

Lire la suite…

Source : http://www.entrefilets.com/trump_contre_les_globalistes.h...

 

 

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Ceci est l’avant-dernier article publié par entrefilets.com. Le dernier – du 10 février – aborde un autre sujet, beaucoup plus vaste et glaçant. Nous le signalons ici aux curieux en espérant y revenir bientôt :

La chute de l’homme dans l’algorithme
De la bataille contre le Système (épisode XIII)*

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http://www.entrefilets.com/La_chute_de_l_homme_dans_l_alg...

 

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Irrésistible ascension et décadence de George Soros ?

 

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Comprendre ceux qui nous dirigent : interview rare du milliardaire George Soros (1998)

Raphaël BerlandCercle des Volontaires -  8 février 2017

 

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Dans la série Essayons de comprendre la folie de ceux qui nous dirigent, cette interview de George Soros semble tout à fait éclairante. Je tire mon chapeau au journaliste qui a mené l’interview, il a su à la fois établir une relation de confiance propice à la confidence, et en même temps il a réussi à amener George Soros à s’exprimer sur les paradoxes essentiels de son comportement de prédateur financier. Le journaliste ose même évoquer l’enfance tragique du milliardaire juif à Budapest, en Hongrie, pendant la seconde guerre mondiale ; il le questionne notamment sur sa participation aux confiscations de biens appartenant à des juifs. Je vous laisse découvrir les réponses de l’intéressé. Bien sûr, n’hésitez pas à partager…

Raphaël Berland

 


 Voir une version plus longue mais non sous-titrée de l’interview.

 

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Il est bien évident que le but poursuivi par George Soros depuis des décennies est une victoire du Nouvel Ordre Mondial (et non des États-Unis en tant que tels) sur la Russie. Dans ce but, le milliardaire apatride né en Hongrie a fomenté toutes les révolutions colorées – celles qui ont réussi comme celles qui ont raté – principalement dans les anciennes républiques de l’URSS et en Russie même.

Récemment, cependant, il s’est mis à poursuivre les mêmes buts dans le reste de l’Europe, en y faisant déferler des masses de « réfugiés » incontrôlés et incontrôlables, et voici qu’il s’en prend à l’intérieur des États-Unis, contre le récent vainqueur des élections présidentielles, coupable d’avoir mis sur la touche le camp qui lui était dévoué corps et âme. Tous les mouvements anti-Trump des USA sont organisés par Soros et ses petites mains, à Washington, à Berkeley et ailleurs. Il tente en ce moment de soulever les latinos contre la Maison Blanche.

L’appétit vient en mangeant, certes, mais M. Soros n’a jamais dû lire les fables de La Fontaine, « La grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf » par exemple.

Il ne faudrait pourtant pas croire que Soros est, seul, responsable de tous les maux. C’est un virus. Il y en a d’autres. La peste McCain, le cholera Soros, etc. etc. etc.

À suivre…

 L.G.O.

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En attendant…

 

Soros dans les cordes ?

Wayne Madsen – Strategic Culture 29 janvier 2017

 

Bien que le géant multi-milliardaire des hedge funds et agitateur politique international George Soros ait perdu beaucoup, suite à l’élection de Donald Trump au poste de président des États-Unis et à la victoire du référendum du Brexit au Royaume-Uni, il est en passe de perdre encore du terrain, politiquement et financièrement, alors que les vents du changement politique balaient le globe.

 

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Soros, qui se considère comme le meilleur pour placer des options de vente à découvert sur les actions, se traduisant souvent, à la fin du processus, en tonnes de milliards de dollars lorsque les valeurs boursières s’effondrent, a encaissé au corps quelques coups financiers. Récemment, le régulateur néerlandais du marché des valeurs mobilières AFM a accidentellement révélé en ligne tous les raids boursiers à découvert de Soros depuis 2012. Les raids de Soros ont été révélés sur le site Web de l’AFM et ont été retirés après que le régulateur a réalisé son erreur. Cependant, les données de Soros avaient déjà été capturées par des logiciels automatiques de saisie de données utilisés par des agences de renseignement et des maisons de courtage, qui scrutent régulièrement l’Internet à la recherche de telles erreurs.

Parmi les actions bancaires ciblées par le raid de Soros figurait Ing Groep NV, une institution majeure et un élément important de l’économie néerlandaise. Après avoir fait campagne contre le Brexit, Soros a misé sur les actions de Deutsche Bank AG, qui, selon lui, chuteraient après que la Grande-Bretagne a voté pour quitter l’UE. Les actions de Deutsche Bank ont ​​chuté de 14% et Soros a ramassé la mise. Mais la joie de Soros n’a pas duré. Avec l’élection de Trump, Soros a perdu l’énorme somme d’un milliard de dollars en spéculation boursière. En compagnie de ses collègues manipulateurs financiers, Soros a expliqué ses pertes récentes lors de sa participation au récent Forum économique mondial à Davos, en Suisse.

Lire la suite…

Source : http://www.strategic-culture.org/news/2017/01/29/soros-on...

Via : http://lesakerfrancophone.fr/soros-dans-les-cordes

 

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Ministre hongrois : « Ce n'est pas à Soros de décider quel gouvernement doit diriger la Hongrie »

Interview de Peter Szijjárto par RT8 février 2017

 

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En se référent aux ONG financées par le financier Georges Soros, le ministre hongrois des Affaires étrangères Peter Szijjártó affirme qu'il est « très antidémocratique que quelqu'un de l'étranger veuille influencer le choix électoral des citoyens ».

 

Peter Szijjártó est un homme politique hongrois. Depuis le 23 septembre 2014, il occupe le poste de ministre des Affaires étrangères de son pays.

 

RT : Budapest a promis de «balayer» les ONG étrangères financées par le milliardaire américain George Soros. D’après nos informations, il finance aujourd'hui plus de 60 de ces groupes. Quelle est le danger que représentent ces organisations pour votre pays ?

Peter Szijjártó (P. S.) : En fait, il s'agit d'une approche très injuste qui gagne en importance : on tente de dire que ce sont en vérité les ONG qui représentent les gens d'un pays donné – ce qui est une approche très dangereuse, car elle n’est pas vraie. Jamais il n'y a eu des élections où des ONG seraient candidates, donc il n'y a jamais eu de gens à avoir voté pour être représenté pour telle ou telle ONG. Les gens votent pour des hommes politiques, pour des partis politiques. Donc, c'est le parlement et c'est le gouvernement qui représentent le peuple d'un pays donné, nous considérons donc que cette approche affirmant que ces ONG représenteraient la société civile est très dangereuse. C’est la première chose.

La deuxième chose, c’est qu’il y a une exigence très claire et juste pour que la politique soit transparente. Et je pense que ce n'est pas seulement la politique qui doit être transparente, mais toute organisation ayant un impact sur les affaires publiques, sur les questions politiques ou sociales. Les gens ont le droit de savoir qui sont ces ONG, quelles personnes ces organisations représentent réellement. C'est pourquoi nous voulons dire que s'il y a dans le pays des ONG qui sont financées par des citoyens étrangers, par d'autres pays, par d'autres gouvernements – cela devrait être su du peuple.

Lire la suite…

Source : https://francais.rt.com/opinions/33667-ministre-hongrois-...

 

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Une pétition aux États-Unis pour que la Maison Blanche le fasse arrêter.

Signez la pétition demandant à La Maison Blanche d’arrêter George Soros

 Sean Adl-Tabatabai – YourNewswire 11 février 2017

Traduction : Petrus Lombard

 

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Partager la publication « Signez la pétition demandant à La Maison Blanche d’arrêter George Soros ».

Des milliers de citoyens étasuniens demandent à la Maison Blanche d’émettre un mandat d’arrêt international contre le milliardaire mondialiste George Soros.

Cette pétition a déjà recueilli près de 6000 signatures, ce qui la met sur la trajectoire des 100 000 signatures nécessaires pour obtenir une réponse officielle de la Maison Blanche.

Thegatewaypundit.com rapporte :

La pétition indique :

George Soros est une menace pour le monde libre et il s’oppose à ce que les États-Unis retrouvent leur grandeur. Il est coupable des crimes suivants :

1) Il soutient financièrement l’insurrection publique dans de grandes villes étasuniennes, entraînant des millions de dollars de dommages matériels ainsi que des pertes de vies humaines.

2) Il tente de manipuler les élections démocratiques en donnant des millions de dollars à ses candidats préférés.

3) Il cherche à restreindre la souveraineté étasunienne. Selon ses propres mots : « Les États-Unis sont le principal obstacle à un ordre mondial stable et juste… Changer l’attitude et les politiques des États-Unis demeure ma principale priorité. »

4) Il manipule les devises. Il a initié une crise financière en Grande-Bretagne en se débarrassant de 10 milliards de livres sterling, ce qui a forcé la dévaluation de la monnaie et lui a permis de gagner un milliard  de dollar.

Vous pouvez signer la pétition ici.

Sean Adl-Tabatabai

Source : yournewswire.com/white-house-arrest-george-soros/

Via : http://reseauinternational.net/signez-la-petition-demanda...

 

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Effet Trump ? Mouvement massif anti-Soros en Macédoine

 guerrecivileeneurope  21 janvier 2017

 

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Une nouvelle initiative appelée Opération d’arrêt Soros (SOS), un mouvement dédié à arrêter le mal causé par le milliardaire mondialiste, George Soros, a été lancé en Macédoine.

Les fondateurs de SOS ont appelé les citoyens du monde entier à « lutter contre un esprit dans le secteur civil conçu et dirigé par George Soros ». Le mouvement a été mis en place pour exposer les «activités subversives de toutes les organisations de George Soros.

La Hongrie a également pris des mesures pour réprimer les organismes financés par Soros en leur interdisant le pays.

Selon Nikola Srbov, chroniqueur au portail de nouvelles pro-gouvernementales Kurir et co-fondateur de SOS, les ONG financées par Soros ont monopolisé la société civile en Macédoine et utilisé leur position pour supprimer les opinions dissidentes. «Nous avons assisté à la prise du secteur civil en entier et ses abus et son instrumentalisation pour atteindre les objectifs d’un parti politique. Cela est inacceptable et va au-delà des principes de l’organisation civique » a déclaré Srbov lors de la conférence de presse.

« La Fondation Open Society, opérant sous l’égide de Soros, a utilisé son financement et son personnel pour soutenir les processus violents en Macédoine. Il a monopolisé le secteur de la société civile, poussant en dehors toute organisation qui est en désaccord avec l’idéologie de Soros  » a-t-il déclaré.

Lire la suite…

Source : https://civilwarineurope.com/2017/01/21/effet-trump-mouve...

 

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Soros, migrants et Macédoine / Pour un mouvement Stop Operation Soros France et Europe

Thibault Kerlizin – Sorosconnection.org28 janvier 2017

 

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On assiste aujourd’hui à un réveil actif de la Macédoine qui, à la suite de la Hongrie, a décidé d’agir contre Soros, qui s’ingère particulièrement dans les affaires du pays, en plus d’y financer des ONG d’aide aux migrants.

George Soros, le fléau des nations, doit regretter jour après jour l’élection de Donald Trump. Si le nouveau président américain n’a pour le moment pas pris de mesures ni lancé d’enquête qui mènerait à l’arrestation du faux philanthrope (le fera-t-il ?), l’effet Trump a néanmoins été rapide. En Hongrie, le Premier ministre Viktor Orbán veut interdire les ONG financées par Soros. Plus récemment, la Macédoine suit la voie hongroise et a lancé l’initiative Stop Operation Soros[1], venant de Nikola Srbov, journaliste pro-gouvernemental du site Kurir, Cvetin Cilimanov, rédacteur en chef de l’agence de presse gouvernementale MIA, et Nenad Mircevski, rédacteur en chef de la plate-forme d’informations Republika. Les trois hommes appellent tous les citoyens « libres d’esprit » à les rejoindre afin de combattre la pensée unique du secteur de la société civile, financé essentiellement par les réseaux de George Soros.

Ceci se produit quelques semaines après que l’ancien Premier ministre macédonien, Nikola Gruevski, ait également accusé Soros et d’autres ONG étrangères de s’ingérer activement dans les affaires intérieures de la Macédoine, dont l’un des « torts » serait de dialoguer et de se rapprocher des BRICS.[2]

A ce titre, on se rappelle que le 5 juin 2016 se tenaient des élections anticipées dans ce pays – suivies d’élections parlementaires elles aussi anticipées, le 11 décembre. Ce fut l’occasion, une fois de plus, de nombreuses manifestations inspirées de la méthode Gene Sharp et dont Soros s’est fait l’un des praticiens les plus zélés. Ces tentatives de déstabiliser le gouvernement du pays durent depuis deux ans et se sont caractérisées par des violences et de nombreux blessés.[3] Cependant, non seulement le parti de Nikola Gruevski a été réélu, faisant échouer la tentative américano-sorosienne de révolution colorée, mais l’élection de Trump et sa volonté de mettre fin aux « changements de régime » a quelque peu ralenti Soros.[4]

Stop Operation Soros dispose désormais d’un site au contenu de qualité que nous invitons les lecteurs à suivre.[5] Les premiers articles datent d’hier (27 janvier 2017) et sont déjà une dizaine. L’un des derniers, « Why Stop Operation Soros », rapporte que l’Open Society Macedonia, présente depuis la séparation de la Macédoine et de l’URSS, aurait dépensé plus de 150 millions de dollars dans le pays depuis cette époque – cinq millions chaque année –, en majorité à des fins de promotion de la société ouverte. En complément, l’USAID, ONG écran des services de renseignement américains, apporte également son soutien financier aux activités de l’Open Society en Macédoine et travaille avec cette dernière. Mais à présent, le parti au pouvoir VMRO-DPMNE a déclaré qu’il ne laisserait plus de projets de l’USAID et de Soros mener à des manifestations violentes.[6]

En France, presque personne, dans le milieu institutionnel, ne critique George Soros et l’Open Society. Pourtant, au regard de l’ensemble des méfaits accomplis par le spéculateur depuis plusieurs dizaines d’années, il serait plus que temps qu’un mouvement Stop Operation Soros – France naisse. L’élection de Trump est loin d’avoir privé Soros mais également ses vastes réseaux d’influence de leur marge de manœuvre. En 2017, la France élira un nouveau président. On peut alors se demander si, d’une manière ou d’une autre, les réseaux Soros n’auraient pas intérêt à soutenir un prétendant en particulier. Il serait ainsi intéressant de savoir qui finance la campagne d’Emmanuel Macron, et si des personnalités des réseaux Soros le soutiendront. En parallèle, les sorosites ont toujours pignon sur rue en France (Sherpa, Transparency International, Anticor, etc.) et bénéficient de soutiens et de relais bienveillants. Peut-être serait-il enfin temps de leur demander des comptes et, le cas échéant, de leur appliquer le même traitement qu’en Russie, en Hongrie et en Macédoine, pays conscients que la rhétorique de la transparence et de la société ouverte n’est qu’une duperie du soft power.

En tout cas, on ne peut qu’appeler de nos vœux la constitution d’un réseau Stop Operation Soros à travers l’Europe entière. Celui-ci ne doit en aucun cas se limiter à la Hongrie, la Macédoine et la Russie, mais concerner chaque nation du Vieux Continent, le « philanthrope » disposant d’antennes. Sur l’ensemble du globe, l’Open Society est présente dans au moins quarante pays, à en croire son site. Néanmoins, rien que pour l’Europe, le site de l’ONG de Soros fait état de sa présence dans quatorze pays, mais en « oublie » trois : la Pologne (où se trouve la Fondation Stefan Batory, nom de l’Open Society dans ce pays et qui y tenta d’ailleurs une révolution colorée fin 2015), la Bulgarie avec l’Open Society Sofia, et la Slovaquie avec l’Open Society Bratislava, présentée comme une « filiale indépendante ».[7] Stop Operation Soros demande, pour combattre le spéculateur, « un soutien international », et rappelle au passage que la Macédoine, pays voisin de la Grèce, a joué un rôle central dans le blocage des migrants en fermant ses frontières avec les Grecs. Dès lors, si les réseaux Soros parvenaient à renverser le gouvernement au pouvoir et à imposer ses hommes-liges comme ils le firent par exemple avec Kmara en Géorgie, les digues cèderaient, ne faisant qu’amplifier la crise migratoire largement orchestrée par Soros.

 

***

 

Pour rappel, voici les ONG d’« aide aux migrants » dont il est l’un des bailleurs de fonds :

ONG pro-migrants sponsorisées par l’Open Society de George Soros

 

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Cliquer pour agrandir

Voir la suite…

(qui est très instructive)

 

Source : https://sorosconnection.org/2017/01/28/soros-migrants-et-...

 

Qui sont les vrais réfugiés, manipulés ou non, quels sont les autres ?

 

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Mis en ligne le 12 février 2017

 

 

 

 

 

22:01 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

09/02/2017

ESPRIT DE L'ESCALIER - I - De quelques académiciens

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Esprit de l’escalier…

Où il est question de quelques académiciens et d’un livre

par Théroigne

 

Avec deux mois de retard sur notre calendrier, mais est-il jamais trop tard pour parler littérature ?

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« Ils sont là quarante qui ont de l’esprit comme quatre »

Beaumarchais

 

       « Figurez-vous les Quarante assemblés.

       Au milieu d’eux paroissait la Science,

       Cent fois plus sotte encor que l’Ignorance ;

       Ses yeux étaient ceints d’un voile d’airain ;

       De le percer elle tâchait en vain !

       Elle tenait une lanterne obscure

       D’où s’élevait une fumée impure,

       Et toutefois son cortège hébêté,

       À sa lueur cherchait la vérité. »

Saint-Just, Organt, Chant viii

… qui étaient deux mauvaises langues.

 

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En hommage à Manuel de Diéguez

 

Que nous soyons Français, Belges ou Suisses, voire Québécois ou anciens colonisés, la langue française est une partie essentielle de notre matrimoine qui nous vient de très loin dans le temps et de beaucoup d’endroits, tant il est vrai que « l’Occident », c’est de « l’Orient » qui a déménagé. Cette langue française a très fort bifurqué à un moment-clé de l’histoire d’Europe : la Renaissance. Principalement à cause de deux hommes :

- Rabelais l’insatiable, qui parla le grec et le latin comme on se mouche ; qui apprit aussi l’hébreu d’un rabbin et l’arabe d’un savant de sa connaissance (que vous retrouverez tous les deux si vous cherchez bien à l’un ou l’autre coin de ses œuvres déguisés en personnages), mais qui baragouina en outre plus ou moins bien l’allemand, l’italien, l’écossais, le flamand, le basque et même le wallon appris des mercenaires de toutes provenances qu’il soigna dans l’entourage de deux ou trois rois de France et de ses patrons de la famille du Bellay.

- Étienne Dolet, un des premiers et peut-être le plus grand éditeur français de tous les temps, polyglotte lui aussi, écrivain, penseur dangereux, traducteur de Platon et autres fariboles.

Au premier, nous devons un nombre impressionnant de mots fabriqués par lui de toutes pièces à partir du grec ou recueillis dans les nombreux dialectes de France.

Au second, nous devons surtout les accents qu’il imagina pour rendre la susdite langue plus nuancée, plus subtile et plus précise, ainsi que notre tout premier dictionnaire.

L’un annonça qu’il défendrait ses idées « jusqu’au bûcher exclusivement », le frôla, mais réussit quand même à nous laisser un tel torrent de paroles dégelées qu’il en noya les malveillances pyromanes.

L’autre défendit les siennes « jusqu’au bûcher inclusivement ». De surcroît, ses livres aussi furent brulés, mais son dictionnaire, ses accents et ses idées, tels le Phénix, ressuscitèrent de leurs cendres.

En 1635 (il y a tout juste 382 ans) le Grand Cardinal (Mgr de Richelieu), qui n’a pas fait que chercher des crosses aux mousquetaires du roi, cédant aux instances d’une vieille fille appelée Marie de Gournay, que Molière brocarderait plus tard avec d’autres sous le nom de « femmes savantes », créa l’Académie Française.

 

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Le 22 février 1635, Richelieu fonde l’Académie

 

 La demoiselle aimait les vieux mots et tenait qu’ils devaient être préservés pour les générations futures. Cela fit bien rire alors les libertins, matérialistes et autres cartésiens gassendistes adeptes d’un futur lumineux qui ne voulaient voir qu’en avant, dont certains payèrent quand même de leur vie tant d’audace, mais le cardinal l’écouta.                              

 

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Qui plus est, le premier dictionnaire dont accoucha l’illustre assemblée fut fait sur le modèle de celui d’Étienne Dolet. Quant à ses accents, ils allaient être de plus en plus d’usage courant tant ils étaient nécessaires.

En 1988 d’ailleurs, quand M. Michel Rocard voulut faire supprimer ces accents qui ne servaient qu’à rétrécir les marges bénéficiaires de nos colonisateurs digitalo-zuniens, l’Académie s’y opposa. Et fit bien. Pas assez, mais passons. Comme elle fait bien de ne pas s’aligner sur le conformisme pseudo-féministe à la mode et de maintenir ses règles de grammaire. Oui, on le sait depuis au moins Alphonse Allais que « 300.000 femmes et un petit garçon s’accordent au masculin pluriel ». Et alors ? La mère des dieux n’était-elle pas bisexe, que ce fût sous le nom de Q’R, mère du Coran, de Kybélé, mère de la Kabbale ou de Carmenta, mère des carmen et de l’alphabet latin ? Que les Quarante continuent donc à nous préserver de l’horreur des « auteures » et des « écrivaines » et soient assurés de notre gratitude !

On en est là. Et les académiciens vont et viennent. Tous immortels.

 

« Quand on est quelqu’un, pourquoi vouloir être quelque chose ? »

Gustave Flaubert

 

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C’est que, peut-être, ils ne sont pas tous quelqu’un… Mais ceci ne nous regarde pas.

Corneille, Descartes, Molière, La Rochefoucauld, Rousseau, Diderot, Beaumarchais, Balzac, Dumas père, Gautier, Flaubert lui-même, Stendhal, Nerval, Maupassant, Zola, Daudet, Léautaud n’en furent jamais, ni Céline pour la même raison que Corneille, et Marcel Aymé parce qu’il refusa d’en être, mais ceci est une autre histoire.

Adonc, le 15 du mois dernier (non, de décembre !), M. Andreï Makine, immigré soviétique naturalisé français et romancier de son état, a été reçu à cette illustre Académie, pour y occuper le fauteuil de Mme Assia Djebar, Française d’origine algérienne, récemment décédée.

 

25. Assia Djebar 2.jpg

Assia Djebar

 

L’usage veut que l’impétrant, le jour de sa réception, prononce un discours à l’éloge de celui ou celle qu’il remplace et qu’un autre, au nom des trente-neuf survivants, lui réponde par un discours de bienvenue. Le discours de réception le plus étourdissant dont nous ayons le souvenir est celui de Jean Cocteau, ce qui ne nous rajeunit pas. Celui de M. Makine n’est pas mal non plus. Il a causé quelques remous y compris internationalement, parce qu’y ont été énoncées avec infiniment de mesure des opinions que partagent plusieurs millions de Français mais dont les « gens-z-au-pouvoir » et leurs haut-parleurs tarifés se sont effarouchés. Jusqu’à parler – les haut-parleurs – de « discours pro-russe » et même carrément de « discours poutinien ». Cette agitation causée dans la basse-cour justifierait à elle seule la diffusion urbi et orbi des propos de M. Makine.

M. Fernandez, qui était chargé de lui répondre, nous a quelquefois agacés par la propension qu’il a de faire tourner toutes les affaires du monde autour de l’homosexualité. Il n’a pas cédé cette fois à son péché mignon, et, si son discours de bienvenue a débuté sur quelques idées politiques reçues un peu courtes, il a vite passé outre pour devenir, ensuite, tout bonnement brillant.

Les deux discours méritant d’être connus, les voici l’un derrière l’autre par-dessus la trêve des confiseurs et tout un mois de janvier. Nous les faisons suivre de quelques considérations de notre cru sur une partie de l’œuvre de M. Makine, que vous pouvez sauter sans remords car elles n’engagent que nous.

 

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Discours de M. Andreï Makine

 

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Mesdames et Messieurs de l’Académie,

 Il y a trois cents ans, oui, trois siècles à quelques mois près, au printemps de 1717, un autre Russe se rendit à l’Académie, une institution encore toute jeune, quatre-vingts ans à peine, et qui siégeait, à l’époque, au Louvre. La visite de ce voyageur russe, bien que parfaitement improvisée, était infiniment plus éclatante que mon humble présence parmi vous. Il s’agissait de Pierre le Grand ! Le tsar rencontra les membres de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, s’attarda – le temps de deux longues séances – à l’Académie royale des sciences, observa plusieurs nouveautés techniques et réussit même à aider les géographes français à corriger les cartes de la Russie. Il alla aussi à l’Académie française et là il ne trouva présents que deux académiciens. Non que les membres de votre illustre Compagnie fussent particulièrement dissipés mais le tsar, nous l’avons vu, improvisait ses visites sans s’enquérir des règlements ni de l’heure des séances. Néanmoins, les deux académiciens eurent l’élégance d’initier Pierre aux secrets de leurs multiples activités. L’un d’eux cita, bien à propos, Cicéron, son dialogue De finibus bonorum et malorum. Les langues anciennes n’étaient pas encore considérées en France comme un archaïsme élitiste et la citation latine sur les fins des biens et des maux, traduite en russe par un interprète, enchanta le tsar : « Un jour, Brutus, où j’avais écouté Antiochus comme j’en avais l’habitude avec Marcus Pison dans le gymnase dit de Ptolémée [...], nous décidâmes de nous promener l’après-midi à l’Académie, surtout parce que l’endroit est alors déserté par la foule. Est-ce la nature, dit Pison, ou une sorte d’illusion, [...] mais quand nous voyons des lieux où nous savons [...] que demeurèrent des hommes glorieux, nous sommes plus émus qu’en entendant le récit de leurs actions ou en lisant leurs ouvrages... »

 

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 L’enthousiasme de Pierre le Grand fut si ardent que, visitant la Sorbonne, il s’inclina devant la statue de Richelieu, l’embrassa et prononça ces paroles mémorables que certains esprits sceptiques prétendent apocryphes : « Grand homme, je te donnerais la moitié de mon empire pour apprendre de toi à gouverner l’autre. »

Le tsar embrassa aussi le petit Louis XV, âgé de sept ans. Le géant russe tomba amoureux de l’enfant-roi, sans doute percevant en ce garçonnet un contraste douloureux avec son propre fils, Alekseï, indigne des espoirs paternels. Mais peut-être fut-il touché, comme nous le sommes tous, quand nous entendons un tout jeune enfant parler librement une langue, pour nous étrangère, et dont nous commençons à aimer les vocables. Oui, cette langue française qui allait devenir, bientôt, pour les Russes, la seconde langue nationale.

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Épée de M. Makine

 

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Réponse de M. Dominique Fernandez au discours de M. Makine

 

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Monsieur,

Vous avez eu la chance de naître et de grandir au cœur de la Sibérie, près de Krasnoïarsk sur le fleuve Ienisseï – si large que son passage, à l’époque de Michel Strogoff, exigeait, écrit Jules Verne, « un laps de temps de trois heures » –, la chance de subir, dès votre plus jeune âge, les agressions du climat, la furie des tempêtes, les morsures du froid polaire, les rafales glacées qui brûlent les doigts et lacèrent le visage, « la mitraille des flocons ». La chance, dis-je, car vos premiers livres ont été nourris de cette expérience meurtrière qui aurait abattu un caractère faible, mais, de vous, au tempérament exceptionnellement fort, a fait d’emblée un écrivain. Le premier obstacle contre lequel vous vous êtes dressé a été la Nature. Heurt formidable de l’homme contre les éléments, qui me rappelle la hugolienne bataille, au fond de l’océan, du travailleur de la mer Gilliatt contre la pieuvre aux tentacules géants. J’espère que notre vieille coupole résistera au souffle ardent que votre œuvre y fait entrer : cette œuvre, je la compare à cette locomotive du Transsibérien dont vous décrivez, dans votre troisième roman, passé inaperçu comme les deux premiers, les énormes roues peintes en rouge, les bielles étincelantes, l’allure de monstre noir couvert de givre floconneux. « Et, sur son poitrail, une large étoile rouge. » Oui, Monsieur, avec vous nous accueillons et nous essaierons de contenir l’immensité de la taïga désolée, les champs de glace et de permafrost étendus à l’infini, la musique profonde des forêts sauvages, toute cette démesure, cette énergie cosmique, ce déchaînement tellurique qui contrastent si fort avec le train-train bonhomme de notre pays aux coteaux supposés modérés.

La Nature a été pour vous ce que la Famille est en Occident : cette puissance hostile contre laquelle celui qui est appelé à devenir créateur doit s’opposer pour devenir lui-même. Vous, Monsieur, n’avez pas eu à porter votre Anchise sur le dos ; comme Sartre, vous êtes passé d’une rive à l’autre, sans ce fardeau de la famille à traîner toute la vie. À peine étiez-vous né que vous étiez orphelin. Et, à ceux qui s’apitoieraient de vous voir si jeune privé de l’appui fourni à tant d’autres enfants, vous répondriez qu’en Russie, à cette époque, entre les vingt-six millions de morts de la guerre et les innombrables victimes de la répression stalinienne et post-stalinienne, il y avait au moins cinquante millions d’orphelins. Être orphelin était la condition commune.

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Ne soyons pas pingres…

 

Discours de réception de Jean Cocteau au siège de Jérôme Tharaud – 20 octobre 1955

 

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Jean Cocteau est, à notre connaissance, le seul académicien qui ait voulu dessiner lui-même la poignée de son épée.

 

 

     Messieurs,

     Rémy de Gourmont disait que chez Edmond Rostand la chance est une des formes du génie. Rostand fut porté sur ce siège par des fées rapides et dans un tumulte d’ailes qu’il évoque autour de la naissance d’Henri de Bornier. Toutes les portes qui se ferment devant les guerriers noirs des Lettres dont Kleist reste l’exemple, s’ouvraient toutes seules devant ses armes blanches et son blanc panache.

     Lorsque Cyrano de Bergerac tournait toutes les têtes, j’imagine un jeune sorcier de Condorcet déclarant aux élèves de ma classe que j’occuperais un jour à l’Académie, le fauteuil de leur idole. Le vieux Collège se serait écroulé sous les rires. Or, déjà je songe aux morts qui ont rendu ce fauteuil libre et que ma mort seule y placera un vif et que ce vif existe et qu’il est probable que je le croise, que je le rencontre, que je lui parle, sans qu’il se sache ni que je le sache désigné par les astres afin de prendre un jour cette place où Jérôme Tharaud serait, je le présume, bien étonné de me voir. Et sans remonter à l’Abbé d’Olivet, à Condillac, à Sieyès, à Lally-Tollendal, le sorcier du collège aurait pu me dire que le dramaturge de Cyrano cèderait la place à Joseph Bédier, lequel, beaucoup plus que Wagner, me versa le philtre d’Iseult et m’apprit à connaître la forêt du Maurois, préfigurant le nom d’un homme si souvent penché sur les œuvres célèbres et qui me fait aujourd’hui l’honneur d’arrêter son regard sur les miennes.

     Oui, Messieurs, je ressemble pas mal à ces équilibristes en haut d’une pile de chaises. Rien ne manque à la ressemblance avec cet exercice périlleux et même pas le roulement de tambour traditionnel qui l’accompagne.

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et quelques autres (choix subjectif)

 

Discours de réception de Mme Simone Veil, succédant à M. Pierre Messmer au fauteuil de Jean Racine – 18 mars 2010

 

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Simone Veil est, pour toute une génération de femmes, indissociable de l’événement politique par lequel elles sont enfin sorties de leur condition d’éternelles mineures. Elle représente aussi, y compris aux yeux de qui n’est pas du tout de son bord, le dernier spécimen connu du politique soucieux de remplir à peu près correctement son mandat, c’est-à-dire ses responsabilités envers tous.

 

Mesdames, Messieurs,

Depuis que vous m’avez fait le très grand honneur de me convier à frapper à la porte de votre Compagnie, qui s’est ouverte aussitôt, la fierté que j’éprouve ne s’est pas départie de quelque perplexité. En effet, même si l’Académie française, dès sa naissance, a toujours diversifié son annuaire, jusqu’à, pensez donc, s’ouvrir à des femmes, elle demeure à mes yeux le temple de la langue française. Dans ce dernier bastion, elle épouse son temps, sans céder aux dérives de la mode et de la facilité, et, par exemple, n’est-ce pas Madame le Secrétaire perpétuel, sans donner dans le travers qui consiste à faire semblant de croire que la féminisation des mots est un accélérateur de parité. Or, n’ayant moi-même aucune prétention littéraire, tout en considérant que la langue française demeure le pilier majeur de notre identité, je demeure surprise et émerveillée que vous m’ayez conviée à partager votre combat.

À bien y réfléchir, cependant, depuis que vous m’avez invitée à vous rejoindre, moi que ne quitte pas la pensée de ma mère, jour après jour, deux tiers de siècle après sa disparition dans l’enfer de Bergen-Belsen, quelques jours avant la libération du camp, c’est bien celle de mon père, déporté lui aussi et qui a disparu dans les pays Baltes, qui m’accompagne. L’architecte de talent qu’il fut, Grand Prix de Rome, révérait la langue française, et je n’évoque pas sans émotion le souvenir de ces repas de famille où j’avais recours au dictionnaire pour départager nos divergences sur le sens et l’orthographe des mots. Bien entendu, c’est lui qui avait toujours raison. Plus encore que je ne le suis, il serait ébloui que sa fille vienne occuper ici le fauteuil de Racine. Cependant, vous m’avez comblée en me conviant à parcourir l’itinéraire de ce héros de notre temps que fut Pierre Messmer.

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32. Les 40 ans de la loijVeil x.gif

43, même, cette année

 

Mais, aujourd’hui, Madame Veil n’a quà bien se tenir :

 

« Quand la somptueuse sheikha Mozah du Qatar est reçue à l’Académie » (2009)…

…son époux l’aide à tenir son épée.

 

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Ah, zut, c’était celle dont Salvador Dali était membre, l’académie « des Beaux-Arts » … Dommage qu’ils ne se soient pas rencontrés.

 

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Discours de Dany Laferrière prononcé lors de sa réception au siège d’Hector Bianciotti – 28 mai 2015

 

35. Discours Dany Laferrière.JPG

Avec Dany Laferrière, c’est l’incroyable vitalité de l’île martyre elle-même qui est entrée sous la coupole, même si l’académicien a un passeport canadien.

 

Mesdames et Messieurs de l’Académie,

Permettez que je vous relate mon unique rencontre avec Hector Bianciotti, celui auquel je succède au fauteuil numéro 2 de l’Académie française. D’abord une longue digression – il y en aura d’autres durant ce discours en forme de récit, mais ne vous inquiétez pas trop de cette vieille ruse de conteur, on se retrouvera à chaque clairière. C’est Legba qui m’a permis de retracer Hector Bianciotti disparu sous nos yeux ahuris durant l’été 2012. Legba, ce dieu du panthéon vaudou dont on voit la silhouette dans la plupart de mes romans. Sur l’épée que je porte aujourd’hui il est présent par son Vèvè, un dessin qui lui est associé. Ce Legba permet à un mortel de passer du monde visible au monde invisible, puis de revenir au monde visible. C’est donc le dieu des écrivains.

Ce 12 décembre 2013 j’ai voulu être en Haïti, sur cette terre blessée, pour apprendre la nouvelle de mon élection à la plus prestigieuse institution littéraire du monde. J’ai voulu être dans ce pays où après une effroyable guerre coloniale on a mis la France esclavagiste d’alors à la porte tout en gardant sa langue. Ces guerriers n’avaient rien contre une langue qui parlait parfois de révolution, souvent de liberté. Ce jour-là un homme croisé à Port-au-Prince, peut-être Legba, m’a questionné au sujet de l’immortalité des académiciens. Il semblait déçu de m’entendre dire que c’est la langue qui traverse le temps et non l’individu qui la parle, mais que cette langue ne perdurera que si elle est parlée par un assez grand nombre de gens. Il est parti en murmurant : « Ah, toujours des mots… » C’est qu’en Haïti on croit savoir des choses à propos de la mort que d’autres peuples ignorent. La mort est là-bas plus mystique que mystérieuse.

Ici, on se souvient d’Hector Bianciotti comme d’un homme généreux, élégant et cultivé. Trois qualificatifs qui reviennent dès qu’on apprend quelque part que j’entre à l’Académie française. « Au fauteuil de qui ? » « Hector Bianciotti. » « Ah, me répond-on, vous êtes chanceux ! Ça va être facile d’en dire du bien. C’est un bon écrivain et un homme courtois. » J’entends ces commentaires louangeurs à Port-au-Prince, à Bruxelles, à Montréal et surtout à Paris. On vient généralement à une pareille cérémonie pour fêter le nouvel élu, mais beaucoup de gens sont ici ce soir pour entendre ce que j’ai à dire à propos d’Hector Bianciotti. Passerai-je l’examen ? Au lieu de comparaître devant vous, je vais plutôt voir l’écrivain français venu d’Argentine afin de comprendre cet étrange hasard qui nous a réunis sur ce fauteuil.

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Épée de M. Laferrière

 

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« Ah ça, petit, tout ce que je sais c’est qu’à force d’entendre les mensonges que les males langues répètent aux quatre vents le peuple n’y comprend plus rien et au bout de quelques années il y croit, parce qu’il n’y a plus de témoins de la vérité. »

Monaldi et Sorti, Les doutes de Salaï

 

Revenons à M. Makine…

 

Un académicien sur les traces de « l’esprit français »…

 

… qu’il appelle « francité » ou encore « cette puissance formulatrice qui exprimait le monde pour pouvoir le transfigurer ».

Certes.

« Liberté. Égalité. Fraternité. » par exemple.

Que d’avatars avant d’en arriver là. Et depuis, que d’abandons.

Sait-il, M. Makine, pourquoi Corneille ne fut jamais de cette assemblée ? Pour quelles raisons politiques ?

Armand Duplessis, pour qui la politique était « l’art du possible », donc grand réaliste s’il en fut, avait interdit que l’on exaltât l’Espagne, alors furieusement à la mode, dans les écrits et les œuvres d’art. Il savait le rôle qu’elle avait joué dans les guerres de religion en France (peu ou prou celui des États-Unis au Moyen Orient d’aujourd’hui) et cela ne le faisait pas rire. Ce n’est pas sous son ministère que la France se fût pâmée devant Hollywood. Il avait aussi interdit la pratique du duel, autre mode qui faisait fureur dans l’aristocratie. Sans lui, il ne serait pratiquement plus resté de sang-bleu à guillotiner en 89, et là, il a peut-être eu tort.

Quoi qu’il en soit, on peut dire que Corneille mit fâcheusement les pieds dans le plat lorsqu’il écrivit une tragédie espagnole tournant autour d’un duel. Que le cher Rodrigue y estourbît un père de famille et s’en tirât les doigts dans le nez n’allait pas dans le sens de la politique de Monseigneur.

C’est cela aussi la francité…

Parlons un peu de Flaubert à présent, puisque aussi bien, nous l’avons cité.

Notre nouvel académicien ne semble pas avoir fait son livre de chevet du Dictionnaire des idées reçues. Dommage. Car c’est une des pierres angulaires du « caractère français », ce furet qu’il poursuit avec tant de persévérance qu’il mériterait de l’attraper.

 

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Un exemple de ce que nous voulons dire : dans Requiem pour l’Est, il y a cette phrase :

 

« L’homme et la femme qui recevaient chaque jour ce silence comme un don de Dieu ou du destin ne savaient pas qu’on n’avait plus besoin de lacs artificiels car celui à qui on les dédiait venait de mourir. »

 

Il s’agit évidemment de l’interruption momentanée, en 1953, de grands travaux de construction d’un barrage, tels que nous en connûmes alors à Tignes avec son village englouti (et qu’il est question aujourd’hui de privatiser après qu’il ait coûté si cher aux contribuables, mais passons), qui fut précisément inauguré le 4 juillet 1953. L’interruption dont il est question dans son livre semble avoir coïncidé avec la mort de Staline.

En voilà une phrase que les Flaubert, les Stendhal ou les Léautaud n’eussent jamais lues qu’avec un sourcil levé, en se posant in petto ce genre de questions si françaises :

–        pourquoi n’avait-on plus besoin de lacs artificiels ?

–        qui, ça, « on » ?

–        en est-on sûrs ?

–        qui les dédiait à qui ?

–        pourquoi ?

–        que sait-on des uns et de l’autre ?

–        celui qui venait de mourir avait-il voulu ces lacs ?

          ... réussi à les imposer ?

          ... voulu qu’on les lui dédiât ?

–        comment diable avait-il fait ?

–        supposons-le seul contre tous :

         par quels moyens s’était-il fait obéir ?

–        comment sait-on tout cela ?

         Etc. etc. etc.

         Ce n’est pas pour rien que les fossoyeurs de l’Éducation nationale ont commencé par châtrer la langue française de son analyse logique. Ils savaient ce qu’ils faisaient.

Au moment de la mort évoquée de Staline (1953), Andreï Makine (né en 1957) avait encore au moins quatre ans à passer dans les choux. Il n’a donc pu connaître ces choses – en gros et en détail – que par ouï-dire…

 

Comment au pays de satin veismes Ouy-dire, tenant escole de tesmoignerie.

 

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On le nommoit Ouy-dire : il avoit la gueule fendue jusques aux aureilles et dedans la gueule, sept langues et la langue fendue en sept parties ; quoy que ce fust de toutes sept ensemblement, parloit divers propos et langages divers ; avoit aussi parmy la teste et le reste du corps autant d’aureilles comme jadis eut Argus d’yeux ; au reste estoit aveugle et paralitique des jambes.

 

 … dont nous avons omis de citer le père en vous parlant des Flaubert, des Stendhal et des Léautaud. Un autre que nous n’aurions vraiment pas dû oublier de vous citer non plus, c’est Dolet et cette phrase qu’il a maintenue jusqu’au bûcher :

 

« J’ai autant le droit de manger du lard en Carême qu’il a celui de me l’interdire ».

 

« Il » : le pape. Première affirmation historique de cette égalité qui n’est peut-être pas une invention française, mais qui n’a pour la première fois connu un faible début de concrétisation qu’en France, pas longtemps, mais quand même. Et à laquelle ont droit jusqu’aux « vieux hommes à moustache » réputés tyrans et qui le furent peut-être.

À ce jour et s’agissant du petit Père des Peuples, il semble que la quintessence d’esprit français que rêve Makine se soit surtout réfugiée chez M. Andreï Fursov, qui est russe, et chez M. Grover Furr, citoyen US. Car l’esprit souffle où il veut.

 

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Autre exemple d’idée reçue et acceptée, qui lui fait rater la vraie francité :

Dans l’avant-dernier chapitre d’un important petit livre qu’il faut lire (Cette France qu’on oublie d’aimer), chapitre intitulé « Si vous n’êtes pas Français, soyez digne de l’être », M. Makine écrit, s’adressant évidemment aux jeunes gens des banlieues :

 

     « C’est ainsi, en paraphrasant Corneille, qu’on devrait s’adresser à cette jeunesse pour l’arracher à l’emprise des idéologues, de l’assistanat, de la mafia des caïds, de l’embrigadement des intégrismes, de l’imagerie pieuse des petits “Beurs” et des gentils “Blacks” qui réussissent. Il faudrait un langage clair, sans complaisance, sans aucune censure, sans la police de la pensée et de l’arrière-pensée qu’exercent les « antiracistes » professionnels.

     Oui, des mots clairs pour dire qu’il ne peut y avoir qu’une seule communauté en France : la communauté nationale. Celle qui nous unit tous, sans distinction d’origine et de race. » (p.105)

 

À notre avis, un homme qui a grandi dans un pays où les mots de Karl Marx étaient paroles d’Évangile, devrait savoir au moins ce que signifie l’expression lumpen prolétariat et devrait donc avoir une notion, même approximative, de ce que peut être le degré de libre  arbitre laissé à ces classes dangereuses.

Il se fait par ailleurs (c’est dans le même livre) que M. Makine, impressionné par « la botte souveraine de la réalité » de Trotski, passe sans les voir à côté des « durs pépins de la réalité » de Prévert. Or, dans une botte, qu’y a-t-il ? Rien. À la rigueur un pied, mort ou vif. Alors que dans « pépin », il y a « graine », « germe »… de réalités futures.

Qu’entendons-nous par là ? Que M. Makine a dû comme nous, comme tout le monde, voir cette photo d’une petite fille israélienne écrivant au bâton de rouge à lèvres « Bons baisers de Tel Aviv » sur un engin de mort qui allait massacrer, non loin, des enfants de son âge aussi innocents qu’elle. C’est ainsi qu’on fabrique des générations dévoyées. En les formatant au berceau.

Ce n’est pas autrement qu’a été fabriquée, en France, la génération que M. Makine juge ingrate, voire indigne d’être française. Se focalisant sur les symptômes et dédaignant de remonter jusqu’aux racines du mal, il ne voit pas que ceux auxquels il reproche leur manque de gratitude n’ont aucune raison d’en avoir. Ignore-t-il qu’ils ont été vendus par la France avec le morceau de sol sur lequel ils se trouvent à des puissances étrangères foncièrement anti-françaises, tout comme la Louisiane le fut avec ses habitants français et autochtones par Napoléon Bonaparte ? Encore la Louisiane n’était-elle qu’un lointain pays conquis, une colonie, pas la Mère Patrie. Est-ce que cela se fait, vendre sa mère ? Entièrement (à l’OTAN) et en morceaux (aux Saoudis et aux Qataris) donc deux fois !

Le sait-il, M. Makine, que ni la police ni l’armée n’oseraient s’aventurer dans ce qu’il est pudiquement convenu d’appeler « les banlieues », non parce qu’elles en ont peur mais parce que cela leur est interdit par leur hiérarchie, présidence en tête ? [Encore qu’il soit de plus en plus question, chez les zélîtres,  de laisser investir ce repaire d’ingrats à la manière de Gaza par des instructeurs-exécuteurs israéliens (troisième vente !), c’est-à-dire de faire des susdites banlieues ce qu’elles sont en réalité : un ghetto, qu’on trépigne d’envie de mater comme celui de Varsovie.]

Le sait-il ou ne veut-il pas le voir que ceux auxquels il reproche de ne pas avoir l’ambition d’être Français n’ont connu, dès le berceau, que la domination féodale salafiste à laquelle on les a livrés (« Voyez votre imam, il a mon numéro de téléphone »), que son dressage, que son endoctrinement forcé, que ses drogues imposées, que la totale absence de ce qu’il appelle « état-providence » et que nous appelons, nous, organisation sociale solidaire quand elle existe, ne parlons pas de leur droit à la chimérique « égalité » !...

 

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Le vrai visage de l’État-providence

 

Mais surtout, puisqu’on parle de « quintessence de la francité », pense-t-il que l’ignominie de MM. Sarkozy-Hollande et de dieusait combien de leurs prédécesseurs exonère de toute responsabilité le reste de la France ? Ne le sait-il pas qu’on a les gouvernements qu’on mérite et que si on ne fait rien pour les empêcher de nuire on en est complice ? N’a-t-il pas lu comme nous, sous la plume de… Madame Aleksandra Marinina, ex-lieutenant du KGB (La mort pour la mort), cette quintessence de francité dont nous avons presque perdu le souvenir : « Si mon pays est capable de telles choses, il n’a pas droit à ma loyauté » ?

Hélas, de pays où on mourait dans des révolutions au nom de l’égalité et de la fraternité, la France est devenue celui où on les interrompt pour partir en vacances. Partageons les regrets et la nostalgie du nouvel académicien, mais ne cherchons pas de boucs-émissaires chez ceux que nous avons laissé ligoter.

Loin de nous l’idée de jouer les donneurs de leçons, car les choses sont « aussi pires » ailleurs. Ce que nous avons voulu dire ici, c’est juste : « MM. les académiciens, encore un effort !  Ce n’est pas seulement la langue qu’il vous incombe de maintenir, mais la sacro-sainte essence française dont elle est l’expression. Si l’une disparaît, disparaîtra l’autre.»

 

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Mis en ligne le 9 février 2017.

 

 

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19:50 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

ESPRIT DE L'ESCALIER - II - Un roman allemand

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Esprit de l’escalier…

II.

Un roman allemand

 

 

« La situation en général, cette chienlit qui se nomme le présent… »

Günther Grass, Toute une histoire

 

En hommage à Manuel de Diéguez (suite)

 

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En 1995, au moment où le Mercure sortait, à Paris, Le testament français, premier roman d’Andreï Makine, qui allait lui valoir les prix Goncourt et Médicis et un jour le conduire à l’Académie, les éditions Steidl Verlag publiaient, à Göttingen, le 11e roman de Günther Grass, Ein weites Feld (en français, Toute une histoire) qui vaudrait à son auteur « un extraordinaire déchaînement de critiques haineuses ». Comme lorsque, par exemple, le critique-vedette Marcel Reich-Ranicki (sorte de Bernard Pivot d’Outre-Rhin) s’est fait photographier en train de déchirer ce livre avec hargne et a permis que la photo paraisse en couverture du Spiegel (août 1997). Il est des lynchages qui ont valeur de distinction plus honorable qu’un prix Nobel. Il est même des auteurs auxquels il est donné de comparer les deux.

En cette année 1995, où la patrie d’origine d’Andreï Makine, exsangue, achevait d’être mise en coupe réglée par « Eltsine et sa clique », celle de Günther Grass subissait le même sort aux mains de l’Allemagne de l’Ouest et du camp occidental. Mais ce ne sont pas là les seuls points communs entre les deux livres.

Si celui de Makine raconte l’histoire et l’ascendance française fantasmée d’un jeune Sibérien, celui de Grass raconte l’histoire et l’ascendance française fantasmée d’un jeune Prussien devenu vieux, qui assiste, le jour de ses 70 ans, à la chute du mur de Berlin et au dépeçage de sa patrie, feue la République des Ouvriers et des Paysans. En revanche, si la grand’mère française du héros de Makine n’est pas sa vraie grand’mère, le héros de Grass a, sans le savoir, une petite-fille française bien réelle quoiqu’illégitime. Mais n’anticipons pas.

Enfin, dans Requiem pour l’Est de Makine et dans Toute une histoire, deux jeunes femmes accouchent, en 1945, dans des conditions effroyables, des œuvres de deux soldats allemands. Mais leur descendance connaîtra de bien différentes destinées. L’une sera dostoïevskienne, l’autre… toujours en cours, réussira une percée dans le futur.

Le travail de très grand artiste de Günther Grass a été de sertir ce tournant majeur de l’histoire d’Europe dans une continuité de deux siècles, en prenant pour double pivot deux écrivains allemands, nés jour pour jour à cent ans de distance (31 décembre 1819 pour l’un ; 31 décembre 1919 pour l’autre) et en suivant le cours – historiquement répétitif – de leurs existences particulières et des événements auxquels ils se sont trouvés mêlés.

L’un de ces deux hommes est le très réel Theodor Fontane, écrivain emblématique du XIXe siècle allemand, dont seul notre nombrilisme a fait qu’il soit resté inconnu du grand public francophone, mais dont le roman le plus célèbre fut comparé en son temps à Madame Bovary et méritait de l’être. Un pilier, donc, de la culture germanique.

L’autre, son double, qui s’appelle aussi Theodor, est un écrivain fictif, création pure de Günther Grass, dans lequel on peut se permettre de voir aussi, plus ou moins, l’auteur lui-même.

Sachons seulement que le personnage contemporain ne fait pas que porter le même prénom et qu’être né à cent ans juste de son illustre prédécesseur, mais qu’il lui voue un véritable culte, connaît son œuvre par cœur à la virgule près et finit par s’identifier à lui jusque dans les détails de sa vie personnelle. [Quand on a eu sous les yeux la quasi osmose Blavier-Queneau, on sait que ces choses-là se produisent dans la réalité et qu’elles sont rarement sans conséquences.]

Sur ce clavier, à la fois tempéré et colossal (mot cher à son principal personnage), Grass pratique l’art de la fugue en virtuose.

Qui n’a pas, étant enfant, zieuté avec ravissement, dans un tube en carton appelé kaléidoscope, les images, nées du moindre mouvement, de ces merveilleux petits losanges colorés, multipliés à l’infini par de mystérieux miroirs ?

Je ne suis hélas pas de taille à rendre compte de la forme de ce roman extraordinaire, mais Juan Goytisolo lui a, en orfèvre, consacré une quinzaine de pages (47-62) de ses Cervantiades, que le lecteur curieux trouvera ICI. Pendant que j’y suis, je citerai aussi le bel Avant-Propos de Marie-Hélène Quéval et l’étude de Marie-Sophie Benoît : Réécriture et déconstruction. Entre autres.

Côté « grande presse hexagonale », M. Angelo Rinaldi, pour ne citer que lui, s’est joint à la meute des lyncheurs d’Outre-Rhin et l’a fait avec les armes du parisianisme ordinaire, se contentant de quelques gloussements dédaigneux sur l’inimportance de Fontane, affirmant comme une évidence que le livre de Grass ne valait rien et l’achevant d’un désinvolte « ah, la la, quel ennui ! ». Au service de L’Express, il ne pouvait pas faire moins, et l’essentiel n’était-il pas de dissuader les curieux d’y aller voir ? Mission accomplished. Comme cette haute critique traîne toujours, depuis 1997, sur le net, la voilà.

 

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Cervantès ! Le grand mot est lâché, et pas seulement parce que Grass, qui dessinait lui-même les couvertures de ses livres a illustré celle-ci de son couple de personnages inséparables : un grand homme maigre et droit à moustache et un petit être tout rond qui le suit comme son ombre. Il y a une raison profonde au rapprochement que fait Goytisolo entre l’œuvre de Grass et celle de Cervantès, bien que les Don Quichotte et Sancho modernes soient très différents de leurs prédécesseurs espagnols : ils vivent, eux aussi, une transformation terrible de leur patrie, la fin inéluctable du monde qui leur est connu et l’avènement inimaginabble d’un autre. Sans compter que les deux auteurs sont l’un et l’autre des soldats rescapés d’une guerre mémorable.

 

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L’histoire et les personnages

Le Theodor d’aujourd’hui s’appelle Wuttke, et sa marotte l’a fait surnommer Fonty.  Il a fait la guerre dans la Luftwaffe, mais seulement comme journaliste correspondant de guerre, pour devenir, après les hostilités,  en RDA, instituteur, puis conférencier littéraire et enfin appariteur-coltineur de dossiers dans les ministères. Mais il est aussi, ne l’oublions pas, la réincarnation de Theodor Fontane.

Tantôt Hoftaller, tantôt Tallhover, son « vieux compagnon », qui l’espionne sans désemparer, est sans âge et aussi vieux que la police politique. Il traquait déjà le jeune Marx et a connu la révolution de 1848, l’unification de 1871, la république de Weimar, le IIIe Reich, la défaite… Imaginé par Metternich et mis en littérature par Schädlich, il a travaillé pour Bismarck, pour la Gestapo, pour la Stasi, aujourd’hui pour l’Ouest – CIA ? MI6 ? SDECE ? allez savoir –  « Votre Seigneurie espionnante… Votre Mouchardante Altesse… », éternel Restif de tous les Sartine, que Fonty appelle aussi « mon ombre-diurne-et-nocturne ».

Ce très vieux couple de l’intellectuel progressiste et de son espion permet à Grass de déployer sa vision stéréoscopique de l’histoire, vision qui fait en même temps, de l’Allemagne et de la France, un animal à deux têtes (ou une bête à deux dos c’est selon), non seulement parce qu’elles sont géographiquement accolées, mais pour toutes sortes d’autres raisons dont un certain nombre de guerres et quantité de mouvements de populations, tantôt dans un sens tantôt dans l’autre : invasions, exodes, immigrations économiques et autres, le va et vient remonte aussi loin que la présence humaine en Europe et n’a jamais cessé. D’ailleurs, la France n’est-elle pas franque, donc germanique, au moins depuis Clovis ?

J’ai dit que Wuttke-Fonty se fantasme une ascendance française. C’est que celle de Fontane l’était vraiment : cet auteur qui incarne tellement l’Allemagne descendait d’un Fontaine du Languedoc, chassé de son pays lorsque Louis XIV avait révoqué l’édit de tolérance religieuse de son grand-père Henri IV, et devenu sujet du roi de Prusse en vertu de l’édit de tolérance du joueur de flûte de Sanssouci.

Au moment où déferlent quelques Moyen-Orientaux (1 million en 2015) sur une Europe de 743 millions d’âmes qui fait des manières, Günther Grass rappelle sans en faire un plat qu’au temps du Grand Frédéric Berlin comptait, abstraction faite des juifs et des Polonais, pour dix mille Allemands, cinq mille Français. D’où le nombre d’officiers prussiens de la guerre de 70 qui portaient des noms hexagonaux, d’où Lothar de Maizière, dernier ministre-président de la RDA, qui fut chargé de négocier l’annexion de son pays par la RFA.

 

« On l’épargne encore pour l’instant, parce que le Chancelier va avoir besoin de lui pour des signatures. » (p.189)

 

D’où l’actuel ministre de l’Intérieur de l’Allemagne merkelienne, Thomas de Maizière, cousin de l’autre.

Voyez les hasards de la guerre : Wuttke-Fonty, caporal sous Goering et « correspondant de guerre » plus ou moins chargé, par chantage de son ombre, d’espionner les troupes d’occupation en France, noue une idylle avec une jeune Française, fille d’un cafetier de Lyon, dont le frère est dans la Résistance. Parce que cela lui permet de semer à tous vents le verbe de son idole, il se laisse persuader de collaborer aux tentatives de démoralisation des troupes dont il fait partie en lisant quelques-unes de ses pages préférées au micro de leur radio clandestine. Ses interventions sont enregistrées lors de promenades en barque sur le Rhône ou autour de l’Île Barbe, pour éviter les oreilles qui traînent (il y a aussi beaucoup de promenades en barque dans Fontane), précautions qui n’empêchent cependant pas que tout le noyau de résistants se fasse arrêter, torturer et tuer, non par les Allemands déjà en pleine déroute mais par la milice.

Replié avec le reste des troupes, Fonty ignorera toujours que sa Madeleine est enceinte, qu’elle sera tondue à la Libération, peut-être par ceux qui avaient tué son frère, promenée par les rues affublée d’une pancarte « pute à boches », et qu’elle se réfugiera, rompant avec tout et tous, dans une masure en ruines des Cévennes, où elle mettra une petite fille au monde avec la seule aide d’une vieille cueilleuse de champignons, et où elle vivra jusqu’à sa mort dans le souvenir de son amoureux et de son culte de Fontane. Masure où viendra un jour pourtant la rejoindre sa petite-fille, Nathalie, qui voudra porter son nom à elle - Madeleine -, apprendra l’allemand, étudiera l’œuvre de Fontane, en fera le sujet de sa thèse de doctorat, et ira jusqu’à profiter du procès Barbie pour faire attribuer à « son grand-papa » une légion d’honneur (pour faits de résistance) qu’on n’ira pas jusqu’à lui remettre officiellement – elle devra s’en charger en privé – et qu’elle lui épinglera, à leur première rencontre, au cours d’une promenade en barque autour de l’île Rousseau. Ah, les promenades en barque chez Grass et chez Fontane ! Mais voilà que j’anticipe encore…

Non seulement Fonty ne se doutera de rien mais il n’essayera pas non plus de s’inquiéter de sa belle. Il faut dire que, rentré dans un Berlin dévasté, après des mois passés dans un camp de prisonniers, il y trouvera son premier fils, mis au monde peu avant sa première fille par une fiancée qui l’attendait et qu’il épouse d’autant plus volontiers qu’elle porte le même prénom que la femme de Fontane et qu’elle vit dans l’appartement d’une sienne tante, miraculeusement resté debout. Ils auront d’autres garçons et une fille. Les garçons, en vacances à l’Ouest au moment de l’érection du mur, choisiront d’y rester et deviendront de parfaits étrangers pour leur père. Pire : des étrangers hostiles. Seule la fille lui restera, qu’il identifiera, bien sûr, à celle de Fontane.

Mais Fonty nourrit encore d’autres fantasmes : parce que le vrai Fontane a vécu une partie de sa vie en Angleterre et s’est un peu voulu le Walter Scott allemand, il ne fait pas que se rêver à Londres ou sur les bords de lochs écossais, il essaie vraiment d’y aller, tentative d’évasion à laquelle son « ombre diurne et nocturne » a tôt fait de mettre un terme et qui n’est pas sans rappeler celle, avortée aussi, du jeune Frédéric II.

Mais les parcours parallèles de Théo Wuttke et de Theodor Fontane ne sont que le moyen par lequel Günther Grass a produit son Nième chef d’œuvre. Ce qu’est en réalité Toute une histoire, c’est LE grand livre qui témoigne pour les siècles futurs de ce que furent la chute du mur de Berlin et la réunification subséquente de l’Allemagne. Il témoigne aussi de l’aversion extrême de l’auteur pour une réunification qui ne fut en réalité qu’une brutale annexion ressemblant bien fort à une colonisation intérieure. La violence du lynchage des « puissances conformes » fut à la mesure de la violence de son rejet.

 

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Treuhand et Paternoster

Le roman de la « réunification » de l’Allemagne est une tragédie en prose. Comme toute tragédie, elle a son chœur grec, à savoir, les narrateurs anonymes …

 

« Nous autres qui, aux Archives, sommes les survivants parmi les esclaves voués aux notes en bas de page. »

 

… qui tiennent un discours tantôt collectif tantôt individuel – au masculin ou au féminin –, annoncent l’action, la racontent ou la commentent, tandis que Wuttke-Fonty, qui a été repêché par les nouveaux maîtres (la Treuhand, société fiduciaire chargée de liquider c’est-à-dire de privatiser pour des clopinettes les biens publics de la RDA), monte et descend les dossiers à détruire ou récupérer, à bord du Paternoster.

 

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Autre invention géniale de Grass, cet ascenseur à la fois vertical et circulaire – monte-charge des Archives secrètes – qui tient ici le rôle de la roue de la fortune chère aux artistes du Moyen Âge et de la Renaissance, où Fonty et « Nous des Archives » voient tour à tour monter et descendre les bottes cirées à s’y mirer du Reichsmarschall Hermann Goering, Walter Ulbricht et sa barbichette, et enfin, après une kyrielle d’apparatchiks, le costume trois-pièces made in London du patron occidental de la Treuhand, tous apparaissant et disparaissant par petits bouts, au fur et à mesure que s’élève ou que redescend le Paternoster.

Soit dit en passant…

 

« … cela [la Treuhand] faisait revenir en grâce un mot qui avait déjà revêtu autrefois une considérable importance – pendant toute la durée du IIIe Reich, qui partout avait mis les biens et la fortune des Juifs d’Allemagne sous Treuhand, sous administration fiduciaire. »

 

Raccourci saisissant, dit Goytisolo, qui ajoute : « En même temps, il se voyait lui-même atteindre sa cabine ascendante à différentes époques. Il comprenait la mécanique du changement sous la forme d’un ascenseur inlassable toujours prêt à offrir ses services. Tant de grandeur. Tant de descentes. Tant de fins et de commencements. »

Ce « désenchantement lucide » pousse Fonty à exprimer une vue des choses qui semble de plus en plus être celle de son auteur :

 

« Sept mille privatisations programmées et deux millions et demi de postes de travail menacés […]  Ne peut-on pas comparer ce qui se passe aujourd’hui à la terreur, à la guillotine et au vertueux Comité de salut public ? Des millions de travailleurs et d’employés sont soumis à un processus de décapitation en vertu de quoi on ne coupe plus leur tête aux individus, mais leurs ressources, en supprimant leur poste de travail sans lequel ils sont sans tête, du moins dans ce pays. »

 

On lui pardonnera cette phrase et ce Comité de salut public guillotinant les pauvres comme un vulgaire sommet de Davos, tant il est vrai que nul n’est absolument indemne d’idées reçues, puisque même Kropotkine…

 

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Pourquoi la mariée pleura

Un des moments forts du livre, qui en compte beaucoup, est le mariage de Martha, la fille de Fonty, que son père appelle « Mete », dans le quartier berlinois de Prenzlauer Berg, peu de temps après l’union monétaire, où toute la parenté de l’Est et de l’Ouest est rassemblée. C’est un chapitre d’anthologie.

Cette jeune femme de 38 ans, enseignante à poigne, ex-membre du Parti, a fini par se trouver un mari quand personne n’y  croyait plus. Le marié est un homme d’affaires dans la cinquantaine, grand repreneur et promoteur immobilier sous le soleil capitaliste.

Les fils éloignés n’ont pas trouvé d’excuse pour s’abstenir (plus de mur !). Friedel, qui a participé au mouvement estudiantin de 1968, brandi le petit livre rouge de Mao et distribué des posters de Che Guevara avant de se faire une situation comme chef d’une maison d’éditions théologiques, fustige avec énergie « ces criminels » de l’Est qui ont « foutu la jeunesse en l’air », et la responsabilité que portent  (suivez mon regard)  les écrivains et les intellectuels de la RDA qui ont servi « l’État (stalinien !) de non-droit ». Il s’avèrera par la suite que la seule préoccupation de Friedel, comme il est de règle chez les prédateurs de l’Ouest, est de faire du fric, dans son cas, d’imposer la revendication de sa maison d’édition à la propriété du terrain de l’ancienne maison mère de Magdebourg, c’est-à-dire de renouer avec l’état des choses au temps du IIIe Reich.

La noce est réunie dans un restaurant appelé Les Salons  Offenbach, où les murs sont ornés de photos dédicacées de chanteurs connus (d’Allemagne de l’Est) et où les plats portent des noms d’opérettes célèbres  (magrets de canard « Belle Hélène »,  filets « Barbe-Bleue », glaces « Vie parisienne », etc.)

Martha-Mete, quoiqu’élevée dans le matérialisme historique, a exigé de se marier à l’église après s’être convertie au catholicisme, ce dont seuls son père et sa mère ne se sont pas formalisés.

Et voilà que le père Bruno Matull, qui l’a préparée à sa conversion et vient de bénir son mariage, se lève et se lance dans ce qu’il faut bien appeler une confession publique d’un genre qu’on n’a plus vu depuis les débuts du christianisme. Il est malheureux et bourrelé de scrupules, car il n’est même plus sûr de sa propre foi et se demande s’il avait bien le droit d’embarquer une femme sans méfiance sur un terrain qui se dérobe de plus en plus sous ses propres pieds. Il est parti pour des heures et ses voisins de table qui, il faut bien le dire, n’en ont vraiment rien à cirer, forcent physiquement le rabat-joie à s’arrêter : « Maintenant, asseyez-vous monsieur le curé ! » Oui, oui, bien sûr, on a compris, tiens, buvez donc un coup.

Mais voilà que la mariée fond en larmes. Ce n’est pourtant pas son genre. Et, non, elle n’est pas triste, non, elle ne sanglote pas. Ses larmes coulent juste, silencieusement, comme une rivière en dégel, et elle dit :

 

« Écoutez, vous tous, et toi aussi Friedel. Et ne vous faites surtout pas de souci, je pleure de bonheur. C’est ça que je voulais entendre, et pas un pieux ronron. Ah, comme je suis heureuse que ce soit sorti, au lieu de formules toutes faites. Je vous remercie, père Matull. Je me doutais bien d’avance, en principe, que ça ne se passerait pas tout seul, de sortir du Parti pour entrer dans l’Église. J’ai été assez longtemps convaincue dur comme fer pour ne pas me faire d’illusion là-dessus. Heinz-Martin le sait, que je croyais que notre république était la meilleure des deux. Même nos objectifs révolutionnaires, j’y ai cru assez longtemps… Plate-forme idéologique, discipline… Esprit de parti, évidemment nécessaire… Tu peux me croire, Friedel, il n’était pas question de douter. C’est pour ça que j’ai dit dès le début à Heinz-Martin, dès que c’est devenu sérieux entre nous, quand nous nous sommes revus en Bulgarie, ou ailleurs à l’hôtel : si effectivement je me convertis, ce ne sera pas parce que ta famille y tient absolument, ce sera uniquement parce qu’il faut que j’apprenne enfin à douter de façon positive. Car l’autre truc, hein, cette fichue foi jusqu’au boutiste qui nous a foutus en l’air, jusqu’au moment où notre république n’a plus rien été qu’une garderie, je la connais. Cette sorte de foi, on me l’a inculquée, je la connais par cœur, inutile d’en rajouter. Exactement ! Je la sais comme la table de multiplication que j’apprenais aux gosses année après année. Mais en matière de doute, j’ai besoin de leçons particulières, en principe ; j’ai beaucoup à rattraper, encore aujourd’hui. Et c’est peut-être pour ça que je suis si heureuse maintenant. Car jamais je n’avais entendu dire les choses aussi clairement que monsieur le curé tout à l’heure, même pas quand il m’apprenait le catéchisme. “Dieu n’existe que dans le doute !” Je vous le dis, tous : si nous avions permis à temps quelque chose comme ça à notre socialisme, hein, une bonne dose de doute, eh bien peut-être qu’il en serait tout de même sorti quelque chose. Tu ne penses pas, Friedel ? Toi qui d’habitude es si friand de vérité. Tu ne penses pas, Papa ? Il a bien dit cela, monsieur le curé. Tous tes pasteurs, Niemeyer, le pasteur Petersen et le surintendant Schwarzkoppen, ou encore le pasteur Lorenzen, prétendu socialiste [personnages de Fontane, nda], ils n’auraient pas fait mieux, ils n’auraient su mieux dire. Exactement ! Même Schleppergrell, dans Irréparable encore, et pourtant c’est quelqu’un ! Non ? » (pp. 249-251)

[Évidemment le père Matull n’a pas dû lui parler des dogmes… du « Fils vrai Dieu, engendré et non créé, consubstantiel au Père », du « Saint-Esprit consubstantiel aussi », de « Marie Mère de Dieu », de la « Transsubstantiation », de l’« Immaculée Conception de Marie », de son « Assomption » et de l’« Infaillibilité des papes », (je dois en oublier…).]

 

Il y a là trois pages sur le doute, qui font passer Günter Grass du statut de romancier à celui de philosophe, dans un pays qui en est pourtant déjà riche.

Avant lui, Friedrich Nietsche n’avait-il pas dit : « L’ennemi de la vérité, ce n’est pas le mensonge, ce sont les convictions » ?

 

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Bouvard et Pécuchet ?

Grass affirme avoir voulu donner, avec ce livre, une relecture de Bouvard et Pécuchet. Mais on se tromperait je crois très fort en prenant Fonty et son ombre pour une réédition du célèbre duo. C’est bien plutôt dans les deux Allemagnes, ou plus justement encore dans l’Allemagne et la France qu’il faut voir la réincarnation parfaite des deux niquedouilles de Flaubert, elles qui se sont lancées, depuis deux siècles, dans une entreprise catastrophique après l’autre, sans se fatiguer jamais de recommencer à foncer dans les murs. Que ce soit la République fédérale s’engouffrant dans le libéralisme autoritaire à l’exemple de l’oligarchie US ou la République démocratique s’alignant comme un seul homme derrière le collectivisme à poigne du grand voisin soviétique, lequel d’ailleurs s’était lui-même planté en préférant les fantasmes de Babeuf à l’exemple de Robespierre, plus ingrat il est vrai quand on préfère les raccourcis… Mais les deux pays, intérieurement unis ou désunis comme la France du temps de guerre ou l’Allemagne du temps de « paix »…

 

« Mais les Allemands – dès que quoi que ce soit commence – se divisent toujours en deux parties » [Et les Français, alors !!!]

 

…n’ont rien fait depuis deux siècles que se prendre des gamelles pour aussitôt se lancer dans une « expérience scientifique » nouvelle. Ne comptons, pour ne pas remonter trop loin, que la coalition germanique contre la Première République, que les deux odyssées napoléoniennes, que l’écrasement sans vergogne de la Commune, que l’unification de 71 sous le signe du militarisme luthérien le plus robotique, que les colonisations en cascades de la IIIe République, que le Front Populaire préférant les congés payés à l’Espagne, que l’illusion du Reich millénaire, etc, etc, jusqu’aux actuelles fredaines otanesques conjointes !

C’est l’honneur de Grass d’avoir mis les pieds dans le plat en retournant deux siècles d’histoire officielle pour plaquer sans pitié leur vrai portrait sous les yeux de ses compatriotes. On comprend qu’ils lui en aient voulu et pas seulement les maîtres du jour !

Goytisolo a cent fois raison de dire que « Décliner son appartenance sur le mode du refus est une entreprise périlleuse et ingrate. Mais l’art ne peut surgir que du refus et de la révolte contre l’histoire officielle, ses institutions et ses mythes protecteurs. »

 

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Ah, la France…

Comme Andreï Makine et pas mal d’autres, Günter Grass a eu de la France une vision idyllique.

C’est que, tout comme l’Allemagne n’en finit pas d’être vouée aux Gémonies pour ses douze ans de nazisme, la France n’en finit pas d’être idéalisée pour ses cinq ans de révolution, qu’elle n’a pourtant eu de cesse, depuis deux cents ans, de renier de toutes les façons.

À l’exemple de Marat, qui couvrait de louanges les hommes publics, pour ne réclamer – opiniâtrement – leur tête que lorsqu’ils s’avéraient irrécupérables, il est peut-être bon que Makine et Grass fassent l’éloge d’une France qui n’existe plus, dans l’espoir insensé – mais qui sait ? – qu’elle se relèvera, comme le mendiant auquel Baudelaire préconisait de donner des coups de pieds pour qu’il ait enfin la dignité d’agresser les passants repus au lieu de les implorer.

 

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Moralité ?

On sait que, déjà dans Rencontre en Westphalie, Grass avait défendu – et fait reconnaître par les personnages concernés – deux points de vue qui semblent avoir été chez lui des convictions :

– Les intellectuels sont tous vendus de manière ou d’autre, sinon ils n’existeraient pas.

– Quoi qu’ils en disent et quoi qu’on en pense, ils ne pèsent jamais sur les événements de leur temps.

Il arrive, cependant, que certains d’entre eux engendrent des oeuvres d’art capables de traverser ces événements et quelquefois de leur survivre, voire de les transcender.

Quoi qu’il en soit, Grass récidive dans Toute une histoire. Ses deux héros, Fontane et Fonty, font eux aussi ces mêmes constatations, quoique non sans amertume.

On peut cependant dire qu’il n’a pas toujours pensé de même, sinon, que signifierait son long parcours politique en compagnie de Willy Brandt, et même, son soutien, encore, en 2003, à propos de la guerre d’Irak, à Gerhard Schröder, qu’il a vraiment cru opposé par principe à toute guerre allemande ? (« Bouleversés, impuissants mais pleins de colère nous sommes témoins du déclin moral de la seule puissance mondiale dominante, conscients que la folie organisée aura une conséquence certaine : l’encouragement de la croissance du terrorisme, d’une nouvelle violence et contre-violence ».  Pas mal vu, il y a quatorze ans.)

 

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Faut-il y voir l’influence de Fontane ?

On sait que Fontane, qui était, je l’ai dit, un peu monté sur les barricades de 1848, comme Baudelaire le ferait en France sur celles de 1871, s’était presque aussitôt renié en entrant au service de la presse conservatrice (« Aujourd’hui, je me suis vendu à la réaction pour trente deniers mensuels […] Il est décidément impossible de s’en tirer en restant honnête. »). Et Grass lui-même n’a-t-il pas accepté son prix Nobel ?

Mais il y a plus gros à parier que ces constatations désenchantées n’ont pour origine que le retour d’une partie au moins de l’Allemagne à ses vieux démons, quelles qu’aient pu être les expériences passées et les efforts, justement, des intellectuels, dont il fut avec Arno Schmidt, Heinrich Böll, Anna Seghers, Uwe Johnson et Christa Wolf.

 

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Theodor Fontane

 

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Il n’est pas sans intérêt de savoir que Toute une histoire est dédié par Günter Grass à son épouse Ute, « qui a une passion pour F. » et que par ailleurs :

 

« Pour ma part, tout au moins, qu’il me soit permis d’avouer qu’aucun écrivain du passé ou du présent n’éveille en moi ce ravissement immédiat et instinctif, cet amusement spontané, cet intérêt chaleureux, cette satisfaction que j’éprouve à chaque vers, à chaque ligne de ses lettres, à chaque bribe de ses dialogues. »

Thomas Mann, « Le vieux Fontane », in Dictionnaire des œuvres

 

Mais qui était au juste Fontane ?

Un descendant, on l'a vu, d’émigrés huguenots du Languedoc nommés Fontaine. Fils de pharmacien. Pharmacien lui-même à Neuruppin pendant 13 ans, mais sans goût pour la pharmacie. Décidé un beau jour à tout plaquer pour vivre de sa plume, chose plus facile à décider qu’à faire. D’abord poète, membre d’une association d’hommes de lettres appelée le Tunnel sur la Spree, attiré par les idées nouvelles et les mouvements sociaux jusqu’à l’épisode de 1848 (les Lumières et la Révolution française n’étaient pas loin), puis critique, surtout théatral – il occupera, pour le Vossische Zeitung, pendant des décennies, le fauteuil 23 du Théâtre Royal. Il se rendra surtout célèbre par ses Wanderungen durch die Mark Brandenburg (« Promenades dans la Marche de Brandebourg » 1862-1882) et n’entamera son œuvre romanesque qu’arrivé à l’âge de 60 ans.

« Romancier peu lu », dit Grass, et difficilement classable. Bien qu’elle soit morte avant sa naissance, mais sans doute parce que leurs romans se passent dans la bonne société et qu’il y est beaucoup question des relations entre hommes et femmes, on l’a comparé à Jane Austen. On ne peut pas rêver pire hérésie. Si Fontane romancier s’apparente à quelqu’un, c’est plutôt à Marcel Proust, dont toute l’œuvre se déroule également dans une société privilégiée, et qui, lui aussi, la dépasse, en plongeant si profondément dans le comportement humain qu’il en devient universel. Cependant, quand la muse de Fontane quitte l’aristocratie prussienne pour s’aventurer dans la bourgeoisie marchande (Frau Jenny Treibel), on pense à Balzac. Et enfin, ce n’est pas sans raison que son chef d’œuvre, Effi Briest, a été comparé à Madame Bovary. Tout cela est assez loin, on le voit de la spécialiste anglaise des jeunes filles à marier et co-fondatrice de la « Ligue anti-jacobine et contre les partageux » qui applaudit à la persécution et à la déportation des romanciers jacobins anglais, ses confrères, et à la destruction de leurs œuvres, car il n’y a pas qu’Hitler qui ait fait détruire des livres.

Enfin, le fait qu’il ait entamé son œuvre romanesque à soixante ans apparente Fontane – et pas seulement sous ce rapport – à John Cowper Powys, lequel en eût été – en a peut-être été – ravi. D’autant que Fontane nourrissait la plus vive admiration pour Walter Scott et qu’on lui doit un long poème sur l’histoire de l’Écosse : Archibald Douglas, dont pas moins de trois versions circulent sur le net, enregistrées par trois acteurs différents.

À bien y regarder, le fond de l’œuvre de Fontane romancier est la nature humaine aux prises avec la société, se débattant pour échapper à son oppression, seulement pour découvrir en fin de compte qu’il est impossible d’exister en dehors d’elle.

En Allemagne, il est « l’Immortel ».

Bien que ses personnages et, semble-t-il, lui-même, n’aient pas été exempts des travers antisémites chers à la Prusse pure et dure, on a découvert après sa mort qu’il avait entretenu, pendant des décennies, avec l’intellectuel juif Georg Friedlaender, une abondante correspondance, dans laquelle il s’épanche à cœur ouvert et défend des opinions que le reste de son œuvre ne laissait pas soupçonner. Comme, par exemple, cette foi aveugle dans « le quatrième état » dont il ne doutait pas qu’il allait enfin, lui, changer les choses.

 

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Statue de Fontane à Neuruppin

 

Dans Toute une histoire, Grass brode une très belle variation sur ce thème, en faisant correspondre Wuttke-Fonty avec un certain Freundlich, juif né au Mexique de parents communistes réfugiés et devenu, après la guerre, dans la RDA berceau de sa famille, un juriste de réputation internationale qu’on venait consulter de l’étranger, et qui se voit en butte, du fait de la réunification, à de nouvelles brimades et humiliations, non plus en tant que juif cette fois, mais en tant que citoyen de la République des Ouvriers et des Paysans, car il faut que tout ce qui ait été de l’Est soit décrété nul. Expérience et titres, désormais, ne servent plus à rien : il lui faut repasser des examens comme s’il était encore un jeune blanc-bec étudiant, subir des interrogatoires, passer des tests qui seront négatifs il le sait :

 

« Évalués pour être dévalués ! Il s’agit qu’il n’y ait plus de traces, que tout n’ait servi à rien ! Tout n’est plus bon que pour la ferraille, comme si on n’avait rien enseigné ni rien vécu. Comme ces petites miettes qui restent sur le papier quand on a passé la gomme ! » (p. 293)

 

Il a deux filles, jeunes, belles et brillantes, à qui tout le monde, y compris lui-même, conseille d’émigrer… au Canada par exemple. Mais c’est en Israël qu’elles veulent aller. Il sait que c’est une erreur, pire, une faute qui ne peut que finir très mal, mais il sait aussi que, quoi qu’il fasse, il ne les convaincra pas. Ce que sait la vieillesse ne sert pas à la jeunesse.

Il finira par se suicider. Fonty, en rentrant chez lui, trouvera sur la table de la cuisine un télégramme : « Quand la vie se tait, le désir aussi… », et il comprendra tout de suite.

 

 « Ce n’est pas que pour les juifs qu’il n’y a plus de place ici » mais il dit : « Hé bien, le monde est vaste ! »

[…] « La victoire sur le communisme a rendu  fou la capitalisme. C’est pourquoi je voulais instamment conseiller à Eckhard Freundlich, peu avant qu’il ne s’ordonne de quitter la vie, de prendre la tangente comme moi : “On ne peut plus rester en Allemagne”. » (pp. 549 et 561).

 

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La philosophie d’Emmi Wuttke

Un des plus beaux personnages de femmes de Grass, toutes œuvres confondues, est celui d’Emmi Wuttke, la femme de Fonty.

Des lecteurs superficiels ou pressés pourraient la prendre pour une grosse berlinoise plutôt accommodante mais sans grand caractère. À mon avis, ils auraient tort. Car ce qui caractérise Emmi Wuttke, c’est qu’elle est un être essentiellement bon, sans la moindre mièvrerie ni le plus léger sentimentalisme. Elle est bonne par nature et même sans le savoir, comme le sont par exemple, chez Fontane, le pharmacien Gieshüber et la servante Roswitha d’Effi Briest.

Emmi Wuttke se plaint tout le temps de choses variées et de maux divers, n’ignorant pas que ses plaintes n’intéressent personne mais sachant d’instinct qu’elles enveloppent les autres d’une chaleur dont ils ont besoin. Elle est sans malice et son intégrité désarme jusqu’aux calculs les plus retors du maître manipulateur Hoftaller. Ainsi, lorsqu’il veut faire chanter sa « cible » en le menaçant de révéler à l’épouse l’existence de la petite-fille de la main gauche née en France dont l’arrivée est imminente, il s’aperçoit qu’Emmi a tout deviné…

 

« En tout cas mon Wuttke sautillait dans la cuisine en criant : “J’aurais bien envie de faire une promenade en barque ! Tu n’as pas envie Emilie ?” […] Et comme il n’arrêtait pas d’en parler, j’ai fini par faire le rapprochement. Parce que dans les lettres qu’il m’envoyait de France par la poste aux armées, à la fin, il était aussi toujours question de promenades en barque, et comme c’était bien le canotage, et même un poème… Je me suis dit, tiens, tiens, c’est louche, il y a anguille sous roche. »

 

… selon elle, ce sont des choses qui arrivent dans les guerres – et non seulement elle a deviné, mais elle ne nourrit aucune jalousie rétrospective à l’égard de sa défunte rivale et Madeleine, l’étudiante française si différente de sa propre fille, devient dans l‘instant pour elle « notre Marlène ».

Femme peu intellectuelle, on ne peut pas dire qu’elle soit ou se croie philosophe, mais « prendre ce qui vient et faire pour le mieux » pourrait résumer son comportement tout le long de sa vie. Qui osera dire que ce n’est pas une philosophie et qu’elle n’est pas défendable ? Qui osera dire que ce n’est pas celle qu’a fini par adopter Günter Grass à la fin de son parcours ?

Côté personnage féminin, Madeleine n’est pas mal non plus. Les choix qu’elle a faits prouvent un certain caractère et une bonne dose d’intégrité. Elle a abordé très tôt le problème grand-paternel en s’adressant aux Archives du temps de la République des Ouvriers et des Paysans, pour obtenir d’abord des précisions sur Fontane au prétexte de sa thèse, ensuite sur son spécialiste. Le problème de l’attribution de la légion d’honneur est d’abord débattu en secret – entendez, à la Stasi – jusqu’à ce que la chute du mur finisse par simplifier les choses.

À part cela, elle est un peu trotskiste – personne n’est parfait, surtout à 26 ans – et en train de mettre fin à une relation difficile avec un professeur marié. Si elle est, à propos de l’Immortel, sur la même longueur d’ondes que son grand-père, elle ne comprend pas ses réticences devant la réunification en cours. C’est que « Une et Indivisible » ne sont pas de vains mots pour elle.

Bref, Madeleine est autant qu’on peut l’être l’incarnation de cet « esprit français » si cher à Makine qu’Emmi Wuttke personnifie ce que l’Allemagne a de mieux. Ensemble, ces deux femmes, qui forcent indirectement l’espion bicentenaire à émigrer, représentent ce à quoi aspirait Günter Grass : une union paisible de son pays avec la France plutôt qu’une réunion des deux Allemagnes dans des conditions aussi désastreuses.

Il a pu croire son rêve réalisable lorsque, en 2003, Gerhard Schröder a paru devoir poursuivre avec Dominique de Villepin (et Vladimir Poutine au nom de la Russie) , une politique commune contre la guerre d’Irak. Ses espoirs ont été déçus. Les nôtres aussi. Nous nous sommes tous retrouvés avec des Merkel, des Sarkozy, des Hollande (je vous passe les Belges) et une multiplication de guerres d'agression toutes plus honteuses les unes que les autres.

Imaginez un moment M. Oberlin président de la République et Mme Wagenknecht chancelière… quelles grandes choses ne pourraient envisager les deux pays… quel courage cela n’insufflerait-il pas au quatrième état perdu dans les sables boueux du populisme ou de l’à quoi bonisme ?

Mais pourquoi désespérer ?

« Bon espoir y gist on fond » estimait Rabelais, « comme en la bouteille de Pandora ».

Essayons de le croire. Et vive la méthode Coué !

 

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Du coq à l’âne, vraiment ?

Dans une merveille de petite nouvelle en quatre chapitres intitulée « Les chaussures neuves » Andrea Camilleri vient de réussir, par le moyen d’une famille de paysans siciliens laborieux et honnêtes, donc pauvres, à nous balancer sous le nez le fascisme, le nazisme, les exploits bombardiers collatéraux des Alliés occidentaux dans les pays « libérés », la deuxième Bérézina et les profondes balafres laissées par les guerres dans la chair du quatrième État. Il y prouve en outre, sans se forcer, que si ‘Ngilino Sgargiato et Emmi Wuttke ne sont pas du même sang, ils sont de même étoffe.

NB. Camilleri, qui est de la génération de Günter Grass, fait partie, avec Fontane et Powys, mais aussi Saramago, du cercle très fermé des écrivains qui ont entamé leur oeuvre romanesque à l'âge de la retraite.

 

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La philosophie politique de Grass

On pourrait croire d’abord qu’elle s’identifie à celle de Fontane (« Je sens grandir cette question : À quoi bon ? ») mais la patrie de l’auteur d’aujourd’hui n’est plus, en tout, celle de l’auteur d’hier. Celle de l’auteur d’aujourd’hui, avec ou sans la France, va se trouver, qu’elle le veuille ou non, prise dans les métamorphoses que se prépare à subir tout le continent.

Or, pour Fonty, le sort de Berlin est scellé, elle sera au tiers turque, au tiers juive et au tiers musulmane. Il ne le déplore ni ne s’en réjouit. Il constate. Il y a peu de chances pour que le sort de l’Europe – de l’Atlantique à l’Oural – soit très différent.

Il est de plus en plus courant ces temps-ci de parler de « fin de l’Occident » – dieu me tripote, je l’ai fait moi-même – et, d’en faire un paquet-cadeau avec le « naufrage de l’Europe ». Laissons de côté le déclin de l’Occident, trop vaste sujet. Mais je me demande si des tas de bonnes âmes ne confondraient pas, exprès ou non, l’Europe avec l’Union européenne.

Grass ne peut pas avoir ignoré comment s’est faite l’Europe et combien de fois elle a changé de nature, de forme et de visage. J‘ai parlé, au début de ce papier de « transformation terrible de leur patrie », de « fin inéluctable du monde qui leur est connu » et d’ « avènement inimaginable d’un autre ».  Que la fin de notre monde soit inéluctable, seuls les inconscients peuvent encore l’ignorer ou s’obstiner à le refuser. Quant à imaginer ce qui le remplacera, qui le pourrait ? Grass ne le pouvait pas plus en 1995 que nous ne le pouvons aujourd’hui. Quel comportement adopter, face à une pareille inconnue ? Pourquoi pas celui d’Emmi Wuttke «  Prendre ce qui vient et faire pour le mieux » ?

Lors d’une de ses nombreuses promenades au Tiergarten, qui l’amènent le plus souvent à s’asseoir sur un banc abrité d’un sureau, face à l’île Rousseau, ainsi nommée en l’honneur de « cet acharné pédagogue et homme des lumières », Fonty médite là-dessus…

 

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L’île Rousseau – Tiergarten, Berlin

 

«  … alentour, tout n’était que verdoiement de mai, des millions de bourgeons s’ouvraient à vue d’œil, et les chants d’oiseaux formaient un mélange si riche que même le merle avait du mal à faire entendre ses strophes. Derrière son dos, le sureau commençait à s’épanouir en éventails. Et comme autour de l’île Rousseau, l’eau était tellement pleine d’une vie stimulante, Fonty se vit tenté de vivre à nouveau le rêve de Lenné en épisodes à suivre, comme si rien ne s’était passé, comme s’il n’y avait eu ni la guerre ni la dévastation, comme si ce parc avec tous ses paysages allait perdurer dans l’intacte beauté qui avait toujours été son régal et son refuge ; mais voici que d’un coup tout lui parut étranger : surgies d’un autre monde, deux enfants, deux petites Turques aux foulards strictement noués, étaient debout devant lui et son banc du Tiergarten, sur lequel il se croyait assis depuis ses premières années de pharmacie.

Les deux petites filles avaient des regards graves. Elles pouvaient avoir dix ans, ou peut-être déjà douze. Même taille et même sérieux, car elles le regardaient sans faire mine d’accepter son sourire. Comme elles ne disaient rien, il ne voulut pas davantage se risquer à prononcer un mot. Rien que des chants d’oiseaux et des appels lointains qui résonnaient sur l’eau. Très loin, la rumeur de la ville. Le face-à-face dura longtemps, entre Fonty et les petites Turques. Leurs foulards encadraient de sombre leurs visages ovales. Quatre yeux restaient fixés sur lui, cillaient lentement. Même le merle finit par se taire. Fonty s’apprêtait à faire une phrase gentiment interrogative, afin de rompre le silence, quand l’une des filles dit, dans un allemand à peine teinté de dialecte berlinois : « Pourriez-vous, je vous prie, nous dire l’heure qu’il est ? »

Tout fut aussitôt moins étrange. Fonty fouilla sous son manteau et tira sa montre de gousset, dont il fit sauter le couvercle d’or ; sans avoir besoin de recourir aux lunettes, il lut l’heure qu’il était et il la dit aux filles, qui remercièrent en esquissant la petite révérence d’usage en Allemagne, puis se retournèrent et s’éloignèrent, ou plutôt, après quelques pas, s’enfuirent comme pour mettre vite en sécurité cette heure qu’on venait de leur donner. (pp. 103-104)

 

Si profondes que soient les transformations qui l’attendent, un continent qui accouche d’un Günter Grass n’est pas un continent fini.

 

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Deux extraits

L’un tout au début, l’autre tout à la fin du livre

 

1989. Le mur vient de tomber. Wuttke-Fonty accepte que son ombre-diurne-et-nocturne l’invite au restaurant – à Berlin Ouest ! – pour fêter son 70e anniversaire.

    C’est donc ce qu’entendait Fonty par « du genre écossais ». Le McDonald’s était plein comme à l’habitude. Un peu en biais par rapport au long comptoir et aux six caisses, ils trouvèrent cependant une table pour deux d’où l’on pouvait encore apercevoir les autres salles. Ils occupèrent leurs chaises avec leurs chapeaux, Fonty y ajoutant sa canne. Hoftaller ne se séparait jamais de sa serviette.

    Ils firent la queue à la caisse cinq et durent se décider rapidement, car le regard interrogateur de la caissière qui, comme tout le personnel, portait casquette verte, cravate verte et chemise vert clair, et qui, d’après le badge accroché au-dessus de son cœur, se nommait Sarah Picht, exigeait qu’on commandât, et immédiatement.

    Après un coup d’œil sur ce qui était fort lisiblement offert avec indication des prix, Fonty estima trop coûteux le Super Royal TS à 5,95 marks Ouest et fit choix d’un chesseburger et d’une portion de chicken McNuggets. Hoftaller hésita entre le Evergreen Menu – Hamburger royal TS, portion moyenne de frites, boisson moyenne sans alcool, tout ça pour 7,75 marks seulement – et juste un McRib, mais préféra finalement le hamburger à deux étages appelé BigMac, avec un milk- shake goût fraise ; Fonty prit un gobelet de Coca-Cola. Il choisissait avec l’assurance qu’aurait eue un vieil habitué du McDonald’s. Il conseilla à Hoftlaller, qui après tout payait pour eux deux, un supplément : des frites à la sauce moutarde. Lorsqu’on poussa vers chacun son plateau sur le comptoir, Fonty eut droit à deux sortes de sauce – dont l’une s’appelait barbecue – pour aller avec le chicken McNuggets. Sarah Picht sourit aux clients suivants.

    Puis ils s’assirent, et chacun mastiqua pour lui-même. Si l’un se débattait avec son BigMac, l’autre trempait avec aisance son chicken McNuggets tantôt dans une sauce, tantôt dans l’autre. Les frites se répartirent entre les deux. Ils mangeaient sans un mot et, quoique assis face à face, sans se regarder. Le Coca et le milk-shake diminuèrent. Les pailles n’étaient naturellement pas en paille, mais la viande promettait d’être à cent pour cent du bœuf, et les McNuggets panés du poulet. Ne sachant que faire de leurs chapeaux, ils les avaient sur la tête l’un comme l’autre. La canne de Fonty était accrochée au dossier de sa chaise. Ils s’écoutaient manger et écoutaient les autres manger.

    La clientèle qui emportait ses commandes, un grand nombre de jeunes, et aussi des trafiquants de devises, voilà ce qui mettait de l’animation ; mais nos deux hommes n’étaient pas les seuls représentants du troisième âge ou des « seniors »e, comme on disait à l’Ouest. On voyait debout ça et là des hommes et des femmes passablement fatigués, appartenant à l’univers de la gare, et qui venaient se chauffer chez McDonald’s ; et parfois, ils avaient même de quoi se payer une portion de frites. Une telle affluence aurait dû être bruyante, néanmoins toutes les salles n’étaient pleines que d’une rumeur assourdie.

    Fonty n’attendit pas d’avoir terminé son cheeseburger et ses chicken McNuggets. Entre deux coups de dents, il commentait les lieux tout en mâchant : les lampes en laiton au-dessus du comptoir, la hotte des cuisines rapides dont des panneaux vantaient les offres : un fish mac, 3,30 marks. Et il signalait la présence universelle, jusque sur la casquette verte de la caissière Sarah Picht, de l’emblème doublement ventru de la firme, et bientôt se laissait, par ce nom occidental en train de conquérir le monde et devenu symbole de salut, emporter bien loin dans l’espace et dans le temps.

    Lesté par le fardeau de temps qui lui pendait au cou, Fonty remonta d’abord aux MacDonald historiques et à leurs ennemis mortels, les Campbell. Il raconta, comme s’il y avait été, cette matinée glaciale de février 1692 où une bonne centaine de porteurs du kilt Campbell étaient tombés sur les MacDonald encore mal réveillés et avaient presque exterminé ce clan. Et du massacre de Glencoe il passa aux actuels empires économiques de ces deux grandes familles écossaises dont les noms s’inscrivaient sur la terre entière : « Vous ne voudrez pas le croire, Hoftaller, mais aujourd’hui il y a de par le monde à peu près treize millions de Campbell, et tout de même trois bons millions de MacDonald. Vous n’en revenez pas, même vous… »

    Et le voilà parti, en commençant par le fief d’origine de la société de fast food, le château d’Armedale. S’aventurant dans les landes écossaises au-delà de la Tweed. Assistant aux rendez-vous des sorcières dans le brouillard. Sur les traces de Marie Stuart, il proposait des excursions d’un château fort en ruine à un autre. Il pouvait désigner chaque clan par son nom et décrire chaque tartan jusque dans ses moindres nuances de couleurs. Aussi, une fois les dernières bribes de poulet nettoyées et rincées d’un fond de Coca, franchit-il la lande fouettée par les vents, longea de profonds lacs bleu nuit et se lança dans les strophes en cascades de ces interminables ballades que l’Immortel avait lues à ses frères du Tunnel sur la Spree, ses lieutenants et assesseurs en poésie : des vers que Fonty dénommait « mes ballades un tantinet poussiéreuses » et que parfois il évoquait en disant « nos ballades » comme si c’étaient des œuvres collectives.

    À la lutte meurtrière des MacDonald et des Campbell succéda sans transition la longue querelle entre les frères Douglas et le roi Jacques. Comme cherchant son élan, Fonty cita d’abord les chants des jacobites – « Les Duncan arrivent, les Donald arrivent… » – puis fit une incursion dans le cycle de romances tournant autour de Marie Stuart – « Le château d’Holyrood est silencieux et vide/Seul le vent de la nuit siffle entre ses murailles… » –, se retrouva soudain près des savetiers de Selkirk, et puis encore à Melrose Abbey pour convoquer une fois encore les Pherson, Kenzie, Lean et Menzie des chants des jacobites – « Et Jack et Tom et Bobby arrivent. Ils ont pris la fleur bleue… » Mais ensuite, lorsque la belle fille d’Inverness l’eut entraîné dans la sanglante lande de Drummossie et que le comte Bothwell eut abattu le roi, Fonty se dressa soudain comme à l’appel. Droit comme un i, il ôta son chapeau et le tint de côté, écarta de la main gauche les boîtes, les coupelles de sauce et le gobelet de carton avec sa paille, prit sa respiration et, d’une voix claire qui, en dépit de quelques tremblements, couvrait tout autre bruit, récita son Archibald Douglas. Les strophes se suivirent, les rimes s’enchaînèrent. Depuis l’attaque célèbre – « Je l’ai souffert sept ans, je ne le souffre plus… » – en passant par la prière du vieux comte – « Sire Jacques, un regard de clémence… » – « Un Douglas devant moi serait homme perdu… » – jusqu’à la perspective finale d’apaisement qui touche toujours le cœur même si elle falsifie l’histoire – « À cheval, partons pour Linlithgow, chevauche à mon côté ! Et nous y chasserons et pêcherons aussi joyeusement qu’au bon vieux temps… », il dit toute cette ballade qui figure dans chaque manuel scolaire ou presque : vingt-trois strophes sans se tromper une fois, sans trébucher et en mettant le ton. Même au moment le plus dramatique – « Dégaine donc et ne me rate pas, fais-moi mourir ici… » – il sut donner tout son effet poignant. Et pourtant ce n’était pas un comédien qui déclamait, non, c’était l’Immortel qui parlait.

    Rien d’étonnant à ce qu’on eût fait silence à toutes les tables. Personne n’osait mordre dans son cheeseburger ou son MigMac. Fonty fut ovationné. Jeunes et vieux applaudirent à tout rompre. De derrière le comptoir, la caissière Sarah Picht lança : « Super ! C’était super ! »

    Son numéro avait tellement enthousiasmé que deux filles plutôt tape-à-l’œil assises non loin de là s’élancèrent vers lui d’un pas sautillant, le serrèrent dans leurs bras et le couvrirent de baisers, comme en transe. Et un crâne rasé gonflé de bière et péniblement sanglé dans beaucoup de cuir à rivets, lui flanqua un grand coup sur l’épaule : « Ça décoiffait, p’tit père ! »

    Personnel et habitués n’en revenaient pas : on n’avait jamais vu ça chez McDonald’s. (pp. 29-32)

 

Theodor Fontane

Ballade d’Archibald Douglas

par Fritz Stavenhagen

(en allemand non sous-titré)

 


 

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Chose que la plupart d’entre nous ignorent parce que nous ne sommes pas curieux de l’histoire des autres : la jeunesse de Frédéric le Grand a été marquée par une tragédie. Le gros roi-sergent son père, homme de casernes, méprisait le goût de son héritier pour les livres, le latin, la flûte et les autres hommes. Il faisait peser sur lui une main de fer si insupportable qu’un jour le Kronprinz résolut de s’enfuir… chez son oncle George, à la cour d’Angleterre. Crime de haute-trahison, qu’on le prenne comme on voudra. Le projet fut éventé, l’héritier jeté dans une forteresse et son complice, le sous-lieutenant du régiment Gendarmes von Katte, déféré devant une cour martiale qui le condamna à la réclusion à perpétuité. Cette sentence ne fut pas du goût du monarque, qui la cassa et décréta que le coupable aurait la tête tranchée dans la cour de la prison où était enfermé le prince-héritier et sous ses yeux.

La tradition dit que, de la fenêtre de son cachot, lorsqu’il vit son ami amené devant le billot, le futur Grand Frédéric lui cria en français « Veuillez pardonner mon cher Katte, au nom de Dieu, pardonne-moi ! » et que Katte lui répondit en français aussi, « Il n'y a rien à pardonner, je meurs pour vous la joie dans le cœur ! », tandis que Frédéric envoyait un baiser à la tête qui tombait. Il devint plus tard le roi qu’on sait mais préféra toujours aux autres humains ses chiens, au point de vouloir être enterré avec eux. Sa volonté testamentaire ne fut pas respectée et les restes des deux monarques reposèrent, mais pas en paix, dans l’église de la Garnison de Potsdam, où Napoléon, en route pour Moscou, les alla voir…

 

8. Cercueuils en 1939 église de la Garnison.jpg

La crypte des deux rois en 1939. Le cercueil de Frédéric II à gauche, celui de Frédéric Ier à droite.

 

… jusqu’au jour où le chancelier Hitler, voyant l’Allemagne perdue, les fît transférer au fond d’une mine de sel pour qu’ils échappassent à la profanation des vainqueurs. Endroit d’où le chancelier Kohl les fit retirer en 1991, pour leur redonner des sépultures plus dignes, et respectueuses cette fois des volontés testamentaires, c’est-à-dire séparées.

Grande opération de comm' à laquelle assistent, de loin car il pleut, nos héros Wuttke-Fonty, sa petite-fille française et son ombre-diurne-et-nocturne « Monsieur Oftalère ». Cérémonie, disons-le, qui ressemble beaucoup plus au troisième enterrement de Descartes qu’au retour des cendres de Sainte Hélène. Avec déchaînement météorologique, grand concours de peuple et manifestations en sens divers selon les orientations politiques.

Fonty, Madeleine et Hoftaller ont donc vu la réinhumation en grande pompe de Frédéric Ier et ne verront pas celle de Frédéric II, puisqu’elle aura lieu « à Sanssouci, sans splendeur, sans pompe, de nuit », donc sans témoins, au son des tambours voilés. Et ils s’en retournent à leur Trabant (la pluie a cessé) à travers une Potsdam croulant sous les échafaudages, prise en mains occidentale oblige…

 

    Et devant l’un de ces échafaudages, il se passait quelque chose. Des comédiens, des mimes visiblement, étaient en train de représenter une pièce : on ne savait pas encore très bien si c’était une comédie ou une tragédie. Seuls quelques spectateurs, dont faisait maintenant partie le trio, formaient un demi-cercle plutôt clairsemé autour d’une estrade faite de barils métalliques recouverts de planches d’échafaudage. L’inscription qui figurait sur un petit bus Volkswagen garé sur le côté montrait qu’il s’agissait d’étudiants venus de Küstrin, qui depuis la fin de la guerre s’appelait Kostrzyn, pour célébrer à leur manière, en collants noirs et le visage blanc, le retour des ossements royaux. Pour l’instant, il ne se passait rien, seul un tambour résonnait, tantôt triomphal, tantôt traînant. Il devait suivre le déroulement du jeu. Plus tard vinrent s’ajouter des roulements et des coups isolés marquant la succession des scènes. Tout le reste devait être muet.

    Comme si c’était Fonty qui avait pris sous contrat cette troupe de comédiens polonais, ils donnèrent la tragédie du sous-lieutenant du régiment Gendarmes Hans Hermann von Katte. C’est ce qui était inscrit en lettres rouges sur une banderole blanche qui fut déployée entre les montants de l’échafaudage. Comme tous les acteurs avaient le même maquillage et le même costume – les yeux entourés de noir dans le blanc crayeux des visages, les bouches rouge fraise et élargies –, il fallait d’abord deviner avant de comprendre : voilà le gros roi-sergent brisant la flûte de son fils qui ne cesse d’en jouer, déchirant ses livres et les jetant au feu ; car c’est celui-ci ou celle-ci – le rôle était visiblement tenu par une femme – qui est le prince héritier que son père, en fureur, passe à tabac avec une telle violence que la phrase de Frédéric transmise par la tradition, « Vous ne m’avez pas traité comme votre fils, mais comme un vulgaire esclave », aurait pu servir de motivation supplémentaire à la représentation de la tentative de fuite. Mais le geste et la mimique en disaient suffisamment, et même davantage. Ni la flûte, ni le livre, ni la canne n’avaient besoin d’être là sous forme d’accessoires.

    C’est alors seulement qu’apparut Katte, qu’une lettre mal aiguillée avait trahi et qui, devant les cafouillages du prince héritier, se tordait les mains parce que son rôle de complice était découvert ; mais il ne voulait pas prendre la fuite tout seul et laisser tomber le prince.

    Le père faisait d’abord saisir son fils, puis on voyait Katte arrêté : la phrase transmise par l’Immortel dans son récit de la tragédie « Katte remit son épée sans changer de couleur », nécessitait dans la pantomime une expression toute spéciale.

    Après un roulement de tambour étouffé, la princesse Wilhelmine, qui vouait une grande tendresse au prince héritier, son frère, fit son apparition. Elle souffrait de l’arrestation de Katte, car lorsque celui-ci était conduit devant le roi, le mime qui jouait son personnage illustra la phrase qu’elle aurait prononcée : « Il était pâle, défiguré. » On eut à nouveau un Frédéric-Guillaume en fureur. Il arracha quelque chose de la poitrine du prisonnier – c’était une décoration, la croix des chevaliers de Malte – et tabassa le malheureux qui était à terre. Il le bourra aussi de coups de pied, tandis que sa  victime tremblait sous les violences qui n’étaient que simulées.

    Roulement et grand coup de tambour : un groupe plus nombreux de mimes – têtes rassemblées – figurait maintenant la cour martiale, dont la sentence était cependant déchirée par le roi. Ce n’était pas la réclusion perpétuelle, mais la mort par l’épée. Et de même que l’Immortel, au cours des travaux préparatoires pour son essai sur Küstrin, a demandé par lettre à une parente du sous-lieutenant, Marie von Katte : « Surtout, comment cela s’est-il passé avec l’épée ? », de même la question se posait-elle maintenant pour les mimes : un geste sec suffirait-il, ou fallait-il un accessoire pour séparer la tête du tronc ? Quand le trio, au milieu d’un public maintenant plus nombreux, assista à l’exécution de Katte, l’échafaudage du quartier hollandais de Potsdam était chargé de représenter le château de Küstrin et le mime Katte, agenouillé sur l’estrade, fut décapité d’un geste précis de la main, d’une façon si impressionnante que, dans le silence respecté par les tambours, on crut entendre rouler la tête.

    Auparavant, on avait forcé le prince héritier à grimper sur l’échafaudage, afin qu’il vît ce qui se passait. Il trouvait tout juste le temps d’envoyer à son pauvre ami le célèbre baiser, que Katte recevait dans un dernier regard. Puis Frédéric, auprès de qui se tenait Wilhelmine, s’effondra pour n’être plus qu’une petite boule de désespoir tremblant.

    Le tambour retentit à un rythme funèbre. Madeleine pleurait. Fonty déclara : « C’est à peu près ainsi que ça s’est passé, d’une manière colossalement émouvante, et avec autant de justice que d’injustice. » Aux yeux de Hoftaller, il manquait dans le déroulement de la tragédie l’effet pédagogique de cette raison d’État. Mais après un bref roulemlent de tambour martial et crescendo, la représentatkion continuait.

    Pendant qu’on étendait un drap blanc sur le corps de Katte, le prince héritier qui, à l’instant encore , était replié sur le sol, le coeur brisé, se leva et se fit plus grand que nature. La jeune fille qui le jouait se complut à des exercices acrobatiques de jeune homme dans l’entrelacs de l’échafaudage. Elle fit des clowneries, bondit sur l’estrade en suggérant le vol d’un aigle, sauta par-dessus le cadavre de l’ami, marcha sur les mains, brilla par des sauts périlleux en série, en avant et en arrière, déclara symboliquement quelques guerres pour un oui, pour un non, déchira des traités, vola des provinces, livra des dizaines de batailles, passa par-dessus des cadavres avec une compétence maintenant bien acquise, chassa d’un côté, puis de l’autre le chœur des mimes – fut chassée à son tour mais ne s’avoua pas vaincue, jouant bien plutôt le rôle du roi exactement comme l’avait voulu son père dont il avait bien compris la leçon, régnant d’une main de fer, mais donnant à la fin, malgré son sourire silencieusement cynique, l’image d’un héros solitaire et triste jusqu’à la mort que ses expéditions conquérantes ne rendaient pas heureux, qui méprisait les hommes et ne faisait plus, tremblant et déformé par la goutte, que jouer avec ses chiens.

    Le tambour souligna macabrement l’attaque cardiaque tardive et se tut. Quand les mimes vinrent saluer, quelques-uns des rares spectateurs étaient déjà partis. Fonty, qui, entraîné par Madeleine, avait applaudi, déclara par-dessus la tête de Hoftaller, qui n’avait pas bougé le petit doigt : « Je n’en démords pas. Mon héros s’appelle Katte. » Lorsque le trio quitta le théâtre de la tragédie en même temps que le quartier hollandais de Potsdam, Fonty chercha à nouveau et trouva la main de sa petite-fille. (pp.611-613)

 

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Terrasse de Sanssouci – Tombe de Frédéric le Grand

À gauche : celle d’un de ses chiens. Dans le carré d’herbe du haut : deux autres.

10. distribution gratuite de livres anonymes.gif

 

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Günter GRASS

Toute une histoire

Traduction Claude Porcell et Bernard Lortholary

Seuil, 1997

708 p.

 

 

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Theodor FONTANE

Errements et tourments – Jours disparus –

Frau Jenny Treibel – Effi Briest

Robert Laffont (1992)

Collection Bouquins

903 pages

 

On ne saurait trop conseiller au lecteur francophone non averti, avant de se lancer dans le livre de Grass, de lire au moins la très belle préface de Claude David à ces quatre romans de Fontane.

 

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Theodor FONTANE

Avant la tempête : Scènes de l’hiver 1812-1813

Traduction : Jacques Legrand

Aubier, 1992

Collection Bouquins

995 pages

 

 

 

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Theodor Fontane

Cécile

Flammarion, 1998.

Collection GF Littérature étrangère

223 pages

 

 

 

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Theodor FONTANE

Le Stechlin

Traduction : Jacques Legrand

Livre de Poche, 1998

Collection Pochothèque

441 pages

 

 

 

16. Fontane - Mes années d'enfance.jpg

 

 

Theodor FONTANE

Mes années d'enfance

Traduction : Jacques Legrand

Aubier, 1993.

216 p

 

 

 

 

À défaut de Promenades dans la Marche de Brandebourg qui semble inédit en français, on pourra lire :

La minorité sorbe du Brandebourg vue par l’écrivain prussien Theodor Fontane (1819-1898)

par Isabelle Solères

https://mimmoc.revues.org/224

 

Les « Pérégrinations à travers la Marche de Brandebourg » de Thepodor Fontane : Pélerinages aux sources de la culture et de l’histoire prusso-brandebourgeoises.

Thèse de doctorat de SOLERES Isabelle – Réf. ANRT 43359

ANRT – Atelier National de Reproduction des Thèses

Identifiant BU : 03TOU20076 - 606 pages - Disponible au format microfiche - Contactez-nous

 

 17. Couv. Un promeneur dans le si!ècle.jpeg

 

 

Marc THURET

Theodor Fontane : Un promeneur dans le siècle

Presses Sorbonne Nouvelle (1999)

324 pages

 

 

Considéré par les meilleurs écrivains de ce siècle comme un des pionniers du roman moderne, Theodor Fontane est aussi devenu le plus populaire des classiques allemands du XIXe siècle. Il est urgent de le redécouvrir aussi en France.

 

 18. Couv. Tall hover.jpg

Hans Joachim SCHÄDLICH

Tallhover

Traduction : Bernard Lortholary

Gallimard, 1988

Collection : Du monde entier

312 p.

 

 Tallhover naît en 1819, quand s'instaure le fameux « système » de Metternich : la répression policière de toutes les libertés. Doué dès l'enfance pour le mouchardage et le voyeurisme, Tallhover entre bientôt dans la police politique, où il fait une carrière aussi longue qu'obscure : elle dure cent dix ans ! Sous le roi de Prusse, l'empereur d'Allemagne, la république de Weimar, dans le Reich hitlérien et enfin en R.D.A., Tallhover est toujours à Berlin, faisant le même métier, parlant le même langage et servant la même idée : celle de l'Ordre. Féru de basse police et de haute sécurité, Tallhover met la même passion froide à surveiller Marx en 1842, ou Lénine en 1917 ou, en 1954, l'opposition à l'État allemand qui se réclame d'eux. Ce roman policier et politique est plus qu'une coupe à travers l'histoire allemande et européenne : c'est le procès (verbal) de l'étatisme totalitaire, rédigé dans sa propre langue de bois, savamment parodiée par le plus terriblement précis des écrivains allemands actuels.

 

19. Couv. Berlin est ouest.jpeg

 

 

Hans Joachim SCHÄDLICH

BERLINESTOUEST et autres récits

Traduction : Bernard Lortholary

Gallimard, 1990

180 p.

 

 

 

Ces nouvelles sont le fruit de dix années d'exil, de malaise et de travail. Elles constituent, sur l'histoire récente de l'Allemagne, un témoignage d'une exceptionnelle acuité, et d'une originalité totale dans l'expression. Leurs sujets sont très divers, depuis une querelle d'académiciens jusqu'au vertige d'un funambule, en passant par les euthanasies hitlériennes, l'internement psychiatrique ou les rafles de la Stasi, mais il s'agit toujours de formes d'oppression institutionnelle. Et toujours celle-ci se marque et peut s'analyser dans le langage de ses agents ou de ses victimes, et dans le discours du narrateur lui-même. Jusqu'au mur de Berlin, qui n'était pas seulement une construction de béton et de métal, mais aussi une maladie du langage, et auquel Schädlich dresse pour finir un monument d'un humour terrible, inoubliable.

 

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Juan GOYTISOLO

Les Cervantiades

Conférences et Études

Traduction : Abdelatif Ben Salem

Bibliothèque Nationale de France (BNF), 2000

72 pages

 

 

« Si Cervantes est l’écrivain dont je me sens le plus proche, cela tient à sa qualité de précurseur de toutes les aventures : si sa familiarité avec la vie musulmane donne à son œuvre une indéniable dimension mudéjar, l’invention romanesque, à travers laquelle il assume la totalité de ses expériences et de ses rêves, fait de lui le meilleur exemple de l’attitude illustrée par le dicton : humani nihil a me alienum puto. Trois siècles et demi plus tard, les romanciers font encore du “cervantisme” sans le savoir : en composant nos œuvres, nous écrivons à partir de Cervantes et pour Cervantes ; en écrivant sur Cervantes, nous écrivons sur nous-mêmes, que sa ferveur islamique nous soit étrangère ou familière. Cervantes reste le point vers lequel toujours convergeront nos regards. » Juan Goytisolo, extrait de « Vicissitudes du mudéjarisme », in Chroniques sarrasines, Paris, Fayard, 1985.

 

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Andrea CAMILLERI

LA REINE DE POMÉRANIE et autres histoires de Vigáta  -  (Huit nouvelles dont « Les chaussures neuves »)

Traduction : Dominique Vittoz

Fayard, 2015

Collection : Littérature étrangère

320 p.

 

Que se passe-t-il, dans la bourgade sicilienne de Vigàta, quand deux marchands de glace aussi imaginatifs qu’obstinés sont rivaux en amour et en affaires ? Ou qu’en plein fascisme un brave maraîcher hérite d’un âne particulièrement têtu baptisé Mussolini ? Ou que, la démocratie revenue, les Vigatais s’adonnent au petit jeu risqué de la lettre anonyme ? Le bal de la roublardise est ouvert. L'ingénuité s'y invite. Et le gagnant est rarement celui qu’on croit

Trouvaille :

Samuel Beckett, extrait de La Dernière bande :


« Me suis crevé les yeux à lire Effi, encore, une page par jour, avec des larmes encore. Effi... aurais pu être heureux avec elle, là-haut, sur la Baltique, et les pins, et les dunes.
Non ? - Et elle ? Pah ! »

 

 

2. stack-of-books xxx.GIF

 

 

Mis en ligne le 9 février 2017.

 

 

 

 

19:48 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (1) |  Facebook |

07/02/2017

DERNIÈRES NOUVELLES DE L'EMPIRE

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Dernières nouvelles de l’Empire

 

Comment « l’argent noir » des entreprises prend le pouvoir des deux côtés de l’Atlantique

George MONBIOT –  Le Grand Soir 6 février 2017

Illustration : Nate Kitch.

 

2. Illustration Nate Kitsch.jpg

 

Il a fallu aux entreprises américaines un moment pour se réconcilier avec Donald Trump. Certaines de ses positions, en particulier sur le commerce, ont horrifié les chefs d’entreprise. Beaucoup d’entre eux préféraient Ted Cruz ou Scott Walker. Mais une fois Trump nominé, Big money a commencé à y voir une occasion en or.

Trump a été préparé non seulement pour promouvoir la cause des entreprises au sein du gouvernement, mais aussi pour transformer le gouvernement en une sorte de corporation, dotée de personnel et dirigée par des cadres et des lobbyistes. Son incohérence n’était pas un défaut, mais une ouverture : son programme politique pouvait être façonné. Et le réseau d’argent noir déjà développé par certaines sociétés américaines était parfaitement bien placé pour le faire. L’argent noir [dark money] est le terme utilisé aux États-Unis pour le financement des organisations qui se livrent au lobbying politique et qui ne sont pas obligées de révéler d’où provient l’argent. Peu de gens verraient une compagnie de tabac comme une source crédible pour parler de santé publique, ou une société de charbon comme un commentateur neutre sur le changement climatique. Afin d’avancer leurs intérêts politiques, ces entreprises doivent payer d’autres pour parler en leur nom.

Peu de temps après la Seconde Guerre mondiale, certaines des personnes les plus riches d’Amérique ont commencé à mettre en place un réseau de thinktanks [groupes de réflexion] pour promouvoir leurs intérêts. Ceux-ci prétendent offrir des opinions impartiales sur les affaires publiques. Mais ils ressemblent davantage à des lobbyistes d’entreprise, qui travaillent pour ceux qui les financent.

Il est impossible de comprendre ce qui nous arrive sans comprendre comment fonctionne ce réseau d’argent noir. L’histoire remarquable d’un député britannique nous offre un aperçu unique de ce réseau, des deux côtés de l’Atlantique. Il s’appelle Liam Fox. Il y a six ans, sa carrière politique semblait s’achever lorsqu’il démissionna du poste de secrétaire à la Défense après avoir été surpris en train de confondre ses intérêts privés et publics. Mais aujourd’hui, il est de retour au premier rang, et avec un portefeuille crucial : secrétaire d’État au commerce international.

En 1997, année où les conservateurs ont perdu le pouvoir au profit de Tony Blair, Fox, qui est à la droite dure du parti conservateur, fonda une organisation appelée The Atlantic Bridge [le pont de l’Atlantique]. Sa mécène était Margaret Thatcher. Au sein de son conseil consultatif, siégeaient les futurs ministres Michael Gove, George Osborne, William Hague et Chris Grayling. Fox, un des principaux militants du Brexit, a décrit la mission d’Atlantic Bridge ainsi : « rassembler les gens qui ont des intérêts communs ». Il défendrait ces intérêts contre les « intégrationnistes européens qui cherchent à creuser un fossé entre la Grande-Bretagne et les États-Unis ».

Atlantic Bridge fut ensuite enregistrée comme un organisme de bienfaisance. En fait, il faisait partie du réseau britannique d’argent noir : ce ne fut qu’après son effondrement que l’on a découvert ses véritables financeurs. Son principal sponsor était l’immensément riche Michael Hintze, qui a travaillé chez Goldman Sachs avant de créer le hedge fund CQS. Hintze est l’un des plus importants donateurs du Parti Conservateur. En 2012, il a été révélé qu’il était un bailleur de fonds de la Global Warming Policy Foundation, qui jette le doute sur la science du changement climatique. En plus de distribuer des subventions et des prêts à Atlantic Bridge, il a prêté à Fox son jet privé pour des allers/retours à Washington.

Un autre bailleur de fonds était la société pharmaceutique Pfizer. Celle-ci a financé un poste de chercheur chez Atlantic Bridge, occupé par une dénommée Gabby Bertin. Celle-ci est devenue la secrétaire de presse de David Cameron, et siège maintenant à la Chambre des Lords : Cameron l’a nommée « Pair à vie » [Pairs à vie = Lords nommés par la reine sur proposition du Premier ministre - NdT] dans sa liste d’honneur de démission. [Les honneurs de démission du Premier ministre au Royaume-Uni sont des honneurs accordés à la demande d’un premier ministre sortant suite à sa démission. Dans une telle liste, un premier ministre peut demander au monarque d’accorder des honneurs à un nombre quelconque de personnes de son choix. - NdT]

 

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Liam Fox

 

ALEC a affirmé que chaque année plus de 1.000 de ses projets de loi sont présentés par les législateurs, et un sur cinq devient une loi. ALEC a été fortement financée par les compagnies de tabac, la compagnie pétrolière Exxon, des compagnies pharmaceutiques et Charles et David Koch - les milliardaires qui ont fondé les premières organisations du Tea Party. Pfizer, qui finança le poste de Bertin à Atlantic Bridge, siège au conseil d’administration d’ALEC. Certaines des lois les plus controversées de ces dernières années, telles que les projets de loi visant à abaisser le salaire minimum, les lois qui accordent aux sociétés l’immunité de poursuites et les lois interdisant les enquêtes sur les pratiques agricoles industrielles - ont été développées par ALEC.

Pour diriger la branche US d’Atlantic Bridge, ALEC a fait appel à son directeur des relations internationales, Catherine Bray - une Britannique qui avait précédemment travaillé pour le député conservateur Richard Ashworth et l’eurodéputé Roger Helmer, du parti UKIP. Bray a ensuite travaillé pour le député conservateur et le militant du Brexit, Daniel Hannan. Son mari est Wells Griffith, l’homme chargé de la campagne électorale de Trump dans les Etats décisifs.

Parmi les membres du Conseil consultatif US d’Atlantic Bridge figuraient les sénateurs ultraconservateurs James Inhofe, Jon Kyl et Jim DeMint. Inhofe aurait reçu plus de 2 millions de dollars en dons de campagne de la part des industries du charbon et du pétrole. Koch Industries et ExxonMobil ont été les principaux donateurs.

Kyl, à présent retraité, agit actuellement comme le ’sherpa guidant la nomination de Jeff Sessions au poste de Procureur général [Ministre de la Justice – Ndt] de Trump par le Sénat. Jim DeMint a démissionné de son siège au Sénat pour devenir président deHeritage Foundation - le thinktank fondé avec une subvention de Joseph Coors de l’empire de brasseries Coors, et développé avec l’argent du milliardaire bancaire et pétrolier Richard Mellon Scaife. Comme ALEC, il a été richement financé par les frères Koch. C’est Heritage, sous la présidence de DeMint, qui mena l’opération auprès du Congrès US pour bloquer le budget fédéral, paralysant ainsi temporairement le gouvernement en 2013. L’ancien conseiller spécial de Fox au ministère de la Défense, un américain appelé Luke Coffey, travaille maintenant pour cette fondation.

 

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Jon Kyl

 

Heritage Foundation est maintenant au cœur de l’administration Trump. Ses membres et son personnel constituent une grande partie de l’équipe de transition. Parmi eux se trouvent Rebekah Mercer, qui siège au comité exécutif de Trump ; Steven Groves et Jim Carafano (Département d’Etat) ; Curtis Dubay (Trésor) ; Et Ed Meese, Paul Winfree, Russ Vought et John Gray (Budget). Selon CNN, « aucune autre institution de Washington n’a un tel poids dans l’équipe de transition ».

Le plan extraordinaire de Trump visant à réduire les dépenses fédérales de $10,5 milliards a été élaboré par la Heritage Foundation, qui l’a qualifié de « plan directeur pour une nouvelle administration ». Vought et Gray, qui sont passés de Heritage à l’équipe de Trump, sont en train de transformer ce projet en son premier plan budgétaire.

S’il est adopté, il entraînera des réductions dévastatrices sur les soins de santé, la sécurité sociale, l’aide juridique, la réglementation financière et la protection de l’environnement ; Éliminera les programmes visant à prévenir la violence à l’égard des femmes, à défendre les droits civils et à financer les arts ; Et privatisera la Société de radiodiffusion publique. Trump, chaque jour qui passe, ressemble de moins en moins à un président et de plus en plus à un exécutant qui met en œuvre un ordre du jour qui lui a été communiqué par d’autres.

En juillet de l’année dernière, peu de temps après sa nomination au poste de Secrétaire au commerce, Liam Fox s’est envolé pour Washington. Une de ses premières visites fut un lieu qu’il a souvent fréquenté au cours des 15 dernières années : le bureau de Heritage Foundation, où il s’est entretenu avec, entre autres, Jim DeMint. Une demande d’information a révélé que l’un des sujets abordés lors de la réunion fut l’interdiction européenne du poulet américain lavé au chlore : une interdiction que les producteurs espèrent sera levée par le Royaume-Uni dans le cadre d’un nouvel accord commercial. Par la suite, Fox a écrit à DeMint, en exprimant sont intérêt de « travailler avec vous pendant que le nouveau gouvernement Britannique développe ses priorités en matière de politique commerciale, y compris dans les secteurs à forte valeur-ajoutée dont nous avons discutés, comme la Défense ».

Comment Fox est-il arrivé à ce poste, après le scandale qui l’a fait tomber en 2011 ? C’est le scandale lui-même qui fournit un indice : l’affaire concernait un franchissement des frontières entre intérêts publics et privés. L’homme qui dirigeait la succursale britannique d’Atlantic Bridge était son ami Adam Werritty, qui opérait depuis l’immeuble de Michael Hintze. Le travail de Werritty était étroitement imbriqué dans les affaires officielles de Fox en tant que Secrétaire à la Défense. Werritty, qui portait une carte de visite qui le désignait comme conseiller de Fox mais qui n’avait jamais été employé par le ministère de la Défense, se joignait au secrétaire d’État pour de nombreuses visites ministérielles à l’étranger et effectuait de fréquentes visites au bureau de Fox.

Au moment où les détails de cette relation ont commencé à être révélés, la Charity Commission avait enquêté sur Atlantic Bridge et a trouvé que son travail ne paraissait pas si charitable que ça. Il a dû rembourser la taxe dont il avait été exonéré (c’est Hintze qui régla l’addition). En réponse, les administrateurs ont fermé l’organisation. À mesure que l’histoire de l’implication non autorisée de Werritty dans les affaires gouvernementales se développait, Fox a fait un certain nombre de déclarations trompeuses. Il n’avait plus d’autre choix que de démissionner.

Quand Theresa May a ramené Fox dans le gouvernement, ce fut un signal clair et net sur les intentions de son gouvernement. Les traités commerciaux que Fox est chargé de développer fixent des limites à la souveraineté. Les normes alimentaires et environnementales des États-Unis ont tendance à être moins strictes qu’en Grande-Bretagne et le seront encore moins si Trump obtient gain de cause. Tout traité commercial que nous signerons créera un ensemble commun de normes pour les produits et les services. L’administration de Trump exigera que les nôtres soient ajustés à la baisse, afin que les sociétés US puissent pénétrer nos marchés sans avoir à modifier leurs pratiques. Toutes les cartes du vote post-Brexit, sont entre les mains des États-Unis : si le Royaume-Uni ne coopère pas, il n’y aura pas d’accord commercial.

May avait besoin de quelqu’un qui n’allait pas opposer de résistance. Elle a choisi Fox, qui est devenu un membre indispensable de son équipe. Les relations diplomatiques parallèles qu’il a développées via Atlantic Bridge lui donnent un accès direct à l’administration de Trump.

Bien avant la victoire de Trump, le financement des campagnes électorales US avait systématiquement corrompu le système politique. Une nouvelle analyse de politologues états-uniens établit une relation linéaire presque parfaite, sur une période de 32 ans, entre l’argent recueilli par les deux partis pour les élections au Congrès et les voix obtenues. Mais un autre changement s’est produit aussi au cours de ces dernières années : les entreprises sont devenues les principales sources de financement des campagnes.

En liant notre sort à celui des États-Unis, le gouvernement britannique nous lie à leur système. C’était de cela dont il était - en partie - question lors du Brexit : les conservateurs eurosceptiques avaient décrit les lois européennes protégeant l’intérêt public comme des intrusions intolérables sur la liberté des entreprises. Sortir de l’Europe signifie une plus grande intégration avec les États-Unis. La relation spéciale transatlantique est une relation spéciale entre le pouvoir politique et le pouvoir des entreprises. Ce pouvoir est cimenté par les réseaux que Liam Fox a aidé à développer.

En avril 1938, le président Franklin Roosevelt envoya au Congrès US l’avertissement suivant : «  La liberté d’une démocratie est menacée si le peuple tolère le renforcement du pouvoir privé au point où celui-ci devient plus puissant que l’Etat démocratique lui-même. C’est, dans son essence, du fascisme. » C’est un avertissement que nous ferions bien de nous rappeler.

 

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George Joshua Richard Monbiot (né à Londres en 1963) est un universitaire et journaliste britannique, également militant écologiste et politique. Il est éditorialiste du Guardian.

 

Traduction : « Ayééééé, j’ai compris la candidature Macron et la cabale contre Fillon » par VD pour le Grand Soir avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles.

Source : https://www.theguardian.com/commentisfree/2017/feb/02/cor...

Via : https://www.legrandsoir.info/comment-l-argent-noir-des-entreprises-prend-le-pouvoir-des-deux-cotes-de-l-atlantique-the-guardian.html

 

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Ce que veut dire Donald Trump quand il qualifie l’OTAN d’obsolète

 

L’art de la guerre

Deux minutes et demie avant Minuit

Manlio Dinucci – Il Manifesto 7 février 2017

 

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Enfin le téléphone a sonné et Gentiloni (président du Conseil italien, ndt), après une longue et nerveuse attente, a pu écouter la voix du nouveau président des Etats-Unis, Donald Trump. Au centre de l’appel téléphonique -informe Palazzo Chigi (siège de la présidence du Conseil, ndt)- l’« historique amitié et collaboration entre Italie et USA », dans le cadre de la « fondamentale importance de l’Otan ». Dans le communiqué italien on omet cependant un détail qu’a fait connaître la Maison Blanche : dans son coup de fil à Gentiloni, Trump n’a pas seulement « rappelé l’engagement des USA dans l’Otan », mais il a « souligné l’importance que tous les alliés partageassent la charge monétaire de la dépense pour la défense », c’est-à-dire la portent à au moins 2% du PIL : ce qui signifie pour l’Italie passer des actuels 55 millions d’euros par jour (selon l’Otan, en réalité davantage) à 100 millions d’euros par jour. Gentiloni et Trump se sont donné rendez-vous en mai pour le G7 sous présidence italienne qui se déroulera à Taormina, à un peu plus de 50km de la base USA/Otan de Sigonella et à 100km du Muos de Niscemi. Points fondamentaux de ce qui, dans l’appel téléphonique, est défini comme « collaboration entre Europe et Etats-Unis pour la paix et la stabilité ».

Le résultat en est confirmé par les Scientifiques atomiques étasuniens : l’aiguille de l’ « Horloge de l’apocalypse », le pointeur symbolique qui sur leur bulletin indique à combien de minutes nous sommes du minuit de la guerre nucléaire, a été avancée : de 3 minutes avant minuit en 2015 à 2 minutes et demi avant minuit en 2017. Un niveau d’alarme plus haut que celui des années 80, au sommet de la tension entre USA et URSS.

Cela est en réalité le résultat de la stratégie de l’administration Obama qui, avec le putsch de Place Maïdan, a lancé la réaction en chaîne qui a provoqué la confrontation, y compris nucléaire, avec la Russie, transformant l’Europe en première ligne d’une nouvelle guerre froide par certains aspects plus dangereuse que la précédente.

Que fera Trump ? Dans son appel téléphonique au président ukrainien Porochenko – communique la Maison Blanche – il a dit que « nous travaillerons avec l’Ukraine, la Russie et d’autres parties intéressées pour les aider à rétablir la paix le long des frontières ». Il ne clarifie pas cependant si entre les frontières de l’Ukraine est comprise ou pas la Crimée, qui s’est désormais détachée pour revenir faire partie de la Russie. L’ambassadrice étasunienne à l’Onu, Haley, a déclaré que les sanctions USA envers la Russie restent en vigueur et a condamné les « actions agressives russes » en Ukraine orientale. Où en réalité a repris l’offensive des forces de Kiev, comprenant les bataillons néo-nazis, entraînées et armées par USA et Otan.

En même temps le président Porochenko a annoncé vouloir lancer un référendum pour l’adhésion de l’Ukraine à l’Otan. Même si de fait elle en fait déjà partie, l’entrée officielle de l’Ukraine dans l’Alliance aurait un effet explosif envers la Russie.

Pendant ce temps la Grande-Bretagne se met en marche : alors qu’elle intensifie la coopération de ses forces aéronavales avec celles des USA, elle envoie en Mer Noire au bord de la Russie, pour la première fois depuis la fin de la guerre froide, une de ses unités navales les plus avancées, le destroyer (ou escorteur d’escadre, ndt) Diamond (coût supérieur à 1 milliard de livres sterling), à la tête d’une task force Otan et en appui à 650 soldats britanniques engagés dans un non mieux précisé « exercice » en Ukraine. Simultanément la Grande-Bretagne envoie en Pologne et Estonie 1000 soldats d’unités d’assaut et en Roumanie des chasseurs bombardiers Typhoon à double capacité conventionnelle et nucléaire.

Ainsi, alors que Gentiloni parle avec Trump de collaboration entre Europe et Etats-Unis pour la paix et la stabilité, l’aiguille de l’Horloge se rapproche du minuit nucléaire.

 

Edition de mardi 7 février 2017 de il manifesto

https://ilmanifesto.it/due-minuti-e-mezzo-alla-mezzanotte/    

Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

 

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Sous bénéfice d’inventaire…

Contre Donald Trump : la propagande de guerre

Thierry MeyssanRéseau Voltaire 7 février 2017

 

Nos articles précédents sur le président Trump ont soulevé de vives réactions de nos lecteurs. Certains s’interrogent sur la naïveté dont ferait preuve Thierry Meyssan malgré les mises en garde de la presse internationale et l’accumulation de signaux négatifs. Voici sa réponse, argumentée comme toujours.

 

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Deux semaines après son investiture, la presse atlantiste poursuit son œuvre de désinformation et d’agitation contre le nouveau président états-unien. Celui-ci et ses premiers collaborateurs multiplient des déclarations et des gestes apparemment contradictoires, de sorte qu’il est difficile de comprendre ce qui se passe à Washington.

 

La campagne anti-Trump

La mauvaise foi de la presse atlantiste se vérifie sur chacun de ses quatre thèmes principaux.

    1) Concernant le début du démantèlement de l’Obamacare (20 janvier), force est de constater que, contrairement à ce que prétend la presse atlantiste, les classes défavorisées qui devaient profiter de ce dispositif l’ont massivement boudé. Cette forme de « sécurité sociale » s’est avérée trop coûteuse et trop directive pour séduire. Seules les compagnies privées gérant ce système en ont été pleinement satisfaites.

     2) Concernant la prolongation du Mur à la frontière mexicaine (23-25 janvier), il n’y a rien de xénophobe là-dedans : le Secure Fence Act a été signé par le président George W. Bush qui en a débuté la construction. Celle-ci a été poursuivie par le président Barack Obama avec l’appui du gouvernement mexicain de l’époque. Au-delà de la rhétorique à la mode sur les « murs » et les « ponts », les dispositifs de frontières renforcées ne fonctionnent que lorsque les autorités des deux côtés s’accordent à les rendre opérationnels. Ils échouent toujours lorsque l’une des parties s’y oppose. L’intérêt des États-Unis est de contrôler les entrées de migrants, celui du États-Unis est de stopper les importations d’armement. Rien de cela n’a changé. Cependant, avec l’application du Traité de libre-échange nord-américain (Nafta), des sociétés transnationales ont délocalisé des États-Unis vers le États-Unis, non seulement des emplois sans qualification (conformément à la règle marxiste de la « baisse tendancielle du taux de profit »), mais aussi des emplois qualifiés qu’elles font exercer par des ouvriers sous-payés (« dumping social »). L’apparition de ces emplois à provoqué un fort exode rural, déstructurant la société mexicaine, sur le modèle de ce qui s’est passé au XIXème siècle en Europe. Les transnationales ont alors abaissé les salaires, plongeant dans la pauvreté une partie de la population mexicaine ; laquelle ne rêve plus que d’être payée correctement aux Etats-Unis mêmes. Donald Trump ayant annoncé qu’il allait retirer la signature US du Nafta, les choses devraient rentrer dans l’ordre dans les années à venir et satisfaire à la fois les Mexicains et les États-uniens [1].

Lire la suite…

 

Source : http://www.voltairenet.org/article195181.html

 

 

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À Los Angeles, des milliers de personnes manifestent contre la reprise des travaux de construction du Dakota Access Pipeline

RT 6 février 2017

 


 

Des milliers de manifestants sont descendus dimanche dans les rues de Los Angeles pour protester contre la reprise des travaux de construction du Dakota Access Pipeline (DAPL).

La foule a défilé de Pershing Square au building fédéral Edward Roybal en brandissant pancartes et bannières et en scandant des slogans contre le projet.

La construction du très controversé pipeline, qui doit tranporter du pétrole brut de la région du Nord Dakota ( nord des territoires de la tribu), jusqu’an sud de l’Illinois, a été arrêtée à la fin de l’année dernière, alors que le pipeline était déjà construit à 93%, suite à de très nombreuses protestations. En janvier, dès son inauguration, le président Donald Trump a ordonné que la décision de décembre soit annulée, déclenchant une nouvelle vague de manifestations.

Source : https://www.rt.com/in-motion/376493-dalp-protest-los-ange... 

Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades

Pour en savoir plus :

https://jbl1960blog.wordpress.com/2016/08/28/aux-colons-r...

https://jbl1960blog.wordpress.com/2016/12/04/la-bataille-...

et

https://resistance71.wordpress.com/2017/01/21/mise-en-pla...

https://resistance71.wordpress.com/2017/02/01/resistance-...

 

 

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Mis en ligne le 7 février 2017

 

 

 

20:08 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (1) |  Facebook |