04/09/2016

L'arrière-monde religieux des théories économiques

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Aline de Diéguez

AUX SOURCES DU CHAOS MONDIAL ACTUEL

" La chose la plus difficile au monde est de suivre à la trace n'importe quelle idée jusqu'à sa source. " ( Edward Mandell HOUSE )

3ème Partie
Ultime remontée du courant : De la Banque d'Angleterre à l'empire des Rothschild

 

L'arrière monde religieux des théories économiques

 

" L'argent n'a pas de patrie; les financiers n'ont pas de patriotisme et ils n'ont pas de décence; leur unique objectif est le gain."
Napoléon Bonaparte

 

1 - Jacques Attali, le juifs et le capitalisme
2 - L'alliance du sang et de l'argent
3 - Un arrière-monde biblico-talmudique
4 - L'usure, un sacerdoce
5 - L'usure, l'usurier et l'Eglise
6 - L'arrière-monde religieux des théories économiques contemporaines

 

1 - Jacques Attali, les juifs et le capitalisme

Avant d'en venir à une étude aussi détaillée que possible des conditions dans lesquelles est née la première banque centrale européenne - la banque d'Angleterre - puis à l'analyse de la naissance de la dynastie qui règne sur tout ce qui, de près ou de loin concerne l'argent - la dynastie des Rothschild - il m'a semblé important d'examiner la psychologie de ceux qui se réclament de cette activité à partir d'un exemple concret. On comprend alors à quel point les financiers sont taraudés par un désir d'honorabilité. Il s'agit de briser l'image de l'usurier et du spéculateur avides et de la remplacer par celle d'un gestionnaire vertueux, soucieux de la morale sociale, au service de Dieu, du progrès et du bien-être de l'humanité, et cela par la grâce du prêt à intérêt qui seul serait en mesure d'assurer le financement des investissements et le développement industriel.

Alors que Max Weber avait fait des protestants les créateurs du capitalisme moderne, Jacques Attali rejette vigoureusement cette prétention et attribue au judaïsme l'origine de la pensée économique moderne tout en insistant sur la mise en place d'un capitalisme à fois efficace et éthique.

Pourquoi accorder autant d'importance à Attali? Parce qu'il est le seul à avoir établi un lien direct entre la judéité et l'argent et à s'en être ouvertement félicité. Pour la première fois, on se trouve en face d'une réalité anthropologique. L'activité financière débarque dans la psychologie, dans l'étymologie, dans la sociologie et dans la religion.

C'est pourquoi l'ouvrage Les Juifs, le Monde et l'Argent m'a semblé un document particulièrement éclairant à décortiquer quelque peu, avant d'entreprendre l'analyse, sur un terrain plus factuel, de la manière dont la naissance des banques centrales occidentales est liée aux mythes bibliques, aux injonctions des Talmud et à la psychologie des membres de ce groupe humain.

*

Quel meilleur guide  que l’ancien conseiller du prince à la cour du monarque, François Mitterrand, afin de comprendre pourquoi l’essentiel du système financier mondial se trouve dirigé ou possédé par des représentants du peuple juif ? Dans une longue interview parue dans l’Express  du 10 janvier 2002, Jacques Attali annonce, explicite et défend par avance le thème particulièrement audacieux de son ouvrage – Les Juifs, le Monde et l’Argent – thème qui aurait attiré les foudres sur quiconque aurait osé l’aborder sans bénéficier du parapluie de l’omniprésence médiatique de l’auteur et de sa participation à la communauté dont il analyse les rapports à l’argent.

 

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"Je me suis toujours demandé ce qu'il y avait de fondé dans tout ce qui était raconté, y compris le pire, sur le rapport des juifs au monde et à l'argent. J'ai voulu aborder cette question de front, avec franchise et honnêteté, à travers une longue enquête historique, et ma conclusion est que les juifs ont toutes les raisons d'être fiers de cette partie de leur histoire", écrit-il.

La presse, accoutumée à accabler et à insulter toute démonstration de l'évidence que décrit Attali a accueilli cet ouvrage iconoclaste concernant les relations étroites qui existent entre le judaïsme et le capitalisme, avec une sorte de stupeur indignée et a finalement préféré passer sous silence des propos qui bouleversent les codes véhiculés par les médias officiels.

Même si certaines affirmations prêtent à sourire dans la volonté de l'ancien conseiller du prince de brosser une image d'Epinal des motivations des usuriers ("Certains sages considèrent que prêter aux non-juifs est un devoir, pour les aider à s'enrichir" ), surtout lorsqu'il ajoute candidement: "Comme les prêts sont de très courte durée - un an ou moins - et à des taux d'intérêt très élevés, de l'ordre de 50 à 80%, l'accumulation va très vite" - il n'en demeure pas moins que les quarante premières pages de son ouvrage représentent une contribution anthropologique importante à la compréhension des relations entre le capitalisme et le judaïsme dans sa forme talmudique.

 

2 - L'alliance du sang et de l'argent

Dans un texte intitulé L'usure, axe central de l'histoire du monde, j'ai tenté de brosser le tableau des aléas et des péripéties qui, au cours des siècles ont opposé juifs et chrétiens sur la question socialement et politiquement cruciale du prêt à intérêt, c'est-à-dire de l'usure et j'ai montré que le fondateur du christianisme lui-même avait payé de sa vie sa tentative de lutter contre l'escroquerie des marchands et des changeurs qui sévissaient à l'entrée du Temple de Jérusalem ( Voir: 1 - La colère de Jésus contre les usuriers du temple de Jérusalem ; 2 - A mort, le contestataire du système usuraire du temple !)

Longtemps, le christianisme s'est élevé contre l'usure au nom des principes évangéliques. Gagner de l'argent sans travailler était considéré comme une activité malsaine. Pour saint Ambroise (337-397) "tout ce qui s'ajoute au capital est usure" (Patrologie latine, t. XIV), 778); pour Thomas d'Aquin, "le vol usuraire est un péché contre la justice" (Somme théologique).

En effet, le prêteur s'enrichit par le seul écoulement du temps, qui fait fructifier l'argent considéré comme un bien parmi d'autres, car l'intérêt, écrit Attali, "est la marque de la fertilité de l'argent" et "la richesse, un moyen de servir Dieu". Il en conclut logiquement que "pour un juif, la pauvreté est intolérable", alors que "pour un chrétien, c'est la richesse qui l'est".

La nature humaine étant ce qu'elle est, l'héroïsme moral et l'ascèse des premiers chrétiens qui se refusaient à l'usure, se sont peu à peu fanés et ont fini par pourrir, si bien que les sociétés chrétiennes ont suivi la pente des vices inhérents à leurs pulsions et se sont converties, elles aussi, aux délices du gangstérisme des pratiques usuraires (Voir: 9 - L'Eglise catholique et l'usure)

Mais la partie la plus intéressante de l'ouvrage d'Attali concerne l'analyse étymologique des mots hébreux, ce qu'il appelle joliment un "voyage sémantique": "On ne peut rien comprendre à la pensée juive, en particulier à son rapport à l'argent, si l'on ne s'intéresse pas au sens des choses tel que le révèle la généalogie des mots qui les désignent." (p. 37)

Le rapport du judaïsme au capitalisme est donc lié en profondeur à la structure même de son vocabulaire et la structure de son vocabulaire est liée à sa manière de penser, donc à son identité profonde. C'est pourquoi, écrit l'auteur, il s'agit de "débusquer des points communs entre des mots qui s'écrivent avec les mêmes consonnes" - en hébreu, on n'écrit pas les voyelles - et donc de découvir "des invariants communs" à des faits ou à des actes apparemment étrangers les uns aux autres, par le simple jeu de la vocalisation des voyelles.

J'en viens à l'analyse qu'il fait du mot argent au sens de richesse, présent trois cent cinquante fois dans la Bible et qui s'écrit, précise Attali à l'aide de trois consonnes: KSF. Selon que ces consonnes sont vocalisées avec la voyelle a, e ou o, on obtient le désir, la réclamation d'un dû, l'envie, la nostalgie, le vol, la langueur (devant un désir impossible à satisfaire), l'amour, la passion. Tous ces mots inter-agissent entre eux si bien que consciemment ou inconsciemment, ces sentiments sont en relations non seulement entre eux, mais avec l'argent qui permet de les satisfaire ou de s'en rendre le maître et qui, étymologiquement parlant, figure leur matrice originelle. La Bible l'exprime d'ailleurs en toutes lettres: "L'argent et le désir sont indissolubles et insatiables. " (L'Ecclésiaste, 5-10)

Mais l'argent, c'est aussi la monnaie, c'est-à-dire le numéraire bien concret, celui qu'on tient dans la main et qu'on peut manipuler. Et là, les correspondances sont saisissantes. En effet, l'argent-monnaie au sens de redevance due se dit DaMim et le sang DaM (mais il s'écrit DaMim au pluriel). Sang et monnaies sont donc un seul et même vocable. Attali insiste sur cette rencontre sémantique particulièrement révélatrice - "dangereuse et lumineuse proximité", écrit-il - le mot, DaMim, désignant à la fois l'argent sous la forme de richesse à thésauriser et le sang, car ce liquide, comme l'argent n'est pas réductible à l'unité. Le sang coule, il est abondant et il est bien rare qu'on ne dispose que d'une seule pièce de monnaie. "L'argent, substitut du sang: on asperge l'autel avec le sang (DaM) de l'animal sacrifié acheté avec l'argent (DaMim) de celui qui offre le sacrifice." ( Attali, op.cit., p. 40).

C'est donc au coeur même du vocabulaire hébreu que surgissent tout à coup les tables des "changeurs" et les flots de sang des sacrifices de bestiaux (voir: 4 - Le déroulement des sacrifices dans le temple de Jérusalem) . La superposition du sang et de la monnaie en un même vocable interchangeable ouvre d'un seul mouvement la porte d'accès à la chambre des sacrificateurs et aux usuriers qui tentaient d'extorquer le plus d'argent possible aux pauvres pèlerins qui croyaient que le temple était une "maison de prière" et qui se retrouvaient dans une "caverne de brigands".

Lorsque le temple érigé par Hérode sera détruit, que cesseront les égorgements religieux de bestiaux et que les ruisseaux de sang tariront à Jérusalem, l'argent demeurera orphelin de son lien psychologique avec les sacrifices, c'est-à-dire avec le noyau dur de son rituel. Attali en est conscient : "Le peuple juif, écrit Attali, fait de la monnaie l'instrument unique et universel d'échange, tout comme il fait de son Dieu l'instrument unique et universel de la transcendance." (p. 41)

 

3 - Un arrière-monde biblico-talmudique

Attali est le seul théoricien du judaïsme qui ait lié d'une manière aussi étroite l'omniprésence des juifs dans l'univers de l'argent à leur religion. Il est impossible de comprendre l'évolution du système financier mondial si l'on ignore à quel point le quasi monopole que le peuple hébreu exerce depuis les origines sur son fonctionnement en Occident est lié au contenu de la Bible et des Talmud: "Les deux textes fondamentaux sont le Talmud de Jérusalem, au IVe siècle, et celui de Babylone, au VIe siècle, qui apportent d'énormes innovations, souvent très détaillées, sur l'organisation sociale. (...) Pratiquement tous les problèmes de l'économie moderne y sont traités, qu'il s'agisse de la publicité, de l'environnement, de la fiscalité directe et indirecte, du droit du travail, du droit de grève, de l'héritage, de la solidarité, etc.", affirme Attali dans son interview.

L'auteur insiste sur l'élément dominant de l'identité juive, à savoir le nomadisme - antérieur, évidemment, à l'occupation de la Palestine historique - nomadisme qui a permis aux Hébreux antiques déportés à Babylone et émigrés volontaires à Alexandrie et dans l'empire romain dont ils suivaient les conquêtes des légions, jusqu'à ceux de la dispersion durant des siècles dans toute l'Europe, nomadisme, dis-je qui leur aurait permis d'acquérir une compétence financière et commerciale particulièrement efficace: "Ils inventèrent en particulier le chèque, le billet à ordre, la lettre de change" vante Attali.

 

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Internet permet également de rectifier les affirmations d'Attali

 

D'ailleurs la totalité de "l'Israël" de l'époque (environ mille ans avant notre ère) n'avait pas d'existence politique au sens moderne et ne comptait que quelques milliers de fermiers et d'éleveurs nomades. Quant à l'auteur de l'ouvrage capital sur les découvertes bibliques récentes, l'Italien Mario Liverani (La Bible et l'invention de l'histoire, 2003, trad. Ed. Bayard 2008) il conclut que "l'image que l'on se fait de Jérusalem à l'époque de David, et davantage encore sous le règne de son fils, Salomon, relève, depuis des siècles, du mythe et de l'imaginaire romanesque. "(p.208) A l'évidence, ces deux "rois",largement légendaires, ont, certes, existé, mais plutôt comme chefs de bande ou chefs de villages.

Il est plus que probable que lors de leur séjour forcé à Babylone au cinquième siècle avant notre ère, les Judéens ont eu connaissance des techniques financières complexes utilisées par les fonctionnaires des brillants empires mésopotamiens et qu'ils se les sont appropriées.

Or, l'imagination romanesque d'un économiste aliéné par son mythe religieux présente de la horde qui était censée avoir fui la servitude en Egypte le tableau d'un Etat moderne, organisé et policé, bref, le frère jumeau des Etats européens actuels: "Les exigences de la guerre et de l'économie les y poussent. Il faut des impôts, un budget, de la monnaie, des règles de propriété. Dans une impressionnante éclosion de lois et de procédures s'expérimentent certaines des valeurs et certains des principes de l'économie de marché qui serviront de base aux lois de l'Occident pour les trois millénaires à venir" ! (Attali, p. 43) Les biblistes s'arracheraient les cheveux s'ils avaient le courage de lire de semblables sornettes.

D'ailleurs ce n'est pas le seul "emprunt" que les scribes judéens ont fait aux textes et aux dieux des empires voisins. A partir du moment où il est établi que les tablettes de pierre ramenées par le Moïse imaginaire sont une copie d'un épisode semblable emprunté à un dieu babylonien et où les dix commandements sont une reprise du Code babylonien d'Hammourabi, le Pentateuque ou la Torah ainsi que les Livres des Rois deviennent des chapitres d'une vaste épopée imaginaire racontant sur le mode héroïque l'histoire rêvée d'une petite peuplade sans passé glorieux, constamment vaincue ou occupée par de puissants voisins, coincée entre deux fastueux empires - l'Egypte des Pharaons et les empires assyro-babyloniens - il n'existe, évidemment pas de raison de lire ces textes autrement que d'un point de vue symbolique et anthropologique. "Il s'agit de la peinture d'un passé idéalisé, d'une sorte d'âge d'or nimbé de gloire." (Liverani, p.201)

"L'erreur ne devient pas vérité parce qu'elle se propage et se multiple; la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit", écrivait le Mahatma Gandhi.

 

4 - L'usure, un sacerdoce

Dans sa "légende dorée du judaïsme", Attali insiste constamment sur le rôle de l'argent comme "moyen de servir Dieu", "d'être digne de lui". Il éprouve le besoin de préciser: "A condition que ce soit une richesse créée, une mise en valeur du monde et non pas une richesse prise à un autre. Les biens fertiles (la terre, le bétail) sont donc particulièrement recherchés." Il semble que les riches troupeaux du légendaire patriarche Abraham en route vers le pays de Canaan ou le tableau de la prospérité agricole de Job avant que son Dieu, quelque peu vicieux, le conduise à la ruine, hantent l'imagination d'Attali.

Le Vatican, directement branché sur l'au-delà, comme chacun sait, a reconnu en 2002 que les règles morales prétendument attribuées à Moïse n'ont pas été dictées par Dieu et le professeur Yaïr Zakovitch, spécialiste de littérature biblique à l'université hébraïque de Jérusalem explique que "même la sortie Égypte, sous la conduite de Moïse, ne doit plus être envisagée sous l'angle historique, mais comme une fiction littéraire constitutive d'une idéologie politique et religieuse...", confirmant, si besoin est, les travaux des archéologues américains cités ci-dessus et de l'éminent bibliste italien, Mario Liverani.

Les fouilles archéologiques sont cruelles car la vérité est cruelle: rien de la grandeur mythique d'Israël n'est confirmé. Il faudra donc finir par accepter qu'Abraham, Moïse, Josué, Samuel, les Juges sont des personnages mythiques: mythiques également la sortie d'Egypte, la conquête de Canaan et la chute de Jéricho, mythique le fastueux royaume unifié du roi David, mythiques les splendeurs du palais du roi Salomon, l'homme aux sept cents épouses et aux trois cents concubines ... "L'objectif des auteurs est d'exprimer des aspirations théologiques et non de brosser d'authentiques portraits historiques", écrivent les auteurs de La Bible dévoilée, Les nouvelles révélations de l'archéologie, (p.225) Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman.

C'est pourquoi, lorsqu'il quitte l'imaginaire biblique, Attali reprend pied dans la réalité de la spécialisation financière à laquelle les juifs se sont adonnés par goût, par talent ou par contrainte partout où leur nomadisme volontaire les avait conduits, puisqu'ils étaient les seuls, en Europe, à jouer le rôle de prêteurs "l'une des rares activités qui leur sont autorisées au milieu d'un océan d'interdictions professionnelles." Mais, ajoute-t-il, c'était aussi "une obligation: souvent, une communauté n'est tolérée dans une ville que si elle accepte d'assurer ce service".

Dans son ouvrage Deux siècles ensemble, 1795-1995, tome I, Alexandre Soljenitsyne décrit la manière dont les usuriers assuraient leur "service" auprès des populations autochtones: "Ayant appris que les juifs, par goût du lucre , soutiraient du blé lors des beuveries, puis en faisaient derechef de l'eau-de-vie, affamant ainsi les paysans , Derjavine ordonna de fermer leur distillerie dans le village de Liozno. Dans la foulée, auprès de gens simples mais raisonnables , comme auprès des nobles, des marchands et des villageois, il recueillit des renseignements concernant la façon de vivre des juifs , leurs industries, leur façon d'abuser et toutes sortes de ruses et de subterfuges par lesquels ils réduisaient à la famine les pauvres et stupides villageois." (Derjavine, Oeuvres en 9 volumes , Saint Petersbourg. 1864-1883, t.6, pp. 690-691, cité par Soljenitsyne, p. 51, trad. Fayard 2001)

 

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Alexandre Soljenitsyne, vu par David Levine

 

On est loin du goût pour l'exploitation agricole, du bétail et des terres cités ci-dessus et dont les "nomades" juifs auraient été friands! Mais Attali n'est pas à une contradiction près dans sa volonté d'éviter de regarder le réel historique et de se réfugier dans les fumées du mythe biblique.

"Service", "obligation", mais aussi "devoir", Attali vient d'inventer le scoutisme financier. Malgré le "risque d'être haïs pour services rendus", "prêter aux non-juifs est un devoir, pour les aider à s'enrichir". Avec un intérêt annuel de cinquante à quatre-vingts pour cent, il y a peu de chances que l'emprunteur s'enrichisse, contrairement à l'usurier.

On comprend, dans ces conditions, que "pour le peuple juif (...) il n'y a aucune raison d'interdire le prêt à intérêt à un non-juif, car l'intérêt n'est que la marque de la fertilité de l'argent. En revanche, entre juifs, on doit se prêter sans intérêt, au nom de la charité." D'ailleurs, le Deutéronome (23, 20) ne disait-il pas déjà: Tu ne prêteras pas à intérêt à ton frère, qu'il s'agisse d'un prêt d'argent ou de vivres, ou de quoi que ce soit dont on exige intérêt. À l'étranger tu pourras prêter à intérêt, mais tu prêteras sans intérêt à ton frère." Pas de doute, il y a frère et frère! En l'espèce, les chrétiens ne sont pas des "frères".

Nous arrivons au coeur du sujet. Il y a donc des règles pour les juifs et d'autres pour les non-juifs, et cela, d'ailleurs conformément aux prescriptions des textes bibliques et des Talmud qu'Attali suit à la lettre. Quel dommage que notre talmudiste financier ait omis de préciser comment, concrètement s'opèrerait la discrimination ! Un certificat de judéité devrait-il être présenté au guichet des banques? C'est avouer que l'intérêt du prêt est une forme de vol rationalisé et dissimulé sous l'expression "fertilité de l'argent".

Il faut croire Kafka lorsqu'il disait que son oeuvre est comique. Comique La Colonie pénitentiaire, comique Le Procès, comique La Métamorphose.

 

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Franz Kafka, vu par David Levine

 

Kafka nous fournit peut-être une clé de lecture des Talmud à laquelle les non-juifs n'avaient pas pensé, prenant innocemment leur contenu au pied de la lettre! Ainsi, les innombrables conseils sur les moyens de dépouiller les "goïms" et les précisions particulièrement crues sur les pratiques sexuelles auxquelles il est permis aux juifs de se livrer avec des bambins de quatre ans - non juifs, comme il se doit - ou avec des animaux, constitueraient l'ouvrage le plus hilarant de la littérature mondiale, une manière de condensé d'humour au second ou au troisième degré, ou de "théologie de l'absurde", comme il existe un "théâtre de l'absurde".

Dans l'introduction à son Analyse spectrale de l'Europe, le grand connaisseur de l'esprit des peuples, Hermann von Keyserling écrivait: "Le caractère national par lui-même ne garantit à aucune nation une valeur quelconque. On ne peut pardonner à qui exalte un peuple aux dépens des autres, à qui prétend qu'un peuple est supérieur au sens absolu, tandis que les autres seraient inférieurs."

Quant à Sigmund Freud, il insiste, dans le portrait féroce qu'il brosse du Président Woodrow Wilson, sur la puissance d'entraînement d'un homme ou d'un groupe obsédés par un but unique, celui d'imposer au monde l'anomalie psychique de se prétendre d'une essence différente à celle des autres humains et de s'imaginer les chouchous d'une divinité particulière: "Les fous, les visionnaires, les hallucinés, les névrosés et les aliénés ont, de tout temps, joué un grand rôle dans l'histoire de l'humanité (...). Ce sont précisément les traits pathologiques de leur caractère, l'asymétrie de leur développement, le renforcement anormal de certains désirs, l'abandon sans réserves ni discernement à un but unique qui leur donnent la force d'entraîner les autres à leur suite et de vaincre la résistance du monde." (Sigmund Freud, Le Président Wilson)

 

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Sigmund Freud, Mary-Hélène Joly

 

Ainsi, "l'abandon sans réserves" d'un groupe volontairement séparé du reste de l'humanité au "but unique" de son destin, celui de reconquérir, après une parenthèse de mille neuf cents ans environ, une des terres les plus anciennement habitées et politiquement organisées de la planète - la ville de Jéricho existait déjà sept millénaires avant que soit détectée l'existence d'un village sur le site de Jérusalem - cet abandon "sans réserves ni discernement" répond de manière troublante à la pathologie psychique que décrivait Sigmund Freud à propos du Président Woodrow Wilson et qui, pour être partagée par un groupe d'individus, n'en demeure pas moins une pathologie.

D'ailleurs, on ne peut que constater que cette pathologie collective a bel et bien vaincu la "résistance du monde" et qu'elle a joué "un grand rôle dans l'histoire de l'humanité", puisqu'elle a non seulement influencé de manière décisive l'établissement et le fonctionnement de tout le système financier, mais qu'elle est devenue le pilier géopolitique de la politique internationale contemporaine.

 

5 - L'usure, l'usurier et l'Église

Dans la pièce d'Alfred Jarry, le père Ubu déclare que "s'il n'y avait pas de Pologne, il n'y aurait pas de Polonais". Parodiant cette tournure, nous pouvons dire que s'il n'y avait pas d'usuriers, il n'y aurait pas d'usure ...et le monde vivrait dans la prospérité. On ne peut donc écarter la psychologie et l'anthropologie de l'analyse économique. Conçu par le cerveau humain, tout système ne fonctionne que grâce aux innombrables petites mains qui le mettent en mouvement.

Or, Jacques Attali se félicite de ce que, durant des siècles, les juifs aient été des usuriers prospères et même qu'ils aient rempli un rôle social irremplaçable. L'analyse des racines théologico-psychiques qu'il développe librement éclaire les mécanismes qui ont permis aux juifs de mettre une grande partie du commerce de l'argent entre leurs mains.

Bien que le quatrième concile de Latran en 1215 ait durement condamné le fait d'acquérir un profit sans travail et sans risque puisqu'il a assimilé le prêt à intérêt, donc l'usure, à un péché mortel, des usuriers chrétiens, les Cahorsins - à l'origine des marchands originaires de la région de Cahors - et les Lombards, originaires du Piémont, furent de rudes concurrents des juifs en Flandres et en Suisse notamment. Ainsi, à Berne, Fribourg, Lucerne, l'achat d'un "privilège" leur permit de tisser un véritable réseau d'établissements gérés par des associés appartenant aux mêmes familles. Partout où les usuriers prennent racine, ils reproduisent ce type de développement par métastases de proche en proche.

 

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Les usuriers, Quentin Metsys -1465-1530

 

L'Église a été une marâtre sévère qui a longtemps voué les usuriers chrétiens aux flammes et aux tourments de l'enfer ainsi qu'à l'opprobre public de sa famille, puisque certains diocèses refusaient au défunt une sépulture chrétienne dans le cimetière de la paroisse, lequel en général, entoure l'église du village. La dépouille de Molière, au XVIIe siècle eut encore à subir cette avanie et Voltaire, le pourfendeur des papistes, se confessa en grande pompe à la fin de sa vie afin de ne pas "finir à la voierie".

Mais l'Église sait rétropédaler sur ses principes. Comme en l'absence de toute banque le prêt à intérêt était devenu une quasi nécessité économique avec le développement du commerce et de l'artisanat, devenue une mère bienveillante elle a fini par trouver une solution qui satisfaisait tout le monde: elle inventa le sas du purgatoire. Les usuriers chrétiens repentis et surtout ceux qui avaient alimenté généreusement les oeuvres pieuses du clergé, ne seraient pas automatiquement propulsés dans les flammes de l'enfer et feraient dorénavant un petit séjour de repentance dans un lieu intermédiaire, où ils seraient soumis à une purgation de leurs péchés. Il n'a pas été précisé clairement la localisation de cette sorte de vestibule à deux sorties, puisque l'une pouvait vous propulser dans les cieux au bout d'un temps difficile à évaluer et l'autre vous précipiter dans les flammes infernales en cas de récalcitrance avérée.

Dans la foulée, il a été créé une nouvelle catégorie de péchés, le péché véniel, du latin venia, qui signifie pardon, indulgence, grâce, bienveillance. Un petit péché pardonné d'avance figure désormais à côté des gros péchés mortels.

Depuis lors, le purgatoire a définitivement pris place dans la géolocalisation des stations destinées aux défunts.

Il faut dire que le rôle économique mondial de l'Eglise chrétienne a été particulièrement néfaste. En effet, lorsque l'empereur Constantin (272-327) a décidé d'offrir au nouveau pouvoir religieux le dixième de tous les revenus de l'empire afin de lui permettre de se développer et de financer ses oeuvres de charité, il ne se doutait pas que quelques siècles plus tard, l'église chrétienne détiendrait entre le tiers et la moitié de toutes les terres et de toutes les richesses de l'empire. Le vice de la thésaurisation et de l'avarice s'étaient glissé dans les coeurs et avait pris la place de la charité.

Au lieu de construire des hôpitaux, des écoles ou des bibliothèques ou de recycler l'énorme masse monétaire qui affluait dans ses coffres tant au Vatican qu'à Constantinople, dans des actes charitables qui auraient remis le numéraire en circulation, des dépôts protégés par des murailles de plusieurs mètres d'épaisseur ont été construits afin de mettre l'or et l'argent en sécurité.

L'Eglise catholique officiellement "épouse" mystique d'un Christ prêchant la pauvreté et l'humilité, mais en réalité héritière et continuatrice des Césars romains, se livra tantôt ouvertement, tantôt en tapinois au fameux culte du Veau d'Or. Durant de nombreux siècles, la croix et les pièces d'or, le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel, Jésus et le Veau d'or firent bon ménage dans tout l'Occident chrétien.

Lorsqu'en 1260, Thomas d'Aquin rendit visite au pape Innocent IV, celui-ci voulut l'éblouir et lui présenta toutes les richesses de la papauté. Après avoir admiré ces trésors, Innocent déclara:

" Voyez-vous, mon brave Thomas, je ne peux pas dire comme le premier pape [l'apôtre Pierre] : "Je n'ai ni argent, ni or."

Thomas d'Aquin acquiesça et ajouta:

- Et vous ne pouvez pas dire non plus: "Au nom de Jésus-Christ, lève-toi et marche!"

La condamnation des fabuleuses richesses d'une papauté dévergondée, jouisseuse et avide de plaisirs, d'évêques et de cardinaux ignorants et arrogants, vivant dans une pompe ostentatoire, figure en bonne place parmi les griefs des Réformateurs allemands. Luther et tous les protestants allemands s'élevaient d'abord contre le luxe des dignitaires de l'Église et dénonçaient violemment le commerce des indulgences, véritable pompe à finances du Vatican.

 

6 - L'arrière-monde religieux des théories économiques contemporaines

Dans son ouvrage intitulé Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations , paru en 1776), l'économiste anglais du XVIIIe siècle, Adam Smith, le théoricien de la fameuse "main invisible du marché" censée assurer la régulation heureuse des activités humaines, plaçait la cupidité au coeur de toute activité industrielle et marchande. Ainsi, il écrivait que "ce n'est que dans la vue d'un profit qu'un homme emploie son capital." Car "il tâchera toujours d'employer son capital dans le genre d'activité dont le produit lui permettra d'espérer gagner le plus d'argent."

L'homme vu par Adam Smith est non seulement cupide, mais égoïste et ignorant: "A la vérité, son intention n'est pas en cela de servir l'intérêt public", car "il ne sait pas jusqu'à quel point il peut être utile à la société".

Eurêka, c'est là que la "main invisible" prend la direction des opérations: "L'homme se trouve conduit par une main invisible à remplir une fin qui n'entre nullement dans ses intentions . (...) Tout en ne cherchant que son intérêt personnel, il travaille souvent d'une manière beaucoup plus efficace pour l'intérêt de la société que s'il avait réellement pour but d'y travailler".

 

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La main invisible du marché

 

La "loi du marché" n'est donc nullement une loi économique, mais un avatar de la psychologie. Elle est la résultante de la somme des désirs, des vices et des intérêts divergents des différents acteurs de l'économie.

La somme des égoïsmes individuels est donc censée produire une société dont le fonctionnement idéal ferait le bonheur de l'humanité. On aboutit à un mélange curieux de pessimisme sur la nature humaine qui n'est pas sans rapport avec l'Épître aux Romains de Saint Paul et d'optimisme sur les conséquences des vices dénoncés avec lucidité.

Dans l'épître de l'apôtre des Gentils, Paul de Tarse, brossait déjà un portrait peu flatteur de la condition humaine . Il y accusait les hommes d'être "remplis de toute espèce d'injustice, de perversité, de cupidité, de méchanceté ; pleins d'envie, de meurtre, de querelle, de ruse, de perfidie; rapporteurs, calomniateurs, ennemis de Dieu, insolents, orgueilleux, fanfarons, ingénieux au mal, indociles aux parents, sans intelligence, sans loyauté, sans cœur, sans pitié." (1-28-31).

Il y a fort à parier qu'en bon Anglais du XVIIIe siècle nourri de la Bible, celle-ci constituait l'arrière-monde d'Adam Smith. Néanmoins, il faut une grosse dose d'optimisme pour fonder l'économie d'une nation sur le fonctionnement d'une société mystérieusement auto-régulée au moyen même des vices de ses participants.

Or, la notion d'harmonie des intérêts et de l'équilibre heureux et spontané des sociétés, évoque également la Théodicée (1710) de Leibniz (1646-1716) . L'auteur y exposait déjà la théorie selon laquelle des "lois naturelles" gouverneraient la vie des hommes. Une théodicée (du grec theou dikè signifie la "justice de Dieu") présente le projet de justifier la marche harmonieuse de l'histoire conduite par un "Dieu totalement bon" et réputé "tout-puissant" alors que, dans le même temps, chacun peut constater que la malice, la méchanceté, l'avidité, la ruse, la cupidité et le malheur sous toutes ses formes sont le lot quotidien de l'humanité.

Voltaire s'est moqué de cette vision du monde dans son Candide ou l'optimiste, paru en 1759, soit dix-sept ans avant les Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations d'Adam Smith.

Une formule lapidaire d'un autre philosophe, Hobbes, résume la situation: "L'homme est un loup pour l'homme", reprenant une partie de la locution de Plaute dans sa Comédie des Anes.

Il n'y a là rien de nouveau sous le soleil et cette description pourrait parfaitement s'appliquer au monde d'aujourd'hui. Les conséquences de la rapacité des acteurs de l'économie, loin d'avoir un effet d'équilibre harmonisateur tel qu'annoncé par la théorie sont, au contraire, désastreuses pour l'économie et pour la société. Les théoriciens de l'économie libérale qui, depuis la chute du marxisme est devenue la nouvelle religion planétaire, continuent cependant de se réclamer ouvertement des principes exposés par Adam Smith. "Enrichissez-vous par tous les moyens", clament-ils, reprenant la douce mélodie du "Enrichissez-vous" de Guizot..

Mais Adam Smith n'a évidemment jamais imaginé un marché dans lequel le bien principal des échanges serait l'argent et surtout pas un argent virtuel. L'économie de marché dans laquelle la poursuite égoïste des intérêts particuliers de tous les membres de la société formerait miraculeusement une gerbe harmonieuse appelée "intérêt général" ne pouvait s'appliquer, dans l'esprit d'un philosophe du XVIIIè siècle, qu'à des échanges de biens réels.

L'originalité de la conception d'Adam Smith est qu'elle semble opérer une synthèse entre le pessimisme des Voltaire, des Hobbes et des Saint Paul, d'une part, et l'optimiste de Leibniz et de sa Théodicée, d'autre part : les hommes sont certes méchants et surtout cupides, mais grâce à une providentielle "main invisible" , l'ensemble de leurs vices et de leurs malices, mystérieusement malaxés dans on ne sait quels souterrains d'un "psychisme de groupe" virtuel, serait censé "providentiellement " aboutir à un fonctionnement harmonieux et prospère des sociétés.

La situation actuelle de l'économie mondiale révèle plutôt qu'en fait d'harmonie, les mains bien visibles des tenanciers cupides de la finance internationale sont en train de conduire la planète entière au bord du gouffre.

Mais on ne peut isoler les Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations de l'ensemble de l'œuvre philosophique d'Adam Smith. Dans son Histoire de l'astronomie, c'est au divin et notamment au dieu grec Jupiter (ou Zeus) que se rapporte le pouvoir de disposer d'une "main invisible" : "Dans toutes les religions polythéistes (…) ce sont seulement les événements irréguliers de la nature qui sont attribués au pouvoir de leurs dieux. Les feux brûlent, les corps lourds descendent et les substances les plus légères volent par la nécessité de leur propre nature; on n'envisage jamais de recourir à la "main invisible de Jupiter" dans ces circonstances. Mais le tonnerre et les éclairs, la tempête et le soleil, ces événements plus irréguliers sont attribués à sa colère. "

On retrouve cette même expression dans sa Théorie des sentiments moraux: "Les riches (…) ne consomment guère plus que les pauvres et, en dépit de leur égoïsme et de leur rapacité naturelle (…) ils sont conduits par une main invisible à accomplir presque la même distribution des nécessités de la vie que celle qui aurait eu lieu si la terre avait été divisée en portions égales entre tous ses habitants ; et ainsi, sans le vouloir, ils servent les intérêts de la société et donnent des moyens à la multiplication de l'espèce."

Il faut donc d'autant moins s'étonner que la "main invisible" du marché soit impuissante à régler harmonieusement les sociétés , comme le prouve l'état actuel de l'économie libérale, que pour Adam Smith lui-même il ne s'agissait donc nullement d'une notion économique - bien que d'innombrables économistes se soient acharnés à essayer d'en préciser le sens et les contours - mais d'une métaphore théologique servant à désigner une force occulte, une vague et indistincte puissance divine.

Dans sa Théorie des sentiments moraux, la "main invisible" est un instrument de régulation et de maîtrise des passions, donc le contraire même du laisser-aller moral aux vices et à la cupidité tel que le pratique aujourd'hui le capitalisme financier débridé que permet la dématérialisation de la finance actuelle. Le succès de cette expression religieuse s'explique par le confort psychologique et la bonne conscience qu'elle offre à des thuriféraires ignorants et absous d'avance de leurs propres turpitudes.

On voit à quel point la psychologie et l'anthropologie sont consubstantielles à toute analyse économique.

 

7 - Panorama mondial en guise de conclusion

"Lorsque le gouvernement de l'ancienne Égypte s'effondra, quatre pour cent de la population possédait toute la richesse.

"Lorsque la civilisation babylonienne bascula, trois pour cent de la population possédait toute la richesse.

"Lorsque l'ancienne Perse fut détruite, deux pour cent de la population possédait toute la richesse.

"Lorsque la Grèce antique tomba en ruines, la moitié d'un pour cent de la population possédait toute la richesse.

"Lorsque l'empire romain s'écroula deux mille personnes possédaient toute la richesse du monde civilisé.

"Puis suivit l'âge sombre d'où le monde ne sortit que lorsque les richesses ne furent plus aussi concentrées.

"Aujourd'hui, moins d'un pour cent de la population des États-Unis contrôle quatre-vingt dix pour cent de la richesse du pays.

Cité par R. Maguire , dans Money Made Mysterious, American Mercury Magazine, New-York, 1958.

 

9. Aldous-Huxley.jpg

 

*

 

(à suivre) : La création des banques centrales

Source : http://aline.dedieguez.pagesperso-orange.fr/mariali/chaos/arriere-monde/arriere_monde.htm

 

 

 

 

Mis en ligne le 4 septembre 2016.

 

 

 

 

 

17:08 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (1) |  Facebook |

02/09/2016

COMME PRÉVU

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Comme prévu

 

Nous l’annoncions sans grand mérite dans notre post du 9 juin dernier : la guerre civile a éclaté au Brésil. En attendant que les autres pays du continent suivent. C’était non seulement prévu mais planifié par le puissant et très moral voisin. Cela ne pouvait pas ne pas arriver.

Pendant ce temps,  le candidat à la présidence US, M. Donald Trump, a rendu visite aux Mexicains et s’est adressé à eux en présence de leur président, M. Enrique Peña Nieto, pour leur annoncer qu’il voulait « 0 immigration mexicaine » dans son pays et « moins que zéro immigration » des autres nations latinoaméricaines dans son pays et au Mexique.

Personne, dans l’assistance, n’a eu le mauvais goût de lui demander si son pays entendait cesser d’envahir tous les pays d’Amérique du Sud, de les opprimer, de s’y acoquiner avec les meurtriers cartels de la drogue, d’assassiner ou de renverser leurs dirigeants et d’y voler tout ce qui l’intéresse, jusqu’aux cheveux de leurs femmes et à la moëlle des os de leurs enfants.

Aucun candidat à la présidence US – fût-il un surhomme secondé par des hercules – ne pourrait, même s’il le voulait, renverser le cours des choses. Elles sont allées trop loin. On n’arrête pas une avalanche.

L’avalanche a commencé quand le maccarthysme a privé l’Amérique du Nord de son épine dorsale pensante et plus ou moins adulte en décimant une génération entière de ses intellectuels et de ses artistes. Elle a commencé à s’emballer quand la génération qui s’était opposée à la guerre du Vietnam a été à son tour balayée par la première de toutes les révolutions colorées, qui n’a pas anéanti que le général De Gaulle en 1968. Et la dévalade a continué, emportant tout sur son passage. Ce qui reste de la population des USA fait la chasse aux pokémons pendant qu’on pille en son nom, sinon à son bénéfice, le reste de la planète. Elle n’est pas en état de s’opposer. Elle n’y songe même pas.

L’Amérique du Sud, promise à l’embrasement général, ne renaîtra de ses cendres – par une problématique étincelle - que quand le monstre-de-Frankenstein du Nord sera mort. C’est pourquoi la sentence de Caton l’Ancien s’impose plus que jamais :

 

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Scènes de guerre au Brésil suite à la destitution de Dilma Rousseff

 

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Le peuple brésilien ne décolère pas. Il n'accepte pas la destitution de la présidente Roussef prétendument pour maquillage de comptes publics. Il dénonce un coup d'État et exige de plus en plus violemment la démission de Michel Temer l’usurpateur. Par « peuple brésilien » nous n’entendons évidemment pas les salariés des USA, ni la frange de privilégiés qui bénéficie du crime. Mais l’expression « partisans de Dilma Roussef » complaisamment serinée par la presse – même russe – nous paraît abusivement et hypocritement tendancieuse. C’est le peuple brésilien dans son immense majorité qui vient de se faire honteusement spolier par des kollaborateurs de la puissance occupante et non quelques « partisans », même nombreux, de la présidente.

 


 

Jets de pierres, gaz lacrymogènes, canons à eau.... Les violents accrochages entre manifestants et policiers se sont soldés mercredi par l'hospitalisation… d'un officier de police.

 


 

Des heures durant, des groupes de manifestants ont coupé la circulation et incendié des pneus pour installer de véritables barrages sur une demi-douzaine d’axes routiers de Sao Paulo, la plus grande ville brésilienne. 

 


 

Dans plus d'une dizaine d'états, les manifestations se sont multipliées et, partout, elle ont dégénéré. Selon le média brésilien Globo, « les manifestants se seraient également adonnés à des actes de vandalisme, pillant des boutiques, détruisant des vitrines, et incendiant des véhicules de police », mais on sait à quel point Globo est responsable du déclenchement de l’incendie. 

 

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« Fora Temer » (Temer, dehors), crient les manifestants devant les barricades, exigeant la démission du nouveau président qu'ils considèrent comme un usurpateur. 

 

 

La destitution de la première femme présidente du Brésil ne passe pas. Validée mercredi 31 août par le Sénat, elle a provoqué une colère qui n’est pas près de s’éteindre et qui fera sans doute couler du sang, car ceci n’est qu’un début, une première réaction à chaud. 

 


 

Dilma Rousseff a été destituée au terme d'une procédure qui met fin à 13 ans de gouvernements de gauche dans le plus grand pays d'Amérique du sud. Elle est accusée d'avoir maquillé des comptes publics, dans une parodie de procès où aucune preuve n’a été apportée.

Pour une explication non partisane des malheurs de Dilma Roussef, il faut se reporter à l’analyse de Daniel Dalmoro, publiée dans notre post du 28 juillet dernier sous le titre : « Brève présentation des protagonistes pour la compréhension du coup d’État au Brésil en 2016 ».

Une majorité de plus des deux tiers requis des sénateurs a voté pour la destitution de la présidente, élue en 2010 et remplacée par son ancien vice-président et rival Michel Temer (PMDB, centre droit), qui occupait, depuis le putsch, le pouvoir par intérim. Sur les 81 parlementaires, 61 ont donc voté pour sa destitution et 20 contre. Ce qui, étant donné le peu de chances que les majoritaires aient pris parti par conviction profonde, donne une indication intéressante sur la proportion de corruption politique dans le pays. Plus ou moins qu’en Europe ?

Images et vidéos : RT français

 

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Et manifestations de masse un  peu partout

 

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Milhares de pessoas vão às ruas pelo Brasil em manifestações pedindo 'Fora Temer'; veja imagens

(Voir la suite des manifestations dans toutes les villes du Brésil)

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http://operamundi.uol.com.br/conteudo/samuel/44842/milhar...

 

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Le coup d’État parlementaire a bien eu lieu

Jean-François Daniel31 août 2016

Correspondant du Cercle des Volontaires au Brésil

 

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Les citoyens brésiliens ont à subir un nouvel épisode dans le feuilleton tragique qui pèse sur les esprits depuis le printemps. Il fragilise la démocratie de la septième puissance économique mondiale. La présidente Dilma Rousseff est sous le coup d’une procédure d’impeachment depuis le 12 avril 2016. C’est la date à laquelle le parlement avait voté à la majorité le démarrage de la destitution.

Elle jouait sa dernière carte institutionnelle cette semaine. Confrontée à l’ensemble des parlementaires dont la plupart ont appuyé les conspirateurs de ce coup d’État programmé, cet espace sacré de la démocratie qu’est le Sénat fédéral, à Brasilia, ressemblait à une sorte de tribunal militaire. Le tout a été évidemment diffusé en direct à la télévision.

 

Dilma Roussef et ses soutiens dans l’arène

Les avocats de l’accusation et de la défense ont ouvert les hostilités lundi 29 août. Ils ont plaidé tour à tour pour ou contre l’impeachment. Et comme toujours, sans preuves claires étayant les causes de son éviction. Postée au milieu de l’arène, Dilma Rousseff a ensuite prononcé un discours de 47 minutes d’une force rare. Dans une ambiance électrique, elle a nié le crime contre le budget. Crime dont elle est accusée mais qui n’a encore jamais été démontré au niveau pénal. Elle a aussi dénoncé le « coup d’État » dont le peuple brésilien est victime une fois de plus. Pendant 15 heures d’affilée, la présidente chassée du pouvoir est restée sous les projecteurs. Elle a répondu calmement mais fermement à chacune des interventions des 48 députés.

Il y a eu quelques interventions limpides et courageuses comme ce député pro-démocratie Lindbergh Farias qui a lancé ce discours désormais historique Eu Acuso (J’accuse). Sans détour, il a nommément dénoncé les vrais initiateurs de ce coup d’État, selon lui. Il a ainsi accusé successivement Eduardo Cunha (ancien président du Congrès, mis en examen) et Michel Temer (ancien vice-président de Dilma Rousseff et président intérimaire). Mais aussi Globo, la chaîne quasi monopolistique qui a, selon lui, « martelé l’écran d’une campagne médiatique mensongère contre Dilma depuis 2 ans ». Les citoyens ont été endoctrinés par ces allégations et tous ces coups portés contre la présidente.

L’éloquence de ses défenseurs n’aura pas suffi.

Lire la suite…

Source : http://www.cercledesvolontaires.fr/2016/09/01/dilma-rouss...

 

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Mais…

Dilma refuse de faire ses adieux et va en appel

(Elle l’avait dit qu’elle se battrait)

 

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Quelques heures après sa destitution, l’avocat de Dilma Rousseff a fait appel auprès de la cour suprême afin de demander l’annulation de la sentence qui a frappé l’ancienne présidente à l’issue du vote du sénat brésilien le 31 août.

Selon l’AFP, un recours réclamant « la suspension immédiate des effets de la décision du sénat qui a condamné pour crime de responsabilité la présidente de la République » a été déposé le 1er septembre par l’avocat et ancien ministre de la Justice de Rousseff, José Eduardo Cardozo.

Accusée d’irrégularités budgétaires, l’ancienne présidente de gauche a été déchue par un vote du sénat (61 voix pour et 20 contre) le 31 août, au terme d’une longue procédure de destitution qu’elle a qualifiée de « coup d’État parlementaire » organisé par la droite et soutenu par les médias.

Dans la soirée, les Brésiliens en colère ont envahi les rues pour réclamer la destitution de Michel Temer, qui s’est emparé abusivement des rênes du pays, sous patronage américain,  jusqu’en 2018.

Source : https://francais.rt.com/international/25775-rousseff-fait...

 

Je quitte la présidence comme j'y suis venue...

 

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SI LE BRÉSIL M’ÉTAIT TRADUIT

http://lebresilentraduction.tumblr.com/

 

11. Brésil cul de lampe.GIF

On ne nous a jamais envoyé et nous n’avons jamais trouvé sur ce site la 8e et dernière partie du long article si documenté de Dalmoro. Il y était pourtant, mais vraiment très bien caché. Il se trouve maintenant à l’endroit qui lui était réservé sur notre post Les nouveaux managers de Washington en Amérique latine, mais il s’imposait de l’ajouter ici… actualité oblige.

 

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Brève présentation des protagonistes pour la compréhension du coup d’État au Brésil en 2016

(8 – Eduardo Cunha, Michel Temer)

Daniel Dalmoro GGN 6 juillet 2016

 

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Eduardo Cunha (ex-président de la Chambre des Députés)

Eduardo Cunha. Le député Jean Wyllys l'a traité de « gangster »; c'est peu dire, mais nous en resterons à cette définition… Corrompre, recevoir des pots de vin, avoir des comptes cachés en Suisse, utiliser des églises évangéliques pour faire du blanchiment d'argent, sont quelques-unes des accusations qui pèsent sur lui, toutes très bien documentées - mais la Cour Suprême a pris 140 jours pour analyser tout ça (de décembre 2014 à mai 2015 NdT), une période suffisante pour qu'il dirige (et ouvre, puisque c'est la prérogative du président de la Chambre des Députés NdT) l’impeachment contre la Présidente Dilma.

En dehors de ces accusations, il est évident qu'il utilise sa charge pour son propre intérêt, comme éviter sa cassation par le Conseil d'Éthique de la chambre des Députés, ce qui a permis l'ouverture du procès d’impeachment, en représailles contre le gouvernement.

13. CUNHA FACING CORRUPTION CHARGES.gif

Écarté de son poste, il a réussi à ce que l'un de ses alliés devienne le leader du gouvernement Temer à la chambre - outre la corruption, sur cet allié pèse aussi une accusation de tentative d'homicide; même s'il n'est pas coupable, quiconque accusé d'avoir tenté de tuer quelqu'un ne devrait pouvoir jouer un rôle important dans la conduite d'un pays sérieux [3]. Cunha est pasteur évangéliste, du groupe parlementaire de la Bible (des trois B qui tiennent la Chambre - Bible des évangélistes, Bœuf de l'agro-industrie et Balles du lobby des armes NdT), avec Marco Feliciano, par exemple, et parle beaucoup de Dieu; et c'est au nom de Dieu que, à part commettre de nombreux crimes, il s'oppose aux populations marginalisées, avec des mesures rétrogrades; il est contre le mariage et l'adoption par les gays, mais défend la réduction de la majorité pénale et que tout le monde puisse se promener armé dans la rue, comme dans les films d'action. Il n'est malheureusement pas une exception.

 

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Michel Temer

La presse appelle Temer « président par intérim » ou « président en exercice », Une manière de donner une impression de légalité au coup d'État qu'il dirige. Je préfère ne pas utiliser d'euphémisme dans ce cas, et l'appeler d'emblée « président putschiste » ou « président en exercice du coup d'État ». Temer, enfin, notre président putschiste, paraît être exactement la bonne personne au bon moment, un politicien qui est la synthèse des putschistes : électoralement faible (moins de 5% d'intentions de vote NdT), ne répondant à aucune demande populaire mais bien à celle des détenteurs du pognon et de la grande presse, politiquement fort ; sans aucun goût pour la démocratie et pour tout ce qu'elle représente (peuple, pauvres, droits de l'homme, liberté, culture) mais avec un goût immodéré pour le pouvoir.

Aux dernières élections auxquelles il s'est présenté pour être député fédéral, en 2006, Temer s'est placé en dernière position des députés élus par le PMDB, avec 100.000 voix. Ce qui, en principe, ne veut pas dire grand-chose : en général, les politiciens qui sont les porte-drapeaux des politiques en direction des minorités - comme les droits des noirs, des femmes, des homosexuels, des quilombolas [4], des Sans-terre, des Sans- toit, ceux qui ont perdu des parents assassinés par la police militaire (responsable du maintien de l'ordre NdT), etc. ne récoltent pas beaucoup de voix, contrairement aux artistes de la télévision, aux joueurs et aux mafieux du football, ou aux politiciens soutenus par les églises évangélistes ou par les colonels de l'intérieur du pays, qui parviennent à se faire élire à la Chambre grâce au quotient électoral. Mais il se trouve que Temer n'est le porte-drapeau d'aucune minorité. Non, je mens : il est le porte-drapeau du 1% des plus riches, ceux qui contrôlent les finances et le pays - ce qu'il n'admet pas publiquement, bien sûr, en disant qu'il agit au profit des « intérêts de la nation ». Temer n'a peut-être aucune base sociale et a du mal à gagner une élection, mais il sait évoluer dans les sphères politiques, où il s'est fortifié depuis les années de FHC (Fernando Henrique Cardoso). En 1997 il fit un chantage au président : ou bien il [Temer] était élu président du Congrès, ou bien FHC n'arriverait pas à faire approuver l'amendement à la constitution qui permettrait sa réélection [5]. Au cours des années Lula, Temer devint un allié important du PT - les chantages, cette fois-ci, ne furent pas rendus publics - au point d'être choisi comme vice-président de Dilma Rousseff.

Après avoir conspiré contre la Présidente en faisant approuver un impeachment que lui-même admettait n'avoir aucune base, rejeté par la majorité de la population dans les sondages [6] avec 1% des intentions de vote, Temer a assumé le pouvoir en promettant l'union et le sauvetage national.

Il n'a pas expliqué quelle est la nation qu’il souhaite unir et sauver : son slogan de gouvernement utilise le drapeau de l'époque des militaires [7] et le site Wikileaks a divulgué des documents secrets U.S. qui révèlent que le président putschiste a été informateur des États-Unis.

 

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Précisons : espion de son  pays à la solde d’un autre.

 

Il a supprimé le principal organisme de lutte contre la corruption, la Controladoria Geral da União et a approuvé une loi qui interdit toute manifestation aux endroits où il va et où « il puisse aller » en justifiant la « sécurité nationale » (c'est-à-dire que n'importe quelle manifestation peut être ainsi considérée comme dangereuse pour la sécurité nationale; il est en cela aidé par la loi anti-terroriste sanctionnée par Dilma).

Mais il a été plus loin: son ministère n'a rien a envier aux cabinets conservateurs de l'empereur Dom Pedro II : des hommes, blancs, propriétaires terriens, hétérosexuels (mais pour prouver qu'ils ne sont pas esclavagistes mais seulement racistes, ils ont licencié le garçon noir qui travaillait pour la présidence de la République) ; aucune femme (au moins à un poste important NdT), aucun noir, aucun métis, aucun gay : ils appellent cela la « méritocratie » (imaginez ce que l'on raconterait si Dilma avait monté un gouvernement où il y aurait eu uniquement des femmes, ou uniquement des noirs, ou uniquement des homosexuels, ou pire, uniquement des femmes noires et homosexuelles : les putschistes n'auraient jamais admis que ce puisse être un gouvernement basé sur le mérite, même s'il l'avait été bien davantage que celui de Temer).

 

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Dans son gouvernement de « notables », comme il les a lui-même appelés, neuf sont poursuivis pour faits de corruption; le ministre sur lequel il comptait le plus, Romero Jucá (PMDB), n'a pas tenu dix jours et a valsé quand a été révélé un enregistrement où on l'entendait comploter l’impeachment de Dilma pour arrêter les investigations de l'opération Lava-Jato (quelle nouveauté !) ;

Le ministre des Affaires Étrangères, José Serra (PSDB), est un autre informateur des USA, comme l'a aussi révélé Wikileaks (c'est lui aussi qui propose la loi qui retire l'exclusivité du contrôle de la Petrobras dans l'exploitation du pétrole du pré-sal, cette réserve énergétique fondamentale) ; le ministre de la santé, Ricardo Barros (PP) défend la fin de la couverture universelle et la fin du contrôle des assurances-santé privées. Celui de l'éducation et de la culture (maintenant de l'éducation seule puisque Temer a rétabli le ministère de la culture qu'il avait supprimé NdT), Mendonça Barros (DEM) (fameux pour sa rencontre avec l'ex-acteur porno Alexandre Frota, qui est venu lui expliquer ce que doit dorénavant être l'école NdT), est contre le FIES, le PROUNI, le REUNI, les quotas et une grande partie des propositions qui ont permis à des milliers de jeunes d’accéder à l'enseignement supérieur [8]; le ministre de la justice et des droits humains, Alexandre de Moraes (PSDB) a réussi à obtenir de la justice, lorsqu'il était secrétaire de Geraldo Alckmin (gouverneur de l'État de São Paulo NdT) que la police militaire (responsable du maintien de l'ordre NdT) puisse utiliser des armes létales (c'est-à-dire qu'ils peuvent être armés de pistolets que les criminels utilisent pour tuer) contre les étudiants qui protestaient contre le gouverneur; le ministre du développement social et agraire, Osmar Terra (PMDB), a déjà parlé de supprimer le programme Bourse Famille; le ministre de la ville, Bruno Araújo (PSDB) a déjà suspendu la construction de 11.000 maisons du programme  Minha Casa Minha Vida; et le ministre de l'économie, le banquier Henrique Meirelles (ex-PSDB) (Président de la Banque Centrale sous Lula NdT) voit des « mesures nécessaires », selon les spécialistes : coupes dans les programmes sociaux et augmentation des recours pour payer les spéculateurs et les banquiers (ceux qui ne se sont jamais corrompus, malgré tout l'argent de la corruption qui passe par le système bancaire, en Suisse ou ailleurs). Et tout ceci en 15 jours de gouvernement !

 

Maintenant, des noms qu'il faut suivre

Quelques personnalités politiques se remarquent dans la crise politique et méritent notre attention.

À gauche, les combatifs et cohérents Jean Wyllys, du PSOL (qui a craché sur le député fasciste Bolsonaro NdT) et Luiza Erundina, actuellement au PSOL, mais qui est en train de fonder un nouveau parti, Raiz Cidadania.

À droite, Marina Silva, du parti Rede (candidate à l'élection présidentielle de 2014, à la place d'Eduardo Campos, mort dans un accident d'avion en août de la même année NdT), qui se pose en « opposition du Bien » ; Jair Messias Bolsonaro, du PSC (cité plus haut NdT), fasciste pur et dur ; et Geraldo Alckmin (cité plus haut, gouverneur de l'État de São Paulo NdT), un fasciste qui se présente comme un brave type et qui est hyper protégé par la presse dominante (quelques casseroles : corruption dans la construction du métro et à la CPTM – Compagnie des Trains et du Métro de São Paulo ? Corruption des cantines scolaires ? Achat de députés de l'État ? La corruption est un mot qui n'existe pas au Tucanistan (le pays du toucan, emblème du PSDB NdT).

Traduction : Si le Brésil m'était traduit…

Source : http://jornalggn.com.br/blog/dalmoro/breve-apresentacao-d...

 

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Manifestation d’un seul homme : Carlos LATUFF

 

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On pourra lire aussi les récentes mises à jour de ce site, notamment :

« La justice des États-Unis suspend les actions contre Pétrobras »…

« Le Dossier de Défense de la Présidente Dilma Rousseff devant le Sénat en intégralité (portugais - 536 pages) »

Et surtout :

« Mais à quel moment le Brésil s'est-il perdu ? » (Brasil 247)

 

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Et pendant ce temps-là…

En V.O.

Donald Trump in Mexico
Press Conference With President Enrique Peña Nieto

Video

Peña Nieto : “I had a very open and constructive conversation with Mr. Donald Trump.”

Posted August 31, 2016

 


 

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Europe

 

CETA : 125 000 Allemands attaquent en justice l'accord de libre-échange entre le Canada et l'UE

RT français - 31 août 2016

 

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C'est la plus grande action collective en justice dans l'histoire de l'Allemagne.

S'inquiétant des conséquences de l'accord de libre-échange avec le Canada, quelque 125.000 plaintes ont été déposées auprès de la Cour constitutionnelle allemande.

Moins connu que son grand frère le TAFTA dont les négociations achoppent, le CETA inquiète tout autant une partie de l'opinion publique européenne, et allemande en particulier. Quelque 70 boites contenant les plaintes et 125 000 signatures ont été livrées par camion au Conseil constitutionnel allemand de Karlsruhe, à l'initiative de trois groupes d'activistes anti-CETA allemands, Campact, Foodwatch et More Democracy.

«Le CETA est un danger pour notre démocratie, nos normes environnementales et sociales, ainsi que pour l'intérêt général», s'inquiète le collectif allemand Campact opposé à la mise en application de l'accord de libre échange. «Nous devons nous assurer que le gouvernement allemand refusera de ratifier cet accord.»

Face à l'opposition que soulèvent les accords de libre-échange, la chancelière allemande avait indiqué qu'elle était favorable à une consultation de la chambre basse du parlement allemand, alors que Jean-Claude Juncker avait appelé les Etats membres à ratifier le CETA sans consulter les parlements.

L'accord économique et commercial global, «CETA» en Anglais, est le pendant du TAFTA entre l'Union européenne et les Etats-Unis. Les négociations ont été conclues en 2013 et le traité signé en 2014. Toutefois, pour être mis en œuvre, le texte devra encore être approuvé par les parlements de la totalité des provinces que compte le Canada et, réciproquement, par les 28 Etats membres de l'Union européenne. A l'instar du TAFTA, les dispositions du CETA visent à créer un espace de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne en supprimant les droits de douane sur presque tous les produits.

Lire aussi : TTIP : la France veut arrêter les négociations, mais pour l'UE, elles « n'ont pas échoué »

Source : https://francais.rt.com/economie/25735-allemands-attaquen...

 

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France…

Les grands défis politiques de la République

 

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Qu’elles se dépêchent d’en profiter. Ça va bien cinq minutes, la permissivité !

 

 

 

Mis en ligne le 2 septembre 2016

Notre bateau d’aujourd’hui :

The Judas ship, tableau de John Berkey.

 

 

 

 

 

 

21:04 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |