17/02/2013

DU RIFIFI CHEZ LES OLIGARQUES - I.

1. Vyacheslav Kalinin - Nef des fous .jpg

 

DU RIFIFI CHEZ LES OLIGARQUES


Aucun texte d’Israël Shamir à se mettre sous la dent depuis Noël, c’est long ! Revoici notre analyste globe-trotter à Moscou, et avec deux histoires russes. Une assez drôle, qu’il intitule d’ailleurs « divertissement », et une qui l’est beaucoup moins. Nous commencerons par celle qui l’est moins. Les choses sérieuses d’abord.

 

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Dans la guerre prétendue froide qui oppose les USA à la Russie, on se bat aussi à coups de lois.

Loi Yakovlev - loi Magnitsky – 1 point partout.

 

Poutine contre les bébés

par Israël Adam Shamir

Après tellement d'autres crimes, voilà que Poutine a rempilé le mois dernier: il s'attaque aux innocents petits bébés, par pure méchanceté ! On nous a bassinés avec ça jusqu'au jour où Thomas Friedman en personne y a mis un point final dans le New York Times en ces termes: « Le premier réflexe de Poutine, confronté aux mauvaises manières de son régime, a été d'empêcher les parents américains d'adopter des orphelins russes, alors même qu'ils ont si cruellement besoin d'un foyer ». Curieusement, en Russie, les récriminations contre la nouvelle loi sont encore plus stridentes. Lorsque Poutine a donné une grande conférence de presse pour les media russes, pas moins de huit journalistes différents ont remis l'affaire sur le tapis, avec des insinuations malveillantes. L'opposition « blanche » a foncé sur les « gredins », comme ils appellent les partisans de la loi en question, et ont comparé Poutine au légendaire Hérode.

2. Dima.jpgLe porte-parole anti-Poutine des oligarques, Constantin Eggert, dans leur  quotidien Kommersant, a malaxé du Dickens avec de la mort aux rats pour compatir au malheur des orphelins russes privés de la chance unique de grandir à l'abri de la bannière étoilée: « et parmi eux il y en aura qui ne liront jamais Winnie l'Ourson, qui ne souffleront jamais leurs bougies sur le gâteau, qui n'iront ni à l'école, ni au collège, qui ne connaîtront jamais le chaud soutien de leur nouvelle famille au Texas ou en Californie... Leur destin hantera à jamais la conscience des députés de la Douma et du président qui les a privés de tout cela...! »

C'était à prévoir, les grands media russes sont pro-occidentaux et propriété de l'oligarchie. Mais il faut bien dire cependant que la grande majorité des Russes soutient cette loi (76%), selon un sondage indépendant financé par la société américaine WCIOM. Le parti communiste, dans l'opposition, l'a votée. La démocrate libérale et féministe célèbre Maria Arbatova, ex-dirigeante politique et écrivain, qui s'investit beaucoup dans les orphelinats et les problèmes d'adoption, à qui on demandait pourquoi l'opposition était si déchaînée, estime qu'il s'agit d'une position tactique: « il leur faut du carburant pour leurs manifestations. Les Pussy Riots c'est du passé, les orphelins, c'est de la chair fraîche. » Le poète radical Edouard Limonov, dirigeant du parti interdit NBP  a également soutenu la loi et raillé l'opposition en soulignant qu'elle défend les intérêts US plutôt que les enfants russes.

Non pas que les Russes aient soudain découvert que l'adoption aux USA fait du tort aux enfants. La loi a été assénée pour des raisons politiques, tout le monde le reconnaît, et le vote a longuement été retardé. Au départ, c'était simplement une clause additionnelle à un projet de loi qui était une façon de manifester le déplaisir russe face au décret Magnitsky. Ce décret constitue une  initiative  législative très contestable, puisqu'il autorise les USA à rafler, geler et confisquer les avoirs russes s'ils appartiennent à des gens qui figurent sur une certaine liste secrète toujours susceptible de s'allonger. Théoriquement, c'est la liste des responsables de la mort d'un avocat russe, Sergueï Magnitsky, qui représentait un fonds US, avait été arrêté pour évasion fiscale supposée, et avait fini par mourir en taule dans des circonstances suspectes. Personne ne tenait spécialement à défendre deux gardiens de prison et un ou deux enquêteurs qui correspondent au signalement. Le problème c'est que pratiquement n'importe quel citoyen russe pourrait se retrouver sur la liste noire et secrète, au motif qu'il tomberait dans la catégorie élastique des gens qui "ne respectent pas les droits humains".

Comme les USA sont fort généreux pour défendre les droits humains d'autres nationalités, cela englobe tout le monde. Pierre, Jean ou Jacques pourraient ainsi passer à la trappe. Les Russes avaient donc d'excellentes raisons de s'en faire, parce qu'ils détiennent quelque 500 milliards de dollars, au moins, en placements dans des banques occidentales. L'Occident a encouragé les investissements russes dans les banques occidentales et en propriétés foncières, comme un moyen de pression contre les élites russes. Le mot de Zbigniew Brzezinski est resté célèbre, car il avait proclamé: « Dans la mesure où 500 milliards de dollars appartenant à la soi-disant élite russe sont gardés dans nos banques, il n'est pas difficile de comprendre de quel pays c'est l'élite! » Le décret Magnitsky a créé une machinerie légale pour mettre la main sur leurs placements sans l'ombre d'un processus judiciaire. Et comme le président US a le pouvoir d'exécuter quiconque, sur la terre entière, grâce à ses drones omniprésents, rien ne l'empêche d'ajouter tel ou tel nom dans sa liste Magnitsky.

Les Russes fort marris ont préparé toute une série de mesures pour contrecarrer le décret. Ils ont d'abord essayé de copier la législation US et ont autorisé l'État à interdire l'entrée dans le pays aux Américains qui violeraient les droits humains, et ceux des citoyens russes; ils ont également autorisé l'État à s'emparer de leurs biens. Une telle loi pourrait servir contre les agents de la  DEA américaine gens qui ont enlevé, condamné à mort et séquestré Viktor Bout ou contre des gens susceptibles d'appliquer le décret Magnitsky, ou contre les flics américains qui avaient brutalisé des Indignés de Wall Street. Malheureusement, les relations Russie - US sont loin d'être symétriques. Il y a très peu d'Américains qui possèdent quoi que ce soit en Russie, et ils sont rares à y mettre les pieds. 

Voilà pourquoi les Russes ont ajouté un second point à leur projet; ils ont pris des mesures de rétorsion contre les ONG soutenues par les USA, et ont pris soin d'interdire à des citoyens américains d'être membres ou dirigeants d'ONG russes dont le programme serait politique. Cela devait arriver de toute façon: les Russes, comme tous les pays au monde à part l'Europe, détestent les ONG financées et cornaquées par le Département d'État US et les considèrent comme la cinquième colonne de l'Amérique. Cela s'est concrétisé dans une loi, obligeant les ONG à se faire enregistrer comme agents de l'étranger, comme cela se pratique aux USA. Mais, olympiquement bafouée par les ONG et par le procureur général de l'État russe, la loi restait lettre morte, le parquet refusait de la faire appliquer; car le système judiciaire russe est très attentif aux signaux qui émanent de Washington, bien plus qu'il n'obéit au Kremlin, ce que dénoncent vivement les nationalistes russes.

Toujours à la recherche d'une façon supplémentaire d'exprimer leur agacement face au décret Magnitsky, les politiciens russes ont choisi de  concert une proposition additionnelle  défendue par Catherine Lakhova, depuis longtemps  membre de la Douma, et responsable de la commission chargée des femmes, des enfants et de la famille, qui se battait presque toute seule contre les adoptions à l'étranger, avec de bien maigres résultats, jusqu'à ce mois de décembre, quand son projet a été adopté par la Douma. 

Les adoptions à l'étranger sont un héritage de l'ère Yeltsine. Au temps de l'Union soviétique, c'est l'Etat qui prenait en charge les orphelins, il n'était pas question de les refiler à d'autres pays. Au contraire, souvent des enfants d'ailleurs étaient amenés en Russie, et ce fut le cas pour bien des fils d'Espagnols, orphelins après que les combattants anti-fascistes espagnols eussent été abattus par Franco dans les années 1930. Dans les années 1990, après l'effondrement de l'URSS, avec des millions de gens au chômage, et d'autres entièrement occupés à désosser et à revendre tout ce qui pouvait être échangé contre du liquide, quelques petits malins découvrirent un gisement encore inexploité: les bambins. Il y a une forte demande, et cela ne fait que croître et embellir, de la part de couples stériles, de gays et de célibataires, sans parler des réseaux de pédophiles et des trafiquants d'organes. Ils étaient prêts à payer cent mille dollars par enfant et plus, des sommes considérables pour la Russie de Yeltsine. Des agents de l'État furent achetés, des médecins firent de faux certificats,  et les enfants russes firent l'objet d'un juteux trafic à l'étranger. 

Il y eut le cas de Masha Allen, que les media US appellent la « fille de Disneyworld ». Elle avait cinq ans en 1998 lorsqu'elle fut embarquée de sa Russie natale pour atterrir chez un millionnaire américain et pédophile, Matthew Mancuso, âgé de 41 ans. « Il l'avait adoptée légalement dans un orphelinat russe, et l'emmena chez lui dans le hameau de Plum en Pennsylvanie. Pendant les cinq années suivantes, Mancuso abusa d'elle à loisir, prenant moult photos et vidéos d'elle subissant des outrages divers, et envoyant sur internet son butin pour le partager avec d'autres membres d'un réseau de pédophiles on line et de fans de pornographie enfantine », comme l'a écrit Julian Assange. Elle finit par être sauvée par le FBI, son violeur se retrouva en taule, l'affaire fit scandale, et pourtant, les responsables qui avaient permis qu'une telle adoption se produise, tant en Russie qu'aux US, n'ont jamais été inquiétés, poursuivis ni punis.

L'histoire récente et choquante de Dima Yakovlev, alias Chase Harrison, de son nom américain, a donné son titre au texte de Katherine Lakhova, et son nom à la loi qui en est sortie.  Dima Yakovlev, c'est ce petit garçon oublié dans la voiture par son père adoptif, et qui y périt asphyxié au bout de neuf heures. Gene Weingarten a reçu le Prix Pulitzer pour son reportage sur l'affaire. Les Russes ont été particulièrement horrifiés parce que le père étourdi a été relaxé par le tribunal US. Plus tard, on a découvert que l'enfant avait été retiré sous la menace à sa grand-mère et à sa sœur à peine plus âgée; les responsables avaient été achetés, et son certificat médical falsifié.

Maria Arbatova et Catherine Lakhova citent bien d'autres affaires comparables: des histoires d'enfants exportés pour du trafic d'organes, d'enfants disparus après une adoption bidon, d'enfants revendus à d'autres après adoption, d'enfants renvoyés en Russie se retrouvant lâchés dans un aéroport sans billet de retour... Ces deux femmes qui viennent d'horizons très différents sont d'accord: il faut en finir avec les adoptions à l'étranger. Mais l'industrie de l'adoption rapporte près de cinquante millions de dollars par an aux agences... Il y a 80 agences US implantées en Russie, et leurs profits garantissent l'approvisionnement en chair fraîche. Catherine Lakhova dénonce le fait que les agences internationales pour l'adoption n'ont pas eu de mal à financer avec leurs marges l'organisation de manifestations ainsi que les manifestants. Catherine Lakhova et Maria Arbatova sont ravies que c'en soit fini des adoptions aux USA; elle se battent pour la fin de l'adoption dans tous les autres pays.

Il y a certaines bonnes raisons non politiques pour montrer du doigt les USA : ils raflent un tiers de toutes les adoptions à l'étranger; et ils n'ont jamais signé la Convention pour la protection des enfants ! Les autorités US refusent de permettre aux employés russes des consulats de rencontrer les enfants adoptés; et elles permettent l'adoption à l'étranger à des gens qui ne reçoivent pas l'agrément pour l'adoption d'enfants américains, ainsi que la ré-adoption et le libre transfert des enfants. Cependant, il vaudrait mieux en finir complètement avec l'envoi d'enfants adoptables à l'étranger. Je connais personnellement des enfants russes adoptés par des Israéliens; ils ont été convertis malgré eux et au mépris de la loi à la foi juive, tout a été fait pour leur faire oublier leur patrie, leur langue, et le christianisme.

Les virulents opposants à la loi russe prétendent que les Américains adoptent les enfants handicapés dont les Russes ne veulent pas. Cela serait une excellente raison, n'était la corruption russe: apparemment rien n'est plus facile que de faire plier un fonctionnaire russe, un travailleur social, un directeur d'orphelinat ou un médecin, pour leur faire produire les papiers qui feront d'un enfant sain un  handicapé. Sur plus d'un millier de petits Russes adoptés aux US l'année dernière, moins de cinquante sont considérés comme handicapés, mais une inspection récente a prouvé que presque tous avaient été annotés comme tels contre un pot-de-vin. Impossible autrement de comprendre comment les parents adoptifs étrangers réussissent à contourner la bureaucrate russe, ô combien réputée, en un jour, alors que cela prend plusieurs semaines pour un adoptant russe... dans le meilleur des cas.

Au début, on contrôla de nombreux cas qui s'avéraient bien troubles. La loi russe n'autorise l'adoption d'enfants à l'étranger que s'il n'y a pas d'adoptants russes éventuels. Les fonctionnaires ripoux mentaient aux adoptants russes, leur disant que les enfants qu'ils expédiaient à l'étranger avaient le SIDA ou d'autres maladies incurables. Ils séparaient les frères et les sœurs, les envoyant dans des pays différents. Bref, la nouvelle loi révélait d'horribles brèches dans la loi antérieure.

D'ailleurs, même les adoptions à l'intérieur d'un même pays sont souvent problématiques: si un couple (ou des célibataires ou des homosexuels) n'a pas d'enfant, peut-être ne devraient-ils pas en avoir; car il n'existe pas de droit à avoir des enfants: c'est un privilège que nous recevons du Tout-Puissant. Mais les enfants ont un droit naturel à avoir des parents naturels, et c'est ce droit qu'on bafoue avec l'aide de nantis qui louent des ventres ou achètent des nourrissons. Les adoptions par-dessus les frontières sont encore plus discutables, parce qu'il s'agit de priver l'enfant de son milieu, de sa langue et de sa foi. 

Peut-être que dans un monde idéal, les adoptions hors frontières pourraient être permises dans certains cas. Mais dans le monde réel, c'est l'expression des rapports impérialistes inégaux. C'est la misère des uns qui constitue le gisement pour les autres. Il y a des Américains qui adoptent des enfants en Russie ou au Malawi, mais point de gamins américains donnés à des parents adoptants russes ou malawis. Les Suédois importent des enfants de Corée, mais on n'a pas encore vu de Coréen recevoir la garde d'un enfant suédois. Les adoptants crient sur les toits que l'intérêt supérieur de l'enfant est leur seul mobile, mais de fait ils volent à un pays économiquement faible sa richesse, ses prochaines générations.

Pour la Russie, cette loi aurait pu arriver plus tôt, car après tout la Russie est un pays fort riche et prospère. Moscou est une ville aussi chic que Paris, et beaucoup plus chère. Les revenus moyens sont au niveau d'autres pays développés. L'ère Yeltsine est révolue. La Russie n'est plus une colonie, et cette façon de s'accrocher aux années 1990 quasi-coloniales n'a pas lieu d'être. Il est bon d'en finir avec le trafic d'enfants. L'argent ne doit pas servir à acheter des gosses à Moscou. Et si les adoptants potentiels se souciaient vraiment du bien des enfants, les US ont tout ce qu'il faut en matière d'orphelins, d'enfants abandonnés et affamés. Aux Américains de s'en occuper, et laissons les enfants russes pousser chez eux aussi heureusement que possible.

Traduction: Maria Poumier

Illustration : photo de Dima Yakovlev

Israel Shamir se trouve à Moscou. On peut lui écrire à l’adresse  adam@israelshamir.net

Sources :

http://www.israelshamir.net/French/Putin-Babies-Fr.htm

http://www.counterpunch.org/2013/01/29/putins-baby-crime/ 

 

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3. masha allen.jpg

 

L’histoire de Masha Allen, née Mariya Nikolaevna Yachenkova est une histoire abominable. Non seulement cette petite fille, adoptée à l’âge de 5 ans sans l’accord de sa famille a été abusée pendant des années par son père adoptif US (célibataire), mais après la découverte du délit, elle a été utilisée de toutes les manières possibles par les successeurs de son abuseur (autorités fédérales, travailleurs sociaux, mère adoptive de rechange, politiciens, journalistes, scénaristes hollywoodiens et romanciers douteux spécialisés dans les scandales rentables, qui ont fait courir sur elle les pires inventions.   

Rien n’existe en français sur la question, hormis des déclarations d’illustres inconnus, dont on ne connaît ni les sources ni les fantasmes.

Seuls Julian Assange et Christopher Witkowsky, pour WIKILEAKS, se sont intéressés avec rigueur à l'odyssée de l'enfant devenue adolescente, quand un avocat a déposé plainte en son nom contre la mère adoptive dont elle porte le nom (Allen)… pour les mêmes délits exactement qui étaient reprochés au « père » premier adoptant. Wikileaks est la source qu’a retenue Israël Shamir, qui la connaît bien. Les francophones (Français, Suisses, Belges et Canadiens) ne s’intéressant pas à ces choses, on ne trouve le texte d’Assange et Witkowsky qu’en anglais.


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Cette sombre histoire nous a remis en mémoire la croisade entreprise, il y a quelques années, par un chauffeur de taxi de nuit new-yorkais.

Cet homme, Eugene WEIXEL, juif US, dont les parents avaient fui, comme tant d’autres, l’Allemagne nazie, était communiste (eh bien, oui, il en reste, même si pas beaucoup) et ne se gênait pas pour le dire (ce qui est encore bien plus rare). Il avait épousé une Vénézuélienne et rêvait d’aller passer sa retraite dans la patrie de sa femme. Jusqu’alors, il n’avait jamais pu obtenir des Etats-Unis de visa l'autorisant à s’y rendre.

Comme cela doit arriver dans ces professions, il avait sympathisé avec un client véhiculé plusieurs fois, un journaliste free lance, qui avait fini par lui raconter sur quoi il travaillait : une affaire d’abus d’enfants par les autorités new-yorkaises… de protection de l’enfance, qui en avaient vendu (ou donné ?) à un centre de recherche sur le sida. Comme cobayes. Des enfants pauvres, évidemment, petits Latinos et  petits Noirs. Certains en étaient morts, d’autres en restaient handicapés à vie. Leurs familles, ne survivant que par l’assistance publique,  avaient bien essayé de s’unir pour dénoncer ces pratiques et récupérer leurs mouflets. On les avait menacés de leur enlever les autres au prétexte qu’ils n’étaient « pas aptes à les élever ». Chantage ? Oui. Terrorisme ? Oui. Eugene avait vu rouge (vous me direz…) et s’était embarqué, avec son copain journaliste, dans l’entreprise donquichottesque de mettre les enfants à l’abri en faisant cesser la chose et d’amener les autorités coupables devant la justice. Counterpunch leur avait ouvert ses colonnes, photos glaçantes à l’appui.

Il est toujours dangereux de s’attaquer, quand on n’est rien ou presque rien, à des gens puissants, maire de New York en tête. Nous nous demandions quand le taxi sexagénaire aurait un accident. Cela finit par arriver. Par quel miracle il s’en sortit vivant ? Nous ne savons. Le fait est qu’au bout de plusieurs mois de convalescence, il reprit ses activités et qu’il les exerce toujours.

4 . eugene weixel .jpgIl animait, à l’époque, un blog peu ordinaire appelé Fat-old-jewish-guy-who-lives-in-the-projects (« Vieux gros Juif qui vit dans les logements sociaux »). Nous y avons suivi pendant plus de deux ans sa croisade contre les magnats, les mafieux et les scientifiques à la conscience élastique, mais aussi, et simultanément, ses joutes avec les trolls de l’AIPAC, très désireux de lui voir faire son aliyah et aller exercer ses talents de chauffeur du côté de Tel Aviv. Nous n’avons pas oublié la dernière réponse par laquelle il les congédia : « Je ne vais pas m’installer chez des gens qui ont la clé de la maison et qui y reviendront un jour ou l’autre. »

Nous n’avons pas oublié non plus sa longue polémique avec une internaute Anglaise de gauche, qui lui reprochait de ne pas faire son devoir de juif en soutenant Israël. Il s’était tout fait traduire : des articles du Monde aux textes de Faurisson. Il s’était aussi rendu en Allemagne, pour aller voir, dans les différents camps,  ce qu’il en était de ces fours qui existaient ou qui n’existaient pas. Bref, Eugene WEIXEL est cette chose rarissime : un homme qui pense par lui-même.

Son blog a changé une ou deux fois de nom depuis lors. Il s’appelle aujourd’hui Please, don’t vomit in the taxi (est-il besoin de traduire ?). Eugene, sûrement septuagénaire, y met en ligne des petites videos bricolées à la maison, où il s’en prend (quelquefois en chantant) aux influents qui l’énervent - les Attali, Minc, Joffrin, BHL des USA, chaque pays a les siens – ici, Michael Bloomberg et Thomas Friedman, mais aussi Chuck Hagel, qu'il nous promet comme prochain président des Etats-Unis. 

Si le cœur vous en dit :

http://pleasedontvomitinthetaxi.blogspot.be/2013/01/videos-of-eugene-weixel-singing.html

 

 

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Quant à la pièce maîtresse de notre Rififi…

 

Des oligarques se castagnent en direct !

 

…c’est pour presque tout de suite, dans notre traduction (merci Kahem) avec un mot d’encouragement de l’auteur en prime.

Vous aurez donc droit, deux fois de suite, à la Nef des fous de Vyacheslav Vasilievitch KALININE en guise de bateau.

Les blogs bricolés par des autodidactes, c’est comme ça.

 

 

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Urgences !

 

Parmi ceux qui ont la clé de la maison, mais qui n’y rentreront jamais si on les laisse mourir …

 

SAUVONS SAMER ISSAWI : RASSEMBLEMENT MARDI SOIR À PARIS !

5. Issawi fauteuil roulant .jpg

Samir Issawi, prisonnier palestinien détenu par Israël, a dépassé les 200 jours de grève de la faim pour protester contre sa détention sans inculpation ni procès par Israël. Sa vie ne tient plus qu’à un fil. Elle dépend de nous.

TOUS AU RASSEMBLEMENT CE MARDI 19 FEVRIER A PARTIR DE 18 H

A LA SORTIE DU METRO SOLFERINO (LIGNE 12)

EN FACE DU SIEGE DU PS, A PROXIMITÉ DU PARLEMENT ET DU QUAI D’ORSAY


Source :

samedi 16 février 2013

http://www.europalestine.com/spip.php?article8073


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PRIX

 

 

7 février 2013

Julian Assange reçoit le Premier Prix Yoko Ono Lennon

imaginepeace.com

6. Prix Ono-Lennon à Assange -19241-e7a9f.jpg

photo : Allen Tannenbaum Polaris

3 février 2013 : New York, États-Unis. Yoko Ono a décerné (in abstentia) son Prix du courage pour les arts », pour l’année 2013, à Julian Assange de Wikileaks. Michael Ratner (deuxième à partir de la gauche sur la photo) et Balthasar Garzon Real ont reçu la récompense à la place de Julian Assange. Daniel Ellsberg (à gauche) et le ministre des Affaires étrangères équatorien Ricardo Patiño Aroca ont également pris la parole lors de cette cérémonie.

Lire la suite…

Source :

http://www.legrandsoir.info/etats-unis-julian-assange-rec...

 

 

 

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Pour mémoire

(et pour ne pas mourir idiots)

 

QUAND LA CIA INFILTRAIT LA CULTURE EN EUROPE

Documentaire Arte – mai 2011

 

Fruit de trois ans de recherches, ce documentaire montre comment les services secrets américains ont manipulé les milieux artistiques et intellectuels européens pendant la guerre froide. Beaucoup d’écrivains travaillèrent ainsi pour la CIA.

Dans les années de l’après-guerre, les services secrets américains lancent une vaste opération d’infiltration des milieux européens de la culture. Ils lui consacrent plusieurs millions de dollars et s’appuient sur un organisme, le “Congrès pour la liberté de la culture”, dont le siège se trouve à Paris. La capitale française est un lieu stratégique pour publier des revues lues jusqu’en Afrique, en Amérique latine et dans les pays arabes. Le Congrès pour la liberté de la culture s’intéresse aux artistes et intellectuels de gauche, qu’il essaie de soustraire à l’influence marxiste et de gagner à la cause américaine. En France, la revue Preuves dirigée par Raymond Aron constitue le fer de lance de cette diffusion de la pensée anticommuniste.

En Allemagne, le “Kongress für kulturelle Freiheit” naît en juin 1950 à Berlin, en zone d’occupation américaine. La revue Der Monat reçoit les premiers subsides de la CIA vers 1958. Elle compte parmi ses collaborateurs d’éminents journalistes et les principaux représentants des maisons d’édition en Allemagne fédérale. Le Congrès dispose ainsi de relais à Berlin, Munich et Francfort. Il s’établit aussi à Cologne où il développe des relations privilégiées avec les rédactions de la presse écrite et de la télévision. Heinrich Böll, futur Prix Nobel de littérature (en 1972), est approché et travaillera – plusieurs documents le confirment – pendant plus de dix ans pour le Congrès et ses différentes organisations. Sans savoir qu’il œuvre en fait pour la CIA ?

C’est ce que pense Günter Grass, autre cible de l’agence américaine. Au-delà de ces deux personnalités, toute la fine fleur des arts et des lettres a été approchée par les services secrets américains et leur a apporté son soutien, le plus souvent sans le savoir. C’est ce que montre très bien ce documentaire, fruit de trois ans de minutieuses recherches.

Sources :

http://honneur-a-l-armee-rouge.over-blog.com/article-quan...

:http://guerre.libreinfo.org/manipulations/manipulations/564-cia-culture.html


sans oublier  :

La CIA mécène de l’expressionnisme abstrait

7. Pollock - The She-Wolf - 1943.jpg

(Un article publié en 2010 par Le Grand Soir)

http://www.voltairenet.org/article167497.html


 

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Dernière minute.

Les nouvelles ne sont pas toutes mauvaises. Cela dépend d’où elles viennent.

 

La Havane,

Encore intubé, suite aux complications respiratoires survenues pendant sa dernière opération, mais avec des cheveux tout neufs et ses deux filles, Maria Gabriela et Rosa Virginia, Hugo Chavez fait la nique aux trolls d’El Païs.

8. CHAVEZ & SES filles -166CUBA-VENEZUELA-CHAVEZ-HEALTH-REPORT-G56HKOK5_1.jpg

Que se mejore Presidente ! Larga, muy larga remisión…

 

 

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Mis  en ligne le 17 février 2013 par Catherine

18:58 Écrit par Theroigne dans Actualité, Général, Loisirs, Musique, Web | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

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