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11/06/20is

affaire piskorski

 

Pologne

 

 

Depuis 2016, Mateusz Piskorski, président du parti « Changement » est embastillé, au mépris de toute forme de droit

 

 

« Mateusz Piskorski a été arrêté le 18 mai 2016 et, depuis cette date, il est resté en prison sans qu'aucun acte d'accusation ait pu être formulé et délivré contre lui jusqu'en avril 2018 par le parquet polonais. Lequel vient finalement de l’accuser… d'espionnage au profit de la Russie et de la Chine, alors qu’il est en réalité un enseignant en sciences politiques à l'université, qu'il mène des activités journalistiques, qu'il a été député et qu'il est aujourd'hui le fondateur d'un parti de « gauche patriotique », anti-OTAN, favorable à une politique de neutralité de la Pologne et à un rapprochement avec la Russie et la Chine, ce dont il ne s'est jamais caché, et ce qui est tout le contraire d'une activité d'espionnage qui, par définition, est clandestine et vise à transmettre à un État étranger des informations secrètes. Dans son cas, c’est bien entendu tout le contraire, puisqu'il est accusé de défendre ouvertement des opinions proches de celles de gouvernements étrangers !

Mateusz Piskorski est enseignant de sciences politiques à l'université, journaliste, ancien député d'un mouvement paysan favorable à la souveraineté nationale, opposé à la guerre en Irak. Dans sa jeunesse, au moment de la disparition du bloc de l'Est, il s'est retrouvé, en réaction à la politique pro-occidentale, dans un groupe slavophile nationaliste, puis il a évolué vers le souverainisme sur le plan national et vers la gauche sur le plan social. Il s'est engagé contre la guerre en Irak et s'est rendu en Libye en 2011, pour la soutenir contre l'intervention de l'OTAN. Il a soutenu la Syrie, soutient le projet de Route de la Soie chinois et considère que la Pologne doit se rapprocher de la Russie et de la Biélorussie et s'opposer au nationalisme ukrainien, comme aux ingérences de l'OTAN et de l'UE dans les affaires polonaises.

Son livre sur sa vision géopolitique – avec quelques révélations sur le « suicide » du leader du parti, Andrzej Lepper, dont il avait été le porte-parole – devait sortir au moment où il a été arrêté, il y a plus de deux ans. L'acte d'accusation le visant vient seulement d'être formulé il y a quelques semaines. La commission des droits de l'homme de l'ONU vient à son tour de déclarer que son arrestation est arbitraire et sans aucune base légale. 

Voir ci-dessous le résumé du texte en polonais publié par le parquet polonais résumant l'acte d'accusation qui le vise et qui reste lui-même  secret d'État, l'accusé et les avocats n'ayant pas le droit de le divulguer :

 

[L'acte d'accusation contre Mateusz Piskorski lui a (enfin!) été présenté le 20 avril 2018, soit deux ans après son arrestation. En attaché, le communiqué officiel du parquet sur le sujet, car l'acte d'accusation et le procès vont se dérouler à huis clos et ni l'accusé ni son avocat n'ont le droit d'en faire part. L'acte d'accusation complet est inaccessible, tout comme il est interdit d'assister au procès et interdit à l'avocat de diffuser en public ce qui s'y dira.

Ce que l'on sait sur les faits reprochés, c'est donc ceci. Mateusz Piskorski ainsi que plusieurs de ses amis, témoins avant l'acte d'accusation, ont été interrogés sur ces sujets.]

Il est accusé :

-- d'avoir donné un cours à des étudiants en Chine pendant lequel il a développé une vision contraire à celle du gouvernement polonais ;

-- d'avoir dénoncé l'idéologie ultra-nationaliste banderiste en Ukraine et participé à la « dévastation » d'un monument à Bandera en Ukraine ;

-- d'avoir appuyé publiquement dans la presse le projet chinois de Nouvelle Route de la Soie (appuyé par ailleurs officiellement par le gouvernement polonais !) ;

-- d'avoir mené des activités hostiles à la présence de troupes étrangères sur le territoire polonais et d'avoir diffusé dans les médias polonais et étrangers des interventions soutenant ces idées et correspondant aux intérêts de la Russie ou de la Chine.

Ce qui est particulièrement cocasse quand on sait que nombre de dirigeants ou politiciens polonais ne se cachent pas de recevoir de la part de fondations, ONG ou agences gouvernementales de ces pays, des sommes importantes pour mener des campagnes soutenant les diverses activités des puissances de l'OTAN.

Donc, un citoyen d'un État se prétendant démocratique n'a pas le droit, selon le parquet polonais, de soutenir les opinions d'États opposés aux opinions du gouvernement polonais, mais il a en revanche le droit de le faire, y compris contre espèces, quand ces pays sont officiellement alliés à la Pologne. 

Piskorski avait en effet organisé, publiquement, à Varsovie, une conférence-débat portant sur les questions politiques internationales, et ce, en coopération avec plusieurs associations polonaises et russes... C'est cela sans doute qui est considéré comme une activité « d'espionnage ».

 

L'espionnage n’est donc plus, selon l'interprétation du parquet polonais, d'envoyer à un État étranger des informations classées secrètes dans son pays, mais le fait de diffuser dans son propre pays des informations ou des idées qui sont publiques et qui correspondent plus ou moins aux choix politiques faits par un État étranger. À ce compte-là, plus de la moitié des Polonais au moins pourraient être mis en accusation, car ils sont violemment anti-Bandera et le font savoir publiquement, sans parler de leurs doutes sur la politique de leur pays envers la Russie ou de leur appui en faveur d'une coopération économique avec la Chine. En fait, ces accusations rappellent, mais sous une forme caricaturale, la logique qui régnait en Pologne avant 1989 quand il était reproché à certains Polonais de « compromettre les alliances internationales » de leur pays en « coopérant avec des États étrangers et en diffusant à cet effet de fausses nouvelles destinées à créer la confusion ». Sauf que, à l'époque, ces accusations débouchaient très rarement, surtout après 1956, sur des procès, et qu’elles restaient du domaine médiatique ; quand quelqu’un était accusé, c'était pour avoir par exemple violé la loi sur l'échange de devises étrangères en recevant des fonds qu'il échangeait au marché noir et, quand le procès avait lieu, il était public et visait en général la coopération avec « Radio Free Europe », une station de propagande basée à Munich, qui était officiellement financée par les USA dans un but politique précis visant explicitement l'État polonais et ses alliés. En revanche, ni la Russie, ni la Chine ne possèdent de médias émettant vers la Pologne, explicitement opposés à son gouvernement.

Faut-il ajouter que le procès de Mateusz Piskorski se déroulera dans le plus grand secret ? Son avocat a été menacé de se voir rayer de l’Ordre, s'il communiquait publiquement quoi que ce soit sur les débats.

C'est cela qui explique le très long rapport de la Commission de l'ONU sur les arrestations arbitraires (en attaché), qui analyse point par point tous les éléments retenus contre Mateusz Piskorski et exige en conséquence qu'il soit immédiatement remis en liberté et qu’il soit dédommagé pour le temps de son arrestation arbitraire. 

 

Pièces attachées :

Acte d'accusation

UN human rights Piskorski

 

Nous vous demandons de relayer l'information autour de vous.
Merci
Bruno Drweski

 

 

Mis en ligne le 11 juin 2018

 

 

 

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