Certes, on ne prête qu’aux riches…
Ceci pourrait n'être qu'une théorie de plus sur l'assassinat des deux frères Kennedy, dont il existe déjà un nombre presque infini. Mais l'analyse de Laurent Guyénot est différente des autres et nous l'avons trouvée sur The Unz Review. M. Unz est juif. S'il l'a publiée, c'est qu'il a estimé qu'elle méritait au moins un examen sérieux. Nous le pensons aussi. LGO.
Est-ce Israël qui a tué les Kennedys
Laurent Guyénot
The Unz Review – 3 juin 2018
Veterans Today – 4 juin 2018
Strategika51 – 5 juin 2018
Le 6 juin 1968 juste après minuit, le sénateur Robert Kennedy, était assassiné dans une arrière-salle de l’hôtel Ambassador à Los Angeles. Il venait juste de célébrer sa victoire aux primaires démocrates de Californie. Sa popularité était si grande qu’il ne restait à Richard Nixon, candidat des Républicains, pratiquement aucune chance de l’emporter contre lui. À 43 ans, Robert aurait été le plus jeune président américain, après avoir été, dans le gouvernement de son frère, le plus jeune ministre la Justice de l’histoire américaine. Sa mort fraya la voie à Nixon, qui finit par devenir président huit ans après avoir perdu contre son frère John, en 1960.
John avait été assassiné quatre ans et demi avant Robert. S’il avait vécu, il eût certainement été président jusqu’en 1968. Au lieu de quoi, c’est son vice-président Lyndon B. Johnson, qui s’installa à la Maison Blanche en 1963 et y devint si impopulaire qu’il se retira en 1968. Significativement, Johnson est devenu président le jour de la mort de John et a terminé son mandat quelques mois après celle de Robert. Il était au pouvoir pendant toute la durée des deux enquêtes.
Et les deux enquêtes sont généralement considérées comme des camouflages. Dans les deux cas, les conclusions officielles sont bourrées de contradictions. Nous allons les résumer ici. Mais nous ferons plus : nous allons montrer que la clé des deux affaires réside dans ce qui les relie. Et nous les résoudrons au-delà de tout doute raisonnable.
« On envisage rarement que les assassinats Kennedy puissent avoir été des meurtres en série. En fait, lorsqu’ils parlent de ces meurtres, les Américains disent rarement “les assassinats Kennedy” au pluriel. […] Il est clair que cette bizarrerie dans le vocabulaire se rapportant aux meurtres des Kennedy reflète un effort inconscient, de la part des journalistes, des politiciens et de millions d’Américains ordinaires, pour éviter de penser aux deux assassinats à la fois, en dépit du fait que les victimes sont apparentées d’innombrables manières. » [1]
John et Robert étaient liés par une inébranlable loyauté. Leurs biographes ont souligné l’absolu dévouement de Robert envers son frère aîné. Robert avait dirigé avec succès la campagne de John pour le Sénat en 1952, puis sa campagne présidentielle en 1960. John avait fait de lui non seulement son ministre de la Justice mais aussi son conseiller le plus écouté, y compris sur les Affaires étrangères et militaires. Ce que John appréciait le plus chez Robert, c’était son sens de la justice et la rectitude de son jugement moral. C’est Robert, par exemple, qui avait encouragé John à soutenir pleinement le mouvement pour les droits civiques des Noirs.[2]
Étant donné le lien exceptionnel qui attachait les frères Kennedy l’un à l’autre, quelle possibilité y a-t-il pour que les assassinats des deux hommes soient sans rapport ? Nous devrions plutôt commencer par supposer qu’ils sont liés. Le sens commun le plus élémentaire devrait nous suggérer que les frères Kennedy ont été tués par la même force et pour les mêmes motifs. On peut au moins considérer comme une hypothèse de travail logique que Robert ait été éliminé de la course présidentielle parce qu’il fallait l’écarter d’un poste où il aurait pu rouvrir le dossier sur l’assassinat de son frère. Tant sa loyauté envers la mémoire de son aîné que son sens de la justice rendaient cette éventualité prévisible dans le cas où arriverait à la Maison Blanche. Mais y avait-il, en 1968, une indication claire qu’il le ferait ?
Bobby avait-il l’intention de rouvrir l’enquête sur la mort de son frère ?
C’est David Talbot qui a répondu à cette question par l’affirmative, dans son livre Brothers : The Hidden History of the Kennedy Years [« Frères : L’histoire cachée des années Kennedy »] publié en 2007 par Simon & Schuster. Robert n’avait jamais cru aux conclusions du Rapport Warren selon lesquelles Lee Harvey Oswald était le seul assassin de son frère. Sachant trop bien ce que l’on pouvait attendre de Johnson, il avait refusé de témoigner devant la Commission Warren. Quand le Rapport était sorti, il n’avait pas eu d’autre choix que de l’accepter publiquement, mais « en privé, il le récusait », comme son fils, Robert Kennedy Jr se le rappelle [3]. Aux amis proches qui lui demandaient pourquoi il ne faisait pas état de ses doutes, il répondait « je ne peux rien y faire. Pas maintenant. »[4]
Après le 22 novembre 1963, Robert fut mis sur la touche par Johnson et Hoover. Bien que toujours ministre de la Justice, il savait qu’il était impuissant contre les forces qui avaient tué son frère. Toutefois, il ne perdit pas de temps à entamer sa propre enquête : il commença par demander au directeur de la CIA John McCone, un ami des Kennedy, d’essayer de savoir si l’Agence avait eu quelque chose à voir avec le complot, et il finit par être convaincu qu’il n’en était rien. En mars 1964, il eut une converstaion en tête à tête avec le gangster Jimmy Hoffa, son ennemi juré, qu’il avait combattu pendant dix ans et qu’il soupçonnait d’avoir voulu se venger de son frère. Robert demanda aussi à son ami Daniel Moynihan de rechercher s’il y avait eu des complicités parmi les membres des Services Secrets responsables de la sécurité du Président.[5] Et, bien entendu, Robert soupçonna Johnson, dont il s’était toujours méfié, comme le démontre Jeff Shesol dans Mutual Contempt Lyndon Johnson, Robert Kennedy and the Feud that Defined a Decade [« Mépris mutuel : Lyndon Johnson, Robert Kennedy et la vendetta qui marqua une décennie »], 1997.
« Lyndon Johnson ment tout le temps. Il ment même quand il n’en a pas besoin », Robert F. Kennedy
De fait, une semaine à peine après la mort de JFK, le 29 novembre 1963, Bill Walters, un ami des Kennedy, s’est rendu à Moscou et a fait passer à Nikita Krouchtchev, par un agent de confiance qui avait déjà transporté des communications secrètes entre Krouchtchev et John Kennedy, un message de Robert et Jacqueline Kennedy ; d’après le mémo retrouvé dans les archives soviétiques dans les années 1990 par Alexandr Fursenko et Timothy Naftali (One Hell of a Gamble [« Un sacré pari »], 1998), Robert et Jackie voulaient informer le président du conseil des ministres soviétique qu’ils croyaient que John Kennedy avait été « victime d’un complot de droite » et que « le refroidissement qui pourrait se produire dans les relations américano-soviétiques du fait de Johnson ne durerait pas toujours. »[6]
Robert prit également contact avec un ancien officier du MI6, qui avait été un ami de la famille quand son père était ambassadeur à Londres. L’officier britannique à la retraite avait à son tour contacté quelques amis de confiance en France, et des arrangements avaient été pris pour que deux opérateurs des services secrets français [dont le commissaire André Ducret, responsable de la sécurité du président de Gaulle à l’Élysée, NdT] mènent méthodiquement, sur une période de trois ans, une enquête qui allait comporter des centaines d’interviews aux États-Unis. Leur rapport, truffé de références à Lyndon Johnson et à des barons texans du pétrole, fut remis à Bobby quelques mois seulement avant son propre assassinat en juin 1968. Après la mort de Bobby, le dernier frère survivant, le sénateur Ted Kennedy, ne fit preuve d’aucun intérêt pour ce matériau. Les enquêteurs embauchèrent alors un écrivain français nommé Hervé Lamarr pour qu’il en tire un livre, ce qu’il fit sous le pseudonyme de James Hepburn. Le livre fut d’abord publié en français sous le titre L’Amérique brûle [Nouvelle frontière, 1968], puis traduit ensuite sous le titre Farewell America. The Plot to Kill JFK. Sa conclusion mérite d’être citée :
« L’assassinat du président Kennedy a été un travail de prestidigitateurs. Ce fut un vrai tour de magie, avec accessoires et faux miroirs, où lorsque le rideau tombe, les acteurs, et même le décor disparaissent. […] Les comploteurs ne se sont pas trompés en pensant que leur crime serait recouvert par les ombres et le silence, qu’il serait imputé à un fou et à de la “négligence”.»[7].
Robert Kennedy comptait briguer la présidence en 1972. Mais plusieurs facteurs, dont l’escalade de la guerre au Vietnam, précipitèrent sa décision de se présenter dès 1968 : l’un des autres facteurs fut l’enquête ouverte en 1967 par le procureur de la Nouvelle-Orléans Jim Garrison. Garrison obtint de pouvoir visionner le fameux film d’amateur d’Abraham Zapruder, confisqué par le FBI le jour même de l’assassinat. Ce film, malgré un trafiquage ultérieur évident, prouve par le mouvement de la tête du Président que le coup fatal a été tiré de la butte herbeuse [le fameux grassy knoll], en face du Président, et non de l’entrepôt de livres scolaires situé dans son dos, où se trouvait Oswald.
Quand on commença à parler de cette enquête, Robert Kennedy demanda à un de ses plus proches conseillers, Frank Mankievitch, d’en suivre les développements « afin que, s'ils en arrivent à un point où je puisse faire quelque chose, tu me dises ce que j’ai besoin de savoir ». Il confia également à son ami William Attwood, rédacteur en chef de Look Magazine, que, tout comme Garrison, il croyait à un complot, ajoutant : « mais je ne peux rien faire tant que je n’ai pas le contrôle de la Maison Blanche ».[8]
Pour conclure, il ne fait aucun doute que, s’il avait été élu président, Robert Kennedy aurait fait tout ce qui était possible pour rouvrir d’une manière ou d’une autre l’enquête sur l’assassinat de son frère. Ce fait n’a pas pu échapper aux meurtriers de John. Ils n’avaient pas d’autre choix que celui de l’en empêcher. Cette première conclusion justifie suffisamment une analyse comparative des deux assassinats Kennedy, qui permette de découvrir quelques indices convergents susceptibles de nous conduire sur les traces d’un « cerveau » commun.
Commençons par l’assassinat de Robert.
Sirhan Sirhan, un Palestinien motivé par la haine d’Israël ?
Quelques heures seulement après l’assassinat de RFK, la presse était en mesure d’informer le peuple américain, non seulement de l’identité de l’assassin, mais de sa motivation et même de sa biographie détaillée.[9] Sirhan Bishara Sirhan était un jeune homme de 24 ans né en Jordanie, dont la famille avait été expulsée de Jérusalem Ouest en 1948. Après la fusillade, on trouva dans sa poche une coupure de presse citant des propos de Robert Kennedy qui ressemblaient à une promesse électorale : « Les États-Unis devraient sans délai vendre à Israël les 50 jets Phantom qui lui ont été promis depuis si longtemps ». Des notes manuscrites retrouvées chez lui confirmaient que son acte avait été prémédité et motivé par la haine d’Israël.
Cela devint la narrative officielle des médias dès le premier jour. Le 6 juin, Jerry Cohen pouvait donc écrire en une du Los Angeles Times que Sirhan était « décrit par ses proches comme un “anti-Israélien virulent” » (Cohen devait écrire « un virulent antisémite » dans un autre article pour le Salt Lake Tribune du même jour) et que :
« L’enquête et des confidences provenant de personnes qui le connaissent bien le dépeignent comme un jeune homme animé d’une haine suprême pour l’État d’Israël. »
Cohen en déduit que Robert Kennedy était devenu pour Sirhan :
« une personnification de cette haine en raison de ses récentes déclarations pro-Israël ».
Cohen révéla ensuite que :
« Il y a trois semaines environ, le jeune réfugié jordanien accusé d’avoir tiré sur le sénateur Robert Kennedy a écrit pour lui-même un mémo. Le mémo disait : “Kennedy doit être assassiné avant le 5 juin 1968”— premier anniversaire de la guerre de Six jours dans laquelle Israël a humilié trois de ses voisins arabes : l’Égypte, la Syrie et la Jordanie. »[10]
Après le 11 septembre, la tragédie de l’assassinat de Robert a été intégrée à la mythologie néoconservatrice du « Choc des Civilisations » et de la « Guerre au Terrorisme », et Sirhan est devenu un précurseur du terrorisme islamique sur le sol américain.
Dans un livre intitulé The Forgotten Terrorist [« Le terroriste oublié »], Mel Ayton, qui s’est fait une spécialité de démasquer les « théories du complot », prétend fournir « une manne de preuves du nationalisme palestinien fanatique » de Sirhan, et démontrer que « Sirhan a été l’assassin solitaire dont l’acte politiquement motivé a été le précurseur du terrorisme d’aujourd’hui » (4e de couverture)
En 2008, pour le 40ème anniversaire de l’assassinat de Bobby, Sasha Issenberg, du Boston Globe, a rappelé que la mort de Robert Kennedy acvait été « un avant-goût de la terreur moyen-orientale ». Il cite le professeur de Harvard Alan Dershowitz (autoproclamé soutien de RFK mais mieux connu pour avoir été l’avocat de Jonathan Pollard) qui lui aurait dit :
« J’ai ressenti cela comme un acte de violence motivé par la haine d’Israël et de quiconque soutient Israël […] Ce fut, d’une certaine manière, le début du terrorisme islamique en Amérique. Ce fut le premier coup tiré. Beaucoup d’entre nous ne l’ont pas reconnu alors. »[11]
Le fait que Sirhan était d’une famille chrétienne et non musulmane est un détail qui n’a pas intéressé Dershowitz, qui parle de « terrorisme islamique ». En revanche, le Jewish Forward a eu soin de le préciser, mais pour ajouter aussitôt que le fanatisme islamique coulait malgré tout dans ses veines :
« Ce qu’il partageait avec ses cousins musulmans — les responsables du 11 Septembre — était une haine viscérale et irrationnelle d’Israël. Cette haine l’a conduit à assassiner un homme en qui certains voyaient le plus grand espoir de toute une génération. »
et
« Robert Kennedy fut la première victime américaine du terrorisme arabe moderne »,
matraque encore le journaliste du Forward.
« Sirhan haïssait Kennedy parce qu’il soutenait Israël.»[12]
Sirhan Sirhan a-t-il vraiment tué Robert Kennedy ?
Si on s'en tient aux déclarations officielles et aux nouvelles colportées par la presse mainstream, l’assassinat de Robert Kennedy est, dès l’abord, une affaire entendue. L’identité du tueur ne souffre aucune discussion puisqu’il a été pris sur le fait, l’arme encore fumante à la main. En réalité, les données balistiques et médico-légales montrent qu’aucune des balles tirées par Sirhan n’a atteint Robert Kennedy.
Selon l’autopsie réalisée par le docteur Thomas Nogushi, Kennedy est mort d’une balle dans le cerveau, tirée à bout portant de derrière son oreille droite en suivant un axe ascendant. Nogushi a réitéré ses conclusions dans ses mémoires de 1983, Coroner. Or, les déclarations sous serment de douze témoins confirment que Kennedy, dans la salle bondée où il s’écroula, n’a jamais tourné le dos à Sirhan et que celui-ci était à plusieurs mètres de lui lorsqu’il a tiré.
En additionnant les impacts de balles relevés dans la pièce et les balles qui ont blessé cinq personnes autour de Kennedy, on conclut qu’une douzaine de balles au moins ont été tirées, alors que le revolver de Sirhan n’en contenait que huit.
Le 23 avril 2008, les avocats William Pepper et son associée Laurie Dusek, ont pu apporter toutes les preuves et même davantage dans un dossier de 58 pages qu’ils ont soumis à la Cour de Californie, demandant que le procès de Sirhan Sirhan soit réouvert. Ils ont prouvé que la balle présentée au procès comme étant la cause de la mort de Kennedy n’était pas celle qu’avait extraite le médecin légiste Thomas Nogushi mais une balle tirée par un révolver portant un autre numéro de série, et qu’au lieu d’incriminer Sirhan, elle le disculpait. Ils ont aussi produit une analyse technique des enregistrements sonores au moment des tirs, réalisée en 2008 par l’ingénieur Philip Van Praag, qui confirme que deux armes ont fait feu [13].
Sirhan Bishara Sirhan
La présence d’un second tireur a été signalée par plusieurs personnes et a été évoquée le jour même par quelques organes de presse. On soupçonne que le second tireur, et le véritable assassin de Robert Kennedy, était Thane Eugene Cesar, un agent de sécurité embauché par l’hôtel pour la soirée, qui se trouvait collé derrière Kennedy au moment des tirs. Plusieurs témoins l’ont vu avec son pistolet dégainé, et l’un d’entre eux, Don Schulman, a déclaré devant les caméras l’avoir vu tirer. César n’a jamais été inquiété bien qu’il n’ait jamais caché sa haine pour les Kennedy, qui, selon sa déclaration enregistrée, ont « vendu le pays sans hésiter aux cocos »[14]
Même si on admettait que ce soient les balles tirées par Sirhan qui aient tué Robert Kennedy, il y a un autre élément du dossier qui soulève de sérieuses questions : des témoins ont observé qu’il semblait en état de transe au moment des tirs, puis dans un état d’épuisement et de désorientation. Mais surtout, chose plus importante encore, Sirhan s’est toujours montré incapable de se souvenir avoir tiré sur Kennedy.
« Mon avocat [commis d’office, NdA] m’a dit que j’avais tiré sur le sénateur Robert Kennedy et que vouloir le nier serait complètement futile [mais] je n’avais et je continue de n’avoir aucun souvenir de l’assassinat du sénateur Kennedy. »
Il dit aussi n’avoir jamais pu se souvenir « de nombreuses choses et incidents qui ont eu lieu dans les semaines précédant la fusillade [15]. » Quelques lignes répétitives, écrites dans un carnet de notes trouvé dans sa chambre à coucher – que Sirhan reconnaît être de son écriture mais ne se souvient pas d’avoir écrites –, font penser à de l’écriture automatique sous hypnose.[16]
Toutes les expertises psychiatriques, y compris des tests au détecteur de mensonge, ont confirmé que l’amnésie de Sirhan n’était pas feinte.
En 2008, le professeur Daniel Brown, de l’Université de Harvard, expert renommé en hypnose et pertes traumatiques de la mémoire, a interrogé Sirhan pendant 60 heures au total et conclu qu’il était à classer dans la catégorie des « hautement hypnotisables », qu’il a agi involontairement, sous l’effet d’une sugggestion hypnotique et que :
« Les coups de feu qu’il a tirés ne l’ont été ni sous son contrôle volontaire ni en pleine connaissance et conscience de son acte, mais ont été plus vraisemblablement le produit d’un comportement automatique sous hypnose et contrôle coercitif. »[17]
Sydney Gottlieb, Docteur Mabuse ou Docteur Maléfices ?
On sait depuis les années 1970 qu’au cours de la décennie précédente, des agences militaires américaines se sont livrées à des expérimentations sur le contrôle mental, dans le cadre du programme MKUltra d’infâme mémoire placé sous la direction du docteur Sidney Gottlieb [lequel n’était pas un ancien nazi comme on l’a dit mais un fils d’immigrant juif hongrois, NdA]. Les équipes du Dr Gottlieb devaient répondre à des questions telles que : « Un homme sous hypnose peut-il être contraint à commettre un meurtre ? », d'après un document tombé dans le domaine public daté de mai 1951.[18]
Selon le journaliste israélien Ronen Bergman, auteur de Rise and Kill First : The Secret History of Israel Targeted Assassinations [« Lève-toi et tue d’abord : Histoire secrète des assassinats ciblés d’Israël »], Random House, 2018, en 1968, un psychologue militaire israélien du nom de Benjamin Shalit avait élaboré un plan pour faire un prisonnier palestinien et « lui laver le cerveau et l’hypnotiser pour en faire un tueur programmé » dans le but d'éliminer Yasser Arafat.[19]
Sirhan Sirhan à peine sorti de sa transe
Si Sirhan a été hypnotiquement programmé, la questions qui se pose est : qui avait intérêt à ce que l’assassin identifié de Kennedy soit un Palestinien viscéralement anti-sioniste ? La réponse va de soi. Mais nous sommes alors confrontés à un dilemme ; car quelle raison aurait eu Israël de tuer Robert Kennedy s’il était le soutien d’Israël cher à la narration mainstream ?
Robert Kennedy était-il vraiment un ami d’Israël ?
Le dilemme n’est qu’illusoire. Il repose sur un présupposé fallacieux qui fait partie de la fausse bannière : dans la réalité, Robert Kennedy n’était absolument pas pro-Israël. En 1968, il était en campagne électorale. Ses bons vœux à l’état hébreu étaient de pure forme et n’allaient pas au-delà des classiques obligations électorales. Ses deux seules déclarations en faveur d’Israël avaient été faites devant des congrégations juives. L’auteur de l’article du Pasadena Independent Star-News du 27 mai retrouvé dans la poche de Sirhan avait d’ailleurs, dans un article antérieur, intitulé « Bob le Paradoxal », souligné le peu de crédit qu’il fallait accorder aux promesses électorales faites dans de telles conditions. Son article commençait ainsi : « Les candidats à la présidentielle font la chasse aux votes, et certains ne réalisent pas leurs contradictions. »
Toutes choses étant bien considérées, il n’y a pas lieu de croire que Bob, une fois élu président des États-Unis, se serait montré particulièrement amical à l’égard d’Israël. La famille Kennedy, fièrement irlandaise et catholique, était connue pour son hostilité à l’influence juive en politique. C’est même là un thème classique de la littérature anti-Kennedy, qui est le mieux représentée par le livre de 1996 de Ronald Kessler, au titre assez suggestif : The Sins of the Father : Joseph P. Kennedy and the Dynasty He Founded [« Les péchés du père ; Joseph P Kennedy et la dynastie qu’il a fondée »].[20]
Robert n’a pas été, dans le gouvernement de son frère, un ministre de la Justice particulièrement pro-israélien : il avait exaspéré les dirigeants sionistes en apportant son soutien à l’enquête diligentée par le sénateur William Fulbright, de la Commission du Sénat aux Affaires étrangères, visant à faire enregistrer le Conseil Sioniste Américain comme « agent étranger », ce qui l'aurait assujetti aux obligations définies par l’Acte d’Enregistrement des Agents Étrangers de 1938, chose « qui aurait considérablement entravé son efficacité » (à noter qu’après 1963, le CSA s’est soustrait à la procédure en modifiant ses statuts et en se renommant AIPAC).[21]
En conclusion, ce n’est qu’avec une remarquable dose d’hypocrisie que le Jewish Daily Forward a pu écrire, lors du 40e anniversaire de la mort de Bobby :
« En nous souvenant de Bobby Kennedy, souvenons-nous non seulement de ce pour quoi il a vécu, mais aussi de ce pour quoi il est mort : la valeur précieuse de la relation entre l’Amérique et Israël [22]. »
La mort de Robert Kennedy n’a pas été une mauvaise chose pour la précieuse « relation entre l’Amérique et Israël ». Ce fut en revanche une grande perte pour le monde arabe, où il fut pleuré comme l’avait été son frère avant lui.
Évidemment, le fait que les médias sionistes aient menti en accordant à RFK un certificat posthume de bonne volonté envers Israël tout en fournissant, du même coup un faux alibi à Israël, ne suffit pas à conclure raisonnablement qu’Israël a assassiné Robert Kennedy. Même le fait que les cerveaux du complot aient choisi pour instrument programmé du crime un Palestinien anti-sioniste et réussi de la sorte à créer un fort sentiment anti-palestinien chez les Américains en même temps qu’ils se débarrassaient de Robert, ne prouve pas qu’Israël soit impliqué. Ce qui nous manque, pour étayer une présomption sérieuse, c’est un motif plausible.
Le motif de l’assassinat de Robert doit être trouvé, non dans ce qu’il peut avoir déclaré dans une synanogue de l’Oregon pendant sa campagne présidentielle, mais dans ce qu’il a confié à ses amis les plus proches : son intention de rouvrir l’enquête sur le meurtre de son frère. Notre question suivante est par conséquent : Qu’aurait révélé une enquête non biaisée, conduite sous la supervision de Robert à la Maison Blanche ?
Est-ce la CIA qui a assassiné John Kennedy ?
Il est évident, pour quicone est informé même vaguement, qu’une véritable enquête aurait commencé par établir qu’Oswald n’a été qu’un simple pigeon [un « patsy »] comme il l’a dit lui-même, un bouc-émissaire troussé à l’avance pour être chargé du crime et liquidé sans procès dans la foulée. Nous ne passerons pas en revue les preuves qui contredisent la version officielle du tueur solitaire. On les trouve à foison dans de nombreux livres et films documentaires.
Lee Harvey Oswald, autre bouc-émissaire, exécuté sans autre forme de procès par un terroriste sioniste lié à l’Irgoun
Tout aussi célèbre est la théorie selon laquelle un complot visant à tuer Kennedy fut tramé par un réseau secret à l’intérieur de la CIA, en collusion avec des éléments extrémistes du Pentagone. C’est cette théorie du complot-là qui arrive en tête dans les livres, les articles et les films qui ont vu le jour depuis la mort de John Kennedy.
La théorie CIA-Pentagone, comme je vais l’appeler (ajoutez-y le complexe militaro-industriel si vous y tenez) souffre d’un défaut majeur en ce qui concerne le motif attribuable aux tueurs : en même temps que se débarrasser de Kennedy, prétend cette thèse, leur but était de créer un prétexte pour envahir Cuba, ce dont la CIA rêvait depuis longtemps et que Kennedy avait refusé de faire (surtout après le fiasco de la Baie des Cochons). Avec Oswald travesti en communiste pro-Castro, la fusillade de Dallas ne fut selon ces thèses qu’un attentat sous fausse bannière mis en scène pour être attribué à Cuba. Mais, dans ce cas, pourquoi ne fut-il pas suivi par une invasion de l’île ? Pourquoi l’Oswald pro-Castro fut-il abandonné par la Commission Warren en faveur d’un Oswald « fou isolé » ? Ceux qui soulèvent cette question, comme le fait James Douglass dans son JFK and the Unspeakable [« JFK et l’indicible »], créditent Johnson d’avoir empêché l’invasion. Johnson, nous donne-t-on à entendre, n’avait rien à voir avec le complot, et a déjoué le but suprême des comploteurs, qui était de déclencher la IIIe Guerre Mondiale. C’est là ignorer l’énorme tas de preuves à charge accumulées contre Johnson depuis 50 ans et documenté dans des livres aussi innovants que celui de Philip Nelson : LBJ : The Mastermind of JFK’s Assassination [« LBJ : Le cerveau de l’assassinat de JFK »], paru en 2010, ou celui de Roger Stone : The Man who Killed Kennedy : The Case Against LBJ [« L’homme qui a tué Kennedy : procès contre LBJ »], en 2013.
Une autre faiblesse de la théorie CIA-Pentagone est le manque d’accord sur qui aurait été le cerveau du complot. Un des noms qui revient le plus souvent est celui de James Jesus Angleton, chef du contre-espionnage à l’intérieur de la CIA, à propos de qui le professeur John Newman écrit, dans Oswald and the CIA [« Oswald et la CIA »] :
« Pour moi, qui que ce soit qui ait pu être le ou les manipulateurs d’Oswald, il faut considérer qu’Angleton était son ou leur directeur-général. Personne d’autre, à l’Agence, n’avait l’accès, l’autorité et l’esprit diaboliquement ingénieux qu’il fallait pour diriger ce complot sophistiqué. »[23]
Mais il y a de nombreuses preuves qu’Angleton, qui dirigeait aussi le « Bureau d’Israël » à la CIA, était une taupe du Mossad. D’après son biographe, Tom Mangold, « les amis professionnels les plus proches d’Angleton outremer étaient des gens du Mossad et […] il était tenu en immense estime par ses collègues israéliens et par l’état d’Israël, qui devait lui décerner de très grands honneurs après sa mort »[24]. On n’a pas inauguré moins de deux monuments à sa mémoire en Israël, par des cérémonies auxquelles ont assisté les chefs de l’espionnage israélien et même un futur Premier ministre.[25]
Il faut encore prendre en compte un autre aspect : si la CIA est un sentier tellement battu par les chercheurs s’intéressant aux Kennedy, c’est parce que ces sentiers avaient été préalablement tracés et marqués par les médias mainstream et par Hollywood. Et cela avait commencé dès avant l’assassinat, le 3 octobre 1963, par un article du chef-correpondant à Washington du New York Times, Arthur Krock. Cet article dénonçait « l’irrépressible soif de pouvoir de la CIA » et le quotidien citait un « très haut fonctionnaire » anonyme, affirmant que la Maison Blanche ne pouvait pas contrôler la CIA, et que :
« Si les États-Unis en arrivent à subir un coup d’État ou une tentative de coup d’État pour renverser le gouvernement, il viendra de la CIA et pas du Pentagone. L’Agence représente un formidable pouvoir et une absence totale de responsabilité envers n’importe qui. »[26]
Ce faisant, le New York Times plantait un poteau indicateur, un mois et demi avant l’attentat de Dallas, désignant la CIA comme le plus vraisemblable instigateur du coup en préparation. Le poteau disait : « Le Président va être victime d’un coup d’État, et ce coup viendra de la CIA. »
Un mois après l’assassinat de Kennedy, ce fut le tour du Washington Post d’utiliser un truc très semblable, en publiant une tribune libre signée Harry Truman, dans lequel l’ex-Président disait qu’il était « préoccupé de la manière dont la CIA avait été détournée de sa mission initiale ».
« Je n’aurais jamais pensé, quand j’ai mis sur pieds la CIA, qu’elle servirait en temps de paix à des opérations clandestines » au point de devenir « un symbole de sinistre et mystérieuse intrigue étrangère […] il se pose aujourd’hui des questions troublantes qui doivent recevoir des réponses. »[27]
Truman faisait alusion au rôle de la CIA dans le renversement de gouvernements étrangers et dans l’assassinat de dirigeants élus d’autres pays du monde. Mais, étant donné le moment choisi pour faire paraître l’article – un mois jour pour jour avant Dallas – il ne pouvait être compris, par quiconque ayant des oreilles pour entendre et de façon au moins subliminale par les autres, que comme une accusation de la CIA dans le meurtre de Kennedy. Cet article, très largement reproduit dans les années 1970, après la création du Church Commuittee and the House Select Committee on Assassinations [« Comité de l’Église et Comité de la Chambre sur les Asssassinats »], est considéré comme un lancement d’alerte à ce sujet par Truman. Mais le style mea culpa n’était pas vraiment le genre de Truman, et le fait est que l’article n’avait pas été écrit par Truman mais par son associé et nègre de longue date, un juif né en Russie du nom de David Noyes, que Sydney Krasnoff appelle « l’alter ego de Truman » dans son livre Truman and Noyes : Story of a President’s Alter Ego [« Truman et Noyes : Histoire de l’alter ego d’un Président »], 1997. Truman n’a probablement jamais vu l’article avant sa publication dans l’édition du matin du Washington Post, mais c’est peut-être lui qui est responsable de sa suppression dans l’édition de l’après-midi.[28]
Ainsi, les deux journaux américains les plus influents, tout en défendant ostensiblement la théorie officielle du tireur isolé, avaient planté bien en vue des poteaux indicateurs pointant vers la CIA. La plupart des chercheurs de vérité sur les Kennedy ont suivi avec enthousiasme la direction qu’ils indiquaient.
Dans les années 1970, les médias mainstream et l’industrie de l’édition ont de nouveau joué un rôle majeur en dirigeant les théoriciens de la conspiration vers la CIA, tout en s’abstenant soigneusement de la moindre allusion à une possible implication d’Israël. Un des principaux contributeurs à cet effort fut A. Weberman, avec son livre de 1975 Coup d’État in America. The CIA and the Assassination of John F.Kennedy [« Coup d’État en Amérique. La CIA et l’assassinat de John F. Kennedy »], co-signé par Michael Canfield. Selon le New York Daily Jewish Forward (28 décembre 2012), Weberman a « émigré en Israël en 1959 et possède la double nationalité américano-israélienne » et il est « étroitement associé au fondateur de l’Organisation de Défense Juive Mordechai Levy, dont le groupe marginal est un produit dérivé de la Ligue de Défense Juive d’extrême-droite de feu le rabbin Meir Kahane ». Westerman reconnaît l’aide que lui a apportée dans ses recherches le Néocon Richard Perle.[29] Le livre de Weberman-Canfield a contribué à créer l’impulsion qui a conduit le House Select Committee on Assassinations (HSCA) à réenquêter en 1976 sur les meurtres de JFK et du Dr. Martin Luther King.
C’est aussi dans ce contexte que le journaliste de Newsweek Edward Jay Epstein a publié une interview de George De Mohrenschildt, un géologue russe, consultant auprès des pétroliers texans, qui s’était lié d’amitié avec Oswald et son épouse russe à Dallas en 1962. Dans cette interview, De Mohrenschildt admit qu’Oswald lui avait été présenté à l’instigation de l’agent de la CIA à Dallas J. Walton Moore.[30] Cette information est douteuse pour plusieurs raisons : premièrement, Moore était un agent du FBI plutôt que de la CIA ; deuxièmement, De Mohrenschildt n’était pas en état de nier ou de confirmer les paroles qu’Epstein lui attribuait : il avait été retrouvé mort quelques heures après l’interview. En fait, l’interview de De Mohrenschildt publiée par Epstein contredit le compte-rendu manuscrit de De Mohrenschildt lui-même de sa relation avec Oswald, qui a été retrouvé chez lui après sa mort.[31] La mort de De Mohrenschildt fut décrétée suicide. Le rapport du shériff mentionne qu’au cours de ses derniers mois, il se plaignait de ce que « les juifs » et « la mafia juive » essayaient de l’avoir.[32] Inutile de dire qu’Epstein n’a rien mentionné de tout cela. Davantage encore de soupçons surgissent du fait que la source principale d’Epstein pour son livre de 1978 Legend : the Secret World of Lee Harvey Oswald [« Légende : le monde secret de Lee Harvey Oswald »] fut James Jesus Angleton, qui avait très activement répandu de la désinformation à l’époque du HSCA, en soutenant la théorie qu’Oswald était un agent du KGB avec des accointances à la CIA.
Le fait que des agents israéliens ont contribué à répandre des théories du complot visant la CIA est également prouvé par le film d’Oliver Stone JFK, sorti en 1991, avec Kevin Costner en vedette dans le rôle du procureur de la Nouvelle Orléans Jim Garrison. Ce film, qui ébranla l’opinion publique au point de motiver le President John F. Kennedy Assassination Records Collection Act de 1992, fut produit par Arnon Milchan, décrit dans une biographie de 2011 comme étant, depuis sa jeunesse « un des agents secrets les plus importants que l’espionnage israélien ait jamais compté », également impliqué dans la contrebande d’armes des USA vers Israël.[33] En 2013, Milchan a publiquement révélé l’étendue de ses activités d’agent secret israélien, qui ont consisté en particulier à accélérer le programme nucléaire d’Israël.[34] Il n’est par conséquent pas étonnant que le film de Stone ne fasse aucune allusion aux rapports avec le Mossad sur lesquels buta Garrison.
Qui a tué JFK ?
Par un étrange paradoxe, les auteurs qui soutiennent la théorie d’un complot de la CIA contre Kennedy ont construit leur histoire sur la biographie d’Oswald, tout en proclamant simultanement qu’Oswald n’a presque rien eu à voir avec l’assassinat. Si Oswald a été « juste un pigeon », comme il l’a publiquement affirmé, la recherche des vrais coupables devrait logiquement commencer par l’homme qui a réduit Oswald au silence.
L’assassin d’Oswald est connu sous le nom de Jack Ruby, mais peu de gens savent que son véritable nom était Jacob Leon Rubenstein, et qu’il était le fils d’immigrants juifs polonais.
Jacob Leon Rubenstein, connu sous le nom de Jack Ruby
Ruby faisait partie de la pègre juive. C’était un ami du gangster de Los Angeles Mickey Cohen, successeur du célèbre Benjamin Siegelbaum, alias Bugsy Siegel, un des patrons de Murder Incorporated. Cohen s’était entiché de la cause sioniste, comme il l’explique dans ses mémoires :
« J’étais tellement obsédé par les affaires d’Israël que j’ai littéralement laissé tomber beaucoup de mes activités pour ne plus rien faire d’autre que ce qui avait trait à la guerre de l’Irgoun ».[35]
Mickey Cohen « était en contact avec Menachem Begin, l’ancien chef de l’Irgoun, avec qui il passait beaucoup de son temps », d’après Gary Wean, ancien sergent détective de la Police de Los Angeles. Il y avait donc un fil direct reliant Jack Ruby, via Mickey Cohen, au groupe terroriste israélien, et en particulier à Menachem Begin, spécialiste des actions terroristes sous fausse bannière. Nous savons aussi que Jack Ruby a téléphoné à Al Gruber, un des hommes de Mickey Cohen, juste après l’arrestation d’Oswald ; sans aucun doute reçut-il alors une « offre qu’on ne peut pas refuser », comme ils disent dans la pègre.[36] L’avocat défenseur de Ruby, William Kunstler, a écrit dans ses mémoires que Ruby lui avait dit avoir tué Oswald « pour les juifs », et le rabbin de Ruby, Hillel Silverman, a reçu la même confession quand il a visité Ruby en prison.[37]
Jack Ruby ouvrant le feu pour réduire Oswald au silence
Ce n’est pas tout. À chaque niveau de la conspiration pour tuer Kennedy, nous trouvons les empreintes de l’État profond israélien. Le voyage de JFK à Dallas n’ayant pas de caractère étatique, était sponsorisé et en partie planifié et contrôlé par le Dallas Citizens Council, dominé par Julius Schepps, riche distributeur de spiritueux, que Bryan Edward Stone dans The Chosen Folks : Jews on the Frontiers of Texas [« Le peuple élu : les juifs sur la frontière du Texas »], décrit comme étant « membre de chaque synagogue en ville, et chef de facto de la communauté juive ». Kennedy était en route vers la réception organisée en son honneur quand il a été tué.
Parmi les membres éminents de la communauté juive texane figurait encore le publicitaire et homme de relations publiques Sam Bloom, qui présidait le comité d’accueil de Kennedy à Dallas. Selon l’ancien officier des services secrets britanniques John Hughes-Wilson, c’est Bloom qui « suggéra à la Police de rendre Oswald accessible à la presse. Il suggéra aussi — contre l’avis explicite du FBI local — qu’on déplacât l’assassin présumé du commissariat à la prison de Dallas afin de donner aux journalistes une bonne histoire et des images. » C’est durant ce déplacement qu’Oswald fut abattu. « L’agent du FBI de Dallas James Hosty, ajoute Hughes-Wilson, a toujours cru que Bloom et Ruby étaient de mèche ; lorsque les policiers fouillèrent le domicile de Ruby, ils y trouvèrent une note avec le nom, l’adresse et le numéro de téléphone de Bloom.» [39]
Après la tragédie de Dallas, les sayanim d’Israël s’activèrent eux aussi pour fabriquer le mensonge officiel. En plus d’Earl Warren, choisi pour tenir le rôle de président de la Cour Suprême, tous les personnages-clé de la Commission d’enquête étaient soit des ennemis personnels de Kennedy – comme Allen Dulles, le directeur de la CIA limogé par Kennedy en 1961 – soit d’ardents sionistes.
Allen Dulles, un ennemi personnel de John Fitzgerald Kennedy
L’homme qui joua le rôle clé pour fabriquer le mensonge gouvernemental fourni par la Commission Warren fut Arlen Specter, l’inventeur de ce qui finit par être appelé « la théorie de la balle magique » : une seule balle censée avoir causé sept blessures à Kennedy et à John Connally assis devant lui dans la limousine, et retrouvée plus tard, immaculée, sur une civière du Parkland Memorial Hospital à Dallas.
Arlen Specter, inventeur de la théorie de la « balle magique ».
Specter, qui avec une délicieuse touche de chutzpah, n’a pas craint d’intituler son autobiographie Passion for Truth [« La passion de la vérité »], était fils d’immigrés juifs russes et, à sa mort en 2012, il fut pleuré par le gouvernement israélien comme « un indéfectible défenseur de l’état juif », et par l’AIPAC, comme « un des principaux architectes du lien “congressionnel” entre notre pays et Israël ».[40]
Ainsi donc, à tous les niveaux du complot, nous trouvons une cabale sioniste composée d’hommes d’affaires, de politiciens et de gangsters liés à l’Irgoun, sans oublier les dirigeants des médias, tous chauds partisans d’Israël.
Quant au mobile probable du crime, il a été révélé dans les années 1990 par deux livres : The Samson Option [« L’option Samson »] de Seymour Hersh et Israel and the Bomb [« Israël et la bombe »] d’Avner Cohen, à savoir : Kennedy, informé par la CIA en 1960 des buts militaires poursuivis par le complexe de Dimona dans le désert du Négev, était fermement déterminé à empêcher Israël de se doter de la bombe atomique. C’est avec cet objectif en tête qu’il avait remplacé Allen Dulles, directeur de la CIA, par John McCone, qui avait, en qualité de président de la Commission à l’Énergie Atomique d’Eisenhower, « fuité » vers le New York Times la vérité sur le projet Dimona d’Israël. L’histoire fut publiée le 19 décembre 1960, quelques semaines avant l'investiture de Kennedy. Comme l’écrit Alan Hart :
« Il ne fait aucun doute que la détermination de Kennedy d’empêcher Israël de développer sa propre bombe atomique fut le facteur primordial dans sa décision de nommer McCone. »[41]
À la suite de quoi Kennedy pressa Ben Gourion d’autoriser des inspections régulières de Dimona : d’abord verbalement, à New York, en 1961, plus tard par des lettres de plus en plus insistantes. Dans la dernière, cablée le 15 juin 1963 à l’ambassadeur d’Israël avec instruction de la remettre en mains propres à Ben Gourion, Kennedy exigeait l’accord de Ben Gourion sur une visite immédiate qui devrait être suivie de visites régulières tous les six mois, faute de quoi :
« l’engagement de ce gouvernement envers Israël et le soutien qu’il lui apporte pourraient être sérieusement remis en question.[42]
Le résultat fut inattendu : Ben Gourion évita de recevoir officiellement la lettre en annonçant sa démission le 16 juin. Aussitôt que le Premier ministre Levi Eshkol entra en fontions, Kennedy lui envoya une lettre identique (elle est datée du 5 juillet 1963), mais ce fut en pure peerte. Ben Gourion avait-il démissionné pour s’occuper de Kennedy à un autre niveau ?
Cinq mois plus tard, la mort de Kennedy soulageait Israël de toute pression et même de tout risque de publicité sur son programme nucléaire militaire. John McCone, le directeur de la CIA nommé par Kennedy, démissionna en 1965 en se plaignant du peu d’intérêt manifesté par Johnson pour ce dossier.
« Quand je ne peux pas obtenir que le Président lise mes rapports, il est temps de m’en aller. »
Mais la détermination de Kennedy à faire avorter le projet Dimona n’a été qu’une partie du « problème Kennedy ». Depuis les tout premiers mois de son mandat, le Président s’était engagé, envers Nasser et d’autres chefs d’État arabes, à soutenir la résolution des Nations Unies 194 sur le droit au retour des réfugiés palestiniens. Et Ben Gourion y avait réagi par une lettre à l’ambassadeur d’Israël à Washington (à charge pour celui-ci de la faire circuler parmi les dirigeants juifs américains), dans laquelle il était dit :
« Israël considère ce plan comme un danger beaucoup plus sérieux pour son existence que toutes les menaces des dictateurs et des rois arabes, que toutes les armées arabes, que tous les missiles de Nasser et que tous ses MIGs soviétiques […] Israël se battra contre sa mise en œuvre jusqu’au dernier homme. »[43]
Il est avéré que Kennedy se comportait chaleureusement envers Nasser. L’historien Philip Muehlenbeck écrit :
« Tandis que l’administration Eisenhower avait cherché à isoler Nasser et à réduire son influence en opposant le roi Saoud d’Arabie comme rival conservateur au président égyptien, l’administration Kennedy poursuivit la stratégie exactement inverse.»[44]
Après la mort de Kennedy, la politique extérieure US fut de nouveau inversée sans que le public américain s’en rende compte. Johnson coupa l‘aide économique à l’Égypte et augmenta l’aide militaire à Israël, laquelle atteignit 92 millions de dollars en 1966, soit plus que le total des six années précédentes mises ensemble.
Depuis 50 ans, la piste israélienne dans l’assassinat Kennedy a été étouffée, et quiconque la mentionnait était immédiatement ostracisé. Le membre du Congrès américain Paul Findley a néanmoins osé écrire en mars 1992, dans le Washington Report on Middle Eastern Affairs (« Rapport de Washington sur les affaires du Moyen-Orient ») :
« Il est intéressant de noter que parmi tant de mots écrits et prononcés sur l’assassinat de Kennedy, le Mossad n’a jamais été mentionné. »
Un seul auteur a sérieusement enquêté sur cette piste : Michael Collins Piper, dans son livre de 1995 Final Judgment : The Missing Link in the JFK Assassination Conspiracy [« Jugement dernier : le chaînon manquant dans la conspiration pour assassiner Kennedy »]. Piper a été largement ignoré par le mouvement mainstream des chercheurs de vérité sur Kennedy. Mais cet ouvrage n’en a pas moins fait son chemin. En 2013, Martin Sandler a écrit, à propos du travail de Piper, dans son édition des lettres de Kennedy (qui comprenaient celles écrites à Ben Gourion sur Dimona) : « De toutes les théories du complot, celle-ci reste une des plus intrigantes. » En fait, c’est une théorie assez répandue dans les pays arabes.[45]
Procès à Lyndon Johnson
Lyndon Johnson, le président le plus pro-israélien de l’histoire des États-Unis
Plusieurs enquêteurs ont désigné Lyndon Johnson, le vice-président de Kennedy, comme le cerveau de l’assassinat de Kennedy. Il ne fait en tout cas aucun doute que les conjurés ont agi en sachant que Johnson, qui succéda automatiquement à Kennedy à la tête de l’État, les couvrirait. Le contexte de crise nationale lui permit d’intimider la Justice et la presse en assouvissant l’ambition de toute sa vie. Mais Johnson n’a pas fait que bénéficier du complot : il a participé à son élaboration. En sa qualité d’ancien sénateur du Texas, il a été en mesure de mobiliser des complices très haut placés au Texas pour préparer l’embuscade. Il avait aussi des hommes à lui dans la Marine. En 1961, le sénateur texan John Connally avait été nommé Secrétaire à la Marine à la demande de Johnson. Quand Connally avait démissionné au bout de onze mois pour poser sa candidature au poste de gouverneur du Texas, Johnson avait convaincu Kennedy de nommer, pour le remplacer, un autre de ses amis texans : Fred Korth.
Le contrôle privilégié de Johnson sur la Marine est un aspect important de l’affaire, parce que la Marine a joué un rôle critique dans la mise sur pieds et l’occultation du complot. Tout d’abord, et contrairement aux idées reçues, Lee Harvey Oswald avait été recruté par la Marine et non par la CIA. C’était un marine, et c’est en tant que tel qu’il avait travaillé pour l’Office of Naval Intelligence (ONI, « Bureau d’espionnage de la Marine »). Deuxièmement, c’est à l’Hôpital Naval de Washington que l’autopsie de Kennedy a été pratiquée, après que son corps ait été pratiquement volé à main armée au Parkland Hospital de Dallas. Le rapport d’autopsie prétend que la balle fatale est entrée par l’arrière dans le crâne de Kennedy, ce qui contredit le témoignage de 21 membres de l’hôpital de Dallas qui ont vu deux entrées de balles sur le front du corps de Kennedy. C’était d’une importance critique, parce qu’Oswald était censé avoir tiré sur Kennedy de l’arrière et ne pouvait par conséquent pas lui avoir infligé ces blessures.
Il faut noter encore que Johnson s’était servi de ses relations dans la Marine pour participer à la plus grande affaire de corruption jamais enregistrée à l’époque. Son complice, Fred Korth, avait été contraint de démissionner de son poste de Secrétaire à la Marine en novembre 1963, une semaine seulement avant l’attentat de Dallas, après que le ministère de la Justice avec Robert Kennedy à sa tête l’eût impliqué dans une fraude portant sur un contrat de 7 milliards de dollars pour la construction de 1.700 avions militaires TFX par la société texane General Dynamics. Le secrétaire personnel de Johnson, Bobby Baker, était accusé dans la même affaire
À cause de ce scandale croissant et d’autres soupçons de corruption, Kennedy était décidé à changer de vice-président lors de la prochaine campagne pour sa réélection.[46] Présent à Dallas le jour précédant la visite présidentielle, Nixon avait diffusé la rumeur de la destitution imminente de Johnson, et le Dallas Morning News rapportait, le 22 novembre : « Nixon prédit que JFK va virer Johnson ». Au lieu de quoi, c’est ce jour-là que Johnson est devenu président.
Beaucoup d’Américains ont immédiatement soupçonné Johnson d’être impliqué dans le coup d’État, surtout après la publication, en 1964, d’un livre de James Evers Haley A Texan looks at Lyndon [« Un Texan regarde Lyndon »], qui décrivait Johnson comme profondément corrompu. Selon son biographe Robert Caro, Johnson était un homme assoiffé de pouvoir dans sa forme la plus nue, de pouvoir non pour améliorer la vie des autres, mais pour les manipuler et les dominer, pour les plier à sa volonté ». [47]
Les preuves qui incriminent Johnson ne s’opposent pas aux preuves incriminant Israël, au contraire. Premièrement, les deux pistes convergent dans la personne de Jack Ruby, que Nixon identifiait comme un des « Johnson’s boys », selon l’agent de Nixon Roger Stone.[48] L’hypothèse que Ruby ait agi sur les ordres de Johnson expliquerait certaines de ses bizarres déclarations devant la Commission Warren :
« Si vous ne me ramenez pas à Washington ce soir pour me donner une chance d’expliquer au Président que je ne suis pas coupable, vous verrez la chose la plus tragique qui puisse arriver. » [...] « Il se passera quelque chose de tragique si vous ne prenez pas mon témoignage et si vous ne me défendez pas, de façon que mes proches ne souffrent pas de ce que j’ai fait. »
Il dit qu’il craignait que son acte soit utilisé « pour créer quelque fausseté sur certains de la foi juive », mais ajoutait que « peut-être quelque chose peut être sauvé […] si notre Président, Lyndon Johnson, apprenait de moi la vérité. »[49] Par ces mots, Ruby paraissait tenter d’envoyer un message à Johnson via la Commission, ou peut-être l’avertissait-il qu’il pourrait vendre la mèche à propos d’Israël si Johnson n’intervenait pas en sa faveur. Notre impression est que Ruby s’attendait à ce que Johnson le gracie.
Quoi qu’il en soit, Johnson ne fit rien pour tirer Ruby de prison. Le sentiment de Ruby d’avoir été trahi expliquerait pourquoi, en 1965, après avoir été condamné à la réclusion perpétuelle, il accusa implicitement Johnson du meurtre de Kennedy dans une conférence de presse :
« Si [Adlai Stevenson] avait été le Vice-Présuident, il n’y aurait jamais eu d’assassinat de notre bien-aimé Président Kennedy. »[50]
Ruby est mort d’une maladie mystérieuse, dans sa prison, en 1967.
Un président crypto-sioniste ?
Ruby n’est pas le seul lien entre Johnson et Israël, loin de là . À la vérité, Johnson a toujours été l’homme d’Israël. Ses campagnes électorales avaient été financées, depuis 1948, par le financier sioniste Abraham Feinberg, qui se trouvait être le président d’Americans for Haganah Incorporated, qui collectait des fonds pour la milice juive.
C’est le même Feinberg qui, après les primaires démocrates de 1960, avait fait la proposition suivante à Kennedy, comme Kennedy lui-même l’a rapporté à son ami Charles Bartlett :
« Nous savons que votre campagne a des difficultés. Nous sommes disposés à payer vos factures, si vous nous laissez le contrôle de votre politique au Moyen Orient »
Bartlett se rappelle que Kennedy en avait été profondément outré et qu’il avait juré que « si jamais il devenait président, il s’occuperait de ça.»[51]
Il est avéré, grâce à l’initié Arthur Schlesinger (A Thousand Days : John Kennedy in the White House [« Mille jours : John Kennedy à la Maison Blanche »], 1965), que les deux hommes qui avaient convaincu Kennedy de prendre Johnson pour co-équipier étaient Philip Graham et Joseph Alsop, respectivement éditeur et rédacteur du Washington Post, et partisans déterminés d’Israël[52] Schlesinger ne révèle pas les arguments de Graham et Alsop et déclare que la décision finale de Kennedy « défie la reconstruction historique » – curieuse affirmation de la part d’un historien si bien informé sur le sujet. Mais Evelyn Lincoln, secrétaire personnelle de Kennedy pendant douze ans, avait sa propre idée là-dessus. Elle croyait qu’on avait fait chanter Kennedy avec des preuves de ses nombreuses infidélités conjugales :
« Jack savait que Hoover et LBJ auraient rempli les airs d’histoires de femmes »
Quels que soient les détails du chantage, Kennedy avait confié à son assistant Hyman Raskin, en guise d’excuse pour avoir choisi Johnson :
« On ne m’a pas laissé le choix […] ces salauds essayaient de monter un coup contre moi. Ils ont menacé de me causer des problèmes et j’ai déjà suffisamment de problèmes. »[53]
En 2013, Associated Press a fait état d’enregistrements nouvellement publiés provenant du bureau de Johnson à la Maison Blanche, qui témoignent de « relations personnelles et souvent émotionnelles [de Johnson] avec israël », soulignant que sous Johnson « les États-Unis étaient devenus le premier allié d’Israël et son principal fournisseur d’armes ». Un article du 5 Towns Jewish Times - « Notre premier président juif, Lyndon Johnson ? » - rappelle son soutien continuel des juifs et d’Israël dans les années 1940 et 1950, et conclut : « Le président Johnson a fermement orienté la politique américaine dans une direction pro-israélienne ». L’article mentionne aussi que « des recherches dans l’histoire personnelle de Johnson montrent qu’il a hérité cette sollicitude pour les juifs de gens de sa famille. Sa tante Jessie Johnson Hatcher, qui eut une influence majeure sur LBJ, était membre de l’Organisation Sioniste d’Amérique ». Une note ajoute : « Son ascendance juive par les femmes remonte à trois générations dans l’arbre généalotgique de la famille Johnson. Il n’est pas douteux que Johnson était juif. »[54]
Quelle qu’ait été la raison du dévouement de Johnson envers Israël, il est certain que c’est grâce à lui qu’Israël a pu poursuivre sans frein son programme d’armement nucléaire et acquérir sa première bombe atomique vers 1965. L’historien Stepen Green écrit :
« La Maison Blanche de Lyndon Johnson n’a pas vu de Dimona, n’a rien entendu sur Dimona et rien dit sur Dimona quand le réacteur a posé problème en 1964. »[55]
Grâce à la mort de JFK, Israël a aussi pu réaliser son plan d’annexion des territoires palestiniens au-delà des limites imposées par le Plan de répartition des Nations Unies. En s’appuyant sur les faucons du Pentagone et de la CIA, Johnson a intensifié la guerre froide et créé le climat de tension dont Israël avait besoin pour diaboliser le président égyptien Nasser et renforcer son propre statut d’allié indispensable au Moyen Orient.
Pendant la guerre des Six jours de 1967, Israël s’est débrouillé pour tripler son territoire tout en créant l’illusion d’agir en état de légitime défense. Le mensonge ne pouvait pas tromper les agences d’espmionnage américaines, mais Johnson avait donné le feu vfert à l’attaque israélienne et même autorisé James Angleton, de la CIA, à révéler à Israël la position exacte des bases aériennes égyptiennes, ce qui permit à Israël de les détruire en quelques heures.
Quatre jours après le début de l’attaque israélienne, Nasser accepta le cessez-le-feu réclamé par le Conseil de Sécurité des Nations Unies. C’était trop tôt pour Israël, qui n’avait pas encore atteint tous ses objectifs territoriaux. Le 8 juin 1967, l’USS Liberty, un avion-espion de la NSA mouillant dans les eaux internationales au large du Sinaï, était bombardé, mitraillé et torpillé pendant 75 minutes par des Mirages israéliens et trois bateaux torpilleurs, dans l’intention évidente de le couler sans laisser de survivants. (Même les passages d’évacuation furent mitraillés.) Pendant ce temps, Johnson, à partir de la Maison Blanche, intervenait personnellement pour interdire à la Sixième Flotte toute proche de se porter au secours de l'USS Liberty, après que l’équipage, en dépit de la destruction de ses appareils de transmission, eût réussi à envoyer un SOS.
Il était prévu que l’attaque, si elle avait réussi, si le bateau avait coulé et si tout l’équipage avait péri, serait attribuée à l’Égypte. L’opération aurait alors donné à Johnson le prétexte dont il avait besoin pour intervenir aux côtés d’Israël contre l’Égypte.
Mais le plan rata. L’affaire de l'USS Liberty fut alors déclarée nulle et non avenue par une commission d’enquête dirigée par l’amiral John Sidney McCain II, commandant en chef des forces navales US en Europe (et père du sénateur de l’Arizona John McCain III). Johnson accepta la fallacieuse excuse israélienne d’« erreur de ciblage ». En janvier 1968, il invita le Premier ministre israélien Levi Eshkol à Washington et le reçut chaleureusement dans son ranch du Texas. Qui plus est, Johnson récompensa Israël en levant l’embargo sur l’équipement militaire offensif : les tanks et les avions « made in USA » affluèrent à tel Aviv.
Ce false flag raté prouve la complicité secrète qui unit Johnson et Israël, impliquant la haute trahison dans le chef de Johnson.
Conclusion
John et Robert étaient si proches, témoigne Arthur Schlesinger,
qu’ils avaient rarement besoin de finir leurs phrases pour
se comprendre
Outre le fait que John et Robert étaient frères, leurs assassinats ont au moins deux choses en commun : Lyndon Johnson et Israël.
Considérons en effet, pour commencer, le fait que leurs morts encadrent très précisément la présidence de Lyndon Johnson, qui était au pouvoir durant les deux enquêtes qui suivirent : Johnson devint président le jour de la mort de John, et termina son mandat quelques mois après la mort de Robert.
Dans les deux cas, nous trouvons les empreintes de l’État profond d’Israël : c’est la volonté d’impliquer un Palestinien antisioniste qui le trahit, dans le cas de Robert, et, dans le cas de John, c’est l’identité de l’homme qui fut chargé de tuer le pigeon : un ganster juif lié à l’Irgoun.
Johnson et Israël, les deux éléments communs dans les assassinats des Kenendy, sont eux-mêmes étroitement liés, puisque Johnson peut être considéré comme un sayan de haut niveau, un homme secrètement voué à Israel, ou sous la coupe d’Israël, au point de commettre le crime de haute trahison envers la nation qu’il avait été élu pour conduire et protéger.
Le lien causal entre les deux assassinats devient alors très clair : même si Robert avait été pro-Israël – ce qu’il n’était pas - Israël et Johnson auraient eu néanmoins une raison péremptoire de l’éliminer avant qu’il arrive à la Maison Blanche, d’où il aurait pu rouvrir l’enquête sur la mort de son frère, ce qui était bien dans ses intentions.
Ce qui aurait dû crever les yeux dès le départ apparaît aujourd’hui en pleine lumière : pour résoudre le mystère de l’assassinat de John, il faut simplement considérer les deux assassinats qui y sont reliés : celui de Lee Harvey Oswald, l’homme dont le procès aurait révélé la mystification et peut-être exposé les assassins au grand jour et l’assassinat de Robert Kennedy, l’homme qui aurait rouvert l’enquête s’il avait vécu. Et ces deux assassinats portent la signature d’Israël.
À sa mort en 1968, Robert Kennedy laissait onze orphelins, compte non tenu des deux orphelins de John qu’il avait pour ainsi dire adoptés. John F. Kennedy Jr, alias John-John, qui venait d’avoir trois ans le jour de l’enterrement de son père, incarnait le mythe des Kennedy dans le cœur des Américains. La route semblait toute tracée pour qu’il devienne président un jour. Il est mort le 16 juillet1999 avec sa jeune femme et l’enfant qu’elle portait, quand son avion privé a soudain piqué du nez dans l’océan, quelques secondes après avoir annoncé son atterrissage sur un terrain des Kennedy, dans le Massachussetss.
John-John, a souvent été décrit comme un jeune homme superficiel, gâté et inoffensif. Mais cette image était aussi trompeuse que celle du jeune Hamlet dans la pièce de Shakespeare. John avait de très sérieuses choses en tête, et, à 39 ans, il venait de faire son entrée en politique. En 1995, il avait fondé le magazine George, qui parut inoffensif jusqu’à ce qu’il y fût question d’assassinats politiques. En mars 1997, George avait publié un article de 13 pages signé par la mère de Yigal Amir, condamné pour l’assassinat du Premier ministre israélien Yitzhak Rabin. L’article soutenait la thèse d’une conspiration de l’extrême-droite israélienne. JFK Jr fut donc éliminé alors qu’il marchait sur les traces de son père, entrait en politique par la porte du journalisme et s’intéressait aux crimes de l’État Profond israélien. Le journaliste canadien Barry Chamish croit que John Kennedy Jr a été assassiné exactement pour ces raisons.[56]
La notion ridicule d’une mystérieuse malédiction planant sur les Kennedy n’est rien d’autre qu’un rideau de fumée. Les meurtres non résolus de JFK et de ses deux héritiers légitimes – son frère cadet et son unique fils – exigent une explication plus rationnelle. Le sentiment que les versions officielles de ces morts ne sont qu’un énorme camouflage hante la psyché américaine, un peu comme un secret de famille honteux affecte la personnalité de tous ses membres au niveau de l’inconscient.
Le président John Kennedy et son frère sont des figures héroïques, presque christiques, dans le cœur d’un nombre toujours croissant de citoyens, qui ont fini par se rendre compte des effets désastreux de leurs assassinats sur le long terme. Ce n’est que quand le public américain au sens large osera affronter la vérité de leurs morts et fera honneur à leur héritage et à leur sacrifice, que l’Amérique aura une chance de se rédimer et de redevenir grande.
_________________________
[1] Lance deHaven-Smith, Conspiracy Theory in America, University of Texas Press, 2013,kindle 284-292.
[2] Témoignage de John Lewis dans le documentaire PBS American Experience Robert F. Kennedy.
[3] Associated Press, “RFK children speak about JFK assassination,” 12 janvier 2013, sur www.usatoday.com
[4] David Talbot, Brothers : The Hidden History of the Kennedy Years, Simon & Schuster, 2007, p. 278-280, 305.
[5] David Talbot, Brothers, op. cit., 2007, p. 21-22.
[6] David Talbot, Brothers, op. cit., p. 25-7.
[7] James Hepburn, Farewell America : The Plot to Kill JFK, Penmarin Books, 2002, p. 269.
[8] David Talbot, Brothers, op. cit., p. 312-314
[9] Extrait de nouvelles TV dans le film documentaire Evidence of Revision : Part 4: The RFK assassination as never seen before, 01:11:42
[10] Jerry Cohen, “Yorty Reveals That Suspect’s Memo Set Deadline for Death,” Los Angeles Times, 6 juin 1968, pp 1 et 12, sur http://latimesblogs.latimes.com/thedailymirror/2008/06/june-6-1968.html. Jerry Cohen, “Jerusalem-Born Suspect Called An Anti-Semite,” The Salt Lake Tribune, 6 juin 1968, sur www.newspapers.com. Voir aussi Harry Rosenthal, “Senator Kennedy’s support for Israel promoted decision declares Sirhan,” The Telegraph, 5 mars 1969, https://news.google.com/
[11] Sasha Issenberg, “Slaying gave US a first taste of Mideast terror,” Boston Globe, 5 juin 2008, sur www.boston.com
[12] Jeffrey Salkin, “Remember What Bobby Kennedy Died For,” Forward.com, 5 juin 2008. Aussi Michael Fischbach, “First Shot in Terror War Killed RFK,” Los Angeles Times, 2 juin 2003, sur http://articles.latimes.com/
[13] Frank Morales, “The Assassination of RFK : A Time for Justice!” 16 juin 2012, sur www.globalresearch.ca; voir sur YouTube, “RFK Assassination 40th Anniversary (2008) Paul Schrade sur CNN.”
[14] Philip Melanson, The Robert F. Kennedy Assassination : New Revelations On the Conspiracy And Cover-Up, S.P.I. Books, 1994, p. 25. Pour une vue d’ensemble, cf. le documentaire de Shane O’Sullivan’s de 2007 RFK Must Die : The Assassination of Bobby Kennedy. Pour plus de détails, voir son livre Who Killed Bobby ? The Unsolved Murder of Robert F. Kennedy, Union Square Press, 2008. Voir aussi le témoitgnage de Don Schulman’s dans The Second Gun (1973), à partir de 42 min 40.
[15] Dans une audience de liberation conditionnelle en 2011, qui ne réussit pas, pour la quatorzième fois à convaincre les juges. Voir sur YouTube, “Sirhan Sirhan Denied Parole”: www.youtube.com/watch?v=nsm1hKPI9EU
[16] Shane O’Sullivan, Who Killed Bobby? The Unsolved Murder of Robert F. Kennedy, Union Square Press, 2008, p. 5, 44, 103.
[17] Jacqui Goddard, “Sirhan Sirhan, assassin de Robert F.Kennedy, lance une nouvelle campagne pour demander sa liberté 42 ans plus tard. ” The Telegraph, 3 décembre 2011, sur www.telegraph.co.uk/search/
[18] Colin Ross, Bluebird : Deliberate Creation of Multiple Personality by Psychiatrists, Manitou Communications, 2000, résumé sur www.wanttoknow.info/bluebird10pg
[19] David B. Green, “Brainwashing and Cross-dressing : Israel’s Assassination Program Laid Bare in Shocking Detail,” Haaretz, 5 février 2018.
[20] Ronald Kessler, The Sins of the Father : Joseph P. Kennedy and the Dynasty He Founded, Hodder & Stoughton, 1996.
[21] The Israel Lobby Archive, www.irmep.org/ila/forrel/
[22] Jeffrey Salkin, “Remember What Bobby Kennedy Died For,” op. cit..
[23] Michael Collins Piper, False Flag, op. cit., p. 78.
[23] Michael Collins Piper, False Flag, op. cit., p. 78.
[24] Tom Mangold, Cold Warrior James Jesus Angleton : the CIA’s Master Spy Hunter, Simon & Schuster, 1991, p. 318.
[25] Michael Howard Holzman, James Jesus Angleton, the CIA, and the Craft of Counterintelligence, University of Massachusetts Press, 2008, p. 153.
[26] “Assassination studies Kennedy knew a coup was coming,” on Youtube. Une image de l’article d’Arthur Krock’s est montrée sur www.youtube.com/watch?v=snE161QnL1U à 1:36.
[27] “Harry Truman Writes : Limit CIA Role to Intelligence,” Washington Post, 22 décembre 1963, cite dans Mark Lane, Last Word : My Indictment of the CIA in the Murder of JFK, Skyhorse Publishing, 2011, p. 246.
[28] Thomas Troy, “Truman on CIA,” 22 septembre 1993, sur www.cia.gov ; Sidney Krasnoff, Truman and Noyes: Story of a President’s Alter Ego, Jonathan Stuart Press, 1997.
[29] Michael Collins Piper, False Flags : Template for Terror, American Free Press, 2013, p. 67.
[30] James Douglass, JFK and the Unspeakable : Why He Died and Why It Matters, Touchstone, 2008, p. 46.
[31] George de Mohrenschilldt, I am a Patsy ! sur http://jfkassassination.net/russ/jfkinfo4/jfk12/hscapatsy.htm
[32] Lire le rapport du bureau du sheriff sur http://mcadams.posc.mu.edu/death2.txt
[33] Meir Doron, Confidential : The Life of Secret Agent Turned Hollywood Tycoon – Arnon Milchan, Gefen Books, 2011, p. xi.
[34] Stuart Winer, “Le producteur d’Hollywood Arnon Milchan révèle son passé d’agent secret, The Times of Israel, 25 novembre 2013, sur www.timesofisrael.com ; Meir Doron, Confidential : The Life of Secret Agent Turned Hollywood Tycoon – Arnon Milchan, Gefen Books, 2011, p. xi
[35] Mickey Cohen, In My Own Words, Prentice-Hall, 1975, p. 91-92.
[36] Michael Collins Piper, Final Judgment : The Missing Link in the JFK Assassination Conspiracy, American Free Press, 6ème edition, ebook 2005, p. 133-155, 226.
[37] William Kunstler, My Life as a Radical Lawyer, Carol Publishing, 1994, p. 158; Steve North, “Lee Harvey Oswald’s Killer ‘Jack Ruby’ Came From Strong Jewish Background,” The Forward, 17 novembre 2013, sur https://forward.com/
[38] Bryan Edward Stone, The Chosen Folks : Jews on the Frontiers of Texas, University of Texas Press, 2010, p. 200.
[39] John Hughes-Wilson, JFK-An American Coup d’État : The Truth Behind the Kennedy Assassination, John Blake, 2014.
[40] Natasha Mozgovaya, “Prominent Jewish-American politician Arlan Specter dies at 82,” Haaretz, 14 octobre 2012, sur www.haaretz.com.
[41] Alan Hart, Zionism : The Real Enemy of the Jews, vol. 2: David Becomes Goliath, Clarity Press, 2009, p. 273.
[42] Warren Bass, Support any Friend : Kennedy’s Middle East and the Making of the U.S.-Israel Alliance, 2003, p. 219.
[43] Quoted in George and Douglas Ball, The Passionate Attachment : America’s Involvement With Israel, 1947 to the Present, W.W. Norton & Co., 1992, p. 51.
[44] Philip Muehlenbeck, Betting on the Africans : John F. Kennedy’s Courting of African Nationalist Leaders, Oxford UP, 2012.
[45] Écoutez le leader libyen Muammar Gaddafi sur le sujet sur www.youtube.com/watch?v=PV4kvhs8I8E
[46] Phillip Nelson, LBJ : The Mastermind of JFK’s Assassination, XLibris, 2010, p. 372.
[47] Quoted in Phillip Nelson, LB J: The Mastermind, op. cit., p. 17.
[48] Patrick Howley, “Why Jack Ruby was probably part of the Kennedy conspiracy,” The Daily Caller, 14 mars 2014, sur http://dailycaller.com/
[49] Lire la déposition de Ruby sur http://jfkmurdersolved.com/ruby.htm
[50] Voir sur YouTube, “Jack Ruby Talks.”
[51] Seymour Hersh, The Samson Option : Israel’s Nuclear Arsenal and American Foreign Policy, Random House, 1991, p. 94-97.
[52] Arthur Schlesinger, A Thousand Days : John Kennedy in the White House (1965), Mariner Books, 2002, p. 56; Alan Hart, Zionism, vol. 2, op. cit., p. 257.
[53] Phillip Nelson, LBJ : The Mastermind, op; cit., p. 320.
[54] Morris Smith, “Our First Jewish President Lyndon Johnson ? – an update!!,” 5 Towns Jewish Times, April 11, 2013, on http://www.5tjt.com/ .
[55] Stephen Green, Taking Sides : America’s Secret Relations With a Militant Israel, William Morrow & Co., 1984, p. 166.
[56] Barry Chamish, “The Murder of JFK Jr – Ten Years Later,” www.barrychamish.com (ainsi que sur: www.rense.com/general87/tenyrs.htm).
Sources :
Né en 1960, Laurent Guyénot est ingénieur diplômé de l'École nationale supérieure de techniques avancées (Paris, 1982). Après un parcours atypique et chaotique, puis des études théologiques à New York, il s'est intéressé à l'histoire des religions et à l'anthropologie, sur lesquelles il a publié plusieurs ouvrages. Il a entrepris en 2000 un doctorat en Études médiévales à Paris-IV. Sa thèse, saluée par les félicitations du jury, porte sur les mentalités et l'imaginaire de la société laïque médiévale. Elle a donné lieu à deux publications : La Lance qui saigne (Honoré Champion, 2010), et La Mort féerique (Gallimard, 2011). Il a aussi publié une enquête sur les ravages psychologiques et sociaux causés par la pornographie de masse. Depuis 2012, il s’est fait historien et s'intéresse principalement à l'histoire contemporaine de l'« État profond » américano-sioniste. Il est l’auteur de Du Yahvisme au sionisme [« Le meilleur livre jamais écrit sur ce qu’on appelle « la question juive » (The Unz Review) ; « La compréhension de Laurent Guyénot de la religion juive est époustouflante. Ce livre est essentiel pour comprendre les juifs et leur politique » (Gilad Atzmon)]. Il a découvert cette fameuse question à travers les deux plus grands événements de l’histoire des États-Unis : le 11 septembre et l’assassinat des frères Kennedy (qui doivent être vus comme les deux dents d’une même fourchette). L’article ci-dessus est publié à l’occasion du 50e anniversaire de l’assassinat de Robert Kennedy.
Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades
Laurent Guyénot
La lance qui saigne – Métatexte et hypertexte du conte du Graal de Chrétien de Troyes
Honoré Champion, 2010
343 pages
Laurent Guyénot
La mort féerique – Anthropologie du merveilleux XIVe-XVe siècle
Gallimard, 2011
416 pages
Laurent Guyénot
JFK/11 SEPTEMBRE : 50 ans de manipulations
Kontre Kulture, 2014
280 pages
Laurent Guyénot
Du Yahvisme au sionisme
Kontre Kulture, 2016
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Israël et le double assassinat des frères Kennedy : une conférence de Laurent Guyénot à Genève
Le samedi 16 juin à 15 heures, à Genève, à l’occasion du 50e anniversaire de la mort de Robert F. Kennedy, Laurent Guyénot donnera une conférence, sous les auspices d’Égalité & Réconciliation.
Informations pratiques :
Réservations obligatoires : conf.hautesavoie@yahoo.fr
Merci de mentionner dans votre courriel :
le nombre de places demandées ;
l’identité de tous les participants (pas de pseudonyme) ;
un numéro de téléphone portable.
L’adresse exacte vous sera envoyée le matin même.
Entrée : 8 euros ou 10 CHF, à payer sur place
Mis en ligne le 11 juin 2018.